Krishnamurti - Le Livre de La Méditation Et de La Vie
Krishnamurti - Le Livre de La Méditation Et de La Vie
Krishnamurti - Le Livre de La Méditation Et de La Vie
Jiddu Krishnamurti
Jiddu Krishnamurti demeure une rfrence ds lors qu'on parle de spiritualit et de mditation. Loin de prtendre fonder une glise ou une secte, ce philosophe inclassable invite chacun de nous prendre conscience des multiples conditionnements qui l'environnent idologies, croyances, modles sociaux... afin de s'en dgager et de trouver en lui-mme la source de sa libert. LE LIVRE DE LA MDITATION ET DE LA VIE offre un ample panorama des thmes les plus souvent abords dans son enseignement : la souffrance, le dsir, l'amour, la mort. Les chapitres de l'ouvrage correspondent aux mois de l'anne et comportent chacun quatre thmesde rflexion. C'est la manire idale de dcouvrir la pense de Krishnamurti.
Introduction
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Introduction
Pourquoi, demandait Krishnamurti en 1934, prfrez-vous l'tude des livres celle de la vie? Dcouvrez ce qui est vrai et faux dans votre environnement, avec toutes les oppressions et toutes les cruauts qui s'y manifestent, et vous dcouvrirez alors la vrit. Krishnamurti n'a cess de souligner que le livre de la vie, o tout bouge perptuellement, o tout est anim d'une vitalit que la pense est impuissante brider, est le seul livre qui soit digne d'tre lu les autres n'offrant que des informations de seconde main. L'histoire de l'humanit l'immense exprience, les peurs et les angoisses aux racines profondes, la douleur, le plaisir et toutes les croyances accumules par l'homme depuis des millnaires , cette histoire est en vous. Ce livre, c'est vous. LE LIVRE DE LA MDITATION ET DE LA VIE s'inspire, dans sa prsentation, de la manire dont Krishnamurti ordonnait ses causeries et confrences. Il commenait gnralement par expliquer ce qu'couter veut dire, et quelle est la relation entre l'orateur et son auditoire, avant d'aborder finalement les questions qui font naturellement surface lorsque notre vie est enfin en ordre et que des choses plus profondes commencent alors affleurer la conscience. C'est dans la dernire priode de sa vie, en 1985 et 1986, que Krishnamurti voqua la question de la crativit, et de l'avnement possible d'un mode de vie radicalement nouveau. Divers extraits de l'ouvrage que nous prsentons ici abordent ces sujets. Dans l'enseignement de Krishnamurti, certains thmes sont rcurrents. C'est selon une vision trs large qu'il s'est livr l'observation du panorama complet de la condition humaine, dans laquelle tous les aspects de la vie sont en interconnexion. Le Livre de la Mditation et de la Vie prsente une srie de thmes un thme pour chaque semaine de l'anne dont le sujet est dvelopp sur sept jours. Les rfrences des extraits cits sont rpertories dans l'Index bibliographique. Les lecteurs dsireux d'explorer certains thmes de manire plus approfondie sont invits se rfrer au texte complet des ouvrages d'o sont extraits les passages cits. C'est en 1929 que Krishnamurti commena s'exprimer en public, d'une voix qui, selon Aldous Huxley, tmoignait d'une autorit intrinsque . Cette exploration magistrale de la nature de la vrit de la libert qu'a choisi d'entreprendre Krishnamurti a finalement abouti la publication de ses causeries, entretiens et dialogues, traduits en plus de quarante langues, et dont le tirage atteint aujourd'hui des millions d'exemplaires. Bien qu'il ft timide et rserv, Krishnamurti ne cessa de dispenser inlassablement des milliers de confrences, s'exprimant toujours sans notes ni prparatifs, avec un thme essentiel et rcurrent, savoir que la Vrit est la porte tous, que sa dcouverte peut s'effectuer sans l'assistance d'aucune autorit de rfrence et dans l'instant, l'image de la vie ternellement prsente au cur de chaque seconde. Krishnamurti aborde dans ses entretiens tout l'ventail des conflits et des proccupations qui agitent l'individu et la socit. L'observation, dans toutes ses dimensions, de notre comportement tel qu'il se rvle d'instant en instant, devient
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l'action indispensable notre transformation, comme celle de la socit. Un de ses auditeurs lui ayant demand, lors d'une intervention publique, les raisons qui le poussaient s'exprimer, et les objectifs qu'il se proposait d'atteindre, Krishnamurti rpondit: J'ai certaines choses vous dire ; dire, peut-tre, quel est le moyen de dcouvrir ce qu'est la ralit vraie un moyen qui ne se rduise pas un systme, mais qui soit une manire de faire, une attitude. Et si vous pouvez dcouvrir vous-mme tout cela, il n'y aura plus un orateur unique, mais une parole partage entre nous tous, exprimant par la voix de tous cette ralit prsente en notre vie, o que nous soyons... Nul ne peut en aucun cas accumuler la vrit. Ce qu'on accumule est toujours dtruit, et se fane. La vrit ne se fane jamais, car on ne la dcouvre que d'instant en instant, dans chaque pense, chaque relation, chaque mot, chaque geste, le temps d'un sourire, d'une larme. Et si vous et moi pouvons la dcouvrir et la vivre et la vivre c'est en mme temps la dcouvrir alors, loin de devenir des propagandistes, nous serons des tres humains cratifs pas des tres parfaits, mais des tres cratifs et la diffrence est immense. Voil, je pense, la raison pour laquelle je m'exprime, et, peut-tre, la raison pour laquelle vous tes ici m'couter. Seul compte le problme: il n'y a pas de rponse attendre. Car c'est dans la comprhension mme du problme qu'est sa dissolution. Lorsqu'on lui posait une question, Krishnamurti rpondait souvent: Dcouvrons ensemble ce que nous entendons par... , et il examinait ainsi la question et la dcortiquait en dtail, plutt que de donner une rponse immdiate. Pour Krishnamurti, l'exploration de toute question, de tout problme, passe d'abord par un examen exhaustif de ceux-ci, plutt que par la simple recherche logique et intellectuelle d'une rponse. Les extraits cits dans cet ouvrage sont prsents au lecteur comme autant de questions qui auraient pu lui tre poses, mais sans l'inciter attendre une rponse immdiate. Krishnamurti insistait sur le fait que le dialogue qui s'instaurait avec l'auditoire au cours des entretiens publics n'tait pas intellectuel, n'tait pas ancr dans la pense ou l'idal. En dfinitive, disait-il, le but de tous Ces entretiens est d'tablir entre nous une communication et non de vous imposer un certain ensemble d'ides. Jamais les ides ne changent quoi que ce soit l'esprit, elles ne provoquent jamais en lui de transformation radicale. Mais si nous pouvons communiquer individuellement les uns avec les autres dans un mme instant et un mme niveau, peut-tre y aura-t-il alors une comprhension qui ne soit pas une simple propagande... Ces entretiens n'ont donc pas pour but de vous dissuader ni de vous persuader en aucune faon, que ce soit par des voies directes ou subliminales. Dans la plupart de ses causeries et dialogues publics, Krishnamurti utilisait les termes l'humanit ou l'homme pour dsigner l'ensemble de l'espce humaine Mais dans les dernires annes de sa vie, il s'interrompait frquemment pour dire ses auditeurs: Attention, lorsque je dis "l'homme, les hommes", cela inclut aussi les femmes; alors, ne vous fchez pas. Krishnamurti parlait avec une simplicit extraordinaire, et non comme un gourou ou comme un guide spirituel ayant un enseignement annexe transmettre, ou un vocabulaire spcial, ou des liens avec une organisation ou une secte. Au fil de ses voyages travers le monde, 3
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l'engouement pour son enseignement limpide et authentique ne fit que crotre. De 1930 sa mort en 1986, son public ne cessa de s'largir, en Europe, en Amrique du Nord, en Australie, en Amrique du Sud et en Inde. Cet ouvrage contient des extraits d'entretiens et d'crits certains dj publis, d'autres indits datant des annes 1933 1968, parmi lesquels on peut citer le premier ouvrage succs de Krishnamurti, De l'ducation (ducation and the Significance of Life), qu'il rdigea l'ombre d'un grand chne Ojai en Californie, et qui fut publi en 1953 aux tats-Unis par les ditions Harper & Row, qui continurent par la suite publier ses uvres en Amrique pendant plus de trente ans. L'ouvrage suivant, La Premire et Dernire Libert (The First and Last Freedom), fut galement publi par Harper & Row en 1954 avec une longue prface d'Aldous Huxley, qui tait un ami de Krishnamurti. Les Commentaires sur la vie furent crits entre 1949 et 1955, d'un premier jet, sur des feuillets sans marges, et sans corrections ni ratures. Aldous Huxley avait encourag Krishnamurti crire, et le manuscrit, dit par D. Rajagopal, fut publi en 1956. Il s'agit essentiellement d'une chronique des entretiens individuels entre Krishnamurti et des personnes dsireuses de l'approcher et de lui parler, et ces pages ont le frmissement d'une rencontre entre deux amis qui parlent et qui explorent ensemble, sans hsitation ni crainte. Les chapitres, dans ces ouvrages, s'ouvrent souvent sur une brve description voquant un paysage ou un climat, ou des animaux se trouvant proximit. La simplicit de cet univers naturel permet, par une transition facile, d'entrer au cur d'un autre paysage intrieur, celui-l de confusion, d'angoisse, de croyances au cur des proccupations, gnrales et individuelles, voques par les interlocuteurs venus rencontrer Krishnamurti. Certains entretiens, qui n'avaient pas t publis dans les trois premiers volumes de Commentaires sur la vie, paraissent ici pour la premire fois. Dans certains d'entre eux, indits ce jour, Krishnamurti parle de penseperception , ou de la facult de penser-ressentir , pour dcrire la mobilisation simultane de toutes nos facults perceptives. Face la vie (Life Ahead) et Le Sens du Bonheur (Think on These Things) furent dits par Mary Luytens, une amie de Krishnamurti, en 1963 et 1964, et publis par Harper & Row. Ces deux ouvrages rassemblent une slection de questions et rponses extraites de causeries destines un jeune auditoire, et reurent un accueil si enthousiaste qu'ils sont considrs l'heure actuelle comme un classique de la littrature spirituelle et de la littrature tout court. Ils furent suivis d'une srie de plus de cinquante ouvrages. Krishnamurti estimait n'avoir aucune importance titre personnel, et n'tre en rien indispensable au processus de comprhension de la vrit, ou l'acquisition d'une vision lucide de nous-mmes. Il se compara un jour un tlphone, un appareil, mis la disposition de l'auditeur. Ce que dit l'orateur, expliquait-il, a trs peu d'importance en soi. La seule chose qui compte vraiment, c'est que l'esprit soit suffisamment vigilant mais sans effort pour tre en perptuel tat de comprhension. Si, au lieu de comprendre, nous ne faisons qu'couter des mots, nous repartons invariablement avec une srie de concepts ou
Introduction d'ides, et ainsi nous instaurons un modle auquel nous nous efforons ensuite de nous adapter dans notre vie quotidienne ou soi-disant spirituelle.
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Il ne serait sans doute pas inutile, au fil de la lecture, d'tre attentif la manire dont Krishnamurti considrait la relation entre deux personnes la recherche de la vrit. Voici ce qu'il disait en 1981: Nous sommes comme deux amis, assis dans le parc par une belle journe, parlant ensemble de la vie, de nos problmes, examinant dans le dtail la nature mme de notre existence, et nous demandant srieusement pourquoi la vie est devenue si problmatique, pourquoi, bien que nous soyons intellectuellement trs sophistiqus, notre existence quotidienne est un tel cauchemar, dnu de toute signification, hormis la survie celle-ci tant d'ailleurs d'une certitude assez douteuse. Pourquoi l'existence, la vie quotidienne, s'est-elle transforme en une pareille torture? Nous pouvons aller l'glise, suivre tel leader politique ou religieux, la vie quotidienne n'en est pas moins un tourbillon dsordonn ; mme s'il y a, l'occasion, des priodes de joie, de bonheur, il pse toujours sur notre existence un nuage de tnbres. Et ces deux amis, comme nous vous et l'orateur le faisons, devisent en toute amiti, peut-tre avec affection, avec attention, avec le souci de l'autre, afin de savoir s'il existe, en dfinitive, une possibilit de vivre notre vie quotidienne sans un seul problme.
Sommaire Gnral
Janvier ........................................................................................................................................ 8 couter ................................................................................................................................. 10 Apprendre ............................................................................................................................. 17 Autorit................................................................................................................................. 23 La connaissance de soi ......................................................................................................... 32 Fvrier ...................................................................................................................................... 41 Le devenir ............................................................................................................................. 42 La croyance .......................................................................................................................... 49 L'action ................................................................................................................................. 56 Le bien et le mal ................................................................................................................... 63 Mars .......................................................................................................................................... 70 La dpendance ...................................................................................................................... 72 L'attachement ....................................................................................................................... 79 La relation ............................................................................................................................ 86 La peur.................................................................................................................................. 93 Avril ....................................................................................................................................... 103 Le dsir ............................................................................................................................... 105 La sexualit ........................................................................................................................ 112 Le mariage .......................................................................................................................... 115 La passion ........................................................................................................................... 124 Mai ......................................................................................................................................... 135 L'intelligence ...................................................................................................................... 137 Les sentiments .................................................................................................................... 141 Les mots ............................................................................................................................. 149 Le conditionnement ............................................................................................................ 158 Juin ......................................................................................................................................... 168 L'nergie ............................................................................................................................. 170 L'attention ........................................................................................................................... 176 La conscience sans choix ................................................................................................... 184 La violence ......................................................................................................................... 191 Juillet ...................................................................................................................................... 200 Le bonheur.......................................................................................................................... 202 La douleur .......................................................................................................................... 209 Les blessures ...................................................................................................................... 216 La souffrance ...................................................................................................................... 224
Sommaire Gnral Aout ........................................................................................................................................ 233 La vrit.............................................................................................................................. 235 La ralit ............................................................................................................................. 242 L'observateur et l'observ ................................................................................................... 247 Ce qui est ............................................................................................................................ 255 Septembre ............................................................................................................................... 266 L'intellect ............................................................................................................................ 268 La pense ............................................................................................................................ 275 Le savoir ............................................................................................................................. 284 L'esprit ................................................................................................................................ 289 Octobre ................................................................................................................................... 298 Le temps ............................................................................................................................. 300 La perception ...................................................................................................................... 307 Le cerveau .......................................................................................................................... 313 La transformation ............................................................................................................... 318 Novembre ............................................................................................................................... 331 La vie .................................................................................................................................. 333 La mort ............................................................................................................................... 342 La renaissance .................................................................................................................... 346 L'amour............................................................................................................................... 354 Dcembre ............................................................................................................................... 363 La solitude .......................................................................................................................... 365 La religion .......................................................................................................................... 372 Dieu .................................................................................................................................... 381 La mditation...................................................................................................................... 386
Sommaire Janvier
Janvier
couter ................................................................................................................................... 1 couter sans effort .............................................................................................................. 1 Se dfaire des crans .......................................................................................................... 2 Au-del du bruit des mots .................................................................................................. 3 couter en l'absence de toute pense.................................................................................. 4 couter est source de libert ............................................................................................... 5 couter sans efforts ............................................................................................................ 6 S'couter soi-mme ............................................................................................................ 7 Apprendre ............................................................................................................................... 8 Regarder intensment ......................................................................................................... 8 Pour apprendre, l'esprit doit tre silencieux ....................................................................... 9 Apprendre ne relve pas de l'exprience .......................................................................... 10 Apprendre: quand est-ce possible? ................................................................................... 11 Apprendre n'est jamais d'ordre accumulatif ..................................................................... 12 Apprendre sans pass ....................................................................................................... 13 Autorit................................................................................................................................. 14 L'autorit empche d'apprendre ........................................................................................ 14 Dtruire c'est crer ............................................................................................................ 15 La vertu est trangre toute autorit .............................................................................. 16 Le vieil esprit est soumis l'autorit ................................................................................ 17 Libres ds le dbut ............................................................................................................ 18 Se librer de l'ignorance et de la souffrance ..................................................................... 19 Pourquoi sommes-nous soumis? ...................................................................................... 20 L'autorit corrompt le matre et le disciple....................................................................... 21 Puis-je me fier ma propre exprience? .......................................................................... 22 La connaissance de soi ......................................................................................................... 23 La connaissance de soi est un processus .......................................................................... 23 Un esprit libre de toute entrave ........................................................................................ 24 La Connaissance de Soi passe par l'action ....................................................................... 25 La crativit passe par la connaissance de soi .................................................................. 26 Un esprit silencieux et simple .......................................................................................... 27 Connais-toi toi-mme ....................................................................................................... 28 La vacuit cratrice .......................................................................................................... 29
Sommaire
Sommaire
couter
1 Janvier
couter
couter sans effort
Vous est-il dj arriv de rester l, assis dans le plus grand silence, sans que votre attention soit fixe sur rien, sans faire aucun effort de concentration, mais en ayant l'esprit trs calme, vraiment silencieux ? Alors, on entend tout, n'est-ce pas ? Les bruits lointains comme les plus proches, jusqu'aux plus immdiats ce qui signifie que l'on est vraiment attentif tout. Votre esprit n'est plus confin une unique voie troite. Si vous savez couter ainsi, sans effort, sans contrainte, vous verrez s'oprer en vous un changement extraordinaire, un changement qui vient sans volont dlibre, sans sollicitation ; et dans ce changement il est une grande beaut, et une immense profondeur de vision.
Le Sens du Bonheur,
Chap. 4, 'L'coute', de J. Krishnamurti, Aux ditions Stock pour l'dition franaise, ISBN 2-234-05836-8.
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couter
2 Janvier
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couter
3 Janvier
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couter
4 Janvier
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couter
5 Janvier
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couter
6 Janvier
Face la Vie,
Premire srie, chap 10, de J. Krishnamurti, Aux ditions Adyar pour l'dition franaise, ISBN 2-850-00206-2.
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couter
S'couter soi-mme
7 Janvier
S'couter soi-mme
Interlocuteur: Quand je suis ici, vous couter, j'ai l'impression de comprendre, mais ds que je m'loigne, je n'y comprends plus rien, malgr tous mes efforts pour mettre en pratique ce que vous dites. Krishnamurti: ...Ici, c'est l'coute de vous-mme, et non de l'orateur, qu'il faut vous mettre. Si vous coutez l'orateur, il devient votre matre penser, la voie suivre pour pouvoir comprendre ce qui est une horreur, une abomination, car vous aurez alors instaur la hirarchie de l'autorit. Donc, ce qu'il faut faire ici, c'est vous couter vousmme. Regarder le portrait que peint l'orateur, qui est votre propre portrait et non le sien. Si tout est bien clair pour vous savoir que c'est bien vous-mme que vous regardez , vous pouvez parfaitement dire: Je me vois tel que je suis, et je n'ai pas envie d'y changer un iota dans ce cas c'est termin, nous en restons l. Mais si vous dites: Je me vois tel que je suis, et un changement s'impose , alors vous commencez agir partir de ce que vous avez compris par vous-mme et c'est tout autre chose que d'appliquer servilement ce que dit l'orateur... Mais si, tout en coutant l'orateur, vous tes simultanment l'coute de vous-mme, alors cette coute est source de lucidit, de sensibilit ; l'esprit puise dans cette coute force et sant. N'tant ni en position d'obissance ni en situation de rsistance, il devient intensment vivant. Et seul un tre humain de cette espce-l est en mesure d'engendrer une gnration nouvelle, un univers neuf.
Extrait du livre : CW, vol. XV, p. 239
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Apprendre
Regarder intensment
8 Janvier
Apprendre
Regarder intensment
...Il me semble qu'apprendre, de mme qu'couter, est chose incroyablement ardue. Nous n'coutons jamais vritablement, parce que notre esprit n'est pas libre ; nous avons les oreilles rebattues de tant de choses dj connues de nous qu'il devient extrmement difficile d'couter. Je crois ou plutt c'est un fait que, si l'on sait couter de tout son tre, avec toute sa vigueur et sa vitalit, alors cet acte mme a un effet librateur, mais malheureusement jamais on n'coute vraiment, n'ayant jamais appris le faire. En dfinitive, on n'apprend qu'en tant passionnment impliqu. Quand on se passionne pour les mathmatiques, on apprend, mais lorsqu'on est dans un tat conflictuel, qu'on apprend sous la contrainte, sans en avoir envie, alors ce n'est plus qu'un simple processus d'accumulation. Apprendre, c'est comme lire un roman aux personnages innombrables: il requiert toute votre attention, pas une attention contradictoire. Si l'on veut apprendre ce qu'est une feuille une feuille de printemps ou une feuille d't , il faut la regarder vraiment, en voir la symtrie, la texture, saisir sa nature de feuille vivante. Il y a tant de beaut, de vigueur, de vitalit dans une simple feuille. Ainsi, pour apprendre connatre la feuille, la fleur, le nuage, le coucher de soleil, ou un tre humain, il faut les regarder avec une intensit extrme.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 108-109
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Apprendre
9 Janvier
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10 Janvier
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Apprendre
11 Janvier
Face la Vie,
Introduction, de J. Krishnamurti, Aux ditions Adyar pour l'dition franaise, ISBN 2-850-00206-2.
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Apprendre
12 Janvier
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13 Janvier
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Autorit
14 Janvier
Autorit
L'autorit empche d'apprendre
Nous apprenons le plus souvent grce l'tude, aux livres, l'exprience ou l'enseignement qui nous est dispens. Ce sont les voies usuelles par lesquelles on apprend. Ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire, de penser ou de ne pas penser, comment il faut percevoir, ragir nous nous en remettons la mmoire pour stocker toutes ces notions. Grce l'exprience, l'tude, l'analyse, l'investigation, l'introspection, nous stockons des connaissances sous forme de mmoire, puis cette mmoire intervient en rponse d'autres dfis, d'autres exigences, partir desquels on apprend encore et toujours... Ce qui est appris est confi la mmoire en tant que savoir, et ce savoir fonctionne chaque fois qu'un dfi se prsente, chaque fois qu'il nous faut agir. En vrit, je crois qu'il existe une tout autre manire d'apprendre, et je vais en parler un peu ; mais pour comprendre, et pour apprendre de cette faon diffrente, il faut s'affranchir compltement du joug de l'autorit ; sinon, vous ne ferez que subir une instruction et rpter ce qu'on vous a dit. C'est pourquoi il est trs important de comprendre la nature de l'autorit. L'autorit empche d'apprendre si l'on admet qu'apprendre n'est pas l'accumulation d'un savoir devenu mmoire. La mmoire rpond toujours en fonction de schmas tablis: toute libert est absente. Celui qui ploie sous le poids du savoir, des directives, de toutes les connaissances acquises, n'est jamais libre. Il peut tre fort rudit, pourtant tout ce savoir accumul l'empche d'tre libre, il est donc incapable d'apprendre vraiment.
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Autorit
15 Janvier
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Libres ds le dbut
18 Janvier
Libres ds le dbut
Si nous parvenons comprendre la force secrte qui sous-tend notre dsir de domination ou de soumission, alors peut-tre serons-nous librs des effets mutilateurs de l'autorit. Nous sommes rongs par le dsir d'avoir des certitudes, d'avoir raison, d'atteindre le succs, de savoir ; et cette soif de certitude, de permanence, assoit peu peu en nous-mmes l'autorit de notre propre exprience, cependant qu' l'extrieur cette mme soif engendre l'autorit de la socit, de la famille, de la religion, etc. Mais ignorer simplement l'autorit et se dbarrasser des symboles extrieurs n'a gure de sens. Rompre avec une tradition et se conformer une autre ; abandonner un matre et en suivre un autre ; tout cela n'est que gestes superficiels. Si nous voulons tre conscients de tout le processus de l'autorit ; si nous voulons en voir toutes les implications d'ordre intrieur ; si nous voulons comprendre et dpasser la soif de certitude nous devons alors mettre en jeu une perception largie, une lucidit pntrante, nous devons alors tre libres, pas aux derniers instants, mais ds le dbut.
De L'Education,
Chap 3, 'Intellect, autorit et intelligence', de J. Krishnamurti, Aux ditions Delachaux & Niestle pour l'dition franaise, ISBN 2-603-00730-0.
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Autorit
19 Janvier
Krishnamurti parle,
Ojai, Californie ; 9me Causerie, 1945, de J. Krishnamurti, Aux ditions Mont-Blanc pour l'dition franaise, ASIN: B0017ZTG4S.
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Autorit
20 Janvier
Krishnamurti parle,
Ojai, Californie ; 9me Causerie, 1945, de J. Krishnamurti, Aux ditions Mont-Blanc pour l'dition franaise, ASIN: B0017ZTG4S.
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Autorit
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La connaissance de soi
23 Janvier
La connaissance de soi
La connaissance de soi est un processus
Ainsi, pour comprendre les innombrables problmes auxquels est confront chacun d'entre nous, n'est-il pas essentiel de se connatre soi-mme? La connaissance de soi qui ne signifie pas que l'on s'isole, que l'on reste l'cart est l'une des choses au monde les plus difficiles. De toute vidence, il est fondamental de se connatre soi-mme, mais cela ne suppose nullement de se tenir l'cart de toute relation. Et ce serait assurment une erreur de penser que l'on puisse se connatre de manire significative, pleine et entire, en s'isolant, en s'excluant, ou en s'adressant quelque psychologue ou quelque prtre ; ou de croire que la connaissance de soi puisse s'apprendre dans un livre. Cette connaissance est bien sr un processus, pas une fin en soi, et pour se connatre, il faut tre conscient de ce que l'on est dans ses actions mmes c'est--dire dans ses relations. Ce n'est ni dans l'isolement ni dans le repli que l'on dcouvre sa vraie nature, mais dans les liens de relation ceux qu'on a avec la socit, avec sa femme, son mari ou son frre, avec l'humanit. Mais pour connatre ses propres ractions, ses propres rflexes, il faut faire preuve d'une vigilance d'esprit, d'une acuit de perception hors du commun.
Extrait du livre : CW, vol. V, pp. 334-35
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La connaissance de soi
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La connaissance de soi
Connais-toi toi-mme
28 Janvier
Connais-toi toi-mme
Si l'on ne se connat pas soi-mme, quoi qu'on fasse, il ne peut y avoir d'tat de mditation. J'entends par connaissance de soi celle de chaque pense, de chaque tat d'me, de chaque sentiment et non la connaissance de l'tre suprme, de l'entit suprieure, qui n'existe pas ; car l'tre suprieur, l'atma, fait toujours partie intgrante de la pense, qui est le rsultat de votre conditionnement, la rponse de votre mmoire immdiate ou ancestrale. Et vouloir mditer sans instaurer d'abord, de manire profonde, irrvocable, cette vertu qui nat de la connaissance de soi, est une dmarche tout fait fallacieuse et parfaitement inutile. Je vous en prie: il est essentiel pour ceux dont la dmarche est srieuse de comprendre cela. Parce que, sinon, il y aura divorce, fracture entre votre mditation et votre vie relle une fracture si profonde que mme si vous mditez et pratiquez sans fin des postures, toute votre vie durant, vous ne verrez jamais plus loin que le bout de votre nez ; vos postures et tout ce que vous pourrez faire seront dnus de toute signification. ... Il est essentiel de comprendre ce qu'est cette connaissance de soi: c'est simplement prendre conscience sans la moindre notion de choix du moi qui a sa source dans un paquet de souvenirs en avoir simplement conscience, sans interprtation, en observant simplement le mouvement de l'esprit. Mais cette observation est bloque quand on ne cesse, force d'observation, d'accumuler des notions ce qu'il faut faire ou ne pas faire, ce qu'il faut russir ; en agissant de la sorte on met fin ce processus vivant du mouvement de l'esprit qui constitue le moi. Autrement dit, ce que je dois observer et regarder, c'est le fait rel, la ralit brute, ce qui est. Si je l'aborde avec une ide prconue, avec une opinion du type je dois ou il ne faut pas , qui sont des chos de la mmoire , alors le mouvement de ce qui est se trouve gn, bloqu ; et dans ce cas on n'apprend rien.
Extrait du livre : CW, vol. XIV, p. 107
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La connaissance de soi
La vacuit cratrice
29 Janvier
La vacuit cratrice
Ne pouvez-vous couter tout simplement, comme la terre s'ouvre la graine, et voir si l'esprit est capable d'tre libre, vide? Il ne peut tre vide que s'il comprend l'ensemble de ses projections, de ses activits, et s'il les observe non pas de temps en temps mais jour aprs jour, seconde aprs seconde. Alors vous aurez la rponse, alors vous verrez que le changement vient sans qu'on le sollicite, que l'tat de vacuit cratrice ne se cultive pas il est l, il survient, sans qu'on l'y invite, dans le secret et le mystre, et ce n'est que dans cet tat que deviennent possibles le renouveau, la nouveaut, la rvolution.
Extrait du livre : CW, vol. VII, p. 55
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La connaissance de soi
La Connaissance de Soi
30 Janvier
La Connaissance de Soi
La pense juste va de pair avec la connaissance de soi. Sans elle, votre pense n'a aucune base, sans elle, ce que vous pensez n'est pas vrai. Vous et le monde n'tes pas deux entits spares, avec des problmes distincts. Vos problmes et ceux du monde ne font qu'un. Vous pouvez tre le produit de certaines tendances, de certaines influences lies au milieu, vous n'tes cependant pas fondamentalement diffrents les uns des autres. Sur le plan intrieur, nous avons quantit de ressemblances ; nous sommes tous mus par l'avidit, la malveillance, la peur, l'ambition et ainsi de suite. Nos croyances, nos espoirs, nos aspirations ont une base commune. Nous ne faisons qu'un ; nous ne formons qu'une seule et mme humanit, en dpit des frontires artificielles de l'conomie, de la politique et des prjugs, qui nous divisent. Si vous tuez quelqu'un, c'est vous-mme que vous dtruisez. Vous tes le centre de ce tout et si vous ne vous comprenez pas vous-mme, vous ne pouvez comprendre la ralit. Nous avons de cette unit une connaissance intellectuelle, mais nous gardons nos connaissances et nos sentiments dans des compartiments tanches, et voil pourquoi nous ne faisons jamais l'exprience relle de cette extraordinaire unit du genre humain.
Krishnamurti parle,
Ojai, Californie ; 1re Causerie, 1945, de J. Krishnamurti, Aux ditions Mont-Blanc pour l'dition franaise, ASIN: B0017ZTG4S
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La connaissance de soi
31 Janvier
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Sommaire Fvrier
Fvrier
Le devenir ................................................................................................................................... 1 Le devenir, c'est le conflit .................................................................................................. 1 Tout devenir est dsintgration .......................................................................................... 2 Un esprit frustre peut-il devenir sensible? .......................................................................... 3 L'importance grandissante de l'ego .................................................................................... 4 Au-del de toute exprience ............................................................................................... 5 Qu'est-ce que le moi? ......................................................................................................... 6 Quand l'amour est, le moi n'est pas .............................................................................. 7 La croyance ............................................................................................................................ 8 Comprendre ce qui est ........................................................................................................ 8 Ce en quoi nous croyons .................................................................................................... 9 Ces croyances qui nous agitent ........................................................................................ 10 Au-del des croyances ...................................................................................................... 11 L'cran de la croyance ...................................................................................................... 12 Un contact toujours neuf avec la vie ................................................................................ 13 Les croyances empchent la vraie comprhension .......................................................... 14 L'action ................................................................................................................................. 15 L'observation directe ........................................................................................................ 15 L'action sans l'ide............................................................................................................ 16 Agir sans le processus de la pense .................................................................................. 17 Les ides limitent-elles l'action? ...................................................................................... 18 L'idologie fait obstacle l'action .................................................................................... 19 L'action sans idation ....................................................................................................... 20 Agir sans l'ide: la voie de l'amour .................................................................................. 21 Le bien et le mal ................................................................................................................... 22 Le conflit des contraires ................................................................................................... 22 Au-del de la dualit ........................................................................................................ 23 Le mal peut-il tre justifi? .............................................................................................. 24 Le bien est sans motif ....................................................................................................... 25 L'volution de l'homme .................................................................................................... 26 Un esprit libr de toute occupation ................................................................................. 27 Penser engendre l'effort .................................................................................................... 28
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Le devenir
1 Fvrier
Le devenir
Le devenir, c'est le conflit
La vie telle que nous la connaissons, notre vie quotidienne, est un processus de devenir: je suis pauvre, et mon but est de devenir riche ; je suis laid, et je veux tre beau. Ainsi ma vie est un processus de devenir. La volont d'tre est la volont de devenir, des niveaux diffrents de la conscience, en des tats diffrents o se retrouvent le dfi, la raction, l'acte de nommer et d'enregistrer. Et ce devenir est effort, ce devenir est douleur, c'est une lutte constante: je suis ceci et veux devenir cela.
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Le devenir
2 Fvrier
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Le devenir
3 Fvrier
Le Sens du Bonheur,
Chap. 2, 'Le problme de la libert', de J. Krishnamurti, Aux ditions Stock pour l'dition franaise, ISBN 2-234-05836-8.
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Le devenir
4 Fvrier
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Le devenir
5 Fvrier
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Le devenir
6 Fvrier
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Le devenir
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La croyance
8 Fvrier
La croyance
Comprendre ce qui est
l'vidence, tout homme qui comprend la vie fait fi de toute croyance. Celui qui aime n'a pas de croyances: il aime. C'est l'homme consum par l'intellect qui a des croyances, car l'intellect est toujours en qute de scurit, de protection ; il cherche toujours viter le danger, et il labore donc des ides, des croyances, des idaux, derrire lesquels il peut s'abriter. Que se passerait-il si vous vouliez venir bout de la violence directement, l, maintenant? Vous seriez un danger pour la socit, et parce que l'esprit anticipe le danger, il dit: Il va me falloir dix ans pour raliser cet idal de non-violence ce qui n'est qu'un mode d'action illusoire et faux... Comprendre ce qui est importe plus que de fabriquer des idaux, et de s'y soumettre ensuite, parce qu'ils sont faux, alors que ce qui est est la ralit vraie. Pour comprendre ce qui est, il faut des capacits immenses, il faut un esprit vif et dnu de prjugs. C'est parce que nous ne voulons pas affronter et comprendre ce qui est que nous inventons toutes sortes d'chappatoires et les parons de beaux noms tels que l'idal, la foi, Dieu. Assurment, ce n'est que lorsque je vois le faux pour ce qu'il est que mon esprit est capable de percevoir ce qui est vrai. Un esprit que des choses fausses ont rendu confus ne peut jamais trouver la vrit. Donc, je dois comprendre ce qu'il y a de faux dans mes relations, dans mes ides, dans tout ce qui m'entoure, car la perception de la vrit suppose que l'on comprenne ce qui est faux. Si l'on ne supprime pas les causes de l'ignorance, il ne peut pas y avoir d'veil ; et rechercher l'veil alors que l'esprit est dans l'obscurit est tout fait vain et dnu de sens. Donc, je dois commencer par voir ce qu'il y a de faux dans ma relation aux ides, aux gens, aux choses. Lorsque l'esprit peroit ce qui est faux, alors advient le vrai, et alors est l'extase, alors est le bonheur.
Extrait du livre : CW, vol. V, p. 49
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La croyance
9 Fvrier
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La croyance
10 Fvrier
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La croyance
11 Fvrier
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La croyance
L'cran de la croyance
12 Fvrier
L'cran de la croyance
Vous croyez en Dieu, tel autre n'y croit pas, vos croyances vous sparent donc l'un de l'autre. La croyance, travers le monde, s'organise sous forme de foi hindoue, bouddhiste ou chrtienne, et divise donc les hommes. Nous sommes dans la confusion, et nous pensons que par l'intermdiaire de la croyance nous allons la dissiper ; autrement dit, la croyance se superpose la confusion, et nous esprons que la confusion sera ainsi dissipe. Mais la croyance n'est qu'une manire de fuir la confusion dans laquelle nous sommes plongs. Pour comprendre cette confusion, la croyance n'est pas ncessaire, elle n'agit que comme un cran qui s'interpose entre nous-mmes et nos problmes. La religion, qui est la croyance organise, devient un moyen de fuir ce qui est, de fuir l'vidence de la confusion. Celui qui croit en Dieu, ou en l'au-del, ou qui a une forme de croyance quelconque, ne fait que fuir la ralit de ce qu'il est. N'en connaissez-vous pas, de ceux qui croient en Dieu, font leurs dvotions quotidiennes, psalmodient et rptent certains mots, mais qui dans la vie sont dominateurs, cruels, ambitieux, tricheurs, malhonntes? Vont-ils rencontrer Dieu? Cherchent-ils vraiment Dieu? Est-ce grce une rptition de mots, grce une croyance que l'on rencontre Dieu? Pourtant ces gens-l croient en Dieu, le vnrent, vont chaque jour au temple, font tout pour viter de faire face ce qu'ils sont vraiment et vous les considrez comme des personnes respectables parce qu'ils ne sont autres que vous-mme.
Extrait du livre : CW, vol. VI, pp. 140-41
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La croyance
13 Fvrier
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La croyance
14 Fvrier
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L'action
L'observation directe
15 Fvrier
L'action
L'observation directe
Pourquoi les ides prennent-elles racine dans notre esprit? Pourquoi les faits et non les ides ne prennent-ils pas la place prminente? Pourquoi des thories, des ides en viennent-elles avoir plus de porte que les faits rels? Serait-ce que nous ne savons pas comprendre les faits, que nous n'en sommes pas capables, ou que nous avons peur d'y faire face? Les ides, les spculations, les thories sont donc un moyen d'luder le fait... Mais vous aurez beau fuir, quoi que vous fassiez, les faits sont ttus qu'il s'agisse du fait qu'on est colreux, ambitieux, ou proccup par le sexe, ou que sais-je encore. Vous pouvez les refouler, ou les transformer, ce qui est une autre forme de refoulement, vous pouvez les contrler, mais c'est l'aide d'ides qu'on les refoule, qu'on les contrle, qu'on les matrise... Les ides ne nous font-elles pas gaspiller notre nergie? Les ides ne rendent-elles pas l'esprit obtus? Vous pouvez tre expert en spculations intellectuelles, en citations ; mais c'est de toute vidence l'esprit obtus qui fait des citations qui lit beaucoup, puis cite ses lectures. ... Vous effacez d'un seul coup le conflit des contraires si vous vivez avec le fait, et vous librez ainsi l'nergie de faire face au fait rel. Pour la plupart d'entre nous, la contradiction est un domaine extraordinaire dans lequel l'esprit reste pig. Je veux faire telle chose, et je fais quelque chose de tout fait diffrent ; mais si j'affronte le fait que c'est cela, et rien d'autre, que je veux faire , il n'y a pas de contradiction ; et donc d'un seul coup j'abolis compltement la notion de contraires, d'opposition ; mon esprit se sent alors entirement concern par ce qui est, totalement impliqu dans la comprhension de ce qui est.
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L'action
16 Fvrier
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L'action
17 Fvrier
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L'action
18 Fvrier
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L'action
19 Fvrier
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L'action
20 Fvrier
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L'action
21 Fvrier
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Le bien et le mal
22 Fvrier
Le bien et le mal
Le conflit des contraires
Je me demande si le mal existe vraiment. Je vous en prie, soyez attentifs, accompagnez-moi et cherchons ensemble. Nous disons qu'il y a le bien et le mal. Qu'il y a la jalousie et l'amour et nous disons de la jalousie que c'est le mal et de l'amour que c'est le bien. Pourquoi divisons-nous la vie, qualifiant telle chose de bonne et telle autre de mauvaise, et crant par l mme le conflit des contraires? Cela ne veut pas dire que la jalousie, la haine, la brutalit ne soient pas prsentes dans l'esprit et le cur de l'homme, et qu'il n'y ait pas absence de compassion, d'amour ; mais pourquoi divisons-nous la vie en deux: une chose qu'on appelle le bien et une autre le mal? N'y a-t-il pas en ralit une seule et mme chose savoir un esprit inattentif? Sans nul doute, lorsque l'attention est totale, c'est--dire quand l'esprit est tout fait conscient, alerte, vigilant, il n'y a ni bien ni mal rien qu'un tat de veille. Le bien, alors, n'est pas une qualit, n'est pas une vertu: c'est un tat d'amour. Lorsqu'il y a l'amour, il n'y a ni bien ni mal: il n'y a que l'amour. Quand vous aimez vraiment quelqu'un, vous ne pensez pas au bien ni au mal, votre tre tout entier est plein de cet amour. Ce n'est qu'au moment de la rupture de cette attention complte, quand cesse l'amour, que survient le conflit entre ce que je suis et ce que je devrais tre. Alors, ce que je suis est le mal et ce que je devrais tre est le prtendu bien.
Extrait du livre : CW, vol. VIII, p. 318
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Le bien et le mal
Au-del de la dualit
23 Fvrier
Au-del de la dualit
N'tes-vous pas conscient de la dualit? Ses effets, la douleur terrible qu'elle nous inflige, ne sontils pas vidents? Mais qui en est responsable sinon nous-mmes? De mme que nous avons cr le bien, si modeste soit-il, nous avons cr le mal, si immense soit-il. Le bien et le mal font partie de nous et sont en mme temps indpendants de nous. Lorsque nous pensons ou ressentons les choses avec troitesse, avec envie, avidit et haine, nous ne faisons qu'ajouter au mal qui se retourne contre nous et nous dchire. Ce problme du bien et du mal, ce problme conflictuel, ne nous quitte jamais car c'est nous qui le crons. Il est devenu une part de nous-mme, ce duel entre envie et refus, entre amour et haine, entre dsir et renoncement. Nous suscitons sans cesse cette dualit, dans laquelle sont piges nos facults de pense-perception. Cette facult du penser-ressentir ne peut dpasser et transcender le bien et son contraire que lorsqu'elle en comprend la cause qui est le dsir pouss l'extrme. C'est en comprenant le mrite et le dmrite que l'on se libre de l'un et de l'autre. Les contraires ne peuvent fusionner, il faut les transcender en passant par la dissolution du dsir. Il faut examiner, sonder de fond en comble chacun des contraires, aussi largement et profondment que possible, et tous les niveaux de notre conscience. Cette perception, cet examen exhaustifs font clore une nouvelle comprhension, qui n'est pas le produit du dsir ou du temps. Le mal existe dans le monde, et nous y contribuons, comme nous contribuons au bien. Les hommes s'unissent, semble-t-il, plus volontiers dans la haine que dans l'amour. Le sage apprhende la cause du bien et du mal, et grce cette comprhension, il libre ses capacits de pense-perception de cette dualit.
Extrait du livre : CW, vol. III, pp. 212-213
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Le bien et le mal
24 Fvrier
De la Connaissance de Soi,
Questions & Rponses, Bombay, le 15 fvrier 1948 ; 5me Causerie, de J. Krishnamurti, Aux ditions Courrier du Livre pour l'dition franaise, ISBN 2-7029-0013-5.
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Le bien et le mal
25 Fvrier
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Le bien et le mal
L'volution de l'homme
26 Fvrier
L'volution de l'homme
Faut-il connatre l'ivresse pour connatre la sobrit? Faut-il passer par la haine pour savoir ce qu'est la compassion? Faut-il subir des guerres, se dtruire et dtruire autrui, pour savoir ce qu'est la paix ? Ce mode de raisonnement est l'vidence totalement faux. Vous partez du principe qu'il y a une volution, un dveloppement, un mouvement du mal vers le bien, et ensuite vous figez votre pense dans ce schma. Bien sr, le dveloppement physique existe la petite plante devenant un grand arbre -et aussi le progrs technique, qui voit au fil des sicles l'volution de la roue jusqu' l'avion raction. Mais existe-t-il un progrs, une volution sur le plan psychologique ? C'est cela, l'objet de notre discussion savoir s'il y a une progression, une volution du moi , commenant par le mal pour finir par le bien. Le moi , qui est le centre du mal, peut-il jamais devenir noble et bon, grce un processus d'volution, grce au temps? Non, c'est vident. Ce qui est mauvais, le moi psychologique, restera toujours mauvais. Mais nous refusons d'admettre ce fait. Nous croyons que, grce un processus temporel de progrs et de changement, le je finira par devenir parfait, avec le temps. Tel est notre espoir, tel est notre plus cher dsir qu'avec le temps, le je atteigne la perfection. Mais qu'est-ce que ce je , ce moi ? C'est un nom, une forme, un paquet de souvenirs, d'espoirs, de frustrations, de dsirs, de souffrances, de joies phmres. Nous voulons que ce moi se perptue jusqu' devenir parfait, et nous disons donc qu'au-del du moi existe un super-moi , un tre suprieur, une entit spirituelle qui est ternelle mais puisque c'est notre pense qui a conu cette entit, elle demeure dans le champ du temps, n'est-ce pas? Si notre pense peut concevoir cette entit, c'est videmment qu'elle est enclose dans les limites de notre champs de raisonnement.
Extrait du livre : CW, vol. VII, p. 49
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Le bien et le mal
27 Fvrier
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Le bien et le mal
28 Fvrier
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Sommaire Mars
Mars
La dpendance ........................................................................................................................ 1 L'esprit libre est humble ..................................................................................................... 1 Une dpendance jamais remise en cause ............................................................................ 2 Les causes profondes de la dpendance ............................................................................. 3 Une conscience plus profonde............................................................................................ 4 La relation .......................................................................................................................... 5 Le moi est la possession ................................................................................................. 6 L'exploiteur exploit ........................................................................................................... 7 L'attachement ......................................................................................................................... 8 La culture du dtachement ................................................................................................. 8 L'attachement est l'illusion du moi ..................................................................................... 9 Affrontez le fait, pour voir... ............................................................................................ 10 L'attachement est une fuite ............................................................................................... 11 tre seul ............................................................................................................................ 12 Le dsir est toujours le dsir ............................................................................................. 13 Une intensit libre de tout attachement ............................................................................ 14 La relation ............................................................................................................................ 15 Toute relation est un miroir .............................................................................................. 15 La fonction de la relation ................................................................................................. 16 Comment peut-il y avoir amour vritable? ...................................................................... 17 Nous sommes ce que nous possdons .............................................................................. 18 tre en relation ................................................................................................................. 19 Le problme, c'est vous et moi ......................................................................................... 20 Vivre seul, cela n'existe pas.............................................................................................. 21 La peur.................................................................................................................................. 22 Se librer de la peur .......................................................................................................... 22 Comment venir bout de la peur ..................................................................................... 23 Les portes de la comprhension ....................................................................................... 24 La peur nous pousse obir ............................................................................................. 25 Face face avec le fait ..................................................................................................... 26 Au contact de la peur ........................................................................................................ 27 La peur est la non-acceptation de ce qui est ..................................................................... 28 Ce dsordre que cre le temps .......................................................................................... 29 Retour Sommaire 70
Sommaire Mars Quel regard ai-je sur la colre?......................................................................................... 30 La racine de toute peur ..................................................................................................... 31
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La dpendance
1 Mars
La dpendance
L'esprit libre est humble
Avez-vous dj examin la question de la dpendance psychologique? Si vous l'approfondissez vraiment, vous constaterez que nous sommes presque tous terriblement seuls. Nous avons le plus souvent un esprit tellement superficiel et vide! Nous ignorons le plus souvent ce que signifie l'amour. C'est cette solitude, cette insuffisance, cette privation de vie, qui nous incite nous attacher quelque chose ; nous sommes attachs la famille ; nous dpendons d'elle. Et lorsque notre mari ou notre femme se dtourne de nous, nous sommes jaloux. La jalousie n'est pas l'amour ; mais l'amour devient respectable quand la socit le lgitime dans la famille. C'est encore une autre forme de dfense, une nouvelle fuite face nous-mmes. Toute forme de rsistance engendre une dpendance. Et l'esprit qui est dpendant ne peut jamais tre libre. Il faut que vous soyez libres, car vous verrez qu'un esprit qui est libre a en lui l'essence de l'humilit. Cet esprit-l, qui est libre et par consquent plein d'humilit, est capable d'apprendre, contrairement l'esprit qui rsiste. Apprendre est une chose extraordinaire apprendre, et non accumuler des connaissances. L'accumulation du savoir est une tout autre affaire. Ce que nous appelons le savoir est relativement facile, car c'est un mouvement qui va du connu vers le connu. Mais apprendre est un mouvement du connu vers l'inconnu c'est seulement ainsi que l'on apprend, n'est-ce pas?
Extrait du livre : CW, vol. XIII, pp. 110-11
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La dpendance
2 Mars
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La dpendance
3 Mars
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La dpendance
4 Mars
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Retour Mars
La dpendance
La relation
5 Mars
La relation
Toute relation fonde sur des besoins rciproques n'aboutit qu'au conflit. Quelle que soit notre interdpendance, nous nous utilisons rciproquement en vue de certaines fins, de certains but. Si elle vise une fin, la relation n'est pas. Vous pouvez m'utiliser, et je peux, moi aussi, vous utiliser. Mais dans cette utilisation mutuelle, nous perdons contact. Une socit fonde sur l'exploitation mutuelle est le fondement de la violence. Lorsque nous utilisons autrui, nous n'avons d'autre image en tte que le but atteindre. Cette finalit, ce gain, font obstacle toute relation, toute communion. Dans l'utilisation de l'autre, si gratifiante et si rassurante soit-elle, il entre toujours de la peur. Pour viter cette peur, il nous faut possder. Cette possession suscite la jalousie, la dfiance, et les conflits perptuels. Une telle relation ne peut jamais apporter le bonheur. Une socit dont les structures sont fondes sur le seul besoin qu'il soit d'ordre physiologique ou psychologique ne peut engendrer que conflits, confusion et malheur. La socit est le reflet de votre rapport l'autre, o prdominent le besoin et l'utilisation. Lorsque vous utilisez l'autre votre profit physique ou psychologique en ralit il n'y a pas de relation ; entre vous lui, il n'existe en fait aucun contact, aucune communion. Comment pouvez-vous communier avec autrui si vous vous servez de lui comme d'un meuble, votre convenance et pour votre confort? Il est donc essentiel de comprendre le sens de la relation dans la vie quotidienne.
Extrait du livre : CW, vol. VI, p. 80
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La dpendance
6 Mars
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La dpendance
L'exploiteur exploit
7 Mars
L'exploiteur exploit
La plupart d'entre nous tant la recherche du pouvoir sous une forme ou sous une autre, ainsi s'instaure un principe hirarchique, avec le novice et l'initi, l'lve et le matre, et mme parmi les matres il y a des degrs dans l'avancement spirituel. Nous aimons gnralement exploiter et tre exploits, et ce systme en donne les moyens, qu'ils soient secrets ou qu'ils s'talent au grand jour. Exploiter c'est tre exploit. Le dsir d'utiliser les autres pour ses propres fins psychologiques mne la dpendance, et lorsque vous dpendez, vous devez possder, dtenir ; et ce que vous possdez vous possde. Sans une dpendance, subtile ou grossire, si vous ne possdez pas des choses, des gens et des ides, vous tes vide, vous tes une chose sans importance. Vous voulez tre quelque chose, et pour chapper cette peur de n'tre rien, qui vous ronge, vous appartenez telle ou telle organisation, telle ou telle idologie, telle glise ou tel temple, vous tes donc exploit et votre tour vous exploitez.
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L'attachement
La culture du dtachement
8 Mars
L'attachement
La culture du dtachement
Le dtachement n'existe pas: seul existe l'attachement. L'esprit invente le dtachement par raction face la douleur de l'attachement. Lorsque vous ragissez l'attachement en devenant dtach , c'est que vous tes attach quelque chose d'autre. Tout ce processus est donc celui de l'attachement. Vous tenez votre femme ou votre mari, vos enfants, des ides, la tradition, l'autorit, et ainsi de suite ; et votre raction contre cet attachement est le dtachement. Cette culture du dtachement est l'aboutissement de la souffrance, de la douleur. Vous voulez chapper la douleur de l'attachement, et votre fuite consiste trouver quelque chose quoi vous croyez pouvoir vous attacher. Il n'y a donc rien d'autre que l'attachement, et seul un esprit stupide cultive le dtachement. Toutes les critures disent: Soyez dtachs , mais quelle est la vrit en la matire? Si vous observez votre propre esprit, vous verrez une chose extraordinaire qu'en cultivant le dtachement, votre esprit finit par se trouver un autre objet d'attachement.
Extrait du livre : CW, vol. XI, p. 293
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L'attachement
9 Mars
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L'attachement
10 Mars
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L'attachement
11 Mars
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L'attachement
tre seul
12 Mars
tre seul
tre seul ce qui n'a rien voir avec une philosophie de la solitude c'est de toute vidence tre dans une situation rvolutionnaire, en opposition avec tout l'difice social non seulement celui de notre socit, mais des socits communistes, fascistes, de tous les types de socit en tant que systmes organiss de violence et de pouvoir. Et cela implique une extraordinaire perception des effets du pouvoir. Vous, par exemple, avez-vous remarqu ces soldats l'entranement? Ils n'ont plus rien d'humain, ce sont des machines, ce sont vos fils, ce sont mes fils, qui sont l, au garde-vous, en plein soleil. C'est ainsi que les choses se passent, en Amrique, en Russie et partout et non seulement au niveau politique, mais aussi au niveau religieux on appartient un monastre, des ordres, des groupes qui exercent un pouvoir stupfiant. Or l'unique esprit capable d'tre seul est celui qui n'est pas assujetti. Et la solitude ne se cultive pas. Est-ce que vous voyez bien cela? Lorsque vous l'avez vu, alors vous tes vou l'exclusion, et pas un gouverneur, pas un prsident ne vous conviera sa table. Cette solitude est source d'humilit. C'est cette solitude, et non le pouvoir, qui connat l'amour. L'ambitieux, qu'il soit un homme de religion ou un homme ordinaire, ne saura jamais ce qu'est l'amour. Et si l'on voit bien tout cela, on a alors cette qualit d'existence totale, et donc d'action totale. Tout cela advient grce la connaissance de soi.
Extrait du livre : CW, Vol. XII, p. 40
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L'attachement
13 Mars
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L'attachement
14 Mars
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La relation
15 Mars
La relation
Toute relation est un miroir
De toute vidence, ce n'est que dans la relation que se rvle le mcanisme de ce que je suis ne croyez-vous pas? Toute relation est un miroir dans lequel je me vois tel que je suis ; mais comme nous n'aimons gnralement gure ce que nous sommes, nous commenons rformer, dans un sens positif ou ngatif, ce que nous percevons dans le miroir de la relation. Par exemple, je dcouvre, dans une relation, dans la faon dont elle se droule, quelque chose qui ne me plat pas. Alors je commence changer ce que je n'aime pas, ce qui m'apparat dplaisant. Je veux le modifier ce qui signifie que je me suis dj forg un modle de ce que je devrais tre. Ds l'instant o il y a un schma prtabli de ce que je devrais tre, il n'y a plus aucune comprhension de ce que je suis. Ds que j'ai une image de ce que je veux tre, ou de ce que je devrais tre, ou ne pas tre une norme selon laquelle je veux me modifier alors, assurment, toute comprhension de ce que je suis au moment de la relation devient impossible. Je crois qu'il est vraiment important de comprendre cela, car je crois que c'est l que nous faisons le plus souvent fausse route. Nous ne voulons pas savoir ce que nous sommes rellement un point donn de la relation. Si notre seule proccupation est le perfectionnement du moi, cela exclut toute comprhension de nous-mmes, de ce qui est.
Extrait du livre : CW, vol. V, pp. 335
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La relation
La fonction de la relation
16 Mars
La fonction de la relation
Toute relation est invitablement douloureuse, ce dont notre existence quotidienne donne ample tmoignage. Une relation o n'entre aucune tension cesse d'en tre une, elle n'est plus qu'une drogue, un soporifique qui endort confortablement et c'est ce qui convient le mieux la plupart d'entre nous. Il y a conflit entre ce dsir intense de rconfort et la situation effective, entre l'illusion et le fait. Si vous reconnaissez l'illusion, alors vous pouvez, en la dissipant, consacrer toute votre attention la comprhension de la relation. Mais si vous recherchez la scurit dans la relation, celle-ci devient un investissement de confort, un capital d'illusion alors que c'est l'absence mme de scurit de toute relation qui en fait la grandeur. En recherchant une scurit dans la relation, c'est la fonction mme de la relation que vous entravez attitude qui a ses propres consquences et engendre ses propres malheurs. Il ne fait aucun doute que la fonction de toute relation est de rvler l'tat de notre moi tout entier. La relation est un processus de rvlation et de connaissance de soi. Ce dvoilement de soi est douloureux, il exige des ajustements constants, une souplesse permanente de notre systme intellectuel et motionnel. C'est une lutte difficile, avec des priodes de paix lumineuse... Mais en gnral nous cherchons viter ou liminer la tension dans la relation, lui prfrant la facilit et le confort d'une dpendance bate, d'une scurit inconteste, d'un havre sr. Alors la famille et les autres relations deviennent un refuge, le refuge des tres inconsquents. Ds que l'inscurit s'insinue au cur de la dpendance, comme c'est invitablement le cas, alors on laisse tomber la relation pour en nouer une autre, dans l'espoir d'y trouver une scurit durable ; mais il n'existe de scurit dans aucune relation, et la dpendance n'engendre que la peur. Si l'on ne comprend pas ce processus de scurit et de peur, la relation devient une entrave, un pige, une forme d'ignorance. Toute l'existence n'est alors que lutte et souffrance, et il n'y a pas d'issue, si ce n'est dans la pense juste, qui est le fruit de la connaissance de soi.
Extrait du livre : JKI # 49
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La relation
17 Mars
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La relation
18 Mars
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La relation
tre en relation
19 Mars
tre en relation
Sans relation, point d'existence: tre, c'est tre reli... Il semble qu'en gnral nous ne comprenions pas que le monde, c'est ma relation l'autre, que l'autre soit un ou multiple. Mon problme est celui de la relation. Ce que je suis, je le projette et, bien sr, si je ne me comprends pas moi-mme, tout mon cercle relationnel n'est qu'un cercle de confusion qui va s'largissant. La relation prend donc une extrme importance non les rapports qui touchent les soi-disant masses, la foule, mais ceux qui se nouent dans le cercle familial et amical, si petit soit-il , ma relation avec ma femme, mes enfants, mon voisin. Dans un univers o pullulent de vastes organisations, de vastes mobilisations de foules et des mouvements de masse, nous craignons d'agir une chelle rduite, nous avons peur d'tre des nains dfrichant leur minuscule parcelle de terrain. Nous nous disons: Que puis-je faire titre personnel? Je dois absolument m'enrler dans un mouvement de masse afin de faire des rformes. Au contraire, la vraie rvolution ne se fait pas par l'intermdiaire des mouvements de masse mais grce une rvaluation interne de nos relations c'est uniquement l qu'est la vraie rforme, la rvolution radicale et permanente. Nous avons peur de commencer un niveau modeste. Le problme tant tellement vaste, nous croyons ne pouvoir l'affronter qu'avec d'immenses groupes, de grandes organisations, des mouvements de masse. Or il ne fait aucun doute que nous devons attaquer le problme au niveau le plus lmentaire, et le niveau lmentaire c'est le vous et le moi . Lorsque je me comprends, je vous comprends, et de cette comprhension nat l'amour. L'amour est le facteur manquant: nos relations manquent d'affection, de chaleur humaine ; et parce cet amour, cette tendresse, cette gnrosit, cette compassion sont absents de nos relations, nous fuyons dans l'action de masse, avec pour rsultat toujours plus de confusion et de dtresse. Nous avons le cur rempli de plans de rformes mondiales, au lieu de nous tourner vers l'unique lment de solution l'amour.
Extrait du livre : CW, vol. V, p. 96
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La relation
20 Mars
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La relation
21 Mars
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La peur
Se librer de la peur
22 Mars
La peur
Se librer de la peur
L'esprit peut-il se vider compltement de toute peur? La peur, quelle qu'en soit la nature, engendre l'illusion ; elle rend l'esprit terne et creux. La peur exclut videmment toute libert, et sans libert il n'est point d'amour. Et nous prouvons pratiquement tous une forme ou une autre de peur: peur du noir, peur du qu'en-dira-t-on, peur des serpents, peur de la douleur physique, peur de la vieillesse, peur de la mort. Des peurs, nous en avons la douzaine. Est-il donc possible d'tre totalement libre de toute peur? Nous pouvons constater les effets de la peur sur chacun d'entre nous. Elle nous corrompt de diverses manires ; elle rend notre esprit creux et vide. Il y a dans l'esprit des replis obscurs qui ne peuvent jamais tre explors et mis au jour tant que l'on a peur. Le rflexe instinctif, physique, d'autodfense, qui nous pousse nous tenir distance du serpent venimeux, nous loigner du prcipice, ne pas tomber sous les roues du tramway, et ainsi de suite, est une raction sense, normale et saine. Mais ce que je mets en question, c'est l'autodfense psychologique qui fait que nous craignons la maladie, la mort ou un ennemi. Lorsqu'on cherche se raliser, de quelque faon de ce soit travers la peinture, la musique, la relation, que sais-je encore la peur est toujours prsente. L'essentiel est donc de prendre conscience de tout ce processus du moi, de l'observer, d'apprendre le connatre, et non de chercher savoir comment se dbarrasser de la peur. Si votre unique but est de vous dbarrasser de la peur, vous trouverez toujours un moyen, une manire de la fuir et ainsi nul ne pourra jamais tre libr de la peur.
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La peur
23 Mars
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La peur
24 Mars
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La peur
25 Mars
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La peur
26 Mars
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La peur
Au contact de la peur
27 Mars
Au contact de la peur
Il y a la peur physique. Par exemple, quand vous voyez un serpent, un animal sauvage, la peur nat instinctivement: cette peur est normale, saine, naturelle. Ce n'est pas de la peur, c'est le dsir de se protger qui est normal. Mais l'autoprotection d'ordre psychologique c'est--dire le dsir de certitude permanente engendre la peur. Un esprit qui veut toujours tre sr de tout est un esprit mort, car il n'y a dans la vie aucune certitude, aucune permanence... Lorsqu'on entre en contact direct avec la peur, il y a une rponse du systme nerveux, et ainsi de suite. Alors, lorsque l'esprit cesse de fuir dans les mots et dans des activits de tous ordres, il n'y a plus de division entre l'observateur et l'objet de son observation, qui est la peur. Seul l'esprit qui cherche s'chapper se dissocie de la peur. Mais quand il y a rellement contact avec la peur, il n'y a pas d'observateur, d'entit qui dit: J'ai peur. Donc, ds l'instant o vous entrez en contact direct avec la vie, ou avec quoi que ce soit, il n'y a plus de division c'est cette division qui engendre la comptition, l'ambition, la peur. L'important n'est donc pas de connatre la recette qui libre de la peur . Si vous cherchez une voie, un moyen, un systme pour vous dbarrasser de la peur, vous serez jamais prisonnier de celle-ci. Mais si vous comprenez la peur ce qui ne peut se produire que lorsque vous entrez en contact direct avec elle, comme vous tes en contact avec la faim, comme vous tes directement en contact avec la peur du licenciement qui menace alors vous agissez efficacement ; ce n'est qu'alors que vous vous apercevrez que cesse toute peur et nous disons bien toute peur, et non telle ou telle forme de peur.
Extrait du livre : CW, vol. XIV, p. 251
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La peur
28 Mars
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La peur
29 Mars
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La peur
30 Mars
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La peur
31 Mars
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Sommaire Avril
Avril
Le dsir ................................................................................................................................... 1 Il n'y a que le dsir.............................................................................................................. 1 Comprendre le dsir ........................................................................................................... 2 Le dsir doit tre compris ................................................................................................... 3 La qualit du dsir .............................................................................................................. 4 Pourquoi le plaisir nous serait-il refus? ............................................................................ 5 Une raction saine et normale ............................................................................................ 6 Mourir toutes ces petites choses ...................................................................................... 7 La sexualit ............................................................................................................................ 8 La sexualit ........................................................................................................................ 8 L'ultime vasion ................................................................................................................. 9 Nous avons fait de la sexualit un problme .................................................................... 10 Le mariage ............................................................................................................................ 11 Que signifie pour vous l'amour?....................................................................................... 11 Tant que nous possdons, nous n'aimons pas ................................................................... 12 L'amour n'est pas un devoir .............................................................................................. 13 Une vue de l'esprit ............................................................................................................ 14 Considrations sur le mariage .......................................................................................... 15 L'amour est inapte tout ajustement ................................................................................ 16 Aimer c'est tre pur .......................................................................................................... 17 Penser sans cesse est un gaspillage d'nergie ................................................................... 18 L'idaliste ne peut connatre l'amour ................................................................................ 19 La passion ............................................................................................................................. 20 Comprendre la passion ..................................................................................................... 20 La fin et le moyen ne font qu'un ....................................................................................... 21 L'abandon total ................................................................................................................. 22 Cette pure flamme de la passion ...................................................................................... 23 La beaut est au-del de toute perception ........................................................................ 24 Avoir la passion de tout .................................................................................................... 25 L'amour c'est la passion .................................................................................................... 26 Esprit passionn, esprit qui explore.................................................................................. 27 L'esprit triqu .................................................................................................................. 28
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Sommaire Avril La passion perdue ............................................................................................................. 29 Une passion sans cause .................................................................................................... 30
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Le dsir
1 Avril
Le dsir
Il n'y a que le dsir
Il n'y a pas d'entit distincte du dsir : il n'y a que le dsir, il n'y a pas de sujet qui dsire. Le dsir prend des masques diffrents diffrentes poques, selon ses intrts. Le souvenir de ces intrts changeants affronte l'indit, ce qui provoque le conflit, et c'est ainsi que nat celui qui choisit, qui se fonde en entit spare et distincte du dsir. Mais l'entit n'est pas diffrente de ses qualits. L'entit qui essaye de combler ou de fuir le vide, l'incompltude, la solitude, n'est pas diffrente de ce quoi elle cherche chapper: elle est ce vide, cette incompltude, cette solitude. Elle ne peut pas se fuir elle-mme; tout ce qu'elle peut faire, c'est se comprendre elle-mme. Elle est sa solitude, sa vacuit, et tant qu'elle les considre comme tant spares d'elle-mme, elle sera dans l'illusion et les conflits seront sans fin. Lorsque cette entit fera l'exprience directe du fait qu'elle et sa solitude ne font qu'un, alors seulement pourra disparatre la peur. La peur n'existe que par rapport une ide, et l'ide est la rponse de la mmoire en tant que pense. La pense est le rsultat de l'exprience; et bien qu'elle puisse mditer sur le vide, avoir des sensations son propos, elle ne peut avoir la connaissance directe de ce vide. Le mot solitude , lourd de ses souvenirs de souffrance et de peur, empche qu'on ait de la solitude une exprience frache et neuve. Le mot est souvenir, et lorsque le mot n'a plus d'importance, la relation entre le sujet et l'objet de l'exprience est radicalement diffrente ; alors cette relation est directe et ne passe plus par le mot, par le souvenir ; alors celui qui fait l'exprience est l'exprience, qui seule libre de la peur.
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Le dsir
Comprendre le dsir
2 Avril
Comprendre le dsir
Nous devons comprendre le dsir ; mais il est trs difficile de comprendre quelque chose d'aussi essentiel, d'aussi exigeant, d'aussi urgent, car dans l'accomplissement mme du dsir nat la passion, avec le plaisir et la douleur qui y sont associs. Et si l'on veut pouvoir comprendre le dsir, il faut, bien sr, qu'aucun choix n'intervienne. On ne peut pas juger le dsir comme tant bon ou mauvais, noble ou ignoble, ni mme dire: Je vais garder ce dsir et rejeter celui-l. Il faut carter tout cela pour pouvoir dcouvrir la vrit du dsir sa beaut, sa laideur, ou toute forme que puisse avoir le dsir.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 244
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Le dsir
3 Avril
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Le dsir
La qualit du dsir
4 Avril
La qualit du dsir
... Que se passe-t-il si vous ne condamnez pas le dsir, ne le jugez ni bon ni mauvais, mais en tes simplement conscient? Je me demande si vous savez ce que signifie avoir conscience de quelque chose. Nous n'avons gnralement pas conscience des choses, parce que nous avons tellement l'habitude de condamner, de juger, d'valuer, d'identifier, de choisir. Le choix empche videmment de prendre conscience, parce que le choix est toujours effectu en raison d'un conflit. Etre pleinement conscient lorsqu'on pntre dans une pice, voir tout le mobilier, remarquer le tapis ou en noter l'absence, et ainsi de suite ne rien faire d'autre que voir les choses, en avoir conscience sans aucune notion de jugement c'est trs difficile. Avez-vous dj essay de regarder une personne, une fleur, une ide, une motion, sans faire intervenir le moindre choix, le moindre jugement? Et si l'on agit de mme face au dsir, si on vit avec lui sans le nier et sans dire: Que vais-je faire de ce dsir? Il est si laid, si sournois, si violent sans lui donner de nom ni lui associer un symbole, sans le camoufler sous un mot alors le dsir est-il encore cause d'agitation? Est-il alors une chose liminer, dtruire? Nous voulons le dtruire parce que chaque dsir s'oppose un autre et ils s'entre-dchirent, engendrant conflits, souffrances et contradictions ; et l'on voit comment chacun s'efforce d'chapper ce perptuel conflit. Est-il donc possible d'avoir conscience de la totalit du dsir? La totalit telle que je l'entends ne dsigne pas un dsir unique, ou des dsirs multiples, mais l'essence mme du dsir global.
Extrait du livre : CW, vol. XII, pp. 245
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Le dsir
5 Avril
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Le dsir
6 Avril
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Le dsir
7 Avril
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La sexualit
La sexualit
8 Avril
La sexualit
La sexualit
La sexualit pose problme car c'est selon toute vraisemblance dans l'acte sexuel que le moi est le plus totalement absent. Dans ces moments-l, on est heureux, parce que la conscience de soi, la conscience du moi cesse d'exister ; et le dsir de renouveler cette exprience de renonciation au moi qui apporte le bonheur parfait, sans pass ni futur, l'exigence de ce bonheur complet qu'apporte la fusion, l'intgration totale, font que naturellement l'acte sexuel prend une importance extrme. N'est-ce pas exact? Parce que c'est quelque chose qui me procure une joie sans mlange, l'oubli total de moi, j'en redemande encore et encore. Pourquoi est-ce que j'en redemande? Parce que partout ailleurs je suis en conflit, tous les niveaux divers de l'existence, l'ego ne cesse de se renforcer. Sur le plan conomique, social, religieux, tout concourt cet paississement constant de la conscience de soi qu'est le conflit. En dfinitive, on n'a conscience de soi-mme que lorsqu'il y a conflit. La conscience de soi est par sa nature mme le corollaire du conflit. Le problme, assurment, ce n'est pas le sexe, mais c'est de savoir comment se librer du moi. Vous avez got cette saveur d'tre, cet tat dans lequel le moi n'est plus, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes ; ou l'espace d'une journe peu importe. Mais l o est le moi, il y a conflit, il y a souffrance, il y a lutte. D'o ce dsir perptuel de renouveler sans cesse cet tat o l'on est libr du moi.
Extrait du livre : CW, vol. V, p. 216
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La sexualit
L'ultime vasion
9 Avril
L'ultime vasion
Qu'entendons-nous par le problme de la sexualit ? Le problme concerne-t-il l'acte sexuel, ou le fait d'y penser? Assurment, ce n'est pas l'acte qui est en cause. L'acte sexuel ne vous pose pas plus de problme que l'acte de manger, mais si vous pensez longueur de journe la nourriture, ou quoi que ce soit d'autre, parce que vous n'avez rien d'autre quoi penser, alors cela devient pour vous un problme... Pourquoi crer ce problme, ainsi que vous le faites? Les cinmas, les magazines, les plaisanteries, la mode fminine, tout vous pousse vous forger des quantits d'ides sur le sexe. Pourquoi l'esprit chafaude-t-il tout cela, et d'ailleurs pourquoi au juste l'esprit pense-t-il au sexe? Pourquoi, messieurs, mesdames ? C'est votre problme. Pourquoi? Pourquoi est-ce devenu un problme si crucial dans votre vie ? Alors que tant de choses requirent, rclament votre attention, c'est l'ide du sexe qui l'occupe tout entire. Que se passe-t-il, pourquoi votre esprit s'en proccupe-t-il tant? Parce que c'est l'ultime voie d'vasion, n'est-ce pas? C'est la voie de l'oubli total de soi-mme. Pendant quelques moments, au moins l'espace d'un instant, vous pouvez vous oublier vous-mme et il n'y a pas d'autre moyen de s'oublier soi-mme. Toutes les autres activits de votre vie ne font que renforcer le moi . Votre travail, votre religion, vos dieux, vos leaders, votre action sur le plan politique et conomique, vos chappatoires, vos activits sociales, votre rejet d'un parti et votre adhsion un autre tout cela donne de l'importance et de la force au moi ... Lorsqu'il n'existe dans votre vie qu'une seule chose qui soit la voie ouverte vers l'ultime vasion, vers l'oubli total de soi-mme, ne serait-ce que pour quelques secondes, vous vous y accrochez parce que c'est l'unique moment o vous soyez heureux. La sexualit devient donc un problme extraordinairement pineux et complexe, tant que l'on ne comprend pas l'esprit qui rflchit au problme.
Extrait du livre : CW, vol. VI, pp. 129-30
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La sexualit
10 Avril
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Le mariage
11 Avril
Le mariage
Que signifie pour vous l'amour?
L'amour est l'inconnaissable. Il ne peut tre apprhend que lorsque le connu est compris et transcend. Seulement lorsque l'esprit est libr du connu, alors seulement sera l'amour. Nous devons donc aborder l'amour en le dfinissant en ngatif , partir de ce qu'il n'est pas, et non le contraire. Qu'est-ce que l'amour, pour la majorit d'entre nous? Lorsque nous aimons, il entre dans notre amour de la possessivit, des rapports de domination ou de soumission. Cette possession engendre la jalousie et la peur de perdre l'autre, et nous lgalisons cet instinct possessif. Cette possessivit engendre la jalousie et les innombrables conflits que chacun de nous connat bien. La possessivit n'est donc pas l'amour. L'amour n'est pas non plus sentimental. Le sentimentalisme, la sensiblerie excluent l'amour. La sensibilit et les motions ne sont que des sensations. ... Seul l'amour est capable de transformer l'insanit, la confusion et le conflit. Aucun systme, aucune idologie de gauche ou de droite ne peuvent apporter l'homme la paix et le bonheur. L o est l'amour, il n'y a ni possessivit ni jalousie, mais une misricorde et une compassion qui ne sont pas thoriques mais relles envers votre femme et vos enfants, votre voisin et votre serviteur... Seul l'amour peut faire rgner la misricorde et la beaut, l'ordre et la paix. Quand vous cessez d'exister en tant que vous , alors vient la bndiction de l'amour.
Extrait du livre : CW, vol. IV, p. 209
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Le mariage
12 Avril
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Le mariage
13 Avril
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Le mariage
14 Avril
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Le mariage
15 Avril
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Le mariage
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Le mariage
17 Avril
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Le mariage
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Le mariage
19 Avril
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La passion
Comprendre la passion
20 Avril
La passion
Comprendre la passion
Est-ce une vie religieuse que de se punir? La mortification du corps ou de l'esprit est-elle signe de comprhension? Est-ce en se torturant qu'on accde la ralit? La chastet est-elle un refus? Pensez-vous que vous irez loin par la voie de la renonciation? Croyez-vous vraiment que le conflit soit le chemin de la paix? Le moyen n'est-il pas infiniment plus important que la fin? Il est possible que la fin soit, mais le moyen, lui, est. Le fait rel, ce qui est, doit tre compris, et non pas touff par des dterminations, des idaux et d'habiles rationalisations. La souffrance n'est pas le chemin du bonheur. Cette chose que l'on nomme passion doit tre comprise et non refoule ou sublime, et il ne sert rien de lui trouver un substitut. Quoi que vous fassiez, quoi que vous inventiez, cela ne fera que renforcer ce qui n'a t ni compris ni aim. Aimer ce que l'on appelle la passion, c'est la comprendre. Aimer, c'est tre en communion directe ; et il n'est pas possible d'aimer quelque chose qui vous irrite, si vous avez des ides et des conclusions son sujet. Comment pouvez-vous jamais aimer et comprendre la passion si vous avez prcisment fait un vu contre elle? Le vu est une forme de rsistance, et ce contre quoi vous rsistez finit toujours par avoir raison de vous. La vrit ne se conquiert pas ; elle ne se prend pas d'assaut ; elle vous glissera entre les doigts si vous tentez de la saisir. La vrit vient silencieusement, sans que vous le sachiez. Ce que vous connaissez n'est pas la vrit, ce n'est qu'une ide, un symbole. L'ombre n'est pas le rel.
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La passion
21 Avril
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La passion
L'abandon total
22 Avril
L'abandon total
Peut-tre n'avez-vous jamais fait l'exprience de cet tat d'esprit dans lequel il y a abandon total de toute chose, lcher-prise absolu. Or on ne peut pas tout abandonner sans tre anim d'une passion profonde, n'est-ce pas? L'abandon de tout, sur le plan intellectuel et motionnel, est impossible. Il n'y a, assurment, d'abandon total qu'en cas de passion intense. Ne soyez pas alarms par ce mot, parce qu'un homme qui n'est pas intensment passionn ne peut jamais comprendre ou ressentir la qualit de la beaut. L'esprit qui garde quelque chose en rserve, qui a des droits acquis, qui s'accroche sa situation, au pouvoir, au prestige, l'esprit qui est respectable ce qui est une horreur cet esprit-l ne peut jamais s'abandonner.
Extrait du livre : CW, vol. XI, p. 205
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La passion
23 Avril
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La passion
24 Avril
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La passion
25 Avril
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La passion
26 Avril
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La passion
27 Avril
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La passion
L'esprit triqu
28 Avril
L'esprit triqu
L'esprit passionn avance ttons, cherche, franchit les obstacles, sans se plier aucune tradition ; ce n'est pas un esprit fig, un esprit qui a atteint le but, mais c'est un esprit jeune, qui n'en finit jamais d'arriver. Comment un tel esprit peut-il voir le jour? Car cet vnement doit arriver. Il est bien vident que ce ne peut tre le fait d'un esprit triqu. Un esprit triqu s'vertuant devenir passionn ne fera que rduire toute chose aux dimensions de sa propre petitesse. Cela doit pourtant arriver, et cela ne peut arriver que lorsque l'esprit verra sa propre petitesse sans essayer d'y changer quoi que ce soit. Suis-je assez clair? Probablement pas. Mais, comme je l'ai dit prcdemment, tout esprit rtrci, quelle que soit sa bonne volont, restera triqu, et il n'y a pas le moindre doute ce sujet. L'esprit qui est petit mme s'il est capable d'aller dans la lune, de matriser une technique, d'exposer et de dfendre des arguments avec habilet est toujours un petit esprit. Donc, quand ce petit esprit dit: Je dois tre passionn afin de pouvoir faire quelque chose de valable , il est bien vident que sa passion sera petite, n'est-ce pas? il se mettra en colre, par exemple, propos d'une petite injustice, ou croira que le monde va changer cause d'une minable petite rforme mise en place dans un obscur petit village par un obscur petit esprit. Si le petit esprit voit tout cela, alors la perception mme de sa petitesse fait que son activit tout entire subit une mtamorphose.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 97-98
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La passion
La passion perdue
29 Avril
La passion perdue
Le mot n'est pas la chose. Le mot passion n'est pas la passion. Mais avoir de la passion, tre passionn sans volont dlibre, sans directive ni intention, tre l'coute de cette chose qui s'appelle le dsir, couter vos propres dsirs, tous ces dsirs multiples qui vous animent, des plus forts aux plus tnus si vous faites cette exprience, alors vous verrez l'immensit des dgts que vous causez quand vous rprimez le dsir, quand vous le dtournez, quand vous voulez le satisfaire, quand vous voulez y toucher, quand vous avez une opinion son sujet. La plupart des gens ont perdu cette passion. On l'avait sans doute au temps de sa jeunesse, ce dsir de devenir riche, clbre, de mener une existence bourgeoise, d'tre un homme respectable mme si ce dsir n'tait peut-tre rien qu'un vague balbutiement. Or la socit qui est ce que vous tes refoule tout cela. Et donc, il faut que l'on s'adapte vous qui tes morts, qui tes respectables, qui tes dpourvus de la moindre tincelle de passion ; alors on fait partie de vous, et c'est ainsi qu'on perd cette passion.
Extrait du livre : CW, vol. XIV, pp. 97
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La passion
30 Avril
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Sommaire Mai
Mai
L'intelligence .......................................................................................................................... 1 Un esprit riche d'innocence ................................................................................................ 1 Quel rle jouent les motions dans notre vie? .................................................................... 2 Librer l'intelligence ........................................................................................................... 3 Intellect contre intelligence ................................................................................................ 4 Les sentiments ........................................................................................................................ 5 Sentiments et motions engendrent la cruaut ................................................................... 5 Nous devons mourir toutes nos motions ........................................................................ 6 Nous devons avoir de grands sentiments ........................................................................... 7 Une observation hors de toute pense ................................................................................ 8 Le sentiment total ............................................................................................................... 9 Ne nommez pas ce sentiment ........................................................................................... 10 Les motions, voie sans issue ........................................................................................... 11 Le souvenir est la ngation de l'amour ............................................................................. 12 Les mots ............................................................................................................................... 13 Ne nommez jamais un sentiment ..................................................................................... 13 Restez en prsence du sentiment ...................................................................................... 14 Comprendre les mots ........................................................................................................ 15 Le souvenir brouille la perception .................................................................................... 16 Le mot cre des barrires ................................................................................................. 17 Au-del des mots .............................................................................................................. 18 Une vision extraordinaire ................................................................................................. 19 La perception de la vrit est immdiate .......................................................................... 20 Subtile vrit .................................................................................................................... 21 Le conditionnement .............................................................................................................. 22 Toute pense reste fragmentaire ....................................................................................... 22 Se librer du moi .............................................................................................................. 23 Problmes observs, problmes envols? ........................................................................ 24 Aucun conditionnement n'est noble ................................................................................. 25 S'affranchir du conditionnement ...................................................................................... 26 tre simplement conscient ............................................................................................... 27 Rien dans l'esprit n'chappe au conditionnement ............................................................. 28 Le fardeau de l'inconscient ............................................................................................... 29 Retour Sommaire 135
Sommaire Mai L'intervalle entre les penses ............................................................................................ 30 Comment se forment les habitudes .................................................................................. 31
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L'intelligence
1 Mai
L'intelligence
Un esprit riche d'innocence
La vrit, le vrai Dieu non celui qu'a faonn l'homme ne veut pas d'un esprit dvast, petit, creux, troit, limit. Il lui faut un esprit sain, qui puisse l'apprcier ; il lui faut un esprit riche, non de savoir, mais d'innocence un esprit vierge de toute trace d'exprience, un esprit libr du temps. Les dieux que vous avez invents pour votre propre rconfort acceptent la torture ; ils acceptent un esprit qui se laisse toujours ternir. Mais l'authentique, lui, ne veut rien de tout cela ; il veut un tre humain total et complet, au cur plein, riche, clair, capable de ressentir intensment, capable de voir la beaut d'un arbre, le sourire d'un enfant, et la dtresse de la femme qui a toujours connu la faim. Il faut que vous ayez cette extraordinaire capacit de sentiment, cette sensibilit toute chose l'animal, le chat qui passe sur le mur, la salet, la crasse, la pauvret des tres humains vivant dans la misre, dans le dsespoir. Vous devez tre sensibles, ressentir les choses intensment, mais sans suivre de direction particulire ; il ne s'agit pas d'une motion fluctuante, mais d'une sensibilit impliquant tout l'tre nerfs, corps, oreilles, voix. Vous devez tre sensibles de manire absolue et permanente. Sans cette sensibilit extrme, absolue, il n'est point d'intelligence. L'intelligence vient avec la sensibilit et l'observation.
Extrait du livre : CW, vol. XIV, pp. 142-43
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L'intelligence
2 Mai
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L'intelligence
Librer l'intelligence
3 Mai
Librer l'intelligence
La premire chose faire, si je puis me permettre de le suggrer, est de dcouvrir pourquoi vous avez certains critres de pense, et pourquoi vous avez une certaine manire de ressentir les choses. N'essayez pas d'y changer quoi que ce soit ni d'analyser vos penses et vos motions, mais prenez conscience des tendances spcifiques que suit votre pense, ainsi que des motivations de vos actes. Bien que l'analyse permette de dcouvrir les motivations, de dceler certaines choses, cela ne peut tre vrai: la vrit n'apparatra que lorsque vous serez intensment conscients de ce qui se passe l'instant mme o se dclenchent votre pense, votre motion ; vous en verrez alors la subtilit extraordinaire, la finesse, la dlicatesse. Tant que persisteront en vous un je dois et un je ne dois pas , ces contraintes vous empcheront de dcouvrir les mandres fugaces de la pense et de l'motion. Et je suis sr qu'on vous a levs l'cole des il faut , il ne faut pas ; c'est ainsi que vous avez dtruit pense et sentiment. Vous avez t ligots et mutils par des systmes, par des mthodes, par vos matres. Abandonnez donc ces il faut et il ne faut pas . Il ne s'agit pas de prner la licence, mais de prendre conscience de cet esprit qui ne cesse de dire: je dois , je ne dois pas . Alors, telle une fleur qui s'panouit par un beau matin, l'intelligence clt: elle est l, active, cratrice et la comprhension nat.
Extrait du livre : CW, vol. II, p. 98
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L'intelligence
4 Mai
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140
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Les sentiments
5 Mai
Les sentiments
Sentiments et motions engendrent la cruaut
L'motion et le sentiment, on le voit bien, sont tout fait hors de cause lorsqu'il s'agit d'amour. Le sentimentalisme et l'motion ne sont que des ractions d'attrait ou d'aversion. Vous me plaisez et je dborde d'enthousiasme votre gard ; tiens, cet endroit me plat, oh, qu'il est joli, etc. cela sous-entend que ce qui est autre me dplat. Ainsi, sentiments et motions engendrent la cruaut. Avez-vous jamais examin la question? L'identification ce bout de chiffon qu'on appelle le drapeau est un facteur motionnel et sentimental au nom duquel vous tes prt tuer et c'est cela qu'on appelle l'amour de la patrie, l'amour de son voisin...? On voit bien que l o le sentiment et l'motion entrent en jeu, l'amour n'est pas. Ce sont l'motion et le sentiment qui donnent naissance la cruaut de l'attrait et de l'aversion. Et l'on voit bien aussi qu'amour et jalousie sont incompatibles ; c'est une vidence. Je vous envie parce que vous avez une meilleure situation, un meilleur travail, une maison plus belle, ou parce que vous avez l'air plus beau, plus intelligent, plus averti, alors je suis jaloux de vous. En fait, je ne le dis pas, mais je rivalise avec vous, ce qui est une forme de jalousie, d'envie. L'envie et la jalousie ne sont pas l'amour donc, je les bannis une fois pour toutes ; je ne m'attarde pas expliquer par quels moyens s'en dbarrasser tout en continuant dans l'intervalle tre jaloux: non, je les efface de ma vie, rellement, simplement, comme la pluie efface la poussire accumule au fil des jours sur une feuille.
Extrait du livre : CW, vol. VII, p. 203
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Les sentiments
6 Mai
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Les sentiments
7 Mai
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Les sentiments
8 Mai
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Les sentiments
Le sentiment total
9 Mai
Le sentiment total
Qu'est-ce que le sentiment? Il ressemble la pense. C'est une sensation: je vois une fleur, et je rponds cette fleur, elle me plat ou elle me dplat. L'attrait ou l'aversion sont dicts par ma pense, et la pense est la rponse de tout l'arrire-plan de mes souvenirs. Je dis alors: J'aime cette fleur , ou Je n'aime pas cette fleur ; Ce sentiment me plat , ou Ce sentiment me dplat ... L'amour a-t-il un lien avec le sentiment? Le sentiment est une sensation, c'est vident une sensation de plaisir ou de dplaisir, de bien ou de mal, de bon ou de mauvais got, et ainsi de suite. Ce sentiment a-t-il un lien avec l'amour?... Avez-vous dj observ votre rue, avez-vous observ la manire dont vous vivez chez vous, votre faon de vous asseoir, de parler? Et avezvous remarqu la pliade de saints que vous vnrez? Pour eux, passion gale sexe, ils renient donc la passion, ils renient donc la beaut ils les renient en ce sens qu'ils les bannissent de leur vie. Ainsi, en mme temps que la sensation, vous avez banni l'amour, car vous dites: Je vais devenir prisonnier de mes sensations, esclave de ma sexualit ; je dois donc m'abstenir. C'est ainsi que vous avez fait de la sexualit un norme problme... Quand vous aurez compris le sentiment de manire totale, et non fragmentaire, quand vous l'aurez rellement compris en totalit, alors vous saurez ce qu'est l'amour. Quand vous saurez voir la beaut d'un arbre, la beaut d'un sourire, quand vous saurez regarder le soleil se coucher derrire les murs de votre ville et que votre vision sera totale alors vous saurez ce qu'est l'amour.
Extrait du livre : CW, vol. XII, pp. 57-58
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Les sentiments
10 Mai
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Les sentiments
11 Mai
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Les sentiments
12 Mai
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Les mots
13 Mai
Les mots
Ne nommez jamais un sentiment
Que se passe-t-il lorsque vous ne nommez pas? Vous examinez directement l'motion, le sentiment, la sensation. Vous avez ds lors une relation toute diffrente avec elle, tout comme vous l'auriez avec une fleur que vous ne nommeriez pas. Vous tes forc d'avoir un regard neuf. Lorsque vous ne mettez pas de nom un groupe de personnes, vous tes forc de regarder chaque visage et de ne pas traiter ces personnes comme une masse. Vous tes alors bien plus vif, plus observateur, plus comprhensif ; vous avez un sens plus profond de piti, d'amour ; mais si vous les traitez comme s'ils taient une masse, plus rien n'est possible. Si vous n'y mettez pas d'tiquettes, vous devez considrer chaque sentiment ds qu'il surgit. Lorsque vous le nommez, le sentiment est-il diffrent du nom? Ou est-ce le nom qui veille le sentiment? Si je ne nomme pas un sentiment, c'est--dire si la pense cesse d'tre une activit verbale, ou une manipulation d'images et de symboles (comme pour la plupart d'entre nous), qu'arrive-t-il? L'esprit devient autre chose qu'un simple observateur, car, ne pensant plus en termes de mots, de symboles, d'images, le penseur n'est plus spar de la pense. Et l'esprit est alors silencieux. Il l'est spontanment: on ne l'a pas rendu silencieux. Lorsque l'esprit est rellement calme, les sentiments qui surgissent peuvent tre traits immdiatement. Ce n'est que lorsque nous donnons des noms aux sentiments -en les renforant de ce fait que nous leur donnons une continuit ; ils sont emmagasins au centre de nous-mmes, et partir de ce point nous leur mettons de nouvelles tiquettes qui les fortifient ou les communiquent.
Extrait du livre : PDL, pp. 257-258-259
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Les mots
14 Mai
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Les mots
15 Mai
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Les mots
16 Mai
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Les mots
17 Mai
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Les mots
18 Mai
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Les mots
19 Mai
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Les mots
20 Mai
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Les mots
Subtile vrit
21 Mai
Subtile vrit
Ce flash de comprhension, cette extraordinaire rapidit de vision pntrante, vous vient quand l'esprit est tout fait tranquille, silencieux, que la pense est absente, que l'esprit n'est pas encombr par son propre bruit. Comprendre que ce soit un tableau moderne, un enfant, votre femme, votre voisin, ou la vrit, prsente en toute chose, ou quoi que ce soit d'autre n'est donc possible que lorsque l'esprit est trs tranquille. Mais c'est une tranquillit qui ne se cultive pas, car cultiver un esprit tranquille, on gagne un esprit mort. ... Plus une chose vous intresse, plus vous cherchez comprendre, et plus l'esprit est simple, clair, libre. Alors cesse la verbalisation. En ralit, la pense c'est le mot, et c'est lui qui interfre. C'est l'cran des mots, autrement dit le souvenir, qui intervient entre la sollicitation du dfi et la rponse. C'est le mot, qui est la raction face cette sollicitation, que nous appelons intellection. C'est pourquoi un esprit occup bavarder, verbaliser, ne peut pas comprendre la vrit la vrit en situation dans la relation, pas une vrit abstraite. La vrit abstraite, cela n'existe pas. Mais la vrit est trs subtile. C'est cette subtilit qui la rend difficile suivre. Elle n'est cependant pas abstraite. Sa trajectoire est si fugace, si secrte, qu'elle ne peut tre capte par l'esprit. Comme un voleur dans la nuit, elle vient subrepticement, quand vous ne l'attendez pas. Vous y prparer d'avance ne serait que rpondre aux invites de votre avidit. L'esprit pig dans le filet des mots ne peut pas comprendre la vrit.
Extrait du livre : CW, vol. V, p. 214
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Le conditionnement
22 Mai
Le conditionnement
Toute pense reste fragmentaire
Vous et moi sommes conscients d'tre conditionns. Si vous dites, comme le font certains, que le conditionnement est invitable, alors le dbat est clos: vous tes un esclave, et c'est termin. Mais si vous commencez vous demander s'il serait peut-tre possible de rompre ces servitudes, ce conditionnement, alors le dbat est ouvert: vous allez donc devoir explorer tout ce processus de la pense, n'est-ce pas? Si vous vous contentez de dire: Je dois avoir conscience de mon conditionnement, je dois y rflchir, l'analyser afin de le comprendre et de le rduire nant , dans ce cas vous avez recours la force. Votre rflexion, votre analyse sont une fois de plus l'expression de votre vcu antrieur, ce n'est donc pas, de toute vidence, par l'intermdiaire de votre pense que vous pouvez briser un conditionnement dont elle-mme fait partie. Pour commencer, voyez simplement le problme, ne cherchez pas de rponse, de solution. C'est un fait que nous sommes conditionns, et que toute pense visant comprendre ce conditionnement ne sera toujours que fragmentaire, il n'y a donc jamais comprhension totale ; or la libert n'existe que dans la comprhension totale de tout l'ensemble du processus de la pense. La difficult, c'est que nous fonctionnons toujours dans le champ de l'esprit, qui est l'instrument de la pense, raisonnable ou draisonnable ; et, comme nous l'avons vu, la pense est toujours fragmentaire.
Extrait du livre : CW, vol. XI, p. 338
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Le conditionnement
Se librer du moi
23 Mai
Se librer du moi
Pour librer l'esprit de tout conditionnement, il faut en avoir une vision totale, mais en l'absence de toute pense. Cela n'a rien d'une nigme: faites-en vous-mme l'exprience et vous verrez. Voiton jamais quoi que ce soit sans que la pense n'intervienne? Avez-vous dj cout, regard, sans faire intervenir tout ce mcanisme de raction? Vous allez dire qu'il est impossible d'observer sans interposition de la pense ; vous allez dire qu'on ne peut pas dconditionner l'esprit. En disant cela, vous vous tes dj mentalement bloqu, car le fait rel, c'est que vous ne savez pas. Puis-je donc regarder, l'esprit peut-il percevoir son conditionnement? Je vous en prie, tentez l'exprience. Pouvez-vous avoir conscience du fait que vous tes hindou, socialiste, communiste, ceci ou cela simplement en avoir conscience sans dire que c'est bon ou mauvais? Car voir, voir tout simplement, est une tche si ardue que nous la disons impossible. Je dis que ce n'est que lorsque vous avez conscience mais sans qu'il s'agisse d'une raction de cette totalit de votre tre, que s'efface le conditionnement, totalement et jusqu'aux niveaux les plus profonds et c'est cela, tre vritablement libr du moi.
Extrait du livre : CW, vol. XI, p. 34
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Le conditionnement
24 Mai
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160
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Le conditionnement
25 Mai
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Le conditionnement
S'affranchir du conditionnement
26 Mai
S'affranchir du conditionnement
Le dsir de se librer du conditionnement a pour seul effet de le renforcer. Mais si, au lieu d'essayer d'touffer ce dsir, on en comprend tout le processus, cette comprhension mme est ce qui permet de se librer du conditionnement. Pourtant cette libration n'est qu'un effet annexe, pas l'essentiel. Est-ce que vous comprenez? Si je me fixe dlibrment pour but de me librer de mon conditionnement, ce dsir cre son tour un autre conditionnement. Je peux dtruire une forme de conditionnement, mais je deviens victime d'une autre. Alors que si nous comprenons ce dsir de libration, cette comprhension mme suffit dtruire tout conditionnement. Le fait d'tre libr du conditionnement n'est qu'un produit accessoire, sans importance. L'important, c'est de comprendre ce qui cre le conditionnement.
Extrait du livre : CW, vol. XIII, p. 326
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Le conditionnement
27 Mai
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163
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Le conditionnement
28 Mai
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164
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Le conditionnement
Le fardeau de l'inconscient
29 Mai
Le fardeau de l'inconscient
Au plus profond de nous, dans notre inconscient, l'norme poids du pass nous pousse dans une certaine direction... Comment faire, alors, pour effacer tout cela? Comment peut-on laver l'inconscient de tout son pass, instantanment? Les psychanalystes pensent que l'inconscient peut tre partiellement, voire totalement, mis net, grce l'analyse l'investigation, l'exploration, la confession, l'interprtation des rves, et ainsi de suite et ainsi on devient au moins un tre humain normal , capable de s'adapter l'environnement prsent. Mais, dans l'analyse, il y a toujours celui qui analyse et la chose analyse, un observateur qui interprte la chose observe, d'o une dualit, un conflit. Je vois donc que la simple analyse de l'inconscient ne mnera rien. Elle peut m'aider tre un peu moins nvros, un peu meilleur envers ma femme, mon voisin ce genre d'effet superficiel ; mais ce n'est pas l'objet de notre propos. Je vois que le processus analytique qui suppose du temps, une interprtation, le mouvement de la pense sous forme d'un observateur analysant la chose observe est incapable de librer l'inconscient ; je rejette donc totalement le processus analytique. Ds l'instant o je perois le fait que l'analyse ne peut en aucun cas me dlivrer du fardeau de l'inconscient, le pas est franchi: je cesse d'analyser. Que s'est-il donc pass? Il n'y a plus un analyseur spar de la chose qu'il analyse: il est cette chose mme, et non une entit distincte. C'est alors que l'on s'aperoit que l'inconscient n'a que trs peu d'importance.
Extrait du livre : CW, vol. XIV, p. 190
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Le conditionnement
30 Mai
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166
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Le conditionnement
31 Mai
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167
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Sommaire Juin
Juin
L'nergie ................................................................................................................................. 1 L'nergie cre sa propre discipline ..................................................................................... 1 Toute dualit suscite un conflit .......................................................................................... 2 Tel schma, telle ide ......................................................................................................... 3 La contradiction appelle le conflit ...................................................................................... 4 L'nergie cratrice .............................................................................................................. 5 La plus haute forme d'nergie ............................................................................................ 6 L'attention ............................................................................................................................... 7 L'art d'couter est un art qui libre ..................................................................................... 7 Une attention sans rsistance .............................................................................................. 8 Une attention libre de tout effort .................................................................................... 9 Une attention qui n'est pas exclusive................................................................................ 10 L'attention n'a ni frontires ni limites ............................................................................... 11 L'attention totale ............................................................................................................... 12 L o finit la peur commence l'attention .......................................................................... 13 Un parcours sans destination ............................................................................................ 14 La conscience sans choix ..................................................................................................... 15 Savoir n'est pas avoir conscience ..................................................................................... 15 L'introspection est imparfaite ........................................................................................... 16 Voir l'intgralit................................................................................................................ 17 La conscience ne se plie aucune discipline ................................................................... 18 La floraison de la pense .................................................................................................. 19 La vigilance passive ......................................................................................................... 20 Jamais ne se rpte ce qui est pleinement compris .......................................................... 21 La violence ........................................................................................................................... 22 La violence ....................................................................................................................... 22 Est-il possible de faire cesser la violence ......................................................................... 23 La cause essentielle des conflits ....................................................................................... 24 Prenez conscience de votre propre violence..................................................................... 25 Se librer de la violence ................................................................................................... 26 La cause essentielle de la violence ................................................................................... 27 Notre violence est un fait avr ........................................................................................ 28 La haine anantie .............................................................................................................. 29 Retour Sommaire 168
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169
L'nergie
1 Juin
L'nergie
L'nergie cre sa propre discipline
La qute de la ralit exige une immense nergie ; et si l'homme ne s'investit pas dans cette qute, il dissipe son nergie dans des voies qui n'engendrent que le malheur, c'est pourquoi la socit le met sous surveillance. Est-il donc possible de librer cette nergie par et dans la recherche de Dieu ou de la vrit, et, tout en poursuivant cette dcouverte de ce qui est vrai, d'tre un citoyen qui comprend les problmes essentiels de la vie, sans que la socit ne puisse le dtruire? En fait, l'homme est nergie, et s'il n'est pas la recherche de la vrit, cette nergie devient destructrice ; c'est pourquoi la socit contrle et faonne l'individu touffant par l mme cette nergie... Et vous avez peut-tre remarqu un autre fait tout simple et trs intressant, savoir qu'il suffit que l'on ait vraiment envie de faire quelque chose pour en avoir l'nergie... Cette nergie devient en elle-mme un agent de contrle, vous n'avez donc plus besoin d'aucune discipline extrieure. Dans cette qute de la ralit, l'nergie cre sa propre discipline. Celui qui cherche spontanment la vrit devient un citoyen authentique, ce qui ne veut pas dire docile aux schmas en vigueur dans quelque type de socit ou de gouvernement que ce soit.
Extrait du livre : TTT, pp. 211-12
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Retour Juin
L'nergie
2 Juin
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Retour Juin
L'nergie
3 Juin
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Retour Juin
L'nergie
4 Juin
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173
Retour Juin
L'nergie
L'nergie cratrice
5 Juin
L'nergie cratrice
La question qui se pose est donc la suivante: existe-t-il une nergie qui ne relve pas du champ troit de la pense, qui ne dcoule pas de cette nergie irrpressible issue de nos propres contradictions, et qui ne rsulte pas d'un accomplissement personnel qui n'est autre que de la frustration? J'espre que je me fais bien comprendre. Car si nous ne parvenons pas cette qualit d'nergie qui n'est pas un simple produit de la pense pense qui engendre peu peu de l'nergie, mais qui est aussi trs mcanique toute action sera destructrice, que nous nous occupions de rformes sociales, que nous crivions des livres excellents, que nous soyons des hommes d'affaires habiles, que nous fomentions des divisions nationalistes ou participions quelque autre activit politique, etc.: rien n'y fera. La question est donc de savoir si cette nergie existe et pas en thorie ; car lorsqu'on est devant des faits, avancer des thories est infantile et immature. C'est comme si, au moment o un cancreux doit tre opr, on discutait du choix de tel ou tel instrument, et autres considrations inutiles ; ce qui est indispensable, en revanche, c'est d'affronter le fait qu'il doit tre opr. De mme, l'esprit doit tre pntrant, ou tre dans un tat o il ne soit pas esclave de la pense. En dfinitive, toute pense incluse dans le temps est invention: tous les gadgets, les avions raction, les rfrigrateurs, les fuses, l'exploration de l'espace, de l'atome, tout cela est le fruit du savoir, de la pense. Ces choses-l ne sont pas de l'ordre de la cration ; l'invention n'est pas la cration ; la comptence n'est pas la cration ; la pense ne peut jamais tre cratrice, car elle est toujours conditionne et ne peut jamais tre libre. La seule nergie cratrice est celle qui n'est pas issue de la pense.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 64
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L'nergie
6 Juin
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L'attention
7 Juin
L'attention
L'art d'couter est un art qui libre
Quelqu'un vous parle, vous coutez. L'acte mme d'couter est l'acte qui libre. Lorsque vous voyez le fait, la perception mme de ce fait vous en libre. Le fait mme d'couter, de voir une chose en tant que fait a un effet extraordinaire, sans que la pense ne fasse aucun effort. ... Prenons l'ambition, par exemple. Nous en avons examin suffisamment en dtail les effets, les consquences. Un esprit dvor d'ambition ne peut jamais savoir ce qu'est le fait d'prouver de la compassion, de la piti, de l'amour. L'esprit ambitieux est cruel -tant sur le plan spirituel que sur le plan extrieur ou intrieur. Vous avez dj entendu ces remarques. Vous les entendez donc, et en les entendant, vous les traduisez votre faon et vous dites: Comment puis-je vivre dans cet univers fond sur l'ambition? Ce qui prouve que vous n'avez pas cout. Vous n'avez fait que rpondre, ragir un nonc, un fait ; donc, vous ne regardez pas le fait. Vous vous contentez de l'interprter, ou de donner votre opinion sur lui, ou de ragir par rapport lui ; donc, vous ne regardez pas le fait... Si l'on coute en ce sens que l'on s'abstient de toute valuation, de toute raction, de tout jugement alors, assurment, le fait cre cette nergie qui anantit, qui limine, qui balaye l'ambition gnratrice de conflit.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 67
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L'attention
8 Juin
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L'attention
9 Juin
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L'attention
10 Juin
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L'attention
11 Juin
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L'attention
L'attention totale
12 Juin
L'attention totale
L'attention: qu'entendons-nous par ce mot? Y a-t-il attention lorsque je force mon esprit tre attentif? Lorsque je me dis: Je dois faire attention, je dois contrler mon esprit et carter toutes les autres penses , peut-on appeler cela de l'attention? Ce n'est certainement pas cela, l'attention. Que se passe-t-il quand on se force l'attention? L'esprit cre une rsistance destine empcher l'infiltration d'autres penses ; il est trop occup rsister, liminer pour tre capable d'attention. C'est la vrit, n'est-ce pas? Pour comprendre totalement quelque chose, vous devez y investir votre attention complte. Mais vous allez vite vous apercevoir de l'extrme difficult de l'opration, car votre esprit est habitu tre distrait ; vous dites alors: Faire attention, c'est bien, mais, grands dieux, comment vais-je m'y prendre? Autrement dit, vous en tes revenu au dsir de parvenir un rsultat, vous ne serez donc jamais totalement attentif... Quand vous voyez un arbre ou un oiseau, par exemple, faire preuve d'attention ne consiste pas dire: a, c'est un chne , ou: a, c'est un perroquet , puis poursuivre votre chemin. En leur donnant un nom, vous avez dj cess d'y faire attention... Alors que si vous tes pleinement conscient, totalement attentif lorsque vous regardez quelque chose, vous vous apercevrez qu'une transformation radicale se fait jour et cette attention totale, c'est cela, le bien. Il n'en existe pas d'autre, et cette attention ne s'obtient pas par la pratique. La pratique permet de se concentrer, c'est--dire de mettre en place des murs de rsistance, derrire lesquels s'enferme celui qui se concentre mais cela, n'est pas de l'attention, c'est de l'exclusion.
Extrait du livre : CW, vol. X, pp. 139-40
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13 Juin
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14 Juin
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17 Juin
Voir l'intgralit
Comment regardez-vous un arbre? Le voyez-vous dans son intgralit? Si vous ne voyez pas l'arbre intgral, alors vous ne le voyez pas du tout. Vous pouvez passer devant l'arbre et dire: Tiens, un arbre, comme il beau! ou dire: C'est un manguier , ou encore: Je ne sais pas quelle espce appartiennent ces arbres, ce sont peut-tre des tamariniers. Mais quand vous tes l, devant l'arbre, le regarder je veux dire vraiment, de manire relle vous ne le voyez jamais en totalit ; et si vous ne voyez pas l'intgralit de l'arbre, vous ne voyez pas l'arbre. Il en va de mme pour la conscience claire. Si ce n'est pas de manire totale que vous regardez les oprations de votre esprit comme vous regardez l'arbre vous n'tes pas pleinement conscient. L'arbre comprend les racines, le tronc, les branches, les grosses et les petites, jusqu'au petit rameau dlicat qui se dresse l-haut ; et la feuille, la feuille morte, la feuille fane et la feuille verte, celle qui est ronge, celle qui est laide, celle qui tombe, et le fruit, et la fleur c'est cela que vous voyez comme un tout lorsque vous voyez un arbre. De mme, dans cet tat o vous voyez les oprations de votre esprit, dans cet tat de vigilance, il y a vos ractions de condamnation, d'approbation, vos refus, vos luttes, votre futilit, votre dsespoir, vos espoirs, vos frustrations ; la conscience claire couvre l'ensemble de tout cela, pas rien qu'une partie. Alors, avez-vous conscience de votre esprit en ce sens-l, qui est tout simple, aussi simple que de regarder un tableau en entier au lieu d'en voir un seul pan et de demander: Qui a peint ce tableau?
Extrait du livre : CW, vol. XII, pp. 54-55
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186
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18 Juin
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La floraison de la pense
19 Juin
La floraison de la pense
La conscience claire est un tat d'esprit qui peut tout embrasser le vol des corbeaux travers le ciel, les fleurs sur les arbres, les gens assis l aux premiers rangs et les couleurs qu'ils portent il nous faut avoir cette amplitude de conscience qui exige que l'on examine, que l'on observe, que l'on remarque la forme de la feuille, la forme du tronc, la forme qu'a la tte du voisin, ce qu'il est en train de faire. Avoir cette amplitude de conscience, et agir sur ces bases c'est cela, avoir conscience de la totalit de son tre. Ne disposer que d'une capacit partielle, d'un fragment de capacit ou d'une capacit morcele, cultiver celle-ci et fonder notre exprience sur la base de cette capacit qui est limite cela donne un esprit de qualit mdiocre, limite, troite. Mais avoir conscience de la totalit de notre tre compris grce la perception de chaque pense, de chaque sentiment, sans qu'on oppose de limites cette perception, mais en laissant fleurir toutes les penses, tous les sentiments tre par consquent pleinement conscient, voil qui est tout autre chose qu'une action ou une concentration qui ne sont qu'une simple capacit, et qui sont de ce fait limites. Laisser fleurir une pense ou un sentiment demande de l'attention pas de la concentration. J'entends par laisser fleurir une pense le fait de lui permettre de se dployer en toute libert, et observer le rsultat, voir ce qui se passe dans votre pense, dans vos sentiments. Tout ce qui fleurit a besoin de libert, de lumire, et ne peut tre assujetti aucune restriction. On ne peut pas l'valuer, on ne peut pas dire: C'est bien, c'est mal ; ceci est acceptable, cela ne l'est pas car c'est ainsi qu'on limite cette floraison de la pense. Or la floraison ne peut avoir lieu qu' la lumire de cette conscience-l. Donc, si vous allez au fond des choses, vous dcouvrirez que la floraison de toute pense en est aussi la fin ultime.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 306
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188
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La vigilance passive
20 Juin
La vigilance passive
Dans la perception lucide, il n'y a ni devenir, ni objectif atteindre, mais une observation sans choix ni condamnation d'o nat la comprhension. Dans ce processus qui laisse libre cours au dploiement des penses et sentiments ce qui n'est possible que s'ils ne sont ni thsaurises ni accepts survient alors une perception largie, qui met au jour tous les niveaux occultes de notre tre et leur signification. Cette perception nous rvle ce vide crateur qui ne peut tre imagin ni formul. Perception largie et vide crateur ne sont pas deux stades diffrents d'un mme processus: ils forment un processus global. C'est lorsqu'on observe un problme silencieusement, sans condamnation ni justification, qu'il advient une conscience passive. la lumire de cette conscience passive, le problme est compris et se dissout. Il y a en elle une sensibilit accrue, qui abrite la forme la plus leve de pense ngative . Lorsque l'esprit est constamment occup formuler, produire, nulle cration n'est possible. Ce n'est que lorsque l'esprit est silencieux et vide, et qu'il ne suscite pas le moindre problme ce n'est que l, dans cette passivit vigilante, qu'il y a cration. La cration ne peut avoir lieu qu' en ngatif ce ngatif n'tant pas le contraire du positif. N'tre rien n'est pas l'antithse d'tre quelque chose. Un problme n'apparat que lorsqu'on est en qute de rsultats. Quand cesse la qute, cessent les problmes.
Extrait du livre : CW, vol. IV, p. 209
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21 Juin
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190
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La violence
La violence
22 Juin
La violence
La violence
Que se passe-t-il lorsqu'on examine avec une attention totale cette chose que l'on appelle la violence non seulement la violence en tant que sparation entre les tres humains, diviss par leurs croyances, leurs conditionnements, et ainsi de suite, mais aussi la violence ne de notre soif de scurit personnelle, ou de la recherche d'une scurit individuelle travers un systme de socit? tes-vous capables de regarder cette violence avec une attention totale? Et quand vous la regardez avec une attention totale, que se produit-il? Quand vous mobilisez toute votre attention dans l'observation de quelque objet que ce soit, que se passe-t-il? J'ignore si vous avez dj creus la question nous n'avons sans doute pratiquement jamais t pleinement attentifs quoi que ce soit mais quand c'est le cas, qu'arrive-t-il? Qu'est-ce que l'attention? Il va sans dire que, lorsque votre attention est totale, c'est que vous prouvez un intrt manifeste, et cet intrt est impossible sans affection, sans amour. Et quand notre attention s'accompagne d'amour, peut-il y avoir violence? Est-ce que vous suivez? J'ai officiellement condamn la violence, ou je l'ai fuie, ou je l'ai justifie, ou j'ai dit qu'elle tait naturelle. Toutes ces attitudes ne sont que de l'inattention. Mais quand je fais attention ce que je nomme la violence et que cette attention est pleine d'intrt, d'affection, d'amour comment peut-il y avoir encore place pour la violence?
Extrait du livre : CW, vol. XVII, pp. 259
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La violence
23 Juin
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La violence
24 Juin
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Retour Juin
La violence
25 Juin
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Retour Juin
La violence
Se librer de la violence
26 Juin
Se librer de la violence
tes-vous donc capables de voir en la violence un fait un fait non seulement extrieur vousmme, mais galement prsent en vous sans laisser d'intervalle de temps entre l'instant o vous coutez et celui o vous agissez? Cela signifie que par l'acte mme d'couter vous vous librez de la violence. Vous tes totalement libr de toute violence parce que vous n'avez pas donn libre accs au temps, l'idologie d'un temps qui serait susceptible de vous dbarrasser la longue de la violence. Cela exige de nous une mditation trs profonde, pas un simple accord ou dsaccord verbal. Jamais nous n'coutons: notre esprit, les cellules de notre cerveau, sont tellement conditionns aux idologies sur la violence que nous ne regardons jamais la violence en tant que fait. Nous avons sur le fait de la violence un regard qui passe par une idologie, et regarder la violence travers le prisme d'une idologie cre un intervalle de temps. Et quand vous donnez libre accs au temps, la violence n'a plus de cesse: vous continuez faire preuve de violence, tout en prchant la non-violence.
Extrait du livre : CW, vol. XVII, pp. 142
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La violence
27 Juin
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La violence
28 Juin
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Retour Juin
La violence
La haine anantie
29 Juin
La haine anantie
Nous constatons quel point l'univers de la haine est florissant de nos jours. Cet univers de haine a t cr par nos anctres et par leurs propres anctres et par nous. Ainsi, l'ignorance tire indfiniment ses racines jusqu'au plus lointain pass. Elle n'est pas ne spontanment. Elle est le fruit de l'ignorance humaine, c'est un processus historique, n'est-ce pas? Nous y avons particip en tant qu'individus, au mme titre que nos anctres, qui, tout comme leurs propres anctres, ont mis en marche ce mcanisme de la haine, de la peur, de l'avidit, et ainsi de suite. Aujourd'hui, en tant qu'individus, nous participons cet univers de haine dans la mesure o, individuellement, nous nous y complaisons. Le monde est donc un prolongement de vous-mme. Si vous, en tant qu'individu, avez le dsir d'anantir la haine, alors vous devez, en tant qu'individu, cesser de har. Pour anantir la haine, vous devez vous dissocier de la haine sous toutes ses formes, grossires ou subtiles, mais ds l'instant o vous en tes prisonnier, vous participez cet univers d'ignorance et de peur. Le monde est donc une extension de vous-mme, un autre vous-mme clone et multipli. Le monde n'existe pas en dehors de l'individu. Il peut exister en tant que notion abstraite, en tant qu'tat, en tant qu'organisation sociale, mais pour mettre en pratique cette notion abstraite, ou pour faire fonctionner ces organismes sociaux ou religieux, il faut que l'individu soit l. C'est son ignorance, son avidit et sa peur qui maintiennent les structures de l'ignorance, de la cupidit et de la peur. Si l'individu change, peut-il affecter l'univers, l'univers de haine, de cupidit, et ainsi de suite?... Le monde est une extension de vous-mme, tant que vous tes inconsquent, plong dans l'ignorance, la haine, la cupidit ; mais lorsque vous tes motiv, attentif et conscient, non seulement il intervient une dissociation par rapport tous les phnomnes si laids qui sont l'origine de toute douleur et de toute dtresse, mais cette comprhension-l est galement porteuse d'une compltude, d'une plnitude.
Extrait du livre : CW, vol. III, pp. 154-55
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198
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La violence
30 Juin
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199
Retour Juin
Sommaire Juillet
Juillet
Le bonheur.............................................................................................................................. 1 Bonheur contre satisfaction ................................................................................................ 1 La patiente exploration de la joie ....................................................................................... 2 Il ne faut pas courir aprs le bonheur ................................................................................. 3 Le bonheur n'est pas une sensation .................................................................................... 4 Qute de l'objet, cl du bonheur? ....................................................................................... 5 Un bonheur sans aucun lien avec l'esprit ........................................................................... 6 Comprendre la souffrance .................................................................................................. 7 La douleur .............................................................................................................................. 8 La souffrance n'est pas ma souffrance................................................................................ 8 Il faut comprendre la souffrance ........................................................................................ 9 Croyances, rempart contre la souffrance .......................................................................... 10 Une comprhension intgrale ........................................................................................... 11 Vous tes la souffrance .................................................................................................... 12 La souffrance est-elle invitable? ..................................................................................... 13 Souffrance consciente et inconsciente .............................................................................. 14 Les blessures ........................................................................................................................ 15 La peur de blesser ............................................................................................................. 15 L'image du moi, source de douleur .................................................................................. 16 Le plaisir pervers .............................................................................................................. 17 La vritable ducation ...................................................................................................... 18 La colre abolie ................................................................................................................ 19 Le pardon n'est pas la vritable compassion .................................................................... 20 L'ventualit de la douleur exclut l'amour ....................................................................... 21 La nature du pige ............................................................................................................ 22 La souffrance ........................................................................................................................ 23 La fin de la souffrance ...................................................................................................... 23 Rencontre avec la souffrance ........................................................................................... 24 Lorsqu'on fuit la souffrance.............................................................................................. 25 Suivez le mouvement de la souffrance ............................................................................. 26 Une comprhension instantane ....................................................................................... 27 Le centre de la souffrance ................................................................................................ 28 Une immensit incommensurable .................................................................................... 29 Retour Sommaire 200
Sommaire Juillet Il faut vivre avec la souffrance ......................................................................................... 30 Nous devons communier avec la souffrance .................................................................... 31
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201
Le bonheur
1 Juillet
Le bonheur
Bonheur contre satisfaction
Quel est le but que poursuivent la plupart d'entre nous? Quel est notre dsir le plus profond? Dans ce monde agit, o tous s'efforcent de trouver une paix, un bonheur, un refuge, il est important, n'est-ce pas, que chacun de nous sache le but qu'il veut atteindre, l'objet de ses recherches. Nous sommes probablement presque tous la poursuite d'une forme de bonheur, d'une sorte de paix. Dans un monde o rgnent le dsordre, les luttes, les conflits, les guerres, nous voulons trouver un peu de paix dans un refuge. Je crois que la plupart d'entre nous ont ce dsir. Et nous le poursuivons en passant d'une autorit l'autre, d'une organisation religieuse une autre, d'un sage un autre. Mais est-ce le bonheur que nous cherchons ou une sorte de satisfaction dont nous esprons tirer un bonheur? Le bonheur et la satisfaction sont deux choses diffrentes. Peut-on chercher le bonheur? Peut-tre est-il possible de trouver une satisfaction, mais peut-on trouver le bonheur? Le bonheur est un driv ; c'est le sous-produit de quelque chose. Et avant de consacrer nos esprits et nos curs une recherche qui exige beaucoup de sincrit, d'attention, de rflexion, de soins, nous devons savoir si c'est le bonheur que nous voulons, ou une satisfaction.
Extrait du livre : PDL, pp. 32-33
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202
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Le bonheur
2 Juillet
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203
Retour Juillet
Le bonheur
3 Juillet
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204
Retour Juillet
Le bonheur
4 Juillet
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205
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Le bonheur
5 Juillet
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206
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Le bonheur
6 Juillet
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207
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Le bonheur
Comprendre la souffrance
7 Juillet
Comprendre la souffrance
Pourquoi la question: Qu'est-ce que le bonheur? nous proccupe-t-elle? Est-ce la bonne faon d'aborder la question? La bonne manire d'explorer? Nous ne sommes pas heureux. Si nous l'tions, le monde o nous vivons serait tout diffrent ; notre civilisation, notre culture seraient totalement, radicalement diffrentes. Nous sommes de pauvres humains, malheureux, petits, pitoyables, laborieux, vaniteux, qui s'entourent de choses futiles, d'objets inutiles, et que des ambitions mesquines, de l'argent et une situation suffisent satisfaire. Nous sommes malheureux, mme si nous avons des connaissances, de l'argent, de belles maisons, de nombreux enfants, des voitures, de l'exprience. Nous sommes des tres malheureux, souffrants, et parce que nous souffrons, nous voulons le bonheur, et nous nous laissons mener par ceux qui nous promettent le bonheur social, conomique, ou spirituel... A quoi bon savoir si le bonheur existe, alors que je souffre? Suis-je capable de comprendre la souffrance? C'est cela, le problme et non de trouver la recette du bonheur. Je suis heureux quand je ne souffre pas, mais ds l'instant o j'en ai conscience, ce n'est plus le bonheur... Il me faut donc comprendre ce qu'est la souffrance. Mais puis-je comprendre la souffrance alors qu'une partie de mon esprit court aprs le bonheur, cherche une issue cette souffrance? Ne dois-je pas alors, pour pouvoir comprendre la souffrance, ne faire qu'un avec elle, ne pas la rejeter, ni la justifier, ni la condamner, ni la comparer, mais rester en sa prsence et la comprendre? La vrit sur le bonheur viendra si je sais couter. Je dois savoir prter l'oreille la souffrance ; si je sais couter la souffrance, je sais couter le bonheur, parce que c'est cela que je suis.
Extrait du livre : CW, vol. VIII, pp. 214-15
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208
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La douleur
8 Juillet
La douleur
La souffrance n'est pas ma souffrance
Pourquoi la question: Qu'est-ce que le bonheur? nous proccupe-t-elle? Est-ce la bonne faon d'aborder la question? La bonne manire d'explorer? Nous ne sommes pas heureux. Si nous l'tions, le monde o nous vivons serait tout diffrent ; notre civilisation, notre culture seraient totalement, radicalement diffrentes. Nous sommes de pauvres humains, malheureux, petits, pitoyables, laborieux, vaniteux, qui s'entourent de choses futiles, d'objets inutiles, et que des ambitions mesquines, de l'argent et une situation suffisent satisfaire. Nous sommes malheureux, mme si nous avons des connaissances, de l'argent, de belles maisons, de nombreux enfants, des voitures, de l'exprience. Nous sommes des tres malheureux, souffrants, et parce que nous souffrons, nous voulons le bonheur, et nous nous laissons mener par ceux qui nous promettent le bonheur social, conomique, ou spirituel... A quoi bon savoir si le bonheur existe, alors que je souffre? Suis-je capable de comprendre la souffrance? C'est cela, le problme et non de trouver la recette du bonheur. Je suis heureux quand je ne souffre pas, mais ds l'instant o j'en ai conscience, ce n'est plus le bonheur... Il me faut donc comprendre ce qu'est la souffrance. Mais puis-je comprendre la souffrance alors qu'une partie de mon esprit court aprs le bonheur, cherche une issue cette souffrance? Ne dois-je pas alors, pour pouvoir comprendre la souffrance, ne faire qu'un avec elle, ne pas la rejeter, ni la justifier, ni la condamner, ni la comparer, mais rester en sa prsence et la comprendre? La vrit sur le bonheur viendra si je sais couter. Je dois savoir prter l'oreille la souffrance ; si je sais couter la souffrance, je sais couter le bonheur, parce que c'est cela que je suis.
Extrait du livre : CW, vol. XV, p. 226
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209
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La douleur
9 Juillet
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210
Retour Juillet
La douleur
10 Juillet
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211
Retour Juillet
La douleur
11 Juillet
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212
Retour Juillet
La douleur
12 Juillet
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213
Retour Juillet
La douleur
13 Juillet
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214
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La douleur
14 Juillet
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215
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Les blessures
La peur de blesser
15 Juillet
Les blessures
La peur de blesser
Comment faire pour agir sans blesser les autres? Est-ce ce que vous voulez savoir? La rponse, je le crains, est qu'il ne faut rien faire du tout. Si vous vivez pleinement votre existence, vos actions sont susceptibles de causer des heurts ; mais qu'est-ce qui compte le plus: dcouvrir ce qui est vrai, ou ne pas perturber les autres? La question est si simple qu'elle mrite peine une rponse. Pourquoi voulez-vous respecter les sentiments et opinions des autres? Avez-vous peur qu'on veuille heurter vos propres sentiments ou peser sur vos opinions? Si certains ont des opinions diffrentes des vtres, vous ne pouvez savoir si elles sont justes qu'en les remettant en question, en entrant en contact effectif avec elles. Et si vous constatez le manque de justesse de ces opinions et de ces sentiments, votre dcouverte va probablement troubler ceux qui chrissent ces sentiments, ces opinions. Que faire alors? Devez-vous y souscrire ou vous en accommoder, afin de ne pas blesser vos amis?
Extrait du livre : CW, vol. I, p. 141
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216
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Les blessures
16 Juillet
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217
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Les blessures
Le plaisir pervers
17 Juillet
Le plaisir pervers
Le sadisme existe. Savez-vous ce que ce mot signifie? Un crivain, le marquis de Sade, raconta dans un de ses livres l'histoire d'un homme qui prenait plaisir faire souffrir et regarder souffrir ses victimes. Telle est l'origine du mot sadisme, qui signifie le fait d'prouver du plaisir devant la souffrance d'autrui. Certaines personnes prouvent une trange satisfaction au spectacle de la souffrance. Observez-vous et voyez si vous prouvez ce sentiment. Il peut ne pas tre vident, mais s'il est prsent, vous constaterez qu'il s'exprime dans le rire qui se dclenche impulsivement lorsqu'on voit tomber quelqu'un. On a envie de voir les puissants abattus ; on critique, on fait des commrages inconsquents tout cela est l'expression d'une insensibilit, une espce de dsir de faire du mal aux autres. On peut blesser autrui dlibrment, vraiment exprs, ou on peut le faire inconsciemment, d'un mot, d'un geste, d'un regard ; mais dans un cas comme dans l'autre, on cde au dsir de faire mal quelqu'un, et rares sont ceux qui renoncent dfinitivement ce type de plaisir pervers.
Extrait du livre : TTT, p. 204
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218
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Les blessures
La vritable ducation
18 Juillet
La vritable ducation
L'esprit cre partir de l'exprience, de la tradition, de la mmoire. L'esprit peut-il, bien qu'il vive des expriences, se librer de tout rflexe de stockage? Comprenez-vous la diffrence? Ce qu'il faut, c'est non pas cultiver les souvenirs, mais se librer du mcanisme d'accumulation de l'esprit. Vous me blessez, ce qui est pour moi une exprience ; et ma mmoire emmagasine cette blessure ; et cela devient ma tradition, et c'est en m'appuyant sur cette tradition que je vous regarde ; je ragis en fonction de cette tradition. C'est le mcanisme quotidien de mon esprit et du vtre. Est-il donc possible que, bien que vous me blessiez, ce mcanisme d'accumulation ne se dclenche pas? Les deux mcanismes sont entirement diffrents. Si vous avez envers moi des mots durs, cela me fait mal ; mais si aucune importance ne leur est accorde, ils ne deviennent pas la base sur laquelle se fondent mes actions ; je peux vous aborder nouveau, l'esprit frais. C'est cela, l'ducation vritable, au sens profond du terme. Parce que alors, bien que je constate l'effet de conditionnement induit par l'exprience, l'esprit n'est pas conditionn.
Extrait du livre : CW, vol. VIII, p. 105
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219
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Les blessures
La colre abolie
19 Juillet
La colre abolie
Nous avons tous, j'en suis sr, essay de venir bout de la colre, mais nos efforts semblent impuissants la faire disparatre. Peut-on dissiper la colre autrement?... La colre peut surgir pour des raisons d'ordre physique ou psychologique. Nous sommes en colre, peut-tre parce que nous sommes en situation d'chec, que nos dfenses s'effondrent, ou que notre scurit, si soigneusement prserve, se trouve menace, et ainsi de suite. La colre nous est familire tous. Comment faire pour comprendre et dissiper la colre? Si vous estimez que vos croyances, vos conceptions et vos opinions sont de la plus haute importance, alors vous ne pouvez que ragir violemment quand vous tes mis en question. Mais si, au lieu de s'accrocher aux croyances et aux opinions, on commence se demander si vraiment elles sont essentielles notre comprhension de la vie, alors la comprhension des causes de la colre abolit celle-ci. Et ainsi commencent cder nos rsistes, cause de tant de douleur et de conflits. Il faut, l aussi, faire preuve de srieux, de ferveur. Nous sommes habitus nous matriser pour des considrations sociales ou religieuses ou par confort personnel, mais pour draciner la colre il faut une lucidit extrme... Vous dites que vous tes en colre quand vous prenez des injustices. Est-ce parce que vous aimez l'humanit, parce que vous tes compatissant? La compassion et la colre font-elles bon mnage? Peut-il y avoir justice lorsqu'il y a colre et haine? Vous tes peut-tre en colre la pense de l'injustice en gnral, mais votre colre ne change rien injustice ou la cruaut ; elle ne peut tre que nocive. Pour que vienne l'ordre, vous devez tre, vous-mme, prvenant, compatissant. Toute action dicte par la haine ne peut qu'engendrer une haine plus grande. Rien de juste ne peut exister l o la co1re rgne. Justice et colre font mauvais mnage.
Extrait du livre : CW, vol. III, pp. 157-58
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220
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Les blessures
20 Juillet
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221
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Les blessures
21 Juillet
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222
Retour Juillet
Les blessures
La nature du pige
22 Juillet
La nature du pige
La douleur rsulte d'un choc, c'est l'branlement momentan d'un esprit install, ayant accept la routine de la vie. Quelque chose survient une mort, la perte d'un emploi, la remise en cause d'une conviction privilgie et l'esprit est perturb. Mais que fait l'esprit perturb? Il essaye de retrouver une tranquillit, il se rfugie dans une autre croyance, dans un travail plus sr, dans une nouvelle relation. Les vagues de la vie reviennent bientt briser ces protections, mais l'esprit rebtit trs vite de nouvelles dfenses ; et cela continue. Ce n'est pas une faon de faire trs intelligente, ne trouvez-vous pas? ... Nulle forme de contrainte, extrieure ou intrieure, ne sera d'une aide quelconque, n'est-ce pas? Toute contrainte, si subtile soit-elle, est l'issue de l'ignorance. Elle nat du dsir de rcompense ou de la crainte de la punition. Comprendre la nature du pige, dans son ensemble, c'est s'en librer. Aucun tre, aucun systme ne peut vous librer. La vrit contenue en cela est le seul facteur de libration mais vous devez le dcouvrir vous-mme, vous ne pouvez pas simplement en tre persuad. Il vous appartient d'entreprendre ce voyage sur une mer inconnue.
Extrait du livre : CSV Tome 3, p. 274-75
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223
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La souffrance
La fin de la souffrance
23 Juillet
La souffrance
La fin de la souffrance
Il suffit de descendre la route, et vous verrez la splendeur de la nature, la beaut extraordinaire des prs verdoyants et l'immensit du ciel ; et vous entendrez le rire des enfants. Mais il y a, en dpit de tout cela, une sensation de souffrance. Il y a l'angoisse de la femme qui porte en elle un enfant ; il y a la douleur lie la mort ; il y a la souffrance de celui qui attend quelque chose qui n'arrive pas ; il y a la souffrance de voir un pays qui s'effondre et tombe en dcadence ; et il y a la souffrance lie la corruption, non seulement collective, mais aussi individuelle. La souffrance est prsente jusque dans votre propre maison, si vous regardez jusqu'au fond des choses: douleur de ne pas russir, douleur d'tre mesquin ou incapable, et toutes sortes de douleurs inconscientes. La vie, c'est aussi le rire. Le rire est une chose merveilleuse rire sans raison, avoir le cur en joie, sans motif, aimer sans rien demander en retour. Mais ce rire ne nous vient que trs rarement. Nous sommes crass de souffrance, notre vie est une succession de malheurs et de luttes, une dchance continuelle, et nous ne savons pratiquement jamais ce qu'est aimer de tout notre tre... Nous sommes la recherche d'une solution, d'un moyen, d'une mthode grce auxquels se volatilisent ce fardeau de la vie, et ainsi nous ne regardons jamais vraiment la souffrance Nous essayons de la fuir travers des mythes, des images, des spculations ; nous esprons trouver un moyen d'luder ce poids, d'viter que la vague de souffrance ne nous rattrape. ... La souffrance a effectivement une fin qui n'intervient ni grce un systme ni grce une mthode quelconques. La souffrance cesse ds la perception de ce qui est.
Extrait du livre : CW, vol. XI, p. 284
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La souffrance
24 Juillet
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La souffrance
25 Juillet
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La souffrance
26 Juillet
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La souffrance
27 Juillet
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La souffrance
Le centre de la souffrance
28 Juillet
Le centre de la souffrance
Lorsqu'on voit une chose trs belle, une montagne magnifique, un coucher de soleil splendide, un sourire ou un visage ravissants, on se tait, abasourdi par l'motion. Cela vous est srement dj arriv, n'est-ce pas? On a l'impression d'treindre l'univers. Votre esprit a t touch par une chose extrieure ; mais je parle d'un esprit qui, loin d'tre abasourdi, a envie de regarder, d'observer. Mais tes-vous capable d'observer sans que votre conditionnement ne remonte irrsistiblement la surface? Face un tre en proie la souffrance, je la mets en mots, je l'explique: la souffrance est invitable, elle dcoule de l'accomplissement des dsirs. Ce n'est qu'une fois toutes les explications puises qu'on peut enfin la regarder ce qui signifie qu'on ne la regarde pas partir d'un centre. Lorsqu'on regarde partir d'un centre, les facults d'observation sont limites. Si je n'arrive pas m'arracher un lieu tout en souhaitant tre ailleurs, cela provoque en moi une tension, une douleur. Quand j'examine la souffrance partir d'un centre, je souffre. C'est l'impossibilit d'observer qui cause la douleur. Je ne peux pas observer, si je pense, si j'agis ou si je regarde partir d'un centre comme c'est le cas lorsque je dis: Je ne dois pas avoir mal , Il faut que je sache pourquoi je souffre , Je dois viter la souffrance . Lorsque j'observe partir d'un centre que ce centre soit une conclusion, une ide, ou l'espoir, le dsespoir, ou quoi que ce soit d'autre cette observation reste trs restreinte, trs troite, trs mince, et cela engendre une souffrance.
Extrait du livre : CW, vol. XII, pp. 94-95
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La souffrance
29 Juillet
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230
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La souffrance
30 Juillet
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Retour Juillet
La souffrance
31 Juillet
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232
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Sommaire Aout
Aout
La vrit.................................................................................................................................. 1 Cur plein, esprit vide ....................................................................................................... 1 La vrit est un tat ............................................................................................................ 2 La vrit n'est ancre nulle part .......................................................................................... 3 Sur le chemin de la vrit, il n'y a pas de guide ................................................................. 4 La vrit est dans l'instant .................................................................................................. 5 Le vritable rvolutionnaire ............................................................................................... 6 Voir la vrit dans le faux .................................................................................................. 7 La ralit ................................................................................................................................. 8 Comprendre le fait rel ....................................................................................................... 8 Traduire les faits empche de les voir ................................................................................ 9 L'impermanence est le seul et unique fait ........................................................................ 10 La qute insatiable de l'inconnaissable............................................................................. 11 La souffrance: un simple mot ou une ralit? .................................................................. 12 L'observateur et l'observ ..................................................................................................... 13 Vous et le nant ne faites qu'un ........................................................................................ 13 Comment en finir avec la peur? ....................................................................................... 14 La dualit entre penseur et pense .................................................................................... 15 C'est la pense qui cre le penseur ................................................................................... 16 Un mur de pense inexpugnable ...................................................................................... 17 Quand l'observateur est l'objet observ ............................................................................ 18 Celui qui observe la solitude existe-t-il vraiment? ........................................................... 19 Accumulation et vrit ..................................................................................................... 20 Ce qui est .............................................................................................................................. 21 L'action immdiate ........................................................................................................... 21 La ralit est dans Ce qui est ...................................................................................... 22 Faire face au fait ............................................................................................................... 23 Se librer de Ce qui est ............................................................................................... 24 L'observation de la pense................................................................................................ 25 La fuite engendre le conflit .............................................................................................. 26 Un mcontentement qui reste sans rponse ...................................................................... 27 L'effort nous distrait de Ce qui est ............................................................................... 28 Un mcontentement tranger l'esprit ............................................................................. 29 Retour Sommaire 233
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La vrit
1 Aout
La vrit
Cur plein, esprit vide
Il n'existe aucun chemin pour aller la vrit, c'est elle qui doit venir vous. Mais elle ne peut venir vous que si votre cur, votre esprit sont simples et clairs, et que votre cur est rempli d'amour, et non des choses de l'esprit. Quand l'amour est dans votre cur, vous ne parlez ni d'organiser la fraternit universelle, ni de croyances, ni de divisions, ni des pouvoirs qui les suscitent, vous n'avez nul souci de rconciliation. Vous tes alors, tout simplement, un tre humain sans tiquette, sans pays. Cela signifie que vous devez vous dpouiller de toutes ces notions et permettre la vrit de venir au jour ; et elle ne peut advenir que lorsque l'esprit est vide, qu'il cesse de crer. Alors elle viendra sans que vous l'y invitiez. Alors elle viendra, vive comme le vent, et furtive. Elle vient en secret, pas lorsqu'on est aux aguets, l'attendre. Elle surgit, soudaine comme le soleil, pure comme la nuit ; mais pour la recevoir, le cur doit tre plein et l'esprit vide. Alors qu' prsent vous avez l'esprit plein et le cur vide.
Extrait du livre : CW, vol. V, p. 205
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La vrit
2 Aout
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La vrit
3 Aout
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La vrit
4 Aout
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La vrit
5 Aout
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La vrit
Le vritable rvolutionnaire
6 Aout
Le vritable rvolutionnaire
La vrit n'est pas pour les gens respectables, ni pour ceux qui cherchent se prolonger, se raliser. La vrit n'est pas pour ceux qui ont soif de scurit, de permanence ; car la permanence qu'ils recherchent n'est que l'envers de l'impermanence. Pris comme ils le sont dans les filets du temps, ils se raccrochent ce qui est permanent, mais la permanence qu'ils recherchent n'est pas le rel, puisque ce qu'ils cherchent est le produit de la pense. Donc, tout homme soucieux de dcouvrir la ralit doit cesser de chercher ce qui ne veut pas dire qu'il doive se satisfaire de ce qui est. Au contraire, celui qui est dtermin trouver la vrit doit tre en lui-mme un rvolutionnaire accompli. Il ne peut appartenir aucune classe sociale, aucune nation, aucun groupe ni aucune idologie, aucune religion tablie ; car la vrit n'est ni dans le temple ni dans l'glise, la vrit ne se trouve pas dans les objets ns de la main ou de l'esprit. La vrit ne voit le jour que lorsqu'on loigne ces objets faonns par la main et l'esprit, et l'abandon de ces objets n'est pas une question de temps. La vrit vient celui qui s'est libr du temps, qui n'utilise pas le temps comme moyen de se prolonger. Le temps implique le souvenir de votre pass, de la famille, de la race, de votre caractre, et de l'accumulation de vos expriences toute cette mmoire qui constitue le moi et le mien .
Extrait du livre : CW, vol. V, pp. 124
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La vrit
7 Aout
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La ralit
8 Aout
La ralit
Comprendre le fait rel
Ce n'est pas vraiment complexe, bien que cela puisse tre difficile. C'est que, voyez-vous, nous ne commenons pas par le fait rel, par ce que nous pensons, faisons ou dsirons. Nous commenons par des suppositions, ou des idaux, qui n'ont rien de rel, et c'est pour cela que nous nous garons. Si l'on veut partir de la ralit et non de suppositions, il faut tre extrmement attentif, et toute forme de pense qui n'a pas le rel pour origine est une distraction. C'est en cela qu'il est essentiel de comprendre ce qui se passe rellement en nous et autour de nous. Si vous tes chrtien, vous aurez des visions d'un certain type ; si vous tes hindou, bouddhiste ou musulman, elles seront fonction d'un autre modle. Vous voyez le Christ, ou vous voyez Krishna, selon votre conditionnement, et c'est votre ducation, la culture dans laquelle vous avez t lev, qui dtermine les visions en question. Mais le rel, est-ce la vision, ou l'esprit qui a t faonn selon un modle? La vision est la projection de la tradition particulire qui se trouve constituer l'arrire-plan de l'esprit. C'est ce conditionnement, et non la vision qu'il projette, qui est la ralit, le fait. Il est simple de comprendre le fait rel, mais cela est rendu difficile par nos prfrences et nos aversions, par notre condamnation du fait en question, et par les opinions et les jugements que nous portons sur ce fait rel. Se librer de ces diverses formes d'valuation, c'est saisir la ralit, comprendre ce qui est.
Extrait du livre : CSV Tome 3, pp. 206-207
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La ralit
9 Aout
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La ralit
10 Aout
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La ralit
11 Aout
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La ralit
12 Aout
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L'observateur et l'observ
13 Aout
L'observateur et l'observ
Vous et le nant ne faites qu'un
Vous n'tes rien. Vous avez beau avoir un nom, un titre, des biens, un compte en banque, le pouvoir, la clbrit, tous ces crans protecteurs ne vous empchent pas de n tre rien. Vous pouvez n'avoir aucune conscience de ce vide, de ce nant, ou vous pouvez simplement ne pas vouloir en prendre conscience ; mais, quoi que vous fassiez pour lui chapper, il est l. Vous pouvez essayer de fuir cela par mille subterfuges, par la violence individuelle ou collective, par l'tude ou les plaisirs, mais que vous dormiez ou soyez veills, il est toujours l. Vous ne pouvez entrer en contact avec ce nant et sa peur qu'en prenant conscience, lucidement et sans choix, de tous les subterfuges que vous utilisez pour le fuir. Vous n'tes pas reli ce nant comme une entit distincte, spare ; vous n'tes pas l'observateur qui le scrute ; sans vous le sujet pensant, l'observateur il n'est pas. Vous et le nant ne faites qu'un ; vous et le nant constituez un unique phnomne, et non deux processus distincts. Si vous, le sujet pensant, avez peur de lui et vous approchez de lui comme d'une chose hostile, tout ce que vous pourrez entreprendre dans sa direction conduira invitablement l'illusion et de nouveaux conflits et d'autres souffrances. Lorsqu'il y a dcouverte, la rvlation de ce nant qui est vous, alors la peur qui n'existe que lorsque le penseur est distinct de ses penses et essaye ainsi d'tablir des relations avec elles tombe et disparat compltement.
Extrait du livre : CSV Tome 1, p. 96
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L'observateur et l'observ
14 Aout
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L'observateur et l'observ
15 Aout
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L'observateur et l'observ
16 Aout
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L'observateur et l'observ
17 Aout
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L'observateur et l'observ
18 Aout
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19 Aout
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L'observateur et l'observ
Accumulation et vrit
20 Aout
Accumulation et vrit
Aussi longtemps que celui qui exprimente se souvient de l'exprience, la vrit n'est pas. Car la vrit l'est pas quelque chose dont on se souvient, qu'on emmagasine, qu'on enregistre et qu'on reproduit ensuite. Ce qui s'accumule n'est pas la vrit. C'est le dsir de faire l'exprience qui cre l'exprimentateur, son tour accumule et se souvient. Le dsir susdite la sparation entre le penseur et sa pense ; le dsir de devenir, d'exprimenter, d'tre plus ou d'tre moins, suscite la division entre l'exprience et celui qui la fait. La prise de conscience de cette consquence du dsir est la connaissance de soi. Et la connaissance de soi est le commencement de la mditation.
Extrait du livre : CSV Tome 2, pp. 101-102
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Ce qui est
L'action immdiate
21 Aout
Ce qui est
L'action immdiate
Si vous tes en contact avec quelque chose avec votre femme, vos enfants, ou avec le ciel, ou n'importe quelle ralit l'instant mme o la pense intervient, le contact est rompu. La pense a sa source dans la mmoire. La mmoire, c'est l'image, et c'est partir de l que vous regardez ; c'est pourquoi il y a une sparation entre l'observateur et ce qu'il observe. Il faut que vous compreniez cela en profondeur. C'est cette sparation entre l'observateur et la chose observe qui incite l'observateur dsirer toujours plus d'expriences, plus de sensations, c'est pourquoi il est sans cesse la recherche, la poursuite de quelque chose. Il faut donc comprendre, de manire totale et absolue, qu'aussi longtemps que persiste l'observateur, celui qui a soif d'exprience, le censeur, l'entit qui value, juge et condamne, il n'y a plus aucun contact immdiat avec ce qui est. Quand vous avez mal, la perception de la douleur est directe ; il n'y a pas d'observateur qui ressent la douleur: il n'y a que la douleur. Et parce qu'il n'y a pas d'observateur, une action immdiate se dclenche il n'y a pas d'abord l'ide, et puis l'action. Mais l'action n'a lieu qu'en cas de douleur physique, parce qu'on est en contact immdiat avec elle. Et la douleur, c'est vous: il n'y a rien d'autre que la douleur. Tant que ce fait ne sera pas totalement compris, ralis, explor et profondment ressenti, tant qu'on n'aura pas saisi pleinement et ce, non sur un plan intellectuel ou verbal que l'observateur est ce qu'il observe, toute vie se transformera en conflit, en contradiction entre des dsirs opposs, entre ce qui devrait tre et ce qui est . Cela ne vous sera possible qu' condition de savoir en toute lucidit si vous tes ou non en position d'observateur, lorsque vous regardez une fleur, un nuage ou quoi que ce soit d'autre.
Extrait du livre : CW, vol. XVI, p. 183
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Ce qui est
22 Aout
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Ce qui est
23 Aout
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Ce qui est
24 Aout
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Ce qui est
L'observation de la pense
25 Aout
L'observation de la pense
Je dois aimer la chose mme que j'tudie. Si vous voulez comprendre un enfant, aimez-le, ne le blmez pas, jouez avec lui, observez ses mouvements, ses caractristiques personnelles, son comportement. Mais si vous ne faites que le blmer, le contrarier ou l'accuser, toute comprhension de l'enfant est exclue. De mme, pour comprendre ce qui est, vous devez observer ce que vous pensez, ressentez et faites d'instant en instant. C'est cela, l'actuel.
Extrait du livre : PDL, p. 50
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Ce qui est
26 Aout
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Ce qui est
27 Aout
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Ce qui est
28 Aout
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Ce qui est
29 Aout
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Ce qui est
Un mcontentement vivace
30 Aout
Un mcontentement vivace
Le mcontentement n'est-il pas indispensable dans la vie, essentiel tout questionnement, toute investigation, toute interrogation, toute dcouverte du rel, de la vrit, de ce qui est la base de l'existence? Il peut se faire que ce mcontentement ardent m'anime l'ge d'tudiant ; puis je trouve un bon travail et ce mcontentement s'apaise, puis s'vanouit. Je suis satisfait, je lutte pour subvenir aux besoins de ma famille, je suis oblig de gagner ma vie, c'est ainsi que mon mcontentement est apais, rduit nant: je deviens une entit mdiocre qui se satisfait des choses de la vie, et je cesse d'tre le mcontentement mme. Pourtant, il faut entretenir la flamme du dbut la fin, afin qu'il y ait une vritable investigation, un vritable approfondissement, un vritable questionnement quant la nature du mcontentement. Et parce que l'esprit tombe trs facilement sous l'emprise de toute drogue l'incitant se satisfaire de vertus, de qualits, d'ides, d'actions, il tombe dans la routine et s'y englue. C'est une situation qui nous est familire, mais notre problme, ce n'est pas de savoir comment apaiser le mcontentement, c'est d'en entretenir la flamme, la vie, la vitalit. Toutes nos saintes , critures, tous nos gourous, tous les systmes politiques veulent pacifier l'esprit, le calmer, l'inciter se soumettre, oublier son mcontentement et se vautrer dans une forme quelconque de contentement... N'est-il pas absolument indispensable d'tre mcontent pour pouvoir dcouvrir l'authentique?
Extrait du livre : CW, vol. VII, p. 212
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Ce qui est
31 Aout
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Sommaire Septembre
Septembre
L'intellect ................................................................................................................................ 1 Nous nous prenons pour des intellectuels .......................................................................... 1 Toute pense est distraction ............................................................................................... 2 Unit du cur et de l'esprit ................................................................................................. 3 L'intellect corrompt la sensibilit ....................................................................................... 4 L'intellect ne rsoudra pas nos problmes .......................................................................... 5 Comprendre en un clair .................................................................................................... 6 L'intellect pris au dpourvu ................................................................................................ 7 La pense ................................................................................................................................ 8 La mmoire n'a pas d'existence en soi ................................................................................ 8 La conscience se rfre au pass ........................................................................................ 9 Pourquoi sommes-nous irrflchis? ................................................................................. 10 Le penseur est la pense ................................................................................................... 11 La libert de pense n'existe pas ...................................................................................... 12 La pense sans le penseur................................................................................................. 13 La perception immdiate .................................................................................................. 14 Une comprhension d'instant en instant ........................................................................... 15 Comprenez le processus de votre pense ......................................................................... 16 Le savoir ............................................................................................................................... 17 Le savoir n'est pas la sagesse............................................................................................ 17 La fonction de l'intellect ................................................................................................... 18 Soyez diffrent ................................................................................................................. 19 Un esprit qui apprend ....................................................................................................... 20 Le savoir s'arroge l'autorit .............................................................................................. 21 L'esprit .................................................................................................................................. 22 C'est le cerveau qui produit l'esprit .................................................................................. 22 L'esprit retenu par son ancre............................................................................................. 23 L'esprit est le rsultat du temps ........................................................................................ 24 La plus formidable des rvolutions, c'est la vie ............................................................... 25 La rvolution intrieure .................................................................................................... 26 La conscience est une ....................................................................................................... 27 Au-del du temps ............................................................................................................. 28
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Sommaire Septembre L'esprit qui a des problmes manque de srieux .............................................................. 29 L'esprit religieux inclut l'esprit scientifique ..................................................................... 30
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L'intellect
1 Septembre
L'intellect
Nous nous prenons pour des intellectuels
Nous disposons presque tous de capacits intellectuelles dveloppes ces capacits prtendues intellectuelles ne l'tant que de nom nous qui lisons tant de livres pleins des propos d'autrui et de leurs multitudes de thories et d'ides. Nous nous prenons pour d'authentiques intellectuels ds que nous pouvons citer d'innombrables uvres, d'innombrables auteurs, avoir des lectures trs diverses, et que nous sommes capables d'tablir des corrlations et d'offrir des explications. Mais aucun d'entre nous ou une si infime minorit n'a de conceptions intellectuelles originales. force de cultiver cet intellect ou prtendu tel nous avons perdu toutes les autres aptitudes, toutes les autres formes de sensibilit, et cela nous pose le problme de savoir comment rquilibrer notre existence, non seulement afin de disposer des plus hautes aptitudes intellectuelles et d'tre capables de raisonner objectivement, de voir les choses telles qu'elles sont au lieu d'exprimer sans cesse des opinions sur des thories et des rgles mais aussi afin de pouvoir penser par nous-mmes, et examiner de nous-mmes trs attentivement le vrai et le faux. Et voil, mon sens, l'une de nos difficults: cette incapacit percevoir non seulement les choses extrieures, mais aussi notre vie intrieure supposer que nous en ayons une.
Extrait du livre : CW, vol. XV, p. 118
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L'intellect
2 Septembre
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Retour Septembre
L'intellect
3 Septembre
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Retour Septembre
L'intellect
4 Septembre
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Retour Septembre
L'intellect
5 Septembre
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272
Retour Septembre
L'intellect
Comprendre en un clair
6 Septembre
Comprendre en un clair
Je ne sais pas si vous avez remarqu que la comprhension survient lorsque l'esprit est trs silencieux, ne serait-ce que l'espace d'une seconde: l'clair de comprhension est lorsqu'il n'y a pas de verbalisation de la pense. Faites-en l'exprience toute simple, et vous verrez surgir en vous ce flash de comprhension, cet clair de lucidit fulgurante, qui surgit lorsque l'esprit est tout fait tranquille, que la pense est absente, que l'esprit n'est pas assourdi par son propre tumulte. Ainsi, toute comprhension qu'il s'agisse de comprendre un tableau moderne, un enfant, votre femme, votre voisin, ou la vrit ne peut se faire que lorsque l'esprit est tout fait tranquille. Mais cette tranquillit de l'esprit ne peut se cultiver, car si on la cultive, le rsultat obtenu n'est pas un esprit tranquille, mais un esprit mort. Plus vous vous intressez une chose, plus vous voulez comprendre, plus votre esprit est simple, lucide, libre. Alors cesse toute verbalisation. La pense, en effet, n'est faite que de mots, et c'est le mot qui fait obstacle. C'est l'cran des mots, c'est--dire la mmoire, qui s'interpose entre le dfi, et notre rponse au dfi. C'est le mot qui rpond au dfi, et c'est ce que nous appelons l'intellection. Et donc, un esprit bavard, qui verbalise sans cesse, ne peut pas comprendre la vrit la vrit telle qu'elle est dans la relation, et non une vrit abstraite. Il n'existe pas de vrit abstraite. Mais la vrit est chose trs subtile... Comme un voleur dans la nuit, elle vient quand on ne l'attend pas, secrte et mystrieuse.
Extrait du livre : CW, vol. V, pp. 214
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L'intellect
7 Septembre
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La pense
8 Septembre
La pense
La mmoire n'a pas d'existence en soi
Qu'entendons-nous par ce terme de pense ? quel moment pensez-vous? Il est vident que la pense est le rsultat d'une rponse, neurologique ou psychologique, n'est-ce pas? C'est la rponse immdiate des sens la sensation, ou c'est psychologique: la rponse des souvenirs accumuls. Il y a donc d'une part la rponse immdiate des nerfs la sensation, et il y a d'autre part la rponse psychologique des souvenirs emmagasins, l'influence lie la race, au groupe, au gourou, la famille, la tradition, et ainsi de suite tout cela tant ce qu'on appelle la pense. Donc le processus de la pense est la rponse de la mmoire, n'est-ce pas? Vous n'auriez pas de penses si vous n'aviez pas de mmoire, et c'est la rponse de la mmoire une exprience donne qui met en action ce processus de la pense. Qu'est-ce donc que la mmoire? Si vous observez votre propre mmoire et la faon dont vous emmagasinez les souvenirs, vous remarquerez que la mmoire se rapporte des faits, des techniques, l'information, l'art de la mcanique, aux mathmatiques, la physique, etc., ou bien qu'elle est le rsidu d'une exprience incomplte, inacheve, n'est-ce pas? Lorsque vous allez jusqu'au bout d'une exprience, qu'elle est acheve, elle ne laisse aucun souvenir au sens d'un rsidu psychologique. Il n'y a de rsidu que lorsqu'une exprience n'est pas pleinement comprise, et nous ne comprenons pas l'exprience parce que nous regardons chaque exprience travers le prisme des souvenirs passs, c'est pourquoi nous ne rencontrons jamais l'indit sous sa forme de chose neuve, mais toujours travers l'cran de ce qui est vieux. Il en rsulte clairement que notre rponse l'exprience est conditionne, toujours limite.
Extrait du livre : DCS, p. 59
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La pense
9 Septembre
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La pense
10 Septembre
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La pense
11 Septembre
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La pense
12 Septembre
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La pense
13 Septembre
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La pense
La perception immdiate
14 Septembre
La perception immdiate
Il n'y a pour moi qu'une seule chose qui compte: la perception c'est--dire le fait de percevoir si une chose est vraie ou fausse de manire immdiate. C'est cette perception immdiate de ce qui est faux et de ce qui est vrai qui constitue le facteur essentiel et non l'intellect, avec ses raisonnements fonds sur son habilet, son savoir, ses engagements. Il vous est certainement arriv de temps autre de voir immdiatement la vrit d'une chose par exemple cette vrit qui est que nous ne devons absolument appartenir rien. C'est cela, la perception: voir la vrit d'une chose, immdiatement, sans analyse, sans raisonnement, sans aucune de toutes ces choses que l'intellect cre seule fin de diffrer la perception. C'est tout fait diffrent de l'intuition, mot dont nous faisons un usage facile, trop facile... Pour moi, rien ne compte que cette perception directe et non le raisonnement, le calcul, l'analyse. Vous devez tre capables d'analyser ; pour raisonner, vous devez avoir l'esprit bien fait, incisif ; mais l'esprit qui se limite la raison et l'analyse est incapable de percevoir ce qu'est la vrit... Si vous tes en communion avec vous-mme, vous saurez pourquoi vous appartenez, pourquoi vous vous tes engag ; et si vous poussez plus loin, vous verrez l'esclavage, l'amputation de la libert, l'absence de dignit humaine qu'entrane cet engagement. Lorsque vous percevez cela instantanment, vous tes libre ; vous n'avez pas besoin de faire d'efforts pour tre libre. Voil pourquoi la perception est essentielle.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 217-18
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La pense
15 Septembre
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La pense
16 Septembre
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Le savoir
17 Septembre
Le savoir
Le savoir n'est pas la sagesse
Notre soif de savoir, notre dsir d'acqurir sans cesse quelque chose nous font perdre l'amour, et ainsi s'moussent et le sentiment que nous avons de la beaut, et notre sensibilit la cruaut. Nous nous spcialisons de plus en plus et sommes de moins en moins intgrs. La sagesse ne saurait tre remplace par les connaissances, et aucune somme d'explications ni aucune accumulation de faits ne libreront l'homme de la souffrance. Le savoir est ncessaire, la science a son utilit ; mais si le cur et l'esprit sont touffs par les connaissances, et si l a cause de la souffrance est oblitre par des explications, la vie devient vaine et n'a plus de sens... L'information, la connaissance des faits, bien qu'elle augmente en permanence, est, par sa nature mme, limite. La sagesse est infinie, elle inclut la connaissance et le processus de l'action ; mais nous saisissons une branche et croyons que c'est l'arbre entier. La connaissance d'une partie ne peut jamais nous faire raliser la joie du tout. L'intellect ne peut conduire au tout, car il n'est luimme qu'un fragment, qu'une partie. Nous avons spar l'intellect de la sensibilit, et avons dvelopp celui-ci son dtriment. Nous sommes comme un objet trois pieds dont l'un serait beaucoup plus long que les deux autres, et nous n'avons pas d'quilibre. Nous sommes entrans tre des intellectuels ; notre ducation dispense l'intellect une formation qui l'aiguise, le rend habile, capable d'acqurir, et c'est ainsi qu'il tient le rle majeur dans nos vies. L'intelligence est bien suprieure l'intellect, car elle est l'intgration de l'amour et de la raison, mais il n'y a d'intelligence qu'en la connaissance de soi, en la profonde comprhension du processus total de soi-mme.
Extrait du livre : DE, p. 62
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Le savoir
La fonction de l'intellect
18 Septembre
La fonction de l'intellect
Je ne sais si vous avez dj rflchi la nature de l'intellect. L'intellect et ses activits ne posent aucun problme un certain niveau, n'est-ce pas? Mais quand l'intellect porte atteinte cette pure sensibilit de perception, alors la mdiocrit s'installe. Pour connatre la fonction de l'intellect, et avoir conscience de cette pure perception, sans les laisser se mler l'une l'autre et se dtruire mutuellement, il faut avoir une grande clart, une grande acuit de conscience. La fonction de l'intellect est donc toujours, n'est-ce pas, d'explorer, d'analyser, de chercher savoir ; mais parce que nous avons soif de scurit intrieure, psychologique, parce que nous sommes effrays, angoisss par la vie, nous en arrivons une conclusion donne, et nous engageons son service. Un engagement nous amne un autre, et je dis que cet esprit-l, cet intellect-l, qui s'est fait l'esclave d'une conclusion, a cess de penser, de s'interroger.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 217-18
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Le savoir
Soyez diffrent
19 Septembre
Soyez diffrent
J'ignore si vous avez dj remarqu le rle immense que l'intellect joue dans notre vie. Les journaux, les magazines, tout, autour de nous, privilgie la raison. Non que je sois oppos la raison. Au contraire, nous devons tre capables de raisonner trs clairement, trs finement, mais vous constaterez, bien y regarder, que l'intellect ne cesse d'analyser afin de savoir pourquoi nous avons besoin ou non d'appartenir, pourquoi il faut tre diffrent, si l'on veut dcouvrir la ralit, et ainsi de suite. Il y a donc l'intellect, avec son aptitude s'interroger, analyser, raisonner et tirer des conclusions, et il y a la sensitivit, la perception pure, qui est sans cesse interrompue, dnature par l'intellect. Et quand l'intellect interfre avec la perception pure, cette interfrence produit un esprit mdiocre. Nous avons d'un ct l'intellect, avec sa capacit de raisonnement, fonde sur ses prfrences et ses aversions, sur son conditionnement, sur son exprience et son savoir, et de l'autre ct nous avons la sensitivit, qui est corrompue par la socit, par la peur. Vont-ils eux deux nous rvler la vrit? Ou n'y a-t-il que la perception, et rien d'autre?
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 216-17
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Le savoir
20 Septembre
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287
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Le savoir
21 Septembre
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288
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L'esprit
22 Septembre
L'esprit
C'est le cerveau qui produit l'esprit
... Qu'est-ce que l'esprit? Quand je pose cette question, il ne faut pas s'attendre ce que j'y rponde. Regardez votre esprit, observez le fonctionnement de votre pense. Ce que je dcris n'a qu'une simple valeur indicative ; ce n'est pas la ralit. La ralit, c'est vous d'en faire l'exprience. Le mot, la description, le symbole, n'est pas la chose relle. Le mot porte n'est videmment pas la porte. Le mot amour n'est pas le sentiment, l'extraordinaire qualit de sentiment que ce mot dsigne. Ne confondons donc pas le mot, le nom, le symbole, avec le fait. Si vous ne faites que rester au niveau verbal, et discuter de la nature de l'esprit, vous tes perdu, parce que jamais vous ne percevrez la qualit de cette chose tonnante qu'on appelle l'esprit. Qu'est-ce donc que l'esprit? L'esprit est, videmment, l'ensemble de nos facults perceptives ou de notre conscience ; c'est le processus total de notre existence, le processus global de notre pense. L'esprit est le fruit du cerveau. Le cerveau engendre l'esprit. L'esprit est l'enfant du cerveau. Sans le cerveau, point d'esprit, mais l'esprit est pourtant distinct du cerveau. Si le cerveau est limit ou endommag, l'esprit lui aussi sera endommag. Le cerveau, qui enregistre toutes les sensations, toutes les ractions de plaisir ou de douleur, le cerveau avec tous ses tissus, tous ses rflexes, cre ce que nous appelons l'esprit, bien que l'esprit soit cependant indpendant du cerveau. Vous n'tes pas obligs d'admettre tout cela. Vous pouvez le passer au crible de l'exprience, et tirer vos propres conclusions.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 167-68
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L'esprit
23 Septembre
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290
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L'esprit
24 Septembre
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L'esprit
25 Septembre
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L'esprit
La rvolution intrieure
26 Septembre
La rvolution intrieure
La vrit ne se rencontre que d'instant en instant, ce n'est pas un phnomne continu, mais l'esprit qui cherche la dcouvrir, tant lui-mme le produit du temps, ne peut fonctionner que dans le champ du temps ; il est donc incapable de trouver la vrit. Si je veux connatre l'esprit, l'esprit doit se connatre lui-mme, car il n'existe pas de je indpendant de l'esprit. Il n'y a pas de qualits qui soient indpendantes de l'esprit, de mme que les qualits du diamant sont indissociables du diamant lui-mme. Pour comprendre l'esprit, vous ne pouvez pas l'interprter en fonction des ides d'un autre que vous, mais vous devez observer comment fonctionne votre propre esprit dans sa globalit. Lorsque vous en connaissez tout le mcanisme son mode de raisonnement, ses dsirs, ses motivations, ses ambitions, ses centres d'intrt, son envie, son avidit, sa peur alors l'esprit peut aller au-del de lui-mme, et c'est lorsqu'il se transcende que l'on dcouvre quelque chose de totalement nouveau. Cette qualit de nouveaut suscite en l'tre une formidable passion, un formidable enthousiasme qui provoque une rvolution intrieure profonde: et seule cette rvolution intrieure peut transformer le monde ce qu'aucun systme politique ou conomique n'est capable de faire.
Extrait du livre : CW, vol. VIII, p. 250
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L'esprit
27 Septembre
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294
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L'esprit
Au-del du temps
28 Septembre
Au-del du temps
Il va de soi que l'esprit qui est conditionn ne peut pas dcouvrir ce qui est au-del du temps. Autrement dit, l'esprit tel que nous le connaissons est conditionn par le pass. Le pass, se prolongeant travers le prsent jusqu'au futur, conditionne l'esprit ; et cet esprit conditionn, en proie au conflit, au malheur, la peur, l'incertitude, est la recherche de quelque chose qui dpasse les "frontires du temps. Voil ce que nous raisons tous de diffrentes manires, n'est-ce pas? Mais comment un esprit qui est le produit du temps peut-il jamais trouver ce qui est hors du temps? La demeure de vos croyances, vos biens, vos attachements et vos modes de pense rassurants est sans cesse viole, fracture, mais l'esprit persiste vouloir la scurit ; il y a donc conflit entre ce que vous dsirez et ce que l'engrenage de l'existence exige de vous, est ce qui nous arrive tous... J'ignore si ce problme prsente le moindre intrt pour vous. L'existence quotidienne, avec toutes ses difficults, semble suffire la plupart d'entre nous, notre unique proccupation est de trouver une rponse immdiate nos problmes divers, mais tt ou tard les rponses immdiates s'avrent peu satisfaisantes, parce que, quel que soit le problme, il n'y a pas de rponse, si ce n'est dans le problme lui-mme. Et si je sais comprendre le problme, si j'en saisis les moindres nuances, alors il n'existe plus.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 169-70
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L'esprit
29 Septembre
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296
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L'esprit
30 Septembre
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297
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Sommaire Octobre
Octobre
Le temps ................................................................................................................................. 1 La solution n'est pas du ct du temps ............................................................................... 1 Un tat hors du temps ......................................................................................................... 2 L'essence mme de la pense ............................................................................................. 3 Ce dsordre que cre le temps ............................................................................................ 4 Le temps est un poison ....................................................................................................... 5 Un flash de vrit ............................................................................................................... 6 Une qute vaine .................................................................................................................. 7 La perception .......................................................................................................................... 8 Cette perception qui agit .................................................................................................... 8 A la lisire de toute pense ................................................................................................. 9 Cette conscience sans choix ............................................................................................. 10 Un esprit immobile et actif ............................................................................................... 11 De la perception jaillit l'nergie ....................................................................................... 12 Le bavardage de l'esprit .................................................................................................... 13 Le cerveau ............................................................................................................................ 14 Le savoir dvoie l'esprit.................................................................................................... 14 Ces influences qui nous submergent ................................................................................ 15 Cerveau ancestral, cerveau animal ................................................................................... 16 Un esprit frais ................................................................................................................... 17 Il faut rejeter toutes les mthodes ..................................................................................... 18 La transformation ................................................................................................................. 19 Un esprit sans ancrage ni havre srs ................................................................................ 19 Actif mais silencieux ........................................................................................................ 20 Une tranquillit s'installe .................................................................................................. 21 Notre responsabilit.......................................................................................................... 22 Si l'esprit est absorb ........................................................................................................ 23 Le savoir est un obstacle au changement ......................................................................... 24 La vacuit totale ............................................................................................................... 25 La vritable mutation ne saurait tre dlibre ................................................................ 26 En dehors du champ de la pense ..................................................................................... 27 Le changement rel .......................................................................................................... 28 L'tre humain est-il capable de changer? ......................................................................... 29 Retour Sommaire 298
Sommaire Octobre Une transformation sans motif ......................................................................................... 30 Une rvolution psychologique ......................................................................................... 31
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Le temps
1 Octobre
Le temps
La solution n'est pas du ct du temps
Toutes les religions affirment depuis toujours que le temps est ncessaire le temps psychologique dont nous parlons ici. Le paradis est loin, trs loin, et l'on ne peut y accder que par un processus graduel d'volution, qui passe par la rpression, ou par l'accomplissement, ou par l'identification un objet, une entit d'ordre suprieur. Or nous voulons savoir s'il est ou non possible de se librer de la peur de faon immdiate. Dans le cas contraire, la peur engendre le dsordre, le temps psychologique suscite invitablement en nous le dsordre. Je conteste toute cette notion d'volution non pas celle de l'tre physique, mais celle de la pense, qui s'est identifie une forme particulire d'existence lie au temps. Le cerveau, de toute vidence, a volu pour parvenir son stade actuel, et il est toujours susceptible d'voluer, de se dvelopper encore. Mais en tant qu'tre humain, je vis depuis quarante ou cinquante ans au sein d'un univers tiss de thories, de conflits et de concepts en tous genres, et au sein d'une socit dans laquelle la rapacit, l'envie et la comptition ont engendr tant de guerres. Je fais partie intgrante de tout cela. Pour celui qui souffre, chercher la solution du ct du temps, compter sur la lente volution de notre espce dans les deux millions d'annes venir, voil qui n'a aucun sens. Pouvons-nous, tout en tant constitus comme nous le sommes, nous librer de la peur et du temps psychologique? Le temps physique doit exister: nul ne peut y chapper. Mais la question est de savoir si le temps psychologique est en mesure d'apporter l'ordre non seulement l'individu, mais aussi la socit. Nous faisons partie de la socit, nous n'en sommes pas isols. Que l'ordre rgne au-dedans, au sein d'un tre humain, et il rgnera forcment au-dehors, dans la socit.
Extrait du livre : CW, vol. XV, pp. 117-18
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300
Retour Octobre
Le temps
2 Octobre
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301
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Le temps
3 Octobre
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302
Retour Octobre
Le temps
4 Octobre
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303
Retour Octobre
Le temps
5 Octobre
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Retour Octobre
Le temps
Un flash de vrit
6 Octobre
Un flash de vrit
La vrit ou la comprhension surgit comme un clair, et ce flash n'a pas de continuit ; il n'est pas dans le champ du temps. Il vous suffit de le constater vous-mme. Comprendre est quelque chose de frais, d'instantan ; ce n'est pas le prolongement du pass. Le pass ne vous permettra jamais de comprendre. Tant qu'on est la recherche d'une continuit qu'on a soif de permanence, en amour, et dans ses relations, ou qu'on recherche la paix ternelle, et tout ce qui s'ensuit on est la poursuite de quelque chose qui est dans le primtre du temps et qui, par consquent, n'appartient pas ce qui est hors du temps.
Extrait du livre : CW, vol. XIII, p. 256
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Le temps
7 Octobre
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La perception
8 Octobre
La perception
Cette perception qui agit
Vous voyez et je ne vois pas pourquoi cette situation? Je pense qu'elle est due au fait que nous sommes tous impliqus dans le temps ; vous ne voyez pas les choses dans une perspective de temps, alors que je le perois sous cet angle. Votre perception lucide est une action dans laquelle tout votre tre est impliqu, et vous n'tes pas tout entier pig dans le temps ; vous ne pensez pas en termes de progression graduelle ; quand vous voyez une chose, c'est de manire immdiate, et c'est cette perception mme qui agit. Moi, je ne vois rien ; je cherche savoir ce qui me rend aveugle. Qu'est-ce qui peut me permettre de voir les choses de manire si complte, si totale que je les saisisse instantanment? Vous, vous voyez le panorama complet des structures de la vie: vous en voyez la beaut, la laideur, la souffrance, la joie, la sensibilit extraordinaire, la splendeur vous en voyez tout l'ensemble, moi pas. Je n'en vois qu'une partie, pas la totalit... Celui qui voit une chose de manire totale, qui peroit la globalit de la vie, est forcment en dehors du temps, c'est une vidence. coutez bien, je vous en prie, car tout ceci a vraiment un rapport direct avec notre existence quotidienne ; il ne s'agit pas de considrations d'ordre spirituel ou philosophique n'ayant aucun lien avec la vie quotidienne. Si nous comprenons cette chose-l, alors nous comprendrons la routine du quotidien, l'ennui et les souffrances qui nous assaillent, les peurs et les angoisses qui nous donnent la nause. Alors, ne balayez pas tout cela en disant: En quoi notre existence quotidienne est-elle concerne? Elle l'est. Il est clair en tout cas, pour moi c'est une vidence qu'il est possible de sectionner, comme le ferait un chirurgien, le cordon qui nous lie au malheur, et ce, de manire immdiate. C'est pourquoi je veux approfondir la question avec vous.
Extrait du livre : CW, vol. XIII, pp. 24-25
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La perception
9 Octobre
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La perception
10 Octobre
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309
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La perception
11 Octobre
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310
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La perception
12 Octobre
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311
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La perception
Le bavardage de l'esprit
13 Octobre
Le bavardage de l'esprit
La vritable perception est une formidable exprience. J'ignore si vous avez jamais peru quoi que ce soit de manire authentique si vous avez dj rellement peru une fleur, un visage, ou le ciel, ou la mer. Bien sr, toutes ces choses, vous les voyez, quand vous passez leur niveau, en autobus ou en voiture ; mais je me demande si, en fait, vous avez jamais pris la peine de regarder une fleur. Et dans ce cas, que se passe-t-il? Vous la nommez immdiatement, vous cherchez savoir quelle espce elle appartient, ou vous dites ; Quelles couleurs splendides elle a! J'aimerais la cultiver dans mon jardin ; j'aimerais l'offrir ma femme, ou la porter la boutonnire , et ainsi de suite. En d'autres termes, ds que vous regardez une fleur, votre esprit se met aussitt bavarder son sujet ; vous ne percevez donc jamais vraiment la fleur. La perception n'est possible que lorsque l'esprit est silencieux, tranger tout bavardage. Si vous tes capable de contempler l'toile du berger scintillant au-dessus de la mer sans le moindre mouvement de votre esprit, alors vous en percevez rellement la beaut extraordinaire ; et lorsqu'on peroit la beaut, ne fait-on pas simultanment l'exprience de l'amour? L'amour et la beaut sont identiques, bien sr. Sans l'amour, il n'est point de beaut, et sans la beaut, il n'est point d'amour. La beaut est partout elle est dans la forme, elle est dans le discours, elle est dans notre conduite. Si l'amour est absent, notre conduite tourne vide ; elle n'est que l'expression de la socit, d'une culture particulire, et le rsultat est mcanique et sans vie. Mais quand l'esprit sait percevoir sans la moindre fbrilit, alors il est capable de voir jusqu'au plus profond de lui-mme ; et cette perception chappe toute notion de temps. Il n'y a rien faire de spcial pour la susciter ; il n'existe ni discipline, ni pratique, ni mthode qui permette d'apprendre percevoir de cette faon-l.
Extrait du livre : CW, vol. XI, pp. 257-58
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Le cerveau
14 Octobre
Le cerveau
Le savoir dvoie l'esprit
L'esprit est l'unique instrument dont vous disposiez ; et l'esprit, c'est galement le cerveau. Donc, pour pouvoir comprendre la vrit en ce domaine, vous devez comprendre le mcanisme de l'esprit, n'est-ce pas? Si l'esprit est fauss, la vision juste ne sera jamais juste ; et si l'esprit est trs limit, il est impossible de percevoir ce qui est sans limites. L'esprit est l'instrument de la perception, et pour percevoir vritablement, il doit tre remis dans le droit fil, lav de tout conditionnement, de toute peur. L'esprit doit tre aussi libr du savoir, car le savoir dvoie l'esprit et distord tout. Cette immense capacit d'invention, d'imagination, de spculation, de rflexion qui est le propre de l'esprit ne faut-il pas s'en dfaire, si l'on veut que l'esprit puisse retrouver sa fracheur, sa simplicit? Car seul l'esprit innocent l'esprit qui, tout en ayant une vaste exprience de la vie, est en mme temps vierge de tout savoir, de toute exprience seul un tel esprit peut dcouvrir cette chose qui est plus que le cerveau et l'esprit. Sinon, ce que vous dcouvrirez sera dnatur par l'exprience dj vcue, et votre exprience n'est que le rsultat de votre conditionnement.
Extrait du livre : TTT, pp. 196-97
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Le cerveau
15 Octobre
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Le cerveau
16 Octobre
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315
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Le cerveau
Un esprit frais
17 Octobre
Un esprit frais
Je crois que les efforts constants que l'on dploie pour tre, pour devenir quelque chose, sont la cause relle de la dtrioration et du vieillissement de l'esprit. Regardez comme nous vieillissons vite, et cela s'applique non seulement ceux qui ont dpass la soixantaine, mais galement aux jeunes. Comme ils sont dj vieux mentalement! Trs peu d'entre eux russissent maintenir, entretenir cette qualit de jeunesse de l'esprit. J'entends par jeune non pas l'esprit qui ne cherche qu' s'amuser, prendre du bon temps, mais celui qui n'est pas contamin, qui n'est pas gratign, gauchi, fauss par les incidents et les accidents de la vie, celui qui n'est pas us par les conflits, les chagrins, les efforts perptuels. Il est videmment indispensable d'avoir un esprit jeune, car notre vieil esprit est tellement coutur de cicatrices laisses par les souvenirs qu'il est incapable de vivre, de manifester aucune ardeur ; c'est un esprit mort, un esprit fig dans ses dcisions. L'esprit qui a dj dcid de tout et vit en fonction de ses dcisions est un esprit mort ; mais l'esprit jeune dcide toujours de manire indite, l'esprit frais ne s'encombre pas d'innombrables souvenirs. L'esprit qui ne porte pas en lui les tnbres de la souffrance, mme s'il traverse une valle de larmes, reste vierge de toute gratignure... Je ne pense pas qu'un tel esprit jeune puisse s'acqurir, puisse s'acheter par l'effort ou le sacrifice. La pice pour en payer le prix n'existe pas, d'ailleurs ce n'est pas un objet marchand, mais si vous en voyez l'importance, la ncessit, si vous en voyez la vrit, alors quelque chose d'autre se produit.
Extrait du livre : CW, vol. XI, p. 74-75
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Le cerveau
18 Octobre
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La transformation
19 Octobre
La transformation
Un esprit sans ancrage ni havre srs
Il vous faut un esprit neuf, un esprit libr du temps, un esprit qui ne pense plus en termes de distance ou d'espace, un esprit sans aucun horizon pour limites, un esprit sans ancrage ni havre srs. Il vous faut un esprit tel que celui-l pour affronter non seulement l'ternel, mais aussi les problmes immdiats de l'existence. Le problme est donc le suivant: cet esprit neuf peut-il tre accessible chacun de nous? Pas par un effet graduel, pas par un entranement, car toute forme d'entranement, de dveloppement, de processus implique le temps. L'effet doit tre immdiat: la transformation doit avoir lieu maintenant, au sens o elle est par essence hors du temps. La vie, c'est la mort, et la mort vous guette ; il est impossible d'argumenter avec la mort comme vous argumentez avec la vie. Est-il donc possible d'accder cet esprit sans souci d'une russite accomplir, d'un but atteindre, d'une cible toucher, sans chercher arriver quelque part, parce que tout cela implique le temps et l'espace? Nous avons une thorie trs luxueuse et trs pratique, selon laquelle il faut du temps pour progresser, pour arriver, pour russir, pour approcher la vrit. C'est une ide fallacieuse, une illusion totale le temps, sous cet aspect-l, est une illusion.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 51-52
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La transformation
20 Octobre
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La transformation
21 Octobre
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La transformation
Notre responsabilit
22 Octobre
Notre responsabilit
Pour transformer le monde, nous devons commencer par nous-mmes ; et ds lors, ce qui compte, c'est l'intention. Notre intention doit tre de nous comprendre vraiment, et non de laisser d'autres le soin de se transformer, ou de provoquer une modification extrieure par une rvolution de la gauche ou de la droite. Il est important de comprendre que l est notre responsabilit vous et moi ; car, si petit que soit notre monde, si nous pouvons nous transformer, introduire un point de vue radicalement diffrent dans notre existence quotidienne, peut-tre alors pourrons-nous affecter un monde plus vaste, dans l'extension de nos rapports avec autrui.
Extrait du livre : PDL, p. 47
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La transformation
23 Octobre
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La transformation
24 Octobre
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La transformation
La vacuit totale
25 Octobre
La vacuit totale
Pour que se produise cette mutation complte au sein de la conscience, il faut renoncer toute analyse, toute recherche, et ne plus tre soumis aucune influence ce qui est une tche extrmement ardue. L'esprit, ayant peru ce qui est faux, l'cart compltement, sans pour autant savoir ce qu'est le vrai. Si vous savez d'avance ce qui est vrai, vous ne faites qu'changer ce que vous estimez faux contre ce que vous croyez vrai. Il n'y a pas renoncement, si l'on sait d'avance ce qu'on va obtenir en change. Le renoncement n'a lieu que lorsque vous lchez une chose sans savoir ce qui va se passer. Cet tat de ngation est absolument ncessaire. Je vous en prie, suivez bien cela, car c'est l que vous vous apercevrez que dans cet tat de ngation on dcouvre la vrit ; la ngation consiste en effet vider la conscience de tout le connu. La conscience est fonde sur le savoir, l'exprience, l'hritage de l'espce, la mmoire, ce dont on a fait l'exprience. Les expriences sont toujours de l'ordre du pass, qui agit sur le prsent, est modifi par le prsent, pour se prolonger ensuite dans le futur. La conscience, c'est tout cela, c'est cet immense entrept des sicles passs. Elle n'a d'utilit que pour les aspects mcaniques de la vie. Il serait absurde de renier tout le savoir scientifique accumul de si longue date. Mais pour susciter cette mutation de la conscience, cette volution touchant jusqu' ses structures mmes, il faut qu'il y ait vacuit totale. Et elle n'est possible que lorsque survient la dcouverte, la perception relle de ce qui est faux. Alors vous verrez, si vous tes arrivs jusqu' ce point, que cette vacuit mme suscite une rvolution complte de la conscience elle s'est enfin ralise.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 256
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324
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La transformation
26 Octobre
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La transformation
27 Octobre
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La transformation
Le changement rel
28 Octobre
Le changement rel
Le changement ne peut se faire qu'en partant du connu pour aller vers l'inconnu, et non en allant du ;connu vers le connu. Je vous invite y rflchir avec moi. Dans le changement qui s'effectue du connu au connu, il y a une conception hirarchise de la vie: d'un ct vous qui savez, et de l'autre moi qui ne sais Donc, je vous vnre, je cre un systme, je cherche un gourou, je vous suis parce que vous m'offrez ce que je veux savoir, vous me confrez, concernant la conduite de ma vie, une assurance qui ne peut me mener qu' des rsultats positifs, au succs. Le succs, c'est le connu. Je sais ce qu'est la russite. Elle est l'objet de mon dsir. Nous allons donc du connu au connu, et l'autorit intervient forcment: celle de la sanction, celle du chef, du gourou, de celui qui sait par rapport celui qui ne sait pas et celui qui sait doit me garantir le succs, garantir que mes efforts, que mon changement, seront couronns de succs, afin que je sois heureux, que mes dsirs soient satisfaits. N'est-ce pas, pour la plupart d'entre nous, le principal motif de changement? Observez bien votre propre mode de pense, et vous verrez le mcanisme qui rgit votre propre vie, votre comportement... Tout bien considr, est-ce cela, le changement? Le changement, la rvolution, procde du connu vers l'inconnu, o il n'y a nulle autorit, mais peuttre l'chec total. Mais si vous tes assur de russir, d'arriver au but, d'tre heureux, d'avoir la vie ternelle, alors il n'y a pas de problme. Alors vous poursuivez cette ligne d'action familire qui est celle o vous tes toujours au centre de tout.
Extrait du livre : CW, vol. VIII, p. 23
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La transformation
29 Octobre
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La transformation
30 Octobre
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La transformation
31 Octobre
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330
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Sommaire Novembre
Novembre
La vie ...................................................................................................................................... 1 Rompre avec ses habitudes ................................................................................................ 1 Vivre en un jour les quatre saisons ..................................................................................... 2 Une crativit anonyme ...................................................................................................... 3 Des techniques creuses ....................................................................................................... 4 Savoir quand s'abstenir de cooprer ................................................................................... 5 La criminalit, pourquoi? ................................................................................................... 6 Le but de la vie ................................................................................................................... 7 Vivre en ce monde de manire anonyme ........................................................................... 8 Plus qu'une heure vivre .................................................................................................... 9 La mort ................................................................................................................................. 10 Mourir chaque jour ........................................................................................................... 10 La mort perue en tant qu'tat .......................................................................................... 11 Peur de la mort?................................................................................................................ 12 J'ai peur ............................................................................................................................. 13 La renaissance ...................................................................................................................... 14 Seul ce qui meurt peut se renouveler ............................................................................... 14 Mourir sans discussion ..................................................................................................... 15 Dans la mort est l'immortalit .......................................................................................... 16 La rincarnation est essentiellement goste .................................................................... 17 Qu'est-ce que la rincarnation? ........................................................................................ 18 L'me existe-t-elle? .......................................................................................................... 19 Qu'entend-on par KARMA?......................................................................................... 20 Une action fonde sur l'ide ............................................................................................. 21 L'amour................................................................................................................................. 22 L'amour n'est pas le plaisir ............................................................................................... 22 L'amour ne se cultive pas ................................................................................................. 23 L'amour sans motif ........................................................................................................... 24 L'amour est dangereux ..................................................................................................... 25 Quelle est votre raction? ................................................................................................. 26 La compassion n'est pas le mot ........................................................................................ 27 La compassion et le bien .................................................................................................. 28 Transmettre la compassion ............................................................................................... 29 Retour Sommaire 331
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La vie
1 Novembre
La vie
Rompre avec ses habitudes
Nous devons donc chercher comprendre tout ce processus d'instauration et d'abandon des habitudes. Nous pouvons prendre comme exemple le tabagisme et vous pouvez substituer cet exemple une habitude, un problme qui vous est propre, et explorer directement votre problme de la mme manire et en mme temps que j'explore le problme li au tabac, et qui n'en est un, qui n'en devient un, que lorsque j'ai envie d'arrter de fumer. Tant que je suis satisfait de la situation, cela ne constitue pas un problme. Il ne se pose que lorsque je suis oblig d'agir sur une habitude particulire devenue gnante. Fumer m'occasionne une gne, je veux donc me dfaire de cette manie. Je veux cesser de fumer, je veux en finir avec cette habitude, m'en dfaire, j'ai donc vis--vis du tabac une attitude de rsistance ou de condamnation. Autrement dit, ds lors que je dsire m'arrter de fumer, j'ai tendance soit refouler mon envie, soit la condamner, soit lui trouver un substitut par exemple, au lieu de fumer, je mche du chewing-gum. Puis-je donc avoir, sur ce problme de tabagisme, un regard sans la moindre trace de condamnation, de justification ou de rpression, pas plus que de rejet? Essayez d'en faire l'exprience maintenant, alors mme que je vous parle, et vous verrez quel point il est difficile de s'empcher de rejeter ou d'admettre une situation. Car toute notre tradition, tout notre arrire-plan pass nous incitent luder la question, ou trouver des justificatifs, plutt que d'en tre curieux. Au lieu de lui accorder une attention passive, l'esprit cherche en permanence agir sur le problme.
Extrait du livre : CW, vol. VI, p. 56
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Retour Novembre
La vie
2 Novembre
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334
Retour Novembre
La vie
3 Novembre
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335
Retour Novembre
La vie
4 Novembre
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336
Retour Novembre
La vie
5 Novembre
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337
Retour Novembre
La vie
La criminalit, pourquoi?
6 Novembre
La criminalit, pourquoi?
De deux choses l'une: ou il y a une rvolte qui reste intrieure au cadre des structures de la socit, ou il y a une rvolution complte, celle-ci tant extrieure la socit. La rvolution complte, extrieure la socit, c'est ce que j'appelle la rvolution religieuse. Toute rvolution qui n'est pas religieuse reste limite au contexte social ; ce n'est donc en aucun cas une rvolution ; c'est la continuation, modifie, des anciens schmas. Ce qui se passe l'heure actuelle, dans le monde entier, c'est, je crois, une rvolte qui reste intrieure la socit, et cette rvolte prend souvent le visage de ce qu'on appelle la criminalit. Ce genre de rvolte est inluctable, tant que notre ducation ne se proccupera, comme elle le fait aujourd'hui, que de prparer les jeunes s'insrer dans la socit, et se bornera donc leur apprendre trouver un emploi, gagner de l'argent et aimer possder, vouloir toujours plus, tre conformiste. Voil quel but se donne partout, et comment fonctionne partout notre prtendue ducation: elle enseigne aux jeunes le conformisme religieux, moral, conomique ; c'est pourquoi, naturellement, leur rvolte n'a aucun sens si ce n'est par rapport la rpression, aux rformes ou au contrle ainsi rendus ncessaires. Ce type de rvolte se restreint au cadre de la socit, elle n'a donc rien de cratif. Mais, grce une ducation adquate, nous pourrions peut-tre faire clore une comprhension diffrente, en contribuant librer l'esprit de tout conditionnement c'est--dire en encourageant les jeunes tre attentifs aux multiples influences qui conditionnent l'esprit et l'asservissent au conformisme.
Extrait du livre : CW, vol. X, p. 83
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La vie
Le but de la vie
7 Novembre
Le but de la vie
Nombreux sont ceux qui prtendront vous montrer quel est le but de la vie et vous expliquer ce qu'en disent les critures. Des gens habiles continueront attribuer l'existence des buts invents de toutes pices. Tel groupe politique se proposera un but, tel groupe religieux un autre, et ainsi de suite, l'infini. Quel but peut bien avoir votre vie, alors que vous tes vous-mme en pleine confusion? Lorsque je suis en proie la confusion, si je vous demande: Quel est le but de l'existence? c'est parce que j'espre qu' travers toute cette confusion, je vais trouver une rponse. Comment puis-je trouver une rponse vridique alors mme que je suis plong dans la confusion? Est-ce que vous comprenez? Si je suis dans la confusion, la rponse que je reois ne peut tre elle-mme que confuse. Si j'ai l'esprit confus, perturb, si mon esprit manque d'harmonie, de tranquillit, toute rponse, quelle qu'elle soit, me parviendra travers cet cran de confusion, d'angoisse et de peur ; par consquent, la rponse sera pervertie. L'important n'est donc pas de demander: Quel est le but de la vie, la finalit de l'existence? , mais de dissiper la confusion qui est en vous. C'est comme un aveugle qui demanderait: Qu'est-ce que la lumire? Si je lui explique ce qu'est la lumire, il coutera en fonction de sa ccit, des tnbres qui sont les siennes ; mais supposons qu'il puisse voir dans ce cas, jamais il ne demandera: Qu'est-ce que la lumire? puisque la lumire est l. De mme, si vous savez clarifier cette confusion qui est en vous, alors vous dcouvrirez quelle est la finalit de l'existence ; vous n'aurez plus besoin de demander, vous n'aurez plus besoin de la chercher ; la seule chose que vous ayez faire, c'est vous librer des causes qui sont responsables de la confusion.
Extrait du livre : CW, vol. XII, p. 124
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La vie
8 Novembre
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La vie
9 Novembre
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La mort
10 Novembre
La mort
Mourir chaque jour
Qu'est-ce que l'ge? Est-ce le nombre d'annes que vous avez vcues? C'est en partie cela: vous tes n en telle anne, et vous avez prsent quinze, quarante ou soixante ans. Votre corps vieillit votre esprit aussi lorsqu'il se laisse encombrer par toutes les expriences, les misres et la lassitude de l'existence ; et un tel esprit ne peut jamais dcouvrir la vrit. L'esprit n'est capable de dcouverte que lorsqu'il est jeune, frais, innocent ; mais l'innocence n'est pas une question d'ge. Il n'y a pas que l'enfant qui soit innocent (il peut d'ailleurs se faire qu'il ne le soit pas), c'est aussi le privilge de l'esprit qui sait vivre ses expriences sans en accumuler les sdiments. L'esprit doit faire des expriences, c'est invitable. Il doit rpondre tout ce qui le sollicite le fleuve, l'animal malade, le cadavre que l'on emporte au lieu de crmation, les pauvres villageois portant leurs lourdes charges tout le long de la route, les tortures et les misres de l'existence sinon il est dj mort ; mais il doit tre capable de rpondre sans tre fig par l'exprience. Ce sont la tradition, l'accumulation des expriences, les cendres de la mmoire, qui font que l'esprit vieillit. Mais l'esprit qui meurt chaque jour aux souvenirs d'hier, toutes les joies et toutes les peines du pass cet esprit-l est frais, innocent, il n'a pas d'ge ; et sans cette innocence, que vous ayez dix ou soixante ans, jamais vous ne trouverez Dieu.
Extrait du livre : TTT, p. 237
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La mort
11 Novembre
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La mort
Peur de la mort?
12 Novembre
Peur de la mort?
Pourquoi avez-vous peur de la mort? Est-ce parce que, peut-tre, vous ne savez pas comment vivre? Si vous viviez pleinement, auriez-vous peur de la mort? Si vous aimiez les arbres, les couchers de soleil, les oiseaux, la feuille qui tombe, si vous tiez attentif aux hommes et aux femmes qui pleurent, aux pauvres, et si vous aviez vraiment de l'amour dans le cur, auriez-vous peur de la mort? Qu'en dites-vous? Ne vous laissez pas persuader par moi. Rflchissons-y ensemble. Vous ne vivez pas dans la joie, vous n'tes pas heureux, vous n'tes pas vitalement sensible aux choses. Est-ce pour cela que vous demandez ce qui va se passer aprs la mort? La vie peur vous n'est que souffrance, alors la mort vous intresse beaucoup plus. Vous avez le sentiment que, peut-tre, le bonheur sera prsent aprs la mort. Mais c'est un immense problme, et je ne sais pas si vous voulez rellement l'approfondir. Aprs tout, c'est la peur qui est la base de tout cela la peur de mourir, la peur de vivre, la peur de souffrir. Si vous ne pouvez pas comprendre l'origine de la peur, et vous en librer, il importe peu que vous soyez vivant ou mort.
Extrait du livre : FAV, pp. 56-57
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La mort
J'ai peur
13 Novembre
J'ai peur
Je vais maintenant examiner comment on peut se librer de la peur du connu, c'est--dire la peur de perdre ma famille, ma rputation, mon caractre, mon compte en banque, mes apptits, et le reste. Vous pouvez dire que la peur est un phnomne de conscience ; mais votre conscience est forme par votre conditionnement, par consquent elle aussi est le rsultat du connu. De quoi se compose le connu? D'ides, d'opinions diverses, de ce sens de la continuit que l'on a par rapport au connu, et c'est tout... Il y a la peur de souffrir. La douleur physique est un rflexe nerveux ; mais la douleur psychologique surgit lorsque je m'accroche des choses qui me sont agrables, car je redoute alors tout ce qui pourrait m'en priver. Les accumulations psychologiques constituent un barrage cette souffrance tant qu'elles ne sont pas menaces: je suis un paquet d'accumulations et d'expriences, qui s'opposent tout ce qui pourrait les dranger, donc j'ai peur, et c'est du connu que j'ai peur, de ces accumulations physiques ou psychologiques dont je me suis entour pour empcher l'affliction de se produire... Les connaissances aussi ont pour but de l'viter. De mme que les connaissances mdicales sont utiles contre la douleur physique, les croyances le sont contre la douleur psychologique, et c'est pour cela que j'ai peur de perdre mes croyances, bien que je sois imparfaitement renseign leur sujet et que je n'aie pas la preuve concrte de leur ralit.
Extrait du livre : PDL, pp. 89-90
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La renaissance
14 Novembre
La renaissance
Seul ce qui meurt peut se renouveler
Lorsque nous parlons d'entit spirituelle, nous dsignons par l ce quelque chose qui n'est videmment pas enclos dans champ de l'esprit. Alors, le je est-il une entit spirituelle de ce type? Si tel est le cas, il doit alors tre au-del mme du temps ; il ne peut donc ni se perptuer ni renatre. Si cette entit est inaccessible la pense qui ne fonctionne qu'en termes de mesure de temps la pense est lie l'hier, elle est un mouvement continu, elle est l'cho du pass: la pense est donc essentiellement un produit du temps. Si le je est accessible la pense, c'est qu'il fait partie du temps ; donc, ce je n'est pas affranchi du temps, et n'a donc rien de spirituel ; c'est vident. Par consquent, le je , le vous n'est qu'un processus de la pense ; et vous voulez savoir si ce processus mental, se perptuant isolment du corps, peut renatre, se rincarner sous une forme physique. Mais ce qui continue peut-il jamais dcouvrir le rel absolu, qui est au-del du temps et de toute mesure? Ce je cette entit qui est un processus de pense peut-il jamais tre quelque chose de neuf? S'il ne le peut pas, alors il faut que la pense s'achve. Tout ce qui se perptue n'est-il pas destructif, de par sa nature mme? Ce qui a une continuit ne peut jamais se renouveler. Tant que la pense se perptue travers la mmoire, le dsir, l'exprience, tout renouveau lui sera toujours interdit ; donc, ce qui se perptue ne peut en aucun cas connatre l'ultime ralit. Vous aurez beau passer par mille renaissances, jamais vous ne connatrez la ralit authentique, car seul ce qui meurt, qui cesse d'exister, est capable de renouveau.
Extrait du livre : CW, vol. VI, p. 68
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La renaissance
15 Novembre
Entrer en contact avec la mort, mourir sans discussion, savez-vous ce que cela veut dire? Car la mort, lorsqu'elle vi a peur est dnu d'amour il a des habitudes, il a de la sollicitude, il peut se forcer tre bon et superficiellement
habitudes, mourir votre femme afin de la regarder avec des yeux neufs ; vous devez mourir la socit afin de po
Donc, mettre fin la souffrance, c'est entrer en contact avec la mort de votre vivant en mourant votre nom, v
votre mort. Mais notre mort aux choses physiques est limite. Nous admettons, en toute logique et en toute raison, Il faut donc, chaque jour, vivre et mourir la fois car c'est en mourant qu'on est au contact de la vie.
Extrait du livre : CW, vol. XV, p. 33
toutes ces stupidits de la vie ; cette vie que nous voudrions perptuer, nous l'appelons l' me qui est, selon n
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La renaissance
16 Novembre
C'est, bien sr, dans la disparition finale qu'est le renouveau, n'est-ce pas? Ce n'est que dans la mort qu'il nat quel
l'immortalit. C'est dans la mort qu'est l'immortalit pas la mort dont vous avez peur, mais l'acte de mourir tout Lorsque vous n'avez plus peur parce qu' chaque minute il y a fin et renouveau, alors vous tes ouvert l'inconnu. renouveler est ternel.
Extrait du livre : CW, vol. V, p. 355
est une chose dont il faut faire l'exprience au lieu de lui consacrer maintes spculations et confrences, comme v
nous perptuer dans l'au-del, est une attitude sans la moindre authenticit. Ce qui est authentique, c'est de voir la
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La renaissance
17 Novembre
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La renaissance
18 Novembre
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La renaissance
L'me existe-t-elle?
19 Novembre
L'me existe-t-elle?
Pour comprendre cette question de la mort, nous devons donc nous dbarrasser de la peur, qui invente toutes les diverses thories lies l'immortalit ou la rincarnation. Nous disons donc les Orientaux disent qu'il y a la rincarnation, une renaissance, un renouveau perptuel, se poursuivant sans fin qu'il y a l'me, relle ou prtendue. Maintenant, coutez attentivement. L'me a-t-elle une existence relle? Nous nous plaisons croire en ce quelque chose qui est l'me, nous l'avons place au-del de la pense, au-del des mots toujours au-del. Ce quelque chose est ternel, spirituel ; il ne mourra jamais voil pourquoi la pense s'y accroche. Mais existe-telle vraiment, cette me cette chose au-del du temps, au-del de la pense, cette chose qui n'est pas une invention de l'homme, qui transcende la nature humaine, cette chose qui n'est pas une laboration de l'esprit rou existe-t-elle? Car l'esprit ne voit dans la vie qu'incertitude et confusion immenses, et rien de permanent rien. Vos liens avec votre femme ou votre mari, vos liens avec votre travail rien n'a de permanence. Et c'est ainsi que l'esprit invente ce quelque chose, qui est permanent et qu'il appelle l'me. Mais puisque celle-ci est concevable par l'esprit, concevable par la pense, c'est, bien entendu, qu'elle reste toujours inscrite dans le primtre du temps. Si je peux concevoir une chose, c'est qu'elle fait partie de ma pense. Or ma pense est le rsultat du temps, de l'exprience, du savoir. L'me reste donc confine dans les limites du temps... La notion de continuit d'une me destine renatre, encore et sans fin, n'a donc pas le moindre sens, parce que ce n'est qu'une invention ne d'un esprit qui a peur, qui veut perdurer, qui cherche dans la permanence un recours de dure, et qui a besoin de certitudes, parce qu'en elles est l'esprance.
Extrait du livre : CW, vol. XV, p. 319
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La renaissance
20 Novembre
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La renaissance
21 Novembre
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L'amour
22 Novembre
L'amour
L'amour n'est pas le plaisir
Sans la comprhension du plaisir, jamais vous ne pourrez comprendre l'amour. L'amour n'est pas le plaisir. L'amour, c'est quelque chose de tout fait diffrent. Et pour comprendre le plaisir, comme je l'ai dit, il faut apprendre le connatre. l'heure actuelle, pour la plupart d'entre nous, pour tous les tres humains, la sexualit fait problme. Pourquoi? coutez ceci trs attentivement. C'est parce que vous n'arrivez pas rsoudre les problmes lis au sexe que vous le fuyez. Le sannyasi le fuit en faisant vu de clibat, en niant le sexe. Voyez bien ce qui arrive un esprit tel que celui-l. En niant une chose qui fait partie intgrante de votre structure mme du systme glandulaire, et ainsi de suite en la muselant, vous avez fait de l'homme que vous tiez un tre ride, en proie une lutte intrieure de tous les instants. Ainsi que nous le disons, face un problme, quel qu'il soit, il semble que nous n'envisagions qu'une alternative: rprimer ou fuir. Rprimer revient en ralit au mme que de fuir. Et nous avons tout un faisceau trs complexe d'chappatoires, tant intellectuelles qu'motionnelles, outre les activits banales du quotidien. La fuite prend des formes trs diverses, dans lesquelles nous n'entrerons pas pour le moment. Mais nous n'en sommes pas moins confronts ce problme. Le sannyasi l'lude sa manire, sans pour autant l'avoir rsolu ; il l'a rprim en prononant ses vux, mais le problme, intact, bouillonne au fond de lui. Il a beau afficher sous le drap de sa robe une simplicit de faade, le problme prend aussi pour lui une extraordinaire acuit, tout comme pour l'homme qui mne une vie ordinaire. Mais vous, comment rsolvez-vous ce problme?
Extrait du livre : CW, vol. XV, pp. 71-72
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L'amour
23 Novembre
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L'amour
24 Novembre
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L'amour
25 Novembre
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L'amour
26 Novembre
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L'amour
27 Novembre
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L'amour
La compassion et le bien
28 Novembre
La compassion et le bien
La compassion, cette perception du bien, du juste, ce sens de ce que la vie a de sacr, et dont nous avons parl lors de notre dernire rencontre ce sens peut-il s'veiller de manire contrainte et force? Il va de soi que lorsqu'il y a contrainte sous quelque forme que ce soit, lorsqu'il y a propagande ou discours moralisateur, il n'y a pas de compassion, pas plus qu'il n'y a de compassion lorsque le changement n'est motiv que par la ncessite flagrante de rpondre des dfis technologiques, afin que les tres humains continuent d'tre des tres humains et ne deviennent pas des machines. Le changement doit donc imprativement tre dnu de causalit. Tout changement qui survient en raison d'une causalit n'est pas de l'ordre de la compassion ; ce n'est qu'un produit marchand qui se vend ou s'achte. Voil donc un premier problme. Un autre problme se pose: si je change, comment la socit va-t-elle en tre affecte? Ou bien ne suis-je pas le moins du monde concern par tout cela? Car dans l'immense majorit des cas on ne s'intresse pas ce dont nous parlons ici et vous non plus, si vous n'coutez que m par la curiosit ou quelque autre impulsion, et ne faites que passer. Les machines font des progrs si rapides que les tres humains n'avancent le plus souvent que sous la contrainte, et ne sont plus capables d'affronter la vie avec la richesse de l'amour, de la compassion, la plnitude de la pense. Mais si je change, quel impact cela peut-il avoir sur la socit, c'est--dire sur mes relations avec vous? La socit n'est pas quelque entit mythique extraordinaire ; la socit, ce sont nos rapports mutuels, et si, parmi nous, deux ou trois individus changent, comment cela peut-il affecter le reste du monde? moins qu'il n'y ait un moyen d'affecter globalement l'esprit humain? Autrement dit, existe-t-il un processus grce auquel l'individu qui est chang peut toucher l'inconscient humain?
Extrait du livre : CW, vol. X, pp. 191-92
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L'amour
Transmettre la compassion
29 Novembre
Transmettre la compassion
Si je m'intresse la compassion... l'amour, au sentiment rel du sacr, alors comment ce sentiment peut-il se transmettre? Suivez bien cela, je vous en prie. Si je le transmets par l'intermdiaire d'un microphone, par les rouages de la propagande, et parviens de la sorte convaincre quelqu'un d'autre, son cur restera pourtant toujours aussi vide. La flamme de l'idologie agira, mais il ne fera que rpter, comme vous le faites tous, qu'il faut tre bon, gnreux, libre toutes ces absurdits comme en dbitent les politiciens, les socialistes et tous les autres. Ainsi, voyant que toute forme de contrainte, si subtile soit-elle, ne fait pas clore cette beaut, cette floraison de justesse, de compassion, que peut faire l'individu?... Quelle relation peut-il y avoir entre celui qui a ce sens de la compassion et l'homme qui reste terr au sein d'une collectivit, d'une tradition? Comment pouvons-nous dcouvrir, et ce, non pas en thorie, mais rellement, la relation qui lie ces deux tres-l?... Ce qui cherche se conformer ne peut fleurir dans le bien, le juste. Pour cela, la libert est ncessaire, et elle ne vient que lorsqu'on comprend dans toute son ampleur le problme de l'envie, de l'avidit, de l'ambition, et la soif de pouvoir. C'est en se librant de tout cela que peut fleurir cette chose extraordinaire qui s'appelle le caractre. Un homme qui a ce caractre-l est plein de compassion, il sait ce qu'est aimer contrairement celui qui rpte des flots de paroles moralisatrices. Ce n'est pas au sein de la socit qu'a lieu cette floraison du bon et du juste, car la socit en ellemme est toujours corrompue. Seul celui qui comprend toutes les structures, tous les mcanismes de la socit, et s'en libre, seul celui-l a du caractre, et lui seul peut s'panouir dans le bien.
Extrait du livre : CW, vol. X, pp. 192-93, 196
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L'amour
30 Novembre
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Sommaire Dcembre
Dcembre
La solitude .............................................................................................................................. 1 Il y a de la beaut tre seul .............................................................................................. 1 La solitude n'est pas l'isolement ......................................................................................... 2 Connatre la solitude........................................................................................................... 3 C'est dans la solitude qu'est l'innocence ............................................................................. 4 Celui qui est seul est innocent ............................................................................................ 5 Crer un monde nouveau .................................................................................................... 6 Une solitude totalement dnue de peur............................................................................. 7 La religion .............................................................................................................................. 8 C'est ici qu'il faut commencer ............................................................................................ 8 L'esprit religieux est explosif ............................................................................................. 9 La prire est une affaire complexe ................................................................................... 10 La rponse la prire ....................................................................................................... 11 La religion est-t-elle affaire de croyance? ........................................................................ 12 Y a t-t-il une part de vrit dans les religions? ................................................................. 13 Dbuter modestement pour pouvoir aller loin .................................................................. 14 Vos dieux qui vous divisent ............................................................................................. 15 La vraie religion ............................................................................................................... 16 Dieu ...................................................................................................................................... 17 Une merveilleuse chappatoire ........................................................................................ 17 Votre dieu n'est pas Dieu .................................................................................................. 18 L'homme religieux............................................................................................................ 19 Je ne sais pas .................................................................................................................... 20 Au-del des limitations des croyances ............................................................................. 21 La mditation........................................................................................................................ 22 Libr des filets du temps................................................................................................. 22 La mditation.................................................................................................................... 23 Connatre tout le contenu d'une pense ............................................................................ 24 Allumer la flamme de la conscience de soi ...................................................................... 25 Le processus de la mditation .......................................................................................... 26 L'esprit en tat de cration ................................................................................................ 27 Une action de fond instantane ........................................................................................ 28 Trouver le silence ............................................................................................................. 29 Retour Sommaire 363
Sommaire Dcembre La mditation commence avec la gnrosit .................................................................... 30 La mditation est essentielle la vie ................................................................................ 31
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La solitude
1 Dcembre
La solitude
Il y a de la beaut tre seul
Je ne sais si vous avez dj t seul ; vous ralisez soudain que vous n'tes plus en relation avec personne, qu'il ne s'agit pas d'un constat intellectuel, mais de la constatation d'un fait rel... et vous tes compltement isol. Toute forme de pense, d'motion, est bloque ; vous n'avez nulle part o aller, personne vers qui vous tourner ; les dieux, les anges, ont tous fui par-del des nuages, et, comme les nuages, se sont vanouis. Vous avez un sentiment d'isolement total je n'emploierai pas le mot solitude. La solitude a une tout autre saveur: il y a de la beaut tre seul. tre seul a un tout autre sens. Et il faut tre seul. Quand l'homme se libre de l'expression sociale de son envie, de son ambition, de son arrogance, de sa russite, de son statut quand il se libre de tout cela, c'est alors qu'il est compltement seul. Et c'est tout autre chose. Alors est une immense beaut, alors est la sensation d'une immense nergie.
Extrait du livre : CW, vol. XV, p. 32
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La solitude
2 Dcembre
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366
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La solitude
Connatre la solitude
3 Dcembre
Connatre la solitude
Le sentiment d'isolement est tout fait diffrent de la solitude. Il faut dpasser ce sentiment pour pouvoir tre seul. L'isolement ne peut tre compar la solitude. L'homme qui connat l'isolement ne peut jamais connatre cela mme qu'est tre seul. tes-vous dans cet tat de solitude? Nous n'avons pas l'esprit suffisamment intgr pour tre seuls. Le processus mme de l'esprit est sparateur. Et tout ce qui spare connat l'isolement. La solitude, en revanche, n'est pas sparatrice. C'est quelque chose qui n'est pas multiple, qui n'est pas influenc par ce qui est multiple, qui n'est pas le rsultat de la multiplicit, qui n'est pas construit de toutes pices, comme l'est l'esprit ; car l'esprit est de l'ordre du multiple. L'esprit n'est pas une entit qui est seule, puisqu'il a t construit, labor, fabriqu au fil des sicles. L'esprit ne peut jamais tre seul. Mais c'est dans la prise de conscience de l'isolement, dans les moments o l'esprit le subit, qu'clt cette solitude. Alors seulement peut tre l'immesurable. Mais, malheureusement, nous sommes presque tous en qute de dpendance. Nous avons besoin de compagnons, d'amis, nous voulons vivre dans un tat de sparation, un tat qui donne lieu aux conflits. Tandis que cela mme qui est seul ne peut jamais tre en tat de conflit. Mais notre esprit ne peut jamais percevoir cette chose, ne peut jamais la comprendre, il ne peut connatre que l'isolement.
Extrait du livre : CW, vol. VI, p. 312
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La solitude
4 Dcembre
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La solitude
5 Dcembre
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369
Retour Dcembre
La solitude
6 Dcembre
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La solitude
7 Dcembre
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La religion
8 Dcembre
La religion
C'est ici qu'il faut commencer
L'homme religieux ne cherche pas Dieu. L'homme religieux se sent concern par la transformation de la socit, c'est--dire de lui-mme. L'homme religieux n'est pas celui qui observe d'innombrables rituels, qui se plie aux traditions, qui vit une culture morte, dpasse, qui explique sempiternellement la Gt ou la Bible, qui psalmodie interminablement, ou qui mne la vie de sannyasi cet homme-l n'est pas religieux, il fuit la ralit des faits. L'homme religieux s'implique totalement, compltement, dans une dmarche de comprhension de la socit, qui n'est autre que lui-mme. Il n'est pas distinct de la socit. Susciter en lui-mme une complte et totale mutation signifie pour lui la cessation complte de toute avidit, de toute envie, de toute ambition ; il n'est plus dpendant des conditions alentour, bien qu'il soit le produit de tout ce qui l'environne de la nourriture qu'il consomme, des livres qu'il lit, des cinmas qu'il frquente, des dogmes religieux, des croyances, des rituels, et tout ce genre d'affaires il n'est plus dpendant de cet environnement. L'homme religieux est responsable, il doit par consquent se comprendre luimme, lui qui est le produit d'une socit qu'il a lui-mme engendre. Donc, dans sa qute de ralit, c'est ici mme qu'il doit commencer, et pas dans un temple, et pas par une image qu'elle ait t cisele par la main ou l'esprit. Sinon, comment pourrait-il rencontrer l'indit total, un nouvel tat?
Extrait du livre : CW, vol. XV, pp. 90-91
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La religion
9 Dcembre
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La religion
10 Dcembre
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La religion
La rponse la prire
11 Dcembre
La rponse la prire
La prire, qui est une requte, une supplication, ne peut jamais rencontrer cette ralit qui n'est pas le rsultat d'une demande. Nous ne demandons, nous ne prions, nous ne supplions que lorsque nous sommes en proie la confusion, la souffrance ; et c'est parce que nous ne comprenons pas cette confusion et cette souffrance que nous nous tournons vers quelqu'un d'autre. La rponse la prire n'est autre que notre propre projection ; d'une manire ou d'une autre, elle est toujours satisfaisante, gratifiante, sinon nous la rejetterions. Donc, lorsqu'on a compris l'artifice grce auquel on apaise l'esprit par la rcitation rptitive, on conserve cette habitude, mais la rponse une requte doit, c'est vident, tre adapte au dsir de celui qui l'exprime. Donc, aucune prire, requte ou supplication ne pourra jamais dcouvrir cette chose qui n'est pas une projection de l'esprit. Pour dcouvrir cette chose qui n'est pas une laboration de l'esprit, celuici doit tre silencieux mais sans que ce silence soit induit par la rptition de mots par lesquels nous nous hypnotisons nous-mmes, ni par d'autres procds, quels qu'ils soient, destins rendre l'esprit silencieux, tranquille. Une tranquillit induite, force, n'a rien voir avec la vraie tranquillit. C'est comme si l'on mettait un enfant au piquet en apparence il a l'air tranquille, mais intrieurement, il bout. L'esprit dont la tranquillit est induite par la discipline n'est jamais vritablement tranquille, et une tranquillit provoque ne permet jamais de dcouvrir cet tat cratif dans lequel la ralit voit le jour.
Extrait du livre : CW, vol. VI, pp. 204-205
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La religion
12 Dcembre
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La religion
13 Dcembre
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La religion
14 Dcembre
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La religion
15 Dcembre
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Retour Dcembre
La religion
La vraie religion
16 Dcembre
La vraie religion
Savez-vous ce qu'est la religion? Elle n'est pas dans les psalmodies, ni dans l'observance d'un rituel, qu'il soit hindou ou autre, ni dans le culte qu'on rend des dieux de mtal ou de pierre, ni dans les temples ou les glises, ni dans la lecture de la Bible ou de la Gt, ni dans la rptition du nom sacr, ni dans la soumission l'une ou l'autre des superstitions inventes par les hommes. La religion n'est rien de tout cela. La religion, c'est la perception de ce qui est bon et juste, c'est cet amour qui est comme le fleuve, ternellement vivant, ternellement en mouvement. Dans cet tat, vous dcouvrirez qu'il arrive un moment o cesse toute qute, et la fin de cette qute est le commencement de quelque chose de totalement diffrent. La recherche de Dieu, de la vrit, le sentiment d'tre d'une bont sans limites qui n'a rien voir avec une bont, une humilit cultives, mais qui est la recherche de quelque chose qui est au-del des inventions et des supercheries de l'esprit, ce qui signifie que l'on est sensible cette chose, que l'on vit en elle, que l'on est cette chose c'est cela, la vraie religion. Mais cela, vous n'en serez capable que lorsque vous quitterez la mare stagnante que vous avez creuse de vos propres mains, pour plonger dans le fleuve de la vie. Alors, la vie prend soin de vous un point tonnant, parce que ce n'est plus vous de le faire. La vie vous porte l o elle veut, car vous en faites partie ; alors la scurit n'est plus un problme, alors peu importe ce qu'on peut bien dire ou ne pas dire et c'est cela, la beaut de la vie.
Extrait du livre : TTT, pp. 142-43
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Dieu
17 Dcembre
Dieu
Une merveilleuse chappatoire
Quel est cet lan qui pousse chercher Dieu, et cette qute est-elle bien relle? Pour la plupart d'entre nous, elle n'est qu'une fuite face la ralit des faits. Nous devons donc dterminer trs clairement si cette qute de Dieu est une forme de fuite, ou si c'est une recherche de la vrit dans tous les domaines vrit dans nos relations, vrit dans la valeur accorde aux choses, vrit dans les ides. Si nous cherchons Dieu uniquement parce que nous sommes fatigus de ce monde et de ses malheurs, alors c'est une fuite. Alors nous crons Dieu de toutes pices, et donc ce n'est pas Dieu. Le Dieu des temples, des livres saints n'a rien voir avec Dieu, bien videmment c'est une merveilleuse chappatoire. Mais si nous essayons de trouver la vrit, non pas exclusivement travers une srie d'actions, mais dans toutes nos actions, toutes nos ides et toutes nos relations, si nous cherchons la juste mesure mme en matire d'alimentation, de vtements, d'habitat, alors, parce que notre esprit sera devenu capable de clart et de comprhension, alors, quand nous chercherons la ralit ultime, nous la trouverons. Et ce ne sera plus dans ce cas une fuite. Mais si, l'gard des choses de ce monde nourriture, vtements, habitat, relations, ides notre attitude reste confuse, comment pouvons-nous esprer rencontrer la ralit? Nous ne pouvons que l'inventer. Ainsi donc, Dieu la vrit, ou la ralit ne peut pas tre, connu par un esprit confus, conditionn, limit. Comment pareil esprit pourrait-il concevoir la ralit, concevoir Dieu? doit d'abord se dconditionner. Il doit s'affranchir de ses propres limites, et ce n'est qu'ensuite qu'il pourra savoir ce qu'est Dieu, et videmment pas avant. La ralit, c'est l'inconnu, et le connu n'est pas le rel.
Extrait du livre : CW, vol. V, pp. 4
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Dieu
18 Dcembre
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Dieu
L'homme religieux
19 Dcembre
L'homme religieux
Quel est l'tat de l'esprit qui dit: Je ne sais pas si Dieu existe, si l'amour existe , c'est--dire lorsqu'il n'y a pas rponse de la mmoire? Je vous en prie, ne vous trouvez pas immdiatement une rponse la question, parce que, dans ce cas, votre rponse ne consistera qu' reconnatre ce que, d'aprs vous, la rponse devrait tre ou ne pas tre. Si vous dites: C'est un tat de ngation , vous tes en train de le comparer quelque chose que vous connaissez dj ; par consquent, cet tat dans lequel vous dites: Je ne sais pas n'existe pas... Donc, l'esprit qui est capable de dire: Je ne sais pas est dans l'unique tat o il nous soit possible de dcouvrir quoi que ce soit. Mais celui qui dit: Je sais , celui qui a infiniment bien tudi toutes les diversits de l'exprience humaine et dont l'esprit est encombr d'informations, de connaissances encyclopdiques, peut-il jamais faire l'exprience de cette chose qui ne peut pas tre thsaurise? Il s'apercevra que l'entreprise est extrmement ardue. Lorsque l'esprit s'carte compltement de tout le savoir qu'il a accumul, que pour lui il n'y a plus ni Bouddha, ni Christ, ni Matres, ni dispensateurs de savoir, ni religions, ni citations ; quand l'esprit est compltement seul, exempt de toute contamination, ce qui signifie que le mouvement du connu a cess alors seulement deviennent possibles une formidable rvolution, un changement fondamental... L'homme religieux, c'est celui qui n'appartient aucune religion, aucune nation, aucune race, qui est, l'intrieur de lui-mme, compltement seul, dans un tat de non-savoir, et c'est pour lui qu'advient la bndiction du sacr.
Extrait du livre : CW, vol. IX, pp. 112-13
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Dieu
Je ne sais pas
20 Dcembre
Je ne sais pas
Si l'on peut vraiment arriver jusqu' cet tat o l'on dit: Je ne sais pas , c'est le signe d'un sens de l'humilit extraordinaire: c'en est fini de l'arrogance du savoir, des rponses pleines d'assurance destines impressionner. Quand vous tes vritablement capable de dire: Je ne sais pas , chose que trs peu d'entre nous savent faire, alors dans cet tat-l cesse toute peur, parce qu'on ne cherche plus reconnatre, on ne fouille plus dans sa mmoire, on n'explore plus le champ du connu. Alors advient la chose extraordinaire. Si vous avez bien suivi jusqu'ici ce dont je parle, et pas uniquement au niveau verbal, mais si vous vivez vraiment l'exprience en ce moment mme, vous vous apercevrez que lorsque vous dites: Je ne sais pas , tout conditionnement a cess. Et quel est donc alors l'tat de l'esprit?... Nous sommes la recherche de quelque chose de permanent permanent en termes de temps de quelque chose de durable, d'ternel. Nous constatons qu'autour de nous, tout est transitoire et fluctuant, que tout nat, se fane et meurt, et nous cherchons sans cesse crer quelque chose qui perdure tout en restant dans le champ du connu. Mais le vritable sacr transcende toute mesure de temps ; il ne peut se trouver dans le champ troit du connu. Le connu n'agit que par l'intermdiaire de la pense, qui est la rponse que la mmoire donne aux dfis rencontrs. Voyant cela, si je veux savoir comment faire cesser la pense, que dois-je faire? Je dois, bien entendu, grce la connaissance que j'ai de moi-mme, prendre conscience de tout le processus de ma pense, je dois voir que toute pense, si subtile, si leve, ou si ignoble, si stupide soit-elle, est enracine dans le connu, dans la mmoire. Si je vois tout cela trs clairement, alors l'esprit, lorsqu'il est confront un vaste problme, est capable de dire: Je ne sais pas , parce qu'il n'a pas la rponse.
Extrait du livre : CW, vol. IX, pp. 112-13
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Dieu
21 Dcembre
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La mditation
22 Dcembre
La mditation
Libr des filets du temps
Sans mditation, point de connaissance de soi ; sans connaissance de soi, point de mditation. Vous devez donc d'abord savoir ce que vous tes. Vous rie pouvez pas aller trs loin si vous ne commencez pas au plus prs, si vous ne comprenez pas le processus quotidien de vos penses, de vos sentiments, de vos actions. En d'autres termes, vous devez en comprendre le fonctionnement, et lorsque vous vous regarderez agir, vous constaterez que la pense part du connu pour aller vers le connu. Vous ne pouvez pas concevoir l'inconnu. Ce que vous connaissez n'est pas rel parce tout ce que vous connaissez reste inscrit dans le temps. L'essentiel, c'est de vous librer des filets du temps, et non de vous proccuper de concevoir l'inconnu, parce que cela vous est impossible. Les rponses vos prires sont de l'ordre du connu. Pour pouvoir recevoir l'inconnu, il faut que l'esprit soit lui-mme l'inconnu. Or, l'esprit est le rsultat du processus de la pense, le rsultat du temps, et ce processus de pense doit ncessairement prendre fin. L'esprit ne peut pas concevoir ce qui est ternel atemporel ; il faut donc qu'il se libre du temps ; le processus temporel de l'esprit doit tre dissous. Ce n'est que lorsque l'esprit est totalement libr d'hier, et n'utilise donc plus le prsent comme moyen d'accs au futur, qu'il est capable de recevoir l'ternel... Notre souci principal dans la mditation est donc de nous connatre nous-mmes, non seulement au niveau superficiel, mais au niveau profond, secret, de l'ensemble de notre conscience. dfaut d'avoir cette connaissance, et de vous librer de votre conditionnement, il vous sera absolument impossible de franchir les limites de l'esprit. C'est pourquoi le processus de pense doit cesser, et pour que cette abolition de la pense ait lieu, la connaissance de soi est indispensable. La mditation est donc le commencement de la sagesse, c'est--dire la connaissance de son propre cur et son propre esprit.
Extrait du livre : CW, vol. V, pp. 165-66
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La mditation
La mditation
23 Dcembre
La mditation
Je vais examiner pas pas ce qu'est la mditation. Mais ne restez pas l attendre dans l'espoir d'avoir la fin le descriptif complet d'une mthode de mditation. Ce que nous faisons en ce moment mme fait partie de la mditation. Ce qu'il faut tout d'abord, c'est avoir conscience du penseur, et ne pas essayer de rsoudre la contradiction et de provoquer une forme d'intgration entre le penseur et la pense. Le penseur, c'est l'entit psychologique qui a accumul une certaine exprience sous forme de savoir ; il est ce centre, tributaire du temps, qui est le rsultat de l'influence perptuellement fluctuante de tout ce qui l'environne, et c'est partir de ce centre qu'il regarde, coute, vit des expriences. Tant qu'on n'a pas compris la structure et l'anatomie de ce centre, les conflits sont invitables, et un esprit qui est en proie aux conflits est dans l'incapacit totale de comprendre la mditation dans toute sa profondeur et sa beaut. Dans la mditation, il ne doit pas y avoir de penseur, ce qui signifie que la pense doit cesser d'exister la pense qui jaillit sous l'impulsion du dsir d'accder un rsultat. Il ne s'agit pas de respirer d'une certaine faon, de loucher sur votre nez, ou d'activer en vous le pouvoir d'accomplir certaines prouesses spectaculaires, ou toute autre stupidit purile du mme genre... La mditation n'est pas isole de la vie. Quand vous tes au volant, ou dans un autobus, quand vous bavardez sans but particulier, quand vous marchez seul dans un bois, ou quand vous regardez un papillon port par le souffle du vent prter toutes ces choses une attention sans choix fait partie de la mditation.
Extrait du livre : CW, vol. XIII, pp. 263-64
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La mditation
24 Dcembre
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La mditation
25 Dcembre
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La mditation
Le processus de la mditation
26 Dcembre
Le processus de la mditation
La vrit est-elle une chose absolue, fixe, dfinitive? Nous la voudrions absolue parce que nous pourrions alors y trouver refuge. Nous la voudrions permanente parce que alors nous pourrions nous y accrocher, y trouver le bonheur. Mais la vrit est-elle absolue, continue, l'exprience qu'on en fait est-elle destine se rpter indfiniment? La rptition d'une exprience, ce n'est rien d'autre qu'une ractivation de la mmoire, n'est-il pas vrai? Dans les moments de calme, il peut m'arriver de faire l'exprience d'une certaine vrit, mais si je m'accroche cette exprience par le biais de la mmoire, et que je la fige sous une forme absolue est-ce encore la vrit? La vrit consiste-t-elle perptuer, cultiver les souvenirs? Ou ne la trouve-t-on que lorsque l'esprit est parfaitement tranquille? Lorsque mon esprit n'est pas emptr dans les souvenirs, qu'il ne cultive pas la mmoire en tant que centre d'origine des identifications, mais qu'il est conscient de tout ce que je dis, de tout ce que je fais au sein de mes relations, de mes activits, le fait de voir la vrit de toute chose, telle qu'elle apparat d'instant en instant c'est videmment cela, la mditation, n'est-ce pas? Il n'y a de comprhension que lorsque l'esprit est tranquille, silencieux, et il ne peut pas l'tre tant qu'il s'ignore lui-mme. Cette ignorance ne peut tre dissipe par aucune discipline, aucun recours une autorit quelconque, passe ou prsente. La croyance ne fait que crer des rsistances, causer l'isolement, et l o il y a isolement, toute tranquillit est impossible. La tranquillit ne vient que lorsque je comprends tout le mcanisme dont je suis fait les diverses entits conflictuelles qui composent le moi . Comme la tche est malaise, nous demandons d'autres de nous enseigner divers tours d'astuce que nous qualifions de mditation. Mais les tours que se joue l'esprit ne sont pas la mditation. La mditation est le commencement de la connaissance de soi, et sans la mditation, il n'est point de connaissance de soi.
Extrait du livre : CW, vol. VI, p. 176
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La mditation
27 Dcembre
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La mditation
28 Dcembre
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La mditation
Trouver le silence
29 Dcembre
Trouver le silence
Si vous avez suivi cet examen approfondi de ce qu'est la mditation et si vous avez compris l'ensemble du mcanisme de la pense, vous vous apercevrez que l'esprit est ds lors parfaitement tranquille. Dans cette tranquillit totale de l'esprit, il n'y a pas d'observateur, pas de guetteur, et donc l'exprience n'a plus de sujet ; il n'y a pas d'entit qui engrange l'exprience, Ce qui est l'activit de l'esprit gocentrique. Ne dites pas: C'est l'tat de samadhi ce qui est totalement absurde, parce ce que vous ne le connaissez qu' travers vos lectures, mais sans l'avoir jamais dcouvert par vous-mme. Il y a une norme diffrence entre le mot et la chose. Le mot n'est pas la chose: le mot porte n'est pas la porte. Mditer, c'est donc purger l'esprit de son activit gocentrique. Et si vous avez atteint ce stade de la mditation, vous dcouvrirez qu'il n'y a plus que le silence, le vide total. L'esprit cesse d'tre contamin par la socit ; il n'est plus soumis aucune influence, ni press par aucun dsir. Il est absolument seul, et parce qu'il est seul et intact, il est innocent. C'est ainsi que devient possible l'avnement de cette chose hors du temps, ternelle. L'ensemble de tout ce processus, c'est la mditation.
Extrait du livre : CW, vol. X, p. 229
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La mditation
30 Dcembre
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La mditation
31 Dcembre
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