N°04 - Adar - 5771
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N°04 - Adar - 5771
5 minutes ternelles
Programme dtude journalier
Adar II 5771
Au sommaire :
- Halakha :
- Lecture de la Meguila et lois de Pourim du 30 Adar I au 15 Adar II - Bedikat Hamets du 16 au 29 Adar II
- Pense Juive :
- Pourim ''au nom du Pour'' du 30 Adar I au 11 Adar II - Ahdout l'union du 14 au 18 Adar II - Midot et Mitsvot du 21 au 29 Adar II - Parachat Hachavoua tous les vendredis et Shabbat
2010 - H.M & S. Dahan.
La reproduction partielle ou intgrale du livret est interdite
Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshiva le Gaon Rav Shmouel Auerbach chlita Mon cher lve, le Rav Harry Mir Dahan, ma prsent la srie de brochures ddie aux francophones quil a lintention dditer et dappeler 5 minutes ternelles . Cette brochure mensuelle contient un programme dtude quotidien de Halakha (lois appliques), Moussar (pense juive) et Parachat Hachavoua (section hebdomadaire). Heureux celui qui se proccupe dterniser ne ft-ce que 5 minutes par jour, mettant de ct pour le monde venir des mrites incommensurables pour chaque mot de Torah tudi ! Aprs stre dlect de la douceur de la Torah, il dmultipliera certainement son tude et son accomplissement des Mitsvot. Il serait fantastique que chaque bon juif nayant pas encore russi se fixer de temps dtude de Torah, tudie dans ces brochures conviviales qui abordent des Halakhot importantes touchant des thmes du quotidien, et des paroles de Moussar veillant le cur la Torah et la crainte divine. Je lui souhaite toute la russite possible dans cette entreprise sainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tous ceux qui contribueront ce projet seront bnis du Ciel, spirituellement et matriellement, eux et leur descendance. Au nom du respect et de la prennit de la Torah et du judasme.
Avant-propos Le cur plein de reconnaissance Hashem de nous avoir accompagn jusque-l, nous avons lhonneur de vous prsenter le 4e numro du 5 minutes ternelles . Voil dj plus de 6 mois que le projet dveloppait ses premires racines, et le petit arbuste dj consquent ne cesse de nous mouvoir, davoir un rle actif dans le paysage du Zikou Harabim . La diffusion de nos Divrei Torah gagne de plus en plus de villes de la rgion parisienne, et prions lEternel pour que ceux qui souhaitent fixer un petit temps dtude journalier dcouvrent prochainement le 5 minutes ternelles . Je tenais prciser dans cet avant-propos que notre projet ne prvoit pas de distribution gratuite long terme . Nous ne vivons pas de publicit, et souhaitons ne pas avoir dpendre delle! De ce fait, nous ne pourrons continuer le distribuer sans aucune contrepartie dans les communauts dIsral qui bnficient prsent du 4e exemplaire. Notre budget se limite 2000 exemplaires distribus, et nous sommes obligs de faire connatre nos Divrei Torah dautres! Nous avons mis disposition de nos lecteurs un systme Paypal de 26 sh./mois pour recevoir le 5 minutes ternelles par la poste. Pour nous, cette participation est vitale, pour vous, cest une somme mineure. Pour rappel, notre intention est de diffuser la Torah des grandes Yeshivot dIsral ceux qui dsirent la connatre. De ce fait, si vous dsirez recevoir le 5 minutes ternelles prix rduit, nous serons ravis de vous le faire parvenir au prix qui vous conviendra.
Harry Mer Dahan Note : les commandes destines la distribution peuvent tre finances par largent du Maasser (la dme) ou du Ma'hatsit Hashekel car elles contribuent la diffusion de la Torah.
Halakha : Pourim
1. Il y a plus de 2400 ans, les juifs exils Suse furent pargns dun
dcret dextermination, promulgu par Haman. [Confrez-vous la partie Moussar du mois, o nous tudierons plusieurs points marquants de cette histoire.] Lorsque la terrible sentence se retourna contre Haman, Mordkha mit par crit ces vnements, et expdia des lettres tous les juifs, leur enjoignant de commmorer chaque anne cette grande victoire, par un jour de fte et de rjouissance appel Pourim. 2. Cette victoire fut remporte dans toutes les villes le 14 Adar, lexception de Suse, ou les combats durrent une journe supplmentaire. Les Sages de lpoque instaurrent de ce fait de clbrer Pourim dans toutes les villes le 14 Adar, et Suse le 15, appel Shoushan Pourim Pourim de Suse. Ils appliqurent aussi cette particularit toutes les villes qui taient fortifies lpoque o Yhoshoua conquit la Terre dIsral. 3. Ainsi, on fte de nos jours Pourim le 15 Adar Jrusalem. Les quartiers de Jrusalem extrieurs la Vieille ville clbrent galement Pourim le 15, et non le 14. 4. Le statut d'un bon nombre dautres villes dIsral mentionnes dans le livre des Prophtes comme tant fortifies, reste sujet discussions. On clbrera de ce fait 2 jours de Pourim dans la vieille ville de Yaffo, Tsfat, Lod, Beer Sheva, Hafa et Hvron. On ne fera cependant de Berakha sur la Meguila que le 14. 5. Tibriade tait quant elle fortifie, sauf sur sa cte maritime. Nos Matres sont rests en doute sur son statut, et ses habitants clbrent eux aussi 2 jours de Pourim. 6. Quatre Mitsvot nous sont ordonnes Pourim, commenant chacune par un M : Meguila, Matanot Lavionim, Mishloah Manot, et Misht. Nous nous attacherons essentiellement ce mois l'tude de la Mitsva de la lecture de la Meguilat Esther.
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Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
07/03/2011
De deux choses lune, Esther se dirigeait vers un suicide : soit ce roi fou la condamnait mort, comme il l'avait fait 9 ans plus tt avec Vashti. Soit il lui tendait le sceptre, ce qui tait, certes, bon signe pour les Bnei Isral, mais signifiait pour elle la fin de sa vie maritale avec Mordekha. Comprenez bien que la misricorde du pervers entranait forcment une souillure, cette fois-ci provoque par Esther. Dun point de vue halakhique, sa provocation, la dfinissant comme consentante, classait son acte dans la terrible catgorie de ladultre. Les trois jours de supplications sachevrent. Esther sorna des joyaux royaux, et se dirigea vers le palais du roi. Le moment tait crucial. Chaque nouveau pas entranait des prires de plus en plus intenses. Mais elle sentait la Providence avec elle. Un souffle de courage suprme la poussait, malgr le terrible acte quelle sapprtait raliser : lune des plus grandes fautes de la Torah, pour la survie du peuple dIsral ! Cest alors quelle passa par la salle des statues. Mme cela, elle devait l'endurer ! Passer ct de toutes ces idoles, qui taient, entre autres, la cause de tout cet exil ! Mais l, le pire survint. Elle sentit le souffle divin la quitter. Que cela signifiait-il ? Hashem ne voudrait-Il plus laccompagner ? Le peuple lu ne vivrait-il plus dans quelques jours cette histoire damour qui stait concrtise au Sina ?! Esther fondit en larmes : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mas-tu abandonne, loin de me porter secours, dentendre mes paroles suppliantes ? . Il ntait plus question de rebrousser chemin. Plus que quelques mtres la sparait de la salle du trne. Elle suppliait et avanait, le souffle divin tardait la rejoindre. Elle se tenait prsent dans la cour. Et dun coup, la Providence la regagna. Lorsque le roi aperut Esther, elle veilla sa sympathie, et le roi tendit Esther le sceptre d'or qu'il tenait en main. Esther s'avana et toucha l'extrmit du sceptre.
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Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
08/03/2011
Revenons prsent sur le Tehilim que nous lisons Pourim. Le premier verset dit "Au chef des chantres. Daprs lAyelet Hasha'har". Que signifie lAyelet Hasha'har ? Au sens simple, cest un des instruments avec lequel les Lvyim jouaient des mlodies au Beit Hamikdash. David rdigea ce psaume ainsi que sa symphonie, et les transmit aux musiciens du Temple. Mais le Midrash donne une autre explication : Ayelet Hasha'har fait allusion Esther. Ayala en hbreu signifie une biche, et Hasha'har signifie le lever du jour. Le moment le plus obscur de la nuit est celui qui prcde le crpuscule. A cet instant, lintensit dclairage de la lune et des toiles diminue, sans que le soleil ne commence diffuser ses rayons. Et dun coup, telle une biche qui slance, les premires lueurs solaires percent lhorizon. Dans la Paracha de Vaylekh (Devarim 31), Hashem dvoile Mosh les preuves quendureront les Bnei Isral aprs sa mort, et lui dit : -Mais alors mme, Je persisterai, Moi, voiler Ma face. Le mot Astir- voiler, cacher, fait allusion Esther et son poque. La face de Hashem y tait doublement voile. Les Bnei Isral taient dj exils en Perse, sous A'hashverosh, et voila que leffroyable Haman les condamna lanantissement. Lobscurit lintrieur de lobscurit. Mais en revenant la Torah, Hashem les pargna. Il les dlivra par lintermdiaire de Esther, la cache. La particularit de cette rdemption, cest davoir t le produit d'un miracle totalement cach. Tous les vnements senchanaient de manire naturelle. Aucun prodige. Dailleurs, le nom de Hashem napparat pas dans toute la Meguila. Seulement quelques allusions. Sans volont de raliser Sa prsence, Son intervention passerait inaperue. Et pourtant, Il ne cessait de tenir les ficelles, tantt pour rprimander, tantt pour soutenir, aider, et placer les bons pions aux points stratgiques, pour quau moment voulu, tout soit dj en place pour apporter la rdemption. Nous tudierons pour les prochains jours quelques aspects de cette dlivrance cache.
Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
09/03/2011
De manire gnrale, tous les noms attribus par la Torah dfinissent lessence d'un concept, que ce soit des noms de personnages, de lieux, ou de ftes. Ainsi, interrogeons-nous sur la signification de Pourim. Aprs la grande victoire des Bnei Isral sur Haman, la Meguila raconte comment cette date fut institue en jour de joie. Le verset (9:26) dit : C'est pourquoi on appela ces jours-l POURIM, du nom de Pour. Pour, cela signifie sort. Lorsque Haman dsira fixer une date dextermination des juifs, il ltablit par tirage au sort. Pourim doit donc son nom cet vnement. En quoi cet vnement qui semble si secondaire reprsente-il lessence du miracle de Pourim ? Le rav Ham Friedlander zatsal, Mashguia'h de la Yeshiva de Poniovietz, explique un des aspects profonds de ce nom. Le clbre chant de Pourim Shoshanat Yaacov est issu dun texte antique que les ashknazes lisent juste aprs la Meguila. Lauteur y crit -le sort auquel Haman nous vouait devint le sort que nous lui rservmes. Deux sorts sont confronts, celui de Haman, et celui des juifs. Il existe deux approches au tirage au sort, celle du croyant, et celle de limpie. Dans plusieurs domaines de la Torah la dsignation par Goral tirage au sort est utilise : pour le partage de la terre dIsral, pour dsigner quel sera le blier de Kippour qui ira en expiation, etc. Chez un croyant, le Goral est un moment solennel : il se retrouve un carrefour complexe, ne parvient pas dcider quel chemin prendre pour poursuivre sa route, et fait appel des moyens sotriques. Il fait appel Hashem, pour quIl le guide dans son choix, et sait que, quelque sera laboutissement de ce choix, ce sera la providence qui ly aura pouss. Quant limpie, il ne voit dans le Goral que ce que lon appelle vulgairement le hasard. Le monde volue sans providence, sans dirigeant. Il peut ventuellement croire en une force suprme appele chance/malchance, mais lexplique naturellement, par astrologie. Rien A suivre nest voulu, tout est prdestin.
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Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
10/03/2011
Lorsque Mordekha prit connaissance du terrible dcret dextermination de Haman, il dchira ses habits, se couvrit d'un cilice et de cendres et parcourut la ville en poussant des cris vhments et amers. LorsquEsther apprit les actes de son oncle, elle dpcha Hatakh son serviteur pour linterroger. Lorsquil le trouva, le verset dit : et Mordekha lui fit part de tout ce qui lui tait advenu. Le mot Karahou il lui tait advenu est driv du verbe Karah, qui compose aussi le mot Mikrei le hasard. Diffrents Midrashim linterprtent selon 2 approches. Lun dit que Karahou fait allusion Haman : Mordekha dit Esther que le petit fils dAmalek, dsign par Karekha -qui t'a surpris en chemin, sen prenait aux Bnei Isral. Et selon le Targoum, Mordekha raconta Esther quil avait refus de se prosterner devant Haman, qui s'tait de ce fait emport contre tout le peuple. Expliquons. Haman lorgueilleux fit dcrter que tous les membres du royaume devaient se prosterner devant lui. Tous les Bnei Isral accomplirent ce dcret, sauf Mordekha, qui ne pouvait tolrer de se prosterner devant un homme. Les Bnei Isral le lui reprochrent. Selon eux, il ne pouvait se permettre dtre plus Tsadik que Yaacov et ses enfants, qui se courbrent devant Essav, lanctre de Haman, pour ne pas veiller sa colre. Et Mordekha leur rpondit firement que Binyamin, son anctre, tait le seul des 12 tribus ne pas s'tre prostern, car il ntait pas n ce moment. Mordekha y voyait un signe pour sa propre attitude adopter. Remarquons lattitude du croyant devant les scnes de la vie : il sait quelles viennent de lau-del, quelles portent des messages. Il les interprte pour en dduire la volont de Hashem, et orienter ses actes selon ce quil a peru. Le rav S. Hirsh zatsal explique que lorigine du mot Karah (avec )advenir, a mme racine que Kara avec qui signifie appeler. Chez un croyant, rien nadvient de lui-mme, rien n'est livr au hasard. Tout est appel et command par lau-del, par Hashem. Tandis que limpie se refuse donner une consonance divine mme aux scnes frappantes, 13 comme nous lexpliquerons la semaine prochaine. A suivre
Halakha : Pourim
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Parachat Vayikra
11/03/2011
Cette semaine, nous entamons le 3e livre de la Torah, Vayikra le Lvitique. Notre Paracha traite des diffrents Korbanot sacrifices, qu'un homme doit apporter au Temple, que ce soit pour expier certaines fautes, ou tout simplement remercier Hashem. Au sens simple, le Korban repose sur le principe d'une remise en cause de l'homme envers Hashem. Lorsqu'un homme faute, ou encore, s'il a t sauv d'un danger imminent, le moment est propice pour raliser combien il doit Hashem, qui dans Sa grande misricorde le laisse en vie et patiente jusqu' ce qu'il se repente. En effet, chaque faux pas devrait tre passible du pire des chtiments, car considr dans une certaine mesure comme un crime de lse-majest, comme une violation de la parole du Roi des Rois. Afin de concrtiser sa Techouva, l'homme apporte un sacrifice en lui faisant subir symboliquement les diffrentes peines de mort prvues par la Torah. L'homme doit chaque tape prier et se repentir, demandant qu'Hashem agre ce sacrifice sa place. Ds le dbut de la Paracha, le verset fait cette allusion : " " "Si quelqu'un d'entre vous veut prsenter Hashem une offrande", qui peut aussi tre traduit : "Un homme s'apportera en sacrifice". Avraham Avinou est l'initiateur de ce mode de service. Hashem l'prouva en lui demandant son fils en offrande. Lorsqu'il fut prt le sacrifier, un ange l'arrta in extremis, lui ordonnant de sacrifier plutt un blier. Le verset souligne avec insistance : " ", "il l'offrit en holocauste la place de son fils". Et le Midrash d'expliquer qu' chaque tape du sacrifice Avraham priait : "Hashem ! Considre cet abattage comme si j'gorgeais mon fils" et ainsi de suite lorsqu'il rcupra le sang et le versa sur le Mizbah (l'autel). Ainsi, les 4 peines de mort entraient en jeu dans le rituel du sacrifice. On jetait la bte terre en guise de lapidation, puis on l'gorgeait en guise de strangulation et de dcapitation, enfin selon les types de Korban on brlait certaines parties de la bte, en guise de mort par le feu. Certains impies jugent ces actes barbares. Mais en fait, y a-t-il plus 15 barbare que d'enfreindre la volont de Notre crateur ?
Halakha : Pourim
Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
13/03/2011
Nous commencions expliquer la semaine dernire 2 approches du Goral le destin. Celle du croyant, qui est interpell par le message quil porte. Et celle de limpie qui sentte lexpliquer par des concours de circonstances, toutes naturelles, livres la chance/malchance de chacun. Mordekha qualifia Haman de fils de Karekha celui qui te surprit, au hasard. Pourquoi Amalek est-il dfini ainsi ? Parce qu la sortie dEgypte le monde entier tremblait devant la puissance de Hashem. Les 7 peuples de Canaan fondaient de peur lide de devoir affronter les Bnei Isral. Et voil quAmalek se jeta dans la baignoire bouillante, comme dit le Midrash [cf. ltude du mois dernier]. Comment parvint-il trouver les forces morales pour surmonter la peur, oublier les miracles raliss en Egypte, la traverse de la mer Rouge pied sec ? La rponse est dans le mot Karekha, le Mikreh (le hasard). Dmunir tous les prodiges de leur sens divin. Ce sont tous des concours de circonstances. Mme lorsquon ne parvient pas expliquer les causes naturelles qui les ont provoqus, il nest pas question de sorienter vers une thorie sotrique ; il ny a pas de spirituel, pas de providence, pas de dirigeant qui puisse intervenir pour changer le cours naturel de quoi que ce soit. Se fondant sur une telle philosophie, il ny a pas non plus de baignoire bouillante. Cest cela le patrimoine dAmalek. Ce comportement refait surface chez Haman, petit-fils de Karekha. La fameuse nuit o il se rend chez A'hashverosh pour obtenir son accord pour pendre Mordekha, le roi ne parvenait pas sendormir. On apporta le recueil des annales, o tait relate lhistoire de Mordekha qui sauva le roi, et ne fut pas rcompens. A peine lhistoire acheve, Haman pntre dans la cour du palais. A'hashverosh le dpche dans sa chambre, et linterroge : Que convient-il de faire l'homme que le roi dsire honorer ? A suivre
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Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
14/03/2011
Lorgueilleux Haman, simaginant quil tait certainement lheureux lu, semporte dans ses fantasmes : "Que lon fasse venir un vtement royal qua port le roi, et un cheval que le roi a mont et sur la tte duquel figure une couronne royale (Oui, vous lisez bien ! C'tait le cheval qui tait couronn, selon le commentateur Ibn Ezra). Que lon confie le vtement et le cheval lun des seigneurs du roi, des hauts dignitaires, pour quon mette le vtement lhomme que le roi veut honorer. Quon le promne sur le cheval sur la grande place de la ville, en le faisant prcder de cette proclamation : "Voil ce qui se fait pour lhomme que le roi veut honorer !"". Satisfait de sa rponse, A'hashverosh somme Haman de se hter de gratifier le juif Morekha de tous ces honneurs. Ilaccomplitdonc amrement lordre du roi. Une fois lpisode termin, il rentre chez lui, humili et blas. Il raconta sa femme Zrech et ses amis (karahou) tout ce qui lui tait advenu ; et ses sages et sa femme Zrech lui disent : "Sil est de la race des juifs, ce Mordekha devant qui tu as commenc tomber, tu ne pourras lemporter sur lui ; au contraire, tu tcrouleras entirement". Haman interprte ses revers comme de malencontreux incidents. Finalement, peut-tre n'tait-ce quun simple hasard qui l'avait fait arriver au palais royal au moment o on y racontait les bonts de Mordekha ? Remarquons aussi le conditionnel employ par sa femme : sil est de la race des juifs ! Ne le savaient-ils pas ? Eux aussi se refusent mettre un caractre divin dans lenchanement des vnements. Ils optent plutt pour linterprtation mtaphysique naturelle. Tout est une question dastre,dechance,dhoroscope :lesjuifssonttelsquelorsquilscommencent reprendre le dessus, plus rien ne les arrte. Mais il nest pas question pour ces mcrants dvoquer lintervention de Hashem, qui veille sur les juifs Sa misricorde, et de ce fait, les accompagnera jusquau bout ! A suivre
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Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
15/03/2011
Mettons en vidence une certaine contradiction chezun non-croyant : dune part, lorsque tout lui sourit, il senivre dorgueil, fier de ses atouts qui lont men la russite. Il ne la doit aucune force suprme, elle est son pur produit. Mais lorsque la situation se corse, il dveloppe toute une thorie de croyance astrologique, appele la malchance, donc en quelque sorte mtaphysique. Finalement, y-a-t-il une force surnaturelle qui domine le destin, ou bien sa situation nest-elle que le produit de ses efforts ? La rponse est simple. Il ny a aucune contradiction. Cest son orgueil qui gnre les deux ractions. Expliquons. La raison pour laquelle un homme se refuse voir la main de Hashem qui intervient dans sa vie est son orgueil, son amour-propre dmesur. Sil devaitreconnatre lintervention de Hashem, elle lengagerait se plier, laisser quelquun dautre diriger sa vie. De ce fait, il spare les vnements qui maillent sa vie en 2 groupes : les bons, quil fait dpendre de ses capacits, et les mauvais, qui sabattent malgr lui, sans rien pouvoir y faire. Par contre, le croyant vit le Mazal destin comme le budget prdestin par Hashem pour atteindre sa mission. Mazal en hbreu, vient de la racine Nozel qui coule. Chaque me juive est foncirement unique, doit remplir une mission unique, et de ce fait, a besoin d'outils prcis pour remplir sa fonction. Ce budget, cest ce que nous appelons Mazal. Il dcoule de lau-del. La providence ne cesse de veiller lvolution de chaque Ben Isral et de lui procurer le ncessaire pour remplir ses objectifs. Cest avec cette conviction que Mordekha ordonna Esther de forcer la porte dA'hashverosh : La situation des juifs tait dsespre. Elle, elle vivait au palais sans que le roi ne connaisse ses origines. Si den-haut un dcret devait sabattre Has Veshalom sur le peuple, il ny avait aucune raison quelle soit pargne. De plus, elle tait une femme trs pieuse, qui tait condamne vivre avec un monstre. Chez celui qui voit clair, qui voit la main de Dieu, la solution est vidente : Esther a t mise au monde pour apporter la dlivrance aux juifs, sans quivoque !
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Halakha : Pourim
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Leilou Nichmat Rav Schlomo ben Turkia za'l et Beida bat Turkia za'l
Moussar : Pourim
16/03/2011
Revenons prsent sur la signification du mot Pourim. Comme nous le citions la semaine dernire, lauteur du chant Shoshanat Yaacov crit -le sort auquel Haman nous vouait, devint le sort que nous lui rservmes. Les deux sorts confronts, ce sont les deux conceptions de linterprtation des vnements de la vie. Les croyants lont emport sur les impies. Celui qui veut ouvrir les yeux a vu la main de Hashem tirer les ficelles de lhistoire, pour orchestrer la succession des vnements. Le message profond de Pourim, cest prcisment ce point. La Meguilat Esther est lun des derniers livres qui composent la Bible. Cela signifie que la prophtie sest interrompue peu de temps aprs. Le peuple juif, et de ce fait, le monde entier, allaient entrer dans une nouvelle re, prive du dvoilement de Hashem. Lexil physique allait, certes, se terminer, les Bnei Isral allaient regagner leur Terre et reconstruire le Beit Hamikdash, mais lexil spirituel persista. Avant lentre dans cette nouvelle re, Hashem mit en vidence Sa bienveillance constante. Dans lobscurit la plus paisse, alors que son Nom est cach, Il attend lveil des Bnei Isral pour intervenir et sauver, de manire voile. Plus encore, remarquons que l'lvation de Haman survint uniquement aprs l'accession d'Esther au trne et l'pisode o Mordekha sauva la vie A'hashverosh. Nos Matres disent ce sujet que Hashem fabrique le remde avant la maladie : une preuve n'est envoye au peuple juif que pour le rveiller, pas en tant que finalit. De ce fait, le coup envoy ne peut tre irrversible. Cela signifie aussi pour nous, que notre exil interminable nest pas un but en soi. Il est l'accessoire de notre perfection, que nous finirons par atteindre, de gr ou de force. Les remdes par lesquels Hashem nous en extirpera sont dj prts. Il ny a pas lieu de se soucier de la faon dont la rdemption se dclenchera, ni par qui, ou quand. Comme le dit la Guemara dans Sanhdrin (98A) : "Ce sera aujourdhui si nous acceptons daccomplir ses prceptes !"
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Halakha : Pourim
Moussar : Pourim
17/03/2011
Tous les jenes bibliques sont des jours de Techouva (repentir). Ils ont t instaurs suite un malheur qui frappa le peuple juif. Ni ces malheurs,ninosfautesl'originedecesadversits,nayanttcompltement rpars, nous continuons dimplorer la misricorde de Hashem ces dates. Cette rgle nest pas exacte pour le jene dEsther : les Bnei Isral jenrent l'poque pour tre sauvs des griffes de Haman. Ils ont t sauvs, et pourtant, nous continuons jener, en souvenir de leur jene. Remarquons cependant que nos Matres ont instaur des supplications dans la prire, avec lecture de la Torah, etc. Cela prouve que ce jene nest pas quun jour de souvenir, mais un jour de Techouva lui aussi. Lveil au repentir cette priode de lanne est intrinsque Pourim. Les Mitsvot de Pourim ne seront accomplies pleinement quaprs avoir pass un jour de prire et de jene. Quelle est donc lintention de ce jene ? Le Midrash raconte que le dcret dextermination avait t approuv et scell du ciel. Les juifs devaient tre effacs : ils avaient faut en participant au banquet dA'hashverosh et en se prosternant Haman, qui portait sa statue autour du cou. Eliahou Hanavi demanda mme aux Patriarches dimplorer la misricorde de Hashem, mais le dcret tait si ferme quils nosrent intervenir. Cest finalement Mosh Rabeinou den haut, et Mordekha den bas, qui parvinrent, en association, veiller la Grande Misricorde divine, pour que Hashem agre la Techouva des Bnei Isral. Ce fut l le premier miracle de leur dlivrance. Nanmoins, les grands traits du dcret ne purent tre simplement annuls. Hashem dut les modifier : le jour prvu resta un jour de sang pour les juifs, mais il s'agissait du sang de leurs ennemis. De mme pour plusieurs dtails de la Meguila, les embches qui leur taient destines servirent leurs intrts. Haman fut pendu sur la potence quil dressa pour Mordekha, etc. Lempreinte laisse par ce jene est si forte que chaque anne, la veille de Pourim est un moment idal pour implorer la grande misricorde 27 de Hashem, afin qu'Il annule tous les mauvais dcrets.
Halakha : Pourim
18/03/2011
Notre Paracha continue dtailler les rituels des Korbanot sacrifices. Si nous avions conscience de ce quest notre vie sans ces Korbanot, sans expiation de nos fautes, nous n'aurions decesse de prierpour la rdemption ! Le monde entier jouirait dune qualit de vie infiniment suprieure, spirituellement comme matriellement. La faute est cause dloignement de Hashem, qui retire sa bienveillance du monde. Les Korbanot rparent nos fautes, et rveillent Son intrt pour Sa cration. Sans les sacrifices, notre situation ne cesse de saggraver : les tnbres spaississent chaque jour davantage. La face cache de Hashem veille dagaantes interrogations chez les plus intgres, ne doutant pourtant pas de Sa providence. Le Gaon de Vilna dit que le monde sans Beit Hamikdash est un monde de tohu-bohu ! Il nous reste cependant, toute poque, un excellent moyen de rparer nos fautes : ltude de la Torah. Le verset dit ' littralement Tel est le rite relatif la Ola, la Minha, au Hatat et au Asham (diffrents types de sacrifices), mais peut tre aussi interprt : voici la Torah, qui substitue la Ola, la Minha, le Hatat, et le Asham. Et la Guemara (Menahot 110A) de conclure que celui qui sinvestit dans ltude de la Torah, na pas besoin de Korban expiatoire. Expliquons la raison par une allgorie. Imaginons un homme qui ferait un grave affront une personne trs aise. Il a 2 faons de rparer sa faute. Il peut analyser toutes les consquences de son acte, et les liminer la racine. Mais il peut aussi corriger son tort tout autrement : en devenant le plus fidle ami de l'offens. Sil y parvient, il naura plus besoin de rparer chaque dgt caus : ce riche possdant assez de moyens pour supporter les pertes matrielles, il oubliera bien vite lhumiliation en ralisant leur profonde amiti. La Techouva par les Korbanot contribue certes rparer nos actes. Mais la Techouva par ltude de la Torah mtamorphose notre tre ! Dornavant, nous devons nous investir dans lapprofondissement de la volont du Crateur, afin daccomplir, pour Sa gloire, le but de notre 29 cration.
Halakha : Pourim
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19/03/2011
Aujourdhui, nous sortons deux Sefer Torah. Dans le premier, nous lisons la Paracha de la semaine [Tsav], et dans le second, la Paracha de Zakhor Et Asher Assa Lekha Amalek Souviens-toi de ce que te fit Amalek. Revenons sur les points essentiels de l'identit d'Amalek, que nous expliquions dans notre numro prcdent. Essav, le frre de Yaacov, opta pour les plaisirs du monde plutt que le service de Hashem. Il brada son droit danesse son cadet pour un plat de lentilles. Lorsque leur pre Itzhak voulut bnir son an avant de mourir, il ne savait pas que les rles avaient t permuts, et appela Essav. Sur le conseil de sa mre, Yaacov se fit passer pour Essav et reut les bndictions de son pre. LorsquEssav ralisa la ruse, il promit de se venger. Il transmit sa descendance la haine dIsral. Elifaz, un des enfants dEssav, avait une concubine dnomme Timna. Celle-ci avait essay maintes reprises dintgrer le peuple dIsral, mais se fit refuser, faute dintentions sincres. Elle alla trouver Elifaz, et devint sa concubine. Elle enfanta Amalek, et lleva dans la double haine dIsral, ce peuple qui avait grug son beau-pre, et refus de lintgrer. Nourri de cette double frustration, Amalek, s'incarnant ennemi par excellence du peuple juif, se fixa pour tche de prouver quIsral nest quun peuple indigne, sans aucun caractre divin, le divin n'existant pas ! Et cest ainsi qu la sortie dEgypte, alors que le monde entier tremblait devant les Bnei Isral, le peuple choy du Tout-Puissant, cet effront vint briser la muraille de feu qui les protgeait. Par une telle arrogance, cest tout simplement lHonneur de Dieu quil tenta datteindre. Sil y a aujourdhui des impies, qui osent renier la Hashga'ha (providence) de Hashem, leurs propos sont les fruits maudits de ce quAmalek sema sur la Terre. Hashem a jur (Shemot 17 :16) : Puisque sa main s'attaque au trne de Hashem, guerre Amalek de par Hashem, de gnration en gnration !
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d Halakha : Pourim d
Moussar : Ahdout
20/03/2011
A Pourim, nous accomplissons 4 Mitsvot : Meguila, Matanot Lavionim donner de largent aux pauvres, Mishloah Manot offrir des mets culinaires son prochain et le Misht le banquet, comme nous lexpliquons dans la partie Halakha. La lecture de la Meguila et le Misht ont un rapport direct avec lvnement clbr. Pour rappel, le Misht a t institu en souvenir du banquet quorganisa A'hashverosh, faisant fauter les Bnei Isral qui y participrent, ou encore celui quEsther organisa pour dnoncer Haman. Par contre, les Mitsvot de Matanot Lavionim et Mishloah Manot ont un lien moins vident avec le miracle de lpoque. Dans quelle intention ont-elles t instaures ? Rabbi Shlomo Elkabets, lauteur du chant Lekha Dodi, rapporte quelles viennent dmentir les propos accablants de Haman, qui dfinit les juifs devant A'hashverosh comme ''une nation disperse, dissmine parmi les autres nations dans toutes les provinces du royaume'', qui ''n'observe pas les lois du roi'', que le roi ''n'a pas d'intrt conserver''. Remarquons une anomalie dans ses propos : il dresse A'hashverosh contre les Bnei Isral, en pointant leur manire de vivre diffrente de celles des autres nations, et pourtant, il clame quils sont dsunis. Sils sont rellement disperss, leurs coutumes diffrentes finiront par soublier ! Que voulait-il donc insinuer par l ? La Guemara de Meguila (13B) laisse entendre que Haman souleva un rel point-faible : les juifs de lpoque ntaient effectivement pas solidaires. Haman esprait profiter de cette division pour vaincre les juifs, car Hashem ne les protge pas dans la dsunion. Il les dnigra donc auprs du roi, soulignant que le moment tait opportun pour les anantir. Mais face au terrible dcret, les juifs sunirent nouveau et retournrent la situation. Ainsi les Matres de lpoque instaurrent daugmenter la fraternit, la solidarit pendant Pourim, en envoyant des prsents ses proches et en se souciant de rjouir les plus dmunis. Nous tudierons cette semaine limportance de lunion au sein du peuple juif, condition inhrente l'obtention de la protection divine.
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d Halakha : Pourim d
Moussar : Ahdout
21/03/2011
Plusieurs Midrashim mettent en vidence la ncessit que les Bnei Isral soient unis pour obtenir la bienveillance de Hashem. Analysons-les pour comprendre en quoi ces notions sont intrinsquement dpendantes lune de lautre. Avant de mourir, Yaacov runit ses enfants pour leur dvoiler le futur, et les bnir. Alors quil sapprte entamer son discours, il sent la providence de Hashem se retirer. Immdiatement, il interroge ses enfants : "Peut-tre y a-t-il de la discorde entre vous ?" Et ses enfants de rpondre : "Shema Isral Hashem Eloheinou Hashem Ehad", "coute Isral (second nom de Yaacov), Hashem est notre Dieu, Hashem est unique". Remarquons que la rponse la prsomption de discorde est Hashem est Un : parce que nous reconnaissons l'unit de Hashem, il ne peut y avoir de discorde. De mme, lorsque les Bnei Isral arrivrent au pied du mont Sina pour recevoir la Torah, le verset dit (Shemot 19 :2) : Isral campa l-bas, au pied de la montagne. Le sujet est au singulier. Et Rashi dexpliquer, comme un seul homme. Les Bnei Isral sapprtaient vivre la rvlation la plus grande. Chacun dentre eux allait atteindre, le temps de cet vnement, le niveau de prophte. Le verset met en vidence la condition inhrente pour obtenir cette rvlation : lUnion ! Haman connaissait la force du peuple juif, et comprit que ctait le moment de lui porter atteinte, Comme il dit dans le verset : il existe une nation disperse, dissmine parmi les autres nations. Remarquons loxymore -un, et dispers : si le peuple est dissmin, il nest pas un ! Le Midrash propose de lire ce verset autrement : le mot peut tre traduit il dort, et fait allusion au Dieu Unique. Do linterprtation : Il dort c.--d. Il ne veille plus sur Son peuple, le Dieu Unique, car il est dissmin parmi les nations. Mais Hashem rpondit Non certes, il ne sendort ni ne sommeille, le gardien dIsral. Il utilisera Haman pour faire renatre l'union au sein du peuple.
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Moussar : Ahdout
22/03/2011
Lunit du peuple et lUnit de Hashem sont intrinsquement lies. Si les Bnei Isral croient en lUnicit de Dieu, il ne peut y avoir de discorde. Ainsi, les enfants de Yaacov clamrent Shema Isral Hashem Eloheinou Hashem Ehad pour rpondre aux soupons de leur pre. Approfondissons la raison de cette correspondance. La Guemara dans Berakhot dit que Hashem met des Tefilin. Quel passage de la Torah y est-il crit ? Y a-t-il comme Ton peuple Isral une seule nation sur la terre que Dieu lui-mme soit all dlivrer, pour en faire son peuple et Tassurer un nom grand et redoutable etc. Les Tefilin sont appels Per la splendeur. Ils sont semblables une alliance porte par des amants. Une alliance permet celui qui la porte de se souvenir constamment de son bien-aim, et de vanter son entourage lestime quil lui porte, selon la splendeur du bijou. De mme, les Tefilin que Hashem et nous portons, chacun dans son monde, tmoignent du lien profond qui nous unit. Comment chacun vante-t-il son bien-aim ? Par son unicit : Hashem est le Dieu unique, et Isral est le peuple unique. Que signifie quIsral est unique ? Hashem a cr lHomme pour pancher Sa bont envers lui, en lui dvoilant Sa grandeur et Sa puissance. La perception de ces notions est un plaisir immense pour celui qui a soif de spiritualit. Elle sera la nature du mrite du monde futur, car nous serons tous assoiffs de spiritualit : Sa Providence sera tellement claire quil ny aura plus de place aux fausses valeurs ! Ceux qui mriteront dy tre se dlecteront de ces perceptions. Le principal acteur par lequel Ses attributs seront dvoils, sera le peuple dIsral. Hashem sera glorifi lorsque le lien quIl a nou avec son peuple sera affich au grand jour. Se dvoilera alors, dune part, la faon dont Il a protg les Bnei Isral au fil des gnrations, malgr Sa face cache. Se manifestera galement la faon dont le peuple dIsral sest efforc de Le servir, malgr les preuves parfois invivables, malgr les questions qui purent tre souleves. Devant tous ces obstacles la seule rponse fut toujours : Shema Isral : nous croyons quIl est unique, dirige tout pour 37 le meilleur des mondes. Cette rvlation sera Sa gloire !
Moussar : Ahdout
23/03/2011
Hier, nous mettions en vidence lunicit dIsral, qui croit en la Providence de Hashem en toute situation, contre toute fausse logique. Ce caractre est la particularit de ce peuple, par lequel Hashem se glorifie. Expliquons prsent en quoi lunicit du peuple implique forcment son unit, c.--d. que si le peuple est divis, le peuple perd ce caractre dunique, et cause lloignement de Hashem. Le Zohar Hadash dans Shir Hashirim enseigne que chaque Neshama (me) des Bnei Isral est originale. Chacune est unique, issue de la profonde science du Crateur, et ncessaire pour dvoiler un aspect particulier de lUnicit de Hashem. En dautres termes, il ny a pas de strotypie dans la Torah ! Chacun, selon ses origines, son capital dont il a t dot, et son entourage, a un travail propre accomplir sur Terre. Lorsque cette personne sinvestit dans le divin, il produit des fruits spcifiques son me. Sa perception de la Torah quil tudie est singulire, ses prires et Mitsvot lui sont propres. Lorsque Hashem dvoilera Sa grande Lumire, nous serons stupfaits de voir comment chacun a apport un caractre personnel Sa Gloire. Lorsquun juif ne se soucie pas dapporter son petit plus, cest tout le programme mondial qui flchit ! Un verset de Mishlei (18 :1) dit : Lhomme qui veut suivre ses caprices, demande sisoler. Rabeinou Yona dans le Shaarei Techouva explique : lorsquun homme est domin par ses instincts, il perd tous ses amis, parce que les dsirs des hommes ne sont pas gaux. La source de la division, cest le laisser aller aux instincts animaux. Parce que les hommes cherchent assouvir leurs dsirs, plutt que d'assumer leurs devoirs, ils se divisent, car les aspirations de chacun sont diffrentes. Et rciproquement, si la motivation de chacun nest pas linstinct, mais la spiritualit, la gloire de Hashem, elle sera commune tous, mme si le rle de chacun est diffrent. Chacun a conscience quil na rien envier chez lautre. Au contraire, il laide concrtiser son aspiration. Un tel esprit permet chacun de spanouir au mieux, et donc, dveiller lintrt de Dieu pour le Peuple.
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1. Le Choulhan Aroukh dans le ch. 436 enseigne que celui qui quitte
son domicile moins de 30 jours avant Pessah, en ne laissant personne de responsable pour chercher le Hamets, devra faire la Bedika lui-mme la veille de son dpart. Et les commentateurs de prciser quil doit chercher le Hamets la lueur dune bougie, sans prononcer de Berakha cependant. Nous en dduisons que lon accomplit la Mitsva de chercher le Hamets avant mme la date instaure, condition que ce soit en soire et la lueur dune bougie . 2. Dans le ch. 433 11, le Choulhan Aroukh crit : '' '' Celui qui balaye sa chambre le 13 Nissan avec intention de raliser la Mitsva de Bedikat Hamets, et qui fait ensuite attention ne plus faire entrer de Hamets dans cette pice, devra malgr tout rechercher le Hamets le 14 au soir, comme la Mitsva limpose. Les commentateurs expliquent que cette personne a commis dans sa Bedika deux erreurs : la premire , cest davoir cherch le Hamets le jour, au lieu du soir. Nos Matres se sont soucis de ne pas laisser de place la ngligence dans les Mitsvot quils ont instaures ; si on dispense cet homme de chercher son Hamets, chacun trouvera trs rapidement de nouveaux prtextes pour ne plus accomplir son devoir. Et la seconde erreur commise la plus importante pour notre sujet cest quil devait le chercher la lueur dune bougie et il sest content de balayer. Et le Mishna Beroura de prciser, que le balayage nassure pas un nettoyage parfait du Hamets. Il est possible quun bout de pain cach dans un trou lui ait chapp.
Moussar : Ahdout
24/03/2011
Concluons ltude de la semaine. Dot dune Neshama exclusive, chaque juif a une mission spcifique sur terre. Chaque Mitsva ou tude de Torah quil ralise est singulire son tre, son ducation, ses origines, etc. Lorsque Hashem dvoilera Sa Providence, au monde futur, nous percevrons comment la vie et les preuves de chacun dvoilent un nouvel aspect de la grande Science du Crateur. Il ne peut donc ny avoir ni discorde ni comptition, entre ceux qui dsirent remplir leur mission sur Terre. Leur fraternit appelle la bienveillance de Hashem, pour qu'Il les protge en toutes circonstances, car ils concrtisent le programme divin. Inversement, la discorde provoque lloignement de Hashem, et ouvre la porte aux ennemis dIsral. De plus, celui qui est mu par l'assouvissement de ses dsirs ne peut tre fraternel. Il ne cherche que son intrt en toute situation. Son bon rapport avec lautre se limite atteindre un intrt commun. Aussitt obtenu, la division sinstallera. Cest dans le but de renforcer la Ahdout lunion que la Mitsva de Mishloah Manot a t instaure. Racontons une histoire vridique, vcue par une de mes connaissances (les noms sont modifis). Yal, mre juive pratiquante de banlieue parisienne, montait un jour en ascenseur avec ses enfants, et sa voisine du dessous, apparemment non-juive. Et voil que la voisine lui dclare timidement : "Vous savez, je suis comme vous !" Yal comprit l'allusion, mais prfra jouer la nave. La voisine dduisant que sa dclaration tait floue, ajouta "Je suis originaire de famille hassidique, de Pologne. Mais mes parents sont morts dans la Shoah, et jai grandi sans ducation juive". Elle tait prsent marie un goy. Quelques semaines plus tard, ctait Pourim. Dan, le petit de Yal, g de 5 ans, stait dguis en Hassid. Yal lenvoya porter un Mishloah Manot la nouvelle voisine juive. Et voil qu'aprs quelques minutes, cette voisine frappa la porte de Yal, fondant en larmes : ltincelle juive stait ravive ! Cette voisine fut ensuite convie de temps autres aux 41 repas de Shabbat, et eut le mrite daccomplir des Mitsvot ces occasions.
25/03/2011
Pendant 7 jours, Mosh Rabeinou inaugura le Mishkan (Tabernacle), selon un rituel que Hashem lui ordonna pour que Sa Shekhina (Providence) sinstalle. Le 8e jour, il chargea Aharon doffrir lui-mme les offrandes afin dentrer en fonction de Cohen Gadol. Aharon fit donc ses sacrifices. Le peuple entier avait hte de voir l'approbation de Hashem, symbolise par un feu descendant du ciel et sinstallant sur lautel. Aharon acheva ses offrandes, mais le feu ne descendait pas. Il bnit les Bnei Isral, mais le feu ne descendait toujours pas. Il se dcouragea, et alla trouver Mosh : "Mosh, mon frre, ne tavais-je pas dit que je ntais pas apte ce poste ? Hashem me reproche davoir particip au veau dor ! Par ma faute, le peuple se fait aujourdhui humilier, et ne voit pas la Shekhina sur lautel !" Mosh saisit Aharon et entra avec lui dans le Ohel Moed (la tente dassignation), o ils implorrent ensemble la misricordedivine.Ilsressortirent, bnirent lepeuple :"Quelabienveillance de Hashem notre Dieu soit avec vous" Un feu descendit alors du ciel, et consuma les offrandes. Pour quelle raison Hashem tarda-t-Il consumer loffrande ? En voulait-Il rellement Aharon ? Le rav Shimshon Hirsh zatsal rpond que Hashem dsirait en fait inculquer aux Bnei Isral une notion importante. Beaucoup de Mitsvot de la Torah sont assorties d'une bndiction pour celui qui la raliserait. Par ex., en prlevant le Maasser de nos gains, nous sommes assurs de nous enrichir. En accomplissant la Mitsva de Shilouah Haken (ne prendre les ufs dun nid quaprs avoir renvoy la mre), l'on est assur d'difier une maison. Ainsi, notre tradition possde toutes sortes de Sgoulot. Certains ont tendance placer une croyance dmesure dans ces rituels, comme sils avaient une capacit naturelle dapporter dlivrance et russite, indpendamment de la volont de Hashem. Apporter les sacrifices tait aussi propice faire rsider la Shekhina. Cependant, Hashem voulut briser lapparence de cause effet naturelle, et tarda faire descendre le feu, jusqu ce que Mosh et Aharon Limplorent, afin dinculquer de ne jamais oublier lessentiel : prier, pour entretenir un 43 rapport direct avec Lui !
Halakha : Bedikat Hamets Concluons prsent les lois apprises jusquici, et leurs applications. 1. Nos Matres ont institu de chercher le Hamets la veille de Pessah, le 14 Nissan au soir ds la tombe de la nuit. Celui qui dsire chercher le Hamets avant, alors quil sera son domicile le soir de la Bedika, devra laisser une pice de sa maison non vrifie, afin quil accomplisse la Mitsva Derabanan de chercher le Hamets le 14 Nissan. 2. La partie de la maison quil nettoiera de son Hamets avant le soir du 14, devra tre vrifie la lueur dune bougie, pendant la nuit, sauf si lendroit quil vrifie est parfaitement clair par la lumire du jour. Autrement, il ne sera pas acquitt de sa Mitsva de Bedikat Hamets dans ces endroits. 3. Reprenons prsent la question souleve il y a 3 jours : est-ce quune maison parfaitement nettoye avant Pessah a besoin de subir une Bedika dans ses moindres recoins, ou bien suffit-il de rechercher les 10 bouts de pain que nous avons lhabitude de cacher ? Nous pouvons tablir dentre que la simple recherche de ces bouts ne nous acquitte pas de notre devoir, de rechercher le Hamets dans tous les recoins de la maison . Seule question restante : le mnage effectu durant 1 mois nous dispense-t-il de rechercher le Hamets ce soir-l ? Selon la loi stricte, tous les endroits nettoys/astiqus n'ont pas t dispenss de la Mitsva de Bedikat Hamets. - Si ces endroits taient parfaitement clairs par la lumire du jour (ou une lumire lectrique assez forte), et que lon ny a plus fait entrer de Hamets depuis leur nettoyage, ils ont t acquitts. - Si par contre, ils ntaient pas totalement clairs par la lumire du jour lors de leur nettoyage, la Halakha stricte impose dy chercher parfaitement le Hamets, la lueur dune bougie, dans tous les coins. Nous apprendrons aprs-demain que certains avisdispensent postriori ces endroits dune recherche profonde.
Sam. 20 Adar II 5771
26/03/2011
Lorsque le Beit Hamikdash existait, tous les Bnei Isral se rendaient Jrusalem Pessah, pour faire le Korban Pessah le sacrifice de lagneau pascal. Laprs-midi du 14 Nissan, veille de Pessah, chaque famille envoyait un reprsentant au Beit Hamikdash, avec un agneau qui y tait sacrifi. Il tait ensuite rapport la maison o la famille sapprtait griller et manger ce sacrifice, le soir du 15 Nissan, en racontant le rcit de la sortie dEgypte. Presque tout le peuple tait prsent, car cette Mitsva est passible de retranchement pour lhomme qui ne laccomplissait pas. Seuls ceux qui taient impurs taient dispenss, car il est formellement interdit une telle personne dentrer au Beit Hamikdash, ou de toucher un sacrifice. Le mois de Nissan approchant, nos Matres ont institu de lire pendant les 2 Shabbat qui prcdent Rosh Hodesh (la nomnie) deux passages de la Torah o sont ordonnes les Mitsvot de la purification de l'homme qui a touch un mort, et celle du Korban Pessah (lagneau pascal). Initialement, ces lectures avaient pour but de rappeler aux Bnei Isral de se prparer la grande fte de la dlivrance, de se purifier, puis dorganiser chacun son groupe avec lequel il clbrerait la soire du Sder de Pessah, Jrusalem. Mais de nos jours, cette lecture une autre vocation : remplacer les Korbanot. Lorsque le prophte Hosha motiva les Bnei Isral se repentir, il leur dit (14 :3) Armez-vous de paroles suppliantes et revenez Hashem ! Dites-Lui : "Efface la faute, agre la rparation, nous voulons remplacer les taureaux par nos lvres". Au sens simple, ces lvres sont celles qui supplient, voques au dbut du verset. Mais le Midrash dduit dici que la lecture des passages de la Torah traitant des Korbanot remplace les sacrifices. Cest la raison pour laquelle nous lisons diffrentes occasions des textes traitant de ces sujets, notamment avant la prire du matin, dans la Ketoret, les prires de Moussaf, etc. Cest aussi la raison pour laquelle nous lisons aujourdhui la Paracha de la Para Adouma la vache rousse, qui servait fabriquer leau de purification, 45 afin que Hashem agre notre parole en guise de purification.
Halakha : Bedikat Hamets Rcapitulons partir de lexemple dune maman qui a pass plusieurs heures nettoyer larmoire jouets et les vtements de ses enfants, ouvrir chaque jeu et vrifier quaucune friandise Hamets n'y ait t oublie, puis tter ou retourner chaque poche de chaque vtement. Elle a sorti jouets et habits de larmoire, a nettoy ltagre, puis a tout rang parfaitement de nouveau dans larmoire. Est-ce que son mari devra malgr tout rechercher le Hamets dans cette armoire la lueur dune bougie le soir du 14 ? Il faut tout dabord sassurer quil ny ait plus eu de Hametz qui soit entr dans cette armoire. Si mme un seul vtement a pu y tre introduit avec une gaufrette dans la poche, cela prouve que lendroit na pas t assez bien gard. Nous craignons de ce fait que dautres formes de Hamets n'y soient entres, et il faudra revrifier toute larmoire, ou au moins, certifier que tous les autres vtements naient pas t touchs, ni mme les tagres. Ensuite, vrifions lclairage de la pice lors de son nettoyage : Si la lumire n'tait pas puissante, cette brave maman na pas recherch le Hamets comme il se doit, la lueur dune bougie ! Notons nanmoins que certains dispensent de vrifier les habits la lueur dune bougie de peur de les brler. Il ne sera donc pas ncessaire de tter de nouveau les poches des habits. De mme, les jeux quelle avait ouverts, et vrifis en les approchant de la fentre ou dun endroit bien clair, il ne sera pas impos de les rouvrir. Mais il faudra quand mme chercher sil ny a pas dautre Hamets sur les tagres. Si lclairage tait assez fort, il ny a pas dobligation de rouvrir larmoire pour chercher son Hamets. Cependant, certaines parties de larmoire sont en gnral assez ombrages par ex. les casiers o coulissent les tiroirs. Sil est possible que lenfant y dissimule parfois des friandises, le papa devra y chercher le Hamets la lueur de la bougie. Idem pour la partie sous larmoire.
Dim. 21 Adar II 5771
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27/03/2011
Pessah arrive grands pas. Saisissons lvnement pour rflchir sur la ncessit de travailler nos Midot (vertus). Le moment est propice, dune part parce que la conduite de Mosh Rabeinou dans le processus de la sortie dEgypte dvoile leur importance capitale, et dautre part, car la plupart des foyers entament le grand mnage de Pessah, entranant malheureusement des problmes de Shalom Bayit de paix des foyers. La fatigue est son comble, la femme/mre exige une qualit de mnage, que le mari/fils ne juge pas utile. Les rflexions peu amnes fusent, sans considration pour autrui, son conjoint ou ses parents fortiori ! Travailler ses Midot, est-ce simplement une bonne attitude adopter par un juif, ou bien une obligation, au mme titre ou peut-tre plus encore que de ne pas possder de Hamets Pessah ou de mettre les Tefilin tous les jours ? En parcourant superficiellement la Torah, on ne rencontre que peu de versets qui voquent la gravit dtre avare, moqueur, arrogant, etc. Eventuellement quelques blmes sur lorgueil, mais il nest tout de mme pas ordonn dtre modeste, ni reconnaissant envers notre prochain. Et pourtant, en analysant les conduites des grands hommes de la Torah, nous remarquons quils faisaient primer limportance des bonnes Midot sur celle des Mitsvot. Mosh Rabeinou, par ex., a fui lEgypte pendant plus de 60 ans. Il tait recherch pour avoir tu un Egyptien qui frappait injustement un juif. Vers la fin de son exil, il arrive Midian, o habitait Yitro. Il rencontre les filles de ce dernier qui se faisaient agresser. Il les dfend, puis elles regagnent leur demeure, sans linviter. Lorsque Yitro prend connaissance de lintervention de Mosh, il se hte de linviter ; peut-tre acceptera-t-il de se marier avec une de ses 7 filles ! Et effectivement, Mosh se marie avec Tsipora. Quelques temps aprs, Hashem se dvoile Mosh pour lui ordonner daller dlivrer le peuple dIsral de ses terribles souffrances. Et quest-ce que Mosh Lui rpond-il ? Le Midrash Tanhouma rapporte : "Matre du monde ! Je ne peux pas quitter mon beau-pre, car il ma ouvert la porte de sa maison, et me considre comme son fils. Sil ma ouvert sa porte, je lui dois ma vie !"
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28/03/2011
"Si quelquun nous a ouvert la porte de sa maison, nous lui devons la vie !" Telle est la rponse de Mosh Rabeinou Hashem qui lui ordonne daller dlivrer le peuple juif. Inutile de prciser que Mosh tait trs affect par les souffrances des Bnei Isral. Il avait quelques annes auparavant risqu sa vie pour eux. Et il savait que leur situation ne stait pas amliore, comme il dit Yitro : "Je voudrais partir, retourner prs de mes frres qui sont en gypte, afin de voir s'ils vivent encore". Mais la reconnaissance envers celui qui lui offre le gte, est primordiale au point de remettre en cause la dlivrance de tout le peuple dIsral ! De surcrot, le Midrash rapporte que Yitro lui ouvrit la porte par intrt. Yitro tait initialement le prtre idoltre de la rgion. Lorsquil prit conscience de la vanit de ses statues, il se retira de ses fonctions, prtendant quil tait trop vieux. Mais les habitants comprirent ses relles intentions, et dcidrent de le refouler, sans mme se marier avec ses filles. Lorsquil ouvrit sa porte Mosh, ce ntait que dans lespoir de "caser" une de ses 7 filles. Et pourtant, Mosh se sentit redevable. Apportons une seconde anecdote. Durant 7 jours, Hashem demande Mosh daller sauver les Bnei Isral. Et Mosh refuse cette mission. Le 7e jour, Mosh dit De grce, Hashem ! Donne cette mission quelqu'un d'autre ! Et Rashi dexpliquer, quil ne voulait pas offenser son frre an Aharon, qui tait pour le moment le prophte des Bnei Isral en Egypte. Il naccepte finalement de remplir sa mission que lorsque Hashem lui annonce quIl Sest aussi dvoil Aharon pour lui annoncer la proche rdemption amorce par Mosh, et qu'Aharon sen est rjoui au point dtre dj sorti sa rencontre, dans le dsert. Autrement, Mosh ne serait pas all sauver les Bnei Isral, malgr son amour pour le peuple et sa peine pour sa souffrance ! Limportance de travailler ses Midot est amplement prouve de ces histoires. Ilntaitpasquestion pour leplus granddesprophtesdaccomplir une Mitsva, aussi grande fut-elle, si elle entranait une dtrioration de ses Midot. Nous nous demanderons demain pourquoi dans ce cas la Torah 49 n'a pas explicit les vertus acqurir.
29/03/2011
Rabbi Ham Vital, le grand disciple du Ari zal, explique dans le Shaarei Kedousha le rle des Mitsvot et des Midot. Nous devons dabord comprendre ce quest une Mitsva, quel est le but du monde et le travail de lhomme sur terre, expliqu par le Ram'hal dans son livre Daat Tevounot. De manire gnrale, on peut qualifier un tre dune quelconque vertu uniquement sil la met en application. Par ex., on dira dun homme quil est misricordieux sil aide concrtement toute personne en difficult. Ainsi, Hashem est bon, et a cr lhomme pour lui pancher Sa bont. Il cra aussi le monde, le lieu dans lequel Il plaa lhomme pour lui dverser Ses bienfaits. Comme bienfait ultime, Il dsira que lHomme parvienne percevoir Ses conduites et Ses attributs. Il le dota donc de lintellect. A prsent dou de connaissance, lhomme ne pourrait tolrer de se dlecter passivement de bonts infinies (principe de Naama Dekissoufa le pain de la honte) : il devint ncessaire pour lui de mriter Ses bienfaits. De ce fait, Hashem nacheva pas la cration du monde, et laissa lhomme le soin de le parfaire. Ce manque quIl laissa, cest la face cache de Hashem. Le travail de lhomme, ce sont les Mitsvot, qui servent dvoiler Sa providence. Prenons en exemple la Mitsva de Brit Mila. Huit jours aprs la naissance d'un enfant juif, nous avons la Mitsva de le circoncire. Si Hashem dsire que le corps du juif soit diffrent des autres, pourquoi ne le fait-il pas natre dj circoncis ? La rponse est vidente. Il veut que nous atteignions notre perfection par nos actions, afin que nous mritions les bienfaits quIl nous dverse. Il en va de mme pour les autres Mitsvot. Elles sont toutes l'occasion pour l'homme de se parfaire, en parachevant la cration. La Kabbale qutudient les grands matres consiste notamment expliquer en quoi chaque Mitsva contribue dvoiler Sa Providence. Lminent matre en Kabbale, le Ari zal, ne perut lui-mme quune goutte deau de cette Sagesse infinie, qui sera par excellence le bienfait du monde futur !
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1. Quels sont les endroits dans lesquels nous sommes tenus de chercher
le Hamets ? Le Choulhan Aroukh ch. 433 3 crit : [...] Il faut vrifier chaque endroit o il est possible d'avoir introduit du Hamets. De ce fait, chaque pice de la maison, ainsi que le grenier doivent tre vrifis, car il se peut quil y soit une fois entr avec du pain en main [et laurait oubli l-bas]. Par contre, une cave vin, o l'on na pas lhabitude de se rendre pendant le repas, na pas besoin dtre vrifie. Nous en dduisons que seuls les endroits o il y aurait une certaine logique dy avoir fait entrer du Hamets doivent tre vrifis. Ainsi, un meuble o lon range des couverts doit tre vrifi, de peur que l'on n'ait eu une fois besoin dun ustensile pendant le repas et dpos ainsi machinalement du pain en ly oubliant. Par contre, une armoire dhabits, o on veille ne pas faire entrer daliments pour ne pas attirer dinsectes, na pas besoin dtre vrifie. Sil se peut quon ait laiss du Hamets dans une poche dun habit rang, il faudra chercher le Hamets de cette armoire. 2. De mme, lorsque des jeunes enfants vivent la maison, toutes les armoires qui sont leur porte doivent tre vrifies, mme si on ny range que des produits mnagers ou du linge de maison. 3. Idem pour la recherche du Hamets derrire les lits et sous les armoires ; s'il ny a aucune raison que du Hamets sy soit gliss, il ny a pas de ncessit de les dplacer pour nettoyer derrire. Et si par contre des enfants vivent la maison, il faudra vrifier quil ny a pas de Hamets derrire. Il ny a cependant pas de ncessit de les dplacer, il suffit uniquement de vrifier quil ny en ait pas porte de main. Et pour lventuel Hamets hors de porte de main, on pourra sappuyer sur lannulation du Hamets que lon rcite aprs la Bedika.
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30/03/2011
Revenons prsent sur le rle des Midot par rapport celui des Mitsvot, expliqu par Rabbi Ham Vital zatsal. Lhomme est constitu, selon nos matres, de 248 membres et 365 nerfs. En parallle, la Torah ordonne 248 Mitsvot Ass que nous ralisons activement, et 365 Mitsvot Lo Taass ralises passivement, en nous abstenant de fauter. Cette corrlation provient de ce que nous expliquions hier, que les Mitsvot achvent la cration de lHomme. Chacune apporte un des membres ce que la face cache de Hashem laissa incomplet. Mais les Midot viennent en parallle avec le souffle de vie lui-mme. Selon la tradition juive, comme pour les philosophes, lhomme est constitu de 4 forces : de terre, deau, de vent, et de feu. Nous nentrerons pas dans la rationalisation de cette notion, mais nous nous contenterons dexpliquer que les Midot dun homme proviennent de ces 4 composantes. Selon lessence de sa Neshama, chacun est dot d'un mlange distinct de ces lments. Les 4 forces sont prsentes, mais en proportion diffrente. Chez certains, cest la force du feu qui prdomine : ils seront de nature plus orgueilleuse et colreuse sils ne se travaillent pas, mais seront de rels lions dans laccomplissement des Mitsvot, sils parviennent canaliser leurs forces. Ceux chez qui l'eau est prpondrante, aspireront croquer les dlices de la vie pleines dents. Le vent, cest lattirance la parole : soit pour mdire, soit pour encourager son entourage accomplir Torah et Mitsvot. Et la terre, la paresse, la tristesse etc. Un travail ordonn sur les Midot ne consiste pas lutter contre la nature mme, mais la canaliser, laide de lintellect. Autant notre corps matriel ne peut rien faire sans tre anim par un souffle de vie, autant toute Mitsva accomplie sans travail de Midot naura presquaucun effet sur la perfection atteindre ! La Torah na pas donn dordre spcifique sur les Midot car elles sont des bases et gnralits pour laccomplissement de la Torah. Toutes les histoires de nos anctres et rcits de la Torah, particulirement dans le livre de Bereshit et au dbut de Shemot, ont pour but denseigner ce que doit tre un homme, avant 53 quil soit astreint une quelconque Mitsva !
31/03/2011
La Torah na pas donn de Mitsva spcifique sur les Midot car leur contribution la perfection de lhomme nest pas propre un membre, mais gnrale tout son tre. En quelque sorte, il faut dj tre un homme pour accomplir les Mitsvot. La Torah ne donne pas de Mitsva dtre un homme, elle sadresse celui qui lest dj, en lui indiquant comment atteindre la perfection selon le programme divin. Les bonnes conduites, nous les dduisons des histoires de la Torah. Nous pouvons comparer le rle des Mitsvot et des Midot aux diffrentes maladies qui peuvent affecter un homme. Elles peuvent tre soit locales, soit gnrales tout le corps, par exemple si le sang lui-mme est de mauvaise qualit. Cet exemple soulve un second point : ltat des membres influence la qualit du sang, et inversement. Lorsquun membre est longtemps malade, il finit par dtriorer le reste du corps, ainsi que le sang. Et rciproquement, un sang malade finira par dtriorer plusieurs membres, car ils ne recevront plus leur vitalit. Idem pour le rapport entre les Mitsvot et les Midot. En transgressant constamment des Mitsvot nous finirons par dtriorer nos Midot, par ex. en banalisant certains maux, en perdant notre sensibilit quand nous aurions d tre misricordieux, ou encore en ayant piti de ceux quil fallait gratigner. Saisissons loccasion pour expliquer un fondement important, mme si quelque peu hors-sujet pour notre propos : pouvons nous donner des raisons aux Mitsvot de la Torah, ou devons-nous les accomplir comme des dcrets divins ? Le Rambam et dautres Rishonim ont consacr plusieurs uvres pour rationnaliser les Mitsvot, et expliquer comment leur accomplissement apportait lhomme quilibre et perfection. Ces crits furent controverss par dautres sages de lpoque, prouvant quil est interdit de rabaisser les Mitsvot de simples lois de bonne conduite. A partir des notions expliques ces derniers jours, nous pouvons rpondre que les Mitsvot ont effectivement des raisons sotriques, extrmement profondes. Mais cela ne remet pas en cause lquilibre apport notre tre, nos Midot, qui en dcoule. Les raisons donnes aux Mitsvot mettent 55 en vidence cet aspect.
01/04/2011
Le grand thme des Parachiot de Tazria et de Metsora (Paracha de la semaine prochaine) est la Tsaraat la lpre. Le Ramban crit que cette maladie, qui provoquait une grave impuret, ntait pas dordre naturel. Les Bnei Isral vivaient un haut niveau de spiritualit, et certaines de leurs fautes entranaient directement lapparition de tches lpreuses, sur leurs maisons, leurs habits ou leur corps. La principale faute qui provoquait cette impuret tait le Lashon Hara la mdisance. Plusieurs Midrashim mettent en vidence la corrlation entre cette faute et sa punition. Lorsquun homme parle mal dun autre, cest en gnral parce quil cherche sduire son interlocuteur, aux dpens de son prochain. Sa punition sera dtre isol plusieurs jours, en quarantaine, loin de tout contact. Son orgueil la pouss agir ainsi, il sera humili, dchirera ses habits, et demandera tout celui qui lapproche, de scarter de lui, du fait de son impuret. Le Sefer Hakan (XIIe sicle) rapporte que de nos jours, la lpre est remplace par la pauvret. En effet, la Guemara dit que le lpreux est considr comme mort, ainsi que le pauvre. Ne pouvant plus agir de faon miraculeuse, Hashem punit les colporteurs de Lashon Hara par des souffrances de mme type. Une fois appauvri, cet homme qui dpend prsent des autres est humili, et veille particulirement ne plus parler mal de son entourage : il risquerait dtre catalogu, et ne serait plus soutenu ! Le Hafets Ham donne un excellent conseil pour ne jamais tre amen transgresser cet interdit : sefforcer de cder son prochain en toute situation, quitte accuser des pertes dargent. Si la faute du Lashon Hara amne la pauvret, il sera plus sage de perdre aujourdhui quelques sous, plutt que tous ses biens demain. Il compare cela un homme avare dsireux dconomiser quelques misrables sous, qui diminue progressivement sa ration alimentaire, au point de tomber malade de toutes ses carences. Il devra alors en une fois dpenser bien plus dargent quil nen avait conomis, pour se soigner !
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03/04/2011
Limportance des Midot ayant t mise en vidence la semaine dernire, nous aborderons pour les 2 derniers jours du mois limportance de la reconnaissance. Pour rappel, Hashem somma Mosh daller dlivrer les Bnei Isral. Plutt que de sempresser dapporter la rdemption ses frres, il se sentit oblig de consulter son beau-pre Yitro auparavant : "Si quelquun nous a ouvert la porte de sa maison, nous lui devons la vie !", affirma-t-il. Or, nous expliquions que Yitro navait pas agi ainsi pour le seul bien-tre de Mosh, mais parce quil esprait que son hte allait accepter une de ses 7 filles en mariage. Pourquoi dans ce cas Mosh devait-il lui tre reconnaissant ? Cette remarque nous pousse redfinir ce quest la reconnaissance. Mais apportons auparavant dautres passages frappants sur ce sujet. Lorsque Hashem voulait envoyer une plaie aux Egyptiens, Ildpchait Mosh, aid de son bton. Pour les 3 premires plaies (le sang, les grenouilles et les poux), Hashem enjoignit Aharon de frapper. Le Midrash commente que Mosh ne put les raliser personnellement, car il fallait frapper leau ou la terre, or Mosh leur devait reconnaissance. Leau du Nil lui avait permis d'tre sauv de la mort lorsquil tait bb. Et la terre lui avait servi dissimuler lEgyptien quil avait tu. Nous dduisons dici la ncessit dtre reconnaissant mme envers de la matire. Dans le cadre de 2 Mitsvot, la Torah enseigne un principe de reconnaissance envers les animaux. Une premire fois, en ce qui concerne la Mitsva du rachat des premiers-ns : la Torah impose aussi de consacrer les premiers-ns des ovins et bovins, ainsi que ceux des nes. La Guemara dans Bekhorot explique que l'ne a ce mrite en gratitude de laide quil apporta aux Bnei Isral pour transporter leur butin lors de la sortie dEgypte. Et la deuxime fois, c'est propos de linterdit de manger un cadavre danimal, mort naturellement, qui doit tre abandonn aux chiens. Et Rashi dexpliquer, que nous leurs sommes reconnaissants de ne pas avoir aboy lorsque les Bnei Isral sortaient dEgypte, laissant ainsi cette sortie tout son prestige.
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04/04/2011
Si nous expliquons la ncessit dtre reconnaissant par gard pour celui qui nous a rendu service, il sera difficile dexpliquer pourquoi nous devons tre reconnaissants envers les chiens et les nes, ni mme pourquoi Mosh devait tre reconnaissant envers Yitro, ou envers la terre et les eaux du Nil : ils navaient pas agi avec intention de porter secours ! Forcment, le bnfice de la reconnaissance est pour celui qui la tmoigne, et non pour celui qui la reoit. Quel est donc cet avantage ? Le Mishnat Rabbi Eliezer crit : Pour quelle raison la Torah a-t-elle t si svre l'gard de lingratitude ? Parce quelle est lie lathisme. Lathe aussi est ingrat envers Dieu. Celui qui se permet aujourdhui de ne pas reconnatre le bien que lui fait son prochain, dniera demain les bienfaits de son Crateur. Lathisme et lingratitude proviennent dun mme drglement, dune tendance normaliser et minimiser les bonts reues. L'athe et l'ingrat sont en ralit des gocentristes, ne tolrant pas, inconsciemment, d'tre redevables envers quiconque, car la reconnaissance engage un retour. Comment un tel goste pourrait-il se rabaisser considrer lautre ? Pour fuir cette frustration, il minorera laction de son prochain, affirmant quil na rien fait de si grand, ou encore quil tait oblig de le faire, quil a agi par intrt, par contrainte, par obligation. Cette tendance ne pas admettre notre gratitude envers lautre est ancre en nous. Afin de ne pas laisser ce dfaut nous dominer, la Torah enseigne de faire mticuleusement tat de tout bien. Un quelconque manque de reconnaissance laissera forcment lingratitude prendre place dans notre cur. On raconte quun rav (probablement le Rav S. Messas zatsal) connut une priode de sa vie des difficults pour marcher, et dut se dplacer laide dune canne. Lorsquil gurit, il continua garder sa canne en main, afin de garder vif constamment le souvenir de la bont de Hashem qui l'avait guri.
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Le 5 minutes ternelles a pu voir le jour grce au soutien de Michal N., Philippe B., Shlomo M, Dan, Jol, Ronite, Michal H., Esther et dautres anonymes . Puisse le mrite de la Torah les protger, eux et leurs familles, en toutes circonstances, et la Berakha du Rav Shmouel Auerbach chlita saccomplir, Amen. Stphane et Harry Dahan