Becassine Voyage
Becassine Voyage
Becassine Voyage
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"diion
de la Semaine de Suzette
BCASSINE
VOYAGE
Texte
de M.-L.
Illustrations de
CAUMERY J. PINCHON
DES GRANDS-AUGUSTINS, 55
PARIS
EJV
VEMTE
L'Enfance de Bcassine
BCASSINE EN APPRENTISSAGE BCASSINE PENDANT LA GUERRE BCASSINE CHEZ LES AlLIS
i
Album.
bcassine mobilise
bcassine chez les turcs
L'Alphabet de Bcassine
I
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Si
Languereau, 1921.
BCASSINE
VOYAGE
Nous avons laiss Bcassine en Bretagne, chez la comtesse de Kercoz, amie de la mar(|uise de Grand-Air; c'est l (|ue nous la retrouvons l'automne de 1920. Un rapide regard nous montre l'une des (enctres du chteau sa bonne ligure plus ronde et plus joulHue que jamais.
M"" de Grand-Air et iM> de Kercoz docteur Salvat, mdecin du bourg voisin; l'entretien doit rouler sur un grave sujet, car es visages sont soucieux.
Dans
le
jardin,
le
causent avec
Mon cher docteur, dit M" de Grand-Air, vous savez notre intrt aflectneux ponr Bcatsine, eh bien, sa sant nonl inquite. Pat jpo**ble faitle docteur. Jel'ai rencontre hier an vuIkk, elle a une mine /^/"^^r^y superbe.
marquise, ce qui nous de sa sant. Du reste, M""" de Kercoz va vous exposer les faits. Tous trois s'assoient et la chtelaine coir/nence son
Justement,
insiste la
mPme
rcit.
Bcassine est entre chez elle, il y a quelques semaines, en qualit de cuisinire. Tout a bien march d'abord, puis brusquement la brave lille a commenc manifester une
agitation extraordinaire.
Tantt, raconte sa matresse, elle expdie sa beso avec une frnsie dangereuse pour la vaisselle, jonglant avec les plats et les assiettes, et malheureusement en jongleur oui ne russit pas souvent ses tours. Tantt elle semble avoir un trop-plein de force et d'activit dpenser.
^e
''"i.ss.i
iiisiru-
iios
gamliiics et
^u-s
contorsions
hi/.arrt^s.
D'autros fois, elle s'escrnne conlrv les murs, au grand Jomture: le jeune garon boucher a mme failli iHre borgn par des essais d'atciu'elle fai.-iail avec la broche de la nMissoipe.
nque et de parade
a Des faits de ce genre, continue M"" de Kercoz, je pourrais, docteur, vous en raconter jusqu' demain, ilsnous font craindre... Ici, elle s'arrte, consulte du regard M'"^ de Grand-Air, cpii lui fait signe de dire toute sa pense. Us nous font craindre, rat prend-elle en baissant la voix...
pauvre fille ait l'es... et en se touchant le front du doigt, que la "^''Nt) prit drang. -Mais non, maie non, proteste le docteur, optimiste, elle s'ankyiose et elle combat l'ankylose, voil tout. Et il dveloppe son' diagnostic
pendant cinq ans, Bcassine a men une vie da grand air, remplie d'a\entures. Sans transition, elle s'est trouve confine prs de son fourneau. D'abord elle a engraiss exagrment, puis elle a t prise du besoin de ragir par des
exercices violents.
La lutte co ntre
.
,,
l'ankylose,
I
la
s avance en effet, portant un plateau sur lequel le th est prpar. Regardezla. fait M" de Grand-Air, d'une voix o la surprise se mlange l'inquitude.
Bcassme
^.
.'isage
douloureu-sement
con-
tract, les
elle
^'lce
Et l'invitable se produit .\yant but sur un caillou, elle s'abat contre la table. quoi le vtement du docteur est constell du contenu du pat de crme. Maladroite, s'crie M. Salvat, pourquoi, diantre, marchez-vous de cette bizarre faon? C'est pour mieux respirer, m'sieu le docteur. Et Bcassine confie M. Salvat que...
malgr fentres ouvertes et courants d'air, elle suffoque dans sa cuisine, a Alors, ce matin mme, j'ai lu dans le journal que le secret de bien respirer c'est de marcher...
...
vant qui a dcouvert a. J'ai essay et c'est vrai que mes "inmons vont bien mieux...
i
QUI BIEN SE PSE
wiJ^seulement, le grand savant, il ne pouvait pas deviner que son traitement, a n'est pas uon pour les plateaux de th et les vtements. Cette explication calme et amuse le docteur. Il pose (pielques /.,^__^' questions Bcassine, lui tait /^"^Ca^^ ^"i^ ^ _ j.x! . (irer la _ langue. .,
,
...
lui
tUi
le.
C'est bien ce que je oomtesse et la marquise pensai* dit-il, rien de Brave. Elle s'ankylose, et mon ^ Ah n faut l'empcher de_8nkyloser. Dieu! fait Bcas
prAter attention, le docteur pourfaut chaque jour une bonne promenade 4J'une ou deux heure. Poutei-vous commeni'auloriser, madame la comtes*, i)ui, le Iraitemenl cer tout de suite
Sans
;
lui
suit
lui
rpond
d'aide fera le r oreille
M"deKerc<;U(Ule
Et se penchant
elle
dlaer.
consterne.
du docteur,
ajoute
Et voici bcsans doute mme sera-t-il meilleur. Puis haute voix, elle reprend : Allez vous promener, ma bonne Bcassine, vous avez cong jusqu' ce soir. Bien le merci, madame la comtesse.
^- ^c.issine
dans
la
...j'en aie le cujur net. EUe court, elle galope plutt par un sentier de raccourci, vers un village situ sur In grand'route. Comme une trombe, elle entre dans le magasin d'un marchand grainier. t Mon sieur Toumesol, ce serait-il un elTt t de votre bont de m'auto-
rien,
ligure est toujours peinte la consternation qui l'a saisie en entendant certaine parole du docteur. Je sais bien
campagne. Sur sa
que
J'ai engraiss,
mme,
c'i^tait
je
_,-
monologue-t-elle; tout de
v^
ne crojraispasque
que...
riser
me servir bascule t
votre
.\
vulri'
dispositii>ii.
in.iin'zrlli'
lli'-
<^^5I^
Enfin voil le flau immobile, bien horizontal.' I.aboricusomont, Bcassine fait l'addition des quand elle a achev soa opration, elle s'crie d'un ton triomphant :
poids, et
cassinu.
Bca.ssinc monte sur la bascule, dispose les poids... Elle on a trop mis. elle doit en retirer, en retirer encore, et chaque fois qu'elle en enlve un, son visage se
rasst^rone.
l.ommi' exagrant. mdecins... l ^_^_ bon M. Salvat qui |<rt'iend que je crnl kUce, et je ne pAse que 70 .\yant savour sa satiafaction, elle ajoute : < Tout de mf me, <fml eacore trop, faudra que quelqu'un de saTuit me donne des ides pour m'allger.
1
-
^^^ "
Bcas-
Vous demanides.
c'est
in:
Les ides
>
dant
lui
-^^^^ ^"
'
un bizarre toupet de cheveux blancs qui couronnait son front haut et dgarni. l se prsenta Pierre Kiroul, venu entre deux trains, avant un long voyage, pour faire mes adieux
.
Voyons,
il
continua s'agit de vous allde vous ddonc ger, barrasser de votre Qu'est-ce prai.sse.
Pierre
gure rieu
l'expression
ma tante, la comtesse
de
Kercoz. Ehen voil un hasard ! s'ex clama Bcas!
qui d-
~-'
g raisse.
I
e
7
trs
jeunp
mieux
de
l.aben-
Buvez
Pouah
la
benzine.
xfil
Bcassine,
avec une forte grimace
Bon, reprit Pierre, en tirant son toupet d'un geste qui lui
Bcassine,
d'al)ord
cITare,
Tout en causant,
seuil de la boutique. vit un spectacle qui
ils
gagnrent
le
tait
familier,
extrmement
compltement stupide;
sons-la...
que l'hydrogne?... Mais non, vous vous envoleriez dans les airs, comme un ballon. Cette ide aussi est compltement stupide.
lger,
tel
Et notre hrone
la
plongea dans
c^
la voiture dans laquelle Pierre tait venu gare, avait sorti son cheval des brancards, et maintenant
Le cocher de
de la
il
l'at!
telait l'arrire
disait-il
de la Victoria.
ces Parisiens
au grainier, M. Tournesol, que l'opration semblait intresser vivement. Bcassine dem,inda Qu'est-ce qu'il fait?
C'est encore une ide moi. J'ai horreur du vent et de la poussire: comme j'avais le vent et la poussire dans la figure, je fais retourner la voiture. Une bonne ide, hein? Pour en juger, montez avec moi, si nous allons dans la mme direction. Bcassine dit qu'elle allait Kercoz, o elle tait en place, et son tour...
Et Pierre expliqua
admira le hasard qui les runissait. Cepenlaborieux attelage tait achev. Les voyageurs s'inslallrenl et, lentement, le vhicule se remit en ^jnarche. Le cocher s'tait juch sur son sige, bougonnant cau.se de sa position in( DUimode.
...
Pierre
le
dant,
vent, observa l'iene, niai.> un a les pieds de ce bonhomme dans le nez, ses guides sur la tte. C'est plus gnant encore. Mon ide est compltement slupide...
bonii''
(.'rnssi'
ligure avai;
,;
gion
(!'
ii.ivr-'ment,
on aurait
dit
un enfant
de desrendrcel
de suivre
...
la
voilure pied.ainsi
on
serait
i\rHbn.Et
elle r-
forsaisis.sante: Pour no pa.'<avoir'de vent en voiture, iln'y a lu' nepasseniettro dans la voiture. c'est vrai ! s'cria Pierre
Comme
descendi-
enthousiasm.
rent.
Ils
intelligentes,
les
trop loni Et je sais pourquoi: c'est parce qu'il y a suis temps que je n'ai pas fait un voyage, un vrai. Je vous compltement stupide quand je ne voyage pas.fct Si je les aime Il y avaii aimez-vous les voyages? pronona ces de l'extase dans la faon dont Bcassine raconta ses mots. A la demande de son compagnon, elle ctiei prgrinations du temps de la guerre, sa captivit les Turcs, son vasion dos de chameau.
aime
les
telligentes!
A$~
Au
ment
l'on
atteiil
:
gnait Kerloz.
cria
s'
Hidci',
ra.s.-iiue.j'ni
unt
'
'
qui
n'est
tout sluadin'-e sa tante l'iil le la voilure, tait venue lleau. Pii'rre se prcipita dans...
api'iviit
(|ui,
pas
du
plaqua en mme tcnips.il lui disait Bonjour.una chre tante, bonjour et adieu... Je pars pour un griind voyage... un long voyage... je ne sais pu** encore oi> i'irai...
..
ses
lira.-i.
lui
deux gros
bai.sers et
:
sine.
ment
LA FAMILLE
Deux jours plus tard, ayant assur ses besicles sur son nez, Conan Labornez, pre de Bcassine, ouvrit une enveloppe que venait de lui remettre le facteur et lut haute voix la lettre que nous allons reproduire, non sans corriger quelaues fautes de style et d'orlographe.
Mes
cheis
la
parents,
je
mets la
... et puis le timbre cinq sous, a Tend ruineux t envoi des sentiments du EUea raison, interrompit cur...'' M"" L.'oo iez, qui lisait par-dessus l'paule ce son mari; mais a, c'est encore la faute des boches...
plume
ma sant est
vous serez de mme au reu de la prrsente, que f aurais d vous /crire plus tt, mais fai pas beaucoup dt
temps...
'i
... qui ne payent pas ce qu'ils nous doivent, alors faut que a soye nous qu'on sorte des sous de
ses poches.
jnent, car son mari la regardait ^ d'un air courrouc: il a hor.reur qu'on le coupe quand
il
parle.
yi~r\
Mol
tendre, re
11
reprit sa lecture:
...
des senti-
ments du cur. Je vous dirai d^ abord que je ne suis plus Kercoz, J^en ai quitt en coup de vent avec le neveu
de M^^ la comtesse quia demand la permission de m'emmener...
dans un grand loyage qu'il a faire je ne conversation sais pas encore o. Il y a eu une
...
s'agissait de
mes
Puisqu
le.
ils
en ont enen-
M'^'de Grand-Air
\
tait
en
visite.
n'y a pour me que les gens qui n'ont jamais t curieux, je ne risque pas d'avoir beaucoup de cailloux jardin. dans mon Af"' de Grand- Air
disait
:
setiJ
Bcassine soignera Pierre s'il est malade. C'est une braie fille, honnte et dvoue.
c r
-
/'''^
Faut que je vous avoue, mes chers parents, que je me suis gonfle d'orgueil
en entendant cet loge, mais j'ai' pas tard me dgonfler, car M'^' de Kercoz ipostait : Vous allez mettre ensemlle un hurluberlu et une ahurie, ils feront
<t
.Pendant
ciait,
j
fju'il
renier
ai
mont faire
et
Enfin,
le
mdecin
les
a accordes.
Il
dit que,
vu
ma
on
malle,
l'heure
du
de jolie besogne.
mon besoin d air et de mouvement, je tomberais malade si on me gardait prs d'un fourneau. Alors que faire de moi' Autant me laisser partir. On a appel M. Pier'cbit lu " '^'' "' l a't't permission de m'emmener
est reparti en ( itesse, sans avoir beaucoup de temps peur tes adieux, ce ui vaut mieux; car je me connais, si j'avais eu le temps, f au
rn'
ORGUEIL ET LARMES
/-f.v
sparations,
kouleteise.
me
Kiroul,
cesse,
Mon
M,
vee.u
matre.
m'a
fait
voyager
comme
dans un wagon de luie qui s'appelle un slipinge. Cest comme qui dirait une joli chambre sur rails.
et
suis entte ollrr de tuni Cautre pour voir sur lequel on tait le mieuji coueh.
me
tns
ma
il
<.tail
non pas un
lit...
... raconter ce i/ui m'est arriv a" ii barque. Je vous air leulement que fai eu
a m'amusait tellement que f ai pas fait attention que les heures passaient; quand le garon du slipinge est venu nous prvenir que nous tions en gare de Paris, je me croyais peine partie. Il me faudrait bien du papier et peut-tre encore un timbre de cinq
sous pour vous..
gouvernante, dame...
une
digne
gui dirige sa maison depuis des anet des annes, me l'a rpt sur tous tes tons. Al. Pierre est riche, il n'aime pas la vie de Paris: il n'aime que les loyages, les vrais, dans les pays sau vages. Ses malles et valises soru toujours
...
nes
prtes
pour
le
dpart.
Il a des fois, qu'a dit la gouvernante, des ides un peu drles, et il chrrcl,e
boucles...
tout le temps de., inventions. Son appartement est plein d'ustensiles qui doivent rendre le mnage pas com-
mode
faire.
htrs part^nis,
l'essaie,
I
mon
mouchoir
i
Mats
"^^^
1/
Il
pas
le c, ttiqtter
de ca chacun son got, n'est-ce pas'... Penaant que 'ciivais, Monsieur est venu, il a dit qu'on part pour l' Amrique et qu'on vavfairt. une commission pour un ministre. Je ne sais pas li'i ce \ ne t'est...
\l^"
tne
si
ambassadei r et (a me gm fie encore d'orgueil. Je otus doitnr rni de mes nouvelles, de ptt\renct sur eari'; rit'sintes. qui cotent moins cher de timbre.
on
le
i-arrraut .leslmimtt
:ie fin*
LA PROVINCE
PARIS
y^N
-'
Msugpipf
lger sac,
il
n'ayant
qu'un
...
il
sufft
chez lui, 4, rue Saint-Guillaume; Bcassine l'y rejoindrait quand elle aurait pu dgagci
U noiio faut complter la leitre de Bcassine et raconter les incidents qui marqurent son arrive Paris. En descendant du sleepinR, Pierre Kiroul...
la salle malle...
sa malle. Notre hrone se rendit donc dan.s des bagages. Chose tonnante, la
d'une petite demi-heure pour en obtenir la remise. Elle fut charge sur un fiacre qui, cahin-caha, re monta le boulevard Saint-Germain, puis tourna gaucho.
On tait rue Saint-Guillaume. Bcassine fut enchante du calme et de l'aspect ancien de cette rue. Le fiacre s'arrta devant la porte portant le numro 4. De l'immeuble d'en face, qui est le patronage paroissial, s'chappaient des voix d'enMeunier, tu dors. Egaye par ce fants chantant rappel de ses jeunes annes. Bcassine ..
:
parfaitement faus^ se, continua Ton _ =- moulin, ton moulin va trop fort: puis une bande de fil lettes sortit du patronage, se r pandit dans la rue, et Bcas sine, de plus en plus enchan
:
"
... prendre racine en cet endroit, la rappela au sentiment de l'heure. Elle essaya de descendre sa malle c'tait besogne au-dessus de ses forces. Il n'y avait pas compter sur le cocher, fort g et peu complaisant.
:
au
pas-
sage.
Tandis qu'elle hsitait sur ce qu'elle allait faire, un monsieur, sorti de l'htel voisin, s'avana Un coup demain, jeune Blle?',proposa-t-il. Et comme, con C'est trop naturel, reprit-il; fuse, elle restait muette dpns notre petite rue, tout le monde se connat...
: :
... et s'entr'aide... Et ce que j'en ai coltin de bagages, pendant la guerre, comme infirmier militaire En un clin d'oeil, la malle fut porte devant la loge du concierge, puis le monsieur
!
ici,
que Paris
c'est
on voit
comme du
remerciments.
Elle se rap-
... en courses par M" de Grand-Air dans ce dernier (luartier, elle avait eu demander son chemin. Les passants
Alors,
seulement,
1
elle
mon
qni avaient daign lui rpondre, l'avaient fait en anglais, en csp;ij,'ii()l, ou en d'autres langues Mais c'est pas tout a, re-
bien. > L'escalier tait si majestueux qu'il lui rappela le palais de Versailles.
^voir
'in'est...
Cest-il ici la salle manger du concierge! demanda-t-elle. Le laquais rpondit : Ici, c'est chez M"" la duIl
dit-il, j'ai
ches.se.
M.
le
jeune
< Je me suis attard en votre aimable compagnie, leur nglig mes devoirs de conderKe. Comme d'ordinaire, nos amis et moi allons vous aider, Contran. > dit la jeune Tille. Comme si ces mots eussent t un signal,
les
va
avoir
le
Elle
uni; regar-
l'esca lier
s'emplit
djeunes
^*^' lenmus
!
nlran
r-
mes. portant des ...... jeunes hom- s' upi des brosses.Oontranallaitde groupe en grou uv serrant la main des nies-sieurs, baisant celle Cl< dames. Des propos mondains s'changeaient Trs brillant, ce malin, noire pliimenii-par " ilil une jeune femme. Tous rirent. lir
!
c.inl.i
h- r;
Il
'
Et tout en riant et bavardant, ils trottaient, brossaient, balayaient, avec une ardeur sans pareille. Bientt l'escalier fut tout n'Iuisant de pmprel
M. d'un (pil satisfait, puis dit amis, un millierde mercis:mai fiour yotre service, je deso-ni;
:
du monde
heureux concirnre
12
UN FORT COURRIER
...
elle
rpon
Bcassine
tait
reste sur le palier du rez - de -chausse,
dant, Contran la remar- '-^'^ ' qua. 11 la salua avec une exquise politesse et s'in forma de ce qu'elle dsirait. Trs intimide...
^J Ok^ ^**
ne comprenant
'--
m'sieu Contran, m'sieu le concierJe ne sais pas comment il faut dire. Appelez-moi conge...
l^
Sa gaiet rendit
tout
son
aplomb Bcassine.
Ben
pas
d'importan
ce. Il souriait.
voil, je voudrais savoir o est l'appartement de M. Pierre Kiroul, et puis si c'est pas indiscret, j'voudrais sa-
un logement
et
que
j'ai
beau monsieur,
cl
...
ensemble au concierge,
c'est trs
amusant. D'ail-
...Laduches.se,
enfants, gendres, brus, petits-enfants. Ma fiance et moi tions dsols, quand brusquement...
a ... la place de concierge de cette maison est devenue vacante. Je l'ai sollicite et obtenue. Nous habiterons ici tant que durera la crise des loyers, nous y serons trs bien. Tous les locataires sont nos amis; ils m'aident; nous jouons...
valet de chambre, fait le plus gros lenrs, Baptiste, de la besopie... Justement, le voici. Vous apportez le courrier, Baptiste f Posez -le sur le bureau. Contran considrait le plateau d'argent, sur lequel une cinquantaine de lettres
mon
rcumulaient.
^f^^
...
Ii-s
luttrrs
Contran,
oui
disait-il
c'est plus
com-
mode.
Quand
;pwloses
lire. Il
mena de
s'agitait,
rier
!
mur
reprit-il.
oubliaient que...
Bcassine pouvait tre attendue par son matre. Elle se mit ouvrir les enveloppes, les jetant au fur et mesure, dans la corbeille * papier; puis elle passait...
...
murait
Je n'y
rien.
comprends
LA COMMISSION DU MINISTRE
X3
It
...
et
lui
ap-
Bcassine tait en veine de ides. Elle suggra qu'en comparant le papier et les critures on pourrait peut-tre rajuster lettres et enveloppes. C'est ce qu'il faut faire, dit Contran...
partient T
Fouillant papier, ils .se mirent l'uvre. Au bout 'un quart d'heure, leur besogne complique tait faite tant bien que mal. Ouf! dit Contran, nous voil sauvs. Je m'excuserai...
...
dans
bonnes
... auprs des locataires; ils ne m'en voudront pas: ils sont si gentils, tous des amis. > Cependant Bcassine, en mettant de l'ordre suf Je bureau, trouva une lettre sans enveloppe, une lettre qui devait tre importante, car elle tait crite...
chemin de
Pierre se reposiiit de sa nuit en fer. Comme nous le savons. Bcassine, en attendant son
...
malheureux
d'tre
si
"^^
dis-
...
cherchrent vainement l'enveloppe. Qu'est-ce qu'elle a pu devenir murmurait Contran. Je crois, oui, je crois que je m'en suis servi toulf'heure pour allumer ma cigarette. C'est...
considrait la lettre et reprit : Ce doit tre pour votre matre, mademoiselle, il n'y a que lui qui reoive des lettres des ministres. Portez -la-lui, je vous prie... M. Pierre Kiroul...
trait!
Il
au
3'...
aide.
Il
lui glissait
un
billet
dans
main. Drle de maison, dcidment, se disait Bcassine en sonnant la porte du 3'... Un conla
cierge qui
donne
mais
vti.
...
ne
^e sais
lla lettre
Quand
son. matre sortit
Pom-
de sa chambre, elle lui donna lalettrodu ministre, en lui expliquant a.ssez confusment pourquoi elle tait sans, enveloppe. La lettre disait: n Monsieur, monsieur le ministre vous prie, votre passage...
ris
1
imprira
et
mptriix.
Tant
8 tage.Ce monsieur vous remettra un objet pour M. le ministre. ('.i>mme celles de toutes les...
sens, rflchit
mieux, c'est ce que j aime. Prpare vous i partir pour rAmri<|ae. Le soir mme, ils s'embarquaient sur V Aqvxaim, qui fait le service entre le Havre et New- York.
14
EN RADE DE
NEW YORK
=
^SFT
Le
SI'
Elle se rveilla en
.
sursaut, se
l'intonation
tf
elle re
la surface
cogna
et,
la tte au pla-
connut alors Pierre Ki- it- roui et f)0ur vaincre sa somnolence, employa
es moyens nergiques. Allons, -oust Debout M. Pierre qui m'attend...
! !
^^
fond de la couchette,
frottant
l'endroit
tout en
pais brouillard, jaune et sale, enveloppe tout le navire. Impossible de rien distinguer. Bcassine, cependant,
"our.
Un
^^ TV
violence.
avance rsolument.
dent. Bcassine
l'Amrique aussi, et toutes ses nouveauts; srement, on -V y^^%, n'aura jamais le temps de , tout voir! .,
I
'
^l
^^.
haut!
el
!
maintenant,
ma
tte
obstacle surgit brusquement, un fantme plutt, qui se dresse devant elle, surmont d'un bras et d'une mche de che Monsieur veux. Pas de doute possible Ah c'est vous. Bcassine? rpond Pierre le fantme. Quelle minute Quelle journe
, !
Un
en bouillonne. Ah les voyages... Voyezvous, Bcassine je me fais l'effet de Christophe Colomb arrivant sur son navire, en vue de ce continent le Nouveau ,'-,
:
Monde
Bcassine ouvre aussi grands qu'elle peui des yeux encore gonfls de sommeil et a sim plement l'impression d'y faire entrer tout le brouil tard de l'espace, i Nouveau Monde... Nouveau Monde, observe-t-elle, assez dsappointe. Pour du neuf, a n'est pas trs propre, ni bien reluisant, c'est mme .^ encore plus noir que le vieux Peu peu, cependant, V Aquif taine tant entre en rade,... '-^^
-i^*
!
^^
Depuis
...
le
tage.
Le temps
on passe
la gigantesque stamonde. tue: LaLibert clairant Plus au loin, la range des gratte-ciel , les fameuses maisons vingt et trente tages,
aux pieds ae
Il
y^''\ nitile en Laju...am, roui scrute fivreusement Pierre Kil'horizon. Beautiful, New-\ork,splendid ! faitsoudainune voix leur ct Bcassine s'est retourne ces mots ont jt prononcs par un passager, fort grand et tout ruS, qui sourit
JM^
^^^^*-~
Il
Beautiful, jcs
:
ne peut
sine.
Et
elle
gnifique!
s'empcherde rpondre Bcasexplique Pierre Il dit que c'est maJ'ai compris, rpond ce dernier, je com-
de
fiert
patriotique en mchant in
norme
csrare.
prends l'anglais.
Tiens, moi
aus.si...
15
...ji!
comcons-
prends l'anglais
,
lato sine,
li(V
;
Bteis
stup-
_
ua
!
a, c'pst fori
'
*^-
"'i<J"r
Tary-
par
exemple
.le
vais essayerde continuer, pour voir. El, assez ini[irudemmenl.elle risque une
yes, sire, mister et
rn/,
rul,
trri/...
moi
this...
panorama,
I.'pxpi'rience
heu... vritablement spkndid, yes, ouf! Le dernier mol, sembl embarrasser son interlocuteur, <]ui ne veut pas tre en reste de polite.s.se, cependant Merci et bienvenue vous, miss, fait-il, ens'inclinant; les Fran^^~ "'*^*' complimentations toujours... douces, yes, extremely douces aux oreilles ' fi. de moi-mme. >
I
est
dcidment con-
cluante. Pierre Kiroul tombe en extase Quelle merveille ! Croyez -vous, Bca.ssineT Cette influence subite el miraculeu.se dts voyages, de l'atmosphre, des latitudes. Pas a, seuleent. l'interrompt Bcassine. J'y r. fli^chis prsent
:
ir.qaandilm'atlrapaft, ceu;il toujours en anglais, el. dame.'a t plus d'un coup;et puis. ~ alle Amiens, oui tait lommies, Lx>iMlres et i l"n<-, o il y a des mots d'anKl><i!isur toutes les boalkiiies. Oui, c'est vrai. C'est presque forc que je sache l'anglais... m#me l'amI
^..^
'/j
ricain.
m\
conversation a continu en ce dialecte, genre petit ngre, qui mlange et maltraite les deux langues la fois. Tel qu'il est, il donne d'ailleurs toute satisfaction, aussi bien Bcassine qu'au gentleman, et ce dernier peut ainsi fournit quelques utiles renseignements sur New-York, particulire menlpourlechoix d'un
I.a
jt
quelques inslant.s, Bcassine nglige le paysage pnir conentrer son attention vers la surface, ou plula profondeur des flots; elle finit mme par se pencher exagrment au-dessus du b.xstinga ge. Pierre Kiroul s'aperoit du danger et la retient par son tablier. Soye prudente. Bcassine,
1
htel.
ruan
un quart
d'heure plus tanl. en dbarquant. Bcassine ferme la marche, passablement vexe. a f.^it piti, tout de mme, dit-elle aswt hant; i'son gr. ne mme pas connatre la poiaaons de son pays I
1^!,^^N*
...
j<
voudrais tout de mme arriver en voii un; il doit commencer yen avoir, paricil-;-Un quoi? interroge leur nouvel ami, qui a suivi la scne. i'^li b'en. im de vos homards
fameux iiuniards l'amricaine.* Etouffant de rire, son matre l'a Uche si brusquentent qu'elle a failli passer de l'autre cAt; le gentleman semble tair explosion Com ic franaise, very comte/ Il s'administre lies coups de (mine dans les c^i'os et...
Aomiiri/.t, les
:
ATLANTIC HOTEL
=
h'Atlantic-
mand
leur
compa
tra-
gnon de
verse, estccr
tainement un
des
plus
Plus
une
place
suil
perposent
et
Plus
ou douze
fois la
population de Clocher-
les-Bcasses.
hall , parsem de centaines de fauteuils. Ce sont des fauteuils en cuir rouge, bas et prolonds, dont les occupants paraissent se rduire, uniformment un journal et une paire de jambes.
Pierre Kiroul est d'abord rest soucieux; puis, son cerveau s'est illumin d'une subite inspiration. De sa poche, il a tir la fameuse note ministrielle; avec des airs mystrieux, il montre au ma-jordomeTen- tte im prim: Ajjaires (rongres, et la lui
traduit en
mme
temps.
Oh
fait le
suite
un sifflement
conduit les envoys du gouvernement franais jusqu' un guichet o s'encadre la tte d'une jeune fille trs blonde. D'un mot, celle-ci est mise au courant, et, aprs trois
bres sont mises sa disposition, le 134 et le 135, au 16 tage; de toutes petites chambres, trs confortables tout
Pierre Kiroul profite du tlphone pour adresser un message aM. HarrisBrown, 147" avenue, et le prvenir de sa visi' e, ds le lendemain, l5heures, del part de M. Je ministre des AfTaires Etrangres, en vue d'une communication urgente. Siu' un signe de la jeune fille trs blonde, un groom se prsente, tp sa petite calotte avec une dfrence marque, puis ouvre la marche en direction de l'ascenseur, en s'accompagnant, lui
aussi,
de mme, explique-t-elle.
-r
Repos jus!
Trs
...en le rel confort
ci.i'.rage
:
joli,
tout
dtaille
Quel vilain petit merle confie Bcassine M. Pierre, en pntrant dans la luxueuse cabine Pas du tout, explique ce dernier; nous voici au pays des machines, des loa siffle, tout a; comotives et des serpents
i
! :
quittant.
ampoules d'dans tous les coins, deux tuphones, un jeu complet de boutons lectriques, avec des indications dont certaines dpassent sa connaissance de la langue anglaise.
qui est tort, par exemple Bcassine inspecte la pice avec le plus grand soin Une porte... Elie l'ouvre : la salle de bains... ce n'est pas cela qu'elle cherche.
1
L'ARMOIRE
SURPRISES
17
Elle sort dans le couloir, aperoit cl l'appelle. L'homme s'avance tout en silllant. Le lit? fait Bcassine, mon lit?... Bcd?... Oubli? Il a compris et a souri aimablement, silllant toujours; c'est une
Le garon
puis, il s'est dirig vers un des multiples boutons et, doigt, en a baiss la manette. Bcassine voit alors la porte d'un placard se mettre en mouvement, s'abattre lentement et rejoindre le plancher .sous la forme d'un splendide lit de cuivre. Elle n'a mme eu que le temps de se garer. o o
rit
aux
t<
-il
un garon
du
cxplirjuer: Tontes les 1 mbres comme a. > Puis il est reparti en reprenant son air la noteo iH'avait
interrompu. c DrAle de payiqnaod me, murmure Bousine, arec ses armoires surprise et ses sifllenra.
m^
c-
Pi
i;ile saisit
sa valise, pour
et les
Il faut avoir l'habitude, dcidment. C'est assez simple, malgr tout, de le faire redescendre. Simple... mais un peu dangereux, quand une valise et tout
sortir ses
vtements
taler
nn peu.
I
Un
suppl-
ment de lumire ne
Catastrophe bouton, c'est tout lo redevient placard
I
qui remonte et
mme
temps.
Dans ce dplorable parpil lement, Bcassine avise sou^nJV dain un de ses grands moucboiis carreaux. Elle s'lance, le ramasse, puis, avec toutes sortes de prcautions, l'attacae autour du bouton tont-puisuiit.
elle
..-i
^^
de
de
il
fait l'oli.scuril sur le champ bataille, et descend dner; n'est (]ue temps. Vingt mi..
main
l'oliscurit, le
...un peu plus gauche, l'clairage srement, lin up sec... et le cabinet de toilette retentit alors d'un bruit effroyable, cehii d'une norme cluite d'eau: il semblerail que toutes les cascades amricaines
n
re,
faut vite'
uent. c'est le
rs,
Ht qui remon!
dMsnpa-
putfts aprs
bon
!...
La
bai-
1^
craintive, .iprs un .ifrnier edorl dans l'obscurit jus<,u'au robinet de la baignoire. Bcassine trouve le fauteuil profond et bas, laiaie tomber et s'y endort, tout hat>ille. Dans le ooninir. le gr^n sifTle loni-'ws ..
i8
midi inoins
le
s'acclimater envelopp dans disait, et rentrait l'htel, . un vaste impermable couleur kaw
".comme
il
En le rejoignant quelques insluuls plus le vestibule. Bcassine fut toute surprise d'tre accueillie par un bienveillant sourire, au lieu des reproches qu'elle redoutait Mettons-nous vite table, lui dit Pierre Kiroul, et coutez-moi... J'ai remarqu 'qu' 'J^ew-York tout le monde parat
tard dans
:
...
Pour
il
avoir,
au
amricain,
n'y a qu'un
moyen
ayons
l'air press,
ici
trs press, toujours press, et personne prendra plus pour des trangers...
ne nous
rellement presss
chaus.so sillonne de tramways qui ne cessaient de sonner. Voici ce qu'il nous faut, dit Pierre Kiroul; ne perdons pas une minute; nous sommes archi-presss ! L'arrt du tramway se trouvait au croisement de la rue a.ver wnf large avenue.
tait
La
pris son paratous les pitons semblaient chercher battre le record de vitesse en course, pied.
pluie.
Dans
la rue,
trangres.
Eh bien,
O/I
iiirH"
Vl
Cf/
;v
.<roje saurai comment maintenant... quoique a ne soit pas bien beau, toutes ces brusqueries-l! L'adresse de M. Brown lui revint la mmoire. Au milieu du carrefour, elle avisa un agent de police, un vri<t
<s>
Elle alla jusqu u
lui, et,
...
\
A
l.i
faire
iiremire voiture
I qu; s'arrta, ce fut un vritable assaut. Montons! cria Pierre Kiroul Bcassine. Dans le mme instant, celle-ci reut un grand coup de coude dans letlano droit, deux coups de poing dans le dos, se
pied, ^"^
elle
..sur \~ )
^J>
le
rassemblant
puis,
marchemalgr
le
toutes ses notions d'anglais, se prparait commencer un; phrase savante, lorsque le
sol
tramway
tait parti,
table colosse, et
qu'il
='ir 1r
elle
pensa
pourrait la
elle...
C'est
bon. snupira-t-elle...
policeman l'empoigna par l'paule, et la dposa comme une plume deu.\ mcolossal
tres plus loin.
Un tramway
Das.sa,
LES
DANGERS DU MTRO
19
Elle comprit, aperut l'entre de la station, une horlo^'e qui marquait trois heures moins trois, et en. vitesse, monta les marches de l'escalier, pas mcontente de s'-
En
unclind'o>il,ellepritson
liclcct,
mme temps
Avenue 147t
C'est
Vraiment
trcs
amusant ue voyager
<
aii.&.
hauteur dt
I
It
lever au-dessus (!
rrlli'
chausse
dan^erous
troisime tage; on peut atntempler l'inliieur de luxueux appartements, ou adresser des sourires i des gens ui piennent l'air leur fentre; ici, une maman avec son K^ntil haby. plus loin, un vieux
monsieur
les
!
talions. Voicila deuxime justement mais II' train a djreprissa marche lorsqu'elle s'en aperoit. Par la portire...
... avec son parapluie, elle adresse des sif;nes dsesprs, d'abord du ccH (lu machiniste, puis en direction de la rare.
Brusquement, une secousse, quelque cho.se comme un formidable coup de poing. Un gentleman qui fumait paisiblement sa pipe sa fentre, en celte rue fort troite,
a reu le piirapluie en pleine figure; et il n'a pas l'air commode, beau-
i..ivr*'
1.1
sor-
fcx'''**
'.t-
M'-
^'
"^
le
baby
.!..fde ^utivn, qui un .u. < i'arapluie lui tend un papier, en ajoutant cette seule explication plainte par tlphone; contradans la figure d'un gentleman vention, un dollar payer tout de suite. > Et Bfcaanne s'excnta n soupirant Il avait bien raiaon, M. Pietie tout Ta rite dans pas'S-ci, mme les dollars
...
..., ii.iu
20
3
Assez rapidement, grce des passants complaisants. Bcassine a pu trouve' le n" 2122 de la 147 avenue.
L'ascenseur d'Atlantic-
Hul
Sousla vote d'entre, des pla ques de cuivre indiquent les noms
des locataires. Plusieurs lectures
tresse.
lui
lui
mauvaise
impression;
elle
I
prfre gravir pied les dixhuit tages et, sans reprendre haleine, sonne la porte.
M. Harris Brown,
sont
l'in-
Une femme
vient ouvrir.
de
chambre
s'il
li,
est pai
vous made-
M. Harris Brown, biisinestman... M. Brown, homme d'affaires, traduit Bcassine pour elle-mme, c'est bien a I Montons 1
instant, d'homme se 'ait entendre, venant del pice voisine. Bcassine Tronce les sourcils: Qui est-ce donc qui parle alors,
mme
mademoiselle?
hl
..
Ah C'est M. Brown, mademoiselle. eh bien, je veux le voir. De la part d'un ministre. J'ai dit il est parti, mademoiselle I Bcassine n'aime pas beaucoup qu'on se moque d'elle; sans brutalit, mais avec nergie, se souvenant de la leon du tramway, elle carte pression du l'adversaire par simple coude...
!
... pntre dans l'antichambre et s'assied sur une des chaises; la rsolution et la tnacit se lisent sur son visage. L'adversaire lve les bras au ciel et dis-
parait.
ment
sans arrt.
Au bout d'une demi-heure, nanmoins, sachant l'importance de sa mission, elle prend le parti de pousser une reconnaissance; doucement, elle entr'ouvre la porte.
Devant un grand bureau, une dame est assise, en traSn d'crire la machine; elle ne proteste pas et ne lve mme pas la tte. Enhardie, Bcassine s'avance jusqu'au milieu de la pice. M. Harris Brown n'est dcidment pas trs accessible. Il est invisible en tout cas, ou plutt doit se tenir dans la pice suivante...
...
c'est l
LE
21
Pour
'uis olle om.e ix ((ue dit en aiiKlaiaJVl. Browii, et
elle (X)in-
ne. Il faudra venir Bcassi me voir un de ces prochains jours est bien Bcassine dans ma villa. un peu tonne d'une si rapide mari\w.
^] ^-
M. Kiroul et miss
car
trs
il
II
(Usinent et
\emeut
de sympathie, a Probable qu'il est en train de mettre son manteau ou de chercher son parapluie,
:-t-elle.
Et elle prpare un chaleureux remerciement. Mais M. Brown continue immdiatement: Je pense que vous allez toujours bien, et que vos alTaires continuent vous v*''S.\ donner satisfaction. Pas trop mal, r <" y sans cette contravention, rpond celte fois Bcassine avec force.
En
l'entendant, la dactylo-
graphe a interrompu brusquement son travail. Elle est rouge d'indignation et apostrophe
violemment
cette
extraordinaire visiteuse.
De
nue parler
:
l'autn- ot^',
M. Brown conti-
qu'il m'attend, votre patron, riposte Bcassine; je crois que les AlTaires trangres, c'est plus impor
^^^^ ...cellequi donne sur le vestibule. Bcassine se dirige droit du cot inverse, dcide voir .M. Brown cote que cote, mais elle s'arrte net devant un petit colTre juch sur une table.
C'est bien de l, par une sorte de cornet. La secrtaire, maintenant, rit grand fracas. Dictophone! le dictophone
I
dame
ui\
imp-
tant que vos morceaux de piano. D'un doigt rioux.ia dame lui
Tout de M. Brown
Il
mme
>
n'est pas
lui fournit alors des explications plus compltes, aprt-s avoir mis Dn aux ilisc'^u-s de son patron en preasant sur
la voix,
bouU>n.
montre
|iorte...
la
Comme
hommes
cains,
la
plupart
d'alTaires M. llarris
des amri-
Brown,
Pour .W. Kiroul rt .U"* Beassmf. cITit l'appareil qui reproduit la phrase
due; puis
:
avant de sortir, a dict toute sa correspondance un phonographe enregistreur, de telle sorte que la secrtaire n'a plus qu'a mettre l'appa">
reprend en dj enten-
reilen marche et crire les paroles que reproduitlama<;hine. C'est ce que je fa' sais quand vous n\'avez
interrompue, reproche en souriiuit la brave dame, et vous m'en avez fait passr
plus
(le la
ni(ilti('\
-
Elle ouvr'
un battant du meuble
et
:
J'ai attendu ious-mme jusil ajoute qu' trois heures, et maintenant je fois la route pour ma succursale de San- Francisco. Je retournerai probablement dans la quinzaine. Excusez-moi beaucoup. Le temps est de Varient. San-Krancisco ! parfait ! Ces mots-l sortent de la bouche de Pierre Kiroul qui vient de fairesonenlre.S'lanl tromp plusieurs reprises en changeant de tramway, il a plus de retard encore
replace
M. Brown est San-KranriscoT poursuit-il. Allons Nous le poursuivrons jusqu'au bout du monde si i.la
22
LE ROI DES
DTECTIVES
srfK22
Quand
l'ii
rrc
Kiroul et Bcassine
ils
pipu et
tivement, une magnifique sac main. A midi un quarl songent djeuner. Une superbe enseigne se
...
.iiipifil.s
irs|.i-c
uu
ruliliuil
San-Francisco, si bien que le lendemain, midi, ils se promenaient encore dans la capitale amricaine, ayant occup leur temps des...
mtres plus loin Bepas flopjdes, traduit Pierre, et devant ce litre, qu'il juge d'allure trs amricaine /-.^j^seconde-.il/ n'hsite pas une poussela porte..
balance
justement
en
l'air,
quelques
il
... Bcassine le suit, et tous deux restent interdits devant le spectacle ijui se prsente leurs yeux au premier aspect, on ne voit que des dos, dos de pardessus et dos de vestons, longs ou courts, larges ou troits, en une file interminable ce sont les con:
Occups
plupart,
ils
lire,
pour
la
Un
gestes
saccads et prennent leurs metspresque au hasard, sur un petit chariot nue le garon fait rouler, sans arrt, d'un bout l'autre de la longus
table.
la range. Pierre Kirot et Bcassine se prcipitent, mais cette dernire arrive en une impression-
nante glissade, qui aurait certainement mal fini sans la barre d'appui. Sur
quoi a-t-elle gliss?
Elle inspecte le dessous de sa chaussure, Il puis le sol. Cet examen semble intresser au plus haut point le voisin de Pierre, personnage coiff d'un vaste chapeau melon, et dont la figure oITre de grandes ressemblances avec une lame de couteau. Mademoiselle cherche sans doute quelque chose? Ma foi, rpond Pierre, elle
herche...
O.E. PHILIP
Htn-liKK
(U.4
A)
Une carte de visite a suivi cette allocution. Bcassine et Pierre Kiroul la lisent avec curiosit. Mes m...l't
i'usag3eE
pourquoi elle a man<(u o? ... Oh alors, si ce n'est que tomber. a... Srement une coquille. Il faut il se mange beauprendre garde coup d'hutres, ici et l'on jette...
rpandu au quesimademoi;
trs
Parce
insiste le propr'
.aire
I,
sont personnelles et continue .M. 0. E. Philip; le plus petit indice ne met sur la bonne piste...
infaillibles,
thodes
ou incendies,
1
mets
lo
rinrnlo..
dvouement
mon
service.
UN PRCIEUX COUVRE=CHEF
23
I
Puis, le roi des dtectives baisse un peu
la
licier doit tre
:
voix
Un bon
...Supposons un ^*^ avec un simple bouton de vol bolline perdu par le coupable, je retrouve celui-ci; un ticket de tramway me sullil pour mettre toute une bande sous les verrous.
:
de vol sur
le savons tous, mais les derniers mots entt dits sur un tel ton qu'elle jette derrire elle le ticket
au&tt
... car ! riii des dlectivps montre mniiitonanl le fcjndde soi> important couvre-chef. Ma Dou ! s'exclame Bcassine, mais il est perc Non, mi.ss, fait O. E. Philip, avec un sourire suprieur, simplement
I
..-Toutes
tes
lieu
les
deux minu-
un
dlit est
commis
et
une jolie petite glace pour voir tout ce c|ui se passe derrire soi. Ne'v-York possde le plus grand nombre de
malfaiteurs /'''"^
dans
le
monde...
toutes les trois minutes a une arrestation... toutes les trois minutes seuletient...
car je ne puis m'occuper de tout. Vous allez ju^.'er Il jette une dernire "xxjuille par-deasos son paule, paye et se dirige vers la sortie. Pierre Kironl et Ucassine le suivent, prodigieusement intirfwts.
<
...
d'ailleurs.
Sur le
trot-
_^ifc
loir,
..
O. E. Philip "-:- commence par humer rair.comme le ferait un chien de chasse, puis il parcourt
l'iinri^on il'nn reeard...
circulaire... Uien!...
"
Si
vous regardiez
dans
fond de votre chapeau, fait Bcassine, un peu malicieuse. Vous avez raison, je vais faire semblant de vous saluer. > I.e roi des dtectives se dcouvre, en elTct, pour inlerrotfer le fameux min.)ir...
le
groupe qui
chance
.'<oudam,dlr.ss,iille..LA-bM, tbi-yoosT Ce .s'avance... des agents de police! C'est, srement I affaire dont je me suis occup ce matin. Ah I c n a pas tran, vous mutcx dire que tous
tci de
24
SIMPLE DMONSTRATION
Le
ne s'tait pas tromp en regardant dans son chapeau miroir; un fort groupe s'avanait dans la direction de nos trois amis. Deux uniformes d'agents de police se distinguaient au premier
rang, et
l'air retentissait
de clameurs varies.
Restons ici, dit le policier, ils vont srement venir; policemen m'ont bien reconnu, pardi! Et puis, cause En mme temps, il posa la main sur une sorte de borne, haute et massive, qui occupait le coin dn
<i
les
de
l'avertisseur.
Les dtails :e prcisrent peu peu le premier dolicemai; tenait par le bras droit un assez piteux tat; le second le tenait mdividu en par le bras gauche et tranait, en outre, une bicyclette que l'on aurait pu prendre pour un accordon; puis venait la foule, hostile et voci:
frante.
trottoir.
Vol de bicyclette, c'est bien cela, affirma O. E. Philip. Arriv devant la borne, le premieragent la s'arrta, ouvrit une petite porte partie suprieure et, devant le rcepteur tlphonique, nona simplement le numro de la rue.
le Puis, tout le monde attendit. Aussitt qne reprsentant de l'autorit eut'men bien cette et opration, la foule tait devenue silencieuse Personne les poings encore levs s'abaissrent. ne vous a reconnu, fait remarquer Bcassine au Je m'en doutais un peu, dtectives. roi des rpond cdui-ci; ce matin j'tais merveilleusement grim en ouvrier maon.
Moins de trois minutes aprs, une voiture automobile, dbouchant toute allure, vient se ranger au long du trottoir. En un clin d'ceil, la portire se trouve ouverte, et l'amateur de bicy dettes est invit prendre place dans le rapidevhicule, aux fentres grillages. Pierre et Bcassine restent merveills d'une
telle clrit
...
lesmilleetunpro
la
Encore un
fait
O. E.
Philip, (juand tout est fini; puis, trs obligeamment, il se propose comme guide, pour la fin de l'aprs-midi. Chemin faisant, il dtaille les risques de
cds dont savent user les malfaiteurs amricains. Un des plus courants est le vol l'esbroufe. A l'esbroufe? interroge BcasOui, miss, l'esbroufe; il sine. se pratique dans la foule, de prfrence; quand le malandrin...
choisi sa victime, il ne quitte pas d'une semelle, d'un moment puis profite de cohue pour la bousculer, comme ceci, et s'emparer brusquement de son sac main...
...a
Trs brusquement, en
effet, le
beau
comme
rticule tout neuf vient de passer des mains de Bcassine dans celles du roi des dtectives...
cela.
LE ROI DES
VOLEURS
25
Nous sommes
s'lance sa poursuite. ministre, que vous m'aviez
Il
I
vols,
!
sourire,
Bcassiue esquisse d'abord un ple puis elle se sent gane d'une grande inquitude voir la plaisanterie pousse si loin... si loin qu'on ne voit plus du tout 'on auteur.
s'crie Pierre Kiroul.la main sur sa mche, ce roi des dtectives est le roi des voleurs
El la lettre du donne pour la ranger Elle est dans mon sac gmit Bcassine en prenant le gaJop son tour.
I
Pendant deux cents mttres, c'est vertigineux; qmlqnes passants, amateurs d'motinns, se joignent & enx Hais O. E. Philip semble particulirement entran i d'exercice, car sa silhouette diminue de plus en pins ft l'horizon, jusqu'au moment o tout espoir de retronrer sa piste apparat inutile.
m mon
Pierre Kiroul remercie les courageux citoyens, tandis que Bcassine tend un poing vengeur; ce n'est pas s<m beau sac neuf qu'elle pense, mais la Icllre du ministre, raison de tout
parun instinctif espoir, nos deux pauvres envoys arpentent les rues et les avenues de NewYork, longtemps, au hasard. Pierre Kiroul se perd en suppositions sur le con-
Pous.ss ^s.*'
il
te soudaiti.
...quand sursauB-
tenu du prcieux
pli,...
cassine vient de le pincer. I>, devant nous, m'sieu Pierre... en train de causer avec un autre; c'est lui, j'en suis sre, le roi
A queleiie V lent d'apercevoir un averttssfur semblable celui qui a servi, tout l'heure, pour le peu resques mtres,
pectable cycliste; regarder le
desdtec-
voleurs,
;("
voyage.
^^^^ Tpjf
tives.
rectifie
Des
Kiroul
lui
!
.
^
;
Pierre
'"Y!
...
sont en
Si bien que l'honorable O.E. Philip
SI"
chose
f ai
les
e.
[vili-
lenian
loul proche est mis au Courant en doux mots; le roi des dleclives est d'ailleurs une vieille connaissance pour la police- ''..si ni\
l'ilc." 'cirl
.sante
au mo-
ment mme o
est
main
parmi
retrouv
dans
la
poche
droite,
.. et restitu k la propritaire triomphante. Elle tient ouvrir elle-mime la portire et ne peut s'empcher de murmurer, tandis qnele roi dM dtectives gravit pitetisement le marchepied t A New:
r|>cll.>rrh(l
les trois
minutes
ATTAQUE BRUSQUEE
cpie dmarrait la voilure pniPierre Kiroul et Bcassine s'taient jets dans un auto-taxi; il fallait faire vite pour ne pas manquer le train de San-Francisco ; les bagages, heureusement, se trouvaient dj la gare, ports par le service
En mme temps
Cette
fois,
tentiaire,
ss pour de bon,
S.
^* ^
bouchant sur le quai et en prenant le pas de course, juste 'V au moment o le convoi commenait s'bran-
de l'htel.
ler.
Pied droit, bras droit cria-t-il dans l'oreille de Bcassine avec l'intonation d'un professeur de gymnastique, et en sautant sur le marchepied de la dernire voiture Oh moi, m'sieu Pierre, c'est tout la fois, rpondit sa fidle ~ ' suivante, qui venait de dcoller > avec la grce / -^ } d'un monoplan.
! :
...
trpidan-
moment,
Pierre Kiroul
instant plus lard, ilsseiemettaient de leurs exploits acrobaliques, confortablement installs sur un moelleux canap, au centre d'une de ces longues voitures sans cloisou
ni
Un
...et s'aperut
Encore du nouveau
compartiment, dont
le
modle
est
seul employ sur les rseaux amricains, lis gotrent le charme de la tranquillit aprs ces...
oa, c'est vrai, monsieur Pierre, j rpondit Bcassine tout d'un coup, car un phnomne trange venait de se produire l'inslant mme dans le dossier de son sige, sous forme d'une txjsse norme et rsistante. Elle tenta d'abord un massage avecla paume de la main, puis elle tendit le champ de ses recherches.
.
sait simplement du voyageur plac derrire elle. Ce voyageur avait des jambes videmment fort lon-
gues et une paire de pieds trs robustes; sa tte taitorne d'une (hevelure rouge et d'une grosse "^ paire de lunettes.
Comme
le
il
N'endommagez
l'amende
miss, attention simple demi-tour la mit en prsence d'une grosse figure noire, danslaquelleroulaient deux yeux blancs, assez menaants un contrleur ngre
matriel,
!
Un
D'un signe de
dsigne les motifs de sa contrleur, et plus vite pieds sous son bras...
tte.
Bcassine
UN AIR DE BANJO
27
tes boxeur, monsieur? temps, oh oui miss... miss franaise, n'est-ce pas? Si vous voulez voir njon beau vase en or, dans ma petite case... Trsimprcssionne, Bcassine suit son dtrmilduwaKon. fenseur vers l'ex
Vous
Dans
lo
La petite case , c'est le compartiment rserv chaque contrleur. 1,'attention de Bcassine se porte tout de suite sur une coupe de mtal dor, prix du dernier combat remport par .M. JorJip,<.nl912, c'cimmerattestele liplme pinpl
Et a?
interroge-t-elle,
en dsignant, accrochs
au mur, trois instruments de musioue, tous trois dans le genre de la mandoline, mais de tailles dilTrentes. Ce sont mes banjos, miss, mes jolis lianjos. . M. JoJipa dcroch l'un des instnunentsets'est sssis
aussi
sur le rebord de
,-<sS~j%
^^^
^. couchette...
\\
au-dessus.
sespoir, secoue
s;i
deux mains
...puis,
d'un
air
'
s-
pir, les
air
in
;ie
t-il
noire toson. i.lamais, jamais.jenesaurai xsangloteB icaiaine l'assure que c'tait pourtant In^s joli,
!
_^^ "^^
t
Non, pas
d'arriver
!
,1a
acclmpa^'ne de balancements
Mais.apii'S(iui'lnueshS'a'ions.
te.
r". a t>an
ne saurai jamais
et
il
!\
l'rancisct),
faut
,Ioc''.'
v.
m.
Oui.
niis>!
c;iiise l'o
iospturbnllesou dain d....:- .^i. yeux humides. Oh. miss franaise, si vous vouliet, le crois que je pourrais savoir. Srement je > t^ien: seulement, il faut m'rxpliquer. >
.-
28
BCASSINE PERCE
a, je
m'y
connais,
Devant de si bonnes dispositions, le contrleur ngre, et fianc, reprend son banjo, se rassied sur son lit et explique Bcassine le grand service qu'il attend d'elle, de faon
pouvoir bien tudier son nouveau et taire ainsi la joie de sa fiance.
morceau
Miss Franaise ira contrler dans les wagons sa place percer un trou, a n'est pas difficile; quant au changement de contrleur, ce ne sont pas des Amri^ 'nins qui se frapperont pour
i
comme
acquiesce Bcassine, et ses souvenirs la ramnent auxjourshroques delaguerre, alors qu'elle avait offert ses services au pays, comme auxiliaire sur les lignes de tram-
Au moment de
se ravise pourtant
:
sortir, elle
elle
prend
il
l'appelle,
ways de
Versailles.
11
n'en faut pas plus pour la dcider se munir du brassard, de la sacoche et du perforateur de
son propre billet et le poinonne de toutes ses forces, en Pas ajoutant svrement
:
de
tricherie,
!
moi comme
les
autres
^^1^=,
si
peu.
Jo Jip.
sa tourne, b"""*
Puis elle commence en partant de l'une des extrmits du wagon. Le premier voyageur est plong dans son journal, il tend son billet, sans mme lever les
Pierre Kiroul, lui, a l'air fortement surpris. Un doigt sur la bouche. Bcassine lui recommande le silence, a Compris, fait Pierre, tout en se demandant quel peut bien tre ce mystre.
Troisime
range.
Ah
a,
c'est
ennuyeux
Un
gros
monsieur qui dort et semble sourire aux anges. Dommage de le rveiller, il dort de si bon curl pense Bcassine, mais le devoir avant tout!..
yeux
parfait
^*Ny
'
Elle le tou:
'^'
che doucement l'paule pas de rsultat. Plus fort. ..Cette fois, les
'
""""
Legicsmon-
sieur pi
le sourire
le
billet c^ans
!
la
vue de
tend Bcassine en roulant des yeux froces. Il a bougonn aussi une phrase qu'elle n'a pas eu le temps de comprendre.
mal
se senc bien, notre contrleuse ^^^ Qu'a bien pu lui dire ce mchant voyageur Elle regagne la case du vritable contrleur, qu'elle interrompt au plus fort de ses tudes musicales.
a va moins
l'aise.
'
29
Kpliqup.uOh Imiss, j'avais oubli de vous dire, il ne faut jamais rveiller les voyageurs. Il n'y a qu' bien regarder, vous verrez toujours le billet passer sa tte, au chapeau ou quelque part, c'est
l'habitude.
^ >_^ Bcassine reprend sa tourner. Jusl' filent, encore un dormeur. ]or. Jip avait raibuii: le billet passe sa tte , par la poche du veston, en compagnie du mouchoir. Bcassine poinonne c'est simple, mais il nuiait le savoir. I
:
czA
mmo beaucoup
a, et
plus
les
fer
la
III.
nme
irfait
Le
'
rleur s'est
ruban du chapeau, encore. Le carton est plus dur, par exemple, cette fois-ci. Question de poignet et d'entranement Mais un cri de douleur a retenti,
I
Ah dans
le
chapp des mains de la contrOleuso et reste suspendu devant le nez du conIrl. C'est clair
:
B6cassmc a reconnu son encombrant bonne mmoire, lui aussi, de clameurs et d'invectives. Tout le wagon se remue, Pierre
Un
autre
le
il
prises
la
le billet, le
chapeau
aux cts de
brandit son mouchoir, agrment de trois beaux trous, ijui ne sont certainement pas de
ta broderie.
effroyable, inhumain...
~v/->
cheveux
rouges, naturellement!
piirat
pitsl'aclion;
nmi';il esl.suivi
coupable en fioules
.>!onicil.'!.
Pour ce (|^uj est du mouchoir, monsieur le chef, j'y ferai un point. Non, miss, il est absolument ncessaire que vous descendiez, et monsieur
"
caiil
aussi,
'tst
la
prochaine
un
trs
grand
station; scandale.
car,
lierre Kiroul j\.e? (Il Lessialions ne peuvent chaiiKii ne sont pas rapproches, il est vrai, sur ce parcours de plusieurs milliers de kilomtres. Vers le milieu de l'aprs-midi, cependant, la locomotive fait entendre un long coup de sifflet. In'arrt. In autre coup de sifflet...
1
... et Bcassine et son matre se retrouvent sur le quai d'une gare. Comme le train se remet en marche, Joe Jip montiv, i la
noire et dsole. Sa fait Bcassine. Et noirv mission I soupire Pierre Kiroul, 4 la perspective de ce nouveau retard.
pauvre
30
Elle n'est vraiment pas granu^ cette gare, ni surtout bien anirn^. Elle s'appelle Rocky Hait , i. station dans les rochers et le non. n'est dj pas trs encourageant; le
paysage non
plus.
Pas un chat
... aprs plusieurs tentatives sur des portes fermes. C'est se demander, ajoute-t-elle, si c'est bien une gare; je ne vois mme pas de lampisterie. En dsespoir de cause, elle branle une petite fen
constate Bcassine...
Sauvs la fentre s'ouvre soudain toute grande et encadre l'apparilioi11 d une face barbue, au .sourire bon enfant
!
'
tre
rideaux jaunes.
Pierre
flatt,
Kiroul
est
fait
Monsieur employ?
Bcassine
.
mais
compagnie...
un peu
interqu e
Chef de gare,
petite de"L_^ moiselle, deux fois par jour, autant de fois que de trains dans les 24 heures, un dans chaque sens... Monsieur l' inspe cteur, mes respects
ma
^-
contraire. C'est inspecteur de l 'taux-Rouges, que je vous croyais, monsieur reprend lechef
bien
au
seconde repassent devant ses alTiches qu'un cinma avait poses autrefois sur les murs de Quimper l'attaque de la diligence... et le poteau du supplice... brr Va-t-ell; donc voir rellement ces redoutables hoi
En une
yeux
les terribles
(t
Pau
avoir
p.is
reurs?
vais venir
me suis tromp; alors, je vous expliquer. Le chef de gare de RockyHalt a referm sa fentre...
Des
n'y
en
voyageurs, a jamais
il
Une
seulement,
fois
l'an,
et c'est
norme pipe
l'H
et se
lumeune met
^^
vaste
...direction
pipe.,
terri toire
dmon tuyau de
joie
accord parle gouvernement des Etats-Unis aux derniers descendants des tribus indiennes. 11 doit yenavoirdes atrocits sur le rapport de l'Inspecteur! s'exclame Bcassine.
partquelqu partout! A son tour, Bcassine raconte ;esdboiresde contrleuse et s"inf rme du prochain train pour San-Francisco Dans 24 heures. Pour ce qui est de vous coucher, il y a une auberge, pas loin d'ici, la seuls maison dans
li'iiarit,
ma
iietitedeinoisclle,
vaises ttes,
comme
.
tout
le
pays
la ronde..
31
'
...
c.
('Si,
laque des
)UJours M.l'Inspecleur. Dircclicm di- iikjii tuyau do pipe, peridniil un quart d'heure; nordouest ensuite, jusqu' une port(5o do carabine, piquez sudapri^; doux encablures, et voustoinJoz dessus. :^^l';ii roule, alors, et demain eominande Pierre Kiroul, (|ui a rrrii toutes les explications sans
!
Le premier quart d'heure a vite ass, rempli des questions que pose cassine, un peu nerveuse, malgr tout, sur les murs et l'histoire des
Peaux-Rouges
Seulement, de nord-ouest en sud, et d carabine en encablure, une heure plus tard, nos deux voyageurs n'avaient encore rien trouv qui ressemblt une auberge. El la nuit commenait tomber... Alors, ils regrettrent tout fait d'avoir quitt le quai de Rocky-Halt et aon sympathique chef de gare.
,,,'
"^XX
J
1
sourciller,
^i''''
en
C.(.i.
habitu
despays sauvasses.
nergie,
bien, fit Pierre Kirdl avec nous allons dormir la belle toile, en explorateur. Je veux bien, Monsieur Pierre, rpond Bcassine; seu-
Eh
comme
j'ai vu..;
le cercle dansvoslivres, Paris: de feu pour se dfendre, la nuit, contre les btes froces
I
^^
< Vous avci raison; je n'y pensais pas! Pierre est eor. thousiasm. En un clin d il, ils onl amass toute une provision de branches mortes et d'herbes bien sches; ce ti'esl pas ce qui manque dans ces parages; le tout est dispos sur l f "yV sol en forme d'un vaste cercle.
Le
briquet
de
Pierre, le
Il
tection dans la nuit noire, flamboie le cerile du feu , rutilant ot. fantasti:
Les fauves n'oseront mme pas sortir de leurs cavernes Les deux explorateurs sont assis au centre. M. lirown court toujours pendant que nous nous chaulions les pieds ici... constate mlancoliquement Bcassine
(|ue.
!
Nous le rattraperons, fait son matre; songez que nous sommes au pays de la vitesse... Mais chut!... coutez! Des exclamations se font entendre tout prs. .\ la lueur du brasier, un groupe vient d'apparatre: des hommes et des femmes, porteurs de rcipients varis.
Dans deux Etes-vous fous? hurle le plus g de la troupe minutes, avec le vent qu'il fait, le feu aura pris aux herbes, et le Voire toit de mon auberge grillera comme un bout d'amadou I Bien sr. mon cher monauberge? crie Pierrv, en s> levant. Eteignons talus! du sieur, quarante mtrs d'ici, au pied Et tous se mettent k l'uvre. vite! fait Bcassine
32
Deux on
trois
seaux d'eau
bien placs eurent raison de ce feu de prairie , et quelques explications suilirent dissiper
la
aubergiste,
affables.
homme
des
plus
Un quart d'heure plus tard, tout ie moade tait runi autour d'un plantureux repas, dans la grande salle de l'tablissement si longtemps cherch par Bcassine et son maitre. L'auberge avait connu de beaux jours, autretois, du temos des diligences...
de mauvais moments, aussi, il avec certaines tribus de Peaux- Ronges turbulents et amateurs de pillage. Bcassine, une fois encore, se fit rpter que tout tait rentr dans l'ordre et que les quelques milliers d'individus an teint cuivr, relgus plusieurs kilomtres de l, dans les rsenes, taient de beaucoup prfrables aux bolchevistes. Bien que se sentant plus en srt & l'auberge que dans la plaine...
...
est
vrai,
deux enjamelle
descend
la salle du rez-
ves
de
la
^^W
traverss par des bandes de Sioux et de Comanches lancs sur la piste deguerre, en qute de chevelures europennes, selon ce que M. Pierre lui avait expliqu dans la journe.
"
nuinr&ent cependant
Rveille de fort bonne heure par tout un concert d'oiseaux, elle ne put s'empCcher ne rire au souvenir de ces fanl"::33S .iocturnes. Puis raachinaleme:.*, cv^mme chaque matin, elle de la prsence voulut s'; .Gurer fameuxsac. sonche\ jt,du main contenant ilK la lettre du
Ti,ins Pas de sac main !... C'est vrai, a... elle ne se souvient mme pas de l'avoir plac sous son oreiller, comme d'habitude. Il est rest sur la table hier, bien sr...
!
"^ 3.\
^_^^.
heure
si
matinale
combre du repas de la veille. C'est bien cela. Le sac est rest avec le parapluie dans le coin
prs
.-ers
du buHet. Bcaslui_
ministre.
en a froid dans
le
mais, Soudain, ell sursaute; la porte qui donne sur la route est en train de s'ouvrir doucement. Bcassine se fait toute petite, petite, derrire le meuble. Une tte maintenant. Mon Dieu C'en est un, avec des plumes, des peintures
...
I
Ils
!
sur la figure;
un Peau-Rouge
bandits
Ah
.5
en ricanant, et
mauvaises ttes!
langage! Pardi! a les fait des anthropophages a ne mange pas de cette cuisine-l!
...
rire
i)
eue est assez solide, sur tout, pour arracher ue cheve luif... C'est plus que n'en peut supporter licassine; elle se laisse triisser cans son encoignure contie
..
5'
'O'
;
SI
Le
et la
"
cliet
saisit
une
voir
tuilier
sui
en
lable:
veut
si
son
ua immense
qui
saut puis l' un d' eux le mo ios coloi , s'est du ig vers le lieu du dsastre et aperoit Bcassine. Une payse ! > s'crie-t-iJ ces mots prononcs en franais, Bcassine soudain. Tt les ^^^u. a rouvert yeux.
balai
^^^^
verres
assiettes.
terrassier...
iKivigu
elle
|)i
valet de ch.iniiire...
New-York,
l'ide lui
En mme temps
aperoit le patron qui vient d'entrer et serre en souriant lii
elle
est
parle bien
le
venue de rester au pays des dollars, pour tenter la fortune son tour. Il
avait dj essay de tous '"S mtiers...
/y^^^^ ' ^ -^
'
N
il
^ans
le
Finistre,
s'appelli
Charles Fennik.
... 1,11. nul le l.asaui ue m's poic^'rinations l'avait amen du ct des rrcnc.i, il y a trois mois, cjimme apprenti-brtcheron. Il s'tait li peu peu avec les indignes, et avait
'
<
lis
Si'
prouv
pi>ur
un
irisislible
penchant
El voil, payse, coininonl Lhailes Feiiniks'appelle maintenant le Clair .\iililope ,\ caust de son teint d'I.u ropcn. Et voici mon ami Ah-w-\v, ce qui veut dire Guerrier, Valeu leux . un vrai IV/m-Kouge, lui!
"
m ai nos, <
Bcassine a eu bien peur, toit de mfmc... Qu veniez-vous donc, chercher ici, si ll demandet-elle au Clair Antilope .
nolrv provision de tabac: il n'y en a plus l-bas. Seulement, aujourd'hui, le patron n'a pas t matinal: c'est pourquoi Ah-w-w l'a appel en tapant sur la table. Oui, avec une cuiller ! reproche Bcas-sine en riant de ses tem-urs.
34
LEONS DE CHOSES
'-*.-'-
^i"
Sans
ter
se
douIl
...
ments
en cherchant
mstruire
se
l'intrieur
de
l'auberge,
Pierre Kiroul avait gagn, par une autre porte, le modeste jardin
C ^s
le
sur les vgtaux et les animaux du continent amricain. Malheureusement, au point i^de vue zoologique, il n'avait encore
pencha avec soin surles broussailles qui formaient la clture du jardin, puis
sur les plates-bandes cultives, qui l'in citrent prendre quelques notes sur
Le persil
son carnet.
notamment,
est
connaissance qu'avec un norme moustique, qu'il avait d aplatir sur son cou d'une claque vigoureuse.
fait
Il
allait
pour
Il s'approcha de la bte, qui montra une brusque mfiance. Pierre sortit nouveau .son carnet, pour noi^T:" Les chevaux, par ^ ici, ressemblent fy singulirement aux vaplus de vivacit.^
suivre sur ce chapitre, lorsque, au dtour d'une alle, il eut la joie de se trouver en prsence d'un cheval qu'il jugea d'espce extraordinaire pour les fantaisies de sa robe pie , grandes taches blanches sur tond chocolat.
Une
lin
cheval;
res, et se
\(
voiture faisait suite au il en dtailla les formes bizarprparait, cette fois, prendre croquis quand il aperut le groupe
extraordinaire...
...
form par B,
...dans
"^^
le
la voie
des
r-
cassuiu
V-TT'^
le
Clair Antilope
le terrible Ah-w-v^, et le patron de l'auberge charg du prcieux tabac. Comme ie cheval, Pierre Kiroul excute un brus-
\^ tru
que
recul.
Mais Bcassine a vite fait de rassurer son iiunet de provoquer son enthousiasme par des prsentations en rgle. Serrer la main des Peaux-Rouges quelle joie Quelle acclimatation! h' un i'euy. est du Finistre, c'est vrai, mais tellement sympathique que Pierre Kiroul entre immdiatement
:
!
.
vlations:
la
buldeson voyage,
mission confie par le Minisdes Affaires Etrangres, M. Harris Brown et son photre
nographe...
PETIT DTOUR
35
justement,
fois qu'il se
cistt)
;
comme
rend
chaque
Siiii-1 raii-
di a,
dveine
un
mois...
La
explose Bcissinel M.ClairFennik... M. Clair Antilope, je veux dire, consent nous emmener jusqu' siv Iribu, pendant que M. Brown se promne sur l'ocan Pac-ilique !... Il en touffe. Si jamais j'avais pens a, il y a moins d'un mois, devant mes casseroles, Kercoz rpond Bcassine, enchante, elle aussi.
biinnc
humeur ..*,A
Soudain,
il
voiture : les trois messieurs en avant. Bcassine l'arrire, les jambes dans le vide, se retenant l'un desarccaux par la force de son biceps, bien place pour voir le paysage, afllrme-t-elle.
il
Parexemple,
faut se las.ser
dans
la
Notre
...Celadure pendantlrois
jours, et c'est presque aussi
Bcassine prte une telle attention ces explicalionsqu'elle plisse soudain, et se trouve ainsi ohlij^o do courir reculims pondant plusieurs mtres. On arrte pour la reprendre : c'est le seul incident du trajet. Vous avez de la chance, conlinuealors Charles Fennik nous allons arriver pourle dernier jour, le plus beau, de la fte des BonnesChasses qui se clbre tous les ans.
,
bien que le 1' juillet. Le trajet a t vite parcouru, et nos voyageurs viennent de pntrer sur le territoire de la rserve . Leur voiture passe maintenant parmi une multitude do tentes pointues et semble causer pas mal
Un jeune Comanche se diache tout a cvup d un groupe et, en courant prs de la voiture avec une merveilleuse aguil, vieot parau Clair Antilope. Hlas mes amis, quel domioage s'crie ce dernier; il parait que les ftes sont interrompues!.. Sua doute qu'ils nous ont attendus, fait Bcassine sans s'Cmouvoir, et en
ler
!
de surprise.
ennne
Si^n <nii'ibre.
36
UN MALADE DE MARQUE
Une morne constei uaiion rgne dans le village des F ils- des- Nuages au moment o nos amis y font leur entre. Pas d'autres traces de la fte que les restes d'un imposant festin, ^v. Bcassine est en train de considrer les \vi
groupe (le dann-s Pfaux-Jlouges s'approctie d'r svec les marques d'un grand chagrin, en mme temp,s que de la plus vive sympathie. Bcassine rpond de son mieux oar des saluts rpts et de trs gracieux sourires. Elle yt^ nanmoins, de voir revenir, .. est fort aise,
le Clair Antiiope et Pierre Kiroul qui rapportent tous les dtails del calastrophe aprs deux jours de rjouissances des mieux russis, le GrandChef est tomb malade; il repose maintenant sous sa lente, en prcie de violentes douleurs.
:
souaws, comme les dsigne le Clair Antilope, cherchent faire comprendre Bcassine; et elles ont recours elle, ainsi qu' son matre, pour gurir le vnr Grand-Chef, grce aux infaillibles recet tes de l' AncienMonde.
les
>.
...faitBcassine,cnpous.sant Pierre du coude. On peut toujours voir, rpond celui-ci, j'aurai peut-tre une
ide.
Si
on ne
Il
faudrait
le
Salvat...
pas du bien, conclut Bcassine, ce n'est toujours pas moi qui lui ferai du mal.
lui fait
la tente la plus abondamment orne de dessins et de trophes de chasses. Us pntrent l'intrieur, accompagns de Clair Antilope et de
quelques notabilits.
_..
fait
Puis il tire une langue dont la blancheur contraste avec les enluminures de son visage de Chef. Bcassine l'examine avec compassion.
ler, dit Pierre
Pierre, je ne vois pas trop. Eh bien, monsieur Pierre, moi, je vais vous dire ce qu'il
a, le
tomac, l'abdomen.
veut bien se retiKiroul, nous allons nous consulter. La tente se vide, et l'il du Grand-Chef s'emplit d'une nouvelle inquitude.
Si l'assistance
Grand-Chef
il
a une in-
digestion. Voil deux jours qu'ils font de grands dners; vous avez bien vu tous les plat s.
comme
LA CURE
MERVEILLEUSE
37
dans
"'
1111
'
morceau de
un
de
le,
,..el probablfnniiil iiuc.dans leurs ftes, c'est le Chef (jui est onlig de manger le plus. Pierre Kiroul admet rfe diagnostic
peul-ciie, [iiJi)oseI'ierie,a>miin;mi.
avec d'autant moins de difTiculti, que le malade, ce momeTil.est en train d'excu ter un geste, signifiant, dans tous les pays du monde, qu'on a le cur harbouill.
tante de Kercoz pain grill, pas de ragots, eau de Vichy. Attendez donc, monsieur l'ierre, je crois que j'ai tout ce qu'il faut s\ir moi.
:
men-
de sucre...
11
''
*h
Pl.njche du tirand-Chel avec tncour.igeant sourire. Apre j,U,, pas mal de reniflements, celui-ci consent avaler ce remde qui l'intrigue...
.SMi.
_ s
...
ei
A*j^^
"^^^
,
l'.iit
qu'aggraver l'-
tat
que du lait; a va dj mieux. Le malade s est tendu de nouveau, aprs avoir montr de la main deux siges en bois artistement travaill. Nos mdecinss*yasseyenl poursuivre les effets de la cure.
Non loin de
l,
x'pendam
du malade. Si les
le la
'.
:
.
de sucre.
mdecin de
la
est complte, le Fi/-rfeIViiaufs est debout et plein d'entrain. Il voudrait mme sor tir. Bcassine jette un coup d'il par l'ouverture" de la tente. L'orage' bat son plein. Pour un convalescent, la pluie c'est
gurison
"
j:r - . attendre les rsultats de la consiiUation: mais quand leur matre apparat, revtu de sa coiffure de gala, leurjpie et leur reconnaissance 9 donnent libre cours par d'eUroyables clameurs, et l'trange objet roiH^ dont Bcassme se sert pour l'abriter est considr par tous comme l'instniraent de la merveilleuse guri.son. Seul, le vieux Pihl-l semble ruminer de terribles projets.
.
ennuyeux; heureusement,
j'ai
mon
nnnd-Chef sont
n'sts sloques et
38
LA RECONNAISSANCE DES
LS = D
ES=
NUAG
ES
Ds la fin de l'orage, Grand-Chef avait runi en conseil extraordinaire les principales autorits de la tribu et la sance avait t marque par ae biuyantes acclamations l'adresse de Pierre Kiroul et de Bcassine, les incomparables mdecins.
le
Ces derniers ont suivi la scne avec une touchante modestie et le plus vif intrt, du seuil de la tente du Clair
Antilope. Celui-ci accourt, instants plus tard...
quelques
pour leur apporter, tout rayonnant de joie, termes de l'ordre du jour qui vient d'tre adopt, l'unanimit, moins une voix, celle de Pihl-Ul Les FUsdes-Nuages, runis en assemble extraordinaire, dcident
.
les
la reprise des fles. Les crmonies auront liea V honneur des dieux Visages-Ples , htes et bienfaiteurs de la tribu.
Il y a deux choses que Conseil m'a charg de vous demanpoursuit le Clair Antilope. Ce serait d'abord, der, mademoiselle Bcassine, de voir votre...
le
Grand
parapluie la place d'honneur; vous comprenez, depuis que vous vous en tes servi pour abriterle Grand-Chef... Accord! Le ClairAntilope hsite pour la suite. Et puis..., ce serait, si vous vouliez bien, tous les deux, vous dcorer aux couleurs de la tribu; cela ferait tant plaisir ces braves y^ Wj-^f^ amis ^ >^ Accord fait Pierre
.
...
rubans, des plumesJ Dame, non, monsieur Pierre, caserait-, sur la figure, comme njgi, vous voyez. Bcassineet son matre ont fait un petit bond^-, ^^-
marquant
une
/^^ \2X
certaine stuoeur.
(1
ils
dire Bcassine. Seulement, il ne faudrait pas des peintures qui restent. Voyez-voB, monsieur Pierre, que
Le
Clair-
Antilope affirme qu'un peu de savon et une cuvette d'eau suffiront tout enlever. L'opration sera d'ailleurs...
...mene par 'e peintre de la tribu, l'habile Ripol-Hin, un ar-^ liste en ce genre. Si bien que, deux minutes plus lard, Bcassine et son matre, celui-ci trs amateur, au fond, de cou leur locile . se trouvent devant une tente merveilleusement enlumine
officiel
ENCORE
SALON
PEINTURE
1
me des petits pots a Uni par pa.s.ser. Ils sont enchaoKs, tous les deux... et hory
ribles
Toir.
Kipol-llin et Sun aide sont heureux et fiers d'avoir pavoiser des clients de cette qualit. Quelque chose (le bien gai, mais pas trop bon leint, a soin de prciser Bcassine.
dessinent, croisent et s'entrecroisent sur les joues rondes de Bca.ssine et sur la physionomie panouie de Pierre Kiroul. Les clients finissent mme par ajouter leurs conseils. Du ^, vert, insiste Bcassine, avec mon costume, a ^.^s^ ira trs bien
les
Rapidement,
arabesques
se
'
40
Sous le '*f coup de l'indignation, el aussi d'une crainte lgitime, Bcassine parcourt ainsi plusieurs centaines elle, travers le bois qui entourait le Cflmpement de tous cts.
reprit
assez vite le dessus, cependant, et elle s'arrta pour constater les dgts commis par les Ilches de l'odieux gurisseur.
Un glapissement aigu s'leva, ce momenI,'N_^ de l'un des fourrs voisins: B-cas-sine ! Et Pierre ' Kiroul sortit d'entre les feuillages. Bcassine, enfin 11 ne nous aurait pas mangs, voyons, ce vieux sorcier. Ce n'est pas tant que j'ai eu peur, monsieur Pierre, mais j'ai trouv qu'avec deux accrocs, c'tait bien assez; deux accrocs, a fait deux reprises... n^
les reprises,
i
a prend
du temps, et nous ne sommes dj pas tellement en avance pour la comdu ministre; mme, sans vous commission mander, qu'on ne ferait peut-tre pas mal de se rapprocher du chemin de fer. Ils
venaient de dboucher
sur...
... une grande route et s'y engagrent rsolument. Bcassine se baisse soudain pour ramasser dans la poussire, un pe tit objet, brillant et rond
^"^ touies ses Pierre l'examine de trs prs sous Si cela ne vous fait rien. Bcassine, je vais le garder pour ma collection de souvenirs de voyage. Vous avez eu la chance de trouver l'un des plus lieaux spcimens de l'art peau-rouge', une bague ou un ftiche. Quel trsor! Puis ils reprirent leur marche.
faces.
Il
La
paratre longue
et
roule
commenait
leur
monotone, lorsqu'un groupe se dessinaau dtour d'un brusque coude: un gros homme, en bordure du chemin; une forte automobile dans le milieu" et un autre individu pench sur le moteur de
cette dernire.
Pierre et Bcassine avaient t aperus, eux aussi, car le gros homme s'tait prcipit vers son compagnon, et tous deux donnaient maintenant les signes de la plus vive agitation; avec ensemble, ils levrent les bras vers le ciel.
Avanons toujours, fit Bcassine; on va s'expliquer; ils n'ont pas de flches, au moins ceux 'Toujours avec ensemble, les deux automobil listes semblrent alors disparatre dans le capot de leur voiture et un norme revolver se profila Sur
!
le
fond du paysage.
HOMME
ET D'UN CROU
41
un
uh
">>^
dit Pierre, beaucoup plus dan Fail< s n nie moi, monsieur Pierre, > <jil lciasfineen reprenant son peste d'( ti rvation. Une profonde stupeur se manifesta tout
1
1
gereux <iue des nches;a tait plus de bruit, en tout cas. Avec vivacit, il entrana Bcassine derrire
l'un des rochers
qu
Bcassine .ortil son grand moul'humecta de salive, et avec une brutale nergie, se mit frotter lis arabesques de son visage; tant bien que mal, ce dernier revint sa couleur naturelle.
ci oir,
et s'expliqua son ... tour; une panne venait de l'immobiliser, et, malgr de
lieu.
Le gros monsieur
com-
change-
il
en
savantesrecherches,.son chauffeur ne pouvait en dcouvrir la cause. Ce dernier avait, d'ailleurs, rc^^a '"'s aussitt ses investigation
Je voyage pour me distraire, dit le gros monsieur: mon papa a gagn beaucoup de dollars, que je ne sais pas comment dpenser; je ennuie tout le temps et j'ai parcouru bien des pays. Ca m'a distrait un ^eu. tout l'heure, d'avoir desmotions,je vou:> en remercie beaucoup L'argent ne fait pasie bonheur, afDnne Bcassine; et elle semble se livrerai mditation de cette vieille vril...
-, ... ... tmi; elfoilsilu lianleur. Soudain, elle tressaille, ha b.lg'je et s' adressant A st)n matre Oui, monsieur Pierre, le Quoi, la b.igue? trsor pour votre collection, la bague Machinalement, Pierre extrait le prcieux
.
;,
Il
,,
.1
Mon
p>
u
:
s.i
o'i-
\^f
Notrecrou! reprend le gros joufllu, en sautant de joie. Encore une motion Men;i L'crou ne tarde pas rejoindre le boulon qu'il n'aurait joniais d
I
lertion et s'en dessaisir au profit d'un vulgaire moteur rempli de cambouis quelle dception Bcassine s'en est bien aperue. 1 j
I
(juitter. Pierre
l'Iijet
de sa poche.
vous trouverai d'autres souvenirs de voyage, < allez, monsieur Pierre, et bien pins beanx
'
42
Je ne pensais pas trouver des montagnes russes en Amrique s'crie Bcassine en riant. Mais elle a remarqu que cette plaisanterie, pourlant drle, son avis, n'a pas suffi drider le visage morose de son matre,
!
^"^^^S:^:::::^^-^ chemin de pas ici, par hasard s'informe Bcassine. Archibald consulte sa
Le
fer ne passerait
Elle
promet de nou-
et cela l'inquite.
descend en pente brusque, creuse d'ornires profondes, ettouteseme de pierres. Pierre et Bcassine se comprennent du regard ils ne cherchent pas les motions exagres, et, de plus, ils ont une mission remplir.
:
La piste est plus rapide certainement, mais pour rait peut-tre comporter des arrts... inattendus: nos deux voyageurs prtextent leur grande fatigue et l'on se spare aprs de touchantes effusions, tout
en promettant
lie s'crire.
effet
La plus vive animation rgne en dans cette bourgade du Kansas qui est un centre d'levage. Pour nos deux voyageurs, il s'agit d'abord de se garnir l'estomac. Pierre Kiroul a repris son air soucieux, et semble mettre un soin particulier viter les auberges les plus importantes.
Il y a trop de m..i,uiporte son choix sur un tablissement d'aspect plu modeste. La patronne, trs aimable, a la bonne ide de dresser la table dans le jardin, sous une
!
tonnelle.
I
LES SOUCIS DE PIERRE KIROUL
43
par ce gai pas de la mme faon, il est vrai, et le repas s'achve sans que F'ierre ait rclrouv scjn haliituelle Iwnne humeur... loin Kst-ce que c'est ia sanif, monsieur Pierre, qui (le l ne va pas? s'inauile Bcassine.
est
chaiiiiant,
s<3leil.
Le menu ne
brille
"
-^
Ou
bien avez*
ce
yous de l'ennui parce nue nous sommes encore en panne, pour la commission du ministre? Mais M. Brown se promne en bateau, pour l'instant. Pierre Kiroul aflirme qu'il va trs bien et qu'il aurait mme eu de l'apptit pour un meilleur
djeuner.
Seulement,
cup, en
effet.
il
!
est
un
de
Oh
rien
ma bonne
Bcassin
:
barras d'ar^nt. <'i mortel, comme dit verbe. Voici le caf, d'ail leurs; n'en parlons plus I
Son matre l'ayant vuenient y pense beaucoup, tout en dgustant son caf. Embarras
elle
eut,'ape se dis-
traire, elle
s'engage alors dans les rues de Tapiokah et ''parcourt les diffrents quartiers, d'un air
trs affair.
reoivent
sa
visite.
d'argent?... Elle semble avoir soudain trouv le remde au fond de sa tasse, et demande la permission de faire un petit tour en
trombe...
fumera
Tous
ont
un inextricable
dans celle du pfllissier,(iii'olle(iuitte avec cesmots Le plus gros possible, monsieur, et avec beaiiconp <lo piutaches.s'il vous plat Le ptissier est rayonnant.
...
pour
se prcipiter
reux
Puis, c'est
le
fouillis.
Quand
ce
et poussifini, lut
tour du coiffeur-
parfumeur,
sourin
homme
calaniislr, qui la
pommad.
Bcassine avait trs chaud, mais elle seml>lail fort satisfaite d'elle-mme et cunclut, en s'popgcart le front : Je crois que M. Pierre sera et qu'il va tre dbarrass de ses embanas. cette fois >
'
ooi.teitt
44
...
jusqu
l'heure
une
tait
de Tapiokah, son matre tait moril aans une des chamores de l'auberge, obligeamment mise
sa disposition.
accablante tempra tare. Son ame d'explorateur ne se sentit plus de joie la .vue d'une moustiquaire, sorte de vaste couvercle qu'un systme de ficelles permettait de faire descendre sur le lit.
Les moustiques taient absents, pour le moment, mais Pierre ne rsista pas au plaisir de s'enfermer, l'intrieur de cet appareil, dont la gaze sembla le prserver, tout au moins, de ses soucis divers, embarras d'argent ou autres, car il dormait dj profondment, dix minutes aprs le dpart de Bcassine. Au bout d'un quart d'heure, la patronne passa une tte inquite dans rentre-billement de la porte, le rveilla et le pria
de descendre.
^.....^
.>.
^j
salle
du
bas,
il
se
trouva en
prsence d'un gamin, porteur de deux immenses paniers, dont le contenu s'chafauda aussitt sur la table, en une pyramide de concombres, pastques et autres produits vgtaux.
facture suivit, portant cette indicaPour M. Pierre, de la part de Bcassine. ' Pierre manifesta d'abord une grande surprise, puis se rsigna payer, pensant
Une
:
tion
<c
qu'il s'agissait
de
provisions pour
la route.
11 S'i prparait rintgrer sa moustiquaire, lorsqu'un autre jeune homme, sans grande aistinction, fil irruption dans la salle en rclamant Sir Peter Kiroul et en prsentant une galette de superficie extraordinaire. Il fallut encore payer; le peu distingu livreur l'exigea avec
c'nergie.
Pierre commena souhaiter le retour de Bcassine, en vue d'explications sur ces luxueuses emplettes.
...
et
Il essayait de reprendre tre tre-coiffeur de '_ interrompue, lorsque le mat\J Tapiokah s'introduisit dans sa chambre, muni de sa trousse et de son sourire pommad. La barbe ou les cheveux? i interroge( De sduisant artiste. Pierre se leva d'un bond et le pria d'attendre un instant.
la sieste
Ur
Ilsentit ri^:!^ la folie toute _ proche en rencontrant, sur le palier, tonneau, un homme et une facture. De nouveau, il pria d'attendre, ce qui n'tait pas
trs charitable...
''^
ET SON
REMDE
45
patrons de d'envoyei quelqu'un la recherche de Bcassine, Pierre monsieur voici, a Je crois que la s'lance vers la porte qui vient de s'ou!
^^
chafques rapires. C'est le marchand d'anU(|uits <|ui, taule de personnel, est venu livrer lui-mme. x~^
vrir...
-.urune bout de rsistance, et quand la porte s'ouvre, une fois encore, il n'a mme plus le courage de le ver la lte.C'est Bcassine, cependant, Bcassine qui s'arrte..
PieiTcs'efI(.i,^:
.
.
..
li-s
deux
polli.
.!
chai.se,
hanches, pour cout4:mpler, d'un air triomphant, les marchandises amonceles sur la table.
"
-Mais non,
V^
m'.sieuPiv.rre...seulemeni,
vous
I...
Eh
sr
Vous ne me
i>
laites
pas de
compli-
ments?
Cette
fois, c'est
trop fort.
Pierre .se sent gagn par la colre; mais il reste dcontenanc par 1 exprrssion de douloureuse surprise qui se rpand sur le visage de sa dvoue auxiliaire. Bcassine, ma pauvre Bcassine, qu'est-ce que viennent faire tous ces concombres, et ce coiffeur, et ce tonneau T Nous prenez-vous pour des millionnaires? > Bcassine tient s'expliquer, car son matre a l'air vraiment fch.
aprs le djeuner, vous m'aviei dit que vous aviez trop d'argent... ??f Hais oui, m'sieu Pierre, des embamu d'argent, que vous avet dit. Des embarras de voitures, c'est quand il y a trop de voitures, comme ce matin, sur la
roule.
'-G>i)
porU'iir
du
ii.ii-
lips
favorable pour prsenter petites factures. Pierre voudrait leur faire cau.ses de ce malentendu, mais le comprendre les
que
le
moment
encore la mme chose, bien srtr: trop d'anjent Alors, j'ai pens qu'il fallait dpensorle plus possible! Pierre Kiroul n'a pu s'empcher d'clater de rire.
c'est
1
coiffeur abandonne alors son sourire pommad pour faire un vacarme effroyable. H n'y a plus qu'i* payer.
<
mlrieurde
lairt'
sine.
ae
urancar,
C'est la ruine!
46
Pierre Kiroul ne peut queconstaler qu'elle est fort peu brillante, cette situation. Son portefeuille est vide et son porte-monnaie contient exactement la valeur de 3 Ir. 85.
Mais Pierre Kiroul n'est pas de Cftte se contenter simple constatation, et sur les pages de soncarnet, il veut reconstituer les dtails de la catastrophe. Bcassine suit les op ''^ rations d'un il dsol. Enlre deux
homme
V"^ ^^
r->^
... et cela nous a coul dj trs cher. De plus, un franc de France
..
elle se
Cen'est nevautici que33centimes. pas tonnant, fait observer Bcassine, s'il y a tant de millionnaires amricains
!
'
Au comble
de
I.t
mlancolie...
laisse N.,^ tomber sur une chaise et, durant de. longues minutes, mdite sombrement,son mouchoir la main, le menton dans son mouchoir,
tandis que...
^^-w-v.
explique
Ci\
A\
\);
Pierre Kiroul aligne des chiffres. Elle se lve enfin, et, a'un pas tranant, se dirige vers la porte. ... 37 et 8, 45... O allez-vous. Bcassine?... je retiens 4...
Vous promener?
Oh non M'sieu Pierre. *i^^^ Je vais toujours essayer de faire des conomies; je vais laver mon mouchoir, qui est sale donnezmoi le vtre aussi; ce sera dj le blanchissage en moins. Vous avez raison. Bcassine^ 53 et 5 58... Blanchissez vos 'des noires en mme.
!
II
tait
grand
soleil
cela console de bien des choses et Bcassine est dj un peu ragaillardie quand elle demande la patronne o se trouve le lavoir. Elle lui emprunte en mme temps une broFse et un battoir.
Elle n'a pas grand mal parvenir jus-* qu' la rivire et y trouver l'emplacement rserv aux laveuses. L'endroit est dsert, d'ailleurs, en ce milietf d'aprs-midi, et, le constater, elle se sent reprise par la tristesse. Elle alBif le battoir d'une main sans courage...
...
!>'est
installe silencieuse-
_ '
ment
...et frappe le carr de toc sans conviction, jusqu'aumomentoelles'arrte tout fait, car elle vient de se dcouvrir une voisine, une charmante fillette de treize ou quatorze ans, qui...
sa
gauche.
Dieu
~^-^^
deux cherchent en vain le moyen de rompre le Mais Bcassine a tressailli soudain, car une larme vient de rouler sur la joue de la petite laveuse et est tombe en faisant un rond dans l'eau de la rivire.
et toutes
silence...
maison de ses parents, situe l'autre boutde la petite ville de Tapiokah.Son pre, misterColt,
...
siuse.
Il
guerre, outre de relles notions de la langue frana rapport des dispositions encore plus marques aux
un leveur
accs de colre. Or le malin mme, au moment de la paye, les cintj garons qui composent son personnel ont dclar qu'ils voulaient gagner davantage. J'ai dj vu a en France, assure Bcassine, qui ne perd pas une occasion de rconforter sa nouvelle amie. Oui, mais papa n'a pas voulu il est devenu tout rouge, et il a tap sur la table avec son poing, en criant qu'il aimerait mieux arrter son
^ " nenu. A celU... et devenir chemipcrspective affreuse, la voix de la TUIette s'est remplie de sanglot.''. Et les mchantsf^ronsont tenu bon; j'ai cru que papa allait las battre...
levage...
Europe, et de ce sjoursurle.
thtre X<
do
la...
<t
...
Maman
suis
venue
est parlio dans sa cuisine, moije ici, et nous allons devenir 1res pauC'est alors un vrai torrent de
Bcassine s'est releve d'un bond. Non, ma petite mademoiselle, vous allei voir que non I... .\tlendez-moi cinq minutes seulement. Et ne pleurez
plus!...
pow
J';<>
prt^pr
en servir
48
BRISEUSE DE GRVES
Celle-ci avait
maintenu son
ils
reau du tlgraphe pour demander par dpche M"" de Kercoz, sa tante, de lui faire parvenir quelques
fonds, lorsqu'il re-
allure depuis le bord de la rivire. Pas la peine de tlgraphier, haleta Bcassine, a va inquiter M^'la comtesse. Nous allons gagner de l'argent, m'sieu Pierre, et ce sera vite fait dans l'levage,
:
vous pensez
moiselle qui
laissa entraner; au lavoir, retrouvrent la fillette, qui avait enfin sch ses larmes. arrivant prs de sa maison, celle-ci prfra passe l'arrire, de crainte que la colre paternelle ne ft pas
En
/0\
ut Bcassine
en
plein es-
tomac.
Courageusement.Bcassine frappa la porte. Mister Cot apparut, videmment trs en colre et prt vocifrer. Tout doucement, B/jy^. cassine dclara qu'elle appor^ ^ tait des nouvelle de la ' J^
te deselle
Mr Cot s'adoucit aussitt et utilisa ses notion de langue franaise. Oh la mchante petie chose, si longtemps absente !... Il pria ensuite Bcassine d'entrer. Pierre suivit, et la fillette aussi, la surprise de son pre qui l'embrassa ^.^^^ joyeu.se sans T songer la gronder.
!
Bca>^iii'
idit
tions
puisque
les
mme /^
y^
M. Cot font les mauvaises ttes 'il n'y a qu' les renvoyer. C'est dj fait asEt si vous voulez sure l'leveur. bien de nous, continua Bcassine, je crois que vous n'aurez pas
vousplaindre.
Moi, je suis native de la cam-
-..
pagne,
li^
de
i.locher-les-
faire l'loge de
Bcas-
sine. L'engagement est ''conclu, et l'on se met en route pour le roncA, c'est--dire les
terrains d'levage.
Non, rpond Bcassine, mais j'apprendrai vite. Elle n'a aucune ide de la nature de cet objet, peut-tre un produit italien pour la cuisine.
qui
tenteront de
les
s'chapper. Je vais
montrer
btiments M. Kiroul.
50
fort heuLe roliuste Mislpr Cot, reusement, recouvra l'usage de la parole, ds que Bcassine, au comble de la dsolation, l'eut
W^
aid d<^eager sa tte du perfide cordage. "yjv M. Kiroul s'occupera des b(>tes,
'cria-t-il
vous mettrez avec une gnwde cuiller; et moi, je fermerai avec U soudure. J'ai eu l'ide, pendant que je faisais la guerre en Europe...
Ma femme
fait cuire,
dans
autre travail
Sur une
a
...
table, la
ses grandes
la vieille
coup
les
bas.sincs,
amricaines; alors, nous conservons avec tout : avec haricots, avec salsifis,
une louche Bca.ssine. Dans chaque boite, beaucoup do carottes, un peu d'oignons, prcisa-t-elle, et, sur les tiquettes, vous crirez Carottes Coignon.
:
Puis, elle retourna son fourneau. tSi vous mettez beaucoup d'oignons et pas beaucoup de cria-t-elle encore, il faudra cnre Oignon la carotte. Bcassine se met l'ou vrage et manie la louche et le pinceau i coUe avec bien plus de succs que le laao.
carottes,
:
travail
.fsliMSsiiU'SSont
bientt videset remplaces par deux autres, de nuaiiie et d'odeur dilTrentes. Kilo s'y connat assez en
lgiiiiios,
nit>la[ig(!,
pour procder au
sans
il
reg.irde aussi
mme
de-
mander
d'explications.
Soudain. il sursaute Oh vilaine horrible maladniite Tomates la satire pommes de terre ' Bcassine explique qu'clleacru bien taire, ayant eu la main lourde, plusieurs
: ! !
.'
M.iisi lievfur
et
reprises,
pour
le
'''
^'
NOUVEL APPRENTISSAGE
49
Premier essai;
a, n'est
qu'elle
a vrai! Les
Ainsi roule et pose terre, cette corde a l'air d'un vilain serpent. Pour l'apprivoiser, elli. la drouk. Puis elle a envie de sauter la corde, comme quand elle tait petite, Clocherles-Bcasses.
lirus(|UL-mfnt,le souvunirlui revient des gravures vues dans les livres de M. Pierre, Paris. C'est ccw-boys Il n'y a qu' faire tourner la corde au-dessus de sa tte, et puis
!
C^
pas fameux, La corde s'enroule autour d'elle et la ligote, tel un simple saucisson.
la laisser filer.
Deuxime essai; ses peds se trouvent malheureusement pris dans le nud coulant, et elle a la fcheuse ide de tirer dessus avec nergie.
Elle reste atterre, et... aiterrie. Mister Cot et le matre de Bcassine, superbement transform, passent ce moment. Je ne sais pas encore tout fait, mais je vais y
arriver
leur crie-t-elle...
... en se remettant vivement sur pieds. C'est gal, quand il faudra que je fasse a cheval songe-t-elle avec angoisse. coup, la
!
Du mme
manuvre
Sans
la
difficuif,
le
Bcassine
se
corde;
mouvement
siffle
s'acclre
peu peu; a
mme.
sent une me de cow-boy ; elle pousse un cri guttural et laisse filer entre ses mains.
Un autre en rpond au sien, derrici e la palissade qui borde la cour. L'cho peuttre ... Non, car en tirant soi, elle prouve une forte rsistance, et c'est un
'
un
hurlement, cette
fois,
51
Mr Cot est colreux, mais point mchant. Il suspend la fabrication, et sort k grandes enjamb^^es. Je m'y perds aussi, moi, dans tous ces mlanges, murmure Bcassine en
considrant
les botes.
-^^^^ij... insMr Cdll n-hiir .|ii.-itants aprs, arm de deux grands seaux remplis de lait. Nous conservons aussi avec le lait, explique-t-il nous faisons des botes de lait condens. Ce sera facile pour vous; d'abord le lait dans les 5^ petiti'.s /''^ l.fitrs.c jerevien>^^'\i drai
,,
;
soupir, elle verse du lait dans les boites. Elle me'., les boites dans un panier, qui se trouve l, Urre; elle attache un morceau de ficelle l'anie
du panier-
S^
...
accroche
...
ficelle
un
ncesqu'est-
D'un il
les cabrioles
du
panier,
dj
C'est
mer
Oh! malheureuse,
^^L
quand
qui
Des boites de lait qu^ont dans, rpond gentiment Bcassine, en pcr~ manuvre. Mr Cot ne Sin franais pour comprendre riit.i......
us sa He
/.
.,,
prise.
folie
de
que
je
ii^-
jusqu' Ki roui, arrivant sur ci'S entrerussi lui expliquer les motifs faites, ait de celle mthode originale. Boa.ssine conirrend aussi; elle lais.se descendre son panier jusqu'au sol, et son amertume...
...
Pierre
.\ii.ilr
.l'un .siul
Irait.
J'aime
doit
Pierre Kiroul, de son dM, failli se faire a transpercer par un bu'ul lcalcltrant. Mr Cot prfore
lies btises.
t_'
11
**
-I
'
:ncnl
payer
tre trs Ixm, je ne disp;u>le amLraire, tout ce qu'il y a dans vos liellcs botes. Mais par chez nous, en Bretagne, j'ai toujours vu les lgumes aller tout droit...
ses pii6nres
deux
proportt'
nne
em-
ploys.
.s les sparation meilleurs termes. Ht le leudciuoin, au petit jour, nos deux amis se retronvaient une fois de plus dansnnwason.
\
52
WASHINGTON CINMA
=
^^
pour nous
I...
ter
se pi Csen 37 lue,
:
N152.Voil
Ce <}isJOgue
mi-cheville de
anim avait
""** Pierre: Non, Bcassine, si je aisle tour, il a'y aura plus personne )our tenir le journal. Venez plutt de mon ct. (Il retourne son journal). Pierre et BCASSINE, (/sont
lieu
et la giande cit de Chicago, o Bcas.siueet son matre avaient dcid de s'arrter, parce que ce
Tapiokah
dans
Dplacements, Htels, le jcHiirnal Mariages, Elgances, pas de nouvelles JeM.Brown. Jecroistoutde mmeque lous spmnies dans iitljuniR' direction.
Ae Quoi? Un lampoiinement Bcassine: Non, m'sieu Pierre, mais regardez ici Pierre: O a, ici? Je ne vois rien, j'ai tout le journal dans l'il. BCASSINE 11 faudrait que vous lassie le tour, monsieur Pierre
trajet correspondait lexactement lasomme qui leur aval tte remise parle brave Mr Cot.
employs
leurs.
crire..
intelligents
et
travail
L'annonce dcouverte par Bcassine, c'tait donc l'esprance de pouvoir aller jusqu'New-Yorkaprs quelques journes de travtjil et d'y joindre
enfm
de San-Francisco. Un ijji'art d'heure aprs leur arrive, nos deux voyageurs se trouvaient devant l'entre du Washington-Cinma.
Le calme rgnait dans l'tablissement, cette heure, et grce de gigantesques flches bleues surmontes d'inscripn'prouvrent aucune difTicult parvenir jusqu'au cabinet du directeur.
tions,
ils
Celui-ci, dans une tenue singulire, se livrait une occupation inattendue. J'coute, dit-il sans se retourner. C'est ipour les employs intelligents et travailleurs, hasarda alors Bcassine. Oui, bon !... Cette eau chaude est un
peu
loin.
...
Toujours beau-
'VJ de sop bureau, le matre de Sur le coin Washington-C inma prit un bol de mtal qui contenait rie l'eau tide, ainsi qu'un blaireau, et confia le tout aux mains de Bcassine. Certificats? demanda-t-il brusquement.
'>^ avons pas, monsieur le directeur, rpondit Pierre, parce Bon, trs bien coupa le directeur. que... Chez les concurrents, - ous n'auriez pris que de mauvaises habitudes.
Nous
n'en
oblig de
me
raser
t
"*
pour chaque reprsen a vous engage. D'abord, nettoyaire de la salle, pour la sance du soir. Suivre les flches rouges et voir le chef de matriel.
NETTOYAGE PAR
LE VIDE
53
rouges travers tout un rseau de couloirs et d'escaliers. Bcassine songe avec inquitude qu'il y a
les flches
vraiment longtemps qu'elle n'a mani plumeau ou bamais son matre relve lai,
sa conliance aussitt.
des flches rouges se trouve, en effet, le chef de matriel. Quelle chance le balayage de la salle s'opre au moyen d'un aspiraleur le nettoyage par le vide est la chose la plus aife du monde. Pierre Kiroul surveillera la machine, place au sous-sol...
I :
Au bout
d'un maniement fort ... et deux leviers, un cadran. De la simple machine, part un long tuyau...
:
a^rnel. Sons i'actwn de ia machiue, powBicre seles moindres grains de par le ooiwt.
Pierre est ravi do se voir la mcanique aussi docile. fixs sur la petite aiguille du cadran, il ne larde pas se lais.ser tenter par les grandes vitesses; la
tte d'une
Les yeux
L'aspirateur fait alors entendre un puissant et, entranant Bcassine, semble vouloir avaler tout ce qui se trouve sa porte tentures, tapis ou fauteuils. L'air de la salle parait secou par les conrulsious d'un
ronflement
Bcassine, aprs tout, n'a pas l'habitude de manier les ouragans: s'approche de la sortie. Les papiers et les hillet.s pars sur le bureau du contrle prennent leur vol, comme une Iroufie d'oiseaux multicolores et disparaissent en un clind'iLOIa devient grave !... Quelqu'un enfin ! C'est le directeur, lui-mme, qui n'a pas
alTole, elle
le
ouragan.
temps de
:e-
/T^
tenir son...
.. ,^^
^'^t
^^^
.....
.....
...
.._
-.
di'
grns
caliliri"
raini'iiiT le
joie cot objet fruiclu'ur, foruie-i'ouviToio et sulllt pour caliiio dans l'ulninsphro.
!
rin/ma. aspirs avec les grains de p<)U.ssirc,int l'tal de galette, dans le tond de la mai hine. a tient moii.s d" place, constate le dip-cleur avec calme; mais il n'y en a pas besoin au sous-sol.
54
LE BB N
17
le
f
s'attarde
l'inspection
mres de famille, collgiens et fillettes en vacances se pressent au guichet pour admirer le nouvel pisode de la Reine du Far-West, ou la dernire cration du
:
de
monde au Washington-Cinma
promue
du
.Mais une tche plus dlicate encore est rserve notre amie. Comme beaucoup de thtres et magasins amricains, le Washington
son vestiaire, o les mamans peuvent, en toute scurit, dposer leurs bbs pour la dure de
la reprsentation. Par n large guichet capitonn, les jeunes clients
dsopilant Chariot.
commencent
d'ailleurs afiluer.
un
remet
et
maman
un carlon
Le .N" 17 est un "grand ,lui.d'aumoinsdeuxans. Son allure est vigoureuse el dcide. Sa mre et sa grande sur semblent tiis surexcites l'approcha du spectacle. Nous comptons sur \ous, William, pour ne pas nous dranger pendant les films, surtout pendant la Reine du Far-West; nous viendrons
l'entr'acte. Une sonnerie vient d'annoncer le dbut ae la reprsentation. Aucun baby n'apparait plus au
guichet.
ses administrs en une seule ligne, et dans l'ordre des numros. Elle les compte et les recompte: 23 !...
mme
mme temps
crie trop fort,
les
recommanda-
piciselamaman
du N"
tite
16, en tendant une pemarmite, deux cuilleres de bouillie... deux... mais pas
plus.
...duct
desmanteauxei"
bution de jouets, un calme bonheur fend rsner dans le vestiaire-pouponnire, lorsqu'un difTrend surgit soudain entre les N 3 et 9, et ne tarde pas dgfrer en assaut de boxe.
mener les deux adversaires la raison. Malheureusement, le vigoureux N"!? profite de cette occasion pour se dresser sur ses jambes et faire un petit tour dans le local voisin...
vraiment dlicieux, et rpond aux gots du vigoureux N" 17. Les casiers se
prtent
des exercices
... et les plus aimables fantaisies sont possibles, titre d'intermdes, grce tous ces numros qui se balancent au bout de leurs
ficelles.
55
entre les N"' 8 et 9 ayant pris fin, fois de plus, a parcouru des yeux la turbulente range... Oh mon Dieu !... il y a un vide, maintenant, entre le 16 et le 18 I... Bcassine chiTche le N" 17 avec inquitude, puis avec angoisse. Le N" 17 ne s'en doute gure videmment, pas plus, d'ailleurs, que sa maman et sa grande sur qui, au second rang des fautmiils, suivent avec une motion grandissante les aventures de la Reine du Far-Wesl.
le conflit
vraiment tragiques. Mais personnage imprvu apparat soudain, une imposante silhouette, une ombre chinoise , qui semble la proie d'une vive agitation. C'est Bcassine nos lecteurs l'auront plus vite reconnue que les spectateurs du Washington-Cinma. Bpripties
... dont les recherches sont reste vaines et qui a fait irruption dans la salle :
La
maman du N
17,
s'il
vous
plat...
cassine...
parce que le N17 est perdu! crie-t-elle du haut des gradins, et sans se rendre compte qu'elle est sur le passage du rayon lumineux.
>
Lu
niuiiuure
les
d'inqui-
niamansdes
derniers rangs qui ont seules entendu, et se sont vite rassi'res, par un simple coup d'il sur leur
la
de pouponnire. La musique a couvert voix de Bcassine pour tout le reste de l'assistance, et l'ombre chinoise a rapidement disparu...
car le directeur du Washington-Cinema vient de se prcipiter vers son employe : film!... le projecteur!... Attention I... le vous bouchezle projecteur... Chercherai avec
...
numro
vous
le
N"
17... le
retrouverons.
ploits de la Heine du Fat-Wesi ont ra eux l'attention gnrale et paraissent devoir en bnficier jusqu' la fin. lorsijue la voix de Bcassine dchire de nouveau le silence, claironnante, cette fois, et victorieuse' de l'orchestre : Que la maman du N" 17 soit Iranjuille, le N" 17 est retrouv; il tait pendu un clou Un cri d'angoisse retentit au deuxime
men
T
Fondant
la foule qui rclame la
sa joie, U'j-
cassine
avait
ou-
lumil^}*^et
bli qu'elle
qui commenle avec pasjiion ce tragique incident, ip pauvre maman du N 17 s'cl.ince dans
la dircclion de la pouponnire. Klle Irinive Bca.ssine et le liirccteur en contemplation...
pendu un clou et orn du N 17, le mme (jui se balanait au cou de William, quelques
instants auparavant, et dont le vigoureux jeune homme a eu la malencontreuse idiV de se dbarrns.ser au cours de ses bats fantaisistes.
cherchait un enfant, non pas un^ parapluie. Mais William vient arranger les choses, en se jetant dans les bras d ta famille. Quelle motion vous nous avez donne t lui dit sa mre en l'embrassant. William, vous tes encore plus Hmm.Ttioue nue la Beint du Far-West^*
56
nasilla
une voix
!.
lointaine...
.
Oui, monsieur
La
troisime journe
imprieux.
du sjour de Bcassine et de Pierre Kiroul au Washington-Cinma semblait devoir s'achever de faon plus calme que les prcdentes, lorsque le tl phone fit enten, v dre uq appel ^^
J
.f^
ce soir un auteuU de cinquime rang, au nom de M. Brown... All vous m'entendez.'... Je dis M.Brown, Harris, MichiganHtel, parce qu'il y a beaucoup de Brown !... Merci r Un bruit sec indiqua que la conversation ,.^-7>^ tait
f ! !
me garder pour
Prire
de
fc
%
''
peut.en effet, qu'il beaucoup de mes sieurs Brown en Amri que, mais aucun certaiEement mme en chair
Ilise
ait
dit Harris, articula 't'ierre enfm. Harris? Mais oui, M. Harris Brown, nui itend la lettre<du ministre I Et je n'entends plus rpas attendu ma rien il n'a Deux minutes de confponse !
ll-a
termine.
rence...
Mr. Brown
en particulier,
invisible
fil.
au bout du
Washington-Cinmc,
tournait instinctivement droite, et marchait pendant dix minutes, surexcite au dernier degr,
de se entir si proche du but tant poursuivi. Puis le calme revint dans ses
ides,
.
et,
alors
seule-
suffirent
Pour
la
premire
fois
de sa vie. Bcaf,
dans un
y com-
de Chicago, il le fallait bien puis une boisson que, dans son motion, elle appela un biscuit de soldat...
... au lieu de whisky and soda. Sa mmoire ne lui avait fourni que ce nom, sans qu'elle st mme de quoi il f)ouvait s'agir. Le garon lui objecta la
oi
contre
l'al-
cool.
-/^\
ter
de la dlirt,
missii'ii.
Elle
demanda
alors
une
tasse
d'eucalyptus, qu'elle ne put boire, parce qu'elle tait brlante, trouva l'adresse exacte du Michigan-Htel, et, reprit sans tarder sa marche rapide. Elle tait sur le bon chemin, heureusement...
...et, peu de tempsaprs.elleavaitla joiedesetrouverdevant le bureau de l'htel. Un^aron y sigeait, profondment endormi. Bcassine frappa quelques petits coupssurle dessus du bureau, et cet homme leva la tte, sans interrompre compltement son sommeil. Mr. Harris Brown, s'il vous plat? N"86, marmotta le dormeur... Oh je demanda Bcassine. dois tlphoner de sa part au Washington-Cinma .'...
C'est justement moi, le cinma, Quelle chance ^ cnonna l'engourdi personnage, en faisant effort pour maintenir ses paupires ouvertes...
monsieur.
57
net
(lu
U'U'phone
piiisiiiie
-C'est vrai! Kh bien. Mr. Hrciwn vient di!,partirJ'instant pour New- Vork, parce qu'il a reu une dpche, et il m'a dit de tlphoner,
'
bien
vite... au Cinma... Ma Dou! ment Bcassine, mai.s sur un tel accent que
fait
le
simple-
garon du
Michigan tait
mande
Prown.
le si-
Le garon fournit ksdqu'a pu lui rvler l'exercice desa profession; Mr. Brovvn laisse toujours un las depapierssur le parquet de /^K sa cham
tails
bre..
...il porte des chau.ssures avec des talons en caoutchouc, tout neuf.s' A part cela, Mr. Brown est chauVe. En taxi-auto, Bcassine parvient rapidement la g.ire, oii rgne la plus grande animation. Sans se laisser dcourager, elle insperic attentivement, et de fort prs, les pieds de toute j/~-^ la file des voyageurs qui se prparent /*\ prendre leur
enfin, un dont les talons sont doubls d'une paisseur de caoutchouc neuf.joie!
Voici
gentleman
gentleman n'ait pas de cheveux .4vec ces grands chapeaux, on ne peut Hen voir! Bcassine examine de
!
billet.
monde
rit.
l-e
mon-
sieur est
trs
tonn.
ICxcusez-
iiioi.inade-
nioise'lle,
sauf
^^
le
gentleman qui se
sent ridicule, et qtii demande Bcas-^ sine ce qu'elle veut de lui. Ma loi, tant l'n petit pis Bcassine se risque
I :
mot seulement,
niisler
Brown.
maisjesuis Mr. Smilh, fabricant de caoutchouc, et j ai acconipjign Mr. Hri)wn avec lequel je viens de Iraitor^une splendide affaire. .Maintenant je prendi dos renseignements pour me rt>ndre demain dans mes iilaiitalions. Le voici qui -part, Mr. Brown!
Un tram branle la gare, ir Mr. Smilhsalue respectoeuMOieat. 11 a de beaux cheveux triss. Quel dsastre!... Mais U oonnall Mr. Brv'wn. C'est dj quelque chose !...
elTet.
58
des plages
New-Yor-
et les parasols semblent l'troit vaste grve, et les trains y dversent, chaque samedi, des centaines den papas , heureux de quitter le bureau pour la famille, jusqu'au lundi matin.
Les tentes
sur
sa
En cette claire matine du dimanche 14 aot, l'animation y est plus extraordinaire encore. C'est le concours de sable, et des groupes se forment en discutant, devant les forteresses, bateaux ou autres chefs-d'uvre des jeunes architectes. Quoique l'assistance soit distingue dans son ensemble, deux personnes retiennent plus particulirement l'attention parleur tenue d'unerare lgance. Mais oui... Bcassineet Pierre Kiroul, qui n'ont fait que passer New-York en date de la veille, y ont appris le dpart de .M. Brown vers les bords de l'ocan
l'ont suivi par le
premier
du matin.
me
son matre; caoutchouc m'a bien expliqu comNousreprendronsun mentilest peu plus tard, conclut^Pierre pour l'instant, -,
le
!
Je Bcassine
pas
ici.aflir-
marchand de
de lettres qui s'taient amonceles lan tic-Htel, et qu'il a prises au pasM" de Kercoz, sachant ce que les voyages de son neveu comportentd'imprvu,agliss quelques billets de banque dans une desespremiresmissives; et les emplettesralises, dsla descentedu
train, aux N^ouries de Herring-
... rsultat de cette gnreuse dire vrai, un vteide. ment de laine ne s'imposait pas par cette
-^
contente
'
d'emmenerson ga*-_
vers l'extrmit de
port, sont
le...
matre
^"^J
'
-v>^
j*>-
-^.
^ \
je continue la lecture de
^^^
mon..
la plage...
de fracheur etdetranqnillit. Ils s'engagent sur une petite estacade, tjue viennent doucement lcher les flots de la
...o doivent rgner plus
Quelque chose Regardez donc, monsieur Pierre. Mais, non une montre... et qui pour ma collection? marche 11 heures et demie !... Oh ma Dou Une main vient de sortir de l'eau, puis un commencement
caoutchouc
nez, par
un
le
bras s'allonge.
condes de contemplation, puis des noms Mons'entrecroisent mMisse Bcassine Mister Kiroul sieur Archibald i
LES
DRAMES DE L'OCAN
59
Un paquet d'eau l'a forc d'arrter un instant. ...que je restasse plus de 2 minutes, 35 secondes sous l'eau. Personne n'a encore pu le faire;
Il
s'agit
gros et
nomme,
c'est le record du monde, et je voudrais le battre. J'obtiens de bons rsultats, d'ailleurs, en me bouchant le nez avec
Archibald Davis; je fais de l'entranement pour la plonge. C'est demain le concours de natation et il faudrait que
j!>\
une pince linge. Le dilHcile, c'est de regarder la montre travers l'eau. Surtout que je
je restasse... n
La tentative est reprise, aprs une courte dlibration, et avec un gr.ind perfectionnement, d l'imaginatinn de notre amie qui attache une licclle autour du poignet d'Archibald, et garde l'autre extrmit la main. .Vu bout de 2 minutes 35 secondes, l'Ile tirera .sur la ficelle pour indiquer au plongeur que le record du monde a t atteint.
minute 30
sec<ifiil.s
a,
{m,
lerait
la ligne.
Pauvre monsiear,
c'estlong l.sou-
tflih pire-t.el)e.2mi-
y^
iutes,20gecon-
Pierre a le sourire du triomphe. 2 minutes 35. ..36... 37 lancet-ll avec joie. Lerecord est battu Bcassine tire un coup sec. Rien ne vient. Elle tire encore. La ficelle n'est pas dtache, pourtant, car on sent une rsistance.
I
1
Laissez! intervient son mailie. Da vis veut tablir un record qui ne risque pas d'tre battu. En effet voil 3 minutes, prsent, qu'il se tient au-dessous du niveau de la mer!... Une surface rouge et luisante apparat soudain quelque vingt mtres de l'estacade.
:
C'est le bonnet. La tl suit, presque aussi rouge. < Battu archi-battu gesticule Pierre Kiroul. Le ncordman rejoint grandes brasses. C'est la victoire
t I !
Terriblement essoulH, il enfile son peignoir. Pierre dans ses bras, ce qui n'est pas pour le remettre. Bca,ssine est trs heureuse, aussi, mais ne comprend pas trs bien. L'ide lui vient enfin de sortir sa ficelle de l'eau. Ah bien, par exemple !... a rsiste toujours
le serre
I
C'est un crabe . Oh le monstre qu'elle extrait de l'Ocan, un crabe norme, qui a coup la ficelle et y a emptr ensuite ses grosses pattes
! !
le rendre son lment Archibald Davis le doucement del main. C'estgrre lui que j'ai battulereoorddumonde.Pourvuque je puisse recomToujours pas avec mencer demain, au concours
.\vant de
flatte
maladroites.
moi, monsieur Archibald. s'crie Bcassine; mme sans tro rf.-ins l'eau, i'ai cm due j'allais touffer!
bo
LES D EL; AS S
E.Tvl
Archibald Davis avait tenu clbrer ce prodigieux exploit sportif en retenant ses partenaires djeuner Je suis commissaire des fles d'Herringport, explique-t-i^ vers la fin du plantureux repas. - Bcassine Commissaire? Bien sr, alors, avait dress l'oreille que vous pourrez nous renseigner sur M. Brown.
: ;
M. Harris Brown? je crois bien. Mon et lui ont fait beaucoup de bonnes ailaires, et je l'ai connu, quand j'tais tout petit, et maigre, rpondit Archibald en reprenant une apprciable quantit de pt la tortue. Pierre et Bcassine apprennent alors que M. Brown est un homme d'une extraordinaire activit commerciale. Aprs avoir dbut comme auxiliaireconiptable dans une usine de moutarde en poulie...
papa
.. il dirige, l'heure actuelle, plusieurs entreprises de vastes proportions, s'occupant aussi bien des talons en
est
prsident
de- plusieurs
Ce travailleur infatigalile ne connat qu'un dlas,sement, n'admet qu'une distraction. M. Harris Brown joue... aux dominos. 11 y joue avec ferveur, avec
passion
a suite
desquelles
le
si
11
y joue en matre,
plancher de son cabinet est recouvert d'une couche paisse de feuilles de papier, noircies de son criture. Bcassine se souvient ce sujet du renseignement donn par le somno^~> lent garon du Michigan-Htel.
florissante, le
aussi, et a fond une association lr( Club des Joueurs de Dominos ,qui a son
'gedansunluxueuximmeubledeNew-Yf rk. 11 en est le prsident trs respect et rput imbattable, jusqu' ce jour del semaine dernire o un dfi fut...
^-3
... lanc par un amateur chilien Quelle motion conclut Archibald. J'ai rappel M. Brown de Chicago, par tlgramme, e* organis aussitt le championnat, qui va...
I
...
prendre
'^
fin
L'enthou-
A l'intrieur.
Oh
!
tout l'heure Les deux adversaires luttent depuis neuf heuresdu matin, enferms dansunesalleavec les seuls arbitres et quelques sandwiches. Quand nos trois insparables pntrent dans les jardins du casino, le triomphe de M. Brown vient d'tre proclam.
pardon,
mademoiselle! lait toui a coup une voix aux oreilles de Bcassine. Comnie ces mots ont t prononcs avec le plus pur accent franais. Bcassine tourne la tte.
SECRETS D'TAT
6x
Monsieur Oiair-Antilnpe Vous jouez aux dominos, vous aussi? Non pas, mademoiselle Bcassine, mais je m'occupe du huffet. tie ne suis plus l'eau-RouKc; je suis ptissier maintenanl, tabli dans le pays, avec l'aide de M.Brown, et je viens voir si tout marche bie i, car M. Rrown veut s'en retourner tout de
.<
Ah
Le sang de Bcassine n'a fait (fu'un tour. Inon, par exemple, pas cette fois !... Klle rattrape son matre et ie met au courant en deux mots.
;:... ,:...;, l,J.,i,-, l.i .-,.,:!.; d>-^ ' 1--; du l.^'.io Sincrement lier de sa victoire, un err<- ! .rini.'" alimain, M. Brown prononait une alloculinniliv.uit le (Jut> des Joueurs de i)ominos, au (rrand complet. Il tlait en train de tracer l'historir;ue du noble jeu de dominos, lorsnu'un valet de pied s'approcha discrtement et Ini glina quelques mots i'oreille. ji^
sedr.,..!..iL..
.1
.1
^'^\
suite
'j;
Au miHne Uniment
i
dans la porte
velrpppminislrielle
pranc.'paisir
ni^t agite
In ni.unl'enonse. J'ai le
L"^
aise est
1
V^
devons annoncer, messieurs, reprend l'honorable prsident, f[ue le gouvernement de la Rpublique Franaise a tenu s'associer cette "' J^ vous demande de le re.solennit, / mercier Aj -Y dans la ppi-sonne de ses sym-
"^
"^j
excute par l'orchestre. Le pr-sident termme ensuite .son allocution au milieu des applaud s s ements /:y>^ <|es marques de vive dfprodigues Pierre Kiroul et Bca:
;
/-'^\ lesdominos,.
pathiques
^<~>^
sine.
etaprslecaft, je
me
...langue franaise. Votre minislremedemandede vous confier un petit objet qui est rest entre mes mains, lorsde son dernier sjour dans notre pays. Je vais vous le donner tout de suite. Qu'est-ce que c'est? ne peut s'empcher d'interroger Bcassine. C'est une . blague dit M. Hiown. en .s'loignanl vers le vestibule.
suis
apera
cette rue.
Ah
beUe
I
Ma
fait
s*.' .que nous som51 mes venus en Amrique. Pierre Kiroul remet le pli. M. Brown l'ouvre, le parcourt et part d'un bon rire. En ctTet, dit-il, en usant c<iurloiseiiu'nl de la...
..
M. Brown revient pre.squo auivsitot il tient la main une superbe blague tabac. Klle est reste dans la poche de mon par;
Beassioe
rassu-
re ; j'avais pear
62
ERREUR D'ADRESSE
3.
aprs-midi, .e lendemain de la triomphale journe. Bcassine et son matre considraient attentivement les inscriptions la
3 heures de
'
^'
^.
y^'^\
\
>^^l
de Charles
Fennik...
V_l ^'
Nj>
dans la principale rue d'Herlingport, grce au gnreux concours de M. Brown. Le jeune patron les attendait, en effet, aussi blanc dans son costume, qu'il avait t autrefois peint et bariol. On voqua d'abord le souvenir des Fils-des-Nuages; puis il fallut apprcier les gteaux, cuisins la franaise. C'est tout de mme meilleur que les petits fours au poivre de par ici, constata Bcassine.
\J
Beaucoup d'Amricains se sont dj rangs cet avis, parat-il, et les ptisseries s'en vont par douzaines, chaque jour, l'heure du goter. Tout en racontant ses succs, Charles Fennik intro' duit ses invits
/^
dans
l'arrire-
y/t
boutique,...
vx.
. une petite pice qu'il a meuble simplement, mais avec got, et gaye des quelques souvenirs cnii ne l'ont jamais quitt depuis son migration. Tandis que Bcassine admire une vue de Quimper, Charles Fennik et Pierre allument leur pipe. Il
fait si
demanderai la permission d'ache^ enfin la lecture, de mon courrier. Charles le prie de se considrer comme chez lui, et de la poche de Pierre, sort alors un petit paquet,
...
ve:-
Ceci n'est pas mon courrier, dclare Pierre Kiroul, ceci est la blague d'un ministre de la Rpublique Franaise; mais vous comprenez que je ne puis la montrer personne. Surtout qii'elle se sauverait bien encore, ajoute Bcassine, qui se souvient en un instant de toutes les aventures de leur voyage diplomatique
bon
aprs
vous...
quelques
,..
J^ ai aussi recueilli
une bien singulire nouvelle que je m^ empresse de te communiquer. Cette fameuse mission dont tu m^as parl, ce n'est pas loi,chertourdi, qu'elle tait destine, mais un jeune attach d'am'-'
^^^
liasse de papiers, suite et fin de cette volumineuse correspondance rcolte l'Atlantic-Htel. Pour la premire fois, Pierre peut s'y consacrer avec ce calme que donne le sentiment du
,t
ris avant-hier,
HpvnipacmmnM
SVMiHpin
il
se lve...
venait de dans ta maison, quelques jours avant ton dpart. L'erreur a t commise par un monsieur, le vicomte Contran, d'aprs ce que m'a dit le concierge, en ajoutant que...
s'
bassade
qui
installer
..,cevicomteavaittconciergeavanttui. Jet'aiuuen',
'61
pas comprendre grand' chose, si ce n'est que tu as /ait ce petu d placement la pluCe de l'attach d'ambassade. Tout va bien, maigrcela, puisque tute portes bien. Ecris ta vieille tante et reois ses plus afj ectueux baisers. A. de Kercoz...Ce n'est pas un ambassadeur qui aurait aussi bien couru aprs M. Brown, remarque en passant Bcassine; tieuieusement...
...querious avons fait son travail. Puis elle continue M"" de GrandAir envoie toutes ses amitis Bcassine et ne serait mme pas fche, je crois, de la voir revenir. Une
:
indique ce
la porte
travers
lo
monsieur Charles,
sonnerie lectriijue...
3"~'\ l'air en
S^ y Dieu,
carreau Un client, qu'il n'a pas trs bon tat. i ,^_^ c'est M. Archibald
:
mme
Ah mon
1
upite, suivie des deux fui:;' il d-i'l" Tonl heuieux de rencontrer des visages de conaaioancc, Archibald Davis c'est bien lui explique qu'il ort rte
1
la
pharmacie
voisine...
... ayant fait un superbe panache avec son auto, la sortie de la ville. Dn 80 l'heure, au moins raconte le bles.s6. Quelle motion Ce n'est pas bien prave d'ailleurs, vous voyez: mais je ne .serais pas fch de prendre un petit cordial, avec un (jleau.
!
Pierre
teuil.
Kiroul
et
Bcassine
Charles Fennil; lui prcseiileiine pu'iiie assiette de galettes bretonnes, puis d'un airconlidentiel, ajout( que oonr un ami de ses amis, il va tricher un peu
l'ont
immdiatement
install
dans un tau
coin d'un placard, Ohar une bouteille aux reflets dors. . Du cidre s'crie Bcassine. Ef bon, prcise son pays , c'est c la mre qui me
le
Dans
les
Fennik
.saisit
dn Ta
/^^'
(i,^
tyi>
un
am-
ricain,
appui
Bcas
sine.
Nc.u
la renier
cierons bientt,
monsieur
le
ptissier
dclare alors Bcassine on lev.int le verre qu'on lui a tendu et qu'elle n'a accept (pie parce qu'il s'agit de l)oire A la sant de quelqu'un.
vcriier l'Atlantique!
Hicntt en cllot, reprend son matre, car nous partonsdcmain :1e ministrenous attend. Et M^^votre tante, et M""de
I
Orand-Airaussi, monsieur Pierre! Cen'est {)as moi qui pourrais vous faire un pitch, lien silr... Un speech, roctilie Pierre.
jo peux dire que nous emportons eiv< bon souvenir de l'Amrique. > Archibald s'est lev, le verre en main. D'mouvantes parole* d'adieu sont alors changes, puis des poigntes de maiai, ivec une vigueur qui dnote la fois une sincire amiti ( un rel entranement sportif.
...iiiai.s
un
vrai
Pages.
Les inquitudes de
l;i
Leons de choses
Petit
4 5
dtour
Un malade
La La
de marque
34 35 36
6
7 8
cure merveilleuse
37 38 39 40
41
9
10
11
Apparition d'un revolver ... D'un gros jeune homme et d'un crou La petite ville de Tapiokah (Kansas)
42 43 44 45 46
Un
fort courrier
12
La commission du
ministre
\
.'
13
. . .
Une
...
crise financire
14
Et son remde
la petite demoiselle
Atlantic-f ltel
15 16
17 18 19
Le chagrin de
L'armoire b. surprises Au pays des gens presss Les dangers du mtro L'invisible Harris Brown Un monsieur dans la bote
20
21
Les colres de mister Cot Briseuse de grves Nouvel apprentissage Les conserves de mister Cot Les mprises de la' langue franaise
47 48
49 50
51
I^
loi
Un
Le
22 23
52
53 54
55
Simple dmonstration
roi des voleurs
24 25 26
Une tnbreuse affaire Les surprises du tlphone Celui qui connat Mr Brown
Une
plage mondaine
56 57 58 59 60
61
27 28
29 30
31
Une
Sur
62
63
Le
de guerre Qair-Antilope
32
33
.ScKAiix.
Impiinierie Ciiauaikk.