Vincent Amiel
Vincent Amiel
Vincent Amiel
Welles (The Tragedy of Othello: The Moor of Venice, 1952) : par manque d'argent,
Welles n'arrivait pas runir tous les acteurs en mme temps ; il ne filmait donc que la
moiti des dialogues, les acteurs absents tant remplacs et pris de dos avec une
capuche, l'autre moiti des dialogues tait filme plusieurs mois aprs avec les autres
acteurs. Ceci est compltement invisible aprs montage. Dans Breaking the Waves
(1996), Lars von Trier filme avec une camra lgre (vido) et effectue des demi-tours, il
filme des champs-contrechamps sans faire de coupe. Anne Hegh Krohn, dans Fremde
Freundin, utilise un procd original : les deux actrices sont devant un grand miroir, l'une
d'elle est devant la camra, l'autre est derrire mais son reflet parat. La camra est fixe,
mais fait le point alternativement sur l'une et l'autre actrice, provoquant cet effet de
champ-contrechamp, bien que le champ proprement parl soit toujours le mme.
17. CLIMAT / Orage, clipse, dsert, vagues. Phnomne naturels et action dramatique.
Important par mouvement, bruit, danger, sens mtaphorique (un pare-brise plein de givre
= mtaphore ccit intellectuelle et morale du personnage).
18. COLLAGE / Le montage pratiqu comme un collage substitue la surprise et lalea
toute sorte de ncessit, comme les collages des peintres surralistes ou ceux de
Braque et Picasso, associant des matires et des figures inattendues, provoquaient des
formes nouvelles et des accidents passionnants.
19. COLLISION / Chez Eisenstein, lassemblage de 2 plans induit la collision plus que
lunion gnralement recherche dans le film narratif traditionnel. Lide nat du choc :
Si le montage doit tre compar quelque chose, les collisions successives dun
ensemble de plans peuvent tre compares une srie dexplosions dans un moteur
dautomobile ou de tracteur. Comme les explosions impriment le mouvement la
machine, le dynamisme du montage donne limpulsion au film et le conduit sa finalit
expressive.
20. COLLURE / point de raccord entre 2 plans de film : tel geste continu, tel cri.
21. CONTRASTE / histoire de qui meurt de faim est plus frappante si on y associe la
gloutonnerie dun nanti.
22. COSTUMES ET ACCESSOIRES / rapport ++ avec vie intrieure du personnage.
Accessoires rmanents et sens volutif : le mme accessoire peut dans un 1er temps
signifier espoir puis emprisonnement, puis de nouveau espoir (exemple. Scateur) =
mesure volution intrieure du personnage.
23. COULEUR / Symbolique des vtements ou identits.
24. CREATION DUN RYTHME / le contenu des plans, leur dure et leur succession
dterminent le mouvement de la scne. Le rythme est fonction du caractre du temps
qui passe lintrieur des plans. Le rythme du film nest pas dtermin par la longueur
des morceaux monts, mais par le degr dintensit du temps qui scoule en eux.
25. DECOUPAGE / La scne, au lieu dtre enregistre dans sa globalit sous la forme
du tableau est fragmente en plusieurs prises de vue favorisant les plans rapprochs.
26. DESARTICULATION / miracle = cart dans la ligne du rcit et du regard qui
manifeste une saute qualitative. Comme si la vision avant ou aprs la coupe tait
radicalement diffrente. Lespace vide quest la collure entre 2 plans affirme un vide
logique qui permet toutes les prsences.
27. DIEGESE / MISE EN PLACE DE LUNIVERS FICTIONNEL / la succession des plans
cre une continuit spatiale, temporelle, narrative et expressive.
28. DIRECTION DU SPECTATEUR / le regard du spectateur accompagne les points de
vue successifs du dcoupage. Ainsi pris en charge et dirig par le ralisateur, il est
amen reconstruire la scne.
29. DISTENSION DE LA DUREE / pour extrioriser lanxit du hros plong dans un
nvel environnement. Labsence de dialogues augmente le suspense. On sent que cette
altration nest pas relle et quelle pourrait ntre quune projection de lanxit du
hros. Parfois distension de la dure par chevauchement de laction. Met en valeur un
rduit profondeur de champ, aplatit les lointains pour faire apparatre les objets sur un
mme plan horizontal. Le tlobjectif isole les personnes dans un dcor et semble figer
laction, utiliser pour augmenter suspense et incertitude ( grand angle qui accuse les
distances et acclre les mouvements en profondeur).
121. TRANSITION / coupe franche ; fondu ; enchan ; volet.
122. TUILAGE AUDIO / une source audio disparat progressivement tandis quun autre
apparat. (exemple. Tlphone ou orage couvrant bruit revolver)
123. VEHICULES / Utilisation symbolique des vhicules : Harold et Maude, corbillard.
124. VOLET / une image est pousse par la suivante : raccord optique dsuet. Ce volet
peut tre naturel : cloison, arbre, pan de mur, choisi pour substituer un plan un autre
par mouvement de camra.
125. VUE / On se poste l et voil ce quon voit bouger dici, dans lencadrement de la
fentre ou entre 2 arbres, par exemple.
126. Le cinma est en effet un art qu' premire vue on pourrait qualifier de bhavioriste,
puisqu'il nous montre des lieux, des corps, des comportements, des propos entendus,
sans pouvoir crire, comme le romancier omniscient classique : il pensait que... , il
ne se doutait pas que... En fait, le cinma est plutt pseudo-bhavioriste. Les plus
simples procds qu'il emploie se rvlent intensment porteurs d'une subjectivit en
mme temps qu'ils semblent nous montrer seulement l'extrieur des choses. Prenons
l'exemple concret, typiquement cinmatographique et impossible au thtre, du gros
plan sur le visage d'un acteur. Le dcoupage cinmatographique nous dit alors ipso
facto : il se passait quelque chose ce moment en lui... , avant mme que
l'expression visible sur le visage ne nous informe de ce qui se passe... Le plan
subjectif , lui aussi, est une manire de nous faire entrer dans la pense de quelqu'un
par l'intermdiaire de sa vision, sans passer forcment par des trucages ou des
distorsions. De mme pour les variations de cadrages qui sont autant d'indications
psychologiques : un objet capital pour l'action (une cl, une photographie) prendra une
valeur subjective selon l'importance mme que lui accordera la camra. Mais il s'agit
toujours d'une subjectivit ambigu, fonde sur l'apparence, et traduite travers une
suggestion...