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Chapitre3 Algebre S1

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Universit Mohammed V

Facult des Sciences-Rabat


Dpartement de Mathmatiques
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Module : Algbre 1
(S1)

Filire :
Sciences de Matire Physique et Chimie (SMPC)

Chapitre 3: Nombres complexes.

Par :
M. Abdellah ALLA
Mme. Nadia BOUDI
M. Ahmed HAJJI
M. Houssame MAHZOULI.

Anne universitaire 2015-2016


Universit Mohammed V, Facult des Sciences RABAT. Avenue Ibn Battouta, B. P. 1014 RP, Rabat Maroc. Site web :
www.fsr.ac.ma, Tel : (+212) 05 37 77 18 76, Fax : (+212) 05 37 77 42 61.

Nombres complexs

1. Introduction
Dans R, lensemble des nombres reels, tous les nombres positifs ont
une racine carree. Par contre, aucun reel negatif na de racine carree
(reel). Les nombres complexes offrent la possibilite de pallier a` cette
insuffisance .
D
efinition 1.1 (Le nombre i).
Le nombre i est un nombre dont le carre vaut 1. Ainsi, i2 = 1.
De plus, son oppose i a aussi pour carre 1. En effet : (i)2 =
i2 = 1.
Les deux racines de 1 sont les deux nombres irreels i et i.
Un peu dhistoire : La notation i fut introduite par Euler en 1777,
puis reprise par Gauss au debut du XIX eme si`ecle. Cependant, le premier `a parler de nombre imaginaire fut Descartes en 1637.
D
efinition 1.2 (Nombres complexes). Il existe un ensemble note C,
appele ensemble des nombres complexes qui poss`ede les proprietes suivantes :
C contient lensemble des nombres reels R.
C contient le nombre irreel i (tel que i2 = 1)
Laddition et la multiplication des nombres reels se prolongent aux
nombres complexes et les r`egles de calcul restent les memes.
Tout nombre complexe z secrit de mani`ere unique z = a + ib avec
a et b reels.
brique dun nombre complexe
2. Formes alge
D
efinition 2.1 (Forme algebrique). Soit z un nombre complexe. Lecriture
z = a + ib avec a et b sont des reels est appelee forme algebrique de z.
a est la partie reelle de z, notee Re(z), b est la partie imaginaire de
z notee Im(z).
Si b = 0, le nombre z est un reel. Si a = 0, le nombre z est dit
imaginaire pur. Lensemble des nombres complexes imaginaires purs
est note iR.
Exemple 2.2. Re(1 + 2i) = 1 et Im(1 + 2i) = 2.
Les calculs avec les nombres complexes se font comme avec les nombres
reels avec la convention i2 = 1.
Exemple 2.3. (1 + 2i)(5 3i) = 5 3i + 10i 6i2 = 11 + 7i.
1

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Le resultat suivant justifie lunicite de la forme algebrique dun nombre


complexe.
Proposition 2.4 (Egalite de deux complexes). Soient x, y, x0 et y 0 des
nombres reels. Alors,

x + iy = x0 + iy 0 x = x0 et y = y 0 .

En particulier, x + iy = 0 equivalent `a x = y = 0.
Demonstration. Supposons que x+iy = x0 +iy 0 . Alors, xx0 = i(yy 0 ).
Ainsi, (xx0 )2 = i2 (yy 0 )2 = (yy 0 )2 . Par suite, (xx0 )2 +(yy 0 )2 =
0. Par consequent, x x0 = y y 0 = 0. Le sens inverse et clair.

Remarques 2.5. Dans lensemble C,


(1) il ny a plus la notion dordre usuelle (On ne pourra pas comparer un nombre complexe `a un autre ou dire sil est positif ou
negatif etc excepte pour les imaginaires purs o`
u lon peut
definir un ordre naturel comme pour les reels).
(2) on evitera lusage abusif du symbole radical
aux reels positifs.

qui reste reserve

D
efinition 2.6 (Representation geometrique des nombres complexes).
Munissons le plan P dun rep`ere orthonorme (O, e~1 , e~2 ) direct.
` tout nombre complexe z = a + ib (avec a et b reels), on peut
A
associer le point M (a; b).
le point M (a; b) sappelle limage du nombre complexe z = a + bi.
le nombre complexe z = a + ib sappelle laffixe du point M (a; b).
(Affixe est un nom feminin)
on note souvent z = af f ixe(M ) ou z = af f (M ).
Laxe des abscisses est denomme axe des reels (puisquil ne contient
que les points dont les affixes sont des reels).
Laxe des ordonnees est denomme axe des imaginaires purs (puisquil ne contient que les points dont les affixes sont des imaginaires
purs).
2

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Si zA = xA + iyA est laffixe du point A et zB = xB + iyB est laffixe du

point B, on peut associer au vecteur AB le nombre complexe


zB zA = (xB xA ) + i(yB yA ),

dit affixe du vecteur AB, et on note

af f (AB) = af f (B) af f (A) = zB zA .


Cela permet de traduire des probl`emes de geometrie en relations
entre nombres complexes. Par exemple, on utilisera souvent que deux
vecteurs sont egaux si, et seulement si, ils ont memes affixes. Ou encore,
on utilisera que laffixe dune somme de deux vecteurs est la somme des
affixes de ces vecteurs :
af f (~u + ~v ) = af f (~u) + af f (~v )
Exemple 2.7. Soient A(2, 1) et B(1, 3). Donc, af f (A) = 2 i et
af f (B) = 1 + 3i. En plus,

af f (AB) = zB zA = (1 + 3i) (2 i) = 3 + 4i

Si on consid`ere les points I(1, 0) et J(0, 1) alors


e1 = OI et
e2 = OJ.

Donc, af f (
e ) = af f (OI) = z z = 1 et de meme af f (
e ) = i.
1

dun nombre complexe. Inverse dun nombre


3. Conjugue
complexe non nul
D
efinition 3.1 (Conjugue dun nombre complexe). Soient a et b deux
nombres reels. Le nombre complexe conjugue de z = a+ib est le nombre
complexe z = a ib.
Remarque 3.2.
(1) Il est clair que le conjugue de z est z. On dit
alors que z et z sont deux nombres complexes conjugues.
3

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

(2) Re(z) = Re(


z ) et Im(z) = Im(
z ).
Les points M et M 0 daffixes respectives z et z sont symetriques par
rapport laxe des reels :

Exemple 3.3. 2 3i = 2 + 3i et 5i + 1 = 5i + 1.
Proposition 3.4 (Crit`ere pour quun nombre complexe soit reel (resp.
imaginaire pur)). Soit z un nombre complexe. Alors,
z + z = 2 Re(z)

z z = 2i Im(z).

En particulier,
(z est reel z = z)

et

(z est imaginaire pur z =


z) .

Demonstration. Notons z = a + ib avec a et b deux reels. Alors, z + z =


2a et z z = 2ib. En particulier,
z = z b = 0 z reel,
et
z =
z a = 0 z imaginaire pur.
Proposition 3.5 (Inverse dun nombre complexe). Tout nombre complexe non nul z = a + ib (avec a et b deux reels non tout les deux
nuls) admet un inverse pour la multiplication, note z1 dont la forme
algebrique est
1
a ib
= 2
.
z
a + b2
Demonstration. Cherchons z 0 = a0 + ib0 tel que z z 0 = 1. On a
z z 0 = (aa0 bb0 ) + i(ba0 + ab0 ).
Donc,
a
b
0
et
b
=
.
a2 + b 2
a2 + b 2
Proposition 3.6 (proprietes du conjugue). Pour tout nombres complexes z et z 0 , on a :
4
z z 0 = 1 aa0 bb0 = 1 et ba0 +ab0 = 0 a0 =

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

(1) z + z 0 = z + z0
z
(2) z =
(3) z z 0 = z z 0
(4) z n = (
z )n (n N)

(5) zz0 = zz0 (z 0 6= 0).
Demonstration. Exercice.
Exemple 3.7. Le conjugue de z =

23i
1+i

est z =

2+3i
.
1i

Exercice 3.8. Mettre sous la forme algebrique les nombres complexes


suivants :

2
3 + 2i
1 + 2i
1 + 2i 1 2i
z1 =
z2 =
z3 =

.
2 3i
1i
1i
1+i

4. Module dun nombre complexe


Proposition 4.1. Pour tout nombre complexe z = a + ib (avec a et b
reels), la quantite z z est un nombre reel positif :
z z = a2 + b2 R+ .
Demonstration. Il suffit de calculer z z.
D
efinition 4.2. Pour tout nombre complexe z = a + ib (avec
a et b

2 + b2 =
r
e
els),
on
appelle
module
de
z
la
quantit
e
positive
|z|
=
a

z z.

Exemple 4.3. |1 + 2i| = 12 + 22 = 5 et | 3 2i| = 3 + 4 = 7.


Proposition 4.4 (Proprietes de module). Soient z et z 0 deux nombres
complexes. On a :
(1) |z| = 0 z = 0 , | z| = |z| , |z| = |z|
|z + z 0 | |z| + |z 0 | (Inegalite triangulaire).
(2) |z z 0 | = |z| |z 0 | ,
(3) Pour z 0 6= 0,

|z n | = |z|n

| zz0 | =

(n N)

|z|
.
|z 0 |

Demonstration. (1) |z| = 0 est equivalent `a a2 + b2 = 0 (avec a et b des


reels tels que z = a + ib) ce qui est equivalent `a a = b = 0.
On a |z|2 = z z = (z)(z) = | z|2 . Donc, |z| = | z|.
On a |z|2 = z z = z z = |
z |2 . Donc, |z| = |
z |.
5

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Soient z = a + ib et z 0 = a0 + ib0 les formes algebriques de z et z 0 .


Donc, z + z 0 = (a + a0 ) + i(b + b0 ). Ainsi,
|z + z 0 |2 = (a + a0 )2 + (b + b0 )2
= (a2 + b2 ) + (a02 + b02 ) + 2aa0 + 2bb0

(a2 + b2 ) + (a02 + b02 ) + 2 a2 + b2 a02 + b02


p
2
p
2
2
02
0
=
(a + b ) + (a + b 2)
2

= (|z| + |z 0 |) .
(2) On a
2

|zz 0 |2 = zz 0 zz 0 = z zz 0 z0 = |z|2 |z 0 |2 = (|z| |z 0 |) .


Donc, |z z 0 | = |z| |z 0 |. La deuxi`eme egalite est deduite de la premi`ere
par une simple recurrence.
(3) On a |z| = | zz0 z 0 | = | zz0 | |z 0 |. Donc, | zz0 | = |z|z|0 | .
Proposition 4.5 (Interpretation geometrique de la notion de module).
Munissons le plan P dun rep`ere orthonorme (O, e~1 , e~2 ).
(1) Si z est laffixe du point M alors |z| = OM .
(2) Si zA et zB sont respectivement les affixes des points A et B
alors AB = |zB zA |.

D
emonstration. On sait dej`a en geometrie que si M (a, b) alors OM =
a2 + b2 . Donc, OM = |a + ib|.
Aussi, si zA = xA + iyA et zB = xB + iyB alors
p
AB = (xB xA )2 + (yB yA )2 = |zB zA |.
Exercice 4.6. Soit z un nombre complexe different de 1, M le point
z+i
daffixe z et z 0 = z1
. Determiner F lensemble des points M tels que
0
|z | = 1.
6

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Exercice 4.7 (Identite du parallelogramme). Soient z et z 0 deux nombres


complexes. Montrer que |z + z 0 |2 + |z z 0 |2 = 2 (|z|2 + |z 0 |2 ).
(Indication : Utiliser la relation |z|2 = z z 0 ).
Exercice 4.8. Soient u et v deux nombres complexes distincts et de
u+v
est imaginaire
meme module. Montrer que le nombre complexe uv
pur.
5. Argument dun nombre complexe
D
efinition 5.1 (Argument dun nombre complexe). Munissons le plan
P dun rep`ere orthonorme (O, e~1 , e~2 ). Soit z un nombre complexe non
nul dimage M . On appelle
argument
de z toute mesure, en radians,



de langle oriente := e1 , OM . On le note = arg(z).

Un nombre complexe poss`ede une infinite darguments. Si est un


argument de z, tout autre argument de z est de la forme + 2k (k
Z). Lunique argument appartenant `a lintervalle ] ; ] sappelle
largument principal.
On notera par exemple arg(z) = 4 [2] ou arg(z) = 4 modulo 2 pour
signifier que arg(z) peut etre egal `a /4 mais aussi egal `a nimporte
lequel des nombres 4 + 2k o`
u (k Z).
Attention ! ! Le nombre complexe
 nul
 z = 0 ne poss`ede pas darguments

car, dans ce cas, langle e1 , OM ne se defini pas.


Exemples 5.2. arg(i) =
arg(1 + i) = 4 [2].

[2] ; arg(1) = 0 [2] ; arg(1) = [2] ;

Remarques 5.3.
(1) un reel strictement positif a un argument
egal a 0 [2] et un reel strictement negatif a un argument egal
a` [2].
7

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

On peut dire :
z R (z = 0 ou arg(z) = 0 []),
(2) un imaginaire pur dont la partie imaginaire est strictement positive a un argument egal a` 2 [2] et un imaginaire pur dont la
partie imaginaire est strictement negative a un argument egal
a` 2 [2].
On peut dire :

z iR (z = 0 ou arg(z) = []).
2
M
ethode g
en
erale pour calculer largument principal dun
nombre complexe non nul :
On note z = a + ib avec a et b des reels. Soit largument principal
de z. Alors z est laffixe du point M (a, b) du plan. Des coordonnees
polaires de M sont (|z|, ) et on a :
(
a
= Re(z)
cos() = |z|
|z|
b
sin() = |z|
= Im(z)
.
|z|
Rappelons la preuve de ce resultat bien connu. Considerons dabord les
2 cas suivants o`
u est positif :



Cas o`
u 0; 2 :
cos() =

OH
a
Re(z)
=
=
,
OM
|z|
|z|

et

b
Im(z)
HM
=
=
.
sin() =
OM
|z|
|z|
 
Cas o`
u 2; :
cos() = cos( ) =
sin() =

OH
a
Re(z)
=
=
,
OM
|z|
|z|

HM
b
Im(z)
=
=
.
OM
|z|
|z|
8

et

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Dans les cas o`


u est negatif, on raisonne de meme, en tenant compte
du fait que sin() = sin() et HM = b.
Dans tous les cas, nous avons :
(
a
= Re(z)
;
cos() = |z|
|z|
Im(z)
b
.
sin() = |z| = |z|

Exemples 5.4.
(1) Argument principal de z = 2 3+2i : On a
|z|2 = 12+4 = 16. Nous devons maintenant resoudre le syst`eme
suivant :


cos() = 24 3 = 2 3 ;
.
sin() = 24 = 12
En utilisant le cercle trigonometrique, nous concluons : =

5
.
6

(2) Argument principal de z = 3 4i : On a |z|2 = 9 + 16 = 25.


Nous devons maintenant resoudre le syst`eme suivant :

cos() = 53
;
4
sin() = 5 .
Ce ne sont pas des valeurs remarquables. La calculatrice donne
|| = 0, 9273 rad. Mais sin() est negatif, donc est negatif :
0, 9273 rad.
Exercice 5.5. Donner un argument du nombre complexe z =

1+i
3.
3i

De la figure suivante

on deduit le resultat suivant :


Proposition 5.6. Pour tout nombre complexe non nul z, on a :
arg(
z ) = arg(z) [2],

arg(z) = arg(z)+ [2],

arg(
z ) = arg(z) [2].

Remarques 5.7. Soit z un nombre complexe non nul et un reel non


nul.
9

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

(1) Si > 0,

arg(z) = arg(z) [2],

(2) Si < 0,

arg(z) = arg(z) + [2].

Les proprietes suivantes sur les arguments permettent de multiplier


et diviser simplement deux nombres complexes :
Proposition 5.8. Pour tous nombres complexes z et z 0 non nuls, on
a:
(1) arg(z z 0 ) = arg(z) + arg(z 0 ) [2]

(2) arg z1 = arg(z) [2]

(3) arg zz0 = arg(z) arg(z 0 ) [2]
(4) arg (z n ) = n arg(z) [2] pour tout n Z.
Demonstration. (1) Soient z = a + ib et z 0 = a0 + ib0 les fomres
algebriques de z et z 0 respectivement. Donc, la forme algebrique de
zz 0 est zz 0 = (aa0 bb0 ) + i(ab0 + a0 b). Soit un argument de zz 0 et
soient et 0 des arguments de z et z 0 respectivement. Donc,
cos() =

aa0 bb0
a a0
b b0
=

= cos()cos(0 )sin() sin(0 ) = cos(+0 ).


|zz 0 |
|z| |z 0 | |z| |z 0 |

De meme on trouve sin() = sin( +


0 ). Donc, = + 0 [2].

(2) On a 0 = arg(1) = arg z. z1 = arg(z) + arg z1 [2]. Donc,
arg z1 = arg(z)
 [2]. 1 

z
(3) On a arg z0 = arg z z0 = arg(z)+arg z10 = arg(z)arg(z 0 ) [2]
(4) Le resultat est deduit sur N de (1) par une simple recurrence sur
n, et il est prolonge a` Z en utilisant (2).
Remarque 5.9.
(1) On notera lanalogie entre ces relations et les
proprietes de la fonction logarithme.
(2) Pour multiplier deux nombres complexes non nuls, on multiplie les modules et on additionne les arguments. Pour diviser
deux nombres complexes non nuls, on divise les modules et on
soustrait les arguments.

Exercice 5.10. Soient u = 1 + i et v = 1 + i 3.


(1) Determiner les modules de u et v.
(2) Donner un argument de u et un argument de v.
(3) Determiner le modules et un argument des nombres complexes
u, uv, v 3 et uv


5
(4) En deduire les valeurs de cos 5
et
sin
.
12
12
(5) Donner explicitement le nombre complexe v 3 .
10

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

trique, forme exponentielle dun


6. Forme trigonome
nombre complexe
Soit z = a + ib un nombre complexe non nul avec a et b deux reels.
On peut aussi ecrire



a
b
+ i
.
z = a2 + b2
a2 + b 2
a2 + b 2

Or a2 + b2 = |z|, a2a+b2 = cos() et a2b+b2 = sin() o`


u est un
argument de z. Donc,
z = |z|(cos() + i sin()).
D
efinition 6.1. Soit z un nombre complexe de module r et dun argument . Lecriture z = r(cos() + i sin()) sappelle une forme trigonometrique de z.
Proposition 6.2. Soit z un nombre complexe. Si z = r(cos() +
i sin()) avec r > 0 alors |z| = r et arg(z) = [2].
p
Demonstration. On a |z| = r2 cos()2 + r2 sin()2 = r. En outre, si
est un argument de z alors
r cos()
= cos()
r
Donc, arg(z) = [2].
cos() =

et

sin() =

rsin()
= sin().
r

D
efinition 6.3. Pour tout reel , on note ei le nombre complexe
cos() + i sin().
Un nombre complexe de module r et dargument sera ecrit alors rei .
Cette ecriture est appelee une forme exponentielle de z.
Une simple transcription des proprietes vues sur les arguments donne
alors :
Proposition 6.4. Pour tout et 0 de R, on a :
0

ei ei = ei(+ )

ei
i(0 )
0 = e
i
e

ei()

n

= ei(n)

pour tout n Z.

Proposition 6.5 (Formule de Moivre). Pour tout R et tout n Z


(cos() + i sin())n = cos(n) + i sin(n)
(cos() i sin())n = cos(n) i sin(n).
Demonstration. Utilisons les formes exponentielles :
n
(cos() + i sin())n = ei = ein = cos(n) + i sin(n).
Do`
u la premi`ere formule de Moivre.
Si on remplace par , on obtient la seconde formule.
11

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Proposition 6.6 (Formule dEuler). Pour tout R


cos() =

ei + ei
2

sin() =

ei ei
.
2i

Demonstration. On a :
ei + ei = 2 cos() et ei ei = 2i sin().
Do`
u la formule dEuler.
Exercice 6.7. Soit ] ; [. Mettre sous forme trigonometrique les
nombres complexes z = ei + ei2 et z 0 = 1 + ei .
Application la trigonom
etrie : Les nombres complexes sont tr`es
utiles pour de nombreux calculs de trigonometrie. Par exemple, les
formules daddition :
cos(a+b) = cos(a) cos(b)sin(a) sin(b)

sin(a+b) = sin(a) cos(b)+cos(a) sin(b).

ne sont quune autre ecriture des parties reelles et imaginaires de eia eib .
I Linearisation de cosm () et sinm () :
Lineariser cosm () et sinm () cest les exprimer comme combinaisons lineaires de cos(k) et sin(k). Cette operation est tr`es utile en
particulier pour trouver des primitives.
Exemple 6.8. Linearisation de sin6 () : En utilisant les formules dEuler, on obteint :
 i
6
e ei
1
6
sin () =
= (e6i 6e4i +15e2i 20+15e2i 6e4i +e6i ).
2i
64
On regroupe les termes en eik et eik de mani`ere a` faire apparatre
cos(k) ou sin(k) :

1
(e6i + e6i ) 6(e4i + e4i ) + 15(e2i + e2i ) 20
64
1
= (cos(6) 6 cos(4) + 15 cos(2) 10)
32

sin6 () =

I Expression de cos(n) et sin(n) en fonction de cos() et sin() :


Exemple 6.9. Pour exprimer cos(5) et sin(5) en fonction de cos()
et sin(), on commence par ecrire la formule de Moivre :
(cos() + i sin())5 = cos(5) + i sin(5).
puis apr`es avoir developpe, par la formule de binome, le premier membre
de legalite, on identifie les parties reelles et imaginaires de deux membres
12

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

de legalite obtenue, ce qui donne :


cos(5) = cos5 () 10 cos3 () sin2 () + 5 cos() sin4 ()
sin(5) = 5 cos4 () sin() 10 cos2 () sin3 () + sin5 ()
Si on remplace sin2 () par 1 cos2 () dans lexpression precedente de
cos(5), on obtient :
cos(5) = 16 cos5 () 20 cos3 () + 5 cos().
solution dans C d e
quations du second degre
a
`
7. Re

coefficients reels
On se propose de resoudre lequation (E) az 2 + bz + c = 0 dans C
avec a, b et c sont des reels et a 6= 0. On peut mettre lequation (E)
b2
b 2
) + c 4a
= 0.
sous la forme a(z + 2a
Considerons le discriminant = b2 4ac. Lequation sera de la forme
b 2
(z + 2a
) 4a2 = 0. En distinguant les cas suivant le signe de , on
obtient :
Proposition 7.1. Etant donnes trois reels a, b et c avec a 6= 0, considerons
lequation :
(E) : az 2 + bz + c = 0,
et = b2 4ac son discriminant.
(1) Si = 0, lequation (E) admet une solution reelle (double)
b
.
egale `a : 2a
(2) Si 6= 0, lequation (E) admet deux solutions distinctes :
(a) reelles si > 0 :

z1 =

b+
2a

(b) complexes conjuguees si < 0 :


z2 = bi2a .

et

z2 =
z1 =

b
,
2a

b+i
2a

et

Exemple 7.2. Resolution de lequation z 2 + 3z + 3 = 0.


On a = 9 12 = 3. Donc, les solutions sont

3 + i 3
3 i 3
z1 =
z2 =
.
2
2
solution de
quations du second degre
a
` coefficients
8. Re
complexes
D
emarche pour r
esoudre l
equation z 2 = z0 o`
u z0 est un
complexe inconnu :
On pose z0 = a + ib = rei et z = x + iy.
Si un argument de z0 est connu, lequation est facile a` resoudre, ses
solutions sont :

z1 = rei 2
z2 = z1 .
13

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Dans le cas contraire, on proc`ede analytiquement pour obtenir :

x2 + y 2 = r,
x2 y 2 = a,

2xy = b.
et donc
2 r+a
x = 2 ,
y 2 = ra
,
2

b
xy = 2 .

Le fait que r = a2 + b2 |a| assure lexistence des x et y, et on


choisit leur signe de telle sorte que leur produit soit du signe de b (afin
de satisfaire la condition 2xy = b).
Si b 0, on prend :
r
r
r
r
r+a
ra
r+a
ra
z1 =
+i
;
z2 = z1 =
i
.
2
2
2
2
Si b 0, on prend :
r
r
r+a
ra
z1 =
i
2
2

r
;

z2 = z1 =

r
r+a
ra
+i
.
2
2

Exemples 8.1. Resolution de lequation z 2 = i.


On a
z 2 = i z 2 = ei/2 z = ei/4 ou z = ei/4 .
Resolution de lequation z 2 = 7 24i.

On a | 7 24i| = 72 + 242 = 49 + 576 = 625 = 25. Si est


argument de 7 24i alors
7
24
sin() =
.
25
25
Ces valeurs ne sont pas connues et ne nous donne pas idee sur la valeur
exacte de . Alors, lautre choix est de travailler dune mani`ere analytique.
On pose z = x + iy (la forme algbrique de z). On a :

x2 + y 2 = 25,
x2 y 2 = 7,

2xy = 24.
cos() =

Donc,

= 9,
x2 = 18
2
y 2 = 32
=
16,
2

xy = 12.
Donc, (x, y) = (3, 4) ou (x, y) = (3, 4). Ainsi, les solutions de
lequation sont z1 = 3 4i et z2 = 3 + 4i.
14

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

On se propose maintenant de resoudre lequation (E) az 2 +bz +c = 0


dans C avec a, b et c sont des nombres complexes et a 6= 0. On peut
b2
b 2
) + c 4a
= 0.
mettre lequation (E) sous la forme a(z + 2a
Considerons le discriminant = b2 4ac (Attention ! ! ici est un
complexe). On consid`ere tel que = 2 (On a dej`a vu lexistence).

b 2
2
Lequation sera de la forme (z + 2a
) 2a
= 0. Enfin, lequation
b+
b
secrit de la forme z + 2a z + 2a = 0.
Proposition 8.2. Etant donnes trois complexes a, b et c avec a 6= 0,
considerons lequation :
(E) : az 2 + bz + c = 0,
et = b2 4ac son discriminant.
(1) Si = 0, lequation (E) admet une solution (double) egale `a :
b
2a
.
(2) Si 6= 0, en appelant une racine carree de , lequation (E)
admet deux solutions distinctes :
b
b +
;
z2 =
.
z1 =
2a
2a
Exemple 8.3. Resolution de lequation iz 2 + (1 5i)z + 6i 2 = 0.
On a :
= (1 5i)2 4i(6i 2) = 1 10i 25 + 24 + 8i = 2i = 2ei/2

!!2

2

2
2
=
2ei/4 =
2
i
= (1 i)2 .
2
2
Alors, les solutions de notre equation sont :
1 + 5i + 1 i
1 + 5i 1 + i
z1 =
=2
;
z2 =
= i + 3.
2i
2i
Remarque 8.4. Contrairement aux equations dont les coefficients sont
des reels, ici les nombres complexes z1 et z2 ne sont pas necessairement
conjugues.
Exercice 8.5. Soit lequation (E) : z 3 iz + 1 i = 0.
(1) Montrer que (E) admet une racine reelle.
(2) Donner les solutions de (E).
ome
trie
9. Nombres complexes et Ge
Dans toute cette section, le plan est muni dun rep`ere orthonorme

direct (O,
e1 ,
e2 ).
Proposition 9.1 (Calcul dangles). Si A et B sont deux points distincts du plan daffixes respectives a et b alors :

(
e , AB) = arg(b a) [2].
1

15

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.


Demonstration. Soit M une point tel que OM = AB. Donc
zM = zB zA = b a, et

(
e1 , AB) = (
e1 , OM ) = arg(zM ) = arg(b a) [2].
Corollaire 9.2. Si A, B et C sont trois points deux `a deux distincts
du plan daffixes respectives a, b et c alors :


 
bc
[2].
CA, CB = arg
ac
En particulier :
bc
est reel les points A, B et C sont alignes,
ac
bc
est imaginaire pur les droites (CA) et (CB) sont perpendiculaires.
ac
Demonstration. On a


     
bc

CA, CB = e1 , CB e1 , CA = arg(bc)arg(ac) = arg


[2].
ac
En particulier,
bc
est reel
ac



 
bc
CA, CB = arg
= 0; [2]
ac
les points A, B et C sont alignes.

bc
est imaginaire pur
ac



 
bc
3
CA, CB = arg
= ;
[2]
ac
2 2
les droites (CA) et (CB) sont perpendiculaires.
16

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

10. Nombres complexes et quelques transformations du


plan
10.1. Transformations du plan. Munissons P dun rep`ere orthonormal R0 . Rappelons quune translation t de P de vecteur ~u est une
application
t:P P
M 7 M 0

tel que M M 0 = ~u. On la note t~u .


Donc si M (x, y) P et ~u (x0 , y0 ), alors t~u (M ) = M 0 (x + x0 , y + y0 ).
Proposition 10.1 (Ecriture complexe dune translation). La translation de vecteur ~u , daffixe a, transforme un point M (z) en un point
M 0 (z 0 ) tel que :
z 0 = z + a.

Demonstration. Dire que M 0 est limage de M par la translation de

vecteur ~u signifie que M M 0 = ~u. Ce qui se traduit, en termes daffixes,


par z 0 z = a.
Soient un reel et un point du plan. Rappelons que la rotation r
de centre et dangle est la transformation r : P P, qui laisse
invariant, et si M est un point du plan distinct de alors

r(M ) = M 0 avec (M , M 0 ) = , et M = M 0 .
On la note aussi r, .
17

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Proposition 10.2 (Ecriture complexe dune rotation). La rotation de


centre () et dangle transforme M (z) en un point M 0 (z 0 ) tel que :
z 0 = ei (z ).

Demonstration. Si M = , la relation z 0 = ei (z ) est verifiee.


Supposons desormais M 6= . Dire que M 0 est limage de M par la
rotation de centre () et dangle signifie que :
( M 0
= 1,
M
0 
M ; M = [2].
Ce qui se traduit, en termes daffixes, par :
( 0
|z |
= 1,
|z|

z 0
arg z = [2],
On en deduit alors que
Cas particuliers :

z 0
z

= ei . Do`
u le resultat.

Si = 0, alors lecriture complexe de la rotation devient :


z 0 = ei z.
Si = 2 (quart de tour de sens direct), alors lecriture complexe
de la rotation devient :
z 0 = i(z ).
Si = 0 et = 2 , alors lecriture complexe de la rotation devient :
z 0 = iz.
18

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Soit un point du plan et soit k un reel non nul. Rappelons quune


homoth
etie h de centre et de rapport k est une transformation
h : P P definie par

M 7 M 0 et tel que M 0 = k M .
On la note aussi h,k .
Proposition 10.3 (Ecriture complexe dune homothetie). Lhomothetie
de centre () et de rapport k R transforme M (z) en un point
M 0 (z 0 ) tel que :
z 0 = k(z ).

Demonstration. Dire que M 0 est limage de M par lhomothetie de

centre () et de rapport k R signifie que M 0 = k M . Ce qui se


traduit, en termes daffixes, par z 0 = k(z ). Do`
u le resultat.
Exercice 10.4. On consid`ere dans lensemble des nombres complexes,
lequation (E) : z 3 + 2z 2 16 = 0.
(1) (a) Montrer que 2 est solution de (E), puis que (E) peut
secrire sous la forme (z 2)(az 2 + bz + c) = 0 o`
u a, b
et c sont des reels que lon determinera.
(b) En deduire les solutions de (E) sous forme algebrique puis
sous forme exponentielle.

(2) Le plan est rapporte `a un rep`ere orthonorme (O,


e1 ,
e2 ). On
consid`ere les points A, B et D daffixes respectives zA = 22i,
zB = 2 et zD = 2 + 2i.
Calculer laffixe zC du point C tel que ABCD soit un parallelogramme.
19

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

(3) Soit E limage du point C par la rotation de centre B et dangle


2 , et F limage du point C par la rotation de centre D et
dangle 2 .
(a) Calculer les affixes zE et zF des points E et F .
(b) Verifier que
AEF .

zF zA
zE zA

= i. En deduire la nature du triangle

Soit un point du plan. Rappelons que la symetrie s de centre


est la transformation s : P P, qui laisse invariant, et si M est un
point du plan distinct de alors s(M ) = M 0 tel que est le milieu du

segment [M M 0 ], cest a` dire M = M 0 .


Proposition 10.5. (Expression complexe dune symetrie centrale). La
symetrie de centre () transforme le point M (z) en un point M 0 (z 0 )
tel que :
z 0 = 2 z.
Soit une droite du plan. Rappelons que la symetrie axiale s
daxe (ou reflexion) est la transformation s : P P, qui laisse la
droite invariante, et si M est un point du plan exterieur `a alors
s (M ) = M 0 tel que est la mediatrice du segment [M M 0 ].
Proposition 10.6. (Expression complexe dune symetrie axiale daxe
passant par lorigine). Soit A(z0 ) un point du plan, tel que z0 =
r0 ei0 . Alors si est la droite passant par O et A et M (z) est un point
du plan. M 0 = s (M ) a pour affixe z 0 = e2i0 z.
Demonstration. (Verification.) Soient M (z) et M 0 (z 0 ) deux points du
plan avec z = rei et z 0 = e2i0 z. Alors z 0 z = re2i0 rei .
Donc
z 0 z = rei0 (ei(0 ) ei(0 ) ) = 2ir sin(0 )ei0 .

Or, pour tout reel , si ~u(ei ) et ~v (iei ), on a h~u, ~v i = 0. Donc M M 0


(). Dautre part,
r
r
z + z0
= (ei(20 ) + ei ) = ei0 (ei(0 ) + ei(0 ) = r cos(0 )ei0 .
2
2
2
Donc, le milieu B du segment [M M 0 ] est dans la droite (). Ainsi, la
droite est la mediatrice du segment [M M 0 ] et M 0 est limage de M
par s .
10.2. Similitudes.
D
efinition 10.7. Soit S : P P une transformation du plan, qui `a
chaque point M du plan associe un point M 0 et soit k R+ . On dit
que S est une similitude de rapport k si

kM 0 N 0 k = kkM N k, M, N P.
20

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

Exemples 10.8. 1) Soit hA,k une homothetie du plan de centre le point


A et de rapport k R . Alors hA,k est une similitude de rapport |k|.
2) Soit S la transformation du plan qui a` tout point M du plan daffixe
z associe le point M 0 daffixe z 0 = az + b, o`
u a, b C et a 6= 0, alors S
est une similitude de rapport |a|.
3) Si S est la transformation du plan qui a` tout point M du plan daffixe
u a, b C et a 6= 0, alors S
z associe le point M 0 daffixe z 0 = az + b, o`
est une similitude de rapport |a|.
Faisons la verification pour lexemple 2), lexemple 3) se fait de la meme
mani`ere, et les homotheties ont la forme 2) :
Soient M (z) et N (w) deux points du plan. Soient M 0 et N 0 leurs images
par S. Alors az + b et aw + b sont leurs affixes respectives.

kM N k = |w z|, et kM 0 N 0 k = |a(w z)| = |a|kM N k.


Exercice 10.9. Soit S une similitude de rapport k R+ . Soit A un
point quelconque du plan. Montrer que hA, 1 S est une similitude
k
de rapport 1 (cest a` dire, une isometrie). Deduire, quil existe une
isometrie T tel que S = hA,k T .
Proposition 10.10. Soit S une similitude du plan. Alors S preserve
la mesure des angles en valeur absolue.
Preuve. Pour tout M P, notons S(M ) = M 0 et soit k le rapport de
S. Soient M, N, P P. Alors



hM 0 N 0 , M 0 P 0 i = kM 0 N 0 k kM 0 P 0 k cos(M 0 N 0 , M 0 P 0 ).
Et on a aussi

(1)


hM 0 N 0 , M 0 P 0 i

1
(kM 0 N 0 M 0 P 0 k2 kM 0 N 0 k2 kM 0 P 0 k2 )
2

1 00 2
(kP N k kM 0 N 0 k2 kM 0 P 0 k2 )
2

1 2 2
k (kP N k kM N k2 kM P k2 )
2

k 2 hM N , M P i


k 2 kM N k kM P k cos(M N , M P ).

=
=
=
=
=

Do`
u, on deduit que


cos(M N , M P ) = cos(M 0 N 0 , M 0 P 0 ).

Avec un simple schema, on peut voir que toute similitude conserve
lorientation des angles, ou inverse lorientation des angles. Donc on
peut enoncer la definition
21

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

D
efinition 10.11. Soit S une similitude du plan.
1) Si S preserve les orientations, on dit que S est une similitude directe.
2) Si S inverse les orientations, on dit que S est une similitude indirecte.
Exemples 10.12. Soient a, b deux nombres complexes, avec a 6= 0.
Alors :
1) Si S est la transformation du plan qui a` tout point M du plan daffixe
z associe le point M 0 daffixe z 0 = az + b, alors S est une similitude
directe de rapport |a|. En effet, considerons le plan P muni du rep`ere

orthonorme (O,
e1 ,
e2 ). Soient A, M P tel que A a pour affixe 1 et
M a pour affixe z, o`
u |z| = 1. Alors b est laffixe de O0 = S(O), a + b
est laffixe de S(A) = A0 et az + b est laffixe de S(M ) = M 0 . Posons

(OA, OM ) = . M est limage de A par une rotation de centre O et
dangle , donc z = ei . Dautre part, a et az = aei sont les affixes


respectives de O0 A0 et O0 M 0 . Donc (O0 A0 , O0 M 0 ) = . Do`
u, S preserve
lorientation des angles.
2) Si S est la transformation du plan qui `a tout point M du plan
daffixe z associe le point M 0 daffixe z 0 = az + b, alors S est une
similitude indirecte de rapport |a| (la preuve est analogue a` celle du
premier exemple).
Th
eor`
eme 10.13. Soit S une similitude du plan.
1) Si S est directe, alors il existe a, b C, tel que a 6= 0 et S est la
transformation du plan qui `a tout point M du plan daffixe z associe le
point M 0 daffixe z 0 = az + b.
2) Si S est indirecte, alors il existe a, b C, tel que a 6= 0 et S est la
transformation du plan qui `a tout point M du plan daffixe z associe le
point M 0 daffixe z 0 = az + b.

Preuve. Considerons le plan P muni du rep`ere orthonorme (O,


e ,
e ).
1

Soient A, M P tel que A a pour affixe 1 et M a pour affixe z.


Soit b laffixe de O0 = S(O), laffixe de S(A) = A0 et z 0 laffixe de
S(M ) = M 0 .
Cas 1. S preserve lorientation des angles. Soit


(OA, OM ) = (O0 A0 , O0 M 0 ) = .
Soit N le point du plan daffixe z , alors N est limage de A par une
kOM k
rotation de centre O et dangle , donc

z = ei kOM k.
De meme, comme
00
00
OM
OA
( , ) = , alors
kO0 A0 k kO0 M 0 k
22

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

z0 b
i b
00 = e 00 .
kO M k
kO A k
Or, si k est le rapport de la similitude S, alors

kO0 M 0 k = kkOM k et kO0 A0 k = kkOAk.


Do`
u,

z 0 b = kOM kei ( b).


Donc on deduit que z 0 = ( b)z + b.

Cas 2. S inverse lorientation des angles. Soit (OA, OM ) = , alors

(O0 A0 , O0 M 0 ) = . On a toujours

z = ei kOM k, donc z = ei kOM k.


Et on a
z0 b
i b
00 = e
.
kO M k
kO0 A0 k
On proc`ede comme dans le premier cas, on deduit que z 0 = ( b)z +
b.

Exemples 10.14. 1) Les rotations sont des similitudes directes.
2) Les symetries axiales sont des similitudes indirectes.
3) Les translations sont des similitudes directes.
Exercice 10.15. Si S est une similitude du plan, et A, B et C sont 3
points alignes de S, alors leurs images respectives par S, A0 , B 0 et C 0
sont alignes.
Exercice 10.16. Soit S une similitude directe non triviale (cest `a
dire : differente de lidentite). Soient a, b C tel que a 6= 0 et si M P
a pour affixe z, S(M ) = M 0 a pour affixe az + b.
1) Montrer que S admet un point invariant si, et seulement si a 6= 1,
et dans ce cas, le point invariant est unique.
2)Verifier que si S nadmet pas de point invariant, S est une translation.
Exercice 10.17. Soit S une similitude directe, dexpression complexe
z 7 az + b, o`
u a, b C et a 6= 0. Soient A, B, M P. Soient A0 , B 0 et
M 0 leurs images respectives par S. Montrer que


(AM , A0 M 0 ) = (AB, A0 B 0 ) = arg(a) [2].
Remarque 10.18. Soit S une similitude directe. Si S admet un point
invariant, il est appele centre de S. Largument de a est appele angle
de S.
23

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

11. Solutions des exercices


Exercice 3.8.

(3 + 2i)(2 3i)
(3 + 2i)(2 + 3i)
3 + 2i
=
=
2 3i
(2 3i)(2 + 3i)
(2 3i)(2 3i)
6 + 9i + 4i + 9
15
15 + 13i
=
=
+ i.
=
22 + 32
13
13

z1 =

2 
2 
2
1 + 2i
(1 + 2i)(1 + i)
1 + 3i
=
=
=
1i
(1 i)(1 + i)
2
8 6i
3
1 6i 9
=
= 2 i.
=
4
4
2


z2

On peut bien aussi calculer les carres des composantes de la fractions z2


(numerateur et denominateur), et ensuite chercher la forme algebrique
de z2 :

2
1 + 2i
1 + 4i 4
(1 + 2i)2
z2 =
=
=
2
1i
(1 i)
1 2i 1
(3 + 4i)i
4 3i
3
3 + 4i
=
=
= 2 i.
=
2i
(2i)i
2
2
Pour simplifier z3 on peut mettre les deux fractions de cette difference
sur un meme denominateur :
1 + 2i 1 2i
(1 + 2i)(1 + i) (1 2i)(1 i)

=
1i
1+i
(1 i)(1 + i)
6i
1 + i + 2i 2 1 + i + 2i + 2
=
= 3i.
=
1+1
2

z3 =

Si on remarque que

1+2i
1i

12i
,
1+i

on peut deduire que :




1 + 2i
z3 = 2i Im
.
1i

Or,
1 + 2i
(1 + 2i)(1 + i)
1 + i + 2i 2
1 + 3i
=
=
=
.
1i
(1 i)(1 + i)
1+1
2
Donc,
 
3
z3 = 2i
= 3i.
2
Exercice
z+i 4.6. Cherchons F lensemble des points M (z = x + iy) tels
= 1.
que z1
24

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

M
ethode1 :
z+i
|
|=1
z1

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

|z + i|2 = |z 1|2
(z + i)(
z i) = (z 1)(
z 1)
z z iz + i
z + 1 = z z z z + 1
i(z z) = (z + z)
i2i Im(z) = 2Re(z)
Im(z) = Re(z)
x + y = 0.

Ainsi, F est la droite dequation x + y = 0.

M
ethode2 : On consid`ere les points A(i) et B(1). On a alors :
z+i
|
| = 1 |z + i| = |z 1|
z1
AM = BM
F est la droite mediatrice du segment [AB].
Exercice 4.7.
|z + z 0 |2 + |z z 0 |2 =
=
=
=

(z + z 0 )(z + z 0 ) + (z z 0 )(z z 0 )
z z + z z0 + z 0 z + z 0 z0 + z z z z0 z 0 z + z 0 z0
2(z z + z 0 z0 )

2 |z|2 + |z 0 |2 .

Exercice 4.8. Soient u et v deux nombres complexes distincts et de


u+v
meme module. Montrons que le nombre complexe uv
est imaginaire
25

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

pur.
Puisuqe u et v sont distincts et de meme module, ils sont tout les deux
non nuls. On a alors,


u+v
u + v
u
u + u
v
|u|2 + u
v
|v|2 + u
v
v
v + u
v
=
=
= 2
= 2
=
uv
u v u
u u
v
|u| u
v
|v| u
v
v
v u
v
v+u
u+v
=
=
.
vu
uv
Do`
u le resultat.
Exercice 5.5. Pour chercher un argument de z, il faut dabord le mettre
sous forme algebrique :

1+i 3
3 + i + 3i 3
(1 + i 3)( 3 + i)

z=
= i.
=
=
4
3i
( 3 i)( 3 + i)
Donc, arg(i) = 2 [2].
0
Exercice 5.10.
Soit un argument de u = 1 + i et un argument de
v = 1 + i 3.

(1) |u| 1 + 1 = 2 et |v| = 1 + 3 = 4 = 2.


(2) Argument de u : On a
1
cos() =
2

1
sin() = .
2

Donc, = 4 [2].
Argument de v : On a
1
cos( ) =
2
0

Donc, 0 =

2
3

sin( ) =

3
.
2

[2].

(3) On a |
u| = |u| = 2 ; |uv| = |u| |v| = 2 2 ; |v 3 | = |v|3 = 8 et
u = |u| = 2 = 1 .
v

|v|

Pour les arguments on a :


arg(
u) = arg(u) = 4 [2]
arg(uv) = arg(u) + arg(v) = 4 + 2
= 11
[2]
3
12
2
3
arg(v ) = 3 arg(v) = 3 3 = 2 = 0 [2]
arg uv = arg(u) arg(v) = 4 2
= 5
[2].
3
12
(4) On a

u
1+i
(1 + i)(1 i 3
1 i 3 i + 3
=

=
=
v
1+3
1 + i 3
(1 + i 3)(1 i 3)

1 + 3
3+1
=
i
.
4
4
26

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,


cos

Donc,

5
=
12

1+ 3
4
1
2

1 + 3

=
2 2

A. HAJJI, H. MAHZOULI.


;

sin

5
12


=

1 3
4
1
2

1 3

=
.
2 2

(5) On a |v 3 | = 8 et arg(v 3 ) = 0 [2].


Donc, v 3 = 8(cos(0) + i sin(0)) = 8.
Exercice 6.7. Dans ce genre dexercices, on factorise souvent par la
moyenne des deux arguments :

z = ei + ei2 = e3i/2 ei/2 + ei/2 = 2 cos (/2) e3i/2
= 2 cos (/2) (cos (3/2) + i sin (cos(3/2)) .

z 0 = 1 + ei = ei/2 ei/2 + ei/2 = 2 cos(/2)ei/2
= 2 cos (/2) (cos (/2) + i sin (/2)) .
Comme ]; [, /2 ]/2; /2[, et par consequent cos(/2) > 0.
Donc, 2 cos(/2) est bien le module de z et z 0 .
Exercice 8.5.
(1) Soit x une racine reelle de (E). Alors, x3 ix + 1 i = 0. Ainsi,
(x3 + 1) i(x + 1) = 0. Par suite, x3 + 1 = 0 et x + 1 = 0. Par
consequent, x = 1.
(2) On divise z 3 iz + 1 i par z + 1 pour obtenir z 3 iz + 1 i =
(z + 1)(z 2 z + 1 i).
Cherchons les solutions de lequation (E 0 ) : z 2 z + 1 i = 0.
On a = 14(1i) = 1+4i4 = 1+2(2i)+(2i)2 = (1+2i)2 .
Donc, les solutions de (E 0 ) sont :
1 1 2i
1 + 1 + 2i
= i
,
z2 =
= 1 + i.
2
2
Enfin, les solutions de (E) sont 1, z1 et z2 .
z1 =

Exercice 10.4.
(1) (a) On a 23 + 2.22 16 = 0. Donc, 2 est une solution de (E).

a = 1,

a = 1,
b 2a = 2,
b = 4,
z 3 +2z 2 16 = (z2)(az 2 +bz+c)

c 2b = 0,

c = 8.

2c = 16.
Do`
u z 3 + 2z 2 16 = (z 2)(z 2 + 8z + 4).
(b) = 164.8 = 16 = (4i)2 . Donc, les racince de z 2 +8z +4
sont

2
2
4 + 4i
= 2 + 2i = 2 2
+i
= 2 2ei3/4 ,
z1 =
2
2
2
27

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.

2
2
i
= 2 2ei3/4 .
z2 = z1 = 2 2i = 2 2
2
2
Les solutions de (E) sont 2, z1 et z2 .
(2)
ABCD est un parallelogramme


AB = DC
zB zA = zC zD
zC = zB + zD zA = 2 + 4i.

(3) r = r(B; 2 ) et r0 = r(D; 2 )


(a)

E = r(C) zE zB = ei 2 (zC zB ) zE zB = i(zC zB )


zE = i(zC zB ) + zB = 6.

F = r0 (C) zF zD = ei 2 (zC zD ) zF zD = i(zC zD )


zF = i(zC zD ) + zD = 4 + 6i.
(b)
4 + 6i + 2 + 2i
2 + 8i
i(2i + 8)
zF zA
=
=
=
= i.
zE zA
6 + 2 + 2i
8 + 2i
8 + 2i
On a alors,
zF zA
|
| = |i| = 1 AF = AE AF E est isoc`ele en A.
zE zA
Et aussi,


zF zA

arg
= arg(i) = [2] (AF ) (AE)
zE zA
2
AF E est rectangle en A.
Exercice 10.9. Soient M, N P. Posons
S(M ) = M 0 , S(N ) = N 0 , et hA, 1 (M 0 ) = M , hA, 1 (N 0 ) = N .
k

Alors

1
1
M N = M A + AN = (M 0 A + AN 0 ) = M 0 N 0 .
k
k
Do`
u,

1
kM N k = kM 0 N 0 k = kM N k.
k
Ainsi, hA, 1 S est une isometrie. Posons T = hA, 1 S. Alors S = hA,k T .
k

Exercice 10.15. Clairement, on peut supposer que les points A, B et


C sont distincts deux a` deux. Designons par z1 , z2 et z3 leurs affixes
respectives et par z10 , z20 et z30 les affixes respectives de leurs images
28

Profs.: A. ALLA, N. BOUDI,

A. HAJJI, H. MAHZOULI.


respectives A0 , B 0 et C 0 . La famille {AB, AC} est liee. Donc il existe
R tel que z2 z1 = (z3 z1 ).
Supposons dabord que S est directe. Donc il existe a, b C, o`
u a 6=
0 tel que si M (z) est un point du plan, M 0 = S(M ) a pour affixe
az + b. Considerons les affixes respectifs a(z2 z1 ) et a(z3 z1 ) des

vecteurs {A0 B 0 , A0 C 0 }. Alors a(z2 z1 ) = a(z3 z1 ). Ainsi la famille

{A0 B 0 , A0 C 0 } est liee.
Le cas des similitudes indirectes est traite de mani`ere analogue.
Exercice 10.16. Si a 6= 1, lequation z = az + b admet une unique
solution. Donc si a 6= 1, S admet un unique point invariant. Si a = 1,
comme S nest pas lidentite, b 6= 0. Do`
u S est une translation, et na
pas de point invariant.
Exercice 10.17. Designons par z1 , z2 et z les affixes respectives de A, B

et M . Alors z z1 et z2 z1 sont les affixes respectives de AM et AB.

Donc A0 M 0 a pour affixe a(z z1 ). Et par suite



(AM , A0 M 0 ) = arg(a) [2].

De meme pour (AB, A0 B 0 ).

29

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