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Orthopedie Polycopie PR Lerat 09 Systeme Musculaire

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LE DESEQUILIBRE NATUREL DU SYSTEME MUSCULAIRE


Par Georges A. HALATAS
Kinsithrapeute - Lyon
Seul le dsquilibre naturel du systme musculaire sera abord dans cette tude. Nous
insistons sur le terme NATUREL , cest--dire les mfaits du vieillissement.
Nous laissons de ct toutes les formes de dsquilibres dues des traumatismes ou des
pathologies intervenant sur lharmonie du squelette.
Nous tudierons le schma corporel le plus rpandu (avec trois courbes antropostrieures au
niveau de la colonne vertbrale, lombaire, dorsale et cervicale, et trois angulations au niveau
des membres infrieurs inguinaux, poplit et tibio-pdieuse et les variantes les plus frquentes
sachant quil existe des diffrenciations morphologiques linfini avec des consquences
spcifiques. Nous examinerons tour tour les causes de ce dsquilibre, le mcanisme de ce
dsquilibre puis les consquences et proposerons enfin les parades thrapeutiques.
Cette tude est essentiellement base sur de longues et minutieuses observations du corps
humain et de son volution avec le temps, le mouvement et face aux lments naturels, entre
autre la pesanteur. Ces observations enrichies par de nombreuses lectures scientifiques, ont
permis de mettre en place une nouvelle approche thrapeutique qui apparat probante au vu
des rsultats obtenus.

I LES CAUSES
Nous avons mis en vidence une liste des causes essentielles qui sont la nature de la
constitution du squelette, lorientation du regard, les habitudes positionnelles, la pesanteur et
lingalit des systmes musculaires. Mais il est videmment admis que cette liste nest pas
exhaustive.
A NATURE DE LA CONSTITUTION DU SQUELETTE
Le squelette est fait de telle manire quil favorise une gestuelle antrieure. Il existe en
effet une succession de charnires dans le squelette dont louverture et la fermeture
favorisent une mobilit oriente dans le sens antrieur. Et lorganisation du systme
musculaire facilite cette dynamique vers lavant beaucoup plus aise que dans tous les
autres sens.
B ORIENTATION DU REGARD
Ouvert 180 vers lavant, il favorise galement une gestuelle antrieure qui sera
toujours prdominante et lutilisation du systme musculaire se fera, au quotidien,
dans des angles toujours identiques et de faon rptitive.
C HABITUDES POSITIONNELLES
Ces facteurs favorisant le dsquilibre seront
conforts par les habitudes
positionnelles professionnelles, sportives, de loisir ou par les habitudes positionnelles
lies au temprament (par exemple lattitude du timide qui adopte une position
craintive, le dos vot, les paules en avant etc)

Ces trois paramtres constituent en fait les premires sources du dsquilibre.


Deux autres lments importants vont jouer un rle actif dans le processus du
dsquilibre du systme musculaire et vont, sous la dpendance des prdispositions
sus-cites, constituer les vritables causes dclenchantes de ce phnomne du
vieillissement : la pesanteur et le mouvement.
Leur implication sera primordiale dans le processus entranant le dsquilibre
physiologique du systme musculaire.

D PESANTEUR
Cette fameuse pesanteur mise en vidence par Newton et dont on ignore encore
aujourdhui lorigine, continue nous craser tous les jours. Nous luttons contre elle
toute la vie mais elle finit toujours par nous terrasser un jour. Les effets de la pesanteur
et du mouvement ont connu une tentative de mesure par une quipe du service
dorthopdie de la clinique des Cdres Grenoble anime par le Docteur Jean-Claude
PANISSET et Jacques BOUTIN, Kinsithrapeute. Cette quipe a appliqu 200
nouveau-ns des tests de raideurs (Lasgue). Les rsultats sur 4 ans ont mis en
vidence plusieurs observations intressantes :
1) Il existe 40 dcart entre les bbs les plus souples et les bbs les plus
raides (ce qui dmontre des ingalits dorigine gntique, entre les tres
la naissance.)
2) Les filles sont plus souples que les garons (5 6 dcart).
3) Entre la maternit et lcole maternelle (4ans), les mmes bbs
senraidissent en moyenne de 14. Cette priode correspond la
verticalisation progressive du bb confront la pesanteur et
lintensification de lactivit physique.
E INEGALITE DES SYSTEMES MUSCULAIRES
Elle est surtout vidente entre la chane antrieure et postrieure. En effet, ces deux
chanes musculaires sont totalement diffrentes tant sur un plan physiologique que sur
un plan structurel.
-

Sur le plan physiologique, les chanes antrieures sont beaucoup plus riches en
fibres rapides contraction dynamique, cest--dire celles qui nous propulsent
vers lavant tandis que les chanes postrieures possdent un pourcentage plus
lev de fibres lentes contraction statique cest--dire celles qui luttent contre
la pesanteur et jouent un rle de maintien de la statique du squelette. Les chanes
riches en fibres dynamiques favorisent le mouvement, limpulsion. Elles sont
plus rapidement fatigables que les fibres lentes. Les chanes pourvues dune
majorit de fibres statiques sopposent laction de leurs antagonistes afin de
contrler et de maintenir une distance gale entre elles et le centre de gravit. Cette
opposition entre ces diffrents types de fibres constitue le garant de lquilibre du
corps.

- Sur le plan structurel, cest surtout au


niveau du tronc que lon trouve la plus
grande diffrence entre les deux chanes
antrieures et postrieures car au niveau des
membres infrieurs, la symtrie est parfaite,
les muscles ont les mme points dancrage
osseux au niveau du fmur, au niveau des
tibias et au niveau des os pdieux. Au niveau
du tronc, si lon suit le contour du profil
dun squelette, on observe que les muscles
postrieurs ont des points dancrage tout le
long de leur trajet. En partant du haut, on
note des attaches sur le crne, sur la colonne
cervicale, sur les ctes, sur les vertbres
dorsales, sur les omoplates, sur les vertbres
lombaires, sur le bassin. Lorsque lon suit le
trajet des chanes antrieures, celles-ci ont
des points dancrage symtriques au niveau
de la face, de la colonne cervicale, puis sur
le grill costal jusquaux dernires ctes et
lappendice xiphode. Ensuite, on dcouvre
une solution de continuit du squelette depuis la base du grill costal jusquaux
branches pubiennes. Sur tout ce trajet, les muscles nont plus aucun point
dancrage.

II MECANISMES DU DESEQUILIBRE
A DESEQUILIBRE ANTERO POSTERIEUR
Cette solution de continuit du squelette antrieur du tronc va jouer un rle essentiel
dans ce dsquilibre car cette longue bande que constitue la sangle abdominale va
prsenter un tat de faiblesse du fait de sa longueur, du fait de son manque de points
dancrage et du fait, galement, de sa physiologie inacheve. En effet, il ny a pas si
longtemps, lhomme marchait quatre pattes. Depuis quil a dcid dadopter la
bipdie, la nature a pens quil serait utile de remplacer le tissu de soutien de
labdomen par un muscle actif pour quilibrer le tronc. Elle a commenc la
construction de ce nouveau muscle au niveau du grill costal. Au XXIme sicle, elle en
est au nombril environ. En effet, lorsque lon ouvre labdomen et que lon dcouvre
les muscles, ceux- ci sont rouges et qualitatifs dans leur moiti suprieure. Ils changent
de couleur et deviennent gristres plus prs de laspect dun tissu tno-aponvrotique
dans leur partie infrieure Do la sensation lors dexercices physiques avec les
abdominaux que leffort nest ressenti que dans la partie suprieure. Celle-ci est
beaucoup plus riche en capteurs sensitifs. De mme, chez les athltes cultivant leurs
abdominaux, laspect de tablettes de chocolat napparat que dans la moiti
suprieure, ils sont totalement absents sous le nombril. Il nous faudra bien encore
quelques millnaires pour que soit acheve cette sangle abdominale et quelle

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dveloppe ses qualits dynamiques sur tout son trajet et rduire ainsi partiellement le
dsquilibre.
Donc, du fait de ces diffrents facteurs : longueur, absence de points dancrages
osseux sur son trajet, physiologie inacheve, cette longue bande musculaire aura une
rsistance limite.

Or, depuis lpoque du squelette rig,


elle sest vue attribuer un rle
important puisquon lui demande de
participer lquilibre horizontal du
bassin en soutenant sa partie antrieure
par ses fixations pubiennes.
Mais ce mme bassin est sous-tendu
dans sa partie antro-infrieure par le
muscle le plus puissant du corps
humain, le quadriceps aid par
lensemble des muscles antverseurs :
liliaque, le couturier et les diffrents
adducteurs.
Ce rapport de force sera largement en
faveur des muscles infrieurs plus
nombreux et plus puissants.

De plus, et cest l o le mouvement et ses effets


prennent toute leur valeur, il existe une loi de la
physique musculaire qui nonce quun
muscle qui travaille se raccourcit. Or les
muscles des membres infrieurs sont plus
souvent sollicits que les abdominaux, mme
chez les personnes sdentaires qui se servent
essentiellement de ces muscles infrieurs ne
serait-ce que pour marcher ou sasseoir et se
relever dun sige.
Chez le sportif, la sollicitation sera videmment
beaucoup plus importante et les consquences
beaucoup plus prsentes.
Rsultat : les muscles infrieurs et en premier
lieu les starters de la marche, muscle iliaque et
droit antrieur, vont rpondre les premiers cette loi du raccourcissement et vont
attirer au fur et mesure du temps les fosses iliaques antrieures et les branches
pubiennes vers lavant et le bas et imposer un mouvement de pivot autour dun axe qui
passerait par le centre des ttes fmorales provoquant conscutivement, outre
labaissement du pubis, llvation des ischions et lhorizontalisation ractionnelle du
sacrum.

Cette antversion du bassin qui rsulte de la consquence directe de toutes les causes
prcdemment numres, va entraner toute une srie de ractions plurifactorielles de
lensemble du squelette.
Elle provoque tout dabord un dplacement du corps en avant du centre de gravit. Il
se produit donc un retrait ractionnel du tronc pour compenser, do une lordose
accentue.
Puis, toujours dans le respect du centre de gravit, on assiste ltage dorsal au mme
mcanisme et le segment dorsal suprieur sinflchit en avant au niveau de la septime
ou huitime dorsale et constitue le sommet de la cyphose.
Au niveau cervical, le segment suprieur de la colonne
cervicale opre un retrait identique la recherche du centre
de gravit partir de la cinquime ou de la sixime cervicale.
La colonne vertbrale va donc prsenter soit une
accentuation des courbes, soit, au contraire, une diminution
de celles-ci et une rigidification des segments vertbraux. Le
premier cas se rencontre chez le sujet ne prsentant pas de
rsistance musculaire importante, par exemple chez les
hypotoniques. Leur cypho-lordose saccentuera avec lge.
Le second cas sobserve lorsquil existe une raction
musculaire, comme notamment chez le sportif, entranant
une modification des courbes qui se transforment
progressivement en cassures avec des angulations de plus
en plus nettes. Ce sont des zones qui deviennent de plus en
plus fragiles, notamment au niveau de L5-S1,D7-D8, C5-C6.
Ce dernier cas de figure entrane plus de phnomnes
douloureux que le prcdent du fait de lhyper pression
articulaire ou discale au niveau de ces cassures .
En effet, lorsque lon dispose dune bonne courbe lombaire, mme accentue, les
charges imposes par la pesanteur et/ou le surpoids, se rpartissent sur chaque vertbre
qui ne reoit chacune quune fraction des charges. Inversement, dans le cas de
cassures o la courbe lombaire est absente, les charges, au lieu de se rpartir,
sadditionnent et ce sont les derniers disques intervertbraux et les dernires
articulaires postrieures qui subissent la totalit des contraintes.
Il existe des phnomnes identiques en dessous du bassin
imposs par le mme mcanisme. On assiste ainsi une
augmentation des flexums des hanches, des genoux et des
chevilles. Ces diffrentes perturbations provoquent donc une
fragilisation de toutes les zones charnires du squelette qui
ragiront de manire circonstancielle. Nous assistons donc
au phnomne du vieillissement et trouvons lexplication de
la perte de laltitude en prenant de lge.
Il existe une grande varit de morpho-types prsentant des
courbes diverses allant jusqu linversion de courbures. Le
plus frquent se rencontre chez lhypotonique o une
antversion du bassin va entraner une longue courbe peu
marque qui est une lordose lombo-dorsale qui se termine

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ensuite par une courbe en avant trs modre qui est une cyphose dorso-cervicale.
Dans ce cas de figure que lon appelle dos plat, il ny a que deux courbes au lieu des
trois habituelles. On retrouvera la troisime courbe au niveau des genoux. En effet, ce
sont des sujets qui prsentent souvent des genu-recurvatum qui sont en fait une
cyphose poplit en compensation de la cyphose dorsale absente, toujours dans le
respect du centre de gravit. Dans ce cas de figure, il ny a que deux courbes au-dessus
du bassin et deux en dessous.
B DESEQUILIBRE ROTATOIRE ET LATERAL
A lensemble de ces dformations antro-postrieures vont venir se greffer au fil du
temps des dformations dans les sens rotatoire et/ou latral.
Ainsi, un droitier, du fait de lutilisation privilgie du bras droit, verra
progressivement son paule droite se porter vers lavant entranant un recul ractionnel
de lpaule gauche. Le phnomne inverse, dans le respect des lois de lquilibre,
soprera au niveau de la ceinture pelvienne. Ainsi le mouvement de pivot inverse des
ceintures scapulaires et pelviennes squilibre.
Ce dsquilibre latro-rotatoire entranera des modifications de lorientation des
surfaces articulaires, des angles de fonctionnement et des amplitudes des diffrentes
articulations.
Ainsi, lutilisation prioritaire du membre suprieur droit gnrera un tonus plus
important des diffrents muscles de la ceinture scapulaire et du bras droit et
progressivement des rtractions musculaires conscutives et une perte de mobilit
articulaire ce niveau. Linclinaison latrale gauche et la rotation droite du rachis
cervical seront souvent moins aises .
Ce dsquilibre est plus frappant chez le sportif pratiquant un sport o lutilisation des
bras est prdominante. Lhyper sollicitation des muscles du membre suprieur
directeur entranera des rtractions essentiellement des rotateurs internes de lpaule
(nous en dcouvrirons les raisons au chapitre des consquences au niveau dorsal).
Lorsque lon teste la souplesse des paules du sportif par exemple en demandant au
sujet adress contre un mur dlever les bras la verticale et de les rapprocher du mur
sans compensation lombaire, on saperoit que le bras directeur est nettement
dficitaire. Ainsi pour le droitier, le bras gauche pourra toucher le mur contrairement
au droit qui restera distance.
Ces dsquilibres latraux rotatoires vont eux aussi au fil du temps se conjuguer
chaque tage du squelette avec les dsquilibres antropostrieures et augmenter ainsi
la complexit du mcanisme de ce dsquilibre et ses consquences.

III - CONSEQUENCES DE CE DESEQUILIBRE


Les diffrents dsquilibres antropostrieurs et latro-rotatoires vont entraner des ractions
diverses : Tout dabord, une perte du paralllisme des surfaces articulaires avec incidences
nfastes sur toutes les composantes dune articulation (cartilage, capsule, ligaments, tendons,
muscles etc).

Ensuite, ractions secondaires au niveau des


organes et des systmes neuro-vasculaires.
Le point de dpart de cette tude des
consquences se fera partir du bassin qui est le
vritable carrefour du corps humain et le rel
gestionnaire de lquilibre gnral du squelette
et de la distribution du systme des
compensations. Nous tudierons tour tour les
diffrentes ractions au-dessus du bassin, au
niveau du tronc, puis en dessous du bassin le
long des membres infrieurs.

A CONSEQUENCES SUPERIEURES
a ) charnire lombo-sacre
- consquences discales :
comme nous lavons vu au paragraphe prcdent, lantversion du bassin autour dun axe
passant par le centre des cavits cotylodes entrane une horizontalisation progressive du
sacrum et une angulation lombo-sacre de plus en plus aige. Ce mcanisme gnre une perte
du paralllisme des plateaux vertbraux et donc billement de plus en plus important de la
partie antrieure du disque et corollairement une compression postrieure. Ainsi le nuclus
propulsus est chass dans un premier temps vers la convexit discale.
Les diffrentes parties molles postrieures, fibres discales, fibres des ligaments communs
postrieurs, fibres des ligaments jaunes, capsules, tissu fibreux, etc. subissent un
raccourcissement et un crasement progressif avec, au fil des ans, des consquences
dvascularisantes et ischmiantes conscutives la compression qui joue le rle de garrot.
Ces fibres insuffisamment vascularises se dshydratent progressivement et perdent leurs
proprits mcaniques, surtout leur rsistance lastique.
Laccident va survenir, soit brutalement lors dune flexion du tronc en avant par exemple pour
ramasser un objet, le nuclus est alors subitement propuls vers larrire, soit insidieusement
la suite dune position assise prolonge en cyphose lombaire accentue. Ces fibres
dshydrates, fragilises et prives de leur rsistance lastique subiront elles-mmes des
lsions et ne pourront plus sopposer la pousse discale postrieure. Celle-ci prend
progressivement la forme dune hernie dont le volume saccrot de plus en plus. A loccasion
dune brve posture en flexion, la hernie risque dtre chasse et de migrer dans le fourreau
dural avec le cortge des symptmes radiculaires qui accompagnent cette exclusion.

- consquences articulaires :
Les articulaires postrieures perdent galement
le paralllisme de leur
surface articulaire.
Elles subissent un pincement dans leur partie
postro-infrieure et un billement dans leur
partie antro-suprieure.
Ces phnomnes entranent :

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- Une souffrance chondrale dans la zone dhyper pression (infro-postrieure).
- Dventuels pincements mniscaux
- Un crasement des lments fibreux de cette partie postro-infrieure avec les
mmes consquences ngatives (dvascularisantes) que pour la zone postrieure des derniers
disques lombaires.
- Une mise en tension des fibres antro-suprieures de la capsule articulaire et des
ligaments antrieurs.

- consquences ligamentaires :
Indpendamment des ligaments lis aux articulaires postrieures, lantversion du bassin
entrane une mise en tension du faisceau infrieur du ligament ilio-lombaire rveillant des
douleurs au niveau de lE.I.P.S (Epine Iliaque Postro Suprieure). Le riche rseau des
ligaments sacro-sciatiques subit galement des perturbations qui se manifestent par des
sacralgies diffuses.
-consquences musculaires :
Lantversion du bassin exerce une mise en tension permanente des fibres infrieures des
grands droits et des obliques (rtro verseurs du bassin) et des insertions suprieures des
diffrents fessiers (rtroverseurs) et des ischios. Ces modifications des rapports musculaires
entranent des contractures ractionnelles notamment au niveau du muscle pyramidal dont le
spasme peut entraner une compression sur une branche du sciatique et rveiller des
sciatalgies. Lantversion du bassin contribue galement la perturbation de lquilibre des
pelvi-trochantriens, muscles rotateurs du fmur. Les rotateurs externes tant beaucoup plus
nombreux et plus puissants, nous verrons ultrieurement quils entranent une rotation
externe des membres infrieurs.
-consquences neuro-vasculaires :
Nous avons vu quune prominence discale peut provoquer une compression radiculaire
(sciatique). La mise en tension dun ligament provoque par la rotation dun corps vertbral
lmergence dun trou de conjugaison peut rveiller une raction radiculaire identique. Cette
prominence discale peut galement comprimer des vaisseaux dans le voisinage d un trou de
conjugaison, tout comme une mise en tension
ligamentaire peut provoquer un tranglement
vasculaire et se trouver lorigine de troubles
ischmiques douloureux.
De mme, lantversion du bassin entrane un flexum
de hanches ractionnel et tend rduire lespace sous
larcade crurale . Il peut tre le sige de compressions
progressives du paquet vasculo-nerveux se rendant
dans les membres infrieures. Par exemple le passage
du nerf crural et de lartre fmorale (spars par la
bandelette ilio-pectine) se rduit entre les muscles
Psoas et Pectin et peut entraner une nvralgie
crurale et/ou un dficit vasculaire sous-jacent.
-Consquences organiques :

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Lantversion du bassin avec lallongement conscutif de la sangle abdominale favorise la
ptose abdominale et lattraction des organes vers le bas ce qui entrane une distension des
ligaments suspenseurs des viscres, une modification des rapports organiques et une gne
fonctionnelle chronique du tube digestif. Elle provoque galement une verticalisation
progressive du plancher pelvien entranant une chute viscrale vers le bas avec des contraintes
surtout orientes sur le dernier organe : la vessie, do les fuites urinaires en cas dun
sphincter dfaillant.
Dans ce chapitre des dsquilibres de la charnire lombo-sacre, le cas du sportif mrite
une attention particulire.
Chez le sportif, les muscles postrieurs du tronc, les spinaux (transversaire-pineux , interpinaux, pi-pineux, long dorsal, sacro-lombaires infrieurs, etc. ) aids par le grand
dorsal et le carr des lombes vont fortement rsister lattraction antrieure des antverseurs
du bassin. Conscutivement on assiste un retrait du tronc. La courbe lombaire devient une
ligne droite de L5 D7D8 puis une angulation L5S1 qui se rapproche de langle droit.
Cette charnire lombo-sacre devient une vritable cassure o deux forces contraires
sopposent fermement : les muscles postrieurs du tronc et les antverseurs du bassin se
faisant front dans une mme ligne droite mais avec des forces de sens oppos.
Un effet de cisaillement se produit au niveau des isthmes de L5, ou plus rarement de L4. Ces
isthmes qui sont des zones de moindre rsistance vont finir par cder progressivement
provoquant ce que lon appelle une spondylolyse. Celle-ci est favorise par ce morphotype
(souvent rencontr chez le sportif) du fait de la
disparition de la courbe lombaire.
Une courbe sert gnralement rpartir les
contraintes. Il en est de mme ltage
lombaire o une courbure harmonieuse, donc
une cambrure, sert rpartir sur chaque
vertbre lombaire une partie des charges
gnrs par le poids du corps et la pesanteur.
Il est donc faux de penser quune cambrure
entrane des lombalgies. Celles-ci sexpliquent
par labsence dune courbe harmonieuse
transforme en cassure . Lerreur vient de
linterprtation de lhorizontalisation du sacrum
qui simule une cambrure alors que le segment
lombaire sus jacent dcrit une ligne droite.
Cette ligne droite additionne les charges au
maximum sur le dernier disque lombaire au lieu
de les rpartir. Ainsi les micro traumatismes
rptitifs distribus par larticulation infrieure
de la vertbre suprieure sur listhme de la
vertbre infrieure (par lintermdiaire de
larticulation suprieure de celle-ci) entranent
des contraintes douloureuses et peuvent
provoquer la longue des ruptures de cellules
osseuses. Celles-ci se multiplient au rythme des
traumatismes et finissent par causer une
vritable fracture isthmique matrialise sur les
clichs radiologiques de par le fameux
collier du cou du petit chien .

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b) tage dorsal
Les impratifs du respect du centre de gravit entranent une
accentuation de la cyphose, soit sous forme dune courbe stalant
de D1 D12, soit sous forme dune angulation dont la flche se situe
au niveau de D7D8 selon les ractions musculaires.
Les phnomnes mcaniques de la courbe dorsale sont inverss par
rapport aux courbes lombaires et cervicales. Mais les consquences
discales et articulaires seront moins frquentes ltage dorsal
protg davantage par une architecture osseuse de soutien avec le
grill costal qui nexiste qu ce niveau.
La mobilit sera
conscutivement beaucoup plus restreinte et les facteurs de risque
diminus dautant. Mais corrlativement cet ensemble architectural
protecteur pse plus lourdement sur les vertbres et favorise le
tassement du disque ou du corps vertbral.
On note galement que la mobilit de lhmi-torax du ct du bras
directeur sera lgrement dficitaire par rapport au ct libre cause
des rtractions musculaires du ct le plus sollicit.
- consquences discales :
Le phnomne est invers par rapport aux courbes lombaire et cervicale et le disque subit une
compression dans sa partie antrieure et une ouverture dans sa zone postrieure mais avec des
consquences moindres pour les raisons vues prcdemment.
- consquences articulaires :
Les articulaires vertbrales suivent galement la courbe dorsale, se ferment dans leur
partie antro-suprieure et billent dans leur fraction postro-infrieure. Elles sont
doubles et renforces latralement par les articulations costo-vertbrales.
On peut considrer que les articulations costo-vertbrales, costo-chondrales et chondrosternales sont situes entre le marteau et lenclume et dpendantes des contraintes
imposes par la courbe dorsale, ( le marteau ), sur leurs fixations avec le sternum
( lenclume ). Elles sont donc plus exposes que les articulaires dorsales et sont
frquemment le sige de contractures musculaires ractionnelles para-vertbrales ou
intercostales ou de douleur pr-cordiales. Cette vulnrabilit sexplique par limportance du
bras du levier que constitue la longueur de la cte et de lintensit des contraintes quelle
impose ces diffrents relais cartilagineux suite des pressions subies quelque endroit de
son trajet.
Les articulations des paules :
En cas de cyphose dorsale, on assiste un enroulement en rotation interne des articulations
scapulo-humrales.
Consquences :
- Pincement antrieur et billement postrieur de la glne humrale.

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- Raccourcissement du trajet intra articulaire de la longue portion du
biceps dont lefficacit est amoindrie.
- Modification des diffrents rapports articulaires.
- Glissement en avant et vers le dehors des omoplates .
- Dsquilibres articulaires de lacromio-claviculaire et de la sternoclaviculaire par pousse acromiale suite au glissement des
omoplates vers le dehors.
Rsultat : larticulation acromio-claviculaire subit une pousse dans sa portion postro-interne
et exerce son tour une pression sur larticulation sterno-costo-claviculaire dans sa partie
antrieure, avec prdominance de la pousse costale pouvant entraner un pincement
mniscal dans cette articulation.
Par consquent, il sensuit une perte du paralllisme et fragilisation de toutes les articulations
glno-humrale, acromio-claviculaire, sterno-claviculaire et omo-sratique.
La rotation interne des paules entrane une augmentation de la pronation des membres
suprieurs avec dsquilibre du couple musculaire pitroclen /pichondylien qui se rpercute
sur lquilibre de la radio cubitale avec des consquences carpiennes infrieures.
-

consquences ligamentaires :

A ltage vertbral dorsal, le ligament commun vertbral postrieur sera mis en tension selon
le degr de la cyphose ainsi que tous les ligaments postrieurs des articulations vertbrales
alors que les lments capsulo-ligamentaires antrieurs sont eux tasss et donc avasculariss
et perdent ainsi une partie de leur lasticit ( raisons voques au chapitre lombo-sacr).
Au niveau des paules, en cas de cyphose accentue, la partie suprieure du rachis vertbral
sincline en avant provoquant une antversion du thorax suprieur, donc une antversion des
omoplates, cest dire une rotation vers le bas : langle infrieur glisse en dedans et langle
supro-externe (articulaire) en dehors et en bas. Ceci va modifier lorientation de la cavit
glnode qui regarde dsormais vers le bas et va la rencontre de la tte humrale.
Dans ce cas de figure, (assez frquent bien que trop rarement mentionn dans les publications
concernant les dsquilibres de larticulation scapulo-humrale), lanomalie nest pas une
ascension de la tte humrale mais un abaissement de la cavit glnode. La consquence
directe concerne le ligament acromio-coracodien qui lui aussi est abaiss et confront aux
contraintes mcaniques que lui impose la tte humrale. Le traitement ne consistera plus
videmment ne solliciter que les abaisseurs de la tte humrale mais au galement
favoriser le travail des lvateurs du moignon de lpaule.
- consquences musculaires :
La victime principale de ce conflit entre le ligament acromio-coracodien et la glne humrale
est le sus-pineux progressivement comprim. Pour peu que la bourse sreuse perde sa valeur
lubrifiante suite une dshydratation et un remaniement ractionnel (calcifications, fibroses
etc), les contraintes de frottement augmentent provoquant une usure progressive du tendon
du sus-pineux. On assiste galement un raccourcissement progressif des rotateurs internes
(pectoraux, sous-scapulaires, grand rond, deltode antrieur, fibres antrieures du Grand
Pectoral) et un allongement des rotateurs externes (sous-pineux, deltode postrieur, petit
rond) et des fixateurs des omoplates (rhombode, trapzes infrieurs).
A ltage dorsal, on assiste un affaiblissement progressif des muscles para-vertbraux
postrieurs et une rtraction des chanes antrieures.

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Les muscles inter-costaux peuvent tre victimes des contraintes imposes par les supports
costaux sous forme de contractures, claquages etc imposant une limitation de la respiration
car, chaque inspiration, les ctes en, scartant, aggravent la lsion.
-

consquences neuro-vasculaires :

Ces diffrentes modifications des rapports vertbro-costo-sternales peuvent tre le sige


dirritations nerveuses et donner lieu des nvralgies inter-costales.
-

consquences organiques :

Lantversion du rachis dorsal suprieur avec verticalisation du grill costal suprieur et


ascension des ctes infrieures peuvent provoquer une gne fonctionnelle de la ventilation
pulmonaire, une compression mdiastinale avec irritation du plexus solaire et des contraintes
mcaniques sur la pompe cardiaque.
Cas du dos plat :
On observe soit deux courbes parfois peine
perceptibles, soit des inversions de courbures. La courbe
dorsale, absente, se retrouve souvent ltage poplit
sous forme de genu recurvatum ou cyphose poplit .
Ce cas de figure prsente videmment une inversion des
paramtres par rapport au cas classique de cyphose
dorsale.
On assiste une frquence accrue des problmes
dinstabilit vertbrale ou costo-vertbrale du fait dune
protection musculaire moins assure. Lopposition
agoniste/antagoniste est moins prononce ce qui
diminue le maintien articulaire.
Sur
le
plan
organique,
lhorizontalisation du grill costal
suprieur librera la ventilation
pulmonaire mais aura parfois des
consquences sur le plan neurovasculaire. En effet, cette horizontalisation soulve les premires ctes.
Labsence de lordose cervicale (on assiste parfois une inversion de
courbure) augmente la tension des scalnes qui vont encore accentuer
llvation de la premire cte et entraner une pince costo-claviculaire
avec des consquences neuro-vasculaires.
Celles-ci se manifestent par un simple fourmillement des membres
suprieurs qui, parfois, peut aller jusqu la douleur du type nvralgie
cervico-brachiale.

13

c ) tage cervical
-

consquences discales et articulaires :

Lantversion du bassin entrane une hyper lordose cervicale avec des consquences
identiques ltage lombaire, cest--dire une compression discale postrieure et un
billement antrieur. Nous trouvons les mmes phnomnes au niveau
des articulaires vertbrales. Cependant, le disque inter-vertbrale jouit
dune meilleure protection grce la prsence des uncus et la hernie
cervicale est tout de mme moins frquente qu ltage lombaire.
La partie suprieure du rachis cervical est plus libre et plus mobile et
ressent moins les effets de la pesanteur. Cette mobilit diminue
lapproche de la jonction dorsale et les contraintes sexercent plus sur la
partie infrieure du rachis, notamment au niveau de C5C6 compte tenu de
la fixit des attaches musculaires infrieures sur le tronc beaucoup moins
mobile que le crne. Ainsi, sur les chocs traumatiques, le point de
rsistance se fera au niveau de cette zone de croisement des forces, entre
le rachis cervical suprieur et infrieur (C5C6), les lsions les plus
frquentes se situeront donc ce niveau.
-

consquences capsulo-ligamentaires :

Elles sont inhrentes au dsquilibre articulaire. On assiste une distension des lments
antrieurs et un raccourcissement de plus en plus irrductible des fibres capsuloligamantaires postrieures. Celles-ci perdent leur proprit mcanique notamment llasticit
et augmentent la lordose.
-

consquences musculaires :

Les muscles postrieurs sont logiquement raccourcis et ont tendance au fil du temps se fixer
dans cette position qui aggravera lhyper lordose. Inversement, les muscles antrieurs iront
dans le sens de lallongement. Les habitudes positionnelles viendront ajouter un dsquilibre
dans le sens rotatoire et dtermineront le ct le plus vulnrable, gnralement le ct du
raccourcissement.
Ces habitudes positionnelles risquent, lavenir, dtre amplifies considrablement par
lavnement dune cause nouvelle : lordinateur. Par manque de recul, nous navons pas
encore valu lensemble des consquences, tant sur le plan physique, circulatoire (par
immobilisation prolonge), quorganique (essentiellement la vision).

14
-

consquences neuro-vasculaires :

Lhyper lordose associe au dsquilibre rotatoire aura des incidences nfastes au niveau de
lalignement des trous de conjugaison surtout dans les zones fragilises (C5C6) rduisant
ainsi le passage du paquet vasculo-nerveux gnrant le cortge de symptmes qui se
manifeste tout le long du plexus brachal.

Au niveau du rachis cervical suprieur, ces perturbations se


manifestent par diffrents troubles nvralgiques (nerf
dArnold irrit par un dsquilibres occipito-atlodien trop
important) : vertiges, acouphne, etc
Cet ensemble de dsquilibre antro postrieur et rotatoire
aura galement des incidences au niveau des artres
vertbrales qui, dans ce segment du rachis, ont la
particularit de traverser les apophyses transverses grce
une perforation de celles-ci. Si ces apophyses ne sont pas
parfaitement alignes, les tuyauteries vasculaires se coudent
, ce qui cre des perturbations dans la fluidit du passage
des vaisseaux.

consquences organiques :

Lhyper lordose cervicale peut entraner quelques dsagrments dans le fonctionnement


laryngo-pharyng par une courbe trop prononce des deux voies de passages, arienne et
digestive.
Des troubles oculaires ou auditifs peuvent galement apparatre par irritation des nerfs
concerns.

B CONSEQUENCES INFERIEURES
Consquences sur larchitecture des membres
infrieurs :
Nous avons vu que lantversion du bassin entrane une mise en
tension des muscles pelvi-trochantoriens. Or, parmi ces muscles, les
rotateurs externes sont beaucoup plus nombreux et puissants que les
rotateurs internes (146 Kg/mtre pour les rotateurs externes contre
54Kg/mtre pour les rotateurs internes daprs Kapandji). La
consquence de cette antversion se traduira donc par une rotation
externe ractionnelle des membres infrieurs. A ltage fmoral, cette
rotation externe sera limite par de puissants faisceaux ligamentaires
ilio-pubo-fmoraux. Cette protection ligamentaire est moins assure
ltage tibial o les ligaments ont une rsistance plus latrale que
rotatoire et on assiste souvent une rotation externe du tibia qui

15
apparat exagre compte tenu de lorientation interne du fmur surtout en cas de
gnuvalgum. Cette rotation externe tibiale est surtout due lanatomie de larticulation du
genou. Le plateau tibial prsente en effet une glne externe (et un mnisque externe) plus
longue que linterne et la balistique du condyle externe est plus consquente. En position de
relchement musculaire ou lors de lextension, on assiste donc une rotation externe du tibia.
Le phnomne sinverse lors de la flexion pied en appui au sol (squat) o le fmur subit une
rotation externe impose par les muscles pelvi-trochantoriens. Ce mcanisme est favoris
par le recul plus important du condyle externe alors que la fixit des pieds au sol et la
contraction des muscles postrieurs impose une lgre rotation interne tibiale. En effet, les
rotateurs internes de ce segment osseux sont plus nombreux (patte doie + poplit) et trs
lgrement plus forts (2Kg/mtre contre 1,8 toujours selon Kapandji) que les rotateurs
externes (Biceps + T.F.L.).
Enfin, au niveau du pied, lorientation externe du tibia entrane larrire pied dans le mme
sens. Cette orientation sinverse au niveau de larticulation de Chopard et on assiste souvent
une chute scaphodienne avec inclinaison interne du mdio-pied. La compensation finale va
se situer au niveau des articulations mtatarso-phalangiennes qui redonnent aux phalanges
lorientation identique celle du tibia.
Nous allons tudier ces consquences infrieures tour tour au niveau du bassin, au niveau
des genoux puis au niveau des pieds.

1 LE BASSIN
Trois articulations vont subir les mfaits du dsquilibre : les articulations sacro-iliaques, la
symphyse pubienne et les articulations coxo-fmorales.
Les sacro-iliaques et la symphyse pubienne vont subir des contraintes a cause de lantversion
du bassin et surtout de lasymtrie de la gestuelle humaine. Ceci va gnrer des rapports de
force entre les muscles agonistes et antagonistes.

a) Les sacro-iliaques :
Lors du dplacement du corps, nous allons assister chaque pas une inversion du sens du
travail des diffrents muscles de la statique du bassin. Lors de llvation du membre infrieur
actif, les muscles starters, Psoas-Iliaque et Droit Antrieur, agissent par lintermdiaire des
insertions infrieures. Celles-ci deviennent mobiles alors que les insertions suprieures se
fixent sur leurs ancrages osseux. Le quadriceps continue laction dextension du genou en
utilisant le mme sens du travail. Les muscles de la jambe dappui ragissent linverse et
prennent appui au sol en fixant leurs insertions infrieures. Ce sont alors les insertions
suprieures qui deviennent mobiles. Le Droit antrieur et le Psoas Iliaque nagissent plus
comme lvateurs du fmur mais comme antverseurs du bassin.
Pendant le dplacement du corps, les deux os iliaques sopposent en permanence. Pendant que
lun avance, lautre recule. Ces mouvements augmentent avec la vitesse et lamplitude du pas.
Nos deux articulations sacro-iliaques vont donc voluer dans un registre de contrarit
articulaire .

16

Rflexion propos du muscle psoas-iliaque. :


Il apparat illogique dassocier ces deux muscles qui nont en commun que leur zone
dinsertion infrieure sur le petit trochanter. En dehors de ce dtail anatomique, ils sont
diffrents tant dans leur trajet que dans leur fonction.
- Le psoas est plus actif avec son insertion infrieure dans le rle de starter de llvation du
membre infrieur. Lorsquil utilise son insertion infrieure comme point fixe, son rle est plus
statique, il devient protecteur de la colonne vertbrale quil tapisse le long de ses parois
antro-latrales ltage lombaire. Ses fibres sont en effet trop verticalises et trop laplomb
de la colonne pour lui prter une action lordosante srieuse.
- Liliaque : lorsquil prend son point fixe sur les insertions suprieures, le point mobile
linsertion trochantorienne aide le psoas dans son mouvement dlvation du membre mais
avec moins defficacit vu la diffrence de longueur du bras de levier. Mais lorsquil inverse
laction de ses insertions, il devient principalement antverseur du bassin par traction de ses
fibres suprieures sur la fosse iliaque antrieure. Contrairement au psoas, liliaque peut
lordoser la colonne lombaire par lintermdiaire de lantversion du bassin et
lhorizontalisation ractionnelle du sacrum.
Rendons donc liliaque et au psoas ce qui leur appartient sans les associer
systmatiquement. Le psoas a souvent t considr comme agent agresseur de la colonne
vertbrale alors quil joue plutt un rle protecteur.
En revanche, il subit souvent des agressions au niveau de son insertion infrieure surtout dans
certaines activits o il doit rsister des contraintes trs fortes dans une position dtirement
extrme, par exemple dans certains sports de combat ou au rugby. Sous leffet de ces tensions
brutales, le tendon subit des agressions rptitives qui vont entraner des micro-lsions qui
vont se multiplier. Ces lsions des fibres tendino-priostes vont parfois gnrer des ractions
chimiques (comme chaque fois quil y a souffrance dans nimporte quelle zone du corps, la
nature de la raction variant en fonction de lorgane en cause) sous forme de calcifications
et/ou fibroses importantes qui fragilisent le tendon
et compliquent les attitudes
thrapeutiques !
Cette prcision sur ces deux muscles nous apparat importante afin de mieux comprendre un
mcanisme trs complexe dans une rgion du corps victime dune grande varit de
pathologies.
Revenons au problme des sacro-iliaques qui subissent lors dun dplacement des contraintes
opposes par le jeu des muscles agonistes/antagonistes. Pendant quun iliaque avance et se
tord dans un sens, lautre recule et se tord en sens contraire et ainsi de suite.
Entre ces deux iliaques, le sacrum multiplie les prouesses dadaptabilit pour saccorder avec
ceux-ci et absorber les diffrentes contraintes imposes par des forces opposes. Il existe donc
une situation conflictuelle permanente entre ces articulations qui peut gnrer des douleurs
diverses :
- distention des ligaments ilio-lombaires, des ligaments sacro-iliaques antrieurs et
postrieurs, ou bien encore des ligaments sacro- sciatiques.
- mise en tension musculaire et notamment des insertions suprieures des fessiers (surtout le
moyen fessier) ou des muscles pyramidaux pouvant dclencher des sciatalgies.

17
a)
La symphyse pubienne sera galement le sige
dune zone conflictuelle entre les muscles sus-pubiens
(grands droits et obliques) et sous-pubiens (adducteurs).
Les muscles sus-pubiens sont distendus, les muscles
sous-pubiens sont raccourcis et, entre les deux, les
branches pubiennes sont soumises des tensions gnres
par des forces opposes (pubalgie). Ces contraintes seront
majores par lasymtrie de la dynamique corporelle.
Ainsi, lors de la marche, liliaque et la branche pubienne
du ct du membre en appui sabaissent alors que du ct
du membre oppos, elles montent et se postriorisent
crant ainsi un effet de cisaillement au niveau de la
symphyse pubienne et des sacro-iliaques.
Cas du sportif.
Cet effet de cisaillement est nettement amplifi surtout dans les sports asymtriques cause
de la sollicitation beaucoup plus intense du systme musculaire. Lexemple du footballeur est
le plus spectaculaire. En effet, pendant que la jambe directrice est projete, souvent avec
violence, vers le haut la conqute du ballon entranant los iliaque vers larrire et la branche
pubienne vers le haut, lautre jambe (dappui) saccroche solidement au sol en fixant
fermement les insertions infrieures grce lappui au sol ce qui entrane la fosse iliaque
antrieure vers lavant et la branche pubienne vers le bas. Leffet de cisaillement sera
beaucoup plus consquent tant au niveau de la symphyse pubienne que des sacro-iliaques
gnrateurs de diffrents dsordres ce niveau.

b) Les articulations coxo- fmorales.


Lantversion du bassin va progressivement entraner une modification des rapports de
larticulation coxo-fmorale. En effet, la cavit cotylode va effectuer un mouvement de pivot
vers le bas et lavant autour de la tte fmorale, qui elle,
subit paralllement une rotation externe pour les raisons
vues prcdemment. Or, la nature avait prvu, au
niveau de la tte fmorale et surtout de la cavit
cotylode un encrotement cartilagineux plus pais et
plus important sur les zones dimpact imposes par la
pesanteur. Cette modification des rapports articulaires
va transfrer cet encrotement major en avant de la
tte fmorale. Limpact de la pesanteur et du poids du
corps se feront sur des zones de moindre rsistance
susceptibles de subir des endommagements et de dvelopper une arthrose plus facilement..

18
2 - LE GENOU
Cest surtout la mobilit rotatoire de cette articulation qui va provoquer des consquences
diverses. Cette mobilit rotatoire sexplique par les diffrences anatomiques du plateau tibial.
Ainsi la glne interne est plus concave dans tous les sens, alors que la glne externe est
concave transversalement et convexe sur le plan sagittal. Ici, le condyle interne se dplace
donc moins dans la concavit de sa glne que lexterne qui possde une course presque deux
fois plus grande sur la convexit de sa glne. Le mnisque prsente les mmes
caractristiques, lexterne tant galement plus mobile que linterne en raison de la distance
des cornes (plus loignes sur linterne, plus rapproches sur lexterne).
Dautres causes interviennent galement :
Les ligaments latraux, par leur trajet, ralisent leur action de
maintien plus dans le sens latral que rotatoire et ne
constituent pas une gne premire pour une rotation.
Laction musculaire a sa part dinfluence dans ce dsquilibre
rotatoire. Partant du principe que les fibres dynamiques
(contractions rapides) sont plus vite fatigables que les fibres
statiques contraction lentes, le vaste externe qui contient un
pourcentage de fibres statiques suprieur est plus rsistant que
le vaste interne plus riche en fibres contraction dynamique
ce qui favorise la rotation externe tibiale. En position
dextension ou en phase de relchement musculaire, le tibia
prsente une rotation externe visualise par langulation du
tendon rotulien, dvi vers lextrieur. Nous avons vu
prcdemment que lors dun effort de flexion des genoux en
charge , pieds fixs au sol, ce mcanisme sinverse et cest le fmur qui se dplace en
rotation externe, le tibia dcrit mme une lgre rotation interne.
Les diffrents dplacements dans le sens rotatoire vont dboucher sur une succession de
modifications des rapports des diffrentes surfaces articulaires, tibio-mnisco-fmorales,
fmoro-patellaires, prono-tibiales suprieures et des diffrentes parties molles concernes.
Ainsi, les condyles fmoraux vont voir leurs rapports avec les mnisques modifis lors de
cette rotation tibiale externe.
Toutes les attaches priphriques, dont les ligaments latraux, sont mises en tension lors de la
rotation externe tibiale. La capsule articulaire, vritable manchon fibreux cylindrique subit (
linverse des croiss) une torsion exactement comme un tourniquet dont les cordes senroulent
lune autour de lautre, ce qui a pour effet de rapprocher les deux extrmits. L, ce sont des
surfaces articulaires qui ont tendance se rapprocher et favorisent ainsi les pincements de
linterligne articulaire. En cas de rotation interne tibiale, les
croiss senroulent lun autour de lautre et se tendent
galement participant au rapprochement des surfaces
articulaires. Cette rotation tibiale interne se voit plus
frquemment lors du genuvarum. Si celui-ci est associ une
abduction fmorale, la rotation interne sera plus accentue.
Toujours lors de la rotation externe tibiale, les muscles
rotateurs internes (pattes doie, fibres directes du vaste interne
et surtout poplit) sont distendus et peuvent provoquer des
phnomnes douloureux type tendinite de la patte doie. Ces
dplacements rotatoires mettent galement sous tension les
ailerons rotuliens et crent des dsordres au niveau des
P.A.P.E. et P.A.P.I.

19
Les rapports fmoraux-patellaires subissent aussi des modifications dans le sens longitudinal
et rotatoire. En raison du raccourcissement progressif du droit antrieur (au vu des diffrents
paramtres tudis prcdemment), la rotule subit une ascension et une augmentation des
contraintes de sa face postrieure et infrieure sur la trochle. Cette ascension augmente la
tension sur la fixation du tendon rotulien sur la tubrosit tibiale antrieure (TTA). A lge de
la croissance ce mcanisme favorise la survenue du syndrome dOsgood-Schlatter
. En cas de raideur musculaire survient une situation conflictuelle entre
los en train de crotre et le muscle enraidi qui rsiste.. La rtraction
quadricipitale opre alors une telle attraction sur sa courroie de
transmission (tendon quadicipital-rotule-tendon rotulien) quil parvient
parfois dcoller la TTA donnant des images radiologiques quelquefois
spectaculaires! Dans ce cas de figure, aprs le repos complet (mise en
dcharge ou pltre) de six semaines respectant le dlai de cicatrisation,
le but thrapeutique est la rcupration de l lasticit et de la tonicit
du quadriceps.
Dautre part, les mobilits rotatoires vues plus haut, vont faire subir un
balayage transversal cette rotule lors de la flexion /extension du
genou.
Tous ces mcanismes auront des consquences varies et dboucheront
sur des pathologies diverses, la souffrance sera module par diffrents
facteurs :
- Limportance des jeux rotatoires
- La rsistance du sujet
- Lhygine de vie qui dose limplication mtabolique
(une augmentation des micro-cristaux dans les liquides augmente
les surfaces de frottement dans les articulations ou dans les gaines
tendineuses)
- Le stress : noublions pas que lquilibre chimique du corps est
gr ltage crbral, notamment lquilibre minral (Ca, Mg) duquel dpend une bonne
harmonie de la contraction musculaire.
Au niveau des genoux, ces diffrents dsquilibres dboucheront
sur des chondropaties rotuliennes, condyliennes ou trochlennes,
sur des capsulites, sur des ligamentites, par torsion ou traction
latrale, sur des tendinites bicipitales (gnuvarum), ou de la patte
doie (gnuvalgum) ou rotuliennes ou bien encore
quadricipitales (raccourcissement et hypotonie quadricipitale).
Compte tenu de l ensemble des contraintes quils subissent
(rotatoires, antro-postrieures, transversales), les mnisques
prsentent des mniscoses ou des fissures plus ou moins graves
(anses de seau).
Sur le plan myologique, les muscles du segment fmoral
prsentent des caractristiques diverses qui se compltent et
squilibrent :
Au niveau des chanes latrales, le pourcentage de fibres
contraction statique sera plus important sur les muscles externes
(TFL). Les loges internes, elles, contiennent plus de fibres
contraction dynamique.

20
Sur un plan antro-postrieur, des rapports inverss harmonisent lquilibre :
- Sur la face antrieure, les quadriceps prsentent un pourcentage plus
lev de fibres contraction statique sur son versant externe (Vaste Externe) que sur sa
portion interne (Vaste Interne plus riche en fibres contraction dynamique)
- Sur la face postrieure nous trouvons, au contraire, un dosage plus
riche en fibres dynamiques lextrieur (biceps). La loge interne (1 /2 tendineux et
membraneux) joue un rle plus statique.
Ces deux groupes musculaires antrieurs et postrieurs prsentent des particularits inverses
dans leur fonctionnement. Le quadriceps senraidit (et se raccourcit) dans son tiers suprieur
et se distend dans son tiers infrieur (tendineux). A linverse le biceps senraidit (et se
raccourcit) dans son tiers infrieur (poplit) et est tir dans son tiers suprieur (antversion
du bassin). Lensemble de ces paramtres inverss harmonisent la fonction et lquilibre.
Un muscle revt une importance capitale ltage gonal : le poplit, muscle monoarticulaire
est, de par sa position, intimement li larticulation puisque une partie de son trajet est
intracapsulaire avec une expansion relie au bord externe du mnisque externe. Cest lui qui
prsente des contractures ractionnelles surtout lors de la rotation externe du tibia. Il est
souvent la cause mconnue de douleurs postrieures de larticulation.
C - CHEVILLES ET PIEDS
Nous avons vu que le fmur prsente une orientation
interne, le tibia une orientation externe. Logiquement, le
pied, pour respecter les lois de lquilibre, cherchera une
orientation interne. En effet, lorsque lon veut faire tenir
debout un sapin de Nol, on lui confectionne un
croisillon sa base. Nos segments des membres
infrieurs ont compris cette notion et croisent leur
direction. Ainsi, lastragale (qui
subit une orientation externe
impose par le segment
jambier)
prsente dans sa
configuration une divergence
axiale. Le dme astragalien guid par le pilon tibial, regarde en
dehors. Le col astragalien, lui, sincline en dedans, cherchant
croiser la direction du segment suprieur pour assurer lquilibre. Il
sarticule avec le scaphode qui amorce un mouvement de pronation,
ramenant ainsi laxe du pied en dedans. Le calcanum par son
extrmit antrieure soriente lui aussi en dedans tout en varisant son
appui, ralisant une angulation du tendon dAchille. Le couple
scapho-cubodien entrane le mdio-pied en dedans jusquaux ttes
mtatarsiennes par un mouvement dadduction-pronation de lavant
pied. Au niveau des articulations mtatarso-phalangiennes, nous
assistons un nouveau changement de direction avec des orteils qui,
eux, regardent en dehors, vers une direction peu prs identique
celle du tibia. Le premier mtatarsien et la premire phalange
forment une angulation plus ou moins importante, ouverte vers le
dehors, appele hallux valgus.
On peut donc en conclure que lhallux valgus est une dformation du premier rayon mtarsophalangien entran par le dsquilibre du bassin, lantversion a en effet, provoqu une
exagration des axes de rotation des diffrents segments des membres infrieurs. La russite

21
thrapeutique dpend non seulement dune rgularisation locale mais galement dune
rquilibration des segments sus-jacents jusquau bassin.

Ces diffrents conflits axiaux entranent des consquences chondrocapsulo-ligamentaires et musculo-tendineux au niveau des
articulations tibio-tarsienne, prono-tibiale infrieure, sousastragalienne, de Chopard et de Lisfranc, inter-mtatarsiennes,
mtatarso-phalangiennes et inter-phalangiennes.
Ainsi, le calcanum, suite ces postures adaptatives (varisation,
valgisation), dsquilibre la rpartition des forces sur les fibres
verticales du tendon dAchille et le fragilise. Conscutivement, le
triceps sural en subira des consquences qui nuiront sa qualit
damortisseur et diminuera donc la protection de son tendon. Selon
le positionnement calcanen, la tension sexercera plus ou moins sur
le jumeau interne (fibres dynamiques, plus sujettes au claquage), sur
le jumeau externe (fibres statiques, plutt victimes de contractures
rebelles) ou sur le solaire (fibres intermdiaires). Dautre part, un
dsquilibre des jumeaux sera un facteur de dstabilisation du genou
compte tenu de limportance de leur rle, par leurs attaches
condyliennes, dans le contrle de la statique de cette difficile
articulation.
Une valgisation du calcaneum
associe une pronation du
mdio-pied cause une mise en
tension des fibres du tendon du jambier postrieur. Cela
se traduit par des douleurs sous-scaphodiennes et rtromallolaires internes. Celles-ci peuvent faire lobjet dun
diagnostic diffrentiel avec la tendinite dAchille.
Les modifications de larchitecture du pied gnrent
galement des dsordres au niveau des diffrentes voies
de passage des vaisseaux et des nerfs. Ils agissent galement sur la tension de laponvrose
plantaire et sur les diffrents muscles de la vote, essentiellement le court flchisseur
plantaire. Celui-ci est frquemment victime de contractures rebelles.
Langulation de larticulation mtatarso-phalangienne du premier rayon sera accentue par la
mise en tension des tendons de lextenseur et/ou du flchisseur propre du gros orteil et peut
aboutir une luxation des ssamodes.
Larche antrieure du pied, concave dans sa partie infrieure subit galement les dsordres. La
concavit infrieure aura tendance saffaisser partiellement voir totalement et mme parfois
sinverser provocant des hyper-pressions latrales des articulations mtatarso-phalangiennes
(sutout entre la 2me et la 3me). Cette situation peut crer des irritations des collatrales
nerveuses (syndrme de Thomas Morton).

22
IV- TRAITEMENTS
Pour trouver les parades thrapeutiques, il faut se reporter aux causes sachant que certaines
dentre elles ne peuvent tre rectifies. Il serait mme contre nature de vouloir par exemple
intervenir sur la constitution du squelette ou lorientation du regard.
Par contre, on peut lutter contre les habitudes positionnelles en essayant dans la mesure du
possible de les corriger, par exemple en interrompant toute les deux heures ( comme stipul
sur les autoroutes) une position assise bureaucratique, un geste ou une posture professionnels
rptitifs, pour effectuer cinq minutes dtirements et de mobilisation des diffrentes pompes
circulatoires. Les chinois qui ont impos dans leurs usines des pauses-gymnastiques
obligatoires ont compris les premiers, lintrt du mouvement et les retombes avantageuses
en termes conomiques (diminution des arrts de travail notamment).
Le sportif, chez lequel les dsquilibres sont beaucoup plus importants du fait de lhyper
sollicitation musculaire, doit imprativement, sil veut continuer pratiquer longtemps son
sport sans dsagrment, pratiquer des exercices beaucoup plus pousss dtirements des
muscles actifs et de tonification des antagonistes.
Pour lutter contre les mfaits de la pesanteur, il faut rtablir le paralllisme des surfaces
articulaires pour liminer les zones de pression et redonner vie et intelligence nos muscles
anti-gravitiques. On cherchera amliorer les diffrents amortisseurs :
les recteurs du rachis pour protger les diffrentes pices
mcaniques que constituent les articulations vertbrales
les rtroverseurs du bassin pour rquilibrer les articulations
coxo-fmorales,
- les groupes musculaires des cuisses pour soulager les genoux
- les diffrentes loges des jambes pour amortir les charges sur les
diffrentes pices mcaniques des chevilles et des pieds.
En rsum, afin de rquilibrer les diffrentes chanes musculaires et ainsi recrer le
paralllisme articulaire, il faudra tirer ce qui est trop court et raccourcir ce qui est trop long.
Lensemble de ces techniques de rharmonisation du squelette ne sont ralisables qu travers
une intervention corrective axe exclusivement sur le systme musculaire. Celui-ci, outre son
rle amortisseur, est dot dune intelligence ractionnelle et dun pouvoir dadaptabilit
linfini alors que le systme squelettique est un ensemble dlments osseux totalement inerte
sous lentire dpendance du muscle. Cest une notion essentielle qui a longtemps chapp
la mdecine probablement cause de la radiographie. En effet, avant lavnement du scanner
et surtout de lIRM, cet important progrs que constituait ce type dimagerie, ne montrait que
les os. Le systme musculaire tait totalement occult. Napparaissaient alors que les
consquences osseuses contre lesquelles la mdecine a parfaitement appris agir de manire
symptomatique avec un arsenal de plus en plus sophistiqu fait dantalgiques, dantiinflammatoires, de myorelaxants, dinhibiteurs dinterleukine ou de TNF Alpha etc. La
chirurgie prend le relais quand les consquences deviennent trop importantes et douloureuses,
sous forme de sutures ligamentaires, mniscales, rparation arthroscopique, transposition ou
peignage tendineux, dostotomie, et bien dautres techniques pour tenter de restituer le
paralllisme de linterligne articulaire, ou bien sous forme de prothses quand le dsquilibre
est trop important.

23
Une utilisation judicieuse des lois de la physiologie du muscle permettrait de rduire
prventivement ces diffrents troubles de lquilibre gnral du squelette et dboucherait sur
une importante conomie dactes mdicaux, chirurgicaux et de dpenses pharmaceutiques.
Toute tentative de prvention ou de gurison doit donc passer par la rcupration du
paralllisme des surfaces articulaires. En cas dincertitude sur lorigine du dsquilibre, il
suffirait de rendre gaux tous les muscles pri-articulaires cest--dire de restituer chacun
leur valeur physiologique, de leur donner individuellement une force gale, une longueur
gale et un tonus gal pour y parvenir!
Trois proprits du muscle savrent essentielles : la contractilit, llasticit et la tonicit.
La contractilit : le muscle peut se contracter et rapprocher
deux segments osseux (contraction concentrique), il peut galement se contracter et rsister
lloignement de deux segments osseux (contraction excentrique). Le muscle peut donc
contrler aussi bien lloignement que le rapprochement de deux segments osseux, cest lune
des principales caractristiques que lui confre son rle amortisseur. Son action, conjugue
celle de son antagoniste, lui permet de rsister toutes les formes de pression, dont la
pesanteur, dans les limites de sa rsistance. Lobjectif prventif sera donc de lui donner une
valeur de rsistance suffisante pour sopposer la charge conjugue de la pesanteur et de la
masse corporelle .
Lors dune rcupration musculaire suite une amyotrophie accidentelle ou post opratoire, il
est judicieux dutiliser toutes les formes de contractions soit concentrique soit excentrique.
Lessentiel est de donner une priorit chronologique la contraction des fibres saines.
Prenons comme exemple pour une lsion occasionne lors dun effort avec contraction
excentrique (rception dun saut), on sollicitera en premier lieu le muscle sous forme de
contraction concentrique pour laisser un dlai supplmentaire de cicatrisation aux fibres
atteintes lors de leffort en excentrique. Celles-ci seront renforces dans un second temps
aprs le dlai de cicatrisation. Si la lsion a t provoque par un effort avec contraction
musculaire concentrique (impulsion) on opre de la mme manire en protgeant dabord les
fibres contraction concentriques.
Il est galement indispensable de recruter un maximum de fibres en utilisant toutes les
formes de travail, notamment les chanes cintiques fermes (CCF) et les chanes cintiques
ouvertes (CCO). Les contractions des CCF sollicitent essentiellement les fibres contraction
statique alors que les CCO sadressent plus aux fibres contraction dynamique.
Chronologiquement, il est prfrable de faire dabord travailler les fibres dynamiques qui sont
gnralement les plus atrophies. Tonifies, elles auront lavantage de protger les
articulations des contraintes imposes par le poids du corps et la pesanteur lors de la poursuite
du travail avec les CCF. Do la ncessit , dans les rducations des membres infrieurs, de
relguer le travail proprioceptif sur plateaux instables en toute fin de programme.
Dans certains cas prcis, cette chronologie est inverse. Ainsi, dans les suites opratoires,
notamment aprs reconstruction dun ligament crois antrieur (LCA), on commence par les
CCF de manire progressive en vitant la position rige pour ne pas imposer des contraintes
trop importantes larticulation. Dans le cas dun LCA le travail en CCO peut tre utilis
rapidement avec les ischios-jambiers. Par contre, la contraction quadricipitale en CCO est
proscrite jusqu la fin de la cicatrisation et de la consolidation totale du greffon. En revanche,
ds sa cicatrisation, contrairement des ides encore trop rpandues, la contraction doit tre
entreprise trs progressivement. Les impratifs rsident dans la rigueur de lapplication des
programmes surtout dans le respect de la progression et de la technicit. Nous dtaillerons

24
ces impratifs dans un chapitre prochain rserv au renforcement du quadriceps aprs
ligamentoplastie du LCA.
- Llasticit permet au muscle daccepter des contraintes en
raccourcissement et galement en allongement gnrant action /raction qui intervient
galement dans le rle amortisseur du muscle.
Mais une loi de la physique musculaire va intervenir directement dans le processus du
dsquilibre naturel du systme musculaire : cest celle qui nonce qu un muscle qui
travaille se raccourcit . La charge de travail va donc intervenir en premier dans le
raccourcissement musculaire. Le deuxime lment responsable de cette dformation rsulte
des habitudes positionnelles. En effet, un muscle habituellement raccourci soit en position de
repos (position assise), soit en activit (professionnelle, sportive) acclre ce processus. On
observe galement que sur son trajet, un fuseau musculaire prsente un degr de
raccourcissement diffrent selon son activit. En effet, la portion proximale de linsertion
mobile prsentera un raccourcissement suprieur la portion proche de linsertion fixe. Ainsi,
dans lappui du pas au sol, linsertion fixe du quadriceps se fait sur le tibia, linsertion mobile
sur lE I A S et dans la flexion du genou, membre dcoll du sol, linsertion mobile est
infrieure alors que linsertion fixe se situe sur lischion. Ltirement de ces muscles
rveillera une sensation douloureuse dans la partie la plus raccourcie, savoir dans la moiti
suprieure pour le quadriceps et dans la partie infrieure pour les ischios. Le raccourcissement
du muscle sopre donc lors de son activit (avec prdominance proximit de linsertion
mobile) et cause de sa situation dans la concavit dune courbe (vertbrale) ou dans le sens
de la flexion dans les zones articulaires. Le morpho-type classique qui se rencontre a,
gnralement, trois courbes vertbrales et trois angulations au niveau des membres infrieurs.
On observe des particularits diffrentes dans le cas du dos plat avec deux courbes
vertbrales et un recurvatum des genoux(cyphose poplite).

- La tonicit du muscle lui permettra de


rsister aux diffrentes agressions de la pesanteur et des
contraintes de tous ordres. Elle permet au muscle dabsorber
partiellement ou totalement ces contraintes et ainsi de jouer un
rle protecteur pour larticulation, los, le ligament ou le tendon
qui sont sous sa dpendance.
Il faut bien comprendre que cest grce au respect de ces trois
proprits physiologiques que sont la contractilit, llasticit et
la tonicit que les muscles vont pouvoir jouer pleinement leur
rle amortisseur . La diminution de lun ou plusieurs de ces
paramtres peut entraner diffrentes pathologies.

Nous prendrons deux exemples : la lombalgie et la tendinite.


La lombalgie : reprenons lanatomie vertbrale, elle est constitue
de cubes osseux empils les uns sur les autres avec des prominences latrales et postrieures
appeles apophyses et des espaces entre ces cubes occups par les disques intervertbraux.
Ces disques sont des amortisseurs passifs hydroliques. Ils ne sont pas en cause dans les
douleurs car ils ne sont pratiquement pas innervs. Il se produit une no-innervation
secondaire et ractionnelle suite aux contraintes mcaniques. Ces disques sont entours par
une enveloppe ligamentaire qui, elle, linverse, est trs innerve. Du fait de la pesanteur,

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dun surpoids ventuel, surtout si la courbe lombaire est peu marque (nous rappelons que la
cambrure est indispensable car elle permet une rpartition des charges alors quune rectitude
lombaire provoque une addition de ces mmes charges), le dernier disque subit
progressivement un tassement avec dbord discal. Ce que perd le disque en hauteur, il le
rcupre en largeur et exerce une pousse contre les fibres ligamentaires sur la priphrie du
disque. Cest cette mise en tension des fibres de cette enveloppe ligamentaire (trs innerve)
qui gnre des douleurs lombaires en ceinture .
Cette pousse discale risque de dtriorer cette enveloppe ligamentaire et damoindrir ses
qualits mcaniques. Ces fibres ligamentaires peuvent cder et livrer passage un fragment
discal. Celui-ci pntre dans le fourreau dural provoquant une sciatique qui risque de
ncessiter un acte chirurgical.
Il existe videmment une parade thrapeutique. Il sagit dune rquilibration globale dans le
but de restituer le paralllisme des corps vertbraux et dune retonification suffisante des
muscles para-vertbraux et surtout des muscles inter-apophysaires, ces muscles recteurs du
rachis appels lutter contre la pesanteur et diminuer ainsi la pression discale.
Des tudes rcentes dmontreraient que le disque L5 S1 reoit 50% du poids du corps. Il
suffirait de redonner lensemble des muscles du dos une valeur de rsistance gale ces 50
% afin de protger ce disque.
Dans le cas de la tendinite, il y a rupture de lquilibre entre les
trois pices en jeu : le muscle, le tendon et los.
Le muscle est lamortisseur charg dabsorber les contraintes mcaniques et protger ainsi
tendons et os qui lui font suite.
Le tendon est une courroie de transmission charge de transmettre une nergie la troisime
pice, cest--dire los quil est charg de mobiliser.
Si le muscle perd une partie de sa physiologie, surtout son lasticit par un raccourcissement
progressif et son tonus (par sous-utilisation habituelle ou la suite dune immobilisation
accidentelle), il ne remplira plus son rle amortisseur. Les contraintes vont tre supportes
soit :
- par le tendon dont les fibres collagniques nont par le mme pouvoir absorbant que
celles du muscle et nous aurons une tendinite.
- par lenveloppe de los, cest--dire le prioste et nous aurons une priostite.
- par los lui-mme qui devient douloureux, qui peut ainsi se dformer (exostose, pine
calacanenne etc) et mme se rompre (fracture de fatigue) par excs de contraintes
insuffisamment freines par le muscle dfaillant.
La gurison ninterviendra que lorsquon aura rendu au muscle un tonus et une lasticit lui
permettant dabsorber les contraintes et ainsi de protger tendon, prioste et os .
Bien entendu, ces deux cas pathologiques ne sont considrs que sous laspect mcanique.
Dautres facteurs, dordre physiologique, entrent en ligne de compte. En effet, les diffrents
lments du systme squelettique se meuvent grce la prsence lun liquide qui permet leur
glissement. Ainsi le tendon coulisse dans une gaine grce ce liquide constitu entre autre de
diffrents minraux. Une alimentation dsquilibre peut provoquer une lvation du taux de
micro-cristaux circulant dans ce liquide et ainsi augmenter les surfaces de frottement gnrant
une inflammation. Ce processus de dsquilibre micro-organique dans ce liquide de
glissement peut galement tre dclench par le stress qui agit sur lquilibre chimique du
corps. Par consquent pour quil y ait douleur, il faut la prsence dun triple dsquilibre :
physique, physiologique et psychologique.
Ces deux exemples dmontrent linsuffisance des traitements symptomatiques seuls
(antalgiques, myorelaxants, AINS, physiothrapie, massages, libration ostopathique,

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rflexothrapie etc) qui, sils calment la douleur ou liminent la lsion nviteront pas la
rcidive. La prvention doit consister en une rharmonisation du systme squelettique par la
rcupration de la physiologie du systme musculaire.
Tout ceci ne concerne bien sr que laspect mcanique.
Lhygine de vie (alimentation, respiration, mouvement) apparat avec vidence indissociable
dune vritable prvention.
Lalimentation conditionne la qualit de notre contenu solide et
liquide, extra ou intra cellulaire (donc de nos liquides de glissement).
La respiration, elle, conditionne la qualit des changes gazeux et la
richesse des composants organiques.
Le mouvement intervient dans le triple dsquilibre, physique,
physiologique et psychologique qui apparat comme une trilogie indissociable Il est en effet
indispensable pour agir sur le systme musculaire. Il favorise toutes les fonctions
physiologiques. Il reste le meilleur atout naturel pour lutter contre le stress par libration
endorphinique.
Ces diffrentes composantes de lhygine de vie seront dtailles plus loin.
TECHNIQUES DE REEQUILIBRATION
En rsum, pour prvenir ou corriger le dsquilibre naturel du systme musculaire, il faudra
tirer ce qui est trop court et raccourcir ce qui est trop long. En suivant cette logique de
raisonnement, on pourra complter en agissant sur le tonus pour lui conserver un effet
amortisseur suffisant.
Mademoiselle Mzires a t la premire comprendre limportance de cette notion de
GLOBALITE. Cest elle qui a mis en vidence les raccourcissements postrieures au niveau
cervical, lombaire et poplit et surtout leur interdpendance.
Les tirements type Mzires constituent une avance des plus importante dans la
recherche en biomcanique. Ils gardent toute leur efficacit lorsque les courbes sont bien
marques. Ils prsentent un intrt moindre dans le cas de dos plat ou dinversion de
courbures.
Deux notions importantes nont toutefois pas t abordes par Mademoiselle Mzires. Elle
les aurait probablement dcouvertes si elle avait bnfici, comme nous, de lapport dun
prcurseur de sa qualit. Il sagit du raccourcissement des chanes
antrieures, notamment des antverseurs du bassin et de lintrt du tonus
musculaire pour se prserver des mfaits de la pesanteur et du poids du
corps.
Les techniques de rquilibration sont donc guides par ce triple
objectif : tirer, raccourcir et tonifier.
- Les tirements visent essentiellement les antverseurs du
bassin, les 3 creux de Mzires (cervical, lombaire, poplit), les
muscles des concavits dorsale et pdieuse, les rotateurs internes des
ceintures scapulaires et les rotateurs externes des ceintures pelviennes.
- Les raccourcissements , par le travail musculaire
concentrique, ciblent les rtroverseurs du bassin, les muscles de la
convexit dorsale et cervicale (muscles antrieurs), les rotateurs externes
des ceintures scapulaires et internes des ceintures pelviennes. Le sens du
travail des rotateurs peut tre invers au niveau des ceintures en cas de dos

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plat, dinversion de courbure ou en fonction des axes des membres infrieurs.
- La tonification doit permettre au muscle dacqurir une force suffisante pour
amortir les contraintes imposes par la pesanteur, le poids du corps et la dynamique du
mouvement. Chaque zone du corps, au fur et mesure quelle se rapproche du sol, supporte
une charge croissante. Des mesures ont dj permis de mettre en vidence la charge
supporte au niveau de L5 S1. Celle-ci est de lordre de 50 % du poids du corps. On peut
supposer que les charnires intermdiaires, cest dire les genoux, doivent supporter 75 %
du poids du corps et les tibio-tarsiennes doivent ragir une pression de 100 %.
Toute rducation aprs une atteinte du systme de la relation devrait tre guide par
cette rgle.
Ainsi, une rducation dun lombalgique en phase de rcupration, ne devrait pas tre
abandonne avant que le sujet ne soit capable de rsister avec lensemble des muscles du
tronc une charge avoisinant 50 % du poids du corps dans un plan proche de la verticale.
La rcupration musculaire aprs une affection du genou doit donc viser lobjectif de 75 %
du poids du corps lors des exercices unipodaux en CCF et 37,5 % pour chaque loge
musculaire de la cuisse en CCO. Cest seulement cette condition que larticulation
bnficiera de leffet protecteur de lensemble de ses amortisseurs fibres statiques ou
dynamiques. Cest partir de cette base que leffort en charge pourra tre entrepris
progressivement.
Autoriser en rducation, la reprise des efforts en position rige (jogging, sauts etc)
avant davoir atteint ces objectifs prdisposent des tendinites, des souffrances
chondrales et toutes autres atteintes du systme articulaire.
En ce qui concerne la tibio-tarsienne qui se rduque essentiellement en CCF, la valeur
musculaire devra atteindre 100 %. Cest un impratif qui vise particulirement le triceps sural
charg de protger le tendon dAchille. En rducation, il y a souvent confusion concernant la
sollicitation de la contraction du triceps sural. Il faut se rappeler que le rle de ce muscle est
dloigner le calcanum dun point dappui partir de lavant pied. Or, il est frquemment
demand dexercer une pousse contre rsistance avec la pointe du pied. Dans ce cas de
figure, le triceps est court-circuit en grande partie par le groupe des flchisseurs et
lassociation Jambier Postrieur / Proniers Latraux.
Pour la rcupration de la valeur du triceps sural suite une affection musculaire tendineuse
ou osto-articulaire locale, il faudra reproduire le mouvement dlvation sur la pointe du pied
en utilisant une infime partie du poids du corps au dbut. Ceci est ralisable soit dans une
piscine (la hauteur du niveau de leau dtermine la charge rsistante), soit sur une presse
horizontale avec socle podal fixe et appui tronculaire mobile. Les charges programmes
doivent tre progressives et toujours en infra-douleur . Lobjectif est datteindre 100 % de
la valeur du poids du corps dans le but de protger le tendon, le prioste ou les os
correspondants.
Ce souci antigravitaire est moins prsent dans le renforcement des muscles des membres
suprieurs . Leur valeur musculaire est dtermine par lactivit physique lie soit la
profession (un maon aura besoin dun renforcement musculaire plus important quun
bureaucrate) soit au sport (la spcificit de la discipline sportive sera dterminante).
La disparition de la douleur ne doit pas tre un critre de gurison. Elle signifie seulement
que la lsion est arrive au terme du processus de cicatrisation. Mais durant cet pisode, le
groupe musculaire correspondant sest mis au repos, sest atrophi et a perdu une part plus ou

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moins importante de ses diffrentes proprits. Cest l que le terme rducation prend
tout son sens. Pour calmer la douleur, plusieurs disciplines peuvent intervenir : la mdecine,
la chirurgie, lostopathie, la kinsithrapie etcEn ce qui concerne laspect prventif, seule
la rducation fonctionnelle permet dviter toute rcidive condition quelle soit maintenue
jusqu la rcupration intgrale de la fonction de lorgane ls : muscle, os, articulation etc
Le respect dune progression lente constitue la cl de la russite de cette rducation
prventive.
Force et proprioception peuvent sobtenir dans un premier temps sans mouvement. On utilise
la contraction isomtrique, dans une position fixe, en demandant au sujet de rsister pendant
une dure programme selon la gravit de la lsion 5 ou 10 secondes. On varie les directions
des axes de travail pour solliciter le plus grand nombre de contractions ractionnelles des
diffrents fuseaux musculaires et ainsi recruter un maximum de fibres. La dure de la
rsistance est progressivement augmente.
Lorsque le muscle est suffisamment enrichi, on introduit le mouvement avec des amplitudes
progressives. Celui-ci au dbut se fait vide. Puis on entreprend le renforcement musculaire
avec des charges progressives qui ne doivent jamais rveiller la douleur (signe que le muscle
a dpass ses possibilits). Ce renforcement doit tre poursuivi jusqu lobtention des
objectifs fixs en fonction des paramtres vus plus haut : Pesanteur, corpulence, impratifs
professionnels etc
La russite de la rducation dpend du respect du matre mot : PROGRESSION.
Progression dans la forme de la contraction.
Progression dans la recherche de la valeur de la contraction.
Progression dans lamplitude de la contraction.
La force ne suffit pas au muscle, il faut galement lui restituer son intelligence. Il faut lui
redonner ses facults de raction en le soumettant des exercices comportant des piges de
plus en plus labors jusqu lobtention dun rflexe normal.
Dans le cas dun sportif, le cent pour cent de rcupration prend toute sa signification. La
rducation doit tre poursuivie avec le rapprentissage des gestes spcifiques chaque sport.
Il faut se rappeler que les muscles sont diffremment sollicits dans chaque discipline
sportive. La contraction musculaire nest pas la mme lors dun pdalage en vlo, lors dun
jogging ou lors de lexcution dun saut etc
Toute la gestuelle spcifique doit tre reprogramme avec mthode.
Deux muscles ncessiteront une mthodologie encore plus minutieuse : il
sagit du renforcement du Quadriceps aprs une intervention chirurgicale sur
le ligament crois antrieur dun genou et du sus pineux dans la pathologie
de la coiffe des rotateurs.
La forme de la contraction respectera lisomtrie soit par lectrostimulation soit par
contraction volontaire variabilit progressive pendant toute la dure de la cicatrisation, cest-dire au minimum six semaines. Durant cette priode la priorit est accorde la
rcupration des amplitudes articulaires par des mobilisations exclusivement passives. Les
attelles motorises prsentent un intrt certain car elles sont programmables en terme de
vitesse dexcution et damplitude et sont mieux acceptes par le patient que les mains dun
praticien, car il est mis en confiance par la rgularit dune machine quil dirige lui-mme.
Lamplitude est dtermine en fonction de la limite de la non-douleur et de la technique
chirurgicale (une suture mniscale ralentira la progression).Il est inutile de forcer en flirtant
avec la zone douloureuse , les progrs sobtiennent surtout par la dure de la sance
(suprieure une demi- heure) et la frquence des rptitions.

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Ds la fin de la cicatrisation, gnralement au vingt et unime jour, la poursuite du traitement


en piscine peut constituer une phase intermdiaire intressante avant le passage la
mobilisation active. Le vlo galement prsente un intrt certain pour le membre infrieur
partir du trentime jour lorsque lattelle motorise a permis datteindre 110 indolores
condition bien entendu de pdaler avec une rsistance absolument nulle.
Cette mobilisation active va intervenir durant la deuxime phase de six semaines. On
lintroduit trs progressivement soit sous forme de co-contractions, soit sous forme de
contractions vide sans aucune contrainte dans des amplitudes galement trs
progressives. On sattache renforcer lensemble des muscles pri-articulaires sauf la
contraction dynamique des muscles concerns le quadriceps et le sus-pineux.
On continue solliciter le quadriceps uniquement par des contractions isomtriques ou par
des co-contractions avec de faibles amplitudes.
Le tendon du sus-pineux ncessite un dlai de cicatrisation plus long. La russite de la
rcupration ultrieure de ce muscle dpend de la qualit de ce repos initial. Les six premires
semaines le bras doit reposer sur une attelle en abduction 90 pour raccourcir la course du
tendon et ainsi rapprocher les lvres de la plaie . De la 6ime la 12ime semaine on
entreprend une adduction progressive de lattelle pour redonner leur longueur au muscle et au
tendon. Seule lattelle motorise et ensuite la piscine permettent une mobilit articulaire sans
participation du muscle qui risquerait de lser le tendon .
Par contre durant cette priode tous les muscles satellites sont renforcs : adducteurs,
abducteurs, ischios/jumeaux, rotateurs pour le membre infrieur et lvateurs et rotateurs de
lpaule, fixateurs de lomoplate, abaisseurs de la tte humrale etc pour le membre
suprieur.
Cest partir de la 12ime semaine que lon introduit la contraction dynamique de ces deux
muscles avec dbut de contraintes et bras de levier progressifs.
La contraction en CCO du quadriceps se travaille en position assise, le tronc pench en avant
afin de mettre les ischios en tension et ainsi limiter un ventuel tiroir antrieur du tibia. Il faut
respecter une progression lente diffrents niveaux :
- progression dans la dure de la contraction (uniquement en
isomtrie au dbut).
- progression dans lutilisation des charges
- progression dans la longueur du bras de levier
- progression dans la rptition des exercices.
La technicit ce stade ne souffre daucune erreur. Il est impratif dexclure tout travail
dynamique au dbut surtout les passages de la flexion lextension avec des charges
soulever ! La contraction reste statique, membre en extension.
Au cours du 5ime et 6ime mois, la valeur des charges sera toujours plus importante pour
les ischios (contractions dynamiques) que pour les quadriceps (contractions statiques). La
diffrence entre ces deux groupes musculaires diminuera progressivement pour devenir nulle
la fin du sixime mois. Cette progression de la rcupration du quadriceps devra se
poursuivre jusqu lobtention dune valeur suffisante value 37,5% du poids du corps, qui
lui permettra de jouer son rle protecteur. Le non respect de cet objectif risque de provoquer

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des dsquilibres chroniques accompagns par la suite de diffrentes souffrances
(chondrale,capsulo-ligamentaires, tendineuses etc).
Cest partir de ce moment que la rcupration musculaire peut se poursuivre de manire
dynamique avec des charges nouveau allges en commenant par des contractions
excentriques relayes ensuite par les contractions concentriques. On aborde enfin le travail
debout. Le genou aura rcupr des amortisseurs suffisants pour lui permettre de rsister aux
mfaits de la gravit et du poids du corps. On pourra introduire les squatts avec des
amplitudes progressives puis un travail proprioceptif debout de plus en plus labor.
En ce qui concerne le sus-pineux on commence dans un premier temps (12me 13me
semaine) par des contractions isomtriques dans sa position la plus raccourcie (bras en
abduction). On poursuit (14me 15me semaine) par des contractions excentriques. Le
membre suprieur est lev passivement en abduction la hauteur de lpaule et on demande
au sujet dabaisser le bras, coude pli 90, de 5 degrs. On rpte ensuite lexercice avec le
coude en extension. Puis on augmente progressivement lamplitude jusquau contact du coude
puis du membre suprieur tendu avec le corps. On aborde ensuite la contraction dynamique
concentrique qui sobtient le bras support en abduction la hauteur de la direction du corps
du muscle diminue de 5 degrs. On demande une lvation du coude de quelques degrs.
Puis on abaisse de plus en plus le dpart du mouvement sans aucune contrainte autre que celle
de la pesanteur. Lorsque le bras coll au tronc peut slever de 90 degrs sans douleur, on
recommence la progression des amplitudes cette fois avec des contraintes dabord trs lgres
puis de plus en plus importantes. La progression en terme de charges et de rptitions doit tre
trs mthodique. Paralllement on aura poursuivi activement le sens proprioceptif du
mouvement dabduction permettant au tendon de limiter le conflit, le renforcement de tous
les muscles environnementaux, essentiellement les abaisseurs de la tte humrale et
galement les lvateurs de la ceinture scapulaire (insertions infrieures du Trapze suprieur
et complmentairement du sterno-cleido-mastodien), enfin les rotateurs en privilgiant les
rotateurs externes dont la faiblesse est souvent lorigine du dsquilibre scapulo-humral.
Nier la ncessit de rcuprer la fonction normale de ces deux muscles irait contre toute
logique anatomique et physiologique. Leur normalisation constitue la plus sre protection
de leur tendon ou ligament correspondant. Mme si des tests (souvent discutables car ils
minimisent ou neutralisent laction des antagonistes) dmontrent que la contraction
dynamique du quadriceps en CCO gnre un tiroir du tibia, celui-ci sera dautant plus modr,
donc acceptable, que la rducation aura t conduite avec la rigueur dcrite ci-dessus. Ce
tiroir sub-normal naltrera en rien le tendon ou le no-ligament. Ils auront eu en effet le
temps de parfaitement cicatriser lintrieur dune articulation stabilise par le renforcement
de lensemble des fibres musculaires statiques ou dynamiques en CCO ou en CCF de tous les
muscles priphriques. Ce renforcement sera complt par une reprogrammation neuromotrice.

TECHNIQUES POSTURALES
DAUTO- REEQUILIBRATION GLOBALE

Rtroversion active du bassin :

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Elle peut sobtenir aisment en dcubitus dorsal. On adopte une posture dite de correction :
les genoux flchis 120 pieds au sol, rgion lombaire colle au sol, les mains la hauteur
des paules et tournes vers le ciel (rotation externe des paules), menton rentr (extension
cervicale). On commence dabord par des exercices simples denroulement et de droulement
de la colonne lombaire. On demande au sujet de creuser le ventre et de faire remonter le plus
possible le pubis en direction du menton avec un dcollement minimum du sacrum.
Ensuite on effectue le mme exercice jusqu llvation maximum du pubis. A cet instant, on
demande un dcollement de tout le rachis lombaire en maintenant en suspension cette
rtroversion pendant dix secondes. Puis on repose les vertbres lune aprs lautre en
terminant par le sacrum. Cette suspension du segment lombaire entrane un effort actif des
muscles rtroverseurs du bassin.
On recommence les mmes exercices avec les genoux 90 de flexion puis 60 de flexion.
Pour les deux premires positions, les pieds sont plat au sol. La troisime ncessite un appui
sur les talons, pieds ramens en extension dorsale. La variation des degrs de flexion des
genoux permet de solliciter un maximum de fuseaux musculaires. A 120, on aura une
participation surtout des insertions suprieures des fessiers et infrieures des abdominaux
alors qu 60, ce sont les insertions suprieures des ischios qui agissent le plus.

Renforcement des abdominaux :


La rtroversion du bassin ne peut se maintenir
quavec un tonus suffisant des abdominaux. Un
bon travail de ceux-ci a un effet bnfique tant
sur le plan sant que sur le plan esthtique.
- Sur le plan sant, la rtroversion ainsi obtenue
libre lhyperpression postrieure lombosacre, soulage les lombaires et permet un
meilleur quilibre viscral.
- Sur le plan esthtique, le raccourcissement
conscutif au travail de la sangle abdominale se traduira par un retour vers un ventre plat.
Le succs de ces effets bnfiques dpend de la prcision du travail des abdominaux, trs
difficile obtenir. Trs peu de professeurs dEPS ou de kinsithrapeutes savent travailler
prcisment les abdominaux. Ils svertuent obtenir des relevs de tronc intempestifs ou
des balancements de jambes dangereux pour les lombaires. Or, les abdominaux sont tendus de
la base du grill costal jusquaux branches pubiennes. Seuls, ces lments osseux devraient tre
mobiliss. Comme leur mobilit est trs rduite, un bon travail de la sangle abdominale doit
tre court et prcis.
Pour un travail des insertions basses des abdominaux, en dcubitus dorsal et position corrige,
les genoux sont totalement replis sur la poitrine, les jambes labandon. On contracte les
abdominaux pour attirer les branches pubiennes en direction du menton. Seul le bassin est
mobilis sans aucune participation des membres infrieurs. Le sacrum se dcolle peine. La
charnire L5S1 doit imprativement rester fixe au sol. Au del de cette limite, ce sont les
insertions basses des psoas qui court-circuitent les abdominaux.
Pour solliciter les insertions hautes des abdominaux, mme position de dpart, toute la rgion
lombaire reste fixe au sol, et cest le haut du tronc qui senroule. Dans ce cas, cest le
menton qui vise le pubis . L encore, le mouvement est court. Llvation du tronc ne se

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fait que jusqu la pointe des omoplates. La charnire dorso-lombaire reste colle au sol. Audel de cette limite, ce sont les insertions suprieures du psoas qui sont sollicites.
Mmes observations et mmes prcautions pour les obliques .
Dans certaines pathologies telle que la pubalgie, la gurison dpend essentiellement du
respect rigoureux de ces donnes biomcaniques. Dautant plus quil existe souvent dans cette
affection une lsion associe de linsertion basse du psoas uni ou bi-latral et le fait de
solliciter ce muscle revient carter les lvres dune plaie ! Cette lsion qui devrait
cicatriser en six semaines mettra plusieurs mois voire plusieurs annes pour gurir. Notons
que les abdominaux seront dautant plus actifs que les muscles ant-verseurs du bassin auront
t efficacement tirs. Ceux-ci sont en effet beaucoup plus nombreux et puissants que les
abdominaux. Les abdominaux auront donc peu de chance de se raccourcir si lon na pas
obtenu un allongement pralable suffisant des ant-verseurs.

Etirements des ant-verseurs du bassin :


Ils sont trs complexes raliser. Il est en effet trs
difficile dallonger les ant-verseurs (droit antrieur,
couturier) sans solliciter le psoas. Nous avons vu que
pour les muscles de la loge antrieure de la cuisse, le
raccourcissement concernait surtout le tiers suprieur. Il
faut donc agir dans cette zone. La flexion du genou ne
sert qu fixer les muscles dans sa portion infrieure.
Ltirement sobtiendra en loignant la fixation
suprieure sur lE I A S de linsertion infrieure par un
effort de rtroversion.
La posture demande beaucoup de rigueur. Face au mur,
un genou au sol, lautre jambe, genou flchi angle
droit, pied au sol en avant. Les deux mains en appui au
mur, coudes tendus, positionnent les paules. Le tronc,
le segment jambier antrieur et le segment fmoral
postrieur sont perpendiculaires au sol. Le segment
fmoral antrieur est parallle au sol. Flchir le genou au
sol et remonter le talon. Fixer celui-ci laide de la main du mme ct le plus prs possible
de la fesse. Lautre main reste en appui contre le mur. Sans modifier la position du tronc,
exercer un effort avec les muscles rtroverseurs du bassin (co-contractions des abdominaux
bas et fessiers et ischios hauts). On demande au sujet de creuser le ventre et de remonter le
pubis vers le ciel. Ltirement se ressent immdiatement surtout au niveau du droit antrieur.

On peut obtenir un tirement global et simultan de lensemble des muscles antrieurs du


corps. A genoux, assis sur les talons, poser les mains au sol le plus loin possible en arrire,
doigts dirigs vers larrire. Lorsque la mise en tension est parfaite depuis le bout des doigts
jusquau bout des orteils, excuter un mouvement de rtroversion du bassin par la contraction
force des rtroverseurs toujours en creusant le ventre et en attirant le pubis vers le menton.
Cet tirement est dun grande efficacit condition de ne pas commettre lerreur de soulever
les fesses ce qui entranerait une hyperlordose lombaire.

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Etirements postrieurs :
Les tirement postrieurs, gnralement bien
mieux matriss,
devront faire partie de la
panoplie de rquilibration. Les diffrentes
postures type Mzires gardent toute leur
valeur. On rappellera simplement quil est bon de
varier les appuis ou les orientations des jambes (cartements, rotation externe ou interne
etc) dans le but dtirer le maximum de fuseaux musculaires, chacun ayant une direction
distincte.
Quelques exemples dtirements postrieurs :
En position debout : jambes cartes, pointes des pieds diriges en dehors (rotation externe),
appui sur les bords interne des pieds, abaisser le tronc en direction du sol, menton rentr
contre la poitrine, genoux tendus. Cette posture dtirement postrieur sollicite surtout les
loges postro-internes des membres infrieurs.
On adopte la mme position mais cette fois les pointes des pieds diriges en dedans, appuis
sur les bords externes des pieds et ltirement visera surtout les muscles postro-externes des
membres infrieurs.
Autre posture debout : une jambe tendue en avant, lautre en arrire, genoux tendus, talons
fixs au sol, abaisser le tronc en avant, menton rentr, les mains poses sur la pointe du pied
avant, le front prs du genou avant, porter le poids du corps sur le talon arrire. Dans cette
position on obtient le maximum dtirement sur les ischios du membre antrieur et sur le
triceps sural du membre arrire. Ensuite alterner la position des jambes.
En position assise : jambes tendues, creux poplits en appui contre le sol, pointes des pieds
ramens(flexion dorsale). Attraper les orteils, les attirer soi, abaisser le front sur les genoux
tendus. Varier les positions avec les jambes cartes, en rotation interne puis externe.

Renforcement des muscles de la colonne vertbrale :


Le dcubitus ventral, malgr les craintes quil inspire, constitue la posture la plus adquate
pour tonifier efficacement les muscles paravertbraux. Judicieusement utilise, cette posture
ne prsente aucun danger. Elle ncessite un apprentissage du positionnement lombaire et un
minimum de rigueur dans lapplication de celui-ci. Il ira videmment dans le sens de la
rtroversion du bassin. Pour obtenir celle-ci, demander au sujet dans un premier temps un
relchement complet plat ventre, le front pos sur le dos des mains. Ensuite, on demande de
creuser le ventre par la contraction basse des abdominaux et de fixer le pubis contre le sol par
co-contraction des rtroverseurs. Tout en
maintenant cette position de rtroversion du
bassin, on demande au sujet de dcoller les
mains du sol, les coudes le plus haut possible
pour lintervention des inter-scapulaires. Cette
lvation du tronc est obtenue grce une
contraction forte de lensemble des muscles paravertbraux et notamment les petits muscles
interapophysaires, vritables muscles recteurs. Ce sont eux qui sont amens lutter contre la

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pesanteur et donc protger nos disques inter-vertbraux. Par la mme occasion, on augmente
le renforcement de nos muscles rtroverseurs chargs de maintenir la correction lombaire.
On amliore le tonus de ces muscles dorsaux en appliquant des charges progressives sur le
sommet du tronc. Cette posture de musculation dorsale peut tre reproduite laide dun
appareil de musculation conu par un fabricant franais. Les pieds sont en appui sur un socle
rglable. Un appui ventral orientable se fixe la hauteur du bassin, juste sous les E I A S
permettant galement lappui du tiers suprieur des cuisses. Le tronc est tendu dans le vide
dans le prolongement des membres infrieurs. Un appui-tte au bout dun bras mtallique est
pos sur le sommet du dos ou sur la nuque si on dsire une participation des muscles
cervicaux. La valeur de la rsistance de l'appui-tte est programme. On demande alors au
sujet de positionner correctement le bassin en effectuant une rtroversion active, de maintenir
le pubis contre lappui ventral et de dcoller la charges de quelques centimtres. Plus la
posture est ralise dans un plan proche de la verticale, plus la charge se rapproche de la
valeur de 50 % du poids du corps. Inversement, plus on se rapproche de lhorizontalit, plus
la charge diminue (environ 10 % sur un plan horizontal).
Notre exprience nous montre que lorsque les objectifs sont atteints la douleur articulaire ou
dorigine discale disparat totalement.
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Toutes ces postures constituent des exercices de base partir desquels une grande varit de
mouvements peut tre imagin. Ceux-ci nauront de valeur qu condition de respecter
rigoureusement la position corrige du bassin, vritable gestionnaire de lquilibre du
squelette.

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Ces thories sur le dsquilibre naturel du systme musculaire et les techniques qui en
dcoulent devraient tre systmatiquement prises en compte afin de sintresser rellement
la cause du problme au lieu de traiter seulement le symptme.
Lensemble de ces dsquilibres gnre des zones de fragilisations dans chaque partie du
corps qui sont, rappelons le, toutes interdpendantes. Ces zones deviennent de plus en plus
vulnrables et sensibles au moindre traumatisme, au moindre effort mal contrl, au
frottement rptitif de deux surfaces cartilagineuses ou bien une tension anormale de deux
parties molles (muscle, tendon, ligament, aponvrose, capsule etc).
Fragilises, ces zones seront prives dune partie plus ou moins importante de leur potentiel
de raction et verront leur niveau de dfense considrablement amenuis. Se contenter dun
traitement local symptomatique sera souvent synonyme dchec et la lsion aura tendance
voluer vers la chronicit.
La mdecine chinoise accorde beaucoup plus dimportance la cause quau symptme qui
nest trait quen cas durgence. Le traitement causal vise le corps dans sa globalit sachant
quune lsion, quelle que soit sa localisation, gurira spontanment lintrieur dun systme
organique ou mcanique rharmonis. Ainsi, lacupuncture cible une rharmonisation par une
rquilibration de lnergie des mridiens. En effet un mridien peut tre en excs ou en
insuffisance dnergie. Il faudra alors faire en sorte de disperser lexcs et de tonifier les

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mridiens trop faibles. Une fois lensemble des mridiens rquilibrs, la lsion disparatra
delle-mme. Cette technique thrapeutique na pas tenu compte du symptme local.
Le traitement dune atteinte de lappareil loco-moteur serait galement incomplet si on se
contentait uniquement dune approche symptomatique (physiothrapie, massages,
msothrapie, AINS, infiltrations, libration ostopathique ou chirurgicale) sans tenir compte
des dsquilibres gnrs distance par des postures rflexes antalgiques avec des adaptations
en cascades .
Le traitement symptomatique doit tre le point de dpart dune approche de la rquilibration
de lensemble du systme musculaire laquelle il faudra ajouter des conseils dquilibre
alimentaire indissociable du traitement physique et indispensable la lutte contre la douleur.
Cette prise en charge globale prend en compte les diffrents paramtres de la
trilogie : Physique, Physiologique et Psychologique.

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