IFRS
IFRS
IFRS
du numro 789
du 14 juin 2004
Matriser l'essentiel
des IFRS
Objectif
2005
PREFACE
Suite son rcent largissement et dans la perspective prochaine de ladoption
dune constitution commune, lUnion Europenne est plus que jamais confronte
de nouveaux dfis. Dans ce contexte, la qualit de linformation financire,
gage dune ncessaire transparence, reste au cur du bon fonctionnement
des marchs financiers dont les drglements rcents nont fait que rappeler
la cruelle ncessit. En rponse ces exigences conomiques et politiques,
ladoption dun langage comptable unique constitue un enjeu essentiel de
la vie des entreprises.
LEurope ne sy est pas trompe. En adoptant les normes IFRS,
elle a souhait se doter du grand rfrentiel comptable qui lui faisait dfaut.
Toutefois, ce nouveau langage, rsolument fond sur de grands principes - plutt
que sur des rgles dtailles - et sur lanalyse en substance des oprations,
constitue une vritable rvolution culturelle dont lapprentissage nest pas ais
et la mise en uvre parfois dlicate. Son adoption ne sera pas non plus sans
consquence sur la communication financire et les politiques oprationnelles
des entreprises.
A lapproche de lchance de 2005 fixe par la Commission Europenne, et suite
la publication par lIASB dune srie de normes rvises ou nouvelles importantes,
nous avons actualis et enrichi louvrage vocation pdagogique et technique
que le Cabinet avait dit sur ce sujet en 2001.
Aprs avoir rappel brivement lessentiel des aspects institutionnels de
ce rfrentiel et des mcanismes dadoption europens qui sy rattachent,
nous en soulignerons les principes fondateurs avant de nous attacher
une prsentation thmatique et pratique des principales divergences
avec notre rfrentiel franais actuel. Nous aborderons ensuite les dispositions
spcifiques de la premire application et les choix qui soffrent dans ce cadre
aux entreprises, sans oublier dvoquer les consquences potentielles
de ces changements sur les systmes dinformation et lorganisation
des entits concernes.
Dans le cadre dune offre de services ddie aux IFRS, nos diffrents spcialistes
et tous les collaborateurs du groupe RSM Salustro Reydel sont prts rpondre
vos besoins et vous accompagner dans cette dmarche essentielle pour
le succs de votre entreprise.
Emmanuel PARET
Associ,
Responsable du Dpartement Normes et Pratiques Comptables
du groupe RSM Salustro Reydel.
SOMMAIRE
I.
LE CONTEXTE DU
PASSAGE AUX NORMES IFRS
P. 4
P. 26
P. 32
P. 87
V. LES INCIDENCES DU
CHANGEMENT DE REFERENTIEL
P. 96
ANNEXE :
LISTE DES NORMES
INTERNATIONALES
(IAS, IFRS, SIC) EN VIGUEUR
P. 106
I. LE CONTEXTE
DU PASSAGE
AUX NORMES IFRS
1. RAPPEL DU DISPOSITIF
EUROPEEN
P. 5
P. 10
3. LORGANISATION ACTUELLE
DE LIASC ET LE POINT
SUR LES NORMES
P. 12
P. 20
P. 21
P. 21
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Coordonner les organismes de normalisation, les professions comptables, les utilisateurs et les prparateurs dtats financiers pour contribuer
au processus dlaboration des normes IFRS en mettant des commentaires sur les normes et interprtations en prparation ou en publiant des
positions techniques qui seront portes lattention de lIASB ;
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Comptes
consolids
Comptes
individuels
Socits cotes de
lUnion Europenne
Normes IFRS
obligatoires
compter du
1er janvier 2005(1)
(1) Dlai supplmentaire de deux ans (chance 2007) sur option des Etats membres
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LORGANISATION ACTUELLE DE
LIASC ET LE POINT SUR LES NORMES
La dcision europenne a conduit lIASC a revoir son organisation, ses procdures et professionnaliser son approche.
formuler et publier des normes comptables, acceptables au plan international, pour la prparation des tats financiers ;
promouvoir leur utilisation lchelle mondiale ;
plus gnralement, travailler pour harmoniser les pratiques comptables et la prsentation des normes au plan international.
Jusquen 1998, cest la recherche du consensus entre les grands pays normalisateurs, sur la base du plus petit dnominateur commun, qui a prvalu dans llaboration des normes.
A partir de 1989, un virage net est amorc. LIASC, en concertation avec
lIOSCO, privilgie la recherche dune relle application des normes par
les socits cotes.
En 1995, LIASC et lIOSCO vont encore plus loin en signant un accord prvoyant la rvision acclre de certaines normes. Lobjectif poursuivi alors
tait de faire admettre les normes IAS lhorizon 2000, loccasion de
toutes les cotations et missions internationales. Cet objectif a t raffirm par lIOSCO dans sa confrence de presse du 17 mai 2000.
Jusquen 2000, lorganisme dcisionnel de lIASCtait lIASB13 dont les fonctions taient la fois techniques et politiques. Les membres du Board
taient dsigns par les trustees de lIASC. Chaque membre pouvait
nommer deux reprsentants et un conseiller technique. Il bnficiait du
concours de permanents bass Londres. Les interprtations taient du
ressort du Standing Interpretations Committee.
Actuellement, lIASC Foundation, compte 153 membres originaires de
112 pays.
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Son organisation a t quelque peu modifie par une nouvelle constitution. Depuis le 1er avril 2001, un comit a t dsign, compos de 19 personnes (trustees) dont les fonctions sont :
Un projet de rvision de la nouvelle constitution est en cours sous la pression des futurs utilisateurs europens.
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Ainsi, pour les prparateurs ou utilisateurs des tats financiers qui souhaiteraient faire entendre leur point de vue sur un sujet donn, les deux principaux moyens leur disposition sont, dune part, la participation au
comit consultatif ventuellement constitu et, dautre part, la rdaction
dune rponse approprie la demande dappel commentaires qui
accompagne la publication des projets en cours.
Les normes cadres qui dfinissent les grands modes de comptabilisation, de prsentation ou dinformation requise quelle que soit la nature
des oprations ou lactivit exerce. Elles peuvent se dcliner en trois
sous-niveaux : les normes en matire de prsentation des comptes,
dvaluation et dinformation financire ;
16
(15) Les normes sont numrotes de manire squentielle de 1 41, mais les normes 3,4,5,6,9,13, 22, 25 et 35 ne sont plus applicables,
ayant t remplaces par de nouvelles normes IFRS publies postrieurement.
(16) Les interprtations SIC sont galement numrotes de faon squentielle mais beaucoup dentre elles ont t directement intgres
dans les normes rvises et sont donc supprimes.
(17) Les normes sont numrotes selon leur ordre de publication, celles ayant cess de sappliquer ont conserv leur n qui nest pas rattribu. A compter de juin 2003, les nouvelles normes publies portent le nom dIFRS et leur numrotation squentielle est repartie 1.
(18) Il na pas encore dinterprtation dfinitive sous ce vocable, lheure actuelle.
objectif de la norme,
champ dapplication,
dfinitions,
informations fournir,
date dapplication,
dispositions transitoires,
des annexes (avec des
exemples dtaills)
Refonte de la prface aux normes : les principales modifications contenues dans ce texte sont le changement de dnomination des futures
normes -IFRS en lieu et place des IAS- et du comit charg des interprtations -lIFRIC a remplac le SIC-, ainsi que les volutions dans le processus
en vigueur pour llaboration dune norme ou dune interprtation lies
aux modifications statutaires de lIASC.
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Premire application des normes (IFRS 1) : cration dune norme spcifique qui dfinit les rgles applicables aux entreprises qui adoptent ce
rfrentiel pour la premire fois, lobjectif affich tant notamment de
simplifier les rgles existantes en instaurant par exemple des dispositions
transitoires. Cette norme est particulirement importante dans le cadre
de la future adoption europenne.
Paiements en actions (IFRS 2) : ici encore, lobjectif clairement affich
par lIASB tait de doter son rfrentiel dune norme sur ce sujet qui soit
directement inspire des rflexions amricaines que constitue le FAS 123.
Ce texte concerne principalement les stock-options, leur comptabilisation en charges, leur valuation et la date retenir en la matire.
18
lvaluation de certains instruments en juste valeur. Les rcents dveloppements de lIASB visaient galement prciser les rgles permettant de retirer du bilan des actifs et passifs financiers derecognition. Des rvisions
complmentaires portant sur des points spcifiques non encore rsolus
(notamment dpts vue) et concernant les tablissements financiers ne
sont pas exclure. LIASB a ainsi affich sa volont daplanir les difficults
rsiduelles dans le respect des grands principes poss par les textes actuels
et en laissant une certaine place la concertation (groupes de travail).
ED 6 : Actifs miniers. A linstar de la norme portant sur les contrats dassurance, ce texte issu dune premire phase de rflexion, autorise les entreprises conserver leurs traitements antrieurs en fixant certaines dfinitions ou principes dapplication ;
Projet de rvision partielle de la norme IAS 19 qui porte sur les avantages au personnel. Ce texte propose une nouvelle option pour la comptabilisation des carts actuariels ;
Projet de rvision de lIFRS 3 sur le thme des comptes combins ;
Projet de rvision de lIAS 39 en particulier sur le primtre de loption
de juste valeur.
Thmes en cours de discussion
Regroupements dentreprises
(phase 2)
Contrats dassurance (phase 2)
Concepts pour les produits
Information sur les risques
des tablissements financiers
Provisions
Subventions
Consolidation entits ad hoc
Dispositions particulires
pour les PME
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dont seuls des titres de dette font lobjet dune cotation sur un march
rglement dans lun des Etats membres ;
dont les actions sont admises la cote dans un tat situ hors de
lUnion Europenne et qui, cet effet, utilisent dj des normes comptables internationales reconnues depuis un exercice comptable antrieur
la publication de ce rglement au Journal Officiel de la Communaut
Europenne.
La premire drogation concerne les socits qui nmettent que des bons
ou obligations, la seconde nest valable que pour les entreprises allemandes galement cotes aux Etats-Unis et qui publient leurs comptes
primaires en US GAAP sur les deux marchs.
Ces drogations doivent nanmoins faire lobjet dune transcription en
droit national dici au 1er janvier 2005, faute de quoi le dlai de grce de
deux ans ne pourrait tre utilis.
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(19) Au sens de larticle 1er point 13 de la directive du Conseil du 10 mai 1993 concernant les services dinvestissement dans le domaine des valeurs mobilires
(20) Au sens de la directive du 17 mars 1980, portant coordination des conditions dtablissement, de contrle et de diffusion du prospectus publier pour ladmission de valeurs mobilires la cote officielle dune bourse de valeurs
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Pour contribuer la russite du projet, ce groupe devra structurer ses travaux par chantiers ou ateliers comprenant des reprsentants de tous
les services ou de toutes les entits concernes par le sujet trait (oprationnels, direction financire au sens large, direction des systmes dinformation, communication, formation,.), des spcialistes IFRS, les commissaires aux comptes et/ou des consultants extrieurs.
Le recours des consultants pourra se concevoir plusieurs niveaux :
assistance la matrise douvrage, apports de comptences techniques
comptables (expertise IFRS ou mtier, consolidation), savoir-faire en
terme de procdures, diagnostic des systmes dinformation, benchmarking, communication, formation.
Linventaire des divergences pourra se dcliner entre les divergences dites
incompressibles, pour lesquelles la mthode applicable selon le rfrentiel IFRS est diffrente de la mthode actuelle, et les divergences optionnelles dans le cas o, au-del du traitement de rfrence, un traitement
alternatif est autoris.
Le choix dun traitement non prfrentiel devra tre largement document et comporte un risque de non-conformit aux futures normes, eu gard
aux objectifs actuels de lIASB23 .
Au-del des aspects organisationnels importants que ce changement de
rfrentiel va induire, les socits cotes vont devoir prparer les marchs
aux incidences majeures quil va engendrer sur leurs tats financiers
(impact capitaux propres louverture, impact rsultat en priode de
croisire, prsentation des tats financiers) et sur les principaux ratios utiliss.
La prparation du march nimplique pas une publication anticipe trop
htive, mais plus raisonnablement la communication progressive dlments permettant aux marchs de connatre les principaux ajustements
ventuels et leur incidence sur les tats financiers.
En ce sens, lAMF, transposant une recommandation du CESR, a publi
fin 2003 un communiqu de presse intitul Recommandation finale de
CESR pour la prparation de la transition aux normes IFRS qui porte sur
la communication des entreprises sur leur changement de rfrentiel.
Les recommandations contenues dans ce texte prvoient quatre tapes
successives :
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24
(24) Document dinformation financire obligatoire publi par les entreprises trangres cotes aux Etats-Unis comportant en
particulier un tableau de rconciliation entre les capitaux propres et les rsultats publis en normes locales, et ceux tablis en
conformit avec les normes amricaines.
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II. PRINCIPES
FONDATEURS DU
REFERENTIEL IFRS
26
1. LES FONDAMENTAUX
DU REFERENTIEL IFRS
P. 27
2. UN REFERENTIEL RESOLUMENT
ECONOMIQUE TOURNE VERS
LA SUBSTANCE DES OPERATIONS
P. 28
3. LA CONFORMITE EXPLICITE
ET INTEGRALE
P. 29
P. 31
Introduisant les critres de pertinence et de neutralit dans ses fondamentaux, le rfrentiel IFRS se tourne en priorit vers les destinataires de
linformation financire pour rpondre leurs attentes.
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UN RFRENTIEL RESOLUMENT
ECONOMIQUE TOURN VERS
LA SUBSTANCE DES OPERATIONS
Ladoption dun rfrentiel comptable unique va naturellement favoriser
lhomognit des informations financires produites. Il permettra ainsi,
en limitant les options offertes, de comparer plus objectivement les donnes financires de plusieurs entreprises europennes.
Mais le corps de normes IFRS choisi par lUnion Europenne, va largement
au-del de ce simple objectif. En privilgiant la substance sur lapparence
et en instaurant, dans certains domaines, lactualisation et la juste valeur, il
opte dfinitivement pour la prminence de lconomique sur le juridique et peut, dans ce contexte, influer trs largement sur les pratiques
actuelles.
Selon ce principe, les traitements comptables doivent reflter la substance des oprations, cest dire traduire le plus fidlement possible les oprations en tirant toutes les consquences des droits et obligations issus
des accords ou des contrats, sans sattacher la forme juridique apparente. De mme, les liens entre diffrentes transactions apparemment dissocies doivent tre analyss dans leur ensemble et au niveau consolid.
De nombreuses illustrations de ce principe sont contenues dans les dveloppements normatifs du rfrentiel IFRS, et notamment :
obligation de consolider toutes25 les entits contrles de fait, mme si le
contrle de droit nest pas avr (notamment entits ad hoc) ;
retraitement obligatoire comme une 26acquisition finance par un
emprunt de toutes les locations financires ;
comptabilisation leur valeur actualise de crances et dettes long
terme ne portant pas intrt ;
rintgration au bilan des lments juridiquement cds mais qui ne
rpondent pas aux critres de sortie du bilan (certains actifs issus de
contrats de cession-bail, certains vhicules de titrisation, oprations
din substance defeasance, ) ;
obligation de retraiter les acquisitions inverses27.
Rsolument tourn vers les investisseurs, ce corps de normes privilgie
galement des valuations en juste valeur28, permettant de mieux apprhender le patrimoine du groupe la date darrt des comptes. Lexercice
reste cependant aujourdhui trs partiel dans la mesure o ces valuations
en juste valeur ne sappliquent pas tous les actifs ou passifs de lentreprise et restent, dans certains cas, optionnelles. LIASB semble, au moins pour
linstant, avoir renonc lobjectif de full fair value qui tait affich
encore il y a quelque temps.
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lincidence de la drogation sur le rsultat net, les actifs, les passifs, les
capitaux propres, et les flux de trsorerie, et ce pour chaque exercice prsent.
En revanche, en labsence de dispositions explicites dans son rfrentiel,
lIASB31 autorise les entreprises, sous certaines conditions32, utiliser un
traitement rcent, prvu par un autre rfrentiel, ds lors que ce traitement nest pas incompatible avec lune des dispositions figurant dans son
propre cadre conceptuel, ses normes et ses interprtations. En pratique,
pour traiter de certaines problmatiques sectorielles, on peut donc sattendre ce que les entreprises se tournent en particulier vers les US GAAP,
qui disposent en la matire de rgles pratiques plus dtailles.
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III. PRINCIPALES
DIVERGENCES AVEC LE
REFERENTIEL FRANAIS
1. LES REGROUPEMENTS DENTREPRISES
Y COMPRIS ACTIFS INCORPORELS ET
DPRCIATIONS DACTIFS
P. 33
P. 53
4. LA COMPTABILISATION
DES INSTRUMENTS FINANCIERS
P. 66
P. 74
P. 80
32
P. 85
P. 86
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Entit A
Entit B
1 100
2 000
Avant lopration
100 actions
60 actions
Aprs lopration
250 actions (1)
60 actions
% anciens actionnaires de A
dans A :
100 %
40 % (2)
% anciens actionnaires de B
dans A :
0%
60 %
Contrairement aux apparences, lacqureur est en fait lentit B (aprs lopration, les anciens actionnaires de B dtiennent 60 % de A). En consquence,
dans ses comptes consolids (ces rgles ne sappliquent pas aux comptes individuels), B doit comptabiliser lacquisition de A. Pour cela, on examine la
situation qui prvaudrait si lopration avait eu lieu dans lautre sens ; B aurait
alors d mettre 40 actions (100 / 2,5) en rmunration de la totalit des
actions de A.
En supposant que (i) la juste valeur de lactif net de A est de 1 300 (rvaluation de 200 par rapport aux valeurs nettes comptables initiales) et (ii) la juste
valeur de chaque action B est de 40, le cot dacquisition des actions de A est
de 40 x 40 = 1 600 et lcart dacquisition correspondant dans les comptes de
B ressort : 1 600 1 300 = 300.
(1) 100 + (2,5 x 60) = 250
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(40)
(41)
(42)
(43)
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(46) 56 de lIFRS 3
(47) 21131 du Rglement 99-02
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En revanche, le traitement des logiciels crs en interne est dfini par les
textes franais49 selon leur destination : usage interne ou usage commercial. Si les critres sont remplis, lactivation (immobilisation incorporelle
ou stock) est obligatoire.
La norme IAS 38dfinit les critres dactivation applicables pour toutes les
immobilisations incorporelles gnres de manire interne (tant toutefois prcis que les fonds de commerce ou goodwill, marques, titres de
journaux et de publication, fichiers clients crs et dvelopps en interne
ne pourront jamais tre comptabiliss lactif). Si ces critres sont remplis, lactivation est obligatoire. Sont ainsi susceptibles dtre immobiliss
les frais de dveloppement de :
nouveaux produits, nouveaux outils, prototypes, ;
nouveaux process, logiciels dvelopps pour des besoins internes.
Ainsi, selon la norme IAS 3850 , les frais de dveloppement sont inscrits
lactif de faon obligatoire lorsquils remplissent les conditions voulues. Contrairement aux textes franais, lactivation dans ce cas nest
donc pas optionnelle.
Les conditions remplir sont les suivantes :
40
la valeur rsiduelle est dfinie comme le montant estim quune entreprise retirerait de la vente, nette des cots de sorties, dune immobilisation similaire en fin de dure dutilit.
(52) 34 de lIAS 38 et 45 de lIFRS 3
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La notion de valeur rsiduelle est galement prvue dans les textes franais, quoique assez rarement applique notamment pour des raisons fiscales : Le plan damortissement consiste rpartir le cot dun bien diminu
le cas chant de la valeur rsiduelle sur sa dure probable dutilisation. Il est
tenu compte de cette valeur rsiduelle lorsque la dure dutilisation du bien
est nettement infrieure sa dure probable de vie (PCG art. 331.8).
La norme IAS 3853 apporte des prcisions sur la valeur rsiduelle dun
incorporel dure de vie finie qui nexistent pas dans les textes franais :
Des dispositions quivalentes sur la valeur rsiduelle sont prvues pour les
immobilisations corporelles par lIAS 16 qui considre celle-ci comme souvent non significative.
en cas dacquisition isole : prix dachat augment des cots directs lis
lachat,
dans le cas dun incorporel identifiable compris dans les actifs dune
entreprise acquise : juste valeur la date dacquisition.
Sur ce point, on ne relve pas de divergence entre les deux rfrentiels.
42
TESTS DE DPRCIATION
CADRE GENERAL
En matire de suivi de la valeur des actifs corporels et incorporels, les divergences entre le rfrentiel franais et les normes IFRS sont limites tant sur
le plan des grands principes que sur celui des modalits gnrales de mise
(54) Article L 128-18 du Code de commerce
(55) 69 de lIAS 38
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M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Sur le plan des modalits de mise en uvre, les textes franais prcits
restent sur des considrations trs gnrales, ce qui a dailleurs conduit
depuis quelques annes de nombreux groupes utiliser les rfrentiels
IFRS et amricain pour laborer leur propre mthodologie de suivi de la
valeur de leurs actifs. Deux divergences ressortent nanmoins a priori :
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M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
En ce qui concerne la dtermination de la juste valeur nette, la norme propose une approche hirarchise. A dfaut de prix de transaction, il peut
tre retenu, en prsence dun march actif, le cours du jour ou un cours
rcent. En labsence de march actif, une approche analogique fonde sur
des multiples de transactions rcentes ayant port sur des actifs similaires
est galement admise par la norme. En outre, on peut raisonnablement
penser que lapproche analogique par comparaisons boursires, bien que
non prvue explicitement par la norme, est une mthode acceptable pour
dterminer la juste valeur dune entit.
Valeur dusage
Elle est dfinie comme la valeur actualise de la somme des cash flows
futurs avant impts et lments financiers, provenant de lutilisation
continue dun actif (ou dune UGT) et des cash flows dgags lors de la
sortie de lactif.
Cash flows gnrs pendant la dure dutilisation de lactif
Lestimation des cash flows futurs doit tre fonde sur les budgets et prvisions les plus rcents du management, labors sur des bases raisonnables et documentes.
Le business plan ne peut, en principe, tre tabli sur un horizon explicite
suprieur 5 ans, sauf justification. Toute extrapolation des prvisions
jusqu la date anticipe de fin dutilisation dun actif doit tre ralise sur
la base dun taux de croissance constant ou dcroissant, sauf justification.
Lactif doit tre valu dans son tat actuel, sans tenir compte des flux de
trsorerie susceptibles dtre gnrs par des restructurations non encore
engages, ou des investissements de performance et de capacit (en
revanche, les investissements de maintenance doivent tre intgrs).
Cash flows gnrs lors de la sortie de lactif
Ils correspondent la juste valeur nette des frais de cession telle que dfinie ci-avant. La norme napporte aucune prcision en ce qui concerne
lvaluation des actifs dure dutilisation indfinie. Dans ce contexte, la
pratique retient lutilisation dune valeur terminale.
Taux dactualisation
Les flux de trsorerie sont actualiss avec un taux dactualisation avant
impt et indpendant de la structure financire, refltant les hypothses
du march quant au loyer de largent et aux risques spcifiques de lactif.
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M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Plus loin, le rglement prcise quune entit ad hoc est comprise dans le
primtre de consolidation ds lors quune entreprise a en substance le
contrle de lentit ad hoc en vertu de contrats, daccords ou de clauses
statutaires. Ce contrle existe si deux des critres suivants sont atteints :
pouvoirs de dcision et de gestion sur lentit et les actifs qui la composent (critre prdominant) ;
capacit de bnficier de la majorit des avantages conomiques de
lentit (sous forme de flux de trsorerie, de droit une quote-part dactif
net par exemple) ;
les risques relatifs lentit sont supports par lentreprise.
La condition de dtention juridique pour consolider une socit, rsultant
dun texte de niveau suprieur, vient dtre supprime par La Loi de
Scurit Financire du 1er aot 2003, effet au 1er janvier 2004.
Cette modification rcente des textes met notamment fin des pratiques
qui taient galement impossibles en IFRS depuis linterprtation SIC 12
de lIAS 27.
Nanmoins, ces nouvelles rgles ne devraient pas remettre en cause
toutes les oprations de cession des entits ad hoc, si celles-ci cessent
dtre effectivement contrles, et si les actifs et passifs cds ces entits respectent les critres de dcomptabilisation prvus par lIAS 39 rvise, qui sanalysent en substance et par tapes dans lordre suivant :
Etape 1 : Transfert des droits contractuels (droit recevoir le cash)
Etape 2 : Transfert de lessentiel des risques et avantages
Etape 3 : Transfert du contrle de lactif financier
Les oprations courantes, telles que les titrisations de crances ou les
montages dits dconsolidants dans lesquels interviennent plusieurs
partenaires (oprateurs, investisseurs, arrangeurs,), ncessitent de ce
fait des analyses au cas par cas et en substance, pour tre en mesure de
dterminer qui, in fine, doit comptabiliser les actifs en question.
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
LIAS 27 cre une nouvelle divergence avec les textes franais, par la suppression rcente du cas dexclusion du primtre de consolidation dune
socit contrle mais dont les flux de trsorerie sont soumis des restrictions svres et durables. Ainsi, lavenir, en IFRS, il faudra consolider
une telle entit en indiquant, en notes annexes, les restrictions dont elle
fait lobjet, moins que ces restrictions puissent conduire considrer que
la socit nest pas, in fine, contrle.
UNE NOTION DE CONTRLE PLUS RESTRICTIVE DANS LES TEXTES
FRANAIS
La dfinition du contrle donne par la norme IAS 27 est trs proche des
textes franais. Le contrle est prsum sil y a dtention directe ou indirecte de la majorit des droits de vote (contrle de droit). Le contrle
peut galement exister en vertu de clauses contractuelles (contrle
contractuel) ou rsulter de faits (contrle de fait).
En rgles franaises, le contrle de fait rsulte de la dsignation effective, pendant deux exercices successifs, de la majorit des organes de
direction. Ce contrle est prsum si lentreprise a dispos, directement
ou indirectement, au cours de deux exercices successifs, de plus de 40%
des droits de vote et quaucun autre actionnaire ne dtenait une fraction
suprieure. En normes IFRS, ce contrle rsulte du seul fait de pouvoir
dsigner ou rvoquer la majorit des membres des organes de direction,
ou de pouvoir disposer de la majorit des votes aux runions des organes
de direction.
Les droits de vote potentiels doivent tre pris en compte pour la dtermination du contrle exclusif, sils sont exerables ou convertibles tout
moment, et si leur prix dexercice nest pas hors du march. Lentit doit
considrer tous les faits et circonstances qui affectent les droits de vote
potentiels, lexception des intentions de la direction et de sa capacit
financire. En rgles franaises60, seuls les droits de vote potentiels, dont
lengagement dachat est irrversible, peuvent tre pris en considration.
TRAITEMENT DES ENTITS CONTRLES CONJOINTEMENT
Dans les rgles franaises actuelles, la notion dimmobilisation corporelle nest pas dfinie. Cette lacune sera bientt comble puisquun projet
davis61 du Conseil National de la Comptabilit (CNC), portant sur la dfinition, la comptabilisation et lvaluation des actifs, propose les dfinitions suivantes :
un actif est un lment identifiable du patrimoine ayant une valeur conomique positive pour lentit, cest--dire une ressource que lentit
contrle du fait dvnements passs et dont elle attend des avantages
conomiques futurs ;
une immobilisation corporelle est un actif physique dtenu, soit pour
tre utilis dans la production ou la fourniture de biens et services, soit
pour tre lou des tiers, soit des fins administratives et dont lentit
attend quil soit utilis au-del de lexercice en cours.
Cette dfinition est identique celle inscrite dans lIAS 16 rvise.
En revanche, si la dfinition dun actif propose par le CNC est proche de
celle figurant dans le cadre conceptuel (Framework), elle conserve un
caractre plus juridique en prcisant quun actif est un lment du patrimoine.
PRINCIPE DE COMPTABILISATION
elle a pour rsultat lentre dun nouvel lment destin rester durablement dans le patrimoine de lentreprise62;
elle a pour effet daugmenter la valeur dun lment dactif ou daugmenter sa dure probable dutilisation.
(61) Projet davis du CNC du 24 mars 2003, publi sous forme dexpos-sondage
53
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Dans la norme IAS 16 rvise, les dpenses damlioration des immobilisations existantes doivent tre comptabilises lactif si elles rpondent aux
critres gnraux de reconnaissance dune immobilisation.
En rgles franaises, les dispositions transitoires prvues pour lapplication de ce nouveau texte, ont t prcises par lavis 2003-E adopt par le
Comit dUrgence lui-mme modifi par lavis 2003-F du 5 dcembre 2003
et par le Rglement 2003-07 du CRC du 12 dcembre 2003.
Cas o lentreprise
constatait des provisions
pour grosses rparations
antrieurement
au 1/1/03
Cas o lentreprise
avait constitu pour
la 1re fois des provisions
pour grosses rparations
au 30/06/03
Cas o lentreprise
ne constatait pas
de provisions pour
grosses rparations
Dpenses de
1re catgorie
Maintien du traitement
jusquau 31/12/04
ou option par anticipation
pour lapproche par
composants
Maintien du traitement
jusquau 31/12/04
ou annulation des
provisions par capitaux
propres au 31/12/03 ou
option par anticipation pour
lapproche par composants
Interdiction de constituer
des provisions pour grosses
rparations pendant la
priode transitoire.
Option possible pour
lapproche par composants
par anticipation.
Dpenses de
2me catgorie
Maintien ou option
par anticipation pour
lapproche par composants
Maintien ou option
par anticipation pour
lapproche par composants
Constitution obligatoire
de provisions ou option
par anticipation pour
lapproche par composants
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Reconstitution
du cot historique
amorti
Rallocation
des valeurs nettes
comptables
Ventilation
Amortissement
des valeurs ainsi
affectes sur la dure
dutilit rsiduelle
des diffrents
composants.
Juste valeur
des
composants
Ventilation
de la juste valeur
de lactif
dtermine
la date de
transition sur
ses diffrents
composants ;
Amortissement
des valeurs ainsi
affectes sur
la dure dutilit
rsiduelle des
diffrents
composants.
56
Valeur brute
Amortissements cumuls
4
7
Valeur nette
2,7 *
3,5 **
1,3
3,5
Total A + B
11
6,2
4,8
10
6,7 ***
3,3
+1,5
* du 1er janvier 2000 au 1er janvier 2004, soit 4 ans ( 4 x 4_6 = 2,7 )
10 = 3,5 )
** du 1er janvier 1994 au 1er janvier 2004, soit 10 ans ( 7 x __
20
__ = 6,7 )
*** du 1er janvier 1994 au 1er janvier 2004, soit 10 ans ( 10x 10
15
COT DENTRE
En normes IFRS, une immobilisation corporelle est inscrite lactif son
cot dacquisition (ou de production) actualis, minor des rabais,
remises et escomptes et major :
des charges directes ;
des cots de dmantlement et de restauration de sites ;
des cots des emprunts (sur option) ;
sous dduction des subventions dinvestissement, sur option.
LACTUALISATION DES PAIEMENTS DIFFRS
57
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Si les normes IFRS sont claires sur ce point, la doctrine franaise est en
revanche quelque peu hsitante sur le sujet dans les comptes sociaux (la
technique de lactualisation est toutefois consacre par le Rglement 9902 pour les comptes consolids). Certains auteurs considrent en effet,
que les textes franais retiennent le principe du nominalisme (cot historique) (Code civil67, le Code de commerce68 et le Plan Comptable
Gnral69), bien que celui-ci ne soit jamais affirm explicitement en tant
que tel. Dautres instances, telles que la COB et lOrdre des ExpertsComptables ont recommand dutiliser lactualisation plusieurs reprises,
tandis que la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
(CNCC), interroge sur lactualisation des provisions, a considr que les
deux approches taient possibles.
Les normes IFRS en imposant lactualisation permettront peut-tre,
terme, une clarification des textes franais.
UN PRIMTRE DE COT INCORPORABLE DIFFRENT
FRAIS ACCESSOIRES
En normes IFRS, seuls les frais directs lis lacquisition de limmobilisation et ncessaires pour la transporter sur le site et la mettre en situation
dtre utilise, conformment lusage prvu, peuvent tre incorpors au
cot.
Les textes franais actuels prvoient que les frais indirectement lis lacquisition puissent galement venir majorer le cot de limmobilisation.
Dans les comptes sociaux, les honoraires autres que ceux darchitecte, les
frais de mutation, les frais dactes et les commissions ne sont pas incorporables dans le cot dacquisition (tant prcis quils peuvent tre inscrits
en charges rpartir et tals sur plusieurs exercices). Dans les comptes
consolids en revanche, lincorporation de ces cots tait dj obligatoire en application du Rglement 99-0270.
Enfin, la norme IAS 16 spcifie clairement que les cots de ralisation des
tests de fonctionnement (dduction faite des revenus provenant de la
vente dchantillons) viennent majorer le cot dacquisition. Les textes
franais actuels nvoquent pas ce point.
LES ESCOMPTES
Les escomptes de rglement sont comptabiliss en produits financiers
dans les rgles franaises alors quils viennent en minoration du cot en
normes IFRS.
Lexpos-sondage du CNC prcit limine toutes ces divergences en reprenant intgralement les dispositions de la norme IAS 16. Ces futures dispositions, applicables tant dans les comptes individuels que dans les comptes
consolids, ne sont pas sans soulever des incertitudes ou interrogations,
notamment au plan fiscal.
58
59
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Signalons enfin, que mme si en principe ce sont toutes les immobilisations dune mme catgorie qui doivent tre rvalues, une exception
peut tre faite lintrieur dune mme catgorie, pour une immobilisation dont la juste valeur ne peut tre estime avec une prcision suffisante.
Il sagit des biens immobiliers dtenus pour en retirer des loyers ou pour
valoriser le capital. Le dtenteur peut tre le propritaire lui-mme, ou
bien un preneur dans le cadre dune location-financement. Le bien peut
tre un terrain, un immeuble ou une partie dimmeuble -, ou les deux.
La norme cite quatre exemples dimmeubles de placement :
les terrains dtenus pour valoriser le capital long terme ;
destins tre revendus dans le cadre des activits ordinaires de lentreprise, couverts par lIAS 2 sur les stocks ; on peut citer lactivit de marchand de biens et celle de promoteur immobilier ;
en cours de construction pour des tiers, couverts par lIAS 11 sur les
contrats de construction, exemple : immeuble en cours de construction
par une entreprise gnrale du btiment ;
destins lexploitation : siges sociaux, immobilier de production
(usines) couverts par lIAS 16.
Sont galement exclus les immeubles de placement en cours de construction couverts par lIAS 16 jusqu leur achvement, et les biens immobiliers
pris en location simple couverts par lIAS 17.
61
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
X
IAS 2
(Stocks)
X
IAS 11
(contrats de construction)
Siges sociaux
X
IAS 16
(immobilisations corporelles)
X
IAS 16
(immobilisations corporelles)
X
IAS 16
(immobilisations corporelles)
X
IAS 17
(contrats de location)
METHODE DEVALUATION
63
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Cette norme utilise huit critres(*) pour distinguer les contrats de location-financement des contrats de location simple (operating leases). Ces
derniers sont dfinis de faon ngative et correspondent tous les
contrats autres que ceux qui sont qualifis de location-financement.
LES HUIT CRITRES DE LA NORME IAS 17
En fait, la norme ne fixe pas, proprement parler, de critres absolus mais
des exemples de situations qui, rencontres isolment, ou combines dans
un contrat, devraient conduire le qualifier de location-financement. En
pratique, on peut considrer quil sagit de critres dont il suffit quun seul
dentre eux soit satisfait pour qualifier un contrat de location-financement :
1 - Le contrat de location prvoit son terme que la proprit de lactif est
transfre automatiquement au preneur. Dans le contexte juridique franais, cette situation ne devrait normalement pas se rencontrer, car une telle
clause requalifierait le contrat de location en une location-vente (accord sur
la chose et sur le prix ds la signature avec paiement chelonn du prix).
2 - Le preneur dispose dune option dachat sur lactif un prix suffisamment incitatif la date de leve de loption pour que, ds la signature du
contrat, il y ait une certitude raisonnable que loption sera effectivement
leve. En gnral, les contrats de crdit-bail devraient donc normalement
constituer des contrats de location-financement, dans la mesure o, en raison de la valeur gnralement faible du prix dexercice de loption, il est hautement probable que le preneur lexercera.
3 - La dure du contrat de location couvre la majeure partie de la dure de
vie conomique de lactif. Dans lhypothse o le contrat de location couvre
une trs longue dure, par exemple trente ans pour un immeuble banalis, ce critre a toutes les chances dtre satisfait. La norme amricaine (FAS
13) retient, pour ce critre de couverture de la dure de vie estime du bien,
un seuil de 75 %, au del duquel le contrat sera qualifi de location-financement.
4 - La valeur actualise des paiements minimaux que doit effectuer le preneur au titre de la location est proche de la juste valeur de lactif lou. Le
taux dactualisation retenir est, sil est connu, le taux dintrt implicite du
contrat chez le bailleur (taux de rendement galisant la somme des paiements minimaux comprenant le prix dexercice de loption si lexercice de
celle-ci est raisonnablement certaine - et de la valeur rsiduelle non garantie avec la juste valeur de lactif augmente des frais directs du bailleur) ou
sinon, le taux dendettement marginal du preneur. La norme amricaine
(FAS 13) retient pour ce critre de couverture de la juste valeur par les paiements minimaux un seuil de 90 %, au del duquel le contrat est qualifi de
location-financement.
5 - Les actifs lous prsentent des caractristiques tellement spcifiques
que seul le preneur est en mesure de les utiliser sans leur apporter des transformations majeures.
64
(*) Lordre des Experts-Comptables, dans un avis de novembre 1995 relatif la comptabilisation des contrats de location, sest inspir de la norme IAS 17 non rvise et a dfini des critres de distinction entre location simple et locationfinancement.
Contrat 2
Contrat 3
Contrat 4
4 ans
3 ans
5 ans
3 ans
1 000
1 000
1 000
1 000
4 loyers annuels
de 300 payables
terme chu
3 loyers annuels
de 250 payables
terme chu
5 loyers annuels
de 220 payables
terme chu
3 loyers annuels
de 340 payables
terme chu
Nant
Oui 300
Nant
Transfert de la
proprit du bien au
preneur lors du
paiement du 3e loyer
6 ans
8 ans
5 6 ans
5 ans
8%
8%
8%
8%
N 4
N 2
N 3
N 1
Contrat 1
4
La valeur actualise des loyers est gale , 300 (1,08) -i, soit 994,
i=1
montant quasi quivalent la valeur de limmobilisation la date du contrat.
Dans ces conditions, le contrat est une location-financement.
Contrat 2
La seconde condition de lIAS 17 est remplie puisquil est pratiquement sr, la
date de signature du contrat, que le preneur du bien se prvaudra de son option.
En effet, celle-ci ne lui cote que 300 alors quil rcupre une immobilisation dont
la dure de vie rsiduelle est de cinq ans et dont la valeur nette comptable thorique est de 625 (1000 3 x 125).
Le contrat est donc une location-financement.
Contrat 3
La dure de vie du bien tant au maximum de six ans, il est possible de dire que le
contrat est une location-financement puisque la dure du contrat, 5 ans, est trs
voisine de la dure de vie du bien.
Contrat 4
Le transfert de proprit tant assur aprs le paiement du troisime loyer, le
contrat est une location-financement en vertu du premier critre de lIAS 17.
65
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
LA COMPTABILISATION
DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Sagissant des instruments financiers et des oprations de couverture, lIASB a
publi en dcembre 2003 les rvisions de normes IAS 32 et IAS 39, dotes dun
cadre conceptuel tendu, et largement inspires de la norme amricaine FAS
133. Par comparaison, les rgles franaises, en particulier celles destines aux
entreprises industrielles et commerciales, apportent peu de prcisions quant
66
(77) IFRIC D3 de lIAS 27 contrats de location caractrisation de lexistence dune location dans un accord contractuel
(78) Source : IASB Update de dcembre 2003
(79) La norme IAS 39, dans sa version actuelle, permet de classer ds lorigine nimporte quel instrument financier dans
ces 2 catgories. Cependant dans un expos sondage rcent, lIASB, propose de restreindre le ptrimtre de cette disposition.
67
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
68
(80) La valeur intrinsque est gale lcart entre le prix dexercice de loption et le prix du sous-jacent une date donne. Lautre partie de la valeur globale de loption, la valeur temps, prend en compte dautres paramtres, notamment la
volatilit du sous-jacent et le temps restant courir jusqu lchance.
(81) 300 du Rglement 99-02
1/1/N
Principal et amortissement
1000
Intrts
0
Autres flux
(60) + (40)
Total
900
31/12/N
(232)
(50)
0
(282)
Lapplication de la mthode du cot amorti ncessite, dans un premier temps, de calculer le taux de rendement interne R rsultant de lensemble des flux de lemprunt. Ce taux
est donn par la rsolution de lquation suivante : 900 = 282/(1+R)1 +282/(1+R)2
+282/(1+R)3 +242/(1+R)4
La solution de cette quation est R = 8,235%. Ce taux, bien suprieur au taux facial de
lemprunt de 5%, reprsente le vritable cot financier de lemprunt.
Le tableau damortissement actuariel qui en dcoule est alors le suivant :
Annes
N
N+1
N+2
N+3
Total
Dette en dbut
danne
900
692 ,1
467 ,1
223 ,6
Intrts au taux
de 8,235%*
74 ,1
57
38 ,5
18 ,4
188
Flux de
trsorerie
(282)
(282)
(282)
(242)
(1088)
Dette en fin
danne
692 ,1
467 ,1
223 ,6
0
* Les intrts de lexercice correspondent la valeur de la dette en dbut dexercice multiplie par
8,235%
En normes IFRS
En normes franaises
1/1/N
900
1000
31/12/N
692 ,1
768
En normes IFRS
En normes franaises*
N
74 ,1
65
N+1
57
53 ,4
N+2
38 ,5
41 ,2
N+3
18 ,4
28 ,4
Total
188
188
* En appliquant la mthode prfrentielle du Rglement 99-02 qui consiste taler les frais
dmission sur la dure de lemprunt. Ici, un talement linaire a t pratiqu : 60/4 = 15 par an
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
70
Selon la norme IAS 39, aucune exception ne peut tre faite linscription des instruments drivs au bilan pour leur juste valeur.
Lapplication des rgles de comptabilisation des oprations de couverture
71
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
72
ACTIONS PROPRES
En rgles franaises, les actions propres ayant lorigine pour objectif
unique la rgularisation des cours et/ou lattribution aux salaris, doivent
tre classes dans les comptes individuels lactif du bilan en valeurs
mobilires de placement et maintenues ce poste dans les comptes
consolids. Il en est de mme pour les rachats dactions propres objectifs multiples, sous condition dindication chiffre dans la note dinformation du nombre dactions qui pourront tre affectes la rgularisation
des cours ou lattribution aux salaris (quantit ou pourcentage du programme).
A dfaut, les actions rachetes seront classes en autres titres immobiliss
dans les comptes individuels et dduites des capitaux propres consolids.
La norme IAS 32 impose, dans tous les cas de figure, la dduction en
capitaux propres des actions autodtenues.
Cette divergence peut avoir des consquences significatives pour les socits cotes franaises :
capitaux
propres consolids obrs (incidence sur le ratio ROE Return on Equity - rsultat net divis par les capitaux propres) ;
73
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
les mthodes dvaluations rtrospectives : la valeur actuelle des prestations est dtermine sur la base des services rendus par le salari la
date de lvaluation ;
les mthodes dvaluation prospectives : la valeur actuelle des prestations est dtermine sur la base des services rendus et rendre (passs
et futurs).
74
La recommandation du CNC davril 2003 met fin ces pratiques en reprenant les dispositions de la norme IAS 19, sans pouvoir rendre les provisions
obligatoires, loption rsultant dun texte de droit suprieur.
LIAS 19 rend la constitution des provisions obligatoire au titre des
rgimes prestations dfinies octroys aux salaris postrieurement leur
emploi, mais galement au titre des avantages long terme consentis aux
salaris de faon diffre (mdailles du travail, jubils,).
Au cas particulier des mdailles du travail, les textes franais ont t
rcemment rviss87 rendant leur provisionnement obligatoire compter du 1er janvier 2004.
selon la procdure du corridor dans laquelle les gains et pertes actuariels sont amortis sur la dure dactivit rsiduelle des bnficiaires, pour
la fraction qui excde 10 % du montant le plus lev louverture :
75
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
76
(88) La norme IFRS 2 ne sapplique pas seulement aux attributions de stock-options aux salaris. Son champ dapplication est bien plus vaste puisque la norme porte sur lensemble des transactions avec des tiers dont les paiements sont
libells en actions comme par exemple lattribution de stock-options pour rmunrer lachat dun bien ou dune prestation de services. Ce type de transaction tant relativement rare en France lheure actuelle, nous ne dcrirons pas ici
la mcanique de comptabilisation et dvaluation prconise par la norme dans ce cas.
PRINCIPE GNRAL
Exemple 2
Le conseil dadministration dune entreprise octroie le 1/1/04 un plan doptions dachat ses salaris. Ces options ont une maturit de 5 ans mais le
chiffre daffaires de lentreprise doit progresser de plus de 10% par an sur les 2
prochaines annes pour que lattribution de ces options devienne dfinitive.
Dans ce cas, la date dattribution est le 1/1/04 et la date dacquisition dfinitive est le 1/1/06. La charge doit tre tale sur deux ans.
77
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Dans la plupart des cas, il nexiste pas de valeur de march disponible pour
les options mises, ces dernires ayant des maturits bien suprieures aux
options relles cotes sur les marchs. Il est alors ncessaire de recourir
des modles complexes dvaluation. Les exemples cits par la norme sont
le modle de Black-Scholes-Merton ou le modle binomial.
Ces modles de valorisation font intervenir des paramtres fixs ds le
dpart (le cours de laction au moment de lattribution, la maturit de
loption, le taux de march sans risque, etc), et des paramtres quil est
ncessaire destimer (versements de dividende attendus, volatilit estime
de laction, date dexercice probable de loption par le salari, etc). Bien
videmment, le choix des paramtres estimer est dterminant et aura
des impacts significatifs sur la valorisation des options, et donc sur la charge comptabiliser.
Exemple de comptabilisation dun plan de stock-options
Donnes gnrales :
Le Conseil dadministration dune entreprise attribue 100 options de souscription dactions chacun de ses 300 salaris le 1/1/2004 :
Parit : 1 option donne droit 1 action nouvelle
Prix dexercice : 45 par option
Dure de vie des options : 5 ans
Cours de laction sous-jacente au moment de lattribution : 45
Juste valeur dune option calcule selon le modle de Black-Scholes-Merton
au 1/01/2004 : 15
Les options ne sont dfinitivement acquises aux salaris que sils demeurent en
service au moins trois ans compter de lattribution des options.
Lentreprise estime que 9 salaris quitteront lentreprise avant lchance des
trois ans.
En tenant compte des probabilits de dpart, la juste valeur estime des
options attribues est ici de :
100 x (300-9) x 15 = 436.500
Premier scnario : lentreprise ne revoit pas son estimation initiale et 9 salaris
quittent effectivement lentreprise sur les 3 ans.
Les critures comptabiliser sont alors les suivantes :
31/12/2004
Charges de personnel
Capitaux propres (prime dmission)
Dbit
145.500*
Crdit
145.500
*145.500 = 436.500 / 3
78
Dbit
1.309.500
Crdit
1.309.500
* 291 = 300 - 9
Dbit
145.500
Crdit
145.500
Dbit
136.500*
Crdit
136.500
31/12/2006
Charges de personnel
Capitaux propres (prime dmission)
Dbit
144.000*
Crdit
144.000
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
80
PRSENTATION DU BILAN
Distinction des lments courants / non courants
81
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Bilan actif
100
Bilan passif
16,85
83,15
Dette en dbut
Intrts
danne
au taux de 6 %
83,15
4 ,99
86,14
5 ,17
89,31
5 ,36
92,67
5 ,56
96,23
5 ,77
26 ,85
Flux de
trsorerie
(2)
(2)
(2)
(2)
(102)
(110)
Dette en fin
danne
86,14
89,31
92,67
96,23
-
La diffrence entre les frais financiers effectifs, soit 26,85, et les frais financiers
contractuels, soit 10, slve 16,85. Elle correspond lcart entre la valeur
nominale de lobligation, soit 100, et sa juste valeur, soit 83,15.
Bilan passif
2
4,99
2 ,99
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
INFORMATION FINANCIERE :
UNE ANNEXE PLUS ETOFFEE QUEN FRANCE
Le volume des informations prsenter dans les notes annexes aux tats
financiers est globalement plus toff et plus dtaill dans les normes
IFRS. Celles-ci sont spcifies dans chaque norme.
La prsentation du tableau des flux de trsorerie (IAS 7) ne prsente pas
en revanche de divergences majeures avec les rgles franaises.
Concernant le rsultat par action (IAS 33), on relve quelques diffrences
mineures sur les modalits de calcul du rsultat dilu par action qui ne
seront pas dveloppes ici.
La norme IAS 24, portant sur les entreprises lies, emporte des consquences non ngligeables, notamment sur des informations juges largement confidentielles, comme les prix de transfert, les rmunrations
actuelles et post emploi des dirigeants (retraites complmentaires, assurance-vie, ),
Les spcifications sur linformation sectorielle de lIAS 14 mritent galement dtre soulignes.
Cette norme est en effet beaucoup plus exigeante que le Rglement
99-02 sur les principaux aspects suivants :
84
Sur la dfinition des secteurs, la norme est plus prcise que le texte
franais :
- chaque
Pour savoir si une information est requise pour un secteur donn, les
deux rfrentiels prvoient un seuil de 10% des indicateurs fournir, mais
la norme IAS 14 est plus prcise sur les conditions dapprciation de ce
seuil.
Enfin, dans le cas o lorganisation de lentreprise ne correspond pas aux
segments dfinis par les textes (exemple : organisation par entits juridiques et non par activits ou zones gographiques), le Rglement 99-02
nexige pas ltablissement dune nouvelle segmentation qui soit conforme
au texte. La norme IAS en revanche impose ltablissement dune segmentation par activits ou par zones gographiques.
85
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
des diffrences entre la valeur fiscale des actifs non montaires et leur
valeur corrige des effets de linflation existant dans les entreprises
situes dans des pays haute inflation ;
des rserves non distribues des filiales consolides, lexception des
cas o leur distribution est dcide ou probable.
La premire exception nexiste pas dans les normes IFRS. Sagissant des diffrences temporelles provenant des filiales et participations, la norme
IAS 12 est moins restrictive. En particulier, elle rend obligatoire la constatation des impts diffrs passifs, sauf lorsque les deux conditions suivantes sont runies :
la socit mre est en mesure de fixer la date dinversion de la diffrence temporelle taxable ;
86
IV. PREMIERE
APPLICATION
DES NORMES IFRS
1. LE PRINCIPE GENERAL
P. 88
2. LES EXEMPTIONS
P. 89
3. LINFORMATION FINANCIERE
DE TRANSITION
P. 93
P. 94
87
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
LE PRINCIPE GENERAL
Les dispositions gnrales de la norme IFRS 1 de premire application
rsultent naturellement de celles applicables aux changements comptables. Ainsi, en principe, toutes les consquences de la premire application du rfrentiel IFRS doivent tre dtermines de faon rtrospective,
et leur incidence comptabilise dans les capitaux propres douverture ou,
par exception, sur le goodwill du premier exercice prsent.
Le principe gnral nonc conduit lapplication rtrospective systmatique de toutes les normes, comme si elles avaient toujours t utilises. Ceci revient revoir tous les traitements non conformes antrieurement appliqus, ds lors quils peuvent avoir une incidence sur les tats
financiers prsents.
Les normes utiliser pour valuer les incidences de la transition sont celles
en vigueur la clture de lexercice de premire publication, soit le
31 dcembre 2005 dans le cadre de lobligation europenne portant sur les
comptes consolids des socits cotes. Ainsi, pour tablir les tats financiers du premier trimestre ou du premier semestre 2005, les entreprises
devront utiliser les normes rendues applicables par lIASB jusquau
31 dcembre 2005.
Dans ce contexte, lIASB sest engag limiter les publications normatives
au cours de lexercice 2005, et en tout tat de cause, ne les rendre applicable de faon obligatoire quaprs 2006. Ainsi, toutes les normes applicables pour la conversion europenne devraient-elles tre connues au plus
tard le 31 dcembre 2004.
En labsence de dispositions spcifiques moins contraignantes, ce principe
gnral doit tre appliqu.
Nanmoins, faisant chec la comparabilit totale, notamment avec les
utilisateurs antrieurs de ce corpus comptable, mais avec le double objectif de faciliter la transition dune part et de ne pas pnaliser les nouveaux
adoptants par rapport aux autres utilisateurs qui ont bnfici de dispositions transitoires plus favorables dautre part, le normalisateur international a prvu plusieurs drogations ou exemptions qui seront, selon les
cas, dapplication obligatoire ou optionnelle.
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I V. P r e m i r e a p p l i c a t i o n d e s n o r m e s I F R S
2 LES EXEMPTIONS
Sur la base des derniers dveloppements publis par lIASB92 , ces drogations ou exemptions sont les suivantes :
de rechercher les autres actifs et passifs acquis mais non comptabiliss sous lancien rfrentiel et qui auraient d ltre selon les rgles
IFRS (y compris les incorporels) ;
dannuler ceux qui ont t constats mais qui ne sont plus en
conformit avec le nouveau rfrentiel adopt ;
de mettre la juste valeur les lments du bilan qui le ncessitent
selon le nouveau rfrentiel ;
de reclasser en goodwill les incorporels inscrits sparment lors de
lacquisition et qui ne rpondent plus la dfinition dun incorporel
en IFRS ;
de soumettre les goodwills un test de dprciation.
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M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Ainsi, on peut penser que certains groupes saisiront lopportunit de revaloriser certains actifs, soit en juste valeur, soit en optant pour la rvaluation libre, pour compenser les effets ngatifs que dautres normes risquent
dentraner sur leurs capitaux propres.
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Paiements en actions
Selon les termes de la norme IFRS 1, le caractre rtrospectif des retraitements ne pourra concerner que les seuls instruments de capitaux
propres octroys aprs le 7 novembre 2002 et dont la date dacquisition
dfinitive est postrieure au 1er janvier 2005.
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M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Couvertures
Ces dispositions particulires sont relativement complexes dans la mesure o elles diffrent selon quil existait ou non une comptabilit de couverture antrieure, selon que cette couverture antrieure est ou non ligible la comptabilit de couverture dans le nouveau rfrentiel, et enfin
selon leur degr defficacit.
Nanmoins, pour rsumer cette exemption caractre obligatoire sans en
trahir la substance, on peut retenir trois principes directeurs :
Dqualification obligatoire et rtrospective des couvertures non ligibles (couverture avec des instruments non qualifis comme tels en IFRS,
comme des options vendues ou des couvertures de position nette, ) ;
92
Prenons pour exemple une provision pour litige, estime au cours de lexercice 2004 selon les rgles franaises, en fonction des donnes disponibles
cette date. Le fait dtablir, en 2005, un nouveau bilan douverture 2004 en
IFRS, ne doit pas modifier lestimation de cette provision dont les rgles
dvaluation sont identiques en IFRS, alors mme que des vnements
intervenus depuis conduiraient rviser cette estimation.
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Modification de certains traitements comptables (obligation de retraiter les locations financires, consolidation dans certains cas dentits ad
hoc qui avaient t exclues du primtre de consolidation jusquici, obligation de constituer des provisions pour retraites et autres avantages au
personnel, obligation de constater les rsultats des contrats long terme
lavancement, actualisation de crances ou dettes long terme ne portant pas intrt, obligation de comptabiliser en charges les plans de stockoptions les plus rcents, ) ;
ment comptabiliss et qui ne sont plus conformes aux IFRS (frais dtablissement, frais de recherche, charges de prexploitation, actions propres
classes en VMP, ) ;
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Reclassement de certains incorporels en goodwill ds lors quils ne correspondent plus la dfinition dun incorporel en IFRS (parts de march,
certains fonds de commerce gnriques, ) ;
Mise en place de tests de dprciation -systmatiques pour les goodwills et les incorporels dure de vie indfinie- avec la ncessit de dfinir
au pralable le niveau auquel ces tests devront tre effectus (dfinition
du primtre des UGT ou groupes dUGT auxquelles ils doivent appartenir) et dappliquer une mthodologie prcise ;
Reclassement de certains lments du bilan ou du compte de rsultat
(split accounting des instruments financiers hybrides, reclassement en
exploitation des lments du rsultat exceptionnel, ) ;
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V. LES INCIDENCES
DU CHANGEMENT
DE REFERENTIEL
1. PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS SUR
LES SYSTMES DINFORMATION
P. 97
2. LE PASSAGE AUX IFRS :
UNE OPPORTUNIT DE REPENSER
LES RLES DE CERTAINS ACTEURS ET
DE PROCDER LA MISE PLAT
DE CERTAINS PROCESSUS
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de rattacher analytiquement les cots directs de recherche et dveloppement (frais de personnel et de sous-traitance essentiellement) aux diffrents projets, ce qui implique de disposer, en amont, dun outil de suivi
des heures travailles qui devront tre renseignes de faon rgulire (sur
une base hebdomadaire ou mensuelle) par les quipes de recherche et
dveloppement ;
tres dactivation dfinis par la norme IAS 38, afin de fournir linformation
aux services financiers qui devront en assurer le traitement comptable.
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LA CONSOLIDATION
Les principaux points dattention portent sur la collecte de linformation
nouvellement requise, sur la production de linformation sectorielle, sur
la ncessaire dfinition et gestion de nouveaux flux techniques, ou encore sur la production des tats financiers et lannexe consolide sous un
nouveau format.
Le rfrentiel IFRS induit en gnral une information financire bien plus
dtaille que ne lexigeait le rfrentiel franais, impliquant bien souvent
une modification substantielle de la liasse de consolidation afin que
cette dernire puisse assurer la collecte de lintgralit des informations
requises. Dans ce contexte, il faudra pralablement sassurer de la possibilit de disposer des informations requises dans les systmes comptables ou de gestion amont, dans des conditions de fiabilit et de dlai
acceptables. A titre dexemple, lIAS 19 rend obligatoire la comptabilisation des engagements de retraites et la communication dinformations
dtailles dans les notes annexes. Ce sont autant dinformations que loutil de consolidation devra collecter, traiter, puis restituer de faon adquate.
L IAS 14 sur linformation sectorielle peut amener dans certains cas (entits de reporting oprant sur plusieurs segments dactivit ou gographiques) modifier de manire substantielle la phase de collecte des
donnes. Certains agrgats de lentit juridique, qui est habituellement le
point dentre classique en matire de consolidation statutaire, doivent
tre dtaills par secteur dactivit et par zone gographique. Dans ce cas,
le systme de consolidation doit tre mme de proposer des axes danalyse libres, combinables entre eux, permettant la collecte de donnes
selon des axes transversaux.
Enfin, les rgles de comptabilisation la juste valeur, dactualisation affectant certaines rubriques et dimpairment ncessitent la mise en uvre de
nouveaux flux techniques comme de nouveaux comptes. Sagissant de
modifications de paramtrage structurantes, leur impact devra tre
apprhend de faon exhaustive, y compris au regard de llaboration du
tableau des flux de trsorerie.
Lhomognisation de linformation financire, lunification des processus
de consolidation et de reporting, la rduction des dlais de clture sous la
pression des marchs financiers, la recherche de lamlioration des processus de prise de dcision, sont autant de facteurs faisant du passage aux
normes IFRS une opportunit pour faire voluer loutil de consolidation.
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A diffrents niveaux de lentreprise, les oprationnels verront leur implication renforce dans le processus de production et de fiabilisation des
donnes financires. A titre indicatif :
les responsables de projets dinvestissements, les directeurs de programmes dimmobilisations, les responsables de production, de la
maintenance et de la logistique seront davantage sollicits dans le cadre de
la mise en uvre de lapproche par composants des immobilisations, de la
dfinition des dures dutilit des actifs, du suivi des indicateurs de perte
de valeur affectant les actifs ;
les responsables des services de recherche et dveloppement devront
tablir un suivi prcis des projets dont ils ont la charge en fonction de critres permettant leur qualification comptable et transmettre linformation aux services financiers ;
les trsoriers auront un rle dterminant dans les choix, la mise en
uvre et la documentation des oprations de couverture ainsi que la valorisation des instruments financiers qui sy rapportent ;
les commerciaux seront davantage impliqus dans la dtermination de
la valeur nette de ralisation des produits en stock qui est la base de calcul des ventuelles provisions pour dprciation.
En outre, dans le cadre de lapplication de la norme sur linformation sectorielle (IAS 14), les entreprises pourront tre amenes revoir la pertinence de certains axes danalyse de la rentabilit ou la prise en compte de
certains facteurs stratgiques de risque, ou encore reconsidrer certaines
modalits de refacturations internes.
RENFORCER LE RLE DU CONTRLE DE GESTION DANS LLABORATION
DES TATS FINANCIERS
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Les normes IFRS multiplient les donnes collecter, que ce soit pour tablir des notes annexes plus dtailles, ou pour procder aux valuations
requises plus nombreuses et normes. Dans ce cadre, il est important de
dfinir les sources et les modalits de collecte de ces informations.
Celles-ci peuvent tre externes (experts immobiliers, actuaires, valuateurs indpendants, ) ou internes pour le calcul des flux de trsorerie
actualiss, de la valeur nette de ralisation de stocks, lobtention de cotes
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Si lon sarrte, par exemple, quelques instants sur les consquences dun
recours accru la notion de juste valeur, il est certain que les rsultats
publis aux normes IFRS vont tre plus directement affects par la volatilit des marchs et pourraient eux-mmes entraner une volatilit
accrue des cours de bourse. Toutefois, dans ce contexte nouveau, il est
galement possible que les acteurs changent leurs modes dinterprtation
des donnes financires, cherchent les enrichir encore davantage par
dautres donnes conomiques, et adoptent des comportements nouveaux vis vis dune information financire la signification diffrente.
Dans la mesure o il privilgie les aspects bilantiels au dtriment des rsultats, le rfrentiel IFRS va sans doute conduire modifier le type mme des
agrgats ou des ratios de performance qui seront suivis. Les rflexions en
cours, concernant la future norme sur les performances financires,
tmoignent de cette volution. Ainsi, il est envisag par exemple la publication dun tat prsentant les incidences de variation de juste valeur des
actifs et des passifs sur les capitaux propres, comparable au tableau des
flux de trsorerie.
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ANNEXE
LISTE DES NORMES INTERNATIONALES (IAS, IFRS,
Prsentation
Cadre conceptuel de prsentation et de prparation
des tats financiers
IAS 1 : Prsentation des tats financiers
SIC29 : Information sur les contrats de concessions de services
IFRS 1 : Premire application des normes IFRS
Evaluation
IAS 8
IAS 10
IAS 18
SIC 31
IAS 21
SIC 7
IAS 33
IAS 34
Information financire
IAS 7
IAS 14
IAS 15
IAS 24
IAS 29
:
:
:
:
:
Consolidation
IAS 27 : Etats financiers consolids et comptabilisation
des participations dans des filiales
SIC 12 : Consolidation des entits ad hoc
IAS 28 : Comptabilisation des participations dans des
entreprises associes
IAS 31 : Information financire relative aux participations
dans des co-entreprises
SIC 13 : Entits contrles conjointement :
Apports non montaires des co-entreprises
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SIC) EN VIGUEUR
:
:
:
:
:
IAS 16
IAS 17
SIC 15
SIC 27
:
:
:
:
IAS 19 :
IAS 20 :
SIC 10 :
IAS 23
IAS 36
IAS 37
IAS 38
SIC 32
IAS 32
IAS 39
IAS 40
IFRS 2
IFRS 3
IFRS 5
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
Stocks
Contrats de construction
Impts sur le rsultat
Impts - Recouvrement des actifs non amortissables rvalus
Impts - Changements de statut fiscal dune entreprise
ou de ses actionnaires
Immobilisations corporelles
Contrats de location
Mesures incitatives dans les contrats de location simple
Evaluation de la substance des transactions prenant
la forme juridique dun contrat de location
Avantages au personnel
Comptabilisation des subventions publiques et
informations fournir sur laide publique
Aide publique Absence de relation spcifique
avec des activits oprationnelles
Cots demprunts
Dprciation dactifs
Provisions, passifs ventuels et actifs ventuels
Immobilisations incorporelles
Cots lis aux sites web
Instruments financiers - Prsentation
Instruments financiers - Comptabilisation et valuation
Immeubles de placement
Paiements en actions
Regroupements dentreprises
Abandon dactivits et actifs non courants
destins tre vendus
M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S
Rdacteurs
Normes et Pratiques Comptables
Emmanuel Paret, Associ
Sonia Moulinier, Directeur
Edith Schwager, Directeur
David Sudries, Manager
avec le concours de
Eric Lefebvre, Associ, Dpartement Evaluation
Vronique Genet, Directeur, Dpartement Consolidation
Grgoire Levis, Directeur, Dpartement Systmes dInformation
OPTION FINANCE
N commission paritaire :
1108T83896
91 bis, rue du Cherche-Midi
75006 PARIS - 01 53 63 55 55
RC Paris B 343 256 327
Ralisation AGENCE PASCAUD