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IFRS

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Supplment

du numro 789
du 14 juin 2004

Matriser l'essentiel
des IFRS
Objectif
2005

PREFACE
Suite son rcent largissement et dans la perspective prochaine de ladoption
dune constitution commune, lUnion Europenne est plus que jamais confronte
de nouveaux dfis. Dans ce contexte, la qualit de linformation financire,
gage dune ncessaire transparence, reste au cur du bon fonctionnement
des marchs financiers dont les drglements rcents nont fait que rappeler
la cruelle ncessit. En rponse ces exigences conomiques et politiques,
ladoption dun langage comptable unique constitue un enjeu essentiel de
la vie des entreprises.
LEurope ne sy est pas trompe. En adoptant les normes IFRS,
elle a souhait se doter du grand rfrentiel comptable qui lui faisait dfaut.
Toutefois, ce nouveau langage, rsolument fond sur de grands principes - plutt
que sur des rgles dtailles - et sur lanalyse en substance des oprations,
constitue une vritable rvolution culturelle dont lapprentissage nest pas ais
et la mise en uvre parfois dlicate. Son adoption ne sera pas non plus sans
consquence sur la communication financire et les politiques oprationnelles
des entreprises.
A lapproche de lchance de 2005 fixe par la Commission Europenne, et suite
la publication par lIASB dune srie de normes rvises ou nouvelles importantes,
nous avons actualis et enrichi louvrage vocation pdagogique et technique
que le Cabinet avait dit sur ce sujet en 2001.
Aprs avoir rappel brivement lessentiel des aspects institutionnels de
ce rfrentiel et des mcanismes dadoption europens qui sy rattachent,
nous en soulignerons les principes fondateurs avant de nous attacher
une prsentation thmatique et pratique des principales divergences
avec notre rfrentiel franais actuel. Nous aborderons ensuite les dispositions
spcifiques de la premire application et les choix qui soffrent dans ce cadre
aux entreprises, sans oublier dvoquer les consquences potentielles
de ces changements sur les systmes dinformation et lorganisation
des entits concernes.
Dans le cadre dune offre de services ddie aux IFRS, nos diffrents spcialistes
et tous les collaborateurs du groupe RSM Salustro Reydel sont prts rpondre
vos besoins et vous accompagner dans cette dmarche essentielle pour
le succs de votre entreprise.
Emmanuel PARET
Associ,
Responsable du Dpartement Normes et Pratiques Comptables
du groupe RSM Salustro Reydel.

SOMMAIRE
I.

LE CONTEXTE DU
PASSAGE AUX NORMES IFRS

P. 4

II. PRINCIPES FONDATEURS


DU REFERENTIEL IFRS

P. 26

III. PRINCIPALES DIVERGENCES


AVEC LE REFERENTIEL FRANAIS

P. 32

IV. PREMIERE APPLICATION


DES NORMES IFRS

P. 87

V. LES INCIDENCES DU
CHANGEMENT DE REFERENTIEL

P. 96

ANNEXE :
LISTE DES NORMES
INTERNATIONALES
(IAS, IFRS, SIC) EN VIGUEUR

P. 106

I. LE CONTEXTE
DU PASSAGE
AUX NORMES IFRS

1. RAPPEL DU DISPOSITIF
EUROPEEN

P. 5

2. LES OPTIONS FRANAISES


ET LA CONVERGENCE

P. 10

3. LORGANISATION ACTUELLE
DE LIASC ET LE POINT
SUR LES NORMES

P. 12

4. LES ENTREPRISES CONCERNES

P. 20

5. LES PRINCIPALES CHANCES

P. 21

6. LA GESTION DUN PROJET


DE CONVERSION

P. 21

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

1 RAPPEL DU DISPOSITIF EUROPEEN


UN TEXTE FONDATEUR INSTAURANT LADOPTION
DU RFRENTIEL IFRS AU SEIN DE LUNION
EUROPENNE
Lharmonisation de lorganisation des marchs financiers europens a
conduit lUnion Europenne prendre un certain nombre de dcisions
dont le choix dun rfrentiel comptable unique qui devrait progressivement permettre toutes les entreprises europennes de parler le mme
langage en matire dinformation financire.
Seront ainsi concernes par ce nouveau rfrentiel quelques 6700 socits
cotes en Europe1 reprsentant, fin 2000 une capitalisation boursire de
6 175 milliards deuros2, dont 1 0753 pour la France au travers de 8164 socits cotes. En prenant en compte toutes les filiales de ces socits, cest
environ 30.000 entits qui sont affectes par ce changement.
Ladoption par lEurope du rfrentiel IFRS rsulte dun choix stratgique
rpondant des objectifs nombreux (convergence, notorit, comptence, efficacit) intgrant cependant des contraintes de temps et de moyens.
Ainsi, le rfrentiel IFRS disposant dun corps de normes constitues et
reconnues au plan international, sest logiquement impos comme tant
la meilleure alternative, mais dont le mcanisme dadoption par lEurope
devait simplement tre invent.
La question de lutilisation des seules normes IFRS pour les besoins dune
publication financire aux Etats-Unis demeure en suspens, la SEC5 continuant dexiger des tableaux de rconciliation avec les US GAAP et des
notes annexes complmentaires pour les socits qui nappliquent pas ce
rfrentiel dans leurs comptes consolids. Signalons toutefois, quau travers dune dclaration commune de convergence, les deux normalisateurs
internationaux, le FASB6 et lIASB7 , se sont engags rduire au maximum
les divergences rsiduelles entre leurs deux rfrentiels.
Le texte fondateur de cette rvolution comptable est un rglement
europen du 19 juillet 20028. Celui-ci stipule que toutes les socits cotes
rgies par le droit national dun tat europen devront appliquer le
rfrentiel IFRS dans leurs comptes consolids des exercices ouverts
compter du 1er janvier 2005.
(1) Source : Commission Europenne : Communication sur la stratgie de lUE en matire dinformation financire
(2) Source : Eurostat Euro indicateurs
(3) Source : Euronext
(4) Source : Euronext
(5) Securities and Exchange Commission
(6) Financial Accounting Standards Board : normalisateur amricain
(7) International Accounting Standards Board : Organe dcisionnel de lIASC
(8) Rglement n1606/2002 du Parlement Europen et du Conseil du 19 juillet 2002 sur lapplication des normes comptables
internationales, publi au Journal officiel des Communauts europennes du 11 septembre 2002.

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Ce mme rglement prvoit galement la possibilit, laisse au libre choix


des Etats membres, dautoriser ou dimposer lutilisation du rfrentiel
IFRS dans les comptes consolids des socits non cotes ou bien encore
dans les comptes individuels.
Enfin, le rglement du 19 juillet 2002 instaure un mcanisme europen
dadoption des normes comptables internationales.

LES MCANISMES DADOPTION AU NIVEAU EUROPEN


En effet, ds lors que lUnion Europenne a, dans lobjectif de parvenir un
march des services financiers pleinement intgr ds 2005, opt pour le
rfrentiel IFRS, il ntait pas envisageable quelle laisse, un organisme
totalement indpendant, le pouvoir de dfinir les obligations financires
applicables au sein de lUnion.
Ainsi, les normes applicables devront tre intgres au cadre lgislatif
existant de lUnion Europenne en terme dinformation financire.
Pour ce faire, un mcanisme dapprobation communautaire deux
niveaux a t mis en place, dont la fonction est de superviser ladoption de
nouvelles normes et interprtations (conformit avec les directives).
Le premier niveau est politique et rglementaire. Prsid par la
Commission, le Comit de Rglementation Comptable europen
(Accounting Regulation Committee) associe des reprsentants de tous
les Etats membres et rend des avis sur ladoption des normes par lUnion
et leur date dentre en vigueur.
Il sest prononc le 19 juillet 2003 en faveur de toutes les normes et interprtations IAS existantes au 14 septembre 2002, lexception des
normes IAS 32 et 39. Ce qui a conduit un nouveau rglement europen
du 29 septembre 2003 rendant lesdites normes applicables au sein de
lUnion. Dbut 2004, il a galement adopt la norme de premire application IFRS 1, ce qui a fait lobjet dun nouveau rglement europen en date
du 6 avril 2004.
Ce comit doit galement statuer sur toutes les dernires normes, rvisions rcentes et interprtations publies par lIASB dici au 1er janvier
2005, faute de quoi lEurope adopterait un rfrentiel prim, non conforme au principe fix par la norme IAS 1.

Le deuxime niveau est constitu dun comit technique comptable, qui


doit fournir lUnion Europenne lassistance et les comptences requises
pour valuer les normes. Il est charg de contribuer au nom de lEurope
tous les stades du processus dlaboration des normes IFRS. Celui-ci est
constitu dun groupe dexperts hautement qualifis issus de la profession comptable, des organismes de normalisation comptable, des utilisateurs ou prparateurs de comptes ainsi que des organismes de surveillance et de rgulation des marchs.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

Ce comit intitul EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group)


est dores et dj constitu lui-mme sous forme de deux structures, lune
politique, lautre technique.
Le Conseil de Surveillance (Supervisory Board) est actuellement compos de 23 membres, choisis pour leur comptence ou dsigns comme
reprsentants des diffrents acteurs de linformation financire. Quatre
franais sont membres de ce conseil. La Commission Europenne y sige
galement titre dobservateur.
Son rle est de dfinir le programme de travail du Comit technique et
de sassurer que ses travaux sont conformes lintrt europen.
Le Conseil de Surveillance a nomm le Comit Technique, compos de
11 experts (9 lheure actuelle) reconnus pour leur comptence, dont
3 franais. Tout rcemment, ont t adjoints ce comit, en tant
quobservateurs, les prsidents des trois principaux normalisateurs
nationaux savoir, lAllemagne, la Grande Bretagne et la France.

Principales fonctions de ce comit

Coordonner les organismes de normalisation, les professions comptables, les utilisateurs et les prparateurs dtats financiers pour contribuer
au processus dlaboration des normes IFRS en mettant des commentaires sur les normes et interprtations en prparation ou en publiant des
positions techniques qui seront portes lattention de lIASB ;

Assister la Commission Europenne dans son processus de mise en


conformit des directives avec le rfrentiel IFRS en laborant des propositions ;

Emettre des avis techniques sur les normes et les interprtations


publies pour les adopter ou les rejeter dans le cadre de lUnion
Europenne ;

Identifier les insuffisances du rfrentiel IFRS et les faire inscrire au


programme de lIASB ou laborer des instructions spcifiques lusage
des socits cotes europennes en concertation avec les autorits de
rgulation de la Communaut Europenne.

La composition des deux comits de lEFRAG est en cours dvolution, de


faon renforcer lefficacit de laction europenne dans ses interventions
auprs de lIASB.
La crise rcente rencontre loccasion de la question de ladoption des
normes IAS 32 et 39, portant sur les instruments financiers, a montr les
difficults de lUnion Europenne faire valoir efficacement son point de
vue dans le systme de normalisation comptable complexe dans lequel
elle sest engage.

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

En effet, en adoptant un rfrentiel international indpendant, lUnion


Europenne ne dispose pas de la matrise de lintgralit de son contenu
et de ses volutions. Au cas despce, la tche tait dautant plus ardue que
les dbats taient dj largement engags et la route dj trace.
Dans ce contexte, pour viter denfermer lUnion Europenne dans des
situations et des choix politiques difficiles, les actions de lobbying ralises en amont des dcisions et destines influencer lIASB dans le processus dvolution de son rfrentiel doivent tre largement dveloppes
et privilgies.
Sous ce dernier aspect, soulignons les efforts entrepris par les groupes
europens, relays par la Commission pour obtenir une rvision du fonctionnement et de la composition des instances de lIASC. Ces dmarches
ont abouti un appel commentaires de lIASB de novembre 2003 portant sur sa constitution.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

LES TEXTES APPLICABLES EN EUROPE


Depuis le trait de Rome, deux directives europennes ont t consacres
la comptabilit des entreprises industrielles et commerciales europennes, la 4me directive de 1978, applicable aux comptes individuels, et
la 7me directive de 1983, applicable aux comptes consolids.
Ces directives ont t compltes par deux directives sectorielles : la
directive du 8 dcembre 1986, applicable aux banques et autres institutions financires, et la directive du 19 dcembre 1991, spcifiquement
consacre aux entreprises dassurance.
Pour rendre le rfrentiel IFRS applicable au sein de la communaut,
lensemble des directives comptables a t revu et amend en consquence par le biais de deux directives : une directive du 27 septembre 2001
introduisant le concept de juste valeur et une directive du 18 juin 2003
modifiant les directives antrieures pour les rendre compatibles avec les
rgles IFRS.
Ces directives devront tre transposes dans le droit national de chaque
Etat membre avant le 1er janvier 2005.
Il faut galement que les normes et interprtations en vigueur fassent
lobjet dune traduction en langue officielle des Etats membres ; ce qui
a t partiellement ralis pour les normes qui ont fait lobjet du processus dadoption, mais, pour certaines dentre elles, sur des versions antrieures aux versions actuelles de lIASB.
En revanche, les rglements europens ne requirent aucune transposition ; sagissant de textes de droit suprieur, ils simposent tous les
membres de lUnion.

LES ORGANISMES DE SURVEILLANCE AU NIVEAU


EUROPEN
Au sein de lUnion Europenne ont galement t crs, en juillet 2001,
deux comits stratgiques dans le cadre du plan dactions des services
financiers.
LESC9, compos de reprsentants des Etats membres doit conseiller la
Commission Europenne sur lensemble de la rglementation des valeurs
mobilires.
Le CESR10 (communment appel CESAR) est un organisme indpendant
compos de reprsentants des autorits de rgulation des diffrents
Etats membres, qui contribue lamlioration de la coordination des rgulateurs nationaux et joue le rle de conseiller technique auprs de la
Commission Europenne. Il a pour principal objectif de garantir une
meilleure cohrence dans lapplication de la nouvelle lgislation europenne et coordonner les actions des autorits de tutelle des Etats
membres.
(9) European Securities Committee ou Comit europen des valeurs mobilires
(10) Committee of European Securities Regulators

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LES OPTIONS FRANCAISES ET LA


CONVERGENCE
LES COMPTES CONSOLIDS
La premire option offerte par le rglement europen du 19 juillet 2002
porte sur la possibilit donne aux Etats membres dautoriser ou de
rendre obligatoire lutilisation du rfrentiel IFRS dans les comptes
consolids des socits qui ne font pas appel public lpargne.
Lexistence mme de cette option laisse la porte ouverte une troisime
voie qui est de ne pas autoriser leur utilisation, comme cest actuellement
le cas dans notre dispositif lgislatif.
Ds lors louverture dune option ou dune obligation passe, en France par
un processus lgislatif pour modifier le Code de commerce.
Lexistence de cette option ne fait pas dbat dans la mesure o elle ne
prsente pas dinconvnient particulier. Le Conseil National de la
Comptabilit a rcemment fait une proposition en ce sens au Parlement.
Nanmoins, lapplicabilit dune telle mesure reste suspendue lagenda
lgislatif qui permettra ou non aux groupes non cots dopter pour le passage aux normes IFRS en mme temps que leurs homologues faisant appel
public lpargne.
Il na pas, en revanche, t envisag de rendre cette disposition obligatoire
en France.

LES COMPTES INDIVIDUELS


La deuxime option prvue par le texte europen porte sur les comptes
statutaires. Elle consiste, comme la prcdente, permettre aux Etats
membres dautoriser ou dimposer lutilisation des IFRS dans les
comptes individuels.
Cette option est, en France, nettement plus dlicate. En effet, notre droit
comptable national est actuellement fortement interconnect avec le
droit fiscal et, dans une moindre mesure, avec des dispositions de droit
social, commercial ou encore pnal. Ds lors, le changement de rfrentiel nest possible que dans la mesure o ces connections sont reconsidres partir du nouveau rfrentiel, ou encore limines.

10

A louverture des dbats, les entreprises concernes par lobligation dans


leurs comptes consolids avaient souhait, pour viter la tenue de deux
comptabilits ou des retraitements significatifs, publier lensemble de leurs
comptes en IFRS. Des analyses menes notamment au sein du Conseil
National de la Comptabilit ont conduit diffrer louverture de cette
option, et lancer des travaux danalyses approfondis permettant dinventorier lensemble des divergences quil est ncessaire de traiter avant de
permettre loption.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

A court terme, et pour scuriser les entreprises qui feraient ce choix, il a en


revanche t prvu louverture dune option de tenue, et non de publication, des comptes individuels en normes IFRS, charge pour les entreprises ayant retenu cette option dtablir, une fois par an, des comptes
conformes aux rgles franaises. Cette option a pour objectif de scuriser
les entreprises qui tiendraient leur comptabilit au jour le jour, selon les
principes IFRS, et ce notamment vis vis des autorits fiscales. Elle doit
galement faire lobjet dun vote formel du Parlement.
Si loption de publication des comptes individuels selon le rfrentiel IFRS
nest pas imminente, nous ne pouvons cependant pas ignorer leffort de
convergence avec ces normes, entrepris dans notre propre rfrentiel
national depuis plusieurs annes. Les derniers textes publis par le
Conseil National de la Comptabilit, savoir lavis sur lamortissement et
la dprciation des actifs et le projet davis sur les actifs vont dans ce sens.
Il en a t de mme du Rglement 99-02 sur les comptes consolids et de
nombreux autres textes publis depuis. Ainsi, terme, les divergences
entre nos rgles locales et les normes internationales devraient tre progressivement rduites.

Calendrier et champ dapplication

Comptes
consolids

Comptes
individuels

Socits cotes de
lUnion Europenne

Socits non cotes de


lUnion Europenne

Normes IFRS
obligatoires
compter du
1er janvier 2005(1)

Sur option des Etats membres


seulement :
Extension du rfrentiel IFRS
aux consolidantes non cotes
NB : la France soriente vers cette option

Sur option des Etats membres seulement :


extension du rfrentiel IFRS aux comptes individuels
NB : option non probable court terme en France pour des raisons fiscales

(1) Dlai supplmentaire de deux ans (chance 2007) sur option des Etats membres

LE POINT DES OPTIONS EN EUROPE


Dans les autres pays de lUnion, le choix des options sorganise progressivement. A lheure actuelle, peu de pays ont dfinitivement tranch et
vot toutes les options contenues dans le rglement europen.
Nanmoins on peut dgager les quelques tendances gnrales suivantes11:

A quelques exceptions prs, la plupart des Etats membres prvoient


louverture dune option plutt quune obligation pour lutilisation des
IFRS dans les comptes consolids des socits non cotes, mais sans quon
puisse encore bien identifier quelle date cette option sera effective ;

Concernant lapplication des IFRS dans les comptes individuels, les

positions sont beaucoup moins uniformes notamment pour des raisons


de connections juridiques et fiscales, mais pour les Etats qui lenvisagent, le
choix dune option et non dune obligation lemporte, l encore, largement.

(11) Source : tableaux de lUE Planned Implementation of the IAS Regulation

11

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LORGANISATION ACTUELLE DE
LIASC ET LE POINT SUR LES NORMES
La dcision europenne a conduit lIASC a revoir son organisation, ses procdures et professionnaliser son approche.

LA GENSE ET LORGANISATION DE LIASC


LIASC12 a t cr en 1973, sous forme de fondation, par les reprsentants
des professions comptables de 9 nations savoir lAllemagne, lAustralie, le
Canada, les Etats-Unis, la France, le Japon, le Mexique, les Pays-Bas et le
Royaume-Uni. Il avait pour objectifs de :

formuler et publier des normes comptables, acceptables au plan international, pour la prparation des tats financiers ;
promouvoir leur utilisation lchelle mondiale ;
plus gnralement, travailler pour harmoniser les pratiques comptables et la prsentation des normes au plan international.
Jusquen 1998, cest la recherche du consensus entre les grands pays normalisateurs, sur la base du plus petit dnominateur commun, qui a prvalu dans llaboration des normes.
A partir de 1989, un virage net est amorc. LIASC, en concertation avec
lIOSCO, privilgie la recherche dune relle application des normes par
les socits cotes.
En 1995, LIASC et lIOSCO vont encore plus loin en signant un accord prvoyant la rvision acclre de certaines normes. Lobjectif poursuivi alors
tait de faire admettre les normes IAS lhorizon 2000, loccasion de
toutes les cotations et missions internationales. Cet objectif a t raffirm par lIOSCO dans sa confrence de presse du 17 mai 2000.
Jusquen 2000, lorganisme dcisionnel de lIASCtait lIASB13 dont les fonctions taient la fois techniques et politiques. Les membres du Board
taient dsigns par les trustees de lIASC. Chaque membre pouvait
nommer deux reprsentants et un conseiller technique. Il bnficiait du
concours de permanents bass Londres. Les interprtations taient du
ressort du Standing Interpretations Committee.
Actuellement, lIASC Foundation, compte 153 membres originaires de
112 pays.
12

(12) International Accounting Standards Committee


(13) International Accounting Standards Board

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

Son organisation a t quelque peu modifie par une nouvelle constitution. Depuis le 1er avril 2001, un comit a t dsign, compos de 19 personnes (trustees) dont les fonctions sont :

la nomination des membres du board (IASB), du SIC et du SAC ;


la responsabilit du financement de lIASC ;
la possibilit de changer le fonctionnement constitutionnel ( la majorit des 3/4).

Un projet de rvision de la nouvelle constitution est en cours sous la pression des futurs utilisateurs europens.

LInternational Accounting Standards Board (IASB)


LIASB est aujourdhui constitu de 14 membres (12 plein temps) dont
7 ont un rle de membre de liaison liaison member avec les organismes normalisateurs nationaux. Il est dot de pouvoirs excutifs, son
rle tant de dfinir les priorits, dlaborer et dapprouver les normes du
rfrentiel IFRS.
La nouvelle quipe de lIASB est actuellement constitue de quatre amricains, trois britanniques, un allemand, un australien, un canadien, un
franais, un japonais, un sud-africain et un sudois.
Ses membres sont slectionns en fonction de leur exprience professionnelle, dans le respect dun quilibre gographique et technique
(reprsentants des normalisateurs, des prparateurs, des utilisateurs, des
auditeurs et des professeurs).
La rforme engage traduit un souci de professionnalisation, dindpendance et douverture de ses instances aux prparateurs, rgulateurs et
normalisateurs nationaux en complment des professionnels de la comptabilit.
La dissolution du G4+114 et lappui de la SEC amricaine tmoignent de
la volont des anglo-saxons de participer activement aux travaux de
lIASC.

Le Standards Advisory Council (SAC)


Le SAC, issu des rformes de lIASC, a un rle consultatif sur lagenda des
travaux de lIASB et les projets en cours.
Il est constitu de 49 membres galement nomms par les Trustees de
lIASC Foundation, dont le Prsident du Board. Ses membres sont des
reprsentants des organismes et des particuliers ayant un intrt pour
linformation financire internationale. La Commission Europenne, la
SEC amricaine et la Financial Services Agency du Japon y sigent galement titre dobservateurs. Daprs les statuts de lIASC, le SAC est prsid par le prsident de lIASB. Actuellement deux franais sont membres de
ce comit.
(14) Le G4+1 dissout en fvrier 2001, runissait des reprsentants des organismes de normalisation comptable dAustralie, du Canada,
des Etats-Unis, du Royaume-Uni auxquels sassociait lIASC en tant quobservateur. Les normalisateurs sont dsormais reprsents au
sein de lIASB.

13

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

L International Financial Reporting Issues Committee (IFRIC)


L IFRIC, (ex Standing Interpretation Committee) est charg de linterprtation des normes existantes. Ces interprtations sont soumises
lIASB pour approbation. Il est compos de 12 membres auxquels sont
adjoints des reprsentants de lIOSCO et de la Commission Europenne,
en tant quobservateurs.
Ses travaux actuels comportent 17 thmes, dont 6 ont dj t publis
sous forme de projet :
IFRIC D1
IFRIC D2
IFRIC D3
IFRIC D4
IFRIC D5
IFRIC D6

Immobilisations incorporelles Droits dmission


de substances polluantes
Provisions Changements dans les passifs relatifs aux
cots de dmantlement et de remise en tat des sites
Contrats de location Caractrisation de lexistence
dune location dans un accord contractuel
Consolidation Comptabilisation des structures utilises pour
le financement du dmantlement et la remise en tat des sites
Conversion des tats financiers dans les conomies
hyper-inflationistes- Premire application de lIAS 29
Avantages du personnel Rgimes multi-employeurs

LE PROCESSUS DLABORATION DES NORMES


Fig dans la prface des IFRS, rvise en 2001, llaboration dune norme
internationale est soumise une procdure prdfinie et encadre, intitule due process.

14

Cette procdure, publique et contradictoire, repose sur un processus de


concertation avec toutes les parties intresses linformation financire,
savoir, les prparateurs et les utilisateurs au sens large puisquil recouvre
toute la communaut financire.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

Plusieurs tapes sont organises, dont certaines sont facultatives :


rflexion initiale de lquipe technique pour identifier ce qui existe sur le
thme tudi, notamment en liaison avec le cadre conceptuel ;
tude compare des pratiques et des standards nationaux et changes
de vues avec les normalisateurs concerns ;
consultation du SAC sur lopportunit dinscrire ce thme lagenda des
travaux de lIASB ;
constitution dun comit consultatif advisory group pour conseiller
lIASB dans ses travaux ;
publication dun document de discussion avec appel commentaires ;
publication dun projet de norme ou de rvision dune norme appel
expos-sondage pour commentaires du public avec dans certains cas
un basis for conclusion qui constitue en quelques sorte le rsum des
conclusions du normalisateur mais reprend galement ses rflexions et ses
intentions ;
analyse et prise en considration des commentaires reus ;
rflexion sur lopportunit dorganiser des auditions publiques ou de
faire des tests sur le terrain ;
approbation de la norme par lIASB la majorit qualifie (au minimum
8 voix sur 14) ;
publication de la norme dfinitive et de ses complments (annexes,
conclusions du normalisateur, guide dapplication le cas chant).

15

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Ainsi, pour les prparateurs ou utilisateurs des tats financiers qui souhaiteraient faire entendre leur point de vue sur un sujet donn, les deux principaux moyens leur disposition sont, dune part, la participation au
comit consultatif ventuellement constitu et, dautre part, la rdaction
dune rponse approprie la demande dappel commentaires qui
accompagne la publication des projets en cours.

LE POINT SUR LES NORMES


Le rfrentiel IFRS est aujourdhui constitu de 37 normes IAS et IFRS
publies15 et de 11 SIC16 qui sont des commentaires ou interprtations des
normes existantes. Il est galement dot dune prface et dun cadre
conceptuel gnral qui rappellent le contexte et les objectifs, tablissent
des principes gnraux applicables, et dfinissent certains lments des
tats financiers ou des concepts utiliss dans le dveloppement de certaines normes.
Rcemment, ont t adjoints au texte des normes, des guides dapplication implementation guidance qui ont pour objectif dillustrer, au travers dexemples, lapplication des normes en question.
Les normes sont destines aux entreprises but lucratif, elles excluent en
principe de leur champ dapplication toutes les entits non lucratives et
publiques.
Au-del de ses normes et interprtations, lIASB assure la diffusion dun
ensemble de parutions (expos des principes, projets de normes, ) et de
priodiques (IASB Insight et IASB Update, IASB IFRIC Update, ) qui font
tat des travaux des diffrents groupes de travail et font le point des
dbats en cours.
Les normes IAS (numrotes de 1 4117 ), IFRS (numrotes de 1 5), et
les interprtations SIC (numrotes de 1 35) ou ultrieurement IFRIC18
peuvent tre dclines selon plusieurs logiques.
Nous avons choisi un classement thmatique qui permet de situer chacune des normes dans un contexte particulier. Nous nous sommes attachs classer les interprtations avec les normes auxquelles elles sont susceptibles de se rattacher :

Les normes cadres qui dfinissent les grands modes de comptabilisation, de prsentation ou dinformation requise quelle que soit la nature
des oprations ou lactivit exerce. Elles peuvent se dcliner en trois
sous-niveaux : les normes en matire de prsentation des comptes,
dvaluation et dinformation financire ;

16

(15) Les normes sont numrotes de manire squentielle de 1 41, mais les normes 3,4,5,6,9,13, 22, 25 et 35 ne sont plus applicables,
ayant t remplaces par de nouvelles normes IFRS publies postrieurement.
(16) Les interprtations SIC sont galement numrotes de faon squentielle mais beaucoup dentre elles ont t directement intgres
dans les normes rvises et sont donc supprimes.
(17) Les normes sont numrotes selon leur ordre de publication, celles ayant cess de sappliquer ont conserv leur n qui nest pas rattribu. A compter de juin 2003, les nouvelles normes publies portent le nom dIFRS et leur numrotation squentielle est repartie 1.
(18) Il na pas encore dinterprtation dfinitive sous ce vocable, lheure actuelle.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

Les normes spcifiques qui ont trait une nature particulire de


comptes ou de type doprations ;
les normes mtiers qui dcrivent les modes de comptabilisation applicables une activit spcifique.
La liste de ces normes et interprtations qui y sont rattaches est prsente en annexe.

Contenu minimal de chaque norme

objectif de la norme,
champ dapplication,
dfinitions,
informations fournir,

date dapplication,
dispositions transitoires,
des annexes (avec des
exemples dtaills)

Ensuite, la structure et les dveloppements de la norme dpendront du


thme abord.
Dans un premier temps, les normes publies comportaient de nombreuses options laissant une large part au jugement des professionnels. La
mondialisation croissante et la pression des marchs financiers ont
conduit lIASB, en 1997, rviser ses normes en limitant les choix possibles
et en dsignant presque systmatiquement un traitement prfrentiel.
Pour tmoigner de lampleur des rformes en cours, lIASB a galement
rebaptis ses futures normes, qui portent dsormais le nom de IFRS
International Financial Reporting Standards, largissant ainsi son champ
daction de la normalisation comptable linformation financire.
Fin juillet 2001, sous la pression des investisseurs et de la Commission
Europenne, lIASB a dfini un programme de travail donnant la priorit
9 thmes techniques prioritaires complts de 16 autres thmes susceptibles dy tre progressivement intgrs, alors ltude chez les normalisateurs comptables partenaires de lIASB.
Ces thmes prioritaires, qui poursuivaient trois objectifs distincts : convergence, amlioration et facilit dutilisation des normes ont abouti,
depuis dcembre 2003, aux publications suivantes :

Refonte de la prface aux normes : les principales modifications contenues dans ce texte sont le changement de dnomination des futures
normes -IFRS en lieu et place des IAS- et du comit charg des interprtations -lIFRIC a remplac le SIC-, ainsi que les volutions dans le processus
en vigueur pour llaboration dune norme ou dune interprtation lies
aux modifications statutaires de lIASC.

Amlioration des normes existantes : le projet damlioration des


normes a conduit lIASB liminer certaines options, clarifier ou prciser la rdaction de certaines normes.

17

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Premire application des normes (IFRS 1) : cration dune norme spcifique qui dfinit les rgles applicables aux entreprises qui adoptent ce
rfrentiel pour la premire fois, lobjectif affich tant notamment de
simplifier les rgles existantes en instaurant par exemple des dispositions
transitoires. Cette norme est particulirement importante dans le cadre
de la future adoption europenne.
Paiements en actions (IFRS 2) : ici encore, lobjectif clairement affich
par lIASB tait de doter son rfrentiel dune norme sur ce sujet qui soit
directement inspire des rflexions amricaines que constitue le FAS 123.
Ce texte concerne principalement les stock-options, leur comptabilisation en charges, leur valuation et la date retenir en la matire.

Regroupements dentreprises (IFRS 3) : ce thme avait pour principal


objectif de faire converger les rgles IFRS avec les normes amricaines FAS
141 et 142 sur le thme des regroupements dentreprises. Deux phases distinctes ont t dfinies. La premire phase, acheve aujourdhui, a conduit
la publication dune nouvelle norme : lIFRS 3 qui annule les prcdentes
dispositions de lIAS 22 ainsi qu des rvisions parallles des normes IAS
36 dprciation dactifs et IAS 38 Immobilisations incorporelles. Ces
nouveaux textes ont intgr une nouvelle dfinition des regroupements
dentreprises, la suppression de la mthode du pooling, la fin de
lamortissement systmatique des carts dacquisition et des incorporels dure de vie indfinie auxquels viendront se substituer des tests de
dprciation. La dfinition des actifs incorporels dans les oprations de
regroupements dentreprises, y compris les frais de recherche et dveloppement, a galement t assouplie. La deuxime phase, qui pourrait
conduire certaines novations devrait tre publie sous forme de projet
avant la fin du premier semestre 2004.
Contrats dassurance (IFRS 4) : cette norme sinsre dans un projet
gnral sur les contrats dassurance en gestation depuis plusieurs annes.
Il a pour objectif de dvelopper une norme spcifique aux activits dassurance la fois sur les aspects de comptabilisation et dinformation financire. Pour des raisons de calendrier, il a fait lobjet de deux phases distinctes. Seule la premire phase est aujourdhui acheve. Elle a donn lieu
la publication dune nouvelle norme : lIFRS 4 qui autorise les entreprises
poursuivre la comptabilisation des contrats dassurance selon leurs
mthodes antrieures mais fige certains principes et dfinitions. Ainsi, certaines provisions ne seront plus admises par ce rfrentiel : provisions
dgalisation ou provisions catastrophe.
Cessions dactifs non courants et abandons dactivits (IFRS 5) : cette
norme, en ligne avec les rgles amricaines, remplace et complte lIAS 35.

18

Rvisions des normes IAS 32 et IAS 39 portant sur les instruments


financiers. La rvision de la norme IAS 39 devait tre dampleur limite
avec pour objectif de supprimer certaines incohrences de traitement et
den faciliter lutilisation. Elle a finalement donn lieu dimportants
dbats notamment sous limpulsion des banquiers et assureurs europens,
et majoritairement axs sur deux thmes : la macro-couverture et

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

lvaluation de certains instruments en juste valeur. Les rcents dveloppements de lIASB visaient galement prciser les rgles permettant de retirer du bilan des actifs et passifs financiers derecognition. Des rvisions
complmentaires portant sur des points spcifiques non encore rsolus
(notamment dpts vue) et concernant les tablissements financiers ne
sont pas exclure. LIASB a ainsi affich sa volont daplanir les difficults
rsiduelles dans le respect des grands principes poss par les textes actuels
et en laissant une certaine place la concertation (groupes de travail).

Information sur la performance financire. Ce thme, qui a suscit de


nombreuses ractions, a finalement t report au-del de lchance
europenne. Ce projet qui vise dfinir des rgles en matire dinformation sur la performance financire, devrait prciser les informations
fournir au titre des variations dactifs et de passifs avec leur incidence sur
les diffrents tats financiers.
Les derniers textes publis par lIASB, sous forme de projet de norme ou
de rvision partielle dune norme sont les suivants :

ED 6 : Actifs miniers. A linstar de la norme portant sur les contrats dassurance, ce texte issu dune premire phase de rflexion, autorise les entreprises conserver leurs traitements antrieurs en fixant certaines dfinitions ou principes dapplication ;
Projet de rvision partielle de la norme IAS 19 qui porte sur les avantages au personnel. Ce texte propose une nouvelle option pour la comptabilisation des carts actuariels ;
Projet de rvision de lIFRS 3 sur le thme des comptes combins ;
Projet de rvision de lIAS 39 en particulier sur le primtre de loption
de juste valeur.
Thmes en cours de discussion

Regroupements dentreprises

(phase 2)
Contrats dassurance (phase 2)
Concepts pour les produits
Information sur les risques
des tablissements financiers

Provisions
Subventions
Consolidation entits ad hoc
Dispositions particulires
pour les PME

Les acteurs europens doivent prendre toute la mesure de la nouvelle


organisation du normalisateur et participer activement et conjointement au processus dlaboration des normes et interprtations au travers des diffrents comits mais galement en se structurant pour
rpondre aux appels commentaires sur les projets publis par ces instances.
A ce titre, le rle du liaison member entre lIASB et les normalisateurs
nationaux ne doit pas tre sous-estim.
Compte tenu de lchance maintenant prochaine de lobligation europenne, on peut esprer que les futurs textes publis par lIASB ne seront
pas dapplication obligatoire avant 2006.

19

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LES ENTREPRISES CONCERNES


Les entreprises directement concernes par lapplication du rfrentiel
IFRS, au plus tard compter de 2005, sont les entreprises cotes tablies
au sein de lUnion Europenne.
Il faut ainsi entendre les entreprises cotes sur un march rglement
europen19 ou qui prparent leur admission la cote dun march rglement20 , et dont le sige est tabli dans un des Etats membres. A contrario, les entreprises hors de lUnion Europenne ne seront pas tenues de sy
soumettre. La notion dentreprise doit tre retenue dans son acception la
plus large, elle comprend les socits commerciales, les tablissements
financiers et les entreprises dassurance.
En France, en pratique, seront concernes par lobligation du 1er janvier
2005, les socits cotes sur le premier, le second et le nouveau march.
Aux termes des dispositions transitoires prvues par le rglement europen et par drogation ce principe gnral, les Etats membres peuvent
accorder un dlai de grce de deux ans aux socits :

dont seuls des titres de dette font lobjet dune cotation sur un march
rglement dans lun des Etats membres ;

dont les actions sont admises la cote dans un tat situ hors de
lUnion Europenne et qui, cet effet, utilisent dj des normes comptables internationales reconnues depuis un exercice comptable antrieur
la publication de ce rglement au Journal Officiel de la Communaut
Europenne.
La premire drogation concerne les socits qui nmettent que des bons
ou obligations, la seconde nest valable que pour les entreprises allemandes galement cotes aux Etats-Unis et qui publient leurs comptes
primaires en US GAAP sur les deux marchs.
Ces drogations doivent nanmoins faire lobjet dune transcription en
droit national dici au 1er janvier 2005, faute de quoi le dlai de grce de
deux ans ne pourrait tre utilis.

20

(19) Au sens de larticle 1er point 13 de la directive du Conseil du 10 mai 1993 concernant les services dinvestissement dans le domaine des valeurs mobilires
(20) Au sens de la directive du 17 mars 1980, portant coordination des conditions dtablissement, de contrle et de diffusion du prospectus publier pour ladmission de valeurs mobilires la cote officielle dune bourse de valeurs

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

5 LES PRINCIPALES CHANCES


Selon le rglement europen, la date dapplication prvue est au plus tard
pour les comptes consolids relatifs lexercice commenant le 1er
janvier 2005 ou aprs cette date avec une possibilit dapplication anticipe laisse lapprciation des Etats membres, mais qui dans les faits ne
sera pas utilisable pour des questions de retard pris dans le calendrier dapprobation desdites normes.
Ainsi, EURONEXT21qui stait dtermin pour une application anticipe
et volontariste de ce rfrentiel ds le 1er janvier 2004 pour les socits
choisissant dintgrer les indices qualit Next Economy et Next Prime a d
revoir son dispositif.
Cependant, si lchance gnrale de 2005 est bien celle prvue par les
textes, elle devra, en pratique, sappliquer ds 2004 (bilan douverture au
1er janvier 2004 en cas dexercice concidant avec lanne civile) pour la prsentation dune information comparative historique, obligatoire en IFRS
et systmatiquement prvue dans les documents de rfrence.
On distingue ainsi lexercice de premire application des normes qui sera
lexercice 2004, de lexercice de premire publication qui est lexercice 2005.
En principe, selon les dernires recommandations de lAMF22, tous les tats
financiers publis sur la priode de premire publication seraient concerns par lobligation. En consquence, ce seront les comptes semestriels ou
les comptes trimestriels, pour les groupes qui ont fait le choix den tablir
et den publier, qui seront affects les premiers par le changement de
normes.

6 LA GESTION DUN PROJET DE CONVERSION


Le passage aux normes IFRS constitue une opportunit stratgique relle
pour les entreprises en terme de communication financire. Elle a t qualifie de rvolution culturelle par certains acteurs de la place financire
franaise et doit faire lobjet dune rflexion structure dans chaque groupe dentreprises concern, tous les niveaux oprationnels.
Il devrait permettre de rpondre aux attentes et interrogations des
investisseurs en matire de mesure de la performance de la rentabilit, de
comparabilit des entreprises entre elles et de cration de valeur.
Il doit tre considr comme un chantier majeur et faire lobjet dune vritable organisation en mode gestion de projet pour analyser et valuer
toutes les incidences de ladoption des normes IFRS, pour dterminer les
zones danalyse de performance les plus pertinentes en matire dinformation financire ainsi que les adaptations potentielles des systmes dinformation en prsence.
(21) Organisme regroupant les 4 places financires europennes belge, nerlandaise, portugaise et franaise, auquel
sest adjoint le LIFFE britannique (march terme dinstruments financiers de Londres)
(22) Communiqu AMF du 30 dcembre 2003

21

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Loccasion est ainsi donne aux entreprises de revoir lorganisation de la


production de leurs donnes financires en rapprochant les lments de
gestion des tats financiers traditionnels et de revaloriser la fonction
comptable.
Pour tre prt lchance et assurer la gestion de la priode transitoire,
ladoption du nouveau rfrentiel ncessite la mise en place dune organisation en mode projet qui, sous limpulsion de la direction gnrale, doit
impliquer toutes les fonctions du groupe.
Les principales tapes cls peuvent sarticuler comme suit :

Lancer et mobiliser sur le projet (composition dun comit de pilotage


et dune quipe ddie, communication interne sur limportance stratgique du projet, formation des acteurs) ;
Dfinir un calendrier et une organisation ( tapes cls respecter, fonctionnement des diffrents ateliers) ;
Identifier les comptences et les connaissances requises ;
Inventorier les divergences entre le rfrentiel actuel et les normes IFRS
(qualitatif et quantitatif) ;
Analyser les systmes dinformation et identifier les amnagements
ventuellement ncessaires ;
Faire des choix comptables et dorganisation (options sur les mthodes
possibles, dfinition des niveaux dinformation sectorielle, cadences de la
communication financire, modification des systmes dinformation, mise
en place des moyens humains et formation) ;
Modifier les procdures, les traitements, les systmes, les paramtrages ;
Simuler les comptes en IFRS en cours de priode de transition (jeu dessai, conformit, retraitements douverture et comparatifs) et prparer les
budgets 2005 en normes IFRS ;
Prparer le march aux carts significatifs ;
Publier les premiers comptes en normes IFRS ;
Suivre lvolution des normes et des interprtations nouvelles.
La mobilisation des nergies est essentielle la russite du projet qui doit
conduire tous les acteurs de lentreprise anticiper le changement plutt
que de le subir. Sous limpulsion dun comit de pilotage, vritable matre
douvrage du chantier, un chef de projet doit tre dsign pour constituer
et animer une quipe ddie. Cette dernire aura pour principales missions de :

22

Raliser les travaux selon les tapes dfinies en amont et notamment


ltat des lieux des divergences et informations manquantes ;
Coordonner les travaux de sous-commissions ventuelles (ateliers de
travail) ;
Proposer des solutions en matire dorganisation ;
Soumettre des propositions de choix comptables ;
Organiser la communication ;
Former les quipes.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

Pour contribuer la russite du projet, ce groupe devra structurer ses travaux par chantiers ou ateliers comprenant des reprsentants de tous
les services ou de toutes les entits concernes par le sujet trait (oprationnels, direction financire au sens large, direction des systmes dinformation, communication, formation,.), des spcialistes IFRS, les commissaires aux comptes et/ou des consultants extrieurs.
Le recours des consultants pourra se concevoir plusieurs niveaux :
assistance la matrise douvrage, apports de comptences techniques
comptables (expertise IFRS ou mtier, consolidation), savoir-faire en
terme de procdures, diagnostic des systmes dinformation, benchmarking, communication, formation.
Linventaire des divergences pourra se dcliner entre les divergences dites
incompressibles, pour lesquelles la mthode applicable selon le rfrentiel IFRS est diffrente de la mthode actuelle, et les divergences optionnelles dans le cas o, au-del du traitement de rfrence, un traitement
alternatif est autoris.
Le choix dun traitement non prfrentiel devra tre largement document et comporte un risque de non-conformit aux futures normes, eu gard
aux objectifs actuels de lIASB23 .
Au-del des aspects organisationnels importants que ce changement de
rfrentiel va induire, les socits cotes vont devoir prparer les marchs
aux incidences majeures quil va engendrer sur leurs tats financiers
(impact capitaux propres louverture, impact rsultat en priode de
croisire, prsentation des tats financiers) et sur les principaux ratios utiliss.
La prparation du march nimplique pas une publication anticipe trop
htive, mais plus raisonnablement la communication progressive dlments permettant aux marchs de connatre les principaux ajustements
ventuels et leur incidence sur les tats financiers.
En ce sens, lAMF, transposant une recommandation du CESR, a publi
fin 2003 un communiqu de presse intitul Recommandation finale de
CESR pour la prparation de la transition aux normes IFRS qui porte sur
la communication des entreprises sur leur changement de rfrentiel.
Les recommandations contenues dans ce texte prvoient quatre tapes
successives :

Premire tape : publication du rapport annuel 2003


A ce stade, les metteurs sont encourags dcrire les principales dispositions prises pour assurer le passage aux normes IFRS et son degr
davancement ainsi qu communiquer, si possible et de faon narrative,
sur les principales divergences dores et dj identifies.
(23) LIASB sest fix notamment comme objectif de limiter les traitements optionnels des diffrentes normes.

23

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Deuxime tape : la publication du rapport annuel 2004


Au plus tard lors de la publication des comptes 2004, les entreprises sont
sollicites pour publier les incidences chiffres de ce changement de rfrentiel.
Troisime tape : La publication des comptes intermdiaires 2005
La recommandation vise encourager les entreprises utiliser les IFRS ds
les comptes intermdiaires et fournir une information comparative
selon les mmes rgles, sans pour autant fournir un niveau dinformation
aussi important que dans les comptes annuels.

Quatrime tape : La publication des comptes annuels en 2005


Cette dernire tape constitue la premire publication complte en IFRS.
LAMF prcise quau cas particulier de la premire publication seule une
anne comparative sera exige. Ainsi dans les documents de rfrence,
lexercice 2003 pourrait rester en normes franaises, tant prcis que des
rconciliations devront tre fournies (a priori toutefois sur les seuls capitaux propres).
En ce sens, prcisons galement que la SEC propose damender le document 20 F24 pour que les metteurs europens soient autoriss prsenter
deux annes au lieu de trois habituellement requises, en prsentant en
corollaire les principaux changements intervenus dans le cadre de la premire application des IFRS.

24

(24) Document dinformation financire obligatoire publi par les entreprises trangres cotes aux Etats-Unis comportant en
particulier un tableau de rconciliation entre les capitaux propres et les rsultats publis en normes locales, et ceux tablis en
conformit avec les normes amricaines.

I - Le contexte du passage aux normes IFRS

25

II. PRINCIPES
FONDATEURS DU
REFERENTIEL IFRS

26

1. LES FONDAMENTAUX
DU REFERENTIEL IFRS

P. 27

2. UN REFERENTIEL RESOLUMENT
ECONOMIQUE TOURNE VERS
LA SUBSTANCE DES OPERATIONS

P. 28

3. LA CONFORMITE EXPLICITE
ET INTEGRALE

P. 29

4. LES CHANGEMENTS COMPTABLES


EN IFRS

P. 31

II - Principes fondateurs du rfrentiel IFRS

1 LES FONDAMENTAUX DU REFERENTIEL IFRS


LIASB a labor un document intitul Framework qui sert de cadre
conceptuel llaboration des normes comptables internationales. Il
constitue un vritable fil conducteur en statuant ds lorigine sur les
objectifs assigns aux tats financiers, les principes fondamentaux
communs lensemble du rfrentiel et en proposant des dfinitions de
porte gnrale.
A cet gard sont dfinies les notions suivantes : actif, passif externe, capitaux propres, performance financire, revenus et charges. Y sont galement dveloppes les conditions de leur comptabilisation et les principales conventions dvaluation retenues par le rfrentiel IFRS.
Ce cadre conceptuel, complt en ce sens par la norme IAS 1 relative la
prsentation des tats financiers, fige les grands principes de prsentation
ou dlaboration des comptes.
Ces principes sont les suivants :

Introduisant les critres de pertinence et de neutralit dans ses fondamentaux, le rfrentiel IFRS se tourne en priorit vers les destinataires de
linformation financire pour rpondre leurs attentes.

27

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

UN RFRENTIEL RESOLUMENT
ECONOMIQUE TOURN VERS
LA SUBSTANCE DES OPERATIONS
Ladoption dun rfrentiel comptable unique va naturellement favoriser
lhomognit des informations financires produites. Il permettra ainsi,
en limitant les options offertes, de comparer plus objectivement les donnes financires de plusieurs entreprises europennes.
Mais le corps de normes IFRS choisi par lUnion Europenne, va largement
au-del de ce simple objectif. En privilgiant la substance sur lapparence
et en instaurant, dans certains domaines, lactualisation et la juste valeur, il
opte dfinitivement pour la prminence de lconomique sur le juridique et peut, dans ce contexte, influer trs largement sur les pratiques
actuelles.
Selon ce principe, les traitements comptables doivent reflter la substance des oprations, cest dire traduire le plus fidlement possible les oprations en tirant toutes les consquences des droits et obligations issus
des accords ou des contrats, sans sattacher la forme juridique apparente. De mme, les liens entre diffrentes transactions apparemment dissocies doivent tre analyss dans leur ensemble et au niveau consolid.
De nombreuses illustrations de ce principe sont contenues dans les dveloppements normatifs du rfrentiel IFRS, et notamment :
obligation de consolider toutes25 les entits contrles de fait, mme si le
contrle de droit nest pas avr (notamment entits ad hoc) ;
retraitement obligatoire comme une 26acquisition finance par un
emprunt de toutes les locations financires ;
comptabilisation leur valeur actualise de crances et dettes long
terme ne portant pas intrt ;
rintgration au bilan des lments juridiquement cds mais qui ne
rpondent pas aux critres de sortie du bilan (certains actifs issus de
contrats de cession-bail, certains vhicules de titrisation, oprations
din substance defeasance, ) ;
obligation de retraiter les acquisitions inverses27.
Rsolument tourn vers les investisseurs, ce corps de normes privilgie
galement des valuations en juste valeur28, permettant de mieux apprhender le patrimoine du groupe la date darrt des comptes. Lexercice
reste cependant aujourdhui trs partiel dans la mesure o ces valuations
en juste valeur ne sappliquent pas tous les actifs ou passifs de lentreprise et restent, dans certains cas, optionnelles. LIASB semble, au moins pour
linstant, avoir renonc lobjectif de full fair value qui tait affich
encore il y a quelque temps.

28

(25) Selon les dispositions contenues dans SIC 12 de lIAS 27


(26) Selon IAS 17
(27) Selon IFRS 3
(28) Selon lIASB, la juste valeur est le montant auquel un actif pourrait tre chang ou un passif teint entre parties bien informes,
consentantes et agissant dans des conditions normales de concurrence

II - Principes fondateurs du rfrentiel IFRS

Le principe de juste valeur a fait couler beaucoup dencre. Il peut-tre


incontestablement source de volatilit et daccentuation des effets des
variations des marchs. Mais existe-t-il un meilleur moyen de mesurer les
actifs et les passifs dune entreprise en toute transparence et avec objectivit ? Le dbat est complexe et sans doute loin dtre clos. La comptabilit en cot historique a galement montr ses limites : totalement non
pertinente pour reflter la valeur dun actif aprs son enregistrement initial, elle peut permettre galement de retarder, lisser, voire dissimuler les
mauvaises nouvelles, qui parfois peuvent tre lorigine dactions correctrices salutaires La difficult dans lapplication de la juste valeur rside
dans lobtention de valeurs de rfrence fiables ds lors que lon nest
plus en prsence de marchs liquides et profonds ou quon ne peut plus se
rattacher des comparables fiables. Une chose est certaine, son usage
doit tre bien encadr et les tiers auxquels cette information est destine
forms son interprtation, sans prcipitation excessive. Ce dernier point
est sans doute galement une des dimensions du malaise qui a t ressenti sur le sujet.
Lactualisation est galement une technique laquelle le rfrentiel IFRS
recourt de faon constante, sauf en matire dimpts diffrs. Celle-ci
consiste simplement reconnatre ds lorigine les effets de la valeur temps
sur lvaluation des actifs et des passifs dune entit.
La primaut du bilan sur le compte de rsultat constitue galement un
changement majeur. En effet, le cadre conceptuel des IFRS dfinit avant
tout les actifs et les passifs dune entit. Ainsi, les rsultats traduisent les
accroissements ou rductions de valeurs de ceux-ci, sans en restituer
dailleurs lintgralit car de plus en plus de variations dactifs ou de passifs
sont constates directement dans les capitaux propres : rvaluation dimmobilisations, variation de valeur de certains instruments financiers,
carts de conversion,
En matire de rsultats et avec toujours le mme souci dinformation des
investisseurs et des marchs financiers, le rfrentiel IFRS oriente leur analyse en fonction des performances financires des diffrentes activits
exerces par le groupe. Ainsi, les exigences en matire dinformation dite
sectorielle ou segmente , qui consistent dsagrger les rsultats ainsi
quune partie du bilan en autant dactivits que ncessaire, sont-elles
considrablement renforces.

3 LA CONFORMITE EXPLICITE ET INTEGRALE


La rfrence au corpus comptable IFRS doit imprativement tre explicite.
Ainsi le paragraphe 14 de la norme IAS 1 prcise-t-il quune entreprise
dont les tats financiers sont conformes aux normes IFRS doit faire une
dclaration de conformit explicite et sans rserve dans ses notes
annexes. En outre, lutilisation des normes IFRS ne peut tre partielle.
(29) IAS 1, 14

29

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Fix par la norme IAS 1 comme un principe incontournable29, loption


pour le rfrentiel IFRS emporte automatiquement lobligation de sy
conformer intgralement.
Il nest donc pas possible, quels que soient les motifs invoqus et les explications ou commentaires fournis en annexe, de droger telle ou telle
norme du rfrentiel sauf prouver que limage fidle sen trouve profondment affecte.
En effet, la drogation prvue au paragraphe 17 de lIAS 1 stipule que
dans certaines circonstances extrmement rares, lapplication dune disposition spcifique dune norme comptable internationale pourrait aboutir une prsentation trompeuse des tats financiers. Et dajouter quun
tel cas ne peut exister que si le traitement impos par la norme est manifestement inappropri et si lapplication de la norme ou la prsentation
dinformations supplmentaires ne permettent pas de parvenir prsenter une image fidle.
Dans la pratique, et eu gard aux dispositions prvues, les drogations ne
pourront tre quexceptionnelles. En effet, la communication dinformations complmentaires en annexe devrait systmatiquement permettre de
respecter le principe dimage fidle.
Si, malgr tout, cette disposition devait tre utilise, elle donnerait lieu
une information significative en annexe30, qui altrerait la porte de la
drogation ralise. Ainsi, les informations suivantes seraient requises :

un engagement de la direction sur la conformit de ses tats financiers


au regard du principe dimage fidle et sur lapplication exhaustive des
autres normes ;

lindication de la norme laquelle il a t drog, la nature et les motifs


de la drogation, ainsi que du traitement retenu et de celui prvu par la
norme ;

lincidence de la drogation sur le rsultat net, les actifs, les passifs, les
capitaux propres, et les flux de trsorerie, et ce pour chaque exercice prsent.
En revanche, en labsence de dispositions explicites dans son rfrentiel,
lIASB31 autorise les entreprises, sous certaines conditions32, utiliser un
traitement rcent, prvu par un autre rfrentiel, ds lors que ce traitement nest pas incompatible avec lune des dispositions figurant dans son
propre cadre conceptuel, ses normes et ses interprtations. En pratique,
pour traiter de certaines problmatiques sectorielles, on peut donc sattendre ce que les entreprises se tournent en particulier vers les US GAAP,
qui disposent en la matire de rgles pratiques plus dtailles.

30

(30) Norme IAS 1, 18


(31) Norme IAS 8, 12
(32) Notamment existence dun cadre conceptuel similaire

II - Principes fondateurs du rfrentiel IFRS

4 LES CHANGEMENTS COMPTABLES EN IFRS


La rvision rcente de lIAS 8 a simplifi et clarifi les diffrentes natures de
changements comptables ainsi que le traitement comptable qui y est
associ.
Subsiste ainsi aujourdhui trois catgories de changements comptables :
les changements de mthode comptable, dont les possibilits sont
encadres ;
les corrections derreurs, de quelque nature quelles soient (la distinction
entre erreur fondamentale et erreur matrielle a t supprime) ;
les changements destimation comptable.
Un changement de mthode comptable ne peut rsulter que de la
recherche dune meilleure image fidle ou de ladoption dun changement
de norme. Dans le cas ou les normes prvoient plusieurs traitements possibles, seul le passage dun traitement alternatif un traitement prfrentiel sera admis.
Pour permettre la comparabilit des exercices entre eux, les rgles IFRS stipulent que les incidences des changements de mthode comptable doivent tre calcules de faon rtrospective33 et comptabilises dans les
capitaux propres louverture du premier exercice prsent. Ce rfrentiel tant systmatiquement comparatif, cela se traduit par la modification du bilan douverture prcdant celui du changement. Cette disposition est lgrement diffrente dans notre rglementation nationale
puisque le bilan de clture de lexercice prcdent34 est intangible.
Cependant, dans la pratique, le rsultat est sensiblement quivalent celui
des IFRS puisque la prsentation du bilan antrieur proforma restitue une
information identique.
Constitue par exemple un changement de mthode comptable, le fait
dopter pour la comptabilisation la juste valeur des immeubles de placement, comptabiliss au cot historique depuis lorigine.
Les corrections derreurs proviennent domissions, anomalies ou interprtations errones. Toujours dans un souci de comparabilit et dimage
fidle, les comptes doivent donc tre intgralement retraits depuis lorigine comme si lerreur navait pas t commise. Le traitement de ces corrections sera en consquence en tout point identique celui des changements de mthode comptable dcrit au paragraphe prcdent.
A linverse, les changements destimation ne rsultent pas derreurs antrieures mais de la ncessit de revoir les estimations pour tenir compte de
lvolution ou de la modification des apprciations ou des hypothses prcdemment retenues. Leur incidence est ds lors calcule de faon prospective35 et comptabilise dans les rsultats de lexercice en cours et des
exercices ultrieurs, le cas chant. A titre dexemple, la revue du plan
damortissement dun actif dont lutilisation sera finalement prolonge est
considre comme un changement destimation et trait comme tel.
(33) Cest dire que les calculs doivent tre tablis en prenant lhypothse que la nouvelle mthode a toujours t applique
(34) Le changement tant enregistr ds louverture de lexercice
(35) A linverse du traitement prospectif, les nouvelles estimations seront appliques dans le futur, compter de la date du changement destimation

31

III. PRINCIPALES
DIVERGENCES AVEC LE
REFERENTIEL FRANAIS
1. LES REGROUPEMENTS DENTREPRISES
Y COMPRIS ACTIFS INCORPORELS ET
DPRCIATIONS DACTIFS

P. 33

2. LE PRIMTRE ET LES MTHODES


DE CONSOLIDATION
UNE VOLUTION RCENTE DES TEXTES FRANAIS
QUI MET FIN A UNE DIVERGENCE MAJEURE
AVEC LES NORMES IFRS
P. 50

3. LES IMMOBILISATIONS CORPORELLES


VERS UNE CONVERGENCE ENTRE
LES RGLES FRANAISES ET LES NORMES IFRS ?

P. 53

4. LA COMPTABILISATION
DES INSTRUMENTS FINANCIERS

P. 66

5. LES AVANTAGES ACCORDS


AU PERSONNEL

P. 74

6. RECONNAISSANCE DES PRODUITS


LA MTHODE DE LAVANCEMENT

P. 80

7. LA PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS


ET LINFORMATION FINANCIERE
P. 80

32

8. LES IMPOTS DIFFRS

P. 85

9. LES ECARTS DE CONVERSION

P. 86

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

1 LES REGROUPEMENTS DENTREPRISES


Y COMPRIS ACTIFS INCORPORELS ET DPRCIATIONS
DACTIFS

La nouvelle norme IFRS 3 sur les regroupements dentreprises, combine


aux normes IAS 36 (dprciation des actifs) et IAS 38 (actifs incorporels)
nouvellement rvises, introduit des modifications substantielles dans les
rgles de comptabilisation des regroupements dentreprises.
Les principaux bouleversements apports par celles-ci concernent la
suppression de :

la mthode du pooling of interests, une seule mthode, celle de


lacquisition, tant dsormais possible ;
lamortissement systmatique du goodwill et des actifs incorporels
ayant une dure de vie indfinie, celui-ci tant remplac par un test de
dprciation au minimum annuel.

LES REGROUPEMENTS DENTREPRISES


COMPTABILISATION DES REGROUPEMENTS DENTREPRISES

La mthode du pooling devient une exception franaise


La mthode drogatoire prvue larticle 215 du Rglement 99-02 (correspondant au pooling of interests des anciennes normes amricaines et
internationales) - permettant de comptabiliser, la valeur comptable, les
oprations dacquisition principalement rmunres en titres (ralises en
une seule opration portant sur au moins 90 % du capital de la cible) et
dimputer lcart dacquisition directement sur les capitaux propres - est
dsormais interdite selon les normes IFRS. Une seule mthode est autorise par la norme IFRS 3, celle de lacquisition (purchase method). Dans
cette dernire, un acqureur, cest--dire lentit qui dtient le contrle,
doit tre identifi. Les actifs acquis, passifs et passifs ventuels pris en charge de la cible doivent tre comptabiliss pour leur juste valeur dans le
bilan de lacqureur.

Le traitement des acquisitions inverses (reverse acquisitions)


prcis par lIFRS 3
Habituellement, dans les oprations dacquisition donnant lieu change
de titres, lentit juridique qui met les titres est lacqureur. Toutefois,
dans certaines oprations dnommes acquisitions inverses
(reverse acquisitions), cette apparence est trompeuse et le vritable
acqureur, cest--dire lentit qui dispose du pouvoir de conduire les politiques financires et oprationnelles, et donc du contrle, nest pas lentit
juridique qui a mis les titres mais lentit juridique absorbe, ou dont les
titres ont t apports.

33

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

La norme IFRS 3 requiert dexaminer lensemble des faits permettant de


dterminer quel est, en substance, le vritable acqureur et de comptabiliser lopration en consquence. Bien souvent, lacqureur est lentit la
plus significative. En pratique, pour identifier lacqureur, il conviendra
dexaminer les parits dchange et de dterminer quels sont, dans la nouvelle configuration, les poids respectifs des anciens actionnaires des entits
parties prenantes lopration.
En France, cette situation nest pas vise par les textes et aucune rgle ne
simpose. De sorte quen pratique, ce type dopration a pu faire lobjet de
traitements assez diffrents. Toutefois, en vertu du principe de prdominance de la substance sur lapparence pos au 300 du Rglement 99-02
la COB36, devenue AMF37, a accept quun traitement similaire celui retenu par les normes IFRS, soit appliqu des oprations qui lui taient soumises.

Exemple de cas de reverse acquisition


Une entit A acquiert la totalit des titres dune entit B en change de ses
propres actions. La parit dchange retenue pour lopration est de 2,5
actions de A contre une action de B.

Entit A

Entit B

1 100

2 000

Avant lopration
100 actions
60 actions

Aprs lopration
250 actions (1)
60 actions

% anciens actionnaires de A
dans A :

100 %

40 % (2)

% anciens actionnaires de B
dans A :

0%

Actif net comptable


Capital de A :
Capital de B :

60 %

Contrairement aux apparences, lacqureur est en fait lentit B (aprs lopration, les anciens actionnaires de B dtiennent 60 % de A). En consquence,
dans ses comptes consolids (ces rgles ne sappliquent pas aux comptes individuels), B doit comptabiliser lacquisition de A. Pour cela, on examine la
situation qui prvaudrait si lopration avait eu lieu dans lautre sens ; B aurait
alors d mettre 40 actions (100 / 2,5) en rmunration de la totalit des
actions de A.
En supposant que (i) la juste valeur de lactif net de A est de 1 300 (rvaluation de 200 par rapport aux valeurs nettes comptables initiales) et (ii) la juste
valeur de chaque action B est de 40, le cot dacquisition des actions de A est
de 40 x 40 = 1 600 et lcart dacquisition correspondant dans les comptes de
B ressort : 1 600 1 300 = 300.
(1) 100 + (2,5 x 60) = 250

34

(2) 100 / 250 = 40 %

(36) Rapport de la Commission des Oprations de Bourse 2000, pages 54 et suivantes


(37) Autorit des Marchs Financiers

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Lapplication de la mthode de restimation partielle nest plus


possible en IFRS
La mthode de la restimation partielle des actifs acquis et passifs pris en
charge (limitation de la restimation des lments identifiables la quotepart acquise par le groupe) est tolre par les rgles comptables franaises38 ( condition toutefois quelle ait dj t utilise antrieurement
par lentreprise consolidante). Dans le rfrentiel IFRS, une seule mthode est admise, il sagit de la mthode de restimation 100 % des actifs
acquis, passifs et passifs ventuels pris en charge qui conduit en contrepartie reconnatre les intrts minoritaires qui sy rattachent.
Cette volution des IFRS est en ligne avec les projets en cours portant sur
la comptabilisation du full goodwill, savoir la prise en compte de la part
des minoritaires dans le goodwill. Ce projet, men conjointement avec le
FASB, devrait conduire modifier les US GAAP dans lesquels, seule la
restimation partielle est aujourdhui admise.
ALLOCATION DU COT DACQUISITION DES ACTIFS,
PASSIFS ET PASSIFS VENTUELS

Allocation du cot dacquisition des actifs incorporels


La norme IFRS 3 prvoit que lacqureur comptabilise de manire spare
du goodwill les actifs incorporels qui, la date dacquisition, rpondent
aux critres de comptabilisation des actifs incorporels dfinis dans la
norme IAS 38, et dans la mesure o leur juste valeur peut tre mesure de
faon fiable. Pour une tude approfondie, se reporter infra au paragraphe
traitant des actifs incorporels.

Des possibilits dsormais trs restreintes dallocation du cot


dacquisition des provisions pour restructuration en IFRS
La norme IFRS 339 limite strictement les possibilits de comptabiliser au
passif de la cible, des provisions pour arrts ou rductions dactivits qui
trouvent leur origine dans les oprations de regroupement. Cela nest
dsormais possible que dans les cas o les critres de la norme IAS 37 principalement (i) existence dun plan dtaill du programme des restructurations et (ii) dbut de mise en uvre de ce plan ou annonce des
mesures envisages aux tiers concerns - sont satisfaits la date dacquisition. Afin dviter toute ambigut, la norme prcise galement que,
mme dans le cas dun plan de restructuration dont lexcution serait
conditionne par lacquisition, aucun passif (ni mme un passif ventuel)
ne pourra tre comptabilis dans le cadre de lallocation du cot dacquisition. Ainsi, en pratique, il est probable que seules les restructurations
annonces ou ayant connu un dbut de mise en uvre la date de
lacquisition pourront tre provisionnes dans le bilan de la cible.
(38) 21121 du rglement 99-02
(39) 41 43 de lIFRS 3

35

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Dans ce domaine, les textes comptables franais40 sont beaucoup moins


restrictifs. Il est ainsi possible de comptabiliser des provisions destines
couvrir des cots de restructuration dans la cible, condition quil existe
(i) des programmes de rorganisation clairement dfinis dont le cot peut
tre estim avec un dtail suffisant et (ii) quune annonce publique de ces
plans ait t faite avant la clture de lexercice suivant celui de lacquisition.
De plus, les textes autorisent galement la comptabilisation de provisions
au titre de la partie des programmes de restructuration qui concerne lentreprise consolidante et destines couvrir les cots lis une rduction
de capacit faisant double emploi du fait de lacquisition.

Une nouveaut en IFRS : lallocation du cot dacquisition des


passifs ventuels
La norme IFRS 341 pose le principe dune allocation du cot dacquisition
des passifs ventuels si leur juste valeur peut tre mesure de faon
fiable. Un passif ventuel est dfini comme (i) une obligation possible
trouvant son origine dans des faits passs, et dont lexistence sera confirme ou non par des vnements futurs dont lentreprise na pas le contrle, ou bien (ii) une obligation prsente non comptabilise en raison de son
caractre non probable (probabilit infrieure 50 %), ou du fait que son
montant ne peut pas tre mesur avec suffisamment de fiabilit. Un
exemple de passif ventuel comptabiliser pourrait tre un litige, pendant
devant les tribunaux, et dont on peut estimer la date dacquisition que
la probabilit de condamnation pour lentreprise est non nulle mais infrieure 50%.
Selon les rgles comptables franaises, les passifs ventuels ne font pas
partie des passifs identifiables et ne sont pas comptabiliss au passif de
la cible. Les passifs ventuels existant la date dacquisition sont, le cas
chant, ultrieurement comptabiliss en charge ds lors quils remplissent les critres dun passif.

Un dlai dallocation du cot dacquisition plus court en IFRS


Dans la nouvelle norme IFRS 342, le dlai accord pour lidentification et
lvaluation dfinitive des actifs acquis, passifs et passifs ventuels pris
en charge, a t rduit douze mois compter de la date dacquisition.
A lintrieur de ce dlai, tous les ajustements doivent tre comptabiliss
comme sils avaient t calculs la date dacquisition. Pass ce dlai, les
ajustements correspondant des erreurs au sens de la norme IAS 8 sont
traits de faon rtrospective comme des corrections derreur. Les changements destimation, en revanche, seront comptabiliss de faon prospective en rsultat.
Dans les textes franais43, lentreprise consolidante dispose dun dlai se
terminant la clture du premier exercice ouvert postrieurement celui

36

(40)
(41)
(42)
(43)

21122 du Rglement 99-02


65 de lIFRS 3
21123 du Rglement 99-02
2110 du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

de lacquisition, soit au maximum dun dlai de vingt quatre mois, pour


une acquisition ralise en tout dbut dexercice. Pass ce dlai, hormis le
cas des reprises de provisions pour risques ou de provisions pour restructuration, et sauf cas exceptionnel derreur devant tre traite comme une
modification rtroactive de lcart dacquisition, les ajustements des
valeurs dentre sont comptabiliss en rsultat.

Modalits de comptabilisation aprs le dlai dallocation


dactifs dimpts diffrs non enregistrs lors de lacquisition
Lorsque des actifs dimpts diffrs (par exemple au titre de reports dficitaires) nont pas t enregistrs initialement dans le cadre de lallocation du cot dacquisition, au motif que les critres de comptabilisation
ntaient alors pas remplis, et quultrieurement ceux-ci deviennent
satisfaits, la norme IFRS 344 stipule que le produit dimpt diffr doit
tre comptabilis en rsultat et que, de faon symtrique, la rduction
du montant du goodwill - permettant de ramener celui-ci au montant
quil aurait eu si les actifs dimpt avaient t enregistrs la date dacquisition - est comptabilise en charge.
A la diffrence des normes IFRS, les textes comptables franais45 requirent que les conomies dimpt ralises au del du dlai daffectation
soient comptabilises en rsultat, sans correction symtrique du goodwill.

TRAITEMENT DES CARTS DACQUISITION

Suppression de lamortissement systmatique des carts


dacquisition en IFRS
La norme IFRS 3 a entrin la suppression de lamortissement systmatique du goodwill. Ce dernier est dsormais affect, la date dacquisition,
une ou plusieurs units gnratrices de trsorerie (UGT) et lensemble,
ainsi form, est soumis chaque anne un test de dprciation "impairment test" visant sassurer que sa valeur recouvrable (le plus lev des
montants entre sa juste valeur diminue des frais de cession estims et sa
valeur dusage) nest pas infrieure sa valeur nette comptable. Pour des
prcisions sur les modalits de ralisation des tests de dprciation, se
reporter infra ce chapitre.
Les textes franais, quant eux, imposent un amortissement systmatique des carts dacquisition sur une dure devant "reflter, aussi raisonnablement que possible, les hypothses retenues et les objectifs fixs et documents lors de lacquisition". Toutefois, aucune dure limite nest impose
par le Rglement 99-02. En pratique, les entreprises franaises se rfrent
souvent aux dures maximales antrieurement fixes par les rgles internationales (20 ans) ou plus rarement amricaines (40 ans), bien quaucun
texte franais ny fasse rfrence de manire explicite.
(44) 65 de lIFRS 3
(45) 21123 du Rglement 99-02

37

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Les carts dacquisition ngatifs sont comptabiliss


immdiatement en rsultat en IFRS
La norme IFRS 346 prvoit quaprs examen approfondi des estimations
effectues, les carts dacquisition ngatifs (excdent de la part de lacqureur dans la juste valeur des actifs nette des passifs et passifs ventuels
identifiables sur le cot dacquisition) sont comptabiliss immdiatement en rsultat. Au contraire, dans les textes franais47, lcart dacquisition ngatif est rapport au rsultat sur une dure refltant les hypothses
retenues et les objectifs fixs lors de lacquisition et la possibilit de constater des carts dacquisition ngatifs est limite : sauf cas exceptionnels
dment justifis en annexe, la constatation dcarts dvaluation positifs ne
doit pas avoir pour consquence de faire apparatre un cart dacquisition
ngatif. La norme IFRS 3 quant elle nimpose pas, a priori, une telle restriction.

ACTIFS INCORPORELS (HORS GOODWILL)


ENREGISTREMENT A LACTIF ET AMORTISSEMENT DUNE IMMOBILISATION
INCORPORELLE

Les parts de march et fonds de commerce gnriques


devront tre reclasss en goodwill en IFRS
Dans les comptes individuels, les rgles comptables franaises comportent peu de dveloppements sur les critres dinscription lactif des lments incorporels, sauf pour les frais de recherche et dveloppement. En
outre, aucune limitation prcise sur la dure de vie de ces actifs nest fixe.
Dans les comptes consolids, le Rglement 99-02 autorise, dans le cadre
de lacquisition dune entreprise, la reconnaissance en immobilisations
incorporelles des brevets, marques et parts de march condition que les
critres didentification des actifs incorporels prescrits par le rglement
soient remplis :

leur valuation peut faire lobjet dun suivi dans le temps,


cette valuation est ralise selon des critres objectifs et pertinents
fonds :
- sur les avantages conomiques futurs que lactif permettra de dgager ;
- ou sur la base de sa valeur de march lorsquil existe un march actif
pour des biens similaires (change de biens homognes, les prix des
transactions tant connus) ;
- ou, dfaut, sur dautres mthodes faisant rfrence aux pratiques du
secteur concern (le recours lvaluation par un expert indpendant
peut tre ncessaire).

38

(46) 56 de lIFRS 3
(47) 21131 du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Ainsi, en rgles franaises, les marques et les parts de march peuvent


constituer des immobilisations incorporelles identifiables. Par assimilation des parts de march, en pratique cette possibilit a parfois t tendue certains fonds de commerce gnriques. Ces incorporels ne sont
pas toujours amortis puisquil nexiste aucune rgle contraignante en la
matire.
Selon lIFRS 3, dans les regroupements dentreprises, un lment incorporel doit tre comptabilis de manire spare du goodwill :
(i) sil satisfait la dfinition dun actif incorporel (lment sans
substance physique, identifiable, contrl par lentreprise et donnant
lieu la cration davantages conomiques futurs)
et
(ii) si sa juste valeur peut tre mesure de faon fiable.
Le critre didentification, critre souvent discriminant, dun actif incorporel est satisfait si llment est :
- sparable, cest--dire sil peut tre vendu, transfr, licenci, lou ou
chang (ventuellement regroup avec dautres lments) de faon
distincte de lentit
ou
- provient de droits lgaux ou contractuels.
Le critre de contrle, quant lui, se dfinit comme le pouvoir de restreindre laccs des tiers (par des droits juridiques ou autres moyens
dment prouvs) aux avantages conomiques gnrs par lactif.
Les parts de march et les fonds de commerce gnriques notamment, ne remplissant pas ces critres, ne pourront donc plus tre
comptabiliss sparment lactif et devront tre reclasss en goodwill.
En revanche, sous rserve de la possibilit de mesurer leur juste valeur de
faon fiable et de lexamen de leurs caractristiques spcifiques qui pourraient entraner certaines restrictions, une grande varit dactifs incorporels devrait pouvoir tre reconnue au bilan lors des regroupements
dentreprises ; en particulier : les marques, listes de clients, logos, noms de
domaines internet, technologie, logiciels, bases de donnes,
Sagissant de lvaluation de la juste valeur, la norme postule toutefois
que les cas o celle-ci ne pourrait pas tre dtermine devraient tre
trs limits.

Immobilisations incorporelles gnres en interne :


des rgles de comptabilisation non optionnelles en IFRS
Dans les comptes individuels en France, lactivation des frais de recherche
applique et de dveloppement est optionnelle sous trois conditions
remplir simultanment :
individualisation des projets en cause ;
srieuses chances de russite technique et de rentabilit commerciale de
chaque projet ;
le cot peut en tre distinctement tabli48.

39

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

En revanche, le traitement des logiciels crs en interne est dfini par les
textes franais49 selon leur destination : usage interne ou usage commercial. Si les critres sont remplis, lactivation (immobilisation incorporelle
ou stock) est obligatoire.
La norme IAS 38dfinit les critres dactivation applicables pour toutes les
immobilisations incorporelles gnres de manire interne (tant toutefois prcis que les fonds de commerce ou goodwill, marques, titres de
journaux et de publication, fichiers clients crs et dvelopps en interne
ne pourront jamais tre comptabiliss lactif). Si ces critres sont remplis, lactivation est obligatoire. Sont ainsi susceptibles dtre immobiliss
les frais de dveloppement de :
nouveaux produits, nouveaux outils, prototypes, ;
nouveaux process, logiciels dvelopps pour des besoins internes.
Ainsi, selon la norme IAS 3850 , les frais de dveloppement sont inscrits
lactif de faon obligatoire lorsquils remplissent les conditions voulues. Contrairement aux textes franais, lactivation dans ce cas nest
donc pas optionnelle.
Les conditions remplir sont les suivantes :

faisabilit technique du projet ;


intention de le poursuivre jusqu son terme et de lutiliser ou de le
vendre ;
moyens ncessaires pour vendre les produits ou pour utiliser le nouveau
processus de production rsultant du dveloppement considr ;
existence dun march pour le produit ou utilit du nouveau processus
de production pour lentreprise ;
disponibilit des moyens techniques, financiers ou autres, ncessaires
pour terminer le projet ;
existence doutils de gestion fiables permettant de connatre les cots de
dveloppement engags sur le projet.
En revanche, tous les frais de recherche ainsi que les frais de dveloppement qui ne remplissent pas les critres doivent tre inscrits en rsultat.

Frais de dveloppement en cas dacquisition : une activation


obligatoire en IFRS
Selon le Rglement 99-0251, quand la mthode gnrale retenue par le
groupe consiste immobiliser les frais de recherche et dveloppement, la
partie du cot dacquisition correspondant des projets en cours nettement individualiss et ayant de srieuses chances de rentabilit commerciale doit tre obligatoirement immobilise. Dans le cas contraire, lentreprise a le choix de les immobiliser ou de les porter en charges.

40

(48) Article D 19 du Code de Commerce et PCG art 361-2


(49) PCG art 331-3
(50) 57 de lIAS 38 rvise en 2004
(51) 21122 du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Au contraire, les normes IFRS52 rendent obligatoire la comptabilisation des


projets de dveloppement en cours qui rpondent la dfinition dun
actif incorporel, et dont la juste valeur peut tre mesure de faon fiable.
Sagissant des frais de recherche stricto sensu, selon le Rglement 99-02, la
partie du cot dacquisition correspondant aux projets en cours, identifiables et valuables de faon fiable, est comptabilise immdiatement en
charges. En normes IFRS, ces cots seraient maintenus dans la valeur du
goodwill sauf pouvoir dmontrer la probabilit gnrer des avantages
conomiques futurs pour en permettre une comptabilisation spare du
goodwill.

Des rgles damortissement et de dprciation plus prcises en


IFRS
Au plan des rgles damortissement, les normes IFRS font une distinction
nouvelle et fondamentale entre les actifs incorporels dure de vie finie
et ceux dure de vie indfinie. Un actif incorporel est dure de vie
indfinie (et non dure de vie infinie) si, aprs analyse de tous les lments pertinents disponibles, il napparat pas de limite prvisible la
priode sur laquelle cet actif va gnrer des flux de revenus.
Les textes franais ne font pas explicitement cette distinction mme si, en
pratique, lapplication des principes gnraux par de nombreuses socits
peut implicitement conduire des rgles un peu similaires. Nanmoins, les
normes IFRS sont plus prcises et laissent moins de place linterprtation.
Les tests de dprciation, qui ont remplac lamortissement systmatique
pour les immobilisations dure de vie indfinie, doivent tre raliss au
minimum une fois par an et selon une mthodologie prcise expose infra.

Un amortissement systmatique des incorporels dure de vie finie


Un actif incorporel dure de vie finie doit tre amorti sur cette dure. Si
lIAS 38 rend obligatoire cet amortissement, elle ne fixe aucune limite
quant la dure. La mthode damortissement retenue doit reflter la
structure de consommation des avantages conomiques futurs. Si cette
structure ne peut pas tre dtermine de faon fiable, la mthode damortissement linaire sera retenue.
En outre, il convient de noter que la rvision priodique de la dure et de
la mthode damortissement est conue comme une rgle en IFRS (mme
rgle pour les immobilisations corporelles).
Quelques prcisions concernant la base amortissable retenir :

la valeur amortissable est gale sa valeur brute (cost) moins sa valeur


rsiduelle estime ("residual value") ;

la valeur rsiduelle est dfinie comme le montant estim quune entreprise retirerait de la vente, nette des cots de sorties, dune immobilisation similaire en fin de dure dutilit.
(52) 34 de lIAS 38 et 45 de lIFRS 3

41

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

La notion de valeur rsiduelle est galement prvue dans les textes franais, quoique assez rarement applique notamment pour des raisons fiscales : Le plan damortissement consiste rpartir le cot dun bien diminu
le cas chant de la valeur rsiduelle sur sa dure probable dutilisation. Il est
tenu compte de cette valeur rsiduelle lorsque la dure dutilisation du bien
est nettement infrieure sa dure probable de vie (PCG art. 331.8).
La norme IAS 3853 apporte des prcisions sur la valeur rsiduelle dun
incorporel dure de vie finie qui nexistent pas dans les textes franais :

La valeur rsiduelle dun incorporel est nulle sauf si :

un tiers sest engag acheter lactif lorsque lentreprise cessera de


lutiliser ;
ou un march actif permet une mesure fiable de cette valeur.

Des dispositions quivalentes sur la valeur rsiduelle sont prvues pour les
immobilisations corporelles par lIAS 16 qui considre celle-ci comme souvent non significative.

La valeur rsiduelle est revue chaque anne. Au cas particulier o cette


dernire viendrait atteindre ou dpasser le montant de la valeur nette
comptable de lactif, lamortissement serait interrompu jusqu ce que le
montant de la valeur rsiduelle redevienne infrieur la valeur nette
comptable.

Suppression de lamortissement systmatique pour les actifs


incorporels dure de vie indfinie mais un test annuel de dprciation
Les actifs incorporels dure de vie indfinie ne sont plus amortis. Ils doivent en contrepartie faire lobjet dun test de dprciation annuel et
chaque fois quun indice rvle quune perte de valeur a pu intervenir. En
outre, le caractre indfini de la dure de vie doit tre revalid chaque
anne, de faon sassurer que cette hypothse est toujours justifie.
VALEUR DENTRE ET VALUATION POSTRIEURE LA DATE DENTRE DES
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES

La valeur dentre lactif des immobilisations incorporelles est gale


leur cot :

en cas dacquisition isole : prix dachat augment des cots directs lis
lachat,

dans le cas dun incorporel identifiable compris dans les actifs dune
entreprise acquise : juste valeur la date dacquisition.
Sur ce point, on ne relve pas de divergence entre les deux rfrentiels.
42

(53) 100 et suivants

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

En revanche, leur valuation postrieure la date dentre peut diverger.


Si la mthode de rfrence demeure le cot dorigine sous dduction des
amortissements et des provisions pour dprciation, la norme IAS 38 autorise la valorisation des incorporels leur montant rvalu. La valeur
rvalue est la juste valeur la date de rvaluation sous dduction des
amortissements et dprciations constats ultrieurement. Cette rvaluation ne peut tre pratique que si la juste valeur peut tre estime avec une
prcision suffisante. Elle trouve sa contrepartie dans les capitaux propres
de lentit concerne et doit tre pratique de faon rgulire.
En France, la rvaluation des immobilisations incorporelles est interdite.
La rvaluation nest autorise par le nouveau Code de commerce54 que
pour les immobilisations corporelles et financires lexclusion des immobilisations incorporelles, des stocks et des valeurs mobilires de placement.
Signalons enfin, que si en principe ce sont toutes les immobilisations dune
mme catgorie qui doivent tre rvalues, une exception peut tre faite
lintrieur dune mme catgorie, pour une immobilisation dont la juste
valeur ne peut tre estime avec une prcision suffisante.
Des rgles similaires sont prvues pour la rvaluation des immobilisations
corporelles par lIAS 16.

Frais dtablissement et charges rpartir


Certains cots capitalisables en France constituent des charges de
priode en IFRS55 :
frais dtablissement,
frais de pr-ouverture,
frais de pr-exploitation.
Ne peuvent tre ports lactif :
les cots de dmnagement et de rorganisation,
les frais de formation,
les frais de publicit et de promotion.

TESTS DE DPRCIATION
CADRE GENERAL

En matire de suivi de la valeur des actifs corporels et incorporels, les divergences entre le rfrentiel franais et les normes IFRS sont limites tant sur
le plan des grands principes que sur celui des modalits gnrales de mise
(54) Article L 128-18 du Code de commerce
(55) 69 de lIAS 38

43

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

en uvre. En revanche, les pratiques des groupes franais sont aujourdhui


souvent htrognes et parfois rudimentaires. Par ailleurs, en matire dinformation financire, les exigences de la norme IAS 36 sont beaucoup plus
nombreuses que celles rsultant des recommandations rcentes de lAMF
qui nexige des informations dtailles et chiffres que dans les cas o une
dprciation est effectivement constate.
Sur le plan des grands principes, en IFRS comme en rgles franaises56, la
valeur dinventaire des actifs corporels et incorporels doit faire lobjet
dun suivi la clture, conduisant, le cas chant, constater une dprciation de la valeur nette comptable pour la ramener la valeur dinventaire.
Les textes franais de rfrence retiennent des principes comparables
ceux de la nouvelle norme IAS 36 publie en mars 2004 :
le Rglement 99-02 pose explicitement le principe de la valeur dutilit des actifs acquis et dun suivi annuel des valeurs restimes sans en prciser les modalits ;
le Rglement 2002-10 du CRC relatif lamortissement et la dprciation des actifs (dapplication obligatoire au 1er janvier 2005 et par anticipation sur option) :

- prcise certains lments en reprenant

largement les principes et les


dfinitions de lIAS 36 selon lesquels la valeur actuelle est la plus
leve entre la valeur vnale ou la valeur dusage ;
- donne des dfinitions gnrales comparables de la valeur vnale et de
la valeur dusage ;
- donne des indicateurs de perte de valeur, dont lexistence dclenche
la mise en uvre du test de dprciation, alors que ce dernier est
systmatique en IAS 36 pour les goodwills et les immobilisations
incorporelles dure de vie indfinie.

les Recommandations de lAMF du 27 dcembre 2002 qui sappliquent


aux socits cotes (Description de la mthodologie suivie en matire de
dprciation des actifs incorporels et des carts dacquisition) :
- raffirment les principes du Rglement 2002-10 du CRC et recommandent son application anticipe au 31 dcembre 2002 ;
-intgrent implicitement les carts dacquisition dans le champ
dapplication du Rglement 2002-10 ;
- prcisent linformation financire publier relative la mthodologie et aux hypothses en matire de dprciation des actifs.
les Recommandations de lAMF du 23 janvier 2004 (Dprciation des
actifs incorporels et des carts dacquisition) apportent quelques prcisions relatives linformation financire publier, qui restent nanmoins
trs limites par rapport aux exigences de la norme IAS 36.
44

(56) Article L 128-18 du Code de commerce

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Sur le plan des modalits de mise en uvre, les textes franais prcits
restent sur des considrations trs gnrales, ce qui a dailleurs conduit
depuis quelques annes de nombreux groupes utiliser les rfrentiels
IFRS et amricain pour laborer leur propre mthodologie de suivi de la
valeur de leurs actifs. Deux divergences ressortent nanmoins a priori :

dans le rfrentiel franais, la mise en uvre du test de dprciation


est ralise uniquement en cas de constatation dindices de perte de
valeur alors quelle est systmatique en IAS 36 pour les goodwills et les
immobilisations incorporelles dure de vie indfinie ;
dans le rfrentiel franais, la valeur dusage est dtermine sur la base
de flux de trsorerie aprs impts, actualiss avec un taux dactualisation
aprs impt, alors que la norme IAS 36 indique que le calcul de la valeur
dusage doit se faire sur la base de flux de trsorerie avant impt actualiss avec un taux dactualisation avant impt.
Les dveloppements qui vont suivre sont consacrs prsenter les principales modalits de mise en uvre des tests de dprciation dactifs figurant dans la norme IAS 36, tant dores et dj prcis que cette norme
laisse des zones dincertitude et dinterprtation que seules la capitalisation progressive des expriences et la connaissance des pratiques de Place
pourront lever.
La norme IAS 36 dfinit les principes et la mthodologie suivre en matire de suivi de la valeur comptable de certains actifs ou groupes dactifs,
afin de dterminer si leur valeur recouvrable est suprieure ou gale leur
valeur nette comptable.

QUELS SONT LES ACTIFS CONCERNES PAR LA NORME IAS 36 ?


La norme IAS 36 concerne les immobilisations incorporelles y compris les
goodwills, les immobilisations corporelles, les immeubles de placement
valus au cot ainsi que les seuls actifs financiers relatifs aux titres des
filiales, aux co-entreprises et aux entreprises associes. Les modalits de
dprciation des autres actifs financiers sont traites par la norme IAS 39,
selon des modalits relativement similaires celles prvues par la norme
IAS 36.

COMMENT DETERMINER UNE UGT ?


Le regroupement des actifs en Units Gnratrices de Trsorerie (UGT)
Le dcoupage raisonnable, cohrent et permanent de lensemble des actifs
dun groupe en diffrentes Units Gnratrices de Trsorerie (UGT) est
certainement le sujet le plus complexe et le plus novateur par rapport aux
pratiques actuelles.
Les actifs sont en principe tests individuellement. Toutefois, lorsque la
valeur recouvrable dun actif ne peut tre dtermine (cas le plus frquent

45

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

- absence de march actif ou de flux de trsorerie indpendants), la norme


prvoit de regrouper les actifs de manire former une UGT.
LUGT est dfinie comme le plus petit groupe identifiable dactifs, qui
gnre des flux de trsorerie (cash flows), fortement indpendants
des flux de trsorerie gnrs par les autres actifs ou groupes dactifs.
La norme ne fournit pas de critre univoque, permettant dapprcier le
caractre indpendant des flux de trsorerie gnrs par un actif, et propose une approche assez souple, fonde sur des exemples, et en se rfrant
au jugement. La rflexion sera alimente par lexamen des critres suivants, dont seul le premier est dterminant et doit conduire considrer
que ces actifs constituent une UGT daprs la norme :
existence ou non dun march actif pour les produits issus des actifs tests (mme si tout ou partie des outputs est utilise en interne) ;
importance des relations de dpendance conomique entre les diffrentes units :
- indpendance des dbouchs de leurs ouputs ;
- contraintes crant des dpendances fortes entre les units et
obligeant de raisonner conomiquement au niveau dunits
regroupes ;
- relations de dpendance mises en vidence, rellement imposes par
lenvironnement ou dcoulant de pures conventions dorganisation
internes.
dcoupage oprationnel : manire dont le management organise son
reporting (lignes de produits, zones gographiques,) ;
dcoupage stratgique : manire dont le management prend ses dcisions de poursuite ou dabandons dactivits.
Lallocation du goodwill aux UGT
Les goodwills ne produisant pas de flux de trsorerie indpendants, ils
sont allous aux UGT ou, si ncessaire, des regroupements dUGT qui
bnficient des synergies du regroupement dentreprises. Daprs la
norme, le goodwill est prsum pouvoir tre affect de manire raisonnable et cohrente ; et cela en respectant les deux limites suivantes : au
plus fin au niveau du dcoupage oprationnel et au plus large un segment dinformation primaire ou secondaire tels que dfinis par la norme
IAS 14, relative linformation sectorielle.
En pratique, la norme laisse donc certaines marges de manuvre pour
dterminer les UGT et leur allouer les goodwills.
Le primtre de lUGT

46

En principe, une UGT est un ensemble dactifs corporels et incorporels.


En pratique se pose la question de linclusion ou non des lments de
Besoins en Fonds de Roulement (BFR) dans lUGT. Il nous semble

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

conforme la thorie financire et non contradictoire lIAS 36, dinclure


le BFR afin de dterminer lactif conomique de lUGT. De faon plus gnrale, il est fondamental de sassurer de la cohrence entre le primtre
test et la manire dont la valeur recouvrable est dtermine. Ainsi,
dans certains cas, il peut tre ncessaire dintgrer des provisions pour
risques et charges.

QUAND REALISER LE TEST ?


En ce qui concerne la priodicit et les critres de dclenchement dun
test de perte de valeur, la norme est explicite.
Elle distingue les immobilisations corporelles et incorporelles dure de
vie dfinie qui font lobjet dun test de dprciation uniquement en
prsence dindice de pertes de valeur (liste indicative dindicateurs
externes et internes fournie par la norme) et les goodwills et immobilisations incorporelles dure de vie indfinie ou non mises en services
qui sont testes une fois par an date fixe (pas ncessairement la
clture) ou plus si des indices de perte de valeurs sont identifis en
priode intrimaire.
Concrtement cela signifie que seules les UGT qui intgrent des
goodwills ou des incorporels dure de vie indfinie seront systmatiquement testes.
Ces principes de dclenchement du test de perte de valeur sappliquent
galement lors de la premire application du rfrentiel IFRS. Ainsi, au
1er janvier 2004, les tests de dprciation ont un caractre systmatique
pour les goodwills et les actifs incorporels dure de vie indfinie ; en
revanche, ils seront mis en uvre uniquement en prsence dindices de
perte de valeurs pour les actifs corporels et incorporels dure de vie finie
pris isolment (ce nest pas le cas sils ont t affects des UGT qui intgrent des goodwills ou des actifs incorporels dure de vie indfinie).

COMMENT DETERMINER LA VALEUR RECOUVRABLE DUN


ACTIF ?
La norme autorise deux approches de la valeur recouvrable dun actif : la
juste valeur diminue des frais de cession ou la valeur dusage. La valeur
recouvrable est la plus leve de ces deux valeurs.

Juste valeur nette des frais de cession


Elle est dfinie comme le montant qui peut tre obtenu de la vente dun
actif ou dune UGT lors dune transaction dans des conditions de
concurrence normale entre des parties bien informes et consentantes,
minor des frais de cession.

47

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

En ce qui concerne la dtermination de la juste valeur nette, la norme propose une approche hirarchise. A dfaut de prix de transaction, il peut
tre retenu, en prsence dun march actif, le cours du jour ou un cours
rcent. En labsence de march actif, une approche analogique fonde sur
des multiples de transactions rcentes ayant port sur des actifs similaires
est galement admise par la norme. En outre, on peut raisonnablement
penser que lapproche analogique par comparaisons boursires, bien que
non prvue explicitement par la norme, est une mthode acceptable pour
dterminer la juste valeur dune entit.

Valeur dusage
Elle est dfinie comme la valeur actualise de la somme des cash flows
futurs avant impts et lments financiers, provenant de lutilisation
continue dun actif (ou dune UGT) et des cash flows dgags lors de la
sortie de lactif.
Cash flows gnrs pendant la dure dutilisation de lactif
Lestimation des cash flows futurs doit tre fonde sur les budgets et prvisions les plus rcents du management, labors sur des bases raisonnables et documentes.
Le business plan ne peut, en principe, tre tabli sur un horizon explicite
suprieur 5 ans, sauf justification. Toute extrapolation des prvisions
jusqu la date anticipe de fin dutilisation dun actif doit tre ralise sur
la base dun taux de croissance constant ou dcroissant, sauf justification.
Lactif doit tre valu dans son tat actuel, sans tenir compte des flux de
trsorerie susceptibles dtre gnrs par des restructurations non encore
engages, ou des investissements de performance et de capacit (en
revanche, les investissements de maintenance doivent tre intgrs).
Cash flows gnrs lors de la sortie de lactif
Ils correspondent la juste valeur nette des frais de cession telle que dfinie ci-avant. La norme napporte aucune prcision en ce qui concerne
lvaluation des actifs dure dutilisation indfinie. Dans ce contexte, la
pratique retient lutilisation dune valeur terminale.
Taux dactualisation
Les flux de trsorerie sont actualiss avec un taux dactualisation avant
impt et indpendant de la structure financire, refltant les hypothses
du march quant au loyer de largent et aux risques spcifiques de lactif.

48

Le taux dactualisation est donc constitu du taux sans risque major


dune prime de risque et ventuellement dilliquidit. Conformment la
thorie financire la norme prcise que les risques dont il a t tenu compte dans les cash flows (par exemple au travers de la construction et de la
pondration de diffrents scnarii) ne doivent pas tre reflts dans le
taux dactualisation.

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Dans la mesure o (i) la norme se place dans un cadre avant impt, et


(ii) la thorie financire (travaux de Modigliani et Miller 1958) montre
que le Cot Moyen Pondr du Capital (CMPC ou WACC), est dans ce cas
indpendant de la structure financire, il nous semble possible, dans lattente de prcisions ventuelles de la part du normalisateur, et de llaboration dune position de Place, de retenir le cot moyen pondr du capital pour lactualisation des flux de trsorerie futurs.
En pratique, compte tenu des difficults techniques lies la dtermination dun taux dactualisation avant impt, et des prcisions apportes par
lIASB sur les modalits de dtermination dun taux avant impt partir
dun taux aprs impt57, il nous semble possible de procder de la faon
suivante :

dterminer le cot moyen pondr du capital correspondant au niveau


de risque appropri sur une base aprs impt ;
rechercher le taux avant impt permettant dobtenir la mme valeur
actualise nette, partir des flux avant impt, que celle obtenue en actualisant les flux aprs impt avec le cot moyen pondr aprs impt prcdemment dtermin.
COMMENT DETERMINER ET COMPTABILISER LA REDUCTION
DE VALEUR ?
Si la valeur nette comptable dun actif est suprieure sa valeur recouvrable, la rduction de valeur est constate en charges par la voie dune
provision pour dprciation dactif, tant prcis que la valeur recouvrable (aprs dduction de lventuelle valeur rsiduelle) devient la nouvelle base amortissable pour la dure dutilisation restant courir. En ce
qui concerne les actifs qui ont t rvalus en application dune autre
norme internationale, la rduction de valeur est impute, due concurrence, sur lcart de rvaluation et vient directement en minoration des
capitaux propres.
Concrtement, il sagira dans la plupart des cas de comptabiliser la rduction de valeur dune UGT. Cette perte de valeur sera alors prioritairement affecte au goodwill puis, le cas chant, sur les autres actifs de
lUGT au prorata de leur valeur comptable. En cas dinsuffisance dactifs, la
perte de valeur peut conduire la comptabilisation dun passif si et seulement si les conditions de lIAS 37 sont runies.

LA DEPRECIATION EST-ELLE REVERSIBLE ?


La perte de valeur (impairment) est rversible uniquement en cas daccroissement de la valeur recouvrable dun actif ou dune UGT et non pas
cause de leffet mcanique des amortissements supplmentaires. En
outre, la reprise de provision ne doit pas conduire une valeur comptable
(57) cf IAS 36, Basis for Conclusion, BCZ 85 et BC 94

49

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

de lactif suprieure sa valeur dorigine nette des amortissements qui


auraient t pratiqus en labsence de dprciation. Cette nouvelle valeur
recouvrable (aprs dduction de lventuelle valeur rsiduelle) devient la
nouvelle base amortissable pour la dure dutilisation restant courir.
La reprise de provision est affecte sur les actifs autres que le goodwill
au prorata de leur valeur nette comptable. En effet, la reprise de la perte
de valeur du goodwill est interdite.
Cette reprise de provision est comptabilise en produit. En ce qui concerne les actifs qui ont t rvalus en application dune autre norme internationale, la reprise de la rduction de valeur est comptabilise en cart de
rvaluation et vient directement augmenter les capitaux propres.

LE PRIMTRE ET LES MTHODES DE


CONSOLIDATION
UNE VOLUTION RCENTE DES TEXTES FRANAIS
QUI MET FIN A UNE DIVERGENCE MAJEURE AVEC
LES NORMES IFRS
UN POINT DE CONVERGENCE RCENT :
LA SUPPRESSION DU LIEN CAPITALISTIQUE
DANS LES TEXTES FRANAIS
LE CONTRLE NE SUPPOSE PLUS LA DTENTION DAU MOINS UN TITRE DE
CAPITAL DANS LES TEXTES FRANAIS

Le Rglement 99-0258 stipule que le contrle exclusif peut rsulter dune


influence dominante sur une entreprise en vertu dun contrat ou de
clauses statutaires, lorsque lentreprise dominante est actionnaire ou associe de cette entreprise. Cette dernire condition a t supprime par la loi
n 2003-706 du 1er aot 2003 qui a modifi, sur ce point, larticle L 233-16
du Code de commerce. Lavis n2004-08 du 6 avril 2004 du CNC propose
de modifier dans ce sens le paragraphe 1002 du Rglement 99-02.
CONSQUENCE : TRAITEMENT SIMILAIRE DANS LE RFRENTIEL FRANAIS
ET EN NORMES IFRS DES ENTITS AD HOC

Selon le rglement franais59, une entit ad hoc :

est une structure juridique distincte ;


cre spcifiquement pour grer une opration ou un groupe doprations similaires pour le compte dune entreprise ;
structure ou organise de manire telle que son activit nest en fait
exerce que pour le compte de cette entreprise, par mise disposition
dactifs ou fourniture de biens, de services ou de capitaux.
50

(58) 1002 du Rglement 99-02


(59) 10052 du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Plus loin, le rglement prcise quune entit ad hoc est comprise dans le
primtre de consolidation ds lors quune entreprise a en substance le
contrle de lentit ad hoc en vertu de contrats, daccords ou de clauses
statutaires. Ce contrle existe si deux des critres suivants sont atteints :
pouvoirs de dcision et de gestion sur lentit et les actifs qui la composent (critre prdominant) ;
capacit de bnficier de la majorit des avantages conomiques de
lentit (sous forme de flux de trsorerie, de droit une quote-part dactif
net par exemple) ;
les risques relatifs lentit sont supports par lentreprise.
La condition de dtention juridique pour consolider une socit, rsultant
dun texte de niveau suprieur, vient dtre supprime par La Loi de
Scurit Financire du 1er aot 2003, effet au 1er janvier 2004.
Cette modification rcente des textes met notamment fin des pratiques
qui taient galement impossibles en IFRS depuis linterprtation SIC 12
de lIAS 27.
Nanmoins, ces nouvelles rgles ne devraient pas remettre en cause
toutes les oprations de cession des entits ad hoc, si celles-ci cessent
dtre effectivement contrles, et si les actifs et passifs cds ces entits respectent les critres de dcomptabilisation prvus par lIAS 39 rvise, qui sanalysent en substance et par tapes dans lordre suivant :
Etape 1 : Transfert des droits contractuels (droit recevoir le cash)
Etape 2 : Transfert de lessentiel des risques et avantages
Etape 3 : Transfert du contrle de lactif financier
Les oprations courantes, telles que les titrisations de crances ou les
montages dits dconsolidants dans lesquels interviennent plusieurs
partenaires (oprateurs, investisseurs, arrangeurs,), ncessitent de ce
fait des analyses au cas par cas et en substance, pour tre en mesure de
dterminer qui, in fine, doit comptabiliser les actifs en question.

Exemples de situations dans lesquelles le contrle


pourra tre dmontr
Le preneur est associ aux risques et avantages de lentit ad hoc par
le biais de garanties accordes des investisseurs extrieurs.
Lactivit de lentit ad hoc est ralise exclusivement pour le compte
du preneur.
Le preneur a le pouvoir de dcision au sein de lentit ad hoc
(participation au conseil dadministration ou au management).
51

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

QUELQUES DIVERGENCES SUBSISTENT


LE PRIMTRE DE CONSOLIDATION

LIAS 27 cre une nouvelle divergence avec les textes franais, par la suppression rcente du cas dexclusion du primtre de consolidation dune
socit contrle mais dont les flux de trsorerie sont soumis des restrictions svres et durables. Ainsi, lavenir, en IFRS, il faudra consolider
une telle entit en indiquant, en notes annexes, les restrictions dont elle
fait lobjet, moins que ces restrictions puissent conduire considrer que
la socit nest pas, in fine, contrle.
UNE NOTION DE CONTRLE PLUS RESTRICTIVE DANS LES TEXTES
FRANAIS

La dfinition du contrle donne par la norme IAS 27 est trs proche des
textes franais. Le contrle est prsum sil y a dtention directe ou indirecte de la majorit des droits de vote (contrle de droit). Le contrle
peut galement exister en vertu de clauses contractuelles (contrle
contractuel) ou rsulter de faits (contrle de fait).
En rgles franaises, le contrle de fait rsulte de la dsignation effective, pendant deux exercices successifs, de la majorit des organes de
direction. Ce contrle est prsum si lentreprise a dispos, directement
ou indirectement, au cours de deux exercices successifs, de plus de 40%
des droits de vote et quaucun autre actionnaire ne dtenait une fraction
suprieure. En normes IFRS, ce contrle rsulte du seul fait de pouvoir
dsigner ou rvoquer la majorit des membres des organes de direction,
ou de pouvoir disposer de la majorit des votes aux runions des organes
de direction.
Les droits de vote potentiels doivent tre pris en compte pour la dtermination du contrle exclusif, sils sont exerables ou convertibles tout
moment, et si leur prix dexercice nest pas hors du march. Lentit doit
considrer tous les faits et circonstances qui affectent les droits de vote
potentiels, lexception des intentions de la direction et de sa capacit
financire. En rgles franaises60, seuls les droits de vote potentiels, dont
lengagement dachat est irrversible, peuvent tre pris en considration.
TRAITEMENT DES ENTITS CONTRLES CONJOINTEMENT

En IFRS, selon la mthode prfrentielle, lentit contrle conjointement


est intgre proportionnellement. Cette mthode est la seule admise en
rgles franaises. La mthode alternative autorise chaque partenaire utiliser la mise en quivalence. La norme IAS 31 estime que cette mthode
ne traduit pas la ralit conomique de la joint-venture mais laisse toutefois le choix.
La convergence recherche avec le normalisateur amricain pourrait
conduire lIASB revoir sa position, lintgration proportionnelle ntant
admise, en US GAAP, que par exception.
52

(60) 10051 du rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

3 LES IMMOBILISATIONS CORPORELLES


VERS UNE CONVERGENCE ENTRE LES RGLES
FRANAISES ET LES NORMES IFRS ?
CRITRES DE RECONNAISSANCE DUNE IMMOBILISATION :
UNE VOLONT DE CONVERGENCE RELLE
LA NOTION DIMMOBILISATION CORPORELLE

Dans les rgles franaises actuelles, la notion dimmobilisation corporelle nest pas dfinie. Cette lacune sera bientt comble puisquun projet
davis61 du Conseil National de la Comptabilit (CNC), portant sur la dfinition, la comptabilisation et lvaluation des actifs, propose les dfinitions suivantes :
un actif est un lment identifiable du patrimoine ayant une valeur conomique positive pour lentit, cest--dire une ressource que lentit
contrle du fait dvnements passs et dont elle attend des avantages
conomiques futurs ;
une immobilisation corporelle est un actif physique dtenu, soit pour
tre utilis dans la production ou la fourniture de biens et services, soit
pour tre lou des tiers, soit des fins administratives et dont lentit
attend quil soit utilis au-del de lexercice en cours.
Cette dfinition est identique celle inscrite dans lIAS 16 rvise.
En revanche, si la dfinition dun actif propose par le CNC est proche de
celle figurant dans le cadre conceptuel (Framework), elle conserve un
caractre plus juridique en prcisant quun actif est un lment du patrimoine.
PRINCIPE DE COMPTABILISATION

La norme IAS 16 stipule quune immobilisation corporelle est inscrite au


bilan si et seulement si :
il est probable que des avantages conomiques futurs lis llment
bnficieront lentreprise ;
le cot de llment peut tre mesur de faon fiable.
Ces principes ont t repris dans lexpos-sondage du CNC. Dans les rgles
franaises actuelles, une dpense reprsente une immobilisation corporelle si :

elle a pour rsultat lentre dun nouvel lment destin rester durablement dans le patrimoine de lentreprise62;
elle a pour effet daugmenter la valeur dun lment dactif ou daugmenter sa dure probable dutilisation.
(61) Projet davis du CNC du 24 mars 2003, publi sous forme dexpos-sondage

53

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Dans la norme IAS 16 rvise, les dpenses damlioration des immobilisations existantes doivent tre comptabilises lactif si elles rpondent aux
critres gnraux de reconnaissance dune immobilisation.

LAPPROCHE PAR COMPOSANTS : UNE APPLICATION


DIFFRENTE DANS LE RFRENTIEL FRANAIS ET EN
NORMES IFRS
La comptabilisation des immobilisations corporelles par composants
sera obligatoire compter du 1er janvier 2005 :
en application des normes IFRS63 dans les comptes consolids des
groupes cots ;
en application du Rglement 2002-10 du Comit de la Rglementation
Comptable relatif lamortissement et la dprciation des actifs portant
tant sur les comptes individuels que sur les comptes consolids.
PRSENTATION DES PRINCIPES DANS LES DEUX RFRENTIELS

Dans les deux rfrentiels, si ds lorigine, un ou plusieurs des lments


constitutifs dun actif, ont chacun des utilisations diffrentes, chaque
lment est comptabilis sparment et un plan damortissement
propre chacun de ces lments est retenu. Selon les rgles franaises64,
ces lments peuvent tre de deux natures :

Les lments principaux dimmobilisations corporelles devant faire lobjet


de remplacement intervalles rguliers, ayant des utilisations diffrentes ou
procurant des avantages conomiques lentreprise selon un rythme diffrent
et ncessitant lutilisation de taux ou de modes damortissement propres, doivent tre comptabiliss sparment ds lorigine et lors des remplacements.
Cette dfinition porte sur les dpenses dites de 1re catgorie. Elle ne vise
pas, implicitement, les dpenses damlioration.

Les dpenses dentretien faisant lobjet de programmes pluriannuels de


grosses rparations ou de grandes rvisions en application de lois, rglements
ou pratiques constantes de lentreprise, doivent tre comptabilises ds lorigine comme un composant distinct de limmobilisation, si aucune provision
pour grosses rparations ou grandes rvisions na t constitue. Sont vises les
dpenses dentretien ayant pour seul objet de vrifier le bon tat de fonctionnement des installations et dy apporter un entretien sans prolonger la dure
de vie au-del de celle prvue initialement,
sous rserve de rpondre deux conditions :
- les avantages conomiques futurs associs lactif iront probablement
lentreprise ;
- le cot peut tre valu de faon fiable.
54

(62) Article D 10 du Code de commerce


(63) En application de la norme IAS 16 rvise, 43
(64) Rglement 2002-10 du Comit de la Rglementation Comptable prcit

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Cette dfinition porte sur les dpenses dites de 2me catgorie.


En IFRS, lapproche par composants est obligatoire, avec pour corollaire
linterdiction stricte de constituer des provisions pour grosses rparations,
alors que les rgles franaises, pour des raisons essentiellement fiscales,
laissent la possibilit de continuer constituer des provisions pour
grosses rparations, renommes cette occasion dpenses de gros entretien et de grandes rvisions, au titre des dpenses dites de 2me catgorie.

DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES SPCIFIQUES DANS LES DEUX


RFRENTIELS

En rgles franaises, les dispositions transitoires prvues pour lapplication de ce nouveau texte, ont t prcises par lavis 2003-E adopt par le
Comit dUrgence lui-mme modifi par lavis 2003-F du 5 dcembre 2003
et par le Rglement 2003-07 du CRC du 12 dcembre 2003.
Cas o lentreprise
constatait des provisions
pour grosses rparations
antrieurement
au 1/1/03

Cas o lentreprise
avait constitu pour
la 1re fois des provisions
pour grosses rparations
au 30/06/03

Cas o lentreprise
ne constatait pas
de provisions pour
grosses rparations

Dpenses de
1re catgorie

Maintien du traitement
jusquau 31/12/04
ou option par anticipation
pour lapproche par
composants

Maintien du traitement
jusquau 31/12/04
ou annulation des
provisions par capitaux
propres au 31/12/03 ou
option par anticipation pour
lapproche par composants

Interdiction de constituer
des provisions pour grosses
rparations pendant la
priode transitoire.
Option possible pour
lapproche par composants
par anticipation.

Dpenses de
2me catgorie

Maintien ou option
par anticipation pour
lapproche par composants

Maintien ou option
par anticipation pour
lapproche par composants

Constitution obligatoire
de provisions ou option
par anticipation pour
lapproche par composants

Loption anticipe pour lapproche par composants est irrvocable.


Il est important de prciser que ladministration fiscale na pas encore
rendu ses conclusions quant aux consquences fiscales du passage la
mthode des composants. Il en rsulte quune application anticipe de
cette mthode nest pas conseille, pour linstant, dans les comptes
sociaux.
Pour la premire application des IFRS, en labsence de dispositions transitoires particulires, cest le principe gnral dcrit au chapitre traitant de
la premire application qui devra sappliquer.
55

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

MODALITS PRATIQUES DE LA PREMIRE APPLICATION DE LAPPROCHE PAR


COMPOSANTS : UNE SEULE MTHODE COMPATIBLE DANS LES DEUX
RFRENTIELS

Les normes IFRS ne donnent pas de prcisions sur la mise en uvre de


lapproche par composants dans le bilan douverture. Lavis 2003-E du
Conseil National de la Comptabilit propose plusieurs mthodes de
dtermination des composants. La dmarche gnrale se dcompose en
trois tapes essentielles :
Identification des lments principaux de limmobilisation corporelle ;
Dtermination des dures et mthode damortissement pour chaque lment identifi ;
Evaluation des valeurs des composants.
Pour dterminer les valeurs respectives attribuer chaque composant,
lavis du CNC prsente les trois solutions suivantes :

Reconstitution
du cot historique
amorti

Rallocation
des valeurs nettes
comptables

La valeur brute dorigine des

Ventilation

composants est reconstitue partir :


- des factures dorigine de
lacquisition ;
- ou, dfaut, en fonction de
donnes techniques rcentes
ou en appliquant le pourcentage
de ventilation des catgories
de composants constat sur
des immobilisations rcentes
ou rnoves, pondr, le cas
chant, par les variations de
conditions conomiques et
dvolutions techniques.

des valeurs nettes


comptables sur
les diffrents
composants
de lactif ;

Pour les composants ayant dj fait


lobjet dun remplacement, la valeur
brute dorigine correspond au cot
du dernier remplacement (ou dernire rvision) comptabilis en charges,
la valeur brute des autres composants tant dtermine partir des
factures dorigine de lacquisition (ou
dune autre mthode alternative, cf
supra) ;

Amortissement
des valeurs ainsi
affectes sur la dure
dutilit rsiduelle
des diffrents
composants.

Juste valeur
des
composants
Ventilation
de la juste valeur
de lactif
dtermine
la date de
transition sur
ses diffrents
composants ;
Amortissement
des valeurs ainsi
affectes sur
la dure dutilit
rsiduelle des
diffrents
composants.

Les amortissements sont recalculs


rtroactivement en fonction des
composants identifis et de leur
dure dutilit.

56

Seule la premire mthode est actuellement compatible dans les deux


rfrentiels, franais et IFRS. La deuxime mthode nest pas autorise
par les IFRS et la dernire mthode, non admise par les rgles franaises
actuelles, pourrait devenir applicable dans le cadre de la transposition
des dernires directives europennes portant sur la compatibilit du
droit communautaire avec les normes IFRS.

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Exemple de premire application


de lapproche par composants
La socit X a acquis une immobilisation au 1er janvier 1994 pour
10 M, amortie sur 15 ans. Par rapport aux donnes techniques rcentes, la socit X conclut que limmobilisation est compose de 2 lments : composant A pour
30% avec une dure dutilit de 6 ans et composant B pour 70% avec une dure
dutilit de 20 ans. La valeur dorigine se rpartit ainsi sur le composant A pour
3 M et sur le composant B pour 7 M. Le composant A a t renouvel le
1er janvier 2000 pour un cot de 4 M. Cest cette valeur qui deviendra la nouvelle valeur brute de ce composant dans le bilan douverture en norme IFRS.
On aura donc la situation suivante au 1er janvier 2004, date de transition aux
normes IFRS (bilan douverture) :
(en M)
Composant A
Composant B

Valeur brute

Amortissements cumuls

4
7

Valeur nette

2,7 *
3,5 **

1,3
3,5

Total A + B

11

6,2

4,8

Valeurs dans lancien rfrentiel

10

6,7 ***

3,3

Incidence sur les capitaux propres douverture (hors effet fiscal)

+1,5

* du 1er janvier 2000 au 1er janvier 2004, soit 4 ans ( 4 x 4_6 = 2,7 )
10 = 3,5 )
** du 1er janvier 1994 au 1er janvier 2004, soit 10 ans ( 7 x __
20
__ = 6,7 )
*** du 1er janvier 1994 au 1er janvier 2004, soit 10 ans ( 10x 10
15

COT DENTRE
En normes IFRS, une immobilisation corporelle est inscrite lactif son
cot dacquisition (ou de production) actualis, minor des rabais,
remises et escomptes et major :
des charges directes ;
des cots de dmantlement et de restauration de sites ;
des cots des emprunts (sur option) ;
sous dduction des subventions dinvestissement, sur option.
LACTUALISATION DES PAIEMENTS DIFFRS

La norme IAS 16, tout comme la plupart des normes internationales


(notamment IAS 38 sur les immobilisations incorporelles, IAS 18 sur les
produits, IFRS 3 sur les regroupements dentreprises, ), impose lactualisation en cas de paiement diffr de limmobilisation65, en prsence de
conditions de rglement diffrentes des conditions de march.
Ainsi, lorsque le prix est pay terme, le cot de limmobilisation est le
prix actualis66.
(65) Le principe serait identique en cas de paiement diffr dun bien, dune prestation ou dun actif incorporel.
(66) Dans le cas dun bien ou dune prestation, le montant enregistr en vente est la valeur actualise de la crance
sur lacheteur.

57

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Si les normes IFRS sont claires sur ce point, la doctrine franaise est en
revanche quelque peu hsitante sur le sujet dans les comptes sociaux (la
technique de lactualisation est toutefois consacre par le Rglement 9902 pour les comptes consolids). Certains auteurs considrent en effet,
que les textes franais retiennent le principe du nominalisme (cot historique) (Code civil67, le Code de commerce68 et le Plan Comptable
Gnral69), bien que celui-ci ne soit jamais affirm explicitement en tant
que tel. Dautres instances, telles que la COB et lOrdre des ExpertsComptables ont recommand dutiliser lactualisation plusieurs reprises,
tandis que la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
(CNCC), interroge sur lactualisation des provisions, a considr que les
deux approches taient possibles.
Les normes IFRS en imposant lactualisation permettront peut-tre,
terme, une clarification des textes franais.
UN PRIMTRE DE COT INCORPORABLE DIFFRENT

FRAIS ACCESSOIRES
En normes IFRS, seuls les frais directs lis lacquisition de limmobilisation et ncessaires pour la transporter sur le site et la mettre en situation
dtre utilise, conformment lusage prvu, peuvent tre incorpors au
cot.
Les textes franais actuels prvoient que les frais indirectement lis lacquisition puissent galement venir majorer le cot de limmobilisation.
Dans les comptes sociaux, les honoraires autres que ceux darchitecte, les
frais de mutation, les frais dactes et les commissions ne sont pas incorporables dans le cot dacquisition (tant prcis quils peuvent tre inscrits
en charges rpartir et tals sur plusieurs exercices). Dans les comptes
consolids en revanche, lincorporation de ces cots tait dj obligatoire en application du Rglement 99-0270.
Enfin, la norme IAS 16 spcifie clairement que les cots de ralisation des
tests de fonctionnement (dduction faite des revenus provenant de la
vente dchantillons) viennent majorer le cot dacquisition. Les textes
franais actuels nvoquent pas ce point.

LES ESCOMPTES
Les escomptes de rglement sont comptabiliss en produits financiers
dans les rgles franaises alors quils viennent en minoration du cot en
normes IFRS.
Lexpos-sondage du CNC prcit limine toutes ces divergences en reprenant intgralement les dispositions de la norme IAS 16. Ces futures dispositions, applicables tant dans les comptes individuels que dans les comptes
consolids, ne sont pas sans soulever des incertitudes ou interrogations,
notamment au plan fiscal.

58

(67) Article 1895 du Code civil


(68) Article L 123-18 du Code de commerce
(69) Article 321-1 du Plan comptable gnral
(70) 303 du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

LES COTS DE DMANTLEMENT, DENLVEMENT DE LACTIF ET DE


RESTAURATION DU SITE

En IFRS, le cot actualis estim de dmantlement, denlvement de


lactif et de restauration du site doit tre ajout au cot de limmobilisation ds que nat lobligation. La contrepartie est porte en provisions
pour risques et charges en application de la norme IAS 37. Les cots ports lactif sont amortis sur la dure de vie rsiduelle de limmobilisation.
Si la constitution dune provision pour dmantlement, enlvement dactif et restauration de site rpond aux critres du Rglement 00-06 sur les
passifs, les textes franais actuels ne prvoient pas de porter la contrepartie de la provision lactif du bilan. Lexpos-sondage du CNC, en
revanche, propose un traitement similaire celui de la norme IAS 16.
LES SUBVENTIONS DINVESTISSEMENT

Dans les comptes individuels, les subventions dinvestissement peuvent


tre, soit inscrites en capitaux propres71 et tales au compte de rsultat,
soit reprises en totalit en rsultat au cours de lexercice de leur attribution72.
Dans les comptes consolids, le Rglement 99-02 requiert llimination
de la reprise des subventions dinvestissement en rsultat. Cette disposition,
peu explicite, a t clarifie par la Compagnie Nationale des Commissaires
aux Comptes73 qui prcise que ce nest que dans le cas o une disposition
fiscale (amortissement drogatoire par exemple) conduit modifier le rythme de reprise de la subvention dinvestissement prvu par le PCG quil
convient, dans les comptes consolids, dliminer les reprises de subvention
conformment au paragraphe 303 du Rglement. En labsence dune telle disposition, aucun retraitement au compte de rsultat ne doit tre effectu.
LIAS 20 sur la comptabilisation des subventions publiques interdit
expressment leur maintien en capitaux propres. Elles sont enregistres en
produits au compte de rsultat au mme rythme que la constatation en
charges des dpenses quelles financent.
Au bilan, elles sont inscrites :

soit au passif, en tant que produits rpartir sur plusieurs exercices ;


soit en dduction du cot de limmobilisation subventionne.
L encore, dans le cadre de lobjectif de convergence affich avec les US
GAAP, lIASB pourrait ventuellement tre amen voluer vers la position amricaine qui autorise constater lintgralit des subventions en
rsultat, ds lors quelles sont acquises.
(71) PCG art. 434-1
(72) PCG art. 362-1
(73) Bulletin n 120 de la CNCC

59

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

VALUATION POSTRIEURE LA DATE DENTRE DES


IMMOBILISATIONS CORPORELLES
LA MTHODE DE RFRENCE

La mthode de rfrence demeure le cot dorigine sous dduction des


amortissements et des provisions pour dprciation. Lavis 2002-12 du
CNC et le Rglement 2002-10 du CRC relatifs lamortissement et la
dprciation des actifs ont prcis les conditions de comptabilisation et
les modalits dvaluation des amortissements et des dprciations dans
un souci de convergence avec les normes IFRS. Sagissant des amortissements, il a t ainsi prcis que :
le montant amortissable dun actif est sa valeur brute sous dduction de
sa valeur rsiduelle ;
lamortissement dun actif est la rpartition systmatique de son montant amortissable en fonction de son utilisation.
La notion de valeur rsiduelle tait dj prvue dans les textes franais,
mais rarement applique notamment pour des raisons fiscales. La norme
IAS 16 dfinit la valeur rsiduelle, tout en prcisant que cette valeur, en
pratique, est souvent non significative.
Le rglement CRC prcit ne modifie pas fondamentalement les anciens
textes du PCG mais insiste, linstar de lIAS 16, sur laspect rsolument
conomique des plans damortissement. Toutefois, il ne rsoud pas les
divergences qui peuvent exister avec la position fiscale, dans la mesure o
les dures damortissement admises par lAdministration Fiscale sont normalement dictes par les usages, et peuvent ainsi tre diffrentes des
dures relles dutilisation des biens.
LA MTHODE ALTERNATIVE

La norme IAS 16 autorise le mme traitement alternatif que celui prvu


par la norme IAS 38, dcrit ci-dessus, qui permet de porter une immobilisation corporelle au bilan pour son montant rvalu.
En France, la rvaluation nest autorise par le Code de commerce74 que
pour les immobilisations corporelles et financires, et doit, en outre, tre
pratique sur toutes les immobilisations et pas seulement sur certaines
catgories.
Comme pour les immobilisations incorporelles, la rvaluation prvue par
la norme IAS 16, lorsquelle est effectue, doit ltre de faon priodique,
alors quen France les rvaluations dimmobilisations corporelles et
financires sont opres de faon ponctuelle.
60

(74) Article L 123-18 du Code de commerce

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Signalons enfin, que mme si en principe ce sont toutes les immobilisations dune mme catgorie qui doivent tre rvalues, une exception
peut tre faite lintrieur dune mme catgorie, pour une immobilisation dont la juste valeur ne peut tre estime avec une prcision suffisante.

LES IMMEUBLES DE PLACEMENT


DEFINITION DE LIMMOBILIER DE PLACEMENT

Il sagit des biens immobiliers dtenus pour en retirer des loyers ou pour
valoriser le capital. Le dtenteur peut tre le propritaire lui-mme, ou
bien un preneur dans le cadre dune location-financement. Le bien peut
tre un terrain, un immeuble ou une partie dimmeuble -, ou les deux.
La norme cite quatre exemples dimmeubles de placement :
les terrains dtenus pour valoriser le capital long terme ;

les terrains dtenus pour une utilisation future encore indtermine. Il en


va ainsi des rserves foncires figurant lactif de certains groupes ;
les btiments dtenus par lentreprise (en pleine proprit ou pris en
location-financement) et lous en location simple. Citons, par exemple,
les bailleurs de locaux dhabitation ;
les btiments vacants destins tre lous en location simple.
Sont exclus du champ dapplication de la norme les biens immobiliers :

destins tre revendus dans le cadre des activits ordinaires de lentreprise, couverts par lIAS 2 sur les stocks ; on peut citer lactivit de marchand de biens et celle de promoteur immobilier ;
en cours de construction pour des tiers, couverts par lIAS 11 sur les
contrats de construction, exemple : immeuble en cours de construction
par une entreprise gnrale du btiment ;
destins lexploitation : siges sociaux, immobilier de production
(usines) couverts par lIAS 16.
Sont galement exclus les immeubles de placement en cours de construction couverts par lIAS 16 jusqu leur achvement, et les biens immobiliers
pris en location simple couverts par lIAS 17.

61

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Ces diffrentes dfinitions peuvent tre synthtises et illustres comme suit :


Couvert par IAS 40
Immobilier de placement
Terrains dtenus (*) pour une valorisation
long terme ou pour une utilisation future
encore indtermine :
- rserves foncires sans projet immobilier

Immeubles dtenus en vue de la location


simple (vides ou dj lous) :
- bailleurs sociaux de locaux dhabitation,
- bailleurs dimmeubles de bureau

Exclu dIAS 40 et couvert


par une autre norme

Immeubles dtenus en vue de leur revente


dans le cadre dactivits ordinaires :
- marchands de biens,
- promoteurs immobiliers

X
IAS 2
(Stocks)

Immeubles en cours de construction pour


des tiers :
- entreprises gnrales du btiment.

X
IAS 11
(contrats de construction)

Siges sociaux

X
IAS 16
(immobilisations corporelles)

Usines, btiments dexploitation

X
IAS 16
(immobilisations corporelles)

Immeubles en cours de construction et


destins limmobilier de placement

X
IAS 16
(immobilisations corporelles)

Biens immobiliers dtenus en location


simple.

X
IAS 17
(contrats de location)

(*) dtenus en pleine proprit ou en location-financement

METHODE DEVALUATION

La valeur dentre est le cot historique.


En revanche, lvaluation postrieure la date dentre doit tre ralise :
la juste valeur (mthode encourage) ; les variations de juste valeur
sont alors comptabilises en rsultat (lvaluation par un expert indpendant tant recommande) ;
ou au cot historique.
Ds lors que lune des deux mthodes est choisie, elle doit tre applique
lensemble des immeubles de placement.
Nanmoins, si la mthode du cot historique est choisie, la juste valeur
doit tre indique en annexe.
Dans le cas o la mthode de la juste valeur a t choisie, il se peut que,
dans des cas exceptionnels, celle-ci ne puisse tre dtermine pour un bien
particulier. Son valuation devra alors tre ralise au cot historique jusqu sa cession, avec une valeur rsiduelle suppose nulle.
62

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

ACTIFS NON COURANTS DESTINS LA VENTE


Le cas des actifs non courants destins la vente est trait par la nouvelle norme (IFRS 5)75, largement inspire de la norme amricaine SFAS 144,
qui na pas dquivalent en rgles franaises.
La norme IFRS 5 prvoit une classification spcifique sur une ligne spare du bilan rserve aux actifs non courants destins tre vendus dans
un proche avenir. Lutilisation de cette classification nest possible que si les
quatre conditions suivantes sont remplies :

lactif doit tre prt la vente et ne pas subir de modifications signifi-

catives en vue de sa cession ;


la vente doit tre hautement probable, condition qui est remplie si des
acqureurs potentiels ont t trouvs ;
le prix de la vente doit tre connu ;
la vente doit avoir de trs fortes chances de se concrtiser dans un dlai
dun an.
La classification de lactif 76 ou groupe dactifs en actifs non courants destins la vente saccompagne de la mise en uvre dun test de dprciation, qui consiste comparer la valeur nette comptable des actifs leur
prix de vente, sous dduction des cots de cession. Toute perte donne lieu
la constitution dune provision. En revanche, les gains latents ne sont pas
comptabiliss.
A compter de leur classification en actifs non courants destins la
vente et jusqu la ralisation de leur vente, les actifs non courants ne
sont plus amortis.

RETRAITEMENT DES IMMOBILISATIONS FINANCES


PAR LOCATION
Le Rglement 99-02 encourage, au titre des mthodes prfrentielles, le
retraitement des contrats de location-financement, sans toutefois noncer les critres permettant de les identifier.
Ce retraitement donne lieu linscription, au bilan consolid du preneur,
dune immobilisation correspondant au bien pris en location, et un
emprunt quivalent. Au compte de rsultat, la dotation aux amortissements du bien pris en location et les charges financires y affrentes sont
substitues au loyer.
Selon la norme IAS 17, ce retraitement est obligatoire pour les contrats de
location-financement ou finance lease dans lesquels la quasi totalit des
risques et avantages inhrents la proprit dun bien sont transfrs au
preneur, sans quil y ait ncessairement transfert de proprit in fine.
(75) Cette norme traite galement des activits termines
(76) La norme prcise que des passifs peuvent tre associs aux actifs destins la vente. On parle alors de groupes
dactifs et de passifs destins la vente.

63

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Cette norme utilise huit critres(*) pour distinguer les contrats de location-financement des contrats de location simple (operating leases). Ces
derniers sont dfinis de faon ngative et correspondent tous les
contrats autres que ceux qui sont qualifis de location-financement.
LES HUIT CRITRES DE LA NORME IAS 17
En fait, la norme ne fixe pas, proprement parler, de critres absolus mais
des exemples de situations qui, rencontres isolment, ou combines dans
un contrat, devraient conduire le qualifier de location-financement. En
pratique, on peut considrer quil sagit de critres dont il suffit quun seul
dentre eux soit satisfait pour qualifier un contrat de location-financement :
1 - Le contrat de location prvoit son terme que la proprit de lactif est
transfre automatiquement au preneur. Dans le contexte juridique franais, cette situation ne devrait normalement pas se rencontrer, car une telle
clause requalifierait le contrat de location en une location-vente (accord sur
la chose et sur le prix ds la signature avec paiement chelonn du prix).
2 - Le preneur dispose dune option dachat sur lactif un prix suffisamment incitatif la date de leve de loption pour que, ds la signature du
contrat, il y ait une certitude raisonnable que loption sera effectivement
leve. En gnral, les contrats de crdit-bail devraient donc normalement
constituer des contrats de location-financement, dans la mesure o, en raison de la valeur gnralement faible du prix dexercice de loption, il est hautement probable que le preneur lexercera.
3 - La dure du contrat de location couvre la majeure partie de la dure de
vie conomique de lactif. Dans lhypothse o le contrat de location couvre
une trs longue dure, par exemple trente ans pour un immeuble banalis, ce critre a toutes les chances dtre satisfait. La norme amricaine (FAS
13) retient, pour ce critre de couverture de la dure de vie estime du bien,
un seuil de 75 %, au del duquel le contrat sera qualifi de location-financement.
4 - La valeur actualise des paiements minimaux que doit effectuer le preneur au titre de la location est proche de la juste valeur de lactif lou. Le
taux dactualisation retenir est, sil est connu, le taux dintrt implicite du
contrat chez le bailleur (taux de rendement galisant la somme des paiements minimaux comprenant le prix dexercice de loption si lexercice de
celle-ci est raisonnablement certaine - et de la valeur rsiduelle non garantie avec la juste valeur de lactif augmente des frais directs du bailleur) ou
sinon, le taux dendettement marginal du preneur. La norme amricaine
(FAS 13) retient pour ce critre de couverture de la juste valeur par les paiements minimaux un seuil de 90 %, au del duquel le contrat est qualifi de
location-financement.
5 - Les actifs lous prsentent des caractristiques tellement spcifiques
que seul le preneur est en mesure de les utiliser sans leur apporter des transformations majeures.
64

(*) Lordre des Experts-Comptables, dans un avis de novembre 1995 relatif la comptabilisation des contrats de location, sest inspir de la norme IAS 17 non rvise et a dfini des critres de distinction entre location simple et locationfinancement.

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

6 - En cas de rsiliation possible du contrat de location, le preneur est tenu


de ddommager de faon trs substantielle le bailleur (par exemple, le
preneur devra payer une indemnit reprsentant la quasi totalit des loyers
restant courir depuis la date de rsiliation du contrat jusqu son terme).
7 - Les risques lis la variation de la valeur rsiduelle sont supports par
le preneur. Ainsi, par exemple, ce dernier bnficie, sous la forme dune
diminution de loyer, du profit dgag par la vente de lactif au terme du
contrat de location ou inversement, le preneur peut tre tenu au remboursement au bailleur, de tout ou partie de la perte dgage par la vente de
lactif.
8 - Le preneur a la possibilit de demeurer locataire pendant une seconde
priode moyennant un loyer sensiblement infrieur au prix du march.

Exemples de mise en uvre de ces critres


Contrat 1

Contrat 2

Contrat 3

Contrat 4

Dure du contrat de location

4 ans

3 ans

5 ans

3 ans

Juste valeur la date du contrat

1 000

1 000

1 000

1 000

Loyers prvus au contrat

4 loyers annuels
de 300 payables
terme chu

3 loyers annuels
de 250 payables
terme chu

5 loyers annuels
de 220 payables
terme chu

3 loyers annuels
de 340 payables
terme chu

Option dachat au terme


du contrat

Nant

Oui 300

Nant

Transfert de la
proprit du bien au
preneur lors du
paiement du 3e loyer

Dure de vie de limmobilisation

6 ans

8 ans

5 6 ans

5 ans

Taux dendettement marginal


du preneur

8%

8%

8%

8%

Critre IAS 17 satisfait

N 4

N 2

N 3

N 1

Contrat 1
4
La valeur actualise des loyers est gale , 300 (1,08) -i, soit 994,
i=1
montant quasi quivalent la valeur de limmobilisation la date du contrat.
Dans ces conditions, le contrat est une location-financement.
Contrat 2
La seconde condition de lIAS 17 est remplie puisquil est pratiquement sr, la
date de signature du contrat, que le preneur du bien se prvaudra de son option.
En effet, celle-ci ne lui cote que 300 alors quil rcupre une immobilisation dont
la dure de vie rsiduelle est de cinq ans et dont la valeur nette comptable thorique est de 625 (1000 3 x 125).
Le contrat est donc une location-financement.
Contrat 3
La dure de vie du bien tant au maximum de six ans, il est possible de dire que le
contrat est une location-financement puisque la dure du contrat, 5 ans, est trs
voisine de la dure de vie du bien.
Contrat 4
Le transfert de proprit tant assur aprs le paiement du troisime loyer, le
contrat est une location-financement en vertu du premier critre de lIAS 17.

Un traitement particulier pour les terrains


Selon les rgles IFRS, les contrats de location-financement qui portent sur
des terrains sont assimils des contrats de location simples si la proprit des terrains nest pas transfre au preneur la fin des contrats.

65

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Les conventions incorporant un contrat de location


LIFRIC a publi un projet dinterprtation de la norme IAS 1777, visant
dgager les critres permettant didentifier les contrats de location
incorpors dans des conventions, ou des accords contractuels plus gnraux. Les contrats de location identifis, et rpondant aux critres de location-financement, devront tre comptabiliss conformment aux dispositions de la norme IAS 17.
Un contrat de location est considr comme incorpor dans une convention si les trois conditions suivantes sont runies :
la convention suppose lexistence dun lment spcifique (par exemple
un matriel ou une immobilisation), dsign explicitement ou non ;
la convention confre au bnficiaire un droit exclusif dutilisation de cet
lment spcifique pendant une certaine dure ou, du moins, permet den
contrler strictement laccs des tiers ;
les paiements effectus sont bass sur la priode de mise disposition de
llment spcifique plutt que sur son degr dutilisation. A titre
dexemple, le bnficiaire peut tre amen effectuer des paiements
mme en priode de non-utilisation dun quipement.
Pour pouvoir comptabiliser le contrat de location identifi de manire
spare, il convient disoler la part des loyers correspondant la location,
dans les paiements effectus en application de la convention. Cette sparation seffectue sur la base de la juste valeur de chacune des composantes,
celle se rattachant la location, et celle se rattachant aux autres prestations (services ou autres).
Plus gnralement, les rflexions en cours au sein de lIASB78 dans le domaine des contrats de location obligeraient, dans tous les cas, le preneur dun
contrat de location simple inscrire lactif le droit dutilisation du bien
lou, en contrepartie de linscription au passif de la dette correspondant
aux loyers actualiss, avec constatation dun amortissement de ce droit sur
la dure du bail et des charges financires lies lemprunt.

LA COMPTABILISATION
DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Sagissant des instruments financiers et des oprations de couverture, lIASB a
publi en dcembre 2003 les rvisions de normes IAS 32 et IAS 39, dotes dun
cadre conceptuel tendu, et largement inspires de la norme amricaine FAS
133. Par comparaison, les rgles franaises, en particulier celles destines aux
entreprises industrielles et commerciales, apportent peu de prcisions quant

66

(77) IFRIC D3 de lIAS 27 contrats de location caractrisation de lexistence dune location dans un accord contractuel
(78) Source : IASB Update de dcembre 2003

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

la comptabilisation des instruments financiers. La plupart des dispositions


des normes IFRS sur le sujet donnent lieu des divergences, le traitement
prescrit par lIASB ntant pas explicitement prvu par les textes franais.

SELON LES NORMES IFRS, UNE CLASSIFICATION


PRCISE DES INSTRUMENTS FINANCIERS, FONDE
SUR LINTENTION, DTERMINE LEUR MODE DE
COMPTABILISATION
La norme IAS 39 rpartit les instruments financiers actifs en quatre catgories qui ne recoupent pas systmatiquement les intituls du PCG franais :
a. Les actifs valus la juste valeur par rsultat79 sont les actifs de transaction obtenus en vue de raliser des profits court terme grce des
fluctuations de march ou la ralisation dune marge sur lopration.
Cette catgorie correspond gnralement aux valeurs mobilires de placement vises par les normes franaises, ainsi qu tous les instruments
financiers drivs actifs.
b. Les actifs dtenus jusqu lchance sont les actifs financiers ayant
une chance dtermine et que lentreprise a lintention et les moyens de
conserver jusqu cette date. Cette catgorie, qui na pas dquivalent en
normes franaises, vise en premier lieu les prts dtenus par les banques
afin de satisfaire leurs ratios de solvabilit.
c. Les prts et les crances sont les actifs financiers avec des paiements
fixes ou dterminables, qui ne sont pas cots sur un march actif, et qui
nentrent pas dans la catgorie des actifs valus la juste valeur par
rsultat. Il sagit principalement des crances dexploitation et des prts
consentis aux particuliers et aux entreprises, notamment par les banques.
d. Les actifs disponibles la vente sont les actifs financiers qui nentrent
dans aucune des catgories prcdentes. Les titres de participation non
consolids, les autres titres immobiliss et les TIAP viss par les normes
franaises entrent gnralement dans cette catgorie.
Il existe en outre deux catgories de passifs financiers : les passifs valus
la juste valeur par rsultat79, dfinis de la mme manire que les actifs
du mme nom (et qui comprennent les instruments financiers drivs
passifs), et les autres passifs, qui nentrent pas dans la premire catgorie.

(79) La norme IAS 39, dans sa version actuelle, permet de classer ds lorigine nimporte quel instrument financier dans
ces 2 catgories. Cependant dans un expos sondage rcent, lIASB, propose de restreindre le ptrimtre de cette disposition.

67

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

DEUX MTHODES DVALUATION


A chaque catgorie dactifs ou de passifs financiers dfinis prcdemment,
correspond une mthode de comptabilisation qui peut toutefois tre
modifie dans le cadre doprations de couverture :

La mthode de la juste valeur conduit rvaluer les actifs et passifs


chaque arrt, hauteur de leur juste valeur, cest--dire si possible par
rfrence une cotation sur un march actif. A dfaut, la norme prvoit
des mthodes dvaluation alternatives dont la liste, non limitative, prvoit, entre autres, la valeur actuelle des cash flows attendus et les modles
dvaluation probabilistes de type binomial ou Black & Scholes. En thorie, la notion de juste valeur ne diffre pas de la notion de valeur dinventaire prvue par le PCG. Les normes IFRS fournissent cependant des indications plus prcises qui interdisent certaines pratiques tolres en
normes franaises, comme lutilisation de cash flows non actualiss ou lestimation des pertes sur options sur la base de leur valeur intrinsque80.
La mthode de la juste valeur sapplique aux actifs et passifs valus la
juste valeur par rsultat et aux actifs disponibles la vente. Pour les actifs
ou les passifs valus la juste valeur par rsultat, la rvaluation sopre
par contrepartie du rsultat. Pour les actifs disponibles la vente, cette
rvaluation sopre directement par capitaux propres jusqu ce quils
soient cds : le montant cumul inscrit en capitaux propres est alors
transfr au compte de rsultat.

La mthode du cot amorti consiste enregistrer initialement une


crance, ou une dette, pour le montant net de sa contrepartie en cash
(cest--dire y compris les frais et primes dmission) et de pratiquer
ensuite un amortissement actuariel, bas sur le taux de rendement interne des cash flows qui caractrise linstrument. En pratique, cette mthode
ne diffre pas trs significativement de celle qui peut tre applique en
normes franaises pour lamortissement des frais dmission, ainsi que des
primes dmission et de remboursement demprunt, dans le cadre de la
mthode prfrentielle prvue par le Rglement 99-0281.
La mthode du cot amorti sapplique tous les instruments financiers
autres que les actifs ou passifs valus la juste valeur par rsultat et les
actifs disponibles la vente.
La distinction fondamentale avec les normes franaises rside donc
dans linscription au bilan des plus-values latentes sur actifs ou passifs
valus la juste valeur par rsultat (qui incluent lensemble des instruments drivs actifs et passifs) et des actifs disponibles la vente.

68

(80) La valeur intrinsque est gale lcart entre le prix dexercice de loption et le prix du sous-jacent une date donne. Lautre partie de la valeur globale de loption, la valeur temps, prend en compte dautres paramtres, notamment la
volatilit du sous-jacent et le temps restant courir jusqu lchance.
(81) 300 du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Exemple de comptabilisation dun emprunt


selon la mthode du cot amorti
Le 1/1/N un emprunt dune valeur nominale de 1000 est mis pour une dure de 4 ans.
Le taux dintrt de lemprunt est de 5%. Les frais et commissions slvent 60 et un
dpt de garantie de 40 doit tre vers. Ce dpt ne produit pas dintrt et sera rembours in fine.
Le tableau des flux contractuels de lemprunt est le suivant :

1/1/N
Principal et amortissement
1000
Intrts
0
Autres flux
(60) + (40)
Total
900

31/12/N
(232)
(50)
0
(282)

31/12/N+1 31/12/N+2 31/12/N+3


(243 ,6)
(255 ,8)
(268 ,6)
(38 ,4)
(26 ,2)
(13 ,4)
0
0
40
(282)
(282)
(242)

Lapplication de la mthode du cot amorti ncessite, dans un premier temps, de calculer le taux de rendement interne R rsultant de lensemble des flux de lemprunt. Ce taux
est donn par la rsolution de lquation suivante : 900 = 282/(1+R)1 +282/(1+R)2
+282/(1+R)3 +242/(1+R)4
La solution de cette quation est R = 8,235%. Ce taux, bien suprieur au taux facial de
lemprunt de 5%, reprsente le vritable cot financier de lemprunt.
Le tableau damortissement actuariel qui en dcoule est alors le suivant :

Annes
N
N+1
N+2
N+3
Total

Dette en dbut
danne
900
692 ,1
467 ,1
223 ,6

Intrts au taux
de 8,235%*
74 ,1
57
38 ,5
18 ,4
188

Flux de
trsorerie
(282)
(282)
(282)
(242)
(1088)

Dette en fin
danne
692 ,1
467 ,1
223 ,6
0

* Les intrts de lexercice correspondent la valeur de la dette en dbut dexercice multiplie par
8,235%

En terme de prsentation au bilan, les valeurs rsiduelles de la dette sont


alors les suivantes :

En normes IFRS
En normes franaises

1/1/N
900
1000

31/12/N
692 ,1
768

31/12/N+1 31/12/N+2 31/12/N+3


467 ,1
223 ,6
0
524 ,4
268 ,6
0

En normes franaises, le dpt de garantie est comptabilis lactif.


En normes IFRS, il est intgr dans la valeur rsiduelle de lemprunt par application
de la mthode du cot amorti.
En terme dincidence sur le compte de rsultat, les charges dintrt comptabiliser
sont les suivantes :

En normes IFRS
En normes franaises*

N
74 ,1
65

N+1
57
53 ,4

N+2
38 ,5
41 ,2

N+3
18 ,4
28 ,4

Total
188
188

* En appliquant la mthode prfrentielle du Rglement 99-02 qui consiste taler les frais
dmission sur la dure de lemprunt. Ici, un talement linaire a t pratiqu : 60/4 = 15 par an

La mthode du cot amorti revient simplement ici rpartir diffremment le cot


financier total de lemprunt (188) sur sa dure de vie.
69

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LA COMPTABILISATION DES OPRATIONS


DE COUVERTURE : UN DOMAINE FORTEMENT NORM
La couverture consiste neutraliser leffet conomique de lexposition
un risque particulier (risque de change, risque de taux, risque de
crdit, ) dun lment de patrimoine, prsent ou futur, en concluant un
contrat dont lexposition au mme risque induit un effet conomique
oppos. Une entreprise qui conclut ce type dopration a donc, en principe, lassurance que les effets conomiques de lexposition au risque en
question se compenseront, plus ou moins long terme, sur chacun des
lments variant symtriquement.
La comptabilit sefforce de traduire la compensation de ces effets en
dictant des rgles spcifiques lorsque les rgles gnrales savrent insuffisantes, ce qui est le cas notamment lorsque les rgles dvaluation et
denregistrement des lments variant symtriquement ne sont pas identiques : par exemple, lorsquun actif trs liquide (typiquement un instrument driv ngoci sur un march rglement) couvre un actif moins
liquide (un titre de participation par exemple). A contrario, lorsque les
deux lments variant symtriquement sont comptabiliss de la mme
manire en vertu des rgles gnrales, lapplication des rgles de comptabilisation des oprations de couverture devient sans objet.
Dans ce domaine o les normes franaises sont peu prcises, et partant,
peu contraignantes, les normes IFRS apparaissent comme particulirement strictes : alors que larticle 372-2 du PCG nimpose, schmatiquement, que deux conditions pour appliquer les rgles propres la comptabilit de couverture ( savoir : (i) lexistence dune corrlation inverse
entre lment couvert et instrument de couverture et (ii) la qualification
de couverture comme telle ds lorigine et jusqu lchance de lun ou
de lautre de ces deux lments), les normes IFRS requirent :
(i) de dmontrer, chaque arrt, que la corrlation entre les deux lments stablit dans une fourchette de 80% 125% sur la priode
coule ;
(ii) de formaliser lorigine la relation de couverture en identifiant les instruments concerns, la nature du risque et la manire dont lefficacit
de la couverture (i.e. la corrlation prcite) sera value ;
(iii) de qualifier de couverture uniquement des instruments financiers
drivs, sauf ventuellement en matire de change.
En normes franaises, lexistence dune couverture conduit simplement
ne pas comptabiliser les pertes sur un lment, ds lors quelles sont
compenses par des gains au moins quivalents sur un instrument
variant symtriquement.

70

Selon la norme IAS 39, aucune exception ne peut tre faite linscription des instruments drivs au bilan pour leur juste valeur.
Lapplication des rgles de comptabilisation des oprations de couverture

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

conduit par consquent, soit imputer directement dans les capitaux


propres les variations de juste valeur de linstrument de couverture, soit
modifier la valeur au bilan de llment couvert en contrepartie du rsultat. Le traitement comptable des oprations de couverture sarticule pour
cela partir dune typologie fonde sur leffet conomique attendu de
chaque type de couverture.
COUVERTURE DE JUSTE VALEUR

La couverture de juste valeur a pour objet de limiter les variations de la


juste valeur dun actif ou dun passif, expos un risque particulier. Elle ne
peut concerner que les lments inscrits au bilan.
Les rgles applicables la couverture de juste valeur, une fois lefficacit de
celle-ci dmontre, conduisent comptabiliser au bilan, par contrepartie
du compte de rsultat, la variation de juste valeur de llment couvert.
Le montant ainsi comptabilis est cependant limit la partie efficace de
la couverture, cest--dire la partie de la variation de juste valeur de llment couvert qui est : (i) imputable au risque couvert et (ii) intgralement
compense par une variation symtrique de la juste valeur de linstrument
de couverture. La partie non efficace, cest dire le reliquat de variation de
juste valeur de llment couvert, est comptabilise conformment la
rgle gnrale.
Une couverture de juste valeur peut tre, par exemple, constitue dun
swap dintrts payeur taux variable / receveur taux fixe, adoss un
endettement taux fixe. Le fait de variabiliser lendettement permet de
figer sa juste valeur puisque cette dernire est calcule par rfrence aux
taux du march.
COUVERTURE DE FLUX DE TRSORERIE

La couverture de flux de trsorerie vise limiter les variations dun flux


de cash attendu, expos un risque particulier. Elle ne peut concerner que
des flux futurs non enregistrs au bilan, cest--dire des flux qui nont pas
donn lieu lenregistrement dune crance ou dune dette. Il sagit donc
soit de flux lis des transactions futures suffisamment probables mais
non encore comptabilises (par exemple un chiffre daffaires estim de
manire fiable), soit de flux futurs portant sur des lments du bilan (par
exemple, des intrts demprunt taux variable affrents un exercice
futur).
Une fois lefficacit de la couverture dmontre, les rgles applicables la
couverture de flux de trsorerie conduisent enregistrer, directement
dans les capitaux propres, la contrepartie de la variation de juste valeur
de linstrument de couverture. Le montant inscrit en capitaux propres est
limit la partie efficace de la couverture, cest--dire la part de la variation de valeur de linstrument de couverture qui est intgralement compense par une variation symtrique des flux de trsorerie attendus. Le
reliquat de la variation de juste valeur de linstrument de couverture est
comptabilis en rsultat. Par ailleurs, la comptabilisation de llment

71

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

couvert nest pas modifie, cest--dire quil napparat toujours pas au


bilan. Par la suite, les montants cumuls, inscrits dans les capitaux propres,
sont transfrs au compte de rsultat au fur et mesure que les flux couverts correspondants affectent eux-mmes le rsultat.
Un swap receveur taux variable / payeur taux fixe, adoss un endettement taux variable, permet de fixer les montants des flux de trsorerie
attendus sur la dette et, de ce fait, peut constituer un exemple de couverture de flux de trsorerie.
COUVERTURE DINVESTISSEMENT NET

La norme IAS 39 admet galement un troisime type de couverture, dite


de linvestissement net dans une entit trangre consolide. Celle-ci
consiste neutraliser, par un mouvement dans les capitaux propres, les
carts de change portant sur un passif comptabilis comme couverture de
lactif net dune entit trangre dont la monnaie de fonctionnement est
distincte de la monnaie de consolidation. La dfinition et le traitement
comptable de ce type de couverture sont identiques ceux prvus par les
normes franaises82.

LA RECHERCHE DES DRIVS INCORPORS


(GALEMENT APPELS DRIVS CACHS)
Certains contrats peuvent contenir des clauses en vertu desquelles les flux
de trsorerie attendus sont susceptibles dvoluer en fonction de certaines
variables conomiques. Il arrive que, prises sparment, ces clauses rpondent la dfinition dun instrument driv au sens de la norme IAS 3983.
De telles clauses, gnralement appeles drivs incorpors dans un
contrat hte, doivent en principe tre comptabilises sparment
comme sil sagissait de drivs autonomes. La norme impose nanmoins
une restriction cette rgle : le driv incorpor na pas tre comptabilis sparment lorsque ses caractristiques conomiques et son exposition
au risque sont troitement lies celle du contrat hte. Enfin, la rgle prcite na pas tre applique lorsque le contrat global est dj comptabilis comme un actif ou un passif en juste valeur par rsultat (i.e. valu la
juste valeur avec les variations de celle-ci comptabilises en rsultat).
Ainsi, une dette, comptabilise au cot amorti, indexe sur une action
cote, sera considre comme incorporant un driv car :
a. La clause dindexation prise sparment rpond la dfinition dun
driv (existence dun sous-jacent, investissement initial faible ou nul et
rglement futur) ;

72

(82) 322 du Rglement 99-02


(83) Pour mmoire, un instrument financier est un driv au sens de la norme IAS 39 lorsque (i) il ncessite un investissement initial faible ou nul, (ii) son rglement intervient une date future et (iii) sa juste valeur varie en fonction
dune variable conomique spcifie (gnralement appele sous-jacent).

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

b. Les caractristiques et lexposition au risque de la clause ne sont pas


troitement lies celles du contrat hte (juste valeur expose au risque
de taux dans un cas, expose au risque de march dans lautre) ;
c. La dette nest pas comptabilise comme un passif valu en juste valeur
par rsultat.
Il en ira de mme pour un contrat de matires premires, libell dans
une devise qui nest ni la devise couramment utilise par les parties au
contrat, ni la devise dans laquelle le bien est habituellement libell dans les
changes internationaux (comme le dollar pour le ptrole), ni la devise
couramment utilise pour les changes de biens de lenvironnement conomique concern. Par exemple, un achat terme de ptrole libell en
yens entre une socit allemande et une socit suisse sera considr
comme incorporant un driv.
A contrario, il ny aura pas lieu, en gnral, disoler un driv incorpor
dans un instrument de dette lorsque la valeur de ce driv est fonction
dun sous-jacent qui est, lui-mme, un taux dintrt ou un indice de taux.
En effet, dans ce cas, la juste valeur de chaque lment est expose des
risques similaires. De mme, une socit franaise libellant ses exportations aux Etats-Unis en dollars ne sera pas considre comme ayant incorpor des achats de devises terme dans ses contrats de vente.

ACTIONS PROPRES
En rgles franaises, les actions propres ayant lorigine pour objectif
unique la rgularisation des cours et/ou lattribution aux salaris, doivent
tre classes dans les comptes individuels lactif du bilan en valeurs
mobilires de placement et maintenues ce poste dans les comptes
consolids. Il en est de mme pour les rachats dactions propres objectifs multiples, sous condition dindication chiffre dans la note dinformation du nombre dactions qui pourront tre affectes la rgularisation
des cours ou lattribution aux salaris (quantit ou pourcentage du programme).
A dfaut, les actions rachetes seront classes en autres titres immobiliss
dans les comptes individuels et dduites des capitaux propres consolids.
La norme IAS 32 impose, dans tous les cas de figure, la dduction en
capitaux propres des actions autodtenues.
Cette divergence peut avoir des consquences significatives pour les socits cotes franaises :

capitaux

propres consolids obrs (incidence sur le ratio ROE Return on Equity - rsultat net divis par les capitaux propres) ;

rsultat de cession des actions propres imput directement dans les


capitaux propres au lieu dtre enregistr en rsultat.

73

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LES AVANTAGES ACCORDS


AU PERSONNEL
LOBLIGATION DE COMPTABILISER LES ENGAGEMENTS
PRIS VIS VIS DU PERSONNEL
Dans les comptes individuels84, la comptabilisation des provisions pour
retraites est optionnelle, seule une information en annexe sur lengagement correspondant tant obligatoire. Toutefois, elle a t considre par
le PCG de 199985 comme une mthode "prfrentielle" conduisant une
meilleure information financire. Cest galement le sens de la nouvelle
recommandation du CNC davril 2003 sur le sujet.
Dans les comptes consolids, le Rglement 99-0286, considre la comptabilisation dune provision couvrant la totalit des engagements comme
prfrentielle :
Les cots des prestations de retraite et des prestations assimiles (indemnits
de dpart, complments de retraite, couverture mdicale, mdaille du travail,
prestations de maladie et de prvoyance, ) au bnfice du personnel actif et
retrait, mis la charge de lentreprise, devraient tre provisionns et systmatiquement pris en compte dans le rsultat sur la dure dactivit des salaris.
Ce mme rglement, rend nanmoins obligatoire la comptabilisation de
ces provisions dans le cadre dune acquisition, mme si de telles provisions
ne sont pas constates au sein du groupe.
Cependant, il ne donne aucune prcision sur la mthode actuarielle utiliser. Ds lors, les entreprises franaises utilisant cette mthode dans leurs
comptes consolids la majorit des entreprises cotes se rfraient
implicitement aux pratiques internationales ou la recommandation de
lOrdre des Experts-Comptables n 1.23 davril 1990 "Mthodes dvaluation actuarielle des engagements de retraite" qui prvoit deux catgories
de mthodes actuarielles :

les mthodes dvaluations rtrospectives : la valeur actuelle des prestations est dtermine sur la base des services rendus par le salari la
date de lvaluation ;

les mthodes dvaluation prospectives : la valeur actuelle des prestations est dtermine sur la base des services rendus et rendre (passs
et futurs).
74

(84) Article L 123-13 Nouveau Code de Commerce ; ex art. 9 al 3


(85) Article 335-1 intgrant lavis du CNC sur les changements comptables
(86) 300-1er alina du Rglement 99-02

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

La recommandation du CNC davril 2003 met fin ces pratiques en reprenant les dispositions de la norme IAS 19, sans pouvoir rendre les provisions
obligatoires, loption rsultant dun texte de droit suprieur.
LIAS 19 rend la constitution des provisions obligatoire au titre des
rgimes prestations dfinies octroys aux salaris postrieurement leur
emploi, mais galement au titre des avantages long terme consentis aux
salaris de faon diffre (mdailles du travail, jubils,).
Au cas particulier des mdailles du travail, les textes franais ont t
rcemment rviss87 rendant leur provisionnement obligatoire compter du 1er janvier 2004.

CALCUL ET TRAITEMENT COMPTABLE


La seule mthode accepte par la norme IAS 19 est une mthode actuarielle rtrospective. La rpartition des charges sur les annes de service
rendu est effectue selon la rgle du plus lev entre les droits acquis
(sans condition de prsence ultrieure dans lentreprise), et le prorata
temporis des droits terme.
En France, en matire de retraites, cest gnralement le prorata temporis
des droits terme qui trouve sappliquer, car la plupart des rgimes
ncessitent la prsence du salari dans lentreprise au moment de son
dpart en retraite pour bnficier du rgime.
La norme statue notamment sur les actifs du rgime entirement ddis
la couverture de la dette et dtenus par une entit juridiquement distincte de lemployeur. Ces actifs doivent tre valus leur juste valeur et
viennent en dduction de la dette actuarielle.
Il est galement noter que la norme prvoit les modalits de traitement
des pertes et gains actuariels des avantages postrieurs lemploi (effets
des changements dhypothses actuariels) :

selon la procdure du corridor dans laquelle les gains et pertes actuariels sont amortis sur la dure dactivit rsiduelle des bnficiaires, pour
la fraction qui excde 10 % du montant le plus lev louverture :

- de la dette actuarielle, avant dduction des actifs du rgime ;


- des actifs du rgime.
selon toute autre mthode, condition dtre permanente et daboutir
une comptabilisation en rsultat plus rapide que celle obtenue par la
mthode du "corridor".
(87) Avis 2004-05 du CNC, modifiant le 300 du Rglement 99-02.

75

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Exemple dapplication de la mthode du corridor


A louverture de lexercice, la dette actuarielle est gale 1000 de mme que
la juste valeur des actifs ddis la couverture de ce rgime. Les carts actuariels diffrs louverture de lexercice sont des gains nets de 140. Les nouveaux carts actuariels apparus au cours de lexercice sont des pertes actuarielles de 29. La dure moyenne dactivit rsiduelle des bnficiaires du rgime est gale 10 ans.
La limite du corridor est gale 10% du plus lev de la dette actuarielle ou
des actifs du rgime, soit 100 (10% *1000). Les gains actuariels cumuls louverture de lexercice tant de 140, il y a lieu damortir lexcdent de 40 (140100) sur la dure dactivit moyenne rsiduelle des bnficiaires du rgime,
soit une reprise de 4 en rsultat.

Ce traitement pourrait tre maintenu, ou remplac par un autre en cours


dlaboration lIASB, qui consisterait comptabiliser systmatiquement
tous les carts actuariels au sein dune composante distincte des capitaux
propres.
Le traitement comptable des avantages long terme est trs proche des
dispositions dcrites ci-dessus, lexception des carts actuariels qui ne
peuvent pas tre diffrs.

LE TRAITEMENT SPCIFIQUE DES STOCK-OPTIONS


Lapplication des normes IFRS rend obligatoire la comptabilisation des
paiements base dactions et notamment des stock-options. Les principes
de comptabilisation et dvaluation des attributions de stock-options aux
salaris dcrits dans la norme IFRS 288, sinspirent largement du FAS 123
amricain, et nont pas dquivalent en normes franaises.
En France, lattribution de stock-options aux salaris seffectue le plus souvent sous la forme de plans doptions de souscription dactions ou de
plans doptions dachats. Dans le premier cas, lors de lexercice des options,
lentreprise met des actions nouvelles par augmentation de capital. Dans
le deuxime cas, lentreprise cde ses salaris des actions existantes pralablement rachetes ou dtenues.
La norme IFRS 2 ne fait pas cette distinction et traite ces deux types dattribution lidentique selon les principes suivants :

76

(88) La norme IFRS 2 ne sapplique pas seulement aux attributions de stock-options aux salaris. Son champ dapplication est bien plus vaste puisque la norme porte sur lensemble des transactions avec des tiers dont les paiements sont
libells en actions comme par exemple lattribution de stock-options pour rmunrer lachat dun bien ou dune prestation de services. Ce type de transaction tant relativement rare en France lheure actuelle, nous ne dcrirons pas ici
la mcanique de comptabilisation et dvaluation prconise par la norme dans ce cas.

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

PRINCIPE GNRAL

La norme IFRS 2 impose de comptabiliser une charge gale la juste


valeur des options attribues (options dachat ou options de souscription). Cette charge est constate en contrepartie des capitaux propres89.
Cette charge devra obligatoirement tre tale entre la date dattribution des options (grand date) et la date dacquisition dfinitive des
options (vesting date). La date dacquisition dfinitive des options correspond la date partir de laquelle lobtention des options nest plus
conditionnelle au passage du temps ou un vnement particulier.
Exemple 1
Le conseil dadministration dune entreprise octroie le 1/1/04 un plan doptions dachat ses salaris. Ces options ont une maturit de 5 ans mais les
salaris doivent rester au moins trois ans dans lentreprise afin dobtenir dfinitivement leurs options.
Dans ce cas, la date dattribution est le 1/1/04 et la date dacquisition dfinitive est le 1/1/07. La charge doit tre tale sur trois ans.

Exemple 2
Le conseil dadministration dune entreprise octroie le 1/1/04 un plan doptions dachat ses salaris. Ces options ont une maturit de 5 ans mais le
chiffre daffaires de lentreprise doit progresser de plus de 10% par an sur les 2
prochaines annes pour que lattribution de ces options devienne dfinitive.
Dans ce cas, la date dattribution est le 1/1/04 et la date dacquisition dfinitive est le 1/1/06. La charge doit tre tale sur deux ans.

EVALUATION INITIALE ET ULTRIEURE

Lvaluation initiale de la juste valeur des options mises est le produit de


deux composantes distinctes : lvaluation unitaire dune option multiplie par le nombre potentiel doptions qui seront dfinitivement acquises.
La premire composante ne pourra pas tre modifie ultrieurement et
la deuxime composante ne pourra tre rvise que pendant la priode
dacquisition, en fonction de la ralisation ou non des conditions dattribution90.
(89) La contrepartie capitaux propres nest possible que dans la mesure o lentreprise na aucune obligation de verser du cash au moment de lexercice des options. Dans le cas contraire, la contrepartie serait un passif financier dont
la comptabilisation et lvaluation ultrieures diffreraient de celles prsentes ici.
(90) Exception : les conditions dattribution dfinitives dites de march, par exemple une volution minimale de x%
du cours de laction durant les y prochaines annes, doivent tre apprhendes ds le dpart dans la valorisation unitaire des options (premire composante) et ne pourront pas faire lobjet dun ajustement ultrieur mme si la condition
ne se ralise pas.

77

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

MODALITS DVALUATION DE LA JUSTE VALEUR DES OPTIONS

Dans la plupart des cas, il nexiste pas de valeur de march disponible pour
les options mises, ces dernires ayant des maturits bien suprieures aux
options relles cotes sur les marchs. Il est alors ncessaire de recourir
des modles complexes dvaluation. Les exemples cits par la norme sont
le modle de Black-Scholes-Merton ou le modle binomial.
Ces modles de valorisation font intervenir des paramtres fixs ds le
dpart (le cours de laction au moment de lattribution, la maturit de
loption, le taux de march sans risque, etc), et des paramtres quil est
ncessaire destimer (versements de dividende attendus, volatilit estime
de laction, date dexercice probable de loption par le salari, etc). Bien
videmment, le choix des paramtres estimer est dterminant et aura
des impacts significatifs sur la valorisation des options, et donc sur la charge comptabiliser.
Exemple de comptabilisation dun plan de stock-options
Donnes gnrales :
Le Conseil dadministration dune entreprise attribue 100 options de souscription dactions chacun de ses 300 salaris le 1/1/2004 :
Parit : 1 option donne droit 1 action nouvelle
Prix dexercice : 45 par option
Dure de vie des options : 5 ans
Cours de laction sous-jacente au moment de lattribution : 45
Juste valeur dune option calcule selon le modle de Black-Scholes-Merton
au 1/01/2004 : 15
Les options ne sont dfinitivement acquises aux salaris que sils demeurent en
service au moins trois ans compter de lattribution des options.
Lentreprise estime que 9 salaris quitteront lentreprise avant lchance des
trois ans.
En tenant compte des probabilits de dpart, la juste valeur estime des
options attribues est ici de :
100 x (300-9) x 15 = 436.500
Premier scnario : lentreprise ne revoit pas son estimation initiale et 9 salaris
quittent effectivement lentreprise sur les 3 ans.
Les critures comptabiliser sont alors les suivantes :
31/12/2004
Charges de personnel
Capitaux propres (prime dmission)

Dbit
145.500*

Crdit
145.500

*145.500 = 436.500 / 3

78

Les critures comptabiliser au 31 dcembre 2005 et au 31 dcembre 2006


sont identiques.

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Si toutes les options sont exerces au 1/1/2009, lcriture classique dmission


de nouvelles actions sera la suivante :
Banque (100 options x 291 salaris* x 45 )
Capitaux propres (capital et prime dmission)

Dbit
1.309.500

Crdit
1.309.500

* 291 = 300 - 9

Si aucune option nest exerce au 1/1/2009, les critures comptabilises


en 2004, 2005 et 2006 ne seront pas modifies.
Deuxime scnario : au 31/12/2005, 12 salaris ont dj quitt lentreprise
et lestimation du nombre de dparts est porte de 9 18. Au 31/12/2006,
16 salaris au total sont partis seulement.
Dans ce cas, les critures comptabiliser sont alors :
31/12/2004
Charges de personnel
Capitaux propres (prime dmission)

Dbit
145.500

Crdit
145.500

31/12/2005 (anne du changement destimation)


Charges de personnel
Capitaux propres (prime dmission)

Dbit
136.500*

Crdit
136.500

* 136.500 = [100 x 15 x (300-18)] * 2/3 - 145.500

31/12/2006
Charges de personnel
Capitaux propres (prime dmission)

Dbit
144.000*

Crdit
144.000

* 144.000 = [100 x 15 x (300-16)] [145.500 + 136.500]

Si toutes les options sont exerces au 1/1/2009, lcriture dmission des


nouvelles actions sera la suivante :
Dbit
Crdit
Banque (100 options x 284 salaris * x 45 )
1.278.000
Capitaux propres (capital et prime dmission)
1.278.000
* 284 = 300 - 16

Si aucune option nest exerce au 1/1/09, les critures comptabilises en 2004,


2005 et 2006 ne seront pas modifies.
79

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

RECONNAISSANCE DES PRODUITS :


LA MTHODE DE LAVANCEMENT
Le Rglement 99-02, comme le PCG91, retiennent la mthode de lavancement comme prfrentielle pour les oprations partiellement excutes
la clture (contrats long terme).
Cette mthode consiste constater le chiffre daffaire et le rsultat en
fonction du degr davancement atteint, et provisionner la totalit des
pertes terminaison. Les conditions dutilisation de cette mthode sont
les suivantes :
un inventaire des biens et travaux en cours la clture ;
une acceptation par le co-contractant des travaux et services excuts ;
des prvisions et une comptabilit analytique.
Si le rsultat nest pas dterminable de faon fiable, en cas de bnfice probable, aucun profit ne sera dgag (les produits seront limits au montant
des charges). Lautre mthode admise par le PCG est lachvement : le
rsultat et le chiffre daffaires provenant de lopration ne sont acquis que
lors de la livraison du bien ou de lachvement de la prestation.
La norme IAS 11 sur les contrats de construction impose la mthode
lavancement lorsque le rsultat terminaison peut tre estim de faon
fiable. La mthode de lavancement est galement impose par la norme
IAS 18 sagissant de la comptabilisation des produits et des charges rattachs une prestation de services stalant dans le temps. Cette norme stipule en outre que, lorsque les dpenses ne peuvent tre estimes de
manire fiable, la constatation du revenu est diffre.

LA PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS


ET LINFORMATION FINANCIERE
PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS
PRSENTATION DU COMPTE DE RSULTAT

Pour certaines entreprises, la prsentation du compte de rsultat va tre


sensiblement modifie par le changement de rfrentiel.

80

En premier lieu, et contrairement au rfrentiel franais, o le choix entre


une prsentation par nature et une prsentation par destination du compte de rsultat est totalement libre, la norme IAS 1, au travers de sa
(91) art 380-1 intgrant lavis du CNC sur les changements comptables

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

rvision rcente, impose aux entreprises de retenir la prsentation la


plus fiable et la plus pertinente au regard de leurs activits et de leurs
caractristiques.
En deuxime lieu, la distinction classique entre le rsultat courant et le
rsultat exceptionnel du compte de rsultat, tabli selon les normes
franaises, disparat en IFRS au profit dune distinction obligatoire
entre le rsultat des activits poursuivies et le rsultat des activits
termines.
Les activits termines regroupent la fois les activits cdes en cours
dexercice, et les activits en cours de cession la clture de lexercice. La
dfinition dun abandon dactivit, donne par la norme IFRS 5 (actifs non
courants destins la vente et abandons dactivits) est plus restrictive
que la notion franaise de cession ou darrt dune branche dactivit ou
dun sous-ensemble.
Ainsi, les lments exceptionnels du compte de rsultat, tabli selon les
normes franaises, devront tre reventils entre ceux relevant du rsultat des activits poursuivies et ceux affrents aux rsultats des activits
termines.

PRSENTATION DU BILAN
Distinction des lments courants / non courants

Contrairement aux rgles franaises, la norme IAS 1 rend obligatoire la


distinction, au bilan, entre lments courants et lments non courants,
sauf si une prsentation en fonction de la liquidit des actifs et passifs
fournit une information plus pertinente. Cette dernire disposition prvaut essentiellement pour les tablissements financiers.
Un actif (ou une dette) est qualifi de courant au sens de la norme IAS 1,
sil rpond lune des conditions suivantes :
il est destin tre consomm ou vendu dans le cycle dexploitation de
lentreprise (rembours pour les dettes) ;
il est dtenu lorigine pour tre vendu ;
il doit tre utilis ou cd dans les 12 mois (teinte si cest une dette) ;
il correspond de la trsorerie ou un quivalent trsorerie (elle ne peut
tre diffre au-del de 12 mois dans le cas dune dette).
Tout lment ne correspondant pas cette dfinition doit tre, par dfaut,
class en non courant.
Si cette nouvelle obligation ne devrait pas poser de problmes majeurs
pour la classification des actifs, elle ncessitera nanmoins des amnagements pour la classification des passifs, notamment celle des provisions
(long terme et court terme), et celle des dettes financires (part moins
dun an et part plus dun an).

81

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

En outre, lexistence de rubriques minimales fixes par la norme, rend


ncessaire la prsentation distincte des dettes et des crances fiscales,
ventiler selon quil sagit dlments courants ou non. A cet gard, les
impts diffrs sont rputs tre des lments non courants par la norme
IAS 12.
Distinction dettes - capitaux propres

Au passif, le passage aux normes IFRS se traduira par la disparition de la


rubrique intermdiaire autres fonds propres dans laquelle sont gnralement enregistrs, en France, les Titres Subordonns Dure
Indtermine (TSDI) non repackags.
La norme IAS 32 considre ainsi quun passif est :

soit un instrument de dette,


soit un instrument de capitaux propres.
Les instruments financiers composs ou instruments hybrides doivent tre
ventils en fonction de la nature de leurs composantes, selon la mthode
du split accounting. Ainsi, une obligation convertible en actions doit
tre enregistre en dette pour la composante dette obligataire pure, et
en capitaux propres pour la composante correspondant au droit de
conversion attach, alors quen France lemprunt obligataire est prsent
au passif du bilan en dettes sur une ligne unique Emprunts et dettes
financires.

Exemple de valorisation des composantes dette


et capitaux propres dune obligation convertible
Une obligation, convertible tout moment contre une action, dune valeur
nominale de 100 est mise avec une dure de vie de 5 ans.
Le taux dintrt offert est de 2 % alors que le taux de march pour une obligation normale est de 6 %.
La valeur de la composante dette de lobligation correspond la valeur
actualise au taux de 6 % des flux de trsorerie gnrs par lobligation, dans
lhypothse o le porteur nexerce pas son option.
Cette valeur slve 83,15 soit 2/(1,06)1 + 2/(1,06)2 + 2/(1,06)3
+ 2/(1,06)4 + 102/(1,06)5. Par diffrence, la valeur de linstrument de capitaux
propres slve 16,85.

Ecritures enregistrer la date dmission de lemprunt :


Banque
Capitaux propres (prime dmission)
Dettes financires
82

Bilan actif
100

Bilan passif
16,85
83,15

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Modalits de comptabilisation ultrieure


de lobligation convertible
Lcart constat annuellement entre les charges financires thoriques, rsultant dune obligation normale, et les charges financires contractuelles vient
chaque anne en majoration progressive de ces dernires et de la valeur dentre au bilan de la dette financire.
Lapplication des normes IFRS prcites se traduit donc par une augmentation globale des charges financires, hauteur de la valeur affecte linstrument de capitaux propres, lors de lmission.
A lchance, les excdents de charges financires inscrits en rsultat ont, de
fait, par le biais du rsultat inscrit dans les capitaux propres, annul en totalit le montant initialement port en capitaux propres, avec pour contrepartie laugmentation symtrique de la dette.
Annes
1
2
3
4
5

Dette en dbut
Intrts
danne
au taux de 6 %
83,15
4 ,99
86,14
5 ,17
89,31
5 ,36
92,67
5 ,56
96,23
5 ,77
26 ,85

Flux de
trsorerie
(2)
(2)
(2)
(2)
(102)
(110)

Dette en fin
danne
86,14
89,31
92,67
96,23
-

La diffrence entre les frais financiers effectifs, soit 26,85, et les frais financiers
contractuels, soit 10, slve 16,85. Elle correspond lcart entre la valeur
nominale de lobligation, soit 100, et sa juste valeur, soit 83,15.

Ecritures enregistrer la fin de la premire anne, au moment du


paiement du premier coupon :
Charges au compte
de rsultat
Banque
Charges financires
Emprunt obligataire

Bilan passif
2

4,99
2 ,99

Il est ici fait abstraction de lincidence de limpt. En pratique, lcart existant


entre la valeur fiscale (prix dmission) de lobligation et sa valeur comptable
(dette financire proprement dite) doit conduire, selon la norme IAS 12 relative limpt, la constatation dun impt diffr passif prlev sur les capitaux propres lors de la comptabilisation initiale de lobligation convertible et
repris ultrieurement en rsultat au rythme de lenregistrement des excdents de charges financires.
83

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

INFORMATION FINANCIERE :
UNE ANNEXE PLUS ETOFFEE QUEN FRANCE
Le volume des informations prsenter dans les notes annexes aux tats
financiers est globalement plus toff et plus dtaill dans les normes
IFRS. Celles-ci sont spcifies dans chaque norme.
La prsentation du tableau des flux de trsorerie (IAS 7) ne prsente pas
en revanche de divergences majeures avec les rgles franaises.
Concernant le rsultat par action (IAS 33), on relve quelques diffrences
mineures sur les modalits de calcul du rsultat dilu par action qui ne
seront pas dveloppes ici.
La norme IAS 24, portant sur les entreprises lies, emporte des consquences non ngligeables, notamment sur des informations juges largement confidentielles, comme les prix de transfert, les rmunrations
actuelles et post emploi des dirigeants (retraites complmentaires, assurance-vie, ),
Les spcifications sur linformation sectorielle de lIAS 14 mritent galement dtre soulignes.
Cette norme est en effet beaucoup plus exigeante que le Rglement
99-02 sur les principaux aspects suivants :

Deux formats dinformation correspondant aux regroupements par


secteur dactivit et par zone gographique sont fournir :

- un format dinformation primaire,


- un format dinformation secondaire.
Le niveau primaire ou secondaire sera dfini selon les risques et perspectives de rentabilit propres lentreprise.
Linformation primaire fournir est plus complte que la secondaire. Elle
est en outre beaucoup plus riche que linformation requise par le
Rglement 99-02 qui ne prvoit pas cette hirarchisation et qui se limite
au chiffre daffaires, aux immobilisations ou actifs employs et au rsultat
dexploitation.

84

III - Principales divergences avec le rfrentiel franais

Sur la dfinition des secteurs, la norme est plus prcise que le texte
franais :

- chaque

secteur doit regrouper les biens et services soumis aux


mmes risques et avantages, ce qui implique :

les mmes performances financires long terme,


et les mmes caractristiques :
segmentation par activit : nature des biens ou services,
processus de production, catgorie de clients, canaux de
distribution, environnement rglementaire.
segmentation par zone gographique : conditions conomiques et politiques, relations avec les autres secteurs
gographiques, nature du contrle sur les flux de devises,
risques inhrents la devise utilise.

Pour savoir si une information est requise pour un secteur donn, les
deux rfrentiels prvoient un seuil de 10% des indicateurs fournir, mais
la norme IAS 14 est plus prcise sur les conditions dapprciation de ce
seuil.
Enfin, dans le cas o lorganisation de lentreprise ne correspond pas aux
segments dfinis par les textes (exemple : organisation par entits juridiques et non par activits ou zones gographiques), le Rglement 99-02
nexige pas ltablissement dune nouvelle segmentation qui soit conforme
au texte. La norme IAS en revanche impose ltablissement dune segmentation par activits ou par zones gographiques.

8 LES IMPOTS DIFFRS


Certaines diffrences existent entre les deux rfrentiels, concernant le
traitement comptable des impts diffrs.
Ainsi, contrairement aux textes franais, la norme IAS 12 interdit dans
tous les cas lactualisation des actifs et passifs dimpts diffrs, dans la
mesure o il napparat pas toujours raliste de pouvoir dfinir un chancier fiable de renversement des diffrences temporelles.
Par ailleurs, lors de la premire consolidation dune entreprise, un impt
diffr passif doit tre constat sur tous les carts dvaluation positifs,
alors que le rglement franais sur les comptes consolids interdit leur
constatation sils concernent "des actifs incorporels gnralement non
amortis ne pouvant tre cds sparment de lentreprise". Sont, dans la
pratique, vises par cette exception franaise, les marques et les parts de
march. LIAS 12 ne prvoit, sur ce point particulier, aucune drogation.

85

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

En outre, en rgles franaises, par exception explicitement prvue par le


Rglement 99-02, aucun impt diffr ne doit tre comptabilis au titre :

des diffrences entre la valeur fiscale des actifs non montaires et leur
valeur corrige des effets de linflation existant dans les entreprises
situes dans des pays haute inflation ;
des rserves non distribues des filiales consolides, lexception des
cas o leur distribution est dcide ou probable.
La premire exception nexiste pas dans les normes IFRS. Sagissant des diffrences temporelles provenant des filiales et participations, la norme
IAS 12 est moins restrictive. En particulier, elle rend obligatoire la constatation des impts diffrs passifs, sauf lorsque les deux conditions suivantes sont runies :

la socit mre est en mesure de fixer la date dinversion de la diffrence temporelle taxable ;

il est probable que la diffrence temporelle taxable ne sinversera pas


dans un avenir prvisible.

LES ECARTS DE CONVERSION


Dans les comptes individuels, les carts rsultant de la conversion des
crances et dettes en monnaie trangre doivent tre inscrits dans des
comptes de rgularisation actif et passif. Les pertes de change latentes sont
provisionnes en provisions pour risque et les profits latents ne peuvent
tre inscrits en rsultat.
Dans les comptes consolids, la mthode optionnelle autorise par larticle D 248-8 g, dinscription en rsultat consolid des carts de conversion, est considre comme "prfrentielle" par le Rglement 99-02.
La norme IAS 21 ne fait pas de distinction entre les diffrences de change
ralises et les carts de conversion : Ces diffrences et carts sont inscrits
en rsultat, quil sagisse de pertes ou de gains.
La rvision rcente de la norme IAS 21 supprime la possibilit de convertir
les carts dacquisition lis des filiales trangres selon la mthode du
cours historique. La seule mthode dsormais autorise est la mthode du
cours de clture. En revanche, dans le rfrentiel franais, les deux
mthodes sont admises.

86

IV. PREMIERE
APPLICATION
DES NORMES IFRS

1. LE PRINCIPE GENERAL

P. 88

2. LES EXEMPTIONS

P. 89

3. LINFORMATION FINANCIERE
DE TRANSITION

P. 93

4. LES PRINCIPAUX RETRAITEMENTS

P. 94

87

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LE PRINCIPE GENERAL
Les dispositions gnrales de la norme IFRS 1 de premire application
rsultent naturellement de celles applicables aux changements comptables. Ainsi, en principe, toutes les consquences de la premire application du rfrentiel IFRS doivent tre dtermines de faon rtrospective,
et leur incidence comptabilise dans les capitaux propres douverture ou,
par exception, sur le goodwill du premier exercice prsent.
Le principe gnral nonc conduit lapplication rtrospective systmatique de toutes les normes, comme si elles avaient toujours t utilises. Ceci revient revoir tous les traitements non conformes antrieurement appliqus, ds lors quils peuvent avoir une incidence sur les tats
financiers prsents.
Les normes utiliser pour valuer les incidences de la transition sont celles
en vigueur la clture de lexercice de premire publication, soit le
31 dcembre 2005 dans le cadre de lobligation europenne portant sur les
comptes consolids des socits cotes. Ainsi, pour tablir les tats financiers du premier trimestre ou du premier semestre 2005, les entreprises
devront utiliser les normes rendues applicables par lIASB jusquau
31 dcembre 2005.
Dans ce contexte, lIASB sest engag limiter les publications normatives
au cours de lexercice 2005, et en tout tat de cause, ne les rendre applicable de faon obligatoire quaprs 2006. Ainsi, toutes les normes applicables pour la conversion europenne devraient-elles tre connues au plus
tard le 31 dcembre 2004.
En labsence de dispositions spcifiques moins contraignantes, ce principe
gnral doit tre appliqu.
Nanmoins, faisant chec la comparabilit totale, notamment avec les
utilisateurs antrieurs de ce corpus comptable, mais avec le double objectif de faciliter la transition dune part et de ne pas pnaliser les nouveaux
adoptants par rapport aux autres utilisateurs qui ont bnfici de dispositions transitoires plus favorables dautre part, le normalisateur international a prvu plusieurs drogations ou exemptions qui seront, selon les
cas, dapplication obligatoire ou optionnelle.

88

I V. P r e m i r e a p p l i c a t i o n d e s n o r m e s I F R S

2 LES EXEMPTIONS
Sur la base des derniers dveloppements publis par lIASB92 , ces drogations ou exemptions sont les suivantes :

LES EXEMPTIONS OPTIONNELLES


LES REGROUPEMENTS DENTREPRISES

Les regroupements dentreprises font lobjet dune exemption caractre


optionnel, qui permet aux groupes de ne pas retraiter rtrospectivement
les oprations intervenues partir dune date librement dfinie par le
groupe, sans toutefois pouvoir tre postrieure la date de premire
application, soit le 1er janvier 2004, dans le cadre de lobligation europenne.
Cette disposition, qui semble particulirement favorable, ne porte pas en
ralit sur tous les retraitements. En effet, lIFRS193 stipule notamment
que, si les valeurs des actifs et passifs acquis lors de regroupements pour
lesquels lexemption est retenue ne sont pas remises en cause94, il est nanmoins ncessaire :

de rechercher les autres actifs et passifs acquis mais non comptabiliss sous lancien rfrentiel et qui auraient d ltre selon les rgles
IFRS (y compris les incorporels) ;
dannuler ceux qui ont t constats mais qui ne sont plus en
conformit avec le nouveau rfrentiel adopt ;
de mettre la juste valeur les lments du bilan qui le ncessitent
selon le nouveau rfrentiel ;
de reclasser en goodwill les incorporels inscrits sparment lors de
lacquisition et qui ne rpondent plus la dfinition dun incorporel
en IFRS ;
de soumettre les goodwills un test de dprciation.

Juste valeur ou rvaluation antrieure comme nouveau cot


historique
Cette deuxime option, applicable aux actifs incorporels95 et corporels y
compris les immeubles de placement, permet de les porter individuellement en juste valeur ou de les conserver une valeur issue de certaines
rvaluations antrieures96 la date de transition, et de considrer que
cette valeur reprsente leur nouveau cot historique compter de cette
date. Pour les actifs amortissables, cette nouvelle valeur, diminue le cas
chant de leur valeur rsiduelle, constituera leur nouvelle base damortissement. Lincidence de ces ventuels retraitements sera constate dans les
capitaux propres douverture du premier exercice prsent.
(92) A jour des dernires publications de lIASB au 31 mars 2004. La norme IFRS 1 est en effet rgulirement amende par les textes qui
lui sont postrieurs.
(93) Annexe B de lIFRS 1.
(94) Elles constituent, dans ce cas en IFRS, le nouveau cot historique.
(95) Cette disposition est applicable aux immobilisations incorporelles ligibles la rvaluation, cest dire pour lesquelles il existe un
march actif.
(96) Pour certaines rvaluations qui se sont situes dans des contextes prcis prvus par la norme.

89

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

Cette disposition, qui vise simplifier la tche des premiers adoptants


dans la reconstitution de certains cots historiques ou permettre de ne
pas modifier certaines valeurs issues doprations rcentes et justifies,
peut toutefois avoir des incidences plus pernicieuses et nuire la comparabilit dans la mesure o, conjugue avec dautres normes, elle permet
dvaluer individuellement les actifs corporels et incorporels indiffremment :

leur juste valeur, comme nouveau cot historique (lamortissement


ultrieur en sera alourdi) ;

une valeur rvalue (par catgories, les variations ultrieures seront


constates en capitaux propres) ;

leur cot historique dorigine diminu des amortissements pratiqus


(mthode habituelle en France).

Ainsi, on peut penser que certains groupes saisiront lopportunit de revaloriser certains actifs, soit en juste valeur, soit en optant pour la rvaluation libre, pour compenser les effets ngatifs que dautres normes risquent
dentraner sur leurs capitaux propres.

Ecarts actuariels non comptabiliss


Cette disposition, l encore parfaitement optionnelle, mais qui, si elle est
retenue, doit sappliquer tous les plans, permet de comptabiliser en une
seule fois tous les carts actuariels diffrs la date de transition, tout en
laissant la possibilit dopter pour la mthode du corridor par la suite. Elle
a pour objectif de permettre aux groupes, dont les mthodes ou les calculs ntaient pas conformes au nouveau rfrentiel, de rgulariser leur
situation louverture. Elle permet en outre, en cas dcarts actuariels
ngatifs, dviter la comptabilisation en charge de ces derniers au cours des
exercices futurs.

Ecarts de conversion des filiales trangres


Cette exemption autorise les groupes qui le souhaitent ne pas isoler les
carts de conversion cumuls sur les filiales trangres la date du bilan
douverture (rputs gaux zro cette date), mais de les isoler uniquement compter des exercices ultrieurs. En corollaire, lors de la cession ou
liquidation ultrieure de ces entits, le rsultat de cession ne devra intgrer
que les carts de conversion dgags aprs la date de transition.

Instruments financiers composs

90

Grce cette disposition, il nest pas ncessaire de calculer de faon


rtrospective et disoler, au sein des capitaux propres, la composante
capitaux propres et la composante dette dun instrument financier
compos antrieurement mis mais qui na plus dexistence la date de
transition.

I V. P r e m i r e a p p l i c a t i o n d e s n o r m e s I F R S

Classification de certains instruments financiers


La norme IAS 39, laissant une certaine place lintention, permet de
classer, ds lorigine, certains instruments financiers en actifs ou passifs
valus la juste valeur par rsultat. Par exception, ces classifications
pourront tre opres la date de transition, soit le 1er janvier 2004, dans
le cadre de lobligation europenne.

Information comparative sur les instruments financiers


Compte tenu de la publication tardive des versions rvises des normes
IAS 32 et 39, les entreprises qui adopteront les IFRS en 2005 ne seront pas
tenues de retraiter lexercice 2004 selon les dispositions prvues par ces
deux normes. Les retraitements pourront tre raliss, par exception, au
1er janvier 2005.

Paiements en actions
Selon les termes de la norme IFRS 1, le caractre rtrospectif des retraitements ne pourra concerner que les seuls instruments de capitaux
propres octroys aprs le 7 novembre 2002 et dont la date dacquisition
dfinitive est postrieure au 1er janvier 2005.

Dates dadoption dcales


La norme IFRS 1 traite ici des deux situations pouvant survenir lorsque :

la socit mre adopte les IFRS aprs sa filiale,


la filiale adopte les IFRS aprs sa mre.
Dans ce dernier cas, la filiale en question pourra retenir indiffremment :
les valeurs utilises dans les comptes de sa socit mre aux
retraitements dhomognit et de regroupements dentreprises
prs ;
les nouvelles valeurs requises en IFRS la date de sa propre
transition.
Cette disposition permet dviter dtablir, pour une mme priode, deux
jeux de comptes IFRS diffrents pour une mme entit.
Dans le premier cas, il ny a pas doption possible, les valeurs relatives
la filiale, retenir la date dadoption du nouveau rfrentiel, seront obligatoirement les valeurs que cette entit a retenues dans ses propres
comptes, aux retraitements dhomognit et de regroupements dentreprises prs.
On laura compris, pour les groupes adoptant les IFRS pour la premire
fois, la dcision de retenir certaines de ces options, ainsi que la date
retenue pour certaines dentre elles, reprsentent des enjeux particulirement importants qui devront faire lobjet danalyses approfondies et de
simulations dtailles.

91

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LES EXEMPTIONS OBLIGATOIRES


Certaines autres dispositions sont dapplication obligatoire. Elles interdisent en consquence lapplication rtrospective gnrale prvue par le
texte.

Sorties dactifs ou passifs financiers


LIFRS 1 limite dans le temps lapplication rtrospective de certaines sorties
dactifs ou passifs financiers. Ainsi, toutes les oprations de dcomptabilisation dactifs ou passifs financiers antrieures une date fixer
librement par le groupe, qui est au plus tard le 1er janvier 2004, ne devront
pas tre retraites. En revanche, cette exception ne porte pas sur les rgles
de consolidation applicables lentit bnficiaire des actifs ou passifs
cds, et rend la comptabilisation des engagements rsiduels obligatoire.

Couvertures
Ces dispositions particulires sont relativement complexes dans la mesure o elles diffrent selon quil existait ou non une comptabilit de couverture antrieure, selon que cette couverture antrieure est ou non ligible la comptabilit de couverture dans le nouveau rfrentiel, et enfin
selon leur degr defficacit.
Nanmoins, pour rsumer cette exemption caractre obligatoire sans en
trahir la substance, on peut retenir trois principes directeurs :

Dqualification obligatoire et rtrospective des couvertures non ligibles (couverture avec des instruments non qualifis comme tels en IFRS,
comme des options vendues ou des couvertures de position nette, ) ;

Pas de dqualification rtrospective des couvertures ligibles si elles


ne sont pas efficaces mais arrt de la comptabilit de couverture la
date de transition ;

Impossibilit de qualifier une opration de couverture a posteriori.


Estimations antrieures
Cette disposition de lIFRS 1 vise interdire aux entreprises dutiliser le
recul dont elles disposent lors de la premire application pour modifier
leurs estimations antrieures contenues dans des publications financires
ralises sous dautres rfrentiels, sauf sil savre que ces estimations
taient manifestement errones, ou si les mthodes comptables utilises
sont diffrentes.

92

Prenons pour exemple une provision pour litige, estime au cours de lexercice 2004 selon les rgles franaises, en fonction des donnes disponibles
cette date. Le fait dtablir, en 2005, un nouveau bilan douverture 2004 en
IFRS, ne doit pas modifier lestimation de cette provision dont les rgles
dvaluation sont identiques en IFRS, alors mme que des vnements
intervenus depuis conduiraient rviser cette estimation.

I V. P r e m i r e a p p l i c a t i o n d e s n o r m e s I F R S

3 LINFORMATION FINANCIERE DE TRANSITION


Linformation fournie tant par principe comparative, cette disposition
implique que soient galement retraits les tats financiers de lexercice
antrieur celui de premire application.
Mais au-del de lapplication du principe de comparabilit, la norme
IFRS 1 prvoit de communiquer, lors de lexercice du changement, des
informations particulires la transition, pour permettre au lecteur de
faire le lien entre les documents publis sous le rfrentiel antrieur, et les
tats financiers conformes aux IFRS, et ce au niveau des diffrents exercices
prsents.
Ainsi, sont requises des informations financires spcifiques sur :

le bilan douverture en IFRS la date de transition,


lexercice comparatif,
le ou les arrt(s) intermdiaire(s) publi(s) au cours de lexercice de
premire prsentation.

INFORMATIONS RELATIVES AU BILAN DOUVERTURE

Rconciliation dtaille entre les capitaux propres douverture en IFRS


et ceux publis sous lancien rfrentiel la mme date ;

Informations sur le fait davoir utilis la juste valeur comme nouveau


cot historique en cas doption ;

Information requise par la norme IAS 36 en cas de dotation ou de


reprise de dprciation dactifs du fait du changement de rfrentiel.

INFORMATIONS RELATIVES LEXERCICE COMPARATIF


(2004 POUR LES SOCITS EUROPENNES COTES)

Rconciliation dtaille entre les capitaux propres de clture en IFRS


et ceux publis sous lancien rfrentiel la mme date ;

Rconciliation dtaille entre le rsultat net de lexercice de premire


application et celui publi sous lancien rfrentiel pour la mme priode ;

Explications relatives aux reclassements ventuellement effectus dans


le tableau des flux de trsorerie.

93

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

INFORMATIONS RELATIVES LA PUBLICATION


DUN ARRT INTERMDIAIRE AU COURS
DE LEXERCICE DE PREMIRE APPLICATION
(2005 POUR LES SOCITS EUROPENNES COTES)
La norme IFRS 1 rend obligatoire, en plus des obligations relatives au bilan
douverture, la rconciliation dtaille entre la publication IFRS et la
publication en normes locales, pour chaque priode prsente :

des capitaux propres la fin de la priode intermdiaire comparative


(30 juin 2004 par exemple) ;
du rsultat net pour la priode comparative et en cumul ( fin juin, si
des comptes trimestriels sont publis, rsultat du deuxime trimestre et
rsultat cumul au semestre).

LES PRINCIPAUX RETRAITEMENTS


En pratique, la mise en uvre des IFRS dans les comptes consolids
des groupes cots devrait se traduire par les principaux retraitements
suivants :

Modification de certains traitements comptables (obligation de retraiter les locations financires, consolidation dans certains cas dentits ad
hoc qui avaient t exclues du primtre de consolidation jusquici, obligation de constituer des provisions pour retraites et autres avantages au
personnel, obligation de constater les rsultats des contrats long terme
lavancement, actualisation de crances ou dettes long terme ne portant pas intrt, obligation de comptabiliser en charges les plans de stockoptions les plus rcents, ) ;

Comptabilisation de tous les actifs et passifs conformes au rfrentiel


IFRS (par exemple, obligation de porter les frais de dveloppement lactif sils sont ligibles, obligation de comptabiliser les instruments drivs
en juste valeur, ou des impts diffrs, sur certaines diffrences temporelles, ) ;
Annulation par les capitaux propres des actifs et passifs antrieure94

ment comptabiliss et qui ne sont plus conformes aux IFRS (frais dtablissement, frais de recherche, charges de prexploitation, actions propres
classes en VMP, ) ;

I V. P r e m i r e a p p l i c a t i o n d e s n o r m e s I F R S

Reclassement de certains incorporels en goodwill ds lors quils ne correspondent plus la dfinition dun incorporel en IFRS (parts de march,
certains fonds de commerce gnriques, ) ;

Extraction du goodwill des incorporels ligibles qui nauraient pas t


identifis lorigine (en pratique peu nombreux, mais par exemple les frais
de dveloppement dune socit rcemment acquise) ;

Mise en place de tests de dprciation -systmatiques pour les goodwills et les incorporels dure de vie indfinie- avec la ncessit de dfinir
au pralable le niveau auquel ces tests devront tre effectus (dfinition
du primtre des UGT ou groupes dUGT auxquelles ils doivent appartenir) et dappliquer une mthodologie prcise ;
Reclassement de certains lments du bilan ou du compte de rsultat
(split accounting des instruments financiers hybrides, reclassement en
exploitation des lments du rsultat exceptionnel, ) ;

Modification de certaines valeurs (instruments financiers, effets de


lactualisation, option pour la juste valeur des immeubles de placement,
option de rvaluation des immobilisations corporelles ou incorporelles, ) ;
Modification de la prsentation des tats financiers (compte de rsultat par destination pour les entreprises pour lesquelles cela simpose,
ncessit de distinguer les lments de bilan selon leur caractre courant
ou non courant, suppression de la ligne rsultat exceptionnel, ) ;

Elaboration dune information financire conforme (y compris celle


lie la transition) au nouveau rfrentiel et par consquent beaucoup
plus dtaille, notamment sur les aspects lis linformation segmente.

95

V. LES INCIDENCES
DU CHANGEMENT
DE REFERENTIEL
1. PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS SUR
LES SYSTMES DINFORMATION
P. 97
2. LE PASSAGE AUX IFRS :
UNE OPPORTUNIT DE REPENSER
LES RLES DE CERTAINS ACTEURS ET
DE PROCDER LA MISE PLAT
DE CERTAINS PROCESSUS

P. 100

3. PRINCIPALES INCIDENCES ATTENDUES


SUR LA COMMUNICATION
FINANCIERE
P. 104

96

V.

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c h a n g e m e n t

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r f r e n t i e l

1 PRINCIPAUX IMPACTS ATTENDUS

SUR LES SYSTMES DINFORMATION

Si les prcdents changements rglementaires comptables navaient, en


gnral, pas engendr de bouleversements au sein des groupes, lentre
en vigueur des IFRS en 2005, avec une information comparative pour
2004, conduit les directions financires mettre en oeuvre des projets
de migration de leur systme dinformation qui sont parfois significatifs.
Le passage aux normes IFRS nimplique pas uniquement une analyse prcise des divergences norme par norme avec le rfrentiel antrieurement
appliqu, mais aussi un recensement exhaustif des modifications
induites oprer dans les systmes de consolidation et les systmes
amont97.

LES SYSTMES AMONT


Les points dattention sur les systmes amont, qui ncessitent gnralement une refonte ou une adaptation des systmes dinformation associs,
portent principalement sur les domaines suivants : la gestion des immobilisations, la gestion des portefeuilles titres, le traitement de linformation sectorielle et le suivi des projets de recherche et dveloppement.

La gestion des immobilisations


La mise en place de la norme sur les immobilisations corporelles ncessite
souvent de grer plusieurs plans damortissements pour une mme
immobilisation, davoir la possibilit de suivre deux valeurs dorigines diffrentes et de conserver la traabilit des modifications des dures
damortissement.
Dans ce cadre, il convient galement de mettre en place les traitements
permettant dassurer le rattachement des immobilisations une Unit
Gnratrice de Trsorerie pour la ralisation des tests dimpairment, et, le
cas chant, le calcul des chanciers dimpts diffrs. Lensemble des
principales volutions sont couvertes par certains progiciels du march
mais ncessitent gnralement de conduire un projet de migration et de
refonte des procdures en parallle.
(97) Nous dfinirons comme systmes amont, les systmes qui produisent les informations lmentaires : les systmes
de gestion (gestion du personnel, administration des ventes, gestion des immobilisations, gestion de la trsorerie
et le systme comptable). Par opposition, les systmes aval ont en charge lanalyse et le pilotage de lactivit : reporting
de gestion, suivi budgtaire, reporting rglementaire.

97

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

La gestion des portefeuilles titres


Pour lensemble des entreprises et plus particulirement les tablissements
de crdit ou les socits utilisant des instruments drivs, les modifications raliser sur les systmes amont sont majeures. Il sagit de qualifier les instruments financiers en fonction de la stratgie, de documenter et de tracer les tests defficacit des instruments de couverture. Enfin,
la comptabilisation la juste valeur ncessite le recours des outils de
valorisation (pricers) pour lvaluation des instruments financiers non
cots sur un march organis.

Le traitement de linformation sectorielle


Lapplication de la norme sur linformation sectorielle suppose dans certains cas (entits de reporting oprant sur plusieurs segments dactivit ou
gographiques) lexistence dans les systmes amont dinformations
dtailles selon le secteur dactivit et la zone gographique avec des
complments selon le secteur primaire retenu (zone de clientle ou de
localisation des actifs). Dans les cas o les systmes dinformation mtier
ne disposent pas de cette information, des modifications significatives des
bases de donnes existantes et des processus dalimentation et de collecte de linformation peuvent savrer ncessaires.

Le suivi des projets de recherche et dveloppement


Lactivation des cots de dveloppement implique dadapter le systme
dinformation de faon disposer dun suivi par projet permettant :
de distinguer les cots engags dans la phase de recherche (cots non
activables), de ceux relatifs la phase de dveloppement ;

de rattacher analytiquement les cots directs de recherche et dveloppement (frais de personnel et de sous-traitance essentiellement) aux diffrents projets, ce qui implique de disposer, en amont, dun outil de suivi
des heures travailles qui devront tre renseignes de faon rgulire (sur
une base hebdomadaire ou mensuelle) par les quipes de recherche et
dveloppement ;

didentifier et isoler les cots de dveloppement qui rpondent aux cri-

tres dactivation dfinis par la norme IAS 38, afin de fournir linformation
aux services financiers qui devront en assurer le traitement comptable.

98

V.

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LA CONSOLIDATION
Les principaux points dattention portent sur la collecte de linformation
nouvellement requise, sur la production de linformation sectorielle, sur
la ncessaire dfinition et gestion de nouveaux flux techniques, ou encore sur la production des tats financiers et lannexe consolide sous un
nouveau format.
Le rfrentiel IFRS induit en gnral une information financire bien plus
dtaille que ne lexigeait le rfrentiel franais, impliquant bien souvent
une modification substantielle de la liasse de consolidation afin que
cette dernire puisse assurer la collecte de lintgralit des informations
requises. Dans ce contexte, il faudra pralablement sassurer de la possibilit de disposer des informations requises dans les systmes comptables ou de gestion amont, dans des conditions de fiabilit et de dlai
acceptables. A titre dexemple, lIAS 19 rend obligatoire la comptabilisation des engagements de retraites et la communication dinformations
dtailles dans les notes annexes. Ce sont autant dinformations que loutil de consolidation devra collecter, traiter, puis restituer de faon adquate.
L IAS 14 sur linformation sectorielle peut amener dans certains cas (entits de reporting oprant sur plusieurs segments dactivit ou gographiques) modifier de manire substantielle la phase de collecte des
donnes. Certains agrgats de lentit juridique, qui est habituellement le
point dentre classique en matire de consolidation statutaire, doivent
tre dtaills par secteur dactivit et par zone gographique. Dans ce cas,
le systme de consolidation doit tre mme de proposer des axes danalyse libres, combinables entre eux, permettant la collecte de donnes
selon des axes transversaux.
Enfin, les rgles de comptabilisation la juste valeur, dactualisation affectant certaines rubriques et dimpairment ncessitent la mise en uvre de
nouveaux flux techniques comme de nouveaux comptes. Sagissant de
modifications de paramtrage structurantes, leur impact devra tre
apprhend de faon exhaustive, y compris au regard de llaboration du
tableau des flux de trsorerie.
Lhomognisation de linformation financire, lunification des processus
de consolidation et de reporting, la rduction des dlais de clture sous la
pression des marchs financiers, la recherche de lamlioration des processus de prise de dcision, sont autant de facteurs faisant du passage aux
normes IFRS une opportunit pour faire voluer loutil de consolidation.

99

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

LE PASSAGE AUX IFRS :


UNE OPPORTUNIT DE REPENSER LES RLES
DE CERTAINS ACTEURS ET DE PROCDER
LA MISE PLAT DE CERTAINS PROCESSUS

DES RLES REDFINIR ET DES FONCTIONS


FAIRE VOLUER
REDFINIR LES RESPONSABILITS ET LE RLE DES OPRATIONNELS

A diffrents niveaux de lentreprise, les oprationnels verront leur implication renforce dans le processus de production et de fiabilisation des
donnes financires. A titre indicatif :
les responsables de projets dinvestissements, les directeurs de programmes dimmobilisations, les responsables de production, de la
maintenance et de la logistique seront davantage sollicits dans le cadre de
la mise en uvre de lapproche par composants des immobilisations, de la
dfinition des dures dutilit des actifs, du suivi des indicateurs de perte
de valeur affectant les actifs ;
les responsables des services de recherche et dveloppement devront
tablir un suivi prcis des projets dont ils ont la charge en fonction de critres permettant leur qualification comptable et transmettre linformation aux services financiers ;
les trsoriers auront un rle dterminant dans les choix, la mise en
uvre et la documentation des oprations de couverture ainsi que la valorisation des instruments financiers qui sy rapportent ;
les commerciaux seront davantage impliqus dans la dtermination de
la valeur nette de ralisation des produits en stock qui est la base de calcul des ventuelles provisions pour dprciation.
En outre, dans le cadre de lapplication de la norme sur linformation sectorielle (IAS 14), les entreprises pourront tre amenes revoir la pertinence de certains axes danalyse de la rentabilit ou la prise en compte de
certains facteurs stratgiques de risque, ou encore reconsidrer certaines
modalits de refacturations internes.
RENFORCER LE RLE DU CONTRLE DE GESTION DANS LLABORATION
DES TATS FINANCIERS

100

A plusieurs gards, ladoption des normes IFRS tend valoriser le rle du


contrle de gestion dans llaboration des tats financiers et conforte le
besoin dharmoniser les donnes du contrle de gestion avec celles du
reporting comptable. Lintervention du contrle de gestion peut tre renforce :

V.

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en cas de prsentation dun compte de rsultat par fonction ;


dans le processus daffectation des produits, charges, actifs et passifs

oprationnels aux diffrents segments dactivit ;


dans la dtermination et le suivi des Units Gnratrices de Trsorerie ;
dans le processus dlaboration des flux de trsorerie prvisionnels pour
la mise en uvre des tests de dprciation dactifs ;
dans le suivi dindicateurs de perte de valeur.
REVALORISER LA FONCTION COMPTABLE

Les mtiers lis la fonction comptable sont particulirement affects


par lintgration des normes internationales. Ces fonctions se trouvent
naturellement revalorises par la complexit et la diversit des sujets
traiter. Ainsi, au-del de la connaissance des normes comptables plus techniques et plus dtailles que celles en vigueur aujourdhui, les comptables
de demain devront disposer de comptences minimales dans un certain nombre de domaines cls leur donnant les bons rflexes pour laborer une information financire fiable et pertinente selon les nouvelles
rgles.
Cela suppose notamment des connaissances dans les domaines suivants :
conomique et juridique : pour procder lanalyse des contrats et des
oprations (comprhension de la substance des oprations, identification
des lments susceptibles dentraner un traitement comptable particulier) ;
financier : pour comprendre et analyser les rapports des actuaires, des
experts en valuation, et matriser les concepts leur permettant de
suivre la ralisation des tests de dprciation, de comptabiliser les regroupements dentreprises en juste valeur, de mettre jour les provisions pour
passifs sociaux, ;
linguistique : pour accder linformation en temps rel et sa source,
la matrise de la langue anglaise est incontournable.
De fait, les comptables devront sappuyer sur un rseau dacteurs internes
et externes qui leur fourniront les informations ncessaires la production
des tats financiers.
Ces constats doivent conduire les entreprises mettre en place les programmes de formation ncessaires et, le cas chant, renforcer lorganisation et la qualification des acteurs en place.
STRUCTURER LE SUIVI ET LE TRAITEMENT DES CONTRATS SPCIFIQUES

De nombreux contrats devront dsormais faire lobjet dun traitement et


dune valorisation spcifiques. Lentreprise devra recenser ceux-ci, renforcer, le cas chant, les procdures dapprobation pralable des contrats et

101

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

sensibiliser les acteurs (acheteurs, vendeurs, trsoriers, services fusions &


acquisition, ) aux enjeux nouveaux qui y sont attachs.
Il peut notamment sagir de :
contrats portant sur des instruments drivs qui devront tre valoriss
la juste valeur dans le bilan ;
contrats incluant des clauses pouvant tre qualifies dinstruments drivs (clauses dindexation par exemple ou vente effectue dans une devise
particulire qui nest ni celle de lacheteur, ni celle du vendeur) ;
contrats de vente ne transfrant pas les risques et avantages lacheteur ;
conventions incluant des contrats de location ;
contrats de location assimilables des contrats de location-financement
au sens de la norme IAS 17.
Pour les contrats complexes, lutilisation de fiches descriptives peut en
faciliter le traitement comptable. Au cas particulier des contrats portant
sur des instruments financiers, les fiches pourraient comporter :
une description de lopration ;
la catgorie laquelle appartient linstrument (actifs valus la juste
valeur par rsultat, actifs disponibles la vente, actifs dtenus jusqu
lchance, oprations de couverture, ) ;
les clauses particulires (garantie, covenants, ) ;
la mthode dvaluation retenue et les donnes ncessaires pour la
mettre en uvre.

DES PROCESSUS ADAPTER AUX EXIGENCES


DES NORMES
HARMONISER LES PROCDURES ET FACILITER LA COLLECTE DE
LINFORMATION

La conversion aux normes IFRS au sein dun groupe peut galement


constituer lopportunit duniformiser les procdures appliques par les
filiales ou divisions dun groupe en France et ltranger grce ladaptation ou la mise jour dun manuel de procdures groupe et la dfinition,
en parallle, de contrles adquats.

102

Les normes IFRS multiplient les donnes collecter, que ce soit pour tablir des notes annexes plus dtailles, ou pour procder aux valuations
requises plus nombreuses et normes. Dans ce cadre, il est important de
dfinir les sources et les modalits de collecte de ces informations.
Celles-ci peuvent tre externes (experts immobiliers, actuaires, valuateurs indpendants, ) ou internes pour le calcul des flux de trsorerie
actualiss, de la valeur nette de ralisation de stocks, lobtention de cotes

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ou lutilisation de modles pour dterminer la juste valeur des instruments


financiers,
Sagissant des sources internes, les processus de calcul devront tre
modliss et formaliss afin den garantir la prennit, la fiabilit, dharmoniser lapproche au sein des entits du groupe et de garantir les dlais
de communication de linformation.
En outre, le choix de centraliser les traitements ou, au contraire, compte
tenu de la nature et de la diversit des informations requises, de les dcentraliser devra tre pris par la Direction Financire. La dernire solution qui
garantit une capture de linformation sa source et une communication
plus rapide est en gnral plus efficace, mais ncessite une formation renforce des acteurs concerns (mise en uvre des tests dimpairment ou
valorisation dinstruments financiers utiliss localement par les filiales), et
des contrles pour en garantir lhomognit.

DEUX CAS ILLUSTRATIFS : LE SUIVI DES IMMOBILISATIONS PAR


COMPOSANTS ET LA GESTION DES OPRATIONS DE COUVERTURE

Le suivi des immobilisations par composants


Les procdures mises en place devront tre conues trs en amont et couples avec la gestion des projets dinvestissement. Il pourra tre opportun,
afin de faciliter et fiabiliser le processus de dtermination des composants,
darrter des standards (ou dfinir une typologie dimmobilisations) ds la
dfinition des projets. Il conviendra galement dintgrer la gestion de la
relation avec les fournisseurs pour obtenir les informations ncessaires
lidentification des principaux lments de limmobilisation.
Les processus dorganisation pourront se dcliner en trois phases
principales :

en liaison avec les processus de gestion des projets dinvestissement et


dapprobation des factures, les processus de dtermination des composants et des dures et modes damortissement de la structure et des composants devront tre formaliss. La procdure devra dfinir les responsabilits des oprationnels toutes les tapes du processus ;

les modes opratoires dimputation des factures et de mise en service


groupe des immobilisations complexes (chaque composant devant
avoir une premire date de mise en service identique), devront tre
dfinis dans les systmes dinformation ;

des

procdures de contrle permettant notamment de dtecter les


retards de mise en service, laccumulation anormale de factures en instance dimputation devront tre dfinies.

103

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

La gestion des oprations de couverture


Le processus de gestion des oprations de couverture devra couvrir un
certain nombre de points cls :
des procdures crites devront tre formalises ou mises jour. Elles
devront porter sur lutilisation des drivs (stratgies de couverture, valorisation), leur recensement et leur suivi ainsi que leur comptabilisation
(dfinition des schmas comptables retenir lors de la mise en place des
instruments drivs et de leur valorisation ultrieure) ;
une documentation adquate devra tre dfinie. Elle devra notamment
porter sur la formalisation de la relation existant entre le driv et llment couvert et sur lefficacit de la couverture (qui doit tre dmontre
la mise en place de lopration de couverture et vrifie priodiquement) ;
la dfinition de points de contrle permettant de sassurer du traitement homogne des contrats et de la conformit des oprations la stratgie de couverture dfinie par lentreprise.

PRINCIPALES INCIDENCES ATTENDUES


SUR LA COMMUNICATION FINANCIERE
La standardisation de linformation financire produite et le niveau de
dtail requis dans le rfrentiel IFRS devraient permettre, terme car il
faudra probablement un certain temps avant que des interprtations
homognes de certains concepts se dgagent et que les pratiques sectorielles ou nationales saffinent - aux analystes financiers, dtablir des
comparaisons plus pertinentes entre les entreprises dun mme secteur
dactivit et de procder des analyses plus normes de la performance.
Au-del des incidences de ce changement de normes sur le premier exercice de publication, il est fortement probable que certains agrgats ou
ratios habituellement utiliss par les places financires seront affects,
tant dans leurs valeurs normatives que dans les rgles dinterprtation qui sy rattachent.

104

Ainsi, des ratios comme le ROCE Return On Capital Employed ou


lEBITDA se trouveront affects par les changements de normes comptables ayant une incidence sur le rsultat et /ou les capitaux propres. Il en
est ainsi de la disparition de la mthode du pooling pour la comptabilisation des acquisitions, de la suppression de lamortissement systmatique
du goodwill, de linscription obligatoire lactif des frais de dveloppement, du retraitement systmatique des locations-financement, de la
comptabilisation de charges financires accrues et de laugmentation des
capitaux propres rsultant du split accounting de certains instruments
de financement hybrides, de linscription en provisions de la totalit des
engagements de retraites ou de la comptabilisation en charges des stockoptions,

V.

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Si lon sarrte, par exemple, quelques instants sur les consquences dun
recours accru la notion de juste valeur, il est certain que les rsultats
publis aux normes IFRS vont tre plus directement affects par la volatilit des marchs et pourraient eux-mmes entraner une volatilit
accrue des cours de bourse. Toutefois, dans ce contexte nouveau, il est
galement possible que les acteurs changent leurs modes dinterprtation
des donnes financires, cherchent les enrichir encore davantage par
dautres donnes conomiques, et adoptent des comportements nouveaux vis vis dune information financire la signification diffrente.
Dans la mesure o il privilgie les aspects bilantiels au dtriment des rsultats, le rfrentiel IFRS va sans doute conduire modifier le type mme des
agrgats ou des ratios de performance qui seront suivis. Les rflexions en
cours, concernant la future norme sur les performances financires,
tmoignent de cette volution. Ainsi, il est envisag par exemple la publication dun tat prsentant les incidences de variation de juste valeur des
actifs et des passifs sur les capitaux propres, comparable au tableau des
flux de trsorerie.

La rdaction de cet ouvrage a t ralise sur la base des textes en


vigueur et des informations disponibles la date du 30 avril 2004

105

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

ANNEXE
LISTE DES NORMES INTERNATIONALES (IAS, IFRS,

LES NORMES CADRES :

Prsentation
Cadre conceptuel de prsentation et de prparation
des tats financiers
IAS 1 : Prsentation des tats financiers
SIC29 : Information sur les contrats de concessions de services
IFRS 1 : Premire application des normes IFRS

Evaluation
IAS 8
IAS 10
IAS 18
SIC 31
IAS 21
SIC 7
IAS 33
IAS 34

: Mthodes comptables, changements


destimations et corrections derreurs
: Evnements postrieurs la date de clture
: Produits des activits ordinaires
: Transactions de troc publicitaire
: Effet des variations des cours des monnaies trangres
: Introduction de lEuro
: Rsultat par action
: Information financire intermdiaire

Information financire
IAS 7
IAS 14
IAS 15
IAS 24
IAS 29

:
:
:
:
:

Tableau des flux de trsorerie


Information sectorielle
Information refltant les effets des variations de prix
Information relative aux parties lies
Information financire dans les conomies
hyperinflationnistes

Consolidation
IAS 27 : Etats financiers consolids et comptabilisation
des participations dans des filiales
SIC 12 : Consolidation des entits ad hoc
IAS 28 : Comptabilisation des participations dans des
entreprises associes
IAS 31 : Information financire relative aux participations
dans des co-entreprises
SIC 13 : Entits contrles conjointement :
Apports non montaires des co-entreprises
106

SIC) EN VIGUEUR

LES NORMES SPCIFIQUES :


IAS 2
IAS 11
IAS 12
SIC 21
SIC 25

:
:
:
:
:

IAS 16
IAS 17
SIC 15
SIC 27

:
:
:
:

IAS 19 :
IAS 20 :
SIC 10 :
IAS 23
IAS 36
IAS 37
IAS 38
SIC 32
IAS 32
IAS 39
IAS 40
IFRS 2
IFRS 3
IFRS 5

:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:

Stocks
Contrats de construction
Impts sur le rsultat
Impts - Recouvrement des actifs non amortissables rvalus
Impts - Changements de statut fiscal dune entreprise
ou de ses actionnaires
Immobilisations corporelles
Contrats de location
Mesures incitatives dans les contrats de location simple
Evaluation de la substance des transactions prenant
la forme juridique dun contrat de location
Avantages au personnel
Comptabilisation des subventions publiques et
informations fournir sur laide publique
Aide publique Absence de relation spcifique
avec des activits oprationnelles
Cots demprunts
Dprciation dactifs
Provisions, passifs ventuels et actifs ventuels
Immobilisations incorporelles
Cots lis aux sites web
Instruments financiers - Prsentation
Instruments financiers - Comptabilisation et valuation
Immeubles de placement
Paiements en actions
Regroupements dentreprises
Abandon dactivits et actifs non courants
destins tre vendus

LES NORMES MTIERS


IAS 26 : Comptabilit et rapports financiers des rgimes de retraite
IAS 30 : Informations fournir dans les tats financiers
des banques et des institutions financires assimiles
IAS 41 : Agriculture
IFRS 4 : Contrats dassurance
107

M A I T R I S E R L E S S E N T I E L D E S I F R S

La rdaction de cet ouvrage a t ralise par lquipe


Normes et Pratiques Comptables du groupe RSM Salustro Reydel.
Plac sous la responsabilit dEmmanuel Paret, Associ,
ce ple de comptences coordonne et supervise toutes les activits
du Groupe en matire de normalisation et de pratiques comptables
nationales et internationales, et assure, dans ce domaine,
le lien avec les Autorits de rgulation et de march.
Lquipe Normes et Pratiques Comptables est notamment
constitue de spcialistes IFRS et US GAAP en charge
de la formation de nos quipes et de laccompagnement
des entreprises dans leur processus dadoption des rfrentiels
comptables internationaux.
Notre Groupe publie rgulirement de nombreux articles sur
les normes et les pratiques comptables dans la presse conomique
et financire. Tous sont consultables sur notre site Internet :
www.salustro-reydel.fr, rubrique Etudes et publications.
Vous pouvez vous inscrire en ligne sur notre site si vous souhaitez
recevoir directement nos publications par e-mail.

Rdacteurs
Normes et Pratiques Comptables
Emmanuel Paret, Associ
Sonia Moulinier, Directeur
Edith Schwager, Directeur
David Sudries, Manager
avec le concours de
Eric Lefebvre, Associ, Dpartement Evaluation
Vronique Genet, Directeur, Dpartement Consolidation
Grgoire Levis, Directeur, Dpartement Systmes dInformation

8, avenue Delcass - 75378 Paris Cedex 08


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91 bis, rue du Cherche-Midi
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Ralisation AGENCE PASCAUD

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