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Tenseurcr13 2

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CNAM UE MVA 210 Ph.

Durand
Algbre et analyse tensorielle Cours 13:
Initiation la gomtrie riemannienne 2

Jeudi 11 Janvier 2007

1 Introduction
Nous allons maintenant dnir une notion importante en gomtrie Riemannienne; la
notion de courbure. La manire la plus naturelle pour l'introduire consiste remarquer que si on dplace paralllement un vecteur le long d'une boucle innitsimale en
partant d'un point p d'une varit , il ne "revient" pas a sa position initiale sauf s'il
n'y pas de courbure. Le tenseur de courbure admet deux contractions, la premire
donne le tenseur de Ricci, la seconde la courbure scalaire.

2 Dnition de la courbure d'une connexion


Avant de donner une dnition abstraite, nous allons montrer ce qui la motive dans
le paragraphe suivant

2.1 Transport parallle le long d'un circuit


On part t = 0 du point p d'une varit. On considre deux champs de vecteurs
non colinaires X(p), Y (p) determinant chacun des courbes autoparallles respectivement notes X et Y . On suppose en outre que X (0) = Y (0) = p, X (0) =
X(p) et Y (0) = Y (p) On suppose en outre que l'on parcours la courbe X sur un
temps t et la courbe Y sur un temps u. On a ainsi construit deux cots de notre
paralllogramme pour construire les deux autres cots, on transporte paralllement
1

le vecteur Y (p) le long de X jusqu'a X (t) puis, si on note Y (t) TX(t) M Ce


vecteur dnit son tour une courbe autoparallle Y (0) = X (t) et Y (0) = Y (t) en
parcourant cette courbe sur le temps u jusqu'au point Y (u), on dcrit le troisime
cot : X (t) Y (u) est parallle au cot p Y (u). On transporte aussi le long
de CY le vecteur X(p) jusqu' Y (u). On obtient le vecteur X(u) qui dnit une
courbe autoparallle. Y (u) X (t) est parallle au cot p X (t). On va voir que
les deux extremites du paralllogramme coencident au premier ordre.
Au point p on a:
i
dX
(0)
dt

dYi
du

= X i (p)

(0) = Y i (p)

Dans cette criture Xi (t) = xi (X (t)), Alors au premier ordre en t:


i
i
X
(t) = X
(0) + tX i (p) + ...

Yi (u) = Yi (0) + tY i (p) + ...

Le champ de vecteurs le long de X transport parallle de Y (p), vrie par dfinition:


dxi (X (t))
(i Y k (c(t))
dt

+ ki,j (c(t))Y j (c(t))) = 0

Si on note t Y (t) ce champ de vecteurs le long de X on a:


Y k (t) = Y k (0) + t dYdt (0) + ...
k

Comme la courbe est autoparallle :


dY k
(0)
dt

d
Y k
(p) dtX (0)
xi

=ki,j (p)Y j (p)X i (p)

Y k (t) = Y k (0) tki,j (p)Y j (p)X i (p) + ...

De mme le transport parallle X(u) de X(p) le long de Y vrie :


dxi (Y (t))
(i X k (c(t))
dt

+ ki,j (c(t))X j (c(t))) = 0

d'o:
dX k
(0)
dt

d
X k
(p) dtY
xi

(0) =ki,j (p)X j (p)Y i (p)

et alors:
X k (u) = X k (0) uki,j (p)X j (p)Y i (p) + ...

En intervertissant i et j , il vient:
X k (u) = X k (0) ukj,i (p)X i (p)Y j (p) + ...

D'autre part pour Y et X on a:


Yk (u) = Yk (0) + uY k (t) + ...
k
k
(0) + tX k (u) + ...
(t) = X
X

et compte tenu de:


i
Yk (0) = X
(t) et Y k (t) = Y k (0) tki,j (p)Y j (p)X i (p) + ...

Il vient au premier ordre:


k
(0) + tX k (p) + uY k (p) utki,j (p)Y j (p)X i (p) + ...
Yk (u) = X

On a donc aussi:
k
X
(t) = Yk (0) + uY k (p) + tX k (p) tukj,i (p)Y j (p)X i (p) + ...

Faisons la dirence des deux quantites prcedentes:


k
X
(t) - Yk (u) = tu(kj,i (p) ki,j (p))X i (p)Y j (p) + ...

Cette dernire relation assure la fermeture du paralllogramme au premier ordre


comme la connexion de Levi- Cevita est sans torsion. Qu'advient-il maintenant si
on dplace paralllement un troisime vecteur le long d'un paralllogramme. Le fait
3

qu'il ne revienne pas l'identique aprs un tour de paralllogramme va mesurer la


courbure de la connexion.

2.2

Courbure d'une connexion

On reprend les notations du paragraphe prcdent. La connexion etant sans torsion,


le paralllogramme va se refermer en q = X (t) = Y (u) On note Z(p) un vecteur de
Tp M On peut alors transporter paralllement Z(p) en q suivant deux chemins:
p X (t) = Y (0) Y (u) = q
p Y (u) = X (0) X (t) = q

Etudions le transport parallle suivant le premier chemin. on note Z(t) le transport parallle de Z(p) le long de X jusqu'en X (t), t petit alors:
Z k (t) = Z k (0) tki,j (p)X i (p)Z j (p) + ...

On note Z(u) le transport parallle de Z(t) le long de Y jusqu'en Y (u), u petit alors:
Z k (u) = Z k (t) uki,j (X (t))Y i (t)Z j (t) + ...

On note alors ki,j (X (t)) = ki,j (t)


en particulier, ki,j (0) = ki,j (p)
Alors au premier ordre:
ki,j (t) = ki,j (0) + t

Mais comme:

dki,j
(0)
dt

dki,j
(0)
dt

+ ...

ki,j
d l
(p) dtX (0)
xl

ki,j
(p)X l (p)
xl

Cette dernire relation s'crit:


ki,j (t) = ki,j (0) + t

ki,j
(p)X l (p)
xl

+ ...

En ne retenant que les termes en t, u, tu on a:


4

Z k (u) = Z k (p) tki,j (p)X i (p)Z j (p) uki,j (p)Y i (t)Z j (t) +
tu(ki,l (p)ls,j (p)X s (p)Y i (p)Z j (p)

ki,j
(p)X l (p)Y i (p)Z j (p)
xl

li,s (p)kl,j (p)X i (p)Y s (p)Z j (p))

Si maintenant on transporte le vecteur Z(p) par le second chemin on obtient une


expression symtrique en t et u, la dirence entre ces deux vecteurs vaut en renommant les indices pour factoriser l'expression :
tu(

kj,l
(p)
xi

ki,l
(p)
xj

+ ki,s (p)kj,l (p) lj,s (p)si,l (p))X i (p)Y j (p)Z l (p)

Cette quantit donne l'expression locale de la courbure de la connexion:


R(X, Y )p Zp = (

kj,l
(p)
xi

ki,l
(p)
xj

+ ki,s (p)sj,l (p) kj,s (p)si,l (p))X i (p)Y j (p)Z l (p)

Dnition
La courbure d'une connexion est donn par la formule:
R(X, Y )Z = (X Y Y X [X,Y ] )Z

Son expression locale est donne par:


Rk lij =

kj,l
(p)
xi

ki,l
(p)
xj

+ ki,s (p)sj,l (p) kj,s (p)si,l (p)

3 Proprits du tenseur de courbure


Nous allons passer en revue quelques proprites de l'oprateur de courbure. Une
proprit importante est le fait que la courbure soit une quantite tensorielle.

3.1 Le tenseur de courbure


Nous allons prciser un peu dans cette partie en quoi la courbure entre dans le cadre
du calcul tensorielle. On a appell tenseur une forme multilinaire sur un produit
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d'espace et d'espaces duaux. En particulier une application linaire de E dans E


peut tre vu comme un tenseur de type (1, 1) par l'isomorphisme canonique entre
L(E, E) et E E . De mme une application multilinaire de E E E dans E
peut etre vue comme un tenseur car elle est isomorphe a: E E E E On a
donc un tenseur 3 fois covariant une fois contravariant.

Thorme et dnition
Le courbure d'une connexion est un tenseur construit partir de l'application trilinaire qui a trois champs de vecteurs X, Y, Z associe le champ de vecteurs R(X, Y )Z
= (X Y Y X [X,Y ] )Z
Donc en coordonnes locales le tenseur sera donn par:
R = Rl ijk x l dxi dxj dxk

On pose:
R( x i , x j ) x k = R(., x i , x i , x i )

Alors:
R( x i , x j ) x k = Rl ijk x l

Posons:
X = X i x i , Y = Y j x j , Z = Z k x k ,

En valuant en X, Y, Z on trouve que Rl ijk X i Y j Z k x l est l'expression obtenue dans


la section prcdente. Il sagit donc bien d'un tenseur car elle est bien trilinaire en
X , Y , Z comme on le voit dans cette expression locale.
D'autre part on a remarquer que dans le tenseur de courbure on disposait d'un
indice "en haut". On peut abaisser cet indice en considrant le tenseur mtrique
dans le cas d'une connexion Riemannienne, on obtient la forme covariante:
Rijkl = < R( x i , x j ) x k , x l >

car: R( x i , x j ) x k = Rl ijk x l Alors:


< R( x i , x j ) x k , x l > = < Rm ijk xm , x l > = Rm ijk glm

3.2 proprits de symtries


1)Le tenseur de courbure est antisymtrique par rapport a la permutation de deux
indices covariant.
2) Sa forme covariante est antisymtrique par permutation de deux indices.
3) Elle est symtrique par permutation de deux couples d'indices
4)Les composantes de Rhijk sont nulles pour h = i ou j = k
5) Dans un espace euclidien les symboles de Christoel sont nuls partout. Donc une
condition ncssaire et susante pour que l'espace soit euclidien est que le tenseur
de courbure soit nul partout.
A l'aide de ces symtries on peut montrer que les composantes indpendantes de
ce tenseur sont au nombre de 121 n2 (n2 1)

3.3 Tenseur de Ricci, courbure scalaire


A partir du tenseur de courbure (de Riemann) On peut envisager des contractions
on obtient alors le tenseur de Ricci ainsi que la courbure scalaire.
Le tenseur de Ricci est obtenu en contractant les indices k et l:
Ri,j = Rl ijl

En contractant encore on obtient la courbure scalaire:


S = g ij Rij

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