Le Roman Courtois Au XII Siecle
Le Roman Courtois Au XII Siecle
Le Roman Courtois Au XII Siecle
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COURS
a e
M. GUSTAVE COHEN
L'ORIGINE DU ROMAN
PREMIERE LEON
I - INTRODUCTION - BIBLIOGRAPHIE.
Bibliographie -
KRUMB^CHSR
~ (K) Geschiohte der byzantinlschen Llteratur *
(52?'-U3}, 2e Afage, Munich, 1897
Huet - Essai sur l'origine des Romans " (il les rot tache aux
contes orientaux) Paris, 1670, in-12 Q
NICOLAI -Ueber Entstohung und vesen des Grieeh lschen Roman
2me do Berlin, 1867 a ,
- 5 -
II - LE ROMAN GREC
Sme LSOON
LE ROMAN BYZANTIN
9 - ou reconnaissance.
10-, Mariage ou runion.
Sme LEON
LE ROMAN LATIN
av^c ses prceptes, tandis que les " Remdia Amorig w du mme
Ovide tentaient de donner les remdes du scepticisme au ter-
rible mal
(Il y a une thse amricaine de Foster Guyer sur
l'influence d'Ovide (" the influence of Ovid on Chrestien de
Troyes"o Romanle Review , 1921 fT~
de Ptrone
Bibliographie -
Thomas (Emile f
P trne ,, 2e dito Paris, Fontemoing,190? in-12
p. 494-51*.
4me LEON
Bibliographie o
Labri o lie ( P de
, ) - Histoi r e de la Littrature latine c hr tlen -
ne - Paris Belles-Lettres, (association G.
Bud), 1920, in-8
893
1 vol. in-12 (pas de traduction - en faire une serait un in-
tressant et utile exercice de latin)
etc.
Ils confient l'enfant leur soeur et reviennent
Paris o aprs avoir pass une nuit clbrer vigiles dans
une Eglise, l'aube du matin, en prsence de l'oncle Fulbert
et de plusieurs amis, ils reoivent la bndiction nuptiale,,
Puis ils se retirent, dcids ne se voir qu' de rares in-
tervalles; pour que leur union reste cache ais Fulbert
garde mal le secret. Alors Ablard envoie Hlose Argenteuil
en une abbaye de nonnes, o elle avait t instruite en sa
jeunesse, sans qu'elle y prenne le voile. Fulbert et ses al-
lis croient ou feignent de croire qu'.-'blard veut se dbar-
rasser d'elle et c'est alors que la nuit, introduits dans
- 42 .
(p, 56-57) "T'ai fait plus encore : trange chose, mon amour
s'est tourn en dlire; ce qui tait l'unique objet de ses
ardeurs, il l'a sacrifi sans esprance de le recouvrir Ja-
mais; par ton ordre j'ai pris avec un autre habit un autre
coeur, afin do te montrer que tu tais le maitre unique de
mon coeur aussi bien que de mon corps...'"' ... Bien que le
nom d'pouse paraisse et plus sacr et plus\ fort, j'aurais
mieux aim pour moi celui de matresse, ou mme, laisse moi
le dire, oelui de conoubine et de fille de joie; dans la pen-
se que, plus je me ferais humble pour toi, plus je m'ecquer**
- 43 -
Sme LEON
LE ROMAN "ANTIQUE 1
A - LE-ROtAN
! *m
i
D* .ALEXANDRE
mi .
,
t
LA TRIADB CLASSIQUE .-
B - LE ROMAN DE THESES
C - L'Bneas ,
"Dites le moi
Ce qu'est amour e Ne sais ma foi "
-Je ne puis pas te le dcrire-
",u'en saurai donc, sans l'our dire?"
-Ton coeur t 'apprendra aimer-
"N'en entendrai autrui parler ?**
-Tu ne le sauras par parole-
"Je ne le saurai sians cole"
-Tu en pourras vite tre apprise-
"Comment donc, si je n'y suis mise?"
-Commence, et tu en sais assez-
comment cela, si n'ai trouv
Qui me dise ce qu'est amour ?"
Elle n'a point de doute sur la nature du mal qui l'a attein-
te et elle lui dit
- 57 -
D - LE ROMAN DE TROIE
Diomde lui- avoue que sans son amour c'en serait fait chez
lui de ls prouesse ;
me LEON
(I) Pour plus de dtai ls et pour II Dlkliejraphie, voir Uon Chrtien de Troye
PP.79-8C)
(1) cf. ion article des Nouvelles Littraire du I? Juillet IS3C
(2) Arthur of Sritain, Londres, 1927, In-R
(3) 1925 et d'un livre sur Ualory, 1929
- 65 -
Il dbute ainsi s
7me LEON
CHRETIEN DE TROYES
CHRETIKN DE TROYES
1921; in-12.
(3) La traduction de mes citations est emprunte mon
Chrtien de Troyes' et son oeuvre . Paris, Boivin, ln-8
1931, mais je l'ai souvent renanie ici
- 89 -
Et la Mtamorphose de Philbnle ,
" Qui
a le coeur, il ait la oogps ; Voil le vers essen^
tiel, celui qui exprime la thse du roman Hais corme nt
raliser ceci? Qu' cela ne tienne : la vieille nourrice
qui est un pe\i sorcire, Thessala, fera fcoire eu nari un-
philtre, qui lui donnera l'illusion de la possession, sans
la ralit charnelle et tangible , de sorte qu*elle se con-
servera intacte pour l'amant qui d'ailleurs elle refuse
pour le moment de se donner. Cette situation scabreuse ne
saurait se prolonger L'arsnt s'impatiente et, aprs un
long voyage et des exploits la cour d f Arthur, il revient
Byzance pour rclamer celle qui a gard ac n coeur Lui <>
I II i '
! I II I l.l |
I I II III I
ilrreT'orcuenlevre et dtenue
Sr ^ P^^une^renerrif
.., va in revendiquer en champ clos. D'une rendre
iurhrin^rS uJc
fille,
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^er%furfe 3
et
co
nous-mmes,
.
pf.e
dans la fort prs de son ami mort le lui dira, ainsi que
son nom, Perceval le Gallois, qu'il devine, mais ne savait
point. Elle lui parle du roi Pcheur de la nef, bless
d'un javelot travers les deux hanches, et, depuis, tou-
jours paralys, de le lance qui saigne, du graal dont
est nourri dans une chambre le pre du roi Pcheur Une
question de Perceval aurait guri le roi Pcheur et le
vieux roi son pre. r et s'il ne l'a pas pose, c'est parce
qu'il porte le pch de la mort de sa mre abandonne. Per-
ceval en tombe dans une longue rverie il jure qu'il ne
couchera pas dens un lit tant qu'il n'aura revu le graal
et su qui on le servait.,
,Je demandes
moi, une statue poui' un homme qui a
exist et q il dsornala existe : le pre du roman franais
Chrtien de Troyes, et non pas Paris, o il n f y e que
trop de ces effigies, nais dans sa ville natale; non pas
quelque anonyme en robe et chaperon, puisque noua ne sau-
rions quel visui^e mettre dessous' mis un monument rsumant
et symbolisant son oeuvre d'ternit
8me LEON
I - Era cl e c <
S - un conte oriental
- un roman d'amour
II - Ille et Galeron,,
Hais Ille ne sait que Galeron l'aime, non plus qu'elle, et'
alors vient le passage que nous avons dj cit pour mar-
quer le chemin parcouru en quelque vingt ans vers la rser-
ve et la dlicatesse, depuis Amis et Amile, depuis Blis-
sant et son
Va 1690 et sso
9me LEON
BIBLIOGRAPHIE - I - textes %
id - id pp E !'uret, 2me d
-=
PariSj
Champion, 1922 (Classiques franais du Moyen- Age)
-
i i
' ... j- --. ... , - -_,--
(1) Voir mon article de l 'Alsace franaise du 12 fvrier
1933 - " Richard Wagner et le Moyen -Age" franais.
- 126 -
T,
u": 1er on n'a pas manqu d'identifier Tristan Osiris ou
Jupiter, comme Napolon mme, avec ses douze marchaux, au-
rait correspondu resi>ecti veinent au soleil et aux douze sirnes
du zodiaque. On a t en particulier frapp de ce que Tristan
parta ge son temps entre deux 'seut w g dont l'une est le jour
et l'autre la nuit, l'une chez laquelle il se lve v l'autre
chez laquelle il se couche, mais fl ressemble en cela beau-
coup de nos contemporains qui ne sont pas ncessairement so-
laires, parce qu'ils passent volontiers leurs nuits avec les
toiles, y- is voici qui est. plus srieux et qui est bien cel-
tique o Tristan possde l'arc qui ne faut et un chien fa
(fe) Tincagel (dont on peut voir encore les ruines en Cor-
nouailles, "In a Ktngdom b,v the 3ea") 8 est un chastel fa
qui se perd deux fois par en, Le "'orholt ressemble au ino-
taure rclamant son tribut annuel de jeunes gens et de jeunes
filles. Mets ce trait pourrait tre une imitation de l'anti-
quit, comme l'arc et le chien pourraient tre le javelot et
le chien de Cphale : on hsite toujours entre le celtique
et l'antique c Ce qui est moins celtique, par contre, et plus
chrtien, c'est la conception, qui domine tout le roman, de
1 'adultre pchc et du remords qui le suit et ne quitte plus
les deux amants.
M Te
fot sauver bons lais bretons
Et de Merlin et de 'oucon,
Del roi Artus et de Tristan
Del Chlevrefoil, de Saint-Brendan,"
-Et ses tu le lai dame Iset?
"la, la, dit-il, Godistouet-"
o o o Frre, ne sais
Je vous regarde et je m'effraie
Car je n'aperois pas de vous
Que soyez Tristan 1' amoureux "
"Tristan rpond s o reine Iseut
Je suis Tristan qu'aimer vois veut"
C^ue je le nourris., o
Q,ue vous-mme que tant aimai
Il est dans le chien grand 'franchi se
Et dans la femme grand* feintise"
A.HIE DE FRANCE
BIBLIOGRAPHE
A) Editions :
gflnzungn von Job B oite und ei'n era Anhang "Der ai von"
Guingamor " hreg von Peter Kuselj 3o verb Auf la---e ,
B) Adaptation ;
Cl Et udes ;
nent of vonec, Wlth g study of~ the llfe and w ork of the
author. Publications pf'the Institut e of Frenoh 3tudies
New York, 1930, in-8 (Biblo Sort Columb i a 1030- 73)
Brugger (E) Eigennamen in den Lais der "Marie de j'ranoe ,
dans Zeltschrift Tjtg frah~zsis ohe Sprache und LTteratur .
i s ne me ft gure de prix,
T
la Courtoisie au 'oyen-Age
l )
- 152 -
Patrice , dont nous avons parl l'an dernier, (1) aprs 1190
date du Tractatus de Purgatorlo Sanctl Patrlcii , de Hen-
ri de Saltrey, qu^elle y traduits
LES LAIS
Le genre suquel Marie atls che son nom, c'est en
som"iela nouvelle, oppose au roman, et par consquent plus
brve que celui-ci, Le contenu en est aussi plus vari,
l'amour y prend souvent des allures non courtoises qui sont
celles du febliau, ou le rcit se revt de couleurs fantas-
tiques qui sont celles du conte de fe. Elle est un La
Fontaine et elle est un Perrault, moins qu'elle ne soit
une La Fayette ou parfois les trois ensemble* Yoneo c'est
notre Oiseau bleu dont l'existence se trouve ainsi attes-
te au JTme sicle, comme j'ai rencontr le Petit Chape-
ron roufp au Xme sicle dans la Fecunda ratis, la nef d*
abondance, d'Egbert de Lige Des contemporains, Gautier
d Arras, dans 111 e & Geleron en t axera les lais de menson-
ge et Denis Pyramus, pote anglo-normand du commencement
du XlIIms sicle, ccusera les lais de Dame Marie de n'
tre pas "entirement vrais", et pourtant, de l'aveu mme
de Gautier, on les lit et on les aime partout o
(1) La littrature morale et satirique -Centre de Docu-
mentation Universitaire, fascioule Ile
- 15S -
"Guildelor ha Guilliadon"
de deux hommes
Et depuis, bien des amants ont mand ces vers aux amant es
Et Marie de conclure
Brivement le noterai.
"Goetleaf l'appellent anglais
Et Chvrefeuille les Franais,
Dit vous en ai la vrit
Du lai que j'ai ici cont.".
pour se garder leur foi (nous avons ici sans doute une
influence du roman ^rec s et ce n'est pas la seule que nous
rencontrons chez erie) imposent ceux ou celles qui les
-
?
'..
Belle est our la note."
(v. 605} :
'
"Ma foi, fait-il, c'est non a rie.
Que m* importe que l'on n'occie
Si elle n'a merci de moi*
Car guri sui, quand je la vois-"
La puoelle entra pu palais;
Onques si belle y vint Jamais.
Devant le roi est descendue,
Si que de tous tait bien vue.
Son manteau elle e laiss choir
Afin que mieux la puissent voir."
Paris, de Boccard,1933, in -8 e
(3) cf. Faral (Edta.) l'Ile d'Avalon et la fe Morg ane,
dans Mlanges Jeanroy 9 Paris, Droz, 1028, pp e 243-
253
- 189 -
(v, 259-rSO)
un simple fabliau
o
Cl o
CONCLUSION -
Je ne me dissimule pas que l'on peut contester
l'application du terme fabliau ces petits pomes
cause de leur issue souvent tragique,, Mais- ce qui ne
sera point discut c'est que feriques ou simplement hu-
mains, tous les pomes de Marie tournent autour de l'a-
mour dont elle a vraiment l'obsession, un amour qui n*
est pas l'amour epurtois, et c'est dj ce qui rend son
identification avec Marie de Champagne, dont nous con-
naissons les ides cet gard, radiolment impossible
ISaiQ LEON
JEAN KENABT
aussi- imposant q u
*
a t r casant
"5
BIBLIOGRAPHIE ,
I - TEXTES -
nTq"ue d e l'A rsen al, Paris, So.T. 137 "un vol 7Tn-8 1913 ,
II - TRADUCTIONS -
ln-1'% "
" La C hambre des Dames Paris, Boivin, 1952,
,
un vol. in-12
" La Pucelle la jtose ou Guillaume de Ple dans i
* La Loge de Feuillage Paria, Boivin, 1931 9 un
s
vol, in-12o
- 175 -
Paria, lri88o
1094.
fie , (P.IB9-232K
A. THOMAS Sur le Patrie de l'Escoufle , dans Romani ,
683-793
JoBEDIER et
PoHAZARD, Histoire de la Littrature franaise illus -
tre, Paris, Larousse", 1923-24; le chapitre
sur. Jean Renart, par Ferai, est ai tome
I, p c 43
De Guillaume ni de s 'amie
Ne sais or consent il leur fut.
Car qui sied tremblant prs du feu
Se chauffe volontiers de prs,
Et les lits sont si prs a prs
Qu'il n'y a je crois qu'une planche :
Ils palissent
qui, elle, voudrait bien lui rvler son amour, mais que
le -pudeur fait hsiter. Et ce sont, bous los yeux complai-
sants de la mre, qui approuve, de gracieuses coquette-
ries, comme de lui mettre son chapel de fleurs sur- le
tte. Elle essaie de lui dbrider la plaie secrte dont
visiblement il souffre mais dont la' vraie cause lui chap-
pe. Mais comme il continue se drober, la pucelle va jus
ou 'au bout et lui confesse le secret de son propre coeur
fv. 4598) :
13me LEON
CONCLUSION
tan et Iseut
sicle,,
gros
s es m *w s wa^H
U7
JEAN R EN ART o a o o o oooaooooeo<'OO49O'4ftooooeoAoe>ft09O o o a o 174
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