JORGA 1896 - Philippe de Mézières, 1327-1405, Et La Croisade Au XIVe Siècle
JORGA 1896 - Philippe de Mézières, 1327-1405, Et La Croisade Au XIVe Siècle
JORGA 1896 - Philippe de Mézières, 1327-1405, Et La Croisade Au XIVe Siècle
DE L'COLE
CEIT-DIXIEllE FA.SCICULE
PBTUPPI DI OZ:RIS, t327-Hi05 IT LA CROISADI AU x1ve lltECLI,
PAR N. JOROA
PARIS
L 1 B R A1R1 E ~11 LE B o r 1L J. o~' n 1TE l' R
81, Rt;E DE RICllF.LIEl', Al' l'REJllEll
PHILIPPE DE MZIERES
CBARTRIB, - lllPRllllRll DURARD, RUI FUL111RT
PHILIPPE DE MZIERES
t327-t~05
PARIS
LIBRAIRIE MILE BOVILLO~, DITEVR
t'J, RL'E Dt: RICllELIEL', lU PRElllER
1896
Sur l'avis de M. Charlea BiKoNT, maitre de confrences
dhistoire, et de MM. A. l....ONGNON et J. Rov, commissaires
responsables, ~e prsent mmoire a valu ll. M. Nicolas
JoROA le titre d' ~Mve dip/<1m~ de la section d' /iistoire et de
phologie ch f cole pratiqtu chs Hautes tudes.
Parle, le 15 Juln t 893.
Le Directeur de la conf6renee,
Signi: Ch. BMONT.
Le Prsident de la Section.
Snl: O. P.uus.
A MONSIEUR GABRIEL MONOD
HOMMAGE RECONNAISSANT
"
INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIQUE
l. OUVRAGES DE MZIERES.
PAJUS.
Archives nationales.
Srie JJ pour le x1v sicle K 49, 54; KK6; LL t505; M 105 P
tt89, S 3757 A, 3758 A et 3758 u, 3780, 3813, 3822; X' 13.
Bibliothque Nationale.
Ailly (Pierre d'). Contra notOI Judeoa. Lat. 3122.
ALLlllAGNI!.
Berln. - Bibliothque royale publique .
..4llO!lplf arabt nr la priit d'.tltzandrie, IDBll. Wetutein, 11,
359-60.
V. &UISI Oueragei de Mt1ilru.
Dreade. - Bibliothque royale publique.
Crmaaca di Vettt!na (lH~). Jo' t60.
C1'0JtlJea ZaM.
Hambourg. - Bibliothque de la Ville.
CArmeicor1 quorullda111 regu111. lls. hiat. 3t".
Leipzig. - Bibliothque de la Ville.
Fo,.,,.ulaire de ltUrea de Charle IV. Rep. 11, fol. 171.
llunicb. - Bibliotbque royale publique.
CArotlica di Ferrara /lrta al 1403. Lat. 850.
Ure apot:rypM...,. la balailk de Snefnlt!. Lat. U49.
Jlhu ,.,,,... Lat. 850.
ANOLITIRD.
ITALll.
, .. (29 mai).
Paf"! 131. Pif'rrf' Thomas rrrivit" He \'iri:inis Mariar ronct"ptionf' Pju~
quf' rxrellPnt1a ffnbrit'ius, Bilil. lat. '" al't'i, \' (l'atoue. 1;5), p.
!A2; .tt't11 Sa11rt11nm1 dr janvier, 11. ~ 3J, intrtHlurtiun).
Pa,te IJI, n. 2. Un livrl' r+r1mment paru de l'abb Parraud, \'ie de S.
Prtrrt' TA"''"" 1..t un~ paraphra"' tlt> l:a ,.,.~. rite par Mi1i1\re,..
Pap 13~. Le renvoi 6 doil ctre nppon' a la ligne suivante.
- x:niij
Page 136, n. 6. Nicolas Sigeros fut un des correspondants de Ptrarque.
Famil., IX, 2.
Page 136-7. Le passage qui commence par Le lgat a t mis par
erreur de composition a cette place. 11 faut le remettre a la p. 137,
avant la ligne 6 d'en has.
Page H2, n. 4. Depuis, M. de Mas Latrie a publi dans la Bibl. de l'c.
de& Ch. de 1894, p. 791, l'pitaphe de la femme de Renier de Giblet
(t 1351). - La bibliothqua municipale de Plaisance possde (cod.
Campagna, H) un ms. intitul : Note illmtralive di vane iscri~ioni
morluarie, con l'albero genealogico, della regia casa Lwignana e 17
tavole con diaegni. L'auteur est, ainsi qu'on le voit dans le rcit,
le consul de Sardaigne en Chypre, de Cesnola. Le ms. contient aussi,
comme le livre du major Tankerville, la reproduction graphique des
pierres tombales. 11 semble n'avoir t vu jusqu'a prsent que par
Paulin Pars (si je lis bien une signature au crayon).
Page H, n. 1. Parmi les excuteurs du testament de Gui de Reggio
se trouve le Georgius de Syativo mentionn a la page 400 (do-
minum Georgium Scutinam (aic) ). 11 dpose ses biens chez Fanta'n
Cornaro.
Page H5, n. 4, l. 3 d'en haut, 1374 au lieu de 133~ .
Page 147, l. 4 d'en haut, 1362 au lieu de 1361 . Le rcit de la
chute dans l'eau a t remisa sa place ailleurs et doit tre supprim
ici.
Page 147, l. 8 d'en has. Rodolphe au lieu d' Albert .
Page 149, l. 5 d'en has, 1362 est la date more veneto.
Page 153, n. 4. Ernest de Prague est un des correspondants de P-
trarque. V. Famil., XII, 1.
Pages lM et suiv. Ajoutez a la bibliographie sur Urbain V : Magnan,
Hiatoire d' Urbain V (Paris, 1863), d'aprs les Archives du Vatican.
Page 1M-5. Sur le passage d'Urbain V a Glmes, v. une anecdote rap-
porte (d'aprs son pre) par Stella, l. c., c. 1101 C - t102 B.
Page 155. Rapporter la n. 4 une ligne plus haut.
Page 156, 11. 1, 178 au lieu de 1178 .
Page 158, n. 2, 1363 au lieu de 1362 . - Pierre Giustiniani Re-
canelli ou Racanelli tait le gendre de Gabriel Adorno (Stella, 1099 e)
et avait t nomm prcdemment gouverneur de la NouvellePhoce
(Serra, 11, 374, et Hopf, Chron. grco-roma1le&, 1, 502).
Page 159, l. 1 d'en haut. 1362 est la date d'aprs l'ancien style, celle
que donnent les chroniques.
Page 160, l. 3 d'en haut, 1362 au lieu de 1363 .
Page tM. D'aprs des renseignements donns par la Direction des Ar-
chives, c'est bien de l'anne 11 d'Urbain V que sont dates l'une et
l'autre bulle du 1 avril; l'erreur de calcul de Datta se retrouve dans
toutes les dates fournies par l'lnventaire des bulles el brefs.
Page 165, n. 4. C'est Jean d'Artois qu'il faut lire: il rei;ut le comt d'Eu
en 1352; n. 6. La date de la mort de Tancarville (1362), d'aprs les
gnalogistes, exclurait l'ide que Jean 11 de Melun pt tro le crois
de 1363.
Page 170, n. 4; 171, l. 8 d'en haut et n. 3, l. 1 d'en haut, remplacer
1 juin par u 2~ mai .
Page 175, n. a, l. 2 d'en haut, 1363 au lieu de 136'e .
Page 178, n. 2, u 29 novembre au lieu de 27 novembre
- uil -
.Page 1801 n. 3. Un aauf-conduit fut accord a Waldemar IV et 1& suite
de 300 chevaliel'll avec leura gens, le ter fvrier 136' (Rymer, 111 , 85).
Page 188, l. U et suiv. Par une interversion de phrase, on a fait de la
duchesse d'Orlans, et non de Marie, future duchesse de Bar, la
belle-nur de la reine Jeanne.
Page 201, ajoutez un renvoi 1 a la ligne 1 d'en haut.
Page 202, n. 3. L'vque Tinm1i1 est, non celui de Tmesvar, mais
l'vque de Tinen ou Tnena, qui tait prcisment a cette poque
Jean.
Page 203 et n. t. L'vque Malfiensia ou Melllensis eat celui de Melft.
Page 204, l. 2 d'en bas, 10 juillet 11 au lieu de 8 juin 11.
Page 205, l. 2 d'en haut, 15 fvrier 11 au lieu de 5 11; l. 7 d'en bas,
1374 au Jieu de 136~ 11.
Page 209, l. 5 d'en haut et n. 2, Lopold au lieu d' Albert d'Au-
triche 11; l. 6 d'en baa. Lnig donne (p. 1597) une fauue date (1362):
l'acte eRt dat de la neuvime anne d'lnnocent VI (dono 1361). Du
reste, Aldobrandin mourut en septembre 1361.
Page 210 1 l. 12 d'en baut, 1362 au lieu de 136111,
Page 21 t. Pour la bataille do Solaro, v. auBBi J. de Bazano, dans Mura-
tori, XV, 634 C-E.
Page 213, n. t, janvier 11 au lieu de fvrier ; n. 2. Les Spinelli et
Spinola sont deux familles dift'rentes. Remplacer aussi le f0 95 V"
par 45 v0 Fran90il Spinola combattit contre les piratea catalana en
1361.
Page 21~, n. 3. La chron. mis. de Bologne par Floriano di Pier Villola
(Bibl. de l'Universit a Bologne, n 1456) nomme l'vque de Nevera
" el ve1cbovo de Universa (Niversa) 11, Le cardinal dont il est quea-
tion est Gillea Aycelin de Montaigu dont le frre oocupa le sige de
Nevera de 1361 a 1371. Le comte de ftlileto, snchal de Provence et
Forcalquier pour la reine Jeanne, est cit dans les registres du Va-
tlcan, dont la partie relative i. Jeanne (re vient d'tre publie par
M. Carasoli dans l'Archivio atorico delle provincie napoletane de 1895
(v. pour le mariage de la reine, pp. 73-4, 74-5, 78-9). Voir pp. 90-1.
Page 218, l . .\ d'en haut. Au lieu de comme dans ces fonctions 11 lisez
com1ne podestat 11 (Gualfredini arriva en noverilbre, aprs des n-
gooiations: il dut done tre nomm vera le commencement d'ootobre);
l. S d'en has, duo 11 est un lapsus pour aeigneur (les Viaconti
ne devinrent duca qu'en 1396).
Les deu1 ambassadeurs ( Nos frater Petrus, Dei gratia archiepia-
copus Cretensis et Philippus de Ma9eriis, miles ac sereniBBimi prin-
cipia, domini regia et regni Cipri cancellariua, ipsius domini .regia
arnbaxiatores ad pacem tractandam nter Sanctam romanam Eccle-
siam cnm dominis collegatis suis, ex parte una, et magniflcum virum
dominum Bernabonem de Vicecomitibus de Mediolano, ex alia, dea-
tinati ) concluent i. Csne, dans la maison d'Albornoz, le 27 aout
1363, un projet de trait, qu'ils se rservent de soumettre aBernabO,
et une trve. Le cardinal-lgat promet de parler au pape sur les d-
dommagements demands par Visconti et sur l'absol ution sur le fait
des chlteaux et sur la nomination d'un nouveau lgat, recipiunt
super se ambaxiatores quod concordabunt cum domino Bemabone
Les deux partiea devront envoyer des reprsentants ala Curie infra
octavam diem Octobris . Les chll.teaux ne pourront pas tre fortifls
- HI -
pendant la trve (cf. sur ce point, qui s'tendait mme i. l'approTision
nement, Cronica di Bologna, Muratori, XVIII, c. 470). C'est cette
trve qui fut proclame par les ambassadeurs a leur pusage par
Bologne (v. p. 2t7 de cet ouvrage). ll est intressant de remarquer ce
passage, daos l'expos des motifs : et impedimento maximo quod
exinde provenit passagio ultramarino quod 6rmiter credit a Deo ins-
piratum cordibus multorum regum, principum et magnatum et
nobilium fidelium christianorum (c'est Albornoz qui parle).
Bemaoo tait reprsent par Gualdrisio de love1t!lli1. On trouve,
parmi lea assistanta, Lupus, archevque de Saragosse, le doyen de
Ngrepont, chapelain apostolique, deux autres chapelains et deux
bourgeois.
Cette pice intressante est conserve en copie a l'ArcAiva'o t1te1e
de Modne, Pergamene di tato, pac e tregue.
Page 2t9. Je viens de retrouver la procuration donne par Androuin
aux deux ambassadeurs, pour le reprsenter dans le gouyernement
de Bologne. Elle se trouve, en original, aux Archives d'Etat de Bo-
logne, dans la catgorie des Bolle t!l brevi, 6/33. La voici :
Andruynus, miseratione divina tituli sancti Marcelli presbyter car-
dinalis, apostolice sedis legatus, reverendo in Christo patri domino
Petro, archiepiscopo Cretensi, et dilecto nobis in Christo nobili viro
domino Philippo de Maseriis, cancellario regni Cypri, salutem in Do-
mino. Cum nuper sanctissimus in Christo pater et dominus Urbanos,
divina providentia papa quintus, ad partes Lombardie, civitatem Bo
noniensem et nonnullas alias terras in licteris apostolicis super hu-
jusmodi legatione nostra expressatas nos destinans, regimen et gu-
bernationem civitatis Bononiensis, Castrifranchi castrorumque Lugi
et Crepacorii ac quorumcumque aliornm castrorum, fortalitiorum, ro-
charum et bastitarum que per magnificum virum, dominum Bernabo-
nem de Vicecomitibus de Mediolano seu e jus nomine tenentur in dis-
trictibus Bononie et Mutine ac provincie Homandiole nobis totaliter
duxerit committendum, sicut in apostolicis litterie super hoc confectis
plenius continetur, et certis ex causis ad partes predictas personaliter
accedere ita cito prout cupimos nequeamus, nos, de vestra et cujus-
libet vestrum circumspecta providentia et sincera fldelitate plenam
in Domino flduciam obtinentes, vobis et vestrum cuilibet in solidum
regendi et gubernandi nostro nomine civitatem, castra, fortalitia,
rochas et bastidas predictas ac loca alia quecunque, quorum regimen
et gubematio, virtute legationis nostre, ad nos pertinet, et faciendi
alias que circa bec oportuna fuerint, tenore presentium concedimos
pl~ariam potestatem, quoad hoc vobis committendo vices nostras,
donec aliud super hoc du1.erimus ordinandum. Datum Avinione,
vm idus Decembris, pontiftcatus dicti domini nostri, domini l'rbani,
anno secundo.
Au mme fonds de Mod~ne, on trouve l'acte spar de la trve
{mme date). Elle s'tendra, sous peine de 200 mille florins d'orpour
les contrevenants, du ter septembre jusqu'a l' a ot'tavam post festum
Omnium Sanctorum " (Cf. J. de Bazano, CAronique de ,tlod~ne, dans
Muratori. XV, c. 63~.) L'introduction est intressante : a per quam
(guerram), preter alia multa mala et discrimina eJ.inde provenien-
tia, idem d. rex (Cipri) cernebat imperliri sanctum ultramarinum
passagium, in ejus corde, ut creditur, divinitus inspiratum, pro quo
nxj
idem dominua rex ad ciamarinaa partes, et uaque ad Romanam cu-
riam, velut zelo fidei et devotionis accensus, se presentialiter contu-
lerat, ab eodem domino rege specialiter destinati, tractatum pacis
hujusmodi ferventibus animis assumentes et longo satis tempore pro-
sequentes, demum tractatum ipsum ad certa capitula reduxerunt.
Est intercale la procuration donne par Bernaoo a Gualdrisio et
Caymbaailica, le t~ juiliet, ce qui donne la date approximave du
dpart des quatre ambasaadeurs vera Cane.
Page 22 l. Le 6 janvier, Gomez Albornoz aurait demand a tre nomm
citoyen de Bologne, dclarant qu'il voulait y lever une chapelle
sur la grande place. Il dsirerait tre enseveli dans cette ville (Chro-
nique de Bologne par Ramponi, Bibl. de l'Universit a Bologne, no
tt3, JI, sans numrotation); J. 6 d'en bas. La chronique de Bologne
par Cattanio de' Cattani fait de re Carretto un Templier, ce qui est
videmment impoBSible (di fradi del Tempio ).
Page 222, n. 1, l. 6 d'en bas, 2 juin au lieu de a: 3
Page 22~, l. 1 d'en haut, remit au lieu de runit .
Page 226, n. 13. La date de 7 fvrier pour l'arrive d' Androuin est aussi
donne par la chronique ms. de Bologne de Cattanio de' Cattani,
dji. cite plus haut.
Page 227. On n'a pas distingu jusqu'a prsent (v. Verci, Storia della
marca treviiana, XIV, p. 18, n.1) entre l' instrumentum paciu publi
par Theiner d'aprs l'original qui est aux Archives du Vatican, et celui
que donne Verci, d'aprs le Registrum grouum de Bologne, l. c.,
n 1609, pp. 15 et suiv. Ce dernier. qui m'avait d'abord chapp, n'est
a proprement parler que les prliminaires de la paix, prliminaires
a la conclusion desquels interviennent aussi les membres de la ligue,
par leur plnipotentiaire, Barthlemy de Plaisance (de Placmtinis).
Bernaoo est represent par Sagramors de Pomeriis, Gualdisio, Frsn-
c;ois Caymbasilica et Bruno ou Brunoro de Giussano (Glu:i:iano). On
n'y trouve que des gnralits relatives ala paix et l'amnistie. L'acte
a t rdig a Bologne le 3 mara 1361t, dans la maison du lgat en
ltalie, en prsence de Petrocino, archevque de Ravenne (v. p. 222,
n. t ), de Pierre Thomas et de Philippe de Mzires. Ce dernier accom-
pagna done l'archevque a Bologne, et leur lettre au roi de Hongrie
(2 mars. V. p. 239) parait avoir t crite avant la date qu'elle porte
(v. cependant des doutes sur l'authenticit de cette date dans la note
6, mme page).
Page 228, n. 4, l. 5 d'en has, au lieu de 17 dcembre 1366 lisez
15 novembre 1367 .
Page 2H, l. 6 d'en bas, u 13M au lleude 1363 .
Page ns, l. 7 d'en haut, 1389 au lieu de 1387
Page 253, l. 12 d'en bas, vch au lieu d' archevch .
Page 258, n. 7, 11 Varese au lieu de Garessio? .
Page 263, n. 5. Guy, archevque de Gnes, Cut un des correspondants
de Ptrarque.
Page 267. Voici quelques nouveaux dtails sur le voyage de Charles IV,
d'apres un fragment des Comptes de Savoie, chou a la bibliothque
d'Este, de Modne, aprs avoir fait partie de la collection de Cam-
pori (Campori, App. 12~5).
Samedi, to mai, arrive a Chambry la comtesse de Savoie pour
prparer la rception. Le lendemain, dimanche, l'empereur fait son
:ruij -
entre, avec une suite brillante : cinq ducs, cinq comtes, un arche-
vque, trois vques, environ deux mille chevaliers. 11 part le 13, se
dirigeant vers Avignon.
Au retour, Charles IV s'arrte au Bourget, le 17 juin, dans la soi-
re ( cr sero ) : il est recu par la comtesse Bonne, les batards de Sa-
voie, Humbert et Ogier, Pierre Gervais, le trsorier, et d'autres. Le
comte l'accompagne a son dpart, le 18, aprs diner, aprs lu avoir
prt hommage et en avoir recu un diplme. Le Csar allemand prit
le chemin de Vaud, Genve et Fribourg.
Page 268, n. 2. Ajoutez a la bibliographie des Grandes Compagnies
l'ouvrage, dja ancien, de Ricotti (Storia del/e compagnie di ventura)
et la publication plus rcente de Marcotti et Temple-Leader sur Hawk-
wood (Florence, 1889).
Page 271, n. 10, l. 1 d'en bas, 18 au Iieu de 19 .
Page 272, l. 4 d'en bas, 26 mai au lieu de 26 .
Page 286, n. 5. La date du 21 de Muharram, donne par Maqrizi, pour-
rait s'expliquer par le fait que des vaisseaux de la llotte chrtienne
disperse par la tempte parurent devant Alexandrie ds le mercredi
prcdent (v. p. 302, n. 4).
Page 297, n. 3. 11 est intressant de remarquer que le tmoignage de la
chronique anglaise est corrobor par celui d'une chronique indite
de Bologne. cr Et per questa chasone inchar la speciaria et altre
merchantie. On y retrouve l'affirmation qu'Alexandrie ne pouvait
pas tre conserve. Pierre l aurait eu environ 3,000 bommes. - V.
aussi : disevasi che' l papa et Jo imperadore gli haveano proferto
assai, bench lui era non troppo savio (Chron. de Ramponi a la
Bibl. de l'Universit de Bologne, n 113, U, sans pagination).
Page 302, n. 1, cr p. 301 au lieu de 302 .
Page 303, n. 8. 11 ne peut pas tre question de Turenne qui mourut,
d'aprs l' Art de vrifier lea dates, le 22 mars 1395.
Page 309, l. 1 d'en haut. Pierre Baseio tait, le 4 aout 1363, capitaine
de Trvise (Verci, XIV, p. 1t des documents).
Page 313. Rapporter le renvoi 5 aprs le mot patriarche, ligne H d'en
haut.
Page 323, n. 5. Il y eut un consul entre les deux : Andr Venier, pen-
dant la prise d'Alexandrie.
Page 332, l. t0-11 d'en has: d'aprs Corio (v. Datta, l. c.) c'est de la
petite-fille de Galas, la future duchesse d'Orlans, qu'il est question:
celle-ci dut naitre, en effet, a cette poque.
L'historien de Gnes, Canale, a publi aussi, en 1887, un opuscule
sur l'expdition en Orient d'Amde VI. Un juge trs comptent
_assure, avec parallles a l'appui, que c'est une reproduction, parfois
littrale, du livre de Datta (Belgrano, dans le Gio1,.ate liguatico di
archeologia, atoria e litteratura, XIV, 1887, 1368.)
Page333. Malgr l'affirmation de Levrier (!, 235), il parait bien qu'il faut
rayer le comte de Genve de la liste des croiss: les Chr. de Sat10ie
parlent d'Amde d'Anthon et du frre de ce dernier, Pierre.
Page 340, l. 12 d'en haut, ce 22 octobre 1366 au lieu de cr 22 octobre .
Pages 353 et suiv. (chap. x1). La Chr. de Bologne parle en 1367 (Mu-
ratori, XVIII, 481 C) d'une paix conclue entre le roi Pierre et
il gran Cane , qui aurait t assassin pour cette raison par ses
sujeta.
- :tn:iij
Page 35', l. 9 d'el'I bu. C'est Simon Thinouri qu'il faut lire partout
ailleurs, et non Simon de Nor~s.
Page 357, n. 6 d'en has, Jacques de Nores au lieu de Jean de
Nors
Page 361, l. to d'en has: 1t JI au lieu de 4 JI.
Page 363, l. 7 d'en bas. La familia den: Orto est, en efl'et, gnoise. La
Mas1eria di Caffa, aux Archives d'Etat de Gnes, en cite souvent
des membres, au xv sicle.
Page 369, l. 13 d'en haut, 1r Constant J1 au lieu de Lon JI.
Pages 37t et 37~. Ne faudrait-il pas faire une seule des deux ambas-
sades a Rome de Nicolas Faliero et de Franl(OS Bembo' Mais Caroldo,
qui mentionne la premiare, ne parle pas du ro de Chypre : il dit de
plus qu'avant d'envoyer les ambassadeurs a la Curie, on s'taft en-
tendu avec Pierre fer sparment (p. 370, n. 6).
Page 3~8, n. t, Tartarotti JI au lieu de Muratori JI; n. 3. Nous
venons de revoir la citation sur !'original de Bandini. Elle se trouve
dans la prface aux Vitae nonnullorum fralrum domus S. Mariae
Novellae, par Fr. Jo. Carolus (ms. du xv sicle; l'auteur vivait en
U79). On nous permettra de reproduire ce passage a cause de son
importance :
Memini vero me in boc ipso templo lanceara Cyprorum regis auro
argentoque ac signis nostrae civhatis ornatissime pictam vidisse
coronulamque argenteam in illa appensam, qua, in campo ludens,
ej11s 81ius fllerat a civitate donatus et tem superhumerale adh11c in
manibus est, quod ille, voto potitus, in memoriam gestae rei, nos-
tris donavit, totum Cyprio auro rigens et veteri arachnes arte con-
textum suisque ac filii imaginib11s et gemmis plurimis exornatum.
Appensibilia quoque vexillula, que drapellones vocant, ejusdem regs
signa ferentia, apud nos in hanc ipsam diem servata cernuntur, que
omnia ad maximam nostrae familiae gloriam credimus attinere.
La chronique indite de Cattanio de' Cattani donne la date de l'ar-
rive de Pierre a Bologne : u E a di .VIII. de luyo, el re de Cipri vene
in Bologna ... e avea c11m lu un suo figluolo de .x. anni. La visite
fut suivie, le jour mme d11 dpart du roi, de celle de u la filie du ro
Charles, empere11r J1 (la marquise Anne de Brandebourg), qui fut lo-
ge a San-Domenico aussi (Bibl. de l'Univ. a Bologne, n 429, fo 28
Chr. dt Bol., dans Muratori, c. 486 E).
Page 379. Une chronique indita de Ferrare (Bibl. de l'Universit, 1,
67, san11 pagination) parle des joutes qu'on olfrit au roi dans cette
villa.
Page 389, l. 6 d'en haut. lci et partout ailleurs on a adopt la lel(On
Moustry et non Monstry. Cette dernire est donne seulement par
quelques pices diplomatiques, dont la lecture peut avoir t errone,
tandis que la lranscription grecque constante par ou appuie la pre-
miare.
Page 390, n. 5, sous la p. 391, l. 4 d'en has. Supprimer 1i. Sur Alix,
tille de Ferrand de Majorque et de Chive de Lusignan, devenne dame
d'lbelin, voyez Mas Latrie, Documents gb&oia, dans les Arch~ves dt
fOrienl lalin, 111, 175-6.
Page 391. Voici des renseignements sur quelques-uns des preux du
roi Pierre:
Le 2t mai 1375, Pierre de Campofregoso nomme un procurateur
- :rn:iY -
en Chypre, pour les biens entirement cds a lui par Janot de Sois-
sons (Stu1an&), flls du u q uondam do mini Johannis (mort a Rhodes)
et de Janot de Nors, filii quondam domini Jacobi (le turcoplier).
L'instrument de cession, rdig par le notaire Badin de Rames
est fait en 1374. Janot de Soissons tait a Gnes le 21 mai 1375 (Fo-
gliazzo di Antonio Credensa (1375-U8), f0 4).
11 parait presque certain que Pierre Marocello trouva la mort dans
les vnements qui suivirent l'assassinat de son maitre. Un Maro-
cello de Chypre fut tu, en efl'et, dans la querelle vnto-gnoise de
1372 (Stella, l. c., c. 1104 D).
Page 395, l. 7 d'en bas, Pierre de Baonis est Pierre de Boane, et non
de Bolano; n. 1. Le Frignano de 1382 parait tre Urbain, succes.~eur
de Thomas au patriarcat de Grado. Thomas serait mort en mai 1381.
Page 3!17, n. 2 d'en has, c'est Caroldo qui se trompe, et il faut lire (v.
p. 398, n. t) : u Illiono , famille connue a Gnes.
Page 400, n. t, l. 5 d'en haut, 1366 au lieu de 1367 et dans la
citation de Tosti qui suit, vol. III au lieu de u IV .
Les papes qui succdrent a Grgoire XI, dans les cours d'Avignon
et de Rome, ngligrent presque tous la croisade. On accorda des
dispenses si nombreuses pour le commerce avec l'Orient qu'elles
constiturent un revenu trs important pour les finances pontifi-
cales. A ~orne surtout on ne se souciait nullement des proccupa-
tions d'un autre age. Le 15 janvier t386, Urbain VI accordait, motu
proprio, a tous les habitants de Famagouste et mme aux marchands
trangers qui s'arrteraient dans son port le privilge de commerce
pour cinq ans (Arch. de Gnes, Fogliazzo di Antonio Foglietta
(1386), fo 59 v 0 -60).
Je me bornerai a signaler le livre du P. Lon Alishan (l'ANMno
veneto, compendio 1torico e documenli delle relazioni degli Arineni
con Venezia, Venise, 1893, 2 parties) que je ne connais que par les
comptes rendus.
Je ne peux pas dore ce livre sans remercier premirement mea
commissai l't'S responsables, MM. Bmont et Hoy, ensuite M. Gaston Paris,
auquel je dois de tres importantes modiflcations dans le premier cha-
pitre. La plupart des matriaux, imprims et manu!ICrits, ont t ras-
Mmbls a Paria, et fy ai rencontr l'accueil le plus bienveillant auprs
du personnel de ses bibliotheques et archives. Ainsi, M. Viard m'a
~i1mal lt>s ngistres des comptes sous Philippe de Valois, pour Jean de
)lt'~zit'>re11; M. Legrand, la pice qui contient l'arrt relatifa la terre de
)l~zieres en Picardie; ~rn. Funck Brentano et H. Moranvill se sont
rha~s maintes ois, aprs mon dpart de Pars, de cherchar de nou-
veaux renM>icnements dsns le.i sources indites; le regrett Simon
Lure, enfln, 11"intrei;sant a mon travail, m'a donn des conseils et
qurlques indications bibliographiques.
J"ai pu visiter ensuite, a dilTrente!! poque!I, un grand nombre des
bibliotbqut>s de l'Europe, qui ont acrru le nombre des renseignements
1lij.i arquis sur Mziert's et son poque. J"ai puis ainsi - grice
q11,.luero:11 a la libralit du Ministcre de l"instruction publique de Rou-
manie -, aux Archives du Vatican et sux diff'rentt>s bibliothques de
llomr, aux Ard1i\ell et a la Bibliotheque de Saint-liare, o j'ai trouv
l'afr3ble accueil de M. le comte Soranzo, a Milan et a Genes, a Ferrare
et a Boloime. a Turin, a ~lodene. En Allemagne, les bibliothquell de
Derlin, )lunich, Drci>de, Leipzig, Hambourg ont t explores, au milieu
d"autl't'S rt>l'herchl's, pour ce livre. J'ai pu travailler aus11i au British
Mu5um et au Public Hl'cord Office de Londre11, a la Bodlienne d"Ox-
fof'll. [Jt>s renseignements par lettre m'ont t ournis par l'obligeance
drs savant!I qui se troavent a la tl>te dl's bibliotheques de Bruxrlles,
\"1t'nne t'l Flort'nce, par des particuliers. comme MM. V. Lazzarini,
1- Jlo!"f'Z, .\. ~lolinier. M. l'lys~e Robert m'a communiqu les bonnes
fl'uill.-.. de i.on Mition de Dardel, qui m'a pargn bien des erreurs,
dan ll'A demit'res pages, au moins. Je leur en exprime publiquement
ma l"f't"Onnaissance.
,
PRFACE
ET LA CROISADE AU XI Ve SIECLE
CHAPITRE l.
FAMILLB DB lllZIERBS.
t. V. les deui: yitapbes dans Becquet (p. t02}, Beurrier (Hiat. rk1
Cil. de Pa.ri1, Paril, 163~, p. 392), Le LabOureur, p. 215, Meuriue de
lladaure (Lettre1 de Chtule1 V et de Ph. de Jlai1ib-e1, p. 21).
2. De modico castro et semiruptis maseriis Aml>ianaensia (lic)
exiens, ac domum patria et cognationem suam relinquens, ad partes
orientalea peragravit (Oratio tra.gedica., Bibl. Mazarine, n 1651,
fo 129 Vo}.
3. Mon tra doulz dieu , s'crie Pbilippe dans sa Cheualerie de la
PtUlion (Bibl. de l'Ar1enal, n 2251, fo 38 v0 ), je recongnois que je ne
suis pas meilleur de mes perea trespassez, qui par les guerrea mol"-
telles ont est nouris du sang de leurs freres crestiena.
. V. J;llus haut, p. t2, note 1.
5. Sol1l"'luium pecca.toris(Bibl. de !'Arsenal, n ~08, fo 227): Crea-
tura tua mmima (il 1'adresse a Dieu), qui abortivum et duodecimum
fratrum meorum et sororum, participem me feciati, etc. Quidam juven is
duodecimus fratrum suorum et sororum (Oratio tragedica., fo 129 v).
Cet a.IJortiVlll, qualification que se donne souvent notre auteur, ne
reprsente pas autre chose qu'une comparaison de gout douteui:, ins-
piree par son humilit chrtienne.
6. Dans une quittance de la collection Clairambault, Jlai1Uru, 69,
p. to, un certain Simon de Maisiilres, chevalier, dclare avoir recu de
Gefl'roy Cocatrfx la somme de i8 livres parisia pour 1111 aeptisme
- 14 -
Parmi les nombreux freres de Philippe, il y en eut un qui
l'accompagna en Chypre, et peut-etre mme dans les expdi-
tions de Pierre 1r : c'est Guillaume de Mzieres, qui avait
embrass la carriere des armes. 11 entra d'abord au service
de l'glise, sous Innocent VI probablement, et y resta pendant
longtemps, jouant un role actif dans des affaires difficiles '.
Quand Urbain V arriva a la papaut, Guillaume revit son frere,
revenu en France a la suite du ro de Chypre en 1362. Deux
annes plus tard, le pape le recommande a Pierre l.. (16
octobre 1364), en indiquant en sa faveur les services que lui
avait dja rendus Philippe. 11 tait certainement a la croisade
de 1365, dans cette familia de Philippe qui ne prit pas sa part
du butin sacrilege au pillage d' Alexandrie . 11 assistait avec
son frere, en 1366, a l'exhumation de Pierre Thomas . Puis
on perd sa trace.
Dans une lettre ason frere, l'veque d' Arras (1366), Philippe
parle en outre de deux neveux qu'il a ou qu'il croit avoir 1
t. /6it/.
2. lJt>functiJohannis de Daimilla militis, quondam madstri hoi.pidi
d.ariime mcmorie rarissimi domini genitoris no1.tri (ibid.). 11
1Y&it f'nron- le U juillet 137~. quand le roi lui ac1orda " dtcem et
~tem mod1otetoctojaletm1 bladi et decem modios et tres ai,.~inos 'ene
nl rirca, ad men .. uram laudunen,._m, annui N pcrpetui rec.hiitus
pour des servires rendus a lui et a HOll prMctsscur (Ard1. nat., JJ,
105, n ~67).
a. Magiatro Girardo de Tainvilla, clerico et notario regs. (/bid.,
~"' 6, ,. 281).
41. Pro YBdii11ui1 Aprilis, Maii et Junii cccxLvm, et pro pallio suo ...
1UU l., VI l. p.
5. Le ro confirma en man t362 l'adjudication de plu!!ieurs h~ri
tage.. qui lui fut faite cette m(>me anne (Arch. nat., JJ 91, n ~26).
Sar aa 'rie. oycz Gallia chri1liana, lll, c. ~67, 339.
t. 111. 41!19 de l'Anenal, fo Hi'.
- 18-
avoir parl de ses neveux qu'il lui re~ommande chaleureu-
sement, il lui offre ses services en Orient, s'il en a besoin, et
lui demande ses prieres.
Quelques annes plus tard, la carriere de Philippe tait
finie en Chypre : Pierre 1 avait t tu le 17 janvier 1369 et
son chancelier n'osait pas quitter Venise, ou il se trouvait au
moment du crime. 11 annonc;a ses malheurs a son frere 1 , qui
paralt l'avoir consol dans sa rponse. Philippe lui crivit en
1369 ou l'anne suivante, en lui faisant savoir son tat pr-
sent et celui de l'ile qu'il ne devait plus revoir. Il le remercie
pour la bienveillance qu'il lui a tmoigne tant de fois 1 et se
recommande a ses prieres, tout en s'excusant sur la prolixit
d'une lettre trop longue pour les brefs loisirs du prlat.
Le recueil de ses lettres ne contient plus rien de relatif a
la personne de Grard. Revenu bientt en France, le chance-
lier de Chypre dut revoir son demi-frere dans une position
bien diffrente de celle de ses dbuts. Avec Jean de Dainville
et Michel, le conseiller du roi, ses relations furent probable-
ment plus troites encore. Peut-etre meme l'influence de cette
Camille, apparente a la sienne de si pres, aida-t-elle, en
quelque sorte, les dbuts de Mzieres a la cour de Franca.
Ces renseignements, assez incertains et peu abondants, sont
tout ce que nous avons pu trouver sur une famille dont Phi-
lippe fut la seule illustration.
d' .\lixandre et des Romains... (S. d. v. P., t. ll, fo 170 v); croqiques
et estoyres anciens (ib., f0 98). 11 se soumet au jugement de l'Eglise
s'il a crit quelque chose dans son livre, qui soit autrement que es
hystoire~ et croniques anciennes , dans les crits des docteurs et lea
saintes Ecritures (ibid., f 2t0 v).
4. 8. d. ti. P., t. II, fu 170 v0 ; cf. fo 99. n cite encare les Antiquits
de Josephe (f" 99) et les relations de Pytha~re avec Pampelion, res-
~nant a Romme et y donnant des lois (ibid., t. 11, fo 33), d'aprs
Titc-Live.
5. Pour montrer que, deP.uis 60 ans, la chevalerie anglaisc est de-
venuc une " aguille ou agmllon de fer 11 (Epitre d Richard, f 0 15 Vo).
6. V. note 8, pagc prcdente.
7. 8. d. t. P., t. 11, fo t96.
8. Le li\'re de la Hose (ibid.. t. 1, fo 100 v0 ) .
9. S . d. ti . P., t. 11, fu 99 V; 108 Yo .
to. 11 O si rectoricam et eloquentiam haberem Tulii (C0111emplalio,
fo 210).
11. Epitre d Richard, f ~9.
0
- 27-
11 avait sur l'ducation de tres bonnes ides, qu'il devait ex-
pQser dans ce trait sur sa cbevalerie de la Passion, dont on
n 'a malh1mreus<>ment que les rubriques 1
11 avait saos douto acquis la plupart de sos connaissances
b1anc11up plus tard, daos ces voyages d'aventures pendant
l.. ..,,pwls il eut tant d'uccasions de s'instruire, et surtout dans
~a relraite paisible aux Cilestins. Son temprament curieux
dl' sarnir dut beaucuup l'aider a complter son instruction:
il N"cueillait partout des informations sur les sujcts les
vlns ditf~re11ts. 11 posait aux physicims, pendant sou sjour
a la cour dl's rois et dl's pap<'s, dit-il, des questions (( toucbans
a mt>1lici11e et a astrologie, pour apreudre tousjours et retenir
aururw cunclusion de medicine 1 . C'est en agissant de la sorte
qu'il 1h\int, sans contndit, un des tcrivains les plus c1.1ltivs
d1 ~"n temps. 11 dut cependant heaucoup, surtout lo maniement
facilH du latn, aux le1:ons des cbanoines d' Amiens. Nuus
n'avons pas de donnf>ls sur cette partie de sa \ie, sur le temps
mt'me qu'il employa a ses tudes: il ne les complta pas d'ail-
leurs, dt~cid a embrasser, comme toute sa famille, la carriere
dts arme~. 011 a fait de lu, mais a tort, un docteur en droit 3,
car il ne connut jamais tres bien cette matiere. Cuant a la
lh1 .. 1logie, il dclare lui-memo n'arnir ti> ni 11 docteur en
dt'<'r1ts ni licenci1> dans le comentus des thologiPns 1 "
Philippe gart.la toujours de la reconnaissancc a Sl'S prcmiC'rs
waitrcs. En Orit.nl cncore, apres les vianement:1 de l:~ \ il
t. Valbonnais, o. c.. 11, p. 511. Repr. dans Paoli, o. c., pp. 87-8. 11
prta serment le 1 mai, et prit la croix le jour suivant.
2. u Personam tuam, generis nobilitate praeclaram, potentia prae-
ditam, virtutibus insignitam (ibid.). 11 devait empcher aussi la
conqute de Caffa par les Tatar11. Rinaldi, ann. 1344, 6.
3. Capitaneum sanctae sedis apostolicae, et ducem exercitus
Chrlstianorum contra Turcos (Valbonnais, 11, p. 5tt). Cr. Arch. dt
l'Or. lat., 1, 538.
4. Commm1., IV. n 161; t. If, p. 146; Rinaldi, 6; cf. Caroldo, f"
t27 v0 D'apri's ce demier, vera la mme poque, Pancrace Giustiniani
avait remplac Zeno comme capitaine de la ligue (Capitana della
ltga).
-47 -
lie '. l'n plan secret avait t form aAvignon pour assurer
la victoire de la ligue: quelque temps apres, le pape demanda
J"avis des anciens du couvent de Rhode11, et surtout du chef
des galeres de l'ordre aSmyrne, Jean de Biandra'.
Cet te meme anne 1345, Humbert 11 envoya a Venise Nicolas
d'Astribort pour annoncer son prochain dpart. 11 devait
s'embarquer a Marsoille, au commencement du mois d'aot\t
~uhant et arriver vers la fin de septembre a Brindisi, ot'l les
galerl's vnitienne!! du golfe taient invites a venir pour le
recevoir. L'envoy du Dauphin devait s'informer aussi du prix
Pour le transport des chevaux de l'expdition a Clarentza.
Truis patrons de ~farseille lui fournis!!aient des vaisseaux pour
tiuatre mois ou, a sa demande spciale, pour un an ; outre
la 11omme con\enue, ils recevraient la moiti du butin fait
Pn roer par les croiss. La flotte devait etre prete a partir
daos la derniere semaine du mois de juillet, il s'embarquerait
lui-mme au commencement du mois suiY&nt ~. Le Dauphin
rut tres exact : apres avoir laiss l'administration du pays a
Henri de Villars, archevque de Lyon, il arriY& a Marseille,
au terme ftx, a\"ec sa feinme, Marie de Baux, et ses troupes 1
Bumbert. 11 se faisait des illusions sur le resultat de cette
expdition, qui devait finir d'une maniere si misrable. Ses
forc.-s n'taient pas assez nombreuses et la ligue, presque
dissoute, ne pouvait pas aider beaucoup au succes de cette
nou,eUe croisade. Entln, la personne meme de son chef devait
etre une des canses principales de la dfaite.
Humbert 11 avait succd 8 son frere, le Dauphin Guigues,
e-n l:J:JJ. 11 signala son arrhe au pournir par un trait a\ec
le comte de Savoie (7 mai 1334), qui ne fut pas tres glorieux
p<>ur lui, et par des mesures flnancieres contre les officiers
de son prdcesseur. Des querelles entre les nobles de ses
'9. Cf. Noru .. cstions assemblez nom n'en poyons plus,,, etc.
- 53 -
portait un \Nement de peau de cbameau, sa barbP itait tres
want et tres loogue ,, ; son visage maci brillait comme le
suleil. 11 les encouragea :i combattre les Turcs penelaot la nuit,
!-OUs les rayons ele la lune, qui brillait aussi comme le soleil
rP"PlPnclis,.ant . A l'aurorc, les conemis s'enfuirent, tanelis que
J.s forcc-i dc>s chrtiens paraissaif'nt plus grandes qu'au com-
1UPnc1ment de la hataille. On cli-bra une messe en l'bonncur
IP la Vicr~e ct de la saintf' Trinif. et, comme on voulait
.,,1arPr les n111rts eles cbrtiens ele ceux dos lnfideles, oo clP-
maoda l'aiclo du mystrieux personnage. 11 apparut de nou-
' " el. quaod on lui demanda son nom, il dclara Mre ce-
lui qui clit : ErcP n9m1s Dei. EccP q11i to/lit perra/a mundi.
C'olui ele cui aujourd'huy vous celtbrez la feste . Quand on
alta n>lP\"Pr lP!I cadavres, l>s chrtiens portaient tous un si-
f!nP pr;.s clt> leur tc~te : une tige t<'rmiue par une grandP fleur
blanche, toutP ronde, comme la sainte bostie, a\"ec cl's lct-
tns d'or tout autour: Je suy crestien 1 , I>Ps voix et-lestes
d1ant;.rent l'office des morts, qui furent enterrs, au nombro
ti :1.0:;~. jou-;te la cit de Tesbayde 1 " Ll's Turcs perdi-
rtnt i:J,000 bommes (sir) dans cetto mcrveilleuse bataille .
La li'gPnde semble avoir t assez rpandue v>rs cette
ipoqnl'. Bzowski donne le rccit semblable d'une victoire
c111'auraitremporte le fils du roi de Chypredans la Th6aide,
l. \'albonnais. 11. 536, reproduiw dans Paoli, 11, 89-90et dans \"ertctt,
~l. in-i, t. 11, p. 56S.
2. l..rttre mf'ntionne par Botiio. 11. f.P 't7 et auiv.
J t:t Graecis aliia . \'albonnais, . t:.
' /6id.
- 58 -
En attendant, le Daupbin partit pour Rhodes, oti il devait
passer l'biver ; des maladies se dclarerent dans son arme et
lui-meme fut attaqu et pill par les Gnois 1 ll arriva dans l'ile
vers la fin du mois de novembre, avec le vice-lgat, arche-
veque de Crete, Pancrace Giustiniani, le nouveau commandant
vnitien de lamer, et les autres chefs: le grand-maitre, Dodat
de Gozon, les rei;ut honorablement; le Dauphin fit, pendant ce
sjour a Rhodes, son testament, avec des donations al'abbaye
de Montfleury qu'il avait fonde:i. La rponse dn Pape, approu-
vant la treve, l'y trouva: il ne semble pas cependant l'aYoir
conclue lui-meme. Le Grand-Maitre parait, en efi'et, &\oir
t seul charg des ngociations ~.
On tait encore a Rhodes quand Marie de Baux mourut au
commencement du printemps 5 et le Dauphin, apres avoir
licenci ses troupes, se dcida a revenir en Europe, saos avoir
visit les Lieux-Saints, ainsi qu'il sel' tait pro pos 7 Une bulle
spciale, permettant a son confesseur de l'absoudre pour
n'avoir pas rempli le terme de trois ans, d'apres son serment,
lui fut accorde pour calmer ses scrupules . Il arriva a Venise
vers la fin du mois cm mai et traversa le nord de l'ltalie muni
1. Fin d'aolit 1346 (Delaville le Roulx, I, 108). Cf. une pice tres
curieuse, publie par M. de Pti~ny (Bibl. c. ch., srie 1, t. 1, pp.
284-5). Ceux qui volrent au Dauphin certains chevaux, joiaulx,
harnois et autres pluseurs biens auraient t, d'aprs la requte du
sergent Michel (1364-5), u les pyrates et Janevois qui li avoient e.st
deputez par le commun de Jannes pour lui conduire en .xx1x. ga-
les (!) Deux vques, envoys par le Dauphin, restrent trois mois
a Genes sans rsultat. Le sergent Jean-Michel, qui arriva ensuite pour
traiter, au nom du roi de France, hritier d'Humbert, fut battu aGenes
par la populace. La plainte donne la date de !'affaire: aprs .vm.
JOUrs, il prindrent et gaingnrent l'ille de Soi (ou Sio, Chios) (le chateau
tomba le t2 sept. fp. 285]).
2. Valbonnais, f. 3U; II, 541 et suiv. Ce fut un vrai testament, le
Dauphin n'esprant pas arriver vivant dans ses tats (29 j;mvier 13\7).
Ptigny, f. c., p. 2;9. Jacques Brunier et son anden ennemi, l'arche-
vque de Vienne, taient parmi les dix executeurs testamentaires.
Ses sujets furent recommands au roi de France et au duc de ~onnan
die (p. 280).
3. Ainsi que l'affinne Valbonnais, qui ajoute que ses troupes funmt
r.ongdies (1, 343).
i. Bosio, 11, 47 et suiv.
5. La nouvelle en arriva a Grenoble vers le commencement du moia
de mai (Valbonnais, l. c., p. 3~3).
6. /bid.
7. Ce qui serait un argument de plus contre la trve (Voy. note 3, et
p. 57).
8. Yalbonnais, l. c., pp. 343-i (t9 mars 13i7); 11, 5U et soiv.
-59-
ele lettn>s de recommandation envoyes par le Pape : il Cut
tri' biPn rPi:o 1>artout, surtout en Lombardie, par Jean et
Lucchino Visconti '.
1..a dMaito n'anit pas chang son caractere: il fit de nou-
'\'ell1s dt>Ues a A,ignon, aftn d'achcter des bijoux et des orne-
01e-nts pour sa ('ha pelle 1 La haute position qu'il avait occupe
pendant la ('roisacle, avait dccro encoro ses gouts magnift-
1ms et ~ vanitt> : aussitOt arriv daos ses f:tats, il crt>a une
nou\"f'lll garde de Sl'ize sergt>nts d"armes, d'origine noble et
richPmPnt armt'>s l- Puis il se mit a recueillir les implits
arriiort-... I.e reste de sa vie ne nous intres.;;e plus : il chercha
:i M remaricr, puis, renon<;ant a ses grancls r1\n~s de con-
111-.tf'. il se lit dominicain au couvent de Beauvoir, et rP<;ut
t,i ..ntcit 11''1 onlres clf' la rnain du pape lui-mt1me (~oiI l:J:"JO'. 11
df'\iut eni;uite patriarche d 'Alexanrlrie etadministrateur dt> l '-
,cli"f' de Reirns. Ayant demand sa nomination comme n1que
a
ct.. Paris, il mourut en chemin, Clermont. le ~2 mai 13:">5.
On le rf'prt>.,ente comme aimant les ltttres et tlou do gots
a:-."f'Z ll'vis: la lPg~ret incurable de son caractere le rendit
t."Ppt'Odant tout a fait incapablP de mener a bonne fin la grande
miso;ion ui lui &\'"ait .w conf~e en 1315.
.-\pres son d1~part, ce fut le Grand-llaitre tui conduisit lt>s
hostiliti-s. Les offrf's de Zalahi a\aieut i-tl\ destini'<'s. parait-
il. :i trompf'r les cbri-tiens, pt'ndant qu'on st dispo.,ait a hs
:at1a1ner. f'f'nt cin1uante \"aisseaux furent ras.,emblt"s par lt:o1
4'mil"l' pour surpreodre 'fUelqno ilo chrtil'one, co 1111i aurait
1"f'n1lu lcurs vainqucurs 1lus ('onciliants. Ils diobarp1 ... r1nt a
lmbro", dont le!'I habitants so ntir... rent dans une place forh,.
Lt Graod-lrlaltre 1'11 informa Pierre Arnaud ,,. Parie1il1111
tortis, pril'ur d1 C:ltalogno et nouvPau commanclant des ga-
lin><1 tll' l'or1lr'. J.a tluttt> fut brlle pns1ue l'nti ... reru111t et
l'armt>I' J.baru"" contrainte de se constit1wr prisonni ... rP.
C1 Cut peut-t1trf' la plus gramil' \ictoire ,. .., croisl!'I: 11 papt
..n r.. licita chalcmreusemeut lo Grand-Maitre ;:! l jnin J:H7 ;,
t. f.'c111un., IV. n 239. 260; t. 11. p. 162. t6i. Rrpr . Jar M. dt> ~fu.
f...alr . 1 1lan,.. la Cull.,,.. dur . i11Mit11. M,;fart!lf'~ f'l dorumf'11/1, lll. 112-:!0.
11 11yM>t1111..1i1111q11t1h Jlra,.:011l'l de Joyeu~l' . On flll'fltiunrw un traitt\
a,,., . llhol, 111i ,.,. 10111ir1111. [.1 do1'Ullll'lll portr la <lah lu 111au11t1:r.11 .
.. .,1,1111 .. , ohli..:aliun" d1,. d1rl11111,. . S11r lt num d1 l't'111ir, llopf. t;rfr
, '1tla111I im .tli11e/t/frr (E1wyl'I. ol'Er,..1'11 1t lirulll'r), 1, '11i;1.
:. .\i.lnuwut uu m i.'1~pl:outrai1 pai. l'1111111w11t h tr:ul" a 1":'"''1111du
I 114 ai11t 13111 . ta111li:. 11uc> lt,. a111ha,.,:11ltur,. de r .. nur "'' tr1111\ait>nt
l J 1 1 A\11C11u11. 11 I" jult.t ta!I. l.a ltttn du p 'I"' a11 11111:1", lui
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'1'' ,.,.U\ llUI ft'l'Ullt lt l"lllllJfiert1 tl\11 lt .. Jnti l1l1,, 111.tl_r1 1':& d1h'll"'
n. l1"r.-w11t ltur' f:iuw .. 111 '""":wrant uru parw ,Ju _.1:11 . '1 l.1 ;.: 'l'I'"
c:u11tre lt"\ Turca llhnaJ.li, XX\'. .;;).
- 62 -
suivante. Bien que les cardinaux eussent t disposs a
accorder la paix aux mirs a cause de l'anne jubilaire qui
approchait', on refusa la ratiftcation dans une forme que J'on
considrait comme peu honorable pour les chrtiens. Do
reste, la fidlit des Turcs a leurs engagements tait assez
bien connue. Cependant, comme les ressources taient pui-
ses, les ambassadeurs 1 conclurent une ligue dfensive pour
dix ans, qui remplal,{a l'ancienne. Une flotte compose de huit
galeres seulement, trois appartenant aux Vnitiens, trois
autres aux Hospitaliers et les deux dernieres au roi de Chypre,
devait se runir le 1r janvier prochain, a Ngrepont: un lgat
du pape, ou celui qu'il nommerait a sa place, devait prsider
un conseil de guerre, que composeraicnt les capitaines des
galeres. Le pape fournirait le quart des dpenses pour la flotte
et pour la dfense de Smyrne, qui s'levait a la somme de
douze mille florins d'or paran. Pour la prcmiere anne sa part
devait etre paye par les trois autres membres de la ligue.
Des protestations furent aussitot formules, les ambas-
sadeurs de Chypre, qui prtendaient n'avoir pas les ins-
tructions ncessaires. Dandolo s'excusa ensuite sur la guerra
avec Genes, qui pouvait mettre en danger ses trois galeres
et, bien que le Pape exhort:\t Hugues IV et le Grand-Maitre
a envoyer leur contingent, en leur faisant esprer que le doge
lui-meme reviendrait sur sa dcision, la ligue de 1350, renou-
vele encore pour cinq ans en 1357, n'arriva jamais a mettre
de vaisseaux en ligne '.
2. Ardant df'1'ir. Ion jr.une homnw l't petitPmPnt fondt>7. Pll prmlrnre
rt ftl .c1ence ne en la prati,ut" du monde, comhil'n qu'il ru1>t <"1>h\ un
t. n i.mp<1 IOUduyt>r en l.om iardit'. pour aprenlre le fait d"an1lt",, ....
l'lv&wrie I lo PtUaiura, fu 1% v).
- 64 -
que, comme toute sa famille, et continuellement en guerre
avec ses voisins. Le jeune Picard se mit a sa solde'.
Ce fut une anne tres agite dans presque toute l'ltalie.
Lucchino combattit en meme temps en Lombardie contre le
marquis d'Este, Obizzo, et son alli, Mastino della Scala,
seigneur de Vrone. Philippin Gonzaga, le protg du tyran
lombard, entra dans le Vronais le 22 janvier et se disposait a
avancer, malgr l'intervention d'un lgat du pape, quand il fut
..
Depuis longtemps dja cette ide germait obscure daos son
cerveau. Les chroniques qu'il avait loes 1 a Amiens lui avaient
inspir, avec le dsir ardent de reconqurir la Terre Sainte,
la pense vague des moyens par lesquels il pourrait y arri-
ver. Elle ne se prcise daos son esprit que pendant ce
vo1age en Orient, duquel il date, daos tous ses ouvrages, la
c:riation premiere de l'ordre de la Passion.
Apres la bataille de Smyrne et cella qui la suivit de pres,
il 181Dble. en effet, avoir accompagn Humbert 11 a Rhodes,
puis, quand au printemps le Dauphin, malade et dcid a re-
venir en Europa, eut licenci ce qui restait encore de son
arme, i1 partit pour Jrusalem. C'tait son vritable but, en
1uitlant le chAteau de Mzieres : on s'imagine ce que dot
l'el'lsentir cet homme a l'imagination exalte, sur les lieux
mt\mes o le Christ vcut et soufl'rit. 11 connaissait dja par
<WS lectores lei1 soufl'rances intolrables des chrtiens de
ronent ; il les vit maiutenant de ses propres yeu:l et son
Ame fut mmplie de honte et de doulPur. 11 fut ma, dit-il
plua tard, d'une ainguliere dvotion par l'injure faite au
- 82-
Ce fut une rvlation pour Pierre ; dornavant cette pen-
se seule dirigera ses actions : aussitot apres, dit le poete-
chroniqueor, il semita
... penser durement
Et souvent et parfondement
A la chose qui Ji fu dite.
t. Machaut, p. tt.
2. Fl. Bustron, p. 2a4.
3. C'est le titre que lui donne une tii.-te des membres de la cour
royale de Chypre en 1336 (Commem., 111, n 393; t. 11, p. 69). 11 si1tne
cependant comme conntable en 1338 (&las-Latrie, Il, 178). Le poste
de marchal dl' Jnualem tait le seul vacant alors. Pouvait-il runir
les deux titres 1 Je n'ose l'affirmer ou le nier.
4. Vita S. Pttri Thorntll. Acta 1anctorum de Janvier, Il, p. tOOi:
Petrus .... a juventute sua desiderio desiderabat liberationem hae-
reditatis suae paternae, regni Jerusalem, necnon liberationem civitatis
sanctae et mundationem ejus, in l".orde suo propont!nB, quod si a Ueo
sceptrum regni Cypri sibi eveniret, in arqu1sitione terne sanctae
personam, bona et regnum exponeret. On retrouve presque les mmes
paroles da ns la lettre du ro aux Florentins (15 juin 1362~ ap. G. )lUer.
Docum., aulle rela:. dtlle cilla To1cane coll'Uriente, Florence, 18i9,
in-~ 0 , p. 108.
- R:J -
et chl'Ptiens; il ne pensa jamais srieusement i. reconqurir
C"Rs tats de l'Asie qui avaient appartenu a sa famille et qu'il
rt>fCl"eltait peut-~tre. Pendant tout son regne, Pierre dut ca-
chPr ses grands projets de conquete.
Bit>nf.cit la mort de son frere {13t6 ') lu assurant lasuccession
tr1;ne, l'encooragea encore daos sa rsolution. 11 pensa a
preparer les moyens par lesquels il pourrait dlivrer plus
tard la Terre Sainte. Tres jeune encore {avant 1:W6 1), il auit
con:u dja l'idtse de son ordre de l'E'pit, que Philippe lui
SllJ(f{~ra peut-tre. C'tait une poque tres favorable a la
crt>ation de nouveaux ordres de chevalerie. Partout, dans
ce quatorzieme siecle si fcond en aventures et en per-
sonnages carieux, des ord.res pareils se formaient : les nobles
de Daophin en avaient fond un pour se dfendre eux-
mi'mes et poor soutenir leur suzerain. D'autres, dont le but
ftait plus semblable acelui de l'ordre de l'pe, ne tarderPnt
pa." a apparattre; Louis de Bourbon cra l'ordre de " l'Escu
,,,,. ... pendant qu'il se prparait a partir poor la croisade;
.\mle de Savoie, prince enthousiaste et guerrier, qui res-
Sf>mblebeaucoupaPierro 1, son contemporain, cra, ala ,eille
de son expdition de 1366 peut-tre, l'ordre de l'Annonciadt
etJean, roi de France, f.tait le chef de celui de l'toi/t.
D"apres Machaut, l'ordre de l"Epe date de l'f.poque a la-
quPlle Pierre de Lusignan eut sa vision au couvf"nt des l>im-
dietins. 11 ne donne pas de rensrignemPnts plus detaills sur
flOD but, qui tait celui de dlivrrr la Terre Sainte. ll avait
TU lui-meme des chevaliers ele l'ordre et cela " millo fois .,.
Leor devise tait " entre toute gent une pe dargent, A
la poigne en forme de croix et sur un champ d'azur, tout au-
tour, cette devise: C'tst pour loiauti mainltnir. Les mean-
(ibid., pp. 277-8), ces insi~nes sur un des cussons qui dcorent la
facade du palais du Munic1pe (a Venise), ancienne rs1dence des Cor-
nari de Piscopi, sur le grand canal. Pierre y habita pendant son pre-
mier voyage en Europe. C'est alors qu'il arma chevalier de son ordre
Frdric Cornaro. Coronelli ddia la carte de Chypre a Jean-Baptiste
Cornaro de Piscopi, chevalier de l'Ordre de l'Epe, et en reproduis1t sur
la feuille l'cusson (ibid, 278) Cf. sur l'Ordre de I'Epe Hi11. de Chypre,
11, p. 20, note, et p. 433, note; 111, p. 7, 815, 817 et Bibl. de l'leole
dea charlea, 1 serie, t. V, p. ~21.
1. Machaut, ibid.
2. Machaut, pp. 13-15.
3. Mas-Latrie, Hi1t. de Chypre, t. 11, P. 433.
~- Riihricht et Meisner, Deulache Pilgerreiaen nach dem hriligna
Lande, Berln, 1880, 8, p. 118.
5. N. da Este, Viaggio a Ger111alemme, daos les Mii~UaraM di
opo11coli inediti o rari nei aeculi XIV el XV, Prose, 1, Torino, 1861,
p. 138 la sua divisa della spada, con lo breve attorno ch~ dice: Puor
-85-
d':\llemagoe Cut aftili ausai k cet ordre comme pelerin,
en 1436 1
Philippe de Mzieres Cut peut-tre un des premiers cheva-
liera do l'pe. Des aa premiare arrive en Chypre, des rela-
tiona amicales durent s'tablir entre le jeune prince et le
chenlier picard, venant de cet Occident, qui apparaissait si
brillant a l'imagination du comte de Tripoli et vers lequel
il devait a'enfuir quelques annes plus tard, incapable de
retenir plus longtemps son dsir. Le temprament mystique
et guerrier de Philippe tait fait pour lui plaire aussi : dans
crtte cour de son pere, si paisible et si monotooe, il avait
troot' enfin quelqu'un auqucl il ptit confler sans crainte et
avec plaisir ses reves de guerres pienses et de conquetes
lointaines.
l'n peo plus Ag que son mattre et plus savant que lui, M-
zi.res lui communiqua probablement son intention de prechor
une nouvelle croisado et les moyens par losquels il esprait
r~u~!lir. Aussi, bien qu'il quittAt l'ile en 1346 pour gagner ses
perons a la croisade, il resta toujours le servitt>ur du prince.
Quand, apres la fin de l'expdition, il eut accompli son pele-
rinage a Jrusalem, il se bata de revenir en Chypre, oh
l"attendait ce ce jeune roi oriental, nergique, magnanime et
lpnt de sa personne ,,, auquel il peosait confler le nout'eau
projet qu'il venait de former sur les lieu:s. memea de la
pasaion du Seigneur.
-89 -
Le pape Clment VI bien que partisan, comme tous ses
1,
( fon ).
2. Le 11 do m~me mois (i6l.).
J. llennilly, o. c., p. 330, Lecoy de la Marche, o. e., 11. 16263. 11
'ait tt~ vingt-cinq ans. Son tilK mourut, _peut-t'lre t>mpo1..onn,
.,. f~vr. u;s H111alJ1, XX\', pp. i!l9-500. Prt11 Tla11lar11u1 J,. .llo'lll
pl1,,., l. ~.; Orewme, l. c.; Mez1res, /.c. 11 tait le frre de ce Fernand
uu C'rrand dt' Majurque, vicomtc d"Aumt'las. cui ~pou!I&, t'n 1338,
t;.-t.ne, Bite de Hugues IV, et qui eut dt' 111 grantl11 et dt' 11i tomiqut>1
ctaa.:rins a 1JOuttrir, a cause de i.un bt-au;pere (MuLatne. //i11. Je
l:.A 11. p. 1;!1). 11 linit par 1o'enfu1r, et El'hive, reate iieule, mourut
en l"bJ'P"' en 13U (i6., 203, note 2). Cf. Muntaner, tr. Bucbon 1
~-6.
~- Bibl. nationale, cabinet dm titres, pices originales, 1940, n i.
5. 8ibl. aationale, cabinet dt'll titre1, p1ecea orig., l9;', n 2.
- 96-
gnifiante aux joutes qui, patronnes par le sire d' Audrehem
et organises par Bertrand du Guesclin et Baudouin de Lena,
sire d'Annequin t, occuperent le temps des cbevaliers des
deux armes pendant cette longue trhe de Guines, qui, plu-
sieurs fois re~ouvele, dura do mois de mars 1353 jusqu'au
l er avril de l'anne sui vante 1 11 fut commis cependant a
garder le champ, a Pontorson, dans un combat singulier
entre deux chevaliers, dont l'nn est assez connu, le seigneur
de W oincourt, un des nombreux Quiret de Picardie , et un
homme d'armes allemand au service d' AngletetTe, ric
( Crich) de Riedebourg (Ridebourc) ~; ce dernier, qui avait rai
son, dit-il daos le Songe du vieil pelerin, tait vainqueur,
et son adversaire venait de confesser sa faute, quand, par
orgueil et outrecuidance , ric proposa une petite acces-
soire , que Quiret nia. Le combat continua, au dtriment
du vainqueur, qui fut tu, a cause de l'injustice de ses pre-
tentions. La bataille fu grant et longue, et toutefois par la
sentence divine ledit Crich, appelant, de sa propre espe, par
ledit Quieret fu occis 1 (Ia54).
Pendant ce temps, comme on l'a vu, le pape faisait de
vains efforts pour venir au moins an secours de Smyrne, me-
1580, fo H4 Yo); Bosio (t. 11, M), !'inimitable Jauna (t. 11. 836-~).
Reinhard (Geschichte von Cypern, t. I, p. 236) et Michaud (d. Houillard,
t. lV, p. 447) s'accordent a faire venir Hugues IV luim~me en Europe
pour emander le secours des rois chrtiens. Il aurait eu l'intention de
recouvrer son patrimoine: Ptolmais, Tyr et surtout le comt de Tr-
poli (Lusignan, f0 144 v0 de l'ouvr. cit). On date ce voyage fantastique
ae l'anne 1357 parfois, quand le vieux roi tait sur le point de rsigner
liOn pouvoir, ou bien de l'anne 1359, quand il mourut (Uosio, 11, 64).
La ressemblance de nom entre le roi de Chypre et son petit-61s, le
prince de Galile, est la cause de l'erreur, et comme ce demier devint
ensuite snateur de Rome, on accorde ce titre a Hugues IV lu1-mme!
Il aurait mis a profit ce voyage pour marier son fils, Guy (Reinhard, l.
p. 236, d'aprsfauna, 11, 808), qui pousa Marie de Bouroon da l'annile
1330. Enfin. Jauna se surpasse lu1-mme en parlant des dernieni de-
voirs, rendus (avant de partir) par le vieux ro1 a la reine, son pouse,
dont la perte lui fut d'autant plus sensible, qu'ils avaient toujours vi-cu
dans une parfaite union ... Or, Alix d'lbelin, reine de Cbypre, sur-
vcut a son mari et a son fils mme, remarie a Philippe de Brun!I
wick. De plus, il accuse Lordan d'u inexactitude (pp. 839-~0).
1. Machras, p. 47, donne cette date de 24 novembre 1358. II revient
quelques lignes plus loin pour en donner une nouvelle, qu'il aurait
trouve ailleurs (xai! tiAl.oii ti.pac "fPlllfl.JLvov, p. ~8), et qui difl're d'une
anne (2~ nov. ta59) de la premire. ll est vident, cependant, qu'elle
se rapporte au couronnement de Pierre comme roi de Chgpre .-on-
trairement a ce que croit M. l\liller (t. 11, p. 5t, note f: Anniven.aire
de son premier couronnement ), il ne fait que mentionner une seconde
version du fait qu'il exposait dja d'aprs une autre sJurce (".~P
YPlllfl.dYov) a la page 47, et l'aulre date qu'il donnerait plus loin
(5 avril) est la seule sur son couronnement comme roi de Jrusalem,
la seuleet la vraie. Ce qui a caus l'erreur, c'est qu'aussit6tapre..-.rette
seconde mention du couronnement a Nic01Jie (P.nisque c'est ans cette
v1lle que se trouve, et uniquement dans cette v1lle, l'glise bien connue
de Samte-Sophie, dont la Bibl. Jlat. de Paris possde le cartulaire : lat.
10189) commence une digres11ion sur Famagouste. - Strambaldi Dt"
donne que la traduction de ces renseignements. Fl. Bustron (p. 25;) et
Amadi (p. 408) ne mentionnent l'vnement que d'une mamre tres
breve; le second donne la date de 2(1 novembre.
2. Machras, p. 53. Cette distribution des offices aurait eu lieu apre.s
son couronnement(oivTacv ea;iiplhv), Je dimanche 17 octobre 1360. lfautre
part, il dit ailleurs que le prince fut couronn a Famagouste (oomme
roi de Jrusalem) le 5 auril 1360 (p. 48). Tous les officiers nomme:o
appartiennent au royaume de Chypre cependant. et il ei.t tres pro-
bable que la premire date est compltement fausse: d'abord le 1; oc-
tobre de l'anne 1360 est un &amedi et non un dimanche (1111ita7,).
L'anne mme est une erreur de la part du chroniqueur: dont Je J'ttit
est a.-.i;ez confus pour tout le regne de Hugues IV; les dignitail'f'!I
durent etre nomms aussitt aprll le couronncment, et, si on admet
- 103 -
il nomma ses officiers: Philippe d'lbelin' devint sochal de
Chypre, Raymond Babin. bouteiller, Pierre Mialosel, cham-
bellan, et le mdecin Hugues Ognibooo, chancelier '. Hu-
gues IV se retira au monastere de Strovili, qu'il avait fait
b:itir et y mourut bientot, un an apres avoir rsigo la
couronne, le 10 octobre 1359 1 11 fut enterr comme toute
dgot des affaires (tr. fr. 1, 37i-81). Vient ensuite Je rcit de l'av-
nement de Pierre, qui aurait ddaign d'accepter la couronne de Jru-
salem comme de peu d'importance (Hugues, on le sait, la retint jusqoa
sa mort) 111 attribue la modicit de ses funrailles a l'avarice de Pierre,
qu'il traite assez durement dans son ouvrage. ll signale son vritable
rgne par des violences; les officiers qu'il avait retenus d'abord, par
crainte de son pre, auraient t destitus (pp. 380-i).
l. De1cription, p. 19. Sur la date de sa mort, voir &lacMras, p. 6i:
Amadi, p. ~08; Bustron, p. 257.
2. lnnocent \'I invita J'archevque de Nicosie, en 1350, a interenir
dans les querelles de la famille royale et a rconcilier Je plus t6t pos-
sible Je comte de Tripoli et son pcre. Rinaldi, t. XX V, .P 517.
3. Peut-tre mme tait-ce la cause de cette abdicatton de Hugues I\',
dont on ne pntre pas bien les motif.s.
- IOS -
furent assez tardives, parait-il. On ne le connaissait pas en
Chypre, caril avait quitt l'ile tout enfant, avec sa mre, tandis
que son oncle, par son lgance physique et par son carac-
tere enthousiaste, jouissait des sympathies de tout le monde.
Pierre u ne fut pas couronn roi de Jrusalem aussitt
apres la mort de son pere, bien que les compilateurs italiens
des chroniques de Cbypre le laissent croire '. Deux sour-
ces, dont la premiare est contemporaine, nous donnent, par
comparaison, la vraie date de ce couronnement: Philippe de
Mzieres, dans sa Yie de Pierre Thomas d'abord, puis la
chronique de Machras, dont les renseignements pour le
regne de Pierre sont gnralement tres exacts, bien qu'ils
soient exprims parfois d'une maniere assez confusa, ce qui
est peut-tre la faute des copistes .
.Macbras semble donner deux dates. En parlant de l'arrive
du lgat Pierre Thomas en Chypre, il fixe comme jour de
son dbarquement a Crines, ce qui n'est pas tres exact non
plus, le 20 dcembre de l'anne 1359, qui serait - nouvelle
erreur' - un lundi. Or, il est tout afait certain que Pierre 1
fut couronn par le lgat : les dtails si nombreux et si prcis
que donne Philippe de Mzieres, la manire dolft pouvait
les savoir (c'tait le doyen de Nicosie, Brenger Grgoire,
son compagnon, qui les lui avait certainement raconts), ne
laissent pas de doutes sur ce point; ce qu'on pourrait prendre
pour une indication contraire dans le texte de Machras, se
rapporte, en eft'et, au premier couronnement, a Nicosie et dans
l'glise de Sainte-Sophie: ce n'est qu'une seconde version,
1. Acta 11anct., l. c.
2. Hi1torima a,.,nhlim& de& croi1ade1, p. 7t3-t5. Il tait le ftls d'une
mere armnienne. Snr sa prtendue parent avee Constantin IV,
v. Rinaldi, anne 1365, XXI: le pape le dclare le roi lSitime du
r.ys. Des Roupnides, des Lthouniens de Lampron lui d111putaient
succession (//id. Arm., ibid.) V. la Chronique armnienne publii'e
dans le 2 vol. de la publieation eite.
3. Saint-~lartin, Mmwire11ur l'Armhait, t. l. pp. t98-203; cf. lla-
chras, p. 58.
- tll -
d' Armnie ne possdaient plus que quelques chAteaux, conti-
nuellement menacs par les gyptiens : Gaban, Pardserpert,
et le plus important des trois, Gorigos. Lon VI tait trop faible
et trop pauvre pour pouvoir dfendre loogtomps les demiers
l'e!4tes de aes tats: dja les Turcomans avaient dvast Gori-
go111, dont la population s'tait rfugie daos la citadelle. Bien
que cetle dernire rsist.At encore nergiquement aux assail-
a
lanu, elle ne devait pas tarder se rendre, si elle tait aban-
donnee a ses propres ressources. C'est alors, le 8 janvier 1359,
quuno ambassade compose de Micbel Psararis et de Costas
Filitzi111, grecs de Gorigos, se prsenta devant le ro de Chypre,
lui demandant son secours 1
Coe semblable demande avait t faite, quelque tompa au-
parannt, au ro Huguea qui refusa, par amour de la pais
prohablemeot, et aussi, d'apres ses propres paroles, pour ne pas
a
prendre un chlteau qui tait son neveu . Pierre l., n'eut
pu de tels scrupules. Gorigos tait pour lui une conquete
ni'cea.1aire : avec une garnison chrtienne daos sa citadelle,
une nouvelle croisade aurait retrouv eoftn ce point de dbar-
quement qu'elle avait perdu par la chute d'Acre. L'origine de
Lt-on VI n'tait pas pour lui un emp~bement, et l'Armnie,
que se disputaieot d'innombrables prtendaots, se serait rallie
wut-etre a la branche aine des Lusignao, si une arme chy
priote, &-'lsez puissante pour la sccourir, s'tait prsente
devaot une de ses forteresses. La runion de ce royaume
1i riche, avec ses grandes voics commerciales, aurait accru les
forces de l'ile et sa prosprit.;: c'tait peut-etre le ~ve de
Pierre I" que cett., union des deux deroiers tats cbrtiens
de l'Orient, union qu'il pensait accomplir, de,enu ro d'Ar
mt-nie, daos aes dernieres anneli de combat, et que sa mort
nondit pour toajours impossible.
Siw sur le bord de la mer, entre la Cilicie traqbe et la
Cilieia et1111Fstris , entre le Slef et le Lamas, pres de l'an-
1. llacMru, p. ~9.
2. /6id.: Mi tO e.>.;,~ 6 910; vi. KSpM to npow toii aon}to~ "~ !
a. on lai donnait au moyen Age IE-1 nom11 de GoricOt1, Curclai (lan-
s~. TrlMW dt dtnrlt dt rArm,.,.it, !> t ~9'. Curco (Glo9r. d' Abotcl
f""" tr. Reinanl, t. 11, p. 1, p. 2:'~'). KorglaN (~a.Latrie, la 1!riu
1 A~ .. nulf' 38), CMrr, l~ Courc et lt Cuurl, 11yriE'n KurikM (Mu-
lalrM-, //iI. Cit t. 11, p. 76, note t), Corl:a. (Tudela, tr. Bergeron,
- tl2 -
cien Korykos 1 , Gorigos occupait une des positions les plus
Cortes du littoral. La ville s'tendait sur la cote et sur un cueil
qui s'avam;ait daos la mer ; c'tait un des ports les plus
importants au x1v siecle ; les Gnois le prfraient comme
tant le mieux situ pour le commerce avec Iconium . En
1375, sa douane produisait un revenu de 3,000 florins . Les
environs, bien que tres ertiles, sont montagneux et faciles a
dfendre: un voyageur italien les comparait avec l'Istrie 7
Le chatean lui-mme, le Karak, se trouvait a sis. milles du
littoral, un second dfendait l'cueil: il tait en ruines lors-
que Barbaro le vit, mais paraissait avoir t fort beau t"t
bien bati . Des inscriptions armniennes, d'un caractere tres
ancien, dit le meme voyageur, taient sculptes sur les murs .
Hayton, puis Schaban ', l'ambassadeur de Lon VI en Ocei-
dent (1380), furent comtes de Gorigos.
Pierre 1 n'hsita pas a y envoyer une garnison chypriote
le 15 janvier 1359. ll continuait a Cournir des vaisseaux pour
la dfense de Smyrne 1, ainsi que l'avait ait son pere. Les
deux vaisseaux furent mis sous le commandement de Robert
de Lusignan 11 , chevalier anglais, appartenant saos doute a la
p. H), Corico, ap. Ramusio (t. 11, 99-100), Qrc (Canmont, Voy. na
Tm-e-Saintc, p. 79).
1. Langlois, Trl1or dc11 charlea, p. 126; Voyagc en Ci"licic, pp. t97-
t99. V. les ruines dans le Voyagc en Caramanic, de Favre et Mandrot.
2. Barbaro, ap. Ramusio, pp. 99-100.
3. Mas-Latrie, L"flc de Chyprt, pp. 297-8.
4. Mas-Latrie, Des rclalions de r A11ic mincurc avcc rck de C/agpr?.
Bib. de l'lc. de11 ch., 2 srie, t. J, p. 303.
5. Heyd, o. c., t. 1, p. 370.
6. )Jas-Latrie, L'ilc ilc Chyprc, p. 298. Les Tnrcs y reTinrent comme
marchands aprs la conclusion de la paix. 11 tait important dja soua
la dominat1on byzantine, Anne Comnne, d. Bonn, t. ll. pp.120-21.
7. Barbaro, it.id., montuosi e sas~osi .Le territoire de Gorigoss'~
tendait, dit )lachras (p. 58), de l'glise de la Sainte-Trinit jusqu'a
Pilerga, ou se trouvait la douane: "xati vli xatT1X16f. l; Tii 'E6p11tx11 (6patu;
Strambaldi: Zueca) vl.'T!J 11; Tci Koupxo;, TOiiT1icmv TO x11onU'v TGY Kw-
pxou. Barbaro cite panni ses productions, du bl, du coton.
du btail et de tres beaux fruits; l'air, ditil, y est tempr (i6id.).
Cf. )lachaut. p. 136.
8. Barbaro, i6id. L'antre chteau se trouvait a un trar d'arco
(ou de baliste, dit-il aillenrs), de lamer.
9. Comes de Curco (Langlois, Trl1or dcir charte1d' Armb1it, p.52).
10. K:upy11 ri; }l,;pv11;. Machras, p. 59. Cf. Strambaldi, le gaJere
de Smirne , et non de ,tigra, que Pierre ne possdait pas encore
(lrlachres, t. 11, p. 63).
ll. Machras, Tt>.ou~i, Strambaldi (seul) : de Lusignan, cf. Bustron
- tt3 -
branche de Poitou. 11 partit a cette date, de Smyrne
meme, peu~tre. Les habitants, heureux d'chapper enfin aux
dnstations priodiques des Turcomans et des Sarrasins,
sortirent a sa rencontre. Robert, que Pierre avait nomm
capitaine de la ville ', entra avec cinq compagnies d'arbal-
triers et leur fit preter le serment daos la cathdrale, ou se
consernit cette image miraculeuse de la vierge de Gorigos
qui avait tant contribu a la dfense de la citadelle 1 Le roi
annoni;a au pape cette conquete facile, si importante pour
ses projets futurs, et le pria de l'autoriser a envoyer
chaque anne a Gorigos les deux vaisseaux qu'il tait tenu
de fournir pour la dfense de Smyrne. Sa proposition Cut
10 avril 1360 (Amadi, p. 1310). Les deux dates sont impossibles: Pierre
nepouvait pas annoncer la mort de son pere avant le to octobre t3S9,
done c'est de l'anne 1360 qu'on doit dater le dpart des prtmiu.
ambassadeurs. D'autre part, ces ambassadeurs taient arrivs aAvignon
avant le 28 juin 1360, quand lnnocent VI rpondit au roi en men-
tionnant leur arrive. ll faul changer done les dt!UX date mtre elle:
la premiere ambassade partit le 9 ou l 10 avril 1360 de Chypre; aprs
quelques semaines de traverse, elle arriva a Avignon, aussitot apr
fmDoi de la lettre pontifica/e du 23 juin qui ne lt1 mmll'ORtte pa ('!3
juin-28 juin); ils retournerent en Chypre vers la fin du mme mois et
durent arriver vers le commencement de septembre t360. Le roi eut
quelques jours pour se dcider et l'envoi d'une nouvelle ambassaJe le
18 septembre est daru ce cai tres logique. Autrement il faudrait re-
tanl.er jusqu'en 1361 l'envoi de la seconde ambassade, apres quelques
mois de rftexion de la part du ro1 : et la premiare serait assez: tardil"e
pour annoncer le couronnement de Pierre l (5 avril).
t. Bustron, p. 259. ..
2. Machras, p. S7; Amadi, p. UO; Bustron, p. 259.
3. Non miserit, quod vix ci'ed.ere possumus, responsinm (AttA.
du Vatican, Secreta, 2~. C0 16 v0 7).
i. Presentibus interclusum . C'tait, dit la lettre, des auppli-
cations accompagnes d'arguments et de tres bumbles prires , (. ~
Suivent dea lettres adresses dans le mme sen11 au prince d".\ntioche
(f0 17) et a Pierre Thomas qui se trouvait, dit le pape, en Chypre,
pour les aft'aires de sa lgation (f0 17-18 v<>).
- tt9-
com>fStents taient envoys a Avignon. Pierre ne r~ut proba-
blt~ruPnt pas cette lettre: il tait dja parti pour l'Occident.
Si l'accord de t:J61 ne fut pas dftnitif, il assura la position
de Pierre 1r envers le pape et le roi de France, mit 6n aux in-
trigues qui auraient pu se tramer en Chypre, et lui permit de
tuurner ses forces ver~ l'Orient. 11 se dcida apr,enirl'attaque
deil emirs par une invasion.
11 avait cherch ds son avenement a accroitre ses forces.
LPs cbevaliers et les troupes chypriotes ou syriennes 1, que lui
avait laillses son pare, taient insuffisants pour combattre
de1 ennemis aussi puissants et aussi aguerrs. Jean de Ye-
runt Cut envoy pour lever des troupes en Lombarclio; Mo
et Tbomas de Montolif l'accompagnerent: ils prirent un grand
nombre d" gens d'armes a la solde du roi 1 Des Florentins,
attirs peut-~tre par leurs offr<.'s ou par la renomme de
Pierre, vinrenten Cbypre vors la m~me poque 1 Les troupes
.. trangeres se trouvaient a Famagouste, le 22 avril 1361 '.
quand t>clata une querelle sanglante '"ec les anciens solclats.
Bit>otot les chevaliers furent avertis de se tonir pr~ts
pour une Pxpdition: des galeres furent demandes aux Hos-
pitaliers, qui en envoyer<.'nt quatre, sous le commandement de
l'amiral de l'ordre, Jean Forbin, du gouverneur militaire de
Rhodes et de plusieurs freres. Le roi lui-meme rassembla qua-
raotc... six vaisseaox: le pape lui en envoya deux, et douze vais-
....aux de corsaires se rallierent 1 l'expdition. Le tout formait
plus de cent voiles, dont la moiti tait compose de galeros.
l. Elle n'avait. t'n 1816. que troiM aquatre mille maison11 et de quinze
a Yanirt millr habitant11, Coranl"e7., l. c.
:Z. P. 3;t. n. \'illani, l. '"
J. Mu-Latrie, /,'llt dt f:hyprr. PJI 21:?-3. Ellr fut l't'Blitulp :iux
Turn aprei. l'a.u.a.'illinat de Pinn I. Elle etait eilthna :111 x\ ,,.,...
.-nnin iour lr1 arumatea. lri. e'pil'ri; Pl lf'll anl1'1'" protluit11 d1 l'A"ie 11bi.J.
Jtl-J). Lra Franl'11 en avairnt fait, au :\\'lit i.ii1l1, u1w t""llt'll' pour 11'
t'lUlmc-rrr d~ t'UinJ et dP.11 tapi!I df! CaramaniP 11tauva11 , o. e.. p. 11 ;-,).
\larhru, p. 1;i (Tt:?a:A'1.tv); Stramhnlth: l'ramil. l,'t-mir M' wrait
rrure dennt le. chrti>r111. d'al'n'!s \'illani (1 r .) : il 11i.r11urc dae '"l'ra
cnn pona lfente, M' ne ui.ci. r. AmaJi. p. Ut.
&. M11d1e'ra11. ibid. -;,;v l:?!v:;r,v.
6. Prrsonaliter adiit, et eam furtiime trpugMrttlo ... " C"l'at cr 'I ui
f'lflique la fc~rocit d~~ troUpt!'I (.Ir/ . S1u..-1 .._J.an., 11, p. IOOli).
' . . . ... Adeo 81onote trlumphant . .. ( 1b1d. ).
l . MM:haut, pp. 2021.
124 -
exactes : des chevaliers de l'Occident, des Fran~is meme
avaient pris part a cette expdition 1
Tacca revint bientt de Stenon, ou il s'tait retir : il avait
rassembl une arme de trois mille cavaliers et fantassins et
Satalie allait etre reprise, si les chevaliers de Rhodes, qui
connaissaient la maniere de combattre des Turcs, n'avaient
pas t sur leur garde. Ils soutinrent l'attaque des Turcs
jusqu'ti l'arrive des autres troupes et Tacca dut se retirer.
11 allait revenir bientot, et, pendant tout le temps de la domi-
nation chrtienne, la garnison eut ti combattre contre les
armes de l'nergique mir 1
La prise de Satalie anantit la ligue de 1360 : l'mir de
Monovgat, puis celui d' Ala'ia ou de Candelore, qui repre-
sentait dans la ville l'autorit du grand Caraman, envoyerent
au roi des ambassadeurs pour demandor la paix. Ils offraient
de payer un tribut, de recevoir ses drapeaux et de reconnattre
sa suzerainet. Ces conditions f?rent acceptes et Piel'n', ayant
- 126 -
tait a Crines, le 22 septembre 1361. La flotte fut envoye
a Famagouste et licencie 1
Le lgat ne tarda pas a revenir, lui aussi, dans l'Ue:
aussitot qu'il fut inform de la prise de Satalie, Pierre Thomas,
rempli de joie pour cette victoire inouie 11 1 , s'tait hAt
d'aller voir cette nouvelle conquete des chrtiens. 11 consacra
l'glise, nomma des pretres et des religieux pour la clbration
du divin office, distribua des privileges parmi les habitants
et leur fit de pieuses exhortations. Puis, de retour en Chypre,
il flicita le roi victorieux et remercia Dieu u pour la mort des
ennemis de la foi . 11 y eut des processions et des messes
solennelles, et la parole enthousiaste de l'ascete anima
merveilleusement le ro, les barons et le peuple de Chypre,
pour la destruction des ennemis de la foi .
Les temps qui suivirent furent assez difficiles : le roi, qui
se proposait de partir pour l'Occident, en fut empach par des
troubles en Asie et par la peste, qui arriva bientt en Chypre.
Tacca ne pouvait pas se rsigner a voir sa capitale au
pouvoir des chrtiens. Aussitot apres le dpart do roi, il y
eut une nouvelle tentative de sa part, qui ne russit pas. En
se retirant, il dfendit a ses Turcs d'approvisionner la l'ille,
qu'il comptait rduire par la famine. n effet, pendant
l'hiver, les galeres de Chypre n'arrivant plus pour apporter
des vivres, les chevaux furent rduits a manger des feuilles
d'oranger . Au commencement du printemps, 13 avril 1362,
1. !bid.
2. Acta Sanct., janv. 11, p. 1006.
3. !bid., pp. 1006-7.
i. Les chanceliers de Jrusalem cessent, parait-il, aprs le XJI sicle.
avec Guillaum11 de Tyr (Annak1 d'Outremtr, Bibl. nat., n. c., fo 221 '"");
Pbilippe ne parte dans ses actes et sur son sceau que le titre de caM~l
lariua Cypri. Le premier chancelier de Chypre dont on connaisse le
nom est Alain, vque lu de Nicosie (20fvrier1196, 3janv. 1197,
1 nov. 1197): A. cancellario Cypri. (Mas-Latrie, Ht. Chypr .
t. 111, ~P 599-601, 605-6, 606-7). Celui qui occupait cette dignit au
mois d octobre 1217 tait Raoul, archidiacre de Nicosie: data per ma-
num Rad(ulfi), venerabilis cancellarii regis Cipri, archidiaconi l\"ico-
siensis . (Mas-Latrie, l. c., III, p. 609). Le mme, en mars 1220, sous
Henri I (ibid., 611),eten octobre 1220(ibid., 6H). Bonvassald'Audetait
chancelier de Chypre le i octobre 1232 (Mas-Latrie, ibid., t.111. p. 636),
au mois dejuillet 123~ (ibid., p. 638), au mois d'aot de la m6me anne
( Bonvassalus de Alda, ibitl., p. 639) et en dcembre 1239 (ibid.,
p. 6~3). l,;n simple notaire, Guido Burgundus, de Sancto Leodegario ,
signe un acte dat d'Acre le 27 juin 1286 (ibid., p. 673). Le chancelier
de Chypre tait peut-tre encore oc Pierre, evesque de Baphe (PaP-hos)
et cancelier du reaulme de Cipre , mentionn en octobre 1270 (Mas-
Latrie, Hi1t. Chyprt, t. III, p. 662). Henri de Byblos (dt Biblio), archi-
diacre de Nicosie, porte ce mme titre en septembre 1328 ()las-
Latrie, o. c., t. 11, p. 1~). le 15 ja~vier (ibid., p. 162) et le 3l
janvier 1330 (ibid., lM). Cf. .4nnalt11 d'Oulremer, fu 226 v0 , daprei; ces
mmes titres de Ja maison de Bourbon. Philippe de Mzicre11 (nomm
en 1361) pt>rta ce titre toute sa vie, mme a pres son dpart pour la France.
Les a!Ta1res taient rgies, en son absence, par un vice-chancelier
d'abord, Jacques de Saint-Michel(Mas-Latrie,//. Ch., t. III, p. i8l,notel};
puis on nomma un chancelier asa place (avant le 16 aout 1395). ~lanuel
"de Valentc ,qui signe acettepoque imperialiauctoritatenotariuset
supradicti serenis~imi domini regis cancellarius (Mas-Latrie. 11,
p. i28). M. Lon Dorez nous signale un ms. de l'ancienne biblio1heque
ilu baron Stoseh (Bibliotheca Stoachiana, pet. in-~ 0 , J,ucques, GS8,
p. 82), qui rontient une collection de :privir.ges de l'glii;e du Saint-
Spulcre d'abord, puis d'autres pices (alia) relatives au royaume de
Jrui.alem et aux Hospitaliers. Le ms., qui se trouve peut-Hre au
Vatican, appartenait a Philippe de Mzierest chancelier du royaumo
\
- 129 -
des 900frances des habitants et des eft'orts pieux da lgat.
Pierre Thomaa ordonna des processions et dos meases d'ex-
piation. 11 precha la pnitence devant le roi et la foule. La
maladie continuant ses ravages, il y eut une grande assem-
ble des pn\tres de toute confeasion daos l'glise cathdrale
de Nicosie : le lgat lui-mme pria pour le salut du peuple.
Puis tout.e l'aasemble traversa la ville pour aller au cime-
tiere ou elle couta avee admiration un grand discoura du
lgat. discours digne de saint Augustin, dit son ami et
disciple. On clbra ensuite une seconde messe a Sainte-
Sopbie ; quand Pen-e Tbomas eut dpos ses lourds
babits ponti8caux, il tait presque mort de fatigue. Un peo de
pain et d"eau. sa nourriture habituelle, lu rendirent des
forces'.
11 partit ensuite, accompagn peut-etre par Mzieres, iL
i-amagouste le foyer do la maladie JI 1 Des processions
~n~rales furent orgaois~s. avec de~ ftambeaux. De8 Sarra-
sioll. dei Turcs. des Juifs, efl'rays par le daoger, suivaient
avf'C pit le lgat qui tait, comme toujours, inimitable. Un
nouveau sermon, qu'il pronom;a devant le peuple, lui gagna le
('mur do tout le monde, saos distinction de religion. Le
miracle ne tarda pasa suivre ses priere!\. Deux C'Dtl\ malades
~taient mourants a son arrive, un seul succomba .
C'tait la premiere fo is que se rencontraient daos des circons-
t:lnces si tragiques, ces deux hommes nergiques et pieux, si
bien faits pour s'entendre. Pierre Thoma.-t exen;a des le com-
mencement une inftuence dt>cisive sur le j'une chevalier. 11
Toyait et il entendait, dit-il, les actions admirables du lgat,
le roi l'envoyait souvent aupres de lui pour lu communiquer,
hien qu 'indigne, des secrcts poli tiques et u de haute!\ afl'aires JI.
1. .Acta Sancl., l. c.
2. Bibl. de l'Araenal, ms. ,99, f 0 t37 va: quas pauci legere pote-
ranh.
3. Ego vero amore tuo inebriatus ... (.A. S., l. c.).
4. )Is. cit, ihid.
- 131 -
tous ces hommes et ce qui est plus encore, tu me recomman-
dais a moi, le pcheur, ton ame tres heureuse, o mon doux
amour. D 11 entendit pendant trois annes entieres ces paroles
aimantes et" enftammes ,, (ignita); son creur et ses en trailles
.-n taient pntres et alors, ajoute-t-il, je ne pouvais plus
savuir, ni comprendre clairement 1
Pit>rre Thomas tait un fervent denseur de la croh1ade.
a laquelle il avait consacr sa vie entiere et c'tait la cause
pn>miere de son amiti pour ces deux hommes, que le hasard
aus'ii av:iit mis en contact et que la mortseule de\"ait si>parer,
1.- ro. dont il fut la main droit(', et le chanceli('r, qui dfendit
avec la plume et la parole leur idal commun.
~mas nous arreterons quelque temps sur Ja biograpbie de
e prelat actif et enthousiaste . qui fut un des trois promo-
teurs dt> la croisadt> de 1365. qui la prpara par ses efl'ort." en
OcC"ident et qui mournt de desespoir, en voyant la di-faite
suivrt> de !I pn>s le grand succe~ d'Alexandrie. Ph1s expri-
m.-nt foe le roi de Chypre et plus prudf'nt que lui, plus
!l&V&nt que Je chancelier et jouissant d'une grande consid-
a
ration due sa pit et aux services qu'il anit rendus a
rJ:~liw, Pierre Thoma1 joua un tres grand role pendant la
premiian- partie des expi>ditions rle Pierre er f't peut-~tre, s'il
uait vecu plus longtemps, serait-il arriv~ lL convaincrc le
pape de l"urilit de cctte guerre, qui se st>rait termin' alors
l'un.- tout aotre maniiare.
PiPrre Thoma.<1 ou Tlwmasir11 naquit daos lf' Prigord.
dan" un village de la paroissc de Salles-de-Belves . d'une
1. Mze1"811,l.e.
%. Sur ce personnage et a famlle, volr Carmesson, p. 121, noie, et
1~hrlh, /ln[ia aacra. Rome, t653, V, c. 120 et 1uiY.
a. Wadding, rita. p. 1 \03.
~. \\ addin,c. i6itJ . tlenlK'hen. pp. 2127.
5. u-tire a Ono, P Wdling, l'ita. pp. t5161; Henschen, l . c.,
pp. 211-3. !'tur Ono, Rinaldi. nn. 1359, et 1urtout ('omeliua, Ct?ta
MIW.. \'t'Oitie, 17~. 11, '8. rr. llghelli, /lalin IGCNJ, d. cite, V. 1218.
6. Brnedini.
-:. Cum C'f'rtis plei1, 1ub no11tro f't ipsm1 Romanae eccleaiae nomine
~ nllo tenmdia , Waliding. p. ~~.
l. ~ a 0h0 (et. 1upra). et aJ ip1iu1 t'uatodiam centum quin-
q~nla boa et 11ufllcienttas 1tipendiarios Latinos tenere, Md et1am
mfra acoptennium pro1imum ruturum muri11 cingere, turrtbuaque
aaanire.....
' Baile de nomioatlon, Wadding, l. c., pp. U-60. Lettre a Orso.
- 140 -
sa m1ss1on devait durer einq ans . De son cat, le lgat
allait proclamer la eroisade, donner des indulgenees a ceux
qui y prendraient part personnellement, pendant une anne
entiere, a ceux qui donneraient de l'argent pour ce but, qui
seraient blesss ou mourraient en combattant pour la cause
sainte 1 Il esprait de la sorte mettre un terme aux dvas-
tations des Turcs, qui avaient reeommenc leurs attaques en
Orient et qui menacaient meme ce qui restait eneore de l'em-
pire de Constantinople .
La bulle du pape nommant Pierre Thomas son lgat en
Orient et sa lettre a l'archeveque Orso, sont dat.es toutes les
deux dn 11 mai 1359 .
C'tait la derniere croisade avant eelle de Pierre 1r; elle
a pass inaperc;ue jusqu'a prsent, cependant elle eut de.a
rsultats assez importants, plus importants que ceux de l'ex-
pdition du Dauphin, qui fit cependant tant de bruit. Les
vaisseaux solds par le Pape partirent avec le lgat et le
nouveau capitaine de Smyrne : ils avaient t noliss par
Pierre Thomas lui-mme '. La petite flotte arriva a Con.s-
tantinople, ou elle trouva l'empereur en guerre avec les
Turcs, et l'encouragea a combattre. Les galeres pontificales
et impriales attaquerent, sous le commandement du lgat, la
ville de Lampsaque, qui fut prise d'assaut par les Corees
runies des chrtiens, pille et brle, selon la coutume. Des
(ed esendo per andar a Treviso per podestade messer Andrea Zane),
Caroldo (le plus tltaill, d'apres des documents indits), f0 195-5 ,..,
Libro dtl Poli1lort (Muratori, XXIV, c. 8~3 C), Chroniqut d' Jo:1tt (Mura-
tori, XV, c. 485-6), Cron. da tutla la prov. 1ti Vtn. (ju~u'en 1 '55),
Bibl. de S.-Marc, it. VII, 788, f 0 67 V; Cronaca Zant, B1bl. roy. de
Dresde, ad ann., Chron. vn. H~4, et F. 160, fe 46 Yo. Honoratus
fuit mirabiliter, dit la Chr. d' E1tt (l. c.). Lordan confond ce sjour
avec celui de 1365 (tr. fr., t. 1, pp. 396-8).
t. Poli1tort, c. 8~3 C: perchr a vea dato ordine di fare altro cammino.
Chr. d'Eslt, c. 485. Les ambassadeurs taient venus incontinente"
(Poi., ibid.).
2. Sei bellissimi cavalli coperti di scarlatto, e quatordici porei
ciguali, venti vitelli, e quaranta pavoni, dugento paia di pemici, e du-
gento paja di capponi (Pol., l. c.) Cf. la Chr. d' E1lt, qm supprime les
chapons de ce succulent prsent. E io scrittore era ivi presente.
quando tutte le predette cose furongli presentate (Polyst., l. c.).
3. 11 qual presente fu ricev1to dal detto Re con grandissima festa,
e molto gruiosamente (Poi., ibid.).
4. Primum addil. ad Corluaium, Muratori, XII, 966 A.
5. Des ambassadeurs byzantins se trouvaient a Venise, le 22 noT.
1362. Archives d'ttat de Venise, Smalo mi1li, XXX, fo 118.
- 149 -
demaoder des secours ao pape, a l'empereur, au roi de France
et i tous les autres princes et communes de la chrtient
occideotale, qu'il esprait gagner A une nouvelle croisade.
Quant a lui, il n'pargnera ni les fatigues, ni sa vie mame,
pour atteindre ce but, si noble et si otile en mt\me temps.
La rponse du doge fut favorable. Celsi looa son projet
d'aller visiter les grands princes de l'Occident qui pourraient
lt secourir daos ses guerras. Quant a la rpubliqoe, elle sui-
vra ses traditions, en lui donnant de~ navires et des vivres
Pt Po exposant ses propres forces poor le saint passage. En
navenaot de ses voyages, le roi le trouvera suffisamment dis-
po-. a l'aider de tout son pouvoir pour qu'il puisse faire
l"~logt' de la seigneurie de Venise. L'entreprise devait etre
tPOUe secrete, Cependant, poor De pas mottre en danger l'eX-
~litOD elle-meme et saos doote aussi le commerce des
\" enitiens '. Les ambassadeurs vnitiens, qui devaient partir
pnasque en meme temps que le roi pour Avignon, obtinrent
la permis'iion d'appuyer ses ngociations 1
l" n trait fnt conclu probablement, et le roi se bata de partir
wrs la Lombardie. Le doge obtint du grand Conseil l'auto-
risation de sortir du territoire, le 1 janvier 1362; le jour
suivant, il conduisait son Mte jusqu'a Malghera '. Andr
Zane, son Mte, I'accompagna jusqu'aux frontieres. Pierre
amenait avec lui Cario Zcno, tres jeune encore, qui devait
le sui1'J'e a travers l'Europe entier 1 11 avait d son soeces,
l. Caroldo, f 195-5 Yo. Ben loeaortaa a tener tal cose secrete, accio
publicandole non segua (ch' Iddio non voglia) qualche linistro ali' im-
preu (fu l!IS -r).
t . 'Vnalo rai&li. l. c . fo 12\ (31 dt'c.). Onlre aux ambaa.'l&dl'Ul'!I de
partir jmqu'au 3 fv. 1363 (ibid.. fo 128 Yo).
2. v.... Latrie, H. CA., 11, 2417 : qui cru recedit et facit viam de
Jlr.o.tre Cf. Romanin, 111, p. 213 et Sanudo, m!I. autographe de la
bil.tL de ~.-Yarc a Veni1e, it. VIII, 800, fu 380. 11 ne partit done pu
n dk'embre ( nell' illteSIO meae di decembre "). ainai que le dit
t 'anido ('" l9S vu). Ce n'est pu au roi lui-mhnfo que tut dlivre
1 autoriaation (l:autori11&tion... lui fut donnt\e... par le grand l"OOM.il.
llnille lf' Houb., uurr. cit~. 1, p. 120, note 2).
~- .hec la wil(Jleurift et beauooup de gentil11hommP11 (Ciar. drp. Att.,
l.~. C:aroldo, fu 19:. Yo), aur le Hurentaure (u con il bu.iintoro , Ciar.
tlrfl . .111., i6id.). 11 monta a cheval ensuite t>t partil ven la Lombardio
arc lt' podntat (cf. Romanin, 111, p. 213).
:.. 1;111 C. Zmi. l. c .. f 212 A-E.
- 150 -
dit Mzieres, au lgat, qui prit la parole en son nom 1 et re~ut
de Celsi la rponse loquente que rapporte Caroldo .
Le roi traversa l'Italie septentronale par Mestre, Padoue,
Vicence et Vrone 3 Cansignorio dut lui offrir une magnifique
hospitalit dans ces deux. demeres villes 4 Fran~ois Carrara
avait qutt Bassano, oil il s'tat retir devant la contagion,
pour recevoir le roi a Oriago (distr. de Dolo). Pierre s'arrta
quelques jours a Padoue, ou il habita le palais du seigneur; i1
re~ut de lui au dpart quatre superbes chevaux 5 11 fit enfin son
entre aMilan le 21 janvier 6 , avec une suite de deux cents che-
valiers et cuyers 7 ll y resta quelques jours, aupres de ce
BernabO Vsconti, si habile et si rus, qui ne se fit pas scrupule
de lu promettre tous les secours imaginables, malgr son
scepticisme prudent envers les croisades et sa guerre avec Je
Saint-Siege. Pierre er se rendit ensuite aPavie, rsidence de
Galas, l'autre Visconti, ou il fut re~u d'une maniere magni-
fique. Le marquis Jean de Montferrat, gendre de ce malheureux
Jacques II de Majorque, que Philippe de Mzieres fut sur le
point de servir, lu fit une rception tout aussi pompeuse a
Voghera , le er fvrier. Le jour suivant, Pierre arrivait i
Tortone avec sa suite et ses chevaliers 10 ; il ne fit qu'y passer
l. Stella. An-lt1 Gen11enit1, ibid. (il n'tait pas venu cum Petro
nato uo .), Giu..,tiniani Annoli dtlla rtp. di Genova, d. de 1835, t. 11,
100 (m\rnf' obtie"ation), Uberto Foglietta, Hit. Gen,., libri XII (Gnes,
1~5), fv H3 Vo, Caroldo, fu 196 vu: u et universalmente da tutta quella
<"ittli., fu rkeTuto oon molte honorevoli demostrationi , Bizarro, Stnatui
fK11Nlq' Gftt~i ... A11nalt1 (Anvers, 1579), p. 137.
2. AJ"('b\'N d'l-:tat a Gnes, Mogi1tror. rationalium introitUI tt
r.riliu, r ..g. M, fu 89 (paiement fait en 136\): u in Paulo Justiniano et
MM"., olim deputati!I super expeni.is domini rep:is Cipri in c. LXXXVII,
lib. nnm..xv, 1. xn. d. x : fu 99 (avril mme anne): pro Paulo
Justmiano et fiOC., olim deputatia super expensis domini regs Cipri in
" L''X\'11, lib. vcxxn, s. vm. \l. x1. " La livre ~noise valait en
1170, 6 fr. 50 de notre monnaie, v. les tables romparatives donnes
~ r. Desimoni dan1 Belgrano, Dtlla vita privata dti Genovt1i, 2 d.,
~i>nP!I, 1875, p. Sl't.
J. l>ana une boiuon (Foglietta, f0 U3 vu). Stella, l. c. : in domo de
l'turta, qui ae trouverait ad rura , Foglietta, l. c. : in suburbano
auo. Pil'rre Maloaello porte dans les chroniqueurs p:~nois - il ~tait JI:~
noi1 lui-mt'me - aon vrai nom de Marocello (.tlarocell111) ou MalO<'rllo
(1 iiwrtiniani, 11, 100). 11 tait, d'apres Fop:lietta, l'ami du ro et mar-
chand ~bli en Chyprt' (a l.ypri nerotiantem , fu t ~3 vu).
. Le 12 mars, la nouvelle de la mort de Rorcanegra se n\~dit
dan la ville. Le11 frn-s du d~ mourant, Barthlemy. Jean et S1colaa,
fun-nt enft>rmM dans le palais pour empt'cher leur lection (Foglictta,
fo t 3 V"). l'ne l'OIDIDl!IOn de 20 membrt's fut lue; elle d~i.!nl a IOn
to1Jr fiO aotl't"ll. qui devinl'f'nt, par des lflCtions aucceKsivf'!l, 40, 21 et 10.
('.-. demiers choiairt'nt Gabriel Adorno, marchand gibelin (v. chron.
raiffs et 11. \'illani, XI, rh. lWI, pp. 43~-5). La famille de Boccanegra,
aauf 11 femme et aes enfanta, ful exile. Le doge dfunt fut entern'l
ol..cument dan1 l'glise de Saint-Francoia (Giultiniani, 11, SOO).
s. /6id. .
- 152 -
de l'alliance qu'il attendait, on lui fit des menaces de guerre
tres srieuses, en 1364 et 1365.
Pierre tait encore a Genes le 5 mars 1363, quand il reno11-
vela, sur leur demande, le pri vilege accord jadis par Henri I"
aux Gnois 1 On retrouve le nom de Philippe de Mzieres
parmi les tmoins 1 11 ne paratt pas avoir assist a la rvolo-
tion, qui aurait rendu sa position difficile. 11 est probable
qu'aussitt apres la conclusion du trait le prince se diri-
gea vers la France, sans doute par la route de la Corniche .
Pierre Thomas tait dja parti pour Avignon, ainsi que
parait l'avoir dcid le ro lui-meme. 11 y trouva le nouveau
pape, Urbain V', assez favorable a ses 'projets, qu'il men-
tionna avec des loges'. Les cardinaux l'couterent aussi
avec plaisir; les intentions du roi de Chypre furent approu-
ves, et lui-mme rei;ut pour sa peine le titre d'archeveque
de Crete, a la place d'Orso Delfin, l'ancien lgat en Orieot
et capitaine de Smyrne, qui venait de mourir. 11 se bata saos
doute d'annoncer a son mattre ce rsultat favorable, et c'est
alors seulement que le roi se dirigea vers Avignon.
C' est ce qui explique le long sjour qu'il fit a Genes, ou des
propositions de secours lui furent faites des le commenoo-
ment par le doge.
En venant en Europe, Pierre er n'avait pas demande
!'avis du pape, et Innocent VI, avec ses sympathies pour la
cause dujeune Hugues, avec ses rminiscences sur l'ancienne
conduite du roi envers son pere, ne devait pas recevoir a\"'ec
bcaucoup de plaisir des projets qu'il avait vus, du reste, tant
de fois chouer. Le ro de Chypre ne connaissait pas le nouvel
lu, dont il dut apprendre l'avenement en Lombardie. ll ne
1. Sl>0nda, Ann. Eccl., 11, 793. Rinaldi, Ann. Eccl., XXVI, tt78.
2. Rtnaldi, ibid. Pelrarchae Senilia, l. VII, ep. t. t Vita, Baluze, l.
395-8.
3. 1 Vita, l. c.
4. /bid.
5. Viros quoque literatos multum dilexit, eos in beneficiis conferen
dis prreferendo (Marlini Fulden1i1 Ch1onicon, ap. Eccard, Scriploni.
Leipzig, 1723), p. 1729 (cette chronique est contemporaine); ... in
studiis universis quosdam viros notabiles tenebat in habitu diff'ormaio
pro explorandis meritis studentium, et labores quos llffectabat dign~
nimium promovere (3 Vita, Baluze, I, 416).
6. Quamdiu vixit in papatu, suhi expensis tenuit mille studentes. in
diversis studiis ,en leur donnant les livres ncessaires (t l'ita, l. t'.).
7. "Studio Tolosano ... qui in Missa majori ... voce dulci hannonisa-
rent atque in aliis facultatibus proficerent et erudirentur (3 l'ita, l.
Uf>).
8. t Vita, Baluze, 1, 398.
9. /bid.
10. Asserens quod in capillo r.apucii sui sufflcientes habebat canii-
nales " 11 nomma aussitt deux caroinaux (3 Vita, Baluze, 1, iHi-$).
Cf. Martin de Fulda (Eccard, l. c., l, 1729): pompam et arrogantiam
Cardinalium reprei;sit ac compescuit L'abb de Saint-Paul lui ayant
offert de !'argent pour etre nomm cardinal, il rec;ut la somme, l'em-
ploya a la rparation de l'glise de Saint-Paul et ne le nomma pas
(3 \"ita, 1, p. ~15).
- 157 -
hommes, s'cria, dit-on : Nous avons un pape mainte
nant ! .. '
Bn dehon de ses proccupations de rCorme dans l'glise,
Urbain V so proposa un triple objet pendant ~on pontificat :
rendre le pape puissant en ltalie, rtablir la paix en Occident
et donner une nouvelle impulsion a la croisade.
Pour atteindre le premier but, il dut combattre Ber-
nabO. 11 dfendit aux nobles romains de venir la curie pour a
y preodre ces titres de vicaire qui leur donnaient la pos-
s~~sion des terres de l'glise'. 11 leva des dimes pour sou-
mettre les rebelles.
En memo temps, des le commencement de son pontificat,
il commenf;a son oouvre de pacification. ll cri\it au doge de
ert>of>~ pour lui recommander de cesser ses attaques contre
l'~gli'!t' d'Albenga 1 Pierre de Clermont, vequc de Cambrai,
pui" Raymund de Scangmia furent envoys en Gascogne
pour faire la paix entre les seigneurs de Foix et d'Arma-
gnac . Le pape invita Charles le Mauvais a l'aider daos
Sf>!'> tft'orts '. L'archevtque de Ravenne alla (aire la paix
du pape a Jacques 111 (Vatican, L. S., ti5, f'oa 83, 85). Snr le but do
voyage de Jean, Luce, Du Giu1clin, pp. 367-9.
l. Chrest, l'Archipr~tn, pp. 208-9; Prou, p. 2.
2. L'vque de Tosque, messire Jehan de Rimeriz, doyen de
Tudle, et Jean de Hancourt (Secousse, Mmoirea 1t1r CAark1 lr
Mauvai1, t. 11, p. 67).
3. 22 novemllre 1362 (fte de S. Ccile), 2 Vita Urb. ap. Baluze, l.
400. 11 avait t enterr provisoirement a Notre-Dame-des-Dons.
i. Aymon ou Amanion de Pommiers prit part au:s: batailles de Poi-
tiers, de Najara et de Roosebeke; il fut enferm plus tard, pour 10,000
franca de dettes, a la Conciergerie (Froissart, d. Kervyn, t. IX, p.
497). 11 avait combattu a Poitiers sous le prince Noir et puaa plus
tard au service du ro de France (Moranvill, arl. cit., p. 377).
5. On le rencontre pendant toute sa vie auprs du roi de France, a11-
quel son adversaire ne se rallia que plus taro. lis combattirent bientirt
ensemble, avec l'Archiprtre (Chrest, o. c., pp. 212-3), en Bourgogoe.
6. Grandt1 Chronique1, t. VI, pp. 227-ll 2 Vita Urb., IJaluze,l, lOO.
Le combat eut lieu ultra ponltm Rhodani (ibid.). 11. y ent tant de
monde rassembl pour les voir, que la sncbaasse de Beaucaire dat
ddommager les babitants dont les vignes et les champa avaient ~
fouls a cette occasion (E. Molinier, Arn. d'Audrthtm, dans les JU-
moirt1 pr1mti1 par di11tr1 1a11ant1, t. VI, Pars, 1883, i 0 , p. 12i).
7. Froh;sart place ce duel pendant le sjour de Pierre Jer a A"Yi-
gnon, ce qui est une erreur, la date tant donne d'ane manire tres
prcise par dill'rentes sources (Froissart, Chronique1, id. ti l. c., pp.
82-3). La mme erreur dans Caroldo (f0 196 v0 ) .
8. lls placent son arrive a la mme poque que celles des rois de
France et de Chytire (2 Vila Urbani V, Bafu.ze, t. 1, p. i011 Vita, i6ifl.
1, p. 366; Chro111qiu marlinienne, pp. 157 et 157 v0 : Celluy roy Jehan
selon que racontent les croniques dillphinalles avoyt este ou Daulpbin
el avec luy lt roi (de] Da1ie tl le rop de Chippre Des rudits aa.
dernes ont admis la prsence du ro1 a Avignon au printemps de cet1e
anne 1363. (Delaville le Roulx, La France tn Oratnt au .uv nkle.
1, 120).
9. fl serait entr a Avignon, d'aprs ces cbroniqoes, le 26 Rr
vrier t363.
- 163 -
et le mariage de sa filie Marguerite avec le roi de Norwege eut
lieu au mois d'avril de cette meme anne 1363 (9 avril) '. Wal-
demar ne quitta ses tats que vers la fin du mois d'octobre,
quand l'tat de ses aff'aires commen<;ait a de,enir pour une
!leeonde fois mena<;ant 1 ; le sauf-conduit qu'il obtint du pape
date du 25 dcembre . 11 tait a Prague, aupres de l'empereur,
le 2 janvier de l'anne suivante'; il se dirigea pendant ce m~me
binr vers Avignon, oiJ. il est permis de croire que des raisons
autres 1 que la croisade l'appelaient. 11 tait a Cologne, puis
a Strasbourg, ou i1 ne pas"a qu'une nuit, vera cette poque;
YlD entre a Avignon eut lieu le 26 fvrier 1364 1 Le pape
~ut son royaume et sa personne sous la protection de l'glise,
lui promit de l'aider' et intervint en sa faveur aupres du haut
clerg danois. Le roi re<;ut, outre des reliques prcieuses, un
morceau de la vraie croix et la rose dor . Son adbsion a la
croisade semble assez douteuse, ainsi qu'on" l'a remarqu.
On lu reprocha en eff'et son indiff'rence envers les souf-
frances des chrtiens 11 11 n'tait plus a Avignon vera le com
r 121. n.11 o
. Jean de. Melun : il combattit les Anglais a Caen et st> rendit a
Thomu Holland. A &0n retour, Jean le favoris11 beauC'oup. 11 talt fmlnd
("bambellan hi'ttditaire de Normandie du C't:ef de K& mere, conntable
1.~itaire de la province par sa femme, Jeanne Crespn, maitre des
eau1: rt fol'MI de France. 11 fut nomm comte de Tancarville le \ f-
ri 1352, prt part i. la bataille de Poitiers et contribua a la conclu-
im de la pai1. ll tait tres ricbe (Deville, Hill. dt: TancaM1illt, p. 157);
- 166-
Arnoul d'Audrebem l, a Boucicaut' et au grand prieur de
France , ainsi qu'a o: pluiseur aultre chevalier qui 11
estoient present et dedans le cit d'Avignon pour le jour' 11.
Apres le service divin, un diner fut donn par Urbain aux
deux rois. Jean invita Pierre a venir s'asseoir aupres de lui,
ce qu'il refusa en disant : u Tres chier sires, il ne m'apar-
tient pas de seoir jouxte vous, qui estes le plus noble roy des
crestiens. ll n'tait aupres d'un si grand prince qu"un
simple chevalier. Et toutes voyes, continua la chronique,
falust-il qu'il se selst jouxte le roy de France '. Quelques
jours plus tard, le 12 avril 1363, le pape precha le passage
gnral devant les rois et la multitude . Jean lI devait etre
le chef de l'expdition 1, le cardinal Talleyrand de Prigord,
eroiade au choi:s qu'on flt du roi de France p:>ur son chef (l. e., JI 98:
\\"arum hatte man auch itleich den Koni~ Ton Frankreich zum OI>erbe
t.blahaher fr denselben emannt 1 &liten sich denn der Kaiser und
Jrr Knig ""n England oder auch die deutschen Frsten und enp:lis-
.-Mn Grouen dem untt-rordnen ! Schon dur<'h ditam Fthlgrilf alleira
.,_. r z.., wrhaupl ,. Frage geat,Ut ... ). On pourrait rpondre
facilement que l"empereur ne fut jamais diSl>Oll. par liOD caractre peu
rWNikrafW, pour ain1i dire. a de ~rei1les expditions; que le roi
d"Angleterre 6tait trop Yieu:s, ainBi qu il rpondit lui-mllme au roi de
ChJP.re. ~ur se mettre l la tte dune croisade; que ai lea prince. alle-
mall n enoouragrent paa la nouvelle expdition. de grands seigneun
aafdaa. lord Grey. Stapleton, Guillaume Rol{er. allrent se ranger
~ la bannire d'un bien plus petit roi, Pierre I de Chypre.
t. Le! des calendes d'avril (31 man). V. Rinaldi, XX\'I, pp. 85-6.
Elle 6tait alreue au roi Jean.
2. In eildem kal. Tel ante (ibid.).
a. /6id. Le bref adreu au ro1 cite certainea conditions, couignttl
atllnn. Le roi de Chypre ne fut pu nomm6 a cette ~poque pM'cur
..,,..., ~neralem pauaffii ainsi que le croit M~zires (l. c., p. 1008).
JI n~1t question alon que d"urae 1tt1lt expdition 110U11 le roi de Frant".e
(Cf Datta. qui en distingue troiB, pp. 13i : ciascuno faceYa la parte
eaa indipendente df'gli atri ). Jean se 11erait e>np:af[, d'apr11 Romanin.
a ~urer le con1entement du ro d"Angleterre (Sloria doeunanelala
,,, rnnia, 111, 213).
- 168 -
part a la croisade, en vertu d'une licence spciale. Elle
devait etre leve deux fois par an, a la Purification de la
Vierge d'abord, puis a la Nativit de saint Jean. Les dioc-
sains recueilleront les subsides, qui seront confis a des
burgenses ydonei par les collecteurs. L'argent sera
dpens d'apres le mandat d'une commission de quatre pr-
lats, deux nomms par le ro et deux autres par le pape 1 ,
qui seront responsables de l'emploi. Les prlats et les bour-
geois qui recevront !'argent seront tenus de preter serment,
en dclarant qu'ils ne l'emploieraient pas dans d'autres
buts. Ils devront en rfrer au Saint-Siege a chaque
demande de cette natura. Les nobles qui recevront pour leurs
prparatifs quelque somme par ordre du roi devront s'enga
ger a la restituer, si le passage tait empech par les cir-
constances. Des lieux surs 1 devaient etre trouvs pour y
conserver !'argent de la croisade, si l'expdition ne pouvait
pas partir. Des prcautions trs minutieuses taient prises
encore pour empechar toute espece de dpenses qui ne rpon-
draient pas au but qu'on se proposait. Le roi ne devait rece-
voir tout le montant des subsides que s'il passait un an en
Terre-Sainte et que des circonstances graves le contraignis-
sent a revenir en Occident; encore devait-il donner la moiti
pour la dfense de ses conquetes, ou, si elles venaient a
tomber dans le pouvoir des Infideles, pour la conservation
des places environnantes, c'est-a-dire des royaumes chr-
tiens de l'Orient 3 Ces lettres ne furent pas envoyes, du
reste; on connaissait l'emploi qu'avait fait le roi de subsides
pareils, pendant qu'il tait encore duc de Normandie et on
n'osait pas lui confier !'argent de l'glise, qui lui aurait et
si ncessaire pour le paiement de sa ran<;on, saos des garanties
suffisantes. Jean et son fils devaient preter d'abord un ser-
ment spcial et ensuite seulement les lettres seraient dlivres
aux procurateurs 1 cette condition n'tait pas encore remplie
- t7S -
long; il se rembarqua le troisieme jour 1, pour se diriger vers
la ville de Mayence, ou il fut recu vera la fte de saint Jacques
(25 juillet). Il tait peu de jours aprs a Cologne, ou il visita
les troia roa mages . Les rjouissances furent tout aussi
brillantes que dan a le reste des voyages de Pierre I".
C'tait. crit Koelboft', le cbroniqueur de cette ville, un
jeane bomme frais et solide, qui traversait avec aa suite de
cbenliers aomptueux beaucoup de royaumes et d'autres
~ona encore, pour obsener le paya et prendre du plai-
sir ... 11 revint bientt en France. 11 tait peut-tre a
Paris au mois d'aoflt , oh il revit le roi Jean et lui parla
de nouveau de aes projets de croisade. Froissart donne
wa rcit ris dvelopp de ce sjour de Pierre er a Paria.
Le duc de Normandie aurait t. prsent, avec une foule
de Higneurs " barons et chevaliers de France , que
le duc avait rassembls pour faire bonneur aSOD Mte. Apres
les grana revioua et grans esbatemens suivirent de
grans parlemena et grana consaulz sur le fait de la
croisade. Dea objections auraient t. prsentes a cette occa-
!don par les adversaires du passage, qui invoquerent l'tat
da royaume, menac par les grandes compagnies : il aurait
falla au moins faire la paix avec le roi de Navarre. Cepen-
1. Cud an dem dirtem t&f"I rur er enwe~ mlt 1ehifren alae er 011ch
dar ... komen den Rin ab. (ibid.). 11 a11ra1t manifeat a cette occa-
ioo le dsir d'aller gein Oche (Aachen, Aix-la-Chapelle~ zu 11naer
fn.wen und democh zm Keyser die merfart werben (ibad.).
2. CAroa. Jlogulin.,,,. (1362-i), Chroa. d. d. SI., Jlairu, 11, 1,
p. 167, l. 25-6. K~llw/f1cM Chronil, Coeln, 111, 15-31: ein junk mech
irttade man : der zoich mit sin re rittel'l>chaf, und die koestlich zogereit,
Jcan:h 'fil koninkrich ind andere lantschar, umb die lande zo beachao
wen ind aich 'ferluatieren. Cf. LaleiniacM Reimchronilt, t08t-U7t,
ap. C*'" 11, 205, l. 32 et suiv., et les COt'lner Jahrbchtr (ibid., 38,
l. M). \'. aoui la Chrort. 9uon'11dam regt1m, Hambourg, Bibl. de la
\ illf', ma. Hist. 311t (d. Ciar. der dnu1clint SI., CiJln, I, LXXIII-U.XV, ~t
ArUUll' \\' yu, Ueber die Ciar. por. regum, etc.), f0 1141 "": Clrca
bee lempol"I rama Petri, il1U1tris l'l'gis l'yprl, de probitate armorwn
e1 militaril gliore apud multu Europe proYinciu et populos longe
laleqae plurimam Tulgabator ; idem... militara exercicii aectator
a'ridua .
3. Froiaart, 6d. Luce, VI, p. xuu, note 3. Le roi de France tait a
~11'"4 toen le 21 jaillet l36i (p. xu1, note 2): il pu.a a Paria la premire
qainzane du moia d'aout. Luce croit que cette entre'fue des deux roia
fut prtdd6e par ane aotre l Lyon ( Pierre I alla rejoindre le ro
de franee a L)'Oll , Froiuart, ibd., p. xw, n. 1). U l'aonit acoom
, . _ Juqa'a Parla.
- 176 -
dant, le zele pieux du roi Jean aurait fini par l'emporter; de
plus, il s'engagea envers le roi de Chypre, a partir au mois
de mars de l'anne prochaine, c'est-a-dire une anne avaot
le terme prescrit par le pape 1
Ce rcit parait assez exact : si Pierre 1 s'tait dcid a
partir avant le l mars 1365, il ne voulait pas que son exp-
dition seule reprsentAt la croisade. 11 n'tait que le pr-
curseur du passage et non le capitaine ; avec ses seules
forces, il aurait t bientot rduit a la dfensive. Ses con-
quetes auraient t perdues bientot, et son but n'tait pas
seulement de les conserver, mais de restaurer le royaume de
Jrusalem dans ses anciennes limites. Pour obtenir un pareil
rsultat, toute la chrtient devait prendre les armes, comme
aux temps hro'iques des croisades. En allant en France, en
Angleterre, en Allemagne et en Hongrie, il ne cherchait pu
seulement les aventuriers qui devaient former sa petite
arme. De Pars, Pierre er se dirigea vers la Normandie 1
11 y trouva le duc et les fetes recommencerent, ainsi que
les ngociations pour la croisade, a Rouen et a Caen, o le
roi se rendit bientt. Le futur Charles V re<;ut avec de
grands honneurs son Mte ; il lui fit, entre autres, cadeau
d'une aiguiere d'or et d'un gobelet ((a fa<;on de rose. Quant
a ses sollicitations pour le passage, il semble les avoir ~ues
assez froidement. Tres pieux, il est vrai, mais trop occup de
l'tat dplorable ou se trouvait le royaume pour rever de
lointaines aventures, il ne fut jamais le partisan de la croi-
sade, a cette poque et dans ces circonstances.
Les agissements de Charles le Mauvais taient une des
causes qui empechaient le plus la ralisation des projets de
Pierre I"'. Malgr les exhortations du pape, malgr les d~
mandes de Jean, le roi de Navarre continuait son reuvre d'io-
trigue, qui devait aboutir bientt a la reprise des hostilits.
Pierre se dcida a intervenir, sinon aupres de Charles lui-
l. /6i".
!. Froi.aart, l. c., p. 90 : Certea, biallll couaina, j'ay bien bonne
TOlen~ d'aler en ce voiage, maia je 1ui en avant trop vieulz, 1i en
laini <"onvenir mes en(anta. Cf. p. 28i: Trop vis et trol,> foibles.
11 denit. du l'f!Ste, garder son royaume et le tenir en pais (16id.).
:a. /bid .. p. 9t : ~e aultrea besongnes ne me sourdent et a mon
royaumt-. dont je ne me donne de garde. C'tait la guerre et on sait
que J>f'l"50nne ne pouvait ae souatraire pendant son rgne au aervice
militaire.
6. 16id., p. 91. 11 en auraitt content, d'apra la aeconde rdaction,
Brice aus argumenlB tra aages des An~lais (i6id., p. 28).
5. Cltnnti'lf'~ d~ qualr~ Valoi, p. 128: ~avez-vous pu emprins
coD'!uerre la Sainete Terre? Quand vous l'aurez conquise, vous devrs
rendre le roTaume de Cyppre que jadiz mon anceseur le roy Richart
baiJt. a ~rder a voatre predf'Cesaeur (i6id.).
6. Froiuart. l. t:., p. 28't. Voyez une anecdote aana indication de
-re~. sur un banquet donNi au roi par le maim de Londres, Henri
f'irard. aor la pene aus ds qu'aurait faite le roi de Chypre et sur la
".t1totion quP lui flt ce dernier de BOn ar!(ent, a cause de sa pauvret
ef-roi. .rt. Kervyn, 11 introduction, p. 2't5, repr. par M. Stubbll, o. t:.,
p. 19\). Ct-t hnement n'eut pu lieu pendant un voyage daos l"in-
- IB'l -
fut vol en route par une troupe de bandits, dont la punition
fut confie par le roi d'Angleterre aux bourgeois de Londres 1
Le roi de Chypre passa en Angleterre un mois environ .
11 devait etre de retour en France au commencement du mois
de dcembre. 11 dbarqua a
cette poque a
Boulogne-sur-
Mer 3 et se dirigea ,ers Amiens, oti le roi de France, arriv
des la fin du mois de novembre', avait convoqu son conseil
pour le consulter sur le fait de sa ranc;on 6 et de son prochaio
retour en Angleterre. 11 y trouva le duc de Normandie et son
frere, Philippe de Bourgogne '. Une rception pompeuse lu
fut faite par le roi Jean ~. auquel il exposa le rsultat de son
voyage en Angleterre' et son dessein d'aller voir le prince
t. /bid.
2. ~ndant l'absence du roi Jean, qui tait parti pour l'Angleterrc
(I a'em~ua it Boulogne le mPrcredi soir, 3 janvier, et deba"'lua a.
lj()UYl'N le }endemain), 1-'roil!Sllrt, /. C., \'I, p. XL\'11, O. 3; il amva a
l..ondrea par Cantf'rbury et Eltham, le 2~ du mme mois. Cf. 1-'roissart,
l. t: PP. 23 rt auiv.; Rf'r. cfun bourg. dt l'al., p. 316.
3. Babi. nat. rr. 21 H7, fu 8.
\. J'emprunte tous cea dtails au beau livre de S. Luce sur Du
Gul''lin (1, pp. 418-20).
S. t:Mll. rltr. G. dt Naregiato, 11, 332: post nativitatem Domini
111'kait enfui d'abord au chlteau de Guise, aupres de ea femme,
\larie de 8Joi11 (i6id.).
- 184 -
die, pendant les trois jours que dura le proces. On ne connait
pas la date de son dpart pour l' Aquitaine ; il ne dut pas tar-
der, cependant, a partir 1
U se dirigea vers Poitiers. Le prince Noir tait alors i
Angouleme, oil il prparait une grande fete pour la naissance
de son fils douard. Il envoya asa rencontre Jean Chandos,
avec un grand nombre de chevaliers de son htel, qui con-
duisirent le ro dans cette derniere ville, oil le prince le rec:ot
ossi humlement et grandement en tous estas que il a\"oit
est nulle part receus sus tout son voiage t.
Pierre assista au tournoi, ou il combattit peut-tre lut-
meme avec sa bravoure et son habilet ordinaires ; quarante
~ chevaliers et quarante cuyers prirent part a cette fete. Le
ro de Chypre trouva parmi les assistants la fteur de la no-
blesse anglo-frani;aise: Louis d'Harcourt, Guichart d'Angles,
le vicomte de Touars, le sire de Pons et celui de Parthenay.
Thomas Felton, parent de l'adversaire de du Guesclin, Neel
Lorinch, Richard de Pontchardon, Simon de Burgley (Burl),
Baudoin de Frville, messire d'Agris et d'autres encore,
qui se montrerent trs disposs a prendre la croix rouge.
Li princes et li chevalier li respondirent, dit Froissart,
moult courtoisement que c'estoit voirement uns voiages ou
toutes gens d'onneur et de bien par raison devoient bien
entendre, et que, s'il plaisoit a Dieu que li passages fust
ouvers, il ne le feroit mies seuls, mes en aroit de chiaus qui
se desirent a avancier. Pierre y resta un mois entier, au
milieu des retes et des rjouissances, tres (( festoy par le
prince lui-mme, auquel il ressemblait par son nergie et sa
bravoure, par la princesse, sa femme et par toute cette vail-
lante chevalerie de Saintonge et de Poitou 3
Jean Chandos l'avait accompagn dja avant la ftR, daos
,. ......
une de. cauae1 du voyage de Jean en Angleterre (1, ;79). \'. la
ersion du continuateur de Nangia, 111, 333 et la Chron. quor. reg.,
5. Aini que le dit IOD pitaphe a Rome, a SaintPierre aux Len:
/tn1git>M fui ll'llMi, lerrtnn rquendo (v. abb Arbelot, dans la
/llTw tia ,'\oc. a1., 6 srie, 1, 1875, pp. 573-8); )lontfaucon l'avait
drJ8 VUC a&llS pouvoir l'attribuer a Une pel"l>Onne dt'termin'P, cf. /Jit1r.
/14/V.,,., 1;02. p. 131. 11 contribua, comme vque d'Albano (1352)
l"'lec:tion d'lnnocent \'l. Li'gat du pape en France, en 1356, il
..aya de tttablir la paix. 11 conclut une u+ve pPndant son voyact" a
Londf'f'<I (juillet t3i). JI di.1puta en 1362, a liUf de Boulocne, le !llt'n"
pontillcal. qu'occupa L:rbain \' (cC. Arbelot, ih1d. et p. 1:.:1, note ~ du
p~nt oavrap). Prcdemment vque de Limoges (to oct. 13Z~)
9t d"Au.sern (1328): cardinal l 30ans, en 1331.
-186 -
faciles 1. mais partisan fervent de la croisade, a laquelle il
s'tait toujours intress 1 , venait de mourir, le 17 jan
vier 1364 . Le roi Jean lui-meme ne tarda pas A le suil"re.
Des le mois de mars, le roi de France tait tomb malade
au palais de Savoie, qu'il habitait a Londres, et Boucicaut
tait revenu aupres du duc de Normandie pour le lu faire
savoir~. Peu de temps apres, le 8 avriP, il mourut. On lui
fit de tres pompeuses funrailles a Saint-Paul; le ro d'An
gleterre offrit a ses frais plusieurs chevaux, avec les armes
de France sur leurs housses, des chevaliers vetus de la memE>
maniere, 4,000 torches hautes de douze pieds et le mame
nombre de bougies de cire. On conduisit le corps jusqu'a la
cte, ou s'embarquerent les seigneurs qui avaient suhi le roi
en Angleterre, avec son cercueil. Le mercredi l mai 1364,
le corps tait arriv de Boulogne a Saint-Antoine, pres de
Paris .
Le ro de Chypre tait dja entr a Pars, revenant de
l'Aquitaine. 11 y apprit la mort de Jean U et dcida de prendre
part a ses funrailles 7
Elles eurent lieu le dimanche 5 mai, apres dinner . La
procession partit du couvent de Saint-Antoine. " Et quant
tous les seigneurs qui conduisoient le corps du roy, furent
pres de Pars, on prepara et aorna le corps du roy Jehan,
ainsy qu'on debvoit faire, et le coucha-on dedens uog lit, tout
t. Machaut, p. U.
2. Maehaut, p. 44. Et .... li rois de Chipre
Qui n'ert pas vestus de drap d'Ipre,
Mais d'un draz d'or fait a Damas.
Cf. pour tout le voyage en Pologne et Hongrie, Mzires, daos ltt-
Acta Sanclorum, 11, 1008.
3. Maehaut. pp. 45-6.
4. M. Stubbs, par exemple, dans le chapitre (paru sparm1mt atmi)
sur les royaumes ehrtiens de l'Orient, de ses Lectura " IM -'""Y
o( meditval and modern Hi11lM'y, Oxford, 1886. L'ile de Chypre anit
cependant une itrande rputation de riehesse a eette poque (v. Lu-
dolphus de Sudheim, eh. XL et XLII, d. Neumann. pp. 32-3). Les ro;;
menaient une vie trs luxueuse, comme de vritables princes orientan :
Jacques I, frre et un des successeurs de Pierre, tonna le bon 111re
d'Anglure par ces chapeaux d'or, de pierres et de perles que portait
toute 11& famille. (Voyage du aire d'Anglure, d. de la Soc. des anc.
textes, p 86). Le drap d'or fait a Damas,., dont parle le chroniquev
- 199-
dix mil~e franca ala suite du duc. 11 ne garda de aes cadeaux qu'
... un gerfaut que 10uvent tint
Seur IOD poing, car trop bien voloit ;
Poar ce donner ne le voloit
Et 1'aToit la plome plus blanche,
Que n'nt la noi:I: deuua la brancbe:
Pour ce l'ama fort et prisa t.
Ce fut la derniere fete de ce premier voyage en Europe.
Pierre se dirigea, apres son dpart de Vienne, vers la Carin-
thie qui, eat un !ort pa1s , en passant par deux dfils
.. .longm et e1trol1.
Grans montaignea a tout en tour .
ll traversa ce pays que Macbaut dit plein de cMteaux,
pass& le Taro (la Drave 1) et ce le Joure 11 (la Save l) et con-
tinua son chemin vers le patriarcat d'Aquile et Venise, sur
les borda de la mer, en laissant la Lombardie a sa droite 3
Dea ordres furent donns par le Conseil pour le recevoir dans
cette derniere ville, des le 26 octobre : il fit son entre le 11
du muis soivant'.
ll n'avait retir de ses longs voyages qu'un seul proftt, des
promesses, des grandes paroles saos efl'et , dit Philippe de
M-zieres .
Pierre arriva a Venise par la voie de Trvise. Le Conseil
avait dcid que trois nobles iraient a sa rencontre pour lui
prsenter du bon vio, de la cire et des confecio~s 7 On lut
a
tPmbtt 136~. Quant ce Nicolas Ttnatglatl, cnyer allemand, qui prit
do 11e"1ce en France le 11 avril 135~ (Arch. nat. J 21, n 68). il n'a
nen a faire certainement avec la suite du roi de Chypre (Lerou:s:,
~Ja. trit., p. 2;2, note 1).
1. ~une contra chri"tianos ini11uos hostes ercleRie, nunc rontra
...ismatieo1etheretira feditate re!lpersos, nunc contra inftdcles etethnicos
..ta.ci e:s:erc1>re (IC. ~tentiam). Tu ,ere res: et prnceps christiania-
amus .... Theiner, Jlon. Hung., t. 11, p. 59.
t. Al'clai11t1 du 1'atican, 246, f0 313 v0 -4; Rinal.Ji, XXVI, p. 108.
:a. 2- rila l'rb. ap. Baluze, 1, 403.
. Herqul't, J. F. dt H~dia, pp. 623.
5. Subili11 vir Thomaa de Bellorampo, comes Warwichi.... cum
noanallis nobilibaa et aliis suia gentibu11. Le 13 juillet, les envoyl
da comtr te praentaient a Venise, demandant les moyen1 de tran
- 206 -
Pendant que le pape continuait ainsi a defendre l'ide de
la croisade et a faciliter le passage, deux autres personnages,
pour lesquels cette expdition tait le rsult.at de longs
eft'orts, se consacraient entierement a la.rendre possible. On
les rencontre partout, a Avignon, a Milan, a Bologne, a Ve-
nise, exbortant et priant, ngociant et apaisant les discordes,
ayant toujours, jusqu'a la fin, l'espoir de soulever la cbr-
tient entiere contre le grand danger qui s'accroissait i
l'Orient. Pbilippe de Mzireset Pierre Thomas avaient suivi
le roi en Occident : c'est aux efforts du- premier que
Pierre er dut l'assentiment donn par le pape a ses projets;
les talents diplomatiques du second lui assurerent le con-
cours de Venise.
Quand le roi de Cbypre partit pour l'Occident, dans ce
long voyage qui dura deux ans, et qui n'eut pas de rsultats
apprciables, les deux amis resterent a Avignon. L'glise
tait encore en guerre avec les tyrans de Lombardie : tant
qu'elle tait retenue en Italia, oil s'puisaient toutes ses
forces et tout son argent, elle ne pouvait pas se consacrer i
l'reuvre de la croisade. C'tait Je premier grand obstacle
que devait rencontrer toute tentative de ce genre.
La guerre entre l'glise et les tyrans lombards remonte a
l'anne 1347, quand une grande rvolte contra l'glise clata
dans la Romagne, la Marche d'Ancone et dans tout le reste du
Patrimoine. Jean et Jacques Pepoli conduisaient le mouve-
ment. L'absence du recteur, Astorge de Durfort, rendit la
victoire des rvolts plus facile. De retour, Astorge assigea
Jean Pe poli dans Bologne et ce dernier. press par les troupes
pontificales, offrit la ville aux Florentins d'abord, qui la
refuserent, a l'arcbeveque de Milan, enfin (1350), qui ne
craignait nullement une excommunication ventuelle.
11): dans cette dernire lettre le pape parle du dpart rr.ent (nuptr)
du comte pour l'ltalie, d'oil il compte passer en Orient (Areh. d11
Vatican, 246, fo 208 v Lettre a Cansignorio et a Fran4?0i8 de Garrare
0 ).
- 212 -
se livra pres du chateau de Solaro 1, le 16 avril 1363 1 Berna-
bO, qui se trouvait a Crepacuore, s'enfuit pendant la nuit,
avec dix chevaliers seulement, a
Parme, ou il se mit a
rorganiser son arme 3 Le pape, qui apprit cette victoire le 21
avril ', se ha.ta d'crire au marquis d'Este pour lui demander
de hA.ter la ruine dfinitive de l'ennemi'. De l'argent avait
t mis A la disposition du lgat' : la ligue devait etre ten-
due, en comprenant les communes de l'Italie 1 ; le doge fut
invit Ainterrompre tout commerce avec le vaincu de Solaro'.
Les Florentins re\urent l'invitation de ne pas lui permettre
de faire des enrlements en Toscana.
Cependant il ne semblait pas s'opposer non plus A une paix
favorable a l'glise. Des instructions furent donnes dans ce
sens a Albornoz, le pape oyant appris que Bernab serait
assez dispos a faire des concessions '. De !'argent fut donn
au lgat pour les ngociations u. On lui permit de recevoir
l'abjuration des allis du tyran 11
Des personnages considrables avaient dplor, au com-
mencement du mois de mars, cette excommunication, trop
Mtive peut-etre, qui ne pouvait que rendre plus acharne la
guerre entre l'glise et les tyrans. Le roi Jean s'tait d-
ciar des le commencement pour la paix. Pierre 1 crivit
d'Italie encore pour la conseiller aussi. Il comprenait que .
cette guerra, qui absorbait toutes les forces et tout l'argent
du Saint-Siege, ne pouvait pas permettre au pape de pensar
a autre cbose qu'a dfendre ses possessions en Italie. Arrh
t. E queata parte mol to mal e si senti per ale uno, che il rettore cioe
il governadore (Gomez Garcia) di Bolo~na era andato da Monaignor
Cardinale (a Csne), e stettevi molti d1, sicche non v'era alcuno, che
sapesse dare ordine (Cron. di Bol., l. c., c. 470 e): u ma dopo la
ven uta del detto rettore si mando alle fortezze, che dove88ero rimanere
di ciO, e cosi fu fatto (ib.) . Cf. ibid., c. 470: E fu volt& che non
era nella citta di Bologna rettore, n podest&, n vescovo, che nessuno
era in questa terra, e non si trovava cbe nella citt& f088ero 11e non pocbi
rumori e pochi malefizj.
2. Cron. di Bol., ibid.
3. Di886si, che messer BernabO era un vario signore, che non
tenera cosa che promettesse (ibid., c. 472). lis allrent plusieors fois i
Milan et iL Csne (u assai volte , ibid., c. 470 o). Cf. Vila, l. c.
4. u Ivi si fece ogni cosa, che si avea a rare (Cron. di Bologao.
c. 4700): "aquesta venuta non eranotutti insieme (les ambassadean
du roi de France manquaient) se non due di loro, et quello di meli&U
BemabO Visconti t que la Chronique appelle messer Gualdriaio
tout court. (/bid.).
5. Cron. i Bulogna, c. ~70 o.
6. [bid.
7. Gualdisius de Loveschis (Theiner, 11, p. U2). 11 tait docteur
lis lois et citoyen de Crmone.
8. Theiner, l. c.
- 219 -
ensemble a Avignon pour y demandar le consentement du
pape'.
Leurs propoaitions taient tres favorables a l'glise : Ber-
nabo ofl'rait sa souwission; il rendait les chateaus du comt
'1e Bologne et celui de Lugo, et s'engageait a dtruire les
fortere-soes qu'il avait fait construire dans le .Modenois. 11 de-
vait recevoir en change 32,000 ftorins 1, et un nouveau lgat
allait etre nomm a la place du cardinal Albornoz.
Cette derniere condition fut remplie, bien qu'a regret, par
le pape. Albornoz gardait son titre de lgat, et des lettres lui
furent envoyes pour lui annoncer les termes de sa lgation.
Sa puissance en serait accrue, disait la lettre. Un nouveau
lgat devait recevoir cependant le gouvernement de Bologne
t>t des cbiteaux : Androuin de la Roche, appel ordinaire-
ment le cardinal de Cluny, fut choisi daos ce but vers le
~ommencement du mois de dcembre. Des lettres de recom-
mandation pour le recteur de Bologne et ses officiers lu
furent dlhres le 13 du memo mois': il tait autoris acon-
urr
t ~fi 'f" : a quo (Philippo), ad ~lrt Sn-m ilali pr_tmciam arcl'dtnll',
biil1 11eriatim poterit lmperialis Majestas ... mformari (f t 't6 v
0
ntte t>poque, et c'tait aprils a\"oir discut avec lui sur la pos-
,jliilit~ du passage, tlans ces circonstances, que le dogc> cri-
t aU roi la d(rnier<' )<>ttre 1 . 11 DP tarda pas a r<'\'(nir asa
mi-.~iun de Bologm. et bientot am~s. il se dirigea rnrs
.hiwu1 a\ec l'archeveque et les a111bassad1>urs loruhards.
L . . 1li111andes du dof{e furent r<>i:ues partout avec bien-
' rilla11rP. I.ouis de Hongri<> \ J<>annc d(' Na ples', Robert
l".\d1aie ", les Gnois mt\me, se h:Ht-rent d'interrompre toute
r.. latiun a\'<'C l'ile rvolte .Le pape. qui s'indignait de Yoir
!a l'roisadP <>ncore unP foi!l emp1che, intenint awc heaucoup
,;,. zilt <>t 11'1;1wrgie. 11 cri,it aux rvoltt;s, lt 15 octohre,
l"'ur lPs reprtndre sur leur conduite et leur conseiller do se
... 111111ttr1. lis DI' tar<hront pas, s "ils p<>rsist<>nt dans leur &\'Cll-
;:l"nwnt, :i tre absorb'"; par les 1'urcs, qui ne craindront
1111" \' enis(', leur protedrice : ils foront ensuite une mau-
'
' .. ., action, en emp1~cha11t IP passage 1 11 f>crivit au doge
1!an~ le meme Sf>DS . 11 SODEtP& eDSUte a f>D\"Oyer UD mdia-
ltur f>ll Creh' (t choisit pour C(He mission Pierr<' Thomas. 11
drnit allPr a Venise et apaisn cette discorde qui mettait en
1la111-'er la cbrf>li<>nt entiere, en exposant l"~ cons11uencPs
.f~a-.tnIJS('S qu'pJlp pourrait avoir. Le pape l'autorise a con-
durf" UDP paiX OU une trt;\e OU, au moins, aannulcr les allianrPs
I'! lt!S sermenl" dPS deUX parties, a employer enfin les ('l'll-
l. De tempore in tempus .
2. F:nrence. Bibl. Capponi, libl'r aecrttoru111, (0 60 v0 et 71 v,
.-itrat dan11 Yas Latrie, llilll. dt Cl1.11p .. t. 111. pp. ~~~-S.
3. 1orence, Bibl. <..:apponi, li6"1tcrttorum, f 0 6't (rtpon11e du dore),
ap. Mu 1.atrie, //id. dt Ch .. t. 11. p. i'.S, note l: pru recuperatiune
Hl4Ule nostre .
~. \'. Wenzel, l. r., 11, p. 609: u denotantes, quod cum JWr 11UB!I
l.tlt'ru et nuncios ipse Jominu11 rex, nobis existenhbus pru pal"o Lom-
bardiae jam .... fehciter con11ummllta, !li11:niflcavorit, MJ ruturum \'e-
n.-.-... per tolum memwm Aprilis, traruiiturus cum nobili comitiva
dJorum millium militum ellrctorum pro inchoando passal(io intrr quos
rnt romMo "'ahau11ie, el multi alii nobiles et ma!{nates . Mzieres,
11111, l' 1010. Ceit lettrcs arriverrnt a Bologne. o i.e trouvait le ehan-
<",.hPr & C'ette potUe, BU IDOiK de jaO\'er (apres le 6, quand il 1>tait a
1 M"mon.- encurc), parce qu'il se plaint de 10 que llt>ux muis i.eu-
lruat"nt le .eparaient du terme th} pour le d"part (ibid ). <r. dans
11rmeuon : Mi11itque litt<ras propria man u M r1pta.. noh1li 111i-
0
- 243 -
11iaoeti1ues Cl)ntre les ad,ersaires du passage. Ds lettres furent
aclre11.;iaes aPierre 1.. , pour lui recommander le nouveau lgat
ru'il croyait de\'oir lui 1~tre sympathiqul' (:H juillet 1 11 fut
rt!comwaude a
la mi;me Ppoque au comte Amdt'e, qui fut
ill\ itio a a\orisl'r le passagP, Conformment a ses proruesses 1 ,
aux doI1s C'el:ii tt Adorno 1 , aux Hospitaliers, au podestat et \
la ,.,,mmunitt> de J>Pra . aux prlats ori<'ntaux et au comto de
\\' arwick. 11ui fut peut-elre le clwf dPs croisis anglais :\
\niM . tJaelcue t<'mp:o1 aprc~s. il rennait dans cette vill>,
pour y l't trou\er le roi de Chypre, dont le pape rcprtsPntait
1
I "A l"lt"flal.
6. Carratere (ic) sui regis pretacti in pera propria continue mu-
nitu, IC signo tuo divino 1upenus in instrumento impreuo per gr&
tiam tuam non minus in anima signatus (ibid.).
- 246 -
obtenir la rdem"Ption d'Israel et la purification de la maison
de Dieu, a Jrusalem. 11 annonc;ait partout le passage que
venait de proclamer le pape Urbain et qui tait commenc dja
par le roi de Chypre 1 Sa mission ne fut pas sans danger:
il se vit menac par les tempetes sur mer et dans les fleuves,
par les troupes armes qu'il traversait sans dfense ', par les
adversaires de la croisade qui recevaient, en riant ironique-
ment \ ses propositions et ses prieres. Tout cela est dcrit
dans des termes tres gnraux et sans aucune indication de
date. Vers la fin cependant, remerciant Dieu pour sa protec-
tion, qui le sauva dans ces occasions dangereuses, il parle de
sa mission a Genes (1365), ou il faillit etre tu par la multi-
tude 1 , et mentionne la prise glorieuse d' Alexandrie . Tout
en faisant des rserves a cause de la confusion des rcits de
Mzieres, on pourrait admettre que les vnements rapportes
avant ces deux dates appartenaient au premier voyage de
Philippe en Europe.
Ce qui est plus intressant encore, c'est la fin du voyage de
dame Vrit. Apres avoir visit aPrague l'empereur\Vencesla8,
elle traverse la Moravie, la Souabe, la Baviere, revient vers
l'archiduch d'Autriche et s'en va obseryer le besont en Hon
grie. Suit une critique tres vive des affaires de ce pays: l'au-
teur conduit ensuite la reine en Carinthie (en Garantan.e), en
Frioul ou - le dtail est tres important - quel qui est sages
il chemine entre 11 solaux (?) n, et enfin, en passant par Aqui-
le et Grado, cc a la dame des yaues, la merveilleuse cite de Ye-
nise )) 7 Orce voyage de la reine Vrit est tout a fait pareil a
celui du roi de Chypre en 1364: nous y retrouvons une visite a
- 248 -
talent. la peche du bareng daos le Sund, entre le royaume de
Norwegue et le royaume de Dannemarque , il dclare avoir
assist lui-mme a cette grande merveille . Les pcheurs
lui firent l'bistoire de leur profession et lui prsenterent le
produit de leur peche. 11 allait en Prusse par mer, dit-il,
ce en une grosse nave ... du long du bras de mer susdict par
biau temps et en la saison susdicte que le herenc se prent, et
vis lesdictes barges ou batiaus et nefs grosses et mengay du
herenc, en alant, que les peecheurs nous donnerent, lesqueb:
et aultres gens du pays pluseurs me certeflerent des n mer-
vailles susdictes 1 Comme le hareng n'arri\e dans le dtroit,
d'apres son propre tmoignage, que pendant les mois de sep-
tembre et d'octobre, nous avons la date approximafe de son
passage par le Sund. 11 fut merveill de voir la quantit de
poisson qui s'y trouvait et le nombre des bateaux, rassemblti~
dans toute l'Allemagne et la Prusse, qui prenaient part a la
peche. Il parle de 40,000 barquea, de cinq cents navires plus
gros, qui recueillaient et salaient en quaques le hareng: le
nombre des pecheurs s'levait a plus de trois cent mille. C:ne
partiehabitait aterre, daus des buttes, sur les ctes de laSuede,
ou elles s'tendaient sur quinze lieues de terrain, toute la lon-
gueur du canal. Et, en voyant un si grand nolhbre de cbre-
tiens rassembls dans un meme endroit, avec une si admira-
rabie ftotte, il pensa aux services que pourrait rendre une te lle
arme a la cause du Christ et, dans son imagination entbou-
siaste, il les voyait dja accourir en Orient et se saisir. non
seulement de la Palestine, mais de la Syrie entiere. Quant il
me souvient, dit-il, de xr.m batiaux et v naves grosRes et me
nues, et m mille crestiens assambls ensamble 11 mois, il
souffiroit pour conquerre, non tant seulement la Terre-Saincte
et Jehrusalem (.~ic), mais Damhs et toute la Surie, car '"ec
ces gens de mer susdictes, et fussent mains la moiti, les
nobles hommes d'armes de la crestient leur tendroient com
paignie 1.
t. /bid., fo 61-61 V.
2. Songe du vieil pekrin,1, fo Gl v0 Une _partie de ce p~ a e~
reproduit _par l'abbe Lebeuf dans son art1cle cit sur Phibppe de
Mzires. Les villes de la Baltique avaient des stations de pdle a
Skanoer et Falsterbode (Dahlmann, Gechichte "" DmaMMart,
11, t5).
- 2~9 -
11 o'alla pu en Danemark, ou il aurait trouv le roi Wal
demar revenu de 11es voyages en Euro pe a la recbcrche d 'un
sc..>c0ura. 11 pasaa peut-etre en Scandinavie, a moins qu'on ne
veuille boroer son sjour daos ces pays au paasage par le
dtroit da S11nd. 11 parle dans son Oratio tragedica et daos le
S~ du ";~ pe/erin de ces rgions de l'extreme Nord, oi.t
lt>!4 brumes regnent pendant toute l'anne et rendent la navi-
~OD dangereuse. Les naufrages y sont frquents, a cause de
la grossierett'.a et de l'ignorance des septentrionaui, qui ne con
naissl"nt pu la bouHole, employe frquemment daos le midi.
lis ne JK'UVent pas se diriger d'apres l'toile polaire qu'ils ne
,oient que la nuit et a,ec l'mil libre. Pour deux naufrages
dans la ){diterrane, il y en aura quarante daos le pays des
Teutons, qui sont tres arrirs daos leur mtier, malgr leur
pit>t digne d'loges. On assura a Philippe que quatre-vingt
n.is~eaux furent perdus pendant une seule anne. ll fut
lui-mPale en danger: une de ces tempetes, si frquentes
dans 1_.~ pays t>loigns du soleil '. les surprit pendant la tra-
~rsk. lls furent entrains daos la haute mer et durent errer
quinze jllun avant de revenir au port, d'oil ils i>taient parts,
non sans ansit des muelles et sans danger de mort 11 1 f
parti~t de nouveau et la tempate les jeta ancore une fois
dans des men inconnues, pendant un mois : leur vaisseau tait
tout bris et Dieu les avait soumis aune dure preuve, quand la
hrre apparut enftn. On ne \'oyait, dit Mzierei1, qu'une cte
baue et des montagnes qui se perdaient daos la brume: per-
l'unne ne connaissait le pays, vers lequel ils taient ment'>i1
aini1i par le \'CDt. Un vieu:r. matelot e:r.priment, le pilote
Jean , les tira de leur incertitude : il jeta une sonde de
plomb enduite de suif que Pbilippe dcrit tout au long dans
C"e ~ et retira des pierres et du limon qui lui permi-
r'PDt de dsigner minutieusc>mtot les parages oi.t ils se trou-
l"aieDt. Et il y eut une grande joie parmi nous. qui tions
Ces choses lui furent racontes J>&r les habitanta pendant le sjour
qu'il fit en Norvge: " prout plemus sibi veterano ad partes illas J>f'r
tideles habitatores illarum regionum narrata fuerunt , ai comme iJ
me fu cont pour vray, ou royaume de Norwegue .
3. Or. trag., l. c.
ft. " Claritate non dico solis, sed lucia obumbrate fere consolantur '
(ibid.). cr. les jours y sont si cours que agrant paine aucun1 joarn
peut-on jugier 11'11 e!rt on jour ou nuit (S. du v. pel., l. c.).
5. S. du vitil ptlerin, 16id. Cf. Oral . lrag. : de fantasmatibaa dia-
bolicis. quibus navigantes ju1ta certaa insulas in va non sine tremore
mortis realiter sepe illuduntur " (Or. trag., i6id.).
6. Songe du vieil pelerin, l. c.
- 251 -
')W voulait connaitre le rsultat de ses ngociations. Si cette
hypotb~se est la vraie, Philippe serait revenu a
Venise au
muis de novembre 1364, ce qui s'accorderait assez bien avec
l't>po<pte de wn voyage en Prusse. ll retrouva daos cette ville
a
Pi<'rre Thomas. Le lgat tait arriv Veoise, aussitt apres
M onmination, pour assist~r au dpart du ro et prendre part
:i J'e1.pi'11ition.
11 avait m1\me et charg prcdemment d'une nouvelle
mi-111ion rc>lative a la rvolte de la Crete, mais il ne
quitta la rour de ltome que plus tard . 11 devait mt>nagc>r
1111fl rtcon<'iliation entre la H.epubliquo et les colons 1. La r-
.. "t.uue itait devenue c.lf.sespfirt en Crete: le!! indigencs, c1-
1i1ts par Zanachi Calc>rgi. qui voulait se> saisir du pou,oir,
a\:iil'nt attaqu le:-1 casal!! eles Vlnitiens, dont un grand
nombre - clPs \' flnieri , des f orneri, des Gritti - avaient t
tm''S par leurs hancies. Une tentatirn contre le duo Grade-
ni1to ne ru:"sit pas. et le chef des agitateurs Cut jet par la
ftn~tre '. Ceperulant, malgr des rlissidences pacifique:-1 qui
c-"mmen~aient a se manift>ster, les oft"res de cioq nouveao1
pro,Mi~un, annon~ant au1 rebelles l'arrive procbaine de
rexpditi11n, fut'f>nt encore une fois refusees. Lucchino Hait
amvti deja a \' a
c>nise, le 3 rnars: il pr~ta serment Saint-Marc
t-l n>c:ut l'ltendard de la Rpublique de la main du doge.
l"nP. ~ndP reme des troupes, sur le champ de la Tana , pr-
~la le dpart. La ftotte' partit le 10 nnil, sous le comman-
.t.-meot de Domenico Michiel da Santa Fosca': elle portait
:!.0.10 piton!I et 1,000 chevaliers 1 lis dbarquercnt Fra- a
"chia, le 7 mai,.
l. JI crivit a cette poque une lettre pour rauurer le d""' 1ur les
bunnea intention1 du ,Ppe (Cornm., \'11, nn 1i>6; t. 111,
lrttre du pape du 11 JUin (1bid., n 156, mme pag(').
8 1:11). Yuir la
devint rhan-
i"lt'lr aprea la mort de Benintendi RavaJrnin (:-;anudo, r. 662 o).
2. Aliqui principe1 et nobileii Occu!('ntale1 cau111a pl!laagii in
..ah bona 1JU&nt1tate (Mliere~. \'la S. Ptlri, l. r., p. 1011).
a. Hmaldi, XX \'l, p. 9; ... de gente tua \'idelict-t, ut audivimu1,
r. ;merr.,... esi1tente in dicta nsula ... Et plu11 loin: ... in 11ub11i-
1: um dlct.i pasaagii ve11tram 11ubventiunem magnitlcam... augmen-
:anl, pntem eamdem in dictum p&1111&gium, prout poteriti1, cu1wer-
t;it1a.
Omnei M regi Cypri excusaverunt, et ipsum vacuum et lacry
manwm rrmiserunt. (rita, l. c.).
~ /l11d.: tune mercatore11 reprubi gavi1i aunt, ('t de p111cio tru-
fa, erunt.
6. In estate nupE'r elapsa, dum cari11simu11 in ( 'hri~to fllius nost('r
f'f'tru, "'' Cipri illu11tn11 ... pro promotione suh~itlii pa'l'Bcli :ene-
n h... r.crta regna fldelium. et tune presertrm partP11 Alamannil' lx'r&
~- .4rt'A. du Valietan, 2\; 1 fu 511 ve. 11 est qucstion ici de 1 po-
- 256 -
quatre galeres de Satalie deux Gnois s'enfnirent de leor
1,
1. /bid.
2. La lettre au doge le dclare. /talie nunc degentem.
3. Archive& du Vatican, 2~7, f 0 2234 (20 fv. 1365).
ft. Sicut veri pacificatores (et non cc viri pacifici 11 ainsi que lit
Wadding).
5. Arch. du l'atican, 21t7, f 0 50 v 0 -5t. Repr. par Wadding, \'ita,
pp. 173-5.
6. Mme date. Arch. du l'atican, f 0 50-50 v0 11 doit s'entendre avec
Pierre Thomas, eomme un 11 reverens filius, amicus pacis ac zelator
sincerissimus dicti passagii 11.
7. Mme date. La lettre commence par l'histoire des ngociations.
Cf. cum nos parati sumus in premisso negotio personaliter faborare
Arch. du Vatican, 247 1 f 0 51-1 v0 Hepr. parWadding, l'ita, pp. 179-80.
Les lettres furent envoyes par le mme ambassadeur qui porta la
lettre adresse au roi de Chypre.
8. Archive& du Vatican, 2ft7, f 0 5~ v0 Bosio, qui la rsume, croyait
le ro revenu en Chypre a cette poque (11, p. 66).
- 263 -
le roi de Chypre qui, craignant une attaque de la part des
Hoapitaliers, avait demand cette intervention. Le pape l'in-
vita par une lettre date dn 4 mars, a dnoncer les autres
t'auteurs de la discorde'.
Le lgat resta a Genes jusque vers la fin du mois de mars,
il alla voir ensnite le roi a Venise 1 , pour lui demander son
avis, probablement sur qnelque point des ngociations. Le
pape dsapprouva cette conduite de Pierre Thomas, bien qu'il
connbt son intention de revenir. 11 lui crivit, le 22 mars,
pour lu conseiller de l'nergie et de la promptitude, de ma-
niere a ne pas retarder le passage . Il devait porter au doge
Adorno une lettre par laquclle on l'invitait a terminer ces
choses honteuses pour la chrtient : le ro devait partir
pour la croisade, il ne quittera pas cependant Venise saos
avoir conclu la paix '. Ces lettres furent envoyes par l'inter-
mdiaire de Guy, archeveque de Genes 1
Des ambassadeurs gnois ne tarderent pas a arriver a
Avignon ou se tronvaient dja des envoys du roi de Chy-
pre 7. On ne conmrtt que d'une maniere assez vague la mis-
sion des premiers. lls taient venus, dit le pape daos la lettre
au doge (26 mars), pour certaines affaires d'outremer'.
Urbain V refusa de rpondre sur ces propositions avant
t. Arch. du Vatican, 2~7, foa 57.7 Vo. Repr. par Wadding, Vita,
pp. 181-2.
2. " Ad dictum regem degentem Veneciis aceeasurus ,, (Arch. du
Valican, 2~7. fo 66).
3. Arch. du Vatican, 2~7, f 00 66-66 v0 Repr. par Wadding, Vita,
pp. 183-~.
4. Ita quod dem rex non recedat de citramarinis partibus infecto
negotio prelibato (mme date). Arch. du Vatican, 2~7, f 66. Le lgat
0
aas. deus c">illa: i11 taient autorii.t11 a traiter avel' le11 legaL>1. \'. une
lrun -:pare,. adreslie a <iuillaumt> de la Pole, chevalier du diUlti.e de
Linn>ln. domino de Ca11tello A11hebii (Aa.hby-de-la-Zouch) (m~me
dale). i6'd., , .. 169-71.
':. Arell. du \'alieH, 2't6, f0 1566 Vo (20 &\'ril).
- 270-
aux tran.~fretaturi, qui pouvaient amener avec eux un cones-
seur pour remettre leurs pchs, aussitt commis 1 ; dix parmi
leurs chefs obtenaient le droit d'avoir, pendant l'expdition,
une chapelle portative, oil ils pouvaient clbrer la me8se avant
le jour, mais rarement 1 Cependant, ces esprances ne tar
derent pasa s'vanouir. Les compagnies anglaises ne partirent
pas et les bandes continuerent leurs ravages en France et l'D
Italie. Le pape excommunia les compagnies de France, le
27 mai, si elles ne se dispersaient pas en ddommageant lt>"
habitants; il invita les Florentins et les Pisans, qui venaieut
de faire la paix le 15 septembre, a runir leurs eft'orh
contre les pillards d'ltalie et exhorta les premiers (6 octo-
bre) a former une ligue avec la reine de Naples et les deux
lgats '. Si la Romagne fut dlivre des compagnfes, elle ne
le fut pas pour longtemps ; des bande!:! attaquaient Rome
m~me, au mois d'avril 1365 '.
Aussitt apres la conclusion du traite avec Charles IY. le
marchal d' Audrehem fut envoy en Hongrie pour demander
au roi le passage des troupes qui devaient s'embarquer dans
les ports de son royaume . On voulait emp~cher de la sorte
la runion des compagnies de France et de Lorraine uec
celles de l'Italie et surtout avec le clebre Annequin qui mena
~ait la Romagne. L'empereur aurait pay leur entretien jus-
qu'aux frontieres de la Hongrie. Ils devaient partir par Venise.
si le roi Louis leur refusait sa permission 1 La dime pendant
t. Pour les gros pchs, on devait s'en rapporter au Saint-Si~ge.
Les privilges ne s'appliquent qu'a ceux qui entreprendront purt:nmtl
(pure) le passage.
2. Altare portatile >>, Arch. du ratican, 2~6, fo 168 Vo-9.
3. Prou, l. c., pp. 36-7.
~- Canestrini dans l'Archiv. &torico, 1re srie, t. XV, pp. 83-(i.
5. 13 avril. V. Theiner, l. c., 11, PJ> ~307 . Ce qui est plus carieax.
c'est ,,u'on tait contraint d'employer des compagnies pour se dbarTU
ser d autres compagnies: ainsi la reine de Naples conclut un trah
avec le magnifique seigneur Nicolas, fils de Jean d'Othim, comte t'I
capitaine de la grande compagnie des Hongrois, forme rcemment d&ni
ce royaume " pour chasser Annequin de Baumgarten du roy;iwne
(Wenzel, l. c., t.11, p. 571). Le Bjanvier 1365, Hugues de Mortimer. de ~t
Compagnie blanche, Nicolas, comte de Thodi, etc., traitent la paix avtt la
reine de Sicile et entrent au service de l'~lise le H (ibid., 11, pp. 62S-':'l.
6. 11 n'tait pas encore parti le 9 jum (cf. Arch. du l'atican. !i:',
foo 1141-~ v L'vque d'Auxerre et Eudes de Grancey allrent dans
0 ).
, . .a 1olace fidei .
~ t.:o91nt., \'11, nD 210: t. 111, p. \O.\'. une autre lettre de mme
date. i6itl., \ 11, pu :209; t. 111, p. 40,
llJ. Artltitl. d ratican, 21;. fu t l '1 v0 -6. \'.une autre leHre adre111e
a.u mi-me le 11 (f.. 116-6 v0 ) , reproduite par Thciner, l. c., t. 11, 128-9
( I~ JUln).
11. Are!. du \'alican, 2~i, r- 116 vD-117.
12. \". note pre~dente.
1:1. 1.ettre a Androuin (10 juin). On chercha i. y faire entrer Fran~oi1
-j .. 1 anare, ~1t'OIU d'Jo;ate, (.;ansignorio, Fellrino et le deu:s doge1 (IU-
na...11, XX\'I, pp. 1123).
- 272 -
devant le danger qui menacait l'Orient, ou \"enait d'appa
rattre Amurat se disposant, croyait-on, aattaquer les Hospi-
taliers ', une grande union 1 des fideles fut propose par le
Grand-Maitre, le marquis de Montferrat et la rpublique de
Gnes, dans le but de chasser les Turcs de l'empire de Cor1~
tantinople seulement 3 L'empereur de Byzance en fut informe
par des lettres du pape, l'exhortant encore une fois a cetle
union avec l'glise, qu'il paraissait vouloir accomplir'. On
n'attendait que la conclusion de la paix entre Genes et les
Chypriotes pour commencer l'expd.ition par terre et par
mer'.
Ces esprances furent vaines. 11 n'y eut ni dpart des com-
pagnies, ni grande union des chrtiens contre les Turcs.
Tout se borna en prornesses et en propositions. Personne ne
partit, sauf ce ro de Chypre, qu'on a\"ait presque oublie a
A,ignon pendant cette priode de grands projcts irralisa
bles. Le pape apprit cependant son prochain dpart, \"ers la
fin du mois d'avril. 11 s'en rjouit dans sa lettre du 26, en
l'exhortant a ne plus tarder, dans la crainte que ses derniers
soldats ne suivissent l' exemple des premiers . La lettre sui-
vante trouva Pierre 1r en mer 1
1. Machras, p. 69.
2. /bid., 69-70.
3. /bid., 70.
~. /bid. Machras mentionne un peu plus loin Badin de Brie comme
capitaine de Satalie jusqu'a l'arri\e du tulaire.
- 275 -
tu'rc" a prendre l'oft'ensive. tn ccrtain Mahomet-Reis aborda
''"<: 1louw galPres a Panda'ia et dvasta le !lays. Les troupes
')U arriverent de ~icosie ne l'y trouyf>rent plus ; les Turcs
.. taient partis en emmenant leurs captifs. Quelques jours
apri>s, les galeres de Satalie partaient, amenant le nou,eau
~"u,erneur 1
l. Varhra, p. 11.
2. t:t non ~" ain1i que le ferait rroire la tralurtion : ~~. t~uv,
\lacMr111. 7~. ~trambaldi: Sichia. Siki est situ 111 fond d'un golfe,
a I'""' de la viUe d'Anamour
.J WM"hru, 7~S.
- 276 -
L'mir-mlik, commandant de Tripoli, ou il s'tait retil',
refusa de le livrer a l'amiral 1
Une nouvelle expdition, destine a arreter dflnitivemen~
. les ravages des pirates, partit de Chypre, le 3 septembre
V 1364, malgr la querelle avec les Gnois qui menac;aient l'ile
d'une invasion. Quatre galeres, sous le commandement de
Pierre de Bon, se dirigerent vers Satalie, pour y tablir le
nouveau gouverneur, Lon Antiaume. Une seule entra dans
le port, tandis que les trois autres descendaient dans le golfe
et s'avan<,{aient vers Ala'ia, en pillant. Cinq galeres turques
vinrent leur disputer le passage et la dsobissance d'un des
capitaines, Jean de Goneme, contraignit les vaisseaux chr-
tiens a se retirer. lls n'arriverent a Crines qu'apres avoir
essuy une tempate. Les trois vaisseaux furent envoys de
nouveau contre les Turcs par le prince : ils se runirent a
Myloi a deux galeres, qu'avait armes l'amiral. Des pirates
venaient de piller le pays et se prparaient a partir, quand ils
furent attaqus par les chrtiens: deux des vaisseaux de
Chypre fa.illirent s'enfuir, en voyant devant eux six galeres,
qu'ils supposaient appartenir aux Turcs. Les Turcs ftnirent
par etre battus: une soixantaine fut amene a Nicosie pour
y subir le supplice (novembre 1364 ~
Les pirates n'oserent plus attaquer les ctes de l'ile pendant
tout le regne de Pierre 1r, mais un nouvel ennemi, beaucoup
plus redoutable, mena<,{a bientot les cbrtiens de Chypre.
Les galeras cbypriotes avaient fait prisonnier, en attaquant
Satalie, un Sarrasin de Damas, nomm Cbantzianis, qui
fut enferm a Crines. 11 fit savoir son tat a sa Camille.
par un marcband venu daos cette ville et l'mir-mlik de
la Syrie prit fait et cause pour son ::1ujet. Les marcha11ds
chypriotes furent arrts a Damas et contraints de demaoder
au prince la dlivrance de Chantzianis. Le gouverneur du
royaume refusa, et, par reprsailles, les Cbypriotes Cureni
maltraits et menacs de mort. Une lettre injuriense Cut
l. Tsi.~ (ibid.).
2. \'u1r la liste dan11 Mathras, 89-90. LP11 hab1tant11 ele Fama1.'"0u11te,
11u1 cniimaif'nt pour leul'll mareha11di11r11, ful't'nt affiig11 en apprenaut
1.- hut d1 l'e1pclition (!IO).
3 1-inita autem bcnedictione, ai~num l't'~'lllt'. vidrlicPt qutm1lam
ll"IDnf'rD rubeum ma.v:num. in galea rp~.." suhito levaverunt, tt tubi11
umma f'1erritu11 intonantibu11, el vexilli11 intiniti11 IPvati11 una ''K'tl
tfrribili in caPlum clamanrunt. l>eo rPcratiarulo, clamante11 et dir1111ta:
\ 1Y&t, 'ivat, Petn111 Jerusalem et Cypri rc1, to11traSaracc11011 inflel,i.
(,.,ta, IUl3).
Me lf'mper in omnibua a11.ociante ibid.I.
s. /6id., p. 1013.
6. Mlt'haut. ,_. et note 18; Buatron, 262; Mrzicres, 1013; llarheru,
w; tt 'Pao~;1 .
- 286-
nouveau, cinglant vers Alexandrie, qui fut doooe comme lieu
de dbarquement. On protesta d'abord, en objectant la force
de la ville et le grand nombre de soldats que pouvait y jeter
le Soudan, si elle tait menace 1 Puis, le roi ayant encou-
rag ses compagnons, ils se dirigerent vers la ville, comme
si c'tait un petit cbateau ou une place dja prise .
La flotte fut d'abord disperse, puis le vent devint sereio et
s'leva si favorable que les vaisseaux paraissaient se jouer sur
les flots (in altum quasi no6is ludentilms); au grand tnn-
nement des pilotes qui connaissaient ces parages, on tait en
vue d'Alexandrie le quatrieme jour a peine apres le dpart
de Crambouse 3 Et alors li jours fu biaus, la roer f quoie' "
Le 9 octobre au matin 5 le roi ele Cbypre entrait dans le
Vieux port. L'enthousiasmc des chrtiens 1lut etre grand a la
vue de cette ville, une des plus belles et la plus forte d~
possessions du Sondan', s 'tendant, avec ses maisons en
pierre blanche 7 , sur toute la largeur de la cte comprise entre
ses deux ports. Vers le milieu du x1v siecle, la l\'outtlle
1. Li amiraus en geteront
Cinq cent mil hommes en une heure.
Paria lui-mme n'a jamais entrepris une conqute pareille, ajouterent-
ils (Machaut, 65).
2. Tune omnes gavisi Alexandriam clamantea vociferabant, qni
esset quoddam castrum parvum, vel oppidum ipsum captum repu
tabant ,, (Vita, 1013). Cf. Machaut, 66.
3. Le matin du quatrieme jour, Vita, l. c. Du cinquime, d'apre~
Machras, ce qui parait plus exact.
~. Machaut, 67.
5. Amadi, U4; Bustron, 262. Machaut donne la vritable date (p. 6:').
ainsi que le Petit Thalamru (p. 369). Alexandrie aurait t prise le
11 octobre, d'aprcs la 2 vie d'Urbain V (Baluze, I, o~). ce cu.i
ferait croire que l'arrive eut lieu le 10 (cf. Chron. marlini~1t1.
f 0 158). Machras donne la date du 9 octobre (l. c.). Maqriti fixe comlllt'
date de l'arrive le 21 de Muharram 767, eoit le jeudi 9 octobre IW
(Sacy, Chrest. arabe, II, 5't8-9; cf. Abou'!Mahasin; (ibid.) Mzit"tt"
donnerait une fausse date, le 3 octobre, qui ne fut pas mme un jl'~i
(l'ita, 1014, v. plus loin). Carmesson ne se trompe pas cependant \".
&las Latrie, lli1t. Chyp., 11, 280-2; Machaut, 11. 23.
6. V. les ext>ressions lyriques de Pierre Thomas: Ut Pariaius babi
tata. ut Venet1ae grata, ut Janua rata (Vita, 1015). Khalil Dhabni
la proclama la place la plus forte et la plus grande de I'isJamisme
(trad. Venture, Bibl. nat., nouv. acq. fram;:., 3160, fo 71). V. l'Ano
arabe, ap. Herzsohn, p. 3.
7. C'est Ja u blanche cerfve,, (Songe du vieil peltrin, I, fo 82 Yo), la
ville de blancue pierre tenre ,, (G.uillebertde Lannoy dans l'AP'C'MtO-
logia, XXI, 316). Guillebert visita l'Egypte sous Henri V, qui le chargea
d'y prendre del! informations pour aa croisade future, p. 281.
- 287 -
A/,zandri~ 1 occupait un es pace de plusieurs ruilles de circon-
t!rence sur un terrain sablonneux ou ne s'le,ait aucune autre
,gl-tation que des bosquets de palmiers que clebrcnt les
po~tes arabes et de grands jardins s'tendant sur les dcux
bords du canal, sur la route du Caire .La population s'lenit
asoixante mille ou mme cent mille 1\mes; les musulmans
en ormaient la majorit; venaient ensuite un lll!sez grand
nombre de cbrtiens, originaires de toutes les contres
tle l'Asie et de l'Europe, des jacobites et des juifs assez
nombreux. Les musulmans portaient le turban blanc, d'apres
un \'oyagcur presque conteruporain 1 , les juis se distioguaient
l'ar la couleur jaune et les chrtiens par la coulcur bleue
d1 leur coift'ure. La condition de ces derniers tait assez
malbeureu11c : ils ne pou,aicnt pas sortir pcndant la nuit de
itour" fonJa1111cs, ou un Cooctionnaire spcial les enfermait le
"''ir; on ne leur permeltait pas non plus dt! quitter leur quar
ti1r p<>ndant trois ou 11uatre hcures chaquc ,endredi '. Les
iroila de Jouane t'taient assez le\'s '; les ruarchands de-
\ailDt payer en outre un droit ~pcial pour l'argent qu'ils ap-
('Jrtait.-ot a\'ec eux '. Ceplndant il y avait plusil'l1rs glisl'S
tl.:m"' la ,ille, Saint~larc et Sainte-Catherioe surtout, ou l'on
l . .. brait babituellement la lll<'SSe a la requete des Vcoitiens 1 '.
.:1.:.-2 V-.
S. ~imone Sitc.>li, V11191io al monlt Sinai, 2 edizionl', )lilano,
111i1, p. 83.
. f l'ftCObaldi, 83. Leur quartier s'ap[M'lait mme le quartier du
l.l1ine. L'auteur ajoute: e qur,.,to nome diriva da dirc, che noi siamo
.ua1 , p. I". \'. N:hiltberger, Rti1t11. eJ. :\eumann, lt9.
; . tn~baldi, l. c.
l,l'lfllotti, Pralita della ,,.,,.ralura. dan11 Paimini, Dtlla dtrima di
1 ,,.ra.;,., 111, p. 58, cf. Mu l.atric, //i1l. Cia .. 11, 3~0. Sur les fondaques,
He,-4. t:olOllit, 11, U ~,.5,
!.f. SW>li. ;'l.
10. Ludolpha1 de Sudheim, ch. XLI\'. FreM'obaldi cite encore lf'll deu1
rolonn!' entre le.quellcs aainte Cathcrine 11Uuf!'rit lt> martyr1, la place
'"J !">. Jan ChrJ80tme Ht pniteme (p. 82), la pierrl' 11ur laqnrlle
~ 1t t'91UpH la ~te de S. Jean-Baptiste, l'tclise de S. Athan11oc (lbid.).
.: l laom.&1 de Sw1nbume da1111 Ic11 .-lrch. de l'fJr. /titin, 11, 380 (l3!1:l).
- 288 -
Oes chrtiens d' Alexandrie, assez nombreux et parmi lesqaels
se trouvaient des Chypriotes 1, avec leur consul spcial, dureot
aider en quelque sortea la victoire des croiss 1
Des murailles tres hautes et tres larges dfendaient
Alexandrie. Des tours s'levaient a la distance de 200 pas avec
de larges plateformes, couvertes de soldats Sarrasins, Turcs,
Syriens et Tatars 5 Du cot du Vieux port , deux collines arti
fl.cielles, que couronnaient des forts, servaient a signaler l'ap
proche de l'ennemi en temps de guerre, des vaisseaux mar-
chands pendant la paix. Six portes, garnies de fer, permettaient
l 'entre dans la ville 7
A\ec ses larges fosss, ou l'on pouvait apporter l'eau de
la meren temps de siege', avec les bliers, les coillarts "
et les arbaletes' qui dfendaient ses murs, avec ses rue~
troites et ce mchant.es 1 ou l'on pouvait organiser une rsis-
tance acharne, meme apres l'entre d'un ennemi dans la 'f'illP,
Alexandrie tait considre comme inexpugnable. 11 n'en tait
l. F~obalcli, l. c.
2. ~halal Dhahl"ri, fo 71 : Tous le11 habitam1 de l'F.gipte pourroient
'1 unuvt>r de quoy 11'armer do pied en ca~.
3. :i.:airi1.i, dan11 Wl"il, Gr1chc/1tc dcr Khalifcn. IV. 5tl. ('f. il1id.,
pp. ill2, A11. ar., fll 97.
~. '11'111, o. r., p. 611, An. ar., fu IOt.
& rita, IOH: 1-;go autem audaciam rJu!I et voluntawm ipsiu1 pro
f'bnaln morilndi con1ideran1 et non mod1cum admiran, rh.lendo ~1hi
r.,pondi : l'atir mi, adhuc nun r11t hora morti11 no~tral", non e11t hora
:.J 1rrnm dPM.'Pndf'ndi: cum nvrn-ntia hor non Cal'iam. lp~r verum
tanium triabatur, quod 11eribere non valPrem. Ei:t> l"nim ttri mto,
l"atr." mei babt>bam galcal' et ordinationibus regularibus obtemperare,
cu omnes obedire babebamua.
- 292-
que toute la plaine et les murailles de la ville se eouvraient
de lumieres innombrables 1
Le roi s'tait dcid a dbarquer le lendemain, trois heures
apres le lever du soleil '. Le jour flx pour la bataille tait
beau,
Si biaus, que plus bel ne convint,
t. Vita, ibid., An. a,.,, fo t02. On ereusait des troua dans le sable.
et on y dormait, pour ne pas perdre sa place.
2. Hora tertiarum (Vita, ibid.).
3. Machaut, 68.
~. Et sole in clypeis, armis, galeis christianorum, in telT'Ol"elD
crucis inimicorum resplendente (Vita, ibid.).
s. /bid.
6. /bid.
7. Sicut pluvia super terram (ibid.).
8. Jbid.
9. Ultra quam credi posait viriliter portum defendentibm (i6i4).
Cf. Machaut, 68-9, et note suiv.
to. An. a,.abt, fo t03.
- 295 -
succderent Curent plus heureux. Le roi lui-mme descendit
de cbeval et viot rconforter les soldats, avec lesquels il tra-
vailla, UD pieu 1 1 la main. La porte De tarda pasa s'enftam-
mer, au grand dcouragement des Sarrasios, qui commeo-
ci!reot i dgaroir les crneaus.
Une circonatance beureuse acclra la victoire. Un matelot
trouva i la porte de la Douane une des bouches des conduits
qui fournisaaient d'eau la ville ,saos dCense. 11 s'y introduisit
aU!UJitOt, et d'autres l'imiterent. Les Mtiments de l'office tant
ferms par les Conctionnaires, qui craignaient des fraudes de la
pan dt>l!I babitants, on ne pouvait pas monter sur les mura, du
C<1te de la ville . En voyant les chrtiens accourir sur les
remparts, les Sarrasins crurent la ville perdue et prirent la
fuite. En mme temps, la porte de la Mertaot dtruite par le
fea, le ro, le lgat et les barons flrent leur entre solennelle
da.ns Aleundrie, vers l'heure de nones, le 10 octobre 1365'. /
La populatioo mahomtane se pressait aux. portes Sidra, Zahri
et de Rosette. 11 y eut un grand massacre, quaod les Francs
atteignirent les fuyarda devaot la premire. On se cachait
daoa lea jardioa, daos les citernes, on se rfugiait daos les
Tillagea voisins .
Toat n'tait pu flni cependaot. Taodis qu'on tuait daos la
,-me a\ec une cruaut sauvage, daos les maisons et daos les
mabommeries , o~ s'tait rfugie la population, le roi
l. llaqriii, ap. \\'f'il, l. c. I\', 512, An. araH, flo 18\ ve.
2. IAos Vnihen111'en plaignin-nt (v. plui1 loin).
3. f.llea ttnchrirent apres cet vnement (Chro11 . 1bgl. aurt. 911od .
.,. S. Albtn1i, 56-7; cf. Pol]lchronfron Ran . de l/igdn&, \'111,
p . ~ : Propter iJ111iu1 enim c1vitatis captionem species per piures
annoot J>O"tft 1n triplo et ultra fuerant carion>s ).
.lllOllp# arabe, r- 106 V" et 1miv.
s. LeA rubi11 d'Alixandn- ~taient clebres au moyt'n ~- l'n robla
et allf" ('meraude d'Alt'xandrir omaient la <"UUVertul't' d'un line de la
hibli~ue de Charlea\' (/nflnllairr de Gille1 llalM, n 1201, p. 20~).
e'" 'en N"ait au111i pour faire dt's lltttuairn (Luce, Jmnnr d" Are,
U').
6. Httfd, Lt Coloreit, I, 229-30, 236.
7 . .lru d ~nd maUrt de Hoipitali,,.. (lm1 11icle), Bibl. nat.,
latin ;;o. fe t.6 : D'Alixandre monte chascune mo19 u. mil tlorin1
d or et plua.
- 298 -
pays des draps d'or et de soie, des joyaus exotique$' et des
pices. Les Gnois eux-mmes, dont les cioq graods vais-
seaux, avec quatre cents hommes d'quipage, avaient gard
une attitude neutre pendant le combat, prirent leur part du
butin, en emportant pour 800 mille tlorins de marchan-
dises 1 Le nombre des prisonniers s'leva a cinq mille '
Puis quaid le pillage prit fin, on commenc;a a murmurer
contra le roi qui voulait livrer son arme aux Sarrasins, dont
l'arrive devait etre prochaine. Le vicomte de Turenne, qui
s'tait engag cependant a servir le roi pendant une ann~ ',
prit la parole devant toute l'arme, rassemble daos la plaine
sablonneuse qui sparait la ville du rivage. 11 objecta le petit
nombre des chrtiens, qui ne seraient pas en tat de garder
toutes les portes, si les Sarrasins venaient a les attaquer, le
manque d'artillerie, qui avait t toute '' despendue et essi-
lie pendant le combat, le manque de vivres, d'eau et de Cour-
rage. Le Soudan approche de la ville et les chrtieos n'au-
raient que le secours du ciel pour combattre ses 11 v Cois
ve mil hommes ,de sorte qu'ils seront pris comme daos un
piege 7 Bref il conseillait la retraite.
l. Machaut, i6id.
2. /bid.
3. /6id., p. 107. Cf. Oral. trag., fo t94i : Direbat enim 11up'riu1
vili timun> tacti11 in presencia regi11 idem lecatu1: U milites et rapi-
tanei a l>t-o elcrti, 111c vili1tr el 11ine cau..a vane ptircus~i. dimillenuo
t.intum rerPm et tantam r.1vitatem, utique portam paradit1i, qua fronte
dt!lnl.''J>'I vaieritis respicere celum, regc11 et prindpe11 mundi 1 llli vero
~ITrvntati, 11eu meliu11 t>IT"minati, verba vite lanti legati ap<111tolci, truf-
fando, pro nichillo n-putabant .... cr. rila, t016.
~- Lrttre de Pierre Thoma. dan1 la \'ita, t016. Cf. Oral. lrag.,
t- 195: .. Audeo dicere quod, &uppo11ito quod omne11 1rl'dicti ho
min~" annorum ~nitus absentes fu1s11ent, et utinam fuiiu;ent ! cum
... 11 .. marinariia i111dem e1istentibu11 et bali11tarii1 ego mi11er homunl'io,
dr. l>omino conftden11, ipiiam civitatem tenuii.11em contra soldani po
trntlam, tamdiu 1uam exercitu1 novus occidentali1 ad 1uccursum rn
nilec't.
5. /6rl. Cf. Machaut, IOi : Nous en yron1 : la vie y court.
6. l'ita, 1016.
':. /6id. ('f. Oral. lrag., fa 195 V : Duo videliret admiralii:
unu1 regni Cypri ti ""'ho1pitalorum, principale11 auctores tanti (1fr)
n ..C8.
11. rita, 1016 : Anglici qui videbantur fortiore!I. Cf. Chro-
ro "'"rntinum (136:.t et suiv.), dana les Cl1r. dtut1r.ht11 Sltitllt,
tfain:, 1 , ~o. 6-10 : Quia Ancliri 11polii11 11umpti11 aufugcrunt.
1 raontettnt dan11 leur pays la \"el'llion d'apr111 laquelle la retraite
;.tait allliOlument nce1111aire (Ciar. Angl. aut'I. mon. quod. S. Alban,
:.6':; /'uljd1r. R. dt Higdt11, \'111, 365).
t. In rrri1 agmine. (rita, 1016).
to. !\1.'mppe in dicta civilate collaterale11 regii, barones ... Oeum
raon gloriticaverunt, sed vili timore et avaricia, vana gloria tante vic
turie pel"l"Ui, dati 1unt in reprobum sensum et, frarta ftde catholica,
d.,. fuga linte c1vitati1 tractare ceperunt ipsamque fu~am l'milll"O more
'1hter et in lnlamiam perpetuam elegerunt ... (Or. trag., fo l!I~ v 0 ).
t66. Jacques tait venu avec le roi qu'il avait rejoint en Occident.
Hugues de Galile, qui fut arm chevalier acette oocasion, est-il com-
pris dans les collaleralt?
1. V. note 'l, p. 302. Cf. Vita, t016: e Admirali.
2. Machaut, tO'l. 11 avait 120 hommes d'armes avec lui (p. 108).
3. /bid., pp. tOS-9.
' Elle partit le si1ime jour, d'aprs P. Thomas (Vita, t016); deux
jours aprs la querelle du roi avec les barons (Machaut, t09) ; le jeudi
suivant, d'aprs Maqrizi, trs bien inform (We1l, o. c., IV, St2, note 2).
et l'An. arabt [(f0 1t0 : aprs huit jours, en partant de l'arrive de la
tlotte); certains vai11seau1 avaient paru ds le 8 (fo 102)] le quatrieme
joor aprs la conqute (Chron. Angl., 1>6'7; cf. Polychron., VIII, 365,
Bu1tron, 263); le troisime (Sanudo, 659-60), Zagata, ann. t36S, etc.
fi. La partie seule, que les chrtiens avaient retenue, Ciaron. A11gl ..
1>6-i. lls ne pntrrent pas dans le quartierdes marchands de lgumet
(.4nonymt arabt, f 0 t06 v0 ) .
6. Maqrizi, l. c. Le pillage dura jus9u'a dimanche, quand on com-
menca aembarquer le butin et les pr1sonniers.
7. rita, 1016 : 11 !lemine inim1corum persequente. Or. lrtl.f .
fo t9S: Nemine inimicorum fldei persequente.
8. De Guignes, Hiat. dea l/una (d'aprs Maqrizi), IV, 23'-5.
- 303-
troupe de cbrtiens, qui occapait huit maisons, pres da
canal, protgeant le dpart de l'arme '. Le roi put voir en
partant la croix disparaitre des murs et de la porte Sidra ou
on l'aYait plante apres la victoire .
La colere divine n'atteignit que plus tard les coupables.
La dotte Cut surprise par la tempte qui dispersa les vais-
1eaox et rcmplit de terreur les Cuyards d'Alexandrie . C'est
la vengeance de Dieu pour l'abandon de la ville, vous verrez
de plus grandes cboses encore, quand le temps sera venu,
n'eo doutezpas 11, dit le lgat a son compagnon qui, abattu
par le malheur, avait Cait le voou de quitter la \'ie du monde
pour iw cun11acrer au Sl'ignem 1 Le lgat crivit alors june
ltillre tre11 pathtique et dsespre, qu'il comptait envoyer
au pape et a l'empereur .
Cette tE'mptte dura plusieurs jours et les chevaliers re-
llf'lle .. se rep1mtirent d'avoir quittAlexandrie, oil ilsauraient
aimt- rennir 1 De plus grandes punitions attendaient, d'apres
.Yt-zi~res, les chefs du complot : un grand seigneur franc;aia
partit pour la Prusse, oli il perdit la raison '; il ne tarda pas
i mourir, apres son retour. L'amiral de Rhodes mourut, un
t. Frater mi, ego 1um ~cator magnus, sed habeo bonum judl-
N"tll, pium et miserioordem, lk>um meum, ad quem recurro, et de
nnia non despero (i6id., 1017).
2. lpee autem tune mihi prophetice di:a:it : Eati11, ut cito poi.sitia
re-Jire, quia omni ista 1cptimana adveniente intendo reredere (i6id.)
:l. Uuia die Mercuri1 omnlno recedam (i6id., 101;),
Liirando et ltringendo chordam per os eju1 (ibid.).
~- Ve Conatantinople.
6. Berenrarium Gregorensem, Nicoaiensem decanum et Papae
col.Jeetorem {ihid., 10l8).
7. l't omnea homine1 cada ver meum calcare pouint et debe&nt,
et rtiam. ti paealbile eat, capreu et canes (ibid.).
l. Fldam 811 de me aecundum voluntatem Dei mei; ampliua
- 314 -
tait telle, qu'il essaya vainement, par trois fois, de rciter
ses heures. Quand la nuit vint, deux cierges bnits furent
allums d'apres son ordre aupris du lit. IJ flt appeler ensuite,
avant le jour, l'Tque de Laodice, Simon, vicaire de Fama-
gouste, qui lui apporta les saintes huiles; il les rer;nt, couch i
terre, avec le sac sur son visage, pendant qu'on lui rcitait la
Passion du Seigneur. Il tait vtu d'une tunique de laine
grossiere et dure, avec un scapulaite de l'Ordre sous la tte. ll
parla d'abord de choses tris secretes, relatives au prsent, au
pass et a !'avenir, puis, le dlire l'ayant pris, il commen~a
a rciter avoix haute les psaumes. Les assistants observerent
avec tonnement qu'une odeur cleste se rpandait daos la
chambra pendant qu'il priait 1
11 n'avait plus que la peau, les muscles et les os 1 . 11
refusa les mdecins du roi, convaincu que le Christ seul connais
sait un remede. Vers le soir il s'informa encore de l'arrive
de Philippe, et comme on lui donnait une rponse ngative, il
s'cria: Je l'ai attendu longtemps, je l'attendrai encore deux
heures . Il bnit Jacques des Rossi qui tait venu le voir,
puis il demanda de nouveau si le chancelier n'tait pas vena.
11 ne devait pas tarder, lui rpondit-on. Laisse-moi me
reposer un peu, dit-il, puisque je n'attends que le chance-
lier' .
Philippe arriva enfln a Famagouste, une demi-heure avant
le coucher du soleil. Le chapelain Geoft'roi rveilla le mou-
rant, en lui annonr;ant la prsence de son ami : Mon pre.
voici le chancelier. Et lui, qui agonisait djk, tenclit
'fers moi sa main droite et prenant la mienne, il me parla sai-
nement et longuement sur beaucoup de choses, comme a'il
n'tait pas malade . Philippe quitta la chambre unmoment.
ledo estruit et, manwn meam accipien1, mihl une et diu locutu1 eat
nao ~uca vert.. .. quui non e111et inftrmua (i6id., 1019-20).
t. /6id. Une femme rit pendant la nuit, dit M1ires, un ra7on des-
cendre 1ur la dpouille d lgaL
t. '"'
2. Jlirabilem aermonem feclt in 1tuporem omnlum aadientium
( ;... 1021).
Cel1e munaa aaa deatra mt &biela (Lfllrm, Bibl. de l'Ar-
..aal, 699, f9 138 v).
- 316 -
Chypriotes, dplorant avec le roi, notre seigneur, la mort
de celui qui nous aimait et nous dfendait avec fidlit, pleu-
11 rons devant Dieu, qui nous a crs, implorant et suppliant
1. Machaut, t2t :
.. trop eeroit chose sauvage
De traitier a vous qui n'avez
Point de pooir, bien le savez,
Et sana doubte, se je voie
Gens de par lu, je traiteroie.
2. Ms. ~99 de !'Arsenal, f0 t5t (lettre de Philippe a Bonifacedee Lll)li):
christianis castrum de Candelor debellantibus, magnanimus Jarokt
firmiter stetit, nec tela Turchorum timuit, artem sue milicie dl'mons-
trando ac viriliter dimicando. Strenuitatem (aic) ejus non defoil net la
tuit: nostris etenim importune terga vertentibus, rMi octdir videA/ihs,
quasi solus Jacobus firmiter atetit, non tela Turchorum timuit, arttm
sue milicia demonstrando. V. dans le mme ms. de !'Arsenal, feo 1$3-
3 v0 , la rponse de Boniface des Lupi, Padoue, t novembre (1369).
V. sur ce personnage Verci, Sloria della marca tri'Uigiana, XIV, 62 e&
Ptrargue, Smilia, XIII, 2.
3. Maehaut, 120-2; Machras, 9~-6. Cf. Bustron, 263, Amadi, H6.
- 321 -
ToqbogbA, grand amiral et gladiru ltgis, et son camarade,
le rengat gnois Nasareddio, que les lettres du Soudan d-
a
clarent 11 noble, sage et discret ', arriverent Famagou.ste
sur les galeres vnitiennes, le dimancbe 31 mai 1366i. Ils
a
eatrirent Nicosie avec les Vnitieoa le 2 juin et furent ins-
talls daos la maison du seigneur de Sur, qui avait t pr-
pare pour les recevoir . Le roi leur accorda une audience et
il.s s'y rendireot aussitt daos de richea habita de u dras de
soie qui faisaient l'admiration des Chypriotes 1 Arrivs au
palais. ils prsenterent au roi une lettre d 'YalbogbA, rgent de
l'empire sarruin pendant la minorit du jeune soudan, Scba-
ba.a-Aschraf. Le ce tres haut roi n Yalbogb1\ recommandait au
lion ,;ctorieux 11, ce ami de l'empereur et des rois et justicier
de son paya " les deux ambassadeurs, en lui annoni;ant les
a
pleins pouvoirs qu'il avait donns ToqboghA. ll tait heu-
reux de conclure la paix et demandait qu'on lui envoyat au
Caire une mission chypriote 1
Le roi leur parla a\ec bienveillance, tout en leur l'E'prochant
Je retenir son hritage, d'avoir jet en prison les marcbands
rhrtiPns, dont ils avaient confisqu les biens, de rani,:onner
lcs pelerins. 11 esprait que ces abus cesseraient, car u li
a1u.ndes doit estre communs . Ensuite il ltiur donna par crit
!Ces demandes u moyennes, petites et grandes 11, demandes
qoe Yacbaut n'numere pa.'1 ' et qui se trouvent rsumes
cl'une maniere tres complete daos un fragment bistorique se
tr1>avant parmi les lettres de Philippe de Mzieres 11 Le roi
l. Ms. ci~.
t. Jilachaat, 1. e.
a. llacberu, 116.
\. /6itl.
l. C'arold'- fl 211. V. 1ur le nom du oon1ul, Comnwlft., VII, n 268;
t. 111. p. U. Lft consul prcdent, Giovanni Badot>r, tait revt>nu \'t>
nilll' Yen. le mola d'aot 1366(Arch. de \'enise, libro .\'ortlla, fo 101).
6. Caroldo, ' c.
':. Comuua., VII, n 268; t. 111, J.> H (traduction en dlalecte vnl
deo, dUe indclse, - premiere mo1ti de l'anne 1166, probablemtnt
'
- 324 -
La joie fut grande a Venise: des lettres furent envoyes
a Gnes pour y annoncer l'heureuse nouvelle 1 ; des Je 6 juin,
ses ambassadeurs 8.Avignon furent avertis de ce succes diplo-
matique; ils devaient faire connaitre au pape le but unique-
ment commercial du trait et demandar des licences aposto-
liques pour les marchanda. Des ambassadeurs sarrasins taient
partis dja pour l'Ue de Chypre, les ngociations continuaient
a Rhodes, tout dpendait du roi Pierre, qui ne devait pas
a
tarder non plus, croyait-on, faire sa paix avec le Sondan'.
Bien que les choses eussent pris cet aspect pacifique, le roi
de Chypre n'avait pas abandonn cependant ses projets de
croisade. 11 connaissait assez bien les mmurs politiquea des
Sarrasins pour ne pas se faire d'illusions sur cette pai1
qu'on se reprsentait prochaine. La ftotte de Candelore atten-
dait encore dans le port de Famagouste Jean de Sur trat'ail-
lait a Genes et a Avignon Mzieres recut enfin l'ordre d'aller
a Venise, puis daos l'Europe entire, pour prparer une nou-
velle expdition.
11 partit vers la fin du mois de juin, portant avec lui des
lettres du roi, dates de Famagouste, le 22 du mame mois.
Pierre l" annoncait a tous ses freres chrtiens son intention
de partir au mois d'ao\it, avec les forces qu'il pourrait ru
sembler jusqu'a ce terme, pour chatier l'arrogance des ln.6
deles. 11 esprait ajouter de nouvea11x titres de gloire a ceui
que la chrtient avait dja gagns, s'ils lui donnaient leur
concours.
Nous possdons le discours que prononc;a Philippe a Venise
devant Je doge et son conseil'. Nomm citoyen de Venise pen-
dant le premier voyage du roi en Occident', et grand ami des
maa). Cf. Heyd, Le Colonir!, 11, 216, note 2, d'aprea une copie faite par
le professeur Minotto. On rcompensa, le 2~ aout, Nasaredain, polll' la
conclu8ion du trait (Sen. Miati, 32, fo 8 v0 ).
1. Caroldo, l. e.
2. Et subjun~tis quod concordium predictum amodo est in ma-
nibus domini regis Cipri predicti (Mas Latrie, Nial. Cia., 111, ii'-6).
Cf. Caroldo, 211-11 v 0
3. M1. ~99 de !'Arsenal, f'> Hi6 Yo.
~. /bid., fo 138 v 0 et suiv.
5. Le 22 juln 1365, document publi par M. de Mas Latrie, dan1 la Bil>l.
de l'Ec. dea Charlea, X.XXIV (1873), 7~-7. Des privilgel pareill furt>nt
a
aocords la mme poque aux Chypriotes Giustino des Giustini, Ga7
- 325 -
l"~nitiens, il devait s'attendre a voir ses demandes bien ac-
cueillies. Les avari FMrcatores, qu'il avait vus avec indigna-
tion se diriger vers l'gypte, malgr les escommunications
du lgat, n'taient pas autoriss, croyait-il, par le gouver-
nement de la Rpublique. Venise, qui avait favoris la premiere
espPdition, ne pouvait pas refuser son concours a la seconde.
11 se trompait. On a vu la maniere dont l'espdition avait
tjoge daos cette ville. De plus, le nouveau doge, qui n'aimait
pas la croisade, voulait que l'Orient ne fut plus troubl par
ces guerres incessantes, dont le rsultat tait presque nul.
Df>s le commencement de l'anne, les ambassadeurs vnitiens
n'avaient pas ces s de travaillera Avignon pour obten ir du pape
qu'il consentit au trait qu'on allait conclure avec le Soudao.
Apres de longa eft'orts, Urbain venait d'accorder enfln une
li<'ence valable pour quatre vaisseaos et buit galeres. La R-
puhliiue ne devait pas empcber cependant, ajoutait-il, la
rutare croisade ; si des conventions avaient t conclues
d~ja, il les annulait 1 Le doge avait envoy a1111sit6t remercier
le pape et lui oft'rir les services de la Rpublique (24 juillet; '.
On ne s'attendait pas a une ambassade de Pierre I" oa des
Ho"pitaliers, m~me a Avignon : le doga le dclarait a ses
a.mbassadeurs aupres du pape le 25 juin On dut se trouver
"sez embarrass a l'anive de Philippe de Mzieres deman-
dant do secours pour ce roi et pour cette entreprise que
maintenant l'on n'aimait guare a Venise.
Le discours de Pbilippe est assez habile. Bien qu'il fut l'ad-
VPN&ire dclar de tout trait avec le Soudan, - il le montra
bien apres la conclusion de celui de 1369 -, bien qu'il ft
cPrtain que son maitre lui-meme n'anit pas l'intention dP
rester en pas a\ec ceus qui dtenaicnt son britage et cclui
t' '"'"" le l'f'iolr du legdait par Ange Bertini, ancien amiral de Hugues
I\' (i6id., .. 13~).
l. lettrt' 111 G~rard de Dainville, /.t'ltrt, foa 1\6 Vo-'7 (v. p. 1;), La
lrtt~ Mt ~,.idemment de cette poque : Jean de Sur nP fut char:l!o
1!'1ucunP miuion en 1365 et Gi>rard n'tait plu1 hi'que d'.\rl"all Pn
IJl>I. \'. 11"1 l"llpreKsion1 sur l'indilTi>rence des rhrlil'n1 et la maladie
rlu roi Clln dr 13611). En outre, Mzitre11 tait a \'enise rt non a Avi
'""'" l'pe>que dn premit'r dpart du roi (juin 1365).
t. 11 eoi.t a relDlLl"luer que les exprei1sions, rommP la prci'dl'nte Pt
.... 11.. dP p119il t;hn'li ae l'l'trouvent dans 1811 lettre1 dTrl>ain \' et dan
.-.. 11" de Mrzires, qui les a runie11 dan son recueil.
:1. l.f'ttre cite.
~. Oral. lrng , fu 195: Quui detipcrati de pPrditione E!fypti, quidam
81lmiralii et proceres potentes aoldani l:giptum et totam ~iriam pro
1poU. latam non reputabant, qulnymo usque in Daldacl1 (Ba..'"llad), c1vi-
t.atem antiuam C'aldeorum .. ru~runt .
5. Ce pel'IOnnage. qui joua un n\le dan11 la croi1"de, p11111& par rham-
1"1-ry en janYier 1368, a,.ec U chenux (Gomplt d, rtrpidilim1
,, tmJd;,. rr. r 101).
- 342 -
dclar au roi; ils n'attendaient pour se soumettre que
l'apparition de cette ftotte chrtienne annonce par leurs
voyants. Ren n'tait perdu et l'avenir rservait de grandes
victoires ancore au conqurant d'Alexandrie.
Les lettres qu'il crivit a cette poque respirent une
grande confiance et une grande force d'enthousiasme : ses
pares, les chanoines d'Amiens, doivent prier pour le succes
des armes chrtiennes; une expdition prochaine devait
accroitre la gloire du Machabe moderna 1 Son frere <>~t
invit a reunir ses prieres aux siennes. Le rex hera/doru111,
qui l'avait suhi en Occident, personnage diffrent de ses
pareils, qui emploieunart mondain pour annoncer la croi1 en
Occident, allait le visitar; ensuite il devait se diriger ail-
leurs, appelant les grands de la terre au secours de son mai-
tre. Des lettres du roi venaient de lui annoncer son dpart
pour une nouvelle expdition, au mois de novembre ; de
nouveaux dsastres taient rservs aux lnfideles.
11 pensa en meme temps, pendant ce sjour a Avignon, qui
, se prolongea, parait-il, assez longtemps, agagner des adbe-
/ rents pour son ordre de chevalerie. Si personne n'accourait
au service de son roi, l'Ordre de la Passion, cette milice
d'lite, discipline et connaissant son but, devait le soutenir.
Il ne tarda pas acrire son premiar livre sur l'Ordre qu'il se
proposait de fonder.
Deux autres ouvrages durent le prcder cependant. Dans
sa Lamentation de Jrusalem su1 la ngligence des chriliem,
il dplora l'indiffrence avec laquella ses propositions el
les prieres du ro avaient t rec;ues en Occident, par ces
princes dlicats , inaccessibles aux sentiments levs et
pieux. Le trait devait etre compos, sans doute, de lamen-
par Carlyle (Cambridge, 1792, ap. Herzsohn, paa1im). V. aussi sur res
evnements la thse de Herzsohn (U-S), a laquelle nous avons em-
prunt l'orthographe des noma arabes.
1. Machaut, p. 193. Schiltberger compte 12,000 ruea dans llitar
und yetliche gass hat zwollf tusent hser (p. t07). La ville avait
trois lieues de longueur et une et demie de largeur, d'aprs Lannor
(l. c., p. 320). Cf. Lud. de Sudheim, d. Neumann, p. 40: Chiw
Caira, sexies major quam Parysius Le seigneur d'Anglure parle de
12,000 mosques (!)et de 40,000 cabaretz, ce sont lieux et estaux oo
les viendes cuictes sont vendues (p. 60). Cf. Lon l'Africain, 11.
203 et suiv.
2. Anglure, 60. Cf. Lannoy, 320: tres bel et gros cbastel. bien
muret .
3. Machaut, 195.
4. Anglure, 61. Cf. Lannoy, 320: moult grande ... et belle ~
un marchi , avec 4-5 grandes mosqufls aux environs (p. 3%t). LN
chrtiens n'y entraient pas (ibid.).
5. Machaut, 19~.
6. Un portique aurmont d'un dome extremement lev et trt-~
beau, soutenu par plusieurs colonnes de marbre ; il fut bi, potir
lea audiences publiques, par le soudan Mohammed (De Guignes, l\.
241).
7. Comme 11 murs (Machaut, 195). lls taient au nombre de 1,000
(ibid.). Cf. Schiltberger, tOS: und hat tiiglicb an sinem bohwaintr~
tuaent man
s. Macbaut, 196.
- 363 -
Soudan la ratiftcation do trait conclo par ses ambassade111'8.
La rponse fut dfavorable et le turcoplier manifesta, parait-
il, daos des termes trop vifs son mcontentement. Le Soudan
'ait ordonn dja. selon la coutume locale, de l'tendre a
t,.rre et dl lui faire payer la hardiesse de son langage, quand
un vieil mir s'interposa, en montrant les rsultats que
pouvait avoir pour le commerce de l'gypte cette punition
trop sommaire: les chrtiens ne viendraient plus dans un pays
" leun ambassadeurs taient si singulierement traitt>s ; et,
c,mme le jeune Schaban lui demandait na'ivement ce qu'il
fallait faire a ce porc d'ambassadeur ,,, il lu conseilla de
le laisser libre de se retirer, ce que le malheureux fit avec
reconnaissance 1
Cependant les ngociations ne furent pas interrompues,
~i~ au1 bons avis donns au Soudan et au1 ambassadeurs
par l'mir qui avait sauv les derniers et par Nasareddin
Cra!a, grand dragoman d'f:gypte, rrcdemment ser Luciano
Dell' Orto, de Gnes '. Malgr les efforts contraires des mirs
Al'sandimour et" Julep iu, un nouveau trait Cut propos, apres
ringt jours de discussion. On ne connait pas les stipulations
de ce trait, que Machaut dclare une " pais honteuse ,, .
A prs &\or admir la mnagerie du Soudan, ce~ olifants., dont
l bouel "sonne plus fort qu'une buisine' et les " bestes
moult estrangell 11 quon appelle u girafes ,., les ambassadeurs
riniers. 11 y anit, parmi eux, des Gnoi1, des Fran~is et des Anglais,
auirt. par les ap~fs du pape (ibid.).
1. llachaut, 20 5.
2. Happort d<' ~licalrtto Rosso, Amadi, U7, et Machras, p. 113.
J. Machaut, 208. l'f. Mzien-1, Chn:alerie de la Pa11io11, f" U V": une
l.t"ue ou en,iron en terre, pres de la mer .
~- Lud. de Sudheim, ch. XLVII; cf. d. :'ieumann, p. 35; Willibrandu1
-.b Oldenbarg (t21 I), ap. Allatius, Symmicta, 1, pp. t289; Machaut,
.:10.
!".. Fon1 hortorum , Lud. de Sudheim, l. C'. C'est le :'iahrAbou-
\h ou Kadi.cha d'aujourd"hui.
6. Beaunu, l"oyage au 1ant, 12~. l:ne de ces toun s'appelait la
loor d'.\mour . Les monticules de sable qu'il mentionne taient
onnu1 par Machaat, 210.
; . Will. ab llldenburg, 129 : quidam monticulu, Mompellrrin .
La population i'tait l.'ompo!le de Turcs, de chrtien& et de Juif11 (p. 128).
1.111 &tout.a compare la ville a Damas (tr. angl., p. 23).
l. MMhaut. l. ,._ Abou'I Maha>1in, ap. Jli1t. armt"ftinu dt1 eroi-
11dr. 1, ;t6.;; Be (iuignes, 1\', 238. L'mir devait entretenir pour
.,,11 .ervire parliculier 600 mamelouks (Khalil IJhahcri, fu 33).
~- C. Schefer, .-trch. Ur. lat. 11, !13.
to. Ciar. J,, 9uatrt Valou, 185.
t t. [)to Guigne11, IV, 238. L'mir tait alors ab!!ent de la ,illo.
- 366 -
et des garrots en abondance pour emp~cber le dbarque--
ment. La galera du comte de Hereford et celles du Gnois
Perrin Grimaldi 1 arriverent les premieres dans le port :
Guerrot, cuyer gascon, se trouvait a la tete de ceu1 qm
descendirent sur le rivage. Le roi venait ensuite avec Per
ceval de Cologne, Brmont de la Voulte et les cbevalien de
l'Occident.
Le lendemain matin, 19 septembre, on dcida une doublt>
attaque, l'une amont et l'autre aval de la ville. Le premit.'f
corps, command par le prince d'Antioche, tait compost'o d._.
Cbypriotes et d'Anglais: le roi lui-meme commandait .,,.
autres. La rsistance des Sarrasins fut tres nergique cep<'D-
dant, malgr la bravoure de cette cbevalerie de l'Occident.
qui se signala le plus pendant ces guerras. L'avant-gardt>.
compose de Gnois et de Vnitiens, fut repousse en dsordre
par les arcbers syriens et le prince dut accourir a lear
secours avec les Hospitaliers et quelques che,aliers de l"Oc-
cident. Le roi et l'amiral se runirent bientot aux combat-
tants et l'avant-garde recommem;a son attaque. Enfin lh
matelots eux-memes quitt~rent leurs vaisseaux pour mettre
la main a la besoingne 1 Ils prirent les Sarrasins par
derriere, tandis que les chevaliers les cbassaicnt l"ers l:l
montagne. Les ennemis furent bientot mis en droute et, pt>n
dant que le ro gardait avec quelques chevaliers le pont sur
la Riviere des Jardins, les chrtiens commencerent a pilln
leur camp et les environs, faisant une abondante rcolte tt'
ce cameulx, de paveillons et de despouilles . On pilla da.iu
le port trois vaisseaux contenant du coton, du savon et 1tu
miel, et on les brula ensuite. Beaucoup parmi les vainq~
ne devaient pas rapporter ce butin en Occident '. La villt'
t. Machaut, 219 :
Car i1 s'en vuet aler a Romme.
N'autre chose n'i va querir
Fors au Saint Pere requerir
Qu'il ottroie commun passage.
2. Machras, 116 et suiv.: Amadi et Bustron, U. ce. Les cbevalien
qui l'accompagnaient n'taient pas six seulement, ainsi que ~rai!lient
l'affirmer ces deux chroniqueurs. 11 faut lire certainement MJ (= 11101)
pour 1ti (Bustron, 266).
3. Machras, l. c. Amadi, l. c.
' Machras, ibid.
5. Arch. du Vatican, 250, f 0 21 v0 (21 janvier, an VIII).
6. Era per inanzi stato mandato un secretario ducale al re dt
Cypri, il quali si ritrovava a Napoli perla infirmit8 d'un auo figliuolo
(Caroldo, f 217).
0
; . In nrl qual tem.J>O Me11ser <iiovanni l>oge ebbe con quello molti
ragionamenti, e fe<:eh multe prome>1SC, tanto che e' ripreAe ua;ai
- 378 -
Puis il prit, accompagn quelque temps par le doge, le chemin
de Florence, par Lucques, ou on lui fit grande fete, par
Pistoie et par Prato, oil il trouva probablement des rceptioos
pareilles 1
11 attendait de plus grands secours de la part des Floreo-
tins, auxquels il s'tait dja adress au commencement de ses
guerres. On ne connait pas les rsultats pratiques de sa
visite; quant aux fetes qui clbrerent son arrive, elles
furent magnifiques : la commune paya ses dpenses ; un
grand banquet lui fut offert dans une glise t; il donna a
Sainte-Marie-Nouvelle sa lance et son manteau royal, avec
son portrait et celui de son fils, en broderie. 3 ll jouta enfin
dans les tournois qui furent clbrs a cette occasion '.
A Bologne, ou il arriva ensuite, Pierre r rencontra Frois-
sart, qui parle du roi avec motion dans son pimtte Amou-
reuse5; Eustache de Confians, qu'il connaissait, racoota
d'abord au futur chroniqueur les guerres d'Orient et le motif
de l'arrive du roi ', puis il fut rec;u par Pierre lui-mme
t. /bid.
2. 11 se trouvalt a Venise le 25 septembre, deux jours aprs le dpart
du ro. V. plus Ioin.
3. 11 mourut en 1363, d'apres Dardel (llilt. arm. de& croiade. 11,
36-7). Ayant connu trop tard pour les premiers chapitres de cet ou-
vrage, les feuilles contenant cette chronique, que je croyais enrore
indite (v. p. 357, note 6), j'ai rpt aux pp. ttO-ti les erreurs oom
munes sur l'histoire de l'Armnie a cette poque. Elles doivent f'tre
corriges dans le sens indiqu par le texte. V. aussi l'erralum.
ft. Ou plutt Lon V: c'est le titre qu'il prend lui-mme (v. Dardel.
t8 et 66, note 2). 11 tait n en 1342 (ibid., 32). Sur sa jeunesse v. la
mme chronique, pp. 32-ft.
5. Aprs son dpart de Rome, d'aprs Machaut, pp. 222-3. - Le
part national armnien demanda secours aux Vnitiens: on rpondit
le 1t oct. t368 a la reine d'Armnie (probablement Marie, veon
de Constantin IV et princesse d'Anjou-Tarente, v. Dardel, pp. O, ~!
et 42 note 2) qu'elle obtiendra des secours ou bien l'Armnie sera
comprise dans le trait aver. le Soudan. Le passage aura lieu peut~t"'
une autre fois (Archi!H!& d'tat de Venie, Sen. Miti, 33, f 3:").
0
6. A,.ch. du Vatican, L. S., 27, fos 239 vu-40; Rinaldi, 1365, u.1
(3 avril 1365), Dardel, pp. 35-7.
- 381 -
mt\me, comme roi d'Armnie ou ce Thakavar de tous les
Armniens 1 11.
Pierre tait de retour A Venise le 6 septembre, quand un
banquet lui Cut offert par le doge . Quelques jours apres, le
23 1eptembre 1 , il s'embarquait avec une suite de plus de cinq
cents bummes sur huit gal8res vnitiennes, se dirigeant vcrs
son ile. Peut-etre de grands projets s'taient-ils Corms daos
sa tete et r1hait-il encore cette dlivrance de Jrusalem, si
a
difticile atteiodre, malgr tous les efforts.
Mziercs se trounit a Vcnise au moment du dpart du roi,
nec lequel il avait rgl, pendant quatre jours, toutes les
affaires dn royaume qui le regardaicnt at les siennes aussi,
au grand contentement de la clmence royale et avec hon-
oeur ~. 11 t>tait dcid a y rcster encorc quelquc temps pour
les aft'aires qui le concernaient, affaires qui nous sont com-
pli-tement inconnues, puis il comptait se diriger vers la Curie
pour y traiter probablement des affaires de la croisade, si
cette paix avec le Soudan, qui n'tait pas encore concluo,
n"aboutissait pas.
l..leux jours aprf>s le dpart du roi, le 25 septembro, il
i>crivit une lettre des plus importantes pour sa personno et
l. ll ~lait Yenu sur une aeule galre; il en fallut huit pour trans-
pomr 11& 1uite, au retour.
2. Blbl. de l'Al"!lenal, 499, C- tH Y: ... Audiat YeMtra revel't'nda
1.attamitaa. .. dominum meum recem et cum eo... dominum comitem
Tr1polm cum galei11. vm. Venetorum atque 1ui11 et quinrenti11 ptn.onis
l"t ultra, inter hominel> annorum et famla(m) 11ua(m) tJomesticam,
.x 1.111 die men1111 hujus de \'eneciis rece-sii.se ... Expedivi namque l'8r
acrat1am lJei cum domino rf'ce, 11ecum per .1111. d1eK exi11tente (111"),
nmnia n~O('J& l"f'gnum tanJ..rencia ac ecam mea ... nihilominus. ex quo
pluf't donuno no.tro pape, dominus meus rex ex parte sua indl'llinenter
,., nn1ttor tractatum et concordiam factam tt>nebit ... 1'uki11 Jhesu11 fa-
r1a llud quod 1ibi melius videbitur in oculi11 sui1 pro republica chr111-
uanorum... .
3. Jcan et Pierre Grimaldi arri,renta Famagou11tf' avf'c un ni"~f'au
b:lrbarellque quil" avaient captur a Alexandrie. h I" avril 1368, Ma-
<'"h'ru, t 19. 1 r. .\madi, H9. Le 10 mai mourut Jean de Sur, un df'S
me1Ueurs omcien de P1nre (.\madi, l. c.).
111 parurent en juin ~t arrivcrent i Hhodes, le Sjuillet. Cf. Mach6
na. tH et plUB haut, p. li6.
- 384 -
demand des otages pour leur scurit, otages qui forent
accords fallacieusement par le Sondan, des condamns a
mort ayant ~t habills en ha bits d'mirs 1 , selon les chroni-
queurs arabes. Ils se prsenterent ~nsuite devant le Soudan
et demanderent le renouvellement de la paix, d'apres les
conditions proposes par le roi de Chypre. L'glise du Saint-
Spulcre, ferme depuis la prise d'Alexandrie, devait etre
rouverte. Le Sondan demanda la restitution des captifs
d'abord 1 , et deux galeres chrtiennes partirent d'Alexandrie
pour obtenir du prince d'Antioche la dlivrance des am-
bassadeurs sarrasins (8 aoO.t). Le rgent les confia an1
envoys, avec acte notari, a Nicosie; les vaisseaux quit-
terent le port de Famagouste le 24 aout.
Les ambassadeurs des communes refuserent cependant
d'autoriser le dbarquement des prisonniers, avant la rati-
fication du trait par le Soudan. Le conseil de rgence pro-
testa violemment contre cette mesure, qui rendait vaines ses
intentions secretes. Menkelibogha 3, un des grands ennemi~
de la paix, se jeta sur Cigala et le frappa au visage, en
criant : ce Porc de vil prix, tu te moques de mon seigneur le
Soudan ! ll ne se contenta pas de ce chtiment et le saistt
par la barbe, menai;ant de lui couper la tete. Le meme mir
qui avait conseill jadis des mesures plus douces, interrint
alors, priant le Sondan de faire la paix; on se borna aattendre,
pour dclarer la guerre, que le roi ftit revenu d'Occident ;
on se rendrait alors mieux compte des forces dont il pouvait
disposer encore. On traina done les choses en longueur
jusqu'au mois de septembre, quand Cigala fut envoy en
Chypre avec de nouvelles propositions, tout aussi peu srieU!IM
que le~ premieres. Le roi crivit en vain une lettre indign<>;
tous les efforts chouerent devant la mauvaise volonte dt>j
mirs. Pierre Ir, malade a Famagouste, en informa le pape'.
Ce qui eat dit daos Machaut, p. 222, est faux. Cf. Amadi, p. U9 :
El 110ldan prolongava la .Pace, perch udiva a molti di llUI amir&
qoali havevano diverse opimoni ; Uustron, pp. 2678.
t. Tantum enim timorem (ic) invuerat Sarracenos poiit cap
tionem Alexandrie ut novum proverbium nter se Muscitarent, cum 1ubi
invicem maledicerent, dicente11: gladilU /em1i1 Pelri regi te percua-
inl (fkatio lragttlfra, fo t9i).
2. Pendant le voyage, Pierre I trouva a Modon, ou il a'arrta, aa
pattnte l1abelle de LWlgnan, tille du ro liuy d'Armme, mart" au
dspote de Mor'8, Manuel. Elle lu dclara 11on intention de faire
pomer au jeune l..on de Lusignan Catherine, hritiere de l'Arca1le,
et d"en wre eon hriter. La mort de Pierre empt\cha le prtendant
d"arriver au terme tix et il pousa Marguerite, tille de Jean de Soi1J11on11.
\". Darclel, 37-9 et lea notes de M. L:lylll!e ltobert; llopf, Uaroniqw1
,,.tto-romaru1, ~a. XII b; le mme, Grfrehenland, 1, H!*l.
J. ArC'A. ''" ,.atfran, 2~9, f" 2:Z vu..J; Rinaldi, XX\"I, 155; Heinhard,
1AA1C'/alw vo11 Cypru, 1, 90 (2 dc. t:J6i). 11 crlVlt a la m~me epoque
l archev6que do ~icoaie, l'exbortant a rprimander le coupable, en
emploJalll m6we le11 cenauru1 ecclc'liast1ques. Le ro souillait ai111>i,
l'l. '"... Pliilippe dt IU:ib-r1. ::;,
- 386 -
absence pour se venger: Jeanne l'Allemand, dame de Choulou
et veuve de Thomas de Montolif, fut saisie, jete en prison
et soumise aux tortures les plus cruelles pour tuer l'enfant
qu'elle portait dans son sein. Elle fut transporte ensuite a
Crines et jete dans une fosse 1
Pierre or en fut inform et crivit a sa femme one lettre
menac;ante ; la concubina du roi fut enferme alors au couveot
de Sainte-Claire, a Nicosie, ou elle fut contrainte de prendre
le voile. Bientot les plus mauvaises nouvelles arriverent de
Chypre en ltalie: Jean Visconti dnon~ait a son mattre les
relations criminelles qui existaient entre la reine et le comte
de Rochas, Jean du Morf 1 Le roi, qui aimait beaucoup sa
femme , partit aussitt pour punir les coupables. La maladie
le retint quelque temps a Famagouste\ puis il se dirigea
vers Nicosie, ou il convoqua la Haute Cour pour juger sa
querelle.
Les barons chypriotes n'avaient jamais t tr~s favorables
a cette guerre continuelle, qui leur apportait du butin, il est
vrai, mais qui empechait tout commerce entre I'tle et l'Orient
et mettait en danger l'existence de cette pierre jete daos
la mer , qu'ils avaient dfendue a grand'peine jusqu'alors.
Ils ne voyaient pas la partie ncessaire des expditions de
Pierre Ir, qui, en occupant l'ennemi ailleurs et lui donnant
une ide excessive de ce petit tat, empechaient l'invasion des
Infideles. Ils murmuraient contra ces chevaliers de l'Occident
qui joulssaient de la confiance du roi et qui les clipsaient
dans les combate. Le Chypriote , dit le chroniqueur arabe
t. de Lusignan, f0 H7 v0
achras, 157 ; Amadi, 426-7; Bustron, 276.
? turcoplier lui oft'rit la rgence, comme au plus proche parent
re 11 : il la refusa d'abord, puis l'accepta (A11i1e1 de Jb'u-
,d. Beugnot, prface).
16, d 'a{>rs les A11i1e1 {p. t), date impossible, la runion ayant
r le me1smes jour,. que l'as1assinat, le t7 done.
l.
16. La commission en corrigea le texte, d'aprs le livre du
J aJTa , et le dposa dans une glise. Elle ta1t eompole, p<>ur
t, des houunes au 17 janvier: Jacques le conntable, Phihppe
Tean du l\forf, Henri de Giblet, Raymond Babin, etc. (ibicl.;
niqtu! de Dardel, iO. Surtout les fiefs donns aux forains
f~id.).
~ras, ~57-8. 11 tait accus d'adultere avec la femme d'un
ateurs.
- 392 -
certainement Philippe de Mzieres, s'il s'tait trouv en
Chy pre.
Des ambassadeurs furent envoys en Occident pour annon-
cer la nouvelle au pape et aux autres princes : le notaire
Barthlemy Escaface' partit dans ce but, sur une sa.itie. ll
revint peut-etre en Chypre au mois de fvrier ; le pape avait
reproch amerement a I'envoy le meurtre du champion de la
chrtient; cependant il s'tait rsign: l'ambassadeur r~ot
meme des presents, un canonicat A Sainte-Sophie, cathe-
drale de Nicosie et la dignit de vicaire de l'archeveque'.
La douleur fut universelle en Occident, quand aniva la ooo-
velle de cet assassinat. Le roi d'Aragon envoya des ambass&-
deurs 8. la reine pour la consoler ; en ltalie, en France, en
Angleterre l'indignation fut gnrale contre les rebelles et
las meurtriers. Malgr ses dfauts et ses fautes, Pierre l.,
resta le type du vrai chevalier, pieux et guerrier. C'tait le
bon roi de Chypre4, le meilleur roi depuis cent ans ,le digne
mule de Godefroi de Bouillon . On se souvenait de sa force,
de sa bravoure, de sa grace daos les combats '; la victoire
d'Alexandrie fut considre comme le plus parfait eiemple
du fait d'armes glorieux, les chevaliers qui jouissaient de
quelque rputation devaient avoir accompagn le defenseur
du Christ a cette occasion, ainsi qu'a Layas et daos st>s
guerras lointaines . Froissart 9 , Ptrarque ', Cu\"elier ".
t. /bid.
2. Miracoli dt1lla croct1 1antiuima dt1Ua i1cuola di San Giottlllli
Evangt1li1ta in Venezia, ap. Mas Latrie, Bibl. c. Ch., XXXIV, 7S,
note; cf. ms. {.99 de !'Arsenal, f0 H2-3 vo. Cf. fo H3: Nunc vero in
cellula temporaliter satis pulcra Veneciis aliqualiter quiesco, come-
dens panem lacrimarum, desiderans post tergum meum proicere
omnia peccata mea, expectans ecam adventum domin nostri Jbesa
Christi , crit-il a Grard de Dainville, son frre utrin, Yque de
Trouanne.
3. Adresse a l'vque de Trouanne. V. note prcdente.
{t, Songe du vieil pelerin, 1, fo 82.
5. /bid., I, f0 66 v0 (Archeldemach, Haoeldama ailleurs, d'aprs S.
Mathieu, e. XXVII, V. 7-8, ager sanguinis J)) . Cf. Cl&ron. d' E'*"''
d. Mas Latrie, 203 : Caudemar ou Chaudemar.
Sur la eulpabilit des frres du roi assassin, v. Song_e, 1, fo 83 :
" du que! frre, nostre roy a present (Jaeques), et des dois ilesa destre
main dequeurt encare le piteux sang humain du tresvaillant son aisn
frere, le roy Piere ; CWat lrag., fo 196 v0 : germina viperarum duo,
fratres ipsius ineliti regs et orones barones regni secrete oonailiam
inerunt ut ipsum dolo tenerent et occiderent... inclo rege ... igno
rante et in securitate in regiis et {>alatio proprio existente, malefici tt
fractores fidei, J>roditores inaud1ti, aanguineas manus injecerunt in
christum Domim, regem videlicet suum et dominum naturalem, ip1am
in lecto proprio, sub canopio secare dormientem, gladiia inhuwani~r
ipsum letahter vulnerando, uno fratre suo presente. erudeliter occi-
derunt. Machaut partage cette maniere de voir (l. c.). Tootes lei.
chroniques occidentales contemporaines dsignent lea deux princes
eomme les chefs des meurtriers (Cuvelier, 1, 270; Christine de Pian.
dans P. Paria, Lu mu. frant;ai1, V. H5; Vita Urbani V, ap. Balare.
I, 386-1; Petil Thalamtu, 383; Chr. dt11 quatre Valoi1, 15t; ef. 200, 260;
Uh. Foglietta, Annal. Janutlll.!., ad ann. (d'aprs Stella seul!); CA,,,..
t:1te111e, Muratori, XV, i9t D; Cron. di Pila, Rer. 11. Ser. de Flo-
- 393 -
On possede cependant la lettre qu'il adressa, vers le com-
mencement de cette anne peut-etre, a l'veque de Trvise, et
cette autre, si pleine de rhtorique, ou i1 flicita Thomas
de Farignano, gnral des Mineurs et plus tard cardinal et
patriarche de Grade, d'avoir t absous dans le proces
d'hrsie que lui avaient intent des envieux 1 Ptrarque
lui-meme, ami de Thomas, avait plaid sa cause devant
Urbain V1
La lettre adresse a Pierre dt Boanis (Boiano ~), veque de
Trvise (135994), porte une date, le 8 fvrier, sans indication
d'anne. II avait pu connaitre, pendant ses voyages en Italie,
ce prlat clbre par sa pit; il s'adressait a lui, cette fois,
dans le but de demander des secours pour les chartreux de
Hontello, dans son diocse, qu'il avait visits tout rcemment,
~vecJeneven de l'veque, Fran<;ois 3 lllesavait trouvs dans
l'ioM'f' I. :!IJ janv. 13il; .lrrla. du l"atfran. 263, a. d. Mf>l aux aft"ai
rt 114' l'Ori111t, il dP\"nt, aprr11 la nomination di' Uanlt'l a i"vch de
T11rt1hnli, 1hanr1lil'r d1 Lon \'l. l ardel, p. IOS.
l. F.111' 1le,ait r1r1rnir annul'llt>ment 10,000 ht>sanlll l'X l't'dditibua
ff'f'nf' t"iJJri . ibid., 263. fu :.?6~ : 25 marii. Ce:1 to ou 12,000 h41anta
,~.iiP.nt le rtvenu d'unl' partil' tlu fief dAra11ippo donnt'.oi-, en 1368, par
I rui l'it>rre a ioa parl'nte. l>ardt>l, p. :IR . C'f. :1:1. nott> l. 1-:lle vint mf>me
tfl ' 1i,11n- pnur ri\rhlmer "''" droit, il.itl . p. ~o . cr. )lad1t\ras, 188.
%. 11 uait i;l'rvi U.Jioll'ml'nt lt> roi Pierre (30 avril: ibid., 263, fo 270).
\' . ur lu1 )lildo,.,.t. ut )liiller, Arta ti dtpl. fl"'"''"" (\'ienne. t86S), t ~3.
:s. l)Ominiru11 Lerrarii . rr~ancier, lut 1us:1i, de Pierre (7 juin;
;J,,, fu 5,_59 \""). \'. 811'.~i l>claville lt Roulx, o. c.. 11, 189.
v
, Jt.lpe il"mandait pour lni les po<4M'B.. ions que liOn pere anit
r,.,.IJ" du roi djlfunt, ihid., fo !111: 1 l>l'pt.
:.. Fantin et Frdl-rir: la famille a\ait pttt m11tnam ... quanti
tatrm 11'1r:t>nt a Pierre l; une partie ~ulement en avait t pa76e,
1birJ . f IO'J. \'. p. 326. n. l.
fi /bid . fu 20 yo; Rinaldi. XVI. ~%et llUT.
i. Pro ~uro statu t't r11,.to1lia ... Pl'tri. n-ri11 ('ipri, aliquu per-
, .. ., ... hput&rt> coran-muio . .lrrla. du r11tira11. 263, r 39.
8. tlf-rtrandum Flote, fratrl'tn Ho.. pitalh1 . et 1ut>u11lam militem,
.. 1 ....dum b, ihid.
, . t"a,.trum C'ivuatii. famai.rutane i.eu l&i-trum de C"harine11 (ir),
alud., f .. 39 v - ~O.
tu . rt11t .. M"Mnonl'll fu 39.
ti . l:nf' IPttl"t' fut a1lre..,.foc i1 ltt1n <ri1rtt prohablment) de SW'
(16id rv 21 V"), Une 3Utre a lOll'4 lell b&l"OQ11 du roy&UffiC (fu 22).
- 406 -
recommander l'ducation du roi a sa mere t et demander au
rgent, avec de grandes instances, ce couronnement que ce
dernier ajournait sans cesse et dont le pape lui avait parl
dja dans une lettre prcdente 1 Enfin le propre pere de la
reine lonore, le frere mineur Pierre d'Aragon, fut charg,
quelque temps apres, d'une mission en Chypre pour la pros-
prit et la tranquillit du royaume .
Les lettres du pape produisirent leur eft'et sur le prince
d'Antioche qui consentit a couter ces conseils. Pierre U
demanda, tant arriv a l'age lgal, la garde des royaurues
de Chypre et de Jrusalem, avec l'assentiment de son rmcle
probablement, et l'assemble des barons fixa (mercredi 24 d-
cembre) un jour pour son couronnemeut 4 Pierre re(,;ut la
couronne de Chypre des mains de l'archeveque de fcosie,
Raymond, apres avoir jur d'observer les Assises faites
par les rois Amaury et Baudoin, le 6 janvier 1372, jour de
l'piphanie '. Philippe de Mzieres, bien qu'absent, fut imite
afliciter le pape sur son avenement et a lui annoncer l'accom-
plissement de ses ordres. Guy de Nephin de Limassol, tresorier
et chanoine de Famagouste , parent du prince' et deseen-
1. l"n Rrnaud dt> :"irpl1in, <'n 1206. Amadi. 95. l"n Pierre de :"irphin,
d1< aulHllan '.'). mourut lt ~ oct. f 3j:.! Olas-1.atrie, l"/11' dt ChyJI",
:.;o. 11 y avait au ....~i une famlllt> non nohlt U<' ce nom Uliid., 471).
:! )k '9'J df' l'Al'>-l'nal, f 1;,K tt i.uiv.: Cullariu di' ltticifl t:rtacwni&
0
ti-. lf'
18 fi\vrit>r, pour tui !'f'<"ommander un damoiseau d'Areuo, Jo.
halUll' Grt9orii .~rl"h. d11 \"atfra11, 26~. f 227.
1. l'ri\ilh:t>1 ac.-rordi\11 aux \'i111tit'ns, le 2 juillt>t 1372 (f:ommt'm.,
\'11. n" 66!j; t. 111. p 10'1): le 18 octobrt> 1374 (ihid., n 767, p. 116):
,. 16 juillf't 13;'7 (ibid .. \'111. n 35, t. 111, p. 13~). l>u reste, if n'y eut
p:~" J,. llUerres f'n Orif'nt pinclant rl' tt>mp ...
~ 11 .J>U118 ~ \"enise'. ou on tui acorda UJ? privil~e dt> ci.ti', lt>
161anv1,.r 137., v. 1t., /l1bl. dt rte. dt l"hartf'I, X:\'XIV, 18, n. I, d apn11
:,... Commt'm., \'11, fo t60 v.
:l. Le S aot, Arl"h. d11 \'atfran. rtg. dt' la Chanctlltrit, Grgoire XI,
11. r- 243.\.
4. La premit>re mention de son 11i\jour en France 11C l"l'nrontre au
moia de mai 1373 (v. p. 420).
5 f,4011 ambui.adt>un parti~t di' \hypre t>n Ol'tobno, Machru. 187.
6. Gllfli d,, Jar11i, ap. Amadi, ~:15. Gtlm11 di Giorni, ap. l..ordan,
, . t f Yachflrao;, 187: ,\,.!' ~ 1'-:-?t.p.
7. ilachi\ru et .\madi, 11. u.
l. A caulltl d'une querelle de prseance entre lea reprsentants de
<~,.nn et de \'eniae.
- 410 -
aujeune ro le pouvoir usurp par ses oncles 1 Un marcbaod
catalan, Alphonse Ferrand, d'abord 1 , puis le pere meme
d'lonore, le vieux moine Pierre d'Aragon, a1Tiverent a
Avignon pour exposer ses plaintes. L'intervention des Hospi-
taliers, intervention demande par le pape, ne russit pas 1 et
Campo-Fregoso, amiral des forces gnoises, se dirigea vm
l'ile de Chypre, oil l'attendaient des succes faciles, grce :i la
complicit de la reine et de son parti. Nicosie fut prise le
16 juin 1373, Famagouste au mois d'octobre, et les assassins
du roi Pierre puns de mort. Quelque temps auparavant,
le 14 mai, Tacca tait rentr dans Satalie, avec le consen-
tement du roi qui ne voulait pas la donner aux Gnois.
et les derniers soldats chrtiens quitterent la cte de rAsie
pour toujours . La paix 1 laissa les Chypriotes trop affaibli!
pour leur permettre de commencer des guerras offensives ~t
le Soudan ne trouvera pas de rsistance srieuse quand il
viendra soumettre l'ile et mener en captivit Janus, le troi-
sieme successeur de Pierre le Vaillant.
Les Hospitaliers taient tout aussi incapables de continuer
la croisade. Les msintelligences entre les dift'rentes provinces
de l'Ordre taient continuelles : les Proven~aux et les Italiens
se querellerent si violemment dans le concile de novembre 1373.
qu'on craignit une guerra ouverte. Le pape leur demanda
vainement de prendre des mesures contra le danger ou ~
6 . l.t!ttn d1 Philippe, ll1bl. n11t .. tn"-'l. lat . H51t, "' 182 "" :I ; 1;:1:10,
f ~ 6; 1 t5l, f 2:1 V. l1uhf1 da111 Ir livre di' ~lt>uri .....'I(' , nl1111 1ln
)l~ure, l~llr~ ,,. f.' liarle~ rinq11itme .... M11Z. 16314, PJI; ~ el. 11u1v. .
.. Tatl"f" \ 11 .-h. 1, ap. ~poncla , .l11a. rrk., 1, 114J6. , . Elle taat
'""ll'brtt daruo l't_\gli11e primit:\'t' (lf'ltre tito-c').
- 412 -
avaient prononc des discours a cette occasion 1 Pbilippe de
Mzieres voulait tmoigner, en propageant cette nouvelle f1ite,
de sa dvotion spciale et singuliere pour la Vierge Marie..
a laquelle il avait vou, comme Pierre Thomas, son ami 1, un
culte fervent et mystique. 11 l'appelle dans ses ouvrages de
vieillesse la doulce esperance du povre pelerin , u h
mere de gloire , ce la tres doulce Vierge Marie s)) et r'P$ta
elle qu'il s'adresse, daos sa Contemplation, dans son anxiet
pour le salut et son effroi devant les tortures ternelles.
11 avait fait clbrer d'abord cette fete de la Prsentation.
a Venise, avec l'aide de quelques personnes tres dvotes '.
Elle fut suivie par une ce reprsentation figure par ce des sym-
boles et des. visions , qui ajouterent ,, a la solennit '. Apr~s
son arrive a Avignon, il s'adressa au pape pour en obtenir
l'approbation : il lui prsenta l'office en latin, tel qu'il l'avait
traduit du grec lui-mme, en l'accompagnant de notes de
musique. Des fideles de la Vierge seconderent ses efforts et le
pape, apres avoir lu personnellement le manuscrit, le conlia
aune commission de personnages ecclsiastiques, qui rlevait>nt
l'examiner aussi. Elle tait compose de prlats que Philip~
connaissait depuis longtemps et qui comptaient meme parmi
ses amis et correspondants; l'veque de Pamiers. confesseur
d'Urbain V d'abord, puis de son successeur, et Guillaume
Romain, de l'ordre des Freres Precheurs, maitre du palai~
pontifical, revirent d'abord l'office de la nouvelle fete. Ber-
trand Lagier de Figeac, cordelier, cardinal de Sainte-Pris-
que et veque de Glandeves, le lut ensuite et y fit dt-s
annotations. Philippe de Mzieres mentionne enfin Piern'
1. l..rttre ritt\t>. f'f. m11. lat. 17:130. 11 y eut une llt'conde clbration
dr la i'lt, en 1a;, parait-il, u in ecdellia Cratrum heremitarum 11&11cti
\ 111{11,.tini (" 1i v"). l.a datt> Pst donnt'-t> par le ms. t i330. Jean de
U.alt. dol"tt'Ur en tht'-olode, prl>d1a a Cl'tle ocruion devant les Cardi-
n&U1 et le drrgt'-: wn discours nous a tt co111.er\ dans le mme m11.
,,. l.a llt1llotlit>1m 11ational1 ("' 1-:1 \'). Sur le personnaice luimi'me,
, ,.._,11:1r, ltibliothrra .t u9111ti11ia11a. ln:ob.tadt, t 768, HO. Cf. P. J'ariK,
art. r111 tle11 .l/~111. dr i .1 c. dr1 /n&1rlption1. 37K-!I ( 13115: !olzieres aurait
..... ,v h11 mme a la solPn11iti). Un y troun enrore 1111 my11tere ou plu
toC .1 ... intll<'ations pour un my .. wre rtprl&1ntant la pri:,,e11tation
.te Mane 1f 111 jusqu'il. la fin). l'e 1u'un ne parvient pai. a i.'expl11uer,
e~ ue IP d1s1our11 tlP Jpa11 dr ll:'d1 dt"l'lare trea Pxpre"-o;mt>nt que la
, ...... fut 11litm"e la prllmiir(' fuj,, a 1'1"p()(ue o il pro11nn~a son dis.-ours.
l..1" ma. l5~ latn. dr la m.:me l11hltothi1ue (anrien J 12 de11 t''-
1....tin1, puit' 3~3 de S. \"irtor: "rritur1 rontcmporaine) contirnt seu-
;,ment l'oflke et le11 lcttreii de 01arl1,. \', qui manqucnt dan1t ll' ms-
pr...tlf'nt.
!. Tr1a armos et tres quailr:ii:l'11a11 imlul~ntiarum mii-rrironlitl'r
...1,,.,.,,, (11. :'i. lat. 1;:i:w. " 1; \"'). l.t111111l11l1.:i-111"" dont ti t qur-i
t1>11 furent rnr11lr111i111par1 1,rrwnt \"11, ,11u t>n 1:i;K (mi.. 17:130; not1re
a la bn dt l'ulire, fu 17 \'").Le m. a\ait apparltnu it ~lt"in" ain1i
,1c- I mnntre 1N1t phrast: /1tt l1l1tr ,.,, d11111i11i /'h1lipp1 dt' l/t1.ct7'i11,
r''"' rllarii rf'911i f.'ipri. - ~l. h. Bl-1110111 1111 si1.1:na!r un autre ma.
:.! ant appartcnu it ~ll'lieres. 1'"1,1 un 1artulaire tit 1'1"~1t..._ Ju ~amt
..._...ulrrr 1ur rill .\111ln" llurhtnt' (lli11/. 9<'11ral. dt la 1114Ji1011 d'
f./uult!/lltr(l63) Preuve~. p. J;).
- 414 -
ancien veque de Florence, cardinal de Saint-Laurent in Da-
maso, dont le frere avait eu des relations avec le roi PielTe l".
Jean de Limoges, cardinal-prtre des Saints-Achille et Nr~.
cousin du pape, les cardinaux de Sainte-Prisque, de Saint-
Laurent in Luciua, de Sainte-Marie in porticu, de Sainte-Marie
in via lata, Jean de la Tour-d' Auvergne, le patriarcbe de
Grado et un grand nombre d'autres vques, arcbevequ~~
et dignitaires ecclsiastiques. L'assemble tait compos~
aussi d'un tres grand nombre de laiques. La messe fut clbre
par l'veque de Cortone, et un discours prononc, en latn
d'abord pour le clerg, en langue vulgaire ensuite pour
les laiques, par Franc;ois de Fabrica, de l'ordre des Mineur~.
maitre en tbologie .
Vers la meme poque, en 1372 ou au commencement de
l'anne 1373 , Mzieres crivit une lettre circulaire a tous
les chrtiens de l'Occident, dont il se dclare le (( Yermisseau u'.
en leur envoyant l'office de la nouvelle fete et les exhortan!
a l'introduire dans leurs diffrentes contres. La chrtiente
tait, dit-il, dans un tat de dcadence complete, vritable
scandale en face des Infideles. Partout des sditions, de5
guerrea, des hrsies, des pestilences. C'tait la punition
qu'elle avait mrite par ses nombreux pchs. Devait
elle dsesprer 6 cependant ? Pas du tout : il y avait un
moyen d'chapper encore a tous ces dangers et a toutes ce-
tempetes, un port de salut, la Vierge, mdiatrice de Dieu
et des hommes. 11 faut s'adresser a elle, en lui cbantant un
ce nouveau chant un carmen novum qu'il a rapportt'.'.
, '
PHILIPPE DE MEZIERES A LA COUR DE CHARL~S V.
1.A""lf'rc rt Rrnan. l. 213, 2l6. ~ur ses ~ots arti.;tirl'trs. v. O.. Cham
.eaut rt Gauchery, l.t tral'a11.r rfart t.rtlc111,;1 p1111r J"" dt Pranu,
du.r d,. llf'T'ry, Paris. Champion, 18!1t, in-41". l'f. ,\. \lolinitr dans la
Rntv hi1toriq11,., LVII, 1, l:.C't. 1.r rat.1l11.t11t tl1 ' hh:10tlwr1ue a t11e
puhlt par l11ver 1lr B.auvoir(Paris. U!iO, pt>tit inK").
l. 11 d1ma111la a Chri>.tine 1l"i>,rirr "" Lirr,. df'a (ait. sa cul111-
tion 1lt livres ral'I"< et pr<'rieux <'tait panq1 .. il 1p(lp <lu dur tlt> llforri.
Son fil., Jl'an prott':.wa au._,. t"hri~tin<' (Lelne t>t Henan. p. 217). l;aco
fa1t l'l'lo1--e dt sa i.11enl"c O.theur, o. c., 111, :16).
2. Leclf'rc flt llenan, 2:.!0-1.
3. Sauval, .tntiq11itr: ,,. P11ri1. 11. IS. Y. Christine de Piqn, lilrt
dn ft1it1, 1 111, rh. XII .
. FlibiPn. lliloirt' df' '11t1iaona rtiyaln. ap. Boivin ..1/tlm. dt r.trad.
tb- l'Alcr .. 11 (1736), pp. 6!0 et suiv.
S. Chr1~tinl' de Piaan, l. c., p. 26.
6. llot\ll. l. r., 692-3.
; . l'1111r11ruepeut-t>strenavoit Ir latin, pourla Ort"e tlrs trnnrssouh-
tilz, ,. t'll ui;1uc" comme la lan1rnr fra111:0:,,. (t 'hri..t111r 11' P1,.an, p. 6).
11. ( ;1111''1 'lal,.t. /nitnlairf'; C. l.trltrl et Ht>nan, 1, 1!I~>.
9. llal1ltlll. l'ita di /Jo,rarri. p. :111~.
to l lf' th.11(o:i1 sou\'t'llt \'11l11yt 11yr. 1111lr11l11t ""' poin' 1lt la sdl'll<"',
en auo1t parler ... (t'hristinr d<' 1'i .. a11, l. r.). \'. pour 'lt'" tonnai,.-
..nc"' d'autre nature, pp. 22 et suiT.
ti. ('hr. de Pi..an, 111, ch. 1\, p. 8.
- 420
tien 1 taient parmi ses serviteurs les plus apprcis, bien que
ces recherches ne nuississent enrien a sa pit 1 Philippe de
Mzieres parle avec admiration de sa dvotion, de ses lec-
tures assidues de la Bible, qu'il lut chaque matin, pendant
de longues annes, a genoux et tte nue.
11 dut aimer dans Mzieres le lettr d'abord, puis le drol
et le bon conseiller. Comme lui, il hai:ssait les guerres entre
les chrtiens ', le luxe effrn des cours 1 , la licence des gens
de guerre et leur esprit batailleur'. Sur presque toute~ les
choses leurs opinions taient les memes etPhilippe mentionne.
avec motion, ses longs entretiens avec le roi qui lui exposait
parfois, pendant des heures entieres, ses projets et ses rves.
pendant qu'ils allaient a cheval a Melun ou aux ch:i.teaux des
environs de Paris. Et le vieil pelerin , heuret.x de voir ses
ides partages, ne disait onques un mot, mais escoutoit, et
non pas sans larmes de devocion, la sapience et prudence du
sage Salemon 7 .
La premiere mention du sjour de Mzieres a Paris date dn
mis de mai 1373. La mort du roi de Chypre avait eu des rsul-
tats dsastreux pour sa fortune: le prince d' Antioche avait
sans doute pris une attitude peu bienveillante envers le chan-
celier et, comme il tait le vrai maitre du royaume, meme
XVII. 505 ). 1.a fMi> 1le la Prsl'ntation fut rl~br~e pour la seconde foia a
\wignon.rettl'ml\mt'anniol' l't l'an11 doutl', i>n 118 pt+sPnrf'. \".p. 413,n. l.
l. ".,,.'Oal, '.99, f 161 V": u ,\d nll'ffiOriam tue nobilitatii. l't'dUl'alur
11u0ol Jam, ad tnetand:un iy.;am pa11m. inclitl' memoril' dirtul! dominu11
"'' f ranril' hi" 1111." m1llrr1t: !Wml'I .\vinioni, roram pit.> memorie G~
fClno pa11a Xl 0 t't ala vke \!11liolani. eoram domino Barnabone.
2. ""- ambb,adeun. chypriotl's 1t't'tail'nt p!+Sl'llWS i \"(nise df\s
l"ann~ 1Ji2. tlemand~nt dl'!i ."Pro!1_r11; 1:al'c:'hevt'1\Ue de .T.arse ai:rlva
n t :1. : ''f'C un"" mnunon par.. 11lt'. 1oute 1ntl'nt'nt1on eta1t 1mpo!<.'1bll',
lui i+p11nrl1t-nn, i ca~ de la :ue!Tf' &\'f'(' (;t'ne11 (repon11t> du 21 mai
13'.'~. d:rns )fa., Latrie, l/i1l. t.'h., 11, :1:19611).
3. lnltlri\111 1lont il fut quPo;tinn f'O 13111, quand lt'!i G~noi11 lui pt'r
m1"'nt d l'Xporter M"I <il'nn;t>s par 11' port 0tcup de .-amairouiite.
\. 1k !iurfirenci11rib111 dr ruri:i (IPttn> citiop de ~~rit>l'f'll) .
5. l..A-s o!rn'l tlt' 1<erait>nt t'ltYtl'll i pl1111 de OO mille ftorint, d'aprt\11
la lettn- .
fi. 1.1' IS juin 1378, l.11rd1ino \"isrnnti tll'mandait a (;onzajfUI' unum
mman1m l"1urntl'm clr Tril!ta110 vrl l.anzalotn aut cll' aliitUR afia pul1ra
t tff'lrrtahili matl'ria JMiur trorn"'r lt> tl'llll'!I Jl:f'ntlRnt \u'il rondui!l4it
('rttl' pri11t1""'' tn l'hyprf'. l.. O~io, /Jot'Mml'tlll diplumallri lralli dagli
.4n-Jur Jlila1t,.i. 1(\hlan1111::,), ~1;.11 . n. ~ad11ra!I, 32;.30, l.t' projet
du mari~c avait ~t form1 dis 1:r:r. (ibic/., 1110).
- 426 -
timent du tyran et de la Rpublique l. Le roi le ratifla, le fl
mars de l'anne suivante 1
Mzieres tait-il ali a Milan pour traiter avec BernabO et
amener la conclusion de ce trait ~ C'est tres probable. 11 serait
revenu a Paris pour exposer au roi l'insucces de sa premiere
mission et se serait dirig ensuite vers la Lombardie. oil
il aurait russi a convaincre le seigneur de Milan, qui le
connaissait si bien par ses ngociations antrieures pour lt>
pape et la croisade. 11 est galement possible ancore que son
sjour aMilan se soit prolong jusque vers le commencement de
l'anne 1377 quand rien ne restait plus a faire que la rdaction
meme du trait 3
Ce voyage en Lombardie a t, p'ar les pamphltaires du
part bourguignon, en 1407 et apres cette poque\ attribu a
des causes tout a fait honteuses. Mzieres aurait tremp dans
la conspiration qui amena le meurtre de Pierre Jor ', puis,
saos qu'on en comprit bien la cause, se serait enfui quand
les assassins du roi s'taient saisis du pouvoir. 11 aurait
alors cherch un refuge aupres d'un autre grand traitre:
Bernab. Sa conduite envers son nouveau maitre avait t la
meme qu'avec le roi de Chypre : il promit a l'infme Jean-
Galas de se saisir de son oncle et de le lui apporter vivant
dans le cbateau et al'heure meme qu'il dsignerait. Le (( jeune
atqoe flru1 . Anno Domini w.ccc. 0 1..n\1. die .xv1. 1 Maii. qua eciam
dir ilhutri111imu1 princrps rex Francie, duob111 annis revolutis, inter
apntea in rebu11 domua sue et in consiliarium mt, quamf1ia indign11na (ce
mota 111>nt la 1i1mature de Mzieres), motu proprio duxit eligendum. Uuia
iJritur omnipotens Deus me perduxit ad linem hujus operia peroptatum,
infinilalt bPnl"<lt(tioni" gracias relTero, sicut po!4Sum, cu cum patre et
~piritu une-to f'St honor et gloria, virtus et im~rium ab eterno et nunc
~t P"r infinita aeculorum secula. Amen (Hlbl. nat. lat. 3~59 ' fol.
J!!M v-. Ce m11., pet. in-8, de 329 fu, a t tennin le 6 juillet H82
(fol. 30\ v 0 ) . et donn par maitre Jean Bailly aux tioursiers et
membrea du colltICf' d'llar<"ourt i. Paris (f 329).
1. 11 y a bien une di1Trence, 11inon dana le mois, du moinsdans l'anne:
~lit> pourralt 11'expliquer par une fautf'I du copi1te. bien postrit>ur (1111
poar 111 .... ou bien ta;6 pour 1375). Le voyage de Phifippe (13i5-;7 ?)
n"est pu un empchement.
2. \'. plus loin.
3. La Cif1ilaa Dti, dan1 la traduction de Raoul de Pttlles, probable-
ment (Songe du r. p., 11, f0 99). les pnete11 contemporain" (v. plus haat,
p. 26), luo/e1111tldictionnaire (v. p. 2i), le~ trait11 dr :'\icole !"f'sme. etc.
(a. Sort9' du "p., 11, fu 98 et suiv.: Es quelx livl'ell especialement
tu doia tire. .
i.so-"' pp. 79, 88; Songt, I, foo 68 Y", 136, 69 Yo, 95S v0 11 parle
du papeaaintGrgoirequii.e110umitauju~mentde l'emprreur: Bien
M"roient aujourd'ui leN dt><"retalt>i< et novelles anulli-cs, de .. truites t"t vio-
16es. se en tel cu ou parcil lf' faiM>it (ibitl., fu 107). ~ur la poht1quc de
Bonilaoe \"111, le m1\me jucPlllPnt su retrouve dans le Song,, I, " 9~ Y".
6. Et per <"Onllf'<ue1111 rt>x Franciae potest dil'i imprrator in n-gno
suo, cum neminem l'eCOfOIOM:at supertol'tm (Sor1111iur11, p. aa;);
faire nouYele loy comme empereur du royaume do Gaale (So11p,
11, ,. 121).
- 432 -
qu'on y trouve contre les prtentions de la justice eccl-
siastique 1 , le blame jet a la chevalerie dchue de son
ancienne splendeur 1 , a l'glise ignorante et simoniaque'.
a ceux qui pratiquent l'usure 4 , aux femmes chrtiennes qui
ont des relations avec les Juifs 1 Ces derniers denaient etre
chasss de l'Europe, sans qu'on prit cependant leurs biens':
les deux ouvrages s'expriment de la mme maniere sur les
duels, qui provoquent Dieu 1 , - l'opinion personnelle du l\Ji
sur ces guerres prives est mentionne dans tous les deux - :
sur les extorsions des agents de finance ', sur les astro-
logues, dont on distingue, des deux ctli, les vritables et
honnetes mathematici 10 , - est-ce Raoul de Presles qui se
des toiles (f0 34). Cf. Somnium, p. 205 : Sicut astrologi ex l."onside-
ratione causarum praenuntiant infallibiliter eclipses et ex cooside-
ratione stellarum praenuntiant conjecturaliter pluvias et siccitates.
On cite, des deux cts, les rois bibliques et palens qui favon!lerent
l'astrologie et on rencontre, dans les deux traits, lea noms de lloitr
et d'Abraham (Somnium, 217; Songe, 11, f0 30 vu).
- 433 -
serait permis de pareilles tirades contre les favoris de
Charles V, sur les Romains et leur conduite flnvers Je
pape~ 1 Le Song,. du vergrr flicite ll\ roi d'avoir donnt'- une
bonm~ ducation au Dauphin 1 : MzierPs en fut le prcepteur.
Les deux ouvrages se terminent par Ja soumission au juge-
ment de l'Egliiio de tout ce qui pouvait y etre contenu
l'auteor du Songe du verger enfin ne manque pas de parlera
chaque occasion de son ignorance et de son humilit: les
expressions comme minimrts e.x /amiliaribru, quamvi~ indi-
gnw sont tout ce qu'il peut y amir de plus frquent dans
Mzires '. IJ serait difficile de trouver un aussi grand nombre
d'arguments pour un autre prtendaut et Paulin Pari11 a fait
,,oir depuis Jongtemps la valeur de ceux qu'on a apporti>s en
Cawur du plus srieux, de Raoul de Presles.
En ce qui concerne la croisade, si le chevalier conteste
crabord au pape le droit de proclamer la guerre sainte contre
1..s lnfideles qui n'attaquera<'nt pas l<>s premiers, le clerc
n"t ... t pas en peine de lui rpondre. Lts Turcs et Sarrasins
sont des b11tes sau,ages: mil'UX vaut les relancer <lans leurs
prupres repaires qu'attendre leur attaque invitablP. Les com-
battants du Christ en Espagne mtritent les mt~mes indul-
1eenc~ que ceux qui dfendcnt la fui dani1 lPs rgions de
l'Orient '.
1. Sur Raymond Scrailler, anobli en 1353 (Arch. nat., JJ, 83, n 9~).
habitant de Montpellier et citoyen de Chypre (ComtMm., VI, n !I;
t. 11, 277), v. Commem., VI, 92; t. II, 29:1, ibid., IV, 238; t. 11. 26~:
ibid., VI, n 38; t. 11, 283. Ses galres furent attaques deux fois par I~
Vnitiens. Les ddommagements furent refuss et le duc de :\onnandie
accorda des lettres de prise, le 2~ mai 1358 (Commem., VI, 92; t. 11.
p. 293; cf. VI, n to2; ibid., p. 296); elles furent suspendues par le
roi Jean pour six mois seulement, en mal'I 1363 (Comm~m., VII, n 51;
t. Ill, p. 12), puis par Charles V. pour cinq ans, le 11 dcembre 1368
(ibid., n ~70, pp. 78-9). Nouvelle prolongation pour cinq ans doe a
Thomas de Pisan, le 22 mars 1373 : des ngociations taient deji com-
mences avec les hritiers (ibid., n 654; p. 102). En 13i7. ce terme
aussi venait d'choir. Cf. aussi Sen. llfiati, 31. f0 4 v (1363).
2. Mas Latrie, dans la Bibl. c. Ch., XXXIV (1873), 8~-6.
3. !'tlas Latrie, dans les Documenta hi1torique1, Mlange&, III. H9.
4. Commem., VIII, n 24; t. III, p. 132. Sur la foraine, v. la lettre
de Mzieres, p. 8~, et Commem., Vlll, n 27; t. 111. p. 133.
5. La suspension devait commencer aux ftes de Noiil (Mas Lauie.
JUi., pp. 148-9).
6. Cammem., l. c. .
7. Mas Latrie, Bibl. Ec. Ch., l. c.
8. Michi, quam minimo civi vestro, lieet inutili, ac senitori fideli
(ibid.).
- 435 -
Je:1 mener a bonne fin. Le doge peut lui confier d'autres
missions encore, il sera heureux de les remplir.
Ce n'est pas la derniere fois cependant qu'on retrou,e le
nom de Serailler dans les documents vnitiens. 11 (st probable
done que Mzieres, qui n'aimait pas l('s Jettr('s de marquP 1 ,
('mploya tou!I ses efforts sans obtenir Jeur rrncation dfi-
nithe '.
Mzieres assi<Jtait encore, en 1378, la sance du conseila
royal pendant laquelle Pierre Conrart, seigrrnur 1!e Bour
naztI, rendit compte des affaires de Flandre 3 11 apprit, la
mt"me annP, un evnement qui devait l'attristPr profond-
ment, Ct'tle lection d'Urbain VI << Je Harrois ,, qui donna
oaii<sance au grand schisme.
Barthlemy Prignano, archcm~que de Hari, fut ilu a Rome,
sous la prPssion du peuple qui mPnac:ait lPs cardiuaux ilti
nnilre leurs h~tes aussi roug<s que leurs <'hapeaux. h! !} auil
13i8. La nouvelle anirn Pn .Franc< au mois d1 mai et, bien
1ue le roi f'i1t refus de filiciter le nounau pape avant de
reet>voir les informations nrPssairPs de la part di. cardinaux
fran<;ais ', la plupart de s1!'! conseill1rs et otliciers pmai""l'll t
a\oir reconnu l't~ltction dTrhain VI commt l1'izalt. CP fut
au<1, l'avis de MPzii>r1s, qui r1sta flile au pap1 italit>u jus-
qu'a l'arri\e de!! cardinaux et quf'l1uP pPu plus tarcl m1\mf'.
Au muis d'aot, l('-1 en\'n,y1~s dP-. <'ar1li11aux, l'iYt~ue do
Famagoustt~. pour l11uel ~l1;ziirpo; prnfe"ait u111 ""ti1111 par-
tit:uliPrt-', PI ~icole de Saint-Sal umin. maitrP 111 thc'olo;.:-it>. 1li
rurJrt> tll"3 Fril'PS Pr1chP11rs, arrivir.. nt il Par" a\'('(' t) ..... kttrl'"
1fe prot .... tation'. L'ivtquP d'Alhano, A11t:P (irimoar.J. l'ami
de Philipi(>, s'tait dt:clar aussi contre Cllui 1i11'on 1ualiliait
~. l..t' Cardinali~ :\P1111111~t>n~i.; tl<>nl il f'~l 1111... tion 1lan' l:i f."'"'""'"
11lac10 hurr m11rt11. fv 2U6 (c'l'~t un dts tror- pr ia!o. ut:!'l'' 1rnt1.1olf'
.,.:rnt.e l't nrtuti ... , lll't' nun rt probatl' ~a11ct1t.1t:" qii "' 1l11.arr111t
:.t.rrmt'nl pour e'lt~ment \'11) t'~t. non 1111 card111:il ti<':,,,,,,,,,.,,.,, ... ma!'
l'ancien \iq111 de .\'lmt. rardinal Jean de Blan.tac (t ta;91.
6 Graruit ':hroni91U1, l. r.
-436-
d'intrus et d'apostat'. Les sympathies de Mzieres pour
Urbain VI en furent quelque peu branles. Le roi assembla
d'abord des clercs des Universits de Paris, d'Orlans, d'An-
gers, etc., pour leur soumettre le cas ( l 1 septembre ), mais leur
rponse fut assez incertaine 1 Bientt on apprit la fuite dPs
lecteurs et l'lection de Robert de Geneve a Fondi (21 sep-
tembre): le nouveau pape fut couronn le 31 octobre, et il se
hata d'en informer le roi de France. Mzieres assistait pro-
bablement a la grande assemble que convoqua le roi, le 16
novembre: les membres de ce conseil extraordinaire, de$
prlats, des maitres en thologie, des docteurs en dcrets et
en lois ainsi que<< pluseurs autres sages de son conseil, tantcbe-
valiers comme autres , dclarerent, apres avoir prt serment.
que Clment VII tait le vrai pape~; ledit Bartblemi D
n'tait qu'un imposteur 1 Le roi accepta cette dcision, qui Cut
publie dans tout le royaume. Des lettres dans ce seos fureot
envoyes en Allemagne, en Hongrie, en Italie et ailleurs'.
Jean Roland, veque d'Amiens et ami de Philippe, alla en
Espagne, oti il parvint a faire reconnattre le pape frani;ais
par le clebre concile de 120 prlats, qui sigea daos ce
but deux ans apres 7 Enfin, Martn de Pampelune lui-
meme, qui resplendist en meurs et en science comme ou
t. Contemplacio, l. c.
2. Grandes Chroniques, pp. 4U-4~. lis conseillrent au roi de
prendre des informations plus tendues.
3. !bid., p. 445. V. la lettre des cardinaux fran((&is, date de Fondi
(19 octobre), dans Noel Valois, Annuaire-Bulktin de la Soc. pota'
l'Hist. de France, XXIV, 243-5 et Jarry, La voie de fait , dani; la
Bibl. de l'c. des Charles, 1892, pp. 213 et uiv.
4. Quorum electorum pretactas litteras directivas signatas et sigil-
latas ad libitum vidi, et omnia q_ue' eleccionem amborum et con~
quencia facti tangere possunt, a tribus electoribus, vita et scientia non
mediocriter clarescentibus, dominis meis, coram Deo publice et secrett'
et in facto causae viva voceque plenius audivi, ac de eorum beni-
gnitate per eosdem informatus, ea que prius tenueram humiliter oor-
rexi )) (Contemplacio, fo 204 v0 ). cr. Songe du " Pelerin,
Toutefois moy enfourm viva voce par les rouges chapiaus de la
'fu
llt ,... :
7. /bid.
- 439 -
cbancelier de France '. La Corte cervelle JI de ce dernier, tel-
lement obstin, dit Mzieres, qu'on aurait plut<)t pu" retour-
ner JI la roue d'un moulin, flt rejeter cette proposition dans
le Conseil. Le roi, en eft'et, gagn par ses arguments, dclara
que, tant qu'il vivrait, l'ancienne coutume ne serait pas
cban~e 1
Mzires jouissait aussi de l'amiti d'un des plus pnissant1
con.,eillers du roi, Bureau de la Riviere , un ,aillant preud-
horume \ auquel il dt><lia plus tard '.et asa femme Marguerite
d'Aunrau. de la maison de Dreux') Ir So11ge du porre pele-
rin. 11 S(' lia, vers la fin du regne de Charles V peut..etre,
an-c Pirrre d'Ailly, le grand oratenr t>cclsiastique, plus tard
chancPler d< l'liniwirsit de Pars. Mzieres avait protest
iupr~iqut>ment contre la propositioo d'un dPs plus 'bauts
dignitaires du royaume, dont le nom est inconou, qui avait
mis en doute la vracit de la translation de la Bible par
snint Jr1ime. ll dernandait que la traduction ft revue et
corrigit> par un certain 11 Juif perfi<le et ennemi <le la Coi,
qui p(rsistait encore dans son hrsi(' ,, '. Le roi fut convaincu
par le~ argumPnts de Philippe, (t Pierre d'Ailly remercie
chaleurPusPmPnt ce dernier dans la prface de son livre
1. \". t> 15 note l. Apn>s !tia mort, lsaht'lle Hiloant, sa (.-mm.-. appt>la
quatl"f' ( 4lf'>ltinM pour df'll>'Prvir In 1hallt'lle de la \"iel"lll'. 11u'il avait
b.1tit' .-t 1p1'l11abelle a~ramht t>n 1:11;1;, E le st> l't'lira l'llt>-n11'm1 "" 1370
dana l'enreintf' du nouv1au rouvt>nt. ou elle vicut a la manun- d~
monn ju ..11u'i 11& mort, t>n 1375 (Bt>c4ul't, f.."logla. pp. ~2-3).
2. 1'4>urril'r, o. r .. pp. ~-5: ~1111.
3. ~auval, .4ntiqwtt:: 1ir Pari1. l. 456.
~. Uu ins.Pin aui1si le11 donati1111K royale11, qu'il igne (\". celle qui
'" npporte a la l.ioune dei. notaire .. ).
- 444 -
leur avait lgu des rentes perptuelles sur ses maisons et
ses terres de Larrez, pres de Melun 1
Les commencements du couvent de Paris (urent done
assez mdiocres : la fondation de Garnier Marcel ne tarda pas
cependant a s'accroitre. Des l'anne 1358, pendant la rgence
du duc de Normandie, les notaires et secrtaires du roi
runis en college accorderent une bourse, prise sur leun
salaires, a l'glise de Paris 1 La donation fut conflrme par
le duc qui alla porter .lui-meme le premier terme aux six
freres qui s'taient tablis avec leur prieur dans les deux cha-
pelles de Marcel. Le paiement devait se faire par mois et des
ordres sveres furent donns dans ce but au grand audien-
cier Eustache de Marsan, le 25 novembre 1359_ Le roi Jean.
de retour a Paris, confirma bientot cette premiare donation'
et, vers la meme poque, des rentes, en valeur de 200 livres,
furent amorties pour le couvent.
Deveriu roi, Charles V continua ses libralits enYers les
Clestins de Paris, qui devinrent ses moines pr(rs 7 Le 16
mai 1365, le roi lui-meme posa la premiere pierre de leur
nouvelle maison 8 De l'argent leur fut donn pour continuer les
travaux 9 et ils furent autoriss a prendre Je bois ncessaire
dans la foret royale de Moret 10 Les donations se succ.derent
jusqu'a ce que l'glise ft termine. Le roi et sa famille as,,,,_
terenta la conscration du sanctuaire, le 15septembre1370 11
Guillaume de Melun, archeveque de Sens, un des protecteurs
de l'Ordre, clbra la messe. Des ornements d'glise.
deux chapelles de drap d'or, parsemes de lis, de soleils N
d'toiles, une grande croix d'argent dor furent oft'erts par
1. Beurr!er, p. 5.
2. /bid., p. 6; Arch. nat. JJ 99, 196.
3. Aot 1358, Becquet, 10; Beurrier, 7-tt.
~. Beurrier, 12-3.
5. Octobre 1361, Arch. nat., JJ 91, n 20; v. Beurrier, H-5. Confir-
mation des privilges par Charles V (dc. 1368) (pp. 16-;).
6. Juin 1360. Confirmation en aot 1362, Arch. nat., JJ 91, n 3S'J.
7. u Specialem gerimus devocionem et affectum (ibiii.. Wt
n 367).
8. Sur la pierre qui donne cetle date, pierre qui fut retrouve ee
18~7 (aujourd'hui au muse de Cluny. n t!l36), v. Lenoir, Stalili'l"e
monumenlale de Paris, texte. p. 187 ; Leclerc et Renan, o. c.. l. 80.
9. Ordonn. du 21t mars 1367. Beurrier, 58-9.
to. /bid., 58. Autre donation le 31 mars t368 (Arch. nat., P. 1189).
tt. Beurrier, l. c.
- 44& -
Charles lui-mme; la reine Jeanne de Bourbon doona une
image de la Vierge de mame mtal et l'arcbevque une image
de saint Pierre'. De nouvelles sommes, assez considrables
- 5.000 francs d'apres Beurrier' - furent accordes pour
i>le\er le cloitre, le chapitre et les autres bAtiment.s. L'enclos
fut largi cette meme anne du cot de la Seioe . Les Cles-
tios de Paria furent exempts de toute redevance envera le
trsor' et pris sous la protection spciale du roi (octobre
1360.1 Voe uouvelle maison, contigua au couvent, leur fut
accorde en Ja78'. Des donations prives s'ajoutereot aux
muniftct>oces royales : Mzieres lui-meme donna une rente
annuPlle, fit construire plusieurs blitiments : une maison,
un cloltre et une citt>me, une cbapelle orne de tres belles
>4'intures, qu'il dota de ricbes ornement.s et d'une rente, et
qui prit plus tard son nom \ fit plan ter des vignes , acheta
des rentes pour le couvent ', ainsi que quatre iles avoisioantes
sur la Seine , enricbit la bibliotheque et fonda <'Os deux
r",. paris, qu'on allumait pendant la mease, d'apres ses
instrul'tions conscr,<1s dans la chap<>lle 11 Le comte d'Etampes,
Louis, tlt don de son manoir de Monglat, daos la chAtellenie
de Provins, ainsi que d'une rente de 200 livres tournois par
an sur ses biens de Mormant et de Jarriel, en Brie ".Les notai-
t. /bid., 59.
2. /bid., 60.
3. Mal t3i0 (Arch. nat., K ~9, n H2).
~. Privilt'i:P renouvel en t U2. Beurrier, 82-~.
5. /bid., 219-25: Arch. nat., JJ 100, n 5\5.
6. Acht>ttloe par le ro dan11 ce but, lettres du 26 aot 1378, Arch.
naL. JJ 113, nu 305.
7. r.apellae domini Philippi dr Masrriis. On y cibrait une
mp ...o;e en iia mmoire (n\d. de!I mes..r!I de 1~36 .\rcb., nat., l.L
1506, p. 69).
fl. le~uf (M. de Cocheri!1), Hi1t. de la villt ti de tout lt dioc.
Par. C~leMtins, pp. 5:J-4.
9. C11cheri11. l. r. V. Arch. nat . LL 1505, p. t57 : ltl'm et sexa-
lrinta franro11 in redditibua pel"pt'tuia convrrtendos. 11 nait dpen~
plu11 dr 3,000 francs pour et>!! batiments (Cocheri1, ibid.).
to. Cocht>rill, l. c.
tt. Et dtllt'11l aet"endi a prinri pio S&t"ramruti uscue ad percttp
tionem totalem eju1dPm, llf'~undum quod dtriaratur in tabuh!I 'fitro
coopoertia tam in predirta 1:apella quam in choro propoe sacri1tiam
(Arrh. nat., l. r., p. 157).
1%. C.ocheria, p. 4!>9; Arch. nat., JJ 102, n 367.
- 446 -
res du roi construisirent deux salles dans le couvent '. La reine
Jeanne de Bourbon venant a mourir, ses entrailles furent
dposes aux Clestins, devant le grand autel ', ainsi que
l'avait t le coour de Jean de Dormans, mort en 13i3'.
L'archeveque de Sens ~ et Marie d'Espagne, veuve du comte
d'Alenc;on', y furent enterrs.
C'tait done une des plus riches glises de Paris, une des
plus belles et des plus frquentes par les grands seigneurs
de la cour 7 , quand Philippe vint habiter dans cette cellule
qu'il s'tait prpare, parait-il, depuis longtemps. 11 voyait
partout le souvenir de son ancien maitre : les beaux vitraux
du chmur, donns par le roi en 1360, les ornements qu'il
offrit en 1370, les deux statues de Charles V et de la reine
Jeanne qui dcoraient le portail . Le couvent se vantait, dit
Becquet, d'tre un couvent royal' 11.
Mzieres y passa vingt-cinq ans, jusqu'a sa mort, en 1-tffi.
11 vivait de la mme maniere que les autres religieux, obser-
vant leurs regles et imitant leur austrit, tout en restant
un la'ique ou, pour employer sa propre expression, un clestin
abortif , se nourrissant des miettes de la table de ses Pert.'s
et sans prendre l'habit de l'Ordre.
1
-447-
11 a dcrit souvent dans ses ouvrages '. avec de granda
loges, la l"ie anglique de ces moines laborieu1 et aua-
tres. lls ne cedent le pas que devant les Cbartreux; Dieu les
a envoys, daos sa misricorde, pour prparer les esprits
annt le jugement dernier. lls taient une sainte exception
dans ce siecle corrompu. Leur temps se passait, selon la regle
de saint Benott et de saint Clestin, clans le travail des
mains et la priere. Spars pour toujours du monde, loigns
de la terre, ils avaient en horreur toute distinction et tout
oftice ecclsiastique. Tres chastes et tres pauvres, ils se nour-
rissaient de choses rpugnantes et employaient le reste de
leur vie a dompter, par des macrations, la chair rebelle.
Quant a lui, il s'tait rgnr, en vivant aupres d'eux, tout
en restant indigne de leur etre compar, et comme un intrus
dont la prsence troublait les prieres.
Si on s'imaginait cependant que Mzieres renoni;a pour
toujours au1 affaires de ce monde 1, on se tromperait. Bien
1u'il n'ait peut-Hre jamais quitt le couvent des Clestins,
i-on acti\ite Pt son influence sont tout aussi grandes qu'aupara-
vant. 11 COlltinue a entrPtenir des relations troites avec les
p<.r-onnaf{"S hs plus important.-i de son poque: les den
ll Ailly d'abord, Bureau de la Riviere et les autces conseillers
de Charles V; Pierre de Luxembourg devient plus tard
s .. n ami et quelque peu aussi son leve; le ro d'Armnie
l':iile dans sPs efforts pour la croisad1 tt c'est a son amiti
p.. ur lf' duc d'Orleans qu'il faut attriliuer toutPs lPs calomnies
1ui "'"t invf'ntt>1s contJt' lu par le part bourgui~non. 11
JIM'Dd UDt' part im portantt' al'arrivt>e au pouvoir dts ce Marmou-
"'''lS " et donne de tres utilPs et tre~ hardis conseils au jtune
Charles VI, quand il :-1aisit' lui-ru{me la rlirection des affaires.
11 inten-iPnt _plusieurs fois et a\ec beaucoui d'nergie daos
1. Mas Latrie, l. c.
2. Accrdit, avec Jehannin et Pierre de Provana, le 16 septembre
(ibid.).Cf.Chiesa,Cron.di Saluzzo,dansles Mon.Hist.Patr., SS., 111, 10:!7.
3. Lettre de Cornaro, annongant son arrive a Gnes (Mas l..atrie.
l. c., 2 octobre).
a
4. Lettre de Fr. Cornaro Philippe de Mzires, ms. 499 de l'Arsenal.
fo 160 V.
5. Pour n'avoir pas envoy de reprsentants (Mas Latrie, l. c., p. 3:80L
Cf. cependant Chron. deSavoye,ltlon.Hist.Patr., 1,35t. BemabOs'en pl:11-
gnitdans une lettre adresseaucomtedeSavoie(Cibrario,o. c., 111, 36l-~l.
V. sur la paix les histoires de Genes (Varese, Serra, Canale), celle dt'
Venise (Rornanin) et L.-Ag. Casati, La guerra di Chioggia t la pat
di Torino, Florence, Lernonnier, 1866.
6. Mas Latrie, l. c., p. 380.
7. Tarn injuste porcione regni sui privatum , dit-il, dans sa lettre
du 20 avril 1381 (~las Latrie, l. c., p. 378).
8. Arsenal, 499, f0 160 v0 : u Litteras vestras datas Venecias (lic) ultimu
die novembri~ xvj die feb!uarii recep~, continen~es quod per _ahu litte
ras eodem ultimo novembr1s factas et m1ssas per ahq uos ambauatorea..
- 451 -
talents, car il n'tait plus, dit-il, l'arbre dejadis, mais un pauvre
ar!JOr inveterata, un chien mort, un roseau battu par la tem-
pete, une puce gele '. 11 ne croit pa.~ d'ailleurs aux dispo-
sitions pacifiques rles Gnois. En 1:115, Venise et BernabO
taient encore tout-puissants, le comte do Sarnie tres zi>l
pour le royaume, le roi Charles E>t }'('mperPur 1 disposEs a
Pmployer leur intluE>nce en faveur du petit royaume oriental.
Cepenrlant, malgr les off'rrs lE>s plus avantageuses de la
part du roi de France, malgrt'> l'intervention du pape et des
cardinaux, les Gf>nois refuserent tout accommodement. Les
('.irconstances taient chang1e~ maint('nnnt : les dcux grands
prottcteurs de l'ile taiPnt morts, les Gnois a,aient ftni avec
gloire )Por guerre contre Yenise et lPs Lombards; on ri~rnit
non seu)PmPnt do conspner les conqm\tes actuelles, mais de
soumPltre tout l" royaume rle Chyprc. << S'il y a dix personnes
a a Genes " dit-il, pour dl'rnandl'r la paix, " CPllt autrPS
" nourriront de~ aspirations contraires. ,,
11 hPsitc lui-011\me a quitter cette solittule ch(irie dans
Jaruf'lle il espf>rait passer le restf' dE> ses jours. JI no nut
pas etre comme CPS mauvais lahoureurs qui tournent la t1~tP,
en travaillant : il veut crurifier pour toujours IP monde et
1.-s affains. Sa vieillPsse est arnncP et il peut Mrt appel
bient.c)t A rendro compte de ses actions daos le ciel. 11 invoque
f>nsuite le scan1lale que causerait son dtpart, aprl;s son entrt't'
daos lP couvPnt : le monde s'en t'>~aiPrnit Pt lancerait contre
lu ruille traits de satire; St>s amis, qui contemplaiPnt awc
plaisir sa vie Miliantl', s'pn in1li~n1>raie11t et les affairrs du
,.., lui-mt'me ne gagnerai(nt pas lwaucoup avec un me~sager
qui a oublii dPpuis longtt>mps ll'~ affairPs de Chypre.
11 st garde hiPn dl refuser nPttement; ce sPrait une faute
contre l'bumilit~ que d'exprimer une opinion parE>ill<. 11 quit-
tPrait a\cc pein( sa cellule, mais il ne p<'ut pas s 0 Pmp1~clu'r
il'ainwr le royaume dont i1 fut jadis le cbmH'tlit>r. Qm son
ami oh~ene bien hs circonstancs : si l'llt>s 1ltmantl1 11t imp1-
1
t. Al"lf'nal, H9. fol. 11\2 V": l.:rndasti nempt> rant>m mortuum, ut Ita
~uar. pulicem congl'iatam f't arundinl'm Yl'nto a1dtatam.
2. Charle. I\', mort tn 13';'8. On ne connait riPn Bur son inter
ve11l1011.
- 452 -
protecteur des Chypriotes, leur dfenseur en Occident et le son-
tien de la croisade. 11 prendra conseil des Clestins et de ses
amis et partira pour servir, dans d'autres voies, le Seigneur.
Mzieres ne fut pas rduit a prendre cette grave dcisiou.
Pierre 11 mourut cette meme anne, au mois d'octobre, et
son successeur, Jacques e, ne pouvait pas prtendre aux
services de celui qui fut pendant si longtemps le fidele servi-
teur du roi assassin. Mzieres le traite sverement dans le
So11ge du vieil Pelerin: il fut toujours pour lui un crimine!.
l'auteur d'un fratricide odieux., l'homme des doigts duque!,
dit-il, dcoulait encore le sang de son frere 1 Da reste la
paix ne tarda pas aetre conclue et le trait du 19fvrier13X3
mit fin - en apparence et pour quelque temps seulement -
a la querelle des Chypriotes avec les Gnois i.
On ne connait pas l'poque a laquelle furent crits plu-
sieurs traits mentionns par Mzieres dans ses ouvrage;
postrieurs. Il parle d'une ce pistre de doulce amonicion " 1
ou ce epistre secrete , adresse a Charles VI : elle conte-
nait, entre autres, des exhortations pour la croisade . Le
Songe du vieil Pelerin cite encore, en quelques mots, un
ouvrage sur u la vertu du sacrement du mariage et du recon-
fort des dames maries ,,, ouvrage qui contenait, parait-il.
des choses assez curieuses ~. Enfin, on peut mettre, parmi ~e$
regule mililari1 seu milicie pa.monis Jhcsu Chrisli, ibid .. f 0 51-1~: lnci
pit: Tiluli librorum regule mililariBBeu milicie pusioni1 Jheau Chriui.
3. Ecce vobis descripsi. . . hanc regulam . . . tria premittendo, vide
licet: compendium seu prefacionem ... epistolam insuper in prefacione
regule inductivam, et presentero prologum, deinde tocius regule t:i
bulam seu rubricas premittendo (f ~9) .0
' F 0 '15-46 V.
5. De valle liliorum arl montero Celestinorum (f~ ~6 v 0 ).
l. F" '17-8.
2. Fu i8 Vo; ef. f" '1:: En!' Philippinus \'l'ster, duo<lt'cimus suorum
fratrum rt sorurum.
:l. 1'hifTr1 tui a au"i 1111 st>ns my ... tique (f" '19).
~. 1-.t:ut-rllt' 1ompo'"'' rntains P''i:~ l<' feraie11t rroil't'. \'. fo ~9:
llh1-1 1:1111r lia1w r"i:ulam in \X\" lihri~ .. _ 011 la retrou,e
m(>m1 ol:inH l'c'uumfrat ion d1,. mor1t'aux 111e co11tit11t l'opubcule. \'.
plus ha11t, p. ;,,, notl' a.
. F" ':I:.
fi. 1;ra,i,ima rulpa " (f" ti:?).
7. F- 75-11. 11 y a\ait "'l''11n 1l111"t tahl,., 1ommunf'~. <"Pile du 1a-
trinrd ... f't l"f'llf' dt1 fJrP"tpfur l'qPfll/'111111 " ;:1).
ti. \ .. tuil ap111t r1.:1~ Fra11111 11:1th111ha "1( ti:? \"'l. 0
~. \l. \10~111ra1~11 ... r1: """' r dn1, I J11/,.11111rA, d1111t parll' 1111l11e
.art \lotrtre: ,., .... 1ra:t 1111 pr111 .. 1ra11 , ..... 1.1 nlll p.1ra t pl11t<t prt' au
h;i ...;,11l 1t n111pla11. "HI~ la pl11111I' ,,. \t..11r"' lt X lllltr11t'. parPx1m
pi'" \'n:1: 1(11 n~to lo pa ...... a.: IJ11a11trpr:n"I" i1111111111h11.., ,,rip1111''I
u B1 ln 1bat '""'": 1.i:, t:d 1"' ' , ~" 11 .. t J' , l!: n ..... "": ll" tn,.: 11t1:11. natnt-nto (,)
pr1111"f'J"i et !>erv111 uul:ril' l'a~,;,1:11, J11e ... u t"l1r1 ... 11 l" 101 ).
-456-
d'apres ce nouveau projet 1 ; ils devaient dposer leur pouToir
daos le grand chapitre universal, qui se runissait tous les
quatre ou six ans' sous la prsidence d'un dictateur, ayant
douze pres conscrits et douze coadjuteurs. Une autre assem
ble, annuelle, le Chapitre gnral . compos d'un snateur et
vingt-quatre discreti, avait des attributions moindres 3 ~
grands baillis rendaient la justice en premiere instance : le
podestd (potestos) jugeait tous les proces entre les babitants
et les trangers 1 Pour les querelles des officiers, on denit
essayer d'abord des moyens secrets et conciliatoires: aut.re-
ment, les chapitres dcidaient et en derniere instance le pape'.
La justice tait organise d'apres le plan que Mziere~
dveloppa en partie dans le Songe du vieil Peletin ~. La r~gle
servait de loi; si ses prescriptions n'taient pas suffisan~.s.
on recourait au droit canonique et au droit civil. Le pa-
triarche avait sa juridiction particuliere , ainsi que les
grands officiers. Il n'y avait pas d'avocats: toute partie
plaignante devait s'adresser d'abord a un fonctionnaire
spcial, qui s'appelait le moderator, ou a son supplant'.
Ainsi que le montre son nom, ce dernier proposait son arbi-
trage; s'il tait refus, le proces tait entendu 1 et cbacune
des partics devait exposer sa requete elle-mme ou, si elle en
tait incapable, par l'avocat des pauvres u ou un autre fonc-
tionnaire de l'Ordre. Avant de prononcer la dcision, on pro-
1. F 0 5i.
2. IX Patres conscripti ; IX de .1111. in .v1. annis,, (f0 5i v0 ).
3. !bid.
4. Le '' baillivus magnus :(lrincipalis conventus ,,, par ei:emple :
il renrlait, dit l'auteur, la jiut1ce commune (f0 5~ Vo).
5. lbid.
6. 11 ne croit pas cependant que l'occasion ptit se prsenter jamais
de le faire (f0 111 v0 ).
7. Songe, 1, fos 146 etsuiv.
8. F0 70. 11 ne devra pas cependant juger leviter, mais lllalllrt
(ibid.).
9. I.'avocat, le consul ou le rfrendaire (f0 109).
10. < Sine strepitu et pumpa (ibid.).
11. Sans u superflua declamacione (C0 109 v0 ) . Sur les avocats.
dont la langue dique toujours, v. Songe du v. Ptkrin, l. 86: s::r
leur cruaut envers les pauvres gens, fu t37. l\lzires demanda
Charles VI, en 1389, la cration de deux advocas preudommn, sil
se pourront trouver, qui tant seulement plaideront et soustendront 1~
causes des vrais povres, aus9.uelx tu donras bons gaiges et bien paies,
comme a deux chevaliers 1-!I fo 146). Cet avocal de1 pauvru existait
en Savoie des l'anne 1372 (Cibrario, Specchio cronologico, 20i).
-457-
posait encore une fois un accommodement. Les mkontents
pouniPnt s"adresser au Conseil du prince, o le chanl!elier
rt>sumait la cause et lts dbats ; la sentence tait prononce
en,;uitt par le princo lui-meme qui pn>nait l'avis de ses of-
fkierie '. On punissait i>galem<'nt les 'luerelleurs 1 et les magis-
trah qui s'amusai,nt Arendre les procis ternels '.
A citt des fonctionnair<'s laYques, qui ne de,aient pas bri-
guer lt"11rs rharges sous peine svere, l'auteur a\"ait form le
rorps des <'crlsiastilues. Le patriarcheen taitle chef: \'enaient
ensuite l<'s arrhPv1\ques, lPs \i\1ues, les io1cribes, les cha-
noines et les Ho-4pitaliers 4 lls Haient chargs, bien entendo,
du ser\"ire dMn, qui dmait :o1e rlbrer d'une maniere sptt-
<'iale. La pr:o11ncP :i l't>glis<' i>tait obligatoire. les enfants m~mes
Jevafont y allerl. La regle ordonnait qu'on port:\t des haires
rba1111 samedi . Le patriarche officiait en personne daos
la grand' ~glise du couvent principal: il y avait d<'s orgues
tt ru1~me '14's trompettes d'argent et des instrawents de toute
nature, dont on jouait pendant la mE'sse. Les cloches
1levai1nt :oionner comme a Rome, A Saint-Pen-e et a Saint-
Jean de Latran '.
l..ts simpJ,-1 chenliers devaicnt 1trE' au nombre de 100.000
au moins et, des l'an-h{'(' E'n T1rre-Sainte, des conditions
itaient fiiPs pour leur admis~ion. Ils devaient se purifier
lungtemps auparavant, on les arucnait en:o1uite devant le
prin<'e. Ir patriarche et les officiers. On bnissait leurs per-
sonnJs et le11rs piPs, puis lP prin<'e leur en donnait une de
sa propre main. Le nouv1au r<\'U fai-1ait l<>s quatre \"(PUX de
l'OrdrP et allait PDSUte a)'i>gfe; un pra11Jium jorunditali.f
terminait la f1te'.
Le chE'\alier (tait dor.Snavant 1uelque chost.> par son Ordre
'. ' lnterrocatu!I l'Uju11 ramae erat dktu!I <lominus Philippus t Oixit,
quod mairnus nohif1 <'rat <'t dives. S4d muncli divitia11 et honort>" Jimi11it
f't tf'nPbat vitam CaelP.. tinormn. et inter caett>rO!I d<'votoa l'arisiill de
,.oti ..i.imu1' reputabat11r (:tri. S1111rl . pp. ll-9).
:l. vuibu1o in P1erritationihu'I ... o;a111'ta<' nu'<l11w.ritati~ limitf'S non
modirf' P11ii... i ..-ut, niioi mrlior1m ei mf'nttm 1l1'<h1o'ICt . magnUM'rvus
()ta. nomine l'hilippu11 de ~lazitns (p. 5111).
3 ...... 58. 519.
' /6itl . jtl.
r.. P. S~ Ow tmoin).
6. Pp. S8-9.
1. Ti'muin XII, f>. Oallovariru<'. ihid., p. 59 .
. SuH9f' " " ~ltriJt, 1, r~ 11a v
- 462 -
vers cette poque, de prendre avec lui trois maitres en tbo-
logie et trois docteurs en dcrets et de travcrser, en precbant,
la chrtient entiere 1 Guy de Mzieres et Pierre d'Ailly se
trouvaient parmi ceux qu'il avait choisis pour cette mission 1
Ce dernier demanda la canonisation de Pierre au nom du
roi de France, en 1389 3
Pierre de Luxembourg quitta Pars en 1387; quelque temps
auparavant un autre personnage y venait de bien loin, pour
demandar du secours a la chrtient occidentale. 11 devait
tre pendant quelques annes l'ami de Mzieres et le (au-
teur de ses projets: c'tait Lon de Lusignan, roi d'Armnie.
Le roi Lon VI, que le pape recommandait si chaleureuse-
sement aux Armniens aumomentdel'expditiondePierrel",
venait de finir un regne dsastreux. Apres son arri>e dans
Sis assige (26 juillet 1374), ou l'avaient appel les
vamx des Armniens, une expdition de l'mir d'Alep avait
amen (avril) la soumission du pays et la prise du ro et de
sa famille, qui furent enferms dans le chateau du Cain.a en
juillet 1375. Leur captivit fut longue et dure. Lon ne parrint
a obtenir sa libert que gr!ce aux sollicitations du roi J~
Castilla\ dont il avait fait demander l'intervention en 1:380
par le cordelier Jean Dardel, son confesseur'. U partit pour
l'Europe apres septans de captivit (7octobre1382), visita le
pape Clment VII, le duc d'Anjou' et s'arrta en Castille. oo
il fut pendant longtemps l'hte du roi Jcan l.. , qui lu donna
les seigneuries de Madrid, Villareal et Andujar 1
Guienne en t~08 (ibid., no 30, mancip par son pere en t39~, n 2:i)
joua un certain r61e au commencement du xve sicle.
t. Le ton gnral de l'ouvrage le montre snffisamment.
2. L'ouvrage donne lui-mme sa date a la fin: 1389. 11 mentionne
la trve de Llinghem Guin 1389) et ne parle pas de la mort dTrbain
VI. Enfin la bataille de 'Cossovo y est mentionne (t5 juin -27 aotit).
3. Le meilleur ms. est contenu dans les n 00 2682-3 de la Bibliothque
de !'Arsenal (v. Catalogue, 111, p. 75), qui datent de la fin du :U\..
siecle. La Bibl. Nationale en possede deux: le premier fut crit ~
le conntable Arthur de Richemont, au commencement du XV" s1ttle
(parchemin, 373 pages, reliure moderna, prface trs curieuse, con-
tenant des recommandations aux lecteurs et une espce de biographie
de Mzires ; nombreuses miniatures, qu'une notice modeme quafifie,
a tort ou a raison, de fort mal faites ); il porte le n 225U du fonds
fram;iais. L'autre, fr. 9200-1, en deux volumes (livres 1-lf, 111), futemt
par Guiot d'Augerans, en la ville de Brucelles 11, en H65 (parchemin,
miniatures). La Bibl. impriale de Vienne possde, sous le n ~l.
un autre exemplaire, provenant de la bibliothque d'Eugne de Sa,-oie:
i1 llpartenait jadis a Tanneguy du Chatel (renseignements dus a
l'obhgeance de M. le O Alfred Gildlin de Tiefenau, conservateur de
la bibliothque). La librairie de Bourgogne contenait plusieun exem-
plaires non parfaits du Songe (n 1600, 1886, 2t86), et Lebeuf ci~ 11ne
copie qui appartint au duc de Bourbon (Di11ertatiOta1, 111, 440). Cf. Da
Verdier, o. c., V (1773) 202-3 et la notice du Catalogue de l'Arwnal
4. Des fragments ont t publis dans : Mas-Latrie, 11, 20~, note l.
207, note t, 215-16, 277, note 1, 332-3, 38t-5, 386-9t; Lebeuf, o.~.
XVI, 225-7, 227-8, 229, 230, 230-1, 231-2, 233-4; Diuert . ...,. fAi.
de Pari1, 111, passim; le rsum de quelques chapitres daos Beoquet.
o. c., pp. 104-7.
- 469 -
nu jeu des checs '. Mzieres recommaode a son ancien leve
une ligne de conduite favorable a la croisade.
Comme il ne s'est jamais souill du sang des Anglais et
1ue le roi Richard est tout aussi innocent que lu, le
blanc faucon pourra conclure plus facilement uno paix
avec ses ennemis et mettre ftn a cette longue guerre, qui
ressemblait a ct>lle d(>s Grecs contre les Troyens . 11 ne
devait pas employer dans les ni>gociations ces clercs et ces
avocats, dont le r1lle e:it de prolonger ternellement les dbats,
ni d.. mander conseil aux " anciens cbevetaines , qui se
rjouiissent de vivre au milieu des guerres comme la loutre
dans l'eau. cr ~loo consoil si est tel... que, pour briefve et
" fermo conclusion de vraie pais obtenir, biau ftlz, tu doies
tout faire de ta part, et ton frerre aussi d'Engleterre, que,
nonob!ltant la vielle hayne de vos pares, en personne vous
puis!Ws trou\er ensemble, en certain lieu convenable, es
.. fronti>re8 de ton royaume, biau filz, et la privement parler
.. enM>mhle et a paou de conseilliers privs de l'une partie et
de l'autre ..... . lls se communiqueront dans cette entrevue
lPs rtn~lations ml'r\eilleusl's sur le fait de la paix, qui leur
auient tia emoyt~<s par le Saint-Esprit et parviendront
facil1ment fl conclure un trait, qui leur permtttra de se
diriger \E'rs la Terre-Sainto '. Devant ce grand dessein, leurs
inthh>1 tNrestres, :ii ml>prisables, devaient disparaitre, le ro
.
ele France pourrait cdtr merue quelques vill1s et cbateaux
dts frontierts, qui ne nlent pas le sang qui a f.ti> rpandu
pour leur posstssion, a moins que ces places nt flssent partie
intgrante " de la vraye essence, bonnour 1.t gloire ancienne
istis tienda per visionem eciam, Jacobo apostolo mediante, eidem plan-
tule oblata fuerant ... " (f0 198 v0 ).
1. Ipsis Inftdelibus tremore percussis,jam de remedio oportuno
inter se tractantibus (ihid.).
2. cr Nisi discencio inveterata nter lilia et animalia ferocia varietate
coloris adornata prius a Deo sopiatur (ihid.).
3. Plantula nostra dilectissima et ala plantula graciosa, animalibus
superius tactis ornata, velud quidam flores campi electi, odorem sua-
vitatis et amoris nter se invicem in spiritu emittentes, a Deo facti sunt
amici... Hec enim amicicia utriusque plantule, murmurantibus emulis
pacis, in lucem producta, ut jam de universali ~udio paca inter
regna qullii naturali odio dudum confirmata pubhce et secrete trac-
taretur, in consolacionem populorum JI (ihid.).
4. u Pu: firma conftrmetur: agnus et leo, leopardus et lilium insi-
mul pascantur et nutriantur; ecclt>sia ad unum verum pastorem redu-
catur, Sancta Sanctoi:um mundetur et nova Milicia Passionis Jhesu
Christi in salutem, ut ita dixerim, piratarum et bellatorum in viam
perdicionis ambulancium de novo constituatur (fo 198 v0 -199). Cf.
JI unire ecclesiam catholicam ... et restaurare Jerusalem divino cultui JI
(fo 198 V).
5. Quis plene judicare valet de via juvenis in sua juventute?
(f0 199). Et, ailleurs: quinymo et sapientes hujus mundi atque rec-
tores sepe proferunt fal11a pro veris (ihid.).
- 476 -
fleuri, ou il est question de ces beaux arbrisseaux qui ne
produisent pas les fruits qu'ils promettaient d'abord '. Il n'y
a pas, dans ce monde, que des abeilles qui cueillent le miel
sans empoisonner la fleur: les scarabes ', les guepes et
d'autres insectes malfaisants sucent le suc de la plante, quand
le beau fruit apparait dja. Puis il est tres vieux lui-meme.
il a dja un pied dans la tombe ; avec ses soixante ans bien
compts, ce n'est plus le temps de rever de guerres loin-
taines et de batir des cMteaux en Espagne 3 11 devait
atteindre son but, d'une maniere mystique seulement, cou-
tant, comme Marie, aux pieds du Seigneur '.
Des ambassadeurs gnois s'taient prsents a Paris, ven
la fin de l'anne 1389, avec la mission de demander au roi son
secours pour une nouvelle croisade. Ils auraient voulu avoir le
duc d'Orlans pour commandant 1 Bien que leur proposition
fut rejete et que des circonstances d'autre nature retinssent
le ro de Franca pour quelque temps encore, le saint
voyage se fit au printemps de l'anne suivante (1390,.
Louis 11, duc de Bourbon, ce prince aventureux et brouillon.
qui avait hrit des prtentions du prince de Galile sur file
de Chypre, et qui pensait a y allei;- pour se former lu aussi Wl
royaume en Orient 5 , tait le chef de l'expdition, ch~f
assez mdiocre, sans nergie et sans habilet, dont la person-
nalit insignitiante contribua beaucoup al'insucces de l'armee
chrtienne.
Celle-ci, compose de 1,500 chevaliers, quitta le port
de Marseille vers le mois de mai 1390. On se dirigea Ter.s
1
lui annorn;a les vertus et bonnes dispositions du ro, et les
premieres ouvertures faites par Richard pour son mariage
avec Isabelle de France (juillet ~- Ce mariage forme une
t. .c. millc amf'11 iar ucnture ..ont E',.tt> porte' E'n enftr
er2.;9,.>-6.
3. J>our ..... pcl'l1ier. a """' a1111rn1 foy11 f1n1i1 1t t'llVl'lllll .. de
Yttnin ,..,,,.11tt'fn11 rt'1th0 tlf' la dkte plaie C"; , ... ,,
~- 1-'" 11-10 Y".
- 484 -
quin' est que la vierge Marie, l' toile des mers. Les deux envoys
de Dieu deviendront, le premier une escarboucle brillante,
montrantle chemin de Jrusalem, l'autre undiamant merveil
leux, souvenir amical et antidote pour le poison 1
11 y a cependant encore une plaie au milieu des chrtiens.
C'est l'glise, dchire en deux par le schisme 2 Depuis df'
longues annes, les chrtiens s'taientrsigns ala voir ainsi:
ils prenaient chacun leur part et laissaient le reste de son
corps aux oiseaux de proie. C'est en vain que le remede don-
cereux, le popilium, a t employ contre cette parfonde osse
d'ignorance et de malediccion . 11 faut ne pas faire attention
aux pretres qui veullent rcgner et non pas par Dieu ' , et
intervenir nergiquement, saos attendre l'appel de la chr-
tient. Si la guerre durait encore, il faudrait faire dans ~
but une treve, fU.t-elle de cent ans.
Quant au passage, il a corn lui-meme pendant quarante
ans1 as empereurs et roys et princes de la crestiente, pour
assembler a la chasse de Dieu les grands levriers et les chien.s
courants saos atteindre son but. Jrusalem, qui n'avait te
perdue que grace a l'ind~ffrence des Occidentaux, continuait
a etre une honte pour les chrtiens. Le Soudan en tait le
maitre, le Calvaire du Christ souffrait des profanation.s, les
pelerins taient inquits. Personne ne s'tait lev contre
cette injustice, avant ces deux rois bien aviss, Charles \1
et Richard 6
11 leur offrira pour sa part une << petite medicine n, sa
nouvelle milice de la Passion, qui ramenera a Dieu les gen~
d'armes et partira comme une fourriere pour prparer le
grand passage. Elle est compose de sept langages et con-
tient des adhrents de grand renom. Richard doit Ja rece-
voir pour faciliter le passage et accomplir le vmu de ses
ancetres .
t. Fo 10 Vo-22.
2. Detranchie et en .u. moitis partie (fo 23).
3. fo 27. Dans des termes pareils, Thierry de Niem confie r.ette
mission a l'empereur (De Schi1mate, l. lll, ch. VIII, d. de Struboarg.
p. 158-60).
4. fo 32 V.
5. fo 32.
6. f 01 3~-8 V. Il dpensera Ufi million de florins de moins, ~a
la chevalerie de la Passion (f" 38). L'auteur intercale ici la banniere
- 4ll5 -
a
Quant la quatrieme matiere, c'est un laictuaire assei
alecti( '' qui pourrait (ortifter un des bords de la plaie.
Plu"ieurs u fusicfons grans et moYen!l du royaume d'Angle-
terre .-n ont con~u l'ide 1 <'et lectuaire, " un C<'rtain
mariage pour la haulte personne de votre royale Majest ,
n'<'itt pas un remiade bien difficile a
prendre comme tant
clautre~. 11 lu souhaitf' done une femme comme i1a mi>re
par exemple, ou Hlene, la 11 tres sage hosteliiare " qu''poul'la :
Constantin ou enfln_ Grii1elidis, _l}pimitablc hr1iine du ' 1/
ec solempnel dall!iur -el sourerain -J!-'li'tLDIW:)tre. J:'ran~oi1
Pot.rac de Puis' .
-t:a cinuime matiiare contient de nouveaux conseils pour
la paix, avet~ des menace:o1 contre les (auteurs de la guerre, qui
auf'mt lcsort de Dathan et d'Abiron'. Lasixieme contient une
parahole, ou l'on rnit Sapimu dfri11e festo)er les deux
rois daos son palais : la France et I' Angl<'tPrre, cleo:i
roJ&umcs, mais une seule maison . Suit une orison briefre
contre ceub: qui destourberont la paiz' , Le sf'ptiiame cha-
pitre s 'orcupe f'ncorP dt> la guerre et des senitucles ou tom-
berait le ro, si <'lle continuait. envers " ceulz qui font les
anneures <'t tl\ltt'!l autrc>s ~l'DS de Dll'tc>r JIOUr la guerre, a
tre,.orier, it <'omnnmes, :i ~f'tls 111' lEsglisl', et jusques vostre a
11tit \all't de> d1amhrt <ni murmur<'ra aucune foiz, si le
r.om1ndra lt\c>r plu~ matin pour la guf'rre qu'il n'aura eous-
tume autrti foii1 . La gturn> l'st condamnahle comme la
mf.re ele tri\s grand1' ptSrb1s, de Yaine-Gloire, Oultn>euidance,
ele rordre: fond bll'll a omt'ffil'lll!I blanca. borda dor+s t't roure11. <'mix
ruu .... ayaut au miliu 11111' n>Mltt'. cui noprt1s111te l'lflllt'&U portant un
tendanl 1'Urmont~ par la rroix (f" :1:1).
t. '.\mnllcs i;o11t j t"pan.t11 ou royauml' de l.aule qui' aurun11
(U,11'14"0'i lfrall" et UIOll'flli dt> \"O'i1re l'0\"3Ulllt' tt dai1l1ur11, IDt'UI de
pnme (art pour bonne C"OllllOlarion, mU\"l'lle fll'Ol'l':ll"lon et ron110li-
da<"l>n dt>s malacliP!l atht>nir tt a fort1lic-at'on IUll d'utlt' J110 borJureti
dt' la i:rnn1 plaie ocddn1talt> . !"'""' bien rain. \011!> unt
olT'l'"Pnt un lectuairt> (" 3').
""" et
2 9. J>armi '"" 'l.'l'l\"Ill!i rra111:ai11 dt' l't JIO<l 111'. Brt'l>"llil't' <'ilt'
1
ac1 ..1 J>i\1rar<111"'. dan .. ''"" Rl'd11rt11rium m1~rnll! ('.'olha1, />l'trarqw,,
fllu""'"iml!, danio la llibl. dl' 11:1:. deo; 11 1-:t., p :!).
3. f."0 50-S't \".
~- fo" >\ T"-7 V".
j . 511: e "irc> i)it'llX, dj,,jpc> tl rlt,,1rui" lnllll Ct'UlX qui Yl.'Ullent let
blltaillc'll en rontre leun. fnreii trt,11e1111.
6 .. $~.
- 486 -
Presumpcion et Avarice; elle est cruelle et impie : on ne doit
l'admettre que si elle est la cause d'un grand bien fait pour
la chrtient 1
L'auteur dcrit dans le huitieme chapitre le u vergier
delitable de la paix, avec son bon roi et les murs qui en
sont la protection. 11 n'y a pas de mien ni de tien et le Saint-
Esprit y fait couler ses douze rivieres, dont les quatre prin-
cipales sont S'lret, Vrai Repos, Ahondance-de-tous-biens et
Souffrance. Le contraire est le << jardn honible et peril-
leux de la guerra. Nemrod y regne, le fort y ma11gt le
faible, les quatre rivieres principales sont l'Heresie et l'In-
vocacion-des-demons, la Paour-continuelle, Mescogooissan('t'
et Ingratitude . L'herbe est sanguinolente et les peintW'Ps
du palais royal reprsentent les batailles d'Actium et de
Fontenoy et les exploits d' (( Hanibal, roy d'Aufrique "
.Des locustes a grans dens , qui sont les prils de la guerrt'.
y dtruisent tout fruit. On n'entend au Jieu des gracieuses <(
1. f 0 59-61.
2. fo 62-70.
3. Richt et arl, de vertu et justice et de bon gouvemement
(f 75). On retrouve ailleurs l'tymologie Carolus Cara 11.:e " (fo 19 ,..
v. p. 433, note 5). 11 le flicite pour ses victoires sur les Ybemo1s,
habitans es montaignes avec les bestes sauvages 11 (f" 75; cf. p. '81.
note 2).
4. 11 doit cmprunter cette contume aux loys royales du royaame
de Gaule (f ;9).
- 487 -
le clergi ou le pueple seront apaisea par aa douceur'.
11 11era aupres de son beau-pere comme Olivier aupres de
Roland et Artus aupres de Charlemagne. lis combattront
ensemble contre les lnfldeles. " Et, que plus est. quand par la
.. grace de Dieu vous aurs conquest TurquiP, gypte et
" Surie, qui sont rempli<'s de toute manirPs de riche11ses<'tde
delicts. par la bont du doulx Jb.-11u et par la vertu ele la Coy,
\'oua ferez pou de compte de ,os royaume11 d'Occident, qui
.. sont et frois et engelez et a orgueil et a a\arice et a luxuro
souventefois f'nclin11 1 L'auteur finit en s'excusant d'avoir
fait dt ohservation11 trop rigoreusPs au jeune roi: e est la
seule manire de remdier a quelque cbose 1
Les efforts de :\lzieres et dts ami11 de la paix ruissirent
<'Dfin. Au mois de juillet 1395, des ambassadeurs se prsen-
a
tt>rent Paris pour <lemander la main d'Isabelle, iigi'e peine a
de huit ans'. Un trait de mariago Cut conclu le 9 mars dt 1
l'annt>e 11uivante et la tre\"e prolonge ensuite pour vingt-buit'
ans en<'ore. Le roi d'Angleterre lui-m~me arriva en France.
Vf'nJ la 60 de l'anne pour recevoir sa ftanc(. Le mariage eut
lieu le 4 novembre, et lsabelle fut couronne le 7 janvier de
l'anne suivantf' .
Rtstait encore. maintenaot que cette lon~ue tr\e tait
pn.;que unf' paix dt>ftnithe tntre 11s deux rt>~aumts, la paci-
fkntiun de l'f:gli11e tt le pa!'lsage gt>ncral. La mort 1t'Urbain
\'( n'avait p:L'4 amPn la concordH Pntrt. les deux partiis: le
napolitain Ptrrino Tomacelli Cut lu par les cardinaux d'Gr-
bain '.2 nonmbro 1:~89: sous le nom de Boniface IX. Benoit
XIII avait rtmplacl tlepuis pt>u ( 13!> l) <'lt"mt>nt Yll .\\iJenon. a
Au1un df''4 dux ne parais,.ait Jispo!'ll, malJeri tou:1 lt>s l'ffort:1
.Jp l'P't rol:( 1u'invoqt1ait ~f1~ziil'f'S tfaO!t l'pidrl', (.'ttler ~& a
plat'f'. Richar1l avait parl <le C" aff'airf''4 a Robert l'Ermito
p1ntlant '"" f1~tf's du mariage t>t R11hert rt"solut de pourimine
l. fu 80.
2. F 141 v-2.
3. Et Vtlllll plai.1 a !IOU\'f'Oir. tri>s i-:u:e roy. quf' a la l'Ollrt di"! i:ra111
n1y~ ~011vr11t ,... trc>11v4'11t a1w1111,. f11si1111111 cui 11,cnt fort clc 1"01111:nt>-
m111t J"pilfo11 ap1tli>, c'pi.t "'avoir d'un f'U1J1la,..tr11 alt1t1f 1111 a nom
pl1uIU'f'111ll .. 1f K;! \U).
. Froi ..-art. iI. Kcrvyn. X\', pp. IKK:!O:?: l<ynwr. 111 .. IOK9.
S. /hi.J . 1p. :106.;; llynwr, ,.. 112 f'l .. uiv., l2S.
ti. Lin,"llnl, 1. r., ~.
- 488 -
sa m1ss10n, en allant a Avignon et a Rome poor le fait du
schisme. On attendait dans cette derniere ville l'arrive de
Pierre d'Ailly au nomdu clerg franc;ais: les deux messagen
ne russirent pas cependant et le schisme dura de longues
annes encore 1 Mzires, qui voyait avec douleur ces divisions,
resta le partisan de Benoit XIII, CQJ!!me il avait t celQ.i de
SOn prdcesseur. J.~ pape fran~ais fnt parnii cpny qui
approuve_rf:'._n_~}~ ~rat~I!.~~ ~ chet1akrie-'
Quant au passage, il devenait de plus en plus ncessaire.
Bajazet, continuant l'muvre de son pere, men~ait les der-
niers restes de l'empire de Constantinople. Les Vnitiens
memes, dont les relations avec le Saltan, qui ne leur refusait
pas les privileges de commerce, taient des plus cordiales, s'en
murent et envoyerent une petite flotte au secours de l'em-
pereur4. Le roi de Hongrie qui avait provoqu cette dcision du
Conseil, s'adressait a tous les princes de la chrtient pour
les inviter a l'aider dans la guerre sainte qu'il allait ent.re-
prendre. Ses lettres arriverent en France au mois d'avril
1395 et causerent une grande motion'. Les plus brillants
parmi les chevaliers franc;ais couterent favorahlement sa
demande et prirent la croix pour corubattre en Hongrie.
Eustache Deschamps invitait la chrtient entiere a conclure
de longues treves et a se mettre en arroy
Pour conquerir de cuer la Sainte Terre.
t.en avoir ~!. 1\rritr l'annt\t> 1:195. ('f. son .pitl'f' a111
Vt'l'll ",., de
nnrl' et cl".\n,r!etirrr :
.. ~oit l'amour di' llicu pri ..C',
:\e i:1wrrie1 l'un l'autn clf'l>11mia1",
~ur ~arr:uin.; '"''' '' ..ri1trn> remisf'.
A Yo7 icuhi:PL 'nit clonnt honnl' paii.
(fEurr~. 111, 17:!). ('e i.unt ab11olum .. nt lts idt'111 de Mc\&itres et de
ku,,.n n:rmitf'.
1. llelnilli Le lln11l1. /rr Fra11u 1'111 tlril'nl. hap. :'\11"opoli11
2. Ai11~i 1pi'i1 l'cn\jp l11,. .. 1... r". 11 n't>:u11'" m'me p:i~ la rro1..aiif' 1lu
hf'nn"t ..aint l.oys n (in~. :.?2:,1111' l.\r-ll'lllll, f :11-3:! ,... ) l'n 111onymr
0
t. F 4i .
2. - \i ve et IUiY.
:i. F so.
4 69 ...
!.. lA' pru?111CUl' Je 11& 11ub,.1a11te abr1:i1 Jt la saintt' Cht'\'aler1e do
- 496 -
ajoute de plus quelques dtails sur les diffrents eonsistoires
de l'Ordre, sur les prsidents d'honneur', etc., et promet de
donner des renseignements plus tendus dans la Regle, qu'on
erira plus tard 1
Le prologue du Livre du commencement est de beaucoup
plus important: il contient des donnes qui devaient se retrou-
ver dans le Livre du trsor. La chevalerie de la Passion sera
forme de 21 mille corubattants, dont. 6 a 7 ruille cbevaliers
et cuyers. Cbaque membre, frere, servant du ehevalier.
paiera au moment de son admission une somme proportionn~
a sa fortune, pour son entretien et son armement. La somme
sera de 500 francs pour un chevalier nec trois chevaux, deu1
valets et une chambriere, s'il s'engage a servir troi8 ans seu-
lement; 600 francs pour les memes pendant cinq ans. 11 paiera
sept et huit cents francs s'il veut avoir en plus un cuy<'r
et un valet a pied. Les prix seront notablement plus levs
pour les riches. Un frere avec 2 cbevaux, un gros valet et un
valet a pied paiera 300 et 400 francs, d'apres la dure de son
vreu, le sergent, avec sa femme, 200 francs ou cent franc~
mme pour les pauvres. Les chevaliers riches seront invits
meme a payer la part des autres. Des dispositions spciales
permettaient a ces derniers de ne verser qu'un tiers de leur
cotisation au commencement, le reste devant etre pay a la
fin de l'anne'.
Le trsor ainsi form ne devait pas servir a l'entretien des
combattants avant leur arrive en Orient. Pour ce est-il
expediant et necessaire de mettre en la bourse du commun
t. F 91.
2. F- 97 -8.
3. - 99-101.
~- F IO'J. C'rs 1hoscs dPvRil'nt Nl'f' 'lpt\!-l-c11, &\'t'f' di'" d1tail11, dana
ltt li\"~ du ru111111111ttmc11t
....._
- 498 -
Sigismond s'enfuit 8. Constantinople et revint par me.r dans
ses tats, la Valacbie fut envabie par le Sultan, les cben-
liers de l'Occident, le comte de Nevers, le comte d'Eu,
Henri de Bar, Boucicaut et beaucoup d'autres encore forent
envoys a Brousse. Jacques de Heilly partit vers la France
pour y faire connaitre le dsastre et les propos~tions du vain-
queur 1.
La nouvelle de Nicopolis tait arrive 8. Pars des le com-
mencement du mois de dcembre: on la crut fausse et les
premiers ambassadeurs furent enferms au Cb:\telet. Cepen-
dant le roi lui-meme, le duc de Bar, le duc d'Orlans, la dame
de Coucy, envoyerent des courriers en Hongrie et Yenise a
pour obtenir des informations 1 On ne tarda pas 8. avoir une
certitude complete. Heilly arriva dans lanuit deNoel et accou-
rut tout bous et tout esponronn porter la nouvelle a
Saint-Po l.
Un service funebre fut clbr pour les morts daos toutes
les glises ele la ville, le 9 janvier 1397 3 Puis on s'occupa
de la ranc;on des prisonniers. Dino des Rapondi, Lombard de
Pars, proposa d'ernployer la mdiation des Gnois, des Yeni-
tiens ~ et du roi de Chypre. Les am bassadeurs fran<;ais ne
partirent que vers le mois d'avril.
Si la douleur fut grande a l'arrive de ces dsastreuses
nouvelles, on ne tarda pas a se rendre compte des vritable.~
causes de la dfaite et a y voir la part des chevaliers eux-
m~mes, si indisciplins, si vaniteux et si confiants daos la
victoire. Eustache Deschamps parla avec indignation de leurs
rjouissances honteuses avant la victoire, rjouissances dont
le rcit color et vivant fut reproduit ensuite par Froissart 1
l. l..e titre complet, dana Kervyn, Froisi;art, XVI, pp. 4H-ftn, qui f'n
a rt'produit la moiti environ (r.ommunication dut> a M. Cl~tu,
conw-rvat1>ur de la llibliotl1eque royale de Beld'lue: C t!1il le lll'ul dt11
0
t. Froissart, XVI,
2. /bid., p. '46.
,,5, '
3. P. 453: Car par adventure les eatholiqoes eussent est mieuls
rgul que on dit qu'ils ne furent.
_. 5()1 -
1. P.516-7.
2. 11 Espcialment de par ton loyal ami, Loys de Giach, qui main-
tefTois t'a regrett (p. 519). Un Pierre de Giac tait. comme conseiller
du ro, le collgue de Mzires en 1392 (Arch. nat., JJ, 153, n 93:
:Xobilium somtuorum (sic) et pregatorum obsequiorum, que nobi
jamdiu noscitur ... prebuisse ). Les journaux du Trsor le nomment.
en avril 1392, nuper cancellarius, capiens jura cancellarie ()loran-
vill, art. cit, p. 389: cf. pp. 403, 407).
3. Ainsi que u pour poursuir la paix et union de l'Eglise (Jarry,
216-7).
4. t janvier t398 (ibid.). Le pape prcha la croisade le l avril
de cette mme anne (ibid.).
5. Commtm., IX, n 120; t. III, p. 260 (lettre du 28 juin). Cf. n t!6.
p. 262.
6. Jarry, l. c.
7. Rel. de S. Denis, 11, 562; Livrt dt1(ails,2'17 etsuiv. Cf.Jarry, 22;.
- 505 -
conS<'ils que donnait Philippe dans sa Chnaleri~, se distingua
par 1le ~aux faits d'armc!l, surtout a Alexandrie, et floit sa
croisade corume toutes les <xpeditions antrieures '<'e beau-
coup dt' gloire f't tres peu de proflt. CcttP. croisade tait
df'stinlI' a ~tre, pour les Occid<'ntaux, la demiere.
Le re~te de la vie df' ~lzieres n'offre plus d'in~rM et les
ditails manquent prPsque complt>hment. ll menait une exis-
tPn<.'e tr.." modcste f't tres retire, Ct'llf, d'un ,f.ritable Clestin
moin1t l'habit. S'il s'ernploie auprf.s du roi, dont il est
lP con!uillf'r. pour introduire lt's Ctl<:>stins a Ami(ns, il
n 'f'ntr<:>titnt que df's relatio11s assez rart's avec la Cour. Le
S('Ul qui Moit son ami, pendant cPtte derniere pt>riode de son
activit, est Louis d'Orlt>ans, un prince, .. de bt'lle!! parleures,
aom naturelement de rlu.torique ', ,, qui devait plaire au
savant et pieux Mzitares.
C'~tait. comme son pere Cbarlf's Y, un protecteur des cri-
vains : Froissart lui ddia le Dit du Florin 1 , Christine de
Pisan f.<rivit pour lui quf'lqu<'s-uns dt' ses ouvrages. Df'!I
champs. au,1ml le duc rl>pondait parfois par des pitrPs en
ven. ~tait son maitre d'luitel. Sa bibliothi>que tait asst'Z
grande <t on le voit sounnt offrir d(:S lines au roi et au duc
ele Btrri '. Bien fjU'il aim:H bca11c1111p le!! danseurs, flat-
tPurs et gens df' mecbant< \h "', les grandf'!I fetes et les
grandts dipen<1es , sa pit-tt' (tait ctlt-bre. 11 h:itit, aprt" la
" d&n!!f' ele!! sama~f's, ,, cctt<' <hap('lle eles Ctleistios ', qu'il
orna dP lwllts pPinturtt:-1 et de vitraux, (t la cbap<'llf' dts
frtarus d'Amhert'. llconstitua clts nntes au couvent de Pariis'
YIN.
JJ
TABLE llISTOllQUE ET GOGRAPlllQUE
v.
Chalon-Auxerre (Triatan de), 333.
Cattaro, t35 et n. t. ChAlons, t5 n. l; 122.
Cleatin Ir (pape), 447. Chllons (Archambaud, de).
Cleatina, 6, 12 et n. t, 15 n. 4; 27, 413.
347 n. 3; Ut, 417, 422 n. 2; H7, Chambarlhac, Chamberlbac (Pbilippe
i28, 438 n. 4; '42-449, 451-454 de, archev~ue de Nicoe), 101
460 et n. 2, 3, 7; 461 et n. 1, l72 n. 3; 104 n. 2; 108 n. l; t20,
n. 1; 473 et n. 6, 479 et n. t, 482, 121, 158.
505 et n. 8, 9; 506 et n. t, 508- Chambry, 332, 336 et n. 2, 3U a.
512. 5.
- 525-
Chamhricquet (H61el Puia), 4122 Charlea 11 (le Mauftis, ro ele Suane).
D. 2. 38. 69n. \; t62. 169, ti5, 1i6,
CbmnpllM, t3, 165 n. 6. t71 et D. t, 2; 278 D.\, 7; 306,
Champepe (coUep de Champqne Charles 11 (le Boileus, roi de Sieile),
e& de Snane, Paria), 4122 et n. 351, \70 n. 4.
4, \2!f D. \. Charlea 111 (roi de Sicile). 67 n. 3.
Champap(marchalde), 2H et n. 8. Chamy (Geoll'roi de). 56. 70.
Chancla. (Jeen), t8't, t85. Charolaia (Joan de), 86.
Chantmierle (Tbibaut de), t88 n. 5. Cbartrettee (Guichard de). 510 n. 5.
Chan&Aoprime (Fran(Oia), \23 et n. 3. Chartreus, 395. 396 et n. 3, 07, \61.
Chantzania (S.rnain), 276. Cbltel (Tannt'8'1i du), \68 n. 3.
Chapelua (Pi'rtt), 4:l2 n. 2. Gbltres, U3.
a.....naon. 4128. Chaumont (Bernard dt'), 508 n. 3.
Charmlonnel, U8. Chaumont (Jeen d). 508 t'l n. 3.
Charlemairne. 25 t'l n. t. 80, 't87. Chaumon& (Perrinet di'). 508 n. 3.
Charlft IV (4'1Dporeur), 22. 93, 135. C:haumont (Vatellin de), 508 n. 3.
H5 D. 6; t\9, t57, 161 . 2, 3; Cha.-tier (Pttrin le), 511 n. 2.
t6.1, 166 n. 7; 169. 1i3, t89 et n. Cbauvcl (Joan). 95.
8, 191-197. 209, 213 n. 2: 220. Chiolidoni ou C~ia (eap). 127 a.
2:!3 n. 8; 228 et n. &. 229 n. t; 2: 128. 285.
2U. 2\5. 2\i', 255, 267, 270, 271 Cht'pois. - V. Cepoy (Jeu de).
D. 8; 303. 30\ et D. 7, 338, 3\8 Cht'rboul'lf. 177 et n. 3.
n. 4i; 372. 3;3, 370 et n. 6, \51 Chercbemont (Jeen ele, ,1que d'A-
l'l n. 2, 462 n. 4. miena), 28.
Charlea IV (le Bel, roi de Franor), 36. Cbl'Yl'l'Ule (Piern cL.-), '28, '65 n. 6.
Charlea V (roide Fnnce), 6, 7 n. t; Chigny (Bartb~Iem.r ele). 4150 et n. 2.
t3, 17. 58 n. l, :l: 66 n. 2; 99. Chio. St. 58 n. t; 90 et n. t, 256,
U6 n. 2: 159 n. 2; t65 n. 4i; 168. \66 D. 3.
ti3 n. \; liS-177, t82-t87. 186- Chine, tS4i.
189, 196 n. 3; 2U n. t; 2't't. 26i, Cbotrok. 25 n. 3.
269 t't n. 7. 2i'I et n. 6, 278 n. 3. Cleooloo (Jamo do). - V. Allemand
\; 279 n. \; 297 n. 5: 305. 306. (Jeanne I').
238 et n. 3, 3\3 l'l n. 2. 373 n. 6; Chri'ticm (Hernia). U9. HO e& n. t.
UOn.3,7; \13 n. t: U5-'t25. Chr.reopoli1. 136 n. 7.
U8\36, \38-\~8. 4St, 45\, \67. Cbypre. 3 et n. t, \, 5. 6; IOn. 8, tO;
505 rt n. !f. 508 n. 2. 13 et n. 6. 17 19. 27 n. 2. 3: 31. 31-
CharlH VI (rui de nn~). 7 et n. 1, 35, 38-40. 53, 56 n. 1; 57. 62, 66
8 n. t : 13, 25 et n. 9, 26, 30 n D. 2; 71, 7680, 8289, !ff. 92 H D.
t t't 2; 66 D. 2; 68, 69, 92, 165 l. 97-99, lOl-ttO. 113-t:IO, t2\-
n. 5; 213 n. 2; 390 n. 3: U2 t29, 138. l'eOt'tS. H8, 151 n. 3;
a. 3; U8 et n. \, U8 n. 6; \20 158. 171, 181 l n. 5. t82 n. t;
D. 3, 6; 4123 n. 5, 6; 't2\, \26- t95-t98. 200 n. to: 203n. I; 20:;,
H9, \31-\33, 't38-H2. U7 et n. 213 n. 2; 219 n. t; 231, 23:?. 2:1:',
\. \H-iS\, 4:.6 D 11; ,:.9. 't6l- 2a D. 6; 2!>6-259, 261-263, 2:'3,
\71. \7\.\85, 687. \88 et n. 6. j 2:'\, 276. 280 n. 6. 7; 282, 300,
\90. ~91. \9:.. 't98, 500-:>02, 50\- : 3()~ el D. 2, 306-309, Jtt, 31':'-
508, Sto n. 3, 5. 1 319, 322325, 327-329, 337 ~&D.
- 526-
3, 4; 339 et n. 3, 340 et n. 2, 3H Clermonl (Pierre de, ' " de
et n. 1, 347 et n. 1, 353, 355-359, Cambrai), 157.
361, 363 n. 4; 364 et n. 1, 6; 368 Clermont (Rohert, comte de), 16.
n. 5; 372, 375 et n. 4, 376 et n. 5, Clifford (Louia de), 49t.
379-385, 388 et n. 5, 389 et n. 4, Clisson (Olivier IV de, conntahlt
392-39, 396 el n. 4, 398-401, 405 de France), 442 n. 1.
411, 421, 425 n. 6; 426 n. 5; 434 Cluny (cardinal de). - V. Andrma
n. 1; 450 et n. 7, 451, 466 n. 3; (de la Roche).
473, 476, 511 n. 5. Cocatrix (Geoll"roi), 13 n. 6.
Chypre (conntahle de), 294. Cocherel, 166 n. 2; 188.
Chypriotes, 34, 38, 39 n. 2; 42 n. 3 ; Colecchio, 64.
52, 55, 60, 77, 78 et n. i, 79, 86, Collace, 51 n. 5.
111, U2, 115 et n. 2, 119 et n. 1, Collier (Ordre du). - V. Annooa.dt
5; 123, 126 et n. 3, 128, 158, 182 (Ordre de l').
n. 1; 232 n. 2; 256, 272, 275, 276, Cologne, 163 et n. 6, 164, 175, 190
277, 281, 284, 288 et n. 1, 298 n. et n. 1.
2; 301 et n. 10, 305, 308, 309 n. Cologne (Albert de), 24.
3; 316, 317, 321, 322 et n. 3, 3U Cologne (Perceval de), 278 e& n. 6.
n. 5; 337 n. 4; 339, 349 et n. 1, 284, 288 n. 10; 290, 293, 296, 3U
353, 356-360, 365, 366. 368, 3,5, el n. 5, 3M, 366.
383, 386-389, 394 n. 5; 396-398, Colombien(Clestins de), 44 7 n. 1, 508.
402 n. 4; 406 n. 2, 5; 409, UO, 425 Colombien (Pierre de, cardinal d'Os-
n. 2; 449 n. 4; 451, 452 et n. 2. lie), 61 n. 4; 508 n. 2.
Cicandilis (Philippe de), 405 et n. 2. Compagnie (Blanche), 270 n. 5.
Cicron, 26 et n. 10. Compagnie (de S. Georges), 268 n. !.
Cigala (Cassano), 376 et n. 8, 384 et Compagnie (de la Stella), 268 n. !.
n. 4, 399. Compagnies (Grandes), 172, 186n. t.
Cilicie, 111, 114 et n. 5, 125 n. 6. 196 n. 3; 267-2i2. 299, 306, 30;,
Citta di Castello (Crere Rodolphe de), 329 n. 3; 330, 348 el n. .\, 3;'!,
331. 373 el n. 6, 397.
Citta-Nova (diocese de), 1i1 n. 2. Compibgne, 188 n. 3.
Clarence (Jacques de). - V. Majorque Compottelle, 166 n. 2.
(Jacques 11, roi de). Conches (Pierre, abb de), 422.
Clarentza (Clarence), 47. Conches (Pierre de), 89.
Claudien, 26. Concordia (diocese de), lit n. 2.
Clmenl VI (pape). 39-51, M-62, 64, Condom, 132.
89-98, 107 n. 2; 133 n. 5; tM, Conegliano, 200, 259 n. 7.
158, 160 et n. 12, 168 n. 4, 207, Contlans (Eustache de), 378.
279 n. 4 ; 298 n. 5 ; 382. ConOans (Gautier de), 390 n. 5.
Clment VII (pape), 89 n. 1; 382 n. Conrarl (Jaoquemin), U7 n. 5.
7; U3 n. 2; 435-441, 461, 462, Conrart (Pierre, seigneur de Bow-
466 n. 1; 470 et n. 4, 471 n. 3; nuel), 424 n. 4; 435.
487, 488. Constance, 178 n. 5.
Clerc (Jean le), 33~ n. 4. Constance (empereur), 25.
Clermonl, 29, 59, 220 n. 7. Conatant (roi d'Armnie), 368 et n. 5.
Clermont (tienne, abb de Saint- 369, 380.
Allyre, l), 220 n. 7. Constantin (empereur), 25 et n. 5
- 527 -
Comtm&ia IV (ro d'Arm,nie), a, 60, Conmlili (cap), 275.
f t0 e& D. 2, 368, 380 D. 5. ComUie (Giblet (?) ele), 390 n. 3.
Comeualin V. - V. Com&anl. Cornaro (amilJe), f4i5 e& D. 4, 381 D.
Conltanlinople (ville el empire de). 3; 4150.
36, 410 n. 6; 57, 137, 138, t4i0, Comaro (pelait), 147 et n. i, 200,
tu D. 2, t98, 205, 2H n. 6; 272 25t, 126 D. 2.
e& n. 3, 4 ; 280, 300 el n. 41, 310. Cornaro (bdr), H n. 2.
313 n. 5; 330-382, 335, 336, 343 Cornero (F1ntn), 326 e& n. t, 393.
n. 41, 5; 3419 n. t; 4105, '71, 188, Cornaro (Fl'IJICO), 326 n. t; U6 e&
'98 el n. 41, 502, 504. D, f.
Comunlinople (empereun greca do). C'.omuo (Franpb), 230 n. l.
- V. Cenlacmene (J. . et Metbieu). Cornaro('~). 83n. 6; 326e&n. t,
Pallolope (Micbel et Jeen). 336 n. 3; 339, 393, 405 et n. 5, Hiel
Conttentnople ( ompcreun latina ele) - n. 3, 4149 et o. 5, 4150 et o. 2. 3, 41;
V. Robert (empcreur latn de Con1- 45t.
lantnoplt-) et Bourbon (Merie, im- Cornero (Joan-8.ptitte), 83 n. 6.
p6ratrice de Cnnttanlinople). Comaro (Loui1), 230 n. 2.
Com&aalinople(C.lli1te,petriarcbegrec Cornero (Mire, doge de Ve.U..), 153
de), t3i n. t, 138. n. f; 253, 309 et D. 5, 310 D. 6, 7;
Conatantinople (Gennn, petriarcbe 3U-329, 331, a33, 337-339.
grec cle). u l. Comaro (Mire, dit Calaioa), 230 n. 2.
Coatwllinople (patriarcal latn de), Cornero (Z.naC"hi). U6 o. t.
HOn. 3, 4i. Col'lk'ilhan (Pire de, Grand-Mallre
Comlantnople (llenri. pelriarche lalin de l'Mpitel), 99.
cle), 39, if et D. 9, 43, 51. C.ometo, 2t3.
Comlulinople (Paul, petriarcho latn Comicbe (route de la), 152.
de), t26 n. 2; 336 n. 3. Coron (ville et diocfto de), UO, 1$0
Conetanlinople (Pierre. petriarcho latn n. t; 252, 334 et o. 7.
ele). - V. Thomu (Pie~). Coron (ch6telaine de), 277.
Conterini (.\ndr, d~ de Venile). Coron (cl,~twt cle). - V. Thomu
231, 3;0, 3;1 n. t. 5; 373 el n. 5, (Pierre). Torriani (Louit), Yolino
i, 9; 381. 397, 4100, 4101 et n. 4i, ( til!Ol'fl" cle).
434. 4135. 4\9 n. 4. Con&ni (Jeen). \04i. U3.
C'..oaterini (JtH). Ul. Conini (Pie~. clfquo do Vollern,
Conlarini (Marin), 200 n. 4. pui de 1onince; cardinal) 1$7 el
....
Con&arini (Zecbarie). 260. o. 7. 40\, U3.
Cante (Bernerd de), 40t. Corticella (pont de). 226 et n. to.
Cnnta (J..en cle). 156. Corione (Uoaolt V11lat, "'lcue ele),
Conly(tvrard de), 417.
CAraONium, t 1\. Corvara (Aldf'brando de, cha-aier de
Co,delien, 612, 462, 469 n. 5. - V G~nn), 26\.
Mi,_n (f-...-). Corvara (Conradio cle), 258 n. 5.
r.or.tWr (-1lnt Jn), i21. Coeena (-ltnt Jan de), 3t7, 1\1
CorfOCI (11Tbe.&:~ de), HO D. ~; D. 5.
Monld'1&1W11e, 39;. 398 el n . I, U3 256. 282. 29:1, :?'Ji. 302 . 3111. :191
n. 3 n. 6 ; 397 el n . l.
Mooll>limarl, 268 n. 6 . Mol'lft. 20~ n 8.
Munlello, 395 el o. 3 Mormaol. ~i5 .
Monllaucon, :.u;. Moroeini l \laft), 200 n \.
Monllttnl, 228 n. \. Mon~ni (l'irrM') . ;9;, 398 D
!ilonll1nl (Jn 11, marquis da), 1:;0. Morwini (Rot...rl). 200 n . 4.
- 542 -
Mortimer (Hugues). 270 n. 5. Navarre (Pierre de, enauite comle
Mosto (Pierre de), 200 n. 4. de Mortain), 491.
Moulina (Philippe de, v&ue de Na,arre (roi de). - V. Charlea U, le
Noyon). 214 et n. 3, 216. Mauvaia (ro de ~avarrc).
Moustry (Jean de), 318, 319, 320, 354, Nu:os (archevkh de), HO n. i; 2U
357. 358, 359, 360, 366, 370, 389, n. 6.
391 et n. 8. Ngrepont. 37, 38, 40 et n. 9, U o. i :
Murano, 399. 400 n. 2. 42, 46, 50, 55 n. 1; 62. too. 273.
Murta (Jean de, doge de Gnes), 97 334, 335, 336.
n. t. Negro (Ughetto di). 267 et n. 2.
Myloi, 12t et n. 3, 142. 276, 282. Nopatru (Patradjik.) (archnkb ).
Myra, 112 n. 10; 126 n. 6; t27 et n. 140 n. 4; 2i2 n. 6.
2. Nphin (familia de), i07 n. l.
Nphin (Gui de), 406 et n. 6, i09 et
n. 2.
Nphin (Pierre de), 407 o. 1.
N Nphin (Renaud de), 407 n. 1.
Nerga, 178 o. 7.
Nestoriena, 108, 316.
Nabinaud {tlie de, archev~e de NeufcbAtel, 20i n. 8.
Nicoaie), 107 n. 2; 108 et n. 4. NeufchAtel (Je1n-Thibaut de), 333.
Nigel (Nicolu de), 204 n, 8. NeufchAtel (Louia, comtede), 20i o. 8.
Nahr-Abou-Ali, 365 n. 5; 366. Neustadt, 194.
Najara (bataille de), 162 n. i. Neven (lean, comte de), i89, i90.
Naou (Nicolu de), 410 n. l. 498, 500, 50\.
Naplea, 37, 66, 72, 92, 144 n. 5; tM, Neven (Pierre Aycelin, v~e de).
155 n. 1; 161, 270 n. 5; 288 n. 21-\ et o. 3, 216.
1; 319, 370 et n. 6, 374, 470 n. 6. Neville (Jean de), 388 el n. 5.
Naples (Nicole de). - V. Spinelli Nice (Jean de). - V. Denis (-..in).
(Nicolu). Nicolas (condottiere bongnia), 236 a.
Naples (rois de). - V. Sicile (roa de). 4.
Napolitains, 354 et n. 7. Nicomdie (Georges, Y~ de), Ht.
Narbonne, 122, 288 n. 1 ; 434. Nicopolis, 2, 5. 7 et n. 1, 333, Ht
Narbonne (archidiacre de), 491. et n. 1, i97, 498. 502, 513.
Narbonne (Robert Paynel, v~ue de), Nicosie, 90, 91, 102 etn.1, 10., 105.
156. 106 n. 4; 107, 108 et n. i. 129.
Narbonne (vicomte de), 36. 138, 142 et n. 3, 144 n. t; 17t n.
Nuareddin (Nauar-el-Din Mahmet 2; 200 n. 10; 275, 2i6. 282, 30i.
Craia), 321 et n. t, 323 n. 7; 353 312, 313 n. 6; 311, 318. :t.21. 3!2
et n. 1, 355 et n. 3, 363, 36~ n. 1. D. 4; 356, 357, 369 et D . 5, 38i
Navarrais, 49t. 388, 392, 393 n. 2; 402. UO.
Navarre (college de). - V. Cbampa- Nicoaie (archev~es de). - Y. Cbam-
gne (college de). barlhac (Philippe de), Nabinaud (lie
Na.-arre (Louis de, comte do Beau- de), Pradele (Raymond de la).
mont-le-Roger), t 77. Nicoaie(Alain, Yfquelude). 128a. ~
Navarra (Philippe de, comte de Nicoaie (Henri de Byblm, archidixn
Longueville), 177 et n. 2. de), t28 n. 4.
-5U-
~ioolie (Baoul. archidiacro de), 128 o
n. ~-
~icoe (doyen do). - V. Grgoire Octavien (-Augutte). 25.
(B~r). 01rt1ibuono (llul(lM!S). 103 et n. \, 109.
~iC01ie ('icomles de). - V. Giblet Olergic> ( Joan d '), 209.
(llenri de). ~rville (Jean de). Olivit'r, 2S. 't87.
~M-m (Thierry de). 48~ n. 3. Oltedo (Andr+ d ), 239 o. 6.
~il, 289. 296. 361. Oppcln, t9't n. 6: 195.
Nlmet. 99. l'\'Smc ~icole), 2't et n. 2, 9~. U8
:"ityru.. i9. et n. l. 431 n. 2.
:'titrie, 202 n. 3. Orsemonl (Pierre d ehancelier Je
~itria (ttienM, .,~o de). 331. lo'rance), 'tl8. a'e, 't39 o. 1; Ht
~CM"llet (Guillaume de). 331. n. t.
~oiront-le-Roi, 't38. Or~o, 150.
~or (PriD<X' ). - V. &louard (princt' Orl~an, 268 et n. 3, U6.
de GallN, dit le Prince-:'toir). Orlrana (Blanebe, duela,..... d'), 188.
~oire (Mt'r), 195 et n. 8. Orltlena (Loui, duc d ), 2l't n. 3:
~onantola. 209 n. S. 39't, n. 5, 'tt8 n. 3; 't23 n. 3; 't27
!\ol'H (Jatqllt'S de). tto, 125. 127, et n. 5, 't28 n. 2; 't39 n. 2; 4\i,
2!'>6. 282. 35'.. 356. 35. 359. 362. 466 n. t; ~;6, \71 et n. 9, 'ti8
363. 3i0, 3i6 n. 6: 391 n. 3. el n. 3, 't81 n. t; 491, '198, 50~-
~ol'H (Janot de), aemla. 508.
~'~"' (Louil ou Alvile de), 90 et n. Orlrn (Philippi'. due d ). 96 n. 2.
S.91. Orl~na (Valenline \'i~onti, ducbeuo
~orto. (Simon de). - ~n erronc d). - \'. \'i.ronti (\"al.ntine, &lle
pour TWnouri (Simon). de Jn-GaMat).
~ormandir, 6, 31 et n. t, 49, 95, 165 0""4', 26.
n. 6; li5. 't;'9 n. 5; 't9t. O"ini (Anfl"lo), 'tOO n. t.
~ormandie (Charl~ et Jean, du<"S de). Orto (l.uc:ien dell ). - V. ~areddin.
- \'. Cbarlet V et Jn 11 (ro de Osimo (A. d'). - \'. fhimo (',.icolu
Franoe). d").
\ormand. ;9. O.imo (:-.icola1 d ). 399 el n. 3, 400.
'onbumberland (lleori, eomte de). O.tie (io,~uM). - V. lnoocent \'I
't91. (pape). Columbi..n (Pit'rre de). t't
~on""", 6. 'ti, 1(,3, 2't8. 2\9. 250. Aubt-rt ( \udouin)
~"~ (llalon VI, roi dr). 163. O.treunt, 16.
250. Otbim (Jn d'), 2i0 o. 5.
~orwicb ( Hcori l>Kpeneer, "' ~ue Othim (:-.i<'<la1 d ). 2;0 n. 5.
de). \6'. Otranto. :l3ff "' n. to.
~oynn. IS el n. 3. H8, 51 t. 0.ford. 3:>'t n to.
~o,on (iill.... de Lorria, r',)que de),
U8. - V. Moulina (Philippe de,
~'~ dl' \.,yon). p
\ubico, 16. n:-.
:-.un'mhrr1t. :z,s. 381 n. 3. Pa('hOll (.\llM-rt). i6.
\unmbrrg (J ...n dt'), 'eK9. Paderbom (Daudouio, ~''-IUt' dt'), Ut
n. 3.
-544-
Padoue, 150 et n. 3, 2U, 248 n. 8; Paria ~tienne, vAquede), 42hln. 2.
320 n . 2. Paria (Guillaume de), 24 n. 6.
Padoue (seigneur de). - V. Carrare Parme, 64, 208 n. 5; 212, 280 D. 4.
(Fran~is Ir de). Parme (Paul de), 50 n. 5.
Paix (Charles de la, roi de Naples). Paros, 40.
- V. Charles llI (roi de Sicile). Parquete (Pierre la), 16 n. 4.
Palatscha, 53 n. 2; 281, 331 et n. 2, Parthenay (aire de), 184.
488 n. 3. Punadego, 145 n . 6.
Palologue (Jean , empereur de Passion (Ordre de la), 55 n. 3 ; 70,
Constantinople), 37, 38 et n. 2, 57, 71, 299 et n. 4, 300 et n. 3; 3\2,
136 et n . 6, 137-139. HO, 196 347 -352, 385, 411, 428. 433 D. S;
n. 3; 205, 253, 266 n. 5; 272, 280, 453-455, 472, 473 et n. t, 7; 4i4
308, 328, 331, 332 n'. 6; 335, 336, n. 2; 475 n. 6; 480 et n. 6, HI a.
337 et n. 1, 345 n. 1; 411, 454 1; 484 et D. 6, 490-~97, 500, ~-
n. 1. 504, 513.
Palologue (Michel, empereur), 42. Panit ou Passes (seigneur de), ttO.
Palerme (archev&:h de), 171 n. 2. Putoureau1, 36.
Palestine, 248, 503. Patras (archevtkh de), 140 n. 4; 171
Palma, 95. n . 2; 242 n . 6.
Pamiers (Raymond d 'Accon1, vque Patras (Bongiovanni, arcbev&ue de),
de), 412. 273.
Pampelune (Martin de Zalva, 6v6quo Paul ll (pape), 415, n. 1.
de), 413, 436, 37 et n. t-' Pavie, 25 n. 2; 150, 319, 332, 333
Pandaia, 275. n. 9; 346, 427.
Pandegoli, 209. Pemhroli.e (Richard de), 179.
Pannochia, 280. Pentbievre (Jeanne de, duci.- de
Paphos, 79, 106 et n. 6, 110, 142, Bretagne), 429 n. 6.
274, 275, 322 n. 4; 345 n. 1 ; .J70, Pepoli (Jaeques), 206.
388. 399. Pepoli (Jean). 206, 207.
Paphos (?, vque de), 98 n. 3; 99. Pepoli (Thadde), ~l. 6ft.
Paphos (Pierre, v~ue de), 128 n. 4. Pera, 41, 243, 260, 280 n. 6; 335.
Paradiao (Andr), 200, 260. 336, 466 n. 3.
Pardsepert, 111. Peri:y (Henry), 491.
Pardubitz (Ern85t de, archevque Percy (Raoul), 491.
de Prague), 15:! n. 4. Prieques, 198 n. 4; 370.
Parenzo (diocese de), 171 n. 2. Prigord, 13t. 279.
Parietihu1-Tortia (Pierre Arnaud de), Prigord (cardinalTalleyrand du). 133
59. et n. 7; 156, 157, 165, 166. I~
Paris (ville, tgli1e et Univenit de), n . 5; 186 et n. 1, 204, 237 a . 1.
16, 59, 133, 160, 175, 176, 182 2; 239 n . 8 ; H2.
n. 5, 6; 183, 184 n. 1; t85-190, Prigueu:r., 186.
196 n. 3; 203, 240 n. 8 ; 267 n. Prou1e, 41, 43.
3; 362 et n. 1, 373 n. 6 ; 418 n. Perpipan, 122.
6; 420-428, 430 n, 6; 433 n. 3 ; Perrin (boufron de llugues, pn- de
435-439, 442-448, 453, 460-465, Galile), 33\ n. 7.
476. 479, 480,482. 487.491. 497- Perrin (roi de Chypre). - V. Pinft
499, 505 et n. 9, 506, 509-511. u.
-545-
Pene. aa. " 289, 297. Piene I (roi de Ch1pre), 3-7, 9 n. t;
Ptbe., 510 n. 5. H, 11-19, 23, 27 n. 3, 5; 33, 39,
P-.. (nade), 51 D. 2. 52 n. 3, 5 ; 66 el n. 2, 61 el D. 2,
Prlil(Jeoqu.ele), t'e\, 356. 16 el D. 2, ' j 80-92, 100-129, 131,
Petil (Jn), '26 D. 'e; 27, 428, 506 137, U0-153, t58etn.I, 2: 160-
D. 6; 507 D. 3; 508. 167, 170-206, 212-216, 219 D. f;
Prlil {!iofl le),''
Petil (Renier le), 390.
221, 222 el n. 7, 225, 228, 229,
231-247, 250, 252cl n. 4, 25\-268,
Petil (Simon le), 62 n. 2. 272-286, 289-3'12, 3'16 el n. 2,
P"ruque, 26, lH n. 1: 192 n. ; 253 3'17 et n. t, 2: 3\9 n. 7: 353-385,
d n. 2, 3; 2S\ el D. 1, 2; 305, 388-396, 405 n. l. 5; '107-UO,
13\ D. 5; 392, '" 13, U6, '20, '21 el n. 2. \2'1,
Phare-de-M...illt', 158 n. \. U6 el n. 5, \27, '150, s2. \62,
Pbilippe-Auptte (roi ele Fnnce), 25 '63 n. 8; '166, '173 el n, 3, '91,
n. 9. 500, 511 D. 5.
Pbilippe-le-~l(roidoFruace), 1, 21, Pierre 11 (ro de Cbypre), 19, 66 n.
22, 36 el n. l. 2; 85 n. 1 ; 107 n. 2; 1'13 n. l ;
Philippe de Valoi1 (roi de F ranl'e), t 3, tSI n. 1; 239 n. 2; 3i0 et n. 6.
22. 37, 38 el n. l. 40 et n. 6, 45, 37\, 3i1 el n. 6, 383 n. 2; 388,
\6, \9, 50 D. t; 58 D. 2; 69, 88 389 D. 4; 391 el n. 3, 39'1 n. 5; 396
n. 1; 89, 93 el n. 'e, t61, 168 n. et n. 4, 400 n. 3; '101 el n. t. 2;
: t89, 428 n. 10; '170. '105-UO, \20, '25, '26 el n. t,
Philippol (condolti~re). 360 n. 3. H9-'e52.
Pbilippot (6llnl do Philippe de M~ Pierre l'Ermile, 29 el n. 5, 72, 73,
ait.-l'ft ), Sil n. 2. 87.
Phodoe (Nounllc), 51 n. 5. Pierrepool (chlt.u de), 23 n. 3.
PhocN (~ouwelle, 'vACfue de la), 400 Pil-rp, 110, 112 n. 7.
etn. 3. Pint (Guillaume de), 16.
Photit11 (petriarche de Comtanlinopl-), Pin (R~r do, Grand~altre de
UI. l'llpital). 119 n. 5; 139, t'e\ el
Picard (Reari , maire do Londttt), n. 3, 158. 20'1 ot n. 1, 262. 272,
181 n. 6. 280 n. 6, 281.
Pieardio, 6. 9 n. 1 ; 10 n. to; 11. 13 Pisan (Chrili' d..). U8 n. 6; U9
D. 2; 23 n 3; 29, 31 el n. t, i2. n. l; :,os, 510 el n. 5
96, 130, \60 D. \. Pisan (Tbom.. do-). '118 el n. 6, \19,
Picard1. to n. ll; ti, 13, 30, 6\, 43 n. 1.
" 85. '92. Pi .. ni ('irul). G:! n 2, 9;'.
Pittamiirlio (Connl). a n. 3, \3. ti..n. 38 ..,, n l. '" H. '13, 6\ t'l
Pic-qufrn' (J ... n 111). 1143 n 2. 2~6. 2;0.
Pie 11 (..!"'), \15 n 1. l'iopi. IU n 6. lt:>. 1i n \; H9.
Piltmonl. 268 n 2. p.,., 6. 1:,;, :!:t9 n !! . ;; -l n. 3,
Pirmi l\', lc- O~moniMn (,., d \,.. ; 3;t1 n. l.
11on), 93 el n. ' &: 9\, 101 n. 2: Pilopi. - V. Pi.c:npi.
IU n. 5: 169, ao; n. 3, 5; 3311. PiloiC'. 3711.
1\\. 373 -1 n. i, :11%. l'iumau>. 2:!:! ... t n 5
Pierre 1, le Cniel 1roi do Cu1ill~). l'li...a1lff. :.?,
101 n 2; 20;', 314! Plai,ian (Ciu1llumc dd. 36 n. 1.
!". Juao4. Plulpp4 d~ lll1Ur11. 3:
- 546-
Plantagenets (Maison des), 124 n. 1. Preaux (aire de). - V. Bi"*9 (J. .
Plalon, 24 n. 1. de la).
Pleshy, 480. Pr&:beun (Freres), 202, 379 et a. t.
Ploniani. 197 n. 1. U2, '35.
P, 159 n. 3. Pr&entation (f6te de la), 29. 3'5 n. t:
Pocquet (Denisot), 421. Uf, U2, 413 el n. t, 4H, '15 n.
Pocquet (Pierre), 4'.8 et n. 1. 1; 423, 424 n. 6; U9, 5U et n. t.
Poissy (Gilles de), 491. Prestes (Raoul de), H7 el o. 6, 430
Poitien (ville et hstaille de), 16 et n. et n. 3, Ut n. 2; 432, '33.
4, 162 n. ' ; 165 n. 5, 6; 184, Prignano (Bartblemy). - V. Urlilin
2U n. t. VI.
Poitou, 1t2 n. 1t; 113, 184, 185. Priuli (Fran~is), 40\ n. 6.
Pola (ville et diocese de), 71 n. 2, 3M.Priuli (Jacques des), 45.
Pole (Guillaumo de la), 269 et n. 6, Priuli (Jean des), 200 n. 4.
279. Priuli (Marc), 401.
Pologne, 41, 173 et n. 3, 195 n. 3, 8; Provana (Jehannin de), 450 n. 2.
198 n. 2: 502. Provana (Pierre de), 450 n. 2.
Pologne (Iledwige de), 195 n. 3. Provato, 336.
Pologne(roisde). - V. Casimir et Vla- Proven~u:1, t98 n. 4; HO.
dislas V. Provence, 31 et n. t, 94, 95, 187 e&
Polonais, 195, 489. n. 1, 268 n. 3; 132 n. 6.
Pommien (Amanieu de), 162 et n. 4, Provins, 445.
5; 188, n. 5. Provins (Gui de), 271 n. 5.
Pompilius (Numa), 26. Prusse, 251, 303 et n. 8, 08 n. 3;
Pons (siro de), 1M. 489.
Pontarlier (Gui de), 3M. Psararis (Micbel), 111.
Pontchardon (Richard de), 184. Ptolmais. - V. Acre (S. Jean d')-
Pontde-1' Arche, 177. Puccio (Thomaa, des Ghisilieri), 227
Ponthieu, 177. n. 5.
Pont-J',que (Jean de), 15 et n. 5, Pucbay (seigneur de), 278.
SIL Puy (Sainte-Marie-du-), 13'.
Pontoise, 183. Puy (,6que de). - V. AiUy (Pierre
Porrcl (Nicolaa), 422. d').
Portopisano, SO n. 3. Puy (Rugues de), !74.
Port-Plerin, 35. Pythagore, 26 n. 4.
Portugais, 470 n. 4.
Posen, 194 et n. 6.
Pouille, 470 n. 6.- V. aussi: Apulie. Q
Pradele (Raymond de la, arcbe-
vque de !'iicosic), 105 n. 3; 126 n. QA'a-qarl-f (archen), 293.
2; 282 et n. 4, 313, 315, 329 n. 3; Quiret.- V. Woinoourt(Quimtde).
3'.0 n. 4; 35'., 369, 385 n. 3; 406. Quiret (famille), 96 n. 3.
Prague, 173, 192, 193, 194 et n. 2, Quirini (F~1), H8 n. 3.
2'.5, 246, 247. Quirini (Fnn~. v6que de C.poclis-
Prague (arcbcv&uc de). - V. Pardu- tria, puis patriarche de Grado), 97,
bitz (Erncst de). 126 D. 2,
Prato, 378. QumitaUo (GuiUawne de), 328 et a. t.
-547-
Rbuin (Guillaume ele), 49.
B R~ (Pitorro, oomle de). - V.
Arapn (Pierre do) .
llaeanelli (Pierre Giustiniao), 158 n. Ricuoli (Lapo des), %13.
2; 329 ol n. 4, 355 ot n. 6, 374. Richard I (roi d Angletertt), 181n.5.
Badiowa, 497. Richard 11 (roi d'Anglele1'n'), ';, 8 n.
Rlpeo(archlY6clM otvillede), 171 o. t; 2\ n. 5; 2S ot n. 9, 459, ~6\ t-t
2; 33\. n. 3, 465. '66. 469'.71, 4;5 et n.
RaineYal. - V. Renneal. 4. 5; 479'1118, 491, '95. 502, :to6.
Ramponi (FraD90S de), 222, 225 ot n. Richemonl (Artbur de), fa68 n 5.
5. Riod, 96 n. ta.
Rapornli (Dino de.), '98. Rioclbourg {trie de). 96 et o. fa.
Rateie, t7t n. 2: '7t. Riemo (Cola de), t92 n. 4.
RaQf111ia (Bonioteodi), 255 n. t. Rimt-ria (Jeen de, doyen deTudclt-),
Rat-nno (Petrocino, arcbov&uo de), 162 n. 2.
tS7 t-t n. 7, 222 n. 1. Rivike (Bul'tlau de la). 278 n. 3: fa2\
Ra"nne (t,rlieo de), 228 n. t. ot n. 2, '139 et n. 3. fa't2. fa'e';, '.67
Raynaldi (Raynaldo dt'la), 371 n. 3. et n. t, 3, '168, 't78 et o 1.
81'CaMlli. - \'. Racanelli. Rhil-re (Jc.wn I de la), ~39 n. 3.
R~o (Emilia), 64. 209, 21 l. Rivihtt (Jean 11 do la. frero do Bu-
Roq-io (Aao ck), 1S4. reau), 2;11 et o. 3, 282 o. fa; 306 et
Reim1 (Yille et t,lieo de), 59, 187, n. ~. 35't et n. 8, U4 et n. 2.
t90. Rhiire (Jt"an do la, uoc:at du rui),
Rei1D1 (Gui do Royo, arcbnloque do) :.?ill n. 3.
- V. Craon (Jn de), 492. RiviC'l't' (fbibaut de la). 278 n. 3.
Beimt (Joan de), 278, 279 et n. l. Rizo (7Ana<'hi), 2:;2 et n. fa.
356. Robc-rt l (ro dt> t'rann>), 25 n. 9.
Reo.nal (GuiJlau- de). 23 n. 3. Rubtort I (ro de ~rl~). 37, 66.
RmneYal (RaouJ dr), fa23 n. 4. Robnti (famillo dt). :!<!O t'I n l.
Rrnly (Oudud dt>), 188 n. 5. R..binr (\luir). 'tJ; 1t n. fi.
Rrtimo, 252. R..-I' (<'omtc d). - \'.Mor( (JNn
Renl (Rrnaud do), 50. du).
Rbin, ti't, 1'75 n. I; 195, 2't6, 2;1. Rochrfort('in-d1'),2115.3S'e,35:'.360,
Rbio (Robert. romte palatin du), '189. 36!1 n. 6: :1;1. 3;2. 'e!H.
Rlaodot (llo et dioc;.c: de), 2. 31. 37, RO<"liellt> (ille rt bm1rr<'oidt la). lllS.
38 ol o. I, '10 n. 6. fa2, O, 58. fiO. Rooll'I ( Ponl"t' el). '.91.
61 n. I, 4: it, 97, 101. 106, 109. ft,.J,1 ( ic.1ml<' Je'), !ll.
119. 120, 12't et n. I, HI et n. 2. ltolancl, 2:., ll;.
:;, 1 a t'l n 3. 171 n. 2; 20't. 2~2 Ruland (J1an. -'"'<Ju" I .\mirn). l l.
n. 'i; 2f10, 266. :l;3 ~t n 2. 27fa, :IG. ll. :>J.
2'7~ n. 2; 2;11, 2ll021l~. 29\ et n. RollnI. - \'. llolancl CJn).
2. 300305. 318. 319. 32~. 337 n. Roma,rnt' 207. :ts. 217. !?I, :?:!~.
\, 339 n. a. 3~0. J't 'e. 3'.S, 360. 223 t't n 1. 2:!11 n. S; 2;0.
36\, 31;;, UI n. \: 3'72. J; n 6: Romain (e iuillaumt') I :?
3;6. 383 n. 4: 3'.I:', 39!f, 402, \66 Roruaina. 2:> n 'e. :.?G n 3: IS:'. :?n:?
n. 3. - \'. Hotpitalicn. n 3.20in.8,21in l.21'Jn.1.
llh6oe, 159 n. 3; 16:.? n. 6. 2:'1, 39 el n. 2. '33 ~t n. S.
- 548-
Romani (Marc);'200 n. 4. Sainte-Catherine (Ordre de), i8 el
Romanie, o n. 9; 46, 55 n. 1; 101, HO n. 8.
n. 3; 158, 171, 277, 288 n. 9; 307n. Saint-Cl6ment (Guillaume de la Jugie,
3; 330 n. 5; U1, "7 et n. 8, 502. cardinal de), U3.
Romana, 48, 267. Sainte-Colombe, 48.
Borne, 1, 4, 45, 84, 101 n. 7; 136, Saint-David (lean-Gilbert, ,~ M),
139 n . 7; 156, 157 n. 1; 185, 209, 491.
210 n. 2; 251, 270, 326 et n. 2, Saint-Denie, 187, 188 et n . 3, 1t63 n.
341, 360, 369-374, 378-380, 383, 7; 512.
385, 395 n. 1; 400, 411 n. 5; 433 Saint-Di, 382.
n. 1; 435, 457, 466 n. 1 ; 469 n. Saint-loi (prieur et cenaive de. i
5; 470 n . 4; 488 et n. 1. Paris), 422 et n. 2.
Rooaebele (bataille de), 162 n. 4. Saint-piphane (cap). 121.
Roquetaillade (Jean de), 30 n. 3; 469 Saint-tienne-IUJ'-le-Celiue (Pierre M
n. 5. Mortemart, cardinal do), 38 n. 2.
Roaate (rrere Antaine de), 307. San-Felice, 3i9 et n. 5.
Roaetle, 35, 100, 276 n. 1; 289 n. 2, SaintFiacre (cur de, i Paria), ~!;.
4 ; 295, 296. 508 et n. t .
R0111ellino, 222. Sainle-Foy-de-Belvk, 131 n . \ .
R011i (Jacquea des), 253 n. 3; 280 et Saint-Georges (brae de), 33i n. l .
n . 4, 5; 814, 317, 320 et n. 2. Saint-Geoun (Raoul de), 508 et n. 3
Roui (Pierre des), 280 et n. 4. Saint-Gilles, 166 n . 3.
Roui (Pierre des, .611 de Bertrand), Saint-Jacquee (cbenlien de). i4.
280 n . 4. Saint-Jean-en-Grhe (de Paris). 16 et
ROllO (Micaletto), 366 n. 1 ; 367 n. n. 4.
2 ; 368 n . 2. Saint-Lazare, t8i.
Rouen, 99, li3 n . 4; 1i6, 177 n. 3; 189. Saint-Uger (Gui de), 128 n. ~ .
Rouen (Jean d 'Alen~on, archevque Sainte-Marie-in-Via-Lala (Pierre de
de), 177 n. 3. Vrucbe, cardinal de). U4.
Rouergue, 480. Saint-llartial (Hugues de. e11rdinal).
Roumaina, 5. 414.
Roumlie. - V. Romanic. Saint-Michel (Jacques de), 128 n. ~;
Roupnides, 2. 110 n. 2. 256 et n. 5.
Rouuillon, 62 n. 2; 93 et n. 4. Saint-Ouen, 175 n. 3; 463 n . 6.
Rouasillon (Aimar de), 508 n. 2. Saint-Paul (Hl>tel et 6gliee de), 183,
Roux (Robert le), 356, 357. 461, 498, 506 D . 2; 511 n. 2.
Ruad, 35, 368 et n . l. Saint-Poi (conntable Walerand M
Bue, 177. Lmembourg, comte de), 466 n. l ;
Ru111ie, 195 et n. 3, 288 n. t. 491.
Rutland (comte de), 491. Sainte-Prieque (cardinal de). - V. Fi-
geac (Bertrand Lagier de).
Saint-Robert (Bndictins de). \8 n. t.
Saint-Satumin (Nicole de), 435.
s San-Secando, 200.
Saint-Vauhourg, 66 n. 3.
Said, 356. Saint-Victor(abb6de, i Muwillr). -
Saina, 23 n. 3. V. Urhain V.
..
- 549-
Sat-Vidor (Hugt* de), 2'e n. 6. 2: 2~6 n. t; 255 o. 6; 256, 260,
Saiat.onp. 18'e. 185, 465. 266, 27~ ot n. 'a, 2i5, 276, 278,
Saiatn (Jean de), 56, 166 n. l. 29V!96, 299, 302 etn. 7, 320, 330
s.n-. 121. 282, 287. et n. 6, 3\\, 360, 36~. 39t, UO,
SUleHoBoM11, t31 et n. 'e. 5tt n. 5.
Salooicue, 280. Satalieu. 5t 1 n. 2.
su- (Guillaumo, manui deo), 26. Sauvaget (maltre Jean), 510 n. 5.
su- (Tbomu 111, marqui1 de), t5i Save (la), t99.
n. t. Savona, 209:
Sabbourg (arcbev&tue et tgliso do), Savoio, ti\ et n. 2, 220, 33'e, 337 n.
137 n. i; lit et n. 2. t; ~56 n. ll; 491.
8-odia. - V. Samoggia. Snoio (Aimon, romtedo), \7, t20.
SamotrP 222. Sa'oio (A~ VI, Vil, Vlll, comtet
Sanalhecn, 198 n. \. de). - V. AIMde VI, Am6do \'JI
S...dwicb, 180. el AmMe \'lll.
Suvvmno (Roger do, comto de Savoic(Antoine, bAtanll do), 33\, 337.
Mileto), :?l'a et n. 3. 216. Savoio (Eupno do). 468 n. 3.
S...korre. t:l, 23 et n. 3. Savoio(llumbert, bltardde), 333. 33\.
Sanlr.rno (ruan\clial de), \a o. t. Snoio (palais do. ~ Lond,..), t86.
Sanudo (~ic:ola1), 'eO n. 5. Saso (Rodolpbo JI, duc de), 169, 170,
Sanudo (Januli, duc del Arcbpel), U. t9t, t92 et n. 6.
Sangotto. 30i n. 5. Scabinir. - V. Satalie.
Sardaigne. 8\, 'e7i. ~.r... - V. Eacarace.
Sartal, 131 n. 4. ~ala (Albt-rtdella), U.
Suou-lban (ou Magnkie, principaut~ &-ala (Ca~o deUa). 150, 205 n.
ele), 'e2. 5; 2011 et n. 6, 209 ot n. 5, 210,
Sarruin1, 5, ti, 25-2;' n. 5; 32 et n. 213, 228, 2;'1 n. 15.
S, 2; 33, 35, 37, 39, .O, 72. 73 n. S<"Ala (\lalino df'lla), U.
t; 85 n. t : 86, 100. tlO, tl3, 1:?9. Scala (Paul-Alboin), 210, 228.
138 cl n 'e, 165 et n. :?. t 7;' n. 2. S<-alanum, 12:; n .6.
276. 285 et n. 3, 2118. 290, 292. S<-andl'lion (tdaivo deo). 3'JO, 391.
293, 298 et n. 2. 6; 2'J'J. :l07, 3011 St-andinaves, 502.
o 2; 30'J n. 't; 318, 320. 3:?1. 3:?:? 1Mndinavie. 2't9.
n. 3, 3:?:1, 3:?'t. 328 n. 2. :n:. 3;7. ~an~nia (.') (Raymond de). t:>i.
3\1, JH. 319 n. t; 3SI n. 3; 3:,:1 Schabln (roma.- d.. Gorip). ti:?.
o. 1; 3;,5 et n. 2, 356 et n. 3, \. Schabln-A1ebraf, 311. 321, 361-36'1,
363 et n. l. Jf)'t, 3ill. :169 et n. 5. 3611-371. 373 n. 7, 9; 375, 376,
375 n. 'e; 376, 3110. 381 n. 1; 3113 380 "' n. 5, 3111, 31J3. 38't et o. 2,
38't, 385. 397, 398, 399, \01, \J:I \: 397-'102. 't09.
~ n. 5, 't:>'t n. l. 't;)'J n. 't. \6. :-;r1.i... hmanlll(tardc-t8ul,ral't'S).335.
\66. \70 et n. 'e. 't72 eot n t, 't7 Schoicln (monlagnt' de-). 307. 308.
n. S. ~;5 et n. t. \7;', \118 n. G. '~daw..iJ11ib. l!J't.
Sl3 o l. 1~h"eoidnib (8olc-tla1 do), 195 o. 8.
SaMn ('mi .....). J:?\ n. 5. l'<-ipion (l".\rricain). :?5 n. 8.
S.talie ('illo ot ~mir dr). 3, :>. 109. ~d1noil. - V. B"'il (I<')
ll!i, 119 o. S; 121-l:?:'. 1\2-l:.. ~heollc-t (\labicu deo). :!3 l'l n 3
160, 165 C!l D. I, I;'\, 203, 213 D. ~..-belles (l'iemt do). 23 el D. J.
- 550-
Sedamour (mir). - V. A818Ddimour. Sizholi (Guillaume, vAquo de), 136,
Segna, 145 n. 6. 137 et n. 8, 138.
Seldjoucides, 114. Shnoer, 248 n. 2.
Slef, 111. Smaccano, 209.
Selve (la), 319. Smith&eld, 180 et n. 6, 182 n. t.
Senlis, 188 n. 3. Smyrne, 42-45, 47, 51 n. 5; 52 et n.
Senlis (Jean Dodieu, v~ue de), 492. 3, 54 et n. 3, 55 et n. 2. 3: 60 et
Sens, 443 et n. 1. n. 4, 62, 63, 69-71, 89, 96-98,
Sens (Guillaume do Melun, archevque 100, 101, 112 et n. to, 113 et n.
de), 155, i88, 267, 444, 446. 3, 120, 139-143, 152, 158 et D. 2,
Serailler (Raymond), 4M etn. 1, 435. 205, 329, 355, 374, 478.
Scrhes, 135 et n. 3. Smyrne (archevAchde), 140 n. 4, 212
Serbie, 135, 197, 411, 490, 500. n. 6.
Serhie (Hlene Cantacu1ene, reine de), Smyrne (Paul, archedque gree de),
135 et n. 3. 136 n. 6.
Serhie (rois de). - V. Douehan Snayth (Henri), 180 n. 6.
(tienne et Ourosch). Soissona, 188 n. 3.
Serhie (Joannice, patriarche de), 135 SoiNOns (Jean de), 256 et n. 4, 264,
etn. 3. 265, 305-et n. 5, 385 n. 2.
Serravalle, 222. Soissons (Marguerite de), 385 n. 2.
Serravalle (Pancerot de), 337. Solaro, 212 et n. 4, 244 n. 1; 280 D. 5.
Sville (archevque de). - V. Albor- Solarolo. - V. Solaro.
noz (Pierre). Soldane. - V. Lusigoan (Soldane de).
Sville (lsidore de), 24 n. 6. Solino (Arnaud de), 313.
Sicile (lle et royaume de), 46, 56, 65, Soller, 94.
68, 91, 142, 155 n. 1; 158 n. 4; Soragna. 64.
171, 222n.1; 265, 307n. 3; 351, Soranzo (Pierre), 231, 253, 310, 3!3.
3i4 n. 1, 4; 477. Soranzo (Soranzo), 310 n. 2.
Sicile (rois de). - V. Charlos 11, Souahe, 246.
Charles 111 et Rolwrt Ir (roia de). Soudans (du uv 1iecle), 40. 45 et
Siculus (Philippus), 10. n. 1, 51, 55 n. 1; 60. 86, t H, 150
Sidon, 369, 397. n. 8; 170, 237, 239 n. 1; 260.
Sienne, 377 et n. 1. 4. 26~. 277 n. 2, 7; 28~ et n. 4, 286,
Sienne (Saintc Catherine de), 408 n. 2. 287 n. 4; 290 et n. 2, 291, 293,
Sinoia, 41, 50, 377. 296, 298 et n. 2, 299, 301 n. 4:
Sigeros (Nioolas), 136 n. 6. 304, 306-311, 318-329, 333, 335.
Sigismond(roideHongrie), 471, 488, 337, 339, 340 et n. 3. 341 et n. 4.
497' 498, 500, 501. 353, 355-357, 360, 361, 376. uo.
Signli (Simon), 438 n. 1. 438 n. 1: 45't n. t: 471, 484.
Si..i, 275 et n. 2. Spalato (archevAch de), 171 n. 2.
Silsie, 194. Spinelli (Nioolas. chaneelierdu roaame
Simon (maltrc), 202 et n. 3. de Napias). 213et n. 2. 374 et n. i.
Simonnot, 511 n. 3. Spinola (Aron), 213 n. 2; !38, 2U
Sion, 138, f6ft, n. 4.
Sis, 35, 110, 171 n. 2; 275 n. 2; 462. Spinola (amille des), 213 n. 2.
Si:s.te-Quint, 415 n. 1. Spinola (Fran~ia), tl5 n. 3; 213 111.
Silboli, 336 n. 1. 2; 275.
- 55l
Spiaola (Uon, Lucu, Jeua, Laurent,
lloliert el t&iooae), 213 n. 2. T
Spinola (Nioolu). - V. Spoelli ~i-
oolu). . Taberi (nolain-), ,U.
Slapleloa (Miloa de), 166 n. 1; 2i9 Tca, 122. 123 et n. , 12 ot n. 2,
e&n.8. 126, 127, 2i,, 410 et n. 6.
lkano-OW ( oouenl de Bnclictint Tllmille (tt'ignour do, ro d Y-
de), 81. Yctot), 278 ot n. 5.
Slel.ria, 90 el n. 2. Tillcur ((:.mua IC'), 388 ot n. 3.
Slellala. - V. Solaro. Tinill. - \'. Dinillo((irard de).
Steno (Jean), 62 n. 2; 97. Tmb.ch (J,.n do). - V. Damb.ch
S1eooo. 12\. (Jt.a de).
S&erta (Albert). 269 n. 2. Tamerlan, 98.
Slruhourg. 163 el D. 6, "' 2it, Tncarrille (Jean, oomte do). 160 n.
608 D ti; 165 n. 6; 18i.
StroYili, 103 el n. 5. TafMret (Gliol), 119 n. 3.
l&arla. Ut el n. 3. Tuente (Louit de), 67.
Slury (Ricblrd), ti9. Tm. - V. Dravc.-.
Sucbeoa. - V. Sudh,.im. Tarrarone (Pierre CI..uerin, ucbe-
Sudhf'im (Ludolpho de), 289. Y~ue dC'), 338 n. 3.
SuMe. 2\8. Tano, 110.
8uWe (trie XII, ro de), '91. TalW (rch .. u'que de.-). 381 n. 1; '2j
Sutroll (oomte de), 269. n. 2.
sm-. 489. Tart.rie. 86.
Suiure. - V. Smyme. Tlan. - \'. Monrol.
Sur (Jeua de), 17, 108. 120, 12i. Turua (mont). 121.
256, 26~ el D. l, 265, 2i't, 276, Tuernini (.\n.:r). 21:1.
277, 282, 29't D. 2; 301 l'l n. , T.. iborhA (amirI), 361.
302 el D. l. 30\ el n. 2. 30 et n TeHf.-lli. 12:?.
. 321 et n. 4. 3:.!'t, 327. 3'tt n. I; T.. mplit>n 3, 7'.
35\ D. 6; 369 n. 5; 3113 n. 3; ';,
Tt>na11el11l. - \'. 'i:"I (l')
D. ti. T111i.Jo. 3:13.
Sur (Pime d..). 1 U. '5 n. ti. T1r1110 ') (\lall.->). :,3 n l.
SytiYA ((i1ori:~). :1:?:?, oo rt n. 3. Trotl811111' ('if el I;.,... <lo) 1;, 11 n
Syneute (Enhut, 'l-tue de). 2:?i C'l ~. 17.
D. 7. 2'2 D. 4.
Syn.nu. 291. Tnra ( .') (( iuill11111'). a:.a
Syrie. 2, 3, , 33, 3, i7. sr.. ll3. T1rra ( ) (Thoma). tlll ..t n ;
138, 2't8. 29;, 306. 30;. 309 n. 't. T-lnm~li. l:?:S rt n. 't
326. 3:13. 3U et n. 't. :n; n. 2. T""''"'' (d1'"""""" 7. ~11. 1;11 .. t
32. a, 36j, 268-3;5, oa. 511 n. 7. :?;. 2;9, :?110 n l. 2; ;1.
n. 5. Ttulo11. :? 9. 2110 n. 1.
s,rif'm. too. 115. 119 et n. l. l:.?11. Tli~b.1J,., 3 ..t n :?.
2i3. 27. 276, 211. 2115. 21111. :!911. Tht-1 .... ('ill" "' ~:.:li ... d ji " :.
292, 299 l n 2. 318. 319 D. l; 2;a .. t n. 6.
127 D \: 330, 33 n. 5. 3;',6 n. 5. Tbf.1- (ardaeh\li J,., ltl n. t. :.?iZ
366, 168, '9j. D. 6.
- 552-
Thnouri (Alvise). - V. Nor~ (Al- Touraine, 166 n . 1.
vise de). Touraine (Loui1 de). - V. o.Mam
Thnouri (Jean) , 142 el n. 4. (Louis d').
Thnouri (Pierre), 116, 142. Toumelles (cbAteau des), 3, 463 el. a .
Thnouri (Simon), 89, 116 n. 6; 152 n. 6, 4.79.
2; 261 n. 4; 285, 293, 35'1, 357, 360. Transtamare (Henri). - V. Uemi
Thodose le Grand, 25. ( roi de Castillo).
Thodi (Nicolas, comle do), 270 n. 5. Trar (Barthlemy), 119 n. 3.
Thomu (Pierre), 6, H, 89 n. 1; 103 Trau (Barthlemy, v6cuo de), 135
n. 3; 105-110, 118-120, 126, 129- et n. 2.
144, 150 et n. 1, 152, 153, 158 n. Trbisonde, 503.
4; i65 et n. 1, 202, 204-206, Trvisan (Gui), 398.
212, 215-228, 233, 234.-239, 24.2- Trovisan (Pierre), 153 n. 1.
244, 251, 252etn. i, 255, 261-265, Trvise, 50, 100, 145 n. 6; H7 et o .
272 n. 6 ; 277 n. 2; 279 et n. 7, 8; 5, 7; 199, 200, 223, 333 n. 7; 379,
280 n. 6; 283-285, 291 el n. 5, 380.
292, 295 et n. 4, 298-305, 311-317, Trvise (Pierre de Baone, v .
325, 329, 34.3 n. 4, 5; 3H etn . 1, de), 395 et n. 3, 396 el n . 2.
34.5 et n. 1, 4.12, 4.U, 4.73. Trie (Jean de), 478 n. 3.
Thom, 247. Trie (Philippe de), 510 n. t.
Thouan (vicomle de), 184. Trieate (diocese de), 171 n. 2.
Thuringe, 190. Triestins, 373 et n. 2, 276, 278 n. 7 ;
Tignonville (Guillaume do), 511 n. 2. 307, MO n. 3.
Tinen ou Tinien. - V. Tnna (Jean Tripoli (de Syrie), 355, 356 n. 1;
11, v6que de). 358, 365 et n. 7, 8. U ; 366, 367
Tite-Live, 26 el n. 4. et n. 2; 368, 376, 387, SU n. 5.
Tlemcen, 470, 4.77 n. 7. Tripoli (comles de). - V. Pene I
Tnna (Jean 11, v6que de), 202 n. 3. et 11 (rois de Chypre).
Toledo, 207. Trpoli (comth de), 101 n. 7.
Toledo (archev6que do). - V. Albor- Troie, 26 n. 3.
noa ( Gilles). Troie (guerre de), 30.
Tomacclli (Pcrrin). - V. Bonitace IX. Tschlbi (Chidrhcgh) . - V. Zalahi .
Tomar! (Barthlemy des), 60, 61. Tunis, 2, 34., 35, 193 n. 6; 307 n. 3;
Toqboghl, 321, 353 et n. 1. uo, 4.77.
Torre (Raphael), 259 el n. 3. Turcomana. - V. Tun:a.
Torriani (Louis), 139 el n. 2. Turca, 5 1 32, 38-i2, i5, i6 et o. 3.
Tortone, 150. 51-57. 60-62, 10, " 82, 8t;, 9;_
Tortose, 35, 367 el n 3, 4; 368 et n. 2. 99, 111-115. 122-129, 135-137.
Toscano, 64, 212, 213, 269. liO, Ht, 148, 158 el n. t. 165 et
Toscans, 253. n . 2, 167. 170, 203 et n . 3, 205.
TOICJUO ( ?) (v&ue de), 162 n. 2 222 n. 1; 231, 233, 267 o. 8; 272-
Toul. 168 n. 5. 276, 288-290, 299, 320 ot D . 2,
Toulouse, 156 el n. 7, 328, 476 n. 5. 328, 330.332, 335-338, au. 3l9.
Toulouse (Goolfro:y de Vayroles, v~e 351 n. 3; 358-360, 365 n, 7.
de), 156. Turcus, 30.
Toulouse (Rohcrl de) . - V. Lusignan Turenne (Guillaume-Roger, vioomw
(Robert de). de). i9, 50 n. 1; 166 n. 7; 279
- 553-
el n. l, 28l, 299 et n. 5, 30t, 303 Valente (Manuel de), 128 n. 4.
et n. 8. Valentinoia (Aymar VI de Poi&ien,
Turenne (Raymond-Louia, Yicomte comte de), 268 n. 6.
de), 471 n. 3, Valltre-Muime, 26.
Turquie. 86, 99, 109, 125 n. 6; tu Valoia (Charles de), 36.
et n. 2, 271 n. 3; 330 n. 6; 387 Valoia (lsabellede), 482, 486, 487.
n. 3 ; 487, 502, 511 n. 5. Valoia (Jeanne de), 165 n. 4.
Turin, 221 n. 1 ; 332 n. 3, 4 ; 430 n. Valoia (Mario de, duche11e de Bar),
2; U9. 188.
Tp. 101 n. 7; 277 n. l; 356 n. l. Val'OIO (Philippe de), 258 el n. 7.
Vama, 336.
Varrey, 334.
Vaudemonl (comte de). - V. Lor-
u raine (Antoine de).
Vaulrichier (GeneYiltve de), 421.
Ulford (Thomu), 269 el n. 6, 279. Vgltce (Flave-), 26.
Umurbeg (mir turc), 55 el n. l, 60 Veglio (Monte-), 217.
et n. 4, 61, 62, 502 n. l. Velletri (cardinaux-v6que1 d'O.tie el
Urbain V (pape). 4, 14 el n. 5, 24 n. de). - V. O.tie (v6que1 d').
l; 89 n, l; 105 n. 3; UO n. 2; Venier (Camille des), 230 et n. 2, 251,
118 et n. 4, 126 n. 2; l3t, Hit, 252.
152-173, 176, 177 n. l, 2; 185 n. Venier (Andr), 308.
5; t89 et n. 4, 8; 190, 194 n. 3; Venier (Marin), 310 et n. 3.
196, 202-223, 225 el n. 6, 228 n. Venier (Teodorello), 230 n. 2.
4, 5; 233-239, 242 el n. 5, 243 n. Venier (Titus), 230 n. 2, 253.
7; 246 et n. 1, 252, 254-259, 261 Veniae (rule el rpuhlique de), 4, 18,
273, 277 et n. 7, 279 n. 4; 280 et 20, 27 n. 5; 36-H, U, 47, 50 el
n. 6, 281n.1; 303, 305 et n. 1, n. 3, 51, 56 n, 1; 58, 61, 63, 79,
308 n. 2; 309, 310 et ~ 3; 319 97etn.2, 99-101, 134-139, tU,
n, 2; 322, 324-341, 3~6-348, 356 143-149, 153 n. l; 170, 185 el n. 3,
n. 3; 360, 369, 370-376, 378 n. l; 190 n. 2; 199-206, 212 n. 8; 21l n.
380, 382-385, 392, 393 el n. 3 ; 4; 221 el n. 3, 226 n. 3; 229-2~7,
397-402, 408, 412, U3, U6, 426, 251-255, 259-265, 270, 271, 277-
508 n. 2. 280. 286 n. 6; 288 n. l; 300, 308-
Urbain VI (pape), U5 n. 1; 435-438, 311, 318 n. 6; 319, 323-341, 346
4U el n. 3, 4; 459 n. 8; 466 n. et n. 2, 347, 354 n. 5, 10; 364,
l ; l68 n. 2 ; 470 n. 4 ; 487. 370-373, 376 el n. 5, 7; 378-385,
387 n. 3 ; 393 el n. 3, 7 ; 394 el
n. 2, 396, 397, 399 et n. 3, 401 n.
6; 402 etn. 1, 4; 409 eta. 2, 8; 412,
V
ft25 n. 2; 426, ft5l, ft52 n. 2; ftM
n. 1 ; 470 et n. 6, ft98 el n. 4, 502.
Vaiuy, Vuay (Roland de), 241 et n. l, Verbrs (congrigalion des, de S.
333, 335 et n. 8. Jean l'vangliate, a Veniae), 394,
Valachie, 195 et n. 3, 490, 498, 500. 402 el n. 5, 403.
Valanie, 368 et n. 2, 3. Vermandoia, 23 n. 3.
Valaques, 489. Verme (Jacquea dal), 260, 33ft n. 5.
- 554-
Verme (Luochino dal), 236, 251, 253, e& n. 4, t26-t29, tH-2U, - .
260, 332, 334 n. 5. 5; 332, 333 el D. 4, 372, 379 D.
Vemon-aur-Seine, 278 n. 3. 5 ; i08, 425-H8, Ut-451.
Verny. - V. Vrone (Jean de). Viaconti (Galaa 11), 150, 151, to7,
Vemy (Gui de), 388 n. 2. 208 et n. !, 209, 2U 8' D. t; a27
Vemy (Thomaa de), 282. D. 6; 427.
Vronais, 64, 211. Viaconti (Jeu, archevAque el lli-
Vrone, 64, 150 et n. 3, 4; 209, 210, gneur de Milan), U, 59, 206, 207,
213. 209.
Vrone (Jean de),. 119 et n. 2. Viloonti (Jean-Galu), 333, H6, U7
Vertua (ooml.e de). - V. Viaconti el n. 3, 5; 428 et n. t, 490 n.1;
(Jean-Galaa). 491, 507.
Verius (Jean de), 430 n. 2. Viaconti (Lodrieio), 2i3n. 9; tU.
Vicence, 150. Viaconti (Luochino, IOigneur de llillD),
Vichy, 446 n. 7. U, 59, 63, 64 etn. 2, 66.
Vicopiaano, 377. Viaconti (LucchiDo), 425 a. 6.
Vienne (ville et concile de), 36, U Viaconti (Malteo), 207.
n. 9; 48. Viaconti (Roberi). - V. llilan (arelae-
Vienne (Bertrmd de la Chapelle, ar- vAque de).
chev6que de), 58 n. 2. Viaconti (Valentine, &lle de a.-llO).
Vienne (Gautier de), 337. 425 et n. 6.
Vienne (Jean de), 333, 337, U2 n. 1; Viaconti (Valentine, 6lle de Galls ?),
491. 332.
Vienne (en Aulriche), 198, 468 n. 3. Viaconti (Valentine, filie de Jeaa-Ga-
Vierzinek, 195 el n. 5. laa), 427 el n. 5.
Viea-Texerranderie (rue de la, a Viaconti (Valena). - V. ViDmti
Paria), 161 n. 4, (Valentine, &lle de Bernabl>).
Vigevano (Gui de), 37. Viaconti (f'amille chpriote). - V. lee
Villareal, 462. noma auivanb.
Villarel (Foulquea de, Grmd-Maltre Viaconti ( ou Vicoml.e, Bermoad). - V.
de l'H6pital), 36 n. 1. Viaconti (Raymond).
Villan (Henri de, archevAque de Lyon), Viaconti (Guillaume), 282.
47. Viaoonti (Jean), 35 n. 3; 370, 386,
Villeneuve, 506 et n. 1. 387.
Villeneuve (Hlion de; Grand-Mattre Viaconti (Raymond), 35 el n. 3.
de l'H6pital), 43. Viaconti (Raymond, cheftlier de
Villeneuve-lea-Avignon, 93, 160, 161, Pierre I), 354.
172, 173. Viacrebet (Roger de), 16 et n. i.
Villien (Pierre de), 96 n. 2, 42 n. Viei&ation (de la Vierge, Ale), US
1. n. 1.
Vincennee, 423 n. 7. Viterbe, 336, 397.
Virgile, 30 n. 3. Vitry (Gui de), 510 n. 5.
Viaconti (f'amille dea), 215 n. 3. Vitry (Pbilippe de, Mque de M-).
Viaconti (Ambroiae), 244 et n. 1. 417.
Viaconti (BernabO), 150, 151, 153 n. Vivaraia, 508 n. 2.
3; 154 el n. 4, 157, 161, 189n. 8; Vladitlu V (roi de Pologae), 195a. l.
207, 208 et n. 4-6, 210-220, 222 Voghora, 150 et n. 9, 151.
- 555-
Vollerra. - V. f.oniai (Pierre, '
hAcue de). T
Vouilly, t6 et n. '
Voalte (Albert de la), 20\ n. YalbogbA (4mir). 291, 296, 302, 307,
Voalte (Bmnond de la). 2i9 et n. 2, 308 n. 2 ; au et n. 3, 321 el n.
293, 3t7, 35\ n. 2; 359, 36\, 366, 6, u ; 323, 327. 353, 360, 361 e&
os et n .. n. a. 36' et n. 5, to.
Voulte (Philippe ele la), 279 n. 2. Y'-en, 297.
Vupw (?), t6 el n. i. Yorl(Edmoad,ducd'), SOetn. 8, 9t.
Ypret. 198 n. 2.
Yntot (roi d'). - V. Tailwnille
(teipeur de).
w
z
Waldemar IV (roi ele Dancmarl),
162 et n. 8. 9; t63 el n. 4-8; 16\ Z.CC.aria (Benolt), U, \3.
el n. t, 180 et n. 3, t90, 195 el Zaccaria (Martin), U n. 9.
n. i, 8; 2\9, 338. Zalabi (~ir), 5\, 59, 60, 61 et n. 6,
Wanric:l (comte dtt). - V. Beau- 62. tu.
clwnp (J'boma1 de). Zane (And~). t\7 et n. i, 7 ; H9 e&
Waudmay (Tho- de), 56. n. \.
Wa7dot (princo de Lllhuanie), t78 et7.ara (an:hekh de), t7t n. t.
n. 7. Z~lande, 2\5.
w~ (empereur d'Allecnagne). 7.c'llO (.\nd~), 231.
2\5 et n. t, 2\6, \iO. lt'DO (Cario). 1\9, 393 D. 2.
Wett (Tbomu). \91. Zeno (Maria). 260.
Wettmimler, 180 et D. 6. 7.<'no (~ic:olu). \O et n. t.
WNtpbalie, 2\\, 2\5. Zeno (Pinre). U. \3, \6 n. \: 79.
Widdin. \97. Ziani (Pierre. dor de Venile), 229.
WitlA'll>Kh (Malon di.'), 191. Zirone, 217.
Woiacourt (QuMSret de), 96 n. 3, \. Zuriaco (Guillaumo de), \00 et n. 3.
W oodhOUM (Robert), 269 et n. t. Zumifri (Guillaume de). - V. le pr6-
wordiagborg. 16 \. c:Hent.
TABLE DES MATitRE~
Bihliognphie. . . . . . .
P.+face. . . . t
Cluipitre l. - amille de Mbillrw. 9
Cbepitre 11. - :-.u..oce de Pbilippe. - S. jeuM'IM. - Soa Wl,-P
ea OrienL. . . . . . . . . . t9
Cbapilre 111. - La croiMde au im aik:leo.- E1plodilioa d"Humbert 11. 33
Cbapiln! IV. - Pl"l'mibrot armes de Pbilippe. - \'01ap ea Orieal
el cmlion de l'Ordre de la Pauioa. . . . . . . . 63
Cluipilnl V. - ~fiel"l'S en Cb1pre. - Hupe1 IV. - Voyap en
Ocdenl. . . . . . . . . . . . . . . . 76
Cbepitre \'l. - Mraiel"l'S ea OccidenL - DerniilW anMel du rigae
de llugii. IV. - Avenemenl de Pierre I. . . . . . 92
Cbapitre VII. - \'01r de Piern I ea OccidenL. - La croiade de
t312. - Mr&ikee l Arignon.. . . . . . Hl
Cbapilre \"111. - Ell'orll du pepe pour la croade (1363-136'). -
Arfil du l~pl el de Pbilippe de Mioaiftw. . . . 202
Cbapilre IX. - GUf'rl"l'S ea Cbypre. - Pri11 d'Aleundrie. . . 273
Cbepilre X. - Ell'orta du pepe ea 1366. - E1ploditioa1 d Am4ode de
Suoie et de Louit de Hongrie.. . . . . . . . . . 328
Cluipitre XI. - Demien comball de Pierre 1~. - Soa Yoyap ea
Occidenl el IOD ._..lllll. , . . , , , . . . , . 353
Cluipitre XII. - Pbilippe de Mior.ims l la cour de CbeMc. V. . . H6
Cluipilnl XIII . - M~rea au1 Qlt'l&in1. - Soa acliYil' litWraire
ju.u'en 1397 . . . . . . . . . . . HI
Cbepitre XIV - Epialre ta-tablo. - Dtomien joun de 11~....
s. mon. 500
Table det nom1. . . . . . . . . . 515