Commercial de Mme Labitey
Commercial de Mme Labitey
Commercial de Mme Labitey
Avec ltude du DROIT DES ENTREPRISES PRIVEES, nous abordons la partie du droit
priv qui comprend les rgles particulires tablies dans lintrt du commerce .Mais, la
dnomination Droit commercial fait lobjet de critiques, car il a paru trop troit pour
dsigner une discipline qui rgit la fois les activits de distributions et la plupart des
activits de production. LOHADA na pas chapp ce courant, elle est lorganisation ou
lharmonisation du droit des Affaires.
Le droit des Affaires a un domaine plus vaste que le droit commercial, entendu comme le
droit priv du commerce. Il englobe notamment des questions relatives au commerce, mais
qui relve du droit public (intervention de lEtat dans lEconomie), du droit fiscal, du droit
social (la place des salaris dans la socit anonyme). Il rgit galement une partie des rgles
qui concernent la protection des consommateurs et sapplique aussi bien aux agriculteurs, aux
artisans et membres de profession librale. Cest dire, quil est beaucoup plus
pluridisciplinaire que le commerce, car les questions qui se posent aujourdhui dans la gestion
des entreprises sont de plus en plus diverses. Selon le Pr. Ives GUYON , lun des ardents
promoteurs du droit des Affaires, la suite notamment du doyen HAMEL et du Pr.
CHAMPAUD : La partie du droit priv qui par drogation au droit civil,rglemente de
manire spcifique la plupart des activits de production, de distribution et de services .
De cette querelle de mots, il demeure cependant une constante : on parle toujours de
commerant, personne physique ou morale. Comme on parle de lentreprise commerciale par
opposition lentreprise artisanale. Cest dire que le mot commerce na pas disparu du
droit des Affaires. Mais, quest-ce que lEntreprise ? Et que recouvre lacception
commerce .
Lactivit conomique dun pays est, dit-on, en partie, le rsultat du travail de divers agents
conomiques qui produisent des biens et services. Les producteurs de ces richesses sont les
Entreprises.
Le droit franais, pas plus que le Trait de LOHADA ne donne une dfinition juridique de
lEntreprise. En Effet, la notion vient des Economistes, en loccurrence TRUCHY et DESPAX
qui en on fait la prsentation en valorisant la dimension humaine. A leur suite, la doctrine
lanalyse comme : La runion des moyens matriels et humains, coordonner et
organiser en vue de la ralisation dun objectif conomique dtermin .
Lentreprise occupe en droit commercial une place incontournable. En effet, la mise en
excution dun projet de cration dentreprise ncessite de la part de lentrepreneur le choix
dune forme juridique. Soit lentreprise individuelle, soit socitaire.
Le commerce dans lexpression droit commercial nest pas le mme que le langage courant
oppose lindustrie. C'est--dire la distribution par rapport la production. Le commerce au
sens juridique du terme nest pas non plus le commercium du droit romain qui dsignait
toutes les relations juridiques que les hommes entretiennent entre eux par rapport
lutilisation des biens. Cette conception distingue des choses in -commercio des choses
extra-commercio .
Le commerce aujourdhui est a mi-chemin entre la large assertion du droit romain et ltroit
approche des conomistes. Le commerce que rgit le Droit sentend aussi de la distinction des
produits que leur fabrication. De lindustrie, du ngoce et mme des activits connexes telles
que la Banque, les Transports, lAssurance. Autrement dit, une partie importante de
lEconomie, sans toutefois en puiser le domaine. Pour des raisons historiques et sociales, en
effet, les entreprises agricoles et artisanales ainsi que les professions librales ne sont pas
comprises dans le sens actuel du mot commerce et ne sont pas rgis par le droit commercial.
Le droit commercial sest form parce quil y avait des exigences particulires lies
lactivit des professionnels du commerce. Il sest dtach ainsi du droit civil pour mieux
prendre en compte ces exigences. Le droit priv connat donc une dualit civile et le droit
commercial.
a. Justification de la dualit
-Les rgles du droit commercial sont plus souples que celles du droit civil.
-Les contrats en droit civil sont tablis par un acte authentique ou sous seins priv.
-Au contraire, le droit commercial admet, sauf exception, la preuve par tous les moyens et
notamment par la correspondance, les tmoins et les prsomptions. Cest quen effet la
rapidit ncessaire de beaucoup doprations commerciales et lhabitude des commerants ne
permettent gure la rdaction dun acte crit.
-Souvent, en revanche, les rgles du droit commerciales sont plus strictes que celles du droit
civil. On peut le constater, soit pour les rgles de fond, soit pour le formalisme, soit pour la
publicit.
Pour les rgles de fonds, on notera par exemple la notion de cessation de paiement, presque
sans consquences pour non-commerant. Mais, qui entrane pour le commerant le dpt de
bilan ou la faillite : procdure collective fortement organise, contraignante pour le dbiteur.
Cest que cette procdure apparat ncessaire pour assurer lexactitude des chances, affermir
le crdit du commerant, garantir la lgalit des cranciers. La rigueur de cette procdure est
approuve par les commerants, gnralement svres aux dun des leurs. Au contraire, une
telle procdure a paru inutile pour le non-commerant qui a moins besoin de crdits, dont les
cranciers sont gnralement moins nombreux et pour les dfaillances duquel lopinion
publique est indulgente.
Souvent, le droit commercial est beaucoup plus formaliste que le droit civil. Tantt un crit
est obligatoire, tantt des mentions sont imprativement prescrites, des procdures spciales
sont imposes, des dlais de rigueur, des prescriptions rapides. Cette svrit a paru pour
couper court aux discussions et assurer la scurit des oprations (le droit cambiaire, qui le
droit des effets de commerce, lettres de change par exemple).
La publicit est trs rpandue en droit commercial : Registre de commerce, publicit des
ventes de fonds de commerce par exemple, publicit des socits (constitution, dissolution,
fusion). Il parat ncessaire que toute ce touche la situation et aux crdits du commerant
soient exposs au grand jour. En dehors du commerce, cette publicit serait peu utile et
rpugnerait aux habitudes des non-commerants qui tiennent au secret de leurs affaires.
b. Les tendances particulires du droit commercial
Le droit commercial est moins traditionaliste que le droit civil. Son volution est donc plus
rapide. Le droit commercial qui rglemente les activits conomiques volue aussi rapidement
que lEconomie elle-mme. Et la lgislation sur elle se renouvelle constamment. Ex : Mariage
(droit civil), Bail (droit commercial).
Le droit commercial est un droit a tendance internationale. Le commerce a t toujours en
grande partie et les commerants ont tendance adopter dans les divers pays des rgles
juridiques assez semblables. Cest ainsi, quune loi uniforme sur la lettre de change et le
chque a pu tre adopter par plusieurs Etats (Les Conventions de GENEVE de 1930 et 1931).
Le droit commercial est plus ml du droit public que le droit civil (A travers le droit pnal et
fiscal). Linfluence de la puissance publique est trs nette dans le commerce. Depuis le
dveloppement de lconomie dirig : contrle des changes, des prix, des socits dconomie
mixtes, le droit commercial tente tre un droit particulier. Il rgit le statut du commerant
et du registre du commerce. Cependant, il ne se limite pas une classe de professionnels, il
sapplique des personnes non-commerant avec lusage frquent des comptes en Banque,
lusage gnralis du chque.
Le droit commercial est aussi ancien que le droit des Echanges. Au cours de son volution, on
distingue quatre phases : lAntiquit, le Moyen-ge, les temps modernes, et lpoque
contemporaine.
On distingue les sources directes, des sources indirectes. Parmi les sources directes, on cite la
loi, et conventions internationales.
Dans les sources indirectes, nous avons les usages et la jurisprudence.
Selon la conception classique, le droit est le droit priv du commerce. Il est donc normal que
les personnes prives y occupent la premire place. Pendant longtemps, il sest agit presque
uniquement de personnes physiques comme le boutiquier tel quon le connassait au 18 e
sicle ou mme le petit industriel qui ntait quun artisan qui a bien russi. Les choses ont
chang, lEconomie moderne exige de plus en plus de capitaux, de recherche de moyens de
vente, bref dactions, quune personne physique ne peut mener bien si elle demeure isoler.
Le commerce et lindustrie sont donc mens par des groupements, spcialement des socits.
Leur puissance est considrable. Ne dit-on pas que le Budget dune des principales socits
amricaines est aussi important que celui des Pays-Bas.
Lentreprise commerciale, ensemble de moyens, matriels et humains, organise dans le but
dexercer une activit de fournitures de biens et de services peut donc tre, soit une entreprise
individuelle, soit socitaire.
Elle est individuelle, lorsque lentrepreneur, personne physique, utilise son patrimoine pour
crer et dvelopper lactivit envisage. Elle est socitaire lorsqu lorigine de lactivit de
lEntreprise, un groupement est constitu.
Les actes de commerce comportent deux aspects importants : la dtermination des actes de
commerce et le rgime des actes de commerce.
LActe Uniforme de LOHADA donne une numration des actes de commerce. A priori, il
suffit de se rfrer cette liste lgale pour connatre les actes de commerce, tous les autres
tant civils. Mais, en ralit, le droit commercial hrit du droit franais est plus complexe
puisquil faut en outre tenir compte de linfluence possible de la profession de lauteur de
lacte. Influence qui peut avoir pour effet, de rendre commercial un acte ne figurant pas sur
cette liste ou inversement de rendre civil un acte figurant sur cette liste.
A. Le critre de la spculation
B. Le critre de lEntreprise
Il est propos par le Pr. ESCARA et prend en compte la manire dont lacte est ralis. Cette
conception sappuie sur une structure organise et non pas sur la spculation seulement. Serait
donc des actes de commerce. Les actes raliss dans le cadre dune entreprise.
En droit positif, ce critre ne peut expliquer de faon satisfaisante, la commercialit du
courtage ou de la lettre de change.De plus certaines entreprises, notamment agricoles mme
avec une organisation trs modernes, complexes ne sont pas commerciales.
En dfinitive, force est de reconnatre quil est difficile denglober les actes commerciaux
dans un critre unique et prcis. Aucun des trois critres nest en lui-mme suffisante et leur
ensemble nobit en aucune ide gnrale. Aussi la doctrine propose-t-elle un acte
classificatoire qui tente de mettre un certain ordre dans lnumration lgale en rangeant les
actes de commerce sans diverses catgories.
Elle est base sur la nature de lacte. Il sagit des activits dchanges et de ngoce, des
activits industrielles, financires, les activits des intermdiaires.
Ce sont pour lessentiel des varits de lachat pour revendre. Mais, la revente prcde lachat,
ainsi une personne sengage fournir pendant un certain temps, certaine quantit de
marchandises quelle se procurera au fur et mesure des livraisons. Rentre dans cette catgorie,
les entreprises de distribution deau, de gaz, dlectricit, et dautres entreprises de fournitures
de services qui se sont multiplies : (C.C, Ch.com, 18 Janvier 1966, Dalloz 1966, page 358).
Les mines sont des gtes de substances numres par le Code Minier. Elles comprennent
notamment le charbon, les mtaux, les hydrocarbures, sy ajoute lexploitation des carrires
(pierre, argile, marbre, et ardoise), et les entreprises de manufactures, Ex : les marais salants.
2. Lentreprise de manufactures
Dsignes lorigine sous le nom de commerce de largent, les oprations de banque ont
toujours t considres comme des oprations commerciales. Le monopole des oprations de
banque dans LU.E.M.O.A appartient sous rserves de quelques exceptions aux banques et aux
tablissements financiers.
Elles consistent recevoir une monnaie et remettre une autre en contrepartie. Le change se
fait soit par vente ou achat deffets de commerce pays ltranger, soit manuellement. A
linstar des oprations de banque, les oprations de change sont des actes de commerce pour
les professionnels seulement.
En revanche, pour les clients de banque, elles sont civiles sauf si lacte est fait pour les
besoins de la profession commerciale du client.
Contrairement aux textes antrieurs, LActe Uniforme vise expressment les oprations de
bourses, mais la question se pose de savoir si toutes les oprations de bourse ont un caractre
commercial ?
Jusque l, il tait admis quelles ntaient pas ncessairement commerciales, notamment pour
celui qui utilise ses fonds propres pour les faire fructifier. La jurisprudence a dcid que celui
qui spcule habituellement en Bourse fait des oprations commerciales. Cette dcision est
fonde sur le fait quil sagit dun spculateur qui tire lessentiel de ses revenus, des achats et
ventes de titres :(Cour dAppel de Paris, 13 Janvier 1976, JCP 1977 (1976), 2e Partie No
18276).
Sont vises dans cette catgorie les actes, par lesquels une personne sinterpose dans les
relations entre dautres personnes, gnralement en qualit de mandataire. Peu importe, que
lopration que fait lentreprise soit civile ou commerciale. Cest lacte dentremise lui-mme
qui est commercial. On note toutefois une exception concernant la commission. Sa
commercialit suppose lexistence dune entreprise, c'est--dire la rptition.
1. La commission
Elle est proche du mandat, mais se distingue du contrat civil en ce que le commissionnaire agit
pour le compte dautrui, mais en son propre nom (le mandataire agit pour le compte dautrui et
au nom dautrui). La commission se distingue galement du courtage, car le commissionnaire
fait partie lui-mme du contrat.
2. Le courtage
Le courtage est lopration par laquelle un intermdiaire appel courtier met en relation deux
personnes qui souhaitent conclurent un contrat. Il se diffrencie de la commission en ce sens
que le courtier nintervient pas dans la conclusion du contrat. Il se borne prparer le contrat
en recherchant une contrepartie son client Pour la commercialit du courtage matrimonial :(C
f : Ch.Com, Cour de Cassation, 11 Octobre 1982, Bulletin civil 4e Partie, No 299)
3. Lagence daffaires
Ce sont des oprations qui ont pour objet doffrir des services pour grer les affaires dautrui
par le biais dun mandat. Ces mandats sont trs varis et recouvrent la gestion des immeubles,
lexploitation des agences de voyage, de publicit, la reprsentation en justice et le
recouvrement de crances. Cest lentremise qui justifie la commercialit de ces oprations.
Sont ainsi assimils les agences daffaires, les oprations : lachat, la souscription, la vente, la
location des immeubles, de fonds de commerce. Il y a galement, lactivit des agents
artistiques qui procure des engagements des artistes du spectacle.
Pendant longtemps, elles ntaient pas considres comme commerciales en elles-mmes. Leur
commercialit dpendait de la nature de lactivit considre, c'est--dire de leur objet. Elles
taient civils, si elles faisaient habituellement des actes civils et commerciales si elles
effectues des actes de commerce. Cest progressivement, que le lgislateur franais a consacr
leur commercialit en se fondant sur la structure quelles adoptent, c'est--dire leur forme. Il en
fut pour les socits anonymes : (Loi du 1e Aot 1893, Loi du 07 Mars 1925). Cest cette
solution qua adopt LActe Uniforme relative aux socits commerciales et aux G.I.E en son
article 06.
Les socits vises par LActe Uniforme sont toujours qualifies de commerciales quelque soit
la nature de leurs activits mme si celles-ci sont civiles.
La particularit de ces actes rside dans le fait que mme sils sont accomplis par des non-
commerants, ils demeurent des actes de commerce. LActe Uniforme cite cet gard, la lettre
de change, le billet ordre, et le warrant.
1. La lettre de change
Cest un effet de commerce par lequel une personne appele tireur, donne lordre un
dbiteur ; le tir, de payer un tiers appel bnficiaire ou porteur une certaine somme dargent
une date dtermine. Cest une disposition classique et ancienne, qui veut que la lettre de
change soit commerciale par sa forme quelque soient les personnes qui la signent. Ainsi, toute
personne qui, pour une opration quelconque, signe une lettre de change, accomplit un acte de
commerce, mais ne devient pas pour autant commerant :C.C, 11 Mai 1993, Bulletin civil 4e
Partie, No 178).
Cette singularit est circonscrite la lettre de change en droit franais, elle est tendue au billet
ordre et au warrant LOHADA. Seul chappe cette commercialit, le chque qui est, soit
civil ou commercial suivant la nature de lopration pour laquelle, il est employ.
2. Le billet ordre
Cest un crit par lequel une personne appele souscripteur, sengage payer une poque
dtermine, une certaine somme dargent, une autre personne appele ou lordre de
celle-ci. Le billet ordre, est gnralement utilis dans les ventes crdit de fonds de
commerce.
3. Le warrant
Le warrant est une varit de billet ordre qui permet un commerant de donner en gage, les
produits ou marchandises qui sont dposs les magasins gnraux. Il porte la promesse de
payer une certaine somme dargent une date au bnficiaire. Il sert galement constituer un
nantissement au profit du crancier sur les marchandises dposes.
Au de-l de la liste lgale des actes de commerce, les tribunaux ont reconnus, la qualit dactes
de commerce divers actes en raison de leur objet :
2. Les cautionnements donns en garantie par les dirigeants pour les associs dune
socit commerciale
C.C, 20 Juillet 1981, Revue de juridiction commerciale 1982, Page 89, Note MESTRE.
La souscription des parts ou actions dune socit commerciale, ainsi que leur cession
lorsquelles emportent en profit du cessionnaire le contrle de la socit : C.C, 28
Novembre1978, Dalloz 1980, Page 76.
3. Les conventions ayant pour objet de garantir le maintien du contrle dune socit
commerciale son titulaire actuel
C.C, 26 Mars 1996, JCP 1996, 2e Partie, Page 885, Note BONNAM.
Linfluence de lauteur de lacte peut avoir pour effet de rendre commercial un acte qui ne
figure pas sur la liste lgale ou inversement. Cette rgle relative aux actes de commerce par
accessoire, est pos par le Code de commerce et prsente lavantage dunifier le rgime de
divers actes effectus par le commerant. Ainsi, par exemple, sont tous deux actes de
commerce, lachat de marchandises pour le revendre (acte de commerce par nature) et lachat
dun camion pour livraison (acte de commerce par accessoire).
Ces actes sont viss par larticle 3 de LActe Uniforme qui mentionne: Les actes entre
commerants pour les besoins de leur commerce . Ce sont en gnral, des actes ou contrats de
nature civile qui deviennent commerciaux par le fait dtre accomplis par un commerant pour
les besoins de son commerce. Do leur nom dactes de commerce subjectifs actes de
commerce par relation ou dactes de commerce par accessoire.
La thorie des actes de commerce par accessoire est une cration de la jurisprudence,entrine
par la loi et lActe Uniforme .La jurisprudence franaise ne juge pas que lacte soit fait entre
commerant , mais que lacte soit fait par un commerant,voire par une personne qui va le
devenir . Par ailleurs, le Code de commerce prvoit que des actes, qui par leur nature sont
civils comme les obligations entre commerants, peuvent devenir commerciaux. Mais, tous les
actes de commerce ne sont pas commerciaux. Si le commerant fait un acte en dehors de
lexercice de sa profession, il ny a pas acte de commerce.
Exemple1 : Achat fait par un commerant pour son usage particulier.
Exemple2 : Cautionnement sans rapport avec lexercice du commerce.
C.C ,19 Janvier 1993, Bulletin civil, 4e Partie, No 21.
Le fondement de la commercialit accessoire est de faciliter la solution des litiges dans
lesquels est impliqu un commerant. Elle permet de maintenir un rgime juridique homogne
tous les actes effectus par le commerant.
B. Les applications
Si on se rfre larticle 3 de lActe Uniforme, deux conditions sont exiges pour la mise en
uvre de la commercialit accessoire, lune est relative la personne, lautre la finalit de
lacte. La jurisprudence a prcise la dfinition du domaine dapplication.
1. La condition dapplication
Lacte doit tre fait par un commerant et accomplit pour les besoins de son commerce.
a. La qualit de commerant
Il sagit de la premire condition, mais pour que la commercialit accessoire joue, il nest pas
ncessaire que les deux parties aient la qualit de commerant.
Si les deux auteurs sont commerants, lacte est commercial pour chacun deux. Si en
revanche, lun est non commerant, lacte sera civil son gard.
On prsume que lacte fait par le commerant et titre professionnel, est commercial et cest
a celui qui veut se prvaloir de la non commercialit, de prouver que lacte nest pas
commercial. Par consquent, sont prsumes commerciaux, sauf preuve du contraire, tous les
actes faits par un commerant : Cour dAppel de Paris, 11 Janvier 1995, Dalloz 1995,
Informations rapides, Page 62.
2. Le domaine dapplication
Le domaine dapplication de la commercialit accessoire est trs large .Il enveloppe la quasi
totalit des actes que le commerant peut effectuer, il stend galement aux obligations extra
contractuelles.
Nous envisagerons tout dabord le cas ou lacte est commercial lgard des deux parties,
puis le cas ou lacte est commercial lgard dune seule partie, on parle dacte mixte.
4. La mise en demeure : Elle supposait en droit civil, un exploit dhuissier (papier que
lhuissier dresse pour faire pater le dbiteur), alors quelle pouvait seffectuer pour tout
moyen en matire commerciale (lettre recommander avec accus de rception, tlgramme, e-
mail). Dsormais, cette souplesse a gagn le droit commercial.
-La prescription des obligations : La prescription est en principe trentenaire en droit civil et
dclenche en matire commerciale, afin de ne pas obliger les commerants conserver
indfiniment des preuves. Le mme dlai de dix (10) ans est prvu pour lobligation de
conservation des archives et livres comptables. Il existe des prescriptions spciales plus
courtes, par exemples laction des commerants pour les marchandises quils vendent aux
particuliers, se prescrit par deux (02) les prescriptions en matire de transport, deffets de
commerce et de socits, est galement plus courts que la prescription dcennale.
Les actes mixtes ne constituent pas proprement parler une catgorie pratique dactes de
commerce. Il sagit plutt dune modalit que les actes de commerce peuvent revtir.
Constitue un acte de commerce mixte, lacte qui prsente un caractre commercial pour lune
des parties et un caractre civil pour lautre. Par exemple, la vente faite par un cultivateur un
ngociant, la vente faite marchant un consommateur.
La principale difficult, cest de dterminer dans quelle mesure des rgles de droit commun
sont applicables de actes, ce qui pose la question leur rgime juridique.
Paragraphe 1 : Le principe.
Lacte tant la fois civil et commercial, il y a lieu dappliquer diffremment la loi civile et la
loi commerciale. Cest le principe de distributivit. Ainsi, le commerant qui agit contre un
particulier doit mener son action selon les rgles du droit civil. A linverse, lorsque cest le
particulier qui poursuit le commerant, il peut invoquer la loi civile ou la loi commerciale. La
distributivit est imparfaite, car seul le non-commerant jouit dune option. La raison de ce
dsquilibre est le caractre suppos protecteur des lois civiles qui empchent le commerant
de priver son cocontractant de son bnfice.
Ils sont soumis des lois propres qui les distinguent des particuliers. Il convient donc de
dterminer la qualit de commerant ainsi que son statut.
Aux termes de larticle 2 de LActe Uniforme, sont commerants ceux qui accomplissement
des actes de commerce et en font leur profession habituelle. La loi prcise donc que la qualit
de commerant repose sur le seul point de savoir si la personne qui prtend ou veut tre
commerant a ou non remplit les conditions de fond explicitement voques. C'est--dire,
laccomplissement des actes de commerce titre de profession habituelle, auxquelles
sajoutent deux autres conditions que la jurisprudence tablie : laccomplissement
professionnel des actes de commerce en son nom et pour son compte, ainsi que la capacit
deffectuer des actes de commerce.
Section 1 : LES CONDITIONS REQUISES
Pour avoir la qualit de commerant, il faut accomplir des actes de commerce. Les textes ne
prcisent pas la nature dont il sagit, mais il faut se rfrer ltude de la liste lgale des actes
de commerce et particulirement des actes de commerce par nature. En effet, les actes de
commerce par accessoire ne tire leur commercialit que de la qualit de lauteur. Les socits
commerciales qui prennent la forme commerciale sont considres ainsi par la disposition de
la loi. Elles constituent donc une exception la rgle tudie.
Les actes de commerce doivent tre effectus non seulement de faon habituelle, mais titre
de profession. Cette condition implique la rptition dune part, et lactivit rgulire dautre
part. Peu importe que la profession soit exerce ou non titre de profession ou de faon
notoire. Exemple : Une personne qui exerce clandestinement et titre principale une activit
commerciale, de laquelle elle tire lessentiel de ses ressources, a la qualit de commerant.
Dans ce sens, un notaire qui, malgr linterdiction dexercer le commerce prvu par son statut,
spcule sur les fonds dposs par ses clients, exerce la profession de banquier et de ce fait est
banquier. En revanche, un directeur dtablissement scolaire qui acquire des produits
alimentaires (plats cuisins), pour les revendre ses lves sous forme de repas servis la
cantine, exerce une activit commerciale accessoire sa profession civile denseignement.
Cette activit accessoire ne lui fait pas acqurir la qualit de commerant. La jurisprudence
applique les mmes principes aux oprations accomplies par les associations et les syndicats.
Les achats pour revendre faits au profit de leurs membres, ne leur fait pas acqurir la qualit
de commerants : Ch.Com, 18 Novembre, J.C.P 1965, 2e Partie, No 14123.
La jurisprudence a estim par ailleurs que celui qui tire habituellement des lettres de change
pour recouvrer des loyers ne devient pas commerant. Cette dcision pose que le fait de tirer
une lettre de change ne constitue pas une profession.
Paragraphe 4 : La capacit
Sont incapables de faire le commerce, ceux que le droit civil dclare incapables. Larticle 06
de LActe Uniforme dispose cet gard : Nul ne peut accomplir des actes de commerce
titre de profession habituelle, sil nest pas juridiquement capable dexercer le commerce .
Cette disposition vise essentiellement les mineurs et les majeurs protgs. Sous lempire du
droit antrieur, le mineur mancip ne pouvait tre commerant. LActe Uniforme reconnat
dsormais pour le mineur la possibilit de le devenir : Le mineur sauf sil est mancip, ne
peut avoir la qualit de commerant . On appelle cette interprtation contrario.
A. Les incompatibilits
Elles consistent dans la dfense faite une personne dexercer le commerce pour son compte
ou pour le compte dautrui dans le but de moraliser ou dassainir la profession commerciale.
Aux termes de larticle 10 de LActe Uniforme : Nul ne peut exercer une profession
commerciale directement ou par personne interpose, sil a fait lobjet :
-Dune interdiction prononce par une juridiction par lun des tats parties.
-Dune interdiction prononce par une juridiction professionnelle.
-Dune condamnation dfinitive, une peine privative de libert pour un crime de droit
commun ou une peine de moins de trois mois demprisonnement non assortit de sursis pour
un dlit contre les biens ou une infraction en matire conomique ou financire .
Les dchances touchent les personnes frappes de faillite personnelle. Elles frappent ainsi les
officiers ministriels dchus et sappliquent lexercice du commerce quelque soit la forme. Il
convient de souligner que linterdiction titre temporaire ou titre dfinitif, peut tre leve,
cest la rhabilitation qui ne peut tre demander qu lexpiration du dlai de cinq (05) ans.
1. Le droit dinvoquer en leur faveur leur propre comptabilit ; Il sagit dune disposition de
faveur, car en principe, nul ne peut se crer un titre soi-mme. La rgle sexplique cependant
en raison des principes stricts qui rgissent la tenue des livres de commerce et la comptabilit
et qui rendent trs difficile une falsification des comptes.
6. Le droit de droger par convention aux rgles de comptence territorial des tribunaux ;
Les rgles de comptence territoriale ne sont pas dordre public en matire commerciale, les
clauses y drogeant sont donc valables lorsquelles ont t convenues entre commerants :
Cour dappel dAix-en-Provence, 22 Janvier 1922, Dalloz 1993, Page 06.
7. En droit franais, le droit, sous certaines conditions, dtre lecteur et ligible aux
tribunaux de commerce ainsi quaux chambres de commerce et dindustrie.
On peut distinguer dans la gestion interne de lentreprise des obligations envers les tiers et
enfin des obligations envers les lEtat.
Ce sont lobligation de tenir une comptabilit suivant des rgles prcisent, lobligation davoir
un compte en banque ou un compte de chques postaux, lobligation dtablir lors dune
vente ou dune prestation de services, une facture, c'est--dire un crit rappelant aux clients
lopration effectue, quil dtaille le montant des prestations fournies et rclame leur
rglement.
Le R.C.C.M est destin recevoir tous les renseignements concernant les commerants et
susceptibles dintresser les tiers. Il sagit dun rpertoire officiel sur lequel sont inscrits les
personnes physiques ou morales exerant la profession commerciale. Linscription au
R.C.C.M joue un double rle, dune part le rle traditionnel dun registre du commerce,
savoir limmatriculation du commerant, dautre part la protection du crdit mobilier qui une
innovation de LOHADA.
Aux termes de larticle 20 de LActe Uniforme : Le registre du commerce est tenu par le
greffe de la juridiction comptente sous surveillance du Prsident ou dun juge dlgu cet
effet. Un fichier national centralise les renseignements consigns dans chaque registre de
commerce. Un fichier rgional ; tenu auprs de la C.C.J.A centralise les renseignements
consigns dans chaque fichier national .
Les lments suivants sont mentionns au registre du commerce :
-Nantissement des actions et parts sociales ;
-Nantissement du fonds de commerce ;
-Nantissement du matriel et vhicules automobiles ;
-Nantissement des stocks et des privilges.
Le registre local est tenu par le greffe du tribunal de commerce ou de la juridiction en tenant
lieu. Il est plac sous la surveillance du Prsident ou dun juge commis cet effet.
-Il comprend un registre chronologique ou registre darrive , mentionnant la date et le
numro de chaque dclaration dimmatriculation, les noms, dnominations, et raison sociale
de la personne enregistre.
-Des dossiers individuels contenant la demande initiale dimmatriculation, ainsi que les
dclarations de modification ou de radiation, qui peuvent ultrieurement intervenir.
-Un fichier tenu dans lordre alphabtique, destin faciliter les recherches et distinguant les
personnes physiques et les personnes morales.
Ils sont tenus par le greffe dune Cour dAppel sous la surveillance du Prsident ou dun
Conseiller dsign cet effet. Ils comportent des dossiers individuels qui contiennent le
double de toutes les dclarations enregistres dans les registres locaux tenus par les greffes
des tribunaux locaux.
C. Le fichier rgional
Il est tenu par la Cour Commune de Justice et dArbitrage de LOHADA, base Abidjan. Il
centralise lensemble des renseignements contenus dans chaque fichier national des tats de
LOHADA.
A. Limmatriculation
2. La procdure dimmatriculation
La demande dimmatriculation est tablit en contrats exemplaires.
Le premier est conserv au greffe, le deuxime est remis au dclarant, le troisime et le
quatrime sont adresss par le greffe du tribunal au fichier rgional. Cette demande doit
comporter des renseignements qui varient selon que le commerant est une personne physique
ou morale.
Le commerant ne peut tre immatricul titre principal quune seule fois conformment
larticle 30. Sil possde plusieurs tablissements, il sera immatricul titre principal pour
ltablissement principal, les autres tablissements feront lobjet dune immatriculation
additive ou complmentaire lorsquils sont tablis dans le mme ressort. Si les autres
tablissements sont situs en dehors du tribunal o a t opre limmatriculation principale,
ils seront mentionns seulement dans limmatriculation principale et lobjet dune
immatriculation secondaire.
C. Le rle du greffier
Le greffier en charge du registre du commerce, sassure sous sa responsabilit que les
demandes sont compltent et vrifient la conformit de leurs nonciations aux pices
justificatives produites. Sil constate des inexactitudes ou sil rencontre des difficults dans
laccomplissement de sa mission, il saisit la juridiction comptente. Les constatations entre le
requrant et le greffier peuvent galement tre portes devant cette juridiction qui statue en
premier ressort charge dAppel dans un dlai dun mois.
1. Les livres de compte invoqus contre le commerant : les livres de compte sont des
preuves contre le commerant qui les tient. Les mentions quils contiennent sont des aveux.
Par exemple un commerant ne peut soutenir quil na pas reu ou achte une marchandise, si
cette opration est inscrite sur ses livres. Il sagit dun aveu extrajudiciaire. Comme laveu
judiciaire ladversaire qui sen prvaut ne peut diviser les mentions apportes au livre
conformment au principe de lindivisibilit de laveu. Sil profite des mentions qui lui sont
favorables, il doit ainsi en subir les faits des mentions dfavorables.
2. Les livres de compte invoqus par le commerant : le commerant peut invoquer ses
propres livres comme moyens de preuves, contrairement aux principes selon lesquels nul ne
peut se crer un titre soi-mme. Cette facult nest en principe ouverte que si les livres sont
rgulirement tenus. A contrario, les livres rgulirement tenus ne peuvent pas tre produits ni
faire foi au profit de ceux qui les tiennent, mais la porte de cette rgle est limite. En effet, en
matire commerciale, la preuve est recevable par tout moyen et le juge peut retenir un livre
plus ou moins rgulier comme prsomption simple ou indice.
Un commerant ne peut utiliser ses livres en justice a son profit que si son adversaire lui-
mme est commerant, car ce dernier a son tour peut produire ses livres. Ici comme ailleurs,
le juge apprcie en toute libert la valeur probante des livres : Ch. Com, Cassation, 04 Juin
1969, Dalloz 1969, Page 604- 19 Mai 1951, Dalloz 1951, Page 412.
Si ladversaire est un non commerant, lusage des livres par son adversaire nest exclu. Le
tribunal peut trouver dans ces livres, un commencement de preuve par crit ou une
prsomption.
1. Le fonds de commerce est un bien unitaire distinct des lments qui le composent :
Il peut tre vendu, apport en socit, donn en location ou nanti.
A. Le fonds commercial.
Il sagit dun concept nouveau, introduit par lActe Uniforme pour dsigner les lments
particuliers entrants ncessairement dans la composition du fonds de commerce. Sa
caractristique principale est dtre compos exclusivement dlments incorporels : la
clientle, lenseigne et le nom commercial.
1. La clientle ou lachalandage.
La loi du 17 Mars 1909 relative au fonds de commerce ayant employ lexpression la
clientle et lachalandage , la doctrine a recherch sil y avait une diffrence entre les
deux termes. Lopinion gnrale qui prvaut est que la clientle serait lensemble des
personnes attires par la personnalit propre du commerant ; par exemple ses qualits
daccueil et de comptence professionnelle, tandis que lachalandage serait lensemble des
personnes attires par la localisation gographique du fonds de commerce. LActe Uniforme
nemploie pas le terme achalandage, mais la doctrine OHADA estime que cette omission ne
supprime pas la ncessit dassimiler au moins sur le plan du droit, lachalandage la
clientle, en considrant tout de mme que lachalandage rsulte de facteurs objectifs comme
la situation du fonds. Cependant, pour des raisons de simplicit on sen tient une notion
unique de clientle dfinie comme lensemble des personnes en relation daffaires avec un
commerant abstraction faite des motifs des motifs qui poussent ces personnes contracter.
Il ny a pas de fonds de commerce sans clientle, mais le droit la clientle nest pas un
lment du fonds. En effet, la doctrine soutient quen dehors des monoples de droit (brevets
dinvention, marque de fabrique, dessins, modles), il ny a pas de droit la clientle puisque
celle-ci peut tre retire par la concurrence. Parce que dans un rgime dconomie librale : la
clientle est qui sait la prendre. (Req.15 Fvrier 1937, Dalloz 1938, Page 13, Note
CARBONNIER).
En pratique, si la clientle est ncessaire au fonds, elle est cependant insuffisante car elle doit
prendre appuie sur dautres lments qui permettent de la tirer.
2. Le nom commercial et lenseigne
Le nom commercial est la dnomination sous laquelle est connue et exploite une entreprise
commerciale. Lenseigne destin attirer le regard du passant, peut consister en un emblme
(objet, animal, signe ou symbole quelconque) ou en une appellation de fantaisie. Le nom
commercial du fonds ne se confond pas avec le nom du propritaire du fonds mme si ,
souvent, il y a confusion entre les deux, par exemple lorsque le crateur dun fonds de
commerce lui donne son nom, dans ce cas, on considre que la confusion est fortuite.
Le nom patronymique pouvant chang alors que le titulaire du nom subsiste, par exemple
filiation nouvelle ou divorce ; en revanche, lidentit entre le nom patronymique et le nom du
fonds disparat lorsque le crateur qui a donn son nom au fonds de commerce le cde un
tiers.
Quant lenseigne, il peut consister soit en un nom commercial, soit un emblme. Dans la
seconde hypothse, il doit revtir une forme et avoir des attributs particuliers. Cest ainsi, que
lenseigne ne doit pas tre de mauvais got, par exemple constituer une insulte lart, au bon
sens et lesthtique gnrale de limmeuble.
Le nom commercial comme lenseigne se transmet avec le fonds, sa protection est assure
par lexercice de laction en concurrence dloyale sur le fondement des articles 1382 et 1383
du Code civil, sauf prciser que le succs de laction nexige pas la dmonstration de
lexistence dun prjudice dj ralis puisquil sagit de protger un lment du fonds de
commerce. Lacqureur et tous les exploitants successifs du fonds ont le droit en principe de
faire usage du nom du fondateur sous lequel la maison est connue (Paris, 07 Novembre1949,
JCP 51, 2e Partie 6079).
Pour viter la confusion, chaque acqureur exploitant doit ajouter son propre nom celui du
fonds suivi du nom du successeur.
A linstar de toute vente, la vente du fonds de commerce produit des effets entre les parties.
Ces effets doivent tre analyss en rapport avec les obligations respectives des parties. Mais,
le fonds de commerce a ceci de particulier quil tient sa valeur de la clientle, c'est--dire de
lensemble des personnes qui sont en relation avec lui.
Dans la mesure o la situation de ces personnes peut tre modifie par la vente du fonds, la loi
leur donne des prrogatives pour la protection de cette situation.
1. Lobligation de dlivrance
Aux termes de larticle 122.1, le vendeur est tenu de dlivrer le fonds de commerce c'est--
dire de mettre la disposition de lacheteur les lments cds servent de ralliement la
clientle. Les modalits de cette dlivrance sont diverses. Ainsi pour la clientle, le vendeur
doit faciliter son transfert lacqureur par exemple en la prsentant aux clients ou en lui
remettant des listes de noms et dadresses ; (Cass. Comm. 24 Nov. 1992, RTDC 1993, Page
489, Obs. DERUPPE).
Pour certains lments du fonds, des formalits spciales sont ncessaires par exemple le
brevet et mentions, dessins et modles, marque de fabrique, imposent le respect des
dispositions spcifiques relatives la proprit industrielle. Lassistance thorique pendant
une priode de transition ; sorte de formation sur le tas de lacqureur, entre galement dans le
cadre de cette obligation de dlivrance. Les vendeur conserve les livres de commerce mais
doit pendant trois ans les tenir la disposition de lacqureur.
b. Les clauses de non rtablissement : Les clauses vises larticle 123.2 ne sont
valables que si elles sont limites dans le temps et dans lespace. Tout dpend de la nature du
commerce et du caractre de la clientle ; (Cass. Comm. 16 Juin 1969, JGP 1970, Page 67, No
04, Page 14250).
La rglementation du C.N.R reprise par le LA.U la suite du droit franais, prcise que la
limitation doit tre temporelle et gographique.
En vente des C.N.R, il est interdit au vendeur de se rtablir par lui-mme ou par personne
interpose ; c'est--dire de reprendre proximit un commerce similaire pour attirer lui son
ancienne clientle ; (Cass. Comm.16 Juin 1969, Dalloz 1970, Page 37).
Lexpiration du dlai prvu par une clause contractuelle de non concurrence na pas pour
consquence de librer de lobligation lgale de garantie dviction de son fait personnel ;
(Cass. Comm. 14 Avril 1992, RTDC 1992, Page 586).
Quest-ce quune socit et pourquoi crer une socit ? La premire question trouve sa
rponse dans les articles 04 et 05 de LAU portant droit des socits commerciales et du
G.I.E. Aux termes de cet article 04 La socit est cre par deux personnes ou plusieurs
personnes qui conviennent par un contrat daffecter une activit des biens en numraires ou
en nature dans le but de partager le bnfice ou de profiter de lconomie qui pourra en
rsulter . Larticle 05 ajoute La socit commerciale peut tre galement cre dans les cas
prvus par le prsent Acte Uniforme par une seule personne dnomme associ unique
La deuxime question renvoie lentreprise individuelle qui lautre acteur de la vie
commerciale. Plus gnralement, cette question invite analyser les avantages du choix de la
forme socitaire par rapport la forme individuelle.
Dans cette introduction, nous rpondrons ces deux questions.
Cette rgle est prvue par larticle 04 de LA.U, que larticle 05 dudit Acte reconnat une
exception. A linstar de beaucoup de groupements comme les associations, partis politiques et
syndicats, la socit voque une pluralit de personnes. Mais tout groupement nest pas une
socit et il faudra trouver le critre qui constitue la spcificit de la socit par rapport aux
autres groupements. Le critre le plus important semble le but lucratif, mais encore faut il bien
comprendre cette notion.
Traditionnellement, on estime que les groupements de personnes sont de deux sortes. Les
groupements but lucratif et les groupements but non lucratif. Les premiers voluent dans
le domaine de largent, ce sont des groupements intresss qui recherchent un profit
pcuniaire. On y trouve les socits. Les secondes ont des buts dsintresss et poursuivent la
ralisation dun idal. Cest le cas des associations, des partis politiques.
La recherche dconomie devient une finalit de la socit au mme titre que la ralisation de
bnfices au sens de larrt Caisse rurale de la Commune de Marigot .Dautre part, on note
quil nest pas interdit aux associations de faire des bnfices. La distinction actuelle entre
les socits et les associations est plus gnralement la suivante : la socit est un
groupement but lucratif qui ralise des bnfices ou ait des conomies et les distribue ses
membres , tandis que les autres peuvent faire des conomies et des bnfices, mais ne peuvent
pas distribuer ces derniers leurs membres. Il convient de complter la rponse la question
pose.
Trois ides soutiennent cette question. Selon Messieurs COZIAN et VIANDIER, la socit est
conue comme un cadre dorganisation du partenariat, comme un cadre dorganisation de
lentreprise et enfin comme un cadre dorganisation du patrimoine.
Toute entreprise nest pas une socit, mais toute socit est une entreprise. Il y a plus
dentreprise individuelle que de socit et toute entreprise individuelle peut tre mise en
socit. Dans ce cas, lentrepreneur individuel peut opter pour la forme socitaire
unipersonnelle. Il ne sagit donc pas de technique dorganisation du partenariat, mais plutt
une technique dorganisation de lentreprise. Lintrt de la demande tant dordre juridique
ou financier notamment.