Introduction A La Protection PDF
Introduction A La Protection PDF
Introduction A La Protection PDF
protection internationale
Protger les personnes relevant de la comptence du HCR
Module dautoformation 1
Aperu
Les tats sont responsables au premier chef de la protection des
rfugis. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les
rfugis (HCR) sattache veiller ce que les gouvernements
prennent toutes les mesures ncessaires pour protger les rfugis,
les demandeurs dasile et autres personnes relevant de sa
comptence, qui se trouvent sur leur territoire ou qui cherchent y
tre admis. Le HCR, la seule organisation internationale qui ait
pour mandat de protger les rfugis partout dans le monde,
semploie en outre trouver des solutions durables en faveur des
rfugis, afin quils puissent reprendre le cours normal de leur
existence.
Objectif
Ce manuel est destin :
encourager, chez tous les collaborateurs du HCR, une
conception commune de la protection internationale;
aider les partenaires du HCR, quils soient gouvernementaux,
intergouvernementaux ou non gouvernementaux, se
familiariser avec les principes fondamentaux de la protection
internationale;
contribuer la ralisation des objectifs de lAgenda pour la
protection, une initiative des tats, des ONG, des organisations
intergouvernementales et du HCR, qui vise amliorer la
protection des rfugis partout dans le monde.
Contenu
Chacun des sept chapitres de ce manuel contient des informations
sur lun des principaux aspects de la protection internationale:
la protection internationale: dveloppement et responsabilit en
matire de protection;
le cadre juridique de la protection internationale et sa mise en
application;
la dfinition du rfugi;
les autres personnes relevant de la comptence du HCR;
2 Aperu
Chapitre 1
La protection internationale:
Dveloppement et responsabilit
Principaux objectifs
Prendre conscience des dfis relever aujourdhui pour assurer une protection aux
rfugis.
1.1 Historique
Tout au long de lhistoire, des personnes, partout dans le monde,
ont d fuir leur pays natal pour chapper la perscution, la
violence politique ou un conflit arm. Mais ce nest quau dbut
du XXe sicle que les tats ont reconnu que la protection des
rfugis exigeait une action mondiale coordonne.
Pendant les annes 1970, des crises de rfugis ont clat en Asie.
Les plus notables ont t lexode massif de millions de Pakistanais
orientaux vers lInde, avant la cration du Bangladesh, et celui des
centaines de milliers de Vietnamiens qui ont fui leur pays, souvent
bord de petites embarcations hors dtat de naviguer. Durant
toutes ces annes, les problmes rencontrs pour trouver des
solutions ces situations de rfugis ont mis en vidence
limportance de la solidarit internationale et du partage de la
charge. Les initiatives internationales prises pour venir en aide aux
rfugis de lAsie du Sud-Est, notamment le Plan daction global
(PAG) de la fin des annes 1980, sont du nombre des lments
nouveaux les plus importants de cette priode. Le PAG impliquait
la rinstallation grande chelle des rfugis vers des pays
dAmrique du Nord, dEurope, et dAustralasie.
1.2.2 HCR
Comme cela est indiqu ci-dessus, le HCR a, lui aussi, pour
responsabilit de fournir une protection internationale aux rfugis.
En effet, il est la seule organisation internationale ayant pour
mandat spcifique de protger les rfugis sur le plan international.
En application de son Statut et des rsolutions subsquentes de
lAssemble gnrale et de lECOSOC, et la lumire de la
Convention de 1951, le Haut Commissariat a des responsabilits
lgard de plusieurs groupes appels collectivement personnes
relevant de la comptence du HCR . Il sagit, gnralement, des
rfugis, des demandeurs dasile, des rapatris, des apatrides et,
sous certaines conditions, des personnes dplaces lintrieur de
leur propre pays. Le mandat du HCR est donc plus large que les
obligations assumes par les tats parties la Convention de 1951
et/ou son Protocole de 1967. Outre les obligations qui leur
incombent en vertu de ces traits, les tats peuvent aussi avoir des
responsabilits lgard des rfugis et des demandeurs dasile en
application dautres instruments auxquels ils sont parties, des
principes du droit international et/ou de leur lgislation nationale.
Bien que les rfugis soient de plus en plus souvent confondus avec
dautres migrants, la diffrence est, en principe, trs claire. Les
rfugis ne choisissent pas de quitter leur pays: ils sont contraints
de le faire par crainte de la perscution. Les migrants, en revanche,
jouissent de la protection de leur pays dorigine mais dcident de
partir de leur plein gr, par exemple, pour amliorer leur situation
conomique ou en raison de liens familiaux.
1.3.2 Rapatris
Les rapatris sont danciens rfugis ou personnes dplaces
lintrieur de leur pays qui regagnent leur pays ou leur rgion
dorigine, spontanment ou de faon organise. Il est capital que le
retour soit librement consenti et se fasse dans la scurit et la
dignit, vers des conditions au moins minimales de scurit
physique, juridique et matrielle.
1.3.3 Apatrides
Les apatrides sont les hommes, les femmes et les enfants qui ne
sont ressortissants daucun tat. En tant que tels, ils ne jouissent
pas dune protection nationale et peuvent tre lobjet de
discrimination dans laccs aux droits gnralement reconnus aux
citoyens.
Rsum
Protection internationale
Le protection internationale peut tre dfinie comme toutes les actions visant garantir
lgalit daccs aux droits des femmes, des hommes, des filles et des garons relevant de la
comptence du HCR, et la jouissance de ces droits, conformment aux branches applicables
du droit (notamment, le droit international humanitaire, le droit international des droits de
lhomme, et le droit international relatif aux rfugis).
La protection internationale des rfugis commence par ladmission dans un pays dasile sr,
loctroi de lasile et la garantie du respect des droits fondamentaux des rfugis, notamment
celui de ne pas tre renvoys de force dans un pays o leur scurit ou leur vie est menace
(principe de non-refoulement). Elle ne sachve que lorsquune solution durable a t trouve.
Le HCR a lui aussi pour mandat dassurer une protection internationale aux rfugis et autres
personnes relevant de sa comptence.
Rfugis
Le HCR collabore avec les gouvernements et dautres partenaires, tels que les ONG, pour
veiller ce que les rfugis et autres personnes relevant de sa comptence:
bnficient dune protection internationale;
obtiennent une assistance humanitaire;
trouvent une solution permanente leur tragique situation.
Personnes relevant de la comptence du HCR
Outre les rfugis et les demandeurs dasile, le HCR a pour rle dassurer protection et
assistance aux:
rapatris;
apatrides;
dplacs internes.
Introduction la protection internationale 19
Lecture complmentaire
Les rfugis dans le monde, HCR, Editions Autrement, 2000.
The Convention at 50: The Way Ahead for Refugee Protection (Forced Migration Review No. 10),
Erika Feller, avril 2001.
Note sur la protection internationale, publie chaque anne par le HCR pour passer en revue les
dfis et les actions en matire de protection internationale.
20 La protection internationale: Dveloppement et responsabilit
Exercices
1 Le mandat fondamental du HCR est dfini dans lun des instruments suivants. Lequel?
a La Convention de 1951 relative au statut des rfugis.
b Le Statut du HCR.
c La Charte des Nations Unies.
d Les conclusions du Comit excutif.
2 Lun de ces groupes de personnes ne relve jamais du mandat du HCR. Lequel?
a Les apatrides.
b Les dplacs internes.
c Les rfugis palestiniens.
d Les migrants qui quittent leur pays pour amliorer leurs perspectives conomiques.
3 Lune des affirmations suivantes au sujet du Comit excutif est vraie. Laquelle?
a Ses membres doivent tre parties la Convention de 1951 et/ou au Protocole de 1967.
b Le Comit supervise les activits courantes du HCR.
c Il se runit une fois par mois.
d Il conseille le Haut Commissaire sur les fonctions de protection du HCR.
4 Veiller ce que les initiatives rgionales en matire dasile soient conformes aux normes
internationales est un dfi auquel sont confronts ceux qui semploient fournir une
protection internationale. Vrai ou faux ?
5 Tous les tats ont pour responsabilit dassurer une protection internationale aux rfugis
se trouvant sur leur territoire. Vrai ou faux ?
6 Parmi les personnes suivantes, quelles sont celles qui relvent de la comptence du HCR?
a Les rfugis, les demandeurs dasile, les rapatris, les apatrides et les dplacs
internes.
b Les rapatris, les apatrides et les dplacs internes.
c Les rfugis seulement.
d Toute personne demandant laide du HCR.
7 Les personnes qui relvent du mandat du HCR se trouvent toutes hors du pays dont elles
ont la nationalit ou de celui o elles ont leur rsidence habituelle. Vrai ou faux ?
8 Parmi les affirmations suivantes, quelle est celle qui dcrit le mieux la rponse approprie
une crise de rfugis?
a Le principal acteur est le gouvernement du pays dasile, qui bnficie de lassistance
du HCR, dautres institutions des Nations Unies et dONG, selon quil convient.
b Le HCR est charg des actions entreprendre, et agit en consultation et association
avec le pays dasile sil le juge ncessaire.
Introduction la protection internationale 21
Rponses Chapitre 1
1 b Le Statut est le premier instrument qui ait dfini les fonctions du HCR et il
reste la source du mandat fondamental de lorganisation.
5 Vrai En application du droit international coutumier, tous les tats ont des
responsabilits en matire de protection internationale. Des obligations
supplmentaires dcoulent de la qualit dtat partie un trait relatif aux
rfugis, par exemple, la Convention de 1951.
7 Faux Les dplacs internes ne se trouvent jamais en dehors de leur pays dorigine ou
de celui o elles ont leur rsidence habituelle. Sinon, ces personnes seraient des
dplacs externes. Les apatrides, quant eux, peuvent se trouver dans le pays
o ils ont leur rsidence habituelle.
9 Faux Bien que le HCR soit la seule institution des Nations Unies investie dun
mandat international spcifique lgard des rfugis, diverses autres
organisations jouent un rle dans lassistance ces personnes et travaillent
donc en partenariat avec lui. Par exemple, le Programme alimentaire mondial,
qui apporte une assistance alimentaire durgence, fournit souvent des vivres
dans les camps de rfugis. Une liste dautres organismes des Nations Unies
participant aux activits en faveur des rfugis est donne la rubrique
Institutions des Nations Unies de ce chapitre.
Introduction la protection internationale 23
10 Vous devez vous demander quels sont ceux des facteurs numrs la rubrique
Climat actuel qui sappliquent au pays dans lequel vous travaillez. Par
exemple:
votre pays a-t-il, traditionnellement, accueilli de nombreux rfugis?
si tel est le cas, cela pose-t-il actuellement des problmes, dans la mesure o
les ressources sont limites?
comment le grand public et les partis politiques ragissent-ils la prsence
des demandeurs dasile et des rfugis?
y a-t-il une tradition dintgration russie des rfugis dans la socit, ou
sattache-t-on plutt les encourager retourner ds que possible dans leur
pays dorigine?
votre pays a-t-il une lgislation sur lasile?
si tel est le cas, dans quelle mesure est-elle conforme la Convention de
1951 et tout autre instrument relatif aux rfugis pertinent?
votre pays est-il dot dinstitutions charges de dterminer le statut de
rfugi?
si tel est le cas, dans quelle mesure leur fonctionnement est-il conforme aux
normes internationales?
Introduction la protection internationale 25
Chapitre 2
Principaux objectifs
Connatre les autres sources importantes du droit international relatif aux rfugis.
Dcouvrir de quelle faon les tats honorent leurs obligations lgard des rfugis.
Savoir comment les politiques et pratiques relatives aux rfugis sont mises au point
lchelon international.
Introduction la protection internationale 27
des rfugis. Ils forment ce que lon appelle le droit nayant pas
caractre obligatoire . Dans certaines situations spcifiques, des
rsolutions juridiquement contraignantes, adoptes par le Conseil
de scurit en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
peuvent faire partie du cadre juridique de la protection
internationale.
En mai 2004, quand dix nouveaux tats ont rejoint les 15 tats
membres de lUE, un accord avait t atteint au sujet des
principaux lments du Rgime europen commun dasile. Des
accords ont ainsi t conclus sur des questions telles que:
la protection temporaire;
les normes minimales pour laccueil des demandeurs dasile;
un rglement dterminant ltat responsable de lexamen dune
demande dasile (qui remplace les dispositions de la
Convention de Dublin de 1990 sur ce point);
un systme de comparaison des empreintes digitales des
demandeurs dasile (appel Eurodac, ce systme est
oprationnel depuis janvier 2003);
la directive relative la qualification pour lasile, qui dfinit le
concept de rfugi et la protection subsidiaire, ou
complmentaire, et donc dtermine les normes minimales
relatives ceux qui peuvent bnficier dune protection
internationale;
la directive relative aux procdures dasile, qui tablit des
normes minimales communes pour les procdures de
dtermination du statut.
Lapprobation de ces dispositions cls, qui dfinissent les normes
minimales de procdure, marque la fin de la premire phase de
ltablissement dun Rgime europen commun dasile. La seconde
phase englobera lincorporation de ces principes dans les
Introduction la protection internationale 31
Une autre volution notable, relative aussi bien au droit pnal quaux
rfugis, touche aux mesures prises lchelon international pour
combattre le trafic et la traite des personnes. De plus en plus de
rfugis sont contraints de faire appel des passeurs pour tenter
datteindre la scurit. Ce faisant, ils mettent en pril non seulement
leur vie mais aussi, bien souvent, le rsultat de leur demande dasile
dans le pays de destination. Deux accords internationaux le
Protocole des Nations Unies contre le trafic illicite de migrants par terre, air
et mer (2000), en vigueur depuis janvier 2004, et le Protocole des
Nations Unies visant prvenir, rprimer et punir la traite des personnes
(2000), en vigueur depuis dcembre 2003 se concentrent sur les
trafiquants et les passeurs et indiquent clairement que leurs victimes
ne devraient pas tre punies simplement parce quelles ont t lobjet
dun trafic. Les deux Protocoles prcisent quaucune de leurs
dispositions na dincidences sur les droits des personnes et les
obligations des tats en vertu de la Convention de 1951/du Protocole
de 1967, ainsi que sur le principe de non-refoulement. Ils compltent
la Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale
organise (2000) qui, entre en vigueur en 2003, prvoit une
coopration accrue entre les gouvernements dans la lutte contre la
criminalit transfrontalire.
Il peut tre dcid dengager une action militaire pour mettre fin un
conflit, puis dtablir une autorit civile et/ou militaire des Nations
Unies charge dadministrer le territoire concern jusqu ce quun
gouvernement librement lu puisse prendre la relve. Pendant la
guerre froide, les comptences du Conseil de scurit en vertu du
Chapitre VII ont rarement t utilises, les rsolutions exigeant
laccord des cinq membres permanents, dont deux taient des
superpuissances qui sopposaient. Depuis le dbut des annes 1990,
toutefois, le Conseil de scurit est plus actif il a notamment
reconnu que la violence contre les civils peut constituer une menace
pour la paix et la scurit internationales. Par exemple, la suite des
oprations militaires lances par les membres de lOTAN contre ce
qui tait alors la Rpublique fdrale de Yougoslavie pour mettre fin
la rpression dont taient lobjet les Albanais du Kosovo, il a
adopt la rsolution 1244 (1999) tablissant la Mission des Nations
Unies au Kosovo (MINUK). La MINUK avait pour tche
dadministrer la province jusqu ce que des institutions dauto-
administration dmocratiques soient mises en place. Le HCR tait le
pilier humanitaire de cette mission. Il apparat donc que les
rsolutions adoptes en vertu du Chapitre VII peuvent crer le cadre
juridique et lenvironnement dans lesquels une protection
internationale est assure et le HCR peut mener son action.
Les tats sont libres dadopter une dfinition du rfugi plus large
que celle qui est donne dans les instruments internationaux
auxquels ils sont parties, notamment la Convention de 1951/le
Protocole de 1967. Nanmoins, ils ne peuvent pas se servir de la
lgislation nationale pour rduire leurs obligations au regard de
celles qui sont contenues dans les traits auxquels ils ont adhr ou
par lesquels ils sont lis en vertu du droit international coutumier.
Sils le faisaient, ils violeraient leurs obligations internationales.
Introduction la protection internationale 43
Sur le plan national, le HCR aide les pays amliorer leur capacit
dassurer une protection internationale sur leur territoire. Le
dveloppement des capacits peut comprendre le renforcement des
mcanismes daccueil des personnes qui arrivent en qute dasile,
ltablissement et lamlioration du traitement des demandes
dasile, lamlioration du traitement des personnes reconnues
comme rfugis, et la promotion de solutions durables. Ces
activits permettent de dvelopper les politiques et les pratiques
nationales lgard des rfugis, conformment au cadre juridique
international. En outre, elles renforcent les comptences et les
connaissances des services dimmigration et contribuent favoriser
une prise de conscience accrue et des attitudes plus positives envers
les rfugis dans les communauts qui les accueillent ou qui vivent
leurs cts la suite dun rapatriement.
les pays qui commencent mettre en place une politique pour faire
face aux arrives de rfugis, ladhsion la Convention de 1951 et
au Protocole de 1967 ainsi que ladoption dune lgislation
nationale sur lasile sont gnralement encourages. Le
renforcement des capacits est une entreprise de longue haleine,
laquelle doivent participer les autorits de ltat hte, le HCR, les
ONG et les rfugis eux-mmes.
Rsum
Droit international relatif aux rfugis
Ses principaux instruments sont la Convention de 1951 et son Protocole de 1967, dont les
dispositions prvoient:
linterdiction de renvoyer les rfugis et les demandeurs dasile vers un territoire o ils
pourraient faire lobjet de perscutions (le principe de non-refoulement);
lobligation de traiter tous les rfugis de manire non discriminatoire;
des normes pour le traitement des rfugis;
les obligations des rfugis lgard du pays dasile;
le devoir des tats de cooprer avec le HCR dans lexercice de ses fonctions.
Le principe de non-refoulement:
interdit de renvoyer un rfugi, de quelque manire que ce soit, vers un pays ou un
territoire o sa vie ou sa libert serait menace en raison de sa race, de sa religion, de sa
nationalit, de son appartenance un certain groupe social ou de ses opinions politiques;
une exception peut tre faite uniquement si un rfugi reprsente une menace pour la
scurit nationale ou, ayant t lobjet dune condamnation dfinitive pour un crime
particulirement grave, constitue une menace pour la communaut. Toutefois, cette
disposition ne sapplique pas si lindividu concern risque dtre soumis la torture ou
dautres peines ou traitements cruels, inhumains ou dgradants;
en application du droit coutumier et du droit conventionnel, ce principe fondamental lie
tous les tats.
Domaines complmentaires du droit
Lecture complmentaire
Recueil de traits et autres textes de droit international concernant les rfugis et les personnes
dplaces (Volumes I et II) , HCR, 1997.
Human Rights Protection for Refugees, Asylum-Seekers, and Internally Displaced Persons. A Guide to
International Mechanisms and Procedures, Joan M. Fitzpatrick, Transnational Publishers Inc.,
2002.
Les droits de lhomme et la protection des rfugis, Module de formation RLD5, HCR, 1996
(Partie I et Partie II).
An Overview of the Global Consultations on International Protection, Refugee Survey Quarterly, vol.
22, no. 2/3, 2003, (pp. 313), Volker Trk, Jos Riera, Walpurga Englbrecht.
Renforcement des capacits de protection dans les pays htes (EC/GC/01/19), HCR, avril 2002.
Introduction la protection internationale 49
Exercices
1 Parmi les affirmations suivantes, laquelle est vraie? Le cadre juridique de la protection
internationale:
a Est entirement fond sur la lgislation nationale de chaque tat.
b Dcoule de divers domaines du droit international.
c Est fond exclusivement sur les traits des droits de lhomme.
d Repose sur le droit international relatif aux rfugis.
2 Lun des lments suivants nest pas une source du droit international, lequel?
a Les traits rgionaux.
b Le droit international coutumier.
c La lgislation nationale.
d Les principes gnraux du droit.
3 Laquelle des affirmations suivantes sur la Convention de 1951, telle quamende par son
Protocole de 1967, est vraie?
a Elle ne sapplique quaux rfugis qui ont fui leur pays par suite dvnements
survenus avant 1951.
b Elle sapplique aux rfugis, quel que soit le moment o ils ont fui.
c Elle ne peut sappliquer quaux rfugis dEurope.
d Elle sapplique automatiquement aux rfugis, quel que soit leur pays dorigine.
4 Linterdiction de refouler les rfugis ne lie que les pays qui sont parties la Convention
de 1951. Vrai ou faux?
5 Lequel des aspects suivants nest pas une caractristique de la Convention de 1951?
a Elle donne une dfinition gnrale du rfugi.
b Elle interdit aux tats parties de faire de la discrimination entre les rfugis.
c Elle ne sapplique pas aux personnes couvertes par les instruments rgionaux.
d Elle dfinit les devoirs des rfugis lgard du pays dasile.
6 Parmi ces instruments, lequel a caractre obligatoire?
a La Dclaration des tats parties la Convention de 1951.
b Une rsolution du Conseil de scurit en vertu du Chapitre VII de la Charte.
c La Dclaration de Carthagne.
d Une conclusion du Comit excutif sur la protection internationale.
7 Lequel de ces organes de lONU a un mandat qui couvre tous les tats?
a Comit pour llimination de la discrimination raciale.
b Comit des droits de lhomme.
50 Le cadre juridique de la protection internationale et sa mise en application
Roger tait membre de lAlliance dmocratique (AD), un groupe politique qui sattachait
promouvoir la dmocratie, la libert dexpression et la libert de presse dans son pays, le
Novoland. A ce titre, il participa des manifestations non violentes contre les politiques
rpressives du rgime autoritaire parti unique en place au Novoland depuis plus de 20 ans.
De ce fait, il fut arrt et emprisonn sans jugement.
52 Le cadre juridique de la protection internationale et sa mise en application
Roger fut dtenu avec trois autres prisonniers dans une cellule de 2 m x 2,5 m, sans toilettes,
ni chaise, ni table, ni lit. Il ny avait ni fentre ni clairage. Roger ne pouvait pas faire le
moindre bruit et ntait jamais autoris quitter sa cellule, ni pour faire de lexercice, ni
mme pour se laver. Les gardiens ne lui apportaient de la nourriture et de leau quune fois
par jour, la nourriture se limitant souvent une bote de sardines. La cellule tait infeste de
rats et de cafards. Roger tait battu quotidiennement par les gardiens et les autres
prisonniers. Au bout de six semaines, un cousin qui travaillait pour le gouvernement laida
svader et atteindre le Beauland, le pays voisin, o Roger demanda lasile.
Peu aprs avoir demand lasile, Roger apprit que son pre avait t assassin sur ordre du
Prsident du Novoland. Avant son assassinat, le pre de Roger avait vcu sous surveillance
pendant plusieurs annes, car il tait lun des chefs de file du mouvement pour la dmocratie
et critiquait ouvertement le rgime en place. En fait, il avait t membre du gouvernement au
dbut de sa carrire, mais avait rejoint lopposition aprs avoir pris conscience de la
corruption du rgime.
a Lisez les articles 1 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques
(disponible dans Refworld sur le site Internet du HCR). Plusieurs violations des
obligations des autorits du Novoland en vertu de ce trait sont dcrites dans le
tmoignage de Roger. Indiquez dans le tableau ci-dessous trois articles qui, en plus de
larticle 19 relatif la libert dexpression, ont t viols dans son cas, ainsi que la
nature de la violation.
b Heureusement, la demande dasile de Roger fut accepte par les autorits du Beauland.
Dans le cas contraire, il aurait pu se rvler ncessaire de recourir aux mcanismes
internationaux de surveillance des droits de lhomme pour prvenir son refoulement
vers le Novoland. Compte tenu des violations releves ci-dessus, il est ais dimaginer
Introduction la protection internationale 53
le traitement que Roger aurait probablement subi sil avait t renvoy dans son pays.
Dans cette optique, dterminez, laide de la liste ci-dessous, quels organes auraient pu
tre saisis pour viter quil ne soit refoul. Aux fins de cet exercice, on considrera que le
Novoland est partie tous les instruments tablissant les organes conventionnels
mentionns ci-dessous et quil a reconnu le droit des individus de recourir ces organes.
Rponses Chapitre 2
1 b Bien que le droit international relatif aux rfugis soit la principale composante
du cadre juridique de la protection internationale, dautres branches du droit
international, tel le droit des droits de lhomme, sappliquent galement. La
lgislation nationale devrait tre utilise pour honorer les obligations en matire
de protection internationale dcoulant du droit international; elle ne dfinit pas
les normes de la protection internationale.
2 c Les sources du droit international sont les traits, tant universels que rgionaux,
le droit international coutumier et les principes gnraux du droit.
3 b Le Protocole de 1967 a lev la limitation temporelle contenue dans la
Convention de 1951, qui est ainsi devenue applicable aux rfugis quel que soit
le moment de leur fuite, mais il na pas automatiquement lev les limitations
gographiques restreignant lapplication de la Convention lEurope, quun
tat pourrait avoir imposes lorsquil est devenue partie. Les parties la
Convention de 1951, telle quamende par le Protocole de 1967, peuvent donc
avoir des obligations lgard des rfugis du monde entier ou seulement des
rfugis dEurope.
4 Faux Linterdiction du refoulement est consacre par le droit international coutumier
et lie donc tous les tats, quils soient ou non partie la Convention de 1951,
tout autre instrument relatif aux rfugis ou encore tel ou tel instrument des
droits de lhomme.
5 c Les instruments rgionaux relatifs aux rfugis compltent la Convention de
1951. Rien dans la Convention nexclut lapplication de ses dispositions aux
rfugis qui sont aussi couverts par des instruments rgionaux.
6 b Bien que la Dclaration des tats parties, la Dclaration de Carthagne et les
conclusions du Comit excutif soient des instruments importants, elles
relvent du droit nayant pas caractre obligatoire et sont des engagements
politiques plutt que juridiques. En revanche, la Charte des Nations Unies
prvoit que toutes les rsolutions adoptes par le Conseil de scurit en vertu
du Chapitre VII lient tous les tats membres de lONU.
7 d Les comits mentionns aux points A, B et C ne sont comptents qu lgard
des tats qui sont parties au trait des droits de lhomme qui les a tablis. Par
exemple le Comit contre la torture nest comptent qu lgard des tats
parties la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dgradants. En revanche, la Commission des
droits de lhomme est habilite examiner toutes les questions relatives aux
droits de lhomme, o quelles se posent dans le monde.
8 Vrai En application du droit international des droits de lhomme, il est interdit aux
tats de renvoyer une personne vers un territoire o elle pourrait tre soumise
la torture. Cest un complment important du principe de non-refoulement,
consacr par le droit international relatif aux rfugis.
Introduction la protection internationale 55
Case A
Chapitre 3
La dfinition du rfugi
Principaux objectifs
Cette disposition recense les cinq critres qui doivent tre remplis
pour quune personne puisse tre reconnue comme rfugi:
crainte fonde;
perscution;
raisons lies la race, la religion, la nationalit, aux opinions
politiques ou lappartenance un certain groupe social;
le fait de se trouver hors du pays dont elle a la nationalit/du lieu
de rsidence habituelle;
le fait de ne pas pouvoir ou ne pas vouloir, par crainte dtre
perscut, se rclamer de la protection de ce pays ou y retourner.
Crainte fonde
Perscution
Une femme qui craint dtre perscute parce quelle refuse de respecter
les contraintes sociales imposes aux femmes de sa communaut peut-elle
prtendre au statut de rfugi?
Comme les hommes, les femmes peuvent tre perscutes pour des
motifs politiques, ethniques ou religieux. Dans certaines
circonstances, on peut considrer quelles appartiennent un
certain groupe social. Par exemple, dans les socits qui imposent
aux femmes des normes strictes de comportement social, les
femmes qui ne respectent pas les codes sociaux en vigueur, en
choisissant leur poux ou refusant de porter des vtements
traditionnels contraignants, peuvent tre considres comme des
membres dun certain groupe social. Une femme qui fuit une
discrimination grave ou des traitements inhumains assimilables
de la perscution en raison de son appartenance ce groupe peut
prtendre au statut de rfugi. La perscution lie au sexe peut
donc, suivant les circonstances, rpondre aux critres noncs dans
70 La dfinition du rfugi
la dfinition du rfugi bien que le sexe ne soit pas lun des cinq
motifs de perscution tablis dans la Convention de 1951.
Tout pays a le droit dappeler ses citoyens sous les drapeaux en cas
durgence nationale. Cependant, les citoyens ont galement un droit
lobjection de conscience. Si ce droit nest pas respect, ou si le
service militaire implique une action arme que la communaut
internationale condamne parce quelle est contraire aux rgles
lmentaires de la conduite humaine, les dserteurs qui craignent
dtre perscuts en raison, par exemple, dopinions politiques
que les autorits risquent de leur prter peuvent bnficier du
statut de rfugi.
Rsum
Article 1 de la Convention de 1951
Inclusion
Mme si ces critres sont remplis, le statut sera refus si la personne concerne:
bnficie dune protection ou dune assistance de la part dune institution des Nations
Unies autre que le HCR;
est traite comme un citoyen par le pays o elle rside;
a commis un acte grave qui la rend indigne du statut de rfugi.
Cessation
La Convention dfinit en outre les conditions dans lesquelles le statut de rfugi expire, parce
quil nest plus ncessaire ou justifi, en raison:
de certains actes volontaires de la part dune personne;
dun changement fondamental de la situation dans le pays dorigine.
Autres dfinitions
Les dfinitions du rfugi donnes dans les instruments rgionaux, la Convention de lOUA
relative aux rfugis et la Dclaration de Carthagne, sont complmentaires de la dfinition
contenue dans la Convention de 1951.
Les tats:
ont la responsabilit primordiale de dterminer quelles sont les personnes relevant de leur
juridiction qui sont des rfugis;
doivent veiller ce que les dfinitions du rfugi contenues dans la lgislation nationale
tiennent compte des obligations qui leur incombent en vertu des instruments internationaux
relatifs aux rfugis.
Le HCR peut dterminer le statut de rfugi en application de son mandat quand un tat ne
peut pas ou ne veut pas le faire. Tel est souvent le cas dans les pays qui ne sont parties
aucun des principaux instruments relatifs aux rfugis.
Introduction la protection internationale 73
Lecture complmentaire
Le Manuel et les Principes directeurs supplmentaires sur la protection internationale.
Guide des procdures et critres appliquer pour dterminer le statut de rfugi, HCR, 1979, rdit
en 1992.
Principes directeurs sur la protection internationale n 5: Application des clauses dexclusion: article 1F
de la Convention de 1951 relative au Statut des rfugis, et Note dinformation sur lapplication des
clauses dexclusion : article 1F de la Convention de 1951 relative au statut des rfugis, HCR, 2003.
Principes directeurs sur la protection internationale n 6: Demandes dasile fondes sur la religion au
sens de larticle 1A(2) de la Convention de 1951 et/ou du Protocole de 1967 relatifs au statut des
rfugis, HCR, 2004.
Interprtation de larticle 1 de la Convention de 1951 relative au statut des rfugis, HCR, 2001.
Note on the Applicability of Article 1D of the 1951 Convention Relating to the Status of Refugees to
Palestinian Refugees, HCR, 2002.
Eligibility Criteria for Draft Evaders and Military Deserters, HCR, 1991
74 La dfinition du rfugi
Exercices
1 La principale dfinition du rfugi est donne dans lun des instruments suivants. Lequel?
a Statut du HCR.
b Convention de 1951.
c Convention de lOUA relative aux rfugis (1969).
d Dclaration de Carthagne de 1984.
2 Laquelle des affirmations suivantes est vraie?
a Une personne qui satisfait les clauses dinclusion de la Convention de 1951 est
toujours un rfugi.
b Du fait des clauses dexclusion, tous les rfugis palestiniens sont exclus du statut de
rfugi au regard de la Convention de 1951.
c Les clauses dexclusion ne traitent pas uniquement des personnes qui ne mritent pas
le statut de rfugi.
d Les motifs de perscution dfinis dans la Convention de 1951 sexcluent
mutuellement.
3 Laquelle des affirmations suivantes sur le concept de perscution, tel que mentionn dans
la Convention de 1951, est vraie?
a La perscution est dfinie dans les instruments internationaux des droits de lhomme.
b La perscution ne peut tre le fait que de personnes agissant sur ordre du
gouvernement.
c tre lobjet dune discrimination en matire de possibilits demploi ne peut jamais
tre assimil de la perscution.
d Vivre dans des conditions conomiques difficiles nest pas en soi de la perscution.
4 Pour bnficier du statut de rfugi, une personne doit avoir quitt son pays dorigine
parce quelle craignait dtre perscute. Vrai ou faux?
5 Complter la phrase par lune des affirmation suivantes: la cessation du statut de rfugi
au regard de la Convention de 1951:
a Nest pas lie au fait quune personne a t reconnue comme rfugie.
b Est toujours le rsultat du comportement du rfugi.
c Ne peut pas sappliquer collectivement.
d Est inopportune lorsque le besoin dune protection internationale persiste.
6 Parmi les caractristiques suivantes, laquelle nest pas commune la Convention de
lOUA et la Dclaration de Carthagne?
a Elles contiennent toutes deux des dfinitions du rfugi qui compltent celle de la
Convention de 1951.
b Elles sont toutes deux des instruments juridiquement contraignants.
Introduction la protection internationale 75
c Leur dfinition du rfugi va au-del des personnes qui craignent dtre perscutes et
couvre celles qui quittent leur pays en raison dune situation de violence gnralise.
d Elles sont toutes deux limites des rgions spcifiques du monde.
7 Complter la phrase par lune des affirmations suivantes: aux fins du mandat du HCR, un
rfugi est dfini:
a Dans des termes identiques ceux de la Convention de 1951.
b De manire globale, dans le Statut de lorganisation.
c De faon inclure les personnes qui fuient la violence aveugle et celles qui fuient la
perscution.
d Par rapport la dfinition du rfugi applicable dans ltat recevant un soutien du
HCR.
8 Cest aux gouvernements et non au HCR quil incombe au premier chef de dterminer le
statut de rfugi. Vrai ou faux ?
9 Le traitement des rfugis reconnus comme tels au regard du mandat du HCR est la
responsabilit du seul HCR. Vrai ou faux ?
10 Parmi les situations suivantes, laquelle est incompatible avec le statut de rfugi au
regard de la Convention de 1951?
a Avoir un casier judiciaire.
b tre un soldat qui nest pas temporairement en service actif.
c tre un dserteur.
d Avoir enfreint les codes moraux ou religieux du pays dorigine.
Cas B
Louis, un fermier apolitique dAlphastan, appartient une minorit ethnique dont nombre de
membres souhaitent une autonomie accrue vis--vis du gouvernement central, aux mains du
groupe ethnique majoritaire. Certains lments du groupe ethnique de Louis sont devenus
des rebelles et ont eu recours la violence. Chaque fois que les rebelles mnent une action,
Louis est menac par ses voisins, qui appartiennent au groupe ethnique majoritaire. Louis a
fait appel la police, mais cette dernire est si occupe par les troubles politiques, quelle
nest pas en mesure de mener une enqute ou de le protger contre ces menaces. Louis est
galement confront aux menaces des rebelles, qui lui reprochent de ne pas les soutenir
activement.
Les tensions montent en Alphastan, faisant de nombreuses victimes. Trois proches de Louis,
qui vivaient dans le mme village, sont assassins, mais les auteurs de ces crimes ne sont pas
identifis. Face cette situation, Louis achte un billet davion pour le Betastan o il
demande lasile au motif que sa vie est menace.
Le Betastan est partie la Convention de 1951 et au Protocole de 1967, mais il nest partie
aucun instrument rgional relatif aux rfugis. LAlphastan nest pas partie aux instruments
internationaux relatifs aux rfugis.
76 La dfinition du rfugi
Vous tes administrateur charg de la protection et les autorits du Betastan vous ont
demand votre avis au sujet de la demande dasile de Louis. Utilisez le tableau ci-dessous
pour laborer la recommandation que vous allez faire.
e
Introduction la protection internationale 77
Cas C
Maya, qui est membre dun groupe politique interdit dopposition au gouvernement non lu
de son pays, la Lusitanie, a secrtement distribu des tracts dans lusine o elle travaillait.
Les tracts invitaient un soulvement pacifique de la population pour exiger la dmocratie
et dautres droits fondamentaux, et relayaient les appels de la communaut internationale
une amlioration de la situation des droits de lhomme, particulirement dsastreuse. Maya a
t arrte par la police alors quelle distribuait ces tracts, et condamne cinq ans
demprisonnement sans jugement. Aprs deux ans de prison, elle russit svader, mais
dans sa fuite, elle blesse lun des gardiens, qui tentait de lapprhender. Ce gardien est
maintenant gravement handicap pour le restant de ses jours. Maya parvient se rendre en
Suritanie, o elle demande lasile.
La Suritanie nest pas partie aux instruments internationaux relatifs aux rfugis, et na pas
de lgislation en matire dasile. En revanche, elle accorde une protection internationale aux
personnes que le HCR reconnat comme rfugis sur la base de son mandat. En tant
quadministrateur charg de la protection, il vous a t demand dexaminer le cas de Maya.
b
78 La dfinition du rfugi
Case D
Youssouf vient davoir 18 ans. Pour chapper au service militaire, dune dure de deux ans,
il a fui son pays, la Kamibie. Il na rien contre le service militaire et ne refuse pas de se
battre, mais la Kamabie est en guerre avec la Marnie, le pays voisin. Youssouf soppose ce
conflit, car le gouvernement de Marnie a des relations politiques avec le parti que lui-mme
soutient. Youssouf considre donc les Marniens comme des frres .
a Au regard de la dfinition du rfugi contenue dans la Convention de 1951, quelle est
la question relative lgibilit de ce cas qui se pose ici?
Introduction la protection internationale 79
Cas E
Paul a t membre pendant plusieurs annes dun parti politique interdit. Son parti considre
que le pays est gouvern par des dirigeants corrompus, qui ne respectent pas les lois
religieuses et les coutumes des citoyens. Paul a t arrt de nombreuses reprises en raison
de son appartenance ce parti, bien quil nen soit pas un membre particulirement actif. A
la suite de sa dernire arrestation, il a t condamn un an demprisonnement lissue dun
procs sommaire. En prison, on la tortur plusieurs fois pour tenter de lui soutirer les noms
dautres membres du parti. Il a ensuite t relch.
Les amis de Paul, qui avaient tent en vain de faire reconnatre leur parti, ont dcid de
recourir la violence pour faire connatre leur cause et affaiblir le gouvernement. Paul
accepte de participer cette campagne et place une bombe dans laroport de la capitale. La
bombe explose, tuant 20 passagers qui attendaient dans la salle des dparts. Avec laide de
ses amis, Paul traverse la frontire clandestinement et demande lasile. Il craint que les
autorits de son pays lui refusent un procs quitable et redoute dtre nouveau soumis la
torture.
Cas F
Le mariage de Lia a t arrang par sa famille, comme le veut la coutume dans son pays.
Immdiatement aprs le mariage, Lia commence subir les violences verbales et physiques
de son mari. Lorsquelle exprime le souhait de trouver un emploi, il lui dit que son devoir est
de rester la maison, et quil ne lui donnera pas la possibilit de flirter avec dautres
hommes et davoir des aventures. De plus en plus, il lui reproche de ne pas tre une pouse
obissante. Puis il commence la battre. Alors quelle est enceinte de leur fils, Lia continue
subir les violences physiques et verbales de son mari, qui la viole galement plusieurs
reprises.
Lia se confie ses parents, mais ils lui disent quelle ne doit pas contrarier son poux pour
ne pas jeter lopprobre sur sa famille. Un jour, aprs avoir t roue de coups, Lia va la
police, mais les policiers la rprimandent pour avoir manqu de respect son mari et
refusent de laider. Peu de temps aprs, son mari est appel occuper de hautes fonctions au
sein du gouvernement, et Lia perd pratiquement tout espoir dobtenir un soutien des
autorits.
Dans le cadre de ses fonctions, le mari de Lia doit se rendre dans le pays voisin. Pensant que
Lia profiterait de son absence pour le tromper, il lui ordonne de laccompagner avec leur
fils. Pendant la visite, et aprs avoir t svrement battue par son mari, qui a aussi menac
de sen prendre leur petit garon, Lia va dans un poste de police local o elle demande
lasile.
b Le fait que les violences infliges Lia soient le fait dune personne nagissant pas sur
les ordres du gouvernement a-t-il une incidence? Veuillez expliquer votre rponse.
c Sil sagit de perscutions, sont-elles lies lun des motifs spcifis dans la
Convention de 1951?
82 La dfinition du rfugi
Rponses Chapitre 3
1 b La dfinition du rfugi contenue dans la Convention de 1951 a t la premire
dfinition gnrique qui puisse tre adopte par les tats travers le monde. En
tant que telle, elle reste la principale dfinition du rfugi. Les dfinitions
donnes dans les instruments rgionaux (la Convention de lOUA relative aux
rfugis et la Dclaration de Carthagne) compltent la dfinition contenue
dans la Convention de 1951, dont elles reprennent le libell, mais elles ne sont
applicables que dans les tats dune rgion donne. La dfinition contenue
dans le Statut du HCR dfinit le mandat de lorganisation mais, contrairement
la dfinition de la Convention de 1951, elle ne lie pas directement les tats.
2 c Les clauses dexclusion sappliquent aussi des personnes qui nont pas besoin
dune protection internationale, par exemple celles qui reoivent une assistance
dune autre institution des Nations Unies. Par consquent, nombre de rfugis
palestiniens relveront des clauses dexclusion parce quils sont couverts par
lUNRWA. Toutefois, les rfugis palestiniens qui ne se trouvent pas dans la
zone gographique des activits de lUNWRA ne sont pas exclus du statut de
rfugi au regard de la Convention de 1951 (B est donc une mauvaise rponse).
A est une mauvaise rponse parce que les clauses dexclusion et de cessation
peuvent rendre inligible au statut de rfugi une personne qui satisfait les
clauses dinclusion.
D est une mauvaise rponse parce que les motifs de perscution (race, religion,
etc.) ne sexcluent pas mutuellement. Au contraire, il est frquent quils se
chevauchent. Un motif au moins doit tre tabli pour quune personne
satisfasse les critres des clauses dinclusion.
3 d La perscution couvre tout acte qui constitue une violation grave dun droit de
lhomme. La discrimination flagrante dans les possibilits demploi peut, dans
certaines circonstances, quivaloir de la perscution, mais pas le simple fait
de vivre dans un climat conomique prcaire. La perscution nest pas dfinie
dans la Convention de 1951, mais les dispositions contenues dans les traits
relatifs aux droits de lhomme sont utiles pour dterminer si un acte donn
constitue de la perscution. La perscution ne doit pas ncessairement tre le
fait de personnes agissant sur les ordres dun gouvernement. Quand un
gouvernement ne peut pas ou ne veut pas prvenir la perscution exerce par
des individus, ou quand il tolre ou lgitime un tel comportement, ce
comportement peut tre considr comme de la perscution; on parle alors de
perscution exerce par des agents non tatiques.
4 Faux Mme si, dans de nombreux cas, les rfugis ont fui leur pays dorigine parce
quils craignaient dtre perscuts, la crainte de la perscution peut aussi
survenir aprs quune personne a quitt son pays dorigine pour une autre
raison. Par exemple, une personne peut partir faire des tudes ltranger puis
constater que les changements politiques dans son pays dorigine lexposent au
risque dtre perscute son retour. Cette personne est ce que lon appelle un
rfugi sur place.
Introduction la protection internationale 83
9 Faux Mme quand le HCR doit, par ncessit, dterminer le statut de rfugi, la
responsabilit du traitement des rfugis reconnus comme tels en vertu des
normes de la protection internationale incombe ltat sur le territoire duquel
ils se trouvent. Le HCR a pour rle dinviter instamment ltat concern
honorer ses obligations lgard des rfugis et de laider dans les efforts quil
dploie pour leur assurer protection et assistance.
10 b Un soldat qui nest pas temporairement en service actif nest pas un civil et
donc ne peut pas tre un rfugi. En revanche, le fait davoir un casier
judiciaire nexclut pas ncessairement une personne du statut de rfugi, dans
la mesure o cette personne fuit la perscution et non une sanction pnale, et si
elle na pas commis un acte qui serait de nature entraner son exclusion.
Cas B
c Lun des cinq motifs prvus dans la La perscution peut dcouler dun ou de
Convention (par ex. race, religion, etc.) plusieurs motifs noncs dans la Convention.
Lappartenance de Louis la minorit
ethnique en est un.
Bien quil nait pas dopinions politiques, des
opinions pro ou anti-gouvernementales
pourraient lui tre attribues tort. En outre,
le fait de ne pas avoir dopinions politiques
peut tre considr comme une position
politique.
e Ne peut pas ou ne veut pas se rclamer de Louis na pas pu obtenir une protection des
la protection de ce pays ou retourner dans autorits et il ne veut pas retourner dans son
ce pays pays parce quil craint dy tre perscut.
Si oui, y a-t-il des raisons de refuser le statut Aucune des clauses dexclusion nest
de rfugi ou de conclure que ce statut a pertinente et la clause de cessation ne
expir? sapplique pas.
Cas C
Si oui, y a-t-il des raisons de refuser le statut La violence qui a marqu la fuite de Maya
de rfugi ou de conclure que ce statut a pose la question de savoir si les clauses
expir? dexclusion de larticle 1F sappliquent.
Larticle 1F(b) la personne a commis un
crime grave de droit commun est le plus
pertinent ici. Cette disposition, comme toutes
les clauses dexclusion, doit tre interprte
de faon restrictive.
Cas D
a Question de savoir si Youssouf craint la perscution. Autrement dit, est-ce que Youssouf
sera lobjet, son retour, de poursuites lgitimes pour insoumission ou de perscution du
fait de ses opinions politiques?
b Premirement, la pratique des autorits de Kamibie lgard des objecteurs de conscience.
Youssouf a-t-il/a-t-il eu la possibilit deffectuer un service non militaire, ce qui
protgerait ses droits et rpondrait aux attentes lgitimes de ltat quil assure certains
services dintrt gnral? Ou bien sera-t-il automatiquement lobjet dune sanction
pnale?
Deuximement, le conflit auquel Youssouf tait suppos prendre part est-il conduit
conformment au droit international humanitaire, cest--dire, est-ce que les civils sont
protgs contre la violence?
Cas E
Lexclusion est la principale question que soulve ce cas. Si les clauses dinclusion sont
satisfaites, la question restera pose de savoir si larticle 1F de la Convention de 1951
sapplique dans ces circonstances. Lattentat dont Paul est responsable serait considr par
beaucoup comme un acte terroriste , bien quil ny ait pas de dfinition internationalement
accepte du terrorisme, et que le terrorisme ne soit pas explicitement mentionn dans la
Convention de 1951. Cependant, cet attentat pourrait fort bien tre qualifi de crime grave
de droit commun en vertu de larticle 1F(b) de la Convention de 1951.
Cas F
a Oui, des agressions physiques et sexuelles peuvent tre assimiles de la perscution. Les
raisons et la forme de la violence qui est redoute dans ce cas font de cette violence une
perscution lie au sexe.
b Les actes perptrs par des personnes qui nobissent pas aux ordres des autorits peuvent
tre considrs comme de la perscution sil peut tre dmontr que ltat lgitime ou
tolre un tel comportement, ou ne veut pas ou ne peut pas lempcher. Dans ce cas, il est
clair que, dans le pays de Lia, la police ne considre pas la violence domestique comme un
crime, et que les autorits lgitiment ou tolrent un tel comportement. Cette opinion est
taye par lattitude des parents de Lia, une attitude qui implique que la socit en gnral
88 La dfinition du rfugi
pense quune femme doit tre soumise son poux, au point daccepter la violence
physique et sexuelle. Il sensuit que les actes du mari de Lia peuvent tre assimils de la
perscution au regard des critres contenus dans la dfinition du rfugi contenu dans la
Convention de 1951.
c Lia appartient un groupe social compos de femmes qui rejettent les normes restrictives
de leur socit quant au rle des femmes. Le motif des opinions politiques peut aussi tre
relev de manire pertinente, car on pourrait considrer que Lia a, au sujet des droits des
femmes, des opinions qui sont contraires celles de son mari et de la socit dans laquelle
elle vit.
Introduction la protection internationale 89
Chapitre 4
Principaux objectifs
Comprendre qui sont les rapatris et le rle du HCR lgard des rapatris.
Savoir ce quest lapatridie, et en connatre, notamment, les causes et les liens avec le
dplacement.
Comprendre qui sont les personnes dplaces dans leur propre pays et ce qui les
distingue des rfugis.
4.1 Rapatris
Les rapatris sont danciens rfugis qui regagnent de leur plein gr
leur pays dorigine, que ce soit spontanment ou de faon organise.
La plupart des rfugis prfreraient retourner dans leur pays
dorigine, mais il y a souvent dimmenses obstacles la ralisation
de cette solution durable, notamment des conditions dinscurit
dans le pays dorigine. Il relve de la responsabilit du
gouvernement du pays dorigine damliorer les conditions sur son
territoire. Il peut pour cela faire appel au soutien de la communaut
internationale.
Les pays dasile, soucieux dallger les pressions qui sexercent sur
leurs ressources et leur socit, sont gnralement dsireux de
faciliter le rapatriement librement consenti ds que possible.
Toutefois, de telles considrations ne doivent pas conduire des
retours prmaturs (voir Chapitre 7). Des informations dignes de
foi sur la situation dans le pays dorigine doivent tre
communiques tous les rfugis de faon quils puissent dcider
librement et en pleine connaissance de cause de revenir ou pas.
4.2 Apatrides
Un apatride est une personne quaucun tat ne considre comme
son ressortissant. La nationalit ou citoyennet est le lien juridique
qui unit une personne et un tat, et par lequel les droits
fondamentaux de cette personne sont protgs par ltat concern.
Une personne qui na pas de nationalit peut se voir refuser
lexercice de droits politiques ou laccs au logement ou
lducation, mme si elle est ne et a t leve dans le pays en
question.
Rsum
Rapatris
Les rapatris sont danciens rfugis qui ont regagn de leur plein gr leur pays dorigine.
Apatridie
Les personnes dplaces lintrieur de leur pays sont des personnes qui ont fui leur foyer pour
une autre rgion du pays dans lequel elles rsident habituellement, en raison dun conflit arm,
dune situation de violence gnralise, ou dune catastrophe naturelle ou provoque par
lhomme.
Souvent, la mme situation produit la fois des personnes dplaces et des rfugis. La
diffrence entre les deux groupes rside dans le fait que les rfugis fuient pour un autre pays.
Les Principes directeurs relatifs au dplacement de personnes l'intrieur de leur propre pays (1998)
des Nations Unies dfinissent les normes de laction internationale en faveur des personnes
dplaces.
100 Autres personnes relevant de la comptence du HCR
Lecture complmentaire
Rapatris
Conclusions du Comit excutif n 74 (XLV) 1994 et N 85 (XLIX) 1998 sur la protection internationale
des rfugis.
Apatridie
Recueil de traits et autres textes de droit international concernant les rfugis et les personnes
dplaces, (Volume I) , HCR, 1995.
Conclusion du Comit excutif n 78 (XLVI) 1995 sur la prvention et la rduction des cas dapatridie.
Activits du HCR dans le domaine de lapatridie: rapport intrimaire (EC/53/SC/CRP.11), HCR, juin
2003.
Conclusion du Comit excutif n75 (XLV) 1994 sur les personnes dplaces lintrieur du territoire.
Exercices
1 Lune des affirmations suivantes sur les rapatris est fausse. Laquelle?
a Leur rapatriement na pas toujours lieu dans le cadre dun programme organis.
b La possibilit dun retour dpend de la situation dans le pays dorigine.
c Cest au HCR quincombe au premier chef la responsabilit de garantir des conditions
propices leur retour.
d Leur retour a lieu sur une base volontaire.
2 Le cadre juridique relatif aux rfugis comporte divers lments, qutaye le droit qua
chaque citoyen en vertu du droit international des droits de lhomme de retourner dans
son pays dorigine. Vrai ou faux ?
3 Complter la phrase par lune des phrases suivantes: un apatride est:
a Une personne qui vit actuellement hors du pays dont elle a la nationalit.
b Une personne quaucun tat ne reconnat comme son ressortissant mme si elle a une
nationalit.
c Une personne quaucun tat ne reconnat comme son ressortissant.
d Une personne qui est confronte une discrimination grave dans le pays dont elle a
nationalit ou la citoyennet.
4 Laquelle des affirmations suivantes est vraie?
a Lapatridie est dfinie par la Convention de 1951 relative au statut des rfugis.
b Lapatridie est toujours le rsultat de la discrimination ou de la perscution exerces
par un tat.
c Ni la Convention relative au statut des apatrides ni la Convention sur la rduction des
cas dapatridie ne donnent une dfinition de lapatride.
d La Convention de 1951 reconnat que des apatrides peuvent, dans certaines
circonstances, tre aussi des rfugis.
5 Lun des lments suivants nest pas rgi par lune ou lautre des deux Conventions
relatives lapatridie. Lequel?
a Les droits des hommes et des femmes apatrides dans leur pays de rsidence.
b Le traitement des apatrides qui sont aussi des rfugis.
c La dfinition de lapatride.
d Le pays qui devrait octroyer la nationalit une personne qui, autrement, serait
apatride.
6 Parmi les affirmations suivantes, laquelle dcrit correctement les responsabilits du HCR
lgard des apatrides:
a Le HCR est la seule organisation internationale qui soit investie de fonctions
spcifiques lgard de ce groupe de personnes.
b Son mandat ne couvre que les apatrides qui se trouvent dans un pays partie lune des
Conventions relatives lapatridie ou aux deux.
Introduction la protection internationale 103
c Son mandat lgard des apatrides dcoule exclusivement de son Statut. D. Le HCR
na un mandat qu lgard des rfugis apatrides.
7 Lune des fonctions suivantes ne fait pas partie de celles que le HCR assume en faveur
des apatrides. Laquelle?
a Promouvoir ladhsion aux deux Conventions relatives lapatridie.
b Octroyer officiellement une nationalit aux apatrides quand aucun tat ne veut le faire.
c Fournir aux tats intresss des conseils juridiques sur llaboration dune lgislation
relative la nationalit.
d Cooprer avec les tats lidentification et au rglement des problmes dapatridie.
8 Parmi les circonstances numres ci-dessous, laquelle nest pas une cause dapatridie?
a La dislocation dun tat en plusieurs pays plus petits.
b La lgislation qui prive automatiquement une femme de sa nationalit si elle pouse
un tranger.
c La discrimination lie la nationalit.
d Le fait dtre n dun apatride.
9 Parmi les affirmations suivantes, laquelle ne concerne pas les personnes dplaces
lintrieur de leur pays?
a Elles chappent un danger en fuyant pour une autre rgion du pays dans lequel elles
vivent ou pour ltranger.
b La cause de leur dplacement peut tre aussi celle dun mouvement de rfugis.
c Elles doivent avoir t forces de quitter leur foyer.
d Contrairement aux rfugis, la cause de leur dplacement peut tre une catastrophe
naturelle.
10 Complter avec lune des phrases suivantes: Les Principes directeurs relatifs au dplacement
de personnes lintrieur de leur propre pays:
a Ont une incidence sur les activits des tats, mais pas sur celles des organisations
comme le HCR, en faveur des personnes dplaces.
b Ne sont pas juridiquement contraignants, mais nombre dentre eux existent
indpendamment, en tant quobligations dcoulant des traits internationaux.
c Sont contenus dans un trait adopt lissue dun processus conduit par les Nations
Unies.
d Sinspirent uniquement des principes pertinents du droit international humanitaire.
11 Parmi les affirmations suivantes, laquelle reflte correctement la dmarche de la
communaut internationale dans les situations concernant des personnes dplaces?
a Seul le pays dans lequel le dplacement a eu lieu a un intrt et un rle lgitimes dans
les activits dassistance en faveur des personnes dplaces.
b Le HCR est linstitution chef de file dans de telles situations.
104 Autres personnes relevant de la comptence du HCR
Ltat de Bantana est, depuis deux ans, aux prises avec une guerre civile qui a pouss 25 %
environ de la population fuir pour dautres rgions du pays. Bien que le gouvernement ait
adopt, il y a un an, une loi tablissant les droits des personnes dplaces et dsign un
mdiateur indpendant charg de dfendre leurs intrts, nombre de ces droits ne sont pas
respects dans la pratique. Le dernier rapport des collaborateurs du HCR sur le terrain
indique:
Lintensification des combats entre larme et les forces rebelles dans le nord a
provoqu, le mois dernier, le dplacement de 10 000 habitants des villages de la rgion de
la Rivire rouge. Il semble que les rebelles concentrent leur action sur cette rgion, car les
terres y sont fertiles et ont t moissonnes rcemment. Les rebelles ont pris pour cible
les villages qui seraient favorables au gouvernement. Ils en ont expuls les habitants, dont
ils ont pris les rcoltes pour disposer de rserves alimentaires.
Les villageois sont arrivs dans les zones dinstallation pour personnes dplaces dans
lest du pays, o la nourriture manque dj. Laide humanitaire destine ces zones
dinstallation a t dtourne plusieurs reprises par des soldats de larme rgulire,
pour leur propre usage et pour rcompenser les villages fidles au gouvernement. La
population des zones installation a t soumise aux inspections des soldats
gouvernementaux, qui recherchaient soi-disant des dserteurs mais qui en fait voulaient
extorquer de largent et des biens aux civils. En outre, les forces rebelles ont lanc des
attaques armes contre les zones dinstallation pour tuer des membres de la population
dplace. Lors de la dernire attaque, 50 personnes dplaces ont t tues.
Ct plus positif, LUNICEF a t rcemment autoris raliser une mission dans les
camps pour valuer les besoins des enfants en matire dducation. LUNICEF indique
que, mme si les coles publiques situes proximit des camps sont tenues, en vertu de
la loi, daccueillir les enfants dplacs, elles refusent rgulirement de le faire au prtexte
quelles disposent de ressources limites. Certaines exigent une redevance mensuelle,
laquelle ne sont pas soumis les enfants locaux. LUNICEF joue un rle limit dans la
gestion des programmes dalimentation du nourrisson mens dans certaines zones
installation, mais rencontre des difficults pour obtenir laccs dautres camps. Face la
dtrioration de la situation des personnes dplaces, le BCAH a rcemment ouvert un
bureau dans la capitale.
a Le rapport fait tat de plusieurs violations des Principes directeurs relatifs au dplacement
de personnes lintrieur de leur propre pays. Aprs avoir lu cet instrument
(http://www.reliefweb.int/ocha_ol/pub/idp_gp/idp_fr.html), identifiez quatre principes,
autres que le Principe 6, qui selon vous ont t viols au Bantana et la nature de
chaque violation.
Principe Violation
N 6. Droit dtre protg contre un Les combats engags par les rebelles dans
dplacement arbitraire le nord du pays visent en partie
contraindre certains membres de la
population civile partir.
b Quels sont, selon vous, les facteurs prendre en considration avant de dcider si le
HCR devrait accder la demande du gouvernement, qui souhaite le voir soutenir
activement ses efforts dassistance en faveur des personnes dplaces?
106 Autres personnes relevant de la comptence du HCR
Cas H
Yasmine est venue vous voir, en votre qualit dadministrateur du HCR charg de la
protection en Estland. Elle souhaite que vous la conseilliez sur les aspects juridiques dun
retour au Nordland. Vous savez quen vertu des lois sur la nationalit du Nordland, les
femmes qui pousent un tranger perdent leur nationalit. En outre, seuls les enfants ns de
ressortissants du Nordland ont automatiquement droit la citoyennet. En application de la
lgislation de lEstland, un tranger mari un ressortissant acquiert automatiquement la
nationalit, qui lui est retire en cas de divorce. Les enfants acquirent automatiquement la
nationalit de lEstland de deux faons: sils naissent sur le territoire du pays ou sils sont
enregistrs avant leur premier anniversaire, lorsquils naissent ltranger de ressortissants
de lEstland.
a Quelle est la nationalit actuelle de Yasmine?
Rponses Chapitre 4
1 c Cest au gouvernement du pays dorigine, et non au HCR, quincombe au
premier chef la responsabilit de garantir des conditions propices un retour,
car il peut exercer une plus grande influence en vue dune amlioration de la
situation politique, conomique et de scurit sur son territoire. Le
rapatriement peut avoir lieu aussi bien spontanment que dans le cadre dun
mouvement organis (A), la possibilit dun retour dpend des conditions
dans le pays dorigine (B), et les rapatris rentrent de leur plein gr (D).
2 Vrai Le cadre juridique concernant les rapatris est fond sur le droit au retour et
complt par les dispositions des droits de lhomme rgissant le traitement
dont ils devraient bnficier leur retour.
3 c Une personne qui est apatride na ni citoyennet ni nationalit, o que ce soit
dans le monde. La citoyennet et la nationalit sont des notions
interchangeables. Loption B est fausse, car une personne qui a une nationalit
ne peut pas tre apatride. Loption A est fausse, tant donn que, par
dfinition, un apatride na pas dtat de nationalit. De mme, loption D est
fausse, car, bien quun apatride puisse subir une discrimination grave, celle-ci
ne peut avoir lieu dans un tat dont il a la nationalit/la citoyennet, un
apatride nayant ni lune ni lautre.
9 a Les personnes dplaces ont quitt une rgion de leur pays pour une autre;
elles ne fuient pas pour un autre pays. (Voir la dfinition donne dans les
Principes directeurs relatifs au dplacement de personnes lintrieur de leur propre
pays). Toutefois, les vnements lorigine de leur fuite peuvent aussi
conduire certains de leurs compatriotes rechercher la scurit de lautre ct
de la frontire et, ce faisant, devenir des rfugis. A linstar des rfugis, les
personnes dplaces sont contraintes de quitter leur foyer; contrairement aux
rfugis, leur fuite peut avoir pour cause une catastrophe naturelle.
12 Vrai Comme cela est indiqu dans la rponse prcdente, le HCR ne porte
assistance aux personnes dplaces que si certains critres, dfinis dans
diverses rsolutions de lAssemble gnrale, sont remplis. Par exemple, le
Secrtaire gnral des Nations Unies doit en avoir fait la demande ou avoir
donn son autorisation.
Introduction la protection internationale 109
Cas G
a
Principe Violation
N 6. Droit dtre protg contre un Les combats engags par les rebelles dans le
dplacement arbitraire nord du pays visent en partie contraindre
certains membres de la population civile
partir.
N 10. Droit la vie et une protection Les attaques violentes des forces rebelles
contre les attaques contre les personnes dplaces dans lest du
pays.
N 18. Droit un niveau de vie suffisant (par Approvisionnements alimentaires insuffisants
ex., nourriture et logement) pour les personnes dplaces.
N 21. Protection contre la privation Les forces rebelles ont vol les rcoltes dans
arbitraire de sa proprit et de ses biens les villages abandonns.
Confiscation injustifie dargent et dautres
biens personnels par des soldats de larme
rgulire inspectant les zones
dinstallation de personnes dplaces.
N 23. Droit une ducation primaire gratuite Refus des coles locales daccueillir tous les
enfants dplacs, si une redevance nest pas
verse.
N 24. Lassistance humanitaire doit tre Les soldats de larme rgulire dtournent
fournie de manire impartiale; en particulier, les secours alimentaires destins aux
elle ne doit pas tre dtourne pour des personnes dplaces, pour leur propre usage
raisons militaires ou politiques et pour les villages fidles au gouvernement.
b Les critres rgissant laction du HCR en faveur des personnes dplaces sont dfinis la
page 95. Dans cette situation particulire, il faudra prendre en considration les lments
suivants:
pas de demande du Secrtaire gnral;
mais une dmarche du gouvernement;
cependant, dautres institutions des Nations Unies, dont le BCAH, assurent une
prsence;
lUNICEF mne dj une action en faveur de certaines personnes dplaces;
quelle institution des Nations Unies assume les fonctions de Coordonnateur
rsident/humanitaire pour le Bantana.
110 Autres personnes relevant de la comptence du HCR
Cas H
a Yasmine est apatride. Elle a perdu la nationalit du Nordland par son mariage, et celle de
lEstland cause de son divorce.
b Andr est lui aussi apatride. Bien quil soit n au Nordland, il na pas la nationalit de ce
pays, car aucun de ses parents ne lavait ce moment l. Il ne remplit pas les conditions
requises pour jouir automatiquement de la citoyennet de lEstland: il nest pas n dans ce
pays, et ses parents ont omis de dclarer sa naissance.
c Le HCR ayant un mandat gnral en ce qui concerne lidentification et le rglement des
problmes dapatridie, il sintressera la situation de Yasmine et Andr.
Introduction la protection internationale 111
Chapitre 5
Le cycle du dplacement
Premire partie: La fuite et laccs lasile
Principaux objectifs
Comprendre ce qui contraint une personne fuir son pays et rechercher lasile.
Examiner les conditions dans lesquelles ont lieu ces dplacements et les obstacles
auxquels sont confronts les demandeurs dasile pour obtenir laccs la scurit dans
un autre pays.
Comprendre les obligations quont les pays dadmettre des demandeurs dasile,
dassurer leur scurit et de satisfaire leurs besoins matriels et psychosociaux.
Alors que les rfugis sont contraints de quitter leur pays dorigine
parce quils craignent dtre perscuts, dautres migrants partent
pour des raisons diffrentes, telles que lespoir dchapper la
pauvret. De plus en plus, des rfugis sont pris dans de plus vastes
mouvements de populations mixtes. Il arrive que les personnes en
qute dasile recourent aux mmes mthodes que les autres
migrants et utilisent, par exemple, de faux papiers ou les services
de passeurs et de trafiquants.
Aprs leur arrive dans un nouveau pays, le plus souvent avec trs
peu de biens, les demandeurs dasile auront besoin dune aide pour
subsister. La plupart nauront pas t en mesure demporter de quoi
payer un logement. Avec le soutien de la communaut
internationale et du HCR, le cas chant, le pays dasile devra donc
leur fournir un logement adquat, de quoi se nourrir et des
vtements. Le logement peut tre assur sous diffrentes formes,
notamment des centres daccueil, des habitations sociales et des
camps de tentes. Dans certains cas, les demandeurs dasile seront
hbergs par des amis, des proches ou des membres du mme
groupe ethnique queux, rsidant dans le pays dasile. Laccs aux
Introduction la protection internationale 117
Protection complmentaire
Rsum
Accs physique un pays dasile
Le principe de non-refoulement:
place les tats dans lobligation dadmettre les demandeurs dasile sur leur territoire;
doit tre pris en compte dans llaboration et la mise en place des mesures de contrle des
migrations, telles que les obligations de visa et linterception des migrants clandestins.
Accueil des demandeurs dasile
Ces procdures:
permettent aux tats didentifier les demandeurs dasiles qui sont des rfugis et qui, de ce
fait, ont besoin dune protection internationale;
peuvent varier considrablement dun pays lautre, aucune mthode ntant prescrite dans
la Convention de 1951 ou le Protocole de 1967 ;
sont conduites individuellement ou collectivement.
Les procdures de dtermination individuelle:
reposent sur une valuation au cas par cas des demandes dasile;
doivent respecter certaines normes procdurales, telles que le droit de prsenter un recours;
doivent donner aux personnes qui ne sont pas reconnues comme rfugis au sens de la
Convention la possibilit dobtenir une protection complmentaire si le renvoi dans leur
pays dorigine serait inhumain en raison dun risque de mauvais traitements non
assimilables de la perscution.
Les mesures collectives de protection:
peuvent tre appropries dans les situations dafflux massif, quand il nest pas possible de
dterminer individuellement le statut de rfugi mais que des lments objectifs laissent
penser que la majorit des membres du groupe sont des rfugis;
peuvent prendre la forme dune reconnaissance prima facie ou dune protection temporaire.
Introduction la protection internationale 125
Le rle du HCR:
peut prendre diffrentes formes, lappui des procdures mises en place par les tats;
peut comprendre, si le gouvernement ne prend pas de mesures, des activits de
dtermination du statut de rfugi, en vertu du mandat de lorganisation.
126 Le cycle du dplacement Premire partie: La fuite et laccs lasile
Lecture complmentaire
Accs physique
Conclusion n 97 (LIV) du Comit excutif (2003) sur les garanties de protection dans les mesures
dinterception.
Accueil
Conclusion n 93 (LIII) du Comit excutif (2002) sur laccueil des demandeurs dasile dans le cadre
des diffrents systmes dasile.
Conclusion n 22 (XXXII) du Comit excutif (1981) sur la protection des personnes en qute dasile en
cas darrives massives.
Conclusion n 44 (XXXVII) du Comit excutif (1986) sur la dtention des rfugis et des personnes en
qute dasile.
Conclusion n 91 (LII) du Comit excutif (2001) sur lenregistrement des rfugis et des demandeurs
dasile.
Conclusion n 100 (LV) du Comit excutif (2004) sur la coopration internationale et le partage des
charges et des responsabilits dans les afflux massifs.
Principes directeurs sur les critres et les normes applicables la dtention des demandeurs dasile,
HCR, 1999
Conclusion n 96 (LIV) du Comit excutif (2003) sur le retour de personnes dont on estime quelles
nont pas besoin de protection internationale.
Guide des procdures et critres appliquer pour dterminer le statut de rfugi, HCR, 1979, rdit
en 1992.
Exercices
Cas I
Cette tude de cas examine lvolution dune situation particulire de rfugis, de ses
origines la recherche de solutions permanentes au dplacement. En tant que telle, la
narration est poursuivie dans les exercices qui sont prsents la fin des Chapitres 6 et 7
(Cas K et L).
Depuis son indpendance, dans les annes 1960, le Xanadu est gouvern par le groupe
ethnique majoritaire, les Xaniens. Depuis la fin des les annes 1980, cependant, la minorit
ethnique, les Arcadiens, milite pour obtenir un pouvoir politique accru et jouir dun meilleur
respect de ses droits fondamentaux. Des tentatives ont t faites de donner une certaine
autonomie la province mridionale dArcadie, o vivent la plupart des Arcadiens, mais
elles ont t sans lendemain. Les problmes ont t exacerbs par la dcouverte, en 1994,
dimportants gisements ptroliers en Arcadie. Les Arcadiens ont fait valoir quils devraient
recevoir une part substantielle des revenus de ces gisements, ceux-ci ayant t dcouverts
dans ce qui avait toujours t leur terre. Toutefois, le gouvernement a fait la sourde oreille et
seule une infime partie des bnfices issus de la vente du ptrole a t investie en Arcadie.
Face cette campagne de terreur, des milliers dArcadiens ont fui en lyse voisin. Selon
les estimations, 200 000 rfugis ont franchi la frontire pendant le seul mois de janvier. Du
fait de la soudainet de la crise, trs peu dorganisations humanitaires taient prsentes sur le
terrain et le gouvernement dlyse ntait pas prpar. Llyse est un pays en
128 Le cycle du dplacement Premire partie: La fuite et laccs lasile
Il sensuit que des camps de rfugis ont t tablis de manire chaotique le long de la
frontire. Bien que le HCR et dautres organisations humanitaires assurent maintenant une
prsence, le matriel pour les abris et lapprovisionnement alimentaire sont inadquats, et le
processus de distribution nest pas efficace. En outre, laccs leau potable est trs limit.
De ce fait, de nombreux rfugis sont sans abri, et les maladies lies leau contamine
semblent se propager, ce qui est particulirement inquitant, car il y a trs peu dinstallations
mdicales dans le camp. De plus, il semble que de nombreux enfants ont t spars de leurs
parents pendant la fuite et vivent seuls (enfants non accompagns) ou avec des familles qui
les ont accueillis (enfants spars).
Ces dernires semaines, des milliers dArcadiens ont encore afflu en lyse en raison de
lintensification des hostilits dans leur pays. Toutefois, des rapports indiquent que des
militaires dlyse patrouillent le long de la frontire et empchent des centaines de
personnes en qute dasile dentrer dans le pays. Selon les estimations, quelque 250 000
rfugis de Xanadu sont arrivs en lyse, qui reoit dordinaire environ 20 000 demandeurs
dasile par an. Les autorits dlyse sont submerges et se plaignent de ne pas avoir les
ressources ncessaires pour rpondre aux besoins de cette immense population rfugie. De
hauts fonctionnaires ont conclu que les procdures de dtermination du statut de rfugi en
vigueur dans le pays ne permettraient pas de grer les innombrables demandes dasile. Le
gouvernement refuse de reconnatre officiellement les Arcadiens comme rfugis, malgr la
violence ethnique et politique qui svit dans leur pays dorigine. Llyse est toutefois
dispos tolrer une prsence court terme des rfugis, pour autant que la communaut
internationale fournisse une assistance, y compris par le biais du HCR.
Vous tes un administrateur charg de la protection qui vient darriver en lyse, un pays
partie la Convention de 1951 relatives au statut des rfugis et au Protocole de 1967. Aux
fins de cet exercice, vous pouvez supposer que lorganisation a conclu, au niveau interne,
que les personnes fuyant lArcadie seraient reconnues comme rfugis au regard de la
dfinition contenue dans la Convention de 1951.
a Quel conseil donneriez-vous au gouvernement au sujet de la dtermination du statut de
rfugi dans cette situation?
Introduction la protection internationale 129
Cas J
Rponses Chapitre 5
Cas I
a tant donn le nombre de personnes qui sont arrives sur une trs courte
priode, la dtermination collective du statut semble plus approprie que la
dtermination individuelle. La meilleure solution serait une reconnaissance
prima facie des membres du groupe en tant que rfugis au sens de la
Convention; une protection temporaire peut aussi tre envisage.
Chapitre 6
Le cycle du dplacement
Deuxime partie: Normes de traitement
Principaux objectifs
Connatre les normes de traitement auxquelles les rfugis ont droit dans le pays
dasile.
Comprendre le rle que joue le HCR pour veiller ce que ces normes soient
respectes.
Prendre conscience des problmes de protection qui se posent dans le cas des
femmes, des enfants et dautres groupes ayant des besoins particuliers.
Introduction la protection internationale 135
Lunit familiale est un autre aspect essentiel pour les enfants qui
ont t spars de leurs proches pendant la fuite. Il est vital que les
membres de la cellule familiale (au moins les conjoints et les
enfants charge) soient runis le plus rapidement possible dans le
pays dasile.
Intgrer lgalit entre les sexes et les ges implique dvaluer les
consquences pour les femmes, les hommes, les filles et les garons
de toute activit envisage, y compris de la lgislation, des
politiques et des programmes, dans chaque secteur et tous les
niveaux. Cest une stratgie qui permet de veiller ce que les
proccupations des femmes, des hommes, des filles et des garons
soient prises en compte dans la conception, la mise en place, le
suivi et lvaluation des politiques et des programmes dans les
sphres politiques, conomiques et sociales, et dviter ainsi les
ingalits. Lobjectif ultime de cette stratgie est de raliser
lgalit entre les genres et les ges.
Une approche de la protection fonde sur les droits repose sur les
normes internationales des droits de lhomme. Elle intgre les
normes et les principes du systme international des droits de
lhomme dans les plans, les politiques et les processus visant
assurer une protection aux rfugis. Ces droits sont numrs dans
les traits et les dclarations internationaux relatifs aux droits civils,
culturels, conomiques, politiques et sociaux. Les principes qui
sappliquent englobent lgalit et lquit, la responsabilit, la
dmarginalisation et la participation.
Rsum
Normes de traitement
La coopration internationale entre les tats est essentielle pour veiller ce que la situation
des rfugis rponde aux normes internationales, en particulier lorsque les ressources du pays
dasile sont limites.
Le HCR fournit frquemment une assistance matrielle et des services essentiels aux rfugis:
cette assistance peut contribuer la ralisation des objectifs en matire de protection,
dautant plus que les femmes et les enfants constituent la majorit de la plupart des
populations rfugies;
les collaborateurs du HCR sont tenus de ne pas abuser du pouvoir que leur confre le fait
de grer des ressources limites.
Questions particulires en matire de protection
Les gouvernements, les acteurs humanitaires, dont le HCR, et les rfugis doivent agir de
concert pour combattre:
la violence que peut gnrer dans la communaut rfugie la dislocation des structures
sociales normales;
les risques dinfiltration de groupes arms quand la communaut rfugie a fui un conflit;
la vulnrabilit des enfants rfugis au recrutement militaire;
la violence sexuelle et sexiste, qui touche principalement les femmes et les filles rfugies.
Introduction la protection internationale 143
Lecture complmentaire
Situations dafflux massifs
Conclusion n 94 (LIII) du Comit excutif (2002) sur le caractre civil et humanitaire de lasile.
Conclusion n 48 (XXXVIII) du Comit excutif (1987) sur les attaques militaires et armes contre des
camps et des zones dinstallation de rfugis.
Conclusion n 45 (XXXVII) du Comit excutif (1986) sur les attaques militaires et armes contre des
camps et des zones dinstallation de rfugis.
Enfants
Conclusion n 84 (XLVIII) du Comit excutif (1997) sur les enfants et les adolescents rfugis.
Action for the Rights of the Child, Save the Children/HCDH/HCR/UNICEF, 2002 (CD-ROM).
Les enfants rfugis: principes directeurs concernant la protection et lassistance, HCR, 1994.
Conclusion n 98 (LIV) du Comit excutif (2003) sur la protection contre lexploitation et les svices
sexuels.
Conclusion n 73 (XLIV) du Comit excutif (1993) sur la protection des rfugis et la violence sexuelle.
Violence sexuelle et sexiste contre les rfugis, les rapatris et les personnes dplaces lintrieur de
leur pays, HCR, 2003.
Exercices
Cas K
Nous sommes au milieu de lanne 2004. Les conditions de vie dans les camps de rfugis
en lyse se sont quelque peu amliores. Il y a des bches de plastique pour fabriquer des
tentes et laccs leau potable est meilleur. Cependant, la scurit dans les camps est
maintenant un problme majeur. Les camps tant situs proximit de la frontire, des
membres du FLA les utilisent pour se reposer. Il en a rsult non seulement un
dtournement de lassistance en faveur dindividus qui ne sont pas des rfugis, mais aussi
un climat dintimidation dans les camps. Le personnel humanitaire, dont celui du HCR, fait
son possible, mais le gouvernement dElyse na toujours pas dploy de personnel de
scurit pour expulser les lments arms. Au contraire, des raids rcents des forces de
police dlyse, apparemment lancs pour arrter les membres arms du FLA, nont conduit
qu larrestation et la dtention arbitraires de jeunes hommes rfugis.
En outre, les autorits ont interdit aux rfugis de quitter les camps moins dy tre
expressment autoriss par le gouverneur du camp, qui est un membre des forces
suprieures de police. Le gouverneur ne vient que rarement dans le camp, et il est donc trs
difficile dobtenir une telle autorisation. Quelques rfugis ont nanmoins quitt le camp,
car il est situ proximit de terres inexploites quils tentent de cultiver pour complter
laide alimentaire. De temps autre, lun deux est arrt pour tre sorti du camp sans
autorisation et il est plac quelques jours en dtention. Lorsquils sont en dtention, les
rfugis sont battus par les gardiens et ils ne reoivent pratiquement rien manger. Certaines
femmes rfugies sont, elles aussi, secrtement sorties du camp pour ramasser du bois de
feu, qui est une denre rare. Rcemment, trois femmes ont t violes par des hommes issus
de la population locale. Elles ont signal lagression la police locale, mais rien na t fait
jusqu prsent.
Au cours de vos visites dans les camps, vous vous tes intress la situation de Jules, un
petit garon de 10 ans dont soccupe Camille, sa sur de 19 ans. Ils ont fui lArcadie aprs
que leurs parents aient t tus par les soldats. Camille a du mal obtenir des rations
alimentaires adquates pour Jules et pour elle. Les distributions sont assures par des
employs locaux dune ONG qui est lun des partenaires dexcution du HCR. Il y a
gnralement foule aux points de distribution, et les gens se bousculent pour obtenir les
rations. De ce fait, les femmes seules sont repousses. Rcemment, Jules vous a dit que sa
sur et lui recevaient de la nourriture du nouvel ami lysen de Camille, Pedro. Selon Jules,
Camille et Pedro sloignent pour une heure ou plus pour parler, aprs quoi Pedro apporte
quelques vivres. Jules a remarqu que sa sur revenait de ces conversations dans un tat de
grande agitation, et semblait souvent avoir pleur. Jules a remarqu que Pedro travaillait
pour lONG charge distribuer la nourriture dans le camp.
Vous savez aussi que Jules est trs heureux davoir retrouv dans le camp un ancien
camarade dcole, Csar. Il ne sait pas trs bien ce qui est arriv la famille de Csar, mais
il se souvient que le pre, un Arcadien, avait pous une Xanienne. En ce moment, Csar vit
avec une autre famille rfugie, qui le nourrit en change de quelques travaux mnagers. Il a
confi Jules quil napprcie gure cette famille, dautant plus que le pre le bat sil ne fait
Introduction la protection internationale 145
pas bien son travail. Des garons plus gs lui ont dit que le FLA cherchait recruter des
combattants. Csar a envie de rejoindre le FLA, car il pense que cela lui vaudra davantage
de respect et lloignera de sa triste existence.
Vous avez aussi rencontr une voisine de Jules, Maria. Son mari tait un homme daffaires
puissant et un militant politique Xanadu. Aujourdhui sans travail, il passe la plus grande
partie de ses journes boire et jouer aux cartes avec dautres hommes du camp. Comme
beaucoup dhommes, il est amer parce quil se sent impuissant et inutile. Souvent, le
ressentiment, exacerb par lalcool, se manifeste dans de violentes disputes avec Maria.
Nanmoins, Maria continue de faire ce quelle peut pour nourrir et habiller sa famille, et
faire en sorte que leur trs modeste logement soit le plus confortable possible.
Pour vous aider hirarchiser les priorits de votre action, dressez une liste des problmes
de protection de la population du camp en gnral, et de certaines personnes en particulier.
146 Le cycle du dplacement Deuxime partie: Normes de traitement
Rponses Chapitre 6
Cas K
Protection gnrale:
infiltration de membres du FLA dans les camps de rfugis, ce qui compromet le caractre
civil et humanitaire de lasile. Cette situation expose la population rfugie au risque
dattaques des forces militaires de Xanadu et compromet son sjour en lyse, dont les
autorits pourraient penser quelle est constitue de groupes arms et non de rfugis;
intimidation des rfugis par les membres du FLA;
dtournement de lassistance destine aux rfugis par les non-rfugis, cest--dire les
membres du FLA;
arrestation et dtention arbitraires de rfugis par la police dlyse;
incapacit des autorits dlyse garantir la scurit dans les camps, notamment en
expulsant les lments arms;
restriction de la libert de circulation des rfugis;
pas de promotion de lautosuffisance par les autorits dlyse, qui nencouragent pas les
rfugis cultiver des terres inexploites;
dtention sans doute injustifie de rfugis qui ont exerc leur droit de circuler librement;
conditions de dtention inacceptables, cest--dire, absence de nourriture, svices (voir
tude de cas A au Chapitre 2, relative aux normes internationales des droits de lhomme en
matire dtention);
viol de femmes rfugies par des membres de la population locale et absence de raction
de la police locale;
fait de ne pas prendre de mesures pour combattre la violence sexuelle et sexiste que les
femmes rfugies subissent de la part des hommes rfugis ou locaux;
fait que lassistance nest pas distribue de faon veiller ce que les femmes y aient le
mme accs que les hommes;
efforts inadquats pour rechercher les proches des enfants non accompagns ou spars;
insuffisances dans le suivi du bien-tre des enfants non accompagns ou spars.
Problme(s) concernant la protection de Jules:
en tant quorphelin et enfant spar (ses parents soccupaient de lui), son intrt suprieur
est-il que sa sur le prenne en charge?
Problme(s) concernant la protection de Camille:
daprs le rcit de Jules, les circonstances dans lesquelles Camille a reu des vivres
supplmentaires sont suspectes. Il est possible quelle soit exploite sexuellement par
Pedro.
Problme(s) concernant la protection de Csar:
la famille qui la accueilli lexploite peut-tre en tant que source de main-duvre non
rmunre, et il se peut quil ne reoive pas les soins dont il a besoin;
le risque existe quil rejoigne le FLA, et courre ainsi un grave danger;
Introduction la protection internationale 147
des activits de rtablissement des liens familiaux doivent tre engages pour retrouver ses
parents en vue dun regroupement familial.
Problme(s) de protection concernant Maria:
elle a subi, et risque de continuer subir, les violences de son mari;
lattitude de sa communaut lgard de la violence domestique la met, comme les autres
femmes, en danger. Le systme de justice traditionnelle napporte aucune solution efficace
ou protection. Il semble quil ny ait pas de mcanismes efficaces pour lutter contre la
violence sexuelle et sexiste dans le camp (voir Principes directeurs sur la violence sexuelle
et sexiste, 2003).
Introduction la protection internationale 149
Chapitre 7
Le cycle du dplacement
Troisime partie: Solutions opportunes et durables
Principaux objectifs
Comprendre ce que sont les trois solutions durables: rapatriement librement consenti,
rinstallation et intgration sur place.
7.1 Aperu
Une solution durable met fin au cycle du dplacement en mettant
un terme la difficile situation des rfugis, qui peuvent alors
mener une existence normale. Traditionnellement, lune des trois
solutions durables suivantes est recherche:
le rapatriement librement consenti, par lequel des rfugis
regagnent leur pays dorigine dans des conditions de scurit et
dans la dignit;
lintgration sur place (ou locale) , cest--dire, linstallation dans
le pays dasile;
la rinstallation, dans laquelle les rfugis quittent le pays dasile
pour un tat tiers qui accepte de les accueillir dfinitivement.
Sil ny a pas de hirarchie formelle entre les solutions durables, en
revanche le rapatriement librement consenti est la solution que la
plupart des rfugis recherchent et atteignent. De nombreux
documents, tout particulirement lAgenda pour la protection et les
conclusions du Comit excutif, reconnaissent quil est la meilleure
solution dans la majorit des situations de rfugis. Il nen reste pas
moins que les trois solutions sont, par nature, complmentaires et
peuvent constituer, quand elles sont utilises ensemble, une
stratgie viable et globale pour rgler une situation de rfugis.
Lge et le sexe des rfugis doivent tre pris en considration dans
la recherche et la mise en uvre de toute solution durable.
Bien que le HCR ait un rle jouer dans chaque cas, le succs de
chacune des solutions durables dpend des diverses parties
intresses, y compris les pays concerns, agissant en partenariat.
7.4 Rinstallation
La rinstallation suppose le dpart permanent de rfugis vers un
pays tiers. Bien que relativement peu de rfugis bnficient de la
rinstallation, comme le reconnat la conclusion n 90 (LII) du Comit
excutif (2001) , celle-ci remplit trois fonctions dgale importance.
La rinstallation est:
un outil de protection pour les rfugis isols dont la vie, la
libert, la scurit, la sant ou dautres droits fondamentaux sont
menacs dans le pays dasile;
une solution durable pour des rfugis plus nombreux ou des
groupes de rfugis;
un mcanisme de partage de la charge et des responsabilits
entre les tats.
En tant quoutil de protection, la priorit est donne la
rinstallation des personnes ayant des problmes de protection
spcifiques et immdiats, par exemple, les personnes menaces de
refoulement ou dagressions physiques, notamment de violences
sexuelles. Les victimes de la torture et les personnes qui ont
durgence besoin de soins mdicaux ou psychologiques sont aussi
prises en considration si elles se trouvent dans un pays qui nest
pas en mesure de leur assurer lassistance requise. Pour les rfugis
en grand nombre, dont les besoins en protection dcoulent de
158 Le cycle du dplacement Troisime partie: Solutions opportunes et durables
Rsum
Les solutions durables:
mettent fin au cycle du dplacement en donnant lindividu un moyen permanent de
mener une existence normale;
peuvent prendre la forme dun rapatriement librement consenti, dune intgration sur place
ou dune rinstallation;
sont plus susceptibles de porter leurs fruits quand les rfugis ont eu la possibilit de
devenir autosuffisants.
Le rapatriement librement consenti:
est la solution privilgie pour la majorit des rfugis;
implique le retour volontaire dans la scurit et la dignit dans le pays dorigine ;
dpend principalement des efforts que fait le pays dorigine pour crer des conditions de
scurit physique, juridique et matrielle propices un retour, le rtablissement de la
pleine protection nationale tant le rsultat final;
suppose que le HCR joue diffrents rles promotion, facilitation ou assistance suivant
la mesure dans laquelle les conditions essentielles dun retour sont satisfaites;
ncessite, pour tre durable, la coopration du HCR, des gouvernements du pays dasile et
du pays dorigine, et dautres autres institutions des Nations Unies, de manire garantir
une transition en douceur du rapatriement la rintgration, la rhabilitation et la
reconstruction.
Lintgration sur place:
implique que le pays dasile octroie des droits de rsidence permanente ;
se traduit par un renforcement progressif de lintgration conomique, juridique, sociale et
culturelle du rfugi dans la communaut locale;
dpend de linitiative du pays dasile, le HCR faisant le lien entre le gouvernement et
dautres acteurs, tels que les pays donateurs et les institutions des Nations Unies.
La rinstallation:
est le relogement dun rfugi du pays dasile dans un tat tiers qui accepte de ladmettre
titre permanent et de le rinstaller sur son territoire;
est principalement un outil de protection, priorit tant donne ceux qui ont des
problmes immdiats et graves de protection;
contribue au partage international de la charge et des responsabilits concernant les
rfugis;
peut jouer un rle stratgique en tant que solution durable en rglant des situations de
rfugis, notamment par le biais de la rinstallation collective;
doit tre administre par le HCR et les gouvernements de faon transparente et quitable,
en prenant en compte les critres de rinstallation du HCR.
160 Le cycle du dplacement Troisime partie: Solutions opportunes et durables
Lecture complmentaire
Rapatriement librement consenti
Conclusions n 18 (XXXI) 1980 et n 40 (XXXVI) 1985 du Comit excutif sur le rapatriement librement
consenti.
Rinstallation
Conclusion n 101 (LV) du Comit excutif (2004) sur les questions relatives la scurit juridique
dans le contexte du rapatriement librement consenti des rfugis.
Exercices
Cas L
Cette tude de cas est la suite des Cas I et K, que vous pouvez relire aux Chapitres 5 et 6.
Voici un court rsum de ces deux cas: des troubles ethniques et politiques Xanadu ont
dgnr en guerre civile et provoqu lexode en lyse de quelque 250 000 personnes de
souche arcadienne. A la suite de lintervention du HCR, les autorits dlyse ont
finalement reconnu ces personnes comme des rfugis prima facie au sens de la Convention.
Trois ans aprs tre arrivs en masse, les rfugis continuent de vivre dans des camps, bien
que beaucoup aient t relogs lcart de la frontire.
La capitale et les rgions environnantes ont t en grande partie pargnes par les combats,
qui se sont drouls pour lessentiel dans la province dArcadie. Des travaux de
reconstruction considrables sont ncessaires en Arcadie, o des btiments publics, comme
les stations de police et des coles, ainsi que des villages ont t trs endommags ou
dtruits. Cependant, une importante partie de laide la reconstruction a dj t reue, de
sorte quun nombre raisonnable dinstallations publiques essentielles, telles quhpitaux et
coles, fonctionnent nouveau.
Le gouvernement de Xanadu a fait savoir au HCR et aux autorits dlyse quil souhaitait
voir rentrer les rfugis. Il a dfini les lments fondamentaux dun accord tripartite de
rapatriement librement consenti:
i les rfugis ont le droit de rentrer au Xanadu, mais cest aux autorits de ce pays
quil appartient de dcider du lieu o ils pourront sinstaller;
ii les personnes revenant dlyse ne feront pas lobjet de poursuites;
iii tous les efforts seront faits pour que les rapatris rcuprent leurs biens, mais
aucune indemnisation ne sera verse si cela nest pas possible;
iv les autorits reconnatront le statut juridique des rapatris;
v les phases du retour dpendront du degr auquel une protection nationale est
assure, mais dans les six mois qui suivront la signature de laccord le HCR
sattachera promouvoir un rapatriement librement consenti mme si les
conditions de scurit physique, juridique et matriel ne sont pas entirement
satisfaites;
vi dans la mesure du possible, les rfugis recevront des informations exactes sur la
situation dans le pays dorigine, mais le consentement au retour ne dpend pas de
la mise disposition de cette information;
162 Le cycle du dplacement Troisime partie: Solutions opportunes et durables
vii le HCR aura librement accs aux rfugis qui envisagent de revenir, mais laccs
aux rapatris se fera la discrtion du gouvernement de Xanadu.
a Il vous a t demand de dterminer si ces lments sont acceptables pour le HCR.
Identifiez les cinq lments qui suscitent linquitude et dites pourquoi dans chaque
cas.
Dans le cadre des activits de promotion du rapatriement engages par le HCR, vous avez
inform les rfugis en lyse des aspects pratiques du retour et des conditions quils vont
trouver. Lune des familles auxquelles vous avez parl est celle de Jules et Camille. Il y a
quelques annes, vous avez aid mettre fin lexploitation sexuelle de Camille par Pedro,
un employ local dune ONG. Depuis, Camille a pous Louis, un Elysen, quelle a
rencontr alors quelle assistait un service religieux organis par lglise locale. Les
autorits dlyse ont autoris Camille vivre avec lui plutt que dans le camp, et ils ont
maintenant un jeune enfant. Jules vit avec Camille et Louis, qui ont russi linscrire
lcole locale.
Introduction la protection internationale 163
Vous avez aussi revu la famille de Csar, lami de Jules, pour discuter de lventualit dun
rapatriement. Grce aux activits de rtablissement des liens familiaux du HCR et du CICR,
Csar a retrouv ses parents il y a deux ans; ils se trouvaient dans un autre camp.
Malheureusement, on a rcemment diagnostiqu chez la mre de Csar une forme rare de
leucmie, pour laquelle elle ne reoit quun traitement de base, car les installations
mdicales dans le camp et en lyse en gnral sont limites. Vous savez que les hpitaux
au Xanadu nont peut-tre pas les comptences et les ressources ncessaires pour soigner la
mre de Csar.
b Compte tenu de la situation de Jules et de Camille, laquelle des trois solutions durables
serait selon vous la plus opportune et pourquoi?
Rponses Chapitre 7
Cas L
i Les rfugis, dans lexercice de leur droit au retour dans leur propre pays, devraient,
en principe, avoir la possibilit de rentrer dans leur lieu dorigine ou dans le lieu de
rsidence de leur choix sous rserve des seules restrictions prvues aux termes du
droit international des droits de lhomme, ainsi que lindique la conclusion n 101
(LV) paragraphe b) du Comit excutif (2004).
iii Une indemnisation devrait tre prvue lorsque la restitution des biens nest pas
possible.
v Le HCR nencouragera pas le rapatriement librement consenti tant que les lments
essentiels du retour ne seront pas runis.
vi Les rfugis devraient toujours avoir accs des informations exactes avant de
prendre la dcision de revenir, surtout si le retour se fait dans le cadre dun
programme organis, encourag par le HCR.
vii Le HCR a pour mandat de suivre la situation des rapatris afin de sassurer quils sont
traits dans le respect de leurs droits.
b Lintgration locale. Camille a pous un lysen avec qui elle a eu un enfant. Camille et
Jules se sont dj largement intgrs dans la communaut locale en vivant dans le village
de Louis, o Jules frquente lcole locale. Sils sont rapatris, il sera peut-tre difficile
son mari, qui nest pas un ressortissant de Xanadu, de laccompagner. La famille pourrait
donc tre spare. Dans de telles circonstances, il est peu probable que Camille opte pour
le rapatriement. Camille ayant longtemps t la tutrice de son frre, il serait dans lintrt
de Jules de rester avec elle. Quoi quil en soit, en tant que mineur, il ne pourrait pas tre
rapatri seul si des dispositions en matire de soins ne sont pas prises au Xanadu.
Introduction la protection internationale 165
c Les parents de Csar formant un couple mixte, ils pourraient avoir des difficults se
rintgrer au Xanadu. Le rapatriement librement consenti ne sera pas adapt leur cas, car
le retour pourrait ne pas se faire dans des conditions de scurit juridique, physique et
matrielle. On pourrait opter pour lintgration sur place, mais la mre de Csar, gravement
malade, ne pourrait pas recevoir les soins ncessaires. La famille pourrait donc demander
bnficier dune rinstallation au motif quelle ne peut pas recevoir un traitement mdical
adquat dans le pays dasile.
Introduction la protection internationale 167
Glossaire
Asile
A
Agenda pour la protection Le fait pour un tat daccorder la
protection sur son territoire des
Programme daction visant amliorer la ressortissants dun autre tat qui fuient la
protection des rfugis et des demandeurs perscution ou un danger grave. La notion
dasile dans le monde, tabli dun commun dasile englobe une srie dlments, dont
accord par le HCR et les tats dans le le non-refoulement, la permission de
cadre du processus des Consultations demeurer sur le territoire du pays dasile et
mondiales, entrin par le Comit excutif de normes de traitement humain.
en octobre 2002 et salu par lAssemble
gnrale. Assistance
Agents non tatiques de perscution Aide fournie pour rpondre aux besoins
physiques et matriels des personnes
Personnes ou organisations qui sont relevant de la comptence du HCR. Elle
responsables dactes ou de menaces de peut comprendre des vivres, des
perscution et qui ne relvent pas du fournitures mdicales, des vtements, des
gouvernement. Aux termes de la abris, des semences et des, ainsi que des
Convention de 1951, leurs activits apports en termes dinfrastructure, comme
peuvent tre assimiles de la perscution des coles et des routes. On entend par
si elles sont facilites, encourages ou assistance humanitaire lassistance
tolres par le gouvernement, ou si le fournie par des organisations humanitaires
gouvernement ne peut pas ou ne veut pas des fins humanitaires (cest--dire des
assurer une protection efficace contre elles. fins apolitiques, non commerciales et
civiles). Dans la pratique du HCR,
Amnistie lassistance vient soutenir et complter les
activits qui visent les objectifs de
Garantie lgale qui exempte une personne protection.
ou un groupe de personnes de
responsabilit pour des crimes ou des dlits Autosuffisance
pnaux ou politiques. Lamnistie peut
contribuer encourager le rapatriement Dans le contexte des rfugis, la capacit
volontaire des rfugis lorsquelle est dun demandeur dasile ou dun rfugi de
respecte et dment applique. subvenir ses besoins et ceux des
personnes qui sont sa charge.
Apatride
HCR
provoques par lhomme ou pour en viter Ils guident les tats ainsi que les
les effets, et qui nont pas franchi les organisations intergouvernementales et
frontires internationalement reconnues non gouvernementales ayant traiter de
dun tat (selon les Principes directeurs questions de dplacement interne.
relatifs au dplacement de personnes
lintrieur de leur propre pays). Procdures de dtermination du statut de
rfugi
Personnes relevant de la comptence du
HCR Procdures juridiques et administratives
appliques par les tats et/ou le HCR pour
Terme gnrique utilis pour dcrire dterminer si une personne doit tre
lensemble des personnes dont les besoins reconnue comme rfugie en vertu de la
de protection et dassistance intressent le lgislation nationale et du droit
HCR. Il comprend les rfugis au sens de international.
la Convention de 1951 et des instruments
rgionaux, les rapatris, les apatrides et, Protection complmentaire
dans certains cas, les personnes les
personnes dplaces lintrieur de leur Autorisation officielle, en vertu de la
pays. Le mandat habilitant le HCR lgislation ou de la pratique nationale, de
intervenir pour dfendre des personnes qui rsider dans un pays, accorde par ledit
ne sont pas des rfugis est fond sur des pays aux personnes qui ont besoin dune
rsolutions de lAssemble gnrale et de protection internationale mme si elles ne
lECOSOC. remplissent pas les conditions requises
pour obtenir le statut de rfugi au sens de
Possibilit de trouver refuge dans son pays la Convention de 1951.
ou principe du transfert
Protection internationale
Constatation de fait selon laquelle une
personne fuyant la perscution dans une La protection internationale peut tre
partie de son pays dorigine pourrait dfinie comme toutes les actions visant
trouver une protection dans une partie du garantir lgalit daccs aux droits des
mme pays. Le relogement interne nest femmes, des hommes, des filles et des
pertinent au regard de la dtermination du garons relevant de la comptence du
statut de rfugi que dans un nombre limit HCR, et lexercice de ces droits,
de cas. conformment aux branches du droit
pertinentes (dont le droit international
Principes directeurs relatifs au dplacement humanitaire, les droits de lhommes et le
de personnes lintrieur de leur propre droit relatif aux rfugis).
pays
Elle comprend des interventions par des
Srie de principes qui dfinissent des tats ou par le HCR en faveur des
normes en matire de protection, demandeurs dasile et des rfugis, afin de
dassistance et de solutions pour les veiller ce que leurs droits, leur scurit et
personnes dplaces lintrieur de leur leur bien-tre soient reconnus et
pays. Les Principes directeurs ont t sauvegards conformment aux normes
publis en 1998 par le Reprsentant spcial internationales en la matire. Ces
du Secrtaire gnral, charg de la interventions sont notamment les
question des personnes dplaces dans leur suivantes: faire respecter le principe de
propre pays. Ils refltent le droit relatif aux non-refoulement; garantir ladmission pour
droits de lhomme, le droit humanitaire et, raisons de scurit; accs des procdures
par analogie, le droit relatif aux rfugis. quitables de dtermination du statut de
174 Glossaire
S
Solutions durables
T
Trait
V
Violence sexuelle et sexiste