Chapitre III: L'analyse Push Over
Chapitre III: L'analyse Push Over
Chapitre III: L'analyse Push Over
L’analyse en poussée progressive est une analyse statique non linéaire conduite sous
charges gravitaires constantes et des charges horizontales qui croissent de façon monotone.
C’est donc une étude pas à pas pour laquelle les données matérielles (lois de comportement des
matériaux, des sections) sont similaires à celles de l’analyse dynamique élasto-plastique, mais où
les difficultés du calcul pas à pas temporel sont évitées. Elle permet d’évaluer les mécanismes
plastiques attendus et la distribution des dommages dans des structures complexes. L’analyse en
poussée progressive s’indique comme variante au calcul basé sur une analyse élastique linéaire
utilisant le coefficient de comportement q dans les cas où on suspecte que la plastification
prématurée d’un élément conduit à sous-estimer fortement la capacité réelle de la structure On
l’applique pour vérifier la performance structurale de bâtiments nouvellement conçus ou
existants, en particulier pour ………………………………………………………………….:
- évaluer la performance structurale des bâtiments existants ou renforcés………………………..
- vérifier ou évaluer plus précisément le rapport αu/α1 , coefficient de redistribution plastique qui
intervient explicitement dans la valeur du facteur de comportement q des constructions en acier
et mixtes acier - béton….
'push over' est une procédure statique non linéaire dans laquelle la structure subite des charges
latérales suivant un certain modèle prédéfini en augmentant l’intensité des charges jusqu’à ce
que les modes de ruine commencent à apparaître dans la structure. Les résultats de cette analyse
sont représentés sous forme de courbe qui relie l’effort tranchant à la base en fonction du
déplacement du sommet de la structure.
L’analyse statique pushover est basée sur l’hypothèse que la réponse de la structure qui peut
être assimilée à la réponse d’un système à un seul degré de liberté équivalent, ce qui implique
que la réponse est fondamentalement contrôlée par un seul mode de vibration et la forme de ce
mode demeure constante durant la durée du séisme. Les chercheurs ont montré que ces
hypothèses donnent de bons résultats concernant la réponse sismique (déplacement maximale)
donnée par le premier mode de vibration de la structure simulé à un système linéaire équivalent.
ІІІ-2.2).But de l’analyse Pushover:
b ) la détermination des sollicitations réelles sur les éléments fragiles, telles que les sollicitations
sur les assemblages de contreventements, les sollicitations axiales sur les poteaux, les moments
sur les jonctions poteau-poutre, les sollicitations de cisaillement.
c) les conséquences de la détérioration de la résistance des éléments sur le comportement global
de la structure ce qui permet de déterminer les points forts et les points faibles de notre structure.
d-) l’identification des zones critiques dans lesquelles les déformations est supposée être
grandes.
e) l’identification des discontinuités de résistance en plan et en élévation qui entraînent des
variations dans les caractéristiques dynamiques dans le domaine inélastique.
f). l’estimation des déplacements inter-étage qui tiennent compte des discontinuités de la rigidité
.et de la résistance qui peut être utilisés dans le contrôle de l’endommagement.
ІІІ-2.3.).Déplacement cible.
La relation entre l’analyse en poussée progressive, qui est statique, et le comportement réel
de l’ossature sous séisme, qui est dynamique, est établie par la définition d’un déplacement «
cible », déplacement maximum attendu de la structure. Il permet d’associer les résultats de
l’analyse en poussée progressive, qui caractérisent l’ « offre de déformation », à la « demande de
déformation »correspondant au déplacement cible.
On trouve le déplacement cible d*et ou dt* de la façon suivante :……………………………
- on effectue une analyse modale de la structure et on détermine les modes propres
- on définit un oscillateur simple de masse m* et de période T* , équivalent à la structure
multimodale
- on établit le déplacement cible de l’oscillateur simple sous séisme par la relation
det* = Sde(T) = Se(T*) ( T*/2π)2; ce déplacement est celui du centre de gravité de la
structure, qu’on peut considérer comme point de contrôle du déplacement dans l’analyse en
poussée progressive ; cette relation vaut pour des structures de période moyenne à longue
(T ≥ TC en notations Eurocode 8).
- pour la détermination du déplacement cible dt* des structures dans le domaine des périodes
courtes, il convient d’utiliser différentes expressions de corrections de det*Le point de référence
de l’évaluation du déplacement ou « déplacement de contrôle » peut être pris au centre de gravité
de la structure ou à son point le plus haut (toiture)…………………………………………….
ІІІ-2.4) Distribution des charges latérales.
l’excentricité accidentelle doit être prise en compte. Le résultat de l’analyse est une courbe de «
capacité » de la structure qui donne la relation entre l’effort tranchant à la base et le déplacement
de contrôle..
Bâtiment à N niveaux soumis à un séisme caractérisé par son spectre (𝑇) ce spectre prend
en compte à la fois la dissipation ductile et la dissipation visqueuse du bâtiment.
A) La Norme Européenne EN 1998, Eurocode 8 :
« Calcul des structures pour leur résistance aux séismes » a été élaboré par le comité
technique européen CEN/TC 250 responsable de
l’ensemble des Eurocodes structuraux [5]
m k i
L’effort au niveau 𝑖 est donné par : Fi S e k 1
n
mi i ………………(IІІ.1)
m
2
k i
k 1
m k k
L’effort au niveau 𝑖 vaut : Fi S e k 1
n
mi i …………(IІІ.2)
m
2
k k
k 1
m Φ k k
participation (*) noté Γ k 1
n
…………(IІІ.4)
m Φ
2
k k
k 1
m Φ k k
m
Γ k 1
n
n
…………(IІІ.5) (EN1998-1 expression B.3)
m Φ m Φ
2 2
k k k k
k 1 k 1
n
L’effort tranchant à la base vaut donc : Fb Fi Se m . ………(IІІ.6)
k 1
~
On remarque que le produit Γ𝑚∗ est égal à la masse modale M
n
~
L’effort tranchant à la base vaut donc : Fb F
k 1
i Se m M …………(IІІ.7)
Fb
F Sem …………(IІІ.8) (EN1998-1 expression B.4)
F Fb
Se ~ …………(IІІ.9)
m M
Le déplacement associé à l’oscillateur à 1DDL est Figure (ІІІ.5) Système équivalent à 1DDL
Se
d …………(IІІ.10)
2
Par conséquent :
dn
d …………(IІІ.12) (EN1998-1 expression B.5)
Le déplacement de contrôle est celui du dernier niveau :
La courbe de capacité initialement tracée dans le repère ( , 𝐹𝑏) est reproduite dans le
repère (𝑑∗, 𝑆𝑒) grâce aux relations de transformation :
n
m
m mi i ou n =1et n
…………(IІІ.13)
i 1
m Φ
2
i i
i 1
Fb F d
Alors : S e
~b et d n …………(IІІ.14
m M
2
2
k
Donc : Se d 2 .d * d * …………(IІІ.17)
m m
2
D’assemblage des deux courbes sont applicables. L’EC 8 par exemple, permet de trouver un
point de performance sur la base de la règle des déplacements égaux. Les normes américaines,
par contre, prévoient des itérations avec plusieurs spectres représentants différents coefficients
d’amortissement visqueux. Dans les deux cas on trouve ce que l’on appelle un « point de
a) Critère de rigidité:
Pour des raisons économiques, le contrôle de l’endommagement à travers la vérification de
rigidité structurelle est devenu un critère incontournable. Pour l’endommagement structurel le
déplacement global (en tête) de la structure peut fournir une bonne indication, mais ne peut
adéquatement refléter l’endommagement des éléments non structuraux, qui dépend
essentiellement du déplacement relatif entre 2 étages, La rigidité requise dépend essentiellement
du type de séisme (far-field et near-fieldregions) et du type de structure. La rigidité disponible
(emmagasinée) dépend :
a- des déformations limitent des éléments non structuraux.
- un endommagement mineur où les fissures 0.2-1mm n’affectent significativement pas le
service et la réparation est facilement exécutable. - un endommagement important où les fissures
1-2mm, n’affecte pas la sécurité des éléments mais la réparation devient coûteuse.
Un endommagement très important avec de larges fissures dépassant les 2mm, conduisant à la
ruine partielle ou totale des éléments.
causées par l’action de l’effort tranchant ou d’adhérence qui sont à éviter, vu qu’elles conduisent
à une réduction substantielle de la dissipation d’énergie. Les récents développements dans la
conception parasismique incluent le fait de doter la structure d'une ductilité suffisante comme il
est recommandé pour la rigidité et la résistance. Pour ce, une méthodologie claire et cohérente
pour le contrôle direct de ductilité doit être développée. .[41]
Les normes américaines FEMA-273 [41] prévoient de croiser la courbe de capacité avec
plusieurs spectres. Le comportement inélastique est approché par l’accroissement du coefficient
d’amortissement visqueux. L’itération consiste en principe à trouver le point d’équilibre entre
ductilité demandée et amortissement requis. Le point de croisement de la courbe avec un spectre
permet de définir la ductilité nécessaire à la structure (rapport entre point D et point C).
m y
L’indice de dommages est Di
u y
Où
Les
Contreventements
.
Chapitre IV 2016
Autrefois, la stabilité des bâtiments aux séismes (ou au vent) ne posait pas de problème. Elle
était assurée par le poids de la construction (murs porteurs épais, murs à cheminée, planchers
lourds) et par la présence de refends transversaux et longitudinaux. Actuellement, il n’en est plus
de même. Les charges permanentes des constructions sont considérablement réduites et surtout
Analyse non linéaire d’une structure en voile
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Chapitre IV 2016
on ne prévoit plus toujours des refends longitudinaux et transversaux. Dans le cas des
constructions du type à refends transversaux porteurs, la stabilité transversale est souvent assurée
de façon satisfaisante par les refends et les murs pignon. Il n’en ait pas de même de la stabilité
longitudinale qui est souvent assurée par les seules cloisons constituant les cages d’escalier.Dans
d’autres bâtiments, il n’existe plus de refends, les cloisons qui remplacent murs peuvent, dans
une certaine mesure intervenir dans la stabilité longitudinale et transversale des constructions,
mais elles sont-elles mêmes de plus en plus légères, souvent percées de baies et ne sont pas
toujours placées dans les plans verticaux des files de poteaux. Le contreventement des bâtiments
est donc un problème délicat à traiter………………………………………………………...
a) Ossatures par portiques………………………………………………………………...
Elles sont constituées par un assemblage de poteaux et de poutres (figure 4.1). Ce type
de d’ossature a connu un essor spectaculaire après la découverte des méthodes de calcul
simplifiées.
L’objet de la classification des systèmes structuraux se traduit, dans les règles et méthodes de
calcul, par l’attribution pour chacune des catégories de cette classification, d’une valeur
numérique du coefficient de comportement R (voir tableau 4.3. RPA 99) La classification des
systèmes structuraux est faite en tenant compte de leur fiabilité et de leur capacité de dissipation
de l’énergie vis-à-vis de l’action sismique, et le coefficient de comportement correspondant est
fixé en fonction de la nature des matériaux constitutifs, du type de construction, des possibilités
de redistribution d’efforts dans la structure et des capacités de déformation des éléments dans le
domaine post-élastique. Les systèmes de contreventement retenus dans les présentes règles sont
classés selon les catégories suivantes :
C’est une ossature constituée uniquement de portiques capables de reprendre la totalité des
sollicitations dues aux charges verticales et horizontales. Pour cette catégorie, les éléments de
remplissage ne doivent pas gêner les déformations des portiques (cloisons désolidarisées ou
cloisons légères dont les liaisons ne gênent pas le déplacement des portiques) Par ailleurs les
bâtiments concernés ne doivent pas dépasser 7 niveaux ou 23 m en zone I, 5 niveaux ou 17m en
zone II et 2 niveaux ou 8m en zone III……………………………………………………..
b) : Portiques autostables en béton armé avec remplissage en maçonnerie………………
rigide
C’est une ossature constituée uniquement de portiques capables de reprendre la totalité des
sollicitations dues aux charges verticales et horizontales. Pour cette catégorie, les éléments de
remplissage de la structure sont constitués par des murs en maçonnerie de petits éléments insérés
dans le cadre poteaux-poutres dont l’épaisseur (hors crépissage) ne dépasse pas 10 cm (exception
faite pour les remplissages périphériques ou les séparations entre deux (2) logements ou deux
locaux d’un même niveaux ou une deuxième paroi de 5 cm , du côté intérieur est tolérée ; Cette
dernière peut éventuellement avoir une épaisseur de 10 cm à condition qu’elle ne soit pas insérée
dans les cadres poteaux-poutres pour ne pas aggraver les phénomènes d’interaction maçonnerie –
structure ). En outre les remplissages concernés doivent être disposés en plan aussi
Analyse non linéaire d’une structure en voile
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Chapitre IV 2016
symétriquement que possible par rapport au centre de masse de chaque étage de façon à ne pas
aggraver une dissymétrie éventuelle du système de contreventement en béton armé de
l’étage(portique auto-stable). Les bâtiments concernés ne doivent par ailleurs pas dépasser 6
niveaux ou 20m. En zone I et II et 2 niveaux ou 8m en zone III……………………………..
IV .3). Système de contreventement constitué par des voiles porteurs en béton armé
Le bâtiment est dans ce cas-là contreventé entièrement par un noyau rigide en béton armé
qui reprend la totalité de l’effort horizontal.
IV.3.2) Système de contreventement mixte assuré par des voiles et des portiques
avec justification d’interaction portiques -voiles :
Les voiles de contreventement doivent reprendre au plus 20% des sollicitations dues aux
charges verticales. Les charges horizontales sont reprises conjointement par les voiles et les
portiques proportionnellement à leurs rigidités relatives ainsi que les sollicitations résultant de
leurs interactions à tous les niveaux;. Les portiques doivent reprendre, outre les sollicitations
dues aux charges verticales, au moins 25% de l’effort tranchant d'étage.
Dans ce cas les voiles reprennent au plus 20% des sollicitations dues aux charges verticales et
la totalité des sollicitations dues aux charges horizontales On considère que les portiques ne
reprennent que les charges verticales. Toutefois, en zone sismique III, il y a lieu de vérifier les
portiques sous un effort horizontal représentant 25% de l’effort horizontal global Avec ce
système de contreventement les bâtiments sont limités en hauteur à 10 niveaux ou 33 m au
maximum.
IV .4.3) Coffrage :
Sont considérés comme voiles les éléments satisfaisant à la condition L ≥ 4a.
Dans le cas contraire, ces éléments sont considérés comme des éléments linéaires.
Figure (IV. 6) quelques illustrations de banches pour couler des murs porteurs
Analyse non linéaire d’une structure en voile
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Chapitre IV 2016
L
he
L ≥ 𝟒𝒂
Application numérique