Notes Tmms
Notes Tmms
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J.L. Estivalezes
22 novembre 2006
Chapitre 1
Rappels
1.1 Introduction
On s'intéresse dans le cadre de ce cours à l'état de l'écoulement après la transition,
c'est ce que l'on appelle une turbulence pleinement développée
Il s'agit d'un état qui a oublié les perturbations qui l'ont engendré
Les écoulements industriels ou naturels sont généralement turbulents
1.2 Propriétés
Phénomènes instationnaires et non linéaires Les écoulements turbulents sont for-
tement instationnaires avec des variations très irrégulières. Les équations de Navier-Stokes
qui régissent les écoulements de uide contiennent des termes non linéaires :
Ce caractère fortement non linéaire est associé à la coexistence dans l'écoulement de
mouvements à des échelles très diérentes
L'énergie de l'écoulement est transférée entre ces diérentes échelles
Cette répartition d'énergie s'eectue depuis les "grosses structures" ( grandes lon-
gueurs d'ondes) jusqu'aux plus petites
l'énergie des grosses structures est fournie par l'écoulement moyen
La taille des grosses structures est limitée par la géométrie de l'écoulement ( taille
d'un tuyau, dimension d'un obstacle ....)
La limite des plus petites structures est liée aux eets dissipatifs ( échelle de Kolmo-
gorov)
1
Phénomènes diusifs les écoulements turbulents ont la propriété de favoriser le mélange
par diusion de la quantité de mouvement, de chaleur et de masse. Cette propriété est
particulièrement intéressante pour de nombreux process industriels ( combustion, génie
chimique, dispersion atmosphérique .....)
Cette moyenne est aussi appelée moyenne de Reynolds. Cette opérateur de moyenne
vérie les propriétés suivantes :
2
f +g =f +g
αf = αf avec α = const
f =f
fg = fg (1.2)
∂f ∂f
=
∂xi ∂xi
∂f ∂f
=
∂t ∂t
A partir de cet opérateur de moyenne, on dénit la décomposition de Reynolds d'une
quantité quelconque de l'écoulement f (~x, t) en deux parties distinctes :
f = f + f0
f0 partie fluctuante
3
Chapitre 2
Equations moyennées
∂ui
∂xi
=0 (2.1)
∂ui ∂ui 1 ∂p ∂ 2 ui
+ uj =− +ν (2.2)
∂t ∂xj ρ ∂xi ∂xj ∂xj
4
et
p(~x, t) = P (~x, t) + p0 (~x, t)
En introduisant la décomposition de Reynolds dans l'équation de continuité et en prenant
la moyenne d'ensemble on obtient pour le champ moyen :
∂Ui
=0 (2.3)
∂xi
Par soustraction de cette équation à l'équation de continuité du mouvement instantané,
on obtient pour les uctuations de vitesse :
∂u0i
=0 (2.4)
∂xi
On remarque donc que les quantités moyennes et uctuantes vérient toutes les deux
l'équation de continuité.
Les trois composantes de la vitesse moyenne sont données par :
∂Ui ∂Ui 1 ∂P 1 ∂
+ Uj +=− + (τij + Rij ) (2.7)
∂t ∂xj ρ ∂xi ρ ∂xj
∂U
Avec τij = µ( ∂Ui
∂xj
+ ∂xij ). On voit donc que sous cette forme les équations du champ moyen
de vitesse sont diérentes des équations instantanées puisqu'apparait dans ces equations
un nouveau terme lié à l'eet du champ uctuant. On peut assimiler l'eet du mouvement
uctuant à une loi de comportement non newtonnienne :
Le tenseur de Reynolds est un tenseur symétrique :
u0 u0 u0 v 0 u0 w 0
Rij = −ρ u0 v 0 v 0 v 0 v 0 w0 (2.8)
u0 w 0 v 0 w 0 w 0 w 0
Ce tenseur indroduit donc 6 inconnues supplémentaires. On a donc un problème de fer-
meture. Le rôle des modèles de turbulence sera donc de fournir des lois phénoménologiques
( algébriques ou diérentielles) pour fermer le problème.
5
2.3 Les équations du mouvement uctuant
2.3.1 Equations de tensions de Reynolds
En soustrayant aux équations de quantité de mouvement instantanées les équations
de quantité de mouvement moyen on obtiendra les équations de transports pour les uc-
tuations. En multipliant scalairement chaque équation de transport des uctuations par
les uctuations et en prenant la moyenne que l'on a denie précédemment, on obtient les
équations de transport des contraintes ou tensions de Reynolds.
6
• Tk Transport turbulent ou diusion turbulente par les uctutations de vitesse
y
U(y)
u’
U(y +dy)
A
y + dy
A
U(y ) v’
y A
A
Supposons qu'au point de cote yA la vitesse instantanée soit plus grande que la vitesse
moyenne U (yA ). La uctuation u0 qui en résulte est positive. On peut interpréter ceci
comme le résultat du passage en ce point d'un "paquet de uide" en provenance d'une zone
y > yA où statistiquement la probabilité d'être en survitesse par rapport à U (yA ) est forte,
de part la forme du prol moyen U (y). Ce passage se fait donc avec une uctuation de
vitesse verticale v 0 négative. Le terme de production est donc bien positif. Un raisonnement
similaire peut être fait dans le cas où la vitesse instantanée est plus faible que la vitesse
moyenne et donnera u0 < 0 et v 0 > 0. On voit donc grâce à ce raisonnement simple que le
terme de production est généralement positif.
7
2.4 Le problème de la fermeture
Comme on vient de le voir, la décomposition de Reynolds a permis d'écrire un certain
nombre d'équations pour les inconnues du problème. Cependant, on introduit à chaque
étape des inconnues supplémentaires. Il s'agit alors de fermer le problème en introduisant
des modèles pour les inconnues supplémentaires.
Les modèles à viscosité turbulente (modèles du premier ordre) basés sur l'hypothèse
de Boussinesq ( que l'on détaillera plus tard)
qui consiste à modéliser directement les tensions de Reynolds à l'aide d'une viscosité
turbulente.
Les modèles du second ordre : Les tensions de Reynolds sont calculées directement,
la modélisation portant sur les moments d'ordre supérieur
Pour les modèles du premier ordre, on introduit la classication suivante selon le nombre
d'équations d'évolutions supplémentaires du modèle :
Il est bien évident que la qualité des résultats de simulation d'écoulement turbulent est
très liée au modèle utilisé. Le choix du modèle sera subordonné au type d'information que
l'on veut obtenir à partir de la simulation. D'un point de vue industriel, les modèles du
premier ordre à deux équations permettent généralement d'obtenir des résultats satisfaisant
moyennant certaines adaptations du modèle suivant le cas considéré. Cependant, comme
on le verra par la suite, des comportements pathologiques peuvent apparaître dans certains
type d'écoulement. L'utilisation de modèles plus sophistiqués comme les modèles au second
ordre peut s'avérer nécessaire. On a résumé sur le tableau suivant, le type d'information
que l'on peut obtenir suivant le modèle employé.
8
First order model
withouttransportequation Champs moyens cas simples
Vitesse, pression,
Equations de Reynolds + caractéristiques globales
hypothèses semi−empiriques
9
Rij + 23 ρkδij ), car ici µt est un scalaire ce qui n'est pas vérié en général. Bien que ce
concept présente de graves lacunes, il reste largement utilisé.
10
Chapitre 3
L'approximation de couche mince
δ¿L
On va introduire une échelle de vitesse moyenne Uc qui caractérise la convection longitudi-
nale. En terme d'ordre de grandeur on obtient alors pour U :
µ ¶ µ ¶
∂U Uc ∂U Uc
=O ; =O
∂x L ∂y δ
A partir de l'équation de continuité du champ moyen on en déduit pour V :
µ ¶
∂V ∂U Uc
=− =O
∂y ∂x L
Or : µ ¶
∂V V
=O
∂y δ
d'où :
11
µ ¶
Uc δ
V =O ¿ Uc
L
On va aussi introduire une échelle pour les uctuations de vitesse u∗ telle que :
u0 = u0 = w 0 = u∗
∂U ∂V
+ =0 (3.1)
∂x ∂y
Pour l'équation de quantité de mouvement longitudinale on aura :
∂U ∂U 1 ∂P ∂u0 v 0 ∂2U
U +V =− − +ν 2 (3.2)
∂x ∂y ρ ∂x ∂y ∂y
1 ∂P ∂v 0 2
0=− + (3.3)
ρ ∂y ∂y
∂k ∂k ∂U ∂U ∂V
U +V = −u0 2 − u0 v 0 − v02
∂x ∂y ∂x à ∂y ! ∂y µ
µ ¶ ¶2 (3.4)
∂ 0
1 0 0 2
∂ k ∂ v 2 02
ν ∂u0i ∂u0j
− kv + p v + ν + − +
∂y ρ ∂y 2 ∂y 2 2 ∂xj ∂xi
12
3.3.1 La sous-couche linéaire
Très près de la paroi, il existe une zone où les eets de la turbulence sont négligeables
et les eets de viscosité moléculaire prépondérants. Les conditions d'adhérence à la paroi
donnent U (y = 0) = 0 = u0 = v 0 , le frottement total s'écrit :
∂U
τtot (y = 0) = τp ≈ µ
∂y y=0
Comme le frottement total est constant, on peut écrire la vitesse moyenne sous la forme :
τp
U (y) = y
µ
Le prol est donc linéaire en fonction de la distance à la paroi. Par analyse dimensionnelle,
on peut dénir la vitesse de frottement à partir du frottement pariétal τp par :
r
∗ τp
u =
ρ
U + = y+ (3.5)
Les expériences montrent que cette loi linéaire est valable tant que y + ≤ 5
13
−u0 v 0 = u∗ 2
Cette vitesse de frottement apparaît donc comme une échelle caractéristique des uc-
tuations de vitesse. Comme la viscosité moléculaire n'intervient plus dans cette zone, il
∂U
faut construire par analyse dimensionnelle, une expression pour avec les échelles déjà
∂y
dénies :
∂U u∗
=
∂y κy
en intégrant on obtient :
1
U+ = log(y + ) + C (3.6)
κ
où κ = 0.41 est la constante Von Karman, et C ≈ 5
14
Chapitre 4
Les modèles au premier ordre
∂U
−ρu0 v 0 = µt (4.1)
∂y
Par analogie avec la théorie cinétique des gaz, on va dénir une longueur dite de mélange
qui sera l'équivalent du libre parcours moyen ( distance parcourue par une molécule avant
sa prochaine interaction avec une autre molécule). On peut donc exprimer la uctuation
de vitesse longitudinale par :
· ¸
0 ∼ ∂U
u = U (y + lm ) − U (y) = lm
∂y y
Au cours du mélange turbulent, on peut supposer que u0 et v 0 sont du même ordre :
|u0 | ≈ |v 0 |
et
u0 v 0 ≈ |u0 | |v 0 |
Finalement on obtient la fermeture suivante pour les contraintes de Reynolds :
¯ ¯
¯ ∂U ¯ ∂U
−ρu0 v 0 = 2
ρlm ¯ ¯ (4.2)
¯ ∂y ¯ ∂y
15
¯ ¯
¯ ∂U ¯
µt = 2
ρlm ¯ ¯
¯ ∂y ¯
Il reste maintenant à donner une valeur à lm . En fait, cette longueur de mélange a été
déterminée de manière empirique sur certains écoulements types cisaillés :
• JET PLAN : lm = 0.09δ0.5
• JET ROND : lm = 0.075δ0.5 Dans ces deux cas δ0.5 désigne l'épaisseur de vitesse
moitié, c'est à dire la distance à l'axe où U (x, δ) = 0.5U (x, 0)
lm ³ y ´2 ³ y ´4
• ECOULEMENT EN CONDUITE : = 0.14 − 0.08 1 − − 0.06 1 −
R R R
où R est le rayon de la conduite et y la distance à la paroi
4.2 Le modèle k − ²
Bien que tout à fait simples, les modèles algébriques de type longueur de mélange
sourent d'un empirisme certain. On a vu que l'on pouvait dériver de manière exacte une
équation de transport pour l'énergie cinétique turbulente k . On peut espérer en résolvant
une équation de transport pour une quantité qui reste à dénir obtenir de manière plus
formelle une échelle de longueur caractéristique de la turbulence. On accède ainsi à la classe
des modèles du premier ordre de turbulence à deux équations de transport. On va chercher
à écrire une équation de transport pour ² la dissipation de l'énergie cinétique turbulente.
On peut relier par analyse dimensionnelle k , ² et l, échelle de longueur de la turbulence
par :
3
k2
l≈
²
En procédant par analyse dimensionnelle, Prandtl et Kolomgorov ont dérivé la relation
suivante pour la viscosité turbulente :
k2
µt = Cµ ρ
²
où Cµ est une constante adimensionnelle à déterminer.
16
4.2.1 Equation de k
On a dérivé précédemment à partir des équations de transport pour les contraintes de
Reynolds, l'équation de transport de l'énergie cinétique turbulente qui s'écrit :
P k T k Π
z { z }| { z }| {
}|k
∂k ∂k ∂Ui 1 ∂u0i u0i u0k 1 ∂u0k p0
+ Uk = −u0i u0k − −
∂t ∂xk ∂xk 2 ∂xk ρ ∂xk
(4.3)
2
∂ k ∂u0i ∂u0i
+ν −ν
∂xk ∂xk ∂xk ∂xk
| {z } | {z }
Dk ²k
µt ∂k
−ρ(ku0k + pu0k ) =
σk ∂xk
où σk est l'équivalent d'un nombre de Prandtl turbulent. Enn le terme de dissipation
s'écrira :
∂u0 ∂u0i
2µ i = ρ²
∂xk ∂xk
Avec les hypothèses précédentes l'équation de k se met sous la forme :
·µ ¶ ¸ µ ¶
∂k ∂k ∂ νt ∂k ∂Ui ∂Uk ∂Ui
+ Uk = ν+ + νt + −² (4.4)
∂t ∂xk ∂xk σk ∂xk ∂xk ∂xi ∂xk
Finalement en remplaçant νt par sa valeur en fonction de k et de ² on obtient :
·µ ¶ ¸ µ ¶
∂k ∂k ∂ Cµ k 2 ∂k Cµ k 2 ∂Ui ∂Uk ∂Ui
+ Uk = ν+ + + −² (4.5)
∂t ∂xk ∂xk σk ² ∂xk ² ∂xk ∂xi ∂xk
17
à !
∂² ∂² ∂Ui ∂u0i ∂u0k ∂u0l ∂u0l ∂u0 ∂u0i ∂u0k
+ Uk = −ν + −ν i
∂t ∂xk ∂xk ∂xl ∂xl ∂xi ∂xk ∂xk ∂xk ∂xl
à ! à !2 (4.6)
0 2 u0
∂ ν ∂p ∂u k ∂ i
− u0k ² + − ν
∂xk ρ ∂xl ∂xl ∂xl ∂xl
En utilisant les mêmes idées que pour l'équation de k on obtient nalement l'équation
suivante pour ² :
·µ ¶ ¸ µ ¶
∂² ∂² ∂ Cµ k 2 ∂² ∂Ui ∂Uk ∂Ui ²2
+ Uk = ν+ + C²1 Cµ k + − C²2 (4.7)
∂t ∂xk ∂xk σ² ² ∂xk ∂xk ∂xi ∂xk k
Il reste donc maintenant pour fermer complètement le système à déterminer les constantes
Cµ , C²1 , C²2 , σk , σ²
Remarque : dans la littérature, on néglige souvent dans ces deux équations les contri-
butions dans les termes de diusion de k et ² dues à la viscosité moléculaire. Ceci est justié
lorsque l'on suppose qu'on se trouve à grand nombre de Reynolds de la turbulence.
∂k
= −²
∂t
et
∂² ²2
= −C²2
∂t k
18
Les résultats expérimentaux montrent que l'évolution de k avec le temps est de la forme :
k(t) = t−n
Cisaillement homogène
On utilise le même type d'expérience que précédemment, en remplaçant les barreaux
par des plaques planes régulièrement espacées à l'entrée du canal et de plus en plus longues.
De cette façon, on va créer un prol moyen de vitesse longitudinale linéaire avec la hauteur
du canal. Si on appelle S = dU/dy le taux de cisaillement moyen, et en appliquant la même
méthodologie que dans le cas précédent, on obtient le système suivant pour k et ² :
∂k k2
= Cµ S 2 − ²
∂t ²
et
∂² ²2
= C²1 Cµ kS 2 − C²2
∂t k
En posant Θ = k/² pour le temps caractéristique de la turbulence, on obtient l'équation
suivante :
∂Θ
= −Cµ S 2 Θ2 (C²1 − 1) + (C²2 − 1)
∂t
La solution de cette équation est une tangente hyperbolique du temps, de sorte que pour les
temps grands, l'état initial est oublié et Θ prend une valeur constante. On peut aussi trouver
cette valeur limite en écrivant que Θ est indépendant du temps dans l'équation précédente.
Le groupement Cµ S 2 Θ2 n'est rien d'autre que le rapport production sur dissipation qui
prend donc la valeur limite suivante :
µ ¶ µ ¶
P k2 (C²2 − 1)
= Cµ =
² ∞ ² ∞ (C²1 − 1)
Le choix C²1 = 1.44 et C²2 = 1.92 donne un ratio de 2.09 proche du ratio expérimental
de 1.8. Durbin a proposé le choix de C²2 = 1.83 qui donne alors pour la même valeur de
C²1 un rapport de 1.88 plus proche du rapport expérimental.
19
Couche limite turbulente
On considère ici une couche limite turbulente bidimensionnelle. La forme du cisaillement
turbulent permet d'écrire :
² −u0 v 0
Cµ = 2
k ∂U/∂y
On se place dans la zone d'équilibre où production égale dissipation, on obtient alors :
∂U
−u0 v 0 =²
∂y
En substituant dans la relation précédente le gradient de vitesse moyenne, on obtient l'ex-
pression suivante pour Cµ :
2
u0 v 0
Cµ =
k2
Les mesures expérimentales ont montré que la valeur de ce rapport était quasiment
constante et de l'ordre de 0.3, on en déduit donc que Cµ = 0.09.
Si l'on se place dans la zone logarithmique de la couche limite turbulente, le modèle
doit pouvoir représenter la physique de cette zone. Or on sait ( voir chapitre 3) que dans
cette zone le gradient de vitesse moyenne et la contrainte de Reynolds s'expriment par :
∂U u∗
= u0 v 0 ≈ −u∗ 2
∂y κy
Dans cette zone, la production est approximativement égale à la dissipation, on a donc :
∂U u∗ 3
−u0 v 0 ≈ ≈²
∂y κy
Comme le modèle doit restituer la viscosité turbulente du modèle de Prandlt, on doit
avoir :
u∗ 2
k=p
Cµ
En reprenant l'équations de ² avec toutes ces hypothèses, on obtient :
µ ¶
²2 ∂ κyu∗ ∂²
0 = (C²1 − C²2 ) +
k ∂y σ² ∂y
En remplaçant ² par sa valeur on obtient la relation suivante pour σ² :
κ2
σ² = p
(C²2 − C²1 ) Cµ
Ce qui donne σ² = 1.3 pour une constante de Von karmann de 0.43. Enn le coecient
est pris égal à σk = 1.
On a résumé dans le tableau suivant les diérentes constantes du modèle k − ²
20
Cµ σk σ² C²1 C²2
·µ ¶ ¸ µ ¶
∂² ∂² ∂ νt ∂² ∂Ui ∂Uk ∂Ui ²2
+ Uk = ν+ + C²1 Cµ k + − C²2 − R² (4.9)
∂t ∂xk ∂xk σ² ∂xk ∂xk ∂xi ∂xk k
La détermination des constantes se fait de manière analytique sans avoir recours à des
expériences comme dans le cas du modèle normal. Le nouveau terme apparaissant dans
l'équation de ² s'exprime par :
Cµ η 3 (1 − η/η0 )²2
R² = (4.10)
(1 + βη 3 )k
k p
avec η = S et S = 2Ωij Ωij
²
On peut donc réécrire l'équation de ² sous la forme :
·µ ¶ ¸ µ ¶
∂² ∂² ∂ νt ∂² ∂Ui ∂Uk ∂Ui ²2
+ Uk = ν+ + C²1 Cµ k + − C²∗2 (4.11)
∂t ∂xk ∂xk σ² ∂xk ∂xk ∂xi ∂xk k
21
Cµ η 3 (1 − η/η0 )²2
Avec C²∗2 = C²2 +
(1 + βη 3 )k
Les coecients modèle sont résumés dans le tableau suivant :
Cµ σk σ² C²1 C²2 η0 β
4.4 Le modèle k − ω
Kolmogorov a introduit le premier en 1942 un modèle à deux équations, l'une toujours
basée sur une équation de transport pour l'énergie cinétique turbulente k , la seconde basée
sur une équation de transport pour une fréquence caractéristique de la turbulence ( c'est
à dire l'inverse d'une échelle de temps) notée ω , plus précisément l'inverse de ω représente
l'échelle de temps caractéristique de la dissipation de l'énergie cinétique k . On peut aussi
voir ω comme le rapport ²/k . Depuis de nombreuses améliorations de ce modèle ont conduit
aux deux équations de transport suivante :
· ¸ µ ¶
∂k ∂k ∂ ∗ ∂k ∂Ui ∂Uk ∂Ui
+ Uk = (ν + σ νt ) + νt + − β ∗ kω (4.12)
∂t ∂xk ∂xk ∂xk ∂xk ∂xi ∂xk
où νt représente la viscosité cinématique turbulente qui s'exprime en fonction de k et ω
par :
k
νt = (4.13)
ω
On retrouve dans cette équation une forme analogue à l'équation de transport de k dans
le modèle k − ², avec au second membre un terme de diusion moléculaire et turbulente
suivi d'un terme de production et enn d'un terme de dissipation de k , il reste cependant
deux nouvelles constantes à déterminer : σ ∗ et β ∗ .
L'équation pour ω est donnée par :
· ¸ µ ¶
∂ω ∂ω ∂ ∂ω ω ∂Ui ∂Uk ∂Ui
+ Uk = (ν + σνt ) + α νt + − βω 2 (4.14)
∂t ∂xk ∂xk ∂xk k ∂xk ∂xi ∂xk
22
Les diérents coecients et constantes apparaissant dans ce modèle sont les suivant :
¯ ¯
1 + 70χω ¯ Ωij Ωjk Ski ¯
fβ = χω = ¯¯ ¯
1 + 80χω (β0∗ ω)3 ¯
1 si χk ≤ 0
1 ∂k ∂ω
∗ 2
fβ = 1 + 680χk χk = 3
si χk ≥ 0 ω ∂xj ∂xj
1 + 400χ2k
1 ³ ∂Ui ∂Uj ´ 1 ³ ∂Ui ∂Uj ´
avec Ωij = − et Sij = +
2 ∂xj ∂xi 2 ∂xj ∂xi
Cette version du modèle est la plus récente et est due à Wilcox (1998). Comme on peut
le voir dans ce modèle le terme χω est nul dans le cas d'écoulement bidimensionnel. La
dépendance de β avec χω a un eet important pour les cas des jets ronds ( où le modèle
classique k − ² donne de mauvais résultats). Les diérentes constantes de ce modèle ont
été obtenues de la même façon que pour le modèle k − ², c'est à dire sur des cas de base
comme la turbulence homogène isotrope et les écoulements de type couche limite. Un autre
avantage de ce modèle concerne le traitement en proche paroi. Ce modèle peut être intégré
dans la sous-couche visqueuse sans l'utilisation de fonction d'amortissement comme dans
le cas du modèle k − ². A la paroi, on impose simplement que l'énergie cinétique turbulente
k est nulle, ω peut être spécié en lui xant une valeur : ωw > 100Ωw .
23
une pour la dissipation ² de k , une autre pour le transport de vitesse turbulente v 02 et enn
une équation elliptique pour le terme de redistribution d'énergie turbulente f . Elles sont
données par :
·µ ¶ ¸
∂k ∂k ∂ νt ∂k
+ Uk = ν+ + Pk − ² (4.15)
∂t ∂xk ∂xk σk ∂xk
·µ ¶ ¸
∂² ∂² ∂ νt ∂² C 0 Pk − C²2 ²
+ Uk = ν+ + ²1 (4.16)
∂t ∂xk ∂xk σ² ∂xk T
"µ ¶ #
∂v 02 ∂v 02 ∂ νt ∂v 02 v 02
+ Uk = ν+ + kf − ² (4.17)
∂t ∂xk ∂xk σk ∂xk k
∂ 2f C1 − 1 ³ v 02 2 ´ Pk v 02
L2 − f = − − − C2 − 5 (4.18)
∂x2k T k 3 T kT
µ ¶
∂Ui ∂Uk ∂Ui
Le terme Pk = νt + représente la production d'énergie cinétique tur-
∂xk ∂xi ∂xk
bulente habituelle.
La viscosité turbulente νt s'exprime maintenant avec la nouvelle échelle v 02 par :
νt = Cµ v 02 T
³k rν ´
le terme T = max ,6
² ²
³ k 3/2 ν 3/4 ´
L'échelle L de longueur turbulente est égale à : L = CL max , Cη 1/4
q ² ²
0
0
La constante modiée C²1 s'exprime par : C²1 = 1.4(1 + C²d k/v ) 02
Cµ σk σ² C²d C²2 C1 C2 CL Cη
24
Ici la viscosité turbulente est donnée par νt = ν̃fv1 , où le terme d'amortissement
χ3
visqueux est donné par fv1 = 3 et χ = ν̃/ν
χ + Cv31
Ici Pν = Cb1 S̃ ν̃ représente le terme de production de viscosité turbulente, avec
ν̃ p χ
S̃ = S + 2 2 fv2 , où S = 2Ωij Ωij et fv2 = 1 −
κd 1 + χfv1
³ ν̃ ´2 · ¸1/6
1 + Cw6 3
Le terme de destruction Dν = Cw1 fw où fw = g 6 avec g = r + Cw2 (r6 − r)
d g + Cw6 3
ν̃
et nalement r =
S̃κ2 d2
d représente la distance à la paroi.
Cb 1 + Cb2
La constante Cw1 = 21 + . Les autres constantes sont fournies dans le tableau
κ σν̃
suivant :
25
Chapitre 5
La modélisation des écoulements
turbulents compressible
5.1 Introduction
Lorsque la vitesse de l'écoulement n'est plus négligeable devant la vitesse de propagation
des ondes sonores dans le uide considéré, il va falloir prendre en compte les uctuations
de densité dans les équations de conservations de la masse de la quantité de mouvement de
l'énergie. Rappelons d'abord la forme générale des équations instantanées de Navier-Stokes
pour un uide compressible :
∂ρ ∂ρui
+ =0 (5.1)
∂t ∂xi
26
avec e = cv T énergie interne.
ρ = ρ + ρ0 avec ρ0 = 0
et
u = u + u0 avec u0 = 0
pour un terme comme ρu on aura :
ρu = ρ̄ū + ρu0 + ρ0 u + ρ0 u0
et donc
ρu = ρ̄ū + ρ0 u0
On voit que cette moyenne sera dicile à utiliser en écoulement compressible, en eet on
souhaite que les équations moyennées gardent la même forme. Favre a donc déni un nouvel
opérateur de moyenne ( dit pondéré par la masse) donnée par :
ρu
ũ =
ρ̄
à partir de cette nouvelle moyenne, la partie uctuante de u sera donnée par :
u00 = u − ũ
Comme la moyenne classique, l'opérateur de Favre est linéaire, il est aussi idempotent
dans le sens que :
27
5.2.1 Equation de conservation de la masse moyennée au sens de
Favre
∂ρ ∂ρuei
+ =0 (5.5)
∂t ∂xi
On voit donc que la moyenne de Favre permet de garder la même forme à l'équation
moyenne par rapport à l'équation originale instantanée.
p̄ = rρ̄T̃
28
ρu00 E 00 = ρu00 cv T 00 + ρu00 ⊗ u00 ũ
On va estimer maintenant le terme τ u par :
h 2 i
τ u = −rρ̄T̃ ũ − rρu00 T 00 + µ(∇u + ∇uT ) − µ∇ · uI u
3
En supposant que la viscosité est en pratique très petite, on va remplacer dans le dernier
terme l'opérateur par l'opérateur ˜ même dans les produits :
h 2 i 2
µ(∇u + ∇uT ) − µ∇ · uI u + λ∇T̄ ' µũ(∇ũ + ∇ũT ) − µũ∇ · ũ + λ∇T̃
3 3
En remplaçant r la constante des gaz parfait par r = cv (γ − 1), on obtient nalement
pour l'équation de l'énergie totale moyennée au sens de Favre la forme suivante :
∂ ρ̄k ∂ ρ̄u˜j k
+ = Dk + Pk + φk + Wk − ρ̄² (5.9)
∂t ∂xj
avec :
∂ ³ 1 ´
Dk diusion turbulente , Dk = µS̃ij u¯00j − δij p0 u00j − ρ̄u00ig
u00j u00j où
∂xj 2
∂ui ∂uj 2 ∂uk
Sij = + − δij
∂xj ∂xi 3 ∂xk
00 00 ∂ ūi
Pk le terme de production : Pk = −ρ̄ug i uj
∂xj
∂ p̄
φk interaction vitesse-pression moyenne φk = −u¯00i
∂xj
∂u00j
Wk le terme d'interaction pression-vitesse uctuantes, Wk = p0
∂xj
00
∂uj
ρ̄² la dissipation de k , ρ̄² = µSij00
∂xj
29
5.3.2 Equation de ²
∂ ρ̄² ∂ ρ̄u˜j ²
+ =F (5.10)
∂t ∂xj
F : plus de 20 termes ! !
k2
µt = Cµ ρ̄
²
le terme de diusion est modèlisé de la même manière qu'en incompressible :
∂ ³ µt ∂k ´
Dk = (µ + )
∂xj σk ∂xj
Les termes où la pression intervient sont regroupés et modélisés par :
ck ρ̄ ∂ ũk
φk + Wk = (ũi Rij ũj )
p̄ ∂xk
L'équation de k s'écrit nalement :
30
5.3.5 Modélisation du terme de uctuation vitesse-température
dans l'équation de E
Ce terme est modèlisé par :
31