These Systemes 40G ML
These Systemes 40G ML
These Systemes 40G ML
Pour l’obtention du
DIPLÔME DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ PARIS-SUD
par
Mathieu LEFRANÇOIS
Jury :
M. Jean-Michel JONATHAN Président
Institut d’Optique Graduate School, Palaiseau
M. Robert FREY Directeur de thèse
Institut d’Optique Graduate School, Palaiseau
M. Sébastien BIGO Examinateur
Alcatel-Lucent, Nozay
M. Yann FRIGNAC Examinateur
Institut National des Télécommunications, Évry
M. Hervé MAILLOTTE Rapporteur
Université de Franche Comté, Besançon
M. Michel JOINDOT Rapporteur
École Nationale Supérieure des Sciences Appliquées et de
Technologie, Lannion
Remerciements
REMERCIEMENTS
Bon ben ça y est, cela fait donc trois ans que j’ai rejoint l’équipe OTS, d’abord au
sein du centre de recherche du groupe Alcatel à Marcoussis, puis d’Alcatel-Lucent sur le
site de Villarceaux à Nozay. C’est ainsi que, quelque part au milieu de la campagne
essonnienne, j’ai pu contribuer à diverses études amont sur les systèmes de transmission
par fibres optiques, dans le cadre d’une convention CIFRE. J’ai pu ainsi découvrir la joie
des manips en laboratoire, avec le démêlage des fibres optiques, leurs connections après
un nettoyage zélé des connecteurs, le réglage des émetteurs et récepteurs où lâcher un
bouton nous donne le droit de tout recommencer, l’observation à longueur de journée de
chiffres de taux d’erreurs qui bougent tout le temps et que l’on doit optimiser à l’aide du
bouton sus-cité, ou bien encore l’observation de diagrammes de l’œil ou de spectres sur
des oscilloscopes et analyseurs de spectre dernier cri ! Sans compter la joie des simulations
numériques où il n’est jamais aisé de comprendre et d’interpréter les résultats fruits de
plusieurs jours de calcul, et ce pourvu qu’ils soient justes ou que le logiciel n’ait pas
bugué ! Voici donc un aperçu, certes rapide et simpliste, du monde de la recherche
industrielle dans le domaine des télécommunications par fibres optiques, que j’ai
découvert et auquel j’ai contribué. Cela n’aurait pas été possible sans tous les membres de
l’équipe avec qui j’ai travaillé pendant tout ce temps, et à qui je voudrais rendre
hommage ici.
Je tiens d’abord bien sûr à remercier Sébastien, mon chef de groupe, pour m’avoir
accepté au sein de son équipe. Merci également pour tous les conseils que tu m’as
prodigués durant ces trois ans, notamment concernant la rédaction des rapports et des
publications, et l’extrême rigueur que tu as su apporter lors des corrections. Si Sébastien
donne le feu vert pour une publication, on peut être sûr que le texte est proche de la
perfection ! Mais Sébastien, comme tout bon membre de notre équipe, savait aussi
décrocher du boulot quand cela était nécessaire. Merci donc pour toutes les discussions
annexes que nous avons pu avoir, qui nous ont permis notamment de profiter de ton autre
domaine d’expertise, j’ai nommé le cinéma. Car Sébastien est un adepte inconditionnel,
c’est peu de le dire, des salles obscures, avec des records d’une quarantaine de films
visionnés en une semaine à l’occasion d’un festival bien connu se tenant sur la côte d’Azur
durant le mois de mai !
Merci aussi à Jean-Pierre, notre chef de projet, qui est également à l’origine de
mon recrutement dans l’équipe. Merci pour ton humanité et ta rigueur exemplaires, qui
manquent bien souvent aux grands chefs !
Je remercie aussi Robert, mon directeur de thèse académique, qui a bien voulu
prendre cette responsabilité au sein du groupe Manolia du laboratoire Charles Fabry de
l’Institut d’Optique, autre volet de ma convention CIFRE. Merci aussi pour ta contribution à
la relecture de ce présent mémoire.
Spéciale dédicace aux membres de l’étude « Transmissions sur longue distance » au
sein de laquelle j’ai travaillé, avec qui j’ai collaboré le plus étroitement au cours de ces
trois ans.
Tout d’abord un grand merci à mon responsable d’étude Gabriel, qui excelle par son
réalisme et sa rapidité de réflexion et d’action —et aussi de parole— exemplaires ! Merci
pour avoir toujours su trouver ce qui manquait pour que l’on s’en sorte au laboratoire ou
devant une simulation numérique, et pour ton aptitude à nous remettre dans le droit
chemin si d’aventure on faisait fausse route. Cette fugacité est non seulement effective au
bureau ou au labo, mais aussi à l’extérieur sur les terrains de sport, où j’ai eu aussi,
3
Remerciements
4
Remerciements
expérience à Cannes, à Los Angeles ou encore à Grenoble. Merci de m’avoir offert ces
opportunités.
Ces quelques années passées dans le groupe ont également été riches en pots,
apéritifs et petits déjs de toutes sortes, que ce soit à l’occasion d’un mariage, d’une
naissance, d’un anniversaire, d’un départ, d’une arrivée, d’une mutation, du passage
réussi de postdeads lors d’une conférence, d’une distinction d’un membre de l’équipe,
d’un début de thèse, d’une fin de thèse et j’en passe. Bref, le moindre prétexte est bon
pour squatter le bureau, la salle de réunion ou le laboratoire avec quelques boissons et
nourritures raffinées, même s’il ne faut pas oublier de boire de l’eau ! Sans compter les
repas au restaurant en compagnie de fins gourmets lors des conférences !
Pour résumer, je crois que j’ai eu, durant ces trois ans, la chance exceptionnelle,
jamais garantie de nos jours, de pouvoir travailler dans la joie et la bonne humeur, et ce
en dépit des nuages qui peuvent s’accumuler ces temps-ci.
Avant de conclure, je tiens bien sûr aussi à remercier les membres de mon jury de
thèse : Sébastien, Robert, et aussi Jean-Michel, qui était déjà dans mon jury de stage,
Yann, mon illustre prédécesseur dans l’équipe, ainsi que les rapporteurs Michel et Hervé
pour les commentaires et critiques constructives qu’ils m’ont formulés.
Et pour terminer, je tiens à remercier ma famille qui m’a toujours soutenu dans
cette aventure, en dépit des distances qui nous séparaient. Merci à mes parents, à mes
oncles et tantes et à mon frère Bastien, à qui je souhaite bon vent !
5
Remerciements
6
Table des matières
REMERCIEMENTS...................................................................................................... 3
TABLE DES MATIERES................................................................................................ 7
TABLE DES SIGLES ET ACRONYMES ..............................................................................13
INTRODUCTION ......................................................................................................17
CADRE DE LA THESE..................................................................................................20
7
Table des matières
I.C MODES DE REPRESENTATION, GRANDEURS CARACTERISTIQUES ET CRITERES DE QUALITE D’UN SIGNAL OPTIQUE
.......................................................................................................................58
I.C.1 MODES DE REPRESENTATION ................................................................................ 58
I.C.1.1 Représentations directes ..................................................................................58
I.C.1.2 Représentation fréquentielle .............................................................................60
I.C.2 GRANDEURS CARACTERISTIQUES ............................................................................ 60
I.C.2.1 Rapport signal sur bruit optique (OSNR) ................................................................60
I.C.2.2 Puissance intégrée et phase non-linéaire ...............................................................62
I.C.3 CRITERES DE QUALITE ...................................................................................... 63
I.C.3.1 Le taux d’erreurs binaire (BER)...........................................................................63
I.C.3.2 Le Facteur Q ................................................................................................63
I.C.3.3 L’ Ouverture de l’œil et le facteur Q’...................................................................65
I.C.3.4 Sensibilité et pénalités ....................................................................................66
I.C.3.5 Le seuil non-linéaire .......................................................................................67
II.A AUGMENTATION PROGRESSIVE DE LA CAPACITE TOTALE D’UN SYSTEME DE TRANSMISSION OPTIQUE ...........94
II.A.1 DESCRIPTION DES SYSTEMES EXISTANTS .................................................................... 94
II.A.2 CONTRAINTES LIEES A UNE AUGMENTATION PROGRESSIVE DE CAPACITE D’UN SYSTEME WDM ............... 94
II.B DESCRIPTION DES FORMATS DE MODULATION ETROITS SPECTRALEMENT, COMPATIBLES AVEC LES
CONFIGURATIONS DWDM............................................................................................96
8
Table des matières
II.C ÉTUDE DE LA TOLERANCE AUX EFFETS NON-LINEAIRES DE CES FORMATS DE MODULATION MODULES A 40 GBIT/S
DANS LES SYSTEMES WDM DITS « HYBRIDES 10-40 GBIT/S » ET DANS LES SYSTEMES « DWDM A 40 GBIT/S »
..................................................................................................................... 105
II.C.1 RESULTATS ISSUS DE SIMULATIONS NUMERIQUES ...........................................................106
II.C.1.1 Paramètres de simulation .............................................................................. 106
II.C.1.2 Résultats numériques avec le format PSBT .......................................................... 109
II.C.1.3 Résultats numériques avec le format DQPSK ........................................................ 110
II.C.1.4 Résultats numériques avec le format DPSK .......................................................... 110
II.C.2 RESULTATS EXPERIMENTAUX ..............................................................................111
II.C.2.1 Montage expérimental .................................................................................. 112
II.C.2.2 Résultats expérimentaux avec le format RZ-DQPSK ................................................ 113
II.C.2.3 Résultats avec la modulation PSBT.................................................................... 115
III.B ÉTUDE DE FORMATS DE MODULATION AVANCES SPECIFIQUEMENT CONÇUS POUR LEUR RESISTANCE AUX EFFETS
INTRA-CANAUX ..................................................................................................... 128
IV.A UTILISATION DES SYSTEMES SOUS-MARINS NZDSF AU DEBIT DE 40 GBIT/S ................................ 139
IV.A.1 PRESENTATION DES SYSTEMES SOUS-MARINS NZDSF .....................................................139
IV.A.1.1 Description............................................................................................... 139
IV.A.1.2 Carte de dispersion d’un système NZDSF ............................................................ 140
9
Table des matières
IV.B ÉTUDE DE TECHNIQUES DE CODAGE AVANCEES POUR LES SYSTEMES A 40 GBIT/S........................... 149
IV.B.1 EXPLOITATION DE LA PREDOMINANCE DES EFFETS INTRA-CANAUX : MISE EN EVIDENCE DES « EFFETS DE
SEQUENCE » .....................................................................................................149
IV.B.2 TECHNIQUES DE CODAGE VISANT A ELIMINER LES SEQUENCES LES PLUS PENALISANTES .....................150
IV.B.2.1 Procédure suivie ........................................................................................ 150
IV.B.3 RESULTATS ISSUS DES SIMULATIONS NUMERIQUES .........................................................151
IV.B.3.1 Simulation avec la séquence de DeBruijn « témoin ».............................................. 151
IV.B.3.2 Traitement de la séquence ............................................................................ 152
IV.B.3.3 Résultats de simulation avec la séquence modifiée................................................ 152
IV.B.3.4 Autres codages et modifications de la séquence ................................................... 153
IV.B.3.5 Récapitulation ........................................................................................... 154
IV.B.3.6 Autres configurations................................................................................... 155
IV.B.4 CONFIRMATION EXPERIMENTALE ..........................................................................156
IV.B.5 CONCLUSION DE L’ETUDE ................................................................................157
V.A OPTIMISATION D’UN SYSTEME TRES LONGUE DISTANCE A 10 GBIT/S PAR L’UTILISATION DU FORMAT APOL RZ-
DPSK A 40 GBIT/S ................................................................................................ 181
V.A.1 MONTAGE EXPERIMENTAL .................................................................................181
V.A.1.1 Montage à 10 Gbit/s..................................................................................... 182
V.A.1.2 Montage à 40 Gbit/s..................................................................................... 183
V.A.2 RESULTATS EXPERIMENTAUX ..............................................................................183
V.A.3 CONCLUSION .............................................................................................184
V.B TRANSMISSION SUR 4080 KM DE 151 CANAUX MODULES EN RZ-DQPSK A 43 GBIT/S .................... 185
V.B.1 MONTAGE EXPERIMENTAL .................................................................................185
10
Table des matières
11
Table des matières
12
Table des sigles et acronymes
13
Table des sigles et acronymes
14
Table des sigles et acronymes
15
Table des sigles et acronymes
16
Introduction
INTRODUCTION
Depuis toujours, l’homme a cherché à communiquer avec les siens. C’est ainsi que
dès la fin du XVIIIe siècle et jusqu’à nos jours, se sont développés, avec l’ère industrielle,
des systèmes de plus en plus complexes permettant d’établir des communications entre
points de plus en plus éloignés d’une région, d’un pays puis de la planète, et même au-
delà. Parmi les premiers systèmes de télécommunication permettant de transmettre des
informations sur des distances à l’échelle d’un pays, nous pouvons citer les télégraphes de
Chappe, qui fonctionnaient — est-ce un signe ? — par voie optique. Puis sont apparus, au
cours du XIXe siècle, le télégraphe électrique puis le télégraphe sans fil.
Au cours du XXe siècle, ces techniques se sont perfectionnées et les distances de
transmission se sont accrues. Les transmissions par câble et hertziennes se sont alors
largement développées, notamment avec l’arrivée des satellites de télécommunication.
Peu après, l’idée de transmettre des informations via la propagation de lumière par fibres
optiques apparaît. La transmission par fibres optiques a rapidement supplanté la
transmission par câbles électriques, notamment en ce qui concerne les longues et très
longues distances, à l’échelle d’un continent ou de la traversée d’un océan. Dans ce
dernier cas, seule la transmission par satellite reste une alternative crédible à la
transmission par fibres optiques.
Les systèmes de transmission par fibres optiques ont donc accompagné la révolution
numérique qui a commencé il y a quelques dizaines d’années. Le travail que nous avons
effectué au cours de ces trois années et qui sera reporté dans ce mémoire porte
précisément sur des études d’amélioration de ces systèmes de télécommunication, afin
qu’ils puissent encore pour longtemps soutenir la croissance numérique.
17
Introduction
6 WDM
DWDM
10 4 a ns
s4 95 97 99 01 03
ja n v-95 ja n v-97 ja n v-99 ja nv-01 ja nv-03
s le
Fib re
10 3
to u
m o no mo de Po ur uniq uement
Amp lifica te urs
x1 0
Fib re à fib re do pé e Alcatel Lucent
10 2 m ultim od e à l ’Erbium
NTT NEC
Norte l KDD
10 1 KDD
Tycom
Fujitsu
10 0 Autre s
19 7 0 1 97 4 1 9 78 1 9 82 1 98 6 19 9 0 1 9 94 1 99 8 20 0 2
Anné e s
18
Introduction
Corning
Produit C x D (Pbit/s.km)
Fujitsu
40
40 Gbit/s 40 KDD
Lucent
>40 Gbit/s NEC
30 30 Nortel
NTT
20 20 OFS
Siemens
10 10 Tyco
0 0
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
Année Année
19
Introduction
Cadre de la thèse
Le travail rapporté dans ce mémoire consiste en une étude poussée de la
modulation à 40 Gbit/s, afin notamment de préparer la migration des systèmes déployés
vers ce débit.
Comme nous l’avons évoqué, les systèmes WDM actuellement en service
fonctionnent au débit de 10 Gbit/s par canal et suffisent encore pour convoyer tout le
trafic numérique. Cependant, en raison de l’arrivée sur le marché de nouvelles
technologies nécessitant plus de débit (accès haut-débit, TV numérique haute
définition,…) et de nouveaux clients potentiels, en particulier issus des pays émergents, la
demande en débit continuera à croître au cours des prochaines années. Pour éviter que les
systèmes actuels n’arrivent à saturation, des moyens doivent être mis en oeuvre pour
augmenter la capacité totale d’information que ces systèmes doivent pouvoir transporter
sur des distances les plus grandes possibles.
Il existe plusieurs manières de procéder pour augmenter cette capacité :
20
Introduction
Cela dit, une telle augmentation de débit n’est pas suffisante pour induire
systématiquement une augmentation de capacité des systèmes WDM. Il faut, pour cela,
que l’augmentation du débit soit accompagnée d’une augmentation de la densité spectrale
d’information du signal, c’est-à-dire de la quantité d’information transmise dans une
bande spectrale donnée.
L’objet de ce travail de thèse est donc d’étudier et de tester divers moyens pouvant
être mis en œuvre pour obtenir un fonctionnement optimal des systèmes de transmission
optique à un débit de 40 Gbit/s par canal. Il est pour cela possible de concevoir
directement de nouveaux systèmes optimisés pour un fonctionnement à ce débit, mais il
est aussi envisageable de continuer à utiliser les systèmes actuellement en service et
fonctionnels à 10 Gbit/s en les modifiant au niveau de l’émetteur et du récepteur pour
qu’ils puissent être compatibles avec 40 Gbit/s tout en offrant une capacité plus élevée.
Cette solution a l’avantage de limiter les coûts de développement et d’installation de
nouveaux systèmes. Elle peut aussi permettre une augmentation progressive de la capacité
totale du système en remplaçant progressivement chaque canal à 10 Gbit/s par un canal à
40 Gbit/s (au rythme des besoins en capacité).
Plan du mémoire
Ce mémoire est divisé en cinq chapitres.
Le premier chapitre consiste en une présentation générale des transmissions
optiques et des notions principales qui seront abordées tout au long du mémoire.
Le deuxième chapitre est consacré aux solutions permettant la substitution
progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s dans les systèmes existants.
Nous y présentons une étude des techniques de modulation de l’information binaire
compatibles avec une telle démarche, ainsi que des effets de propagation se produisant
dans de telles configurations très contraignantes. Deux cas de figure ont été plus
particulièrement étudiés : un canal 40 Gbit/s entouré de canaux à 10 Gbit/s, et un canal
40 Gbit/s entouré d’autres canaux identiques à 40 Gbit/s sur la même grille spectrale (ce
qui se produira lorsque tous les canaux à 10 Gbit/s auront été remplacés par des canaux à
40 Gbit/s).
Le troisième chapitre est plus particulièrement consacré aux effets de propagation
non-linéaires devenant prédominants au débit de 40 Gbit/s, les effets dits intra-canaux.
Nous nous intéressons dans le quatrième chapitre aux systèmes prévus directement
pour une modulation à 40 Gbit/s au niveau de tous ses canaux, qu’ils soient issus de
21
Introduction
Bibliographie de l’introduction
[1] E. Desurvire, « Erbium-doped fiber amplifiers, principles and applications »,
Wiley Inter-Science, 1994
[2] J.-X. Cai, D. G. Foursa, C. R. Davidson, Y. Cai, G. Domagala, H. Li, L. Liu,
W. W. Patterson, A. N. Pilipetskii, M. Nissov and Neal S. Bergano, « A DWDM
demonstration of 3.72Tb/s over 11,000km using 373 RZ-DPSK channels at 10Gb/s »,
in proc. OFC'03, PD22, Atlanta, Georgia, March 23-28
[3] G. Charlet, E. Corbel, J. Lazaro, A. Klekamp, R. Dischler, P. Tran, W. Idler,
H. Mardoyan, A. Konczykowska, F. Jorge, S. Bigo, « WDM Transmission at 6Tbit/s
Capacity Over Transatlantic Distance, Using 42.7-Gbit/s Differential Phase-Shift
Keying Without Pulse Carver », IEEE J. Lightwave Technol., Vol. 23, n°1, pp. 104-
107, Jan. 2005
22
Introduction
23
Introduction
24
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Cette thèse porte sur des études de l’aspect physique des télécommunications par
fibre optique et des systèmes de transmission d’informations par fibre optique. Avant de
commencer la description des travaux de la thèse proprement dits, un chapitre consacré à
la description des aspects théoriques et physiques relatifs aux télécommunications par
fibre optique peut s’avérer nécessaire pour la bonne compréhension de la suite de ce
mémoire.
Au cours de ce chapitre, nous allons dans un premier temps effectuer des rappels
d’optique guidée et d’optique non-linéaire. Puis nous allons décrire les systèmes de
transmission optique qui seront étudiés tout au long de la thèse. Nous décrirons ensuite les
différents effets physiques auxquels seront confrontés les signaux optiques lors de leur
propagation à travers ces systèmes. La partie suivante sera consacrée à une description de
différents critères dont le rôle est de chiffrer la qualité d’un signal optique, que nous
avons largement utilisés. Ensuite nous aborderons la description et les caractéristiques des
formats de modulation d’un signal optique, en nous focalisant sur l’état de l’art de ce
domaine au moment où le travail de thèse a débuté. Enfin, étant donné que nous avons
effectué, à l’occasion des différents travaux qui seront reportés dans ce mémoire, à la fois
des simulations numériques et des expériences en laboratoire, nous aborderons les notions
essentielles concernant ces deux méthodes de travail.
25
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
n2
n1 y
Gaine
Coeur
a x
Figure I.1 : schéma d’une fibre optique à saut d’indice avec un cœur de rayon a et d’indice n1
et une gaine d’indice n2.
La silice est un milieu local, et non magnétique. La réponse de ce milieu à une onde
lumineuse se traduit par la polarisation de celui-ci, notée P , qui est fonction de
l’excitation par le champ électrique E . L’expression de la polarisation fait intervenir les
différentes réactions des électrons et des noyaux liés dans la structure cristallographique
de la silice constituant la fibre. On peut l’exprimer en fonction du champ électrique
incident E , par ([1.1] p. 17) :
( )
3
P (t ) = ε 0 χ1 E (t ) + χ 3 E (t )
Équation I.1
26
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
être assurée au niveau des discontinuités des caractéristiques du matériau. Ainsi le choix
de la géométrie du guide conduit à une propagation de modes particuliers donnés par
l’expression de la fonction F(x,y) de l’Équation I.2 et de la constante de propagation
suivant z, β (ω). Dans une certaine gamme de longueurs d’onde, il est possible de propager
un seul mode d’onde dans la fibre optique en prenant un rayon de cœur de l’ordre de
grandeur de la longueur d’onde de l’onde incidente et des indices de cœur et de gaine
assez proches. Dans ces conditions on parle de fibre monomode, qui est la fibre
exclusivement utilisée aujourd’hui dans les transmissions optiques sur longue distance. Ce
type de fibre a généralement un rayon de cœur de l’ordre de 5 µm, un diamètre de gaine
d’environ 125 µm, et un écart relatif d’indice (n1-n2)/n1 d’environ 10-3. Dans la suite du
mémoire, toutes les fibres étudiées seront des fibres monomodes et l’étude des effets de
propagation ne portera que sur ce type de fibres. Le mode unique se propageant alors,
solution de l’équation de propagation linéaire et des propriétés géométriques du guide, a
un profil transverse dans le cœur, donné par la première fonction de Bessel que l’on
remplace souvent par une expression gaussienne approchée mais plus simple ([1.1] p. 38) :
x2 + y 2
−
F ( x, y ) = e w2
Équation I.3
w étant choisi pour approcher au mieux la fonction de Bessel et est donc lié au rayon de
cœur, aux indices des différentes couches concentriques de la fibre et à la longueur
d’onde du signal.
27
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
porteuse
Enveloppe Onde porteuse
Echelle log.
Puissance
Amplitude
Figure I.2 : onde lumineuse modulée en amplitude (à gauche : séquence temporelle, à droite :
spectre)
L’évolution temporelle (et le spectre) d’un signal optique modulé est notamment
fonction du débit binaire du signal à moduler. Dans les systèmes décrits dans ce mémoire,
le débit binaire est typiquement de 10 Gbit/s ou de 40 Gbit/s. Le temps alloué à 1 bit dans
la séquence binaire est appelé temps-bit. Il est égal à l’inverse de la fréquence
d’information : 100 ps pour un débit de 10 Gbit/s, soit une fréquence d’information de
10 GHz, et 25 ps pour un débit de 40 Gbit/s.
Le motif élémentaire de la modulation d’un signal optique est appelé symbole. Dans
le cas d’une modulation binaire simple, le signal optique comporte des symboles de deux
types : un qui code le bit « 1 », et l’autre qui code le bit « 0 ». Le temps alloué à chaque
symbole, le temps-symbole, est alors égal au temps-bit, et la fréquence d’information du
signal optique est égale à la fréquence d’information du signal électrique initial. Mais nous
verrons que ce n’est pas toujours le cas, notamment si des formats de modulation multi-
niveaux sont utilisées. Le débit du signal optique, qui caractérise le nombre de symboles
modulés par seconde, peut alors être différent du débit binaire, il sera alors exprimé en
baud. Ainsi, par exemple, si un signal binaire à 40 Gbit/s est modulé optiquement par le
biais d’une modulation sur quatre niveaux, le signal optique ne transmettra que
20 Gsymboles/s. Son débit sera alors de 20 Gbaud, et sa fréquence d’information de
20 GHz. Nous y reviendrons lorsque nous aborderons les formats de modulation concernés.
28
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Émetteur Récepteur
xN
Figure I.3 : schéma de principe d’un système de transmission optique
Nous allons décrire ici les trois parties d’un système de transmission optique.
I.A.2.1 L’émetteur
Dans les systèmes que nous allons étudier, l’émetteur est tout d’abord constitué
d’un laser (généralement une diode laser) émettant en continu à une certaine longueur
d’onde et à une certaine puissance. La puissance d’un signal lumineux s’exprime en mW,
mais dans l’usage elle sera la plupart du temps exprimée en décibels-milliwatts (dBm),
échelle en décibels dotée d’une référence absolue à 1 mW.
P
PdBm = 10.log10 mW
1 mW
Équation I.4
Dans la plupart des systèmes, ce signal émis en continu est ensuite modulé en
fonction des données à transmettre, du débit et du format de modulation choisis, comme
nous l’avons vu précédemment. Mais il est aussi possible de moduler directement le signal
optique au niveau de sa source, en agissant sur le courant de pompe de la diode laser.
Nous allons décrire ici ces différentes méthodes de modulation d’un signal optique.
29
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
V1
Phase
Ee Es
V2
0 0
0 Vπ 2Vπ 3Vπ 4Vπ
Différentiel de tension de commande (V1-V2)
Le MZM est caractérisé par sa fonction de transfert décrite, dans sa forme idéale,
par l’Équation I.5 [1.3].
(V1 +V2 )
(V - V ) -i π
Es = Ee cos π 1 2 .e
2.Vπ
2.Vπ
Équation I.5 : fonction de transfert en amplitude d’un modulateur Mach-Zehnder
30
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
31
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
10.0
5.0
1.0
1.39µm
1.39 m
Total
Impurity 1.24µm absorption
Impuretés
metal
1.24 m
0.5 absorption
0.4
0.3 Absorption
de la
Infra red silice
Rayleigh
Diffusion absorption
0.2 scattering dans
of silica
l’infrarouge
Rayleigh
Fenêtre télécom
0.1 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8
0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8
µ m)
Longueur d’onde (µ
Figure I.5 : pertes linéiques d’une fibre optique en fonction de la longueur d’onde
Un minimum est observé autour de 1550 nm. A cette longueur d’onde, les pertes de
la fibre peuvent atteindre des valeurs inférieures à 0.2 dB/km pour les meilleures fibres,
ce qui correspond à une perte de puissance de 4 % par kilomètre parcouru, ou encore une
division de la puissance par 2 après propagation sur 15 km. À titre de comparaison, les
atténuations des câbles électriques sont de l’ordre de 100 à 1000 dB/km pour des signaux
de fréquences porteuses inférieures à 100 MHz. Les télécommunications par fibre optique
permettent donc de gagner au moins un facteur 1000 en termes de pertes de puissance
après propagation sur une distance donnée par rapport aux télécommunications par câble
électrique, tout en permettant la propagation d’une porteuse de fréquence au moins un
million de fois plus élevée.
Lorsque l’on s’éloigne de cette longueur d’onde optimale de 1550 nm, l’absorption
de la fibre augmente, mais reste proche de 0.2 dB/km dans une certaine plage de
longueurs d’onde, s’étalant grosso-modo de 1530 nm à 1610 nm, ce qui correspond à une
largeur spectrale de 10 THz. Cette plage de longueurs d’onde correspondant à une
atténuation minimale sera nommée fenêtre télécom. Les longueurs d’onde des sources
laser utilisées dans les systèmes de transmission optique appartiennent à cette bande
spectrale. Dans les systèmes multiplexés en longueur d’onde, que nous détaillerons au
§I.A.3, la fenêtre télécom est exploitée de manière optimale, compte tenu des limitations
de bande passante inhérentes aux amplificateurs utilisés, pour transmettre le maximum
d’information grâce à plusieurs canaux correspondant chacun à une longueur d’onde
porteuse, appartenant à cette fenêtre, différente, et transportant chacun des signaux
binaires qui leur sont propres. L’utilisation d’une bande plus large est malgré tout
possible. Elle peut même atteindre 50 THz si le pic d’absorption à 1390 nm, visible sur la
Figure I.5 est supprimé.
32
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Fibre dopée
Erbium
Coupleur Signal
Signal à
1550 nm amplifié+ASE
1 photon Isolateur
incident 2 photons de sortie
en sortie Diode laser de
pompe à 980 nm
Pompage Émission
980 nm stimulée
1550 nm
Figure I.6 : principe de fonctionnement et schéma d’un amplificateur à fibre dopée Erbium
Au niveau d’un EDFA, le signal optique est amplifié grâce à l’émission stimulée
induite par les photons du signal sur les ions Erbium. Mais les ions Erbium génèrent aussi de
la puissance optique par le biais de l’émission spontanée. Celle-ci est émise aléatoirement,
33
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
et a fortiori n’est absolument pas corrélée avec le signal incident. C’est donc une source
de bruit optique. De plus ce bruit, une fois généré, se propage aussi avec le signal amplifié
dans les fibres situées après l’amplificateur et sera amplifié, tout comme le signal, dans
les amplificateurs qui suivront dans la ligne et qui génèreront aussi leur propre
contribution à ce bruit d’émission spontanée. Cette contribution parasite due à l’émission
spontanée des EDFA qui augmente au cours de la propagation est appelée bruit d’émission
spontanée amplifiée, ou bruit d’ASE (Amplified Spontaneous Emission). C’est l’une des
limitations fondamentales auxquelles sont confrontés les systèmes de transmission
optique, qui prédomine lorsque le signal optique est de faible puissance. Nous en
reparlerons dans les paragraphes suivants.
Distance (km)
Amplification
Puissance (dBm)
Raman
Amplification
par EDFA
Figure I.7 : profils de puissance le long d’une ligne optique amplifiée soit par des EDFA, soit
par l’effet Raman
34
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
I.A.2.3 Le récepteur
Après propagation le long d’une série de tronçons de fibres optiques et
d’amplificateurs, le signal arrive au niveau du récepteur. Le rôle de celui-ci est de
récupérer la séquence binaire sous forme électrique. Le récepteur est équipé notamment
d’un détecteur constitué d’une ou plusieurs photodiodes permettant la conversion du
signal optique en signal électrique. Les photodiodes peuvent parfois être précédées d’un
démodulateur servant à récupérer l’information binaire lorsqu’elle est stockée dans la
phase du signal optique. Ceci sera détaillé dans le paragraphe I.D. Après détection, le
signal électrique alimente une bascule de décision, qui génère un signal binaire « 1 » si le
signal électrique détecté est supérieur à une certaine valeur appelée seuil de décision, et
« 0 » s’il y est inférieur.
En plus du système de détection proprement dit, le récepteur doit être équipé d’un
système de récupération d’horloge. Le principe de la récupération d’horloge consiste à
extraire un signal d’horloge à partir du signal détecté, qui servira à créer un repère
temporel nécessaire à la reconstruction du signal électrique [1.9].
35
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
total du système prenant en compte tous les canaux (soit le nombre de canaux multiplié
par le débit par canal si tous les canaux sont modulés au même débit) sur la largeur
spectrale totale du multiplex.
Avec les systèmes WDM nous voyons tout de suite l’intérêt des amplificateurs
optiques. Avec un amplificateur optique, le signal multiplexé en longueur d’onde est
amplifié en une seule fois par un amplificateur optique, alors que si un amplificateur
électrique devait être utilisé, il aurait fallu démultiplexer le signal, détecter un à un tous
les canaux, amplifier un à un chaque signal électrique ainsi détecté, reconvertir chaque
signal électrique en signal optique et remultiplexer ensemble tous ces signaux optiques.
Cela dit les amplificateurs optiques ne peuvent opérer que dans une bande passante certes
large, mais limitée à environ 30 nm. Ainsi des sous-bandes de la fenêtre télécom ont été
définies, correspondant aux bandes passantes typiques des EDFA. Les principales sous-
bandes qui seront utilisées sont la bande C, qui se situe environ entre 1530 nm et 1565 nm,
et la bande L, située environ entre 1565 nm et 1600 nm, avec des variations de quelques
nm suivant les modèles d’amplificateurs. Dans le cas d’une transmission WDM large bande
comportant des canaux en bande C et en bande L, un système de
multiplexage/démultiplexage large bande est donc nécessaire au niveau des amplificateurs
pour séparer les bandes C et L et les amplifier chacune par l’EDFA adapté.
36
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Multiplexers). Ces dispositifs de routage permettent d’aiguiller tel canal sur telle branche
du réseau et d’en injecter d’autres provenant d’autres branches. Ils sont généralement
aussi placés dans les mêmes locaux que les EDFA, et souvent entre les deux étages de
ceux-ci également.
37
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
impulsions lumineuses au cours d’une propagation dans ce type de système, ainsi que les
conséquences de ces effets.
Spectre WDM
Crosstalk linéaire
Figure I.8 : illustration de l’effet de crosstalk linéaire
Une grande partie des spectres des canaux voisins est incluse dans la bande
passante du filtre de sélection du canal central. L’information contenue dans le canal
central va donc se mélanger avec celle contenue dans la partie des spectres des canaux
voisins sélectionnée par le filtre, qui va donc s’en trouver dégradée.
38
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
P ( z ) = P0 .e −αz
Équation I.6
1
Puissa nce (dBm)
Puissa nce (mW)
6 10
5 0 5
4 0
3
-5
2
1 -10
0 -15
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Figure I.9 : profil de puissance d’un signal optique se propageant dans une fibre présentant
des pertes de 0.2 dB/km. A gauche : en échelle linéaire (mW), à droite : en échelle
logarithmique (dBm)
39
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
40
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Équation I.11
Elle se mesure en ps/nm. Si la propagation a lieu dans une seule fibre de longueur L
et de dispersion D, la dispersion cumulée Dcum est tout simplement égale à L.D.
Un autre paramètre caractéristique d’une fibre optique est la pente de dispersion
chromatique, notée D’. Comme son nom l’indique, elle représente la variation de la
dispersion chromatique en fonction de la longueur d’onde. Elle se calcule par :
∂D 4πc πc
D' = = β 2 + β3
∂λ λ³ λ
Équation I.12
41
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Par contre il existe des fibres dites à maintien de polarisation, ou PMF (Polarization
Maintaining Fibers) qui ont une dissymétrie intrinsèque relativement forte et
volontairement induite lors de leur fabrication. De ce fait elles ont des axes propres
connus et indépendants des conditions extérieures, et leur biréfringence est uniforme le
long de la fibre et constante. Un signal polarisé envoyé dans une PMF sur un de ses axes
propres conservera sa polarisation après propagation. Son DGD sera alors nul. Les PMF sont
surtout employées au niveau de l’émetteur, notamment entre la source et le modulateur
qui est sensible à la polarisation du signal. Mais elles ne sont jamais employées en tant que
fibre de ligne, car cela représenterait d’une part un surcoût très important, et d’autre
part, de très fortes pénalités dues au DGD si d’aventure le maintien de la polarisation
n’était plus assuré à un endroit donné.
z t
DGD (ps)
y
y zL x
à zL
t
x x
z0
à z0
0.05
0.04
Probabilité
0.03
PMD
0.02
0.01
0
0 20 40 60 80 100
DGD (ps)
Figure I.11 : distribution statistique du DGD mesurée pour une fibre de 43 ps de PMD sur une
période de 6 mois
42
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
La Figure I.11 montre les résultats d’une campagne de mesure de DGD pendant une
période de 6 mois sur une fibre dont la PMD a été évaluée à 43 ps [1.12]. Le DGD suit
approximativement une distribution statistique de Maxwell [1.12], de laquelle on peut
facilement tirer la moyenne, qui donne la PMD.
Dans le cas d’une fibre PMF, la PMD est égale au DGD de la fibre, et évolue
linéairement avec la longueur de la fibre. Dans le cas d’une fibre standard, du fait du
caractère statistique de la PMD, celle-ci évolue seulement comme la racine carrée de la
longueur de la fibre. Pour une fibre donnée, on caractérise alors sa PMD par une valeur qui
se mesure en ps/ km . Les meilleures PMD qui ont été obtenues pour les fibres standard
sont inférieures à 0.1 ps/ km .
Dans une distribution statistique telle que celle représentée Figure I.11, les valeurs
de DGD les plus pénalisantes sont bien sûr les plus élevées (au-delà de 100 ps pour cet
exemple). Elles apparaissent très rarement, mais suffisamment tout de même pour rendre
le système indisponible pendant un certain temps à cause de trop fortes pénalités dues au
DGD. Les opérateurs spécifient généralement un taux d’indisponibilité du système de 10-5.
Les fibres sont alors conçues de sorte que leur PMD soit compatible avec ce taux
d’indisponibilité, notamment lorsque le débit atteint voire dépasse 40 Gbit/s.
Aeff =
(∫∫ F ( x, y) 2
dxdy )2
∫∫ F ( x, y)
4
dxdy
Équation I.14
43
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
L’effet Kerr optique agit ainsi sur le signal optique avec des conséquences qui
dépendent de la manière dont il a été généré, notamment en configuration WDM. Nous
allons énumérer ici les différents effets non-linéaires consécutifs à l’effet Kerr, que pourra
subir un signal optique.
44
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
d’indice dans le milieu de propagation, qui se traduit par une modification de la phase du
signal. Le déphasage ainsi généré sera nommé phase non-linéaire, φNL. Ses variations, au
niveau des fronts de l’impulsion, induisent une variation de la fréquence du signal. Ce
décalage en fréquence peut ensuite se traduire en une variation d’intensité par le biais de
la dispersion chromatique. La Figure I.13 montre l’allure d’un signal impacté par la SPM.
Cet effet a pour conséquence principale des fluctuations d’amplitude au niveau des fronts
des impulsions. Mais nous verrons au §I.B.4.1.5 que cet effet peut être subdivisé en
d’autres effets non-linéaires, les effets dits intra-canaux.
Profild’intensité
Profil d’intensité Phase instantanée
Phase instantanée Décalage en
Décalage enfréquence
fréquence
de l’impulsion induite par
induite par SPM
la SPM Décalage
Décalage dede
Intensité Retard fréquence
fréquence
Intensité Retard deen phase
phase
φNL
Temps
Temps
Temps
Temps Temps
Temps
Pch. = 2 dBm
(u.a.)
Pch. = 17 dBm
Nous allons maintenant quantifier la phase non-linéaire induite par la SPM. Pour
cela nous allons utiliser l’amplitude normalisée U du champ électrique du signal optique
A ([1.1] p. 64):
−α
z
A = P0 .e 2
U
Équation I.17
où T=t-β 1z et P0 est la puissance P(z,T) à z=0. La contribution des effets non-linéaires dans
la NLSE peut alors s’écrire en considérant cette fonction U(z,T) ([1.1] p. 98):
∂U
= iγ P0 e −α z U .U
2
∂z
Équation I.18
45
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
où φNL est le déphasage appliqué consécutif à la SPM, soit la phase non-linéaire que nous
avons introduite ci-dessus. La phase non-linéaire vaut :
2π
L
n2
Φ NL (L ) = .∫ P0 e −αz dz
λ 0
Aeff
Équation I.20 : phase non-linéaire
Cette grandeur peut être utilisée pour caractériser la quantité d’effets non-linéaires
présents dans une liaison optique. Ce point sera abordé ultérieurement dans ce mémoire,
notamment au §I.C.2.2.2
Notons que la SPM se produit au sein même d’un signal optique, donc elle peut se
manifester lors d’une transmission mono-canal.
PNL =
1
2
[
PNL (ω1 )e −iω1t + PNL (ω 2 )e −iω 2t + PNL (2ω1−ω 2 )e −i ( 2ω1−ω 2 )t + PNL (2ω 2−ω1 )e −i ( 2ω 2 −ω1 )t + c.c ]
Équation I.21
PNL (ω i ) =
3
4
ε 0 χ 3 Ai ( 2
+ 2 Aj
2
)A
i
Équation I.22
2
où i et j valent ici 1 et 2, ou 2 et 1. Le terme Ai correspond à la SPM, que nous avons
2
évoquée ci-dessus. Le terme 2 A j correspond à une modulation de phase induite par
l’autre signal, et est responsable de la XPM. Le facteur 2, lié à la dégénérescence de la
susceptibilité électrique correspondante, montre que la contribution de la XPM au
déphasage non-linéaire est deux fois plus importante que celle de la SPM, à intensité
égale.
Les composantes aux pulsations 2ω1-ω2 et 2ω2-ω1 correspondent à un mélange à
quatre ondes dégénéré, que nous allons étudier dans le prochain paragraphe.
Les conséquences du déphasage introduit par la XPM sur un canal optique se
manifestent, comme pour la SPM, par des fluctuations d’intensité induites par la dispersion
chromatique. Du fait qu’elle soit générée par une autre onde lumineuse qui ne présente
pas la même modulation temporelle qu’elle, l’onde subissant la XPM peut alors subir une
certaine gigue temporelle consécutive aux variations d’indice induites par XPM, qui dépend
46
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Puissance (u.a.)
Délai relatif
entre les canaux
croissant par pas
de 20 ps
où l’étoile représente le complexe conjugué. Le mélange à quatre ondes est dit dégénéré
si ωi et ωj sont identiques. Si ωk est identique à une autre pulsation du mélange, alors nous
avons affaire à de la XPM, voire à de la SPM si les trois pulsations sont identiques.
Le produit d’intermodulation entre ces trois ondes conduit à la formation d’une
quatrième onde à ωijk dont la puissance, après propagation dans une fibre optique sur une
distance L est donnée par [1.14] :
2
Dijk
P ( L, ωijk ) = (
.φNL η . P0 e
2 −α L
)
3
Équation I.24
47
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
4e −α L sin 2 ∆β .L / 2
α2 1 + ( )
η=
α 2 + ∆β 2 ( )
2
−α L
1− e
Équation I.25
λk2 λk2 ωi + ω j dD
∆β = β i + β j − β k − β ijk = (ωi − ωk ) (ω j − ωk ) D ( λk ) + − ωk ( λk )
c 2π c 2 dλ
Équation I.26
48
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
La Figure I.15 montre une illustration spectrale du mélange à quatre ondes ayant eu
lieu sur une propagation de 25 km de fibre DSF, dans le cas de fréquences porteuses
irrégulièrement espacées en longueur d’onde [1.5]. En fin de propagation nous pouvons
apercevoir tous les produits d’intermodulation, provenant de toutes les combinaisons
possibles des trois fréquences initiales.
Puissa nce (dBm)
Figure I.15 : exemple de génération de produits d’intermodulation par FWM de trois longueurs
d’onde porteuses inégalement espacées en fréquence lors d’une propagation sur 25 km de DSF
Propagation dans
une fibre avec D>0
t t
Temps-bit Temps-bit Temps-bit Temps-bit
1 2 1 2
49
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
t t t
T1 T2 T1 T2
tt
C’est le résultat d’une interaction non-linéaire entre trois ondes différentes issues
de trois impulsions fortement dispersées, qui en génère une quatrième par conversion non-
50
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
linéaire. Pour illustrer l’i-FWM, prenons l’exemple d’un signal optique modulant la
séquence « 1101 » selon le format RZ, où un « 1 » est codé par une impulsion lumineuse et
un « 0 » par l’absence de signal, tel qu’illustré Figure I.18.
Par le biais de la dispersion chromatique, ces trois impulsions vont s’étaler et se
chevaucher les unes sur les autres, comme montré en Figure I.19. Nous voyons sur cette
figure qu’au niveau du 3e temps-bit, initialement dépourvu de puissance optique, trois
ondes de fréquences différentes provenant des trois impulsions sont présentes. Ces trois
ondes peuvent alors interagir par FWM sous certaines conditions [1.17].
Amplitude
Bit n°1 t
Bit n°2 t
Bit n°3 t
Bit n°4 t
f2
f1
Fluctuations
Amplitude
d’amplitude
51
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
L’i-FWM obéit, comme le FWM entre canaux, à des conditions d’accord de phase.
Des études théoriques [1.17] montrent que ces conditions ne sont réalisées qu’au centre
des temps-bits. De plus, elles ne sont réalisées que pour des triplets du type AmAnA*m+n-j, j
étant le numéro du bit au sein duquel est générée l’énergie par i-FWM et Ap étant
l’amplitude du bit numéro p, qui doit bien évidemment ne pas être trop faible pour
générer de l’i-FWM. Ainsi, dans l’exemple présenté ci-dessus, de l’i-FWM sur le 3e bit peut
bien être généré par les contributions de A1, A4, et A*1+4-3= A*2, qui présentent toutes une
puissance optique élevée.
SPM φNL
π
0
Figure I.21 : effet de la SPM sur un signal modulé en phase et dépourvu d’ASE, représenté dans
le plan complexe
Lorsque du bruit d’ASE est rajouté au signal, chacun des deux symboles se voit
affecté d’une fluctuation aléatoire d’amplitude et de phase, ce qui fait que les « taches »
correspondant aux symboles vont s’agrandir, mais de manière isotrope dans le plan
complexe. Ceci est illustré sur la constellation gauche de la Figure I.22. Ces « taches »
combinant puissance du signal et ASE vont bien sûr subir de la même façon la SPM au cours
de leur propagation. Or comme la puissance du symbole varie maintenant aléatoirement
autour d’une valeur moyenne du fait de l’ASE, la phase non-linéaire associée variera aussi
comme la puissance du symbole. Il en résulte une forme d’hélice pour les symboles, que
l’on peut voir sur la constellation droite de la Figure I.22.
Signal + ASE
NLPN
π
0
Cet effet pourra s’avérer pénalisant pour les formats modulés en phase, et en
particulier si une détection différentielle est utilisée, c’est-à-dire lorsque l’information est
codée dans la différence de phase entre deux bits consécutifs : du fait du NLPN, cette
52
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
1.2
λp= 1µm
0.8
0.4
0
0 12 24 36
Signal
incident Fréquence (THz)
Figure I.23 : exemple de profil de gain Raman en fonction de l’écart en fréquence de la pompe
et du signal mesuré dans une fibre en silice pour une longueur d’onde de pompe à 1µm.
L’interaction non-linéaire par effet Raman a donc lieu entre des signaux dont
l’écart en fréquence est de quelques dixièmes à quelques dizaines de THz. Pour des
canaux dont le débit est supérieur à 100 Gbit/s, l’effet Raman commence à être
perceptible à l’intérieur même du spectre des canaux. Il est alors nommé effet Raman
intra-canal. Néanmoins, et c’est aujourd’hui le cas le plus courant dans les systèmes WDM,
l’effet Raman intervient majoritairement par l’interaction non-linéaire entre deux ou
plusieurs canaux. Chaque canal est susceptible de fournir de la puissance à des canaux de
plus grande longueur d’onde selon un gain Raman tel que celui présenté en Figure I.23. La
puissance moyenne des canaux le long d’une fibre optique ne va donc pas dépendre
uniquement des pertes de la fibre, mais aussi du transfert d’énergie provoqué par l’effet
Raman auto-induit. La Figure I.24 donne un exemple de l’impact de l’effet Raman sur un
spectre de canaux multiplexés en longueur d’onde de puissance moyenne identique pour
53
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
chaque canal en début de transmission [1.19]. Après 100 km de propagation, les canaux
ont une puissance qui varie linéairement sur une échelle logarithmique sur tout le
multiplex. Les canaux de courte longueur d’onde transfèrent de la puissance aux canaux
de grande longueur d’onde, générant ainsi ce que l’on nommera un « tilt » Raman.
EDFA
Source
optique
WDM Fibre100km
Sortie de fibre
Entrée de fibre
Puissance
Tilt Raman
2.3 dB
(0.5 dB/ div.)
Puissance
Longueur d’onde
(3.2 nm/ div.)
Longueur d’onde
(3.2 nm/ div.)
Figure I.24 : impact de l’effet Raman auto-induit sur le spectre d’un ensemble de canaux WDM
54
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
dans ce cas, l’OSNR au niveau du récepteur devra être 4 fois plus élevé (ou augmenté de
6 dB) pour que la qualité de la détection ne soit pas affectée par l’augmentation du débit.
La tolérance d’un signal optique au bruit est inversement proportionnelle à sa
fréquence d’information optique.
55
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Nous verrons qu’en règle générale les effets intra-canaux sont prépondérants à
40 Gbit/s, mais que certains systèmes à densité spectrale d’information élevée génèrent
toujours des effets croisés importants même à 40 Gbit/s.
Le bruit de phase non-linéaire se comporte comme les effets non-linéaires croisés :
plus la fréquence d’information, ou plus la dispersion, augmente, moins il se manifeste.
L’effet Brillouin se manifeste d’autant moins que la fréquence d’information est
élevée, et l’effet Raman en est indépendant, sauf dans le cas de l’effet Raman intra-canal
qui se manifeste pour des fréquences d’information supérieures à 100 GHz.
4000
Dispersion cumulée
Compensation en ligne
2000
(ps/nm)
Post-compensation
Dispersion
0
résiduelle
Pré-compensation Dispersion résiduelle en ligne
-2000
0 500 1000
Distance (km)
Figure I.25 : exemple de carte de dispersion « simple période » d’un système de transmission
optique
Une gestion de dispersion simple période, telle que représentée ci-dessus, repose
sur trois degrés de liberté :
• La pré-compensation
C’est la valeur de dispersion cumulée du système à l’entrée de son premier tronçon.
Pour atteindre une valeur de pré-compensation donnée, il suffit de placer une première
fibre de compensation de dispersion juste après l’émetteur, par exemple au niveau de
l’amplificateur situé à l’entrée du premier tronçon de la ligne.
56
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
• La compensation en ligne
C’est la valeur de dispersion cumulée qui est compensée à la fin de chaque tronçon,
souvent opérée entre les deux étages d’un EDFA dans un système terrestre. Dans le cas
d’une gestion de dispersion « simple période » telle que présentée en Figure I.25, la
compensation en ligne est identique pour tous les tronçons, sauf le dernier. Elle peut
s’exprimer en ps/nm ou en pourcentage de la dispersion cumulée dans le tronçon. Dans cet
exemple, elle vaut 80 %. La dispersion accumulée dans chaque tronçon n’est alors pas
entièrement compensée, et la dispersion cumulée tend globalement à croître le long de la
ligne. Nous parlons dans ce cas d’une carte de dispersion « montante ». La différence
entre la valeur de la dispersion cumulée après la compensation en ligne d’un tronçon et la
valeur de la dispersion cumulée au début du tronçon correspondant est appelée la
dispersion résiduelle en ligne. Ce paramètre peut se substituer à la compensation en ligne
pour caractériser la gestion de dispersion d’un système.
• La post-compensation
C’est la valeur de la compensation en ligne du dernier tronçon. La post-
compensation a pour rôle de donner à la dispersion cumulée à la fin de la ligne une valeur
finale, appelée dispersion résiduelle. La dispersion résiduelle est dans la plupart des cas
bien plus faible que la valeur maximale de la dispersion cumulée le long de la ligne (et ce
d’autant plus que le débit est élevé), mais elle n’est pas nécessairement nulle. Elle
contribue à l’optimisation du système au même titre que la pré-compensation et la
compensation en ligne.
Ces trois degrés de liberté peuvent permettre une amélioration significative de la
tolérance du système considéré aux effets non-linéaires [1.2], pour seulement le prix de
petites contraintes supplémentaires.
Une carte de dispersion optimisée, pour laquelle l’impact des effets non-linéaires
est minimisé, est telle que globalement le long de la ligne, il y a autant d’effets non-
linéaires qui se sont cumulés lorsque la dispersion cumulée était négative, que lorsqu’elle
était positive. Des relations semi-empiriques ont été établies entre ces différents
paramètres de gestion de dispersion, pouvant permettre dans certains cas d’obtenir
rapidement par le calcul leurs valeurs optimales pour tel ou tel système [1.2], [1.20],
[1.21].
I.B.7 Récapitulation
Nous avons évoqué ici les deux limitations majeures à la distance que peut parcourir
un signal optique dans un système de transmission optique pour être détectable par le
récepteur après transmission. La première limitation est causée par le bruit d’ASE qui
devient d’autant plus limitant que la puissance du signal injectée est faible. La seconde
est causée par les effets non-linéaires, qui eux se manifestent lorsque la puissance
injectée dans la fibre est élevée. Nous voyons tout de suite qu’un compromis est bien sûr
nécessaire pour déterminer la puissance du signal qu’il faut introduire dans la fibre.
De plus ces effets se cumulent linéairement avec le nombre de tronçons fibres-
amplificateurs du système. Donc lorsque la distance augmente, la puissance minimale
tolérable augmente du fait de l’augmentation de la quantité d’ASE, et la puissance
maximale diminue du fait de l’augmentation de la quantité d’effets non-linéaires. La
distance pour laquelle ces deux valeurs de puissance se rejoignent correspond alors à la
distance maximale atteignable par un signal se propageant dans ce système.
57
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
58
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Œil
59
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
aborderons très largement dans ce mémoire. Cette constellation a été obtenue au moyen
d’une simulation numérique.
où NASE définit la densité spectrale de bruit, et Bref la bande spectrale de référence dans
laquelle est considéré le bruit, qui y sera supposé blanc. Le facteur 2 provient du fait que
le bruit d’ASE n’est pas polarisé, et donc qu’il se répartit aléatoirement sur la polarisation
du signal et sur la polarisation orthogonale. Une valeur d’OSNR doit toujours être
accompagnée de la bande spectrale de référence dans laquelle est considéré le bruit. Elle
est usuellement de 12.5 GHz, soit 0.1 nm pour des signaux appartenant à la fenêtre
télécom.
La valeur de la densité spectrale de bruit est déterminée par les caractéristiques
des amplificateurs qui sont répartis tout le long de la ligne de transmission, notamment de
leur gain et de leur facteur de bruit. Le facteur de bruit (Noise Figure, NF) est défini par le
rapport des rapports signal sur bruit électrique (SNR, Signal-to-Noise Ratio, mesurés après
détection) d’entrée et de sortie :
SNRin
NF =
SNRout
Équation I.28
60
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
1 2 N ASE 2 N ASE
NF = + 1 ≈
G hν Ghν
Équation I.29
Lorsqu’un signal déjà bruité est amplifié par un nouvel EDFA, celui-ci lui rajoute sa
propre contribution au bruit, donnant un OSNR en sa sortie tel que :
1 1 hν .Bref
= + NF
OSNRout OSNRin Pin
Équation I.31
Par souci de commodité, il est d’usage d’employer cette formule dans sa forme
logarithmique. L’OSNR est alors exprimé en décibels dans la bande spectrale considérée.
La version logarithmique de l’Équation I.32 est la suivante :
Pin
OSNR( dB / Bref ) = 10 log10
hν .Bref − NF( dB ) − 10 log10 ( N amplis )
Équation I.33
Cette formule est couramment utilisée en considérant Bref égale à 12.5 GHz, soit
0.1 nm, avec une puissance d’entrée exprimée en dBm. Moyennant ces hypothèses,
l’Équation I.33 se réécrit sous la forme suivante, très souvent employée :
OSNR( dB / 0.1nm ) = 58 + Pin ( dBm ) − NF( dB ) − 10 log10 (N amplis )
Équation I.34
61
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
déterminer la puissance minimale qu’un système peut tolérer avant d’être limité par le
bruit.
Ce critère est bien adapté pour un système donné, dans le cas où tous ses tronçons
sont identiques. Mais il est difficilement « portable » d’un système à un autre : une même
puissance intégrée dans deux systèmes différents ne correspondra pas forcément à la
même quantité d’effets non-linéaires accumulés dans chaque système.
2π n 2 ( z )
L
Φ NL = ∫ P( z )dz
0
λ Aeff ( z )
Équation I.36
Lorsque la propagation a lieu sur un seul tronçon de fibre, cette formule peut être
simplifiée en :
Φ NL = γ .Pin .Leff
Équation I.37
avec γ le coefficient non-linéaire de la fibre, Pin la puissance par canal injectée dans la
fibre et Leff la longueur effective de la fibre, calculée à partir de la valeur moyenne de la
puissance le long de la fibre. Pour une fibre de longueur L, elle est définie par :
1 − e −αL
L
1
Pin O∫
Leff = P( z )dz =
α
Équation I.38
62
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
avec bien sûr α exprimé en km-1 et non en dB/km. Si le tronçon est suffisamment long,
cette longueur effective tend vers 1/α, qui est de l’ordre de 20 km pour des fibres de ligne
standard.
La phase non-linéaire permet ainsi de quantifier les effets non-linéaires cumulés
dans n’importe quel type de systèmes, y compris ceux dont les tronçons ne sont pas
identiques, et de comparer la quantité d’effets non-linéaires qui sont générés dans des
systèmes différents. En utilisant la phase non-linéaire, il est aussi possible de calculer une
puissance intégrée « universelle », par exemple ramenée à 1 tronçon de 100 km de fibre
SMF en calculant la puissance qui donnerait la même phase non-linéaire que le système à
caractériser, dans ce tronçon de référence. La phase non-linéaire se mesure usuellement
en radians, en π-radians (radians normalisés par rapport à π) ou en dB par rapport à une
référence choisie.
Un système est généralement considéré sans erreur si ce BER est inférieur à une
valeur d’au plus 10-9 , voire de 10-12 ou 10-15 suivant les systèmes.
Cependant il existe des algorithmes appelés codes correcteurs d’erreurs, ou FEC
(Forward Error Correcting codes), qui sont basés sur une redondance de l’information
transmise [1.22]. Pour cela des bits supplémentaires, calculés en fonction des bits initiaux
de la séquence, sont ajoutés à la séquence binaire initiale. Après la transmission, le FEC
effectue un recoupement entre ces bits ajoutés et les bits d’information détectés, et en
déduit d’éventuelles erreurs de transmission qu’il peut corriger. Pour ne pas diminuer la
quantité d’information transmise lorsqu’un FEC est utilisé, le débit binaire de la séquence
codée doit être légèrement augmenté, pour compenser l’ajout des bits permettant au FEC
de fonctionner.
Les FEC actuellement utilisés sont capables de ramener le taux d’erreurs de la
transmission après correction à une valeur inférieure à 10-12 pour un taux d’erreurs avant
correction de 4.10-3 au plus, et cela en augmentant le débit d’à peine 7 % (soit 10.7 Gbit/s
pour un débit initial de 10 Gbit/s ou 43 Gbit/s pour un débit initial de 40 Gbit/s) !
I.C.3.2 Le Facteur Q
Le facteur Q, ou facteur de qualité, est un autre critère de qualité d’un signal
optique. Il est obtenu à partir des statistiques de bruit (moyennes et écarts-types) des
niveaux « 1 » et « 0 » du signal à détecter. Le facteur Q est défini par :
63
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
I1 − I 0
Q=
σ1 + σ 0
Équation I.40
Signal
Signal
2σ1
I1I1
P(0/1)
P(0/ 1)
IDID
I0I0 P(1/0)
P(1/ 0)
Signal
Signal
tD
2σ0
Temps
Temps Probabilité
Probabilité
Figure I.29 : à gauche : trace temporelle du signal avec les niveaux moyens « 1 » et « 0 »
(respectivement I1 et I0), et le seuil de décision optimal (ID). A droite : distributions des deux
niveaux et écarts-types associés.
Dans le cas de statistiques de bruit gaussiennes, le BER est assez simplement relié
au facteur Q par la formule :
−Q2
1 Q 1 e 2
BER = erfc ≈ .
2 2 2π Q
Équation I.41
+∞
2
où erfc désigne la fonction d’erreur complémentaire, soit erfc ( x ) = −y
∫ e dy .
2
π x
64
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Le facteur Q tel que défini par l’Équation I.40 est, nous venons de le voir, lié au BER
par l’Équation I.41 dans le cas de statistiques gaussiennes. Or nous verrons par la suite que
la distribution typique de bruit d’un système optique n’est pas gaussienne et que cela peut
poser des difficultés pour expliquer tel ou tel phénomène physique. Cependant, par souci
de clarté et de lisibilité, nous présenterons tous nos résultats numériques et
expérimentaux provenant de calculs ou de mesures de BER au moyen du facteur Q calculé
par la fonction réciproque de celle de l’Équation I.41, même s’il n’y correspond pas
rigoureusement.
OE = P1− P0
2P
Équation I.43
65
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
P Bref
Q = Q' = Q ' OSNR
2 N ASE Be Be
Équation I.45
avec NASE la densité spectrale de bruit d’ASE, Be la bande spectrale électrique du récepteur
et Bref la bande spectrale de référence dans laquelle est considéré l’OSNR.
Mais le facteur Q’, comme l’ouverture de l’œil, présente certaines limitations, à
savoir une sur-estimation de la performance lorsque c’est la moyenne des puissances qui
est prise en compte pour le calcul de P1 et de P0, et une sous-estimation lorsque c’est le
pire cas qui est pris en compte.
Ces méthodes de mesure d’ouverture de l’œil sont aussi en général plus adaptées
aux BER élevés (10-3 ou 10-4) caractérisant un signal de qualité très moyenne, qu’aux BER
très faibles autour de 10-9, caractérisant des signaux de bonne qualité, où elles sous-
estiment quasi-systématiquement leur performance. Dans ce cas, une mesure d’ouverture
de l’œil sur-estimerait l’importance des quelques traces aberrantes dans le diagramme de
l’œil se produisant très rarement dans la séquence, alors que ces traces passeraient
quasiment inaperçues lors d’un calcul du facteur Q avec le bruit.
C’est pourquoi ces méthodes n’ont pas été utilisées dans ce mémoire. De plus elles
sont beaucoup plus adaptées aux simulations numériques pour pouvoir être appliquées sur
un œil sans bruit. Mais il est vrai qu’elles présentent l’avantage de nécessiter un temps de
calcul très court, notamment par rapport aux méthodes d’évaluation du BER qui seront
utilisées par la suite.
• La pénalité en OSNR
C’est la différence d’OSNR (lorsqu’il est mesuré en dB) requise entre les deux
configurations, pour que l’on obtienne le même BER dans les deux cas.
66
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
• La pénalité en facteur Q
En se plaçant à OSNR constant, c’est la différence entre les facteurs Q, en dB,
obtenue entre les deux configurations.
Dans la plupart des cas, ces deux calculs de pénalités donnent des résultats très
similaires.
t
15
b rui
pa r le
14
Facteur Q (dB)
on Seuil non-
it ati
13 Lim linéaire
12
Dégradation due aux
11
effets non-linéaires
10
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Puissance d'entrée (dBm)
Cette méthode est la plus adaptée aux expériences, mais elle peut présenter des
inconvénients lorsqu’elle est utilisée après des simulations numériques. Notamment il peut
très vite arriver que l’on ait, au niveau de ce seuil non-linéaire, des valeurs de facteur Q
très élevées (pouvant parfois atteindre 30 dB, soit un BER inférieur à 10-200 !) qui ne sont
jamais atteintes expérimentalement, et pour lesquelles le comportement non-linéaire du
système simulé n’est pas fiable. Pour les simulations numériques, deux autres définitions
du NLT sont alors possibles.
67
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
10-5). Le problème de cette définition est que cela demande d’établir un algorithme de
convergence du BER vers le BER ciblé en jouant sur l’OSNR du système (au niveau du
dernier amplificateur par exemple) avec éventuellement l’aide d’une extrapolation. Or
cela est souvent contraignant, tant au niveau de la programmation que du temps de calcul
supplémentaire requis. Mais une méthode plus simple peut être envisagée.
4
Pénalités (dB)
3 Seuil non-linéaire
à 1 dB de pénalité
2
0
0 2 4 6 8 10
Puissance d'entrée (dBm)
Figure I.31 : seuil non-linéaire déterminé à partir d’une courbe de pénalités (en OSNR ou en
facteur Q)
I.D.1.1 Principe
Les systèmes de transmission par fibres optiques sont conçus pour, nous l’avons vu,
faire propager par voie optique des données binaires « 0 » et « 1 ». Il convient donc de
déterminer un code permettant de traduire ces signaux dans le domaine optique par une
modulation adéquate d’un signal optique continu. Le code utilisé pour la traduction en
optique des signaux binaires est appelé format de modulation.
La méthode de modulation la plus intuitive consiste à coder l’information de la
manière suivante : « 0 » = pas de lumière transmise, ou à faible puissance et « 1 » = de la
lumière transmise, à puissance plus forte. C’est le principe du codage en intensité, appelé
68
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
OOK (pour On/Off Keying), et parfois ASK (Amplitude Shift Keying) ou IMDD (Intensity-
Modulated Direct Detection). Ce codage OOK regroupe plusieurs formats de modulation,
ayant tous en commun le codage de l’information binaire par le biais de l’intensité de
l’onde lumineuse. Nous le détaillerons au §I.D.2.
Une onde lumineuse, comme toutes les ondes, est certes caractérisée par son
intensité, que l’on peut moduler pour transporter l’information, mais elle est aussi
caractérisée par sa phase, qui est un degré de liberté que l’on peut aussi exploiter pour
moduler l’information binaire à transporter. De nombreux formats de modulation basés sur
la modulation de phase (PSK pour Phase-Shift Keying) existent et sont à l’étude. Nous nous
intéresserons ici plus particulièrement à la modulation différentielle en phase (DPSK pour
Differential Phase-Shift Keying) dont nous détaillerons le principe et l’intérêt au §I.D.3.
La fréquence de l’onde, quant à elle, définie par la source lumineuse utilisée, peut
aussi être modulée [1.23] mais nous n’aborderons pas ce point ici. Cette technique n’est
pas suffisamment mature pour être utilisée dans les systèmes étudiés ici.
Nous allons également aborder, au §I.D.4, une autre méthode de codage mêlant
modulation d’intensité et de phase, le codage duobinaire.
69
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
I.4, soit sur l’une de ses alternances croissantes. Cependant une puissance résiduelle pour
le codage du « 0 » est souvent observée du fait des imperfections de la modulation. Nous
parlerons alors du taux d’extinction (ou ER pour Extinction Ratio) du format, ayant alors
une valeur finie. Le taux d’extinction d’un format de modulation OOK est défini par :
P1 P
ER = ou ERdB = 10 log10 1
P0 P0
Équation I.46
0.5 0
(π-rad)
(dBm/nm)
Phase
0.5 0 -20
Phase
-0.5 -40
0 -1 -60
0 1 2 -2 -1 0 1 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps-bit
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
70
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
augmentation de la largeur spectrale du signal RZ par rapport à celle du signal NRZ, mais
elle induit aussi une plus grande ouverture de l’œil pour une même puissance moyenne. De
plus, les différentes impulsions d’un signal RZ ont moins tendance à se chevaucher et à
interférer entre elles par le biais de la dispersion, que les différents symboles d’un signal
NRZ affectés par la même dispersion. Les performances du format RZ en termes de
sensibilité et de tolérance aux effets non-linéaires s’en trouvent ainsi améliorées par
rapport à celles du format NRZ. La Figure I.33 montre un exemple de trace temporelle, le
diagramme de l’œil et le spectre d’un format RZ.
1 1 20
(dBm/nm)
0.5 0 -20
-0.5 -40
0 -1 -60
0 1 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 -2 -1 0 1 2
Temps-bit
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
Figure I.33 : trace temporelle, diagramme de l’œil et spectre du format RZ- 50%
71
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
0.5 (π-rad)
(π-rad) 0
(dBm/nm)
Phase
0.5 0 -20
Phase
Phase
-0.5 -40
0 -1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
La Figure I.35 récapitule les plages d’évolution nécessaires à tous les signaux
électriques qui doivent être appliqués aux MZM pour générer les formats de modulation
évoqués ci-dessus.
Sur-mod. CS-RZ (débit B/2)
1 π
Transmission (normalisée)
Phase
0 0
Sur-mod. RZ-33 (débit B/2)
Signal NRZ
Sur-mod. RZ-50
(débit B)
Figure I.35 : récapitulation des plages d’évolution des différents signaux à appliquer à un MZM
pour obtenir les formats NRZ, RZ-50, RZ-33 et CS-RZ
72
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
(Chirped-RZ) est un format RZ doté quant à lui d’une sur-modulation en phase sinusoïdale.
Tous ces formats nécessitent l’utilisation d’un modulateur de phase.
Il existe aussi le format RZ sur-modulé en polarisation, l’APol-RZ (Alternate-
Polarization RZ). La polarisation du signal est modulée de telle sorte que deux impulsions
successives soient polarisées orthogonalement.
Tous ces formats sont intéressants en termes de résistance aux effets intra-canaux
et seront étudiés en détail dans le Chapitre 3, consacré à ces effets.
73
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
1 1 20
0.5
Phase (π-rad)
0
(dBm/nm)
0.5 0 -20
-0.5 -40
0 -1 -60
0 1 2 -2 -1 0 1 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 Temps-bit
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
Il va de soi qu’il est possible d’ajouter à une modulation DPSK de nombreuses sur-
modulations périodiques telles que celles décrites pour les formats OOK. De cette manière
il est possible de générer les formats RZ-DPSK, CS-RZ-DPSK, APol RZ-DPSK, etc., nommés
par analogie avec les formats OOK équivalents. Mais les sur-modulations en phase sont plus
délicates à manipuler dans ces formats car il faut tenir compte du fait que l’information
est déjà codée dans la phase.
Signal T Séquence
DPSK initiale
Figure I.37 : schéma d’un détecteur différentiel pour DPSK (T : retard d’un temps-bit)
74
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
OOK DPSK
1 √2
0 1 -0.7 0.7
Figure I.38 : constellations idéales d’un signal NRZ-OOK et d’un signal NRZ-DPSK de même
puissance moyenne
Dans une constellation, les symboles OOK peuvent être placés, pour l’un à l’origine
du plan complexe, et pour l’autre sur le cercle unité. La distance entre ces symboles est
donc de 1. Lorsque du bruit d’ASE est rajouté au signal, ces symboles deviennent des
taches isotropes dans le plan complexe. Pour que ce bruit soit à l’origine d’une erreur, il
faut que le signal bruité soit supérieur, en amplitude, à 0.5 pour « 0 », ou y soit inférieur
pour « 1 ». Cela correspond à un seuil de 0.25 pour le signal en intensité.
En ce qui concerne la DPSK, les symboles sont placés tous les deux sur un même
diamètre du cercle de rayon 2 / 2 , pour garantir la même puissance moyenne que le
signal OOK précédemment évoqué. Ils sont donc distants de 2 l’un de l’autre, et donc
peuvent tolérer une amplitude de bruit 2 fois plus grande que pour le signal OOK avant
de générer une erreur. Donc une puissance de bruit 2 fois supérieure pour une même
puissance de signal, soit un OSNR 3 dB plus faible.
Mais cela n’explique pas pourquoi le gain en sensibilité est apporté par la détection
équilibrée uniquement. Une détection simple sur un port comme sur l’autre correspond à
75
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
une sensibilité très similaire à celle d’un format OOK. Les analyses usuelles, notamment
basées sur l’approximation gaussienne de la distribution de bruit et le facteur Q, ne
suffisent pas à expliquer cette différence [1.27]. Pour la voir il faut tenir compte de la
distribution réelle de bruit qui n’est pas gaussienne. Ce problème est illustré en Figure I.39
via les courbes de densité spectrale de bruit réelle et approchée par une gaussienne, d’un
signal DPSK et d’un signal OOK bruités.
DPSK OOK
G G R
Figure I.39 : distributions de bruit d’un codage DPSK (à gauche) et OOK (à droite) en suivant
l’approximation gaussienne (G) ou la distribution réelle (R). Espaces hachurés : zones
d’erreurs
Le BER obtenu est proportionnel à l’aire des espaces hachurés. Nous pouvons voir
que, dans le cas de la modulation OOK, l’aire de la zone d’erreur de l’approximation
gaussienne est, par un heureux hasard, relativement proche de l’aire de la zone d’erreur
de la distribution réelle, même si le seuil optimal n’est pas le même. Pour la modulation
DPSK, ce n’est plus du tout le cas, l’approximation gaussienne est fausse. Cette sur-
estimation systématique du nombre d’erreurs d’une modulation DPSK par l’approximation
gaussienne suffit à rendre invisible l’influence de la détection équilibrée [1.27].
Plusieurs études [1.27], [1.28], [1.29] ont tenté d’établir des modèles analytiques
de cette amélioration de sensibilité apportée par la détection équilibrée. Winzer dans
[1.27] l’explique directement par le fait que le calcul du BER à partir de l’intégration des
densités spectrales de bruit est différent en détection OOK ou DPSK simple, et en
détection équilibrée. Pour une détection OOK ou DPSK simple, il consiste à comparer la
valeur du signal à un seuil fixe, alors que pour une détection DPSK équilibrée, il consiste à
comparer entre eux deux signaux. Mlejnek dans [1.28] propose d’utiliser malgré tout une
approximation gaussienne de la queue des distributions de bruit, partie la plus importante
en ce qui concerne la détermination du taux d’erreurs. Il les approche en gaussiennes,
mais dont la moyenne et l’écart-type sont différents de ceux de la distribution de bruit
globale, et peut ainsi observer un écart en sensibilité. Ho dans [1.29] confirme ces
résultats en proposant une analyse théorique rigoureuse basée sur les fonctions de Marcum
Q.
76
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
séquence précodée sera le bit complémentaire du bit le précédant dans cette séquence
précodée. Si la séquence initiale comporte un « 1 », le bit correspondant de la séquence
précodée sera cette fois identique au bit le précédant. Le précodage logique requis pour
une modulation DPSK peut être résumé par la table de vérité suivante :
s(t) p(t-1) p(t)
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 1
où s(t) désigne le bit de la séquence initiale au temps t, (t étant normalisé par rapport au
temps-bit), et p(t) le bit de la séquence précodée au temps t. On reconnaît, dans cette
table de vérité, la fonction logique « OU exclusif inverse ».
Le précodage DPSK consiste donc à effectuer l’opération logique suivante :
p (t ) = s (t ) ⊕ p (t − 1)
Équation I.47
77
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
1 1 20
0.5 0
Phase (π-rad)
(dBm/nm)
0.5 0 -20
-0.5 -40
-60
0 -1
0 1 2 -2 -1 0 1 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 Temps-bit
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
Figure I.40 : trace temporelle, diagramme de l’œil et spectre du format duobinaire optique
78
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
1 temps-bit
Amplitude
0 1 2
Temps Temps-bit
Figure I.41 : effets du filtrage électrique étroit sur la trace temporelle d’un signal électrique
PSBT ; diagramme de l’œil correspondant
C’est ce signal électrique filtré qui est appliqué au MZM entre les mêmes tensions
correspondant aux maxima de sa fonction de transfert. Après modulation, la différence
majeure avec le duobinaire provient de l’allure des symboles 0. Lorsque plusieurs de ces
symboles se succèdent, le signal optique oscille autour de zéro avec une faible amplitude
(qui dépend de la bande passante du filtre électrique utilisé), et ainsi opère un
changement de phase à chaque temps-bit. La Figure I.42 représente les caractéristiques du
format PSBT.
1 1
20
Densité spectrale de puissance
Intensité normalisée
0.5 0
Phase (π-rad)
(dBm/nm)
0.5 0 -20
c
-0.5 -40
0 -1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
79
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
5
Pénalités sur le facteur Q (dB)
NRZ
4 Duobinaire
3
PSBT
2
0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
Dispersion chromatique résiduelle (ps/nm)
Figure I.43 : tolérance à la dispersion chromatique des formats de modulation NRZ, duobinaire
et PSBT modulés à 43 Gbit/s et filtrés à 0.5 nm
80
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Les simulations numériques présentent deux énormes avantages par rapport aux
expériences. D’une part, aucun énorme investissement n’est requis pour simuler un
système même très compliqué (mis à part celui de machines qui doivent être suffisamment
puissantes en terme de vitesse de calcul), et d’autre part elles offrent une souplesse
d’utilisation qui ne sera jamais égalée par les expériences. Il est très facile, par exemple,
de modifier des longueurs de tronçons de fibre ou d’optimiser une carte de dispersion en
simulation, alors que c’est très difficile à faire et très limité en expérience. Par contre les
systèmes simulés sont toujours plus ou moins idéalisés, et les résultats peuvent parfois
différer significativement de ceux qui auraient été obtenus expérimentalement.
Les expériences en laboratoire sont évidemment bien plus proches de la réalité,
même s’il subsiste des différences entre un système de transmission optique de laboratoire
et un système déployé sur le terrain.
Les simulations permettent d’obtenir un aperçu global du fonctionnement d’un
système donné. Elles permettent notamment de définir de manière plus ou moins
approximative les paramètres qui feront que le système fonctionnera de manière optimale
et d’avoir une idée des performances que peut offrir ce système. Les expériences
permettent de confirmer les résultats de simulation sans avoir à optimiser tous les
paramètres, et de les affiner en tenant compte notamment des contraintes techniques.
Nous allons ici détailler le principe de ces deux méthodes de travail.
81
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
autre logiciel de calcul tel que Matlab. Nous allons détailler chacune de ces méthodes dans
la seconde partie de ce paragraphe.
I.E.1.1.1 Principe
Le principe des simulations numériques de propagation d’ondes lumineuses réside
dans la résolution de l’équation non-linéaire de Schrödinger (Équation I.16) que nous
rappelons ici :
∂A i β 2 ∂ 2 A i ∂3 A
+ αA− − β3 3 + γ A A = 0
2
i
∂z 2 2 ∂T 2
6 ∂T
Équation I.48
Cette équation n’est pas résoluble telle quelle de manière « brute », et en aucun
cas dans un temps de calcul raisonnable. Mais regardons-là de plus près lorsque l’on ne
prend en compte que le terme de dispersion, et que l’on passe dans l’espace de Fourier :
~
∂A β 2 ∂ 2 A ∂A β ~
i − = 0 TF → − iω ² 2 A = 0
∂z 2 ∂T 2
∂z 2
Équation I.49
Dans l’espace de Fourier, la propagation d’un signal optique affecté uniquement par
la dispersion est régie par une simple équation différentielle linéaire du premier ordre,
que l’on peut facilement résoudre. Il en va de même pour le terme de pente de dispersion.
Si maintenant on ne prend en compte que le terme non-linéaire, nous avons
l’équation suivante.
∂A
+γ A A = 0
2
i
∂z
Équation I.50
82
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
A(z,t)
A(z,T)
z=0
z=0 dz
Dz
Figure I.44 : schéma de principe de la méthode itérative de Fourier à pas séparés symétriques
83
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
signal mise en jeu, de l’échantillonnage plus fin du signal et du plus faible pas
d’intégration requis pour ces simulations, le temps de calcul nécessaire pour simuler une
propagation d’un signal WDM est autrement plus élevé que celui nécessaire pour simuler
une propagation mono-canal. Il peut se compter en heures, voire en jours.
Lors de la simulation d’un signal WDM apparaît là encore un avantage des
simulations par rapport aux expériences, qui est que, en simulation, il est possible
d’effectuer une propagation d’un signal WDM en ne prenant en compte que certains effets
non-linéaires, à choisir notamment parmi la SPM, la XPM et le FWM. Il est nécessaire pour
cela de découpler ces effets dans l’équation de propagation. Pour effectuer une
transmission avec effets non-linéaires découplés, le signal WDM ne peut plus être considéré
dans sa globalité. Un signal WDM A(z,t) doit être décomposé en une somme de signaux
Aj(z,t), chacun correspondant au signal modulé sur un canal WDM donné.
Pour ne simuler qu’une partie des effets non-linéaires (par exemple uniquement la
SPM et la XPM), il est d’abord nécessaire de recourir à un système de NLSE couplées.
Chaque équation du système correspond alors à un canal WDM donné et se présente
comme suit, en ce qui concerne le terme non-linéaire ([1.1] p. 263):
∂A j ( z , t ) 2
+ 2∑ Ak + ∑ ∑ Ak Al Ak +l − j
2
= iγ A j A j
*
∂z
k≠ j k≠ j l≠ j
Équation I.51
Nous y reconnaissons, dans l’ordre, les termes liés à la SPM, à la XPM et au FWM.
Pour ne simuler qu’une partie des effets non-linéaires, il suffit de ne garder que les
termes correspondants dans ce développement du terme non-linéaire.
À noter que si seule la SPM est simulée, nous avons affaire à un système d’équations
totalement indépendantes les unes des autres.
Si nous voulons simuler le FWM au moyen de ces équations couplées, il faut prendre
garde au fait que le terme correspondant comporte une double somme, et donc que sa
résolution par les équations couplées prendrait énormément de temps. C’est pourquoi,
lorsque l’on exécute une simulation prenant en compte seulement une partie des effets
non-linéaires, les effets simulés sont usuellement la SPM seule, la SPM et la XPM, voire la
XPM seule. La contribution du FWM peut ensuite être estimée par différence entre une
transmission prenant en compte tous les effets non-linéaires et une transmission ne
prenant en compte que la SPM et la XPM.
Ce système d’équations couplées est résolu selon la méthode SSFM symétrique.
Après cela, tous les canaux dans leur état final sont sommés pour obtenir le signal WDM
après la propagation ne considérant que les effets non-linéaires simulés.
Une méthode similaire pour découpler les effets intra-canaux lors d’une
transmission mono-canal sera décrite au Chapitre 3.
84
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
méthode, s’opérant sur un signal non bruité (ce qui est tout à fait possible en simulation),
a l’avantage d’être extrêmement rapide, mais elle peut aussi très facilement sur-estimer
ou sous-estimer la valeur calculée de l’ouverture de l’oeil ou du facteur Q’, comme nous
l’avons vu au §I.C.3.3. L’influence du bruit peut être prise en compte a posteriori, en
particulier lorsque l’on a déterminé le facteur Q’.
85
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
86
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Récepteur
Filtre sélectif
Commutateurs acousto-optiques
3 dB
Fibres de ligne
• 1. L’injection
Le commutateur de l’émetteur est passant, celui de la boucle est bloqué. Le signal
émis est modulé puis amplifié par le « booster », EDFA se trouvant juste après l’émetteur.
Puis il est injecté dans la boucle grâce au coupleur 3 dB, et s’y propage le temps d’avoir
« rempli » toute la boucle. Pour une boucle de quelques centaines de kilomètres,
l’injection dure environ 1 à 2 ms.
• 2. La recirculation
Le commutateur de l’émetteur est bloqué (il n’y a donc plus de signal nouvellement
généré qui entre dans la boucle), et celui de la boucle est passant. Ainsi le signal
préalablement injecté peut effectuer plusieurs tours dans la boucle, en subissant bien sûr
à chaque fois un cumul d’effets de propagation, comme dans un système déployé. À
chaque tour, une partie du signal est dirigée vers le bloc récepteur toujours grâce au
coupleur 3 dB, où il subit une ultime amplification optique et un filtrage sélectif pour
sélectionner le canal à mesurer avant d’entrer dans le récepteur proprement dit. Celui-ci
est commandé par un signal synchronisé avec le signal de commande des commutateurs
acousto-optiques pour autoriser la mesure du BER pendant un laps de temps donné
(d’environ 1 ms également) et à un instant donné correspondant à une détection au bout
d’un certain nombre de tours. La durée pendant laquelle le signal se propage plusieurs fois
dans la boucle est évidemment plus grande que la durée de l’injection, et dépend du
nombre de tours de boucle maximal que l’on souhaite que le signal effectue. Elle dure
généralement quelques dizaines de ms.
87
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
Conclusion du chapitre 1
Nous avons présenté, au cours de ce chapitre, les notions indispensables à la
compréhension de la physique des télécommunications optiques et du travail qui a été
effectué tout au long de cette thèse. Nous avons ainsi présenté les systèmes de
transmission optiques qui seront étudiés, les effets de propagation que subit un signal
optique lorsqu’il se propage le long d’une fibre, les notions principales nécessaires à la
conception d’un système optique, en se focalisant notamment sur les formats de
modulation. Nous avons enfin détaillé les protocoles ont été mis en œuvre au cours de ce
travail, aussi bien en ce qui concerne les simulations numériques que les expériences en
laboratoire en évoquant aussi les atouts et limitations de ces deux méthodes qui se
88
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
complètent. Au cours des chapitres suivants nous allons pouvoir maintenant présenter les
différents aspects de l’étude des systèmes de transmission optique à 40 Gbit/s abordés au
cours de ce travail de thèse.
Bibliographie du chapitre 1
[1.1] G. P. Agrawal, « Nonlinear Fiber Optics, third edition », Academic Press,
2001
[1.2] Y. Frignac, « Contribution à l'ingénierie des systèmes de transmission
terrestres sur fibre optique utilisant le multiplexage en longueur d'onde de canaux
modulés au débit de 40 Gbit/s », thesis, April 2003
[1.3] D. Penninckx, « Étude des liaisons numériques terrestres sur fibres optiques
dispersives : du codage duobinaire aux transmissions binaires à profil de phase
contrôlé (PSBT) », thesis, Sept. 1997
[1.4] J. Hecht, « Fiber optic communications : an optoelectronics driver », Laser
Focus World, vol. 35, n°1, pp. 143-151, Jan. 1999
[1.5] E. Desurvire, D. Bayart, B. Desthieux, S. Bigo, « Erbium-Doped Fiber
Amplifiers », Wiley, 2002
[1.6] Y. Emori, S. Kado, S. Namiki, « Broadband flat gain and low noise Raman
amplifiers pumped by wavelength-multiplexed high-power laser diodes », Opt. Fiber
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[1.7] C. R. S. Fludger, V. Handerek, R. J. Mears, « Pump to Signal RIN Transfer in
Raman Fiber Amplifiers », IEEE J. Lightwave Technol., Vol. 19, n°8, pp. 1140-1148,
Aug. 2001
[1.8] P. Guerber, B. Lavigne, O. Leclerc, « Ultimate performance of SOA-based
interferometer as decision element in 40 Gbit/s all-optical regenerator », in proc.
OFC’02, ThGG100, Anaheim, California, Mar. 17-22, 2002
[1.9] J. Renaudier, « Étude de l’autopulsion par verrouillage de phase de modes
passif dans les lasers à semiconducteurs à réflecteur de Bragg distribué. Application
à la récupération d’horloge tout optique à 40 Gbit/s », thesis, May 2006
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margins from regional transpacific distances », in proc. ECOC'03, Tu4.6.1, Rimini,
Italy, Sept. 21-25, 2003
[1.11] J.-X. Cai, D. G. Foursa, A. J. Lucero, M. Nissov, W. T. Anderson,
A. N. Pilipetskii, W. W. Patterson, P. C. Corbett, N. S. Bergano, « Long-Haul 40 Gb/s
RZ-DPSK Transmission over 4450 km with 150-km Repeater Spacing using Raman
Assisted EDFAs », in proc. OFC'07, OWM3, Anaheim, California, March 25-29, 2007
[1.12] I. P. Kaminow, T. L. Koch, « Optical Fiber Telecommunications IIIA & IIIB »,
Academic Press, 1997
[1.13] H. Kim, « Cross-Phase-Modulation-Induced Nonlinear Phase Noise in WDM
Direct-Detection DPSK Systems », IEEE J. Lightwave Technol., Vol. 21, n°8, pp.
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[1.14] N. Shibata, R. P. Braun, R. G. Waarts, « Phase-mismatch dependence of
efficiency of wave generation through four-wave mixing in a single-mode optical
fiber », J. of Quantum Electron., Vol. 23, n°7, pp. 1205-1210, July 1987
89
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
90
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
91
Chapitre I. Généralités sur les transmissions optiques
92
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
93
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
94
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
supérieure aux 50 GHz d’espacement entre les canaux. Dans ce cas, la diaphotie linéaire
entre les canaux sera considérable, comme illustré en Figure II.1. Les canaux NRZ à
10 Gbit/s ne se chevauchent qu’au niveau de leurs deuxièmes lobes secondaires, alors que
les canaux NRZ à 40 Gbit/s se chevauchent déjà sur une grande partie de leur lobe
principal. Ainsi il est impossible d’isoler correctement un canal de ses voisins, car
certaines informations provenant de deux canaux voisins se situent dans une même bande
spectrale. Cette configuration est donc difficilement envisageable à 40 Gbit/s, avant
même d’avoir évoqué les effets de propagation qu’aurait subi un tel multiplex.
20 20
Densité spectrale de
puissance (dBm/nm)
10 10
0 0
-10 -10
-20 -20
-30 -30
1547 1548 1549 1550 1551 1552 1553 1547 1548 1549 1550 1551 1552 1553
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
Figure II.1 : Spectres WDM composés de canaux NRZ espacés de 50 GHz, modulés à gauche au
débit de 10 Gbit/s, et à droite au débit de 40 Gbit/s. En traits fins : spectres mono-canal
correspondants, représentés sur 2 canaux adjacents
20
Densité spectrale de
puissance (dBm/nm)
10
-10
-20
-30
1547 1548 1549 1550 1551 1552 1553
Longueur d'onde (nm)
Figure II.2 : Spectre WDM composés de canaux DQPSK espacés de 50 GHz, modulés à 40 Gbit/s.
En traits fins : spectres mono-canal correspondants, représentés sur 2 canaux adjacents
95
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Il faut aussi évidemment, que ces formats, dits étroits spectralement, ne soient pas
affectés outre mesure par des effets de propagation plus pénalisants qu’ils ne l’étaient
pour les formats modulés à 10 Gbit/s, aussi bien lorsque les canaux correspondants sont
entourés d’autres canaux à 40 Gbit/s ou lorsqu’ils sont entourés de canaux à 10 Gbit/s qui
n’ont pas encore été substitués. Cette opération de substitution de canaux ne sera utile
que si le produit capacité × distance du système considéré s’en trouve amélioré.
Au cours de ce chapitre, nous allons étudier, au moyen de simulations numériques
et d’expériences en laboratoire, principalement deux de ces formats de modulation étroits
spectralement : la transmission binaire à profil de phase contrôlé, la PSBT que nous avons
déjà évoquée dans le Chapitre 1, et la modulation différentielle en phase sur quatre
niveaux, la DQPSK. C’est un format de modulation spécialement conçu pour les
transmissions WDM à forte densité spectrale d’information.
Une étude complémentaire du format DPSK, connu pour sa très grande résistance au
bruit et aux effets non-linéaires [2.2] sera également effectuée numériquement, bien que
ce format ne réponde pas exactement aux critères évoqués ci-dessus en termes de largeur
spectrale. Cependant nous le testerons au sein de configurations WDM qui seront quelque
peu modifiées par rapport à celles utilisées pour la PSBT et la DQPSK.
20
Densité spectrale de puissance
0
(dBm/nm)
-20
-40
0 1 2
-60
0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
96
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
II.B.2.1 Présentation
La modulation différentielle en phase sur quatre niveaux (DQPSK pour Differential
Quaternary [ou Quadrature] Phase-Shift Keying), est directement inspirée de la DPSK,
modulation en phase sur deux niveaux, décrite au Chapitre 1. La différence principale
entre ces deux formats est le nombre de valeurs de phase que peut prendre le signal
optique modulé. La DQPSK en comporte 4 différents, alors que la DPSK n’en comporte que
2. Tout comme pour la DPSK, l’intensité du signal codé en DQPSK reste constante au cours
du temps, excepté au niveau des transitions de phase où des diminutions d’intensité sont
observées.
Nous nous intéressons toujours ici à la modulation différentielle, c’est-à-dire au cas
où l’information binaire à transmettre est codée par un différentiel de phase entre deux
symboles consécutifs. Comme la DQPSK présente 4 niveaux de phase différents, elle
présente évidemment aussi 4 différentiels de phase différents, qui sont 0, π/2, π, et 3π/2.
Chaque différentiel code alors non pas un bit à choisir parmi deux, mais un groupe de deux
bits, parfois appelé dibit, à choisir parmi quatre : « 11 », « 10 », « 00 » ou « 01 ».
Un différentiel de phase entre deux symboles de DQPSK code donc optiquement 2
bits. Pour assurer une transmission à un débit binaire donné, la fréquence d’information
optique des symboles DQPSK doit donc être inférieure de moitié à la fréquence
d’information du signal électrique binaire initial. Ainsi, 40 Gbit/s modulés en DQPSK le
sont à un débit optique de 20 Gsymboles/s, ou 20 Gbaud, comme nous l’avons introduit au
Chapitre 1.
• Génération « en série »
Dans le schéma de génération de la DQPSK dit en série, le signal continu issu de la
source laser subit une première modulation de phase DPSK de la séquence issue de la
séquence I entre 0 et π, au moyen d’un modulateur Mach-Zehnder (MZM). Puis ce signal
DPSK est à nouveau modulé en phase par la séquence issue de la séquence Q, entre 0 et
π/2 (d’où la dénomination « Quadrature » de la séquence correspondante). Cette sur-
modulation ne peut être effectuée qu’à l’aide d’un modulateur de phase simple. Après ces
deux modulations de phase en série, la phase du signal peut prendre ainsi les 4 valeurs 0,
97
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
π/2
Données I Données Q
20 Gbit/s 20 Gbit/s
π 0
π 0
Source 3π/2
continue
PM
{0,π/2}
MZM
Figure II.4 : génération de la DQPSK par deux modulateurs de phase en série (PM : modulateur
de phase), et constellations correspondantes du signal optique modulé
• Génération « en parallèle »
Dans le schéma de génération de la DQPSK dit en parallèle, le signal continu issu de
la source laser est d’abord séparé en deux voies au moyen d’un coupleur 3 dB. Sur chaque
voie est effectuée une modulation DPSK par MZM, codant pour l’une la séquence issue de
la séquence I et pour l’autre la séquence issue de la séquence Q. Puis un déphasage de π/2
est appliqué au signal modulé sur la voie de la séquence Q, ce qui justifie à nouveau le
terme de Quadrature pour désigner cette séquence. Les signaux issus des deux voies
interfèrent ensuite ensemble et donnent ainsi, sur le port constructif, le signal DQPSK. Le
signal DQPSK obtenu selon cette méthode présente des niveaux de phase de π/4, 3π/4,
-3π/4 et -π/4, mais les différentiels entre ces différents niveaux sont toujours des
multiples de π/2. La Figure II.5 montre le schéma de génération de la DQPSK en parallèle,
ainsi que les constellations du signal sur chaque voie et après leur combinaison.
-3π/4 -π/4
Source
continue
π/2
π/2
Données Q MZM 2
20 Gbit/s
-π/2
Figure II.5 : génération de la DQPSK par deux modulateurs DPSK en parallèle, et constellations
correspondantes du signal optique modulé
98
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
1
1
(normalisée)
Intensité (normalisée)
0.5
Phase (π-rad)
0
0.5
Amplitude
-0.5
0 -1
0 5 10 15
Temps-symboles
99
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
• Principe
Tout comme la DPSK, la DQPSK nécessite un procédé de détection différentielle
pour retrouver l’information binaire initiale sous forme de signal électrique. Mais
rappelons-nous qu’un différentiel de phase DQPSK code deux bits, issus des séquences I et
Q précodées. Pour récupérer l’information correspondant à ces deux bits, chaque symbole
DQPSK doit subir simultanément deux détections différentielles légèrement différentes.
L’une correspond à la détection de l’information de la séquence I, et l’autre correspond à
la détection de l’information de la séquence Q. Le procédé global de détection
différentielle d’un signal DQPSK est présenté en Figure II.7.
T I
Signal π/4
DQPSK
T Q
-π/4
Figure II.7 : schéma de détection différentielle d’un signal DQPSK. T représente un retard d’un
temps-symbole.
Dans un premier temps, le signal optique est séparé en deux voies, chacune
comportant un démodulateur différentiel et un détecteur équilibré. Mais à la différence
des démodulateurs DPSK, d’une part chaque démodulateur différentiel DQPSK comporte un
retard équivalent au temps-symbole, soit 2 temps-bits, et non au temps-bit, et d’autre
part chacun crée en plus un déphasage supplémentaire entre les signaux de ses deux bras.
Il est de π/4 dans l’un des deux démodulateurs, et de -π/4 dans l’autre. À un déphasage
donné correspond la détection de l’une des deux demi-séquences codées.
À noter également que, tout comme pour le modulateur DQPSK en parallèle, le
réglage des déphasages des MZM des démodulateurs différentiels DQPSK, via leur biais
électrique, est très sensible, comparé à ceux des démodulateurs DPSK conventionnels. Un
système d’asservissement peut alors également s’avérer nécessaire au niveau du récepteur
pour assurer une stabilité temporelle du réglage des biais des démodulateurs DQPSK.
100
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
• Interprétation mathématique
Un signal DQPSK au centre d’un temps-symbole peut s’écrire sous la forme
A = A0 eiφ0 , φ0 pouvant prendre les valeurs π/4, 3π/4, -3π/4 ou -π/4 dans le cas d’une
modulation parallèle. A0 est l’amplitude du signal.
Au niveau du bras des interféromètres comportant la ligne à retard, le signal s’écrit
A0 iφ1
AT = A(t − T ) = e , T étant le temps-symbole et φ1 une autre valeur de la phase du
2
signal DQPSK à prendre parmi les même quatre valeurs.
Au niveau du bras des interféromètres comportant le déphasage de ±π/4, le signal
π
A0 i φ0 ± 4
DQPSK s’écrit Aφ = e .
2
Équation II.1
∆φ=φ1-φ0 étant le différentiel de phase entre les deux signaux qui ont interféré ensemble.
De même, au niveau du port destructif, le signal s’écrit :
π
π φ0 +φ1 ±
A0 iφ1 i φ0 ± +π
i 4
∆φ π
Ad = AT − Aφ = . e +e 4
= iA0 .e 2
. sin ±
2
2 8
Équation II.2
Nous aurons remarqué que, les déphasages mis en jeu dans les démodulations
DQPSK n’étant pas de 0 ou de π comme en DPSK, les interférences entre symboles DQPSK
ne sont pas totalement constructives ou destructives. Les signaux issus d’interférences
destructives, notamment, présentent une amplitude faible mais non nulle. Cela implique
une fermeture de l’œil d’un signal DQPSK démodulé par rapport à l’œil d’un signal DPSK
démodulé. Cela a des répercussions négatives au niveau de la sensibilité, c’est-à-dire de la
tolérance au bruit optique, de la DQPSK.
Après une détection équilibrée, c’est à dire après avoir fait la différence Iφ des
photocourants issus des photodiodes du port constructif et du port destructif, nous avons
finalement :
2 ∆φ π ∆φ π
Iφ = Ac − Ad = A0 cos 2 ± − sin 2 ±
2 2
2 8 2 8
Équation II.3
101
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
soit encore
π
Iφ = A0 cos ∆φ ±
2
4
Équation II.4
‘0’ ‘1’
∆φ = π/2 : ‘01’
∆φ = 3π/2 : ‘10’
∆φ = π : ‘00’ ∆φ = 0 : ‘11’
Figure II.8 : représentation sur le cercle trigonométrique de l’attribution des dibits après
détection différentielle DQPSK en fonction du déphasage ∆φ entre les deux symboles
consécutifs
I(t) et Q(t) représentent les bits au temps t (normalisé par rapport au temps-
symbole) des demi-séquences originales comprenant respectivement les bits impairs et les
bits pairs. u(t) et v(t) représentent les bits des séquences précodées au temps t,
correspondant respectivement aux séquences I et Q.
Le signe + désigne ici la fonction logique « OU », le produit correspond à la fonction
logique « ET », ⊕ désigne la fonction logique « OU exclusif » et la barre désigne la fonction
logique « NON ».
Ces équations permettent d’obtenir la table de vérité suivante :
102
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
I (t ) Q(t ) u (t ) v(t )
0 0 u (t − 1) v(t − 1)
O 1 v(t − 1) u (t − 1)
1 0 v(t − 1) u (t − 1)
1 1 u (t − 1) v(t − 1)
Nous avons vu au Chapitre 1 que, pour s’approcher d’un trafic de données réel, nous
utilisions pour moduler les signaux optiques des séquences binaires dites PRBS, qui
présentent une densité spectrale de puissance constante. Dans le cas de la DPSK, le
précodage logique d’une séquence PRBS donne une autre séquence PRBS. Il n’y a donc pas
besoin de précodage dans le cas d’une expérience de transmission en DPSK. Mais en ce qui
concerne la DQPSK, ce n’est plus le cas. Pour pouvoir détecter des erreurs après une
propagation d’un signal optique modulé en DQPSK, il est nécessaire, soit de programmer
l’émetteur avec l’une des séquences codées u ou v pour récupérer une séquence PRBS au
niveau du récepteur, soit de moduler le signal par une séquence PRBS et de programmer le
récepteur pour qu’il puisse reconnaître la séquence dont le précodage aurait donné la
séquence PRBS utilisée à l’émetteur.
Dans les deux cas, le précodage DQPSK représente une contrainte supplémentaire
lors des expériences en laboratoire.
II.B.2.3.1 Spectre
Le spectre d’un signal DQPSK, représenté en Figure II.9, ressemble beaucoup à celui
d’un signal DPSK. À ceci près que, du fait de sa modulation optique à débit moitié, il est
naturellement deux fois plus étroit que le spectre d’un signal DPSK modulant le même
débit binaire. Cette propriété en fait un bon candidat pour les systèmes DWDM.
20
Densité spectrale de puissance
0
(dBm/nm)
-20
-40
-60
-2 -1 0 1 2
Fréquence normalisée (fraction du débit)
103
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Figure II.10 : constellations idéales d’un signal DPSK et d’un signal DQPSK de même puissance
moyenne
25
Facteur Q (dB)
DPSK
20
15 DQPSK
10
10 15 20 25
OSNR (dB/0.1nm)
104
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
La tolérance aux effets non-linéaires de ce format sera, au même titre que celle de
la PSBT, détaillée au §II.C ci-dessous. Dans ce paragraphe, nous nous focaliserons sur les
effets non-linéaires croisés inter-canaux, étant donné que nous étudierons des
configurations DWDM où ils sont favorisés par rapport aux effets intra-canaux, à cause
notamment des fortes efficacités spectrales considérées.
105
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Notons également que les débits auxquels nous avons travaillé prennent
implicitement en compte le sur-débit nécessaire au fonctionnement des codes correcteurs
d’erreurs (FEC) standard, d’environ 7%. Un canal modulé à 10 Gbit/s l’est en fait à
10.7 Gbit/s, et un canal modulé à 40 Gbit/s l’est à 43 Gbit/s. Mais aucune étude sur le FEC
en lui-même n’a été réalisée.
106
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Dispersion cumulée
Chaque système simulé est constitué d’une fibre de ligne pouvant être soit la SSMF,
de dispersion 17 ps/nm/km, soit la NZDSF+, de dispersion 4 ps/nm/km à 1550 nm. Leur
pente de dispersion n’est pas prise en compte. La dispersion résiduelle en ligne des
tronçons ne comportant pas de retour à zéro de la dispersion, sera la même pour chaque
type de fibre. En conséquence, le pourcentage de compensation en ligne du tronçon sera
plus élevé dans un système composé de SSMF que dans un système composé de NZDSF.
107
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
• Paramètres de simulation
La longueur de la séquence binaire de DeBruijn utilisée pour la modulation du signal
optique est de 256 bits pour le format PSBT à 40 Gbit/s, de 128 symboles pour la DQPSK à
40 Gbit/s (entrée dans le logiciel en tant que modulation à 20 Gbaud) et de 64 bits pour
les canaux à 10 Gbit/s. Ainsi, la longueur temporelle des séquences modulées sera
identique quel que soit le débit considéré. L’échantillonnage temporel et la longueur de la
séquence, initialement déterminés pour le signal à 40 Gbit/s notamment en fonction de la
largeur spectrale du multiplex à simuler, sont ajustés pour chaque débit de telle sorte que
108
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
4 4
Pénalités sur le facteur Q
NZDSF SSMF
3 3
(dB)
2 2
1 1
DWDM
DWDM 40 Gbit/s 40 Gbit/s
0 0
-12 -9 -6 -3 0 3 6 9 -12 -9 -6 -3 0 3 6 9
Puissance d'entrée par canal (dBm) Puissance d'entrée par canal (dBm)
Figure II.14 : pénalités sur le facteur Q du canal central modulé en PSBT à 40 Gbit/s pour un
OSNR de 17 dB/0.1nm, en fonction de la puissance d’entrée des canaux, espacés de 50 GHz,
d’un multiplex hybride ou DWDM à 40 Gbit/s, sur fibres NZDSF et SSMF
Nous observons des tendances identiques pour chaque fibre de ligne, à savoir une
diminution d’environ 1 dB du seuil non-linéaire en défaveur de la configuration hybride.
Cependant, les seuils non-linéaires sont, dans l’absolu, plus faibles sur la fibre NZDSF que
sur la fibre SSMF. La plus faible valeur de dispersion chromatique de la NZDSF a pour
conséquence d’augmenter l’impact des effets non-linéaires croisés. De plus, nous avons vu
au Chapitre 1 que les effets croisés sont plus pénalisants à 10 Gbit/s qu’à 40 Gbit/s [2.15].
109
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
NZDSF SSMF
3 WDM 10-40 Gbit/s 3
DWDM
40 Gbit/s
(dB)
(dB)
2 2 WDM
10-40 Gbit/s
1 1
DWDM 40 Gbit/s
0 0
-12 -9 -6 -3 0 3 6 9 -12 -9 -6 -3 0 3 6 9
Puissance d'entrée par canal (dBm) Puissance d'entrée par canal (dBm)
Figure II.15 : pénalités sur le facteur Q du canal central modulé en DQPSK à 40 Gbit/s pour un
OSNR de 16 dB/0.1nm, en fonction de la puissance d’entrée des canaux, espacés de 50 GHz,
d’un multiplex hybride ou DWDM à 40 Gbit/s, sur fibres NZDSF et SSMF
110
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
4 4
Pénalités sur le facteur Q
(dB)
2 WDM 10-40 Gbit/s 2
DWDM 40 Gbit/s
1 1
DWDM 40
Gbit/s
0 0
-12 -9 -6 -3 0 3 6 9 -12 -9 -6 -3 0 3 6 9
Puissance d'entrée par canal (dBm) Puissance d'entrée par canal (dBm)
Figure II.16 : pénalités sur le facteur Q du canal central modulé en DPSK à 40 Gbit/s pour un
OSNR de 13.5 dB/0.1nm, en fonction de la puissance d’entrée des canaux d’un multiplex
hybride irrégulier ou WDM à 40 Gbit/s et 100 GHz d’espacement , sur fibres NZDSF et SSMF
Nous observons d’une part que la valeur des seuils non-linéaires est très élevée par
rapport à celle des formats considérés précédemment, bien que les configurations WDM
soient différentes et donc qu’une comparaison directe avec les performances des autres
formats ait peu de sens ici. Nous observons aussi que les pénalités générées par le
voisinage à 10 Gbit/s sont plus importantes sur NZDSF que sur SSMF, ce qui s’explique par
l’impact plus important des effets croisés lorsque la dispersion est plus faible.
La meilleure tolérance aux effets non-linéaires de la DPSK par rapport à la DQPSK
peut malgré tout s’expliquer de la manière suivante. La XPM entre deux canaux se produit
lorsqu’un front (montant ou descendant) d’un symbole d’un canal donné interagit avec un
symbole issu d’un autre canal, pendant tout le temps nécessaire à un canal pour
« dépasser » l’autre du fait de leur différence de vitesses de propagation consécutive à la
dispersion. Le temps-symbole de la DPSK étant deux fois plus court que celui de la DQPSK
pour un même débit binaire, le temps de « dépassement » entre deux symboles DPSK est
deux fois plus court que celui entre deux symboles DQPSK. La XPM entre deux symboles
DPSK se produit donc pendant une durée deux fois plus courte que si elle se produisait
entre deux symboles DQPSK. Elle y est donc plus importante. De plus, pour une même
valeur de déphasage induite par XPM, celui-ci aura un impact relatif deux fois moins
important sur la DPSK que sur la DQPSK, car les états de phase des différents symboles y
sont deux fois moins rapprochés. Ces deux effets concordants font que la DQPSK est plus
sensible à la XPM que la DPSK.
La DPSK peut donc aussi être considérée pour une augmentation progressive de la
capacité des systèmes via une augmentation du débit binaire par canal. Comme elle est
plus tolérante aux effets non-linéaires, ce peut être une solution intéressante pour les
systèmes à très longue distance, notamment si la requête d’une capacité très élevée n’est
pas une priorité.
Les résultats de ces études numériques ont été publiés dans l’article [2.10] et
présentés à la conférence OFC’07 à Anaheim, en Californie.
111
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Nous présentons ici la validation expérimentale des résultats obtenus sur fibres à
faible dispersion, cas qui semble le moins favorable aux transmissions hybrides. Le même
genre d’études comparatives que ci-dessus a donc été traité expérimentalement sur fibre
NZDSF, entre le format RZ-DQPSK (dont le spectre est un peu plus large mais dont la
sensibilité et la tolérance aux effets non-linéaires sont un peu meilleures que celles de la
DQPSK) et le format PSBT optique, plus facile à générer que la PSBT électrique utilisée
pour les simulations.
211-1 Rx 43 Gbit/s
1 NRZ
10 Gbit/s
79 Contrôle
223-1 polar. Rx 10.7 Gbit/s
2
80 DK
NRZ 400m
50
75 km
NZDSF
DK DK DK DK
200 50 50 50
DGE
C
100 km 75 km 75 km 75 km
112
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Les canaux NRZ sont modulés par une séquence PRBS de 223-1 bits. Le canal RZ-
DQPSK est modulé par une séquence précodée de 211-1 bits qui donne, après détection
différentielle, une séquence PRBS de 211-1 bits. Un seul détecteur différentiel est utilisé
pour détecter les signaux DQPSK, mais dans lequel le déphasage entre les deux bras peut
prendre les deux valeurs possibles de +π/4 ou -π/4, ce qui permet de détecter
successivement les deux bits (ou du moins de mesurer les BER correspondant aux deux bits)
codés dans chaque symbole.
Après sa génération, le signal WDM hybride est injecté dans un premier EDFA, le
« booster », incluant une DCF déterminant la valeur de la pré-compensation du système,
puis il est injecté dans la boucle à recirculation. Celle-ci est composée de 5 tronçons de
fibre NZDSF (4 de 75 km et 1 de 100 km) de dispersion valant environ 4.25 ps/nm/km à
1550 nm. La dispersion accumulée dans chaque tronçon de 75 km est compensée d’une
valeur correspondant à une dispersion cumulée sur 50 km, soit aux 2/3, par un module de
DCF alors appelé « DK 50 » (50 correspond au nombre de kilomètres de fibre de ligne
compensés en dispersion par ce module de DCF). Le tronçon de 100 km est, quant à lui,
compensé par un module « DK 200 », soit au double de sa dispersion cumulée. Ainsi nous
retrouvons une configuration « double période » proche de celle utilisée dans les
simulations numériques décrite en Figure II.12. La dispersion cumulée sur toute la longueur
de la boucle est donc nulle ou quasi-nulle, et n’évolue alors quasiment pas après
propagation sur plusieurs tours de boucle. Après les tronçons de fibre se trouve un filtre
égaliseur de gain dynamique (Dynamic Gain Equalizer, DGE) dont le rôle est de réajuster la
platitude du multiplex après propagation sur plusieurs tours de boucle. Les EDFA de la
boucle sont réglés de manière à présenter une puissance de sortie de 18 dBm, ce qui
correspond à une puissance par canal d’environ -1 dBm, compte tenu des 80 canaux du
multiplex. Cette puissance est proche de la valeur optimale requise pour les systèmes à
10 Gbit/s dont la longueur est de l’ordre du millier de kilomètres. À noter que,
contrairement aux simulations numériques présentées au paragraphe précédent, lorsque
nous faisons varier la puissance d’entrée du canal à 40 Gbit/s, nous laissons la puissance
des autres canaux du multiplex constante. Plus précisément, nous laissons la puissance de
sortie de l’EDFA constante, ce qui veut dire que la somme des puissances de tous les
canaux reste constante. Comme nous faisons varier la puissance d’un seul canal sur les 80
du multiplex, nous pouvons aisément négliger la diminution de puissance des 79 autres
canaux qui en résulte.
Après propagation sur 2 tours de boucle (soit 800 km), le signal est amplifié une
dernière fois (par le « pré-amplificateur ») tout en traversant une dernière DCF qui
détermine la valeur de la post-compensation et donc de la dispersion résiduelle, avant
d’être filtré pour sélectionner le canal à détecter. Dans le montage présenté ici, le signal
est également séparé sur 2 voies après la dernière amplification : une voie pour la
détection à 40 Gbit/s, et l’autre voie pour la détection à 10 Gbit/s.
Tout comme pour les simulations numériques, le BER mesuré après la détection est
converti en facteur Q pour une meilleure lisibilité des résultats.
En ce qui concerne les taux d’erreurs mesurés sur les canaux NRZ, il sont meilleurs
que 10-9 (Q>15.5 dB) au centre de la bande C et se dégradent un peu en bord de bande,
tout en conservant des valeurs de cet ordre.
113
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
puissance d’entrée du canal RZ-DQPSK mesuré. Nous rappelons que seule la puissance du
canal mesuré varie, la puissance des autres canaux restant quasi-inchangée à –1 dBm (via
la puissance en sortie des EDFA fixée à 18 dBm).
13 RZ-DQPSK
Meilleure polar. NRZ
11
Pire polar. NRZ
9 Hybride
Limite FEC 10-40Gbit/s
7
-6 –4 –2 0 2 4 6 8
Puissance du canal RZ-DQPSK (dBm)
Figure II.18 : mesure expérimentale de l’impact des canaux NRZ à 10Gbit/s sur un canal RZ-
DQPSK avec un espacement entre canaux de 50 GHz, en fonction de sa puissance.
Dans un premier temps, nous avons effectué des mesures sur un signal RZ-DQPSK
dans une configuration « quasi-monocanal » qui permet d’approcher une configuration
mono-canal tout en garantissant un fonctionnement optimal des EDFA. Cette configuration
est obtenue à partir de la configuration hybride, mais au niveau de laquelle les 4 canaux
NRZ adjacents au canal RZ-DQPSK sont éteints. Pour minimiser encore plus les interactions
résiduelles avec les canaux NRZ restants, nous jouons sur les polarisations de ces canaux
NRZ jusqu’à minimiser le taux d’erreurs obtenu sur le canal à 40 Gbit/s. Les interactions
minimales sont bien sûr obtenues lorsque les canaux NRZ sont polarisés orthogonalement
par rapport au canal RZ-DQPSK. Les mesures correspondant à cette configuration sont
représentées sur la Figure II.18.
Les mêmes mesures sont ensuite effectuées en rallumant les canaux NRZ adjacents,
et en considérant d’une part le meilleur cas de polarisation (lorsque les canaux NRZ sont
polarisés orthogonalement par rapport au canal RZ-DQPSK), et d’autre part le pire cas,
lorsque les polarisations sont alignées. Ce cas correspond aussi à celui modélisé lors des
simulations, via le modèle scalaire, et ce doit être la configuration à prendre en compte
pour la conception des systèmes.
Le seuil non-linéaire (que l’on définira ici comme le maximum de la courbe Q=f(P))
du système quasi-monocanal et du système hybride est d’environ 3 dB supérieur à la
puissance des canaux NRZ. Mais nous observons une réduction significative de la valeur
optimale du facteur Q d’environ 5 dB, lorsque le canal RZ-DQPSK s’entoure de canaux NRZ
à 10 Gbit/s (le BER correspondant se dégrade de 9.10-8 à 2.10-3). La valeur du BER dans
cette configuration est trop proche de la limite de fonctionnement du FEC pour permettre
une conception fiable des systèmes industriels avec des marges suffisantes.
Si nous remplaçons tous les canaux NRZ par des canaux RZ-DQPSK à 40 Gbit/s, en
générant ainsi la configuration « DWDM à 40 Gbit/s », et si nous fixons la puissance de tous
les canaux à –1 dBm (en gardant toujours la puissance totale de 18 dBm), nous obtenons un
facteur Q de 11.3 dB dans le pire cas de polarisation. Ce cas est également représenté en
Figure II.18. Ce facteur Q est d’environ 2 dB supérieur au meilleur facteur Q obtenu en
configuration hybride au pire cas de polarisation. Cela confirme le fait que, dans une
configuration WDM avec 50 GHz d’espacement entre canaux, les effets de propagation
consécutifs à la présence de canaux NRZ à 10 Gbit/s sont bien plus pénalisants pour un
canal RZ-DQPSK que ceux consécutifs à la présence d’autres canaux RZ-DQPSK.
114
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
13
50GHz 18dBm
11 100GHz 18dBm
9
Limite FEC
7
-6 –4 –2 0 2 4 6 8
Puissance du canal RZ-DQPSK (dBm)
Figure II.19 : étude comparative de l’influence de l’espacement entre canaux dans une
configuration hybride NRZ 10 Gbit/s – RZ-DQPSK 40 Gbit/s (en considérant uniquement le pire
cas de polarisation)
115
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Puissance des
canaux 10 Gbit/s
NRZ Quasi-mono-canal
15
Facteur Q (dB) PSBT
13
11
Hybride
9 10-40Gbit/s
limite FEC
7
-6 –4 –2 0 2 4 6 8
Puissance du canal PSBT (dBm)
Figure II.20 : évolution de la performance du format PSBT en configuration « hybride 10-
40 Gbit/s » avec un espacement entre canaux de 50 GHz, en fonction de la puissance de son
canal.
Cette fois, nous n’observons, contrairement au cas de la DQPSK, qu’une très faible
pénalité due aux effets non-linéaires croisés induits par les canaux voisins NRZ à 10 Gbit/s,
comme cela a déjà été observé sur SMF en configuration DWDM à 40 Gbit/s [2.16].
L’impact de l’état de polarisation des canaux NRZ est également négligeable, et la
pénalité due aux effets croisés est inférieure à 0.5 dB. Cela laisse supposer que la
performance serait tout à fait similaire avec une grille à 100 GHz. En considérant le pire
cas de polarisation, nous avons obtenu un facteur Q maximal de 12 dB, contre seulement
9.3 dB pour la RZ-DQPSK. Ceci confirme que la RZ-DQPSK, modulée en phase, est beaucoup
plus sensible aux effets croisés de type XPM que la PSBT, détectée en amplitude.
Ces études expérimentales ont été publiées à l’occasion de la conférence ECOC
2006 qui s’est tenue à Cannes [2.11].
Conclusion du chapitre II
Au cours de ce chapitre nous avons mis en évidence un problème qui pourrait se
poser au cours des prochaines années ou dizaines d’années si le trafic de données
numériques continue à croître à son rythme actuel. Si les systèmes de transmission optique
n’évoluent pas technologiquement, ils arriveront à saturation à ces échéances. Nous avons
décrit ici une manière d’anticiper ce problème à moindre coût : en modifiant uniquement
l’émetteur et le récepteur de systèmes déjà existants fonctionnant avec des canaux
modulés à 10 Gbit/s, pour leur permettre de transmettre, sur la même grille WDM, des
canaux modulés à un débit supérieur, 40 Gbit/s. Nous avons aussi envisagé la possibilité
pour ceux-ci de cohabiter, au sein du multiplex, avec des canaux à 10 Gbit/s, dans le cas
où une substitution progressive des canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s serait
envisagée pour suivre au plus près l’augmentation de la demande en capacité.
Pour les canaux modulés à 40 Gbit/s, nous avons étudié deux formats de modulation
qui peuvent être potentiellement compatibles avec les fortes contraintes de ces systèmes
mis à niveau, en particulier leur forte densité spectrale d’information. Ce sont la PSBT et
la DQPSK.
116
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
Ces formats ont été testés d’abord numériquement dans plusieurs configurations
typiques auxquels ils pourraient être confrontés dans ces systèmes. Deux types de fibre de
ligne et deux configurations WDM ont été testées. Il est apparu que la DQPSK était très
impactée par la présence de canaux voisins à 10 Gbit/s, en particulier sur fibres à faible
dispersion. En revanche il en ressort aussi qu’elle tolérait relativement bien un voisinage
d’autres canaux DQPSK à 40 Gbit/s, notamment sur fibres à forte dispersion. De plus sa
bonne tolérance à la PMD, non prise en compte ici, peut être déterminante par rapport à
d’autres formats. La PSBT tolère mieux, quant à elle, le voisinage de canaux à 10 Gbit/s.
Les résultats sur fibre à faible dispersion ont été confirmés expérimentalement,
montrant une forte dégradation des performances de la DQPSK en présence de canaux
voisins à 10 Gbit/s, alors que la PSBT n’était quasiment pas pénalisée. Certaines
publications ont pourtant mis en avant les performances de la DQPSK dans ce genre de
configuration WDM hybride [2.12], [2.14], mais ce n’était jamais dans le pire cas. C’est
précisément ce pire cas qui a expérimentalement été testé ici [2.11], avec les très fortes
dégradations observées.
Il ressort de cette étude que, pour assurer une transmission optimale au sein d’un
multiplex comprenant à la fois des canaux à 10 Gbit/s et des canaux à 40 Gbit/s, la PSBT
est le format de modulation le mieux adapté. La DQPSK est plus efficace au sein d’un
multiplex composé uniquement de canaux modulés à 40 Gbit/s. La DPSK peut être une
solution alternative à la PSBT pour les systèmes mixtes 10-40 Gbit/s sur très longues
distances, si la requête d’une capacité très élevée n’est pas primordiale.
Bibliographie du chapitre II
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Glasgow, Scotland, Sept. 25-29, 2005
[2.2] A. H. Gnauck, P. J. Winzer, « Optical Phase-Shift-Keyed Transmission », IEEE
J. Lightwave Technol., Vol. 23, n°1, pp. 115-130, Jan. 2005
[2.3] D. Penninckx, M. Chbat, L. Pierre, J.-P. Thiery, « The phase-shaped binary
transmission (PSBT) : a new technique to transmit far beyond the chromatic
dispersion limit », IEEE Photon. Technol. Lett., Vol.9, n°2, pp. 259-261, Feb. 1997
[2.4] M. Ohm, T. Freckmann, « Comparison of Different DQPSK Transmitters with
NRZ and RZ Impulse Shaping », in proc. LEOS'04, ThB2, July 1-2, 2004
[2.5] C. R. Doerr, D. M. Gill, A. H. Gnauck, L. L. Buhl, P. J. Winzer,
M. A. Cappuzzo, A. Wong-Foy, E. Y. Chen, L. T. Gomez, « Monolithic Demodulator
for 40-Gb/s DQPSK Using a Star Coupler », IEEE J. Lightwave Technol., Vol. 24, n°1,
pp. 171-174, Dec. 2005
[2.6] F. Xiong, « Digital Modulation Techniques, chap. 4 », Artech House, 2002
[2.7] G. Charlet, P. Tran, H. Mardoyan, M. Lefrançois, T. Fauconnier, F. Jorge,
S. Bigo, « 151x43Gb/s transmission over 4080km based on Return-to-Zero-
Differential Quadrature Phase-Shift Keying », in proc. ECOC'05, Th4.1.3, Glasgow,
Scotland, Sept. 25-29, 2005
[2.8] G. Charlet, J.-C. Antona, S. Lanne, P. Tran, W. Idler, M. Gorlier, S. Borne,
A. Klekamp, C. Simonneau, L. Pierre, Y. Frignac, M. Molina, F. Beaumont, J.-P.
Hamaide, S. Bigo, « 6.4 Tb/s (159x42.7Gb/s) Capacity over 21x100 km using
bandwidth-limited phase-shaped binary transmission », in proc. ECOC'02, PD4.1,
Copenhagen, Denmark, Sept. 8-12, 2002
117
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
118
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
119
Chapitre II. Augmentation progressive de la capacité totale des systèmes par
substitution progressive de canaux à 10 Gbit/s par des canaux à 40 Gbit/s
120
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
121
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
122
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
∂A j ( z , t ) 2
+ 2∑ Ak + ∑ ∑ Ak Al Ak +l − j
2
= iγ A j A j
*
∂z
k≠ j k≠ j l≠ j
Équation III.1
Équation III.4
123
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
La simulation de ce terme prend alors un temps plus raisonnable, car il n’y a plus de
double somme. Cependant, le terme simulé prend en compte tous les termes d’i-FWM dans
lesquels le symbole j est impliqué. Cela veut dire que ce terme prend aussi en compte des
contributions de l’i-FWM généré sur des symboles autres que le je mais qui seront malgré
tout sur le je canal, au niveau d’un symbole censé coder un « 0 ». De même il ne prend pas
en compte toutes les contributions de l’i-FWM généré sur le symbole j, qui sont alors
générées au niveau de ce symbole sur un autre canal. Ce terme est donc approximatif.
Nous avons cependant vérifié sa validité, en simulant d’une part une transmission
comprenant tous les effets intra-canaux par résolution de la NLSE globale, et d’autre part
en considérant les équations couplées prenant en compte tous les effets non-linéaires dans
le cas où, justement, dans chaque équation, les termes correspondant à l’i-FWM pouvaient
générer cet effet sur d’autres canaux que celui correspondant à l’équation considérée. Le
résultat est identique. Donc, étant donné que lors d’une simulation avec effets intra-
canaux découplés, le fait de créer des contributions d’i-FWM sur des symboles ne
correspondant pas à leur canal ne semble pas perturber le calcul de l’état du signal, nous
pouvons raisonnablement considérer l’Équation III.5, dans laquelle les termes liés à l’i-XPM
ont été supprimés du terme global, comme étant une bonne approximation du calcul de la
propagation dans laquelle seuls l’i-SPM et l’i-FWM sont pris en compte, notamment en
considérant l’importante réduction du temps de calcul qui en découle.
124
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
débit est élevé [1.32]. Or simuler une transmission optique modulée avec une telle
séquence requiert un très long temps de calcul et une place mémoire importante, ce qui
peut vite dépasser la puissance de la machine, surtout en effectuant une simulation avec
équations couplées. Dans ce cas en effet, la simulation correspond à une résolution d’un
système comportant un nombre d’équations égal à la longueur de la séquence, qui peut
donc très rapidement prendre de la place mémoire si la longueur de la séquence
augmente. Pour mieux évaluer l’impact de la longueur de séquence sur le calcul des
performances de la transmission, nous avons effectué une étude préliminaire en simulant
tous les effets intra-canaux lors d’une transmission sur SSMF et sur NZDSF comme fibres de
ligne, avec différentes longueurs de séquence. Les résultats sont présentés Figure III.2.
12 14
32 bits 32 bits
64 bits 64 bits
10 12 128 bits
128 bits
2048 bits 2048 bits
8 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.2 : influence de la longueur de la séquence binaire sur une transmission à 40 Gbit/s
sur fibre à forte dispersion (à gauche) et sur fibre à faible dispersion (à droite)
Nous observons que les résultats obtenus avec une séquence de 128 bits sont très
proches de ceux obtenus avec une séquence de 2048 bits, et en particulier le seuil non-
linéaire de la configuration correspondante, dont nous rappelons qu’il correspond au
maximum de la courbe. Les séquences de 256, 512 et 1024 bits n’ont pas été représentées
par souci de clarté, mais elles donnent également des résultats similaires. Nous pouvons
donc raisonnablement penser que les séquences supérieures se comporteront de la même
manière. Dans toute la suite de ces simulations, nous avons donc utilisé des séquences de
DeBruijn de 128 bits.
20
Facteur Q (dB)
10
0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.3 : influence de l’i-SPM et de l’i-XPM sur les transmissions à faible et à forte
dispersion
125
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
faible dispersion en ligne. Les résultats de simulation sont présentés en Figure III.3.
Lorsque seule l’i-SPM est simulée, il n’y a quasiment pas de dégradations dues aux effets
non-linéaires au niveau des puissances considérées, et ce quelle que soit la fibre de ligne
prise en compte. Les dégradations dues aux effets non-linéaires intra-canaux proviennent
donc majoritairement de l’i-XPM et de l’i-FWM, que nous avons étudiés plus précisément.
L’impact de l’i-XPM est plus important sur les fibres à faible dispersion que sur les
fibres à forte dispersion. Cela confirme le fait mentionné au Chapitre 1 et dans [1.16],
stipulant que l’impact de l’i-XPM est plus faible lorsque la dispersion augmente, à cause
d’un certain moyennage de cet effet.
Facteur Q (dB)
i-SPM + i-XPM
15 15 i-SPM + i-FWM
i-SPM + i-FWM
Tous les effets Tous les effets
10 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.4 : influence de l’i-FWM sur fibre à forte dispersion (à gauche) et sur fibre à faible
dispersion (à droite)
Nous montrons aussi, sur cette figure, les résultats de simulation prenant en compte
uniquement l’i-SPM et l’i-FWM en utilisant le modèle approché décrit au §III.A.1. Les
résultats de ce modèle sont très proches du cas où tous les effets intra-canaux sont pris en
compte, pour les deux types de fibre de ligne. Ces résultats montrent que l’impact relatif
de l’i-XPM est faible devant celui de l’i-FWM, même dans le cas des fibres à faible
dispersion, cas qui est souvent répertorié comme étant le plus dégradé par l’i-XPM [3.3].
Cependant nous rappelons que nous travaillons à carte de dispersion optimisée. Or
l’impact de l’i-XPM dépend fortement de la carte de dispersion, et notamment de la pré-
compensation. Pour s’en convaincre, nous avons tracé en Figure III.5 les diagrammes de
l’œil obtenus après transmission sur fibre à faible dispersion pour une puissance de 6 dBm,
proche du seuil non-linéaire, en ne prenant en compte que l’i-SPM et l’i-XPM. Celui de
gauche correspond à une carte de dispersion optimisée, et celui de droite est calculé à
partir d’une transmission pour laquelle la pré-compensation a été décalée de quelques
centaines de ps/nm par rapport à sa valeur optimale. Nous voyons que la gigue temporelle
est beaucoup plus importante lorsque la pré-compensation n’est pas optimisée, ce qui
laisse supposer un impact de l’i-XPM beaucoup plus grand dans ce cas, pouvant
potentiellement être plus important que l’impact de l’i-FWM.
126
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
Pré-compensation Pré-compensation
optimisée décalée
Figure III.5 : diagrammes de l’œil correspondant aux effets i-SPM et i-XPM simulés, obtenus
pour une puissance de 6 dBm après transmission sur fibre à faible dispersion.
127
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
Nous décrivons ici différents formats de modulation générés suivant ces techniques,
et évaluons leur résistance aux effets intra-canaux de la même façon que nous l’avons
faite pour le format RZ au paragraphe précédent, mais sans opérer de découplage.
128
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
La Figure III.8 montre l’impact des effets non-linéaires sur ces formats OOK (NRZ,
RZ, CS-RZ et π/2-AP-RZ).
Nous voyons dans un premier temps que la sensibilité du format RZ est légèrement
meilleure que celle du format NRZ, conformément à ce que nous avons évoqué au
Chapitre 1. De plus, notamment sur fibre à faible dispersion, sa tolérance aux effets non-
linéaires est un peu plus importante.
La tolérance aux effets non-linéaires du CS-RZ est un peu plus importante que celle
du RZ sur les deux fibres. Par contre le π/2 AP-RZ est significativement plus tolérant que le
RZ et le CS-RZ sur fibres à forte dispersion, alors que sa tolérance est à peu près la même
que celle des autres formats sur les fibres à faible dispersion.
16 16 π/2 AP-RZ
15 D=17 ps/nm/km 15 D=4 ps/nm/km
π/2 AP-RZ
Facteur Q (dB)
Facteur Q (dB)
CS-RZ
14 14
13 13
12 12 NRZ
CS-RZ RZ
11 11
NRZ RZ
10 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.8 : Impact des effets non-linéaires intra-canaux sur les formats OOK NRZ, RZ, CS-RZ
et π/2 AP-RZ, sur fibre à forte dispersion et sur fibre à faible dispersion
Le π/2 AP-RZ est très résistant aux effets intra-canaux sur fibres à forte dispersion
où, nous l’avons vu, seul l’i-FWM dégrade significativement le signal, alors que le CS-RZ,
lui aussi sur-modulé en phase, n’apporte qu’une faible amélioration à cette sensibilité.
Pour expliquer cela, nous allons prendre l’exemple de la génération d’i-FWM au
niveau du « 0 » de la séquence « 11011 » , avec donc création d’une impulsion fantôme.
Comme expliqué dans [1.17], les seuls triplets susceptibles de provoquer du
mélange à quatre ondes intra-canal au sein du bit « 0 », 3e bit de la séquence, sont de la
129
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
t t
A1 A2 A3 A4 A5 A1 A2 A3 A4 A5
Figure III.9 : phase des différentes impulsions d’un signal binaire « 11011 », dans le cas d’une
modulation optique CS-RZ et π/2-AP-RZ
Chaque produit d’intermodulation a donc une phase qui lui est propre, fonction de
la phase des symboles qui interagissent dans ce produit. Un triplet AiAjAk* génère un
produit d’intermodulation dont la phase vaut φi + φj - φk, avec φp la phase du symbole Ap.
Dans le cas d’une modulation optique CS-RZ, les quatre produits d’intermodulation
décrits ci-dessus, susceptibles de générer de l’i-FWM au sein de cette séquence ont pour
phase respective π+π-0 ≡ 0, π+π-0 ≡ 0, 0+π-π ≡ 0 et π+0-π ≡ 0. Ils interfèrent tous
constructivement, ce qui explique que sa tolérance aux effets non-linéaires soit similaire à
celle du RZ simple.
Dans le cas d’une modulation π/2 AP-RZ, les phases de ces mêmes quatre produits
d’intermodulation valent π, π, 0 et 0. Nous avons donc deux produits avec une phase de 0,
et deux autres avec une phase de π, qui vont donc interférer destructivement avec ceux de
phase 0. Ainsi, dans ce cas précis, il n’y aura pas d’i-FWM au sein du 3e bit de la séquence,
et au niveau de séquences réelles, il sera considérablement réduit. Ceci est illustré en
Figure III.10 pour une séquence binaire initiale « 1110111 »
Intensité normalisée
Phase (rad)
Phase (rad)
0 -π -π
0
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
Temps - bit Temps - bit
Figure III.10 : évolution temporelle en intensité (traits pleins) et en phase (traits pointillés) de
la séquence binaire « 11011 » modulée en CS-RZ et en π/2 AP-RZ après une transmission sur
fibre à forte dispersion à une puissance de 5 dBm
130
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
1 1
20
π-CRZ 20
RZ-50%
Densité spectrale de puissance
0.5 0 0
Phase (π-rad)
(dBm/nm)
(dBm/nm)
0 -1 -60 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 -2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit) Fréquence normalisée (fraction du débit)
Figure III.11 : trace temporelle en intensité et en phase du format π-CRZ, et son spectre. À
droite : spectre du format RZ-50% pour comparaison
131
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
20 20
D=17 ps/nm/km D=4 ps/nm/km
18 18 π-CRZ
Facteur Q (dB)
Facteur Q (dB)
16 π-CRZ 16
12 12
RZ RZ
10 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.12 : Impact des effets non-linéaires intra-canaux sur les formats OOK RZ, π/2-AP-RZ
et π-CRZ, sur fibre à forte dispersion et sur fibre à faible dispersion
Nous remarquons que, cette fois, le π-CRZ dépasse largement les autres formats
étudiés sur la fibre à faible dispersion. En revanche, il ne fait qu’égaler la, certes bonne,
performance du format π/2 AP-RZ sur fibre à forte dispersion. Mais dans les deux cas, il
fait preuve d’une excellente tolérance aux effets intra-canaux.
Cependant un inconvénient majeur de ce format est son spectre, qui est très large,
environ trois fois celui d’un format RZ à 50% au niveau du premier lobe. Ces deux spectres
sont représentés en Figure III.11. Le fait d’avoir un spectre large implique un
comportement différent face à la dispersion, et donc peut impliquer un comportement
différent vis-à-vis des effets intra-canaux.
Etant donné que le π-CRZ est très tolérant aux effets intra-canaux même sur fibre à
faible dispersion, nous pouvons penser que cette tolérance n’est pas simplement due à
l’effet de chirp, car celui-ci n’agit pas sur l’i-XPM.
Nous avons donc regardé comment se comportait un format RZ étroit
temporellement, généré (selon un profil gaussien) de telle sorte qu’il aie à peu près la
même largeur spectrale que le π-CRZ de rapport cyclique 50%. Il s’avère que le format RZ
non sur-modulé en phase correspondant a un rapport cyclique de 24%. La Figure III.13
montre la tolérance aux effet intra-canaux des formats π-CRZ et RZ-24%.
20
20 4D=4 ps/nm/km
ps/nm/km π-CRZ
17D=17 ps/nm/km
ps/nm/km
18 18
RZ-24%
Facteur Q (dB)
Facteur Q (dB)
16 π-CRZ 16
14 RZ-24% 14
12 12
RZ-50% RZ
10 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.13 : influence de la largeur spectrale du format RZ sur sa tolérance aux effets intra-
canaux
132
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
Ce format est parfois utilisé à 10 Gbit/s dans les systèmes sous-marins très longue
distance [3.12] ou sans répéteurs [3.13]. Son importante largeur spectrale fait aussi qu’il
est peu affecté par les effets non-linéaires croisés, mais son utilisation est toujours
restreinte aux systèmes ayant une faible densité spectrale d’information (0.2 bit/s/Hz).
DPSK 18 DPSK
18
π-CRZ
16 16
14
π-CRZ 14 RZ
12 12
RZ
10 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.14 : impact des effets non-linéaires intra-canaux sur les formats DPSK et RZ-DPSK
133
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
APol RZ
16 16 APol RZ
π-CRZ
π-CRZ
14 14 RZ
12 12
RZ
10 10
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.16 : impact des effets non-linéaires intra-canaux sur le format APol-RZ
134
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
26 26
D=17
17 ps/nm/km
ps/nm/km D=4
4 ps/nm/km
ps/nm/km APol RZ-DPSK
Facteur Q (dB)
APol RZ-DPSK
Facteur Q (dB)
22 22
18 18
APol RZ
14
APol RZ 14 RZ
RZ 10
10
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure III.17 : impact des effets non-linéaires intra-canaux sur le format APol-RZ-DPSK
135
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
136
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
137
Chapitre III. Étude numérique des effets non-linéaires prédominants dans les
systèmes à 40 Gbit/s : les effets intra-canaux
138
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Après avoir abordé dans les chapitres précédents les techniques d’augmentation
progressive de la capacité d’un système, et après avoir étudié en détail les effets intra-
canaux dans les systèmes à 40 Gbit/s, nous allons dans ce chapitre nous focaliser sur
l’étude des systèmes de transmission optique à 40 Gbit/s proprement dits, et plus
précisément sur l’étude de techniques pouvant permettre une augmentation de leurs
performances, notamment en termes de seuil non-linéaire.
Nous allons dans un premier temps nous focaliser sur l’étude de la possibilité pour
les systèmes sous-marins actuellement en service de fonctionner au débit de 40 Gbit/s,
alors qu’ils ont été initialement conçus pour un fonctionnement optimal à 10 Gbit/s.
Cependant nous n’aborderons pas les contraintes liées à une augmentation progressive du
débit, car nous avons déjà largement abordé ce point au Chapitre 2. Nous verrons que dans
ces systèmes il est nécessaire de gérer un cumul de pente de dispersion important qui
s’avère être pénalisant à 40 Gbit/s.
Ensuite, dans le cadre d’une autre étude plus axée sur les systèmes terrestres, nous
allons mettre à profit la prédominance des effets non-linéaires intra-canaux dans les
systèmes peu denses à 40 Gbit/s. En exploitant le fait que les effets intra-canaux
dépendent directement de l’information binaire transmise, nous allons étudier la
faisabilité d’établir un certain type de codage de l’information binaire qui éliminerait les
succession de bits les plus pénalisantes en termes d’effets non-linéaires intra-canaux.
Enfin nous étudierons un nouveau type de systèmes sous-marins, dont la
particularité est d’être dépourvu de compensation de dispersion en ligne. Pour la
remplacer, un dispositif réalisant la conjugaison de phase optique du signal incident y est
inséré en son milieu, ce qui équivaut à une compensation de dispersion et à une
compensation partielle des effets non-linéaires.
La majeure partie de ces études sera effectuée numériquement, mais des
confirmations expérimentales viendront appuyer certains de ces résultats.
IV.A.1.1 Description
Les systèmes de transmission optique sous-marins aujourd’hui déployés et en
service fonctionnent à 10 Gbit/s, voire pour certains encore à un débit moindre de
2.5 Gbit/s. Ils sont pour la plupart basés sur le même modèle, utilisant la fibre à dispersion
décalée non-nulle négative (NZDSF-) en tant que fibre de ligne [4.1], [4.2]. C’est la raison
pour laquelle nous les nommerons systèmes NZDSF. La fibre de ligne NZDSF- a une
139
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
140
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
20 5000 153
Dispersion (ps/nm/km)
5 nm
Dispersion cumulée
18
15 SMF 1545 n
m
(ps/nm)
10
0
5 1550 nm
0 NZDSF- m
-3 5n
-5 -5000 156
1535 1545 1555 1565 0 2000 4000 6000
Longueur d'onde (nm) Distance (km)
Figure IV.1 : Profil de dispersion des fibres NZDSF et SMF (à gauche), exemple de cartes de
dispersion pour un système NZDSF, pour plusieurs canaux de la bande C, sur une distance
transatlantique de 7000 km (à droite)
141
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Moyennant ces hypothèses, nous pouvons voir sur la Figure IV.2 que les tendances
des deux formats sont très similaires, et même que la RZ-DPSK est plus performante que le
RZ malgré les contraintes supplémentaires en terme de bruit et d’effets non-linéaires
qu’elle subit. Pour une même transmission mono-canal à 10 Gbit/s et dans laquelle le bruit
en ligne n’a pas été pris en compte, le résultat est plus performant d’une part au milieu de
la bande spectrale par rapport à ses extrémités pour les deux formats, et d’autre part pour
le format RZ-DPSK par rapport au format RZ.
Mais nous avons vu au Chapitre 1 que les formats DPSK pouvaient potentiellement
être affectés par le bruit de phase non-linéaire (NLPN), et spécialement à 10 Gbit/s. Or,
comme le bruit en ligne n’a pas été pris en compte, les simulations précédentes sont
insuffisantes pour estimer la dégradation réelle du signal dans un système NZDSF.
Afin de visualiser l’impact du NLPN, attendu déterminant, sur la performance du
format RZ-DPSK, nous avons effectué, pour trois longueurs d’onde correspondant
respectivement à une carte de dispersion descendante, plate et montante, d’autres
simulations le prenant en compte. Pour cela nous avons pris en compte le cumul de bruit
d’ASE en ligne comme dans les systèmes réels, et fait propager le signal et le bruit comme
un seul et unique champ, contrairement aux simulations conventionnelles où ils sont
propagés séparément. En ce qui concerne la détection, étant donné que la densité
spectrale de bruit n’est plus blanche, la méthode de Forestieri ne fonctionne plus pour
estimer le BER. Nous avons donc utilisé une méthode de Monte-Carlo pour le calculer selon
le protocole présenté au Chapitre 1.
Du fait du très long temps de calcul nécessaire pour obtenir un BER avec la méthode
de Monte-Carlo, nous n’avons pas pu simuler le système tel qu’il est dans la réalité. Les
facteurs Q obtenus sans NLPN (environ 15 dB, soit un BER proche de 10-9) seraient
impossibles à obtenir raisonnablement par cette méthode. Pour pouvoir malgré tout établir
une tendance de l’influence du NLPN, nous avons artificiellement augmenté les pertes des
tronçons du système de 5 dB, pour dégrader l’OSNR et donc le facteur Q, dans le but
d’obtenir des BER supérieurs à 10-5, et donc calculables par une méthode de Monte-Carlo
en un temps raisonnable.
Les résultats en présence de bruit de phase non-linéaire pour la RZ-DPSK sont
également présentés en Figure IV.2 pour les trois canaux de la bande C étudiées : à
1546 nm, 1550 nm et 1554 nm. Ils doivent être interprétés avec les précautions requises
suite à la méthode utilisée pour les obtenir.
20 20
RZ-OOK RZ-DPSK
18 -5.5dBm 18 -4dBm Sans NLPN
Facteur Q (dB)
Facteur Q (dB)
16 16
14 14 Avec NLPN
12 12
10 10
1535 1550 1565 1535 1550 1565
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
142
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Ces résultats ont été obtenus dans des conditions identiques, on peut donc les
comparer les uns aux autres. Cependant, par souci de lisibilité, nous avons ramené la
valeur du facteur Q du canal à 1546 nm calculé en présence de NLPN, à la valeur
correspondant au cas où le NLPN n’était pas pris en compte. Les facteurs Q correspondant
aux autres longueurs d’onde ont été réajustés de telle sorte que leurs nouvelles valeurs
présentent les mêmes variations relatives que les anciennes.
Ces précautions prises, nous observons que les résultats de simulation en présence
de NLPN présentent une dégradation flagrante de la performance du canal de milieu de
bande, là où l’excursion de dispersion est la plus faible. La performance des canaux
modulés aux autres longueurs d’onde simulées avec NLPN, et présentant une excursion de
dispersion plus importante, est bien meilleure. Ceci est confirmé par les constellations
correspondantes des Figure IV.3 et Figure IV.4. Les symboles DPSK de la Figure IV.3
présentent une excursion en phase relativement faible pour les canaux à 1546 nm (tout
comme pour les canaux à 1554 nm que nous n’avons pas montrés ici), alors que ceux
correspondant à 1550 nm prennent cette forme d’hélice qui perturbe la détection
différentielle, comme nous l’avons évoqué au Chapitre 1.
Figure IV.3 : constellations DPSK à 10 Gbit/s après une transmission prenant en compte le
NLPN dans le cas de canaux modulés à 1546 nm (à gauche) et à 1550 nm (à droite)
Pour mieux s’en convaincre, nous avons également représenté, en Figure IV.4, les
constellations de ces mêmes signaux, mais obtenues en prenant en compte le différentiel
de phase entre le symbole considéré et le précédent. Les différentiels de phase du signal à
1546 nm sont tous relativement proches de 0 ou de π, confinés dans un angle de ±π/6
autour de ces valeurs, alors que ceux du signal à 1550 nm peuvent quasiment prendre des
valeurs allant jusqu’à ±π/2 autour des valeurs nominales 0 ou π.
Figure IV.4 : constellations prenant en compte le différentiel de phase entre deux symboles
DPSK consécutifs après une transmission avec NLPN, à 1546 nm (à gauche) et à 1550 nm (à
droite)
143
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Comme dans le cas mono-canal, les résultats que nous allons présenter sont issus de
simulations Monte-Carlo. La Figure IV.5 montre les résultats de ces simulations Monte-Carlo
pour deux multiplex, l’un centré à 1546 nm, où nous avons vu qu’en mono-canal, le NLPN
était négligeable, et l’autre centré à 1550 nm, où il était maximal. Pour s’assurer
d’obtenir un BER calculable en un temps raisonnable, nous avons là aussi augmenté les
pertes des tronçons de 3 dB.
Malgré les pertes rajoutées, les simulations Monte-Carlo ne permettaient pas
d’obtenir un BER précis en bas de bande, car le nombre d’erreurs reporté était très faible,
voire nul. Mais en se plaçant en milieu de bande, le BER augmente très fortement, comme
dans le cas mono-canal. La différence entre les facteurs Q obtenu en bas de bande et en
milieu de bande est supérieure à 6 dB. Nous y observons également une dégradation
significative du facteur Q en configuration WDM par rapport à la configuration mono-canal.
Ces deux effets cumulés font que l’utilisation de formats DPSK est à proscrire en milieu de
bande.
14
12
Facteur Q (dB)
10 WDM Mono-canal
> 6 dB
8
6 WDM
4
1545 1546 1547 1549 1550 1551
Longueur d’onde (nm)
Figure IV.5 : influence du bruit de phase non-linéaire en configuration WDM du format RZ-DPSK
modulé à une porteuse autour de 1546 nm et autour de 1550 nm, pour une puissance par canal
de –6 dBm et un OSNR de 10 dB/0.1nm
IV.A.2.3 Conclusion
Les systèmes NZDSF peuvent donc, dans un premier temps, être utilisés au débit de
10 Gbit/s avec une modulation RZ-DPSK et un espacement entre canaux inférieur à 50 GHz,
dans une optique d’augmentation de leur capacité. Mais un multiplex en RZ-DPSK dans
toute la bande C n’est pas recommandable car les effets non-linéaires croisés et le NLPN
deviendraient très pénalisants au milieu de bande. Une solution potentielle à ce problème
peut être de générer un multiplex mixte RZ-OOK/RZ-DPSK, en modulant en OOK les canaux
de milieu de bande les plus pénalisés par le bruit de phase non-linéaire.
144
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
très grandes distances sont ciblées, et qui est directement liée à la non-compensation de
la pente de dispersion.
10 dB
450 ps/nm
2
7000 km
1 5000 km
100 GHz DPSK
(0.8 nm) 0
-3 -2 -1 0 1 2 3 0 200 400 600
Fréquence normalisée au débit Pente de dispersion résiduelle (ps/nm²)
Figure IV.6 : à gauche : mise en évidence de la pente de dispersion intracanal au sein d’un
spectre RZ-DPSK à 40 Gbit/s. A droite : tolérance de la DPSK et de la RZ-DPSK à la pente de
dispersion résiduelle, et diagrammes de l’œil RZ-DPSK correspondants
Nous avons représenté sur la partie droite de la Figure IV.6 les pénalités de
transmission subies par les formats DPSK et RZ-DPSK à 40 Gbit/s qui seraient uniquement
consécutives à ce cumul de pente de dispersion, que l’on nommera pente de dispersion
intra-canal. La dispersion résiduelle (du premier ordre) est fixée à zéro. En d’autres
termes, ces pénalités sont celles que subirait un signal optique à 1550 nm modulé selon le
format considéré et se propageant sur une fibre NZDSF- en l’absence de cumul d’ASE et
d’effets non-linéaires. Nous avons aussi représenté deux diagrammes de l’œil RZ-DPSK
après détection différentielle équilibrée, pour l’un non pénalisé et pour l’autre ayant subi
ce cumul de pente de dispersion sur 7000 km. Nous pouvons observer un certain glissement
temporel relatif entre les traces supérieures et inférieures. Ce glissement est à l’origine
des pénalités observées.
Pour la RZ-DPSK, ces pénalités inhérentes à la pente de dispersion cumulée
atteignent pratiquement 3 dB après 7000 km de propagation. Ceci n’est bien sûr pas
acceptable, car ces pénalités sont à ajouter aux pénalités dues aux effets non-linéaires, à
l’ASE, etc. qui sont déjà des facteurs limitants dans une transmission optique.
Pour la DPSK, cet effet est beaucoup moins pénalisant, du fait de son spectre plus
étroit. Les pénalités qui y sont consécutives n’atteignent pas 1 dB après 7000 km. Cela est
séduisant au premier abord et pourra être exploité, mais nous devons tout de même garder
145
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
à l’esprit que la sensibilité et la tolérance aux effets non-linéaires de ce format sont plus
faibles que celles de la RZ-DPSK.
La Figure IV.7 montre l’influence de la pente de dispersion intra-canal sur le format
RZ-DPSK à 40 Gbit/s après une transmission sur 7000 km à 1535 nm. Nous y retrouvons,
pour les faibles puissances, la pénalité de ~3 dB déjà observée en Figure IV.6 qui fait
qu’une telle transmission est inenvisageable sans compensation de la pente de dispersion.
3
2
Pente de dispersion compensée
1
0
-10 -8 -6 -4 -2 0
Puissance d'entrée (dBm)
146
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Les transmissions simulées dont les résultats sont présentés ici sont uniquement des
transmissions mono-canal. Nous étudions donc uniquement l’impact des effets intra-
canaux. Mais nous avons préalablement effectué des simulations préliminaires attestant
que l’impact des effets non-linéaires croisés était très faible, dans la mesure où les canaux
sont espacés de 100 GHz (densité spectrale d’information de 0.4 bit/s/Hz). La pénalité due
à la présence de canaux voisins qui a été observée au voisinage du seuil non-linéaire d’une
transmission en RZ-DPSK était d’environ 0.5 dB.
Nous supposons ici que la pente de dispersion intra-canal est parfaitement
compensée, en ne la prenant pas en compte dans nos simulations. Cela dit nous avons
effectué des transmissions mono-canal dans toute la bande C en calculant, pour chaque
longueur d’onde porteuse simulée, la dispersion chromatique correspondante.
Pour chaque canal, la pré- et la post-compensation sont également optimisées au
cas par cas.
4
10500 km 1535 nm
RZ-DPSK
1550 nm
Pénalités (dB)
3 1565 nm
APol RZ-DPSK
2
0
-10 -8 -6 -4 -2 0
Puissance d'entrée (dBm)
Figure IV.8 : pénalités sur le facteur Q pour les formats RZ-DPSK et APol RZ-DPSK après une
transmission NZDSF sur 10500 km, à trois longueurs d’onde porteuses différentes
147
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
• Format DPSK
La Figure IV.9 montre les résultats de simulation similaires, obtenus avec le format
DPSK, après 7000 km de propagation. Le NLT, en puissance d’entrée dans le système, de la
DPSK après 7000 km est similaire à celui de la RZ-DPSK après 10500 km (-5 dBm). Il est
alors d’environ 1.5 dB plus faible en puissance intégrée.
4
DPSK
Pénalités (dB)
3 7000 km
1550 nm
2
1565 nm 1535 nm
1
0
-10 -8 -6 -4 -2 0
Puissance d'entrée (dBm)
Figure IV.9 : pénalités sur le facteur Q pour le format DPSK après une transmission NZDSF sur
7000 km, à trois longueurs d’onde porteuses différentes
Cette tolérance aux effets non-linéaires ne suffit pas pour atteindre 10500 km. Mais
nous avons vu au §IV.A.3.1 que la DPSK était beaucoup plus tolérante à la pente de
dispersion intra-canal que la RZ-DPSK, notamment à 7000 km et moins. Ce peut donc être
un format adapté aux systèmes régionaux de « courte » distance (de l’ordre de 5000 km)
dans lesquels le dispositif de compensation de la pente de dispersion aurait été omis. D’où
un important gain en coût pour ces systèmes, à la fois au niveau de la génération du
format (la DPSK ne nécessite pas de sur-modulateur RZ et encore moins de sur-modulateur
en polarisation) et au niveau du récepteur, où la compensation de la pente de dispersion
n’est plus nécessaire.
Concernant les plus longues distances, le format RZ-DPSK, ou mieux l’APol RZ-DPSK,
est plus adapté, dans la mesure où la pente de dispersion intra-canal est compensée. Nous
verrons au Chapitre 5 que l’APol RZ-DPSK est effectivement un candidat permettant
d’égaler à 40 Gbit/s les performances des systèmes à 10 Gbit/s tout en doublant leur
densité spectrale d’information. Nous y présenterons une vérification expérimentale de
cela dans une configuration terrestre.
148
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
149
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
particulier à l’i-FWM, effet dont nous avons vu au Chapitre 3 qu’il était le plus pénalisant
dans bien des cas.
Afin de pouvoir récupérer l’information originale à partir de la séquence codée, un
sur-débit sera bien sûr nécessaire pour rajouter à la séquence codée à moduler des bits de
codage, en suivant le même principe que le FEC. Toutefois, dans le cadre de cette étude,
nous ne nous sommes pas focalisés sur le codage de l’information proprement dit, nous
nous sommes contentés d’étudier les effets de propagation sur un signal obtenu à partir de
la séquence codée, et d’estimer le sur-débit nécessaire au décodage. Il est d’ailleurs plus
rigoureux, dans ce cas, de parler de séquence modifiée plutôt que de séquence codée, ce
que nous allons faire dans la suite du chapitre.
150
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
1000
100
Echantillons
10
4 impulsions
1 fantômes
0.1
0
0 Intensité normalisée 1
151
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
est significativement plus grande que celle des autres « 0 ». Ces traces sont susceptibles
de correspondre à des impulsions fantômes. Ce sont ces quelques traces de puissance
significativement plus grandes que la moyenne que nous avons exploitées en faisant en
sorte de les supprimer en faisant subir à la séquence initiale de petites modifications.
1000
100
Echantillons
10
Plus
d’impulsions
1
fantômes
0.1
0
0 Intensité normalisée 1
Nous voyons effectivement que les quatre impulsions fantômes que nous avions
obtenues précédemment ont disparu, ce qui laisse présager une amélioration des
performances en transmission en termes de seuil non-linéaire.
152
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Pour vérifier et quantifier cela nous avons effectué des transmissions avec à la fois
la séquence initiale de DeBruijn et la séquence finale modifiée pour plusieurs puissances
du signal d’entrée, afin de déterminer le seuil non-linéaire de chaque configuration. Ces
résultats sont décrits Figure IV.12 via les pénalités en facteur Q. La post-compensation est
fixée, pour toutes les puissances, à sa valeur optimale obtenue au seuil non-linéaire. Celle-
ci n’est pas nulle, ce qui explique les petites pénalités observées à basse puissance.
4
Séquence initiale
Pénalités (dB)
3 de DeBruijn
2
1
Séquence modifiée
0
0 1 2 3 4 5
Puissance d'entrée (dBm)
Figure IV.12 : évolution de la tolérance aux effets intra-canaux entre un signal modulé en NRZ
à 40 Gbit/s par une séquence de DeBruijn, et un signal modulé de la même manière par la
séquence modifiée
1000
100
Echantillons
10
0
0.1
0 Intensité normalisée 1
153
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
1000
100
Echantillons
10
0.10
0 Intensité normalisée 1
IV.B.3.5 Récapitulation
La Figure IV.15 récapitule la tolérance aux effets intra-canaux des transmissions
correspondant à chacune des modifications de séquence décrites ci-dessus. Les gains en
NLT vont de 0.5 dB pour la première modification décrite à 2 dB pour le code de [4.9].
DeBruijn
4 4 bits modifiés
Pénalités (dB)
28 bits modifiés
3
Sans "11011"
2
0
0 1 2 3 4 5
Puissance d'entrée (dBm)
Figure IV.15 : évolution des seuils non-linéaires pour les différentes modifications de séquence
étudiées
154
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
2 Sans 11011
Gain en NLT (dB)
4 bits modifiés
28 bits modifiés
Marge supplémentaire
de bruit
1
Sur-débit FEC
0
0 5 10 15 20
Pourcentage de bits modifiés
Nous voyons que le code présentant une modification de 4 bits uniquement n’est
quasiment pas affecté par le sur-débit, et donc que la marge de bruit supplémentaire est
égale au gain en NLT, soit 0.5 dB. Pour les autres codes, le gain est certes meilleur, mais
compte tenu d’un sur-débit également plus important, la marge de bruit supplémentaire
est quasiment la même pour tous les codes étudiés.
De plus, si nous effectuons le rapport gain en NLT sur pourcentage de bits modifiés,
il apparaît clairement sur la figure que le maximum est obtenu pour le premier code, où il
y a le moins de modifications sur la séquence.
Pour effectuer des codages de l’information binaire visant à atténuer l’impact des
effets intra-canaux, nous avons donc tout intérêt à ne modifier qu’un faible nombre de bits
convenablement choisis.
Pour une éventuelle implémentation pratique de cette technique de codage, une
idée séduisante serait d’insérer un tel codage de la séquence binaire au niveau du FEC, et
ainsi générer un sur-débit global, incluant celui du FEC et celui du codage de la séquence.
Nous avons notifié sur la Figure IV.16 le sur-débit lié au FEC, soit 7 %. Les deux codes les
plus simples présenteraient un sur-débit inférieur à celui du FEC, ce qui laisserait présager
une implémentation de ces codes avec le FEC sans risque d’augmenter significativement le
sur-débit total.
155
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
effets intra-canaux se manifestent moins lors d’une transmission sur cette fibre, le gain
apporté par ce codage est encore plus faible que celui, déjà relativement faible, observé
sur SMF.
Il en va de même si le format de modulation est remplacé par un codage plus
résistant aux effets intra-canaux, comme la DPSK. Dans ce cas, la performance absolue est
déjà bien meilleure que celle du NRZ, et le gain apporté par ce type de codage étudié ici
n’apporte rien de plus qui puisse être exploitable à moindre coût.
Lorsque le taux d’extinction du format augmente, le gain apporté par ce codage
augmente aussi, car les impulsions fantômes ressortent plus facilement de la masse du
niveau de puissance correspondant aux « 0 ».
156
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Séquence modifiée
14 2048 bits
Facteur Q (dB)
~0.5dB
13
12
11 Séquence PRBS
211-1 bits
10
4 5 6 7 8 9 10 11
Puissance d'entrée du canal NRZ (dBm)
Figure IV.17 : mesures expérimentale d’une transmission sur 800 km de SMF, avec la séquence
PRBS initiale et la séquence où 8 bits sur 2048 ont été modifiés
157
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
marins correspondants, alors nommés +D/-D ont déjà largement fait leurs preuves en étant
notamment le support d’un record de produit capacité × distance, (6Tbit/s sur 6000 km)
[4.14].
Dans ce paragraphe nous nous intéressons à une variante de ce type de systèmes,
dans lesquels il n’y a pas de compensation de dispersion en ligne. Celle-ci est assurée à la
place par un dispositif de conjugaison de phase optique, que nous allons décrire.
Après avoir présenté les systèmes sous-marins +D/-D conventionnels, nous allons
présenter des résultats issus de simulations numériques évaluant les performances des
systèmes avec conjugaison de phase optique, que nous comparerons avec celles des
systèmes +D/-D. Nous présenterons pour terminer un montage expérimental permettant
d’inclure un tel dispositif de conjugaison de phase optique dans un système de
transmission optique.
158
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Dispersion cumulée
Distance
Les systèmes +D/-D sont encore peu utilisés sur le terrain. À ce jour, un seul a été
déployé, à travers l’océan Pacifique, reliant les Etats-Unis au Japon. Il fonctionne au débit
par canal de 10 Gbit/s [4.15]. Mais ces systèmes sont largement étudiés en laboratoire, et
les prochains nouveaux systèmes sous-marins qui seront déployés seront des systèmes
+D/-D, notamment les trois projets de liaison transpacifique, entre la Chine et les Etats-
Unis, entre Sydney et Hawaï, et entre Singapour et les Etats-Unis via Hawaï.
Malgré leur avenir prometteur, ces systèmes présentent certaines limitations,
notamment sur le plan physique. La fibre « -D » présente, nous l’avons vu, des pertes plus
importantes que la fibre « +D » et une faible aire effective, qui peuvent s’avérer limitantes
dans le cas où la performance du système est poussée à l’extrême. D’autre part, ces
systèmes présentent des inconvénients d’ordre technique, qui sont d’ailleurs propres à
tous les systèmes sous-marins. Étant donné qu’une ligne optique sous-marine comporte
plusieurs types de fibre au sein d’un même câble, celles-ci nécessitent d’être soudées
entre elles. Ces soudures peuvent se révéler complexes à réaliser et présenter des pertes
significatives du fait de la forte différence d’aires effectives entre les différentes fibres
considérées, notamment la « +D » et la « -D ». De plus un câble optique est constitué
d’une multitude de liaisons optiques véhiculant l’information dans un sens ou dans l’autre.
Il se peut donc qu’au niveau d’une section donnée du câble cohabitent ensemble des fibres
de plusieurs types. Cela donne lieu à des contraintes supplémentaires lorsqu’une
réparation d’un câble est nécessaire.
C’est pour s’affranchir de ces inconvénients que nous allons présenter ici un
nouveau type de système sous-marin, directement dérivé du système +D/-D mais dépourvu
de toute fibre compensatrice de dispersion en ligne, et au milieu duquel serait inséré un
dispositif de conjugaison de phase optique. Ce système est nommé +D/OPC.
159
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
• Principe
La conjugaison de phase optique, ou OPC pour Optical Phase Conjugation, est une
opération de conversion non-linéaire d’un signal optique, qui a lieu dans un milieu non-
linéaire spécifiquement alloué à cela. Lors des premières expériences traitant de l’OPC, ce
milieu était une fibre à fort coefficient non-linéaire, ou un amplificateur à semi-
conducteur [4.19]. Cependant le milieu le plus utilisé aujourd’hui pour ce type d’opération
de conversions non-linéaires est un cristal non-linéaire de Niobate de Lithium
périodiquement polarisé (Periodically-Poled Lithium Niobate, PPLN) [4.18]. Il est préféré
aux autres milieux en raison notamment de sa bonne efficacité de conversion, qui est de
plus quasi-constante sur une bande spectrale très large pouvant inclure notamment la
bande C et la bande L. De ce fait il est parfaitement compatible avec des applications
WDM, ce qui n’était pas le cas des autres milieux. Dans la suite de ce mémoire, nous
étudierons exclusivement la conjugaison de phase optique au sein d’un cristal de PPLN.
L’OPC consiste à générer, avec l’aide d’un signal de pompe continu dont la
fréquence est proche de celle du signal optique incident, un nouveau signal optique dont
le spectre est le symétrique du spectre du signal incident par rapport à la fréquence du
signal de pompe. Ce signal est appelé signal conjugué, ou idler. L’intérêt de cette
opération est d’intervertir, au sein du spectre, les fréquences à vitesse de propagation
rapide et lente. Ainsi, la dispersion s’appliquant sur un tel signal conjugué a un effet
inverse que celui qu’elle a eu sur le signal incident.
Dans les fibres non-linéaires ou les SOA, cette conversion est réalisée par un
processus non-linéaire du troisième ordre basé sur le mélange à quatre ondes. Dans les
cristaux PPLN, elle est réalisée, moyennant un quasi-accord de phase, à partir d’une
cascade de deux processus du deuxième ordre, ce qui équivaut à un processus du troisième
ordre mais dont le rendement est supérieur. Nous décrirons les aspects physiques et
pratiques de l’OPC dans un cristal PPLN au §IV.C.3.1.1.
Le premier de ces deux processus cascadés est la génération d’un signal issu du
signal de pompe à la fréquence fp, dont la fréquence est le double de celle de ce signal de
pompe, soit 2fp. Ce processus est nommé SHG, pour Second Harmonic Generation.
Le second processus non-linéaire consiste en la génération du signal conjugué issu
d’une interaction non-linéaire entre la pompe doublée et le signal incident de fréquence
fs. Le signal généré a une fréquence égale à la différence des fréquences des deux signaux
impliqués, soit une fréquence fc = 2fp - fs, qui correspond bien au symétrique de la
fréquence du signal incident par rapport à celle du signal de pompe. Ce processus est la
DFG, pour Difference Frequency Generation. Si le cristal est optimisé pour la SHG de la
pompe, le quasi-accord de phase n’est pas assuré de manière optimale pour la DFG car
d’autres longueurs d’onde participent à cet effet. Néanmoins, si on néglige la différence
des indices de réfraction du cristal correspondant aux longueurs d’onde des extrêmes de la
160
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
bande C, 1530 nm et 1565 nm, qui est inférieure à 10-3, devant celle entre l’indice de la
pompe et celui de la pompe doublée qui est d’environ 0.04, le désaccord de phase de la
SHG et celui de la DFG sont identiques, et de plus, la DFG a le même rendement quelle
que soit la longueur d’onde du signal considérée dans la bande C. La DFG peut alors
s’appliquer simultanément à plusieurs signaux incidents, donc à un signal WDM. La Figure
IV.19 montre un schéma récapitulatif de la conjugaison de phase optique d’un signal WDM
au sein d’un cristal de PPLN.
Pompe
1:SHG
Canaux
Canaux incidents
conjugués
2:DFG
fc3fc2fc1 fp fs1 fs2 fs3 2fp f
0
k, fck=2fp- fsk
Figure IV.19 : conjugaison de phase optique au sein d’un cristal de PPLN
Équation IV.1
161
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
∂A* i β ∂ ² A * iβ 3 ∂ 3 A *
+ αA* + 2 − − γ A A* = 0
2
i
∂z 2 2 ∂T ² 6 ∂T 3
Équation IV.2
Distance
OPC
Le fait que la dispersion du troisième ordre ne soit pas compensable par l’OPC fait
qu’une compensation parfaite de dispersion par OPC n’a lieu qu’au niveau d’une seule
longueur d’onde, celle de la pompe, qui n’induit pas de décalage en fréquence entre le
signal et son conjugué. Pour des canaux éloignés de la pompe, une post-compensation
d’ajustement pourra s’avérer nécessaire afin de parfaire la compensation de la dispersion.
Le même raisonnement peut être appliqué pour le terme lié aux effets Kerr. Suivant
le même principe, un signal ayant accumulé une certaine quantité d’effets non-linéaires
au niveau de l’OPC voit sa phase non-linéaire y changer de signe. La propagation dans la
seconde partie du système peut donc également donner lieu à une certaine compensation
des effets Kerr. Ceci a été expérimenté pour la première fois en 1993 [4.23]. Mais la
compensation des effets non-linéaires ne pourra jamais être parfaite, car pour cela la
phase non-linéaire cumulée dans le seconde partie de la ligne doit être égale à celle
162
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
cumulée dans la première partie, comme pour la dispersion. Cela correspondrait à une
distribution de puissance le long de la ligne symétrique par rapport à la position de l’OPC.
Or ceci est impossible à cause de l’atténuation des fibres de ligne. Il existe toutefois des
moyens permettant d’améliorer cette compensation d’effets non-linéaires en s’approchant
de la distribution de puissance symétrique, en introduisant par exemple une amplification
Raman [4.24], en utilisant des tronçons plus courts, ou en décalant légèrement l’OPC du
milieu de la ligne pour que les zones des tronçons où la puissance optique est élevée soient
symétriques par rapport à celui-ci [4.25]. Mais nous verrons par la suite que la
compensation d’effets non-linéaires par OPC dépend aussi du type d’effets non-linéaires
accumulés dans la ligne.
Distance (km)
x48 OPC 6000
Récepteur
+D
66km
163
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
que le système est long. De plus, l’OPC ne peut œuvrer que sur une liaison point-à-point. Il
ne peut pas opérer efficacement dans un réseau, car ses dispositifs de routage des données
ne fonctionnent pas efficacement avec des signaux présentant une forte dispersion
cumulée. Il faudrait donc un dispositif d’OPC dans chaque branche du réseau. Cette
limitation est à renforcer par le fait que les conversions de longueur d’onde induites par
l’OPC compliqueraient rapidement la tâche de ces dispositifs. En conséquence, le nombre
élevé de tronçons d’un système sous-marin transocéanique, ainsi que son caractère point-
à-point font que l’OPC en milieu de ligne est plus adaptée à de tels systèmes, que nous
avons étudiés.
256 bits
3
Pénalités (dB)
1
2048 bits
0
-10 -5 0 5 10
Puissance d'entrée (dBm)
Figure IV.22 : impact de la longueur de la séquence de DeBruijn simulée pour une transmission
+D/OPC en RZ-DPSK à 40 Gbit/s
164
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
1.5
O PC
Pénalités à 3 dBm
OPC
1
0.5
O PC
0
-60000 -40000 -20000 0
Pré-compensation (ps/nm)
165
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
+D/-D
4
3 +D/OPC
(dB)
2
0
-10 -5 0 5
Puissance d'entrée (dBm)
Figure IV.24 : pénalités sur le facteur Q des systèmes +D/-D et +D/OPC à 10 Gbit/s en NRZ, en
configuration monocanal (courbes pointillées) et WDM (courbes continues) avec 50 GHz
d’espacement (OSNR 13.5 dB/0.1nm)
Le fait que la XPM soit si pénalisante lorsque l’excursion de dispersion atteint des
valeurs importantes peut s’expliquer de la manière suivante : la XPM crée un déphasage
des signaux optiques des canaux WDM, qui crée un décalage en fréquence de l’onde
porteuse. Ce décalage en fréquence est converti en décalage temporel proportionnel à la
dispersion cumulée du signal. Or, comme celle-ci peut atteindre des valeurs élevées dans
ces systèmes, le décalage temporel induit par la XPM y est important.
166
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
DCF
3 idéale
+D/DCF
(dB)
2
+D/-D
1 OPC
+D/OPC
0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm)
167
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
+D/-D
3
(dB)
2
1
O
OPC
+D/OPC
0
-8 -4 0 4 8
Puissance d'entrée (dBm)
4 Mono-canal
3
(dB)
level (dB)
2
Relativerelatif
1
WDM Non-linearités
Niveau
0
Bruit
-1 +D/-D
-2
+D/OPC
OPC
Figure IV.28 : marges de puissance supplémentaires apportées par le système +D/OPC par
rapport au système +D/-D
Nous avons déjà évoqué au §IV.C.2.1.2 qu’un tronçon de même longueur présentait
des pertes 1 dB moindres dans un système +D/OPC que dans un système +D/-D. Ce dB
gagné peut être converti en augmentation de la longueur des tronçons pour diminuer le
nombre d’amplificateurs dans la ligne, et ainsi réduire le coût du système. De plus un tel
système nécessiterait une consommation électrique totale moindre que celle requise pour
un système +D/-D, malgré la forte puissance requise pour la pompe de l’OPC.
De plus, au débit de 40 Gbit/s, nous observons une augmentation du seuil non-
linéaire d’environ 1 dB également, qui peut atteindre 5 dB en mono-canal. En gardant la
même longueur de tronçons, la combinaison des pertes plus faibles et du seuil non-linéaire
plus élevé du système +D/OPC par rapport au système +D/-D peut permettre une
168
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
augmentation de la distance atteignable par un signal dans ce système, pourvu que les
autres effets (dispersion, pente de dispersion, PMD,…) n’affectent pas outre mesure la
qualité du signal.
IV.C.3.1.1 Description
Le montage permettant d’effectuer expérimentalement une opération de
conjugaison de phase optique d’un signal optique est représenté en Figure IV.29. Il est
composé principalement du cristal de PPLN où est effectuée l’opération d’OPC proprement
dite, et d’un système de couplage entre le signal optique incident et le signal de pompe à
forte puissance qui permet d’injecter simultanément ces deux signaux dans le cristal tout
en gérant leur polarisation. Il comporte de plus un circulateur optique, premier composant
au niveau duquel arrive le signal incident à conjuguer. Nous verrons que le signal effectue
un aller-retour dans le coupleur et le cristal et qu’il ressort du coupleur, après
conjugaison, par le même chemin que celui par lequel il y est entré. Le circulateur permet
alors d’orienter le signal de sortie vers la fibre de sortie du montage et la suite de la ligne
de transmission.
169
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Amplificateur
forte puissance
Isolateur
Pompe
Polariseur à 45°
Collimateurs
Contrôle de température
• Cristal de PPLN
Le cristal de PPLN utilisé dans nos expériences a pour dimensions 52.7 mm de
longueur, 3 mm de largeur et 0.5 mm d’épaisseur, et est constitué d’un réseau de
domaines à polarisations alternées, de période d’environ 15 µm.
Le matériau de niobate de lithium est tel que l’accord de phase nécessaire pour
notamment la réalisation de la SHG ne peut pas être réalisé pour l’utilisation du
coefficient non-linéaire le plus important (d33). En l’absence d’accord de phase, en ce qui
concerne la SHG, l’intensité de la pompe doublée oscille le long de sa propagation entre
zéro et une valeur maximale, avec une période inversement proportionnelle au désaccord
de phase, appelée longueur de cohérence, Lc. Dans un cristal de PPLN, la conversion non-
linéaire est malgré tout assurée grâce au quasi-accord de phase, ou QPM (Quasi Phase-
Matching). Le principe du QPM consiste à inverser périodiquement la polarisation du
cristal, de sorte que les différents signaux contribuant à la SHG, en opposition de phase à
l’extrémité d’un domaine, redeviennent en phase au début du domaine suivant de
polarisation opposée, et qu’ainsi la puissance de l’onde doublée augmente globalement au
cours de sa propagation dans le cristal. L’évolution de puissance de l’onde doublée en
présence d’un accord de phase parfait, d’un QPM ou sans accord de phase est présentée en
Figure IV.30. L’efficacité du QPM est plus faible que celle de l’accord de phase parfait
mais le QPM autorise des conversions non-linéaires dans une plus grande gamme de
matériaux. Le seul paramètre à ajuster pour obtenir un QPM optimal est la longueur
optique des domaines périodiquement polarisés, pouvant être optimisée en jouant sur la
température du cristal.
Afin de parfaire le confinement du signal dans le cristal, et donc les conversions
non-linéaires, un guide d’ondes y a également été gravé, ce qui permet du même coup un
couplage efficace avec les fibres optiques à l’entrée et à la sortie du cristal.
170
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
PPLN
Accord de phase
Quasi accord
de phase
• Coupleur
Les opérations de conversion non-linéaire dans un PPLN dépendent de la
polarisation de l’onde incidente. Seule la polarisation TM du signal optique, correspondant
à un champ électrique orienté dans la direction de l’épaisseur du cristal, est susceptible
d’y subir les conversions non-linéaires en interagissant avec une pompe également
polarisée TM. Or le signal optique incident n’est pas polarisé suivant un axe fixe. Pour que
malgré tout ses deux composantes de polarisation subissent les mêmes opérations de
conversion non-linéaire quel que soit son état de polarisation, un dispositif de couplage et
de séparation du signal et de la pompe adapté à l’OPC a été réalisé, en espace libre.
Dans un premier temps, le signal incident, un multiplex inclus dans la bande C, et la
pompe, à 1550.11 nm, sont combinés ensemble au moyen d’un filtre adapté, modélisé sur
le schéma de la Figure IV.29 par une lame séparatrice sélective en longueur d’onde, qui
réfléchit la longueur d’onde de la pompe et qui transmet celles du signal WDM incident.
Le signal et la pompe couplés arrivent ensuite au niveau d’un dispositif de
séparation des polarisations (PBS pour Polarization Beam Splitter) qui dirige les
composantes TE et TM du signal et de la pompe incidents vers deux sorties différentes. Au
niveau de la sortie TE, une rotation de la polarisation du signal et de la pompe de 90° est
effectuée pour qu’elle devienne TM. La polarisation de la pompe a été ajustée, avant le
couplage, à 45° des axes propres du PBS, afin qu’il y ait la même puissance de pompe au
niveau de chacune de ses sorties.
Les signaux TM de sortie du coupleur sont ensuite dirigés vers le cristal PPLN par des
fibres PMF, les signaux issus de chaque sortie sont dirigés vers chacune de ses extrémités,
comme rappelé en Figure IV.31. Dans le cristal se propagent donc des signaux polarisés TM,
dans les deux sens de propagation. Le signal issu de la sortie TM du PBS, après avoir
traversé le cristal de gauche à droite sur le schéma de la Figure IV.31 tout en subissant
l’OPC, est redirigé, par la fibre qui a amené l’autre signal vers le cristal, vers la sortie TE
du PBS, après avoir subi la rotation de polarisation de 90° qu’a subi l’autre signal avant
d’arriver au niveau du cristal. Le signal TE devenu TM se propage dans l’autre sens dans le
cristal, y subit également l’OPC, puis arrive au niveau de la sortie TM, et ainsi les deux
signaux orthogonaux se recombinent et se propagent dans le coupleur en sens inverse. La
pompe suit les mêmes chemins que le signal, tant à l’aller qu’au retour. Elle est séparée
du signal par le même élément qui l’a combinée avec lui à l’aller, et par un filtre
réjecteur supplémentaire situé sur la voie signal qui permet de parfaire son élimination du
multiplex comportant les canaux conjugués.
171
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Signal + Signal +
PBS TE<>TM
pompe pompe TE
PMF
Signal +
pompe TM PMF
PPLN
Figure IV.31 : liaisons optiques entre le PBS du coupleur signal/pompe et le cristal PPLN
• Puissance de la pompe
Plus la puissance de la pompe est élevée, plus l’efficacité de l’OPC est élevée. De
plus, si la puissance de la pompe est significativement plus élevée que la puissance des
canaux incidents, alors il ne se produira pas de conversions non-linéaires significatives
autres que la SHG de la pompe et la DFG entre la pompe doublée et le signal dans le
cristal, susceptibles de perturber l’OPC. Un amplificateur à forte puissance est donc
nécessaire pour la pompe. Pour éviter d’éventuels retours de la pompe dans
l’amplificateur susceptibles de le détériorer, nous avons rajouté un isolateur optique en
sortie de l’amplificateur à forte puissance (qui vient s’ajouter à celui inclus dans
l’amplificateur). La puissance de pompe que délivre notre amplificateur est de 28 dBm,
correspondant à une puissance de pompe d’environ 23 dBm dans chaque voie de sortie du
coupleur, compte-tenu de la séparation du signal et des pertes des différents composants,
notamment de l’isolateur, susceptibles de valoir 1 ou 2 dB.
• Température du cristal
Pour que l’OPC soit la plus efficace possible, il faut que le quasi-accord de phase
dans le cristal soit optimal. Pour cela la longueur optique des domaines périodiquement
polarisés doit être égale à une demi-longueur de cohérence. Celle-ci peut être ajustée par
l’indice de réfraction du cristal, qui dépend de sa température. La température du cristal
doit donc être asservie à une valeur bien précise, car le QPM n’est plus assuré de manière
optimale si la température varie de plus de 0.5 °C au-dessus ou en-dessous de sa valeur
optimale. Il faut de plus, pour limiter les effets photoréfractifs dans le cristal qui
donneraient lieu à des instabilités sur le long terme, que celui-ci opère à température
élevée. Un cristal PPLN de base nécessiterait une température de fonctionnement
d’environ 200 °C pour limiter ces effets. Cependant le cristal que nous utilisons ici est
dopé MgO, ce qui permet de limiter ces effets photoréfractifs. Ainsi il peut fonctionner à
température plus basse, autour de 70 °C. Cette température de fonctionnement permet de
plus un couplage entre le guide d’ondes du cristal et les fibres d’entrée et de sortie plus
fiable. La température de fonctionnement de notre cristal est contrôlée avec une précision
de 0.1°C, et elle est précisément de 69.2 °C pour une pompe à 1550.11 nm. À noter qu’à
une température donnée correspond un QPM optimal pour une longueur d’onde donnée.
Celle-ci varie d’environ 0.16 nm/°C mais le cristal ne peut ni opérer à des températures
trop basses à cause de l’effet photoréfractif, ni à des températures trop élevées sans
172
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
risque accru de détérioration notamment du couplage avec les fibres. La plage maximale
de variation de la température de fonctionnement du cristal est de 50 °C à 90 °C, soit une
plage de variation des longueurs d’onde optimales d’environ 6 nm autour de 1550 nm.
Afin de rester dans les standards ITU, la longueur d’onde de la pompe utilisée
appartient elle-même à la grille ITU, à 1550.11 nm (193.400 THz), pour que les signaux
conjugués y appartiennent aussi.
173
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
à l’expérience avec une coupure à 1550 nm au lieu de 1545 nm, mais de tels filtres
n’étaient pas disponibles au moment où nous avons mis au point l’expérience.
100 km 100 km
26 canaux DPSK
bande C 10Gbit/s
Att.
100 km 95 km
10%
10 dB
90% OPC
Sél. Comb.
bande bandes
Détecteur
10 Gbit/s
Att.
Sél.
canal
Figure IV.32 : schéma du système expérimental avec OPC en milieu de ligne, en configuration
déployée
La majeure partie du demi-multiplex red, dont les porteuses des canaux sont
situées entre 1545 nm et 1561 nm, subit donc une OPC, qui génère des canaux conjugués
dont les porteuses sont situées entre 1539 nm et 1555 nm. Notons que dans cette
configuration certaines longueurs d’onde du multiplex issu de l’OPC portent à la fois des
canaux conjugués et des canaux non conjugués. Mais de toutes façons ce signal WDM issu
de l’OPC est dirigé vers un nouveau filtre red/blue, identique au premier, qui recombine
les 10% du multiplex red initial qui n’a pas été conjugué, avec la partie blue du spectre
issu de l’OPC, qui ne comporte alors que des canaux conjugués. Un atténuateur variable
placé sur la voie court-circuitant l’OPC permet d’égaliser la puissance moyenne des canaux
conjugués par rapport à celle des canaux non conjugués. Un EDFA supplémentaire situé
après le filtre recombinant les deux multiplex est nécessaire pour compenser les pertes de
l’OPC, dues à l’imperfection de l’efficacité de la conversion (une dizaine de dB) et aux
pertes internes des différents composants, notamment du cristal. Le nouveau multiplex
ainsi généré par ce dispositif d’OPC et de filtres sélecteurs/recombineurs de bandes est
très similaire à celui qui se propageait dans le système avant l’OPC. La propagation
continue donc de sorte que l’OPC soit transparente pour les amplificateurs qui suivent dans
la ligne.
La propagation se poursuit sur les deux tronçons suivants, où la dispersion cumulée
des canaux conjugués dans ces tronçons compense celle accumulée dans les deux premiers
tronçons, contrairement à celle des canaux non conjugués, qui de ce fait seront
immesurables. Le fait qu’il manque 5 km au dernier tronçon induit une dissymétrie de
l’excursion de dispersion d’un côté de l’OPC par rapport à l’autre de 85 ps/nm. Cette
valeur est peut être considérée comme quasi-nulle pour un signal à 10 Gbit/s. Ainsi la
post-compensation s’avère parfaitement inutile.
La Figure IV.33 montre le spectre obtenu après cette transmission sur 400 km. La
partie gauche du spectre comporte les canaux de la bande blue conjugués, tandis que la
partie droite comporte les canaux red, non conjugués qui ne sont pas passés par le
dispositif d’OPC.
174
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
-20
Canaux non
Puissance (dBm)
-25 Canaux conjugués
conjugués
-30
-35
-40
-45
1530 1540 1550 1560
Longueur d'onde (nm)
Figure IV.33 : spectre obtenu après une propagation sur 400 km et une OPC après 200 km et
après égalisation (résolution 0.2 nm)
175
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
non au début, permet aux amplificateurs de ces voies, et à l’OPC, de fonctionner avec un
signal continu, indépendant des commutations, et d’empêcher le passage de leur ASE
lorsque les commutateurs correspondants sont bloqués.
“Pré-amplificateur”
“Booster”
Sources Mod.
Récepteur
A
Filtre sélectif
WSS
C 3 dB B 3 dB
3 dB
OPC
Figure IV.34 : schéma de la double boucle à recirculation envisagée pour des systèmes
comportant une OPC
Mais le temps nous a manqué pour pouvoir utiliser cette configuration de double
boucle à recirculation au maximum de ses possibilités tout en résolvant les problèmes que
nous avons rencontrés au cours de ces expériences. Ces problèmes sont d’une part une
dépendance à la polarisation de l’OPC, et d’autre part une récupération d’horloge qui ne
peut pas s’effectuer pendant toute la période « injection + recirculation » des signaux de
commande des commutateurs de la boucle. Pendant les tours de boucle où le signal n’est
pas mesuré, la carte de dispersion correspondante est très asymétrique, et le signal
arrivant au niveau du récepteur est très dispersé. Une récupération d’horloge sur ces
signaux est impossible. Mais cette récupération d’horloge sur toute la période est
indispensable pour effectuer une mesure de taux d’erreurs sur le signal. Pour remédier à
ce problème nous avons imaginé la mise au point d’un autre système de couplage entre
l’émetteur et le récepteur, qui injecterait directement le signal issu de l’émetteur, alors
non dispersé, durant les tours de boucle ne correspondant pas au tour de mesure, et qui
injecterait le signal issu de la boucle pendant le tour de mesure. Cela n’a pas encore été
testé.
176
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
Conclusion du chapitre IV
Au cours de ce chapitre nous avons abordé plusieurs techniques susceptibles
d’améliorer la performance des systèmes à 40 Gbit/s. Nous avons étudié dans la première
partie l’utilisation des systèmes sous-marins NZDSF au débit de 40 Gbit/s. Celle-ci est
réalisable moyennant l’utilisation de formats DPSK et de compensateurs de pente de
dispersion pour atteindre des distances transocéaniques.
La deuxième partie a consisté en l’étude de techniques de codage avancées
permettant de diminuer l’impact des effets intra-canaux sur les transmissions à 40 Gbit/s
modulés selon des formats simples. Le gain apporté par ce codage est relativement faible,
mais peut être significatif en regard du peu de contraintes apportées à la séquence binaire
initiale par les codages que nous avons étudiés. Cette technique a été validée
expérimentalement.
La dernière partie a été consacrée à une étude plus novatrice, d’un nouveau
système sous-marin composé d’un seul type de fibre de ligne mais au milieu duquel serait
inséré un dispositif de conjugaison de phase optique permettant la compensation de la
dispersion accumulée le long de la ligne optique. Un gain en performance peut être
observé à 40 Gbit/s par canal, d’après les études numériques effectuées. Mais des
confirmations expérimentales plus poussées que celles effectuées ici seront nécessaires
avant de valider la pertinence pratique d’une telle méthode.
Bibliographie du chapitre IV
[4.1] J.-X. Cai, D. G. Foursa, L. Liu, C. R. Davidson, Y. Cai, W. W. Patterson,
A. J. Lucero, B. Bakhshi, G. Mohs, P. C. Corbett, V. Gupta, W. Anderson, M. Vaa,
G. Domagala, M. Mazurczyk, H. Li, M. Nissov, A. N. Pilipetskii, N. S. Bergano, « RZ-
DPSK Field Trial Over 13100km of Installed Non Slope-Matched Submarine Fibers »,
IEEE J. Lightwave Technol., Vol. 23, n°1, pp. 95-103, Jan. 2005
[4.2] L. Becouarn, G. Vareille, P. Pecci, J.-F. Marcerou, « Multi-terabit DPSK
transmission for submarine systems : experimental assessment with relevant
margins from regional transpacific distances », in proc. ECOC'03, Tu4.6.1, Rimini,
Italy, Sept. 21-25, 2003
[4.3] J.-X. Cai, D. G. Foursa, A. J. Lucero, M. Nissov, W. T. Anderson,
A. N. Pilipetskii, W. W. Patterson, P. C. Corbett, N. S. Bergano, « Long-Haul 40
Gb/s RZDPSK Transmision over 4450 km with 150-km Repeater Spacing using Raman
Assisted EDFAs », in proc. OFC'07, OWM3, Anaheim, California, March 25-29, 2007
[4.4] L. Becouarn, G. Vareille, S. Dupont, P. Plantady, J.-F. Marcerou,
A. Klekamp, R. Dischler, W. Idler, G. Charlet, « 42 x 42.7Gb/s RZ-DPSK transmission
over a 4820km long NZDSF deployed line using C-Band only EDFAs », in proc.
OFC'04, PDP37, Los Angeles, California, Feb. 22-27, 2004
[4.5] J.-X. Cai, C. R. Davidson, M. Nissov, H. Li, W. T. Anderson, Y. Cai, L. Liu,
A. N. Pilipetskii, D. G. Foursa, W. W. Patterson, P. C. Corbett, A. J. Lucero,
N. S. Bergano, « Transmission of 40-Gb/s WDM Signals Over Transoceanic Distance
177
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
178
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
179
Chapitre IV. Étude numérique et expérimentale de technologies novatrices
susceptibles d’améliorer les performances à 40 Gbit/s
180
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
181
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
Figure V.1 : Montage expérimental du système étudié, avec les émetteurs 40x40 Gbit/s et
80x10 Gbit/s
182
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
183
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
B/ d iv)
(5 ddB/div)
(5ddB/div)
Puissance
Puissance
B/ d iv)
Po we r
Po we r
(5
(5
Res. 0.1nm Res. 0.1nm
1525 Longueur d’onde
Wa ve le ng (nm)
th (nm ) 1565 1525 Longueur
Wa ved’onde
le ng th(nm)
(nm ) 1565
Figure V.2 : spectres du signal après 4400 km à 10 Gbit/s (à gauche) et à 40 Gbit/s (à droite),
avec une résolution de 0.1 nm.
14 14
Q (dB)
12 12
Q -fa ctor
10 10
Facteur
Limite FEC
40G 40G
8 8 Limite FEC
3,200km
3200 km 10G 4,400km
4400 km 10G
1525 1565 1525 1565
Wa velength
Longueur (nm)
d’onde (nm) Wa velength
Longueur d’onde(nm)
(nm)
Figure V.3 : Facteurs Q des canaux WDM à 3200 km (à gauche) et à 4400 km (à droite) pour les
canaux APol RZ-DPSK à 40 Gbit/s (triangles) et pour les canaux NRZ à 10 Gbit/s (losanges)
À 4400 km, le facteur Q moyen est légèrement plus faible à 40 Gbit/s (10.5 dB) qu’à
10 Gbit/s (11 dB), mais les facteurs Q mesurés présentent un écart-type plus important à
10 Gbit/s qu’à 40 Gbit/s. La pire valeur de facteur Q mesurée est de plus à mettre à l’actif
d’un canal à 10 Gbit/s. Ceci peut s’expliquer par le fait que les interactions non-linéaires
entre canaux sont plus pénalisantes à ce débit, comme nous l’avons déjà évoqué à
plusieurs reprises dans ce mémoire.
V.A.3 Conclusion
À travers cette expérience nous avons montré qu’une transmission à 40 Gbit/s avec
un format de modulation adapté, en l’occurrence l’APol RZ-DPSK, peut être réalisée sur un
système initialement prévu pour un débit par canal de 10 Gbit/s, tout en doublant sa
densité spectrale d’information. Mais pour garantir cela, la PMD du système doit rester
faible car l’APol RZ-DPSK y est peu tolérant. Les BER mesurés sont très proches pour les
deux débits, alors que l’infrastructure générale du système est identique. En outre, grâce
à l’utilisation du format APol RZ-DPSK, cette expérience a permis d’établir un record de
distance, à 4400 km, pour les systèmes à 40 Gbit/s par canal avec amplification par EDFA
présentant une capacité totale supérieure au Tbit/s.
184
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
185
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
Égalis.
DGE C +D +D
gain C C
Brouilleur de C
Polarization
polarisation
scrambler
L Égalis. L Raman
DGE L
gain L -D
x8
186
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
BER des contributions de la séquence I ou de la séquence Q codées dans les symboles RZ-
DQPSK. Après démodulation, le signal est détecté par un récepteur équilibré. Dans ce
récepteur, un signal d’horloge à 21.4 GHz est également récupéré à partir du signal, puis
sa fréquence est divisée par 2 pour commander le détecteur d’erreurs qui opère à
10.7 Gbit/s. LE BER mesuré correspond alors à la moyenne des BER mesurés sur les deux
séquences à 10 Gbit/s récupérées à partir de la séquence à 21.4 Gbit/s détectée, et ceci
pour chaque déphasage du démodulateur.
Le précodage de la DQPSK est tel qu’il est impossible de commander le générateur
de séquence et le détecteur d’erreurs avec la même séquence PRBS, comme cela est
malgré tout possible avec la DPSK. Une programmation de, soit le générateur de
séquences, soit le détecteur d’erreurs est alors requise. Concernant les canaux pairs, nous
avons programmé le détecteur d’erreurs avec la séquence codée la plus longue possible
qu’il accepte en mode non-PRBS, soit 215-1 bits, et dont le codage en émission aurait
donné la séquence PRBS de 215-1 bits. Cette séquence PRBS est générée par le générateur
de séquences de l’émetteur modulant ces mêmes canaux. Pour les canaux impairs, nous
avons programmé le générateur de séquences avec une séquence pré-codée de 211-1 bits,
qui est également la plus longue séquence non-PRBS qu’il accepte, en effectuant une
détection d’une séquence PRBS de 211-1 bits au niveau du détecteur d’erreurs.
12
11
10
9
Limite FEC
FEC
8
1525 1545 1565 1585 1605
Longueur d’onde (nm)
Figure V.5 : Facteurs Q de la RZ-DQPSK mesurés après 4080 km, en bande C et en bande L.
Carrés noirs : contributions de la demi-séquence I. Losanges blancs : contributions de la demi-
séquence Q
187
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
16
DPSK
Facteur Q (dB) 14
12
RZ-DQPSK
10
8
12 14 16 18 20
OSNR (dB/0.1nm)
Figure V.6 : sensibilité en OSNR en back-to-back pour la DPSK et la RZ-DQPSK
1
DPSK
0.5
RZ-DQPSK
00 5 10 15 20
0 5 10 15 20
DGD (ps)
Figure V.7 : Tolérance au DGD de la DPSK et de la RZ-DQPSK, en back-to-back
188
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
200 ps/nm pour la RZ-DQPSK, soit plus de deux fois plus importante que pour la DPSK pour
une pénalité de 1 dB, selon les résultats de [5.5]. La figure montre également la tolérance
à la dispersion en back-to-back, quasi-identique. Il en résulte que la tolérance à la
dispersion n’est pas affectée par les effets de propagation.
4
DPSK
facteur Q (dB)
Pénalités en
3
2
1
RZ-DQPSK
0
-200 -100 0 100 200
Dispersion chromatique résiduelle
(ps/nm)
Figure V.8 : influence de la dispersion chromatique résiduelle sur les formats DPSK et RZ-
DQPSK après transmission (carrés blancs : influence en back-to-back)
2
DPSK
facteur Q (dB)
Pénalités en
1.5
1
0.5 RZ-DQPSK
0
0.1 0.3 0.5 0.7
Bande passante du
filtre optique (nm)
Figure V.9 : impact d’un filtrage étroit sur la DPSK et la RZ-DQPSK
V.B.4 Conclusion
Nous avons effectué une transmission de 6 Tbit/s sur 4080 km au moyen du format
RZ-DQPSK, avec des marges en facteur Q par rapport à la limite du FEC supérieures à
1.5 dB. Les bonnes tolérances de ce format aux effets de propagation linéaires (filtrage,
dispersion, PMD) sont des avantages certains pour le déploiement industriel des systèmes à
40 Gbit/s à forte densité spectrale d’information.
189
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
Conclusion du Chapitre V
Ce chapitre a permis d’illustrer de manière concrète deux des possibilités que
peuvent offrir les systèmes de transmission optique à 40 Gbit/s.
Sous certaines conditions, ils peuvent égaler en performance les systèmes à
10 Gbit/s malgré les contraintes plus importantes en matière de tolérance à la plupart des
effets de propagation, grâce notamment à l’utilisation du format APol RZ-DPSK.
De plus, l’utilisation de formats modulés sur plus de deux niveaux, comme la RZ-
DQPSK, permet une réduction du débit de modulation optique et du même coup une
tolérance exceptionnelle aux effets de propagation à ce débit de 40 Gbit/s.
Bibliographie du Chapitre V
[5.1] G. Charlet, H. Mardoyan, P. Tran, A. Klekamp, M. Astruc, M. Lefrançois,
S. Bigo, « Upgrade of 10Gbit/s Ultra Long Haul system to 40Gbit/s thanks to APol
RZ-DPSK modulation format », Electron. Lett., Vol. 41, n°22, pp. 1240-1241, Oct.
2005
[5.2] G. Charlet, P. Tran, H. Mardoyan, M. Lefrançois, T. Fauconnier, F. Jorge,
S. Bigo, « 151x43Gb/s transmission over 4080km based on Return-to-Zero-
Differential Quadrature Phase-Shift Keying », in proc. ECOC'05, Th4.1.3, Glasgow,
Scotland, Sept. 25-29, 2005
[5.3] G. Charlet, J.-P. Thiéry, P. Tran, H. Mardoyan, J.-C. Antona, C. Martinelli, S.
Bigo, « 80x10.7Gbit/s with NRZ, RZ and RZ-DPSK formats over sixty 100-km long
terrestrial (non dispersion managed) fiber spans with all-Raman amplification », in
proc. OAA'03, Otaru, Japan, July 6-10, 2003
[5.4] B. Zhu, L. E. Nelson, S. Stulz, A. H. Gnauck, C. Doerr, J. Leuthold,
L. Grüner-Nielsen, M. O. Perdersen, J. Kim, R. Lingle Jr. Y. Emori, Y. Ohki, N.
Tsukiji, A. Oguri, S. Namiki, « 6.4 Tb/s (160x42.7Gb/s) transmission with
0.8bit/s/Hz spectral efficiency over 32 x 100km of fiber using CSRZ-DPSK format »,
in proc. OFC'03, PD19, Atlanta, Georgia, March 23-28, 2003
[5.5] G. Charlet, E. Corbel, J. Lazaro, A. Klekamp, R. Dischler, P. Tran, W. Idler,
H. Mardoyan, A. Konczykowska, F. Jorge, S. Bigo, « WDM Transmission at 6Tbit/s
Capacity Over Transatlantic Distance, Using 42.7-Gbit/s Differential Phase-Shift
Keying Without Pulse Carver », IEEE J. Lightwave Technol., Vol. 23, n°1, pp. 104-
107, Jan. 2005
190
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
191
Chapitre V. Expériences de transmission de grande ampleur illustrant les
performances que peuvent atteindre les systèmes à 40 Gbit/s
192
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Au cours de ce travail de thèse nous avons effectué diverses études sur les systèmes
de transmission optique afin d’étudier la possibilité de faire migrer leur débit par canal de
10 Gbit/s vers 40 Gbit/s de manière optimale sans dégrader leurs performances, tout en
garantissant une augmentation de leur capacité.
Nous avons dédié une grande part de ce travail à l’étude, à la caractérisation et au
choix de formats de modulation les mieux adaptés à toutes les configurations qu’ont
présentées les différents systèmes de transmission optique que nous avons étudiés.
Parmi ces configurations, les plus contraignantes lors de la propagation du signal
sont sans conteste celles pour lesquelles la grille spectrale du système, présentant un
espacement entre canaux de 50 GHz, est restée inchangée malgré l’augmentation du débit
des canaux 10 Gbit/s à 40 Gbit/s. Dans de tels systèmes, la densité spectrale d’information
a également été multipliée par 4, tout comme la capacité totale. Une telle augmentation
de capacité peut aussi être effectuée progressivement, au rythme de la demande, en
augmentant le débit de certains canaux uniquement. Dans tous les cas, il est nécessaire,
pour les canaux modulés à 40 Gbit/s, d’employer un format adapté, présentant d’une part
un spectre relativement étroit par rapport aux formats plus conventionnels, et d’autre
part une tolérance accrue aux effets de propagation particulièrement pénalisants
engendrés dans ces systèmes. Pour les systèmes hybrides, utilisant les deux débits de
10 Gbit/s et 40 Gbit/s au sein d’un même multiplex, nous avons conclu que le format le
mieux adapté était la transmission binaire à profil de phase contrôlé, la PSBT. La
modulation différentielle en phase sur quatre niveaux, la DQPSK, présente une largeur
spectrale similaire, mais elle est peu adaptée à cette configuration hybride malgré ses
excellentes tolérances à la dispersion chromatique et à la PMD. En revanche elle peut être
intéressante si tous les canaux espacés de 50 GHz sont modulés à 40 Gbit/s. L’utilisation
de la DQPSK à 40 Gbit/s sur un système DWDM de 6 Tbit/s a été validée
expérimentalement sur plus de 4000 km avec des marges de fonctionnement compatibles
avec un déploiement industriel. La modulation différentielle en phase sur deux niveaux, la
DPSK, conviendra à certains systèmes hybrides de densité spectrale d’information plus
faible, lorsque les distances qui doivent être atteintes sont plus élevées.
Concernant les systèmes qui seraient directement conçus pour le débit par canal de
40 Gbit/s et présentant une densité spectrale d’information plus faible, il apparaît que les
effets non-linéaires dits intra-canaux, se produisant lors d’interaction entre symboles
appartenant au même canal, sont prédominants par rapport aux effets non-linéaires
croisés, résultant d’interactions entre différents canaux d’un multiplex. Nous avons
effectué en détail une étude spécifique de ces effets, et il en est ressorti que le mélange à
quatre ondes intra-canal, l’i-FWM, était l’effet intra-canal le plus pénalisant dans la
majorité des cas étudiés, et qu’il fallait donc impérativement le prendre en compte pour
la conception de systèmes fonctionnant à 40 Gbit/s par canal. Le choix de formats de
modulation tolérants à ces effets, et en particulier à l’i-FWM, est crucial pour ces
systèmes. De tels formats peuvent être obtenus grâce à certaines modulations en phase ou
en polarisation. C’est ainsi que le format présentant toutes ces modulations, la RZ-DPSK à
polarisation alternée ou APol RZ-DPSK, est sans conteste le format le plus résistant aux
effets intra-canaux. Nous l’avons d’ailleurs employé lors d’une expérience visant à montrer
qu’un système à 10 Gbit/s par canal pouvait être utilisé tel quel à 40 Gbit/s en passant,
pour tous les canaux, de la modulation NRZ à 10 Gbit/s, à cette modulation APol RZ-DPSK à
40 Gbit/s. Cette opération, accompagnée d’un doublement de la densité spectrale
d’information du système, n’affecte pas la qualité de la transmission.
193
Conclusion générale
194
Conclusion générale
195
Conclusion générale
196
Annexe. Liste des principaux formats de modulation
Trace temporelle
Nom Diagramme de l’œil Constellation Spectre Méthode de génération
(intensité et phase)
1
Intensité (u.a.)
20
(dBm/nm)
0 -20
NRZ
Phase (π-rad)
1
-40
0
-60
-1
-2 -1 0 1 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2
Fréquence normalisée (fraction du débit)
Temps-bit Temps-bit
1
Intensité (u.a.)
20
(dBm/nm)
0 -20
RZ-50 1
Phase (π-rad)
-40
0
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
0 -20
RZ-33 1
Phase (π-rad)
-40
0
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
0,5
0 B Gbit/s B/2 GHz
(dBm/nm)
0 -20
CS-RZ
Phase (π-rad)
1
-40
0
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
π/2
(dBm/nm)
0 -20
Phase (π-rad)
AP-RZ 1
0
-40
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
0,5
B Gbit/s B/2 GHz B/4 GHz
0
π
(dBm/nm)
0 -20
Phase (π-rad)
PAP-RZ 1
0
-40
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
0,5
B Gbit/s B/2 GHz B GHz
0
(dBm/nm)
π -CRZ
0 -20
Phase (π-rad)
1
-40
0
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
197
Annexe. Liste des principaux formats de modulation
Trace temporelle
Nom Diagramme de l’œil Constellation Spectre Méthode de génération
(intensité et phase)
B Gbit/s
1
Intensité (u.a.)
20
(dBm/nm)
0 -20
DB
Phase (π-rad)
1
-40
0
-1
0 1 2
-60
Préc.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
B Gbit/s
1
B Gbit/s
Intensité (u.a.)
20
(dBm/nm)
0 -20
PSBT
Phase (π-rad)
1
-40
0
-1 -60 Préc.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
B Gbit/s
B Gbit/s
1
Intensité (u.a.)
20
(dBm/nm)
-20
AMI 0
1
Phase (π-rad)
-40
0
Port
-60
Préc. destr.
-1
0 1 2 -2 -1 0 1 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
Temps-bit
B Gbit/s
B Gbit/s
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
Préc.
0,5 0
(dBm/nm)
0 -20
DPSK
Phase (π-rad)
1
-40
0
-1 -60 Préc.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
B Gbit/s
B Gbit/s B GHz
1
Intensité (u.a.)
20
Densité spectrale de puissance
Préc.
0,5 0
(dBm/nm)
RZ- 0 -20
DPSK 1
Phase (π-rad)
-40
0
-1 -60
Préc.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
B Gbit/s
B/2 Gbit/s
Préc.
1
20
Densité spectrale de puissance
0.5
0
Préc.
(dBm/nm)
0 -20
B/2 Gbit/s
DQPSK 1
0
-40
B/2 Gbit/s
-1 -60
-2 -1 0 1 2
Préc.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2
Temps-symbole Temps-symbole Fréquence normalisée (fraction du débit)
π/2
Préc.
B/2 Gbit/s
198
Annexe. Liste des principaux formats de modulation
Trace temporelle
Nom Diagramme de l’œil Constellation Spectre Méthode de génération
(intensité et phase)
B/2 Gbit/s B/2 GHz
1
20
(dBm/nm)
RZ- 0 -20
DQPSK
DQPSK 1
0
-40
-1 -60
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1 2 -2 -1 0 1
Fréquence normalisée (fraction du débit)
2 Préc.
Temps-symbole Temps-symbole
B/2 Gbit/s
1
Intensité (u.a.)
0.5
1
TE
Phase (π-rad)
20
(dBm/nm)
APol Temps-bit
-20
RZ 1
Intensité (u.a.)
-40
Mod.
0.5 polar.
-60
0 1 2 -2 -1 0 1 2
0 Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
1
TM
Phase (π-rad)
-1
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps-bit
Intensité (u.a.)
0.5
1
TE B Gbit/s B GHz B/2 GHz
Phase (π-rad)
20
0
Densité spectrale de puissance
Préc.
-1 0
APol 0 2 4 6 8 10 12 14 16
(dBm/nm)
Temps-bit
-20 Mod.
RZ- polar.
Intensité (u.a.)
1 -40
DPSK
0.5 -60 Préc.
0 1 2 -2 -1 0 1 2
Temps-bit Fréquence normalisée (fraction du débit)
0
B Gbit/s
TM
Phase (π-rad)
-1
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps-bit
199
Annexe. Liste des principaux formats de modulation
200
Bibliographie de l’auteur
BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
Publications en journal
G. Charlet, H. Mardoyan, P. Tran, A. Klekamp, M. Astruc, M. Lefrançois, S. Bigo,
« Upgrade of 10Gbit/s Ultra Long Haul system to 40Gbit/s thanks to APol RZ-DPSK
modulation format », Electron. Lett., Vol. 41, n°22, pp. 1240-1241, Oct. 2005
Communications en conférence
M. Lefrançois, E. Barnasson, G. Charlet, J.-C. Antona, S. Bigo, « Relative Impact of
the different Intrachannel Nonlinear Effects over 43 Gb/s Transmissions with Varying Fibre
Dispersion », in proc. ECOC'05, Tu1.2.7, Glasgow, Scotland, Sept. 25-29, 2005
Présentation orale de cet article à l’occasion de la conférence ECOC 2005, à
Glasgow
201
Bibliographie de l’auteur
Brevets
G. Charlet, M. Lefrançois, « Method of delaying an optical signal and optical routing
device », dépôt européen sous le n° 06290264.8, filed Feb. 14th, 2006
202
Upgrade of 10 Gbit=s ultra-long-haul system EDFAs consist of two amplification stages and incorporate a section of
to 40 Gbit=s with APol RZ-DPSK modulation dispersion compensation fibre (DCF). The amounts of cumulated
dispersion in the transmitter DCF (pre-compensation), in the receiver
format DCF (post-compensation) and in each fibre span plus the following in-
line DCF (in-line residual dispersion) were optimised assuming a
G. Charlet, H. Mardoyan, P. Tran, A. Klekamp, M. Astruc,
singly-periodic dispersion scheme. The best in-line residual dispersion
M. Lefrançois and S. Bigo
was found at approximately 20 ps=(nm.km) [4], which primarily
amounts to contain the impact of cross-phase modulation (XPM).
It is demonstrated that ultra-long-haul links at 10 Gbit=s could be
upgraded to 40 Gbit=s without any change to the infrastructure (fibre The amount of pre-compensation and post-compensation had to be
arrangement, amplifiers, dispersion map). The system capacity is adjusted according to the targeted distance but with a single spool for
doubled with alternate-polarisation RZ-DPSK modulation format. all the channels. Pre-compensation is 400 ps=nm for 3200 km and
500 ps=nm for 4400 km. Post-compensation is 200 ps=nm for
3200 km and 300 ps=nm for 4400 km. The chromatic dispersion
Introduction: The on-going extension of 10 Gbit=s WDM terrestrial
excursion at the end of the 400 km-long loop is around 40 ps=nm
systems to ultra-long-haul distances adds new constraints which could
across the multiplex. Outside the loop, at the receiver end, the channels
postpone the introduction of the 40 Gbit=s channel rate. On the one
are selected using a tunable optical filter and sent into a 10.7 Gbit=s
hand, the optical signal-to-noise ratio (OSNR) should be 6 dB larger
electrical receiver.
when the bit rate is increased by a factor of four while keeping the
We now upgrade the above setup to 40 Gbit=s channel rate, without
same modulation format. On the other hand, the tolerance to nonlinear
changes to the infrastructure. The channel spacing is doubled to
effects is usually lower at 40 Gbit=s compared to 10 Gbit=s if non-
100 GHz, which yields twice as much capacity at 40 as at 10 Gbit=s.
return-to-zero (NRZ) modulation format is considered in both cases.
To transmit such capacity while keeping exactly the same amplifier
40 Gbit=s systems are also four times less tolerant to polarisation
settings, an alternative format with 3 dB enhanced OSNR sensitivity
mode dispersion (PMD), which could also be a strong limitation but is
is required. The DPSK formats associated with balanced detection offer
not considered in this Letter. For all these reasons, it has been
such an advantage. However, in these conditions, the 40 Gbit=s channel
generally accepted that the reach of 40 Gbit=s systems is reduced,
power is twice as large as the 10 Gbit=s one. This advocates the use of
compared to the reach of 10 Gbit=s systems [1].
APol RZ-DPSK format, which brings nearly a 3 dB nonlinear threshold
Here, we consider a multi-megametre-long 10 Gbit=s system with
improvement compared to RZ-DPSK, a format already praised for its
50 GHz channel spacing in a standard terrestrial configuration, i.e.
good tolerance to nonlinear effects. In our experiment, the Apol RZ-
involving fibre of a single sort between amplifiers (namely TeraLightTM
DPSK optical data are generated by passing each of the odd and even
fibre) and only erbium-doped fibre amplifiers (EDFAs). We show that a
wavelength combs into a push-pull Mach-Zehnder modulator which
very comparable bit error rate (BER) performance can be obtained at
performs DPSK modulation at 42.7 Gbit=s. Then, another LiNbO3
40 Gbit=s over the same distance and without any change to the
modulator driven by a clock at 42.7 GHz is used to carve pulses with
infrastructure (fibre arrangement, amplifier, dispersion map), while
nearly 50% duty cycle, and produce RZ-DPSK data. A polarisation
doubling the total capacity. This is achieved using transponders based
modulator based on GaAs follows, driven at half the bit rate, so as to
on alternate-polarisation return-to-zero differential-phase-shift-keying
rotate the polarisation of adjacent pulses by 90 and yield bit-to-bit
(APol RZ-DPSK) format [2, 3].
APol RZ-DPSK. At the receiver end, channel selection is performed by
a tunable optical filter and a 2-bit-delay Mach-Zehnder interferometer is
Experimental setup: The setup of the experiments is shown in Fig 1. used to demodulate the APol RZ-DPSK signal. The two complementary
At 10 Gbit=s channel rate, the WDM transmitter consists of 80 DFB outputs of the demodulator are sent into a 42.7 Gbit=s balanced ETDM
lasers ranging from 1530.33 to 1561.83 nm. Two sets of 100 GHz- receiver. The recorded bit error rate corresponds to the average
spaced channels, corresponding to odd and even channels, are performance of the four 10.7 Gbit=s tributaries. Because of the proper-
combined by array waveguide gratings and sent in two Mach-Zehnder ties of PRBS, no precoder was used when measuring the BER, but it
modulators. These modulators generate NRZ optical data out with would be needed in an actual system.
1
223 pseudorandom bit sequence (PRBS) length at the bit rate of The dispersion map used at 40 Gbit=s is identical to the aforemen-
10.7 Gbit=s, accounting for 7% overhead for FEC emulation. Odd tioned for 10 Gbit=s. However, we assume that the 40 Gbit=s transpon-
and even channels are interleaved with parallel polarisations in a ders incorporate dynamic dispersion compensators which bring the
polarisation-maintaining coupler, in order to emulate the worst-case overall residual dispersion to almost zero for all the channels, as
polarisation evolution. The resulting light is sent to a booster before foreseen in 40Gbit=s transmission products. To emulate this feature,
entering the recirculating loop. the post-compensation was adjusted on a channel-by-channel basis by
10 ps=nm steps.
43 Gbit/s
223-1 DPSK RZ APol
1 booster preamplifier
40 X 40 Gbit/s
40 Gbit/s 39 or
Rx
2 10 Gbit/s
40 Int.
DCF
polarisation
223-1 10.7 Gbit/s
NRZ scrambler
1 100 km
80 X 11x 4 ¥ 100 km
79
10 Gbit/s TeraLightTM
2 3 dB DCF DCF DCF per round trip
80 NRZ
DGEC
100 km 100 km 100 km
8
# IEE 2005 25 July 2005
Electronics Letters online no: 20052697
3200 km
doi: 10.1049/el:20052697
a
G. Charlet, H. Mardoyan, P. Tran, M. Lefrançois and S. Bigo (Alcatel
14 Research & Innovation, route de Nozay, 91460 Marcoussis, France)
E-mail: gabriel.charlet@alcatel.fr
Q-factor, dB
12
A. Klekamp (Alcatel Research & Innovation, Holderaecker St.,
10 Stuttgart, Germany)
M. Astruc (Draka Comteq, route de Nozay, 91460 Marcoussis,
8 France)
40 Gbit/s
4400 km 10 Gbit/s
1525 1565
l, nm References
b
1 Banerjee, S. et al.: Electron. Lett., 2004, 40, (20), pp. 1287–1288
Fig. 3 Q-factor performance of WDM channels at 3200 and 4400 km for 2 Gnauck, A.H. et al.: Proc. OFC’02, Anaheim, CA, USA
40 40 Gbit=s APol RZ-DPSK and 10 Gbit=s NRZ 3 Charlet, G. et al.: Proc. ECOC’04, Th4.4.5, Stockholm, Sweden
a 3200 km b 4400 km 4 Charlet, G. et al.: Proc. OAA’03, PD1, Otaru, Japan
WDM transmission lines operating at a channel bit propagation of E0, knowing that E0 = 兺j=1
n
E j:
rate of 40 Gbit/ s are impaired mainly by two intra-
channel nonlinear effects,1–3 namely, intrachannel E0共z,t兲 n
冋冉 冊
nel represented by its electrical field E0, carried at Ej共z,t兲
= i␥ Ej 兩Ej兩2 + 2 兺 兩Ek兩2
wavelength 0, and modulated with an n bit se- z k⫽j
册
quence. We propose to gain insight into intrachannel
effects by decomposing E0 into the sum of n fields Ej, + 兺 兺 EkElEk+l−j* . 共2兲
all carried at wavelength 0 and modulated with an k⫽j l⫽j
n bit sequence obtained as follows: the jth bit of Ej is
the jth bit of the original sequence in E0, while the
n − 1 other bits are set to “0,” as schematized in Fig. 1.
The pulse shape in each field Ej is such that
∀t , E0共t兲 = 兺j=1
n
Ej共t兲. The nonlinear Schrödinger equa-
tion (NLSE) describing the propagation of E0 can
then be split and integrated as a set of coupled
equations,4 as if each Ej corresponded to a specific
WDM channel. In these equations, the nonlinear con-
tributions of intrachannel effects naturally come up,3
as interchannel effects come up in WDM coupled Fig. 1. Intrachannel nonlinear effects discriminating
equations. method: example of a separation of the different bits of a
To build these coupled equations, let us consider 4 bit sequence into four channels carried by the same
the nonlinear term of the global NLSE describing the wavelength.
The terms corresponding to the different intrachan- noise ratio has been set to 16.5 dB/ 0.1 nm for an in-
nel effects still appear in Eq. (2). put power of 0 dBm and increased with power. When
To take into account only i-SPM and/or i-XPM, we the power grows, the Q2 factor increases to a maxi-
consider only the corresponding terms in each of the mum and then decreases. The specific power level
n coupled equations. corresponding to this maximum is here referred to as
The i-FWM terms influencing Ej should be the nonlinear threshold. Dispersion management is
兺k⫽j兺l⫽jEkElEk+l−j*, as mentioned in previous optimized for each configuration: precompensation,
reports.5 Nevertheless, if all of these terms are taken in-line residual dispersion per span, and total re-
into account in our simulations, the computation sidual dispersion are, respectively, −700, 50, and
time will be multiplied by a factor of about n2, and 0 ps/ nm for 17 ps/ nm/ km dispersion fibers and
thus will rapidly become impractical. We rather sug- −250, 25, and 0 ps/ nm for 4 ps/ nm/ km fibers. The
gest another method: i-FWM terms are determined preamplifier is added at the end of the transmission
from the global terms Ej兩E0兩2 from which the i-SPM line, followed by an optical filter of 0.8 nm width be-
and/or i-XPM terms related to Ej have been removed, fore the detector and a 30 GHz width electrical filter.
depending on the other effects simulated. The different simulations presented in this paper
Considering this point, Eq. (3) will be used for each use De Bruijn binary sequences. Figure 2 shows the
Ej for computations taking i-SPM and i-FWM into ac- influence of the sequence length for each fiber, where
count: all the intrachannel effects are taken into account. It
冋 册
has been recently shown that very long sequences,
冉 冊
Ej共z,t兲 up to 215 bits and more, can be necessary to provide
= i␥Ej 兩E0兩2 − 2 兺 兩Ek兩2 . accurate results in 40 Gbit/ s transmission simu-
z k⫽j
i-SPMandi-FWM lations.7 However, we see here that sequences of 128
共3兲 bits 共27兲 and longer (such as the 2048 bit one also
presented in Fig. 2) have nearly the same trends. The
Time computation is significantly reduced, since following simulations will thus use a 128 bit se-
there are no more double sums to be computed. How- quence.
ever, Eq. (3), which is supposed to compute the non- Figure 3 shows the simulation results with i-SPM
linearities occurring in Ej, also creates i-FWM not in only and with i-SPM and i-XPM taken into account
Ej. This leads to an approximate computation of for 17 and 4 ps/ nm/ km dispersion fibers. Penalties
i-FWM. To validate it we performed some prelimi- coming from i-SPM only are close to zero for each fi-
nary studies to compare the results given by compu- ber, up to 8 dBm of input power. Nonlinear impair-
tation of the global equation (1), without coupling, ments come mainly from i-XPM and i-FWM, as re-
and by computation of the coupled set of n equations, ported previously,1 but 4 ps/ nm/ km dispersion fibers
Eq. (2), in which all the intrachannel nonlinear ef- are more impaired by i-XPM than are 17 ps/ nm/ km
fects are taken into account (hence the simplification fibers. This is in good accordance with previous
of the second member of the set, in which the double reports,8 which mention an averaging of i-XPM when
sums need not be computed). We found no difference dispersion is high. The electrical eye diagram of Fig.
between the two methods. Therefore the computation
in which the i-XPM terms have been omitted can be
considered a good approximation of the computation
of i-SPM and i-FWM, when computation time is con-
sidered.
Four propagation modes are specifically investi-
gated: all effects simulated (i-SPM, i-XPM, and
i-FWM) with the global equation; with the coupled
equations, i-SPM only, i-SPM and i-XPM, and the ap-
proximate i-SPM and i-FWM. All four modes are in- Fig. 2. Influence of the length of the binary sequence for a
vestigated in single-channel RZ transmissions at transmission over (left) a 17 ps/ nm/ km and (right) a
43 Gbit/ s, over a 15⫻ 100 km distance. Two fiber 4 ps/ nm/ km dispersion fiber.
types are compared. The first one follows the G 652
ITU recommendation with 17 ps/ nm/ km dispersion,
0.2 dB/ km losses, and a nonlinear coefficient of
1.27 W−1 km−1. The second is a hypothetical fiber,
where, to ease comparisons, only dispersion has been
changed (with respect to G 652), to 4 ps/ nm/ km, a
typical dispersion for nonzero-dispersion-shifted fi-
bers. For accurate bit-error-rate estimation, we use
Forestieri’s method.6 Then we plot the variation of
the Q2 factor (in decibels) versus the power at the
system input. Noise has been fully added at the end Fig. 3. Q versus input power for an optimal transmission
of the transmission by way of an attenuator and a for 17 and 4 ps/ nm/ km dispersion fibers when i-SPM and
preamplifier. Note that the various eye diagrams pre- i-XPM are taken into account. Inset, electrical eye diagram
sented here did not consider it. The optical signal-to- for this configuration.
434 OPTICS LETTERS / Vol. 31, No. 4 / February 15, 2006
NZDSF submarine transmissions: The NZDSF submarine transmis- Fig. 4 Q factor back-to-back penalties against channel input power for
RZ-DPSK and APol RZ-DPSK transmissions over 10 500 km for three
sion lines simulated here are composed of a concatenation of blocks,
channel wavelengths
each one containing six spans of 50 km NZDSF fibres (3 ps=nm=km
at 1550 nm) and one span of SSMF (18 ps=nm=km at 1550 nm) for
dispersion compensation. The dispersion slope of both these fibres is Preliminary tests that we performed by WDM transmission simula-
positive, so it is not compensated along the line. Pre- and post- tions showed that the nonlinear threshold was less than 0.5 dB different
Abstract : A numerical method is proposed to accurately discriminate the influence of each intrachannel
nonlinear effect. In contrast to other studies, we obtain that i-FWM is the most penalizing effect in all our
investigated 43Gb/s cases.
4ps/nm/km fiber
few tenths of dB with respect to that obtained with
15 128 bits. 128-bit sequences give then fairly accurate
results in this case.
Fig. 4 represents the electrical eye diagrams with
10
typical distortions for high and low dispersion fibres in
0 2 4 6 8
Input power (dBm) the nonlinear regime in the two simulation modes of
Fig. 2 : Q vs. Input power for an optimal transmission Fig. 3, at power 5dBm and 7dBm respectively. In all
for high and low dispersion fibres when i-SPM and cases, timing jitter is limited, which confirms that
i-XPM are simulated. Inset : Electrical eye diagram for i-XPM has either been removed (top eyes) or is
this configuration. relatively weak (bottom eyes), especially over G.652
fibre.
20
17ps/nm/km fiber At 17ps/nm.km dispersion, both eyes exhibit what is
Q factor (dB)
Conclusions
We have proposed a method to accurately discrimi-
nate the contribution of each intrachannel nonlinear
effect. In contrast to previous understanding, we
found that i-FWM is the dominant impairment at
43Gb/s with RZ format, even over NZDSF fibers.
However, over these fibres, i-FWM does not cause
ghost pulses but essentially amplitude fluctuations.
Fig. 4 : Electrical eye diagrams with i-SPM & i-FWM
simulated (top) and with i-SPM & i-XPM & i-FWM References
(bottom), over a high dispersion fibre at 5 dBm (left) 1 V. Mikhailov et al. ECOC’01, Mo.L.3.4. Amsterdam,
and over a low one at 7 dBm (right). pages 92-93
2 S. Kumar et al. J. of selected Topics in Quantum
i-SPM, i-XPM and i-FWM Electron., Vol.8 n°3 (2002), pages 626-631
Fig. 3 completes Fig. 2 by showing the influence of 3 G. P. Agrawal, Nonlinear Fiber Optics, 3rd edition,
i-FWM over each fibre type. When all the effects are Academic Press, 2001
taken into account, the performance at 17ps/nm.km is 4 R.-J. Essiambre, LEOS 2003 Vol.2, pages 840-841
now worse than at 4ps/nm.km, as a result of a higher 5 L. K. Wickham et al. Photon. Technol. Lett., Vol.16
sensitivity to i-FWM. The higher dispersion leads to a n°6 (2004), pages 1591-1593
stronger overlap between the different pulses, making 6 E. Forestieri, J. of Lightwave Technol., Vol.18 n°11
them be more sensitive to i-FWM. Simulation results (2000), pages 1493-1503
when only i-SPM & i-FWM are simulated are also 7 J. Mårtensson et al. Optics Lett., Vol.26 n°2 (2001),
displayed in Fig. 3. The corresponding curves are pages 55-57
very close to the curves with i-SPM & i-XPM &
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Cross comparison of the nonlinear impairments caused by
10Gbit/s neighboring channels on a 40Gbit/s channel
modulated with various formats, and over various fiber
types
Mathieu Lefrançois, François Houndonougbo, Thibaut Fauconnier, Gabriel Charlet, Sébastien Bigo
Alcatel Research and Innovation, Route de Nozay, 91461 Marcoussis cedex, France
mathieu.lefrancois@alcatel.fr
Abstract: We evaluate the impact of 10Gbit/s NRZ channels on the performance of one 40Gbit/s
PSBT, DQPSK or DPSK channel over two fiber types. DPSK and PSBT are much less affected
by 10Gbit/s neighbors than DQPSK.
©2006 Optical Society of America
OCIS codes: (060.2330) Fiber optics communications, (060.2360) Fiber optics links and subsystems
1. Introduction
To smoothly upgrade the capacity of WDM transmission systems, the most attractive solution is to gradually
replace the 10 Gbit/s Non-Return-to-Zero (NRZ) cards by 40Gbit/s cards in the same shelf. We consider here that
the upgrade is performed when the 10Gbit/s system is fully loaded, with channels spaced 50GHz apart. The
40Gbit/s card can either use the same 50GHz wavelength slot as at 10Gbit/s, which requires narrow-spectrum
formats, namely Phase-Shaped Binary Transmission (PSBT) [1] or Return-to-Zero Differential Quaternary Phase-
Shift Keying (RZ-DQPSK) [2], or use two wavelength slots if the channel spectrum is larger, as with Differential
Phase-Shift Keying (DPSK).
In either case, the newly-inserted 40 Gbit/s channels are surrounded by intensity-modulated channels at
10Gbit/s, which could cause severe penalties, especially if the 40Gbit/s channels are phase-modulated. Several
publications reported results on this topic assuming RZ-DQPSK format at 40Gbit/s, some reports measuring strong
penalties from 10Gbit/s neighbors [3], others concluding to smaller ones [4], while the promising DPSK format was
left out of the scope of these studies. We believe there is a need for a thorough synthesis comparing the various
40Gbit/s solutions in the same (typical) conditions, over various fiber types.
Here we will numerically evaluate the resistance of each of the aforementioned formats to nonlinearities over
standard single mode fiber (SMF, with 17ps/nm/km dispersion) and over LEAFTM fiber (Non-Zero dispersion
shifted fiber, with 4 ps/nm/km dispersion @ 1550nm) when they are surrounded by 10 Gbit/s NRZ channels. We
study here modulation formats without RZ pulse carving (PSBT, DPSK and DQPSK), which are more tolerant to
strong optical filtering, as required for high spectral efficiencies.
3. Simulation results of 40 Gbit/s PSBT or DQPSK channel with 10 Gbit/s NRZ adjacent channels
The multi bit-rate multiplex considered for these studies is shown in the left part of Fig. 1. It consists of 11 channels
with 50 GHz spacing, each modulated with 10 Gbit/s NRZ except the central one, modulated with 40 Gbit/s PSBT
or DQPSK. Thanks to its narrow spectral width, a 40Gbit/s channel modulated with these formats can be simply
allocated according to the 50 GHz grid already used at 10Gbit/s, as depicted in the figure.
Fig. 2 shows the WDM performance of PSBT and DQPSK channels, considering on the one hand a multiplex
built according to Fig. 1 left, and on the other hand, considering a multiplex involving only 40Gbit/s channels (no
10Gbit/s neighbors) with 50 GHz spacing, for comparison. The linear inter-channel crosstalk is significantly the
same in both configurations. The Q-factor, then the OSNR penalty, is computed over both SMF and LEAF fiber.
Over both fiber types the trends are similar, except that LEAF fiber is more affected by inter-channel nonlinearities
with such densely spaced channels, due to its lower local dispersion, and thus has a smaller resistance to a power
increase. An often-reported fact is that inter-channel nonlinear effects such as cross-phase modulation (XPM) have
a stronger impact at 10Gbit/s than at 40Gbit/s [5]. Therefore it is not surprising to observe in Fig. 2 a reduction of
the maximum tolerable power when the channel under test is surrounded by 10Gbit/s channels, instead of all
40Gbit/s channels. However, the reduction is much stronger when the modulation format at 40Gbit/s is phase-
modulated (DQPSK), as compared to PBST which is primarily intensity-modulated. This result extends the
conclusions of [3], measured over LEAF fiber only. It does not contradict the conclusion of [4] either, obtained over
SMF fiber. In [4], the power of the 10Gbit/s channels were set to a relatively low level which corresponds to an
estimated 0dBm per channel. At such power level, the curves of Fig. 2, right show that the penalty brought by the
10Gbit/s channels to the DQPSK channel is limited to less than 2dB. Furthermore, nonlinear phase noise has not
been taken into account in the simulations, but theoretical considerations indicate that this effect would have
reduced the robustness of DQPSK to an increase of power even more, as compared to PSBT.
In summary, DQPSK is found much more impaired by 10 Gbit/s NRZ channels than PSBT over low dispersion
fibers. This results suggests that only green-field installation of full 40Gbit/s DPQSK WDM systems will reveal the
full potential of the DQPSK format, especially over LEAF fiber. This potential includes a superior resistance of the
format to polarization mode dispersion [4].
Power 50 GHz Power
NRZ
channels
50GHz
spacing
Wavelength Wavelength
PSBT, DQPSK DPSK 75 GHz
Fig. 1. Wavelength allocation of 10 Gbit/s NRZ multiplex with a 40 Gbit/s PSBT or DQPSK channel in 50 GHz ITU grid (left), and shifted
DPSK channel 75 GHz-spaced from its NRZ neighbors (right)
10-40 Gbit/s
4 10-40 Gbit/s 4
PSBT DQPSK
OSNR penalty (dB)
OSNR penalty (dB)
3 40 Gbit/s 3
40 Gbit/s
LEAF LEAF
2 2
SMF
1 1 SMF
0 0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6
Channel input power (dBm) Channel input power (dBm)
Fig. 2. OSNR penalties (@BER=10-5) of PSBT and DQPSK formats considering a full 40 Gbit/s multiplex with 50 GHz spacing (diamonds), and
a multiplex built according to Fig. 1 left (circles) with 10G NRZ neighbor channels, over SMF and LEAF fibers
4 10-40 Gbit/s
DPSK
OSNR penalty (dB)
3
LEAF
2
1 SMF
40 Gbit/s 100 GHz sp.
0
-6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
Channel input power (dBm)
Fig. 3 : Performance of DPSK format considering a full 40 Gbit/s multiplex with 100 GHz spacing (diamonds), and a multiplex built according
to Fig. 1 right (circles) with 10G NRZ neighbor channels, over SMF and LEAF fibers
5. Discussions
We have investigated the impact of 10Gbit/s NRZ adjacent channels on different 40 Gbit/s modulation formats
inserted in a 10Gbit/s NRZ multiplex. Since PSBT detection depends only on its intensity, and not on its phase, it
could be expected that PSBT was more robust to NRZ channels-induced XPM than DPSK or DQPSK, especially
over low dispersion fibers. This has been confirmed by our simulations here, whatever the fiber type. Considering
phase-modulated formats, we can also explain the better behavior of DPSK compared to DQPSK : firstly, the phase
difference between two symbols is k.π for DPSK, whereas it is k.π/2 for DQPSK. If a given phase-perturbation is
encountered in the transmission, its relative impact compared to the expected phase difference between two
symbols will be higher for DQPSK than for DPSK. Secondly, the symbol time is twice as large for DQPSK (46ps
instead of 23 ps for 43Gbit/s) as for DPSK. Hence the ratio of the channel-to-channel walk-off time over the bit
duration is reduced, and thus, the XPM-induced nonlinear crosstalk is stronger.
6. Conclusions
DQPSK is often seen as a promising modulation format for upcoming optical transmission links thanks in particular
to its very good tolerance to chromatic dispersion and polarization-mode dispersion. However it may not be as
efficient as expected in some realistic 40 Gbit/s cases, such as when surrounded by 10 Gbit/s NRZ channels,
especially over low dispersion fibers. In this case PSBT performance is better, and can be well adapted for high
capacity systems. DPSK is more tolerant to XPM and also suffers from a relatively limited impact of 10Gbit/s
surrounding channels. It should be preferred for ultra long-haul systems, where the request for ultra high capacity is
not the major motivation.
References
[1] G. Charlet, J.-C. Antona, S. Lanne, P. Tran, W. Idler, M. Gorlier, S. Borne, A. Klekamp, C. Simonneau, L. Pierre, Y. Frignac, M. Molina,
F. Beaumont, J.-P. Hamaide, S. Bigo, “6.4Tb/s (159x42.7Gb/s) Capacity over 21x100 km using bandwidth-limited phase-shaped binary
transmission”, in proc. ECOC'02, PD4.1, Copenhagen, Denmark, Sept. 8-12 (2002)
[2] A. H. Gnauck, P. J. Winzer, S. Chandrasekhar, C. Dorrer, “Spectrally Efficient (0.8 b/s/Hz) 1-Tb/s (25x42.7 Gb/s) RZ-DQPSK
Transmission Over 28 100-km SSMF Spans With 7 Optical Add/Drops”, in proc. ECOC'04, Th4.4.1, Stockholm, Sweden, Sept. 5-9 (2004)
[3] G. Charlet, H. Mardoyan, P. Tran, M. Lefrançois, S. Bigo, “Nonlinear Interactions Between 10Gb/s NRZ Channels and 40Gb/s Channels
with RZ-DQPSK or PSBT Format, over Low-Dispersion Fiber”, in proc. ECOC'06, Mo3.2.6, Cannes, France, Sept. 24-28 (2006)
[4] M. Daikoku, I. Morita, H. Tanaka, “Study of 40 Gbit/s Modulation Format to Upgrade 10 Gbit/s Long-Haul Transmission Systems with
50 GHz Channel Spacing”, in proc. ECOC'06, Tu4.2.3, Cannes, France, Sept. 24-28 (2006)
[5] X. Liu, “Nonlinear effects in phase shift keyed transmission”, in proc. OFC'04, ThM4, Los Angeles, California, Feb. 22-27 (2004)
Étude numérique des systèmes de transmission optiques
sous-marins composés uniquement de fibres « +D », avec
conjugaison de phase optique en milieu de ligne
Mathieu Lefrançois, Gabriel Charlet, Sébastien Bigo
Alcatel-Lucent, Research & Innovation, centre de Villarceaux, route de Villejust, 91620 NOZAY, France
mathieu.lefrancois@alcatel-lucent.fr
Abrégé : au moyen de simulations numériques, nous évaluons l’intérêt d’utiliser un seul type de
fibre de ligne (la fibre « +D ») dans les systèmes de transmission optique sous-marins, à la place
de la configuration plus conventionnelle utilisant les fibres « +D » et « -D », en insérant un
dispositif permettant la conjugaison de phase optique du signal en milieu de ligne. Les
performances de ce système au débit de 40 Gbit/s et avec une modulation RZ-DPSK s’en trouvent
améliorées.
1. Introduction
La solution la plus répandue concernant la configuration des systèmes de transmission optique sous-marins est
l’utilisation de la fibre à dispersion décalée non-nulle négative (Non-Zero Dispersion-Shifted Fiber, NZDSF-)
couplée à la fibre standard. Cette solution est la plupart du temps utilisée pour des applications à 10 Gbit/s [1],
mais elle est aussi étudiée à 40 Gbit/s [2,3]. Cependant les plus longues distances et les capacités les plus élevées
ont été obtenues grâce à des systèmes utilisant des fibres plus performantes, la « +D » et la « -D » [4-6].
Combiner plusieurs types de fibres dans un même câble optique induit des coûts supplémentaires dus aux
soudures ou aux réparations plus complexes. En outre, la fibre « -D » a été conçue pour compenser à la fois la
dispersion chromatique et la pente de dispersion de la fibre « +D », mais au détriment de pertes en ligne plus
importantes et d’une aire effective plus faible que celles de la « +D » ou de la NZDSF-.
Nous étudierons ici une configuration originale pour les systèmes sous-marins qui permet de s’affranchir de ces
inconvénients. Elle consiste à utiliser seulement la fibre « +D », qui a une grande aire effective (107 µm²) et de
faibles pertes (0.185 dB/km), tout le long du système. Il n’y a donc pas de fibres compensatrices de dispersion en
ligne. A la place, un dispositif permettant la conjugaison de phase optique (CPO) du signal [7] est inséré au
milieu de la ligne, qui permet en une seule fois la compensation de la dispersion chromatique, ainsi que d’une
partie des effets non-linéaires. Comme un seul type de fibre de ligne est utilisé dans ces systèmes, leur
configuration est plus simple et potentiellement meilleur marché que celle des systèmes avec fibres « +D » et
« -D » malgré le surcoût et la complexité engendrés par le dispositif de CPO. De telles solutions ont déjà été
proposées pour les systèmes terrestres [8], avec la fibre standard monomode. Cependant ces systèmes, qui
doivent répondre aux contraintes liées à leur architecture réseau, comportent de fréquents nœuds nécessitant un
retour à une dispersion de zéro. Or la CPO ne peut opérer qu’entre deux nœuds, ce qui la rend tout de suite
moins intéressante dans ces systèmes que dans les longues liaisons point-à-point d’un système transocéanique.
Nous comparerons les performances de ces systèmes à fibres « +D » compensés par CPO, nommés systèmes
« +D », avec celles des systèmes conventionnels « +D/-D », en configuration monocanal, puis multiplexés en
longueur d’onde (Wavelength Division Multiplexing, WDM). Une première étude sera faite au débit de 10
Gbit/s avec la modulation « Non Retour à Zéro » (NRZ) très utilisée, et une seconde sera faite à 40 Gbit/s avec la
modulation différentielle en phase avec retour à zéro (Return-to-Zero Differential Phase-Shift Keying, RZ-
DPSK, [9]) qui a largement démontré son efficacité dans les transmissions longue distance [1-3,5-9].
CPO
x48 CPO
6000
Rx
+D
Post-comp. 66km
Le critère que nous allons utiliser pour quantifier la performance de ces systèmes est le seuil non-linéaire (SNL).
Il est défini ici comme étant la puissance à laquelle le facteur Q est dégradé de 1 dB par rapport à sa valeur en
configuration « back-to-back » (sans effets de propagation), en considérant un rapport signal à bruit optique
(Optical Signal-to-Noise Ratio, OSNR) constant à 14 dB/0.1nm.
CPO
3 +D
(dB)
WDM
0
-10 -5 0 5
Puissance d'entrée (dBm)
Figure 2 : Pénalités sur le facteur Q (OSNR 14 dB/0.1nm) des systèmes « +D » et « +D/-D », à 10 Gbit/s en NRZ,
en configuration monocanal (courbes pointillées) et WDM (courbes continues) avec 50 GHz d’espacement ;
diagrammes de l’œil à 2 dB de pénalité en monocanal et en WDM sur le système « +D »
4
+D/-D
3
DCF
idéale
3
+D/DCF
(dB)
(dB)
2 2
+D/-D
1 CPO
1
CPO
+D +D
0 0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
Puissance d'entrée (dBm) Puissance d'entrée (dBm)
Figure 3. Pénalités sur le facteur Q à 40 Gbit/s en RZ-DPSK. Gauche : monocanal. Droite : WDM avec 100 GHz
d’espacement (lignes continues), et comparaison avec monocanal (lignes pointillées).
En considérant les spécifications des fibres présentes sur le marché, un tronçon de 66 km du système « +D » a
1 dB de pertes en moins qu’un tronçon du système « +D/-D » de même longueur. Le système « +D » peut donc
tolérer une puissance d’entrée 1 dB plus faible avant d’être limité par le bruit, ou bien tolérer des tronçons plus
longs pour avoir le même OSNR qu’un système « +D/-D ». En ajoutant à cela la plus grande tolérance aux effets
non-linéaires présentée en Figure 3, le système « +D » peut tolérer, à distance égale, une plage de puissance
environ 2 dB plus grande que celle des systèmes « +D/-D » en configuration WDM. Elle est même 5 dB plus
grande en configuration monocanal.
6. Conclusions
Nous avons proposé de concevoir des systèmes de transmission optique sous-marins constitués uniquement de la
fibre « +D » et au milieu desquels est ajouté un dispositif de conjugaison de phase optique. Nous les avons
comparés numériquement avec les systèmes conventionnels « +D/-D ». Les systèmes « +D » permettent des
pertes en ligne réduites et offrent une configuration plus simple que celle des systèmes « +D/-D ». Cependant
des tests de fiabilité poussés seront nécessaires avant de placer un tel dispositif de conjugaison de phase optique
dans un environnement sous-marin.
La conjugaison de phase optique permet une bonne compensation de la dispersion et des effets non-linéaires
monocanal aussi bien à 10 Gbit/s qu’à 40 Gbit/s. Cependant elle ne permet pas la compensation des effets non-
linéaires croisés. Comme ils sont prédominants à 10 Gbit/s, un système « +D » n’aurait que peu d’intérêt à ce
débit. En revanche, ils sont relativement limités à 40 Gbit/s, donc les performances d’un système « +D » y sont
significativement meilleures que celles d’un système « +D/-D ».
Références
[1] J.-X. Cai, D. G. Foursa, L. Liu, C. R. Davidson, Y. Cai, W. W. Patterson, A. J. Lucero, B. Bakhshi, G. Mohs, P. C. Corbett, V. Gupta,
W. Anderson, M. Vaa, G. Domagala, M. Mazurczyk, H. Li, M. Nissov, A. N. Pilipetskii and Neal S. Bergano, “RZ-DPSK Field Trial Over
13100km of Installed Non Slope-Matched Submarine Fibers”, IEEE J. Lightwave Technol. 23, 95-103 (2005)
[2] L. Becouarn, G. Vareille, S. Dupont, P. Plantady, J.-F. Marcerou, A. Klekamp, R. Dischler, W. Idler, G. Charlet, “42x42.7Gb/s RZ-
DPSK transmission over a 4820km long NZDSF deployed line using C-Band only EDFAs”, in proc. OFC'04, PDP37, Los Angeles,
California, Feb. 22-27 (2004)
[3] J.-X. Cai, C. R. Davidson, M. Nissov, H. Li, W. T. Anderson, Y. Cai, L. Liu, A. N. Pilipetskii, D. G. Foursa, W. W. Patterson, P. C.
Corbett, A. J. Lucero, N. S. Bergano, “Transmission of 40-Gb/s WDM Signals Over Transoceanic Distance Using Conventional NZ-DSF
With Receiver Dispersion Slope Compensation”, IEEE J. Lightwave Technol. 24, 191-200, (2006)
[4] B. Bakhshi, M. Manna, G. Mohs, D. I. Kovsh, R. L. Lynch, M. Vaa, E. A. Golovchenko, W. W. Patterson, W. T. Anderson, P. Corbett,
S. Jiang, M. M. Sanders, H. Li, G. T. Harvey, A. Lucero, S. M. Abbott, “First Dispersion-Flattened Transpacific Undersea System : From
Design to Terabit/s Field Trial”, IEEE J. Lightwave Technol. 22, 233-241 (2004)
[5] L. Becouarn, G. Vareille, P. Pecci and J.-F. Marcerou, “3 Tbit/s Transmission (301 DPSK channels at 10.709Gb/s) over 10270km with
a record efficiency of 0.65(bit/s)/Hz”, in proc. ECOC'03, Th4.3.2, Rimini, Italy, Sept. 21-25 (2003)
[6] G. Charlet, E. Corbel, J. Lazaro, A. Klekamp, R. Dischler, P. Tran, W. Idler, H. Mardoyan, A. Konczykowska, F. Jorge, S. Bigo,
“WDM Transmission at 6Tbit/s Capacity Over Transatlantic Distance, Using 42.7-Gbit/s Differential Phase-Shift Keying Without Pulse
Carver”, IEEE J. Lightwave Technol. 23, 104-107 (2005)
[7] S. L. Jansen, D. van den Borne, P. M. Krummich, S. Spätler, G.-D. Khoe, H. de Waardt, “Long-Haul DWDM Transmission Systems
Employing Optical Phase Conjugation”, IEEE J. Select. Topics Quantum Electron. 12, 505-520 (2006)
[8] S. L. Jansen, D. Van den Borne, A. Schöpflin, E. Gottwald, P. M. Krummrich, G.-D. Khoe, H. de Waardt, “26x42.8 DQPSK
Transmission with 0.8-bit/s/Hz Spectral Efficiency over 4500-km SSMF using Optical Phase Conjugation”, in proc. ECOC'05, Th4.1.5,
Glasgow, Scotland, Sept. 25-29 (2005)
[9] A. H. Gnauck, P. J. Winzer, “Optical Phase-Shift-Keyed Transmission”, IEEE J. Lightwave Technol., 23, 115-130, (2005)
« Bon ben les amis, je crois que ma thèse va bientôt se terminer, et même elle est déjà
terminée. Je suis vraiment désolé mais je ne peux plus rien faire pour vous. On continuera
la recherche une autre fois ! »
RÉSUMÉ
Les systèmes de transmission de données numériques par fibre optique, multiplexés
en longueur d’onde et fonctionnant au débit de 40 Gbit/s par canal, seront bientôt
indispensables pour absorber l’augmentation attendue de la demande en capacité, que les
systèmes actuels à 10 Gbit/s ne pourront plus assurer. L’étude de technologies avancées
permettant leur optimisation est alors indispensable. Pour cela, nous avons d’abord étudié
des formats de modulation permettant une propagation optimale des signaux optiques en
présence d’une capacité plus élevée. La transmission binaire à profil de phase contrôlé et
la modulation de phase sur quatre niveaux répondent à ces critères. Nous avons également
étudié les effets de propagation prédominants à 40 Gbit/s, les effets non-linéaires dits
intra-canaux. La modulation de phase assure aussi une tolérance accrue à ces effets, qui
est exaltée par l’utilisation de l’alternance de polarisation. Nous avons ensuite étudié
différents systèmes à 40 Gbit/s. Par ces études nous avons d’abord montré que les
systèmes sous-marins conventionnels, conçus pour 10 Gbit/s, peuvent être utilisés à
40 Gbit/s grâce à la modulation de phase et à une compensation de la pente de dispersion.
Nous avons ensuite testé des systèmes équipés d’un codage de l’information à l’émission
dans le but de diminuer l’impact des effets intra-canaux. Leur performance peut
s’améliorer grâce à des modifications minimales de la séquence d’information. Nous avons
enfin montré que les systèmes sous-marins de nouvelle génération améliorés, sans fibres
compensatrices mais équipés d’un dispositif de conjugaison de phase optique ont le
potentiel de surpasser les systèmes existants.
ABSTRACT
Wavelength-Division-Multiplexed fiber-optic transmission systems working at
40 Gbit/s channel bit rate will soon be essential to follow the expected increasing of
capacity demand, that could no more be ensured by existing 10 Gbit/s systems. The study
of advanced technologies that could allow the optimization of their performance is then
essential. To ensure it, we first have studied modulation formats to be used with high
capacity while ensuring optimal transmission. The phase-shaped binary transmission and
the differential quaternary phase-shift keying meet these criterions. Furthermore we have
studied the predominating nonlinear effects occurring at 40 Gbit/s, the so-called
intrachannel nonlinear effects. The phase modulation also allows an high tolerance to
these effects, which is enhanced by the use of a polarization alternation. We then have
studied advanced systems especially developed for 40 Gbit/s channel bit rate. Through
these systems studies, we first have shown that conventional submarine systems, originally
developed for 10 Gbit/s bit rate, can be used at 40 Gbit/s bit rate with phase-modulated
formats and dispersion-slope compensation. Then we have studied systems comprising an
information coding device at the transmitter to allow the impact of intrachannel nonlinear
effects to be lower with minimal changes in the original information sequence. Finally, we
have shown that improved new-generation submarine systems, without in-line
compensating fibers, but which comprise an optical phase-conjugation device, can
potentially overlook existing submarine systems.