Energie Eolienne
Energie Eolienne
Energie Eolienne
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L’énergie éolienne peut être utilisée de trois manières :
• Conservation de l’énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un véhicule (navire
à voile ou char à voile), pour pomper de l’eau (moulins de Majorque, éoliennes de pompage
pour irriguer ou abreuver le bétail) ou pour faire tourner la meule d’un moulin ;
• Production d'énergie électrique ; l’éolienne est alors couplée à un générateur électrique pour
fabriquer du courant continu ou alternatif. Le générateur est relié à un réseau électrique ou
bien fonctionne au sein d'un système « autonome » avec un générateur d’appoint (par
exemple un groupe électrogène) et/ou un parc de batteries ou un autre dispositif de stockage
d'énergie.
Sommaire
• 1 Historique
• 2 Techniques
• 3 Comparaison avec les autres sources d'énergie
◦ 3.1 Comparaisons des puissances potentielles
◦ 3.2 Comparaisons de production effective
◦ 3.3 Utilisation de l'énergie éolienne en site isolé
• 4 Production et économie
◦ 4.1 Données de synthèse mondiale
◦ 4.2 Europe
■ 4.2.1 Données globales en Europe
■ 4.2.2 France
■ 4.2.2.1 Énergie éolienne dans le réseau électrique français
■ 4.2.3 Autres pays européens
◦ 4.3 Amérique
◦ 4.4 Asie
◦ 4.5 Afrique
• 5 Sociétés
◦ 5.1 Producteurs d'énergie éolienne
◦ 5.2 Fabricants d'éoliennes
• 6 Avenir : projets et perspectives
◦ 6.1 La technologie
■ 6.1.1 Rendement des éoliennes
◦ 6.2 L'éolien en mer
◦ 6.3 L'éolien urbain
◦ 6.4 Projection des productions électriques mondiales éoliennes
• 7 Réglementation
• 8 Débats et critiques
◦ 8.1 Aspect environnemental
■ 8.1.1 Bilan environnemental global
■ 8.1.2 Impact sonore
■ 8.1.3 Impact visuel
■ 8.1.4 Impact sur les oiseaux
■ 8.1.5 Impact sur la propagation des ondes
■ 8.1.6 Encombrement au sol
■ 8.1.7 L'impact du démantèlement
■ 8.1.8 Sécurité physique autour des éoliennes
■ 8.1.9 Impact sur la dynamique terrestre naturelle
2
◦ 8.2 Aspect énergétique
■ 8.2.1 Raccordement au réseau électrique
■ 8.2.2 Exigence du réseau à l'égard des producteurs
■ 8.2.3 Intermittence du vent
■ 8.2.4 Transformation et stockage de l'énergie éolienne
■ 8.2.4.1 Stockage par biogaz
■ 8.2.4.2 Stockage par batteries
■ 8.2.4.3 Stockage hydraulique
■ 8.2.4.4 Stockage par transformation
◦ 8.3 Aspect formation
◦ 8.4 Aspects économiques
■ 8.4.1 Coût au kWh
■ 8.4.2 Intégration au réseau
■ 8.4.3 Construction
◦ 8.5 Acteurs du débat
■ 8.5.1 Les organismes publics traitant des énergies renouvelables
■ 8.5.2 Les associations traitant des énergies renouvelables
■ 8.5.3 Les laboratoires de recherche
■ 8.5.4 Associations spécialisées
■ 8.5.5 Opinion publique
• 9 Références
• 10 Voir aussi
◦ 10.1 Articles connexes
■ 10.1.1 Articles généraux
■ 10.1.2 Articles spécialisés
◦ 10.2 Bibliographie
◦ 10.3 Liens externes
Historique
L'utilisation de l'énergie éolienne par l'homme est ancienne. Moulins dans la région de La Mancha,
Espagne.
Depuis les années 1990, l'amélioration technologique des éoliennes a permis de construire des
aérogénérateurs de plus de 5 MW 1 et le développement d'éoliennes de 10 MW est en cours. Ces
unités se sont démocratisées et on en retrouve aujourd'hui dans plusieurs pays. Ces éoliennes
servent aujourd'hui à produire du courant alternatif pour les réseaux électriques, au même titre qu'un
3
réacteur nucléaire, un barrage hydro-électrique ou une centrale thermique au charbon. Cependant,
les puissances générées et les impacts sur l'environnement ne sont pas les mêmes.
Techniques
Article détaillé : éolienne.
Le rendement énergétique de même que la puissance développée des éoliennes sont fonction de la
vitesse du vent ; dans la plage de fonctionnement de l'éolienne, la puissance est approximativement
proportionnelle au cube de cette vitesse. Les éoliennes actuellement commercialisées ont besoin
d'un vent dans la gamme de 11 à 90 km/h (3 à 25 m/s)2. Les éoliennes plus récentes, dont les
premiers prototypes sont mis en service courant 2006, acceptent des vents de moins de 4 à plus de
200 km/h (1 à 60 m/s)[réf. nécessaire]. Comme l'énergie solaire et d'autres énergies renouvelables,
l'utilisation massive d'éolien nécessite, soit une énergie d'appoint pour les périodes moins ventées,
soit des moyens de stockage de l'énergie produite (batteries, stockage hydraulique ou plus
récemment, hydrogène, méthanation ou air comprimé).
Quelques initiatives font penser que le petit éolien, c'est-à-dire l'éolien seul, pourrait bientôt se
développer en devenant compétitif et discret ; même en ville.[réf. nécessaire]
Production et économie
Données de synthèse mondiale
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Les pays qui s'intéressent au développement de l'éolien sont encore en phase de premier
investissement (mise en service de champs d'éoliennes qui n'existaient pas auparavant). De fait, les
capacités installées croissent en permanence mais à des rythmes différents selon les pays, et
classer les États par puissance installée donne un résultat mouvant d'une année à l'autre.
Néanmoins, il ressort des chiffres actuels que les plus gros pays investisseurs sont la Chine et les
pays occidentaux (Amérique et Europe). D'autres puissances économiques émergentes, comme le
Brésil, l'Inde et le Mexique commencent à investir lourdement dans l'énergie éolienne.
En 2007, l’Allemagne disposait de 22,3 GW de puissance éolienne installée, les États-Unis 16,8 GW,
l’Espagne 15,1 GW, l’Inde 8 GW, la Chine 6,1 GW et la France 2,4 GW (uniquement à terre)8,9. En
2008, les États-Unis étaient devenus le premier pays pour la capacité d’énergie éolienne avec
25 170 MW installés devant l’Allemagne (23 902 MW)10. Ce secteur employait en 2008 environ
85 000 Américains10.
En 2010 la Chine détrône les États-Unis avec 42 GW (soit plus que 60 % de la puissance du parc
nucléaire français) de puissance installée contre 40 GW pour les Américains.
Capacité éolienne des trois premiers pays du monde de 2002 à 2008 (hors Chine)
Selon l’Observatoire des Énergies Renouvelables, dans un rapport publié par EDF11, l’éolien est
actuellement la filière énergétique la plus dynamique dans le monde et plus particulièrement dans
l’Union européenne où la production d’électricité éolienne a augmenté de 37,8 % par an en moyenne
de 1993 jusqu’en 2002. Cette croissance a atteint 59 % par an sur la même période pour la France,
qui était largement en retard dans ce domaine. Selon la même source, pour les années 2003-2004,
la croissance dans l’Union européenne reste soutenue avec un taux de 28,9 % annuel (42,9 % en
France) sur ces deux années12, et représente désormais 12,4 % de la production d’ENR (énergies
renouvelables) de l’UE, en passe de dépasser la production à partir de biomasse (production :
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12,9 %, croissance : 10,8 %) comme 2e source électrique d’origine renouvelable, après l’hydraulique
(production : 73,3 %, croissance nulle).
De nouvelles fermes éoliennes en mer (éolien offshore) sont envisagées partout dans le monde. Le
Danemark est l’un des acteurs les plus importants, avec son laboratoire Risø, très renommé ; le pays
produit environ 20 % de son électricité avec des éoliennes. Les éoliennes produisent 2 % de la
production de l’électricité dans le monde. La taille la plus rentable et la plus pratique pour les
éoliennes actuellement commercialisées semble être autour de 600 kW à 3 MW, groupées dans de
grandes fermes éoliennes. Les nouvelles technologies en cours de développement cherchent à
produire des systèmes beaucoup plus souples en termes de « puissance rentable ».
Europe
L’UE a décidé de produire 20 % de son électricité en énergie renouvelable, propre et sûre d’ici 2020.
Un réseau électrique interconnecté capable de livrer l’électricité produite avec irrégularité en mer
Baltique ou en mer du Nord au reste de l’Europe est une des deux priorités annoncées par le
commissaire européen à l’énergie Andris Peibalgs fin novembre 2007. Celui-ci a confié une mission
de coordination à l’Allemand Goerg Wilhmelm Adamowitsh19.
La capacité de production électrique éolienne déployée en Europe a été multipliée par 5 entre
l'année 2001 et fin 200820. Selon l'EWEA (European Wind Energy Association), 2009 a encore été
une année record avec l'installation de 10.263 MW de nouvelles capacités éoliennes installées, et
environ 10 000 MW supplémentaire sont attendus en 2010 par l'EWEA 21.
7
Carte de la puissance éolienne installée en
Europe fin 2007
France
La stimulation du développement de l'éolien se fait en France via des tarifs d'achat réglementés29 de
la production d'électricité des éoliennes, ce qui permet aux investisseurs d'obtenir une rentabilité
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moins risquée car indépendante du prix de gros de l'électricité et des débouchés réels de leurs
productions. La Commission de régulation de l'énergie indique dans son Rapport d'activité de 2007
qu'elle considère que les tarifs d'achat réglementés de l'énergie éolienne « conduisaient à une
rentabilité des projets [...] très supérieure au niveau jugé nécessaire pour susciter l’investissement et
constituaient, de ce fait, un soutien disproportionné à la filière30. » C'est principalement EDF qui a
l'obligation de racheter l'électricité d’origine éolienne à ces tarifs d'achat réglementés ; ce coût
d'achat est répercuté aux consommateurs d'électricité au travers de la Contribution au service public
de l'électricité (CSPE)29. L'électricité d’origine éolienne serait ainsi rachetée à plus du double de son
prix de revient [réf. nécessaire], ce qui rend les investissements éoliens attractifs.
En 2009, selon un sondage du CREDOC31, 72 % des Français (59 % en Ile de France où les
habitants disent se sentir moins concernés) seraient favorables à une implantation d'éoliennes sur
leur commune. Sur 28 % des opposants à une telle implantation, la moitié disent être contre pour des
raisons paysagères et 8 % parce qu'ils craignent être gênés par du bruit (plus souvent des femmes
et personnes non-diplômées). Seuls 2 % des sondés (plutôt des hommes et diplômés du supérieur)
reprochent à l'éolien un trop faible rendement. L'adhésion est la plus forte dans les petites
communes. Une étude32 précédente avait déjà montré que les riverains de parcs éoliens existants
soutiennent massivement ces implantations. Le projet de parc éolien en mer des Deux-Côtes, un très
grand projet offshore à l'étude depuis 2006 pour installer plus de 140 éoliennes au large du Tréport,
donne cependant lieu à un débat public animé33 en 2010.
Ce qui représentait 1 718 éoliennes au 1er septembre 2007 (DOM / TOM compris ; voir énergie
éolienne à La Réunion).
Les éoliennes raccordées au réseau électrique sont le plus souvent regroupées dans un parc éolien
d'environ 5 à 50 machines, mais il existe aussi des machines isolées. On note également l'existence
d'un projet, non encore réalisé, visant à intégrer des éoliennes de type Darrieus dans les pylônes
électriques : le projet Wind'It.
RTE (Réseau de transport d'électricité), une filiale de EDF, achemine le courant électrique à travers
le réseau. Ce courant électrique doit avoir une fréquence de 50 Hz (en France comme dans de
nombreux pays à travers le monde, voir article : Réseau électrique).
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Une éolienne raccordée au réseau se doit donc de fournir cette fréquence, quelle que soit la vitesse
du vent. Cette fréquence constante peut passer par une vitesse de rotation constante des pales.
Cette dernière est alors obtenue par régulation notamment avec l'orientation des pales. Mais il est
également possible de faire fonctionner une éolienne à vitesse de rotation variable en utilisant un
convertisseur de fréquence tel qu'un cycloconvertisseur.
Dans le cas d'une éolienne synchrone, si la vitesse du vent est trop faible (par exemple moins de
10 km/h), l'éolienne s'arrête en raison des forces de frottement sec qui s'opposent à la rotation de
l'hélice. Cette diminution de la vitesse de rotation ne permet plus de fournir cette fréquence. Dans ce
cas, l'éolienne n'est donc plus productrice d'électricité, mais pourrait au contraire devenir
consommatrice, elle est donc automatiquement déconnectée du réseau.
Si la vitesse du vent est trop forte (supérieure à 100 km/h par exemple), l'éolienne est mise en
sécurité et déconnectée du réseau, ses pales sont mises en drapeau et s'arrêtent pour éviter des
sollicitations qui pourraient les briser. Certaines éoliennes récentes continuent à tourner mais à
vitesse réduite, diminuant ainsi le nombre de déconnexions du réseau et augmentant la production
moyenne par vent fort41. Le fabricant Français Vergnet produit des éoliennes de taille moyenne (270
kW et 1 MW) rabattables au sol en cas de cyclones tropicaux. Ces éoliennes sont les seules à être
adaptées aux zones caraïbes, pacifique où les cyclones sont fréquents42.
10
La loi française oblige EDF (qui le refacture aux clients au travers de la CSPE) à acheter le courant
produit par tout système de production d'électricité, avec un prix d'achat bonifié pour l'éolien (sauf
pour les éoliennes de plus de 12 MW)43, pour favoriser cette jeune filière en plein développement et
permettre à la France d'atteindre les objectifs de la directive européenne44.
Le 4 mars 2009, un décret45 a adapté le dispositif des certificats d'achat aux « zones de
développement de l'éolien ». Ces certificats (CODOA) ouvrent droit à l'obligation d'achat d'électricité
aux installations éoliennes en « zones de développement de l'éolien » ou ZDE ; Le Codoa impliquait
antérieurement une puissance inférieure ou égale à 12 MW (limite fixée décret 2000-1196 du 6
décembre 2000) et une distance d'au moins 1,500 m entre deux parcs éoliens exploités par un
même opérateur). En ZDE, ces limites de puissance et de distance n'ont plus d'objet puisque la
puissance minimale et maximale y sont fixées par l'arrêté préfectoral de création de la ZDE. Le préfet
devra publier au plus tard le 1er février de chaque année un état des ZDE du département faisant
apparaître notamment la puissance résiduelle de chaque zone pouvant encore ouvrir droit à
obligation d'achat. le CODOA n'est valable que pour la durée du contrat d'achat d'électricité et est
annulé si l'installation n'a pas été mise en service (sauf prolongation sur demande justifiée). En cas
de recours contentieux contre l'une des autorisations nécessaires à la construction et à l'exploitation
de l'installation, le délai de trois ans est suspendu jusqu'au prononcé d'une décision juridictionnelle
irrévocable.
Rem : Le Codoa n'est pas nécessaire pour toute personne demandant à bénéficier de l'obligation
d'achat d'électricité photovoltaïque par unité d'une puissance installée inférieure ou égale à 250 kW
crête.
Les projections réalisées en 2004 du Scénario énergétique tendanciel à 2030 pour la France -
DGEMP-OE(2004) - synthèse des travaux réalisés en 2004 par l’Observatoire de l’énergie de la
Direction générale de l’énergie et des matières premières s'appuie sur le respect par la France en
2010 du critère de 21 % d'énergie renouvelable dans le mix énergétique. Dans ce cadre, ce scénario
propose en 2030 une production annuelle brute de 43 TWh pour l'éolien et le solaire (pour une
puissance de 19 GW nette installée). Cette puissance peut être comparée dans le même scénario à
la prévision d'une production annuelle de 409 TWh en 2030 pour le nucléaire (puissance de 51 GW
installée), correspondant à la fermeture des centrales actuelles après 40 ans de durée de vie et la
construction de 2 EPR par an à partir de 202046.
En France, le potentiel éolien est très important (le 2e d’Europe)[réf. nécessaire] : 20 GW terrestres pour
une production de 50 TWh par an, et 40 GW offshore pour une production de 150 TWh par an, soit
un potentiel éolien théorique de 200 TWh par an. S’il était disponible en 2040, il représenterait alors
31 %[réf. nécessaire] de la consommation française prévisible d’électricité. Cette production de
200 TWh/an se répartirait ainsi : 8000 éoliennes offshore de 5 MW sur 40 grandes centrales
installées entre 15 et 40 km de la côte, à des profondeurs maximales d’eau de 200 m ; 8000
éoliennes terrestres de 3 MW, soit moins du quart du nombre de pylônes très haute tension (400 kV)
installés en France (qui mesurent 50 à 55 m de haut - et jusqu’à 100 m dans les zones vallonnées,
contre 80 à 100 m pour les mâts des grandes éoliennes).
Le Danemark est le plus important fabricant mondial d'éoliennes et compte 500 watts éoliens par
habitant (contre 41 en France en 2008 avec 2 445 MW installés pour 60 millions d'habitants). En
2008, les États-Unis sont devenus le premier pays pour la capacité d’énergie éolienne avec 25 170
MW installés devant l’Allemagne (23 902 MW)10. Ce secteur emploie 85 000 Américains10. Le
11
Danemark, a repris le développement de ses installations depuis 200847. La production d’électricité
éolienne dans ce pays représente maintenant sensiblement 21 % de sa consommation d’électricité.
La programmation d'autres parcs mèneront cette production à 25 % dans les années immédiates qui
viennent grâce à l'utilisation de STEP situées en Norvège ( voir plus loin le paragraphe sur le
stockage ).
L’Espagne qui a une puissance installée de 21 000 MW. L’Espagne, depuis 2002, a adopté le
rythme de l’Allemagne et développe sa puissance installée d’environ 2 GW par an [réf. nécessaire].
Sur la période du mois de mars 2011, l'énergie éolienne a été la principale source d'électricité
espagnole pour la première fois de l'histoire avec une production de 4 738 GWh. Sur le premier
trimestre, les énergies renouvelables ont fourni 40,5 % de la demande avec 21 % pour l'éolien selon
REE (Red Electrica de España). Madrid vise une puissance installée de 40 000 MW installés en
2020 contre près de 21 000 MW actuellement48.
Le Royaume-Uni, dont les gisement pétroliers de la Mer du Nord sont en voie d'épuisement, a
décidé très tôt d'exploiter son gisement éolien, le plus important d’Europe. Le parc offshore Le
Thanet, inauguré en septembre 2010, est actuellement le plus grand parc offshore au monde49. Il
sera détrôné en 2012 par un autre projet britannique, le London Array.
En Belgique, les éoliennes ont le vent en poupe. La puissance installée est passée de 170 MW en
2005 à 911 MW en 201050. La production maximale disponible dans le pays est toutefois estimée à
environ 2 000 MW51. Des parcs offshore devraient apparaître dans les années futures avec
notamment un parc de 300 MW au large de Zeebruges52.
Amérique
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Asie
Afrique
Le Maroc, deuxième producteur d’énergie éolienne du continent africain après l'Égypte, avait en
(2007) 140 MW de puissance installée ; cette puissance a atteint 280 MW en 2009[réf. nécessaire]. Le
plus grand parc éolien marocain est composé de 165 aérogénérateurs d'une puissance de 140 MW.
L'initiative 1 000 MW56 est un programme qui consiste en la sélection d’un portefeuille de sites
qualifiés pour la réalisation de futurs parcs éoliens. Les sites du projet sont situés dans les régions
nord et sud du pays : Tinguir, Boujdour, Tarfaya, Tarfaya sud (Tah), Laayoune (Tiskrad et Foum Al
Wad), Bouzerktoun, Sendouk, Nouinouich, Fardiwa, Aïn Armel, Haouma, Fnideq et le site de Midelt.
Le projet de Tarfaya, en production concessionnelle, sera d’une puissance totale de 200 MW,
extensible à 300 MW. Sa mise en service est prévue en 2012.
Le Maroc vise en 2020 des parcs éoliens fournissant 12 % de sa consommation d’électricité, soit
environ 2 000 MW.
Sociétés
Producteurs d'énergie éolienne
Les principaux producteurs d'énergie éolienne dans le monde sont (par ordre décroissant de
puissance installée en mégawatt, fin 2007)57 :
• Allemagne : Dewind, Enercon, Nordex, Repower, Siemens, Multibrid, Bonus, Neg Micon,
Fuhrlander, Windstrom Frisia, Vensys, Bard, Südwind, e.n.o. energy, Innovative Windpower,
PowerWind, Avantis, Eviag
• Autriche : Windtec
• Belgique : Turbowinds
• Canada : AAER, AWE
• Chine : Goldwind, Windey, Sinovel, DEC, Dongfang
• Corée du Sud : Unison
• Danemark : Vestas, Nordtank, Wind World, Norwin, Wincon, Danwin, Dencon, DWP,
Vindsyssel, Wicon
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• Espagne : Ecotecnia, Gamesa, Made, Acciona, Navantia-Siemens, M Torres, ACSA
• États-Unis : GE Wind Energy, SUREnergy, Kenetech, Zond, Enron, Clipper, Tacke, Nordic
Windpower, Jacobs, Windmatic
• Finlande : Winwind
• France : Areva Winds (Multibrid), DDIS, Jeumont, Vergnet, Alizeo, Noveol, Alstom Power
(Ecotècnia)
• Inde : Suzlon, Kenersys, NEPC, RRB Energy, Ghodawat, Pioneer Wincon
• Italie : Leitwind
• Japon : Mitsubishi, Subaru
• Pays-Bas : Windmaster, Lagerwey, Darwind, EWT, NedWind
• Norvège : Scanwind
• Nouvelle-Zélande : Windflow
• Panama : ITP
• République tchèque : Wikov
La montée du prix des énergies fossiles a rendu les recherches dans le domaine de l’éolien plus
attirantes pour les investisseurs.
La technologie actuellement la plus utilisée pour capter l’énergie éolienne utilise une hélice sur un
axe horizontal. Certains prototypes utilisent un axe de rotation vertical : une nouvelle technologie à
axe vertical est celle du Kite wind generator (inspirée du kitesurf) qui, pour capter un vent le plus fort
possible, utilise des câbles et des ailes qui peuvent arriver à 800/1 000 m de hauteur59.
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La technologie à axe horizontal présente certains inconvénients :
• L'encombrement spatial est important, il correspond à une sphère d’un diamètre égal à celui
de l’hélice, reposant sur un cylindre de même diamètre. Un mât de hauteur importante est
nécessaire pour capter un vent le plus fort possible.
• Le vent doit être le plus régulier possible, et donc interdit des implantations en milieu urbain ou
dans un relief très accidenté.
• La vitesse de l'extrémité d'une pale croit rapidement avec sa taille, au risque de causer
défauts de fonctionnement et bruits pour le voisinage. Dans la pratique, les pales des grandes
éoliennes ne dépassent jamais une vitesse de l'ordre de 100 m/s à leur extrémité. En fait, plus
l'éolienne est grande, et moins le rotor tourne vite (moins de 10 tours par minute pour les
grandes éoliennes offshore).
Les nouvelles éoliennes en cours de développement visent à aboutir à une technologie qui
s’affranchit du bruit, de l’encombrement et de la fragilité des éoliennes à pales, tout en étant
capables d’utiliser le vent quelle que soit sa direction et sa force. De nombreuses variantes sont
étudiées par des essais réels en grandeur nature. Certaines éoliennes sont de petite taille (3 à
8 mètres de large, 1 à 2 mètres de haut), avec pour objectif de pouvoir les installer sur les toitures
terrasses des immeubles d’habitation dans les villes, ou sur les toitures des immeubles industriels et
commerciaux, dans des gammes de puissances allant de quelques kW à quelques dizaines de kW
de puissance moyenne. Leur vitesse de rotation est faible et indépendante de la vitesse du vent.
Leur puissance varie avec le cube de la vitesse du vent (la vitesse du vent élevée à la puissance 3) :
quand la vitesse du vent double, la puissance est multipliée par 8. La vitesse du vent peut varier de
5 km/h à plus de 200 km/h sans nécessiter la « mise en drapeau » des pales.
Les éoliennes sont caractérisées par leur rendement en fonction de la vitesse du vent. Les éoliennes
actuelles présentent une courbe plafonnée et limitée à des vents de moins de 90 km/h.
Les éoliennes en cours de développement sont conçues pour fonctionner avec des vents dépassant
les 200 km/h et produire une quantité d’énergie proportionnelle à la vitesse du vent sur la totalité de
la plage de fonctionnement.
L'Ademe a commandé un rapport à la société Climpact. Les résultats de ce rapport indiquent que par
les effets du réchauffement climatique, les vents servant à la production éolienne d'énergie devraient
diminuer de près de 10 % d'ici à 2100.
L'éolien en mer
L'installation de fermes éoliennes en mer est l'une des voies de développement de l'éolien, car elle
s'affranchit en grande partie du problème des nuisances esthétiques et de voisinage. D'autre part le
vent est beaucoup plus fort et constant qu'à terre : un régime de marche de 96 % est par exemple
estimé en mer du Nord60. Cette solution permet le développement technique progressif d'éoliennes
de très grande puissance.
Ainsi, la production d'électricité éolienne en mer est plus importante qu'à terre à puissance
équivalente. On donne couramment comme moyenne 2 500 MWh par MW installé en mer au lieu de
2 000 MWh par MW installé à terre. Dans les zones maritimes géographiquement très favorables à
l'éolien, les estimations des études indiquent le potentiel de cas extrêmes de 3 800 MWh par MW
installé.
Diverses solutions sont envisagées pour diminuer le coût du kWh produit. Parmi les solutions
étudiées, on peut noter :
Une option permettant de réduire le coût d'investissement au kW installé pourrait être à terme de
coupler sur le même pylône une éolienne offshore et une ou plusieurs hydroliennes.
En France, la Compagnie du vent a annoncé en novembre 2006 son projet de parc des Deux Côtes,
un ensemble de 141 éoliennes totalisant 705 MW, à 14 km au large de la Seine-Maritime et de la
Somme. En Angleterre, le consortium London Array a un projet à 20 km de l'embouchure de la
Tamise, qui représenterait 271 turbines pour une puissance allant jusqu'à 1 000 MW 61. Avec le
projet additionnel de Thanet, c'est maintenant 1 800 MW qui devraient être installés dans l'estuaire
de la Tamise. Le projet britannique de Triston Knol fera quant à lui 1 200 MW.
La compagnie norvégienne Norsk Hydro, spécialiste dans l'exploitation pétrolière et gazière offshore,
développe un concept issu des plateformes pétrolières flottantes. Le principe est de monter l'éolienne
sur un caisson flottant en béton (ancré au moyen de câbles, par 200 à 700 m de fond). Ce projet
révolutionnerait l'éolien offshore, car il permettrait de ne plus se soucier de la profondeur, et donc
d'installer des champs géants (jusqu'à 1 GW de puissance installée) loin des côtes. Cela permettrait
par ailleurs de réduire le prix des champs éoliens offshore, en évitant la construction de coûteuses
fondations sous-marines 62.
L'éolien urbain
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L'installation d'éoliennes à axe vertical semble pour le moment être la solution la plus adaptée au
milieu urbain.
Les concepteurs ont également mis au point des prototypes sur lesquels il n'y a plus de pales
comme celles d'une hélice d'avion, mais un rotor fixé à ses deux extrémités, équipé de lames pour
procurer un couple constant quelle que soit leur position par rapport à l'axe du vent. Dans certains
projets un stator extérieur est ajouté au rotor, élément fixe destiné à dévier la course du vent afin
d'optimiser le rendement de l'ensemble. La conception mécanique des turbines éoliennes les rend
résistantes aux vents violents, et les affranchit du besoin d'être arrêtées quand le vent dépasse la
vitesse de 90 km/h. Leur production est quasiment proportionnelle à la vitesse du vent jusqu'à plus
de 200 km/h, sans palier limitant comme sur les éoliennes classiques. Certaines éoliennes intègrent
enfin la sustentation magnétique afin de réduire les frottements et ainsi d'augmenter le rendement de
l'aérogénératrice.
Depuis une dizaine d'années, selon les statistiques de Windpower63, la production d'électricité
éolienne mondiale double approximativement tous les trois ans . En retenant pour la production
d'électricité 2 000 h d'équivalent plein régime par an, on arrive à :
• 1996 : 6 GW / 12 TWh
• 1999 : 13,5 GW / 27 TWh
• 2002 : 31 GW / 62 TWh
• 2005 : 59 GW / 118 TWh
• 2008 : 121 GW / 242 TWh
• 2011 : 238 GW / 476 TWh
Les prévisions pour 2012 sont proches de 285 GW .
Par comparaison, selon l'Agence Internationale de l'Energie, la production électrique mondiale était
en 2009 de 20 132 TWh dont 2 696 TWh d'origine nucléaire64 .
Les projections de l'EWEA65 prévoient une production de 425 TWh/an pour 2020 dans l'UE25, et un
potentiel de 3 000 TWh au niveau mondial, avec un doublement prévisible de la production par unité
de surface au sol. Cela correspond à 12 % de la demande électrique mondiale, sur la base d'une
hausse de 66 % de la demande.
Le Global Wind Energy Council (GWEC), dans une étude de 2006, prévoyait 3 scénarios,
« référence », « modéré », « avancé », prévoyant une production en 2020 respectivement de
566 TWh, 1 375 TWh et 2 632 TWh66.
Réglementation
En France, pour l'installation d'éoliennes sur un mât de moins de 12 mètres, il n'est pas obligatoire
d'obtenir un permis de construire, une simple déclaration de travaux suffit. Pour toute installation
d'éolienne au-dessus de 12 mètres de mât, un permis de construire est obligatoire. Une étude
d'impact est nécessaire pour l'obtention d'un permis de construire pour un mat d'une hauteur
supérieure à 50 mètres67.
Pour le petit éolien, il est possible de bénéficier d'un crédit d'impôt ainsi que d'un taux réduit de TVA
pour l'installation d'un éolienne domestique.
Débats et critiques
Le débat sur l'énergie éolienne porte sur les nuisances et sur les intérêts de l'énergie éolienne.
17
L'énergie éolienne est exploitée à plusieurs échelles. On peut distinguer le grand éolien ou éolien
industriel qui est financé par des collectivités et des grandes entreprises, dans la quasi-totalité des
cas, raccordé à un réseau électrique. Il y a aussi le petit éolien, qui est mis en œuvre par un individu
ou une ferme agricole, en site isolé ou raccordé au réseau.
Aspect environnemental
L'éolien est la filière qui a le meilleur bilan (et très largement) dans le cadre du classement effectué
dans l'étude multicritère Review of solutions to global warming, air pollution, and energy security 68,
étude réalisée par le département énergie et atmosphère de l'université de Stanford. Une éolienne
ne consomme pas d'eau douce (l'accès à l'eau douce est une problématique de premier plan à
l'échelle mondiale), c'est une énergie propre qui ne produit directement ni dioxyde de carbone, ni
dioxyde de soufre, ni fines particules, ni déchets radioactifs à vie longue, ou n'importe quel autre type
de pollution de l'air ou de l'eau. Elle ne nécessite pas de pesticides, n'induit pas de pollution
thermique. Elle a une empreinte surfacique très faible (la présence d'une éolienne est compatible
avec les activités agricoles) et a un impact sur la biodiversité presque négligeable. Elle est de plus
disponible presque partout, de manière décentralisée.
La fabrication de l'éolienne puis ultérieurement son entretien consomme des ressources (voir énergie
grise) et produit indirectement des pollutions (extractions des matériaux de construction, fabrications,
etc.). Pour un mat d'éolienne de 80 mètres, 800 tonnes d'acier et de béton sont injectées à sa base
pour les fondations. Cela est très supérieur (par MWh/an) aux quantités nécessaires à la construction
d'une centrale de tout autre type (qui ont par ailleurs leurs inconvénients respectifs), y compris le
nucléaire qui, sur cet aspect, est favorisé par sa très haute densité de puissance. Néanmoins l'impact
de ces facteurs est négligeable sur la durée de vie de l'éolienne.
L'énergie éolienne est une énergie renouvelable dont le gisement est inépuisable à l'échelle de
temps des civilisations humaines. Le gisement éolien terrestre ne s'éteindra qu'avec la mort du soleil
(le vent dépendant de la présence du soleil et des variations de la pression atmosphérique), dans 4
milliards d'années.
Début 2012, cette image globalement positive est remise en cause par un rapport d'un think tank
britannique, non confirmé par des sources indépendantes, qui avance que l'éolien, dans les
conditions météorologiques britanniques en hiver, en nécessitant l'utilisation des centrales à gaz ou à
charbon du fait de son intermittence, entraînerait davantage de rejets de gaz à effet de serre69.
Impact sonore
Début 2006 le Groupe de Travail de la Faculté de Médecine sur les éoliennes affirmait :
18
• que la production d'infrasons par les éoliennes est, à leur voisinage immédiat, sans danger
pour l'homme ;
• qu'il n'y a pas de risques avérés de stimulation visuelle stroboscopique par la rotation des
pales des éoliennes ;
• que la réglementation relative à l'impact sur la santé du bruit induit était, à cette date,
insuffisante, ce qui a été corrigé depuis, l’étude d’impact prévoyant maintenant une
cartographie des nuisances sonores et des mesures individuelles chez les habitants les plus
proches, la distance minimale des habitations étant maintenant de 500 m.
Concernant la distance de 1 500 m, le Groupe de Travail demandait, à titre conservatoire et en
attendant la conclusion des études demandées, que soit suspendue la construction des éoliennes
d'une puissance supérieure à 2,5 MW alors qu’il n’existait, à cette date, aucune éolienne terrestre
d’une telle puissance en France, ce rapport applique plus un principe de précaution sans fondement
scientifique, car le bruit d'une éolienne n'est pas lié à sa puissance nominale. C'est pourquoi des
expertises acoustiques sont systématiquement réalisées dans le cadre d'une étude d'impact
environnementale.
Les machines de dernière génération ont fait des progrès importants sur le plan des nuisances
sonores et elles peuvent être programmées, dans des circonstances particulières de force et
orientation du vent, pour réduire l’impact sur une zone d’habitation proche70.
En Australie, en mars 2005, le pédiatre David Iser a relevé 3 cas de "problèmes significatifs" sur une
étude concernant 25 personnes habitant dans un rayon de 2 km d'une ferme éolienne71.
Une éolienne produit un bruit de 55 dBA au pied de sa tour, ce qui correspond à l'ambiance sonore
d'un bureau. Ce niveau sonore est en général considéré comme acceptable. La réglementation
française ne se base pas sur le bruit intrinsèque mais sur la notion d'émergence sonore, c’est-à-dire
la différence entre le niveau sonore ambiant et celui-ci plus celui des éoliennes. Il s'agit de rester en
deçà de 5 dBA le jour et 3 dBA la nuit, ce quelle que soit la vitesse du vent. Une nouvelle
réglementation vient renforcer ce critère, en introduisant la notion d'émergence spectrale, avec des
niveaux d'émergences à respecter par fréquence (7 dB à 125 Hz et 250 Hz, 5 dB entre 500 Hz et
4 000 Hz). Cela en fait une des réglementations les plus strictes en Europe.
Le 28 novembre 2009, Le Monde consacre un dossier de huit pages aux « maudits du vent », qui
vivent à proximité des éoliennes et « souffrent de stress, nausées, insomnies, vertiges, irascibilité,
dépression... ». Le journal indique que « les témoignages s'accumulent de façon troublante »72.
Impact visuel
L'énergie éolienne fait de plus en plus débat en France, entre pro, qui militent pour le développement
de structures éoliennes, et anti, qui militent pour un moratoire sur ces machines, accusées de
défigurer le paysage, et mettent en doute son utilité écologique.
19
Impact visuel : Réduire l’impact et
augmenter la production, choix de 11
turbines E-126 de 7,5 MW à rotation très
lente au lieu de 23 turbines de 2 MW à
rotation plus rapide sur la même surface
de 4,5km², Estinnes Belgique, 10 octobre
2010.
Plusieurs études sur les éoliennes73 montrent que le nombre d'oiseaux tués par les éoliennes est
négligeable par rapport au nombre qui meurt en raison d'autres activités humaines (chasse,...). Par
exemple, au Royaume-Uni, où il y a quelques centaines d'éoliennes, il y a environ chaque année un
oiseau tué par une éolienne et 10 millions par les voitures. Une autre étude suggère que les oiseaux
migrateurs s'adaptent aux obstacles ; ces oiseaux qui ne modifient pas leur route et continuent à
voler à travers un parc éolien seraient capables d'éviter les pales, du moins dans les conditions de
l'étude (vent faible et en journée). Au Royaume-Uni, la Société royale pour la protection des oiseaux
a ainsi conclu que :
« Les preuves disponibles suggèrent que des parcs éoliens correctement positionnés ne
représentent pas un danger significatif pour les oiseaux. »
Selon la Ligue pour la protection des oiseaux, aux exceptions documentées du vanneau huppé, du
chevalier gambette et de la barge à queue noire, de nombreuses espèces semblent pouvoir utiliser
l'espace proche des parcs éoliens pour nicher74.
Jusqu'à présent relativement négligées, les chauves-souris provoquent à présent des inquiétudes du
même type, spécialement pour les plus grandes installations : la mortalité des chauves-souris
augmentent de façon exponentielle en fonction de la hauteur de la tour, selon une étude de 2007,
alors que les mortalités d'oiseaux restent stables75.
Les éoliennes ont été accusées d'interférence potentielle avec les radars militaires dans le cadre de
la détection d'un aéronef volant à basse altitude ou pour les radars météorologiques pour la détection
de la précipitation. En effet, les éoliennes constituent un obstacle à la propagation de l'onde. Selon la
proximité et la densité du parc d'éoliennes, ceci peut constituer un blocage majeur à basse altitude
donnant une zone d'ombre dans les données. De plus, comme les pales sont en rotation, le radar
note leur vitesse de déplacement et le traitement des données par filtrage Doppler ne peut les
différencier d'une cible en mouvement76.
Encombrement au sol
La surface utilisée par une éolienne reste quasiment intégralement utilisable pour un autre usage.
L'énergie éolienne est compatible avec les autres activités humaines, industrielle et agricole, tout
comme les lignes à hautes tensions. Des prototypes sont compatibles avec l'habitat urbain.
Par contre, la question de la quantité d'énergie qui peut être fournie (par rapport à la consommation
actuelle et future) avec la surface disponible est posée.
Les éoliennes actuelles nécessitent une importante surface au sol, imposée par la rotation
nécessaire en fonction de la direction du vent, par la taille des pales, par l’interférence entre
éoliennes voisines sur le flux de vent, par mesure de sécurité en cas de chute. Elles permettent une
20
densité d'environ 10 MW/km²77, soit 10 W/m², et produisent environ 2kWh/an par W, ce qui implique
un besoin de l'ordre de 50 km² par TWh ; en théorie (moyennant la disponibilité de capacité de
stockage suffisante, sous forme de stations de pompage-turbinage par exemple, même avec des
pertes dépassant la moitié), un parc éolien ayant une surface du tiers de la mer Baltique
(450 000 km²) est suffisant pour répondre à la totalité de la consommation électrique actuelle (2700
TWh) de l'Union européenne à 27[réf. nécessaire].
Cependant en pratique, la densité moyenne de puissance par unité de surface est de l’ordre de
0,5 W/m², soit 20 fois plus faible. Le Danemark, pays très éolien et pratiquement aussi équipé que
possible[réf. nécessaire], n'arrive à produire que 20 % de son électricité avec l'énergie éolienne. La
faisabilité des estimations théoriques ci-dessus est donc contestable, et implique certainement des
changements profonds.
À titre de comparaison, une centrale solaire photovoltaïque a une productivité d'environ 70 kWh par
m2 au sol dans un site ordinaire d'Europe78, soit 70 GWh/km²/an, mais cela implique d'utiliser 100 %
de la surface79.
L'impact du démantèlement
• le démontage de l'éolienne,
• le démontage des équipements annexes,
• l'arasement des fondations,
• le devenir du réseau local ou réseau inter-éoliennes (le réseau reliant le poste de livraison au
poste de raccordement étant la propriété du Réseau de transport d'électricité et par ce fait,
utilisable pour un autre usage que le parc éolien).
Les fondations sont au minimum arasées à 1 m de profondeur laissant la possibilité de reprendre
une activité agricole sur le site. Dans certains cas il est envisageable de supprimer l'intégralité de la
fondation. Les postes de livraisons présents sur site sont eux aussi retirés et leur fondation
entièrement supprimée. Chaque emplacement est ensuite recouvert de terre et rendu à la végétation
naturelle ou à une exploitation agricole. Cette dernière étape ne laisse aucune trace significative sur
le site de l'existence du parc éolien.
Le coût du démantèlement d'une éolienne et du recyclage des ces installations est facile à estimer
contrairement à d'autres moyen de productions où celui-ci demeure partiellement impossible ou
secret. Ce coût relativement faible est assumé par le propriétaire du bâtiment (opérateur éolien,
SEM...) grâce entre autres à la vente de la « ferraille » des tours et autres composants. La loi prévoit
que soit provisionnée au cours des années d'exploitation une somme permettant d'assurer ce
démantèlement. Le décret d'application attendu depuis 2003 par les professionnels et les riverains
n'a toujours pas été publié mais certains développeurs ont déjà pris des dispositions dans ce sens :
provision dès la première années sur un compte bloqué (Caisse des Dépôts et Consignations),
assurance garantissant le financement du démantèlement auprès d'un assureur indépendant et
privé.
Les éoliennes présentent des risques d'accidents : un fort vent est susceptible de rompre les
structures des éoliennes. En 2000, une rupture d'hélices au parc de Burgos a envoyé des débris
tournoyer à plusieurs centaines de mètres81.
La majorité des accidents connus sont liés à l'utilisation de matériels d'occasion ou manquant de
retour d'expérience, risque inhérent à toute technologie émergente. Les éoliennes aujourd'hui
21
installées bénéficient de certifications réalisées par des organismes indépendants, et sont construites
sous contrôle qualité sévère, réduisant significativement les risques de rupture du matériel.
Cependant les éoliennes certifiées ne font pas toujours l'objet de tests de longue durée en situation
d'exploitation. Dans le monde, personne n'a encore jamais été reconnu victime d'un accident éolien.
Les éoliennes exploitent une énergie cinétique produite par des différences de pression dans
l’atmosphère sous l'influence du soleil. Ces flux gazeux participent à la dynamique climatique
globale. Une étude du Max Planck Institute82 montre que l'énergie potentiellement extractible est du
même ordre de grandeur ou supérieur d'un ordre de grandeur à celui de la demande mondiale en
énergie, mais que certaines des conséquences climatiques d'une extraction à ce niveau seraient
comparables à celles d'un doublement du taux de CO2. L'article note néanmoins qu'il reste encore
une marge de développement significative avant que ceci soit sensible.
Aspect énergétique
Raccordement au réseau électrique
Raccorder les fermes éoliennes au réseau électrique (sans stockage local de l'énergie) nécessite,
comme pour les autres centrales de production électrique, des lignes haute tension. La concentration
des éoliennes en parc terrestres, côtiers ou marins a d'abord conduit à une logique de
recentralisation de l'offre locale de courant, contredisant la vision souvent évoquée d'une production
décentralisée. Des lignes différentes (à courant continu) et en Europe un réseau électrique offshore
(en mer du Nord et mer d'Irlande dans un premier temps) 83, permettront de connecter au réseau
européen un réseau de centrales éoliennes, solaires et hydroélectriques et éventuellement
hydroliennes pour notamment compenser les irrégularités de production, avec de premières réunions
en janvier 2010.
Fin 2006, un bulletin électronique de l'Ambassade de France en Allemagne indiquait déjà que la
production éolienne nécessiterait 850 km de câbles d'ici 2015 et 1 950 km d'ici 202084. Par ailleurs,
des oppositions locales (syndrome Nimby) à la construction de lignes en bord de mer conduisent à
enterrer les câbles, ce qui entraînerait - sauf innovations importantes - un doublement du montant de
la facture d'électricité des clients industriels. Cet argument repris par les opposants aux éoliennes ne
semble pas spécifique aux éoliennes, face à la demande générale d'enfouissement des lignes
électriques quel que soit le mode de production. En 2009, beaucoup d'installateurs d'éoliennes,
même en milieu terrestre, proposent systématiquement l'enfouissement des lignes sans que cela
entraîne de surcoût rédhibitoire.
La régulation du réseau se traduit par des exigences à l'égard des producteurs, notamment celle de
maintenir la fréquence du courant à 50 Hz. Une hausse de fréquence se traduit par un appel de
puissance de la part du réseau, qui a pour conséquence l'abaissement de la fréquence. Par contre
une baisse notable de fréquence se traduirait par une fourniture de puissance par le réseau,
circonstance évitée par le délestage de l'installation. Des automatismes déconnectent les
producteurs qui ne respectent pas les normes. Ces automatismes se traduisent, pour les régulateurs
du réseau, dont c'est la fonction, par des événements aléatoires.
Intermittence du vent
Le plus grand problème de l'énergie éolienne est son caractère intermittent : elle n'est pas produite à
la demande, mais selon les conditions météorologiques. Une éolienne produit, en moyenne,
l'équivalent de moins de 20 % du temps85. La plupart du temps, la nécessité d'assurer la constance
de la production électrique oblige à coupler un parc éolien avec d'autres sources d'électricité
22
disponibles immédiatement, à la demande telles que les énergies hydrauliques (barrages) ou fossiles
(centrales à charbon ou à gaz) par exemple. Si bien que, dans l'optique d'un réseau incluant
également des énergies fossiles, la production électrique n'est au final pas exempte d'émission de
dioxyde de carbone mais néanmoins moins polluante qu'un réseau d'énergie totalement fossile.
Le vent est une ressource aléatoire86, bien que d'autres estiment qu'à l'échelle de temps de
l'ordonnancement d'un réseau électrique la météo soit suffisamment sûre pour que la ressource soit
prévisible[réf. nécessaire].
Les éoliennes produisent de l'électricité de façon intermittente sur un réseau électrique. Comme le
soulignent par exemple le prix Nobel de physique Stephen Chu87, le député allemand Hermann
Scheer (père de l'IRENA), ou encore le polytechnicien et expert en énergies renouvelables François
Lempérière88, il est possible de réduire le problème de l'intermittence de la ressource éolienne,
grâce à des technologies comme le pompage-turbinage ou le stockage chimique, à un classique
problème de volume de stock.
En France, l'ensemble des capacités de pompage/turbinage est actuellement utilisé par le nucléaire,
les centrales nucléaires étant incapables (sauf à prendre le risque de réduire la durée de vie des
centrales) de s'adapter aux variations de la demande électrique font donc appel aux stations de
pompage-turbinage.
La société Statoil exploite sur l'île d'Utsira une centrale éolienne qui fournit une ressource électrique
stable pour 10 logements, même en cas de calme plat grâce à un stockage chimique : l'énergie
excédentaire sert à produire de l'hydrogène par électrolyse et en cas de temps calme une
génératrice à gaz adaptée pour utiliser de l'hydrogène prend le relais. Une pile à combustible est
également utilisée pour reconvertir l'énergie chimique en électricité mais la technologie n'est pas
encore assez mature pour une utilisation non expérimentale dans un site isolé. Un projet de plus
grande taille est en cours pour les îles Féroé. D'après Statoil, le coût du kWh de ce type de centrale
devrait être compétitif avec une centrale diesel dans moins de 10 ans dans le cas des sites isolés89.
Pour les tenants de l'Économie hydrogène tels l'économiste Jeremy Rifkin les énergies
renouvelables comme le vent ne doivent d'ailleurs être considérées que comme des sources
d'hydrogène, le problème de leur absence de souplesse n'intervenant alors plus sur la consommation
finale.
L'Allemagne, qui a significativement investi dans l'énergie éolienne, peut rencontrer des difficultés :
son réseau éolien, bien que réparti sur tout son territoire, et donc affranchi d'effets purement locaux,
peut passer de 0 à 100 % de ses capacités en l'espace de quelques jours (par exemple sur le réseau
E-on[réf. nécessaire]). Lors de la canicule de 2003, la capacité des éoliennes est tombée à moins du
vingtième (1/20) de sa valeur nominale 90. Au cours de la canicule de l'été 2003, l'Allemagne a dû
importer une quantité d'électricité équivalente à deux tranches nucléaires de l'ordre de 1 000 MW91.
Le même phénomène a été observé durant la vague de chaleur Nord-américaine de 2006 (:2006
North American heat wave (en)) ; la production réelle des 2 500 MW de capacités théoriques de
production d'énergie éolienne de Californie était inférieure au vingtième (1/20) de cette valeur lors
des pics de demande92.
Si la production des éoliennes baisse considérablement durant les périodes de canicule, le même
problème est observé durant les jours les plus froids de l'année dont les conditions météorologiques
générales sont caractérisées par la faiblesse des vents. Cette absence de production est d'autant
plus préoccupante qu'elle est liée aux pics de consommation énergétique dus aux besoins de
chauffage. Le cabinet en ingénierie Mott MacDonald dans une étude de juin 2010 avançait ainsi que
« les conditions météorologiques britanniques en hiver conduisent souvent à une combinaison de
temps froid avec très peu de vent, rendant les parcs éoliens incapables de rivaliser avec d'autres
formes d'énergie lorsque la demande est à son plus haut »69.
23
Le gestionnaire du réseau électrique français (RTE), estime que l'intégration de l'électricité éolienne
dans le réseau actuel est possible sans difficultés majeures à hauteur de 10 à 15 GW, en particulier
grâce à la présence en France de 3 gisements de vent indépendants, qui permettront un lissage de
la production bien meilleur qu'en Allemagne ou au Danemark93. Notons que le Danemark a été
longtemps un îlot éolien isolé au milieu d'un océan de consommateurs européens sans éolien. En
cas de surproduction le Danemark exportait essentiellement vers l'Allemagne. Maintenant que
l'Allemagne du Nord est fortement « éolisée », le Danemark pratique un échange avec la Suède et la
Norvège dont l'électricité est en grande partie d'origine hydraulique et peut donc absorber des
variations rapides de la production éolienne et de la consommation.
Les pays les plus dépendants de l'énergie éolienne (Allemagne, Danemark, etc.) pallient
l'intermittence avec l'énergie thermique et avec l'importation d'électricité produite par d'autres pays,
notamment l'électro-nucléaire français et l'hydraulique norvégienne94. Le Danemark est le pays où
l'énergie éolienne est la plus développée, mais ses émissions de CO2 par kWh et par habitant étaient
en 2007 les onzièmes plus élevées d'Europe95. La production d'électricité se fait essentiellement par
le biais des centrales thermiques au charbon, qui émettent de très gros volumes de CO2. Certains y
voient là que l'éolien augmente le CO2, sauf à lui associer un parc de barrages permettant le
pompage massif en heures creuses, mais tous les sites viables des pays développés sont déjà
équipés pour passer les pointes de consommation : il n'y en a déjà pas assez mais fermer des
centrales nucléaires permettrait de libérer des STEP pour ainsi stocker l'énergie issue des
éoliennes96.
Les partisans des énergies renouvelables voient dans le mix-énergétique, combinant éolien, solaire
et géothermie, dans le stockage de l'énergie et les économies d'énergie, des solutions pour pallier
les problèmes d'intermittence de l'éolien.
L'université de Kassel a créé une centrale virtuelle d’électricité 100% renouvelable. Elle combine les
deux énergies intermittentes éoliennes et solaire, ainsi que deux énergies non-intermittentes, l'hydro-
électricité et le biogaz, permettant de stocker de l’énergie en cas de surplus, de prendre le relais en
l'absence de vent ou de soleil et de réaliser l'appoint97,98
L'Allemagne, dont la sortie du nucléaire est programmée pour 2022, doit relever le défi de la
transition énergétique en faveur des énergies renouvelables. Les difficultés à stocker cette énergie à
grande échelle et de manière connectée au réseau conduit parfois à une non exploitation du plein
potentiel de cette ressource. L'utilisation de l’hydrogène comme vecteur énergétique est une des
pistes les plus sérieusement envisagées. L’électrolyse est un procédé connu et maitrisé qui permet
d’utiliser le surplus d’énergie pour produire de l’hydrogène. La pile à combustible est une des pistes
de recherche, comme l’atteste le projet Myrte, plateforme de recherche et développement qui a pour
objectif de stocker l'énergie solaire sous forme d'hydrogène, inauguré au début de l’année 2012 en
Corse. On peut également citer le projet de recherche européen INGRID lancé en juillet 2012, qui
explore la piste du stockage de l’hydrogène sous forme solide grâce à un alliage d'hydrure de
magnésium. Le groupe E.ON teste de son coté l’injection de l’hydrogène directement dans le réseau
gazier allemand. Un site pilote devrait être construit à Falkenhagen (Nord-est de l’Allemagne) d’ici
201399.
24
Stockage par batteries
La solution du stockage de l'énergie électrique dans des batteries n'est envisagée que pour des sites
isolés et des productions de faible importance. Ce type de stockage est limité par l'investissement
représenté par des batteries de grande capacité et par la pollution engendrée par leur recyclage.
Stockage hydraulique
Une méthode utilisée pour exploiter et stocker les productions excédentaires des éoliennes consiste
à les coupler avec des techniques de pompage-turbinage au sein de centrales hydro-éoliennes.
Cette technique est à la fois la plus simple et la plus prometteuse après le simple couplage à un
potentiel hydraulique supérieur ou égal au potentiel éolien, comme c'est le cas dans le partenariat
Danemark-Norvège.
Principe:
Une ferme éolienne génère de l'électricité grâce à des aérogénérateurs. Cette électricité est utilisée à
70 % pour pomper de l'eau vers une retenue d'altitude. Les 30 % restants sont envoyés sur le
réseau.
Lors des périodes de moindre vent, l'eau de la retenue est turbinée dans une unité hydroélectrique et
stockée dans une retenue basse. L'électricité obtenue est envoyée sur le réseau.
Réalisations:
• En 2006, l'Allemagne a initié une expérience visant à obtenir un approvisionnement en
électricité d'origine 100 % renouvelable100. Pour cette expérience, le stockage de type STEP
(stations de transfert d'énergie par pompage) a été utilisé pour la partie éolienne.
• Un ensemble cohérent de couplage hydraulique-éolien sera opérationnel en 2012 aux
Canaries, sur l'île d'El Hierro. 11,5 MW éoliens seront associés à une centrale hydraulique de
11,3 MW fonctionnant par pompage-turbinage entre deux bassins réservoirs séparés par une
dénivelée de 700 m. Ceci permettra une auto-suffisance en électricité et la production d'eau
douce par dessalement. L'économie de pétrole annuelle correspondante se monte à environ
6 000 t, évitant ainsi la production de 18 000 t de CO2101.
Contraintes:
• La ressource hydraulique doit être importante et les sites hydrauliques totalement exploités.
Dans le cas contraire, il est préférable de développer l'hydraulique avant l'éolien qui est plus
couteux à mettre en œuvre (de l'ordre de 70 à 80 € par MWh contre 30 € pour
l'hydroélectrique).
• Le stockage hydraulique doit se trouver à proximité d'un gisement de vent. Cela implique de
privilégier les zones accidentées au détriment des grandes plaines. La région des Grands
Lacs en Amérique, la zone Tasmanie-Sud australienne et l'Écosse sont à ce sujet privilégiées.
Pour les petites installations, il est envisageable d'utiliser les retenues collinaires créées par
les exploitants agricoles à des fins d'irrigation.
• La source de production éolienne doit être utilisée en priorité pour recharger les lacs
d'accumulation quand la consommation est assez faible, la souplesse de l'hydroélectricité
permettant ensuite une modulation précise de la production. Dans un tel cadre, c'est la
capacité hydroélectrique qui est déterminante, ce qui fait de l'éolien un appoint à
l'hydroélectrique.
• La capacité de pompage-turbinage ne doit pas être saturée par une autre source de
production. Ce cas se présente en France où l'hydraulique sert de tampon à la production
électro-nucléaire, les centrales nucléaires ne pouvant être modulées pour suivre la variabilité
de la demande.
Stockage par transformation
• Aux États-Unis, une entreprise conçoit de nouvelles éoliennes qui produisent de l'air
comprimé au lieu de l'électricité102. Dans la nacelle des éoliennes, au lieu d'un alternateur se
trouve donc un compresseur d'air. L'air comprimé est stocké et permet de faire tourner un
25
alternateur aux moments où les besoins se font le plus sentir.
Du point de vue du stockage de l'énergie, cette façon de faire impose une conversion
d'énergie (de l'air comprimé vers l'électricité, avec un rendement réduit), mais permet de
positionner la production électrique sur le pic de consommation, où l'électricité est payée plus
cher, avec une conversion de moins que par le processus classique (électricité vers stockage
puis stockage vers électricité). Certains pensent même que l'on pourrait utiliser directement
l'air comprimé ainsi produit pour alimenter des voitures automobiles propulsées avec ce fluide.
• En 2009, les Néerlandais de Dutch Rainmaker ont réalisé une éolienne dont l'énergie est
utilisée pour condenser la vapeur d'eau présente dans l'air ambiant. Le premier prototype a
ainsi condensé 500 l d'eau douce en 24 h
• En 2010, l'institut allemand Fraunhofer103 explique dans un communiqué avoir réussi à mettre
au point un processus de production de méthane à partir de la production en excès des
éoliennes. L'électricité est utilisée pour faire une électrolyse d'eau, produisant de l'oxygène
(rejeté) et de l'hydrogène. Cet hydrogène est recombiné à du CO2 (sans doute par réaction de
Sabatier) pour produire du méthane, qui est réintroduit dans le circuit de distribution public de
gaz naturel. La première partie de cette réaction était déjà utilisée par Poul La Cour en 1890.
Aspect formation
L'offre de formation technique, souvent anglophone, s'étend avec le développement de la filière (10
000 emplois attendus, environ, en France si l'éolien continue à se développer, notamment en
offshore) 104. L'offshore nécessite des compétences particulières, dont en termes de sécurité,
gestion du risque de corrosion, anticipation des contraintes de météo, travail en immersion, risques
liés aux munitions immergées, etc.
Aspects économiques
Coût au kWh
Le kWh éolien, produit dans de bonnes conditions et en tenant compte de la prime donnée par le
marché à l'électricité « verte » (ni nucléaire ni fossile), peut aujourd’hui[Quand ?] se vendre autour de 5
à 7 cents (centimes de dollars).
En 2012, la société brésilienne Casa dos ventos signe avec Alstom une lettre d'intention de
commande portant sur 68 éoliennes ECO 122 destinées à des fermes énergétiques. Les 180 MW
installés le seront pour 230 M€108, ce qui ramène le coût du watt installé à 1,27 € départ ferme.
Une étude officielle américaine de janvier 2010 (NREL) constate le coût actuel moyen du kWh éolien
terrestre : 5,5 c€/kWh, soit un chiffre moins élevé de 30 % que celui du nucléaire : 8,1 c€/kWh. Elle
26
constate également que ce coût est 100 % lié aux coûts d'investissement, de transport et de
facturation de l'électricité et de maintenance, le vent étant gratuit.
En France, l'électricité produite par les éoliennes est largement subventionnée par l’État tout comme
l'énergie nucléaire sans en avoir les inconvénients à long terme [réf. nécessaire] ; certains médias
polémiquent en déclarant que les promoteurs sont assurés d’un retour sur investissement même
dans les sites les plus mal choisis109. L'éolienne est payée durant la période (10 ans) pendant
laquelle le prix du kWh est subventionné et garanti par l'État[réf. nécessaire], après quoi, même si le
prix de l'électricité produite se rapproche du prix du marché (prix variable suivant de la qualité du
vent sur le site110), le producteur n'a quasiment plus de frais et les revenus de l'éolien permettent
ainsi d'investir dans d'autres champs éoliens et ainsi de fournir de l'énergie renouvelable aux pays
européens ne disposant pas de potentiel éolien important.
Intégration au réseau
La comparaison des prix entre plusieurs énergies doit prendre en compte leurs capacités
d'intégration au réseau et d'adaptation au caractère très fluctuant de la demande. Par exemple,
l'énergie nucléaire ne peut pas être modulée selon la demande et doit être complétée en pointe par
des sources mobilisables rapidement : en France de l'hydraulique, des énergies fossiles, de
l'importation ou même de l'éolien s'il est disponible.
Les énergies intermittentes comme l'éolien ne peuvent non plus s'adapter seules à la demande, mais
pour des raisons inverses du nucléaire : ce dernier est trop stable en production, les premières sont
trop fluctuantes. Toutefois on a beaucoup exagéré les problèmes posés par cette intermittence. Leur
production peut ainsi être prévisible à 72h avec 5 à 10% de marge d'erreur, ce qui est très
appréciable pour un gestionnaire de réseau111.
Par ailleurs le foisonnement de divers champs d'éoliennes dans différents bassins de vent permet de
lisser la variabilité de la production. L'intégration au réseau en est facilité. Selon les spécialistes, il
serait possible d'intégrer jusqu'à 20% d'énergie éolienne sans surcoût important car les réseaux
électriques sont par nature voués à gérer la régulation d'une offre et d'une demande fluctuante. Avec
ou sans éolien, des unités de réserves sont de toute façon nécessaires. Ainsi le rapport Le Pari de
l'Eolien, réalisé par le Centre d'Analyse Stratégique en 2009 écrit : "RTE ne semble pas s’inquiéter
de l’intégration de la production éolienne sur le réseau dans un avenir proche : il prévoit des
capacités de réserves afin de compenser tout aléa, qu’il soit d’origine climatique (pour l’éolien ou le
petit hydraulique) ou dû à une panne de centrales, à hauteur de deux centrales nucléaires"112.
Ainsi les coûts liés à l'intermittence doivent prendre en compte la capacité d'intégration à un réseau
déjà habitué à gérer la variabilité de la demande et les risques de pannes ou d'indisponibilité des
grosses unités classiques. La multiplicité des sources éoliennes n'a d'ailleurs pas l'inconvénient des
grosses unités classiques, dont la panne subite a des conséquences redoutables et dont le risque
doit être assuré par des unités de réserves. Enfin l'intégration à un large réseau permettant des
équilibrages, jusqu'à un taux d'environ 20% d'éolien, permet de pallier l'impossibilité du stockage de
masse113.
Construction
27
Acteurs du débat
Il existe plusieurs acteurs de la filière éolienne française qui se partage entre les industriels de
l’éolien, les organismes publics et associations traitant des énergies renouvelables et les laboratoires
de recherche et de développement. Ainsi, la France possède des entreprises industrielles de
premiers rangs dans le domaine des énergies renouvelables qui peuvent développer leur capacité
dans le secteur éolien.
Parmi les organismes publics français concernés par l’énergie éolienne, on peut citer, par exemple,
l’Agence de l’Environnement et Maîtrise de l’Energie (ADEME), qui joue un rôle d’animation dans la
recherche des énergies renouvelables), la DGEMP, la Commission de régulation de l'énergie (CRE),
le gestionnaire du Réseau de Transport de Électricité (RTE), etc.
Parmi les associations françaises œuvrant dans les énergies renouvelables, on trouve des
professionnels de l’énergie éolienne, à savoir France Énergie Éolienne (FEE), le Syndicat des
Énergies Renouvelables (SER), Afineole (Association français des industriels de l’éolien) et le Comité
de liaison énergies renouvelables (Cler).
Les laboratoires de recherche et développement dédié à l’énergie éolienne (le CEP étant le
laboratoire le plus important sur l’énergie éolienne) sont peu nombreux à s’impliquer dans des
programmes de recherche et développement exclusivement dédiés à l’énergie éolienne. De plus, ils
ne participent pas aux grands programmes de développement technologique au niveau européen, ce
qui représente une véritable faiblesse pour le marché éolien français au niveau national et européen.
Associations spécialisées
Selon un sondage116 Louis Harris publié le 28 avril 2005, 91 % des Français se déclarent favorables
à l'énergie éolienne.
En 2008, 62 % des Français interrogés déclaraient accepter l'installation d'une éolienne à moins d'un
kilomètre de leur domicile117.
28
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28. ↑ «La France s’est fixé comme objectif, dans le cadre de la directive européenne 2001/77/CE du 27 septembre
2001 sur l’électricité renouvelable [...], de produire 21 % de sa consommation d’électricité à partir de sources
renouvelables en 2010. Il faudra donc produire en 2010, 106 TWh d’origine renouvelable contre 71 TWh
aujourd’hui. L’éolien devra représenter 75 % des 35 TWh d’électricité renouvelable supplémentaires en 2010, ce
qui impose la mise en place d’au moins 10 000 MW éoliens sur le territoire national [...] (source: p.33 in: Jérôme
Gosset et Thierry Ranchin, 2006 Bilan et prospective de la filière éolienne française, Mines Paris, Armines,
Centre énergétique et procédés.) pdf [archive]
29. ↑ a et b Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, « Tarifs
d’achat [archive] », 15 décembre 2009. Consulté le 20 mars 2011
30. ↑ voir p.85 de: Commission de régulation de l'énergie, 2007, Rapport d'activité [archive]
31. ↑ Fiche Statistique du commissariat général au développement durable [archive], Baromètre d’opinion sur
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renouvelables [archive] (SER) et France Energie Eolienne [archive]
32. ↑ Enquête du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement de territoire
33. ↑ Karine Néel, « Le Tréport : Le débat public sur l'éolien est clos », dans Le Courrier picard, jeudi 9 septembre
2010 [lire en ligne [archive] (page consultée le 20 mars 2011)]
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35. ↑ Suivi-eolien.com [archive], site partenaire de l’ADEME
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38. ↑ http://www.suivi-eolien.com/ [archive] consulté le 17/08/2011
39. ↑ http://www.suivi-eolien.com/ [archive] consulté le 01/08/2012
40. ↑ Bilan prévisionnel RTE 2005 [archive] - Énergie éolienne : p. 64 à 67
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42. ↑ Vergnet SA [archive]
43. ↑ Cité des sciences et de l'industrie [archive]
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l'électricité produite à partir des sources d'énergie renouvelables sur le marché intérieur de l'électricité. Selon
cette directive, la part d'énergie électrique d'origine renouvelable produite en France à l'horizon 2010 devrait être
29
de 21 % contre 15 % en 1997.Actu-environnement.com : 29 juin 2006. Les nouveaux tarifs d'achat de l'électricité
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45. ↑ Décret du 4 mars 2009, publié au Journal officiel du 6 mars, modifiant le décret 2001-410 du 10 mai 2001 relatif
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Consulté le 23-02-2008
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77. ↑ Par exemple avec 4 à 5 éoliennes de 2 MW par km²
78. ↑ le double environ dans un site très ensoleillé (Portugal ou sud de l'Espagne) ; voir énergie solaire
photovoltaïque
79. ↑ le panneau solaire ne rend pas la surface totalement impropre à tout autre usage, puisqu'il peut être installé sur
un bâtiment, une route, ou autre surface artificialisée, mais n'est pas compatible avec une production agricole,
contrairement à l'énergie éolienne.
80. ↑ http://www.ladepeche.fr/article/2010/04/21/820617-Eoliennes-du-Limousis-on-les-demonte.html [archive]
81. ↑ Ventdubocage. Liste d'accidents. [archive]
82. ↑ (en) Estimating maximum global land surface wind power extractability and associated climatic consequences :
http://www.earth-syst-dynam.net/2/1/2011/esd-2-1-2011.pdf [archive]
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ADIT BE Allemagne 466 du 15/01/2010 [archive], intitulé Un super-réseau électrique vert pour l'Europe en Mer du
Nord : vers un marché commun de l'électricité
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30
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7, le pic de 5 TWh en 2003 est bien visible, ce qui correspond bien à l'énergie fournie par 2 tranches de
1 000 MW pendant 2 mois.
92. ↑ (en) EnergyPulse, « Wind Generation's Performance during the July 2006 California Heat Storm [archive] »
93. ↑ name="autogenerated1"
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96. ↑ [PDF]Étude IFP - 15 mars 2006 [archive]. Il est toutefois à noter que l'exemple du Danemark, souvent utilisé par
les défenseurs du nucléaire pour illustrer le caractère indispensable de celui-ci, n'est pas suffisamment
représentatif pour faire cas d'école et s'inscrit dans un processus loin d'être achevé[réf. nécessaire]. Des
conclusions du même type, mais de direction différente, pourraient s'appliquer à la Belgique, troisième pays le
plus dépendant de l'énergie nucléaire dans le monde 55 % de la production d'électricité) après la France et
Lituanie, qui affiche des émissions de gaz à effet de serre per capita de 16 % supérieures à celles du Danemark.
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102. ↑ http://www.generalcompression.com/index.html [archive] : General Compression - Stockage d'énergie éolienne
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103. ↑ (en) Communiqué de l'institut Fraunhofer [archive]
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110. ↑ http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?
name=E21E48D5515F4206D74C3D9E288796511233307306291.pdf [archive]
111. ↑ cf. Le Pari de l'Eolien, Centre d'Analyse Stratégique, 2009 :" L’imprévisibilité de l’éolien a pu être un souci pour
le gestionnaire de réseau. RTE (Réseau Transport Électricité), le gestionnaire français, travaille actuellement
avec Météo France sur les prévisions des régimes de vent et donc des productions issues des unités éoliennes.
La marge d’erreur est de l’ordre de 5 % à 10 % sur une durée de 72 heures. Une connaissance aussi précise des
régimes de vent permet une très bonne intégration de l’éolien sur le réseau de distribution".
(www.strategie.gouv.fr [archive])
112. ↑ Le Pari de l'Eolien, Centre d'Analyse Stratégique, novembre 2009, www.strategie.gouv.fr [archive]
113. ↑ Voir aussi : Énergie éolienne et intégration au réseau, Brendam Fox, Dunod, "L'Usine nouvelle", Paris, 2009
114. ↑ Appel de soumissions pour la construction d'éoliennes au Québec au site officiel d'Hydro-Québec [archive]
115. ↑ Mémoire du 23 septembre 2005 sur la position de l' [archive]Union des producteurs agricoles du Québec à
propos des éoliennes
116. ↑ Sondage Louis Harris - 28 avril 2005 [archive]
117. ↑ Sondage BVA juillet 2008 [archive]
Voir aussi
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Bibliographie
• Arnaud Michon, Le Sens du vent, notes sur la nucléarisation de la France au temps des
illusions renouvelables, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2010.
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