Secteur Porcin BF
Secteur Porcin BF
Secteur Porcin BF
SECTEUR PORCIN
Burkina Faso
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SECTEUR PORCIN
Burkina Faso
© FAO 2012
i
Avant-propos
Sommaire
Avant-propos ............................................................................................................ i
Sigles et abréviations............................................................................................... v
Le Burkina Faso en bref ........................................................................................... 1
Profil du secteur porcin ............................................................................................ 5
2.1 LE CHEPTEL PORCIN BURKINABÉ ET SON ÉVOLUTION ............................................... 5
2.2 RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DU CHEPTEL PORCIN NATIONAL ................................. 6
2.3 PRODUCTION PORCINE AU BURKINA FASO ..............................................................10
2.4 CONSOMMATION ..................................................................................................11
2.5 LE COMMERCE DES PORCS ET DE LA VIANDE PORCINE.............................................13
2.6 PRIX ...................................................................................................................14
2.6.1 Prix de vente de la viande de porc au consommateur ................................15
Systèmes de production porcine ............................................................................ 17
3.1 HISTORIQUE DE L’ÉLEVAGE PORCIN AU BURKINA FASO ...........................................17
3.1.1 Données historiques .............................................................................17
3.1.2 Situation actuelle de la production porcine au Burkina Faso .......................17
3.2 SYSTÈME INDUSTRIEL / PRODUCTION INTÉGRÉE .....................................................18
3.3 SYSTÈME COMMERCIAL INTERMÉDIAIRE (SEMI-INTENSIF OU DE TYPE FAMILIAL) .......18
3.3.1 L’éleveur .............................................................................................18
3.3.2 Les animaux ........................................................................................19
3.3.3 L’habitat ..............................................................................................20
3.3.4 L’alimentation ......................................................................................21
3.3.5 Le suivi sanitaire et zootechnique ...........................................................22
3.3.6 La commercialisation ............................................................................22
Sigles et abréviations
Chapitre 1
Situation géographique: Afrique de l’Ouest, partage des frontières avec la Côte d’Ivoire, le
Ghana, le Togo, le Bénin, le Niger et le Mali.
Capitale: Ouagadougou
Le Burkina Faso fait partie du groupe des pays les moins avancés avec un revenu national
brut annuel de 480 dollars EU par habitant, largement en deçà du seuil de 935 dollars EU
annuels fixés par la Banque mondiale (BM, 2008). Le pays est 177ème sur 182 dans le
classement 2007 de l’Indice de développement humain (PNUD, 2000). Son indice global de la
pauvreté est de 60,7 pour cent en 2006 (Stratégie de développement accéléré et réduction
de la pauvreté, 2007).
L’agriculture représente 34,2 pour cent du PIB (EIU, 2008) et occupe 86 pour cent de la
population active. Il s'agit principalement des activités d’élevage et des cultures aussi variées
que le sorgho, le mil, le maïs, l’arachide, le riz, le sésame et le coton.
Avec un taux de croissance annuel d’environ 3,3 pour cent par an, la population du
Burkina Faso double tous les 25 ans. Cette population est essentiellement rurale (78 pour
cent de ruraux en 2005 et 74 pour cent en 2010) et la grande majorité est vulnérable. Selon
les projections ci-dessus, le nombre de ruraux passerait de 11,379 millions en 2005 à plus
de 14,247 millions en 2015, ce qui constituerait un défi majeur pour le développement car la
1
Monographie du Burkina Faso, janvier 2009.
2
Le station de recherche du CMAP à Banankélédaga (Bobo-Dioulasso) entreprend des travaux
d’amélioration génétique sur les porcs depuis sa création en 1952 pendant la période coloniale.
3
Chiffre d’affaires de la commercialisation de viande de porc pour l’année 2008 correspondant à une
production nationale de 43 771 tonnes avec une hypothèse de calcul de 1 000 FCFA/kg.
Chapitre 2
Le cheptel porcin burkinabé a connu une croissance exceptionnelle au cours des huit
dernières années. En effet, selon les statistiques de la FAO, le cheptel a plus que doublé en
passant de 141 7000 porcs en 2000 à 303 9000 têtes en 2008 (Base de données
statistiques fondamentales de l'Organisation [FAOSTAT] 2010). Il faut toutefois noter la
différence entre les estimations publiées par la FAO et les statistiques fournies par les
autorités du Burkina Faso au moment de la préparation de ce rapport. Selon les chiffres
fournis par la Direction générale de la prospective et des statistiques d’élevage (DGPSE), le
cheptel était estimé à 584 000 têtes en 1996, puis est passé à 1 778 000 têtes en 2000 pour
se situer à 2 042 000 têtes en 2007, puis à 2 083 000 têtes en 2008.
Depuis le dernier recensement général agricole de 2003 qui a permis d’actualiser les
chiffres sur les populations animales au Burkina Faso, les projections de la DGPSE prennent
en compte un taux de croissance annuel de 2 pour cent pour le cheptel porcin. Les
projections de la FAO à partir de FAOSTAT estiment que le taux de croissance annuel est de
10 pour cent. Quoiqu’il en soit, la croissance observée du cheptel porcin répond à une
croissance très importante de la consommation de viande de porc dans les grands centres
urbains du pays où on constate une multiplication des rôtisseries qui proposent de la viande
de porc cuite au four ou grillée. Cette viande est généralement consommée sur place
accompagnée de la boisson de son choix ou alors elle est emportée pour une consommation
en famille.
TABLEAU 1.1:
Estimation de la répartition du cheptel porcin sur le territoire
TABLEAU 1.1:
Estimation de la répartition du cheptel porcin sur le territoire
Le cheptel porcin burkinabé est inégalement réparti sur l’étendue du territoire en raison
de spécificités socioculturelles, religieuses et climatologiques. Le plateau central compte
48 pour cent de la population porcine, l'ouest et le sud 39 pour cent et enfin l'est et le nord
respectivement 7 et 6 pour cent (cf. carte n°1 et n°4).
La production porcine est principalement gérée par les femmes qui détiennent 60 pour
cent des élevages du pays. Ce taux peut atteindre 90 pour cent dans les régions ouest et
centre-ouest du pays. Dans ces régions, les femmes éleveuses sont surreprésentées en
raison du christianisme et pour des raisons socio culturelles locales. En effet, la porciculture
est la seule activité d’élevage que les femmes peuvent mener pour leur propre compte.
La taille moyenne des élevages porcins est modeste. En effet, le nombre moyen de porcs
gardés en permanence par les ménages est de 1,17 en 1993 et de 1,21 en 1996. Lors de la
rencontre avec les éleveurs de porcs de Réo (Province de Sanguié), les éleveurs présents
possédaient trois porcs en moyenne. Pour les besoins de notre estimation nous avons retenu
que la taille moyenne d’un troupeau était de trois têtes pour les élevages traditionnels dans
l’ensemble du Burkina Faso même si la taille moyenne du troupeau est sensiblement variable
selon la saison et la région. La réduction de la taille du troupeau avant la mise à l’attache
et/ou en claustration s’explique par le manque de source de nourriture pendant l’hivernage,
ainsi que l’absence de place pour la mise en claustration.
TABLEAU 1.2:
Répartition des élevages de porc et de la population humaine
Nombre de fermes selon le
type d’élevage
Traditionnel Secteurs
Nombre
Localisation Commercial
divaguant commercial et
d’habitants
Industriel coureur traditionnel
Intermédiaire
(Intégré)
(Familial)
TABLEAU 1.2:
Répartition des élevages de porc et de la population humaine
Nombre de fermes selon le
type d’élevage
Traditionnel Secteurs
Nombre
Localisation Commercial
divaguant commercial et
d’habitants
Industriel coureur traditionnel
Intermédiaire
(Intégré)
(Familial)
NB: Les données du tableau ne sont pas le résultat d’un recensement agricole. L’estimation du nombre de fermes dans
les différents systèmes de production est obtenue grâce à la ventilation du cheptel porcin en fonction des
caractéristiques numériques des deux systèmes (traditionnels et commerciaux). Grâce à cette méthode de calcul nous
obtenons un total de 497 658 fermes dont 495 990 élevages traditionnels et 1 668 porcheries commerciales. La taille
moyenne des élevages est de 24 porcs pour les fermes commerciales et de trois porcs pour les élevages traditionnels.
Il faut par ailleurs noter que ces chiffres reflètent le nombre de porcs détenus par les
éleveurs pendant l’hivernage, période pendant laquelle les porcs sont mis en claustration ou
à l’attache. En général, le paysan éleveur ne garde que les reproducteurs et les porcelets
trop jeunes pour être commercialisés. Après les mises-bas de la fin de l’hivernage, la taille
du troupeau augmente considérablement. Les jeunes animaux vont être engraissés pendant
la période d’abondance alimentaire et commercialisés avant l’entrée dans l’hivernage
suivant.
Dans la Région du Centre et Centre-Ouest, l’effet des projets semble se traduire par une
augmentation de la taille moyenne du troupeau. En effet, la taille des troupeaux des
élevages commerciaux varie considérablement, allant d’une dizaine de porcs à plus d’une
centaine de porcs par élevage. Pour les besoins de notre calcul nous avons considéré une
taille moyenne de troupeau de 24 porcs par exploitation commerciale.
Ainsi avec environ 0,25 pour cent du nombre d’exploitations, le système commercial
entretient 2 pour cent du cheptel national, les 98 pour cent restants sont détenus à 99 pour
cent par de toutes petites unités d’élevage traditionnelles. Cette estimation permet surtout
Avec un taux de croissance de 10 pour cent par an, la production de viande porcine au
Burkina Faso a plus que doublé en moins d’une décennie, passant de 19 981 tonnes en 2000
à 43 771 tonnes en 2008. Cette croissance est soutenue par une demande de viande de porc
en pleine expansion que le mode de production actuel a du mal à satisfaire. Le tableau ci-
dessus montre que l’accroissement de la production provient essentiellement de
l’augmentation du cheptel et de son taux d’exploitation (60 pour cent), et non de
l’augmentation du poids des carcasses de porcs qui reste invariablement à 24 kg entre 2001
et 2008.
TABLEAU 2:
Évolution des abattages contrôlés au Burkina Faso de 2001 à 2008
N°porcs abattus
935 1 029 1 132 1 245 1 370 1 507 1 658 1 823
(Milliers)
Quantité de
22 449 24 697 27170 29 891 32 884 36 172 39 792 43 771
viande (TM)
Poids moyen
24 24 24 24 24 24 24 24
carcasse (Kg)
Cette piètre performance s’explique essentiellement par le fait que l’écrasante majorité
des porcs exploités sont de race locale dont le poids moyen carcasse se situe entre 12 et 35
kg. Il faut tout de même noter que les porcs issus d’élevages commerciaux à Ouagadougou
et surtout à Bobo-Dioulasso affichent un poids moyen carcasse de 75 à 80 kg. Il s’agit en
l’occurrence de porcs de race Large White ou d’hybrides Large White croisés Korhogo. Il
n’existe pas de données officielles sur la répartition de la production porcine entre le secteur
traditionnel et le secteur commercial. Cependant, on peut établir une estimation en se
basant sur la répartition de la production annuelle de viande de porc entre les deux différents
modes de production, en prenant en compte les caractéristiques de chacune d’elle. Les
élevages commerciaux de type familial avec 10 pour cent du cheptel produisent l’équivalent
de 15 pour cent de la viande de porc et les élevages traditionnels en divagation avec 90 pour
cent du cheptel produisent 85 pour cent de la viande de porc.
La mutation de certains élevages traditionnels divagants peu productifs vers un système
d’élevage commercial de type familial avec des porcs de race améliorée, ainsi que
l’installation de nouveaux opérateurs dans l’élevage commercial de type familial auront un
impact immédiat sur l’augmentation des quantités de viande de porc produites.
2.4 CONSOMMATION
On note qu’entre 2000 et 2008, la part de l’énergie alimentaire fournie par la viande de
porc a doublé, en passant de 14,6 calories à 23,05 calories par habitant par jour. Cette
augmentation suit la croissance de la quantité de viande de porc disponible pour les
populations. L’énergie fournie par la viande de porc pendant cette période correspond à une
moyenne journalière de 18,68 calories par personne et par jour.
Bien que ces chiffres soient encore faibles comparés à ceux de pays à tradition d’élevage
porcin, la très rapide progression constatée au cours de ces dernières années est une
dynamique très intéressante qui montre la vitalité de ce secteur qu’il convient d’encourager
pour réduire le déficit en protéines animales dans l’alimentation des Burkinabés. De 2002 à
2005, la population burkinabé a enregistré une croissance de 3 pour cent tandis que la
croissance de la production de viande de porc connaissait une hausse annuelle de 10 pour
cent. Cette forte croissance de la production de viande porcine permet d’enregistrer sur cette
période une hausse de la consommation de viande de porc de l’ordre de 7 pour cent par an.
De 2000 à 2008, la quantité de viande porcine consommée par habitant et par an est
passée de 1,72 kg à 2,71 kg soit une augmentation de près de 58 pour cent. La production
de viande de porc est stimulée par une demande très forte dont la marge de progression est
encore très importante.
Ce succès s’explique par le prix relativement faible de cette viande, son mode de
consommation lié aux loisirs et à la convivialité ainsi que par les nouveaux adeptes qui se
lancent dans la consommation de viande de porc, convaincus de la qualité actuelle des
produits d’origine porcine. Cette augmentation de la consommation du porc doit beaucoup au
talent des rôtisseurs de « porc au four » qui redoublent d’imagination pour proposer des
recettes originales qui font l’unanimité auprès des consommateurs.
TABLEAU 3:
Total population humaine 12 184 859 12 566 683 12 962 750 13 373 670
Production de viande de porc (TM) 24 694 27 150 29 925 32 912
Consommation de viande de
1,99 2,11 2,25 2,39
porc/personne/an (kg)
Consommation de viande de
5,44 5,79 6,17 6,56
porc/personne/jour (gr.)
Protéines fournies par la viande de
0,63 0,67 0,72 0,76
porc /personne/jour (gr.)
TABLEAU 4:
Principaux centres de consommation de viande de porc au Burkina Faso (2007)
Source: Calculs réalisés par l’auteur à partir des données 2007 de la DGPSE
2
Le station de recherche du CMAP à Banankélédaga (Bobo-Dioulasso) entreprend des travaux
d’amélioration génétique sur les porcs depuis sa création en 1952 pendant la période coloniale.
marchés de la sous-région ouest africaine s’est arrêté net avec l’avènement de la PPA au
Burkina Faso dans la province de la Kompienga (2003) puis dans la province du Kadiogo
(Ouagadougou) en 2004. Il faut noter qu’actuellement, les capacités de production du
secteur porcin burkinabé ne permettent pas de fournir quantitativement et qualitativement
les carcasses que le marché à l’export serait prêt à absorber. Cela constitue donc une des
perspectives de développement du secteur porcin burkinabé pour les cinq prochaines années.
2.6 PRIX
Profitant de l’embellie offerte par le marché à l’exportation, le prix du porc a doublé en
l’espace de deux ans, passant de 777 dollars EU par tonne en 2000 à 1 403,62 dollars EU par
tonne en 2002. Cette période faste a entraîné l’installation de nombreux éleveurs attirés par
les prix plus rémunérateurs. Cette augmentation des prix a cependant connu un coup d’arrêt
en 2003 avec l’apparition de la PPA pour la première fois de l’histoire sur le territoire
burkinabé. La campagne d’abattage sanitaire d’urgence, les mesures de police sanitaire, la
surmortalité des porcs, les abattages préventifs de porcs et les interdictions d’importation
des pays voisins ont entraîné une surabondance de viande de porc sur le marché avec des
consommateurs tout à coup méfiants vis-à-vis des produits d’origine porcine. Toutes ces
circonstances ont entraîné une baisse du prix d’achat du porc qui est passé de 1 403,62 à 1
160,32 dollars EU par tonne.
Suite à la baisse de 2003, le prix de la viande de porc a repris son ascension normale,
d’abord très rapide jusqu’en 2004 puis plus lente pour atteindre 1 451,93 dollars EU par
tonne en 2007. En dehors des raisons évoquées plus haut, l’augmentation du prix de la
viande de porc s’explique également par une demande en croissance continue supérieure à
la dépassant la production nationale elle-même en stagnation; le surenchérissement des
coûts des facteurs de production (aliment, matériel d’élevage, médicaments vétérinaires,
etc.) et l’inflation du coût de la vie.
TABLEAU 5:
Produits Prix
Chapitre 3
3
Chiffre d’affaires de la commercialisation de viande de porc pour l’année 2008 correspondant à une
production nationale de 43 771 tonnes avec une hypothèse de calcul de 1 000 FCFA/kg.
La croissance rapide du cheptel porcin au cours de ces dernières années est une réponse
à la forte augmentation de la consommation de la viande de porc dans les grands centres
urbains du pays (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso Koudougou, Réo, etc.). Cette augmentation
de la consommation se traduit par une multiplication des rôtisseries qui proposent de la
viande de porc cuite au four à « la mode de REO » qui est le berceau de cette préparation
culinaire très appréciée par les amateurs de viande de porc. Il existe au Burkina Faso une
forte tradition de l’élevage porcin dans beaucoup de régions et le porc coureur (90 pour cent
du cheptel national) joue un rôle considérable dans l’économie familiale notamment en milieu
rural. Il s’agit de petites exploitations familiales qui comptent entre deux et une dizaine de
porcs. Elles valorisent les déchets ménagers, la drêche de dolo (sous-produit de la bière de
sorgho) et les autres déchets et résidus de récoltes que les porcs trouvent en se promenant
autour des villages et dans les champs après les récoltes.
En plus de son rôle reconnu d’épargne sur pied permettant de faire face aux dépenses
urgentes de la famille (scolarisation des enfants, achats d’intrants agricoles, frais de santé,
achat de nourriture en période de soudure, etc.), l’élevage de porc fournit une viande
abondante et abordable. La production porcine burkinabé est donc à plus d’un titre en phase
avec la politique « volontariste » de l’Etat qui, dans le cadre de son désengagement des
secteurs productifs, a fixé les grands axes de développement à moyen et long termes qui
visent notamment: une amélioration des revenus des ménages, une réduction de la
pauvreté, une amélioration de la sécurité alimentaire, une plus grande disponibilité en
protéines et une moindre dépense en matière d’importations d’aliments de base.
3.3.1 L’éleveur
Les promoteurs des élevages commerciaux périurbains sont pour la plupart des
investisseurs provenant de divers horizons professionnels. L’exemple des éleveurs membres
de la MEP de Bobo-Dioulasso en est une parfaite illustration. Parmi les 103 membres, on
recense des professions aussi diverses que ferronnier, commerçant, agriculteur, comptable,
pharmacien, restaurateur, mécanicien, fonctionnaire, membre de congrégations religieuses,
salariés du secteur privé, enseignants ou même des chômeurs qui y investissent leur
économies avec la conviction qu’il s’agit du meilleur moyen pour faire fructifier leur épargne
ou se constituer un capital. La charge de travail à la ferme repose généralement sur les
membres de la famille, cependant, pour les éleveurs qui exercent une activité principale
autre que l’élevage, la conduite de l’exploitation est déléguée à un ou plusieurs ouvriers
agricoles employés à plein temps, le propriétaire n’en assurant que la supervision.
Dans le cas particulier de la MEP, les éleveurs bénéficient d’un encadrement de haut
niveau assuré par un personnel bien formé et disponible pour un accompagnement au
quotidien. Ils bénéficient également de l’appui des techniciens des Zones d’appui technique
en élevage ou ZATE (Direction provinciale des ressources animales [DPRA]). Un assistant
vétérinaire ou zootechnicien est en contact permanent avec les éleveurs et il passe
régulièrement dans les exploitations pour le suivi sanitaire du troupeau.
Pendant cette courte période, le cours du porc baisse à cause de l’offre abondante en porcs
locaux sur le marché traditionnel. Dès que les stocks sont épuisés, les prix repartent à la
hausse et cette situation va durer tout l’hivernage puisqu’une pénurie passagère de porcs
s’installe pendant cette période.
Les performances zootechniques des truies sont très variables d’une ferme à l’autre. Elles
sont en général satisfaisantes avec en moyenne huit à douze porcelets nés vifs et sept à neuf
porcelets sevrés entre 6 semaines et 2 mois. Ces performances sont tout à fait honorables
compte tenu des conditions d’élevage.
Les porcelets
Les porcelets sont sevrés à 2 mois avec un poids moyen de 8 à 10 kg. Les porcelets ne
reçoivent pas d’alimentation adaptée à leur âge (aliment démarrage); ce type d’aliment n’est
pas disponible sur le marché local et les prix seraient prohibitifs dans le contexte burkinabé
et donc, hors de portée de la majorité des éleveurs. De ce fait, les lots de porcelets sont très
hétérogènes. Le sevrage intervient dès que les porcelets commencent à consommer des
quantités importantes de la ration de la mère. Les femelles taries sont remises à la saillie
lors des premières ou deuxièmes chaleurs post sevrage. Certains éleveurs qui utilisent des
animaux de haute performance comme le Large White pratiquent le sevrage à 35 voire 42
jours. Les éleveurs de la MEP et de l’association des éleveurs de porcs (ASEP) enregistrent
de très faibles taux de mortalité sous la mère grâce à la maîtrise des soins aux porcelets
(injection de fer, vitamines, détection et traitement des diarrhées) et la surveillance de la
lactation des truies (régime alimentaire, abreuvement, prévention de la constipation,
surveillance de la température centrale post-partum, observation des écoulements vulvaires,
etc.).
Engraissement
L’engraissement dure huit à dix mois. Les têtes de lots atteignent aisément 100 kg de
poids vif à 7 mois mais dans la moyenne, les porcs charcutiers sont abattus vers 12 mois à
90 kg, 100 kg voire 120 kg de poids vif avec des rendements carcasse qui varient de 65 pour
cent à 80 pour cent en fonction du degré d’absorption de la Large White. La moyenne du
poids carcasse se situe autour de 75 kg.
3.3.3 L’habitat
Les porcs sont logés dans des bâtiments dont la qualité de la construction varie
considérablement en fonction du niveau économique de l’éleveur. Les porcheries sont
construites en matériaux locaux plus ou moins durables (briques de terre, parpaings en
ciment ou planches de bois) recouverts d’un revêtement en ciment. Les loges des porcs
disposent d’une courette ou aire d’exercice découverte et d’une partie abritée couverte de
tôles qui sert d’aire de repos. Plusieurs plans de bâtiment existent et ne répondent pas
souvent aux normes des porcheries modernes, mais offrent des conditions de travail
acceptables.
En fonction de la configuration du terrain, les porcheries se présentent sous forme de
deux rangées de loges séparées par un couloir central ou alors d’une enfilade de loges sur
une seule rangée. Les principales caractéristiques des bâtiments de porcheries commerciales
sont les suivantes:
Les murs extérieurs et de séparation des loges sont souvent en parpaings de ciment
ou en blocs de latérite taillée ou de terre battue, avec ou sans revêtement de ciment.
La hauteur des murs est d’environ 1,20 m.
Les sols sont le plus souvent constitués de dalles cimentées avec ou sans pente, plus
ou moins bien réalisés. En effet les sols sont souvent défoncés par les porcs, ce qui
nécessite de très fréquentes réparations.
Les portes sont généralement en bois avec des systèmes de fermeture différents,
souvent très ingénieux.
Les mangeoires sont en ciment et construites sur la dalle bétonnée, elles sont soit
parallèles au couloir, soit perpendiculaires, accolées au mur de séparation des cases.
Le système d’abreuvement est également constitué d’un petit réservoir en ciment
dans le prolongement de la mangeoire.
Les murs extérieurs sont percés d’orifices au ras du sol pour permettre le nettoyage
ou le drainage du lisier, ces ouvertures sont alors connectées à un canal d’évacuation
des déjections à l’extérieur du bâtiment.
Les piliers de soutien de la toiture sont soit en bois, en fer, en béton ou en
maçonnerie.
3.3.4 L’alimentation
L'aliment distribué aux porcs est fabriqué sur place à partir de formules alimentaires
fournies par les organismes d’encadrement en fonction des matières premières disponibles.
La grande majorité des éleveurs utilisent les matières premières abondantes localement:
drêches de brasserie, drêches de dolo, graines de soja et tourteaux de coton acquis auprès
des huileries ou chez les fabricants d’aliments ou les marchands, sons de maïs et de mil
achetés auprès des gérants de moulins de quartier, etc.
Certains fabricants d’aliments de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso proposent aux
éleveurs des aliments complets ou des concentrés. Bien que certains éleveurs achètent ces
aliments, ils ne les utilisent presque jamais tels quels; ils les mélangent avec d’autres
matières premières bon marché (drêche de dolo, drêche de brasserie, son de blé, etc.).
Rares sont les éleveurs qui utilisent exclusivement des aliments équilibrés élaborés par les
usines d'aliment du bétail (UAB). Le mode d’approvisionnement en aliments dépend
généralement des moyens financiers du promoteur. Quand le fonds de roulement vient à
faire défaut, l’éleveur passe aisément de l'aliment commercial à la drêche de brasserie et/ou
au son de blé, entraînant ainsi des déséquilibres alimentaires qui provoquent des retards de
croissance marqués.
Pour l’approvisionnement en drêche de dolo, les éleveurs établissent un contrat tacite de
fourniture de drêche avec les « dolotières » pour une exclusivité sur toute sa production ou
alors pour une quantité donnée de paniers de drêche qui sont vendus entre 200 et 500 FCFA
le panier d’environ 10 litres.
3.3.6 La commercialisation
Les animaux sont vendus à tout âge à partir du sevrage en fonction de la demande du
marché mais également en fonction des besoins urgents des petits producteurs. Des liens
commerciaux sont établis avec des opérateurs en aval pour l’écoulement des porcs
charcutiers. Selon la taille de l’élevage et le rythme de production, ces liens commerciaux
peuvent être ponctuels ou contractuels sur le long terme. A ces circuits de ventes groupées,
il faut ajouter les achats unitaires réalisés par des petits opérateurs qui achètent
occasionnellement un ou deux porcs pour leur transformation artisanale ou pour la
commercialisation. Le paiement se fait en espèces et l’animal est emmené aussitôt par
l’acquéreur. Cependant, quand des liens commerciaux existent de longue date, les éleveurs
consentent des ventes à crédit au boucher qui les paye en retour dès que l’animal est vendu.
La commercialisation des porcs suit en général la loi de l’offre et de la demande en suivant
un rythme cyclique de pénurie (pendant l’hivernage) et d’abondance (en fin de saison
sèche). Cette fluctuation du marché est liée à plusieurs phénomènes dont les plus
significatifs sont:
Le déstockage des porcs en avril-mai avant l’hivernage
Cette pratique permet de résoudre une équation à plusieurs inconnues. En effet à
l’exception des reproducteurs qui seront attachés ou mis en claustration, la vente des porcs
permet de résoudre le problème de place, d’alléger la charge d’aliments des porcs, d’éviter la
destruction des cultures, de générer des fonds pour l’achat de semences pour les cultures et
de nourriture pour la famille pendant la longue période de soudure.
Les vacances scolaires
La consommation en milieu urbain diminue pendant cette période en influant par
conséquent sur la consommation de viande de porc. En effet, la pénurie de porcs sur le
marché entraîne un surenchérissement des prix alors que pendant cette période de soudure
les fonds manquent pour faire face aux dépenses courantes. Il faut également mentionner le
fait que les populations particulièrement occupées dans les travaux champêtres consomment
moins. De même cette période correspond aussi au départ en vacances estivales des familles
expatriées qui sont consommatrices de produits de charcuterie fine dans les grands centres
urbains et leur absence a une incidence négative sur l’activité des charcutiers
transformateurs.
L’abondance de nourriture au moment des récoltes
La libération des porcs correspond à la période d’abondance alimentaire à la fin des
récoltes. Cette période très favorable permet une croissance rapide des porcelets et des
ventes anticipées au moment des fêtes de fin d’année. Certains éleveurs attendront la
période autour de la célébration de pâques pour vendre des porcs plus lourds.
3.4.3 L’habitat
Le logement est très rudimentaire et très souvent construit avec des matériaux locaux à
faible durée de vie mais de réalisation aisée et très peu coûteuse (murs en banco et sol en
terre battue, palissades en bois ou bambou, tiges de roseaux ou palmes tressées, etc.) ou
des matériaux de récupération (planches de bois, morceaux de tôles, parties de carcasses de
voiture, etc.). Quelquefois, un chantier (maison inachevée) ou une pièce contiguë à
l'habitation familiale servent de logement pour les porcs, ce qui pose de vrais problèmes
d’hygiène. La claustration n’est pas permanente, les animaux sont très souvent libérés le
matin ou le soir pour parcourir le village ou le quartier à la recherche de restes de nourriture
et d’autres déchets ménagers et/ou agricoles pour compléter leur alimentation. Les
porcheries sont réintégrées le soir à l’heure où en général l’éleveur distribue le seul repas de
la journée.
Les éleveurs pratiquent l’auto-renouvellement des reproducteurs ou l’échange de
reproducteurs avec leur voisinage pour limiter le phénomène de consanguinité. Cependant
dans un système d’élevage en liberté, les saillies ne sont pas maîtrisées et les porcs issus de
ces croisements désordonnés sont généralement dégénérés avec des performances de
prolificité et de production de viande très médiocres.
3.4.4 L’alimentation
La ration est déséquilibrée. En effet, elle est essentiellement à base de drêche de bière
artisanale de sorgho, de son de maïs et de mil et sans apports de CMV. Pendant la période
de soudure, les restes de repas et quelques fourrages récoltés çà et là sont parfois les seuls
repas à la portée des animaux. Ces élevages sont généralement considérés par leurs
propriétaires comme une « épargne sur pied » et les ponctions se font en fonction des
événements (rentrée scolaire des enfants, mariage ou hospitalisation d'un membre proche
de la famille, achat de semences pour les cultures, achat de compléments alimentaire pour la
période de soudure, etc.). Les animaux ne font l'objet d'aucun suivi sanitaire. Ce type
d’exploitation où règne un manque d’hygiène manifeste, sans soins et où la divagation est de
règle paye un lourd tribut aux maladies porcines, aux parasitoses et aux maladies
infectieuses graves comme la PPA. En matière de santé publique, le porc divaguant joue un
rôle majeur dans le cycle du ténia or la consommation de viande de porc ladre peut entraîner
des syndromes épileptiformes graves chez l’Homme.
principale des ménages au regard de son mode de conduite alimentaire: consommation des
résidus alimentaires de la famille comme les drèches de dolo et le son de mil, de maïs ou de
sorgho. Ce mode d’élevage ne coûte aucun frais d’entretien et de soin (aliments,
médicaments vétérinaires, etc.) à leurs propriétaires. Les paysans rechignent à engager la
moindre dépense pour améliorer les conditions d’exploitation des porcs. Ils n’administrent
jamais de médicaments, de vermifuges, de fer, de vitamines et d’antibiotiques. En dehors
des foyers d’épizootie comme la PPA qui décime de temps à autre des populations entières
de porcs villageois, les techniciens d’élevage ne prêtent aucune attention à l’élevage
traditionnel des porcs. La taille des portées est de quatre à huit porcelets nés vifs avec un
rythme de 1,8 mise-bas par an. En raison des conditions d’élevage difficiles, notamment
pendant l’hivernage, le taux de mortalité des porcelets avant le sevrage est très élevé et
peut atteindre 50 à 80 pour cent des porcelets nés vivants. Le nombre de porcelets sevrés
est de l’ordre de deux à quatre par portée.
Le porc est cependant considéré comme une épargne mobilisable en cas de besoin
ponctuel. En effet, malgré les piètres performances de l’élevage traditionnel, le simple fait
que l’éleveur ne réalise aucun investissement financier pour l’alimentation et les soins de ses
porcs en fait une opération rentable.
Engraissement
Les pénuries d’aliments associées au déséquilibre des rations hypothèquent la croissance
des animaux. On observe ainsi une croissance très lente avec des gains de poids très faibles.
Le poids carcasse des porcs adultes de plus d’un an atteint à peine 35 kg. On observe par
ailleurs qu’une alimentation trop calorique des porcs locaux entraîne un développement
adipeux (sous cutané, musculaire et intra péritonéal) trop important qui dénature la qualité
de la carcasse.
3.4.6 La commercialisation
Les animaux sont soit vendus sur pied dans le quartier ou le voisinage pour une
cérémonie soit abattus pour commercialiser la viande sur le marché local. Les éleveurs
traditionnels sont rarement structurés en association villageoise. Ils intègrent généralement
les organisations locales ou les regroupements villageois de cultivateurs.
Les ventes ont lieu tout au long de l’année et, compte tenu des modes de conduite
alimentaire et de logement, on assiste à un déstockage massif entre les mois de mai et juillet
avant les semis (période de travaux agricoles), ce qui nécessite la mise en claustration ou à
l’attache des porcs sous les greniers ou les arbres pour éviter la destruction des champs.
Les porcs sont vendus à tout âge. Les porcelets sont achetés par les éleveurs qui les
destinent à l’engraissement, à la reproduction ou à la consommation. Les porcs adultes sont
quant à eux destinés à l’abattoir et sont le plus souvent valorisés par le circuit traditionnel de
consommation (viande fraîche vendue à l’étal dans les marchés populaires ou viande cuite au
four).
A l’exception des transformateurs et des charcutiers du secteur moderne qui achètent les
porcs au poids carcasse, tous les autres intervenants (rôtisseurs, bouchers et particuliers)
achètent les porcs à l’estime. Le prix du porc est marchandé entre l’éleveur et l’acheteur
jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Les éleveurs isolés loin des centres de consommation
sont le plus souvent à la merci des acheteurs qui imposent leurs prix. Les éleveurs qui sont
membres de groupements ou d’associations et qui établissent une plateforme commune de
commercialisation obtiennent de meilleurs prix de vente plus stables et des délais de
paiement raisonnables.
Description de la localisation:
Koudougou est la troisième ville du Burkina
Faso et est située à 100 km de Ouagadougou
et à 15 km de Réo. La région du centre-ouest
du Burkina Faso s’étend sur une superficie de
21 714 km², à l’ouest de Ouagadougou, et fait
frontière avec les régions Nord et Centre à
l’ouest, avec la boucle du Mohoun à l’ouest et
le Ghana au sud. Cette région compte quatre
provinces qui sont: le Boulkiemdé, le Sanguié,
le Sissili et le Ziro.
La province du Sanguié couvre une superficie de 5 178 km² et a pour capitale Réo. La province est
majoritairement peuplée de Gourounsi. La principale religion du Sanguié est le catholicisme. Le
Sanguié est une zone de forte concentration de petits élevages porcins et aussi une zone de
consommation de viande porcine, ce qui vaut à Réo sa réputation de « capitale du porc au four ».
Cette réputation dépasse aujourd’hui les frontières du Burkina Faso et la sous-région d’Afrique de
l’Ouest. La spécialité du porc au four consiste à cuire une carcasse entière de porc plusieurs heures
dans un four traditionnel en terre. La province du Boulkiemdé couvre une superficie de 4 269 km² et
a pour capitale Koudougou. La province est majoritairement peuplée de Mossi. Comme le Sanguié
voisin, on y recense un dense réseau d’élevages porcins commerciaux de type familial et une forte
concentration de porcs locaux en divagation. Grâce à sa proximité géographique, cette province est
également une source d’approvisionnement en porcs pour la capitale Ouagadougou.
Description du secteur porcin dans cette localité:
L’élevage traditionnel villageois:
L’élevage traditionnel est de loin la pratique dominante dans les provinces du Boulkiemdé et du
Sanguié. Ce mode d’élevage représente 98 pour cent des effectifs. L’unité de production moyenne a
un effectif de 10 à 15 porcs dont deux truies et un verrat. Les porcs engraissés sont vendus au fur et
à mesure pour s’adapter aux contraintes d’espace mais aussi aux disponibilités alimentaires. Les
porcs sont en divagation la plupart du temps. Leur habitat est sommaire et constitué d’une zone
ombragée sous les greniers ou d’un enclos fait de branchages, de tôles de récupération ou en terre
battue. Il est recouvert de paille tissée ou d’une terrasse en terre battue. Cet abri sert de refuge aux
animaux la nuit ou aux heures chaudes de la journée. L’approvisionnement en aliment est rare,
irrégulier et parfois quasi inexistant, car il est tributaire de la disponibilité en déchets ménagers et
agricoles. Les animaux ne reçoivent jamais de soins. Dans certaines localités où les latrines font
défaut et où les populations font leurs besoins dans la brousse aux alentours des villages, les porcs
en divagation jouent aussi le rôle d’éboueurs, ce qui explique la forte prévalence de cysticercose et
les nombreuses saisies de carcasses dans les abattoirs pour ce motif. Une étude récente du Ministère
de la santé du Burkina Faso aurait relevé un taux d’infestation au ténia très élevé avec des
syndromes épileptiformes qui seraient liés aux migrations larvaires erratiques au niveau du système
nerveux central. C’est dire à quel point la divagation des porcs associé à des problèmes manifestes
d’hygiène peut conduire à de graves problèmes de santé publique.
PHOTO 10: Porcherie améliorée contiguë au PHOTO 11: Porcherie améliorée, intégrée
bâtiment d’habitation (Koudougou, Province dans le périmètre d’habitation (Koudougou,
du Boulkiemdé) Province du Boulkiemdé)
En dehors de l’appui technique que peut offrir les techniciens des ZATE/DPRA, de nombreuses
officines vétérinaires privées dirigées par des Docteurs vétérinaires sont réparties sur l’étendue du
territoire dans les principaux centres urbains. A Koudougou, le cabinet vétérinaire LAPHAVET du Dr
Constant ZOMBRE appui les éleveurs qui font appel à ses services. Cependant il faut noter que seule
une minorité d’éleveurs de porc le font.
Les bâtiments d’élevage:
La plupart des élevages visités dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié comportent des
porcheries traditionnelles améliorées. Le bâtiment est constitué d’une succession de trois à quatre
loges de 2 à 3 m en façade et de 3 m de profondeur. Le fond de la loge est couvert et sert d’aire de
repos et d’abri contre la pluie et le soleil, la partie avant non couverte sert d’aire d’activité et
comporte l’abreuvoir et la mangeoire (quand il en existe). En général un trou dans le mur ou un
tuyau permet d’évacuer le lisier vers une fosse. Les déchets solides sont ramassés et stockés sur une
aire, dans une fosse ou un silo aménagé à cet effet. Une fois le lisier séché, il est conditionné en sacs
ou ramassé à la charrette et vendu aux maraîchers et aux agriculteurs pour la fumure organique.
Alimentation:
Les matières premières qui composent la ration alimentaire sont le son de blé; son de mil et de maïs;
tourteau de coton; drêche de dolo (bière artisanale de mil); drêche de brasserie; mélasse et les
fourrages (pourpier, feuilles de patate, etc.). La ration de base est composée comme suit: 50%
drêche; 40% son (maïs et mil); 8% son de blé; 2% sel et farine de poisson. La distribution de
l’aliment se fait en général dans la matinée après le nettoyage des loges. Dans l’après-midi, l’éleveur
procède à un second nettoyage des loges et au renouvellement de l’eau de boisson avant la
distribution de fourrages (herbes récoltées par l’éleveur surtout pendant l’hivernage quand le
fourrage abonde).
Chaîne de valorisation de la viande de porc à Réo et Koudougou:
Il existe deux modes de valorisation de la viande de porc produite à Koudougou et Réo, un circuit
court ainsi qu’un circuit intermédiaire pour l’approvisionnement de Ougadougou.
Circuit direct court:
Les éleveurs vendent leurs porcs aux artisans charcutiers et rôtisseurs localement. Les animaux sont
achetés à l’estime par des rabatteurs qui parcourent les villages pour s’approvisionner avant de
vendre les animaux aux bouchers. Un animal de 6 mois qui pèse environ 25 kg a un prix d’achat qui
se négocie entre 12 000 et 15 000 FCFA. Des animaux d’un an qui pèsent 55 à 60 kg de poids vif
sont achetés à l’éleveur entre 35 000 et 50 000 FCFA selon sa conformation. A Koudougou comme à
Réo, les porcs sont abattus à domicile et présentés à l’abattoir pour inspection. La taxe d’inspection
est de 500 FCFA par carcasse (quand l’inspection à lieu sur le site de vente ou au bureau de
l’inspecteur) ou 200 FCFA par carcasse (quand l’inspection a lieu à l’abattoir).
Circuit moyen:
Le circuit moyen fait intervenir les marchands de bétail qui travaillent en collaboration avec des
collecteurs locaux qui parcourent les villages et les élevages des deux provinces pour repérer,
acheter et collecter des dizaines de porcs qui sont ensuite convoyés par camion vers Ouagadougou.
Les animaux sont alors vendus sur pied aux opérateurs de « porc au four » de la capitale. Certains
animaux, surtout ceux de races exotiques, sont destinés au circuit de distribution moderne
(restaurateurs, charcutiers, transformateurs, super marchés, etc.). Dans le circuit moderne, les
carcasses de porcs sont achetées entre 600 FCFA et 1 000 FCFA/kg à l’éleveur selon la période de
l’année. Les animaux destinés à l’élevage (engraissement et futurs reproducteurs) sont vendus au
sevrage à environ 2 mois au prix unitaire de 6 000 à 8 000 FCFA ou 12 000 à 20 000 FFCFA selon la
race du porcelet.
Description de la localisation:
La province du Houet a été créée le 15
septembre 1983 et fait partie des 45
provinces que compte le Burkina Faso. Elle se
situe à l'ouest du pays et couvre une
superficie de 11 540 km2 soit 4,21 pour cent
du territoire national. Elle couvre trois
bassins versants internationaux (Comoé,
Volta et Niger) et est l’une des provinces les
plus arrosées du Burkina Faso. L’agriculture
occupe 60 à 70 pour cent de la population.
Son chef-lieu Bobo-Dioulasso est la deuxième ville du pays et se situe à 365 km de la capitale
Ouagadougou. C’est une ville carrefour où se croisent les principaux axes routiers en provenance de
la Côte d’Ivoire, du Mali, du Ghana et de la capitale Ouagadougou. D’un point de vue administratif, la
Province du Houet est composée de 13 départements qui totalisent 205 villages et deux communes
dont une commune urbaine (Bobo-Dioulasso) et une commune rurale (Toussiana). La commune de
Bobo-Dioulasso compte trois arrondissements: Dafra, Dô et Konsa avec 25 secteurs. Le secteur 13
est dédié à l’élevage dans le plan d’occupation de l’espace de Bobo-Dioulasso.
Industries agro-alimentaires:
JOSSIRA: huile, tourteaux de coton;
SOFIB: huile, savon, tourteaux.
Description du secteur porcin dans cette localité:
L'élevage constitue la seconde activité du monde rural et se pratique souvent en corrélation avec
l'agriculture. La Province du Houet est le siège de la Direction régionale de l'élevage qui encadre les
éleveurs et mène la lutte contre les épizooties. La province du Houet compte un cheptel porcin de
83 315 têtes (2007). On y rencontre deux principaux modes de production:
L’élevage traditionnel villageois:
L’élevage traditionnel, à l’instar de toutes les provinces du Burkina Faso, est de loin la pratique
dominante dans la province du Houet. Ce mode d’élevage représente 70 pour cent des effectifs soit
58 321 porcs de race locale. Ce mode d’élevage présente les mêmes caractéristiques que les
élevages décrits dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié (voir étude de cas 1).
Elevage commercial de type familial:
Au cours des 20 dernières années, un réseau d’élevages commerciaux de type familial s’est
développé dans la province et particulièrement dans la commune de Bobo-Dioulasso et ses environs.
Les animaux:
Le mode d’élevage qui entretient des animaux de race améliorée (Large White et Korhogo) ainsi que
leur croisement représente 30 pour cent du cheptel de la province soit 24 995 porcs. L’élevage porcin
dans la province est caractérisé par des élevages naisseurs-engraisseurs de plus ou moins grande
taille qui se subdivisent en quatre collèges (MEP): premier collège (1-4 truies), deuxième collège (5-9
truies), troisième collège (10-19 truies) et quatrième collège (20 truies et plus). La diffusion de races
porcines exotiques performantes dans les élevages commerciaux de Bobo-Dioulasso est à mettre à
l’actif du CMAP à travers le programme d’amélioration et de vulgarisation du progrès génétique initié
à la ferme de Banankélédaga (Bobo-Dioulasso). Ce centre a permis la diffusion de porcs de race
Large White et Korhogo dans l’ensemble du pays.
Organisation des opérateurs:
La création de la MEP4, avec l’appui technique du projet ARIOPE5 a permis la dynamisation du secteur
porcin dans les domaines de: l’amélioration génétique, l’alimentation, l’habitat, le suivi sanitaire et
enfin la commercialisation. Les résultats de ces années de travail sont aujourd’hui visibles en termes
de performances technico économiques.
Analyse de la chaîne de valorisation de la viande de porc dans cette localisation:
Pour l’exploitation du cheptel, trois débouchés possibles s’offrent aux producteurs de porcs de la
province du Houet:
Circuit direct court:
Les éleveurs vendent leurs porcs aux artisans charcutiers et rôtisseurs au niveau local. Les animaux
sont achetés au prix de 600 FCFA le kg de poids carcasse. Les abattages ont lieu à l’abattoir
frigorifique de Bobo-Dioulasso après acquittement d’une taxe de 1 000 FCFA. Une fois les animaux
abattus, dépouillés et inspectés, la carcasse est entreposée en chambre froide pour la réfrigération et
le ressuyage. Les opérateurs bouchers et rôtisseurs locaux viennent ensuite récupérer leurs carcasses
qu’ils emportent par leurs propres moyens, en taxi, en charrette, à moto en brouette ou même à
vélo. La plupart du temps la commercialisation se fait sous la forme de viande cuite au four mais le
rôtisseur consent toujours à commercialiser des morceaux de viande fraîche aux ménagères qui le
souhaitent. Le prix du morceau est alors équivalent au prix du même morceau cuit soit 1 000, 500,
ou 200 FCFA. La tête, les pieds, les oreilles et les abats rouges (cœur, poumon, rein) sont débités en
petits morceaux et vendus aux tenancières de bar à bière de sorgho (dolotières) pour la confection de
la soupe de porc aux épices qui accompagne la dégustation du dolo ou toute autre boisson de son
choix.
Circuit moyen:
Le circuit moyen concerne les livraisons de carcasses aux charcutiers, aux transformateurs, aux
supermarchés et aux restaurateurs de Ouagadougou. Il s’agit du marché de la transformation et de la
distribution dans le secteur moderne. En dehors du marché à l’exportation, ce circuit est le plus
porteur du moment car le prix d’achat du porc aux éleveurs est plus rémunérateur grâce à la bonne
valorisation des carcasses par le circuit de la transformation soit 1 000 FCFA par kg de carcasse. Ce
circuit autorise parfois la sous-traitance de la collecte, du transport, de l’abattage et de la livraison
des carcasses par les charcutiers et transformateurs à des commissionnaires qui travaillent soit avec
une clause d’exclusivité pour un client soit pour plusieurs opérateurs de Ouagadougou. Les carcasses
à destination de Ouagadougou sont transportées par camions réfrigérés. Le poids moyen des
carcasses de porc charcutier est de 75 à 80 kg. Après abattage et préparation des carcasses, celles-ci
sont placées en chambre froide pour réfrigération et ressuyage pendant 24 heures. C’est après cette
étape que les carcasses sont emportées à Ouagadougou pour les ateliers de transformation. Après
découpe, les morceaux nobles (rôtis, longes, côtelettes, rouelles, etc.) sont commercialisés dans les
supermarchés. Le reste de la carcasse est valorisé soit pour la fabrication de charcuteries fines ou
populaires (pâtés, saucissons).
Circuit long:
Le circuit commercial long dans la province du Houet concerne l’exportation de carcasses de porc à
destination de la Côte d’Ivoire. L’une des plus importantes sociétés de charcuterie et de salaison
d’Abidjan s’approvisionne occasionnellement auprès des éleveurs de la MEP à partir de l’abattoir
frigorifique de Bobo-Dioulasso. Ce flux d’exportation a été amorcé dans les années 2000 à destination
d’Abidjan, d’abord sous forme de porcs vifs et par la suite de carcasses réfrigérées expédiées par
l’abattoir de Bobo-Dioulasso à bord de camions frigorifiques. Ce partenariat a très bien fonctionné et
de nombreuses livraisons ont été réalisées. L’avènement de la crise militaro politique survenue en
Côte d’ivoire à la fin de l’année 2002 a ralenti puis interrompu ces transactions. En 2008, la
réactivation de cette filière d’exportation a permis l’expédition d’une première cargaison d’une
centaine de carcasses de porc à destination d’Abidjan, malheureusement cette opération a coïncidé
avec l’avènement de l’influenza pandémique AH1N1 qui a conduit à la fermeture de la frontière
ivoirienne aux produits d’origine porcine en empêchant ainsi la reprise des exportations.
4
Maison des Eleveurs de Porcs) le 24 janvier 2001
5
ARIOPE: Appui au Renforcement des Initiatives des Organisation Professionnelles d’Eleveurs est un
projet d’appui au secteur élevage financé par la coopération française.
Description de la localisation:
La province du Kadiogo couvre une
superficie de 2 826,28 km2 pour une
population estimée en 2007 à 1 727 390
habitants. Située sur le plateau central au
cœur géographique du pays, elle a
l'avantage d'abriter la capitale politique
Ouagadougou qui demeure également le
siège des institutions républicaines, des
principales entreprises industrielles et des
services du pays.
La province du Kadiogo est caractérisée par un climat soudano-sahélien et un relief de plateau, des
sols pauvres, un réseau hydrographique quasi temporaire et une végétation de savane. La province
est densément peuplée avec une population extrêmement jeune et une croissance très rapide. Les
populations rurales du Kadiogo ont comme activité principale l'agriculture céréalière, les cultures de
rente et l'élevage. Ouagadougou est la capitale du Burkina Faso.
Ouagadougou c’est une grande mégalopole de 1 500 000 habitants et la plus grande ville du pays. La
ville héberge aussi les institutions nationales et internationales ainsi que les principaux services et
industries.
Description du secteur porcin dans cette localité:
L’élevage porcin à Ouagadougou est caractérisé par des petites unités de production commerciales de
type familial. La taille moyenne des exploitations est de 30 porcs dont cinq à 10 truies suitées et un
verrat.
L’objectif des exploitants de ces porcheries est de commercialiser leurs porcs afin d’engendrer une
partie ou la totalité des revenus du ménage. Les animaux sont de race Large White ou croisés avec la
race Korhogo.
L’élevage de porc est très souvent complémentaire d’un emploi salarié. Certains éleveurs ont
démissionné de leur activité salariée pour s’occuper exclusivement de la production porcine. D’autres
éleveurs sont des retraités qui investissent dans cette activité pour faire fructifier leur pension de
retraite.
Organisation des éleveurs de Ouagadougou:
Les éleveurs commerciaux de Ouagadougou sont organisés en association de producteurs au sein de
l’ ASEP6. L’association compte une soixantaine de membres dont une vingtaine actifs ayant payé leurs
cotisations.
Depuis l’arrêt de l’appui du projet ARIOPE, l’association est entrée dans une phase léthargique par
manque de moyens propres pour financer des activités aux profits de ses membres.
Ce manque de moyens s’explique par l’absence de cotisations professionnelles et de motivation de
certains membres qui n’y adhèrent que pour obtenir d’hypothétiques sources de financement.
6
ASEP du Kadiogo. Cette organisation professionnelle a été portée sur les fonds baptismaux le 20
janvier 2004 (loi 10/92/ADP du 15/12/92).
Les sons de céréales (maïs, sorgho et mil) proviennent des moulins de quartiers où les
femmes vont faire moudre les céréales dont la farine est destinée à la préparation des repas
de la famille. Le son est vendu à des prix variant de 50 à 75 FCFA/kg.
Une minorité de paysans éleveurs cultivent le soja qui est incorporé dans les rations des
porcs après torréfaction et broyage. Le soja torréfié coûte 270 FCFA le kg sur le marché.
La drêche de dolo (bière artisanale de mil) est la matière première la plus abondante et
de loin la plus utilisée en alimentation porcine au Burkina Faso. La production porcine est
très souvent une activité annexe de la production de bière de mil. La drêche de dolo se vend
en gros (sous contrat) par panier de décantation entre 200 et 500 FCFA ou alors au détail à
100 FCFA le seau de 10 litres.
permanente, certains éleveurs récoltent les déchets (feuilles, fruits et légume) dans les
marchés de gros ou à la fin du marché hebdomadaire pour les distribuer aux porcs.
TABLEAU 7:
Panier d’alimentation des porcs au Burkina Faso
Son de céréales artisanal (Maïs, mil)/ Son de blé industriel 20 pour cent
Verdure (nombreux fourrages locaux récoltés dans la nature) A volonté selon disponibilité
Chapitre 4
animaux de leurs installations dans les villes et les gros villages. Les rayons d’action peuvent
atteindre quelques fois plus de 100 km.
La situation n’est guère plus facile pour les principaux bouchers charcutiers de la capitale
(Marina Market, Palais des viandes, Sipal) qui éprouvent des difficultés pour s’approvisionner
en carcasses lourdes qu’ils valorisent à travers la première et la seconde transformation. Il y
a lieu de déterminer exactement l’adéquation entre l’offre et la demande car les éleveurs de
la MEP émettent quelques doutes quant à la capacité d’absorption des carcasses lourdes par
le marché national (le marché à l’exportation étant limité pour des raisons de respect de
cahier des charges), notamment les doutes sur la persistance de la PPA et l’incapacité du
Laboratoire national d’élevage (LNE) de certifier l’absence d’infection dans les bassins de
production.
La commercialisation de la viande de porc
Au Burkina Faso, le marché traditionnel est le plus dynamique pour la distribution de
viande de porc. La viande fraîche est proposée à la vente par les rôtisseurs de « porc au
four » ou des charcutiers installés dans les marchés. La viande est vendue par morceaux
dont le prix varie de 500 à 1 000 FCFA. Les ménagères y font généralement leurs courses
dans la matinée avant que les morceaux ne soient enfournés.
Il faut cependant noter que dans les centres urbains l’essentiel de la viande de porc grillée
ou cuite au four est vendue par morceaux de 500 FCFA ou 1 000 FCFA.
Une très grande proportion des porcs commercialisés est abattue à domicile. Les
carcasses et abats sont soumis aux agents des ZATE/DPRA pour être inspectés dans leurs
locaux administratifs, à l’abattoir, ou sur le lieu de vente de la viande. Cette pratique favorise
les abattages clandestins qui atteignent des proportions très inquiétantes à Ouagadougou.
Les prix de vente des porcs et de la viande de porc
Dans le circuit traditionnel, la vente des porcs vifs se fait à l’estime et non au poids de
l’animal. Le prix du porc est fixé en se basant sur la taille et la conformation de l’animal. Le
prix est marchandé jusqu’à ce que l’un des protagonistes cède. Le plus souvent, le marchand
de bétail réussit à faire plier le vendeur.
Pour les porcs échangés dans le circuit traditionnel, le tableau qui suit donne une
indication sur la moyenne des prix pratiqués:
TABLEAU 8:
Prix de vente approximatif des porcs sur pied
Dans le circuit moderne, la vente des porcs se fait sur la base du poids carcasse, une fois
l’animal abattu, dépouillé et fendu. Les prix pratiqués varient en fonction de l’offre et de la
demande et tiennent également compte de la qualité de la carcasse, les carcasses lourdes et
maigres étant mieux valorisées que les carcasses grasses. Pendant l’année scolaire, les prix
sont particulièrement intéressants pour les éleveurs compte tenu de la forte demande et de
la concurrence entre les différents charcutiers pour acquérir les meilleures carcasses.
Pendant ces périodes fastes, les carcasses de qualité sont vendues à 1 000 FCFA/kg et les
carcasses de moins bonne qualité s’échangent à 800 FCFA/kg. Pendant la période de
déstockage, au moment où le marché est particulièrement bien approvisionné en porcs, les
prix baissent jusqu’à 800 FCFA et 600 FCFA/kg respectivement pour les carcasses de très
bonne qualité et celle de moindre qualité.
s’effectuent le plus souvent après la vente des animaux reçus. Les pertes au cours du
transport sont soit endossées par le commerçant lorsque ce dernier est à l’origine de la
commande soit par le fournisseur s’il est à l’origine de l’expédition. Les risques sont partagés
si la responsabilité de l’expédition incombe aux deux protagonistes. Chaque intermédiaire
s’accorde en général entre 10 et 15 pour cent de marge.
Les bouchers charcutiers
Ces sont les opérateurs du secteur moderne, ils valorisent les carcasses qui proviennent
des abattages contrôlés de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Ces opérateurs proposent
des produits de deuxième et troisième transformation à leur clientèle. Installés à
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, ils ne travaillent qu’avec des carcasses saines qui ont subi
l’inspection sanitaire avant la mise à la consommation. Ce sont les seuls établissements dans
le secteur porcin qui bénéficient de l’ inspection des services officiels pour s’assurer de
l’hygiène des locaux, du personnel, du matériel et de la qualité des produits transformés.
PHOTO 13: Transport de porcs par avec des PHOTO 14: Transport de porcs par camionnette
vélos (Réo, province du Sanguié) (Koudougou, province du Boulkiendé)
4.2 IMPORTATION
4.2.1 Importation de porcs et produits d’origine porcine
A l’exception des importations occasionnelles de porcs exotiques destinées à
l’amélioration génétique, le Burkina Faso n’importe pas de porcs sur pied (cf. Figure 7.1).
Les importations de produits d’origine porcine concernent les charcuteries fines: jambon,
saucissons et pâtés, etc. Ces importations proviennent essentiellement d’Europe (France)
mais aussi de Côte d’Ivoire à travers l’entreprise SICS-Sahel. En 2007, les importations de
4.3 EXPORTATION
Le Burkina Faso exporte occasionnellement des carcasses de porc dont l’essentiel est
destiné au marche ivoirien.
La Côte d’ivoire constituait la principale destination d’exportation des porcs en provenance
de Bobo-Dioulasso. En effet, depuis l’avènement de la PPA en Côte d’Ivoire en 1996 qui a
stoppé l’élan de développement de cette filière et anéanti la production locale, les opérateurs
de la transformation d’Abidjan ont diversifié leurs sources extérieures d’approvisionnement
en viande de porc pour satisfaire la demande croissante des consommateurs. Les élevages
commerciaux de Bobo-Dioulasso (MEP) se sont très vite révélés être une bonne source
d’approvisionnement de porcs vifs et de carcasses de qualité. L’exportation de la viande
porcine a été amorcée dans les années 2000 vers la Côte d’Ivoire. Ce partenariat a très bien
fonctionné et de nombreuses livraisons ont été réalisées, malheureusement ces exportations
de carcasses réfrigérées ont cessé avec l’avènement de la crise militaro politique qu’a
traversé la Côte d’ivoire en 2002 (voir Carte n°3).
Tous les autres pays de la sous-région (Bénin, Togo et Ghana) ont à leur tour fait l’amère
expérience de la PPA et ont importé des porcs vifs ou des carcasses du Burkina Faso qui est
resté indemne de la PPA jusqu’en 2003. Le flux des exportations de carcasse de porc vers les
marchés de la sous-région ouest africaine s’est arrêté net avec l’avènement de la PPA au
Burkina Faso dans la province de la Kompienga (2003) puis dans la provoince du Kadiogo
(Ouagadougou) en 2004 comme le montre la Figure 7.2.
La dernière tentative pour remettre en route cette filière d’exportation en 2009 a coïncidé
avec l’épidémie de la grippe A (H1N1) qui a entraîné une série de mesures préventives dont
la fermeture de la frontière ivoirienne aux produits d’origine porcine.
A terme, le secteur porcin burkinabé a pour ambition de trouver des débouchés à
l’exportation en Côte d’Ivoire, au Mali, au Togo, au Bénin et au Ghana. Il existe en effet un
marché porteur sur ces destinations; cependant les critères pour les conquérir sont
nombreux et exigeants. Les transformateurs cherchent des fournisseurs réguliers qui ont une
capacité opérationnelle à fournir durablement la qualité souhaitée. Les produits plébiscités
sont des carcasses lourdes de très bonne qualité destinées à la transformation en produits de
charcuterie fine.
Actuellement, les capacités de la production porcine burkinabé ne permettent pas de
fournir quantitativement et qualitativement les carcasses que le marché à l’export serait prêt
à absorber. Cela représente donc une des principales perspectives de développement du
secteur porcin burkinabé pour les années à venir.
Commerce transfrontaliers de porcs
Dans les zones frontalières, il existe des échanges informels qui échappent aux
enregistrements dans les services de douanes. A l’occasion des marchés transfrontaliers et
surtout des échanges intracommunautaires entre les mêmes populations installées de part et
d’autres des frontières, les échanges de biens et services échappent complètement aux
services officiels. C’est ainsi que des porcs sont achetés dans les zones frontalières les jours
de marché hebdomadaire puis transférés dans les pays voisins pour l’abattage et la
consommation.
Chapitre 5
Activités de la matinée
Les trois heures de la matinée sont consacrées aux activités suivantes:
le ramassage des déjections des porcs;
le balayage de la porcherie et ses environs et le lavage des loges;
la distribution d’eau et de nourriture;
les activités de conduite d’élevage (saillie des truies, castration des mâles, coupe de
dents de porcelets, mise en lots, etc.);
le repérage et les soins des animaux malades.
Activités de l’après-midi ou du soir:
En fin d’après-midi, l’éleveur procède généralement à la récolte de fourrages qu’il
distribue aux porcs après un nettoyage sommaire des loges et un remplissage des
abreuvoirs. L’activité du soir occupe l’éleveur environ 1 heure à 1 heure 30 minutes.
7
Le soumbala est un condiment culinaire issu des graines du Néré fermentées et agglomérées en
boules vendues sur les marchés. Caractérisée par une odeur très forte le Soumbala est à la base de
très nombreuses recettes de cuisine très appréciées au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest en
général.
procure au ménage, car elle peut être mobilisée très rapidement et à tout moment, ce qui en
fait un allié de taille pour la gestion des coups durs dans un ménage.
Chapitre 6
Races
PHOTO 15: Verrat de race améliorée, issu du PHOTO 16: Cochette de race améliorée, issue
croisement Large white Korhogo (ferme du croisement Large white Korhogo (ferme
SANOU membre de la MEP, Bobo-Dioulasso) SANOU membre de la MEP, Bobo-Dioulasso)
PHOTO 17: Personnel et bâtiment de la PHOTO 18: Porcs de race améliorée en pré-
porcherie SANOU (membre de la MEP, Bobo- engraissement, ferme SANOU (membre de la
Dioulasso) MEP, Bobo-Dioulasso)
PHOTO 19: Truie Large White et ses porcelets PHOTO 20: Truie Large White allaitante et ses
24 heures après mise-bas. 12 porcelets
Chapitre 7
Faune
Chapitre 8
8
D. Rouillé (1988), Fiches techniques de pathologies des animaux domestiques au Burkina Faso,
p 19
le rôle d’écran entre l’homme et la mouche tsé-tsé; ainsi, en cas de survenue de foyers de
PPA qui décime le cheptel porcin, les mouches tsé-tsé se rabattent sur l’homme pour leurs
repas de sang, au point où la pression parasitaire sur l’homme croît considérablement en
entraînant ainsi un problème de santé publique.
La tuberculose porcine
La tuberculose porcine est la maladie infectieuse la plus communément observée. Elle
représente 8 pour cent des motifs de saisie des carcasses contrôlées au Burkina Faso.
La cysticercose
La cysticercose est un véritable fléau de santé publique, il s’agit du motif de saisie totale
et partielle le plus courant au Burkina Faso (environ 10 pour cent) au niveau des abattages
contrôlés. Les conséquences sanitaires de l’infestation humaine par le tænia peuvent parfois
être dramatiques et se manifester sous forme de crises épileptiformes causées par la
neurocysticercose. Une étude conduite dans la province du Sanguié (Réo) confirme la
présence de très nombreux cas de neurocysticercose dans cette zone de forte concentration
de porcs divagants et de grande consommation de viande de porc. Cette observation
corrobore les résultats observés dans d’autres provinces du pays concernant la prévalence de
cysticercose observée chez les porcs lors de l’inspection à l’abattoir. En l’absence de latrines,
les porcs en divagation jouent le rôle d’éboueurs en ingérant les déjections humaines et en
perpétuant ainsi le cycle tænia-cysticercose. L’homme s’infecte en consommant de la viande
parasitée insuffisamment cuite.
Les diarrhées
Les diarrhées et infections chez les jeunes porcelets sont responsables de taux de
mortalité élevés si les traitements ne sont pas mis en place rapidement.
Le syndrome MMA (Métrite, Mammite, Agalactie)
Quelques cas d’agalaxie chez les femelles sont enregistrés parmi les truies de race
améliorée, ce qui cause des problèmes de survie chez les porcelets notamment ceux qui
n’ont pas bu du colostrum et qui de ce fait se trouvent exposés à tous les germes
pathogènes.
Les carences alimentaires
Les carences alimentaires, l’anémie ferriprive ainsi que le cannibalisme chez les jeunes
sont des affections observées autour du sevrage (45 à 60 jours) qui ont une grande
incidence sur le taux de mortalité et donc sur la productivité numérique des exploitations.
Les autres maladies porcines
D’autres pathologies comme la maladie d’Aujezsky, la gastro entérite transmissible, le
syndrome dysgénésique respiratoire porcin, l’influenza porcine, la parvovirose, la fièvre
aphteuse, l’actinobacillose, les mycoplasmoses à M. Hyopneumoniae ne semblent pas sévir
au Burkina Faso, du moins dans le cheptel porcin ou alors leur expression se ferait à bas
bruit. Ces différentes maladies représentent des risques potentiels pour le cheptel porcin et
doivent inciter à beaucoup de prudence sur le choix et l’origine des géniteurs importés afin
d’éviter l’introduction d’une nouvelle maladie dont les conséquences économiques pourraient
être désastreuses.
Les parasitoses
Les infestations parasitaires sont très courantes en élevage porcin. Les verminoses sont
très présentes dans le secteur porcin burkinabé en raison du grand nombre de porcs
divagants. La gale est fréquemment observée chez les porcs au Burkina Faso. Bien que cette
pathologie n’entraîne pas de mortalité directe, elle est responsable d’importantes pertes
économiques en raison du prurit intense qui n’accorde aucun répit à l’animal non traité.
A terme, une enquête exhaustive sur les pathologies porcines devra être conduite. Une
stratégie de lutte contre la présence de zoonoses parasitaires graves en lien avec le mode
d’élevage devra être élaborée. De même, l’importance des aspects sanitaires dans le secteur
porcin doit être traité avec la plus grande attention dans la perspective de l’exportation de
porcs et de carcasses de porcs dans la sous-région, en établissant des liens sociaux et
économiques transfrontaliers avec la Côte d’Ivoire, le Benin, le Mali, le Togo et le Ghana.
8.3 BIOSÉCURITÉ
Les éleveurs connaissent très peu les maladies classiques rencontrées en élevage porcin
du fait d’un manque de formation ou d’information. Il faut noter que l’encadrement technique
à ce niveau est très faible voire inexistant. Dans ces conditions, aucun plan de prophylaxie ni
plan sanitaire d’élevage rationnel n’est appliqué au niveau des petits élevages.
Le manque de connaissance des mesures de biosécurité par les opérateurs du secteur
porcin, (éleveurs, marchands de bétail, boucher charcutiers, transporteurs, rôtisseurs,
provendiers, etc.) constitue un facteur de risque dans le cas de maladies comme la PPA.
Une infime minorité des élevages commerciaux dispose de pédiluves et les rotoluves sont
inexistants. Quand les pédiluves existent, ils sont très souvent mal conçus et peuvent être
facilement contournés ou alors ils sont peu fonctionnels (dilution du désinfectant non
conforme, fréquence de renouvellement de la solution désinfectante non respectée, pédiluve
à sec, etc.). L’environnement immédiat des élevages est toujours souillé de déchets divers,
envahi par l’herbe folle ou encombré par toute sorte d’objets hétéroclites usagés qui sont
autant de repères pour les parasites et les rongeurs. Les déjections et le lisier de porc
s’écoulent trop souvent dans l’environnement immédiat de la porcherie sans aucun dispositif
de recueil et de stockage, causant des nuisances et de la pollution environnementale.
Les animaux domestiques divaguent dans les exploitations et cohabitent avec les porcs. Il
s’agit aussi bien d’animaux de compagnie que d’animaux de basse-cour, sans compter les
oiseaux et les rongeurs qui peuvent servir de vecteurs de germes pathogènes.
La disposition des bâtiments ne respecte pas les normes zootechniques. Les déplacements
des personnes et des véhicules de livraison du matériel et des aliments (drêche, son, etc.)
ainsi que des commerçants/intermédiaires d’une exploitation à une autre ne sont pas
réglementés ni contrôlés.
En ce qui concerne l’élevage traditionnel, la conduite des porcs en divagation est un
facteur de risque permanent. En effet, les porcs divaguent toute la journée, se nourrissent
dans les poubelles et les broussailles autour du village, pataugent dans les marres et entrent
en contact avec de nombreux germes dont certains peuvent éventuellement provoquer de
graves troubles, sans compter le fait qu’ils peuvent constituer un réservoir de germes pour
les animaux élevés en claustration dans les élevages commerciaux.
PHOTO 21: Épandage de lisier de porc sur une PHOTO 22: Construction d'un digesteur de
culture de patates douce dans la ferme de biogaz dans la ferme de Coulibaly ALLADOUIN
Coulibaly ALLADOUIN à Bobo-Dioulasso. à Bobo-Dioulasso.
PHOTO 23: Épandage de lisier de porc pour la PHOTO 24: Épandage de lisier de porc pour la
culture de patates douces dans la ferme de culture de sorgho dans la ferme de Coulibaly
Coulibaly ALLADOUIN à Bobo-Dioulasso. ALLADOUIN à Bobo-Dioulasso.
Chapitre 9
TABLEAU 10:
Législation burkinabé en relation avec le secteur porcin
TABLEAU 10:
Législation burkinabé en relation avec le secteur porcin
Chapitre 10
Analyse
9
La production de viande porcine dans le secteur contrôlé atteint 4 080 tonnes, ce qui correspond
grossièrement à 10 pour cent de la production annuelle réelle. Pour 2008, l’estimation des
statistiques de la FAO pour la production totale de viande de porc est de 43 000 tonnes, ce qui
représente environ 1 823 800 porcs de 24 kg la carcasse.
La majorité des personnes impliquées dans la production porcine sont des femmes rurales
vulnérables qui drainent d’importants flux financiers des centres de consommation urbains
vers les campagnes grâce à cette activité. Ce transfert de fonds permet aux familles rurales
d’améliorer leurs conditions de vie, de sortir de l’extrême pauvreté, d’améliorer le taux de
scolarisation des enfants, de faire face à leurs besoins de santé et d’avoir accès à une
meilleure alimentation qualitative et quantitative.
Au Burkina Faso, la production porcine commerciale est portée par un réseau dense de
petits élevages concentrés autour des grands centres urbains (Ouagadougou, Bobo-
Dioulasso, Koudougou, Réo, etc.). Certains de ces éleveurs, membres de la MEP et de
l’ASEP, ont une solide expérience de la production et peuvent la partager et la vulgariser
dans de nouveaux pôles de développement de l’élevage porcin.
Dans certaines zones du pays, notamment dans les provinces du Sanguié et du
Boulkiemdé, l’élevage des porcs est traditionnellement la seule production d’élevage
disponible pour les femmes. Elles peuvent utiliser les revenus engendrés à leur guise pour
les besoins de la famille.
Les éleveuses de Réo, de l’ASEP à Ouagadougou et de la MEP à Bobo-Dioulasso
confirment la rentabilité de l’élevage commercial de porc et l’importance de cette production
pour l’économie familiale. De nombreux éleveurs commerciaux vantent les mérites de leur
activité qui a permis à certains de faire de grandes réalisations (immobilier, matériel de
transport) et à d’autres soit de se constituer une épargne confortable soit de faire face aux
besoins du ménage sans aucune difficulté. Le porc constitue aussi bien une source de
revenus qu’une source de viande de qualité au moindre coût.
Les atouts en lien avec les aspects sanitaires
Les services techniques du MRA ont acquis une bonne expérience en matière de lutte
contre les maladies animales transfrontières (stamping-out à Kompienga, investigations
épidémiologiques, etc.).
Le Burkina Faso dispose du RESUREP opérationnel pour lutter contre les maladies
animales. Grâce à la mise en place d’outils ingénieux cette structure assure avec efficacité la
collecte et le traitement des informations zoo-sanitaires ainsi que la collecte et la gestion des
échantillons destinés aux tests de laboratoire.
Les techniciens du LNE sont formés pour la mise en œuvre de techniques de diagnostic de
la PPA, préalable à l’installation d’une capacité de diagnostic pour la PPA et d’autres maladies
porcines.
Les élevages en claustration stricte ont récemment échappé à la PPA dans les foyers du
Sanguié, du Kadiogo et du Boulkiemdé et du Gourma. Le même constat s’est vérifié dans les
derniers foyers de la province du Gourma.
Un fonds destiné à faire face aux urgences zoo-sanitaires existe légalement au Burkina
Faso mais il n’est pas approvisionné et sa mobilisation s’avère donc difficile.
Les atouts en lien avec la commercialisation
Sur la base des chiffres de l’exploitation des porcs au Burkina Faso (43 771 tonnes en 2009),
on peut estimer le chiffre d’affaires de la commercialisation de la viande porcine entre 26 et
43 milliards FCFA selon que l’on considère un prix de vente de 600 ou 1 000 FCFA/kg. Le
chiffre d’affaires global réel de la filière (amont et aval compris) devrait correspondre au
moins au triple du chiffre d’affaires de la production.
Le secteur commercial de porcs vifs est très dynamique au Burkina Faso, notamment dans la
région des grands centres de production, de consommation et d’exportation de porcs vers
Ouagadougou, comme Bobo-Dioulasso, Réo et Koudougou.
Les points de vente de porcs se multiplient dans la ville de Ouagadougou, ainsi qu’à
Koudougou, Bobo-Dioulasso, Fada Gourma et d’autres grands centres urbains du Burkina
Faso, en matérialisant ainsi la demande croissante en viande porcine et la forte activité des
rôtisseurs et charcutiers traditionnels.
Le secteur de la transformation moderne est en expansion avec la création de nouveaux
ateliers de charcuterie/salaison qui ont atteint un niveau technique et qualitatif très
satisfaisant, même si la consommation de charcuteries fines reste pour l’instant un
phénomène urbain. Les principaux transformateurs sont: Marina market, SOPROCA, Belle
Viande, MVO, Générale des Viandes, etc.
Pour les petits éleveurs qui exploitent les porcs locaux, il n’existe aucun circuit sécurisé
d’approvisionnement en géniteurs locaux ou métissés et il n’existe aucun moyen de tester les
porcs vis-à-vis de la PPA avant leur introduction dans les fermes.
Le partage de verrat au sein des groupements ou d’un village est un système très
répandu du fait du coût élevé d’entretien d’un verrat pour une exploitation de petite taille. La
mauvaise maîtrise de cette pratique accentue le phénomène de consanguinité dans les
élevages, c’est aussi un facteur de risque potentiel pour l’introduction de maladies
contagieuses comme la PPA dans les exploitations.
Les contraintes liées aux aspects sanitaires
La PPA sévit dans la quasi-totalité des provinces du pays de manière enzootique. Les
derniers foyers sont apparus en mai 2010 dans la province du Gourma. La mortalité
importante et le déstockage des animaux en début d’hivernage ainsi que la mise au piquet et
en claustration des porcs ont entraîné une accalmie sur le front de l’épidémie. Cependant, les
éleveurs détiennent de nombreux porcs qui ont survécu à la maladie et qui hébergent
toujours le virus. On observera probablement de nouveaux foyers de PPA à la fin des
récoltes, au moment où les animaux seront à nouveau en nombre important et que la
divagation des porcs reprendra.
Le cheptel de porcs villageois divagants à travers tout le pays représente 90 pour cent du
cheptel national. Ce mode d’élevage favorise la diffusion du virus de la PPA mais aussi le
développement de zoonoses parasitaires liées à la cysticercose (les porcs jouent le rôle
d’éboueurs dans de nombreuses localités du pays).
Il existe une forte population de suidés sauvages (phacochère) au Burkina Faso. Il n’est
pas exclu qu’ils entrent régulièrement en contact avec des porcs domestiques divagants dans
certaines régions reculées, ce qui constitue un facteur de risque important de transmission
du virus de la PPA d’une population à l’autre (le statut de la faune sauvage vis-à-vis du virus
de la PPA est inconnu à ce jour).
Il n’existe pas de fonds destiné à la lutte contre les épizooties (aucune capacité financière
d’intervention en cas d’urgence zoo-sanitaire). Il existe cependant une procédure
parlementaire en cas de catastrophe naturelle, mais elle est complexe et longue à mettre en
œuvre, ce qui est incompatible avec les urgences zoo-sanitaires.
Il n’existe pas à ce jour de plan d’intervention d’urgence opérationnel pour la PPA. A
l’exception du foyer de la Kompienga en 2003 et du Kadiogo en 2004, les foyers de PPA ne
sont jamais traités dans l’urgence. Les opérateurs sont réticents à alerter les services
techniques en cas de foyer et les délais de réaction sont longs (manque de capacité de
diagnostic de confirmation, manque de moyens d’intervention d’urgence). On note un
manque de moyens techniques, humains et financiers pour les enquêtes épidémiologiques et
opérations d’assainissement des foyers de PPA. Les moyens sont également limités pour les
activités de terrain du laboratoire.
Pour les zones où les foyers de PPA apparaissent de façon récurrente, les vétérinaires et
techniciens de terrain ne sentent plus la nécessité de solliciter les laboratoires pour la
confirmation de suspicion de foyers de maladies porcines, convaincus qu’aucune action
urgente ne sera prise pour le contrôle du foyer.
Le niveau d’intervention des services techniques de terrain dans l’appui conseil aux
éleveurs de porcs est très faible. L’importance du secteur est souvent ignorée et le personnel
technique affecté à cette tache manque souvent de compétence en la matière.
On note une grande insuffisance d’intégration des connaissances sur la PPA et des
mesures de biosécurité dans la pratique professionnelle de tous les acteurs de la filière. La
plupart des opérateurs du secteur ne mettent pas en œuvre des mesures de protection
sanitaire (biosécurité) individuelles ou collectives aussi bien au niveau des élevages, du
transport que de la commercialisation des porcs; seul un élevage sur la vingtaine d’élevages
visités possède un pédiluve.
La grande majorité des porcs est abattue à domicile avec parfois une inspection à
l’abattoir. A Ouagadougou, plus de 80 pour cent des carcasses de porc consommées dans le
circuit traditionnel de distribution (porc au four, viande fraîche) proviennent d’abattages
clandestins sans aucune inspection sanitaire ante et post mortem ou de viande foraines
provenant d’abattoirs des communes périphériques et non autorisées à entrer sur le
territoire de Ouagadougou.
On constate une absence généralisée de traitement des effluents d’élevage, d’où les
problèmes de pollution et surtout de nuisances dans certaines zones avec une forte
concentration de porcheries. Le phénomène est plus sensible dans les zones où il n’existe
pas de possibilités d’épandage des déjections comme fumure organique.
Il n’y a pas de contrôle de la conformité des installations d’élevage, d’abattage et de
distribution de la viande porcine. Certains points de vente de viande de porc au four sont
particulièrement insalubres avec un faible niveau d’éducation sanitaire des opérateurs.
Les enquêtes épidémiologiques et les opérations d’assainissement des foyers de PPA
manquent de moyens techniques, humains et financiers. Les moyens sont également limités
pour les activités de terrain du laboratoire.
Les contraintes en lien avec la commercialisation
On note l’absence de structures interprofessionnelles destinées à mettre en relation la
production et la demande afin d’éviter les goulots d’étranglement et fluidifier le marché du
porc au Burkina Faso.
Malgré la présence d’abattoirs et d’aires d’abattage, de nombreux abattages clandestins
persistent dans la majorité des localités du pays surtout pour les animaux malades ou
suspects qui sont ainsi livrés à la consommation sans aucune inspection.
De nombreux flux commerciaux incontrôlés de porcs vifs s’opèrent à travers le pays sans
qu’il soit possible de les quantifier et les caractériser par manque de documents
d’accompagnement et de contrôles.
Il n’y a pas de contrôle de la conformité des installations d’élevage, d’abattage et de
distribution de la viande porcine. Certaines installations de transformation et de distribution
de la viande de porc sont particulièrement insalubres et sont tenus par des opérateurs avec
très peu de connaissances sur les mesures sanitaires.
Il n’existe pas de répression des abattages clandestins. D’importantes quantités de viande
sont livrées à la consommation sans être soumises à l’inspection.
L’absence de crédit à l’élevage, la surenchère des coûts de facteurs de production
(aliments, équipements, etc.) et la faible capacité financière des éleveurs ne permettent pas
aux éleveurs d’investir pour augmenter leur capacité de production.
Le prix relativement faible de la viande de porc (en comparaison aux autres viandes) en
fait un allié de taille pour les ménages à faibles revenus qui peuvent ainsi avoir accès à des
protéines animales de qualité au moindre coût.
Les contraintes liées à l’environnement institutionnel
Les besoins en formation des opérateurs du secteur porcin ne sont pas satisfaits
(éleveurs, vendeurs, charcutiers, etc.) dans les domaines de la biosécurité, la gestion
technique et technico-économique et de la zootechnie. Ces formations normalement
assurées par les services techniques sur le terrain ne sont pas organisées par manque de
moyens logistiques ou de compétences dans le domaine porcin.
L’encadrement technico-économique des élevages est faible voire inexistant. En plus du
manque de personnel de terrain et de moyens suffisants pour l’appui conseil aux éleveurs,
on rencontre peu de techniciens compétents dans le domaine porcin.
Il n’existe pas ou peu de fonds pour les opérations d’urgence (recensement,
communication, sensibilisation, extinction des foyers de PPA, etc.). Il n’existe pas non plus
de fonds pour la compensation des animaux abattus pour cause de PPA, ni pour le
repeuplement et le redémarrage de la production dans les zones sinistrées.
Les systèmes de financement pour la production animale et l’élevage porcin sont
inexistants ou ne répondent pas aux besoins des éleveurs. Les mauvais résultats passés en
matière de crédit à l’élevage ont créé une culture de l’échec.
L’installation des élevages n’est soumise ni à déclaration ni à autorisation, on note que les
élevages sont installés sans normes de biosécurité édictées par les services techniques.
La réglementation actuelle n’est pas appliquée et certains cadres réglementaires sont
inexistants (abattage de porcs, inspection sanitaire des carcasses de porc, etc.).
Des initiatives concluantes d’appui aux éleveurs de porc initiées par le projet ARIOPE ont
permis un début de structuration de la filière porcine burkinabé, notamment à Bobo-
Dioulasso avec la MEP et l’ASEP à Ouagadougou.
Les opérateurs du secteur porcin manquent d’organisation. Il n’existe pas au niveau
national et même provincial d’organisations professionnelles structurées capables de
défendre les intérêts des opérateurs.
Les organisations locales d’éleveurs sont précaires et disposent d’une faible capacité
financière, en raison de la faiblesse/absence de cotisations professionnelles d’où un niveau
d’activité quasi nul.
Les fonds publics sont insuffisants voire absents pour soutenir l’appui à la structuration
ainsi que les actions des organisations professionnelles dans le secteur porcin. Malgré le
dynamisme et le potentiel de ce secteur, un très faible niveau d’appui lui est consacré.
Il n’existe pas d’opérateur ou d’agence expérimentée dotés de moyens adéquats et
chargés de la structuration et du développement du secteur porcin.
Le système d’élevage villageois qui représente 90 pour cent du cheptel ne maîtrise pas les
différents paramètres de l’élevage car il repose essentiellement sur un système de cueillette.
Compte tenu de son incapacité à intégrer de nouvelles techniques et de se préserver contre
le risque zoo-sanitaire, notamment la PPA, ce mode d’élevage constitue un risque sanitaire
potentiel pour le cheptel commercial burkinabé. Par ailleurs, les revenus des élevages
traditionnels étant très faibles et les capacités d’investissement des éleveurs d’un très faible
niveau, toutes les innovations préconisées dans ce système doivent avoir un impact
immédiat sur la productivité numérique et économique. Aussi, bien que jouant un rôle socio-
économique très important, les perspectives d’évolution du système de production porcine
traditionnel restent particulièrement limitées pour les années à venir.
Dans le court terme des actions vigoureuses devront être conduites pour former, informer
et sensibiliser les populations villageoises sur l’importance en matière de santé publique de
l’utilisation de latrines et du maintien en claustration des porcs. Il faut espérer que la
multiplication des actions d’information et de sensibilisation des paysans éleveurs permettra
d’obtenir:
La construction de latrines dans les villages associée à l’éducation et à la
sensibilisation des populations afin qu’elles les utilisent, ce qui réduira de facto
l’incidence de la neurocysticercose;
la mise en claustration d’environ 50 pour cent du cheptel de porcs divagants afin de
réduire les surmortalités dues à des pathologies dévastatrices comme la PPA.
Le système commercial de type familial
L’intensification des élevages porcins commerciaux de type familial autour de Bobo-
Dioulasso et Ouagadougou s’accompagne d’une amélioration de la qualité zoo-sanitaire des
produits et de l’augmentation sensible des productions mises sur le marché. Cette
amélioration de la qualité des produits attire de nouveaux consommateurs de viande de
porc, jusque-là méfiants à cause de la mauvaise image de marque que véhicule le porc
divaguant et ses conditions de production.
La demande des consommateurs en viande de porc sera influencée par deux facteurs: les
prix et la qualité zoo-sanitaire des produits. Compte tenu du faible niveau de revenu de la
grande majorité de la population, les consommateurs se tourneront vers les produits les
moins chers mais qui offrent une garantie de bonne qualité sanitaire. Seul le système de
production commercial est à même de satisfaire ces deux exigences tout en assurant au
promoteur des revenus substantiels.
De plus en plus de nouveaux acteurs investissent dans l’élevage et le pratiquent de façon
améliorée. Cependant, en observant le rythme de mutation des élevages traditionnels ou
extensifs en élevages commerciaux et la vitesse de progression du nombre de nouveaux
acteurs, on est amené à croire que les deux systèmes coexisteront encore pendant de
nombreuses années. Le système traditionnel restera longtemps encore dominant même si sa
part dans la production de viande de porc se réduira progressivement sous les effets
conjugués de l’arrivée de nouveaux opérateurs dans l’élevage commercial et d’une
amélioration des performances des exploitations existantes. L’intérêt d’un plan de
développement de l’élevage porcin au Burkina Faso réside donc dans l’accélération du
processus de multiplication des élevages commerciaux sur le modèle des réalisations de la
MEP à Bobo-Dioulasso, ainsi que l’appui et le renforcement des capacités de production des
élevages commerciaux existants.
L’élevage commercial semi-intensif qui représente 10 pour cent du cheptel porcin possède
de loin le plus gros gisement d’amélioration et de croissance de la production. En effet, ce
segment compte de nombreuses petites porcheries familiales ou individuelles, dont la
mutation vers des unités de production de taille moyenne, utilisant des animaux et des
intrants de qualité, permettra d’assurer une production rationnelle et plus rentable avec pour
corollaire une augmentation très rapide de la production de viande de porc à l’échelle
nationale. Les efforts devront être concentrés en priorité sur ce segment très prometteur.
Les opérateurs de ce niveau sont très ouverts et disposés à améliorer profondément leurs
conditions de travail pour peu que les appuis nécessaires leur soient apportés. Cette
évolution devrait permettre l’émergence de pôles de développement d’élevages commerciaux
autour de Ouagadougou, Réo, Koudougou, Tenkodogo, Fada-Gourma, Nouna, Houndé,
Gaoua, Boromo, Dano et bien d’autres localités à fort potentiel de production porcine. La
capacité de production de ces élevages pourrait être doublée dans les cinq prochaines
années, passant de 30 pour cent à plus de 50 pour cent de la production de viande de porc
au Burkina Faso.
Le système commercial de type industriel
Le système d’élevage commercial de type industriel n’existe pas au Burkina Faso. Compte
tenu du coût d’implantation de telles structures et le niveau élevé des charges d’exploitation,
ce modèle n’a jamais été envisagé dans le contexte burkinabé. Des études plus poussées
devront précéder l’implantation éventuelle d’une telle structure.
Conclusions
Bien qu’aucune étude socio-économique ne le confirme aujourd’hui, les éléments
répertoriés dans cette revue du secteur porcin au Burkina Faso démontrent que le poids
économique du secteur porcin est énorme et que ses perspectives de développement
représentent un potentiel inestimable.
Les débouchés du marché traditionnel de viande fraîche et de viande grillée sont
encore sous exploités.
Le secteur de la transformation n’est qu’à ses débuts avec une très
importante marge de progression.
Le vaste marché à l’exportation dans la sous-région ouest africaine est à peine
exploré.
La mise en place d’organisations professionnelles représentatives au niveau des différents
opérateurs du secteur (éleveurs, marchands de bétail, bouchers, charcutiers, etc.) permettra
à terme de fédérer toutes les énergies pour la création d’une interprofession qui sera un
cadre de concertation et de prise de décisions communes sur les questions d’intérêt pour la
filière. Cette interprofession s’imposera naturellement comme l’interlocuteur privilégié des
pouvoirs publics et des institutions d’aide au développement pour toutes les questions
touchant au secteur porcin burkinabé. Au vu de tout ce qui précède, les perspectives du
secteur porcin pour les cinq prochaines années sont très bonnes pour peu que la volonté
politique affichée par le Gouvernement burkinabé se traduise par des appuis nécessaires à la
création et au développement d’une filière porcine burkinabé moderne et performante. A ce
titre, le Gouvernement devra chercher les ressources et les appuis techniques nécessaires à
la mise en œuvre du Plan d’action de la filière porcine élaboré de longue date par la MRA. Les
initiatives gouvernementales devront être limitées dans le temps, avec comme objectif la
création des conditions pour l’amorce de la production grâce à un appui massif au secteur.
Ce processus permettra à terme aux opérateurs du secteur privé et aux organisations
professionnelles de prendre progressivement le relai et d’assurer la réalisation des objectifs
du secteur porcin à plus long terme.
Annexe I
Liste de contacts
FAO
GOUVERNEMENT
ORGANISATIONS PAYSANNES
Annexe II
Plusieurs programmes de développement locaux et des projets de terrain ont été mis en
œuvre pour soutenir les producteurs de base et plus particulièrement les groupements
féminins. Ces activités portent sur les actions de formations qualifiantes en élevage porcin.
Les programmes soutiennent par ailleurs la construction de porcheries, la constitution du
cheptel de base avec des porcs de race améliorée et l’octroi de crédits. Les projets et
programmes ci-dessous constituent des supports pour les actions futures de développement
du secteur porcin.
Projet: GCP/BKF/050/ITA
Projet d’appui à l’amélioration et à la gestion durable du
Objectif: petit élevage en zones périurbaines
Bailleur: CTI
Agence d’exécution: FAO
Durée: 2008 - 2011
Zone géographique: Province des Hauts bassins et Kossi
Eleveurs périurbains à Bobo-Dioulasso (Houët) et Nouna
Bénéficiaires directs: (Kossi).
Situation: En cours d’exécution
Initié en 2008, le projet GCP/BKF/050/ITA est le fruit des efforts conjugués du MRA, de la
FAO et de la Coopération italienne qui a financé sa réalisation à hauteur de 274 000 000
FCFA. D'une durée de trois ans, ce projet vise à promouvoir l'amélioration et la gestion
durable du petit élevage auprès des couches défavorisées afin de réduire la pauvreté et
l'insécurité alimentaire dans sa zone d'intervention. Les localités bénéficiaires du programme,
Bobo-Dioulasso et Nouna (Province de la Kossi), ont été identifiées par la Coopération
italienne comme étant des « zones à risque écologique et socio-économique ». Il s'agit, entre
autres, de la mise en place de 200 unités ou microprojets individuels en vue d'améliorer les
revenus d'environ 1 000 bénéficiaires et du renforcement des capacités techniques,
économiques et organisationnelles de ces mêmes bénéficiaires
Ce projet est élaboré en concertation étroite avec les services du MRA et les organisations
professionnelles d’éleveurs, suite aux demandes adressées par ces partenaires à
l’Ambassade de France. Les actions proposées répondent à plusieurs des quatre priorités
adoptées par la VIème Commission mixte franco-burkinabé dans le domaine du
développement rural, notamment la dynamisation des filières productives et des
organisations du monde rural; le soutien au recentrage de l’État sur ses domaines de
compétences et la prise des mesures nécessaires pour créer un environnement incitatif.
Ce projet suit également la stratégie sectorielle reprise par le Cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté au Burkina Faso, en particulier: encourager et intensifier le
développement d’un élevage moderne hautement productif pouvant intéresser de
nouveaux acteurs et créer des emplois; offrir les meilleures conditions possibles à la prise
en charge du développement par le secteur privé et les organisations d’éleveurs. Ce projet
est complémentaire des interventions de la France et des autres partenaires en matière de
développement agricole; mais il est unique du fait qu’aucun projet d’appui spécifique aux
filières à cycles courts en zones périurbaines ne lui préexiste.
Projet: PDL/SAB
Objectif: Appui conseil pour la mise en œuvre du Programme de
développement local du Sanguié et du Boulkiemdé dans la
Province du Boulkiemdé (construction des porcheries;
embouche porcine; approche participative)
Budget: 643 453 dollars EU
Bailleur: Coopération néerlandaise
Annexe III
Références bibliographiques
Annexe IV
Cartes
CARTE 1: Répartition du cheptel porcin au Burkina Faso selon les différents régions
administratives (2007)
Sahel
3 469
Nord
118 334 Centre Nord
66 540
Plateau central
Boucle du Mohoun
98 649
235 697 Centre
161 916 Est
112 863
235 697
Centre-Ouest Centre Est
Hauts Bassins Centre-Sud
397 913 108 632 189 759
230 349
400 000 porcs 250 000 porcs 100 000 porcs 50 000 porcs