Défense Des Saints Hésychastes
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Défense Des Saints Hésychastes
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SPICILEGIUM SACRUM LOVANIENSE
ÉTUDES ET DOCUMENTS
( A Ç\ FASCICULE 30
GRÉGOIRE PALAMAS
Défense
des saints hésychastes
Introduction
texte critique, traduction et notes
PAR
JEAN MEYENDORFF
Docteur es lettres
professeur a la foroham university. new york
et au st. vladimir s orthodox theological seminary. crestwood. n.y.
SECONDE ÉDITION
REVUE ET CORRIGÉE
LEUVEN LOUVAIN
SPICILEGIUM SACRUM LOVANIENSE
Ravenstraat 112
1973
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GRÉGOIRE PALAMAS
DÉFENSE
DES SAINTS HÉSYCHASTES
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tïlelSZS-ZÏt
INTRODUCTION
dans son ensemble, nous livre la logique interne suivie par l'auteur
et nous explique le contenu exact que ces formules prétendent
exprimer. L'étude préalable des premiers traités est donc aussi
indispensable pour comprendre la formulation définitive du
« palamisme » que celle, par exemple, du De incarnatione Verbi
de s. Athanase pour admettre l'importance que le grand évêque
d'Alexandrie attribua plus tard à l'ôfioovoios. La formule théo
logique ne vaut en effet que par la vérité éternelle qu'elle exprime
et importe peu pour ceux qui admettent de toute façon cette
vérité.
Dans notre Introduction à l'étude de Grégoire Palamas (Paris,
1959), nous esquissons une synthèse historique et doctrinale sur
les controverses théologiques byzantines du XIVe siècle. Nous
nous contentons donc ici de préparer un instrument de travail et
de le munir de quelques accessoires : une introduction historique
et analytique, des paragraphes dans le texte, des sous-titres
dans la traduction, des notes brèves et des « indices ».
I. Le cadre historique
*
* *
C'est ainsi que s'engagea entre les deux théologiens une contro
verse dont le déroulement ne fera qu'accentuer leur désaccord
sur la conception des relations entre Dieu et l'homme : au « Dieu
inconnu » de Barlaam, Grégoire Palamas oppose un Dieu se
révélant en Christ et agissant par l'Esprit en vue d'amener
l'homme à sa connaissance. Comme il le fera dans les Triades,
il attaque le renouveau de l'hellénisme profane et dénonce
en Barlàam un disciple d'Aristote et de Platon, dont la sagesse,
suivant s. Paul, « a été rendue folle » par la venue du Christ 1.
La controverse apparaît ainsi, dès ses origines, comme un
aboutissement de la longue lutte d'influence que se livrèrent
à Byzance partisans et adversaires de la culture hellénique
profane, ces derniers se recrutant principalement dans les milieux
monastiques. L'opposition des moines empêcha ainsi le chris
tianisme byzantin d'aboutir à une nouvelle synthèse entre
la Révélation et la philosophie grecque, comparable aux
conséquences de la « découverte » d'Aristote en Occident. Au
XIVe siècle cependant, les adversaires de l'humanisme, Palamas
et ses disciples, n'opposent pas à la « sagesse profane » un simple
obscurantisme négatif, mais une théologie vivante qui se veut
fidèle aux Pères et qui insufflera une puissance nouvelle à la
spiritualité byzantine. Palamas lui-même apparaît dans ses
œuvres non pas comme un mystique personnel, exprimant son
expérience propre, mais comme un théologien qui cherche à
exprimer en formules claires la doctrine de l'Église. C'est en ce
sens que ses premiers échanges de lettres avec Akindynos et
Barlaam, de caractère purement doctrinal, constituent une
1 Piyvovrai irpoaywvcs olovcl rwv fifXXovrœv ravra rû> Pprjyopitp xai rtov virip
t^î eiatpflas licyiarmv is vartpov aBXwv «ai ttJs cvordaton, Encomion de Palamas
(PG, CLI, 584 D).
* G. Schirô propose le printemps de 1335 comme date probable de la lettre
{Barlaam Calabro. Epistole greche..., p. 36-48). Nous avons nous-même suggéré
que la correspondance entre Palamas et Barlaam doit se placer entre 1335 et 1337
(Les débuts de la controverse hésycha^m. p. 104 ; L'origine de la controverse palamite,
p. 603). Or Grégoire Palamas, dans son Théophanès (PG, CL, 913 AC), relate des dis
cussions qui eurent lieu au concile de 1341 et au cours desquelles les protagonistes
cherchèrent à déterminer la responsabilité première de la polémique : comme
Barlaam prétendait avoir été la première victime, Palamas produisit des écrits
que le Calabrais avait rédigés le premier (ceux contre lesquels était dirigée la
Première Triade) et des Thessaloniciens témoignèrent que Barlaam avait attaqué
les moines avant de connaître Palamas et avant d'avoir échangé des lettres avec
le docteur hésychaste : ces attaques eurent lieu « il y a quatre ans », c'est-à-dire
en 1337 {&*00<doviKcîs âi>8/>*ç iraprjaav ol cuvfiodreç «fcTaÇo/icir;? rijs dp\ïjs 50cv
ivt^dvT] npo iviavrwv Ttaodptav, 5r€ firjSi #5<t rtios a^cSôi' nov yrjs r)p.(îç co/icr,
fiijhè bià ypafXfiaTwv irvyxav*v <Jt»fuXrjKCJS tJm"'. totc irpo rooovrov xpôvou irp6$
riva rô>v iv oitAotijti /lovatâovrtov viraKofjV avrov vnOKpivdfi€vov, «V toutou ràs
Aa/?à? €vp(o8ai tùiv KaTTjyopTjpârwv) . La première lettre de Palamas n'est donc
pas antérieure à 1337 ; elle peut difficilement être postérieure. Le fait qu'elle se
rapporte aux traités antilatins de Barlaam n'est pas une raison suffisante pour
la rapprocher de 1 334, date de l'arrivée des légats avec lesquels Barlaam entra en
polémique : il est, en effet, impensable que tous les traités antilatins du Calabrais
(il y en a vingt-trois ; cfr PG, CLI, 1249-1254) aient été rédigés à cette seule occa
sion. Les six traités, qui forment un ensemble à part et qui sont l'occasion de la
lettre de Palamas (cfrl.es débuts de la controverse..., p. 103), peuvent très bien
avoir été composés vers 1336 et reçus par Palamas en 1337 (PremieVe lettre à
Akindynos, § 1, dans Bto\oyia, t. XXVI, 1955, p. 77 ; aussi TÏZ, I, 203).
* Philothée, Encomion (PG, CLI, 589 B).
XIV GRÉGOIRE PALAMAS
cette accusation par la méthode de prière des moines, mais par des
considérations théologiques : les hésychastes prétendent voir
Dieu lui-même, ce sont donc des Messaliens ; or ils affirment qu'ils
ne voient pas l'essence même de Dieu. Que voient-ils donc ? Une
Divinité inférieure. Ce sont donc des « dithéistes » *.
Barlaam voulut ainsi appliquer aux hésychastes l'argumen
tation qui fit condamner, vers 1087, sous Alexis Comnène, un
prêtre de l'Église des Blachernes à Constantinople, Théodore,
originaire de Trébizonde, qu'Anne Comnène * appelle simplement
le « Blachemite » (BXaxepvirrjs) et qui fut convaincu de bogomi-
lisme. Un nouveau surnom pour remplacer ofi^aXàifwxot fut
adopté par Barlaam : les moines sont des pXaxepvÏTai 8 !
Cette argumentation de Barlaam fit entrer Palamas dans le
domaine de la pure doctrine : il se vit dans l'obligation de formu
ler une théologie qui puisse sauvegarder la transcendance divine,
tout en tenant compte de l'absolue réalité de l'expérience spiri
tuelle accessible aux chrétiens.
Il rédigea la Troisième Triade, réfutation du Karà Maaaa-
Aiavtôi', qui date ainsi du début de 1341.
Barlaam, de son côté, retourna à Constantinople, présenta
son livre au patriarche et réclama un concile pour condam
ner les moines. Il obtint gain de cause sur ce point : Jean Calécas
convoqua Palamas et plusieurs de ses disciples. Des réunions
préliminaires eurent lieu dans la capitale, au cours desquelles
le patriarche et les évêques étudièrent les traités de Barlaam et
les Triades de Palamas et furent convaincus par le docteur hésy-
chaste : Calécas fit même, devant témoins, l'éloge de Palamas *.
Akindynos. à rappeler les anciennes promesses du Calabrais données en présence
de personnalités officielles.
lCfr Tr. III, 1, 24 ; III, 2, 20.
•Anne Comnène, Alexiade, X, i (édit. Leib dans Collection Budé, t. II,
p. 189) ; cfr V. Grumel, Regestes du Patriarcat byzantin, t. II, 45, n° 946. Pala
mas donne des renseignements inédits sur le personnage (Tr. III, 1, 7 ; cfr III, 2,
3 ; ni. 3, 4).
•Cfr Tr. III, 1, 1, etc.
* Après 1341, les moines rappelèrent, en effet, au patriarche son attitude
passée : *H ucydXij dytajavirrj aov, rà rov BapXaà^. trvyypdfifiaTa irpooavayvovoa,
erra *at rà npoç tKtZvov dvrippTjTiKà rov TlaXauâ avyypdp.p.ara, avv ovk oAi'yotç rmv
fXXoytfujjv, rjfiwv 7€ napôvrwv, (tttJvcogs fliv Kai TfOavpaKas purà râtv avvavaKpoui-
fitvwv andvrutv rà rov ïlaXafid, rrâoav àatpdXtiav èntfiapTvpjoas avrols [Lettre de
Palamas à Philothée, 20, éd. N. A. Matsoukas, TIE, II. 537). Philothéc confirme
XXII GRÉGOIRE PALAMAS
ces laits en termes enthousiastes {Encomion, PG, CLI, 596 AC.) ainsi que Grégoire
Akindynos {Rapport au Patriarche, éd. Th. Uspenskij, Sinodih, p. 86).
'Cantacuzène, éd. Bonn, t. I, p. 550-551.
* Ibid., p. 553-554 ; cfr aussi la Préface à ses traités publiés sous le pseudonyme
de XpiorôiovXos, PG, CIV, 698 D ; et aussi Jean Calécas, Iltpl toô TÔpov
(PG, CL, 900 D).
•PG, CLI, 679-692.
« PG, CLI, 681 B-682 B.
INTRODUCTION XXIII
1 II écrit en effet au patriarche que le calme n'a été rompu que lorsque <j>66v<i)
oia/3ôAou «aï vp07T€T(Cq. yvtuftijs kivtj9cvtos tov Baphaipi ixtivov xarà tûv iv
■novxta Kadrfutvwv ini fiîw (coflapâj (édit. Th. UsPENSKij, Sinodik, Odessa, 1893,
p. 86). Il est tout aussi ferme dans une lettre qu'il adressa en 1341 à Barlaam
lui-même : NopLiÇut roivvv 17x01 $iAoSo£ia Kal ^uAoretvi'a at SiwB-qKÔra toÎç Upoîs
àvbpâoiv fiTTjpcdÇeiv rj ayvota koll àfiadia twv aptTTJs àyadâiv (Atnbros. gr. 290, fol.
67). La correspondance inédite d'Akindynos avec Barlaam et Palamas durant les
années 1340 et 1341 nous livre des renseignements intéressants sur les protago
nistes de la controverse. Nous l'étudions plus en détail dans notre travail d'en
semble sur Palamas.
XXIV GREGOIRE PALAMAS
1 Kar* aïiTLuv tKttvuiv, TÛtv tov BapXadp 4>r]fii, irpwrœv \6yaiv, Encotnion (PG,
CLI. 589 B).
» Cfr Tr. II, 1, 4.
»Cfr Tr. II, 1, 12-14 ; H. 2, 27 ; II, 3, 78.
« Tr. II, 1, 38. 39.
» Tr. II, 2, 16.
• Tr. II, 3, 78.
' Explication du Tome, PG, CL, 900 D.
• Scorial. 4>-III-n (autographe), fol. 230 v.
• Appel à Calécas, Angel. gr. 66, fol. 131 v.
INTRODUCTION XXVII
1 Tr. II. 1, 3.
* Tr. III, 1, 4.
•Tr. III, 1.5.
« Tr. III, 1,2.
XXVIII GRÉGOIRE PALAMAS
1 Palamas, qui nous donne ces renseignements (II, 2, 2 ; passage publié par
N. Colan dans une revue roumaine et reproduit par M. Jugie, Note sur le moine
hésychaste Nicéphore, dans Échos d'Orient, t. XXXV, 1930, p. 409-412), reste
notre unique source d'informations sur la biographie de Nicéphore. C'est lui
encore qui signale dans sa première lettre à Barlaam (voir l'édition de J. Mkykn-
dorff, dans HL, I, 234) que Nicéphore est l'auteur d'un traité sur la Pro
cession du Saint-Esprit. Un manuscrit tardif (Mosq. Syn. 250, s. XVII, ff. 262-
263) contient en effet des 'WoflcTiicol ovXXoytanot de Nicéphore sur la Proces
sion. D'autre part, on trouve dans le Lavra 1626 (s. XV) une sorte de testament
théologique, de contenu assez banal, adressé par Nicéphore à ses disciples :
on y apprend seulement que Nicéphore était hiéromoine et qu'il avait fondé
un ermitage (^povriar^tov) à l'Athos (ff. 149-153).
• PG, CXLVII, 945-966.
'Paris, gr. 1140 (s. XIII-X1V), ff. 219-221»; cfr Paris, gr. 1091 (s. XIV),
ff. 240v-246 et Paris, gr. 1145 (s. XIV), ff. 83-88. Dans le Bodl. Baroc. 69 (anno
1378), le traité est divisé en deux parties sous des titres différents : la première
est intitulée Tlcpi rxpoaox^s ■qroi <f>vXa.KTJs xapSlas (Inc. : Tyv npocox^v oi fitv...),
la seconde Mtdo&os irtpl tijî Bfias ivcpyeîas (Inc. : Tovro toivw tô fityiorov. ..).
Une édition critique du traité serait à souhaiter : les manuscrits comportent
des variantes dans le choix des extraits patristiques et dans le texte (cfr I.
HaUSHERR, La méthode d'oraison hésychaste, dans Orient. Christ., t. IX, 2, 1927.
p. 130).
XXX GRÉGOIRE PALAMAS
1 Tr. I, 2. 12.
1 Voir par exemple dans Tr. I, 2, 8 : oîov (pelafiarl twi tovtov [tov otp6aXp.ov]
rrpoocpeîSetv rû> oikcigj ar-qdei rj rôt op.<pa\œ (cfr La méthode..., édit. Hausherr, p.
164 : c?ra èpctoaç rÇ) arr\d(i aov ntoywva, kivcùv toV aiaSi)rov 0<p9aXp,6v avv ôAo*
rtp voî tv tiéor] KotXtq , rjyovv ev tô» S^itpaXûj) .
* Tr. II, 2, 25. Ignace et Calliste Xanthopoulos reconnaissent aussi en Nicé
phore le maître de la méthode (cfr PG, CXLVII, 677 D ; trad. Gouillard
Petite Philocalie, p. 288-289).
* Cfr les textes cités par J. Gouillard en appendice à sa Petite Philocalie,
P- 317-336.
6 Voir E. von Ivanka, Byzantinische Yogis ? dans Zeitschr. der deutschen
Morgenl. Gesells., t. Cil (N. F., XXVII), 1952, p. 234-259.
•L'intérêt que les moines byzantins de l'époque pouvaient avoir pour l'Inde
se manifeste notamment dans le fait que, dans des recueils d'écrits spirituels
contenant des œuvres de Marc l'Ermite, d'Hésychius, de Diadoque, on rencontre
aussi le TJtpl rwv ttjs 'Ivhias tôvwv Kal tûiv Bpaxp.âva)v, dont la première partie
est de Pallade : les n Brahmanes » y sont présentés comme des fervents de la
prière ininterrompue (ôSiôAciittoç npoaevxrj) (cfr par exemple les Paris, gr.
1597 (s. XIII), ff. 314-315, et Paris, gr. 1037 (s. XIV), ff. 126-146).
XXXII GREGOIRE PALAMAS
1 Tr. I, 2, 7 ; I, 3, qu.
1 II écrit à Barlaam : « Dans leur état actuel, je ne peux rien affirmer au sujet de
ces doctrines que tu dénonces comme des erreurs : celle qui concerne la respira
tion, celle de l'union de l'intelligence avec l'âme dans la région du cœur, celle qui
affirme que le cœur du fidèle est un temple de Dieu » (Ta y« /ijjv mpl rrvoijç «toi
toû îrtpl ttjv Kaphtav (vovodat. vw ttjv \pvxi)v, ko* vtîov çlvai Seov ttjv tov moTov
Kap&tav, a irXdvnv àiroKaXeîs, ia\vpil,(o8ai p.iv ovk ë^ot ircpl rovriov ciy «X*1» Am-
bros. gr. 290, fol. 70v).
» Tr. II, 2, 15.
* « Les méthodes physiques », écrit un auteur très compétent, « c'est-à-dire
la position particulière du corps en prière, l'inclinaison de la tête, la fixation du
regard sur un point précis et la coordination du rythme de la prière avec la respi
ration ne sont pas l'essentiel dans la mystique hésychaste. Quelques maîtres les
recommandent, mais uniquement comme un moyen secondaire. L'essence de la
prière n'est point là... Ces méthodes corporelles sont du même ordre que l'élé
vation des mains, le signe de la croix et les inclinations du corps, les prosterna
tions... L'âme ou l'une de ses facultés (la volonté, l'intelligence, le sentiment)
ne sont pas seules à participer à l'ascèse, mais le composé psychophysique de
l'homme tout entier • (Cyprien Kern, L'anthropologie..., p. 57).
* Le docteur hésychaste a donc déjà contribué, bien avant l'évêque russe
Théophane le Reclus, à établir cette « clarté des idées » que réclamait récem
ment un grand spécialiste en spiritualité orientale, le P. I. Hausherr (Variations
récentes dans les jugements sur la méthode d'oraison des hésychastes, dans Orient.
Christ. Per., t. XIX, 1953, pp. 426, 428).
XXXIV GRÉGOIRE PALAMAS
1 Inc. : Avo 4>ap.tv rà; ivtpytias. .. Des. : ... ivtpyt t'aç iyytvofiivri. Le flo
rilège est divisé en 16 chapitres. On le trouve dans le Paris, gr. 970, ff. 278-350y,
359-361* et dans le Paris, gr. 1238, ff. 1-41 (copie du XVIe s., reliée avec un
recueil palamite du XVe). Le même florilège sans nom d'auteur se retrouve dans
le Vatic. gr. 705 (s. XIV), ff. i-i33v et dans le Monac. gr. 285 (s. XV), ff. 1-177.
INTRODUCTION XXXV
1 Voir, par exemple, Tr. II, 3, 50, 54, 60, 73 ; III, 1, 25.
* Cfr J. Meyendorff, Notes sur l'influence dionysienne en Orient, dans Siudia
Patristica, Berlin, 1957, *■ H> P- 547"552-
XXXVI GRÉGOIRE PALAMAS
Dans les Triades, Macaire se trouve surtout cité dans les pas
sages où Palamas traite du corps humain comme d'un élément
actif dans la vie spirituelle (I, 2, 3 ; I, 3, 41 ; II, 2, 25, 27 ; III, 1,
16, etc.) et aussi pour confirmer la théologie de la lumière. D'une
façon générale, la pensée de Macaire se présente dans les Triades
comme un correctif à l'intellectualisme spiritualiste de la mys
tique évagrienne. Et comme c'est encore un intellectualiste que
Palamas combat en Barlaam, les écrits de Macaire jouent un rôle
essentiel dans la formulation du palamisme.
Il est intéressant de noter que presque tous les textes cités
de « Macaire » appartiennent en fait à la paraphrase des Homélies
spirituelles faite par Syméon Métaphraste, le grand compilateur
byzantin du XIe siècle. « Syméon le divin Métaphraste, écrit
Palamas, a composé, à partir du premier livre du grand Macaire,
des traités divisés en chapitres» (III, 1, 10) ». «Syméon, l'inter
prète divin et fidèle... dit, comme si Macaire parlait lui-même... »
(III, 2, 2 ; cfr III, 2, 1), etc. Il s'agit en fait des sept petits traités
publiés dans Migne sous le nom de Macaire 2, mais que de nom
breux manuscrits présentent sous le titre suivant : Tov èv
aytots irarpos r]puùv Ma.Ka.pLov tov fieydXov /ce^aAaia pv\ p.€Ta<f>pao--
Oévra -napà tov ao<j>WTÔ.TOv XoyodeTov Kvpov 2Jvp.€Ù>v tov p,eTa<f>paa-
tova. Ces « 150 chapitres » sont publiés sous cette forme dans la
Philocalie grecque 4. Cette dernière édition est, en ce qui concerne
certains « chapitres », plus complète que celle de Migne. Certaines
citations de Palamas également attribuées à Syméon-Macaire ne
correspondent pourtant pas au texte de ce dernier8.
Les grands Cappadociens et s. Jean Chrysostome constituent
aussi l'une des sources majeures de Palamas. Des textes tirés du
livre V Contre Eunome, connu sous le nom de s. Basile et généra
1 Palamas avait donc connu deux livres de Macaire, dont Syméon aurait
paraphrasé le premier ; il existe, en effet, une tradition manuscrite qui sépare
les Homélies spirituelles en deux livres (voir J. Darrouzès, Noies sur les homélies
du Pseudo-Macaire. dans le Muséon, t. LXVII, 1954, p. 297 ss). Voir la suite de
cette note à la p. 383 bis.
»PG, XXXIV, 841-968.
' Cfr, par exemple, le Paris, gr. 874 (s. XIV), fï. i85-220v.
4 Édit. Venise, p. 699-751.
* Voir par exemple Tr. 1, 2, 3 ; I, 3, 3, 7 ; III, 2, 2.
XXXVIII GRÉGOIRE PALAMAS
moine obscur (Evpcwv rivos uovaxov KaTa rfjv fiaotXevovaav -rrjvSe rûtv -nôXctov
Kav rf) tov âyiov Mâ^tavros ircpi ttjv EvXoKcpKov uovfj ■noXiTcvrTafj.tvco ; cité,
d'après le Vatïc. 1096, fol. 137*, par G. Mercati, Notizie di Procoro e Demetrio
Cidone, dans Siudi e Testi, t. 56, 1931, p. 237, n. 1). Par contre, David Dishypatos,
dans ses ïambes contre Akindynos (faussement attribués parfois à Palamas),
mentionne Syméon parmi les grands martyrs de l'orthodoxie : 'lauev naBovra.
Zu/ie wvvtv tov véov..., uâWov Se tov uéyiuTOv (V Beorrriq, tov axovra kXtjgiv eV
Beriyôpov Xoyov (Paris, gr. 1238, fol. 50v).
1 Voir J . Gouillard, Théolepte de Philadelphie, dans le Dicl. de théol. catholique,
t. XIV, col. 339-341 ; V. Laurent, Une princesse byzantine au cloître, Irène-
Eulogie Choumnos Paléologine, dans Échos d'Orient, t. XXIX, 1930, p. 29-30 ; S.
Salaville, Formes de prière d'après un Byzantin du XIV siècle, dans Échos
d'Orient, t. XXXIX, 1940, p. 1-25 ; S. Salaville a également publié et commenté
quelques œuvres de Théolepte dans Études byzantines, t. V, 1947, p. 101-136,
dans les Mélanges J . de Ghellinck, t. II (Muséum Lessianum, sect. hist., 14, 1951),
p. 877-887. (L'auteur donne dans ce dernier travail une liste des œuvres de Théo
lepte d'après l'Ottob. gr. 405). Un opuscule de Théolepte est entré dans la Philoca-
lie et fut reproduit dans PG, CXLVIII, 381-400. La biographie de Théolepte
nous est conservée dans l'éloge funèbre de l'évêque de Philadelphie par Nicé
phore Choumnos (édit. Boissonade, Anecdota graeca, t. V, Paris, 1835, p. 183-
239)- Voir la suite de cette note à la p. 383 bis.
1 Son séjour à l'Athos est attesté par Philothée, Encomion (PG, CLI, 561 A).
* Cfr Tr. II, 2, 3 ; Choumnos (ibid., p. 201-203) ne parle que d'un maître spiri
tuel sans donner son nom.
XL GRÉGOIRE PALAMAS
mouvement qui réunit dans ses rangs les personnalités les plus
vivantes de la chrétienté byzantine. Que Palamas nous présente
Théolepte et Athanase comme des maîtres de ces pratiques corpo
relles sans qu'eux-mêmes les aient mentionnées dans leurs
œuvres, prouve à la fois la large diffusion de ces pratiques et
la valeur secondaire que les maîtres spirituels leur accordaient.
Les autres personnages mentionnés nous sont beaucoup moins
connus. Aucun ne semble avoir laissé d'œuvres écrites. Il s'agit,
en tout cas, de maîtres spirituels contemporains : è<j>' r)fiûv, dit
Palamas en les opposant aux « anciens », Syméon (XIe s.) et
Nicéphore (XIIIe s.) *. On retrouve, en effet, leurs noms dans les
sources contemporaines. Nil (NeîXos 6 'TraAoy), Élie et Athanase
(6 AïtT€vrpr]vds 'AOavdotoç) sont mentionnés ensemble comme
moines éminents du Mont-Saint-Auxence (tov AvÇevrlov fiowov),
sur la rive orientale du Bosphore, face à Constantinople, au mo
ment où Athanase, futur patriarche, y vient également après son
voyage en Orient 2. Le Mont-Saint-Auxence était un centre
monastique célèbre dès le Ve siècle 8 et de nombreux monastères
y florissaient encore au XIIIe. Michel VIII Paléologue y restaura
l'ancien couvent de Saint-Michel et lui accorda un Typicon qui
prévoyait l'existence de KeXXux d'hésychastes *. Le savant huma
niste Maxime Planude y fut l'higoumène du monastère des Cinq-
Saints 6. Des traditions spirituelles très diverses étaient donc
représentées au Mont-Saint-Auxence. Les personnages auxquels
se réfère Palamas appartiennent quant à eux à une lignée de
•Ce ne sont donc certainement pas s. Nil de Sicile et d'autres saints d'Italie
du Sud, comme on a pu le dire (Krumbacher, Geschichte der Byzant. Lilteratur,
p. 198).
» Vie d'Athanase, édit. Papadopoulos-Kerameus, § 7, p. 9 (= édit. De-
LEHAYE, § 6, p. 51).
* Sur le Mont-Saint-Auxence, voir l'étude de S. Pargoire, Mont-Saint-
Auxence. Étude historique et topographique, dans la Revue de l'Orient chrétien,
1903, t. VIII, pp. 15-31, 240-279, 426-458, 550-579 ; cfr R. Janin, Constantinople
byzantine, Paris, 1950, p. 447.
4 M. GÉDÉON, TvmKÔv 1-17J tirl toû fiovvov rov Ai(fvriov offiaofiîas fiovrjs
AfixavX toû àpx<iyy&ov, Constantinople, 1895, p. 43.
* J. Pargoire, op. cit., p. 569-574 ; M. Treu, Maximi monachi Planudis
epistulae, Vratislaviae, 1890, p. 214-215 ; V. Laurent, Planude, Maxime,
dans le Dict. de thêol. cathol., t. XII, col. 2247-2252.
XLII GRÉGOIRE PALAMAS
Le plan des Triades ne peut être établi que dans ses grandes
lignes. Certains thèmes essentiels de la pensée de Palamas
reviennent, en effet, dans tous les traités : son éloquence souvent
improvisée, et parfois emportée, se permet de revenir à plusieurs
reprises sur le même sujet en l'envisageant à des points de vue
différents.
Les deux premières Triades suivent un développement paral
lèle qui, comme nous l'avons remarqué plus haut, coïncide peut-
être avec le plan de l'ouvrage de Barlaam.
VI. Le texte
lTr. III, 1. 2.
* Cfr J. Meyendorff, Les débuts de la controverse..., dans Byzantion, t. XXIII,
»953. P- 99-100.
» Philothée, Encomion (PG, CLI, 580 BD ; cfr 571 C ; 574 BC).
« I, 1. 1 ; I, 2, qu. ; I, 3, 13 ; II, 1,9 ; II, 3, 4, 65 ; III, 1, 32 ; III, 3, 3.
INTRODUCTION XLV
1 <PthoKa\ta rû>v Upûiv vqimicwv, Venise, 1782, p. 955-961 (= PG, CL, 1101-
1118). Signalons ici la traduction roumaine, par le P. Stanilooe, de Tr. I, 2-3
(d'après le Coisl. 100), publiée dans VAnuarul Academici tcologice Andrciane ,
Sibiu, 1932-1933 (citée dans Stanilooe, op. cit., p. 29).
* Cfr Paris, gr. 135 et 1241 (H. Omont, Fac-similé des manuscrits grecs datés
de la Bibliothèque Nationale, t. I, pp. 87-88, 93).
5 Sur Manuel Tzykandylès, voir Sp. Lampros, AaKihcu)i6vwi /?i/3Aioyp<i^oi,
dans Néos 'EWtjv011.vrn1.mv, t. IV, 1907, p. 167-176 ; M. Vogel-V. Gardthausen,
Die griechischen Schreiber des Mittelalters und der Renaissance, Leipzig, 1909, p.
281-282 ; D. A. Zakinthinos, Le Dcspotat grec de Morée, t. II, Athènes,
1953, pp. 316-317, 321 ; G. Mbrcati, Notizie di Procoro e Dcmetrio Cidone...,
pp. 6, 11, 160, 274, 503 ; R. J. Loenertz, Chronologie de Nicolas Cabasilas,
dans Orient. Christ. Per., t. XXI, 1955, p. 209-212.
XLVI GREGOIRE PALAMAS
d'hui partie du fonds Coislin à Paris (Coisl. 98, 99, 100 et 101).
Tous les volumes portent une indication d'origine : t&v Karrjxov-
fUvwv rrjs Upâs Aavpas rov àylov 'Adavaolov. Le Coisl. 100 est
désigné comme fiifiXlov y'. Le dernier volume, le Coisl. 101, est le
seul à être daté : il fut terminé en 1445 par Sylvestre Syropoulos,
ecclésiarque de Sainte-Sophie de Constantinople 1. Le manuscrit
fut-il apporté de la capitale ? Nous l'ignorons. En tout cas
les quatre volumes n'ont pas été copiés en même temps et n'ont
pas toujours fait partie de la collection. Le Coisl. 100 comporte
en effet (ff. i-9v), à une place tout à fait inattendue, la lettre de
Palamas à Damien (Inc. : 'Hvéx^ rtoWax&dev...) précédée d'une
remarque explicative : la lettre fut oubliée par le copiste du
« volume premier » des œuvres de Palamas (fol. 1 : Aôyos ovros ix
rœv npàs 'AkIvSuvov avri.pprjri.Kwv cari, rov npârrov fiifiXlov SeVoroç "
iirel Se ovk iypd<f>r) tls rov avrov rônov iv rots /îijSÀi'oiç eKelvoiç,
■npooerédr) ivravda). Or, le Coisl. 98, qui fait partie de la collec
tion actuelle, comporte la lettre à Damien (ff. i96v-204). Par
contre, le Paris, gr. 1238, autre manuscrit du XVe siècle, omet
la lettre à sa place habituelle. C'est donc le Paris, gr. 1238 ou un
homologue, et non le Coisl. 98, qui faisait originairement partie
de la collection.
Le Coisl. 100 (anc. 261) qui seul nous intéresse aujourd'hui
est un volume de grand format (298' x 221 mm.) en papier,
comportant 1 + 342 feuillets de 31 lignes. La reliure porte le
chiffre de Charles X. Montfaucon, dans sa Bibliotheca Coisliniana,
a minutieusement reproduit les titres des ouvrages qui s'y trou
vent a et Mgr Devreesse en a donné une description détaillée à
laquelle nous nous sommes déjà référés. Nous avons reproduit,
en marge, la foliation de ce manuscrit connu et facilement acces
sible.
Dernier manuscrit important, le Bodleianus Laudianus 87
(anc. 637), également du XVe siècle, est un recueil du même type
que la série des Coisliniani, mais moins complet et ne compor
tant qu'un seul volume de grand format en papier d'une écriture
fine, mais soignée, disposée en deux colonnes, sur 452 feuillets.
1 Robert Devreesse, Le fonds Coislin, Paris, 1945, p. 86-90. Syropoulos est
l'auteur d'une Histoire du Concile de Florence et recopia plusieurs manuscrits
de contenu patristique ou antilatin (M. Vogel-V. Gardthausen, op. cit.,
P- 398-399)-
» PG, CL, 833-838.
INTRODUCTION XLIX
C — Coislinianus ioo.
V = Vaticanus gr. 1711.
S = Sinaiticus gr. 1671.
L = Bodleianus Laudianus 87.
P = Parisinus gr. 2381.
A = Atheniensis 2092.
Mi = Patrologie grecque de Migne (t. CL, 1101-1118).
Usp = Fragments de Porphyre Uspenskij.
PREMIÈRE QUESTION
On accuse les moi- J'ai entendu dire par certains que les
nés d'ignorance. moines devaient eux aussi rechercher la
pon re sagesse profane, car, sans elle, ils ne
peuvent être délivrés de l'ignorance 1 et des fausses croyances ;
que même en parvenant à l'impassibilité la plus grande, on ne
peut acquérir la perfection et la sainteté, à moins de recueillir de
partout le savoir, celui surtout de l'éducation hellénique ; car elle
aussi est un don de Dieu a, au même titre que les dons accor
dés par révélation aux prophètes et aux apôtres. Grâce à elle,
l'âme acquiert la connaissance des êtres qui enrichit la
faculté cognoscive — puissance supérieure de l'âme —, chasse
de l'âme toutes les autres choses mauvaises (car les passions
naissent de l'ignorance et par elle se fortifient) et amène
l'homme à la connaissance de Dieu ; il n'est pas possible,
en effet, de connaître Dieu autrement que par l'intermé
diaire de ses créatures. En les entendant parler ainsi, je ne fus
aucunement convaincu, car ma petite expérience de la vie mo
nastique me montrait juste le contraire ; je ne pus pourtant me
défendre, car ils parlent fièrement : Non seulement nous nous oc
cupons des mystères de la nature, nous mesurons l'évolution céleste,
nous étudions les mouvements opposés des étoiles, leurs conjonctions,
leurs phases et leurs levers, nous recherchons les conséquences qui en
découlent et nous sommes fiers de cela, mais encore, puisque les rai
sons de ces phénomènes se trouvent dans l'Intelligence divine, pre
mière et créatrice, tandis que les images de ces raisons existent dans
1 Pour Évagre et la tradition spirituelle, dont s. Maxime fut l'un des repré
sentants, Yâyvoia opposée à la yvwais est un état de vide spirituel et intellectuel
que seule la çrâce peut combler (voir infra, Tr. I, 3, 3). Pour les humanistes
byzantins, adversaires des moines, yvûois désigne uniquement un savoir intel
lectuel.
» Barlaam, Epist. III 'ad Palamam (édit. Schirô, p. 290-291) : Sotfci'crqs
aiÎToîç (les philosophes profanes) napà 0tov oo<j>las. Cfr les textes de Barlaam
cités plus bas par Palamas, Tr. II, 1, 11, 25, 37.
[rPHropioY
TOY MAKAPIQTATOY 'APXIEniZKOITOY 6EZZAA0NIKHZ
TA T1P02 TON BAPAAAM ZYrrPAMMATA]
CVSL
X TlT. : sic V ; ait. man. add. tov iv âyiots irorpôs 17/iûi' «ai viov ffroXoyov V |
27 S-qptovpytKœ : &7}f.uovpyi7> L.
6 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
DU TRÈS BIENHEUREUX ARCHEVÊQUE DE THESSALONIQUE
GRÉGOIRE
PREMIER TRAITÉ DE LA PREMIÈRE SÉRIE
POUR LA DÉFENSE DES SAINTS HÉSYCHASTES
DÉFINITION DES NORMES ET DES LIMITES DANS LESQUELLES
IL EST UTILE DE S'ADONNER AUX ÉTUDES
PREMIÈRE RÉPONSE
1 Hébr., XIII, 9.
* Proverbe (?) fréquemment employé par Palamas (cfr Tr. I, 2, quest.
Tr, I, 3, 13).
TOY MAKAPIQTATOY 'APXIEniZKOnOY 9EZZAA0NIKHZ
rPHropiOY
AOTOZ •YIIEP TQN 'IEPQZ 'HZYXAZONTQN,
TQN IIPOTEPQN 'O IIPQTOZ-
KATA 77 KAI MEXP1 TINOZ AYZITEAHZ 'H I1EPI AOTOYZ 5
TPIBH
'AnOKPIZIZ IIPQTH
CVSL
1-2 tov avrov V | tov iv àyîoLS irarpos *iilwv Vpi\yoplov âp^iemaKOTrov Seaaa-
XovIktjs S H 3 Xoyos om. S | 7 airôrcptois irputry) in marg. S.
10 GRÉGOIRE PALAMAS
1 D'après Barlaam, le mérite principal des philosophes grecs avait été d'af
firmer l'inconnaissabilité de Dieu, et, par conséquent, de définir les limites de
la connaissance humaine. Voir Epist. III, ad Palamam (édit. Schirô, pp. 298, 299) .
• Rom., XI, 34.
« // Cor., I, 12.
« / Cor., VIII, 1.
• Col., II, 18.
• / Cor.. I, 26.
TRIADE I, 1, 3 II
CVSL
12 GRÉGOIRE PALAMAS
KTfv kclI irapà 0eov kclI npos Seàv èpxop.€vr)v Kal Oeâ) tovç
icrqaafiévovç ovp.p.6p<f>ovs àTroSeiKvvarav.
CVSL
I Kai posl 8eov om. S || 21 koX post ovv&taiioviofis add. C || 24 XapTrpwv posl
TaiÎTjj add. VS.
14 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
l6 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 rôt ont. L II 20-21 toivvv tovtov : tovtov toIvuv L.
l8 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
17 riiiûiv ont. S
20 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
22 GREGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Image fréquente chez Macaire, Évagre et s. Maxime (voir infra Tr. I, 3, 41).
Tous les paragraphes précédents sur l'image de Dieu dans l'homme et la purifi
cation sont très proches de la pensée de s. Grégoire de Nysse.
• Exode, V, 17.
» Actes, XVII, 21.
*Hom. in Ps. XLV (PG, XXIX, 429 A).
• Prov., I, 2.
• Hom. XII in Prov., I, 6 (PG. XXXI, 397 BC).
TRIADE I, 1, 8 25
CVSL
21 àvôvrjrov S | 26 ravra : Tavry C.
26 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Rom., I, 22.
» I Cor., II, 6.
%Epist., 223 (PG, XXXII, 824 AB).
• Matth., XVI, 3.
• Jacques, I, 5.
TRIADE I, 1, 8-9 27
CVSL
I woncp '. wç L | 17 8taKpiv€iv : SoKiftâÇav L.
28 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
2 ri om. S.
30 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
25 TTotnjpâts om. L.
32 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Deut., XV, 9 ; formule adoptée par tous les spirituels chrétiens, de préférence
au i yvû>9i aiavTÔv ». Cfr déjà s. Basile, Hum. in Attende tibi ipsi (PG, XXXI,
197-217) et tous les auteurs ascétiques de la tradition évagrienne.
* Sur l'opposition qui existe selon Palamas entre l'« attention » des spirituels
chrétiens et la < connaissance de soi » des philosophes, voir J. Meyendorff, Le
thème du retour en soi dans la doctrine palamite, dans Revue d'Hist. des rel., t.
CXLV, 1954, P- l8â M-
» Actes, XVI, 17.
« II Cor., XI, 14.
• // Cor., XI, 15.
TRIADE I, 1, IO-II 33
CVSL
j ti anie rjxovf : ti; coda.
34 GRÉGOIRE PALAMAS
Moïse parlant la langue attique ? 1 Nous savons donc que, s'il y a chez
eux quelque chose de bienfaisant, c'est de nous qu'ils le tiennent,
sans le bien comprendre ; mais nous comprenons aussi, après exa
men, qu'ils lui donnent un sens différent. Et si l'un des Pères dit
la même chose que ceux du dehors, la concordance n'est que ver
bale, la pensée étant bien différente. Les uns, en effet, ont, selon
Paul, l'intelligence du Christ a, et les autres expriment au mieux un
raisonnement humain. Comme le ciel est distant de la terre, ainsi
ma pensée est distante de vos pensées 3, dit le Seigneur. D'ailleurs,
même si ces gens avaient parfois une pensée commune avec Moïse,
Salomon et leurs imitateurs, en quoi cela leur serait-il utile ?
Quel homme sain d'esprit et appartenant à l'Église pourrait-il
en tirer la conclusion que leur enseignement vient de Dieu,
à moins de dire aussi que les hérétiques apparus après le Christ
reçoivent leurs doctrines de Dieu, puisqu'ils n'ont pas ébranlé
toute la vérité, après l'avoir reçue de l'Église ? Tout don parfait
vient d'en haut, du Père des lumières, a déclaré le disciple de la
Lumière 4. Mais si les dons vivants que reçoit l'hérétique ne sont
pas mutilés, comment lui-même, étant hérétique, les offrirait-il
aux autres sans les mutiler ? Un être vivant, bien que mutilé,
n'en est pas moins vivant. Mais un dieu qui ne crée pas à partir
du néant, qui n'a pas existé avant nos âmes ni avant ce qu'ils
appellent la matière sans forme, ou plutôt avant la matière qui
possède en elle-même son équilibre et sa forme, sans être encore
en ordre 5, comment serait-il Dieu ? Et pour ajouter la parole
du prophète : Qu'ils disparaissent, ces dieux qui n'ont créé, du
néant, ni le ciel, ni la terre 6, et avec eux, ceux qui disent qu'ils
sont des dieux. Quant à ces gens qui leur donnent le titre de
« théologiens » ou de « maîtres », qui pensent pouvoir leur emprun-
CVSL
I ioT)fiâTcu' : 8iOfOT)/iÔTaiv VS 11 4 ô om. VS | 7 xotiuvoîci' VS || 15 £tûa o»
L.
36 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Jean, I, 9.
* Reprise de l'image et des termes mêmes employés dans la seconde lettre à
Barlaam {Coisl. 100, fol. 98). Cfr infra, § 20 ; Tr. II, 1, 15-16.
• I Rois (I Sam), XVII, 36.
TRIADE I, 1, 11-12 37
/
roiwv ^yqatfxa raKelvojv r)pîv, <î>s Kar eKelvojv xpfjadat
Kadaipovvras, olovel rfj iavrov pop<f>aia FoXiàO aXXov,
€7ravi<TT<ifji€Vov kclI àvOtcrrâpevov Kai « àveiSlÇovra irapd-
ra£iv 0€ov Çôjvtos » ef àXiéojv Kai aypa.fifia.Twv rà Ocîa
ire7ratSevfi€vr)v.
12. Tavr âpa Kai tt)v çÇùj iraiSetav penivai rovs ^ovXop.4-
vovç rS>v pr) rov povrjpr] filov iTraveXopévojv ovk âv àireip-
Çaipev. Aià réXovs oè ravrrj rrpoacayr]Kivai rrapaivovpev
rJKiora rœv à-nâvrojv ovSéva ' TrpoohoK&v Se ri r<ôv delojv
àxptfiws rrap avrrjs eïcrecrBai ko.1 reXéws àrrayopevopev ' 10
ov yàp ëoriv i£ avrrjs 8iSax&rjval ti ircpl 0eov àa<f>aÀés.
t'Epojpave yàpavrr)v 6 &eés», ovk avros rotavrr/v noifjoas —
vais yàp âv OKoriaai ro <f>â>s ,'— , ôAAà poipàv ovaav àrreXéyÇas,
ov rrpos TTjv avrov rrapapXrjôeîoav, ârraye, el ydp ris tout'
cittoi, Kai rov 8ià Mwaiats SeSopévov vépov KarapyrjOfjvaî 15
T€ Kat pojpavBrjvai <f>rjo€i, rov vopov <f>avepœ6evros rrjs
X<ipiTos. El Se pr) rovrov, Kai yàp ck 0cov, Karà rovro ndv-
tws r) tôjv 'EXXrpxDV ip.wpa.vdri- o~o<f>ia, KaOôri ovk ck 0cov '
vâv S' 5 pr) Ocôdcv ovk 6v Sià rovro 17 oo<f>ia rû>v 'EXXtjvojv
ipcv8a>wpos. '0 pcv yàp ravrr/v cvprjK ws vovs, fi vovs, 2°
ck Ocov ' ravrrjv 8c rov rrpocrrJKOVTOs rcXovs rrjs Ocoyvwotas
CKircaovaav , cktttojoiv oo<f>las Kai o~o<f>iav rfXoyr/pcvrjv , rav-
rov 8' clncîv pcpœpapcvqv, 8iKai6rcpov âv ris r) ao<f>iav
irpoocliroi. A16 ko.1 6 'ArrôoroXos oi>x a>ç o-vyKpivopévrjv cÎttc
pœpalvcoQai, à\À' ws rà ][ rov aiwvos rovrov t,rjrovoav Kai 25 1 *• to9*
rov TTpoaiojvixiv Qcov pr) yvovcrav, pr/Sè yvcôvai ^ovXopévrjv '
elrràiv yàp « ttov ctu^tjti^tijç rov aiwvos rovrov ; », evdvs
€Trrjyayev Sri. « ipwpavev 6 &eos rr)v aocf>îav rov Koapov
CVSL
38 GRÉGOIRE PALAMAS
due folle. C'est pourquoi l'Apôtre dit qu'elle a été rendue folle,
non pas dans sa composition même, mais parce qu'elle recherche
les choses de ce siècle, ne connaît pas le Dieu Éternel et ne veut
pas le connaître. C'est après avoir demandé Où est le chercheur
de ce siècle? qu'il ajouta immédiatement : Dieu a rendu folle
la sagesse de ce monde l, c'est-à-dire qu'il a montré, en apparais
sant lui-même, qu'elle s'était écartée de la véritable connaissance,
qu'elle n'était pas réellement sagesse, malgré ce nom qu'on lui
attribuait. Si elle avait été sagesse, comment serait-elle devenue
folie et cela par un acte de Dieu et de sa Sagesse apparue sur
terre ? Car, d'après le grand Denys, le bien supérieur ne s'oppose
pas au bien inférieur 2. Quant à moi, je dirais aussi que les choses
intelligibles ne s'affaiblissent pas les unes les autres et j'ajouterais
que toute belle chose voit sa propre beauté accrue par l'appari
tion de la Beauté supérieure. Comment n'en serait-il pas ainsi,
lorsque la Puissance même, Source du Beau, est apparue ? On ne
dira pas que les «lumières secondes», j'entends les natures qui
sont au-dessus de ce monde 3, ont été rendues inutiles par la
première Lumière, qui les éclaire ; on ne dira pas non plus que
notre raison et notre intelligence, très inférieures à ces lumières,
mais qui sont tout de même lumière, soient devenues ténèbres à
l'apparition de la lumière divine, alors qu'elle est apparue pour
éclairer tout homme venant dans le monde *. Mais celui qui s'op
pose à cette Lumière, qu'il soit ange ou qu'il soit homme, devient
ténèbres, parce qu'il s'en sépare de son plein gré et se trouve
abandonné par elle.
1 I Cor., I, 20.
•De div. nom., IV, 19 (PG, III, 717 A).
* Sur les anges comme « lumières secondes » voir notamment s. Grégoire de
Nazianze, Hom., XL, 5 (PG, XXXVI, 364 B), Hom., XLIV, 3 (ibid., 609 B), etc.
4 Jean, I, 9.
TRIADE I, 1, 12-13 39
» tovtov », Tovréartv i<f>avépu>o€ <j>avels rfjs àX-qBivrjs yvu>-
aecos eK-n-eTTTioKvîav Kal firj ovaav oo<f>îav, àXXà koXov-
fiévTjv fi.6vov. El 8' Tjv ao<f>ia, vws av iyévcTO peupla Kal
Tavd* vtto Qeov Kal t^ç clvtov cro<f>las £ttI yfjs <f>av€pco6elcrrjs /
Karà yàp tov p.iyav Aiovvowv « KaXtp koXov ovk èvav- 5
» TLOvrai, tô> tJttovl to KpeÎTTOV », eya> S av <f>airjv d>ç ov8è
àp.fïXvv€Tal tto9' vtt' àXX-qXcov rd ye voiyrà, Trpoodelrjv 8* av
ôVt kcÙ ttjs iavTov KaXXovrjs ckclotov tirlhooiv Xap.j3dv€i rjj
tov KpelrTOVos €7n<f>avetq.. Ti S' âv cÏttol tis, avrijs tt}ç koX-
Xottolov 8vvdp.ews €7n<f>avelarjs ', Ov8è yàp rà Seureoa <f>û>Ta, 10
ràs VTT€pKoap,lovs Xéyoi <f>voeis, vtto tov TtpwTov <f>a>Tos
àxpetovodai <f>air) ti? i7nXdp,7rovros aiiToîs ' oùSè to ttoXv
tovt<ov dnoSéov, <f>û>s 8' op,ws 5v, to ko.6' r)uâs Xéyoj Xoyi-
kov koL voepôv, okotos yéyov€, tov deiov (fxoTos €Tri<f>av€V-
tos, Kal raûr' « cî? to <f>o}Ttaai. Trdvra àvOpamov ip^ôp-evov 15
» tic tov Koap.ov ». '0 8' àvriraTTo/ievoç tovto), €Ït âyyeXos,
cÏt' dvdpcoTTos, d>s éavrov 4k wv areprjaas tov <J>cot6s,
iyKaTaXçufrôels okotos àvair€<f>r)vev.
CVSL
6 ms om. C | 25 /yicaTo^aAAoïTos V.
40 GRÉGOIRE PALAMAS
ment aurait-elle été rendue folle par Celui-là même qui a donné
cette sagesse à la création ? Comment ce coup qu'elle a reçu ne
serait-il pas en fait porté à la Sagesse même de Dieu, apparue à la
face de l'univers ? Comment alors Celui qui a établi la paix dans
le monde entier et pour chaque créature en particulier, ne se com
battrait-il pas manifestement lui-même, puisque d'une part il
serait source de sagesse (sa sagesse ayant été incluse dans l'ordre
cosmique) et d'autre part, par sa venue, il frapperait cette sagesse
de folie, ainsi que ceux qui l'ont reçue ? Mais il fallait que cette sa
gesse fût là, non pour être rendue folle, mais pour être accomplie,
de même que l'ancienne Loi, au sujet de laquelle Paul s'écrie :
Nous abolissons donc la Loi? Jamais! Au contraire, nous confir
mons la Loi l. Le Seigneur nous incite aussi à la scruter, car elle
possède en elle-même la vie éternelle 2 ; et il dit encore : Si vous
aviez eu foi en Moïse, vous auriez foi en Moi 3. Vois-tu l'extraordi
naire concordance de la Loi et de la grâce ? Pour cette raison,
lorsque la vraie lumière est apparue, la Loi est devenue encore
meilleure, puisque sa beauté cachée s'est manifestée ; mais ce
n'est point le cas de la sagesse des Grecs ; cette dernière, sous
un extérieur de paroles élégantes, agréables et insinuantes,
recelait la folie : son infamie une fois découverte, elle devint encore
pire et a reçu justement son nom de folie ; et il ne s'agit pas ici de
folie par transcendance, comme ce serait le cas si elle était au-
dessus de la raison (telle est l'appellation mystérieuse de la sagesse
de Dieu *), mais de folie due à une absence de connaissance de
la vérité, puisqu'elle a abandonné la fin qui convient à une sagesse
simplement humaine ; non seulement elle l'a abandonnée, mais
elle s'est égarée dans une direction absolument contraire et
persiste dans le mensonge, en le prenant pour la vérité ; elle cher
che à calomnier la vérité, comme si la v i i ' était mensonge, et
dresse la création contre le Créateur6; a.ij . ird'hui encore, son
action consiste à dresser les Écritures de l'Esprit contre l'Esprit,
contre les œuvres spirituelles et les hommes spirituels.
CVSL
1 / Cor., I, 21.
* Rom., I, 21.
» Rom., I, 28.
« Rom., I, 25.
TRIADE I, 1, 14 43
CVSL
24 vap' : irpos L.
44 GRÉGOIRE PALAMAS
montrées par des paroles. Et cela, tous ceux qui n'ont pas seule
ment reçu ces traditions, mais qui, par l'expérience, en ont
recueilli les fruits et qui savent réellement en eux-mêmes que la
folie de Dieu est plus sage que les hommes 1, tous ceux-là le savent
et peuvent en porter témoignage.
1 I Cor., I, 25.
* Phèdre, 245 a ; éd. L. Robin, dans la Coll. Budé, p. 33.
■ Tint. 27 cd ; éd. A. Rivaud, dans la Coll. Budé, p. 140.
* Réminiscence de l'oracle que, d'après Porphyre (Vita Plotini, 22, éd. E.
Bréhier, dans la Coll. Budé [Plotin, Ennéade, tome I], p. 25), Apollon rendit au
sujet de Socrate.
TRIADE I, 1, I4-I5 45
CVSL
» Cfr Iliade, I, v. i.
* Parodie assez éloignée du texte du prélude de la Théogonie, cfr éd. P. Mazon
dans la coll. Budé. p. 32-33.
• Sag., I. 5-
« ICor., X, ai.
TRIADE I, 1, I5-l6 47
CVSL
» / Cor., I. 21.
• Efist. VII (PG, III, 1080 B).
* Psbudo-Denys, De div. nomin., IV, 23 (ibid., 725 B).
« Epist. VII {ibid., 1080 A).
TRIADE I, 1, 16-17 49
CVSL
1 / Cor., I, ai.
« / Cor., II, 7.
» / Cor., II. 6.
« / Cor., II, 8.
• / Cor., I, 30.
• Rom., I, 21.
TRIADE I, 1, I7-18 51
Kal alriav rov prf yvœvat. tov Oeov; Aôrr/ Se èariv 77 roîs
"EXXr)at,v è^evpy]p.évrj , napà rr)v tov Oeov crêpa, tô> 8i7TÀa-
oiao~p.(p tov ttjs «oo^t'aç» 6v6p.aros <f>aveptodeîaa. Ti yap kcu
npoïœv <f>rjoiv ovtoç 6 6e6ao<j>os ,' « 'Hp.eîs 8è XaXovp.ev
» Oeov ao<f>lav »" dp* ovv r) eKelvoi Karà toûtov 77 oSros kolt 5
aùroù? / Ovp.evovv ' Stô *al aùrôç tovt aTrayopevojv, « aotplav »
^Tjcri « 0coû ÀaAoC/uev *" toîç tcAcioiç, ao<piav Se où toC
» alœvos toutou, oùSè tôjv àpxoiraji> toû alœvos tovtov
» TtDv Ka.Tapyovp.evwv » /caî « tJv oùSeis rœv àpyôvrœv tov
» atcû^oç tovtov êyvœKev ». Avttj S' 17 ao<f>ia iv rjp.lv eariv 10
«V Xptorœ 'I-qaov, « 5? èyevfjdr/ r)pîv ao<f>ia àrro Oeov ».
tLKCivrj 0 ev €K€tvois ovk i\v, aAA cv rots vrr eKeivœv epevvœ-
pévois KriopaoiV, œv rovs Xôyovs èÇrjrrjKÔres Sià filou,
r)X9ov p.év ttws els évvoiav Oeov, ttjs p.èv <f>vaeœs Kal ttjs
Krioeœs àcpoppàs xopT)yovo~qs où p.iKpds, rœv 8e 8aip6vœv 15
8aip.oviœs ovk àireipyôvTœV irœs yàp àv deol èvop.iaBr)aav,
p.r)8ap.ô>ç Oeov èwolas tt)v àvdpœTrivqv eloeXOovor/s Siavoiav ;
CVSL
CVSL
54 GRÉGOIRE PALAMAS
1 / Cor.. I, 26.
* Rom., I, 22.
* 1 Cor., I, 20.
« / Cor., I, 20.
» Cfr / Cor., I, 28.
* Col., II. 8.
' / Cor., II, 6.
* Cfr supra, question, p. 4.
* Cfr Pseudo-Denys, De div. nomin., VII. 2 (PG, III, 868 C).
TRIADE I, 1, 19 55
CVSL
56 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
58 GRÉGOIRE PALAMAS
sance rend son âme conforme à Dieu. Car, selon ce qui a été dit à
Caïn, si tu offrais correctement sans diviser correctement... 1 Mais
bien diviser est le propre d'assez peu d'hommes : ceux-là seuls
« divisent bien » qui ont les sens de l'âme entraînés à distinguer
le bien et le mal. Quel besoin avons-nous donc de courir en vain
ces dangers et cela lorsqu'il est possible de contempler la sagesse
de Dieu dans les créatures non seulement sans danger, mais
encore avec utilité ? Une vie que l'espérance en Dieu libère de
tout souci pousse naturellement l'âme à la compréhension
des créatures de Dieu : elle est alors frappée d'admiration,
elle s'applique, approfondit sa compréhension, persiste dans
la glorification du Créateur et, par ce miracle, se trouve amenée
à ce qui est supérieur. Selon saint Isaac, elle rencontre des tré
sors que l'on ne peut exprimer en paroles 2 et, se servant de la
prière comme d'une serrure, elle pénètre par elle dans ces mystères
que l'œil n'a pas vus, que l'oreille n'a pas entendus et qui ne sont
point montés au cœur de l'homme 3, manifestés par le seul Esprit
à ceux qui en sont dignes, comme le dit Paul.
CVSL
60 GRÉGOIRE PALAMAS
1 // Cor., I, 12.
» / Cor., I, 26.
• Cfr / Tint., III, 7.
* Cfr Hom., XLI, 14 (PG, XXXVI, 448 C). Des passages de ce développement
sont cités dans Tr. II, 1, 12.
TRIADE I, 1, 21-22 6l
tout' êpyov ko! ôo-r/s Seîrai hiaKpiaeojs ' 5p,ioç el Kal kclAws
XP7]°~r) T4* koA&S aTT€L\rjfjLfj.€vco fioplco ttjs éÇwdev ao<f>îas,
kolkov p,ev ovk av eïrj tovto, kcli yàp ôpyavov 7ré(j>vKe yiveadai
vpos ti KaXàv. '.4AA' ovB' ovrœs av KXrjBelrf Qeov Kvpiojs
owpov Kal TJvevp.aTiKÔv, are <j>vaiKov koX p.r) âvojOev Kara- 5
irep.<f>dév. A10 Kal 6 oo<f>6s eïnep ti? t<i Oeîa IJavXoç « aapKi-
» kov » avro KaXeî, « /SAcVctc » Xéycov « rr)v KXrjoiv r)p.côv, à>s
» ov voXXol ao<f>ol Karà aâpKa ». Kalrot ris âv ^prjaaiTO
kÔXXiov rfj oo<f>La Tavrr) tôjv vtto IJavXov KeKXrjp,évœv
« eÇuidev » ao<f>â>v ', '.<4AA' ôp.ois « Karà craoïca» toutous, t6 10
ye els raxm\v t)kov, 6vop.à.t,ei oo<f>ovs ' eiKOTœs.
CVSL
2 coûtas • TraiSft'aç VS. (S add. supra oo<j>ias).
62 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
64 GRÉGOIRE PALAMAS
Du même, A Eupalrios :
Ton zèle à l'égard des Lettres profanes nous prouve que tu n'as
aucune sollicitude pour les sciences divines 3.
» Jean, X. 5.
• De opif., 30 (PG, XLIV, 240 D) {rijs 'ExK^aias est une addition de Palamas
au texte de Grégoire de Nysse).
*Episl. XI (sans titre dans Migne) (PG, XLVI, 1041 C).
♦ Comment, in Ps. XIV (et non VII) (PG, XXIX, 256 BC).
TRIADE I, 1, 23 65
23. Tavra irpoç tovs ttjv é£a> oo(f>lav irXéov rj Seov e£ai-
povras, à8eX<)>é, eliré. Kal npos tovtois SeîÇov avroîs, Smz
rœv VTroyeypap,pévwv Ke<f>aXaiojv, rrws /xarala Kal 7repuf>pov7)-
Tco toîs àylois rjfiwv 7ja.Tp6.01v èvop.lodrf koI pdAiara toîs
èv rreipa || yeyovôoiv avrfjs. 5 I *• "3»
CVSL
12 irepl : irpôr L || 14 Tov Nvooris... axoXfjs (vid. p. 69) post iyituro add. L |
22 î&piuv : «8<ô/*fi'L|| 27 riv post irpis add. L.
66 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 âyiov orn. L.
68 GRÉGOIRE PALAMAS
animale, s'en vantent et plongent dans le feu ceux qui sont pauvres
d'intelligence ; ils en font des fils de la géhenne ; ils parlent en faveur
du mensonge; avec leur langue bien pendue, ils embellissent leur
ruse et réussissent ainsi à tromper beaucoup de gens qui se font
prendre par les conseils de ces charlatans, comme s'ils tombaient
dans des filets, car tous leurs conseils sont des pièges et des nœuds
coulants pour ceux qui n'ont pas d'éducation 1.
CVSL
12-34 ToO Nvooijs." oxoMjs om. VSL.
PG, CL, DEUXIÈME QUESTION
col. IIOI
•Voir Tr. I, 1, i.
* Luc, X, 16.
* La suite du traité est partiellement traduite en français dans J. Gouillakd,
Petite Philocalie de la prière du cœur, Paris, 1953, p. 273-284.
* Dans sa lettre à Ignace l'hésychaste, Barlaam écrit en effet que les hésychastes
tenaient leur esprit reclus dans une partie du corps : îv run utptt toû owpaTot
iyK(K\(ia^ivo-, rg toû aclifiaroç â^poavvrj rt kox irax"rnTi aviiirfi^vpiuvov (Episl.
IV, édit. Schirô, p. 315).
'EPQTHZIZ AEYTEPA [PG. CL.
col. IlOl]
CVSLAPMi.
et dirigent contre eux leurs écrits, sous prétexte que les nôtres
exhortent les débutants à diriger leurs regards sur eux-mêmes
et à introduire, au moyen de l'inspiration, leur esprit en eux-
mêmes ; ils disent que l'esprit n'est pas séparé de l'âme 1, com
ment dès lors pourrait-on introduire en soi ce qui n'est pas séparé,
mais inclus dans l'âme ? Ils ajoutent que tels des nôtres parlent
d'introduire en eux-mêmes la grâce divine par les narines 2.
Mais je sais quant à moi qu'ils sont en train de nous calomnier,
car je n'ai rien entendu de tel dans notre milieu. J'en conclus
qu'ils ont une conduite tout aussi perfide dans d'autres domaines.
Car celui qui forge de fausses accusations peut aussi déformer
la réalité. Mais toi, Père, enseigne-moi : pourquoi mettons-nous
tout notre zèle à introduire notre esprit à l'intérieur de nous-
mêmes et pourquoi ne pensons-nous pas qu'il est mal de le reclure
dans notre corps ?
1 Barlaam écrit à Ignace que l'esprit « est toujours séparé de tout aspect
corporel, parce qu'uni à lui-même et à Dieu > : toû piv au/iarotiSoDs navrés «xo»-
pujfUvov, iamû> Se k<ù t<J> 8t<p tyiapivov (ibid.).
• Barlaam parlait, en effet, t d'entrées et de sorties intellectuelles, se produi
sant par les narines en même temps que la respiration > : votpai nw tloohoi rt
Ka'i ifotot 8tà t<û» ptvûv âfia rip irvtvfiim ytvofKvai, Epist. V (édit. Schirô,
P- 323)-
TRIADE I, 2, QUESTION 73
CVSLAPMi
DU MÊME
DEUXIÈME TRAITÉ DE LA PREMIÈRE SÉRIE POUR LA DÉFENSE
DES SAINTS HÉSYCHASTES
QUE CEUX QUI ONT CHOISI DE CONCENTRER LEUR ATTENTION SUR
EUX-MÊMES DANS LA QUIÉTUDE N'ONT PAS TORT DE CHERCHER
A GARDER LEUR ESPRIT A L'INTÉRIEUR DE LEUR CORPS
DEUXIÈME RÉPONSE
•AnOKPIEIE AEYTEPA
CVSLAPMi
1-3 T°C avTot?. .. h€VT(pos om. Mi || aùroû : àyiov IpTjyopiou S | 3 ànônpiats Sfv-
ripa post BtVTfpos add. S || 7 airotcptois htvrtpa om. S || 10 ^/icîs : rjfiwv Mi [J II
iv om. A [ 13 àva(iu>7ra6TJaai A || 22 noiaanXws C.
76 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSLAPMi
3 /if om. P | 18 tovB' : tovto Mi |] 25 àyàirq : àyà-rrqv VS | 27-28 irpooioraTai tj
Siavoiç. : t^ Stavotç irpoaloraraA P.
78 GRÉGOIRE PALAMAS
1 II Cor., IV, 6.
• // Cor., IV, 7.
» Cfr s. Grégoire de Nysse, De opif., XII (PG, XLIV, 156 CD ss). Cfr infra,
Tr. II, 2, 27.
4 Voir quelques lignes plus bas, la référence au Pseudo-Macaire.
TRIADE I, 2, 2-3 79
CVSLAPMi
fiarov, firjre c£a>, \\ Kal yàp avvr)p,p.évov, àXX* èv rrj KapSta |f. n6r
d)S èv ôpydvw to XoyiortKov r\p.G>v eZveu eTTt.OTdp.ed' aKpiplwç,
ov irap' àvdpwTrov tovto StBaxOévres, dXXà irap' avrov tov
TrXdoavros tov âvdpcwrov, SetKvvs ottojs « où t<x elaepxôp.eva,
» aXXà Ta èÇepxôp.eva Sia tov orôp-aTOS kolvoî tov dvdpoi- 5
» irov », « €K yàp rfjs KapSlas èÇépxovTal » <f>r)ot.v « ol Xo-
» yi.op.ol ». Tavr âpa ko! o p.éyas MaKaptos « r) KapSla »
<f>7]olv « r)yep.ovevet ôXov tov opydvov Kal, ènàv Karda^r)
» ràç vop.às rfjs KapSlas r) X^Pls' fiaoïXevei 5Xœv twv Xo-
» yiap.û>v Kal tu>v p.eXâ>v ' èxei ydp èoriv 6 vovs Kal navres IO
» ol Xoytop.ol rfjs ipvxfjs ». Ovkovv r) Kaphla r)p,û>v èori to
tov XoytoTiKov Tap.eîov Kai -rrpwTov oapKiKov ôpyavov Xo-
yiariKov. To toIwv XoyioriKov r)p.œv èv àicoi/îeî vrjtfiet crnev-
Bovres èmoKenTeodai Kal Biopdovv, tIvi y' âv èntOKeif/al-
p,eBa, el p.i) tov €KKexvp.évov Sià twv aladrjoewv vovv r)p.â>v 15
e£œ8ev avvayayôvres npos Ta èvros €7ravaydyotp.ev Kal
TTpOS aVTTjV TaVTTjV TT/V KOpBloV, TO T&V XoyUTp.Ô)V TO/Ll€ÎOV ,' [ll°8]
Aià tovto Kal o <f>epœvvp,œs MaKaptos è<f>e£rjs toîs àvorrépta
p.iKpov elpr)p,évois irap' avrov <f>r]oiv ' « 'EkcÎ toLvw Bel oko-
» ireîv, €i èvéypaifiev rj X<^PIS T0VS tov IJvevp.aTOS vôp.ovs ». 20
*Ek€Î ttov ; 'Ev tô> r)yep.ovtK(p opydvu), èv tû> rfjs xdpvros
dpôvœ, ônov 6 vovs Kal ol Xoyi.op.ol navres rfjs fox*)5' *v
ttj Kaphla Br}XaBrj. 'Opq.s ncôs àvayKaiôraTov toîs TTporjpr/-
p.évois èv iJoT^îa npooéxeiv èavroîs ènavàyeiv Kal èyarepi-
kXcUiv T<jf owp.aTi tov vovv, Kal p.dXtara t<3 èv tô> aoip.aTi 25
€v8ot<ztoj oojp.aTi, S KapSlav 6vop,dt,op.€v ',
CVSLAPMi
I /xijre : firjr' Mi | 4 Beutvvs '. faolv «V EvayycMois Mi Ij 5 Sià tov crifiaros om.
A | 12 XoytaTiKov : Aoyio/xoC Mi | 14 y' âv : âXXift Mi J 28-29 *£<» "°" : iio>8(v
V | 29 {ijTTJato/itv Mi II &i om. Mi.
82 GRÉGOIRE PALAMAS
Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit qui crie: Abba, Père! l,
comment nous aussi ne prierions-nous pas avec l'Esprit dans
nos cœurs ? Et si, d'après le Seigneur des prophètes et des apôtres,
le Royaume des deux est au dedans de nous 2, comment ne s'exclu
rait-il pas du Royaume des deux celui qui applique son zèle à
faire sortir son esprit du dedans de lui-même ? Le cœur droit,
dit Salomon, cherche le sens 3, ce sens qu'il appelle ailleurs
intellectuel et divin * et que tous les Pères cherchent à
atteindre en disant : L'esprit intelligent est sûr d'acquérir un sens
intellectuel; ne cessons pas de rechercher ce sens, en nous et en
dehors de nous B. Vois-tu que si l'on désire s'opposer au péché,
acquérir la vertu, trouver la récompense du combat pour la vertu,
ou plutôt le sens intelligent, gage 6 de cette récompense, il faut
faire revenir l'esprit au dedans du corps et de soi-même ? Par
contre, faire sortir l'esprit non pas hors de la pensée corporelle,
mais hors du corps lui-même, dans le but de l'y faire contempler
des visions intelligibles, c'est là la plus grande des erreurs hellé
niques, la racine et la source de toutes les hérésies, une invention
des démons, une doctrine qui engendre la sottise et provient d'une
folle témérité. C'est pourquoi, ceux qui parlent par inspiration
démoniaque se retrouvent hors d'eux-mêmes, ne comprenant
même pas ce qu'ils disent. Quant à nous, nous renvoyons l'esprit
non seulement au dedans du corps et du cœur, mais au dedans de
lui-même.
elle se retrouve chez s. Basile, Hom. in Ps. XLIV (PG, XXIX, 412 AB) et cher
Diadoque de Photicé, cap. 79 (édit. E. des Places. Paris, 1955, p. 137).
1 Gai.. IV, 6.
• Luc, XVII, ai.
• Prov., XXVII, 21 (trad. d'Origène et de s. Grégoire de Nysse).
« Prov., II, 5.
• S. Jean Cumaque, Scala. XXVI (PG, LXXXVIII, 1020 A).
• Cfr II Cor., I, 22 ; V, 5 ; Éph., I, 14.
TRIADE I, 2, 4-5 83
CVSLAPMi
CVSLAPMi
CVSLAPMi
8 iroti]<7(te om. Mi | 14 ircpireiv : àvairtinrfiv A ) 20-21 riy post imovvâyuv add.
VMi.
88 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSLAPMi
8-9 lh'€V[j.aTiKœs yàp outoi : ovtvi yàp nvevfiaTiKws Mi [(17 reXtq. : tcAciç Mi
| 19 iv : iv Mi jj aixwyrjri V jj 21-22 bibaaKÔ^tda kot. p. t. inofiov^v : p\ç t. vit.
kcit. Siê. A.
90 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr Ps.-Macaire, Hom., XVI, 7 (PG, XXXIV, 617 D), s. Jban Climaque,
Scala, XXVIII (PG, LXXXVIII, 1133 B) ; ibid., XXV (PG, LXXXVIII, 1000 D-
1001 A).
» Cfr Ps.-Denys, De div. nomin., IV, 8 (PG, 111,704 D).
• Cfr Ps.-Syméon, p. 164. Dans sa deuxième lettre à Barlaam, Palamas décrit
la méthode en des termes identiques (Coisl. 100, fol. iooT).
« Cfr Rom.. VII, 23.
• Tile, III, 5.
• Luc, XI, 26.
' Deutir., XV, 9.
TRIADE I, 2, 8-9 91
CVSLAPMi
CVSLAPMi
II €KTtoto A [ II -12 <f>rjai <l>vxî}S '■ >I>VXV^ ^"î"» A | 14 tmorpti/iav : iirooTpfi/iav
P H 18-19 tcarà ro yeypapfiévov om. Mi || 23 ytverax Kal otKrjfta : Kal oÏKijua yîverat
A j| 26 vov : vovç Mi.
94 GREGOIRE PALAMAS
CVSLAPMi
1 /iijScVoTt A I à» om. CLAPMi [2/1^ on. Mi Q 3 iiâXurS' : /la.Wra Mi [ 10
'qfiâs : Vflâs Mi | 23 $17 : Se Mi || 26 oatf>œs '. ootfxZs Mi.
96 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSLAPMi
exhortent ceux qui désirent garder cette tradition, alors que ces
nouveaux maîtres de l'hésychie n'en connaissent même pas une
trace et veulent nous admonester non par leur expérience, mais
par leurs bavardages, en cherchant à rejeter, à déformer, va
rendre méprisable la tradition, sans aucun profit pour leurs audi
teurs. Mais nous, nous avons personnellement conversé "avec
certains de ces saints et ils furent nos maîtres 1. Comment donc ?
Compterons-nous pour rien ceux qui ont reçu l'enseignement
de l'expérience et de la grâce pour nous incliner devant ceux qui
se sont mis à enseigner par orgueil et en cherchant des querelles de
mots ? Cela ne sera pas, jamais ! Et toi, éloigne-toi donc de ces
gens-là et adresse-toi sagement à toi-même avec David en disant :
Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse
son saint nom 2 ! Laisse-toi convaincre par les Pères, écoute-les te
conseiller la manière de faire rentrer ton esprit à l'intérieur de
toi-même.
CSLAI'Mi
2-3 *aî />os/ tous om. L | 4 â^w/nv Mi H fi auv«Ta>î atavrm : otavriô ovvtrws V.
TROISIÈME QUESTION
CVSL
104 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
20 £TTixcpovoi om. VS H ypvéociScî codd. \ 21 àfufrtptirtî CV.
DU MÊME
TRAITÉ TROISIÈME DE LA PREMIÈRE SÉRIE, POUR LA DÉFENSE
DES SAINTS HÉSYCHASTES,
SUR LA LUMIÈRE, L'ILLUMINATION DIVINE, LE BONHEUR SACRÉ
ET LA PERFECTION EN CHRIST
TROISIÈME RÉPONSE
1 Le 10 octobre 351, à Niké, en Thrace, les Ariens avaient obtenu d'une délé
gation d'évêques orthodoxes, membres du concile de Rimini, la signature d'une
formule qui reniait les décisions de Nicée.
• // Tint., II, 15.
TOY AYTOY
AOrOE 'YI1EP TiiN 'IEPQE 'HEYXAZONTQN,
TÛN nPOTEPQN '0 TPITOE.
I1EPI 4>QT0E KAI QQTIEMOY BEIOY KAI 'IEPAE
EYAAIMONIAE KAI THE 'EN XPIETQ TEAEIOTHTOE 5
•AJIOKPIEIE TPITH
CVSL
I avrov : àyîov rpyjyopiov S | 3 à-nÔKpiais fptnj post rpiros add. CVS [j 6 ànÔKpiats
TptTij otn. CVS J! 22 rrpovfiâXovTo C.
108 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
10 itrot-qoav : irroïqoavro S |] 20 tov ont. L | 26 à-no post aAAà Kal add. L.
110 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
11-12 Ac'yf' IlavXos : IlaOXos At'y" ^ D I2 ^<"s om. I. j 23 îXafupSiy V | 25
MioHaiws S.
112 GRÉGOIRE PALAMAS
raît dans l'âme, aussitôt que l'on aime vraiment Dieu, il dit :
Comme les yeux sensibles voient le soleil sensible, ainsi ces hommes
voient, avec les yeux de leur âme, la lumière intellectuelle qui se ma
nifestera et se répandra sur les corps au moment de la Résurrection
pour les rendre, eux aussi, resplendissants de lumière éternelle l.
Quant à la lumière de la connaissance, on ne peut jamais dire
qu'elle soit « intellectuelle » ; cette lumière-là, au contraire, agit
parfois comme une lumière « intellectuelle » ; en même temps,
l'intelligence la contemple comme une lumière « intelligible » par
son sens « intellectuel » ; lorsqu'elle entre dans les âmes raison
nables, elle les libère de l'ignorance liée à leur état, pour les rame
ner des opinions multiples à la connaissance unifiée. C'est pour
quoi le chantre des Noms divins, lorsqu'il se met à chanter les
noms lumineux du Bon, nous enseigne à dire que le Bon est appelé
lumière intelligible, parce qu'il remplit de lumière intelligible toute
intelligence supracéleste et parce qu'il chasse toute ignorance et
toute erreur de toutes les âmes dans lesquelles il entre 2. La connais
sance qui survient après que l'ignorance ait été chassée est donc
une chose, tandis que la lumière 'intelligible qui fait apparaître
cette connaissance en est, une autre. Voilà pourquoi la lumière
intelligible est manifestement présente dans l'intelligence supra
céleste, c'est-à-dire en celle qui s'est surpassée elle-même. Com
ment, sinon par métaphore, peut-on appeler « connaissance » cette
lumière supracéleste et surpassant l'intelligence ? Par ailleurs,
seule l'âme raisonnable peut parvenir à se purifier de l'ignorance
due à son état, que ce grand docteur a appelée « ignorance » et
« erreur ».
CVSL
12 ^cuTùivvfiiKriv CSL.
114 GREGOIRE PALAMAS
1 Cette idée est essentielle dans la pensée de Palamas : la perception d'un Dieu
totalement inconnaissable est une perception positive, et non pas un néant ; car
Dieu, selon le Pseudo-Denys, n'est pas seulement âyvuioros, mais aussi mttpâ-
ywooroî ; De mystica Theologia, I, i (PG, III, 997 A). Cfr H.-Ch. Pukch, La
ténèbre mystique chez le Pseudo-Denys, dans Études Carmélitaines, 23, II, oct. 1938,
p. 40-42.
» Juges, XIII, 17-18.
TRIADE I, 3, 4-5 115
CVSL
20 vncpKaXXov LV.
Il6 GRÉGOIRE PALAMAS
d'une lumière divine le corps qui lui était attaché l. Car la gloire que
le Père lui donna, il la donna lui-même à ceux qui furent obéissants,
suivant la parole de l'Évangile 2, et voulut qu'ils fussent avec lui et
contemplassent sa gloire 3. Comment cela pourrait-il se faire corpo-
rellement, alors que lui-même n'est plus corporellement présent
après son ascension aux cieux ? Cela s'accomplit donc nécessaire
ment d'une façon intellectuelle, lorsque l'esprit devient supracéles-
te, comme s'il devenait le compagnon de Celui qui pour nous s'est
transporté au-dessus des cieux, lorsqu'il s'y unit à Dieu d'une façon
manifeste et mystérieuse et contemple les visions surnaturelles et
mystérieuses, rempli de toute la connaissance immatérielle d'une
sublime lumière ; alors, ce ne sont plus des symboles sacrés,
accessibles aux sens, qu'il contemple et ce n'est plus la variété
des Écritures Saintes qu'il connait * : il est embelli par la Beauté
créatrice et source du beau, illuminé par l'éclat de Dieu. De la
même façon, suivant le révélateur et l'interprète de leur Hiérar
chie, les sublimes ordres des esprits supracosmiques se remplis
sent hiérarchiquement et d'une façon analogique à eux-mêmes,
non seulement de la connaissance et de l'expérience primitives,
mais encore de la lumière première en vue de la sublime initia
tion trinitaire ; non seulement ils acquièrent la participation
et la contemplation de la gloire trinitaire, mais encore celles de
la lumière de Jésus, celle qui fut aussi révélée aux disciples sur
le Thabor5. Jugés dignes de cette vision, ils reçoivent en effet, une
initiation, car cette lumière est aussi une lumière déifiante ; ils
s'en rapprochent réellement et communient les premiers à ses lu
mières déifiantes. C'est pourquoi le vraiment bienheureux Macaire
appelle cette lumière nourriture des êtres supracélestes 6. Et voici ce
que dit un autre théologien : Toute l'ordonnance intelligible des
êtres supracosmiques, en célébrant immatériellement cette lumière,
nous donne une preuve parfaitement évidente de l'amour que nous
porte le Verbe 7. Et le grand Paul, au moment de rencontrer en
CVSL
8 KtlXoTJOlûi C.
Il8 GRÉGOIRE PALAMAS
1 II Cor., XII, 2.
• L'exemple de Paul est très fréquemment cité par s. Maxime, en des termes
semblables, Ambig. (PG, XCI, 1076 BC, 1144 C, 1241 AB) ; cfr Cent., V, 85
(PG, XC, 1384 D) ; voir infra, Tr. III, 1, 9, 31, 35, 38 ; Tr. III, 2, 12.
• Exode, XXIV, 2.
4 De Mal. Cogit.. XVIII (ouvrage aujourd'hui restitué à Évagre) (PG, LXXIX,
1221 B) ; cfr Évagre, Practicos, I, 70 (PG, XL, 1244 A).
• Hom., 32 (édit. N. Theotoki, p. 206 ; édit. Spetsieri, p. 140).
TRIADE I, 3, 5-6 119
CVSL
l8 7-§î ytpovaias om. L.
120 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Cfr Hom., V, 10 (PG, XXXIV, 516 AC), De élévations mentis, 1 (ibid., 889 C),
De Ubertate mentis, 21 (ibid., 956 BC). Avec les mêmes réserves que dans la note
1 de la p. 112, d'autant plus évidentes que Palamas cite plus bas (§ 11) la para
phrase de Syméon.
* Cap. 40 (édit. des Places, Paris, 1955, p. 108, var.).
» Cent, gnost., I, 31 (PG, XC, 1096 A).
* Évagre, Gnostikos, 147, cité dans Socrate, Hist. eccl., IV, 23 (PG, LXVII,
520 B).
» Évagre, Practicos, I, 93 (PG, XL, 1249 B).
• 77 Cor., IV, 6. ' Ps. XII (XIII), 3.
• Ps. XLII (XLIII). 3. • Ps. IV, 6.
TRIADE I, 3, 7 123
CVSL
I deîos '. dyios VS.
124 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 <£<û> : aa^mç I ..
I2Ô GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
128 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 VTTCp tf>Û'Ç I ITTTfp^lKÔÇ S || 1 <1 T( CI». I. || 25 TjWCl\-q fl)lév W C.
130 GRÉGOIRE PALAMAS
donc pas simplement sensibles, car elles sont préparées pour les
mauvais anges dépourvus de sensibilité, et elles ne sont pas
simplement ignorance, car ceux qui aujourd'hui se laissent
convaincre par les héritiers de ces ténèbres n'ignoreront pas
plus Dieu alors que maintenant ; ils le connaîtront même mieux,
car il est dit : Toute chair confessera que Jésus-Christ est le Sei
gneur, à la gloire de Dieu le Père l, Amen. Cette lumière n'est donc
pas, à proprement parler, sensible et elle n'est pas une connais
sance, puisque les ténèbres qui lui sont opposées ne sont pas igno
rance. Si cette lumière, tout en n'étant pas connaissance, procure
néanmoins la connaissance mystique et cachée des mystères
de Dieu, ses prémices 2, visibles dès maintenant à ceux qui ont
purifié leur cœur, ne peuvent être simplement identifiées à une
connaissance, mais procurent pourtant une connaissance qui
leur correspond ; elles sont elles-mêmes une lumière intelligible
et intellectuelle, ou plutôt spirituelle ; elles sont spirituellement
présentes et visibles ; elles transcendent éminemment toute
connaissance et toute vertu et sont seules à procurer aux chré
tiens la perfection qui leur est accessible dès ici-bas et qui vient
non pas d'une imitation ou d'une activité raisonnable, mais par
l'effet d'une révélation et d'une grâce de l'Esprit.
CVSL
CVSL
3 Mwvotws V.
134 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
10 yàp post ovhf add. L || 28 «arai kXtjpovojmos : KA^poro/ioç Ïot ai L.
I36 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
2 1 rïvOayoptOiv CL.
I38 GRÉGOIRE PALAMAS
15. Kal ïva TaAAa. vvv napâj tgjv olop,évojv elval ti koI
<^p€vaTTaT(x)VTUiv éavTovs iirl tooovtov, <Ls Kal ràç /pa^àç 25
tov IJv€vp.aTOS Karà tGhv TrvevpaTiKœv 7rape£r)yovp,€Vovs
epyojv xprjoOai Kal dv8pœv, CKeîva 8rj npod^oœ, d Kal
vvv VTToOeoiç rjp.îv èoTi tov dvd ^ctpaç Xôyov. <Paol ydp
doparov ctvai tov Geov Kal dTrepivôrjTov ' « Oeov yovv ov8elç
CVSL
1 Jean, I, 18.
' Cet agnosticisme professé à plusieurs reprises par Barlaam fut à l'origine de
la controverse. Cfr J. Mkyendorff, Un mauvais théologien de l'unité au XIV s.,
dans L'Église et les Églises, Chevetogne, 1955, t. II, p. 50-55 (références aux
oeuvres du Calabrais).
» Matth., V, 8.
4 Jean, XIV, ai.
• Cfr Jean, XIV, 23.
• Remarque intéressante de Palamas : les deux adversaires sont donc d'accord
pour afhrmer l'incapacité humaine de connaître Dieu ; leur différence réside
dans une interprétation différente de la Révélation divine.
TRIADE I, 3, 15 141
cvsv
4 avrœv : avrov V.
142 GREGOIRE PALAMAS
16. IJepl tov fir) etvai Toiwv rfjs yvwoeuts "?js aôrol
Xéyovot pvoTiKùjrépav Kal vtjrqXoTepav dewpiav, p.r)8' eîvai
5Xa>s TOLavrrjv deœpiav tov Qeov 8ià to tov Qeov àâpaTOV,
■napà t<dv èv aWrjdeî Oeœpia yeyovoTOJV pvrjOévres, èpcjTTj-
aop.ev ai/Tovs ' ti vpîv 8oKeî, ov8è to IJvevpa to âyiov âpâ 5
rà tov Oeov,' 'AXXà pr/v avTO « èpewâ Kal rà fiddr) tov
» Qeov ». El pÀv ovv xœPls IJvevpaTos âyiov ôpâv eXeyé
tiç to aKTjpaTOV <f>tôs, koXws âv àvriiriiTTOvres èXéyere '
« Ilcàs âv âpadeir) 6 dâparos ; )> El 8é tiç àrroOépevos to irvevpa
tov Koop-ov, S «ct/cotoç vorjTov iiTi.Keip.evov Tais pi) K€Ka- 10
» Oappévais KapSlaiç» oi iraTepes ovopd^ovoiv , et tis ovv àiro-
6ép.evos tovto Kal Kadapevoas 7ra»rô? oIkcIov OeX-qpaTOS xal
anavaoTas iraorjs irapa86oeats dvdpoJTrivrjs Kal irpos oXiyov
àvafloXrjv èp7roiovo-rjS ttj 6(f>etXopévr) crrrovBij, Kav eimpôoco-
itos $ Karà tov péyav BaaiXeiov, Kal Tas Trjç tpvxfjs 8vvd- 15
peis ô)s èvov avvaOpoiaas Kal vq<f>dXiov èiriorqoas ttjv rrjç
8cavoias èirioKonrjv , Trpû>Tov pèv èv tols Karà <f>voiv Kal
OeapéoTOLS 8ia^fj /tara vovv detoprjpaaiv, eW èavrov virepa-
vafïas ev èavTÔ» Xd/Soi « to ck ©eov Ilvevpa », S « oîSe rà
» toû Qeov œs to TTvevpa tov àvOpœirov rà èv avTÔ> », Kal -o
ravTa 8ià tovto tovto Xa/3u>v, Kaddirep 6 péyas KTjpvTTei
IJavXos, iv' « el8fj Ta vtto tov ©eov ^apia^eVra pvoTiKws
» airrâ» », « â 6<f>6aXpos ovk el8e Kal ovs ovk rJKOvoe Kal
» ènl Kap8iav avdpojirov ovk dvéfir) », itws ovk âv âpojr)
ovtos 8ià tov IJvevpaTOS to âôparov <f>û>ç ; IlâJs S' oi>K 25
âv elrj irdXiv aopaTov Kai avr^KovoTov Kal aTTeptvorjTov tovto,
Kaiirep 6pœp.evov, tÔ (f>â>s ,' 'Opârai yàp vno t&v fiXeirâvroiv
« â S<f>6aXpos ovk eî8e Kal ovs ovk rJKovoe Kal iirl Kap8iav
» àvdpùJTrov ovk âvé^r] ». IJvevpaTiKoiis yàp Xapfidvovoiv
ovroi o<j>9aXp.ovs Kal « vovv è^ovoi Xpiorov », 81' wv Kal 3°
fiXeirovai tov dâparov Kal voovoi tov airepworjrov ' ov yàp
cauTÔi àâpaTos èorw, âXXà toîs 8ià ktiotwv Kal <f>voiKÛ)v
CVSL
CVSL
1 6 to ont. V.
I46 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
9 MaaaXtavôiv V.
I48 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
7 avrfjs '. avroîs V.
150 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
6 ovrto om. V.
152 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Aîadijois Stîa est une version propre à Origènk, Contra Cehum, I (PG,
XI, 749 AB) de Prov., II, 5 (Septante : Myvioaiv 6toC). Cette version est
reprise par s. Grégoire db Nyssb, In Cantic. hom., I (PG, XLIV, 780 C) (cfr J.
Daniblou, Platonisme et théologie mystique, p. 238-239) et donne un fondement
scripturaire à une idée essentielle pour la mystique de l'Orient chrétien.
•De div. nomin., VII, 1 (PG, III, 865 C).
•De div. nomin., IV, 11 (PG, III, 708 D).
TRIADE I, 3, 19-21 153
21. Kai pr\ tiç vrroXd^rf ttjv 8ià Toùy aTTO(f>daeœv âvoSov
h>Tavda Xéyeiv tovs peydXovs. 'EKelvrj yàp rravTOS cctti 25
tov fHovXopévov Kai ttjv iftvxrjv oi) /xeTaTaTTCi npos ttjv tcov
àyyéXwv àÇlav Kai ^topi'^ei fiev arro tôjv àXXœv ttjv Sidvoiav,
ivataw Se ov Suvarat pôvrj TTpos Ta èireKeiva ttouîv. 'H 8è
KaOapÔTTjs tov TraOrjTLKOv pepovs tt)s *fiv)(i}s, irâvToov 8ià
t^s àiraOçlas ivcpyâis xojploaaa tov vovv, èvoî 8tà tt)s 3°
irpooevxijs Tjj tov flvevpaTOS xaPlTt> 81' fjs iv àiroXavoei
CVSL
I Kai post Ka8àpavT€s add. S.
154 GREGOIRE PALAMAS
CVSL
7 vTîtptfruûiç : virip fliî S | 29 îrpâytiaoïv L,
156 GRÉGOIRE PALAMAS
1 ibid.
• Cfr Macaire-Syméon, De libertate mentis, 21 (PG, XXXIV, 956 A).
' Il s'agit de s. Benoît, le maître du monachisme occidental. Sa Vie, rédigée par
s. Grégoire le Grand et traduite en grec par le pape Zacharie (741-752), était
populaire parmi les moines byzantins. Le passage auquel se réfère ici Palamas se
trouve dans PL, LXVI, 197 B. Le Coisl. 100 porte, en marge de ce passage, l'indi
cation BCVÎ&IKTOÇ.
TRIADE I, 3, 21-22 157
CVSL
24 ràv ont. VS.
I58 GRÉGOIRE PALAMAS
TTJS TTpOÇ TOV 0€OV €K faXT^S ÔÀtJÇ àvaV€ V(J€toS èirl T<X TfpOaiU
(f>epôp.€vos àel Kal Siavyecrrépas iT€iptùp.€vos ttjç Oewpias,
Kavrevdev to aTreipov awir/ai. tov 6pœp.€Vov on anEipov
Kal TTJS fièv Xap.TTp6TT]T0S CKclvoV \\ TT€paÇ Ol>X Ôpâ, TfjS 8 I f. I29f
iavrov irpos <f>a>ToXrjtplav €7TtT7j8€idr»jTOS' cti paXXov opâ 5
to aopaves.
23. 'AXX' oùSè aÙTÔ olerai ftvai ÔttÀojs ttjv <f>vot,v tov
@€o€, S Ka.Tr]£iu>dr) ^SAcVciv, àXX* wo-nep îmo rfjs ^XV^
•q t,ojr) iyylverai. tô» èp.tfiv'xV owpœri, Xéyopev 8è Kal tt)v
£,a>r)v av-rrjv ipvxrfv, àXX' tap.ev dXXo ti napà tclvttjv 10
ovaav tt)v iv rjp.lv ovuav Kal rrapeKTiKrjv Çojrjs ipvxrjv, ovtio
Kal rfj 6eo<f)6pu) *pvxfj ^>7T0 T°û èvotKovvros 0eov iyyiverai
to <f>â>s. 'AXXà Kal îmèp tovto èartv r) tov Travavrlov 0nov
npos tovs r)£ia>p.évovs êvœoiç, ko.9' tnrepovatov Svvap.iv Kal
5Xov pévovTOS iv iavTÛ» Kal oAt/ccûç oikovvtos iv r)p.îv Kal 15
/ieTaSiSo^Toç r)p.lv ov Trjs oiKeîaç <f>vcr€u>ç, àXXà ttjç oiKetas
86£rjç Te Kal Xap,TrpÔT7]Tos . @eîov ovv eori touti to <j>ws
Kal OeÔTTjs vrro rôiv àyiaiv ovopdt^Tai 8i/caîa>s ' deoTroieî
ydp ' ovkovv ov tovto pôvov, àXXà Kal avTodéw&tç Kal Oeap-
^ia, Kal 8o*ceî pèv elvai tov ivos 0eov Siax/noiç Kal rroXvTrXa- 20
aiaap.6s, êori Se ov8èv Jjttov 6 àpxîdtoç Kal îmépdeos Kal
viT€pdpx<.os , et? cv p,t,â OeÔTrjTi, Kal Sià tovto àpxîôeos Kal
vnepdeos kcu îmepapxios , eTreiSr) TavTrjs ttjç deôrrjToç
eoTiv VTToaTaTrjs , eus 01 T-qç ' EKKXrjalas 8i8âo/caAot Karà '
tov 'ApeoTrayÎTrjv p.éyav Aiovvaiov e<f>aoav, deoTr/Ta Xéyovres 25
ttjv QeoTTOiov ck 0€ov TTpoeXr/Xvdvîav 8a>pedv. Kal toLvvv
6 avroç rata» ypd<f>wv ttws îmèp dcapxîav 6 &e6s eoTiv èpœrq-
aavri « et deoTr/Ta » ^1701 « vorjoais to ^p^/xa toû Ocottoiov
» Sojpov Kad' S Qeovpeda Kal el tovto yiverai àpxfj tov
CVSL
IÔO GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
23 oùtÔv om. L.
IÔ2 GRÉGOIRE PALAMAS
1 /// (I) Rois, XIX 13 (ce passage du Livre des Rois fait partie des lectures
bibliques du 6 août, jour de la Transfiguration).
• Celui de fltôwrijs. Palamas mentionne à plusieurs reprises le prophète Élie
comme l'un des modèles de l'hésychasme(cfr Deuxième lettre à Barlaam, Coisl. 100,
fol. iooT ; cfr supra, Tr. I, 2, 10). Il suit en cela une tradition patristique et litur
gique bien établie en Orient (voir Th. Spassky, Le culte du prophète Élie et sa
figure dans la tradition orientale, dans£/ie le Prophète [Études Carmélitaines, 1956],
I, p. 221-223).
» /// (I) Rois. XIX, 12.
4 Is , XVI, 11.
• /// (1) Rois, XIX, 12.
• IV fil) Rois, II, 11.
' Clr J^.ktMiE, XX, 8-9.
TRIADE I, 3, 24-25 163
CVSL
3-4 jiriXvyâoat V.
164 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
166 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
I eVi toû Spovs TOÎç nadrjraîs : roîç ^adrjrals errt toû ôpovi L j 24 Kav
ev VS | 25-26 oVo/iaÇci flv€vfia : flvevfxa ôiofiâ^ti YS.
l68 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
170 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
6 *\'&t\ht : èyrcûdfy L.
172 GRÉGOIRE PALAMAS
être, car elle transcende tous les êtres. Comment peut-on consi
dérer comme sensible, ce qui transcende tous les êtres ? Quel être
sensible n'est pas une créature ? Comment l'éclat de Dieu se
rait-il une créature ? Cette lumière n'est donc pas, à proprement
parler, sensible.
CVSL
6 TJvi7cp : ^v V.
174 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
I76 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
23 iv&îvhtv V.
l8o GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
182 GRÉGOIRE PALAMAS
corps ? N'est-ce pas la raison pour laquelle le Seigneur dit que les
affligés sont bienheureux et qu'ils seront consolés 1, c'est-à-dire qu'ils
recevront la joie, fruit de l'Esprit ? Mais le corps participe, lui
aussi, de diverses manières à cette consolation ; ceux qui en ont
eu l'expérience le savent ; et d'autre part, les mœurs salutaires
de ces derniers, leurs larmes douces, leur conversation pleine
de charismes avec ceux qui viennent les voir le manifestent même
à ceux qui les regardent de l'extérieur, comme il est dit dans le
Cantique : Dit miel d'abeille coule de ta bouche, ô fiancée 2. L'âme, en
effet, n'est pas seule à recevoir le gage des biens à venir : le corps
le reçoit aussi, lui qui dans ce but parcourt avec elle la course
de l'Évangile. Celui qui ne dit pas cela nie également la vie corpo
relle dans le siècle à venir. Et s'il est vrai que le corps participera
un jour à ces biens mystérieux, maintenant aussi, il peut y parti
ciper, conformément à sa nature, lorsque Dieu donne la grâce
à l'esprit. Pour cette raison, nous disons que ces grâces sont reçues
par les sens, mais nous ajoutons par les sens intellectuels, parce
qu'elles transcendent les sens naturels, parce que l'intelligence
les reçoit en premier lieu, parce que notre intelligence s'élève vers
la Première Intelligence et y participe divinement, dans la mesure
du possible, en se tranformant elle-même et en transformant par
là-même le corps qui lui est attaché pour le rendre plus divin,
en montrant et en figurant ainsi l'absorption de la chair par
l'Esprit dans le siècle à venir. Ce ne sont pas les yeux du corps,
mais les yeux de l'âme qui reçoivent la puissance de l'Esprit
permettant de voir ces choses. Nous appelons donc cette puis
sance « intellectuelle », bien qu'elle soit supérieure à l'intelligence.
1 Matth., v, 4.
• Cfr Cantique, IV, 11.
triade i, 3, 33-34 183
CVSL
184 GRÉGOIRE PALAMAS
qui le leur ont expliqué. Ils n'ont pas cru le grand Macaire et peut-
être même ne savent-ils pas qu'il dit : Les choses spirituelles sont
inaccessibles aux gens sans expérience, mais la communion au Saint-
Esprit peut être reçue par l'âme sainte et fidèle; les trésors célestes de
l'Esprit ne se manifestent qu'à celui qui les reçoit par l'expérience,
tandis que le non initié ne peut même pas les imaginer 1. Ses paroles à
leur sujet sont pieuses ! Écoute-le, pour que la foi t'atteigne et que
tu sois digne de recevoir ces trésors ! C'est alors que l'expérience
même des yeux de ton âme te montrera à quels biens et à quels
mystères les âmes des chrétiens peuvent communier dès ici-bas.
Mais lorsque tu entends parler des « yeux de l'âme » qui pos
sèdent l'expérience même des trésors célestes, ne les confonds
pas avec la « raison ». Cette dernière, en effet, exerce ses facultés
aussi bien sur les choses sensibles que sur les choses intellectuelles ;
toutefois, pense donc à une ville que tu n'as pas encore vue :
tu n'en as pas l'expérience par le seul fait d'y penser ; ainsi, par
le seul fait de penser et de parler au sujet de Dieu et des choses
divines, tu n'en acquiers pas l'expérience. Si tu ne possèdes pas
de l'or d'une façon sensible, si tu ne le tiens pas dans tes deux
mains sensiblement, si tu ne le vois pas de tes yeux sensibles,
tu ne le tiens pas, tu ne le vois pas et tu ne le possèdes pas, même
si la pensée de l'or passe dix mille fois dans ta tête : ainsi, même
en pensant dix mille fois aux trésors divins, sans éprouver par
l'expérience les choses divines et sans les voir avec les yeux intel
lectuels qui transcendent la raison, tu ne vois rien, tu n'as rien,
tu ne possèdes véritablement aucune des choses divines. J'ai
parlé d'« yeux intellectuels », parce que c'est en eux que survient
la puissance de l'Esprit qui leur permet de voir ces choses : pour
tant, cette toute sainte vision de la lumière très divine et plus
que lumineuse transcende les yeux intellectuels eux-mêmes.
1 Comme dans Tr. I, 2, 3 et Tr. I, 3, 7, il semble qu'il s'agisse ici d'une version
inédite de Macaire ; voir passages assez semblables dans Hom., XVIII, 1-3
(PG, XXXIV, 633-636) et dans Macaire-Syméon, De charitale, 24-26 (*&»<*.. 928-
929).
triade i, 3, 34-35 185
CVSL
186 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
I ji-qai om. VS Q 1-2 4>tjo\v post iTfptavydÇtodai add. \"S J] 3 tiZ vû> fiirîyçLv : fi€-
rix1*" TV •'ûi L [ 26 TTtpi : xarà L.
l88 GRÉGOIRE PALAMAS
mais qui encore ne sont pas montés au cœur de l'homme 1 qui essaie
de pénétrer les choses incompréhensibles par les voies du raisonne
ment. La lumière ne sera-t-elle pas visible aux pécheurs, puis
qu'elle est sensible ? Ou bien y aura-t-il alors, selon ces gens, une
barrière, des ombres et des cônes, des conjonctions provoquant
des éclipses et des cycles de lumière aux formes diverses ?
Aurait-on besoin de la vaine activité des astronomes dans la vie
des siècles sans fin ?
• I Cor., II, 9.
• / Cor., XV, 44.
• Luc, XX, 36.
• Matth., XXII, 30 ; Marc, XII, 25 ; Luc, XX, 36.
TRIADE I, 3, 35-36 189
CVSL
2 ttëtv : oFSep codd. \ 3 àvafifpTjKcv àv9pu>-nou '. àv8pw7tov àvië-q VS |J 22 ^7riAy-
yâl,ovaav V.
I90 GRÉGOIRE PALAHAS
CVSL
192 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
17 /ttToA^tuis : in marg. var. ptraSéofuis VS.
194 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
32 i : tl CVL.
I96 GRÉGOIRE PALAMAS
mais parce que, selon lui, elle n'existe absolument pas. Et si, par
ignorance et incrédulité, il est assez malfaisant pour aller jusqu'à
la calomnie, s'il se charge de pensées superflues, s'il a l'audace
de mépriser les Pères les plus vénérables, il ne se contente pas
de décréter l'inexistence de la contemplation, mais, dans son
imagination démoniaque — ô malheur! — il donne un faux ensei
gnement sur l'éclat divin. Comme tu le dis, frère, certains en
sont arrivés là aujourd'hui.
CVSL
17 uôcr/c : fiovov L.
IÇ8 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
17 rov Oilov ndXiv : iriXtv roû Betov VS || 23 (jrqoivoin. VS || 24 tfirjat post à^ioî
add. VS.
200 GRÉGOIRE PALAMAS
loi de grâce a été reçue non sur les tables de pierre, mais sur des
tables de chair, sur les cœurs x ? Comme le dit le grand Macaire :
Le cœur dirige tout l'organisme et lorsque la grâce reçoit le cœur en
fartage, elle règne sur toutes les pensées et tous les membres. C'est
là en effet que se trouve l'esprit et toutes les pensées de l'âme. C'est
donc là qu'il faut voir si la grâce y a inscrit les lois de l'Esprit *.
Mais écoutons encore Maxime, que la pureté illumina de connais
sance et plus que de connaissance : Le cœur pur est celui qui a
Présenté à Dieu un esprit absolument étranger à toute forme et prêt
à être marqué des seules empreintes par lesquelles Dieu se manifeste
généralement 3. Où sont-ils, ceux qui affirment que Dieu n'est
connaissable que par la seule connaissance des êtres, en refusant
de connaître et de tolérer l'apparition qui provient de l'union ?
Et cela, alors que Dieu a dit par la bouche de l'un des Pères théo-
phores : Ne vous mettez pas à l'école d'un homme ou d'un livre,
mais à celle de mon éclat et de mes rayons qui sont en vous *. L'esprit
étranger à toute forme, marqué par les signes divins, comment
n'est-il pas supérieur à la connaissance qui provient des êtres ?
» /x<Sv Kal TÔ>v peXœV è/ccî ydp icrriv 6 vovs Kal irdvres
» oi Xoyiapol rfjs fox!5 ' **e' T01VVV 8eî okottéîv, et èvé-
» ypaipev t) X^PIS tovs tov IIvevfiaTos vôpovs ». '^4AA' avd(,s
aKovarcov tov Kal Karà yvwatv ko\ virkp yvœow Sià Kada-
pô-rqra TT€<f><oTi.a[i€vov MaÇlpov ' « Raphia Kadapd » (fyrjcnv 5
« ioTiv rj iravrânaaiv àveiSeov ■napaorf\aaaa tov vovv Ttp
» Oeœ Kal pavois toîs avrov €Toip.ov ivo~r)palveo9ai tvttois,
« Si' <Lv cp<f>avr)s iré<f>VKÇ ylveoOai. ». IJov eloiv oi Sià p,6vrjs
rfjs twv ovrwv yvwoews tov &eov la\vpi>t,6p,€vot. yivwo-
KecrÔai, rr)v S' 077© rfjs èvwaews ip.<f>dv€iav p/ffT eîSoTcs, IO
prifTC TTpOOl€/JL€VOt ,' Kal TO.VTO. TOV OeOV 8«X TtVOS TWV 0€O-
<f>6piov Xéyovros ' « Madère ovk à-TT* àvdpwirov, ovk àrro 8éX-
» tov, àXX' à7r* avrfjs rfjs èpijs èv vpîv èXXdpiffCWS Kal
» rjXiofioXias ». IIws yàp o àvelb'eos vovs, 6 Kal toîs Belois
evarfu.ai.v6p.ivos tvttois, oi>x vircpdvw rfjs àrro t<3v ovtwv 15
yvwoews ,'
42. 'AXXà Kal rfjs Si' àiro<f>doewv irpos Qeov àv6b"ov rfjs
Siavolas ré deiois Kal àiropp^rois tov vovv èvorjpalveodai.
tov I7v€vp.aTOS tvttois Kœrà ttoXv Sievfjvoxe. ©eoXoyla Se
Toaovro rfjs èv <f>wrl Oeoirrias Tavrqs àrre^ei Kal tooovto 20
rfjs Tipos Qeov ôpiXlas Kexwpiarai., KaBôaov Kal to elSévai
tov K€Krfjo-6at SicipioTCu. FFepl Qeov ydp ti Xéyeiv Kal Qew
avvrvyxdvetv ovxl ravrôv. 'EkcÎvo pèv yàp Kal Xôyov ScÎtcu,
tovtov tov Trpo<f>epo\pévov hjfXahrj, ïows 8è »cai rfjs Karà \ f. 136»
tovtov Tixvqs, et p.r) péXXei tu exetv pôvov, àXXà Kal xP'fjaÔai 25
Kal 8ia8i8dv<u ttjv cÏStjoiv, cti 8è avXXoyiop,iôv TravToSaTrfjs
vXr/s Kal TÛiv i£ àiroSei^cœs àvayKÛv Kal twv Karà k6o~u.ov
7rapao€iyp.dTù}v, <Lv ck tov opâv Kai à/coueiv to 7râf r) to
TrXeîorov àOpolÇeTai Kal axeSov twv iv tû> KÔap.œ tovtco
o~Tpe<f>op.cvwv iari, Kal yévovr àv BtJttov koI toîs tov alwvos 30
CVSL
6-7 napaor-qaaoa tov vovv tcî* Sftà : rôt Stw napaarqaaaa tov vovvVS || 25/i*'AAet :
202 GRÉGOIRE PALAMAS
tovtov <ro<f>oîs, kov pvq KeKadapfievoi tov jSi'ov (Lai Kal rfjv
\fjv)(rjv. Oeov 8* iv iavrât K-rqoaodai Kal 0€<î> KaOapwç crvyyc-
viodai koI tô> àKpaupveoraTO) <f>u>Ti KpaOrjvai, Kadôaov
i<f>iKTov àvdpw7Ttvrj <f>va€i, rôiv à8vvâ.T(i>v iariv, el p.rj irpos
rfj 01 àperfjs Kadâpcret. Kal rjfiâjv ainânv ë£w, [MÔXXov 8è 5
vnepdva), yevoiueôa, KaTaXnrovTes uev irâv o ti tôjv aladrj-
tû>v fiera ttjs alcrdtfoeajç, wrcpapOevres Xoyi<jp.œv ko! 01a-
voiôjv Kal rrjs oià Tovrœv yvaxjeœs, oAot 8i yevôp.evoi ttjs
avXov Kal voepâs Karà rqv iTpoa€V)(T]v evepyeiaç, tcai tv\6v-
tcç ttjs înrèp tt)v yvœatv àyvoîas, Kal TrXrjadévres iv avrfj 10
tt}ç tov Tlvf.vp.aTOS vvep^Hiovs âyXaîas, dis àBavârov ko<j-
pMV yipa (f>voe<Ds àopaTœs Kadopâv. Uvvopâs ov KareXetydr)
Kara» ra ttjs TroXvOpvX'qTov rwv Xoyœv <f>iXocro<f>las, cïnep
€K€tvr) p.iv i£ aladrja€U)s è^ei ràç àp^âs, réXoç 8è rwv 8ta-
<jx>pa)Tâ.TU)v Tavrrjs cloôjv t) yvwols ion., Kal yvâxjis p.r) 8tà 15
KadapÔTTjTos €vpr)p.évr), /1778e Kadalpovaa iradwv ; Ttjs
8è TrvcvfiaTiKTJs deœplas àpxrj uèv ràyadôv, 8ià Kada-
Pottjtos jStou 7Te7roptap.évov , Kal yvwois rwv ovtojv
àXrjd-qs Kal yvTjola t&v i^ovrcov, are p.Tj c/c p-ad-rjudrcov,
àXX €K KaôapÔTTjTOS àva<paveîaa, p.6vrj 8vvap.€vrj 8iaKpi- 20
veiv, ri to <I»s aXrjdœs KaXév T€ Kal XvaireXès Kal ri to pvq
toiovtov, reXog 8e, 6 àppafiàiv tov p.éXXovTos aiœvos, t)
V7rep yvwoiv âyvoia Kal îmip ewoiav yvwais, t) Kpv<f>la tov
Kpxxf>iov p,€Tovata Kal ôpatjLS àviK<f>paoTOS , t) p-votikt) Kal
àirôpprjTos tov alutvlov <f>a>Tos 9e<opla re Kal yevaiç. ^5
CVSL
dit que les corps des saints, dans le siècle à venir, sont ornés
et illuminés par la lumière du Christ apparue sur le Thabor 1.
Quant à Macaire le Grand, il dit aussi : L'âme unie à la lumière
de l'image céleste est initiée dès maintenant, dans son hypostase, à
la connaissance des mystères ; tandis qu'au grand jour de la Résur
rection son corps sera illuminé lui aussi par la même image céleste
de la gloire 2. Il a dit dans son hypostase, afin que personne ne
pense que cette illumination provient de la connaissance et des
concepts 8. Autrement dit, l'hypostase de l'homme spirituel est
composée de trois parties : la grâce de l'Esprit céleste, l'âme raison
nable et le corps terrestre. Écoute-le encore : L'image déiforme
de l'Esprit, qui dès maintenant est comme imprimée au dedans
de nous, donnera alors au corps lui-même un caractère extérieure
ment déiforme et céleste *. Et encore : Dieu, réconcilié avec l'huma
nité, rétablit l'âme qui a reçu la vraie foi dans la jouissance des
lumières célestes, alors qu'elle se trouve encore dans le corps; il
éclaircit à nouveau ses sens intellectuels par la divine lumière de
la grâce ; plus tard, il revêtira de gloire le corps lui-même 6. Et
encore : Seul celui qui les a reçus par expérience se rend compte,
avec les yeux de son âme, à quels biens et à quels mystères les âmes
chrétiennes peuvent communier dès ici-bas; mais, lors de la résur
rection, le corps lui-même peut recevoir de tels biens, les voir et
comme les posséder, lorsqu'il devient lui-même Esprit 9. N'est-il pas
évident qu'il n'y a qu'une seule et même lumière divine : celle
que les apôtres virent au Thabor, celle que les âmes purifiées
contemplent dès maintenant et celle qui est la réalité môme des
biens éternels à venir ? Voilà pourquoi le grand Basilo a dit de
son côté que la lumière qui jaillit au Thabor lors de la Transfigu
ration du Seigneur était le prélude de la gloire du Christ lors de
sa seconde venue 7. Il dit tout aussi clairement ailleurs : La puis
sance divine, éclairant ceux qui avaient purifié les yeux de leur cœur,
apparaissait comme une lumière divine à travers une pellicule
CVSL
206 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
17-18 to toû Jaut$ C17TCλ* 810 cAaA^aa : Sio cXaXvaa tA rôti JacnS fiTrfîv VS.
208 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
20 ifmiariKà L.
2IO GREGOIRE PALAMAS
46. Aià rovro rolvw tov îmalriov <f>evyei filov 6 rrjs tov
Oeov awovalas ipaorr)s Kal rr)v p,ovax<.Kr)v Kal àavv8vaarov
alpeîrai iroXirelav Kal rots rrjs r)avxlo.s âhvrois àTTpayp.6voJS
re Kal a7repip.eplp.vojs iv8iairâodai irpo6vp.eîrat,, Traarjs 15
o\éoeu}s àin)XXayp.évos , èv ois vpoavXov iravros 8eap,ov
KaOôoov ifiiKTov Xvaas rr)v iftvxrjv, awâvrei rov vovv rfj
àStaXelnroj rrpos Oeov evxfj, Kal Si' avrijs iavrov ôXos
yeyovojs, Kaivrjv /cai airôpprfrov âvobov eis ovpavovs evpiaKei,
rov âva<f>ij rrjs Kpv<f>top.vorov oiyrjs ojs âv ris émoi yv6<j>ov, 20
Kal rovrip p.e0' r)8ovijs à-noppr\rov Trpooi\oiv à/cpijScDs' rov
vovv cv\ àrrXovarârrj Kal rravreXeî Kal yXvKepâ yaXi]vr) Kal
ovtojs r)avxia T€ Kai a<j>9ey£la irdvrojv îmeplirrarai ktiotûjv.
"OXos S' ovtojs iavrov eKoràs Kal ÔXos yevôp.evos Oeov,
86£av âpâ Oeov Kal <f>â>s eVcwTcuei Oeîov, TJKiora aloôrjoei 25
fi aladrjaet vttottItttov , iJjvxôjv 8è Kal voojv àorrlXojv ev^api
Kal lepov 9éap.a, 0$ x^P1^ °ù8' âv vovs fi voepàv exojv aïodr)-
olv âpqyq, roîs vrrep iavrov ivovp.evos, Kaddirep ov8è o<f>BaX-
p.6s aojp,aros, rov kot a"ioQr\aiv <purr6s x^pk-
CVSL
212 GREGOIRE PALAMAS
47. 'O fièv ovv rjfi€T€pos vovs é£o> iavrov ylverai Kal
ovtùjç ivovrai tw Setp, àXX' vrrèp iavrov yivôp.evoç. 'O Se
Oeoç kiÙ avros e£co iavrov ylverai Kal ovtoj tu> kcl6
r)p.âs ivovrai vœ, àXXà « avyKara/Jacrci » xpa>(ji€vos, « wcnrep
» yàp épioTi Kal àyaTrqaei, BeXyôpevoç Kal 81' vnepfioXrjv 5
» àyadoTrjTOs ix tov virèp -navra /cai ttÔvtoiv i£r)pr)p,évov
» ê£a> iavrov àveK(f>oi~nJTtos yi.vop.evoc », kcli kot avrrjv
rrpr îmèp vovv evatoiv tj/aîv cvoûrai. "On 8è || oiî^ 17/i.û' Il f- 1381»
/xoi'o»', àÀÀà *cai rots €7rovpavi.ois ayyeXoiç ovyKœra-
paivtuv ivovrai 6 &eôs, 6 âyios Ma.Kapt.os nâÀiv i)p.âs 10
SiSa^ci, « Stà xPV<rr^TVTa * Xiywv « âireipov avop.i.Kpvvet,
» cairrô»' ô fiéyas Kal vjrepovoios, tov Svvrjdrjvai tocs voepoîs
» avrov Knapaai avyKpadijvat, ipvxaîs âyta»' ^17/^1 #cai
» àyyc'Àoi?, "va »cai aÙTOîç yévoiTO Çaerçç àflavâVou T77 aùroû
» OeÔTTjTi uerao^clv ». /7a>S' 8' oiÎk âv p-ixPl tovtov crvyKa- 15
TajSaiTj, ô p.€XPl o-o-pxôs cruy/caTa/îas, *aî oapKOÇ OavaTOV,
Kal davdrov aravpov, ïva TreptéXr] tÔ èiwreoov eV Trapafiâ'-
aews ri} ifjvxj) KÔXvp.p.a rov okotovs Kal tov oiKeiov p.era-
8â> <f>a>T6s, (ûs 6 avros âyios èv tô> rrjv àpxrjv elprjp.évq)
Ke<j>a\ai(x) èoioaÇe / -'o
cvsr.
12 vo<pots : Upoîs V.
214 GRÉGOIRE PALAMAS
dance de Dieu ! Vous n'en seriez pas là si vous aviez cru aux
paroles des Pères ; car ceux qui y croient font preuve d'une grande
vénération non seulement pour les charismes extraordinaires,
mais aussi pour les charismes sujets à contestation. 27 existe,
en effet, dit saint Marc, une grâce que l'enfant ignore, mais que
l'on ne doit ni analhématiser, car elle peut être véritable, ni accepter,
car elle peut conduire à l'erreur l. Il existe donc, vois-tu, une grâce
véritable, mais différente de la vérité dogmatique ; car qu'est-ce
qui est contestable dans la vérité dogmatique ? Il y a par consé
quent une grâce agissante et manifeste qui dépasse la connais
sance : à cause d'elle, il n'est pas pieux de considérer nécessaire
ment comme une erreur la grâce qui n'a pas encore été mise à
l'épreuve. Voilà pourquoi le divin Nil conseille, lui aussi, de
demander à Dieu l'éclaircissement de phénomènes semblables :
A ce moment, dit-il, prie avec ferveur, afin que Dieu t 'éclaire lui-
même, si la vision vient de lui, et qu'il chasse l'erreur loin de toi
au plus tôt, si elle ne vient pas de lui. Et, certes, les Pères n'ont
pas manqué de nous expliquer quels étaient les signes de l'erreur
et quels étaient ceux de la vérité. L'erreur, en effet, même si elle
simule le visage du Bien, même si elle se revêt d'éclatantes appa
rences, ne pourra être à l'origine d'une bonne action : elle ne fera
pas haïr le monde, ni mépriser la gloire des hommes, ni désirer
les choses célestes, ni réprimer les mauvaises pensées; elle ne pro
curera pas le repos spirituel, la joie, la paix, l'humilité; elle ne fera
pas cesser les plaisirs et les passions, ne mettra pas l'âme en de
bonnes dispositions; car toutes ces vertus sont produites par la
grâce-, alors que l'erreur engendre leurs contraires. Certains aussi
ont déjà défini, d'après leur grande expérience, les particularités
de la vision intellectuelle elle-même : on peut donc la reconnaître
à cause des effets qu'elle produit. A ses effets, est-il dit, tu sauras
donc si la lumière intellectuelle qui a lui dans ton âme provient par
nature de Dieu ou de Satan : tu ne considéreras pas ainsi comme un
trompeur celui qui a détruit l'erreur, et tu ne prendras pas l'erreur
pour la vérité *.
CVSL
12 to ante t^s àXqOtlas om. L.
21 6 GRÉGOIRE PALAMAS
50. i?i Toiwv prj voepov tovtI to <f>d>s Kal yvcooecos napeK-
tikÔv, KaBâirep 01 -naTepes Xéyovoiv, àXXà yvâjais ioriv, r) 25
Tairrqs ok TTcpiovala oeîypa deofiiXovs TeXeiôrqTos , SoXopâjv-
tos o filos TeXeojTepos tc /cat deo(f>iXioTepos av tJv tôjv àw'
alâjvos àylojv, Iva prj Xiyœ Kal tôjv iirl oo<f>ias nepiovola
davpaÇopévajv 'EXXtjvojv. Ettci 8è Kal tôjv eloayajyiKœv
eoTtv ois Kal 5t€, àXX' àpvSpoTepov, to tolovtov imXdpTTei 3°
<f>œs, Kal toÎs TeXelois yîveTai TrpoodrjKT) TaTretvœaeajs,
CVSL
24 TOVTt TO ^CÛÇ : TO <f>Û>Ç TOVTO VS.
2l8 GRÉGOIRE PALAMAS
dAÀ' irépa t<3 eiSet irapà tt)v twv €laayop.ivoiv , 8tà tovto
èirupépci Xéycov 6 avroç ' « 7a uèv fiiKpà irapà roîs TeAeîots ov
» p.iKpd ' rà 8e /zeyaAa irapà toi? p-ucpoîç ov irdvrœs TeÀeta ».
"Oti 8è Kal tovtois 17 6eia X^-Pls £iTuf>aiV€Tat <f>iXavdpùjrroJS
elcrrj oa<f>ws, || et irelor/ AiaS6x<p tô> 9avp.aoLoj ' « 'H x°-Pls 5 ' f- 139*
» ydp » <f>rjai « ttjv àpxr)v ev aîo#Tjoei iroXXfj, ttjv *pvxr)v
» t<3 ot/cet'a» eï(vOe irepiavydÇeiv (f>0JTi' irepi, Se rà /xe'cra rûi'
» àyaJva>v àyvœoTws rà iroWà èveoyet». « Tô yào àyu>v
» IJvevpa » *caTa tov èv IIv€vp.aTi XaXovvTa NeîXov, « ox»/x-
» Trao^ov ttj iJ/Acrepa àodevela., Kal àKadâprois oôaiv rjp.lv 10
» iirufxyiTâ Kal, eïirep evprjaet, tÔv voûv pâvov <f>iXaXfjdùJS
» aÙT<3 irpoo€V}(6p.evov, eVtjSaivei aura) *cat irâoav ttjv
» *cu*cAoûoav aùrôv tôV Aoyio/xcàv tj votj/xcitcov <f>dXayya
» è£a<j>avlÇei ». '0 8è âytoç Afa/captoç « àyaflôs' t&v o ©eds- »
tfyrjcnv, « opeyei toîs atTOt/at <f>iXavdpanr6r€pov rà aiTTj/xaTa' 15
» tô) toLwv et? irpoaevxTjv èaurôv ckitovovvti,, ko.v et /xtj
» TT/oôs- ràç âAAaç tcôv àperœv tov avrov rpôirov eVtSetVvvTai
» ttjv ottouStjv, evtOTe p.kv aÙTo) tj 0et'a xàpiç iirufroiTÔ., ko!
» St'SoTai tovto» ^apiro? €<c p.epovç e'v €v<f>poovvr) icarà ttjv
» avroû Trpoç tov Oeôv ^TjTTjatv eiî^Tj, àAA' €prjp.os oiïros 2°
» tcSv aAAatv iràvTœv uevet /caAtDv ' 8eî 8tj /atj oXiyœpws
» èxetv TT/oô? TaAAa, àAAà toi/Jtj Kal yvpvaoiq. rr)v Kaphlav
» àvrcpiÇovaav èvSoTi/cijv /cal iretôfjviov rœ 0€Û> ttoicîv,
» irpos cnrovS'ijv Te Kat /cttjctiv àVaoTjç àperijs ' ovrœ yàp
» «ai to 8o6èv Îiito tov IIv€vp.aTos ttjs eù^Tj? ^apto/xa, 7700s- 25
» eirlSocriv Tjfet, avvf.iTay6p.evov Tairecvo<f>poavvrjv àXrjOrj Kal
» àydirrjv àiftev8r} Kal irdvra tov tcûv àpeTtùv /caTaAoyov,
» ôv /cat irpofiiaodp.cvos iijeÇrJTTjoev ».
CVSL
220 GREGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Ps., v. 5.
« Rom., II, 5.
* C'est là la seule indication que nous ayons sur l'origine sicilienne de Barlaam
« le Calabrais ». Palamas aurait-il eu des informations sur son lieu de résidence
avant sa venue à Byzance ? Il est plus probable qu'il s'agit ici d'une expression
imprécise et générale, s'appliquant à tous les Grecs venant d'Italie. La Calabre
faisait d'ailleurs partie du < Royaume de Sicile ».
TOY AYTOY Coisl. 100
AOWE 'YTIEP TQN 'IEPQE 'HEYXAZONTQN fol. 140»
TQN 'YETEPQN 'O IIPQTOE
àlHMEIE KAI 'ANATP0I1H TQN 'YIIO TOY <PIAOEO<POY
BAPAAAM EYrrPAQENTQN KATA TQN 'IEPQE 'HEYXA 5
ZONTQN
TIE 'H "ONTQE EQTHPIOE rNQEIE KAI TOIE "ONTQE
MONAXOIE nEPIEIIOYAAETOE, *H KATA TQN AErONTQN
THN 'EK THE "ESQ TIAIAEIAE TNQE1N "ONTQE EQTHPION
CVSL
1 Cfr Matth., XIII, 52. Le ton doctoral qu'emploie Barlaam dans ses lettres
à son ancien maître, l'hésychaste Ignace, confirme l'autorité du Calabrais auprès
des moines (Epist., IV, édit. Schirô, p. 315-316). A Palamas il écrit que «les
Grecs le considéraient comme un maître » en théologie (Epist., I, ibid., p. 230). Le
docteur hésychaste admet lui-même que, pendant des années, Barlaam apparut
comme le meilleur des théologiens (èiri troXXwv cviavrwv nepiobovs ntp\ Soyfidrtav
ypàfitov ûpioTos Apîv cYo^u£cTo Betjyopos, Réfutation de Calécas. Coi si. 99, fol. 156),
qu'il était omnipotent à Constantinople (ijv 6 BapXaàfi iravraxâÛcv é^cuv to
bvvaaÔai, koX yàp rfj «VkAtjoi'ç péyaç e'Sd/cei «ai rfj iroXtTcia, «ai napà tov jSaaiAtwy
Kat t&¥ cv r4Xti iroXXrjs cTvyxav€ TVS viroTayrjç, Lettre à Bessarion, Coisl. 99, fol.
177»).
* La plupart des sources confirment que les moines rencontrés par Barlaam à
Constantinople n'étaient pas des représentants qualifiés de l'hésychasme
Cantacuzène, dans la préface à ses œuvres théologiques, publiées sous le pseu
donyme de Christodoulos, rapporte que le moine rencontré par le Calabrais
était un novice qui n'avait abandonné la vie du siècle que depuis six mois (PG,
CIV, 696). Dans son histoire, il affirme que ce novice était •complètement privé de
raison et différant peu des animaux » (édit. Bonn, I, p. 543) ; cfr Philothée,
Encomion de Palamas (PG, CLI, 584 D-585 A) et le tomos synodal de 1341 (PG,
CLI, 680 A).
' Barlaam dit, en effet, qu'il a dévoilé les « déviations » hésychastes à un jeune
garçon (fiupaKlaxw tikî) qui risquait de tomber sous leur influence (Epist. V,
édit. Schirô, p. 324) : sur les premiers contacts du Calabrais avec les moines, voir
Inlrod., pp. XIV-XVIII.
TRIADE II, 1, I 227
vrrkp rrjs ixelvov ifivxfjç. IJpoarjXde fièv yâp non Ttti»' r)p.e-
répiov, Ko! tovtcûv toÎç àirXovcrrépoiç, tov p.a6r}Tiû>vra
VTTOKpiv6p.€vos , àmiart] 8' cm tooovto), KaTeyvajKcvai. 8el£as
avrœv, dis xcù cwyypap.p.a.Ta. /car' avrâtv oû8èi/ puKpov
oi/Sè p.érptov eTnKaXovvra avvdeîvac kcÙ perà tû>v avyypap,- 5
p,d.TU)v Tovruiv 7rapprj(ji<iÇeo0ai /car' avrûjv, ovk £it ckcivùiv
avrcôv, âAÀ' cm rœv ^oitwvtcdv avriù kcli 7repi/8op.^ovvTœv
p-eipOLKlCOV, Kdl TOVTUiV €1J€l6eV CKclvOVS OOOI. p.7] TTp€of$VTL-
kov eirayyéWovTCiL <f>p6vT}p.a /cat p.ova^û>v rovs p-t\ ireîpav
ia^Koras yovxlov Siayœyrjs. "HpÇaro 8rj StaSISoadat irâoiv || 10 || t. i+ir
6 Xôyos a»? àvorporralov <f>povrjp,a.Tos vito rûiv ■qav)(a.ï>6vTu>v
■npea^€vop.évov ' /cat ovo/xa yàp avroîs ireptédrjKe tô>v <j>av-
XotÔtcjv, « ôp^f>aXoijtv)(ovs » Trpoaayopevoaç , /cal ttjv fjv
avros eXeyev atpeaiv « op.<ftaXo^/v^iav » irpooeipTjKtôs ' ovo-
p-aarï hè p.T)8éva TTpofiaXX6p.€vos rœv nap' avrov Kare-yvcuo- 15
p,évœv €Kelvwv, toîs KpelrToal tc tô>v r/p-eréptov cVre-ru;^-
Kevai Xiywv, navras ovtcj oa<f>wç eVoieÎTO toîs iyKXrjp.a<nv
VTrevdvvovç.
CVSL
3 tooovto* : tooovtcov V | 17 aa<j>ws ' ao<f>ws coda.
228 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 Wfll^TJKÔoLV ! OUlblJKÔaiV V.
230 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr ibid.
1 Idée que Barlaam défend (avec des nuances, il est vrai) dans ses deux lettres à
Palamas (voir notamment la lettre III, édit. Schirô, p. 289-291) et qui se trou
vait formellement exprimée dans son livre contre les moines (cfr infra, § 4).
' La première Triade.
« Cfr Philotiiée, ICticomion (PG, CLI, 587 D-588 A).
• Barlaam, que son relativisme dogmatique empêchait d'avoir des convictions
théologiques stables, a modifié à plusieurs reprises le texte de ses traités antilatins,
pour éviter « le scandale » (voir ses lettres à Palamas, édit. Schirô, pp. 266, 282 ;
cfr aussi M. Jugie, Barlaam esi-il né catholique ? dans Échos d'Orient, t. XXXIX,
1940, p. 122-123). Il 'it 'Je même, en ce qui concerne ses écrits contre les hésy-
chastes, lorsqu'ils furent critiqués.
* Le Tpaye'Aai^oç est un animal fabuleux, mentionné notamment par Aristote
[Anal. post. II, 7, 2, éd. Finuiu-Uidot, I, Paris, 1862, p. 15S), par Platon (llépubl.,
VI, 488 a; éd. K. Chambry. dans la Coll.Budé.p. 107), par l'auteurdu livre de Job,
dans le texte des LXX (Job, XXXIX, 1) et pars. Grégoire de Nazianze (Hom.,
XXV, 6; PG, XXXV, 1205 B).
TRIADE II, 1, 3 231
CVSL Usp
I oiïv posl fiiv add. L j| ovtw : avrov L || 4 avyK^ftaai : ovyKtïoai C || 6 rois
om. Usp || 6-7 Xôyovs toutous : toutous Ao'yous Usp II 13 Karà : tÙ C || 15 Saifiovt-
cifir/ : haipLOVtiiSTj V | 21 èralpois om. Usp || eauToû : aÙToû Usp || 22 ipi Siatcofiiacu :
«710I oiaxopCoas Usp.
232 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL Usp
6 Sri : St Usp I 9 tov ont. Usp || 12-13 Oeovpyiùiv Usp || 21 ^ ont. L || npooyevo-
fiévjj S.
234 GRÉGOIRE PALAMAS
1 I Cor., I, 30.
* Lors de leur controverse épistolaire, Barlaam aimait à affirmer que la diffé
rence qui le séparait de Palamas n'était qu'apparente et verbale ntpi iiôvtjv t^k
\i£tv (Epist. I, édit. Schirô, pp. 232, 241).
TRIADE II, 1, 4-5 235
CVSL
236 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
1 Cfr Sagesse, I, 5.
* Cfr Sagesse, I, 4.
' Cfr Porphyre, Vie de Plotin, § 9, édit. E. Bréhier. dans la coll. Budi (vol. I
des Ennéades de Plotin), p. 11.
TRIADE II, 1, 7-8 241
CVSL
7 t'fÎKtro : ffijifCTO L II II fK((vr)s : (k(Îvt)v codd. [ 31 Tt'Attov «ai fiâptoTov :
tvâp€orov /cat tcAciov L J| togovto C.
242 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
12 to : rw L 0 16 avv€L\7]x<i>s S |j 17 fiôvov : p.6vio L.
244 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr supra, § 4.
TRIADE II, i, 9-IO 245
10. *Ap' dv €X°l Tls *Tt Xéyew (Ls rjv dp.éaws irpo<f>rJTats
Kal diroarôXois yvwaiv rwv ovtwv Geos e8wKe, ravrrjv r)p.eîs
8ià rwv ê£w p.a6rjp,drwv evplaKop.ev ', Où p.fjv àAA' èrrel
rwv èv fjp.iv dptarov r) yvwais twv dvrwv, eladyei 8e 8t' 10
èavrwv vpos Tavrqv rà Karà <f>iXoao<f>lav p.ad-qp.ara, Kal
r) p.èv lepà rpa<fyfj ovp.f$oXa nporlderat ravrrjs, dvdyei
8è rrpos ràs dvXovs dpxervrrlas rà icaTa <f>iXooo<f>lav p.a0rj-
p.œra, ws o <f>i\6oo<f>os Xéyei, dpiara p.ev r)p.îv p.adrjp,drwv
ravra, Toaovro 8è Kpelrrw rrjs Bêlas rpatfyfjs, ôrrôaov avp.- 15
jSôÀaiv f) rwv dpxervrrwv àXr)9eia ' el 8è p.rj Kpelrrw raérr/s,
cf àvdyK-qs ov8' ÎJttw, tcûv èv r)p.îv dplarov rrjs yvwaews
ovarjs ' rwv yàp eiaayôvrwv eis ravr-qv Kal dvayôvrwv, ri
rror dp' dXXo p.eî£,ov 8pdaeiev dv ; "Eariv dpa ti tôjv ck rrjs
deorrvevarov rpa<j>fjs rjp.îv TTpoayi.vop.evwv rfjs rwv dvrwv ->o
yvwaews davyKplrws Kpeîrrov, 81 S rà OeovpytKa Xàyia
rrjs <f>iXoao<f>las iKelvrjs davyKplrws vrrdpxei. Kpelrrw, rrpos
rà rrjs yvwaews eKeîvo Kpeîrrov pr]r eiaayovrwv, p.r)r'
dvayôvrwv rtap èavrwv rwv Kar avrr\v padrjpdrwv. '/a-
rptKr) 8e Kal Qeôs, rrws tt)v avrrjv rrapéxei vyielav, et p.r] rtç 25
èrtl TroX\oarrjpx>plov rovr elrroi ravrrjs ', Ov8è yàp eKeîvo
awiSeîv ïa^vaev 6 <f>i\6ao<f>os || ws rrjs p.èv napà Qeov la- \ t- 144'
CVSL
21 8t* S : 8>à L.
246 GRÉGOIRE PALAMAS
1 II peut s'agir aussi bien de la première Triade (cfr Tr. I, 1, 9) que des lettres
de Palamas à Barlaam, notamment la première, où Palamas réfute les affirmations
du Calabrais sur la philosophie, don de Dieu (édit. Schirô, p. 262).
' Une connaissance semblable de certains textes liturgiques, notamment du
psautier, était en effet répandue dans les milieux populaires au Moyen Age.
» S. Jean Climaquk, Scala. XXVII (PG, LXXXVIII, 1 1 16 C).
4 Cfr Rom.. II, 13.
TRIADE II, 1, IO-II 247
CVSL
2 ftovtp : ^iofov L | 15 irXuova : TrActai VS [j 19 ^uAAotç : «^uAotç V.
248 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
IO Oioaor^ia. : au>f>ia C ^ IO-II rj kqv ... àntpyâÇcTai om. L.
250 GREGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Tr. I, 1, 20.
1 II s'agit évidemment du sobriquet d'd^aAityvxoi lancé par Barlaam contre
les hésychastes.
* La Première Triade.
* Gai., VI, 2.
* I Pierre, II, 23.
TRIADE II, 1, 14 253
CVSL
CVSL
vatrice, mais après que le serpent ait été mis à mort et transfor
mé par des méthodes d'une très habile médecine 1. Mais les inven
teurs égyptiens et les vénérateurs chaldéens n'ont pas répondu
à ces conditions lorsqu'ils ont découvert et vénéré la géométrie et
l'astronomie, comme si elles servaient à connaître Dieu : ils ont,
au contraire, élevé un terrible mur de séparation entre Dieu et les
hommes ; en vantant leurs connaissances, ils ont porté aux étoiles
la vénération que les hommes doivent à Dieu et ont ramené de
Dieu jusqu'à ces étoiles l'origine des êtres et des créatures.
1 Image familière à Palamas qui l'emploie dans la Première Triade (1, 11, 20,
21) et dans sa deuxième lettre à Barlaam (Coisl. 100, fol. 98).
« S. Grégoire de Nazianze, Hom., XXI (éloge d'Athanase), 6 (PG, XXXV,
1088 B).
» Hom. XII in Prov. I, 6 (PG, XXXI, 397 C).
«Cfr Episi. 223 (PG, XXXII, 824 A).
TRIADE II, 1, I5-l6 257
CVSL
29 v-noêaXofiévrj CL.
258 GRÉGOIRE PALAMAS
longtemps que l'on se voit encore dans un âge imparfait; mais celui
qui a grandi jusqu'aux hauteurs, comme nous l'avons appris pour
Moïse, considéra comme une honte de se laisser appeler le fils de
cette mère stérile. Car l'éducation profane est vraiment stérile :
elle se trouve toujours dans les douleurs de l'enfantement, sans jamais
enfanter. Quel- est le fruit manifeste des longs enfantements de la
philosophie ? Ne sont-ils pas tous inféconds et ne viennent-ils pas
avant terme, avortés avant de venir à la lumière de la connaissance
de Dieu? Ils auraient peut-être pu devenir des hommes, s'ils
n'étaient complètement cachés dans le sein de la sagesse stérile 1 1
On s'y attachera donc juste assez longtemps pour ne pas paraître
exclu de ce qu'il y a en elle de noble.
1 De vita Moysis, II, 10-n (PG, XL1V, 329 B ; édit. Daniélou, dans Sources
chrétiennes, ibis, Paris, 1955, p. 34-35)-
* C(r § précédent.
• De infant. (PG, XLVI, 181 C).
TRIADE II, 1, 16-17 259
CVSL
CVSL
4 cirdyovot : cnciyovoi L |j 18 S?J : 8' d L | 21 KaOaporcpos CL.
2Ô2 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
266 GRÉGOIRE PALAMAS
et surmontée doit être à son avis méprisée, parce que ses anti
thèses sont superflues, donc trompeuses ; nous aussi nous refu
sons de l'appeler sagesse de Dieu. Quant à celle qui persiste dans
l'erreur, nous oserions l'appeler mauvaise : telle est celle de Pla
ton, avec sa matière incréée, ses idées existant par elles-mêmes et
ses démiurges — les démons ultérieurs —, celle qui enseigne encore
que le bien et le mal, le saint et l'impie sont identiques, celle
qui pour tout dire s'oppose vainement à elle-même, parce qu'elle
est superflue, celle qui entreprend de parler à tout propos,
mais sans aboutir pratiquement à rien de sensé ; il en est de
même des objets de leur culte ; suivant Samuel qui fut saint dès
l'enfance, ils n'aboutissent à rien 1. Et si toi, tu veux combattre
ceux qui vivent dans la paix et ont renoncé aux antithèses
superflues et si tu trouves des prétextes à cela dans des péchés *,
en inventant de nouveaux dogmes et des sobriquets qui viennent
en aide à ton esprit chicaneur et batailleur, te suivrons-nous
avec empressement en négligeant les concepts et les expres
sions dans lesquels nous avons été élevés et qui sont générale
ment reçus comme excellents ? Cela ne sera pas, jamais ! Et
trouveras-tu un seul homme, un seul rejeton de la race humaine
pour te prêter, s'il était présent, une oreille attentive lorsque tu
dis et tu imagines que l'homme parfait, le philosophe, l'homme
purifié, c'est celui qui sait tout ? Tu en déduis que l'on doit recher
cher l'étude, si l'on prétend savoir quelque chose, que l'on vénère
Dieu ou non ; tu déclares imparfait et ignorant celui qui n'a
pas étudié la géométrie d'Euclide, l'arithmétique d'un autre,
ta logique à toi, ainsi que ta musique et ton astronomie, en
fréquentant Ptolémée par l'intermédiaire des livres qui
lui sont consacrés 3, celui qui n'a pas appliqué son esprit à la
dialectique et aux sciences de la nature, ces matières aristotéli
ciennes. Mais les gens raisonnables, ceux d'aujourd'hui ou ceux
d'autrefois, ne savent-ils pas que Dieu est seul à tout savoir ?
CVSL
21 owaydyoïs CV.
268 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
27O GRÉGOIRE PALAMAS
1 / Cor., I, 2j.
• / Cor., I, 28, etc.
» / Cor., I, 28.
TRIADE II, 1, 24-25 275
CVSL
276 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
g tfi : Si L.
278 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
280 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
30. Merà 8r) rr)v rwv Karà <$>votv re ko! vrrèp <f>vatv
8iûpwv iÇlacoatv, 8ià rrXetovoiv iiTtriderat rfj rrepl rrpoaevxrjs
àTToaroXLKrj ivroXrj, Xéywv à8vvarov elvai ro « abiaXelirruis
» Tipoo-ev\eaQai », et pA\ <vs avros iÇrjyeîrat rrapa.8e^at-
p,e6a ' efjrjyeîrai 8è Trpoaevx^odat èvravda Xéyetv tov 'Attooto- 15
Xov ov to èvepyeîv rr)v TTpooevyr\v, aXXà. ro rr)v éÇw €\eaf
avrrjs ' « *E(;ls 8é iart » <f>-qai « rrpoaevxfjs ro p.rj8èv 8vvaadat
» irpdrreiv, oïeadat Kal els Trépas dyew p/r) f$ovXop.évov 0eov '
» ô rotvvv » (fyrjoi « ravrrjv rr)v etjiv è'xa>v> oZtaXeiirrws irpoo-
» cuberai ». Totovrov 8* ôv to « d8iaXelTTTO>s TTpooevxeodai », 20
Kal rwv iXXrjviKwv dpa fÏLfïXLœv o <f>iX6ao<f>os ovk àvaKVipet
koX à8iaXetiTTU>s 7rpooev£erat. Ti ovv àv elirot rts rrpos
tov à8taXel7rrws ko! p.rj8éiTOTe rrpoaevxop.evov tolovtov
<f>tX6cro<f>ov ; "Orrep o 'AitÔcttoXos àAÀa^oû Xéywv ' « Ilpoa-
» evxôp-evoi iv iravrl Kaipw èv Tlvevpart, koX els avro 25
» tovto àypvTrvovvTes »• *Apa kov tovtw ttjv é£tv ravrr\v
elcrrjyeÎTai, rjv avros Xéyets, r) rr)v èvépyeiav, Kairoi ravrôv
èariv « d8iaXelTTT(xis » re evneiv Kal « iv iravrl /catpw »/ Ilpocr-
eTrixrKrjipas 8è rr)v irrl râ> Trpoaevxecrdai àypvrrvîav, 8rjX6s
iartv àSiaXelrrrios éxeodai rrjs ivepyelas irrirâTTcov. 'EXeye 3°
8è Kal 6 Kiiptos Trapa^oXr)v roîs padr/raîs, Karà tov evayye-
CVSL
284 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Luc, XVIII, 1.
* Luc, XVIII, 7, confondu avec Luc, XI, 13.
*De div. nomin., III, 1 (PG, III, 680 B).
4 Luc, VIII, 32-33.
• Cfr Matth., XVI, 18.
TRIADE II, t, 3O-3I 285
CVSL
17-18 àvcnidoXér co C.
286 GRÉGOIRE PALAMAS
cela, mais ne prient pas tous. L'ennemi de Dieu, en effet, est aussi
l'ennemi de la prière ; celui qui fuit le bien fuit aussi la prière qui
s'adresse à Dieu. Au contraire, ceux qui possèdent un corps,
ne connaissent pas tous le Dieu de l'univers, mais tous ils prient,
chacun selon sa croyance. Ceux qui reconnaissent le Dieu unique
et véritable acquièrent aussi, avec cette croyance, la conviction
qu'ils ne peuvent rien faire sans lui. Parmi ceux qui ont cette con
viction, certains sont emportés par la divine passion de s'unir
réellement au Seigneur de l'univers ; ceux-là persistent dans la
prière, sans manger, ni respirer, suivant l'enseignement des
Pères ; ils font retourner leur esprit sur lui-même et ainsi, prêts à
l'union divine, ils reçoivent le don mystique, mystérieux et spiri
tuel de la prière, qui les accompagne continuellement ; tantôt
il entraîne lui-même avec lui l'esprit qui l'a reçu vers l'union très
mystérieuse et fait jaillir une joie sacrée, tantôt il chante en sour
dine et il prie avec l'esprit qui se tourne vers Dieu dans la
prière ; il est alors comme une musique pour celui qui est disposé
à entonner ce chant. Ces hommes participent ainsi à la grâce per
pétuellement mouvante et inlassable ; ils possèdent la prière enra
cinée dans leur âme et continuellement agissante, conformément
à celui qui a dit : Je dors, et mon cœur veille l. Celui qui veut at
teindre cette prière véritable et véritablement continue, en la
recevant de Celui qui donne la prière à celui qui prie, pour parler
comme la prophétesse 2, qu'il suive donc le divin Nil et Grégoire,
qu'il vive sans s'attacher à rien d'humain, sans besoin immédiat 3
et, autant que possible, ne se détache pas de la mémoire de Dieu
lors de la satisfaction de ses besoins humains ; mais qu'il cherche
à ramener à lui et à imprimer dans son âme la pensée de Dieu,
comme un sceau ineffaçable, comme le dit le grand Basile *.
Il nous faut, en effet, nous appliquer à la prière continue qui nous
est toujours possible, par nos actions, nos paroles et nos pensées,
1 Cfr Cant., V, 2 (le texte biblique des Septante porte non pas Koifi.wfi.ai mais
KaBtvSio). Ce texte est appliqué aux hésychastes par s. Jean Climaque, Scala,
XXVII (PG, LXXXVIII, 1 100 A) cité par Nicephore, l'un des maîtres de l'hésy-
cbasme byzantin (cfr introd.) (PG, CXLVII, 955 A).
* La prophétesse Anne ; cfr / Rois, II, 9 (texte des Septante correspondant à
/ Sam., II, 9).
* Cfr Évagre, De Oral., 58 (PG, LXXIX, 1180 A ; trad. Hausherr, dans
Rev. d'asc. et de myst., t. XV, 1934, P- 87).
* Cfr Epist. II, 4 (PG, XXXII, 229 B).
TRIADE II, 1, 31 287
Kal 6 tov KaXov <f>vyàs Kal ttjs npos tov Qeov evxrjs <f>vyàs
èariv. 01 8è owpa nepi.Ketp.evoi, rov p.èv tov navrés Qeov
ïoaaiv ov navres, navres 8' et^oircu, KaraXXj]Xws eKaoros
rfj SôÇy iavroO. Toîs 8è tov êva Kal ovtojs yivœoKovoi
Qeôv, avvetaépxeTai ttj 86£r) TavTTj Kai to ^tupiç avrov 5
firi 8vvao6ai noteîv p.i)8év ' TÔiv 8rj tovto neneiop.evwv ooovs
epws deîos elXev évœdrjvat Kvplojs tw Kvpiw tov navros,
ovrot Tpo<f>rjs dvev Kal nvoijs iv evxfj yevop.evoi, Karà rr/v
TÔiv narépwv v<f>Tjyrjoiv , èmorpé^ovoi roi' vovv eiç eavrov
Kal ovrw Tjj npos rr)v deiav êvwow iniTr/SeioTriTi tov fivcrn- 10
kov Kal ànopprjTov Kal nvevp.aTt.Kov ttjs npooevxfjs Kara-
^tovvrai hœpov, S Kal à8iaXelnTWS ovveoriv avroîs, vvv
p.èv avrô nap éavTov || cXkov tov KaTr/Çtœp.é'vov vovv npos II f- *5™
Tt\v app7]TOTâ.Tr\v evwoiv Kal nrjydÇov ev<f>poovvr/v lepdv,
vvv Se tw vw Si' evxys dvareivopiévw npos Qeov p.voTiKws 15
vmjxovv Te *cat ovp.npooevx6p.evov, wanep p.ovoiKrj tô> npos
TavTTjv ovvTidévTi ttjv w8rjv . Ovtw yàp èv p.edé£ei rijs àeiKi-
vtjtov Te Kal aKapidrov yeyovoTes xi°-PLTOS èvepptÇiop.è'vrjv
exovoi Tjj t/tvxfj ttjv npoaevxTjv Kal àSiaXelnTWS èvepyovoav
«ara tov eLnovra ' « ,Eyw Koip.œp.ai Kal r) KapSla p.ov àypv- -"
» nveî ». '0 tolvvv fïovX6p.evos iniTVxeîv ttjs aXrjOovs ravTrjs
Kai aXrjdiùs àStaXeînTOV npooevx^S napà « tov 8i86vtos »
npo(f>r)Ti.K<x)s elneîv « evx^jv tû> et>xop.évw », neiOéodu) tû> deiw
NelXw Kal rprjyopiu) wore <( Çrjv p.rjBèv tû>v dvdpwnivwv
» npooamop.evov ,oti p.rj nâoa dvdyKtj», Kav toiç dvdpcomvais J:>
avayKais ttjs p.vr/p.r}s tov Qeov Karà to 8vvarov p.r) à<f>ioTaodai,
aXX œonep o<f>payl8a dve^âXeinrov -rrçy tov Qeov evvotav
evTeTvnojp.evrjv ttj ifivxfj cmev8eiv nepufiépeiv Karà tov p.éyav
BaoiXeiov. "Epyoïs Te yàp Kal Xôyoïs Kal 8iavor)p,aoi ti^
8vvaTj)v rjp.lv réios Kal d8tdXeLnrov npooevxyv èTnrrj8eveiv 3°
XP7], péxP15 <*v iniTVXojp.ev tov Swpov ' « El p.r) ydp » <f>r/oiv
« eXafies 8ô>pov npooevxrjs evKXeés, npooéSpevoov Kal Xr/ipr) '
CVSL
288 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
16 ov/KiKpaniici'ov VL.
20.0 GREGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
294 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
I âroirov '. âbiKOv C [ 2 ovvcWtfiv CVS.
296 GRÉGOIRE PALAMAS
1 L'idée et les termes sont du Ps.-Denys, De eccles. Mer., VI, 3 (PG, III, 533 D).
* Julien, cfr. supra, § 33.
TRIADE II, 1, 35 297
CVSL
7 îiTLuapTvpioavTos L | 18 c'AeiirriKÛ; V (K\cnrTtKÛ>s S.
298 GRÉGOIRE PALAMAS
36. 2Jè 8' rjfieîs àvriXeyeiv toîs narpaai <f>ap.èv Kal Trdajj
tjj 'EicKXrjola tov 0eov. IJœs yàp dv ris iv toîs toiovtois
virocrraXelr) <f>dvai TdXrjOés ,' Si) toiwv ràVaima toîs irarpacri
<j>poveîs, ovk i<f>' ois /i€Ta£ù T<ôv Xoyutv i£ vrrovoias /care-
XeÇas, àAA' oti rà? evayyeXiKàs evroXàs ov\ iKavàs elvai 5
Xéyeis TeÀeicoj Kaddpat tt)v *jtvxhv T°^ Ta^TaS TTjprjaavros,
ovb" i£ àrradelas Trjv TeXeaTiKÎ)v |] kclI crarrrjpiov yvwoiv | f. 153"
Treptylveodai tô> Tavrrjv KTrjoapiévw, ovb" èvov dyvoias kclI
ipev8œv àTraXXayijvai 8o£aap.dT<ov aveu p.adr]p.dTojv ko! rfjs
Ka/r* aura p.eXéT7)s, ov8è TeXetOTTjTos re /cat ayiorqTos em- 10
Tv%eîv rov pvfj àTTaXXayévra tovtwv, koI ttjv iXXrjviKr)v
rraiSeiav ôfioîios elvat 8<ôpov Oeov toîs 81 dTroKaXvtf/eœs
irpo<$>r\Ta.is koX dirooToXoLS 8e8op.évois, Kal ôp,oiœs ravrd re
KdKelvr)v àvdpamîvois Xoyiop.oîs p-erà to 8e86o8ai /cara-
Xap.fidveoOai, Kal to -navra el8évai, S Oeov p.6vov Xap,ev, 15
« TTpoarjKovoav dv0puma> TeXei6-n)Ta » elvai. Triv Upàv 8è
Tpa<\>r\v , ei Kac avap.tyvvet.s toîs XôyoLS /cai 7roAAà 8okcîs
VTrepaycovlÇeodai ravrqs, àAA' ov8* avrrjv oïei TeXeiav
erràyeiv tjj ipv^fj KaQapaw ' ov8è yàp dv elorjyes to 8eîv
ÇrjTeîv p.avddveiv, 6? tIs ti èirayyéXXeTai el8evai, Kav p.7) 20
evoe^r/s "$, tov Kaddpaeœs i^iéfievov. AôXœ TOiyapovv Tavnjv
ovp.irX€K€is toîs înrèp tû>v p,a6rjfidTtov aov Xôyoïs els èÇairdTTjv
tGïv dirXovaripoiv . 'Eirel 8è toîs loxvpiÇop.ê'vois 8eîv ràs
deias èvroXàs rrjpeîv, œs diradeias Kal owrqpuiv Kaddp-
aeiôs re Kal yvœaecos TTa.pzKTiK.ds, ai) aa<f>â>s dvriXéyei.s, twv 25
ivToXwv 84 coti Kal to Tas rpa<f>às ipcvvâv, ol pÀv npos tt)v
tcùv ivToXâjv TTjprjoiv TTpoTpéTTOvres Karà trâaav dvdyKTjv
Kal irpos ttjv €TTip.ovov avdyvwmv TÔ)V rpafiœv TrpoTpéTrovTai,
o~ù 8è ov8è rauTa? oiet 8i86vai Tjj iftvxfj tt)v KdOapauv. Ovkovv
8éXeap €K€Îvo to ovvdyeiv els êv tt)v Oeîav Jpa^v Kal Ta 30
Karà <f>tXooo<f>lav p.adrjp.aTa ; To 8è Kal els êv réXos dyecv
dp,<f>ÔTepa tov p.eri6vTa Xéyeiv, ov 86Xos p.6vov, dXXà Kal
o~a<f>r)s àvrldeois Trpos avTr)v tt)»' lepàv Kal deiav rpa<f>r]v.
Ov8éva yàp eKelvrj « twv p,aKpœv <l)8lv(ov ê8cuKe Kaprrôv,
CVSL
300 GRÉGOIRE PALAMAS
37. "Iva 8è fir) 8d£a>fiev d<f>' èavrwv ràs tov dvSpos ev-
TavOoî KaraXéyeiv 8o£aç, aiVràç ixeûvov ràs prjoeiç npo-
dcofieda Kal tôjv ayiwv evos r/ Svo irapadatfieda irpos ovs 15
aa<f>â>s àvrufrOéyyCTai ' Trdvrcos Se ovk dSrjXov toîs ev <f>po-
vovow Sri navres êv eicri ^eîAo? vtto tov evos Kt.vovp.evoi
JJvevfiaTos ' eKeivas 8' ôficos r)fieîs Trpodrjoofiev aï Kal -rffv
6fj.oXoylav è7TtSrjXov ëÇovoi. ^hjalv ovv 6 fiova^os Kal <f>iX6-
cro<f>os ovWos èirl Xé^ews oûVcuç ' «Aux. rfjs tôjv èvroXœv <f>vXa- 20
» ktjs dyaTTrjTov et /cai fiôyis arradeia irepi.yevoi.TO fj,ov7) '
» ovk àpxeï Se fiôvov tûjv iraOwv Kadrjpaadai irpos to ttjv
» àXrjdeiav KariSeîv ' r) ydp dirdBeia tt\v /carà SidQeaw
» dyvoiav ov deparrevei ttjs fax^s OVK "" °^v ô<j>eXos avTrf
CVSL
19 tÇovotv C.
302 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Marc, XVI, 7.
* Cfr supra. § 37.
* Barlaam commentait ex cathedra les écrits de Denys (Grégoras, Hist., XIX,
1, édit. Bonn, II, p/923) et le cite très souvent dans ses écrits (voir J. Mbyhndorff,
Un mauvais théologien de l'unité... dans L'Église et les Églises, II, p. 52-56).
4 De eccles. hier., II (et non pas I) (PG, III, 392 A). Cfr supra Tr. I, 1, 4, 23.
TRIADE II, 1, 38-39 305
CVSL
24 àra/iii)(7«j/if v CL.
306 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
12 rav-rriv : raûrg V || 22 S' post ntipaaificBa add. L ] 25 nâOoi : nâSy L.
308 GRÉGOIRE PALAMAS
ne, je sais qu'au début j'en ai été tellement blessé dans mon âme
que certains, lorsque je le leur dis, ne voulaient pas me croire ; il
en est de même de la peine que j'éprouvai en écrivant ; je l'ai dit
moi-même alors à ceux qui étaient avec moi : « Je me suis engagé
dans l'affaire non pas tant à cause de ceux qui ont embrassé l'hé-
sychie, qu'à cause de celui contre qui mes réfutations sont diri
gées » ; et s'il avait voulu accepter au début, par des conversations
personnelles 1, de supprimer ces opinions et ne plus attaquer les
plus simples de nos frères, je n'aurais pas eu de si longs traités à
écrire. Mais maintenant, je ne sais plus où cela finira. Je prie Dieu
et j'espère que tout sera pour le mieux.
£<f>' ôoov eiVôVra Kal tov rrôvov 8' oaov vtt€Ott]v ypâ<f>ojv,
<Ls kclI avros totc toîç crvvovaiv eXeyov ' « Oi>x vnèp tcDv ti^v
» r]OVxîa.v âcnra^ofiévœv p.âXXov înrrjXOov 77 tovtov irpoç ôv
» aï àvri9éo€iç elaii)' Kav eïnep r)94Xr]oev àÇiovv ri rfjv àpyrjv
toîç -npos àXXrfXovs Sià orouaToç Xôyoïs KaTaXvaat ràs 5
Sofas rauraç Kal ràs irpos tovs àTrXovorépovs twv àheX<f>ô>v
€iTi94o€is, <f>povha âv ■fjv rà /xa/cpà ovyypdp.p.aTa. Nvv 8'
ovk olo' els 0 Tt ravrl TeXevrqaei. 0€<S8' et^o/xai Kai eÀ7u£a)
Ta K/JCITTO).
CVSL
7 èiriQiafis '. àvTiBéaas VS | 8 ti\(vttjot) C.
310 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Ecclés.. XI, 5.
• EccUs.. VIII, 17.
• Job, XXXVIII-XLI.
• Nombres, XVI, 22. Formule souvent employée dans la liturgie byzantine.
TRIADE II, 1, 4I-42 311
CVSL
1 JKAN, V, 46.
• Jean, V, 39.
* Idée courante chez Chrysostome (cfr supra, Tr. I, 1, 9). Réf. à Matth ., VII,
12.
TRIADE II, 1, 42-43 313
S' elrreîv ùyieiav ifivxfjs Kal reXeîwaiv. 'Eirel rolwv || r)p.eîs 1 1. 15^
p.èv ckcIvois <TVV<nrqx&r]H'€V> èvoôvres è<f>' ôaov oi58' €\prjv,
■nap eKelvœv 8è àTrflrrjaauev , S ovk àv e^ot-ev àpvqoaodai,
<f>ép' tSœpev ri ro Trepa.iv6p.evov eV rrjç ôpoXoylas ravrrjs.
Ti ye àXXo r) on tovto ' TeXeiôrqç èarl o-ainpioç ev re yvwcret 5
Kal o6yp.aoi ro raùrà <f>poveîv Trpo<fyr]Tais, o/ttootoXois', rta-
rpdai rrâaiv àrrXœs, 8i' a>v ro àyiov IIvevp,a p.aprvpeÎTai
XaXrjaav rrepî re 0eov ko! rwv Kriap.àruiv aùrov. Ta 8'
va aùrov Trapeiuéva, rrap' èréptav 8è evpr]p,éva, àawreXrj
irpôs ye <Jn>XVs aœTrjplav, k$v àXrjOrj' râ>v yàp XvaireXovvroiV 10
ovSèv Ttapevrai rfj oioaaKaXla tov TIvevaaTOS- A10 Kal rovs
8ui<f>œvovvTaç è-ni rivoç rœv Trapecopapévœv ovoè pep.<f>6-
p.eda Kal rovç Kpeîrrov /tara ti rovrœv elSôras où /xa*ca-
pit,op.ev.
CVSL
1 Matth., X, 16.
» Cfr Matth., XXV, i ss.
• Prov., I, 7.
4 Luc, XII. 42-48 ; cfr Matth., XXIV, 45-51.
» Jean, XIV, 23.
• S. Jcan-Haptiste, considéré comme modèle des moines et dont Palamas a
déjà dit qu'il n'a jamais étudié (cfr supra, I, 1, 4).
' S. Antoine, enfant, refuse d'étudier (S. Athanase, VitaAni., 1, PG, XXVI,
841 A), mais réfute plus tard les philosophes grecs (ibid., 72, PG, XXVI, 944 ss).
• Cfr // Cor., XII, 2.
• Jean, XIV, ai, 23.
TRIADE II, 1, 43-44 315
CVSL
CVSL
9 rrfv : râtv CL.
DU MÊME
TRAITÉ DEUXIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE,
POUR LA DÉFENSE DES SAINTS HÉSYCHASTES
DE LA PRIÈRE
» // Cor., I, 12.
» I Cor., I, 20.
» Rom., XII, 1.
TOY AYTOY
AOrOE 'YIIEP TQN 'IEPQE 'HEYXAZONTQN
TQN 'YETEPQN 'O ÛEYTEPOE
IlEPI nPOEEYXHE
1. Twv fiev ovv ovSèv p.éya Tidep.évwv rt)v àiro rfjs eÇw 5
■traiSetas ovrjaiv irpos rr)v àiro tov evayyeXlov toÎs ko.t avro
£û)cti, vvv tc iTpocryivofxévrjv Kal icarà ràs àipevSeîs èirayyeXias
iXtri.tflfj.évrjv, Karr/yopeîv ovrws àxf>€i8ws tov <f>iX6oo<f>ov
rovrov <vs kclI ovyypdp,p.aat. p.aKpoîs SiSovat ràs KaT avrâiv [| 1 1 X57r
XoiSoplas, vtto tov <f>l\Tpov rfjs iratSeias etiroi tis âv iirfjpdai 10
Kal rfjs 7Tpos to elSévai hiadiaews â-Kpas. Môvas yàp eKeivwv
irepl irXelorov iroiovp.évwv Tas tov Xpiorov èvroXàs Kal irpos
fj.6vas Tavras Trairas irpoTpeirop,èvwv, ws pavas Upovpyov-
aas rr)v irpos Ocov à<f>op,olwmv Kal TcAeioucraç Kal deovp-
yovaas rr)v àvdpwirlvr)v tyvyrjv, Xôyovç 8è Kal rr)v iv Xôyoïs I5
<f>iXoao<f>iav p.r) irdw twv yrjîvwv virepTidévrwv, « aapKiKTjv »
Se Kai « tov aiwvos tovtov » oo<f>iav Karà IJavXov Xeyévrwv,
TÔ)V 8' 'EXXrjvwv tovs irpoordras avrfjs, <ôs tô> irapà Oeov
SiSacrKaXetw rfjs ktIocws Karà deov xpT)oap.évovs, àirorpo-
■naiovs SeiKVVvratv Kal ào6<f>ovs ootpovs, virèp twv iraiSiKwv, 20
ùjs éotKcv, 6 tf>iX6o~o<f>os iptidd-q, pvr) ttjs p.eylo-n)s Kal avrwv
à£iovp.évwv Ttp,7js, Kal ravd* fy ep,eXXe Kal avros elvat
koivwvos Kal 81' rjv iirwwp.os ttjs (piXoootplas iyéveTO Kal
S p.6vov (pavepov iiraOXov cKapTrovro rfjs 8ià filov cnrovhrjs.
Kara 8e rfjs « XoyiKrjs », p.aXXov 8è rfjs irvevp,aTucfjs , 25
rjpcùv « Xarpeias », SrjXaBr) rfjs irpoacvxfjs, Kal twv Tavrrjv
tov iravros Tip.wp.evwv Kal p.cd* ijou^i'aç airepip.eplp.vws
8tà filov irpoQaveypvrwv avrfj Kal ttj irelpa x€*Pa BiSôvrwv
toîs elaayop.évois irpos rr)v àyycAi/cTjv Kal vTrepKÔopuov
CVSL
I Tov avroG : rprjyoptov V toC àyiov Pp-qyopiov S | 9 SiSévai om. S | 11-24 H&v<*s
yàp... Plov o-nov&TJs om. VS.
320 GRÉGOIRE PALAMAS
prière, contre ceux qui l'honorent plus que toute chose, s'y appli
quent dans le repos, sans se soucier de rien, durant toute leur vie
et, grâce à leur expérience, donnent la main à ceux qui ne sont
qu'introduits dans cette liturgie angélique et supracéleste ? Quel
est celui qui parle contre les hommes qui adoptent le silence ? Quel
est celui qui les jalouse alors qu'ils n'acceptent aucun honneur ?
Quel est celui qui méprise des gens assis loin du stade, comme s'il
les avait dépassés à la course ? Ici, dans les combats qu'il a menés
pour défendre la philosophie, lui le moine-philosophe, il s'oppo
sait ouvertement aux moines, à ceux qui vivent encore ; mais là,
en citant clairement dans ses traités des expressions de Pères qui
ont leur demeure aux cieux, il a mené un grand combat pour les
réfuter, poussé par je ne sais quels sentiments !
CVSL
II àvaîèrjy C || 17 6p6o86(ip : 6p6o&6{ws L.
322 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
13 et 14 oîS«î : alholcodd. || 27 cSvvq&T] S.
324 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 àxaAîr : CV.
326 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
8 àiiXurrîpaç C ! 28 «tai om. V || 32 KaBapôrepai. L.
328 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
25 àinjXâxBat V.
330 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
14 ovrais S.
332 GREGOIRE PALAMAS
CVSL
7 ûie'£$A€i/»aj : àva^Xdipas V.
334 GRÉGOIRE PALAMAS
» Gen.. VI, 3.
• Jean, III, 6, 8.
TRIADE II, 2, 8-9 335
CVSL
4 toooGtov L I 29 fitratrroixtoî C.
336 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
338 GRÉGOIRE PALAMAS
des progrès qu'il a accomplis; c'est ainsi que David dit aussi :
En lui mon cœur a mis son espérance, j'en ai reçu un secours et
ma chair a fleuri l. La joie qui vient ainsi dans l'âme et dans le
corps est un rappel infaillible de la vie incorruptible 2.
Kal 6 Aavlo Xéyei " « 'Ett' avrœ rjX7naev r/ Kaphia p.ov Kal
» i^orjOrfdriv , Kal àvéBaXev fj odp£ pov ». 'H 8e ToiavrTj
èyyivopévrj XaP°- T°T€ Tfj foxV Ka'- TV <J<^flaTi * vir6p.vr)-
» aïs èoriv ànXavfjS rfjs d<f>9dpTov fiiÔTrfTOS ».
CVSL
340 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
342 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
13 TTJS pOSt fiîoris add. L | 27 awpul S.
344 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Matth., VII, 7.
• I Cor.. XII, 10.
» I Cor.. XIV, 13.
« Cfr / Cor.. XIV, 26 ; XII, 8.
• / Cor., XII, 9.
• Ibid., XII, 10.
' 77 Tim.. I, 6.
• Cfr Actes, VIII, 17.
TRIADE II, 2, 13 347
CVSL
348 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
mais aussi à son corps et à son bras, alors que celui qui prie
intellectuellement doit oublier tout cela ! Pourquoi, tout en res
tant silencieux, a-t-il porté ce coup à la mer avec le bâton qu'il
tenait dans sa main, tout d'abord pour la diviser, ensuite,
après le passage, pour la refermer ? N'avait-il pas dans son
âme la mémoire constante de Dieu, n'était-il pas, par la prière
intellectuelle, sublimement uni à Celui qui seul pouvait accom
plir de telles choses par son intermédiaire ? Et, en même temps,
il disposait sensiblement des activités de son corps !
1 Les • Écritures > (ypafal) incluent, comme on le voit, les écrits patristiques.
•De mystica theologia, I, I (PG, III, 997 B).
TRIADE II, 2, 14-15 351
XÔfMevov ; Ti 8' ot€ aiamœv €K€Îvos 8ià rijs èv ri} x€tPl pâfàov
tt\ doXârrr} ttjv v\T)yr)v eW^epe, irpâtrov p.kv ci? hi.aiprqawv,
eW a»? avvdipojv Tavnjv p.€Ta ttjv StajSaaiv/ *Ap* où p.vr\p.t]V
cfjfev àppéufiaorov tov &eov èv ttj *pvxfi> °^8è 81a voepâs
Trpooevxrjs VTreprjvaiuévos fy tû p,6va> 8vvap.évoj 8* aÙTOÛ 5
Totavra èvepyeîv, âfia Kal twv 8ià tov oa>p.aTos èvepyeiâtv
o vk àvaiadrjTOJS exwv ;
CVSL
16. 77aAiv yàp airra aov to. 6rjp.aTa Trapadrjaœ tj} vocpâ
Trpoaevxfj Trpoo~appot,6p€vos' « Flapà irdvTœv 6p.oXoyovp.evov
* TvyxdvovTos, û>s TTpoarJKov râ> irpos ttjv delav evcooiv
» iirei.yop.evu> irpos ir&VTa àvaiodrjTœs ^X€lv KaL cauroû 25
ètnXeXfjodai, Kal 0e6s tû> toiovtu) rrpos to wavrcov
âiraXXayrjvai X€^Pa 8l8wai Kal tt6.vtcûv àfiapTrâÇei,, et p,èv
p,r)8eplav aïadrjaiv é^ei ttjs ■n-poocvx'rjs o rrpoaevxôpevos,
itÛ)S eK Oeov r) vpooevxT], ^? ovk ix€l aladdveadai ;
MaTi-jv yàp âv yivovro ' paraiov 8è tG>v Ik Oeov 30
ov8év' et 8è aloBdveTai ttjs irpoaevxTjs 6 7Tpoaevxôp.evos ,
CVSL
2-3 notrjoaodat rœv ôvrwv : twv ovtwv noiTjaaodai L |j 4 ai om. S.
354 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cent, de charitate. I, 10 (PG, XC, 964 A) ; cfr ibid., II, 6 {ibid., 985 B).
» S. Maxime, Cent, de charit.,»H, 61 (PG, XC, 1004 C).
TRIADE II, 2, l6-I7 355
CVSL
4 ol : 1} C.
356 GRÉGOIRE PALAMAS
dont on nous parle. Aucun de ceux qui sont revêtus d'un corps ne
se trouve continuellement dans cet état, autant que nous le
sachions, à moins que ce nouveau maître de la prière supérieure
ne s'y trouve ; il est très rare de voir un homme qui l'atteigne,
ne serait-ce que rarement. Tous ceux qui prient se trouvent donc,
la plupart du temps, dans le corps ; ils ressentent les dispositions
qu'ils peuvent avoir en eux-mêmes, d'autant plus celles qui sont
saintes et qui proviennent de la prière ; car la prière qui les
produit les élève et rend spirituelles celles d'entre ces disposi
tions au sein desquelles elle existe elle-même ; elle ne les détruit
pas, ne les rend pas inutiles et ne les corrompt pas. Il existe aussi
un genre d'expériences qui n'est pas seulement sacré, mais natu
rel ; les sensations mêmes que nous avons nous l'apprennent :
elles se produisent au contact d'un objet extérieur et sont pour
nous comme des images de la perfection déifiante que nous donne
l'Esprit et dont le principe est la crainte de Dieu 1, cette crainte,
grâce à laquelle la partie passionnée de l'âme, au heu de mourir
en demeurant passive, comme le philosophe l'a cru et l'a enseigné,
se transforme en énergie agréable à Dieu et donne naissance à
une componction salvatrice et à une bienheureuse affliction qui
apportent le bain du pardon, le rappel de la filiation divine,
c'est-à-dire les larmes de la pénitence. Ces larmes agréables à
Dieu et purificatrices donnent des ailes à la prière, comme le disent
les Pères 2 ; jointes à la prière, elles illuminent les yeux de l'esprit ;
suivant Grégoire le Théologien s, elles préservent la grâce du
bain divin, lorsque cette grâce est présente, et la rappellent,
lorsqu'elle a disparu ; elles constituent, pour cette raison, un
second bain de régénération 4 sacrée et un second baptême divin
et Grégoire les appelle ainsi ; elles demandent plus de peine,
mais ne sont pas inférieures au premier baptême ; elles lui sont
mêmes supérieures, comme l'a clairement déclaré l'un des Pères
en disant : La source des larmes, après le baptême, est supérieure
au baptême 8 ; ces larmes qui nous purifient et nous débarrassent
CVSL
358 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
14 hehtSayfiévois : SeSiyftévovç V | 28 <Vt^Aaj9^ : cVt jSAa^p V.
360 GRÉGOIRE PALAMAS
des prêtres juifs condamnés était qu'ils ne séparaient pas les choses
saintes des choses impures 1. Et lui, il n'a même pas séparé des
actions impures la bienheureuse affliction, ni les autres nombreu
ses et bienfaisantes activités communes à l'âme et au corps.
CVSL
7 ira&rjTiKOv : ttoBtjtov V.
362 GRÉGOIRE PALAMAS
1 La liv-q^-q 8«o0 ou fiv^fiTj VijaoO, comme un des aspects de la t prière pure », est
une constante de la doctrine spirituelle orientale. Cfr Diadoquk db Photice
ckap. XCVII (édit. des Places, p. 159), s. Jean Climaque, Scala, XXVII (PG,
LXXXVIII, 11 12 C), etc.
• Cfr I Jean, IV, 19 ; V, 1-2, etc.
TRIADE II, 2, 19-20 363
20. Avrr] pÀv ovv r) npos ttjv TeXeiav àydn-qv Si' ànadelas
686s è£r)XXayp.évr) Te co-ri Kal àVa» fiaivovoa Kai toÎs àva- 10
KexioprjKÔai tov /coctuou /xaÀiara àpp.ôaei ' o~xpXdaavres yàp
OeS> Kal àve7Ti0oX(oTOJ vw ttj npos avrov o/nÀt'a 8iaKapre-
prjaavres 8ià rfjs ovvovaias Tavrrjs, ev)(epws tov crvp^erov
tôïv TTovT)pwv iraôrjp.dTUiv ànoTidevrat Kat rr/v ayamjv a<f>iotv
avroîs èvô-qoavplÇovo-i. Toîs 8' èv tô> KÔap.o> orpe<f>op.évois 15
cari fita£op:évovs êavrovs /carà ràs èvroXàs tov Oeov toîs
tov Koapjov xprjoOai npd.yp.aaiv. Ovkovv Kal to nadrjTiKov
rfjs *ftvxys ^S jStas TavrrjS koivoivovv èvepyrjoei. /car' eKCLvas ',
Avrr] 8è r/ jSi'a èyxpovloaoa rfj avvrjdeiq. r)8eîav tt/v npos
ràç èvroXàs tov Oeov a~)(éoiv èp.noieî Kal tt)v 8iddeaiv els 20
ê£iv p.eraTidrjo-iv • 17 8è xapi'£eTcu tÔ 77-pôç ràs novqpàs êÇeLS
Te Kal a\éoei.s p.ovip.a>TaTov p.îoos, to 8e Trpos rà novrjpà
toiovtov pûoos ttjv ànddeiav Kapno<j>opeî, nap' r)s 17 npos
tov p,6vov àyaOov àydnr) twctctcu. Zôjv toIvvv Kal èvepyov
Trapaorfjaai 8eî tw Oeû> to rfjs iftvx'fjs naOrjTiKov, Iva $25
dvala Çœaa, ôttep 6 'AnôoroXos Kal nepi tov oa»p.aTos rjp,œv
ettre ' « IJapaKaXw » ydp <f>r)ow « vp.âç 8ià tû>v olKTipp.œv
» tov Oeov Trapaorfjcrai to od>p,aTa vp,â>v Bvalav ^œoav,
» âyiav, evdpeorov tû> Oeâ> ». IJôjs ovv to ■fjp.éTepov oâ>p.a
CVSL
IO i£t)\ayn4vT) V.
364 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Rom.. XII, 1.
• Prov., XII, 13.
» Ps., Cil (CIII), 18.
4 Jacques, I, 25.
' // Cor., XI, 29.
• Matth., XXII, 36-38.
' Rom., IX. 2-3.
TRIADE II, 2, 20-2I 365
CVSL
3°.Tp npoatvxjj ont. L
366 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
10 hè : S1 V II 26 rtVaî : riva VS || 27 7roîoi' 8è 7râ^oç : 7rd0os 8è ttoiov L || 30 ir€-
368 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
370 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
25 np&s : cfe S.
372 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
374 GRÉGOIRE PALAMAS
Cfr Episl. II, à .-. Grégoire de Naziatite (PG. XXXII, 228 A).
TRIADE II, 2, 25-26 375
tfavrcî Xéyeiv ttjv ovalav tov vov ' Kal yàp ovrw ttoXXûv
cwropijaai rôircov Karà twv ôaiojv <f>a>vwv VTTevôrjoev.
CVSL
3-4 avros àvriiittiv : dvrenretv avros L.
376 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
378 GRÉGOIRE PALAMAS
Mais que dit ce dernier lorsqu'il affirme que le côté sensible s'attache
à la facilité de croissance qui occupe une place intermédiaire entre
l'essence intellectuelle et l'essence matérielle, ensuite que l'esprit
s'unit avec la partie plus légère des facultés sensibles 1, qu'il s'en sert
comme d'un organe premier et, par son intermédiaire, se sert du
corps ? Ne va-t-il pas plus loin que nous et ne déclare-t-il pas,
bien plus nettement que nous, que la manière dont l'esprit s'unit
au corps est connaissable et exprimable ? Comment serait-elle
donc, selon lui, incompréhensible et inexprimable ? Ta sagesse
considère-t-elle que lui aussi se contredit ? Comment n'en serait-il
pas ainsi, puisque tu te crois conséquent avec toi-même ? Quant
à moi, je crois que nous pouvons parler du « contact », de l'« usage »
et de l'« union » qui se produisent ici. Toutefois, aucun homme
ne peut concevoir et exprimer la qualité propre de ces relations
entre la nature intellectuelle et le corporel ou le corps, ni la façon
dont elle arrive à son accomplissement final. Ainsi, les Pères
sont-ils d'accord entre eux et nous nous trouvons en accord
avec eux. Mais toi tu t'amuses à les opposer et tu cherches, sem-
ble-t-il, à apparaître comme leur contradicteur ; voilà pourquoi
tu t'opposes aussi à nous, qui montrons leur unanimité.
29. Tov yàp p.eydXov MaKapLov rfj ttjs x<*PlT°s èvepyela 81-
8ax6évros Kal r)p.5.s 8i8daKovros elvai tov vovv iv ttj Kap8ia 15
Kal tovs Xoytop.oi>s -navras rfjs fcvxVs> œs *" ôpydvœ, tov
8k Nvoo-qs p.r) elvai èvTOS tov oojp.aTOS tovtov, œs aowp.aTov,
-qp.eîs et? êv rà 8oKovvra 8ia<f>cpciv Tavra crvvdyovres ap.<f>6-
Tepa Kal p.rj èvavruos e^ovra Scikvvvtcs, et Kai p.r) iv8ov
«m <pap,ev Karà tov Nvootjs rpr/yôpiov, a>ç ào(î>p.aTos, 6 20
vovs, àXXà Kal ivTos ioriv, aAA' ovk cktos tov owp,aTos,
<I>S o-vvr)p,p.€VOS TOVTtp Kal TrpojTip aapKLKcà [| opydvœ ttj 1 f. i68r
Kap8ia xP(*)H,€VOS à<f>pdoTa>s Karà tov p.éyav MaKapiov.
'Enel toLvvv Kar' dXXo p.èv eKeîvos ovk ev8ov elvai Xéyei,
KaT dXXo 8è odros ev8ov, 17/acrTa irpos àXXfjXovs 8i>a<f>épovrai' 25
koX yàp oùS' o Xéyojv p^rj iv totto) to deîov cî^ai, fj aowp.aTov,
CVSL
24 aAAo : dEAAoi' V.
380 GRÉGOIRE PALAMAS
Pères dit qu'il n'est pas au dedans et que l'autre dit qu'il est au
dedans, mais pour des raisons différentes, ils ne diffèrent aucune
ment l'un de l'autre. De même, celui qui affirme que la Divinité
n'est en aucun lieu, puisqu'elle est incorporelle, ne s'oppose pas
à celui qui dit que le Verbe de Dieu est venue un jour au de
dans du sein virginal et pur, puisque c'est là qu'il s'est indicible-
ment attaché à notre nature, dans son inexprimable amour pour
les hommes.
CVSL
20 oè om. !..
382 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
7 Ta àvayKaioTtpa L.
383 bis
IMPRIMATUR
Lovanii, die 22» iunii 1959
H. Van Waeyenbergh,
Rect. Univ. deleg.
DO NOT REMOVE
OR
MUTILATE CARD
imprimerie frankie, louvain (Imprimé en Belgique/
SPICILEGIUM SACRUM LOVANIENSE
I vt ÉTUDES ET DOCUMENTS
FASCICULE 31
GRÉGOIRE PALAMAS
Défense
des saints hésychastes
Introduction
texte critique, traduction et notes
JEAN MEYENDORFF
Docteur es lettres
professeur a la fordham university. new york
et au st. vladimir s orthodox theological seminary. crestwooo. h.y.
SECONDE ÉDITION
REVUE ET CORRIGÉE
H- H>
LEUVEN LOUVAIN
SPICILEGIUM SACRUM LOVANIENSE
Ravenstraat 112
J973
* *
DU MÊME
TRAITÉ TROISIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE,
POUR LA DÉFENSE DES SAINTS HÉSYCHASTES
DE LA LUMIÈRE SACRÉE
1 Reflet des discussions que B.irla un eut uvco les moines à Consl mtinoplect à
Thessalonique, cfr Philothée, Encominn (PG, CLI, 5S5 A-587 C) ; voir tnlroi.,
p. XIII ss.
TOY AYTOY \l. i68«,
AOrOE 'YIIEP TON 'IEPQE 'HEYXAZONTQN
TQF 'YETEPQN '0 TPITOE
IlEPI <PQTOE 'IEPOY
1. 'O 8r) rrjs voepâs irpoaev)(rjs Karà rœv 8ià jStou rairrr) 5
7rpocrav€xôvTUiv roiovros v<fyr)yr)TT]s kolc irepl <f>oiros iepoû
8t8doK€iv àÇioî tovs ôpwvras, ko! raSra rw\>Xos <Sv avros,
à)S koX avros àpvcîodai. ovk €^€i, àp.aprdveiv avrovs ixrxypi-
£6p,evos Sri rovd' S pr) j3Ae77ei, rv<pX6s u>v oSros, <f>ôjs avrol
Xéyovoi, Kal tout' ov rov heîva r) rov Setva tcôv i<f>' r)pôiv io
ovtojv rj râ>v fj.i.Kpû) rrpo rjp.û>v cttI KaBapôrr/ri filov Kal deoir-
rias vij/ei Pe^orjpévojv àpaprdveiv rrepl ro <f>û>s aTTO<f>ai.v6p€-
vos rovro, dXX' avrovs rovs £k iraXaiov irpooKwr)rovs r)pZv
âyiovs, <!)S ô Xôyos Sel^et irpoïwv. 'EttcI 8' rJKovoe rrapà rœv
roiavra SieÇiévros aKovodvrojv avrov, KaraneirXriypévajv 15
as êouce rrjs Kaivo<f>ojvias rr)v îmepfioXrjv Kal oiùjtrfj rr)v
ovtoj aa<f>rj Karà rôiv àylœv rrarépojv rrapeXdeîv fiXao<fyrj-
plav ovk eveyKovrojv, dpa Se Kal ScSoiKoraiv irepi a<f>Uriv
avroîs pr\ rov roiovrov pvoovs koivojvoI yévœvrai, ocojvfj
■napeXdàvres , S Kal rjpâs dpriœs irpos ro ypd<f>eiv p.dXicrra 20
rwv âXXoJV iirrjpev, èirei rowvv €K€Îvos rœv roiovrœv aKrjKoe
Xeyôvrœv rrpos avrov œs « àp-vr/ros œv Kal rv<f>X6s dvriKpvs
» wpos rà roiavra, ri nore iradœv vepl pvoriKœv lepœv
» deapdrœv èy^eipels Xéyeiv, œv ovb" dv evxepœs èiraîots
» rœv ■jreneipapévœv aKovcuv ; », dpveîoOat. rr/v inl rovrois 25
dpadiav Kal aTreipiav ovk exa}V< ""ôci <f>avepàv irpoK(.ipivr]v,
« ov davpaorôv » (fnjcrtv « et rv<f>X6s <x>v avros fiXéirovràs
» rivos ëxoiTO Kai °ÙTto rœv dXXatv rv<pXû>v èxopéviov avrov,
CVSL
CVSL
rvsr.
21 Tf /JOct è<f>otrîa[)l] (ld(i. S i' J5 av) aO^oiiof; \ .
390 GRÉGOIRE PALAMAS
3. 2Jà 8' e? Tt? iÇerdoeiev ottcos Kal avros êrrr) rots àytois,
où fiovov rv<f>Xov àv aè eïrroi, àXXà Kal Kœ<f>6v tov yàp p.eyd-
Xov Au>vvaiov, Kaddirep iv t<3 nepl awrrjplov yvœoeojs Xoyat
irpoeÇép.eda, Xéyovros àpiSrjXws « €K p.6vœv rwv Oelwv ivro-
» Xwv reXeîodai ttjv irpoç Oeov r)p,œv à\f>op.ola>olv re Kal 5
» êvwcriv », avros itrlo-qs àptSfjXtos ovk e/c p,6vojv <f>rjç ' i£
■fjfjiioeias yàp ravras tov rrjpovvra Kadoipeiv Si8o>ç Kal
tovto p.6yis ' ovtojs êiTT] Kar i^vo?. Kal rprr\yopiov tov
Nvootjs « âyovov Kal àreXi} » 1171' eÇœ oo<f>lav elvat. SiSdoKov-
tos Kal p-éxPL tovtov àÇiovvTos r)p.âs p.r) àirœôeîoOai rr)v 10
ttjs ipevh'ùjvvp.ov Tavrrjs p.rjTpos oiKeiôV^Ta, « p,é)(pis âv
» to rfjs r)XtKias àreXès iv éavroïç /JAeVoi/iev » , p.erà tovto
8' « aloxvvTjv r)y€Îodai rfjs Karà <f>voiv àyôvov Tavrqs ovo-
i> /xa£eer0ai TraîSaç », avros Sià fiiov Tavrrj TTpooi\€iv r)p,âs
Xp7)at.p.ojTaT6v T€ Kal àvayKaioTarov (frai SiSdoKeis Kanl 15
TavTT) o€p.vvv€odai, Kal TTapaxapdTTeiv ovk okvcîs crêpas
prjoeis avrov, p.6vov lv* c^TJ? TrpofiaXX6p.€vos ireldeiv ojs
reXelas iorl Kal ooyrqpiov KaOdpoeats Troi-qTtKa rà p.adrjp.aTa '
ovtoj p,ovos avros vrrèp Trdvras rô>v àytojv do<f>aXâ>s «^77.
Kal tov p.eydXov BaaiXelov oa<f>œs elirovros « fMrjSèv Ipvnô- 20
» Siov elvat. TTpos rr)v év iirayyeXlais p-aKapiôrr/ra tÔ p.7)
» elBévai rr)v 8l ovpavov Kal yrjs Kal rœv p.era^v oroixeia>v
» 8uKVovp.évr]v àXrj6et.av », oit tovto ownrjpi.wb'es aTTO<f>atvT)
Kal âvev tovtov reXeiorrjra p.rj Trapeîvai rfj 8tà rrâvroiv
àXrjdeui tov iavrov riva ivappôoat vovv ' Kal eïde rfj àXrjdeia 25
yovv, cl 8c î Kal iirkp tô>v àve<f>lKTu>v evÇaodai ' Kal yàp èv
®eâ» /xova) ttÔvtuiv 17 yvâiois, os <J>tjoi TTpos tov 'Iœfî ' « 'Airdy-
» yeiXôv p.01 et èniaraciai ovveoiv, ttov ol otvXoi tt)s yrjs
>> TTeirrjyaoi, rives 8è irrjyal OaXdoorjS, ttooov 8è to eiïpos
» rfjs vit' ovpavôv ». Ev 8è ov ravrrj ri) àXr/dela ^r/râiv 3°
€vapp.6t,€w oov tov vovv oiet p.6vos eiSéVai re Kat. €)(€W ttjv
reAetoTTjTa, àAAà toîç 'AptoToréXei Kal TJXdrojvt, EvKXeiSrf
CVSL
T€ Kal IIroXep.aioj Kal ôoot kot avrovs ' 8iô Kal àarrpo-
Xôyovs Kal <f>vcnoX6yovs Oeôirras p.âXXov rœv p.r) roiovrœv
"fyyrj, a»? irepl ttjv r&v ovrcuv àX^Qetav vytws ro XoyiKov
ofyioi nepvnopevôpevov croiras, ■fjç rfj ovveXLÇei. Kal rœv
iaayyéXwv avrovs KaraÇioîs vor\aeu>v ' Kal ravra Xéyœv 5
oïei oarrqpluis Kal àar<f>aXô>s eireodai rœ 8eo<f>dvropi Aïo-
wol<t> || Kal ôSrjyos T}p.wv àrrXavrjS etvai. Sià rovro Trappr)oid£r]. 1 1. *7°r
CVSL
giades Arnakis, Gregory Palamas among the Turks and Documents of his capti-
vity as Historical Sources, dans Spéculum, t. XXVI, 195 1, p. 104-118).
1 Les Byzantins employaient couramment des noms antiques en ethnographie.
Palamas désigne ici des peuples orientaux, notamment les Turcs d'Asie Mineure,
généralement appelés « Perses ».
* Jonas, I, 9.
* Allusion aux conceptions du Tintée, 34-38 (édit. A. Rivaud, dans la coll.
Budé, p. 147-152).
« Parodie d'HoMÈRE (cfr Od., I, 183 ; IV, 524, etc. ; //.. II, 613 ; IV, 275, etc.).
• Jean, I, 5.
•Cfr Isaie, LXIII, 9.
' Jean, I, 18.
• I Pierre, II, 9.
triade il, 3, 4-5 395
CVSL
18 *$vovs '. yivot s I ■
396 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
3 Se '■ T( VS j[ 4 TTapà '. TTtXp L.
39& GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 iv post i:ipvaifi€vov add. S.
400 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
402 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
7 <f>vXàaoovT€S VS Jj 16 /xi7 om. C.
404 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
406 GRÉGOIRE PALAMAS
savent, initiés par les écrits des Pères, que la vision des anges se
produit de différentes manières et conformément aux possibi
lités de ceux qui voient : soit sous forme d'essence épaisse, acces
sible aux sens eux-mêmes et visible aux êtres passionnés et abso
lument étrangers à toute initiation, soit sous forme d'essence
légère, que l'âme elle-même ne peut voir qu'en partie, soit comme
une vision véritable, dont seuls sont dignes ceux qui se sont
purifiés et qui voient spirituellement. Et toi, n'étant pas initié à
ces différentes manières de les voir, tu crois et tu démontres que
les anges sont invisibles les uns pour les autres en disant qu'ils
sont invisibles non parce qu'ils sont incorporels, mais dans leur
essence; tu assimiles aussi implicitement les contemplateurs de
Dieu à l'ânesse de Balaam, puisqu'il est écrit qu'elle aussi a vu
un ange 1.
11. Kal tov vovv avdtç, el p,-q <vs « et? érépav Tivà
» xmôaraaw âpâ, dXX' avros iavTov ko! iv êavrât <x>s
» iv tt} I8ia cIkovi tov 0e6v, ôrav tojv Tradcjv â/xa Kal 10
» TTJs dyvoiaç Ka.6a.pdfj », OeoTT-rqv eîvcu TiOeoai Kal avp.-
ftaLVCLV oïet tj} rœv xpiariavœv p.vam.KœTa.TT) Trapaoôoei
tovç avrrjv rqv tov vov ovaiav <Ls <f>â>s ovtoj XiyovTas
ôpâv. 'Ekcîvoi 8' ïoaaiv <î>s 6 vovs Kadapdels Kal (pwTtaBels
Kai Trjs tov &eov ^aoiToç Tpavcôç iv pedéÇei yeyova>s, /xeTa- 15
Xayxdvei pÀv Kal p.voTiKÔ)v VTrep<f>vâ>v dXXojv BeapaTiov , <ï>s
puKpov àvatTepai Trapeyvpvojoev o Aoyos, àAAà Kal iavrov
opcov, 10s aAAo p.ev opa, aAA ovk éls aMo Kat ov -rqv toiav
àirXœs eiKova Kadopâ, àAAà ttjv ijj.p.op<f>uj6eîoav ttj I8ia
elxôvi. vtto Trjs xàptToç toû Oeov XajjLirpÔTrjTa, avp.TrXrfpov- 20
aav T17V els to {meppdXXeiv iavTov 0vvap.1v tov vov Kal
TeXeiovaav ttjv els Ta KpeirTO) Kal xmkp éwoiav evwaiv, 81
■Tjs ô vovs KpeÎTTOv 7) Kar' dvdpajTrov iv rivevp.aTL 0e6v âpâ.
Kâv àyvofjs ov tovto, OavpaoTov ov8iv, iire.1 p.r)8' iKeîvoi
àv î)aav 6avp,aoToi, oov Ta (car' avrovs yivwoKOVTOS, tov 25
CVSL
15 Tpavâis iv fiiBtÇei : iv p€$(ftt rpavwç L.
408 GRÉGOIRE PALAMAS
firjSèv vnkp rfjv yvtùaiv Ti.9ep.evov. Aù> Kal av fièv totc Àe'yti?
deôirrqv yiveoQai tov vovv, drav pAj pxivov twv TiaBGiV, àÀÀà
Kal rfjs dyvoias KaOapdrj ' è/ceîvoi 8è rfjs p.èv Karà aè « Kaddp-
» aeats dyvoias» oiSéva iroiovvrai Xôyov, tG>v Se irov^pœv
iraaârv eavrovs KaOdpavres Kal 8ià rfjs èiripAvov Kal dvXov 5
npoaevxTJS -nâaav yvâjatv înrepavafïdvTes , rvyydvovai rfjs
deoirrias, are p.rj i^TjTrarqpévoi toîs roiorrrots Xoyoïs, P-f)o'
a<f>eip.evot tov nxpoaéyew èavroîs, p.r)8è irepuôvres Kal ottov-
SdÇovres avXXéyeiv to <f>poveîv Kal p,avOdvetv « e? ris ti iiray-
» ycAAcrai eîSevai », /caV UKvOrjs, kolv IJéparjs, kov Alywr- 10
rtoç $, 8ià rr\v « t^ç àyvoi'a? » Tavrqv « Kadapaiv », àAA' àxpifiœs
elooTes p.r)oap.œs irpos Oeoirrlav èp/irohltfivaav rf/v Toiavrrjv
dyvoiav ' et ydp, Kal <ôs av ye Xéyeis avrôs, rj tû>v èvroXûv
r^prjats pA3VT)v rqv rœv nadwv 7Tapé)(ei || Kadapaiv, iv 8è !| t. 172»
rij TÔiv evroXwv T-qprfaei, p-ôvr), Karà rfjv tov Oeov èirayye- 15
Xiav, tf tovtov Kal irapovala Kal pavr) Kal èp.<f>dveia reXeîrai,
dp' ov ffXdvr) aa<f>r)s rj ■npoaQj\Kr\ rfjs Karà aè KaOdpaews
Tavrrjs, fjv «dyvoias» Xéyeis « Kddapaw » / 'AXXà ttjv p,èv rfjs
dyvoias Tavri)s Kadapaw kov toîs nporépois Xôyoïs 8ià
■jToXXœv rfjs dXrjdovs yvœaeœs Kadaipeaiv ioel£ap,ev odaav. 20
CVSL
410 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr Dan., XIII (mais les vieillards n'étaient que deux !).
TRIADE II, 3, 12-13 411
CVSL
877 Tira tûv tt)v fièv éXXrjviK-qv 7raiSeiav Sià ($lov eK/xeXe-
rwvroiv, irpooevxfj 8è Kal ipaXp,w8la Kal ttj twv iradwv
°L7T0XV Ka* T7? TWV dpeTÎôv èpyaala axoXao-dvrwv p.rj8è irpos
fipaxv. Mavels toIvvv ovtw Kal Sià ravra, KpvrrTei uèv èv
pvxoîs Kap8las tÔ rrâdos, vvépxeTai Se tous aTrXovoTépovs 5
aaivœv, woirep ttote tov 6<f>iv <f>aal rr)v Evav, Kal p.av9dvei
uèv irpwTOV irap' èvlwv eoTiv as twv rxaTpiKwv irapaSôoewv,
8iaarpé<j>ei 8' èirevra KaKovpyrjoas ' ws 8' ovk elxe Kal av-
TOVS TTCldop.€VOVS, ÔAAà TOV 8l' Ijuâ? véoV ' A8àp. UÔAÀOV Tj
TOV TTaXaiOV p.ip,OVp.évOVS, KaT €KeivU)V TTpWTWV XwPeî *"" IO
81' aÙTcôv «aîà irdvrwv tû>v ttjv ijair^iav àaira£>op.évwv ,
ovoè tovs irpo r)p,wv d<f>iels alrlas, ov8è tovs vtto Trjs 'EkkXtj-
alas (î»s àylovs rrpeo^evop,évovs , dXXà Kal KaT aÙTtDv p.aXXov,
ôri Kal ypa<j>aîs é8wKav rà p,r) toîs KaT' avTOv p.apTvpovvra
tÔ irdvTwv dpiOTOV. "Iva 8è Kal ■nlarw iKavr)v al Karà twv 15
àvSptùv èKelvwv e^aïai Sia/îoÀai, oîs irp wtois wp.lXrjoev ws
p.a0T]Tiâ>v Kal 8t wv toîs aXXois lire.Qi.TO, yeypap,p,èva
vrreSeiKW , rrplv r) xePa^v oÏKelais ws ovk dÀrjBrj KœraKep-
fj.aTi.aat. Ta vit èKelvwv avTW oe.hihayp.4va, ai? Tare eXeyev.
"EoeiÇev oiïv totc Tairra Kal r)p.îv. THv ovv èv avToîs èpp,rj- 20
CVSL
414 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4l6 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 7 yovv ' ovv L.
418 GRÉGOIRE PALAMAS
16. /7cïjs otîv tt^v 8d^av Tavrrjv ttjs delà? <f>vo€a>s Krœue-
6d Te Kal âpwpev ; *Apa tovç Xôyovç twv Svtojv èÇerdÇovTes
Kal 81 aÙTcùv 6t]pœpevot tï]V yvœovv tiJ? toû ©eov 8vvd-
pieœs Kal aroé>îaç Kal Trpovolas ; 'j4AA' erepos 6<f)6aXu6s eari 3°
*/n>XVs ô TavO' opâjv, a> tÔ deîov <f>â>s, «r/ 86£a rrjç <f>voea>s
» avToû», /coTà to vtto tov àyiov II 'IaaaK /cat Ttùv àAAcov | t. 174»
iravrojv TraTcpojv avcoTepco etpr]p,évov, ov^ opaTai ' eTepov
CVSL
420 GREGOIRE PALAMAS
1 Cfr § préc.
2 Jean, XIV, 23.
3 Ibid., 21.
* Ibid.
TRIADE II, 3, IÔ-I7 421
CVSL
CVSL
1 L'idée de < paternité > est appliquée au Christ par plusieurs auteurs de l'anti
quité chrétienne pour illustrer sa fonction sotériologique de « Nouvel Adam ».
Le texte scripturaire le plus souvent invoqué, est Isaïe, VIII, 6 (cfr aussi Jean,
II, 29). L'idée se retrouve dans l'épître A Diognète (éd. H.-I. Marrou, Coll.
Sources chrétiennes, 33, Paris, 1951, p. 192) et dans plusieurs passages du Ps.-
Macaire. Chez le Pseudo-Denys, la notion de paternité s'applique à la Trinité,
et non plus au seul Père (De div. nomin., I, 4 ; PG, III, 592 A).
■Cfr Éplics., III, 15. Palamas veut dire ici que les représentants de lahiérar-
chie de l'Église sont « pères » parce qu'ils sont des images du Christ.
* II Pierrk, I, 16.
« Luc, IX, 32.
* Matth., XVII, 2.
* Ps., CIII (CIV), 2.
' II Pierre, I, 18.
« Ibid., 19.
TRIADE II, 3, l8 425
CVSL
1 II Pierre, I, ty.
• Ibid.
« Ibid.
TRIADE II, 3, 18-19 4*7
CVSL
3 ToaovTO : tooovtov V J 1 2 kcù post Kcûtoi om. VS.
428 GRÉGOIRE PAL AMAS
CVSL
g au/A$€yyo/ieVou C.
430 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
5 ^ : 6 C I 23 «-al om. C.
432 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
effet, lorsqu'il est sur le point de rédiger ses saints écrits sur la
lumière, lui qui contemple avec sûreté la lumière, qui y est initié
et y initie les autres : Aujourd'hui nos divins guides nous ont
transmis les choses intelligibles par des intermédiaires sensibles,
les choses suressentielles par les êtres, la simplicité surnaturelle
et sans forme par la variété des symboles divisibles; mais lorsque
nous deviendrons incorruptibles et immortels et parviendrons à la
destinée conforme au Christ et très bienheureuse, alors nous serons
toujours avec le Seigneur, conformément à l'Écriture 1, jouissant en
de très pures contemplations de sa vision directe qui nous illuminera
de ses très brillants éclats, comme elle illumina les disciples le jour
de cette très divine Transfiguration %. Vois-tu de combien cette
lumière dépasse, non seulement les sensations, mais aussi tous
les êtres et comme cette contemplation est surnaturelle ?
»/ Thessal.. IV, 17
'De dit. nomin.. 1. 4 (PG. 111, 59.2 BC).
• / Cor., XIII, 11
'ChlICor., XII, -!-4.
» Cfr ibid.
TRIADE II, 3, 23-24 435
24. Nvv p.èv yàp alaOrjoei Kai 8ià tcov ovtcov Kai tcov 10
p-epiartov ovp,fî6Xtov, totc Se îmèp ravra yeyovôres, to àî8iov
cf>cî>s àpéotos, p.r]8evoç p,eanevovTos TrapairerdcrpLaros , oifjô-
p.eOa, cLs Kai 6 tcov toiovtcov lepoTeXecrrrjS deiOTaros €Kcf>av-
TopiKiôs i£r)yrfcja.To ■ « Nvv p.èv » ydp cf>r)cn « fiXéTTop,ev ot
» eacmTpov || Kai èv alvlyp,aTi, rare 8è irpôacoirov irpos irpôoco- 15 M- I77r
» ttov ». To Se « vvv » eîrre, rf/v 8vvaT7)v Kai dvdXoyov rfj Ka9'
rfp.âs <f>vaei Becoplav 8eiKVVÇ ' avroç yàp Tavrrjv wrepavafîds,
vnèp aloQrjolv Te yeyovcos Kai vovv, el8e rà dôpara Kai
jJKOvae rà àvr/Kovcrra, tov àppaficôva rfjs naXiyyeveaias
eKelvTjs Kai ttjs kot avrqv 6éas Xaficbv èv èavrcô, 810 Kai 20
èXeyev ' « OÎ8a », aKovaas Kai I8côv ' l8ov alcrdrfoecos èvépyeia
Tavrl hoKeî' dXX' èKeîvos avdis etirev côs « ovk oî8a être
» vovç r]v, être acop.a to aiadôpevov », coure 17 aladrjois
avn) îmèp aïadrjaiv Kai vovv ècsTiv ' lyvi'/ca yàp eKaTepov
tovtcov èvepyeî Kai ôVi èvepyeî aloddveTai Te /cal voeî' 81a 25
toûto TrpoaédrjKev ôri « 6 ©eos oî8ev », èwel 6 @eos Jjv 6
CVSL
ig glos. post appafiwva : et ris Kai rov àppaftwva tovtov ïaa-mpov tfnûr] rijs
taofjifvijs rcÀeiwoeios, ovk i/iap-nJTai V.
436 GRÉGOIRE PALAMAS
tÔtc ivepycôv. Avtos Se, virèp dvdpcoirov tjj irpoç &eov évœoei.
yeyovws, Sià tov doparov êœpa rà àôpara, prjTa tov virèp
aïodrjcriv CfcoravTa *cal âparà tovtco yeyovôra.
CVSL
438 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
440 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
6 toû om. S.
444 GRÉGOIRE PALAMAS
de son côté, voit l'un des premiers anges parmi ceux qui sont au
tour de Dieu, comme nous l'enseigne aussi le grand Denys 1.
Quant à Ézéchiel, il dit que cette très sainte loi a été fixée par la
très glorieuse Divinité elle-même, qui repose sur les chérubins *.
La hiérarchie an- 29. — Il n'en est pas ainsi seulement
gélique a été bou- pamù les anges, mais aussi parmi nous :
vers par - nQn g^gn^nt certaines visions de Dieu
carnation.
ne se réalisent pas par une voie indirecte
et des intermédiaires, mais elles se manifestent par elles-mêmes,
directement, sans que les premiers servent de messagers aux
seconds. Car le Seigneur des Seigneurs n'est pas soumis aux
lois de la Création. Voilà pourquoi, selon nos saintes tradi
tions 3, Gabriel est le premier et le seul à être initié au
mystère de l'indicible humiliation du Verbe, bien qu'il n'appar
tienne pas au rang angélique qui occupe la première place
immédiatement auprès de Dieu. Il fallait donc que le com
mencement de la nouvelle création soit lui-même nouveau.
Car celui qui pour nous est allé jusqu'à nous dans l'humiliation *
a fait toutes choses nouvelles ' ; c'est pourquoi, lorsqu'il monte
au ciel, comme le dit saint Cyrille, ce sont les anges de rang
subalterne et plus proches du monde, dont il fait des illumina-
teurs et des initiateurs des milices supérieures : ce sont les anges
subalternes qui ordonnent à leurs chefs de lever les portes éter
nelles 6, afin que Celui qui a revêtu la chair, dans son ineffable
amour pour les hommes, puisse entrer et s'élever, pour s'asseoir
au-dessus de toute principauté et de toute domination 7. Car
il est le Seigneur des puissances et le Roi de gloire 8 qui possède
toute puissance, même celle de mettre les derniers au-dessus
des premiers, lorsqu'il le désire. Mais, avant l'apparition de Dieu
CVSL
446 GRÉGOIRE PALAMAS
dans la chair, rien de tel ne nous a été enseigné par les anges l,
ni par les prophètes, en dehors de ceux qui ont décrit
par avance la grâce qui allait venir : et maintenant qu'elle
est apparue, il n'est plus besoin que tout s'accomplisse par
des intermédiaires. Nous trouvons aussi la même chose chez
le grand Paul : Aujourd'hui a été révélée par l'Église aux princi
pautés et aux dominations la sagesse infiniment variée de Dieu *.
Et chez Pierre, le coryphée du chœur des apôtres : Par ceux qui
nous ont prêché l'Évangile dans l'Esprit Saint envoyé des deux,
ces choses aujourd'hui nous ont été annoncées, dans lesquelles les
anges désirent plonger leurs regards 3. Les plus petits étant ainsi
devenus les plus grands sous l'action de la grâce, le bon ordre
se trouve rétabli pour demeurer intangible et admirable.
1 I.a loi est venue par les anges (Gai., III, 19 Actes, VII, 53 ; Hebr. II, 2) ;
cfr Ps.-Denys, De coelesti hierarchia. IV, 2 (PG, III, 180 B).
* Éphés., III, 10.
* I Pierre, I, 12.
4 Ps.-Denys, De coelesti hierarchia, IV.
* Dan., VIII, 16 ; cfr Ps.-Denys, De coelesti hierarchia, VIII, 2 (PG. III, 241 C).
TRIADE II, 3, 29-3O 447
CVSL
1 Cfr Gai., III, 19 ; Hébr., II, 2 et Ps.-Denys, De coelesti hierarchia, IV. 3(PG,
III, 180 D-181 A).
■ De div. nomin., I, 8 {ibid., 597 A).
• Cfr supra, §§ 1-2.
« Zach. VI, 1-7 ; cfr aussi IV (II) Rois, II, 11 ; VI, 17, etc.
• Ézéch., I, 15-21 ; X, 9-19 ; Dan. VII, 9. Cfr Ps.-Denys, De coelesti hierarchia,
XV, 9 (ibid., 337 CD).
•S. Grégoire de Nysse, De anima et resurrectione (PG, XLVI, 104 C)
' Cfr Jean, I, 18.
•Cfr S. GKÉGOïkii de Nysse, In s. Steph. (PG, XLVI, 717 B) ; s. Basile, In
Ps. XLVIll, 8 (PU. XXIX, 449 C).
TRIADE II, 3, 30-31 449
31. KaiToi tov Qeov oùSeîç eî8ev, ov8è Stf/erai, ovk dvOpoj- 15
nos, ovk ayyeXos, aXX fj dyyeXos Kai avdpuyrros aiadrjTœs
t) voTjTœs opâjv. '0 8è IJvevpa yeyovœs Kai èv Tlvc.vp.aTi ôpœv,
iras où t<3 6/iotœ to 5p.oiov OedoeTat., #ccmz tovs twv deoXô-
ymv Xôyovs ', Ov prjv âXXà Kai 81' avT-rjs ttjs iv TIvevp.aTi.
opaaeœs to VTrepaviBpvpévov ffeîov <f>ws Kpv<f>u>v iravrd- 20
rtaaai €T6 p,aXiara StjÀoûtcu. Tis yàp tôjv ktiotwv yoip7\aai
Suvair' dv Trâoav ttjv àTreipo8vvap.ov 8vvap.1v tov TIvevp,aTOS ,
'va 81' avrrjs to irdv /ca.Tt'801 tov Qeov; Kai Tt Xéyœ ttjv
Kpv<f>iÔTr]Ta eKelvTjv ; Avttj r/ àyXaîa tov <f>œTos eKeîvov, 17
7rapa86£ats d>s vXrjv e^ei ttjv déav tov ôpœvros, avÇovoa 8tà 25
ttjs évùjoeats tj nveup-ariKov eKCÎvo Sp.p,a Kai ^aj/>7iTiicojTC-
pov àel éavrfjs èpyalpp.hn\, oùScVoTe XrjÇet Sià toû iravros
aiwvos <f>avoT€pais a«Ttai Trepiavydtpvoa aino Kai Kpv<f>un-
CVSL
CVSL
452 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
13 iarlv V.
454 GRÉGOIRE PALAHAS
CVSL
9 6iT(£r]p7]fL€yov V | 19 yovv trxijfia : a\i)^ia yovv \ S.
456 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
» // Cor., XII, 2.
» Cfr Cent, gnost., I, 54 (PG. XC, 1104 A) ; Ambig. liber (PG, XCI, 1200 B).
* Cfr, dans Ambig. liber {ibid., 1241 AC), un texte de s. Maxime très proche de
tout ce paragraphe de Palamas.
« Psbudo-Denys, Epist. II (PG, III, 1068), etc.
• Psbudo-Dknys, De theol. myst., V (PG, III, 1948A), etc.
TRIADE II, 3, 36-37 461
CVSL
II tKCÎVO : (KCIVUI L.
462 GRÉGOIRE PALAMAS
38. 'AXX' tSoù Tpeîç rjp.îv tTapr\yQ'T\aav > eîs à<f>' €kcl<ttov 10
rœv rpiœv iv tô> xpi<JT<ovvp,ip TrXrjp to/xan TayudVaiv ' 4k
twv àTToerràXcov , IJérpos ô Kopv<f>aîos, e/c twv Upapxwv,
Aiovvaioç 6 Trâoiqs ivOéov lepapxlaç îmo<f>iJTr)s , èx tcSv
àvaxwprjrœv , 'IoaaK || p,van)s Kai TeXerfjs tt\s kclÔ' t}OV- |f. 18m
^îav àyatyrçs, Kai /carà tÔ yeypapp,évov iiri twv Karà rr/v 15
Xpiarov yéwTjcriv iroip.ivwv ôVi evdvs ovv t<3 Xôyw tov
àyyéXov « ttXt}6os ovpavlov arpariâs » éVecr^ avp,p,apTV-
povv, ovrw Kai ovv t<2 tov 'AttootoXov Xoyw irXfjBos eiréorr)
dnooToXwv ovp.<f>wvovv, éoLwv Te /cai Upéwv è<f>' é/caTépa>
T<Sv Xonrwv. Tovro toIvvv to ttXtjOoç 6p,6Xoyov dirav âW- 20
7rep.ipav (fxovrjv a»? «m <£<3s toîç àyloiç <f>aiv6p,€vov, dXXo
p,ev irapa ttjv cnro tcDv ktiotwv airavTWV yvwow, tooovtw
8' UpwTepov oaw Kai « Sofa eari <f>voewç 0eov » /cai toîç
Oeoeih'éoi p,6vois yevop,4vots KdOopârai, tooovtu) 8' àTT€)(ov
tov (pavraot.ôjb'es etvai rj toîs aloOrjToîç TrapaTrXrjoiov (jywoiv 25
•»} au/xjSoAiKtDç «rar aiîrà 8iaire7rXdodcu ws Kai tov [léXXov-
tos alwvos tovO' v-nôaraoïv Kai KaXXovrjv virdpxeiv, p.6vov
<f>â>s àXrjdivov, aiwviov, arpeiTTov, dvéancpov, dvaXXoiwTov ,
Si' 0$ <f>ws ijaeîç yt.v6p.eda, reXelov <f>u>Tos y(.wr\p.aTa. Tov-
tovs oSv tovs tooovtovs « aTroppéovTds tc Kai eloirvéovraç » 30
koXwv Siaovpeis Kai nepi ttjv tov &eov ovaiav àp.aprdvetv
CVSL
22 raaovTw : tooovto CL I 24 Tooovrtp : roaovro CL.
464 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Col., I, 12.
« Ps., CXVIII (CXIX), 131.
» / Cor.. II, 9.
* Citation tirée d'un texte publié par S. L. Epifanoviè, Matériaux pour l'étude
de la vie et des œuvres de s. Maxime le Confesseur (en russe), Kiev, 1917, p. 5&-59.
ch. 19 (cité d'après Hausherr). Ce texte est repris dans Orient. Christ. Period.,
t. V, 1939, p. 231, pari. Hausherr, qui le restitue à Évagre (Cent., VI, 22).
TRIADE II, 3, 38-39 465
CVSL
3 ri post iirj om. L, \\ 6 <T7rouS^s ficyiaTi)9 : ntyiirrqs owouS^ï VS (17 tov ont. CVL.
466 GRÉGOIRE PALAMAS
40. 'Eyà> 8è Kai ttjv lepàv r)p.â>v nlariv vnèp ndaas Tas
alodrjoeis Kai ndoas tcW vorfoets ôpaaiv ttjs iJueTcpa? eTe
pov Tpénov Tt0ep.ai. Kap8las, <î>s vnepfialvovoav Ta? voepàs
ndoaç 8vvdp.eis ttjs ijucûv iftvxH5 ' ttUjtiv 8è Xéya> ov ttjv 25
evoefifj éuoAoyîav, aAAà ttjv in' avrf} Kai toîs vno
tov Oeov èmjyye\p\,evois ap.eTaneiorov I8pvcriv. liais yàp
81* aùr^ç ôpwfxev Ta èmjyyeXp,éva KaTà tov p.éXXovra èicet-
vov âXrjKTov aiâiva ; Tais alodrjoecriv / *i4AAà niaris èorlv
CVSL
468 GRÉGOIRE PALAMAS
fin qui est à venir ? Par les sens ? Mais la foi est une ferme assu
rance des choses que l'on espère x, et il n'y a aucun moyen de voir
par les sens ce qui est à venir et ce que l'on espère ; c'est pourquoi,
l'apôtre a ajouté : Une démonstration des choses qu'on ne voit pas *.
N'y a-t-il pas quelque faculté intellectuelle pour voir les choses
que l'on espère ? Mais comment y en aurait-il une, puisqu'elles
ne sont jamais montées au cœur de l'homme 3 ? Quoi donc, nous ne
voyons donc pas par la foi les choses qui nous ont été promises
par Dieu, puisqu'elles transcendent toute activité sensible et
intellectuelle ? Mais tous ceux qui, depuis le commencement
des siècles, ont recherché par leurs oeuvres la patrie céleste
sont morts, selon l'Apôtre, sans obtenir ce qui leur était promis *,
mais l'ont vu et salué de loin. Il existe donc ime vision et une intel-
lection du cœur qui dépassent toutes les activités intellectuelles,
car le supraintelligible n'est pas inintelligent, sinon par transcen
dance ; n'est inintelligent que ce qui est insensé par défaut d'in
telligence.
1 Hébr., XI. i.
• Ibid.
• / Cor., II. 9.
' Hébr.. XI, 39.
• Hébr., XI, 39-40.
TRIADE II, 3, 4O-4I 469
CVSL
12-13 virlp Trâoas ràs vo€pàs «Vcpyeiaç : vnkp ràç voepàs cvcpyclas irdaas L (| I3-I4
ti p.ij Kad* VTTtpoxrjv, ovk àvérjrov : ovk àvôr]Tov, cî fii] ko0* v-ncpoxfy L-
47° GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Hébr., xi, 3.
* Cfr Matth., XI, 27 ; cfr Jean, X, 9.
* Rom., I, 5.
« Rom., X, 9.
• Jean, XX, 29.
• Actes, III, 15.
TRIADE II, 3, 42 473
CVSL
14 zrjsotn. VS.
474 GRÉGOIRE PALAMAS
1 I Jean, V, 4.
• Gen., XVII, 5.
• Cfr Hébr., XI, 12.
• Gen., XXII, 9.
• Gen., VI, 18 ; VII, 11.
• La cosmologie biblique, selon laquelle le firmament soutenait des abîmes
d'eau, contredit en effet les lois de la pesanteur et de la résistance des corps.
' Palamas ne manque jamais d'ironiser, à tort ou à raison, sur les conceptions
astronomiques auxquelles Barlaam avait consacré plusieurs écrits.
triade il, 3, 43 475
cvsl
5 xat ri)v yijv : rf/v yijv ical V J 13 àv tôt' : tôt' âv L [| 20 xaBooo S | 23 ipaià :
476 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
16 'àyvorfaavrcs C.
478 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
480 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
482 GRÉGOIRE PALAMAS
lui, il n'y a point de ténèbres 1 ; ceux qui ont cru en lui, il en a fait
des enfants de lumière * et ce que nous serons n'a pas encore été
manifesté, car lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables
à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est 3. Tu as de nouveau un
prétexte de calomnie : Nous le verrons tel qu'il est ; mais celui qui
dit cela s'appuie continuellement sur le roc posé à Sion et lui est
semblable en tout : Celui qui tombera sur lui s'y brisera et celui
sur qui il tombera sera écrasé *.
1 I Jean, I, 5.
» Éphés., V, 8.
» I Juan, III, 2.
* Matth., XXI, 44.
» Rom., XIV. 1.
• Cfr Matth.. XVIII, 6 ; Marc, IX, 42 ; Luc, XVII, 2.
TRIADE II, 3, 46-47 483
CVSL
15 èvevoTjaev S II 24 ivtyK-Q S \ 28 ivevoyaev S.
484 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
486 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
488 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
5 avTos ô : ô aÙTÔj V [ 21 t^ç : toîç V.
4ÇO GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
I9r20 «TTi^npoûai V U 23 to : TÔf S II 29 îrntptxojv L.
492 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr S. Maxime, Cent, gnost., II, 83 (PG, XC, 1164 B) : '0 roû XpurroS w>5ç .
où Karà. arép-qoiv 7-rjs cV Tjpîv vocpâs bvvdfifùts iiriylvtTOA.
TRIADE II, 3, 52-53 493
oi>x ôpâ; "On, <fyr)olv, vrrèp Spaaiv ôpâ, wore Kvpiws p-ev
ytvœoKei /cal ôpâ, ov\ ôpâ 8è VTrcpoxiKojs, fwjSe/xiâ evep-
yela vov Te Kal alodrjoeojç ôpcùv, aura) tô> p.rj ôpâv, p.r]8e
ywûiaKuv, Tovréari tw VTrepftfjvcu tov toiovtov trâoav
yvoiaTiKr]V kvépyeiav, èv t<2 xmèp opaaiv koil yvôùaiv yivo-
pevos, SrjAovdri KpeiTTÔvwç r) ko.0' r)p.âs Kal ôpœv /cai evep-
ywv, œs KpeÎTTOV r) Kar' àvdpuyirov yevôp.evos Kal @eos 17817
Karà X°LPIV œv Ka' @eV xrnâpxœv rjvwpévos Kal 8ià @eov
eov opojv.
CVSL
3 t$ : ri L | 7 Kptlrrmv C.
494 GRÉGOIRE PALAMAS
1 S. Grégoire de Nysse, Devila Moysis, II, 10 (PG, XLIV, 329 B; édit. Danié
lou, dans Sources chrétiennes, 1 bis, Paris, 1955, p. 34).
•Cfr ibid., 18 (PG, XLIV, 332 BC ; édit. Daniélou, p. 36).
• Cfr Exode. III, 5.
« Cfr Exode, IV, 6.
• Cfr Exode, XII, 1 1 ; s. Grégoire de Nysse interprète le bâton comme symbole
de l'espérance \ibid., 108 col. 357 B ; édit. Daniélou, p. 62).
• Expressions de la liturgie byzantine (cfr. notamment Ton 4, mâtines du
dimanche, premier irmos du canon).
triade il, 3, 53 495
CVSL
CVSL
6 7rdvra)v otn. S.
49^ GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
23 avrô : aurai L.
500 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr ibid.
•S. Grégoire db Nysse, De vila Moysis, II, 169 (PG, XLIV, 380 A ; édit.
Daniélou, p. 84).
• / Cor.. I, 24.
« Cfr Hébr.. II, 17, etc.
» Cfr£>« eccles. hier., V, 2 (PG, III, 501 C).
triade il, 3, 54-55 501
CVSL
<jvp.floXa ovk i)v - « toîç yàp Kal rà èvayrj vdvra Kal rà *ca-
» 6apà 8iaj9cuVou<n » Kal els toi» (ivotikov elaSvvovoi yv6<f>ov
« àTrepiKaXvTTTioç eiceiva èKcpalverai ». i7aiç 8' av eiij avfifioXa
rà yvp.và 7ravTos TrepiKaXvp.p.aTos eKipai.v6p.eva ', A10 Kal 6
ttjs Mvotikt)s 6e.oXoyi.as vvocfyqTrjs ei>x6p.evos, àp^o/u.cvoç 5
« T/nàç virepovcné » cprjcriv, « ÏQvvov r)p.âs ctti tï)V tlùv p.vam-
» «âv àKpOTa.rr)v Kopvcprjv, evQa rà àrrXâ «ai à7roÀura *caî
» àrpe-nra rrjs deoXoylas p.vaTrjpi.a Karà tov ùrrépcpcoTov
» èy/ceKaXvTTTai yvocpov ». w£^t' otîv é^ci Ttç elireîv ws ovSèv
ôpârai èv rœ delip yvô<f>iû Kal fiera rrfv Karà àrrôifiacnv ôeoXo- 10
yiav vtpT)XÔTepov 6éap.a oiihév ; *H tovto yovv Sri o-vp.[3oXu<à
■navra rà tùjv àyioiv 0edp.aTa,' Kal au/x/îoÀi/cà roiavra cûç
« <palveo9ai uêv vore, elvat 8' oùSéVoTC »; Miovorjs yàp
eîSev â eîhev èv TeaaapaKovra r)p.épais Kal Toaavrais w£î,
Karà tov Nvacrqs rprjyôpiov, « rfjç àeiSoûç Çiorjs vtto tov 15
» yvôcpov p.eTex<ov », woTe àveihea r)v rà 6eâp.aTa eKeîva.
77t3ç ovv o-vp.f3oXiKa ; 'AXXà Kal eVrâ) yv6<f>œ ètopâro' -navra
8e ra ev tw yvocfxp « à/rrXâ Kal àTroXvra Kal arpeirra ». 77.
Bè TÔiv Kvplcjç avp.f36Xwv, twv p.epumov Kal aladrjTwv, ov
Tpemôv, ov avvdeTov, ov toîç ovat o~wqp.p.évov, 817A0V0Y1 20
TOÎÇ KTIOTOÎS ,'
CVSL
22 8' : h* V | 28 to om. L.
504 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr s. Maxime, Cent, gnost., I, 54 (PG, XC, 1104 A) ; Ambiguorum liber (PG,
XCI, 1200 B).
» Exode, XXIV, 18.
« Cfr // Cor.. XII, 2-3.
4 Cfr s. Grégoire de Nysse, De vita Moysis, II, 162-163 (PG. XLTV, 376 D-
377 A ; édit. Danielou, p. 81).
• Cfr Ps.-Denys, De eccles. hier., V, 6 (PG, III, 537 B); De eoelesti hicrarchia.
IV, 2 (ibid., 180 A).
TRIADE II, 3, 56 505
CVSL
2 v-ntpKaXov CS.
506 GRÉGOIRE PALAMAS
leur vision même, que cette lumière dépasse toute vision ; d'au
tant plus Dieu, qui se manifeste par elle, la dépasse-t-il. De même,
c'est en fixant le disque solaire que notre œil reconnaît, en le
voyant, qu'il dépasse la vision.
CVSL
p,6vos ovtoç, <f>œç yeyovwç Kal 8ià tov (fxuros dewp-evos Kal
<f>û>ç opœv iv rjj tov (jxoros èheivov déa tc Kal aTroXavoei,
Kal tÔ V7rep<f>vès Kal àTrepivôrjTov ovtids ytvwoKet. tov 0eov,
ov% îmkp ttjv votjtiktjv povTjv Bvvap.iv tov vov, ttjv àvdpto-
irlvr\v Tavrqv, SoÇdÇwv tov Qcôv, TroXXà yàp Kal tô>v ktio- 5
TtDv vrrkp avrr)v claiv, àXXà Kal îmèp tijV v7r€p<f>veaTârr)v
h>UiOW €K€ivTjV, 8C ■fjs p.OV7]S Toîs tô>v vot)tÛ)v èW/ceiva. 6
vovs ivovTai « cv decoTepa p-ip-r/aei tôsv VTrepovpaviœv vôœv ».
CVSL
Les deux imagina- 59. — Mais ici son péché est double, car
tions. il calomnie à nouveau le grand Denys en
prétendant que sa pensée est semblable
à la sienne propre et en lui faisant dire que les visions prophéti
ques sont toujours inférieures à l'intellection. Il met en avant
ces paroles de Denys : Dieu tire ses noms de certaines apparitions
divines qui jetèrent leur lumière sur les mystes et les prophètes,
pour des causes différentes et avec une puissance différente x. Il
dit ici clairement : pour des causes et avec des puissances diffé
rentes; comme Dieu dit aussi qu'il apparaît à l'un en rêve, à
l'autre en état de veille, c'est-à-dire en énigmes, alors qu'à
Moïse il est apparu en face et non en énigmes 2. Tous les prophètes
ont-ils donc vu avec la seule faculté imaginative de l'âme ? Mais
il y a une divine imagination qui est très différente de notre ima
gination humaine : elle marque la partie maîtresse et véritable
ment incorporelle de notre âme, alors que notre propre imagina
tion humaine se produit dans la partie de notre âme qui se con
forme au corps ; ce qui est marqué dans le premier cas, c'est
l'élément dirigeant et supérieur de l'âme raisonnable, alors que
notre imagination humaine marque pour ainsi dire la dernière des
facultés psychiques, et encore celle-ci est-elle marquée par des
mouvements qui proviennent des sens ; si, au contraire, tu veux
savoir ce qui marque la partie maîtresse de l'âme des prophètes,
écoute le grand Basile : les prophètes ont vu, dit-il en effet, parce
que la partie maîtresse de leur âme fut marquée par l'Esprit 3. C'est
donc l'Esprit Saint qui se pose sur l'intelligence des prophètes : il
se sert de la partie maîtresse de leur âme comme d'une matière ;
il leur y annonce par lui-même les choses à venir, et à nous par
leur intermédiaire. Est-ce là simplement une imagination,
proportionnée et égale en valeur à notre imagination ? Et com
ment cette imagination-là serait-elle inférieure à notre intellec-
CVSL
512 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
7 o ont. L ! 25 ràvpost irpôsadd. C il 27 toû o»n. C.
514 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
3 ndXiv : avdis CL.
516 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
14 Kap&iav '. Kop&îaç L.
5l8 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Matth., v, 8.
• Jean, XIV, 23.
TRIADE II, 3, 63-64 519
64. Kôpov 8' rjor) Xafitov rrjs irpos rovs rrarépas re Kal 25
rrpo<f>fjras dywvias ô rrp6<f>aoiv rovs ^oxi^t'av dorral)op.évovs
evp6p.evos els rà rrâoiv <ôs elrreîv èmdéodai rots delois, rwv
\xvariKUirdroiv èrreira rov evayyeXlov pr/p.drwv è^rjyr/Trjv
èavrov irpoKadi^ei Kal oiodoKeiv àfioî rrœs « ol KeKaOap-
» jiivoL ttjv Kapolav ôpâjoi rov Oeov » Kal rrœs « ovv rw IJarpl 6 3°
CVSL
Ceux qui ont le cœur pur peuvent voir Dieu soit par analogie,
soit en tant que cause, soit par négation, et non autrement; l'homme
qui connaît les parties du monde les plus nombreuses ou les princi
pales, et surtout celui qui possède la meilleure connaissance de ce
qu'il connaît, obtient la meilleure vision de Dieu ; la plus parfaite
vision de Dieu est obtenue lorsque l'on connaît aussi bien les parties
visibles du monde que les puissances invisibles, les rapports des
éléments avec la terre et les autres objets, ainsi que tout ce qui
les oppose entre eux, les différences, les particularités, les commu
nions, les énergies, les contacts, les convenances, les harmonies et
absolument toutes les relations indicibles et exprimables de l'univers
que voici; car, dit-il, celui qui contemple bien toutes ces choses,
celui-là peut aussi reconnaître Dieu comme étant à l'origine de tout
cela, le connaître par analogie et, en le plaçant au-dessus de tout,
savoir encore par négation qu'il est transcendant à toutes choses.
Car, dit-il, si Dieu ne se fait connaître que par les êtres, on ne
connaîtra pas Dieu d'après ce que l'on ignore, mais seulement d'après
ce que l'on connaît; ainsi, plus nombreuses et plus admirables sont
les choses que l'on connaît et mieux on les connaît, mieux on sur
passe les autres hommes dans le domaine de la connaissance de
Dieu ; et même la voie apophatique pour connaître Dieu, qui paraît
attacher le plus petit prix à la connaissance des êtres par rapport à
celle de Dieu, ne peut, par nature, être accessible en dehors de la
connaissance de tous les êtres ; nous ne pouvons, en effet, appliquer
la négation qu'à ce dont on connaît l'existence.
65. *Q otas à<f>fJK€ Kad eavrov ras <f>œvds, ovSèv 8' o/xats || |f. 191»
àiraSovoas raïs âXXodi yva>p.ais avTOV' réXeiov yàp oStos
dvdpojTTOV àXXaxov /cat oo<f>6v opinerai, tov rrâvra elSôra.
El toIvvv, d>s dpri KavravO ovros àire^varo , tovtwv p,6vwv 3°
evi Kal Ta? àvatpéaeis yivtbaKeiv Kal e/c tovtwv p,6vwv
CVSI.
1 Éphés., I, 20-21.
» Rom., VIII, 35-39.
TRIADE II, 3, 65 523
CVSL
16-17 <falai KaOTjaâat tov Xpiarov : tov X.oiot6v KoMijodai aSr/at VS j| 17 toû om.
L I 31 tovtuii' : toîtovS.
524 GRÉGOIRE PALAMAS
66. Kolvt] p,èv ov\> avrr) irâai toîs els Xpiorov TteTnarevKÔaiv
virèp êwoiav yvwais' to 8è 8rj ttjs àXrjdovs TrlaTems ravrrjs
réXos, S 8ià ttjs tûjv ivroXâJv ipyaaias TrpoayiveTat,, ovk
€K tù)v ôvrwv fiôvcuv Kal yvworwv Kal àyvœoratv tt)v deoyvoj-
aiav 7rapéx€Tai> ôvra yàp ivravda rà KTiarà 7rdvrios Xéyo- 5
fiev, Il ÔAA' €K tov àKriarov <f>œr6ç, S Oeov iari Sofa «ai |f. 192»-
XpiOTOV 0€OV Kal TtÔV TTJS ^piOTOeiSoÛj i<f>tKOp.évU)V A^CCUÇ *
iv yàp rfj 86£t) tov IJarpos ô Xpioros iXevaerai, iv 8è rfj
8à£r) toû IJarpos aùrcôv Xpiarov « ol SiVaioi Xàp.ipovoa>
» ws ô ^Aios » Kal <f>œs êoovrai Kal <f>œs oipovrai, to p,6vrjs 1°
ttjs KCKa6app.evr]s KapSlas èirt%api Kal iravUpov 6éap.a, o
vvv p.èv Kal toîç Ta ivayij irâvra hC àiradelas Kal Ta Kadapà
8ià ttjs eiXi.Kpi.vovs Kal avXov SiajScjSij/cdai 7rpoo~ev)(TJs ev
àppafiwvos p.ipet perpiws TrpotpalveTat., totc 8è « tovs vu>vs
» rrjs àvaardoeœs » ip<f>avws deoironjo-ei, avvBiauovl^ovras 15
Kal crvvh'oÇaÇop.évovs tô> peTaoovTi rfj KaQ* r)p,âs <f>vaei deias
86£r]S Te Kal XapTrpÔTTjTOS ■ A6£a Se Kal XapurpoT-qs ovb* «ri
t<ôv ktiot&v ovaia ttot av eïrj. liais oSv Oeov ooÇdaeiev av
ris ovolav etvai ttjv 0eov oôÇav, Oeov ôs àp,édeKTOS ù\v Kal
àôparos Kal àva(f>rjs, KaÔ' tnrepovaiov Suvauiv pedeKTOS 2°
yiverai Kal ^co/seû-ai Kal oia<f>atveTat Kal « ev » iv décupla
« Tlvevpa » perd rwv Sià KaBapâs Kapolas ivrvy\av6vroiV
ylverat, Karà ttjv irpos tov ïhiov Ilarépa tov koivov IlaTpos
ùnep rjpcôv pvaTLKojTaTrjV Kal àirôpprjTOV eijçqv ,' « Aos yàp
» avTOÎs » <f>rjotv « îva Kaddirep èyd), Ildrep, iv aol Kal ai) iv 25
» ipoi, Kal ainol iv rjpîv êv <Loiv » iv àXrjÔela. Toiavrrfs
roivvv ovarjs déas tov Qeov, fjv p.6voi ol Trjs p.aKapias
KaTrj^iOjpévoi. Xr/Çews ôtfjovrai «arà tov dXr)KTOv alœva,
r\v Kal vvv 01 eKKpiTOL Tcov airoarôXaiv iv Qafïœp KaTeîBov
Kal 6 ZÏT€(f>avos Xida^ôpevos Kal 6 'Avtwvios Kad* ■qav)(t.av 30
àywviÇôpevos, pâXXov oè TrdvTes ol âyioi, TavTÔv 8' elireîv
CVSL
526 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
528 GRÉGOIRE PALAMAS
1 / Cor., II, 2.
• Matth., III, 16-17.
• Jban. XIV, 16.
« Cfr Jean, XVI, 13.
• Éphés., V, 32.
TRIADE II, 3, 67-68 529
CVSL
810 Kal tGjv àylœv aov XaXovvrwv aKovovres, toÙç p.èv à9e-
rovai, tùjv 8è Trapc^yovvrai \\ ràs prjocis, ëari S' as Kal | i ■ iça'
To\}JLÛ>crt. Trapa^apârreiv wç -navras XrjoovTes. rprjyopiov
p.h> yàp tov Nvaarjs èÇrjyovp.évov ri iartv 7) toîs tt)v Kap-
hiav KeKa9apfiévois a.TTOKaXimTop.évq 0eov Oewpia Kat, p.era 5
ré elircîv ôVi « yévotr av Kal toîs tov alwvos toutou ao<f>oîs
» €K rfjs evappwoTtas tov koollov KaTavorjaat. 0e6v » 4tt€-
veyicôvTos « àXX' eTcodv p.01 ookcî v<f>rjyeîadat 17 toû pa
ît Kaptapov p.€yaXo<f>vîa », to eVeiVaj p.7) ookovv avrol oa<f>â>s
8iaj3ej8aioûvTcu. Tov 8è 'ApeoTrayiTOV p,eyâ\ov Aiovvaiov 10
Xiyovros, itws rjficîs yivœaKOfiev Oeov « oure votjtov ovra,
» oÛt€ aiaOrjTÔv », icai iiri^tipovros , 8iairopr)Tt.KOJS p-évroi,
« pvrmorç. oSv àXrjdàs eiTreîv, à>s ovk ck tt)s avrov (ftvaews,
» àAA' ck t^? tôjv ovtojv oiardÇeoJS yt,vwo-Kop.ev ainôv »,
efra *caî t^v d€iOTa.Trjv yvœaiv eKKaXvtfiavros 17/xîv, (tara 15
■rrçv 7roôj to V7rep<f>aès <pô)S V7rep<f>vâ evœaiv xmkp vovv Kal
yvâtow T€\ovp,évTjv, airrol ttjv p.h> xmkp vovv yvôjaiv ojs
ovSèv ovaav aTroXeXoiTraai, ttjv 8è StaTroprjTiKrjv <f>ojvrjv
CKeivr/v, ojs /xottjv 7rpo(TKeip.€vqv, ov8ep.iâs ÇrjTfjacoJS rj^ioj-
oav, aXXà TTpofldXXovTai rqv tov àylov <f>œvj)v Trepirjp-qp.dvTjv 20
tû>v KaipuvTaTcuv €KaT€pu)9ev , ws ia)(vpitlop.€vr]v e/c tô>v
KTiap.aTOiv povwv tov Oeov ycvaxjKeaOai. Kal ov8' eKeîvo
avviSeîv tayyoev 6 <f>iX6oo<f>os Sri nepl ttjs àvdpojTrivqs yvœ-
oews o Xôyos èvravQa tû> àyiœ, ttjs <f>vaiKÙJS ivovo~qs nâcnv,
ov ttjs viTo tov TIv€vp.aTos xoPV'Yovfl^inls- 'Eireih'ij, yâp <j>r]at, 25
7râç avdpojiros aïodrjoiv Kal vovv €\€l, </>vaiKàs Tas yvwoTi-
Kas owapeis, Trôjç yva>oôp,e8a Kar' aiiTas tov /xijt€ aladrj-
tov ovTa, p.rfT€ votjtov Qeôv ; Ovk âXXoOév ye vdvTws rj £k
tô»v ovtojv aiaBryrGiv Kai vot)tû>v ' Kal yàp al yvœocis twv
ovtojv ovoai Kal cîç Ta ovra to trépas exovaai Kal to Beîov 30
ivrevBev Scikvvovolv. 01 8è p.'fj p,6vov aladrjTiKàs Kal voïjti-
«ày c\ovt€S hwâp.€Ls, aXXà Kal rfjs 7rv€vp.aTiKrjs Kal xmkp
<f>vaiv x&piTOS evfiotprjKÔTes , ovkÎt ck t&v ovtojv p,6vœv,
àXXà Kal Trvevp.aTi.KWS, TJvevp,a ovra tov &e6v, virkp aïoOrjaiv
CVÏL
532 GRÉGOIRE PALAMAS
partir de ces êtres. Mais ceux qui ne possèdent pas seulement des
facultés de sensation et d'intellection, mais qui ont aussi obtenu
la grâce spirituelle et surnaturelle, ne seront pas limités par les
êtres dans leur connaissance, mais connaîtront aussi spirituelle
ment, par-dessus les sens et l'intelligence, que Dieu est Esprit,
car tout entiers ils deviennent Dieu et connaissent Dieu en Dieu.
C'est donc par cette connaissance qu'il faut concevoir les choses
divines, comme nous y incite le même saint *, et non par nos
facultés naturelles ; il nous faut sortir tout entiers de nous et
nous donner tout entiers à Dieu * ; car c'est là un état supérieur
que d'appartenir à Dieu et non à soi ; c'est ainsi, en effet, que
les choses divines seront données à ceux qui ont trouvé la com
pagnie de Dieu.
»Cfr ibid.
' Cfr s. Maxime, Ambiguorum liber (PG, XCI, 1076 BC).
• Voir § 68.
TRIADE II, 3, 68-69 533
69. 'Opâs Sitws àirqyayev r)p.âs rov X^reîv e/c rwv Svrwv
yivwoKew rov Oeôv, àvaKaXvipas yvwoiv êrépav, vnepfoâ
Kal deiav /cal rrvevp.ariKT)v, rjriç p.erà rrjv <\<fxxipe<jiv rwv
ovrwv Karà rr/v virèp vovv êvwotv r)p.îv irpoayiverai, /cai 10
elnwv Sri Karà ravrrjv ylverai || 8orà rà deîa Kal Karà 8fl93"
ravrrjv otKaiov voelv rà delà, hrjXahr) Trvevp.ariKWS, àXX'
où Ka6' r)p,âs, oi)S' alad-qoei re Kal vw rr)v c/c rwv ovrwv
èpavi.tpp.è'vovs yvwaw rov Oeov ; 'AreXr)s yàp r) yvwais avrrj
Kal àreXéoi ■npérrovaa <j>povrjp.aaiv . 'AXXà yàp ri fSovXerat, 15
tcS âyia» èrrl rrjs e/c rwv ovrwv Kal Kad' r)p.âs rov deiov
yvwaews ro « p/rynore » •npooKelp.evov , S Trapwrrrai rw <f>iXo-
o6<f>w, ci? rrapéXKov ; Eirei /car alad-qroîs ôjxjiaat Kal aladrj-
roîs wolv àiroppyrws <f>ws eïSop.ev Kal rjKovaaaev Oeov <f>wvrjv,
8ià rovro reXéws aTTO<j>rjvaadai ytvwaKeiv e/c rwv Kriap.ârwv 20
p.6vwv rov Oeov Kal Kar auras ràç yvwariKàs Kal /car'
âvdpwnov 8vvdp.ei.s evXafirjréov éSoÇev avrw. Kal p,r)v roîs
ètfriKéadai Bvvapévois Si aKpifielaç rwv prjpdrwv eKeivwv
rov àyîov, /cà/ceî aa^tôç pôvqv tijv elaaywyiKr)v 7repl Oeov
yvwoiv, eK ri]s rwv ovrwv yvwaews npooyivopevrjv, 8rjX6s 25
èon SiSàoKwv, 810 eVrTjyayei' ' « ' Atto ravrtjs els ro eVe'/ceiva
» rrdvrwv ôow i<al rdÇei Karà 0vvap.1v dvi^iei' ».
CVSL
534 GRÉGOIRE PALAMAS
70. Aià tovto Kal irpo v6fj.ov rots vtjttIois €Tt irpos deoyvœ-
aiav KaTâX\r)Xos rjv, Kal 'Afipaàp. tt)v àpxT)v rfjs Oeoyvœolas
àiro Tavrrjç elXrj<f>évai XéyeTai., aXX vorepov ovk otto ravrrjs
wp-iXei re Kac eyivcocr/ce (yeov. Il de o lajp, os »cai avepo-qoev,
ISÙjv Tpavôrepoi' , côç « aKofj p.èv wtos tjkovov aov to irpô- 5
» repov, vvv 8è ô 6<f>6aXp.6s pov éœpaKe o~e »/ Ti Se o Mcûvarjs,
6 êv ru) €Tr4K€tva tùjv ovtiov yvô<f>ip TeocrapdKOVTa r)p.4pas ôÀa?
tov Qeov ôpôjv ; Kal yàp î)v ei/côs TrpofiefirjoOaL tô>v àopâroiv
tov Oeov to tov Koap.ov <j>aiv6p.evov toîs areXeai ttjv yvcùoiv,
ùJGTrep Kal toîs iveiXovprévois aîaôrjcreoiv al o~vp.fSoXiKal 10
vop.iKal Si' alaOt]TÛ)v TrapeBôdrjoav OeoXoyiai ' aXX wairep
avdls elaiv oî tû>v TeXeioTepcjv Kal TrpoKaXvppaTwv cktos
OeoXoyias o~a<f>ovs eùp.oiprjoav, ovtojs eioxv ol /cai et? « Ta
àôpara tov &eov » TrapaKvtpavTes , û>s Mwvarjs Te Kal IJavXos
Kal ol /car' avrovs, et Kal 6.tto tCjv ôpwpevœv r\pÂ.v oi/ceicoç '5
■npos tt)v Karavôf]aiv eKelvtov rjpâs xeiPaYœyoûcn-
CVSL
1 Voir le texte de Barlaam cité plus haut (Tr. II, i, 17), où le Calabras attri
buait concurremment, à la philosophie et à l'Écriture, la vertu de purifier l'âme.
TRIADE II, 3, 71-72 537
CVSL
IO T&¥ vrjrriwv : T06 vrjnlov L | 20 avrmv ânav : ânav avrâiy VS.
538 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
ce qui y fait obstacle : c'est la connaissance des êtres tels qu'ils sont,
la vision et la science de la sainte vérité, la divine participation à
la perfection unifiante 1. Et voici le syllogisme que le philosophe
en tire : Le meilleur don que nous ait fait Dieu est la hiérarchie;
or son but est la connaissance des êtres, comme ces paroles nous l'en
seignent ; donc la connaissance des êtres, c'est-à-dire la philosophie,
est la meilleure chose que nous possédions a. Il paraît vraiment en
tendre le son des paroles, mais non leur sainte signification ! Le
saint dit, en effet, que la vraie connaissance des êtres, c'est l'aban
don total de ce qui y fait obstacle, c'est-à-dire l'abstinence et
l'abstraction de toute mauvaise action, qui précèdent l'œuvre
sainte, divine et unifiante. En effet, puisque l'homme saisi et me
né par les désirs mauvais tend vers ce qui lui paraît beau et mani
feste par ses actions qu'il ignore ce qu'est le vrai Beau, puisque
l'homme possédé par une colère mal placée lutte pour ce qui lui
paraît être le Bien, puisque tout homme, sans exception, s'il est
attaché à la mauvaise vie, se dévoue à ce qui lui apparaît comme
le Meilleur, et non pas à ce qui l'est réellement, puisque celui-là
seul qui a abandonné le mal et rejeté ces fausses apparences consi
dère comme étant le Mal ce qui réellement est le Mal et possède
une vraie connaissance des êtres, celle qui existe et non celle qui
paraît en être une, puisqu'il en est ainsi, l'abandon du mal est
une connaissance des êtres tels qu'ils sont; elle précède l'œuvre
sainte, l'œuvre divine et unifiante. Quant à cette œuvre sainte,
unifiante et divine, c'est la garde des commandements de Dieu
qui s'accomplit lorsque l'on fuit le mal et lorsque l'on aime unique
ment Dieu et les choses divines. C'est donc là, d'après les paroles
du grand Denys, le terme commun à toute hiérarchie : haïr
ce qui s'oppose aux commandements de Dieu, aimer ces comman
dements ainsi que Dieu, qui les a donnés, et vivre en se soumettant
à eux, par amour pour lui. C'est là la connaissance des êtres tels
qu'ils sont, c'est là la vision de la vérité, la communion à la perfec
tion, c'est là le festin de contemplation spirituelle, révélée confor
mément à la promesse, qui illumine, déifie et nourrit intelligible
ment tout homme qui, intellectuellement, ou plutôt spirituelle
ment, vit en elle avec un cœur pur.
CVSL
542 GRÉGOIRE PALAMAS
1 De eccles. hier., II, i (PG, III, 392 A) ; cfr Jean, XIV, 23.
triade il, 3, 74-75 543
74. Tovto hr) Kai avros iavTov SrjXov iroieÎTai Xéyovra '
fxiKpôv yàp rrpoayaytov tov Xôyov, efr' ireavaXa^tôv, è^rjyrj-
ttjs avros iavTov y€vàp.evos 8ià tovç pvtj déXovras voeîv rà
delà delcos, àXXà Kai rrpos ràs oIkcIols KaKoSoÇtas rrepvrpi-
rreiv èyx^povvTas , « eïprjTai toLwv -qp.lv Upcos » (prjtriv « côs 5
» oirros ion rrjs xad' r)p.âs Upapx^o-S ô okoit6s, r) npos &€ov
» r)p.cov eus i<piKTOv à<f>op.o levais tc *ccù êvcoois ' TavrrjS 8c,
» <Lç rà delà SiSdoxct Xôyia, raïs tcov delcov ivroXcov àya-
» irtfoeoi Kai upovpyiais p.6vcos Tev£6p.eda ' Trjprjoei, yap
» <f>7)aiv, 6 àyarrcov tic tous Xôyovs piov, Kai 6 TlaTrjp p,ov 10
» àyairr/oci avrov Kai iXeva6p.e6a rrpos avrov Kai p.ovrjv
» rrap* avrcp rroir]aop.€V ». 'Opâs nolav Xiyei yvtôtnv tcov
ovtcov àXrjdrj ; Tr)v ipyacrlav tcov àpercôv. Ti 8è to toutes
réXos ', 'H rrpos Oeov ivcools tc Kai à<pop.olcoois. IIcos 8è
€K€Î « àyârrijv » eîWe ravrrjv rrjv à<pop.olcooiv ; "On rj àydrrrj 15
cctti tcov àpertov ro rrXrjpcou.a Kai avrrj, tj} eî/côvi rrpoayjpcoa-
deîaa, reXelav ttjv rrpos Oeov àrroacùÇei ipupépeiav. Aià 8c
tov « evdécos Kai evialcos » Kai ttjs iepâç ipyaalas, ttjv rrjprj-
aiv tcôv Otlcov ivroXcov jjvlÇaro tt/v 8 ta p.6vijv ttjv rrpos
Qeov Kai rà deîa yivop.evrjv hia.Qe.o~W to yàp koXov où 20
KaXôv, àv p.rj Kai 8ià to KaXov p.6vov rrpârTrjTai ' « y- 8è
» SirjveK-fjs Ttov ivavrlcov àrrotf)olTrjois Kai rj yvcoois Ttov
>> ovtcov Kai r) Upà ttjs àXrjûelaç opaais Kai imoTr)p,rj » to
rrpos Ta irovrjpà TrdOrj TrapiaTrjai p.îoos Kai ttjv ttjs àp-aprlas
KaTayvtoaiv Kai ttjv 6,tt6 TauT-qs àveTrlaTpoifaov (f>vyqv' tjj 8è 25
« éVoeiSeî reÀeiaiaei » /cat « ivOétu p.e6é^€i tov ivos » Kai « tt}
» vor/Ttos Tpecfrovor) Kai deovorj iiroipîq » ttjv KaT k-nayytXlav
deîav iiricboÎTrjaiv Kai pLOvrjv viréSeiÇe, TeXeiovaav tjj évcôaet
Kai Tpethovtrav tj) €Troi(jia to 7rvevp.aTiKov eKeîvo o/x/xa.
CVSL
544 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr les textes de Barlaam cités dans Tr. II, 1, 34, 37 ; Tr. II, 3, 17.
* Texte de Barlaam déjà cité plus haut, Tr. II, 1, 34.
TRIADE II, 3, 75-76 545
76. Aiô Kal tov Ylov /Liera tov Ilarpos tJkclv Kal rqv povrjv
TroieîoOai £v cKeLva) <f>aaiv, os tovs Xôyovs oîSe rfjs tov KÔop,ov 30
<f>vo€œs ' ytvœoKei yàp ovros to àXrjOés ' Seos Se 17 àATy^tia
CVSL
7 ^votws : évaiuiv V I 9 fiévwv : /xôvov V || 10 pôvwv : iiôvov VS || 16-17 opryo-
fitvovs : ôpty6fitvos L | 23 povXovrai C || tnaXdipmiKV L.
54^ GRÉGOIRE PALAMAS
c'est Dieu qui est la vérité et c'est lui le Père de la vérité. Mais
tout être connaissant trouve son fondement et sa demeure
dans ce qu'il connaît. Celui qui possède la connaissance des
êtres aura donc son fondement stable en Dieu. Et s'il possède
une demeure immuable en Dieu, il est malséant de dire que Dieu
est venu établir sa demeure ailleurs qu'en lui ; c'est lui, dit
Barlaam, qui a rempli son esprit de lumière divine et intelligible.
Telle est la très parfaite connaissance que le philosophe a de Dieu !
Mais moi j'entends l'Évangile nous dire que le diable est menteur
et le père du mensonge 1. Je sais aussi que les contraires sont
accessibles à une même sensation, une même connaissance, une
même science. Celui qui connaît la vérité sait aussi ce qu'est le
mensonge. Si, selon les paroles du philosophe, le connaissant
trouve fondement et demeure dans ce qu'il connaît, et si cela
conduit Barlaam à dire que celui qui possède la connaissance
des êtres est en Dieu et Dieu est en lui, n'est-il pas vrai de dire
que le mensonge et le père du mensonge ont aussi trouvé leur
demeure en lui ? Son âme est donc également remplie de ténèbres et,
en vérité, de grandes ténèbres recouvrent l'âme qui produit de
telles pensées ! Celui qui a dit : Je connais qui tu es : le Saint de
Dieu 2, possédait-il le Christ en lui à cause de cette connaissance ?
Celui qui connaît, mais qui n'accomplit pas la volonté de Dieu,
voit-il Dieu s'établir en lui d'une façon stable ? Et pourquoi
sera-t-il battu un grand nombre de fois 3 ? Et le Christ, dans les
Évangiles, affirme que sa venue et celle du Père fait suite à la
garde des commandements et que son apparition fait suite à la
venue 4. Mais, contrairement au Christ, cet homme dit que la
venue provient de ce qu'il considère comme une apparition ;
il s'oppose ouvertement au Christ en affirmant que cette appari
tion ne provient pas des commandements, mais d'une connais
sance, une connaissance dont il a déclaré auparavant qu'elle ne
provient absolument pas de la garde des divins commandements !
Voici donc la lumière et la vérité dont il a rempli son esprit !
Mais, auparavant, il ne s'est pas contenté de nier que les divins
kcli o TTJs aXrjôelas Trarqp ' àXXà Kal irâv to yivâiOKOv iv tô>
yiva)OKop,évu> iorrjpiKTal re «rat fiévet ' ovkovv iv rw @eâ>
earai fiovifuos lSpvfj.évos ô tt)v rœv ovrtuv yvwow etSaiç '
toutou 8' ev Oeû> tt/v fiovrjv àp.eTa.f2Xr)Tov e^ovroç, ovk
aneiKos ixelvôv ye irapà tovtov iXdeîv Xiyeodai ko! ttjv fiovrjv 5
■7T€7TOlTJa9ai ' « OUTOÇ COTl » <fyrjOt « Kal O <f>(OTOS BeioV KO.Î
» votjtov êfnrXecDV tov vovv KCKTTjfMévoç ». Axrrq iorlv r)
TcXecLiTcirq tov <biXoo6<f>ov deoyvœoia. ,Eyà} 8è aKovco
tov evayycXîov Xiyovros Sri ô SiajSoÀoç « ipevonjs iorl
» Kal 6 7raTTjp tov tpevSovs avrov ». 018a Se «rat rœv 10
ivavriœv tt)v avrqv ovoav aïodrjaiv Kal yvœoiv Kal i-nLorq-
p.rjv. '0 yovv cISojs tt)v àX-qdeiav Kal tÔ ipevSos iirioraTai.
El yovv, Karà tovs tov <f>iXoo6<f>ov Xôyovs, to yiv&OKov iv
tw yivojoKop.iv7) iorrjpiKTal t€ Kal p,ivet *cai Sià toûto Kar
avrov 6 tt)v yvcôaiv l^tov t&v ovtwv iv tû Oew iori koI o 15
Oeàs iv aurai, ovkovv Kal to i/jcCSos Kal o toû tpevSovs
TraTTjp iv aurai TreTrolrjTai tï]V p.ovrjv ', Kal 6 avros oSrés
€Oti Xonrov 6 Kal okotovs votjtov ep,7rXeœv ttjv 4ruX1)v K€KT7I~
p.evos Kal ovrœs ttoXv okotos «r^AuyaÇei Trçv ^uj^v 17
Toiaûra 7rpo<f>ip€i 8iavor]p,aTa. Ti yàp 6 Xiya>v « o?8a ae 20
» ns eî, 6 âyioç tov 0€ov », 8ià tt)v yvœaiv Tavrrfv iv iavrw
eî^e tov XpiOTÔv ; Ti Se ô yivwoKcov Kal ur) rroiûw || tÔ |f. 196'
OiX'qp.a tov 0eov, iv iavTW ê^ei p.ovip.U)S iviSpvp.ivov tov
0e6v ', Kal 7rws « haprjoeTai ■jroXXâç » / Kal p,r)v o p.èv Xpioroç
iv evayyeXîots iK p.èv ttjs twv ivToXwv TTjprjoews Trpooyi- 25
veodai ayrjoi T7jv aÙToû Kal tov TlaTpos ivoiKTjoiv, iK Se rfjs
ivot,KT)0€U)s , ttjv ip.<f>dvetav. Ovtos Se, 6.VT€OTpap.p.évws p,èv
iKelvcp, Îk ttjs aiiTÔ) Sokovotjs ip.<f>aveîas <f>r)ol ttjv ivoïKT)-
mv, VTrevavTiojs Se oa<f>â>ç, ovk iK tû>v ivroXâJv, àXX' iK
yvd)oeu>s tt)v ip,<f>âveiav , Kal yvwoews tjv iK rfjs TTjprjoeoJS 3°
TÛiV Oeiœv ivroXwv p.r)8ap.ws Trpooyiveodai npôrepov àTre<f>rj-
vaTO. Toiovtov <f>u)TOS Kal âXi)0elas tov oiKeîov vovv éfjLTrXeaiv
CVSL
19 ïVtAuyri£« V.
548 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
26 at om. S.
550 GRÉGOIRE PALAMAS
que tu savais par avance ce qui est maintenant dévoilé : tes soi-
disant médicaments sont des poisons en puissance ; et tu prévoyais
aussi que ta perfidie serait découverte, lorsque tes écrits seraient
connus de nous.
1 Les écrits de Barlaam furent apportés à Palamas par leur ami commun, Isi
dore, futur patriarche (cfr Tr. II, 1. 2, p. 228, note 3).
* L'« ami » de Barlaam dont il est question ici n'est autre que Palamas lui-
même. Ce passage est tiré de sa première lettre à Akindynos (édit. Meyendorff,
dans SeoAoyia, t. XXVI, 1955, p. 87-88, § 12).
* Barlaam critiquait ce texte dans sa Première lettre à Palamas (édit. Schirô,
p. 241).
4 II s'agit ici de l'entrevue Barlaam-Palamas, déjà mentionnée plus haut (§ 13).
TRIADE II, 3, 77-78 551
78. Tavr' âpa Kal vvv ot>x €k6vtoç efvcu irpos ràs ■qp-erépas
i^/cei xeîpas ravri aov rà yp6.p.p.ara, iv 0Î5 TeXevrtôv <f>fjs œs
« àv€p.icrrjTov «ri Biopdœaei xPrj°'ao'^ai o~avTÔ> u>v ovk 6p0â>s .î
» 7repl deoyvœaiaç eîprjKc tiç twv crwv <f>lXœv ». To 8è p.rj
6p9â)s elprjp.é'vov tw <f>lXip tovto Àe'yeiç elvac " « "Ioclolv ol
» K€Ka9app.€vot ttjv Kapolav, 8ià rrjs iyyivop,evrjç avroîs lepâç
» <f>a>TO(f>avelas, ôVt €OTi @eôç Kal oïov <f>û>s icrri, p.âÀXov Se
» 7rr)yT} <f>a>roç voepov Te Kal àvXov ' ol 8è p.t] irpos tovto 10
» deœpias àva^e^KÔTes e/c ttjs vepl iravra Trpop,r)deias tov
» kolvov ■npop.rfîî.a ovvopû>OLV , e/c tcùv àyadvvo(jLeva>v rqv
» avToayaOÔTTTjTa, e/c twv Çwoiroiovpé'vwv rqv avTo^œrjv, Kai
» aTrXôJs e/c ttÔlvtwv tov rà -navra ovra Kal vnepavi$pvp,€vov
» TrâvTwv ». Tovto Iotiv o <f>T)oiv 6 <f>iX6ao<j)OS ovk Spdœs 15
e^ctv. OÎ8a 8è aiiTov kol aAAorc /ca/ccôç 77pô? aÙTO SiaTeOévra '
àyvorjoas yàp oti to « oïov » irapa8eiyp.aTiKÔJs tw (^o>ti irpoa-
rjpTrjTai, tov &eov eXeye <f>âo~K€iv rj/xâs eiSe'vai ottoÎov (j>wç
VTrdpxei. AelÇavTes Se rjfieîs TrpooTrapaKelp,evov to « n-qy-q
» (fiojTos » Kal avvrjp,fiévws àvayvovTes oti« êorc ©eos oïov ■nyyyr] 20
» (JhotÔs », i)pojT(h\x,i.v aïiTov ri fiovXeTai Xoittov ivTavdoî to
« ofov »' ô S' â/cajv w/jLoXôyrjcre ttjv âyvotav Kal rJTrjoe avyyvcô-
fxrjV ovSè yap Swarov aÀÀa»? fj àvrl tov « âicraveî » TrapaXr]<f>-
Orjvai. Nvv 8 aAAa>ç eTreXâ^eTo ' « &avepov yàp ovtos » <f>r]o-lv
« a»? «rat roîç Qeœpr)TLKa>T<iTOLS ck p.6vœv twv ovtojv 6 @eos *5
» ycvwoKeraL, rj ivTavda Trapahihofjiévq yvœois ©eov Stà
» voepâs <f>a)T0(f>aveiaç , aiç érépa ttjs c/c TtSi» ovtojv ovara,
» ovSafiâis ioTLV aX-qd-qç ». ' AvdvTreveyKeîv S17 77pôç tovto
8eî a»? <f>avepov yevop,évov Stà ■nXeîo'Tcov tlov àvwTepco clprj-
CVSL
2"3 TOÛ 0>K. V.
552 GRÉGOIRE PALAMAS
Extrait de l'Éloge
de Chrysostome à Etienne, protomartyr l.
1 Ce passage est tiré d'une brève homélie sur s. Etienne publiée dans la Patro-
logie parmi les spuria de s. Jean Chrysostome (PG, LIX, 701-702).
TRIADE II, 3, 78 553
CVSL
CVSL
11 €K€iva : ckcî S I 15 cV«t om. JL.
DU MÊME
RÉFUTATION DES ABSURDITES
QUI RÉSULTENT DU DEUXIÈME ÉCRIT DU PHILOSOPHE
OU DE LA DÉIFICATION
CVSL Usp
I tov avrov om. S |J Karà tûiv htvTtputv post clvtov add. L | 3 BapXaâfi post
(fnXo<ir>r',>t>!< add. V (ait. manu) CLS | 4 Aôyos a°s Karà tûiv /}<"" post Sewaeios add.
V I 6 ol om. Usp II 7 r/fiwv om. Usp.
558 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
4 toû om. L (j 25 et heqod om. S.
5Ô0 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Palamas affirme à plusieurs reprises dans ses écrits n'avoir pas poussé bien
loin ses études profanes (cfr Lettre I à Akindynos, OtoXoyîa, t. XXV, 1955,
p. 00, § 14 ; voir J. Meyendorff, Les débuts de la controverse hésychaste, dans
Byzantion, t. XXIII, 1953, p. 09-100).
* Le texte de Barlaam où se trouvent ces expressions est abondamment cité
plus bas, § 25.
TRIADE III, 1, 2-3 56l
tov. 'Ek noXXov fiévroi rfjs Trepl Xàyovs p.eXérqs Kal <f>tXo-
rifiias à<f>ép.evos, ov8èv oîov el p.r) ovv Tiyyr\ tovtovs ttoiov-
fitu, p.r)8è po8œviàv àiro8etKvvp.t to j8i/?Àiov, rj Xi'ipav, rj aàX-
irtyya, tovto fièv evr/xôv ri <f>8eyyop.evos Kal Topôv, eKeîvo
8' îmo rfjs cvpvdfiov avvdrJKrjs Kal rfjs tcov oyr)\i.6.T(xïv \maX- 5
Xayfjs Sià 7toikCXu)v t&v tov tovov Kpovp.ar(xiv fiiav àpp.oviav
ifip-eXfj Kepawvs Kal Stà ndvrwv œpaîÇœv tov Xôyov. 'Atti-
Kai yàp xdpiTes Kal ovop.6.T(ov koXXt} Kal TTapLoôrqTes , oîov
dvdrj, tov Xei^itôva t&v Xôyœv KaTayXaîî^ovoiv afç el p.r)
KaTaxprjodai 8vvaip.r}V, /catVoi KaXXippr)p.oveîv è<f>Uodai tt€- 10
<f>VKcoç, èvapyès àv eïrj ko.1 tovto Seîy/xa tov irpos dvdyKrjv,
àXXà p.r) irpos cm'Sci^iv i)p.âs iirl to Xéyeiv à<f>i)(9at. Trjs ye
fj.rjv ivœrroKei.p,€vr)ç 8iavolaç toîç prr\p.ao~i, tout' âv <f>airjv
èyùi irpârrov kÔXXos, o Kal <fn>XVs> *4"' ôoov oîov T€ irpos tov
Oeov Kal rrjv dXrjdeiav fiXéneiv eKeldev yàp avrfj Ta p\.eTa 15
TOÛTO KaAa, KaV fi Tl TOUTOU TTp€.0~fivT€pOV TpOTTOV €T€pOV.
CVSL
5Ô2 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cette indication ne doit pas être comprise au sens ethnique : Barlaam était
un Grec de Calabre (voir notre article Les débuts de la controverse..., p. 90-93).
2 Voir par exemple s. Cyhille d'Alex., De adorationc in spiritu et veritate, I
(PG, LXVIII, 148 A).
» Cfr Tite, III, 6.
« Ps.-Basilb, Contra Eunom., V (PG, XXIX, 772 D).
' Dans ses Aoyoi à-noZtiKTiKoi Palamas avait développé le point de vue selon
lequel l'Esprit, éternellement envoyé « du Fils » et « par le Fils », n'était pas la
Troisième Hypostase elle-même, mais son énergie incréée (cfr infra, § 8). Il
se trouve, sur ce point, dans la tradition du patriarche Grégoire de Chypre, adver
saire de l'Union de Lyon, qui avait formellement admis une relation éternelle entre
le Fils et l'Esprit, tout en rejetant le Filtoque Sur ces idées de Palamas, voir
J. Mevendorff, Introduction à l'étude de Grégoire Palamas, Paris, 1959.
* Iltpiav au lieu de vtpvai, cette orthographe semble générale aux XIVe et
XV« siècles et nous l'avons gardée ici (Cfr Palamas, Première lettre à Barlaam,
Coisl. joo, fol. 82 ; Akinuvnos, Discours à Hiérothée, Marc. 1.55, fol. 82, etc.).
TRIADE III, 1, 3-4 563
CVSL
CVSL
566 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
ICI 0(f>payîba S [[ 15 Kai om. C.
568 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
570 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
572 GRÉGOIRE PALAMAS
en petites parts, quel est cet Esprit que Dieu déverse sur nous,
selon sa promesse, en le prenant à l'Esprit de Dieu ? N'est-ce
pas la grâce et l'énergie de l'Esprit qui est une énergie de l'essence
de l'Esprit ? Mais l'Esprit que Dieu déverse sur nous n'a pas été
créé, selon le grand Basile. La grâce est donc incréée et c'est
cela que le Fils donne, envoie et accorde à ses disciples ; ce n'est
pas l'Esprit lui-même ; et c'est là le don déifiant qui est une éner
gie non seulement incréée, mais inséparable du très saint Esprit.
Écoute encore le grand Basile dire : La vie que l'Esprit envoie
à une autre hypostase ne se sépare pas de lui l. Et pour que personne
ne considère que Basile parle ici de notre vie naturelle (bien qu'il
dise que l'Esprit l'a « envoyée », et non créée, et même qu'il
l'« envoie », ce qui est un terme aussi significatif qu'« incréé »
et «sans commencement »), pour qu'on ne croie pas cependant
qu'il parle d'une réalité naturelle, il ajoute : Et ceux qui y par
ticipent vivent d'une façon qui convient à Dieu, ayant acquis une
vie divine et céleste 2.
CVSL
IO i-n-qvcyKïv CL.
574 GRÉGOIRE PALAMAS
dans cette dernière qu'elle peut être contemplée. C'est là, en effet,
ce que l'on appelle proprement « enhypostaton » : ce qui est
contemplé non pas en soi, ni dans l'essence, mais dans l'hypostase.
Et s'il y a une autre manière selon laquelle les saints l'appellent
« hypostasiée », nous le dirons plus loin 1. Mais l'Esprit Saint
dépasse la vie déifiante qui est en lui et qui provient de lui,
car elle est sa propre énergie naturelle, qui lui est semblable, mais
pas d'une façon exacte. Car il est dit : Nous ne voyons aucune
déification, ni aucune vie qui soit exactement semblable à la Cause
qui dépasse toutes choses dans sa sublime transcendance -. Elle est
donc semblable, mais pas exactement. Mais l'Esprit ne la
dépasse pas seulement en tant que cause, mais aussi dans la
mesure où ce que l'on reçoit n'est toujours qu'une partie de ce
qui est donné : celui qui reçoit la divine énergie ne peut la con
tenir tout entière. Voici donc les diverses manières selon lesquelles
Dieu transcende une telle lumière, un tel éclat incréé, une telle
vie et ce qui leur est semblable. Tel est l'enseignement du grand
Basile.
CVSI.
576 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
10 TTfpUXXanipcv C jt I 2 èi*nKa}fi.ida Xrf^tws '■ A^fcajç €tj>iK co^icda L.
578 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
I Sljjv(kwç : Stà -navras L | 15 Kryoaodcu L.
580 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
27 fiôvov I /l'iral' L.
582 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
que cette très divine lumière est une réalité créée et étrangère à
la Divinité ; alors que l'expression symbole de Divinité, sagement
et sainement comprise, ne peut absolument pas être considérée
comme opposée à la vérité.
14. "Eorœ yàp Kal ovp,fioXov deô-rr/Toç, Kaddrrep || 81- |f. 202c
Kaioîç avrôç. Ovo' ovrwç r/fiâs alpr/aeis, ovo" àTroo-rqcrets
efi ïadt. TTJs p.aKapio~rf}s eArnSos. Ilâv yap avp.poXov rj e#c 5
rfjs <f>vaeœs eoriv ot? ovp.f$oX6v icrriv, rj <f>vo~ea>s irepaç
■na.VT6.-na.aw virâp^t. Kal yàp, rjXîov p.éXXovTOS àvcaxeiv, tov
icar' avTov <f>a)Toç <f>voiKov ovp.f$oX6v eariv d SpÔpos, Kal
rfjç tov rrvpoç KavoTiKrjs Svvàp.e<os 17 8épp.rj <f>voiKov avp.^o-
X6v èori. To 8è p.r) <f>vatKov 7} /<a0' éavTO rre^vKOS îxp'eoTrj- 10
K€i>ai ylveral rrore rrapà tovs x/aco^eVou? GVfifloXov, d>s 6
Trvpaos iiriovTwv rroXep,iwv, r) ko.t' oIkclov p.èv <f>voiv oi>x
v(f>eo~T7)K€, ylverai 8 olôv ti <f>dop.a Karà xpeiav rrjç irpo-
volas, S Kal tout' aiiTo p.6vov ovp,f3oX6v ecm. Toiavra 8e
cCTTt Ta rots TTpo<f>rjTais aladrjTÛis Kal èv ayr)p.aTi heiKvvp,eva. 15
oiov to tov Za^apcov Spérravov Kal al rreXéKeis tov 'Ie^eKirjX
/cat et ti tovtojv rrapaTrXrjoiov . To p.èv ovv (bvoiKov àel
crvveoTi rfj <f>vo~ei irap' r)s to elvai ê^ei, <f>vaLKov yàp' to 8'
e£ crêpas <f>vo-ea>s Kad' èavrrjv v(f>eoT7jKvias àel o-vveîvai
tô> o~qp.aivoiu.evw twv àhvvaTOiV navraTTaoïv VTrâpyei ' KœXvei 20
8è ovSèv elvai. irpoTepov rj varepov eKeîvo, o ti 7rore Ka6'
eavrô èoTi' ro 8è p.rj Kad* iavro vcfyeaTrjKÔç, ovre Trpôrepov ,
ovô' varepov îmâpxei, tovto yàp àovvarov, eV 'ôXlyov oè
cjxxvév, eiT evdvç rrpoç to prj ov ^aipeî Kal à^avi^erat rrav-
TtXTraoLV. Errei tolvvv avp.fioXov to iv TÔJ ®(Xj8a>pta> <f>Ô)Ç, -'5
t) <$>volk6v ioriv, T) ov <f>vaiKov' Kal el p.7] (bvuiKov, rj Kad*
êcLVTO v<f>eoT7]K<)ç, rj <f)dapa jjlovov àw-nôuTarov ' àXX el
<faa.o-jjt.a povov aw-nomaTov , ovre r)v, ovre éarw , ovre carrai
ecrael toiovtoç 6 Xpior6<;. "On 8' earat ioael toiovtoç 6
Xpiorôs, Kai o eç Apeiov rrdyov Atovvoios Kal Ppr/yôpioç 6 3°
CVSL
I ■tSïjf S [j 24-25 àcbavL^ÇTat TTavrâ-naoïv : -navra-naaiv àtffai'îÇtTai !..
586 GRÉGOIRE PALAHAS
CVSL
<j fieTa^a^ôfieyos C.
588 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Hêbr., I, 3.
* S. Jean Damascène dans le second Canon du 6 Août (ode IX, tropaire 2).
» In Transfig. homil., VII (PG, XCVII, 933 C).
'De coeksti hierarchia, VII, 2 (PG, III, 208 C).
« Hébr., VIII, 1.
• Ce passage déjà cité plus haut (TV. 1, 3, 29) ne se trouve pas dans le texte
publié de la paraphrase de Syméon.
TRIADE III, 1, l6 589
16. El 8è Jjv kclI corai iaael, Kal vvv iari roiovros âpa. Ttôv
yàp droTTatrdratv p.iypi fièv rrjs deiordrrjs iv Oafiàjp iKeivrjs
déas Kal iaael roiovrov elvai Karà rov p.éXXovra aiœva, rov
8è p,era£v %p6vov r)XXoicoo6ai, rrjv Sofav ravrrjv àrrodépievov.
"On 8è Kal vvv « iv 8e£iâ rrjs p.eyaXaiavvr]s iv vtprjXols » ovtco 5
Xdfiirwv Kdôrjrat, 8eî p.èv navras eireodal re «ai ireldeoBai
tô> XéyovTL " « Aevr inl ro opos àvafiâvres ro âyiov to irrov-
» pdviov, 6tfiop.eda deérrjra âvXov IJarpos Kal IJvevp.aros
» iv Ylcp piovoyeveî ànaaTpœiTTOvaav ». El Se tis eVi /litj
8eîv eiKeiv oïerai, rreidap-^elroo toîs 8wri, p.âXXov 8è nâai 10
roîs àylois. 'O yàp àvrl Au^vi'aç rfj Kprjrrj ypr)adp.evos, ola
Xvxyos XoyiKos Kal lepôs, 'Av8péas 6 p,aKa.pios, i£vp.vâ>v
ro iv Qaficopicp Xdpiiftav <j)û>s, « rovrô » §r\aiv « 17 votjttj 81a-
» Koopvqois àvXojs èoricop.évrj reKpvqpiov riderai rrjs rrepi
» r)p.âs toû Aôyov <f>iXavdpajTrlas ». Tovr' avro o^eSôv «rat 15
ô piéyas Aiovvoios Xéyei, ràs dvcordroj rdÇeis tcDv xmepKoa-
filwv vowv i£vp.vâ>v ■ où yàp rrjs rpia8iKrjs , 4>t]al, SoÇtjç piàvrjs
fiéroxoi ylvovrai Kal decopol, àXXà Kal rrjs 'Irjaov <f>toro<j>a-
veias' pivovvrai yap rrjs décuplas Karr]£ia>p.évai ravrqs,
Oeovpyov <f>û>s ôvra Kal avrôv, « lus àXr)9û>s avrû> nX-rjoid- 20
» t,ovaai Kal rrjs yviooecos rœv deovpywv avrov <f>cora)v iv
» irpoorr) p.erovala yivôp.evoi ». 'O 8è p.éyas MaKapios, ola
yXcùrrrf xp<I>p.evos rôt ao<f>â> Evp.e<Jjvjj, p.â.XXov 8è arvyxpco-
pievos, aiç àpa 8val yXœrrais rpavôrepov àvaKrjpv^rj rrjv
àXrjôeiav, « ro <j>vpap.d » tfrqoi « rrjs àvOpœnlvrjs <f>vaea>s, 25
» orcep ô Kvpios âvéXaftev, e'/ca^iaev iv 8e£iâ rrjs p,eyaXœ-
» avvrjs iv oipavoîs, rrXrjpes 86£rjs, où/ceVi p,6va) râ> rrpo-
» acoTTip, <1)S ô Mœvarjs, aXX oXœ râ> aoop.an ». Tmyapovv
dvaXXolairov e^ei to (f>œs iKeîvo 6 Xpiarés, p.àXXov 8è Kal
aei eî^e «rai àel ë^et Kal del e£ei rovro ovv avrâ>. El 8' r)v 3°
Kal eon Kal earai, ovk rjv âpa <f>dapia ro <f>ws Kad' S eXap,-
tftev iirl II rov opovs o Kvpios, ovS' avro rovro p.6vov àvvrrô- |f. 2031-
ararov ovp.fïoXov.
CVSL
7 ôfûr' : SeÛTç V.
59° GRÉGOIRE PALAMAS
1 Première stichère des Laudes du 6 Août et, aussi. Canon du même jour, par
Cosmas de Maîouma (Ode IX, tiop. i).
* Cfr supra, § 9.
TRIADE III, 1, 17-18 591
CYSL
592 GRÉGOIRE PALAMAS
notre parole et notre pensée —, ils ont bien fait d'appeler cette
lumière « hypostasiée », pour montrer la permanence et la stabi
lité de cette lumière, puisqu'elle demeure et ne fait qu'effleurer
ceux qui la voient à la manière d'un éclair, d'une parole ou d'une
pensée. Quant à cet homme très sage, avant de connaître la signi
fication de ce terme « hypostasié », il attaque ceux qui l'emploient
pour dire qu'ils sont tombés dans l'impiété ; pourtant, s'il
s'était tenu à l'écart de ceux qui l'employaient correctement, s'il
n'avait inventé des fictions pour interpréter contre eux leurs pro
pres paroles, s'il avait préféré dire que cette lumière n'est pas' hy
postasiée, en ce sens qu'elle ne possède pas d'hypostase propre, ou
bien s'il les avait accusés, mais sans les traiter d'hérétiques,
aucun de nous n'aurait jugé bon de parler contre lui. Mais en
voilà assez. Nous avons déjà dit qu'il y avait un deuxième sens,
pieux et correct, de ce terme « hypostasié » ; il nous faut mainte
nant revenir à la suite de notre démonstration.
1 Actes, I, 4.
* Kontahion de la fête de la Transfiguration.
TRIADE III, 1, 18-I9 593
CVSL
31-32 o Ylos eV rov /7arpôç : e*K tov /7orpoç d Yïôç VS.
594 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
22 TVyxâroi VS.
596 GRÉGOIRE PALAMAS
KaKeîvo yàp X-qirTÔv èart, rij Si/jet, 81 fjs Kal tov XvKavyovs
àvriXap.fidv€odai Tre<f>VKauev ' 6 8e tov -qXiov 81okoç ov8è
■npooiZelv oXœs ovyxojpeî -riva Kal ro Xapurpàv aura o~xe8ov
àdéarov KadéarrfKe. Trjs tc Oépp.T)ç tov 7rvpos àvTtXap.fia-
vop,€VT) 17 à<f>rj, rfjs KavariKrjs 8wdp.eojs, ■fjs ovp.fioXov tlvai 5
ttiv 0epp.r]v e<pr)p.€v, Tavnjç ovv etSrjocv ovb" rjvrivovv ex€l
r/ àxprf, ttM)v ocrov eioevai Tairrqv ovaav, aAÀ ov% 01a, ovo
Sa?) tic €(ttl ' <f>6daeie yàp dv, irvp SXtj yevop.€V7] Kal to à<prj
eîvai à7roj3aAAo/u,€VTj, 7reipojp.évrj p.adeîv 81' eavrrjs rî to
kovotikov èoriv S irpofidXXeTai, ttjv 0épp.r)v, 8to Kal npoofia- 10
Xeîv 7tot€ ToXp.-qaaaa, irapavTa 7raXiv8pop.eî Kal ■npoTpoird-
8rjv <f>evyei, rrjç irpos to p.adeîv 6pp.rjs àÇv p.eTdp.eXov Xaflovoa.
MedeKTT/ fxkv ovv dxpfj Trvpoç 8vvap.is, 17 dépp.rj, navr-p 8
àp,éO€KTos 17 KaVOLS-
CVSL
598 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
ÔOO GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
7 nla&TjTTJs : iilathjTitajs C.
Ô02 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL.
31 irapà : Karà L.
6 04 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSI.
1 S. Maxime, Quaesl. ad Thaï. XXII (PG, XC, 324 A), passage paraphrasé
dans Cap., I, 75 (PG, XC, 1209 C).
* Tout ce développement se trouve dans la ligne de pensée de s. Maxime sur
l'être et le mouvement (cfr H. Urs von Balthasar, Liturgie cosmique, Paris,
1947. P- 94 ss)-
TRIADE III, 1, 25-26 607
CVSI.
608 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
6lO GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
19 IfKTIKOl : 8«<CToi V.
6l2 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Nombres, XII, 8.
» Tite, III, 6.
• Cfr § 25.
TRIADE III, 1, 2g-30 613
Kal ifwxfjs irpos awp.a rpôirov toÎç àÇîots <Ls oiKetoiç p.éXeat
TT€pt<f>v6[JL€VOV Kal KO.TCL TOOOVTOV €VOVfJL€VOV CLVTOÎÇ WÇ
5Xov fièv avrov 77-epi^copeîv ixelvotç SXotç, ôXovs Se avToi>s
aSOis ÔXikws eKelvu), Kal << FJvcvp.a Si' Yîov nXovolœs i<f>'
» rjfiâs xeôfievov » , àXX ov KTiZ,op.€vov, Kal p.€TaXap.f$avôp.evov s
rjixîv Kal 8V 17/x.tôv ÀaAoû»', raûra towvv aKovatv, ei pA] Karà
rfjv ôvepovaiov ovaiav vofiLoeis opâadai tov 0e6v, àAAà
fcaTa rfjv Oeoiroiov Seopeàv Te »cat èvépyetav avrov, rr/v X^-Pw
rrjs vlodeolas , ttjv àyévrjTov Oéœaiv, rr)v /car' eîèoç èvvrrôoTa-
tov cAAa/i^riv, €i tovto vorjaeis OeôrrjTOS àpxrjv, tÔ deoTroiov to
oœpov, to p.€T€xôp.evov Kal ôpâ>p.evov Kal èvovp.evov vrrep-
<pvws, vvèp tt)v àpxi7v TaVTT]v iarlv rj virepdpxtos ovola
tov Oeov. 'EkcIvt] jiièv yàp axéoiç, et Kal p,r) <pvaiK-q, Kal
âo~x^TOS, o\>x W VTrep<pvr)S \16vov, àAAà #cai â»ç cr^ecrtç • || \i. zo-jr
irœç yàp rj o-^eo-i? axéaiv aufliç ê£ei ; 'H Se ovaia tov 15
Oeov oi>x <*>s oxéois ào-%eToç, àAA' œs Kal avTÛtv tôiv i-nep-
<f>vœv o~xéoea>v èireKeiva. KaKeîvr) p.èv eicàaTa» twv rj^twp.evuiv
olkéuvs Te Kal KaraXX-qXœs irâai jnéreoTiv " r) Se ouata tov
Oeov Kal ■nâ.VToiv twv p.e6eKTÛ>v VTrepeÇrjprjTaL.
CVSVL
614 GRÉGOIRE PALAMAS
ils ne naissent pas de Dieu 1, ils ne sont pas Esprit, parce que nés
de l'Esprit % et le Christ, en venant dans le monde, n'a pas donné
le pouvoir de devenir enfants de Dieu à ceux-là seuls qui croient
en son nom 3 ! La déification était le propre de tous les peuples,
même avant sa venue, puisqu'elle est naturellement comprise
dans l'âme raisonnable, même aujourd'hui, chez tous ceux qui
aujourd'hui n'ont ni foi, ni piété ! Par ailleurs, si la déification
n'est que l'achèvement de la nature raisonnable, les Hellènes
n'étaient pas parfaitement raisonnables, ni même les anges
déchus ; on ne peut donc leur reprocher un mauvais usage
de leur connaissance, mais ils se trouvent privés de l'état naturel
de cette connaissance. En quoi seraient-ils réellement coupables ?
Par ailleurs, les sages du dehors disent eux-mêmes qu'une essence
ne peut être plus ou moins essentielle. Comment alors des anges
ou une âme pourraient-ils être plus ou moins raisonnables ? Car
l'imperfection, chez ceux qui n'ont pas atteint l'âge parfait,
ne réside pas dans la nature de l'âme, mais dans celle du corps.
La déification s'identifierait-elle donc avec l'âge qui donne la
pensée raisonnable ? Nous considérons, d'autre part, qu'une plus
ou moins grande aptitude à connaître ne provient pas de la nature
de l'âme, mais de la constitution du corps. La déification serait-
elle donc cette constitution parfaitement naturelle ? Mais nous
savons que la perfection naturelle est, elle aussi, un don de Dieu,
tandis que la connaissance n'est pas seulement un don de Dieu,
mais un état de perfection de la nature raisonnable ; mais cet
état, n'étant pas surnaturel, n'est pas un don déifiant, tandis
que le don déifiant est surnaturel. Mais soit : absolument tous les
hommes et tous les anges sont plus ou moins des dieux ; dans ce
cas, la race des démons est, elle aussi, composée de dieux impar
faits et de demi-dieux ! Cet état n'est donc pas la déification ;
en effet, quel que soit l'état dans lequel la nature raisonnable
atteint la perfection, que ce soit une connaissance, une constitu
tion, une perfection naturelle du corps et de l'âme, qu'il provienne
du dehors ou du dedans, il peut rendre vraiment raisonnables
ceux qui le possèdent, mais il ne peut en faire des dieux.
1 Jean, I, 13.
» Jean, III, 6.
3 Jean, I, 12.
TRIADE III, 1, 30 6l5
CVSL
6l6 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
6l8 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Les Pères grecs affirment souvent que le mot 6t6ç ou flfénjç désigne une
énergie de Dieu et non son essence; voir notamment s. Basile, Epist., 189, 8
(PC, XXXII, 696), s. Grégoire de Nysse, Epist. ad Ablabium quod non sint 1res
dii (I'G, XLV, 121 D-124 A), s. Grégoire de Nazianze, Hom., XXX, 18 (PG,
XXXVI, 128 A), Ps.-Denys, De div. nomin., XII. 2 (PG, III. 969 C), Scholie 4
sur le degré I de la Scala de s. Jean Climaque (PG, LXXXVIII, 645 AB), etc.
' Il est probable que Palamas a ici en vue non pas s. Basile, mais un passage
similaire de s. Jean Chrysostome qu'il cite plus bas (7>. III, 3, 3), sans indiquer
le nom de l'auteur (In Is., I, PG, LVI, 14).
TRIADE III, i, 31-32 619
CVSL
26 (ftvaaâTat. L.
Ô20 GRÉGOIRE PALAMAS
1 La première Triade est tout entière rédigée sous forme de réponses à des
questions posées par des frères brimés par Barlaam.
« S. Grégoire db Nazianzb, Hom., XXX, 21 (PG, XXXVI, 132 B).
* Cfrs. Maxime, Ambig. liber (PG, XCI, 1076 BC) : mort ctvtu plav KaX fuSnp>
810 nâvTiuv Mpytiav roO 0(ov Kal râv à(imv avrov.
* Col., II, 9-
TRIADE III, 1, 32-33 621
CVSL
622 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr s. André de Crète, Hom. VII in Transfig. (PG, XCVII, 933 C), et un
texte attribué à s. Basile (cité plus haut Tr. I, 3, 29) que je n'ai pu identifier.
• Le Christ comme ôirapxij dans I Cor., XV, 20, 23.
• De Spir. Sancto, XXVI (PG, XXXII, 180 C ; édit. Pruche, dans Sources
chrétiennes, Paris, 1945, p. 226).
4 Matth., X, 20.
• Nombres, XI, 17.
• Actes, XIX. 6.
7 Ps.-Basile, Contra Eunom., V (PG, XXIX, 772 D).
TRIADE III, 1, 33 623
CVSL
ïo aytaoTLKTj : iivotiki) V [J 17 toû /ïos/ /ifrà rt(W. V.
624 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 Texte affectionné par Palamas (cfr Troisième lettre à Akindynos, dans 8to\oyia,
t. XXIV, 1953, P- 572) et attribué à s. Basile, notamment dans un florilège
patristique inédit, composé par le docteur hésychaste lui-même ou par un de ses
collaborateurs, au moment de la controverse (Paris, gr. 970, fol. 325").
« Matth., XIII, 43.
* Matth., XIII, 43. Texte non identifié, mais dont l'idée se trouve chez s.
Grégoire de Nysse, In Hexaem. (PG, XLIV, 88).
* Image très familière à Grégoire de Nysse.
8 Cfr Jean, I, 5.
* Cfr Matth., V, 14.
TRIADE III, 1, 34-35 627
CVSL
628 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Ambiguorum liber (PG, XCI, 1144 C) ; cfr Cap., V, 85 (PG, XC, 1384 D) ;
cfr Gai., II, 20.
* Sur la distinction entre un symbole « naturel » et un symbole ordinaire, voir
supra, §§ 13-14, 19-20.
* Cfr citations de Barlaam aux §§ 11 et 25.
* Cfr De myslica theologia, I, 1 (PG, III, 997 B).
TRIADE III, 1, 35-36 629
CVSL
12 av ovv '. ovv âv L || 21 KartAi-rrc V || 23 Xoyta-rj : Xoyiov V.
630 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Cfr s. Maxime : 6 rov Xpiorov vovç..., ov Karà orépyjoiv tîjç cV ypîv voepâç &uvâ-
ixtuis (îriyivfTat, Cent, gnost., II, 83 (PG, XC, I164B).
* Actes, II, 15.
* Macaire-Syméon, De liberlate mentis, 23 (PG, XXXIV, 957 B).
♦ // Cor., III, 17.
• I Cor., I, 30.
• Ps.-Basile, Contra Eunom., V (PG, XXIX, 769 B) ; cfr Gen., XVIII. 27.
TRIADE III, 1, 36 631
CVSL
37. Tavrj) yovv rfj oo<f>la xPVaacr^ai «okcHs ovk evi '
K<d ti Xeyo) xprjaaadcu ,' Kal yàp oioè KTTjaaodat Tavr-qv
êvi ttjv apyr\v, pJt] itpoKaQt]pâp.evov oià irpdÇeœs ' Kal tovto 5
eori to rrapà tov o~o<f>ov ZoXop.wvros Xeyôp.evov ôVt « eiç
» KaKÔreyyov iftvxty OVK ^loeXevoeTai o~o<f>la, ov8è ko.toikt\-
» oei èv aœp,ari KaTa^péu) âfiaprias » ' el yàp Kal <f>6doei
Tt)v àpxqv r)pîv iva>KLop.€vr), raîç elaayojyiKaîs KaXws
K^xp^ip-îvots àperaîs, p.eTafïaXX6vTOJV r)(j.wv em to yç.ipov, 10
à^wrraTGU. « I7vevp,a yàp âyiov 7rai8ei'as ditavao-rr\aeTai
f> cwro Xoyiop.ojv dovveTOJV », Karà tov aiiTOV EoXop.â>vra.
Tr)v o' €K <f>vo~eu>s Te Kal p.adrjoea>s oro<f>iav, KTTjoaiT âv
tiç Kat twv tovs TpôiTovs TTovTfpwv Koi, xprjaaiT av TaVTJ]
KaTaXXrjXwS TOLÇ TpOTTOLÇ, œ(T1T€p Kal Tjj <j>VO€t. ToOOVTO 15
yovv avTTj ttjs 7rvevp.aTiKrjs oo<f>ias àwoSeî, Ôttooov Kat
tov I7vevjj.aTos r) <j>voiç. IJov Toiyapovv eloiv ol Xéyovres
Sri 8ià p.adr)oea>s Trjv Tœv 7rpo<f>r)Tœv Kal àirooToXœv oo<f>iav
KTOJfieda ;
CVSL
2 ificùv '■ rinwv V jj 8 afiaprCais L || 21 tqwto S.
634 GRÉGOIRE PALAMAS
en est digne et qu'il aime l. Cette lumière, c'est aussi la vie éternelle,
entrée dans l'homme déifié, sans se séparer de Dieu. C'est ainsi
que Paul disait : Je ne vis plus, mais c'est le Christ qui vit en moi *.
Ainsi Maxime dit au sujet de Paul : II vivait de la vie divine et
éternelle qui appartenait à Celui qui était venu habiter en lui s.
Ainsi Basile le Grand a dit : La vie que l'Esprit transmet à l'hypos-
tase d'un autre être ne se sépare pas de lui; comme dans le feu il
faut distinguer sa chaleur propre et celle qu'il communique à l'eau
ou à un autre corps, ainsi l'Esprit possède la vie en lui-même, bien
que les hommes qui, participent à lui vivent eux aussi d'une façon
divine, ayant acquis une vie divine et céleste *. Cette vie, il l'a appe
lée par ailleurs mouvement spirituel et éternel et il a dit qu'elle don
nait la sainteté à celui qui y participait, lui qui n'était auparavant
que terre et poussière 5. Où sont alors ces gens qui disent que la
grâce théurgique de Dieu est créée et que rien n'est éternel,
en dehors de la Suressentialité ?
39. 'AAA' ipeî tiç Çcutjv Xéyeiv tovtov dî8iov, àAA' où^l
<f>ws ; 'AXX' ol XéyovTeç eXXapupiv àîSiov Kai Sofav ôparrjv
aî8u>v <f>ws StJttov Xéyovoiv dîSiov toÎs àyiois pavois pedeK-
t6v. "Oti Se Kai 6 p-éyas BaolXeios <f)â)S olSe toîs toiovtois
p,e6eKTOv voepôv, -npoKoop-iôv Te Kai xmepKoopiov , eïo-r) oatfiâjs 20
rrjv EÇarj p.epov aîiTov p.€Ta ^eî^aç XafSwV « AoyiL6p.edai>
ydp <f>rjoiv « oti eïirep ti fp> irpo ttjs tov aloBr/Tov tovtov /cal
» (pdaprov Kocrpov ovoTaoeœs , èv <pu>Tl àv r)v hrjXovoTi ' ovre
» yàp ai tcûv àyyéXwv à^i'ai, ovtc irâaaL al eTrovpdviai OTpa-
» Tiai, ovre ôXœs et ti eoTiv d>vop,aop.évov r) à/carovo- 25
» p.aoTOV tcov XoyiKwv <f>vaea>v /cal tcôv XeiTovpytKœv irvev-
» p.aTœv, èv okotcû Sirjye » ' Sto Kai r)pîv 6 aiiToç èire^x^Tat,
e/ceî Xéytov ' « '0 IlaTrjp tov dXrjdivov (JhvtÔs, 6 tt/v r)p.épav
» Kooprjoas tû> ovpavlcp cfxuTi, 6 ttjv vu/cra <f>aio'pvvas raîç
» avyaîs tov irvpôç, o tov p,eXXovTOS alojvoç ttjv dvditavaiv 30
» evTpeTTioas tû> voepcô /cai a-navoTco (Jhdtl, (frajTiaeiev r/pcôv
» ràç /capStaç iv è-myvcooei, ttjç àXrjdelas ».
CVSL
12 tôv : tô V I 23 1}» : jj C.
636 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
CVSL
I tov avTov ont. S || 3 cf>t\oo6<l>au '. BapXaâ^i L avrov S || BapXaàfi post t^tXooo^ov
add. C | BapXàt fi. in marg. V || 4 tcû>- pos/ koto adrf. VS || 17 àiroXapovaa
ifrvoii- : <j>vaiv à-noXafiovoa VS.
642 GRÉGOIRE PALAMAS
comme :
La lumière brille du sein des ténèbres, celui qui a fait briller
la lumière dans nos cœurs, pour faire resplendir la connaissance
de la gloire du Christ 1; et:
Illumine mes yeux, afin que je ne m'endorme jusqu'à la mort *,
c'est-à-dire afin que l'âme, après la perte de la chair, ne soit pas
obscurcie par le voile de la mort, du mal; et aussi:
Enlève le voile de mes yeux, et j'observerai les miracles qui vien
nent de ta Loi 3 ; et :
Envoie ta lumière et ta vérité : elles me guideront et me conduiront
à ta sainte montagne et à ta maison 4 ; et aussi :
La lumière de ta Face nous a marqués 6,
relèvent du même ordre d'idées*. Et il dit aussi : La lumière
qui brilla aux yeux du bienheureux Paul sur la route 7, cette lumière
Par laquelle il fut élevé jusqu'au troisième ciel et y entendit des
mystères inexprimables 8, n'était pas une illumination de ses con
cepts et de sa connaissance, mais un éclat hypostatique dans son
âme de la puissance du bon Esprit ; les yeux de la chair ne purent
supporter la surabondance de cette lumière et furent aveuglés: par
cette lumière, toute connaissance se révèle et Dieu se fait réellement
connaître à l'âme qui en est digne et qu'il aime9.
1 // Cor., IV, 6.
» Ps., XII (XIII), 3.
» Ps., CXVIII (CXIX), 18.
• Ps., XLII (XLIII), 3.
• Ps., IV, 6.
• De libertate mentis, 22 (PG, XXXIV, 956 D-957 A).
' Actes, IX, 3.
• // Cor., XII, 2.
• De libertate mentis, 23 (ibid., 957 AB).
TRIADE III, 2, 1-2 643
CVSL
30 €pfii]V€vs : èpfiTjvfvr-^s VS.
644 GRÉGOIRE PALAMAS
9els, ô)S an' itceivov irâXiv <f>rjoiv ' « 'Akovovtcs rov Xôyov
» ttjs fiaoïXeias Kal rrpos oaKpva Karayôp.evoi, prj roîs
» -qp-erépoLS tovtoiç evanop.elvwp.ev 8â.Kpvcn, p/r/Sè rij ■qp.wv
» d/coij, <Ls koXws aKovaavres, p.Tjoè roîs ô<pOaXpoîs, <ôç
» koXws ISôvres, kcu àpKovvrws e^eiv èavrovs Xoyi.awp.eda ' 5
» Kal yàp elolv crêpa wra kcu êrepoL à<f>daXp.ol Kal KXavd-
» pol êrepoi, <Lç Se Kal oiâvoia Kal tffvxfj crêpa, oirep iarlv
» aura ro deÏKOv TIvevp.a Kal èirovpdviov , ro aKOvôv re Kal
» KXaîov, ev^ôp-evôv re Kal yivâ>OKOv Kal ro rov 0eov déXrjpa
» èv àXr)0eia rroiovv ' rots p.évroi rrjv àperrjv aKpois Kal <Lv 10
èvepyws ro voepov <f>ô>s raïs /capSiaiç èvéXapifiev eTrlb'rjXa
ravra Kal Kara<f>avr} yiverai. TeXeiwv ydp, 6 paKapiôs
<f>7)Oi IlavXos, r) arepeà rpo^rj, rû>v 8ià rr)v l£iv rà aloOrf-
rrjpta yeyvpvaopévwv rrpos rrjv rov koXov re Kal kokov
SiaKpiaiv ' àAAà Kal 6 deîos Flérpos <fyr)UL' Kat vp.eîs 15
ê^ovres rov 7rpo(f>T)riKov Xôyov, w koXws rroieîre npoaé-
Xovres, (*>s Xvyyw <f>alvovrt èv avxpvrjpw rôrrw, êœs ov
r)p,épa oiavyâorj Kal <f>wocf>ôpos àvareXeî èv raïs /capSt'aiç
vpâ>v ».
cvsl
646 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
16 Ta yovv 7TC/>i tt)v ovaiav ravrrjv, <o itaKiipie, 'napà ravrqv h"quov6tv' Titpl aiîr^v
yâp eiaiv. Ovkovv ovoèv twv ntpl qiÎt^v avapxov Karà tous aovs Xôyovs. àAA* i}v
ÔT€ OVK TfV pOSt OVK JjV add. C |J l^ yCVVT}TÛtÇ '. yfVVTJTOS VS.
650 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
2 icai Otn. C d 5 ài'a^avija jj : àva.tf>avi} V.
652 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
654 GRÉGOIRE PALAMAS
de Dieu, alors que les volontés autres que celle-là ont toutes
eu un commencement ; personne cependant n'oserait dire que
l'essence de Dieu est une volonté, pas même ceux qui ont dit
que le Verbe de Dieu était un fils de la volonté 1 ; quant aux
prédéterminations, leur nom même désigne leur existence avant
les créatures, et si quelqu'un voulait nier leur existence avant
les siècles, il sera réfuté par Paul qui dit : comme Dieu l'a déter
miné avant les siècles 2.
L'essence sures- 7. — Voici manifestement des œuvres
sentielle et les ^e j)[eu saxis commencement et anté-
nerg es. rieures aux siècles : la prescience, la
volonté, la providence, la coritemplation de soi et tout ce
qui leur est semblable ; mais si la contemplation, la provi
dence, la prescience, les prédéterminations et la volonté sont
des œuvres de Dieu sans commencement, la vertu en est une
également ; chacune de ces œuvres est, en effet, une vertu ;
mais l'entité en est une également, puisque l'entité précède non
seulement l'essence, mais tous les êtres, car elle est l'existence
première ; à sa suite, la volonté, la prédétermination ne sont-elles
pas des vertus ? Maxime, si riche en choses divines, a donc raison
de dire que l'entité, la vie, la sainteté et la vertu sont des œuvres
de Dieu, bien qu'elles n'aient pas de commencement dans le temps 3 ;
et il ajoute, pour que personne ne considère que tout cela relève
du siècle, même dans un sens intemporel : En effet, il n'y a jamais
eu un temps où la vertu, la bonté, la sainteté et l'immortalité n'exis
taient pas * ; et il ajoute ce raisonnement contre ceux qui pour
raient croire que, selon lui, ces vertus n'ont pas de commence
ment en nous : Les choses qui ont un commencement existent
et s'expriment par participation à celles qui n'ont point de commence
ment; Dieu est, en effet, le créateur de toute vie, de toute immor
talité, de toute sainteté et de toute vertu 5, si l'on parle de celles
qui nous sont propres par nature. Il parle ainsi dans le chapitre
50 de sa première Centurie. Dans le chapitre 48 de la même,
1 Les Ariens.
• Cfr I Cor., II, 7.
• Cent, gnost. I, 48 (PG, XC, 1 100 D ; cfr supra, p. 594, note 2.
4 Ibid., 50 {ibid., 1101 B).
*Ibid.
TRIADE III, 2, 6-7 655
eoyav àrraoai' déXr/aiv 8è \\ rfjv ovaiav tov Oeov ovB' ol |f. 2141-
QeXrjoeœs vlov elnôvreç tov Aôyov tov Oeov eT6Xu.rjoav
elrrelv • ol 8è vpoopiou.ol kolL àir' avrov tov ôvop.aTos ip.<f>ai-
vovoi tt/v npo TÔiv KTiofiaTtûv vrrapÇiv avriôv ' et Se tiç e#e-
Xr)aei p.r) Kai TTpoaiwvlovs tovtovs Xéyeiv, iÇeXeyxdrjoeTai 5
rrapà tov IJavXov Xéyovros ' KaOwç « rrpoœpiae rrpo tô>v
» alwvmv o Oeôs ».
CVSl.
10 5' : bè !..
656 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
22 vTT€pc£r]pfjadai : VTT€^rjpi)a6aA V.
658 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Voir supra, § 4.
» Gen., II, 3.
» Référence probable à Contra Eunom., I, 8 (PG, XXIX, 528 B) où s. Basile
inclut la ■npoyvwais parmi les énergies distinctes de l'essence.
« Cent, gnost., I, 7 (PG, XC, 1085 B) ; I, 49 (ibid.. 1 101 A) ; Ad Thaï., LXIII
(PG, XC, 673 D), etc.
TRIADE III, 2, 8-9 659
CVSL
CVSL
25 eart : verrai ^r.
662 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
2 Kcilom. V II 12 àvadcpaot V | 1 5 rà post roivvv add. L.
664 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
CVSL
Tout d'abord, l'essence est une, tandis que ces éclats sont
multiples : ils sont envoyés par analogie et selon le mode propre
à ceux qui y participent ; ils se multiplient selon les variations
de la puissance réceptive de ces derniers; c'est ainsi, en effet,
qu'il y a des parts de l'Esprit Saint selon Paul l. D'autre part
elle est une essence suressentielle et personne, je crois, ne pourra
contredire le fait que ces éclats n'en sont que les énergies ou
l'énergie et qu'ils sont participables, tandis que l'essence ne l'est
pas.
CVSL
CVSL
7 Xcitttj : Xfind V.
672 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Marc, I, 24.
«Marc, I, 34 ; Luc. IV, 41.
» S. Grégoire de Nazianze, Hom., XLV, <j (PG, XXXVI, 661 A).
TRIADE III, 2, l6-I7 673
17. Ovk apa yvcûaîç iaTi to <f>œs €K€Îvo, ovre rj Sià /cara- 15
cj)doecov, ovre rj 81' œno^âaeoiv Trpooyevop,évrj. Kai p.èv 8ij
vovç pév ioTi Tihv TTOvrjpâiV eKaoToç dyyéXœv, dXX' « àaavpios » ,
rrpocf)rjTiKtos €iTT€iv, /ca/ctôç ^piô/xevoç TTj yvœaei' TW 8è
(f>a)TL €K€Lvœ xpfjo-0aî Tiva KaKiôç ovk eut ' Trpos yàp rà X€LPCJ
vevaavros evOvç à^nVrarai , /cardÀiTrôV êprjp.ov 0eov tov 20
rrovrjpâ xprjo-âfievov avyKaTaOéaei. Toiyapovv to <f>â>s e/ceîvo
Kai r) eXXaptpiç vôijat1; ovk êaTiv, et p.rj 6p.covvp.wc XéyoïTO,
p.aXiOTa 81a tov evfioipovvTa vovv, mo-nep Kai « deoTrjs »
Sià tov èvepyovvTa ttjv ànopprjTov X^-PIV Qcottoios ydp èonv
ivépyeia, tov evepyovvToç [Jv€vp.aToç TjKio~Ta ^cuptÇo/xeVr^, 25
rjpyp.€VOV p.èv tov Sià KadapoTrjTa TT€cf>tvTiap.évov Kai /car'
aura to irecf>atTiadaL, Stô Kai KaQapÔTrjç tovto irapà Ttùv
TTaTepcov ovopdÇerat,, tov Se <£o>tÔç Kai ttjs iXXdp.ifieaiS
àvdpxov ovorjs. Kai tovto Set'/cvimu p.âXXov iirl TÛtv àvOpoj-
ircvv, 8r)Xa8rj tôjv àyye Xikujç ire<f>u)Tio~p.éva>v Kai €ttitvx6vto)V 30
CVSL
! TOiovTOv VS |j 3 âÇioTTitjTtpav C jl 13 tout' : tovto V S \\ IJ àa vpios V.
674 GRÉGOIRE PALAMAS
surtout sur les hommes qui ont été illuminés à la façon des anges,
et qui ont reçu la déification : selon Maxime, si riche en choses
divines, en contemplant la lumière de l'invisible et supraindicible
gloire, ils reçoivent eux aussi, avec les puissances d'en haut, la bien
heureuse pureté.
Puissances in- 18. — Et si nous recherchons la cause
créées de Dieu. qui a poussé ce novateur à imaginer
que la grâce déifiante de l'esprit, ou
plutôt toutes les puissances de Dieu, sont créées, nous n'en
trouverons pas d'autre que cette mauvaise source d'hérésie,
réfutée par nous plus haut 1, et aussi les paroles du grand Denys,
selon lesquelles Dieu a établi ces puissances 2 ; mais ce mot
ne désigne que leur existence et non le mode de cette existence ;
on pourrait donc l'appliquer aux êtres qui proviennent de Dieu,
aussi bien suivant le mode créé que suivant le mode incréé.
Le grand Basile s'est, en effet, servi de ce terme à propos du
Fils, en disant : Celui qui a produit des masses d'eau 3, n'a-t-il pas
établi aussi bien ces masses que le Fils ? 4 Et à propos du Saint-
Esprit : // est l'Esprit de la bouche de Dieu 8, pour que tu ne le
prennes pas pour un objet venant du dehors et pour une créature,
mais pour que tu considères que son hypostase vient de Dieu •.
Et encore : Voici le signe propre de son hypostase : apparaître
par le Fils et être établi par le Père 7. Grégoire le Théologien appelle
aussi souvent « établissement » la génération du Fils avant les
siècles. Tu pourras donc nous prouver rapidement, à partir
d' appellations de ce genre, que le Fils ou l'Esprit Saint sont des
créatures, puisque la seule raison qui te pousse à déclarer que
les divines puissances sont créées réside dans le fait que la Cause
universelle les a, elles aussi, « établies ». Tu n'as même pas re
1 dix supra, § 4.
» Cfr De div. nomin., XI, 6(PG, III, 953 B).
» Job, XXXVIII, 28.
* Contra Eunom., II, 23 (PO, XXIX, 624 A). Ce texte de s. Basile, repris
dans le Tome Synodal de 1351 (PG, CLI, 744 B), présente dans certains manus
crits la variante k-KKvuiaa.ro pour ûnwnjoaTo, ce qui permettera à Nicéphore
Grégoras d'en contester la valeur probante. Palaraas rédigera, vers 1356, un
traité sur ce sujet (voir notre Introduction à l'élude de Grimoire Caiamos, Paris,
1959).
» Ps., XXXII (XXXIII), 6.
• Hom. in Ps. XXXII, 4 (PG, XXIX, 333 B).
' Epist., XXXVIII, 4 (PG, XXXII. 329 C).
TRIADE III, 2, 17-18 675
CVSL
marqué que le grand Denys a montré ici même que ces puissances
relèvent du non-être par transcendance : en parlant des puissances
providentielles émises par le Dieu imparticipable, il ajouta en
effet : Les êtres qui y participent sont appelés êtres, dans la mesure
où ces puissances dépassent les êtres 1. Et Maxime, sage dans les
choses divines, tout en disant que les êtres participants ont un
commencement, affirme que ce qui est participable n'a pas de
commencement 2.
Barlaam est po- 19. — Les puissances qui proviennent
lythéiste ! du Mystère suressentiel et qui donnent
déification, substance ou sagesse, crois-
tu qu'elles appartiennent aux participants ou à ce qui est parti
cipable ? Si elles appartiennent aux participants, il faudra chercher
d'autres puissances identiques, auxquelles elles participent.
Vois-tu que les puissances appartiennent nécessairement à ce
qui est participable et non aux participants ? De plus, puisque la
puissance déifiante a besoin d'une autre puissance déifiante —
car ce n'est qu'ainsi qu'elle serait « participante » et non parti
cipée — cette dernière aura besoin elle aussi d'une autre et,
par conséquent, d'une autre encore, et ainsi on ira à l'infini !
La puissance déifiante est donc ce à quoi on participe et elle n'est
pas participante. D'autre part, puisque l'on peut participer
à Dieu, on participera soit à son essence, soit à sa puissance,
soit à son énergie. Mais voici qu'on ne participe pas à la puis
sance et à l'énergie puisque, selon ta sagesse, elles sont elles aussi
participantes et créées ! On participera donc à l'essence de Dieu,
ce qui est absurde ! De plus, ces puissances elles-mêmes, si, au
lieu d'êtres participées, elles sont participantes, à quoi participe
raient-elles, sinon à l'essence suressentielle de Dieu ? Certaine
ment pas, en effet, à d'autres puissances semblables ! Il en résul
terait deux absurdités : d'une part, l'essence de Dieu serait
participable et, d'autre part, les puissances deviendraient essences,
et non seulement des essences, mais des essences de Dieu ! Car
la puissance devient énergie et l'énergie conduit à un résultat,
tandis que l'essence, pour cette même raison, est participée
et cette participation fait que les participants acquièrent la
CVSL
680 GRÉGOIRE PALAMAS
1 Ce texte (IcBarlaam, <]ui est à comparer avec une autre citation <lu Karà Maa-
aaXiavûiv dans la troisième lettre (le l'alamas à Akindynos (Gr.nXoyia, t. XXIV,
■953. P- 575). nous indique l'origine de la formule qui oppose une intpKtifUvif
fleônjs à une Stô-n/ç O^ti/i/ir; : il s'agit d'une interprétation par Barlaani
des idées de l'alamas. Ce dernier renie très énergiquement cette interprétation
dans sa lettre à Akindynos et dans ses œuvres postérieures, tout en acceptant la
transcendance de l'essence (inepKdnfvri oùaîa) par rapport aux énergies (cfi
ibid., p. 563-567)-
* Cfrs. Maxime, Cent, gnosl.. I, 49 (PG, XC, 1101 A).
* De div. nomin., V, 5 (PG, III, 820 B).
* Ibid., 6 (ibid., 820 D).
» Ibid., 7 (ibid., 821 B).
TRIADE III, 2, 21-22 68 1
CVSL
4 Adyov : Aôyaiv L |l 14 rov Koopov Svvâfitis : Suvâ/xcc toO k6o)iov L || 18 avvriBt-
tifvTJ .- ouvredctuévr] V.
682 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
16 yfvvqTœv L.
684 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
686 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
688 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
690 GRÉGOIRE PALAMAS
27. "Eotiv ovv Kal àeî ioTi Kal Kvplœç ecrrl irpoopiopos
Kai irpôyvwois Kal rrpôvoia Kal rà Toiavra, Kal àSiaipércus -°
yjvwvTat. tû> 0eâ) Kai rfjs iTrepovoioTTjTos eKeivr/s crêpa
cari Kai virèp avrd iariv e'/ceîvrç ' itwç yàp ov ; Ti ovv, eVeî
ravra Kard riva viraptjiv iozlv aei, éori 8è Kal 6 &eos àei,
ovo 7} ttoXXoI eaovrai Oeoi ,' Aioti 8' avrcô ravra îjvojvrai
àSiaipérws , ovvderos eorai 6 Geos rjpîv ,' "On 8' au Kar* ->.s
aura yeyôvapev, ov tov 0eov, àXX* érépcov -noiriparâ iopev ;
*H ttov o~i> Kal tov iirl yrjs ck 0eov T)pïv VTrrjpypévov fiaoïXéa
hvo 7rot^cretç /SacriAe'aç Kal ck 8vo fiaoïXeiwv ovvOeTov àiro-
hel^eis to flaolXeiov aurai Kal âAAoi' Srj riva Kal ovk aiÎTor
CVSL
5 wporiyiiÀvtav . nporjyoufit^iov Y.
692 GRÉGOIRE PALAMAS
tures d'un autre que Dieu, puisque nous sommes venus à l'être
par elles ? Transformeras-tu aussi en deux empereurs l'empe
reur unique que Dieu a établi pour nous sur la terre? Démon
treras-tu que son Empire est composé de deux Empires?
Diras-tu qu'un autre que lui est maître des décisions impériales,
parce que les projets sont établis conformément à sa décision
et à sa volonté propre et que sa décision acquiert une auguste
renommée et devient axiome pour chacun des hauts person
nages ? Car là aussi, entre celui qui ordonne et ceux qui
obéissent, il y a nécessairement l'ordre. Mais personne ne dirait
non plus que notre empereur ne possède pas la puissance
avant d'agir et, d'une certaine manière, aussi la prescience,
bien que chez lui cette puissance et cette prescience ne soient
ni universelles, ni totales. Est-ce que nous considérerons cette
décision elle-même sur le même plan que le Sénat, sous prétexte
que la décision n'est pas la royauté, comme toi ici tu considères
comme créées les puissances participâmes, sous prétexte qu'elles
ne sont pas l'essence de Dieu ? C'est à partir de tels principes,
sur lesquels on serait ainsi « d'accord », que tu as montré que les
orthodoxes étaient dithéistes et polythéistes !
TRIADE III, 2, 27 693
CVSL
DU MÊME
LISTE DES ABSURDITÉS QUI PROVIENNENT DES
CONCLUSIONS DU MÊME PHILOSOPHE
TROISIÈME TRAITÉ CONTRE SON DEUXIÈME ÉCRIT.
1. "A fj.èv ovv irpocrKpovet. rfj àXrjdeixi Kal t<3 tt}s aXr]- 5
Bêlas &eâ> 8ià tô>v avTtù \\ Sokovvtiov dva)p.oXoyr]p.évcjv {t.zzou
àpxwv Kal Trporâaewv , as ovros kott avrijs aXrjdetas irpoi)-
PdXXero, Toaavrd ècm Kal Totavra Kal els tovO r/Kovra
KaKo8o£las' â 8' i£ tSv oleTai crvpsnepaLvew , cCkoiv fiév, êav-
tov 8' ôfiœs avBis Tvyxdvei Karap.apTvpwv ' ckclvov yàp 10
ovx €k6vtos elvai rrpos ràs r/p-eTepas TjKei ^elpas ra eKeivov
<rvyypdp.p.aTa Kal tov avyypa<f>éa o<f>â>v oïa rrovr\pov waravel
rrpoorjyyeiXev " â tolvvv avBis €K tô>v /xerà ^eîpaç r)p,îv av-
tov avyypap,p,â.Tu>v dva<f>alveTai. KaKÔJs <f>povwv, /car oi58ev
a/waSeï tû>v rrepl avTOV rrpoeipr)p,évu>v CKeîvcov . "Exet Y**P '5
ws avveXôvTa <f>dvat Toaavrrp) KaKovolas vrrep^oXrjv <I>s tovs
fiev rrpo^ras irro Sai/xofajv èvepyeîadai SetKvvvai, tovs
Se Karà to tov 0eov evayyéXiov rroXiTevoap,évovs àylovs toîs
aipeTLKoîs ovvTeTdxBat, ttjv 8è rrpo<j>r)TÛ>v Kal àrrooTÔXœv
Kat, tû>v /car' aùrovs àpeTTjv /ca/a'av elvat Kal ovk dpeTTjv -:o
arrofiaiveodai. rApd tls yéyovev i£ alûivos tov tolovtovs
avvTioevTos Xôyovs KaKoho^oTepos ,' vApd tiç SvvrjaeTat
vepecrfjoai tô> rrpos tov tokxÛto. ovyypa<f>6p.evov àvriXeyovTi ,'
TApd tlvl p,€Ta TÛiv àyîojv eoTai p,epls Ta roiaûra avyypdp,p,a-
CVSL
des hérésies que nous avons énoncées et, tout d'abord, nous
montrerons par quels arguments il cherche à montrer, hélas, que
les divins prophètes sont possédés du démon.
CVSL
5. clvai ont. L.
698 GRÉGOIRE PALAMAS
prophètes; celui-là seul la connaît bien qui l'a apprise par l'ex
périence; si aucune raison ne peut souvent établir des actes et des
passions de la nature, à plus forte raison en est-il ainsi pour l'action
de l'Esprit 1. Et de nombreux saints qui ont vécu après le Christ
apportent le même témoignage. C'est devant de tels témoignages
qu'il traite de Messaliens les hommes qui affirment que ces choses
sont connues seulement par expérience ou qui prétendent les avoir
réellement connues par expérience ! N'est-il pas évident, comme
s'il s'agissait d'un corollaire géométrique *, qu'il n'a jamais
eu lui-même la moindre expérience du divin mystère ou de l'acti
vité de l'Esprit Saint ? Il ne se serait pas lui-même traité de
Messalien ! Celui qui a appris par expérience est donc seul à
connaître les activités de l'Esprit, mais lui n'a aucune expérience
et ne reçoit absolument pas l'enseignement de ceux qui en ont
une ! Qui doutera encore que tous ses bavardages sur l'énergie
déifiante de l'Esprit ne sont que mensonge ? Et il les a produits
contre ceux qui en ont eu l'expérience, sans savoir ni ce qu'il
disait, ni ce qui était l'objet de ses affirmations. Qui pourrait
expliquer ce qu'est la douceur du miel à ceux qui n'y ont pas goûté ?
dit en effet le proverbe ; mais ceux qui n'y ont pas goûté pour
ront-ils l'expliquer, dis-moi ? Et s'ils se mettaient à contredire
ceux qui y ont goûté, ne s'exposeraient-ils pas à la risée générale,
tout en se laissant ouvertement convaincre de mensonge ? A bien
plus forte raison, celui qui raconte de telles inepties au sujet
des énergies surnaturelles de l'Esprit est un menteur ridicule ;
comme le dit l'Apôtre, il entre dans ce qu'il n'a pas vu, gonflé d'un
vain orgueil par l'intelligence de sa chair 3. Voilà qui suffirait non
seulement pour le convaincre de mensonge, mais pour le condam
ner parce qu'il considère les saints comme hérétiques ; ce sont eux
qui affirment que seul celui qui a appris par expérience connaît
bien les énergies de l'Esprit ; mais lui, il affirme que parler ainsi,
c'est être hérétique. Cela suffisait donc pour le convaincre
d'être un accusateur des saints qui ont vécu après le Christ.
Mais il ne s'en contenta pas : il eut recours contre eux,
» Trelpa fiadiùv ' et yàp <f>vaews ëpya Kai TràOrj TroXXaKis oi)8els
» âv Trapacrnjoeie Xôyos, ttoXXw fiâXXov ttjs tov FtvevpiaTOS
» èvepyelas », 5 Kai toîs perà Xpiarov àylois 1801 ris àv
iroXXa)(ov fj.aprvpovp.evov . Tovto tolvvv touttov ovtcj Xeyôv-
tùjv, ainôs <f>rjaL MaaaaXiavovs eWi tous Trelpa 8eîv yivâta- 5
k€lv T) TTelpa èyvwKevai rà Totaûra Xéyovras. Ovkovv avros
â»? è#c yeœp.eTpiKov Troplap.aTos àva<f>aiverai Treîpav p.varrj-
plov delov t) I7vevp.aTos àylov ivepyelas ov8' rjoTivoaovv
XafHœv ; Ov yàp âv MaaaaXiavov èavrov àvcKrjpVTTev. El yovv
6 Trelpa fiaOàn' p.ôvos oî8e rà rfjs èvepyelas tov IJvevp.aTos, to
avros 8è irelpa ovk êyvwKe Kai tovs Trelpa yvôvras ov8ap,â>s
TrapaSéxerai, ris êr' àp,<j>iyvor]oei p.r\ tfievSoXoylav eîvai
■nâaav ttjv irepi ttjs Bcottoiov tov IIvevpiaTos èvepyelas avrœ
yeyevj)p,évqv à8oXecr)(lav , Kai ravra Karà tû>v èv Trelpa ravrqs
yeyovôrœv e£evT)veyp.évqv avrœ, p.rj8ap.â>s eiSoVi pvryre a 15
Xéyet, p-rjre trepl tIvojv Sia/?ej3aioÛTai ; « rXvKvrrjTa yàp
» p,eXiTos tis àvayyeXeî toîs p.Tj yevaap.èvois ) », t) irapoifiîa
<j>rjo~LV • ol Se p.rj yevaâp.evoi, ttcûs àvayyeXovaiv, ehré p.01 ;
El 8è Kai toîs yevoap,évois àvTiXéyoïev, dp' ov p.erà tov
tfjev8ôp.evoi 8rjXoi Tre<f>rjvévai ko.1 yéXwTa o<f)Xrjaovaiv ea^a- 20
tov; IJoXXâ) p.évT àv eî-q ipevh-qyôpos Kai KaTayèXaoTOS
p.âXXov o irepi ràs vTtep<j>veîs èvepyelas tov IJvevp.aTOS
ToiavTa Teparev6p.evos Kai Karà tov ' AttÔotoXov « â pst)
» èôipaKev èp.f5areva>v , eiK-rj <f>voiovp.evos vtto tov voos ttjs
» aapKos avTov ». "HpKei p.èv ovv tovtI p.6vov, ov p.ôvov 25
{fjev8oypâ(f>ov avTov à-neXéyÇai, -rrpôs 8è tovtco Kai toîs
aipertKoîs tous àytovs avvTaTTOVTa ' Kai yàp èKeivcov èorl
Xôyos «p.ôvov el8èvai aa<f>â>s tov Trelpa. p-adôvra» ràç èvepyelas
tov rJvevp.aTOS ' ô 8è tovs tovto XeyovTas alpeTiKoiis elvai
SiiCT^upt'^eTat. TovtI p.èv ovv rjpKei Kai tû>v /xerà XpiOTOv 30
âylcov KaTT\yopov avTov àfreXéy^ai ' tw 8è ovk àiré)(pT]aev ,
aXXà Kai 8evTepa Kai TpiTjj Kai en. irXeioai kot* avrcôv,
p.âXXov 8è Kad èavrov, p.e968ois è*xpT)oa.TO .
CVSL
CVSL
2Ï oùS' S I 22 eVa'iayyeç CV.
702 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
704 GRÉGOIRE PALAMAS
» Is., LXIII, 9.
» Cfr Jean, XVI, 13.
» Cfr Rom., V, 6.
* Actes. VII, 55-56.
» Cfr Ps., XXXV (XXXVI, 10).
• In s. Stephanum (PG, XLVI, 716 D-717 A).
' Jean, I, 18.
TRIADE III, 3, 5 705
CTCTai 81' iavTov toîç àyiois 6 Oeos ,' *H yevéadai p,kv dv6poj-
iroç St.' rjp.âs ovk àTTT)£la)cre kclL aravpov imécm) Kal OÔlvcltov
îmèp ■qp.âtv, K.a.1 Tavra « àoefiwv ovrwv êri » «rarà tov ''Attoo-
toXov, àvOpœirtû Se àp.éaois àiraÇiœaet. Kal èvoiKi)o~ai Kal
ip.(f)avi(Tdrjvai. Kal âp.iXrjo'ai Kal tout' ovk evoefieî p,6vov, 5
àAAà Kal r)yLao~p.€V(u Kal Sià ttjç tcDv Oetwv ivroXwv rqprîy-
aeu>s irpoKa6ripap,éva>, acô/xa re fcai voûv, /cai toû "navra
8vvap,évov TIve.vp.aTos ô^7j/xa /cal Çevyoç evcf>vès Taûr e£eip-
yaap.éva> ; Tovto 8rj Kal avToç 6 Nvao~qs Oeîos rprjyôpios
à7To8ecKvvs, /ACTa to p.vrjadrjvai ttjs ovpaviov Kal VTTep<f>vovs IO
€K€lvt]s tov ETtcpâvov décuplas, « àpâ » (f>r)0-iv « àv8p<o7rtvr)s
» <f>vo~e<us 7)v to KaT6p9oap.a ; rApâ tivos tû>v àyyéXcuv Trpos
CVSL
706 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
1 x°-f>lv <a' T4V Sôfav : Sô^ov Kai rijv x^Piv L | 4 rorfrijv flvai : efi/oi TatÎTijvL |
16 dctov : ayioi* VS.
708 GRÉGOIRE PALAMAS
KOÙ VTTO XfK>VOV Kal âpX7?V c<rrl KaL OéXrjOlV €0%€V T/V OVK
etyc irpo alœvcov ; TL ovv, àvayKaoOels r) p,eTa^ovXev6els ,'
Ovtoj raïs Kaivotfxovlaiç 6 TaXatirojpos oStoç, ov rfj delà
(ftvcrei fiovov, àXXà Kal ttj Stà oapKos iTTth'rjp.la tov Uwrrjpoç 5
e-jTTjpeaÇei Kal xpiOTiavoKaTTJyopos édéXojv eîvat tov xPia~
Ttavtôv eôoefiovs ■nXrjpœp.a.TOS éavrov e£e/?aAe, p,ovo<pvolT7)s
tc Kai p,ovo6eXT)Ti)s Kal tôjv TT<îmoTe àva<f>avévTa>v \eipaiv
vtto tôjv oIkcIujv Xéywv itjeXeyxOelç. El yàp irâoa ivépyeia
Oeov, ^a>piç ttjs rà irâvra irpoiTUiS èvepyovorjs ovalas tov 10
Oeov, #carà tous iKelvov Xôyovs, xpovucijv ea^ev dpxrjv Kal
KTiOT-f] ioTiv i£ àvdyKTjS irâoa ivépyeia Oeov, Xoittov ovk
ef^ev ô Xpiaràs KTioràs Kal à/cTt'orouç ivepyelas <f>voriKÔ>s,
àXXà KTioràs p.6vov ' puas apa ivepyelas r)v Kal TavTi)s oi)
ôelas, ojs ol KaKoSoÇoi e/ceîvot éXeyov ' vtto yàp tÔ ktiotov 15
âiraaal elaiv " et 8e p-iâs r)v ivepyelas, Kal p,iâs <j>voea)s i£
àvdyKrjs r)v Kal Tavrrjç avOis ov Oelas, /carà tovs ndXai ttotc
p.ovo<f>vcrlTas , àXXà ktiottjs ' r)s yàp <j>voeojs r) ivépyeia KTio-rrj,
aKTioros avrr) ovk eoTi.
CVSL
7IO GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
712 GRÉGOIRE PALAMAS
à(f>6apalav , (j>â>s deovv tovs deatpiévovs ' aùrr/v yàp eîoov rjv
Kal evoikov kayy^Kaaw vorepov ttjv Xc¥>('v to^ TJvevp.aTOS '
fila yàp X^PIS Tlarpôs, Ylov Kal IJvevp.aT0S, rjv et Kal <ja>p,a-
TtKoZç eîSov 6<f>0aXp.oîs , dXXà oiavotyeîoiv , œs (.k TV<f>Xâ)v
yevéadai flXirrovras , Karà tov ck Aa/xaaKov detov 'Iœdwrjv, 5
Kal îSeîv to CLKTiaTov €K€Îvo <f>œs, S Kav rôt p.4XXovri alcôvi
toÎs àylois p.6vois aKaTaXrjKTWS tarai dearôv, Karà tovs
àyiovs Aiovvoiôv Te Kal Md£ip.ov.
CVSL
714 GRÉGOIRE PAL AMAS
CVSL
12-13 Trv€vnaTiK6v ont. S.
716 GRÉGOIRE PALAMAS
KO.I ôdev i) àiCTiç KaXeÎTat. Kal ov 8vo irapà tovto rjXtoi '
Toiyapovv eîs Qeôs, et Kal 17 ck Oeov Oeoiroios OeoXoyeÎTat
Xapis' Kai tô>v irepl tov rjXiov èari to <f>â>s, ovkow ovaia tov
■fjXiov. IIws odv ovaia Oeov to ck Oeov tovs àyiovs iiriXdp.-
irov (ptôs ', TL 8è to tov r/Xlov <f>û)S ; 'Opa>p.evov yiveTai rf Kal 5
irpo tov ôpâadai i)v ; IIoXXw /lâAAov hrjirovBev to Oeovpyovv
tovs [| Oeu>p,évovs <f>ws. "Eirena et p.-q8èv irapà tovto p.rj8e- {i.zw
vos t<ôv ôpœpévwv 8ia<f>épei 6 0e6s, ttôjs àpa aoi re Kal
toÎs /carà aé, p.âXXov Se Kal toîs iroXXîp aov KpebrToaiv
àvdpwirots , ov\ ôpâTai ; 01 aot toivw ô<f>daXp.oi, TV<f>Xol 10
ovres irpos to toîs àytois <j>â>s iiroiTTev6p.evov , Kal to aov
ord/Lia ifuf>pa£dTù)aav rotaûra els to deîov <f>â>s eKeîvo fiXaa<frri-
p.ovv, 8t,8à£avres us ov <f>vaiKov, oùSc « 81 àépos » eKeîvo
«ôpaTov». "0 StajSejSaiou/xcvos' avrôs, ov8è tov p.éXXovra al&va
avetrrjpéaaTOV a<fyrJKas ' Ttùv derjyôpwv yàp aa<f>â>s Xeyovrwv 15
a>ç ovk àépos Kal tov 81 avrov <j>a>T0S Tore 8erja6p.eda, ov
to p.7) XrjTTTov alaOrjTiKjj 8vvàp.ei tovto <f>&s, ttjv KaXXovriv
tov péXXovTos Kal pévovros alœvos, aladrjTov àiro<f>alvi) Kal
81 àépos Kal tôt' cîvai ôpaTov.
CVSL
23 mpiXa^TTOv codd.
7l8 GRÉGOIRE PALAMAS
» Aiav â/tuSpâ>ç t<3 vw p.6va> ttjv àp^r/v ô Oeos, îva t<3 Xtjtttw
» p.èv êXKrf irpos èavrov, tô> 8è àX-qm-œ 0au/za£irrat, davaa-
ÇojLievov 8è nodjjrai irXéov, Trodovfievov 8c Kaôaîpjj ». Tl
Kadaipei irodovfievov ; Tov vovv dpa \xxtvov ', Ov ' Kal yàp oSros
Karà tovs varépas ov TroXXrjs crrrovSrjs els rô KaOrjpaoOai 5
Sclrai, pâord re ttjç KadapÔTTjTos iré<f>VK€V €kitLttt€iv, Swj
Kal xatplç tov de tov irôdov Kadapdel-q dv, œs o deoXôyos ovtos
ISci^e, Kal toîç cloayofiévois 17 TOiavTq Kadaparis eori kcltoX-
XrjXos. '0 8è Beîoç irôdos, irâaav ZÇiv re Kal Svvapuv ipvxVs
tc Kal awfiaTOS Kadaipatv icat t<3 vw fioviparrepav airepyaod- 10
fxevos ttjv KÔBapaw, Scktikov ttjs deoiroiov xdpiros tov
dvdpajnov 77-oieîrai. «zJtà tovto to 6eîov irodovfievov KaBai-
» pet., KaOaîpov 8è OeoetSeîs àTrcpyaTjcTcu, toloijtois Bè
» yevop.€vot,s ù>s oIkcIois 17877 TrpooofiiXeî, roA/xâ tl vcavi-
» kov 6 Xéyos, 0eos deoîs èvovp.evôs t€ Kai yvœpi^opievos, l5
» Kal tooovtov ïoats, ôoov 77877 ytvwoK€t tovs yivwoKOfié-
» vovç ». IJov to àp.vo'pov èvravOa ttjs eXXdpuf/eœs ,' « Kadôoov
» ydp » <pr)oi « yai(î)(jK€i o Oeos avrovs, Karà tooovtov ïows
» Kal avToU <pT)oi «yivwoKovoi Oeov». Ilôts; Ov oiavoias
ap.v8paîs einfioXaîs, Kaddirep àp^ôp-evos tov Xoyov eîprjKev, -'o
àAA' èv 0eœ Geov ttSoreç || Kai Sià ttjs irpos avrov ivtoaews 1 f- «4"
OeoeiBeîs 77877 yeyovdTCS1 Kal deoeiSeî Svvdfiet raî? fleioTaTatç
C7Tij3aAAovT€ç xdpLOi tov IJvevp.aTos, aïs ivarevlÇeiv tovs fir)
deoeiSets Kal vû> p,6vu> ÇrjTovvTas Ta -nepl Qeov dp/qxavov'•
13. '^4AA' a>ç /ièv T77 ôeoeiSi) tov dvôpumov iroiovorj --5
xdpiri tov @€ov yivdjOKti 6 vadùiv 17877 yéyove aa<f>és.
fI66cv 8' on Kal <f>œs avTrj cotIv eloofieda ; IJapà tov avrov
irdXiv r/ Kal dXXov tov tû>v 8ià irelpas SiSaoKovrtov ,' TlapvTOj
Toivvv €T€pos, œs irXclovs elvai tovs avfxp,apTvpovvTas. Elirœv
yàp 6 deîos Mdi;ip.os ttjv yevrjaofiévrjv èirl tov fiéXXovros 30
attôi'os' tcôv âyt'cov êvwoiv Trpos to ttjs Oeîas ànXoTTjTOS Kpv<ptov,
iirdyet. ' « Kad' Sv ttjs d<f>avovs Kal îmepappTjTov 80^77? to
CVSL
720 GRÉGOIRE PALAMAS
cité qui attend les saints dans le siècle à venir, conclut : Alors,
en observant la lumière de ta gloire cachée et swprainaicible, ils
deviennent eux aussi capables de recevoir la pureté bienheureuse,
avec les puissances célestes. Mais comment savons-nous que cette
lumière est aussi déification ? Écoute le même Père. Après avoir
exprimé, autant qu'il est possible, la manière dont les hommes
déifiés s'unissent à Dieu — une union semblable à celle de l'âme
avec le corps, afin que l'homme tout entier soit déifié, divinisé par
la grâce du Dieu devenu homme —, il conclut : Il reste homme tout
entier par nature, dans son âme et son corps, et devient Dieu tout
entier, dans son âme et son corps, par la grâce et par l'éclat divin
de la bienheureuse gloire dont il est tout entier paré l. Vois-tu que
cette lumière est un éclat de Dieu ? L'éclat de Dieu serait-il
donc créé ? Mais écoute la suite : On ne peut rien imaginer de plus
lumineux et de plus sublime; car ceux qui sont dignes de la déifi
cation, que peuvent-ils désirer de plus ? 2 As-tu entendu que cet
éclat est la déification et que, pour ceux qui en ont été rendus
dignes, rien n'est plus sublime ? Mais veux-tu apprendre qu'elle
constitue aussi le lien par lequel Dieu est uni à ces hommes qui en
sont dignes ? Écoute encore ceci : Par elle, Dieu, uni à ceux qui
sont devenus dieux, fait dans sa bonté que l'univers devienne sien 3.
C'est donc là le don déifiant que Denys l'Aréopagite, flambeau
très lumineux d'Athènes, appelle « Divinité » tout en affirmant
que Dieu est au-dessus de ce don 4. Que deviennent alors ta
« connaissance », ton « imitation », ton « dépouillement », avec
lesquels tu cherches à te dépouiller de la multitude et à dépouiller
la connaissance, qui provient de la foi, de la vraie imitation de
Dieu qui nous dépasse ?
CVSL
2 Kal post àXXà adil. V [| 21 Atovvoios 6 post ndyov add. L || ^oiarrip : àoTTjp VS.
722 GRÉGOIRE PALAMAS
CVSL
6 8e wae tus '■ Séofajs CVL |) tov 6cov : rijv 8«ÔTijTa L.
724 GRÉGOIRE PALAMAS
tous, en effet, ont eu leur part dans le combat contre les tenants
des hérésies ; mais voici qu'aujourd'hui il s'est rangé en bataille
contre eux tous et publia cet écrit, plein de toutes sortes de
terribles hérésies, usant de tous les moyens pour attaquer tous
les saints et presque toutes leurs opinions : il nous est donc
facile, en proposant quelques citations de chaque saint et en
relisant ensuite cette mauvaise feuille, de montrer immédiate
ment à tous qu'il ne manque pas de traiter les auteurs de ces cita
tions d'hérétiques, d'impies, d'athées, de polythéistes et de crimi
nels. Donc, s'il reste un homme qui ne nous croit pas et veut voir
clairement la vérité, qu'il vienne chez nous et apprenne, car de
tels écrits sont à la libre disposition de tous ; mais si, à tort ou à
raison, il accepte de tolérer que l'on accuse les saints, il portera
lui-même, quel qu'il soit, le poids de sa condamnation.
TRIADE III, 3, l6 727
CSL
TABLES
I. — CITATIONS BIBLIQUES
Cet index comporte des références à tous les auteurs chrétiens antérieurs
au XIVe siècle et cités, explicitement ou implicitement, par Palamas.
Les numéros de pages en chiffres gras indiquent les références explicites
et certaines ; les numéros en chiffres ordinaires se rapportent à des réfé
rences implicites. N'ayant pu retrouver toutes les citations dans les éditions
existantes, nous signalons les citations non identifiées par des numéros de
pages placés, dans chaque cas, à la fin des références aux éditions. Ces
numéros indiquent aussi parfois des références formelles, mais trop géné
rales pour correspondre à un texte précis.
Cet index ne comporte pas les noms bibliques et les noms cités dans
la Table des références patristiques.
Oikonomos, S., IX. 74, 96, 102, 104, 136, 226, 228,
Omont, H., XLV. 230, 234, 324, 412, 498, 550,
Ostrogorsky, G., XXVIII. 556. 564-
Sherwood, P., 594.
Papadopoulos-Kerameus, A., XIV, Spassky, Th., 162.
XL, XLI, 228. Stanilooe, D., IX, XI, XIX, XLV.
Papamikhaïl, G., IX, XII. Syrku, P.A., L.
Pargoire, S., XLI.
Pruche, B., 622, 624. Thédinga, F., 34.
Puech, H.-C, 104. Treu, M., XLI, XLII.
Introduction vii
I. Le cadre historique vin
II. Les écrits de Barlaam xxrv
III. Nicéphore l'hésychaste et son traité De la garde du
cœur xxvm
IV. Les sources de Palamas xxxiv
V. Le plan et le style des Triades xliii
VI. Le texte xliv
TEXTES
PREMIÈRE TRIADE
— II —
— III —
DEUXIÈME TRIADE
—I—
— II —
— III —
TROISIÈME TRIADE
—I—
— II —
— III —
TABLES
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