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TABLE DES MATIÈRES
L’INERIS, établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministère chargé
de l’Environnement a pour mission de contribuer à la prévention des risques que les activités économiques
font peser sur la santé, la sécurité des personnes et des biens, et sur l’environnement. Il mène des
programmes de recherche visant à mieux comprendre les phénomènes susceptibles de conduire aux
situations de risques ou d’atteintes à l’environnement et à la santé, et à développer sa capacité d’expertise
en matière de prévention. Ses compétences scientifiques et techniques sont mises à la disposition des
pouvoirs publics, des entreprises et des collectivités locales afin de les aider à prendre les décisions les plus
appropriées à une amélioration de la sécurité environnementale.
L’INERIS a été chargé par le Ministère de l’Environnement (MEEM) de réviser le rapport intitulé « Etude des
Paratonnerres à Dispositif d'Amorçage » version de 2001 (référence DCE-2000-25265f) afin de tenir compte
des évolutions normatives et technologiques concernant ces paratonnerres à dispositif d’amorçage (PDA).
Le présent rapport abroge et remplace l’ancien rapport de 2001 (référence DCE-2000-25265f).
Ce rapport a totalement été réécrit, il intègre les évolutions normatives de la norme NF C 17102 (septembre
2011), il intègre aussi des informations transmises par des fabricants, par des instances de la normalisation
et des publications scientifiques récentes. Il traite uniquement des performances des paratonnerres PDA
sans chercher à les comparer avec d’autres technologies comme le paratonnerre à tige simple (PTS), la
cage maillée, le fil tendu.
Un questionnaire a été transmis aux fabricants afin de disposer des dernières évolutions techniques et de
tenir compte des efforts réalisés depuis 15 ans pour mieux caractériser ces dispositifs. La majorité des
fabricants consultés y ont répondu en transmettant pour la plupart de la documentation technique, des
rapports d’essais et des publications scientifiques.
L’INERIS n’a pas réalisé d’essais de performances sur ces matériels.
9 fabricants ont transmis des informations sur les 12 fabricants français et européens consultés.
Les fabricants de PDA figurant dans la liste ci-dessous ont transmis les éléments techniques à l’INERIS.
L’INERIS ne se prononce pas sur les produits des fabricants de PDA qui n’ont pas répondu à la consultation.
Ils sont encore appelés ESE (Early Streamer Emission). Ces dernières années ont vu l’apparition
de différents dispositifs destinés à améliorer l’efficacité des paratonnerres à tige de type Franklin et
en particulier à remplacer les dispositifs radioactifs interdits. La France a été fortement impliquée
dans ces recherches, mais d’autres pays comme l’Espagne y ont aussi contribué. Les résultats des
recherches sont aujourd’hui validés par des essais en laboratoire, voire sur site. Les produits
industriels associés à ces recherches ont pour caractéristiques d’améliorer l’efficacité de capture
d’une décharge ascendante par rapport à un paratonnerre à tige simple.
Toutes les discussions sur l’efficacité visent à voir comment on peut faire démarrer la décharge
ascendante le plus tôt possible (au meilleur moment) avec la meilleure vitesse initiale. Le principe 2
est donc d’agir sur l’effet couronne et/ou de le « piloter ».
En 2001 l’INERIS a recensé 100 000 PDA fabriqués depuis 1985 (source APF), aujourd’hui le
GIMELEC3 en recense 440 000 uniquement pour les adhérents français, soit sur la période de
30 ans ¼ de la production sur la première moitié et ¾ sur la seconde moitié. Ceci montre une forte
croissance de la mise sur le marché de ces produits.
2 Pour plus de détails cf guide OMEGA 3 téléchargeable sur le site de l’INERIS www.qualifoudre.org
3 GIMELEC : Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés
Sur le plan normatif, la norme NF C 17102 définit le Paratonnerre à Dispositif d’Amorçage comme
un paratonnerre générant un amorçage de façon plus précoce qu’un paratonnerre à tige simple
dans les mêmes conditions. Elle ne donne aucune indication sur la technologie.
Un PDA se compose d’une pointe captrice, d’un dispositif d’amorçage, d’un élément de fixation et
d’une connexion aux conducteurs de descente.
La zone protégée par un PDA est déterminée en fonction de son efficacité, tel que défini au
§ 5.2.2. de la norme. Il convient que le PDA soit de préférence installé au niveau de la partie la
plus élevée de la structure. Il doit constituer le point le plus élevé de la zone à protéger. La norme
définit l’efficacité par la mesure du DT (voir l’Annexe C de la norme NF C 17102).
La valeur maximum admissible de DT est de 60 μs, même lorsque les résultats des tests de
performances sont supérieurs à cette valeur. La valeur de DT correspond à la différence exprimée
en μs entre les instants d’amorçage d’un PDA et d’un PTS, mesurée en laboratoire dans les
conditions définies dans la norme NF C 17102.
La valeur minimum admissible de DT est de 10 μs pour que le paratonnerre soit considéré comme
un PDA.
Le traitement statistique des essais doit démontrer un ratio inférieur à 0,8 entre les écarts- types
d’un PDA et d’un PTS.
Le tableau ci-après présente les caractéristiques principales de ces dispositifs sur la base des
informations communiquées par les fabricants. Certaines de ces données ayant un caractère
confidentiel, les informations sont donc anonymes.
C 1 -stockage de l’énergie (issue du champ -composants passifs uniquement -la forme seule de la tige (avec -laboratoire indépendant
ambiant) dans une capacité. -bobine d’inductance, aigrettes) apporte déjà un gain du DT
-lorsque le champ est important (à l’approche condensateur, éclateur interne, -vérification avec appareil portable des
du traceur descendant) les charges stockées résistance paramètres R, L, C à 100 % des
F 2 -énergie fournie par l’augmentation du champ -composants passifs uniquement, - dispositif autonome, assurant une -dans plusieurs laboratoires
électrique terrestre, -bobine d’inductance, fiabilité dans le temps indépendants externes
-accumulation de charges électriques sur la condensateur, éclateur interne, -contrôle systématique en fabrication -nombreux essais sur site
pointe (partie sphérique avec combinaison de résistance selon des protocoles définis, naturel (in situ)
formes géométriques optimisées arrondies) - corps et pointe en acier -test sur site avec un banc de test
et décharge ascendante déclenchée à inoxydable incluant un générateur HT
l’approche du traceur descendant - pointe centrale continue assurant -contrôle avec un boitier de test
le passage direct du courant de utilisant un système filaire
foudre vers le réseau de descentes -dispositif de test dans un boitier
de terre déporté (pouvant dialoguer avec un
- pointe arrondie favorisant la smartphone)
G 1 -stockage de l’énergie électrostatique -composants passifs et actifs -contrôle permanent en cours de dans plusieurs laboratoires
présente dans l’atmosphère, accumulation de -La pointe de capture (tête du fabrication et en fin de fabrication indépendants
charges électriques sur la pointe et paratonnerre) est électriquement -vérification sur site avec différents Nombreux essais sur site in
déclenchement de la décharge ascendante isolée par rapport à la terre testeurs (connectable aux bornes du situ
-pilotage avec un premier capteur intégré PDA, ou à distance, ou intégré au
mesurant la valeur du champ électrique E software en temps réel)
ambiant puis inversion de polarité,
- stockage de l’énergie solaire dans des
condensateurs de puissance pour soutenir la
propagation du traceur,
-pilotage du déclenchement de la décharge
des condensateurs de puissance avec un
2éme capteur intégré mesurant l’intensité du
courant (selon un courant I de seuil) se
formant sur la pointe.
H 2 -stockage de l’énergie électrostatique -technologie de base : Composants -contrôle permanent en cours de essais en laboratoires
présente dans l’atmosphère passifs fabrication et en fin de fabrication externes
-capteur électrostatique du champ E avec -technologie évoluée : composants Sur site après installation :
détermination du signe de polarisation de la passifs et actifs -testeur à distance
pointe -testeur connectable aux bornes du
-module de traitement des signaux avec PDA,
application d’une charge sur la pointe -testeur intégré au software (module
(polarisation et augmentation du champ de traitement des signaux) alimentés
local) par des accumulateurs rechargés par
des cellules solaires
-différentes technologies : selon les modèles,
ajouts de fonctions : détection magnétique,
E-compteur, complément d’énergie
d’ionisation de la pointe avec condensateur
de puissance chargé par des cellules solaires
I 1 -commander un courant d’effluve au niveau -composants passifs uniquement vérification des valeurs des essais en laboratoire externe
de la pointe -inductance composants internes par mesure
(1) les essais en laboratoire et in situ (sur site extérieur grandeur réelle) sont détaillés dans les paragraphes 5 et 6.
Tableau de synthèse avec les éléments principaux
Synthèse Nb. fabriqués Nb. brevets Principe Composants Qualité Essais de
physique qualification (1)
Eléments 440 000 au total pour les fabricants Environ 15 Les principes Composants Tous ont été Tous ont été
communs français (données issues du GIMELEC) brevets physiques très passifs, parfois évalués à 100 % testés dans des
différents sur la associés à des après la laboratoires
période 1985- composants fabrication ou internes (faits par
2000 tendent à électroniques sont contrôlables le fabricant avec
s’harmoniser sur actifs soit pour le sur site (test de une supervision
la période 2000- contrôle, soit bon externe) ou
2015 pour pilotage des fonctionnement) externes
impulsions indépendants
conformément à
la norme NF 17-
102 version
2011
(1) les essais en laboratoire et in situ (sur site extérieur grandeur réelle) sont détaillés dans les paragraphes 5 et 6.
La plupart des systèmes PDA des fabricants fonctionnent aussi bien que le champ électrique ambiant soit
négatif ou positif, ce qui est compatible avec un coup de foudre descendant négatif ou positif.
Le coup de foudre ascendant (positif ou négatif) ne nécessite aucun système d’avance à l’amorçage, il
démarrera du point le plus élevé raccordé à la terre et le paratonnerre à dispositif d’amorçage s’il est
installé au point le plus haut comme la norme NFC 17 102 le demande sera le lieu privilégié de démarrage
de ce type de coup de foudre.
Ce type de PDA fonctionne avec des composants actifs permettant l’utilisation d’un système électronique
de déclenchement piloté.
L’apport d’énergie au meilleur moment est rendu possible grâce à des systèmes électroniques de
déclenchement variant selon les fabricants :
-soit le système de déclenchement est réalisé par un circuit électronique, qui s’activera à un seuil de
variation de champ électrique dE/dt pour ioniser les pointes au meilleur moment et un autre circuit
électronique qui réalisera une neutralisation des charges d’espace,
-soit le système de déclenchement est réalisé par un circuit électronique (premier capteur) mesurant la
valeur du champ électrique E ambiant qui déclenche le dispositif d’impulsion avec une inversion de polarité
et un autre circuit électronique (2ème capteur mesurant l’intensité du courant) qui pilote le déclenchement de
la décharge (selon I>Iseuil) des condensateurs de puissance (chargés par l’énergie solaire via une
batterie) se formant sur la pointe (ionisation).
Sous l'appellation PDA, il y a des produits très différents. La norme NF C 17-102 (version 1995) ne permet pas de
mettre en évidence le comportement de certains produits. L'appellation PDA regroupe des produits dont le principe de
fonctionnement et les solutions techniques sont très différentes. Les utilisateurs de PDA n'ont pas les informations
suffisantes pour apprécier l'efficacité des différents modèles.
Les paratonnerres à dispositif d'amorçage sont conçus de manière à générer un traceur ascendant en avance par
rapport à un paratonnerre traditionnel à tige simple. Cette avance à l'amorçage est le paramètre caractéristique de
l'efficacité de ces matériels selon la norme française NF C 17-102 ; il peut être assez facilement mesuré dans un
laboratoire Haute Tension.
Suite à l'étude réalisée en 2001 par l'INERIS, il s'avère que :
1. certains PDA ne sont pas testables en laboratoire bien qu'ils annoncent une conformité à la norme NF C 17-
102,
2. certains modèles n'ont jamais été testés pour vérifier qu'ils étaient en mesure d'écouler un courant de foudre,
3. les rayons de protection annoncés par certains fabricants, qui se réfèrent à la norme NF C-17-102, n'ont
jamais été vérifiés sur des installations protégées,
4. la capacité des PDA à recevoir la foudre est constatée mais leur supériorité en terme rayon de protection par
rapport à un paratonnerre à tige simple n'est pas démontrée,
5. le paramètre d'avance à l'amorçage, même s'il est mesuré sous certaines conditions, ne suffit pas à justifier
les rayons de protection annoncés dans la norme car les conditions de validation de la formule utilisée
reposent sur des hypothèses non vérifiées, notamment en ce qui concerne la vitesse de propagation du
traceur ascendant et l'énergie minimale apportée par le traceur descendant. Le reproche qui est fait au PDA
est un excès de confiance en termes de volume de protection et non une inadéquation du point de vue
physique.
On peut remarquer que pour un PDA présentant une avance à l’amorçage nulle (soit une PTS), les rayons calculés
avec la norme NF C 17-102 (1995) sont supérieurs d’environ 40 % à ceux obtenus à l’aide de l’angle de protection
selon le tableau 3 de la norme NF C 17-1004.
Afin de montrer l'efficacité des PDA, nous suggérons deux axes de recherche :
§ profiter du nombre significatif de paratonnerres installés et du retour d'expérience des utilisateurs pour estimer la
protection effective des PDA,
§ faire valider les essais de qualification des performances des PDA en termes de protection par une étude afin de
vérifier que le paramètre mesuré lors des essais est représentatif de l'efficacité d'une installation de protection.
L'INERIS a mis en évidence des points particuliers de la norme NF C 17-102 qui méritent d'être revus. Les propositions
proposées à l'UTE par le GIMELEC en avril 2001 concernent les points suivants :
- retirer de la norme tout ce qui concerne l'installation et qui est déjà dans la norme NF C 17-100,
- améliorer les règles d'installation des PDA,
- homogénéiser les niveaux de protection (4 pour NF C 17-100 et 3 pour NF C 17-102),
- ajouter des essais électriques pour connaître la tenue du produit en cas de choc de foudre,
- essais de corrosion : sur la base de l'EN 50164-1,
- évolution du modèle de protection pour déterminer la révision des essais d'efficacité du PDA.
L’analyse des améliorations et des évolutions est traitée afin de répondre aux questions ci-dessous :
1. Qu’est ce qui a changé sur les aspects techniques qui sont mentionnés dans le précédent
rapport ?
2. Quels travaux les professionnels de la foudre ont engagés pour crédibiliser ces dispositifs ?
3. En quoi la réglementation a évolué et a pris en compte ces dispositifs ?
Plusieurs précisions ont été apportées concernant l’efficacité du PDA (ΔT). La première réside dans la
valeur de l’avance à l’amorçage qui doit être comprise entre 10 μs et 60 μs. Si le résultat de ΔT est
inférieur à 10 μs, alors le paratonnerre n'est pas considéré comme un PDA.
Le critère retenu pour l’évaluation de l’efficacité d’un PDA est la capacité à amorcer un traceur ascendant
avant un PTS placé dans les mêmes conditions et ceci de façon répétitive. On mesure pour chaque choc
exploitable sur le PTS, puis sur le PDA, la valeur T5 de l’instant d’amorçage du traceur ascendant.
.
Les efforts des fabricants de PDA ont porté également sur l’ajout d’essais de performance calqués sur la
série de normes NF EN 50164-x (tenue en courant, corrosion,..) et sur l’évolution notable de la norme NF
C 17-102 (version 2011) qui détaille la procédure d’essais et introduit des exigences (annexe C) en
spécifiant par exemple des essais à un choc de foudre de 100 kA.
Le synoptique ci-après liste les différents essais à réaliser.
Ces essais sont conformes aux exigences de la norme européenne NF EN 62305-3 en application des
normes de la série NF EN 50164-x (et depuis peu de temps la série NF EN 62561-x), également citées
dans la norme NF C17102 (septembre 2011).
5 A partir des mesures des instants d’amorçage des traceurs ascendants issus d’un PTS et d’un PDA, on calcule les instants moyens
d’amorçage Tmoy’PTS et Tmoy’PDA à partir des chocs exploitables, en respectant les paramètres. De même les écarts-types des
deux distributions sont calculés ( σPTS et σPDA)
Essais de marquage
Essais d’efficacité
Assemblage expérimental
Enregistrement des
paramètres climatiques
Mesure de l’efficacité
En complément, une attention toute particulière a été portée sur les risques liés à la CEM.
Cette nouvelle version impose que les PDA incorporant des circuits électroniques doivent être conformes à
la norme d’émission NF EN 61000-6-3 et NF EN 61000-6-2 concernant les exigences d'immunité pour les
environnements industriels.
L’efficacité d’un PDA est évaluée en comparant, en laboratoire haute tension, l’instant d’amorçage du
traceur ascendant qu’il émet avec celui qu’émet un PTS.
Pour cela, le PTS et le PDA sont évalués l’un après l’autre dans les mêmes conditions électriques,
géométriques et climatiques lors des essais en laboratoire simulant les conditions « naturelles » de
démarrage de la décharge de capture (traceur positif ascendant).
Une publication technique récente [3] met en avant par l’intermédiaire d’une qualification expérimentale en
laboratoire l’efficacité d’un PDA par rapport à un PTS. Cet article décrit une nouvelle technique
expérimentale pour montrer l’efficacité d’un PDA comparé à un PTS. Sur la base théorique d’un modèle de
PDA (modélisé en circuit équivalent) il est montré que l’intensité du champ électrique dynamique d’un PDA
actif est plus élevée (théoriquement même 2 fois plus) que l’intensité d’un champ statique d’une pointe de
Franklin conventionnelle. Ensuite, un essai expérimental démontre l’efficacité d’un PDA comparé à une
pointe Franklin conventionnelle dans le laboratoire SIAME de l’université de Pau en France. Cette méthode
consiste à mettre en place à la fois un PDA et un PTS (le PTS correspond à un PDA dont la tête est
rendue inactive en court-circuit) ensemble dans la même configuration. Pendant les essais, toutes les
décharges ont été enregistrées sur le PDA avec la tête active.
En complément de la norme NF C 17102, certains fabricants de PDA ont fait réaliser des essais d’efficacité
en laboratoire ayant une grande hauteur plateau-sol (de 7 à 10 m) et en plein air (notamment au
laboratoire WHVRI).
LABEP Environnementaux
(corrosions,..)
Un protocole a été mis au point entre le GIMELEC et l’UTE [1] fin 2003 dans l’objectif d’avoir sur une
dizaine de sites une expérience préliminaire d’au moins 3 ans. La méthodologie d’essais était
facilement installable sur un site existant et sert actuellement de base au projet de norme « pure
performance standard » prEN 50622. L’objectif était d’installer des PDA sur des sites potentiellement
exposés afin de conforter le modèle de protection inclus dans la NFC 17-102 dans des conditions
normales d’utilisation avec notamment présence d’éléments entrant en compétition avec le PDA
(antennes, cheminée …).
Certains fabricants ont rédigé des publications techniques pour définir plus en détail les essais
réalisés in situ ([12]–[15]–[16]-[17]).
Avec
La valeur de 10+6 utilisée dans la formule n’est plus reliée à une vitesse du traceur
ascendant mais est basée sur l’expérimentation acquise sur le terrain (avec camera rapide).
Dans la version de la norme NC 17102 de 2011, la formule de calcul des rayons de
protection Rp reste la même, néanmoins le paramètre D (de 1995) devient le paramètre r et
le niveau de protection IV est ajouté afin d’être en cohérence avec les 4 niveaux de la norme
NF EN 62305-3.
La formule du calcul du rayon de protection Rp est basée sur le modèle de la sphère fictive 6
(appelé aussi modèle électro-géométrique) en y ajoutant la valeur d’avance à l’amorçage DL.
Afin de vérifier la cohérence de la formule, faisons une comparaison par le calcul du rayon
de protection d’un Paratonnerre à tige simple PTS (avec la méthode de la sphère fictive) et
d’un PDA (avec DL=0).
Calculons par exemple le rayon de protection pour un niveau de protection I d’un bâtiment
simple (parallélépipède) ayant un dispositif de capture de la foudre à une hauteur de 5 m sur
le toit du bâtiment.
Pour le PTS, le rayon de protection est déterminé à partir de la méthode de la sphère fictive
défini dans la norme NF EN 62305-3. On obtient dans ce cas, un rayon de protection Rp de
14 m.
Si le dispositif est un PDA pour lequel on considère de manière arbitraire que l’avance à
l’amorçage est nulle (soit DT=0), le rayon de capture Rp avec la formule ci-dessus est de 14
m.
6 Le modèle de la sphère fictive est décrit dans la norme NF EN 62305-3 et dans le guide OMEGA 3
En complément, l’INERIS avait recommandé dans son rapport précédent de 2001 d’appliquer
un coefficient réducteur de 40% sur le rayon de capture afin d’avoir une marge de sécurité liée
aux incertitudes sur les modèles.
Ainsi depuis 2011, le coefficient réducteur de 40% doit être appliqué de manière systématique
aux installations classées en application de l’arrêté du 4 octobre 2010 modifié et en application
de la note Qualifoudre du 13 décembre 2011.
Ce coefficient de réduction est également mentionné dans le guide GESIP n°2013-01 ; il est
également appliqué pour le cas du niveau de protection I++ mentionné dans la norme NF C
17102 (2011).
Pour tenir compte des progrès scientifiques actuels, le modèle théorique d’attachement de la
foudre est en révision au plan international. On peut noter en particulier les articles scientifiques
cités ci-dessous.
Un article scientifique [9] fait le point au sujet de l’influence des charges d’espace de l’effet
corona sur l’interception d’un coup de foudre descendant sur des tiges simples de grandes
hauteurs. Il a été mis en évidence à l’aide d’un modèle de simulation nommé SLIM (Self
consistant Leader Inception and propagation Model) que la réduction de la distance
d’interception verticale (ID) de captage du coup de foudre dû aux charges d’espace de l’effet
corona est de l’ordre de 20 %, et que la réduction de la distance d’interception latérale (I D) est
de l’ordre de 10 %. Il a été mis en évidence également dans la conclusion de cet article que le
modèle théorique d’attachement doit évoluer afin de tenir compte de la propagation des
traceurs ascendants sous l’influence des traceurs descendants.
Différents modèles d’attachement de la foudre ont été décrits ces dernières années [8] (effet
des charges d’espace et des formes des pointes), [13] et [14] (modèle de connexion entre
traceurs ascendant positif et descendant négatif).
De plus une publication récente [10] (concernant le process d’attachement) montre que les
modèles existants de protection contre la foudre (Electro Geometric Mode: EGM, Rolling
Sphere Model : RSM, Leader Progression Model : LPM) doivent évoluer vers un nouveau
modèle, dans lequel les traceurs ascendants UCL (Upward Connecting Leader) seraient
remplacés par des FLF (Fainty Luminous Formation), qui permettrait de décrire plus
précisément la mise en place des traceurs ascendants issus des PDA.
Une fois un nouveau modèle validé au niveau international pour la norme NF EN 62305-3, il
sera nécessaire de l’appliquer pour les PDA.
Depuis 2001, la fabrication des PDA a évolué afin de tenir compte des améliorations des
composants électroniques constituant les PDA et surtout afin de répondre aux nouvelles
exigences normatives et des essais de performances plus complets de la norme NF C 17102
(de septembre 2011).
Plusieurs points positifs ressortent de cette étude par les actions mises en place par les
fabricants notamment avec la mise en place des essais sur site (qui vont au-delà des exigences
normatives) et par l’harmonisation des principes de fonctionnement.
Les fabricants de PDA ayant participé à cette étude proposent tous des PDA conformes aux
exigences de la norme en vigueur NF C 17102 (de septembre 2011), qui a été harmonisée avec
les normes européennes.
2 Article des techniques de l’ingénieur « Foudre et protection des bâtiments » Ref C3307 – mai 2000 21
Par Alain Rousseau ; Claude Gary ; Gérard Berger
4 New high-speed video observations of natural lightning at the Lightning Observatory in Gainesville, 6
Florida – octobre 2015
By V. A. Rakov, M. D. Tran, Y. Zhu, and S. Mallick
5 Arrêté du 4 octobre 2010 modifié relatif à la prévention des risques accidentels au sein des 17
installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation
(section III)
6 Circulaire du 24 avril 2008 relatif à la protection contre la foudre de certaines installations classées 4
7 Note du 22/02/2016 concernant la réglementation applicable aux PDA dans le cadre de la 2
protection contre la foudre
8 Investigations and studies on lightning air terminal shapes in relationship with the efficiency of a 7
simple rod - 2014
Par Sylvain Fauveaux ; Olivier Alconchel
9 Corrona discharges and their effect on lightning attachement revisited : upward leader initiation 8
and downward leader interception - 2014
By Marley Becerra
11 Focus on the new range of tests for the Early Streamer Emission air-terminal technology - 2014 3
Par Michael Troubat
12 The Reliability and the Efficiency of the Early Streamer Emission Concept - 2014 3
Par Elysabeth Benali, Michael Troubat, Fabien Barriere
14 Occurrence of new upward positive leaders triggered by negative downward CG lightning - 2010 4
Par Gérard Berger, Louis-Jonardan Gallin, Sonia Ait-Amar
Termes Définitions
PDA Paratonnerre à dispositif d’amorçage
ESE Early Streamer Emission
PTS Paratonnerre à Tige Simple
GIMELEC Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et
des services associés
APF Association de Protection contre la Foudre
ICPE Installations Classées
Rp Rayon de protection
MEEM Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer