Haddoum PDF
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Licence STE – S5
Géologie structurale
Septembre 2009
Jean-François Moyen
Informations pratiques
1. Enseignant et contacts
Ce cours est assuré par Jean-François Moyen. Je suis pour le moment en transit entre
les Universités de Stellenbosch (Afrique du Sud), et de Saint-Etienne, que je rejoindrais
définitivement à la fin de l’année 2009. Je quitterais Saint-Etienne fin Septembre, pour y
revenir courant Décembre.
Vous pouvez aussi essayer de passer me voir à la Faculté des Sciences (pendant le mois
de Septembre seulement, à l’évidence !), mais vérifiez avant que je serais bien présent…
3. Horaires et planning
Pour des raisons logistiques, ce cours est concentré sur trois semaines du mois de
Septembre. Il se compose de 10 séances de 4 heures chacune :
i
Planning prévisionnel :
Cours TD/TP
Semaine du 1 au 5 septembre
Décrire les Quantification de la
déformations: déformation
Mercredi 2 Septembre (après-midi)
ellipsoïde de
déformation
Forces et Cercle de Mohr,
Jeudi 3 Septembre contraintes ; rupture
Rhéologie
Rhéologie Rhéologie pâtissière
Vendredi 4 septembre (matin)
Semaine du 14 au 18 septembre
Tectonique ductile Description
Mardi 15 Septembre (après-midi; 3h) (1): foliations, d’ellipsoïdes de
linéations, etc. déformation
Mesure et
représentation
Tectonique ductile
Mercredi 16 Septembre (matin) d’éléments
(2): plis
structuraux
(stéréogrammes)
Jeudi 17 Septembre (après-midi) Gouffre d’enfer (1)
Gouffre d’enfer (2)
Vendredi 18 Septembre (matin)
Semaine du 21 au 25 septembre
Tectonique cassante Test
Mardi 22 Septembre (après-midi, 3h) (1)
Tectonique cassante Populations de
Mercredi 23 Septembre (matin) (2) faille, reconstitution
de contraintes
Gouffre d’Enfer : synthèse en salle
Jeudi 24 Septembre (après-midi)
4. Matériel
Pour la plupart des séances (de TD en particulier), il sera utile d’avoir une calculatrice,
une règle graduée, éventuellement un rapporteur. Quelques feuilles de papier calque
seront nécessaire. Si vous avez une boussole de géologue, vous pouvez l’apporter.
Pour les deux demi-journées sur le terrain, équipement de terrain habituel (carnet,
appareil photo…).
ii
5. Evaluation
Le cours est noté par contrôle continu uniquement. La note de cours se composera des
éléments suivants :
6. Livres de référence
Les étudiants sont chaudement encouragés à compléter ce cours par des lectures
individuelles. Il existe, heureusement, de nombreux livres et manuels de géologie
structurale et de tectonique (mais la plupart sont en Anglais).
Enfin, il existe plusieurs livres axés sur des illustrations (par exemple « Ce que disent les
roches », M. Mattauer (Belin) ), ou orientés grand public (nombreux livres de M.
Mattauer).
En anglais, le choix est large. On peut citer les classiques (toujours d’actualité) de
Ramsay1 :
J.G. Ramsay (1967): Folding and Fracturing of Rocks. 568pp., McGraw - Hill, New
York. THE classic textbook on Structural Geology; emphasis is on geometrical and (semi-
)quantitative analysis and interpretation of structures (strain analysis, fold analysis,
stress-strain relationships), a must-have for any specialist.
Ramsay and Huber (1983): The Techniques of Modern Structural Geology; Vol. 1:
Strain Analysis. Academic Press, London, 307pp. Combination of a textbook and lab
manual, very well illustrated with numerous excercises and solutions, from simple to
advanced level; recommended for excercises and certain chapters on particularly strain
analysis. Expensive.
iii
Ramsay and Huber (1987): The Techniques of Modem Structural Geology; Vol. 2:
Folds and Fractures. Academic Press, London, 393pp. 2nd part of Ramsay and Hubers
textbooks, identical in style to volume one, here dealing with analysis of folds and
fractures.
Parmi les “textbooks” récents, les deux meilleurs sont sans doute
Davis and Reynolds (1996): Structural geology of rocks and regions. John Wiley
Sons, New York, 776pp. Probably the most comprehensive textbook on the subject,
including structural geology and chapters about tectonics. Slightly unusually structured,
but very well written and superbly illustrated; is the 2nd, revised edition of the original
texbook by Davis (1984); best value for money (relatively inexpensive compared to other
textbooks despite hardcover version) and highly recommended.
A un niveau plus avancés, les journaux (de recherche) qui publient des articles de
géologie structurale sont surtout Journal of Structural Geology, Tectonophysics,
Tectonics.
Mais vous trouverez aussi des articles structuraux par exemple dans :
Geology, Precambrian Research, Journal of Geophysical Research, Geol. Soc. America
Bulletin, Geol. Soc. London Journal, etc.
Ce cours est construit essentiellement à partir des cours de René-Pierre Menot (Saint
Etienne), et Alex Kisters (Stellenbosch), qui ont été assez aimable pour me donner leurs
documents de cours !
iv
Plan du cours
1
2.1. La fabrique des roches ...................................................................................41
2.2. Les éléments structuraux planaires .............................................................. 42
2.3. Types de linéations ....................................................................................... 46
2.4. Fabrique et orientation de l’ellipsoïde de
déformation .............................................................................................................. 47
2.5. Déformation coaxiale ou non-coaxiale ......................................................... 48
3. La déformation ductile hétérogène ...................................................53
3.1. Les zones de cisaillement.............................................................................. 53
3.2. Les boudins ................................................................................................... 54
3.3. Les plis .......................................................................................................... 56
4. Les plis..............................................................................................56
4.1. Terminologie descriptive .............................................................................. 56
4.2. Plissement par flexion : les plis isopaques ................................................... 64
4.3. Plissement par cisaillement ou aplatissement : les
plis anisopaques (plis passifs) .................................................................................. 69
5. Tectonique ductile à l’échelle régionale ............................................ 71
5.1. Associations de plis et chevauchements ........................................................ 71
5.2. Domaines profonds des zones déformées .................................................... 72
III. Déformation cassante...............................................................................75
1. La rupture des roches ....................................................................... 75
1.1. Mécanismes macro- et microscopiques.........................................................75
1.2. Géométrie ..................................................................................................... 76
2. Joints, fractures et veines .................................................................78
2.1. Joints et diaclases ......................................................................................... 79
2.2. Fentes de tension, stylolithes........................................................................ 79
3. Les failles..........................................................................................81
3.1. Les principaux types de failles .......................................................................81
3.2. Etude des failles sur le terrain ...................................................................... 84
3.3. La complexité des « vraies » failles .............................................................. 89
3.4. Morphologie associée aux failles .................................................................. 93
4. Tectonique cassante à l’échelle régionale......................................... 94
4.1. Systèmes de failles normales ........................................................................ 94
4.2. Systèmes de failles inverses .......................................................................... 97
4.3. Chevauchements........................................................................................... 98
4.4. Systèmes décrochants................................................................................. 102
IV. Mini-lexique .............................................................................................106
1. Mécanique et rhéologie...................................................................106
2. Déformation ductile........................................................................ 110
3. Déformation cassante ..................................................................... 114
2
Introduction
Description de
o leur nature I(plis, failles, foliations…)
o leur géométrie (orientation, répartition…)
o leur chronologie au moins relative
3
I. Déformation et contrainte
1. Les déformations
Translation
Rotation
Distorsion (ou « déformation (interne) », attention aux
confusions ; l’anglais a deux mots, « deformation »
pour la déformation et « strain » pour la distorsion)
Changements de volume
4
a. Translation
= changement de position.
Figure 2. Exemples de
translation, à différentes
échelles (de
l’affleurement au
continent). Les vecteurs
déplacement sont tous
parallèles.
b. Rotation
= changement d’orientation
Figure 3. Exemples de
rotation, à différentes
échelles ; surtout en
association avec des
failles courbes (failles
listriques).
5
c. Déformation interne (distorsion) (= strain)
= changement de forme.
Déformation linéaire
Allongement dans un sens, raccourcissement dans l’autre,
comme un élastique qu’on étend ou une boule de pâte à
modeler qu’on écrase. On peut le quantifier de plusieurs
façons :
Le premier des trois est le plus utilisé (cf. plus loin partie
rhéologie).
Figure 4. Déformation
cisaillante.
6
d. Gain/perte de volume
Figure 5. Changement
de volume. En haut,
dessin de principe. En
bas, exemples plus
réalistes avec dilatation
(à droite, formation de
fissures remplies) ou
contraction (en bas,
fracturation).
7
1.3. Types de déformation : un peu de vocabulaire
a. Homogène ou hétérogène
La déformation est dite homogène (homogeneous) si des
lignes initialement parallèles le restent après la déformation.
On parle sinon de déformation hétérogène (inhomogeneous,
heterogeneous), ce qui est d’ailleurs le cas général dans la
nature.
Figure 6. Déformation
homogène et
hétérogène.
b. Continue ou discontinue
La déformation est continue si ses propriétés varient
progressivement dans l’objet déformé (pli, par exemple) ; elle
est discontinue sinon (faille) (continuous, discontinuous).
c. Incrémentale ou finie
Enfin, on parle de déformation finie (ou totale ; finite strain,
total strain) quand on considère la forme de l’objet final ; par
opposition à la déformation incrémentale (incremental,
progressive strain), le petit « morceau »de déformation qu’on
ajoute à un moment donné.
8
Figure 7. Ellipse de
déformation. Ici, le
rapport de forme vaut 3,
ou 3 :1
Figure 9. Ellipsoïde de
déformation. La sphère
(à gauche, matérialisée
par 3 plans
orthogonaux) se
transforme en un
ellipsoïde.
9
b. Les deux types de distorsion homogène
Déformation coaxiale
Les axes de la déformation restent fixes durant une
déformation progressive (cf. Figure 10) (la déformation
est coaxiale) ;
Les axes principaux de la déformation (X, Y) ne
tournent pas (la déformation est non-rotationnelle) ;
L’ellipse de déformation peut être découpée, à tout
moment, en secteurs en raccourcissement, et secteurs
en allongement ; ils sont séparés par des lignes neutres,
à 45° des axes principaux ;
Durant une déformation progressive, les lignes
peuvent passer d’un secteur compressif à un secteur
extensif (ou l’inverse) ;
Les mouvements relatifs des particules sont
complexes ;
Idéalement, les secteurs extensifs et compressifs sont
séparés par des zones de cisaillement conjuguées (à
90° à l’origine, mais elles sont aplaties par les
incréments de déformation suivants).
10
Figure 11. Déformation
coaxiale : trajets des
particules, et
développement de
zones de cisaillement
conjuguées entre ls
secteurs compressifs et
extensifs.
Déformation non-coaxiale
Les axes de la déformation changent durant une
déformation progressive (cf. Figure 10) (non-coaxial) ;
Les axes principaux (X, Y) tournent (déformation
rotationnelle) ;
Les mouvements relatifs des particules sont tous
parallèles entre eux, et parallèles au plan de glissement
(cf. paquet de cartes) (c’est un cisaillement « simple »);
Comme dans le cas coaxial, il y a des secteurs en
extension et des secteurs en compression, qui changent
au cours de la déformation.
Figure 12. Déformation
non-coaxiale :
glissement relatif des
particules sur des plans
tous parallèles.
11
Figure 13. Déformation
en constriction, à
gauche ; et en
aplatissement, à droite ;
d’un objet initialement
cubique.
12
1.5. Peut-on observer un ellipsoïde de déformation dans
les roches ?
13
2. Les forces
14
3. Les contraintes
NB –
Une contrainte est homogène à une pression ; elle s’exprime
donc en Pa (unité SI) ou en bar, et leurs multiples (en
général en géologie, kbar et GPa, 1 GPa = 10 kbar)
Une contrainte, contrairement à une pression, est un
vecteur.
15
Figure 19.
Décomposition d’une
force appliquée à un
volume de roche. (a),
contrainte uniaxiale ;
(b), contrainte di-axiale..
16
3.2. Contraintes pluri-axiales
17
Figure 22. Variations des
contraintes normales
autour d’un point, en
fonction de Q ; la
contrainte normale
définit une ellipse. En
trois dimensions, on
obtient un ellipsoïde.
σ N = 1 2 (σ 1 + σ 3 ) + 1 2 (σ 1 − σ 3 ) cos 2Θ et
τ = 1 2 (σ 1 − σ 3 ). sin 2Θ
18
Un ellipsoïde correspondant au reste de la contrainte,
qu’on appelle l’ellipsoïde de contrainte déviatorique
(deviatoric stress).
Donc :
Dans le doute, décrivez les structures observées dans
des roches (terrain, carte, échantillons…) uniquement
en terme d’ellipsoïde de déformation ;
En particulier en domaine ductile/métamorphique
Dans le domaine cassant (failles, à la rigueur
associations faille/plis), si vous êtes sûr(e)s de votre
coup (un seul épisode de contraintes de géométrie
constante), vous pouvez tenter le coup… avec
précaution.
19
Figure 24. Un objet
soumis à deux
contraintes successives
(qui peuvent
correspondre à deux
moments d’une
contrainte changeant
progressivement
d’orientation !) a un
ellipsoïde de
déformation finie dont
les axes ne
correspondent à aucune
des deux contraintes
successives, ni même à
la plus récente !
20
4. Rhéologie
21
Attention ! Ces deux notions ne doivent pas être
confondues avec les deux concepts (géologiques), plus
familiers, de comportement ductile (ductile) et
cassant (brittle).
Figure 26.
Comportement ductile
vs. cassant. Dans tout les
cas, les roches passent
par les deux modes de
déformation (élastique
ou plastique), mais avec
des importances
relatives différentes. En
haut, courbes
contrainte—
déformation ; en bas,
schémas montrant la
déformation qui a lieu
dans trois scénarios : (a),
déformation élastique
n’atteignant pas la
rupture ; (b), rupture
d’une roche purement
élastique ; (c),
déformation plastique se
terminant par une
rupture.
22
Différentes lois physiques (qui s’appliquent pour différents
types de matériaux, et/ou dans différentes conditions)
permettent de décrire le comportement des roches.
a. Déformation élastique
Déformation observée
Dans le modèle de Hooke, la déformation est non-permanente
(le corps reprend sa forme initiale si on arrête la contrainte) et
instantanée. Si on conduit des expériences sur des vrais
matériaux, on constate que la déformation non-permanente
(recoverable strain) n’est, en réalité, pas instantanée, ni à
s’établir, ni à disparaître. On parle de comportement
23
anélastique (anelastic behavior), qui peut avoir son
importance par exemple en génie civil (tunnels, mines…).
On peut, par ailleurs, discuter des lois de fluage dans les deux
cas. Comme on peut le comprendre intuitivement, la vitesse de
déformation dépend de la contrainte exercée (« plus on appuie
fort, plus le matériau part vite sur les côtés »). La loi générale
σn
de fluage est de la forme ε& = , où η (eta) désigne la
η
viscosité (viscosity). η peut varier, typiquement de 1 à des
valeurs de l’ordre de 5.
24
σ
Si η vaut 1, alors ε& = . Un corps visqueux qui suit cette loi a
η
un comportement newtonien (newtonian) ; on le décrit
parfois comme « idéalement visqueux » (ideally viscous). Si η
> 1, c’est un comportement non-newtonien ; n vaut de 3 à 5
dans les matériaux usuels (ce qui veut dire que si vous appuyez
sur un matériau non-newtonien au-delà de son seuil de
déformation, il va partir sur les côtés, encore plus vite que
pour un matériau newtonien).
Pour résumer :
Exposant n
=1 >1
(en général 3—
5)
Newtonien,
Visqueux non-
Seuil Nul idéalement
newtonien
d’écoulement visqueux
plastique (σp) (idéalement (pas de nom
Non-nul
plastique) spécial)
Lois complexes
25
peut se décrire comme une combinaison des différents modes
de déformation (élastico-plastique, visco-élastique, etc.).
c. Lois de rupture
La rupture sera traitée plus en détail au chapitre III ;
différents modèles de rupture ont été proposés :
26
Figure 30. Déformation
idéale (purement
élastique dans ce cas,
en haut) ; et observée ;
d’un cylindre de roche.
La déformation réelle est
d’abord élastique, puis
plastique, puis on atteint
la rupture (comme à
peu près toutes les
roches) ; ici la
déformation plastique
apparaît comme une
combinaison de
déformation anélastique
et idéalement plastique
(déformation élastico-
plastique).
Dans tout les cas, on note qu’il existe une contrainte maximale
que la roche peut supporter (selon les cas, elle correspond à la
rupture, ou au fluage) : on parle de la résistance (strength) de
la roche.
27
4.4. Paramètres contrôlant la rhéologie des roches
a. Nature de la roche
On comprend aisément que des roches différentes vont avoir
des réponses rhéologiques différentes, selon qu’elles sont plus
ou moins « molles » (on parle de compétence). Une roche est
plus compétente (competent) si elle a un seuil plastique élevé
(autrement dit, il est difficile de la déformer de façon
plastique) ; par extension, si elle se déforme de préférence de
façon cassante.
b. Pression lithostatique
28
L’augmentation de la pression lithostatique tend à rendre les
roches plus résistantes (augmentation de la contrainte
maximale supportée), et un peu plus ductiles.
c. Température
29
d. Vitesse de déformation
30
e. Pression de fluides (dans les pores)
31
g. Assemblages poly-minéraux
Sel : T ~ 80 - 100°C
Calcite : T ca. 200-250°C
Dolomite : T ~ 250-300°
Mica : T ~ 250°
Quartz : T ~ 280 - 300°C
Feldspaths : T ~ 450- 500 oC
Olivine : T ~ (700) - 1000 oC
Opx : T ~ 700 - 800 oC
Cpx : T ~ 700- 750 oC
Amphiboles : T ~ 650- 750 oC
32
résistants entoure des inclusions moins rigides.
L’assemblage se comporte essentiellement comme si il
était composé de la phase la plus solide (ex. :
pyroxènes dans un gabbro ou une granulite).
Structure avec une phase faible interconnectée
(Interconnected weak layer, IWL) : Les minéraux les
moins résistants sont interconnectés ; la roche se
déforme essentiellement comme la phase faible (ex.
clastes, boudins ; grenats dans un schiste…).
a. Transition ductile—cassant
33
L’augmentation de la pression, et surtout de la température,
fait que en profondeur les matériaux ont tendance à devenir
plus plastiques (voire visqueux, si on dépasse le solidus et qu’il
commence à y avoir des liquides). Dans les détails, la
profondeur de la limite cassant—ductile dépend du gradient
géothermique.
b. Enveloppes rhéologiques
On peut s’intéresser à un autre aspect, qui est la résistance de
la croûte en fonction de la lithosphère (quel que soit le mode
de déformation). On comprend bien que la résistance sera la
contrainte de rupture en domaine cassant, et la contrainte de
fluage en domaine plastique.
Résistance en rupture
On peut modéliser la résistance à la rupture par la loi de
Byerlee, qui est une autre forme du critère de Navier-
Coulomb : τ >C 0 + a.σ N . Il y a donc une relation linéaire entre
la contrainte nécessaire à la rupture (la résistance) et la
contrainte normale, qui elle-même dépend de la contrainte
totale et en particulier de son composant lithostatique. On
peut donc écrire σ R = a.P , ou a est un coefficient de
proportionalité de l’ordre de 0.5 – 0.6 (c'est-à-dire, 600 MPa
pour GPa, ce qui en terme de profondeur se traduit par 600
MPa pour 30 km). Cette relation apparaît indépendante du
matériau.
Résistance au fluage
La résistance au fluage dépend, quant à elle, très fortement de
la température (cf. Figure 33), et de la vitesse de déformation,
un peu de la pression, avec des équations de la forme
Q
− n
ε& = A.e RT
σ f (σf est la résistance au fluage ; A et Q sont des
constantes qui dépendent du matériau ; T est la température).
Rhéologie de la lithosphère
Si on se donne un taux de déformation (une valeur typique est
ε& = 10 −14 s-1), un profil lithologique (le plus simple est une
lithosphère à deux couches, croûte granitique et lithosphère
mantellique péridotitique), et un géotherme, on peut donc
calculer la résistance de la lithosphère en fonction de la
profondeur. A n’importe quelle profondeur, la résistance sera
la plus faible des deux (rutpure ou fluage).
34
Dans la croûte granitique, on commence à basse pression et
basse température par arriver à la rupture avant de pouvoir
fluer. Quand la pression augmente, la contrainte de rupture
devient trop importante ; en même temps, l’augmentation de
température fait que la résistance au fluage diminue, et on
passe donc à un régime ou la résistance correspond à la
contrainte de fluage.
35
II. Déformation ductile
36
alors séparés en domaines plus petits, d’orientation
cristallographique homogène, séparés par des plans de macle
(twinning plane) (ne pas confondre avec les macles
« ordinaires » de croissance minérale).
37
Figure 45. Différents
processus associés aux
phénomènes de
pression-dissolution.
38
b. Diffusion sur les joints de grains (grain boundary
diffusion creep)
39
Figure 48. Extinction
roulante et sous-grains
dans des quartzs.
1.6. Recristallisation
a. Recristallisation dynamique
b. Recristallisation statique
40
c. Formation de nouveaux minéraux
Selon les cas, une roche peut être dominée par des éléments
planaires, des éléments linéaires, ou les deux. On parle alors
de fabrique S, L, ou SL (on peut aussi préciser, par exemple
S>L, etc.).
41
2.2. Les éléments structuraux planaires
a. Terminologie et traductions
42
Figure 50. Mécanismes
de formation des
schistosités et foliations.
43
Figure 52. Schistosité de
flux effaçant presque
totalement S0.
Crénulation (crenulation)
Si un élément structural préexistant (une foliation de micas le
plus souvent) est elle-même déformée, elle forme souvent des
plis centimétriques en chevron (crénulation). Les flancs des
plis sont fréquemment étirés et finissent par évoluer en une
nouvelle schistosité (S2).
44
transposition. Dans ce cas, on peut observer des reliques de la
structure d’origine.
45
Foliation (gneissosity)
Une foliation (en anglais gneissosity, car on l’observe dans des
gneiss !) correspond à des alternances minérales dans des
roches de degré métamorphique moyen ou élevé. Ces
alternances peuvent correspondre :
46
a. Linéations de forme (form linéations)
Ce sont des linéations données par la forme d’objets déformés,
par exemple des axes de plis (crénulation), des boudins, etc.
47
2.5. Déformation coaxiale ou non-coaxiale
Déflection/déplacement de marqueurs
Si la zone de déformation non-coaxiale est localisée (zone de
cisaillement, voir paragraphe 3.1), on peut utiliser de façon
assez intuitive le sens de déplacement de marqueurs passifs.
48
Figure 58. Déplacement
de marqueurs passifs
autour d’une zone de
cisaillement.
Foliation oblique
Dans une zone de déformation non-coaxiale, le sens de
transport (plans de cisaillement) et le grand axe de l’ellipse de
49
déformation (plans de foliation) font un angle ; on peut s’en
servir pour retrouver le sens de cisaillement :
50
Figure 61. Fabrique S/C
dans un granite
déformé.
51
Objets dans la matrice
52
Figure 65. Fracturation
d’objets rigides.
53
Figure 67. Zones de
cisaillement en
cisaillement simple et
pur. Notez la façon dont
la déformation
augmente (et tourne, en
cisaillement simple) en
pénétrant dans la zone
de cisaillement ; à
rapprocher de la
discussion sur les sens de
cisaillement et les
relations S-C
précédemment.
54
sein d’un paquet « mou » (moins compétent, et se déformant
de façon plastique).
55
3.3. Les plis
4. Les plis
Les plis sont une des manifestations les plus spectaculaires de
la déformation ductile. En France, on les associe souvent à une
déformation de couverture, de type sub-Alpin ; mais ils sont
en fait omniprésents dans tous les niveaux structuraux, y
compris dans la croûte profonde.
a. Géométrie
Un pli qui est similaire par translation le long de son axe est
un pli cylindrique (cylindrical). Si l’axe est courbé, il peut
définir des structures en dômes et bassins (dome and basin).
56
Forme des plis
En section, un pli est un antiforme si ses flancs pendent dans
des directions opposées, et un synforme si leur pendages
converge (antiform, synform). Si les couches les plus jeunes
sont au cœur, on parle de synclinal, sinon d’anticlinal
(syncline, anticline).
(Oui, la définition est un peu tirée par les cheveux, c’est une
rationalisation a posteriori de termes d’usage… dans les cas
complexes, on préciserait ce qui se passe)
Orientation
Selon l’inclinaison du plan axial, on décrit un pli comme droit
(upright), incliné (inclined), déversé (overturned) ou couché
(recumbent).
57
Figure 74. Forme des plis.
58
Figure 76. Forme des plis.
59
b. Epaisseur des couches
On peut distinguer deux types principaux :
60
Figure 78. Classification
des plis en fonction de la
géométrie des isogones.
Plis et schistosité
De façon générale, les plis sont associés à une schistosité de
plan axial (axial planar cleavage), parallèle au plan axial du
pli ou légèrement en éventail.
Emboîtement de plis
Comme beaucoup d’objets en géologie, les plis sont des
structures auto-similaires : on retrouve à petite échelle des
formes semblables aux formes à grande échelle. Ici, on parle
de plis parasites (parasitic folds).
61
De part et d’autre de l’axe d’un pli principal, les plis de second
ordre ont une asymétrie différente (plis en « S » et plis en
« Z » ) ; proche du sommet les plis secondaires sont des plis
symétriques en « M ».
d. Plis particuliers
62
On utilise des termes particuliers pour certains types de plis,
illustrés Figure 82 : plis en genou (kink folds) ; plis
ptygmatiques (ptygmatic) ; plis coffrés (box fold) ; plis
déracinés (rootless).
63
e. Interférences de plis
Une région qui subit plusieurs phases de plissement présente
des structures d’interférence (plis replissés). On classifie les
plus communs en plusieurs types (Figure 84) :
64
a. Le flambage
Le mécanisme par lequel une plaque (ou une barre) se plie si
on appuie sur ses extrémités (même parfaitement
parallèlement) est connu sous le nom de flambage (buckling).
W = 2π a 3
η1
6η 2
L’amplitude des plis est, quant à elle, dépend du contraste de
viscosité et de la quantité de raccourcissement.
65
Figure 86. Modèles
numériques de
plissement d’une
couche, avec différents
contrastes de viscosité
avec son environnement
(décroissant de haut en
bas). Plus le contraste de
viscosité est élevé, plus
les plis ont une
amplitude élevée.
66
Figure 87. Plissement
d’une pile de couches
compétentes (noir) et
moins compétences
(pointillés). A. Une seule
couche compétente. B.
Deux couches
compétentes,
d’épaisseurs différentes
se plissent chacune
selon son mode propre si
elles sont assez
écartées. C. Plusieurs
couches compétentes
proches : noter que la
longueur d’onde des plis
a augmenté. D. Une
couche épaisse et des
couches minces ; les
couches minces tendent
à suivre la couche
épaisse.
67
b. Régime de déformation dans les plis et
microstructures associées
Si on continue à modéliser les plis comme des simples plaques
déformées, on voit que le plissement impose des déformations
internes dans la plaque qui peuvent se faire de deux façons,
par déformation de charnière (neutral plane folding) ou par
déformation de flanc (flexural folding).
68
Plis par déformation de charnière
C’est le mode de déformation d’une simple poutre ou plaque.
Dans ce cas, on constate aisément qu’il existe une « ligne
neutre » (neutral line) quelque part au milieu de la poutre ; ce
qui est « au dessus » est en extension, ce qui est en dessous est
en compression. On observe donc des structures extensives à
l’extérieur (« extrados ») du pli, et compressives à l’intrados.
69
b. Plis par aplatissements hétérogène
70
5. Tectonique ductile à l’échelle régionale
71
purement ductile où la tectonique cassante (failles et
chevauchements) n’a plus guère de place.
72
Figure 97. Représentation
schématique des styles
tectoniques à différents
niveaux structuraux.
Figure 98.
Chevauchements en
domaine ductile : le
Haut-Allier.
73
Figure 99.
Décrochements
ductiles : les
cisaillements hercyniens
de Bretagne.
74
III. Déformation cassante
75
Figure 100. Rupture sur
des fentes de Griffiths
pré-existantes. Les fentes
dans la bonne
orientation sont activées
et deviennent la « vraie »
fracture. Les autres
fentes sont refermées.
1.2. Géométrie
76
glissement sur des plans de fracture (plans préexistants et
dans la bonne orientation, ou de façon analogue au cas
précédent, par exagération de fentes de Griffith) (shear
fractures).
77
b. Systèmes de failles conjuguées
Les failles qui se forment par rupture cisaillante (en suivant le
critère de Navier-Coulomb) se forment à 30° de σ1, et
contiennent σ2. Il y a donc deux orientations possibles pour la
rupture (ou la réactivation de failles existantes), qui forment
des systèmes de failles dit conjugués (conjugate faults).
c. Associations failles—fentes
Dans la nature, les deux éléments (failles conjuguées formées
par rupture cisaillante, et fentes de tension) sont associées. On
a donc des systèmes où on associe des failles avec des fentes en
échelon (en-echelon tension gashes).
78
Quand les systèmes de fracture sont remplis de minéraux
(souvent quartz ou calcite), on parle de veine (vein).
Les joints sont des fractures tensiles ; leur origine peut varier :
79
associées aux failles, et forment des systèmes « en échelon »
(en-echelon tension gashes) le long des plans de faille, ou
parfois à l’endroit où « il y aurait du » y avoir une faille.
Il n’est pas rare que des fentes de tension soient à leur tour
déformées par le mouvement relatif des lèvres de la faille ; on
peut même parfois voir une nouvelle génération de fentes les
recoupant.
80
Figure 107. Fentes de
tension et joints
stylolithiques. σ1 est
vertical dans ce dessin.
3. Les failles
a. Failles normales
Le déplacement sur une faille normale (normal fault)
est proche de la ligne de plus grande pente du plan de
faille (down dip movement, ou dip-slip fault) ;
Le mur descend relativement au toit ;
Il « manque » de la stratigraphie de part et d’autre de
la faille ;
Ce sont des failles en extension (σ3 horizontal,
perpendiculaire à la faille, σ1 vertical), leur pendage
typique est de 60 °.
81
inverses très pentées, souvent par réactivation
d’anciennes failles normales)
82
c. Failles décrochantes
Les failles décrochantes (transcurrent) ont un mouvement
essentiellement horizontal (strike slip fault). On parle de
décrochement (wrench fault) pour une faille décrochante à
peu près verticale (c’est le cas général).
d. Mouvements composites
83
Il existe aussi des failles sur lesquelles le mouvement est
essentiellement rotationnel : failles en ciseaux (scissor faults)
Figure 113. Le
déplacement apparent
sur une faille n’est pas un
bon marqueur !
84
qui donnent le sens du déplacement (steps, slip
fibres) ;
Les roches proches de la faille sont tirées et tordues de
façon ductile et forment des crochons (fault drag).
Figure 114.
« Tectoglyphes » :
marqueurs de
glissement sur un plan
de faille.
85
b. Reconstitution de l’état de contrainte
Voir TD8. Les failles sont en théorie à 30° de σ1, avec une
population de failles (formées en même temps, à l’évidence !)
on peut donc retrouver la direction de la contrainte principale.
Mécanismes au foyer
86
Figure 116. Mécanismes
au foyer sur différents
types de faille.
Notez que par cette méthode, il est impossible (sauf à avoir des
informations géologiques sur la géométrie de la faille !) de
décider entre le plan auxiliaire et le plan de faille !
87
quadrant extensif (on peut même avoir de meilleures
informations, cf. discussion en 1.2.c et plus bas; mais en cas de
rejeu sur une faille existante, on est moins certain de
l’orientation relative contrainte—faille. On est au moins
certain que σ1 soit dans le quadrant compressif).
Figure 118.
Détermination des
contraintes par la
méthode des dièdres
droits.
Figure 119.
Détermination des
contraintes par la
méthode des dièdres
aigus.
88
3.3. La complexité des « vraies » failles
En contexte extensif
En contexte compressif
En contexte compressif, les chevauchements et failles inverses
développent souvent des systèmes de rampes et de plats
(ramps and flats), avec des failles qui se localisent
préférentiellement dans des discontinuités lithologiques (cf.
trias gypsifère dans les chaînes sub-alpines), et qui « sautent »
d’un niveau faible à l’autre.
89
En décrochement
A l’échelle régionale
On observe des faisceaux de failles, avec des failles secondaires
(fault splay) se branchant sur la faille principale.
90
A l’échelle de l’affleurement
Figure 125.
Amortissement élastique
d’une faille. Noter aussi
la relation entre la
longueur, et le
déplacement sur la
faille.
91
Souvent, les failles se divisent en une série de failles moins
importante près de leur fin (terminaison en queue de cheval,
horsetail, dont la géométrie donne le sens de mouvement).
Cataclasites
Mylonites
Roche cohésive, fortement foliée ; grains très fins (non visibles
à l’œil nu)
92
Pseudo-tachylites
(Tachylite = terme désuet pour des liquides basaltiques).
Roche cohésive, formée par de la fusion par friction lors de la
déformation. Typiquement un verre (parfois dévitrifié). Rare,
associé par exemple aux impacts de météorites.
93
Un escarpement de faille est souvent disséqué en facettes
triangulaires (« flat irons ») par des ruisseaux
perpendiculaires. Sur une faille active, on peut observer des
ruisseaux décalés, des terrasses alluviales récentes ou des
cônes de déjections découpés par la faille, etc.
94
Figure 130. Extension
symétrique vs.
dissymétrique
95
En carte, les rifts sont formés de faisceaux de failles normales
parallèles (éventuellement avec des relais) ; en coupe, des
grabens (graben) ou demi-grabens.
96
4.2. Systèmes de failles inverses
97
4.3. Chevauchements
Figure 135.
Chevauchements
d’échelle crustale : les
Alpes occidentales.
98
Figure 136.
Chevauchements de
type himalayen et andin.
99
Figure 138. Systèmes de
duplex
c. Problèmes mécaniques
Au point de vue mécanique, les nappes posent des problèmes :
comment arriver à excéder la résistante au glissement sur le
décollement basal, sans pour autant perdre la cohésion de la
nappe (les chevauchements ont un angle très faible, donc la
contrainte cisaillante y est extrêmement basse. Pour excéder le
seuil de rupture sur le décollement, le reste de la nappe devrait
être soumis à des contraintes très supérieures à sa rupture) ?
Quelle force permet le déplacement en masse ?
100
Dans la plupart des cas, le décollement se fait dans des
niveaux moins résistants, et/ou est assisté par des
surpressions de fluides.
101
4.4. Systèmes décrochants
Rotations de blocs
102
Failles transpressives et transtensives (transpression,
transtension)
La plupart des décrochements ne sont pas de « purs »
décrochements, mais des zones mixtes avec décrochement et
compression ou extension. Dans ce cas, la déformation est le
plus souvent partitionnée entre des structures purement
décrochantes (la faille principale) et des structures
compressives ou extensives, parallèles à la faille, qui
découpent des « pop-ups » ou des bassins d’effondrement le
long de la faille (structures en fleur extensives ou
compressives). Exemples : sillon houiller en extension ; pop-
ups dans le Languedoc en compression.
Convergence oblique
Si la convergence est oblique, on forme une chaîne de
montagne mixte, décrochante et convergente ; on a là encore
partitionnement de la déformation entre des structures de
type chevauchement, et des décrochements.
Figure 142.
Convergence oblique.
103
Indentation
104
Relais dans des systèmes compressifs ou extensifs
Enfin, il st fréquent que des zones extensives (rifts) ou
compressives soient décalées de quelques kilomètres ou
dizaines de kilomètres, et soient reliés par des failles
décrochantes (relais décrochants).
105
IV. Mini-lexique
1. Mécanique et rhéologie
106
Tenseur des Stress tensor Description mathématique complète du tenseur
contraintes des contraintes ; les contraintes varient en
intensité et en orientation dans différentes
directions de l’espace.
107
Déformation Homogeneous/in La déformation est homogène si elle est
homogène/hétér homogeneous identique en tout point du corps déformé ; dans
ogène strain ce cas des lignes initialement parallèles le
restent après la déformation.
Déformation Continuous/disco La déformation est continue si ses propriétés
continue/discont ntinuous strain varient progressivement, sans rupture, dans
inue l’espace.
Déformation Coaxial / non La déformation est coaxiale si les axes de
coaxiale / non rotational strain, l’ellipsoïde de déformation restent fixes tout au
rotationelle / pure shear long de la déformation.
cisaillement pur
S’il n’y a pas de changement de volume, on est
dans le cas particulier du cisaillement pur.
Déformation non Nopn-coaxial / Les axes de la déformation tournent pendant la
coaxiale / rotational strain, déformation.
rotationelle / simple shear
cisaillement
simple S’il n’y a pas de changement de volume :
cisaillement simple.
Constriction Constriction Déformation dominée par l’étirement selon X.
Aplatissement Flattening Déformation dominée par l’aplatissement selon
Z.
Oblate Décrit la forme d’un ellipsoïde de déformation
aplati (crêpe)
Prolate Décrit la forme d’un ellipsoïde de déformation
étiré (cigare).
Paramètre de Flinn’s Paramètre décrivant la forme de l’ellipsoïde de
Flinn parameter X −1
déformation, k = Y . k>1 en constriction
Y −1
Z
et <1 en aplatissement.
108
Seuil Yield stress Valeur de contrainte (déviatorique) au dessus
d’écoulement de laquelle une roche passe d’une déformation
plastique élastique à une déformation plastique.
Fluage Creep Déformation plastique « idéale », où le
matériau se déforme sans que la contrainte
n’augmente (on ne peut pas accumuler de
contrainte).
Visqueux Viscous Au sens strict (« idéalement visqueux »),
désigne un matériau au comportement
Newtonien, qui se déforme (1) sans seuil
d’écoulement plastique (il n’a aucune
composante de déformation élastique) ; (2)
avec une relation linéaire entre contrainte et
taux de déformation.
Viscosité Viscosity Relation entre taux de déformation et
contrainte (rapport entre les deux, pour un
corps Newtonien).
Loi de Hooke Hooke’s law Loi linéaire décrivant la déformation élastique
par une relation de proportionnalité entre
déformation et contrainte.
Comportement Newtonian Comportement idéalement visqueux (voir ce
Newtonien behaviour mot).
Critère de Navier-Coulomb Critère de rupture basé sur une relation entre
Navier-Coulomb criterion contraintes normales et cisaillante sur un plan :
rupture si τ >C 0 + a.σ N
Cercle de Mohr Mohr circle Diagramme représentant de façon graphique
les relations entre contraintes normale et
cisaillante. Utilisé pour décrire la géométrie de
la rupture.
Résistance Strength Contrainte maximale que peut supporter un
matériau, que ce soit une limite de rupture ou
de fluage.
109
2. Déformation ductile
110
• Linéation (de Mineral Linéation marqué par l’allongement de
croissance) (growth) minéraux (orientation préférentielle, minéraux
minérale lineation étirés…). Si les minéraux ont grandi de façon
syn-tectonique, linéation de croissance
minérale.
• Linéation de Linéation marquée par des niveaux compétents
boudinage découpés par boudinage.
111
Mécanismes de déformation :
• Macle de Mechanical twin Macles minérales (calcite ou plagioclase
déformation typiquement), formées par la déformation du
réseau cristallin.
• Pression- Pressure Dissolution de parties des minéraux sous l’effet
dissolution (ou solution de la pression (et recristallisation dans d’autres
dissolution (dissolution parties de la roche, en général !), en présence
sous creep, si c’est un de fluides.
contrainte) mécanisme de
fluage)
• Fluage par Diffusion creep Fluage par transport d’éléments chimiques d’un
diffusion coté des cristaux à un autre.
• Fluage- Dislocation Fluage par déformation des cristaux et
dislocation creep glissement le long de défauts du réseau
cristallin.
• Recuit Annealing Réequilibration texturale par formation de
nouveaux grains, plus grands que ceux issus de
la déformation, généralement avec une texture
à joints à 120°.
Pli Fold
• Axe Axis Axe de courbure principale du pli.
• Plan axial Axial plane Plan défini par les axes de toutes les surfaces
courbées ensemble dans le pli.
• Crête Crest, Sommet (topographique) du pli, pas
culmination nécessairement confondu avec son axe.
• Charnière Hinge Point de plissement maximal, en 2D :
équivalent 2D de l’axe.
• Flanc Limb Parties relativement droites du pli, reliant deux
charnières.
Pli cylindrique Cylindrical fold Pli dont la forme ne change pas par translation
le long de l’axe.
Synforme, Synform, Synforme: pli dont les flancs pendent de façon
antiforme antiform concentrique (vers un centre commun) ;
Antiforme : les flancs pendent de façon opposée
(antithétique)
Synclinal, Syncline, Synnclinal: pli où les couches les plus jeunes
anticlinal anticline sont au coeur.
112
Forme des plis :
• Pli Open/tight/isocl Décrit le degré d’ouverture d’un pli.
ouvert/serré/is inal
oclinal
• Pli Upright/Inclined Décrit le pendage du plan axial, de vertial à
droit/incliné/ /Overturned/Re horizontal.
déversé/couché cumbent fold
• Pli isopaque Isopach, parallel Pli où l’épaisseur d’une couche ne change pas si
fold on la suit. Pose des problèmes de volume au
coeur du pli.
• Pli semblable Similar fold Pli où l’épaisseur d’une couche change (épaisse
à la charnière, mince sur les flancs). Chacune
des couches empilée a la même forme et le pli
peut se « répéter » indéfiniment.
• Pli en genou Kink fold Pli avec des charnières très étroites, à angle
aigu.
• Pli coffré Box fold Pli avec des flancs verticaux et horizontaux,
séparés par des charnières assez serrées.
• Pli déraciné Rootless fold Pli dont les flancs ont été étirés au point d’avoir
disparu.
• Pli en Sheath fold Pli dont l’axe est courbe, qui forment des
fourreau cylindres ou quasi-cylindres.
Modes de plissement :
• Pli par flexure Pli formés par déformation « externe » d’une
couche, sans déformation dans la masse. Plis
« actifs ».
• Flambage Buckling Mode de déformation d’une poutre ou d’une
plaque que l’on serre à ses extrémités.
• Plissement Flexural folding, Modes d’accommodation de la déformation en
par neutral surface plissement flexural ; elle peut se concentrer
déformation de folding dans les flancs ou dans les charnières du pli.
flanc, de
charnière
113
• Ligne neutre Neutral line Dans un pli par déformation de charnière, une
ligne (ou surface) neutre sépare une partie
interne en compression, d’une partie externe en
extension.
• Extrados, Outer arc, inner Partie externe (resp. interne) du pli.
intrados arc
• Plissement Shear folding Plissement par cisaillement hétérogène ; les
par cisaillement différences d’intensité de la déformation font
que un marqueur passif, sans rôle mécanique,
est diversement déformé et apparaît plissé. Plis
« passifs ».
3. Déformation cassante
Joint ou fracture Joint, fracture Plan de rupture sur une roche sans
déplacement associé.
Stockwork Forme de brèche formée par un
système de joints, souvent avec des
minéralisations dans les fractures.
114
Prismation en orgues Columnar jointing Joints formés par diminution de
basaltiques volume lors du refroidissement de
roches volcaniques.
Stylolithes Stylolithic joints « Fractures » irrégulières, formées
par pression-dissolution. Souvent
associés à des fentes de tension.
115
Failles secondaires Fault splay Failles mineures associées, et se
branchant, sur une faille principale.
Joints de Riedel Riedel joints Joints associés à une faille, avec une
orientation de 15° de part et d’autre
de σ1.
Terminaison en queue Horsetail Amortissement d’une faille, sous la
de cheval forme d’un groupe de failles ou
fractures se branchant sur la faille
principale.
116
Chevauchement Thrust Faille inverse plate, souvent avec
transport important.
• Nappe Nappe Unité de roches transportée
tectoniquement par un
chevauchement, potentiellement à de
très grandes distances de sa région
d’origine.
• Autochtone, Autochtonous, Respectivement, les terrains sous un
allochtone allochtonous chevauchement (qui sont restés sur
place) et dans la nappe (qui ont été
déplacés).
• Fenêtre Window, parfois alld. Zone où une nappe a été érodée, et
Fenster où l’autochtone apparaît.
• Klippe Klippe (plur. Alld Zone ou un fragment de nappe a été
Klippen) isolé au milieu de l’autochtone par
érosion.
• Rampes et plats Ramps and flats Forme « en marche d’escalier » d’un
chevauchement, avec des plats qui
suivent des interfaces géologiques et
des rampes qui les relient.
• Duplex Duplex Système de chevauchements empilés.
• Décollement Basal thrust Chevauchement de base d’un
système de nappes.
117