Grenadier PDF
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IDENTIFICATION DE CULTURE
• Nom Commun : Punica granatum
• Famille : Punicaceae
• Genres : Punica
AIRE DE CULTURE
Le grenadier est localisé principalement dans les régions de Béni-Mellal, Meknès, Fès, Marrakech ou certaines oasis sahariennes.
En monoculture ou associé à l'olivier ou à la vigne.
EXIGENCES PEDO-CLIMATIQUES
• Température
Cette espèce peut supporter des extrêmes de températures allant de -10 et +40°C. Le grenadier exige une petite dose de froid en
période hivernale pour son évocation florale mais il craint les conditions généralement froides des hautes altitudes.
• Type de sol
Le grenadier est une espèce connue pour sa tolérance au calcaire et à la salinité. Sa tolérance à la sécheresse est relative et se
fait au détriment de sa croissance végétative et de sa fructification. Les meilleurs résultats d'installation de plantations sont
obtenus en sols d’alluvions profondes avec des disponibilités satisfaisantes en eau (bords des courants d'eau). Les sols argilo-li-
moneux irrigués conviennent aussi à la culture du grenadier.
LE MATERIEL VEGETAL
Il existe actuellement un grand nombre de variétés de grenadier au Maroc et probablement beaucoup de synonymie d’appellation,
ces variétés portent des dénominations différentes, attribuées selon la forme du fruit (Ounk Hmam), la couleur de l’épiderme
(Sefri, Grenade rouge et Grenade jaune) ou la zone (Bzou).
L’échange de matériel végétal entre différentes régions est très fréquent.
Deux groupes de variétés sont cultivées au Maroc :
-Les grenades à pépins doux consommées en frais : Le Sefri de Beni Mellal, les grenades rouges et jaunes de Marrakech, le
Kharaji de Bzou, le Mesri de Meknès, Laroussi de Fès et Zhéri d’origine tunisienne.
-Les grenades acides à pépins durs destinés généralement à la transformation : On distingue Wonderful, Negro, Monstruoso, et
Dwarf semi evergreen.
Les variétés Sefri, Grenade rouge et Grenade jaunes sont les variétés les plus importantes qui sont cultivées dans le pays. Pour
préserver le matériel génétique de cette espèce au Maroc, deux collections ont été établies : la collection d’Ahl Sousse à Beni
Mellal et la collection de l’INRA à Meknès.
INSTALLATION DE CULTURE
• Préparation du sol
En cas de nouvelle plantation de grenadier, le sous solage est requis en terre trop argileuse pour briser la semelle de labour et le
tassement du sol, Il est aussi nécessaire de couper le système racinaire du précédent cultural pérenne, dans ce cas, une rotation
culturale type céréale s’impose pour briser le cycle d’adventices et de maladies telluriques.
Le labour superficiel est nécessaire dans tous les cas pour ameublir le sol et favoriser un bon enracinement de jeunes plants de
grenadier.
• Densité
Les plantations de grenadier deviennent de plus en plus denses pour des raisons telles que :
-Maitrise de techniques culturales.
-Irrigation fertilisante localisée.
-Amortissement rapide d’investissement.
La densité adoptée est très variable d’un verger à l’autre et ceci à cause de l’ancienneté de la culture et des différences régio-
nales, mais la plus recommandée pour une bonne rentabilité est de 400 arbres/ha, soit (6*4m) ou (5*5m). La faible vigueur du
grenadier lui permet d’être planté à haute densité. Pour un verger commercial à conduire en irrigué, les écartements 5x3 m à
5x3.5 m peuvent être adoptés.
OPERATIONS CULTURALES
FERTILISATION
Le grenadier est une espèce exigeante en éléments fertilisants majeurs mais aussi en fer et manganèse.
L'apport de fumier à raison de 20 kg par arbre est recommandé à la plantation. Au cours de la première année, un apport de
10-15 g d'azote par plant et par mois active la croissance tandis qu’au cours de la 2éme année, on doit apporter pour chaque
plant 100 g d'N, 200 g de P205 et 100 g de k20 avant floraison et 100 g d'N, quatre mois après.
IRRIGATION
En général, les arrosages réguliers sont recommandés pour maintenir le sol constamment humide.
Les doses journalières sont calculées en tenant compte de paramètres essentiels : L’évapotranspiration potentielle et les caracté-
ristiques physico-chimique du sol, en particulier la capacité de rétention d’eau.
Les irrigations doivent s'effectuer à intervalles de temps réguliers pour éviter les éclatements des baies. Le grenadier est une
espèce caractérisée par ce désordre physiologique dont la sensibilité varie selon la variété et les conditions de culture, une forte
pluie à l'approche de la récolte d'un verger stressé favorise l'éclatement des grenades et leur altération.
Les pratiques les plus courantes font état de 13 à 18 apports effectués entre le mois de mars et le mois d’octobre soit une
moyenne de 10000 m3/ha, Il est nécessaire de garder le système radiculaire constamment frais par des irrigations régulières et
bien raisonnées.
Le goutte à goutte permet d’éviter l’altération des grenades et d’améliorer les performances avec une économie de l’eau d’irriga-
tion.
PROTECTION PHYTO
Parmi les principaux ravageurs et maladies du grenadier, par ordre d'apparition, il y a le puceron qui colonise les jeunes pousses
printanières. Un traitement insecticide suffit pour le contrôler. Une maladie fongique due à Aspergillus castaros, entraîne la
pourriture de l'intérieure du fruit dont les graines deviennent noires à l'approche de la maturité des fruits, à ce stade, les
attaques d'oiseaux et notamment les mêmes sont à craindre.
Les attaques de nématodes (Meloidogyne incognito) sont connues sur grenadier et contribuent à la baisse des rendements, cette
espèce peut être attaquée aussi par le virus HSVd (Hop Stunt Viroid). Le calendrier de traitements à envisager comprend donc un
nombre réduit d'interventions.
RECOLTE ET CONSERVATION
La récolte se fait manuellement en un seul passage et peut s’étaler jusqu’au mois de décembre. La première vague de floraison
donne le meilleur taux de nouaison avec des fruits de bonne qualité, moins susceptibles à l’éclatement.
Les fruits sont récoltés quand l’écorce de la grenade perd sa chlorophylle et se colore en rougeâtre ou jaune clair (selon les
variétés), par ailleurs plus le fruit est lourd, plus la pulpe sera juteuse.
Les fruits sont susceptibles de perdre l’eau au cours de la conservation, mais s’ils sont entreposés à 4-5°et 80-85% d’humidité
relative, ils peuvent supporter jusqu’à 6 mois de stockage sans altération.
Références :
Haddioui A. La culture du grenadier (Punica granatum L.) au Maroc. In : Melgarejo P. (ed.), Valero D. (ed.). II Interna-
tional Symposium on the Pomegranate. Zaragoza : CIHEAM / Universidad Miguel Hernández, 2012. p. 79 -81 (Options
Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 1 03).
Walali Loudyi D. Quelques espèces fruitières d’intérêt secondaire cultivées au Maroc. In: Llácer G. (ed.), Aksoy U. (ed.),
Mars M. (ed.). Underutilized fruit crops in the Mediterranean region. Zaragoza : CIHEAM, 1995. p. 47 -62(Cahiers
Options Méditerranéennes; n. 13).
OUKABLI A., 2004. Le grenadier : Des variétés performantes pour la culture. Transfert de Technologie en Agriculture
n°123. Bulletin mensuel d'information et de liaison du PNTTA.
Walali L.D. et al., 2003.Fiches techniques: L’amandier, l’olivier, le figuier, le grenadier. Transfert de Technologie en
Agriculture n°105. Bulletin mensuel d'information et de liaison du PNTTA.
Guennouni A., 2012. Le grenadier acteur de diversification fruitière au Maroc. Agriculture du Maghreb, n°61.