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Travenol L - Catéchisme Des Francs-Maçons - 1740

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CATECHISME
D E S

FRANCS-MAG ONS.
Précedé d'un Abregé de l'Hiſtoire
d' Adoniram, Architecte du Temple
de Salomon, & d'une Explication
des Cérémonies qui s'obſervent à
la Reception des Maîtres, le Signe ,
le Mot & l'Attouchement, qui les
diſtinguent d'avec les Apprentifs
Compagnons.
| DE DIE AU BEAU SEXE.
Par LEONARD GABANON.
XS -#

A JER US AL EM,
chez l'Auteur, rue des Maçons, au Nivea"
d'or, entre l'Equerre & le ComPas
| ET A I. I M O G E S,
Chez P1 E R R E M o RT ! ** , rue du Plâtre, à
la Truelle Royale,vis-à-vis l'Auge Couronnée.

144o. depuis le Déluge.


Avec Approbation & Privilege ºu Roi Salomon.

2Y a -
Ad /, a
/
(T º u
V
&, 4
-
a)
|
#CC9
0 0

· 3-3-3-3-3-3-3-3-3-3-3-3-3 & .
C9CC35Cſ>:CCCC6C#:3

E P I T R E
A U B E A U S E X E.
#º#
|#
ExE enchanteur que j'a-
V # dore, & à quije voudrois
# # # # pouvoir plaire autant que
· vous ſçavez me charmer,ſouffrez
queje vous dedie cepetit Ouvrage,
pºur vous venger de l'injure que
les Francs-Maçons vous font , en
vous banniſſant de leur Societé, c#.
en voulant nous perſuader qu'on
peut ſans vous goûter une felicité
parfaite.
Jeſſais qu'en ſatisfaiſant votre
turioſitéje donne unè atteinte mor
telle à une ancienne & nombreuſe
Societé, & que je m'expoſe à la
haine de pluſieurs de ſes Mem
bres, qui peut être ne me le par
donneront jamais , ſurtout les
chercheurs de franches lippés, &
certains Maîtres de Loges , qui
ſçavent adroitement faire leurpro
fit des contributions que l'on exige
des Récipiendaires. Mais toutes ces
conſiderations n'ont pû l'emporter
-
ſur l'envie que j'aitoûjours euë de
vous plaire. D'ailleurs ſi ce petit
ouvrage mortifie tous les Francs
Maçons, ildoit faire plaiſir à tous
ceux qui ne le ſont pas.Ainſi leplai
ſir que je fais à l'un me conſole un
eu de la peine que je puis cauſer à
l autre. Il eſt bon de vous dire de
plus, que je ne ſuis point Franc
Maçon, & que je n'ai pas mèmé
promis de garder le ſecret à celui

qui m'a initié dans leurs Myſteres.


Par conſéquent je crois que je puis
en toute ſureté de conſcience , &
ſans que perſonne ſoit en droit de
me blâmer, vous faire part de tout
ce que j'ai appris à ceſujet, tant en
Loge qu'ailleurs,ayant toujours juſ
qu'à preſentpaſſe pourFranc Magon
même des plus zel.s. Après tout.je
ſuis perſuadé que les Maçons rat .
ſonnables & d un certain rang, qui
ne ſont point affamés de cadeaux,
& à qui la Maçonnerie ne rapporte
rien,ſeront moins piqués de voir
le reſte de leurs ineffables Myſteres
divulgué par cet ôuvrage, que les
Maçons intereſſés ou avides pour
ront le publier.En tout cas ſi toute
la Confrairie ſe déchaine contre
- A iij

-
------"-- ---
moi, Sexe enchanteur , à qui tout
rend les armes, j'implore votreſe
cours J'eſpere que vous n aban
donnerez pas en parreille occaſion
celui qui eſt de vos charmes leplus
ardent adorateur.

-N

- - - ------ -- = -- " -** --


AU L E C T E U R.

L# Livre qui a pour titre le


Secret des Francs - Maçons ,
n'inſtruit que très-imparfaitement
de leurs Myſteres , & de leurs
| Cérémonies. On voit bien que
l'Auteur étoit encore Profane, &
dans les ténébres , quand il a fait
cet Ouvrage.
Depuis qu'il a vû la Lumiere,
il doit ſçavoir mieux qu'un autre,
qu'il n'a pas rempli ſon titre. H
dit que la Réception des Maîtres
n'eſt que de pure Cérémonie ,
que l'on n'y apprend preſque rien
de nouveau ; que la Salle de Ré
ception eſt décorée à peu de choſe
près, de la même façon que pour
la Réception des Aprentifs & des
Compagnons, & que les Maîtres
n'ont point de mot ni de ſigne
A iiij

| | -- ---- ------,-
8
qui les diſtinguent de ces der
niers. Je ſuis ſurpris que l'Auteur
n'étant pas mieux inſtruit de la
Maîtriſe, ait haſardé d'en parler.
ne devoit-il pas bien s'imaginer
que puiſqu'il y avoit de la diffe
rence entre les Aprentifs & les
Compagnons , il devoit y en
avoir auſſi entre les Compagnons
& ſes Maîtres ? Au reſte tout ce
qu'il dit à l'égard des Cérémonies
que les Francs-Maçons obſervent
à Table dans leurs Feſtins, eſt
juſte ; ainſi que le détail qu'il fait
de la Réception des Aprentifs
Compagnons. S'il ſe trompe, ce
n'eſt que dans des choſes qui ne
ſont point eſſentielles. Comme iI
importe peu, je crois, d'être inſ
- truit avec la derniere exactitude
de certaines minuties myſterieu
ſes, qu'ils obſervent,je n'ai point
cntrepris de relever toutes les
mépriſes de l'Auteur. Je me ſuis
contenté de traiter des choſes

--------- ------ -
-- --
- ---- -- - - --
* -- " --
. 9
qu'il a obmiſes ou qu'il n'a fait
qu'effleurer,pour
néceſſaires quimettre
ſont abſolument
le Lecteur
à portée de juger avec connoiſ-..
ſance de cauſe d'une matiere ſi
grave & ſi importante. ©.

L'Auteur a raiſon de dire qu'il


ne s'agit point d'Hiram Roi de
Tyr, chez les Francs-Maçons 3
mais il ne s'agit point non Plº,
comme il le prétend, de cet Hi
ram admirable Ouvrier en Mé
taux que &Salomon
de Tyr, avoit
qui fit les faitColon
deux venº
nès de Bronze, qui étoient à la
Porte du Temple, l'une nommée
Jachin , & l'autre Boz. * Quel
rapport pourroit avoir un Ouvrier
en Metaux avec la Confrairie des
Francs - Maçons : Il me ſemble
que la qualité qu'ils prennent de
Maçons, le Tablier de Peau blan
che, la Truelle qu'ils portent, &
tous les autres inſtrumens allégo
# Joſeph appelle cet Ouvrier Chiram

| -- ------=-=-=-----
IO

riques dont ils ſe décorent en


Loge , n'ont rien de commun
avec les Orfévres, les Serruriers ,
des Fondeurs , ni les Chaudron
niers. Mais outre qu'il n'eſt point
vraiſemblable qu'il s'agiſſe parmi
eux d'Hiram Roy de Tyr , non
plus que d'Hiram Ouvrier en Me
taux, ils conviennent tous que
c'eſt en mémoire de l'Architecte
du Temple de Salomon, qu'ils
font toutes leurs Cérémonies, &
rincipalement celles qu'ils ob
† à la Réception des Maî
tres. Après cela comment peut
on s'y méprendre, puiſque l'E-
criture nous apprend que celui
qui conduiſoit les travaux pour
ſa conſtruction du Temple de Sa
Homon, s'appelloit Adoniram 2 II
eſt vrai que Joſeph dans ſon Hiſ
toire des Juifs, dit qu'il ſe nom
moit Adoram. Mais cette difle
rence ne doit point le faire con
fondre avec Hiram Roi de Tyr ,
-
I I

ni avec Hiram Ouvrier en Me


taux. Il n'eſt donc pas douteux
que celui dont les Francs Maçons
honorent la mémoire, s'appelloit
Adoniram ou Adoram, & que c'eſt
à lui à qui ils prétendent qu'eſt
arrivé l'Avanture Tragique que
je mets à la tête de ce petit Ou
vrage, On ne trouve aucuns veſ
tiges de ce trait d'Hiſtoire dans
§ ni dans Joſeph. Les
Francs - Maçons , prétendent
qu'elle a été puiſée dans le Thal
mud, qui eſt une compilation des
I.oix Judaïques mêlées de beau
coup de rêveries ; mais comme je
crois qu'il eſt fort indifferent de
ſçavoir d'où elle peut être tirée,
je n'ai point fait de grandes re
cherches pour m'en aſſurer. Je
me fonde uniquement ſur la Tra
dition reçûe parmi les Francs
Maçons, & je la rapporte fidéle
ment commeils la racontent tous.
J'ai cru devoir donner auſſi les
I 2,

deux deſſeins qu'ils appeſſent la


Loge, qu'ils tracent ſur le plan
cher à la Reception de l'Apren
tif Compagnon , & à celle du
Maître. Moyennant cela j'eſpére
que ce petit Ouvrage pourra ſer
vir de Suplément au Livre inti
tulé ; Le Secret des Francs-A façons :
Comme l'Auteur de ce Livre
ſemble vouloir inſinuer qu'il eſt
plus rare de trouver des indiſcrets
parmi les Anglois , que parmi
les François, j'ai crû être obligé
en conſcience d'avouer ici à la
honte de la Nation Angloiſe que
c'eſt un Anglois Franc - Maçon,
qui m'a révelé les Myſteres de la
Maçonnerie : Le croira qui vou
dra, il ne m'eſt pas permis d'en
dire davantage. Mais quelle rai
ſon auroit - on de croire que les
Anglois fuſſent moins capables
que nous, de violer le Serment
des Francs-Maçons , eux qui ne
ſe font pas ſcrupule de violer le
"t
Serment de fidelité qu'ils jurent
à leur Roy.* Apparemment que
l'Auteur penſe qu'un Franc-Ma
çon ne feroit pas un ſi grand cri
me en ſe revoltant contre ſon
Prince, qu'en révelant à des Pro
fanes les prétendus Sacrés Myſte
res de la Maçonnerie.
Cet Auteur dit qu'il ne ſuit
point l'opinion de ceux qui
croient que les Sentimens appar
tiennent à un Quartier plûtôt qu'à un
autre; Cependant il prétend que
la diſcrétion , la Sageſſe & ſa dé
cence appartiennent à l'Angle
terre plûtôt qu'à la France, que
chez les Anglois les vertus re
gnent juſques parmi les gens du
plus bas étage; & pouren donner
une preuve, il cite cet Article des
Statuts d'une Societé qu'il y a à
* Les Anglois ſe ſont revoltés contre Charles
Premier & l'ont fait mourir par la main du
Boureau. Jacques Second auroit éprouvé le
, même ſort, s'il ne ſe fût ſauvé d'Angleterrs.J
14
Londres, qui n'eſt compoſée que
de gens de la lie du Peuple : Si
quelqu'unjure, ou dit des paroles cho
quantes à un autre, ſon voiſin peut
lui donner un coup de pied ſur les os
des Jambes. Que ce Statut donne
une haute idée de la Sageſſe &
de la profondeur Angloiſe ! Je ne
doute pas qu'il ne ſoit obſervé
à la rigueur dans une pareille So
cieté, & que par conſéquent, iI
n'y ait beaucoup de coups de
pied de donnés de part & d'autre,
ſans compter les coups de tête.
Cependant quoique puiſſe avoir
d'admirable | cette charmante
Compagnie , je ne crois pas
qu'elle détruiſe jamais la mau
vaiſe réputation que s'eſt acquiſe,
à bon droit, ſa canaille d'Angle
terre parmi toutes les autres Na
tions, & même parmi les Anglois
honnêtes gens. Je ſuis donc per
ſuadé que ſes Apologiſtes per
dront toujours leur tems. Si nos
r5
Beaux Eſprits deſœuvrés avoient
un peu d'amour pour leur Patrie,
ils n'affecteroient pas de faire
en toute occafion l'Eloge d'une
· Nation qui fut toujours enne
mie de la leur, & ils ne s'étu
dieroient pas à faire des portraits
ridicules & odieux de leurs Com
patriotes. Je conviens que ce
n'eſt pas toujours ceux que nous
aimons le mieux qui ont le plus
de mérite , mais ceux que nous
aimons le mieux, nous paroiſſent
toujours en avoir beaucoup plus
que les autres , & ſi nous leur
· trouvons quelques deffauts nous
n'avons garde de les publier.
Cela étant, tout Fançois qui dans
ſes ouvrages ſemble ſe propoſer
de décrier ſa Nation n'aime point
ſa Patrie. Or je ſoutiens que tout
homme qui n'aime point ſa Pa
trie , mérite non ſeulement d'en
être mépriſé, mais de l'être auſſi
de toutes les autres Nations.
Y6
Je ne dis pas pour cela qu'on
ne puiſſe louer le mérite des
Etrangers : mais je prétens qu'un
bon Citoyenne doitjamais le faire
aux dépens de ſes Compatriotes ,
ni encore moins encenſer des
Idoles dans d'autres Pays, au pré
judice des divinités qui ſont dans
le fien. Il ne faut pas être ſurpris
qu'on ait fait en France I'Eloge
de Rien dedié à Perſonne, celui
de la Folie, l'Apologie des ſu
perſtitieuſes Cérémonies de ſa
Confrairie des Francs - Maçons.
Au premier jour on verra ſans
doute paroître en pluſieurs volu
, mes le Panégyrique de la canaille
Angloiſe, par M. l'Abbé***,

># #
àé

. A BRE GE'
- 17 -

xxxsºſs#P#
# #-s5-S3-SX-SX-s&
- · 1
A B R EG E
DE L' HISTO I R E

DADONIRAM,
AR CHI T E c T E DU TEMPLE

D E S A L O M O N.
En#sr#TE D o N 1 R A M à quiSa

cx32x92-0$º
# lººon avoit donné
## #| l'Intendance & la COll
#ez# duite des travaux de
&#z ſon Temple , avoit
un ſi grand nombre d'Ou
vriers à payer, qu'il ne pouvoit
les connoître tous ; & pour ne
pas riſquer de payer l'Aprentif
comme le Compagnon , & le
Compagnon comme le Maître ,
. I8
ff convint avec chacun d'eux er1
particulier de mots, de ſignes &
d'atouchemens differens pour Ies
diſtinguer. Le mot de l'Aprentif
étoit 57achin, nom d'une des deux
Colonnes d'Airain , qui étoient
à la porte du Temple, auprès de
laquelle iis s'aſſembloient pour
recevoir leur Salaire. Leur ſigne
étoit de porter la main droite ſur
- l'épaule gauche, de la retirer ſur
la même ligne du côté droit, &
de la Iaiſſer retomber ſur la cuiſſe :
le tout en trois tems. Leur attou
chement étoitd'appuyer le pouce
droit ſur la premiere & groſſe
jointure de l'index de la main
droite de celui à qui ils vouloient
ſe faire connoître.
Le mot des Compagnons étoit
Boz : on appelloitainſi l'autre co
Honne d'Airain qui étoit à la porte
du Temple, où ils s'aſſembloient
auſſi pour recevoir leur Salaire.
Leur ſigne étoit de porter la
I9
main droite ſur la mamelle gau
che, les quatre doigts ſeré s &
étendus, & le pouce écarté. Leur
attouchement étoit le même que
celui des Apprentifs, excepté
qu'il le faiſoient ſur le ſecond
doigt, & les Apprentifs ſur le
premIer.
Le Maître n'avoit qu'un mot
pour ſe faire diſtinguer d'avec
ceux dont je viens de parler, qui
étoit Jehova : mais il ſut changé
après la mort d'Adoniram.
Trois Compagnons, pour tâ
cher d'avoir la paye de Maître ,
réſolurent de demander le mot
de Maître à Adoniram, lorſqu'ils
pourroient le rencontrer ſeul ,
ou de l'aſſaſſiner , s'il ne vouloit
pas ie leur dire. Pour cet effet,
ils ſe cacherent dans le Temple,
où ils ſçavoient qu'Adoniram ai
loit ſeul tous les ſoirs faire la
ronde. Ils ſe poſterent , l'un au
Midi, l'autre au Septentrions &
là i j

:
2O -

ſe troiſiéme à l'Orient. Lorſqu'A -


doniram, qui entra par la porte de
l'Occident, paſſà devant celle du
Midi; un de ces troisCompagnons
Hui demanda le mot de Maître, en
devant un bâton ſur lui.Adoniram
lui dit , qu'il n'avoit pas reçû le
mot de Maître comme cela.Auſſi
tôt ce Compagnon lui porta un
coup de ſon bâton ſur la tête. Le
coup n'ayant pas été aſſez violent
pourjetter Adoniram par terre, iI
ſe ſauva du côté de la porte du
Septentrion, où il trouva le ſe
cond qui lui en fit autant; cepen
dant n'ayant pas encore été ter
- raſſé de ce ſecond coup, il fut
- pour ſortir par la porte de l'O-
# | rient : mais il y trouva le dernier,
| qui après lui avoir fait la même
| | | demande, que les deux premiers,
| | || l'aſſaſſina ſans miſericorde. Après
quoi, ils ſe rejoignirent tous les
| trois pour l'enterrer ; & quand
| | il fut inhumé, ils couperent une "
, ,
[ .

t |
| ·
| |
-
| º, -

| | |
- |
| |
2 I

- branche d'un Accacia, qui étoit


'auprès d'eux, & la planterent
ſur lui, pour pouvoir reconnoître
l'endroit où il étoit, quand bon
Heur ſembleroit. Salomon ayant !
été ſept jours ſans voir Adoniram,
ordonna le ſeptieme à neuf Maî
tres de le chercher; & pour cet
effet, d'aller d'abord ſe mettre
trois à chaque porte du Temple,
pour tâcher de ſçavoir ce qu'il
étoit devenu. Ces neufs Maîtres
executerent fidélement les ordres
de Salomon; & après avoir cher
ché long-tems ſans avoir aucune
nouvelle d'Adoniram , trois d'en
tr'eux , qui ſe trouverent un
peu fatigués , furent juſtement
pour ſe repoſer auprès de l'en
droit où il étoit enterré, & l'un
des trois pour s'aſſeoir plus aiſé
ment , prit la branche d'Acacia ,
qui lui reſta à la main ;ce qui leur
fit remarquer que la terre en cet
endroit avoit été remué nouvelle
-

) 22
ment; & voulant en ſçavoir ſa
-t
cauſe, ils ſe mirent à la fouiller
juſqu'à ce qu'ils eurent trouvé le
corps d'Adoniram. Alors ils fi
rent ſigne aux autres de venir
vers eux , & ayant tous reconnu
leur Maître, ils ſe douterent que
ce pouvoit être quelques Com
pagnons quiavoient fait ce coup
là, en voulant le forcer de leur
donner le mot de Maître ; & dans
la crainte qu'ils ne l'euſſent tiré
de Iui , ils réſolurent d'abord de
le changer , & de prendre le
premier mot qu'un d'entr'eux
pourroit dire en déterrant le Ca
-*
davre. II y en eut un qui le prit
-

par un doigt, & ce doigt lui


reſta dans la main : il le prit ſur
- He champ par un autre qui en fit
tout autant , & en le prenant par
le poignet qui ſe ſépara du bras,
comme les deux doigts avoient
fait de la main , il dit Macbenac,
qui ſignifie, ſelon les Francs-Ma

* -

,-
23
çons, la chair quitte les os.Auſſi
tôt, ils convinrent enſemble que
ce ſeroit-là dorénavant le mot de
Maître. Après celails acheverent
d'exhumer le Cadavre ; ils ren
dirent compte de cette avanture
à Salomon , qui en fut fort tou
ché; & pour donner des mar
ques de l'eſtime qu'iI avoit pour
la Mémoire d'Adoniram , il le fit
· enterrer en grande Cérémonie
dans ſon Temple.
--

RECEPTION
DU M AIT R E.

E Récipiendaire n'a ni ſes


yeux bandés, ni le genouiſ
découvert, niun Soulier en Pan
toufle , & l'on n'obſerve point
24
non plus qu'il ſoit dépourvû de
tous Metaux; ainſi que l'on fait
à la Réception de l'AprentifCom
pagnon ; il eſt habillé comme
bon lui ſemble, excepté qu'il eſt
ſans épée, & qu'il porte ſon Ta
blier en Compagnon*; il ſe tient
ſeulement à la porte en dehors de
ſa Loge, juſqu'à ce que le ſecond
Surveillant le faſſe entrer, & iI
eſt avec un frere Apprentif Com
pagnon & Maître, que l'on nom
me en ce cas , le Frere terrible ,
qui eſt celui qui le doit propoſer
i
& le remettre entre les mains du
ſecond Surveillant. On ne per
met point à ceux qui ne ſont
qu'Apprentifs Compagnons ,
d'aſſiſter à la Réception des Maî
treS.
Dans ſa Chambre où ſe fait
cette Cérémonie , on trace ſur
* Le Compagnon attache la bavette de
ſon Tablier à ſon habit , le Maître la laiſſe
tomber ſur le Tablier,
- - le
25
le plancher, la Loge du Maître,
qui eſt la forme d'un Cercueil
entouré de larmes, ſur lequel on
met une branche d'Acacia , &
où l'on écrit Jehova, l'ancien mot
de Maître. A un bout on trace une
tête de Mort avec deux os en
ſautoir, & une équerre au deſ
ſous, à l'autre bout un Compas
ouvert, & l'on marque , com
me ſur la Loge de l'Aprentif
Compagnon, les quatre points
Cardinaux. On illumine ce deſ
ſein de neuf bougies , ſçavoir
trois à I'Orient, trois au Midi, &
trois à l'Occident : & autour l'on
poſte trois Freres , l'un au Sep
tentrion, l'autre au Midi , & le
troiſiéme à I'Orient, qui tiennent
chacun un Rouleau de papier,
cachez ſous leurs habits.
Après quoi le Grand - Maître
de la Loge, que I'on nomme
pour lors Très-Reſpectable ; prend
ſa place, & il ſe met devant une
eſpéce de petit Au aº eſt à
26
l'Orient, ſur lequeſ eſt le Livre
de l'Evangile , & un petit mail
ſet. Le premier & le ſecond Sur
veillant qu'on appelle en ce cas,
Vénerables, ſe tiennent à l'Occi
dent , debout vis-à-vis du Grand
Maître, aux deux coins de la
Loge : & les autres Officiers qui
conſiſtent en un Orateur , un Se
cretaire, un Tréſorier, & un autre
qui eſt pour faire faire filence, ſe
placentindifferemment autour de
#
la Loge, avec les autres Freres. II
y en a un ſeulement qui ſe tient à
la porte en dedans de la Loge, &
qui fait ſentinelle, une épée nuë à
chaque main, l'une la pointe en
haut, & l'autre la pointe en bas :
celle-ci qu'il tient de la main gau
che, eſt pour donner au ſecond
Surveillant, quand il fait entrer
Je Récipiendaire.Tout le monde
ainfi placé le Grand-Maître fait
le figne de Maître; qui eſt de por
ter la main droite au-deſſus de l
tête, le revers tourné du cô.-
27
du front, les quatre doigts éten
dus , & ſerrés , le pouce écarté,
& de le porter ainſi dans le creux
de l'eſtomach. Enſuite il dit : mes
Freres, aidez-moi à ouvrir la Lo
ge.A quoi le premier Surveillant
répond : allons, mes Freres, à l'or
dre.Auſſi-tôt ils font tous le ſigne
de Maître, & reſtent dans la der
niere attitude de ce ſigne pendant
tout le tems que le Grand-Maître
fait alternativement quelques
queſtions du Catéchiſme qui
ſuit, au premier & au ſecond Sur
veillant, & enfin jufqu'à ce qu'iI
diſe : mes Freres, la Loge eſt
ouverte. Alors on ſe remet dans
I'attitude que l'on veut , & le
Frere terrible frappe à la porte
trois fois trois coups. Le Grand
Maître lui répond en ſrappant de
, même avec ſon petit maillet .
trois fois trois coups ſur l'Autel
qui eſt devant ſui. Enſuite le ſe
cond Surveillant fait le ſigne
C ij
28
de Maître , en faiſant une pro
fonde inclination au Grand
Maître ; va ouvrir la porte ,
& demande à celui qui a frap
pé : que ſouhaitez-vous , Fre
re ? L'autre répond : c'eſt un
Apprentif Compagnon Maçon
qui déſire d'être reçu Maître. A
t-il fait ſon tems, dit le ſecond
Surveillant ? oui, Vénérable, re
prend le Frere Terrible. Après
cela , le Surveillant ferme la por
te, vient ſe remettre à ſa place,
fait après l'avoir repriſe , la mê
me Cérémonie qu'il a faite avant
de la quitter, & il dit en adreſſant
la parole au Grand-Maître : Très
Reſpectable , c'eſt un Apprentif
Compagnon qui deſire d'être re
çu Maître. A-t-il fait ſon tems ,
l'enjugez-vous digne ? demande
le Grand-Maître : Oui, Très-Reſ
peciable, répond le ſecond Sur
veillant. Cela étant, reprend ſe
Grand-Maître, vous pouvez l'ad
29
mettre.A ces mots ſe ſecondSur
veillant, après avoir fait encore
le même ſigne & l'inclination
qu'il a déja faite deux fois , va
demander au Frere qui fait Senti
nelle, l'épée qu'il tient de la main
gauche, la prend auſſi de la mê
me main, & de la droite, ouvre
bruſquement la porte en préſen
tant la pointe de ſon épée au
Récipiendaire, à qui il dit en mê
me tems de la prendre par ce
Bout-là, de la main droite , de la
poſer ſur ſa mamelle gauche, &
de la tenir ainſi juſqu'à ce qu'il
Hui diſe de l'ôter. Cela fait : il le
prend par l'autre main de la main
droite, & le fait entrer de cette
façon dans la Chambre de Ré
ception, lui fait faire le tour de
Ha Loge trois fois, en commen
çant par l'Occident, , toujours
dans la même attitude, à la réſer
ve que chaque fois qu'ils paſſent
devant le Grand-Maître, le Ré
C iij

* ---- -- . - --- --
,|
) 3o
|.
cipiendaire pour lors quitte la
pointe de l'épée & la main de ſon
Conducteur, & fait en s'inclinant,
de ſigne de Compagnon. Le
Grand-Maître & tous les autres
Freres répondent à cela par le
ſigne de Maître. Après quoi le ſe
condSurveillant, & le Récipien
t. daire ſe remettent dans leur pre
| miere poſture, & continuent leur
ji route en faiſant toujours la même
# Cérémonie à chaque tour.Le der
+! nier tour achevé, il ſe trouve vis
à-vis du Grand-Maître, & entre
Hes deux Surveillans , le Second
alors remet l'épée à celui à qui
--
il l'avoit priſe , & frappe trois
fois trois coups ſur l'épaule du
Premier, en paſſant la main par
derriere le Récipiendaire. Ce
premier Surveillant lui demande ;
que ſouhaitez-vous , Vénérable ?
| Il répond : c'eſt un Aprentif
Compagnon Maçon qui déſire
d'être reçû Maître. A-t'il ſervi

#
3r
ſon tems, reprend le premier
Surveillant ? oui, Vénérable, ré
plique le ſecond. Après cela le
premier fait le ſigne de Maître,
& dit au Grand-Maître : Très
Reſpectable , c'eſt un Apprentif
Compagnon, qui déſire d'être
reçu Maître Faites-ſe marcher
en Maître, & me le préſentez,
répond le Très-Reſpectable, Alors
le premier Surveilſant lui fait faire
la double Equerre, qui eſt de
mettre les deux talons l'un con
tre l'autre : & les deux pointes
du pied en dehors au bas de
l'Equerre, qui eſt tracée ſur la
Loge de Maître. Enſuite , il lui
montre la marche de Maître, qui
eſt de faire le chemin qu'il y a
de I'Equerreau Compas : en trois
grands pas égaux faits un peu en
triangle; c'eſt-à-dire, qu'en par
tant de l'Equerre, il porte le pied
droit en avant un peu vers le
Midi, le gauche en tirant un peu
- C iiij

- -- : - -----------
---------- --- --
32
du côté du Septentrion, & pour
le dernier pas, il porte le pied
droit à la pointe du Compas,
qui eſt du côté du Midi, fait ſui
vre le gauche, & aſſemble les
deux taions de façon que cela
forme avec le Compas encore
une double Equerre. Il eſt né
ceſſaire d'obſerver qu'à chaque
pas qu'il fait, les trois Freres dont
'ai parlé, qui tiennent un rou
eau de Papier, lui en donnent
|
t,
chacun un coup ſur les Epaules ,
ſorſqu'il paſſe auprès d'eux. Ces
trois pas faits, le Récipiendaire
| | ,
ſe trouve par conſéquent tout
auprès & vis-à-vis du Grand
Maître, qui pour lors prend ſon
petit Maillet, en diſant au Réci
piendaire promettez-vous ſous
· la même obligation que vous
avez contractée, en vous faiſant
recevoir ApprentifCompagnon,
·
de garder le ſecret des Maîtres
envers les Compagnons , com

|
- - -------- - - - - -
| | | ---- -------
- -
- _ -------
me VOtlS aVez #dé celui des
Compagnons envers les Profa
nes ? oui, dit le Récipiendaire.
Moyennant quoi le Grand-Maître
lui donne trois petits coups de
ſon Maillet ſur le front , & ſi-tôt
que le troiſiéme coup eſt donné,
les deux Surveillans , qui le
tiennent à braſſe-corps, le jettent
en arriere tout étendu ſur la
forme du Cercueil, qui eſt tra
cé ſur le plancher : auſſi-tôt un
autre Frere vient, qui lui met
ſur le viſage, un Linge qui ſem
ble être teint de ſang dans plu
ſieurs endroits differens. Cette
Cérémonie faite, le premier Sur
veillant frappe trois coups dans
ſa main , & auſſi-tôt tous les Fre
res tirent ſ'épée & préſentent la
pointe au corps du Récipiendaire.
Ils reſtent tous un inſtant dans
cette attitude , Ie Surveillant
frappe encore trois autres coups
dans ſa main, tous les Freres alors
34
remettent l'épée dans le foureau,
& le Grand Maître s'approche
du Récipiendaire, le prend par
l'index de la main droite, le pouce
appuyé ſur la premiere & groſſe
jointure, fait ſemblant de faire un
effort comme pour Ie relever,
& le laiſſant § er volontai
rement en gliſſant les doigts, il
dit: Jackgn. Après quoi, il le prend
encore de la même façon par le
ſecond doigt , & le laiſſant
échapper comme le premier, il
dit : Boz. Enſuite il le prend par
le poignet en lui appuyant les
quatre doigts écartés à demi pliés
en forme de ſerre ſur la jointure
du poignet, au-deſſus de la pau
me de la main, ſon pouce paſſé
entre le pouce & l'index du Ré
cipiendaire , il lui donne par-là
l'attouchement de Maître , & en
lui tenant ainſi toujours la main
ſerrée, il lui dit de retirer ſa jambe
droite vers le corps, & de la

- -- -- -- -- --
35
plier de façon que le pied puiſſe
porter à plat ſur le plancher ;
c'eſt-à-dire que le genouil & le
pied ſoient en ſigne perpendi
culaire, autant qu'il eſt poſſible.
En même tems le Grand-Maître
approche ſajambe droite, auprès
de celle du Récipiendaire , de
maniere que le dedans du ge
nouil de † touche au-dedans
du genouil de l'autre, & enſuite
il lui dit de lui paſſer la main
† par deſſus le col, & le
rand-Maître qui en ſe baiſſant,
paſſe auſſi ſa main gauche par
deſſus ſe col du Récipiendaire,
s le releve à l'inſtant, en lui di
ſant, Macbenac , qui eſt le mot
de Maître.
Alors on lui ôte le linge de
deſſus la tête ; & on lui dit en
mémoire de qui on a fait toute
cette Cérémonie , en l'inſtruiſant
des principaux Myſteres & des
obligations de la Maîtriſe ;
36
moyennant cela, on le recon
noît parmi les Maçons , pour un
Frere qui a paſſé par tous les
grades de la Maçonnerie, & qui
n'a rien à déſirer que de ſçavoir
#ºnt
llIt.
le Catéchiſme qui

- -- -
=-=-—
37
# 5b3b3b3b3b3b3b3b#,
# #2Qf2ºf2º42@gºgº@gººgºº@

CATECHISME
D E S

| FRANCS-MACONS, 5

Qui contient les principales


Demandes c> les Répon
ſes qu'ils ſe font entre
eux pour ſe reconnoître,
tant Apprentifs , &9-
Compagnons que CMaf
t7'6.J',

Demande. ST Es - vous Ma
çon ? -

Réponſe. Mes Freres & Com


pagnons me recon
noiſſent pour tel.
38
D. Pourquoi vous êtes-vous fait
Maçon ?
R. Parce que j'étois dans Ies téné
bres , & que j'ai voulu voir
la lumiere.
D. Quand on vous a fait voir ſa
lumiere, qu'avez-vous ap
perçû ?
R. Trois grandes lumieres.
D. Que ſignifient ces trois gran
des lumieres ?
R. Le Soleil, la Lune & le Grand
- Maître de la Loge.
D. A quoi connoît-on un Ma
On ?
R. Au Signe, à l'Attouchement
& à Ha Parole. -

D. Dites-moi le mot de I'Ap


prentif?
R. Dites-moi la premiere lettre .
je vous dirai la ſeconde.
D. J.

##
39
D. N. Que veut dire Jakin ?
R. C'eſt le nom d'une des deux
Colonnes d'airain qui étoient
à la porte du Temple de Sa
Homon, auprès de laquelle
s'aſſembloient lesApprentifs
* pour recevoir leur ſalaire.
D. Eſtes-vous Compagnon ?
R. Oui , je le ſuis.
D. Dites-moi le mot du Compa
|. gnon ? .
| R. Dites-moi la premiere lettre,
je vous dirai la ſeconde.
ID. B.
R. O.
D. Z. Que veut dire Boz ?
R. C'eſt le nom de l'autre Co
Honne qui étoit à la porte
du Temple, auprès de la
quelle s'aſſembloient les
Compagnons pour rece
voir leur ſalaire.
D. Quelle hauteur avoient ces
deux Colonnes ? -

R. Dix-huit coudées.
4o
D. Combien avoient-elles de
tOllr ? -

R. Douze coudées.
D.Combien avoient-elles d'épaiſ
ſeur ? -

R. Quatre doigts.
D. Quel eſt le premier ſoin d'un
Maçon ?
R. C'eſt de voir ſi la Loge eſt
bien couverte. -

D. Pourquoi vous êtes vous fait


Compagnon ?
R. Par rapport à la lettre G.
D. Que ſignifie la lettre G ?
R. Géometrie ou Cinquiéme des
Sciences ?
D. Où avez-vous été reçû ?
R, Dans une Loge jufte & par
faite.
D. Dans quelle Loge ?
R. Dans la Loge S.Jean.
D. Où eſt-elle ſituée ?
R. A la Vallée de Joſaphat en
| Terre-Sainte.
D. Combien faut-il être de per
ſonnes
4I
ſonnes pour compoſer une
- Loge juſte & parfaite ?
R. Sept.
D. Qui ſont ces ſept ?
R. Le Grand-Maître, le premier
& le ſecond Surveillant ,
deux Compagnons & deux
apprentifs. -

D. Où doit ſe placer ſe Grand


Maître ?
R. A l'Orient.
D. Pourquoi ?
R. Comme à l'Orient Ie Soleil
ouvre la carriere du jour ,
He Grand-Maître doit ſe tenir
à l'Orient pour ouvrir la Lo
ge; & mettre les Ouvriers
eIl OeuVre.

D. Dequoi eſt-il vétu ?


R. D'or & d'azur.
D. Où ſe tienent les Surveillans ?
R. A l'Occident.
D. Pourquoi ?
| R. Comme le SoIeiI termine ſa
carriere à l'Occident , de
D
42
même ſes Surveillans ſe tien
nent à l'Occident pout fer
mer la Loge, payer les Ou
vriers, & les renvoyer.
D. Où ſe tiennent les Compa
gnons ?
R. Au Midi.
D. Pourquoi ?
R. Pour renforcer la Loge.
D. Où ſe tiennent les Aprentifs ?
R. Au Septentrion.
D. Pourquoi ?
R. Pour éviter I'ardeur du SoIeiI.
D. Combien avez-vous vû d'or
nemens dans votre Loge ?
R. Trois.
D. Qui ſont-iIs ?
R. Le Pavé Moſaïque , I'Etoile
flamboyante , & la Houpe
dentelée.
D. Combien avez-vous vû de Bi
joux ?
R. Six, trois muables , & trois
immuables.
D. Qui ſont les trois muables ? ·
- 3 |
R. L'Equerre # porte ſe Véné
rable , le Niveau que porte
ſe premier Surveillant , &
la Perpendiculaire que por
te le ſecond Surveillant.
D. Qui ſont les trois immua
bIes ?
R. La Pierre brute pour les Ap
prentifs , la Pierre cubique
à pointe, pour aiguiſer les
outils des Compagnons, &
la Planche à tracer ſur la
quelle les Maîtres font leurs
deſſeins.
D. Quelle longueur a votre
Loge ?
R. De l'Orient à l'Occident.
D. Quelle largeur ?
R. Du Midi au Septentrion.
D. Quelle profondeur ?
R. De la Surface juſqu'au centre.
D. Quelle hauteur ?
R. Des Coudées ſans nombre.
D. De quoi eſt-elle couverte ?
R. D'un Dais celeſte, parſemé
D ij
" - 44r
d'Etoilles d'or.
D. Combien y-a-t-il de feneſtres ?
R. Trois.
D. Où ſont-elles ſituées ?
R.L'une à l'Orient, l'autre au Mi
di, & la troiſiéme à l'Occident.
D. Pourquoi n'y en a-t-il pas au
Septentrion ?
R. C'eſt que le Soleil n'y donne
pas toujours ſa Lumiere.
D. Qui eſt-te qui vous a mené à
la Loge ?
R. Un Aprentif.
D. Comment y avez - vous été
admis ?
R. Par trois grands coups.
D. Que ſignifie ces trois grands
coups ?
R. Frappez , on vous ouvrira,
^.
| demandez, on vous don
nera ; cherchez, & vous
trOllVereZ.

D. Que vous ont produit ces


trois grands coups ?
R. Un ſecond Surveillant.
D. Qu'a-t il fait de vous ?
R. II m'a fait vºgº en Maçon.
D. Comment voyagent les Ap
| prentifs Compagnons ?
R. De l'Occident à l'Orient.
D. Pourquoi ?
K. Pour aller chercher la ſu
miere. -

D. Quand vous avez entré dans


_ ... la Loge, qu'avez-vous vû ?
R. Rien que l'Eſprit humain
puiſſe comprendre.
D. Comment étiez-vous habillé ?
R. Ni nud ni vétu , cependant
d'une façon décente, & dé
pourvû de tous Métaux.
D. Pourquoi étiez-vous dépourvû
de tous Métaux.
R. C'eſt que lorſqu'on bâtit ſe
Temple de Salomon , les
Cedres du Liban furent en
voyés tous taillés , prêts à
mettre en œuvre, de ſorte
qu'on n'entendit pas un
coup de marteau, ni d'au
cun autre outil lorſqu'on les
employa.
46
D. Donnez moi ſe premier point
de votre entrée ?
R. Donnez-moi le premier , je
vous donnerai le ſecond.
D. Je le garde.
K. Je le tiens caché dans ſe coeur
(ce qui ſe dit en faiſant le ſigne
du Compagnon.)
D. Que tenez-vous caché ?
R. Le Secret des Francs-Maçons
& de la Maçonnerie.
D. Quel âge avez-vous ?
R. Sept ans & plus.
D. Quelle heure eſt-iI ?
R. Minuit plein.
D. D'où venez-vous ?
R. Je viens de la Loge ſaint Jean.
D. Qu'apportez-vous ?
R. Bon accueil au Frere viſiteur.
D. N'apportez-vous rien de plus?
R. Le Grand-Maître de la Loge
vous ſalue par trois fois trois.
D. Pourquoi met-on l'épée à la
main quand on reçoit un
Frere ?
R. C'eſt pour #ne les Pro
fanes.
D. Eſtes - vous Maître ?
R. Examinez moi , approuvez
moi, & déſapprouvez-moi,
ſi vous pouvez, ou l'Acacia
m'eſt connu.
D. Siun de vos Freres étoit per
du, où le trouveriez-vous.
'R. Entre l'Equerre & le Compas.
D. Quel eſt le nom d'un Maçon !
R. Gabanon.
D. Quel eſt celui de ſon Fils ?
R. Louveteau.
D. Quel Privilege a-t-il en Loge?
R. D'être reçû avant tous les Prin
" ces, Seigneurs & autres.
D. Comment voyagent les Maî
tres ?
R. De l'Orient à l'Occident.
D. Pourquoi ?
R. Pour aller répandre ſa lumiere.
:- JD. Dites-moi le mot du Maître ?
R. Dites-moi la premiere Lettre,
je vous dirai la ſeconde.
-
#
## vez-vous travaillé ?
R. Oui. -

Où avez-vous travaillé ?
LR. Dans la Chambre du milieu.
D. Comment y êtes - vous par %
- Venu ?
R. Par un Eſcalier fait en forme
de vis , ' qui ſe monte par
trois, cinq & ſept.
D. Qu'avez - vous trouvé , qui
vous a empêché d'entrer ?
R. Un premier Surveillant.
D. Et quand vous y êtes entré,
qu'avez-vous vû ?
R. Une grande Lumiere dans la
· quelle j'ai apperçû la Let
| tre G.
D. Que
49
D. Que ſignifie la Lettre G.
R. God qui veut dire Dieu, ou
plus grand que vous
D. Avec quoi travaillez-vous ?
R. Avec de la Craye, du Char
bon & une Terrine.
D. Que ſignifie la Craye ?
R. Zéle.
D. Que ſignifie le Charbon ?
R. FerVeur.
D. Que ſignifie la Terrine ?
R. Conſtance.
D. Avez-vous reçû des gages ?
R. Oui, ou j'en ſuis content.
D. Où les avez-vous reçûs ?
R. Dans la Chambre du milieu.

%#? %#?
(. R.3
5o •

t# # # # # # # # # # # # # # # # # #
#
E conviens que j'aurai peut
être omis dans ce Catéchiſme
quelques Demandes & quelques
ques Réponſes qui ont échappé
à ma mémoire; mais j'oſe aſſu
rer qu'il renferme les principales,
& qu'il en contient beaucoup
plus qu'aucun Docteur de la Loi
des Francs-Maçons n'en ſçait :
Car il y en a grand nombre, mê
me parmi leurs Légiſlateurs, qui
ſeroient fort embarraſſés de révé
ler tous leurs Myſteres, malgré
l'envie qu'ils pourroient en avoir,
la plûpart n'ayant pratiqué, &
n'ayant eû en vûe que les Céré
monies de la Table.
La Lettre de Monſieur l'Abbé
D. F *** à Madame la Marquiſe
de **** ne fait guère plus d'hon
neur à la Confrérie des Francs
51
Maçons qu'à l'Auteur. II ſe dit
Franc-Maçon & Docteur de Sor
bonne : A ſon ſtyle je le crois
Maçon , mais pour Docteur d'au
cune Faculté, j'en doute fort. II
ne parle ni en Docteur , ni en
ThéoIogien , ni même en Ca
-
tholique. II n'y a ni bon ſens, ni
bonne foi dans ſa Lettre ; c'eſt ce
- qu'on peut appeller du Phebus,
"|
ou un pompeux galimatias. Pour
engager les Profanes curieux à
acheter ſon Ouvrage, il l'a inti
tulé : le véritable Secret des Francs
Maçons. Et il dit pag. 4, Quand je
ſerois dans la diſpoſition de tout ſacri
: fier pour réveler nos Myſteres eſſen
tiels, ma langue ou ma plume ſe refu
ſerott au crime de mon cœur. Voilà
un tour d'un vrai Charlatan, &
non pas d'un Docteur de Sorbon
ne. Mais comme cette Lettre por
te ſa critique avec elle; je paſſe
rai du titre à la réponſe de la
52
cinquiéme objection que ſe fait
l'Auteur, où il ſe contredit ſui
même , & manque encore de
bonne foi. Je ne conviens pas , dit
il, que nous faſſions des ſermens.
Après celaiIavouë qu'ils en font
un,, mais que l'on ne ſçauroit
,, leur en faire un crime , attendu
,, qu'il n'eſt pas inutile :,, c'eſt ce
ue je leur défie de prouver : car
# a de ſermens légitimes que
ceux que Dieu, le Roi & la Juſ
tice exigent de nous. Ainſi il
n'eſt pas douteux que celui que
font les Francs - Maçons à leur
Réception ne ſoit vain & crimi
nel , puiſqu'il n'eſt preſcrit ni
autoriſé par aucune de ces Puiſ
ſances. De plus, notre Docteur
Maçon nous en impoſe quand iI
dit, que leur Serment les engage à
honorer Dieu, à rendre ſervice à leurs
ſemblables & à leurs freres. Il n'eſt
point queſtion de tout cela dans
HeurSerment. Le voici mot pour
mot tel qu'on me l'a appris, &
que je l'ai entendu prononcer
à cinq Réceptions faites en cinq
differentes Loges , où j'ai eû
l'honneur d'aſſiſter quoique Pro
fane.

| |

#
- - 54
# # # # # # # #. # # # # # # # # # #
-- 4 - # # # # # # # # # #--;------ ººi r*

S E R M E N T
.Que font les Francs-Maçons , à
leur premiere réception, en tenant
la main ſur l'Evangile.*.
OY de Gentilhomme, je pro
mets & je m'oblige devant
Dieu , & cette honorable Com
pagnie, de ne jamais reveller le
Secret des Maçons & de la Ma
çonnerie, ni d'être la cauſe di
recte ou indirecte que ledit Se:
cret ſoit révelé, gravé, imprimé
en quelque langue & en quelque
caractere que ce ſoit. Je promets
auſſi de ne jamais parler de Ma
çonnerie qu'à un Frere, après un
juſle examen. Je promets tout
# Les Francs-Maçons qui nous traitent
de Profanes , méritent ce nom à plus juſte "
titre, puiſqu'ils profanent l'Evangiles
)

cela ſous peine d'avoir la gorge


coupée , la langue arrachée ,
mon cœur déchiré , ſe tout pour
être enſeveli dans ſes profonds
abymes de Ia Mer ; mon corps
brûlé & réduit en cendres, & les
cendres jettées au vent , afin
qu'il n'y ait plus de mémoire de
moi parmi les hommes, ni les
Maçons.
Quoique je ne fuſſe point obli
gé de garder le Secret des Francs
Maçons, je ne l'aurois jamais di
vulgué, s'il n'y avoit eu parmi
eux des Partiſans outrés de la
Maçonnerie, qui dédaignant en
apparence tous les autres plaiſirs
& les choſes même les plus reſ
pectables, ſe ſont aviſés de vou
loir inſinuer dans l'eſprit des fim
ples, que leurs Myſteres étoient ·
ſacrés, leurs Cérémonies toutes
divines, & que les délices qu'ils
goutoient en Loge , étoient au |
, deſſus de tout ce que l'eſprit hu

|!
56
main peut imaginer. Sçachant
de quoi il s'agit, j'ai crû que je
devois en faire part à mes Freres
les Profanes, afin qu'ils ne fuſſent
plus leurs dupes qu'autant qu'ils
He voudroient bien. Les Francs
Maçons n'ont rien de caché en
tr'eux ; ils ne doivent pas trouver
mauvais que nous n'ayons rien
de caché entre nous autres Pro
fanes. Au reſte tout ce que je dis
ici , ne doit pas les inquieter
beaucoup , † ſe retran
chent toujours ſur la négative ;.
& que d'ailleurs les Docteurs de
Sorbonne & des autres Facultés
qu'ils ont parmi eux , prendront
le ſoin ſans doute de publier
que dans tout ce que M. l'Abbé
P*** & moi avons écrit au ſu
: jet de leurs Myſteres & de leurs
Cérémonies, il n'y a pas un mot
de vrai. Qui pourra nous croire
au préjudice de ces ſubtiles Do
cteurs : Ils ſçavent tous les jours
# 7
: #; donner au menſonge l'air de la
s# vérité; ne leur ſera-til pas fa
e# cile de faire paſſer pour une fable
r# cette Hiſtoire , quelque , vraie
#| qu'elle ſoit Si en mon particulier
ac# je fais quelque tort aux Francs
su)M. l' Maçons, j'en ſuis fâché, ils ne
ons # doivent s'en prendre qu'au zele
ttes # indiſcret des Apologiſtes de leur
ie :: Confrérie.
ue #-
inq#
tſ ! Ilsl la ſerviront
-
mieux en la défendant
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