Travenol L - Catéchisme Des Francs-Maçons - 1740
Travenol L - Catéchisme Des Francs-Maçons - 1740
Travenol L - Catéchisme Des Francs-Maçons - 1740
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CATECHISME
D E S
FRANCS-MAG ONS.
Précedé d'un Abregé de l'Hiſtoire
d' Adoniram, Architecte du Temple
de Salomon, & d'une Explication
des Cérémonies qui s'obſervent à
la Reception des Maîtres, le Signe ,
le Mot & l'Attouchement, qui les
diſtinguent d'avec les Apprentifs
Compagnons.
| DE DIE AU BEAU SEXE.
Par LEONARD GABANON.
XS -#
A JER US AL EM,
chez l'Auteur, rue des Maçons, au Nivea"
d'or, entre l'Equerre & le ComPas
| ET A I. I M O G E S,
Chez P1 E R R E M o RT ! ** , rue du Plâtre, à
la Truelle Royale,vis-à-vis l'Auge Couronnée.
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Ad /, a
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· 3-3-3-3-3-3-3-3-3-3-3-3-3 & .
C9CC35Cſ>:CCCC6C#:3
E P I T R E
A U B E A U S E X E.
#º#
|#
ExE enchanteur que j'a-
V # dore, & à quije voudrois
# # # # pouvoir plaire autant que
· vous ſçavez me charmer,ſouffrez
queje vous dedie cepetit Ouvrage,
pºur vous venger de l'injure que
les Francs-Maçons vous font , en
vous banniſſant de leur Societé, c#.
en voulant nous perſuader qu'on
peut ſans vous goûter une felicité
parfaite.
Jeſſais qu'en ſatisfaiſant votre
turioſitéje donne unè atteinte mor
telle à une ancienne & nombreuſe
Societé, & que je m'expoſe à la
haine de pluſieurs de ſes Mem
bres, qui peut être ne me le par
donneront jamais , ſurtout les
chercheurs de franches lippés, &
certains Maîtres de Loges , qui
ſçavent adroitement faire leurpro
fit des contributions que l'on exige
des Récipiendaires. Mais toutes ces
conſiderations n'ont pû l'emporter
-
ſur l'envie que j'aitoûjours euë de
vous plaire. D'ailleurs ſi ce petit
ouvrage mortifie tous les Francs
Maçons, ildoit faire plaiſir à tous
ceux qui ne le ſont pas.Ainſi leplai
ſir que je fais à l'un me conſole un
eu de la peine que je puis cauſer à
l autre. Il eſt bon de vous dire de
plus, que je ne ſuis point Franc
Maçon, & que je n'ai pas mèmé
promis de garder le ſecret à celui
-
------"-- ---
moi, Sexe enchanteur , à qui tout
rend les armes, j'implore votreſe
cours J'eſpere que vous n aban
donnerez pas en parreille occaſion
celui qui eſt de vos charmes leplus
ardent adorateur.
-N
| | -- ---- ------,-
8
qui les diſtinguent de ces der
niers. Je ſuis ſurpris que l'Auteur
n'étant pas mieux inſtruit de la
Maîtriſe, ait haſardé d'en parler.
ne devoit-il pas bien s'imaginer
que puiſqu'il y avoit de la diffe
rence entre les Aprentifs & les
Compagnons , il devoit y en
avoir auſſi entre les Compagnons
& ſes Maîtres ? Au reſte tout ce
qu'il dit à l'égard des Cérémonies
que les Francs-Maçons obſervent
à Table dans leurs Feſtins, eſt
juſte ; ainſi que le détail qu'il fait
de la Réception des Aprentifs
Compagnons. S'il ſe trompe, ce
n'eſt que dans des choſes qui ne
ſont point eſſentielles. Comme iI
importe peu, je crois, d'être inſ
- truit avec la derniere exactitude
de certaines minuties myſterieu
ſes, qu'ils obſervent,je n'ai point
cntrepris de relever toutes les
mépriſes de l'Auteur. Je me ſuis
contenté de traiter des choſes
--------- ------ -
-- --
- ---- -- - - --
* -- " --
. 9
qu'il a obmiſes ou qu'il n'a fait
qu'effleurer,pour
néceſſaires quimettre
ſont abſolument
le Lecteur
à portée de juger avec connoiſ-..
ſance de cauſe d'une matiere ſi
grave & ſi importante. ©.
| -- ------=-=-=-----
IO
># #
àé
. A BRE GE'
- 17 -
xxxsºſs#P#
# #-s5-S3-SX-SX-s&
- · 1
A B R EG E
DE L' HISTO I R E
DADONIRAM,
AR CHI T E c T E DU TEMPLE
D E S A L O M O N.
En#sr#TE D o N 1 R A M à quiSa
#º
cx32x92-0$º
# lººon avoit donné
## #| l'Intendance & la COll
#ez# duite des travaux de
&#z ſon Temple , avoit
un ſi grand nombre d'Ou
vriers à payer, qu'il ne pouvoit
les connoître tous ; & pour ne
pas riſquer de payer l'Aprentif
comme le Compagnon , & le
Compagnon comme le Maître ,
. I8
ff convint avec chacun d'eux er1
particulier de mots, de ſignes &
d'atouchemens differens pour Ies
diſtinguer. Le mot de l'Aprentif
étoit 57achin, nom d'une des deux
Colonnes d'Airain , qui étoient
à la porte du Temple, auprès de
laquelle iis s'aſſembloient pour
recevoir leur Salaire. Leur ſigne
étoit de porter la main droite ſur
- l'épaule gauche, de la retirer ſur
la même ligne du côté droit, &
de la Iaiſſer retomber ſur la cuiſſe :
le tout en trois tems. Leur attou
chement étoitd'appuyer le pouce
droit ſur la premiere & groſſe
jointure de l'index de la main
droite de celui à qui ils vouloient
ſe faire connoître.
Le mot des Compagnons étoit
Boz : on appelloitainſi l'autre co
Honne d'Airain qui étoit à la porte
du Temple, où ils s'aſſembloient
auſſi pour recevoir leur Salaire.
Leur ſigne étoit de porter la
I9
main droite ſur la mamelle gau
che, les quatre doigts ſeré s &
étendus, & le pouce écarté. Leur
attouchement étoit le même que
celui des Apprentifs, excepté
qu'il le faiſoient ſur le ſecond
doigt, & les Apprentifs ſur le
premIer.
Le Maître n'avoit qu'un mot
pour ſe faire diſtinguer d'avec
ceux dont je viens de parler, qui
étoit Jehova : mais il ſut changé
après la mort d'Adoniram.
Trois Compagnons, pour tâ
cher d'avoir la paye de Maître ,
réſolurent de demander le mot
de Maître à Adoniram, lorſqu'ils
pourroient le rencontrer ſeul ,
ou de l'aſſaſſiner , s'il ne vouloit
pas ie leur dire. Pour cet effet,
ils ſe cacherent dans le Temple,
où ils ſçavoient qu'Adoniram ai
loit ſeul tous les ſoirs faire la
ronde. Ils ſe poſterent , l'un au
Midi, l'autre au Septentrions &
là i j
:
2O -
t |
| ·
| |
-
| º, -
| | |
- |
| |
2 I
) 22
ment; & voulant en ſçavoir ſa
-t
cauſe, ils ſe mirent à la fouiller
juſqu'à ce qu'ils eurent trouvé le
corps d'Adoniram. Alors ils fi
rent ſigne aux autres de venir
vers eux , & ayant tous reconnu
leur Maître, ils ſe douterent que
ce pouvoit être quelques Com
pagnons quiavoient fait ce coup
là, en voulant le forcer de leur
donner le mot de Maître ; & dans
la crainte qu'ils ne l'euſſent tiré
de Iui , ils réſolurent d'abord de
le changer , & de prendre le
premier mot qu'un d'entr'eux
pourroit dire en déterrant le Ca
-*
davre. II y en eut un qui le prit
-
* -
,-
23
çons, la chair quitte les os.Auſſi
tôt, ils convinrent enſemble que
ce ſeroit-là dorénavant le mot de
Maître. Après celails acheverent
d'exhumer le Cadavre ; ils ren
dirent compte de cette avanture
à Salomon , qui en fut fort tou
ché; & pour donner des mar
ques de l'eſtime qu'iI avoit pour
la Mémoire d'Adoniram , il le fit
· enterrer en grande Cérémonie
dans ſon Temple.
--
RECEPTION
DU M AIT R E.
* ---- -- . - --- --
,|
) 3o
|.
cipiendaire pour lors quitte la
pointe de l'épée & la main de ſon
Conducteur, & fait en s'inclinant,
de ſigne de Compagnon. Le
Grand-Maître & tous les autres
Freres répondent à cela par le
ſigne de Maître. Après quoi le ſe
condSurveillant, & le Récipien
t. daire ſe remettent dans leur pre
| miere poſture, & continuent leur
ji route en faiſant toujours la même
# Cérémonie à chaque tour.Le der
+! nier tour achevé, il ſe trouve vis
à-vis du Grand-Maître, & entre
Hes deux Surveillans , le Second
alors remet l'épée à celui à qui
--
il l'avoit priſe , & frappe trois
fois trois coups ſur l'épaule du
Premier, en paſſant la main par
derriere le Récipiendaire. Ce
premier Surveillant lui demande ;
que ſouhaitez-vous , Vénérable ?
| Il répond : c'eſt un Aprentif
Compagnon Maçon qui déſire
d'être reçû Maître. A-t'il ſervi
#
3r
ſon tems, reprend le premier
Surveillant ? oui, Vénérable, ré
plique le ſecond. Après cela le
premier fait le ſigne de Maître,
& dit au Grand-Maître : Très
Reſpectable , c'eſt un Apprentif
Compagnon, qui déſire d'être
reçu Maître Faites-ſe marcher
en Maître, & me le préſentez,
répond le Très-Reſpectable, Alors
le premier Surveilſant lui fait faire
la double Equerre, qui eſt de
mettre les deux talons l'un con
tre l'autre : & les deux pointes
du pied en dehors au bas de
l'Equerre, qui eſt tracée ſur la
Loge de Maître. Enſuite , il lui
montre la marche de Maître, qui
eſt de faire le chemin qu'il y a
de I'Equerreau Compas : en trois
grands pas égaux faits un peu en
triangle; c'eſt-à-dire, qu'en par
tant de l'Equerre, il porte le pied
droit en avant un peu vers le
Midi, le gauche en tirant un peu
- C iiij
- -- : - -----------
---------- --- --
32
du côté du Septentrion, & pour
le dernier pas, il porte le pied
droit à la pointe du Compas,
qui eſt du côté du Midi, fait ſui
vre le gauche, & aſſemble les
deux taions de façon que cela
forme avec le Compas encore
une double Equerre. Il eſt né
ceſſaire d'obſerver qu'à chaque
pas qu'il fait, les trois Freres dont
'ai parlé, qui tiennent un rou
eau de Papier, lui en donnent
|
t,
chacun un coup ſur les Epaules ,
ſorſqu'il paſſe auprès d'eux. Ces
trois pas faits, le Récipiendaire
| | ,
ſe trouve par conſéquent tout
auprès & vis-à-vis du Grand
Maître, qui pour lors prend ſon
petit Maillet, en diſant au Réci
piendaire promettez-vous ſous
· la même obligation que vous
avez contractée, en vous faiſant
recevoir ApprentifCompagnon,
·
de garder le ſecret des Maîtres
envers les Compagnons , com
|
- - -------- - - - - -
| | | ---- -------
- -
- _ -------
me VOtlS aVez #dé celui des
Compagnons envers les Profa
nes ? oui, dit le Récipiendaire.
Moyennant quoi le Grand-Maître
lui donne trois petits coups de
ſon Maillet ſur le front , & ſi-tôt
que le troiſiéme coup eſt donné,
les deux Surveillans , qui le
tiennent à braſſe-corps, le jettent
en arriere tout étendu ſur la
forme du Cercueil, qui eſt tra
cé ſur le plancher : auſſi-tôt un
autre Frere vient, qui lui met
ſur le viſage, un Linge qui ſem
ble être teint de ſang dans plu
ſieurs endroits differens. Cette
Cérémonie faite, le premier Sur
veillant frappe trois coups dans
ſa main , & auſſi-tôt tous les Fre
res tirent ſ'épée & préſentent la
pointe au corps du Récipiendaire.
Ils reſtent tous un inſtant dans
cette attitude , Ie Surveillant
frappe encore trois autres coups
dans ſa main, tous les Freres alors
34
remettent l'épée dans le foureau,
& le Grand Maître s'approche
du Récipiendaire, le prend par
l'index de la main droite, le pouce
appuyé ſur la premiere & groſſe
jointure, fait ſemblant de faire un
effort comme pour Ie relever,
& le laiſſant § er volontai
rement en gliſſant les doigts, il
dit: Jackgn. Après quoi, il le prend
encore de la même façon par le
ſecond doigt , & le laiſſant
échapper comme le premier, il
dit : Boz. Enſuite il le prend par
le poignet en lui appuyant les
quatre doigts écartés à demi pliés
en forme de ſerre ſur la jointure
du poignet, au-deſſus de la pau
me de la main, ſon pouce paſſé
entre le pouce & l'index du Ré
cipiendaire , il lui donne par-là
l'attouchement de Maître , & en
lui tenant ainſi toujours la main
ſerrée, il lui dit de retirer ſa jambe
droite vers le corps, & de la
- -- -- -- -- --
35
plier de façon que le pied puiſſe
porter à plat ſur le plancher ;
c'eſt-à-dire que le genouil & le
pied ſoient en ſigne perpendi
culaire, autant qu'il eſt poſſible.
En même tems le Grand-Maître
approche ſajambe droite, auprès
de celle du Récipiendaire , de
maniere que le dedans du ge
nouil de † touche au-dedans
du genouil de l'autre, & enſuite
il lui dit de lui paſſer la main
† par deſſus le col, & le
rand-Maître qui en ſe baiſſant,
paſſe auſſi ſa main gauche par
deſſus ſe col du Récipiendaire,
s le releve à l'inſtant, en lui di
ſant, Macbenac , qui eſt le mot
de Maître.
Alors on lui ôte le linge de
deſſus la tête ; & on lui dit en
mémoire de qui on a fait toute
cette Cérémonie , en l'inſtruiſant
des principaux Myſteres & des
obligations de la Maîtriſe ;
36
moyennant cela, on le recon
noît parmi les Maçons , pour un
Frere qui a paſſé par tous les
grades de la Maçonnerie, & qui
n'a rien à déſirer que de ſçavoir
#ºnt
llIt.
le Catéchiſme qui
- -- -
=-=-—
37
# 5b3b3b3b3b3b3b3b#,
# #2Qf2ºf2º42@gºgº@gººgºº@
CATECHISME
D E S
| FRANCS-MACONS, 5
Demande. ST Es - vous Ma
çon ? -
##
39
D. N. Que veut dire Jakin ?
R. C'eſt le nom d'une des deux
Colonnes d'airain qui étoient
à la porte du Temple de Sa
Homon, auprès de laquelle
s'aſſembloient lesApprentifs
* pour recevoir leur ſalaire.
D. Eſtes-vous Compagnon ?
R. Oui , je le ſuis.
D. Dites-moi le mot du Compa
|. gnon ? .
| R. Dites-moi la premiere lettre,
je vous dirai la ſeconde.
ID. B.
R. O.
D. Z. Que veut dire Boz ?
R. C'eſt le nom de l'autre Co
Honne qui étoit à la porte
du Temple, auprès de la
quelle s'aſſembloient les
Compagnons pour rece
voir leur ſalaire.
D. Quelle hauteur avoient ces
deux Colonnes ? -
R. Dix-huit coudées.
4o
D. Combien avoient-elles de
tOllr ? -
R. Douze coudées.
D.Combien avoient-elles d'épaiſ
ſeur ? -
R. Quatre doigts.
D. Quel eſt le premier ſoin d'un
Maçon ?
R. C'eſt de voir ſi la Loge eſt
bien couverte. -
Où avez-vous travaillé ?
LR. Dans la Chambre du milieu.
D. Comment y êtes - vous par %
- Venu ?
R. Par un Eſcalier fait en forme
de vis , ' qui ſe monte par
trois, cinq & ſept.
D. Qu'avez - vous trouvé , qui
vous a empêché d'entrer ?
R. Un premier Surveillant.
D. Et quand vous y êtes entré,
qu'avez-vous vû ?
R. Une grande Lumiere dans la
· quelle j'ai apperçû la Let
| tre G.
D. Que
49
D. Que ſignifie la Lettre G.
R. God qui veut dire Dieu, ou
plus grand que vous
D. Avec quoi travaillez-vous ?
R. Avec de la Craye, du Char
bon & une Terrine.
D. Que ſignifie la Craye ?
R. Zéle.
D. Que ſignifie le Charbon ?
R. FerVeur.
D. Que ſignifie la Terrine ?
R. Conſtance.
D. Avez-vous reçû des gages ?
R. Oui, ou j'en ſuis content.
D. Où les avez-vous reçûs ?
R. Dans la Chambre du milieu.
%#? %#?
(. R.3
5o •
t# # # # # # # # # # # # # # # # # #
#
E conviens que j'aurai peut
être omis dans ce Catéchiſme
quelques Demandes & quelques
ques Réponſes qui ont échappé
à ma mémoire; mais j'oſe aſſu
rer qu'il renferme les principales,
& qu'il en contient beaucoup
plus qu'aucun Docteur de la Loi
des Francs-Maçons n'en ſçait :
Car il y en a grand nombre, mê
me parmi leurs Légiſlateurs, qui
ſeroient fort embarraſſés de révé
ler tous leurs Myſteres, malgré
l'envie qu'ils pourroient en avoir,
la plûpart n'ayant pratiqué, &
n'ayant eû en vûe que les Céré
monies de la Table.
La Lettre de Monſieur l'Abbé
D. F *** à Madame la Marquiſe
de **** ne fait guère plus d'hon
neur à la Confrérie des Francs
51
Maçons qu'à l'Auteur. II ſe dit
Franc-Maçon & Docteur de Sor
bonne : A ſon ſtyle je le crois
Maçon , mais pour Docteur d'au
cune Faculté, j'en doute fort. II
ne parle ni en Docteur , ni en
ThéoIogien , ni même en Ca
-
tholique. II n'y a ni bon ſens, ni
bonne foi dans ſa Lettre ; c'eſt ce
- qu'on peut appeller du Phebus,
"|
ou un pompeux galimatias. Pour
engager les Profanes curieux à
acheter ſon Ouvrage, il l'a inti
tulé : le véritable Secret des Francs
Maçons. Et il dit pag. 4, Quand je
ſerois dans la diſpoſition de tout ſacri
: fier pour réveler nos Myſteres eſſen
tiels, ma langue ou ma plume ſe refu
ſerott au crime de mon cœur. Voilà
un tour d'un vrai Charlatan, &
non pas d'un Docteur de Sorbon
ne. Mais comme cette Lettre por
te ſa critique avec elle; je paſſe
rai du titre à la réponſe de la
52
cinquiéme objection que ſe fait
l'Auteur, où il ſe contredit ſui
même , & manque encore de
bonne foi. Je ne conviens pas , dit
il, que nous faſſions des ſermens.
Après celaiIavouë qu'ils en font
un,, mais que l'on ne ſçauroit
,, leur en faire un crime , attendu
,, qu'il n'eſt pas inutile :,, c'eſt ce
ue je leur défie de prouver : car
# a de ſermens légitimes que
ceux que Dieu, le Roi & la Juſ
tice exigent de nous. Ainſi il
n'eſt pas douteux que celui que
font les Francs - Maçons à leur
Réception ne ſoit vain & crimi
nel , puiſqu'il n'eſt preſcrit ni
autoriſé par aucune de ces Puiſ
ſances. De plus, notre Docteur
Maçon nous en impoſe quand iI
dit, que leur Serment les engage à
honorer Dieu, à rendre ſervice à leurs
ſemblables & à leurs freres. Il n'eſt
point queſtion de tout cela dans
HeurSerment. Le voici mot pour
mot tel qu'on me l'a appris, &
que je l'ai entendu prononcer
à cinq Réceptions faites en cinq
differentes Loges , où j'ai eû
l'honneur d'aſſiſter quoique Pro
fane.
| |
#
- - 54
# # # # # # # #. # # # # # # # # # #
-- 4 - # # # # # # # # # #--;------ ººi r*
S E R M E N T
.Que font les Francs-Maçons , à
leur premiere réception, en tenant
la main ſur l'Evangile.*.
OY de Gentilhomme, je pro
mets & je m'oblige devant
Dieu , & cette honorable Com
pagnie, de ne jamais reveller le
Secret des Maçons & de la Ma
çonnerie, ni d'être la cauſe di
recte ou indirecte que ledit Se:
cret ſoit révelé, gravé, imprimé
en quelque langue & en quelque
caractere que ce ſoit. Je promets
auſſi de ne jamais parler de Ma
çonnerie qu'à un Frere, après un
juſle examen. Je promets tout
# Les Francs-Maçons qui nous traitent
de Profanes , méritent ce nom à plus juſte "
titre, puiſqu'ils profanent l'Evangiles
)
|!
56
main peut imaginer. Sçachant
de quoi il s'agit, j'ai crû que je
devois en faire part à mes Freres
les Profanes, afin qu'ils ne fuſſent
plus leurs dupes qu'autant qu'ils
He voudroient bien. Les Francs
Maçons n'ont rien de caché en
tr'eux ; ils ne doivent pas trouver
mauvais que nous n'ayons rien
de caché entre nous autres Pro
fanes. Au reſte tout ce que je dis
ici , ne doit pas les inquieter
beaucoup , † ſe retran
chent toujours ſur la négative ;.
& que d'ailleurs les Docteurs de
Sorbonne & des autres Facultés
qu'ils ont parmi eux , prendront
le ſoin ſans doute de publier
que dans tout ce que M. l'Abbé
P*** & moi avons écrit au ſu
: jet de leurs Myſteres & de leurs
Cérémonies, il n'y a pas un mot
de vrai. Qui pourra nous croire
au préjudice de ces ſubtiles Do
cteurs : Ils ſçavent tous les jours
# 7
: #; donner au menſonge l'air de la
s# vérité; ne leur ſera-til pas fa
e# cile de faire paſſer pour une fable
r# cette Hiſtoire , quelque , vraie
#| qu'elle ſoit Si en mon particulier
ac# je fais quelque tort aux Francs
su)M. l' Maçons, j'en ſuis fâché, ils ne
ons # doivent s'en prendre qu'au zele
ttes # indiſcret des Apologiſtes de leur
ie :: Confrérie.
ue #-
inq#
tſ ! Ilsl la ſerviront
-
mieux en la défendant
-
:# fM0311S•
,,-5glllï:
#º
, p#
[#
#t dll #
de #
scrº
#es 0º
les pº
- -
7 -
-
- -
-
-
»
-
-
-
-
:
-
- - - --- - -- - - - -- -- -
r - - --
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