Baroque Sicilien
Baroque Sicilien
Baroque Sicilien
Baroque sicilien
Le baroque sicilien est une forme spécifique
d’architecture baroque apparue en Sicile aux
XVIIe et XVIIIe siècles. Ce style comporte d’une
part des caractéristiques typiquement baroques,
telles que la profusion de courbes et d’ornements,
mais se distingue aussi du courant européen par
l’utilisation de masques ou d’anges souriants (les
putti) et plus généralement par une flamboyance
qu’il n'est possible de retrouver nulle part ailleurs.
Jusqu’à récemment mal étudié, peu reconnu et
rarement apprécié malgré les recherches menées
par Anthony Blunt dans les années 1960, ce type
de baroque donne à la Sicile une forte identité
architecturale.
Le baroque sicilien, si riche en ornements et en décorations, reflète fidèlement l’histoire sociale de l’île à cette
époque, et symbolise le chant du cygne pour toute une caste de mécènes nobles, alors en perte d’influence. Le
phénomène du haut-baroque sicilien dura à peine un demi-siècle, mais a imprimé à l’île une identité architecturale
qui l’a accompagnée jusqu’à aujourd’hui.
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continentale, en effet, elle ne trouvait pas sa source dans l’architecture de la Renaissance mais constituait en réalité
une forme évoluée de Gothique normand. L’art de la Renaissance toucha à peine la Sicile : même dans la capitale
qu’est Palerme, le seul ouvrage appartenant à la Haute-Renaissance est une fontaine apportée de Florence, où elle
avait été construite vingt ans plus tôt. (illustration n° 5)
Quelle que soit la raison pour laquelle le style de la Renaissance ne devint jamais populaire en Sicile, il ne s’agissait
en aucun cas d’ignorance. Antonello Gagini était engagé dans la construction de l’église Santa Maria di Porto Salvo
lorsqu’il trouva la mort en 1536. Il fut remplacé par l’architecte Antonio Scaglione, qui abandonna le style
Renaissance de son prédécesseur pour finir l’édifice dans un style normand. C’est donc bien cet art normand qui
semble avoir influencé l’architecture sicilienne pratiquement jusqu’au tremblement de terre de 1693. Même la
période du maniérisme semble avoir oublié la petite île. Au final, seule la ville de Messine[2] présente un réel
héritage de la Renaissance, en partie pour des raisons géographiques : Messine, si proche du continent que l’on peut
y apercevoir les côtes de l’Italie, a toujours été plus réceptive aux courants artistiques qui y fleurissaient. Les
mécènes de l’aristocratie locale faisaient souvent appel à Rome ou Florence pour leur fournir un architecte : un
exemple nous en est fourni par le Florentin Giovanni Angelo Montorsoli, qui importa à Messine un art typiquement
toscan vers le milieu du XVIe siècle. Toutes ces influences restèrent toutefois largement confinées à Messine et à ses
environs immédiats.
Cela ne signifie pas que la Sicile était indifférente à ce qui se passait ailleurs en Europe. Le paysage architectural des
principales villes siciliennes fut profondément influencé par la famille du sculpteur Domenico Gagini, qui arriva de
Florence en 1463. Cette fratrie de sculpteurs et de peintres commença à décorer les églises et les autres édifices de
sculptures très décoratives et figuratives. Entre 1531 et 1537 – moins d’un siècle après l’arrivée de sa famille –
Antonio Gagini acheva l’arc aux allures de proscenium de la Cappella della Madonna, dans le Santuario
dell'Annunziata de Trapani. Cet arc agrémenté d’un fronton est non pas gravé de décorations, mais lourdement orné
de bustes de saints en relief. Le fronton est quant à lui décoré de saints allongés, qui soutiennent une frise menant
jusqu’au bouclier qui couronne le fronton. Cette composition audacieuse fut le premier signe indiquant que la Sicile
développait sa propre forme d’architecture décorative. On retrouve un style très similaire sur la Chiesa del Gesù de
Palerme, édifiée entre 1564 et 1633, et qui montre elle aussi des signes précoces de baroque sicilien (illustration n°
15).
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Au-delà de ses mérites ou de ses défauts, il était évident dès le XVIe siècle que le baroque des architectes et
sculpteurs locaux commençait déjà à dévier du baroque de l’Italie continentale. La régionalisation du baroque n'était
d'ailleurs pas spécifique à la petite île, et se reproduisait dans d'autres contrées européennes telles que la Bavière ou
la Russie. Le baroque Narichkine, typique de la région moscovite, est par exemple aussi excentrique que son cousin
sicilien.
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Ce concept était encore très novateur pour les années 1690, étant donné que peu de villes européennes avaient déjà
eu l'occasion d'être reconstruites de fond en comble. Le premier exemple nous en est peut-être fourni par la ville
nouvelle de Terra del Sole, construite en 1564 pour Cosme Ier de Toscane d'après les plans de Baldassarre Lanci,
originaire d'Urbin. Une autre des premières cités à avoir fait l'objet d'une planification rigoureuse et symétrique était
Alessandria, au sud du Piémont. Un peu plus tard, à partir de 1711, ce nouvel urbanisme baroque fut encouragé dans
les colonies espagnoles d'Amérique du Sud, ainsi que par les Portugais au Brésil ou à Lisbonne après le tremblement
de terre de 1755. Dans d'autres parties de l'Europe, les intérêts locaux et l'opinion publique se révélèrent trop
puissants pour permettre une réorganisation radicale après un désastre : c'est le cas de Londres après le grand
incendie de 1666, suite auquel la City fut reconstruite selon les anciens plans à l'exception de quelques nouveaux
quartiers à l'ouest. En Sicile, l'opinion des classes populaires n'avait aucune importance, ce qui laissa les mains libres
aux architectes locaux, porteurs de concepts révolutionnaires.
Les choix architecturaux effectués en Sicile n'étaient pas uniquement motivés par la mode et l'apparence, mais aussi
par le souci de minimiser les dégâts en cas de nouveau séisme. En 1693, l'entassement des maisons et des rues avait
conduit à un écroulement général, comparable à celui d'un château de cartes. D'un point de vue tant architectural
qu'esthétique, le grand avantage du nouvel ordonnancement urbain est de libérer de l'espace et de pouvoir replacer
les monuments dans un cadre digne de leurs proportions. À titre de comparaison, il est fréquent de rencontrer ailleurs
en Italie une église de la Renaissance, certes belle et imposante, mais coincée entre des bâtiments voisins à l'aspect
incongru. La sensation d'ouverture et de respiration est particulièrement sensible dans les villes reconstruites de
Caltagirone, Catane, Modica, Noto, Palazzolo Acréide, Raguse et Scicli.
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L'un des plus beaux exemples du nouvel urbanisme baroque peut être admiré à Noto (illustration n° 10), une ville
reconstruite à environ dix kilomètres de son site originel sur le mont Alveria. Les ruines de l'ancienne cité,
aujourd'hui appelée Noto Antica, peuvent toujours être visitées. Le nouveau site choisi était plus plat que le
précédent, et ce en vue de faciliter l'application d'un plan géométrique. Les rues principales vont d'est en ouest en
tenant compte de l'inclinaison du Soleil. Cet exemple de planification urbaine est attribué à un aristocrate sicilien
cultivé, répondant au nom de Giovanni Battista Landolina. Il aurait dressé lui-même les plans de la nouvelle Noto
avec l'aide de trois architectes. L'UNESCO a classé la ville et ses bâtiments baroques au patrimoine mondial de
l'humanité en 2002.
Au sein de ces nouvelles villes, on
alloua à l'aristocratie les quartiers
situés le plus en hauteur, où l'air était
meilleur et le point de vue plus
agréable. L'église était typiquement
érigée au centre de la cité (illustration
n° 9), pour la commodité de tous ainsi
que pour refléter le pouvoir essentiel et
central de l'Église catholique. Autour
de la cathédrale et de la résidence
épiscopale s'élevaient des couvents.
Les marchands et les commerçants,
quant à eux, pouvaient s'implanter le
long des larges artères conduisant aux
Illustration n° 10
places principales. Les plus pauvres,
La Via Nicolasi, à Noto.
pour finir, étaient autorisés à construire
leurs logis rudimentaires en briques
aux endroits dont personne d'autre ne voulait. L'urbanisme baroque en vint ainsi à symboliser puissamment l'autorité
politique. Ce style et cette philosophie se répandirent jusqu'à Annapolis au Maryland, Williamsburg en Virginie ou
Savannah en Géorgie, sans oublier bien sûr l'œuvre du baron Haussmann à Paris. L'environnement urbain était
désormais propice à la propagation de l'architecture baroque, qui devait perdurer en Sicile jusqu'au début du
XIXe siècle.
Plus tard, de nombreuses autres villes siciliennes qui n'avaient été que peu ou pas endommagées par le séisme,
comme Palerme, subirent également des transformations baroques à mesure que la mode se répandait. Les
aristocrates en vinrent en effet à désirer que leurs palazzi dans la capitale deviennent aussi opulents que ceux qu'ils
avaient fait construire à Catane. L'église Santa Caterina de Palerme, édifiée en 1566, fut par exemple entièrement
redécorée de l'intérieur au XVIIIe siècle, avec l'ajout de marbres colorés.
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Un autre obstacle au plein épanouissement des architectes siciliens provenait du fait que le travail s’effectuait encore
souvent sur des bâtiments endommagés ou partiellement détruits, qu’il fallait donc reconstruire en tenant compte du
style précédent. La cathédrale San Giorgio de Modica en est un bon exemple : déjà sévèrement endommagée par le
séisme de 1613, reconstruite en 1643 dans un style mi-baroque mi-médiéval, puis à nouveau touchée par le séisme
de 1693, sa reconstruction fut entamée en 1702 par un architecte inconnu. C’est finalement Rosario Gagliardi qui
supervisa l’achèvement de la façade principale en 1760[5] , mais les compromis qui durent être faits avec la structure
précédente sont évidents. Malgré l’utilisation des mêmes techniques qui avaient tant réussi à l’église San Giorgio de
Raguse (illustration n° 13), la cathédrale de Modica souffre d’une certaine lourdeur, et n’a pas cette légèreté ni cette
liberté dans la touche qui font le talent de Gagliardi.
D’autres influences ont joué à cette époque : de 1718 à 1734, la Sicile fut dirigée depuis Vienne par l’empereur
Charles VI, d’où de nombreuses similitudes avec l’architecture autrichienne. De nombreux bâtiments insulaires ne
sont alors que de pâles imitations des réalisations de Fischer von Erlach[6] . Un architecte sicilien en particulier, le
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moine Tommaso Napoli, se rendit deux fois à Vienne au début du siècle, revenant à chaque fois avec de pleins
chargements de dessins et de gravures. Il érigea plus tard deux villas de campagne typiques de cette période,
remarquables pour leur murs concaves et convexes ainsi que pour l’entremêlement de leurs escaliers extérieurs.
L’une d’entre-elles, la Villa Palagonia, entamée en 1705, est sans conteste la plus complexe et la plus ingénieuse de
toutes les villas du baroque sicilien : son double escalier extérieur aux volées droites mais changeant fréquemment de
direction devint un modèle en la matière pour toutes les constructions à venir.
Par la suite une nouvelle génération d’architectes, conscients que les intérieurs de style rococo commençaient ailleurs
à prendre l’ascendant sur le baroque, s’inspireraient de ces évolutions pour développer encore davantage la
flamboyance, la liberté et le mouvement que l’on associe aujourd’hui au baroque sicilien.
Le haut-baroque sicilien
Vers 1730, le baroque sicilien commença peu à peu à
s’émanciper du baroque en vigueur à Rome, et affirma
ainsi une individualité encore plus forte. Deux raisons
expliquent ce phénomène : à cette époque, d’une part,
l’urgence de la reconstruction n’était plus d’actualité, et
l’activité architecturale devint plus apaisée et plus
réfléchie. Une nouvelle vague d’architectes siciliens,
nés et formés sur l’île elle-même, arriva d’autre part à
pleine maturité. Cette jeune génération avait assisté à la
fin de la reconstruction baroque, et avait complété sa
formation par l’étude des gravures, des livres dédiés à
l’architecture et des traités qui ne cessaient d’arriver
depuis le continent. À la différence de leurs
prédécesseurs formés au goût de Rome, ils furent en
mesure de développer de nouveaux styles
profondément individualisés. On compte parmi eux
Andrea Palma, Rosario Gagliardi et Tommaso Napoli.
Tout en tenant compte du baroque tel qu’il se pratiquait
à Naples ou à Rome, ils adaptèrent désormais leurs
projets aux traditions et aux besoins locaux.
L’utilisation des matériaux, tout comme la mise en
Illustration n° 12
valeur des sites choisis, révèlent une grande inventivité. La Piazza del Duomo de Syracuse et la façade de la cathédrale,
Le recours aux escaliers extérieurs, déjà popularisé par commencée par Andrea Palma en 1728 et inspirée d’un arc de
Vaccarini, fut porté à un degré inégalé : des églises triomphe à l’antique. Les colonnes massives, qui découpent la façade
en plusieurs compartiments, ont un certain effet théâtral.
situées au sommet d’une colline deviennent par
exemple accessibles par une fantastique volée
d’escaliers évoquant les « Escaliers espagnols » de la Piazza di Spagna à Rome.
Les façades des églises, quant à elles, ressemblèrent de plus en plus à des gâteaux de mariage plutôt qu’à des lieux de
culte, au fur et à mesure que les architectes gagnaient en confiance, en compétence et en stature. L’intérieur des
édifices religieux, jusque-là de facture simple, en vint à arborer une orgie de marbres incrustés et polychromes,
surtout à Palerme. Anthony Blunt admet que cette décoration peut être « soit fascinante, soit repoussante. Mais
au-delà de la réaction personnelle du spectateur, ce style est une manifestation caractéristique de l’exubérance
sicilienne, et doit être classé parmi les créations les plus importantes et les plus originales de l’art baroque sur l’île ».
Telle est la clé de ce mouvement artistique : le baroque est le reflet idéal de la personnalité de la Sicile, et c’est la
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raison pour laquelle il y connut des évolutions si spectaculaires, en particulier à Raguse et Catane.
Raguse
Raguse subit des dégâts importants en 1693. La ville
comprend deux quartiers, Ragusa Ibla (ville-basse) et
Ragusa Superiore (ville-haute), séparés l'un de l'autre
par un profond ravin appelé le Valle dei Ponti.
Ragusa Ibla déploie un impressionnant éventail
d'architecture baroque, avec par exemple l'église Saint
Georges, œuvre de Rosario Gagliardi conçue en 1738
(illustration n° 13). Au cours de la construction de
l'édifice, Gagliardi sut tirer parti des difficultés du
terrain en pente : l'église domine un escalier de marbre
particulièrement massif, composé de quelque 250
marches. Cette caractéristique du baroque se retrouve
fréquemment en Sicile, en raison de la topographie très
capricieuse de l'île. La tour de l'édifice semble se
propulser depuis la façade, un effet encore accentué par
les colonnes et les piliers adossés aux murs en courbe.
Au-dessus des ouvertures de portes et de fenêtres, des
frontons se déroulent et se courbent avec un sens de la
liberté et du mouvement qui aurait été impensable
quelques décennies auparavant, lorsque le style de
Bernini et Borromini était encore de rigueur. Le dôme,
d'inspiration néoclassique, ne fut pas ajouté avant 1820.
Illustration n° 13
C'est le long d'une allée reliant Ragusa Ibla à Ragusa
L'église Saint Georges de Ragusa Ibla, œuvre de Rosario Gagliardi.
Superiore qu'a été édifiée l'église Santa Maria delle
Scale. Le bâtiment, bien que gravement endommagé par le séisme, présente de l'intérêt. La moitié détruite du lieu de
culte fut reconstruite dans un style baroque, tandis que la partie subsistante d'inspiration gothique et normande fut
conservée. L'église constitue ainsi le symbole concret de toutes les subtilités et les contradictions du baroque sicilien
par rapport aux autres pays européens. La cathédrale Saint Jean-Baptiste de Ragusa Superiore, quant à elle, a été
construite entre 1718 et 1778. Sa façade principale, ornée de sculptures et de gravures finement ciselées, relève du
plus pur baroque (illustration n° 14). L'édifice comprend un clocher très en hauteur, répondant au même style.
L'intérieur (illustration n° 3), richement décoré, est séparé en trois ailes par deux rangées de colonnes.
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Ragusa Superiore, le quartier le plus endommagé de la ville, a été entièrement repensé après 1693 selon un plan
centré autour de la cathédrale, et montre une certaine originalité par rapport au reste de la Sicile. Les palais y ont
quelques spécificités, comme la limitation à deux étages ou une longueur inhabituelle, probablement en vue de
limiter les dégâts en cas de nouveau séisme.
Catane
De toutes les grandes villes de Sicile, Catane fut
celle qui subit le plus de dégâts en 1693 : seuls le
château d'Ursino et quelques éléments de
l'ancienne cathédrale avaient résisté au séisme. La
cité entière fut donc repensée et reconstruite : le
nouveau plan sépara la ville en plusieurs
quartiers, délimités par deux rues se rejoignant sur
la Piazza del Duomo (Place de la Cathédrale).
typique du XVIIe siècle sicilien, mais la décoration des étages supérieurs est souvent superficielle, ce qui est typique
du baroque sicilien immédiatement postérieur au tremblement de terre.
En 1730, Vaccarini s'installa à Catane en tant qu'architecte officiel
de la ville, et imprima tout de suite au style local un tournant vers
un baroque plus romain : les piliers perdent leurs gravures et
soutiennent des corniches et des entablements typiques de la mode
de Rome, les frontons sont courbés et des colonnes isolées servent
de support aux balcons. Vaccarini tira également profit de la roche
volcanique locale, de teinte noire, mais en fit davantage un
élément décoratif ponctuel et intermittent plutôt qu'un matériau de
construction : il l'utilisa par exemple pour la spectaculaire
obélisque de la « fontaine de l'éléphant », située en face de l'hôtel
de ville et symboliquement soutenue par le dos de l'animal.
Intérieurs
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Églises
L'intérieur des églises siciliennes avait fait l'objet de
décorations soignées dès le premier quart du
XVIIe siècle, ce qui passait par une profusion de
sculptures, de stuc, de fresques et de marbre
(illustration n° 17). Au fur et à mesure que les églises
postérieures au séisme furent achevées, vers les années
1720, les intérieurs se mirent à évoluer vers une
décoration plus lumineuse et moins intense (comparer
les illustrations 17 et 18) : de petites sculptures
ornementales s'imposèrent peu à peu sur les colonnes,
les corniches et les frontons, la plupart du temps sous la
forme de putti ou d'éléments de la faune et de la flore.
Les marbres multicolores incrustés dans le sol et les
murs, en revanche, restèrent aussi populaires qu'au
siècle précédent. Les motifs ornementaux en porphyre
sont souvent dérivés de motifs typiques des cathédrales
gothiques, révélant ainsi une fois encore les origines
normandes de l'architecture sicilienne. L'autel du lieu
de culte est en règle générale la « pièce de résistance »
de tout cet effort décoratif : dans de nombreux cas, il
est constitué d'un unique bloc de marbre coloré, orné de
Illustration n° 17
La chiesa del Gesù de Palerme (1564 - 1633) arbore une abondance volutes dorées et serti de pierres précieuses comme
de marbres polychromes, tant sur le sol que sur les murs. l'agate ou le lapis-lazuli. Les marches menant à
l'estrade de l'autel sont fréquemment courbées de façon
concave ou convexe et incrustées, elles aussi, de marbre. L'un des plus bels exemples peut en être admiré à l'église
Sainte Zita de Palerme.
Bien souvent, la construction d'une église en Sicile n'était pas seulement financée par un ordre religieux en
particulier, mais aussi par une famille de l'aristocratie. Contrairement à une croyance largement répandue, la plupart
des nobles siciliens ne choisissaient pas comme dernière demeure les catacombes capucines de Palerme, mais étaient
inhumés fort conventionnellement dans des caveaux sous leurs églises de famille. Il n'en demeure pas moins vrai,
comme l'a récemment écrit un chercheur, que « les funérailles d'un aristocrate sicilien constituaient l'un des plus
grands moments de sa vie »[7] . Les enterrements étaient en effet un signe extérieur de richesse essentiel : l'une des
conséquences de cette ostentation est que les pierres tombales qui couvrent les caveaux, aujourd'hui, fournissent de
précieuses informations sur le progrès des techniques de décoration du marbre année après année. Les tombes de la
première moitié du XVIIe siècle, par exemple, sont faites d'un marbre blanc très simple présentant les armoiries
familiales, le nom, la date, etc. À partir de 1650, de petites quantités de marbres colorés apparaissent et forment des
motifs : il est possible d'examiner l'épanouissement progressif de cette mode jusqu'à la fin du siècle, lorsque les
blasons et la calligraphie finissent par être entièrement en couleurs. Bien après que le baroque est tombé en
désuétude dans les années 1780, ce type de décoration continua à être jugé plus adapté aux exigences du rite
catholique que la nouvelle mode « païenne » du néoclassicisme.
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Illustration n° 18 Illustration n° 19
L'église Saint-Benoît, à Catane, contient des Le chœur des religieuses à l'église
fresques de Giovanni Tuccari. Saint-Benoît de Catane.
L'église Saint-Benoît de Catane (illustrations 18 et 19) offre un bel exemple d'intérieur, réalisé entre 1726 et 1762, à
l'époque où le baroque sicilien avait atteint le sommet de sa popularité et de son originalité. Les plafonds sont ornés
de fresques de l'artiste Giovanni Tuccari, mais l'élément décoratif le plus spectaculaire est le chœur réservé aux
religieuses (illustration 19), achevé vers 1750. Il fut conçu de telle manière que les chants des religieuses pouvaient
être entendus pendant la messe, sans pour autant qu'elles soient aperçues de l'extérieur et exposées aux regards des
profanes.
Palais
À quelques rares exceptions, les intérieurs des palazzi restèrent moins élaborés que ceux des églises. Beaucoup de
ces palais furent même construits sans aucune ornementation spécifiquement baroque à l'intérieur, tout simplement
parce que les délais de construction étaient déjà très longs. Par ailleurs le baroque, entre-temps, passa de mode, si
bien que les salles principales de nombreux palais baroques furent finalement décorées dans le nouveau style
néoclassique, dit « pompéien ». Il n'est pas rare enfin de rencontrer un mélange des deux styles, comme dans la salle
de bal du Palazzo Aiutamicristo de Palerme, construit par Andrea Giganti en 1763 : le plafond y est décoré de
fresques aux contours dorés, représentant des scènes allégoriques dans un baroque très affirmé. Ce plafond, en
réalité, était déjà démodé à l'époque où il fut achevé, et le reste de la pièce fut agrémenté avec bien plus de
simplicité. Les évolutions de ces 250 dernières années ont encore renforcé la banalisation des intérieurs de palazzi :
les rez-de-chaussée sont devenus des boutiques, des banques ou des restaurants, tandis que les étages supérieurs ont
été divisés en appartements, ruinant ainsi la décoration initiale.
Une autre raison expliquant l'absence de décorations baroques vient du fait que la plupart des pièces n'avaient tout
bonnement pas vocation à en recevoir. Les palazzi étaient bien souvent très vastes et conçus pour accueillir un grand
nombre de personnes. Le foyer d'un aristocrate sicilien, outre son épouse et ses enfants, était fréquemment composé
de parents plus pauvres ou éloignés, qui disposaient tous de petits appartements dans la maison. La demeure
comptait aussi des domestiques divers et variés, tels que l'aumônier, le majordome, les gouvernantes, le secrétaire,
l'archiviste, le comptable, le bibliothécaire et d'innombrables hommes à tout faire, sans oublier le sonneur de cloches,
qui devait adapter le nombre de sonneries à l'importance du visiteur. Parfois même, les domestiques habitaient le
palais avec les membres les plus âgés de leurs familles. Tous ces lieux de vie au quotidien, même chez le maître et la
maîtresse de maison, étaient fort naturellement décorés de façon très sobre. Des pièces vides de tout occupant étaient
considérées comme une marque de mauvaise éducation, car elles montraient que le propriétaire préférait faire
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coucher ses connaissances à l'auberge. Tout visiteur étranger, en particulier anglais, était un trophée à la gloire
sociale de son hôte. On comprend, dans ces conditions, que les résidences de l'aristocratie sicilienne aient été
rarement calmes ou désertes.
La plus belle partie du palais était généralement le
piano nobile, une salle de réception réservée aux
invités et aux divertissements, où l'on accédait par les
double-escaliers extérieurs. L'endroit consiste en une
succession de grands et de petits salons, dont une salle
particulièrement vaste servant de pièce principale à la
demeure et, occasionnellement, de salle de bal. Les
piano nobile qui eurent le temps d'être décorés pendant
la période baroque en ont hérité un style très chargé :
les murs sont souvent recouverts de miroirs,
eux-mêmes encadrés de dorures, et alternant parfois
avec des peintures ou des portraits de famille. Les
plafonds, hauts et remplis de fresques, soutiennent des
lustres massifs en verre de Murano dont les lumières se
reflètent partout dans les miroirs. La célèbre Galerie
des Miroirs du Palazzo Gangi, à Palerme, en offre
l'exemple le plus remarquable. Cette pièce[8] décorée de
fresques est l'une des seules salles baroques
subsistantes du palais, qu'un nouveau propriétaire
étendit et transforma à partir de 1750 dans un style
néoclassique.
Illustration n° 20
La Galerie des Miroirs du Palazzo Gangi, à Palerme. (XVIIIe siècle)
L'ameublement de la période baroque était assorti au
style, avec des décorations raffinées, des dorures et
même l'utilisation de marbre pour le dos des tables. Les meubles étaient constamment en transit dans la maisonnée,
déménagés d'une pièce à l'autre selon les nécessités, laissant au besoin certaines salles vides. Parfois, certains étaient
spécialement commandés pour une pièce, par exemple pour qu'une console s'insère exactement dans le cadre doré du
mur. Les meubles étaient d'ailleurs toujours disposés le long des murs et jamais au centre d'une pièce, afin de ne pas
cacher les décorations du sol en marbre ou en céramique.
Le point commun aux intérieurs d'églises et de palais était le recours au stuc. Ce dernier est un élément essentiel du
style et de la philosophie baroques, étant donné qu'il permet la combinaison de l'architecture, de la sculpture et de la
peinture murale. Son utilisation, jointe à des plafonds et des murs en trompe-l'œil, crée une confusion entre l'art et la
réalité. Tandis que le stuc, dans les églises, peut figurer des anges ou des putti reliés par des fleurs, il représente plus
volontiers dans les résidences privées les mets ou les instruments de musique préférés des propriétaires.
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Déclin
Comme pour tout style architectural, le public finit par
se lasser du baroque. Dans certaines parties du
continent européen, une métamorphose s'opéra vers le
Rococo, mais ce ne fut pas le cas en Sicile. L'île, à
partir de 1735, n'est plus dirigée par l'Autriche mais par
le roi des Deux-Siciles Ferdinand Ier, qui règne à la fois
sur le royaume de Naples et sur le royaume de Sicile.
Palerme se mit ainsi à entretenir des rapports
privilégiés avec la capitale du royaume, Naples, où
justement commençait à se manifester un retour à des
formes d'architecture plus classiques. En outre, une part
croissante de la noblesse sicilienne se prit de passion à
cette époque pour tout ce qui était français, qu'il
s'agisse d'art, de mode ou d'architecture. Beaucoup
d'aristocrates se rendirent à Paris pour y affiner leurs
goûts, et en revinrent avec les toutes dernières gravures
et les traités théoriques les plus avancés. L'architecte
français Léon Dufourny accomplit un séjour en Sicile
de 1787 à 1794 afin d'y étudier les anciens temples
grecs. Il permit à de nombreux Siciliens de redécouvrir
leur passé antique et classique, lequel s'imposa donc
Illustration n° 21
vite comme la nouvelle mode incontournable. Mais Le Palais Beneventano del Bosco, à Syracuse, construit entre 1779 et
l'évolution des goûts ne se fit pas du jour au lendemain. 1788, est d'un baroque sicilien tardif et très discret. Les balcons en
Le baroque conserva encore une certaine popularité sur fer forgé et certaines courbes, néanmoins, tempèrent la nouvelle
mode néoclassique.
l'île, et les colonnes au classicisme sévère de l'époque
côtoient bien souvent des balcons plus fantaisistes que
jamais. Dufourny travailla quelque temps à Palerme, et son « Temple d'Entrée » aux Jardins Botaniques de la ville fut
le tout premier bâtiment de Sicile relevant de l'ordre dorique. Le temple respecte en effet un style purement
néoclassique, tel qu'apparu en Angleterre vers 1760, et annonce pour l'île une tendance lourde des décennies
suivantes.
C'est sans doute le grand ami et collègue de Dufourny, Giuseppe Marvuglia, qui contribua le plus au déclin
progressif du baroque sicilien. Il acheva en 1784 le palais Riso-Belmonte[9] , qui constitue le plus bel exemple de
cette période en matière de transition architecturale. L'édifice combine habilement des éléments baroques et
palladiens, et s'organise autour d'une cour intérieure en arcade jouant sur le clair-obscur des matériaux. La façade
principale, ponctuée de pilastres massifs, présente également des aspects baroques mais a des contours très réguliers.
Les pilastres, d'inspiration ionique, font l'objet d'une décoration très simple, et soutiennent un entablement tout aussi
sobre. Au-dessus des fenêtres peuvent s'apercevoir des frontons classiques et réguliers : le baroque sicilien bat en
retraite.
Une autre des raisons de ce lent déclin est que l'argent vint progressivement à manquer. Au XVIIe siècle,
l'aristocratie vivait principalement sur ses terres, qu'elle entretenait et rentabilisait, d'où un niveau satisfaisant de
revenus. Au cours du XVIIIe siècle, cependant, la noblesse se mit à migrer vers les villes, en particulier à Palerme et
Catane, afin d'y profiter des plaisirs de la cour du vice-roi. Les palais situés en ville gagnèrent en taille et en
splendeur, au détriment de terres rurales que l'on abandonnait peu à peu mais dont on attendait toujours une rente
confortable. Le personnel laissé sur place pour gérer les domaines cultiva l'incompétence et la corruption, ce qui fit
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chuter les revenus fonciers. Certains aristocrates eurent alors recours à l'emprunt, sans hésiter à hypothéquer leurs
biens, jusqu'à ce que la valeur de leurs domaines se dégrade au point de ne plus pouvoir couvrir les sommes
engagées. La Sicile elle-même, par ailleurs, était devenue instable : administrée depuis Naples par le faible
Ferdinand Ier et son épouse autoritaire, l'île était entrée dans une irrémédiable phase de déclin bien avant 1798 et
1806, lorsque le roi fut obligé à deux reprises de fuir Naples et les troupes françaises pour se réfugier en Sicile. Seul
un corps expéditionnaire britannique de 17000 hommes, qui s'assura au passage la domination officieuse de l'île, put
empêcher les Français de débarquer. Le roi Ferdinand tenta ensuite en 1811 de lever des impôts, s'aliénant par ce
seul fait toute son aristocratie. Le XIXe siècle, de manière générale, se caractérisa par la montée en puissance de la
bourgeoisie : les classes aisées s'écroulèrent inexorablement, entraînant avec elles leurs extravagances architecturales
d'un autre temps. (Voir Histoire de la Sicile)
Néanmoins l'influence britannique fit naître
en Sicile une dernière embellie baroque.
Marvuglia, toujours attentif aux évolutions
architecturales du Royaume-Uni,
approfondit le style hybride qu'il avait
prudemment initié avec le Palazzo
Riso-Belmonte en 1784, et combina de plus
en plus librement des éléments baroques et
palladiens. Le baroque sicilien tardif
présente ainsi des similitudes avec le
baroque qui est alors popularisé en
Angleterre par Sir John Vanbrugh et par des
édifices tels que le palais de Blenheim.
L'église San Francesco di Sales[10] édifiée
Illustration n° 22 par Marvuglia, presque exclusivement
Le Palazzo Ducezio de Noto, œuvre de Vincenzo Sinatra, mélange le baroque au britannique dans son interprétation du
rez-de-chaussée et le néoclassicisme à l'étage supérieur.
baroque, en constitue un excellent exemple.
Mais cette mode ne constitua qu'une brève
parenthèse, et bientôt le néoclassique s'imposa partout. Peu d'aristocrates pouvaient encore se permettre de
construire, ce qui fait que le nouveau style fut essentiellement appliqué à des bâtiments publics et civils, comme ceux
des Jardins Botaniques de Palerme. Les architectes siciliens, y compris d'anciens maîtres baroques tels qu'Andrea
Giganti, se mirent à la mode du néoclassique, mais cette fois d'inspiration française. La Villa Galletti de Giganti à
Bagheria, par exemple, s'inspire ouvertement des réalisations d'Ange-Jacques Gabriel.
Tout comme aux premiers jours du baroque sicilien, les bâtiments néoclassiques les plus précoces présentent un
mélange avec le style précédent. Le Palazzo Ducezio de Noto (illustration n° 22) fut ainsi entamé en 1746, et son
rez-de-chaussée, garni d'arcades jouant sur l'ombre et la lumière, relève du pur baroque. L'étage supérieur, ajouté
quelques années plus tard, trahit une influence néoclassique française très prononcée, et ce malgré l'utilisation de
frontons irréguliers au-dessus des fenêtres et la courbure de la baie centrale. Cet édifice est le signe que le baroque
sicilien cédait progressivement la place au néoclassicisme français.
Baroque sicilien 19
Postérité
Le baroque sicilien est aujourd'hui reconnu comme un
style architectural à part entière. Cela est dû en grande
partie aux travaux d'Anthony Blunt, qui est l'un des
seuls chercheurs à s'être intéressé spécifiquement au
sujet.
La plupart des palazzi baroques restèrent des propriétés
privées tout au long du XIXe siècle. Ils changèrent en
revanche souvent de mains, au fur et à mesure que la
vieille aristocratie tissait des liens matrimoniaux avec
la bourgeoisie ou s'enfonçait dans l'endettement. Seules
quelques rares familles ont pu conserver leurs demeures
ancestrales jusqu'à aujourd'hui. Quant aux églises, la
grande piété dont continue à faire preuve la population
sicilienne leur permet de perpétuer leur vocation
originale et de ne pas devenir de simples pièces de
musée.
À la différence de ce qui peut se voir au Royaume-Uni, les quelques représentants de l'aristocratie sicilienne habitant
toujours leurs palazzi se sont abstenus de dénaturer leurs jardins en y exposant par exemple des animaux sauvages
pour attirer les touristes. Les derniers princes, marquis et comtes de Sicile préfèrent souvent vivre dans un isolement
plein de superbe, entourés de beauté et de déchéance. Les propriétaires et les pouvoirs publics commencent toutefois
à vouloir assurer la sauvegarde de ce patrimoine de l'histoire sicilienne.
Les palais baroques de Sicile, profitant de l'essor touristique de l'île, ouvrent progressivement leurs portes à un public
curieux et aisé, pour l'instant davantage des Américains ou des Britanniques que des Italiens. Il y a encore quelques
années, la salle de bal du palais Gangi était la seule de la région à pouvoir s'enorgueillir d'avoir été le lieu de
tournage d'un film, tandis qu'aujourd'hui nombre de grands salons d'apparat et de salles de bal se mettent à accueillir
des événements publics ou privés. Quelques palazzi offrent même un service « Bed and Breakfast » aux visiteurs de
passage, renouant ainsi avec la grande tradition d'hospitalité pour laquelle ils avaient été conçus.
Baroque sicilien 20
Référence de traduction
• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé «
Baroque Sicilian Baroque [11] » (voir [[|la page de discussion]]).
Bibliographie
• Anthony Blunt, Sicilian baroque, Weidenfeld and Nicolson Ltd., 1968
• Francesco Palazzolo Drago, Famiglie nobili sicilian, Arnaldo Forni, Palerme, 1927
• A J. Du Pays, Guide d'Italie et Sicile, Hachette, 1877
• Gérard Gefen, Sicily, Land of the Leopard Princes, Tauris Parke Books, 2001
• Pasquale Hamel, Breve storia della societa siciliana (1790-1980), Sellerio di Giorgianni, Palerme, 1994
Voir aussi
Liens internes
• Val di Noto
Liens externes
• (fr) « Noto, splendeur du baroque sicilien » [12]
• (en) Photos et description des églises de Raguse [13]
• (en) La reconversion des palazzi de Palerme au XXIe siècle [14]
• (en) Site officiel du Palazzo Biscari (Catane) [15]
• (en) Photos de quelques églises baroques siciliennes [16]
• (en) Portrait de l'aristocratie sicilienne sur www.bestofsicily.com [17]
• (en) Informations touristiques sur la vallée de Noto [18]
• (it) Photos d'intérieurs de palazzi, dont le Palais Gangi [19]
La version du 10 janvier 2006 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de
qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
Baroque sicilien 21
Références
[1] "Palazzo" (palazzi au pluriel) peut se traduire en français par le terme "Palais", même si ce dernier dénote une demeure de très grande taille.
Or un palazzo est souvent bien plus petit que ne le sous-entend le mot francophone, et fait référence à tout bâtiment public ou privé de taille
moyenne. Par ailleurs, bien que "palazzo" soit une appellation appropriée, aucun aristocrate sicilien n'aurait utilisé ce mot pour parler de sa
résidence, et lui préférait le terme "casa". "Palazzo" suivi du nom de famille était la formulation retenue par les pouvoirs publics, les
marchands et les livreurs.
[2] Messine, pour des raisons géographiques, est la ville sicilienne entretenant les liens les plus étroits avec l'Italie continentale. Elle abritait
autrefois quelques-uns des plus beaux édifices de l'île, mais l'histoire de la cité fut ponctuée de crises et de catastrophes qui affectèrent
durement son patrimoine. Des séismes successifs la touchèrent en 1693, en 1783 et en 1908, sans compter les bombardements de 1943. Quant
à la rébellion avortée de 1676 contre le pouvoir espagnol, elle eut pour suite des sanctions et des restrictions de privilèges municipaux qui
plongèrent la ville dans le déclin et l'obscurité. La Porta Grazia, ancienne entrée de la citadelle d'où les Espagnols organisaient leur politique
de répression, est l'une des rares reliques de la période antérieure à 1693.
[3] D'après Anthony Blunt, Sicilian baroque (9 & 31)
[4] D'après Anthony Blunt, Sicilian baroque
[5] Ibid (150)
[6] Johann Bernhard Fischer von Erlach avait entamé la reconstruction du palais de Schönbrunn en 1686 dans une forme simplifiée de baroque,
qui fut ensuite reproduite en Sicile dans les dernières années de l'ère baroque. Schönbrunn était d'ailleurs doté à l'origine d'un escalier
extérieur, enlevé en 1746, similaire à ceux qui émergèrent en Sicile.
[7] D'après Gérard Gefen, Land of the Leopard Princes
[8] Cette pièce servit au tournage d'une scène d'un film de Luchino Visconti, Le Guépard (Il Gattopardo).
[9] Le palazzo, gravement endommagé par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, n'est plus aujourd'hui qu'une coquille vide.
[10] Voir cette photographie (http:/ / www. palermoweb. com/ didattica/ apreleporte03/ siti/ Educandato - Cappella del Marvuglia/ default. htm)
de l'église San Francesco di Sales (1818).
[11] http:/ / en. wikipedia. org/ wiki/ Sicilian
[12] http:/ / www. italie1. com/ noto-splendeur-du-baroque-sicilien-1894. html
[13] http:/ / www. travelplan. it/ ragusa_guide_churches_museums. htm
[14] http:/ / www. antibes. co. uk/ holidays/ italy/ sicily/ princess. php
[15] http:/ / www. palazzobiscari. com/
[16] http:/ / www. initaly. com/ regions/ sicily/ raguchrc. htm
[17] http:/ / www. bestofsicily. com/ nobility. htm
[18] http:/ / www. valdinoto. com/ english/ ragusa. htm
[19] http:/ / www. travelsicilia. it/ Italiano/ Dimorestoriche. htm
Sources et contributeurs de l'article 22
Licence
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http:/ / creativecommons. org/ licenses/ by-sa/ 3. 0/