Les Figures de Style
Les Figures de Style
Les Figures de Style
Gaston est aussi aimable qu’une porte de prison. L’arbre étendait ses branches, longs bras
Telle une statue, elle restait immobile au milieu de décharnés.
la place. La queue du chat ressemblait à un point
d’interrogation. -Métaphore in absentia :
L’arbre étendait ses longs bras décharnés.
Souvent, la comparaison sert à magnifier
l’objet du discours : le chevalier était fort comme Quand une métaphore est reprise par plusieurs
un lion (on fait surgir l’image du roi des animaux) et termes, et qu’elle se trouve ainsi développée (par
beau comme un dieu (le voilà divinisé !). La exemple sur plusieurs vers, en poésie), on parle de
princesse le regardait, admirative, de ses grands métaphore filée. Certaines métaphores, appelées
yeux verts semblables à deux pures émeraude (les catachrèses, font intégrante et usuelle de la
yeux, comparés à des pierres précieuses, sont tous langue : les bras d’un fauteuil, les ailes d’un moulin,
de suite plus brillante, plus remarquables). une bouche d’égout, fondre en larmes… Toutes
ces expressions sont imagées, puisqu’un fauteuil
n’a pas réellement de bras, ni l’égout une bouche
au sens propre, et que personne n’a jamais fondu
La métaphore physiquement en se mettant à pleurer.
ATTENUER La litote
L’assonance consiste en la répétition, dans Alors que l’assonance est l’écho du même son
une même phrase ou dans un ensemble de vers, vocalique, l’allitération, elle, joue sur la répétition
d’un même son vocalique, c’est-à-dire produit par du même son consonantique (produit par une ou
une ou plusieurs voyelle (a, e, é, è, i, o, u, ai, oi, des consonnes). Dans Andromaque, de Racine,
ou…). Les sonorités an, un, on et in sont également Oreste, devenu fou, et poursuivi par les déesses de
dites vocaliques. la vengeance, leur demande : Pour qui sont ces
serpents qui sifflent sur nos têtes ? On a là un cas
La première strophe de la Chanson
d’harmonie imitative : l’image des serpents
d’automne, de Paul Verlaine, est un superbe
s’accompagne du bruit de leur sifflement suggéré,
exemple d’assonance en o et en on :
imité par l’emploi répété de la consonne s, par
Les sanglots longs l’allitération en s. Si le s siffle, le l évoque la pluie et
les larmes, l’eau qui s’écoule, comme dans ces
Des violons vers de Verlaine :
De l’automne Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Blessent mon cœur
D’une langueur Quelle est cette langueur
Elle me dit « Je suis l’impassible théâtre En poésie, quand Louis Aragon parle, dans la
Que peut remuer le pied de ses acteurs Nuit de Mai, de soldats morts au combat, il leur
donne par l’effet de la majuscule, des noms
[…]
propres : …et je me risque / Où vous errez
Je n’entends ni os cris ni vos soupirs ; à peine Malendormis Malenterrés…
Je sens passer sur moi la comédie humaine
A l’inverse, lorsqu’on remplace un nom propre
Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs. par un groupe nominal, il y aussi antonomase : par
exemple, le fils de Laërte est une antonomase
désignant Ulysse (et aussi une périphrase, car dans
La personnification ce cas les deux figures se superposent).