Manuel D'aide - Réalisation - Infrastructure - Fourreaux
Manuel D'aide - Réalisation - Infrastructure - Fourreaux
Manuel D'aide - Réalisation - Infrastructure - Fourreaux
La fibre optique réunit de manière optimale toutes les conditions nécessaires à un très haut débit
de qualité pour tous les usagers potentiels.
Son déploiement est cependant freiné, car dépendant de génie civil dont les coûts de réalisation
sont bien supérieurs à ceux du déploiement des fibres optiques elles-mêmes.
Or, en saisissant les opportunités de mutualisation de travaux, les collectivités ont la possibilité de
préparer l’arrivée du haut débit sur leur territoire à des coûts marginaux.
(Il y a environ 53.000 Km de réseaux d’eau et d’électricité créés ou rénovés par an en France).
Ce dossier a pour objectif d’apporter des précisions sur les réseaux de communications
électroniques à enfouir dans le sol.
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Définitions :
Alvéole : désigne toute gaine, tout tube, toute canalisation en conduite souterraine permettant la
pose de tubes, de sous tubes ou de câbles.
Chambre : ouvrage de génie civil enterré permettant le tirage et le raccordement de câbles.
Nous distinguons deux types de chambres de télécommunication :
- des chambres de tirage,
- des chambres de lovage et de raccordement.
Conduite : appelée aussi canalisation, c’est l’ensemble des fourreaux rassemblés en un bloc
enrobé le plus souvent de sable et posée dans une tranchée.
Filin d'aiguillage (appelé « Aiguille ») : dispositif souple permettant le tirage de câbles dans un
fourreau.
Fonçage : technique permettant de creuser horizontalement.
Fourreau : désigne toute gaine, tout tube ou toute canalisation en conduite souterraine permettant
la pose de tubes, de sous tubes ou de câbles à fibres optiques.
Il peut être en polyéthylène haute densité (PEHD) où en polychlorure de vinyle (PVC).
Encorbellement : technique de franchissement d’un ouvrage avec la mise en place d’un
équipement pour permettre la continuité du génie civil pour le câble fibres optiques.
Installations : désigne les fourreaux, les chambres et les bornes de raccordement dans lesquels
transitent les câbles de communications électroniques.
Masque (d’une chambre) : ensemble physique groupé de sections de fourreaux au niveau de la
paroi intérieure d’une chambre.
Manchon : dispositif assurant la protection mécanique et permettant le raccordement soit d'un
câble à un autre câble de même capacité, soit d'un câble à plusieurs câbles de capacité inférieure.
Il s’agit d’un dispositif sur lequel un opérateur n’intervient qu’une fois, sauf dans le cadre d’une
opération de maintenance suite à dérangement.
Mandrinage : opération de contrôle des fourreaux par le passage dans les conduites d’un gabarit.
Voussoir : éléments d’ouvrage d’art permettant de relier les piles et de supporter le tablier et les
voies de circulation.
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1 Les tranchées
Si une étude de besoins peut être menée au préalable, celle ci permettra le dimensionnement du
nombre exact de fourreaux à mettre en place dans la tranchée.
Dans ce cas, chaque titulaire ou client potentiel se verra allouer un tube, plus un pour l’aménageur
de l’infrastructure et un pour la manoeuvre.
Si cette étude ne peut être menée par manque de temps ou plus par manque d’information, il est
conseillé d’installer au minimum 3 fourreaux.
L’enrobage latéral des conduites doit avoir une largeur minimale de 5 cm.
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1.2 Passage de la tranchée en accotement :
L’enrobage latéral des conduites doit avoir une largeur minimale de 5 cm.
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1.3 Les tranchées longitudinales sous chaussée rigides ou semi rigides :
Lorsque le cheminement impose une tranchée sous trottoir ou sous chaussée circulée, ce type de
tranchée sera réalisé.
Cette tranchée peut être décomposée en quatre strates :
L’enrobage latéral des conduites doit avoir une largeur minimale de 5 cm.
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1.4 Les tranchées transversales rigides ou semi rigides :
Lorsque le cheminement impose une tranchée sous chaussée circulée par des poids lourds, ce
type de tranchée sera réalisé.
Cette tranchée peut être décomposée en trois strates :
L’enrobage latéral des conduites doit avoir une largeur minimale de 5 cm.
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1.5 Tranchées sous chaussées souples :
Lorsque le cheminement impose une tranchée sous chaussée circulée par des poids lourds, ce
type de tranchée sera réalisé.
Cette tranchée peut être décomposée en cinq strates :
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1.7 Passage de points difficiles :
Les points difficiles usuellement rencontrés sont les traversées d’ouvrages d’art ou des points durs
tels que les cours d’eau, les voies SNCF, les bretelles ou sections routières.
- Les ponts : le franchissement des passages inférieurs se fait suivant l’ouvrage par :
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caniveau sur tablier.
L'utilisation du fonçage est à envisager uniquement lorsqu’un sciage de chaussée est impossible
du fait de la structure de la chaussée, d’un revêtement récent, d’un trafic contraignant,…
Le fonçage sera équipé d'un tuyau en acier correspondant au diamètre de fonçage. Ce tuyau sera
équipé du maximum admissible de fourreaux PVC.
A chaque extrémité du fonçage, il sera posé une chambre de tirage L5T avec un fonçage en biais
pour permettre de passer en continu les fourreaux en respectant le rayon de courbure "r > 20m".
fonçage
sciage de chaussée
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2 Les fourreaux
Transport : souvent en extra urbain. On utilisera des tubes type PEHD 26/33 ou 33/40.
Ces réseaux, lorsqu’ils sont en zones urbanisées, ont le même espacement de chambre
que la distribution (150m). 3 fourreaux suffisent.
Branchements : ce réseau ira depuis la distribution vers les habitations. Un seul fourreau
PVC 40/45 suffit. Ce dernier aura pour origine une chambre sous trottoir et cheminera
jusqu’à la limite de domaine public de l’habitation ou groupe de logements.
Lors de travaux sur la voirie (réfection de surface, mise à 2x2 voies, nouvelle route), il peut être
intéressant de poser des fourreaux.
lors d’enfouissement de réseaux aériens : lors d’un effacement de réseaux aériens, des
tranchées vont être réalisées pour enterrer les lignes électriques et téléphoniques. Il est
alors économiquement intéressant d’effectuer une surlargeur afin de poser des fourreaux
supplémentaires pour les réseaux futurs.
lors de travaux sur les réseaux souterrains : la rénovation de réseaux souterrains tel
que les réseaux d’assainissement ou d’eau potable est l’occasion de poser des fourreaux à
moindre frais. En effet si les travaux de rénovation de réseaux nécessitent de creuser des
tranchées il est alors intéressant de poser des fourreaux.
Remarque : l’accord entre France Télécom, l’AMF (Association des Maires de France) et la
FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies) permet aux collectivités
de garder la propriété des fourreaux de communication électronique. En effet, à partir du moment
où la collectivité a participé au financement des infrastructures, il est normal que les infrastructures
passives tels que des fourreaux tombent dans le domaine public.
En cas d’emplacement réduit ou restreint, la juxtaposition de la fibre optique avec les autres
réseaux est totalement compatible (voir règles d’occupation des installations et de séparation des
réseaux).
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Profil type d'une tranchée partagée
Les collectivités doivent aussi récupérer les infrastructures de fourreaux déployées par les
aménageurs, mais aussi imposer à ces derniers de prévoir les fourreaux nécessaires à la fibre
optique.
Les fourreaux doivent être installés en nappe dans la tranchée.
Entre deux chambres, la disposition des fourreaux doit rester constante (sans croisement).
Les raccordements des fourreaux entre eux doivent être étanches. Ces raccordements doivent
résister à une traction équivalente à celle de la rupture du fourreau.
Dans les changements de direction, il faut assurer un rayon de courbure important pour d’une part
faciliter la pose de câble, d’autre part respecter les contraintes de rayons de courbure des câbles.
Nous préconisons une courbe minimum de 1.6 mètre. Cette valeur peut être ramenée à 0.80 mètre
pour les dérivations des fourreaux vers les chambres de télécommunications.
En pratique, il convient d’essayer de respecter un rayon de courbure minimal de 1 m.
3 Les chambres
Dans une infrastructure génie civil dédiée aux télécoms, une chambre de tirage est composée des
sous ensembles suivants :
d’une ossature en béton armé correspondant à la chambre proprement dite,
d’une rehausse éventuelle permettant la compensation d’une élévation ou d’un dénivelé du
sol (talus, merlon, etc.),
d’une grille de protection,
d’un cadre en acier,
d’un ou plusieurs tampons.
Les critères ci-dessous doivent être pris en compte pour l’implantation des chambres de tirage :
le stationnement à proximité immédiate des chambres doit être possible avec un véhicule
léger,
les chaussées ou passages routiers doivent être évités autant que possible,
le raccordement de points stratégiques (école, administration, zone industrielle,….),
le passage à proximité de réseau d'opérateur (par exemple proche d'une autoroute).
Sur une voirie rurale, il faut aussi prévoir des chambres aux intersections de voirie importante, au
niveau des points hauts et lors de la présence à proximité de bâtiments stratégiques.
La fréquence des chambres dépend également du type de réseau.
Pour la distribution, un maximum de 150 m sera laissé.
Néanmoins, les chambres dédiées aux branchements peuvent servir pour la distribution.
On disposera une chambre pour 8 branchements au maximum.
La norme NF P 98311 définit trois familles de trappes pour fermeture des chambres de tirage. Ces
trois familles correspondent aux lieux d’implantation des chambres de tirage :
125 kN : ces trappes ou tampons seront utilisés lorsque les chambres seront implantées en
zones piétonnières, en trottoirs et zones comparables et aires de stationnement pour
voitures.
250 kN : ces trappes ou tampons seront utilisés lorsque les chambres seront implantées en
zones piétonnières, en trottoirs, caniveaux dans les rues, accotements des routes et
parking accessibles aux poids lourds.
400 kN : ces trappes ou tampons seront utilisés lorsque les chambres seront implantées
sur des voies de circulation (y compris les rues piétonnes), sur les accotements stabilisés
et les aires de stationnement pour tous types de véhicules routiers.
Les contraintes en matière d’exploitation des réseaux peuvent exiger, sur chaque tronçon de génie
civil, le maintien d’un espace de manoeuvre. Cet espace vise à permettre les opérations de
maintenance et le passage.
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Pour toute intervention en chambre, il est rappelé que l’Opérateur doit en informer la Collectivité en
indiquant l’adresse, la date, la plage horaire ainsi que la durée prévue des travaux.
de l'encombrement des chambres (il est nécessaire de définir des règles d'encombrement
admissibles en fonction de l'occupation actuelle et du dimensionnement des chambres, et
des équipements),
du positionnement/arrimage des dispositifs (il est défini en fonction des contraintes
d'exploitation du réseau et des équipements déjà présents),
des matériels utilisés.
Le câble qui transite dans les chambres de la Collectivité doit être identifié par une étiquette fixée
au câble à l’entrée et à la sortie de chaque chambre et marqué d’une couleur spécifique à
l’Opérateur.
Aucun love de câble n’est autorisé dans les chambres de passage, sauf autorisation expresse de
la collectivité.
traverser la chambre par son axe médian ou un axe passant par l’espace de travail.
Il chemine sur le pied droit le plus proche équipé de supports de câbles, et est positionné autant
que faire se peut sur le même plan horizontal que le fourreau qu’il occupe (voir schéma ci-dessus).
Les fourreaux sont interrompus dans les chambres et dépassent à l'intérieur d'environ 20 à 30 cm,
pour faciliter les opérations éventuelles de soufflage/portage.
Il ne peut y avoir aucun croisement des fourreaux dans la tranchée afin d’avoir une homogénéité
de disposition au niveau des masques.
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5 Règles d’occupation des installations et de séparation des réseaux
Lorsqu’un alvéole est vide, l’Opérateur respecte les règles d’utilisation partagée
définies ci-dessous :
dès lors qu’un alvéole est utilisé exclusivement par l’Opérateur, celui-ci
doit en optimiser le remplissage, avec ou sans sous tubage.
Les règles suivantes relatives au tubage doivent être respectées par l’Opérateur :
le tubage est systématiquement interrompu en traversée de chambres,
l’utilisation d’assemblage de tubes est privilégiée (bitubes, nappes…).
Il faut en général (cf. norme NFP 98-332) respecter une distance d’au moins 20 cm en horizontal
entre les réseaux.
Toutefois il est à présent admis de poser un réseau de télécommunication à 5 cm seulement d’un
réseau électrique, en utilisant des câbles diélectriques sous fourreau (arrêté du 10 mai 2006 sur
les distributions d’énergie électrique).
Dans ce cas il n’y a qu’un seul grillage avertisseur pour les deux réseaux (voir schéma).
Le grillage avertisseur est une bande plastique imputrescible, de couleur et placée à 30 cm au-
dessus de la multitubulaire.
Cette bande permet, lors de travaux au voisinage de l’infrastructure, de prévenir de la présence
des équipements.
Pour les infrastructures de génie civil dédiées aux télécoms, la norme « NF EN 12613 » impose
une bande de couleur verte.
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6 Les caractéristiques techniques
Les fourreaux utilisés pour le sous tubage sont généralement de type PVC, par exemple :
Les conduites de fort diamètre (63 à 90) devront être systématiquement sous tubées avant la mise
en place d’un câble télécom.
Le sous tubage ou sous fourreautage est à réaliser avec des tubes de faible diamètre (22 à
33 mm).
Pour se faire, au minimum 3 tubes sont introduits par tirage entre 2 chambres d’accès dans la
conduite de fort diamètre.
Les tubes utilisés pour le sous tubage sont généralement de type PVC.
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6.2 Tableau récapitulatif sur les types de chambres :
tirage,
stockage ou lovage de câble,
raccordement / distribution,
mais aussi à leur position dans l'environnement (implantée ou non sous chaussée
circulée).
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Le tableau ci-après reprend pour chaque taille de chambre, le nombre de fourreaux pouvant être
installé dans les masques.
La mise en place sur un même masque de fourreaux de diamètre différent est tout à fait réalisable.
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7 Consistance des travaux :
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7.3 La validation des travaux
les essais de mandrinage : passage d’un mandrin dans chaque fourreau pour en garantir
le diamètre,
les essais d’étanchéité : il s’agit de vérifier sur chaque tronçon (entre 2 chambres
existantes) que les fourreaux sont étanches. Cet essai est réalisé en mettant le fourreau
sous une pression de 1 ou 2 bars et en vérifiant que la pression reste inchangée après
2 heures.
Certains fourreaux mis en place il y a plusieurs années et non intégrés dans un système
d'information fiable sont aujourd'hui inutilisables, soit parce qu'on ne sait plus où ils se trouvent
exactement, soit parce qu'on ne peut pas garantir leur bon état, l'absence d'information ayant
conduit à une absence de maintenance et de protection vis-à-vis d'opérations de travaux de voirie
(en raison de réponses incomplètes ou imprécises aux DR et DICT, par exemple).
La qualité du dossier de récolement est donc un point capital qu'il ne faut surtout pas négliger. En
particulier, à l'issue des travaux, le Conseil Général devra avoir intégré dans son SIG toutes les
données nécessaires à l'exploitation de l'infrastructure, en vue de sa mise à disposition auprès des
opérateurs.
Les plans de récolement (échelle1/200e) seront établis sur la base des ouvrages réellement
exécutés, avec une précision décimétrique. La localisation exacte des différents éléments sera
incluse dans les plans (fourreaux, chambres, manchons de raccordement, locaux techniques,
changement de direction et de profondeur).
Les informations seront fournies sous format papier et électronique. Les formats de fichiers
devront être compatibles avec les logiciels utilisés par les services du Conseil Général, notamment
en matière de SIG et de DAO (Autocad DWG).
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