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Chapitre 12

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Licence Science de la Mer et de l’Environnement

Physique Générale

Chapitre 12 :Energie interne des gaz parfaits

1 – Loi de Joule
L’équation d’état relie les trois grandeurs : pression, volume et température. Donc deux
variables sont nécessaires et suffisantes pour déterminer l’énergie interne d’un gaz parfait.
Cependant, l’expérience de Joule montre que l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que
de la température.

Expérience de Joule
On place dans un calorimètre deux réservoirs
reliés par un robinet. Au départ, on remplit le Température Robinet
premier réservoir de gaz à une pression p . Le
deuxième réservoir est sous vide, et le robinet est
fermé. Quand on ouvre le robinet, le gaz se détend
dans le deuxième réservoir. On constate que la
température du calorimètre n’a pas variée. Le
système n’a échangé ni travail, ni chaleur avec le
milieu extérieur, l’énergie interne ne change pas. Gaz
Press :p Vide
Les expériences de Joule ne sont pas assez
précises pour déceler des faibles variations de
température. A basse pression, on écrit :
U =UT + BT p
La valeur de BT dépend du gaz et de la
température. UT est la limite de U quand p→0 . Calorimètre
La loi de Joule est donc une loi limite quand
p→0 , c’est une loi valable pour les gaz parfaits.
« L’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de la température »

2 – Chaleur massique et chaleur molaire des gaz parfaits


On peut passer de la température T à la température T' pour une quantité de gaz
donnée de diverse manières. Par exemple par compression adiabatique, donc sans fournir de
chaleur.

On définit :
QV la chaleur d’échauffement à volume constant
Qp la chaleur d’échauffement à pression constante

et de la même manière :
cv la chaleur massique à volume constant
c p la chaleur massique à pression constante
Les unités sont : kcal.kg-1.K-1 ou J.kg-1.K-1

1
Si M est la masse molaire d’un gaz parfait, on définit :
La chaleur molaire à volume constant : Cv =Mcv
La chaleur molaire à pression constante : C p =Mcp

3 – Energie interne et chaleur molaire à volume constant


A volume constant, dV =0 donc dW =0 . On fait varier une masse M (masse molaire)de
gaz de la température T à la température T +dT . Il faut donc fournir dQ=dU =Mcv dT =Cv dT
Donc : Cv = dU , c’est l’augmentation d’énergie interne par mole et par Kelvin. Elle est
dT
indépendante de la pression.
L’énergie interne d’un gaz parfait est une fonction croissante de la pression.
Si ΔT est petit, ce qui fait que l’on peut considérer Cv comme constant dans ce domaine
de température, alors :
ΔU =Cv ΔT
Pour les gaz parfaits monoatomiques (gaz rares : He, Ne, Ar, Kr, Xe) Cv est
indépendant de la température :
Cv = 3 R
2
3x8,32 ≈3calK −1mole−1
Numériquement : Cv ≈
2x4,185
La théorie cinétique des gaz montre que l’agitation moléculaire correspond à la
température. Si on suppose qu’au zéro absolu l’agitation cesse (ce qui n’est pas tout à fait
vrai), alors :
U =Cv T = 3 RT
2
L’énergie interne d’un gaz parfait est proportionnelle à la température absolue.
Pour les gaz poly-atomiques, Cv augmente avec la température. En plus des trois degrés
de libertés correspondant aux énergies de translation dans les trois directions de l’espace, se
rajoutent des énergies de vibration et de rotation des molécules.
Pour les gaz poly-atomiques :
Aux basses températures : Cv = 3 R
2
Aux hautes températures : Cv = 5 R
2

4 – Relation de Mayer p
On considère les isothermes à T et T +dT
T+dT
relatives à une masse molaire M d’un gaz parfait.
Elles correspondent aux énergie internes : U et
U +dU . T
B
Si on choisit le chemin AB à volume constant
pour aller de l’isotherme T à l’isotherme T +dT , on
p C
obtient dU =dQv =Cv dT . A
Si on choisit le chemin AC à pression U+dU
constante, on obtient : on fournit du travail : U
dW =−pdV et de la chaleur dQp V v
0
On a donc deux façons de calculer dU

2
dU =dQv =Cv dT à volume constant
dU =dW +dQp =−pdV +C pdT à pression constante

En égalant ces deux termes :


Cv dT =−pdV +C pdT
d’où : pdV =(C p −Cv )dT
Pour les gaz parfaits, nous avons la relation :
pV = RT
En dérivant :
pdV +Vdp= RdT ,
p étant constante, dp=0
on obtient : pdV = RdT

Finalement :
RdT =(C p −Cv )dT
C p −Cv = R Relation de Mayer

La chaleur molaire à pression constante d’un gaz parfait est supérieure à sa chaleur
molaire à volume constant, la différence est de 2cal.K-1.mole-1.

Pour les gaz parfaits, Cv et C p sont indépendants de la pression.


On pose : γ = C p
Cv
La relation de Mayer peut s’écrire aussi :

Cv (γ −1)= R

Pour les gaz monoatomiques et les gaz diatomiques à basse température :

Cv = 3 R , C p = R+Cv = 5 R , C p ≈5cal.K −1.mole−1


2 2
γ =Cp =5
Cv 3
Pour les gaz diatomiques aux températures moyennes :

Cv = 5 R , C p = R+Cv = 7 R , C p ≈7cal.K −1.mole−1


2 2
γ =Cp = 7
Cv 5

5 – Détente de Joule-Thomson
Joule et Thomson ont fait une expérience analogue à celle de Joule, mais en faisant
diffuser lentement le gaz du réservoir 1 au réservoir 2. Dans ces conditions, l’expérience
montre que pour tous les gaz, sauf l’hydrogène et l’hélium, la détente s’accompagne d’un
abaissement de température.

3
Par exemple à 20°C, quand la pression passe de 2 atmosphères à 1 atmosphère :
ΔT =−0,26°C , pour l’air et ΔT =−1,15°C pour le CO2.

6 – Ecarts des gaz réels avec la loi de Joule


On considère un tube calorifugé dans lequel on fait passer un gaz à travers un bouchon
en coton qui ralenti la diffusion du gaz. En amont, la pression est p1 , et la température T . En
aval, après le passage à travers le bouchon en coton, la pression est p2 < p1 , et la température
T −ΔT . Il n’y a pas d’échange avec l’extérieur, car le tube est calorifugé.

T V1 V2 T −ΔT
P1 P2

A B A’ B’

Calcul du travail mis en jeu :


Imaginons deux pistons mobiles A et A' . On déplace A en B . Le milieu extérieur
fournit à cette masse le travail p1V1 . Le gaz traverse le coton et A' se déplace en B' . Le
système fournit p2V2 au milieu extérieur.
Au total, le système a reçu le travail : p1V1 − p2V2 =dW
Le système est adiabatique, il n’y a pas d’apport de chaleur donc :

U 2 −U1 = p1V1 − p2V2


U1 + p1V1 =U 2 + p2V2
Soit : H1 = H 2

L’enthalpie reste constante au cours d’une détente Joule-Thomson

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