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Pétrole
Le pétrole est une roche liquide carbonée, ou huile
minérale. L'exploitation de cette énergie fossile est
l’un des piliers de l’économie industrielle
contemporaine, car le pétrole fournit la quasi
totalité des carburants liquides.
Géologie
Formation
Le pétrole est un produit de l'histoire géologique
d’une région [1] , et particulièrement de la
succession de trois conditions :
• l'accumulation de matière organique, végétale
essentiellement ;
• sa maturation en hydrocarbures ;
• son piégeage. Un échantillon de 100 ml de pétrole
Histoire
Formation
Selon un expert cité dans un film documentaire en 2008[3] , "La majeure partie du pétrole
de la planète s'est formée pendant des périodes très courtes de réchauffement extrême, il y
a 90 et 150 millions d'années.". Il est produit par la décomposition de végétaux et
d'animaux morts, enfouis sous le sable.
Usages préindustriels
L’usage du pétrole remonte à l’Antiquité, mais
l’approvisionnement était limité aux affleurement
naturels de pétrole, et au pétrole trouvé en creusant
des puits pour trouver de l’eau potable ou de la
saumure. Les civilisations mésopotamiennes s’en
servaient comme produit pharmaceutique, cosmétique,
Feu grégeois, peut-être composé de
comme combustible pour les lampes à huile et dès 6000 pétrole.
av. JC pour le calfatage des bateaux.[4] Les Égyptiens
employaient de l’asphalte pour la momification.
Au Moyen Âge, il a été utilisé par les Byzantins, puis les Vénitiens, dans la préparation du «
feu grégeois » pour incendier les navires ennemis. Les Amérindiens, de leur côté, utilisaient
du pétrole pour calfater les embarcations et pour ses supposées vertus médicinales. Au
début du XIXe siècle, il existait une utilisation ponctuelle du pétrole, surtout aux États-Unis.
Il était vendu comme remède « miracle », ou servait dans des lampes et comme lubrifiant.
En France, les premiers puits (qui exploitaient surtout des sables bitumineux) ont été
creusés autour du village alsacien de Pechelbronn (Bas-Rhin), dont le nom veut
précisément dire « puits de bitume ». Le premier puits de pétrole a été foré en 1813 dans la
forêt de Kutzenhausen ce qui en fait le précurseur de l'industrie pétrolière dans le monde[5]
. L'exploitation, associée à une raffinerie, perdura jusqu'aux années 1970. Ne restent dans
la région que quelques puits à balancier, près de la frontière entre l'Allemagne et la France,
sur le ban communal de Scheibenhard.
Pétrole 6
Les deux hommes créent alors la Les débuts de l’exploitation du pétrole en Pennsylvanie
La "Pennsylvania Rock Oil Company" devient en 1858 la Seneca Oil (suite à un désaccord
entre associés) et engage alors un retraité des chemins de fer nommé Edwin Drake comme
prospecteur (principalement parce qu'il bénéficie d'une gratuité de transports). Celui-ci,
contrairement à une idée répandue (surtout aux États-Unis), n’est donc pas à l'origine du
forage du premier puits de pétrole en 1859. Il était simplement l'employé de la première
société à produire du pétrole depuis un puits spécifiquement foré dans ce but.
La Seneca Oil a ainsi provoqué la naissance de l’industrie pétrolière. L’idée était simple :
puisque le pétrole qu’on trouvait en surface semblait fuir depuis des réserves souterraines,
on devait pouvoir en produire beaucoup plus en creusant pour accéder directement à
celles-ci. Drake fora donc son puits à Titusville en Pennsylvanie, dans une région connue
pour les affleurements de pétrole, et produisit les premiers barils de l’ère moderne. Les
États-Unis en produisirent 274 tonnes en 1859. L’année précédente, le seul producteur
était la Roumanie avec 200 tonnes. Dés 1862, les USA produisent 3 millions de barils par
jour (en 2007, la production quotidienne mondiale était de 83 millions de barils/jour[6] ).
Il s’ensuivit une « ruée vers l’or noir » dans différentes régions du monde : Alberta,
Californie, Transylvanie, Pologne et Azerbaïdjan. Les puits de cette époque, creusés dans
des réservoirs proches de la surface signalés par des affleurements, produisaient peu, de
l’ordre d'un baril/jour. Le marché restait confiné aux applications traditionnelles, pétrole
lampant en tête. En 1857, Bucarest devient la première ville éclairée au pétrole. Notons
qu’en fournissant un carburant liquide beaucoup moins cher que l’huile de baleine
employée jusque-là, le pétrole a probablement sauvé cette espèce de l’extinction totale[7] .
En 1885, le chimiste américain Benjamin Silliam Jr. (1816-1885), reprenant des travaux
antérieurs, retrouva un certain nombre de produits naturels par distillation du pétrole :
Pétrole 7
goudrons, lubrifiants, naphta, solvants pour les peintures ainsi que l’essence qui,
considérée à l’époque comme produit mineur, était utilisée comme détachant. Le marché
du pétrole connaissait à cette époque des fluctuations de prix énormes, chaque nouveau
gisement saturant le marché pour quelque temps. John Davison Rockefeller parvint à
établir une situation de monopole sur le raffinage américain, qui sera brisé par une loi
antitrust.
L’industrie pétrolière se développa ensuite dans un nombre accru de pays, mais resta
largement dominée par la production américaine qui, en 1945, représente encore 60 % du
chiffre mondial de 7 Mbbls/j [9] . Néanmoins, s’agissant des réserves, une part accrue se
situe au Moyen-Orient. Par exemple, Burgan est découvert en 1938.
Pétrole 8
1945-1973 : l’abondance
La forte croissance économique qu’ont connue les pays développés entre 1950 et le milieu
de 1970 n’a pu se réaliser qu’au prix d’un très fort accroissement de la consommation
d’énergie. En effet, cette consommation est passée de 1,7 milliard de TEP (tonne équivalent
pétrole) en 1950 à 5,2 milliards de TEP en 1970, soit un triplement en 20 ans. Au cours de
cette période, le pétrole bon marché détrôna progressivement le charbon ; alimentant les
centrales électriques et l’industrie, suscitant une crise économique de reconversion dans
les bassins charbonniers. Dans le même temps, il permit la révolution verte. La population
mondiale augmenta de 60 % durant ces 28 années, tandis que la production de pétrole fut
multipliée par sept.
À cette époque, le pétrole était encore
« facile » : les nouveaux gisements se
trouvaient facilement, et peu de régions
productrices importantes étaient en déclin.
D’immenses gisements faciles à exploiter
étaient capables d’offrir de la production
supplémentaire. Du point de vue
technico-économique, comme conséquence
de ce fort accroissement de la
consommation, on assista à un
développement des moyens de transport
(transport maritime et par oléoduc)
entrainant une diminution importante des Extraction de pétrole non loin de Lubbock au Texas
En 1953, les États-Unis mirent en place des restrictions à l’importation de pétrole afin de
stimuler la production nationale. La fermeture du canal de Suez de 1967 à 1975 entraîna
une augmentation prodigieuse de la capacité unitaire des transports maritimes. C’est ainsi
qu’on a construit dans les années 1970 des supertankers de 550000 tonnes.
Vers 1970, on commença à se rendre compte qu’une croissance exponentielle de la
production ne peut être maintenue indéfiniment[10] , et certains pays producteurs se mirent
à raisonner sur le long terme, se disant qu’en limitant la production, ils pourraient la
prolonger. Ils prirent conscience de leur pouvoir face aux pays consommateurs et aux
compagnies pétrolières. Des négociations importantes eurent lieu à Téhéran, puis à Tripoli
en 1971, où les pays de l’OPEP obtinrent des compagnies une revalorisation substantielle
de leurs revenus et des assurances de nouvelles augmentations. Le prix de l’Arabe léger
(Arabian Light), brut de référence, n’était que de 3,02 USD courant le baril.
Avec la nationalisation de L’Aramco (1971), l’OPEP donnait le coup d’envoi des
revendications visant à s’assurer une forte participation dans les sociétés pétrolières. Ces
revendications ont été suivies d’effets par des accords de participation signés avec les pays
du golfe persique. Par ailleurs, la production américaine atteint son pic en 1971. [11]
Pétrole 9
Asie.
faible que les investissements étaient auparavant prévenus ; les installations ont vieilli,
insuffisamment de prospection a été conduite, l'efficacité de l'exploitation des gisements n'a
pas été vraiment améliorée (seulement 35% des réserves de pétrole recensées peuvent être
exploités avec la technologie actuelle). La hausse des prix soigne ainsi les maux de
[14]
l'industrie pétrolière de ces 20 dernières années.
Courant 2006, les prix se sont légèrement tassés aux environs de 60 dollars. Ils sont
repartis à la hausse en 2007, atteignant des records historiques à 80 dollars (12 septembre)
puis 90 (19 octobre) et enfin quasiment 100 (21 novembre)[15] . Le mercredi 2 janvier 2008,
le baril atteint 100 dollars pour la première fois de son histoire à la bourse de New York, ce
qui correspond à son plus haut niveau en dollars constants depuis avril 1980, puis de
nouveaux seuils furent dépassés[16] : 110 dollars le 12 mars 2008, 120 le 5 mai, 130 le 21
mai, 140 le 26 juin. Le 11 juillet 2008, le prix atteint un pic de 147 dollars auquel succède
un net reflux (plus de 20 dollars), dû d'une part à des informations faisant état d'une baisse
prochaine des achats de la Chine qui aurait constitué de vastes stocks à l'approche des jeux
olympiques [17] , et d'autre part à l'ajustement à la baisse de la demande des
consommateurs des Etats-Unis, qui diminuent de 4% leurs trajets automobiles[18] . Le 15
septembre, le prix repasse sous les 100 dollars. Le 22 octobre, le baril descend sous les 65
dollars malgré la réunion du cartel de l'OPEP qui retire des barils du marché et diminue la
production[19] .
Pays producteurs
Voir aussi : Régions pétrolières (détails et cartes par continent)
Les principaux pays producteurs sont (par ordre décroissant de production en 2007, avec
quantités en Mbbls/j incluant le brut, les liquides de gaz naturel et le pétrole non
conventionnel (voir l’article : Classification des hydrocarbures liquides), mais pas le gain de
raffinage)[20] :
Pétrole 12
• Irak
• Qatar
• En Amérique :
• Venezuela
• Équateur
• En Asie du sud Ouest :
• Indonésie
Certains importants pays producteurs de pétrole, dont certains sont exportateurs nets, ne
sont pas membres de l'OPEP. C'est le cas du Canada, du Soudan, du Mexique, du
Royaume-Uni, de la Norvège, des États-Unis, de la Russie et d'Oman.
[21]
Source : Statistiques du gouvernement des États-Unis
Voir aussi : Pétrole et gaz naturel en Arctique
Pays consommateurs
En 2007, les principaux pays consommateurs sont, en millions de tonnes/an (millions de
barils/jour) [22] :
• États-Unis : 943,1 (20,7)
• Chine : 368 (7,86)
• Japon : 228,9 (5,05)
• Inde : 128,5 (2,75)
• Russie : 125,9 (2,70)
• Allemagne : 112,5 (2,39)
• Corée du Sud : 107,6 (2,37)
• Canada : 102,3 (2,3)
• Arabie saoudite : 99,3 (2,15)
• Brésil : 96,5 (2,19)
• France 91,3 (1,92)
• Italie : 83,3 (1,75)
• Espagne 78,7 (1,72)
• Royaume-Uni : 78,2 (1,70)
• Iran : 77 (1,62)
Quelques quantités remarquables par groupes de pays :
• Union européenne : 703,9 (14,86), ce qui est relativement peu pour l’importance
économique de cette zone.
• Afrique : 138,2 (2,96), soit moins de 4,6% de la consommation mondiale.
Pétrole 14
L’exploration commence par la connaissance géologique de la région, puis passe par l’étude
détaillée des structures géologiques (principalement par imagerie sismique, même si la
magnétométrie et la gravitométrie peuvent être utilisées) et la réalisation de puits. On parle
d’exploration « frontière » lorsque la région n’a pas encore de réserve mondiale prouvée, le
risque est alors très élevé mais le prix d’entrée est faible, et le retour peut être important.
La production, ou plutôt l’extraction du pétrole, peut être une opération complexe : pour
maximiser la production finale, il faut gérer un réservoir composé de différents liquides aux
propriétés physico-chimiques très différentes (densité, fluidité, température de combustion
et toxicité, entre autres). Au cours de la vie d’un gisement, on ouvre de nouveaux puits pour
accéder aux poches restées inexploitées. En règle générale, on injecte de l’eau et/ou du gaz
dans le gisement, via des puits distincts de ceux qui extraient le pétrole. Une mauvaise
stratégie d’exploitation (mauvais emplacement des puits, injection inadaptée, production
trop rapide) peut diminuer de façon irréversible la quantité de pétrole extractible. Par
exemple, l'interface entre la nappe de pétrole et celle d’un liquide chargé en soufre peut
être brisée par simple brassage, polluant ainsi le pétrole.
Au cours des dernières décennies, l’exploration et la production se font en proportion
croissante en offshore : l’onshore, plus facile d’accès, a été exploité le premier. La loi de
Ricardo s’applique très bien au pétrole, et, en règle générale, le retour sur investissement
tend à diminuer : les gisements sont de plus en plus petits, dispersés, et difficiles à
exploiter. Il y a bien sûr des exceptions, comme dans des pays où l’exploration a longtemps
été paralysée pour des raisons politiques.
Pétrole 15
Industrie aval
Le raffinage consistait simplement,
à l’origine, en la distillation du
pétrole, pour séparer les
hydrocarbures plus ou moins
lourds. La distillation sous
pression atmosphérique s’est vue
complétée d’une distillation sous
vide, qui permet d’aller plus loin
dans la séparation des différents
hydrocarbures lourds. Au fil du
temps, nombre de procédés ont
été ajoutés, dans le but de
maximiser la production des
coupes les plus profitables
(essence et gazole, entre autres) et Les raffineries sont le centre névralgique de l’industrie
de diminuer celle de fioul lourd, pétrolière.
Ces procédés continuent à se multiplier, les raffineurs devant satisfaire des exigences de
plus en plus grandes sur la qualité des produits (du fait de l’évolution de la structure du
marché et des normes environnementales) alors que la qualité des pétroles bruts tend à
diminuer, les pétroles plus lourds et plus riches en souffre représentant une part accrue de
la production. Une autre évolution importante est la valorisation améliorée des gaz (GPL) et
des solides (cokes de pétrole, asphalte) coproduits par le raffinage.
Les raffineries sont en général des infrastructures considérables, traitant des dizaines,
voire des centaines de milliers de barils/jour. En France, il existe treize raffineries, dont six
(représentant 55 % de la capacité) sont contrôlées par Total.[23]
On inclut aussi souvent dans l’industrie aval pétrolière, en plus de la production des
carburants, la conversion de certains des produits en dérivés comme les matières
plastiques.
Le transport du pétrole, tant du brut que des produits raffinés, utilise principalement les
pétroliers et les oléoducs pour les grandes distances et les volumes importants. Le
transport par chemin de fer, par barge en eau douce et par camion est surtout utilisé pour
la distribution finale des produits. Le transport du pétrole est à lui seul un secteur
économique important : ainsi, les pétroliers représentent environ 35% du tonnage de la
marine marchande mondiale.[24]
Pétrole 16
Compagnies pétrolières
L’industrie pétrolière est un pilier
de l’économie mondiale : sur les
dix plus grandes sociétés privées
de la planète, cinq sont des
compagnies pétrolières [25] . De
plus, certaines compagnies
nationales dépassent largement la
taille de ces majors privées. En
effet, il existe plusieurs sortes de
compagnies pétrolières :
Consommation
Le pétrole sert dans tous les domaines énergétiques, mais c’est dans les transports que sa
domination est la plus nette. Seul le transport ferroviaire est en grande partie électrifié,
pour tous les autres moyens de transports, les alternatives sont marginales et coûteuses, et
ont un potentiel de croissance limité. En 2002, selon le FMI [26] , 48 % des produits
pétroliers sont employés dans ce secteur, et cette part continue à augmenter.
La situation est différente pour la production d’électricité à partir du pétrole, où sa part a
constamment diminué depuis plus de 30 ans, étant à moins de 8 % en 2006. Le charbon, le
gaz naturel, le nucléaire et les énergies renouvelables s’y sont largement substitués, sauf
Pétrole 17
pour des cas particuliers (pays producteurs disposant de pétrole bon marché, îles et autres
endroits difficiles d’accès). De plus, le pétrole utilisé dans la production d’électricité est en
majorité du fioul lourd, difficile à employer dans d’autres domaines (excepté la marine) sans
transformation profonde.
L’agriculture ne représente qu’une fraction modeste de la consommation de pétrole, mais
c’est peut-être ce secteur qui crée la dépendance la plus vitale : sans les pesticides et les
machines agricoles, qui s’appuient sur le pétrole (les engrais sont confectionnés à partir de
gaz naturel), il ne serait pas possible d’avoir les rendements agricoles actuels, ni de nourrir
une population mondiale aussi nombreuse.
Plus la demande augmente, plus il y a d’investissements dans la recherche de pétrole. La
demande favorise les investissements et donc il y a plus de terres inexploitées où l’on
trouve du pétrole.
Impacts du pétrole
Le développement de l’industrie pétrolière a fourni les carburants liquides qui ont permis la
deuxième révolution industrielle et a donc considérablement changé le cours de l’histoire.
En ce sens, le pétrole est véritablement le successeur du charbon, qui avait rendu possible
la première révolution industrielle. Son utilisation est également source de controverses,
car ses utilisations conduisent l'homme à dégrader l'environnement, plus ou moins
directement.
Économie
Le pétrole étant le plus gros commerce de la planète en valeur (et en volume), il modifie
considérablement les flux de devises. Les grands pays producteurs disposent de recettes
telles que leurs gouvernements ont souvent un excédent public à placer, qui leur donne un
poids financier important. Par exemple, vers 1998, la Russie avait une dette publique très
importante et semblait proche de la cessation de paiements. Depuis, la hausse du prix de
pétrole et celle de sa production lui a permis d’engranger des recettes fiscales telles que la
dette a été pratiquement remboursée et que le pays a la troisième réserve de devises au
monde en 2006 [27] .
Les fluctuations du prix du pétrole ont un impact direct sur le budget des ménages, donc
sur la consommation dans les pays développés. Elles influent aussi, en proportion variable,
sur le prix de tous les biens et services, car tous sont produits en utilisant du pétrole,
matière première ou source d'énergie.
Pétrole 18
Société
Devenu indispensable à la vie quotidienne dans la plupart des pays, le pétrole a un impact
social important. On a vu des émeutes parfois violentes dans certains pays suite à des
hausses de prix. En 2006, certains syndicats français demandent l’instauration d’un
« chèque transport » pour aider les salariés qui se déplacent beaucoup à faire face au prix
des carburants.
Dans les pays développés, une hausse du prix du pétrole se traduit par un accroissement du
budget consacré à la voiture, mais dans les pays les plus pauvres, elle signifie moins
d’éclairage et moins d’aliments chauds, car le kérosène est souvent la seule source
d’énergie domestique disponible.
Outre que le pétrole est utilisé dans toutes les industries mécanisées comme énergie de
base, ses dérivés chimiques servent à la fabrication de toutes sortes de produits, qu’ils
soient hygiéniques (shampooing), alimentaires, de protection, de contenant (matière
plastique), tissus, etc. Ce faisant, le pétrole est devenu indispensable et par conséquent très
sensible stratégiquement.
Environnement
L’impact environnemental le plus
inquiétant du pétrole est
l’émission de dioxyde de carbone
résultant de sa combustion comme
carburant. La combustion libère
dans l’atmosphère d’autres
polluants, comme le dioxyde de
soufre (SO2), mais ceux-ci peuvent
être maîtrisés, notamment par la
désulfuration des carburants, ou
des suies. On estime cependant
que si le pétrole est plus polluant
que le gaz naturel, il le serait Nettoyage des côtes de la baie du Prince William, en Alaska,
nettement moins que le charbon et après le naufrage du pétrolier Exxon Valdez.
les sables bitumineux.
L’extraction pétrolière elle-même n’est pas sans impact sur les écosystèmes locaux même
si, comme dans toute industrie, les risques peuvent être réduits par des pratiques
vigilantes. Néanmoins, certaines régions fragiles sont fermées à l’exploitation du pétrole,
en raison des craintes pour les écosystèmes et la biodiversité. Enfin, les fuites de pétrole et
de production peuvent être parfois désastreuses, l’exemple le plus spectaculaire étant celui
des marées noires. Les effets des dégazages ou même ceux plus cachés comme l’abandon
des huiles usagées ne sont pas à négliger.
Pétrole 19
Sciences et techniques
L’exploration pétrolière a rendu nécessaires de grands progrès en géologie, du moins pour
la compréhension des bassins sédimentaires. Cette science aurait donc progressé beaucoup
moins vite sans la source de financement associée au pétrole. Certaines branches de la
chimie en ont aussi profité. Dans le domaine technologique, la contribution la plus évidente
de l’industrie pétrolière est l’amélioration des techniques de forage, qui profite à d’autres
domaines comme l’énergie géothermique.
Ce sont là les impacts directs de l’industrie pétrolière, mais indirectement le pétrole, en
fournissant les carburants liquides nécessaires, a permis le développement de l’automobile
et de l’aviation. En revanche, cette source d’énergie relativement bon marché a freiné la
recherche d’autres ressources énergétiques.
Géopolitique
Le pétrole est une donnée largement prise en compte par les stratèges géopolitiques. En
effet, la dépendance des sociétés envers ce produit est telle qu’une difficulté
d’approvisionnement (coût, diminution de la production…) peut en soi justifier un conflit.
D’autre part, une guerre qui rompt des approvisionnements en pétrole peut ainsi forcer
l’implication de puissances, qui seraient restées neutres sinon. Par ailleurs,
l’approvisionnement en pétrole des belligérants a plusieurs fois influé sur le sort des armes,
comme pendant les deux guerres mondiales. Nombre de pays disposent de réserves
stratégiques de pétrole et/ou de produits raffinés, pour subvenir aux besoins de leurs forces
armées en cas de conflit. Les États-Unis ont une réserve si vaste qu’elle sert aussi à
atténuer l’impact économique de coupures d’approvisionnements, comme celles dues aux
ouragans.
Culture et symbolique
Le pétrole est devenu un symbole de la richesse et de la chance, supplantant largement l’or
qui avait longtemps tenu ce rôle. La culture populaire en a tiré des images stéréotypées,
qu’on retrouve par exemple dans la série Dallas, ou dans l’expression « rois du pétrole ».
Les compagnies pétrolières privées sont elles emblématiques du système économique
capitaliste, ainsi les auteurs de romans ou de films en feront souvent usage pour tenir le
rôle du « méchant ». À l'inverse, les compagnies pétrolières publiques de certains pays sont
un emblème d'indépendance nationale et de puissance économique, on pourra en donner
comme exemple la construction des tours Petronas.
Pétrole 20
Perspectives
Production
Une méthode prédictive a été mise
au point par le géologue Marion
King Hubbert pour déterminer le
moment où la production d’un
champ pétrolifère atteint son point
culminant. En 1956, il avait ainsi
annoncé le pic pétrolier des
États-Unis d’Amérique en 1970[28]
.
• pour un pays producteur, il s’agirait d’attirer les investisseurs pour construire des
infrastructures d’extraction et de transport coûteuses ;
• pour un pays consommateur, il s’agirait de forcer les pays producteurs à maintenir un
prix bas en agitant la menace d’aller se fournir ailleurs ;
• pour les compagnies pétrolières, il s’agirait de rassurer leurs investisseurs sur leur
valeur à terme et de négocier à bas prix les achats de gisements (si les réserves
mondiales sont élevées, un nouveau gisement vaut moins cher car il est moins rare).
Certains dirigeants de Shell, ayant surévalué les stocks récupérables de la compagnie,
ont été remerciés en 2004, entraînant à l’époque une lourde chute des actions de la
société.
Pétrole 21
La conséquence principale de la surévaluation des stocks est une prise de risque pour
l’économie mondiale, qui repose majoritairement sur le pétrole pour ses besoins en énergie
et qui n’anticipe pas la pénurie prévisible à moyen ou court terme : une crise à court terme
pourrait déstabiliser à la fois l’économie et la politique sur le globe. À la mi-2005, de
nombreux experts de l’ASPO annonçaient un baril à 100 USD dans les deux années à venir.
Ce seuil symbolique n'aura finalement été atteint « que » le 2 janvier 2008. Le baril a
ensuite atteint un plus haut historique de 145$ le 3 juillet pour repasser sous les 100$ le 12
septembre.
Les détracteurs de la thèse de Hubbert rappellent que plusieurs alertes se succèdent
depuis les années 1950 et que, depuis, il n’y a toujours pas eu de tel pic. Cela dit la
question n’est pas de savoir si le pic aura lieu, mais simplement quand il aura lieu. Une
fourchette de dates comprises entre 2020 et 2030 est de plus en plus largement admises,
par les pays producteurs, les compagnies pétrolière et les instances internationales telles
que l’AIE.
Le rapide développement industriel de la Chine rend le sujet encore plus pressant, en
pesant sur la demande. Plusieurs pays producteurs ont récemment connu des controverses
internes sur l’importance de leurs réserves. [29]
Si évaluer la date du pic de production est difficile, anticiper ses conséquences sur
l’économie mondiale l’est encore plus. Il existe en effet quelques solutions pour remplacer
des quantités variées de pétrole, chacune ayant ses limites.
Alternatives
L’impact du pétrole sur l’environnement et la diminution prévue des stocks obligent à
envisager, à plus ou moins long terme, le remplacement de cette énergie par une autre qui
soit plus propre à obtenir.
Les différentes pistes sont :
• les énergies renouvelables telles que énergie solaire, éolienne, les biocarburants ou le
moteur à hydrogène ;
• l’énergie nucléaire.
Néanmoins, ces sources d’énergie conviennent surtout pour la production d’électricité.
Elles peuvent donc réduire directement la consommation de charbon et de gaz naturel. Par
contre, elles ne peuvent pas directement se substituer au pétrole, qui sert principalement à
la production de carburants liquides.
L’industrie chimique est à même, depuis la Seconde Guerre mondiale, de reproduire
l’ensemble des produits chimiques issus du pétrole par le procédé Fischer-Tropsch, mais
pour cela il faut disposer d’un combustible bon marché. L’Afrique du Sud produit plus de
160 kbbls/j de pétrole à base de charbon, mais les émissions de gaz à effet de serre sont
énormes : les carburants en produisent autant que les carburants pétroliers conventionnels
lors de leur utilisation, et d’autres émissions s’ajoutent lors de la production. Une solution,
coûteuse mais efficace, serait de coupler à ces procédés la séquestration du CO2.
Les biocarburants sont la seule source renouvelable de carburants liquides. Ils se
développent dans nombres de pays, mais suscitent des inquiétudes. A part de rares
exceptions telles que l'huile de Jatropha, ils entrent en compétition avec l’agriculture pour
l’alimentation et avec les milieux naturels pour l’occupation des sols. Leur rendement
énergétique est souvent critiqué[30] De petites quantités de biocarburants peuvent être
Pétrole 22
produites à partir de déchets de l’industrie agro-alimentaire, dans ce cas le bilan est bien
meilleur. La production de biodiesel à partir d’algues attire un intérêt croissant : elle ne
réclame ni eau douce, ni terres cultivables et offre un rendement à l’hectare bien supérieur
et permettent de recycler du CO2 industriel.[31]
Pour les autres utilisations du pétrole (industriel, résidentiel, tertiaire), des solutions
locales, très dépendantes du contexte, peuvent apporter une diminution de l’emploi du
pétrole, mais non un remplacement complet. Certaines industries génèrent des coproduits
qui sont des sources d’énergie potentielles et ne sont pas toujours utilisées de façon
optimale. À titre d’exemple, citons l’industrie du papier qui pourrait devenir autonome en
énergie en valorisant plus efficacement les écorces et la liqueur noire[32] ou des stations de
retraitement des eaux usées qui peuvent s’auto-alimenter au moins partiellement grâce à la
production de biogaz[33] .
Pour le chauffage, les alternatives les plus courantes sont le gaz naturel et l’électricité.
L’emploi d’électricité pour la production de chaleur par effet joule est
thermodynamiquement inefficace, car l’électricité est généralement produite à partir de
chaleur avec un mauvais rendement. Cependant, des solutions basées prioritairement sur
l’isolation, mais aussi sur l'énergie solaire thermique (chauffage solaire), le bois ou la
géothermie (pompes à chaleur) permettent un gain de rendement important. Enfin, pour la
chaleur à basse température (comme l’eau chaude domestique), l’emploi du pétrole peut
être assisté par l’énergie solaire[34] .
Voir aussi
Articles connexes
• Agence internationale de l'énergie
• Énergie
• Énergie non-renouvelable
Économie et géopolitique du pétrole :
• Cours du pétrole
• Géopolitique du pétrole
• Dépôt de pétrole
• Pic pétrolier, Dépendance au pétrole
• Pétrolier
• La catégorie regroupant les compagnies pétrolières
• Compagnies de courtage pétrolier : Glencore, Soco International
Physique-chimie :
• Pétrole brut de synthèse
• Pétrochimie
• → Raffinage du pétrole
• Analyse d’un pétrole brut
• Indice API
Problèmes environnementaux :
• Marée noire
• Effet de serre
Autre :
Pétrole 23
• Énergie en France
• TIPP
• Préfinancement pétrolier
Bibliographie
• Turab Gurbanov, Le pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan :
tome 1- Questions économiques et juridiques, l’Harmattan, 2007, 304 pages, (ISBN
978-2-296-04019-9 )
• Turab Gurbanov, Le pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan:
tome 2- Questions géopolitiques, l’Harmattan, 2007, 297 pages, (ISBN 978-2-296-04020-5 )
• Jacques Pecebois, Le Pétrole entre la logique économique et les enjeux stratégiques, Le
Trimestre du monde, 1er trimestre 1991.
• Anton Zischka, La Guerre secrète pour le pétrole, Paris, 1934. Préface de Francis Delaisi
• Pétrole Apocalypse d’Yves Cochet (ISBN 2213622043)
• La Vie après le pétrole de Jean-Luc Wingert, 2005 (ISBN 2746706059)
Liens externes
Histoire et géopolitique
[35]
• Philippe Conrad, Histoire et géopolitique du pétrole dans le golfe arabo-persique .
Liens généralistes
[36]
• Prix du baril de pétrole en direct en dollars et en euros
• Prix du pétrole en dollars et en euros depuis 1970 [37]
• [http:/ / www. ihtp. cnrs. fr/ dossier_petrole/ petrole_chronologie. html Chronologie du
pétrole]
Instituts - Compagnies pétrolières
[38]
• (fr) Portail de l’industrie du pétrole européenne
• (fr) Institut français du pétrole [39]
• (en) International Tanker Owners Pollution Federation, rapport 2007/2008 [40]
présentant entre autres (p. 13) les caractéristiques des pétroles suivant leur provenance
Marées noires
[41]
• (fr) Dossier pédagogique sur les marées noires
Notes et références
[1] Référence pour cette section : Géologie sédimentaire : bassins, environnements de
dépôts, formation du pétrole, de Bernard Biju-Duval, Éditions Technip, 1999
[2] The Evolution of Multicomponent Systems at High Pressures: VI. The Thermodynamic
Stability of the Hydrogen-Carbon System: The Genesis of Hydrocarbons and the Origin of
Petroleum. J. F. Kenney, V. G. Kutcherov, N. A. Bendeliani, V. A. Alekseev, (2002),
Proceedings of the National Academy of Sciences (U.S.A.), 99/17, 10976-10981. http:/ /
www. gasresources. net/ Hi-p-VI(H-C-Genesis). pdf , voir la description de l'expérience au
chapitre 5
[3] Cruel sera le réveil, documentaire diffusé sur la chaîne Arte le 16 septembre 2008,
citation reprise dans Le Monde, 18 septembre 2008, page 31.
[4] |(en) Bitumen history (http:/ / www. bitumenuk. com/ bitumen. asp)
Pétrole 24
[5] http:/ / www. lemonde. fr/ sciences-et-environnement/ article/ 2008/ 08/ 15/
une-nouvelle-energie-renouvelable-prend-son-essor-en-alsace_1084117_3244. html Une
nouvelle énergie renouvelable prend son essor en Alsace, Le Monde, 15 aout 2008
[6] Statistiques de production de pétrole en 2007 (http:/ / www. nationmaster. com/ graph/
ene_oil_pro-energy-oil-production)
[7] On pourra consulter à ce sujet l’article d’Ugo Bardi (ASPO) sur l’huile de baleine :
(http:/ / www. oilcrisis. com/ history/ whaleOil20040913. pdf)
[8] http:/ / www. lemonde. fr/ sciences-et-environnement/ article/ 2008/ 08/ 15/
une-nouvelle-energie-renouvelable-prend-son-essor-en-alsace_1084117_3244. html Une
nouvelle énergie renouvelable prend son essor en Alsace, Le Monde, 15 aout 2008
[9] Selon les données historiques rassemblées par l’ASPO.
[10] voir le rapport du MIT pour le Club de Rome, Halte à la croissance ?
[11] Selon les données du BP Statistical Review of World Energy 2006, la production de
1972 est très légèrement supérieure à celle de 71, mais 71 est la date du pic
habituellement donnée, l’explication vient sans doute de l’inclusion par BP des liquides
de gaz naturel et du gain de raffinage.
[12] Les données brutes sont fournies par l'Energy Information Administration of the US
Department of Energy
[13] Les Saoudiens prudents dans les investissements face à une demande incertaine
(http:/ / www. reuters. com/ article/ reutersEdge/ idUSL1073088120070510)
[14] Two Cheers for Expensive Oil, Leonardo Maugeri, Foreign Affairs, volume 85,
mars-avril 2006. Voir en particulier le premier titre : the market at work.
[15] Jean-Michel Bezat, « Le brut à 100$ le baril : causes et conséquences », dans Le
Monde : dossiers&documents, n°370 (décembre 2007), p. 1
[16] [Historique des cours http:/ / finance. banks. com/ intersearch?Account=banks&
Page=Historical& Ticker=%24OIL]
[17] Pétrole : les cours continuent de céder du terrain, Par La Tribune 24 Juillet 08
[18] {54DF629B-EF0E-4609-BA7B-43621AA8DCB4}&dist=msr_73 The law catches up to
oil, Commentary: Prices can't outrun the long arm of supply and demand (http:/ / www.
marketwatch. com/ news/ story/ law-catches-up-oil/ story. aspx?guid=), Irwin Kellner,
économiste en chef à marketwatch, 04/08/08
[19] L'Opep espère enrayer la chute des prix du pétrole (http:/ / www. lexpress. fr/
actualite/ economie/ l-opep-espere-enrayer-la-chute-des-prix-du-petrole_639136. html),
L'express, 24/10/08
[20] Valeurs basées sur celles de BP, corrigées au cas par cas pour supprimer le gain de
raffinage (faible en dehors des États-Unis).
[21] http:/ / www. eia. doe. gov/ emeu/ cabs/ topworldtables1_2. html
[22] BP Statistical Review of World Energy, juin 2008
[23] Société française de chimie (http:/ / www. sfc. fr/ Donnees/ orga/ petr/ texpetr. htm)
[24] 241000 tonnes sur un total de 672000, chiffres de Lloyd’s Register
[25] [http:/ / money. cnn. com/ magazines/ fortune/ global500/ 2006/ full_list/ Liste des 500
plus grosses compagnies mondiales 2006 établie par Fortune]
[26] FMI; World Économic Outlook, Globalization and External Imbalances, avril 2005
[27] Selon RosBusinessConsulting, les réserves d’or et de devises de la Russie au 4 août
2006 valent 266,9 milliards de dollars. Seuls le Japon et la Chine revendiquent
davantage.
[28] Jean-Luc Wingert, La Vie après le pétrole, p. 49-51.
Pétrole 25
[29] Voir notamment l’affaire de l’évaluation des réserves koweïties : un document diffusé
par Petroleum Intelligence Weekly en janvier 2006 et présenté comme une fuite de la
compagnie nationale affiche des réserves inférieures de moitié aux chiffres officiels. Il n’y
a pas eu de démenti officiel ferme.
[30] le cas le plus documenté est celui de l’éthanol de maïs aux États-Unis, pour lequel des
dizaines d’études ont été publiées, toutes indiquant que la production (engrais, machines
agricoles…) consommait une part importante (supérieure à 100% dans certaines études)
de l’énergie obtenue au final. L’une de ces études (http:/ / www. ethanol-gec. org/
corn_eth. htm#concl) qui conclut à un gain de seulement 24%
[31] voir par exemple les projets de Greenfuel Technology (http:/ / www. greenfuelonline.
com/ )
[32] A cost–benefit assessment of BLGCC technology, Eric D. LARSON & Al, Princeton
University
[33] Un exemple déjà ancien (http:/ / www. findarticles. com/ p/ articles/ mi_m0FZX/
is_n5_v64/ ai_20899959)
[34] Par exemple, en Israël, selon WEC (http:/ / www. worldenergy. org/ wec-geis/
publications/ reports/ ser/ solar/ solar. asp), 80% des maisons sont équipées de
chauffe-eaux solaires dont la production thermique vaut 3% de la consommation
d’énergie du pays
[35] http:/ / www. clio. fr/ BIBLIOTHEQUE/
histoire_et_geopolitique_du_petrole_dans_le_golfe_arabo-persique. asp
[36] http:/ / www. prixdubaril. com
[37] http:/ / inflation. free. fr/ graph_oil. php
[38] http:/ / euro-petrole. com/
[39] http:/ / www. ifp. fr
[40] http:/ / www. itopf. com/ uploads/ itopfhandbook2007. pdf
[41] http:/ / www. marees-noires. com
Sparnacus, Spedona, Spiritatus, Spooky, Stanlekub, Sting, Stéphane33, Sum, Sunray, SuperHeron, Superthon,
Symac, TahitiB, The RedBurn, Thierrym, Thieuma, TiChou, Tibauk, Tiennel, TigH, Timouton, Toinewx, Tooony,
Traroth, Treanna, Trixion, Tu ton Dao, Tython, Ultrogothe, Urban, Utilisateur 65872, VIGNERON, Valérie75,
Vincnet, Vintotal, Wanderer999, Webkid, WikiPatrol, Witoki, Xmlizer, Xofc, Xulin, YSidlo, Yann, YannickPatois,
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Raffinage du pétrole
Le raffinage du pétrole désigne
l'ensemble des traitements et
transformations visant à tirer du
pétrole le maximum de produits à
haute valeur commerciale. Selon
l'objectif visé, en général, ces
procédés sont réunis dans une
raffinerie. La raffinerie est l'endroit où
l'on traite le pétrole pour extraire les
fractions commercialisables.
En plus, une raffinerie doit être conçue pour traiter une gamme assez large de bruts. Bien
sûr, il existe des raffineries conçues pour traiter uniquement un seul brut, mais ce sont des
cas particuliers où la ressource estimée en brut est assez importante.
Il existe des raffineries simples ou complexes. Les raffineries simples sont constituées
seulement de quelques unités de traitement tandis que les raffineries complexes en
possèdent bien plus.
En effet, selon l'objectif visé et l'endroit où se trouve la raffinerie, selon aussi la nature des
bruts traités (par exemple brut BTS ou HTS, brut naphténique ou aromatique) la structure
de la raffinerie à construire est différente ; selon également les besoins potentiels locaux la
raffinerie peut être très simple ou très complexe. Souvent en Europe, aux États Unis et
généralement dans des régions où les besoins en carburants sont élevés, la structure des
raffineries est complexe. Par contre dans les pays en développement, cette structure est
assez simple.
Raffinage du pétrole 27
Le pétrole, une fois arrivé à la raffinerie, est stocké dans des bacs de grande taille. En
général on stocke le pétrole à basse teneur en soufre (BTS) séparé de celui à haute teneur
en soufre (HTS). Il en est de même dans le traitement. Selon la demande du marché à
l'instant 't', on traite d'abord dans un cycle avec du pétrole BTS avant de passer dans un
cycle HTS afin d'éviter la pollution des produits BTS par ceux du HTS. Si c'est le cas
inverse, les produits issus du traitement pendant quelques heures, s'il y a lieu, sont dirigés
vers des bacs de produits HTS pour être retraités.
Raffinerie complexe
Les raffineries complexes peuvent avoir, en plus des unités ci-dessus, d'autres unités telles
que :
• le craquage catalytique ou (FCC Fluid Catalytic Cracking)
• le viscoréducteur (visbreaking),
• l'isomérisation,
• la polymérisation,
• le craquage à la vapeur ou Steam Cracking,
• le soufflage de bitume.
• la cokéfaction (coking)
dans ce cas on dit qu'on est en conversion profonde (deep conversion). Ces techniques sont
de plus en plus employées, du fait de l'évolution du marché : les pétroles disponibles sur le
marché tendent à devenir plus lourds, tandis la demande se déplace vers le "sommet du
baril" : le marché des fiouls lourds se réduit (en partie parce qu'ils sont souvent remplacés
par le gaz naturel) tandis que la consommation de carburants automobiles ne cesse de
croître.
Distillation
parallèle entre ces opérations et celles couramment utilisées par les autres industries mais
c'est rare.
Le raffinage consiste à utiliser d'abord les caractéristiques physiques de chacun des
composants contenus dans le mélange telles que la température d'ébullition pour les
séparer et extraire des fractions primaires.
Cette opération est appelée la distillation. Tout comme chez le bouilleur de cru, on chauffe
le pétrole dans une colonne fermée qu'on appelle la colonne de distillation atmosphérique
et grâce à la différence de température d'ébullition des composants en présence et avec la
vaporisation des fractions plus ou moins légères, on recueille à différents niveaux de la
colonne des fractions de produits légers, intermédiaires, moyens et lourds.
La distillation est dite «atmosphérique» car elle se fait à la pression ambiante dans une
colonne munie d'un certain nombre de plateaux perforés et munis de clapets, en général de
30 à 50 plateaux . Après cette première distillation, la partie résiduelle est envoyée dans
une autre colonne, moins haute et comportant moins de plateaux qu'on appelle la colonne
de distillation sous vide.
En effet, cette fraction résiduelle, appelée «résidu atmosphérique» contient des
hydrocarbures à longues chaînes et plus les chaînes sont longues plus elles sont fragiles,
dont susceptibles d'être scindées en plusieurs morceaux si le chauffage continue sous la
pression atmosphérique.
Afin d'éviter ces coupures intempestives de chaînes, on fait la séparation des produits de ce
résidu atmosphérique sous un vide relatif correspondant à une pression d'environ 40 mm
de mercure (la pression atmosphérique correspond à 760 mm de mercure). Ce vide relatif
permet d'abaisser la température d'ébullition des composants, donc il faut moins chauffer
ces produits. Comme il a été dit plus haut, le pétrole est un mélange d'hydrocarbures, et la
distillation atmosphérique ne cherche pas à séparer les corps purs les uns des autres, mais
seulement à les séparer en fractions. C'est aussi la première étape dans le traitement du
pétrole.
En voici le déroulement plus détaillé :
Le brut qui arrive, passe à travers un premier train d'échangeurs pour être chauffé à la
bonne température (vers 110 °C), puis il est dessalé s'il contient beaucoup de sel dans une
unité de «dessalage» où, par adjonction d'eau douce et d'un champ électrostatique, ce brut
est déchargé de son sel.
Le brut passe ensuite dans un deuxième train d'échangeurs, puis un four où sa température
est portée à environ 360 °C. Il entre après dans la première colonne de fractionnement
(colonne de distillation atmosphérique). C'est une colonne à plateaux munis de calottes et
de clapets.
Comme le brut arrive sous une pression élevée et que la colonne est sous pression
atmosphérique, il y a une détente brutale qu'on appelle «flash» des produits en présence.
Cette détente brutale fait évaporer en vapeur la fraction légère du brut contenant des
composants légers vers la partie haute de la colonne, appelée «section de rectification».
Une deuxième fraction, plus lourde, se condense sous forme de liquide et tombe vers le bas,
dans la portion inférieure de la colonne dite «section d'épuisement», au fond de la
colonne.
Pour réaliser l'échange de matière, base de tout fractionnement par distillation, les vapeurs
ascendantes doivent entrer en contact avec la fraction liquide descendante circulant à
Raffinage du pétrole 30
Hydrotraitement (Hydrotreating)
La fraction naphta, sortie en tête de colonne contient un mélange de tous les gaz et du
naphta total (point final (PF) d'ébullition 180 °C, ou 150 °C si les besoins en kéro sont
élevés). Avant de faire la séparation en différentes petites fractions, on va passer ce naphta
dans une unité d'hydrotraitement afin d'enlever tout le soufre qu'il contient.
Cette unité consiste en une boucle véhiculant de l'hydrogène, pressurisé par un
compresseur, au travers d'un réacteur contenant un catalyseur. Celui-ci facilite la
transformation des composés soufrés en H2S, plus facile à évacuer. La réaction étant
consommatrice d'hydrogène, un appoint est fait en permanence, en général depuis l'unité
de réformage catalytique, productrice d'hydrogène. L'essence et l'H2S formé sont séparés
dans des ballons séparateurs successifs, dans lesquels on va soutirer un gaz riche en
hydrogène renvoyé dans la boucle et une essence riche en H2S. L'essence est ensuite
strippé : elle est ainsi débarrassée de l'H2S qui est évacué en tête du strippeur, sous forme
de gaz acides traités dans les unités d'amines.
Ce concept de boucle réactionnel est identique pour les unités d'HDS de gazole.
En effet, le soufre est un produit très corrosif et les catalyseurs contenus dans d'autres
unités vont être détruits et deviennent inactifs au passage des produits soufrés. D'autre
part, les autres produits commerciaux extraits de ce naphta tels que le propane, le butane
ne doivent pas non plus contenir du soufre ou des composés sulfurés.
Aussi, avant de fractionner ce naphta en des coupes plus étroites, on enlève le soufre,
contenu dans cette fraction, en le faisant combiner avec de l'hydrogène pour former de
l'hydrogène sulfuré de formule H2S, qui part vers une unité Claus pour en faire du soufre
liquide. On peut aussi garder la coupe naphta total telle quelle sans faire de nouveaux
fractionnements et l'utiliser comme charge pour le cracker à la vapeur.
L'hydrogène utilisé vient de l'unité de reformage catalytique.
de 80 °C (ou de 100 °C) et le dernier peut avoir un point final de distillation de 150 °C ou
de 180 °C selon qu'on cherche à avoir un kéro court ou un kéro long.
En effet si on a besoin de fabriquer une grande quantité de kérosène, dans ce cas, on coupe
le naphta à 150 °C, dans le cas contraire, on fixe le point final de distillation à 180 °C et
parfois même vers 185 à 190 °C.
Le naphta léger est envoyé au stockage comme base de mélange (ou blendstock en
anglais) pour être utilisé plus tard dans la fabrication des carburants.
Le naphta lourd est envoyé ensuite en charge (feedstock) pour alimenter l'unité de
«reformage catalytique»
Il faut signaler ici que les naphtas léger, lourd et total stabilisés peuvent également être
envoyés en charge (liquide ou vapeur) au vapocraqueur.
Hydrotraitement (Hydrotreating)
Selon les besoins du moment, le raffineur peut fixer le point initial de coupe du kérosène à
150 °C ou à 180 °C. Le point final de distillation de cette coupe est en général de 225 °C
mais peut aussi aller jusqu'à 250 °C. Si cette coupe est issue d'un brut TBTS (Très Basse
Teneur en Soufre), il est inutile de la traiter. Si elle est issue d'un brut contenant du soufre,
on envoie cette coupe vers l'unité d'hydrotraitement afin d'enlever tout le soufre que
celle-ci contient. Celui-ci, en présence d'hydrogène, va former de l'hydrogène sulfuré qui
va être envoyé vers le réseau de gaz Riche en H2S et envoyé en charge d'une unité Claus (
Sauvegarde de l'environnement).
viscoréducteur. Ici il faut signaler aussi qu'on peut envoyer également le résidu
atmosphérique comme charge de viscoréducteur si celui-ci est trop visqueux.
Conversion
Alkylation
L'alkylation est une opération qui fait la synthèse des paraffines ramifiés à partir de
l'isobutane et d'oléfines légères pour avoir des composants de carburants à haut indice
d'octane. C'est l'opération inverse d'un craquage. La réaction est faite en phase liquide en
présence d'un catalyseur qui peut être de l'acide sulfurique (H2SO4) ou de l'acide
fluorhydrique (FH). Le composé obtenu est désigné sous le nom d'alkylat dans le jargon
pétrolier et qui entre dans la composition des essences.
Isomérisation (Isomerization)
L'isomérisation est une opération qui permet de transformer une paraffine linéaire en
paraffine isoméré dans le but d'augmenter son indice d'octane. La charge d'une unité
d'isomérisation est le naphta léger (C5-C6). Le composé obtenu est désigné sous le nom
d'isomérat dans le jargon pétrolier, et qui entre dans la composition des essences.
Voir l'article de fond sur les réactions chimiques de l'isomérisation : Isomérie
• Fuel gaz
• Coupe Propane/Butane
• Coupe pentane
• Reformat, qui entre dans la composition des essences
L'hydrogène est utilisé pour l'hydrotraitement et l'hydrodésulfuration, Le fuel gaz est
envoyé au réseau fuel gaz, La coupe C3/C4 est envoyée en charge vers le gas plant, La
coupe pentane ainsi que le reformat sont envoyés au stockage pour servir de base aux
mélanges de carburants.
A partir des gaz de craquage qui contiennent beaucoup d'oléfines, on peut, par alkylation
(polymérisation), réaliser la synthèse d'essences à haut indice d'octane.
Hydrocraquage (Hydrocracking)
L'hydrocraquage est un procédé permettant de convertir des Distillats lourds de pétrole en
coupes légères à haute valeur marchande. Ce procédé est mis en œuvre sous une forte
température de l'ordre 250 à 450 °C et une forte pression d'hydrogène (entre 50 et 150
bars), en présence d'un catalyseur en lit fixe.
À cette température, il y a craquage des molécules longues et apparition des molécules
oléfiniques. Mais en présence d'hydrogène sous haute pression, il y a hydrogénation
partielle de ces oléfines et aussi des aromatiques formés. Des intermédiaires lourds sont à
l'origine de la formation du coke. Il faut signaler également qu'avec ce procédé, la
consommation d'hydrogène est assez importante, de l'ordre de 200 à 700 m³ d'H2/m3 de
charge.
Le procédé industriel souvent utilisé vient des USA, c'est l'hydrocraqueur de Chevron.
Les charges utilisées dans ce procédé sont des distillats légers et lourds sous-vide ainsi que
du distillat lourd de viscoréducteur.
Différences entre Craquage catalytique en lit fluide et Hydrocraquage.
Le Craquage catalytique en lit fluide retire du carbone à la charge craquée et donne
principalement des essences et des oléfines (propylène, butylène) qui intéressent la chimie.
L'hydrocraquage ajoute de l'hydrogène à la charge craquée tout en la désulfurant et donne
principalement du gazoil pour les diesel et du kerozene pour les avions.
L'hydrocraqueur émet des gaz à effet de serre indirectement lors de la fabrication
d'hydrogène à partir de gaz naturel dans un Steam Methane Reforming. Le Craquage
catalytique en lit fluide émet des gaz à effet de serre lors de la regénération du catalyseur
par combustion du coke déposé sur ce dernier.
Le Craquage catalytique en lit fluide utilise un catalyseur en lit circulant alors que
l'Hydrocraqueur travaille en lit fixe.
L'hydrocraqueur doit être arrêté pour renouveler le catalyseur contrairement au Craquage
catalytique en lit fluide.
Contrairement à l'hydrocraqueur, le mode d'utilisation d'un catalyseur en lit circulant dans
le Craquage catalytique permet à ce catalyseur d'être regénéré et permet au Craquage
catalytique en lit fluide de faire de la conversion profonde en valorisant des Résidus
Atmosphériques, nom donné au fond de tour non vaporisé des distillations atmosphériques.
Raffinage du pétrole 37
Viscoréduction (Visbreaking)
Comme toujours, ici on cherche à transformer les résidus en coupes légères pour avoir une
meilleure valorisation. Afin de réduire la viscosité des coupes lourdes et des résidus
visqueux, on utilise un procédé appelé viscoréduction (visbreaking) qui a pour but de
transformer en partie les produits lourds en produits légers et en même temps réduire la
viscosité du résidu. En effet, c'est un "craquage thermique" de résidu atmosphérique ou
sous-vide, à sévérité, en général, modérée. Les divers procédés de visbreaking opèrent en
phase liquide entre 450 °C et 500 °C sous une pression comprise entre 5 et 20 bars.
Les charges qui alimentent cette unité de raffinage viennent des distillations
atmosphérique et sous-vide et du craquage catalytique, ce sont :
• le résidu atmosphérique,
• le résidu sous-vide,
• le gazole lourd de FCC.
À la sortie de l'unité, on trouve toute une gamme de produits suivants :
• le fuel gaz (est envoyé au réseau fuel gaz)
• la coupe C3/C4 (est dirigée vers la gaz plant)
• l'essence sauvage de visbreaking (est dirigée vers le HDT (hydrotraitement))
Raffinage du pétrole 38
Unités annexes
Gas Plant
Afin de séparer le propane du butane et du fuel gaz, toutes les coupes C3/C4 venant des
autres unités de traitement passent par le gaz plant. Le gaz plant est tout simplement un
fractionnateur. Les charges peuvent venir du :
• Reformeur catalytique,
• Naphta stabilisateur,
• Fluid catalytic cracking (FCC),
• Viscoréducteur,
• Hydrocraqueur,
• Craqueur à la vapeur.
A la sortie du gaz plant on se retrouve avec du :
• fuel gaz (qui est envoyé au réseau fuel gaz),
• propane (qui est envoyé au stockage),
• butane (qui est envoyé au stockage et qui va servir partiellement au mélange de
carburants).
Pour éliminer les mercaptans contenus dans les gaz de pétrole liquéfiés (GPL), on se sert
des tamis moléculaires qui sont ensuite régénérés, par passage à contre courant, sur de
l'hydrogène chauffé.
Pour les spécifications nationales, (tout au moins en France) celles-ci sont édictées par le
Ministère des Finances et la Direction des Carburants (Ministère de l'Industrie) du
pays, tandis que les spécifications internationales sont soumises à des normes édictées par
les organisations internationales. Quant aux produits utilisés par l'armée, l'armée de
chaque pays a ses propres exigences.
C'est ainsi que pour certains pays, on n'utilise que des carburants sans plomb tandis que
pour d'autres pays on continue à mettre du plomb tétra-éthyl (PTE). Il en est de même pour
les autres produits, gazole sans soufre, ou avec peu de soufre.
En raffinerie, pour faire des mélanges, on utilise des appareils doseurs avec contrôle
automatique dont on affiche pour chaque produit entrant dans la composition finale, les
pourcentages fixés à l'avance. Une fois que le mélange est fait, on procède à une analyse au
laboratoire afin de coller au plus près aux spécifications attendues. Très souvent, afin
d'économiser les constituants et/ou les additifs, ces spécifications sont respectées mais
avec des propriétés légèrement inférieures aux normes.
A la sortie des unités de mélanges, on trouve toute une gamme de produits
commercialisables dont les pricipaux produits sont les suivants :
• du propane
• du butane,
• du naphta léger,
• du naphta lourd,
• du carburant auto,
• du supercarburant,
• du kérosène,
• du Jet A1,
• du gazole moteur,
• du gazole de chauffage,
• du gazole marine,
• du fioul BTS,
• du fioul MTS,
• du fioul HTS,
• du bitume de différentes duretés
il existe aussi du fuel gaz et du fioule combustible utilisés par la raffinerie elle-même.
Pour obtenir des huiles de base à partir desquelles on fabrique des huiles finies' pour
moteurs, on prend le résidu atmosphérique qu'on passe à la distillation sous-vide. Puis on
fait subir toute une série de traitements comme suit :
• distillation sous-vide --> résidu sous-vide,
• désasphaltage au propane,
• traitement au furfurol (ou autre solvant sélectif) pour extraire les aromatiques,
• traitement au méthyl-éthyl-cétone (MEK) (ou autre solvant sélectif) pour extraire les
paraffines et les cires,
• traitements finisseurs :
• hydrofinissage,
• clarification des huiles,
• stabilisation des huiles.
A ces huiles de base on ajoute des additifs divers pour fabriquer des huiles finies pour
moteurs. Ici l'ajout d'additifs ne sert pas d'arguments de publicité ou de vente, mais répond
à des besoins de fonctions précises pendant l'utilisation des huiles. Il faut donc garder dans
l'esprit qu'ici, exceptionnellement, les additifs répondent à des besoins réels de
performance. Ces ajouts sont les résultats de longues recherches aux labotatoires.
Sans entrer dans les détails, il faut savoir qu'il y a trois grandes classes de lubrifiants :
• huiles et graisses pour moteurs à explosion,
• huiles et graisses pour l'industrie,
• huiles et graisses marine.
C'est grâce aux lubrifiants qu'une marque peut se distinguer d'une autre marque et attirer
des clients nouveaux. Ainsi c'est par cette voie qu'une marque peut bâtir sa réputation et
garder des clients fidèles malgré la concurrence.
• Spécifications administratives,
• Spécifications intersyndicales,
• Spécifications internes,
• Spécifications particulières.
Sans vouloir entrer trop dans les détails de ces spécifications qui n'intéressent que les
spécialistes concernés, disons que les deux premières catégories permettent à l'état de
prélever toute une série de taxes et d'impôts, la troisième catégorie concerne la profession
elle-même, la quatrième est faite pour l'image de marque de la compagnie pétrolière
elle-même et la dernière permet aux compagnies de soigner particulièrement leurs gros
clients.
Il faut signaler également que pour les produits livrés à l'armée du pays, celle-ci peut
définir (et exiger) des spécifications particulières.
On voit qu'il n'existe pas, pour un produit pétrolier quelconque, une seule série de
spécifications, mais toute une gamme de caractéristiques techniques.
Afin de déterminer les valeurs de ces caractéristiques et faire des contrôles de qualités
des produits avant leurs mises sur le marché, chaque raffinerie possède un laboratoire
d'analyse. Celui-ci suit, dans toutes les phases de fabrication des produits, l'évolution et/ou
les changements dans les caractéristiques. En bout de chaîne, et avant que le produit
commercialisable soit mis sur le marché, c'est au laboratoire d'analyse que revient la
responsabilité de donner ou non le feu vert dans cette mise sur le marché.
C'est le laboratoire qui délivre en fin de compte le certificat de conformité du produit
avant sa mise sur le marché. En cas de contestation de la part de la clientèle, c'est encore
le laboratoire qui va jouer le rôle d'expert en concordance avec celui du client, qui, en
général, est un laboratoire indépendant.
Concernant la procédure de contrôle des caractéristiques, les laboratoires doivent suivre
des normes bien précises, élaborées par des agréments nationaux (ou internationaux),
telles que :
• ASTM (American Society for Testing Materials)
• NF (Normes Françaises)
• IP (Institute of Petroleum)
Nous allons donner ci-après, pour exemple, quelques caractéristiques principales :
• Densité15/4 (specific gravity60°F/60°F) : c'est le rapport de la masse volumique (le
rapport masse sur volume) du produit à 15 °C par rapport à celle de l'eau mesurée à
4 °C. En effet, à 4 °C, la masse volumique de l'eau pure est égale à 1, c’est-à-dire que 1
litre d'eau à cette température pèse 1 kg tout rond. Limites MINIMALE et MAXIMALE.
C'est une caractéristique importante et elle est déterminée pour tous les produits
vendables.
• Teneur en soufre (sulfur content) (exprimée en % massique); comme il a été dit à
plusieurs reprises, le soufre et ses composés sont très corrosifs et corrodent les métaux
dans les circuits d'alimentation des carburants. Il est donc partout prohibé. Aussi c'est
une caractéristique importante à déterminer. En toute logique, pour chaque produit on
met une limite MAXIMALE de soufre.
• → Indice d'octane NOR (octane number (RON)); cette caractéristique détermine la
qualité d'un carburant automobile. Ici la limite est une limite MINIMALE.
Raffinage du pétrole 43
cavités qu'elle loue aux raffineurs et autres utilisateurs indépendants. Mais les raffineurs
eux-mêmes ont des participations dans le capital de Géostock.
Pour avoir des cavités souterraines, on cherche des formations salifères, on creuse à la
profondeur voulue, puis on procède au lessivage. Pour cela, un tubage est installé avec
deux tubes concentriques, le tube extérieur doit se trouver au sommet du dôme de sel et le
tube intérieur doit se trouver à la base. On injecte de l'eau douce et on évacue la saumure,
on continue cette opération jusqu'à ce que les dimensions de la cavité atteignent le volume
désiré.
Ensuite, on remplace ce tubage par un tubage d'exploitation et on injecte le produit à
stocker sous pression. D'autres cavités que les cavités salifères peuvent être utilisées, du
moment que le sous-sol s'y prête : galeries excavées, mines désaffectées.
C'est ainsi qu'on trouve, en France, des stockages d'éthylène à Viriat près de Lyon, à
Manosque pour le stockage de bruts, à Petit-Couronne pour les C3/C4, à Lavera pour les
GPL (gaz de pétrole liquéfié) (LPG, Liquified Petroleum Gas), et à May-sur-Orne près de
Caen.
Le stockage souterrain a plusieurs avantages :
• Discrétion,
• Sécurité incendie,
• Protection de l'environnement,
• Esthétique,
• Économie d'investissements,
• Rentabilité face à la distorsion des demandes saisonnières,
• Stocks de réserves commodes.
Voir aussi
Articles connexes
• Industrie pétrolière
• Raffinerie
• Liste des raffineries françaises
• Régions pétrolifères
• Gaz naturel
• Pétrochimie
• Analyse d'un pétrole brut
Liens externes
• Un site explicatif mis en place par Total (http:/ / www. planete-energies. com/ contenu/
petrole-gaz. html) un site très utile pour tout savoir sur les énergies fossiles et plus
particulièrement sur le pétrole...
• Stock séquences vidéo de pétrole de production chimique du carburant sur la mer
Caspienne en Russie (http:/ / www. tvdata. ru/ industrial/ oil_refinery)
AMEN
Distillation
La distillation est un procédé de séparation de
mélange de substances liquides dont les
températures d'ébullition sont différentes. Sous
l'effet de la chaleur, elles se vaporisent
successivement, et la vapeur obtenue est condensée
pour donner le distillat.
Définition
La distillation : La distillation est un procédé de
séparation de constituants d'un mélange homogène.
Au cours de la distillation, il y a d'abord une
évaporation, puis une condensation.
Histoire
Les alchimistes chaldéens et les autres peuples de
Une colonne à distiller au musée Stella
la Mésopotamie connaissaient déjà au
Matutina de Saint-Leu, à la Réunion.
IIe millénaire av. J.-C. une forme primitive de
distillation, qu'ils utilisaient pour préparer les
parfums[1] . Puis au Ier siècle de notre ère, les alchimistes grecs l'utilisent couramment[2]
,[3] ,[4]
mais c'est surtout la demande croissante en liqueurs au Bas-Empire qui entraîne le
développement des distilleries[2] . On attribue à Hypathie d'Alexandrie l'invention d'une
méthode de distillation[5] , tandis que la première description précise d'une distillerie est
due à Zosime de Panopolis au IVe siècle[4] ,[6] .
À mesure que l'alchimie se constituait en science avec la chimie, les récipients appelés
cornues équipèrent de plus en plus les appareils à distiller. Alambics et cornues sont des
récipients munis d'un bec latéral allongé pointant vers le bas faisant condenseur à air : ils
servent à condenser le distillat que l'on récupère goutte à goutte à la sortie du tube.
Plus tard, les alambics en cuivre firent leur apparition ; leurs joints rivetés étaient
maintenus étanches par différents expédients, comme de la mie de pain obtenue à partir de
farine de seigle[12] Ces alambics comportaient souvent un serpentin traversé d'eau froide
ajusté à l'extrémité du bec de la cornue qui, accélérant la condensation, augmentait le
rendement de la distillation : c'est cet appareil que les Anglais appellent pot stills.
De nos jours, les cornues et les alambics ont été largement supplantés dans l'industrie par
des méthodes de distillation beaucoup plus efficaces. Toutefois, l'alambic est toujours
apprécié pour l'élaboration de fines et de liqueurs comme le cognac, le Scotch whisky et
certaines vodkas. Les alambics, faits de différentes matières (bois, poterie, acier inox) sont
également utilisés de par le monde par les → petits producteurs. On vend encore de petits
alambics pour la production familiale[13] d'eau de fleur d'oranger ou d'huile essentielle.
Au début du XIXe siècle, les chimistes français jetèrent les bases de l'analyse chimique
moderne, notamment en montrant l'importance du pré-chauffage et la rétroaction[14] , puis
en 1830 un brevet anglais fut délivré à Aeneas Coffey pour une colonne de distillation de
whiskey[15] , qui tournait en continu et que l'on peut considérer comme l'archétype des
raffineries de pétrole modernes. En 1877, Ernest Solvay obtint un brevet américain (U.S.
Patent) pour une tour de distillation d'ammoniaque[16] , dont il appliqua le principe les
années suivantes aux huiles et aux spiritueux.
La promotion du génie chimique en tant que discipline académique à la fin du XIXe siècle
amena une étude proprement scientifique des procédés de distillation : ainsi, la distillation
la plus simple, à l'application la plus connue (alambic), a été étudiée par le physicien John
Rayleigh. Puis au début du XXe siècle, l'industrie pétrolière donna l'élan nécessaire pour
développer des procédés détaillés comme la méthode McCabe-Thiele et l'équation de
Fenske.
Distillation 49
Détails techniques
Le procédé utilise la différence de volatilité
(capacité à s'évaporer dépendant de la température)
entre les constituants afin de les séparer : le plus
volatil a une température d'ébullition plus basse que
le moins volatil, etc. Ainsi, en chauffant le liquide,
chaque constituant va être séparé successivement
(on parle de coupe de distillation). La vapeur ainsi
produite peut être condensée (distillat), et la
substance restante est appelée résidu. Attention
cependant, le distillat n'est pas toujours un produit
pur. Il peut être un mélange défini de deux
constituants (même non miscibles) : on parle
d'azéotrope, ou de mélange azéotropique. Ce
dernier, à l'exemple d'un corps pur, est défini par sa
Distillation simple sans la colonne à température d'ébullition, différente de celles de ses
fractionner, souvent utilisée par les deux constituants.
chimistes.
1. source de chaleur (ici, un brûleur
Bunsen)
2. ballon à distiller
3. tête de distillation
4. thermomètre
5. réfrigérant à eau
6. entrée d'eau de refroidissement
7. sortie d'eau de refroidissement
8. ballon de réception des gouttes de
distillat
9. vers une pompe à vide éventuelle
10. adaptateur pour la pompe à vide
Distillation 50
Procédé industriel
En procédé industriel et dans le cas d'une
distillation discontinue, les premières vapeurs qui
passent en tête de colonne sont appelées « têtes de
distillation », ensuite vient le cœur (souvent le cœur
est la substance qui est recherchée dans le mélange
introduit dans le distillateur), puis en fin de
distillation apparaissent « les queues de distillation
».
Il existe aussi des techniques de distillation sous
vide qui visent à abaisser les températures
d'ébullition des différents constituants du mélange à
distiller, et donc permettent ainsi d'éviter (ou de
réduire) les risques de dégradation thermique. De
même des distillations peuvent être effectuées sous
pression afin de permettre la séparation de
composés très volatils (i.e. gaz)
Lorsque les températures d'ébullition sont très Colonnes de distillation industrielles
Notes et références
[1] (en) Martin Levey, « Babylonian Chemistry: : A Study of Arabic and Second
Millennium B.C. Perfumery », dans Osiris, vol. 12, 1956, p. 376-389.
[2] Colin Archibald Russell, Chemistry, Society and Environment: A New History of the
British Chemical Industry, Royal Society of Chemistry, 2000 (ISBN 0854045996), p. 69
[3] Edgar Ashworth Underwood, Science, Medicine, and History: Essays on the Evolution
of Scientific Thought and Medical, Oxford University Press, p. 251
[4] Charles Simmonds, Alcohol: With Chapters on Methyl Alcohol, Fusel Oil, and
Spirituous Beverages, Macmillan and Co. Ltd, 1919, 6 p.
[5] Biology, Joan Solomon, Pat O'Brien, Peter Horsfall, Nelson Thornes, p.41
[6] Cf. Marcellin Berthelot, Collection des anciens alchimistes grecs, G.Steinheil, Paris,
1889, 3 vol.
[7] Robert Briffault, The Making of Humanity, 1938, p. 195.
[8] Microscale Laboratory Techniques : Distillation (http:/ / www. chemistry. mcmaster. ca/
~chem2o6/ labmanual/ microscale/ ms-distn. html), McMaster University
[9] Kasem Ajram, Miracle of Islamic Science, Knowledge House Publishers, 1992 (ISBN
0911119434), p. Appendix B
[10] (en) A. Wolf, G. A. Bray, B. M. Popkin Martin Levey, « A short history of beverages
and how our body treats them », dans Obesity Reviews, 2007 [ lien DOI (http:/ / dx. doi. org/ 10.
1111/ j. 1467-789X. 2007. 00389. x)].
[11] Industrial Engineering Chemistry (1936) page 677
[12] Sealing Technique (http:/ / www. copper-alembic. com/ manufacturing/ specs_sealing.
php). Consulté le 16 novembre 2006.
Distillation 51
[13] [http:/ / www. essentialoil. com/ alembic5. html Alambic traditionnel]]. Consulté le
16 novembre 2006.
[14] Cf. D. F. Othmer, A Century of Chemical Engineering, sous la dir. de W. F. Furter
(éd.), 1982 (ISBN 0-306-40895-3)
[15] A. Coffey British Patent n°5974, 5 août 1830
[16] US Patent n°198699 Improvement in the Ammonia-Soda Manufacture
Voir aussi
• → Distillation fractionnée
• → Azéotropie
• → Entraînement à la vapeur (Hydrodistillation)
• → Bouilleur de cru
• → Distillation sèche
• → Eau-de-vie
• → Calcul des titres et des volumes d'alcools
Liens externes
• Fonctionnement d'une distillerie (http:/ / www. distillerie-ornaisons. fr/ )
• Schéma de montage d'une distillation (http:/ / www. ac-poitiers. fr/ sc_phys/ tournier/
secondes/ chimie/ distill/ distill. htm)
• Traité raisonné de la distillation (http:/ / www. lemondeallantvert. be/ wiki/ index.
php?title=Traité_raisonné_de_la_distillation)
• Manuel de distillerie (http:/ / www. lemondeallantvert. be/ wiki/ index.
php?title=Manuel_de_distillerie)
• Historique de la distillation (http:/ / www. oldcook. com/ histoire_alcool. htm)
• (en) Descriptif d'une distillerie de whisky (http:/ / www. scotch-whisky. org. uk/ swa/ 69.
html)
Distillation fractionnée
La distillation fractionnée, aussi appelée
rectification, est un procédé de séparation. Son but
est de séparer les différents constituants d’un
mélange de liquides miscibles, possédant des
températures d’ébullition différentes. Pour cela, elle
exploite le même principe que la distillation
classique mais se distingue par l'utilisation d'une
colonne de séparation, qui permet une meilleure
discrimination des constituants du mélange.
Matériel requis
• Un ballon rond, contenant le mélange de liquides
à séparer
• Un montage à distillation fractionnée: Colonne à
fractionnement comme une colonne Vigreux (par Matériel de laboratoire classique assemblé
exemple avec anneaux de Raschig, un tube de pour une distillation fractionnée.
Mode opératoire
Cas idéal
La solution liquide est chauffée lentement jusqu'à ébullition. Cette ébullition correspond à
la vaporisation du composé le plus volatil. Comme lors d'une distillation classique, les
vapeurs sont condensées pour obtenir un produit A pur, collecté dans un premier récipient.
La solution liquide est alors exempte du produit A. On change le récipient de récupération
et on augmente la température du mélange liquide afin de recueillir chaque constituant
séparément (B, C, ...). On repère plusieurs paliers de température correspondant à la
vaporisation des différents constituants du mélange initial. On a donc autant de paliers de
température que de constituants.
Cas réel
Souvent, les liquides à séparer ont soit des températures d'ébullition très proches, soit de
grandes affinités. C'est le cas de l'eau et de l'éthanol qui forment un azéotrope, c'est à dire
un mélange possédant sa propre température d'ébullition. Lors du chauffage, le composé
arrivant en tête de de colonne vers 78.1 °C, est un mélange contenant environ 95%
d'éthanol. C'est dans ce genre de situations que l'on a recours à la distillation fractionnée
pour "casser" l'azéotrope et séparer les deux constituants.
Cependant lorsque le mélange azéotropique à séparer est positif (température d'ébullition
de l'azéotrope inférieure aux composés purs) ou négatif (température d'ébullition
supérieure), il n'est possible de purifier qu'un seul des deux composés.
Distillation fractionnée 53
Distillation fractionnée
Lorsque les vapeurs montent dans la
colonne de séparation, elles se refroidissent
et se condensent sur la surface interne de
la colonne (les aiguilles de la colonne de
Vigreux ou les anneaux de Raschig d'une
colonne garnie). Ce liquide est ensuite
chauffé progressivement par les autres
vapeurs montantes jusqu'à être vaporisé à
nouveau. Toutefois, la composition de ces
nouvelles vapeurs n'est pas la même que
celle des vapeurs initiales (voir la loi de
Raoult): elles sont plus concentrées en
composant le plus volatil.
Voir aussi
• → Distillation
Azéotrope
Azéotrope ou azéotropique (a
privatif, du grec zêin bouillir et
tropos action de tourner). Se dit
d'un mélange liquide qui bout à
température fixe en gardant une
composition fixe.
Toutefois, l'on obtient un point azéotrope dans un diagramme binaire, pour des solutions
liquides miscibles non idéales. On parle alors de solutions réelles, où les interactions entre
2 constituants A1 et A2 sont de natures différentes des interactions de type A1<->A1 ou de
type A2<->A2. Par exemple, un mélange binaire eau/éthanol.
On peut citer quelques propriétés du point azéotrope:
Azéotrope 55
• Sa courbe d'analyse thermique est analogue à la courbe d'analyse thermique d'un corps
pur.
• La composition de l'azéotrope varie avec la pression.
• Le théorème de Gibbs-Konovalov permet de démontrer qu'au point azéotropique, la
fraction molaire liquide du composé A est égale à la fraction molaire vapeur du
composé A, c’est-à-dire: .
Entraînement à la vapeur
L'entraînement à la vapeur d'eau ou hydrodistillation est l'un des procédés d'extraction
ou de séparation de certaines substances organiques les plus anciens, apporté par les
Arabes au IXe siècle. Cette opération s'accomplit dans un alambic. La méthode est basée
sur l'existence d'un azéotrope de température d'ébullition inférieure aux points d’ébullition
des deux composés purs pris séparément.
Le but est d'entraîner avec la vapeur d'eau les
constituants volatils des produits bruts. La vapeur
détruit la structure des cellules végétales, libère
les molécules contenues et entraîne les plus
volatiles en les séparant du substrat cellulosique.
La vapeur, chargée de l'essence de la matière
première distillée, se condense dans le serpentin
de l'alambic avant d'être récupérée dans un
essencier (vase de décantation pour les huiles
essentielles). Les parties insolubles dans l'eau de
condensation sont décantées pour donner l'huile
surnageante (ou huile essentielle). La partie Schéma d'un alambic
contenant les composés hydrosoluble est appelée
eau de distilation (ou hydrolat). On recueille alors un mélange de composition défini de ces
deux produits.
En parfumerie on distingue les produits au fur et à mesure de la distillation, on recueille
alors dans l'ordre d'abord une "note de tête", une "note de cœur" et une "note de queue".
La distillation donne une huile essentielle brute qui peut être affinée par rectification. Cette
opération consiste à distiller une essence ou absolue dans une boule à vide pour la raffiner.
Le vide permet d'obtenir une ébullition à basse température : on peut ainsi récupérer,
seules, les parties des molécules désirées. Par le même type de procédé, le fractionnement
permet d'isoler certains éléments nobles des huiles essentielles brutes.
L’entraînement à la vapeur est applicable aux composés peu ou pas solubles dans l'eau,
dotés d'une tension de vapeur assez importante vers les 100 °C. Toutes les matières
premières aromatiques naturelles ne peuvent pas donner de l’huile essentielle par ce
procédé. Par exemple, on ne peut pas traiter les fleurs de Jasmin par distillation car son
parfum complexe et délicat est en grande partie détruit à la température d’ébullition de
l’eau (et même en dessous) et plusieurs constituants caractéristiques subissent par
Entraînement à la vapeur 56
hydrolyse une altération profonde. Dans ce cas, on préfère utiliser des procédés
d’extraction aux solvants volatils.
L’avantage de cette technique réside en l'abaissement de la température de distillation ; les
composés sont donc entraînés à des températures beaucoup plus basses que leur
température d’ébullition, ce qui évite leur décomposition. Ainsi, des substances ayant de
hauts points d’ébullition peuvent être extraites. Cette méthode est particulièrement utilisée
en parfumerie, par exemple pour extraire l'huile essentielle de rose ou du bois de santal
comme le montre l'image ci-dessous.
Limite d'explosivité
Les limites d'explosivité d'un gaz ou d'une vapeur combustibles sont les concentrations
limites du gaz (dans l'air) qui permettent que celui-ci s'enflamme et explose.
L'intervalle d'explosivité est caractérisé par la limite inférieure d'explosivité (LIE) et la
limite supérieure d'explosivité (LSE).
Sous la LIE le mélange est trop pauvre en combustible pour amorcer une réaction.
Au-dessus de la LSE c'est le comburant qui manque.
Contrôler les concentrations de gaz et de vapeur hors des limites d'explosivité est une
considération essentielle dans la sécurité civile. Les méthodes utilisées pour contrôler la
concentration incluent l'emploi de gaz neutres comme l'azote ou l'argon pour diluer les gaz
explosifs avant de rentrer en contact avec l'air. L'utilisation de résines absorbantes de gaz
avant la décharge est également courante. Les gaz peuvent aussi être maintenus au-dessus
de la limite supérieure mais une brêche dans le contenant peut alors rendre les conditions
explosives.
Les limites explosives de quelques gaz et vapeurs sont données ci-dessous. Les
concentrations sont données en pourcentage du volume dans l'air.
Acétone 3% 13%
Éthanol 3% 19%
Octane 1% 7%
Bouilleur de cru
En France, un bouilleur de cru
est une personne habilitée à
produire ses propres eaux-de-vie.
La pratique de la distillation de
l'alcool a été règlementée lors de
la prohibition de l'alcool. Cette
profession est maintenant en voie
de disparition.
(produits de queue ou petites eaux), moins parfumés et moins alcoolisés, qui sont récupérés
et distillés avec les prochaines cuites.
Dans le cas de la cerise, le kirsch est ensuite stocké dans des cuves ou mis à vieillir sous
grenier, en bombonnes de verre. Les écarts de température (de -l5° à +35°) assurent un
bon vieillissement la chaleur enlève l'ardeur : le froid concentre les arômes et les affine. Il
faut en moyenne 9 kg de cerises pour produire un litre de kirsch à 50°.
La distillation des eaux de vies était jadis faite par un bouilleur de cru avec un alambic
ambulant ou fixe, mais depuis l'industrialisation ce métier tend à disparaître, car les coûts
de revient de production industrielle sont plus compétitifs.
Réglementation
Les personnes ayant "le privilège de bouilleur de cru" ont une exonération de taxe sur les
mille premiers degrés d'alcool produits (1000° d'alcool est l'équivalent de vingt litres
d'alcool à 50°). Les degrés supplémentaires font l'objet d'une taxe (14,50 € par litre d'alcool
pur).
En France, toute personne propriétaire d'une parcelle, ayant la dénomination de verger ou
de vigne sur le registre du cadastre, peut distiller les produits issus de cette parcelle (fruits,
cidre, vin, marc). La distillation est effectuée dans un atelier public ou privé, après avoir
effectué une déclaration au service des Douanes et Droits Indirects. Les personnes qui ne
possèdent pas le titre de bouilleur de cru payent dès le premier degré d'alcool : le tarif est
de 7,50 € par litre d'alcool pur jusqu'à mille degré, et 14,50€ par litre d'alcool pur au
dessus. Le propriétaire d'une parcelle peut donner procuration à quelqu'un qui distillera
ainsi en son nom.
Histoire
Le privilège de bouilleur de cru remonte à Napoléon lorsqu'il accorda un privilège
d'exonération de taxes pour la distillation de 10 litres d'alcool pur ou pour 20 litres d'alcool
à 50%. Ce privilège fut héréditaire jusqu'en 1960, où, pour tenter de limiter le fléau de
l'alcoolisme dans les campagnes, le législateur en interdit désormais la transmission entre
générations, seul le conjoint survivant pouvait en user jusqu'à sa propre mort, mais plus
aucun descendant.
Désormais les bouilleurs de cru non titulaires du privilège pouvaient faire fabriquer leur
alcool par le distillateur ambulant mais devaient verser une taxe fiscale aux douanes.
En 2002, une loi de finance stipule que la franchise accordée aux bouilleurs de cru encore
titulaires du privilège est supprimée, cependant une période de cinq ans prolonge jusqu'au
31 décembre 2007 l'ancien dispositif et à partir de la campagne de distillation 2008, les
anciens titulaires du privilège peuvent encore bénéficier d'une remise de 50 % sur la taxe
pour les 10 premiers litres d'alcool pur.
Bouilleur de cru 60
Bibliographie
• Qui peut distiller ? Dans quelles conditions ? Commentaires et explications de la loi sur
les bouilleurs de cru. Paris, Librairie de la Maison Rustique, 1924. Guide concernant la
loi du 28 février 1923 sur les bouilleurs de cru. L'auteur Lagarde était vérificateur des
contributions indirectes.
• La Maffia de la goutte. (Au pays des bouilleurs de cru). par Gilbert Stiebel. Baudinière,
1935. Sur les bouilleurs de cru, négociants, historique de la fraude, mafia, gangsters,
débitants, répression, jacquerie, meneurs... surtout en Normandie
Voir aussi
• eau-de-vie
Distillation sèche
La distillation sèche consiste à chauffer un solide pour le purifier ou séparer ses
différents constituants en produisant des composés liquides ou gazeux (qui peuvent ensuite
se resolidifier). Au fur et à mesure de la distillation, le produit recherché condense et est
collecté. Cette méthode demande généralement des températures plus élevées que la
distillation liquide. On peut l'utiliser pour obtenir de l'essence à partir de charbon ou de
bois. On peut également l'utiliser pour briser des sels tels que les sulfates par thermolyse,
dans ce cas est produit du dioxyde de soufre ou du trioxyde de soufre (gaz) qui pourra être
dissous dans l'eau pour produire de l'acide sulfurique. C'est de cette manière qu'on
produisait initialement l'acide sulfurique.
Distillation sèche 61
Voir aussi
→ Distillation
Eau-de-vie
Du latin aqua vitæ, l'eau-de-vie est un produit de la
distillation d’un liquide faiblement alcoolisé produit
à partir de vin, de fruits, d’herbe ou de grains. Elle
désigne couramment de nombreuses boissons
alcoolisées telles que cognac (vin de raisins), vodka
ou aquavit (grains ou pommes de terre), calvados ou
lambig (cidre de pomme, poiré de poires), genièvre
(grains), abricotine (abricots), ou kirsch (cerises).
Distillation
La distillation est l’opération permettant de faire
évaporer l’alcool puis ensuite, de le condenser afin
d’augmenter la proportion d’alcool dans le produit
final.
L’alcool (éthanol) s’évapore à environ 78,5 °C, donc
à une température inférieure à la température
d'ébullition de l’eau (100 °C à la pression
atmosphérique normale).
Cependant, il se produit toujours une évaporation
partielle même avant la température d’ébullition et,
de surcroît, le mélange eau-alcool ne se comporte
pas comme la simple addition des deux produits
éléments, car l’alcool a des liaisons fortes avec l’eau
(voir Diagramme de phase et azéotrope).
En outre, la distillation est complétée, dans le même objectif, par une période de
maturation qui va, là encore, laisser s’échapper les produits les plus légers et permettre à
des réactions complexes (souvent avec le bois) de remplacer les éléments lourds par des
composés plus aromatiques.
Eau-de-vie 63
Voir aussi
Articles connexes
• → Bouilleur de cru
• Alambic
• → Calcul des titres et des volumes d'alcools
Bibliographie
• La production et le commerce des eaux-de-vie de vin. de Roger Chaminade. Baillière.
Encyclopédie viticole. 1930. (Ouvrage sur la distillation : Charentes, Armagnac, marcs du Midi et de
Bourgogne, Folle blanche, Colombard, Blanc-Ramé - Vins de distillation, alambics, conservation et traitements,
régime fiscal).
Références
[1] Pierre-Barthélemy Alibert, La Fabuleuse Aventure du rhum, Orphie, 2005 (ISBN
[réf. souhaitée]
2877632393), page ??? .
Liens externes
• CyberGnôle (http:/ / parknewchoir. free. fr/ hrdngl/ gnole/ indexok. htm)
• Rendement minimum légal de distillation en Alsace-Moselle (http:/ / grandzebu. net/
nature/ distil. htm)
Alcoométrie volumique
Table des densités en fonction du titre en % volumique à 15°C. La
lecture D de ce tableau est donnée à ± 0,5 et vaut 105 fois la densité
du liquide à 15°C
Titre % scope=col|+0 scope=col|+1 scope=col|+2 scope=col|+3 scope=col|+4
0 100000 99921 99844 99769 99695 99622 99552 99482 99413 99344
5 99277 99210 99145 99080 99016 98952 98891 98830 98770 98711
10 98652 98593 98537 98480 98424 98369 98314 98260 98206 98152
15 98100 98047 97995 97944 97892 97841 97790 97739 98688 97637
20 97587 97537 97487 97437 97387 97336 97286 97236 97185 97134
25 97084 97032 96981 96929 96876 96824 96769 96714 96659 96603
30 96545 96487 96428 96368 96307 96245 96183 96119 96055 95989
35 95923 95854 95786 95716 95645 95573 95499 95425 95350 95274
40 95196 95116 95036 94955 94872 94789 94705 94620 94535 94448
45 94361 94273 94183 94093 94002 93910 93817 93723 93629 93533
50 93437 93340 93241 93141 93041 92940 92837 92734 92630 92525
55 92420 92315 92209 92103 91997 91890 91784 91677 91569 91460
60 91351 91241 91130 91019 90907 90795 90682 90568 90454 90339
65 90224 90108 89991 89874 89755 89636 89516 89395 89274 89151
70 89029 88905 88781 88656 88531 88405 88278 88150 88022 87893
75 87763 87632 87500 87367 87234 87100 86965 86829 86692 86554
80 86416 86277 86137 85996 85854 85712 85567 85421 85275 85127
85 84979 84829 84678 84526 84372 84216 84060 83901 83741 83579
90 83415 83249 83081 82911 82738 82562 82385 82204 82020 81832
95 81641 81447 81245 81040 80829 80613 80390 80161 79926 79683
100 79433
et
< 0,04 ou 4%
La très petite "contraction" d'un mélange d'alcools faibles peut etre négative : le
changement de courbure du graphe de P de T explique cela. S'il n'y avait ni retrait ni
expansion la courbe serait droite.
Si on cherche un volume et un titre il faut appliquer une méthode itérative : Évaluer le
volume au moyen de l'approximation V = V1+V2 , puis le titre approché avec l'expression de
TV , et 105densité dans la table ; en déduire une meilleure évaluation du volume avec
l'expression de DV et continuer jusqu'à obtenir deux valeurs du titre égales à l'incertitude
prés (au mieux 0,05° si les composants du mélange sont titrés à l'alcoomètre)
Exemple : que faut il verser dans une bombonne de 10 litres à moitié pleine d'alcool à 70°
pour la remplir d'alcool à 45° ?
V2 = 5 . . . . . T2 = 20 . .. . D2 = 97587
V2 = 5,1079 . T2 = 19,58 . D2 = 97629
V2 = 5,1057 . T2 = 19,59 . D2 = 97628 et on retient V2 = 5,106 litres à 19,6°
V2 = 5,1057
Si on opère à 20°C il faut ajouter aux 5/0,996 = 5,02 litres d'alcool à 70° 5,1057/0,999 =
Calcul des titres et des volumes d'alcools 66
5,11 litres d'alcool à 19,6° pour obtenir 10/0,996 = 10,04 litres d'alcool à 45° (voir la table
de force réelle (http:/ / www. wikignole. be/ wiki/
Table_de_la_force_réelle_des_liquides_alcooliques)). Le liquide monte dans le goulot. Si on
préfère peser l'alcool 2 de masse 0,9991d2V2 = 4,980 kg :
Sources
Le tableau est extrait de la table des densités "ramenées au vide" de Notice sur les
Instruments appliqués à l’Œnologie de Jules Dujardin (1928)
Voir aussi
Articles connexes
• → Eau-de-vie
• Boisson alcoolisée
• Mistelle
• → Distillation
Liens externes
• Table des masses volumiques à 20°C d'après le titre en %vol.à 20°C (http:/ / www.
wikignole. be/ wiki/
La_distillation_des_fruits_:_TABELLE_DE_CONVERSION_POUR_L'INDICATION_DE_LA_TENEUR_ALCOOLIQU
• Table de mouillage (http:/ / www. wikignole. be/ wiki/
La_distillation_des_fruits_:_TABELLE_DE_MELANGE_POUR_LA_REDUCTION_DES_EAUX-DE-VIE)
• Conversion du titre volumique à 15°C en titre volumique à 20°C (http:/ /
cid-751a64d0d548d24b. skydrive. live. com/ self. aspx/ Public/ Alcoomètre ancien. txt)
Essence (hydrocarbure)
Essence (hydrocarbure)
Général
N° EINECS 289-220-8 (http:/ / ecb. jrc. ec. europa. eu/ esis/ ?LANG=fr& GENRE=ECNO&
ENTREE=289-220-8)
Apparence liquide
Propriétés chimiques
Propriétés physiques
T° ébullition 25 à 220 °C
→ T° d'auto-inflammation 250 °C
Précautions
Signalisation CE
Phrases S [1]
45, 53,
Transport 33
1203
DL50 [2]
92000mg/kg
Indice d'octane
Les tendances à l'auto-allumage des mélanges d’octane
et d’heptane sont différentes. Elles servent de
référence pour déterminer l’indice d'octane[4] d’un
carburant à tester. Si, par exemple, le taux de
compression nécessaire à l'apparition du cliquetis d’un
mélange d’air et de ce carburant dans un moteur de
référence est le même que pour un mélange
comportant 95 % d’iso-octane et 5 % d’heptane, alors
on dit que ce carburant a un indice d’octane de 95.
Naturellement, cette détermination doit se faire dans
des conditions normalisées. On comprend par ailleurs
que les mélanges composés exclusivement d’heptane et Pompe à pétrole aux États-Unis
d’octane auront tous des indices d’octane compris entre
0 et 100.
Des mélanges avec d’autres produits permettent néanmoins d’avoir des indices d’octane
supérieur à 100, il faut alors les définir par extrapolation : certaines essences de
compétition, dites « essences aviation » atteignent environ 110. Pendant de très
nombreuses années, on ajoutait à l’essence une certaine quantité de plomb tétraméthyle
Pb(CH3)4 ou mieux de plomb tétraéthyle Pb(C2H5)4 afin de diminuer la tendance à la
détonation d’essences contenant un fort pourcentage d’heptane. C’était une manière
d’augmenter artificiellement l’indice d’octane (on gagnait 10 points avec 1 g/l de PTE) et de
favoriser la lubrification des moteurs mais cela conduisait à disperser dans l’environnement
de fortes quantités de plomb, métal dont on connaît la toxicité. Les essences comportant du
plomb sont désormais interdites. On connaît d’autres solutions, pas forcément exemptes
d’inconvénients, par exemple utiliser davantage d’hydrocarbures aromatiques (beaucoup
plus toxiques que les alcanes ...), ajouter des alcools (en provoquant des risques de
corrosion des moteurs), etc.
Essence (hydrocarbure) 70
Essence aviation
C'est un carburant spécifique utilisée dans les moteurs d'avions à pistons. Elle est à très
haut indice d'octane et traitée de façon à être moins volatile que l'essence ordinaire en
particulier pour le vol en altitude. La plus utilisée en aviation légère est l'AVGAS 100LL
(Low Lead). Elle est de couleur bleue.
Cette essence contient toujours du plomb tétraéthyle bien qu'il soit supprimé pour les
automobiles. Compte tenu du prix atteint par ce carburant pour l'aviation légère, un certain
nombre de tentatives sont faites pour développer des moteurs aviation diesel. Mais de
nombreux moteurs à allumage commandé utilisant des essences automobiles sont utilisés,
notamment les moteurs Rotax et Jabiru. On les trouve notamment pour les faibles
puissances et les ULM.
Essence (hydrocarbure) 71
Cependant, pour les avions à réaction, c'est le kérosène qui est à la base du carburant.
Obtenu directement par la distillation du pétrole brut, il sert entre autre à la production du
carburant, JET-A et JET-B.
Autres essences
On trouve en droguerie l’essence C, l’essence F, le white spirit, l'essence G (éther de
pétrole), etc. qui sont des mélanges d’hydrocarbures plus ou moins volatils et peu toxiques.
Ce sont évidemment des produits très inflammables qu’il convient de manipuler loin de
toute source de chaleur et dans des lieux bien aérés.
Outre le remplissage des briquets qui représente un usage très marginal (on parlait jadis
d’essence à briquets), les essences de pétrole sont surtout des solvants qui servent à
éliminer les taches de corps gras ou de diluants pour les peintures.
1990 il était encore 47% plus cher! Dans cette situation, l'attractivité des motorisations
diesel pour les véhicules de tourisme a diminué, mais reste encore majoritaire compte tenu
du meilleur rendement des moteurs diesel et de la plus forte densité énergétique du gazole
qui est vendu non pas au poids mais au litre .
[5]
Prix moyen (par litre) des carburants en France depuis 1990
Année Gazole Sans Plomb 95 Prix ss plomb
95/Gazole (TTC)
HT TTC % Taxe HT TTC % Taxe
Consommation
Depuis les débuts de l'automobile et notamment depuis
les années 1970 et les deux chocs pétroliers qui ont
suivi, les constructeurs automobiles ont travaillé à
réduire la consommation de leurs modèles.
En France, la consommation moyenne du parc
automobile est ainsi passée de :
• 8,3 L/100 km en xxxx
• 7.0 L/100km en 2004.
• 6.0 L/100 km en 2005 (consommation du "véhicule Station-service
neuf moyen" commercialisé en France)
Notes et références
[1] [http:/ / ecb. jrc. ec. europa. eu/ esis/ ?LANG=fr& GENRE=ECNO& ENTREE=289-220-8
essence] sur ESIS, consulté le 17 février 2009
[2] http:/ / chem. sis. nlm. nih. gov/ chemidplus/ direct. jsp?result=advanced&
regno=086290815
[3] [http:/ / www. gfcombustion. asso. fr/ glossaire. php?langue=fr& lettre=C&
choix=58#definition Dictionnaire des mots de la combustion : cliquetis]
[4] [http:/ / www. gfcombustion. asso. fr/ glossaire. php?langue=fr& lettre=I&
choix=20#definition Dictionnaire des mots de la combustion : indice d'octane]
[5] [http:/ / www. industrie. gouv. fr/ energie/ petrole/ se_cons_fr. htm Ministère de
l'industrie: liste des prix pétroliers, parfois appelés "Prix Direm". Ces prix sont les prix
moyens calculés sur le territoire national et il ne s'agit en aucun cas d'indices]
Essence (hydrocarbure) 74
Lien interne
• Contenu CO2
Lien externe
• Voir un schéma détaillé sur un distributeur d'essence (http:/ / www. infovisual. info/ 05/
018_fr. html) pour automobile.
Historique
Au XIXe siècle, John Dalton étudia le volume de vapeur d'eau qui était nécessaire pour
saturer l'air. Il remarqua que ce volume dépendait beaucoup de la température.
L'ébullition est un phénomène touchant à la fois corps purs et mélanges tandis que
l'évaporation ne peut exister que dans le cas d'un mélange.
Exemples d'application
Premier cas (phénomène "violent") : ébullition d'eau.
On porte de l'eau à ébullition dans une casserole à une pression d'une atmosphère. Dans
ces conditions de température et de pression, on a : psat_eau > ptotale_atmosphere >
ppartielle_eau.
Dans ce cas, l'apport d'énergie à la casserole a causé une augmentation de température de
l'eau liquide et la pression saturante de l'eau a ainsi également augmenté. Cet état de fait
amène à la formation de bulles de vapeur qui viendront augmenter la pression partielle de
l'eau gazeuse dans l'atmosphère, idéalement jusqu'à ce que cette dernière pression
atteigne le niveau de la pression saturante de l'eau (ou, ce qui est évidemment le cas
général, jusqu'à ce que la casserole ne soit vide).
Variante du premier cas. Ebullition de propane et/ou butane ou d'un mélange comme le
GPL.
Dans une bouteille stockée à température ambiante (20 °C) est enfermé un corps pur
unique sous forme gazeuse. Dans le cas où, à cette température, la pression de vapeur
saturante de ce gaz est supérieure à la pression atmosphérique extérieure, il est possible de
soutirer du gaz de la bouteille sans aide additionnelle (pompe). En supposant que soit
soutirée une certaine quantité de ce gaz, lors de la refermeture de la bouteille, on aura :
psat_gaz > ppartielle_gaz = ptotale_gaz.
En effet, il n'y a pas d'autres gaz dans cette bouteille que celui qui est sous forme liquide
donc sa pression "partielle" est aussi la pression totale. Dès lors, pour rétablir l'équilibre,
l'ébullition va spontanément s'établir, jusqu'à ce que la pression dans la bouteille atteigne
la pression de vapeur saturante de ce gaz à 20 °C.
Second cas: évaporation d'une flaque d'eau au Soleil :
Dans ces conditions de température et de pression, la pression de vapeur saturante de l'eau
est supérieure à la pression partielle de la vapeur d'eau dans l'atmosphère mais est
inférieure à la pression atmosphérique totale.
ptotale_atmosphere > psat_eau > ppartielle_eau.
Il y a évaporation.
Troisième cas: Pluie.
Dans ces conditions de température et de pression, la pression de vapeur saturante de l'eau
est inférieure à la pression partielle de la vapeur d'eau dans l'atmosphère et est dès lors
forcément inférieure à la pression atmosphérique totale.
ptotale_atmosphere > ppartielle_eau > psat_eau.
Il y a changement d'état et condensation de la vapeur d'eau en gouttes de pluie.
Pression de vapeur saturante 78
Décompression explosive
Dans le cas d'un corps contenu dans une enceinte étanche, il peut se produire une
ébullition-explosion (ou bleve) par rupture de l'enceinte lorsque :
• dans les conditions de température et de pression extérieure, le corps est sous forme
gazeuse,
• la pression est plus élevée dans l'enceinte, ce qui maintient une partie du corps sous
forme liquide.
avec :
• T0 : température d'ébullition de la substance à une pression p0 donnée, en K
• psat : pression de vapeur saturante, dans la même unité que p0
• M : masse molaire de la substance, en kg/mol
• Lv : chaleur latente de vaporisation de la substance, en J/kg
• R : constante des gaz parfaits, égale à 8,31447 J/K/mol
• T : température de la vapeur, en K
Pour l'eau, par exemple :
• M = 0,018 kg/mol
• Lv = 2,26×106 J/kg
• p0 = 1013 mbar
• T0 = 373 K
Pression de vapeur saturante 80
-60 0,001
-40 0,13
-20 1,03
-10 2,6
0 6,10
5 8,72
10 12,3
15 17,0
20 23,4
25 31,7
30 42,4
40 73,8
50 123
60 199
100 1013
avec :
• psat : pression de vapeur saturante de l'eau, en atmosphère
• T : température absolue, en K
Pour des températures plus élevées, on pourra utiliser la formule de Duperray (écart de
0,12 à 7,7% sur la plage de 90 à 300 °C) :
avec :
• psat : pression de vapeur saturante de l'eau, en atmosphère
Pression de vapeur saturante 81
• t : température, en °C
Il existe d'autres modèles comme la formule de Dupré.
Voir aussi
• enthalpie
• pression
• pression partielle
• pression de la vapeur
• pression de vapeur saturante
• évaporation
• humidité relative
• humidité absolue
• psychrométrie
• hygrométrie
• teneur en eau (chimie)
• Équation d'Antoine
• point de rosée
• point de givrage
Point d'écoulement
Dans l'industrie pétrolière, le point d'écoulement d'un produit est la température à laquelle
le produit commence à s'écouler. On mesure souvent le point d'écoulement d'un brut, d'un
gazole, d'un résidu ou d'un fioul. La technique et la procédure de la mesure sont définies
par des normes françaises (NF), anglaises (IP) ou américaines (ASTM). Cette précision
est nécessaire car il existe dans l'industrie de chaque pays plusieurs normes (l'industrie
électrique a sa norme, l'industrie de l'informatique a la sienne par exemple).
Point d’inflammation
Le point d'inflammation est la température la plus basse à laquelle un liquide émet
suffisamment de vapeurs pour former avec l'air ambiant un mélange inflammable dont la
combustion une fois débutée puisse s'entretenir d'elle-même après retrait de la source
d'allumage. Il est supérieur au point d'éclair de quelques degrés. Entre le point d'éclair et
le point d'inflammation, les vapeurs s'enflamment mais ne peuvent continuer à brûler sans
apport extérieur d'énergie.
Voir aussi
• → Point d'éclair
• → Point d’auto-inflammation
• → Limite d'explosivité
• → Combustion
Point d’auto-inflammation
Le point d'auto-inflammation (ou d'auto-ignition) est la température à partir de laquelle
un gaz ou une vapeur s’enflamme spontanément en l’absence de flamme pilote. On peut
aussi dire (point d'allumage spontané) et en anlais on dit (self-ignition point or Spontaneous
combustion)
À ne pas confondre avec le point d’inflammation qui est la température pour laquelle la
combustion une fois amorcée peut continuer, et avec le point d'éclair qui est la température
pour laquelle un liquide produit suffisamment de vapeurs pour qu'elles s'enflamment
momentanément en présence d'une source d'énergie calorifique conventionnelle.
Éther 160 °C
Papier 233 °C
→ Gazole 257 °C
Butane 287 °C
Méthanol 455 °C
Magnésium 473 °C
Benzène 555 °C
Hydrogène 571 °C
Équation
Le temps nécessaire à une substance exposée à une densité de flux thermique pour
atteindre son point d'auto-inflammation est donné par l'équation [1] :
avec
Anecdote
L'écrivain Ray Bradbury a nommé son livre Fahrenheit 451 d'après le point
d'auto-inflammation du papier, en référence au travail des "pompiers" de son histoire, qui
ont pour devoir de brûler les livres.
Réference
[1] Principles of Fire Behavior. ISBN 0-8273-7732-0. 1998.
Voir aussi
• → Combustion
• → Point d'éclair
• Point d'inflammation
Point d'éclair
Un liquide, en soi et d'un point de vue purement physique, n'est pas inflammable. C'est le
mélange des vapeurs du liquide dans l'air qui peut former un mélange gazeux inflammable.
Le point d'éclair est donc défini comme la température la plus basse à laquelle un corps
combustible émet suffisamment de vapeurs pour former, avec l'air ambiant, un mélange
gazeux qui s'enflamme sous l'effet d'une source d'énergie calorifique telle qu'une flamme
pilote, mais pas suffisamment pour que la combustion s'entretienne d'elle-même (pour ceci,
il faut atteindre le point d’inflammation). Si l'inflammation ne nécessite pas de flamme
pilote, on parle alors d'→ auto-inflammation.
Le point d'éclair est un concept pétrolier et les premiers appareils qui permettent de définir
un point d'éclair ont été décrits dans des normes pétrolières. Il faut donc toujours préciser
l'appareil qui a été utilisé quand on donne une valeur de point d'éclair. La valeur dépend
non seulement de l'appareil mais également de la bonne vue de l'opérateur qui doit déceler
le début d'inflammation.
Mesure
Il existe deux types de point d'éclair : le point d'éclair COC (coupelle ouverte) et le PMCC
(coupelle fermée).
Le point d'éclair en coupelle fermée se mesure à l'aide d'un appareil dit de Pensky-Martens
(Closed Cup : raison du PMCC). Un appareil semi-automatique de ce type est constitué
d'une coupelle que l'on peut remplir du liquide (en général un hydrocarbure) dont on désire
connaître le point d'éclair. On referme ensuite la coupelle. Le couvercle est muni d'un
thermomètre dont l'embout se situe au-dessus du liquide dans les vapeurs. L'appareil
dispose d'un chauffage qui permet d'élever la température degré par degré. Chaque fois
que la température atteint un degré supérieur, une flamme est plongée dans les vapeurs.
S'il y a inflammation, c'est que le point d'éclair est atteint, dans le cas contraire
Point d'éclair 85
Vocabulaire
Une substance est d'autant plus inflammable (donc dangereuse) que son point d'éclair est
bas.
La réglementation européenne différencie les liquides en :
• extrêmement inflammables - point d'éclair inférieur à 0 °C ET point d'ébullition < 35 °C
(exemple : point d'éclair de l'→ essence < -40 °C) ;
• facilement inflammables - point d'éclair inférieur à 21 °C et point d'ébullition supérieur à
35 °C (exemple : point d'éclair du méthanol = 11 °C ; de l'acétone = -18 °C). Notez le
point d'éclair négatif pour l'acétone, qui doit son classement facilement inflammable
uniquement à cause de sa température d'ébullition de 56 °C ;
• inflammables - point d'éclair compris entre 21 °C et 55 °C (exemple : point d'éclair du
white spirit = 35 °C).
Un liquide dont le point d'éclair est supérieur à 55 °C est considéré comme
combustible[réf. nécessaire] (exemple le gazole dont le point d'éclair est supérieur à 55 °C).
Pour la réglementation canadienne (SIMDUT), inflammable signifie que la matière
s'enflamme facilement à des températures normales (en-dessous de 37.8 °C ou 100°F). Les
matières combustibles doivent elles être chauffées à des températures au-dessus de 37.8 °C
(100°F) avant de s'enflammer. Au-delà de 93.3 °C (200°F), la matière n'est plus
caractérisée comme combustible.
Références
• L. Catoire et al., Journal of Physical and Chemical Reference Data, Vol. 35, N°1, pp. 9-14
(2006)
• L. Catoire et al., Journal of Physical and Chemical Reference Data, Vol. 33, N°4, pp.
1083-1111 (2004)
Voir aussi
• → Point d’inflammation
• → Point d’auto-inflammation
• → Combustion
Liens externes
• (fr) Points d'éclair (Flash points) de 119 solvants (http:/ / www. atomer. fr/ 1/
1_point-d'eclair-flash-point. html) de -49 °C à 182 °C
Combustion
La combustion est une réaction chimique
exothermique d'oxydoréduction. Lorsque la combustion
est vive, elle se traduit par une flamme voire une
explosion.
Triangle du feu
La réaction chimique de combustion ne peut se
produire que si l'on réunit trois éléments : un
combustible, un comburant, une énergie d'activation en
quantités suffisantes. On représente de façon
symbolique cette association par le triangle du feu. De
la même manière, la combustion cesse dès qu'un
élément du triangle est enlevé.
électrique qui chauffe, ou une autre flamme (propagation du feu), étincelle (de l’allume-gaz,
de la pierre du briquet ou d’un appareil électrique qui se met en route ou s’arrête). Mais il y
a d’autres façons de fournir l’énergie d’activation : électricité, radiation, pression… qui
permettront toujours une augmentation de la température. La production de chaleur
permet à la réaction de s’auto-entretenir dans la plupart des cas, voire de s'amplifier en une
réaction en chaîne. La température à partir de laquelle un liquide émet suffisamment de
vapeurs pour former avec l'air un mélange inflammable dont la combustion peut
s'entretenir d'elle-même est appelée point d'inflammation.
Il existe cependant des cas où le facteur déclenchant la combustion n'est pas l'énergie
d'activation. Par exemple, l'explosion de fumées est une combustion très violente des gaz
imbrûlés présents dans les fumées (voir combustion incomplète) provoquée par un apport
soudain d'air, donc de comburant. L'intervalle dans lequel le mélange air/gaz pourra brûler
est borné par les limites d'explosivité dans l'air. Cet intervalle peut mesurer de quelques
pour cent (kérosène) à plusieurs dizaines de pour cent (acétylène).
Rapide
La combustion rapide est une forme de combustion au cours de laquelle de grandes
quantités de chaleur et d'énergie sous forme de lumière sont relâchées, donnant naissance
au feu. Elle est utilisée dans certaines machines telles que les moteurs à combustion
interne ou les armes thermobariques.
Lente
La combustion lente est une réaction se réalisant à des températures peu élevées.
• On peut citer le cas de la respiration cellulaire : cette lenteur dûe à des enzymes
spécifiques permettent d'augmenter les réactions d'oxydoréduction et ainsi d'obtenir un
très bon rendement par récupération d'une grande partie de l'énergie.
• La formation de la rouille est aussi une réaction lente.
Complète
Lors d'une combustion complète, le réactif brûlera en présence de dioxygène (comburant),
ce qui limite les produits de la réaction. Quand un hydrocarbure brûle dans le dioxygène,
les produits sont ainsi uniquement du dioxyde de carbone et de l'eau. Quand des éléments
comme le carbone, l'azote, le soufre, et le fer sont brûlés, on remarque la production des
oxydes les plus communs.
Réactifs Produits
Chaude
La combustion chaude est une combustion caractérisée par des flux de chaleur. Elle est
souvent utilisée dans l'industrie (par exemple, les turbines à gaz, les moteurs diesel...) car
la chaleur facilite l'opération de mélange entre le combustible et l'oxydant.
Incomplète
La combustion incomplète a lieu quand il n'y a pas assez d'oxygène pour permettre au
combustible (souvent un hydrocarbure) de réagir complètement avec le dioxygène pour
produire du dioxyde de carbone et de l'eau. Quand un hydrocarbure brûle dans l'air, la
réaction produira du dioxyde de carbone, de l'eau, du monoxyde de carbone, du carbone
pur (suie ou cendres), mais aussi de nombreux autres composés tels que les oxydes d'azote.
La réaction incomplète de combustion est par conséquent la plus commune de toutes, et
produira ainsi de très grandes quantités de produits secondaires, et, dans le cas de la
combustion de carburant dans les moteurs automobiles, ces produits secondaires peuvent
être plutôt mauvais pour la santé (cf intoxication au Monoxyde de carbone) et
endommagent l'environnement. La qualité de la combustion peut être améliorée en étudiant
les pièces impliquées dans la réaction, comme les brûleurs, et les moteurs à combustion
interne. D'autres améliorations sont réalisables par des pièces post-combustion catalytiques
(comme des pots d'échappement catalytiques). De telles pièces sont rendues obligatoires
par la législation automobile dans la majorité des pays, et devrait être nécessaire dans des
grands dispositifs de combustion.
Approche chimique
La réaction de combustion, comme
toutes les réactions, est la rupture
des liaisons entre les molécules de
deux corps, et la création de
nouvelles molécules plus stables
chimiquement.
Exemple :
Combustion du méthane dans le
dioxygène
CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O
Le dioxyde de carbone CO et l’eau
2 Combustion du méthane dans le dioxygène
H2O sont plus stables que le
dioxygène et le méthane.
La combustion est une réaction d'oxydo-réduction, en l’occurrence l’oxydation d’un
combustible par un comburant ;
• le combustible est le corps qui est oxydé durant la combustion ; c'est un réducteur, il
perd des électrons ;
• le comburant est le corps qui est réduit ; c'est un oxydant, il gagne des électrons.
Certains composés chimiques, appelés catalyseurs, modifient par leur présence la quantité
d’énergie nécessaire pour activer la réaction, soit en la réduisant (activateur), soit en
l’augmentant (inhibiteur).
Dans le cas des combustibles solides, l’énergie d’activation va permettre de vaporiser ou de
pyrolyser le combustible. Les gaz, ainsi produits, vont se mélanger au comburant et donner
le mélange combustible. Si l’énergie produite par la combustion est supérieure ou égale à
l’énergie d’activation nécessaire, la réaction de combustion s’auto-entretient.
Feux de métaux
L'oxydation des métaux est en général lente. La chaleur dégagée est donc faible et est
lentement dissipée dans l'environnement ; c'est le domaine de la corrosion (par exemple la
rouille du fer et de l'acier).
Cependant, dans certains cas, l'oxydation est violente et constitue donc une combustion. Il
existe cinq cas notables :
• combustion dans l'air du magnésium : le magnésium brûle facilement, en émettant une
lumière très vive et blanche ; il était utilisé auparavant pour les flashs photographiques ;
• combustion du sodium dans l'eau : ce n'est pas à proprement parler le sodium qui brûle ;
le sodium réagit violemment avec l'eau et provoque un dégagement de dihydrogène, et
avec la chaleur produite par la réaction, le dihydrogène s'enflamme dans l'air ;
• aluminothermie : le comburant est ici un oxyde métallique, il s'agit d'une réaction
chimique entre deux solides ;
• combustion à haute température et forte concentration de dioxygène : lorsque le métal
est chauffé très fort et que l'on envoie du dioxygène pur, la réaction est suffisamment
rapide pour s'auto-entretenir ; ce phénomène est utilisé pour l'oxycoupage au chalumeau,
la lance thermique, et c'est aussi l'accident du « coup de feu » qui peut survenir avec un
détendeur d'une bouteille de dioxygène (par exemple oxygène médical ou bouteille de
chalumeau) ;
• combustion d'un métal sous forme de poudre ou de mousse : la réaction chimique se fait
au contact entre le métal et l'air, or dans le cas d'une mousse ou d'une poudre, cette
surface de contact (la surface spécifique) est très grande, la réaction est donc rapide et
la chaleur dégagée importante ; c'est un phénomène comparable au coup de poussière.
Combustion 91
Application en astronautique
La combustion est utilisée dans le domaine de l’astronautique pour fournir l’énergie de
propulsion des engins spatiaux. Les termes correspondants en anglais sont burning et
combustion.
Selon le type de combustion employée dans un propulseur, on parle de :
• Combustion en cigarette (en anglais cigarette burning et end burning) qui est une
combustion d'un bloc de poudre caractérisée par une surface plane de combustion
progressant dans la direction longitudinale, vers l'avant ou vers l'arrière ;
• Combustion érosive (en anglais erosive burning) qui est une combustion d'un bloc de
poudre dans le cas où l'écoulement des gaz de combustion provoque une érosion du bloc
;
• Combustion transversale extérieure (en anglais external burning) qui est une
combustion d'un bloc de poudre caractérisée par une surface de combustion s'étendant
longitudinalement et progressant de l'extérieur vers l'intérieur ;
• Combustion transversale intérieure (en anglais internal burning) qui est une
combustion d'un bloc de poudre qui s'effectue de l'intérieur vers l'extérieur à partir d'un
canal central.
Références
Droit français : arrêté du 20 février 1995 relatif à la terminologie des sciences et
techniques spatiales.
Les mots de la combustion, dictionnaire des termes couramment utilisés en combustion
établi par le Groupement Français de Combustion (http:/ / www. gfcombustion. asso. fr/ )
Voir aussi
• Feu
• Flamme
• Combustible
• Comburant
• Réaction d'oxydo-réduction
• Explosion
• Chambre de combustion
• Moteur à combustion interne
• Pression de combustion
• Combustion du carbone (réaction chimique)
• Combustion spontanée
• Gazéification
Combustion 92
Liens externes
• Schéma de la combustion dans le cycle du Carbone et de l'Oxygéne (http:/ / www.
gaz-co2. com/ cycle-carbone. html).
Notes
[1] Pouvoir calorifique supérieur (PCS) - Gaz de France (http:/ / www. gazdefrance. com/
FR/ public/ page. php?idarticle=221)
[2] Pouvoir calorifique inférieur (PCI) - Gaz de France (http:/ / www. gazdefrance. com/ FR/
public/ page. php?idarticle=220)
Viscosité cinématique
La viscosité cinématique est le quotient de la viscosité dynamique par la masse
volumique du fluide. Elle est exprimée en stokes (St), mais dans la pratique, c'est le
centistokes (cSt) qui est le plus souvent utilisé. L'unité légale (moins usuelle) est le m²/s =
St. Par exemple, pour le gazole, la viscosité cinématique maximale doit être de 9,5 cSt
à 20 °C, cela veut dire que ce gazole est 9,5 fois plus visqueux que l'eau.
Il existe plusieurs sortes de viscosimètres, mais le plus usuel est le viscosimètre Engler et
l'unité de mesure est le degré Engler. Il existe également des tables de correspondance
entre les différentes unités de viscosité : degrés Engler en degrés Saybolt, en centistokes,
en Redwood, en secondes Saybolt Universal.
Comme cette propriété n'est pas linéaire, afin de la rendre linéaire dans l'optimisation des
programmes linéaires, on remplace les valeurs de viscosité par des indices linéaires.
Formule
Coefficient de viscosité cinématique :
Liens internes
• Viscosité
• Plans d'approvisionnement, de production et de distribution du pétrole
Viscosité dynamique
La viscosité dynamique est le coefficient de proportionnalité μ de la force s'appliquant
entre deux couches de vitesses différentes d'un fluide :
Voir aussi
• Viscosité
• → Viscosité cinématique
• Le Wikilivre de tribologie et en particulier le chapitre sur les lubrifiants liquides.
Indice d'octane
L'indice d'octane[1] mesure la résistance d'un carburant utilisé dans un moteur à allumage
commandé à l'auto-allumage (allumage sans intervention de la bougie). Ce carburant est
très généralement l'essence. On parle assez souvent improprement de capacité
antidétonante du carburant pour un carburant d'indice d'octane élévé, un carburant ayant
tendance à l'auto-allumage pouvant dans certains cas transiter à la détonation.
On dit qu'un carburant a un indice d'octane de 95 par exemple, lorsque celui-ci se
comporte, au point de vue auto-allumage, comme un mélange de 95% d'iso-octane qui ne
détone pas (son indice est de 100 par définition) et de 5% d'heptane, qui lui est très
détonant (son indice est de 0 par définition).
Pour mesurer l'indice d'octane, on se sert d'un moteur monocylindrique spécial (moteur
CFR ou Cooperative Fuel Research). On mesure l'indice d'octane du produit à étudier et,
par comparaison avec les valeurs obtenues dans la mesure des produits de référence, on
connaît l'indice d'octane du produit.
Le moteur CFR est alimenté, tour à tour, avec le carburant à étudier et des carburants de
référence dont les pourcentages respectifs d'iso-octane et d'heptane sont connus.
Pour améliorer l'indice d'octane, on ajoute des produits anti-détonants (par exemple du
tétraéthyle de plomb, maintenant interdit dans le monde entier) qui permettent l'utilisation
du carburant dans un moteur à plus haut taux de compression, et donc potentiellement un
moteur à plus haut rendement. Il est donc faux de penser qu'un carburant à haut indice
d'octane est un carburant à haute teneur en énergie. Il est tout aussi erroné de vouloir
mettre un carburant à plus haut indice d'octane que celui pour lequel le moteur est conçu
afin d'en augmenter le rendement : chaque moteur nécessite un carburant ayant un certain
indice d'octane minimum pour fonctionner correctement. Tout supplément d'indice d'octane
n'a aucun effet sur le moteur, sa consommation ou sa longévité, sauf si ce dernier possède
un calculateur ayant pour fonction de gérer l'avance à l'allumage à la limite du cliquetis, en
exploitant l'information fournie par un capteur de cliquetis (le plus souvent un
accéléromètre solidaire du bloc-cylindre).
Si on utilise un carburant à indice d'octane trop faible dans un moteur, le combustible
risque de s'enflammer spontanément à cause de la compression dans le cylindre. Lorsqu'un
tel allumage spontané se produit, la combustion se fait dans des conditions anormales qui
fatiguent l'embiellage et le vilebrequin. Dans ce cas, on dit que le moteur cliquette [2] .
Références
[1] «[http:/ / www. gfcombustion. asso. fr/ glossaire. php?langue=fr& lettre=I&
choix=20#definition Dictionnaire des mots de la combustion : indice d'octane] ».
[2] « [http:/ / www. gfcombustion. asso. fr/ glossaire. php?langue=fr& lettre=C&
choix=58#definition Dictionnaire des mots de la combustion : cliquetis] ».
Voir aussi
• Indice de cétane
• Nombre d'Octane Research
• Octane
Indice d'octane 95
Gazole
Gazole
Général
N° EINECS 270-676-1 (http:/ / ecb. jrc. ec. europa. eu/ esis/ ?LANG=fr& GENRE=ECNO&
ENTREE=270-676-1)
Propriétés physiques
T° ébullition [1]
170 à 390 °C
Solubilité [1]
pratiquement insoluble dans l'eau
→ T° d'auto-inflammation [1]
220 °C
→ Point d'éclair > 55 °C ISO 2719 (contient de l'essence en hiver, donc le point d'éclair est plus
[1]
bas.)
Précautions
Signalisation CE
Xn
Phrases R 40,
Transport 30
1202
Le gazole (ou gas-oil, ou encore gasoil) ou diesel est le nom d'un carburant. Physiquement,
c'est un fioul léger et, réglementairement, un carburant (norme fiscale) issu du raffinage du
pétrole.
Gazole 96
Utilisation
Il est utilisé comme carburant dans les moteurs Diesel. Les publicitaires utilisent souvent
par extension le mot « diesel » d'usage incorrect; ce terme désignant en fait le nom du
moteur inventé par Rudolf Diesel pour lequel les normes actuelles et le fisc français
imposent comme carburant routier le gazole (attention, en changement). Les mots dérivés,
déposés ou non, tel « dieselplus » sont par contre d'un usage acceptable, à défaut d'être
tout à fait corrects.
Au Canada, le carburant pour moteur diesel est séparé en deux catégories:
• Le carburant diesel saisonnier type B d'usage général
• Le carburant diesel légel type A d'usage particulier.
Durant plusieurs décennies, le gazole canadien était aussi défini par sa teneur en molécules
sulfurées; on parlait alors d'ordinaire, de faible teneur en soufre et de très faible teneur en
soufre. Le soufre permet de limiter l'accumulation de particules en suspension à l'arrivée
dans le pot d'échappement. Néanmoins, dans la foulée des pressions environnementales, le
gouvernement canadien restreint la vente de carburant à ceux à très faible teneur en soufre
depuis septembre 2006[2] . Effectivement, le soufre s'oxyde dans la chambre de combustion
pour faire place au dioxyde de soufre, produit participant au smog urbain et à l'acidification
des pluies.
Autres formulations
Lorsque le gazole est fabriqué sans pétrole ou avec une portion moindre de gazole
pétrolier, on parle de biodiesel. Ce terme récent est contesté à cause de sa connotation
environnementale plus ou moins usurpée. En fait, ce terme recouvre deux carburants
différents :
• Le gazole mélangé à des carburants d'origine végétale (biocarburant). L'appellation est
dans ce cas usurpée car le pourcentage de carburant d'origine végétale est généralement
faible (~ 10 %).
• Le carburant d'origine végétale utilisable par les moteurs diesels. Généralement, de
l'ester d'éthyle d'huile végétale (EEHV) ou de l'ester de méthyle d'huile végétale (EMHV).
L'EEHV a l'avantage d'être productible à partir d'éthanol et d'huile végétale, soit des
produits que l'on peut obtenir à 100 % à partir de l'agriculture.
Certains proposent le terme « agridiesel » mais, attention, cette nomenclature fait encore
l'objet de discussions.
La masse volumique du gazole est d'environ 850 kg/m³. En France, il n'y a pas obligation
d'injecter du gazole dans les moteurs des engins agricoles ou de travaux publics. En
général, le fioul domestique (FOD), cousin du gazole, est utilisé à la place.
De même, les avions à moteur diesel sont autorisés à utiliser du jet A1, un kérosène un peu
plus léger que le fioul mais suffisamment gras pour ne pas gripper les pompes. En cas de
crise majeure, l'usage du jet A1 est prévu pour les véhicules militaires à moteur Diesel
(recommandation OTAN).
Gazole 97
Inconvénients
La composition de tous les produits de distillation du pétrole peut varier, est adaptée à la
législation en cours. En effet, la teneur en soufre des combustibles automobiles a des
inconvénients, comme la formation plus importante de suies (particules en suspension), de
dioxyde de soufre (SO2) pouvant ensuite se transformer en acide sulfurique (H2SO4) en
présence d'eau (pluie acide), ou encore de sulfure d'hydrogène H2S (gaz à l'odeur d'œuf
pourri).
Liens externes
Comment produit-on le carburant pour moteurs diesel ? Réponse : http:/ / www.
petro-canada. ca/ fr/ prodserv/ fuels/ 6824. htm
Références
[1] Entrée du numéro CAS 68476-34-6 dans la base de données de produits chimiques
GESTIS de la BGIA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au
travail) ( allemand (http:/ / biade. itrust. de/ biade/ lpext. dll?q=[F+ casnr:68476-34-6]&
f=hitlist& t=main-hit-h. htm& tf=doc& tt=document-frame. htm& x=Advanced&
c=redirect& s=Contents& h1=Title[,100]), anglais (http:/ / biade. itrust. de/ biaen/ lpext.
dll?q=[F+ casnr:68476-34-6]& f=hitlist& t=main-hit-h. htm& tf=doc& tt=document-frame.
htm& x=Advanced& c=redirect& s=Contents& h1=Title[,100])), accès le 1 novembre
2008 (JavaScript nécessaire)
[2] Aperçu du marché des produits pétroliers - Avril 2006 : Offre et demande d'essence et
de diesel (http:/ / www. fuelfocus. nrcan. gc. ca/ reports/ 2006-04/ supply_demand_f. cfm)
Voir aussi
• → Pétrole
• Gazole oxygéné
• Gazole reformulé
• → Moteur Diesel
• Contenu CO2
Fuel lourd
Les fuels lourds sont des combustibles à haute viscosité souvent utilisés par les gros
moteurs Diesel installés à bord des navires ou pour alimenter les centrales thermiques.
Ils contiennent toujours des impuretés plus ou moins nocives au bon fonctionnement des
moteurs :
• eau, en quantité assez élevée ce qui nuit à l'autoallumage des moteurs Diesel ;
• boues, ce qui affecte la qualité de la combustion et peut être dangereux pour les pompes
d'injection;
• soufre, dont la forte teneur provoque la corrosion des parois de la chambre de
combustion et des soupapes d'échappement.
Par ailleurs, la grande viscosité rend l'injection à température ambiante impossible.
Pour ces raisons, plusieurs traitements sont nécessaires avant d'introduire des fuels lourds
dans un moteur :
• décantation permettant d'éliminer la boue et l'eau par gravité ;
• réchauffage (jusqu'à 90°C) pour faciliter la centrifugation ;
• centrifugation afin d'éliminer les impuretés solides et l'eau, complétée par une
• filtration, par des filtres du type duplex ;
• réchauffage final (piloté par un contrôleur de viscosité) afin d'obtenir la viscosité
nécessaire pour l'injection.
Kérosène
Le kérosène est une coupe issue de la distillation atmosphérique du pétrole. Il est utilisé
essentiellement dans la fabrication de carburant pour l'aviation (turboréacteurs et
turbopropulseurs), notamment du Jet A1, le principal d'entre eux.
Produit du raffinage, on l'obtient par soutirage pendant la distillation et cette coupe a un
point initial (PI) de distillation compris entre 150 et 180°C, et un point final (PF) de
distillation entre 225 et 250°C. Il doit être exempt de soufre.
C'est le physicien et géologue Abraham Pineo Gesner (1797-1864) qui a présenté en 1846 la
première démonstration publique d'un liquide d'éclairage qu'il nomme « kérosène » . Au
départ obtenu à partir de charbon, puis de pétrole, le kérosène est un liquide économique,
qui a supplanté l'huile de baleine dans les lampes à huile; on l'appelait aussi pétrole
lampant. Cet usage a été abandonné lors de l'avènement des ampoules électriques.
Son usage en aviation est principalement dû à son fort pouvoir énergétique, qui autorise
une plus grande autonomie à masse embarquée égale, ou, en d'autres termes, qui permet
d'alléger la masse totale à emporter à autonomie constante. Mais il est surtout utilisé aussi
dans l'aviation à cause de son point de congélation très bas, inférieur à -50°C, car, en haute
altitude, il serait fâcheux que le carburant soit congelé. À 11 000 mètres d'altitude, on
trouve souvent des températures extérieures à -65°C.
C'est le composant principal des additifs pour automobiles (nettoyage injecteurs, etc...)
Quelques caractéristiques
Le kérosène est un mélange d'hydrocarbures contenant des alcanes (CnH2n+2) de formule
chimique allant de C10H22 à C14H30.
• Densité15/4,
• → Point d'éclair ~51°C,
• Point de congélation -40(Jet A) ou -47(Jet A1) °C,
• Couleur Saybolt,
• → Viscosité cinématique à -18°C en cSt,
• Viscosité cinématique à -34,4°C en cSt,
• Point de fumée > 25 mm,
• Teneur en soufre en %Pds,
• Teneur en RSH (mercaptans) en ppm,
• Point d'aniline en °C
• Teneur en métaux et métalloïdes en ppb (parties par billion, 1x10-12g/L)
• Teneur en aromatiques <22 %vol.
Kérosène 100
Sources
Carburant aviation
Suivant le type de propulsion (turbines, moteurs à pistons), les aéronefs brûlent différents
types de carburants.
température en haute altitude. Le rôle de cet additif est d'empêcher l'agglomération des
microglaçons ainsi formés, les maintenant en deçà des performances des filtres de bord et
évitant donc tout risque d'extinction du moteur.
Notes et références
[1] Les biocarburants s'envolent, Air & Cosmos, n°2155, 16 janvier 2009
Voir aussi
Articles connexes
• → Kérosène
Liens externes
• (en) Chevron, Aviation fuels technical review (http:/ / www. chevron. com/ products/
prodserv/ fuels/ bulletin/ aviationfuel/ toc. shtm), 2000
Bibliographie
Moteur
Un moteur (du latin mōtor : « celui qui
remue ») est un dispositif transformant une
énergie non-mécanique (éolienne,
chimique, électrique, thermique par
exemple) en une énergie mécanique ou
travail[1] .
Historique
Les générations d'humains qui nous ont
précédés inventèrent, en observant la
nature, les premiers moteurs utilisant
l'énergie potentielle de l'eau entraînant les
Moteur à combustion interne V6 d'automobile
roues à aubes ou l'énergie cinétique du
vent entraînant les hélices des moulins.
Moteur à inertie
Une multitude de systèmes transformant un mouvement mécanique en un autre ont vu le
jour, pensés et testés par les inventeurs et ingénieurs.
• Les moteurs à ressort ou à élastique, éventuellement régulés par : un système de ressort
et de Roue à rochet (montre), ou par un balancier (pendule).
• Moteur à élastique de modèle réduit ou de jouet ;
• Ressort de montre ou chronomètre mécanique ;
• Horloge à balancier.
• La chute d'un poids dans un champ de gravité (pendule) :
• Horloge à poids ;
• Moteur d'entraînement de lentille de phare.
Tous ces systèmes peuvent être considérés comme des moteurs à inertie.
En revanche les dispositifs suivants ne sont que des organes de transmission de force :
• Poulie ;
• Cabestan ;
• Moufle ;
• Trébuchets.
Moteur électrique
• Moteur rotatif
• Moteur ionique
• Moteur linéaire
• Électroaimant
Moteur thermique
La pression haute peut être obtenue par chauffage : production de chaleur par combustion
d'un carburant, l'ensemble pouvant alors constituer une machine à combustion externe ou
interne :
Moteur 104
• Moteur à combustion externe : ce type de moteur peut utiliser toute source de chaleur,
pas seulement celle issue d'une combustion :
• Machine à vapeur
• Moteur à air chaud
• moteur Ericsson
• moteur Stirling
• Moteur à combustion interne :
• → Moteur à explosion
• Moteur Wankel
• Propulsion à réaction
• Aérobies (utilisation de l'oxygène de l'air)
• turboréacteur
• statoréacteur
• pulsoréacteur et moteur à ondes de détonation pulsées
• Anaérobies (utilisation d'un comburant embarqué)
• moteur-fusée
Moteurs à pression
Ces moteurs utilisent comme source de mouvement la différence de pression entre deux
sources.
Isotherme
Les moteurs isothermes transforment une puissance hydraulique (pression * débit) en
puissance mécanique (force * vitesse). Le cycle du fluide se fait théoriquement à
température constante, à l'inverse, ce sont alors des pompes ou des ventilateurs.
• Rotatif :
• Turbine ;
• Moulin à vent ;
• Éolienne ;
• Moteur à air comprimé ;
• Moteur hydraulique.
• Linéaire :
• Vérin pneumatique ;
• Vérin hydraulique.
Moteur magnétohydrodynamique
Les moteurs magnétohydrodynamiques mettent en mouvement un fluide conducteur (ou
ionisé) par le biais d'un champ magnétique et d'un champ électrique. Ceux-ci permettraient
d'atteindre des vitesses proches de Mach 12 en air dense, franchissant ainsi le mur du son
mais aussi le mur de la chaleur. Il n'existe cependant encore aucune application civile.
• Accélérateur MHD
Moteur 105
Moteurs insolites
Plusieurs personnes prétendent avoir fabriqué un « moteur magnétique » ou moteur à
aimants. Ce type de moteur serait en mesure à partir d'aimants naturels uniquement, de
produire de l'énergie. Ce type de moteur, n'a non-seulement aucune base théorique solide,
mais n'a de plus jamais fait la preuve de son fonctionnement.
Notes et références
[1] Élie Lévy, Dictionnaire de physique, Presses universitaires de France, Paris, 1998,
page 542.
Voir aussi
• Moteur hydraulique
• Moteur diesel
• Liste des motoristes aéronautiques
• Moteur rond (Kugelmotor)
• Culasse de moteur
• MCE-5 (moteur du futur proche)
Liens externes
• Vidéo explicative sur le moteur à explosion (http:/ / fr. video. yahoo. com/ watch/ 637700/
2993926)
• Vidéo explicative sur le moteur triphasé (http:/ / fr. video. yahoo. com/ watch/ 637706/
2993940)
• Comment ça marche ? comment c’est fait ? - Les moteurs (http:/ / perso. wanadoo. fr/
pierremarandet/ index. html)
Moteur Diesel
Fruit des travaux menés par l'ingénieur allemand
Rudolf Diesel entre 1893 et 1897, le moteur Diesel est
un moteur à combustion interne dont l'allumage n'est
pas commandé mais spontané, par phénomène
d'auto-inflammation. Il n'a donc pas besoin de bougies
d'allumage. Cela est possible grâce à un très fort taux
de compression (rapport volumétrique) d'environ 14:1 à
25:1, permettant d'obtenir une température de 700 à
900 °C. Des bougies de préchauffage sont souvent Exposition de moteurs Diesel
Le moteur diesel a été conçu au départ pour fonctionner au charbon pulvérisé, cependant,
suite aux problèmes d'usure dus aux résidus de combustion, Rudolf Diesel est passé aux
carburants liquides, comme le fioul ou les huiles végétales. Finalement, le fioul a été
préféré car moins coûteux et se pulvérisant mieux du fait d'une viscosité inférieure. C'est le
Français Lucien-Eugène Inchauspé (1867-1930) qui, en 1924, en inventant la pompe à
injection, en fit un moteur performant.
Les moteurs Diesel fonctionnent habituellement au gazole, au fioul lourd ou aux huiles
végétales ou minérales. Ils peuvent aussi bien être à deux temps (surtout sur les diesel de
navire, avec suralimentation par compresseur et injection pneumatique) qu'à quatre temps.
Ce type de moteur à taux de compression élevé a connu une expansion rapide en
automobile à partir de la fin des années 1980 lorsque la suralimentation par
turbocompresseur en a notablement amélioré les performances.
Description
Principe
Comme le moteur thermique à essence, le moteur
Diesel est constitué de pistons coulissants dans des
cylindres, fermés par une culasse reliant les cylindres
aux collecteurs d'admission et d'échappement et munie
de soupapes commandées par un arbre à cames.
Son fonctionnement repose sur l'auto-inflammation du
gazole, fioul lourd ou encore huile végétale brute dans
de l'air comprimé à 1:20 du volume du cylindre (environ
Maquette scolaire d'un moteur Diesel
35 bar), et dont la température est portée de 600 °C à
1500 °C environ. Sitôt le carburant injecté (pulvérisé),
celui-ci s'enflamme presque instantanément, sans qu'il soit nécessaire de recourir à un
allumage commandé par bougie. En brûlant, le mélange augmente fortement
Moteur Diesel 107
Vitesse et puissance
Les vitesses de rotation des moteurs diesel sont très différentes d'un moteur à un autre. En
effet, plus le moteur est gros, plus la course du piston est grande, et plus le moteur est lent.
Trois classes de moteurs sont ainsi définies :
• moteur lent : moins de 200 tr/min
• moteur semi-rapide : entre 400 et 1000 tr/min
• moteur rapide : 1000 tr/min et plus
La limite maximale du régime de rotation d'un moteur est déterminée par la vitesse de
déplacement du piston dans le cylindre. Elle est exprimée en m/s.
Les constructeurs motoristes, suivant l'utilisation du moteur et la fiabilité qui leur est
demandée, ont fixé des plages limites (résultat d'essais d'usure) suivantes :
1. moteur fixe (groupe électrogène, gros moteur de bateau) : 6 à 8 m/s
2. moteur de poids lourds : 8 à 9 m/s.
3. moteur d'automobile : 12 à 13 m/s.
4. moteur de compétition : au-delà de 15 m/s.
Ces limites déterminent la durée de vie du moteur et sa puissance en chevaux, ou kW, par
litre de cylindrée. La mise en survitesse du moteur risque de conduire à des chocs
pistons-soupapes qui se traduisent souvent par le flambage des queues de soupapes ou de
leurs tiges de commande.
Schématiquement, plus le piston est gros, plus sa course est importante. Pour exemple :
moteur DW10 ATED de PSA, cylindrée 1997 cm³, alésage 85 mm, course 88 mm, régime de
puissance maximale 4000 tr/min.
Pour ce moteur, la vitesse linéaire du piston dans le cylindre à 4000 tr/min est de : 88 x 2
(deux courses par tour moteur) = 176 mm ou, en mètres, 0.176 × 4000, soit 704 m/min ou
704/60 m/s = 11.7 m/s
Moteur Diesel 108
La vitesse de rotation d'un moteur est directement liée à la course du piston (donc à la
cylindrée) et à son usage.
Suivant la définition ci-dessus : moteur lent, moteur semi rapide ou rapide, un moteur défini
comme semi rapide à 1000 tr/min peut avoir une course de 450 mm pour une vitesse
linéaire de piston supposée de 9 m/s.
Si l'on suppose ce moteur comme carré (pour simplifier) soit course 450 mm et alésage
450 mm, la cylindrée unitaire est de 5.5 litres.
Pour le moteur cité ci-dessous (alésage 960 mm et course 2500 mm), le piston se déplace
de 5 mètres par tour. Pour une vitesse de rotation de 102 tr/min, la vitesse linéaire du
piston est de 8.5 m/s. Au régime de puissance maximale développée, à 92 tr/min, celle-ci
sera de 7.6 m/s.
Certains moteurs Diesel lents de type à 2 temps, atteignent 100000 ch (voir le
porte-conteneurs Emma Mærsk), comme le Wärtsilä RT-flex96C 14 cylindres[1] , moteur à 2
temps lent (92/102 tours/min). Les cylindres ont un alésage de 96 cm et le piston une
course de 2.5 m[2] . Ce moteur a une hauteur d'environ 13 mètres et une longueur de 26
mètres pour un poids de 2300 tonnes.
Combustion
Réaction chimique dans laquelle la combustion du carburant (oxydation vive de
l'hexadécane) par le dioxygène présent dans l'air dégage de la chaleur plus des résidus de
combustion : dioxyde de carbone et eau.
Équation parfaite de la combustion diesel du gazole : hexadécane + dioxygène = dioxyde de
carbone + eau :
2 C16H34 + 50 O2 → 32 CO2 + 34 H2O
En pratique on considère qu'il faut prévoir 30 g d'air pour brûler 1 g de combustible.
Usage
Le moteur Diesel est de préférence utilisé lorsqu'il y a
besoin d'un couple important ou d'un bon rendement :
locomotives, bateaux, camions, tracteurs agricoles,
groupes électrogènes, engins de travaux publics ou
automobiles.
D'un point de vue historique, c'est la marine de guerre
qui s'intéresse en premier aux moteurs diesel. Compte
tenu des dimensions des premiers moteurs Diesel, il
semblerait naturel que les ingénieurs et architectes Diesel-alternateur sur un pétrolier
navals se soient, avant tous les autres, intéressés à ce
nouveau moteur qu'ils avaient la place d'accueillir. C'est à modérer par d'autres
considérations, puisque ce sont avant tout les sous-marins qui en furent équipés. Ainsi,
l'ingénieur français Maxime Laubeuf équipa d'un Diesel son sous-marin l'Aigrette (1901)
car les moteurs à explosion ne développaient alors pas assez de puissance et les moteurs à
vapeur, dégageant trop de fumée, auraient été contreproductifs, le souci étant précisément
de mettre au point un bâtiment discret. Par ailleurs, même si le moteur Diesel connaît une
Moteur Diesel 109
Avantages
Les raisons du succès du moteur Diesel dans l'automobile, au-delà d'avantages fiscaux qui
relèvent de choix politiques et non techniques, tiennent essentiellement à son rendement,
supérieur à celui du moteur à essence. Ce rendement peut être encore amélioré par
l'utilisation d'un turbocompresseur (les plus récents modèles sont « à géométrie variable »
(TGV), technologie qui leur permet d'être plus performants à bas régime) et le Common rail
(injection directe à haute pression) inventé par Fiat et Magneti-Marelli.
Il existe deux sortes de compresseur : le compresseur mécanique (entraîné par une
courroie) et le turbocompresseur entraîné par une autre turbine actionnée par les gaz
Moteur Diesel 110
d'échappement rejetés.
• Si l'injection directe existe depuis les débuts du moteur Diesel, elle n'était pas utilisée en
automobile pour des raisons techniques (fumées et bruit supérieurs, gradient de pression
trop élevé obligeant une utilisation de pistons très solides et très lourds, qui empêchait
de tourner trop vite), mais seulement sur les moteurs lents (industriels, poids-lourds et
marins).
• Avec les nouveaux injecteurs-pompe, rampe commune et piézo-électrique, la pression
atteint jusqu'à 2 500 bars (contre 1 400 pour la première rampe commune et moins de 1
000 pour un moteur à injection indirecte) ce qui assure une pulvérisation du gazole
turbulente, continue, constante et bien répartie, essentielle pour une bonne combustion ;
cette technologie porte le nom de HDi (chez le constructeur automobile PSA) pour
High-pressure Direct Injection, ou encore dCi (Direct Common rail Injection) chez
Renault. Cette injection haute pression a été inventée par la société Elasis S.C.p.A., filiale
de Fiat, et a été utilisée pour la première fois sur l' Alfa Roméo 156 en octobre 1997. Ce
moteur prit le nom de 1.9 JTD (1.910 cm³) et développait 105 chevaux pour 26 m∙kg de
couple.
• La suralimentation fait appel à un compresseur pour augmenter la quantité d'air (donc
d'oxygène) introduite dans le moteur, ce qui est particulièrement appréciable en altitude
(et donc en aviation). Ce principe permet d'augmenter la puissance sans augmenter le
régime et la cylindrée du moteur. Le compresseur chargé de comprimer l'air admission
est entraîné par une turbine (ou turbo) qui récupère une partie de l'énergie des gaz
d'échappement, environ 25 % de l'énergie fournie par le carburant. La suralimentation
permet d'accroître le rendement du moteur : la puissance et le couple augmentent sans
effet substantiel sur la consommation de carburant, ce qui n'est pas le cas sur un moteur
à essence.
• Pour faciliter le départ à froid en élevant la température des parois de la chambre de
combustion et de l'air admis, les moteurs diesel (notamment les moteurs de poids-lourds)
sont équipés de systèmes de préchauffage (parfois appelés bougies), de réchauffage
d'air, ou encore d'un système de surcharge à la pompe d'injection.
• À l'origine considéré comme un moteur « sale » du fait de son carburant moins raffiné et
du bruit important de fonctionnement (claquements), le Diesel s'est aujourd'hui amélioré
en termes de pollution aussi bien atmosphérique que sonore. Du point de vue de la
pollution, l'avantage principal des moteurs Diesel est de produire, à puissance égale, du
fait de leur rendement supérieur, moins de CO2 que leurs équivalents à essence,
typiquement 20 % de moins. Ils produisent également moins de monoxyde de carbone
(qui s'oxyde rapidement en dioxyde de carbone dans l'atmosphère) et d'hydrocarbures
imbrûlés que les → moteurs à essence, notamment avant que le catalyseur de ces
derniers ne monte en température[3] . Le traitement récent des problèmes dus à
l'émission de fines particules imbrûlées par les filtres à particules, ainsi que la question
des oxydes d'azote sont discutés dans la section inconvénients.
• La teneur en soufre des carburants (gazole, fioul) est progressivement diminuée dans
l'ensemble des pays, afin de réduire la quantité de dérivés soufrés émis à l'échappement.
• Ce moteur peut brûler de l’huile végétale à la place du gazole issu du pétrole. Pour un
usage quotidien sur des véhicules automobiles de tourisme, il est cependant nécessaire
de modifier quelque peu le circuit d’alimentation, en raison de la plus grande viscosité de
l’huile végétale brute, comparée au gazole[4] . On peut aussi utiliser un carburant à base
végétale transformée et raffinée (diester), mais qui, en raison de l’énergie dépensée pour
Moteur Diesel 111
le fabriquer perd beaucoup de son intérêt écologique, notamment comparé à des huiles
végétales brutes recyclées.
• Un autre avantage du moteur diesel réside dans ses carburants utilisés, qu’il s’agisse du
gazole ou des huiles végétales, dans lesquels on n’utilise pas de benzène, contrairement
aux essences et supercarburants sans plomb. Or le benzène est très cancérogène et très
volatil.
Inconvénients
Certains inconvénients des premiers moteurs Diesel, qui étaient plus lourds, plus bruyants
et bien moins puissants que leurs homologues à essence, sont en partie éliminés sur les
véhicules modernes grâce, en particulier, au turbocompresseur à géométrie variable, aux
rampes d'admission communes ou injecteur-pompe très haute pression. La réduction du
niveau sonore dépend beaucoup de la gestion de l'injection et des dispositifs
d'insonorisation. De par leur conception, ces moteurs sont cependant toujours plus lourds
que leurs homologues à essence.
Les inconvénients principaux du moteur Diesel concernent la pollution[3] : ce sont
l'émission de particules de suie, qui sont cancérigènes[5] et de leurs précurseurs, les
hydrocarbures aromatiques polycycliques, ainsi que l'émission d'oxydes d'azote, qui
génèrent en période de canicule la pollution à l'ozone.
Des solutions pour l'amélioration de ce moteur au niveau de l'émission de particules et
d'oxydes d'azote sont aujourd'hui proposées.
• La réduction de la quantité de particules émises dépend de la qualité du carburant et de
la conception du moteur (amélioration de l'injection, dispositifs à injections multiples…).
Pour certaines particules difficilement combustibles un filtre à particules (FAP) est
nécessaire. Cette technologie se généralisera à partir de 2009, lors de l'adoption des
normes antipollution européennes EURO V. Cependant, les particules les plus fines ne
sont pas filtrées et ces dernières sont les plus cancérigènes: elles passent dans le
sang[réf. nécessaire], s'accumulent[réf. nécessaire], bouchent les artères[réf. nécessaire] et sont
supposées être a l'origine de plusieurs milliers de morts par an en France[réf. nécessaire].
• Le problème des oxydes d'azote (NOx) est plus difficile à résoudre car ils sont générés
par la présence simultanée d'oxygène et d'azote dans l'air, aux températures élevées
nécessaires à un bon rendement et ce d'autant plus que, revers de son bon rendement et
donc de sa plus faible consommation en CO2, le moteur diesel fonctionne en mélange dit
« pauvre » (c'est-à-dire avec beaucoup d’air par rapport aux hydrocarbures). Les
émissions de particules et de NOx sont un équilibre entre une combustion efficace, une
émission de NOx faible et un niveau de particules émises faible. Le dispositif le plus
courant est l'utilisation de la recirculation des gaz d'échappement (EGR : Exhaust Gas
Recirculation). On peut aussi utiliser des systèmes recourant à un additif à base d’urée.
Ce qui est très efficace puisque le groupe Volkswagen a réussi en fin 2008 à homologuer
aux États-Unis divers modèles (Q7, Jetta, A4…) satisfaisant aux très sévères normes Tier2
Bin5 et à la californienne LEV 2 (NB : les versions européennes, soumises à des normes
nettement moins strictes, ne bénéficient pas du même niveau de dépollution).[6]
• La voie de la catalyse des NOx semble assez délicate car ils sont relativement stables et
ne se dégradent à la lumière du jour qu'en quatre heures sous l'effet des ultraviolets, en
produisant de l'ozone (O3), gaz très irritant, toxique, donc nuisible en basse atmosphère
bien qu'indispensable en haute altitude. Toutefois, Toyota s'y est essayé avec un système
Moteur Diesel 112
de catalyse des NOx sur son dernier moteur 2.2 D-CAT (Clean Advanced Technologie)
développant 177 ch. Les versions 136 et 150 ch de ce même moteur ne sont pas équipées
de ce système de catalyse des NOx.
• L'inconvénient majeur du pot catalytique réside dans le fait que, comme sur un moteur à
allumage commandé (moteur à essence), son efficacité n'intervient qu'après une plus ou
moins longue période de chauffe (suivant la température ambiante extérieure). Ce
phénomène pose le problème de l’adaptation des motorisations thermique à la circulation
urbaine qui se caractérise par des trajets plutôt courts, souvent insuffisants pour
permettre au dispositif catalytique d'atteindre la température nécessaire à son efficacité.
Certains pots catalytiques sont d’ailleurs équipés de systèmes favorisant leur montée en
température.
• Les moteurs Diesel produisent en moyenne une tonne de CO2 pour 250 litres de
gazole[réf. nécessaire]. L'utilisation des moteurs Diesel permet donc de réduire les
émissions de CO2, au détriment des émissions de particules.
• Il existe des carburants de synthèse (Fischer-Tropsch) dénués de soufre, qui permettent
de réduire les émissions de particules à des niveaux très faibles. Ces carburants, le
di-méthyl éther notamment, peuvent être synthétisés à partir d'hydrocarbures.
Cependant, toute synthèse (ou transformation chimique) induit elle-même une
consommation et une émission de CO2 : il est donc nécessaire de comptabiliser
l'ensemble de la dépense énergétique de la filière, et pas uniquement ce que le
consommateur final est à même de percevoir et de concevoir.
Dénominations commerciales
Voici la liste des différents noms donnés aux moteurs diesels modernes (injecteurs pompes
ou rampe commune) selon les marques qui les commercialisent :
• JTD : Fiat, Alfa Romeo, Lancia - inventeur du système common rail 1re génération,
• Mjt : Fiat, Alfa Romeo, Lancia, Iveco - inventeur et distributeur du système common rail
2e et 3e génération,
• HDi : Peugeot, Citroën
• dCi (Direct Common rail Injection) : Renault, Nissan, Dacia
• CDI (Common rail Direct Injection) : Mercedes-Benz, Smart
• CRD : Jeep
• Td(x), TDV(x) : Land Rover (ex : Td4 ou TDV8)
• d : BMW (ex : 530d)
• TDI (Turbo Direct Injection) : Audi, Seat, Skoda, Volkswagen
• D-4D ou D-CAT : Toyota (CAT signifie Clean Advanced Technologie)
• d : Lexus (ex:IS 220 d)
• CDTI : (Common rail Turbo Direct Injection) : Opel (les DTI sont des moteurs à injection
directe sans rampe commune)
• VDi : dénomination anciennement utilisée par Nissan, aujourd'hui remplacée par dCi
• DI-D : Mitsubishi
• D : Volvo (ex : 2.4D ou D5), Jaguar (ex : 2.7D)
• TDCi : Ford (les moteurs TDdi sont à injection directe mais ne comportent pas de rampe
commune)
• MZR-CD : Mazda
• i-CTDi : Honda
• CRDi : Hyundai
Moteur Diesel 113
• CRDI : Kia
• TCDi, VCDi : Chevrolet
• TID : Saab
Compétition
Audi a remporté trois fois consécutivement les 24
Heures du Mans en 2006, 2007 et 2008 grâce à l'Audi
R10 équipée d'un moteur V12 TDI (Turbo Diesel à
Injection directe).
Lors de l'édition 2007, Peugeot a engagé à son tour un
véhicule équipé d'un moteur Diesel, la Peugeot 908.
Elle est équipée d'un moteur V12 HDi développant
environ 700 chevaux. L'une des deux Peugeot 908 au
départ s'est classée en seconde position. Roadster de compétition propulsé par
un moteur Diesel
La domination de ces moteurs Diesel durant les 24
Heures du Mans a fait l'objet de nombreuses controverses, avec pour argument principal le
fait que celle-ci était surtout due à des arrêts aux stands moins fréquents en raison d'une
consommation inférieure à celle des moteurs à essence.
L'utilisation de motorisations Diesel en compétition de vitesse pose de nombreux problèmes
dont le manque de vivacité des moteurs et le besoin de les maintenir « en régime » afin de
limiter les pertes de temps à la relance, en sortie de virage par exemple.
Les tentatives d'insertion des motorisations Diesel en compétition font écho aux chiffres de
vente de ces motorisations face aux motorisations à essence en Europe. Les constructeurs
automobiles cherchent à promouvoir l'image d'un Diesel plus intéressant économiquement
que l'essence, sous l'influence très marquée des incitations gouvernementales (taxes
moindres sur les carburants Diesel, primes écologiques à l'achat, etc..).
Records
• 1973 - Virgil Snyder décroche le record de vitesse sur véhicule diesel à 379.56 km/h.
• 23 août 2006 - Bonneville Salt Flats (Utah, États-Unis) - Le pilote anglais Andy Green
(détient aussi le record de vitesse terrestre) décroche le nouveau record de vitesse sur
véhicule Diesel à bord du JCB Dieselmax, véhicule de sept mètres équipé de deux
moteurs. Le record est établi à 563.18 km/h.
Notes et références
[1] Site Wartsila (http:/ / www. wartsila. com/
,en,productsservices,productdetail,product,106F8B1D-FFFA-400A-9F3A-7C4B5FBF7A47,5B676C68-5794
htm)
[2] documentation technique (http:/ / www. wartsila. com/ Wartsila/ global/ docs/ en/
ship_power/ products/ 2str/ figures_96c. pdf) [pdf]
[3] document de l'Ademe concernant les polluants comparés des moteurs Diesel et
essence (http:/ / www. ademe. fr/ htdocs/ publications/ publipdf/ vehicules_legers_fil. pdf)
[pdf]
Moteur Diesel 114
[4] Dans les pays où c’est autorisé et où l’on trouve un approvisionnement en huile
végétale pure, de nombreux véhicules, y compris des voitures particulières récentes à
injection directe à haute pression, roulent ainsi. C’est le cas notamment de l’Allemagne
[5] présentation des risques cancérigènes des émissions Diesel (http:/ / www. atousante.
com/ risques_professionnels/
risques_lies_aux_produits_cancerogenes_mutagenes_toxiques_pour_la_reproduction_cmr/
gaz_d_echappement_diesel)
[6] Lire par ex. la revue française Action Auto Moto, numéro 163 de janvier & février
2009, pages 12 & 13, pour plus de détails sur les normes, les modèles et les moyens
techniques mis en œuvre
Voir aussi
Articles connexes
• HDi
Liens externes
• [http:/ / tracto. club. fr/ index. html Manuels d'entretien et de réparation tracteurs], revue
Technique Tracteur Agricole
Moteur à explosion
Le moteur à explosion est un moteur à combustion interne, principalement utilisé pour la
propulsion des véhicules de transport (avion à hélice, automobile, moto, camion, bateau),
pour une multitude d'outils mobiles (tronçonneuse, tondeuse à gazon) ainsi que pour des
installations fixes (groupe électrogène, pompe).
L'expression « moteur à explosion », consacrée par l'usage, est impropre car elle ne rend
pas compte de tous les phénomènes se produisant dans ces moteurs ; la dénomination «
moteur à combustion interne » est plus adéquate.
Une détonation, forme particulière de combustion pour laquelle la vitesse du front de
flamme est supérieure à 1 km/s, a parfois lieu, mais c'est un défaut de fonctionnement (sauf
lors du démarrage de la combustion des moteurs Diesel). Normalement, c'est une
déflagration qui se produit au sein de ces moteurs. Les moteurs à allumage commandé,
contrairement aux moteurs Diesel nécessitent une étincelle pour le déclenchement de la
combustion du mélange carburant / air.
Constitution
Ces moteurs transforment l'énergie potentielle chimique stockée dans un carburant en
travail (énergie mécanique) grâce à des combustions très rapides, d'où le terme d'«
explosion ». Ils sont constitués d'un ou plusieurs cylindres confinant les combustions. Dans
chaque cylindre, un piston coulisse en un mouvement rectiligne alternatif. Ce mouvement
est transformé en rotation par l'intermédiaire d'une bielle reliant le piston au vilebrequin,
un assemblage de manivelles sur un axe.
Chaque cylindre est fermé par une culasse munie d'au moins deux soupapes :
• la soupape d'admission permet l'alimentation en mélange air/essence du cylindre par le
collecteur d'admission ;
• la soupape d'échappement permet l'évacuation des gaz brulés vers l'échappement.
Il a existé des moteurs sans soupapes, celles-ci étant remplacées par des chemises mobiles
dites « louvoyantes » découvrant des lumières. Ce principe a été utilisé avec succès
(excellente fiabilité, très bon rendement, silence de fonctionnement[réf. nécessaire]) sur les
moteurs d'avion Bristol qui furent construits sous licence par la Snecma jusque dans les
années 1970 pour l'équipement des avions de transport militaire Noratlas. Ce principe
étant par conception (inerties) limité à des régimes de fonctionnements ne dépassant pas
les 4000 tr/mn et augmentant la consommation d'huile, il n'a pas été développé davantage.
Moteur à explosion 116
Fonctionnement
Le cycle de fonctionnement se décompose analytiquement
en quatre temps ou phases. Le mouvement du piston est
initié par la combustion (augmentation rapide du volume
des gaz) d'un mélange de carburant et d'air (comburant)
qui a lieu durant le temps moteur. C'est le seul temps
produisant de l'énergie ; les trois autres temps en
consomment mais le rendent possible.
à -0,3 bar ;
2. compression du mélange : fermeture de la soupape d'admission, puis remontée du
piston qui comprime le mélange jusqu'à 12 à 18 bars et 400 à 500 °C dans la chambre
de combustion ;
3. combustion (détente aux environs du point mort haut) : moment auquel le piston
atteint son point culminant et auquel la compression est au maximum ; la bougie
d'allumage, connectée à un générateur d'électricité haute tension, produit une étincelle ;
la combustion rapide qui s'ensuit constitue le temps moteur ; les gaz chauds à une
pression moyenne de 40 bars repoussent le piston, initiant le mouvement ;
4. échappement : ouverture de la soupape d'échappement et remontée du piston qui
chasse les gaz brûlés détendus dans le collecteur d'échappement, laissant la place à une
nouvelle charge de mélange air/carburant.
1. Un nouveau cycle commence en 1.
Moteur à explosion 117
Historique
Le premier moteur à deux temps fut imaginé et réalisé par Jean-Joseph Étienne Lenoir en
1862. Il utilisait un gaz d'éclairage. Il fonctionne selon le cycle de Lenoir.
• Dans sa version économique dotée d'un simple carburateur, son rendement est plus
faible et il est plus polluant, mais d’une puissance et d'un couple nettement plus élevés
(60 à 70 %) qu'un moteur à quatre temps de la même cylindrée au même régime ; il est
demeuré longtemps et reste encore le moteur exclusif et performant des cyclomoteurs et
de quelques motos sportives répliques de motos de compétition en GP et tout-terrain.
• Depuis 1990, on s’intéresse de nouveau aux moteurs à deux temps pour l'automobile
mais en injection directe pneumatique Orbital, une solution de plus en plus utilisée de
nos jours sur les 2 roues de petite cylindrée et qui répond aux normes de pollution Euro
3.
Moteur à explosion 118
Technique
Les moteurs « deux temps » respectent le cycle de Beau
de Rochas en utilisant les deux côtés du piston : la
partie supérieure pour les phases de compression et de
combustion et la partie inférieure pour assurer le
transfert des gaz d'admission (et par voie de
conséquence, d'échappement). Ils épargnent ainsi les
mouvements (donc latences, frottements…) de deux
cycles non producteurs d'énergie et produisent
davantage de couple et de puissance.
Avantages
Les moteurs « deux temps » permettent de bénéficier
théoriquement du double de travail par cycle (un temps
moteur par tour de vilebrequin, au lieu d'un temps
moteur pour deux tours de vilebrequin pour le moteur
quatre temps). Cependant l'étanchéité demeure difficile
à assurer et certains effets de l'emplacement de canaux
de transfert de gaz (admission et échappement) limitent
le gain pratique à 70 % du travail. Fonctionnement du cycle 2 temps
Inconvénients
Les principaux inconvénients des moteurs deux temps sont :
• une plus forte consommation spécifique, due à la partie de gaz imbrulés qui sont rejetés
hors du moteur durant la phase de transfert. Pour y remédier en partie, une injection
directe permet de faire pénétrer une dose précise de carburant, dans la chambre de
combustion transferts fermés.
• une courbe de puissance moins étalée que celle d'un 4 temps, qui rend la conduite un
peu moins agréable.
• une usure plus rapide due aux lumières des canaux de transferts qui torturent les
segments à leur passage : ils y subissent des contraintes différentes et importantes,
usant le cylindre anormalement dans ces zones) ;
• la lubrification pose problème (surtout au niveau des segments et du bas moteur) car
l'huile diluée dans l'essence pour assurer la lubrification ne privilégie pas spécialement
ces zones ; de plus, elle brûle mal donc produit des composés imbrûlés, qui ont tendance
à se déposer au lieu d'être évacués par l'échappement;
• faible frein moteur.
Pour ces différentes raisons, les moteurs deux temps économiques à carburateurs sont en
voie de disparition, car ils polluent beaucoup plus que des moteurs quatre temps
Moteur à explosion 119
Rendement
Le rendement d'un moteur est le ratio entre la puissance mécanique délivrée et la
puissance thermique fournie par le carburant. Il dépend du cycle thermodynamique choisi,
des paramètres de fonctionnement (taux de compression) et des pertes thermiques,
mécaniques (frottement), d'écoulement (dans l'admission et l'échappement) ainsi que des
pertes dues aux accessoires (pompes d'injection, ventilateur et pompe de refroidissement).
Le rendement maximum est pour les moteurs automobiles modernes, de 35% environ pour
les moteurs à allumage et de 45% pour les moteurs Diesel. Les plus gros moteurs
industriels dépassent 50%.
Dans le cas d'un moteur automobile qui fonctionne rarement à forte charge et de manière
toujours transitoire, le rendement réel pratique est beaucoup plus faible. Pour rouler à
vitesse stabilisée à 120km/h, la majorité des voitures n'a guère besoin de plus de 25
chevaux, alors que les moteurs peuvent souvent en fournir quatre à huit fois plus, ce qui
conduit à un rendement pratique très dégradé. Du fait des pertes complémentaires liées à
la transmission, aux accessoires tels que la direction assistée et la climatisation, aux
périodes d'arrêt, le rendement réel pratique d'une voiture ne dépasse guère 12%
[réf. nécessaire]
Moteur à explosion 120
Architectures alternatives
Les défauts du moteur à combustion interne classique sont: son médiocre rendement, ses
vibrations et la difficulté de réduire son niveau de pollution. De nombreuses architectures
alternatives sont nées au cours de l'histoire, beaucoup sont restées à l'état de dessins ou de
maquettes, certaines ont données des prototypes fonctionnels, et quelques rares
architectures ont eu droit à la production industrielle.
La plus connue, utilisée notamment dans les automobiles, est celle du moteur à piston
rotatif, le moteur Wankel, utilisé par Citroën et NSU, puis perfectionné par Mazda.
Pour l'instant, aucune autre solution ne semble pouvoir détrôner le moteur à pistons avec
son vilebrequin et ses soupapes...
Caractérisation
La cylindrée d'un moteur est le volume total (tous cylindres) déplacé durant un cycle. Elle
est calculée à partir du diamètre d'un cylindre (l'alésage), de la distance parcourue par un
piston (la course) et, du nombre de cylindres.
La puissance développée, souvent exprimée par une courbe de puissance moteur, doit être
mesurée selon certaines normes définissant en particulier les accessoires mis en œuvre et
les conditions de température et de pression. Elle est toujours supérieure à la puissance
réellement disponible aux roues pour un véhicule du fait des pertes dans la transmission.
L'unité légale utilisée est le kW mais souvent accolée au cheval-vapeur (ch) (1
cheval-vapeur = 736 watts).
Le couple maximal exercé sur l'axe. L'unité légale utilisée est le N × m (bien que le kg × m
reste courant). La puissance est le produit du couple par la vitesse de rotation (attention,
pour obtenir des watts, il faut multiplier le couple en N × m par la vitesse de rotation en
radians par seconde !).
La vitesse maximale de rotation généralement exprimée en tours par minute.
La puissance spécifique exprime la puissance produite en fonction de la cylindrée (volume
de gaz contenus après le cycle d'admission). Elle est souvent exprimée en la rapportant au
litre de cylindrée. Un moteur de 500 cm³ développant 33 ch présente ainsi un rendement de
puissance de 66 ch au litre tandis qu'un 3 000 cm³ développant 120 ch n'en offre que 40.
L'augmentation de la puissance spécifique est d'autant plus aisée que la cylindrée unitaire
diminue (donc que le nombre de cylindres augmente) puisque la puissance augmente avec
le régime. Or, un moteur de forte cylindrée unitaire fonctionnant rapidement développe des
moments mettant l'ensemble, en particulier le piston, à rude épreuve et, donc menace sa
fiabilité.
La puissance massique est un rapport entre la puissance développée et la masse du moteur.
Dans le cas d'un moteur à poste fixe, elle n'exprime le plus souvent rien d'utile, mais les
constructeurs d'aéronefs lui accordent par contre une grande importance.
Le taux de compression d'un moteur exprime le rapport entre le volume laissé dans l'un de
ses cylindres au point mort bas et au point mort haut. Plus il est élevé plus le mélange est
comprimé donc plus l'explosion sera forte, donc difficile à gérer (choc mécanique,
température…) mais plus le rendement du moteur sera élevé : voir l'étude
thermodynamique.
Moteur à explosion 121
Refroidissement
Les combustions répétées surchauffent les pièces en contact (piston, cylindre, soupape) et
se diffusent sur l'ensemble des pièces mécaniques du moteur. Il faut donc les refroidir sous
peine de destruction. Pour un bon fonctionnement, les moteurs à explosion ont besoin d’une
température régulière et adaptée.
Refroidissement à air
En 1875 le français Alexis de Bischop utilise l'air pour
le refroidissement. Son moteur sans compression
préalable, de type mixte, comportait un cylindre
entouré d'ailettes métalliques augmentant ainsi la
surface en contact avec l'air.
Ce type de refroidissement est surtout utilisé pour les
moteurs équipant les vélomoteurs et motocyclettes de
faible cylindrée, mais aussi sur des automobiles, comme
certaines Porsche, GS, la 2CV ou la Coccinelle. Le
refroidissement par air est aussi majoritaire pour les
moteurs à pistons équipant les avions. Moteur de la Coccinelle
Refroidissement liquide
C'est l'anglais Samuel Brown qui inventa le
refroidissement du moteur par de l'eau afin d'améliorer
les performances du refroidissement. Dans son moteur,
l'eau entraînée par une pompe circule autour des
cylindres entourés d'une chemise, l'eau est refroidie par
contact direct avec l'air ambiant. Plus tard, on ajouta à
l'eau différents adjuvants qui devint alors le liquide de
refroidissement.
Maintenance
Moteur en double étoile à 14 cylindres
Les moteurs à explosion exigent une maintenance
régulière de leurs différents organes. Le tout est établi au moment de la conception par les
constructeurs eux-mêmes.
Historique
Monocylindre
Le premier brevet concernant un moteur à explosion a été déposé par le Suisse François
Isaac de Rivaz le 30 janvier 1807. Le premier moteur à deux temps fut imaginé et réalisé
par Jean-Joseph Étienne Lenoir en 1860. Il fonctionne selon le cycle de Lenoir.
Vers 1862, les Allemands Otto et Langen, constatant le faible rendement du moteur à deux
temps de Lenoir (1860), entreprirent une série d'améliorations : la plus décisive consista à
synchroniser les mouvements dans la phase de compression. Ce moteur n'avait pourtant
que peu à voir avec les moteurs actuels ; c'était en effet un moteur atmosphérique,
c'est-à-dire que le piston, propulsé par l'explosion du gaz, n'était en prise et n'exerçait un
travail moteur sur l'arbre qu'au début de la phase d'échappement, l'appel d'air rappelant le
Moteur à explosion 124
Quatre cylindres
Panhard et Levassor, dès 1896, engagent un « quatre
cylindres en ligne » sur l'épreuve Paris-Marseille-Paris.
Deux ans plus tard, les multicylindres (à quatre
cylindres) gagnent les grosses voitures et,
progressivement, se généralisent à l'ensemble de la
gamme, devenant, en quelque sorte, l'archétype
mondial pour les voitures courantes de moyennes et
basses gammes.
Deuxième variante, le quatre cylindres (en ligne) couché, que l'on trouve en compétition
chez Amédée Bollée (1898/99) (premier moteur à quatre cylindre monobloc (les autres
moteurs quatre cylindres à l'époque étaient des bicylindres ou des monocylindres
accouplés)) et chez Wolseley et Winton (1903, voir (en) Wolseley Motor Company et Winton
Motor Carriage Company)). On l'a trouvée sur les motocyclettes BMW série K et sur les
Peugeot 104 - 205, mais aussi sur les véhicules utilitaires ou monospace optant pour la
solution « moteur sous le plancher ».
Troisième variante, le quatre cylindres à plat boxer. C'est un quatre cylindres en V ouvert à
180°. Emblématique, dans sa version refroidissement à air, des « coccinelles » de
Volkswagen. Cette architecture a le grand avantage de faire bénéficier le véhicule qu'il
motorise d'un centre de gravité assez bas. Une version musclée et turbocompressée équipe
actuellement les Subaru Impreza qui sont de redoutables concurrentes du championnat du
monde des rallyes WRC.
Moteur à explosion 125
Avantages
• Les moteurs à vapeur sont puissants, mais terriblement lourds et encombrants. De plus,
ils nécessitent une longue phase de chauffage. En revanche, ils permettent un démarrage
très efficace, grâce à la pression de vapeur accumulée ;
• Les moteurs électriques bénéficient d'un excellent rendement, mais utilisent une source
d'énergie dont on maîtrise assez mal le stockage ou la production embarquée: les
batteries d'accumulateur restent lourdes, encombrantes et, surtout, longues à recharger
;
• Les moteurs à explosion sont assez légers et petits, compensant un couple un peu faible
par une vitesse de rotation élevée. Leur source d'énergie est peu encombrante et
rapidement renouvelable, ce qui en fait des moteurs tout à fait indiqués pour équiper de
petits véhicules roulants, mais aussi volants. Il n'est plus nécessaire de traîner sa tonne
de charbon en plus d'une citerne d'eau pour espérer avancer à une vitesse raisonnable ;
• La facilité d'utilisation et de maintenance de ce type de moteur explique également son
succès. Aussi, ces moteurs ne sont pas délicats et fonctionnent sans problème avec divers
carburants, sans qu'il soit nécessaire de procéder à des modifications importantes.
L'essence peut être remplacée par de l'alcool ou du gaz et le gazole par des huiles
végétales, ce qui, soyons optimistes, pourrait nous permettre de conserver nos véhicules
personnels après l'épuisement des réserves pétrolières. Le Brésil a développé à large
échelle les véhicules à alcool dans les années 1970 et 80 avant de la négliger, puis de la
relancer au début du XXIe siècle, avec la vogue des véhicules flex-fuel (bi-carburation).
Inconvénients
Mais, comme toutes choses sur cette terre, les moteurs à explosion n'ont pas que des
avantages.
• Ils ne sont vraiment efficaces qu'à assez basse altitude, là où la teneur en oxygène de
l'air est forte : les moteurs à explosion ont permis l'envol des avions, mais ils les limitent
également dans leur évolution. On peut compenser partiellement cet inconvénient par
l'utilisation de compresseurs ou turbocompresseurs.
• Ces moteurs sont inutilisables dans des milieux ne contenant pas de dioxygène
(sous-marins, véhicules extra-terrestres).
• La combustion entraîne le rejet de gaz polluants. Ils sont, de ce fait, malgré des
aménagements spécifiques, désignés comme une des principales sources de pollution des
villes.
• Le rendement du moteur à explosion est plutôt mauvais comparativement au moteur
électrique.
• Les moteurs à explosion, utilisent généralement un carburant d'origine fossile, ils ont
donc besoin d'une source d'énergie qui n'est pas renouvelable. L'utilisateur d'un moteur
à explosion dépend de la fourniture de carburant notamment de son prix.
• Le moteur à explosion réclame un entretien régulier (vidange huile et eau, changement
des filtres air et carburant, réglages), si on souhaite avoir un rendement optimal et une
durée de vie normale.
Moteur à explosion 127
Améliorations
Annexes
Notes et références
[1] moteur Wartsila (http:/ / www. wartsila. com/ Wartsila/ global/ docs/ en/ ship_power/
products/ 2str/ figures_96c. pdf) [pdf]
[2] Source : Autos, Encyclopédie complète 1885 à nos jours Editions de la Courtille, page
579 : « la première voiture 6 cyl. fabriquée dans le monde »
Bibliographie
• Rudolf Diesel, Die Entstehung des Dieselmotors. Erstmaliges Faksimile der Erstausgabe
von 1913 mit einer technik-historischen Einführung., Steiger Verlag, Moers, 1984. ISBN
3921564700
• Max J. Rauck, 50 Jahre Dieselmotor: zur Sonderschau im Deutschen Museum,
Leibniz-Verlag, München, 1949. ISBN B0000BMMSD
Voir aussi
• Types de moteurs
• Architecture des moteurs à explosion
• → Essence (hydrocarbure)
• Catégorie:Cycle thermodynamique
• Catégorie:Moteur en développement
Liens externes
• (fr) Vidéo explicative sur le moteur à explosion (http:/ / fr. video. yahoo. com/ video/
play?vid=637700)
• (fr) Histoire du moteur à explosion (http:/ / perso. club-internet. fr/ pboursin/ pdgmoteu.
htm)
• (en) Moteur MCE-5 (http:/ / www. mce-5. com)
• (fr) Pour le carburateur à vide (http:/ / www. econologie. com/ articles. php?lng=fr&
pg=88)
• (fr) Article illustré sur le fonctionnement du moteur 2 temps (http:/ / www. mobcustom.
com/ 229-fonctionnement-moteur-2-temps)
• (fr) Article complémentaire sur le moteur à explosion (http:/ / www. aigs. be/ motorium/
combustion. htm)
• (fr) Site offrant une explication ludique des notions de puissance et de couple moteur
(http:/ / www. bancmoteur. com)
Évolutions du moteur 2-Temps :
• (fr) [http:/ / www. motoservices. com/ technique_moto/ moteur_2_temps. htm Le 2 temps
? C'est l'avenir!] - Motoservice
• (en) [http:/ / www. orbeng. com/ orbital/ directinjection/ motorcycle2s. htm 2 Stroke
Motorcycle Direct Injection] - Orbital Corp.
Dhatier, DiamondDave, DocteurCosmos, Domsau2, EDUCA33E, Edeluce, Emmanuel, Erasmus, Es2003, Esa,
Escaladix, Fabrice.Rossi, Fafnir, Faisans.jeanluc, Faux-nez, Foufou09, Fredcoach, Fridolin freudenfett, Fv,
Gabet62, Gem, GillesC, Gohu1er, Greudin, Grimlock, Guillom, Gédé, GôTô, Hemmer, Hégésippe Cormier, IAlex,
Inisheer, Insted, Jaypee, Jblndl, Jean-Jacques MILAN, Jef-Infojef, Jejelefou, Jluc44, Jmax, Jmfayard, JulienLanglois,
Keikomi, Kirikou, Klipper, Koyuki, La Bémol, Leag, Leodie, Lepere, Lilyu, Liquid 2003, Lozère, Ludoesch, Maggic,
Manipédia, Manuguf, Marcel.c, Medium69, Michamaza, Moala, Mobcustom, Mutatis mutandis, Naevus, Nanoreso,
Natmaka, Newlloreda, NicoV, Nicolas Ray, Nono64, Nyto, Oblic, Olivier444, Oliviosu, Ollamh, Orthogaffe, PRZ,
Padawane, Pasconi, Peps lh, Phe, Piku, Pld, Ploum, Plxdesi, PoM, Poulos, Pulsar, Romanc19s, Romary, Rpa, Rune
Obash, Ryo, Rémy, Sebleouf, Sergio0448, Sherbrooke, Sylko, Symac, Tegu, Tejgad, The RedBurn, TiChou, Tieno,
TigH, Ton1, Tu5ex, Ultrogothe, Van Rijn, Verbex, Vibby, Vlirf, Wart Dark, Weft, Wikig, Woudzs, Xavier Combelle,
Xlory, YannouLD, Yves-Laurent, Zetud, Zubro, Σ:-ζ)ξ, 305 anonymous edits
Avance à l'allumage
Du fait que le front de combustion généré par l'étincelle de la bougie met un certain temps
à parcourir la chambre de combustion, on a intérêt à la déclencher avant que le piston
n'atteigne le point mort haut.
• Plus le moteur tourne vite, plus il faut augmenter l'avance. Historiquement, la
commande d'avance était manuelle (levier au guidon des motos Norton, delco au tableau
de bord sur les Bugatti, etc.). Par la suite, elle fut généralement assurée par un
mécanisme centrifuge.
• En cas de forte charge demandée au moteur, l'allumage doit être à l'inverse, déclenché
plus tard. C'est pourquoi il est fréquent d'ajouter un système à dépression pour modifier
l'avance.
• L'avance à l'allumage de base, sur les automobiles, est d'environ 10°.
• Lorsque l'avance est trop faible, le moteur ne fonctionne pas correctement, il a du mal à
accélérer, on parle de retard à l'allumage. Cette expression est passée dans le langage
courant, désignant par exemple une personne peu réactive.
De nos jours, c'est un calculateur électronique qui gère l'allumage et donc l'avance : à l'aide
d'un capteur de PMH et d'un dispositif indiquant la charge instantanée du moteur.
Moteur à allumage commandé 130
Les pannes
Les pannes d'allumage sont une des grandes causes d'immobilisation involontaire des
véhicules à moteur.
• Usure des rupteurs
• Déréglage du point d'avance
• Usure ou grippage du système d'avance
Tout ce qui est relatif au réglage du système d'avance est maintenant géré par un
ordinateur (calculateur) et n'est plus sujet aux pannes décrites ci-dessus. Les pannes
pouvant survenir sont donc des pannes dites "électroniques" : défauts des différents
capteurs, de connexions et du calculateur lui-même.
Les pannes suivantes sont bien sûr toujours d'actualité :
• Bobine grillée, ou qui chauffe
• Bougie défectueuse ou fondue (perlage)
Moteur à allumage commandé 131
Utilisation historique
Dans les débuts du moteur à explosion, on utilisait la variation de l'avance pour moduler la
puissance du moteur. Bien qu'efficace, ce procédé était totalement illogique et a été
remplacé par une commande d'ouverture du carburateur.
L'inconvénient de ce système était une consommation constante de carburant quelle que
soit la puissance demandée au moteur.
Combustion
La combustion du mélange est une transformation chimique (oxydation vive) du carburant
et du dioxygène.
On utilise généralement l'octane comme molécule permettant de décrire une combustion de
ce type.
Équation de la combustion de l'octane :
Pour être plus précis dans l'estimation de la réaction réelle, on prend les nombres molaires
réels de l'analyse chimique du carburant.
Voir aussi
• Allumage
• Allumage électronique
Moteur à allumage commandé 132
Piston
En mécanique le piston est une pièce rigide coulissant
dans une chemise de forme complémentaire assurant la
variation du volume de la chambre, et la conversion
d'une pression en force dans le cas d'un moteur à
explosion et d'un vérin, ou l'inverse dans le cas d'une
pompe volumétrique à pistons et d'une seringue.
Mécanique générale
• liaison avec la chemise (mobilités)
• liaison avec la transmission : tige, bielle, plateau, unilatérale ou desmodromique.
• jeu et étancheïté
• loi de conversion (pression/force)
• mouvement oscillatoire (cylindrée et course).
• mouvement rectiligne
• chemise siège soupape
Moteur thermique
Anatomie du piston
Plus précisément voyons les différentes parties qui composent le piston.
La tête du piston
La tête de piston est la partie en contact avec les gaz. Sa forme est souvent liée à celle du
fond de cylindre (ou de la culasse) puisqu'elle garantit le taux de compression de la
chambre; elle peut être:
• plate: surtout présente sur les moteurs 2 temps, et sur les moteurs 4 temps de faible
performance.
• convexe: une surface convexe permet d'avoir des chambres de combustion plus
performantes assurant la meilleure inflammation des gaz, une évacuation plus rapide, un
meilleur refroidissement de la bougie et des compressions plus élevées. Avec des
empreintes en regard avec les soupapes, on évite au piston et aux soupapes de se
toucher (même lors d'un affolement de soupapes ou d'un léger déréglage de la
distribution), tout en conservant un taux de compression élévé
Pour supporter les explosions, les têtes de piston subissent de plus un traitement de surface
(ex : traitement avec nickel, graphite ...). Pour obtenir une meilleure évacuation de la
chaleur, on pratique des nervures sur leurs verso augmentant la surface d’échange
thermique.
Piston 134
La segmentation
Les segments sont des anneaux élastiques ouverts (avant la pose) qui se logent dans des
gorges usinées dans la jupe du piston. L'ouverture du segment s'appelle coupe, car les
segments sont fabriqués à partir d'un ressort coupé ensuite en tranches ; Une fois posé, le
segment se referme; la largeur de l'ouverture une fois en place dans le cylindre est appelée
jeu à la coupe. Sur les moteurs quatre temps généralement utilisés dans l'automobile, on
trouve le plus souvent trois segments (quatre sur les moteurs anciens, deux sur les moteurs
de compétition). Ils assurent l'étanchéité entre la chambre de combustion (les gaz chauds)
et l'huile dans le carter du vilebrequin. Ils assurent aussi l'évacuation de la chaleur de
combustion vers le cylindre. Les 3 types de segments sont :
• Le segment de feu est le segment en contact avec les gaz. Lors de l'explosion, il est
plaqué contre le piston (dans sa gorge) et contre le cylindre, ce qui assure quasiment
toute l'étanchéité.
• Le segment d'étanchéité ou de compression assure l'étanchéité totale des gaz en
arrêtant ceux qui seraient passés par la coupe du segment de feu. Sa coupe est décalée
ou tiercée par rapport à celle du segment de feu.
• Le segment racleur assure l'étanchéité au niveau de l’huile, il doit "racler" l'huile des
parois du cylindre pour éviter qu'elle soit brûlée au cycle suivant.
Une défaillance des segments de feu ou de compression se traduit par une perte de
compression et de performances du moteur, et par la mise en pression du carter par les gaz
de fuite. Une défaillance du segment racleur se traduit par une consommation d'huile et des
fumées bleues à l'accélération.
La jupe du piston
La jupe du piston est la partie qui sert au guidage du piston dans le cylindre. Elle peut être
complète ou réduite.
Le but de cette réduction est de diminuer le poids du piston et les frottements de la jupe
sur le cylindre afin d'améliorer les performances du moteur à haut régime. L'état de surface
de la jupe est donc primordial pour assurer une bonne lubrification, parfois un traitement
de surface peut être appliqué sur le piston ou uniquement sur la jupe, celle-ci prendra alors
une coloration gris foncé voire noire.
Dans un moteur deux temps, c'est la jupe du piston qui determine le diagramme
d'ouverture/fermeture des lumières en obturant ou décrouvrant ces dernières à chaque
mouvement.
L’axe du piston
L’axe du piston permet de relier le piston à la bielle. L’axe doit être extrêmement résistant
de par ses dimensions et les matériaux utilisés, car il subit et transmet les efforts
mécaniques consécutifs aux explosions. Il est aussi parfaitement poli pour tourner dans la
bielle ou dans le piston (parfois les deux). La plupart du temps, l’axe du piston est creux
pour diminuer le poids de l'équipage mobile sans diminuer sa résistance. Il est
généralement maintenu latéralement par ses circlips ou joncs d'arrêt dans le piston, et peut
être monté libre ou serré dans la bielle. Dans ce dernier cas, pour le montage, il faut
chauffer la bielle, refroidir l'axe ou associer les deux méthodes.
Piston 135
Musique
Historique et intérêt
Le piston est un mécanisme, dont l'invention et le perfectionnement au cours du
XIXe siècle, a révolutionné la facture des instruments de musique de la famille des cuivres.
Ce mécanisme permet de modifier la longueur du tube de l'instrument, fonctionnant comme
un robinet à air, ou plus exactement comme un distributeur pneumatique. Par ailleurs il
n'agit pas comme convertisseur force/pression, de ce fait la dénomination « piston » n'est
légitime que par sa forme et la nature de son mouvement.
Avant cette innovation, la coulisse, comme encore aujourd'hui sur le trombone, était le seul
moyen de modifier la hauteur des sons d'une série d'harmoniques, sans altérer le son en
bouchant partiellement le pavillon.
En actionnant un piston, le musicien peut modifier la hauteur de la série de notes possibles
sur le corps sonore de base dit modes harmoniques : il s'agit principalement de baisser
grâce à un système dit "descendant" qui allonge le parcours de l'air, et très rarement de
monter dans le cas du système "ascendant".
En combinant différentes longueurs de tuyaux supplémentaires au moyen de plusieurs
pistons en ligne (généralement trois mais parfois quatre), l'instrument devient chromatique.
Plus précisément, le premier piston abaisse la note d'un ton, le second l'abaisse d'un demi
ton, le troisième d'un ton et demi. Le quatrième piston abaisse quant à lui la note de deux
tons et demi. Il élargit vers le bas la tessiture de l'instrument et surtout remplace la
combinaison du premier et du troisième piston permettant une plus grande justesse de la
note. Si le quatrième piston est très courant sur les tubas, sa présence sur la trompette est
plus rare.
De nombreuses variantes et évolutions de ce principe ont vu le jour depuis l'invention, aux
alentours de 1811, jusqu'à nos jours. Certains facteurs ont délaissé le piston, lui préférant
des systèmes à barillets rotatifs, dit « à palettes » en raison de la commande sous les
doigts.
Le piston est aussi le nom donné au Cornet à pistons, le premier à avoir bénéficié de cette
technologie.
Piston 136
Description technologique
1. le cylindre tiroir: il contient les conduites dérivant
la colonne d'air. Il est traversé 3 fois de part en part,
et présente donc 6 orifices. Dans le cas d'instruments
dits compensés, c'est-à-dire pour lesquels l'air est
dévié dans deux coulisses au lieu d'une seule, le
piston est alors traversé 4 fois et présente huit
orifices (ce procédé permet une plus grande justesse
sur des gros instuments tels que le tuba ou
l'euphonium). Il est réalisé en alliage de cuivre par
Détail du 3e piston d'un cornet.
brasure sur la base d'un tube. La pièce doit être la
plus légère possible. On y perçoit l'ergot détrompeur:
en effet son fonctionnement nécessite une mise en place sans équivoque, et un guidage
en translation.
2. la bague de fixation: cet élément est vissé sur l'instrument; le musicien doit juste
dévisser pour sortir l'ensemble mobile en vue de son entretien (nettoyage et graissage).
3. la bague d'appui inférieur: cette pièce est également fixe pendant le jeu, en appui sur
un épaulement du cylindre accueillant l'ensemble ; elle permet la reprise de poussée du
ressort.
4. le ressort de rappel: il maintient le piston en position haute par défaut. Sa raideur fait
l'objet d'un compromis délicat entre rapidité et facilité d'exécution.
5. la bague d'appui supérieur : elle reçoit les efforts de poussée du ressort.
6. la bague de feutre: son rôle est d'éliminer le bruit du piston lorsqu'il arrive en butée
haute.
7. la touche : vissée en haut du tiroir, c'est la partie en contact avec le doigt. Réalisée dans
un matériau plus noble, assorti au corps de l'instrument, elle est parfois recouverte d'une
pastille de nacre.
Voir aussi
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