Le Secteur de L'huile D'olive Et Des Olives de Table
Le Secteur de L'huile D'olive Et Des Olives de Table
Le Secteur de L'huile D'olive Et Des Olives de Table
1. INTRODUCTION........................................................................................... 3
4.1 Introduction.................................................................................................................................. 34
1
4.2.1 Les premières années du régime........................................................................................... 35
4.2.2 De 1979 à 1986 .................................................................................................................... 36
4.2.3 De 1986 à 1998 .................................................................................................................... 36
4.2.4 La réforme de 1998 .............................................................................................................. 38
4.3 Autres dispositions relatives aux revenus et aux prix sur le marché intérieur....................... 39
4.3.1 Aide et soutien direct............................................................................................................ 39
4.3.2 Les dispositions en matière de stockage............................................................................... 41
4.4 Les dispositions relatives aux échanges avec les pays tiers....................................................... 41
2
LE SECTEUR DE L’HUILE D’OLIVE ET DES OLIVES DE TABLE
1. INTRODUCTION
Le présent Document de Travail a été élaboré par la Direction Générale de l’Agriculture afin de
fournir une base documentaire à la proposition de la Commission Européenne au Conseil et au
Parlement concernant une réforme du régime concernant l’huile d’olive et les olives de table.
Il comporte trois chapitres descriptifs du secteur oléicole au cours des dernières années : le
marché mondial, le secteur dans la Communauté et le fonctionnement du régime d’aides1.
La culture de l’olivier pour l’obtention d’olives et d’huiles d’olive est connue depuis l’Antiquité.
A l’époque de l’Empire romain, l’oléiculture était répandue dans tout le bassin méditerranéen et
aujourd’hui, avec 98% des oliviers qui existent dans le monde, le pourtour de la Méditerranée
rassemble l’essentiel de la production mondiale d’huile d’olive.
Il existe actuellement sur le marché plusieurs catégories d’huile d’olive. Les huiles vierges,
extraites directement et de façon mécanique à partir des olives, comprennent les huiles d’olive
dites « extra vierge » et « vierge » qui sont consommables en l’état ainsi que l’huile lampante
qui doit être soumise à raffinage2. L’huile d’olive dite « composée » est un coupage d’huiles
d’olive raffinées et d’huiles d’olive « vierge » ou « extra vierge ». Finalement, « l’huile de
grignons d’olive »3 est composée d’un mélange d’huile de grignons d’olive raffinées et d’huiles
d’olive « vierge » ou « extra vierge ».
Des fluctuations considérables marquent la production oléicole. Celles-ci sont liées aux aléas
climatiques tels que la sécheresse (Espagne, campagne 1995/96) ou les gels (Grèce, campagne
2001/02) et à l’alternance biologique, une caractéristique de l’olivier qui fait que les années de
forte récolte sont généralement suivies de productions plus faibles.
1
L’étude d’évaluation ADE mentionée parfois dans ce document est disponible sur :
http://europa.eu.int/comm/agriculture/eval/reports/oliveoil/index_fr.htm
2
Ensemble de processus consistant principalement en une neutralisation, un filtrage, une décoloration et
une déodorisation de l’huile.
3
les grignons d’olive sont les restes des olives après l’extraction mécanique des huiles vierges.
3
Production mondiale d’huile d’olive* (x 1.000 tonnes)
L’évolution de la production d’huile d’olive au cours des dernières décennies se caractérise par
des périodes de croissance suivies de phases de stagnation. Au début des années 80, la
production mondiale se situait aux alentours de 1,8 millions de tonnes, supérieure de 40% au
niveau enregistré à la moitié des années 60. Après une période relativement stable, c’est dans la
seconde moitié des années 90 que la production mondiale a enregistré une nouvelle phase
ascendante qui a permis d’atteindre 2,5 millions de tonnes. La moyenne de la production
mondiale des trois dernières campagnes de commercialisation se situe vers 2,7 millions de
tonnes.
La Communauté jouit d’une position prépondérante dans le marché de l’huile d’olive. Jusqu’en
1981, elle ne pesait qu’un tiers de la production mondiale avec 425.000 tonnes et elle était
importatrice nette. Avec l’adhésion de la Grèce en 1981, la production communautaire a
augmenté d’environ 300.000 tonnes, pour atteindre la moitié de la production mondiale d’huile
d’olive. Avec l’adhésion de l’Espagne et du Portugal en 1986, la Communauté européenne est
devenue la référence de ce marché, avec une moyenne de 80% de la production mondiale.
Les années 90 ont connu une croissance accélérée de la production dans la Communauté en
raison de l’évolution des surfaces et des rendements. Par rapport aux récoltes du début des
années 90, la production moyenne des trois dernières campagnes de commercialisation a doublé
en Espagne alors que les augmentations en Italie et en Grèce ont été respectivement de 16% et
de 18%. La production au Portugal est restée plutôt stable alors qu’en France elle a progressé
légèrement tout en conservant un niveau très modeste par rapport au total communautaire
(0,16%). Dans son ensemble, la production communautaire a progressé de 51%.
4
Production d’huile d’olive dans la Communauté (x 1.000 tonnes)
Le prochain élargissement de l’UE aura un impact très limité sur la production communautaire
d’huile d’olive. En effet, seulement trois des nouveaux Etats membres produisent de l’huile
d’olive et en faibles quantités. Les quotas alloués sont de 6.000 tonnes pour Chypre, 400 tonnes
pour la Slovénie et 150 tonnes pour Malte, ce qui au total représente 0,4 % des Quantités
Nationales Garanties des autres Etats membres.
Bien que l’huile d’olive ne représente qu’environ 3 % du marché mondial des huiles
comestibles, elle a joué traditionnellement un rôle important dans l’approvisionnement en
matières grasses des régions de production. Toutefois, depuis les années 90 l’huile d’olive est
aussi consommée en quantités significatives en dehors de ces zones.
5
Consommation mondiale d’huile d’olive* (x 1.000 tonnes)
En outre de la Communauté qui est le premier consommateur mondial, les consommations les
plus importantes dans le bassin méditerranéen se trouvent en Syrie (100.000 tonnes), Turquie
(70.000 tonnes), Maroc (50.000 tonnes) et Tunisie (40.000 tonnes). Ces marchés sont
normalement desservis par les productions locales et ont donc une relevance limitée pour le
commerce international.
Les Etats-Unis, avec une consommation de plus de 220.000 tonnes (entièrement importées), sont
devenus le deuxième marché mondial pour l’huile d’olive. Une progression notable de la
consommation d’huile d’olive s’est aussi produite en Australie, au Japon, au Canada et au Brésil
avec des consommations entre 25.000 à 35.000 tonnes par an dans chacun de ces pays.
Par catégorie d’huile d’olive, la part du marché de l’ « extra vierge » est de 37% au Brésil et en
Australie, 50% au Japon, 54% aux USA et 61% au Canada. Toutefois, le pourcentage d’huile
d’olive « extra vierge » par rapport aux ventes totales des huiles d’olive augmente partout
chaque année.
La Communauté européenne est le premier consommateur mondial d’huile d’olive avec une
moyenne annuelle de 1,8 millions de tonnes pour les trois dernières campagnes. Elle absorbe en
moyenne 71,5% de la consommation mondiale, un pourcentage qui reste stable depuis des
années. L’Italie, l’Espagne et la Grèce concentrent à elles seules plus de 85% de la
consommation communautaire.
6
Consommation d’huile d’olive dans la Communauté (x 1.000 tonnes)
Au cours des années 90, la consommation d’huile d’olive a progressé rapidement dans
l’ensemble de la Communauté, à un taux moyen annuel de 3,3%. Dans les trois grands Etats
membres producteurs, cette croissance a été plus lente, affichant des moyennes annuelles de
2,2% en Grèce et en Espagne et de 2,6% en Italie, avec un certain ralentissement dans les ventes
lors des dernières campagnes. Le potentiel de croissance dans ces trois Etats membres est limité
par les niveaux déjà élevés des consommations actuelles. Avec 25 kg/habitant et an, l'huile
d'olive représente aujourd’hui 58% de la consommation totale de matières grasses en Grèce.
Cette proportion est de 40% en Italie (12 kg/habitant) et 34% en Espagne (12 kg/habitant).
Le Portugal et la France enregistrent pour la décennie des années 90 des taux de croissance de la
consommation nettement plus importants, respectivement 9,7% et 10,8%. Mais ceci se réalise à
partir de niveaux sensiblement inférieurs et qui, encore aujourd’hui, se situent loin des autres
pays producteurs : 6,9 kg par habitant au Portugal et 1,4 kg en France. Comme dans les grands
Etats membres producteurs, lors des dernières années on constate pour le Portugal une certaine
stagnation de la consommation.
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Consommation apparente d’huile l’olive dans la Communauté (Kg/habitant)
Année Grèce Espagne Italie Portugal France Autres TOTAL
1990 20,2 10,1 9,5 2,7 0,5 0,1 3,3
Par catégories d'huile d'olive, il existe des différences importantes entre les marchés des Etats
membres producteurs. En Espagne, presque 80% de l'huile d'olive consommée appartient à la
catégorie « huile d'olive – composée d’huiles d’olive raffinées et d’huiles d’olive vierges ».
Dans cet Etat membre, les catégories d’huiles d’olive « vierges » représentent plus de 20% du
marché, contre seulement 3% en 1990. Les huiles d’olive « vierges » constituent par contre
l’essentiel du marché en Italie (78%), comme en Grèce (85%). Parmi les Etats membres
nouveaux consommateurs, les huiles d’olive « vierge » ou « extra vierge » constituent 96% de la
consommation en France, 90% en Allemagne et 69% au Royaume-Uni.
Sauf à Chypre, à Malte et en Slovénie, la consommation d’huile d’olive dans les dix nouveaux
Etats membres est actuellement très faible, avec des importations annuelles de l’ordre de 6.000
tonnes pour l’ensemble des dix pays. Ils s’approvisionnent essentiellement dans la
Communauté, mais aussi en Turquie et en Croatie. La Pologne, la République Tchèque et la
Slovénie sont les principaux acheteurs.
L’huile d’olive étant principalement consommée dans les zones de production, les échanges
extérieurs concernent en moyenne moins de 20% de la production mondiale.
Pendant les années 90, la Communauté a réalisé en moyenne un peu plus de la moitié (54,5%)
des exportations d’huile d’olive, tandis que les autres exportations étaient effectuées à 32% par
la Tunisie et 7,7% par la Turquie.
La première moitié des années 90 a connu une phase de stabilité relative avec des exportations
communautaires qui avoisinaient 170.000 tonnes, suivie à partir de la campagne 1996/97 par
une période de forte croissance ayant permis d’atteindre une moyenne de 320.000 tonnes lors
des trois dernières campagnes. Ainsi, au cours des dix dernières années, les exportations
italiennes et espagnoles, qui correspondent à 90% du total de la Communauté, ont pratiquement
doublé. Les exportations du Portugal ont augmenté de 55% pendant cette période, alors que
celles de la Grèce, après avoir chuté au milieu des années 90, ont augmenté de 30%.
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Evolution des exportations communautaires (x1.000 tonnes)
Espagne Italie Grèce Portugal France Autres TOTAL
Au niveau des catégories d’huile d’olive, les exportations grecques sont constituées
essentiellement par de l’huile d’olive « extra vierge » (73% pour la campagne 2001/02) tandis
que cette catégorie représente 45% des exportations de l’Italie, 44% de celles de l’Espagne et
21% pour le Portugal. Au niveau du conditionnement, la totalité des exportations de la Grèce et
du Portugal et 91% de l’Italie est expédiée en petits emballages. Les exportations en vrac ont par
contre une certaine importance dans le cas des exportations espagnoles (35%).
En 2000/01 les autres exportateurs d’importance vers les pays non producteurs étaient la
Turquie (1.140 tonnes vers le Canada, 13.800 tonnes vers les Etats-Unis, 540 tonnes vers
l’Australie et 330 tonnes vers le Japon), la Tunisie (6.100 tonnes vers les Etats-Unis) et
l’Argentine (2.900 tonnes vers le Brésil).
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Distribution et évolution des exportations communautaires (1)
USA Australie Canada Japon Brésil
Mil. Ton % EU Mil. Ton % EU Mil. Ton %EU Mil. Ton % EU Mil. Ton % EU
1995/96 99,8 88,2 16,5 99,0 13,6 95,1 16,5 99,4 15,7 82,0
1998/99 139,7 84,1 22,5 96,0 15,9 86,5 28,4 99,7 16,5 70,0
2000/01 194,2, 90,1 28,3 95,0 22,6 92,0 29,6 98,6 21,7 85,0
Bien qu’exportatrice nette, la Communauté est aussi un des principaux importateurs mondiaux
d’huile d’olive. Pendant les années 90, la Communauté a importé une moyenne de
164.300 tonnes (41,2% du total) contre 123.900 tonnes pour les Etats-Unis (31,1%).
L’importance des autres pays importateurs est secondaire par rapport à ces derniers : 21.200 de
tonnes au Brésil, 18.200 en Australie et 16.100 au Japon.
Par Etat membre, c’est l’Italie qui concentre l’essentiel des importations communautaires. En
effet, les importations de la Grèce, du Portugal et de la France ont presque toujours été
négligeables, alors que celles de l’Espagne, qui concernaient des volumes relativement
modestes, ont chuté au cours des dernières campagnes.
10
Evolution des importations communautaires (x1.000 tonnes)
Espagne Italie Grèce Portugal France Autres TOTAL
Le régime de Trafic de Perfectionnement Actif (TPA)4 joue un rôle très important dans les
importations communautaires en représentant entre 60 et 80% du volume total importé. Les
opérateurs communautaires recourent plus intensivement à cet instrument lorsque la production
communautaire se réduit par rapport au total mondial (cas des campagnes 1996/97 et 1998/99).
4
Le régime TPA permet de ne pas appliquer les droits à l’importation ou les autres mesures de politique
commerciale lors de l’importation de marchandises de pays tiers destinées à être réexportées sous forme de
produits finis après avoir subi une opération de transformation à l’intérieur de la Communauté. Dans le cas
de TPA « en équivalence », l’importateur est obligé d’exporter une quantité équivalente d’huile d’olive
transformée, sans qu’il soit nécessaire que l’huile soit physiquement la même.
11
La presque totalité de l’huile d’olive importée dans la Communauté provient de la Tunisie qui
bénéficie d’un contingent d’importation de 53.000 tonnes5 à droit zéro. Pour ce pays, la
Communauté constitue le débouché principal de sa production. Des quantités faibles sont aussi
importées certaines années de Turquie. L’essentiel des importations communautaires d’huile
d’olive se réalise en vrac et est destiné au raffinage ou au coupage avec d’autres huiles vierges.
5
56.000 tonnes à partir de 2005.
12
2.3.2 Les échanges intra-communautaires d’huile d’olive
Ventes Achats Ventes Achats Ventes Achats Ventes Achats Ventes Achats Ventes Achats
1992/93 170,3 15,1 32,0 206,1 132,5 1,5 0,3 26,3 18,1 40,9 2,2 32,6
1993/94 179,3 6,3 32,3 218,2 90,8 3,1 0,4 31,7 11,4 46,4 2,6 47,5
1994/95 103,2 34,0 61,3 152,0 128,6 1,5 2,9 28,4 8,9 47,1 3,5 51,4
1995/96 145,6 40,3 65,5 177,8 149,0 3,9 1,1 28,1 6,2 52,6 3,8 49,4
Moyenne 149,6 23,9 47,8 188,5 125,2 2,5 1,2 28,6 11,2 46,8 3,0 45,2
1996/97 342,5 6,4 60,8 355,0 96,8 3,7 2,7 35,4 3,6 63,3 3,7 64,8
1997/98 352,8 8,3 64,5 327,6 122,0 0,0 6,2 48,0 4,7 79,8 5,1 3977,8
1998/99 193,7 27,6 85,3 279,3 199,7 3,2 2,7 34,7 4,1 75,5 4,2 90,2
99/2000 300,6 7,3 92,7 292,3 118,0 1,4 1,2 38,2 2,1 82,5 4,9 105,6
Moyenne 297,4 12,4 75,8 313,6 134,1 2,1 3,2 39,1 3,6 75,3 4,5 84,6
2000/01 395,6 7,8 102,6 386,2 150,0 1,0 4,1 50,7 2,2 97,6 7,3 109,5
2001/02 488,0 8,4 182,9 444,3 80,0 0,0 3,1 47,7 3,1 95,7 4,2 109,2
2002/03(1) 335,0 22,0 200,0 440,0 155,0 0,0 2,5 49,8 3,1 95,8 4,5 116,8
Moyenne 406,2 12,7 161,8 423,5 128,3 0,3 3,2 49,4 2,8 96,4 5,3 111,8
En général, l’Espagne et la Grèce vendent de l’huile au reste de la Communauté. Alors que les
ventes espagnoles sont passées d’une moyenne 150.000 tonnes dans la première moitié des
années 90 à 406.000 dans les trois dernières campagnes, les ventes d’huile grecque se sont
maintenues aux mêmes niveaux pendant cette période. Pendant la période 1996/97-2001/02
l’essentiel des exportations espagnoles (64,9%) et grecques (94,0%) a été destiné à l’Italie. La
France et le Portugal constituent aussi des marchés importants pour l’Espagne absorbant
respectivement 16,4% et 11,7% de ses ventes à l’intérieur de la Communauté. Les achats de
provenance communautaires sont par contre très petits dans le cas de la Grèce et de l’Espagne,
surtout depuis la deuxième moitié des années 90.
13
Bien qu’étant eux-mêmes des Etats membres producteurs, le Portugal et la France achètent des
quantités de plus en plus importantes d’huile d’olive en provenance d’autres Etats membres
(augmentations de 72% et 106% respectivement). Leurs ventes aux autres Etats membres sont
par contre presque négligeables.
Les Etats membres non producteurs d’huile d’olive ont augmenté leurs achats de 147% afin de
satisfaire une demande toujours croissante.
Origine: Espagne (%) Italie (%) Grèce (%) Portugal (%) France (%) Autres (%)
Destination:
Espagne 3,2 2,3 59,8 9,2 0,4
Source: Eurostat
Au niveau des catégories d’huile d’olive, les échanges communautaires de la campagne 2001/02
ont concerné pour 78% des huiles d’olive « vierge » et « extra vierge » et pour 13% des huiles
d’olive « lampante ».
Comparativement aux autres huiles alimentaires, l’huile d’olive est un produit cher. Au stade de
gros, le rapport des prix entre l’huile d’olive et les huiles alimentaires de consommation
courante est de l’ordre de 1 à 4 ou 5.
Face à une demande en progression relativement constante, les fortes oscillations inter annuelles
de la production ont comme conséquence des fluctuations importantes au niveau des prix payés
aux producteurs. Toutefois, on constate que les prix à la consommation présentent des
comportements plus stables en raison du lissage effectué par les opérateurs.
En Italie et en Grèce, les cotations de l’huile d’olive au niveau de la production ont connu une
tendance à la baisse au cours et surtout dans les dernières années 90. Ainsi, le prix producteur de
l’huile d’olive « extra vierge » en Italie est passé d’une moyenne de 2.738 €/tonne6 dans la
première moitié des années 90 à 2.318 €/tonne dans les dernières campagnes (-15%). En Grèce
il est passé de 2.414 €/tonne à 1.905 €/tonne, soit une diminution de 21%. En Espagne, après
6
Les cotations de la campagne de commercialisation 1995/96 ont été anormalement élevées en raison de la
faible récolte. Par conséquent, on n’a pas considéré cette campagne pour le calcul du prix moyen de la
première moitié des années 90.
14
une hausse intervenue suite à l’adhésion à la Communauté et prolongée par les effets de la
sécheresse de la campagne 1995/96, les prix de l’huile d’olive « extra vierge »se sont réduits
graduellement. Par rapport au début des années 90, ils sont passés d’une moyenne de
2.480 €/tonne à 1.826 €/tonne, soit une baisse de 26%.
Bien que le marché communautaire soit fortement intégré et présente un niveau d’échanges de
plus en plus important, les marchés nationaux continuent à afficher des spécificités au niveau
des prix. En Italie, les prix de l’huile d’olive « extra vierge » sont en permanence supérieurs à
ceux de la Grèce et surtout de l’Espagne (21,6% et 26,9% respectivement pour la période
1999/00-2001/02). Les cotations de l’huile d’olive « lampante » présentent par contre une plus
grande homogénéité et sont plus élevées en Espagne qu’en Italie et surtout qu’en Grèce. Comme
conséquence, l’écart entre le prix producteur de l’huile d’olive « extra vierge » et de l’huile
d’olive « lampante » est considérable en Italie (655 €/tonne, soit plus de 39,4% par rapport à
l’huile d’olive « lampante »), un peu moins en Grèce (442,6 €/tonne, soit plus de 30,3%) et très
faible en Espagne (122 €/tonne, soit plus de 7,2%).
Au niveau du comportement des consommateurs face aux variations de prix, l'analyse des
élasticités7 montre aussi des différences importantes entre les Etats membres. Ainsi, par rapport
au prix de gros, l'élasticité de la demande est très faible en Grèce, et faible en Italie (-0,16) où la
demande réagit relativement peu aux variations de prix. Par contre, elle est significative en
Espagne (-0,44) où l'écart entre les prix de l'huile d'olive et des huiles de graines (tournesol) joue
7
Evaluation des impacts des principales mesures de l’OCM dans le secteur de l’huile d’olive, ADE.
L’élasticité est une mesure de la contraction de la demande face à une augmentation des prix.
15
toujours un rôle déterminant dans la décision d’achat. L’élasticité de la demande est encore plus
significative en France (-0,47) et dans l'ensemble des Etats membres ne produisant pas d'huile
d'olive (-0,47).
Sur base des données du COI, la production moyenne de 1995/96 à 1999/2000 a progressé, par
rapport à celle de 1990/91 à 1994/95, de 27% dans la Communauté et de 24% au niveau
mondial. Du côté de la consommation, pour les mêmes périodes, celle-ci aurait progressé de
18% dans la Communauté et de 20% au niveau mondial.
Il ressort de ces chiffres une certaine tendance à la fragilisation de l’équilibre global du marché,
dont les premières conséquences sont les diminutions de prix aux producteurs intervenues
depuis les dernières années 90. La forte progression de la production communautaire a entraîné
une stabilisation voire une diminution des importations, en dépit de l’augmentation très
importante de la demande communautaire (consommation interne plus exportations).
La projection des productions et consommations à l'échelle mondiale pour l'horizon 20088 faite
par le Conseil Oléicole International se base sur les tendances passées, corrigées par les avis
d’un groupe d'experts afin de tenir compte des développements non linéaires. Elle comporte des
résultats semblables à ceux évoqués dans le paragraphe précédent, avec une estimation pour
l’année 2008 d’un surplus de la Communauté de 302.000 à 332.000 tonnes, dont les débouchés
devraient être trouvés sur les marchés internationaux. Cette projection du COI prévoit également
pour la fin de la décennie un surplus équivalant à 6% de la production mondiale, contre 4,3% à
la fin des années 90, et donc une légère tendance à la détérioration de l’équilibre global du
marché.
Les résultats de ces projections doivent bien sûr être considérés avec précaution. D’une part il
s’agit de tendances sur une production qui connaît beaucoup d’aléas, et d’autre part, de petites
variations dans la progression des exportations et surtout dans l’évolution de la production
communautaire, entraînent des déviations importantes dans les résultats finaux. En fait, lesdites
simulations se basent sur des données assez peu précises en ce qui concerne le potentiel
productif actuel de la Communauté.
Toutefois et en résumé, il faut s’attendre globalement à un équilibre fragile qui serait remis en
question si la production mondiale croissait plus que prévu ou si l’augmentation de la demande
fléchissait en raison de l’absence de nouveaux consommateurs d’huile d’olive.
Les exportations et les ventes aux Etats membres nouvellement consommateurs semblent
appelées à jouer un rôle de plus en plus décisif dans la préservation de la situation actuelle
d’équilibre du marché et l’absence d’excédents structurels. Ceci exigerait un rythme soutenu de
croissance de ces nouveaux marchés dans le futur, et donc la nécessité de convaincre et fidéliser
de nouveaux consommateurs d’huile d’olive.
8
Conseil International de l’Huile d’Olive, projection de la production et de la Consommation d’Huile
d’Olive, CE..R.54.Doc n°3, 2 Avril 2001
16
2.6 Les olives de table
La production mondiale est actuellement d’environ 1,3 millions de tonnes, contre 1 million de
tonnes au milieu des années 90. La grande diversité de variétés d’olives de table et le
développement de nouvelles présentations (olives entières, dénoyautées, en tranches, farcies) a
permis la diversification du produit et est à la base de la croissance du secteur des olives de table
au cours des dernières années.
Comme pour l’huile d’olive, la production d’olives de table est marquée par des oscillations
annuelles, conséquence des aléas climatiques et de l’alternance biologique de l’olivier. Le fait
que la plupart des variétés d’olives de table puissent aussi être utilisées pour la production
d’huile explique le lien étroit entre les marchés des deux produits, qui se développent dans un
équilibre dynamique : la baisse du prix d’achat des olives pour leur transformation en olives de
table entraîne le transfert d’une partie de la récolte vers la production d’huile ce qui, à son tour,
pèse sur les cotations de l’huile d’olive.
En outre de la Communauté qui est le plus grand producteur avec 40% du total mondial, les
autres producteurs d’olives de table sont la Turquie (13%), les Etats-Unis (10%), le Maroc
(8%), la Syrie (7%) et l’Egypte (4%). L’importance relative de chacun de ces producteurs s’est
maintenue pendant les dix dernières années, mais dernièrement l’Egypte progresse très
fortement.
Après des productions annuelles de l’ordre de 360.000 tonnes au début des années 90, la
Communauté est passée à une production moyenne de 650.000 tonnes pour les trois dernières
campagnes. L’Espagne en représente 478.000 tonnes, soit 73,4% de la production
communautaire, la Grèce 100.000 tonnes (15,3%) et l’Italie 62.000 tonnes (9,5%). Le Portugal
et la France produisent 10.000 tonnes et 2.000 tonnes d’olives de table, ce qui représente
respectivement 1,5% et 0,3% du total de la Communauté.
17
Production d’olives de table dans la Communauté (x 1.000 tonnes)
18
Dans la Communauté, sur une consommation moyenne de 500.000 tonnes lors des trois
dernières années, l’Espagne représente 39,8% du total avec 199.000 tonnes, suivie de l’Italie
avec 145.000 tonnes (29%), la France avec 39.000 tonnes (7,8%), la Grèce 27.000 tonnes
(5,4%) et le Portugal 13.000 tonnes (2,6%). Parmi les Etats membres non producteurs,
l’Allemagne consomme une moyenne de 33.000 tonnes (6,6%) et le Royaume-Uni 13.000
tonnes (2,6%).
Les échanges internationaux se sont situés pendant les dernières campagnes aux alentours de
400.000 tonnes par an. La Communauté est le plus grand exportateur mondial avec 48% du
volume total, suivie par le Maroc (23%), l’Argentine (10%) et la Turquie (8%). L’Egypte
semble appelé à jouer un rôle croissant. Les plus grands importateurs sont les Etats-Unis (30%),
suivis par la Communauté (18%), le Brésil (16%) et le Canada (6%).
Au niveau des exportations communautaires, l’Espagne représente 76% des ventes, suivie par la
Grèce (19%). La France réalise 54% des importations communautaires et l’Allemagne 16%. La
Communauté présente un solde commercial positif qui est passé d’une moyenne de 59.000
tonnes au début des années 90 à une moyenne de 161.000 pour les trois dernières campagnes,
représentant 25% de la production communautaire.
19
Evolution du solde commercial communautaire (x 1.000 tonnes)
Les exportations communautaires occupent une position prédominante dans le marché des Etats-
Unis, avec 75% des importations, essentiellement composées par des olives vertes (65,4%)
tandis que les olives noires ou tournantes représentent 39,5% et celles provisoirement
conservées 4,1%. Le Brésil, l’autre grand marché d’importation, s’approvisionne
essentiellement en Argentine (70%), alors que la Communauté fournit 14% de ce marché,
essentiellement avec des olives provisoirement conservées. Depuis quelques années, les
exportateurs communautaires essayent d’ouvrir de nouveaux marchés, notamment dans l’Est de
l’Europe et au Moyen Orient.
Mil. Ton % EU Mil. Ton % EU Mil. Ton % EU Mil. Ton % EU Mil. Ton % EU
2001/02 85,0 75,3 11,1 96,6 15,2* 73,6 0,9 45,6 6,9 14
20
3. LE SECTEUR DE L’HUILE D’OLIVE ET DES OLIVES DE TABLE
– La production oléicole est marquée par une très forte hétérogénéité, aussi bien spatiale
que temporelle. Dans une même exploitation, les rendements peuvent varier fortement
d’une année à l’autre, surtout en fonction des conditions climatiques et de l’alternance
biologique de l’olivier. En outre, des parcelles voisines peuvent afficher des productions
très différentes dans la même année en fonction de la conduite de la culture et
notamment de l’existence d’irrigation.
– Sur les terrains marginaux ou fragilisés, la culture de l’olivier est très souvent la seule
activité agricole praticable et constitue ainsi l’unique alternative à l’abandon et à la
désertification.
9
Etudes réalisées sur base d’une méthodologie mise au point par le Centre Commun de Recherche d’Ispra.
Le dénombrement des oliviers et l’évaluation des surfaces ont été réalisés par photo-interprétation assistée
par ordinateur sur un échantillon représentatif des photographies aériennes.
21
actuellement disponible de l’étendue des plantations oléicoles pour l’ensemble de la
Communauté.
Le nombre d’oliviers ainsi obtenu dépasse largement celui déclaré par les producteurs en
1998/99 dans leurs demandes d’aides (+35% en Espagne, +13% en Italie). Ceci n’est pas
surprenant puisqu’une partie des oliveraies dans la Communauté ne fait pas l’objet de demande
d’aide. La plupart de ces cas correspond à de petites exploitations ayant obtenu une très faible
récolte.
Résultats OLISTAT
Minimum / Maximum (95% proba) (1) 296 / 322 230 / 246 163 / 178 68,5 / 75,1 6,2 / 7,6 764 / 828
Minimum / Maximum (95% proba) (1) 276 / 300 220 / 239 146 / 159 60,7 / 66,1 4,3 / 4,7 706 / 768
Oliviers adultes entretenus (2-3) 221,5 184,7 131,2 54,8 4,0 596,2
Minimum / Maximum (95% proba) (1) 212 / 231 177 / 193 126 / 137 52,5 / 57,1 3,8 / 4,2 571 / 621
Autres résultats
Casier oléicole (déclarations contrôlées) 179,3 133,0 - - 2,2
Résultats OLIAREA
Surface estimée 2424 1431 1026 529 39 5449
Minimum / Maximum (95% proba) (1) 2307 / 2540 1376 / 1485 966 / 1085 497 / 562 34 / 45 5181 / 57
Autres résultats
EUROSTAT 1997 2239 1147 729 320 13 4448
(1) Sur base de l’intervalle de confiance établi pour le total des oliviers.
D’après les données OLISTAT, dans l’ensemble de la Communauté les « jeunes » plantations
comporteraient 140 millions d’arbres en 1998/99 et représenteraient presque 20% des oliviers
entretenus (23% en Espagne, 19% en Italie et des pourcentages entre 11 et 14% pour les autres
Etats membres producteurs). Les informations communiquées par les Etats membres indiquent
de leur côté que le nombre d’oliviers plantés entre 1995 et le 1er mai 1998, et donc éligibles à
l’aide, avoisinerait 60 millions. La production de ces oliviers devrait arriver progressivement sur
22
le marché, essentiellement à partir de 2003. S’agissant majoritairement de plantations à bonne
productivité, leur potentiel de production peut être chiffré à au moins 360.000 tonnes.
Italie 1.436.911
TOTAL 65.366.888
La prolifération des nouvelles plantations après le 1er mai 1998 dans certaines régions oléicoles
de la Communauté est un fait incontestable qui relève de l’observation directe. Toutefois, les
données à cet égard sont assez incomplètes malgré le fait que ces plantations doivent faire
l’objet d’une déclaration de planter.
D’après les informations communiquées par les Etats membres et qui vraisemblablement sous-
estiment l’importance du phénomène, le rythme annuel d’installation de nouvelles plantations
(non éligibles à l’aide) s’est maintenu dans le même ordre de grandeur depuis 1998, pour arriver
à un total cumulé de 5,3 millions d’arbres, sans la Grèce. L’existence d’un nombre considérable
de nouvelles plantations en Grèce peut être constatée en parcourant quelques-unes de ses
régions oléicoles.
Ces chiffres semblent indiquer que dans certaines régions oléicoles les nouvelles oliveraies
peuvent être rentables sans aide mais il est aussi possible que certains producteurs aient pris la
décision de planter considérant que le système de contrôle n’arrivera pas à les exclure de l’aide.
Présumant pour ces nouvelles plantations un rendement par hectare élevé de plus de 12 kg/arbre,
le potentiel productif des 5,3 millions d’arbres supplémentaires communiqués par les Etats
membres peut être chiffré à au moins 65.000 tonnes additionnelles d’huile d’olive dont
l’essentiel arrivera sur le marché à partir de 2005.
Les nouvelles plantations au Portugal et en France relèvent des programmes approuvés par la
Commission et sont en principe éligibles à l’aide.
23
Oliviers implantés depuis la campagne 1998/99
1999/00
Espagne 1.701.378 107.137 - 107.137 1.748.071
2000/01
Espagne (2) 940.148 178.805 - 178.805 698.655
Portugal 267.323
2001/02
Espagne (2) 2.012.490 229.200 - 229.200 1.153.479
Portugal 295.105
(1) Programme régional approuvé par la Commission avant le 31 octobre 1998 ; (2) Certains dossiers en attente de
décision
Source : Communications des Etats membres
Le Système d’Information Géographique (SIG) oléicole dont la réalisation fut décidée en 1998
vise à pourvoir le secteur d’un outil d’information performant. Le SIG représente une
simplification importante par rapport à l’ancien casier oléicole car il concerne seulement les
exploitations déposant des demandes d’aide. Il est basé sur un système d’identification des
parcelles agricoles généré par cartographie numérique. La base de données ainsi obtenue permet
de comparer les oliviers dénombrés sur les photographies avec ceux déclarés par les
producteurs.
En juillet 2003, le recensement et la localisation des oliveraies des demandeurs d’aide dans le
cadre du Système d’Information Géographique (SIG) oléicole ne sont pas finalisés dans tous les
Etats membres. Seulement le Portugal, l’Italie et quelques régions espagnoles dont l’Andalousie
ont informé de l’achèvement de leurs SIG oléicoles. Comme prévu (le SIG ne recense que les
parcelles faisant objet d’une demande d’aide), les dénombrements d’arbres ainsi obtenus
donnent des chiffres inférieurs à ceux d’OLISTAT : 35,7 millions d’arbres au Portugal (contre
24
71,1) et 198 millions en Italie (contre 224,7), mais qui se rapprochent beaucoup de ceux des
déclarations de culture (37 millions pour le Portugal et 189,7 pour l’Italie).
L’étude d’évaluation de ADE estime qu’en moyenne les rendements ont progressé de presque
3% par an dans l’ensemble de la Communauté au cours des années 90. Ces estimations,
calculées en fonction de l’augmentation de la production et de la progression des surfaces sont
toutefois soumises à une grande marge d’erreur et leur valeur doit donc être considérée comme
approximative.
(*) Estimation sur base des statistiques italiennes des superficies cultivées. Source : ADE
En résumé, les imprécisions relatives au potentiel productif (évolution des surfaces et des
productions par hectare) rendent incertaine l’estimation du potentiel de production actuellement
installé dans la Communauté. Sur base des considérations préalables ainsi que des résultats des
trois dernières campagnes de commercialisation, on peut toutefois prévoir pour les prochaines
années une production moyenne située autour de 2,4 - 2,7 millions de tonnes d’huile d’olive.
Les données du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA) fournissent une vue
d’ensemble mais limitée de la situation structurelle des exploitations oléicoles dans la
Communauté. En effet, le RICA ne prend en considération que les exploitations dites
10
La déclaration de culture, déposée par les oléiculteurs au début de la campagne contient, entre autres
informations, le nombre d’oliviers de l’exploitation et constitue une démarche nécessaire en vue de la
demande d’aide. Celle-ci est déposée en fin de campagne après la finalisation de la récolte et indique la
production obtenue par l’oléiculteur. Un certain nombre d’oléiculteurs déposent la déclaration de culture
mais pas la demande d’aide.
25
« professionnelles » ou de taille suffisante pour fournir une activité principale à l’exploitant et
un niveau de revenu suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Ainsi, les résultats RICA
sont significatifs pour 75-80% de la production de chaque Etat membre, mais les échantillons de
référence ne représentent que 53% des exploitations oléicoles italiennes, 60% des exploitations
grecques et 65% des espagnoles.
(1) Données OLISTAT divisées par le nombre moyen de demandes d’aide; (2) données RICA pour la période 1995-99, calculs
ADE ; (3) Situation de l’agriculture dans l’UE, rapport 2000
Du point de vue de la production, la fragmentation du secteur oléicole peut être illustrée par le
poids des producteurs recevant des aides à la production pour des quantités très faibles d’huile
d’olive. Ainsi, en Italie et en Espagne, en moyenne, un bénéficiaire sur cinq produit moins de
100 kg d’huile. Ce cas concerne plus de 40% des producteurs Portugais et les deux tiers des
producteurs en France. La proportion des tout petits producteurs est vraisemblablement encore
plus importante que les chiffres ne le montrent puisqu’un certain nombre d’entre eux ne
demandent pas d’aide en raison de leurs très faibles productions.
Espagne 12,6% 8,6% 11,1% 23,0% 18,0% 21,0% 37,2% 33,3% 34,4%
Italie 10,4% 4,0% 8,9% 26,1% 14,1% 26,0% 49,6% 35,7% 51,3%
Portugal 26,5% 11,1% 24,1% 47,0% 29,1% 48,9% 68,7% 56,3% 74,0%
France 42,6% 41,0% 50,0% 65,2% 63,4% 70 ,33 82,7% 82,3% 86,1%
Dans la Communauté c’est en Italie et en France que l’on trouve les plus fortes proportions de
toutes petites exploitations en termes de nombres d’arbres. D’après les déclarations de culture,
36,9% des exploitations en Italie et 45,2% en France comptent moins de 50 arbres, alors que ce
pourcentage se réduit aux environs de 17% en Espagne, Grèce et Portugal.
26
% de déclarations de culture par nombre d’oliviers (2000/01)
N. Oliviers Espagne Italie Grèce Portugal France
La structure des coûts des exploitations oléicoles dépend d’une multitude de variables,
notamment du type de plantation (traditionnelle, intensive), de l’orographie (parcelles en pente
ou en plaine), de la productivité des arbres, etc. Au niveau de l’ensemble de la Communauté,
l’information qui existe à cet égard est hétérogène, non systématisée et inadéquate pour établir
des comparaisons représentatives.
Globalement, les oliveraies ayant les densités d’arbres les plus élevées bénéficient, par rapport
aux oliveraies plus extensives, d’une réduction des coûts unitaires de production en raison des
économies d’échelles. De plus, on constate que, pour des rendements équivalents, les coûts
directs par hectare sont plus élevés dans les exploitations situées sur des terrains en pente. Ceci
concerne en particulier les coûts de récolte qui, pour la plupart des exploitations oléicoles
représentent à eux seuls au moins la moitié des charges de production. La quantification précise
des coûts de récolte est très difficile car ils dépendent du prix de la main d’œuvre, de la densité
et du type de plantation, de la productivité par hectare et, surtout, du degré de mécanisation.
Toutefois, la mécanisation de la récolte est impossible au-delà d’une pente d’environ 15% et,
économiquement, elle ne se justifie que dans les exploitations d’une assez grande taille et de
bonne productivité par hectare. Pour les olives de table, la cueillette des olives doit être
particulièrement soignée et les systèmes de récolte mécanique n’existent actuellement qu’en
phase expérimentale.
La rentabilité des exploitations oléicoles dépend d’un nombre élevé de facteurs, plus encore que
pour les coûts de production. Toutefois, la progression dans certaines régions de la Communauté
des nouvelles plantations inéligibles à l’aide semble indiquer que, au moins pour les régions
concernées, la rentabilité de l’oléiculture dépasse celle des autres spéculations agricoles.
Les données du RICA indiquent que la valeur ajoutée par hectare varie dans la Communauté
dans un rapport de 1 à 6, en fonction des prix et des rendements. Elle est faible au Portugal
(rendements bas) moyenne en Espagne (prix et productions moyens par hectare) et élevée en
Italie et en Grèce (prix et rendements plus élevés). Le rendement du travail est pourtant
supérieur en Espagne où un actif entretient en moyenne 19,2 hectares contre 5,3 en Italie et 2,1
en Grèce. Ainsi, les revenus par actif seraient relativement élevés en Espagne, moyens en Italie
et bas en Grèce et au Portugal, avec une variabilité de 1 à 7.
27
Des différences très importantes existent aussi à l’intérieur de chaque Etat membre. Par
exemple, certaines estimations officielles du gouvernement régional de l’Andalousie indiquent
que pendant la période 1997/2001 en moyenne 35% de la surface oléicole de cette région a
présenté des marges de rentabilité négatives, alors que selon l’étude d’évaluation commanditée
par la Commission est basée sur des données du RICA, une diminution des revenus des
oléiculteurs équivalente à l’aide à la production impliquerait que 18% de la superficie oléicole
totale cesserait d’être rentable.
Par rapport aux autres types de productions agricoles, les résultats du RICA indiquent qu’en
Espagne le revenu par actif familial en oléiculture est supérieur à ceux des autres productions
végétales et dépasse même de 20% la moyenne de l’ensemble des autres orientations agricoles.
En Italie, le revenu par actif familial en oléiculture dépasse celui des cultures arables, mais il est
inférieur de 4% à la moyenne de toutes les orientations agricoles confondues. En Grèce, le
revenu par hectare est inférieur de 10% à la moyenne alors qu’au Portugal, le revenu des
exploitations oléicoles est équivalent à celui de la moyenne de l’ensemble des autres orientations
agricoles. Ces résultats n’ont également qu’une valeur approximative et des différences
importantes peuvent être constatées à l’intérieur de chaque Etat membre.
28
Revenu agricole par actif familial par orientation (moyenne années 1995-99)
29
La fragmentation caractérisant le secteur oléicole concerne aussi le secteur de la transformation
qui comptabilise presque 11.000 moulins agréés11 pour l’ensemble de la Communauté.
L’existence d’un moulin proche de l’oliveraie permet le broyage des olives immédiatement
après la récolte, ce qui favorise l’obtention d’huile de bonne qualité. L’Italie compte à elle seule
6.000 moulins et la Grèce 2.200. En Espagne, où la production est géographiquement plus
concentrée, les moulins sont comparativement moins nombreux (1.700) mais avec de plus
grandes capacités de trituration.
Installations de raffinage 29 13 27 8
Installations d’huile de grignons d’olive 53 45 42 13
Installations de conditionnement d’huile 440 300 90 49
Installations de conditionnement d’olives 404 53 256 30
Source : Communications des Etats membres
11
Le nombre de moulins en activité est inférieur de 5-10% à ce chiffre.
30
3.5 L’importance socio-économique
L’essentiel de la production d’huile d’olive se concentre parmi des régions moins développées
de la Communauté : l’Espagne, la Grèce et le Portugal font partie des Etats membres
bénéficiant des fonds de cohésion. Malgré certaines exceptions (la Toscane en Italie et la
Catalogne en Espagne), la grande majorité des régions productrices relèvent de l’objectif 1 de la
politique régionale communautaire.
Par rapport aux moyennes des Etats membres dont elles font partie, les régions oléicoles les plus
représentatives de la Communauté affichent un pouvoir d’achat relativement bas. Dans le cas de
l’Italie et de l’Espagne, les régions oléicoles connaissent des taux de chômage qui sont près du
double des moyennes nationales respectives.
La culture de l’olivier et en particulier la cueillette des olives est une importante source d’emploi
et donc d’intérêt social. Selon certaines estimations officielles12, l’emploi associé à la culture de
l’olivier en Andalousie serait de 22.850.000 journées-homme (approximativement 15,7 par
hectare), dont 54% directement dans les opérations de récolte. L’essentiel des activités oléicoles
s’effectue en hiver, ce qui permet de compléter les revenus des salariés agricoles car la demande
de main d’œuvre agricole se concentre pendant les mois d’été et automne.
12
El olivar Andaluz, Junta de Andalucía
31
L’utilisation de main d’œuvre rémunérée dépend de la taille de l’exploitation. Dans les petites
exploitations (plus nombreuses en Italie et en Grèce), la main d’œuvre familiale peut suffire à la
réalisation des travaux tandis que le recours à la main d’œuvre salariée devient nécessaire dans
les exploitations plus grandes. D’après les données du RICA, l’utilisation de main d’œuvre
rémunérée dans les exploitations spécialisées est très limitée en Grèce, alors qu’elle représente
15% du total en Italie, 25% au Portugal et plus de 50% en Espagne.
Cultivé depuis l’Antiquité, l’olivier est un arbre rustique, peu exigeant est bien adapté aux
conditions difficiles des régions méditerranéennes. Il y est un élément caractéristique du paysage
et y valorise efficacement les ressources en eau.
Les plantations traditionnelles comportent la valeur écologique et paysagère la plus élevée. Par
leur mode de gestion généralement extensif, avec un recours minimal aux intrants externes à
l’exploitation, elles ne portent pas préjudice mais plutôt enrichissent les écosystèmes concernés.
Dans les zones en pente, les plantations traditionnelles sont souvent disposées en terrasses,
contribuant ainsi à réduire les problèmes d’érosion et de perte du sol.
Toutefois, il existe des cas où la culture de l’olivier a créé des préjudices à l’environnement. Au
cours des dernières années, l’installation de certaines nouvelles plantations s’est effectuée par
défrichement de terres marginales et peu aptes à l’activité agricole, mais qui abritaient des
écosystèmes d’intérêt environnemental qui ont ainsi été perdus. Lorsque ces plantations se sont
produites sur des terrains en pente, très souvent aucune mesure n’a été prise pour atténuer les
risques d’érosion (implantation de couvertures végétales, réalisation des travaux du sol suivant
les lignes de niveau, etc).
D’une façon générale, l’intensification des oliveraies s’accompagne d’un recours plus important
aux intrants tels que les engrais et les produits de défense végétale (insecticides et herbicides)
mais aussi à l’eau d’irrigation, ce qui peut aggraver les déficits hydriques de certaines régions de
production. Il existe aussi des modèles de gestion des oliveraies intensives qui préconisent des
32
sols démunis de couverture végétale afin de faciliter les travaux culturaux. Cette élimination
systématique de l’enherbement par des moyens chimiques, mécaniques ou techniques affecte
négativement la biodiversité et favorise les pertes des matières organiques des sols. Ainsi,
l’intensification excessive est une source de dégradation environnementale et d’érosion, voire de
désertification.
Les techniques de culture qui visent la protection de l’environnement tels que la production
biologique, les stratégies d’enherbement et de gestion de la couverture végétale, sont de plus en
plus appliquées en production oléicole mais restent encore minoritaires. Bien que les
programmes de développement rural des zones de production oléicole incorporent des mesures
agro-environnementales pour l’olivier, des progrès importants restent à faire dans ce domaine
notamment au niveau de l’utilisation des budgets disponibles. Il faut noter aussi une extension
croissante des mesures nationales visant la protection des oliviers anciens ou singuliers qui par
leurs caractéristiques font partie du patrimoine paysager des régions concernées.
Dans les systèmes d’obtention d’huile d’olive par pression ou par centrifugation à trois phases
(huiles, margines et grignons), majoritaires en Italie et en Grèce, l’enjeu environnemental est lié
au grand volume d’eau qu’il faut ajouter ainsi qu’a l’évacuation du grand volume de margines.
Pour éviter tout préjudice à l’environnement, la décharge des margines dans les cours d’eau
devrait être faite seulement après traitement, ce qui nécessite que les moulins soient munis
d’installation d’épurement ou de bassins d’évaporation.
L’épandage des margines dans les champs en tant que fertilisant est aussi possible. Mais les
doses utilisées doivent être absorbées entièrement par les racines des plantes et les pertes par
ruissellement ou percolation qui polluent la nappe phréatique doivent être évitées. Il s’agit d’une
technique utilisée fréquemment en Italie, qui convient à des régions n’ayant pas une trop forte
concentration de production oléicole ou ayant des surfaces d’épandage suffisantes à proximité
des moulins (en raison de leur humidité, le transport des margines à grandes distances n’est pas
économique).
Les quantités d’eau nécessaires pour la centrifugation à deux phases (huiles et grignons
humides) sont considérablement inférieures, ce qui a encouragé la généralisation de ce procédé
en Espagne où il a été installé dans 52% des moulins, correspondant à 76% de la production.
Toutefois, ce système produit une grande quantité de grignons humides qui nécessitent un
traitement de séchage à des températures élevées pour pouvoir extraire l’huile qui reste dans les
grignons13.
13
Cette opération de séchage a été à l’origine de l’alerte sanitaire déclenchée en 2001 suite à la détection
d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans certaines huiles de grignons d’olive. A l’heure
actuelle, des solutions techniques existent pour régler ce problème, notamment le filtrage de l’huile de
grignons avec du charbon actif.
33
De nouvelles techniques se développent actuellement pour permettre la valorisation énergétique
de la biomasse de l’olivier (restes de la taille des arbres, traitement des grignons après
l’extraction de l’huile, etc), ce qui, à terme, devrait aboutir à une contribution positive de la
filière oléicole à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
4.1 Introduction
Au moment de sa création en 1966, l’objectif principal de l’OCM dans le secteur des matières
grasses était de garantir aux oléiculteurs communautaires un revenu équitable, en soutenant leur
production et en favorisant l’utilisation de l’huile d’olive dans la Communauté.
Le règlement n° 136/66/CEE du Conseil, qui constitue depuis le début la base du régime, a fait
l’objet de nombreuses adaptations au long des années, notamment en deux occasions : en 1987
lorsque la Communauté est devenue exportatrice nette suite à l’adhésion de l’Espagne et du
Portugal, et en 1998 lorsque les conditions de marché ont rendu nécessaire une modification
substantielle du système d’aides. La réforme de 1998 visait la défense et l’amélioration de la
qualité, la stabilisation des revenus des oléiculteurs, l’équilibre dynamique du marché ainsi que
l’organisation et le contrôle du secteur. Elle a comporté, en outre, une simplification du régime,
une concentration des ressources financières sur l’aide à la production et une répartition parmi
les Etats membres du stabilisateur budgétaire sous forme de quantités nationales garanties
(QNG).
La réforme de 1998 fixait l’échéance pour une modification en profondeur du régime en 2001.
Celle-ci a dû être finalement reportée jusqu’en 2004, en raison de l’insuffisance d’informations
sur le secteur. Afin d’assurer la fin des travaux de constitution du système d’information
géographique (SIG) oléicole en temps utile, le Conseil a décidé d’exclure du bénéfice de l’aide,
à partir du 1er novembre 2003, les productions correspondant à des oliviers et des surfaces non
répertoriés dans un SIG oléicole.
Toute une série de mesures découlant de « la stratégie de la qualité pour l’huile d’olive »
présentée par la Commission en 2001 a également été mise en place : modification de la
classification des catégories d’huile d’olive, renforcement des règles d’étiquetage afin de fournir
une information plus précise au consommateur et mise au point de l’encadrement permettant le
financement, à travers une retenue sur l’aide à la production, des activités des organisations
d’opérateurs dans les domaines du suivi du marché, des impacts de l’activité oléicole sur
l’environnement, de l’amélioration de la qualité et de la certification et défense de la qualité.
34
4.2 Aides à la production et à la consommation d’huile d’olive
Historiquement, le soutien au secteur a été composé, au niveau du marché intérieur, par deux
types d’aides principales : celle octroyée aux producteurs (aide à la production) dont le but est
de contribuer à un revenu équitable des producteurs en complétant les recettes obtenues par la
vente de leurs produits, et celle accordée à la mise de l’huile d’olive sur le marché (aide à la
consommation) qui visait le maintien de la compétitivité de l’huile d’olive par rapport aux autres
huiles végétales. Cette dernière aide était octroyée aux huiles d’olive mises en vente dans la
Communauté en conteneurs d’un maximum de 5 litres, conditionnés dans un établissement
agréé.
Au début, le régime huile d’olive s’articulait autour d’une série de prix institutionnels, fixés
annuellement par le Conseil avec un système de majorations mensuelles en fonction desquels on
calculait les montants des aides. Ainsi, le prix indicatif à la production était censé indiquer celui
d’un revenu équitable aux oléiculteurs tandis que le prix de marché représentatif (disparu depuis
la campagne 1998/99) était celui auquel théoriquement devait s’effectuer l’écoulement de la
production compte tenu notamment des prix des autres huiles. Le prix d’intervention devait
permettre une recette minimale pour les producteurs, alors que le prix de seuil (disparu après la
campagne 1993/94) avait pour but que le prix de vente de l’huile importée se situe au niveau du
prix indicatif de marché, assurant ainsi la protection de la production communautaire.
Bien que ce système permettait une bonne adaptation aux conditions variables du marché, il ne
garantissait pas la neutralité budgétaire et risquait d’encourager le développement du secteur en
marge des indications du marché.
Dès la fin des années soixante-dix, la maîtrise des dépenses communautaires générées par les
politiques de marché est devenue une préoccupation majeure et a façonné les dispositions
réglementaires adoptées au cours des années dans le régime pour l’huile d’olive. Les
caractéristiques du secteur oléicole (culture permanente, alternance de la production,
fragmentation du secteur producteur, manque des données de base fiables, etc), combinées avec
un système d’aides basé sur les volumes de production, ont pourtant rendu cette tâche
particulièrement difficile.
35
4.2.2 De 1979 à 1986
Bien que la QMG ait été efficace pour plafonner les dépenses communautaires, après quelques
années d’application elle s’est avérée peu performante pour aboutir à une maîtrise réelle de la
production communautaire dans la mesure où :
– elle s’applique à tous les producteurs de la même façon, indépendamment de leur
contribution au dépassement de la QMG.
– elle est plus pénalisante pour les exploitations et les régions oléicoles ayant des marges
de rentabilité faibles ou sans possibilité d’augmenter leur productivité. Au cours des
années, les exploitations les plus performantes économiquement ont ainsi augmenté leur
part dans la distribution des aides, au détriment des exploitations et des régions plus
marginales.
– elle est peu utile pour décourager l’installation de nouvelles plantations. En effet, il
existe une période variable mais non inférieure à 10 années entre le moment de la
plantation et celui de l’entrée en pleine production. La décision de planter est donc prise
dans des circonstances, notamment au niveau des prix, qui peuvent être très différentes
de celles qui existeront au moment de devoir écouler ces productions.
36
Simultanément, la mise en évidence de difficultés de contrôle relatives à la gestion de l’aide à la
consommation a entraîné une réduction progressive de son montant unitaire, accompagnée
d’une augmentation équivalente de l’aide à la production. Ainsi, pour la campagne de
commercialisation 1995/96, l’aide à la production a été fixée à 12 €/100 kg, alors qu’elle était de
77 €/100 kg en 1987/88. Ceci n’a pas entraîné un affaiblissement de la consommation qui, au
contraire, a continué à augmenter, mettant en question l’utilité de cette aide. Par la suite, le
montant réduit a posé de nouvelles difficultés puisque:
– l’enjeu financier ne justifiait plus un effort de contrôle qui consommait une partie
importante des ressources des agences de contrôle ;
– l’aide était devenue peu intéressante pour les opérateurs qui, dans un nombre croissant
de cas, préféraient ne plus la demander afin de s’épargner les procédures de contrôle.
Dans ces circonstances, l’aide à la consommation avait également perdu une grande
partie de sa raison d’être en tant qu’instrument de contrôle de la qualité des huiles
d’olive consommées dans la Communauté.
Alors qu’il devenait évident que des subventions à la mise sur le marché n’étaient plus un
instrument approprié pour attirer les consommateurs vers un produit de qualité comme l’huile
d’olive, les résultats positifs que la politique de promotion commençait à montrer suggéraient la
nécessité de réorienter vers cette direction les efforts de stimulation de la demande d’huile
d’olive.
La forte augmentation de l’aide à la production a encouragé en Espagne, mais aussi dans les
autres Etats membres producteurs, un processus intense de modernisation du secteur productif
dès la fin des années 80. Dans certains cas, cela a conduit au défrichement de terres marginales
peu aptes à la culture de l’olivier ou à l’intensification dans des parcelles vulnérables à l’érosion.
La très forte sécheresse subie par la Péninsule ibérique dans les années 1994 et 1995 a toutefois
retardé de deux années l’arrivée sur le marché du produit de ces investissements. En effet,
jusqu’à la campagne de commercialisation 1995/96 la pénalisation due au dépassement de la
QMG n’a jamais été supérieure à 10% du montant de l’aide pleine.
C’est à partir de la campagne 1996/97 que la capacité réelle de production d’un secteur de plus
en plus modernisé a montré son potentiel. Ainsi, alors que pendant les trois campagnes
précédentes la production communautaire éligible à l’aide s’était située aux alentours de 1,4
millions de tonnes, elle est montée à 1,9 en 1996/97 et à 2,3 la campagne suivante. En
application de la QMG, pour les campagnes 1996/97 et 1997/98, les oléiculteurs
communautaires ont reçu respectivement 69,94 et 56,38% de l’aide pleine. De surcroît,
l’abondance de l’offre a pesé sur les prix obtenus par les producteurs qui ont chuté.
37
Evolution de la production éligible à l’aide* (Tonnes)
* Y compris huile de grignons d’olive et, depuis 1998/99, les olives de table.
Afin d’obtenir une certaine neutralité budgétaire, l’augmentation de la QMG approuvée en 1998
a été accompagnée de plusieurs mesures dont la baisse du montant unitaire de l’aide et la
disparition de l’aide à la consommation. Cette dernière décision n’a pas eu de conséquence
14
COM (97) 57 final
15
Espagne : 760.027 tonnes ; Italie : 543.164 ; Grèce : 419.529 tonnes ; Portugal : 51.244 tonnes ; France :
3.297
38
négative sur les ventes d’huile d’olive dans la Communauté, qui ont continué à évoluer de façon
positive.
A partir de la campagne 1998/99, le Conseil a rétabli des restrictions sur les nouvelles
plantations, de façon que celles installées à partir de mai 1998 soient exclues du bénéfice de
l’aide. Avec ce double dispositif (plafonnement de l’aide à la production avec les QNG et
exclusion des nouvelles plantations), les réformes indispensables à une bonne gestion du marché
ont été mises en place dans l’attente de recueillir l’information nécessaire pour orienter, en
2001, une réforme plus en profondeur du régime.
4.3 Autres dispositions relatives aux revenus et aux prix sur le marché intérieur
Le secteur oléicole se caractérise par une forte présence d’exploitations de petites dimensions,
ayant généralement des marges de rentabilité très faibles et étant donc particulièrement
vulnérables aux variations annuelles de la production.
Dès le début du régime, il a semblé logique d’octroyer une protection spéciale aux petits
producteurs par le biais d’un système spécifique d’aide. De surcroît, ceci permettait de focaliser
les contrôles sur les plus grands producteurs, qui eux sont l’origine de l’essentiel de la
production. Initialement, on considérait comme petits producteurs ceux produisant moins de 100
kilos d’huile, seuil qui, par étapes successives, est passé à 500 kilos.
39
L’aide à la production pour les petits producteurs était octroyée sous forme forfaitaire, calculée
en fonction du nombre d’oliviers et des rendements moyens des quatre dernières années dans la
zone de production, ce qui donnait une certaine stabilité à leurs revenus face aux aléas
climatiques. Le montant de l’aide unitaire incorporait d’ailleurs une surprime par rapport aux
grands producteurs (pour référence, 151,48 €/100 kilos contre 142,20 depuis la campagne
1995/96) et ils n’étaient pas pénalisés par les dépassements éventuels de la QMG.
La plupart de variétés d’olives utilisées en production d’olives de table sont aussi susceptibles
d’être utilisées pour la production d’huile. C’est en raison de cette double vocation que l’aide à
la production d’huile d’olive donnait un filet de sécurité aux producteurs d’olives de table qui,
en cas de cours faibles, pouvaient toujours destiner leurs olives à la production d’huile. Certains
Etats membres estimaient toutefois que ce système était discriminatoire pour les olives de table
et argumentaient que pour s’approvisionner sur le marché communautaire d’olive de table les
transformateurs devaient payer un surprix équivalent au montant de l’aide à la production pour
l’huile d’olive.
Au cours des années, plusieurs retenues ont été appliquées sur l’aide à la production afin de
financer le casier oléicole, les programmes d’amélioration de la qualité ainsi que le
fonctionnement des organisations de producteurs et de leurs unions. Dans l’ensemble, le
montant global retenu a diminué avec le temps, passant de 4,6% pour la période 1994/95-96/97
à 2,2% depuis la campagne de commercialisation 1998/99 lorsque le Conseil a décidé de
maintenir seulement les retenues pour les actions d’amélioration de la qualité et pour les
organisations de producteurs. Les prélèvements sur l’aide à la consommation ont disparue en
1998 avec la suppression de cette aide.
40
4.3.2 Les dispositions en matière de stockage
L’alternance biologique de l’olivier fait que les années de grandes récoltes et de prix bas sont
normalement suivies de récoltes moyennes avec des prix plus élevés. Afin de mitiger les
conséquences de ces variations sur les revenus des oléiculteurs, il existait depuis le début de
l’OCM pour l’huile d’olive un système d’achats à l’intervention, complété par un dispositif de
soutien au stockage privé qui garantissait un prix minimal. Etant donné que dans le cadre d’un
marché en équilibre global sur plusieurs années les achats se réalisaient en période de prix
faibles et les ventes par adjudication des stocks dans les campagnes suivantes, l’intervention
dans son ensemble n’a pas comporté de frais importants pour le budget communautaire.
Avec l’amélioration des techniques culturales, notamment l’extension des surfaces irriguées et
les progrès dans la taille des arbres et l’utilisation d’engrais, le secteur est parvenu à réduire
partiellement les oscillations de productions et par conséquent de prix entre une campagne et la
suivante. De plus, avec l’augmentation graduelle de l’aide à la production intervenue au cours
des années 90, celle-ci est devenue une sorte de filet de sécurité pour les revenus des
oléiculteurs, rendant ainsi moins essentiel le rôle des achats d’intervention. Ainsi, alors que par
exemple les stocks atteignaient 395.000 tonnes pendant la campagne 1987/88, ils s’élevaient à
194.000 tonnes en 1997 et à 113.000 tonnes la campagne suivante.
Dans ces circonstances, le maintien d’un système d’achats à l’intervention n’était plus vraiment
nécessaire, alors qu’il risquait d’encourager le développement d’une production en marge des
signaux du marché. A terme, il pouvait mettre en danger l’équilibre entre l’offre et la demande
pour l’ensemble du secteur. Cet équilibre est assez stable mais il est aussi difficile à récupérer
lorsqu’il est rompu, en raison de la rigidité structurelle de la production caractérisant les cultures
pérennes.
4.4 Les dispositions relatives aux échanges avec les pays tiers.
41
Malgré leur diminution progressive en application des accords de l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), les droits de douane demeurent élevés pour l’huile d’olive. Ils sont fixés
actuellement à 122,6 €/100 Kg pour les huiles d’olive lampantes ; 124,5 €/100 Kg pour les
huiles d’olive vierge et extra vierge 134,6 €/100 Kg pour les huiles d’olive autres que vierges ;
130,3 €/100 Kg pour les huiles de grignons d’olive et 13,10 €/100 Kg pour les olives fraîches ou
en conserve.
Par ailleurs, dans le cadre des accords de l’OMC, les quantités pouvant bénéficier de restitutions
à l’exportation ont été graduellement réduites de 140.500 tonnes en 1995/96 à 115.000 tonnes à
partir de 2000/2001, pour un budget maximal de 54,3 millions €. Avec le volume d’exportations
atteint dès la fin des années 90, cette limitation entraînait le risque de créer deux marchés
parallèles, l’un pour les huiles avec restitution, l’autre sans restitution.
Dans ces circonstances, bien que la réforme de 1998 ait maintenu le mécanisme des restitutions,
la Commission a fixé un montant qui depuis lors a été constamment maintenu à zéro. Cette
politique n’a entraîné aucun fléchissement dans les exportations qui ont continué à montrer une
forte tendance à la hausse, passant de 227.000 en 1997/98, dernière campagne avant la mise à
zéro du taux des restitutions, à 324.000 en 2001/2002.
42
Le COI est devenu un véritable forum méditerranéen qui a favorisé l’échange d’informations et
la coordination des politiques oléicoles des principaux producteurs d’huile d’olive et d’olives de
table. En outre de l’examen commun de la situation économique et de la confrontation des idées
sur le développement de l’oléiculture, le COI a aussi permis l’élaboration de normes de
commercialisation dans les échanges qui visent à garantir la qualité et l’authenticité des huiles. Il
a également réalisé une série de diverses actions de coopération relative à la collection des
variétés génétiques et la réalisation de séminaires et de formation pour des professionnels.
Toutefois, une profonde restructuration administrative a dû être entamée en 2002, ce qui a
temporairement réduit ses activités.
4.5.1 La qualité
En raison de son prix plus élevé que celui des autres huiles végétales usuelles, le consommateur
attend de l’huile d’olive une qualité irréprochable.
Toutefois, l’aide à la production, s’obtient par la multiplication de l’aide unitaire par la quantité
d’huiles d’olive vierges produites (indépendamment de la catégorie, extra vierge, vierge ou
lampante) et ne comporte donc pas d’encouragement direct pour que le producteur fasse des
efforts d’amélioration de la qualité.
Par ailleurs, la quantité d’huile d’olive éligible à l’aide à la production est majorée d’un forfait
de 8% en raison de l’huile restant dans les grignons et extraite dans une phase ultérieure avec
des solvants. Le même montant d’aide est donc octroyé à l’huile de grignons d’olive bien
qu’elle soit d’une qualité inférieure, et aux huiles d’olive vierges. Ce recours à un montant
forfaitaire épargne les procédures de contrôle lourdes qui auraient été nécessaires dans le cas
d’une prime à la quantité effectivement produite d’huile de grignons d’olive. Actuellement, le
taux de 8% surestime souvent le contenu d’huile dans les grignons d’olive car les nouvelles
méthodes d’obtention par centrifugation, très largement implantées dans le secteur, permettent
d’épuiser davantage la pâte d’olives, en laissant dans les grignons d’olive une teneur plus faible
en huile.
La nouvelle réglementation de 200116 a adopté les dénominations et les définitions des huiles
d’olive et de grignons d’olives, obligatoires pour la commercialisation de ces produits à
l’intérieur de la Communauté et dans les échanges avec les pays tiers. Elle a établit également
les catégories pouvant être commercialisées au détail auprès du consommateur final.
16
Règlement (CE) n° 1513/2001 du Conseil du 23 juillet 2001 modifiant le règlement n° 136/66/CEE
43
La Communauté, consciente du rôle clé pour le développement du secteur de l’encouragement
de la qualité, a lancé en 2001 la « stratégie de la qualité pour l’huile d’olive »17, composée par
une série de mesures visant :
– la lutte contre les mélanges frauduleux et l’amélioration intrinsèque du produit
(renforcement des paramètres analytiques pour les catégories d’huiles vierges et
notamment diminution des seuils maximaux d’acidité, mise à jour des méthodes
d’analyse, obligation de vente au détail en conteneurs scellés d’une capacité maximale
de cinq litres, etc),
4.5.2 La promotion
Par ses coûts de production plus élevés, l’huile d’olive est nettement plus chère que les autres
huiles végétales. En moyenne sur l’ensemble des années 90, le rapport des prix entre l’huile
d’olive et les huiles végétales (colza, tournesol soja) a été de 5-4 à 1. Toutefois, l’huile d’olive à
des qualités organoleptiques et nutritionnelles particulières et appréciées des consommateurs qui
sont prêts à payer un prix plus élevé pour elle.
17
COM(2000) 855 final
44
Depuis 1981, la Communauté réalise des campagnes de promotion de l’huile d’olive à
l’intérieur de la Communauté. Dans un premier temps, celles-ci visaient à inverser la tendance à
la baisse de la consommation dans les Etats membres producteurs où l’huile d’olive avait été
partiellement déplacée par d’autres huiles végétales moins chères. A partir de 1991, des actions
de promotion ont aussi été entreprises dans des Etats membres non producteurs. Les activités de
promotion étaient gérées par la Commission et financées, jusqu’à la campagne 1993/94, par une
retenue sur l’aide à la consommation. Depuis 1998, les coûts ont été pris en charge par le budget
de la Communauté (35 millions € pour la VIIéme campagne de promotion, 2000-2002).
A partir de 2003, la promotion de l’huile d’olive ainsi que celle des olives de table, s’intègrent
dans le dispositif général pour la promotion des produits agricoles (règlement (CE) n°
2826/2000 du Conseil) dont une partie du financement (30%) doit être assurée par les opérateurs
eux-mêmes. Il semble qu’en raison de sa faible structuration, le secteur oléicole ait des
difficultés pour s’organiser afin de profiter efficacement d’un dispositif qui pourtant est essentiel
pour son avenir.
Les activités de promotion générique du COI dans des pays tiers, financées pour l’essentiel par
une contribution volontaire de la Communauté (5 millions € par an), ont contribué à favoriser la
croissance de la consommation d’huile d’olive dans des marchés non traditionnels où elle était
peu connue. C’est notamment le cas pour les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon où,
chaque fois, le début des activités de promotion du COI a marqué une hausse significative dans
le rythme de progression des exportations vers ces pays. Depuis 2002 la participation
communautaire dans le budget de promotion du COI a été limitée à la contribution obligatoire
prévue dans l’accord international (0,5 millions € par an). Une fois completée la restructuration
du COI, la Communauté pourra renouveller sa contribution volontaire au budget de promotion
du COI.
Dès l’origine du régime pour l’huile d’olive, la fragmentation du secteur producteur et le très
grand nombre de bénéficiaires de l’aide a entraîné des difficultés particulières pour la gestion.
Le règlement de base a prévu la mise en place d’organisations de producteurs et d’unions
d’organisations de producteurs dont les fonctions principales étaient le regroupement des
demandes, leur vérification et le versement de l’aide à la production. Pour le financement de ces
organisations, la réglementation a prévu la retenue d’un pourcentage variable sur l’aide à la
production. Depuis la campagne 1994/95 ce taux est fixé à 0,8%.
45
4.6 La stabilité budgétaire et le contrôle de la production.
Du point de vue de sa gestion, le secteur oléicole présente des difficultés particulières. En outre
des raisons climatiques, la production se caractérise par la biologie de l’olivier, par une grande
alternance dans le volume des récoltes. Bien que les nouvelles techniques culturales aient
contribué à réduire ce phénomène, il marque encore très fortement la production.
Par ailleurs, l’aide à la production basée sur la quantité produite par chaque oléiculteur est
difficile à contrôler car il n’y a pas forcément d’opposition d’intérêts entre le producteur et le
moulin pour déclarer des chiffres de production plus élevés que la réalité. Cette situation est
exacerbée par le nombre élevé de bénéficiaires et de moulins ainsi que le morcellement des
oliveraies, souvent éparpillées en plusieurs parcelles.
Le règlement (CEE) n° 2262/84 du Conseil prévoit l’obligation pour les Etats membres
produisant plus de 3.000 tonnes d’huile d’olive de constituer une agence spécifique chargée des
contrôles des aides communautaires dans le secteur oléicole et dont les coûts de fonctionnement
seraient pris en charge par le budget communautaire (à 100% au cours des trois premières
années et à 50% les années suivantes). La contribution financière de la Communauté pour 50%
des dépenses éligibles a été décidée par le Conseil jusqu’à la fin de la campagne 2004/05.
Les agences de contrôle élaborent leurs programmes de travail en fonction des exigences
réglementaires de contrôle et des spécificités du secteur dans chaque Etat membre. A partir de
1998, le travail des agences s’est concentré sur le contrôle des moulins, considérés comme
l’élément du système le plus vulnérable aux irregularités. A partir de1999, la détermination des
rendements régionaux ainsi que le contrôle des nouvelles plantations et des installations de
conditionnement d’olives de table ont notamment remplacé le contrôle de l’aide à la
consommation, abrogée en 1998.
Les coûts des agences dépendent essentiellement du nombre de sujets à contrôler (la
réglementation exige des pourcentages minimaux) et du niveau des salaires de l’Etat membre
concerné, puisqu’en moyenne plus de 80% des dépenses correspond aux rémunérations du
personnel. Pendant la période 1995/96-2000/01, le coût pour le budget de la Communauté des
agences de contrôle a représenté une moyenne de 0,56% du total des aides versées au secteur.
Le coût relativement élevé des contrôles au Portugal est la conséquence de la plus petite
46
dimension de son agence, qui doit supporter des coûts fixes proportionnellement plus
importants.
1997/98 2.284.069 0,22 6.560.246 1,23 2.052.977 0,38 1.043.555 2,12 11.940.847
1998/99 2.450.270 0,26 6.628.995 1,20 2.065.210 0,49 1.140.782 2,43 12.285.257
1999/00 2.701.699 0,28 6.910.583 1,01 2.220.899 0,44 1.109.563 2,50 12.942.744
2000/01 2.849.858 0,29 7.076.682 0,85 2.345.268 0,40 1.120.980 1,93 13.392.788
Les agences communiquent les irrégularités constatées à l'Etat membre et proposent les amendes
ou sanctions administratives correspondantes.
Pour les moulins, les principales irrégularités constatées par les agences sont la tenue irrégulière
de la comptabilité, l’accroissement des rendements et le retard dans la transmission de certaines
informations aux agences de contrôle. Pour les organisations de producteurs et leurs unions la
plupart des irrégularités est lié à l’insuffisance des contrôles auprès des producteurs associés et
aux défaillances dans les rapports d’activités. Au niveau des producteurs, les irrégularités les
plus fréquentes concernent les déclarations de culture et l’augmentation des quantités d’huile
d’olive déclarées.
1995/96 308 15 175 588 19 672 478 256 2.368 142 42 313
1996/97 101 25 129 437 5 284 500 442 3.216 161 34 510
47
A titre d’exemple, pendant la campagne de commercialisation 2001/02, les propositions les plus
significatives des agences de contrôle ont été les suivantes :
– En Espagne, l’agence a transmis des avertissements à 280 moulins et a proposé le retrait
d’agrément de 9 moulins et 2 associations de producteurs ainsi que le recouvrement de
2.608.800 € indûment payés.
– En Grèce, l’agence a proposé le retrait d’agrément pour 130 moulins ainsi qu’une
amende pour 306 autres pour non-respect des délais de communication des données
mensuelles, ainsi que des sanctions pour un montant total de 1.135.581 €.
– Au Portugal, les contrôles effectués ont porté l’agence à proposer 73 retraits d’agrément
aux moulins, 30 refus d’aides et 168 corrections des montants à des producteurs.
L’imposition des sanctions relève des compétences des autorités nationales. Sur base des
informations préalablement fournies par les agences, pendant la campagne 2001/02 les autorités
nationales compétentes ont procédé de la façon suivante :
– En Espagne, les Communautés Autonomes ont retrait l’agrément de 23 moulins
(procédure lancée pour 7 autres moulins) et ont demandé la restitution d’aides pour un
montant de 2.226.633 €.
– En Italie, les autorités nationales ont retiré l’agrément de 41 moulins alors que 139 cas
sont toujours en cours de traitement. En 2002, les compétences pour l’imposition des
sanctions ont été transférées aux régions.
– En Grèce, les autorités compétentes ont imposé des amendes à 81 moulins pour des
montants entre 1.467 € et 29.347 € et ont retiré 1 agrément.
– Au Portugal, toutes les propositions de l’agence ont été intégralement suivies par les
autorités nationales compétentes.
48
La Commission a également prévu l’envoi obligatoire du relevé mensuel des moulins ainsi que
la transmission journalière de certaines informations. Les irrégularités graves ont été classifiées
(surdéclaration des quantités produites, irrégularités dans la catégorie déclarée des huiles, retard
dans la transmission des informations) et doivent être sanctionnées, sans préjudice d’autres
mesures, par le retrait de l’agrément du moulin. Mais en fait, l’imposition de sanctions continue
de relèver des compétences des Etats membres. Par ailleurs, la Commission a récemment établi
un système permettant de surseoir au paiement de l’avance sur l’aide tant qu’une situation,
statistiquement douteuse, n’est pas clarifiée. Elle a adopté un dispositif permettant de déduire
forfaitairement de la demande d’aide d’une exploitation l’huile correspondant aux nouveaux
oliviers n’ayant pas droit à l’aide. Par contre, les tentatives de suivi les destinations des huiles
d’olive pour les producteurs de plus de 200 kilos n’ont pas apporté de résultats satisfaisants.
Malgré ces efforts, qui ont amené le secteur oléicole à être l’un des plus contrôlés de la PAC, le
niveau de vraisemblance atteint par le système de contrôle n’est pas encore tout à fait
satisfaisant.
Bien qu’avec les QNG l’impact sur le budget communautaire soit limité aux situations où la
QNG n’est pas atteinte (cas de figure qui pour les trois Etats membres grands producteurs ne se
pose pas souvent en raison de l’augmentation de leurs productions au cours de ces dernières
années), le problème de la fraude met en question l’équité de la distribution d’aides. Ainsi, le
gonflement frauduleux de la production déclarée par certains pèse sur les aides perçues par les
oléiculteurs qui déclarent les quantités réellement produites.
La réalisation du casier oléicole décidée en 1975 a été financée par une retenue18 sur l’aide à la
production, prélevée jusqu’à la campagne de commercialisation 1997/98. Elle a dû faire face à
de grandes difficultés techniques liées aux caractéristiques propres du secteur et au manque de
registres fonciers. En 1998, seule l’Italie avait finalisé son casier, lequel présentait toutefois des
problèmes importants de mise à jour, tandis que les travaux étaient incomplets en France et en
Espagne et à peine commencés en Grèce et au Portugal.
Dans ces circonstances, le Conseil a décidé en 1998 la réorientation des travaux du casier
oléicole vers un SIG, plus simple car ciblé sur les demandeurs de l’aide (par sur les propriétaires
des parcelles) et limité aux oliveraies faisant l’objet des demandes d’aide. De plus, les
informations recueillies ont été limitées aux seules données nécessaires du point de vue des
contrôles. Les travaux du SIG oléicole ont aussi fait l’objet d’un cofinancement communautaire.
En l’absence de SIG, la législation prévoit la réalisation d’un nombre croissant de contrôles sur
place (jusqu’à 10% des demandes d’aide à partir de la campagne 2000/01) afin d’assurer un
niveau de vraisemblance minimal. Avec le but d’encourager la finalisation des travaux en temps
utile, la réglementation a prévu que les oliviers et les surfaces correspondantes non répertoriés
dans un SIG ne bénéficieront pas, à partir du 1er novembre 2003, de l’aide à la production.
18
A partir de la campagne 1992/93, 2,4% sur l’aide à la production.
49
Le contrôle de la qualité de l’huile d’olive mise à la consommation dans la Communauté se base
sur la réglementation communautaire (normes, critères et paramètres de qualité) mais sa
réalisation relève des autorités nationales co3939mpétentes, qui est tenu d'élaborer un régime de
sanctions à cet égard.
50