09 Integrales A Parametres
09 Integrales A Parametres
09 Integrales A Parametres
Plan du chapitre
I - Continuité des intégrales à paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
II - Dérivation des intégrales à paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
III - Définition et étude de la fonction Γ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
f (x, t0 ) − f (x0 , t0 )
lim = g ′ (x0 ) .
x→x0 x − x0
En refaisant ensuite varier (x0 , t0 ), le résultat obtenu contient les variables x et t et définit ainsi une fonction de deux
∂f
variables appelée dérivée partielle de f par rapport à x et notée . Ainsi, pour tout (x, t), on a
∂x
∂f
(x, t) = g ′ (x).
∂x
∂f
Par exemple, si pour tout (x, t) ∈ R×]0, +∞[, f(x, t) = tx e−t , alors pour tout (x, t) ∈ R×]0, +∞[, (x, t) = (ln t)tx e−t
∂x
∂f
et (x, t) = xtx−1 e−t − tx e−t = (x − t)tx−1 e−t .
∂t
∂f
On prendra garde au fait que dans la notation (x, t), la lettre x, utilisée deux fois, ne désigne pas la même chose. Dans
∂x
∂x, elle indique la variable par rapport à laquelle on a dérivé et dans (x, t), elle précise en quel point on a évalué. Si on
∂f ∂f
évalue en (x0 , t0 ), on obtient (x0 , t0 ) et non pas (x0 , t0 ).
∂x ∂x0
Démonstration. Soit x ∈ J. La fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux sur I et son module est majoré sur I par
la fonction ϕ qui est continue par morceaux et intégrable sur I. Donc, la fonction t 7→ f(x, t) est intégrable sur I. On en
déduit l’existence de F(x).
La fonction F est donc définie sur J. Soit a ∈ J. Montrons que F est continue en a. Soit (xn )n∈N une suite d’éléments de
J, convergente, de limite a. Pour n ∈ N et t ∈ I, posons gn (t) = f (xn , t).
• chaque fonction gn , n ∈ N, est continue par morceaux sur I ;
• puisque pour chaque t ∈ I, la fonction x 7→ f(x, t) est continue sur J et que xn → a, on en déduit que pour
n→+∞
chaque t ∈ I, la suite numérique (gn (t)) converge vers f(a, t) ou encore la suite de fonctions (gn ) converge simplement
sur I vers la fonction t 7→ f(a, t). De plus, la fonction t 7→ f(a, t) est continue par morceaux sur I.
• Pour tout n ∈ N et tout t ∈ I, |gn (t)| = |f (xn , t)| 6 ϕ(t) où ϕ est une fonction continue par morceaux et intégrable
sur I.
Z
D’après le théorème de convergence dominée, la suite (F (xn ))n∈N = gn (t) dt converge et a pour limite
Z I n∈N
f(a, t) dt = F(a).
I
Z +∞
2
Exercice 1. Pour x ∈ R, on pose F(x) = sin(xt)e−t dt.
0
• pour chaque x ∈ R, la fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux sur [0, +∞[ ;
• pour chaque t ∈ [0, +∞[, la fonction x 7→ f(x, t) est continue sur R ;
2 2
• pour chaque (x, t) ∈ R × [0, +∞[, |f(x, t)| = | sin(xt)|e−t 6 e−t = ϕ(t). De plus, la fonction ϕ est continue
1
par morceaux puis intégrable sur [0, +∞[ car négligeable en +∞ devant 2 d’après un théorème de croissances
t
comparées.
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonction F est continue sur R.
Zπ
√
Exercice 2. Pour x > 1, on pose F(x) = x + cos t dt.
0
• pour chaque x ∈ [1, A], la fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux sur [0, π] ;
• pour chaque t ∈ [0, π], la fonction x 7→ f(x, t)√est continue√sur [1, A] ;
• pour chaque (x, t) ∈ [1, A] × [0, π, |f(x, t)| = x + cos t 6 A + cos t = ϕ(t). De plus, la fonction ϕ est continue
sur le segment [0, π] et donc intégrable sur [0, π].
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonction F est continue sur [1, A]. Ceci étant étant vrai
pour tout A > 1, on a montré que F est continue sur [1, +∞[.
Z Z
Le théorème 1 dit que lim f(x, t) dt = lim f(x, t) dt quand a est dans le domaine et en cas de continuité en a. Ce
x→a I I x→a
théorème se généralise au cas où a est adhérent au domaine, a réel ou infini :
Démonstration.
f(x, t) si x ∈ J
• Si a est réel, pour (x, t) ∈ (J ∪ {a}) × I, posons g(x, t) = . La fonction g vérifie les hypothèses
ℓ(t) si x = a
du théorème 1 sur (J ∪ {a}) × I (les inégalités
Z |f(a, t)| 6 ϕ(t) étant obtenues par passage à la limite quand x tend
vers a). Donc la fonction G : x 7→ f(x, t) dt est continue sur J ∪ {a} et en particulier en a. Ceci montre que
Z Z Z I
Z +∞
2 2
Exercice 3. Déterminer lim e−x t
dt.
x→+∞ 0
2 2 1
Solution 3. Soit x > 0. La fonction t 7→ e−x t est continue sur [0, +∞[ et négligeable en +∞ devant 2 . Donc, la
Z +∞ t
2 2
fonction F : x 7→ e−x t dt est définie sur ]0, +∞[.
0
Z +∞
2 2
Pour (x, t) ∈ [1, +∞[×[0, +∞[, posons f(x, t) = e−x t
de sorte que pour tout x > 1, F(x) = f(x, t) dt.
0
• pour chaque x de [1, +∞[, la fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux sur [0, +∞[ ;
• pour chaque t de [0, +∞[, la fonction x 7→ f(x, t) a une limite ℓ(t) = 0 quand x tend vers +∞ et de plus la fonction
ℓ est continue par morceaux sur [0, +∞[ ;
2 2 2
• pour tout x > 1, |f(x, t)| = e−x t 6 e−t = ϕ(t) où de plus la fonction ϕ est continue par morceaux et intégrable
sur [0, +∞[.
Z +∞
2 2
On en déduit que la fonction F : x 7→ e−x t dt a une limite en +∞ et que
0
Z +∞ Z +∞ Z +∞
−x2 t2 −x2 t2
lim e dt = lim e dt = 0 dt = 0.
x→+∞ 0 0 x→+∞ 0
Démonstration. Puisque pour chaque x de J, la fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur I, la
fonction F est définie sur J.
f(x, t) − f(a, t) si x 6= a
Pour (x, t) ∈ J × I, posons g(x, t) = x−a de sorte que pour x 6= a,
∂f (a, t) si x = a
∂x Z
F(x) − F(a)
= g(x, t) dt.
x−a I
• Pour chaque x dans J, la fonction t 7→ g(x, t) est continue par morceaux sur I (y compris pour x = a).
∂f
• Pour chaque t dans I, la fonction x 7→ g(x, t) est continue sur J (y compris en x = a car par définition de (a, t),
∂x
f(x, t) − f(a, t) ∂f
→ (a, t)).
x−a x→a ∂x
• Soit (x, t) ∈ (J \ {a}) × I. D’après l’inégalité des accroissements finis,
f(x, t) − f(a, t) ∂f
|g(x, t)| = 6 Sup ∂x (u, t) , u ∈ J 6 ϕ1 (t),
x−a
ce qui reste vrai quand x = a et t ∈ I.
Z
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonction G : x 7→ g(x, t) dt est continue sur J et en
I
F(x) − F(a)
particulier en a. On en déduit que le taux a une limite quand x tend vers a et donc que F est dérivable en a.
x−a
De plus,
Z Z Z
′ F(x) − F(a) ∂f
F (a) = lim = lim g(x, t) dt = g(a, t) dt = (a, t) dt.
x→a x−a x→a I I I ∂x
∂f 2 2
∀(x, t) ∈ [−A, A] × [0, 1], (x, t) = −2xe−x (1+t ) .
∂x
De plus,
∂f
- pour chaque x ∈ [−A, A], la fonction t 7→ (x, t) est continue par morceaux sur le segment [0, 1],
∂x
∂f
- pour chaque t ∈ [0, 1], la fonction x 7→ (x, t) est continue par morceaux sur R,
∂x
∂f
- pour chaque (x, t) ∈ [−A, A] × [0, 1], (x, t) 6 2A = ϕ(t), la fonction ϕ étant continue et donc intégrable sur le
∂x
segment [0, 1].
D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètres (théorème de Leibniz), la fonction F est de classe C1 sur
[−A, A] et sa dérivée s’obtient en dérivant sous le signe somme. Ceci étant vrai pour tout A > 0, F est de classe C1 sur R
et
Z1 Z1
−x2 (1+t2 ) −x2 2 2
′
∀x ∈ R, F (x) = −2x e dt = −2xe e−x t
dt.
0 0
Zx
2 2
2) La fonction x 7→ e−x est continue sur R. On en déduit que la fonction x 7→ e−t dt est de classe C1 sur R. Il en est
0
de même de la fonction G et
Zx
2
−x2
∀x ∈ R, G (x) = 2e ′
e−t dt.
0
cette égalité restant vraie quand x = 0 par continuité des fonctions F ′ et G ′ sur R.
Z1
′ 1 π
Ainsi, (F + G) = 0 et donc ∀x ∈ R, F(x) + G(x) = F(0) + G(0) = 2
dt = .
0 1 + t 4
π
∀x ∈ R, F(x) + G(x) = .
4
4) Pour x ∈ R,
Z1 2 2 Z1 2 2
e−x (1+t )
e−x (1+0 ) 2
|F(x)| = dt 6 dt = e−x ,
0 1 + t2 0 1 + 02
lim F(x) = 0.
x→+∞
Zx
2
5) Pour x > 0, on a e−t dt > 0 et donc d’après la question 3),
0
Zx r
−t2
p π
e dt = G(x) = − F(x).
0 4
√
π
La question 4) permet alors d’affirmer que lim G(x) = et donc que
x→+∞ 2
Z +∞ √
2 π
e−t dt = .
0 2
Z +∞
2
Exercice 5. Existence et calcul de e−t ch(2tx) dt.
0
Z +∞
2
Solution 5. Pour x ∈ R, posons F(x) = e−t ch(2tx) dt.
0
−t2
1) Soit x ∈ R. La fonction t 7→ e ch(2tx) est continue sur [0, +∞[. De plus, pour tout t > 0,
e2tx + e−2tx
ch(2tx) = 6 e2t|x|
2
et donc
2 −t2 2
t e ch(2tx) 6 t2 e−t +2t|x| = o(1),
t→+∞
2 1
d’après un théorème de croissances comparées. Ainsi, la fonction t 7→ e−t ch(2tx) est négligeable devant en +∞ et
2
t2
est donc intégrable sur un voisinage de +∞. Finalement, la fonction t 7→ e−t ch(2tx) est intégrable sur [0, +∞[. On en
déduit que la fonction F est définie sur R. De plus, il est clair que F est paire.
Z +∞
2) Soit A > 0. Soit f : [−A, A] × [0, +∞[ → R de sorte que pour tout x ∈ [−A, A], F(x) = f(x, t) dt.
2 0
(x, t) 7→ e−t ch(2tx)
• On sait déjà que pour tout x ∈ [−A, A], la fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur [0, +∞[.
• La fonction f admet sur [−A, A] × [0, +∞[ une dérivée partielle par rapport à sa première variable x définie par :
∂f 2
∀(x, t) ∈ [−A, A] × [0, +∞[, (x, t) = 2te−t sh(tx).
∂x
De plus,
∂f
- pour chaque x de [−A, A], la fonction t 7→ (x, t) est continue par morceaux sur [0, +∞[ ;
∂x
∂f
- pour chaque t de [0, +∞[, la fonction x 7→ (x, t) est continue sur [−A, A] ;
∂x
∂f 2 2
- pour chaque (x, t) de [−A, A]× [0, +∞[, (x, t) = 2te−t sh(2t|x|) 6 2te−t sh(2At) = ϕ1 (t) où de plus, la fonction
∂x
1
ϕ1 est continue par morceaux et intégrable sur [0, +∞[ car négligeable en +∞ devant 2 .
t
D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètres (théorème de Leibniz), la fonction F est de classe C1 sur
[−A, A] et sa dérivée s’obtient en dérivant sous le signe somme. Ceci étant vrai pour tout A > 0, on a montré que la
fonction F est de classe C1 sur R et que
Z +∞
2
′
∀x ∈ R, F (x) = 2te−t sh(2tx) dt.
0
ZA h iA ZA ZA
2 2 2 2 2
2te−t sh(2tx) dt = −e−t sh(2tx) + 2x e−t ch(2tx) dt = −e−A sh(2Ax) + 2x e−t ch(2tx) dt.
0 0 0 0
2 1 2 2
Quand A tend vers +∞, −e−A sh(2Ax) = e−A +2AX
− e−A −2Ax
tend vers 0. Quand A tend vers +∞, on obtient
2
Z +∞
2
∀x ∈ R, F ′ (x) = 2x e−t ch(2tx) dt = 2xF(x).
0
4)
2 2
2
′
∀x ∈ R, F ′ (x) = 2xF(x) ⇒ ∀x ∈ R, e−x F ′ (x) − 2xe−x F(x) = 0 ⇒ ∀x ∈ R, e−x F (x) = 0
√
−x2 0 π x2
⇒ ∀x ∈ R, e F(x) = e F(0) ⇒ ∀x ∈ R, F(x) = e .
2
Z +∞ √
2 π x2
∀x ∈ R, e−t ch(2tx) dt = e .
0 2
∂f
Si on redérive (qui est une fonction de deux variables) par rapport à sa première variable x, on obtient une fonction
∂x
2
∂ f ∂k f
notée et si on recommence, on obtient plus généralement ...
∂x2 ∂xk
Par récurrence, on en déduit du théorème 3, le théorème plus général suivant :
Théorème 4. (théorème de dérivation sous le signe somme généralisé)
Soient I et J deux intervalles non vides de R. Soit f : (x, t) 7→ f(x, t) une fonction définie sur J × I à valeurs dans
K = R ou C. On suppose que
pour chaque x de J, la fonction t 7→ f(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur I.
On suppose de plus que f est pourvue sur J × I de dérivées partielles successives par rapport à sa première variable x
jusqu’à l’ordre n > 1 (resp. à tout ordre) vérifiant ;
∂k f
• pour chaque k ∈ J1, nK, (resp. k ∈ N∗ ) et chaque x de J, la fonction t 7→ k (x, t) est continue par morceaux
∂x
sur I ;
∂k f
• pour chaque k ∈ J1, nK, (resp. k ∈ N∗ ) et chaque t de I, la fonction x 7→ k (x, t) est continue sur I ;
∂x
• pour chaque k ∈ J1, nK, (resp. k ∈ N∗ ), il existe une fonction ϕk , définie, continue par morceaux et intégrable
∂k f
sur I telle que, pour chaque (x, t) ∈ J × I, k (x, t) 6 ϕk (t) (hypothèses de domination).
∂x
Z
Alors, la fonction F : x 7→ f(x, t) dt est de classe Cn (resp. C∞ ) sur J et ses dérivées successives s’obtiennent par
I
dérivation sous le signe somme :
Z
∗ (k) ∂k f
∀k ∈ J1, nK (resp. k ∈ N ), ∀x ∈ J, F (x) = (x, t) dt.
I ∂xk
Nous mettrons en œuvre ce théorème dans le paragraphe suivant où on étudie la fonction Γ d’Euler.
2) Relation fonctionnelle.
Soit x > 0. Soient a et A deux réels tels que 0 < a < A. Les deux fonctions t 7→ tx et t 7→ −e−t sont de classe C1 sur le
segment [a, A]. On peut donc effectuer une intégration par parties et on obtient
ZA ZA ZA
A
tx e−t dt = −tx e−t a + x tx−1 e−t dt = −Ax e−A + ax e−a + x tx−1 e−t dt
a a a
Puisque x > 0 et donc x + 1 > 0, quand a tend vers 0 et A tend vers +∞, on obtient Γ (x + 1) = xΓ (x).
∀x > 0, Γ (x + 1) = xΓ (x).
3) Quelques valeurs.
Z +∞
+∞
e−t dt = −e−t 0 = 1.
• En particulier, pour tout entier naturel n > 2, Γ (n) = (n − 1)Γ (n − 1). De plus, Γ (1) =
0
Par récurrence, on obtient alors
∀n ∈ N∗ , Γ (n) = (n − 1)!.
√
1
• Calculons aussi Γ . On pose u = t et donc t = u2 et dt = 2u du et on obtient
2
Z +∞ −t Z +∞ −u2 Z +∞
1 e e 2 √
Γ = √ dt = 2udu = 2 e−u du = π (intégrale de Gauss).
2 0 t 0 u 0
√
1
Γ = π.
2
1∗ 1 1
La relation fonctionnelle du 2) permet encore d’écrire : ∀n ∈ N , Γ n + = n− Γ n− et donc pour n ∈ N∗ ,
2 2 2
√
(2n) × (2n − 1) × . . . × 3 × 2 √
1 2n − 1 2n − 3 1 1 (2n)! π
Γ n+ = × × ...× × Γ = n π = 2n ,
2 2 2 2 2 2 (2n) × (2n − 2) × . . . × 2 2 n!
ce qui reste vrai quand n = 0.
√
1 (2n)! π
∀n ∈ N, Γ n+ = 2n .
2 2 n!
4) Continuité.
Soient a et A deux réels tels que 0 < a < A. Soit Φ : [a, A]×]0, +∞[ → R de sorte que pour tout x ∈ [a, A],
(x, t) 7→ tx−1 e−t
Z +∞
Γ (x) = Φ(x, t) dt.
0
• Pour chaque x ∈ [a, A], la fonction t 7→ Φ(x, t) est continue par morceaux sur ]0, +∞[,
• pour chaque t ∈]0, +∞[, la fonction x 7→ Φ(x, t) est continue sur [a, A],
• Soit (x, t) ∈ [a, A]×]0, +∞[. Si 0 < t 6 1, alors |tx−1 e−t | = tx−1 e−t 6 ta−1 e−t et si t > 1, |tx−1 e−t | 6 tA−1 e−t . On en
déduit que
5) Dérivation.
5-a) Dérivée première.
On reprend les notations de 4).
• Pour chaque x de [a, A], la fonction t 7→ Φ(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0, +∞[.
• La fonction Φ admet sur [a, A]×]0, +∞[ une dérivée partielle par rapport à sa première variable x définie par
∂Φ
∀(x, t) ∈ [a, A]×]0, +∞[, (x, t) = (ln t)tx−1 e−t .
∂x
De plus,
∂Φ
- pour chaque x de [a, A], la fonction t 7→ (x, t) est continue par morceaux sur ]0, +∞[,
∂x
∂Φ
- pour chaque t ∈]0, +∞[, la fonction x 7→ (x, t) est continue sur [a, A],
∂x
| ln t|ta−1 e−t si t < 1
∂Φ
- pour chaque (x, t) ∈ [a, A]×]0, +∞[, (x, t) 6 = ϕ1 (t).
∂x | ln t|tA−1 e−t si t > 1
Vérifions alors l’intégrabilité de la fonction ϕ1 sur ]0, +∞[. Pour cela, pour α > 0 donné, vérifions l’intégrabilité de
la fonction t 7→ (ln t)tα−1 e−t sur ]0, +∞[. Cette fonction est
∗ continue par morceaux sur ]0, +∞[,
1
∗ négligeable en +∞ devant 2 d’après un théorème de croissances comparées,
t
α α α
∗ négligeable en 0 devant t−1+ 2 avec −1 + > −1 car t1− 2 × (ln t)tα−1 e−t ∼ tα/2 (ln t) → 0 d’après un
2 t→0 t→0
théorème de croissances comparées.
On en déduit que la fonction t 7→ (ln t)tα−1 e−t est intégrable sur ]0, +∞[ et il en est de même de la fonction ϕ1 .
D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètres (théorème de Leibniz), la fonction Γ est de classe C1 sur
[a, A] et sa dérivée s’obtient par dérivation sous le signe somme. Ceci étant vrai pour tous réels a et A tels que 0 < a < A,
on a montré que
Z +∞
1
La fonction Γ est de classe C sur ]0, +∞[ et ∀x > 0, Γ (x) =′
(ln t)tx−1 e−t dt.
0
b) Dérivées successives.
• Pour chaque x de [a, A], la fonction t 7→ Φ(x, t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0, +∞[.
• La fonction Φ admet sur [a, A]×]0, +∞[ des dérivées partielles à tout ordre par rapport à sa première variable x définies
par
∂k Φ
∀k ∈ N∗ , ∀(x, t) ∈ [a, A]×]0, +∞[, (x, t) = (ln t)k tx−1 e−t .
∂xk
De plus, pour chaque k ∈ N∗ ,
∂k Φ
- pour chaque x de [a, A], la fonction t 7→ (x, t) est continue par morceaux sur ]0, +∞[,
∂xk
k
∂ Φ
- pour chaque t ∈]0, +∞[, la fonction x 7→ (x, t) est continue sur [a, A],
k ∂xk
∂ Φ | ln t|k ta−1 e−t si t < 1
- pour chaque (x, t) ∈ [a, A]×]0, +∞[, k (x, t) 6 = ϕk (t).
∂x | ln t|k tA−1 e−t si t > 1
Enfin, les fonctions ϕk , k ∈ N∗ , sont intégrables sur ]0, +∞[ pour les mêmes raisons que la fonction ϕ1 .
D’après une généralisation du théorème de dérivation des intégrales à paramètres, la fonction Γ est de classe C∞ sur [a, A]
et ses dérivées successives s’obtiennent par dérivation sous le signe somme. Ceci étant vrai pour tous réels a et A tels que
0 < a < A, on a montré que
6) Convexité.
Z +∞
D’après 5), la fonction Γ est deux fois dérivable sur ]0, +∞[ et ∀x > 0, Γ (x) = ′′
(ln t)2 tx−1 e−t dt > 0 (intégrable
0
d’une fonction continue positive et non nulle). Donc
7) Variations.
Puisque la fonction Γ ′′ est strictement positive sur ]0, +∞[, la fonction Γ ′ est strictement croissante sur ]0, +∞[. De plus,
- la fonction Γ est continue sur [1, 2],
- la fonction Γ est dérivable sur ]1, 2[,
- Γ (1) = Γ (2) = 1,
et le théorème de Rolle permet d’affirmer qu’il existe x0 ∈]1, 2[ tel que Γ ′ (x0 ) = 0. Puisque la fonction Γ ′ est strictement
croissante sur ]0, +∞[, la fonction Γ ′ est strictement négative sur ]0, x0 [ et strictement positive sur ]x0 , +∞[. On a montré
que
∃x0 ∈]1, 2[/ la fonction Γ est strictement décroissante sur ]0, x0 ] et strictement croissante sur [x0 , +∞[.
8) Etude en +∞.
Puisque la fonction Γ est croissante sur [2, +∞[, pour x > 3, Γ (x) = (x − 1)Γ (x − 1) > (x − 1)Γ (2) = x − 1 et on en déduit
que lim Γ (x) = +∞.
x→+∞
Γ (x) x−1
De plus, pour x > 1, = Γ (x − 1) → +∞. On en déduit que la courbe représentative de la fonction Γ admet
x x x→+∞
en +∞ une branche parabolique de direction (Oy).
Γ (x)
lim Γ (x) = +∞ et lim = +∞.
x→+∞ x→+∞ x
9) Etude en 0.
Pour x > 0, xΓ (x) = Γ (x + 1) → Γ (1) = 1 par continuité de la fonction Γ en 1. Donc
x→0
1
Γ (x) ∼ et en particulier, lim+ Γ (x) = +∞.
x→0+ x x→0
10) Graphe.
6 b
5
(x)
y=Γ
2 b
b
1 b b
1 2 3 4