Management Et Efficience Hospitalière: Une Évaluation Des Déterminants
Management Et Efficience Hospitalière: Une Évaluation Des Déterminants
Management Et Efficience Hospitalière: Une Évaluation Des Déterminants
RAPPORT
Établi par
- Avril 2012 -
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 3
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Synthèse
[1] Le déficit des hôpitaux publics – 673 M€ (soit 1,5% de leurs recettes) en 2009 dont 651 M€
pour les 517 établissements soumis à la tarification à l’activité (T2A) - constitue une préoccupation
forte des pouvoirs publics. La Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la
sécurité sociale de l’assemblée nationale et la Direction de la recherche, de l’évaluation des études
des statistiques (DREES) ont noté une inversion de la tendance à la dégradation de la situation
financière des hôpitaux publics pour 2008 et 2009, phénomène confirmé par l’Agence technique
sur l’hospitalisation (ATIH) pour 2010. Les hôpitaux connaissent en fait des situations financières
contrastées. Dans ce contexte, l’IGAS a inscrit dans son programme de travail une mission visant à
mettre en évidence les déterminants susceptibles d’expliquer ces situations différenciées en
souhaitant mettre en valeur les succès de gestion. Cette mission a été confiée à Dominique Acker,
Anne-Carole Bensadon, Patrice Legrand et Céline Mounier, membres de l’IGAS.
[2] L’objectif poursuivi n’était ni de produire un rapport prescriptif sur les bonnes pratiques de
gestion hospitalières, ni un palmarès hospitalier. La mission a restreint son champ aux seuls
établissements publics de santé comportant une activité de court séjour compte tenu des contraintes
spécifiques qui leur sont imposées et aux modalités de financements différentes entre les secteurs
d’hospitalisation public et privé.
[17] La situation géographique d’un établissement de santé peut constituer un atout. Le potentiel
démographique du territoire, c’est-à-dire l’évolution et la caractérisation de la population, desservi
par un établissement est un élément déterminant. Dans le contexte de la T2A, la capacité d’un
établissement à disposer des compétences médicales nécessaires en quantité et en qualité pour
garantir les objectifs de prise en charge, est un déterminant en grande partie lié à sa situation
géographique mais qui peut être facilité par des initiatives locales.
[18] Par ailleurs, entre concurrence maitrisée et complémentarité, l’établissement peut faire de
son environnement hospitalier, sanitaire, médico-social et social une force.
[19] Enfin, la taille pourrait également jouer un rôle dans la bonne santé financière des
établissements mais ce phénomène n’est pas démontré. L’architecture, quant à elle, joue un rôle
dans le fonctionnement des établissements.
[20] L’atteinte de l’équilibre financier est un objet majeur de préoccupation des directeurs
d’établissements et des autorités de tutelles. Parmi les façons d’y parvenir, certaines peuvent avoir
un impact durable sur la santé de l’établissement.
CONCLUSION
[25] Les déterminants exogènes évoqués dans ce rapport, comme la démographie et l’attractivité
du territoire, la nature de la concurrence en matière d’offre de soins ou la capacité à recruter un
corps médical en phase avec les besoins, ont tous en commun d’influer de manière positive sur le
niveau d’activité de l’établissement et sur son potentiel de développement. A contrario, les mêmes
déterminants peuvent constituer des handicaps difficiles à surmonter, tout comme le poids du
passé. Pour autant, la situation d’un établissement n’est pas la simple résultante d’une série de
facteurs exogènes.
[26] Au terme de ses travaux, la mission a pu mettre en évidence des déterminants que les
établissements mobilisent de façon privilégiée pour améliorer leurs résultats financiers. Elle
souligne que cet objectif ne peut être le seul moteur de leur démarche qui est également centrée sur
l’amélioration de la qualité de prise en charge des patients.
[27] Le management hospitalier dispose donc de moyens d’agir sur lui-même et en partie sur son
environnement. Il est néanmoins tributaire des décisions de l’ARS. La mission souligne que les
efforts de redimensionnement et de meilleure utilisation des ressources méritent d’être
accompagnés de dispositifs qui permettent de s’assurer que l’établissement garde des capacités à
investir, répond aux missions qui lui sont assignées et que la qualité de prise en charge des malades
n’est pas altérée.
[28] Dans ce contexte, la mission propose que les résultats relatifs à la qualité soient pris en
compte au même titre que les résultats financiers par les décideurs et en particulier par les ARS.
Cela nécessite de se doter de véritables indicateurs de résultats et non pas seulement de moyens ou
de procédures.
[29] Enfin, il apparaît qu’il n’y a pas de situation d’équilibre acquise une fois pour toute.
L’établissement, même s’il a des résultats financiers satisfaisants, est en permanence sous tension
pour répondre aux attentes parfois contradictoires entre les patients, les personnels, les orientations
de l’ARS et les médecins prescripteurs. Les évolutions futures du système de santé peuvent
également modifier le positionnement des établissements de santé.
8 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[30] Ces différents constats témoignent de la complexité du pilotage d’un établissement de santé
qui doit être en permanence en capacité de mobiliser les personnels hospitaliers sur des projets
construits ensemble, dans l’intérêt du service rendu au malade, d’anticiper les évolutions et de
s’inscrire dans l’équilibre général du système de santé.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 9
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Sommaire
SYNTHESE ......................................................................................................................................... 3
INTRODUCTION............................................................................................................................. 13
1. LES ETABLISSEMENTS MOBILISENT L’ENSEMBLE DE LEURS MOYENS DE GESTION : LES
DETERMINANTS ................................................................................................................................. 16
1.1. La définition du projet stratégique d’établissement ............................................................ 16
1.1.1. La vision stratégique concernant le positionnement de l’établissement dans son
environnement apparaît essentielle. ..................................................................................... 16
1.1.2. L’hôpital peut tenter d’agir sur son environnement .................................................. 17
1.1.3. La stratégie se traduit par des restructurations d’activités et le développement de la
chirurgie ambulatoire........................................................................................................... 18
1.1.4. L’augmentation d’activité peut produire des résultats contrastés.............................. 21
1.2. L’amélioration de l’organisation interne ............................................................................ 24
1.2.1. La fluidité du parcours du patient est un élément déterminant de l’efficience et de
la qualité du service rendu ................................................................................................... 24
1.2.2. La recherche de productivité sur les fonctions supports apparaît comme une
constante .............................................................................................................................. 27
1.3. L’amélioration de la performance des services cliniques et médico-techniques passe par
une mobilisation des acteurs sur le cœur de métier .................................................................... 30
1.3.1. Assurer un recrutement médical adapté aux besoins des malades, compte tenu du
positionnement de l’établissement....................................................................................... 30
1.3.2. Permettre aux médecins et aux soignants de se recentrer sur les prises en charge des
malades et mieux décrire l’activité réalisée ......................................................................... 32
1.3.3. Rechercher l’équité dans les démarches de mutualisation et d’adaptation des
effectifs à l’activité .............................................................................................................. 32
1.3.4. Un potentiel offert par une gestion globalisée des lits entre services........................ 35
1.3.5. Une recherche de productivité des services cliniques et des plateaux techniques qui
doit s’inscrire dans une stratégie globale de l’établissement ............................................... 36
1.4. Les outils de gestion et de pilotage sont au service du projet commun ............................... 37
1.4.1. Des tableaux de bords spécifiques............................................................................. 37
1.4.2. Un système décisionnel permettant un pilotage au plus près et un alignement avec
la stratégie ............................................................................................................................ 39
1.4.3. Un pilotage par la recherche d’un « case mix rentable » ne paraît pas pertinent pour
les hôpitaux publics ............................................................................................................. 39
2. UN MANAGEMENT A LA CONFIANCE ET UNE GESTION DIALOGUEE DES RESSOURCES HUMAINES
COMME PREALABLES INDISPENSABLES............................................................................................. 41
2.1. Les déterminants évoqués précédemment n’ont de sens que s’ils s’inscrivent dans le
cadre d’un management à la confiance....................................................................................... 41
2.2. Le succès des établissements dépend de leur capacité à fédérer les personnels autour de
l’appartenance à un établissement .............................................................................................. 43
2.3. Les pôles : un levier de changement véritable mis en œuvre partiellement ........................ 45
2.3.1. Un des CHU visité a largement développé et approfondi les différents aspects de la
réforme................................................................................................................................. 46
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2.3.2. La mission constate que la mise en œuvre est graduelle et inégale selon les
établissements, quelle que soit leur situation financière ...................................................... 48
2.4. L’établissement a intérêt à s’investir dans la qualité de vie au travail ............................... 50
2.5. Une attention particulière à la compréhension par les différents acteurs des démarches
mises en œuvre : le rôle de la communication............................................................................. 52
3. DES FACTEURS EXOGENES PEUVENT RENFORCER L’ETABLISSEMENT ........................................ 54
3.1. Une géographie et une démographie favorables ................................................................. 54
3.1.1. Des zones géographiques particulièrement attractives .............................................. 54
3.1.2. Un potentiel démographique facilitant ...................................................................... 55
3.1.3. Une démographie médicale sur le territoire et un positionnement de l’établissement
qui facilitent les recrutements .............................................................................................. 56
3.2. Une offre de soins synergique sur le territoire .................................................................... 58
3.2.1. Entre concurrence et complémentarité ...................................................................... 58
3.2.2. L’obligation de permanence des soins peut peser différemment selon les contextes
locaux et la nature du secteur d’aval influencent la performance de l’établissement .......... 61
3.2.3. Le rôle des ARS demeure ici prépondérant............................................................... 61
3.3. Une architecture et une taille adaptées ............................................................................... 62
3.3.1. La taille pourrait jouer un rôle dans la bonne santé financière des établissements
mais ce phénomène n’est pas démontré............................................................................... 62
3.3.2. L’architecture joue un rôle dans le fonctionnement des établissements.................... 63
4. LE LIEN ENTRE EQUILIBRE FINANCIER ET « HOPITAUX BIEN GERES » N’EST PAS UNIVOQUE ...... 64
4.1. La maîtrise des dépenses demeure indispensable pour assurer l’autonomie et la capacité
d’avenir des établissements ......................................................................................................... 64
4.2. Le bon usage des investissements est un révélateur de la qualité de gestion ...................... 65
4.2.1. La variabilité du concept de retour sur investissement selon la nature de celui-ci.... 65
4.2.2. L’investissement doit être justifié en lui-même......................................................... 66
4.2.3. L’investissement doit être maitrisé............................................................................ 67
4.2.4. L’investissement doit être correctement financé ....................................................... 69
4.3. L’accomplissement de ses missions sur le territoire s’impose à l’établissement ................ 70
4.3.1. La question de l’égal accès aux soins reste une obligation majeure mais qui doit
être bien cernée et spécifiée ................................................................................................. 70
4.3.2. Une permanence de l’accueil et de la prise en charge qui peut s’avérer coûteuse
pour les établissements. ....................................................................................................... 71
4.4. Préserver la qualité constitue une priorité .......................................................................... 72
4.4.1. La pertinence des prises en charge et des actes constitue un préalable indispensable72
4.4.2. La certification constitue un atout mais reste encore trop axée sur le contrôle de
conformité et sur les procédures .......................................................................................... 72
4.4.3. Les coûts de la non-qualité constituent un gisement à exploiter ............................... 74
4.4.4. Il apparaît indispensable d’accorder une même importance aux rapports sur la
qualité et aux rapports financiers ......................................................................................... 75
4.5. Adaptation et anticipation supposent une vision prospective.............................................. 76
4.5.1. Vieillissement de la population et augmentation du nombre de patients atteints de
maladies chroniques............................................................................................................. 76
4.5.2. Innovation et progrès médical ................................................................................... 77
4.5.3. Une meilleure prise en compte des attentes des patients........................................... 77
4.5.4. Une évolution du rôle social de l’hôpital................................................................... 78
4.5.5. La prise en compte de la dimension européenne ....................................................... 79
INTRODUCTION
[31] Dans son rapport relatif à la situation de la sécurité sociale de septembre 2010, la Cour des
comptes relevait que le déficit brut des 1 040 établissements publics de santé ayant un comptable
public s’élevait à 673 M€ (soit 1,5% de leurs recettes) en 2009 dont 651M€ pour les 517
établissements soumis à la tarification à l’activité (T2A). La MECSS (Mission d’évaluation et de
contrôle des lois de financement de la sécurité sociale) de l’assemblée nationale, dans son rapport
de 2010, avait noté que 2008 marquait une inversion de la tendance à la dégradation de la situation
financière des hôpitaux publics : le déficit global avait été réduit d’un cinquième. Elle précisait que
40 % des établissements demeuraient en déficit selon les données de l’Agence technique de
l’information sur l’hospitalisation (ATIH). L’ATIH précise que cette tendance s’est confirmée en
2010 : si le nombre d’établissements publics (toutes disciplines confondues) en déficit est en
hausse, « le déficit 2010 global réalisé est en nette amélioration »1. Ainsi, la situation financière de
certains hôpitaux apparaît préoccupante, mais tous les établissements ne connaissent pas de
difficultés de ce type.
[32] Dans ce contexte, l’IGAS a inscrit dans son programme de travail une mission visant à
mettre en évidence les déterminants susceptibles d’expliquer ces situations différenciées en
souhaitant mettre en valeur les succès de gestion. Cette mission a été confiée à Dominique Acker,
Anne-Carole Bensadon, Patrice Legrand et Céline Mounier. L’objectif poursuivi n’était ni de
produire un rapport prescriptif sur les bonnes pratiques de gestion hospitalière, ni un palmarès
hospitalier.
[33] La mission a choisi de restreindre son champ aux seuls établissements publics de santé
comportant une activité de court séjour (médecine, chirurgie, obstétrique). Ce choix s’explique par
les modalités de financement différentes entre les secteurs d’hospitalisation et par les contraintes
spécifiques différentes qui s’imposent aux établissements publics de santé par rapport aux ESPIC
(Etablissements de santé privés d’intérêt collectif) et aux cliniques privées notamment concernant
les modalités de gestion des salariés.
[34] Les travaux réalisés visent à préciser la multiplicité des déterminants et des acteurs qui
entrent en jeu, en les situant dans le paysage institutionnel. Ils doivent contribuer à éclairer le
lecteur sur la complexité de ces situations, leur évaluation ne pouvant conduire à un jugement
binaire sur le management de ces établissements, distinguant les établissements en déficit de ceux
qui ne le sont pas : les marges de manœuvre ne sont pas forcément de même nature, les résultats
s’apprécient sur la durée et la dynamique temporelle varie en fonction des situations des
établissements. Le paramètre financier n’est pas le seul à prendre en compte.
[35] Ces analyses laissent toutefois une large place aux modalités d’atteinte de l’équilibre
financier car la maitrise des coûts engendrés par l’activité hospitalière demeure nécessaire et
légitime pour assurer la soutenabilité de notre système d’assurance maladie. Ainsi, la mission met
en évidence des leviers qui apparaissent pertinents. L’hôpital est ainsi contraint par son
environnement à rechercher des marges de manœuvre. Son histoire, sa situation géographique, ses
liens avec la tutelle, le positionnement des élus ou encore le degré d’implication du corps médical
sont autant d’obstacles ou d’atouts potentiels sur le chemin de l’équilibre financier. Cette
préoccupation de réduction du déficit ne répond pas à une exigence formelle de rectitude comptable
ou d’excellence budgétaire. Mais tant que cet objectif n’est pas atteint, la nécessité de revenir à
l’équilibre se substitue pour une large part à la possibilité de financer des projets et des
améliorations, d’étudier de nouvelles perspectives ou de provisionner en vue d’un investissement
futur.
1
Note d’analyse de la situation financière fin 2010 des établissements de santé antérieurement sous dotation
globale hors AP-HP ; -39,3% entre 2009 et 2010.
14 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[36] La mission a donc porté une attention particulière aux actions concrètes facilitant la
recherche de l’équilibre financier en combinant plusieurs approches2 (auditions, analyse de la
littérature, envoi d’un questionnaire et visites sur sites). La mission n’a pas été en capacité de
qualifier chaque déterminant comme élément nécessaire, suffisant ou nécessaire et suffisant.
[37] Cette analyse a conduit la mission à faire des choix afin de ne pas se lancer dans un
inventaire exhaustif de tout ce qui peut ou a pu être réalisé pour contribuer à la maîtrise des
dépenses de santé à l’hôpital ou accroître ses recettes. Elle s’est du reste positionnée sur la question
de l’atteinte de l’équilibre par l’augmentation des recettes. Il est apparu que toutes ces démarches
n’avaient de portée que si elles relevaient d’une stratégie globale, portée par le management de
l’établissement au plus haut niveau et que le sens de ces démarches dépassait le simple cadre
financier pour que le personnel hospitalier puisse se les approprier en tant que moteur de la qualité
de prise en charge des patients ou gage d’investissement permettant d’atteindre cet objectif. Cela
explique la place donnée à la question du management dans ce rapport.
[38] Une fois mis en évidence des déterminants qui sont apparus prépondérants, la mission a tenu
à souligner que la maîtrise des dépenses à l’hôpital ne devait pas être obtenue au détriment des
missions de l’établissement, ni au détriment de la qualité de prise en charge des patients.
[39] La question de qualité de prise en charge des patients est ainsi apparue essentielle à la
mission du fait de son objet même qui résume le rôle premier de l’hôpital ; des coûts de la non-
qualité qui peuvent peser sur les charges de l’établissement ; de la nécessité de ne pas regarder
l’établissement sous le seul prisme financier et de disposer, au-delà du rapport de certification,
d’une vision multidimensionnelle de l’établissement intégrant la qualité dans ses différentes
composantes (efficacité, sécurité, réactivité, accès et efficience) en mobilisant des indicateurs de
moyens, de processus mais aussi de résultats.
[40] Elle rejoint la question plus large de la qualité du système de santé et de son organisation
avec, en toile de fond, la pertinence d’une prise en charge hospitalière pour répondre à certains
besoins compte tenu des possibilités existantes mais aussi de structurations différentes de l’offre
qui pourraient émerger pour répondre notamment au défi de l’augmentation attendu du nombre de
personnes atteintes de maladies chroniques.
[41] Ce sont donc ces différents champs que la mission a investigué. Toutefois, la mission ne peut
certifier qu’une mobilisation optimale de ces déterminants permettrait de surmonter des contraintes
exogènes3 toutes défavorables, en particulier dans le délai des Contrats pluriannuels d’objectifs et
de moyens (CPOM), limité à 5 ans. Pour autant, il est probable que peu d’établissements soient
dans une situation où tous les facteurs exogènes joueraient à leur encontre.
[42] Ce rapport décrit donc, à partir des éléments objectifs recueillis par la mission, les
déterminants qui paraissent les plus probants pour restaurer la situation financière d’un
établissement en laissant une place particulière aux modalités de management. Il insiste sur le poids
des investissements dans les stratégies hospitalières. Enfin, il précise notamment pourquoi
l’équilibre financier à lui seul ne peut suffire.
2
La méthodologie est décrite dans l’encadré suivant.
3
Sur lesquels l’établissement ne peut agir
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 15
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METHODOLOGIE
[46] La mission considère que l’ensemble de la communauté hospitalière doit travailler sur
l’image des établissements qui reste très liée au caractère « noble » de certaines activités, au
détriment d’autres, et non pas au service rendu à la population. La réussite d’une stratégie partagée,
notamment lorsqu’elle implique des reconversions d’activités, réside dans le travail managérial et
culturel qui pourra être mené dans ce domaine.
[47] Le rapport de l’IGAS RM2012-011 relatif à l’évaluation de la T2A sur le management des
établissements de santé a constaté que l’impact de la T2A sur la définition de la stratégie d’offre de
soins interne aux établissements et au niveau régional était limité. Les auteurs l’expliquent par le
manque de lisibilité de l’élaboration des tarifs et l’instabilité du modèle et recommandent une
clarification par les autorités de tutelle des modalités de financement de l’investissement. Il est
ainsi noté que « la meilleure connaissance des coûts financiers et du suivi de l’activité médicale
obtenus avec l’instauration de la T2A n’a pas conduit à ce jour, à des modifications brutales des
activités médicales et de la stratégie des établissements » mais à des actions ciblées (baisse de la
durée moyenne de séjour (DMS), développement de la chirurgie ambulatoire et des coopérations).
[48] Il semblerait que très peu d’établissements aient délibérément modifié leur profil d’activité et
leur case-mix pour améliorer leurs résultats de gestion : d’après l’enquête réalisée par la présente
mission, cela concernerait moins de 16% des établissements. La mission reviendra ultérieurement
sur la notion de case mix « rentable ».
A ce titre, le projet d’établissement 2011-2015 du CH-de-Bourg en Bresse paraît une bonne
illustration de la manière dont peut être construit un tel document. Sa méthode d’élaboration s’est
voulue participative (groupes de travail pluridisciplinaires chargés d’approfondir des thématiques
prioritaires définies par le comité de pilotage du projet d’établissement). Elle s’est également
fondée sur un diagnostic stratégique de l’environnement et de l’activité de l’hôpital ainsi que sur
une analyse qualitative réalisée par les pôles, avec l’accompagnement d’un consultant.
L’identification des forces et faiblesses, des opportunités et des menaces a permis de dégager les
axes prioritaires et de décliner les orientations du projet dont le directeur rappelle en propos
liminaires qu’il s’inscrit dans le plan stratégique régional Rhône-Alpin.
[53] Mais le rattachement d’établissements de tailles différentes est plus fréquent. Il prend,
lorsqu’il réussit, des formes éventuellement moins formelles que les groupements de coopération
sanitaire (GCS) ou les communautés hospitalières de territoire (CHT). Le recours à la direction
commune ou à la direction par intérim est parfois mais pas toujours, l’antichambre de la fusion.
Elle favorise le soutien d’une gestion plus solide et aux compétences plus diversifiées et les
coopérations médicales telles que par exemple les consultations délocalisées qui permettent aux
personnes de bénéficier sur place de la compétence des spécialistes et aux établissements de
recours de mieux faire connaître leur offre de soins.
[54] Le rapport RM2012-0204 relatif aux fusions et regroupements hospitaliers sur les 15
dernières années note que l’objectif d’efficience et d’attractivité des regroupements de structures
(vis-à-vis des patients et des professionnels) n’est pas nécessairement atteint et que les
réorganisations sont le meilleur outil pour faire des économies alors que la fusion elle-même peut
engendrer des surcoûts et dysfonctionnements. Il constate que 9% des établissements publics de
santé (EPS) ont fusionné depuis 1995 selon un mode souvent défensif (baisse de lits). Le nombre
de cliniques a diminué de 8% entre 2003 et 2008 selon un mode généralement offensif
(augmentation de lits) souvent pour intégrer un groupe. Le rapport pointe des facteurs négatifs aux
fusions d’hôpitaux (éloignement, taille similaire, absence de complémentarité des activités, bassins
de vie différents) et des leviers (l’implication des dirigeants : ARS et directoire, chacun dans leur
rôle ; la prise de décisions stratégiques au bon moment).
[55] L’hôpital peut aussi agir sur son positionnement stratégique sans restructurations, ni
constructions, ni modifications institutionnelles, par ajustement de sa production d’une manière
éventuellement concertée avec ses partenaires territoriaux. Cet ajustement peut au besoin être
consolidé dans la rédaction du schéma régional d’organisation des soins (SROS), dans le projet de
territoire ou dans les contrats conclus entre les établissements du territoire et l’ARS. Nous verrons
plus loin que le rôle de cette dernière demeure néanmoins prépondérant sur certains choix
stratégiques.
[56] De plus, si l’établissement public de santé dispose d’une gamme importante de moyens
d’action, il serait illusoire de croire qu’ils peuvent être décidés et mis en œuvre rapidement. Pour
tous ces processus, le temps de convaincre est le plus souvent bien plus long que le temps de la
construction.
4
Fusions et regroupements hospitaliers : quel bilan pour les 15 dernières années ? Dr Françoise Lalande,
Claire Scotton, Pierre-Yves Bocquet, Jean-Louis Bonnet, mars 2012.
5
La gestion des lits dans le hôpitaux et cliniques, bonnes pratiques organisationnelles et retours
d’expériences, MEAH, 2008, p 73.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 19
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Au CHU de Toulouse, tous les projets d’investissement font l’objet d’une analyse de retour sur
investissement (RSI) préalable. C’est sur la base des résultats de cette analyse qu’ils sont intégrés
au plan global de financement pluriannuel (PGFP) dans la limite du respect des équilibres
budgétaires et financiers d’une part et dans la limite de l’autorisation globale du plan
d’investissement autorisé par le directeur général de l’ARS. Par ailleurs, tout projet nécessitant ou
pas la réalisation d’investissement (création d’un poste de médecin par exemple) fait l’objet d’un
compte de résultat prévisionnel faisant apparaître l’intégralité des charges et produits liés à la mise
en œuvre de ce projet, y compris les charges indirectes et de structure qui sont intégrées au calcul.
Ainsi, un accord entre la direction et la communauté médicale a permis d’intégrer aux projets et
contrats de pôle des postes créés au titre d’un développement d’activité et de recettes. Une
évaluation initiale est réalisée, suivie d’un bilan réalisé par le DIM et le contrôle de gestion après
12 mois de démarrage des activités : un poste de praticien contractuel est pérennisé en un poste de
praticien hospitalier (PH) en cas de bilan favorable.
22 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[74] Enfin, la gestion tarifaire n’offre pas une sécurité à court et moyen terme. La T2A dont la
complexité croissante rend de plus en plus nécessaire le truchement d’experts, connaît des
variations qui ne peuvent pas toujours être anticipées par les établissements et ne sont connues le
plus souvent qu’une fois l’année engagée. Les dotations en missions d’intérêt général et d’aide à la
contractualisation (MIGAC) jouent de moins en moins un rôle d’amortisseur. Si elles prennent
encore parfois la forme de subventions d’équilibre non reconductibles et parfois reconduites,
celles-ci n’en diminuent pas moins.
[75] La mission a observé que certains établissements visités prenaient en compte, dans leur
gestion infra annuelle, une part d’incertitude plus importante visant à moins engager de dépenses a
priori. L’espoir même confirmé de recettes nouvelles ne peut ainsi dispenser de la maîtrise des
dépenses.
1.1.4.2. Pour définir les objectifs d’activité, les établissements s’appuient sur
des études médico-économiques qui ne permettent toutefois pas de lever
entièrement l’incertitude
[76] La prévision du volume d’activité d’un établissement dépend de la qualité du travail de
prévision réalisé par le DIM et les responsables de discipline. Il s’agit, à partir de l’activité réalisée
en année N, des développements ou réductions d’activités existantes en fonction des projets et
informations disponibles à un moment donné, de la mise en place d’activité nouvelles, le tout en
étudiant l’environnement (évolution possible des parts de marché en fonction des établissements
environnants et de la patientèle), d’évaluer le potentiel d’augmentation globale d’activité d’un
établissement. Une fois ce volume établi, la valorisation de l’activité est alors réalisée, avec les
aléas liés au mode de financement actuel. Les évolutions de la classification et des tarifs conduisent
en effet à une instabilité du modèle T2A qui ne permet pas de visibilité, même à court terme. « A
titre d’exemple, l’introduction de la nouvelle classification des groupes homogènes de malades –
GHM - (V11) a entraîné en 2009 une variation des recettes en effet volume de – 0,5% à +7,7%
dans les CHU, la moyenne se situant à + 3,3%. Mais il faudrait pouvoir distinguer pour chaque
CHU ce qui est dû au modèle lui-même de ce qui résulte des évolutions de son activité ou de ses
pratiques en matière de codage 6».
[77] La mission a noté, dans l’ensemble des sites visités, que les projets de développement
d’activités nouvelles faisaient systématiquement l’objet d’études médico-économiques visant à
mesurer leur impact en termes d’équilibres budgétaires. Certains établissements effectuent
également ce type d’études pour l’embauche des médecins ou l’extension d’activités existantes. Ce
travail d’évaluation du volume d’activité et de sa valorisation est réalisé par les DIM et le contrôle
de gestion de façon plus ou moins intégrée en fonction des organisations en place.
[78] Cependant, la mission a pu constater que, mis à part certains établissement bénéficiant d’une
comptabilité analytique leur permettant d’associer un coût au GHS, les études médico-économiques
actuellement menées sont fondées sur les coûts standardisés de l’étude nationale des coûts (ENC) et
non sur les coûts réels de l’établissement, donnant une vision approximative du résultat. En outre,
la non-concordance des tarifs et des coûts ajoute à la difficulté de l’exercice, le modèle T2A n’étant
pas neutre puisqu’il vise notamment à inciter au développement de certaines activités (chirurgie
ambulatoire par exemple).
[79] L’important est ici de remarquer que l’ensemble des établissements rencontrés par la mission
ont intégré une démarche qui utilise en routine des études médico-économiques comme aides à la
décision pour mettre en place une nouvelle activité, en développer une existante ou le cas échéant,
réduire les moyens attribués à une activité ou y mettre fin, dans la limite des missions qui sont
assignées à l’établissement.
6
Rapport de la cour des comptes pour la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2012, septembre
2011, p 249.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 23
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Par exemple, le projet médical commun entre les centres hospitaliers de La Rochelle et de
Rochefort-sur-Mer pose comme sixième principe général sur un total de sept : « la prise en compte
des contraintes de financement liées à l’activité (T2A) : le développement de synergies médicales
et médico techniques communes reposent sur l’objectivation des coûts et des recettes générées par
ces activités. Le suivi médico économique des coopérations engagées permettra à chaque
partenaire de tracer les activités réalisées, d’assurer une compensation des coûts afférents et un
partage équitable des recettes créées »7.
[80] Tous les établissements rencontrés ont également insisté sur le fait que le résultat de ces
études ne constitue qu’une partie des motifs justifiant la création d’activité nouvelle : les facteurs
de réponse aux besoins du territoire, d’attractivité médicale ou d’innovation entrent également en
ligne de compte et peuvent supplanter un résultat économique a priori déficitaire.
A Brest, les projets instruits font l’objet d’une étude médico-économique et d’une fiche projet
présentant notamment un calcul de résultat marginal.
[81] Néanmoins, même si la qualité du travail d’évaluation préalable des volumes d’activité est
optimale, elle est soumise à des aléas. Ainsi, lors de ses visites, la mission a constaté à plusieurs
reprises que la prévision d’activité s’était révélée fausse (y compris dans les établissements ayant
des résultats financiers satisfaisants), dans le sens d’une sous estimation ou d’une sur estimation.
Dans le premier cas, cela peut générer un ajustement des moyens notamment paramédicaux que
l’établissement n’est pas nécessairement en mesure de fournir (sur les catégories professionnelles
où le recrutement est difficile). Dans le deuxième cas, une sur estimation de l’activité et donc des
recettes afférentes peut poser un problème majeur à l’établissement ayant engagé des dépenses
effectives qu’il ne peut couvrir. De fait, l’allongement non prévu de travaux, le départ d’un
praticien dans une équipe resserrée (chirurgien, radiophysicien par exemple), ou l’arrêt prolongé
d’un équipement sont autant de causes qui mettent en péril la réalisation d’une activité.
Le CH de Laval n’a pu, en 2011, atteindre son objectif prévisionnel d’activités. Il a en conséquence
davantage agi sur la maitrise des dépenses pour respecter son Contrat de retour à l’équilibre
financier (CREF).
Le CHU de Brest a dépassé en 2011 l’activité prévisionnelle.
[82] Ainsi, les projets d’établissement reposant sur des développements d’activités liés à la
résorption de « fuites » de patients hors du territoire doivent être considérés avec prudence et
accompagnés de plans d’action volontaristes et significatifs : les établissements reconnaissent qu’il
est plus facile de s’adapter à la réalité des flux des patients que le contraire, d’autant que les
découpages administratifs ne coïncident pas toujours avec les flux de population.
Sur le territoire de la Mayenne, département de 300 000 habitants, le taux de fuite atteint près de
30% mais le CH de Laval, considéré comme CH de recours peut difficilement compter sur sa
collaboration avec le CH de Château-Gontier tourné vers Angers ; de même que le CHU d’Angers
est moins attractif que la ville de Rennes vis-à-vis des patients de Laval.
7
In projet médical logistique et de gestion commun des centres hospitaliers de la Rochelle et de Rochefort-
sur-Mer 2010-2015, p19.
24 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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8
Les impacts de la T2A sur les modes d’organisation et de fonctionnement des établissements de santé,
Moisdon J-C., Pepin M., DREES, Série études et recherches n° 97, mai 2010.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 25
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9
Il ne s’agit pas ici des lits d’unités d’hospitalisation de courte durée (UHCD) qui ne sont pas supposés
hospitaliser les patients plus de 48 heures.
26 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[104] Ainsi, alors que les taux d’inadéquation sont généralement estimés entre 15 et 30%10,
l’enquête nationale réalisée pour la DGOS dont les résultats ont été transmis en 2011 montre que
10,3% des lits sont occupés de façon inadéquate un jour donné : 5% dans les strates de chirurgie et
17,5% dans les strates de médecine. Il s’agit à la fois d’admissions et de journées inadéquates.
Dans le premier cas, il s’agit principalement de la demande expresse d’un médecin de ville (39%)
et de l’attente d’avis diagnostique au sein de l’établissement (32%), la structure la plus adaptée
pour le patient étant le domicile (45%), les SSR (27%) et les EHPAD/USLD (unités de soins de
longue durée)/EHPA (25%). Dans le second cas, il s’agit majoritairement de problèmes
d’organisation interne (55%), puis de problèmes d’aval (28%), la structure d’accueil la plus adaptée
étant du SSR (41%), le domicile (37%) et les EHPAD/USLD/EHPA (20%). « Les inadéquations
apparaissent plus élevées dans les territoires à forte densité d’offre de soins pour les
établissements publics non CHU et les établissements privés, en médecine. » Les auteurs évaluent
le coût de ces inadéquations à 2,35 milliards, porté pour plus de 80% par la médecine.11
[105] De fait, les établissements ont compris l’intérêt à constituer des filières d’aval robustes.
D’après notre enquête, 95% des établissements ont des conventions formalisées avec des
établissements médico-sociaux, 73% avec des services/établissements de soins de suite et 75%
avec des associations d’usagers.
Dans son projet d’établissement, le CH de Bourg-en-Bresse a identifié comme force « une filière
gériatrique complète intra et extra hospitalière » mais comme faiblesse « la gestion des lits et la
situation des patients « hébergés » en médecine ». Il s’est fixé la réduction de ces situations grâce
notamment à une meilleure connaissance des disponibilités des lits d’aval en temps réel via
Trajectoires et la préparation de la sortie du patient dès son entrée.
1.2.2. La recherche de productivité sur les fonctions supports apparaît comme une
constante
[106] Les établissements ont généralement étudié, dans un premier temps, l’amélioration de
l’efficience des fonctions supports ou logistiques. De fait, l’ensemble des établissements rencontrés
par la mission a travaillé à l’optimisation des fonctions supports.
A titre d’exemple, le projet médical logistique et de gestion commun des centres hospitaliers de la
Rochelle et de Rochefort 2010-2015, pose comme principe que « les directions adjointes
communes des achats et de la logistique rechercheront l’efficience économique dans leur politique
d’achat de fournitures et d’équipement ainsi que dans leur politique de maintenance des matériels
notamment médicaux ».
[107] Par fonctions supports, on entend les fonctions qui ne participent pas directement aux soins
(les activités médio techniques n’en font pas partie et sont évoqués au paragraphe 1.3) : il s’agit
principalement des fonctions de restauration, traitement du linge, transports et distribution internes,
gardiennage, nettoyage, entretien des espaces verts, maintenance des bâtiments et installations
techniques, gestion des déchets, et de certaines fonctions administratives : postes dans les
directions fonctionnelles, gestion de la paie, système d’information, codage, achats etc.
10
Note sur la situation des établissements de santé, avril 2009, Haut conseil pour l’avenir de l’assurance
maladie (HCAAM), p129.
11
Enquête nationale pour l’évaluation des inadéquations hospitalières : mesure des inadéquations et coût des
inadéquations hospitalières, réalisée dans 11 zones géographiques, sur 73 établissements, 3 145 patients
hospitalisés dans 166 services de médecine et de chirurgie.
28 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[108] Cette démarche trouve plusieurs justifications. D’une part, en travaillant sur la performance
des fonctions supports, on ne touche pas au cœur du système de production de richesse de
l’établissement, à la production de soins. Cela permet également à l’hôpital de se concentrer sur
son cœur de métier. D’autre part, réorganiser pour mieux en maitriser les coûts, les fonctions
supports, celles qui dans un système de tarification à l’activité « coûtent » à l’établissement sans lui
rapporter directement (sauf à produire pour d’autres établissements) a une valeur d’exemplarité :
tous les secteurs de l’hôpital doivent participer à l’effort d’efficience : commencer par les secteurs
non productifs permet, si cela ne suffit pas, de réfléchir aux organisations de soins, gisement
potentiel maximal pour la maitrise des dépenses compte tenu de leur poids dans les budgets
hospitaliers. Enfin, parce que contrairement à la production de soins (sauf si elle n’est pas
équilibrée), l’externalisation des fonctions supports peut être envisagée sans grever les recettes. Le
danger réside ici dans l’éventuelle mise à mal du pacte social propre à chaque établissement.
[109] Par ailleurs, le turn over des personnels des fonctions supports, beaucoup moins important
que celui des services de soins, et leur plus grande proximité avec les organisations syndicales
peuvent rendre complexes et longues les restructurations.
12
cf. : paragraphes 1212 et 324 du rapport de l’IGAS RM2010-172 Examen des bonnes pratiques de
comptabilité analytique dans un panel d’établissements de santé, F. Schechter et J-C. Delnatte.
13
Le guide méthodologique de comptabilité analytique hospitalière de la DGOS dans sa version 2011,
applicable au 1er janvier 2012, a vocation à harmoniser les pratiques.
14
Notons que le retraitement comptable (RCT) n’a pas été cité alors qu’il « permet notamment de calculer les
coûts directs de production de certains activités supports (…) », J-C. Delnatte, La nouvelle méthodologie de
CAH, Finances Hospitalières, novembre 2011, n°52, p12.
15
On peut noter la difficulté de certains établissements (notamment les plus importants ou ceux qui sont
relativement isolés) à trouver des prestataires capables de répondre au marché avec suffisamment de
concurrence. Ce phénomène existe également compte tenu de la massification des achats, conséquence de la
mise en place de groupements d’achats (cf. : Achats groupés de produits de santé entre CHU et CH : bilans
2007-2008, Gestions hospitalières, n° 49, novembre 2009).
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 29
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Au CHU de Brest, les coûts de production des activités logistiques sont historiquement plus bas
que ceux des autres CHU. De fait, le CHU a repris des activités au privé. .
Le centre hospitalier d’Arcachon a prévu de réaliser des économies sur les fonctions logistiques
dans le futur bâtiment qu’il partagera avec une clinique grâce à des mutualisations : il est prévu
que l’établissement sous traite notamment la fonction restauration pour le compte de la clinique.
[113] Le coût des fonctions supports est bien évidemment un enjeu important pour les pôles qui
s’en préoccupent étant donné qu’il leur est imputé au regard de leur consommation dans les
comptes de résultats analytiques (CREA). De la sorte, si les pôles peuvent jouer sur les volumes
(plusieurs établissements rencontrés ont fait part à la mission d’actions de réduction de la
consommation de linge plat ou d’adéquation des plateaux repas consommés au regard des patients
présents) et le type de prestations qu’ils souhaitent (une prestation non programmée ou en urgence
étant davantage facturée qu’une prestation en routine), la restructuration des fonctions supports ou
le choix de les d’externaliser sont le fait des directions, les pôles exigeant les coûts unitaires les
plus bas.
Ainsi, le CHU de Toulouse fournit les tarifs des prestations de logistique aux pôles : locaux,
maintenance, équipe polyvalente, crèches, gaz médicaux, études patrimoniales, maintenance
sécurité incendie – ingénierie, restauration, approvisionnement programmé, approvisionnement en
urgence, transports de malades (véhicule sanitaire léger ou ambulance, inter-site ou intra-site ),
transport et distribution programmée ou en urgence, archives normales ou expresses ou en
urgence, blanchisserie linge et tenues, éditique, achats, courrier, biomédical, direction générale-
supports, admissions, direction des systèmes d’information et d’organisation ).
L’établissement a travaillé notamment à la réduction des coûts de fonctionnement de restauration,
du service biomédical, de bio-nettoyage, d’achats marchés, de transports d’urgence et à la
réduction des dépenses de fonctionnement des déplacements, de l’accueil, des secrétariats
médicaux, des coûts informatiques.
[114] De fait, l’analyse autour de la réorganisation des fonctions supports participe de la réflexion
globale sur l’efficience de la prise en charge des patients. Elle vise à les positionner comme des
prestataires au service des unités de soins, la définition et l’affichage des rôles et responsabilités de
chacun, en fonctionnement de routine mais également en fonctionnement dégradé (nuit et week-
end par exemple) étant un gage de réussite et d’acceptation de la démarche.
16
cf. : Hôpital public : mieux gérer pour mieux soigner, Mission d’évaluation et de contrôle des lois de
financement de la sécurité sociale, rapport d’information n°2556, Jean Mallot, documents d’information de
l’assemblée nationale, juin 2010, partie III, B, 7
30 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[116] Tous les établissements visités ont réalisé des économies, notamment en adhérant à des
groupements d’achats (qu’ils soient départementaux régionaux, ou inter régionaux). Ils ont pu
augmenter la qualité du service compte tenu des échanges de pratiques. A travers cette redéfinition
de la fonction achats, les directions trouvent des leviers pour « coordonner et associer toutes les
parties prenantes (y compris médico-techniques) aux fonctions supports ».17
Ainsi, la direction générale du CHU Toulouse a pour objectif d’optimiser la performance de la
fonction achats, mais également d’accroître le niveau de service rendu en lien avec ses clients
internes, les fournisseurs et les approvisionneurs.
[117] De la même façon, les établissements visités ont tous réfléchi à l’amélioration du processus
de facturation, notamment l’exhaustivité et les délais de paiement, devenu majeur avec la mise en
place de la T2A et afin de préparer la facturation individuelle des établissements de santé (FIDES).
A Brest, une direction de la facturation des prestations de séjour et de soins a été créée.
[118] Autour de la facturation, ce sont les fonctions des agents du bureau des entrées, leur
formation, leur degré de polyvalence (front et back office), l’organisation de leur travail (horaires
notamment) qui sont interrogés. Mais également l’organisation centralisée ou décentralisée du
bureau des entrées et ses antennes, ses liens avec les unités de soins, la ligne managériale (cadre
administratif/cadre de santé, le rattachement à une direction fonctionnelle ou à un (aux) pôle(s)) et
les coopérations avec les secrétariats médicaux.
1.3.1. Assurer un recrutement médical adapté aux besoins des malades, compte tenu
du positionnement de l’établissement
[119] L’évolution de la démographie médicale, les choix majoritaires d’un mode d’exercice libéral
dans certaines spécialités et les projections démographiques par spécialités et par région font du
recrutement médical à l’hôpital un enjeu de premier plan. Ce recrutement est à mettre en
perspective avec le vieillissement de la population, les évolutions de besoins et d’attentes de la
population mais aussi le contenu de l’activité des médecins et les changements potentiels de prises
en charge des malades chroniques. La DREES précise que « la non prise en compte des besoins
futurs peut en effet conduire à une impression non objectivée de pléthore ou de pénurie des
médecins, comme ce fut le cas dans le passé18 ». Ce constat peut être décliné au niveau de chaque
établissement avec néanmoins des diagnostics qui s’imposent dans certaines spécialités, en matière
de nécessité de recrutement.
[120] Le recrutement de praticiens dans les spécialités dont les écarts de revenus sont les plus forts
entre exercice hospitalier et exercice libéral et qui cumulent, pour certaines d’entres elles, des
contraintes, en termes de permanence des soins (notamment, plus fortes en milieu hospitalier qu’en
ville) pourrait s’avérer de plus en plus difficile. Dès à présent certains établissements peinent à
recruter des radiologues, des anesthésistes, des réanimateurs, des psychiatres et des biologistes. Ce
phénomène se fait également sentir en chirurgie orthopédique et en cardiologie. Ces écarts ont
toujours existé mais les difficultés de recrutement en secteur hospitalier risquent de s’amplifier
d’autant que les modes de coopérations entre établissements peuvent conduire à faire travailler sur
un même site des médecins qui pour la même activité seront rémunérés de façon très différente.
17
Compétences managériales et modernisation de la fonction achat dans les hôpitaux français, Alain
Mourier, Techniques hospitalières, juillet-aout 2010.
18
La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales détaillées,
DREES, Dossiers solidarités et santé n° 12, 2009
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 31
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[121] En outre, les médecins qui ont choisi un mode d’exercice à l’hôpital public ont un certain
nombre d’attentes. Dans le cadre d’un rapport sur l’exercice médical à l’hôpital, le CNG a réalisé
en 2011 une enquête auprès de tous les praticiens de 305 établissements hospitaliers publics19
visant à mesurer la sensibilité et la satisfaction des praticiens vis-à-vis d’indicateurs relatifs à
l’exercice médical à l’hôpital. Onze facteurs avaient été préalablement identifiés par un groupe de
travail comme susceptibles de « faire envie de travailler à l’hôpital ». Parmi ces onze facteurs, six
ont été considérés comme importants par plus de 90% des répondants : la qualité du travail en
équipe, la qualité de l’exercice clinique auprès du patient, la qualité du plateau technique, la prise
de responsabilité professionnelle, l’engagement dans le service public et l’appartenance à une
équipe médicale par spécialité.
[122] Cette même enquête montrait que 44% des praticiens se disaient insatisfaits des missions et
des conditions de l’exercice médical à l’hôpital avec une charge des « activités administratives »
considérée comme trop importante par près de 80% des praticiens.
[123] De façon très schématique, l’attractivité pour le corps médical est liée à l’attractivité de la
région, du territoire d’implantation de l’établissement, à la réputation de l’établissement et à celle
de l’équipe, avec un impact important de la composition de cette équipe, d’où découlera
notamment le nombre de gardes à effectuer, une incidence de la qualité du service rendu au patient
qui peut être liée au temps que le médecin va pouvoir lui consacrer. D’après l’enquête de la
mission, 64% des établissements ont mis en place des coopérations relatives au recrutement
médical, 31% avec le CHU, 47% avec un CH, 12% avec un établissement privé et 7% avec
d’autres structures.
[124] Dans ce contexte, le recrutement et la fidélisation des personnels semblent fortement liés à la
qualité du projet de l’établissement et des prises en charge, en particulier dans l’équipe que le
médecin compte rejoindre.
[125] Certains de ces déterminants sont exogènes au management de l’établissement (attractivité
géographique notamment). D’autres, comme la taille de l’équipe médicale, sont à la fois endogènes
et exogènes, la taille de l’équipe et le positionnement de l’établissement sur le territoire étant
fortement liés. La possibilité d’exercer une activité libérale à l’hôpital contribue au recrutement
pour certaines spécialités. Il convient de s’assurer que cette activité libérale n’est pas un obstacle à
l’accessibilité financière à l’hôpital, ce qui n’est pas le cas si la réglementation est respectée et si
les délais de rendez-vous ne sont pas liés au secteur (public ou privé) de prise en charge des
patients.
[126] Enfin, la nature des équipements et les conditions d’exercice (poids des charges
administratives) peuvent notamment être mobilisées. Nous reviendrons sur ce point qui rejoint
celui des «hôpitaux magnétiques » ultérieurement.
Au CH d’Arcachon, le président de la CME est également chef du service des urgences. L’accent est mis
sur la notion d’équipe. Il n’y a pas de postes vacants.
[127] Ce type d’exemple ne peut minimiser les limites de la capacité à recruter des médecins dans
les disciplines où les écarts de revenus sont majeurs, en particulier si les conditions d’exercice à
l’hôpital conduisent à minimiser le temps médical au lit du malade.
19
Rapport du Centre national de gestion sur l’exercice médical à l’hôpital, septembre 2011
32 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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1.3.2. Permettre aux médecins et aux soignants de se recentrer sur les prises en
charge des malades et mieux décrire l’activité réalisée
[128] La rareté de la ressource médicale conjuguée à la complexité d’un codage rendant au mieux
compte de l’activité réalisée explique que plusieurs établissements s’orientent vers une
professionnalisation du codage. La mission ne prend pas position sur la question de savoir lequel
du codage centralisé ou du codage décentralisé est plus efficient. Par contre la professionnalisation
du codage est indispensable. Dans la plupart des établissements visités, des techniciens de
l’information médicale (TIM) affectés au niveau des pôles, sous l’autorité du médecin responsable
de l’information médicale, vérifient le codage voire codent les diagnostics médicaux en s’assurant
notamment de l’exhaustivité des diagnostics associés. Ces TIM sont parfois des infirmiers qui,
après un travail de reclassement lié à leur incapacité d’effectuer le métier qu’ils exerçaient, ont été
formés pour ces nouvelles fonctions.
[129] Toute une série de contrôles qui vont bien au-delà de la simple recherche d’exhaustivité sont
également réalisés (hiérarchisation de diagnostic, comparaison des niveaux de sévérité dans le
temps…).
[130] Les efforts portent également sur la valorisation des activités réalisées en externe.
[131] Pour ce qui est du personnel non médical, l’accompagnement des malades et le transport de
prélèvements constituent des tâches qui prennent parfois du temps aux soignants au détriment de
celui qu’ils pourraient consacrer aux patients. Forts de ce constat, certains établissements ont mis
en place des organisations spécifiques pour que ces tâches n’incombent plus aux soignants.
[132] S’agissant du personnel médical et non médical, la démarche actuelle de certification est très
consommatrice de temps, fortement axée sur les moyens et sur les procédures, avec un résultat sur
la qualité des prises en charge non mesurée. Une fois réglée la question de la sécurité des prises en
charge, l’hypothèse de démarches de certification donnant la priorité aux démarches
d’apprentissages mutuels, intégrées à l’activité quotidienne des praticiens et des soignants mérite
d’être approfondie. Nous reviendrons ultérieurement sur la question de la qualité des prises en
charge.
[135] Des travaux ont été effectués sur la mutualisation des infirmiers anesthésistes diplômés
d’Etat (IADE) qui ont une activité transversale sur les plateaux médico-techniques20. La
formulation de l’objectif témoigne de la dimension éthique que peut revêtir un tel projet : « générer
un planning respectant les conditions réglementaires, les désirs du personnel (jours de congés…)
tout en maximisant l’équité de la répartition de la charge de travail dans l’affectation aux différents
postes ». Les modalités d’application peuvent lui conférer un caractère radicalement opposé si
l’outil est utilisé dans une démarche de type tayloriste. Dans le cas précis, les auteurs centrent leurs
propos sur la méthode utilisée. Pour réaliser leur modèle, ils considèrent comme incontournables
les contraintes réglementaires mais aussi les contraintes « issues des bonnes pratiques » qui visent à
obtenir un planning maximisant la satisfaction du personnel.
[136] La mise en place des pôles a favorisé les démarches de mutualisation. Le rôle des cadres
paramédicaux apparaît essentiel21. Dans l’enquête menée dans cinq sites hospitaliers de
l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) sur la façon dont les cadres de santé de pôles
perçoivent leurs nouvelles fonctions, les cadres paramédicaux de pôles associent nouvelle
gouvernance et mutualisation des ressources. Ils évoquent des responsabilités nouvelles en termes
de gestion de matériel et de personnel.
[137] Au cours de ses travaux, la mission a pu appréhender la volonté des cadres de santé de
travailler sur des problèmes concrets rencontrés au quotidien. Cette fonction de cadre de santé a été
située « entre apprentissage de la gouvernance et complexité des relations à autrui »22. Il est ainsi
précisé que « Bien plus que de simples savoirs, savoir-faire et savoir-être, les compétences des
cadres de santé sont indissociables des motivations individuelles et de la culture hospitalière. Elles
sont la condition même, technique et humaine à la fois, de la qualité et de la sécurité des soins dont
elles assurent la pérennité. » Ils constituent les moteurs du changement au sein de l’hôpital. La
mise en place des pôles ne doit pas faire oublier ce rôle déterminant. Ainsi que le souligne le
rapport de l’IGAS sur la formation des cadres hospitaliers23, les cadres de pôles doivent mettre en
place un management participatif avec les cadres de proximité afin d’éviter une situation
d’isolement de ces derniers, « l’ensemble des décisions relatives au pôle étant prise à ce niveau et
l’information s’y arrêtant, ce qui n’est souhaitable ni par les intéressés, ni par les établissements ».
[138] Dans un tel contexte, on peut comprendre que ce soit sur une recherche d’équité et non
d’optimisation des dépenses de santé que les acteurs se mobilisent pour mutualiser les ressources,
le fait que la mutualisation soit source d’efficience intervenant en corollaire. Des outils et des
guides visant à aider à la mise en place de planning sont proposés par l’ANAP24. Au-delà de l’outil,
c’est bien la démarche et le sens que les acteurs hospitaliers décident de lui donner qui
conditionnent sa réussite. En outre, ces démarches de mutualisation trouvent pour certaines leurs
limites là où « polyvalence » et « qualité de prise » en charge finissent par ne plus être compatibles.
20
Planification de ressources mutualisées : le cas des infirmiers anesthésistes, Trilling L., Guinet A.,
Laboratoire Prisma, INSA de Lyon, Le Magny D., CH de Valence, Conférence JDMACS, JNMACS 2005
Lyon.
21
Les pôles d’activité, une chance pour l’encadrement, Chauvancy M-C., Carnets de santé, mars 2009
22
La fonction « cadre de santé » : entre apprentissage de la gouvernance et complexité des relations à autrui,
Peyre, P, Département des sciences sanitaires et sociales, Université de Pau et des pays de l’Adour.
23
Quelle formation pour les cadres hospitaliers ? Mounier C., Yahiel M., rapport IGAS, novembre 2010
24
Gestion du temps de travail des soignants, MEAH, 2009 et Outil - Calculer les effectifs requis par métier
au regard des variations d’effectifs sur une année, ANAP, novembre 2010
34 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[139] Cette notion de polyvalence mérite d’être précisée. Dans un article intitulé « La polyvalence
et ses contradictions »25, C. Evraere note qu’on peut être polyvalent en réalisant des tâches
différentes ce qui permet l’apprentissage et la montée en compétences sur des postes de travail
exigeants ou en bougeant d’un poste à l’autre (principe de nomadisme). L’auteur souligne que les
enjeux de ces deux modalités de souplesse sont donc très différents dans les deux schémas de
polyvalence. Une organisation maîtrisée de la polyvalence dans le cadre des pôles s’écarte d’une
« polyvalence par défaut de compétence » qui rejoint le principe du « bouche trou » et privilégie les
phénomènes d’apprentissage mutuel.
[140] Parmi les établissements visités qui ont mis en place un service central de remplacement, on
retrouve plutôt une structuration avec très peu de postes et du personnel spécialisé ainsi qu’une
enveloppe visant à faire face aux aléas. Le service de remplacement n’est donc pas dimensionné
pour faire face à toutes les demandes de remplacements mais intervient quand aucune solution ne
peut être trouvée au sein du pôle.
Pour le pool de remplacement à La Rochelle, les agents affectés sont préférentiellement ceux qui
présentent une capacité d’adaptation et qui ont une ou deux années d’expérience. L’objectif est de
limiter leur appartenance au pool à 3-4 ans en facilitant leur recrutement sur des postes stables par
des cadres qui les connaissent déjà.
[141] C’est dans une telle logique que des changements peuvent intervenir au service de la qualité
de prise en charge des malades. L’optimisation des dépenses constitue alors la conséquence d’une
telle démarche et non son moteur. Ces considérations rejoignent certaines des conclusions du
rapport CNG-IGAS sur la modernisation de la politique des ressources humaines dans les
établissements publics de santé26. Sous la pression financière, le risque de ne considérer la
performance RH qu’en termes quantitatifs et notamment de volume d’effectifs pourrait émerger.
25
La polyvalence et ses contradictions, Evraere C., 18ème congrès de l’association internationale des
sociologues de langue française, Turquie, Juillet 2008
26
La modernisation de la politique des ressources humaines dans les établissements publics de santé,
Toupillier D., Yahiel M., CNG-IGAS, octobre 2010.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 35
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1.3.4. Un potentiel offert par une gestion globalisée des lits entre services
[148] La mutualisation de la gestion de lits au sein des pôles reste encore difficile à obtenir.
L’optimisation de la DMS semble être un objectif largement partagé. Cet indicateur est suivi de
façon régulière par la plupart des chefs d’unité, ce qui n’est pas le cas de l’indicateur de durée
moyenne de séjour standardisé sur les durées de séjour de la base nationale de données (IPdms) qui
permet de savoir quelle aurait été la DMS de l’unité si celle observée dans la base nationale de
données avait été utilisée.
[149] Cet objectif est d’autant plus important à atteindre pour l’établissement que son taux
d’occupation est élevé et qu’il se voit contraint de refuser d’admettre en hospitalisation des patients
vus aux urgences faute de lits disponibles dans l’établissement.
[150] Pour faciliter la réduction des durées de séjour, le rôle de l’équipe socio-éducative est
essentiel et les systèmes permettant de planifier la sortie avant même l’entrée du malade, pour les
hospitalisations programmées en chirurgie notamment, commencent à se diffuser fortement. Ce
point est abordé dans le paragraphe 121.
[151] Les comportements qui consistent à laisser des malades hospitalisés jusqu’au lundi pour ne
pas avoir à déprogrammer les interventions du fait d’hospitalisations en urgence sont encore décrits
mais le potentiel offert par une véritable gestion des lits devient de plus en plus partagé. Il fait
l’objet d’une publication diffusée sur le site de l’ANAP27.
[152] Les visites sur site en donnent une illustration au travers de quelques formules et/ou
exemples.
Au CH d’Arcachon, « une règle d’or : toujours un lit pour un malade ».
Au CHU de Toulouse : un travail spécifique a été réalisé pour garder dans l’établissement les
patients vus aux urgences mais envoyés ailleurs pour absence de place. Un poste d’urgence
gériatrique et deux postes post urgences, gérés par deux internistes, ont été créés pour une
meilleure gestion des lits. En cardiologie, une unité est dédiée aux malades non- programmés.
Au CH de La Rochelle, un poste de gestionnaire des flux de patients a été créé.
[153] D’après notre enquête, 67% des établissements ont mis en place un processus de gestion des
lits.
27
La gestion des lits dans les hôpitaux et les cliniques, MeAH, 2008
36 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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28
Piloter l’activité, mesurer l’efficience, Répertoire d’indicateurs, ANAP, février 2010
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 37
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[164] A côté du suivi de l’activité, le suivi de l’exhaustivité du codage fait partie intégrante des
outils de pilotage utilisés par les établissements ; la perspective de la FIDES a incité les DIM à
intégrer à ce suivi les délais de transmission.
[165] D’après notre enquête, 86% des établissements disposent d’un contrôleur de gestion,
majoritairement positionné auprès de la direction des affaires financières (74%)29 alors que le DIM
est positionné auprès du chef d’établissement dans 44% des cas, dans un pôle médico-administratif
(31%), dans un pôle médical (25%).
29
14% auprès du chef d’établissement et 12% dans un pôle médico-administratif
38 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[168] Le rapport note ensuite que le déploiement de la CAH est encore inégal. Si la mise en place
et la maintenance d’un fichier commun de structure est a priori une étape réussie, l’interopérabilité
des logiciels de l’établissement fait défaut et le petit nombre des éditeurs constitue un réel point de
faiblesse. Un autre est constitué par la difficulté pour les établissements à créer et stabiliser des
équipes de contrôleurs de gestion. Le rapport relève des niveaux de mise en place de la CAH très
différents, en lien avec leur taille (les gros et les petits établissements apparaissant avec des
contraintes spécifiques supplémentaires) et leur degré d’engagement dans la gouvernance
(l’antériorité étant un facteur aidant), même si tous ont vu l’intérêt de lier les charges et les
produits.
[169] Le rapport fait ensuite un certain nombre de recommandations pour généraliser la CAH.
Ainsi, il préconise un appel d’offre sur performance pour renforcer et clarifier l’offre des éditeurs
en partant de la réalité des systèmes d’information hospitalier (SIH) de chaque établissement à
travers un inventaire à intégrer dans des cartographies régionales. Il propose également que les
ARS renforcent leur système d’appui et de conseil aux établissements en matière de CAH et que les
outils de ces dernières soient adaptés au SSR et à la psychiatrie. Enfin, il recommande de procéder
à des choix de méthodes en matière de CAH notamment, en fiabilisant les données de la base
d’Angers et en faisant du CREA un outil majeur de reporting, totalement intégré au dialogue de
gestion lui-même constituant la base de la contractualisation avec les pôles. Ce contrôle de gestion
doit être positionné dans le top management et travailler en étroite coopération avec le DIM.
[170] L’enquête menée auprès des établissements par la présente mission montre que seuls 67%
d’entre eux réalisent des CREA (ces chiffres étant plus élevés pour les établissements ayant des
résultats financiers moins satisfaisants). Il s’agit à 84% de CREA annuels, 9% trimestriels, 5%
quadrimestriels et 2% semestriels. Mais 30% d’entre eux disposent de tableaux coûts case mix
(TCCM), ce chiffre étant plus élevé pour les établissements présentant les résultats les plus
satisfaisants. Le rythme des revues de gestion entre les pôles et l’administration est en majorité
quadrimestriel (37%) et annuel (24%)30.
[171] Lors de visites sur sites, il a parfois été rapporté à la mission que l’outil CREA était lourd,
pas toujours fiable, et son instrumentation délicate dans un dialogue de gestion soucieux de garantir
la transversalité et la cohérence globale des choix d’activité. Quant au TCCM, son appropriation est
encore très loin d’être réalisée.
[172] De fait, la mission a constaté que les établissements visités préfèrent construire leur propre
tableau de bord ; leur utilisation est répandue et appréciée par les équipes et ils permettent un
pilotage efficace. L’utilisation d’outils de pilotage ad hoc est confirmée par notre enquête : 90%
des établissements disposent de tableaux de bord spécifiques. Les indicateurs d’activité dont
disposent les pôles sont :
– la DMS des services du pôle à 89%,
– le nombre de résumés de sorties anonymisés (RSA) des services du pôle à 82%,
– la valorisation de l’activité des services du pôle (78%),
– les taux d’occupation des services du pôle (76%),
– la valorisation de l’activité du pôle (72%),
– l’IP DMS des services du pôle (44%).
30
19% semestriel, 11% trimestriel, 9% bimestriel
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 39
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1.4.3. Un pilotage par la recherche d’un « case mix rentable » ne paraît pas
pertinent pour les hôpitaux publics
[178] La mission s’est interrogée sur un éventuel effet case mix pouvant contribuer à améliorer les
résultats financiers d’un établissement.
[179] Pour tester cette hypothèse, la mission a porté son attention sur vingt établissements parmi
ceux dont le budget est supérieur à 70 M€, dix CH dont les résultats financiers semblent plutôt
satisfaisants (groupe 1), dix CH dont les résultats financiers semblent plutôt peu satisfaisants
(groupe 2). Les 88 autres CH d’un budget supérieur à 70M€ ont également été étudiés.
[180] L’ATIH a réalisé, à la demande de la mission une analyse de la répartition des ressources
2010 des établissements des deux groupes (activité, forfaits annuels, dotations annuelles de
financement DAF PSY et SSR) et une analyse d’activité).
40 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[183] Si on se base sur les racines de GHM, les établissements du groupe 1 semblent avoir une
activité moins dispersée que ceux du groupe 2 :
– 80% de l’activité se concentre sur 151 racines pour le groupe 1 ;
– il faut 163 racines de GHM pour atteindre cette activité pour les établissements du groupe 2 et
158 racines pour les autres CH.
[184] Les séjours sont ensuite analysés selon une classification de l’activité en huit « catégories de
soins » élabore par l’ATIH. Cette classification s’affranchit des évolutions de regroupement des
séjours selon les différentes versions de classification de GHM. Elle repose sur la troisième lettre
du code de la racine de GHM (C, M, K, Z) et la durée de séjour (avec ou sans nuitée). Il en résulte
une répartition en huit catégories :
– séjours sans acte classant (GHM en M et Z, hors CMD 14 et 15) avec ou sans nuitée ;
– chirurgie ambulatoire (GHM en C, hors CMD 14 et 15) ambulatoire ou non ambulatoire ;
– obstétrique – mère / enfant ;
– techniques peu invasives (diagnostiques ou thérapeutiques) (GHM en K) ;
– séances.
En volume économique
Catégorie d'activités de soins
groupe 1 groupe 2 autres CH>70M€
Chirurgie non ambulatoire 22.5% 23.6% 22.7%
Chirurgie ambulatoire 2.2% 2.7% 2.2%
Ensemble chirurgie 24.7% 27.3% 24.9%
Séjours sans acte classant sans nuitée - médecine notamment 2.9% 3.3% 3.1%
Séjours sans acte classant d’au moins une nuit - médecine
49.0% 46.5% 48.8%
notamment
Ensemble séjours sans acte classant 51.9% 49.8% 51.9%
Obstétrique-mère 7.8% 7.5% 8.3%
Obstétrique-enfant 3.7% 3.3% 3.7%
Ensemble obstétrique 11.5% 10.8% 12.0%
Techniques peu invasives (diagnostiques ou thérapeutiques) 5.6% 6.4% 4.4%
Séances 6.2% 6.7% 6.9%
TOTAL 100.0% 100.0% 100.0%
Source : ATIH
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 41
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– Activité de chirurgie
[185] Les résultats montrent une part moins importante de l’activité de chirurgie dans l’activité
globale de l’établissement pour les établissements du groupe 1 par rapport à ceux du groupe 2
(24,7% versus 27,3%) mais proche des autres CH (24,7% versus 24,9%).
[186] La chirurgie ambulatoire semble globalement comparable pour les établissements du groupe
1, ceux groupe 2 et les autres CH. La différence d’activité est inférieure à 1 point (2,2% versus
2,7% pour le groupe 2 et 2,2% pour les autres CH).
– Activité médicale au sens du PMSI (sans actes classant)
[187] Les établissements du groupe 1 ont globalement une part plus importante de séjours
« médicaux » avec prise en charge en hospitalisation complète que ceux du groupe 2 (49,0% versus
46,5%) mais globalement comparable aux autres CH (48,8%).
– Séances
[188] Les établissements du groupe 1 ont une activité plus forte de dialyse : 52,7% versus 45,4% et
47,8% pour les autres CH.
[189] L’activité de chimiothérapie est quant à elle moins marquée que pour le groupe 2 (32,0%
versus 38,6%) mais moins importante que pour les autres CH dont la chimiothérapie correspond à
31,2% des séances réalisées.
[190] L’analyse selon les catégories majeures de diagnostic (CMD) ne montre pas de différence
de structuration notable.
[191] En conclusion, la mission n’a pas retrouvé, en utilisant cette méthode comparative de
groupes de CH, d’effet case mix marquant.
31
Les hôpitaux magnétiques : un hôpital où il fait bon travailler est un hôpital où il fait bon se faire soigner,
Brunelle Y., Pratiques et organisation des soins, vol 40 n°1, janvier-mars 2009
32
C’est une bonne place pour travailler
33
Ils nous écoutent
34
La confiance en pratique, Seryiex H., Fallou J-L., MAXIMA Laurent Dumesnil Editeur, 2010
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 43
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– créativité ;
– convivialité (vue ici comme une contrepartie à la rigueur de gestion) ;
– contrat social (ceci en vertu de quoi à nos droits correspondent des devoirs) ;
– changement (à expliquer aux collaborateurs) ;
– courage (celui de prendre des risques et de faire confiance).
[197] Cette confiance entre managers et collaborateurs a pu être présentée comme un des
fondements du « lean management » qui sous-tend que les collaborateurs sont les mieux placés
pour trouver les sources d’inefficacité et que pour les trouver, c’est bien un travail sur le terrain
qu’il convient de réaliser. De même que pour les hôpitaux magnétiques, le sentiment de proximité
et d’écoute entre les personnels et la direction, d’écoute et de respect, constitue un élément
incontournable de la réussite de ces démarches.
[198] La place laissée au management par projet constitue également une caractéristique des
hôpitaux visités avec la volonté de « casser » les cloisonnement et de s’affranchir des contraintes
hiérarchiques pour mettre en œuvre un processus de gestion de projet, légitimé par la direction,
visant à faciliter la réalisation du projet, notamment par une mobilisation transversale des acteurs
impliqués et un suivi de la réalisation des objectifs intermédiaires avec réajustement des processus.
Les projets du CHU de Toulouse sont gérés en mode projet. C’est le cas des projets majeurs de
l’établissement (projets structurants, projets transversaux institutionnels). Un chef de projet et un
groupe de projet composé de représentants des acteurs opérationnels sont chargés de la gestion
opérationnelle du projet. Un comité de pilotage est, selon l’importance du projet, présidé par le chef
de pôle ou le directeur général. La validation et la régulation des projets sont assurées, s’il ya lieu
par la revue d’enchainement des projets qui se tient chaque quinzaine pour les projets immobiliers
et par la revue des pôles qui se tient deux fois par an.
[201] Si ces principes de service public se confondent souvent avec les valeurs et l’éthique
professionnelles, ces dernières sont plus parlantes et fédératrices pour les professionnels : ce sont
elles qui donnent du sens (phénomène renforcé avec la suppression de la référence au SPH par la
loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux
territoires dite HPST et l’intégration « des missions de service public »). Ainsi, demeure-t-il
difficile de créer un système commun de références et un sentiment d’appartenance à un
établissement, ce qui nécessite de supplanter les appartenances professionnelles et les
appartenances à une entité intra hospitalière.
[202] Le pôle n’est toujours pas un structure fédératrice (cf. : paragraphe 231) même si la mission
a constaté qu’une véritable solidarité polaire commence à se mettre en place, notamment au travers
de remplacements internes aux pôles.
[203] Ce qui fait davantage sens, au-delà de la communauté professionnelle, c’est l’appartenance à
une équipe et la mission princeps du soin : « la dimension clinique transcende ».35 C’est dans
l’équipe que la solidarité et la confiance s’instaurent le plus facilement et que les personnels sont
alors les plus efficients.
[204] « Si au jour le jour des personnels de santé variés partagent un fort sentiment
d’appartenance, ce n’est pas du simple fait de la mission publique du service de santé. Au
contraire, chacun s’attache plus ou moins à cette mission selon son degré d’investissement
collectif. Se situant à des niveaux et dans des contextes divers, incluant la relation avec le patient
ou non, des liens communautaires se constituent sur la base d’une interactivité interpersonnelle
élevée, ou « interrelation » fréquente, concentrée sur l’opération chirurgicale, réactive aux
urgences, commotionnée en réanimation, fortement attachée au patient dans les filières de soin.
Dans ce dernier cas, l’homologie des situations, quel que soit le patient (âgé, « fou », enfant…),
confère une échelle agrandie à l’identification commune »36.
[205] Pour autant, les hôpitaux visités par la mission font des efforts pour créer un sentiment
d’appartenance à leur établissement en développant des « valeurs ancrées et partagées »37. Les
médecins questionnés sur la possibilité de travailler en clinique, ont souvent mis en avant leur
attachement à l’hôpital public et à « leur » hôpital en particulier, sans nécessairement pouvoir
décrire de façon précise les raisons de cet attachement. La mission a cependant trouvé comme point
commun une stratégie claire et connue. Et comme Sabine Stordeur l’explique, les hôpitaux
attractifs sont organisés autour de trois axes qui doivent être coordonnés : donner du sens à la
mission autour d’un « projet commun spécifique permettant de le reconnaître comme un centre
d’excellence au niveau des soins, des innovations technologiques, de l’humanisation des soins et de
l’équipement », offrir un support organisationnel aux personnes et l’ouverture sur l’extérieur.38 La
confiance et l’autonomie ont également semblé des déterminants communs aux établissements
visités (cf.. supra).
[206] Les valeurs développées par ces établissements peuvent passer par l’attention particulière à
l’accueil des personnels et des stagiaires et étudiants.
Au CH d’Arcachon, deux sessions de journée d’accueil sont organisées chaque année pour les
nouveaux arrivants quel que soit leur secteur d’affectation. Elle permet une présentation de
l’établissement (les directions fonctionnelles présentent leur direction), du projet d’établissement,
et ce qui est assez original, de quatre « parcours » décrivant des segments de l’établissement : un
patient arrivant aux urgences, la prise en charge dans un service de soins, le fonctionnement du
laboratoire, la cuisine et distribution des repas.
35
Y. Brunelle, p43.
36
in Les communautés à l'hôpital, Ivan Sainsaulieu, Esprit critique, Automne2007 - Vol.10. No. 01
37
Y. Bruennelle p44.
38
Les hôpitaux attractifs en Belgique, Sabine Stordeur, p30 actes du séminaire de la HAS « qualité de vie au
travail et qualité des soins dans les établissements de santé », octobre 2010.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 45
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[208] Enfin, la mission s’est attachée à rencontrer les représentants des usagers : leur implication
dans la vie hospitalière a été souvent signalée. Au-delà, les hôpitaux visités ont une attention portée
à une organisation centrée autour du patient.
Le rapport précité, après avoir replacé la création des pôles d’activité dans le contexte des
principes retenus dans les ordonnances de 200540 (priorité donnée au pilotage médico-
économique ; transmission de capacités de décision plus près de la production de soins dans
l’établissement), notait :
- que la mise en place du mouvement d’association des médecins au pilotage de l’institution et
de déconcentration des décisions au plus près de la production de soins supposait un certain
nombre de pré-requis encore insuffisamment remplis, cinq ans après la réforme (construction
des outils de la délégation de gestion ; articulation entre les différents projets structurant
l’établissement ; construction de la confiance entre équipes médicales administratives et
39
Bilan de l’organisation en pôles d’activité et des délégations de gestion mises en place dans les
établissements de santé. Rapport RM 2010-010 établi par Hayet Zeggar, Guy Vallet, membres de l’inspection
générale des affaires sociales, Orianne TERCERIE, stagiaire IGAS.
40
Notamment l’ordonnance n° 2005-406 simplifiant le régime juridique des établissements de santé.
46 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[212] La loi HPST et ses textes d’application ont confirmé le pôle d’activité clinique ou
médico- technique comme pivot de la nouvelle gouvernance
Les nouveaux textes ont apporté différentes précisions mais le fait à retenir est la
confirmation donnée à l’existence des pôles et à leur rôle dans le pilotage opérationnel de
l’hôpital.
Les pôles sont désormais le seul mode d’organisation interne de l’établissement. C’est le
directeur qui définit cette organisation, après avis du président de la CME (et du doyen dans les
CHU). Les pôles peuvent comporter des structures internes dont les responsables sont nommés par
le directeur sur proposition du chef de pôle.
Les « chefs » et non plus « responsables » de pôle sont désormais nommés par le directeur
après avis du président de la CME, pour un mandat de quatre ans renouvelable. Les chefs de pôle
ont « autorité fonctionnelle sur les équipes médicales, soignantes, administratives et
d’encadrement du pôle (ils ont le pouvoir de donner des instructions au personnel, d’annuler ou de
réformer les décisions de ses collaborateurs). Un contrat de pôle est signé entre le directeur et le
chef de pôle, après concertation avec le directoire. Il précise le rôle du chef de pôle dans la gestion
du tableau prévisionnel des effectifs et la répartition des moyens humains entre les structures
internes du pôle, la gestion des tableaux de service, la définition des profils de poste et
l’affectation des personnels au sein du pôle, la proposition de recrutement de personnel non
titulaire, l’organisation de la continuité des soins, notamment de la permanence médicale, et la
participation à l’élaboration du plan de formation. Le directeur peut mettre en place une délégation
de signature (mais non de compétence) plus ou moins larges dans cinq domaines (crédits de
remplacement des personnels non permanents, dépenses de médicaments et de dispositifs
médicaux, dépenses de caractère hôtelier, dépenses d’entretien et de réparation des équipements,
dépenses de formation). Les chefs de pôle peuvent être assistés par un ou plusieurs collaborateurs
dont ils proposent la nomination au directeur.
Un projet de pôle établi en conformité avec le contrat de pôle tend à déterminer l’activité
médicale du pôle, les objectifs de niveau d’activité à l’intérieur du pôle et leurs évolutions.
Le commentaire accompagnant la mise en œuvre du nouveau dispositif institutionnel insiste
sur le caractère participatif de celui-ci et les différentes formes que peut revêtir ce caractère. Le
pôle apparaît ainsi comme le principal moyen d’association au pilotage médico-économique.
2.3.1. Un des CHU visité a largement développé et approfondi les différents aspects
de la réforme
[217] Un des CHU visité est structuré en 15 pôles cliniques, 6 pôles médico-techniques et 4 pôles
logistico-administratifs. Leur taille cible est de 300 à 600 équivalents temps plein (ETP).
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 47
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[218] Le pôle dispose d’un budget annuel validé récapitulant l’ensemble des comptes budgétaires
délégués (par principe tous les comptes budgétaires délégués sont complets).Un comité de
régulation budgétaire et de gestion des pôles propose au directoire les modalités de répartition
budgétaire (tenant compte des objectifs des contrats de pôle). Le budget annuel de pôle est validé
après passage devant ce comité puis en directoire. L’évolution de la masse salariale, compte tenu
du GVT (glissement-vieillesse-technicité) est établie par la direction des ressources humaines. La
direction des affaires financières ajuste à quatre reprises dans l’année, l’attribution des effectifs de
pôles compte tenu de leur activité et de leurs résultats. Un suivi budgétaire mensuel est organisé au
niveau du chef de pôle qui prend, au besoin, les mesures correctrices nécessaires. Le pôle dispose
de CREA trimestriels, d’un TCCM annuel et d’outils de pilotage divers.
[219] Dans chaque pôle, le chef de pôle est assisté d’un cadre supérieur de santé et d’un assistant
de gestion. Parmi l’équipe de direction, un directeur délégué est référent auprès du pôle. Un bureau
de pôle rassemble le chef de pôle, les médecins responsables de service, le cadre supérieur de santé,
l’assistant de gestion, et un médecin DIM référent. Le directeur délégué assiste aux réunions. La
concertation avec les personnels du pôle est organisée selon le règlement intérieur des pôles.
S’agissant des praticiens titulaires, ils sont consultés via un comité médical consultatif de pôle.
[220] Un directeur de la coordination et du développement des pôles, placé auprès du directeur
général du CHU, assure l’animation des directeurs délégués et la coordination dans le cadre des
objectifs stratégiques de l’établissement. Une assemblée des chefs de pôle se réunit périodiquement
et six conseils stratégiques d’aide à la décision donnent des avis au directoire, parmi lesquels le
comité de régulation budgétaire et de gestion des pôles (CRBGP). Ce dernier effectue chaque mois
avant la réunion du directoire, un bilan des évolutions d’activité, de ressources et de dépenses de
tous les pôles et propose les délégations de crédits et effectifs cibles, ainsi que les ajustements.
[221] S’agissant des personnels non médicaux, la direction des ressources humaines détermine un
effectif rémunérable pour l’année, pour chaque pôle qui procède, alors, à la saisonnalisation. En cas
de dépassement de l’effectif autorisé, des réunions mensuelles sont organisées entre l’encadrement
de pôle et les directions fonctionnelles concernées. La définition et le contrôle des plannings sont
gérés au niveau du pôle. Les effectifs de remplacement sont pourvus par un pool central dont les
vacations sont imputées sur le compte du pôle. Le remplacement de longue durée est accordé par
tirage sur une enveloppe budgétaire centrale. Le pôle peut recourir directement à l’intérim dans le
cadre d’un marché annuel de l’hôpital et dans la limite des crédits délégués au pôle. Les
recrutements de personnels permanents font l’objet d’arbitrages au niveau de la direction des
ressources humaines. Une enveloppe budgétaire est directement gérée par la direction de la
formation. Une seconde est également gérée par elle, mais chaque pôle y dispose d’un droit de
tirage.
[222] S’agissant du personnel médical, les évolutions en termes de personnels permanents sont
précisées dans le contrat de pôle et sont instruites par la commission de révision des effectifs
médicaux et la direction des affaires médicales. La gestion du recrutement et de la carrière est
assurée par la direction des affaires médicales sur proposition du pôle, après avis du président de la
CME. Les chefs de pôle ont la responsabilité des tableaux de service. Les demandes de
modification de l’organisation des permanences sur place et des astreintes sont présentées à la
commission de l’organisation de la permanence des soins par le directeur des affaires médicales et
validées par le DG après avis de la CME et du président de celle-ci.
[223] Le contrôle de gestion est rattaché à la direction de la coordination des pôles. Des
contrôleurs sont désignés pour chaque pôle (environ cinq pôles par contrôleur).
48 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[224] L’organisation de ce CHU se caractérise par la formalisation précise des rapports entre les
directions fonctionnelles et les pôles, et le souci d’assurer la cohérence entre les choix
d’établissement et les managements de pôle. Elle affiche une large place à la concertation avec le
personnel et à la gestion par projet. Les pôles apparaissent ici comme la réponse à un évident
problème de taille. L’organisation, trop grande pour garder le contact avec le terrain, doit retrouver
un espace de management adéquat. Les modalités retenues visent à conserver l’unité de
l’établissement en dépit de la nécessité de son découpage, un problème que le CHU avait rencontré
dans le passé du fait de sa répartition entre sites miroirs compétiteurs. La gestion en mode projet
permet d’appréhender le savoir faire des acteurs opérationnels. Seule l’observation à moyen terme
pourra permettre de déterminer si la nouvelle organisation est capable de faire circuler informations
et impulsions de manière non seulement descendante mais au besoin ascendante (l’innovation des
pratiques soignantes est dans les unités de soins) ou même transversale (pas seulement la
négociation des prestations internes mais aussi la diffusion des savoir-faire en tache d’huile).
[225] Une enquête de la DGOS montre que la réforme prospère surtout dans les CHU et les
gros établissements, indépendamment de leur situation financière
Une enquête nationale de la DGOS, datant de juillet 2011, portant sur la gouvernance hospitalière,
indique que 77% des établissements (y compris les anciens hôpitaux locaux), étaient organisés en
pôles. Le nombre total moyen de pôles par établissement était de 7,1 (22 en moyenne dans les CHR
et CHU). Dans l’immense majorité des cas, les chefs de pôle ont été nommés en accord avec le
président de la CME. Il en va de même pour la nomination des responsables de structures internes
nommés en accord avec le président de la CME et sur proposition des chefs de pôle. 21% des
établissements avaient signé au moins un contrat de pôle au 31 décembre 2010. Le nombre moyen
de contrats signés dans les CHR et CHU était de 9,5 contre 3 dans les CH de plus de 70 millions de
budget et 0,6 dans les CH au budget compris entre 20 et 70 millions d’euros. Les contrats portaient
majoritairement sur la qualité et la sécurité des soins, la maitrise des dépenses et le contrôle de
gestion, la gestion des ressources humaines et l’amélioration des organisations. Cela apparaissait
systématiquement pour plus de 90% des CHR-CHU, mais seulement pour 52% à 73% des
établissements dont le budget est compris entre 20 et 70 millions d’euros. Dans toutes les
catégories d’établissement, les chefs de pôle organisaient très majoritairement des réunions de
travail avec leurs collaborateurs. La mise à disposition de contrôleurs de gestion dédiés dans les
pôles demeurait très faible. Enfin, les délégations de signature pour engager des dépenses n’étaient
franchement majoritaires que dans les CHU et CHR.
2.3.2. La mission constate que la mise en œuvre est graduelle et inégale selon les
établissements, quelle que soit leur situation financière
[226] Dans un centre hospitalier, de taille moyenne visité, bien que les pôles soient en place depuis
2006, leur vitalité demeure faible, en raison d'un contexte général peu propice au développement de
projets (CREF très tranchant; incertitude sur les relations avec les hôpitaux publics voisins). La
perspective d'un projet médical commun avec les centres hospitaliers voisins est espérée et
permettrait de doter l'établissement d'orientations stratégiques faute desquelles le contenu des
contrats de pôle demeurerait lacunaire. Les délégations de gestion sont relativement restreintes
(modalités de recrutement et intérims). La définition d'objectifs contractuels des pôles en est à ses
débuts.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 49
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[227] Pour l’un des hôpitaux visités, la mise en œuvre des pôles est relativement peu avancée. Le
découpage en pôles a été opéré. Les chefs de pôle ont été désignés. Deux assistants de gestion ont
été dédiés aux six pôles d’activité. Un comité des pôles regroupant les binômes de chaque pôle, les
assistants de gestion, la direction et le président de la CME s’est réuni quatre fois en 2011. Au
moment du passage de la mission, aucun projet de pôle n’était établi. Les contrats de pôle de
deuxième génération étaient signés sauf en psychiatrie. Aucune délégation de signature n’avait été
mise en place. L’établissement étudie la possibilité de conférer, dans le courant 2012, probablement
en débutant par le pôle mère-enfant, une marge de manœuvre aux pôles concernant les effectifs non
médicaux. Le plus souvent, les chefs de pôle n’ont pas souhaité s’engager dans une délégation de
gestion pour le personnel médical. Le contenu des contrats de pôle est essentiellement consacré à la
déclinaison du CREF et à la mise en œuvre des éléments de la politique de qualité, sécurité des
soins et d’accueil des usagers.
[228] Dans un autre établissement visité, les contrats comportent la mention des effectifs cibles qui
ne peuvent être dépassés, hors développement de nouveau projet. Des délégations de signature sont
fixées et précisées dans les annexes aux contrats de pôle. Ainsi, pour le pôle de médecine, une
délégation de signature existe pour les dépenses de médicaments et de dispositifs médicaux dont
une enveloppe est répartie entre les services consommateurs par la direction des finances. Ce
partage est réalisé, pour les dispositifs médicaux implantables (DMI) et les molécules onéreuses, en
fonction du taux d’évolution autorisé par l’ARS. Une délégation existe pour les cartouches
d’imprimante, ainsi qu’une sous-enveloppe pour le petit matériel biomédical. Les dépenses de
formation du personnel sont également concernées dans le cadre d’enveloppes représentant 60%
des crédits de formation de l’établissement. Les contrats précisent le rôle du chef de pôle, qui, sous
réserve d’information de la direction et dans le respect du tableau prévisionnel des effectifs
rémunérés, peut répartir les moyens entre les structures internes du pôle et doit valider et
transmettre les tableaux de service. Il définit également les profils des postes médicaux
conjointement avec les responsables de service et donne son avis sur les demandes de recrutement
de personnel médical. Un intéressement collectif est prévu. Son montant donne lieu à une
discussion annuelle entre président de la CME, le directeur et le chef de pôle. Il finance des
dépenses non pérennes et n’est accordé que si l’établissement réalise un excédent budgétaire.
[229] La mission souligne l’intérêt d’aller au bout de la logique de responsabilité des chefs de
pôles.
[230] La mission constate que là où la réforme s’est mise en place, elle contribue à améliorer le
dynamisme relationnel et à mieux poser les bases du dialogue de gestion. Comme l’a indiqué à la
mission l’un des chefs de pôle d’un CHU, elle repose largement sur l’acceptation par les médecins
chefs de pôle du fait d’assumer le poids de la tâche médico-économique, et d’en soulager ainsi la
collectivité médicale du pôle.
50 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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41
Par exemple, une étude collective de 2011 intitulée « Importance of work environments on hospital
outcomes in nine countries » menée par Linda H. Aiken, Douglas M. Sloane, Sean Clarke, Lusine
Poghosyan, Eunhee Cho, Liming You, Mary Finlayson, Masako Kanai-
Pakhttp://intqhc.oxfordjournals.org/content/23/4/357.abstract - aff-8#aff-8 et Yupin Aungsuroch
concluait qu’ « une attention accrue à l'amélioration de l'environnement de travail pourrait être associée à
des gains substantiels dans la stabilisation de la main d'œuvre infirmière, tout en améliorant la qualité des
soins hospitaliers à travers le monde".
42
cf. : Actualisation 2011 de la revue de littérature sur la satisfaction au travail conduite par le Comité de
Coordination de l'Evaluation Clinique et de la Qualité en Aquitaine CCECQA en 2000.
43
Pratiques et organisations des soins, volume 40 n°1, janvier-mars 2009.
44
Rotation et stabilisation du personnel infirmier par A. Baumann, RN, PhD pour le compte du centre
international des ressources humaines pour les soins infirmiers.
45
Gestions hospitalières de juin-juillet 2009
46
p22, volume II du rapport sur la modernisation des RH dans les EPS.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 51
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[236] La mesure de la qualité de vie au travail semble néanmoins encore peu homogène.
L’indicateur de qualité de vie au travail le plus souvent suivi en routine est le taux d’absentéisme
pour lequel les établissements ont mis en place des systèmes d’analyse et de réaction rapides afin
de régler au plus vite les situations problématiques. Le turn over et les accidents de travail (AT)
voire les fiches de signalements sont également suivis. D’après notre enquête, 41% des
établissements utilisent des indicateurs de qualité de vie au travail (ce pourcentage est
systématiquement plus élevé pour les établissements présentant des résultats financiers
satisfaisants).
Le CHU de Brest a récemment mis en place « un baromètre social regroupant plusieurs indicateurs
tendant à repérer les situations de mal-être au travail » à travers un suivi d’indicateurs pondérés
par unités fonctionnelles (UF) relatifs aux signalement d’un mal être au travail, demande de
souhait de changement de service, fiche signalétique d’événements indésirables (FSEI) faisant état
de mauvaises relations entre collègues de travail, FSEI faisant état d’agression/ de maltraitance,
intervention de la psychologue pour une médiation. Ces indicateurs sont croisés avec les accidents
d’exposition au sang (AES), les déclarations d’AT, les déclarations initiales de maladie
professionnelle (MP), le nombre d’arrêts maladie de 3 jours ou moins et le nombre d’arrêts
maladie entre 4 et 8 jours.
[237] La mesure de la satisfaction au travail en tant que telle, plus lourde à mettre en place et plus
délicate à gérer, parait moins développée. A titre d’exemple, l’étude multicentrique nationale
ORSOSA (Organisation des soins-santé) – à laquelle participe sept CHU dont celui de Toulouse –
combine une étude transversale de recueil de données sur les contraintes psychosociales et
organisationnelles du travail et leur impact sur la santé des personnels ainsi qu’un suivi de cohorte.
Elle se fonde sur deux questionnaires qui visent à appréhender la différence entre les efforts et la
satisfaction des agents d’une part, les aspects organisationnels de l’environnement de travail
d’autre part et une mesure de la charge affective47 ainsi qu’une quantification objective d’activités
et d’organisation (grille d’observation et questionnaire).
[238] Trois des établissements visités ont mis en œuvre des enquêtes de satisfaction du personnel.
Le CH de La Rochelle a mis en place en 2011 une enquête de satisfaction du personnel
comprenant 65 questions axées autour de six thèmes : le temps de travail et l’organisation du
travail, le poste de travail, les conditions de travail, la carrière, la vie sociale, l’information, la
communication et la vie institutionnelle. Ce questionnaire a recueilli 50% de taux de réponse.
Le CH d’Arcachon a mené une première enquête de 85 questions en 2006 sur la base du
questionnaire Saphora-Job qui vise à appréhender la satisfaction au travail (élaboré par le comité
de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine CCECQA en 2004)
retravaillé par un groupe de travail interne avec un taux de retour de 25%. En 2010, le CH a lancé
une autre enquête sur la base du questionnaire de Karasek qui évalue trois dimensions de
l’environnement psycho-social au travail (demande psychologique, latitude décisionnelle et
soutien social) à partir de 30 questions. Le CH a prévu de lancer une nouvelle enquête en 2012 via
son association au projet du consortium Loire-Atlantique Aquitaine Rhône-Alpes pour la
production d'indicateurs en santé (CLARTE)48 en vue d’une éventuelle généralisation de
l’indicateur de satisfaction au travail des professionnels de santé49.
47
Le questionnaire Siegrtist simplifié à 26 items, le questionnaire Nursign work index-occupational health de
22 items, la nursing stress scale
48
CLARTE regroupe les Hospices Civils de Lyon, le Comité de Coordination de l'Evaluation Clinique et de
la Qualité en Aquitaine (CCECQA) et le CHU de Nantes dans le cadre du programme d'expérimentation des
indicateurs de qualité en établissements pour les années 2010 à 2012 ; il travaille en lien avec le comité de
pilotage national de la généralisation des indicateurs de qualité des établissements de santé afin notamment
« d’expérimenter et valider en vue de leur généralisation, des indicateurs de qualité et de sécurité des soins
hospitaliers (…)»in http://www.clarte-sante.fr/.
52 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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49
Sur les 7 établissements visités, le CH d’Arcachon, le CHU de Toulouse, le CHU de Brest et le CH de la
Rochelle participent au projet CLARTE.
50
Rapport sur la modernisation de la politique des ressources humaines dans les établissements publics de
santé, D. Toupillier, M. Yahiel, 9/12/2010, p9.
51
Quelles formations pour les cadres hospitaliers ?
52
L’Intelligence communicationnelle interne, pour une synergie entre information et communication au sein
de l’organisation, de Frédéric ELY, I3M - Université du Sud Toulon Var ; Université de Nice Sophia
Antipolis.
53
L’entreprise à l’écoute, M. Crozier, la flèche, Point, 1997
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 53
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[242] Dans le cadre de cette communication multi dimensionnelle, les cadres intermédiaires sont
des acteurs indispensables. Ayant pris conscience que les cadres pouvaient se sentir à l’écart de
l’information, les hôpitaux rencontrés les ont mis au centre du dispositif de communication interne.
Car ils permettent à l’information de descendre mais également de remonter et de circuler. Au-delà,
ils font également remonter « le climat », l’état d’esprit des équipes. Dans leur article « logiques et
représentations de la reconnaissance dans les organisations », D. Malherbe et JY Saulquin54 mettent
en avant l’importance de la reconnaissance (entendue comme un segment de l’action managériale à
visée arbitrale et non seulement dans une conception psycho-sociologique) dans la performance des
entreprises et soulignent que bien que cet aspect ait été intégré par le management, ceci ne se
traduit pas nécessairement par le ressenti des salariés qui ne se sentent pas reconnus. La première
des reconnaissances est le droit à la dignité au travail et donc une certaine autonomie. Les auteurs
soulignent l’importance du rôle des cadres qui doivent instaurer « une compréhension partagée – et
au-delà, si possible, une entente même partielle – avec les salariés des principes et normes qui
légitiment les rapport au travail. (…) Les cadres sont souvent les plus aptes à maitriser la subtilité
des perceptions et des aspirations des acteurs du terrain. L’encadrement est un relais mais il doit
aussi aider les salariés à sortir de leur vision particulière et à remettre leurs pratiques en
question. »
Dans les établissements rencontrés, la mission a pu constater au niveau des cadres de santé
notamment, un nombre très important de réunions dans de multiples formations (cadre de pôle et
cadres du pôle, ensemble des cadres de santé sous l’égide du coordonnateur des soins et/ou du
directeur d’établissement, coordonnateur et cadres supérieurs de santé etc.), qui visaient non
seulement à informer des projets institutionnels mais également à échanger sur les pratiques,
mettre en valeur des expériences, et régler des problèmes concrets rencontrés par les équipes.
[243] Par ailleurs, la nouvelle gouvernance a renforcé le lien médico-administratif. Il se traduit par
des échanges d’informations très réguliers au niveau des exécutifs de pôle et du binôme chef
d’établissement-président de la CME (hebdomadaire dans la majorité des établissements visités).
En amont de la prise de décision, la mission a également rencontré à plusieurs reprises des modes
de communication organisés mais relativement informels où les dirigeants administratifs et
médicaux échangent, souvent autour d’un repas, pour « se dire les choses ». Selon les acteurs
rencontrés, cette communication permet de créer un véritable climat de confiance, les uns et les
autres comprenant leurs contraintes respectives de façon transparente.
Ainsi, au CH de Bourg-en-Bresse, le directeur a instauré le « G9 » qui rassemble les chefs de pôle,
le président de la CME et lui-même, après avoir observé l’incompréhension des médecins et de la
direction lors des périodes de tension et leur cristallisation au moment de la prise de décision. Le
G9 a pour objectif de discuter de tous les sujets (il n’y a pas d’ordre du jour) et le directeur est
toujours présent : « on ne trouve pas de solution, et aucune décision n’est prise (c’est le rôle du
directoire) mais on pose tout sur la table ».
[244] Les établissements ont également pu mettre en avant un « effet taille » qui facilite la
communication. Ainsi, lorsque la communauté médicale est resserrée et stable, les échanges avec la
direction mais également entre médecins est facilitée.
Certains chefs de pôle et cadres du CH de Longjumeau ont ainsi mis en avant la pérennité des
équipes de l’hôpital et l’esprit de famille qui y règne. Liés à un « établissement à taille humaine où
tout le monde se connaît », ces éléments facilitent la communication : « on se croise tout le temps
et on peut se dire les choses ».
54
Logiques et représentations de la reconnaissance dans les organisations, Denis Malherbe et Jean-Yves
Saulquin, Vie et sciences économiques, n° 168-169, juillet 2005
54 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[245] Dans les établissements plus grands, la communication passe bien évidemment par les relais
que sont les pôles et l’implication des cadres (voir supra). Ceci pose la question, non
nécessairement résolue, de la formation (et l’aptitude) des exécutifs de pôle à la communication.
Cela n’exonère pas les directions d’actions spécifiques qui permettent de donner de la cohérence.
En dehors des outils sus mentionnés, elles se traduisent le plus souvent par des interventions assez
solennelles du chef d’établissements devant des formations plus ou moins larges du personnel, mais
également par des initiatives moins formelles qui permettent de souder le collectif autour des
valeurs de l’hôpital.
Le CHU Toulouse, en plus d’avoir beaucoup développé la gestion dialoguée dans les pôles et le
management en mode projet, a institué une fête annuelle.
[246] En conclusion, la communication apparaît d’autant plus efficace qu’elle se fait dans le
respect et la considération des agents, en tenant compte de leur autonomie. Elle permet alors
d’expliquer les réformes et changements, de les faire accepter et donc de susciter l’adhésion. La
diffusion de l’information est, entre autres, gage d’autonomie, cette dernière étant l’un des facteurs
permettant de maitriser les changements55. Marie-Reine Boudarel développe une théorie qui vise à
modéliser l’existant de façon participative, avant de mettre en œuvre un changement, afin que les
acteurs le comprennent. « Les démarches de communication accompagnant le changement sont
indispensables, mais elles revêtent parfois un caractère d’injonction qui paradoxalement facilite
les résistances. La participation active des partenaires du système est un moyen possible
d’accélérer le changement, d’introduire de la transversalité dans le processus et de faire
contribuer les compétences de chacun. » Cette communication plus transversale va de mise avec un
management participatif et notamment des démarches projets comme la mission a pu en rencontrer
(cf. : supra).
[247] L’attention des dirigeants hospitaliers sur la perception des agents est d’autant plus
importante que des professionnels satisfaits sont les premiers à parler favorablement de
l’établissement à l’extérieur. Ainsi que cela a été précisé à la mission au CHU de Brest, cette
« publicité » participe de la réputation de l’hôpital et complète la communication externe
existante56.
55
Du management panique à l’entreprise du XXIème siècle, de Jean-Marc Salvet, Hervé Serieyx, M. Crozier,
1994.
56
Voir « la modernisation de la politique des ressources humaines dans les établissements publics de santé »,
sus mentionné.
57
A quelle distance de chez soi se fait-on hospitaliser ? DREES, Etudes et résultats, n°754, février 2011
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 55
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[249] Cette étude précise également que le temps de trajet des patients hospitalisés dans les centres
hospitaliers universitaires/régionaux (CHU/CHR est le plus élevé (29 min). La plupart des
pathologies lourdes ne pouvant être traitées que dans ces établissements, certains patients doivent
parcourir de longues distances pour y être soignés. À l’inverse, les centres hospitaliers, nombreux
sur l’ensemble du territoire, accueillent en majorité des patients atteints de pathologies moins
lourdes. Les temps de trajet faibles (18 min) qui y sont associés montrent qu’ils sont tout à fait dans
leur rôle d’établissements de proximité.
[250] Dans une autre étude sur les disparités de temps d’accès aux soins entre territoires de santé58,
il est noté que les temps de trajets effectifs sont plus élevés que les temps théoriques, les patients ne
se rendant pas forcément à l’établissement le plus proche, en raison de phénomènes de file
d’attente, de spécialisation, ou encore d’effets de réputation. Dans les territoires les moins équipés,
les patients se déplacent plus souvent dans les territoires voisins. Les habitants de départements
possédant une importante offre hospitalière se déplacent nettement moins que ceux des
départements moins bien pourvus. La DREES souligne en outre que les départements moins
pourvus sont en général des départements plus ruraux et moins peuplés que ceux possédant une
importante offre hospitalière. L’équipement et les caractéristiques du territoire où se situe
l’établissement, l’accessibilité géographique de l’établissement, intégrant les comportements
historiques de déplacement des personnes, constituent des facteurs d’attractivité pour un
établissement.
58
Les disparités territoriales d’accès aux soins hospitaliers, comparaison entre deux spécialités, DREES,
Etudes et résultats, n°794, mars 2012
59
Le potentiel démographique s’entend par rapport à l’évolution et à la caractérisation de la population.
60
L’état de santé de la population en France – suivi des objectifs annexés à la loi de Santé publique- rapport
2011, p.18
61
DREES – recueil d’indicateurs régionaux – offre de soins et état de santé – le scénario OMPHALE
reproduit les tendances démographiques récentes.
56 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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Ainsi, par exemple, le CHU de Toulouse, en Midi-Pyrénées, est situé dans une zone d’expansion
démographique continue, supérieure à la projection régionale : c’est l’ensemble des établissements
de l’agglomération qui en bénéficient.
[254] Cependant le vieillissement de la population, de même que certains facteurs socio-
économiques, influent également sur la demande de soins et sur le mode de délivrance de ces soins,
notamment avec un recours plus fréquent à l’hôpital. Ainsi, la part des plus de 60 ans dépassera, en
2030, 34% de la population totale dans six régions62 : Auvergne, Bourgogne, Corse, Limousin,
Poitou-Charentes et Martinique. Or, on sait qu’avec l’avancée en âge, la prévalence des maladies
cardio-vasculaires, des tumeurs malignes et du diabète augmente63 et qu’il persiste en la matière de
fortes disparités entre régions64.
Le projet d’établissement du CH d’Arcachon 2011-2015 observe que « la Gironde constitue une
sorte de locomotive démographique en Aquitaine » avec des prévisions de croissance
démographique 2004-2013 supérieures à celles de 1990-1999 dues à un solde migratoire positif et à
un taux de fécondité élevé. Il note que « l’ensemble de ces facteurs accroît les demandes de la
population et notamment la demande de services et notamment : écoles, crèches, activités
culturelles et sportives, services sociaux et offre de soins. Cela est d’autant plus vrai avec les néo-
résidents exigeant une certaine qualité de vie, y compris dans le domaine sanitaire ».
[255] A contrario, un bassin de population étroit peut ne pas suffire au maintien d’une activité
(maternité par exemple). La mission n’a pas pu dans le temps imparti travailler sur la notion de
seuil d’équilibre par activité : elle est en effet complexe et dépend de la discipline, du plateau
technique mobilisé ainsi que de l’environnement médical. Au demeurant les situations sont
suffisamment rares pour faire l’objet d’une analyse au cas par cas. S’il s’avère que le maintien
d’une activité est justifié par des contraintes d’aménagement du territoire, l’ARS peut fixer un
objectif d’activité corrélé à un soutien financier dès lors que ce soutien n’aboutit pas à une
surcompensation non-conforme aux règles européennes (financement supérieur aux charges réelles
nettes de l’établissement induites par l’accomplissement des missions confiées) voir infra :
paragraphe 4.3.
62
Recueil d’indicateurs régionaux p.13
63
L’état de santé de la population p.22
64
Recueil d’indicateurs régionaux p.22
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 57
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[257] Or, de ce point de vue toutes les régions et tous les départements ne se valent pas. En effet, la
dernière étude de la DREES concernant la densité des médecins au 1er janvier 201265 montre que si
les inégalités de répartition géographique ont significativement diminué depuis 20 ans, les écarts
restent plus importants pour les médecins salariés que pour les médecins libéraux. En 1990, la
majeure partie de la moitié nord du territoire (dix régions) se caractérisait par une densité de
médecins inférieure de plus de 15% à la moyenne nationale. Seules l’Ile-de-France, l’Alsace, la
Lorraine et la Bretagne faisaient exception. A contrario, trois régions du sud (Provence-Alpes-Côte
d’azur, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) disposaient d’une densité supérieure de plus de
5% à la moyenne nationale. En 2012, seules cinq régions de la partie nord conservent des densités
inférieures de 15% à la moyenne nationale. Provence-Alpes-Côte d’Azur, Ile-de-France,
Languedoc-Roussillon restent aujourd’hui les trois régions qui disposent d’une densité supérieure
d’au moins 5% à la moyenne nationale tandis que la région Aquitaine s’avère plus attractive que
Midi-Pyrénées qui s’est rapprochée de la moyenne. L’indice de Theil qui mesure les inégalités66
régionales et départementales, montre par ailleurs que les inégalités interrégionales ont été divisées
par deux tandis qu’elles restent plus fortes entre départements au sein d’une même région.
[258] De ce point de vue, la répartition des internes est aussi déterminante dans la mesure où 78%
des médecins diplômés depuis moins de 4 ans exercent dans la région où ils ont obtenu leur
diplôme. Ce taux atteint 80 à 87% pour les régions bordant la Méditerranée, l’Atlantique, les
régions Rhône-Alpes, l’Ile-de-France et le Nord-Pas-de-Calais.
[259] Si les modes d’exercice ont peu évolué sur les dix dernières années (quatre médecins sur dix
choisissent le salariat exclusif et pour deux tiers d’entre eux travaillent à l’hôpital), la féminisation
de la profession est plutôt favorable à un exercice hospitalier : une femme sur trois, contre un
homme sur quatre. Cependant, cette nouvelle donne n’est pas encore de nature à combler les
inégalités de répartition qui sont plus fortes pour les médecins salariés que pour les médecins
libéraux.
[260] Il est intéressant par ailleurs de mesurer l’impact de cette densité de médecins par
spécialités67, notamment celles qui concernent l’activité hospitalière :
– pour l’anesthésie-réanimation, les écarts sont amplifiés puisque cinq régions ont une densité
inférieure de plus de 20% à la moyenne tandis que deux d’entre elles affichent une densité
supérieure de plus de 20% et que trois d’entre elles ont une densité comprise entre 10 et 20%
au dessus de la moyenne ;
– pour la gynécologie-obstétrique, les écarts sont de même type : sept régions ont une densité
inférieure de plus de 20%, deux seulement de plus de 20% ;
– pour l’ophtalmologie : ce sont huit régions qui affichent une densité inférieure de plus de 20%
à la moyenne et cinq autres entre 10 et 20% inférieure à la moyenne, tandis que seules deux
régions ont une densité supérieure à plus de 20%.
[261] Les inégalités dans la répartition des spécialités n’impactent pas seulement le recrutement du
personnel médical à l’hôpital, mais elles ont également des effets sur l’activité. M. Barlet et C.
Collin ont montré dans leur publication sur la localisation des professionnels de santé libéraux68
que si les généralistes sont le mieux en adéquation avec les besoins de la population, ce n’est pas le
cas pour les autres spécialistes libéraux de premier recours (pédiatres, gynécologues et
ophtalmologues) ; dans cette hypothèse, l’hôpital peut voir son rôle se substituer, de fait, à une
médecine de ville défaillante et voir son secteur de consultations externes embolisé par cette
substitution, alors que cette activité est considérée comme plutôt financièrement déficitaire à
l’hôpital.
65
Les médecins au 1er janvier 2012, DREES, Laurent Fauvet, collection études et résultats, n°796, mars 2012
66
Indice de mesure fondé sur l’entropie de Shannon
67
Daniel Sicart, Série Statistiques, DRESS, n° 167 - février 2012
68
« Localisation des professionnels de santé libéraux » in Comptes nationaux de la santé. Collection Etudes
et statistiques – DREES - 2010
58 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[262] Les difficultés de recrutement que de tels écarts sous-tendent entrainent un recours soit à des
médecins titulaires d’un diplôme étranger (8500 titulaires d’un diplôme délivré dans l’espace
économique européen (EEE) et 9500 titulaires d’un diplôme hors EEE exerçaient sur le territoire
français au 1er janvier 2012), soit à l’intérim plus couteux, soit à des vacataires. Les établissements
qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont une réflexion au niveau du territoire et peuvent
contractualiser (par exemple sur des niveaux de rémunérations) ou mutualiser avec d’autres.
Les ESPIC et les établissements publics de la région Aquitaine se sont organisés pour essayer de
limiter le recours aux intérimaires et surtout réguler les rémunérations qui leur sont offertes, le
risque étant celui d’une déstabilisation des recrutements médicaux par jeu de la surenchère.
Cette organisation s’articule autour d’une charte de bonne conduite entre hôpitaux relative aux
rémunérations, de la constitution d’un groupement de commandes régionales en matière d’intérim
médical, de la mise en œuvre d’équipes médicales de remplacement hospitalier et d’un cadre
commun pour le recours au nouveau statut de clinicien.
[264] L’objectif de cette gradation est de bénéficier d’une offre de soins hospitalière positionnée et
dimensionnée pour répondre aux besoins de santé territoriaux. Mais la réalité de l’offre des
établissements est toute autre : elle peut constituer de vrais atouts pour l’établissement en cas
d’absence de concurrence ou concurrence raisonnée et présence d’un aval adéquat ou inversement.
69
Le panorama des établissements de santé ; édition 2011, DREES, p61
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 59
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[266] D’après notre enquête, 79% des établissements considèrent qu’ils sont en concurrence avec
d’autres établissements publics, privés ou ESPIC. Ce pourcentage est plus élevé parmi les
établissements dont les résultats financiers sont les moins satisfaisants et moins élevé parmi ceux
qui ont des résultats plus satisfaisants, à l’exception de ceux qui sont dans la meilleure situation
financière. Cette concurrence est équivalente en médecine et en chirurgie (60%) mais inférieure en
obstétrique (45%).
[267] 94% des établissements considèrent qu’ils sont en complémentarité avec d’autres
établissements publics, privés ou ESPIC. Ce chiffre est équivalent pour la médecine et la chirurgie
(69%) et de 55% pour l’obstétrique.
[268] En fonction des situations et de la nature de la concurrence, les établissements peuvent réagir
de façon différenciée. L’EPS peut :
- essayer de tendre vers une position monopolistique (ce qui suppose la disparition de la
concurrence, le cas échéant par absorption) ce qui suppose qu’il soit à même de recruter les
médecins susceptibles de faire changer de comportement les patients et que l’établissement
soit capable de s’adapter pour les prendre en charge ;
- abandonner les activités pour lesquelles il considère que le degré de concurrence ne lui
permet pas de les assurer dans de bonnes conditions. L’EPS doit alors réorganiser ses
activités, ce qui, après une période souvent difficile, peut être salvateur (fermeture de
maternité et/ou de chirurgie et réorientation vers de la médecine et des soins de suite) car
l’hôpital dispose des ressources médicales pour ses nouvelles missions et répond, en
complémentarité, à des besoins du territoire ;
- considérer que cette concurrence participe au degré d’attractivité du territoire et, compte tenu
de la masse critique suffisante pour permettre une activité dans deux établissements, ne rien
changer à son positionnement.
[269] De fait, la répartition des activités entre les établissements du secteur public et ceux du
secteur privé commercial est déjà une réalité. En effet, de façon générale, les deux tiers des séjours
médicaux sont réalisés par le secteur public alors que le privé privilégie l’ambulatoire (ex. :
endoscopies) ; les hôpitaux publics ne réalisent qu’un peu plus d’un tiers de l’activité chirurgicale
pour des actes en général plus complexes mais 75% d’activité d’obstétrique70. Des
complémentarités peuvent être trouvées, notamment avec le privé, eu égard à la spécialisation de
chacun des secteurs, sans que cela se fasse nécessairement au détriment du public.
Dans son projet d’établissement 2012-2016, le CH de Bourg-en-Bresse, identifie comme une
menace la concurrence forte du secteur privé mais réagit en saisissant les opportunités de
développement d’activité liées à :
- l’augmentation des besoins due au vieillissement de la population ;
- de nouveaux recrutements médicaux répondant à des besoins spécifiques (ORL, pneumologie,
cardiologie avec augmentation d’activité de coronarographies, potentiel de chirurgie ambulatoire).
70
Le panorama des établissements de santé ; édition 2011
60 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[270] Au-delà de l’existence sur un même territoire de plusieurs établissements ayant pour
conséquence une éventuelle sur-offre (en lits, en activités ou en prestations comme la PDS), c’est la
répartition de leur activité, la qualité des soins prodigués, leur capacité à recruter et leur réputation
qui vont les placer en situation de concurrence ou de complémentarité partielle ou globale. La
littérature montre que la composition de l’environnement hospitalier d’un établissement et la
gamme des activités proposées influe sur ses coûts et ses performances. Une étude du centre de
recherche en économie et gestion appliquées à la santé relative à la variabilité interrégionale de la
valeur du point ISA concluait, avec prudence en 2005, que « toutes choses égales par ailleurs, dans
les régions où la concentration de l’activité médicale est importante, les coûts unitaires moyens
semblent plus faibles. Ce résultat suggérerait, au niveau régional, l’existence d’une masse critique
globale. » 71 L’IRDES (institut de recherche et de documentation en économie de la santé) rappelle
quant à lui que dans un environnement concurrentiel, les établissements se différencient par la
qualité de l’offre et sont donc poussés à investir, engendrant une augmentation des soins coûteux72.
71
Caractéristiques régionales et structures de l’activité de court séjour : impact sur les coûts hospitaliers par
modélisation multi niveaux, Monique Kerleau, Marc le Vaillant et Zeynep Or, in dossiers solidarités et santé,
DREES, n°2, avril-juin 2005, p47.
72
Les écarts des coûts hospitaliers sont ils justifiables ? Réflexions sur une convergence tarifaire entre les
secteurs public et privé en France, Zeynep Or, Thomas Renaud, Laure Com-Ruelle, DT n° 25 mai 2009.
73
Rapport de la mission de concertation sur les missions de l’hôpital présidée par Gérard Larcher, avril 2008
74
Le panorama des établissements de santé 2011, p82
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 61
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[273] Mais les fuites peuvent aussi s’organiser entre départements et territoires de santé d’une
même région. Le SROS Poitou-Charentes constate, en sus des fuites extra régionales, « le
parallélisme entre la chute d’activité du CHU de Poitiers et la montée en charge des deux centres
les plus récemment ouverts, et tout particulièrement celui d’Angoulême. le recrutement des
différents centres correspond en majorité à la population du département dans lequel ils sont
implantés. »75
[274] Un bilan sur la définition des territoires de santé76 dans le cadre du SROS 2 montrait que si
un tiers des région n’y avait pas porté de modifications, les autres avaient mis au point des
méthodes basées sur le flux réels hospitaliers, sur les flux réels hospitaliers articulés avec les
zonages en bassins de vie ou zones d’emplois, sur les flux réels hospitaliers et ambulatoires, ou
uniquement sur les bassins de vie. Les auteurs concluaient que le zonage était trop souvent articulé
autour du plateau technique MCO sans prises en compte suffisante des autres composantes de
l’hospitalisation mais également de la médecine de ville, du médico-social et du social et mettaient
en garde contre le fait de partir de l’offre existante qui présupposait une « bonne implantation ». La
constitution des ARS et la méthodologie de construction des SROS a pour vocation d’éviter ces
écueils.
3.2.2. L’obligation de permanence des soins peut peser différemment selon les
contextes locaux et la nature du secteur d’aval influencent la performance de
l’établissement
[275] Ces deux points seront traités dans le paragraphe consacré aux missions de l’hôpital sur le
territoire (cf. partie 4).
75
Schéma régional d’organisation des soins hospitaliers, p69
76
Les territoires de santé : des approches régionales variées de ce nouvel espace de planification, M. Coldefy
et V. Lucas-Gabrielli, Pratiques et organisation des soins, volume 41, n°1,janvier-mars 20120, p 73-80.
62 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[278] Le rôle de l’ARS est également majeur dans le domaine des coopérations entre
établissements. Ces coopérations sont encore perçues comme des opportunités pour les uns et une
« mort prévisible » pour les autres. Certains directeurs d’ARS s’impliquent personnellement dans
ces rapprochements, d’autres considèrent qu’ils ne disposent que de marges de manœuvre
restreintes en cas de « résistance » des établissements, des directeurs ou des élus, même si le
directeur général (DG) de l’ARS a dans les missions la fixation des objectifs des chefs
d’établissement. On l’a dit, le rapport de l’IGAS relatif aux fusions et regroupements hospitaliers a
identifié comme l’un des leviers de ces opérations l’implication des dirigeants, tant au niveau de
l’ARS qu’en interne aux établissements de santé (directoire). La mission a cependant insisté sur le
fait que chacun de ces acteurs devait rester dans son rôle. Elle recommande que les ARS
investissent totalement leur rôle de régulateur sans se substituer aux gestionnaires et que les
procédures de fusion soient davantage professionnalisées et s’appuient sur des outils renforcés
d’accompagnement social aux directions d’établissements. En matière de regroupement
d’établissement, la clarification des missions et du positionnement de chacun est primordiale et ne
parait pas toujours encore aller de soi. L’ARS a également un rôle important dans la valorisation de
l’image des établissements appelés à se reconvertir sur un rôle de proximité.
[279] L’ARS se situe pourtant bien au niveau du pilotage et de la régulation ; c’est elle qui choisit
entre différents projets et prend les décisions de répartition d’implantations, notamment parce
qu’elle a pour mission de veiller à ce que la répartition de l’offre de soins permette de satisfaire les
besoins de santé de la population. Elle joue également un rôle en aval de ses décisions, puisqu’elle
suit et évalue leur mise en œuvre. Elle assure un rôle général d’animateur des acteurs de santé dans
la région. S’il revient à l’établissement de se mobiliser pour proposer un certain nombre de projets
stratégiques (les meilleurs possibles), son autonomie est relative car il est soumis, in fine, aux
décisions stratégiques de l’ARS qui arbitre, au niveau du territoire entre différents projets,
différents établissements.
3.3.1. La taille pourrait jouer un rôle dans la bonne santé financière des
établissements mais ce phénomène n’est pas démontré
[280] La mission a visité des établissements de tailles très variables présentant des résultats
financiers plutôt favorables. Au CH d’Arcachon, la petite taille de l’établissement est apparue
comme un atout majeur tant pour fluidifier le parcours du patient que pour favoriser la
communication et faciliter une participation des acteurs à la prise de décision. A contrario,
l’organisation mise en place au CHU de Toulouse, le management favorisant la gestion de projet et
le degré de délégation au niveau des pôles sont probablement une réponse stratégique aux
difficultés posées par un établissement de très grande taille.
[281] Le rapport de l’IGAS sur les fusions et rapprochements 77 a analysé les données disponibles
sur la relation entre la taille et la rentabilité économique des établissements publics de santé.
[282] Il précise que si « le lien entre taille de l’hôpital et qualité des soins existe bel et bien, les
études montrent que celui-ci n’est pas automatique : il est spécifique à chaque acte, varie dans le
temps et cesse de s’observer au dessus d’un certain volume au demeurant difficile à déterminer ».
Il constate un effet positif des fusions pour les établissements de taille inférieure à 300 lits et des
effets négatifs à partir d’un seuil situé entre 600 et 900 lits de court séjour.
[283] En outre, le rapport note qu’en première approche, à partir de données de la Direction
générale des finances publiques (DGFIP), le degré de bonne santé économique des hôpitaux
publics semble « inversement proportionnel à leur taille, tant en niveau absolu qu’en fonction de la
proportion d’établissements de la catégorie en déficit et que les établissements les plus en
difficultés selon ces 2 critères) sont aussi les plus gros (i.e .les CHR) – même si leur situation s’est
améliorée en 2010, au contraire des CH grands et moyens ».
77
Rapport IGAS, 2012
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 63
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[284] Les auteurs soulignent que ces résultats devaient être pris avec prudence d’une part parce
que les données comptables n’étaient pas complètement fiables et surtout parce que la corrélation
ne démontre pas l’existence d’un lien de causalité univoque entre la grande taille et la mauvaise
santé financière des établissements, d’autres facteurs pouvant être liés à la taille de ces structures
(MIGAC, missions d’enseignement, de recherche, de recours et d’innovation MERRI, différences
de case mix notamment) et faire apparaître cette corrélation entre taille et financement.
78
Les origines du prix de journée dans les hôpitaux en France, Bouinot C, Centre de gestion scientifique de
l’Ecole des mines de Paris
79
Ensemble, modernisons l’hôpital. Nouvelles organisations et architectures hospitalières. Ministère de la
santé et des solidarités.
80
Architecture contemporaine et patrimoine, Champy F, CNRS, CESTA, Les annales de la recherche
urbaine, 1999, n°82
64 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[291] L’atteinte de l’équilibre financier est un objet majeur de préoccupation des directeurs
d’établissements et des autorités de tutelles. Parmi les façons d’y parvenir, certaines peuvent avoir
un impact durable sur la santé de l’établissement. Dans une logique purement comptable, diminuer
l’activité et l’accessibilité sur des segments où l’établissement est supposé répondre aux besoins du
territoires, diminuer la qualité des prises en charge en réduisant par exemple de façon aveugle les
personnels au lit du malade et ne plus faire d’investissements pourraient en effet permettre
d’atteinte ce seul objectif, mais dans des conditions inacceptables et dangereuses pour la pérennité
de l’établissement.
[292] Pour retrouver un équilibre financier, la situation est encore plus complexe dès lors que le
potentiel de développement n’existe plus (démographie stable ou en régression, offre saturée et
travail sur les parts de marché déjà réalisé pour récupérer ce qui était possible comme activité) et
que demeure la nécessité de renouveler l’outil de bien public qu’est l’hôpital.
[297] Enfin, c’est en prenant en compte le jeu des provisions et des reprises sur provision que le
résultat de l’établissement doit être apprécié. C’est l’ensemble de la marge nette qui doit être
considéré. Elle-même doit contribuer à augmenter la capacité d’autofinancement nette des
remboursements d’emprunts. En effet, ce qui importe, c’est de savoir, non si un résultat autre que
négatif peut être affiché, mais, si l’activité de l’établissement lui permet de faire face à de nouveaux
investissements ou de se garder des occurrences défavorables, et donc d’être un contributeur
essentiel de son propre développement.
81
in Guide d’évaluation du retour sur investissement v2, aout 2008, GMSIH.
82
Voir sur ce point notamment le rapport public de février 2012 de la Cour des comptes et le chapitre relatif
à l’informatisation du dossier patient de l’AP-HM, p 900 et suivantes.
66 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[304] La notion de retour sur investissement peut apparaître parfois quelque peu évanescente ;
c’est ce que relève la Cour des comptes dans le chapitre qu’elle a consacré en 2009 à l’examen
d’ailleurs très mesuré des résultats du plan Hôpital 2007. Après avoir indiqué que le retour sur
investissement n’était pas toujours un indicateur pertinent, elle donnait, de manière judicieuse,
l’exemple de la mise aux normes. Il est vrai que l’investissement de mise aux normes accroit
mécaniquement les dépenses rejaillissant in fine sur le compte d’exploitation sans augmenter les
recettes. Toutefois un investissement de mise aux normes qui ne pourrait être réellement amorti
non pas dans un calcul de RSI spécifique mais sur l’ensemble du budget serait bien l’indice qu’il
existe un intérêt à examiner une possibilité de transfert à un autre établissement ou de
mutualisation.
[305] Quant aux investissements immobiliers de grande ampleur, ils apparaissent comme les
supports incontournables de la recomposition de l’offre de soins. Ce point qui avait été évoqué lors
du lancement du plan hôpital 2007, mais probablement insuffisamment retracé par la suite. Pour
ces opérations majeures, l’autofinancement, via les dotations globales jadis, la T2A aujourd’hui, ne
suffit pas. Cette simple considération aurait dû conduire les autorités régionales et nationales à ne
retenir dans le cadre du plan hôpital 2007 qu’un petit nombre d’opérations, justifiées par des
objectifs de recomposition de l’offre de soins et très fortement financées. La cour des comptes,
dans l’analyse sus mentionnée, retient que les régions qui, telle l’Aquitaine, s’en sont tenues à cette
ligne directrice primitivement établie du plan Hôpital 2007, ont pu éviter les inconvénients si
souvent cités ailleurs83. Il importe de savoir dans les différents plans d’aide à l’investissement qui
doit être retenu comme le bénéficiaire du retour sur investissement de l’hôpital lui-même ou de la
collectivité qui le finance. Se référer à des retours sur investissement de pure économie restreint
considérablement le champ de l’investissement sélectionnable dont, dans le secteur marchand, le
retour est plus largement attendu en terme de recettes. A l’inverse, se référer essentiellement à des
recettes supérieures mérite au moins un regard extérieur permettant d’apprécier l’impact médico-
économique pour la collectivité et le territoire.
[306] Mais cette obligation d’attention aux conditions de l’investissement s’adresse d’abord à
l’établissement lui-même.
83
cf. : rapport de la Cour des comptes sur l’application des LFSS septembre 2009, chapitre 6 Plan Hôpital
2007 : la relance des investissements hospitaliers, p 146-148.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 67
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[308] Par ailleurs, on peut supposer que le lancement de plans d’aide à l’investissement, dans leur
principe et leurs modalités de mises en œuvre, génère des effets négatifs. Pour le plan Hôpital
2007, les établissements ont dû présenter des projets rapidement et « les ARH ont disposé de 2 mois
pour examiner les projets (…) »84. Eu égard à ces délais, on peut imaginer qu’il a existé des effets
d’aubaine consistant à présenter un dossier pour répondre à l’appel d’offre. De la même façon, ce
sont les dossiers prêts à telle date qui ont pu concourir et non nécessairement les plus nécessaires
aux établissements.
[309] Enfin, de façon générale, on ne peut méconnaitre que des enjeux politiques interagissent
dans la distribution des crédits d’investissements et pèsent, notamment pour la localisation des
équipements lourds et les investissements immobiliers conséquents. La demande politique peut
aller dans le sens d’un hôpital et/ou dans celui d’une agence régionale ou à l’inverse de leurs
priorités. Les acteurs locaux ont bien évidemment des marges de manœuvre et des outils pour
répondre aux pressions politiques, réduire voir supprimer des dossiers par trop divergents avec les
priorités régionales. Pour autant, cette dimension mobilise les acteurs et fait partie du jeu de la
distribution de crédits. Ainsi, la mutualisation des potentiels d’investissement dans le cadre de
financement raréfiés, pour séduisante qu’elle soit, ne suffirait pas en elle-même à modifier cette
situation.
[310] Très certainement, la France ne dispose pas d’un instrument qui lui permettrait de réguler
l’investissement hospitalier en moyenne et longue période. Si celui-ci, comme les autres, doit tenir
compte des conjonctures difficiles pour l’économie nationale, il n’en demeure pas moins que
beaucoup des problèmes rencontrés proviennent de l’accumulation de retards d’investissement tout
au long de plusieurs dizaines d’années qui rendent nécessaires des rattrapages massifs, pouvant
éventuellement se heurter à une étroitesse de l’offre.
84
Cour des comptes déjà cité, p146
85
Synthèse du bilan H2007, ANAP préfiguration, août 2009, p 20.
86
in Observatoire des coûts de construction, ANAP, juillet 2011, p25.
68 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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87
Rapport de l’observatoire des coûts de la construction hospitalière, MEAH, juin 2007, p25 ; la MEAH
soulignait à l’époque que ces ratios avaient été établis sur un faible nombre d’opérations et devaient être
maniés avec prudence.
88
Rapport sur le contrôle des mesures prises dans le cadre de CREF par des hôpitaux « perdants » à la T2A,
IGAS 2007-164, p13.
89
Circulaire DHOS/F n°2003-139 du 20 mars 2003 relative au plan d'investissement national Hôpital 2007 »
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 69
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90
Synthèse du bilan H2007 de l’ANAP sus mentionné, p19.
91
cf. : annexe 3 de la circulaire DHOS/F2/2007/248 du 15 juin 2007 relative à la mise en œuvre du plan
H2012 relative à la méthodologie d’instruction des projets par l’ARH.
92
Rapport de l’assemblée nationale n°4030 fait au nom de la commission d’enquête sur les produits
financiers à risque souscrits par les acteurs publics locaux, décembre 2011, p42.
93
cf. : notice APM SNPCF002 du 15 mars 2012
70 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[320] Notons que le décret n°2011-1872 du 14 décembre 2011 relatif aux limites et réserves du
recours à l’emprunt par les établissements publics de santé soumet à l’accord du DG de l’ARS le
recours à l’emprunt des établissements publics de santé dont la situation financière présente deux
indicateurs parmi les trois suivants : un ratio d’indépendance financière supérieur à 50%, une durée
apparente de la dette supérieure à 10 ans et un encours de la dette supérieure à 30%.
[321] La mission a pu observer, parmi les établissements visités, que certains d’entre eux avaient
pu ménager une part d’auto-financement suffisante pour que la réalisation de leurs investissements
ne mette pas en péril leur équilibre financier.
[324] La mission s’est donc interrogée sur l’impact de ces trois missions au regard de l’équilibre
financier des établissements hospitaliers.
4.3.1. La question de l’égal accès aux soins reste une obligation majeure mais qui
doit être bien cernée et spécifiée
[325] C’est en effet une des missions fondamentales de l’hôpital public que de garantir un égal
accès à des soins de qualité, cet objectif pouvant se décliner sous deux angles : physique et
financier.
94
Note d’analyse de la situation financière fin 2010 des établissements de santé antérieurement sous dotation
globale hors AP-HP (source ATIH)
95
Financement des établissements de santé, Audition MECSS Sénat, 7 février 2012
72 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[336] Lorsque l’établissement joue un rôle de proximité, sa contribution à la permanence des soins
peut être modeste et sera fonction des disciplines présentes en son sein (généralement de la
médecine). S’il comporte un service d’urgences, il doit assurer son fonctionnement en continu,
avec au minimum une ligne de garde ainsi que le plateau technique minimal (imagerie et biologie),
qui permettra une orientation adaptée aux besoins du patient et son éventuel transfert. Dans un
contexte de tension démographique, ce fonctionnement peut s’avérer déficitaire si l’établissement
doit faire appel à des vacataires et assurer un nombre important de transferts. La réponse la plus
adaptée à ce cas de figure réside dans la qualité de la régulation en amont (qui a pour objectif de
limiter les transferts), dans la mise en réseau de l’imagerie permettant des transferts d’images et un
regroupement à l’échelle du territoire des radiologues de garde.
[337] Lorsque l’établissement est qualifié d’établissement de recours, le nombre de lignes de garde
ou d’astreintes est plus important car il concerne plus de spécialités ; le dispositif de permanence
des soins pèse à double titre sur l’équilibre financier de l’établissement, d’une part du fait du
financement de la garde, d’autre part du fait de l’impact du temps de récupération sur l’activité
diurne et notamment sur l’activité programmée, particulièrement en chirurgie. La diminution des
financements liés à la permanence des soins, la raréfaction des ressources médicales dans certaines
disciplines et la nécessité de constituer des équipes de taille suffisante conduisent les
établissements à réexaminer les dispositifs en place et à mettre en regard l’activité réalisée sur les
périodes de permanence des soins. Seule la collaboration entre établissements sur un territoire peut
permettre d’éviter des doublons inutiles.
[338] L’impact d’un tel réexamen en termes de revenus pour les praticiens hospitaliers constitue
par contre un facteur de crispation et doit être resitué dans le contexte de la stratégie globale de
l’établissement.
4.4.2. La certification constitue un atout mais reste encore trop axée sur le contrôle
de conformité et sur les procédures
[342] Les versions 1 et 2 de la certification ont eu un impact indéniable sur le développement de la
démarche qualité et de la sécurité des établissements de santé. Le bilan de ces deux premières
versions a été l’occasion de réaliser une enquête auprès des professionnels de santé96, Ceux-ci
exprimaient globalement un sentiment d’évolution positive entre la première et la deuxième version
de la certification. Les critiques portaient sur la rigidité du cadre, le caractère chronophage de la
procédure, la faible place dédiée aux pratiques médicales et l’approche scolaire de la démarche,
source de stress et de démotivation.
96
Rencontres HAS 2007, certification des établissements de santé à l’horizon 2010, quelles attentes, quelles
perspectives ?
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 73
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[347] Ces orientations ne devraient pas remettre en cause la structure du manuel de certification
afin de permettre une relative stabilité pour les utilisateurs. La HAS devrait également aller dans le
sens d’une certaine flexibilité. Elle précise qu’« à partir de 2014, les méthodes de visite seront
révisées avec notamment une personnalisation en fonction des risques spécifiques des
établissements et l’introduction de la méthode du patient traceur qui permettra d’évaluer avec les
équipes la qualité concrète des prises en charge ».
[348] La loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 a conféré à la HAS le rôle de
coordination de la diffusion d'une information adaptée sur la qualité des prises en charge dans les
établissements de santé à destination des usagers et de leurs représentants
97
Retour d’expérience sur la certification V 2010, HAS, S. Cohen-Hygounenc, Journées internationales de la
qualité hospitalière et de la santé, novembre 2010
98
Rencontre HAS sur la qualité, 17 et 18 novembre 2011
74 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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99
Les coûts de la qualité et de la non-qualité des soins dans les établissements de santé : état des lieux et
propositions, CCECQA, ANAES, 2004
100
Surcoûts des évènements indésirables associés aux soins à l’hôpital. Premières estimations à partir de neuf
indicateurs de sécurité des patients. Nestrigue C., Or Z., IRDES, Questions d’économie de la santé, n°171,
décembre 2011
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 75
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[354] Pour autant, les liens entre coûts et qualité ne sont pas univoques. Une étude parue dans
l’European journal of health economics de décembre 2011101 visait à évaluer les liens entre coûts et
qualité et à étudier comment l’évaluation conjointe des coûts et de la qualité affectait le classement
des hôpitaux danois par rapport à un classement basé uniquement sur les coûts. Les auteurs notent
l’intérêt croissant de nombreux pays pour le benchmark des coûts relatifs entre hôpitaux et
précisent que, dans la plupart des cas, la qualité n’est pas prise en compte pour mesurer l’efficience
ou la productivité. Dans leur étude, tirée des données de 3 754 patients pris en charge dans des
départements de vasculaire, ils considèrent deux types de mesure de la qualité décrite selon deux
modalités : la mortalité d’une part et les complications pariétales d’autre part. Dans cette étude, les
associations entre coûts et qualité diffèrent selon la manière dont la qualité est mesurée : de faibles
coûts sont associés avec une mortalité plus élevée ; a contrario, il ne semble pas exister
d’association entre coûts et complications pariétales. Les auteurs concluent que le classement des
établissements serait considérablement modifié si la qualité était prise en compte.
4.4.4. Il apparaît indispensable d’accorder une même importance aux rapports sur
la qualité et aux rapports financiers
[355] Au Royaume-Uni, ainsi que le précise le rapport de l’IGAS102 sur l'information des usagers
sur la qualité des prises en charge hospitalières, « le niveau de qualité des établissements de santé
est annuellement coté en quatre niveaux, par la Care Quality Commission (CQC), à partir d'une
procédure qui combine, d'une part une appréciation du respect de "standards" en matière de
qualité, d'autre part la position de l'établissement au regard d'indicateurs de process et de
résultats». Il s’agit d’un régulateur indépendant. Le rapport souligne que la CQC, dont le rôle est
également d’inspecter et de contrôler les établissements, produit chaque année un document qui
porte une appréciation synthétique sur la gestion financière et sur la qualité des services fournis
pour toutes les institutions du National Health Service (NHS), dont les hôpitaux de soins aigus.
[356] Par ailleurs, en 2003 un contrôle par les usagers a été mis en place par le biais du Patient and
Public Involvement Forum dont la mission était d’évaluer la performance de l’établissement, sans
possibilité de sanction ou pouvoir de décision. Ces forums sont remplacés depuis 2008 par les
Local Involvement Networks (LINks) qui gardent le même type de pouvoir.
[357] Des « comptes de qualité » (quality account) en vigueur depuis trois ans visent à replacer sur
un plan équivalent les rapports relatifs à la qualité et les rapports financiers. Ces « comptes de
qualité » offrent une certaine flexibilité quant à leur contenu ce qui permet aux acteurs de
s’approprier les « comptes de qualité » en définissant des priorités propres à l’établissement. En
2012, un courrier du ministère de la santé du Royaume-Uni aux professionnels de santé a annoncé
des changements sur le contenu des « comptes de qualité » avec notamment la publication
obligatoire d’un petit nombre d’indicateurs103 et leur comparaison avec une moyenne nationale. La
notion de benchmarking a donc été renforcée même si une certaine flexibilité demeure.
[358] En France, certains indicateurs qualité doivent être obligatoirement publiés mais ce sont
surtout des indicateurs de moyens et de procédures.
[359] La mission souligne que le contexte de maîtrise des dépenses de santé impose que les
décideurs et en particulier les ARS disposent d’éléments sur la qualité de prise en charge des
établissements intégrant des indicateurs de résultats. En l’absence d’une vision portant à la fois sur
les résultats financiers et la qualité de prise en charge des malades, le risque est celui d’une
dégradation de la qualité sous la pression financière.
101
Exploring the relationship between costs and quality : Does the joint evaluation of costs and quality alter
the ranking of Danish hospital departments ? Hvnegaard A., Arendt J.N., Street A., Gyrd-Hansen D., The
European journal of health economics, Vol 12 N°6, December 2011
102
L'information des usagers sur la qualité des prises en charge hospitalières, IGAS, P-L. Bras, P. Gohet, A.
Lopez, juin 2010
103
Lettre du ministère de la santé aux professionnels de santé, février 2012
76 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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104
Impact du vieillissement sur les structures de soins à l’horizon 2010, 2020 et 2030, Dossiers Solidarités et
santé, Vol n°4, 2008, DREES
105
L’état de santé de la population en France, suivi des objectifs annexés à la loi de santé publique, rapport
2011, DREES
106
Plan pour l’amélioration de la qualité de vie des malades chroniques, Livre des plans nationaux de santé
publique, édition 2011
107
La prise en charge et la protection sociale des personnes atteintes de maladie chronique, HCSP, novembre
2009
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 77
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108
Vieillissement et dépenses de santé. Dormont B, Conférence au collège de France, octobre 2010
109
Rapport sur la chirurgie cardiaque à l’Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, Legrand P., Picard S.,
IGAS, octobre 2011
110
Sondage réalisé entre le 24 et 27 février 2012 sur un échantillon représentatif de 1006 personnes de 18 ans
et plus, dont 73% avaient fréquenté un hôpital public au cours des 12 derniers mois.
78 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[371] Pourtant, comme le souligne le rapport sur « les nouvelles attentes du citoyen, acteur de
santé », dans l’ensemble, la recherche de l’efficience des structures hospitalières, la volonté de
réduire les durées d’hospitalisations, le transfert sur l’ambulatoire de certains actes, la nécessité
pour les établissements de se réformer sont compris, mais une condition est posée : « une telle
mutation se doit de respecter certains principes au risque de verser dans des dispositifs
inconciliables avec les valeurs constitutives de notre système de santé »111. Une attention toute
particulière doit être accordée, de leur point de vue, à la question de l’activité libérale à l’hôpital, et
ils souhaitent continuer à s’impliquer dans la commission de l’activité libérale pour s’assurer que
les dépassements d’honoraires ou les conditions de rendez-vous respectent bien le principe de « tact
et mesure ».
[372] Enfin, une des attentes très forte des patients concerne leur propre place dans leur prise en
charge : patient-acteur, grâce à l’éducation thérapeutique, usager-citoyen participant « au
développement d’une démocratie sanitaire effective et efficace »112, mais aussi personne privée
dont l’intimité et l’autonomie de décision doit être respectée, notamment lorsqu’il s’agit de
déployer les nouvelles technologies.
[373] C’est dans le cadre d’une culture partagée de la santé développant le « souci de soi », que
l’hôpital peut s’appuyer sur cette implication grandissante des patients, tout en étant attentif à leurs
préoccupations quotidiennes.
111
Rapport de la mission « nouvelles attentes du citoyen, acteur de santé » présenté par Nicolas Brun,
Emmanuel Hirsch, Joëlle Kivits – janvier 2011
112
Idem p.25
113
Santé, éthique et argent : les enjeux éthiques de la contrainte budgétaire sur les dépenses de santé en
milieu hospitalier, avis n° 101 Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé,
juin 2007
114
Rapport de la mission « nouvelles attentes du citoyen, acteur de santé » présenté par Nicolas Brun,
Emmanuel Hirsch, Joëlle Kivits – janvier 2011
115
L’état de santé de la population en France – rapport 2011 p.26
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 79
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[377] Le rôle social de l’hôpital relève d’un état d’esprit lié aux valeurs fondamentales de l’hôpital,
et nous avons pu constater dans les établissements visités que cette attention au domaine social était
très présente, malgré les contraintes financières. La notion de précarité y est d’ailleurs entendue
dans une acception plus large de celle de vulnérabilité. Cette définition concerne non seulement les
personnes en précarité sociale, mais aussi la protection des majeurs, les personnes âgées et les
personnes handicapées notamment.
[378] Le rôle du service social et la place qu’il occupe dans l’organisation hospitalière sont
déterminants. Cette dimension sociale est une dimension à part entière du bon fonctionnement de
l’hôpital car elle renvoie aux valeurs de bientraitance et de sollicitude. Il serait dangereux et
inefficace d’opposer ce rôle social à celui du soin, au nom de la performance, car il est partie
intégrante du bon déroulé de l’hospitalisation, non seulement pour le patient, mais également pour
les professionnels soignants et la satisfaction qu’ils tirent de leur travail. Sur le terrain, cette
préoccupation n’est pas seulement l’affaire des assistantes sociales, mais leur proximité, leur
réactivité et leur participation aux réunions de service, comme au CH d’Arcachon où la « fiche
bilan social » est partie intégrante du dossier infirmier, est considérée comme un élément facilitant.
Elle peut se traduire par de multiples projets.
La « halte canine » pour laquelle le CHU de Brest a obtenu le prix « droit des patients » en est une
illustration. En s’appuyant sur des familles d’accueil pour les animaux domestiques, elle permet
d’engager un vrai projet thérapeutique pour des personnes isolées très attachées à leur animal de
compagnie, qui sans cette aide auraient renoncé aux soins.
Plus généralement, au CHU de Brest, les problématiques sociales ont été institutionnalisées : elles
sont intégrées à l’approche stratégique de l’établissement et au projet médical ; la responsable est
une cadre supérieure et les sujets sociaux font régulièrement l’objet de présentation aux instances.
L’établissement a par exemple mis en place des procédures sur l’accès à la protection sociale (de
manière à anticiper les problèmes de prise en charge) et la protection des majeurs (à l’attention des
familles). Il accorde une grande attention à la vulnérabilité des personnes avec notamment la
participation au programme HELP (Hospital Elder Life Program) pour prévenir l’aggravation de la
désorientation chez les personnes âgées et la location de trois logements pour faciliter l’accès au
logement de personnes fragiles psychiquement.
La coopération sur l’ensemble du territoire est également fortement institutionnalisée avec
l’ensemble des acteurs qui concourent à la prise en charge des personnes âgées et handicapées, la
Permanence d’accès aux soins (PASS), la protection de l’enfance et celle des majeurs, les Centres
d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) etc. Un staff mensuel a lieu avec le « point H »,
centre de santé installé en centre-ville, où l’établissement assure la prise en charge de
l’odontologie.
[381] La première fait obligation aux ARS de respecter, pour toute délégation de crédits, les règles
de transparence et de stricte égalité entre établissements de santé afin d’éviter une distorsion de
concurrence. Il s’agit là d’un sujet de contentieux potentiellement inépuisable. Sont concernées
notamment les dotations finançant les missions d’intérêt général (MIG), l’aide à la
contractualisation (AC) ainsi que les crédits issus du fonds pour la modernisation des
établissements de santé (FMESPP), du fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des
soins (FIQCS), du fonds d’intervention régional (FIR) mais aussi de la DAF. De fait, la rédaction
des CPOM, mais aussi, par voie de conséquence, celle des projets d’établissement, devra mettre en
évidence les critères qui auront permis de sélectionner l’établissement attributaire. Cette délégation
doit être justifiée par des contreparties - objectifs ou engagements- figurant dans les CPOM et
éventuellement vérifiables par la juridiction européenne. Bien entendu, comme cela a été rappelé
dans le paragraphe 1.1.2, cette délégation de crédits doit préciser les paramètres sur la base
desquels la compensation est définie et ne doit pas aboutir à une surcompensation.
[382] Tout comme les ARS, les établissements doivent être très conscients des risques encourus
dans ce domaine, en application de la jurisprudence européenne116.
[383] La directive du 9 mars 2011 relative à l’application des droits des patients en matière de
soins de santé transfrontaliers a un objectif plus large que ne le laisse à penser son intitulé : elle ne
concerne pas que les habitants des zones frontalières, mais bien l’ensemble des Européens en
application de la liberté de circulation. Elle assortit cette liberté de garanties de qualité et de
sécurité et d’obligation d’information concernant le remboursement des soins. Elle prévoit
l’instauration d’un cadre général pour promouvoir la coopération en matière de soins de santé entre
les Etats membres. Sont exclus de cette directive les soins de longue de durée et les transplantations
d’organes, eu égard aux dérives que ce texte pouvait engendrer.
[384] En instaurant un véritable marché européen du soin, dès lors que les règles de
remboursement le rendraient possible (notamment dans le cadre d’appels d’offres opérés par les
financeurs), cette directive est susceptible d’induire des phénomènes de spécialisation et de
compétition de certains offreurs de soins, à l’instar de ce qui se pratique déjà dans le domaine des
soins dentaires. Cette spécialisation pourrait avoir des conséquences, tant sur le panel d’activités
des établissements, que sur leur capacité à rester attractifs pour le recrutement médical, d’autant
que la directive concerne très directement les prestations liées à la télémédecine. En matière de
coopération, avec la notion de réseaux de référence, elle favorise par contre la mobilité de
l’expertise en Europe et l’accès à des soins hautement spécialisés pour les maladies rares par
exemple. Il s’agit là de menaces, voire d’opportunités, à plus ou moins long terme, sur lesquels les
établissements doivent, en tous cas, rester vigilants et qui méritent d’être intégrées à leur réflexion
stratégique. Par contre, la prise en compte, dans la problématique des établissements, du respect des
garanties de sécurité et de qualité des soins et de protection des données personnelles, prévues par
la directive est à entreprendre sans délai, la transposition devant être effective d’ici fin 2013.
116
Jugement rendu le 24 juillet 2004 dans l’affaire ALTMARK - 280/00 et exigeant l’existence d’un contrat
dans le cadre de l’attribution d’une aide de l’Etat à tout opérateur délégataire d’un service d’intérêt
économique général (SIEG)
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 81
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CONCLUSION
[385] Au terme de cette évaluation, nous avons pu recenser de nombreux déterminants de gestion,
tant exogènes qu’internes, mobilisables par l’établissement. Les déterminants exogènes évoqués
dans ce rapport, comme la démographie et l’attractivité du territoire, la nature de la concurrence en
matière d’offre de soins ou la capacité à recruter un corps médical en phase avec les besoins, ont
tous en commun d’influer de manière positive sur le niveau d’activité de l’établissement et sur son
potentiel de développement. A contrario, les mêmes déterminants peuvent constituer des handicaps
difficiles à surmonter.
[386] L’établissement est sans doute aussi le produit de son histoire. Celle-ci peut avoir été
marquée par des investissements surdimensionnés ou des projets ayant inconsidérément préjugé de
l’aptitude à reconquérir des parts de marché sur d’autres établissements publics et privés. Elle peut
également être caractérisée par une tradition d’absence de gestion en longue durée des personnels,
se traduisant par des sureffectifs permanents ou une mauvaise répartition des personnels entre les
différentes tâches. Sans doute, l’établissement en tant que communauté, a-t-il pu dans le passé faire
lui-même ce choix plus ou moins explicite, mais, la continuité d’une telle inadaptation peut
constituer un héritage lourd à surmonter pour le nouveau gestionnaire.
[387] Cette difficulté peut se trouver amplifiée ou consolidée lorsque la position des élus contrarie
les possibilités d’évolution de l’établissement. Ce peut, par exemple, être la volonté de maintenir
une implantation en centre-ville, même dans des conditions d’exploitation difficile, interdisant un
regroupement sur site, pourtant de nature à réduire le doublement des lignes de garde, à accroître
les possibilités de mutualisation ou encore de renforcer la cohésion d’ensemble des équipes et de la
communauté hospitalière. Ou encore, cela peut être le refus d’abandonner telle activité jugée plus
prestigieuse ou plus technique, même si, dans les faits, le service en cause a été en grande partie
déserté par la population, et si son maintien, à la fois couteux et inefficace contrarie l’affectation de
ressources internes à des projets de développement correspondant aux besoins de la population du
territoire.
[388] Pour autant, la situation d’un établissement n’est pas la simple résultante d’une série de
facteurs exogènes. Si tel était le cas, l’examen des conditions de gestion des hôpitaux publics ferait
apparaître que les meilleurs résultats financiers sont liés à des situations « heureuses », que la
qualité des soins et le volume de la production sont assurément préétablis. Or, une telle
concordance n’est pas absolue. Des établissements bien situés au milieu de leur territoire, sans
concurrence excessive ne sont cependant pas parvenus à tirer parti des avantages stratégiques ainsi
offerts. On observe d’ailleurs le caractère réversible des résultats financiers qui peuvent
brusquement s’effondrer ou de la réputation d’un hôpital, se dissoudre sous le poids des dissensions
internes. D’autres enfin peuvent se lancer dans une course à l’activité, sans parvenir à atteindre les
objectifs trop ambitieux qu’ils se sont fixés. A l’inverse, des hôpitaux que l’on pourrait a priori
croire mal situés, arrivent à la fois à répondre aux besoins de la population et à assurer leur
équilibre financier.
[389] Au terme de ses travaux, la mission a pu mettre en évidence des déterminants que les
établissements mobilisent de façon privilégiée pour améliorer leurs résultats financiers. Elle
souligne que cet objectif ne peut être le seul moteur de leur démarche qui est également centrée sur
l’amélioration de la qualité de prise en charge des patients. Ces déterminants renvoient à la capacité
de mobiliser communauté hospitalière, élus et ARS, sur une vision partagée du projet stratégique
qui porte notamment sur le positionnement de l’établissement au sein du territoire, sur les
restructurations à conduire et sur le développement de la chirurgie ambulatoire. Le développement
de l’activité est également un levier utilisé pour maintenir ou recouvrer une situation financière
saine, mais la mission souligne que ce doit être fait avec prudence, en tenant compte notamment
des ressources médicales disponibles, des perspectives effectives de progression démographique,
d’études médico-économiques réalistes et des besoins supposés.
82 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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[390] L’amélioration des processus internes à l’établissement et notamment celui qui concerne la
fluidité du parcours du patient constitue un atout indéniable sur lesquels les établissements ont
encore à investir. Elle suppose notamment une prise en compte des partenaires d’amont et d’aval de
l’hôpital et la recherche d’un fonctionnement qui facilite les réponses aux besoins des patients tout
au long de l’histoire de leur maladie. La recherche de productivité sur les fonctions supports
constitue une constante, indispensable tant dans ses apports potentiels (économies réalisées par
exemple sur les marchés) que dans son caractère d’exemplarité, les efforts d’efficience ne pouvant
peser exclusivement sur les services de soins.
[391] L’amélioration de la performance des services cliniques et médico-techniques apparaît
également nécessaire et passe par une mobilisation des acteurs sur leur cœur de métier,
indispensable pour garder un hôpital attractif pour les soignants et les médecins. Parmi tous les
déterminants, la mission souligne l’importance d’une gestion des personnels qui prenne en compte
les effectifs au lit du malade mais aussi qui intègre davantage la qualité de vie au travail, dont
l’influence est majeure sur la qualité de prise en charge des patients.
[392] La mission souligne que l’ensemble de ces déterminants n’a de sens que s’il s’inscrit dans le
cadre d’un management à la confiance, où les acteurs hospitaliers se sentent écoutés, respectés et
considèrent qu’ils ont les moyens d’exercer leur métier de façon à ce que les patients reçoivent les
soins de qualité qu’ils sont en droit d’attendre. Ce type de management, qui repose sur une
délégation contractualisée, conduit à une prise de décision transparente dans ses motivations, qui
s’appuie pour partie sur la réalité des situations décrites et vécues par les acteurs de terrain. Elle
donne à la gestion par projet une place majeure, dépassant les cloisonnements et l’organisation
hiérarchique, au service d’un projet partagé.
[393] Le management hospitalier dispose donc de moyens d’agir. Il est néanmoins tributaire des
décisions de l’ARS. Les projets d’établissements situés sur un même territoire peuvent en effet ne
pas être compatibles et le consensus n’est pas toujours possible, en particulier si un des
établissements a l’impression d’être sacrifié au profit d’un autre. Dans ce contexte, le poids de
l’ARS apparaît déterminant, l’autonomie des établissements n’étant que relative. Elle a un rôle
important dans la valorisation de l’image des établissements appelés à se reconvertir sur un rôle de
proximité.
Pour la mission, les efforts de redimensionnement et de meilleure utilisation des ressources
méritent d’être accompagnés de dispositifs qui permettent de s’assurer que l’établissement garde
des capacités à investir, répond aux missions qui lui sont assignées et que la qualité de prise en
charge des malades n’est pas altérée.
Le contexte de maîtrise des dépenses de santé impose en outre que les décideurs et en
particulier les ARS disposent d’éléments sur la qualité de prise en charge des établissements
intégrant des indicateurs de résultats. En l’absence d’une vision portant à la fois sur les résultats
financiers et la qualité de prise en charge des malades, le risque est celui d’une dégradation de la
qualité sous la pression financière.
Enfin, il apparaît qu’il n’y a pas de situation d’équilibre acquise une fois pour toutes.
L’établissement, même s’il a des résultats financiers satisfaisants, est en permanence sous tension
pour répondre aux attentes parfois contradictoires entre les patients, les personnels, les orientations
de l’ARS et les médecins prescripteurs. Les évolutions futures du système de santé peuvent
également modifier le positionnement des établissements de santé.
Ces différents constats témoignent de la complexité du pilotage d’un établissement de santé
qui doit être en permanence en capacité de mobiliser les personnels hospitaliers sur des projets
construits ensemble, dans l’intérêt du service rendu au malade, d’anticiper les évolutions et de
s’inscrire dans l’équilibre général du système de santé.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 83
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IGAS
Bonnet Jean-Louis
Bras Pierre-Louis
Castel Paul
Delnatte Jean-Claude
Garrigue-Guyonnaud Hubert
Métais Jacques
Vallet Guy
Secrétariat général
DGOS
DREES
Fourcade Nathalie Sous-directrice de l'observation de la santé et de l'assurance maladie
Adjoint à la sous-directrice de l'observation de la Santé et
Raynaud Denis de l'assurance maladie
Loth André Directeur de projet
ATIH
CNG
ANAP
86 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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HAS
Conférences
FHF
FEHAP
Ciss
Saout Christian Président
Syndicats représentatifs
Groupe d’appui
Pharmaciens
Marie-
Lanoue Christine Responsable de l'Omedit Centre
Husson Jean-François Responsable du groupement d'achat de médicaments de La région Centre
Reben Isabelle Pharmacien, présidente de la CME de l'hôpital de Loches
Marie-
Lanoue Christine Responsable de l'Omedit Centre
ARS Poitou-Charentes
François-
Blanc Emmanuel Directeur général
Alberque Caroline Direction de l'offre sanitaire et médico-sociale
Delage Guy Direction de l'offre sanitaire et médico-sociale
Rivallant-Delabie Laurence Directrice de l'offre sanitaire et médico-sociale
Fouche-Cailbault Nathalie Responsable du pôle sanitaire
CH de La Rochelle
ARS Aquitaine
CH d’Arcachon
CHU de Toulouse
ARS Bretagne
CHU de Brest
CH de Bourg en Bresse
ARS Ile-de-France
CH de Longjumeau
CH de Laval
Q3 - Avec emprunt n
j Oui
k
l
m j Non
k
l
m
n
Quel est le pourcentage de jours CET provisionnés au 31/12/2010 ?
Q9 - Assurez-vous pour votre propre usage un suivi budgétaire mois par mois ?
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Validez vos
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Mission IGAS sur les établissements de santé publics
Quelle est le montant des tarifs journaliers de prestation en médecine, chirurgie, obstétrique sur les 3
dernières années ?
Tarifs journaliers de
2008 2009 2010
prestation
Médecine
Chirugie
Obstétrique
Validez vos
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Mission IGAS sur les établissements de santé publics
Q24 - Quels types de relations sont établis avec la médecine de ville aussi bien en amont qu'en aval de l'
hospitalisation ?
Q24b - Quel est le pourcentage des comptes rendus d'hospitalisation envoyés dans un délai
inférieur à 8 jours, en 2010 ?
Quelles sont les parts de marché de l'établissement des 3 dernières années (2008, 2009, 2010) en Médecine,
Chirurgie, Obstétrique sur sa zone d'attractivité?
Médecine
Chirugie
Obstétrique
Validez vos
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Mission IGAS sur les établissements de santé publics
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Q42 - A qui sont diffusés le ou les outils mentionnés aux questions Q37 à Q41
c responsable médical du pôle concerné ?
d
e
f
g
c cadre de santé du pôle concerné ?
d
e
f
g
c cadre administratif du pôle concerné ?
d
e
f
g
c chefs de service du pôle concerné ?
d
e
f
g
c autres membres du pôle concerné ?
d
e
f
g
c autres pôles que celui concerné ?
d
e
f
g
Q44 - Quels sont les indicateurs d'activité dont disposent les pôles ?
c nombre de RSA des services du pôle
d
e
f
g
c DMS des services du pôle
d
e
f
g
c IP DMS des services du pôle
d
e
f
g
c TO des services du pôle
d
e
f
g
c valorisation de l'activité des services du pôle
d
e
f
g
c valorisation de l'activité du pôle
d
e
f
g
Validez vos
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Q3 - Avec emprunt n
j Oui
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m j Non
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n
Quel est le pourcentage de jours CET provisionnés au 31/12/2010 ?
Q9 - Assurez-vous pour votre propre usage un suivi budgétaire mois par mois ?
j Oui
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n j Non
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Quelle est le montant des tarifs journaliers de prestation en médecine, chirurgie, obstétrique sur les 3
dernières années ?
Tarifs journaliers de
2008 2009 2010
prestation
Médecine
Chirugie
Obstétrique
Validez vos
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Q24 - Quels types de relations sont établis avec la médecine de ville aussi bien en amont qu'en aval de l'
hospitalisation ?
Q24b - Quel est le pourcentage des comptes rendus d'hospitalisation envoyés dans un délai
inférieur à 8 jours, en 2010 ?
Quelles sont les parts de marché de l'établissement des 3 dernières années (2008, 2009, 2010) en Médecine,
Chirurgie, Obstétrique sur sa zone d'attractivité?
Médecine
Chirugie
Obstétrique
Validez vos
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j Oui
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n j Non
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Q42 - A qui sont diffusés le ou les outils mentionnés aux questions Q37 à Q41
c responsable médical du pôle concerné ?
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c cadre de santé du pôle concerné ?
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c cadre administratif du pôle concerné ?
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c chefs de service du pôle concerné ?
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g
c autres membres du pôle concerné ?
d
e
f
g
c autres pôles que celui concerné ?
d
e
f
g
Q44 - Quels sont les indicateurs d'activité dont disposent les pôles ?
c nombre de RSA des services du pôle
d
e
f
g
c DMS des services du pôle
d
e
f
g
c IP DMS des services du pôle
d
e
f
g
c TO des services du pôle
d
e
f
g
c valorisation de l'activité des services du pôle
d
e
f
g
c valorisation de l'activité du pôle
d
e
f
g
Validez vos
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Q45 - Quel est le rythme des revues de gestion entre les pôles et l'administration ?
c bimestriel
d
e
f
g
c trimestriel
d
e
f
g
c quadrimestriel
d
e
f
g
c semestriel
d
e
f
g
c annuel
d
e
f
g
Quel est le pourcentage de postes vacants des 3 dernières années (2008, 2009, 2010) sur les
professions suivantes?
Pourcentage de
2008 2009 2010
postes vacants
Médecins
IDE
Ensemble du
personnel (médical et
non médical)
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Validez vos
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Q45 - Quel est le rythme des revues de gestion entre les pôles et l'administration ?
c bimestriel
d
e
f
g
c trimestriel
d
e
f
g
c quadrimestriel
d
e
f
g
c semestriel
d
e
f
g
c annuel
d
e
f
g
Quel est le pourcentage de postes vacants des 3 dernières années (2008, 2009, 2010) sur les
professions suivantes?
Pourcentage de
2008 2009 2010
postes vacants
Médecins
IDE
Ensemble du
personnel (médical et
non médical)
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
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Q61 - j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
l'établissement utilise t il des indicateurs de qualité de vie au travail ?
Q63 -
A combien s'élève le nombre d'heures travaillées dans l'année par ETP pour les
professionnels paramédicaux ?
Q64 -
A combien s'élève le nombre de JRTT pour les professionnels paramédicaux ?
Q65 - Quelle est la durée totale du chevauchement sur 24h pour les IDE pour la
majorité des unités?
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Q69 - Si oui:
c avec le CHU
d
e
f
g
c avec un CH
d
e
f
g
c avec un établissement privé
d
e
f
g
c autre
d
e
f
g
Quel pourcentage des charges de personnel est affecté à la formation :
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Q76 - Avez-vous modifié la structuration de votre case mix pour améliorer vos résultats de gestion?
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Q77 - Existe-t-
il des divergences repérées lors des contrôles externes des caisses d'assurance maladie ?
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Si oui, portent-elles
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Q92 - Avez-vous mené des actions sur l'amélioration de l'efficience du bloc opératoire ?
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
j Oui
k
l
m
n j Non
k
l
m
n
Q97 - Quels sont pour vous les 2 principaux déterminants de la bonne gestion hospitalière ?
[394] Un questionnaire a été envoyé à 120 établissements. Les étapes suivantes ont été réalisées
afin de permettre son exploitation.
1. STRATIFICATION
[395] Les 120 établissements ont été sélectionnés par échantillonnage stratifié à partir de
l’ensemble des établissements publics présentant une activité MCO répartis en 4 strates : CHU, CH
avec un budget supérieur à 70Md’€, CH avec un budget de 20 à 70Md’€, CH dont le budget est
inférieur à 20 Md’€. Les établissements dont l’activité MCO représente moins de 5% de l’activité
totale de l’établissement n’ont pas été retenus. Les hôpitaux locaux ne faisaient pas partie de
l’étude. La mission n’a pas non plus intégré dans le traitement des données celles provenant d’un
établissement où elle avait effectué une visite.
2. ECHANTILLONNAGE
3. SEGMENTATION
[403] L’ATIH a ensuite procédé à une segmentation des établissements en fonction des indicateurs
présentés ci-dessous :
- I1 résultat budget global hors subventions d’exploitation / total des produits hors subventions
d’exploitation
- I2 taux de marge brute hors subventions d’exploitation
98 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
4. REDRESSEMENT
[413] Pour analyser les réponses au questionnaire, un redressement a été effectué en tenant compte
du nombre de réponse par strate (CHU, CH avec un budget supérieur à 70Md’€, CH avec un
budget de 20 à 70Md’€, CH dont le budget est inférieur à 20 Md’€) et du nombre réel
d’établissement par strate. Par ailleurs, les questionnaires où un grand nombre de réponse manquait
n’ont pas été retenus.
117
Concernant le calcul de la valeur de l’indicateur I5 pour certains établissements, lorsque le taux de marge
brute évolue entre 2008 et 2010 d'une valeur négative à une valeur encore plus négative (ex. de -2,2% à -
2,7%), la formule du taux d'évolution donne une évolution positive (ex. +21,4%). Or il s'agit d'une
dégradation du taux de marge brute.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 99
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
En 2010, le montant global des ressources est en moyenne plus élevé pour le groupe 2 et cette
différence s’observe plus particulièrement sur les recettes liées à l’activité à la part tarifs : les
recettes liées à l’activité à la part tarifs s’élevaient en moyenne à 89,2 M€ pour un établissement du
groupe 1, 83,5M€ pour un établissement du groupe 2 et 81,9M€ pour un établissement de la liste
des autres CH sélectionnés pour l’analyse.
En termes de répartition des ressources cela est conforté par un poids plus important recettes liées
à l’activité à la part tarifs : elles ont représenté en moyenne 69,8% des ressources d’un
établissement du groupe 2, 67,5% des ressources d’un établissement du groupe 1 et 66,9% des
ressources d’un établissement de la liste des autres CH sélectionnés pour l’analyse. Le groupe 2
semble également se caractériser par une activité moins prononcée en psychiatrie, les recettes
DAF PSY sont moins élevées et représentent en moyenne 5,7% pour les établissements de ce
groupe alors qu’elles représentent 9,1% pour le groupe 1 et 8,5% pour les autres CH de l’analyse.
Montant moyen des ressources (en milliers €) Groupe 1 Groupe 2 Autres CH >70M€
Les graphiques ci-dessous illustrent l’hétérogénéité au sein des chacun des deux groupes de CH :
- pour la part des recettes liées à l’activité à la part tarifs, l’hétérogénéité est plus forte dans
le groupe 1 ;
- pour la part des recettes liées aux MIGAC, l’hétérogénéité est plus forte dans le groupe 2 ;
- pour la part des recettes liées à la DAF (activités PSY et SSR), l’hétérogénéité est forte
dans les deux groupes.
IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P 101
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BIBLIOGRAPHIE
1.1. Finances
Claire BOUINOT, Benoît PERICARD : Les hôpitaux et l’investissement. LGDJ février 2010
Dominique PELJAK : Traité de finances publiques hospitalières. Les études hospitalières Edition
2011
Rémi PELET direction : Finances publiques et santé. Actes d’un colloque d’avril 2011 à Lille ;
tient compte de la convention médicale de juillet 2011. DALLOZ 2011
Pierre-Louis BRAS, Gérard de POUVOURVILLE, Didier TABUTEAU : Traité d’économie et de
gestion de la santé Paris : Presses de Sciences PO-Editions de santé, 2009.
Claire BOUINOT : Les origines du prix de journée dans les hôpitaux en France. Centre de gestion
scientifique de l’école des mines de Paris.
1.2. Management
Eric MARCON, Alain GUINET, Christian TAHON : Gestion et performance des systèmes
hospitaliers. Hermès SCIENCE Lavoisier 2008
Hervé SERIEYX, Jean-Luc FALLOU : La confiance en pratique 2010 Editions Maxima.
Hervé SERIEYX, Jean-Marc SALVET, Michel CROZIER : Du management panique à
l’entreprise du XXIème siècle. Juillet 1997 Editions Maxima.
1.4. Architecture
F. CHAMPY, Architecture contemporaine et patrimoine. CNRS, CESTA, Les annales de la
recherche urbaine, 1999, n°82.
Philippe ESCOJIDO : Simplifier le respect des contraintes tutélaires. Gestions hospitalières n° 487
– juin/juillet 2009, pp 349 à 353
Roger WEST : La centralisation des achats hospitaliers peut elle être plus performante qu’une
démarche décentralisée ? Techniques hospitalières novembre-décembre 2010 pp71 à 73
H.LELEU, F.CAPUANO, M.COURALET, G.NITENBERG, A.CAMPOS, E. MINVIELLE :
Developing and using Quality Indicators in French Health Care Organisations : A new area of
health services and management research. Lessons from the COMPAQ6HPST Project. Journal
d’économie médicale janvier 2011 vol 29 n° 1-2 pp37-46
106 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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Dossiers solidarités et santé n° 12, 2009 La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles
projections nationales et régionales détaillées DREES.
Planification de ressources mutualisées : le cas des infirmiers anesthésistes, TRILLING L.,
GUINET A., Laboratoire Prisma INSA de LYON, LE MAGNY D., CH de Valence, conférence
JDMACS, JNMACS 2005 LYON.
Le pôle d’activité, une chance pour l’encadrement, CHAUVANCY MC, Carnets de santé, mars
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La fonction « cadre de santé » : entre apprentissage de la gouvernance et complexité des relations à
autrui, PEYRE P., Département des sciences sanitaires et sociales, Université de Pau et des pays de
l’Adour.
La polyvalence et ses contradictions, EVRAERE C., 18ème congrès de l’association internationale
des sociologues de langue française, Turquie, juillet 2008.
Les hôpitaux magnétiques : un hôpital où il fait bon travailler est un hôpital où il fait bon se faire
soigner, BRUNELLE Y, Pratiques et organisation des soins, vol 40 n°1/janvier-mars 2009.
Les communautés à l’hôpital, Ivan SAINSAULIEU, Esprit critique, automne 2007-vol.10.N° 01
Les hôpitaux attractifs en Belgique, Sabine STORDEUR, p30 actes du séminaire de la HAS sur la
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Linda H. AIKEN, Douglas M. SLOANE, Sean CLARKE, Lusine POGOSHYAN, Eunhee CHO,
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Actualisation 2011 de la revue de littérature sur la satisfaction au travail conduite par le comité de
coordination de l’évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine. CCECQA en 2000
Rotation et stabilisation du personnel infirmier par Andrea BAUMANN, RN, PhD pour le compte
du centre international des ressources humaines pour les soins infirmiers 2010
L’intelligence communicationnelle interne, pour une synergie entre information et communication
au sein de l’organisation : Frédéric ELY, 13M-Université du Sud Toulon Var ; Université de Nice
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Logiques et représentations de la reconnaissance dans les organisations, Denis MALHERBE et
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A quelle distance de chez soi se fait-on hospitaliser ? DREES, Etudes et résultats, n°754, février
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Les disparités territoriales d’accès aux soins hospitaliers-comparaison entre deux spécialités,
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108 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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Les coûts de la qualité et de la non-qualité des soins dans les établissements de santé : état des lieux
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Mission de contrôle de la sécurité sociale 18 juin 2008
4.7. Autres
Rapport sur la modernisation de la politique des ressources humaines dans les établissements
publics de santé 24 janvier 2011 Danielle TOUPILLIER directrice générale du centre national de
gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la FPH, Michel YAHIEL
inspecteur général des affaires sociales, président de l’association nationale des directeurs des
ressources humaines(ANDRH)
110 IGAS, RAPPORT N°RM2012-046P
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Note sur la situation des établissements de santé, avril 2009, HCAAM, p129
Enquête nationale pour l’évaluation des inadéquations hospitalières/mesure des inadéquations et
coût des inadéquations hospitalières, juillet 2011. DGOS.
Rapport sur l’exercice médical à l’hôpital, Centre national de gestion des praticiens hospitaliers,
septembre 2011
L’état de santé de la population en France-suivi des objectifs annexés à la loi de santé publique-
rapport 2011
Santé, éthique et argent : les enjeux éthiques de la contrainte budgétaire sur les dépenses de santé
en milieu hospitalier, avis n°101 Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et
de la santé, juin 2007
Rapport de la mission « nouvelles attentes du citoyen, acteur de santé »présenté par Nicolas
BRUN, Emmanuel HIRSCH, Joëlle KIVITS. Janvier 2011
5.2. GMSIH
Guide d’évaluation du retour sur investissement V2, aout 2008.
5.4. Autres
Plan pour l’amélioration de la qualité de vie des malades chroniques, Livre des plans nationaux de
santé publique, édition 2011.
Note d’analyse de la situation financière à fin 2010 des établissements de santé antérieurement sous
dotation globale hors AP-HP, ATIH.