Ghennam Tarak DLE PDF
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Thèse
présentée en vue d’obtenir le grade de
DOCTEUR
En
spécialité : Génie Electrique
par
Tarak GHENNAM
DOCTORAT DELIVRE CONJOINTEMENT
PAR L’ECOLE CENTRALE DE LILLE ET L’ECOLE MILITAIRE POLYTECHNIQUE D’ALGER
1
Remerciements
Le travail présenté dans ce mémoire a été effectué aux :
• Laboratoire d’Electronique de Puissance de l’UER Electrotechnique à l’Ecole Militaire
Polytechnique d’Alger (EMP), sous la direction du monsieur El Madjid BERKOUK
(Professeur à l’ENP-Alger).
• Laboratoire d’Electrotechnique et Electronique de Puissance (L2EP) au sein de l’équipe
« Réseau Electrique et Systèmes Energétiques » à l’Ecole Centrale de Lille, sous la direction
du monsieur Bruno FRANCOIS (Professeur à l’EC-Lille).
Cette thèse a été réalisée dans le cadre d'une convention de cotutelle entre l’Ecole
Militaire Polytechnique d’Alger (EMP-Alger, Algérie) et l’Ecole Centrale de Lille (EC-Lille,
France).
Je tiens à remercier monsieur El Madjid BERKOUK d’avoir accepté de diriger mon
travail. Je le remercie également pour ses qualités humaines et ses conseils précieux durant
toutes les phases du travail, qu’il trouve ici ma grande reconnaissance.
Je tiens à remercier également monsieur Bruno FRANCOIS tout d’abord pour ses
qualités humaines et aussi pour ses efforts effectués pour la réussite de la convention de
cotutelle. Je suis profondément reconnaissant envers lui pour sa disponibilité, ses conseils, ses
critiques et sa rigueur scientifique qu’il m’a prodigué pour l’élaboration de ce travail.
J’adresse mes sincères remerciements à Monsieur Fares BOUDJEMA, Professeur à
l’ENP, pour l’honneur qui nous a fait en acceptant d’être président du jury.
Mes remerciements vont également aux membres du jury pour l’honneur qu’ils m’ont
fait en participant à l’évaluation de ce travail :
- Monsieur M.E.H. BENBOUZID, professeur à l’Université de Bretagne Occidentale,
- Monsieur S. SAADATE, professeur à l’Université Henri Poincaré Nancy 1,
- Monsieur S. HADDAD, professeur à l’Université de Tizi Ouzou,
- Monsieur K. ALIOUANE, maitre de conférences à l’EMP d’Alger.
Et en particulier Messieurs M.E.H. BENBOUZID et S. HADDAD qui ont accepté la
charge d’être rapporteurs.
Mes vifs remerciements vont également à tout le personnel de l’UER Electrotechnique de
l’EMP et en particulier messieurs D. MOUSSAOUI, D. MAROUANI, M. KHELIF et F.
AKEL pour leurs aides.
Je ne peux pas clore mes remerciements, sans rendre un grand hommage à toute l’équipe
des enseignant-chercheurs du L2EP et de l’EC-Lille en particulier messieurs X. CIMETIERE,
Ingénieur de recherche à l’EC-Lille, C. RYMEK et S. THOMY, Techniciens à l’EC-Lille et
S. BREBAN, docteur à HEI de Lille pour leurs aides durant mes séjours au L2EP.
2
Je dédie ce travail :
x A la mémoire de mon père,
x A ma chère mère, qui n’a jamais cessé de prier pour moi, que dieu la
protège,
x A ma chère femme,
x A mes chères petites filles « Tesnim » et « Meriem »,
x A mes chers frères et sœurs,
x Aux prochains membres de ma petite famille « inchaa alah ».
x A tous mes amis.
3
Table des matières
4
II.2.4. Résultat de simulation et d’expérimentation du modèle de la turbine ............. 53
II.2.4.1. Résultats de simulation............................................................................. 53
II.2.4.2. Emulateur de la turbine éolienne .............................................................. 56
II.2.4.3. Résultats expérimentaux .......................................................................... 57
II.3. Modèle de la MADA ................................................................................................ 58
II.3.1. Modèle général de la MADA ........................................................................... 58
II.3.2. Modèle de la MADA avec orientation du flux satorique ................................. 59
II.4. Modèle du convertisseur d’électronique de puissance ............................................. 61
II.5. Modèle du bus continu ............................................................................................. 62
II.6. Modèle du filtre coté réseau ..................................................................................... 62
II.7. Modèle du nœud de connexion ................................................................................ 64
II.8. Dispositif de commande du système éolien ............................................................. 65
II.8.1. La REM du dispositif de commande du système éolien .................................. 65
II.8.2. Stratégie de commande MPPT ......................................................................... 66
II.8.2.1. Calcul du couple de référence .................................................................. 66
II.8.2.2. Contrôle de la MADA .............................................................................. 68
II.8.2.3. Résultats de simulation de la stratégie de commande MPPT................... 69
II.8.3. Stratégie de commande découplée des puissances active et réactive............... 72
II.8.3.1. Organisation de la commande du système éolien .................................... 73
II.8.3.2. Contrôle du convertisseur coté MADA .................................................... 74
II.8.3.3. Contrôle du bus continu ........................................................................... 76
II.8.3.4. Control du convertisseur coté réseau ....................................................... 77
II.8.3.5. Résultats de simulation............................................................................. 79
II.8.3.6. Résultats d’expérimentation ..................................................................... 81
II.9. Conclusion ................................................................................................................ 83
II.10. Références du chapitre II...................................................................................... 84
5
III.3.3.7. Origine des sauts de niveaux des tensions de sortie du convertisseur ... 113
III.3.4. Commande vectorielle directe du courant basée sur l’Hystérésis à Zones
Circulaires (HZCI) ......................................................................................................... 115
III.3.4.1. Principe de la commande ....................................................................... 115
III.3.4.2. Détection de la zone ............................................................................... 116
III.3.4.3. Détection du secteur ............................................................................... 117
III.3.4.4. Sélection du vecteur de tension .............................................................. 118
III.3.4.5. Equilibrage des tensions du diviseur capacitif ....................................... 120
III.3.4.6. Résultats de simulation........................................................................... 121
III.3.4.7. Résultats expérimentaux ........................................................................ 126
III.4. Conclusion .......................................................................................................... 130
III.5. Références du chapitre III .................................................................................. 132
6
IV.5.6. Limitation de la puissance réactive par la contrainte du courant rotorique.... 158
IV.5.7. Limitation de la puissance réactive par la contrainte de la tension rotorique 160
IV.5.8. Limitation de la puissance réactive par la contrainte de la stabilité en régime
permanent ....................................................................................................................... 163
IV.6. Résultats de simulation....................................................................................... 167
IV.7. Résultats expérimentaux de la supervision centralisée des puissances active et
réactive dans une ferme éolienne ....................................................................................... 170
IV.8. Algorithme de supervision locale de la puissance réactive ................................ 173
IV.8.1. Principe........................................................................................................... 173
IV.8.2. Résultats expérimentaux ................................................................................ 175
IV.9. Conclusion .......................................................................................................... 176
IV.10. Références du chapitre IV .................................................................................. 178
7
Liste des figures
Figures du chapitre I
Figures du chapitre II
8
Fig. II. 12 : Schéma bloc de l’émulateur de la turbine éolienne. ............................................. 56
Fig. II. 13 : Banc expérimental de l’émulateur de la turbine éolienne. .................................... 57
Fig. II. 14: Résultats expérimentaux de l’émulateur de la turbine éolienne............................. 57
Fig. II. 15 : REM du modèle général de la MADA. ................................................................. 59
Fig. II. 16 : Orientation du repère de Park. .............................................................................. 59
Fig. II. 17 : Schéma bloc du modèle simplifié de la MADA. .................................................. 61
Fig. II. 18 : REM des convertisseurs coté rotor de la MADA et coté réseau. .......................... 61
Fig. II. 19 : Interconnexion des deux convertisseurs statiques via un bus continu. ................. 62
Fig. II. 20 : Modèle du bus continu. ......................................................................................... 62
Fig. II. 21 : Filtre coté réseau. .................................................................................................. 62
Fig. II. 22 : REM et schéma bloc du filtre coté réseau. ............................................................ 63
Fig. II. 23 : REM et schéma-bloc du couplage au réseau......................................................... 64
Fig. II. 24 : REM du système éolien complet........................................................................... 64
Fig. II. 25 : REM du système éolien avec son dispositif de commande. ................................. 65
Fig. II. 26 : Coefficient de puissance de la turbine. ................................................................. 66
Fig. II. 27 : Schéma bloc de la stratégie MPPT sans mesure de la vitesse du vent. ................. 68
Fig. II. 28 : Diagramme simplifié de la commande du convertisseur coté MADA dans le cas
de la stratégie MPPT. ............................................................................................................... 69
Fig. II. 29 : Schémas bloc des contrôleurs du couple et de la puissance réactive. ................... 69
Fig. II. 30 : Résultats de simulation de la commande du système éolien par la stratégie MPPT.
.................................................................................................................................................. 70
Fig. II. 31 : Evolution du courant statorique de la MADA. ..................................................... 71
Fig. II. 32 : Résultats de simulation du passage d’un régime de fonctionnement à un autre. . 71
Fig. II. 33 : Résultats de simulation pour le fonctionnement hypo et hyper synchrone. .......... 72
Fig. II. 34 : Dispositif de la commande découplée des puissances active et réactive. ............. 74
Fig. II. 35 : Schéma synoptique du contrôle du convertisseur coté MADA. ........................... 75
Fig. II. 36 : Schémas blocs des contrôleurs des puissances active et réactive. ........................ 75
Fig. II. 37 : Contrôle des courants rotoriques de la MADA. .................................................... 76
Fig. II. 38 : Contrôle du convertisseur. .................................................................................... 76
Fig. II. 39 : Contrôle du bus continu. ....................................................................................... 77
Fig. II. 40 : Diagramme du contrôle du convertisseur coté réseau........................................... 78
Fig. II. 41 : Diagramme de contrôle des puissances côté réseau. ............................................. 78
Fig. II. 42 : Diagramme de contrôle des courants du convertisseur coté réseau. ..................... 79
Fig. II. 43 : Résultats de simulation de la commande découplée des puissances active et
réactive. .................................................................................................................................... 80
Fig. II. 44 : Evolution du courant statorique et rotorique de la MADA. .................................. 81
Fig. II. 45 : Résultats expérimentaux de la commande découplée des puissances active et
réactive. .................................................................................................................................... 82
Fig.III. 1 MADA de forte puissance utilisant un convertisseur NPC à trois niveaux. ............. 87
Fig.III. 2 : Schéma électrique du convertisseur triphasé à structure NPC. .............................. 88
Fig.III. 3 : Représentation matricielle du convertisseur triphasé à structure NPC. .................. 89
Fig.III. 4: Représentation par schéma bloc du modèle du convertisseur NPC......................... 90
Fig.III. 5 : Schéma électrique du modèle moyen du convertisseur NPC. ................................ 91
Fig.III. 6 : REM et schéma bloc du convertisseur coté rotor de la MADA. ............................ 92
Fig.III. 7 : REM et schéma bloc du convertisseur coté réseau. ................................................ 92
Fig.III. 8 : Réseau de commutation du convertisseur NPC à trois niveaux. ............................ 93
Fig.III. 9 : Diagramme vectoriel de tension d’un convertisseur NPC à trois niveaux ............. 94
9
Fig.III. 10 : Présentation des trois hexagones regroupant les vecteurs de tension du
convertisseur triphasé NPC à trois niveaux.............................................................................. 94
Fig.III. 11 : Représentation correspondant aux vecteurs nuls. ................................................. 95
Fig.III. 12 : Convertisseur idéal équivalent pour les vecteurs petits. ....................................... 96
Fig.III. 13 : Convertisseur idéal équivalent pour les vecteurs moyens et grands. .................... 97
Fig.III. 14 : Interconnexion des deux convertisseurs via un bus continu. ................................ 97
Fig.III. 15 : REM et schéma bloc du bus continu. ................................................................... 98
Fig.III. 16 : Dispositif hiérarchique de commande du système éolien en utilisant des
convertisseurs NPC à trois niveaux. ......................................................................................... 99
Fig.III. 17 : Schémas bloc des contrôleurs des puissances active et réactive......................... 100
Fig.III. 18 : Principe de la commande par HZCA. ................................................................. 102
Fig.III. 19 : Localisation du vecteur d’erreur dans les quatre zones d’hystérésis. ................. 103
Fig.III. 20 : Localisation du vecteur d’erreur dans les treize secteurs. .................................. 104
Fig.III. 21 : Processus de sélection du vecteur de tension approprié. .................................... 105
Fig.III. 22 : Localisation du vecteur d’erreur dans le secteur S1 de la zone AII. ..................... 106
Fig.III. 23: Convertisseur back-to-bak NPC à trois niveaux. ................................................. 107
Fig.III. 24: Algorithme de la commande vectorielle des courants par HZCA. ...................... 109
Fig.III. 25 : Résultats de simulation de la commande découplée des puissances active et
réactive du stator de la MADA. ............................................................................................. 111
Fig.III. 26 : Résultats de simulation de l’équilibrage des tensions du diviseur capacitif ....... 112
Fig.III. 27 : Mouvement du vecteur d’erreur dans les trois premières zones. ........................ 112
Fig.III. 28 : Mouvement du vecteur d’erreur dans les quatre secteurs de la zone AII. ........... 113
Fig.III. 29 : Tension composée d’un convertisseur triphasé NPC à trois niveaux. ................ 114
Fig.III. 30 : Exemple de sélection des vecteurs de tension. ................................................... 114
Fig.III. 31 : Principe de la commande par HZCI. .................................................................. 116
Fig.III. 32 : Situation de la pointe du vecteur d’erreur dans les trois zones d’hystérésis....... 117
Fig.III. 33 : Situation de la pointe du vecteur Fig.III. 34 : Angle entre deux
d’erreur dans les dix-neuf secteurs. secteurs consécutifs .................... 117
Fig.III. 35 : Situation de la pointe du vecteur d’erreur dans les trois zones d’hystérésis et règle
de sélection du vecteur de tension. ......................................................................................... 119
Fig.III. 36 : Processus de sélection du vecteur de tension...................................................... 120
Fig.III. 37 : Résultats de simulation de la commande du convertisseur coté rotor de la MADA.
................................................................................................................................................ 121
Fig.III. 38 : Evolution du courant statorique de la MADA. ................................................... 122
Fig.III. 39 : Résultats de simulation de la commande du convertisseur coté réseau par HZCI.
................................................................................................................................................ 122
Fig.III. 40 : Evolution du courant du filtre. ............................................................................ 123
Fig.III. 41 : Résultats de simulation du réglage de la tension du bus continu........................ 123
Fig.III. 42 : Résultats de simulation de la transition entre les deux modes de fonctionnements
(hypo et hyper synchrone). ..................................................................................................... 124
Fig.III. 43 : Spectre harmonique de la tension de phase. ....................................................... 125
Fig.III. 44 : Principe de la commande par hystérésis classique trois niveaux........................ 125
Fig.III. 45 : Signal de commande du premier interrupteur du convertisseur NPC avec deux
méthodes ................................................................................................................................ 126
Fig.III. 46 : Banc d’essai expérimental du système éolien utilisant le convertisseur triphasé
NPC à trois niveaux................................................................................................................ 126
Fig.III. 47 : Résultats expérimentaux de la commande découplée des puissances active et
réactive. .................................................................................................................................. 127
Fig.III. 48 : Résultats expérimentaux de l’évolution des courants statorique et rotorique durant
les changements de référence des puissances active et réactive. ........................................... 128
10
Fig.III. 49 : Résultats expérimentaux durant le changement de mode de fonctionnement. ... 129
Fig.III. 50 : Résultats expérimentaux de la commande du convertisseur NPC à trois niveaux.
................................................................................................................................................ 129
Figures du chapitre IV
11
Fig. IV. 35 : Puissance aérodynamique d’une turbine éolienne de 1.5MW en fonction de la
vitesse de rotation :. .............................................................................................................. 171
Fig. IV. 36 : Résultats expérimentaux de la distribution des puissances active et réactive sur
les trois éoliennes de la ferme. ............................................................................................... 171
Fig. IV. 37 : Résultats expérimentaux de la supervision centralisée des puissances active et
réactive dans une ferme éolienne. .......................................................................................... 172
Fig. IV. 38 : Algorithme de supervision locale de la puissance réactive. .............................. 175
Fig. IV. 39 : Résultats Expérimentaux de la supervision locale de la puissance réactive...... 176
12
Introduction générale
Introduction générale
L’électricité est devenue de plus en plus primordiale pour l’humanité. En effet, l’accès à
l’électricité, est la garantie de meilleures conditions de vie (hygiène, santé, éducation) et un
facteur essentiel pour un développement économique.
L’industrialisation très forte des dernières décennies et la prolifération des appareils
domestiques électriques (chauffage, climatisation, lavage, médicale, informatique… etc.) ont
mené à des besoins planétaires immenses en énergie électrique. Aujourd’hui, plus de 2
milliards d’êtres humains n’ont pas l’accès à l’électricité pour cause d’économie fragile,
d’infrastructures lourdes et coûteuses, de zones difficiles d’accès et d’habitat dispersé [Ene
11].
Face à la demande en électricité, toujours croissante de nos jours, et loin de l’utilisation
des énergies fossiles polluantes (pétrole et gaz), plusieurs pays se sont tournés vers les
énergies renouvelables. En effet, un véritable challenge mondial est pris au sérieux
aujourd’hui, aussi bien sur la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en
les ramenant d'ici 2012 à leur niveau de 1990 [Nu 98], que sur celui de l’exploitation des
ressources d’énergie renouvelable. Ceci a été recommandé à la 3ème Conférence des Parties de
la Convention – Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui s'est tenue à
Kyoto en décembre 1997. Dans cette logique, la Commission européenne a adopté en 2008 un
« paquet » de directives consistant à indexer pour moitié sur le PIB des états-membres
l’objectif des « trois fois 20 » : Réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % par
rapport au niveau de 1990, amélioration de 20 % en matière d’efficience énergétique et part
des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie augmentée à 20 % d’ici à
2020.
Dans ce contexte, les nouvelles énergies vertes dite ‘renouvelables’ sont réapparues et
prennent peu à peu une place indéniable dans le marché d’électricité. Parmi celles-ci, l'éolien
apparaît actuellement en bonne place comme énergie d'appoint complémentaire à l'énergie
fossile et nucléaire puisque l'énergie potentielle des masses d'air en mouvement représente, au
niveau mondial, un gisement considérable (Fig. 1).
13
Introduction générale
Fig. 1 : L’un des atlas mondiaux des moyennes annuelles de vitesses de vent (en m/s, à 10 m).
[Cor 09]
Malgré la crise financière de ces dernières années et ses conséquences, le marché
mondial de l’éolien a pu résister. En effet, selon les premières estimations, 37 GW, soit près
de 10 GW de puissance supplémentaire par rapport à l’année 2008 ont été installées [Bar 09].
A cet égard, la Chine a doublé en 2009 sa capacité de production (+ 13 GW) devançant ainsi
la progression des Etats-Unis (+ 10 GW). L'Europe, qui est traditionnellement le plus gros
marché en terme d'énergie éolienne, a installé dans la même année 10,5 GW (dont 2,5 en
Espagne et 1,9 en Allemagne), elle dispose désormais d'un parc éolien de 74,7 GW qui a
produit 163 TWh en 2009, ce qui représente 4,8% des besoins en électricité [GWE 10]. Selon
un rapport commandé par GWEC, la capacité installée mondiale actuelle (157,9 GW) (Fig.2)
permet de produire 340 TWh d'électricité propre et d'économiser 204 millions de tonnes de
CO2 par an. L’éolien représente désormais 340 millions de MWh de production électrique par
an, soit 2% de la consommation totale d’électricité dans le monde et a attiré un total
d’investissements de 63 milliards de dollars [EWE 10].
En Europe, la France possède le deuxième meilleur potentiel éolien après la Grande-
Bretagne [Ene 11], grâce notamment à son littoral étendu. De ce fait, une puissance éolienne
de 4 492 MW répartie sur 446 fermes éoliennes était installée fin 2009. Aujourd’hui, quatre
régions leaders en terme de puissance installée sont distinguées : la Picardie (630 MW), la
Lorraine (490 MW), le centre (490 MW) et la Bretagne (430 MW) [Ahm 10].
14
Introduction générale
Fig. 2 : Capacité éolienne installée en MW dans le monde entre 1993 et 2009 [Bar 09].
15
Introduction générale
Le gisement éolien en Algérie est très diversifié. Il varie d’une zone à une autre selon la
cartographie et le climat de cette dernière. La carte représentée à la figure 3 [Ham 03], montre
que le Sud est caractérisé par des vitesses plus élevées que le Nord, plus particulièrement le
Sud-Ouest avec des vitesses supérieures à 4 m/s et qui dépassent la valeur de 6 m/s dans la
région d'Adrar. Concernant le Nord, il est à noter que la vitesse moyenne est globalement peu
élevée. Cependant, les sites côtiers d’Oran, Béjaia et Annaba, et les hauts plateaux de Tiaret et
El Kheiter ainsi que la région délimitée par Béjaia au Nord et Biskra au sud, sont prometteurs
en terme de production si la hauteur des éoliennes choisies est élevée.
16
Introduction générale
Le premier chapitre est consacré aux notions générales sur l’énergie éolienne. Les
technologies d’éoliennes ainsi que les différents composants constituant l’aérogénérateur
seront brièvement présentés. Ensuite, les différentes machines électriques utilisées pour la
conversion éolienne seront étudiées afin de montrer les avantages inégalés de la machine
asynchrone à double alimentation surtout en grande puissance et en vitesse variable.
L’importance de l’utilisation des convertisseurs multiniveaux sera discutée aussi, dans ce
chapitre, leurs avantages seront montrés en terme de réduction de l’ondulation des courants et
le contenu harmonique des tensions de sortie.
Dans le deuxième chapitre, les différents constituants du système éolien à base de la
MADA seront modélisés en adoptant la Représentation Energétique Macroscopique (REM) et
les schéma-blocs. Afin de reproduire le couple aérodynamique fourni par une turbine réelle,
un émulateur de celle-ci sera réalisé à base d’une machine à courant continu commandée en
couple. C’est aussi dans ce chapitre que le contrôle du système éolien sera présenté en
utilisant deux stratégies de commande différentes. La stratégie MPPT repose sur le principe
de l’extraction du maximum de puissance de l’éolienne et de son injection dans le réseau. La
commande découplée des puissances active et réactive permet un réglage de celles-ci selon
17
Introduction générale
18
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
I.1. Introduction
L’énergie éolienne a été longtemps oubliée alors qu’elle était déjà exploitée depuis
l’antiquité avec l’utilisation des moulins à vent. Cependant, elle connaît depuis environ 40 ans
un essor sans précédent notamment après la crise pétrolière de 1973 qui a alerté les états
producteurs d'énergie fossile. En effet, après l’an 2000, le contexte fluctuant des énergies
fossiles, l’explosion de la demande mondiale en électricité et les prises de conscience
environnementale, ont accentué le besoin de l’énergie propre et durable ou l’éolien occupe
une place privilégiée. Fort de son potentiel mondial, celui-ci a ainsi attiré différents acteurs du
monde économique et surtout de l’énergie. Ceci s’est traduit par une profonde réorganisation
et mutation du marché de l’éolien [Rap 10] pour lequel les aérogénérateurs ont atteint une
certaine maturité technique. Ces aérogénérateurs, généralement à axe horizontal, fonctionnent
à vitesse variable permettant l’augmentation de la puissance produite. Le développement des
convertisseurs statiques et leur commande a permis le contrôle des puissances produites par
ces aérogénérateurs.
Dans ce présent chapitre, les technologies d’éoliennes ainsi que les différents composants
constituant l’aérogénérateur seront brièvement présentés. Ensuite, les différentes associations
machines électriques-convertisseurs statiques, utilisées pour la conversion éolienne seront
étudiées. Vu les avantages incontestés de la machine asynchrone à double alimentation pour
la conversion éolienne, elle sera particulièrement présentée en détail dans ce chapitre.
L’utilisation des convertisseurs multiniveaux sera discutée en montrant leurs avantages en
terme de réduction du contenu harmonique des courants et tensions de sortie et aussi en terme
de réduction de l’ondulation de courant.
I.2. L’aérogénérateur
Un aérogénérateur, plus couramment appelé éolienne, est un dispositif qui transforme
une partie de l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique disponible sur un arbre de
transmission puis en énergie électrique par l’intermédiaire d’une génératrice.
Selon leur puissance nominale, les éoliennes sont divisées en trois catégories [Mul 08]:
x Eoliennes de petite puissance : inférieure à 40 kW
19
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
I : Diamètre du rotor
20
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
l’orientation de ce profil (Fig. I.2). La résultante de ces forces génère un couple moteur
entraînant l’orientation du dispositif.
Les principaux avantages des éoliennes à axe vertical sont les suivants :
x Accessibilité de la génératrice et du multiplicateur mis directement au sol, ce qui
facilite la maintenance et l’entretient.
21
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
x La non nécessité d’un système d’orientation du rotor car le vent peut faire tourner la
structure quelque soit sa direction.
Cependant elles ont comme inconvénients les points suivants:
x Faible rendement et fluctuations importantes de puissance,
x Occupation importante du terrain pour les puissances élevées,
x Faible vitesse du vent à proximité du sol.
22
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Le mat ou la tour: c'est un tube d'acier, il doit être le plus haut possible pour bénéficier
du maximum de l'énergie cinétique du vent et d’éviter les perturbations prés du sol. Au
sommet du mat se trouve la nacelle.
La nacelle: regroupe les éléments mécaniques permettant de coupler la génératrice
électrique à l'arbre de l'éolienne.
23
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
couramment utilisées seront ensuite discutées en se focalisant sur celle utilisant la machine
asynchrone à double alimentation.
La conception des turbines éoliennes à vitesse fixe est fortement liée aux caractéristiques
aérodynamiques et mécaniques. Le temps de réponse de certaines de ces parties se situe dans
la gamme de la dizaine de millisecondes [Fra 05]. En conséquence, en cas de rafales de vent,
on peut observer une variation rapide et importante de la puissance électrique générée.
Cette configuration présente les inconvénients suivants :
x Un dispositif consommateur d’énergie réactive nécessaire à la magnétisation de la
machine asynchrone,
24
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
25
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
6
x 10
3
2.5
Courbe de réglage v=16 m/s
v=15 m/s
2
v=14 m/s
Pmec (W)
1.5
v=13 m/s
v=12 m/s
1
v=11 m/s
v=10 m/s
0.5
0
0 500 1000 1500 2000 2500
: mec (tr / mn )
Fig. I. 7 : Puissance théorique disponible au niveau de la turbine éolienne.
26
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
27
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Réseau
(a) Eolienne à vitesse variable basée sur une machine synchrone couplée à la turbine via un multiplicateur.
Fréquence
variable
AC AC
v DC DC
T Tg
fréquence
50 Hz
t
Machine
synchrone
Turbine
(b) Eolienne à vitesse variable basée sur une machine synchrone directement couplée à la turbine.
Fig. I. 10 : Eolienne à vitesse variable basée sur une machine synchrone.
28
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
travers une interface composée de deux convertisseurs statiques (convertisseur coté MADA et
convertisseur coté réseau) (figure I.11). Cette machine sera adoptée pour le reste du travail de
thèse.
I.5.5.1.Structure de la MADA
Elle possède un stator identique à celui d’une machine asynchrone classique ou d’une
machine synchrone. La différence réside dans le rotor composé d’enroulements triphasés
disposés de la même manière que les enroulements statoriques et connectés en étoile. Leurs
extrémités sont reliées à des bagues conductrices sur lesquelles viennent frotter des ballais
(Fig. I.12), ce qui permet d’accéder aux grandeurs rotoriques.
Balai
Rotor
Axe
Bague
29
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Ps Pr
1 2 Ps Pr
Pm Pm
(a) Fonctionnement moteur (b) Fonctionnement moteur
hypo-synchrone. hyper-synchrone.
Ps Pr
3 4 Ps Pr
Pm Pm
(c) Fonctionnement génératrice (d) Fonctionnement génératrice
hypo-synchrone. hyper-synchrone.
30
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
machine. Par conséquent, les éoliennes à base de la MADA procurent ainsi plusieurs
avantages :
x Les convertisseurs statiques utilisés sont moins volumineux, moins coûteux,
nécessitant ainsi un système de refroidissement moins lourd. Ils génèrent moins de
perturbations comparativement aux convertisseurs utilisés pour les éoliennes à base de
machine asynchrone à cage ou à aimant permanent [Poi 03],
x Les pertes liées aux convertisseurs statiques sont diminuées et le rendement du
système de génération est amélioré,
x Le dimensionnement des filtres est réduit et, de ce fait, leur coût s’en trouve
amoindri,
x Le facteur de puissance peut être réglé car la génératrice peut être contrôlée pour
fonctionner de façon similaire à un alternateur synchrone [Tan 95]. En effet, les puissances
active et réactive peuvent être contrôlées de façon indépendante grâce au convertisseur
connecté au rotor de la MADA [Fra 05], [Ela 03].
La caractéristique (puissance, vitesse) mesurée d’une éolienne de 1,5 MW à base de
MADA se distingue par trois zones de fonctionnement (Fig. I.14).
31
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Puissance
Générateur Fabricant Etat
nominale
10MW MADA Windtec En-développement
10MW MSAP Clipper En-développement
7.5MW MS Enercon En-développement
6MW MS Enercon Disponible
5MW MSAP Areva Disponible
5MW MSAP Windtec En-développement
5MW MSAP Xeme-cDarwind En-développement
Tableau I.1: Eoliennes de grande puissance pour les applications offshore.
32
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
33
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
ce qui induit de sérieux problèmes lors d’une défaillance du réseau électrique (ex : creux de
tensions) [Car 09].
Une topologie basée sur l’utilisation des convertisseurs multi-niveaux à structure NPC
(Fig. I.16) pour le contrôle des éoliennes à base de MADA a été discutée dans [Por 06], [Aba
08] et [Ghe 10]. L’avantage principal de celle-ci réside dans le fait que le convertisseur est
directement relié au réseau de moyenne tension (avec des tensions comprises entre 1 et
5 kV) : ce qui permet de réduire énormément les courants traversant le convertisseur tout en
augmentant la puissance transitée [Lis 11].
34
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
35
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
36
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Avec :
2
3Vg eff
_ Q0 ,
Lf Z
3 Vg eff
_ Scmax vc1 est la puissance apparente maximale du convertisseur, elle représente
2 Lf Z
le rayon d’un cercle du centre (0, Q0 )
37
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Q02
P1 Scmax 1 (I-2)
S c 2max
mcrete Scmax
P
-P1 P1
Q02
P1 _ global nP1 nScmax 1 (I-3)
S c 2max
38
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
§ nVg 2 ·
¨ eff ¸
_ Q0n 3¨ ¸ nQ0n ,
¨ Lf Z ¸
© ¹
3 nVg eff
_ Scnmax nvc1 n 2 Scmax
2 Lf Z
Avec un onduleur à (n+1) niveaux, on peut transiter une puissance active à facteur de
puissance unitaire n fois supérieure à celle transitée en utilisation n onduleurs à deux niveaux :
2 Q02n
P1n _ global n Sc max 1 t nP1n _ global (I-5)
S c 2max
Ceci prouve l’avantage majeur de l’utilisation des convertisseurs multiniveaux dans les
systèmes de générations électriques (Fig. I.21).
Q
2
n Q0 P oints de f onctionne me nt en utilisant un
P oints d e f onctionne me nt en utilisant un c onvertisseur à deux nive aux
conve rtisse ur à ( n+1) nivea ux
Q0 P
-P 1 2
n P1 P1
nP 1
P oints de fonctionnement e n utilisa nt
n c onvertisseurs à deux nive aux
39
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
développé dans [Win 08] pour le but d’augmenter la densité de puissance, dont des résultats
expérimentaux sont obtenus avec une puissance de 6MW.
Fig. I. 22 : Architecture d’une ferme d’éoliennes à vitesse variable avec des liaisons en
tensions alternatives [Rob 06].
La seconde architecture repose sur la connexion des éoliennes entre elles via une liaison
en tension continue dont le bus continu est dimensionné pour la tension nominale de la
génératrice (Fig. I.23). Ensuite un seul convertisseur continu - alternatif, permet de relier
l’ensemble des éoliennes au réseau électrique. Cette architecture, envisagée particulièrement
pour les fermes éoliennes off-shore, permet une meilleure participation de la ferme éolienne
au réglage de la tension au point de raccordement [Mul 04] [Rob 06].
40
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
Fig. I. 23 : Architecture d’une ferme d’éoliennes à vitesse variable avec des liaisons en
tensions continues [Rob 06].
41
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
C’est pour cela que des réglementations techniques pour le raccordement des installations
de production au réseau électrique, entres autres les fermes éoliennes, sont bien prescrites,
dans des textes réglementaires tels que décrets et arrêtés.
Le décret [Déc 03] et l’arrêté [Arr 03] présentent quelques réglementations générales
pour le raccordement des installations au réseau électriques français [Rob 06]:
En fonction de leur type, de leur puissance et de leur tension de raccordement, les
installations de production doivent être conçues pour pouvoir contribuer, pour des durées
limitées, au soutien du système électrique lorsqu’il est en régime exceptionnel ou en situation
de défaut d’isolement.
En fonction de leur type, de leur puissance et de leur tension de raccordement, les
installations de production doivent avoir des capacités constructives de fourniture de services
auxiliaires nécessaires pour que le fonctionnement du système électrique soit sûr. Ces services
comprennent :
-Les réglages primaire et secondaire de la tension ;
-Les réglages primaire et secondaire de la fréquence ;
-Le fonctionnement en réseau séparé ;
-Le renvoi de tension et la participation à la reconstitution du réseau.
Les installations de production doivent être équipées d’un dispositif qui permet de les
coupler au réseau publique de transport. Les installations doivent en outre être conçues pour
que la stabilité de leur fonctionnement soit assurée compte tenu des caractéristiques de leur
raccordement au réseau et doivent être équipées des régulations de tension et de fréquence
(c'est-à-dire de la vitesse pour les groupes tournants) qui sont nécessaires pour atteindre cet
objectif. Des pertes de stabilité ne doivent pas être à l’origine d’une dégradation de la qualité
de l’électricité sur le réseau public de transport ou de la perturbation des conditions de son
exploitation.
Les installations de production doivent être capables de recevoir et d’exécuter, dans les
délais appropriés précisés dans la convention d’exploitation, les ordres de conduite et de
sauvegarde en provenance du gestionnaire du réseau de transport. L’arrêté [Arr 03] précise
ces contraintes de raccordement en fonction du type d’installation. Sans prétendre être
exhaustifs,
Pour les installations de puissance supérieures à 10MW, chaque génératrice électrique doit
pouvoir fournir à ses bornes une puissance réactive minimale égale à 0.6 de sa puissance
nominale apparente et absorber une puissance réactive égale à 0.2 de la même puissance pour
régler la tension au point de raccordement de ces systèmes éoliens.
42
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
I.9. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons décrit en premier lieu les types des aérogénérateurs ainsi
que les différents constituants d’un aérogénérateur à vitesse variable. Ensuite, nous avons
présenté les deux technologies des éoliennes à savoir les éoliennes à vitesse fixe et celles à
vitesse variable. Deux technologies d’éoliennes de grande puissance les plus couramment
installées, ont été exposées en soulignant leurs capacités de réglage de la puissance générée.
La première porte sur l’utilisation des machines commandée par le stator à savoir la machine
asynchrone à cage et synchrone à aimant permanent. Une interface d’électronique de
puissance, constituée de deux convertisseurs statiques, est utilisée. Ces derniers sont
dimensionnés dans ce cas pour transiter la pleine puissance produite par l’éolienne. Un intérêt
particulier a été consacré à la technologie d’éoliennes basée sur la machine asynchrone à
double alimentation. Cette technologie permet de réduire le dimensionnement des
convertisseurs statiques à 30 % en véhiculant seulement la puissance de glissement. En outre,
elle permet un réglage de la puissance réactive.
Les convertisseurs utilisés pour les éoliennes de grande puissance ont été aussi énumérés
dans ce chapitre en soulignant l’intérêt particulier d’utiliser les convertisseurs multi-niveaux
pour la conversion éolienne.
La dernière partie de ce chapitre a décrit les deux modes de connexion des éoliennes pour
former une ferme en se focalisant sur les contraintes et les réglementations définissant les
modalités de connexion de ces fermes au réseau électrique.
43
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
44
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
45
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
46
Chapitre I : Etat de l’art sur la conversion éolienne.
W
[Win 03] Site de constructeur Danois, http://www.wind power .dk/.
[Win 08] M. Winkelnkemper, F. Wildner, and P. K. Steimer, “6 MVA five-level hybrid
converter for windpower,” IEEE Power Electronics Specialist Conference (PESC 2008), pp.
4532-4538, June 15-19, 2008.
[Win 10] Wind Turbines and Wind Farms Database, accessed on October 2010, Available:
http://www.thewindpower.net/turbines_list.php.
[Wob 03] A. Wobben, “4.5 MW turbine,” in Proc. European Wind Energy Conference And
Exhibition, Madrid Spain, Jun. 16-19, 2003.
Z
[Zen 07] X. Zeng, Z. Chen, and F. Blaabjerg, “Design and comparison of full-size converters
for large variable-speed wind turbines,” 12th European Conference on Power Electronics and
Applications: (EPE 2007), Aalborg, Denmark, 2007.
47
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
II.1. Introduction
Aujourd’hui, les systèmes de génération d’énergie éolienne d’une puissance de 1 MW et
plus utilisent presque exclusivement les Machine Asynchrones à Double Alimentation
(MADA). Celles-ci présentent des avantages déterminant pour la production électrique dans
le marché des turbines éoliennes de grande puissance. Le système de conversion éolienne à
base de la MADA de la figure II.1 est constitué d’une turbine éolienne, une génératrice
asynchrone à double alimentation, un bus continu, deux convertisseurs statiques de puissance
et un filtre triphasé de courant. La turbine éolienne entraîne la MADA à une vitesse de
rotation variable à travers un multiplicateur de vitesse. Le stator de cette dernière est
directement connecté au réseau électrique tandis que le rotor est connecté au réseau via deux
convertisseurs statiques bidirectionnels mis en cascade à travers un bus continu. La
présentation des modèles dynamiques des sous ensembles du système éolien ainsi constitué,
fera l’objet de ce premier chapitre. Les outils d’analyse adoptés à cet effet, à savoir la
Représentation Electromagnétique Macroscopique (REM) [Bou 00], [Bou 09], [Del 03] et le
schéma bloc, y seront également abordés.
48
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
v M u l t i p li c a te u r
A rbre
:
E
Fig. II. 2 : Turbine éolienne.
U .S .v 3 (II-1)
Pv
2
La turbine permet de convertir l’énergie aérodynamique du vent en énergie mécanique.
Son couple aérodynamique Taero est donné par l’expression suivante [Mul 00] [Beu 07] :
1
Taero C p (O , E ) U S v 3 (II-2)
2.: t
La puissance aérodynamique apparaissant au niveau du rotor de la turbine s’écrit comme
suit :
U .S .v 3 (II-3)
Paero C p (O , E ) Pv C p (O , E )
2
49
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Cp
: t .R
O (II-4)
v
Pour une éolienne de 1.5 MW, l’expression du coefficient de puissance est donnée par
[Ela 03] [Ela 04]:
" R .: t !t
Cp f (O , E )
v
1 Taero
v 3
C p (O , E ) U S v
2 .: t
1
:t : (II-6)
G
50
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
1
Tg Taero (II-7)
G
Tem est le couple électromagnétique du rotor de la génératrice.
Taer o Tg
1/ G
t
1/ G
J J g JtG2 (II-8)
d:
Tmec J (II-9)
dt
Tmec Tg Tem Tvis (II-10)
Le couple issu du frottement est modélisé par le coefficient de frottement visqueux f
Tvis f: (II-11)
En remplaçant (II-9) et (II-11) dans (II-10), nous aurons :
d:
Tg Tem J f: (II-12)
dt
A partir des équations précédentes la REM et le schéma bloc de l’arbre mécanique sont
représentés comme suit :
51
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Tem
Tg Tmec 1
Js
Tvis
f
(a) REM
! R.:t t 1
Cp f (O , E )
v G
Tem
v 1 T aer o 1 Tg T mec 1
C p ( O , E ). U .S .R 2 .v 3
2.:t G Js
Tvis
f
Cette figure montre que la turbine produit un couple aérodynamique Taero à partir de la
puissance cinétique Pv du vent et par action de l’angle d’orientation des pales !. Le
multiplicateur de vitesse transforme le couple aérodynamique Taero de la turbine en couple du
multiplicateur Tg, et en même temps, il transforme la vitesse mécanique : en vitesse de la
turbine :t.
La vitesse mécanique de l’arbre de la génératrice : résulte de l’application du couple
moteur disponible à la sortie du multiplicateur Tg auquel s’oppose le couple électromagnétique
52
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Tem. Le contrôle de cette dernière peut donc être effectué soit par action sur l’angle
d’orientation des pales soit à travers le couple électromagnétique de la génératrice.
II.2.4.1.Résultats de simulation
L’ensemble des modèles de la turbine, multiplicateur de vitesse et arbre mécanique ont
été simulés sous MATLAB Simulink en conservant l’architecture réelle (Fig. II.8). La vitesse
du vent v, l’angle d’orientation des pales et le couple électromagnétique Tem fournis par la
MADA constituent les entrées du système tandis que le couple de sortie du multiplicateur Tg
et la vitesse mécanique ! sont les sorties.
L’angle d’orientation des pales est fixé à une valeur constante (égale à 2). Le couple
électromagnétique de la MADA correspond à un point de fonctionnement optimal quant à la
puissance générée (Maximum Power Point Tracking MPPT).
53
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
15
14
13
v [m/s]
12
11
10
9
0 50 100 150 200
t [s]
Fig. II. 9 : Profil du vent appliqué à la turbine pendant 250 secondes.
Un essai de simulation a été effectué en utilisant le profil du vent montré sur la figure
II.9. La vitesse de la turbine et la vitesse mécanique de l’arbre sont illustrées respectivement
sur la figure II.10. Il est à noter que pendant la durée de 250s le système éolien passe par les
deux modes de fonctionnement hypo et hyper synchrone.
20 2000
15 1500
:Wtt (tr/min)
:W(tr/min)
[tr/mn]
[tr/mn]
10 1000 mode
hypo synchrone
5 500
0 0
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
t [s] t [s]
(a) Vitesse de la turbine. (b) Vitesse mécanique de l’arbre.
Fig. II. 10 : Vitesse de la turbine et vitesse mécanique de l’arbre.
Les figures (II.11.a) et (II.11.b) présentent respectivement la variation du rapport de
vitesse et le coefficient de puissance Cp en fonction du temps. On vérifie, que les valeurs de
coefficient de puissance n’atteignent pas la valeur théorique maximale donnée par Betz
(0,59). La puissance aérodynamique disponible au niveau de la turbine Paero et le couple
aérodynamique Taero sont illustrés respectivement dans les figures II.11.c et II.11.d. Les
figures II.11.e et II.11.f montrent respectivement le couple issu du multiplicateur et le couple
appliqué par la MADA qui agissent directement sur l’arbre.
54
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
0.22 7
6
0.21
5
C p [pu]
lamda [pu]
[pu]
4
0.2
3
2
0.19
1
0
0.18 0 50 100 150 200
0 50 100 150 200 t [s]
t [s]
(a) Coefficient de puissance en fonction du temps. (b) Rapport des vitesses en fonction du temps.
5 5
x 10 x 10
15 10
10
Taero [Nm ]
Paero [W ]
4
5
2
0 0
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
t[s] t [s]
(c) Puissance aérodynamique. (d) Couple aérodynamique.
10000 0
8000 -2000
T e m [N m ]
6000 -4000
T g [N m ]
4000 -6000
2000 -8000
0 -10000
0 50 100 150 200 0 50 100
150 200
t [s] t [s]
(e) Couple du multiplicateur. (f) Couple électromagnétique de la MADA.
Fig. II. 11: Résultats de simulation de la turbine éolienne.
55
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
R.:t !t 1 !
Cp f (O, E )
v G
Adaptation du
Turbine éolienne couple Commande en couple de l’MCC
Le modèle représentant l’ensemble de la turbine (Figure II.7) est implémenté sur une
carte numérique PCL 812 PG en utilisant le toolbox XPC Target de MATLAB Simulink. La
commande en couple de la machine utilisée dans le banc expérimental (Fig. II.13) revient à
fixer le courant d’induit de celle-ci. Cette action peut être mise en œuvre à l’aide d’une boucle
de courant dont la référence serait justement le courant image du couple désiré.
56
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
M o d èle d e H ach eu r à
la tu r b in e 4 Q u a d r a n ts
PC L _81 2PG
M CC M A D A
II.2.4.3.Résultats expérimentaux
Dans cette section, nous allons présenter les résultats expérimentaux de l’émulation de
la turbine via la commande en couple de la machine à courant continu.
1A 100V
U
I
0.5A 0.5A
(a) Courant de référence et courant d’induit de la (b) Tension appliquée aux bornes d’induit et courant
machine. d’induit.
100 tr/mn 4
57
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
dIsd
vsd Rs isd Z sIsq (II-13)
dt
dIsq
vsq Rs isq Z sIsd (II-14)
dt
dIrd
vrd Rr ird ZrIrq (II-15)
dt
dI rq
vrq Rr irq Z r I rd (II-16)
dt
Isd Ls isd Lm ird (II-17)
Isq Ls isq Lm irq (II-18)
Ird Lr ird Lm isd (II-19)
Irq Lr irq Lm isq (II-20)
Dans ces équations, Rs, Rr, Ls et Lr sont respectivement les résistances et les inductances
du stator et du rotor de la MADA. vsd , vsq , vrd , vrq , isd , isq , ird , irq ,Isd ,Isq ,Ird et Irq représentent
respectivement les composantes selon les axes d et q des tensions statoriques et rotoriques,
des courants et des flux.
Le couple électromagnétique est exprimé par:
Tem p (I sd i sq I sq i sd ) (II-21)
Les puissances active et réactive statorique et rotorique de la MADA sont respectivement
58
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
données par :
Ps v sd i sd v sq i sq (II-22)
Qs v sq i sd v sd i sq (II-23)
Pr vrd ird vrq irq (II-24)
Qr vrq ird vrd irq (II-25)
La fréquence de la tension statorique étant imposée par le réseau électrique, la pulsation
des courants rotriques est donnée par :
Zr Z s p: (II-26)
Z r et Z s représentent respectivement les pulsations des tensions rotoriques et statoriques
en rad/s. Les angles Ts et Tr sont obtenus respectivement par intégration de Z s et Zr .
t
°T s ³ Z s dt T s
°
0
0
® t
(II-27)
°
°T r ³ Zr dt T r 0
¯ 0
o o
OsE
Or E o
Od
o o repère d, q
Oq
)s o
OrD
Tr
Ts Axe rotorique
o
Vs o
Osa
0 Axe statorique
59
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
dI sq
I sq 0 (II-28)
dt
Isd Is (II-29)
Is Ls isd Lm ird (II-30)
0 Ls isq Lm irq (II-31)
Lm
I rd VLr i rd I sd (II-32)
Ls
I rq VLr i rq (II-33)
L2m
En posant V 1 (coefficient de dispersion), les composantes directe et en
L s Lr
quadrature des tensions de la MADA s’écrivent :
dI sd
v sd R s i sd |0 (II-34)
dt
v sq R s i sq Z s I sd | Z s I s (II-35)
di rd
v rd Rr i rd VLr eq (II-36)
dt
di rq
v rq Rr i rq VLr e d eI (II-37)
dt
Avec :
eq Z r V Lr i rq (II-38)
ed Z r VLr i rd (II-39)
Lm
eI Zr Is (II-40)
Ls
A partir des équations (II.30 et II.31), les courants statoriques peuvent être exprimés en
fonction des courants rotoriques comme suit :
Is L
isd m ird (II-41)
Ls Ls
L
isq m irq (II-42)
Ls
60
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
L
Tem pI s m irq (II-43)
Ls
Les expressions des puissances active et réactive peuvent être simplifiées en remplaçant
les équations (II-34), (II-35), (II-41) et (II-42) respectivement dans (II-22) et (II-23).
Lm
Ps v s i rq (II-44)
Ls
vsIs vs Lm
Qs ird (II-45)
Ls Ls
Le schéma bloc représentant le modèle mathématique ainsi simplifié de la MADA est
illustré dans la figure II.17.
Lm
Zr I
Ls s
vrq 1 irq L v Ps
m s
R r sV L r Ls
Z rV L r
Lm I s Tem
p
Ls
Z rV Lr
vrd 1 ird L v Qs
m s
R r s V Lr Ls
vs I s
Ls
Fig. II. 17 : Schéma bloc du modèle simplifié de la MADA.
ir imr
vmr vc
mr
(a) REM du convertisseur coté rotor de la MADA. (b) REM du convertisseur coté réseau.
Fig. II. 18 : REM des convertisseurs coté rotor de la MADA et coté réseau.
61
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
ir1 it1
ir 2 it 2
ir 3 it 3
Fig. II. 19 : Interconnexion des deux convertisseurs statiques via un bus continu.
L’évolution de la tension du bus continu est donnée par les formules suivantes :
1 t 0 'T 1
'T ³ t 0
vc (t ) ic(t ) dt vc(t 0 ) (II-46)
C
ic imr imt (II-47)
C représente la capacité du bus continu. La REM et le schéma bloc relatifs à ce dernier
sont représentés comme suit :
imr vc imr ic 1 1 vc
C s
vc imt imt
(a) REM. (b) Schéma bloc.
Fig. II. 20 : Modèle du bus continu.
vt2 vg2
v t3 vg3
62
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
it 3 it1 it 2 (II-50)
Les tensions aux bornes des impédances de ligne du filtre s’écrivent :
v rt 1 Rt it 1 (II-53)
v rt 2 Rt it 2 (II-54)
Les vecteurs vt, it et vg sont définis comme suit :
ª vt1 º
vt «v » (II-55)
¬ t2 ¼
ª it1 º
it «i » (II-56)
¬ t2 ¼
ª v g1 º
«v » vg (II-57)
¬ g2 ¼
La REM et le schéma bloc du filtre de sortie sont illustrés dans la figure II.22.
vg1
vt2 vlt2 1
(a) REM.
s it2
vrt2
Rt
63
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
is ig
it is1 is2
vg
(a) REM. (b) Schéma bloc.
Fig. II. 23 : REM et schéma-bloc du couplage au réseau.
En rassemblant tous les modèles caractéristiques des sous ensembles de la chaîne de
conversion établis précédemment, la REM de tout le système est obtenue (Fig. II.24) :
64
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
65
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
1
Taero C p _ max U S v 3 (II-63)
2.: t
Cp_max
Cp
opt
66
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
1
Tg _ ref
Taero (II-64)
G
Si on suppose que la vitesse de rotation de la génératrice est fixe pendant la durée
d’étude, le couple électromagnétique de référence peut s’exprimer comme suit :
Tem _ ref Tg (II-65)
Ce qui conduit à écrire :
1
Tem _ ref C p _ max U S v 3 (II-66)
2.: t G
~
La vitesse de la génératrice permet l’estimation de la vitesse de rotation : t de la turbine
à partir de la relation suivante:
~ 1
:t : (II-67)
G
Où : est la mesure de la vitesse.
En supposant que l’angle d’orientation des pales est constant, la vitesse du vent peut
être estimée comme suit :
ˆ
R:
v t
(II-68)
Oopt
Le couple électromagnétique de référence aura alors pour expression:
1
Tem _ ref C p _ max USR 5 : 2 (II-69)
2.O3opt
La Figure II.27 résume le schéma bloc de la stratégie MPPT sans mesure de la vitesse de
vent.
67
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
R t
1
v G
1 1 1
2 3
2: t C p USR v G Js
~
1 Tg 1
2~3
2:t C p USR v G
v R: t
t 1
OCp _ max G
Fig. II. 27 : Schéma bloc de la stratégie MPPT sans mesure de la vitesse du vent.
II.8.2.2.Contrôle de la MADA
Le contrôle de la MADA à travers le convertisseur connecté à son rotor doit assurer le
couple nécessaire permettant de faire varier la vitesse mécanique du générateur afin d’extraire
le maximum de puissance, en imposant des tensions rotoriques adéquates à la MADA. La
référence de la puissance réactive étant généralement nulle pour la stratégie de commande
MPPT.
A partir de l’équation II.43, il est clair que le couple peut être contrôlé par action sur la
composante en quadrature du courant rotorique de la MADA irq .
Ls
irq _ ref Tem _ ref (II-70)
pLmI s
D’une manière similaire, la composante directe du courant rotorique est utilisée pour
contrôler la puissance réactive générée (équation II.45). On peut donc écrire ce qui suit :
Is Ls
ird _ ref Qs _ ref (II-71)
Lm v s Lm
68
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Le diagramme simplifié du contrôle du convertisseur coté MADA dans ce cas est illustré
comme suit (Fig. II.28).
Te m _ r e f C o n trô l eu r irq _ r ef v rq _ re f
d e co u p l e
Signaux de commande
~ C o n trô l eu r C o n trô leu r d e
Is d e co u ra n t co n v ert is se u r
~
Is vs irq ird
vs
Ls
~
Is ~
Is
(a) Contrôleur de couple. (b) Contrôleur de puissance réactive.
69
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
0 100
-1000
50
-2000 Qs
Qs [VAR]
Qs_ref
Tem [Nm]
-3000
0
-4000
Tem_ref
-5000
-50
-6000
Tem
-7000 -100
50 100 150 200 50 100 150 200
t [s] t [s]
(a) Couple électromagnétique (référence et simulé). (b) Puissance réactive (référence et simulée).
0 0
-50
-500 -100
irq [A]
-250
-1500
-300
50 100 150 200 50 100 150 200
t [s] t [s]
(c) Composante en quadrature du courant rotorique. (d) Composante directe du courant rotorique.
5
x 10
2 2000
Pr
0
1500
-2
:W(tr/min)
Ps,Pr [W]
[tr/mn]
-4 1000
-6
500
-8 Ps
0
-10 0 50 100 150 200
50 100 150 200 t [s]
t [s]
(e) Puissance active statorique et rotorique. (f) Vitesse mécanique.
Fig. II. 30 : Résultats de simulation de la commande du système éolien par la
stratégie MPPT.
70
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Zoom
0 0
-500 -500
-1000 -1000
500
ir1 [A]
-500
-1000
1500 1500
1000 vc 1000 vc
500 500
ir1,2,3 [A]
ir1,2,3 [A]
0 0
-500 -500
-1000 -1000
-1500 -1500
98 99 100 101 102 166 167 168 169 170 171 172
t[s] t[s]
(b) Zoom sur la vitesse et le courant rotorique pour le (c) Zoom sur la vitesse et le courant rotorique pour le
passage du fonctionnement de l’hyper à l’hypo passage du fonctionnement de l’hypo à l’hyper
synchrone. synchrone.
Fig. II. 32 : Résultats de simulation du passage d’un régime de fonctionnement à un autre.
71
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
1000
it1 [A],vg1 [V]
vg1
500
it1
0
-500
-1000
2000 2000
1500
1500
3*it1 [A],vg1[V]
3*it1 [A],vg1[V]
1000
1000
vg1
vg1 500
500 it1
0
0
it1
-500
-500
150 150.01 150.02 150.03 150.04 150.05 150.06
81 81.01 81.02 81.03 81.04 81.05 81.06 t[s]
t[s] (c) Zoom sur la vitesse et le courant rotorique pour le
(b) Zoom sur la vitesse et le courant rotorique pour le fonctionnement hypo-synchrone.
fonctionnement hyper-synchrone.
Fig. II. 33 : Résultats de simulation pour le fonctionnement hypo et hyper synchrone.
72
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
en faisant contribuer tous les acteurs aux services système: Le contrôle de la puissance active,
la fréquence, la puissance réactive, la tension et ainsi que les tolérances en mode défaut) [Han
05], [Abo 07]. Dans ce cas les éoliennes sont contrôlées pour fournir des puissances active et
réactive constantes pendant une certain durée. Celles-ci sont fixées par une unité de
supervision centrale selon un plan de production des puissances donné par le gestionnaire de
réseau.
73
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Driver Driver
vc
Ts Tr Contrôle Contrôle Ts
Contrôle du convertisseur coté MADA
P P P
Du Du
ird rotoriques continu lignes it d
Pc_ref
Ps_ref Qs_ref vc_ref Pt_ref Qt_ref
Paero_i Pr_i
ACE
PWF_ref QWF_ref
74
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Signaux de commande
P s_ref i rq _ref v rq_ ref
Contrôle des Contrôle des
C ontrôle du
Q s_ref pui ssanc e s de la ird _ref coura nt
v rd_ re f c onvertiss eur
MA D A rot oriq ues
~
Is vs ird irq
Fig. II. 35 : Schéma synoptique du contrôle du convertisseur coté MADA.
Ps _ ref L Q s _ ref L
s irq _ ref s ird _ ref
Lm Lm
1
Lm
~
vs vs Is
(a) Contrôleur de la puissance active. (b) Contrôleur de la puissance réactive.
Fig. II. 36 : Schémas blocs des contrôleurs des puissances active et réactive.
75
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
Lm ~
e~I _ ref Zr I sd (II-78)
Ls
c) Contrôle rapproché du convertisseur
Le troisième étage de contrôle est celui du convertisseur (Fig. II.38) qui reçoit à l’entrée
les tensions de référence et génère les ordres de commande (impulsions aux interrupteurs).
Les composantes directe et en quadrature des tensions de référence subissent la
transformation inverse de Park comparées à une porteuse.
1
irq _ref Régulateur vrq_ ref
PI 0
vrd _ ref vr1_ ref
Signaux de commande
ed _ref eI _ref
isd dq
irq Estimation des vr 2_ ref
FEM
Zr
ird
vrq _ ref abc vr3 _ref
i rd _ref Régulateur vrd _ ref
eq _ref
PI
Découplage
vc 1
2
76
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
ic _ ref . La puissance nécessaire pour charger ce condensateur Pc _ ref est obtenue simplement
par la multiplication du courant de charge ic _ ref et la tension vc .
Pc _ ref vc ic _ ref (II-79)
En négligeant les harmoniques dus aux commutations et les pertes dans la résistance du
filtre et dans les convertisseurs statiques, la puissance active de référence transitant par le
convertisseur coté réseau Pt _ ref est obtenue par la soustraction de la puissance Pc _ ref de la
Le schéma bloc du contrôle du bus continu est montré dans la figure II.39.
~
Pr
vc
77
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
vtd vtq itd it q
Fig. II. 40 : Diagramme du contrôle du convertisseur coté réseau.
Les puissances active et réactive transitant à travers le convertisseur coté réseau, peuvent
être exprimées en utilisant les composantes de Park des tensions apparaissant au niveau du
filtre ( vtd , v tq ) et les courants traversant le filtre ( itd , itq ) :
Pt _ ref
itd _ ref (II-89)
vg
Qt _ ref
itq _ ref (II-90)
vg
Le bloc diagramme du contrôle des puissances est montré dans la figure (II.41)
Pt _ ref Qt _ ref
itq _ ref itd _ ref
vg vg
78
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
II.8.3.5.Résultats de simulation
L’analyse par simulation effectuée, traite du système éolien permettant le contrôle des
puissances active et réactive à travers la commande découplée de ces dernières (Fig. II.36)
Les Figure II.43.a et II.43.b montrent que les puissances active et réactive délivrées par la
MADA suivent bien les références correspondantes. Ceci est dû au contrôle des composantes
en quadrature et directe du courant de la MADA (Fig. II.43.c et Fig. II.43.d). Les figures
II.43.e et II.43.f illustrent respectivement les puissances actives statorique et rotorique, et la
vitesse mécanique de l’arbre.
79
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
5 5
x 10 x 10
0 1
Qs
-2 0
Ps
-1
Qs [VAR]
-4
Ps [W]
-2
-6
-3
-8 -4
Ps_ref Qs_ref
-10 -5
50 100 150 200 50 100 150 200
t [s] t [s]
(a) Puissance active (référence et simulée). (b) Puissance réactive (référence et simulée).
0 0
-200
-500
-400
irq [A]
ird [A]
-1000 -600
-800
-1500
-1000
50 100 150 200 50 100 150 200
t [s] t [s]
(c) Composante en quadrature du courant rotorique. (d) Composante directe du courant rotorique.
5
x 10 2500
5
2000
0
W [tr/mn]
1500
Ps,Pr [W]
Pr
1000
-5
Ps 500
-10 0
50 100 150 200 50 100 150 200
t [s] t [s]
(e) Puissance active statorique et rotorique. (f) Vitesse mécanique.
Fig. II. 43 : Résultats de simulation de la commande découplée des puissances active et
réactive.
Il est à noter que durant la période ou Qs_ref = 0, le courant statorique délivré par la
MADA is est en opposition de phase par rapport à la tension réseau vg (Fig.44.b), la MADA
n’injecte que de la puissance active dans le réseau. Lorsque la référence de la puissance
réactive passe de 0 à -400 kVAR, le courant statorique devient en avance de phase par rapport
à la tension réseau (Fig.44.c). Dans ce cas, la MADA fournit au réseau de la puissance
réactive en plus de celle active.
80
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
A B
1000
-500
-1000
Zoome
50 100 150 200
t[s]
(a) courant statorique et tension réseau.
is1
is1 1000
1000
vg1 vg1
500 500
0 0
-500 -500
-1000 -1000
100 100.01 100.02 100.03 100.04 100.05 100. 150 150.01 150.02 150.03 150.04 150.05 150.06
t[s] t[s]
(b) Allure du courant statorique et tension réseau (b) Allure du courant statorique et tension réseau
(Qs=0). (Qs 0).
Fig. II. 44 : Evolution du courant statorique et rotorique de la MADA.
II.8.3.6.Résultats d’expérimentation
Afin de valider expérimentalement les résultats obtenus par simulation de la commande
du système éolien à base de MADA de puissance de 1.5MW, un banc expérimental d’un
système de puissance réduite est utilisé. Ce dernier est constitué d’une machine asynchrone
alimentée par un variateur de vitesse qui émule une turbine éolienne, entraînant une MADA
de 4.5 kW, dont les paramètres sont listés dans le tableau II.1. Le contrôle de cette dernière est
effectué à travers un convertisseur back-to-back connecté à son enroulement rotorique d’un
coté et au réseau de l’autre. L’algorithme de contrôle par découplage des puissances active et
réactive est implémenté grâce à une carte DSpace DS1104.
81
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
A B
i rq (1div = 8 .5A)
Ps_ref (1div=1k W)
ird (1div = 8.5 A)
Ps (1 div=1kW)
ir1 (1div =7.5A)
Qs (1div=5 00Var)
(a) Puissance active et réactive (référence et mesurée). (b) Courants rotorique et statorique.
(c) Zoom sur les courants rotorique et statorique au (d) Zoom sur les courants rotorique et statorique au
point A. point B.
ir1(1div = 12A)
is1(1div = 5A)
(e) Allures de la tension et courant rotoriques, et le (f) Courant statorique et tension réseau.
courant statorique.
Fig. II. 45 : Résultats expérimentaux de la commande découplée des puissances
active et réactive.
Les formes d’ondes de la Figure II.45.a montrent que les puissances active et réactive
réelles suivent bien les valeurs de références. L’évolution du courant rotorique de la MADA
(Fig. II.45.b) illustre bien le fait que sa composante en quadrature contrôle la puissance active
82
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
alors que celle directe contrôle la puissance réactive. La tension de sortie du convertisseur
coté rotor de la MADA est en phase avec le courant rotorique (Fig.45.e) ce qui explique que
le mode de fonctionnement dans ce cas est hypo-synchrone (: = 1200 tr/min). Il est à noter
aussi que la fréquence du courant rotorique et beaucoup plus faible comparée à celle du
courant statorique. La tension et le courant statorique sont en opposition de phase (Fig.45.e),
ainsi le générateur ne délivre que de la puissance active au réseau.
II.9. Conclusion
Dans ce chapitre nous nous sommes intéressés à la modélisation et la commande du
système éolien à base de la MADA. En premier lieu, les modèles analytiques des différents
constituants du système éolien ont été établis. Une représentation schématique de type REM
et schéma bloc alors été menée pour chacun des constituants avant de procéder à la synthèse
d’un système de commande.
Afin de mener l’étude expérimentale dans des conditions réelles, tout en conservant un
environnement de travail adéquat, le système éolien a été émulé. En effet, l’aspect générateur
de couple caractéristique de ce dernier a été réalisé à l’aide d’une machine à courant continu à
excitation séparée dont l’induit est alimenté par une source de courant. Le comportement de
l’ensemble ainsi conçu a été simulé afin de sonder ses capacités à reproduire les effets
escomptés.
Deux stratégies de commande du système éolien ont été détaillées. La stratégie MPPT
permet de fournir la totalité de la puissance active produite au réseau électrique avec un
facteur de puissance unitaire. Cependant, la commande découplée des puissances active et
réactive permet de réguler les puissances active et réactive fournies au réseau selon des
consignes bien définies par le gestionnaire du réseau. Enfin, des résultats de simulation et
d’expérimentation de la commande du système éolien complet par les deux stratégies ont été
présentés pour valider les performances de la commande.
83
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
84
Chapitre II : Modélisation et dispositif de commande d’un système éolien à base de MADA.
[Fran 02b] B. François, J.P. Hautier, “Design of a Fault Control System for a N.P.C.
Multilevel Inverter”, IEEE International Symposium on Industrial Electronics (IEEE ISIE
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G
[Ghe 09] T. Ghennam, B. Francois, E.M. Berkouk, “Local supervisory algorithm for reactive
power dispatching of a wind farm”, 13th European conference on power electronics and
applications (EPE 2009), Barcelona, Spain, 5-8 September 2009.
[Gui 00a] X. Guillaud, P. Barre, J.P. Hautier, “Modeling, control and causality: the Causal
Ordering Graph”. 16th IMACS world congress, 2000.
[Gui 00b] X. Guillaud, P. Barre, J.P. Hautier, “Synthesis of control law with the method of
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4, pp 1917-1921, 2000.
H
[Han 05] D. Hansen, P. Sorensen, “Grid support of a wind farm with active stall wind turbines
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[Han 06] A. D. Hansen, P. Sorensen, F. Iov, F. Blaabjerg, “Centralised power control of wind
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[Hau 03] J.P. Hautier, P. Barre, “The Causal Ordering Graph, A tool for system modelling
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[Hug 05] F. M. Hughes, O. Anaya-Lara, N. Jenkins, and G. Strbac, “Control of DFIG-based
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[Mul 00] S. Muller, M. Deicke, R. W.De Doncker, “Doubly-Fed Induction Generators
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P
[Pen 10] L. Peng, “ Reconfiguration du dispositif de commande d’une éolienne en cas de
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T
[Tan 04] K. Tan and S. Islam, “Optimum control strategies in energy conversion of PMSG
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vol. 19, no. 2, pp. 392-399, June 2004.
85
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
III.1. Introduction
Durant la dernière décennie, le marché des générateurs éoliens à vitesse variable a été
orienté vers des systèmes de production éolienne d’une capacité d’1 MW et plus. Par
exemple, les éoliennes de 5 MW de REpower et 6 MW d’Enercon ont déjà été installées
récemment sur des sites off-shore car les coûts d'installation et de maintenance pour une
turbine peuvent être réduits [Pen 10]. Pour ce genre d’application, les machines asynchrones à
double alimentation, utilisées comme génératrices éoliennes et les convertisseurs multi-
niveaux [Rod 02], [Fra 08], utilisés comme interface d’électronique de puissance, sont
préférés pour fournir au réseau électrique terrestre une puissance électrique élevée contrôlable
[Ghe 10a].
Les avantages de l'onduleur multi-niveaux sont bien connus depuis le premier onduleur
NPC qui a été proposé en 1981 par Nabae et al [Nab 81]. La topologie particulière des
onduleurs multi-niveaux augmente la puissance convertie car la tension de blocage de chaque
interrupteur correspond à la moitié de la tension du bus continu [Tol 99], [Pen 98], [Won 01],
[Shu 07]. En outre, le contenu harmonique de la tension modulée est beaucoup plus réduit
comparé à celui des onduleurs à deux niveaux avec la même fréquence de commutation [Ras
01].
Plusieurs stratégies de commande des onduleurs multi-niveaux ont été proposées pour
contrôler soit les tensions [Gup 07], [Lak 07], [Gra 06], [Leo 09], [Gup 06], [Lóp 08], soit les
courants [Bod 01] [Loh 05] [Shu 08] [Ghe 07a]. Selon leur mode du contrôle du courant, elles
peuvent être classées en deux catégories: les méthodes indirectes et les méthodes directes.
La modulation triangulo-sinusoïdale et la modulation vectorielle appartiennent à la
première catégorie. Elles sont considérées parmi les stratégies de modulation les plus
populaires pour les convertisseurs de puissance en raison de leur fonctionnement à fréquence
fixe. Néanmoins, ces stratégies sont généralement utilisées avec un régulateur proportionnel
intégral pour contrôler les courants triphasés [Loh 03].
L’alternative la plus simple pour contrôler les courants du convertisseur multi-niveaux
est d'utiliser un contrôle direct des courants. Pour déterminer les instants de commutation pour
86
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
chaque bras du convertisseur, la commande par hystérésis conventionnel basée sur trois
comparateurs à hystérésis indépendants est la méthode la plus simple à implémenter. En outre,
cette méthode ne nécessite aucune connaissance des paramètres de la charge. Cependant, elle
souffre d'un fonctionnement à haute fréquence, des interactions entre les courants de ligne
[Tek 05] et du problème du déséquilibre des tensions du bus continu.
Dans le but de contrôler les puissances active et réactive du système éolien qui sont liées
directement au courant rotorique de la MADA, deux commandes directes du courant du
convertisseur NPC à trois niveaux seront développées dans le présent chapitre. Nous
présenterons, au début, la commande directe du courant basée sur l’hystérésis à zones carrées
que nous avons proposé dans [Ghe 07b], [Ghe 07c], [Ghe 10a]. Ensuite, une autre commande
directe des courants basée sur l’hystérésis à zones circulaires sera détaillée [Ghe 10b]. Nous
mettrons l’accent particulièrement sur l’intérêt de cette dernière en terme de l’amélioration de
la forme d’onde des tensions de sortie du convertisseur et de leur contenu harmonique en
s’appuyant sur la simulation et l’expérimentation. Ceci est confirmé par des résultats de
simulation et d’expérimentation.
87
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
T41 T 42 T 43
N
Fig.III. 2 : Schéma électrique du convertisseur triphasé à structure NPC.
III.2.1.2.Modèle instantané
Pour assurer un bon fonctionnement du convertisseur NPC, les deux tensions aux bornes
des condensateurs doivent être maintenues égales à la moitié de la pleine tension continue.
u s1
vc1 vc 2 (III-1)
2
Pour bien éclaircir le fonctionnement du convertisseur NPC triphasé, nous avons pris la
première cellule de commutation (Fig. III.3.a) comme exemple :
88
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
P Signaux de Fonctions de
us1 vc 1 commande Connection vL
T11 D 11 T 1c T 2c T3c T4c um1N f1c f2c f3c i1 i2
um2
1 1 0 0 us1 1 0 0 u m1
T 21 D21 us1 0 f11 f12 f13
i1 0 1 1 0 1 0 im 1
1 2
um1N 0 0 1 1 0 0 0 1 vc1
O f21 f22 f23
vc2 im 2
us1
f 1c
T 31 D 31 x um1N us2 f31 f32 f33
x
f2c
T41 D 41
x
x (c) Diagramme matriciel du
us1 us2 convertisseur.
N f3c
x
(a) première cellule de commutation. x
89
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Les tensions composées modulées découlent des tensions du bus continu et des fonctions
de conversion selon :
R5 : u m1 m11u s1 m21u s 2 (III-8)
R6 : u m 2 m12 u s1 m22 u s 2 (III-9)
Les courants modulés sont obtenus à partir des courants du filtre et des fonctions de
conversion selon :
R7 : im1 m11is1 m12is 2 (III-10)
R8 : im 2 m21is1 m22is 2 (III-11)
Les tensions simples modulées sont donc déterminées à partir des tensions composées
comme suit:
1
R9 : v m1 2u m1 u m2 (III-12)
3
1
R10 : vm 2 um1 2um2 (III-13)
3
Le schéma bloc du convertisseur triphasé NPC à trois niveaux est illustré sur la figure
III.4.
us 1 um 1 v m1
R9, R10
R5 , R6
us 2 um 2 v m2
fr c R 1, R2 mr c
R 3, R4
i1 i m1
i2 R 7, R8 i m2
90
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
91
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
- umr et imr représentent respectivement les vecteurs des tensions composées et des
courants modulés correspondant au convertisseur côté MADA,
- umt et imt représentent respectivement les vecteurs des tensions composées et des
courants modulés correspondant au convertisseur coté réseau,
- ir et it représentent respectivement les courants rotoriques et les courants du filtre,
- mr et mt représentent respectivement les matrices de conversion du convertisseur coté
MADA et coté réseau.
On considère que les tensions simples à la sortie des deux convertisseurs sont équilibrées,
leurs expressions peuvent être formulées comme suit:
1 ª 2 1º
R15 : v mr u mr (III-24)
3 «¬ 1 2 »¼
1 ª 2 1º
R16 : v mt u mt (III-25)
3 «¬ 1 2 »¼
vmr et vmt représentent respectivement les vecteurs des tensions simples de sortie des
convertisseurs côté MADA et coté réseau.
La REM et le schéma bloc du modèle du convertisseur coté MADA et coté réseau sont
illustrés respectivement sur les figures III.6 et 7.
vm r
us um r
R11
R15
mr
ir i mr
R 12
us u mt vm t
R13
R16
mt
it im t
R 14
92
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
i c1 T1 i1
C1
T2 Ti Ti Ti
u s1 im 2 i2
ic 2 T3 i3
C2 Ti P Ti O Ti N
i 1, 2, 3
Le tableau III.1 définit les états du commutateur T1 de la première phase. Les états du
commutateur sont définis comme suit :
- Positif (P) lorsque les deux interrupteurs du haut sont fermés,
- Zéro (O) lorsque les deux interrupteurs du milieu sont fermés,
- Négatif (N) lorsque les deux interrupteurs du bas sont fermés.
93
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
§ 2S 4S ·
& 2¨ j0
j
3
j ¸ jx
vs ¨ v m1e v m 2 e v m3 e 3 ¸ Avec e cos x j sin x (III-28)
3¨ ¸
© ¹
La combinaison des états des interrupteurs des 3 bras engendrent 27 vecteurs de tension
dans le plan ! (Fig.III.9), dont 24 sont actifs et 3 sont nuls. Les 24 vecteurs actifs sont
scindés en trois catégories selon leur longueur : grande, moyenne et petite (Fig.III.10).
E
2
u s1
& & & 3
v17 v9 v16
u s1
& & 2
& & v v22 &
v10 v23 3 v2
&
v8 u s1
6
& &
&
v18 v4 v 21 &
v15 D
& &
v24 v1
& & &
& v0 v7 v14
& & v13
v11 v5 & &
& v
v25 v6 26
&
v18 ( NPP)
&
v15( PNN ) D &
v 4 (OPP)
&
v1 ( POO)
D & & D
v 24 ( NOO ) v 21 (ONN )
&
v 7 ( PPP) &
& v0 (OOO)
v14 ( NNN ) & & &
& v13 ( PNO) v5 (OOP) v 6 ( POP)
v11 ( NOP) & &
v 25 ( NNO ) v 26 (ONO)
Le tableau III.2 montre les différentes configurations des commutateurs avec les vecteurs
de tension correspondants.
94
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
95
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
L’hexagone petit (Fig.III.10.c) comporte douze vecteurs dont l’expression est donnée
comme suit :
& 1 kS
vs u s1 e( j ) Avec k ^0,1, 2, 3, 4, 5` (III-29)
6 3
Ces vecteurs ont un effet sur la tension du point milieu « O » car leur application
connecte un ou deux courants issus de la charge au point milieu. En effet, six vecteurs parmi
eux permettent de charger le condensateur du haut C1, tandis que, les six autres le décharge.
La figure III.12 présente les deux configurations correspondant aux vecteurs
& &
v1 ( POO ) et v 21 (ONN ) qui permettent d’obtenir la tension u s1 . La figure III.12.a montre que
2
&
lors de l’application du vecteur v1 ( POO ), le courant du point neutre im 2 est négatif si le
courant i1 est positif (im 2 i1 0). Ceci provoque la décharge du condensateur C1 et, par
conséquent, la charge du condensateur C2. Par contre, lors de l’application du vecteur
&
v 21 (ONN ) (Fig.III.12.b), le courant du point neutre im 2 est positif si le courant i1 est positif
(im 2 i1 ! 0), ce qui conduit à la charge du condensateur C1 et la décharge du condensateur
C2.
im 2 i2 i3 i1 im 2 i1
(a) Configuration correspondant au vecteur petit (b) Configuration correspondant au vecteur petit
& &
v1 ( POO) . v21 (ONN ) .
Fig.III. 12 : Convertisseur idéal équivalent pour les vecteurs petits.
De la même manière, l’hexagone medium (Fig.III.10.b) se compose de six vecteurs
& & & & & &
( v8 , v9 , v10 , v11 , v12 , v 23 ), leur expression est donnée comme suit:
& u s1 kS S
vs e( j j ) Avec k ^0,1, 2, 3 , 4, 5` (III-30)
6 3 6
Ces vecteurs sont obtenus par la combinaison des états P, O et N. Ils ont un effet sur la
tension du point milieu car leur application induit la connexion d’un des courants de lignes au
point milieu. Par conséquent, un déséquilibre des tensions aux bornes des deux condensateurs
C1 et C2 est engendré. La figure III.13.a montre un exemple de configuration correspondant à
&
l’application du vecteur moyen v8 ( PON ) . Dans ce cas, le courant du point
milieu (im 2 i2 ) peut être négatif ou positif selon le signe du courant i2 et par conséquent un
déséquilibre de la tension du point milieu se produit. En outre, aucun vecteur, parmi les cinq
96
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
& 2 kS
vs u s1 e( j ) Avec k ^0,1,2,3,4,5` (III-31)
3 3
Leur application n’a aucun effet sur la tension du point milieu car le courant traversant
les deux condensateurs Cl et C2 est le même. En plus, le point milieu est isolé des trois phases
du convertisseur. La figure III.13.b montre un exemple de configuration correspondant au
&
vecteur moyen v15 ( PNN ) .
im 2 i2 im 2 0
(a) Configuration correspondant au vecteur (b) Configuration correspondant au vecteur
& &
moyen v8 ( PON ) . grand v15 ( PNN ) .
Fig.III. 13 : Convertisseur idéal équivalent pour les vecteurs moyens et grands.
im r2 im t2
ir2 i t2
ic 2
C2 vc2
DC AC
97
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
En considérant que les valeurs des deux condensateurs sont égales, les tensions à leurs
bornes s’obtiennent à partir de l’intégration de leurs courants respectifs ic1 et ic2, selon :
1 t 0 'T 1
'T ³ t 0
vc1 (t ) ic (t ) dt vc1 (t 0 ) (III-32)
C 1
1 t 0 'T 1
'T ³ t 0
vc 2 (t ) ic (t ) dt vc2 (t 0 ) (III-33)
C 2
vc1(t0) et vc2(t0) présentent respectivement les valeurs initiales des tensions aux bornes
des deux condensateurs C1 et C2.
Les expressions des courants (ic1, ic2) traversant respectivement les condensateurs (C1,
C2) sont données comme suit :
ic1 imr1 imt1 (III-34)
ic 2 ic1 imr 2 imt 2 (III-35)
La REM et le schéma bloc du bus continu sont donnés dans la figure III.15.
im r1 ic1 vc1
1
s
imr us
us1
im t1
us imt im r2 ic2 1
s vc2
im t2
(a) REM (b) Schéma bloc
Fig.III. 15 : REM et schéma bloc du bus continu.
98
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Driver Driver
us1
Contrôle du convertisseur coté MADA
Pc_ref
PWF_ref QWF_ref
Comme nous avons vu dans le chapitre précédent (équations II.71 et II.72) que les
composantes en quadrature et directe de référence du courant rotorique (irq_ref , ird_ref ) de la
MADA sont issues respectivement des contrôleurs des puissances active et réactive de la
99
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
MADA (Fig. III.17.a). D’une manière similaire, et à partir des équations II.89 et II.90, les
composantes en quadrature et directe de référence du courant du filtre coté réseau (itq_ref et
itd_ref) sont issues respectivement des contrôleurs des puissances active et réactive coté réseau
(Pt_ref et Qt_ref) (Fig. III.17.b).
Ps _ ref L Pt _ ref Qt _ ref
s irq _ ref Q s _ ref L
s ird _ r ef itq _ ref itd _ ref
Lm
Lm
1
vsq vsq Lm
vg vg
~
Is
(a) Contrôleur des puissances active et réactive de la MADA. (b) Contrôleur des puissances active et
réactive coté réseau.
Fig.III. 17 : Schémas bloc des contrôleurs des puissances active et réactive.
ªi º ªi º
« rD _ ref » ª cos T r sin T r º « rd _ ref » (III-36)
«i » «¬ sin T r cos T r »¼ «i »
¬ rE _ ref ¼ ¬ rq _ ref ¼
avec r l’angle à appliquer sur les grandeurs rotoriques, calculé à partir de l’équation (II-27).
Les composantes ( irD , irE ) sont issues de la transformation de Concordia des courants
rotoriques mesurés.
ª 3 º
ªi º « 0 » ª i º
« rD » « 2 » « r1 » (III-37)
«¬ irE »¼ « 1 »« »
«¬ 2 » ¬ir 2 ¼
2 ¼
100
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
De manière analogue, les courants de référence du filtre coté réseau et ceux mesurés sont
transformés dans le repère orthogonal stationnaire !. Leurs composantes (it _ref et it!_ref),
( itD et itE ) sont exprimées comme suit :
III.3.3.1.Principe de la commande
La commande vectorielle directe du courant basée sur l’Hystérésis à Zones Carrées
(HZCA) a été proposée dans [Ghe 07a], [Ghe 07c], [Ghe 10a] afin de permettre l’équilibrage
des tensions du diviseur capacitif engendré [Ghe 07c].
L’idée de base de cette technique originale est de maintenir le vecteur de courant de
charge mesuré dans des zones d’hystérésis, délimitées par des carrés, dans le plan !. La
figure III.18 montre le schéma général de cette technique de commande. Les étapes sur
lesquelles cette technique s’articule sont :
-Le calcul d’erreur et sa dérivée,
-La détection de la zone et du secteur d’emplacement du vecteur d’erreur,
-La mesure de la tension du point milieu 'u s1 ,
101
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
us1u s2
Numéro de zone
dérivée de l’erreur Calcul de l’erreur
'iD
Eq (III.41)
Détection du Secteur
Détection de la zone
Numéro du
secteur
(Table III. 4)
'i E
(Table III. 3 )
Sélection du vecteur
irE _ ref
frc
irD
Eq (III.44 et 45)
irE Calcul de la
d'iD d'iE
dt dt
L’analyse du système est effectuée dans le repère orthogonal stationnaire !. Les deux
vecteurs de courants de référence ir _ ref et mesuré ir peuvent être exprimés dans ce repère
comme suit :
°i r _ ref ir _ refD j ir _ refE
® (III-40)
°̄ir irD jirE
Pour les trois courants de référence qui sont supposés sinusoïdaux et équilibrés, la pointe
du vecteur de référence décrit un cercle autour de son origine (Fig.III.19.a).
De manière similaire, le vecteur d’erreur est défini par :
°'i irD irD _ ref
® (III-41)
°̄'i irE irE _ ref
Son expression dans le repère orthogonal stationnaire ! est la suivante :
'i 'iD j 'iE (III-42)
Pour corriger cette erreur, quatre catégories de vecteurs tensions du convertisseur sont
disponibles (nuls, petits, moyens et grands). Trois bandes d’hystérésis hl, h2 et h3 dans ce
système fournit quatre zones bornées par des carrés (Fig.III.19.b).
102
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
E E
'i
'iE
'i
& &
ir ir
& &
ir _ ref ir _ ref
D
D 'iD
(a) Trajectoire du vecteur de courant de référence. (b) Les quatre zones d’hystérésis dans le repère
orthogonal stationnaire !.
Fig.III. 19 : Localisation du vecteur d’erreur dans les quatre zones d’hystérésis.
III.3.3.2.Détection de la zone
&
La pointe du vecteur du courant de référence i r _ ref est située au centre de la zone AI.
&
La pointe du vecteur du courant mesuré i r peut être située dans l'une des quatre zones AI, AII,
AIII ou AIV qui sont délimitées respectivement par les carrés de coté c1 h1 , c 2 h2 h1 ,
c3 h3 h1 h2 (Fig.III.19). Le choix des valeurs des trois bandes d'hystérésis (hl, h2 et
h3) dépend de la valeur du courant de référence et de la dynamique de contrôle désirée. Le
tableau III.3 donne les conditions d'appartenance du vecteur d’erreur 'i aux différentes
zones.
Conditions d’appartenance Zones
'iD h1 / 2 & 'i E h1 / 2 AI
h1 / 2 'iD h2 / 2 & h1 / 2 'i E h2 / 2 AII
h2 / 2 'iD h3 / 2 & h2 / 2 'i E h3 / 2 AIII
'iD ! h3 / 2 & 'i E ! h3 / 2 AIV
Table III. 3: Zones et conditions d’appartenance correspondantes.
III.3.3.3.Détection du secteur
Comme montré sur la figure III.20, la zone AI représente le secteur (S5). La zone AII est
subdivisée en quatre secteurs symétriques qui sont S1, S2, S3 et S4. Chacun d’eux est délimité
h h h h
par les longueurs des cotés suivantes ( 1 , 2 et 2 1 ). De manière similaire, la zone AIII
2 2 2
est scindée en quatre secteurs symétriques (S6, S7, S8 et S9). Chacun d’eux est délimité par les
103
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
h h h h2
longueurs des cotés suivantes ( 2 , 3 et 3 ). La zone AIV est subdivisée également en
2 2 2
h
quatre secteurs (S10, S11, S12 et S13). Ceux-ci sont délimités uniquement du coté bas par 3 . En
2
effet, treize secteurs dénombrés de 1 à 13, dans lesquels se trouve la pointe du vecteur
d'erreur, peuvent être distingués.
x x
2 2
h3 h3 x h3
2 2
h2 h2 2
2 2
h3 h2 x
x
2 2
h2 h1 h3 2
h2 h3
2 h2 2
2 2
h1 2
h2 h1 h1 h2 h1 h3 h2 h2 h3 h2 x h3 h3 x h3
2 2 2 2 2 2 2
2 2
h2
h2
h2 h1 2 h3 h3
2
2 2 2 x x
h2 h2 h3 h2 2 2
2 2 2 x h3
2
x x
2 2
La détermination du secteur dans lequel se trouve la pointe du vecteur d'erreur parmi les
& &
treize secteurs est basée sur le signe des composantes 'iD et 'iE du vecteur d’erreur. Le
tableau III.4 résume les conditions d’appartenance du vecteur d’erreur aux différents secteurs
possibles.
Zone
i! i" AI AII AIII AIV
+ + S5 S1 S6 S10
- + S5 S2 S7 S11
+ - S5 S3 S8 S12
- - S5 S4 S9 S13
Table III.4: Secteurs et conditions d’appartenance correspondantes.
104
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
(Fig.III.21.c). Sinon, l'un des vecteurs de tension de l’hexagone large sera appliqué lorsque la
pointe du vecteur d'erreur est située dans la zone AIV (Fig.III.21.d).
E
x ! h3
d'iD d'iE
'iD 0 et 'iE 0 (III-43)
dt dt
Toutefois, si les conditions (III.43) ne sont pas vérifiées, un vecteur de tension actif doit
être sélectionné pour inverser la tendance naturelle de la trajectoire de l’erreur et l’orienter
pour atteindre les zones d'hystérésis.
Pour mieux expliquer la règle de sélection du vecteur de tension approprié dans chaque
zones (AII, AIII et AIV), le secteur S1 situé dans la zone AII (Fig.III.22) est pris comme exemple.
Dans ce cas, les deux composantes et ! de l’erreur de courant sont positives, par contre,
leurs dérivées peuvent être positives ou négatives. De ce fait, quatre cas peuvent être
distingués pour le choix du vecteur de tension approprié (tableau III.5)
On note que:
d'iD d'iD
P signifie !0 (III-44)
dt dt
d'iE d'iE
N signifie 0 (III-45)
dt dt
105
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
E
& &
v3 h2 v2 d'iD d'iE Vecteur
Cas
dt dt Appliqué
&
& & 1 P P v5
v4 'i
v1 &
2 N P v5
D &
h1 3 P N v4
4 N N VTN
& &
v5 v6
Fig.III. 22 : Localisation du vecteur d’erreur Tableau III.5 : Table de commutation pour le
dans le secteur S1 de la zone AII. secteur S1 de la zone AII.
Pour les autres secteurs (S2,…, S13), la stratégie suivie est la même. Elle consiste à choisir
systématiquement le vecteur qui réduit le vecteur erreur 'i .
106
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
semi-conducteurs des deux convertisseurs (Fig.III.23) doivent supporter une tension plus
élevée [Ghe 07d], [Laf 00].
imr 1 P imt 1
T’13 T’12 T’11 ic1 T11 T12 T13
MADA us1 C1
vc1 RESEAU
T’23 T’22 T’21 T21 T22 T23
ir1 it1
1 imr 2 imt2 1
ir2 umr1 O umt1 it2
2 2
umr2 ic2 umt2
3 3
T’33 T’32 T’31 C2 T31 T32 T33
vc2
N
Fig.III. 23: Convertisseur back-to-bak NPC à trois niveaux.
A partir de la figure III.23 et des deux équations III.34 et 35, la dérivé de l’erreur en
tension a pour expression :
d (v c1 v c 2 ) 1
ic1 ic 2 imt 2 imr 2 id 0 (III-46)
dt C
& & &
Lorsqu’un vecteur nul parmi les trois ( v0 ou v7 ou v14 ) est appliqué, les fonctions de
conversions sont nulles ainsi que les tensions modulées et les courants modulés (équation III-
8, III-9, III-10, III-11). Dans ce cas, le courant du point neutre id 0 sera nul, et par conséquent
les deux courants ( ic1 et ic 2 ) traversant les deux condensateurs (C1 et C2) seront égaux
(équation III-46). De ce fait, les tensions aux bornes des deux condensateurs ( vc1 et vc 2 )
auront la même évolution (équation III-32 et 33), ce qui ne modifiera pas l’équilibre du
diviseur capacitif. Cependant, lorsqu’un vecteur petit ou moyen est appliqué, une ou deux
tensions simples seront nulles. De ce fait, un courant traversant les diodes clampées
id 0 produira un déséquilibre de la tension du diviseur capacitif. Si ce courant est positif, le
condensateur C1 se charge, sinon il se décharge. En effet, le déséquilibre de la tension du
diviseur capacitif apparaît lorsque 'u s1 vc1 vc 2 z 0 ou id 0 z 0 .
Le problème du déséquilibre peut être résolu par le réglage de chaque tension du diviseur
capacitif séparément en utilisant un redresseur externe à MLI multi niveaux [Chi 00] ou par
une modulation vectorielle particulière qui utilise des configurations redondantes des vecteurs
de tension [Bou 07] [Fra 02].
Avec la stratégie de contrôle présentée dans cette section, la tension du point milieu peut
être facilement régulée à la moitié de la tension du bus continu et par conséquent les tensions
du diviseur capacitif peuvent être équilibrées par le biais des configurations redondantes des
vecteurs de tension. En effet, parmi les 27 vecteurs de tension (Tableau III.2), les Vecteurs
107
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Petits de tension du petit hexagone présentent une redondance pour un même niveau de
tension de sortie. Le choix du vecteur de tension approprié doit satisfaire les deux conditions
suivantes:
- Le contrôle des courants rotoriques de la MADA avec l’HZCA proposée,
- La régulation de la tension du point milieu à la moitié de la tension du bus continu en
utilisant les configurations redondantes des vecteurs de tension.
Le tableau III.6 illustre le courant imr2 traversant le point milieu pour les différentes
combinaisons d’interrupteurs issues de l’application des vecteurs du petit hexagone.
Dans notre travail, nous avons supposé que le courant imt 2 est une perturbation. De ce
fait, nous avons choisi d’équilibrer les tensions du bus continu avec le convertisseur coté
MADA. Le courant imr 2 est estimé grâce au tableau III.6 en utilisant deux capteurs pour
mesurer les courants rotoriques de la MADA. Selon l’effet désiré sur le bus continu (de
manière à le stabiliser), on choisit le bon vecteur parmi les deux vecteurs redondants. En effet,
si un petit vecteur est sélectionné, alors, selon le signe des courants alternatifs et la mesure du
déséquilibre u s1 vc1 vc 2 , un vecteur chargeant ou déchargeant le condensateur C1 est
appliqué afin de corriger le déséquilibre (Tableau III.7).
Vecteur 1 ou 4 3 ou 6 2 ou 5
Courant ir1 0 ir1 ! 0 ir 2 0 ir 2 ! 0 (ir1 ir 2 ) 0 (ir1 ir 2 ) ! 0
& & & & & & & & & & & &
'us1 ! 0 v21 , v4 v1 , v24 v23 , v6 v3 , v26 v5 , v22 v2 , v25
& & & & & & & & & & & &
'u s1 0 v1 , v24 v21 , v4 v3 , v26 v23 , v6 v2 , v25 v5 , v22
Tableau. III.7: Procédure de sélection des vecteurs tensions pour l’équilibrage des
tensions du diviseur capacitif.
108
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Les tables de commutations pour chacun des secteurs sont obtenues en suivant le même
raisonnement que pour le tableau III.5. Les tableaux III.8, III.9, III.10 et III.11 montrent
respectivement les tables de commutation de chacun des secteurs des zones AI, AII, AIII et AVI.
' u s1 ! 0
109
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Les résultats obtenus avec l’application de la commande par l’HZCA sur le convertisseur
NPC à trois niveaux, pour contrôler les puissances transmises au réseau à travers le stator de
la MADA, sont illustrés sur la figure III.25.
Les figures III.25.a et b montrent que les puissances active et réactive délivrées par le
stator de la MADA au réseau suivent leurs références en contrôlant les composantes ! du
courant rotorique (Fig.III.25.e), résultant de la transformation des composantes en quadrature
et directe dans le repère !. La figure III.25.f illustre la tension composée du convertisseur
coté rotor. Nous constatons que cette tension présente des sauts de niveaux (la tension
composée modulée passe de us1 à 0 sans passer par le niveau de tension intermédiaire us1/2, et
de -us1 à 0 sans passer par le niveau de tension intermédiaire -us1/2). Ceci engendre des pertes
de puissance supplémentaires et peut créer des disfonctionnement pour les interrupteurs du
convertisseur.
Le problème du déséquilibre de la tension du point milieu peut apparaître dans les
secteurs des zones AIII et AIV lorsque les vecteurs des hexagones moyen et grand sont utilisés.
Cependant, l'erreur est toujours renvoyée aux secteurs de la zone AII. Par conséquent, la
tension du point milieu est maintenue constante et égale à la moitié de la tension du bus
continu u s1 / 2 en utilisant les configurations redondantes des vecteurs de tension.
La figure III.26 illustre en premier lieu les résultats de simulation issus de l’application
de l'algorithme HZCA sans équilibrage des tensions du diviseur capacitif durant l’intervalle
de temps t >0 0.25s @ . Par conséquent, le condensateur supérieur C1 se décharge (Fig.III.26.a)
et le condensateur inférieur C2 se charge (Fig.III.26.b). Ce déséquilibre de tension affecte
directement les tensions de sortie du convertisseur, comme le montre la Fig.III.26.c. A
t 0.25s , le contrôle de la tension du point milieu rentre en service. Par conséquent, les
tensions aux bornes des deux condensateurs vc1 et vc 2 commencent à converger vers la moitié
de la tension du bus continu ( u s1 / 2 ).
110
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
0 1000
Ps 500 Qs
-500
Qs [VAR]
-1000
Ps [W]
Ps_ref -500
Qs_ref
-1500
-1000
-2000 -1500
-2500 -2000
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
t [s] t [s]
(a) Puissance active statorique (référence et simulée). (b) Puissance réactive statorique (référence et simulée).
0 -5
irq
ird
-5 -10
irq [A]
ird [A]
irq_ref ird_ref
-10 -15
-15 -20
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
t [s] t [s]
(c) Composante en quadrature du courant rotorique. (d) Composante directe du courant rotorique.
20
500
10
V )
iralph,irbet [A]
r a b ([V]
0
V Umr1
-10
-500
-20
111
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
montre la figure III.26.f. D’une manière similaire, au point B, où 'u s1 est positive et la pointe
&
du vecteur d'erreur est située dans la zone AII, le vecteur v24 ( NOO) est appliqué pour
augmenter la tension aux bornes du condensateur C1.
350 A B
5
300
4
Vc1 (V)
250 3
Area
Zone
200 2
1
150
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0
0.0904 0.0906 0.0908 0.091 0.0912 0.0914 0.0916 0.0918
t(sec)
[s](s)
t time (a) t [s]
time (sec) (d)
450
0.4
400
Vc1-Vc2 (V)
0.2
Vc2 (V)
350
0
300
-0.2
250 -0.4
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0.0904 0.0906 0.0908 0.091 0.0912 0.0914 0.0916 0.0918
t t(sec)
[s](s) (b)
time tt(sec)
[s] (e)
1000 30
Vecteur appliqué
Applied v ector
500
Umr1 (V)
Vra (V)
20
Vrab
0
10
-500
-1000 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0.0904 0.0906 0.0908 0.091 0.0912 0.0914 0.0916 0.0918
t [s](s)
t (sec)
time (c) t t(sec)
[s] (f)
La figure III.27 illustre le mouvement de la pointe du vecteur d’erreur dans les trois
zones AI, AII et AIII et la figure III.28 présente le mouvement de la pointe du vecteur d’erreur
dans les quatre secteurs de la zone AII.
eE eE
i! i! i!
Areai"AI i"AII
Area Areai"AIII
(a) (b) (c)
Fig.III. 27 : Mouvement du vecteur d’erreur dans les trois premières zones.
(a) Zone AI, (b), Zone AII, (c) Zone AIII.
112
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
i" i"
i! i!
(b) (a)
i" i"
(c) i! (d) i!
Fig.III. 28 : Mouvement du vecteur d’erreur dans les quatre secteurs de la zone AII.
(a) Secteur S1, (b) Secteur S2, (c) Secteur S3, (d) Secteur S4
113
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
u s1 u s1
u s1 u s1
2 2
umr1
umr1
t3 t4 t5 t6 0 t t3 t4 t5 t6 0 t
t0 t1 t2 t0 t1 t2
-u s 1 -u s 1
2 2
u
- s1 u
- s1
(a) Tension composée idéale. (b) Tension composée lors de l’application de l’HZCA.
Fig.III. 29 : Tension composée d’un convertisseur triphasé NPC à trois niveaux.
&
v17
'i
&
v10
&
v11
&
v13
& &
v19 v 20
En utilisant le tableau III.1 les tensions V1O, V2O et V3O peuvent être calculées et les
tensions composées umr1, umr2 et umr3 peuvent être déduites (Tableau III.12)
114
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
III.3.4.1.Principe de la commande
Cette stratégie de commande consiste à limiter le mouvement du vecteur d’erreur du
courant dans trois zones d’hystérésis bornées par deux cercles de rayon r1 h1 et
r2 h1 h2 . Par ailleurs, l'équilibrage des tensions du diviseur capacitif est assuré en
115
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
utilisant les configurations redondantes des vecteurs de tension. La figure III.31 illustre le
schéma général de contrôle du courant par HZCI. Il est scindé en quatre étapes : le calcul de
l’erreur, la détection de la zone, la détection du secteur et la sélection du vecteur de tension.
us1us2
Détection du secteur
irE _ref Calcul de l’ erreur
(Table III.13)
(Eq.III. 41) Trc
irD
Numéro de zone
Numéro de
secteur
irE 'iE
III.3.4.2.Détection de la zone
Les deux courants rotoriques, celui de référence ir _ ref et celui mesuré ir , ainsi que
l’erreur entre eux 'i peuvent être exprimés dans un repère orthogonal stationnaire ! en
utilisant les équations (III-40 et III-42).
Dans ce repère, deux bandes d’hystérésis hl et (hl + h2) engendrent trois zones
d’hystérésis (Fig.III.32). La pointe du vecteur de courant de référence ir_ref est située au centre
de la zone AI alors que la pointe du courant mesuré ir peut se situer dans l’une des trois zones
(AI, AII et AIII).
La première zone AI est définie comme la surface entourée par le cercle de rayon r1 h1
La deuxième zone AII est définie comme la surface délimitée par les deux cercles de rayons
r1 h1 et r2 h1 h2 respectivement. La troisième zone AIII est située en dehors du cercle
de rayon r2 .
Les valeurs de h1 et h2 dépendent de la valeur du courant de référence et de la dynamique
du contrôle désirée. Le choix de h1= 0 peut augmenter la fréquence de commutation car ce
choix élimine l’utilisation du vecteur nul. Néanmoins, il permet d’avoir une dynamique rapide
du contrôle du courant. Par ailleurs, le choix du rayon h2 différent de 0 (h2 0, h2> h1>0) est
indispensable pour permettre l’équilibrage des tensions du diviseur capacitif en utilisant les
configurations redondantes des vecteurs de tension (section III.3.3.5).
Le tableau III.13 résume les conditions qui doivent être remplies pour que la pointe du
vecteur d'erreur soit située dans chaque zone particulière.
116
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
E
AIII Condition Zone
'iD2 'iE2 h1
AII
'i AI
AI
'i
h1 'i 'iD2 'i E2 h1 h2
' i!
r1 r2 AII
ir
'i 'iD2 'iE2 ! h1 h2 AIII
ir_ref
III.3.4.3.Détection du secteur
Comme illustré sur la figure III.33, la zone AI représente le secteur S0, la zone AII est
subdivisée en six secteurs : S1, S4, S7, S10, S13 et S16. L’angle entre deux secteurs consécutifs
est égal à 60°. A titre d’exemple, le secteur S1 est localisé entre -30° et 30° (Fig.III.34).
La zone AIII est scindée en douze secteurs qui sont : S2, S3, S5, S6, S8, S9, S11, S12, S14, S15,
S17 et S18. L’angle entre deux secteurs adjacents est égal à 30°. Par exemple, le secteur S1 est
situé entre -15° et 15°(Fig.III.34).
Le secteur pointé par le vecteur d'erreur est détecté selon les deux conditions suivantes:
- La zone d’appartenance de la pointe du vecteur d'erreur,
&
- L'angle T entre le vecteur d'erreur 'i et la parallèle à l'axe .
L'angle T est défini par l'expression suivante:
§ ' iE ·
T arctan ¨¨ ¸
¸ (III-47)
© ' iD ¹
h1 h2 >h1+h2
E
S6 30°
S8 S5 ! S3
15°
S9 S7 S4 S3
S0 o S1 S2 30° 60°
S11 S10 i S1 S2 T
i! iref
S12 S13 S16 S18 'i S18 -15°
S14 S17
ir_ref S15 iL -30°
ir D i D
117
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
La pointe du vecteur d'erreur peut être située dans l'un des 19 secteurs en fonction de la
valeur de l'angle T et du numéro de la zone.
Les tableaux III.14 et III.15 représentent les conditions à remplir pour que le vecteur
d'erreur 'i appartienne à chaque secteur particulier.
-Si la pointe du vecteur d'erreur est située dans le secteur S3 de la zone AIII (Fig.III.35.c), le
&
meilleur choix pour retourner le vecteur d'erreur vers la zone d'hystérésis AII est le vecteur v11 .
&
-Si la pointe du vecteur d'erreur est située dans le secteur S2 de la zone AIII (Fig.III.35.d), v18
118
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
est le vecteur de tension approprié pour retourner le vecteur d'erreur vers la zone d'hystérésis
AII.
h1 +h2 >h1+h2 >h1+h2
h1
S6
S8 S5
S7 S4 S9 S3
S0 S10 S1 S11 S2
S13 S16 S12 S18
S14 S17
S15
& &
& v17 ( NPN ) v16 ( PPN )
& & v 9 (OPN )
v 23 ( NON ) v 22 ( OON )
& &
v3 (OPO ) v2 ( PPO) & &
v10 ( NPO ) v8 ( PON)
(a) Zone AI (b) Zone AII (c) Zone AIII (d) Zone AIII
Fig.III. 35 : Situation de la pointe du vecteur d’erreur dans les trois zones d’hystérésis et règle
de sélection du vecteur de tension.
Les secteurs de l’erreur du courant de la zone AII sont décalés de 30° par rapport aux
secteurs de la tension de l’hexagone petit (Fig.III.35.b). De manière analogue, les secteurs de
l'erreur du courant S3, S6, S9, S12, S15 et S18 de la zone AIII sont décalés de 15° par rapport aux
secteurs de tension de l'hexagone moyen (Fig.III.35.c). De même, les secteurs de l'erreur du
courant S2, S5, S8, S11, S14 et S17 de la zone AIII sont décalés de 15 ° par rapport aux secteurs de
la tension de l'hexagone grand (Fig.III.35.d). Le choix des secteurs est effectué de manière à
permettre un fonctionnement correct du convertisseur triphasé NPC à trois niveaux grâce à
une meilleure sélection des vecteurs de tension.
Pour mieux comprendre ce processus de sélection du vecteur de tension, nous
considérons le cas où la pointe du vecteur d'erreur est située dans le secteur S1 (Fig.III.36).
& &
Dans ce cas, le vecteur de tension approprié à appliquer est v4 (OPP) ou v24 ( NOO) . Le
prochain vecteur de tension qui doit être appliqué est:
&
- v18 ( NPP) si la pointe du vecteur d’erreur se déplace vers S2,
&
- v11 ( NOP ) si la pointe du vecteur d’erreur se déplace vers S3,
&
- v10 ( NPO) si la pointe du vecteur d’erreur se déplace vers S18,
& &
- v5 (OOP) ou v25 ( NNO ) si la pointe du vecteur d’erreur se déplace vers S4,
& &
- v3 (OPO) ou v23 ( NON ) si la pointe du vecteur d’erreur se déplace vers S16,
119
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
On remarque que, pour tous les cas, le vecteur appliqué est toujours adjacent au vecteur
& &
v 4 ou v 24 . Ceci permet de fournir une tension de sortie composée à cinq niveaux et qui
respecte la succession des niveaux (sans saut de niveau avec le niveau zéro).
E
& & &
v3 or v23
v10 S3
S4
& & &
v18 v4 or v24 i S1 S2
& S0
v0
&
v7
& & S16
v11 & &
v5 or v25
v14 S18
D
Fig.III. 36 : Processus de sélection du vecteur de tension.
Le choix du vecteur approprié de tension doit satisfaire les deux conditions suivantes:
- le contrôle des courants rotoriques de la MADA avec l’HZCI proposée,
- le contrôle de la tension du point milieu en utilisant les vecteurs redondants.
Les tableaux III.16, III.17 et III.18 montrent respectivement les tables de commutation de
chacun des secteurs des zones AI, AII et AIII.
S S3 S S6 S S
&2 & &5 & &8 &9
v18 v11 v19 v12 v 20 v13
Zone AIII
S11 S12 S14 S15 S17 S18
& & & & & &
v15 v8 v16 v9 v17 v10
Tableau III.18 : Table de commutation pour la zone AIII.
120
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
III.3.4.6.Résultats de simulation
Les résultats de simulation présentés pour la commande du système éolien avec l’HZCI
sont obtenus avec les mêmes paramètres que pour la méthode précédente :
C1 C2 750 uF , Rt 1 , Lt 12mH , u s1_ref 600V , les bandes d’hystérésis sont
définies par h1 0.2 A et h2 0.4 A . Les figures III.37.a et b montrent que les puissances
active et réactive délivrées par le stator de la MADA au réseau suivent leurs références en
contrôlant les composantes !" du courant rotorique (Fig.III.37.e) par l’HZCI.
0 1000
Ps 500 Qs
-500
Qs [VAR]
-1000
Ps [W]
Ps_ref -500
Qs_ref
-1500
-1000
-2000 -1500
-2500 -2000
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
t [s] t [s]
(a) Puissance active statorique (référence et simulée). (b) Puissance réactive statorique (référence et simulée).
0 -5
irq
ird
-5 -10
irq [A]
ird [A]
irq_ref ird_ref
-10 -15
-15 -20
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
t [s] t [s]
(c) Composante en quadrature du courant rotorique. (d) Composante directe du courant rotorique.
1000
20
10 500
iralph,irbet [A]
Umr1 [V]
0 0
-10
-500
-20
-1000
4.6 4.8 5 5.2 5.4 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
t[s] t [s]
(e) Composantes et ! du courant rotorique. (f) Tension à la sortie du convertisseur coté rotor.
Fig.III. 37 : Résultats de simulation de la commande du convertisseur coté rotor de la MADA.
121
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Zoom
0 0
-5 -10
-10
-20
-15
2 4 6 8 10 4.95 5 5.05
t[s] t[s]
(a) Courant statorique. (b) Zoom du courant statorique et de la tension réseau.
Fig.III. 38 : Evolution du courant statorique de la MADA.
-1000 1000
-1200 500
Pt Qt_ref
Qt [Var]
Pt [W]
-1400 0
Qt
-1600 -500
Pt_ref
-1800 -1000
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
t[s] t[s]
(a) Puissance active transitée par le convertisseur coté (b) Puissance réactive transitée par le convertisseur coté
réseau (référence et simulée). réseau (référence et simulée).
10 1000
5 500
italph,itbet [A]
Umt1 [V]
0 0
-5 -500
-10 -1000
4.95 5 5.05 1.96 1.98 2 2.02 2.04 2.06
t[s] t [s]
(c) Composantes et ! du courant du filtre. (d) Tension composée à la sortie du convertisseur coté
réseau.
Fig.III. 39 : Résultats de simulation de la commande du convertisseur coté réseau par HZCI.
122
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
0 0
-10
-5
-20
-10
2 4 6 8 10 4.95 5 5.05
t[s] t[s]
(a) Courant du filtre. (b) Zoom du courant du filtre et de la tension réseau.
Fig.III. 40 : Evolution du courant du filtre.
La Figure III.40 présente l’évolution du courant du filtre coté réseau et son zoom durant
l’intervalle t [4.95s 5.05s ] .
603 302
602
us1_ref us1 301 vc2
601
vc1,vc2 [V]
us1 [V]
600 300
599
299 vc1
598
597 298
2 4 6 8 10 2 4 6 8 10
t [s] t [s]
(a) Tension du bus continu (référence et simulée). (b) Tensions aux bornes des deux condensateurs.
123
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
20
vg 1
20
0 0
-10
-10
-20
-20
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 1.96 1.98 2 2.02 2.04 2.06
t[s] t[s]
(a) Courants rotoriques de la MADA. (b) Courant du filtre et tension réseau durant le
fonctionnement hypo synchrone.
1000
vg 1
20
0 0
-10
-500
-20
-1000
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 4.95 5 5.05
t [s] t[s]
(c) Tension composée du convertisseur coté MADA. (d) Courant du filtre et tension réseau durant le
fonctionnement hyper synchrone.
20 20
15 15
Sm
Sr
St
S
10 10
5 5
0 0
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 3.2 1.96 1.98 2 2.02 2.04 2.06
t [s] t [s]
(e) Secteur correspondant au vecteur d’erreur du (f) Secteur correspondant au vecteur d’erreur du
courant rotorique. courant du filtre.
Fig.III. 42 : Résultats de simulation de la transition entre les deux modes de fonctionnements
(hypo et hyper synchrone).
La figure III. 42 concerne le courant rotorique, la tension composée du convertisseur coté
rotor, le secteur d’erreur du courant rotorique, le secteur d’erreur du courant du filtre et le
courant du filtre, durant une transition du régime hypo synchrone au régime hyper synchrone.
Nous constatons que durant le régime de fonctionnement hypo synchrone (Fig. III.42.b),
le courant du filtre est en phase avec la tension du réseau, cela signifie que le circuit du rotor
124
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
de la MADA absorbe une puissance active du réseau. Cependant, ce courant est en opposition
de phase par rapport à la tension du réseau pendant le régime hyper synchrone (Fig. II.42.d)
ce qui explique que le rotor de la MADA fournit lui aussi une puissance active au réseau.
Pour comparer les deux stratégies de contrôle du courant (HZCA et l’HZCI) appliquées
au convertisseur triphasé NPC à trois niveaux, nous avons calculé le spectre harmonique de la
tension de sortie du convertisseur pour chacune d’elles. Il est à noter qu’à partir des figures
III.43.a et b que le spectre harmonique de la tension de phase obtenu par l’HZCI (13,54%) est
plus faible comparé à celui obtenu par l’HZCA (22,8%). Cela est dû au bon choix des secteurs
d’erreur qui favorise l'utilisation des vecteurs de tension adjacents lors de l’application de la
stratégie HZCI.
Mag (% of Fundamental)
Mag (% of Fundamental)
100 100 10
Mag (% of Fundamental)
10
Mag (% of Fundamental)
8 8
80 80 6
6
4
60 4 60
2 2
40 0
40 0
50 100 150 200 50 100 150 200
Zoom
Zoom
Harmonic order Harmonic order
20 20
0 0
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
Harmonic order Harmonic order
(a) Spectre harmonique de la tension de phase donné par (b) Spectre harmonique de la tension de phase
HZCA. donné par HZCI.
Fig.III. 43 : Spectre harmonique de la tension de phase.
Afin de montrer l’avantage des deux stratégies de commande, en terme de réduction des
d’interférences des commutations des trois phases. Il est judicieux de comparer les signaux de
commande de l’interrupteur T11 issus de l’application de ces commandes avec ceux issus avec
l’hystérésis conventionnel à trois niveaux (Fig.III.44).
T11 T21
i r_ref 1 Comparateur à hystérésis
+
- 3niveaux (Eq III.48) T 31 T41
ir1
T12 T22
ir ref 2 Comparateur à hystérésis
+- 3niveaux (Eq III.48) T32 T42
ir2
T 13 T23
ir_ref 3 Comparateur à hystérésis
+- 3niveaux (Eq III.48) T33 T43
ir3
Fig.III. 44 : Principe de la commande par hystérésis classique trois niveaux.
L’hystérésis conventionnel à trois niveaux applique trois niveaux de tension ( u s1 / 2 ,
u s1 / 2 et 0) pour chaque phase. Ces niveaux de tension sont calculés en tenant compte de la
valeur d'erreur de courant 'i ir _ ref ir et des deux bandes hystérésis h1 et h2 (bandes
d’hystérésis supérieure et inférieure).
u s1 / 2 si 'i ! h2
°
v ®0 si (h1 'i h2 ) or ( h2 'i h1 ) (III-48)
° u / 2 si 'i h
¯ s1 2
125
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
i r1 i (A)
[A]
A]
5 5
4.5 4.5
0.0248 0.025 0.0252 0.0254 0.0256 0.0248 0.025 0.0252 0.0254 0.0256
tt[s]
(s) tt[s]
(s)
1.5 1.5
1 1
Tnc11
11
Tnc
0.5 0.5
0 0
-0.5 -0.5
0.0248 0.025 0.0252 0.0254 0.0256 0.0248 0.025 0.0252 0.0254 0.0256
tt[s]
(s) tt[s]
(s)
(a) Avec l’hystérésis conventionnel à trois niveaux. (b) Avec la méthode HZCI.
Fig.III. 45 : Signal de commande du premier interrupteur du convertisseur NPC avec deux
méthodes : (a) Avec Hystérésis conventionnel à trois niveaux, (b) Avec l’HZCI.
III.3.4.7.Résultats expérimentaux
Le banc expérimental (Fig.III.46) est constitué d’une machine asynchrone alimentée par
un variateur de vitesse de type (Lexium). Cette machine, qui émule la turbine éolienne,
entraine une MADA de 4.5 kW dont les paramètres sont listés dans le chapitre II section
(II.8.3.6). L’alimentation variable de la MADA est effectuée par un convertisseur triphasé
NPC à trois niveaux d’une puissance de 6kVA connecté au circuit de son rotor.
C o nv ertiss eu r
D S PA C E + P C
E m u la teu r de
la tu rb ine éo lie nn e
MADA
C onn ex io n
r ésea u
126
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
Ps (1div=670W att) i rq
Qs_ref (1div=400Va r)
ird_ref
Qs (1div=400 Var)
ird
(a) Puissance active statorique (référence et mesurée). (b) Composantes en quadrature et directe du courant
rotorique (référence et mesurée).
ir _ref ir!_ref
(e) Tension réseau et courant statorique (Q = 0). (f) Tension réseau et courant statorique (Q " 0).
Fig.III. 47 : Résultats expérimentaux de la commande découplée des puissances active et
réactive.
A partir de la Figure III.47.a, il est clair que les puissances active et réactive réelles
suivent leurs références même durant les changements de référence de la puissance active (à
t 0.2 s et t 0.8s ) et ainsi que la puissance réactive (à t 0.35s et t 0.65s ). La figure
III.47.b montre des évolutions temporelles similaires et prouve que la composante en
127
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
quadrature du courant rotorique contrôle la puissance active alors que la composante directe
contrôle la puissance réactive.
A B C D
Ps (1div=670Watt)
Qs (1div=400Va r)
128
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
r (1div =2rd)
r (1div =2rd)
(a) Transition du mode hypo au mode hyper synchrone (b) Transition du mode hyper au mode hypo synchrone
Fig.III. 49 : Résultats expérimentaux durant le changement de mode de fonctionnement.
v c 1 ( 1 d iv =2 3 V )
v c 2 ( 1 d iv =2 3 V )
u mt 1 (1 d iv =2 4 0 V )
(a) ch1 : Tensions aux bornes des deux condensateurs, (b) Secteur
ch2 : Tension composée à la sortie du convertisseur.
(1 di v =0 .4A )
(c) Erreur du courant rotorique dans le plan ! (d) Les 27 vecteurs de tension appliqués
Fig.III. 50 : Résultats expérimentaux de la commande du convertisseur NPC à trois niveaux.
129
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
III.4. Conclusion
Dans ce chapitre, nous nous sommes intéressés à la commande du système éolien en
utilisant des convertisseurs triphasés NPC à trois niveaux. Dans ce contexte, nous avons
détaillé deux stratégies de contrôle direct du courant du convertisseur basées essentiellement
sur l’hystérésis vectoriel de courant.
En opposition à l’hystérésis classique à trois niveaux, la commande directe du courant
basée sur l’Hystérésis à Zones Carrées (HZCA) regroupe les trois erreurs du courant dans un
seul vecteur dont le déplacement de sa pointe est délimité par des zones carrées. Treize
secteurs, constituant quatre zones d’hystérésis, ont été déterminés. Cette technique de
commande a l’avantage de ne pas engendrer d’interférences entre les commutations des trois
phases car elle regroupe les trois erreurs des courants triphasés dans un seul vecteur d’espace.
En outre, le contrôle du point milieu et par conséquent l’équilibrage des tensions du diviseur
capacitif peut être facilement réalisé en utilisant les configurations redondantes des vecteurs
de tension. Cependant, les tensions de sortie du convertisseur présentent des sauts de niveaux
avec la valeur zéro à cause de la non utilisation des vecteurs adjacents lors de la sélection du
vecteur de tension à appliquer. Par conséquent, le risque de disfonctionnement des
composants à semi conducteur constituant le convertisseur augmente. Cette technique de
commande a été vérifiée par une simulation numérique et les résultats obtenus confirment le
bon contrôle des courants rotoriques et ceux du filtre coté réseau, ainsi qu’au bon réglage de
la tension du point milieu.
La commande directe du courant basée sur l’Hystérésis à Zones Circulaires (HZCI)
repose aussi sur le regroupement des trois erreurs de courant en un seul vecteur dont le
déplacement de sa pointe est borné par des zones circulaires. En effet, la pointe du vecteur
d’erreur peut être située dans dix-neuf secteurs constituant les trois zones d’hystérésis.
Les deux techniques de commande HZCA et HZCI ont été appliquées au convertisseur
back-to-back NPC à trois niveaux pour commander les puissances active et réactive du
système éolien transmises au réseau électrique en contrôlant les courants rotoriques de la
MADA et les courants traversant le filtre coté réseau. Les résultats de simulation de
130
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
l’application des deux techniques pour la commande du système éolien ont confirmé les
performances de la commande.
L’implémentation de la technique HZCI a permis, non seulement le contrôle du courant
et de la tension du point milieu, mais également de remédier au problème des sauts de tension
grâce au bon choix du nombre et de la position des secteurs et par conséquent au bon choix du
vecteur de tension appliqué. Cette technique de commande a été validée expérimentalement
par une implémentation sur une carte DSpace DS1104 pour contrôler un système réel à base
d’une MADA d’une puissance de 4.5kW. Par ailleurs, elle peut être adaptée pour la
commande des convertisseurs ayant des niveaux supérieurs à trois.
131
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
132
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
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133
Chapitre III : Application des convertisseurs multi-niveaux pour la commande d’un système éolien
134
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
IV.1. Introduction
Depuis ces dernières années, la connexion des fermes éoliennes de moyenne et grande
puissance au réseau électrique a entraîné de nombreux problèmes pour la gestion du réseau
électrique en raison de la nature variable de la ressource éolienne. Depuis quelques années, les
éoliennes sont contrôlées par la stratégie MPPT pour transférer leur maximum de puissance
générée au réseau électrique. Cependant, ces éoliennes se déconnectent de celui-ci lorsqu’un
défaut y survient puisque elles n'ont aucune capacité à régler leur production et de fournir des
services pour le système électrique.
Afin de surmonter ces problèmes et d’assurer la sécurité du réseau électrique, de
nombreux pays européens ont récemment revu leurs réglementations « réseau ». De ce fait,
les fermes éoliennes sont appelées de plus en plus à se conformer aux exigences imposées par
le gestionnaire du réseau. Plusieurs techniques de supervision et de commande des fermes
éoliennes sont actuellement investiguées à savoir : le contrôle des puissances active et réactive
[Han 06], [Tap 01], le contrôle de la tension [Car 04], le contrôle de la fréquence [Lal 05],
[Cou 08b] et la tolérance vis-à-vis des défauts du réseau. Dans l’objectif de permettre à une
ferme éolienne de se connecter au réseau électrique sans affecter sa sécurité et sa stabilité, les
chercheurs tentent d’orienter leurs travaux vers la conception d’une supervision centralisée
pour cette ferme. La stratégie ici investiguée consiste à exploiter l’effet de foisonnement au
sein de la ferme pour concevoir une répartition adéquate des puissances active et réactive sur
les éoliennes en garantissant un meilleur soutien au réseau électrique.
Dans ce chapitre, nous allons présenter une supervision centralisée des puissances active
et réactive dans une ferme éolienne qui représente un des besoins majeurs du gestionnaire de
réseau à l’heure actuelle. En effet, les principales réglementations techniques imposées par le
gestionnaire du réseau seront évoquées en premier. Ensuite, les stratégies de supervision et de
dispatching des puissances, utilisées au sein d’une ferme éolienne, seront analysées et
discutées. Enfin, la supervision centralisée des puissances active et réactive basée sur une
135
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Puissance
maximale
136
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Puissance
P
137
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Puissance
138
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Fréquence (Hz )
Fig. IV. 6 : Caractéristique Puissance/Fréquence pour un réseau insulaire [Tsi 09].
Afin de mieux expliquer la liaison étroite entre la fréquence et la puissance active, il est
judicieux de considérer un alternateur synchrone entrainé à une vitesse de rotation par une
turbine et connecté électriquement à un réseau électrique (Fig. IV.7).
Pm Pe
Tm Te
MS Réseau
139
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
de trois niveaux d’action : le réglage primaire [Cra 03], [Reb 07], secondaire [Cou 08b] et
tertiaire de la fréquence [Rte 04] [Cou 08a].
Concernant le contrôle de la fréquence en utilisant les fermes éoliennes, plusieurs travaux
ont été proposés [Lal 05], [Cou 08a] et [Cou 08b]. Ils sont basés principalement sur le
contrôle en « Delta » des éoliennes afin d’utiliser la réserve en puissance active si la
fréquence dévie de sa valeur de 50Hz.
Facteur de puissance
Fig. IV. 8 : Courbe typique du facteur de puissance en fonction de la tension au PCC [Tsi 09].
Puissance active (%)
Facteur de puissance
Fig. IV. 9 : Courbe typique du facteur de puissance en fonction de la puissance active produite
[Tsi 09].
140
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
1 E V 2
Z=R+jX P+jQ
I
G
Fig. IV. 10 : Liaison d’un générateur et récepteur à travers une ligne de puissance.
D’après la figure IV.10, la chute de tension est donnée par l’équation :
RP XQ XP RQ
'V E V ZI RI cos M XI sin M j ( XI cos M RI sin M ) j (IV-2)
E E
! jXI
RI
V
I
"V
Fig. IV. 11 : Diagramme de Fresnel correspondant à une ligne de puissance.
Expérimentalement, le déphasage G entre les tensions E et V de la ligne (l’angle de
transport) est petit (hypothèse d’un réseau peu chargé et des lignes relativement courtes), ce
qui implique que la chute de tension est égale à sa projection.
RP XQ
'V | (IV-3)
E
141
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
142
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
143
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Régulateur PI
(eq. IV.7)
(eq. IV.11)
(eq. IV.10)
(eq. IV.9)
~
PWF
Calcul de MWG
~ M~WF
QWF
(eq. IV.8) ..
.
Fig. IV. 12 : Stratégie de contrôle du facteur de puissance de la ferme par un régulateur PI.
144
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
~ ~
PWF QWF
PWG _ref _ n QWG _ ref _ n
Etant donné que la mesure de la puissance aérodynamique est basée sur la mesure de la
vitesse du vent qui est fortement aléatoire et difficilement mesurable, l’avantage que procure
cet algorithme est qu’il ne nécessite pas la mesure de la puissance aérodynamique disponible
au niveau de chaque éolienne. Ceci, facilite énormément l’implémentation de l’algorithme en
temps réel, mais le risque de saturations des éoliennes est bien présent car l’information sur
les puissances active et réactive maximales de chaque éolienne n’est pas disponible et non
prise en compte.
145
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
1- Le premier type [Rog 06] consiste à minimiser l’erreur entre les puissances active et
réactive réelles de la ferme et leurs références demandées par le gestionnaire de réseau. La
fonction objective est exprimée comme suit :
^ `
Min O1 ( PWF PWF _ ref ) 2 O 2 (QWF QWF _ ref ) 2 [Rog 06] (IV-12)
_ PWF _ ref et QWF _ ref représentent respectivement les puissances active et réactive de
2- Le deuxième type [Lee 10], [Mah 10], [Dai 09], [Yin 09] traite de la minimisation des
erreurs des puissances active et réactive en tenant compte de la minimisation des pertes de
puissance dans les lignes à l’intérieur de la ferme afin d’exploiter d’une manière optimale la
puissance aérodynamique disponible au niveau des éoliennes. Ces pertes dépendent des
caractéristiques internes du réseau électrique. La fonction objective est exprimée comme suit :
^
Min O1( PWF PWF _ ref ) 2 O2 (QWF QWF _ ref ) 2 O3 ( Ploss
2
`
) [Dai 09] (IV-13)
_ Ploss représente les pertes dans les lignes à l’intérieur de la ferme éolienne.
3- Le troisième type [Su 08], [Zha 10] consiste à minimiser les pertes de puissance à
l’intérieur de la ferme et, en même temps, la déviation de la tension au PCC (Vbus). La
fonction objective est exprimée comme suit :
N 2 2 ½
° PWG _ i QWG _ i °
Min®O1 ¦ Ri O2 max Vbus Vbus _ ref ¾ [Zha 10] (IV-14)
2
°̄ i 1 Vbus °¿
Tel que :
_ Ri représente la résistance de la ligne i.
l’éolienne i.
_ Vbus _ ref et Vbus représentent respectivement, la tension de référence et mesurée au PCC.
146
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
limites mentionnées dans les diagrammes PQ des éoliennes et de la ferme qui sont
représentées comme des contraintes pour la fonction objective [Ahm 10].
La détermination des puissances active et réactive de référence de chaque éolienne de la
ferme, par minimisation de fonctions objectives, utilise des méthodes d’optimisation à savoir
les algorithmes génétiques [Su 08], les réseaux de neurones [Kri 08], [Sen 06], les méthodes
d’optimisation d’essaim de particules [Dai 09], [Lee 10] et les méthodes qui combinent cette
dernière avec la logique floue [Nik 10], [Zha 08]. Ce type de réglage permet d’avoir les
puissances de référence optimales de chaque éolienne. Cependant, le besoin d’un algorithme
de supervision rapide et surtout de dynamique supérieure à la production fluctuante de la
ferme laisse ce type d’algorithme inexploitable car son temps de calcul est assez important.
Ceci conduit à de mauvaises performances lorsque les puissances active et réactive varient.
Puisque les lignes à l’intérieur de la ferme sont courtes, la minimisation des pertes n’a
pas d’importance majeure et les résultats obtenus par [Ahm 10] montrent que les références
de puissance sont presque les mêmes pour toutes les éoliennes de la ferme et, de ce fait, il est
inutile d’utiliser une fonction d’optimisation [Ahm 10]. Pour ces raisons, nous allons
présenter dans ce qui suit un algorithme simplifié basé sur la distribution proportionnelle des
références de puissance.
~ n ~
PWF _ max ¦ PWG _ max_ i (IV-15)
i 1
~ n ~
QWF _ max ¦ QWG _ max_ i (IV-16)
i 1
147
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
~ ~
_ PWG _ max_ i , QWG _ max_ i sont les puissances active et réactive de l’éolienne i.
~ ~
_ PWF _ max , QWF _ max sont les puissances active et réactive totales de la ferme.
L’avantage que présente cette stratégie est qu’elle assure que toutes les éoliennes de la
ferme fonctionnent suffisamment loin de leurs capacités maximales de production et par
conséquent, le risque de saturation des éoliennes ne se présente pas. Même si l’une d’entre
elles est saturée, c'est-à-dire que l’éolienne évolue à son maximum de production ou de
consommation du réactif, la puissance manquante est reportée sur les autres éoliennes encore
capables de satisfaire la demande. Néanmoins, l’implémentation de cette stratégie est un peu
complexe puisque elle a besoin des informations sur la puissance aérodynamique disponible
de toutes les éoliennes [Tap 04]. Par ailleurs, la difficulté d’estimation de cette dernière au
niveau de chaque éolienne dépend directement de la vitesse du vent (grandeur difficilement
mesurable) et rend cette méthode approximative.
Afin d’appliquer cette technique, il est nécessaire de suivre les étapes suivantes :
1- Estimation des puissances active et réactive maximales de chaque éolienne
~ ~
PWG _ max_ i et QWG _ max_ i .
~
2- Estimation des puissances active et réactive maximales de la ferme PWF _ max et
~
QWF _ max .
148
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
PWF _ r ef
~ ~ PWG _ ref _i
PWG _ max_ i Estimation de la PWF _ max Calcul de la puissance
puissance active active d e référence de
maximale de la ferme chaque éolienne (eq. IV.17)
(eq. IV.15)
QWF _ ref
Fig. IV. 14 : Stratégie de distribution proportionnelle des puissances dans une ferme
éolienne.
149
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Gestionnaire
de réseau
Ligne
1.5km
(P WF_max , QWF_max )
(PWF_ref, QWF_ref )
BUS 20kV
P L,QL
Transformateur
PWF,QWF
20kV/690V
Charges
Générateurs Eoliens
à base de
PCC 690V
MADA de 1.5MW
150
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
P aero_i P r_i
P c_re f
Ps_re f Q s_ref u s1_ref P t_ref Qt_ref
151
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Qt _ ref _ i 0 (IV-21)
Qs _ ref _ i QWG _ ref _ i (IV-22)
Par ailleurs, nous proposons un algorithme de distribution locale de la puissance réactive
de référence de l’éolienne entre le stator de la MADA et le convertisseur coté réseau qui sera
détaillé dans la section IV.8.
L’estimation des puissances active et réactive maximales (PWG_max_i, QWG_max_i) revient à
définir le diagramme (PWG, QWG) de l’éolienne. La puissance aérodynamique Paéro_i disponible
au niveau de cette dernière représente sa capacité maximale PWG_max_i de production en terme
de puissance active.
PWG _ max_ i Paéro _ i (IV-23)
La capacité maximale de production de la puissance réactive de l’éolienne QWG_max_i
représente la somme des deux puissances réactives fournies respectivement par le stator de la
MADA (Qs_max) et par le convertisseur coté réseau (Qt_max).
QWG _ max_ i Qs _ max Qt _ max (IV-24)
La capacité de production maximale de la puissance réactive du convertisseur côté réseau
Qt_max est déterminée selon son diagramme (Pt, Qt). Ce dernier dépend principalement de la
tension du bus continu, la technique de modulation utilisée, le courant nominal des
interrupteurs et le dimensionnement du convertisseur [Chi 04] [Bou 09].
Dans la prochaine section, une analyse des échanges de puissance transitant dans la
MADA sera présentée en détail. Ensuite la capacité de production maximale de la puissance
réactive de celle-ci Qs_max sera estimée.
IV.5.1. Présentation
Puisque la tension statorique de la MADA est imposée par le réseau, la puissance
réactive maximale est influencée par les contraintes des courants statorique et rotorique
nominaux, la tension rotorique nominale et la stabilité durant le régime permanent. Un modèle
en T et un diagramme vectoriel de la MADA ont été utilisés afin d’analyser en premier lieu
les puissances active et réactive transitant par le stator et le rotor de cette dernière. Ensuite, la
limitation de sa production en réactif est étudiée en tenant compte des différentes contraintes
citées précédemment.
Les équations des tensions statoriques et rotoriques de la MADA sont écrites sous forme
vectorielle en adoptant le circuit équivalent par phase (Fig. IV.17) en régime permanent
équilibré.
152
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Rs Is X s Xr Ir Rr/s
Vs Xm Vr /s
153
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Xs
Is
Vs E
154
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
E
° Ps 3V s sin G
° X s
® 2 (IV-35)
°Q 3V E cos G 3Vs
° s s
Xs Xs
¯
155
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
156
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Ps
Li mitati on par Is
Ss
Qs
Qs _min 0 Qs _max
Fig. IV. 20 : Diagramme (Ps, Qs) de la MADA en tenant compte de la limitation par le
courant statorique.
En remplaçant la puissance active statorique de la MADA par son expression donnée par
(IV-50), on obtient :
2
Qs _ max Qs _ min 3Vs I s _ nom 2 §¨ 1 1 s Paéro ·¸ (IV-56)
© ¹
157
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Is = 1 pu
1
Is = 0.8 pu
0.8
Is = 0.6 pu
Ps [pu]
0.6
Is = 0.4 pu
0.4
Is = 0.2 pu
0.2
-1 - 0. 5 0 0 .5 1
Qs [p u]
Fig. IV. 21 : Courants statoriques et diagrammes (Ps, Qs) correspondant.
158
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Ps
Limitation pa r Ir
Ss
Qs
Qs _m in Cr c 0 Qs_ max
Fig. IV. 22 : Diagramme (Ps, Qs) de la MADA en tenant compte de la limitation par le
courant rotorique.
2
§ 3V s X m · 2 3V s2
Q s _ max ¨¨ ¸
I r _ nom ¸ Ps (IV-62)
© Xs ¹ Xs
En remplaçant la puissance active statorique de la MADA par son expression donnée par
l’équation (IV-50), on obtient :
2 2
§ 3Vs X m · § 1 · 3V 2
Qs _ min ¨¨ I r _ nom ¸¸ ¨ Paéro ¸ s (IV-63)
© Xs ¹ ©1 s ¹ Xs
2 2
§ 3Vs X m · § 1 · 3V 2
Qs _ max ¨¨ I r _ nom ¸¸ ¨ Paéro ¸ s (IV-64)
© Xs ¹ ©1 s ¹ Xs
159
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
2
3V s Ir = 1 pu
1
Xs
Ir = 0.8 pu
0 .8
Ps [pu]
Ir = 0.6 pu
0 .6
Ir = 0.4 pu
0 .4
Ir = 0.2 p u
0 .2
-1 - 0.5 0 0 .5 1
Q s [p u]
Fig. IV. 23 : Courants rotoriques et diagrammes (Ps, Qs) correspondants.
avec
& Xm & Xm
Vr' Vr ou encore sous forme scalaire Vr' Vr (IV-69)
Xr s Xr s
L’équation (IV-68) permet de simplifier davantage le schéma monophasé de la MADA
au schéma équivalent de la figure IV.24, en considérant les hypothèses suivantes:
- Les trois bobines rotoriques sont identiques,
- Le système est parfaitement équilibré,
160
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
- La résistance de chaque bobine est négligeable devant l’impédance présentée par son
inductance.
Is Xs
Vs V’r
y
V’r(s)
j XsIs
"' Vs
! x
Is
D’où :
Vr' cos G ' Vs
° I s sin M
° VX s
® (IV-71)
° Vr' sin G '
I
° s cos M
¯ VX s
En remplaçant (IV-71) dans (IV-34), les équations des puissances active et réactive
peuvent s’écrire comme suit:
161
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Vr'
° s
P 3V s sin G
° VX s
® (IV-72)
° Vr' 3Vs2
Q
° s 3 V s cos G
¯ VX s VX s
En remplaçant l’expression de V’r donnée par (IV-68) dans l’équation (IV-72), les
puissances active et réactive sont exprimées comme suit:
Xm '
° Ps 3Vs VX X s Vr sin G
° s r
® 2 (IV-73)
°Q 3V Xm ' 3Vs
V cos G
° s s
VX s X r s r VX s
¯
La relation liant les puissances active et réactive et la tension rotorique sera donc :
2 2
§ 3V 2 · § Xm ·
Ps2 ¨ Q s s ¸ ¨¨ 3V s Vr ¸¸ (IV-74)
¨ VX s ¸¹ © VX s X r s ¹
©
Dans ce cas, le vecteur de la puissance apparente décrit un cercle de centre
§ 3V 2 · Xm
C rv ¨ 0, s ¸ et de rayon R 3Vs Vr (Fig. IV.26).
¨ VX ¸ VX X s
© s ¹ s r
Ps
Limitation par Vr
Ss
Qs
Qs_min Crv Crc 0 Qs_max
Fig. IV. 26 : Diagramme (Ps, Qs) de la MADA avec prise en compte de la limitation par la
tension rotorique.
La caractéristique (Ps, Qs) dans ce cas est variable car la puissance apparente de la
MADA est inversement proportionnelle au glissement. La capacité de compensation de la
puissance réactive dépend de la tension rotorique nominale ( Vr d Vr _ nom ) et du glissement s.
2·2 2
§ 3V § X ·
Ps2 ¨ Qs s ¸ d ¨ 3V
¨ s sVX X Vr _ nom ¸¸
m (IV-75)
¨ V X ¸ © ¹
© s ¹ s r
162
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
2
§ Xm · 3V 2
Q s _ min ¨¨ 3V s Vr _ nom ¸¸ Ps2 s (IV-76)
© sVX s X r ¹ VX s
2
§ Xm · 3V 2
Q s _ max ¨¨ 3V s Vr _ nom ¸¸ Ps2 s (IV-77)
© sVX s X r ¹ VX s
En remplaçant la puissance active statorique de la MADA par son expression donnée par
l’équation (IV-50), on obtient :
2 2
§ Xm · § 1 · 3V 2
Qs _ min ¨¨ 3Vs Vr _ nom ¸¸ ¨ Paéro ¸ s (IV-78)
© sVX s X r ¹ ©1 s ¹ VX s
2 2
§ Xm · § 1 · 3Vs2
Qs _ max ¨¨ 3Vs ¸
Vr _ nom ¸ ¨ Paéro ¸ (IV-79)
© sVX s X r ¹ ©1 s ¹ VX s
6
3V s2 Vr =1 pu 3V s2
5 VX s Xs
Vr = 0.8 pu
4
Ps [pu]
Vr = 0.6 pu
3
Vr = 0.4 pu
2
Vr = 0.2 pu
1
-10 -8 -6 -4 -2 0 2
Q s [pu ]
Fig. IV. 27 : Tensions rotoriques et diagrammes (Ps, Qs) correspondants.
163
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
3Vs2
Qs (IV-80)
Xs
3V s2
Qs (IV-81)
VX s
Cependant, la limite la plus grande parmi les deux est considérée comme la plus
significative pour assurer le fonctionnement stable de la MADA. On définit la limite de
stabilité en régime permanent par :
§ 3V 2 3V 2 ·
Qs _ lim_ stab max¨ s , s ¸ (IV-82)
¨ X s VX s ¸
© ¹
Comme " < 1, on aura :
3Vs2 3Vs2
! (IV-83)
Xs VX s
Par conséquent, la limite de stabilité est donnée par la droite de l’équation :
3Vs2
Qs Qs _ lim_ stab (IV-84)
Xs
La zone délimitée par l’équation précédente représente la zone de stabilité (Fig. IV.28) de
la MADA en régime permanent.
Ps
Zone de S tabilit é en
régime permanent
Qs
C rv C rc 0
Fig. IV. 28 : Zone de stabilité en régime permanent de la MADA.
Crc et Crv représentent respectivement les centres des cercles correspondant à l’ensemble
des points (Ps, Qs), en tenant compte des limites en courant rotorique et en tension rotorique.
L’analyse des puissances active et réactive et l’étude du diagramme (Ps, Qs) de la MADA
nous a permis de connaître la limite de compensation en terme du réactif. Les courants
164
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Li mitati on par Vr
Qs
C rv Crc 0
Fig. IV. 29 : Diagramme (Ps, Qs) de la MADA avec prise en compte de toutes les contraintes.
La Figure IV.30 montre l’intersection des différentes limites pour trois valeurs
différentes de glissement.
Pour un glissement (s = 0.22), les limites supérieure, inférieure et du coté gauche du
diagramme (Ps, Qs) sont définies respectivement par la tension rotorique, le courant statorique
et la stabilité en régime permanent. Par contre, pour les autres valeurs du glissement (Fig.
IV.31), ces limites sont définies par le courant rotorique, le courant statorique et la stabilité en
régime permanent.
165
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
6
Limitation par stabilité
Limitation par Vr en régime permanant
5
4
[pu]
Ps [pu]
3
Qs
2
Limitation par Ir
1 Limitation par Is
-10 -8 -6 -4 -2 0
Qs [pu]
Ps [pu]
Fig. IV. 30 : Résultat de simulation du diagramme (Ps, Qs) de la MADA en tenant compte de
toutes les contraintes avec un glissement (s = 0.22).
1.4 1.4
1.2 1.2
1 1
Ps [pu]
[pu]
Ps[pu]
Qs [pu]
0.8 0.8
Qs
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
s = 0.2 (Is=1 pu, Ir=1 pu, Vr=1 pu) s = 0.22 (Is=1 pu, Ir=1 pu, Vr=1 pu)
1.4 1.4
1.2 1.2
1 1
[pu][pu]
Ps [pu]
Qs [pu]
0.8 0.8
QsPs
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
166
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
167
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
6 5
x 10 x 10
0 5
P WF
QWF
- 0.5
P WF _ref 0
Pwf [Watt]
Qwf [Var]
-1
-5
- 1.5
Q W F _re f
-2 -1 0
0 50 100 15 0 0 50 1 00 1 50
t [s] t [s]
(a) Puissance active de la ferme (référence et simulée). (b) Puissance réactive de la ferme (référence et
simulée).
5 5
x 10 x 10
0 5
P WG_1 P WG_ref_1
Q WG _1
0
-5
Pwg [Watt]
Qwg [Var]
-5
1
1
Q WG_ref_1
-10
-10 Q WG _max_1
-15
-15
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
(c) Puissance active de la 1ère éolienne (référence et (d) Puissance réactive de la 1ère éolienne (référence et
simulée). simulée).
5 5
x 10 x 10
0 5
P WG_2 P WG_ref_2
-2 Q WG _2
0
Pwg [Watt]
Qwg [Var]
-4
-5
2
2
Q WG_ref_2
-6
-10
-8 Q WG _max_2
-15
-10
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
(e) Puissance active de la 2ème éolienne (référence et (f) Puissance réactive de la 2ème éolienne (référence et
simulée). simulée).
5 5
x 10 x 10
5
P WG_ref_3
0
QWG _3
P WG_3
0
-2
Pwg [Watt]
Qwg [Var]
-4 -5 QWG_ref_3
3
3
-6
-10 QWG _max_3
-8
-15
-10
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
ème ème
(g) Puissance active de la 3 éolienne (référence et (h) Puissance réactive de la 3 éolienne (référence et
simulée). simulée).
Fig. IV. 32 : Résultats de simulation de la supervision centralisée des puissances dans une
ferme selon un plan du gestionnaire de réseau.
168
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
6 6
x 10 x 10
1
Mode MPPT Mode Delta Mode MPPT Mode défaut 0 Q WF
0 -1
Q WF_ref
Pwf [Watt]
Qwf [Var]
PWF -2
-1
Q WF_max
-3
-2
-4
PWF_MPPT
-3 -5
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
(a) Puissance active produite par la ferme. (b) Puissance réactive produite par la ferme.
6 5
x 10 x 10
1 5
Q WG_1
0.5 0
Pwg [Watt]
Qwg [Var]
0 Q WG_ref_1
-5
1
1
PWG_1
QWG_max_1
-0.5 -10
-1
P WG_MPPT_1 -15
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
ère ère
(c) Puissance active produite par la 1 éolienne. (d) Puissance réactive produite par la 1 éolienne.
6 5
x 10 x 10
1 5
Q WG_2
0.5 0
Pwg [Watt]
Qwg [Var]
PWG_2 Q WG_ref_2
0 -5
2
2
-10
-0.5
P WG_MPPT_2 Q WG_max_2
-15
-1
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
(e) Puissance active produite par la 2ème éolienne. (f) Puissance réactive produite par la 2ème éolienne.
6 5
x 10 x 10
1 5
Q WG_3
0.5 0
Pwg [Watt]
Qwg [Var]
0 Q WG_ref_3
-5
3
PWG_3
3
-0.5 -10
Q WG_max_3
-1 P WG_MPPT_3
-15
0 50 100 150 0 50 100 150
t [s] t [s]
(g) Puissance active produite par la 3ème éolienne. (h) Puissance réactive produite par la 3ème éolienne.
Fig. IV. 33 : Résultats de simulation de la supervision centralisée des puissances dans une
ferme pour trois modes de fonctionnement (MPPT, delta et défaut).
169
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
170
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Pa é r o PWG_max_3
PWG_max_2
PWG_max_1
: 1 :2 :3
: [tr/min]
Les vitesses mécaniques des trois systèmes éoliens sont fixées respectivement à
:1 1450tr / min, : 2 1250tr / min et : 3 1050tr / min. Les puissances actives maximales
(puissances aérodynamiques) de chaque éolienne sont ainsi calculées respectivement à partir
de la figure IV.35: PWG_max_1 = 1350 W, PWG_max_2 = 950 W et PWG_max_3 = 450 W. Ensuite, les
puissances réactives maximales sont ainsi déduites.
Trois modes de fonctionnement de la ferme ont été choisis (mode MPPT, mode delta et
mode défaut). Les puissances active et réactive de référence de la ferme ainsi que celles pour
les trois éoliennes sont représentées respectivement dans la figure (Fig. IV.36).
QWG _ref_1
PWG _ref_1
QWG_ref_2
PWG _ref_2
(a) Distribution de la puissance active de référence de (b) Distribution de la puissance réactive de référence
la ferme sur les trois éoliennes (400W/div). de la ferme sur les trois éoliennes (330Var/div).
Fig. IV. 36 : Résultats expérimentaux de la distribution des puissances active et réactive sur
les trois éoliennes de la ferme.
Il est à noter que l’éolienne, qui a la plus grande capacité de production de puissance
active (la 1ère éolienne PWG_max_1 = 1350 Watt), a reçu la référence de puissance active la plus
élevée et la référence de la puissance réactive la plus faible. Par contre, l’éolienne qui possède
171
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Q WG_1
P WG_1
(a) Puissance active de référence et mesurée de la 1ère (d) Puissance réactive de référence et mesurée de la
éolienne (400W/div) 1ère éolienne (330Var/div).
Q W G_ ref_2
PW G_ ref_2
P WG_2 Q WG_2
(b) Puissance active de référence et mesurée de la 2ème (e) Puissance réactive de référence et mesurée de la
éolienne (400W/div). 2ème éolienne (330Var/div).
Q WG_ref_3
P WG_ref_ 3
P W G_3
Q WG_ 3
(c) Puissance active de référence et mesurée de la 3ème (f) Puissance réactive de référence et mesurée de la
éolienne (400W/div). 3ème éolienne (330Var/div).
Fig. IV. 37 : Résultats expérimentaux de la supervision centralisée des puissances active et
réactive dans une ferme éolienne.
172
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
A partir de la figure IV.37, il y a lieu de remarquer que les puissances active et réactive
de chaque éolienne suivent leurs références durant les modes MPPT et delta. Cependant, lors
d’un défaut qui survient sur le réseau (mode défaut), la protection du crowbar de chaque
éolienne court-circuite le rotor de la MADA afin de la protéger. De ce fait, cette dernière
absorbe une puissance active et réactive en restant connectée au réseau.
IV.8.1. Principe
Afin de mieux distribuer la production de la puissance réactive de référence au sein d’une
éolienne, un algorithme de supervision locale de cette dernière a été proposé. Celui-ci permet
de répartir la puissance réactive entre le stator de la MADA et le convertisseur coté réseau
d’une manière coordonnée. Trois modes de fonctionnement du système ont été
considérés (Fig. IV.16): mode delta, MPPT et défaut.
Mode 1(Delta) : Pour le mode de fonctionnement en puissance de réserve, la ferme
éolienne fonctionne en dessous de sa capacité maximale de production de la puissance active
(0<PWF_ref < PWF_max). Dans ce cas, le convertisseur coté réseau et le stator de la MADA
contribuent d’une façon coordonnée pour compenser la puissance réactive totale demandée
(QWG_ref_i). La stratégie de distribution proportionnelle est utilisée pour calculer les puissances
réactives de référence pour le convertisseur coté réseau (Qt_ref_i) et le stator de la MADA
(Qs_ref_i). Ces références sont fonction des capacités maximales de production du convertisseur
coté réseau (Qt_max_i) et du stator de la MADA (Qs_max_i), ceci en utilisant l’algorithme de
distribution proportionnelle (équations 85 et 86).
QWG _ ref _ i
Qt _ ref _ i Qt _ max_ i (IV-85)
QWG _ max_ i
QWG _ ref _ i
Qs _ ref _ i Qs _ max_ i (IV-86)
QWG _ max_ i
173
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
174
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Début
Oui
Déf aut = 1
Oui
MPPT = 1
Fin
175
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
Concernant le mode défaut, le crow bar court-circuite le rotor de la MADA et, de ce fait,
cette dernière fonctionne comme un moteur en absorbant ainsi des puissances active et
réactive (Fig. IV.39.c et d). Il est à noter que durant ce mode, la compensation de la puissance
réactive est assurée seulement par le convertisseur coté réseau dans la limite de sa capacité
maximale, et dans ce cas, il fonctionne comme un STATCOM.
Mode
Mode MPP T Mode De lta Mode MPP T Déf aut
Q s_ref
Ch1 Mode MPPT Ch1 Puissance réac tiv e de référence de la gé néra tric e (330Var/div)
Ch2 Mode de contrôle D elta Ch2 Puissance réac tiv e de référence du stator de la MADA (330Var/div)
Ch3 Mode Défaut Ch3 Puissance réac tiv e de référence du c onvertisseur coté réseau (330Va r/div)
Ch4 Pu issance active de ré férenc e de la MADA (400W/div)
(a) (b)
Mode Mode
Mode MPPT Mode Delta mode MPPT défaut Mode MPPT Mode Delta Mode MPPT Défaut
PWG_ref
Qs_ref
Qs_mes
Qt_ref
PWG_mes
Qt_mes
Ch1 Puissance active de référen ce d e l’éolienne (400W/div) C h1 Puissance réactive de référence du stator de la MADA (660V ar/div )
Ch2 Puissance active de mesurée de l’éolienne (400W/div) C h2 Puissance réactive mesu rée du stator de la MADA (660Var/div)
C h3 Puissance réactive de référence du con vertisseur coté réseau (660Var/div)
C h4 Puissance réactive mesu rée du convertisseur coté réseau (660Var/div)
(c) (d )
IV.9. Conclusion
Dans ce chapitre, nous nous sommes intéressés à la supervision centralisée des
puissances active et réactive dans une ferme éolienne. En premier lieu, les principales
176
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
réglementations techniques pour la connexion des fermes éoliennes au réseau, qui sont
imposées par le gestionnaire de ce dernier, ont été présentées. Ensuite, les différents
algorithmes de supervision des fermes, existant dans la littérature, ont été exposés. Les
algorithmes basés sur l’emploi d’un régulateur PI présentent une simplicité particulière
d’implémentation mais le risque de saturation des éoliennes est toujours présent. Quant aux
algorithmes utilisant les fonctions objectives, les pertes de puissance dans les lignes de la
ferme sont diminuées voir éliminées. Néanmoins, leur application nécessite un temps assez
important, ce qui empêche leur utilisation en temps réel.
Afin de superviser les puissances active et réactive de la ferme, un algorithme de
supervision centralisée, assurant la distribution proportionnelle de ces dernières, a été
implémenté. Malgré que l’utilisation de cet algorithme nécessite l’estimation de la puissance
aérodynamique de chaque éolienne, il assure ainsi le fonctionnement de ces dernières sans
saturation car leurs références de puissance sont définies en tenant compte de leur capacité
maximale de production. En effet, il attribue les références de puissance les plus élevées aux
l’éoliennes ayant la plus grande capacité de production.
Une analyse des puissances échangées entre le réseau et l’éolienne a été effectuée dans
l’objectif d’estimer la capacité maximale de production des puissances active et réactive de
chaque éolienne et, part conséquent, de la ferme. Cette estimation permet un bon
fonctionnement de l’algorithme implémenté.
Un algorithme de gestion locale du réactif a été proposé pour chacune des éoliennes de la
ferme afin de coordonner la répartition des références de la puissance réactive entre le stator
de la MADA et le convertisseur coté réseau. Ceci a ajouté une flexibilité de compensation du
réactif pour le système éolien en considérant trois modes de fonctionnement.
Enfin, des résultats de simulation et d’expérimentation ont été présentés afin de montrer
la validité de l’algorithme utilisé pour la supervision centralisée des puissances de la ferme et
aussi pour confirmer les avantages de l’algorithme de supervision locale proposé.
177
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
électrique
178
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
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179
Chapitre IV : Supervision d’une ferme éolienne, approche technique pour la répartition de la production
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181
Conclusion générale
Conclusion générale
Le marché des énergies renouvelables a connu un essor considérable durant ces dernières
années. La consommation intensive de l’énergie électrique, l’augmentation des prix des
hydrocarbures et le souci de préserver l’environnement ont conduit plusieurs pays à initier des
programmes nationaux et internationaux destinés à produire de l’énergie électrique à partir
des ressources renouvelables. Cette mutation a été accompagnée par la libéralisation du
marché de l’électricité et la multiplication de la production renouvelable, notamment celle de
type éolien. Cette dernière se distingue par son caractère aléatoire et intermittent, qui est
souvent à l’origine de sérieux problèmes liés à la stabilité du réseau électrique.
Le travail présenté dans cette thèse avait deux objectifs principaux :
Le premier porte sur la modélisation et la commande en puissance d’un système éolien à
base de machine asynchrone à double alimentation alimentée par des convertisseurs
multiniveaux à structure NPC, pour augmenter la puissance transitée au réseau. Dans ce
contexte, le contrôle des puissances du système éolien a été effectué en proposant des
solutions nouvelles en terme de contrôle des courants alternatifs de ces convertisseurs.
Le second objectif concernait la supervision et la gestion des puissances active et réactive
d’une ferme éolienne pour son intégration dans la gestion d’un réseau électrique. Dans cette
optique, une supervision centralisée des puissances active et réactive a été réalisée en adoptant
un algorithme adéquat. Par ailleurs, des avancées significatives sont apportées sur la
répartition interne de la production de puissance réactive entre le stator de la MADA et le
convertisseur connecté au réseau selon les différents modes de fonctionnement du générateur.
En premier lieu, les concepts fondamentaux de la conversion de l’énergie éolienne en
énergie électrique ont été rappelés. Les différentes structures de conversion éolienne utilisant
les machines électriques ont été présentées et analysées en termes d’avantages qu’elles
procurent. La structure utilisant la machine asynchrone à double alimentation présente le
meilleur avantage en terme de production de puissance élevée, en fonctionnement à vitesse
variable, tout en réduisant le dimensionnement des convertisseurs statiques. Malgré cela,
l’utilisation des convertisseurs multiniveaux semble nécessaire surtout pour les éoliennes de
très grande puissance. Ces convertisseurs augmentent la puissance transmise au réseau
électrique en réduisant l’ondulation des courants et le contenu harmonique des tensions de
sortie. Cette augmentation est effectuée par le biais de la tension permettant d’une part
182
Conclusion générale
d’éviter l’utilisation d’un transformateur élévateur en tension pour se connecter aux réseaux
de moyenne tension, et d’autre part de réduire les pertes de puissance dans les lignes.
Ensuite, les modèles analytiques des différents constituants du système éolien à base de
la MADA ont été établis en adoptant la Représentation Energétique Macroscopique (REM) et
le schéma bloc. L’ensemble de la partie mécanique du système éolien a été émulé par une
machine à courant continu contrôlée en couple afin de reproduire les mêmes caractéristiques
d’une turbine éolienne réelle.
Afin de commander le système éolien, deux stratégies utilisant le contrôle vectoriel de la
MADA ont été détaillées. La stratégie MPPT permet de fournir un maximum de puissance
active produite au réseau électrique grâce au fonctionnement à vitesse variable de la MADA.
Par contre, la commande découplée des puissances active et réactive permet de réguler ces
dernières selon des consignes imposées par le gestionnaire de réseau. Cette stratégie de
contrôle a été validée par la suite sur un banc expérimental.
Les convertisseurs NPC à trois niveaux ont été utilisés pour la commande du système
éolien dans l’objectif d’augmenter la puissance fournie au réseau tout en réduisant le contenu
harmonique des courants injectés. Dans ce contexte, deux stratégies de contrôle direct du
courant basées sur l’hystérésis vectoriel ont été proposées. Celles-ci reposent sur le
regroupement des trois erreurs des courants triphasés dans un seul vecteur, dont le
déplacement de sa pointe est limité par des zones d’hystérésis. De ce fait, les interférences
entre les commutations des trois phases sont réduites voir éliminées. La stratégie basée sur
l’Hystérésis à Zones Carrées (HZCA) applique le vecteur de tension approprié pour contrôler
les puissances active et réactive et équilibrer les tensions du diviseur capacitif du
convertisseur NPC à trois niveaux. Néanmoins, les tensions de sortie de ce dernier présentent
des sauts de niveaux à cause de la non utilisation des vecteurs adjacents lors de la sélection du
vecteur de tension. Ceci augmente les pertes par commutation et peut provoquer des risques
de disfonctionnement des semi conducteurs du convertisseur.
Pour remédier à ce problème tout en gardant les avantages que procure la stratégie
HZCA, la commande directe de courant basée sur l’Hystérésis à Zones Circulaires (HZCI) a
été proposée. Celle-ci a la particularité d’utiliser les vecteurs de tension adjacents pour
contrôler les puissances et équilibrer les tensions du diviseur capacitif du convertisseur tout
en améliorant les formes d’ondes des tensions à la sortie de ce dernier.
Dans l’objectif de superviser les puissances active et réactive d’une ferme éolienne,
plusieurs algorithmes, ont été synthétisés. Ceux basés sur l’emploi d’un régulateur PI
183
Conclusion générale
184
Conclusion générale
185
Annexe A : Présentation du formalisme REM
A.1. Principe
La Représentation Energétique Macroscopique (REM) est un outil graphique basé sur le
principe d’action-réaction [Bou 02], [Bou 00], [Pie 01]. Elle a été développée afin de proposer
une vision macroscopique des modèles développées [Bou 00]. Elle permet de modéliser et
proposer une structure de commande du système avec un certain nombre de composants de
puissance.
Elle repose principalement sur les éléments suivants :
- Les sources d’énergie,
- Les éléments d’accumulations,
- Les éléments de conversion,
- Les connecteurs.
Les sources d’énergie sont représentées par une ellipse de couleur verte. Elles peuvent
être génératrices ou réceptrices. Deux types de source peuvent être distinguées représentant
ainsi une source de flux ou d’effort (Fig. A.1).
186
Annexe A : Présentation du formalisme REM
Les éléments d’accumulation sont illustrés par des rectangles barrés de couleur orange
(Fig. A.2). Ils représentent généralement une bobine (Fig. A.2.a), un condensateur (Fig.
A.2.b) ou une masse tournante (Fig. A.2.a).
e1 f f1 e
f e2 e f2
(a) REM d’une bobine (b) REM d’un condensateur
Fig. A.2 : REM d’un élément d’accumulation.
187
Annexe A : Présentation du formalisme REM
La Figure A.6 montre le principe d’inversion des éléments de conversion d’un modèle
moyen. Ceci permet de contrôler soit une variable d’effort via la grandeur de réglage m soit
d’estimer une variable de flux à condition de connaître la grandeur de réglage.
188
Annexe A : Présentation du formalisme REM
f1 e
e f2
f1_ref eref
A.4. Référence
[Bou-00] A. Bouscayrol, X. Guillaud, P. Delarue, “Macro modélisation des conversions
électromécaniques. Application à la commande des machines électriques”, Revue
International de Génie Electrique 3 (2000), no. 2, p. 257-282.
[Bou 02] A. Bouscayrol, P. Delarue, “Simplifications of the maximum control structure of a
wind energy conversion system with an induction generator”, International Journal of
Renewable Energy Engineering 4 (2002), no. 2, p. 479-485.
[Pie 01] R. Pierquin, A. Tarkiainen, A. Bouscayrol, J.P. Hautier, “Behaviour model control
structures for an electric vehicle”, European Conference on Power Electronics and
Applications (EPE 2001), 2001.
189
Annexe B : Modèle des convertisseurs statiques à deux niveaux
B.1. Présentation
La chaine de conversion éolienne de la figure II.1 est constituée de deux convertisseurs
statiques à deux niveaux couplés sur un bus continu commun. Dans cette annexe, nous nous
somme intéressés en premier lieu au modèle générique du convertisseur. Ensuite, ce dernier
sera adapté aux notations du convertisseur coté MADA et celui du coté réseau. Le
convertisseur étudié est constitué de trois cellules de commutation. Chacune d’elles est
composée de deux transistors IGBT qui sont connectés à deux diodes en anti-parallèle
permettant la bidirectionnalité de courant (Fig. B.1). Les semi conducteurs seront considérés
comme idéaux (pas de pertes par commutations), ceci conduit à considérer le convertisseur
équivalent à interrupteurs idéaux de la figure B.2 pour la suite de l’étude.
Source de Source de
tension courant
im
f11 f12 f13 vm1
i1
um1
vm2
i2
u n
um2
Fig. B.1: Schéma électrique d’un convertisseur Fig. B.2: Convertisseur équivalent à
statique à deux niveaux. interrupteurs idéaux.
190
Annexe B : Modèle des convertisseurs statiques à deux niveaux
u m ! mT u ! mT ! u (B-6)
im ! mi ! m ! i (B-7)
<m> représente le vecteur des valeurs moyennes des fonctions de conversion, dont
l’intervalle de variation est [0, 1], son expression temporelle est donnée comme suit :
m!
1 t0 't
't ³t0
m(t )dt m t 0 (B-8)
<um> et <im> représente respectivement les valeurs moyennes du vecteur des tensions
191
Annexe B : Modèle des convertisseurs statiques à deux niveaux
modulées et du courant modulé. Les grandeurs i et u sont imposées par des sources
considérées comme constantes sur la période 't .
Le modèle moyen du convertisseur triphasé à deux niveaux peut être donc représenté par
son schéma électrique équivalent de la figure B.3 en considérant deux sources équivalentes
(en valeur moyenne) de tension et une source équivalente (en valeur moyenne) de courant.
Fig. B.3: Schéma électrique équivalent du modèle moyen d’un convertisseur statique à deux
niveaux.
La REM du modèle moyen d’un convertisseur statique à deux niveaux est illustré sur la
Figure B.4.
u mr mrT u (B-9)
imr mr i r (B-10)
u mt mtT u (B-11)
imt mt it (B-12)
- umr et imr représentent respectivement les vecteurs des tensions composées et des
courants modulés correspondant au convertisseur côté MADA,
- umt et imt représentent respectivement les vecteurs des tensions composées et des
courants modulés correspondant au convertisseur coté réseau,
192
Annexe B : Modèle des convertisseurs statiques à deux niveaux
1 ª 2 1º
u mt (B-14)
3 «¬ 1 2 »¼
v mt
vmr et vmt représentent respectivement les vecteurs des tensions simples de sortie des
convertisseurs côté MADA et coté réseau.
La REM et le schéma bloc du modèle du convertisseur coté MADA et coté réseau sont
illustrés respectivement sur la figure B.5.a et b.
(a) REM du convertisseur coté MADA. (b) REM du convertisseur coté réseau.
Fig. B.5: REM des convertisseurs statiques à deux niveaux du système éolien.
193
Annexe C : Paramètres de la chaîne de conversion éolienne basée sur une MADA
194
Annexe C : Paramètres de la chaîne de conversion éolienne basée sur une MADA
Lt 5 mH Inductance du filtre
195
Curriculum Vitae (version française)
Prénom et Nom : Tarak GHENNAM
Genre : M
Adresse BP 17, Bordj EL Bahri (16111), Alger, Algérie
Tel : 00213 6 61 62 41 62
Email: t_ghennam@yahoo.fr, Tarak.ghennam@ec-lille.fr
Educations
Depuis 03/2008 Doctorat en Génie Electrique dans un cadre d’une convention de cotutelle
(Lille, France). entre l’Ecole Militaire Polytechnique d’Alger et le Laboratoire
Et d’Electrotechnique et d’Electronique de Puissance (L2EP) de l’Ecole Centrale
(Alger, Algérie). de Lille. Sujet de thèse : « Supervision d’une ferme éolienne pour son
intégration dans la gestion d’un réseau électrique, Apports des
convertisseurs multi-niveaux au réglage des éoliennes à base de machine
asynchrone à double alimentation ».
12/2002 – Magister en Electrotechnique, Option Système d’entraînement Electrique à
12/2004 l’Ecole Militaire Polytechnique d’Alger Sujet du mémoire : « Commande Par
(Alger, Algérie) DSP d’un Compensateur Actif Parallèle ».
Obtention du diplôme de Magister en Janvier 2005 Mention : bien.
09/1996 – Ingénieur d’État en Génie Electrique, Option Electrotechnique à l’Ecole
06/2000 Militaire Polytechnique d’Alger, Sujet du mémoire : « Commande Floue d’un
(Alger, Algérie) Filtre Actif ».
Obtention du diplôme d’ingénieur en Juin 2000 Mention : bien.
09/1994 – Préparation aux études d’ingéniorat (Mathématique, Physique et Chimie) à
06/1996 l’Université de Skikda
(Skikda,
Algérie)
Compétences linguistiques et informatiques
Langues
• Anglais: Courant-Depuis 2005. occasion de pratiquer pendant un séjour au Royaume-
Uni (à Londres de 06 mois) et aussi durant les conférences internationales.
• Français: Courant, langues d’études universitaires.
• Arabe Langue Maternelle. Courant-Depuis l’enfance.
Informatique
•programmation: C, C++ et Assembleur (Motorola 6809), Programmation des cartes DSP
(F240, LF2407A et F2812)
• Bureautique: Microsoft Office.
• Simulation: Matlab/Simulink, PSpice, Aurcaid
Activité d’enseignement
Depuis 09/2001 Enseignant Permanent
Alger, Algérie
Electronique de puissance (TD+ TP),
Machine à courant continu (TP),
Machine à courant alternatif (TP),
Commande des machines (TP),
Régime transitoire (TP),
Electrotechnique générale (TP).
Centres d’intérêts
Football, tennis de table, natation:
1994-1996 Joueur dans un club professionnel de football
1995 2ème prix dans un Tournoi de Tennis de Table à l’Université de Skikda.
1996 2ème prix dans un Tournoi de Tennis de Table à l’Université de Skikda.
196
Publications
Type : Revue Internationale
[J1] T. Ghennam, EM. Berkouk, B. Francois, “A Novel Space Vector Current Control Based on Circular
Hysteresis Areas of a Three-Phase Neutral-Point-Clamped Inverter”, IEEE Transaction on Industrial
Electronics. Vol 57, no 8, pp 2669-2678, 2010, (Impact factor = 5,468 en 2009).
[J2] T. Ghennam, EM. Berkouk, “Back-to-back three-level converter controlled by a novel space-vector
hysteresis current control for wind conversion systems”, Electric Power System Research Journal, Elsevier,
Vol 10, no 5, 2010, (Impact factor = 1,259 en 2009).
[J3] T. Ghennam, M. K. Darwish “A Hybrid Parallel Active Filter / Off-Line UPS Unit for Computer Loads”,
Electrical Power Quality and Utilisation, Journal, Vol. XIV, no. 2, 2008.
[J4] T. Ghennam, E.M. Berkouk, B. Francois, “A Vector Hysteresis Current Control Applied on Three-Level
Inverter. Application to the Active and Reactive Power Control of Doubly Fed Induction Generator Based
Wind Turbine”, International Review of Electrical Engineering (IREE), ISSN 1827-6660, Vol. 2 no 2
March- April, 2007, (Impact factor = 1,364 en 2011).
[C1] T. Mosbahi, T. Ghennam, E.M. Berkouk, “Control of a Wind Energy Conversion System With Active
Filtering Function”, IEEE-International conference on power engineering, energy and electrical drives
(IEEE-POWERENG 2011), Torremolinos (Malaga), Spain, 11-13 May 2011.
[C2] T. Ghennam, B. Francois, E.M. Berkouk, “Local supervisory algorithm for reactive power dispatching of a
wind farm”, 13th European conference on power electronics and applications (EPE 2009), Barcelona,
Spain, 5-8 September 2009.
[C3] T. Ghennam, E.M. Berkouk, B. Francois, “Modeling and Control of a Doubly Fed Induction Generator
Based Wind Conversion System”, International conference on power engineering, energy and electrical
drives (POWERENG 2009), Lisbon, Portugal, 18-20 Mach 2009.
[C4] T. Ghennam, F. Akel, EM. Berkouk," Theoretical Study and Experimental Validation of the Direct Space
Vector PWM Control of a DC/AC Converter ", 3rd international conference on electrical engineering
(ICEE09), Université des sciences et de la technologie HOUARI Boumediene (USTHB), Mai 19-21, 2009.
Alger, Algérie.
[C5] T. Ghennam, E.M. Berkouk, B. Francois, “DC-link Voltage Balancing Algorithm Using a Space-Vector
Hysteresis Current Control for Three-level VSI Applied for Wind Conversion System”, 12th European
conference on power electronics and applications (EPE 2007), Aalborg, Denmark, 02-05 September 2007.
[C6] A. Beugniez, T. Ghennam, B. François, E. M. Berkouk, B. Robyns, “Centralized supervision of reactive
power generation for a wind farm”, 12th European conference on power electronics and applications (EPE
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[C7] T. Ghennam, E.M. Berkouk, B. Francois, “Three level inverter controlled by means of hysteresis current
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[C8] T. Ghennam, E.M. Berkouk, B. Francois, K. Aliouane, “A New Space-Vector Based Hysteresis Current
Control Applied on Three-Level Inverter to Control Active and Reactive Powers of Wind Generator”,
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Portugal, 12-14 April 2007.
[C9] T. Ghennam, K. Aliouane, “DSP based implementation of space vector modulation on an active shunt
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[C10] T. Ghennam, L. Belhadji, K. Aliouane, “A DSP based implementation of a SVM control on an active
shunt compensator under non-sinusoidal and unbalanced conditions ”, International conference on electrical
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197
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Résumé: Ma thèse de doctorat traite deux thématiques conditionnant le développement des éoliennes au sein des
réseaux électriques.
La première consiste à développer de nouveaux algorithmes de commande du système éolien de production
d’électricité, reposant sur l’utilisation d’une machine asynchrone à double alimentation et des convertisseurs
multiniveaux. Dans ce contexte, deux stratégies de contrôle direct du courant, basées sur l’Hystérésis à Zones
Carrées (HZCa) et l’Hystérésis à Zones Circulaires (HZCi) ont été proposées. Celle-ci reposent sur l’application
des vecteurs de tension appropriés pour contrôler les puissances active et réactive délivrées au réseau électrique,
et permettent également d’équilibrer les tensions du bus continu interne des convertisseurs. Des résultats de
simulation et d’expérimentation montrent que la stratégie basée sur l’Hystérésis à Zones Circulaires est meilleure
en terme de forme d’onde des tensions de sortie du convertisseur et leur contenu harmonique.
La seconde concerne la supervision et la gestion des puissances active et réactive dans une ferme éolienne
au vu de son intégration dans un réseau électrique. Cette supervision centralisée est assurée par un algorithme
qui distribue les consignes de puissance aux éoliennes de la ferme de manière proportionnelle. Ces références
sont fonction de la capacité maximale de production des éoliennes. Pour cela, une analyse des transits de
puissance dans le système éolien à base de la machine asynchrone à double alimentation a été effectuée. Elle a
permis de déterminer la caractéristique (P, Q) du système éolien et de calculer ses limites de compensation en
terme de puissance réactive. Une gestion locale des puissances de chaque éolienne de la ferme a été développée
permettant ainsi une répartition des puissances entre le stator de la machine et le convertisseur coté réseau en
considérant plusieurs modes de fonctionnement du système éolien.
Mots clés : Ferme Eolienne, Supervision des puissances, Energie Eolienne, Convertisseurs Multiniveaux,
Machine Asynchrone à Double Alimentation, Stratégies de Contrôle.
Abstract: This research work deals with two topics conditioning the large scale development of wind turbines
into electrical grids.
The first is devoted to the development of new algorithms for the control of Doubly Fed Induction Machine
(DFIM) based wind energy conversion systems. Two direct current control strategies have been proposed and
are based on the hysteresis square areas (HZCA) and hysteresis circular areas (HZCI). Both strategies apply an
appropriate voltage vector to control the active and reactive powers delivered to the grid, and also, to balance the
voltages of the inner DC bus multilevel converter. Simulation and experimental results show that the HZCI
strategy is better than HZCA in terms of output voltage waveforms and harmonic contain.
The second topic is dedicated to the active and reactive powers supervision in a wind farm in order to
supply prescribed power references from the grid operator. This supervision is ensured by a centralized
algorithm that distributes power references between wind turbines in a proportional way. These references are
calculated according to the maximum production capacity of wind turbines. An analysis of the power flow in the
DFIM based wind energy system has been made to identify the (P, Q) characteristic and to calculate limits in
terms of reactive power compensation. The local power management of each wind system has been developed
allowing the powers distribution between the stator of the DFIM and the grid side converter by considering
several operating modes of the wind generator.
Key words: Wind Farm, Powers Supervision, Wind Power, Multilevel Converters, Doubly Fed Induction
Machine, Control Strategies.
198