Securite
Securite
Securite
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Sommaire
Rapport 2005
Propositions 91
culiers encourus par les élèves dans telle ou telle l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur
situation quotidienne, est traitée en dossier spéci- et de la recherche, l’Observatoire réitère sa
fique la question des dérogations pour travail sur demande de bilan annuel de l’avancée de ses pro-
machines dangereuses. positions avec l’ensemble des directions et servi-
ces de l’administration centrale. Il devrait en aller
Dans les grandes séries de questions touchant à la
de même en ce qui concerne les regroupements
sécurité quotidienne, de l’accidentologie observée
nationaux des collectivités territoriales. Au
avec de plus en plus de précision à travers la base de
moment où se dessine un renforcement de la par-
données BAOBAC aux principaux enseignements tirés
ticipation effective des collectivités territoriales
de la base ESOPE, les analyses prennent d’autant plus
à ses travaux, l’Observatoire s’efforcera à son tour
de poids qu’elles s’inscrivent dans la vision globale
de consacrer du temps à des rencontres-bilans
d’une culture de la sécurité que l’Observatoire capi-
avec les instances tant de l’AMF, des maires de
talise depuis 11 ans avec le précieux concours de tou-
villes moyennes et de grandes villes, des commu-
tes ses composantes. Ceci nous a conduit à ne pas
nautés urbaines pour ce qui concerne les commu-
nous contenter d’approches exclusivement théma-
nes, que de l’ADF et de l’ARF pour ce qui concerne
tiques et à réactiver un travail de veille avec des com-
les départements et les régions ainsi que de la
missions pour le premier degré, pour l’enseignement
Conférence des présidents d’universités.
professionnel et pour l’enseignement supérieur.
En présentant sommairement ici les grandes lignes
Les approches thématiques elles-mêmes ne se con-
de ce 10ème rapport annuel et en rappelant les orien-
tentent d’ailleurs pas d’enquêtes questionnaires. Les
tations essentielles de l’Observatoire prenant en
nombreuses visites de terrain permettent d’illustrer
compte les droits et les obligations des élèves, des
concrètement les avancées, les questions qui se
personnels et des parents en matière de sécurité, de
posent et les difficultés auxquelles se heurtent tout
sensibilisation et de formation à la prévention, ce
autant les acteurs du champ de l’enseignement que
préambule se doit de souligner la part active prise
les maîtres d’ouvrage en charge des bâtiments et des
par l’ensemble des composantes de l’Observatoire.
équipements. De telles visites peuvent être complé-
Sans les compétences très diverses, la force des
tées utilement par des journées départementales, aca-
convictions exprimées et l’engagement déterminé de
démiques ou inter-régionales dans lesquelles l’Ob-
ses membres, des animateurs et rapporteurs de com-
servatoire exercerait à la fois un rôle fédérateur et
missions, des experts et consultants, de l’ensemble
dynamisant. Ce qui en retour permettrait d’enrichir
des institutions et organisations associées qui nous
notre perception concrète des vécus quotidiens dans
apportent leur précieux concours, une mission aussi
le domaine de la sécurité.
complexe et lourde, mais combien essentielle et pas-
Au niveau national, à l’occasion de la remise du sionnante n’aurait pas pu être conduite avec autant
rapport 2005 à M. Gilles de Robien, Ministre de de continuité depuis 11 ans.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Depuis 1995, l'Observatoire propose dans chacun de apportée avec la mention pour chaque accident d’un
ses rapports une étude sur la nature des accidents indice de gravité.
corporels dont sont victimes les élèves lors de leurs
activités scolaires. Cette base de données, réalisée La remontée des informations
grâce à l'implication des établissements, ne s'appa-
rente en aucun cas au recensement exhaustif des acci- Le total des dossiers saisis dans la base BAOBAC est
dents survenus dans l'année scolaire. Vaste enquête, de 60 342 pour 58 271 en 2004. Cette évolution est
elle constitue un outil d'observation permettant d'a- particulièrement perceptible dans le primaire avec
nalyser leur type et d’alerter le cas échéant sur cer- 27288 accidents recensés et étudiés pour 24 879 en
taines circonstances "à risques". Rappelons que l'Ob- 2004 et 18 269 en 2003. Le total national de la base
servatoire ne prend en compte que les accidents ayant BAOBAC dans le secondaire (éducation nationale)
eu pour conséquence, a minima, un acte médical reste stable avec 28 883 (28 710 dossiers l'année der-
(consultation, soin, radio…). Cette année, la notion nière) tout comme celui des dossiers dans les éta-
d’accident grave concerne une hospitalisation d’au blissements de l'enseignement agricole avec 3 410
moins une nuit et non plus 48 heures comme les remontées (3 500 remontées l’année dernière). La
années précédentes. base comporte également 761 dossiers d’accidents
émanant de l'enseignement supérieur (accidents d'é-
La méthode pour l'année scolaire tudiants). En évolution régulière, les données de ce
2004/2005 niveau d’enseignement seront étudiées l’année pro-
chaine.
Comme les années précédentes, les établissements
secondaires et les établissements d'enseignement Les remontées permettent de mener une exploitation
supérieur peuvent accéder directement à la fiche de statistique fiable mais il est encore anormal de cons-
saisie des accidents sur le réseau Internet alors que tater que sur les 20 000 dossiers mentionnant le
les inspections académiques saisissent les déclara- département de localisation, une dizaine d’inspec-
tions émanant des établissements du primaire. L’an- tions académiques déclarent moins de 20 accidents
née prochaine, les dossiers seront directement éta- dans leurs écoles alors que d’autres en ont recensés
blis par les écoles et une précision importante sera plus de 500.
La majorité des accidents surviennt en dehors des Les principaux lieux de survenance en EPS en pré-
activités d’éducation physique et sportive. Celles-ci élémentaire sont :
représentent 8,9% des accidents en préélémentaire - la salle de motricité pour 48%,
et 18 % en élémentaire. - le gymnase pour 14,7%,
On peut noter le taux important d’accidents survenus - la cour-terrain de récréation pour 10,9%,
en natation en classes de CP et CE1. - la salle de jeu pour 8,4%.
En EPS, les filles sont majoritaires du CE2 au CM2. Les principaux lieux de survenance en élémentaire sont :
Si l’on s’attache aux accidents hors EPS, l’écart est - le gymnase pour 33%,
beaucoup plus marqué entre les sexes pour l’élémen- - la cour-terrain de récréation pour 19,9%,
taire (62% de garçons en CP et CE1). Le moment de
- le terrain de sport pour 18,2%,
survenue est la récréation pour 71,5%. Un autre élève
est concerné dans 40% des accidents hors EPS. - la piscine pour 8,9%.
Si l’on regarde la totalité des accidents qui ont lieu
Le lieu de survenue en situation en piscine (soit 254 accidents), 60% surviennent au
habituelle niveau du bassin et 40% au niveau des abords.
- Les accidents qui ont lieu dans la cour et le terrain
de récréation sont majoritaires tant en maternelle
La localisation des dommages
qu’en élémentaire et augmentent avec l’âge. corporels en situation habituelle
- Le CP est le niveau pour lequel le % d’accidents dans De la petite section de maternelle au CE1, les locali-
les sanitaires est le plus élevé. sations les plus fréquentes sont la face, les dents puis
le crâne.
Les principaux lieux hors EPS en préélémentaire et
en en élémentaire sont les suivants : Du CE2 au CM2, les dommages aux chevilles sont plus
nombreux que ceux au crâne (en EPS, ils sont majo-
PS MS GS ritaires).
Cour/terrain 64% 77,4% 80,4% Notons que les accidents dans les sanitaires touchent
de récréatio majoritairement la face en maternelle et les doigts en
Salle de classe 16,3% 9,9% 8,7% élémentaire. Une porte intervient dans 38,5 % des cas.
Couloirs 5,4% 3,4% 2,1%
La nature des lésions en situation
Sanitaires 4,7% 1,2% 1,9%
habituelle
Structure de jeux 2,7% 2,8% 3,3%
En maternelle et au CP, les plaies sont majoritaires.
Du CE1 au CM2, les traumatismes des os et/ou des arti-
CP CE1 CE2 CM1 CM2 culations augmentent rapidement en fonction de l'âge.
Cour/Terrain 83% 84,5% 86,2% 85,6% 86,3% Il a été recensé :
de récréation
- 39 accidents respiratoires dont 8 ont eu lieu lors
Salle de classe 5,8% 4,6% 3,4% 4% 4,1% d’activités sportives,
Sanitaires 3,7% 3,4% 3,3% 2,6% 2,4% - 3 accidents cardiaques dont 1 en activité sportive
(course),
Couloirs 3,2% 2,7% 2,4% 3,5% 2,3%
- 33 cas de brûlures avec 14 atteintes au niveau des
Escaliers 1,7% 2,2% 1,9% 2,4% 2,5% yeux.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Les accidents en sortie-voyage-classe Ce % est en très forte augmentation par rapport aux
années précédentes : 1% pour 24 879 accidents en
transplantée 2003/2004, 1,3% pour 18 269 accidents en
58% des accidents ont eu lieu lors d’activités sporti- 2002/2003 car la notion d’accident grave concerne
ves et de pleine nature. Celles citées sont : désormais une hospitalisation d’au moins une nuit.
- les activités de pleine nature pour 23,3%, Le % d’accidents graves par rapport au nombre d’ac-
- les sports collectifs pour 7%, cidents du niveau est le plus élevé en grande section
- la natation pour 6,1%, de maternelle :
- l’athlétisme pour 5,4%.
Si l'on s'attache au sexe des élèves accidentés, les PS MS GS CP CE1 CE2 CM1 CM2 AIS
garçons sont majoritaires en préélémentaire, les filles
2,2%3,2% 3,4% 2,8% 2,7% 2,7% 2% 2,2% 2,8%
sont majoritaires pour tous les niveaux élémentaires
en EPS et en CE1 et CE2 hors EPS.
6,2% des accidents graves surviennent lors de sor-
Les principaux lieux de survenance sont : ties/voyages/classes transplantées.
- la pleine nature pour 24,4%,
Le % d’accidents graves en fonction de la situation
- le terrain de sport pour 7,1%, est le suivant :
- la cour-terrain de récréation pour 5,8%,
- la piscine pour 4,1%, Situation Sortie éducative Classe
- le gymnase pour 4,1%. habituelle Voyage transplantée
Les accidents en piscine (38) surviennent pour 42%
2,4% 3,9% 5,5%
au niveau du bassin et pour 58% aux abords.
En préélémentaire, les localisations des dommages
corporels les plus fréquents sont la face, le crâne puis 13,8 % des accidents graves surviennent en EPS.
les dents.
Le % d’accidents graves sur l’ensemble des accidents
En élémentaire, les localisations les plus fréquentes en EPS est plus faible que celui sur l’ensemble des
sont la cheville, le poignet puis le genou. accidents hors EPS (1,9% pour 2,6% en situation
habituelle et 3,5% pour 5,5% en sortie/voyage/classe
En petite et moyenne sections, les plaies sont majori-
transplantée). Il faut cependant signaler que 3% des
taires. Pour les autres niveaux, les lésions majoritaires
accidents survenus en gymnastique sont graves.
sont les traumatismes des os et/ou des articulations.
On note 7 accidents respiratoires graves (dont 1 en
5 accidents respiratoires ont été recensés dont 4 en
EPS) et 1 accident cardiaque grave.
activités sportives et de pleine nature.
Les localisations des dommages corporels dans les
Un autre élève est concerné dans 16,4% des cas.
accidents graves nous montrent que :
- le crâne est concerné dans 27,9% des dommages
La gravité corporels recensés,
664 hospitalisations ont été déclarées, soit 2,4% du - le bras et l’avant-bras dans 19,6%,
total des accidents. - la face dans 13,6%.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
La fréquence d’accident est plus élevée en 6ème avec Escaliers 758 11,4%
un accident pour 161 élèves. Salle de classe 417 6,3%
La répartition des accidents en fonction de la situa- Atelier 131 2%
tion est la suivante :
Sanitaires 116 1,7%
Situation Sortie éducative Stage Réfectoire 108 1,6%
habituelle Voyage
16 426 375 83
On note que :
97,3% 2,2% 0,5%
- Le % d’accidents qui ont lieu dans la cour et le ter-
rain de récréation diminue en suivant la courbe de
l’âge (59,8% des accidents en 6ème à 46,8% des
Si l'on s'attache au sexe des élèves accidentés, accidents en 3ème). Il est de 48,2% en SEGPA.
sachant qu’à la rentrée 2004 la répartition des élè-
ves inscrits est de 49% de filles et 51 % de garçons, - La 4ème est le niveau pour lequel le % d’accidents
on note que les garçons sont plus nombreux avec 56% dans les sanitaires est le plus élevé (2,5%).
sur l’ensemble des accidents recensés. - Les accidents en atelier représentent 5,2 % des acci-
dents survenus en 3ème et 14,8% en SEGPA. Ils ont
La nature de l’activité eu lieu en stage à 18% pour la 4ème, à 7,3% pour
la 3ème et à 8,7% pour les SEGPA.
Avec 60%, l'EPS demeure l'activité au cours de
laquelle survient le plus d'accidents pour tous les
niveaux, à l'exception des SEGPA. Les circonstances matérielles
En EPS, un ballon intervient dans 12,9% des ac-
De la 6ème à la 3ème, les sports les plus fréquem-
cidents, un équipement sportif dans 6,6%.
ment concernés sont la gymnastique pour 19%, le
hand-ball pour 12% et le basket-ball pour 11%. En Hors EPS, une porte intervient dans 3,1% des ac-
ce qui concerne les SEGPA, c’est le football qui est le cidents, un ballon dans 2,6%, le bâtiment dans 1,8%
sport le plus représenté, avec 21% des accidents. et une machine/outil dans 1,1%.
Il faut noter que les filles sont plus accidentées que Les accidents avec machine/outil ont eu lieu en stage
les garçons de la 6ème à la 4ème : elles représentent à 33% pour la 4ème, à 13,8% pour la 3ème et à 12%
52% des accidents en EPS. pour les SEGPA.
3 Source : Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche - Année 2005 - Total France - Public et privé
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
4ème 3ème CAP1 CAP2 BEP1 BEP2 BAC PRO1BAC PRO2 2nde 1ère Term
Terrain de sport/Gymnase 38,6% 46% 51,2% 45,6% 42,5% 52,2% 53,3% 65,7% 54,2% 60,6% 63,7%
Cour/Terrain de récréation 12,9% 16,4% 9,3% 1,75% 6,7% 6,1% 5,3% 6,1% 7,2% 5,3% 5,3%
Salle de classe 8,9% 5,9% 4,7% 3,5% 5,6% 3,3% 2,7% 2% 0,8% 2,9% 3,6%
Couloirs/Escaliers 7,4% 8,6% 9,6% 9% 5,8% 8,8% 3,3% 4% 10% 8,5% 6%
Internat/Dortoirs 7,4% 5,9% 5,8% 3,5% 6,5% 4,5% 6,7% 7,1% 9,2% 5,6% 7,5%
Atelier 5,9% 1,4% 1,2% 1,75% 3,75% 2,8% 0,7% 2% 0,8% 0,3% 0,4%
Exploitation agricole 4,5% 0,9% 1,2% 3,5% 3,5% 4,3% 8% 4% 0,8% 0,9% 0,4%
Centre équestre 4,5% 2,7% 4,7% 1,75% 7,3% 4% 6,7% 6,1% 7,2% 3,8% 1,4%
nière année de CAP, l’exploitation agricole pour la Les dommages corporels se situent pour 16% à la che-
1ère année de BAC PRO (qui en relève le % le plus ville, 14% aux doigts, 10% au tronc, 9% à la face
élevé parmi les niveaux), les dortoirs et internats pour ainsi que 8% au genou. S’agissant spécifiquement des
la 2ème année de BAC PRO. accidents en atelier, les localisations des dommages
corporels sont les yeux pour 26,8%, les doigts et la
La 4ème est le niveau pour lequel le % d’accidents
main pour 26,8%, les orteils et le pied pour 12,5%.
en atelier est le plus élevé.
Un autre élève est concerné dans 18,6 % de ces accidents.
En ce qui concerne les accidents en centre équestre, c’est
la 1ère année de BEP qui présente le % le plus élevé. Si l’on s’attache aux circonstances matérielles, un ani-
mal est concerné dans 10 % des accidents hors EPS,
Enfin, comme l’année précédente, la seconde présente le
une machine/outils intervient pour 3,7%. La répar-
plus grand % d’accidents dans les internats et les dortoirs.
tition par niveau est la suivante :
les accidents en EPS Machine/outils Animal
Les sports collectifs sont majoritaires pour tous les
4ème 5,5% 7,1%
niveaux.
3ème 0,9% 2,6%
Les dommages corporels se situent pour 25% à la che-
ville, 18% aux doigts, 12% au genou ainsi que 6,5% CAP 1 5% 17,5%
au tronc. CAP 2 3,1% 34,4%
En termes de gravité (hospitalisation), 27 accidents BEP 1 5,7% 12,4%
ont été recensés (soit 1,9% des accidents de sport).
Le plus grand nombre d’accidents graves survient au BEP 2 3% 11,9%
rugby et au football. BAC PRO 1 11,7 3,3%
4ème 3ème CAP BEP Le BAC PRO est le niveau qui présente le % le plus
élevé des accidents causés avec une machine/outils.
55% 38,7% 38,5% 40,5%
Le CAP est le niveau qui présente le % le plus élevé
des accidents pour lesquels un animal intervient.
BAC PRO/BTA 2nde 1ère Terminale
Les localisations des dommages corporels dans les
40,3% 45% 36,1% 34,4% accidents avec machine/outils concernent les doigts
et la main pour 40%, les yeux pour 20%, les orteils
Le plus grand nombre d’accidents survient pendant les et le pied pour 7,5%.
activités pédagogiques pour les filières professionnel-
les (CAP, BEP, BAC PRO) et pendant les récréations pour En termes de gravité (hospitalisation), 49 accidents
les autres niveaux (de la 4ème à la terminale). ont été recensés (soit 4,2% des accidents hors EPS).
Le plus grand nombre survient après 17H30.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Le crâne est la localisation des dommages corporels En terme de gravité (hospitalisation), 14 accidents
graves la plus fréquente. graves ont été recensés (soit 3,4% des accidents en
stage).
La 4ème est le niveau qui présente le pourcentage
d’accidents graves le plus élevé : La 2ème année de BAC PRO est le niveau qui présente
le % d’accidents graves le plus élevé :
4ème 3ème CAP 1 CAP 2 BEP 1 BEP 2
4ème 3ème CAP 1 CAP 2 BEP 1 BEP 2
5,5% 4,3% 5% 2,7% 4,7% 4%
3,6% 1,5% 0% 0% 3,8% 4%
Analyse des données par filière En terme de gravité (hospitalisation), le % des acci-
dents graves par rapport aux accidents recensés par
professionnelle niveau et par filière est le suivant :
Tableau des élèves inscrits par niveau et par secteur
professionnel : CAP BEP BAC PRO
Production (agricole, 0 3,6% 1,9%
CAP BEP BAC PRO horticole, aquacole...)
Production (agricole, 1 613 16 681 8 613 Transformation et 0 2,9% 0
horticole, aquacole...) laboratoire
Transformation et 0 1 291 1 073 Aménagement espaces, 0 2,1% 0
laboratoire forêts, environnement
Commerces et services 3 766 26 654 13 289 Activités hippiques 5,8% 4,7% 2,4%
Aménagement espaces, 1 528 7 062 6 365 Agro-équipement, 0 3,2% 12,5%
forêts, environnement machinisme
Activités hippiques 456 1 451 918 Elevages canins, félins 0 0 0
Agro-équipement, 0 2 090 896 animaux de laboratoire
machinisme
Elevages canins, félins 0 711 231 Comme l’an dernier, les accidents sont peu nombreux
animaux de laboratoire dans la filière “agroéquipement-machinisme” mais le %
de gravité est important, particulièrement en BAC PRO.
55 % des accidents pour lesquels une machine/outils 6 % des accidents en situation habituelle sont graves.
intervient sont en filière production. 3 % des accidents en stage sont graves.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Ecoles 2004/2005
NIVEAU
PRE-ELEMENTAIRE ELEMENTAIRE
PS MS GS CP CE1 CE2 CM1 CM2
2 391 2 817 2 804 2 766 3 205 3 550 3 873 4 715
9% 11% 11% 11% 12% 13% 15% 18%
SITUATION SCOLAIRE
LIEU
Salle de classe 1 498 5,5% Couloir 687 2,5% Piscine-abords 126 0,5%
TP Chimie 0 0% Escalier 359 1,3% Terrain de sport 753 2,8%
TP Physique 0 0% Salle de jeu 228 0,8% Pleine nature 273 1%
Local d’activités manuelles 32 0,1% Réfectoire 40 0,1% Centre équestre 23 0%
Atelier 131 0,8% Sanitaire 666 2,5% Autres (EPS) 803 3%
Exploitation agricole 3 0% Autres (Hors EPS) 421 1,6% Dortoir 47 0,2%
Salles d’études 58 0,3% Gymnase 1 304 4,8%
Cours-terrain 18 781 69,2% Piscine-bassin 171 0,6%
CIRCONSTANCES HUMAINES
CIRCONSTANCES MATERIELLES
Sans Bâtiment Bris de Machines Equipements ou Matériel de laboratoire Petit matériel Ballon Portes Autres
hors bris verre Outils matériels sportifs ou travaux pédagogique
de vitre (hors ballon) d’expérimentation
Biens 15 910 861 79 16 978 4 270 1 145 723 5 131
concernés 63,1% 3,4% 0,3% 0,1% 3,9% 0% 1,1% 4,5% 2,9% 20,3%
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Collèges 2004/2005
NIVEAU
6ème 5ème 4ème 3ème SES-SEGPA
4 887 4 134 4 059 3 461 536
29% 24% 24% 20% 3%
SITUATION SCOLAIRE
DOMMAGE CORPOREL
LIEU
CIRCONSTANCES HUMAINES
CIRCONSTANCES MATERIELLES
Sans Bâtiment Bris de Machines Equipements ou Matériel de laboratoire Petit matériel Ballon Portes Autres
hors bris verre Outils matériels sportifs ou travaux pédagogique
de vitre (hors ballon) d’expérimentation
Biens 11 173 132 57 73 643 10 89 1 360 215 1 612
concernés 72,5% 1% 0,4% 0,5% 4,2% 0% 0,6% 9% 1,4% 10,5%
19
Introduction Outils
Outilsd’observation
d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Lycées 2004/2005
NIVEAU
SITUATION SCOLAIRE
DOMMAGE CORPOREL
LIEU
CIRCONSTANCES HUMAINES
CIRCONSTANCES MATERIELLES
Sans Bâtiment Bris de Machines Equipements ou Matériel de laboratoire Petit matériel Ballon Portes Autres
hors bris verre Outils matériels sportifs ou travaux pédagogique
de vitre (hors ballon) d’expérimentation
Biens 5 849 67 59 796 258 58 135 1 417 176 1 388
concernés 57% 0,7% 0,6% 7,8% 2,5% 0,6% 1,3% 13,8% 1,7% 13,6%
20
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
NIVEAU
SITUATION SCOLAIRE
DOMMAGE CORPOREL
LIEU
CIRCONSTANCES HUMAINES
CIRCONSTANCES MATERIELLES
Sans Bâtiment Bris de Machines Equipements ou Matériel de laboratoire Petit matériel Ballon Portes Autres
hors bris verre Outils matériels sportifs ou travaux pédagogique
de vitre (hors ballon) d’expérimentation
Biens 1 965 17 13 90 52 6 29 324 65 378
concernés 57,6% 0,5% 0,4% 2,6% 1,5% 0,2% 0,9% 9,5% 1,9% 11,1%
21
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Si l’on s’attache aux réponses par région, les éta- PACA 505 191 38%
blissements de Lorraine ont été particulièrement Réunion 115 70 61%
mobilisés cette année avec une très forte augmenta- Rhône-Alpes 731 172 24%
23
Introduction Outils
Outilsd’observation
d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
D’autres régions n’ont pas montré une mobilisation suf- Nombre d’élèves ou étudiants accueillis
fisamment forte en ne progressant que trop légèrement
(Basse-Normandie, Bourgogne, Guyane) ou stagnant au À Au Au rez-de- Dans Au
même niveau (Picardie, Guadeloupe). l’internat sous-sol chaussée les étages total
Au niveau des départements, la participation la plus 30 100 200 100 200
conséquente a été relevée en Seine-Maritime (111 éta-
blissements) et en Moselle (99 établissements). Catégorie
En ce qui concerne le taux de réponse par thématique, Si le nombre des élèves Si le nombre des élèves
les questions sur la sécurité incendie sont une nouvelle ou des étudiants est égal ou des étudiants est
fois les mieux renseignées avec une moyenne largement ou supérieur à l’un de ces inférieur à l’un de ces
supérieure à 50%. L’ancienneté de cette réglementation nombres : l’établissement nombres (et à 200) :
est une explication de ces bons résultats tout comme le est classé dans l’une des l’établissement est classé
passage régulier dans la plupart des établissements des 4 premières catégories. en 5ème catégorie.
commissions de sécurité. Nouvelle venue, l’accessibilité
a aussi rencontré un écho significatif puisque toutes les
interrogations ont recueilli au moins 40% et jusqu’à 62% Les activités annexes
de réponses. Les autres thématiques sont à l’évidence
bien moins connues : aucune de leurs interrogations ne Concernant les activités annexes, rappelons que la
dépassent le stade peu ambitieux de 50% de taux de réglementation a évolué de la manière suivante par
réponse. Un effort d’information dans les domaines des l'arrêté du 13 janvier 2004, paru au J.O. du 14 février
activités expérimentales, des analyses environnementa- 2004, modifiant l'arrêté du 4 juin 1982 (règlement
les et surtout dans celui des risques majeurs apparaît de sécurité contre les risques d'incendie et de pa-
aujourd’hui indispensable. nique dans les établissements de type R) et l'arrêté
du 25 juin 1980 (dispositions générales) : «Les biblio-
En 2005, de nouvelles rubriques permettent aux établis- thèques, les centres de documentation, les salles d'ex-
sements d’apporter des commentaires à ESOPE par thé- position, les amphithéâtres, les salles de réunion et
matique et de manière générale. Elles se sont avérées les salles polyvalentes incluses dans les établissements
très utiles car elles permettent de recueillir les souhaits d'enseignement relèvent exclusivement des dispositions
et interrogations de nos partenaires. Il a par exemple été du type R. Par contre les locaux de restauration, les
plusieurs fois demandé de simplifier la base par endroits cafétérias, les gymnases, les salles de sport et les sal-
ou d’apporter des informations en priorité sur les thèmes les de spectacles sont redevables des dispositions par-
des “Risques majeurs” et de la “Sécurité, Santé, Hygiène ticulières propres à ces types d'activité.» En ce qui
“. Ces doléances seront prises en compte dès la mise en concerne le classement en activités autres que le type
oeuvre de la base Esope 2006. Bien sûr, d’autres com- R, la commission constate une déclaration limitée des
mentaires sont beaucoup plus critiques et dénoncent la ERP de type L (salle de spectacles) - 5% au collège,
longueur du questionnaire ou la technicité de certaines 12 % au lycée, 22% en lycée agricole et 7% en lycée
questions. Mais il est aussi réconfortant de constater que professionnel -. Ses membres font part de la tendance
sur l’échantillon concerné, 40% des personnes interro- accrue, de la part des collectivités locales et en accord
gées indiquent que la constitution de la base a révélé un avec les commissions de sécurité de reclasser les sal-
ou plusieurs problèmes de sécurité dans leur établisse- les de spectacles (sauf cas particulier de salles avec
ment. une scène, tentures…) en type R, plus proche des
réalités du terrain. Il sera intéressant d’analyser dans
L’accueil de personnes les prochaines années cette évolution qui devra dés-
ormais prendre en compte l’accueil des élèves handi-
en situation de handicap capés.
Voir dossier page 45
La commission et le registre
La sécurité incendie de sécurité
Comme l’année dernière, les établissements qui ont La base ESOPE 2004/2005 montre que la présence et
répondu au questionnaire de la base de données ESOPE la tenue du registre de sécurité dans les établisse-
sont classés très majoritairement en 2ème et 3ème caté- ments sont très majoritairement acquises à l’excep-
gories. Au niveau des lycées, les établissements de 2ème tion des lycées agricoles dont 10% n’en possèdent
catégorie sont les plus nombreux (57%) alors qu’au pas et 17% ne sont pas à jour. Le pourcentage des
niveau des collèges, ce sont les 3ème catégorie qui sont avis défavorables des commissions de sécurité est
le plus représentés (52%). De nombreux collèges sont légèrement plus élevé que l’année dernière. Cette aug-
déclarés en 5ème catégorie ce qui signifierait qu’ils répon- mentation concerne plus les lycées (13% pour les
dent aux conditions précises suivantes : lycées généraux de l’éducation nationale et de l’en-
24
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
seignement agricole et 11% pour les lycées profes- gnée (présence d’une infirmière) concerne 46,7% des
sionnels) que les collèges (8%). établissements ayant participé à l’enquête ESOPE en
2005. Elle était de 54% en 2004 et de 79% en 2003.
La formation Toutes les questions accusent une baisse de partici-
pation en moyenne de 7,7% par rapport à 2004.
Dans plus de trois quarts des établissements, tous
secteurs confondus, aucun enseignant n’a été formé Nous notons une légère progression significative dans
à la manipulation de moyens de secours (extincteurs, la mise en place du document unique, et une aug-
robinets d’incendie armés…) au cours des deux der- mentation du pourcentage des établissements ayant
nières années. Ces résultats ne sont pas surprenants répondu ne pas avoir d’ACMO.
car la manipulation des moyens de secours ne relève Pour l’ensemble des questions restantes, il n’y a pas
pas de leur mission première. Notons néanmoins que d’évolution significative par rapport aux réponses
dans les lycées professionnels, où les ateliers sont les données en 2004.
plus nombreux, 16% des établissements comptent
plus de 4 enseignants formés. Ces résultats sont très préoccupants tant au niveau
de l’intérêt que portent les établissements à ces ques-
La formation de personnel IATOSS est plus fréquente tions, qu’au niveau de l’application des textes régle-
que celle des enseignants mais dans 23% des collè- mentaires. En effet, on relève que :
ges par exemple, elle n’a été délivrée qu’à une seule
personne. Or, cet apprentissage indispensable doit - 50,6% des établissements qui ont répondu n’ont pas
être envisagé dans le cadre de binômes d’interven- de registre de signalement d’un danger grave et
tion afin de couvrir l’amplitude horaire des élèves imminent,
dans l’établissement. - 25,2% n’ont pas de registre d’hygiène et de sécurité,
Enfin, les résultats concernant l’existence de per- - 44% n’ont pas réuni la CHS au cours de l’année.
sonnes “ressources” dans le domaine de la sécurité
incendie sont particulièrement inquiétants. Près de Parmi les établissements qui ont répondu avoir au
70% des collèges ne disposent d’aucun ou d’un seul moins un ACMO, seuls 37,6% ont établi une lettre de
IATOSS formé et 42% des établissements n’ont aucune mission et pour seulement 35,6% d’entre eux, celle-
personne spécialement désignée et entraînée pour la ci précise le temps consacré à la mission de l’ACMO.
sécurité incendie. La question relative à la visite de l’inspection du tra-
Il convient de rappeler la circulaire n° 84-319 du vail révèle toujours une ignorance très préoccupante
3/09/1984 (Education nationale, Equipements et : 66% des lycées agricoles et 65% des lycées pro-
constructions) qui précise que «le service de sécurité- fessionnels qui ont répondu ne connaissent pas la
incendie est constitué par du personnel de l'établisse- date de la dernière visite d’inspection. Or ces éta-
ment spécialement désigné. Cette équipe doit être blis-sements, qui utilisent des machines-outils et des
constituée par des membres du personnel non ensei- produits phytosanitaires, sont soumis aux disposi-
gnant ; de plus, les fonctionnaires logés dans l'éta- tions réglementaires relatives à l’inspection du tra-
blissement en font obligatoirement partie. Dès le reten- vail (art. L. 231-1 du code du travail, décret n° 91-
tissement du signal d'alarme, le service de sécurité doit 1162 du 7 novembre 1991 pour l’Education nationale,
être capable d'intervenir pour donner l'alerte, apporter décret n° 93-602 du 27 mars 1993 pour les lycées
les premiers secours et combattre les foyers d'incendie agricoles). En outre, dans ces établissements, des
avant l'arrivée des sapeurs-pompiers. Les enseignants élèves mineurs peuvent être autorisés par déroga-
doivent quitter les classes avec leurs élèves après avoir tion à utiliser des machines dangereuses (art. R.234-
fermé fenêtres et portes, les diriger vers l'extérieur dans 22 du code du travail). Ces autorisations sont accor-
le calme avant d'effectuer l'appel au point de rassem- dées par l’inspecteur du travail, après avis favorable
blement désigné dans les consignes». du médecin scolaire. Cette question fait l’objet d’un
dossier page 57.
Les problèmes de coût sont régulièrement mis en
avant pour expliquer le manque de formation des per- Enfin, le pourcentage des établissements déclarant
sonnels aux problèmes de sécurité incendie. Toute- ne pas avoir de formateurs AFPS (61,52 % de ceux
fois, s’agissant d’une obligation réglementaire, elle qui ont répondu) représente toujours un handicap
devrait être prise en compte dans l’établissement du important pour la formation des élèves aux gestes de
budget de l’EPLE où une ligne spécifique pourrait être premiers secours.
dédiée à la sécurité.
La maintenance
Sécurité, santé, hygiène Par rapport à 2004, le pourcentrage des établis-
La participation des établissements aux questions sements ayant répondu à la partie maintenance du
relatives à l’hygiène et la sécurité diminue encore questionnaire de la bases de données ESOPE est sen-
cette année. En effet, la question la mieux rensei- siblement le même (31% au lieu de 32%).
25
Introduction Outils
Outilsd’observation
d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Quant aux contrats d’entretien obligatoires, on Le nombre d’établissements déclarant avoir des élè-
remarque globalement une légère amélioration par rap- ves mineurs travaillant sur machines dangereuses est
port à 2004. Un effort doit être réalisé concernant les en diminution (22% pour 26% en 2004). Ils sont tou-
ascenseurs et surtout les portes automatiques (public). jours majoritairement dans les lycées agricoles et pro-
fessionnels.
Par rapport aux vérifications découlant d’autres régle-
mentations, on ne peut que constater comme l’an La mise à disposition des équipements de protection
passé une méconnaissance des obligations du code individuelle n’est toujours pas systématique pour les
du travail. élèves, les enseignants et les personnels TOS. On note
une nette diminution pour les élèves et les ensei-
Pour répondre à toutes ces exigences, l’Observatoire gnants par rapport à 2004. L’Observatoire ne peut que
a souhaité mettre en annexe à la disposition des éta- rappeler l’obligation du code du travail en la matière.
blissements un tableau récapitulatif des obligations
en la matière (page 129). Les analyses environnementales
Elles sont d’une importance capitale pour la santé des
Les personnels élèves et des personnels fréquentant les établis-
Seulement 5 établissements ont du personnel dans sements d’enseignement. La création d’un réseau res-
les quatre catégories de qualification et 12 collèges sources sur la santé et l’environnement au niveau aca-
(9 collèges et 1 lycée en 2004) disposent de person- démique demandée en 2004 serait une avancée
nel ne dépassant pas le niveau de qualification OEA. positive pour une meilleure prise en compte de ces
questions.
Quelle que soit leur surface bâtie, la majorité des éta-
blissements ont entre 1 et 8 agents de maintenance.
Le radon
Il faut noter une augmentation d’établissements ne
disposant pas de personnel de maintenance (4,7% au 221 établissements ont effectué des mesures de radon
lieu de 3% en 2004). Seulement 9,9% (10,2% en et celles-ci sont programmées dans 8 établissements.
2004) des établissements de 5 000 à 10 000 m² ont 180 d’entre eux sont situés dans un département prio-
plus de 8 agents et 8,5% (9,3% en 2004) au-dessus ritaire dont la liste a été donnée par l’arrêté du 22
de 10 000 m² ont plus de 15 agents. juillet 2004 (voir la rubrique textes officiels du site de
26
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
l’Observatoire). 21 établissements ont un niveau de réalisé des travaux de réhabilitation des canalisations
radon supérieur à 400 Bq/m3, 4 établissements ont un et 35% les ont programmés.
niveau supérieur à 1 000 Bq/m3. Des travaux ont été
L’Observatoire rappelle que pour les établissements
réalisés ou programmés dans 30 établissements.
délivrant de l’eau au public tels que les établis-
L’Observatoire rappelle que la mesure du radon est sements d’enseignement, la personne responsable
devenue obligatoire dans les établissements d’ensei- doit s’assurer de la conformité de l’eau qu’elle dé-
gnement lorsque ceux-ci sont situés dans un dépar- livre. Elle est également tenue de procéder à une véri-
tement prioritaire. Ces mesures sont à réaliser avant fication de son réseau intérieur de distribution d’eau.
avril 2006 par un organisme agréé ou par l’Institut Il appartient aux propriétaires des locaux de procé-
de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire. En cas de der aux travaux nécessaires à la mise en conformité
besoin d’informations sur l’application de cette régle- des tuyaux afin de garantir la qualité de l’eau. Voir
mentation, il peut être fait appel aux DDASS. Des le site internet du ministère de la santé :
informations sont également disponibles sur le site www.sante.gouv.fr/eau_plomb
www.asn.gouv.fr.
Les légionelles
L’amiante
474 établissements (272 en 2004) ont réalisé un dia-
87% des établissements ont effectué un diagnostic gnostic concernant les légionelles, pour 97 (62 en
amiante (86% en 2004). Pour la moitié de ces éta- 2004) d’entre eux ce diagnostic s’est avéré positif et
blissements le diagnostic a été effectué avant le les mesures nécessaires ont été prises.
19/09/2001 (date d’entrée en application du décret
n° 2001-840 du 13/09/2001 modifiant le décret n° L’Observatoire recommande la mise en place du car-
96-97 du 7/02/1997) et 44% d’entre eux ont réalisé net sanitaire des installations. Ce document doit être
ou ont des travaux en cours. Pour l’autre moitié, le mis à jour régulièrement. Il comprend :
diagnostic est postérieur au 19/09/2001 et il conclut - les plans des réseaux et la description des instal-
à une obligation de travaux pour 13% d’entre eux. lations d’eau,
Seulement 47% des établissements disposent de leur - le rapport du diagnostic technique et sanitaire,
dossier technique amiante. L’Observatoire rappelle
que la constitution de ce document est de la compé- - le nom des intervenants et leurs coordonnées,
tence du propriétaire et doit être tenu à la disposi-
- le protocole d’entretien et de maintenance des
tion du chef d’établissement. Il regroupe l’ensemble
installations (eau froide et eau chaude),
des résultats, des recherches et des contrôles des
matériaux et produits contenant de l’amiante et doit - le protocole de surveillance (température et recher-
être tenu à jour notamment si la présence d’autres ches de légionelles),
matériaux amiantés est détectée à l’occasion de tra-
vaux. Le propriétaire doit établir une fiche récapitu- - les consignes d’intervention en cas de mise en évi-
lative du dossier technique dont le contenu est défini dence de fortes teneurs en légionelles,
par l’arrêté du 22 août 2002 et l’adresser ainsi que - le registre des interventions effectuées : opérations
ses mises à jour ultérieures au chef d’établissement d’entretien et de maintenance, traitements de lutte
qui doit la réclamer s’il n’en a pas été rendu desti- contre le tartre et la corrosion, résultats d’analyses
nataire. En effet le dossier technique amiante doit concernant l’évolution de la qualité de l’eau, rele-
être consulté par tout personnel ou entreprises inter- vés de température et de consommation d’eau.
venantes.
Les transformateurs à pyralène
Les peintures au plomb
8% des établissements signalent la présence d’un trans-
Bien que le diagnostic ne soit pas obligatoire dans formateur à pyralène et 24% n’ont pas l’information.
les ERP, 179 (88 en 2004) établissements ont effec-
tué un repérage qui s’est avéré positif pour 22 d’en- L’Observatoire précise que l’échéance pour leur éli-
tre eux. 10 établissements déclarent la présence de mination est fixée au 31/12/2010 à l’exception des
peintures dégradées contenant du plomb et 8 ont transformateurs ayant de 50 à 500 ppm de PCB qui
effectué des travaux. seront éliminés à la fin de leur utilisation (arrêté du
26/02/2003).
Les canalisations en plomb
50% des établissements ne savent pas s’ils sont ali-
Conclusion
mentés en eau par un branchement public en plomb. Les importants changements qui interviendront début
21% des établissements ont réalisé le repérage des 2006 dans la gestion des personnels TOS devraient
canalisations en plomb, leur présence est effective conduire à une nouvelle réflexion concernant la main-
pour 40% d’entre eux. Parmi ces derniers, 29 % ont tenance des établissements d’enseignement.
27
Introduction Outils
Outilsd’observation
d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
L’Observatoire rappelle qu’une aide et un accompa- plateaux sportifs, 40% des salles spécialisées. Cela est
gnement s’avèrent toujours indispensables pour une en contradiction avec les exigences conséquentes de
amélioration véritable et durable dans les tâches admi- la réglementation sur la sécurité des ERP.
nistratives liées au suivi et à la formalisation des
actions menées par les différents acteurs affectés à la Les conventions d’utilisation
maintenance. Cette aide pourrait se traduire par des
fiches ou logiciels d’assistance, mais surtout par la tripartites
mise en oeuvre d’un plan de formation de tous les La loi n° 2000-627 du 6 juillet 2000 (article L 214-
acteurs (équipe de direction, ACMO, personnels TOS). 4 du Code de l'Education) rend obligatoire les conven-
tions tripartites qui doivent être signées par l'éta-
Les équipements sportifs blissement scolaire, la collectivité de rattachement
et la collectivité propriétaire.
Si on compare les résultats de 2005 avec ceux de
2004, on constate que la sécurité des équipements Signalons que l'Observatoire a élaboré en septembre
sportifs reste une préoccupation insuffisamment par- 2001 un modèle de convention tripartite d'utilisation
tagée : plus d’un établissement sur deux ne répond des équipements sportifs disponible sur son site.
à aucune des questions relatives à l’EPS. Remarquons que les établissements qui ont répondu
ont au moins signé une convention avec la collecti-
L’éloignement et la multiplication vité locale : 838 établissements en ce qui concerne
des lieux d’enseignement les gymnases, 247 pour les salles spécialisées, 506
pour les terrains de grands jeux, 334 pour les pla-
Les résultats de l’enquête mettent en évidence l’é- teaux sportifs et 536 pour les piscines.
loignement et la multiplication des lieux d’enseigne-
ment de l’EPS. Ainsi, les gymnases utilisés ne sont Les panneaux et buts de sports
pas intégrés ou contigus à l’établissement pour la
moitié d’entre eux et près de 32% des EPLE déclarent collectifs (décret n° 96-495 du
devoir en utiliser plus d’un. 4/06/1996)
On retrouve cet éloignement pour les autres équipe- Les deux tiers des établissements qui ont répondu
ments (38% des salles spécialisées, 52% des terrains possèdent des panneaux de basket et/ou des buts de
de grands jeux, 35% des plateaux sportifs, 95% des hand-ball ou de football.
piscines). Ces situations conduisent à de nombreux
déplacements entraînant pertes de temps et difficul- Les contrôles réglementaires ont été effectués aux
tés de gestion des groupes d'élèves. cours des deux dernières années dans 78% des éta-
blissements qui ont répondu. Mais 8% des collèges
et 3% des lycées d’enseignement général et des lycées
La sécurité de proximité professionnels déclarent ne pas connaître l'année du
L'absence d'un téléphone d'urgence accessible à pro- dernier contrôle. Les contrôles ont été effectués à
ximité est rapportée pour 9% des gymnases, 15% des 85% par un organisme de contrôle et pour 8% des
salles spécialisées, 24% des plateaux sportifs, 32% cas par des IATOSS (12% dans les lycées agricoles).
des terrains de grands jeux et 2% des piscines. La vérification régulière (visuelle et tactile) de ces
Les recommandations du ministère de l’éducation équipements par le gestionnaire n’est pas assurée
nationale qui prévoient de doter d’un téléphone pour tous les établissements.
mobile les enseignants d’EPS encadrant leurs élè- Le registre obligatoire de l'état et du suivi de ces maté-
ves à l’extérieur de l’établissement ne doivent pas riels n’est pas présent dans 45% des établissements
être confondues avec la réglementation qui impose qui ont répondu (54% pour les lycées agricoles).
l’accès à un téléphone d’urgence fixe dans tous les
ERP. En ce qui concerne les panneaux et buts extérieurs à
l'établissement, 64% des établissements déclarent ne
L’absence de surveillance permanente par un MNS pas avoir connaissance des procès verbaux de
(Maître Nageur Sauveteur) dans les piscines est rap- contrôle.
portée pour 30 établissements alors que seuls 11 éta-
Ces résultats préoccupants renforcent la nécessité de
blissements mentionnent une piscine intégrée donc
clarifier le décret du 4 juin 1996, en particulier sur
non soumise aux mêmes obligations de surveillance
la périodicité des contrôles, le statut des contrôleurs
que les piscines publiques.
et le contenu du registre. L’Observatoire sera vigilant
Enfin perdure l'absence de gardiennage permanent sur la révision en cours de ce décret ainsi que sur l’é-
durant l'utilisation des lieux d’enseignement : 51% laboration par l’Agence Française pour la Normalisa-
des terrains de grands jeux, 49% des gymnases et des tion (AFNOR) de la nouvelle norme sur le contrôle et
28
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
la maintenance des buts de football, handball, hoc- Les salles de travaux pratiques et leurs
key et paniers de basket-ball.
équipements
Les autres équipements (agrès de gym- La presque totalité des établissements (97%) dispose
nastique, poteaux de volley-ball, ...) d’une salle spécifique pour les travaux pratiques
accompagnée d’une salle de préparation pour 84%
Ceux utilisés dans l’établissement sont vérifiés et d’entre eux. 59% des collèges et 27% de l’ensemble
entretenus régulièrement dans 71% des établis- des lycées n’ont pas de salles de TP avec une venti-
sements qui ont répondu. Ces vérifications et entre- lation spécifique. Ceci est en contradiction avec les
tiens ne sont pas connus pour 20% des établis- obligations réglementaires. L’Observatoire rappelle
sements. Ce pourcentage s’élève à 56% pour les équi- que ces salles sont considérées par le règlement sani-
pements utilisés à l’extérieur de l’établissement. taire départemental et le code du travail comme
Ces résultats justifient la réalisation par l’Observa- locaux dits “à pollution spécifique”. A ce titre le débit
toire du guide de surveillance des équipements spor- de la ventilation doit prendre en compte la nature et
tifs qui est présenté dans ce rapport (page 77). la quantité des polluants émis (produits chimiques).
En cas de présence de gaz, l’article R 22 du règlement
de sécurité contre les risques d’incendie et de pa-
Les structures artificielles d’escalade nique précise que la ventilation des salles de travaux
28% des établissements qui ont répondu utilisent une pratiques à caractère scientifique doit être réalisée
SAE, mais plus d'un tiers d'entre eux ignore si elle est mécaniquement.
entretenue régulièrement et plus de la moitié ne
connaît pas la date de la dernière vérification –véri- 13% des établissements déclarent utiliser des car-
fication non obligatoire mais conseillée-. touches de gaz dans les salles de TP malgré l’inter-
diction qui en est faite par la commission centrale de
sécurité (cf. procès-verbal n° 09/98 du 3 décembre
Les activités expérimentales 1998).
Le taux moyen de réponse est inférieur à celui de
2004 (22% au lieu de 30%). Les questions les mieux Concernant les produits dangereux, qu’ils soient de
renseignées (30% à 41%) sont celles relatives à la nature chimique (agents cancérogènes, mutagènes et
présence des équipements, des matériels et des pro- toxiques pour la reproduction -CMR-, solvants, etc...)
duits mais dès que l’on aborde la manipulation des ou biologique (essentiellement micro-organismes
produits par les élèves, la maintenance et les vérifi- pathogènes pour l’homme), leur manipulation doit
cations périodiques des matériels et que l’on veut être réalisée sous des matériels de ventilation ponc-
approfondir l’application de la réglementation rela- tuelle qui assurent la protection effective du mani-
tive à l’exposition aux risques le taux de réponse varie pulateur. On distingue :
de 9% à 20%. L’Observatoire renouvelle sa demande - Pour la manipulation des produits chimiques : les
de donner aux responsables de laboratoires SVT et sorbonnes et les hottes chimiques autonomes. Les
sciences physqiques et chimie une mission en matière sorbonnes assurent une protection des manipula-
de prévention et de sécurité identique à celle des teurs plus efficace que les hottes chimiques.
chefs de travaux des lycées technologiques et pro-
fessionnels. - Pour les produits biologiques, les PSM et les hottes
La visite des laboratoires SVT et de chimie du lycée à flux laminaire. Seuls les postes de sécurité micro-
Saint-Louis à Paris, entièrement consacré aux classes biologique (PSM) permettent de manipuler en toute
préparatoires aux grandes écoles (CPGE), a permis de sécurité les micro-organismes pathogènes pour
constater que cet établissement qui a été entière- l’homme contrairement aux hottes à flux laminaire
ment rénové, dispose d’un matériel de bonne qualité, (vertical ou horizontal) qui ne protègent pas le
d’enseignants très impliqués et de personnels tech- manipulateur.
niques motivés. De plus les élèves sont correctement Les sorbonnes sont l’équipement le plus répandu dans
sensibilisés aux consignes de sécurité. Comme pour les établissements, cependant leur présence est
la plupart des laboratoires du même type, la vigilance presque inexistante dans les collèges.
doit être maintenue et des progrès peuvent encore
être accomplis pour la gestion et le stockage des La maintenance (33% pour les sorbonnes) et les véri-
déchets, l’utilisation du gaz et la formation des per- fications périodiques (23% pour les sorbonnes) ne
sonnels. La suppression régulière des postes de per- sont pas toujours réalisées. Or, le maintien dans le
sonnels de nettoyage pourrait également occasion- temps des performances des matériels de ventilation
ner des difficultés pour le maintien de la propreté ponctuelle est conditionné à un contrôle et une main-
des locaux tenance régulière de ceux-ci.
29
Introduction Outils
Outilsd’observation
d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Les produits manipulés et les matériels tion et de nomination des personnes compétentes en
radioprotection et de procéder à la régularisation de
utilisés toutes les autorisations à détenir ces appareils.
Dans les collèges, on note encore en 2005 une pré- 185 établissements dont 55 collèges déclarent pos-
sence importante de produits dangereux. Or, les pro- séder des lasers de classes 3A, 3B et 4, et donc poten-
grammes ne font état d’aucune expérience à mettre tiellement dangereux pour les yeux si ce n’est vis-à-
en oeuvre avec des CMR, des micro-organismes patho- vis du risque incendie. Pour les expériences d’optique,
gènes pour l’homme et des échantillons d’origine l’usage d’appareils de classe 2 est largement suffi-
humaine ou des produits explosifs. On ne doit trou- sant. Cependant même les lasers de classe 2 peuvent
ver aucun produit de ce type dans les salles de TP et être dangereux s’ils ne sont pas correctement mani-
de collection. Cependant il est constaté que peu d’é- pulés. Une démarche de formation des enseignants
lèves sont amenés à manipuler ces produits. est donc fortement souhaitable.
L’Observatoire rappelle une nouvelle fois que dans les
lycées la présence de CMR et leur manipulation Le stockage des produits dangereux
devraient être interdites. Pour les sections profes-
sionnelles et post-baccalauréat, les chefs d’établis- Le stockage des produits dangereux est insuffisam-
sement et les enseignants doivent mettre en place ment pris en compte dans les établissements et
les mesures réglementaires édictées par le code du notamment dans les collèges. Il a très légèrement
travail (article R 231-51 à 213-56-12). progressé depuis 2004 (69% au lieu de 63%). Le
règlement de sécurité contre les risques d’incendie
La présence de micro-organismes pathogènes pour et de panique (article R 12) interdit la présence
l’homme peut se comprendre pour les lycées qui pos- dans les salles de TP et les salles de préparation de
sèdent des filières techniques spécialisées y compris produits toxiques ou de liquides inflammables en
des sections BTS dans les sciences de la vie et dont quantités non justifiées par la réalisation des mani-
les programmes comportent l’étude de ces germes. Il pulations, expériences ou travaux en cours. Il est
n’en est pas de même pour les lycées d’enseignement donc nécessaire de disposer d’un local de stockage
général pour lesquels le principe de base doit être la obligatoirement ventilé (article R 10) et équipé
substitution par des germes non pathogènes. d’une cuvette étanche pouvant retenir la totalité
Pour ce qui concerne la manipulation d’échantillons des liquides présents. Ce local ne doit pas être
biologiques d’origine humaine, les remarques précé- accessible aux élèves.
dentes s’appliquent également. Un effort est toujours à faire au niveau de l’inven-
La détention (11 établissements) ou la manipulation taire des produits notamment au niveau des collèges
d’OGM (10 établissements) sont toujours très margi- (68%). Dans tous les établissements les enseignants
nales. Pour les animaux de laboratoire, le taux rela- de sciences physiques, de chimie et de SVT doivent
tivement faible de réponses concernant l’agrément veiller à ce que l’inventaire et l’étiquetage des pro-
des locaux d’hébergement des animaux (10 établis- duits, la séparation des produits incompatibles soient
sements) peut s’expliquer du fait que nombre d’éta- réalisés et que les fiches de données sécurité soient
blissements utilisant des animaux de laboratoire ne mises à disposition. Les armoires de stockage des sal-
les hébergent pas mais les commandent et les les de TP et de préparation ne doivent contenir que
emploient juste pour les TP. les quantités de produits nécessaires aux manipula-
tions et expériences en cours. Elles doivent être ven-
Comme l’an passé très peu d’établissements (81) ont tilées ce qui n’est pas le cas dans 72% des collèges,
déclaré la présence d’une source radioactive scellée 60% des lycées, 57% des lycées agricoles et 48% des
alors que tous les lycées ont en leur possession un lycées professionnels.
compteur de radioactivité alpha bêta (CRAB). De ce
fait, il apparaît que les chefs d’établissement ne sem-
blent pas en avoir connaissance. La détention et l’u-
Le stockage des déchets
tilisation de cet appareil avec la nouvelle réglemen- Les déchets ne sont toujours pas correctement pris
tation (décret n° 2002-460 du 4/4/2002 et n° en compte. 86% des établissements ne disposent pas
2003-296 du 31/03/2003) sont soumises à autorisa- de local spécifique et la collecte n’est pas organisée
tion de la direction générale de sûreté nucléaire et pour les déchets radioactifs dans 96% des établisse-
de la radioprotection. Cette réglementation oblige à ments, pour les déchets chimiques dans 48% des éta-
avoir des personnes compétentes en radioprotection. blissements, pour les déchets à risque infectieux dans
L’Observatoire renouvelle auprès de la direction de 75% des établissements.
l’enseignement scolaire sa demande d’information des
chefs d’établissement et des enseignants de sciences Les moyens de secours et les EPI
physiques sur la nouvelle réglementation et la
conduite à tenir vis-à-vis de cet appareil, de forma- La présence de douches de sécurité (dans 5% des col-
lèges, 46% des lycées, 76% des lycées agricoles et
30
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
27% des lycées professionnels), de lave-oeil/douches est loin d’être respectée dans les collèges (21% et
oculaires (dans 14% des collèges, 65% des lycées, 33%) et un effort particulier est à réaliser dans les
79% des lycées agricoles et 49% des lycées profes- lycées professionnels (79% et 74%).
sionnels) est toujours insuffisante. L’Observatoire
recommande d’installer dans chaque salle de TP en
bout de paillasse une douchette pour une interven-
L’information et la formation
tion immédiate en cas de projection de produit sur Les consignes en cas d’incendie sont présentes dans
le corps et les yeux. Une douche de sécurité fixe iso- 94% de l’ensemble des établissements, mais les aut-
lée doit pouvoir être facilement accessible pour l’en- res consignes spécifiques en cas d’accident ou d’in-
semble des laboratoires. cident (présentes dans 57% des collèges, 77% des
Pratiquement l’ensemble des établissements (93%) lycées, 71% des lycées agricoles et 73% des lycées
dispose des extincteurs appropriés pour leurs labo- professionnels) et concernant la bonne utilisation des
ratoires. Une couverture anti-feu n’est présente que matériels (50% des collèges, 72% des lycées, 62%
dans 28% des collèges, 48% des lycées profession- des lycées agricoles et 71% des lycées profession-
nels, 71% des lycées et 79% des lycées agricoles. La nels) sont beaucoup moins répandues. Malgré les
présence d’une armoire de première urgence dans les efforts de formation des enseignants à la prévention
salles de TP ou à proximité est effective dans 29% du risque électrique, il apparaît que très peu d’en-
des collèges, 48% des lycées professionnels, 52% des seignants sont habilités par le chef d’établissement
lycées et 70% des lycées agricoles. (3% des collèges, 21% des lycées, 12% des lycées
agricoles et 39% des lycées professionnels.
Le port de la blouse comme vêtement de travail et
des lunettes de protection est obligatoire pour les Les risques majeurs
élèves et les personnels enseignants et de laboratoire
(article R 233-1 du code du travail). Cette obligation Voir dossier page 61.
Propositions
Imposer la présence des registres réglementaires, outils indispensables à la sensibilisation et
à la participation de l’équipe éducative dans la démarche de prévention au regard des règles
d’hygiène et de sécurité.
Favoriser la formation de moniteurs aux gestes de premiers secours parmi le personnel des
établissements d’enseignement.
Rappeler la nécessité absolue d’une formation obligatoire aux gestes de premiers secours pour
tous les personnels de l’équipe éducative et pour tous les élèves
Prendre en compte la maintenance des bâtiments et des équipements des EPLE dans les plans
de formation académiques et cela à tous les niveaux de responsabilité.
Faire apparaître clairement le montant des contrats de maintenance et des contrôles
périodiques dans le budget de l'établissement.
Créer au niveau académique un réseau ressources sur les problèmes techniques concernant les
questions de santé liées à l'environnement (radon, amiante, plomb, ...) en relation avec les
autorités départementales.
Renforcer la sécurité des élèves qui pratiquent l’EPS dans des installations éloignées de
l’établissement par :
- la présence dans tous les cas d’un téléphone d’urgence directement accessible,
- le développement du gardiennage de ces installations,
- l’actualisation régulière des connaissances et gestes techniques de premiers secours pour les
enseignants d’EPS.
Clarifier le décret du 4 juin 1996 sur les exigences de sécurité auxquelles doivent répondre
les cages de buts de football, de hand-ball et de hockey sur gazon en salle et les buts de bas-
ket-ball, en particulier en ce qui concerne la nature des tests, la périodicité des contrôles, le
statut des contrôleurs.
31
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
En application de la norme française XPS 72-701 de juin 2004, portant sur les modalités de
contrôle et de suivi des EPI pour l’escalade et qui prévoit une certification spécifique pour
leur contrôle, délivrée par le MENESR, à l’issue d’une formation appropriée, engager des actions
de formation de ce type pour certifier les enseignants d’EPS des établissements pratiquant
l’activité d’escalade.
Informer par voie administrative les chefs d’établissement et les enseignants de sciences phy-
siques des nouvelles réglementations relatives à la protection des personnes et des travailleurs
contre les dangers des rayonnements ionisants et veiller à la formation et à la nomination
des personnes compétentes en radioprotection.
Ne pas exposer, dans les lycées et les collèges, les élèves aux agents cancérogènes, muta-
gènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Veiller à ce que toutes les mesures régle-
mentaires sur ces produits soient mises en oeuvre dans les formations.
Missionner les responsables de laboratoires SVT et sciences physiques et chimiques en matière
de prévention et sécurité comme les chefs de travaux des lycées technologiques et profes-
sionnels.
32
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Concernant la durée de l’évacuation, 98% des collè- préoccupants d’ESOPE concernent des collèges ayant
ges, 94 % des lycées, 89% des lycées agricoles et 96% déclaré la présence d’un internat et dont 16% n’ont
des lycées professionnels réalisent leur exercice réalisé aucun exercice ! Il faut noter que même si les
(comptage et appel terminé) en moins de 10 minu- internes ne sont pas logés dans le collège ou le lycée,
tes. L’appel étant une procédure relativement longue, le chef d’établissement n’est pas dégagé des problè-
cela signifie que les bâtiments sont évacués dans un mes de sécurité les concernant. Il est conseillé de
temps très satisfaisant. pratiquer les exercices en condition réelle de sinis-
tre. Or, la très grande majorité d’entre eux sont effec-
Les résultats d’ESOPE concernant l’affichage des tués avant minuit (96% en collège), avant que les
consignes et des plans d’évacuation sont satisfaisants élèves ne soient dans un sommeil profond. Rappelons
(plus de 98% des cas) mais il faut insister sur le rôle que le bon déroulement d’un exercice de nuit n’est
et l’attitude de l’enseignant qui doit connaître les possible qu’en présence d’un nombre suffisant d’en-
consignes et avoir les bonnes réactions au moment cadrants formés à la technique d’évacuation.
de l’incident. Rappelons l’importance du plan d’in-
tervention (le seul exigé par la réglementation incen-
die) affiché à l’entrée principale de chaque bâtiment Ces résultats ont conduit la commission à compléter
pour les services de secours. le document sur les exercices d’évacuation qui avait
été réalisé en 2000. Cette nouvelle version ci-jointe
Concernant l’évacuation de nuit, les éléments les plus est disponible sur le site de l’Observatoire.
Propositions
Prendre en compte lors des exercices d’évacuation, les particularités des gymnases (vestiaires,
sanitaires,...) et des lieux de restauration où ils peuvent être réalisés éventuellement en dehors
des heures des repas.
Réaliser dans tous les établissements possédant un internat, sans exception, des exercices
d’évacuation de nuit en pensant au(x) lieu(x) de mise à l’abri (gymnase, restaurant, ...).
33
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
LES EXERCICES
D'EVACUATION INCENDIE
L’arrêté du 13 janvier 2004 apporte des modifications importantes au règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de
panique dans les établissements recevant du public (ERP) de type R notamment sur la mise en œuvre des exercices d’évacuation :
Article R 33 : Des exercices pratiques d'évacuation doivent avoir lieu au cours de l'année scolaire ou universitaire. Lorsque
l'établissement comporte des locaux réservés au sommeil, des exercices de nuit doivent également être organisés ; le pre-
mier exercice doit se dérouler durant le mois qui suit la rentrée.
Ces exercices ont pour objectif d'entraîner les élèves et le personnel sur la conduite à tenir en cas d'incendie. Pour cela ils
doivent être représentatifs d'une situation réaliste préparée à l'avance et être l'occasion d'une information des élèves et du
personnel. Les conditions de leur déroulement et le temps d'évacuation doivent être consignés sur le registre de sécurité.
En cas de sinistre, il est impératif d'assurer l'évacuation rapide et en bon ordre de la totalité des occupants des bâtiments
concernés. Pour la réussir, les exercices sont obligatoires et permettent d'acquérir la bonne conduite.
Lors d’un exercice d’évacuation de jour ou de nuit l’intégralité des bâtiments doit être évacuée (logements de fonction non
isolés de l’ERP, infirmerie, gymnase, restauration, administration…).
34
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Organisation
Lors de l’exercice
Organiser une réunion de préparation (avec les personnels chargés de la santé et de la sécu-
rité, le représentant de la commune, des parents délégués, …), si possible en concertation
avec les sapeurs-pompiers.
Attention, un exercice d’évacuation ne doit pas reposer sur l’expertise et la participation
active des sapeurs-pompiers. Cet entraînement capital est au contraire l’occasion de véri-
fier que l’établissement est capable de gérer seul une situation de crise en attendant l’arri-
vée des secours (pompiers, SAMU…).
Choix du moment • Choisir une journée d'occupation normale de préférence sans contrôle ou examen.
• Prévoir au moins un exercice inopiné dans l'année (pendant la sieste et au moment de l’ac-
cueil et de la sortie en maternelle, au moment de la restauration, lors des cours d’EPS…).
• Demander éventuellement la présence des sapeurs-pompiers en tant qu’observateurs
y compris pour le retour d’expérience.
• Réaliser les exercices de nuit dans les conditions réelles et de préférence entre 22 h et
6 h du matin en situation de profond sommeil. Il est impératif que l’ensemble des
internes puisse évacuer d’une façon rapide et sûre le bâtiment internat par un système
de déverrouillage réglementaire des issues.
Choix du scénario • un feu supposé dans un local particulier (cuisine, labo, gymnase, local poubelle…),
• la condamnation d’un cheminement (couloir, issue, escalier…),
35
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Déroulement
Principes Préparations
1- Donner l’alarme • Son déclenchement signifie : quitter • Avoir fait identifier le signal
immédiatement et impérativement le bâtiment
Tous les personnels
2- Evacuer • Vérifier l'évacuation complète du local • S’assurer du bon fonctionnement
• Donner les consignes préalables de l'éclairage de sécurité
pour l'évacuation des handicapés • Vérifier le non encombrement
• Quitter • Calfeutrer et mouiller les portes des circulations et des dégagements
un local et se signaler aux fenêtres en cas • Prévoir le chronométrage de l'évacuation
d'impossibilité d'évacuer (fumée
dans le couloir par exemple)
• Cheminer
groupés Personnels d’enseignement
et de surveillance
• Sortir • Guider et accompagner les élèves
du bâtiment • Prévoir l’assistance aux handicapés
• Déterminer le sens d'évacuation
par l’escalier
• Interdire l'utilisation des ascenseurs
ou la sortie • Ne pas revenir sur ses pas sans ordre
accessible • Evacuer dans le calme en fermant
la plus proche, les portes derrière soi, sans les verrouiller
sauf consigne
Ensemble des personnes
contraire à évacuer
• Gagner la sortie dans le calme
• Rester solidaire de son groupe
• Rejoindre le(s) point(s) de rassemblement • Choisir préalablement le ou les points
3- Rassembler • Se diriger vers un lieu de regroupement de rassemblement (à définir selon la
abrité et fermé (cas d’une intervention de configuration)
longue durée) • Les repérer et les signaler
• S'assurer qu'ils peuvent être éclairés
la nuit
• Eviter autant que faire se peut de
fixer les points de rassemblement
près des voies d'accès des secours
36
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Evaluation 1
Date Heure Temps d’évacuation (avant appel) Temps d’évacuation (après appel)
Evacuation
• Evacuation immédiate à l'alarme q q
• Evacuation en bon ordre q q
• Bonne prise en compte des personnes handicapées q q
Enseignements à tirer :
En fonction des résultats, penser immédiatement à remédier aux anomalies constatées pour orienter la préparation de l’exercice suivant
(repenser les consignes, informer le personnel, réparer les installations défectueuses, etc.)
(1) Ce modèle support de l'évaluation doit être complété et annexé au registre de sécurité.
A transmettre à la collectivité si problème(s) lié(s) aux obligations du propriétaire.
37
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Présence
de détecteurs
Collège Lycée Lycée agricole Lycée professionnel
d’incendie N % N % N % N %
Oui 525 50% 194 81% 93 99% 222 84%
Non 531 50% 46 19% 1 1% 42 16%
Total 1056 100% 2240 100% 94 100% 264 100%
Surveillance
permanente de la
Collège Lycée Lycée agricole Lycée professionnel
centrale d’alarme N % N % N % N %
Oui 869 83% 225 94% 80 87% 232 87%
Non 174 17% 14 6% 12 13% 34 13%
Total 1043 100% 239 100% 92 100% 266 100%
Formation
personnel de
Collège Lycée Lycée agricole Lycée professionnel
surveillance N % N % N % N %
Oui 567 57% 183 78% 63 70% 193 75%
Non 435 43% 51 22% 27 30% 63 25%
Total 1002 100% 234 100% 90 100% 256 100%
L’ensemble de ces éléments a incité la commission le fonctionnement des SSI, présente un exemple
“Sécurité bâtiment et risque incendie” à proposer de système complet ainsi que la conduite à tenir
dans le rapport 2005 un document clair et concis sur lors du déclenchement de l’alarme. Il sera dispo-
les systèmes de sécurité incendie. nible sur le site de l’Observatoire au premier tri-
Ce 4 pages fait le point sur la réglementation et mestre 2006.
Proposition
Intégrer dans le contrat annuel d’entretien du système de sécurité incendie une heure de
formation sur site pour les personnels chargés de son exploitation.
39
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
LE SYSTÈME DE SÉCURITÉ
INCENDIE S.S.I.
Ce document d’aide et de conseils s’adresse à l’équipe toutes les informations ou ordres liés à la seule sécu-
de direction d’un établissement d’enseignement et rité incendie, à les traiter et à effectuer les fonc-
aux personnels chargés de la santé et de la sécurité. tions nécessaires à la mise en sécurité de l'établis-
Il doit leur permettre de repérer le système de sécu- sement.
rité incendie de l’établissement, de comprendre son
La mise en sécurité peut comporter les fonctions sui-
fonctionnement et de le gérer.
vantes :
- compartimentage (au sens large) ;
Un SSI, qu’est-ce que c’est ? - évacuation des personnes (diffusion du signal d’éva-
Selon l’article MS 53 du règlement de sécurité contre cuation, gestion des issues) ;
les risques d’incendie et de panique, « le système - désenfumage ;
de sécurité incendie d'un établissement est consti- - extinction automatique ;
tué de l'ensemble des matériels servant à collecter - mise à l’arrêt de certaines installations techniques.
DÉTECTER et SIGNALER
l’incendie
POUR
COMMANDER
les organes de sécurité
40
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Si les signaux sonores du bâtiment Imp. du M.E.N.E.S.R..97, rue de Grenelle - Paris 7e - Décembre 2005
Après l’incendie
ou la fausse alerte
Réarmement du système :
- supprimer l’origine du déclenchement
- passer le centralisateur au niveau 2
- appuyer sur la touche :« REARMEMENT »
41
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
S.D.I./E.C.S
C.M.S.I.
G
N
M
D
B
O
C
P
A
K
J
F
E
42
Introduction
ATTENTION
Rapport d’activité
43
Annexes
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
- dans le 1er degré : 30 000 élèves en 2003-2004 et situation. La raison est alors difficile à déterminer. Pour-
58 812 en 2004-2005, quoi n’y a t-il pas eu de demande ? Doit-on considérer
qu’il n’y a pas d’enfant handicapé à scolariser dans le
- dans le 2nd degré : 18 000 élèves en 2003-2004 et
périmètre de cet établissement ? Doit-on imaginer que
31 454 en 2004-2005.
les parents se sont “auto-censurés”, ne formulant aucune
Enfin, il est à noter que 7 400 élèves bénéficiaient demande, sachant par avance l’école inaccessible ?
d’un accompagnement individuel (AVS-I) en janvier
2003, pour 9 604 élèves en janvier 2004 et 13 167 Prescriptions
Oui Non Total
élèves en janvier 2005. relatives à
l’accessibilité N % N % N %
Dans l’enseignement supérieur, les établissements
sous tutelle du ministère de l’éducation nationale, de Collège 77 7% 1069 93% 1146 100%
l’enseignement supérieur et de la recherche Lycée 28 11% 220 89% 248 100%
accueillent :
Lycée agricole 12 13% 83 87% 95 100%
- 6 041 étudiants handicapés dans les universités,
Lycée 28 10% 264 90% 292 100%
- 261 étudiants dans les écoles d’ingénieurs, professionnel
- 72 étudiants en classes post-baccalauréat classes Total 145 8% 1636 92% 1781 100%
prépa et 1 183 en sections de techniciens supérieurs.
En outre, la loi n°2005-102 prenant en compte tous cueil des personnes handicapées. L’Observatoire a d’o-
les types de handicap, les questions devront être affi- res et déjà visité certains d’entre eux (Villeneuve-
nées pour tenir compte de ces nouveaux paramètres. d’Ascq, Grenoble et Caen). Au-delà de l’application de
la législation actuelle et notamment de la loi de 1975
Une observation plus précise pourrait par la suite être en faveur des personnes handicapées, ces établissements
réalisée sur quelques établissements sélectionnés décla- apportent déjà des réponses en terme d’aménage-
rant : soit avoir réalisé des aménagements afin d’ac- ment, de prise en charge, d’accompagnement. Ils
cueillir des personnes handicapées, soit nécessiter des témoignent d’expériences réussies mais également de
travaux afin de pouvoir accueillir des personnes handi- situations problématiques.
capées. Cette observation permettrait d’identifier les
problèmes récurrents et les solutions ou recommanda- Les expériences montrent que la préparation des
tions qui peuvent être proposées au-delà de la régle- conditions d’accueil semble être la meilleure garan-
mentation afin de favoriser l’usage des lieux. tie de réussite.
La formation ou l’information des personnels (ensei-
Les établissements et l’accueil gnants, nouveaux chefs d’établissement) préalable-
des élèves handicapés ment à l’accueil d’une personne handicapée est pro-
bablement une autre clé en matière d’intégration. La
Sans attendre la loi n°2005-102, certains établissements journée de pré-rentrée pourrait être l’occasion d’une
non-spécialisés se sont impliqués en matière d’ac- information sur l’accueil des personnes handicapées.
Deux établissements scolaires situés à Villeneuve d'Ascq (lycée Raymond Queneau et collège du Triolo) accueillent
des élèves handicapés et en particulier à mobilité réduite. Cette situation semble s’expliquer par une tradition d'ac-
cueil plus que par une volonté de regroupement ou de spécialisation de l'établissement ou par une adaptation parti-
culière des locaux.
Les deux établissements scolaires construits en 1977, postérieurement à la loi d’orientation en faveur des personnes
handicapées (1975), mais antérieurement à ses textes d’application en matière d’accessibilité (1994), sont de concep-
tion radicalement différentes : l’un est complexe, sur différents niveaux, l’autre est de plain-pied, composé de bâti-
ments en anneaux.
Visite du lycée Raymond Queneau
Le lycée accueille environ 20 élèves handicapés pour 1420 élèves et 140 enseignants. Il accueille également une per-
sonne handicapée affectée à un emploi administratif.
Quelques réflexions générales sur la vie scolaire
La « mixité » (élèves handicapés et non-handicapés) est vécue de façon positive par les élèves en fauteuil qui ont
participé à la rencontre avec l’Observatoire organisée dans cet établissement. Ceux-ci évoquent une réelle solidarité
entre eux tous et une facilité d’intégration qu’ils attribuent au fait qu’ils ont le sentiment d’être « écoutés et enten-
dus », notamment grâce à des réunions organisées régulièrement par l’équipe de direction.
En outre, les élèves le nécessitant disposent d’AVS (assistants de vie scolaire) soit individuels (AVS-I) soit collectifs
(AVS-Co).
Paradoxalement, au-delà de l’aide et du confort non négligeables que ceux-ci apportent lors du temps scolaire, pour
la prise de note en cours par exemple, ces AVS semblent être parfois la cause d’un certain isolement des élèves han-
dicapés par rapport aux autres.
L’aménagement du lycée
Le bâtiment est conçu sur plusieurs niveaux et demi-niveaux. L’orientation à l’intérieur du bâtiment ne se révèle pas
simple. En effet, la disposition des couloirs est complexe et n’offre pas de vue sur l’extérieur qui permettrait de s’o-
rienter.
De larges couloirs desservent les salles d’enseignement situées de part et d’autre. Celles-ci sont dotées de portes per-
mettant un passage aisé en fauteuil.
L’ascenseur est un point essentiel parmi ceux évoqués lors de la visite par rapport au handicap :
- il ne dessert pas tous les niveaux ;
47
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
- il ne suffit pas pour l’usage de l’ensemble des personnes à mobilité réduite (PMR) qui en auraient besoin ce qui occa-
sionne des retards d’arrivée aux cours pour les élèves handicapés. Toutefois, un second ascenseur est en projet ;
- cet ascenseur est l’unique circulation qui peut être utilisée par les PMR pour se rendre des salles de cours aux sani-
taires adaptés situés au rez-de-chaussée près du service médical où les personnes nécessitant une assistance peu-
vent en trouver ;
- sa cabine est dimensionnée par rapport à un fauteuil manuel. Elle ne permet pas une utilisation simultanée par un
fauteuil électrique, plus un accompagnateur. Elle ne permet pas, a fortiori, l’utilisation par plusieurs fauteuils élec-
triques. En effet, il convient de rappeler que les fauteuils électriques sont plus lourds que les fauteuils manuels.
Leur rayon de giration est souvent supérieur (80-90 cm) au rayon de giration d’un fauteuil manuel et nécessite un
espace de manoeuvre plus important (75 cm réglementaires).
En ce qui concerne le restaurant scolaire les usagers signalent différentes difficultés concernant :
- l’accès à la chaîne de restauration pour les élèves en fauteuil : la configuration du self–service (étagères trop hau-
tes pour une personne en fauteuil roulant et hors d’atteinte à cause des rails sur lesquels les plateaux sont posés)
nécessite que les PMR soient accompagnées afin d’être aidées pour se servir et porter leur plateau. Or, le nombre
de surveillants disponibles pour aider n’est pas toujours suffisant ;
- les circulations dans la salle : les circulations entre les tables sont souvent encombrées par les sacs de ceux qui déjeunent ;
- l’utilisation du mobilier : les tables sont trop basses pour qu’un fauteuil s’y positionne. Afin de pallier ce problème
certaines tables ont été rehaussées ce qui permet aux élèves en fauteuil d’y prendre place. Les tables rehaussées
sont accolées à des tables ordinaires, afin de permettre aux élèves handicapés de déjeuner en compagnie des élè-
ves valides.
La sécurité contre le risque d’incendie
Si la mixité est vécue positivement au lycée Queneau, en revanche, il faut en noter les limites. En effet, les PMR n’ont
généralement pas la capacité d’évacuer dans les mêmes conditions que les autres élèves et personnels. Cela signifie :
- qu’elles ne peuvent actionner seules une porte coupe-feu, ni être aidées et/ou portées par leurs condisciples, les
fauteuils électriques étant trop lourds,
- qu’elles risquent d’être bousculées dans les couloirs ou d’entraver l’évacuation du reste des usagers de l’établissement.
Pour pallier ces différents problèmes, un plan spécifique d’évacuation a été élaboré selon les modalités suivantes :
- aménagement de zones refuge à l’air libre pour les PMR (toiture terrasse, palier d’escalier…) ;
- création d’une signalétique spécifique d’évacuation des PMR vers les zones refuge. Celle-ci est rendue nécessaire
par le fait que les cheminements d’évacuation des PMR ne sont pas ceux utilisés par les personnes valides ;
- information des PMR par des consignes spécifiques.
Afin d’améliorer ce dispositif, les services de secours demandent un agrandissement de certaines zones refuges situées
sur des paliers d’escaliers afin que les fauteuils soient en sécurité, hors du flux d’évacuation. Ils souhaitent égale-
ment l’installation d’une liaison téléphonique avec les zones refuge.
Les activités à l’extérieur du lycée
L’intégration des PMR n’est pas systématique, c’est le cas de l’enseignement de l’éducation physique et sportive (EPS).
Celui-ci est différencié dans le temps et dans l'espace. Ainsi, les élèves handicapés souhaitant pratiquer une activité
sportive le font en dehors des horaires scolaires et des structures utilisées par leurs camarades. Pour pratiquer, ils
sont accueillis à l’Institut d’éducation motrice (IEM) « Jean Grafteaux » à Villeneuve-d’Ascq. La plupart des élèves
handicapés ont fréquenté celui-ci, soit lorsque leur état de santé ne leur permettait pas un hébergement familial,
soit en cas d'éloignement trop important du domicile par rapport au lieu de scolarisation.
Ces activités sportives y sont programmées le vendredi après 17h. Elles nécessitent un déplacement que les élèves
doivent organiser à titre individuel avec la société de transport à laquelle ils ont recours pour se rendre au lycée.
Des activités adaptées leur sont proposées (tir à la sarbacane, tir à l’arc, parcours fauteuil, tennis de table…).
Par ailleurs, l’IEM Grafteaux dispose d’une convention avec le lycée pour l’accueil d’un groupe d’élèves inscrits à l’IEM.
Visite du collège du Triolo
Cet établissement date également de 1977. En revanche, par sa conception, il semble mieux adapté à l’accueil des
PMR.
L’aménagement du collège
Tous les bâtiments sont de plain-pied. Chacun est conçu en anneau autour d’une cour à ciel ouvert, non accessible
au public. Les salles de cours disposées en périphérie des anneaux sont desservies par un couloir large, sans déni-
vellation, ni porte de recoupement.
48
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
L’évacuation d’urgence des salles de cours se fait directement sur l’extérieur de l’anneau par des issues de secours.
Actuellement, le collège accueille une forte proportion d’élèves handicapés (environ 60 élèves sur un total de 600).
L’établissement et la santé des élèves
Les deux établissements scolaires visités font apparaître la nécessité d’un service médical adapté aux besoins spéci-
fiques des élèves accueillis. Ceux-ci peuvent requérir des soins ou une assistance spécifique à certains moments de
la journée. Ceci implique, d’une part, des locaux accessibles, y compris en fauteuil électrique et, d’autre part, la pré-
sence permanente d’un personnel formé.
Le collège du Triolo a intégré ces besoins particuliers lors de l’extension qui a été réalisée récemment. Les locaux de
l’infirmerie ainsi créés disposent d’une porte d’entrée automatique, coulissante, de couloirs et portes larges, de trois
sanitaires accessibles, adaptés aux soins et dotés chacun d’un point d’eau (coût des travaux 1800 euros/m2).
La démarche menée par la principale du collège, madame GUTH, a été présentée à l’Observatoire par Monsieur
Jean-Michel LIOTTE, Inspecteur hygiène et sécurité de l’académie de Strasbourg.
Le collège Holderith a été construit antérieurement à 1994, date du décret relatif à l’accessibilité du cadre bâti, pris
en application d’une loi de 1991 complétant celle de 1975 en faveur des personnes handicapées. La réglementation
en matière d’accessibilité n’étant pas rétroactive, elle ne s’applique donc pas à cet établissement.
Le site est classé SEVESO 2.
La première étape de ce dossier date de mars 2004, lorsque la CCPE (commission de circonscription préscolaire et élé-
mentaire) a informé le chef d’établissement de l’arrivée en 6ème d’un élève en fauteuil roulant, soit 18 mois avant
la rentrée.
Les travaux préparatoires à l’accueil ont donné lieu à quatre réunions notamment avec l’institutrice de CM2 de l’en-
fant concerné et le médecin afin de connaître les capacités et les problèmes de l’enfant. Ont également été associés
: le gestionnaire de l’établissement, le médecin scolaire, l’infirmière et l’équipe médicale qui suit l’enfant en primaire,
sans oublier les parents et bien sûr l’élève.
L’objet de ces réunions était de réfléchir aux conditions qui favoriseraient un bon accueil de l’élève dans cet éta-
blissement tout en dédramatisant la situation.
Les questions de sécurité ont été prises en compte lors d’une rencontre avec l’inspecteur hygiène et sécurité. Les
mesures constructives à prendre pour favoriser l’accueil ont également été prévues. Depuis, des travaux de mise en
accessibilité de l’établissement ont été demandés auprès du Conseil Général.
Une rencontre avec madame la principale pourra être organisée par l’Observatoire afin de tirer les enseignements de
cette démarche intéressante, mais également des difficultés évitées grâce à cette préparation et celles qui ont surgi
malgré cette préparation.
Le déplacement de l’Observatoire a été organisé par Dominique Ferté, responsable de la « cellule accessibilité » des
universités de Grenoble au Service d’accueil inter-universitaire des étudiants handicapés (SAUH).
S’agissant de l’accueil des personnes handicapées, Grenoble est une ville dont la réputation n’est plus à faire. Bien
avant la loi de 1975 en faveur des personnes handicapées, la création d’un sanatorium à Saint-Hilaire-du-Touvet a
permis d’accueillir d’abord des étudiants tuberculeux, puis dans les années 70 des personnes handicapées moteur,
tout en leur permettant de suivre leurs études. Ce sanatorium est alors devenu le Centre médico-universitaire Daniel
Douaddy (CMUDD).
S’est alors développé le souci de rapprocher les étudiants ayant terminé leur rééducation de leur lieu d’étude et de la
ville. La volonté d’accueil des personnes handicapées s’est alors fondée sur une forte cohésion entre les universités,
le CROUS, les pôles santé, les collectivités territoriales et les structures associatives.
Le passé et la “culture” grenobloise évoqués ci-dessus expliquent une prise en compte quasi exclusive dans les années
80 du handicap moteur (surtout handicaps dépendants en fauteuil roulant alors non pris en compte sur le plan envi-
ronnemental), ce qui est moins vrai aujourd’hui.
49
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
La bibliothèque universitaire (BU) se situe sur le campus 2. Le campus, datant d’environ 35 ans, est implanté sur un
plateau au nord de la ville.
L’origine du projet se date de 1996. La phase étude a été particulièrement longue. La BU est ouverte au public depuis
novembre 2003.
Parmi les étudiants accueillis, l’université de Caen compte un pourcentage élevé de personnes non-voyantes lié à
l’existence d’un lycée spécialisé : le lycée Fresnel.
Sur les 24 500 étudiants accueillis sur les 3 campus, 122 sont en situation de handicap, dont :
- 20 étudiants ayant un handicap visuel (dont 8 aveugles),
- 40 étudiants ayant un handicap moteur (dont 5 utilisateurs de fauteuil roulant),
- et 15 à 20 étudiants présentant un handicap auditif.
Les campus accueillent également des personnes de petite taille, mais également des personnes de très grande taille
en filière STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives).
50
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
51
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Le Conseil général des Bouches-du-Rhône dispose d’un patrimoine de collèges assez vétuste avec un retard évident
en matière d’accessibilité. A ce jour, plusieurs audits ont été réalisés (demi-pension, infirmerie, accessibilité) afin
d’améliorer la situation dans les collèges ; chaque audit étant suivi d’un programme de mise en conformité des éta-
blissements.
Dans le cas de l’accessibilité, les différents éléments recueillis lors du diagnostic ont permis à la collectivité territo-
riale de distinguer les établissements aptes à accueillir des élèves handicapés moyennant des aménagements (52%
des établissements), de ceux qui ne le sont pas (42%).
Suite à cette étude, une carte départementale a été dressée. Un plan d’action a été élaboré en hiérarchisant les zones
d’intervention (hors zone urbaine et en zone urbaine), suite au classement des collèges selon trois catégories :
- les collèges prioritaires (37% du parc) : collèges récents, rénovés ou ayant déjà fait l’objet de travaux et nécessi-
tant de petites opérations afin d’obtenir un niveau correct en matière d’accessibilité. Dans ce cas, l’enveloppe moyenne
de travaux à réaliser est de l’ordre de 2.000 euros. Ces établissements constitueront la colonne vertébrale du plan de
mise en accessibilité des collèges du département.
- les collèges programmés (36% du parc) : ces établissements doivent faire l’objet de travaux lourds avec des coûts
importants liés parfois à l’installation d’ascenseurs. La mise en conformité de ces établissements est indispensable
afin d’obtenir l’accessibilité à ¼ d’heure pour répondre à l’objectif du Conseil général.
- les collèges non programmés (27% des établissements) : ces établissements sont exclus des programmes de travaux,
soit parce que le coût de mise en accessibilité n’est pas réaliste ; soit parce que les contraintes du bâti (ancien, sur
de nombreux niveaux, etc.) ne permettent pas d’obtenir un niveau d’accessibilité correct même à un coût élevé ; soit
enfin parce qu’un collège très accessible se situe à proximité.
Sur l’ensemble des collèges expertisés, l’enveloppe moyenne des travaux est estimée à 111.800 euros par établisse-
ment (plus de 150.000 euros lorsqu’un ascenseur est nécessaire ; moins de 150.000 euros sans ascenseur).
Lorsque la mise en conformité est impossible pour des raisons liées au bâti notamment, l’objectif du Conseil général
est de proposer un accueil scolaire accessible à ¼ d’heure de trajet (soit 2 km en ville et 8 km en zone extra-urbaine).
Ces dispositions ont pour objet l’optimisation de la mise en accessibilité des collèges du département.
Le plan de mise en accessibilité est programmé sur 3 exercices budgétaires.
Cette démarche paraît intéressante car elle peut s’inscrire dans un objectif politique de traitement global de la ques-
tion du handicap combiné avec des démarches analogues dans d’autres domaines (logement, transport, etc.).
Néanmoins, la difficulté de l’exercice consiste à élaborer le référentiel servant de base au diagnostic. En effet, à ce
jour, le cadre réglementaire relatif à la prise en compte de tous les types de handicaps, afin de satisfaire aux exi-
gences de la loi n°2005-102, n’existe pas encore. En outre, la notion d’usage doit également être intégrée comme
paramètre de l’analyse afin de s’assurer de la fonctionnalité des espaces étudiés.
L’Observatoire a souhaité se rendre à Beauvais, car la ville a été choisie par le ministère de l’équipement pour deve-
nir « ville pilote » lors de l’Année européenne des personnes handicapées en 2003. A cette occasion, Beauvais annon-
çait vouloir améliorer : la voirie, l’accession aux transports et aux services, la qualité de vie, l’accès aux lieux de
détente et de culture.
Ville et handicap
Transport : la commune a mis en place une opération de modernisation de son parc de bus. Lors du renouvellement
du parc, chaque bus acheté doit être accessible. En dehors de la prise en charge des personnes handicapées, cela
répond aux besoins d’une population relativement âgée.
Stationnement : les emplacements réservés aux personnes à mobilité réduite (PMR) sont au nombre de 600 environ
sur l’ensemble de la commune. Ce nombre est élevé.
Chaque personne nécessitant une place adaptée à proximité de son domicile peut en faire la demande. A ce jour tou-
tes les demandes ont été satisfaites.
Chaque place est signalée par un revêtement bleu au sol qui couvre toute la surface de la place. Cette signalétique
semble être plus visible que le seul logo apposé au centre de la place.
52
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Passage sécurisé : la direction des espaces publics de la ville a conçu un système de passages protégés qui est installé
sur certains itinéraires le nécessitant.
Ces passages se concrétisent par des potelets surmontés de sphères permettant de se repérer et de se positionner face
au passage piéton. L’axe du passage est signalé sur toute la traversée de la rue par un revêtement au sol, en relief.
Lors de la traversée, l’attention des automobilistes est appelée par le clignotement d’un feu de signalisation.
Etablissements scolaires
Une réflexion globale s’est engagée récemment sur l’accès (au sens large) aux établissements scolaires dans le cadre
de l’Agenda 21. Les problèmes d’engorgement, de stationnement illégal devant les écoles, le développement de l’ac-
cès à pied seront abordés dans ce cadre.
En matière d’éducation et de handicaps, la ville de Beauvais a choisi de privilégier une dynamique de scolarisation
des élèves. Dans ce but, la carte des périmètres scolaires prévoit une école accessible par quartier afin de scolariser
les enfants à proximité de leur lieu de résidence.
La ville a la particularité d’avoir été reconstruite en grande partie après la seconde guerre mondiale. Les établisse-
ments scolaires visités ont été construits dans les années 50 dans un tissu urbain peu dense. Ils sont la plupart du
temps à simple rez-de-chaussée et posent peu de gros problèmes en terme d’accessibilité.
En outre, la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité est attentive aux conditions d’ac-
cessibilité des établissements lors des visites périodiques de sécurité. Les établissements scolaires (type R, de 5ème
catégorie) sont visités tous les trois ans.
La commune compte cinq classes d’intégration scolaire (CLIS) : trois pour le handicap mental (CLIS 1), une pour le
handicap auditif (CLIS 2), une pour handicap moteur (CLIS 4).
Les enfants bénéficient d’assistants de vie scolaire (AVS) mis à disposition par l’éducation nationale (pour 18 enfants)
et par la commune (pour 4 enfants).
Il convient de noter que, si les établissements scolaires n’ont pas particulièrement fait l’objet de travaux de mise en
accessibilité, en revanche, l’ensemble des acteurs semble fortement mobilisé sur l’accueil des élèves handicapés dans
les établissements de la ville.
Risques majeurs :
La commune compte sept entreprises à risques « Seveso » et une zone inondable. Les plans particuliers de mise en
sûreté (PPMS) ont été réalisés avec une attention toute spéciale quant à la prise en compte des différents types de
handicap.
Lors de ce déplacement, l’Observatoire a eu le sentiment que le sujet du handicap était pris en compte dans sa glo-
balité. Cette préoccupation est déclinée notamment en matière de santé avec des opérations de dépistage annuel des
déficiences sensorielles (entres autres) et de suivi des enfants avec la CPAM dans les quartiers difficiles.
Mais au-delà de signes politiques forts, dont un budget spécifique de 2 millions d’euros destinés à la mise en acces-
sibilité, il reste encore des efforts à faire.
- étudier les possibilités qui sont offertes par le bâti- sonnes ayant des déficiences auditives et des consi-
ment (espaces accessibles ou non ; espaces d’où des gnes d’évacuation écrites non perceptibles pour les
personnes handicapées peuvent évacuer seules ou personnes ayant des déficiences visuelles).
non ; présence d’éventuelles “zone de mise à l’a-
En outre, parmi les points évoqués régulièrement lors
bri”, etc.),
des visites, deux sont émergeants :
- prendre en compte les besoins spécifiques des per-
sonnes accueillies et notamment les problèmes Les ascenseurs
médicaux. Le souhait est exprimé de voir imposer l’installation
En tout état de cause, le chef d’établissement ne peut d’ascenseurs accessibles aux personnes handicapées
mener ces “opérations de diagnostic et d’évaluation” circulant en fauteuil roulant, tels qu’ils sont définis
seul. Il apparaît absolument nécessaire que cela se par l’article AS4 du règlement contre les risques d’in-
fasse en contact avec le service départemental d’in- cendie. Ces ascenseurs répondent à différentes carac-
cendie et de secours (SDIS) afin que des moyens de téristiques dont : protection de la gaine, présence
secours appropriés soient établis. d’une alimentation électrique de sécurité, présence
de zones refuges dotées de moyens de communica-
Cela favoriserait en outre un partage de la connais- tion, dispositif de commande des cabines fonction-
sance par le service de secours et le personnel de l’é- nant à clef, dispositif de communication de la cabine
tablissement quant aux besoins spécifiques des usa- avec le poste de secours, …
gers, d’une part, et quant aux nécessités ou conditions
nécessaires à la sécurité incendie, d’autre part. Le classement des hébergements
Les situations particulières issues de la configuration Le classement (au titre de la réglementation incen-
de chaque établissement, du nombre de personnes en die) des hébergements accueillant des étudiants han-
situation de handicap, des types de handicap et des dicapés devrait être repensé, notamment dans le cas
niveaux d’autonomie inhérents à ces handicaps, ne des logements adaptés, disséminés dans du logement
peuvent trouver une réponse technique unique. Les “ordinaire”.
réflexions d’ores et déjà menées en la matière dans En tout état de cause, il est important de combattre
certains établissements ont parfois donné lieu à la l’idée que l’accessibilité et la sécurité s’opposent de
mise en oeuvre de protocoles spécifiques élaborés par façon systématique et sont incompatibles. Pour cette
les chefs d’établissement avec les différents acteurs raison, il convient de privilégier l’analyse croisée de
(personnels, élèves, services de secours…). ces deux domaines afin que l’un ne contrarie pas l’au-
Les expériences semblent témoigner que le principal tre et que les travaux de mise en sécurité ne rendent
risque d’achoppement est l’absence de partage des pas des espaces inaccessibles.
informations par ces acteurs.
Afin de soutenir les chefs d’établissement dans les
Perspectives de travail
actions évoquées ci-dessus, l’Observatoire propose Même si le sujet du handicap n’était pas étranger aux
que la direction de l’enseignement scolaire les informe préoccupations de l’Observatoire jusqu’alors, l’année
à propos des obligations réglementaires en matière 2005 est sur ce thème le début d’un travail appro-
de sécurité incendie (par exemple : fonctionnement fondi. Cette année a donc été principalement consa-
des commissions consultatives départementales de crée à de nombreuses prises de contact avec les col-
sécurité et d’accessibilité et présence au cours de ces lectivités notamment et de visites afin de repérer des
commissions, etc.). exemples de “bonne pratique”.
L’année 2006 sera, quant à elle, une année de calage
Les préoccupations récurrentes en terme de réglementation :
Suite à l’évolution des textes en matière d’accessibi- - en matière d’accessibilité, car, d’une part, le décret
lité, le ministère de l’intérieur prévoit de modifier les d’application relatif au cadre bâti et, d’autre part,
textes relatifs à la sécurité contre les risques d’in- les arrêtés précisant le contenu de la réglementation
cendie dans les établissements recevant du public. Le ne sont pas finalisés (à l’heure où ces lignes sont
chantier de réécriture pourrait commencer prochai- écrites) ;
nement. Les articles CO (construction) et ceux rela-
- en matière de sécurité contre l’incendie et les
tifs aux dispositifs d’alarme seront concernés. A titre
risques de panique. Cette réglementation doit évo-
d’exemple, en situation de crise les personnes ayant
luer pour se mettre en adéquation avec les dispo-
des déficiences sensorielles peuvent se mettre en dan-
sitions visant à prendre en compte tous types de
ger parce qu’elles n’appréhendent pas la situation
handicaps.
lorsqu’il y a un mouvement de panique. En effet, ces
personnes n’ont pas accès à l’information (exemple L’Observatoire sera vigilant quant aux avancées régle-
des signaux sonores non perceptibles pour les per- mentaires dans ces deux domaines.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Mais l’accessibilité au-delà de la réglementation, c’est approche “prise en compte des handicaps”, celles
aussi une histoire humaine. L’exemple des réflexions déjà réalisées sur le sujet.
menées au collège de Lauterbourg en témoigne. La
préparation à l’accueil d’une personne handicapée est Liens utiles
un paramètre important de la réussite future de son
intégration. Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des
droits et des chances, la participation et la citoyen-
Des réflexions sont d’ores et déjà menées quant à la neté des personnes handicapées :
réalisation d’un guide à l’usage des directeurs d’éta-
blissement répertoriant les questions à se poser et http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/SMEAX
des paramètres à prendre en compte pour préparer .htm
l’accueil d’une personne handicapée dans un établis- Secrétariat d’Etat aux personnes handicapées :
sement.
http://www.handicap.gouv.fr/index.html
D’autres pistes de travail sont en cours de réflexion :
Délégation Ministérielle à l'Accessibilité – ministère
- Quelles actions de formation et de sensibilisation en charge de l’équipement
mener à l’égard des personnels sur l’accueil des per-
sonnes handicapées ? http://www.equipement.gouv.fr/accessibilite/
- Quelles actions d’accompagnement ou d’aménage- Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement
ment de la vie scolaire ? supérieur et de la recherche :
- Quelles réflexions avoir et quels processus de pré- http://www.education.gouv.fr/handiscol/default.htm
paration mener sur les thèmes “handicap et exerci-
UNESCO - L’éducation intégratrice
ces d’évacuation” et “handicap et risques majeurs”?
En fonction de l’évolution de la réglementation et http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-
de l’évolution des réflexions de l’Observatoire, des URL_ID=12084&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SEC-
fiches spécifiques pourraient compléter, avec une TION=201.html
Propositions
Informer les chefs d’établissement de leurs obligations réglementaires en matière de sécu-
rité incendie afin qu’ils prennent en compte les personnes handicapées dans les actions de
prévention.
Revoir le classement des hébergements accueillant des étudiants handicapés lorsqu’ils sont situés
dans des immeubles de logement “ordinaire”.
Réaliser un guide à l’usage des responsables des établissements d’enseignement sur la prépara-
tion à l’accueil des personnes en situation de handicap à l’initiative conjointe du ministère de
l’éducation nationale et du ministère de l’intérieur.
Promouvoir l’idée de la compatibilité entre l’accessibilité et la sécurité.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Rapport d’activité Propositions Annexes
De nouvelles précisions doivent donc être apportées. Les machines, appareils et produits utilisés sont par-
Tout d’abord sur la nature des formations : ainsi on fois générateurs de risques importants, même s’ils
peut concevoir que des pré-formations profession- répondent aux normes de sécurité. Force est de cons-
nelles ou des remises à niveau n’ont pas besoin de la tater que tous les lieux de formation professionnelle
délivrance de telles dérogations mais il faut plus de et toutes les entreprises ne répondent pas à ces
rigueur quant aux notions de formations profession- règles. Le contrôle de l’état des matériels utilisés
nelles qualifiantes et de formations professionnelles demeure donc indispensable, mais n’est pas suffi-
diplômantes. sant en soi pour délivrer cette dérogation. En tout
état de cause, l’inspecteur du travail doit vérifier que
Cela nécessite également plus de rigueur quant à la les conditions d’utilisation de ces matériels mises en
notion des âges requis pour procéder à des travaux corrélation avec les capacités du jeune ne le mettent
dangereux. Parmi les jeunes âgés de moins de 18 ans, pas en danger.
il s’agit de prendre en compte les apprentis de 15 ans
qui ont terminé le 1er cycle scolaire. Or, en France, Ce n’est qu’après avoir fait ce constat que l’inspec-
la fin d’obligation scolaire est fixée à 16 ans, comme teur du travail peut délivrer la dérogation demandée.
cela a été rappelé à l’occasion des annonces concer-
nant l’apprentissage dès 14 ans. Concernant l’évaluation
A propos de la visite médicale des risques
La planification des visites médicales, en raison du L’article L 230-2 et suivants du code du travail édic-
nombre insuffisant de médecins de l’éducation natio- tent qu’une évaluation des risques spécifiques doit
nale et du temps de réponse de l’inspecteur du tra- être faite. Il convient que cette évaluation soit faite
vail amène des élèves à travailler sur des machines pour ces jeunes qui constituent une population par-
de l’établissement avant autorisation, ce qui est tout ticulièrement vulnérable. L’article 6 de la directive
à fait contraire à la règle. européenne précise les évaluations point par point
de contrôle. Cette évaluation doit être renouvelée
Si le respect des calendriers devrait être la règle, un dès qu’une modification importante des conditions
rapprochement entre le médecin scolaire et l’inspec- de travail intervient. Cette mesure s’impose aux éta-
teur du travail pourrait toutefois déjà permettre une blissements d’enseignement. La production de cette
amélioration de délivrance des avis médicaux. évaluation des risques à l’inspecteur du travail n’est
pas requise mais ce document doit être tenu à sa
L’Observatoire préconise d’organiser au niveau aca-
disposition.
démique un dialogue entre les parties concernées.
Il serait préférable de se référer à une liste de risques
Concernant la dangerosité des machines plutôt qu’à des risques par métier, dans le respect des
et/ou des travaux annexes I et II de la directive européenne.
Il est également important de clarifier la notion de
dangerosité des machines, appareils et produits nocifs Des coopérations nécessaires
utilisés par le jeune et la dangerosité entendue au
titre de l’article R 234-22 du code du travail. En effet, S’agissant spécifiquement de la visite d’aptitude, pré-
les partenaires considèrent souvent que cette déro- alable à la réalisation de travaux dangereux par le
gation ne devrait plus avoir de raison d’être dans la jeune mineur, il apparaît intéressant de nouer des
mesure où les machines sont aux normes et ont été coopérations entre le médecin du travail qui connaît
contrôlées. En cas d’investissement sur un parc de les procédés dangereux et le médecin de l’éducation
machines neuf, cette procédure paraît abusive. Or, le nationale qui connaît les élèves, sous une forme à
fonctionnement de ces machines même aux normes définir et qui pourrait nécessiter vraisemblablement
génère intrinsèquement un danger. des financements conjoints de l’Etat, responsable de
la médecine scolaire, et des régimes de protection
La dangerosité des travaux auxquels sont affectés les sociale, auprès desquels cotisent les recteurs ou les
jeunes durant leur formation professionnelle ne établissements d’enseignement, enseignement agri-
découle pas uniquement des équipements utilisés cole compris, en vue de réparer ou prévenir les ac-
mais surtout des capacités du jeune, de son manque cidents des élèves.
de formation professionnelle et de son manque d’ex-
périence. C’est pourquoi l’avis favorable du médecin Les liens actuels qui se tissent entre l’école et l’en-
chargé de la surveillance des élèves est requis. De treprise, dans une perspective de formation profes-
plus, l’autorisation du professeur permet de consi- sionnelle et d’amélioration du marché de l’emploi,
dérer que la capacité de ce jeune à suivre cette for- devraient normalement favoriser la prise en compte
mation professionnelle a été évaluée et qu’il bénéfi- des règles de sécurité des jeunes au travail et la
ciera de la surveillance nécessaire pour prévenir au meilleure prise en charge médicale de l’application
mieux les accidents. de ces règles.
58
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
La situation des établissements intégré aux réflexions menées pour définir les solu-
tions répondant aux problèmes de travaux réputés
d’enseignement agricole dangereux effectués par les élèves mineurs, confor-
L’enseignement agricole du second degré est un ensei- mément aux référentiels de l’enseignement.
gnement à caractère technologique et professionnel Cet enseignement doit aussi bénéficier des services
qui cumule comme d’autres branches professionnel- des médecins scolaires, peu nombreux et très sollici-
les (BTP, chimie, etc ...) des risques importants. Il tés il est vrai, depuis les écoles maternelles jusqu’aux
accueille un nombre conséquent (plus du quart) de classes terminales du second degré.
jeunes postulant à un diplôme professionnel (CAP,
BEP, BAC PRO). Dans cet enseignement où l’élève A cet égard, les directions de l’enseignement scolaire
accomplit des périodes de formation en entreprise, et des personnels, de la modernisation et de l’admi-
l’approche des règles de sécurité est d’autant plus nistration (DESC et DPMA) ont reconnu par lettre du
nécessaire que l’activité agricole, qui intègre aussi 6 juillet 2005, la compétence du médecin de l’édu-
des filières comme la filière hippique, les travaux cation nationale, en faveur des élèves de l’enseigne-
forestiers, etc…, cumule globalement plus de risques ment agricole.
que les activités affiliées au régime général (haute
mécanisation, risques chimiques liés à l’usage de pes- Les textes de référence
ticides, risques biologiques, risques liés à la mani-
pulation des animaux…). - Code du travail : articles R 234-11 à R-234-23
En raison de ces risques, l’enseignement agricole est - Code de l’éducation : articles L 331-4, L 331-5,
soumis à des règles strictes, prises pour l’application L 335-2 et L 911-4
du code du travail, qui sont également partagées par - Décret 2003-812 du 26 août 2003 et circulaire n°
les établissements de même nature relevant de l’é- 2003-134 du 8 septembre 2003 relative aux moda-
ducation nationale : lités d’accueil en milieu professionnel d’élèves
- Compétence de plein droit de l’inspecteur du travail mineurs de moins de 16 ans (éducation nationale
dans les établissements privés participant au ser- uniquement).
vice public de l’enseignement. - Ordonnance n° 2001-174 du 22 février 2001 rela-
- Droit d’entrée et de visite de cet inspecteur dans les ate- tive à la transposition de la directive 94/33/CE du
liers et dans l’exploitation agricole à caractère pédago- Conseil, du 22/06/94 relative à la protection des
gique intégrée à l’établissement public d’enseignement jeunes au travail.
(article L.231-1, dernier alinéa du code du travail.) - Arrêté du 19 mars 1993 fixant en application de l’ar-
- Obligation de réunion de la CHS à laquelle partici- ticle R 237-8 du code du travail, la liste des travaux
pent l’inspecteur du travail, le médecin chargé de la dangereux pour lesquels est établi par écrit un plan
surveillance des élèves, la collectivité territoriale de de prévention.
rattachement qui finance les équipements à carac-
- Circulaire éducation nationale n° 93-306 du
tère pédagogique, y compris ceux de l’exploitation
26/10/93 (BO n° 37 du 04/11/93) qui précise le
agricole, ainsi que les élèves et les parents d’élèves
rôle des partenaires concernés par la prévention des
(article L.131-2-2 du code du travail).
risques professionnels dans les établissements d’en-
L’enseignement agricole qui a fait l’objet d’accidents seignement technique, ainsi que celui de la com-
graves dans un contexte récent, doit pleinement être mission d’hygiène et de sécurité (CHS).
Propositions
Harmoniser efficacement les dispositions prises par les ministères concernés (travail, éduca-
tion nationale, agriculture) pour l’attribution des dérogations en parvenant à articuler la
prise en compte du risque lié à l’outil ou à la machine utilisée et le risque lié à l’état de santé
physique et psychologique du jeune mineur.
Résoudre les questions juridiques liées aux responsabilités du suivi des stagiaires en entreprise.
Evaluer les risques pour les jeunes mineurs appelés à évoluer en mileu professionnel, à un
moment où se mettent en place les nouveaux modules de découverte professionnelle au
collège et les diverses fourmules de formation en apprentissage.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
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Introduction Outils d’observation Dossiers
Dossiers2003
2005
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Cependant on constate une grande disparité : Dans la majorité des cas les départements qui se
- dans 21 départements le taux de réalisation approche sont le plus investis dans la réalisation des PPMS
ou est supérieur à 50 %, ont mis en place des formations et des stratégies
d’accompagnement.
- dans 25 département il est inférieur à 20 %,
- 1 seul département, la Haute-Marne, a réalisé la Cette première enquête sera reconduite en 2006
quasi totalité des PPMS. pour permettre de voir son évolution et de mesurer
la mise en place des exercices.
02 15 7 26 48 0 0 0 0
03 99 290 144 389 13 50 4 67 17,2%
05 30 44 84 158 2 4 9 15 9,5%
06 221 247 113 581 111 118 37 266 45,8%
07 90 96 141 327 5 6 8 19 5,8%
08 59 57 171 287 51 45 139 235 81,9%
09 37 96 54 187 1 1 1 3 1,6%
12 53 70 259 382 1 2 11 14 3,7%
13 63 63 126 58 58 116
14 223 253 173 649 4 6 0 10 1,5%
16 111 300 2 413 34 61 0 95 23,0%
17 187 0 369 556 131 0 244 375 67,4%
18 94 246 0 340 89 195 0 284 83,5%
19 49 117 89 255 48 105 74 227 89,0%
2B 38 37 81 156 14 25 37 76 48,7%
21 254 394 173 821 67 87 45 199 24,2%
22 97 92 419 608 0 0 1 1 0,2%
23 39 31 98 168 7 5 8 20 11,9%
25 183 249 161 593 93 112 77 282 47,6%
26 56 52 104 212 29 30 20 79
27 179 468 647 12 11 8 31
29 181 555 736 1 1 2
30 194 252 154 600 120 157 101 378 63,0%
31 478 395 873 35 43 78 8,9%
32 61 103 72 236 12 18 14 44 18,6%
33 341 377 213 931 125 0 191 316 33,9%
34 250 171 126 547 171 171 78 420 76,8%
35 140 0 582 722 20 22 20 62 8,6%
36 74 0 177 251 45 53 37 135 53,8%
37 144 150 159 309 32 38 21 91 29,4%
38 162 177 135 474 24 25 18 67
39 82 101 157 340 47 59 69 175 51,5%
40 67 132 70 269 5 26 19 50
41 95 219 89 403 20 25 15 60 14,9%
62
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
63
Introduction Outils d’observation Dossiers
Dossiers2003
2005
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Début décembre 2002 une note a été adressée aux inspecteurs de l’éducation nationale du département. Elle s’arti-
culait autour de deux axes principaux : “Qui peut vous aider à élaborer un PPMS” et “Ce que doit comprendre un PPMS”
en s’appuyant sur les instructions parues dans le BO spécial n° 3 du 30 mai 2002.
L’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation, la secrétaire générale et l’ACMO dépar-
temental se sont impliqués personnellement dans cette démarche et ils ont participé à des réunions d’information au
niveau national.
En avril 2003, un stage de formation a été organisé à destination des ACMO de circonscription. Toutes les circons-
criptions du département de la Seine-Maritime possèdent un ACMO.
En septembre 2004, un courrier a été adressé à l’attention des ACMO de circonscription leur demandant de faire remon-
ter la procédure mise en place dans chaque école suivant 3 scénarios en fonction des risques encourus : écoles en
zone nucléaire, écoles en zone PPI et autres écoles.
En janvier 2005 un courrier a été adressé à tous les maires du département afin de les inciter à collaborer avec les
directeurs d’école en particulier en ce qui concerne la communication du DICRIM et la fourniture du matériel pour les
écoles en zone PPI ou nucléaire.
En février 2005 les directeurs des écoles ont été informés de la mise en ligne d’un fascicule de crise sur le site aca-
démique (www.ac-rouen.fr/rectorat/profession_rme/une.htm).
Des exercices de confinement ont été organisés :
- le 21 octobre 2004 dans les écoles et les collèges de la commune de Notre-Dame-de-Gravenchon,
- le 6 octobre 2005 sur le territoire de la commune de Gonfreville-l’Orcher avec le SIRACED-PC de la préfecture de
Seine-Maritime, simulation réalisée en présence des sapeurs-pompiers, de la gendarmerie, etc…
64
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
- Séance d’information pour accompagner l’organisation d’un exercice PPI ou l’organisation d’un exercice de confi-
nement de l’ensemble des établissements scolaires d’une même commune.
Séances d’information de 2 h ou 3 h pour l’ensemble des enseignants concernés par la simulation (1 ou 2 inter-
vention(s) par an, en moyenne)
- Intervention dans des stages « sécurité »
Séances d’information de 2 h ou 3 h. (1 ou 2 intervention(s) par an, en moyenne)
L’équipe de formateurs RME met à disposition des enseignants différents outils pour les aider à élaborer ou tester leur
PPMS
- “Fascicule de crise PPMS” : document opérationnel rédigé par l’équipe de formateurs, le fascicule de crise est en
ligne sur le site Internet RME. Il est disponible en version “.pdf” et “.doc”. Cette dernière peut être modifiée et adap-
tée à l’établissement. Ce fascicule de crise est très apprécié par les directeurs d’école qui disposent ainsi d’un outil
«clé en main».
- Site Internet “Risques Majeurs et Environnement“ : dans la rubrique “école et RME” le compte-rendu d’actions menées
dans les établissements scolaires (exercices de confinement, actions éducatives) permet aux enseignants de mutua-
liser leurs expériences.
- Participation à l’organisation d’exercices de confinement : les formateurs RME apportent une aide à la préparation de simu-
lations : conseils techniques, rédaction d’une fiche d’observation de l’exercice, diffusion du “retour d’expérience“.
La mise en place des PPMS dans Reims et plus précisément de l’IUT de Troyes. Suite à une
rencontre avec les membres du bureau de l’association
l’enseignement supérieur des ingénieurs hygiène et sécurité des établissements
L’Observatoire a eu connaissance de quelques réalisations d’enseignement supérieur (GP’Sup) une enquête sera dili-
de PPMS dans l’enseignement supérieur. Il a rendu compte gentée en 2006 sur ce sujet et une stratégie de collabo-
dans son rapport 2004 de la démarche de l’Université de ration mise en place avec les universités.
Propositions
Créer les moyens d’un rapprochement des autorités académiques avec les préfectures et les
collectivités.
Rédiger et mettre à disposition des établissements un guide méthodologique pour la réalisa-
tion du PPMS en valorisant les bonnes pratiques et les retours d’expérience. Mener une politique
volontariste auprès des établissements d’enseignement supérieur pour développer la culture du
risque et la rédaction des PPMS.
Développer les actions de formation tant en faveur des décideurs que des chefs d’établissement,
enseignants et gestionnaires.
Participer au développement de la sensibilisation aux situations de crise auprès des élèves en
particulier par l’application de la loi du 13 août 2004 sur la modernisation de la sécurité civile
et la loi du 9 août 2004 de protection de la santé publique.
65
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Le risque sismique
Le risque sismique fait depuis près d’un an l’objet rendu compte lors de ce séminaire du volet spécifique
d’une attention renforcée des pouvoirs publics. Le concernant la ville de Nice. Ont été particulièrement
nouveau conseil national de la sécurité civile auquel examinés les effets d’un séisme de moyenne à forte
le président de l’Observatoire est associé a fait figu- intensité.
rer dans son programme de travail l’inventaire et l’ap-
profondissement du risque sismique en France métro- Le risque sismique en contexte urbain à Nice
politaine et d’outre-mer. La ministre de l’écologie et Prenant en compte les effets de sites, la liquéfaction
du développement durable vient de rendre public un et les mouvements de terrain susceptibles d’amplifier
programme national de prévention concernant spéci- les dégâts, le BRGM sur la base d’un logiciel de simu-
fiquement ce risque naturel majeur. De ce fait, l’Ob- lation réalisé en 1997, a pu identifier quatre zones à
servatoire a voulu dès le présent rapport anticiper sur mouvement sismique homogène. Le comportement du
les travaux que conduira en 2006 la commission milieu constructif face à un séisme est la deuxième
risques majeurs à ce sujet. Ce dossier rend compte de composante du risque. Dans cette ville de Nice qui
deux séminaires récents qui ont rassemblé à Nice et compte entre 40.000 et 60.000 bâtiments, un échan-
en Martinique des spécialistes de cette question avec tillonnage a déterminé 27 secteurs homogènes (âge
des formateurs, rappelle quelques enseignements liés et fonction des bâtiments) au sein de chacun desquels
au tsunami qui a ravagé l’océan indien en décembre une zone représentative a été choisie. Les indices de
2004. Il dresse également un tableau des séismes his- vulnérabilité se fondent sur la typologie et les fac-
toriques, des tremblements de terre les plus meur- teurs aggravants tels que la hauteur ou l’irrégularité
triers des dernières années ainsi que les principaux des formes. L’analyse de 2.800 bâtiments a permis
phénomènes enregistrés en France même. Après avoir d’établir ensuite une courbe de capacité à résister.
présenté, à titre d’illustration, des consignes de pro-
tection données par le lycée français La Pérouse de A partir des principales particularités de cette ville
San Francisco, cette partie s’achève sur la présenta- de 346.000 habitants (500.000 avec l’agglomération)
tion sommaire du programme national de prévention ont été précisées les ressources et les faiblesses face
du risque sismique. à séisme : structures d’accueil des 4 millions de tou-
ristes par année, lieux d’implantation des hôpitaux,
Apprendre à vivre avec le risque des hébergements pour personnes âgées dépendan-
tes, des centres de secours et des PC sécurité. Réseaux
sismique de transports et réseaux de communication ont éga-
lement fait l’objet d’une analyse : aéroport, port,
La rencontre des formateurs RME à Nice réseaux ferroviaire et routier, central télécoms, radio
et télévision… Les composantes du système urbain
L’académie de Nice qui depuis quelques années déjà qui ont été analysées concernent la sécurité publique,
a su mobiliser sur le thème de la prévention face au la santé, la communication, les moyens d’assainis-
risque sismique a accueilli du 10 au 13 novembre der- sement, les infrastructures éducatives culturelles,
nier les formateurs risques majeurs éducation autour sportives, les lieux de culte, les infrastructures éco-
de la problématique “apprendre à vivre avec le risque nomiques et de transports…
sismique”. Anticipant la publication des actes de ce
séminaire, l’Observatoire invité en tant que parte- Les atouts identifiés concernent principalement l’ab-
naire de l’IFFORME, souhaite faire apparaître dès son sence d’industries dangereuses, l’accès facile au lit-
rapport 2005 un aperçu des principaux travaux sus- toral et les infrastructures bien développées ainsi que
ceptibles d’éclairer les académies concernées par ce les équipements et les personnels de santé en nom-
type de risque. bre conséquent, même si la médecine d’urgence ne
les concerne pas tous. Quant aux faiblesses, elles tou-
La visite organisée à Bussana Vecchia, ville italienne de chent principalement à la forte concentration de l’ac-
Ligurie, proche de San Remo, dévastée en 1887 (640 tivité touristique sur quelques mois de l’année posant
morts), a permis aux participants de constater à quel en termes très différents selon le moment de l’année
point toute cette région fait partie d’une zone sismique l’accueil des victimes et des sans abris. Le cadre géo-
marquée par de nombreux tremblements de terre. graphique est apparu comme un facteur pénalisant
des réseaux de transport et des ouvrages d’art ainsi
Le BRGM coordonnateur d’un programme européen de
que l’accès terrestre difficile.
recherche, qui a étudié en particulier les caractéris-
tiques communes aux 7 villes que sont Nice, Barcelone, L’estimation du bilan d’une catastrophe sismique sur
Catane, Sofia, Bitola, Bucarest et Thessalonique, a la ville de Nice se présente schématiquement ainsi :
67
Introduction Outils d’observation Dossiers
Dossiers2003
2005
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
- pertes humaines modérées à moyennes. Traduit par les principaux enseignements qui sont ressortis de ce
plusieurs chercheurs, cela peut laisser envisager séminaire qui précédait celui de Nice.
quelques 600 morts,
- difficultés de traitement des 1 500 blessés si cer- Les caractéristiques générales des séismes
tains hôpitaux sont touchés, Le Bureau de recherches géologiques et minières en
- PC mairie affaibli, casernes de pompiers en partie a dressé le profil suivant. Fracture brutale des roches
atteintes, en profondeur due à la grande accumulation d’éner-
- voies de transport internes complètement bloquées gie libérée, le tremblement de terre crée des failles
- autoroutes hors d’usage durant plus d’une semaine, dans le sous-sol ou en surface qui se traduisent par
notamment si les ponts sont endommagés, des vibrations du sol. Les dégâts dépendent de l’am-
- dommages pour l’approvisionnement en eau et le plitude, de la durée, de la fréquence des vibrations,
réseau d’assainissement, des caractéristiques du terrain ainsi que de la dis-
- réseau de télécommunication fixe coupé pendant 2 tance au foyer.
ou 3 jours et réseau mobile saturé,
- entre 25 000 et 50 000 sans abris. Le foyer est le point de départ du séisme, à la région
de faille d’où partent les ondes sismiques, parfois à
Ces estimations doivent permettre de déterminer plusieurs kilomètres de profondeur. La magnitude est
les mesures préventives à mettre en oeuvre durant liée à la quantité d’énergie libérée. L’intensité est
la crise : planification des secours et hébergement mesurée par une échelle MSK graduée jusqu’à XII en
des victimes. Mais également la prise en compte de fonction de l’ampleur des effets produits, sans qu’il
ces paramètres dans les aménagements urbains dans y ait de corrélation avec la magnitude. Entrent ensuite
la perspective du développement durable et assu- en ligne de compte la fréquence et la durée des vibra-
rant au maximum la sécurité des habitant. tions. Constituent également les caractéristiques la
faille constituée par la rupture de la roche en pro-
Le réseau sismologique « aster azur » installé
fondeur et l’épicentre, point de la surface du sol le
dans l’académie de Nice plus proche du foyer. Un séisme principal est souvent
Installé à l’initiative du Centre International de Val- suivi de « répliques » qui sont des séismes plus petits
bonne et du laboratoire de Géosciences Azur de et plus diffus, susceptibles de se produire plusieurs
Sophia Antipolis, ce dispositif a permis d’équiper un mois après.
certain nombre d’établissements scolaires en stations
sismologiques numériques. Opérationnel depuis 1999, Les séismes en Martinique et en Guadeloupe
il constitue l’une des premières initiatives en Europe Depuis le séisme du 11 janvier 1839, et malgré la
en matière d’éducation au risque sismique. Il est com- rareté des séismes de magnitude supérieure à 6, les
plété par des capteurs éducatifs installés pour un habitants de Martinique savent que ces phénomènes
temps déterminé dans des établissements et sur un peuvent s’avérer très destructeurs notamment près
mode de campagne sismologique. des grands centres urbains. La géodynamique des
petites Antilles met en évidence le rôle des deux
Le séminaire sur le risque sismique plaques océaniques : la plaque Amérique s’enfonçant
sous la plaque Caraïbe. Le mouvement des deux
dans les caraïbes plaques en dépit de la faible vitesse de convergence
L’institut français des formateurs risques majeurs et peut se traduire par une sismicité qui peut être impor-
protection de l’environnement prenant appui sur le tante avec parfois de grands séismes au voisinage du
réseau national RMé constitué de plus de 500 forma- contact des plaques.
teurs spécialistes du risque majeur a organisé les 24-
En Martinique, le BRGM souligne que les grands trem-
26 octobre 2005 ce séminaire avec le Ministère de
blements de terre reviennent tous les 150 ans. Au
l’écologie et du développement durable. L’Observa-
cours des trois derniers siècles, une vingtaine de séis-
toire y a apporté son soutien. En prenant connais-
mes d’intensité VI à VIII a été répertoriée (1727,
sance de la culture du risque au sein des sociétés
1837, 1839, 1946). Celui du 11 janvier 1839 occa-
antillaises, ainsi que des retours d’expérience tels que
sionna la destruction presque totale des habitations
celui du séisme en Guadeloupe et aux Saintes en
de Fort Royal (Fort de France) et provoqua 300 morts
novembre 2004, les participants ont eu au cours de
– calcul dans lequel n’ont pas été pris en compte les
ce séminaire la possibilité d’approfondir leurs
esclaves ! Le rapport du Gouverneur de la Martinique
connaissances théoriques et pratiques en matière de
mérite d’être relevé :
prévention sismique. Si l’objectif premier était l’a-
mélioration de la gestion de crise, la prévention et “Hier, peu avant le jour, un horrible tremblement de
l’éducation aux risques, les exposés tels que ceux du terre s’est fait sentir. Il n’a pas duré une minute, mais
BRGM et des sismologues qui sont intervenus ont per- trois fortes secousses ont eu le plus déplorable effet.
mis de mieux appréhender les caractéristiques et la La moitié de la ville est renversée sur le sol, et le
probabilité du risque sismique dans les Caraïbes. Voici reste, trop ébranlé pour offrir un asile sûr à la popu-
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
lation qui bivouaque en partie sur les places publiques d’habitation subiraient des dégâts sévères dont 8000
sous des tentes improvisées à la hâte… L’hôpital à 15000 logements effondrés.
n’existe plus : ce qu’il renfermait de malades a été
enseveli sous des immenses ruines que des centaines Rappel de quelques règles en matière de com-
d’hommes travaillent à déblayer. Il ne reste plus que portements préventifs
la partie inférieure de l’ancien édifice où s’entassent
les blessés que l’on apporte à tout instant du milieu Les maisons futures sont à construire aux normes sis-
des décombres où on les cherche… C’est un lugubre miques. Quelques règles de base mentionnent un ter-
spectacle que cette ville perdue dans une sombre rain sûr, des plans bien étudiés, des matériaux de qua-
atmosphère de poussière noire d’où s’élevait un lité, des techniques de construction spécifiques, une
effroyable cri de terreur et de désolation…” exécution soignée et un entretien régulier. Les plans
de l’architecte doivent éviter les décrochements en
Le 8 février 1843 s’est produit le plus fort tremble- plan, les décrochements en élévation, les dissymé-
ment de terre jamais ressenti aux petites Antilles. tries importantes des murs de contreventements, les
Avec un épicentre proche de la Guadeloupe, une pilotis. Les murs porteurs gagnent à être réalisés en
magnitude estimée entre 7,5 et 8 et des intensités maçonnerie de briques ou de parpaings avec chaîna-
maximales à IX, ce séisme a causé plusieurs milliers ges horizontaux et verticaux, des murs en béton armé,
de morts principalement à Pointe-à-Pitre. Le 21 des ossatures en bois et des ossatures métalliques.
novembre 2004, un séisme d’intensité 6,3 a frappé Les règles parasismiques requièrent des dimensions
une nouvelle fois la Guadeloupe, causant un mort et minimales à respecter à tous les niveaux de la cons-
400 sans abris avec d’importants dégâts sur les cons- truction.
tructions.
Il importe aussi de remédier au bâti existant avec le
Le BRGM rappelle aussi à juste titre que le tremble- concours de bureaux de contrôle qui établiront un
ment de terre en lui-même ne tue pas. Ce sont les diagnostic avant de déterminer les faiblesses et faire
constructions. Or, l’analyse de la situation notamment des préconisations de confortement. Il convient aussi
en Martinique met en évidence une vulnérabilité du de bien identifier les lieux de protection à l’intérieur
bâti, des équipements publics et privés, des ouvra- des habitations : endroits les plus solides, coins de
ges, de l’aménagement qui peut conduire à une cata- pièces, poutres porteuses, encarts des portes, murs
strophe majeure en cas de séisme fort. en béton armé, tables et mobiliers solides… La pro-
tection sous les tables doit être sans cesse rappelée
L’évaluation du risque sismique (tenir fortement les pieds de la table…). Veiller à
bien identifier le circuit d’évacuation après les pre-
Le BRGM a réalisé des scénarii sismiques permettant mières secousses et prévoir le kit de survie facilement
d’affiner la connaissance du risque. Il s’agissait d’a- accessible.
bord d’évaluer la force possible des séismes et de
déterminer les secteurs les plus exposés en mettant Quelques leçons à tirer
en évidence leur fragilité. Au-delà des mesures à pren-
dre en matière de constructions aux normes parasis- du tsunami du 26/12/2004
miques, de telles simulations permettent de préparer Si en l’état actuel des connaissances scientifiques, et
des plans de secours qui tiennent compte des moyens tel que cela a été rappelé lors des séminaires de Nice
potentiellement disponibles ainsi que de l’état prévu et de Martinique organisés par l’IFFORME, les séismes
des infrastructures routières et de transport. Le logi- sont imprévisibles, il n’en va pas de même pour les
ciel MAFINPO a permis de prendre en compte des don- tsunamis (vagues ou raz de marée en japonais). Ceux-
nées bien structurées. ci, bien que provoqués par des tremblements de terre,
L’estimation des dommages sur les bâtiments straté- laissent des temps de réaction d’une à plusieurs heu-
giques de la Guadeloupe concernent 523 bâtiments res selon les cas. Il n’est pas utile de revenir par le
dans les secteurs de la sécurité, des secours, des détail sur cette catastrophe hors du commun qui a
administrations, de la santé, de l’enseignement. Les causé plus de 100.000 victimes, dans la mesure où
logements ont été traités à partir d’un recensement depuis un an de nombreux articles ont été écrits à
INSEE. Quatre scénarii ont été retenus. Le séisme du son sujet. L’Observatoire souhaite juste rappeler les
5 janvier 2001 donne 11% des bâtiments avec dégâts règles d’alerte et l’information qu’il convient de don-
légers et 5% avec dégâts graves. Celle du séisme du ner aux élèves à ce sujet.
8 février 1843 montre que les bâtiments de secours
des deux plus importantes agglomérations seraient Les dysfonctionnements du processus
inopérants en raison de dégâts graves avec effon-
drements. Entre 15 et 30% des bâtiments d’ensei-
d’alerte
gnement subiraient des dégâts sévères et les victi- Le séisme de magnitude 9 qui s’est produit le 26
mes seraient nombreuses en cas de survenue durant décembre 2004 à 250 km au large de Sumatra a été
les heures scolaires. Entre 25 et 40% des bâtiments l’un des plus violents enregistrés depuis un demi-
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Introduction Outils d’observation Dossiers
Dossiers2003
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2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
siècle. Lorsqu’une secousse d’une telle ampleur se d’être rappelé. Elle avait appris dans son cours de
produit en mer, les vagues meurtrières qui en résul- géographie comment repérer un tsunami. Son témoi-
tent se propagent à des vitesses de plus de 800 gnage avait été publié à la une du SUN : «J’étais sur
km/h. En se rapprochant des côtes cette vitesse très la plage et l’eau est devenue bizarre. Il y avait des
élevée est ralentie par l’élévation des fonds marins, bulles et soudain la marée a commencé à se retirer.
ce qui en contrepartie a pour effet d’augmenter bru- J’ai compris ce qui se passait et qu’un tsunami allait
talement leur hauteur provoquant des tsunamis par- arriver et l’ai dit à maman.» Ce qui a permis l’éva-
ticulièrement dévastateurs. cuation instantanée de la plage de Maikhao et de l’un
des hôtels de Phuket. Il y avait effectivement 10
Mais en tout état de cause, c’est la grande insuffi-
minutes pour réagir à l’arrivée du tsunami.
sance du système d’alerte qui a aggravé la situation.
La vitesse de propagation des vagues laissait aux Il faut savoir que la Méditerranée n’est pas à l’abri
habitants des rivages les plus éloignés deux heures d’un tsunami. Plusieurs phénomènes de ce type ont
pour réagir. eu lieu au cours des âges dans cette région (Mes-
sine, 28.12.1908). Les dimensions du bassin médi-
Le séisme qui s’est produit à 0H58 (10H heure locale)
terranéen bien inférieures à l’océan indien laisseraient
en Indonésie a donné lieu à 1h14 à la publication
peu de temps aux populations des côtes pour réagir.
d’un premier bulletin du centre sismique de Hawaï.
Aussi ne suffit-il pas de renforcer les réseaux d’alerte,
30 minutes après le séisme, la province indonésienne
mais d’informer les populations sur les réflexes néces-
d’Atjeh est frappée par des vagues de 10 mètres. Moins
saires.
d’une heure après, c’est au tour de la Thaïlande, puis
du Sri Lanka après deux heures, suivi de près par la
côte Est de l’Inde. Les pays concernés n’ont donc pas Tableau des séismes
eu la réactivité nécessaire. L’insuffisance du réseau En règle générale, la France métropolitaine peut
d’alerte, comparé à celui du Pacifique, a conduit la paraître comme étant à l’abri de gros séismes. Cepen-
communauté internationale à engager la remédiation dant le risque sismique doit être pris en compte dans
nécessaire. la mesure où rien qu’au cours des vingt dernières
années, pas moins de 300 séismes de magnitude supé-
Une prévention qui passe par rieure à 3,5 ont été relevés. Le tableau tenu à jour
par l’Observatoire sur la base de multiples sources
l’éducation d’informations, parfois imprécises ou insuffisantes,
Que ce soit à l’école ou par le biais d’exercices d’a- rappelle dans sa première partie les séismes histo-
lerte comme cela se pratique notamment au Japon, riques jusqu’au 19ème siècle. Dans la partie suivante,
la prévention doit progresser. L’exemple que toute la ont été soulignées les principales secousses qui se
presse internationale a rapporté, de Tilly, la petite sont produites en France, permettant ainsi de mieux
Anglaise de 10 ans qui par sa réactivité a sauvé la situer l’aléa concernant les départements exposés
vie d’une centaine de personnes en Thaïlande, mérite dans le contexte international.
70
Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
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Introduction Outils d’observation Dossiers
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Si la décision de fermer le lycée intervient après le départ du matin, les enfants seront accueillis au campus de San
Francisco et une chaîne téléphonique sera organisée pour avertir les parents de l’heure de leur retour.
Nous vous prions de ne pas appeler le lycée en cas de désastre majeur. Il est extrêmement important que les lignes
téléphoniques du lycée restent libres (si les circuits sont en état de fonctionnement). Si les téléphones locaux sont
opérationnels, appelez au (415) 661-0945 à San Francisco et (415) 924-2849 à Corte Madera où nous laisserons un
message enregistré.
Le Lycée International de Los Angeles a accepté d’être notre numéro de secours téléphonique dans l’hypothèse où seules
les communications hors de la zone seraient opérationnelles. Leur numéro est le (818) 994-2961. Les messages appro-
priés y seront enregistrés. N’oubliez pas de garder ces numéros dans vos voitures, portefeuilles, à la maison et au travail.
Tremblement de terre
Structure d’urgence
Un plan d’urgence existe par bâtiment avec des responsabilités assignées et des équipes désignées. En cas de trem-
blement de terre tous les personnels présents devront rester sur place pour s’occuper des enfants jusqu’au moment où
le responsable local les autorisera à partir.
Tout le personnel doit être en possession d’un brevet de secourisme récent. Le lycée propose chaque année un stage d’une
journée, donné par des spécialistes dans la préparation en cas de désastre, pendant les journées de pré-rentrée. En outre, une
formation complémentaire à la prévention des accidents a été mise en place avec la contribution d’un organisme spécialisé.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Organisation matérielle
Chaque pièce contient un nombre suffisant de sacs à dos contenant de la nourriture d’urgence, de l’eau et quelques
autres articles de survie. De plus, dans chaque classe un « sac de l’enseignant », plus complet et contenant une trousse
médicale est implanté de manière permanente. Ces sacs seront emportés par chacun en cas d’urgence.
Par ailleurs, l’établissement est équipé de matériel d’urgence régulièrement testé, entretenu et complété, stocké dans
des lieux appropriés et accessibles au personnel.
Des exercices d’urgence sont pratiqués mensuellement avec la collaboration des pompiers locaux.
Déroulement du plan d’urgence
- Tremblement de terre – Application par tout le monde de la règle « duck and cover ». On essaie de calmer les enfants
et on attend le signal du responsable.
- Vérification par les personnes désignées, s’il y a une fuite de gaz ou si des fils électriques sont sectionnés et peu-
vent occasionner un incendie. Fermeture du gaz et coupure de l’électricité si jugé nécessaire.
- Evacuation – Sur ordre donné par le responsable uniquement.
- Recherche – Une fois que tout le monde est rassemblé à l’extérieur, si des absences sont constatées, les équipes de
recherche et secours, et assistance médicale repartent dans les bâtiments pendant que les autres adultes gardent
les enfants dans le calme. Une antenne médicale pourra être installée au milieu de la cour principale, loin de la vue
des autres enfants.
- Si la situation est vraiment grave, et que les parents ne peuvent pas arriver, nous serons chargés de conduire les
enfants au « Panhandle » au niveau de Masonic et Oak à San Francisco, ou bien à l’église (Chapel of the Hill) qui se
situe en face du San Clemente Park, à Corte Madera. Les villes respectives installeront des structures de secours à
ces endroits. Les deux campus sont munis de téléphones cellulaires et d’une radio qui permet de transmettre des
messages au Consulat Général de France et de communiquer de campus à campus et éventuellement avec les anten-
nes de secours (ambulances, pompiers, hôpitaux).
- Les élèves seront remis aux personnes autorisées, de façon organisée, à l’entrée principale d’Ashbury Street, à SF,
et de Golden Hind Passage à Marin. Les enfants seront remis uniquement aux personnes mentionnées sur la fiche
d’urgence. Assurez-vous qu’elles soient bien mises à jour si des changements interviennent en cours d’année.
- SOYEZ PATIENT ! Ces procédures sont mises en place pour assurer le contrôle des départs et assurer la sécurité des
enfants.
3e axe : concerter, coopérer et communiquer phier les failles marines, modéliser et approfondir la
entre tous les acteurs du risque compréhension des phénomènes de rupture, de glis-
sement de terrain et de volcanisme sous-marin à l’o-
Le programme s’appuiera sur une concertation étroite rigine des tsunamis. Les zones du littoral antillais et
avec les collectivités territoriales ainsi qu’avec les méditerranéen pouvant être touchées seront identi-
professionnels de la construction. La communication fiées au moyen de simulations numériques. La réali-
entre tous les acteurs sera renforcée. sation de systèmes de surveillance opérationnels
pérennes sera envisagée sous l’égide de l’UNESCO :
4e axe : prévention du risque de tsunami réseau de capteurs à terre et en mer profonde, cen-
La recherche devra identifier, quantifier et cartogra- tre de traitement des informations.
Guyane
Guadeloupe
Martinique
Réunion
Source : BRGM
Proposition
Former tous les élèves à la prévention des risques sismiques à travers les programmes scolaires
et les préparer aux gestes de protection en veillant à ne pas laisser s’installer les mauvais
réflexes telle que l’évacuation instantanée lors des premières secousses.
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Introduction Outils d’observation Dossiers
Dossiers2003
2005 Rapport d’activité Propositions Annexes
La prévention et le pilotage
des situations de crises profondes
En décembre 2004, l’Observatoire soulignait dans son quent savoir développer une réactivité instantanée.
rapport annuel la nécessité de mieux inscrire les éta- Dans les années 80, on a assisté à l’irruption de la
blissements scolaires dans une dynamique de pro- notion de risques majeurs appelant de nouveaux modes
tection vis-à-vis de toute une série de dangers poten- de réponse. Aujourd’hui, les niveaux d’enjeux sont per-
tiels qui présentent des caractéristiques bien plus çus comme bien plus complexes encore dans la mesure
sévères que par le passé. Il s’était fixé comme objec- où les situations de crise occasionnées par les nou-
tif d’engager dès 2005 un travail de préparation des veaux risques entraînent une perte des repères de base.
responsables académiques à la réactivité dans l’ur- Cela nécessite de nouvelles compétences enracinées
gence, au travail en réseau en cas d’accident majeur, dans une nouvelle culture.
à la conduite de cellule de crise face à des situations
Si par définition, on ne peut pas prévoir l’imprévi-
imprévisibles.
sible, il faut néanmoins se préparer à y faire face
Organisé à l’initiative de l’Observatoire par l’Ecole en se gardant des réponses tactiques toutes faites
Supérieure de l’Education Nationale (ESEN), s’est tenu au moyen de fiches réflexes, valables dans le cas de
à MOISSAC (82) les 31 mai et 1er juin derniers un pre- situations de crises classiques, mais bien insuffi-
mier séminaire expérimental consacré à la prévention santes quand les mises en cause sont profondes.
et au pilotage des situations de crise profonde. Animé Dans ce cas, la réplique adéquate exige du ques-
par Patrick LAGADEC, spécialiste des nouveaux risques tionnement, de l’écoute attentive et une implica-
et de la conduite des crises majeures dont les travaux tion au plus haut niveau. Les réponses apportées,
font autorité à l’échelle internationale, il a réuni les fortes et précises doivent avant tout permettre de
recteurs des académies de Bordeaux et Toulouse, leurs développer l’énergie collective et de rassembler,
inspecteurs d’académie et proches collaborateurs d’organiser des plateformes d’appui au service des
concernés par la gestion des situations de crise. équipes confrontées à la crise.
Ce compte rendu se bornant à l’essentiel, nous avons
fait le choix de publier en partie annexe l’un des plus Objectifs fixés au séminaire
récents articles de Patrick LAGADEC, “Sécurité col- Trois lignes d’exigence ont été fixées pour cerner les
lective et nouvelles menaces : des résistances à objectifs à atteindre :
dépasser, des chemins à ouvrir”, afin que chaque lec-
teur du rapport 2005 puisse se familiariser avec cette - Des capacités d’urgences pour se trouver en mesure
nouvelle approche des situations de crise profonde. de traiter les événements avec réactivité, cohérence
et les capacités de direction d’équipe et de conduite
d’opération.
Enjeux et cadrage général
- Des capacités de crise faisant appel à la faculté de
Lors des séances de préparation à ce séminaire, Patrick
travailler en réseau, à haute vitesse, avec de nom-
LAGADEC avait défini la problématique générale. Dans
breux acteurs au rang desquels les médias eux-
un monde structurellement instable, les grandes orga-
mêmes, sur des situations graves et à évolution
nisations doivent se préparer aux situations de crise
rapide.
non conventionnelles marquées par des dysfonction-
nements majeurs et d’importants phénomènes de réso- - Des capacités de pilotage stratégique face à des
nance. Elles nécessitent de fortes mobilisations bien situations de ruptures conduisant à affronter des
coordonnées. Les options stratégiques à prendre et les situations “inconcevables”, hors de nos cadres de
postures fondamentales nécessairement novatrices ne références. Ce qui exige des capacités de gouver-
souffrent pas l’improvisation. D’où l’impératif d’y pré- nance repensées.
parer les dirigeants et leurs équipes.
Le principe même du séminaire consistait donc à fon-
Patrick LAGADEC n’a pas manqué de rappeler les trans- der l’exigence collective de préparation sur un sujet
formations qui se sont produites depuis 30 ans dans vécu comme inquiétant et situé la plupart du temps
les réponses apportées aux situations de crise. Dans hors du cadre habituel de travail. L’objectif majeur
les années 70, les capacités d’urgence étaient du était donc bien de construire une équipe ou un réseau
domaine exclusif des services de secours alors que de de personnes engagées dans la durée sur ces sujets
nos jours toutes les organisations peuvent se trou- extraordinairement difficiles qui, la plupart du temps,
ver propulsées en première ligne et doivent par consé- s’attirent des comportements d’évitement.
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Introduction Outils d’observation Dossiers
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Proposition
Préparer les responsables académiques à la prévention et au pilotage des situations de crise
profonde.
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2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Le guide de surveillance
des équipements et matériels sportifs
Dans le cadre de ses missions, l’Observatoire parti- sition des établissements scolaires dans le cadre des
cipe au développement d’une culture de la sécurité conventions tripartites d’utilisation prévues par l’arti-
au sein de la communauté scolaire en réalisant des cle 40 de la loi n° 2000-627 du 6 juillet 2000 (Code de
outils d’aide et de conseils à destination des éta- l’éducation article L 214-4).
blissement scolaires.
Ayant constaté la difficulté pour les responsables des Quel est son objectif ?
établissements et pour les utilisateurs d’exercer leur Seuls certains équipements sont soumis par la régle-
vigilance sur l’état des équipements sportifs, la com- mentation à des contrôles périodiques (vous trouve-
mission “équipements sportifs-accidentologie” a sou- rez en annexe une synthèse des textes réglementai-
haité proposer cette année une version complétée du res). “Les documents attestant de ces contrôles et
guide de surveillance des équipements et matériels vérifications périodiques doivent pouvoir être consul-
sportifs présenté dans le rapport 2004. tés aisément par les membres de la communauté édu-
cative” (circulaire n° 2004-138 du 13 juillet 2004).
Il sera disponible sur le site internet de l’Observa-
toire et fera l’objet d’une publication lors du premier Or, la majorité des accidents qui surviennent lors de
trimestre 2006. la pratique des activités physiques sont dus à des
chocs liés à l’entretien du matériel ou des équipe-
A qui est-il destiné ? ments. De ce fait, qu’ils soient soumis à la régle-
mentation ou pas, tous nécessitent des vérifications
Ce guide est destiné aux responsables des établisse- simples. D’une manière générale, ces actions de sur-
ments scolaires, chargés de la maintenance et de l'en- veillance doivent être conduites de façon régulière,
tretien courant des matériels et équipements utilisés au moins chaque trimestre.
par les élèves des établissements scolaires dans le
cadre des enseignements obligatoires et des pratiques Trois types de décisions peuvent être envisagés :
volontaires associatives de l'établissement. - La neutralisation de l’équipement impliquant l’ar-
Les personnels chargés de l’entretien courant des rêt de son utilisation dans l’attente d’une répara-
matériels et équipements d’un EPLE non spécialisés tion ou de son remplacement.
dans la maintenance lourde des équipements et maté- - L’intervention afin de réparer, de remettre en ordre
riels sportifs, s’appuieront sur une méthodologie de de fonctionnement ; l’intervention devant être
contrôle simple, par une approche visuelle et rapide.
manuelle : “regarder les matériels et les manipuler si
besoin est”. - Le signalement nécessitant l’information aux ges-
tionnaires de l’équipement et aux utilisateurs afin
Ce guide pourra aussi être utile à tous les gestionnaires d’exercer une vigilance accrue sur l’évolution de l’état
d’équipements (collectivités territoriales ..) mis à dispo- de l’équipement, l’intervention pouvant être différée.
Ce guide peut constituer une aide pour les enseignants chargés de l’éducation physique et sportive. La
note de service n° 94-116 du 9 mars 1994 rappelle qu’avant le cours d’EPS, l’enseignant doit vérifier
le bon état du matériel et des équipements utilisés pour l’enseignement. Du fait de ses connaissances
techniques et des objectifs pédagogiques qu’il poursuit, l’enseignant peut avoir un point de vue sur
l’état des matériels et équipements utilisés.
La circulaire n° 2004-138 du 13 juillet 2004 (BOEN n° 32 du 9 septembre 2004) précise “Il convient
également de rappeler qu’hormis le petit matériel, il n’appartient pas aux utilisateurs d’assurer
l’entretien et la maintenance des matériels pédagogiques. Cette responsabilité incombe aux per-
sonnels spécialisés des établissements gestionnaires ou propriétaires, généralement aux collectivi-
tés territoriales. Toutefois dans le cadre de sa responsabilité pédagogique, l’enseignant doit être
attentif à l’état des matériels utilisés et doit signaler, par écrit, toute défectuosité au gestionnaire
de ces équipements.”
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Nom de l’établissement
utilisateur : ............................................................................................................................
La neutralisation de l’équipement implique l’arrêt de son utilisation dans l’attente d’une réparation ou de son remplacement.
L’intervention afin de réparer, de remettre en ordre de fonctionnement ; l’intervention devant être rapide.
Le signalement nécessite l’information aux gestionnaires de l’équipement et aux utilisateurs afin d’exercer une vigilance accrue sur
l’évolution de l’état de l’équipement, l’intervention peut être différée.
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2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Exclusions
Les seuls équipements explicitement exclus du champ d’application sont ceux de taille réduite, spécifique-
ment conçus et adaptés aux capacités des jeunes enfants. Il s’agit des produits portant le marquage CE confor-
mément aux exigences de sécurité du décret relatif aux jouets.
Il s’agit également des équipements de taille réduite et légers destinés aux enfants en âge de fréquenter les
écoles maternelles et élémentaires. Le respect des exigences de sécurité peut être attesté par la conformité
aux recommandations spécifiques élaborées par le Ministère de l’Éducation nationale et la Commission cen-
trale des marchés.
Essais
Il n’est pas prévu d’obligation de faire appel à des organismes habilités.
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Dossiers2003
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2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
EPI Escalade
Il convient de rappeler que les EPI de protection contre les chutes de hauteur peuvent désormais être utili-
sés par location ou prêt. Pour cela ils doivent être vérifiés régulièrement selon une procédure définie par une
norme expérimentale XP S72-701 de juin 2004 qui définit les modalités de contrôle et de suivi de ces EPI.
Sont concernés tout particulièrement les cordes, les sangles, les harnais, les mousquetons, etc.
Définition
Les aires collectives de jeux sont toutes les zones spécialement aménagées et équipées pour être utilisées,
de façon collective, par des enfants à des fins de jeux, y compris celles situées dans les enceintes des éta-
blissements accueillant des enfants et celles implantées dans un parc aquatique ou parc d’attraction.
Le décret «Équipements d’aires collectives de jeux» n° 94-699 du 10 août 1994 fixe les exigences de sécu-
rité relatives aux équipements d’aires collectives de jeux.
Ceux-ci sont définis comme « des matériels et ensemble de matériels destinés à être utilisés par des enfants
à des fins de jeu, quel que soit le lieu de leur implantation. »
La conformité aux normes de sécurité françaises et étrangères ou la conformité à un modèle certifié atteste
la conformité aux exigences de sécurité.
Le décret «Aires collectives de jeux» n° 96-1136 du 18 décembre 1996 fixe les prescriptions de sécurité
relatives aux aires collectives de jeux.
Les exigences de sécurité portent sur des prescriptions d’ordre général et sur des prescriptions spécifiques
concernant des risques particuliers tels que site, aménagement, matériaux de revêtement et de réception,
entretien et maintenance.
L’exploitant doit tenir un dossier à la disposition des autorités de contrôle. Il comprend notamment un his-
torique des contrôles et des interventions de maintenance, un plan de situation , les notices d’emploi et d’en-
tretien des équipements, les informations concernant la raison sociale des fournisseurs des équipements.
Voir le dossier “aires de jeux” sur le site de l’Observatoire à la rubrique “publications”.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2003
2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Equipements sportifs
12 - Renforcer la sécurité des élèves qui pratiquent l’EPS dans des installations éloignées de
l’établissement par :
- la présence dans tous les cas d’un téléphone d’urgence directement accessible,
- le développement du gardiennage de ces installations,
- l’actualisation régulière des connaissances et gestes techniques de premiers secours pour
les enseignants d’EPS.
13 - Clarifier le décret du 4 juin 1996 sur les exigences de sécurité auxquelles doivent répondre
les cages de buts de football, de hand-ball et de hockey sur gazon en salle et les buts de
basket-ball, en particulier en ce qui concerne la nature des tests, la périodicité des contrô-
les , le statut des contrôleurs.
Sécurité, santé, hygiène
14 - Imposer la présence des registres réglementaires, outils indispensables à la sensibilisation
et à la participation de l’équipe éducative dans la démarche de prévention au regard des
règles d’hygiène et de sécurité.
15 - Rappeler le nécessité absolue d’une formation obligatoire aux gestes de premiers secours
pour tous les personnels de l’équipe éducative et pour tous les élèves.
16 - Favoriser la formation de moniteurs aux gestes de premiers secours parmi le personnel des
établissements d’enseignement.
Maintenance
17 - Prendre en compte la maintenance des bâtiments et des équipements des EPLE dans les plans
de formation académiques à tous les niveaux de responsabilité.
18 - Créer au niveau académique un réseau ressources sur les problèmes techniques concernant
les questions de santé liées à l'environnement (radon, amiante, plomb, légionelles, ...) en
relation avec les autorités départementales.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport
Rapport d’activité
d’activité Annexes
Avec l’année 2005 débute le 4ème mandat de l’Ob- François FILLON a souhaité que l’Observatoire pour-
servatoire. Son président, Jean-Marie SCHLÉRET, a suive ses travaux de manière objective. Il a appré-
été reconduit dans ses fonctions par arrêté du cié son action indispensable en matière de risques
20/12/2004. Les nouveaux membres, nommés par internes et externes. Pour ce qui concerne les risques
arrêtés des 7/01/2005 et 29/03/2005, ont été externes, la sensibilisation des personnels à la ges-
installés par M. François FILLON, ministre de l’édu- tion de crise mais aussi à l’éducation à la perception
cation nationale, de l’enseignement supérieur et de des risques par les élèves tout comme l’apprentis-
la recherche lors de la première assemblée plènière sage des gestes de premiers secours sont fonda-
du 29 mars 2005. mentaux. Quant aux risques internes aux établis-
sements, l’Observatoire doit accentuer ses efforts
Le ministre a précisé que la question de la sécurité
pour apporter une aide aux responsables de la ges-
dans les établissements d’enseignement est à ses
tion dans les domaines de la maintenance, des
yeux fondamentale, qu’elle est l’affaire de tous dans
risques accidentologiques, de la sécurité des bâti-
une chaîne de responsabilité collective qui lie les
ments et des équipements.
collectivités locales, les administrations et les usa-
gers. Il a indiqué que l’Observatoire est un outil qui Le ministre a remercié le président pour son grand
a fait ses preuves en matière de bonne évaluation professionnalisme, il a salué l’apport de M. Robert
des risques mais aussi d’éducation et de sensibilisa- CHAPUIS, rapporteur général, pour sa connaissance
tion par la formation. Ses fiches et dossiers sont du secteur scolaire et du fonctionnement des col-
appréciés par les chefs d’établissement, ses experti- lectivités locales et a remercié les membres de l’as-
ses font autorité et ses propositions sont suivies de semblée plénière pour leur engagement.
modifications réglementaires.
afin de mener une réflexion sur les thématiques à Pour l’ensemble des commissions, sauf “premier
retenir au cours de ce nouveau mandat. degré” et “enseignement supérieur”, les travaux font
l’objet des dossiers du présent rapport.
Lors de l’assemblée plénière du 6 juillet 2005, après
examen de leurs propositions, les groupes de travail “Premier degré”
ont été érigés en commissions.
Depuis son installation, cette nouvelle commission
Au cours de la présente année, le secrétariat géné- est chargée de la coordination de toutes les ques-
ral, sous la responsabilité de Claire ARIBAUD et de tions ayant trait aux écoles afin d’avoir une vision
Nadine VIERS depuis le 1er juin 2005, a organisé 71 globale. Elle a fait des propositions sur :
réunions des instances de l'Observatoire :
- le guide sur les exercices d’évacuation afin qu’il soit
- 7 assemblées plénières, mieux adapté aux enfants des écoles maternelles et
93
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport
Rapport d’activité
d’activité Annexes
Les auditions
11/01/2005 Audition par le groupe de travail “accueil des personnes en situation de handicap”
de Mme ECOCHARD, déléguée à l’éducation au conseil général des Bouches du Rhône -
Présentation de l’étude d’accessibilité des collèges.
8/03/2005 Audition par la commission “risques majeurs” de Mme LEHOT, chargée de l’écologie et
du développement durable à la mairie de Colombes -
Mise en place des PPMS.
28/06/2005 Audition par la commission “Premier degré” de M. Joël BIDOIS, IHS au rectorat
de Caen, et de M. Francis MINIER, IHS au rectorat d’Orléans -
Présentation du document sur l’hygiène et la sécurité dans les écoles du 1er degré.
94
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Rapport d’activité Propositions Annexes
22/03/2005 Beauvais Visite par le groupe de travail “accueil des personnes en situation de
handicap” des réalisations de cette ville pilote dans le cadre de la
“charte de l’accessibilité”.
25/05/2005 Grenoble Visite par le groupe de travail “accueil des personnes en situation de
handicap” des réalisations “accessibilité-sécurité de l’université de
Grenoble.
20/10/2005 Cergy Visite par la commission “sécurité bâtiment et risque incendie” des
établissements SCHUBB spécialisés en détection et protection
incendie.
Les avis
L’Observatoire a émis un avis sur :
- les projets de loi et décret concernant les consé-
- le projet de décret relatif à la sensibilisation à la préven- quences de la décentralisation des personnels TOS
tion des risques, à la mission des services de secours et à sur la mise en oeuvre des règles relatives à l’hy-
la formation aux premiers secours en milieu scolaire ; giène et à la sécurité dans les EPLE.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Rapport d’activité Propositions Annexes
16-17/06/2005 Paris - Colloque MEDD sur les résultats du Programme EPR Nadine VIERS
“Evaluation et Prise en compte des Risques naturels et
technologiques”
10-13/11/2005 Nice - Réunion nationale des formateurs RMé “apprendre J-Marie SCHLÉRET
à vivre avec le risque sismique”
29/11/2005 Lyon - Formation “la gestion de crise” organisée par le Nadine VIERS
CNFPT Rhône-Alpes Lyon et l’IRA de Lyon
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Rapport d’activité Propositions Annexes
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Accueil de Accueil
malvoyants 0 % 1 et plus % d’handicapés 0 % 1 et plus %
moteurs
Collège 930 90% 99 10% Collège 823 79% 219 21%
Lycée 152 72% 59 28% Lycée 119 56% 92 44%
Lycée agricole 87 94% 6 6% Lycée agricole 82 87% 12 13%
Lycée 236 90% 27 10% Lycée 196 73% 73 27%
professionnel professionne
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Accueil élèves Oui Non Manque infos Accueil élèves Oui Non Manque infos
handicapés handicapés
dans lieux EPS % % % dans cantine % % %
Collège 61% 30% 9% Collège 73% 25% 2%
Lycée 64% 32% 5% Lycée 79% 20% 1%
Lycée agricole 67% 30% 3% Lycée agricole 77% 20% 3%
Lycée 63% 26% 11% Lycée 83% 16% 1%
professionnel professionnel
Total 62% 30% 9% Total 76% 22% 2%
Refus d’élèves
Oui Non Total
pour raison
d’accessibilité N % N % N %
Collège 91 8% 1062 92% 1153 100%
Lycée 28 12% 215 88% 243 100%
Lycée agricole 4 4% 94 96% 98 100%
Lycée 12 4% 282 96% 294 100%
professionnel
Total 135 8% 1653 92% 1788 100%
100
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
La sécurité incendie
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Lycée professionnel 233 89% 29 11% Installations 25% 27% 27% 22%
électriques
Total 1471 90% 157 10%
Moyens de 9% 12% 11% 12%
secours
Dernière Présence
d’un internat Oui Non
mise à jour Année Année Année Ne sait
du registre en cours N-1 N-2 pas Collège 6% 94%
Lycée 60% 40%
Collège 91% 4% 2% 3%
Lycée agricole 93% 7%
Lycée 97% 2% <1% <1%
Lycée professionnel 64% 36%
Lycée agricole 83% 5% 3% 9%
Total 15% 85%
Lycée 93% 2% 2% 4%
professionnel
Nbre d’exercices 0 1 2 3 4
Les exercices d’évacuation d'évacuation et plus
de nuit
% % % % %
Affichage consignes
et plans d’évacuation Oui Non Collège 20% 35% 26% 18% 0%
Collège 98% 2% Lycée 5% 46% 24% 23% 2%
Lycée 99% 1% Lycée agricole 11% 51% 25% 11% 2%
Lycée agricole 100% 0% Lycée 6% 38% 30% 22% 4%
professionnel
Lycée professionnel 99% 1%
Date dernier Collège Lycée Lycée Lycée Durée Collège Lycée Lycée Lycée
exercice agricole professionnel
exercice agricole professionnel
d’évacuation d’évacuation
de jour % % % % de nuit % % % %
2003 6% 6% 7% 14% >3 et <=5mn 91% 68% 59% 65%
2004 44% 48% 51% 45% >5 et <=10 mn 9% 28% 32% 31%
2005 49% 46% 41% 41% >10 mn 0% 4% 9% 4%
Avan 2003 1% 0% 1% 0%
La formation à la manipulation
des moyens de secours Formation personnel
Oui Non
chargé de sa surveillance
Nombre 0 1 2 3 4 Collège 57% 43%
d’enseignants et plus Lycée 78% 22%
formés % % % % % Lycée agricole 70% 30%
Collège 87% 2% 2% 2% 7% Lycée professionnel 75% 25%
Lycée 88% 3% 3% <1% 7%
Lycée agricole 76% 3% 6% 2% 12%
Surveillance permanente
Lycée 73% 2% 7% 3% 16% en présence des élèves Oui Non
professionnel Collège 83% 17%
Lycée 94% 6%
105
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Dernière visite
Les visistes d’inspection de l’inspecteur Année Année Année Ne sait
du travail en cours N-1 N-2 pas
106
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Chef d’établissement
titulaire AFPS ou SST Oui Non
Collège 20% 80%
Lycée 14% 86%
Lycée agricole 13% 87%
Lycée professionnel 11% 89%
Total 18% 82%
Session de formation
des personnels Oui Non
Collège 27% 73%
Lycée 45% 55%
Lycée agricole 46% 54%
Lycée professionnel 47% 53%
Total 34% 66%
Session de formation
des élèves Oui Non
Collège 45% 55%
Lycée 72% 28%
Lycée agricole 78% 22%
Lycée professionnel 87% 13%
Total 58% 42%
107
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
La maintenance
Les contrats
108
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
109
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Montant annuel Moins de de 3 000 à de 5 000 à de 10 000 à de 25 000 à 50 000 euros Total
des contrats / 3 000 euros 5 000 euros 10 000 euros 25 000 euros 50 000 euros et plus
Surface bâtie
N % N % N % N % N % N % N %
2
Moins de 1000 m 13 44.8% 9 31% 1 3.4% 5 17.2% 1 3.4% 0 0% 29 100%
2
de 1000 à 3000 m 53 23.7% 40 17.9% 82 36.6% 43 19.2% 6 2.7% 0 0% 224 100%
2
de 3000 à 5000 m 23 9.8% 32 13.7% 85 36.3% 80 34.2% 13 5.6% 1 0.4% 234 100%
2
de 5000 à 10000 m 10 4% 25 10% 58 23% 121 48.2% 31 12.4% 6 2.4% 251 100%
2
10000 m et plus 1 0.6% 5 3.1% 16 9.9 66 41% 55 34.2% 18 11.2% 161 100%
Total 100 11% 111 12.3% 242 26.9 315 35% 106 11.8 25 2.8 899 100%
Les personnels
2
Nombre Collège Lycée Lycée Lycée Nombre Collège Lycée Lycée Lycée
d'agents agricole professionnel d'agents agricole professionnel
OEA OP
% % % % % % % %
O 43.6% 32.3% 28.8% 32.4% 0 9.6% 2.6% 17.5% 1.7%
de 1 à 5 37.9% 52.5% 67.8% 48.6% de 1 à 5 90.2% 87% 82.5% 90.4%
de 5 à 8 11% 1% 1.7% 4.5% de 5 à 8 0.2% 9% 0% 6.8%
de 8 à 10 5.7% 0% 0% 2.7% de 8 à 10 0% 0% 0% 0.6%
de 10 à 15 1.7% 6% 0 5.4% de 10 à 15 0% 1.3% 0% 0.6%
de 15 à 20 0% 2% 0% 5.4% de 15 à 20 0% 0% 0% 0%
20 et plus 0% 6% 1.7% 1%
110
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Nombre
Nombre Collège Lycée Lycée Lycée Nombre Collège Lycée Lycée Lycée
d'agents agricole professionnel d'agents agricole professionnel
OPP
OPP MO
% % % % % % % %
0 56.2% 22.9% 25.6% 47.2% O 69% 9.9% 34.8% 23.6%
1 40.2% 51.8% 48.8% 43.8% de 1 à 5 30.9% 88.4% 65.2% 74.8%
2 2.6% 16.9% 20.9% 7.9% de 5 à 8 0% 1.7% 0% 1.6%
3 0.3% 7.2% 4.7% 1.1% de 8 à 10 0% 0% 0% 0%
4 0.3% 0% 0% 0% de 10 à 15 0% 0% 0% 0%
5 0% 1.2% 0% 0% de 15 à 20 0% 0% 0% 0%
Nombre Collège Lycée Lycée Lycée Nombre Collège Lycée Lycée Lycée
d'agents agricole professionnel d'agents agricole professionnel
niveau CAP niveau BEP
% % % % % % % %
0 8% 2% 8% 4% 0 32% 13% 23% 12%
1 65% 29% 32% 42% 1 56% 27% 36% 55%
2 19% 22% 30 25% 2 7% 32% 28% 22%
de 3 à 5 4% 25% 25% 16% de 3 à 5 3% 13% 10% 8%
de 5 à 8 2% 15% 5% 9% de 5 à 8 1% 9% 3% 2%
de 8 à 10 1% 1% 0% 2% de 8 à 10 0% 3% 0% 0%
10 et plus 1% 6% 0% 2% 10 et plus 1% 3% 0% 1%
Nombre Collège Lycée Lycée Lycée Nombre Collège Lycée Lycée Lycée
d'agents agricole professionnel d'agents agricole professionnel
niveau BAC niveau BTS
% % % % % % % %
0 62% 18% 46% 24% 0 84% 59% 87% 71%
1 37% 57% 33% 67% 1 15% 41% 13% 29%
2 1% 20% 21% 9% 2 1% 0% 0 0%
3 0% 2% 0% 0%
4 0% 3% 0% 0%
Agents Collège Lycée Lycée Lycée Agents Collège Lycée Lycée Lycée
habilités agricole professionnel habilités agricole professionnel
en électricité en électricité
niveau B0 % % % % niveau B1 % % % %
0 22% 11% 28% 10% 0 29% 14% 34% 9%
1 66% 43% 39% 53% 1 61% 52% 46% 61%
de 2 à 5 12% 39% 30% 34% de 2 à 5 10% 31% 19% 28%
5 et plus 0% 7% 3% 3% 5 et plus 0% 3% 1% 2%
111
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Collège 328 66% 171 34% 499 100% Lycée agricole 90% 87% 91%
112
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Lycée 29 19% 122 81% 151 100% Total 359 47% 404 53% 763 100%
Lycée 163 94% 11 6% 174 100% Total 22 2% 412 37% 677 61%
113
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Les légionelles
114
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Les gymnases
Nombre 0 1 2 3 4 et plus
de gymnases
utilisés N % N % N % N % N %
Collège 25 5% 334 69% 99 20% 15 3% 11 2%
Lycée 0 0% 59 19% 39 33% 15 13% 7 6%
Lycée agricole 1 2% 41 73% 10 18% 4 7% 0 0%
Lycée professionnel 5 5% 72 65% 22 20% 9 8% 3 3%
Total 31 4% 506 66% 170 22% 43 6% 21 3%
115
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Les piscines
0 1 2 3
Nombre de piscines utilisées
N % N % N % N %
Collège 108 22% 353 73% 18 4% 4 <1%
Lycée 32 26% 81 67% 6 5% 2 2%
Lycée agricole 23 43% 29 54% 2 4% 0 0%
Lycée professionnel 47 43% 61 56% 1 <1% 0 0%
Total 210 27% 524 68% 27 4% 6 <1%
117
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Connaissance Vérification et
Oui Non Ne sait pas entretien autres Oui Non Ne sait pas
PV de contrôle
(buts/panneaux) % % % équipements hors
% % %
établissement
Collège 35% 41% 24% Collège 43% 2% 56%
Lycée 35% 40% 24% Lycée 38% <1% 61%%
Lycée agricole 50% 23% 27% Lycée agricole 48% 2% 50%
Lycée 33% 40% 27% Lycée 40% 2% 57%
professionnel professionnel
Total 36% 39% 25% Total 42% 2% 56%
Utilisation Non Oui Oui en dehors Entretien Oui Non Ne sait pas
d’une SAE intégrée établissement régulier
% % %
Collège 78% 8% 14% Collège 58% 8% 35%
Lycée 59% 21% 20% Lycée 71% 3% 25%
Lycée agricole 66% 25% 9% Lycée agricole 75% 14% 11%
Lycée 66% 11% 23% Lycée 60% 2% 39%
professionnel professionnel
Total 72% 12% 16% Total 62% 6% 31%
119
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Salles de
préparation Oui % Non % Hottes présence entretien vérification
chimiques
Collège 614 82% 131 18% % % %
Lycée 176 97% 5 3% Collège 6% 58% 60%
Lycée agricole 68 83% 14 17% Lycée 58% 50% 50%
Lycée 166 84% 32 16% Lycée agricole 50% 63% 63%
professionnel
Lycée 43% 57% 57%
professionnel
Ventilation
spécifique Oui % Non %
Sorbonnes présence entretien vérification
Collège 260 41% 380 59%
% % %
Lycée 118 77% 36 23%
Collège 12% 42% 43%
Lycée agricole 50 67% 25 33%
Lycée 73% 50% 35%
Lycée 114 66% 59 34%
professionnel Lycée agricole 55% 51% 45%
Lycée 38% 56% 39%
professionnel
Cartouches
de gaz Oui % Non %
Collège 77 12% 570 88%
Lycée 20 13% 135 87% Hottes à flux présence entretien vérification
laminaire
Lycée agricole 8 10% 69 90% % % %
Lycée 31 18% 146 82% Collège <1% 67% 33%
professionnel
Lycée 17% 60% 44%
Lycée agricole 31% 64% 45%
Lycée 10% 60% 33%
professionnel
120
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Poste sécurité
microbio- présence entretien vérification
logique
% % %
Collège <1% 100% 0%
Lycée 8% 90% 50%
Lycée agricole 10% 100% 71%
Lycée 4% 100% 67%
professionnel
121
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Bouteilles gaz
comprimés Oui % Non % Produits incom-
patibles séparés Oui % Non %
Collège 312 48% 339 52%
Collège 469 88% 61 12%
Lycée 100 62% 61 38%
Lycée 139 93% 11 7%
Lycée agricole 31 39% 49 61%
Lycée agricole 63 88% 9 13%
Lycée 56 31% 123 69%
professionnel Lycée 152 94% 10 6%
professionnel
Bordereau
Armoires suivi déchets Oui % Non %
de stockage Présence Ventilation industriels
dans salles
de préparation Collège 55 11% 425 89%
N % N %
Lycée 79 60% 53 40%
Collège 459 78% 243 53%
Lycée agricole 40 59% 28 41%
Lycée 129 83% 101 78,3%
Lycée 73 51% 71 49%
Lycée agricole 56 84% 41 73,2% professionnel
Lycée 131 78% 101 77,1%
professionnel
Traitement
Le stockage des déchets des déchets manipulés en TP d’infirmerie
à risques
infectieux
Local N % N %
spécifique Oui % Non %
Collège 21 6% 139 32%
Collège 43 7% 597 93% Lycée 35 43% 56 50%
Lycée 40 25% 117 75% Lycée agricole 15 38% 30 53%
Lycée agricole 19 24% 60 76% Lycée 27 34% 81 64%
Lycée 46 26% 134 74% professionnel
professionnel
Collège 174 32% 371 68% Les moyens de secours et les EPI
Lycée 129 82% 28 18%
Lycée agricole 66 86% 11 14%
Lave-oeil / présence entretien vérification
Lycée douches
professionnel 128 75% 43 25% oculaires
% % %
Protection des
Douches présence entretien vérification personnels Blouse Gants Lunettes Vestiaire
de sécurité
Collège 63% 61% 56% 52%
% % %
Lycée 97% 95% 93% 75%
Collège 5% 58% 55%
Lycée agricole 91% 88% 84% 51%
Lycée 46% 57% 53%
Lycée 88% 87% 84% 63%
Lycée agricole 76% 55% 48% professionnel
Lycée 27% 49% 49%
professionnel
L’information et la formation
Protection
des élèves Blouse Gants Lunettes Vestiaire
125
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Présence Oui Non Ne sait pas Situation dans Oui Non Ne sait pas
dossier RM périmèpre défini
dans commune % % % par le PPR % % %
Collège 38% 12% 50% Collège 19% 30% 51%
Lycée 35% 10% 56% Lycée 21% 21% 58%
Lycée agricole 30% 10% 60% Lycée agricole 15% 21% 64%
Lycée 41% 8% 52% Lycée 18% 23% 58%
professionnel professionnel
Total 37% 11% 52% Total 19% 27% 54%
126
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
127
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Incendie
Vérifications périodiques Semestrielles ERP : par organisme agréé articles GE6 à GE9 et MS73
Pour tous les équipements ou annuelles Voir également Règles APSAD.
Code du travail - art. R. 232-1-12 et R. 232-12-21
129
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Installations thermiques
Installations consommant de l’énergie 3 ans Décret n° 98-833 du 16/09/1998
thermique
Ascenseurs et monte-charge
ERP – habitation - Travail
Installations complètes 1 an Code du travail – art. R 232-2-12
Décret du 10/07/1913 modifié par décret n° 44-800
du 23/04/1945 – art. 11f
CCH – art. R 123-43
Câbles et chaînes de suspension 6 mois Décret du 10/07/1913 modifié par décret n°44-800
du 23/04/1945 – art 11 f
Arrêté du 18 novembre 2004.
Règlement de sécurité – art AS8, AS9 et GE9
Contrôle technique des ascenseurs 5 ans CCH – art L 125-2-4 (décret du 9 septembre 2004).
seulement
Tous les IGH
Vérification du bon fonctionnement 6 mois CCH – art R 122-16
Règlement de sécurité – art. GH 4 et GH 59
130
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Installations de gaz
Toutes installations Périodicité Code du travail – art. r 231-1-12
appropriée en Règlement de sécurité – art. GZ 30
code du travail
1 an en ERP
Gaz médicaux
Toutes installations 1 an Règlement de sécurité – art. U 64
Aération - assainissement
Vérifications périodiques
131
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
132
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Rayonnements ionisants
Vérifications périodiques
Sources et appareils émetteurs 1 an Code du travail – art. R 231-84-1 et R 231-84-II 4
par organisme agréé (sauf dérogation pour appareil
soumis à contrôle qualité)
Contrôles d’ambiance Continu ou à Code du travail art R 231-84-2 par la PCR ou le SCR
minima mensuel
1 an Code du travail – art. R 231-86-2 par organisme agréé
Vérifications ponctuelles
Contrôle de l’efficacité 1 an Code de la santé publique – art. R 1333-43
de l’organisation et des dispositifs par organisme agréé
mis en place pour la radioprotection
Radioprotection, sources Code du travail – Art. R 231-84-1
et appareil émetteurs :
- à la réception dans l’entreprise
- avant première utilisatio Code du travail art R231-84-I2°
- lorsque les conditions d’utilisation Code du travail art R 231-84-I-3°
sont modifiées
- Contrôle périodique des instruments Code du travail art R 231-84-I-5°
de mesure
- en cas de cessation définitive d’emploi Code du travail art R 231-84-I-6°
(sources non scellées)
Bruit
Mesurage de l’exposition au bruit 3 ans Code du travail – art. L 232-8-1
Mesurage de l’exposition au bruit
après modification des installations Code du travail – art. R 232-8-1, R 238-8-7
1
Source : COPREC-construction
133
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
1 Directeur de Recherche à L’École polytechnique (laboratoire d’Econométrie), membre de l’Académie des Technologies de France, co-
fondateur de l’European Crisis Management Academy.
http://www.patricklagadec.net
2 Patrick Lagadec et Xavier Guilhou : La fin du risque zéro, Eyrolles, 2002.
3 Films pédagogiques réalisés par Patrick Lagadec :
«Complexity Crises – Never Fight the Last War», Mike Granatt, A Partner of Luther Pendragon, London; Visiting Professor, University
of Westminster. Previously: Head of the Cabinet Office Civil Contingencies Secretariat, Head of the UK Government Information and
Communication Service, Communication Director of three major departments, Communication Director of London's Metropolitan Police
Service, talking to Patrick Lagadec, editing Aurélien Goulet, June 2004.
4 Général Bachelet, in Patrick Lagadec : Ruptures créatrices, Eyrolles, 2000, p. 179.
135
Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
En son temps, j’ai souligné qu’il fallait se saisir de l’enjeu des risques majeurs, qui appelaient de nouveaux
paradigmes, de nouvelles pratiques. Aujourd’hui, le même type de saut intellectuel, opérationnel, et de gou-
vernance est à opérer – avec des défis et des écarts bien plus imposants encore. Où en sommes-nous des
grands problèmes de sécurité et de vulnérabilité, de risques majeurs et de crise ? Quelles difficultés ? Quel-
les propositions ?
J’aborderai ici trois thèmes de réflexion :
1. Les nouvelles frontières de notre sécurité collective, et les défis qui vont de pair avec ces nouvelles fron-
tières, au-delà des énoncés habituels en termes de typologies de menaces ;
2. Les freins et résistances qui nous handicapent lourdement sur ce dossier et menacent de nous conduire de
fiascos en fiascos. Si on ne fait pas l’effort d’une exploration des couches profondes de notre appréhension
du domaine, il ne saurait y avoir de rebond prometteur ;
3. Les dynamiques positives et fortes à engager de façon à dépasser nos résistances, et à répondre – positive-
ment – aux défis de notre temps.
Il est certain que ces sujets sont difficiles, que les bases de connaissances validées sont encore bien fragiles.
Et donc que nos réflexions ne peuvent être que très partielles. Nous disposons toutefois d’assez d’indices, d’ex-
périences, pour mesurer l’urgence et l’importance d’un examen hardi, hors de nos cadres habituels. Les certi-
tudes, les démonstrations sans failles, comme la chouette de Minerve, ne pourront venir que trop tard. Certes,
il faut avoir la patience du sage, pour éviter de s’engouffrer dans la première impasse ou la première illusion
venue. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer l’urgence de ces questions en demandant encore et toujours
plus de données, plus de doctes définitions, plus de robustes modèles. Comme le fait dire Camus à son héros
dans La Peste, en réponse au Préfet qui attend pour agir de savoir si les symptômes répondent bien au modèle
de la peste : «Ce n’est pas une question de vocabulaire, c’est une question de temps».5
Ma conviction est claire : ne laissons pas aux circonstances, ni aux terroristes, le monopole du questionne-
ment « hors cadre ». Sinon l’échec sera systématiquement au rendez-vous. Plus positivement, si nous voulons
tirer du tumulte actuel des opportunités sérieuses, il nous faut nous engager à partir de cette posture : luci-
dité, créativité, détermination.6
L’enjeu est bien de se saisir du défi, sans se laisser pétrifier par ce qu’il a assurément de difficile et d’inquié-
tant. La peur, souvent au rendez-vous, ne doit ni nous paralyser, ni nous emprisonner dans une fascination
morbide, une créativité destructrice. Cela exige volonté et engagement résolus, pour ouvrir au contraire la
dynamique sur des perspectives positives à explorer et construire – avec ce Goût de l’Avenir que Jean-Claude
Guillebaud7 nous a proposé, il y a peu, comme ligne porteuse de sens.
créé de nouvelles dimensions de vulnérabilités qui, quand elles sont combinées avec une constellation inédite
de menaces, induisent des risques sans précédents pour la sécurité nationale. […]. Nous devons apprendre à
négocier une nouvelle géographie, dans laquelle les frontières ne sont plus pertinentes, les distances n’ont plus
de signification, dans laquelle un ennemi peut porter atteinte à des systèmes vitaux sans s’attaquer à notre sys-
tème de défense militaire. La défense nationale n’est plus du ressort exclusif de l’exécutif, et la sécurité écono-
mique échappe à la seule sphère des affaires».9
Le rapport de la Commission sur le 11 septembre, aux Etats-Unis, n’a pas hésité à clarifier le fossé existant
entre ces menaces et les compétences classiques dont nous disposons :
«Nous pensons que les attentats du 11 septembre ont révélé quatre types d’échecs : un échec de l’imagi-
nation, mais aussi un échec de politique, de moyens et de gestion» (p. 395)
«On prête rarement à la bureaucratie le don de l’imagination» (p. 401)
«C’était différent de tout ce que le gouvernement avait jamais connu» (p. 405)
«Pourquoi entreprendre un effort majeur face à un problème quand celui-ci semble encore mineur ? Une
fois que le danger s’est pleinement matérialisé et qu’il est devenu patent aux yeux de tous, la mobilisation
sonne comme une évidence — mais il est peut-être déjà trop tard» (p. 407)
«Parfois, les agences gouvernementales ont aussi tendance à adapter leurs moyens à leurs missions en
excluant le volet le plus difficile de leur travail. Elles font souvent preuve de passivité, acceptant ce que
chacun considère comme immuable, y compris l’idée que les efforts qui permettraient d’identifier des points
vulnérables à des menaces dangereuses et d’y remédier serait trop coûteux, trop sujets à controverses ou
trop perturbants.» (p. 41)
«Des informations n’ont pas été communiquées. Des opérations efficaces n’ont pas été lancées. Les infor-
mations qui auraient dû être transmises n’ont pas franchi le mur séparant les agences extérieures des agen-
ces intérieures du gouvernement.
Ces problèmes constituent des symptômes de l’incapacité générale du gouvernement à adapter son dispo-
sitif de réaction aux nouveaux défis du XXIè siècle. Ses agences ressemblent à des spécialistes dans un hôpi-
tal, où chacun, de son côté, recommande des examens, cherche des symptômes, prescrit des médicaments…,
mais sans qu’il y ait de médecin coordinateur qui veille à ce que tous travaillent en équipe». (p. 411)10
Mais il ne faut pas faire du terrorisme le seul sujet de préoccupation!en matière de sécurité collective. Notre
monde, on l’a noté d’entrée, est en proie à des ruptures majeures, accélérées et entrecroisées, sur tous les
tableaux. Le 11 septembre fut sans aucun doute l’événement le plus spectaculaire, qui nous projeta dans ce
nouvel univers profondément instable – mais il n’est pas le seul.
Que l’on songe au phénomène du SRAS (2003), combinaison puissante du virus inconnu et du jet. Au black-
out électrique qui affecta le quart nord-est de l’Amérique du Nord le 14 août 2003 – “un événement de 9-10
secondes”. Au black-out qui, peu après, plongea l’Italie dans le noir (28 septembre 2003). Aux 15 000 morts
de la canicule 2003 en France, phénomène climatique inédit qui, tel l’ace au tennis, laissa nos systèmes comme
absents. A la tragédie d’AZF à Toulouse (2001). Aux alertes informatiques majeures que l’on a connu à travers
le monde. Ou aux turbulences causées par l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, ou “vache folle”).
Ce n’est pas tant tel ou tel front d’incertitude qui pose question, mais la plongée dans un univers déroutant
– qui transforme les conditions de fond d’appréciation des risques, de gestion des crises, de définition des
visions d’avenir. Et cela sans même que les risques s’actualisent effectivement!: le simple fait qu’un nouvel
univers se soit ouvert transforme le champ de fond en comble, et les conditions de gouvernance de notre
temps.11
2. Des défis génériques
Il est d’usage de dresser la liste des risques et de clarifier pour chacun d’eux les menaces, les réponses pos-
sibles. Mais, comme je viens de le noter, au-delà de tel ou tel risque spécifique, il faut mesurer les problèmes
génériques que posent ces nouvelles frontières. L’essentiel n’est pas tant le contenu spécifique de chacun de
ces champs de risques. Fondamentalement, ces constellations de difficultés prennent à revers nos paradig-
mes, nos organisations, nos moyens. Au nombre des lignes de faille à considérer :
9 President’s Commission on Critical Infrastructure Protection, Critical Foundations, Protecting America’s Infrastructures, Washington
D.C., 1998, p. ix.
10 «11 septembre», Rapport de la Commission d’enquête, Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre
les Etats-Unis, Préface de François Heisbourg, Edition des Équateurs, Paris, 2004.
11 Les films pédagogiques de Patrick Lagadec : "Crisis, Complexity and Governance – From Emergency to Political Science ", Arjen
Boin , Crisis Research Center, Leiden University (NL), talking to Patrick Lagadec, editing Aurélien Goulet, April 2004.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
Discontinuité : les menaces s’inscrivent désormais dans des univers instables, aux frontières mal définies,
dans lesquels les moyennes, les régularités statistiques, les enseignements historiques ne sont plus des
points d’ancrage suffisants, voire pertinents. Nous avions les meilleurs instruments pour traiter des phé-
nomènes massifs et autres nuages de points, voici que l’essentiel peut tenir à un point singulier, qui
devient point de basculement. Nous avions coutume d’écarter les écarts trop manifestement hors de la
moyenne d’ensemble, nous voici confrontés à des phénomènes hors de proportion. Nous avions, par exem-
ple, des mécanismes de couverture des dommages qui fonctionnaient globalement bien ; avec les risques
actuellement en développement, nos paradigmes d’assurance sont à revoir.12 Nous avions coutume de
travailler dans des contextes stabilisés, connus, avec certes quelques perturbations à la marge ; voici que
l’inconcevable envahit le champ du possible au quotidien, passe de la périphérie (que l’on pouvait négli-
ger) au centre.13
Ignorance : nous avions coutume d’interroger l’expertise avant de décider, puis d’informer. Désormais,
l’expert est rapidement hors du champ de validité de ses modèles. Qu’il s’agisse de vache folle, de Sras
ou de résistance des tours jumelles, à chaque fois l’expertise s’est retrouvée démunie, au moins pour
répondre dans le temps de la décision. La posture traditionnelle de l’expert – celui qui peut délivrer le
savoir de référence – est à transformer. Dominique Dormont, à partir de son expérience sur le prion, avait
ainsi traduit cette rupture : «Le premier message à faire passer doit concerner les limites des connaissan-
ces à disposition».14 Et, alors que les décideurs s’enferment dans leur volonté de “rassurer”, on mesure
bien vite que, là aussi, des barrières se désagrègent, comme le souligne un spécialiste vétérinaire : «On
tombe sur une impossibilité : la science expérimentale est incapable de dire que quelque chose n’existe
pas».15 La même indétermination, délibérément construite, se vérifie naturellement en matière de ter-
rorisme.
Effets domino massifs, contagion à haute vitesse, effets erratiques : nous avions coutume d’intervenir en
urgence sur des accidents délimités, nous découvrons les effets de contagions massifs, ultra-rapides, et géo-
graphiquement dispersés. La source d’une menace peut fort bien être très éloignée du point d’impact ; les
effets de propagation peuvent être surprenants. Ainsi avec le Sras : de HongKong à Toronto (le virus,
inconnu, voyage à la vitesse de l’avion, emprunte les hubs), d’hôpital en hôpital (dès lors que du per-
sonnel a un service réparti sur trois hôpitaux, tous les points clés de la défense sont rapidement inves-
tis). Ainsi avec l’anthrax : ce n’est pas la lettre qui est le problème, mais la contagion dans les systèmes
de tri – le réseau se met au service de l’attaque et lui donne une puissance toute industrielle.16
Informations submergeantes, Larsen médiatique : les sources d’information sont d’emblée innombrables
(un même phénomène se diffracte différemment, la complexité des organisations démultiplie les mises
en écho) ; la mise en réseau médiatique mondial est instantanée dès lors qu’il y a forte incertitude et
inquiétude possible. L’émotion devient le facteur central de toute réalité, puisque c’est le nerf média-
tique essentiel. L’effet Larsen – recyclage en boucle de tout bruit avec niveau de sortie montant aux
extrêmes – menace bien vite les tentatives de traitement. Il est certes possibles d’exceller sur le terrain
médiatique, même en crise ; il devient difficile de surfer sur l’événement lorsque l’on est soufflé par une
avalanche d’ampleur gigantesque. Structurellement encore, les réseaux médiatiques élisent et recyclent
ce qui cadre avec leur outil – «camera-ready disasters» : des histoires simples, des formulations binai-
res, combinant émotion maximale et simplification d’autant plus recherchée et vendeuse que la com-
plexité menace l’ensemble de l’édifice de conditionnement des données.
12 Howard Kunreuther, Erwann Michel-Kerjan : "Dealing with Extreme Events: New Challenges for Terrorism Risk Coverage", April 2004.
“La couverture des situations hors normes : de nouveaux repères à inventer”, in O. Godard, Cl. Henry, P. Lagadec, Erwann Michel-Ker-
jan : Traité des nouveaux risques, Gallimard, Folio actuel, 2002 (p. 464-548).
13 Films pédagogiques réalisés par Patrick Lagadec :
"Inconceivability – From the periphery to the core ", Pr. Uriel Rosenthal , Chairman CRT, Institute for Safety, Security and Crisis Mana-
gement, The Hague, Professor of Management Studies, Leiden University, Member of the Dutch Senate, talking to Patrick Lagadec,
editing Aurelien Goulet, April, 2004.
14 Dominique Dormont : “L’expertise dans les grands épisodes de crises et de ruptures”, in Patrick Lagadec, Ruptures créatrices, op.
cit. p. 342.
15 Philippe Baralon!: “Sécurité des aliments : une rupture pour les filières alimentaires”, in Patrick Lagadec, Ruptures créatrices, op.
cit. p. 358.
16 Dans la configuration qui était celle de 2001, corrigée depuis. Patrick Lagadec and Uriel Rosenthal (Eds) : «Anthrax and Beyond»,
special issue, Journal of Contingencies and Crisis Management, Volume 11 Number 3, 2003.
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Annexes
Le citoyen en première ligne : la commission sur le 11 septembre l’a bien souligné, le modèle habituel :
«L’Etat intervient, le citoyen reçoit de l’aide» arrive en butée. «La leçon que la population civile et les ser-
vices de secours ont à tirer du 11 septembre est simple : dans le nouvel âge de la terreur, ils (nous) sont
(sommes) des cibles prioritaires. Les dégâts que l’Amérique a subis ce jour-là ont mis en évidence à la fois
la gravité de la menace terroriste et la nécessité corrélative de s’y préparer pour y faire face. Les services
de secours vivent aujourd’hui dans un monde transformé par les attaques du 11 septembre. Compte tenu
du fait que personne ne peut sérieusement envisager de pouvoir prévenir n’importe quelle forme d’attaque
concevable, la population civile et les services de secours vont à nouveau se retrouver en première ligne.
Nous devons nous préparer à cette perspective. Se consacrer à nouveau à cette tâche est peut-être le meilleur
moyen d’honorer la mémoire de ceux qui sont morts ce jour-là.»17 De même, l’épisode des grandes pluies
verglaçantes de 1998 au Québec conduisit à la conclusion qu’il fallait à l’avenir demander aux adminis-
trés de s’assurer une autonomie de subsistance («une autonomie de trois jours, mise en ouvre par chaque
citoyen et applicable en toute période»18) notamment en matière énergétique, de façon à laisser les
autorités s’occuper des réseaux vitaux sans avoir à intervenir sur tous les fronts à la fois, et de façon
éclatée.
Dynamique de déstructuration, avec perte de sens, perte de références : chacun des phénomènes identi-
fiés se combinant, ce qui était le socle de connaissance, de prise sur le monde, paraît sujet à caution,
voire faux ou annihilé. Ainsi de cette barrière des espèces pour les questions de santé. Ou de la perte
des caractéristiques d’un climat tempéré. Ou du fait qu’un attaquant s’inscrive avec résolution dans une
logique de mort – ce qui anéantit le fondement des techniques de négociation, à savoir que l’on négo-
cie avec quelqu’un qui tient à la vie. Dès lors que «l’on joue à un autre jeu», nos modes d’action, de prise
de parole, nos postures, sont d’emblée mises à mal. L’événement non conventionnel applique le précepte
de Sun Tzu : «S’attaquer à la stratégie de l’ennemi».
Non pas la “communication”, mais la gouvernance. Ces épisodes sont de véritables «crises» au sens grec
du terme : des heures de vérité. Ce qui est en cause, c’est le sens. «Gérer» ne suffit plus. Il faut redon-
ner des visions, refonder les choix, réorganiser les logiques d’acteurs – et cela ne ressort plus de l’ex-
pertise technique, fût-elle managériale. Et, comme le dit avec force Xavier Raufer : «L’art de la politique
ne consister pas à gérer».19 Dans cette ligne, les «bonnes méthodes de gestion de crise», les «bonnes
recettes de communication de crise» s’avèrent bien limitées, voire trompeuses.
De la rationalité au pari ? C’est en définitive le plus déstabilisant : les crises émergentes nous placent
régulièrement dans des situations dont personne ne peut dire au début, avec quelque assurance, si elles
seront, au final, mineures, gravissimes, monstrueuses, ou… des non-événements. On ne s’inquiéta guère
du sida à ses débuts : il devient une menace historique pour l’Afrique. On se demanda pour l’ESB si on
ne devrait pas faire face à une hécatombe mondiale : le bilan s’évalue en centaines au Royaume-Unis,
en unités en France ; et pas du tout en millions de morts. On pourrait dire, après-coup, «plus de peur
que de mal», pour le SRAS ; sur le moment, nul ne pouvait cerner la gravité du problème – et la direc-
trice du Center for Disease Control d’Atlanta, premier centre d’expertise mondiale, précisa dans les médias
que le bilan pourrait conduire à quelque 16 millions de morts en cas de pandémie. Pour la canicule, per-
sonne ne tomba dans la sur-estimation, le lanceur d’alerte clé fit état de 50 morts : on en compta finale-
ment près de 15 000. Le registre du terrorisme pousse le problème au paroxysme : qui peut exclure quoi ?
Et c’est le risque du sous-dimensionnement des mesures de protection, ou à l’inverse du sur-dimension-
nement. Ou même, bien rapidement, le risque de ne plus pouvoir clarifier ce qu’il faut appeler sous-réac-
tion ou sur-réaction, le basculement pouvant s’opérer à tout instant, en tout lieu, à partir de n’importe
quel événement ou annonce d’événement, fondé ou non.
Nos logiques de gouvernance peuvent se fracasser sur ce nouvel univers. C’est le risque d’évitement, d’atten-
tisme paralysé. Le risque aussi de coups de barre dans les politiques, rapidement incompréhensibles, et tou-
jours avec un coup de retard. La menace de l’enfermement pathologique dans une logique de peur, qui se nour-
rit elle-même et peut conduire à toutes les dérives, sous couverture de protection – non discutable, sous peine
d’accusation de trahison. Sans même frapper, et en ne jouant que sur la capacité du système à s’enfermer lui-
même, le terrorisme peut ainsi étendre son empire – et les autres risques renforcer dramatiquement le senti-
ment comme la réalité de perte de repères, alimentant toujours davantage le cycle déni-hébétude-manipula-
tion de la peur. Pour contrer cette dynamique létale, il nous faut construire de nouvelles capacités d’intelli-
gence comme de gouvernance. Par construction, les acquis sont embryonnaires. A nous de les développer. En
commençant par tenter de bien comprendre ce qui peut venir freiner, bloquer, la nécessaire ré-invention de
nos leviers d’action.
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Annexes
Suggérer, dans des institutions internationales, que l’on pourrait mettre ces problèmes de gouvernance
en univers hautement instable à l’ordre du jour ? «Non, nous organiserons un colloque avec des techni-
ciens, qui feront des exposés spécifiques sur les risques nucléaires, biologiques, chimiques. Le reste est
exclu ». «Nous ne pouvons rien décider s’il n’y a pas de demande de tous nos membres, et ce n’est pas
le cas actuellement».
On pourrait multiplier les exemples précis. L’important est de bien mesurer la constance dans le retrait : pas
de questionnement, pas d’anticipation au-delà de ce que l’on connaît déjà, pas d’implication des plus hauts
niveaux, pas d’exercice hors déroulement et questionnement ritualisé, pas d’initiative, pas de partenariat auda-
cieux… La crise a le champ libre.
Il faut surtout bien mesurer la profondeur de ces résistances.
Exemple : invité à intervenir dans le cadre de l’OTAN en mai 1989 à Ottawa sur le thème des nouvelles
formes de crise, le Général qui me tendit le micro eut le temps de me chuchoter : «Surtout, ne les effrayez
pas ». C’était quelques mois avant la chute du mur de Berlin.
Exemple : invité onze ans plus tard, en juin 2001, en préfecture de zone à Marseille, sur le même thème,
je fus à un moment interrompu par un haut fonctionnaire de défense (HFD) descendu de Paris pour la
journée. Fortes paroles du HFD : «Je ne laisserai pas tenir ces propos. En France, les choses sont sous
contrôle. Moi, je suis optimiste». Peu après, le même haut fonctionnaire, venait me trouver au cocktail
pour me confier : «Vous avez raison, mais on ne peut tout de même pas dire cela devant des préfets !».
C’était deux mois avant le 11 septembre.
À toute suggestion de travail sur ces terrains, la ligne la plus favorable aujourd’hui est la suivante : «Laissez-
moi voir comment on pourrait vendre l’idée pour éviter un barrage immédiat». Il serait souhaitable de passer
à un accueil plus créatif.
Nous ne sommes pas ici dans le registre de la résistance au changement. Les blocages sont bien plus viscé-
raux. Les enjeux sont trop importants. Et ce sont bien ces enjeux qu’il faut tenter de comprendre.
2. Sonder les résistances
Ici aussi plusieurs lignes de failles s’entrecroisent pour donner un tableau préoccupant appelant action cor-
rectrice puissante.
Handicap intellectuel
Ce qui relève de l’inédit, de l’exceptionnel, du non linéaire, est instinctivement rejeté. Comme si nous étions
restés les disciples des naturalistes du XVIIIème siècle :
«Des causes dont l’effet est rare, violent et subit ne doivent pas nous toucher, elles ne se trouvent pas dans
la marche ordinaire de la Nature ; mais des effets qui arrivent tous les jours, des mouvements qui se suc-
cèdent et se renouvellent sans interruption, des opérations constantes et toujours réitérées, ce sont là nos
causes et nos raisons» (Buffon, 1749)20 .
Uriel Rosenthal, l’un des pionniers des études sur les crises, relève que cette tradition se poursuit et bloque
notre approche des crises :
«Les scientifiques ne se sentent guère à l'aise avec ces phénomènes qui semblent hors du champ des théo-
ries bien nettes et ciselées qu'ils ont développées à partir des circonstances et événements inscrits dans la
normalité».21
Ce qu’A. Weinberg revendique de la façon la plus tranchée :
«Science deals with regularities in our experience ; art deals with singularities»22
Dès lors, les problèmes non conventionnels ont toute chance de rester orphelins : ils feront fuir les scienti-
fiques, qui ont leurs exigences de régularité, de reproduction des phénomènes, de mesures ; l’appui des artis-
tes risque fort de ne pas suffire. Et quiconque s’y intéresse aura quelque difficulté à se faire reconnaître comme
«sérieux».
20 Dans :Théorie de la Terre (1749), Cité par Jean Delumeau et Yves Lequin : Les Malheurs des temps – Histoire des fléaux et des
calamités en France ; Mentalités : vécu et représentations, Larousse, 1987, p. 397.
21 Uriel Rosenthal, Michael T. Charles, Paul 't Hart (Ed.) : Coping with crises. The Management of Disasters, Riots and Terrorism, Char-
les C. Thomas Publisher, Springfield, Illinois, 1989 (p.5).
22 Weinberg, A., Science and its Limits : The Regulator’s Dilemma. Issues in Science and Technology 2 (1) : 59-72.
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Annexes
Handicap managérial
Ralph Stacey, professeur de management stratégique le constate :
«Au moins 90% du contenu des manuels de management stratégique est consacré à la facette du mana-
gement qui pose le moins de difficulté – conduire la machine organisationnelle selon un mode qui exclut
au maximum la surprise […]. Bien au contraire, la véritable fonction du management est de conduire les
exceptions, rapidement et sous pression, quand elle surviennent de façon non prévue […]. La véritable
mission des responsables est de traiter la non prédictibilité, l’instabilité, l’irrégularité, le non sens et le dés-
ordre».23
Dès lors, si l’on est projeté de force dans cet univers, on risque fort d’être maladroit, décontenancé. Et toute
invitation à venir se préparer à l’anormal passe pour une sollicitation infondée, illégitime et sans doute même
provocatrice.
Handicap de gouvernance
La question des crises, des événements non conventionnels, ne s’inscrit guère à l’agenda. Les arguments oppo-
sés à de véritables prises en compte stratégiques, à de véritables implications personnelles – comme Rudolph
Giuliani, alors maire de New York sut le faire en s’impliquant personnellement dans des exercices de crise très
ambitieux, notamment en juillet 200124 – sont récurrents.
Handicap psychologique
C’est sans doute là le plus déterminant. Se confronter à la perte de sens, à la perte des cadres structurants, à
la perte de tout ce qui a justifié la place sociale tenue (responsabilité, respectabilité, pouvoir, identité), au
risque de non-maîtrise et de montée aux extrêmes (comme le dit le mot chinois rappelé par Sun Tsu : «N’est-
ce pas ici que, si je fais un demi-pas dans la mauvaise direction, je risque de me retrouver à des milliers de
kilomètres ?») provoque des effets de déstabilisation, profondément déstructurants, chez qui n’a pas été pré-
paré. Il faut y insister lourdement : la crise, ce n’est pas un calcul, un modèle parfait. C’est d’abord l’expé-
rience du vertige, devant l’incompréhensible, le provoquant. Et rien ne peut venir hâtivement effacer ce vide.
Une interrogation de nature psychanalytique est ici justifiée, en raison des affects puissants, souvent irré-
pressibles, qui marquent individus et groupes en situation critique (et même la simple perspective d’un exer-
cice déclenche régulièrement ces mêmes déstabilisations).
L’expérience conduit à suggérer la lecture attentive de ces lignes de la psychanalyste Nicole Fabre sur Des-
cartes si l’on veut comprendre le niveau de résistance rencontré :
«Sa pensée forme un tout. Son ouvre aussi. Aucun interstice n’existe par où elle serait attaquable. Aucun
vide. Comme aucun vide n’est à ses yeux pensable dans la nature. Sa controverse sur le vide, notamment
avec Pascal à l’occasion des «!expériences du vif-argent», son refus du vide, sont si surprenants chez un
homme qui se référa tant à l’expérience chaque fois que cela lui était possible, que l’on ne peut pas ne pas
y voir l’expression de sa personnalité ou de sa problématique. Si bien que c’est en termes de résistance que
j’en parlerai. Si Descartes résiste à l’idée du vide, si le vide lui apparaît inconcevable et choquant à ce point,
c’est parce que le vide est le symbole du néant, ou du chaos. Il est un risque de désordre. En rejetant si
vigoureusement ce concept, Descartes manifeste sous des apparences rationnelles l’angoisse du néant (de
la mort ?) et la crainte de perdre la solidité d’un système qui ne tient que parce qu’il n’y demeure aucune
faille».25
Je verserai à la réflexion quelques lignes de Freud, en y apportant tout au plus quelques corrections [entre
crochets]. Dans son ordre, le monde de la crise est aussi étranger au penseur et au gestionnaire des phéno-
mènes «normaux», que le monde de la psychanalyse a pu l’être au moment de sa construction aux experts et
médecins de l’époque. Il faut relire Introduction à la psychanalyse sous cet angle – son entrée en matière
serait sans doute la meilleure approche pour aborder les situations de crise – monde étrange qui prend l’ana-
23 Ralf Stacey : Strategic Management & Organisational Dynamics, Second Edition, Pitman Publishing, London, 1996, p. XiX.
24 Exercice suivi de la décision d’en organiser un autre, le 12 septembre 2001, qui prévoyait notamment l’évacuation du centre de
crise – ce qu’il fallut faire dans l’événement réel du 11 septembre.
Les films pédagogiques de Patrick Lagadec :
«World Trade Center, 11 septembre 2001», Entretien avec James Ellson , Conseiller Technique des autorités le 11 septembre 2001,
ancien responsable de la planification d'urgence de la municipalité de New York pour la question des menaces terroristes, juillet 2002,
montage, sous-titrage : Aurélien Goulet, 2002.
25 Nicole Fabre : L’inconscient de Descartes, Bayard, 2004, p. 91
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Annexes
lyste comme le gestionnaire à contre-pied ; qui déstabilise et déclenche toutes sortes de mécanismes de rejet.
«Je vous montrerai que toute votre culture antérieure et toutes les habitudes de votre pensée ont dû faire
de vous, inévitablement, des adversaires de la psychanalyse [de la crise], et je vous dirai ce que vous devez
vaincre en vous-mêmes pour surmonter cette hostilité instinctive».26 […]
«C’est pourquoi vous êtes restés étrangers à la manière de penser [spécifique au domaine des crises] et c’est
pourquoi aussi vous avez pris l’habitude de considérer celle-ci avec méfiance, de lui refuser tout caractère
scientifique et de l’abandonner aux [journalistes, aux cinéastes, aux victimes, aux juges, et plus encore aux
terroristes]. Cette limitation est certainement préjudiciable à votre activité de [gouvernance] […] et je crains
fort que vous soyez obligés, pour votre châtiment, d’abandonner aux profanes, aux rebouteux et aux mys-
tiques que vous méprisez tant, une bonne part de l’influence […] que vous cherchez à exercer».27
On pourra trouver ces références surprenantes, voire déplacées. Elles sont au contraire essentielles. La situa-
tion de crise, de perte de référence, conduit quasi-automatiquement à amener au premier plan la dimension
psychologique, tant pour les groupes que pour les individus. Et l’inquiétude ressentie conduit régulièrement
à exacerber les handicaps intellectuels, managériaux et de gouvernance. La déstabilisation profonde conduit
à la négation, la rationalisation maladive, l’évitement…
Ces handicaps ne seraient pas particulièrement préoccupants si notre conquête de l’incertain ne cessait de
gagner du terrain, si l’ignorance se réduisait comme peau de chagrin. Mais il n’en est rien, comme le souli-
gne Bernstein lui-même dans son livre culte : Against the Gods.
Après avoir étudié les apports magnifiques de tous ceux qui ont permis de mieux cerner et maîtriser l’aléa à
travers l’histoire, Bernstein fait acte d’intelligence et de lucidité :
«Discontinuities, irregularities, and volatilities seem to be proliferating rather than diminishing.»28
3. Un quotidien auto-bloquant
Les difficultés de fond que l’on vient de pointer ne sont pas les seules à considérer. Les décideurs se heurtent
à une tyrannie du quotidien qu’il ne faudrait pas sous-estimer. Le “temps réel” s’étend à toutes les activités,
la complexité produit des effets de saturation tous azimuts, la conduite tactique des opérations absorbe toute
l’énergie comme la totalité du temps disponible. C’est là un leitmotiv des dirigeants : aucun temps ne peut
être consacré à des réflexions décalées, à des questionnements, à des initiatives, à de la fertilisation croisée.
L’accélération, l’éclatement et la globalisation, dans le monde des affaires, la violence des chocs qui appel-
lent des actions administratives de plus en plus lourdes (qu’il s’agisse de contrôle, d’accompagnement, de
réparation, etc.), la crispation de chacun sur ce qui semble encore tenir face aux bouleversements en cours,
laissent très peu de marges… au moment précisément où seule l’ouverture de marges de manouvre peut per-
mettre de passer les obstacles tactiques immédiats.
Il faut mesurer la faiblesse de ces marges de liberté avant de préconiser des lignes de progrès. Sinon, on court
le risque de l’échec, conduisant aux ornières rituelles : édicter une priorité nationale nouvelle tous les deux
jours, au gré des avatars de l’actualité ; communiquer à défaut de gouverner ; compenser le manque d’impli-
cation personnelle par des règles à l’emporte-pièce s’imposant aux autres ; et d’aboutir finalement sur chaque
point à la conclusion qu’il faut «mieux former nos enfants dès l’école maternelle».
Certes, les voies de réponses sont tout sauf évidentes. Mais la pression du réel est là. Les violents franchis-
sements de seuils que nous connaissons en matière de risques, les handicaps qui bloquent nos capacités de
préparation et de réaction, d’implication et de leadership, conduisent à des logiques extrêmement préoccu-
pantes. Trois dynamiques de déstabilisation sont même désormais à l’ouvre, et semblent s’accélérer :
Le désarroi des spécialistes et responsables, confrontés à des enchevêtrements inédits de vulnérabilités,
sur fond de plages d’ignorance de plus en plus envahissantes, dans des contextes d’une instabilité exa-
cerbée.
La défiance de plus en plus puissante des publics concernés, qui constatent parfois la vacuité des assu-
rances verbales d’hier sur le mode «tout est sous contrôle», et le virage rapide sur le thème «nous som-
mes impuissants, mais nous communiquerons bien, dans la transparence».
La menace de découplage entre cercles responsables et société civile. Avec pour ligne d’horizon, sus-
ceptible de se rapprocher à haute vitesse, le risque d’un passage brutal, en cas de crise majeure, du
consensuel : «Plus jamais ça !», au terrible : «Qu’ils s’en aillent tous !». Le passage de l’explosion à l’im-
plosion, dynamique autrement plus déroutante.29
Les difficultés sont explorées. Il convient d’y répondre.
Les questions évoquées ne sont pas de celles que l’on résout par quelque recommandation rapide, addition-
née d’une check-list simple. Il s’agit de vrais enjeux, comportant de vrais tournants – avec toutes les surpri-
ses, les chocs, les impensables, les opportunités positives aussi, qui vont de pair avec les vrais tournants.
Deux lignes de conduite sont à engager : un travail au fond, pour se donner les capacités de prendre en charge
les nouveaux enjeux, aux frontières parfois du chaotique ; un travail d’ajustement-sauvegarde, qui permettra
d’aider à mieux affronter les turbulences immédiates.
On ajoutera à cette double exigence un impératif qui doit courir au long de la démarche, tel un fil rouge de
sécurité, étant donné la gravité des enjeux et le caractère embryonnaire de nos compétences : toujours s’in-
terroger sur les pièges possibles qui vont de pair avec l’action. Ainsi par exemple, en matière de terrorisme,
il serait gravissime de construire une nation, un monde sur des principes de peur pour combattre la peur, des
principes de morts pour sauver la vie. On tomberait bientôt dans le pire des pièges tendus, le terrorisme ayant
finalement vaincu sans même ces attaques redoutées. “Vaincre l’ennemi sans combat” dit Sun Tzu…30
1. Construire des capacités de fond
Nous avons besoin de ruptures créatrices, sur de nombreux fronts. Je m’en tiendrai ici à quelques orientations
de fond, non exhaustives bien sûr.
Un travail intellectuel en rupture
La feuille de route tient largement de la page blanche, avec tout ce que ce vide peut avoir de paralysant. Un
véritable renversement de perspective est à opérer : ce qui était autrefois tenu comme « à la marge » vient
au cour et doit être traité comme tel. Il n’y a plus le monde connu, dans lequel nous inscrivons nos projets,
nos activités, nos reconnaissances d’excellence, avec en lisière des incertitudes discrètes n’ayant droit de cité
que si elles sont déjà enregistrées dans des théories validées, des séries statistiques bien robustes, et dépouillées
de tout excès. Ce que nous avions exclu de nos domaines de travail intellectuel doit être inscrit au nombre
des nouvelles frontières à explorer d’urgence : discontinuité, irréversibilité, montée aux extrêmes, volatilité,
basculement, cristallisation, résonance. Ceci dans toutes les disciplines, et en transdisciplinaire. Ce ne doit
plus relever du tabou. Ce n’est pas une concession à faire à la marge, pour conserver une quiétude générale.
Il y a là un défi à relever, qui doit mobiliser les meilleurs cerveaux et spécialistes. Si ce mouvement n’est pas
engagé, avec détermination et conviction, le monde intellectuel risque fort le décrochage : quand les gran-
des turbulences et pertes des repères s’invitent de force en nos “jardins à la française”, on ne peut continuer
à considérer que tout ce qui “sort du cadre”, relève de tout sauf de la science. Il s’agit de se doter de moyens
nouveaux d’appréhender les défis de notre temps ; et plus ces moyens pourront être apportés à ceux qui ont
la charge de ces défis, moins ils auront tendance à refuser l’obstacle.
Une forte implication des plus hauts niveaux
Lorsque l’on est confronté à des questions aussi lourdes, rien ne peut être fait sans implication forte, per-
sonnelle et directe, des clés de voûte des organisations. On a vu Rudolph Giuliani à New York, dont l’implica-
tion avant, et pendant les événements tragiques de septembre 2001 – bien au-delà d’une simple «communi-
cation médiatique» de circonstance – fut déterminante pour la tenue de l’ensemble. Rien de tout cela n’est
bien nouveau, mais on avait eu tendance à l’oublier : qui occupe des emplois élevés est attendu sur les lignes
29 Patrick Lagadec et Laura Bertone, avec Xavier Guilhou : «Voyage au cour d’une implosion – ce que l’Argentine nous apprend , Eyrol-
les Société, septembre 2003. Ruptura y reconstruction – Lo que la experiencia argentina nos enseño, Evolucion, Buenos Aires, noviem-
bre 2003.
30 Sun Tzu : «L’art de la guerre», Flammarion, 1972, p. 114.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
de failles, sur les enjeux majeurs, sur la mobilisation des acteurs. Des signes forts devront être donnés en la
matière. Pour l’heure, les résultats d’un simple audit sur l’implication directe et personnelle des dirigeants en
cette terra incognita serait à coup sûr impubliables – et ce quels que soient les pays interrogés.
Des capacités de réflexion en recul
Plongées dans des mondes hautement turbulents, les organisations doivent être pilotées, mobilisées et respon-
sabilisées sur des registres nouveaux. Il ne leur suffit plus de se doter de quelque arsenal technique rigide
pour situation exceptionnelle. Une anticipation longue, une réactivité forte, sur signaux faibles, sont néces-
saires pour anticiper les turbulences, se saisir des dérives, ouvrir les réseaux d’acteurs nécessaires. Tout par-
ticulièrement, en raison des surprises, de la complexité, de l’aberration des phénomènes, il faut développer
une nouvelle qualité de veille dans les organisations. Il faut pouvoir disposer, auprès des dirigeants, de per-
sonnes rompues aux univers de crises et de ruptures, aptes à se mettre en recul dès lors que l’on se trouve en
situation délicate. Cela pour contrer notamment les pathologies les plus graves qui vont de pair avec les nou-
velles formes de crise : le blocage de la réflexion («En crise, on n’a pas le temps de réfléchir») ; la tendance
à la “bunkersisation”, chacun se repliant sur son alvéole ; le traitement purement technique des problèmes,
sans examen des postures ; et surtout, la course aveugle aux options les plus contre-productives.
Les grandes crises, plus encore aujourd’hui qu’hier, se perdront sur des déficits de réflexion et de capacités
stratégiques de pilotage. Et ce qui est vrai au niveau des entreprises l’est plus encore dans l’espace public :
il est inquiétant de voir nos Etats, nos grandes organisations internationales, largement dépourvus de ces
capacités de réflexion en recul. Le cas de l’Espagne et de sa gestion du Prestige31 , puis du fiasco du 11 mars
200332 , devrait constituer ici un dernier avertissement, pour tous les pays, et notamment pour l’Europe au
plus haut niveau exécutif.
Lors d’une récente simulation internationale nous avons pu observer à quel point le déficit de capacité stra-
tégique en ces matières était déterminant. En deux heures, il n’y avait plus de capacité «politique». Ce que,
en charge du débriefing, j’avais repris sous le titre : «Crises as Institutions Killers».33
Des clubs de partage de questionnement et d’expérience
Je l’ai souligné : le blocage critique est celui des inquiétudes profondes que lève instantanément toute ques-
tion non cadrée, se présentant sans réponse codifiée et validée. Il faut aider les uns et les autres – surtout
aux plus hauts niveaux – à mieux approcher et travailler ces territoires difficiles. Une excellente voie, déjà
engagée à des degrés certes embryonnaires, est de proposer des clubs où chacun puisse partager des problè-
mes qu’il a rencontrés, ses questions, ses pistes. L’expérience montre que ces partenariats, modestes mais forts,
sont particulièrement prisés par ceux qui ont fait le pas. Le constat est que chacun, ainsi, apprivoise peu à
peu ce monde insaisissable de l’impensable, de la surprise majeure, et se trouve bien plus à l’aise ensuite pour
s’y mouvoir et y exercer ses responsabilités. Le club ne lui a certes pas apporté de check-list spécifique, mais
là n’est pas la question – et chacun le sait bien : il lui a apporté la possibilité de faire ensuite, dans son cadre
propre, ouvre de pilotage plus adapté, en phase avec les défis actuels. Il faut seulement savoir que ces clubs
ne perdurent que s’ils sont animés, si on leur apporte quelque fil rouge, des recadrages de temps à autres. Là
aussi, le professionnalisme est indispensable. Il ne suffit pas de décréter que l’on va se réunir…
Une société civile remise dans la boucle
Il faut en finir avec l’idée qu’en cas de situation délicate, tout est immédiatement confié à quelque structure
d’Etat, sous commandement unique, dans une espèce de logique militaire considérant que la société civile ne
peut que “paniquer”. L’exemple de l’épisode des pluies verglaçantes au Québec en 1998 est très intéressant à
cet égard. Le retour d’expérience (largement ouvert, extrêmement approfondi – là aussi, la France souffre de
toute comparaison, si l’on s’en tient au cas d’AZF) a fortement souligné la nécessité de concevoir la réplique
en lien étroit avec la société civile.
Toute autre stratégie ne peut conduire qu’à l’impuissance de l’ensemble et à la dramatisation de la défiance.
Il ne s’agit pas là de vue militante prônant quelque «basisme» dangereux. Les chocs qui iront de pair avec les
31 Film pédagogique : "La marée noire du Prestige ", Débat à la Commission mixte pour l'Union Européenne, Congrès des Députés,
Madrid, 5 décembre 2002, intervention de M. Zapatero sur le pilotage de la crise, TVE2 (présentation, sous-titrage : Catherine Lebrun,
Vidéo-Adapt)
32 Patrick Lagadec, France-Info, 11 mars 2003, in : www.patricklagadec.net.
33 UNDP Conference for South-East European Countries: "Building Transnational Crisis Management Capacity : an exploration of via-
ble ways to improve civil security in South-East Europe", Bratislava, Slovakia, 23-25 January 2003.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
Annexes
nouveaux univers du risque exigeront des modes de fonctionnement qui ne pourront plus reposer sur nos visions
d’un Etat apportant les solutions à des groupes humains inertes ou anesthésiés à coup de “communication de
crise” médiatique.
Cela suppose, notamment, d’autres visions de la science. Il faudra pour cela s’extraire de logiques positivis-
tes, en méditant par exemple ces mots d’un ancien Chief Scientific Adviser britannique, Sir Robert May, lors
d’une récente conférence européenne sur la science et la gouvernance : «Sur de nombreux grands enjeux – tout
à la fois de sécurité et d’éthique – la science donne rarement à elle seule des réponses indiscutables. Comme l’a
écrit Brecht dans sa pièce La Vie de Galilée : “La fonction principale de la science n’est pas d’ouvrir une porte
sur la sagesse infinie, mais de fixer une limite à l’erreur infinie».34
Il faudra revoir nos conceptions de l’information, de la démocratie, à l’heure de l’incertitude, fortement mar-
quée par l’ignorance. Le même Sir Robert May, dans une déposition à la commission d’enquête sur la crise de
l’ESB en Grande-Bretagne (encore un retour d’expérience de haute qualité que l’on pourrait méditer en France)
indiquait des voies qui exigent préparation : “On peut parfois avoir la tentation de retenir des informations pour
qu’il soit possible de mener une discussion interne et d’arriver à la formation d’un consensus de telle sorte qu’un
message simple puisse être exprimé à l’extérieur. Mon opinion est très ferme : il faut résister à cette tentation,
et c’est tout le processus, désordonné, par lequel se construit la compréhension scientifique, avec toutes ses
contradictions, qui doit être ouvert à l’extérieur”.35
Il est vrai que nous touchons là au cour de nos conceptions de la gouvernance. Lors d’une grande réunion des
collaborateurs d’un grand ministère technique tenue voici quelques années à la suite de plusieurs épisodes
météorologiques difficiles, l’un des responsables territoriaux plaida devant ses collègues pour une nouvelle
conception du positionnement de l’Etat. Il le fit en proposant une citation : “Prétendre résoudre tous les pro-
blèmes et répondre à toutes les questions serait une fanfaronnade si effrontée et une présomption si extrava-
gante qu’on se rendrait aussitôt par là indigne de confiance – Emmanuel Kant, Critique de la raison pure”. La
salle sut faire sentir à quel point elle était en harmonie avec ce propos. Un haut responsable fit part de son
indignation, pour souligner à quel point l’Etat avait au contraire tous les moyens de ses nobles missions. Nous
sommes là au cour de nos discussions sur les risques en émergence : une occasion d’ouvrir des questions et
des prises de responsabilité ? ou, au contraire, un danger qui doit voir réaffirmé le principe du “tout est sous
contrôle”, pourtant vidé de ce qu’il a pu avoir de “rassurant” ?
Ici encore il faudra ouvrir, partager, inventer. Ce qui supposera d’autres modalités de travail. Voici quelques
années, après le 21 septembre 2001, alors qu’une réunion publique allait se tenir à Toulouse sur la question
des risques, j’avais attiré l’attention des organisateurs sur le fait qu’il fallait bien évidemment trouver une
forme de discussion avec les participants qui soit bien adaptée aux circonstances locales – éminemment gra-
ves. Réponse : «Les discours sont prêts». Il s’agit bien évidemment de passer désormais à d’autres horizons,
d’autres pratiques. Encore faut-il ne pas être tétanisé face à pareille exigence.
De même, dans les préparations, le citoyen devrait être fortement impliqué. Dans les exercices, il serait bon,
tout particulièrement, d’aller trouver les directeurs d’établissements, par exemple les hôpitaux, les écoles, les
maisons de retraite, etc. pour savoir à l’avance ce qui serait pour eux le plus utile de tester. On renverserait
ainsi la perspective. Non plus : «Ne faites rien, attendez les ordres». Mais : «Qu’est-ce qui vous serait le plus
utile, et que nous pourrions tester avec vous ?». On ne récolte la confiance que si on sait la semer.
Formation
La conférence des Grandes Ecoles 2002, qui avait choisi pour thème : «Systèmes et Risques», avait démon-
tré que le plus grand nombre des directeurs d’établissements étaient extrêmement intéressés par ces nou-
veaux champs disciplinaires – qui restent d’ailleurs largement à construire et à structurer.36 L’enjeu n’est pas
mince : aussi longtemps que ces régions n’auront pas été explorées au temps de la formation initiale, il sera
très difficile de mettre les questions ici discutées à l’agenda des décideurs. Trop étrangers à leur culture de
référence, à leurs cadres identitaires, à leur course aux honneurs, ces sujets resteront tabous, soulèveront trop
de peurs incontrôlables pour que des issues créatrices puissent être construites.
34 Sir R. May, “ Bringing Science into Governance ”, in European Commission, Science and Governance in a Knowledge Society : The
Challenge for Europe. Brussels, October 2000.
35 Lord Phillips of Worth Matravers, J. Bridgeman et M. Ferguson-Smith : The BSE Enquiry, vol. 1 : Findings and Conclusions, London,
Stationery Office, october 2000 (§1297).
36 Il est naturellement plus responsable d’inscrire effectivement ces questions difficiles dans les cursus de formation des futurs décideurs
que de préconiser, comme on le fait rituellement en fin de tout colloque, l’inscription du sujet dans les programmes de maternelle.
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
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Plus positivement, la grande interrogation est la suivante : de quel bagage faut-il désormais doter les futurs
responsables (entre autres) pour qu’ils puissent trouver vision, équilibre, compétence, écoute, dans un monde
traversé de crises et de ruptures permanentes. Non plus un monde stable dont il s’agit de «gérer» les soubre-
sauts rares et ponctuels. Mais un monde dans lequel la dynamique de rupture et de crise devient structurelle.37
2. Des initiatives créatrices immédiates
A côté d’actions inscrites dans le temps long, il faut se doter de points d’appui plus immédiats. Nous risquons
d’en avoir besoin à court terme.
Des groupes d’appui à la réflexion stratégique opérationnelle
Les grandes situations de rupture entraînant d’emblée fermetures, crispations, montées des blocages, enga-
gements dans des impasses, il est urgent de se doter, dans nos pays, de groupes à culture diversifiée, de per-
sonnes mobilisables pour de l’appui multiforme en cas d’épreuve lourde. Comme cela a pu manquer sur le drame
d’AZF, notamment. Il s’agit de repérer, mobiliser, faire travailler ensemble selon des modalités souples mais
efficaces, des personnes n’étant pas d’emblée tétanisées par ces questions de risques et de ruptures hors-
cadre. Elles existent, le plus souvent dispersées. Il faut les réunir, les entraîner, élargir leur questionnement,
leur expérience, leur aptitude à venir en appui à des décideurs aux prises avec des situations non conven-
tionnelles. En se gardant de l’ornière courante, bien entendu : il ne s’agit pas de groupes composés de mem-
bres es qualité. Et pour être certain de garantir l’ouverture d’esprit nécessaire, on veillera ici à intégrer : des
étrangers, des femmes, des jeunes. Ce type de perspective fait désormais l’objet d’échanges entre spécialis-
tes européens, notamment dans le cadre de l’European Crisis Management Academy. Il reste à passer de l’idée
à l’action.
Une préparation minimale des hauts responsables
Pour l’heure, en matière de crise, deux thèmes dominent toutes les sollicitations et préoccupa-tions : la rédac-
tion de plans de crise (que l’on sous-traite), et surtout, la “communication de crise”, le média-training. Il est
urgent de dépasser ces compartiments de jeu quelque peu étriqués, de passer de ces réponses «rassurantes»
aux préparations effectives pour le «grand large». Directions générales, comités exécutifs, cabinets dans les
ministères, devraient considérer comme urgent une préparation aux situations non conventionnelles. Et sans
opposer à l’idée qu’ils font déjà cela tous les jours.
Partenariats dans l’action et les préparations
Les crises émergentes conduisant d’emblée à des problèmes sans frontières organisation-nelles, il devient
urgent d’engager les opérateurs – notamment les gestionnaires de réseaux – à des questionnements, des entraî-
nements en commun. L’idée de partenariat domine tous les colloques sur la question des «infrastructures cri-
tiques» depuis quatre ans. Il reste à passer du verbe aux actes. Il s’agirait, par exemple, de travailler en com-
mun des scénarios du type de celui mis en scène par la BBC sur le thème «The Day Britain Stopped» (BBC,
2002) qui voit la conjonction de phénomènes habituels en matière de difficulté de transport dans le pays se
muer bientôt en solidification des flux – route, air, fer. La posture de chacun dépend de celle des autres38,
les défis font boule-de-neige, les gestions séparées deviennent inopérantes. Certes, il s’agit là d’un scénario
médiatique, mais, s’il manque de rigueur (comme cela a parfois été souligné outre-Manche), pourquoi en lais-
ser le monopole aux journalistes ? Pourquoi faudrait-il que les responsables soient absents de la réflexion et
du travail à accomplir ?
Des initiatives fortes, ciblées, hardies
Quand le champ opératoire est aussi vaste et complexe, le principe d’avancer par étape bien précise, bien spé-
cifique, mais hardie s’impose. A travers un projet, bien spécifique pour que l’on soit en mesure de le mener à
bien, on est capable d’apprendre et, tout aussi important, de se persuader que l’on peut faire des progrès, que
l’action n’est pas suicidaire, mais au contraire féconde. Le caractère ciblé des initiatives est également cru-
cial en raison de la contrainte que notée précédemment et qui doit être prise en compte : le très faible temps
disponible, qui ne permet pas d’engager des projets lourds.
Exemple : l’autoroute Aix-Nice, en février 2001, a connu un grave épisode de neige qui a bloqué 4 000 per-
sonnes sur la chaussée pendant près de 36 heures, par suite de conditions météorologiques inédites et non
annoncées – 80 cm de neige en quelques heures. Au lieu de plaider la “force majeure”, le président de la
société d’autoroute concernée (Escota), engagea un retour d’expérience public. Tous les acteurs intéressés
furent invités par voie de presse à venir partager leur expérience au cours d’une réunion publique trois mois
plus tard. Davantage : le travail collectif fut complété en séance par une réflexion commune sur ce que les
uns et les autres pourraient apporter comme contribution à la sécurité d’un grand réseau comme celui d’un
axe routier comme celui-là (qui suppose par exemple, en cas de nécessité de coupure au niveau du Var, que
les poids lourds soient retenus à la frontière espagnole, à la frontière italienne). Le résultat fut particulière-
ment intéressant, tant pour une meilleure compréhension de l’épisode et des difficultés à traiter, que pour la
préparation de l’avenir. En un mot, la réunion permit de prendre mieux conscience des maillages en jeu, et
surtout permit d’engager de nouveaux maillages entre les acteurs – société d’autoroutes, autorités, élus locaux,
stations services, météo, camionneurs, etc.
Exemple : avec un grand opérateur, en 2002, nous avons fait un nouveau retour d’expérience public, dans le
même esprit. Avec le même résultat : des participants particulièrement surpris de voir qu’ils ne venaient pas
pour écouter des responsables leur dire que tout était «sous contrôle» et que le mieux qu’ils avaient à faire
était de se taire en faisant confiance ; des responsables intéressés à voir le sérieux des propositions venues
de la société civile (“je suis médecin, vous devriez à l’avance mieux mobiliser nos compétences”). Et la démar-
che de progrès put s’engager sur un terrain sain, l’opérateur clarifiant : «Cela, nous pouvons et devons le met-
tre en chantier, et certains points le sont déjà. Cela, il ne faut pas y compter, c’est hors des possibilités tech-
niques de l’heure. Cela, il est possible de le faire, mais il faut bien en mesurer le coût : ce sera un choix à
faire, et il faudra que nous l’arrêtions après débat, au-delà de notre entreprise». Nous sortions de l’impasse :
«Je vous dis que tout est sous contrôle» / «je vous prends au mot : si jamais quelque chose survient, j’exi-
gerai de vous l’impossible, en l’occurrence ce risque nul».39
Exemple : après les attaques à l’anthrax de 2001 aux Etats-Unis, et les milliers d’alertes en Europe, j’ai sug-
géré aux opérateurs postaux de lancer une opération internationale de retour d’expérience et de réflexion sur
des initiatives opérationnelles fortes à engager. Le Président de La Poste donna immédiatement son accord,
et en 2002 des représentants clés d’une trentaine d’opérateurs se réunissaient à Paris pour partager leurs expé-
riences, leurs enseignements, et mettre en place une capacité d’alerte et d’information inter-réseaux. Un mois
plus tard, cette capacité était mise en place et fut utilisée pour répondre à une alerte en provenance, à nou-
veau, du réseau US. La clé de la réussite : écoute, consultation, proposition – en dehors de chemins habi-
tuels.40
Dans combien d’épisodes graves ose-t-on, aujourd’hui, engager de tels retours ? Nombre de grands acteurs,
sur le drame de Toulouse, disent leur regret d’un tel déficit sur le drame d’AZF41 . Sur l’épisode du SRAS, il
aurait de même été important de lancer une initiative internationale forte, pour réunir monde de la santé
publique, monde des villes et gouvernements, monde des transports pour cerner les questions, les bonnes
idées, les pistes de progrès.
Mais il n’y a pas que les retours d’expérience. Sur bien d’autres fronts des initiatives fortes sont à lancer!:
questionnements, simulations, formation, débats publics internationaux, etc.
L’heure est à la créativité. Il nous faut être aussi inventifs et proactifs que les crises émergentes sont désor-
mais surprenantes et furtives. Avec une conviction au cour de la démarche : c’est précisément en prenant ce
risque de la nouveauté que l’on est en mesure d’ouvrir des opportunités créatrices. C’est, paradoxalement, en
prenant des risques que l’on ne reste pas prisonniers des risques. La condition est naturellement d’être pré-
paré, pour que prendre des risques limités soit moins tétanisant que la perspective d’un fiasco assuré.
Conclusion
Chacun se souvient du film «A la poursuite d’Octobre Rouge» et de ce moment où le Commandant du sous-
marin soviétique annonce à ses officiers qu’il a informé le Kremlin de son projet de passer à l’Ouest avec son
bâtiment. Ses officiers s’insurgent avec véhémence contre cette petite vanité personnelle de leur leader : «Par-
faitement suicidaire !». Il leur réplique : «Mais, les Russes, ce n’est pas le problème ! Je connais leur tactique
!». Nous avons là le défi crucial de toute situation à haut risque : ne pas compter du tout dans l’engagement,
pour la simple raison que l’on est totalement hors course, engoncé dans des grammaires d’un autre âge.
«Ils prennent les villes sans donner l’assaut et renversent un Etat sans opérations prolongées […] Alors il
leur suffira d’un garde champêtre pour les capturer !»42
C’est là notre risque majeur actuel. Ressasser encore et encore que «tout est sous contrôle», «qu’il ne faut pas
être pessimiste, et que donc il ne faut pas se poser de question», tout en exigeant du citoyen qu’il abandonne
l’idée du «risque zéro», et en déplorant en toute circonstance la «judiciarisation maladive» de la société. Si
nous ne faisons pas preuve d’initiatives fortes, déterminées, ouvertes, nous risquons la bunkerisation de plus
en plus pénalisante. Car les risques, eux, n’attendent pas. Et si nous allons de fiascos en fiascos, les énergies,
la confiance, viendront à s’effondrer, renforçant les peurs – des citoyens, des officiels – alimentant une dyna-
mique morbide.
«L’échec n’est pas une option». Sur tous les fronts – intellectuel, managérial, de gouvernance, psychologique
–, il nous faut désormais acquérir les compétences et les ouvertures qu’impliquent les nouveaux enjeux de
sécurité. Il s’agit de se porter avec résolution sur ces nouvelles frontières, pour les mieux connaître, se doter
de meilleures compétences – en vision, en logiques d’approche, en outils. Pour rester acteur de notre histoire,
qui s’annonce particulièrement mouvementée.
Mais en nous gardant, en dépit de toutes les tentations et de tous les bénéfices collatéraux, de vouloir vain-
cre la peur en nous plaçant sous sa bannière.
À Philadelphie, berceau de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique, sur son symbole — la
Liberty Bell — on peut lire : «Proclaim Liberty throughout all the land unto all the inhabitants thereof» (Levi-
ticus 25:10).
Évitons de prêter la main aux terroristes, qui triompheraient s’ils parvenaient à graver dans nos esprits, en
lieu et place de «Freedom», cet autre mot si proche et pourtant si funeste, qui signerait leur victoire: «Fear-
dom».
«Quelques semaines encore avant ces tempêtes, lors de l’élaboration au sein du SGDN de différents scénarios de
catastrophes possibles et spécialement des travaux de préparation au passage à l’an 2000, les représentants
d’EDF estimaient tout à fait irréaliste l’éventualité d’être confronté, sur le territoire, à une rupture des réseaux
d’alimentation en énergie qui soit aussi étendue et dépasse en durée 4 heures. Les gestionnaires de réseaux tant
d’eau que de télécommunications confirment avoir reçu des assurances dénuées de toute ambiguïté de la part
d’EDF à ce propos.
Or, effectivement, il a fallu au mois de décembre dernier un certain temps, aussi bien sur le terrain que dans les
ministères et à EDF, pour se rendre compte que la situation qui se décantait progressivement n’était pas de l’or-
dre du «classique». En fait, personne ne semble avoir anticipé, dès les premiers signes alarmants, le scénario
d’emballement qui a eu cours. Sans doute faut-il voir là un indice, dans l’organisation administrative des dispo-
sitifs en place, de la surestimation de la fonction de réaction sur celle de réflexion stratégique sur les dynamiques
en ouvre. Il serait évidemment idéal de mener continuellement en parallèle cette réflexion.
Aucune cellule spécialisée, plus détachée à ce moment-là des contingences de l’urgence et sans doute trop rare-
ment prévue dans les organigrammes, n’a d’ailleurs été mise en place ou activée pour assurer cette mission.
Les possibilités de bifurcations multiples d’évolution des crises systémiques imposent, en effet, des modalités
d’approches des problèmes qui prennent elles-mêmes mieux en compte l’imprévu, voire préparent celui-ci en tant
que tel et abandonnent quelque peu des «logiques de réponses souvent trop codifiées pour des logiques de ques-
tionnement ouvert».44
Certes, l’intérêt de disposer de catalogues de ressources et des fiches réflexes reste entier. Mais, face à «l’aber-
rant», à des circonstances dont les formes n’entreront jamais complètement dans des quadrillages exhaustive-
ment préétablis, l’essentiel apparaît plus encore de développer l’apprentissage en soi de la réactivité collective,
et de mieux apprendre à travailler efficacement en équipes et en réseaux.
Face à des réalités qui peuvent être mouvantes, empreintes de fortes incertitudes, où les problèmes de commu-
nication sont critiques, les moyens d’information et de commandement défaillants, les modes d’action habituels
inadaptés, les responsables doivent avoir été eux-mêmes, autant que faire se peut, préalablement formés à inter-
venir dans ce type de situation de rupture.»
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C.G.T. - F.O.
(Confédération générale du travail
force ouvrière)
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Ministère de l'agriculture
et de la pêche Michel THIBIER Christine HESSENS Laurent NOUCHI
Directeur général de l'enseignement Chargée de mission hygiène bureau des établissements
et de la recherche et sécurité à la sous-direction d'enseignement supérieur
de la communauté éducative
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Introduction Outils d’observation Dossiers 2005 Propositions Rapport d’activité Annexes
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L'Observatoire s'est attaché le concours de cinq experts généralistes ci-après qui l'assistent de leur compé-
tence technique, notamment lors des réunions du comité de pilotage :
Hélène FORTIN, architecte au ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative ;
Jean-Paul HENRY, COPREC-construction.
Capitaine Guy JOGUET, fédération nationale des sapeurs-pompiers de France ;
Jeanne-Marie PALLIER-DUPLAT, ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement ;
Major RIVIERE, brigade des sapeurs-pompiers de Paris ;
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Compétent pour les établissements scolaires publics et privés sous contrat, les établissements d’enseignement supérieur et l’enseigne-
ment agricole, l’Observatoire est chargé d’étudier l’état des bâtiments et équipements et d’évaluer les conditions d’application des
règles de sécurité. Composé d’élus désignés par l’assemblée nationale, le sénat et les collectivités territoriales, de gestionnaires de
l’immobilier scolaire privé, d’organisations représentatives des personnels, des parents d’élèves et des étudiants, de représentants des
huit ministères signataires du décret constitutif et de personnes qualifiées, il associe depuis 1995 dans une démarche d’observation
partagée l’ensemble des acteurs de la prévention.
Les éléments présentés dans ce rapport s’appuient sur les bases de données sécurité et accidents (ESOPE et BAOBAC) de
l’Observatoire ainsi que sur les évolutions législatives touchant à la modernisation de la sécurité civile ou à la participation et à la
citoyenneté des personnes handicapées. Ils concernent par exemple le risque sismique, objet tout récemment d’un plan national de
prévention, la question de la gouvernance des nouveaux risques et la mise en place des plans particuliers de mise en sûreté. Est éga-
lement développé l’accueil des personnes en situation de handicap. Les dérogations accordées aux élèves pour travail sur machines
dangereuses font l’objet d’un dossier spécifique. Trois documents d’aide sont proposés : l’outil pédagogique amélioré des exercices
d’évacuation, le mode d’emploi d’un système de sécurité incendie et le guide de surveillance des équipements et matériels sportifs.
Accessible en ligne, ce rapport, après avoir été remis au Ministre de l’Education Nationale, est adressé à l’ensemble des partenaires
nationaux et locaux de l’Observatoire, ainsi qu’aux correspondants des pays étrangers associés aux programmes du Conseil de
l’Europe et de l’OCDE. Enrichi par leurs expériences, il ambitionne de contribuer à de nouvelles avancées d’une culture partagée de la
sécurité.
2
Les contrôles des nuisances environnementales [page 27]
Si les diagnostics amiante ont légèrement progressé, seuls 47% des établissements disposent
de leur dossier technique. Ce dernier est de la compétence du propriétaire et doit être tenu à la
disposition du chef d’établissement. Il est consulté par toute entreprise intervenant sur le
bâtiment. Alors que s’impose aussi la vérification du réseau intérieur de distribution d’eau, il
apparaît que 50% des établissements ignore s’ils sont alimentés par un branchement public en
plomb. En matière de légionelles, 42% ont réalisé un diagnostic qui s’est avéré positif pour un
cinquième et les mesures appropriées ont été prises.
Les activités expérimentales : le stockage et les moyens de secours [page 30]
Le stockage des produits dangereux n’est pas réalisé dans 37% des collèges et 25% des lycées
alors qu’est interdite la présence de produits toxiques ou de liquides inflammables en
quantités non justifiées par les travaux en cours. De plus 32% des collèges et 20% des lycées
professionnels ne réalisent pas l’inventaire de ces produits. Les armoires de stockage,
lorsqu’elles existent, ne sont pas ventilées dans 72% des cas en collège et 48% en lycée
professionnel. Quant aux déchets, ils ne sont toujours pas correctement pris en compte
puisque 86% des établissements ne disposent pas de local affecté et une majorité
d’établissements n’organise pas de collecte.
La présence de douches de sécurité (46% des lycées) et de douchettes oculaires (65%)
demeure insuffisante compte tenu du nombre d’accidents oculaires constatés. Une grande
majorité d’établissements (93%) dispose cependant d’extincteurs appropriés pour leurs salles
de travaux pratiques. En revanche, l’armoire de première urgence est absente dans près de la
moitié des lycées. Le port de blouse et de lunettes de protection est lui aussi loin d’être
respecté partout. Tandis que l’affichage des consignes incendie se trouve presque généralisé
(94%), 2/3 seulement des lycées apposent des consignes spécifiques pour la bonne utilisation
des matériels et en cas d’accident.
3
responsables académiques (formations et actions d’accompagnement), en lien avec les
mairies.
Dans le second degré [page 61] où apparaît une nouvelle progression dans le taux de
réalisation, on constate pourtant une étonnante méconnaissance des questions relatives aux
risques majeurs. C’est ainsi qu’en métropole, 1/3 des établissements ignore la proximité
d’installations classées en raison d’un risque technologique et soumises à autorisation. Plus de
la moitié ne savent pas si leur commune est concernée par un plan de prévention des risques
(PPR). Quant à la réalisation d’exercices d’entraînement, elle reste totalement insuffisante.
Une mise en garde s’impose par ailleurs aux responsables qui seraient tentés de faire élaborer
les PPMS par des cabinets d’audits alors qu’ils doivent être conçus dans le cadre d’une
démarche associant l’ensemble de la communauté scolaire.
Le risque sismique et les situations de crise profonde
Parmi les nouveaux thèmes abordés par l’Observatoire figure le risque sismique
régulièrement alimenté par l’actualité internationale [page 67]. Evoquant les travaux de deux
séminaires récents consacrés à la question en milieu scolaire, ce rapport fait état du nouveau
plan national de prévention [page 77] qui concernera plus d’établissements scolaires que par
le passé. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, la prévention passe par l’éducation.
C’est ce message que l’Observatoire fera passer au nouveau conseil national de la sécurité
civile dont il vient d’être désigné membre associé.
Dans le rapport 2005 se trouve également mise en évidence la question de la gouvernance des
nouveaux risques abordée concrètement par l’Observatoire lors d’un séminaire expérimental
pour les responsables académiques, consacré aux situations de crise profonde [page 79].