Magazine L Initiation
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Magazine L Initiation
Revue éditée par le GERME (Groupe d’Études et de Recherches sur le Martinisme et l’Ésotérisme) et fidèle
à l'esprit de la revue L'Initiation fondée en 1888 par Papus et réveillée en 1953 par Philippe Encausse
Courriel : yvesfred.b@gmail.com
Sites Web :
www.initiation.fr (site officiel)
www.papus.info (site des amis de
la Revue L’Initiation)
ISSN : 2267-4136
Sommaire du numéro 4 de 2018
Les liens du sommaire ci-dessous sont cliquables
Directeur : Michel Léger
Rédacteur en chef :
Yves-Fred Boisset Éditorial, par Yves-Fred Boisset 1
Rédacteurs en chef adjoints :
Christine Tournier, Bruno Le Chaux
Rédactrice adjointe : Louis-Claude de Saint-Martin, le théosophe méconnu,
Marielle-Frédérique Turpaud par Robert Amadou, quatrième et dernière partie 4
Les livres 70
L’Initiation Traditionnelle ne
répond pas des manuscrits
communiqués. Les manuscrits non
utilisés ne sont pas rendus.
C’est ainsi que le 1er août 1984, quelques jours après le départ pour la
lumière qui ne s’éteint jamais de Philippe Encausse, je devins le troisième
rédacteur en chef de la revue que le docteur Gérard Encausse, alias
Papus, avait fondée en 1888, soit quatre-vingt-seize ans plus tôt, et que
son fils, le docteur Philippe Encausse, avait réveillée en 1953, il y a
maintenant soixante-cinq ans.
Cette année-là, en 1984, j’avais juste cinquante ans, dont vingt-cinq ans
d’activité initiatique (martiniste et maçonnique). Comme je viens juste
d’en avoir quatre-vingt-quatre, il est facile d’en déduire que j’ai
l’honneur de maintenir la revue depuis exactement trente-quatre ans.
Cela signifie que je détiens, à ce jour, le record de longévité à cette
redoutable mais combien passionnante responsabilité.
Mais, je ne suis pas un obsédé des records. Aussi, c’est avec une grande
humilité que j’ai décidé de remettre les rênes de la revue à Bruno Le
Chaux avec lequel je travaille déjà en étroite collaboration depuis de
nombreuses années. Il se trouve que, par l’effet du hasard, Bruno et moi
sommes nés le même jour (un 26 novembre) mais… à trois décennies de
distance. Nous sommes en quelque sorte des jumeaux zodiacaux…
Cependant, ne nous méprenons pas. Ce dont je vous fais part ici n’est pas
une démission et, encore moins, une lâche désertion. S’il est vrai que
certaines de mes fonctions vitales ont subi la marque du temps, de ce
temps impitoyable qui ride les fronts et dessèche les cœurs, il n’en est
encore rien de mes facultés intellectuelles qui, mise à part la poignée de
neurones plus haut évoquée, ont conservé leurs facultés de jugement et
l’esprit critique dont je ne me suis jamais départi. Cela étant, je refuse
l’amalgame que l’on fait trop souvent entre vieillesse et sagesse.
Autrement dit, si j’accepte d’être « vieux », je n’entends point être
« sage », autrement dit d’être un « vieux sage ». Je ne distribue pas de
conseils ou de leçons autour de moi, laissant à chacun la liberté de ses
choix, car mon attachement à la Liberté et, plus généralement, aux
libertés est mon ultime raison de vivre, moi qui suis né sous la IIIe
République, celle héritée de la « Commune », et qui se prépare
maintenant à mourir sous les lourds nuages gris qui obscurcissent
l’horizon d’un monde prétendument nouveau. Et je souffre quand je vois
que mon pays se paupérise, s’imbécilise et se décivilise jour après jour
pour complaire à des modes qui lui sont historiquement et
culturellement étrangères3. Et ceci n’est pas « un point de détail ». Ceux
qui seraient offusqués par cette digression doivent savoir que, tout au
long de mon cursus initiatique, je n’ai à aucun moment renoncé à mon
engagement citoyen (profane, diraient certains esprits réducteurs) et à
exposer ma vision des réalités de notre monde. Je vis dans la société et
non dans une bulle et je souhaite qu’il en soit ainsi de tous mes sœurs et
3 Pour prévenir tout malentendu, je préciserai que je pense évidemment à ce peuple immature,
Yves-Fred Boisset,
rédacteur en chef.
Erratum
A la demande d'Annie Delcros qui a relevé une erreur de transcription
dans son article "Récit d'un voyage initiatique en 1980" publié dans le
numéro 3 de 2018, nous nous excusons de l’erreur suivante :
Page 54, § 3, ligne 6, il faut lire "Tout me paraissait bien vieux..." au lieu
de "Tout me paraissait bien mieux...".
LE THEOSOPHE MECONNU
par Robert Amadou
ENTREE
I. Contre les instituteurs et réciproquement
II. Deux mondes en trois
III. Philosophe mal entendu, mystique ambigu, théosophe méconnu
PASSAGE
IV. « J’ai assez… », dit-il, ou l’armature de la doctrine
V. Esotérisme de la métempsychose
VI. Le grand œuvre
EXALTATION
VII. Martinisme
VIII. Le siècle des Illuminés
IX. Sophie et le bonheur
V. Esotérisme de la métempsychose
1) Un problème crucial
Position. – Définitions. – Enoncé. – L’avis des deux maîtres. – Une
condamnation de principe.
2) La vie antérieure
L’émanation. – La réminiscence. – De l’inégalité des conditions
humaines et, à propos, du crime primitif. – Des suites du crime
primitif. - Emanation et réintégration (suivi d’une lettre inédite du
Philosophe Inconnu)
La rédaction
nous nous reconnaîtrons. Voilà pourquoi il est essentiel de ne se former ici-bas, autant que l'on peut,
que des analogies vraies, douces et salutaires, parce que leurs fruits ou les signes qui en proviendront
n'opéreront ailleurs entre nous que de délicieuses sympathies, dont l'effet est retardé ici par le voile de
notre matière ; car si les belles âmes pouvaient s'apercevoir, elles fondraient de joie.
Les analogies opposées que les méchants et les insensés établissent entre eux ici-bas, opéreront
dans l'ordre à venir des effets aussi repoussants que les autres seront doux, parce qu'ils verront alors
leur difformité qui, sur la terre, leur est cachée, par la même loi de la matière qui cache aux bons leur
beauté.
Il faut ensuite admettre dans cet ordre futur la même progression dans la variété de nos figures que
dans ce monde-ci, à la destruction près qui n'y peut avoir lieu ; c'est-à-dire que, loin de croire que
nous y aurons toujours la même figure, nous devons penser au contraire que nos figures y acquerront
un accroissement continuel de charmes et de perfections, fondé sur l'action qui agira en nous dans sa
liberté et qui puisera elle-même à la source infinie de tout ce qui est vif et vrai. (- d° -, II, - pp. 51-53).
11 - d° -, II, - p. 53.
12 Cette fois encore, soucieux de ne point déséquilibrer le texte, mais obligé de proposer aux âmes
inquiètes - et qui oserait leur en faire grief ? – du sort posthume quant à l'essentiel, c'est-à-dire sous
le rapport de la charité, je rapporterai en note les explications de Saint-Martin.
Nous voyons ici-bas toutes les corporations humaines, distinguées par des costumes et autres
signalements caractéristiques ; nous voyons les ordres, les dignités, les hautes naissances se couvrir
de croix, de cordons et autres marques d'honneur.
Nous savons d'ailleurs que l'âme de l'homme, qui a pris son origine dans le centre divin, renferme
en elle, par son droit originel, la base ou la source de toutes les merveilles de l'esprit, comme l'on
suppose que toutes les distinctions honorifiques humaines sont la récompense des vertus et du mérite
que sont censés posséder ceux à quoi ces honneurs sont dévolus.
Qui nous empêcherait donc de croire que le développement de ces droits originels de notre être
divin, pour ceux qui auraient su ne pas les laisser s’annuler, fût indiqué aussi par des marques
caractéristiques, analogues aux bases divines qui auraient acquis leur terme en nous, et que ce ne fût
là une de ces espèces de signes naturels, spirituellement sensibles, auxquels nous nous reconnaîtrons
dans l'autre monde ? Les principes nous permettent même de présumer que les croix joueront un
grand rôle parmi ces décorations, car la croix, ou l'harmonie des deux puissances, ne serait pas la
racine de tout ce qui est, si elle ne devait pas en être le terme ; mais ces croix naîtront de nous, au lieu
que les croix humaines, il faut qu'on nous les donne.
Je ne puis m'empêcher d'ajouter que les signes d'opprobre se manifesteront aussi sur les méchants,
et sortiront naturellement de leur propre personne, pour faire connaître l'iniquité de leurs œuvres ; et
pour peu qu'on ait d'aptitude à sonder l'esprit des choses, on verra à quoi tient l'usage où sont les
justices humaines de faire attacher des écriteaux indicatifs sur la personne des criminels. (- d° -, II, pp.
54-55).
13 - d° -, II, p. 55.
14 Le présent cas est analogue, formellement aussi et en ce qui nous concerne, aux deux
précédents. Ne refusons donc pas à Saint-Martin une nouvelle occasion de produire ses lumières, ni
au lecteur qui les réclame celle de les recevoir. Voyez.
Nous voyons que plus l'homme s'élève et se dégage de sa matière, plus sa parole acquiert de force
et de perfection ; non pas cette parole que les hommes ne connaissent que par sa multiplicité, son
ornement factice et ses couleurs mensongères, mais cette parole vive, simple, féconde et efficace dans
laquelle toutes les instructions éparses dans nos écrits nous apprennent que nous avons pris
naissance et qui, par conséquent, doit être notre indice caractéristique et l'aliment de notre être,
comme elle en a été le principe, ce qui suffit pour ne laisser aux personnes instruites aucun doute que
les êtres dépouillés de nos liens terrestres, ou ceux qui n'y ont jamais été ensevelis, ne puissent parler
bien mieux que ceux qui y sont détenus.
Mais, si les doctrines vulgaires ne peuvent s'accommoder de cette observation, puisqu'elles se
tiennent si loin des données qui lui servent de base, elles devraient au moins apercevoir dans les
images de l'ordre terrestre et naturel, quelques signes qu'elles pourraient prendre comme des indices
de ce qui se passe au-dessus.
Elles savent, en effet, que plus l'homme est élevé en puissance dans le monde, plus sa parole a
d'autorité. Elles pourraient conclure de là que, s'il y a des autorités supérieures au monde, ces
autorités devront également voir accroître leur puissance et, par conséquent, le signe ou l'organe de
cette puissance, qui ne peut être que la parole, puisqu'il ne peut pas y avoir deux signes de la même
chose.
Elles savent aussi que plus l'homme est élevé en puissance dans le monde, et accroît par là
l'autorité de sa parole, plus il se rapproche de l'autorité souveraine, qui gouverne tout l'Etat et qui ne le
gouverne que par la suprême puissance d'une suprême parole ; en sorte qu'il se trouve plus à portée
de correspondre avec cette suprême puissance, ou avec cette suprême parole, d'assister à ses
conseils, de converser et de délibérer avec elle et d’être admis à la connaissance et à l'intelligence de
toutes les merveilles de sa sagesse et de ses vues fécondes et bienfaisantes.
Elles peuvent donc, par les lois de ces profondes mais simples analogies, concevoir quels sont les
emplois, les fonctions et les jouissances de toutes ces autorités supérieures au monde qui, plus elles
s'élèvent en puissance et accroissent leur parole, plus elles deviennent susceptibles de siéger dans le
souverain conseil de l'universelle puissance et d'entendre les délibérations et les plans de l'universelle
parole.
Elles peuvent enfin se former une idée de ce qui attend l'homme, lorsqu’il parvient à cette région
supérieure où réside l'universelle autorité et l’universelle parole, car ce serait en vain qu'en se
dégageant de sa matière, il verrait sa parole à lui-même acquérir plus de force et de perfection s'il ne
se trouvait pas à portée d'exercer ce don suprême et de le fortifier sans cesse de plus en plus, en
l'approchant de plus près de la source exclusivement vivifiante (- d° -, II, pp. 55-57).
15 - d° -, II, p. 57. Remarquons qu'avec le titre et la conclusion cités dans le texte ainsi qu’avec le
développement copié dans la note précédente, le lecteur dispose du texte du chapitre dans son entier.
16 L’homme de désir, ch. 277 ; éd. 1979, p. 303.
17 - d° -, ch. 139 ; éd. 1979, p. 177.
*
* *
26 Lettres aux Du Bourg, op. cit., pp. 35-36 (du 9 août 1778).
27 Pensées sur l'Ecriture sainte, op. cit., n° 30, L'Initiation, octobre-décembre 1963, p. 171.
28 Pensées sur l'Ecriture sainte, op. cit., ne 16, ibid., p. 165. Le passage des Macchabées est
évidemment II Macch. XII, 43-46, où Judas Macchabée fait offrir un sacrifice pour la résurrection des
morts. L'interprétation du passage est disputée : résurrection individuelle ou résurrection du peuple
d'Israël ? De la résurrection des morts selon Saint-Martin, cf. infra.
*
* *
L’après-mort
Reprenons, quitte à joindre quelques précisions neuves, la doctrine
de Saint-Martin sur les états posthumes. Cette doctrine, ici comme
ailleurs, quand il s'agit de l'essentiel, n'a pas d'autres fondements ni
d'autre structure que la doctrine coën.
Aussi bien, faut-il situer d'abord ces états dans la doctrine générale,
où leur signification s'avère et se justifie leur existence. Or, le contexte et
le point d'insertion, que le théosophe a maintenus sans varier depuis que
Martines de Pasqually les lui avaient indiqués et permis, dans une
certaine mesure, de vérifier expérimentalement (l'expérience intérieure
relayera chez le premier l'expérience objective apprise du second, mais
en confirmera les états), voici en quels termes l'élève répétiteur les
résume dans ses notes de cours : 3 époques spirituelles pour l'homme :
1° depuis la naissance jusqu'à sept ans, non libre ; 2° depuis sept ans
jusqu'à la mort, obligé de sacrifier sa volonté s'il veut recevoir les
secours de son guide ; 3° après la mort, le guide agit et opère
nécessairement avec succès30.
29 Pensées sur l'Ecriture sainte, op. cit., n" 115, L'Initiation, juillet-septembre 1965, pp. 172-173.
30 Leçons de Lyon, éd. R.A., 5 janvier 1776.
31 - d° -, même date.
32 - d° -, 14 janvier 1774.
Sur cette cosmographie, en quoi s'analyse partiellement la cosmosophie de S.M. reçue de Martines,
et sur d'autres classifications du même genre et de la même source, avec leurs correspondances, cf.
notre exposé de la doctrine de Martines de Pasqually, L'initiation, 1969, passim. Sur la forme
particulièrement saint-martinienne de cette cosmosophie, cf. dans le présent exposé de la doctrine du
théosophe méconnu, le chapitre « Deux mondes en trois ou quatre ». Et, bien sûr, garder sans cesse à
portée de la main la « figure universelle » ...
t. II, p. 207.
39 Tableau naturel..., éd. 1782 (fac-sim., Hildesheim, G. Olms, 1980), t. I, pp. 106-109.
40 L'Homme de désir, ch. 220, éd. 1790 (fac-sim., Hildesheim, G. Olms, 1980), p. 312 ; éd. 1979, p.
252. Sur la captation réincarnationiste de ce passage, cf. supra, l'Initiation, 1976, n° 3, p. 156, n. 5, et
infra, n. 228.
41 Leçons de Lyon, éd. R.A., 4 octobre 1775 (notes de S.M.).
42 Le Nouvel Homme, éd. 1792 (fac-sim., Hildesheim, G. Olms, 1981), pp. 320-321.
43 Cf. – d° -, p. 160.
44 A propos des « missions fausses », que dénonce, entre autres prestiges, Ecce homo : Car si ce
n'est pas le principe des ténèbres lui-même qui les dirige, et qui emploie ces puériles règles pour
étouffer la vraie piété, il se peut que ce soit des individus déjà sortis de ce monde, qui pendant leur vie
terrestre auront été incorporés dans ces établissements conventionnels ou figuratifs, qui détenus
encore dans des régions inférieures, et n'étant point encore montés aux régions de leur parfait
renouvellement, peuvent conserver des relations terrestres dans l'ordre de la piété inférieure, et ne
savent enseigner de ces relations que les doctrines réduites et bornées dans lesquelles ils ont été
instruits sur la terre, et dont ils n'ont point encore eu le temps de se laver (op. cit., § 6, pp. 96-97).
45 Ecce homo démonte cette autre ruse de Satan : Ces missions n'en sont pas moins fausses, lors
même qu'elles s'annoncent sous le nom de la Vierge humaine, et sous celui d'autres créatures
privilégiées. C'était assez que, par le penchant de l'homme à sanctifier tous ses mouvements et à
diviniser les objets de ses affections, les simples prières et les simples invocations qu'il a adressées à
ces êtres privilégiés, eussent pris dans son esprit un caractère plus élevé et plus imposant. [...]
Et en effet combien de personnes en priant ces êtres secourables, se surprennent-elles à croire
prier la Divinité même, et finissent par ne savoir plus comment en faire la différence ? Combien se
sont surprises à les adorer en ne croyant faire autre chose que les prier : espèce d'idolâtrie qui est
d'autant plus dangereuse qu'elle prend son origine dans notre sensibilité, dans notre amour, et même
dans nos vertus, si ce n'est pas dans nos lumières.
Or, c'est alors que le principe des ténèbres, profitant des faux pas que nous fait faire notre
sensibilité mal éclairée, nous conduit aisément ensuite dans toutes les autres voies extralignées qui lui
sont familières ; c'est lorsque, sous des noms vénérables, devenus sacrés pour nous, il peut préparer,
annoncer et opérer des événements et des merveilles tellement combinées que selon les
avertissements qui nous en sont donnés, elles pourraient tromper les élus mêmes.
Et pourquoi s'efforce-t-il de donner à ces noms une influence aussi considérable, et comme des
pouvoirs divins, si ce n'est afin de voiler pour nous, autant qu'il lui est possible, le nom du Dieu
véritable qui ne lui laisserait aucun mouvement et qui le tiendrait lié dans ses abîmes (op. cit., § 6, pp.
88-91).
46 Le Ministère de l'homme-esprit, op. cit., p. 59.
47 Ecce homo, op. cit., § 9, pp. 14-162.
48 Mon portrait, op. cit., n° 280.
49 Nuance essentielle et superflue en très peu de cas : S.M. l'a bien marquée dans une instruction
qui, précise du même coup la nature du travail, que la mort permet d'améliorer d'une manière
*
* *
La mort reconsidérée
Face à face
Reconsidérons la mort, temps du troisième baptême. Autour d'elle,
le sens de la doctrine, et, par conséquent, de notre vie unique - avant et
spécifique. Je cite le résumé d'un auditeur de la leçon donnée à Lyon, le 29 novembre 1775 et éditée
dans nos Leçons de Lyon.
« Le sujet de l'instruction a été sur les bénédictions divines que l'homme pouvait attirer sur lui. Ce
sont ces bénédictions qui lui font produire les facultés qui sont en lui, et qui resteraient comme nulles
sans ce secours, mais il ne peut les obtenir qu'à des conditions dont il peut trouver des types dans
toute la nature. De même que, parmi les êtres matériels, un germe ne peut avoir de végétation
qu'après la putréfaction, c'est-à-dire que lorsque les vertus terrestres ayant détruit son enveloppe ont
pénétré jusqu'à lui pour l'actionner et lui faire produire à son tour les vertus et facultés qui sont en lui,
ainsi l'homme ne peut parfaitement réacquérir les vertus et puissances de son âme qu'après que les
vertus divines ont opéré la réintégration de sa forme corporelle et actionné son être spirituel.
Néanmoins nous pouvons espérer de les réacquérir en partie même pendant ce premier passage
temporel, parce que les êtres destinés à opérer la réintégration de notre forme commencent leur
travail sur elle dès qu'elle existe, et notre forme nous ayant été donnée à purifier pour parvenir par là à
la purification de notre être spirituel, à mesure que la purification de notre forme s'avance, nous
devenons à portée de recevoir à proportion dans notre être spirituel l'influence des vertus divines qui
lui donnent sa vie et son action. Mais, si l'homme n'avait pas en lui le germe de ses facultés, toutes les
bénédictions et les influences qu'il recevrait ne lui feraient rien produire, parce que la pensée ne peut
être commune qu'entre des êtres de même nature, et qu'elle ne peut être communiquée [etc.] ».
50 Leçons de Lyon, éd. R.A., 21 février 1776 (notes de S.M.).
52 Le Livre rouge, n° 39 (ap. Carnet d'un Jeune élu cohen, op. cit., p. 271).
53 Le Livre rouge, n° 133 (ibid., p. 272).
54 Pensées sur les sciences naturelles, n° 40 (inédit).
55 Cf. De l'Esprit des choses, t. II, p. 48.
56 De l'Esprit des choses, t. II, 49.
57 Lettres aux Du Bourg, op. cit., p. 35 (lettre du 9 août 1778).
58 Ibid.
59 Ibid.
60 « Correspondance... », éd. R.A., L'Initiation, avril-juin 1961, p. 52 (lettre à Effinger, du 24
décembre 1799).
61 De l'Esprit des choses, t. II, p. 38.
62 - d° -, t. II, p. 39.
63 Mon portrait..., op. cit., n° 37.
Emmet Fox répond : OUI et nous montre dans son livre étonnant
comment on peut y parvenir. Pourquoi les salles de conférences les plus
vastes de la Ville de New York étaient-elles prises d’assaut pour
entendre Emmet Fox ? Parce qu’il leur apportait un message NOUVEAU –
un message qui les aidait à obtenir ce qu’ils désiraient dans la vie.
Sans rechercher l’effet ou la sensation, ce message révèle en toute liberté
et avec plénitude, le Secret Oublié de la Puissance personnelle, telle
que l’a pratiquée et telle que l’a révélée le Christ.
Ceux qui ont éprouvé cette méthode nouvelle, que d’aucuns appelleront
des « miracles », ont valu à Emmet Fox des centaines de lettres de
personnes anxieuses de s’informer et de s’initier. C’est pour eux qu’a été
écrit et publié « Le Sermon sur la Montagne ». Au fil de cette lecture,
on y découvre la Clé du Succès et le Secret de la Puissance. « Cette
Puissance », déclare l’auteur, « est la véritable source de tout ce qui
existe. Il suffit qu’elle coule dans votre être et se transforme en
santé, en prospérité vraie, en Inspiration, en tout ce dont vous avez
besoin. Elle est partout présente. Elle n’appartient à personne, en
Extraits :
Il semble qu’en matière religieuse, l’homme soit porté à croire ce qu’il
aimerait croire, ou ce qu’on cherche à lui faire croire, plutôt que de
prendre la peine de faire, en toute liberté d’esprit, les recherches
nécessaires dans les Ecritures. Ainsi, des hommes parfaitement sincères
se sont attribué les fonctions de chefs de la chrétienté, en se donnant des
titres les plus imposants et les plus prétentieux qui soient, et en
s’affublant de vêtements somptueux pour mieux impressionner les
foules, bien que leur Maître, en langage clair et net, eût défendu à ses
disciples de rien faire de semblable :
« Mais vous, ne vous faites point appeler maîtres, car vous n’avez
qu’un seul Maître, et vous êtes tous frères ». La Sainte Bible ;
version synodale. Matthieu 23 : 8.
Jésus a prouvé tout ce qu’Il avançait, jusque dans cette victoire sur la
mort, que nous appelons la Résurrection. Quand nous surmontons une
difficulté en élevant notre esprit vers la Source de Tout ce qui Est,
nous aidons la race humaine (passée, présente et future), à vaincre
ce genre de difficulté. Ainsi, en surmontant tous les obstacles qui se
présentent aux hommes, et surtout en dominant la mort, Jésus accomplit
une œuvre d’une valeur si unique, incalculable, qu’il mérite pleinement
le titre de Sauveur du Monde.
« Heureux les pauvres en Esprit car le Royaume des Cieux est à eux
!»
L’histoire du Jeune Homme Riche qui s’en alla tout triste car il avait de
grands biens, personnage le plus tragique qui ait jamais existé, du fait que
son cœur était asservi à cet amour de l’or, qui est, comme le dit Saint
Paul, la source de tous les maux, alors que la richesse en soi n’est ni
bonne ni mauvaise. Cela se rapporte à l’humanité en général.
Nous refusons le salut que nous offre Jésus, non que nous possédions
beaucoup d’argent ou de biens matériels, mais parce que nous avons de
grands biens d’une autre nature nos idées préconçues, notre
attachement à notre propre jugement, à nos opinions habituelles, notre
orgueil, et des habitudes de vie que nous avons aucun désir de sacrifier ;
souci d’amour-propre, nous craignons le ridicule et l’opinion d’autrui ;
nous nous accrochons aux droits acquis, aux honneurs et aux vanités de
ce monde.
Il faut subir tous les tourments qui nous assaillent, tourments qui
s’avèrent être un bienfait, malgré les apparences, car c’est grâce à eux
que nous serons « consolés ».
Les maux que l’humanité endure viennent uniquement du fait que notre
manière de vivre est si différente de la Vérité, telle que l’enseignait Jésus,
qui fut un grand réaliste, comme seul pouvait l’être un grand mystique,
et l’esprit de toute sa doctrine est résumé dans les quelques paroles de la
Béatitude.
[Et si nous ne faisons aucun progrès, c’est que nous ne sommes pas
dans l’alignement de cette sapience. Il faut que nous soyons
vraiment affamés et assoiffés de ce qui est juste.]
Le Ciel, félicité parfaite, harmonie suprême, n’est pas un lieu perdu dans
la voûte céleste, mais nous environne. C’est le royaume de l’Esprit,
Substance illimitée, inaltérable. Bien permanent.
Plus est grande notre connaissance spirituelle, plus est rude le châtiment
si nous transgressons la Loi. Alors, élevons notre pensée en affirmant
avec insistance que Dieu nous aide, que la tentation n’a pas de pouvoir
sur nous, et que l’homme est, par sa vraie nature, spirituel et parfait.
Mais pour vivre une vie chrétienne, la perfection n’est pas exigée, car en
ce cas, qui de nous ici-bas, en serait capable ?
Jésus a appelé notre conscience le Lieu Secret, ce qui est très significatif,
comme toujours. Il signifie que c’est le dedans qui est la cause du dehors,
et non pas l’inverse. Cause et effet vont de l’intérieur vers l’extérieur,
comme stipulé ci-dessus. Les pensées, les actes, accomplis en silence
Ainsi, Votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous ne lui
demandiez. Ce qui est Bon existe de tout temps, de par l’omniprésence
de Dieu. Nous n’avons pas à le créer. La vraie méthode est de concentrer
nos pensées sur ce que nous souhaitons voir se réaliser en ce moment
précis. Lorsque nous sentons un vide dans notre vie, c’est notre âme
qu’il faut traiter. Remplaçons cette impression de vide par le sentiment
de l’Amour Divin, et ce qui nous manque apparaîtra de lui-même dans
notre vie.
Notre autel est notre propre esprit, et nos offrandes sont nos prières et
nos exercices spirituels. Nous sacrifions sur l’autel nos pensées
mauvaises, nous les consumons au feu spirituel. Ne nous permettons pas
de former sur notre prochain un jugement, car nous nous interdisons
alors la porte du Royaume des Cieux.
Que tous les inquiets se rappellent ce que les grands Maîtres spirituels
ont affirmé : qu’on peut prendre d’assaut le Royaume des Cieux. Si nous
ne sommes pas déjà sur la voie, éradiquons comme l’enfant prodigue le
joug matériel et le souvenir de nos fautes passées
« Prie ton Père qui est là dans le secret, et ton Père qui voit dans le
secret, te récompensera ». Dans le « Sermon sur la Montagne »,
l’homme est roi. Il est souverain absolu de son propre royaume,
monarque absolu de sa propre vie. Nous la créons ou nous la détruisons.
Nous fortifions ou ruinons notre santé. Nous attirons à nous certaines
gens, ou certaines circonstances, et nous en écartons d’autres. Bref,
abondance ou pauvreté, sérénité ou inquiétude, bonheur ou adversité, ce
sera selon la manière dont nous gouvernerons notre royaume. En
d’autres termes, nous sommes les artisans de notre destinée.
Ne pas entasser des trésors sur la terre, mais plutôt aux cieux, voilà
en quoi consiste la compréhension de la loi spirituelle. En recherchant le
bonheur ou la sécurité dans les choses extérieures, passagères, instables,
nous plaçons Dieu au second plan. Si nous Le mettons au premier rang,
nous ne nous consumerions pas en inquiétudes inutiles à tout propos :
car où est votre trésor, là aussi est votre cœur. Si ton œil est sain
tout ton corps sera dans la lumière, car en vérité si ta vision est
claire, tout l’ensemble de ta vie sera lumineux. L’œil symbolise la
perception spirituelle. L’attention est d’importance capitale. Notre libre
arbitre réside dans l’orientation de l’attention. La chose vers laquelle
nous dirigeons notre attention est celle qui se manifestera infailliblement
dans notre vie, et qui la dominera.
Si cette Vérité était acceptée dans le monde elle aurait un effet salutaire
tel que les mœurs seraient adoucies, le niveau moral de toute
communauté serait relevé, etc.
Cette loi est aussi enseignée par les Bouddhistes et les Hindous, car c’est
une loi naturelle. Les églises chrétiennes n’ont pas assez insisté sur ce
Sir Edwin Arnold, dans son poème intitulé La chanson céleste, définit
avec bonheur cette loi implacable de la justice immanente.
Ayant étudié la nature exacte de cette Loi Suprême, il est plus que vital
de progresser plus en avant et de voir comment il est possible de
s’élever au-dessus de la Loi, et cela même au Nom du Christ. Le Christ et
Jésus ne sont point synonymes :
Le Christ est venu sur terre pour nous racheter et nous sauver. Il est le
Rédempteur.
Si profondes que soient les racines de nos maux, une vision claire du
Christ, vision claire de la Vérité Spirituelle – éternellement présente dans
les abîmes de la conscience – nous guérira. Le Christ étant la
manifestation de Dieu lui-même, de l’Esprit Omniscient, son action
renverse tous les obstacles.
Tant que le but n’est pas atteint, nous devons prier et méditer avec
persévérance, et travailler à réorganiser notre vie, selon les principes de
son enseignement.
Mathieu nous dit que les gens furent étonnés d’entendre ce que leur
disait Jésus. C’est que la parole de Jésus est révolutionnaire, elle
bouleverse tous les idéaux, toutes les méthodes, non seulement du
monde mais de la religion conventionnelle ou orthodoxe, car elle
détourne notre regard des choses extérieures, pour le diriger vers la
Réalité Intérieure, vers Dieu.
Jésus a prévu qu’au cours des siècles son enseignement original, simple
et direct comme il l’était, s’encombrerait progressivement d’éléments
étrangers ; il a prévu que les hommes qui ne l’auraient pas connu, se
fiant à leur entendement limité, édifieraient des théologies et des
systèmes doctrinaux qui obscurciraient petit à petit la simplicité et la
clarté du Message Spirituel, et finiraient par dresser une muraille entre
l’homme et Dieu. Il a composé sa prière de telle sorte qu’elle puisse
traverser les âges sans altérations et qu’elle ne puisse être transformée
ou dénaturée, ni adaptée à des systèmes forgés par les hommes, et c’est
ainsi qu’elle transmet le Message intégral du Christ sous une forme qui
ne peut offrir aucune prise au zèle intempestif.
Nous avons éliminé les fatras de l’ancienne théologie avec son Dieu
vengeur, son feu éternel et tout l’horrible attirail conçu pour les
imaginations malades et tourmentées. Dieu est. Et l’Eternel, le Tout-
Puissant, l’Omniprésent, est le Père plein d’amour de l’humanité.
« Notre Père »
Cette formule implique aussi que nous devons prier non seulement pour
nous mais pour l’Humanité entière et toute la Création. Celui qui
apprend à vivre sur le plan spirituel devrait songer à la Vérité de l’Etre
puisqu’aucun de nous ne vit pour soi-même, ni ne meurt pour soi-même.
Nous sommes vraiment les membres de ce corps. Si nous n’intégrons pas
ceci, nous serons retenus captifs.
Notre tâche doit être d’harmoniser notre nature avec la Volonté Divine,
par une communion constante en esprit et par une vigilance soutenue,
mais libre d’anxiété « Notre volonté est à nous, pour que nous la
fassions Tienne ».
« En Ta volonté est notre paix » a dit Alighieri Dante, et la Divine
Comédie est une étude des états fondamentaux de la nature
consciente :
L’Enfer représentant la condition de l’âme qui cherche à vivre
sans Dieu.
Le Purgatoire, l’âme qui lutte pour passer d’un état vers l’autre.
C’est ce sublime conflit de l’âme qui arrache ce cri à Saint-
Augustin : « Tu nous a créés pour toi-même et nos cœurs
sont inquiets tant qu’ils ne reposent pas en Toi ».
Le Paradis, et le sublime Etat Empyréen : l’âme parvenue à
entrer au sein de la Volonté Divine.
Plus on avance dans la vie spirituelle, plus les prières sont efficaces, et
plus on devient vulnérable à des tentations nouvelles, inconnues des
novices. En outre, on s’aperçoit que pour des fautes ordinaires –
insignifiantes aux yeux de bien des gens – on est sévèrement puni.
Ainsi la conscience se trouve ainsi maintenue en état de perpétuelle
alerte. Se garder du péché mortel de l’orgueil spirituel – défaillance
suprême d’un noble cœur.
Le mot vertu vient du latin virtus, dont la racine vir désigne « l’homme »
en tant qu’« individu », et est liée ainsi à l’idée de masculinité (virilitas),
et à son tour vir vient de vis, qui signifie force. Il s’ensuit donc que la vertu,
dans son sens originaire, serait la force propre à l’homme. De son sens
physique, le terme a progressivement revêtu une signification analogue
plus spirituelle, et finalement, morale. Dans notre Ordre, la force qui
assiste le Maçon se trouve dans sa foi et provient de l’Éternel.
l’esprit humain, disait qu’il y a deux motifs fondamentaux qui le poussent à se mettre en marche. L’un
est la connaissance. L’autre, c’est l’action. Et, comme l’affirmait Kant, il y a deux champs de la raison :
l’un, celui de la raison théorique, se penche vers la connaissance, entendue comme recherche de la
vérité dans la réalité. L’autre, celui de la raison pratique, incliné vers la recherche de l’action correcte
dans les champs des relations interpersonnelles et sociales.
Cependant, il n’est pas prudent de séparer les deux sphères comme si elles n’avaient rien à voir entre
elles. Bien au contraire. Puisque la théorie et la pratique sont des manifestations humaines, selon que notre
connaissance du réel soit vraie ou fausse, notre action sera adéquate ou inadéquate aux circonstances.
5 Le mot « capital » fait allusion au fait que chacun de ces péchés engendre beaucoup d’autres, mais
pas de même ampleur ; aux dires de saint Thomas d’Aquin : « Les péchés ou vices capitaux sont ceux-
là mêmes auxquelles la nature humaine nous incline principalement ». Les premiers écrivains religieux,
comme Jean Casiano, Ciprien de Carthage, Évagre le Pontique ou Alcwuin de York, reconnaissaient 8
péchés capitaux : la gourmandise et l’ébriété, l’avarice, la luxure, la vantardise, la colère, la tristesse, la
paresse et l’orgueil, et cette liste a survécu jusqu’au VIe siècle, quand le Pape Grégoire le Grand révisa
les œuvres d’Évagre et Casiano, et dressa une liste où il réduisit les vices à 7 – il considéra donc que la
tristesse était une forme de paresse –, et c’est ainsi que restèrent figés les 7 péchés capitaux : la
luxure, la paresse, la gourmandise, la colère, l’envie, l’avarice et l’orgueil, tels que nous les connaissons
aujourd’hui.
Cet état vertueux que le maçon souhaite manifester concerne son état
originaire, sa nature essentielle selon son image et sa ressemblance divine,
représentée par le Temple de la Vérité, qui lui fut caché après la « chute
» et qu’il doit dévoiler avec l’aide des « leçons que l’Ordre t’offre, pour te
rendre facile le chemin de la vérité et du bonheur, [si ceux-ci] se gravent
profondément dans ton âme docile et ouverte aux effets de la vertu… » 8,
au point qu’un jour tu puisses y entrer de nouveau jusqu’au Saint des
Saints.
« Le fils de la Lumière… égaré dans les ténèbres »9, exposé à des dangers
continus et de nouveaux défis entre les « grossières vapeurs de la
matière » 10 qui le maintiennent sous les « vains sophismes, qui prouvent
la dégradation de l’esprit humain quand il s’éloigne de son origine » 11, en
proie continuellement aux sept vices ou péchés capitaux, a besoin, pour
inverser l’inertie et le poids de son ignorance, de se soumettre de son
propre chef à un engagement ferme de maintenir « un véritable désir de
se rendre à la vérité par la pratique de la vertu »12, unique voie que l’Ordre
offre, voie de sagesse, comme on nous l’a annoncé et que nous détaillerons
plus tard, où l’amour et le désir persévérants déchireront « le voile des
symboles ».
13 Ces sept dons de l’esprit sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile pour suivre
les impulsions de l’Esprit Saint : 1e don de sagesse : pour comprendre et juger avec discernement les
desseins divins ; 2e don de l’intelligence : pour l’entrée dans la vérité sur Dieu ; 3e don de conseil : pour
juger et soutenir les actions singulières des desseins divins ; 4e don de force : pour affronter les
difficultés dans la vie chrétienne ; 5e don de connaissance: pour connaître le vrai sens des choses
crées par Dieu ; 6e don de piété : pour nous comporter comme des enfants de Dieu et comme des frères de
nos frères, les hommes, en étant d’autres Christs ; 7e don de crainte de Dieu : pour rejeter tout ce qui peut
offenser Dieu, comme un enfant rejette, par amour, ce qui peut offenser son père.
14 Le caractère opératif du Régime Rectifié et sa vocation spirituelle, Bulletin d’information nº 47 du
on utilise le mot grec Logos (λόγος) pour signifier la sagesse et, spécialement, la raison inhérente à
Dieu. Après le premier siècle et à partir de l’Évangile de saint Jean, Logos (traduit au latin par Verbum)
revêt une signification chrétienne, l’identifiant au Verbe de Dieu, ou Deuxième Personne de la Très
Sainte Trinité. Le sens que nous lui donnons ici est lié à la façon dont l’être humain perçoit le Logos,
selon son degré de vertu, compris selon le « contexte de la vie mystique » à partir du commentaire
d’Origène d’Alexandrie à Jean : « Pour Origène, la participation au Logos (λόγος) a des degrés, ceux qui
sont déterminés par la perfection ou sainteté du rationnel. Au plus bas étage, se trouvent ceux qui
adhèrent au logoi, corrompus et athés - on y trouve ceux qui rejettent la providence et admettent une
fin différente du bien - ; ensuite viennent ceux qui adhèrent aux doctrines qui participent du Logos - on
y trouve certains philosophes grecs - ; puis ceux qui adhèrent au Logos incarné - là, on trouve la
plupart des croyants - et, au sommet de la participation, les parfaits, qui participent du Dieu-Logos lui-
même ». (Fernando Soler, « Préliminaires pour la compréhension du concept logos dans le
commentaire d’Origène à Jean », Teol. vida vol.55 no.2 Santiago 2014). L’être humain peut, selon son
degré d’innocence ou de transparence, opérer à partir du Logos qui, tout en éclairant son cœur, révèle le
Père : « La parole est la messagère de ce qui est dans le cœur : ainsi donc, le Logos qui connaît le Père,
révèle le [Père] qui connaît » (Origène, Commentaire sur Jean, Livre I). C’est seulement ainsi que le
maçon pourra exercer de façon effective le ministère spirituel auquel il est appelé : « Servez-vous du
don sublime de la parole (…) pour allumer dans tous les cœurs le feu sacré de la vertu » (Règle en
usage dans les Loges Rectifiés, Article VI-I).
Saint-Augustin compare le Verbe de Dieu, non pas à la parole prononcée des lèvres, mais plutôt au
parler intérieur de l’âme ; il s’ensuit donc qu’on peut, dans une certaine mesure, capter le mystère
divin ; engendrée par l’esprit, elle y reste, elle est son égal, elle est la source de ses opérations (voir
spécialement « Sur la Très Sainte Trinité » IX, vii, 12 s, en PL XLII, 967, XV, x, 17 s, ibid., 1069).
19 Rituel Ap., Cap. XV.
20 Idem, Prière de Fermeture / Ouverture.
25 Idem.
26 Rituel Cp., Chap. XIV : « Sondez jusque dans le fond de votre âme pour y trouver la connaissance de
vous-même. Ce travail est pénible, mais il donne la clé de tous les mystères et conduit au vrai bonheur
».
27 Maître Eckhart, Traités et Sermons.
28 « Ébloui par son grand pouvoir, il se glorifia, oublia qu’il devait tout à l’amour et à la générosité de
son Créateur à qui il appartenait, et que lui n’en était que le dépositaire pour l‘exécution de Ses
intentions ». ISGP.
29 « …L’homme moral et intellectuel [spirituel...] soumis pour un temps à l’enveloppe matérielle dont il
sent le poids, exposé au choc des éléments qui agissent violemment sur sa nature physique et à toutes
les influences que provoquent sans cesse ses passions, a besoin qu’on lui rappelle […] les espoirs que lui
octroie la noblesse de son origine ». Instruction, Rituel MESA.
30 Rituel Ap., Chap. XII, Introduction du candidat dans la Loge.
31 Idem, Chap. XV.
32 Règle des Loges Rectifiées, Préambule.
33 Rituel Ap., Instruction morale.
STANCES DORÉES
(Commentaire sacerdotal du Tarot).