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Bilan Thermique PDF

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Chapitre 9

Bilans thermiques

1. Bilans thermiques dans les opérations


physicochimiques
■■Exercice n° 9.1
Les fumées sèches d’un incinérateur d’ordures ménagères ont la composition
volumique suivante : CO2 9,2 %, CO 1,5 %, O2 7,3 %, N2 82,0 %. Calculer la
variation d’enthalpie sensible molaire de ce gaz entre le four à combustion et le
sommet de la cheminée sachant que la température du foyer est de 290 °C et que
les gaz sortent à 90 °C de la cheminée. (Négliger la vapeur d’eau présente dans les
fumées). Les capacités thermiques sont données par les équations suivantes et sont
exprimées en cal.K–1.mol–1.
(Cp)CO2 = 6,214 + 10,396.10 –3 T – 3,545.10 –6 T2
(Cp)CO = 6,420 + 1,665.10 –3 T – 0,196.10 –6 T2
(Cp)O2 = 6,148 + 3,102.10 –3 T – 0,923.10 –6 T2
(Cp)N2 = 6,524 + 1,250.10 –3 T – 0,001.10 –6 T2

■■Corrigé

• Base de calcul : pour l’équivalent d’une mole de fumées sèches

T1 = 290 °C = 563 K ; T2 = 90 °C = 363 K.


L’enthalpie globale d’un mélange gazeux est donnée par la relation générale
suivante (cf. équations 4.20, 4.21 et 4.22 de la première partie) :
T2
(DHs )S = ∫ ∑ x i Cp i
dT
T1 i

Dans le cas précité, cette relation devient :

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426 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

363
(DHs )S = ∫
5631
(x CO 2 C pCO + x CO C pCO + x O C pO + x N C pN
2 2 2 2 2 2
) dT
Les valeurs des produits des quantités de matière par les capacités thermiques
correspondantes sont présentées dans le tableau 9.I.

Tableau 9.I. Tableau récapitulatif des données molaires et thermiques des fumées
sèches.

Composés F=x a ax b.103 b x.103 c.106 c x.106


CO2 0,092 6,214 0,5717 10,396 0,9564 – 3,545 – 0,3261
CO 0,015 6,420 0,0963 1,665 0,0250 – 0,196 – 0,0029
O2 0,073 6,148 0,4488 3,102 0,2264 – 0,923 – 0,0674
N2 0,820 6,524 5,3497 1,250 1,0250 – 0,001 – 0,0008
Total 1,000 6,4665 2,2328 – 0,3972

363
(DHs )S = ∫ (6,4665 + 2,2328.10 –3 T - 0,3972.10 –6 T ) dT = 6,4665 × (363 –
5631
2, 2328.10 -3 0,3972.10 -6
563) + × (3632 – 5632) – × (3633 – 5633) = – 1 293,3 –
2 3
206,8 + 17,3 = – 1 482,8 cal.mol–1 ;
(D Hs) = – 1 482,8 × 4,18 J.mol–1.

■■Exercice n° 9.2
Calculer le volume final, la température finale et le travail effectué lorsque
l’on détend brusquement et adiabatiquement 10 L d’un gaz parfait initialement à
0 °C de 10 à 1 bar. La capacité thermique molaire à volume constant est de 12,54
J.mol–1.K–1.

■■Corrigé
p1 V1
D’après la loi des gaz parfaits et, dans les conditions initiales, n = =
R T1
10.105 × 10.10 -3
= 4,406 mol. Pour une transformation adiabatique et d’après
8,314 × 273
l’équation 4.1 : DU = Q + W et Q = 0 ⇒ DU = W = n Cv (T2 – T1) (cf. équation 4.17
n R T2 n R T1
modifiée) et W = – p2 (V2 – V1) avec V2 = et V1 = ⇒ W = – n R p2
p2 p1
T T  p 2 T1  n R p 2 T1
W = -n R p 2  2 - 1  = n R  -T2 + p  . Il en résulte que W = - n R T2 .
 p 2 p1  1 p1

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Bilans thermiques 427

En combinant cette dernière équation avec celle résultant de l’équation 4.17, il est
n R p 2 T1
obtenu n C v T2 + n R T2 = + n C v T1 ⇒
p1
 R p2 
nT2 (C v + R ) = nT1  + Cv  .
 p1 
La température finale est donc de :
 R p2   8,314 × 1 
 p + Cv  
+ 12,54

T2 = T1  1  = 273 × 10
 12,54 + 8,314  = 175,0 K et le volume
 Cv + R   
 

n R T2 4,406 × 8,314 × 175


final de V2 = = = 64,1.10 –3 m3 = 64,1 L. Le travail
p2 105
échangé lors de cette détente sera de W = n Cv (T2 – T1) = 4,406 × 12,54 (175 – 273)
= 5 414,6 J.

■■Exercice n° 9.3
Pour doser le monoxyde de carbone contenu dans l’atmosphère d’un garage, on
fait passer l’air de ce garage sur un catalyseur spécial capable d’oxyder CO en CO2
à la température ordinaire. Une différence de température est mesurée entre l’air
sortant du lit de catalyseur et l’air entrant et cette différence de température est
de 3,2 °C. Déduire de ce résultat le titre volumique en monoxyde de carbone dans
l’air en supposant que l’appareil est parfaitement calorifugé. La capacité thermique
molaire de l’air à 25 °C est de 29,0 J.mol–1.K–1 et l’enthalpie de réaction (transfor-
mation de CO en CO2) est de – 282 798 J.mol–1.

■■Corrigé
Te Ts

Air + CO Air + CO2

Figure 9.1. Schéma du dispositif de dosage du monoxyde de carbone.

• Base de calcul : pour l’équivalent d’une mole d’air


• Équation de réaction

CO(g) + 1/2 O2(g) → CO2(g) D Hr = –282 798 J.mol–1

La quantité de chaleur libérée par l’oxydation du monoxyde de carbone provoque


l’échauffement de l’air restant (Ts – Te = 3,2 °C). L’enthalpie sensible correspondant

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428 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

à cette élévation de température est égale, en valeur absolue, à l’enthalpie de réac-


tion (D Hs = – D Hr) puisque l’appareil est parfaitement calorifugé.
Soit x le titre molaire de CO contenu dans l’air. En supposant que le monoxyde
de carbone, contenu en très petite quantité, ne modifie pas la capacité thermique de
l’air, le titre molaire est calculé à partir de la relation suivante : n Cp (Ts – Te) =
- n C p (Ts - Te ) -1 × 29 × 3, 2
– x D Hr ⇒ x = = = 0,000328 ⇒ x = 0,0328 %.
DH r -282 798

■■Exercice n° 9.4
Calculer la masse de vapeur d’eau nécessaire à l’échauffement de 1 000 kg
d’eau de 20 à 50 °C par circulation de vapeur d’eau à 133 °C sous 2 bar de pression
relative, dans la double enveloppe. L’enthalpie de vaporisation de l’eau, sous une
pression relative de 2 bar, est de 2 718 kJ.kg–1 et la capacité thermique massique
de l’eau de 4,18 J.g–1.K–1 (il est supposé que le rendement de l’échange thermique
est quantitatif, que les condensats sont éliminés dès leur formation et que l’énergie
captée par le récipient est négligeable).

■■Corrigé

A = 1 000 kg d’eau
TA = 20 °C

V
TV = 133 °C
p = 2 bar

C
S = 1 000 kg d’eau
TS = 50 °C

Figure 9.2. Schéma du procédé.

• Base de calcul : pour 1 000 kg d’eau à chauffer de 20 à 50 °C


Soient :
––A, S, V et C les masses respectives de l’alimentation du réacteur en eau à
réchauffer, de la sortie d’eau réchauffée, de l’entrée de vapeur dans la double
enveloppe et de la sortie des condensats de la double enveloppe (A = S et V = C) ;
––TA, TS et TV les températures respectives de l’alimentation du réacteur en eau,
de la sortie d’eau réchauffée et de l’entrée de vapeur sous pression dans la
double enveloppe.
L’enthalpie sensible pour élever 1 000 kg d’eau de 20 à 50 °C est, compte tenu
du symbolisme utilisé, égale à : D Hs = A Cp (TS – TA) = 1 000 × 4,18 × (50 – 20) =
125 400 kJ.

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Bilans thermiques 429

Cette énergie est égale, en valeur absolue, à l’énergie apportée par la vapeur
d’eau sous pression qui va être condensée pendant l’opération. (lc = – lv = – 2 718
kJ.kg–1).
125 400
Donc, D Hs = – lc × V ⇒ V = = 46,14 kg de vapeur d’eau à 133 °C et
(– 2 718)
cette quantité correspond également à la masse des condensats recueillie dans la
double enveloppe.

■■Exercice n° 9.5
Un échangeur thermique sert à refroidir, à contre-courant, du toluène circulant à
raison de 2 000 kg.h–1 dans la tubulure centrale. La température d’entrée du toluène
est de 70 °C et celle de sortie de 30 °C. L’eau entre à 20 °C et circule avec un débit
de 1 500 kg.h–1. Calculer la quantité de chaleur échangée et la température de sortie
de l’eau de refroidissement. Les capacités thermiques massiques moyennes de l’eau
et du toluène sont respectivement de 4,18 kJ.K–1.kg–1 et 1,67 kJ.K–1.kg–1.

■■Corrigé
qmf = 1 500 kg.h–1
t1 = 20 °C

T1 = 70 °C T2 = 30 °C

qmc = 2 000 kg.h–1

t2 = ?

Figure 9.3. Schéma de l’échangeur thermique utilisé.

• Base de calcul : pour 1 h de fonctionnement


Soient :
––qmc et qmf les débits massiques respectifs en toluène et en eau de refroidisse-
ment ;
––T1 et T2 les températures d’entrée et de sortie du toluène ;
––t1 et t2 les températures d’entrée et de sortie de l’eau de refroidissement.
S’il n’y a pas de perte thermique, en régime stationnaire, le bilan se traduit par
l’égalité, en valeur absolue, entre le flux thermique cédé par le fluide chaud et le
flux thermique gagné par le fluide froid (Fsc = – Fsf ).
Fsc = qmc cpc (T2 – T1) = 2 000 × 1,67 × (30 – 70) = – 133 600 kJ.h–1
133 600
Fsf = qmf cpf (t2 – t1) = 133 600 kJ.h–1 ⇒ (t2 – t1) = = 21,3 °C.
1 500 × 4,18
La température d’alimentation du fluide de refroidissement étant de 20 °C, la
température de sortie est donc de t2 = 41,3 °C.

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430 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

■■Exercice n° 9.6
On utilise de la vapeur d’eau saturante sous une pression relative de 3 bar pour
chauffer la double enveloppe d’un réacteur où elle est complètement condensée.
La réaction absorbe 2 300 kJ.kg–1 de réactifs et les pertes thermiques de la double
enveloppe sont de 5 000 kJ.h–1. Les réactifs sont introduits à 20 °C et les produits
sortent du réacteur à 80 °C. Calculer la quantité de vapeur d’eau sous pression
nécessaire à la réaction sachant que :
––l’on utilise une charge de 150 kg de réactifs ;
––la capacité thermique massique moyenne des réactifs entre 20 et 80 °C est de
1,88 kJ.kg–1.K–1 ;
––la charge reste une heure dans le réacteur ;
––l’enthalpie massique de vaporisation de la vapeur d’eau saturée à 140 °C
(température correspondant à la vapeur 3 bars) est de 2 731 kJ.kg–1.

■■Corrigé

Φe (à 20 °C)
Φp = 5 000 kg.h–1
Φa
(à 140 °C) Φabs


Φ'a
Φs (à 80 °C)

Figure 9.4. Schéma du réacteur chimique.

• Base de calcul : pour 1 h de réaction


Soient :
––Fa – F’a : le flux d’appoint (flux apporté par la vapeur d’eau sous pression :
2 731 kJ.kg–1 de vapeur) ;
––Fabs : le flux absorbé par la réaction (2 300 kJ.kg–1 de réactifs) ;
––Fp : les pertes thermiques de la double enveloppe (5 000 kJ.h–1) ;
––Fe : le flux entrant (flux apporté par les réactifs) ;
––Fs : le flux sortant (flux éliminé par les produits).
La détermination du débit de vapeur circulant dans la double enveloppe exige
de connaître la quantité de chaleur qu’il faut apporter au milieu pour convertir les
réactifs en produits dans les conditions indiquées.
L’équation du bilan thermique se traduit par l’égalité, en valeur absolue, entre la
somme des flux entrants et la somme des flux sortants :
(Fa – F’a) + Fe = Fabs + Fp + Fs

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Bilans thermiques 431

Fabs = 2 300 kJ.kg–1 de réactifs, soit 2 300 × 150 = 345 000 kJ.h–1.
80
Fs – Fe = D Hs = ∫ m c p dT = 150 × 1,88 × (80 – 20) = 16 920 kJ.h–1.
20

Le flux thermique à fournir, pour effectuer la réaction, est donc égal à :
(Fa – F’a) = Fabs + Fp + (Fs – Fe) = 345 000 + 5 000 + 16 920 ⇒
(Fa – F’a) = 366 920 kJ.h–1.
Ce flux est apporté par la condensation de la vapeur d’eau et cette quantité est
fonction de l’enthalpie de condensation (lc = – lv) et du débit massique de condensat
(q’m).
366 920
(Fa – F’a) = q’m lc ⇒ q’m = = 134,4 kg.h–1.
2 731

■■Exercice n° 9.7
Calculer la température finale de la solution obtenue par dissolution, dans des
conditions adiabatiques, de 100 kg d’hydroxyde de sodium solide dans 400 litres
d’eau à 20 °C sachant que l’enthalpie de dissolution de NaOH est de – 42,5 kJ.mol–1
et que la capacité thermique moyenne de la solution de NaOH effluente est de
3,55 J.g–1.K–1.

■■Corrigé

A = 400 kg d’eau
TA = 20 °C

B = 100 kg S = x kg
Mélangeur
NaOH pur NaOH a w %
TS = ?

Figure 9.5. Schéma du procédé de dissolution.

Quand on dissout une masse de 100 kg de NaOH pur (B) dans 400 kg d’eau (A),
on obtient un mélange S = 500 kg de solution dont le titre massique en NaOH est de
100
= 20 %.
500
Cette solubilisation s’accompagne d’un échauffement qui dépend de la quantité
de matière mise en jeu lors de la dissolution de NaOH (D Hdis = – 42,5 kJ.mol–1).
100
nNaOH = = 2,5 kmol = 2 500 mol ⇒ D Hdis = – 42,5 × 2 500 = – 106 250 kJ.
40
Dans des conditions adiabatiques, cette quantité de chaleur est totalement
absorbée par le milieu et provoque une élévation de température (augmentation
d’enthalpie sensible).

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432 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

106 250
D Hdis = – D Hs = S c p (TS – TA) ⇒ (TS – TA) = = 59,9 ≈ 60 °C.
3,55 × 500

La température finale de la solution est donc, dans des conditions adiabatiques,


de :
TS = 20 + 60 = 80 °C.

■■Exercice n° 9.8
L’acide sulfurique 98 % est préparé à partir d’oléum à 20 % et d’acide sulfurique
à 78 % (% massiques).
a- Calculer les quantités d’oléum à 20 % et d’acide sulfurique à 78 % nécessaires
pour obtenir 1 000 kg d’acide sulfurique 98 %.
b- Déterminer la quantité de chaleur dégagée et l’élévation de température
sachant que les réactifs sont pris à 20 °C et connaissant la capacité thermique
massique de l’acide sulfurique à 98 % (1,420 J.g–1.K–1) et les enthalpies des réac-
tions suivantes :
SO3(dis) + H2O(l) → H2SO4(100 %) D H1 = – 1 053,4 kJ.kg–1 SO3 pur ;
H2SO4(78 %) → H2SO4(98 %) + H2O(l) D H2 = 315,6 kJ.kg–1 H2SO4 pur ;
H2SO4(100 %) + H2O(l) → H2SO4(98 %) D H3 = – 55,2 kJ.kg–1 H2SO4 pur.

■■Corrigé

Oléum 20 % H2SO4 78 %
Mélangeur
x kg y kg
∆Hx ∆Hy
H2SO4 98 %
1 000 kg
∆Ht

Figure 9.6. Schéma du procédé.

a- Bilan-matière
Soient x et y les masses respectives d’oléum 20 % et de H2SO4 78 %.
La résolution du bilan-matière nécessite d’exprimer préalablement les teneurs
des composants entrants et sortant en fonction de SO3 qui est le composé commun
à l’oléum et l’acide sulfurique (cf. problème n° 7.14).
80,1
x kg d’oléum 20 % contient 0,2 x + 0,8 x × = 0,853 x kg de SO3 pur ;
98,1
80,1
y kg H2SO4 78 % contient 0,78 y × = 0,637 y kg de SO3 pur ;
98,1

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Bilans thermiques 433

80,1
1 000 kg H2SO4 98 % contient 0,98 × 1 000 × = 800,2 kg de SO3 pur.
98,1
Bilan-matière global : x + y = 1 000,0 ⇒ x = 1 000,0 – y (9.1)
Bilan-matière par rapport à SO3 pur : 0,853 x + 0,637 y = 800,2 (9.2)
En reportant la valeur de x, isolée de l’équation 9.1, dans l’équation 9.2, on
obtient : 0,853 × (1 000,0 – y) + 0,637 y = 800,2 ⇒ 853,0 – 0,853 y + 0,637 y =
52,8
800,2 ⇒ y = = 244,4 kg. Donc,
0, 216
y = 244,4 kg de H2SO4 78 %

x = 755,6 kg d’oléum 20 %.


La solution de 755,6 kg d’oléum 20 % contient :
• 755,6 × 0,20 = 151,1 kg de SO3 pur ;
• 755,6 × 0,80 = 604,5 kg de H2SO4 pur.
La solution de 244,4 kg d’acide sulfurique 78 % contient :
• 244,4 × 0,78 = 190,6 kg de H2SO4 pur ;
• 244,4 × 0,22 = 53,8 kg de H2O pur.

b- Bilan thermique
Au cours du mélange :
––l’oléum va se transformer en H2SO4 98 % avec une enthalpie égale à D Hx ;
––l’acide sulfurique 78 % va se transformer en H2SO4 98 % avec une enthalpie
égale à D Hy. L’enthalpie totale du mélange, D Ht, est égale à la somme algé-
brique de D Hx et D Hy.
En réalité, la transformation de l’oléum 20 % en acide sulfurique 98 % se fait en
deux étapes et est symbolisée par le schéma suivant :
H2O
SO3+ H2O → H2SO4 100 % → H2SO4 98 %
D H1 D H3
––dans la première étape, il y a transformation du SO3 en H2SO4 pur par action
de l’eau de dilution de l’acide sulfurique à 78 %. Cette réaction s’accompagne
d’une enthapie D H1 = – 1 053,4 kJ.kg–1 SO3 pur ;
––dans la seconde étape, il y a dilution d’acide sulfurique pur, toujours par
intervention de l’eau de dilution, en acide sulfurique à 98 %. Cette réaction
s’accompagne d’une enthapie D H3 = – 55,2 kJ.kg–1 H2SO4 pur.
Dans ces conditions, D Hx = D H1 + D H3
D H1 =  1 053,4 kJ.kg–1 SO3 pur et l’oléum contient 151,1 kg de SO3. Donc,
D H1 = – 1 053,4 × 151,1 = – 159 169 kJ.

PdF • Fauduet • Génie des procédés… • lim 01-30_001-770.indb 433 27/07/2012 10:20:14
434 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

D H3 = – 55,2 kJ.kg–1 H2SO4 pur. L’oléum contient 604,5 kg de H2SO4 pur au


départ. Mais l’hydratation du SO3 en H2SO4 génère une quantité supplémentaire de
98,1
H2SO4 intermédiairement. Cette quantité est égale à : 151,1 × = 185,1 kg. La
80,1
masse totale de H2SO4 pur, formé pendant le mélange, est donc de : 604,5 + 185,1 =
789,6 kg. Par conséquent : D H3 = – 55,2 × 789,6 = – 43 586 kJ.
La transformation de l’acide sulfurique 78 % en H 2SO4 98 % s’accompagne
d’une enthapie D Hy = D H2 = 315,6 kJ.kg–1 H2SO4 pur et cet acide contient 190,6 kg
de H2SO4 pur. Par conséquent, D H2 = 315,6 × 190,6 = 60 153 kJ.
L’enthalpie totale du mélange est donc égale à :
D Ht = D H1 + D H3 + D H2 = –159 169 – 43 586 + 60 153 = – 142 602 kJ.
Si cette quantité de chaleur n’est pas éliminée, la solution effluente s’échauffera
et l’enthalpie sensible correspondante sera égale à D Hs = – D Ht = 142 602 kJ.
D Hs = m c p Dq

Dans cette expression, m est la masse d’acide sulfurique 98 % eff luent
(1 000 kg), cp la capacité thermique moyenne de la solution (1,420 kJ.kg–1.K–1) et
D Hs l’enthalpie sensible du mélange (142 602 kJ). L’élévation de la température de
la solution est donc égale à :
DH t 142 602
Dq = = = 100,4 °C
m cp 1 000 × 1, 420

Comme les influents sont introduits à 20 °C, la température finale de la solution


est donc voisine de 120 °C, dans des conditions adiabatiques.

■■Exercice n° 9.9
On veut diluer une solution chaude de 100 kg d’hydroxyde de sodium 75 % à
100 °C avec de la glace et de l’eau de façon à obtenir une solution d’hydroxyde de
sodium. Calculer les masses d’eau à 25 °C et de glace à 0 °C à ajouter à la solution
initiale pour que la solution effluente soit à 25 °C et à 10 % (tous les pourcentages
sont massiques) connaissant :
––la température de la solution d’hydroxyde de sodium à 75 % initiale : 100 °C ;
––l’enthalpie massique de l’hydroxyde de sodium à 75 % à la température de
100 °C : 1 663 kJ.kg–1 ;
––l’enthalpie massique de l’hydroxyde de sodium 10 % à 25 °C : 180 kJ.kg–1 ;
––l’enthalpie massique de l’eau à 25 °C : 196 kJ.kg–1 ;
––l’enthalpie massique de la glace à 0 °C : – 598 kJ.kg–1.

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Bilans thermiques 435

■■Corrigé
B = ? H2 O
wB = 0
TB = 25 °C
HB = 196 kJ.kg–1
A = 100 kg de NaOH D = ? kg NaOH
wA = 0,75 wD = 0,10
Mélangeur
TA = 100 °C TD = 25 °C
HA = 1 663 kJ.kg–1 HD= 180 kJ.kg–1
C = ? H2O (glace)
wC = 0
TC = 0 °C
HC = − 598 kJ.kg–1

Figure 9.7. Schéma du procédé.

Soient :
––A, B, C et D les masses respectives de NaOH 75 %, d’eau, de glace et de
NaOH 10 % ;
––wA, wB, w C et wD les titres massiques respectifs en NaOH de la solution
influente, de l’eau, de la glace et de la solution effluente ;
––TA, TB, TC et TD les températures respectives de la solution influente, de l’eau,
de la glace et de la solution effluente ;
––HA, HB, HC et HD les enthalpies respectives de la solution influente, de l’eau,
de la glace et de la solution effluente.

a- Bilan-matière
Le bilan-matière peut s’écrire par rapport aux masses totales et par rapport au
soluté.
Bilan global : A + B + C = D (9.3)
Bilan par rapport à NaOH : A wA + B wB + C wC = D wD (9.4)
wB et wC étant nuls, l’équation 9.4 devient :
A wA 100 × 0,75
A wA = D wD ⇒ D = = = 750 kg = D.
wD 0,10
(9.3) ⇒ B + C = D – A = 750 – 100 = 650 kg.
Il reste deux inconnues à déterminer et le bilan thermique permettra de résoudre
le système.
b- Bilan thermique
S’il n’y a pas de pertes thermiques, la loi de la conservation de l’énergie s’établit
d’une manière analogue à la loi de la conservation de la matière :
HA + HB + HC = HD (9.5)

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436 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

HA = 1 663 kJ.kg–1. Comme A = 100 kg, HA = 1 663 × 100 = 166 300 kJ ;
HB = 196 kJ.kg–1. La masse d’eau étant de B kg, HB = 196 B kJ ;
HC = – 598 kJ.kg–1. La masse de glace étant de C kg, HC = – 598 C kJ ;
HD = 180 kJ.kg–1. Comme D = 750 kg, HD = 180 × 750 = 135 000 kJ.
(9.5) ⇒ HB + HC = HD – HA = 135 000 – 166 300 = – 31 300 kJ.
Donc : 196 B – 598 C = – 31 300 (9.5’)
(9.3) ⇒ B = 650 – C et, en reportant cette valeur dans l’équation 3’, la relation
suivante est obtenue : 196 × (650 – C) – 598 C = – 31 300 ⇒
158 700
127 400 – 196 C – 598 C = – 31 300 ⇒ C = = 199,9 kg.
794
C = 199,9 kg de glace à 0 °C ;
B = 450,1 kg d’eau à 25 °C.

■■Exercice n° 9.10
On veut réaliser la recristallisation d’une masse de 300 kg de glycine (acide
aminoacétique) dans l’eau. Cette opération s’effectue en solubilisant la glycine dans
le minimum d’eau de façon à obtenir une solution saturée à 75 °C. Cette solution
saturée est ensuite refroidie jusqu’à 20 °C. Calculer :
a- la quantité d’eau à utiliser pour obtenir une solution saturée à 75 °C ;
b- la quantité de cristaux de glycine théoriquement obtenue après refroidisse-
ment à 20 °C puis filtration et le rendement de la cristallisation ;
c- la quantité de chaleur à éliminer lors de l’opération.
Les valeurs suivantes sont données :
––solubilités de la glycine :
21,0 g dans 100 g d’eau à 20 °C et 54,4 g dans 100 g d’eau à 75 °C ;
––enthalpie de dissolution molaire de la glycine à 20 °C :
8,36 kJ.mol–1 (absorption de chaleur) ;
––capacité thermique massique moyenne de la solution d’alimentation :
2,926 kJ.kg–1.K–1.

■■Corrigé

A = ? kg
(300 kg de glycine pure)
Cristaux C ? kg
Cristallisoir wC = 1
wA = ?
TA = 75 °C F = ? kg
Filtrat
wF = ?
TF = 20 °C

Figure 9.8. Schéma de la cristallisation de la glycine.

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Bilans thermiques 437

La glycine possède la formule suivante : H2N-CH2-CO2H (M = 75 g.mol–1).

a- Masse d’eau à utiliser


D’après la solubilité de la glycine à 75 °C, il faut ajouter 100 g d’eau à 54,4 g de
cristaux pour obtenir une solution saturée à cette température. Pour solubiliser une
100 × 300
masse de 300 kg, il faut donc utiliser = 551,5 kg d’eau.
54, 4
Dans ces conditions, la masse de la solution saturée à 75 °C est de 300 + 551,5
⇒ A = 851,5 kg de solution.

b- Masse de cristaux obtenus et rendement


Le calcul de la masse de cristaux nécessite d’effectuer le bilan massique de
l’opération et donc de connaître les divers titres massiques. Ces derniers sont
déduits des solubilités aux températures correspondantes.
54, 4
wA = = 0,352 ;
54, 4 + 100
21, 0
wF = = 0,174 ;
21, 0 + 100
wC = 1 (les cristaux ne sont pas solvatés)
Le bilan-matière s’établit de la façon suivante :
Bilan global : A = C + F ⇒ F = A – C = 851,5 – C (9.6)
Bilan par rapport à la glycine : A wA = C wC + F wF (9.7)
En reportant la valeur de F de l’équation 9.6 dans l’équation 9.7 et en effectuant
l’application numérique, on obtient :
851,5 × 0,352 = C + (851,5 – C) × 0,174 ⇒
151, 6
0,826 C = 151,6. Donc, C = = 183,5 kg.
0,826
C = 183,5 kg de cristaux.
F = 668,0 kg de filtrat.
Le rendement d’une cristallisation est égal au quotient de la masse de cristaux
obtenus par la masse de soluté introduit dans la solution initiale.
183,5
h= = 0,612 ⇒ h = 61,2 %.
300

c- Quantité de chaleur à éliminer


Dans une cristallisation, la quantité de chaleur à éliminer a deux origines :
––la première résulte de l’énergie thermique qu’il faut éliminer pour provoquer
le refroidissement de la solution initiale jusqu’à la température finale (D Hs =
enthalpie de refroidissement) ;

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438 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

––la seconde résulte de l’enthalpie qui accompagne la cristallisation proprement


dite (formation de cristaux) et cette grandeur est égale, en valeur absolue, à
l’enthalpie de dissolution (D Hc = – D Hdis).
La quantité de chaleur totale à éliminer lors d’une cristallisation est donc égale à
la somme algébrique de ces deux enthalpies :
D Ht = D Hs + D Hc

DH s = A C p (TF - TA ) = 851,5 × 2,926 ×(20 – 75) ⇒ D Hs = –137 032 kJ.

Puisque D Hc = – 8,36 kJ.mol–1, une masse de 183,7 kg de cristaux représente une


183,5
quantité de matière de = 2,447 kmol = 2 447 mol.
75
Donc, D Hc = – 8,36 × 2 447 = – 20 457 kJ.
La quantité totale de chaleur à éliminer pour effectuer la cristallisation est donc
égale à : D Ht = D Hs + D Hc = – 137 032 – 20 457 ⇒ D Ht = – 157 489 kJ.

■■Exercice n° 9.11
On cristallise, en continu à 10 °C, 1 tonne.h–1 d’une solution de sulfate de diso-
dium, saturée à 50 °C.
a- Déterminer le débit-masse horaire de sulfate de disodium décahydraté formé
et le rendement de la cristallisation.
b- Calculer le flux thermique à éliminer pendant la cristallisation du sulfate de
disodium décahydraté. Les solubilités de Na2SO4 sont de 9 g dans 100 g d’eau à
10 °C et de 46,7 g dans 100 g d’eau à 50 °C. L’enthalpie de dissolution molaire de
Na2SO4, 10 H2O à 10 °C est de 78,44 kJ.mol–1 et la capacité thermique massique
moyenne de la solution est de 3,55 kJ.kg–1.K–1.

■■Corrigé

A = 1 000 kg.h–1
Cristaux C ? kg
Cristallisoir wC = ?
wA = ?
TA = 50 °C F = ? kg
Filtrat
wF = ?
TF = 10 °C

Figure 9.9. Schéma de la cristallisation du sulfate de disodium.

a- Bilan-matière

• Base de calcul : pour 1 h de filtration (1 000 kg.h–1 de solution influente)

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Bilans thermiques 439

• Détermination des titres massiques


La détermination du bilan-matière nécessite de connaître les titres massiques en
Na2SO4 de l’entrant et des sortants. L’alimentation et le filtrat étant des solutions
saturées en Na2SO4 respectivement à 50 et 10 °C, les titres correspondants sont
déduits des solubilités respectives.
46, 7
wA = = 0,318 ;
46, 7 + 100
9, 0
wF = = 0,083.
9, 0 + 100
Si les cristaux étaient anhydres, le titre en Na 2SO4 du solide serait unitaire.
Or, dans le cas présent, les cristaux sont obtenus sous forme hydratée et, dans ces
conditions, l’eau de solvatation doit être considérée comme un solvant. Le titre
en Na2SO4 des cristaux est donc égal au quotient de la masse molaire du solide
anhydre par la masse molaire de l’hydrate correspondant.
M Na 142,1
2SO 4
wC = = = 0,441.
M Na 322,1
2SO 4 ,10H 2 O

• Débits massiques des effluents du cristallisoir


Bilan global : A = C + F ⇒ F = A – C (9.8)
Bilan par rapport à Na2SO4 pur : A wA = C wC + F wF (9.9)
En reportant la valeur de F de l’équation 9.8 dans l’équation 9.9, on obtient :
A (w A - w F )
A wA = C wC + (A – C) wF ⇒ A (wA – wF) = C (wC – wF ) ⇒ C = =
(w C - w F )
1 000 × (0,318 - 0, 083)
⇒ C = 656,4 kg.h–1 de cristaux ;
(0, 441 - 0, 083)
F = 343,6 kg.h–1 de filtrat.

• Rendement de l’opération
Le rendement d’une cristallisation est égal au quotient de la masse de soluté
cristallisé par la masse de soluté dans l’alimentation et ce calcul est effectué par
rapport au produit anhydre.
C wC 656, 4 × 0, 441 289,5
h= = = = 0,9102 ⇒ h = 91,0 %.
A wA 1 000 × 0,318 318

b- Bilan thermique
Comme dans le problème précédent, le flux thermique à éliminer, Ft, est égal à
la somme algébrique du flux de refroidissement, Fs, et du flux de cristallisation, Fc.

PdF • Fauduet • Génie des procédés… • lim 01-30_001-770.indb 439 27/07/2012 10:20:15
440 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

L’enthalpie de cristallisation est égale, en valeur absolue, à l’enthalpie de dissolution


(DHc = – DHdis).
Ft = Fs + Fc

F s = A C p (TF - TA ) = 1 000 × 3,55 × (10 – 50) = – 142 000 ⇒

Fs = – 142 000 kJ.h–1.

L’enthalpie de cristallisation est égale à D Hc = – D Hdis = – 78,44 kJ.mol–1. Un


débit massique de 656,4 kg.h–1 de cristaux de Na2SO4,10H2O correspond à un débit
656, 4
molaire de = 2,038 kmol.h–1 = 2 038 mol.h–1.
322,1

Donc, Fc = – 78,44 × 2 038 = – 159 861 kJ.h–1.

Le flux thermique à éliminer pour effectuer la cristallisation est donc égal à :
Ft = Fs + Fc = – 142 000 – 159 861 ⇒
- 301 861
Ft = – 301 861 kJ.h–1 = = – 83,85 kW.
3 600

■■Exercice n° 9.12
On se propose de rectifier en continu 1 000 kg.h–1 d’un mélange contenant 10 %
d’éthanol et 90 % d’eau de façon à recueillir un alcool à 92 % dans le distillat et
un résidu aqueux à 0,5 % d’alcool (% massiques). Le taux de reflux utilisé pour la
rectification est de 3 (quotient de la masse de vapeur condensée recyclée dans la
colonne par la masse de distillat soutirée). Calculer le flux thermique à fournir au
bouilleur et le flux thermique à éliminer par l’eau du condenseur.
Le bilan thermique sera réalisé à partir des indications suivantes :
––l’alimentation du mélange à distiller se fait à 20 °C ;
––l’enthalpie du mélange eau-éthanol est négligée ;
––les points d’ébullition de l’éthanol et de l’eau sont respectivement de 78
et 100 °C ;
––le condenseur fait passer les vapeurs à l’état liquide et le distillat est soutiré ou
recyclé à la température d’ébullition (78 °C). Le résidu est éliminé du bouilleur
à 100 °C ;
––les enthalpies de vaporisation de l’éthanol et de l’eau sont respectivement de
854 et 2 259 kJ.kg–1 ;
––les capacités thermiques massiques moyennes de l’éthanol et de l’eau sont
respectivement de 2,42 et 4,18 kJ.kg–1.K–1.

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Bilans thermiques 441

■■Corrigé
V = LR + qmD
TV = 78 °C

LR
ΦC = ? R= q =3
LR mD

qmA = 1 000 kg.h–1


qmD = ? kg.h–1
wA = 0,100
wD = 0,920
TD = 78 °C
TA = 20 °C
ΦD = ?
ΦA = ?

ΦT = ?
qmB = ? kg.h–1
wD = 0,005
TB = 100 °C
ΦB = ?

Figure 9.10. Schéma de la rectification continue d’un mélange binaire éthanol-eau.

►►bilan-matière

• Base de calcul : pour 1 h de rectification


• Débits massiques des effluents
Bilan global : qmA = qmB + qmD ⇒ qmB = qmA – qmD (9.10)
Bilan par rapport à l’éthanol pur : qmA wA = qmB wB + qmD wD (9.11)
Bilan du condenseur : V = LR + qmD (9.12)
En reportant la valeur de qmB de l’équation 9.10 dans l’équation 9.11, on obtient :
qmA wA = (qmA – qmD) wB + qmD wD ⇒ qmA (wA – wB) = qmD (wD – wB) ⇒

qm (w A - w B ) 1000 × (0,100 - 0, 005)


qm = A
= ⇒
D
(w D - w B ) (0,920 - 0, 005)
qmD = 103,8 kg.h–1 de distillat et qmB = 896,2 kg.h–1 de résidu.
Compte tenu du taux de reflux, LR = 3 qmD, le débit de vapeur entrant dans le
condenseur est égal, d’après l’équation 9.12, à V = 4 qmD ⇒ V = 415,2 kg.h–1 de
vapeur.
Le distillat est composé de :
• 103,8 × 0,920 = 95,5 kg.h–1 d’éthanol ;
• 103,8 × 0,080 = 8,3 kg.h–1 d’eau.
Le résidu contient :
• 896,2 × 0,005 = 4,5 kg.h–1 d’éthanol ;

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442 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

• 896,2 × 0,995 = 891,7 kg.h–1 d’eau.


La phase vapeur a la même composition que le distillat et est composée de :
• 415,2 × 0,920 = 382,0 kg.h–1 d’éthanol ;
• 415,2 × 0,080 = 33,2 kg.h–1 d’eau.

►►bilan thermique
L’équation du bilan thermique s’établit par l’égalité entre la somme des flux
entrants et la somme des flux sortants.
FT + FA = FB + FD + Fvap avec Fvap = – FC
Dans cette expression, FT, FA, FB et FD représentent respectivement les flux
apportés par la quantité de chaleur d’appoint, par le binaire (FA = 0 si la tempéra-
ture de référence est de 20 °C) et les flux éliminés par le résidu et le distillat. Les
symboles Fvap et FC représentent respectivement les flux thermiques de vaporisa-
tion et de condensation du binaire (flux thermique éliminé par le condenseur).
Le résidu est porté de 20 à 100 °C. Le flux thermique consommé pour porter le
binaire à cette température est égal à la somme des flux thermiques individuels des
deux composés :
FB = (qmEtOH cpEtOH + qmEau cpEau) (TB – TA) =

(4,5 × 2,42 + 891,7 × 4,18) (100 – 20) = (10,89 + 3 727,31) × 80 ⇒


FB = 299 056 kJ.h–1.
Le distillat est porté de 20 à 78 °C avant sa vaporisation. Le flux thermique
consommé pour porter le binaire à cette température est égal à la somme des flux
thermiques individuels des deux composés :
FD = (qmEtOH cpEtOH + qmEau cpEau) (TD – TA) =

(95,5 × 2,42 + 8,3 × 4,18) (78 – 20) = (231,11 + 34,69) × 58 ⇒


FD = 15 416 kJ.h–1.
Le flux thermique fourni pour la vaporisation du binaire tient compte du distillat
éliminé mais aussi des vapeurs condensées recyclées dans la colonne sous forme de
reflux à 78 °C, donc du débit de vapeur entrant dans le condenseur. Ce flux ther-
mique est égal à :
Fvap = (qmEtOH lvEtOH + qmEau lvEau) = (382,0 × 854 + 33,2 × 2 259) =
(326 228 + 74 999) ⇒ Fvap = 401 227 kJ.h–1.
Le flux thermique total consommé pendant la rectification est donc égal à :
FT = FB + FD + Fvap = 299 056 + 15 416 + 401 227 ⇒
715 699
FT = 715 699 kJ.h–1 = = 198,805 kW.
3 600
Cette quantité d’énergie est très importante. On aurait intérêt à préchauffer l’ali-
mentation puisque 44 % de l’énergie consommée est utilisée pour porter le mélange

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Bilans thermiques 443

binaire de la température ambiante à la température d’ébullition (FB + FD). Une


partie du gain énergétique peut être apportée en faisant circuler l’alimentation dans
l’échangeur thermique chargé de refroidir le résidu (non représenté sur le schéma).
Le f lux thermique éliminé par le condenseur, dans la mesure où celui-ci
condense uniquement les vapeurs sans abaisser la température du liquide, est égal,
en valeur absolue, au flux thermique de vaporisation du binaire. Soit :
- 401 227
Fc = – Fvap = – 401 227 kJ.h–1 = = – 111,452 kW.
3 600

■■Exercice n° 9.13
On concentre, à la pression atmosphérique, 1 000 kg d’une solution à 10 % de
sucre initialement à 20 °C. En fin de concentration, la température est de 100 °C et
le titre est de 50 % (titres massiques). Calculer la quantité :
a- d’eau éliminée ;
b- d’énergie à fournir ;
c- de vapeur d’eau de chauffage, nécessaire à l’opération.
L’enthalpie massique de vaporisation de l’eau est donnée par la formule
suivante : lv = 2 529 – 2,72 t (avec lv en kJ.kg–1 et t en °C), la capacité thermique
massique moyenne de la solution sucrée est de 3,85 kJ.kg–1.K–1 et 1 kg de vapeur
sous pression libère 2 740 kJ.

■■Corrigé

V = x kg d’eau
Happ = ? wV = 0
HV = ?
A = 1 000 kg C = ? kg
wA = 0,10 WC = 0,50
Évaporateur
TA = 20 °C TC = 100 °C
HA = ? HC = ?

Figure 9.11. Schéma de l’évaporation discontinue d’un jus sucré.

• Base de calcul : pour 1 000 kg de solution sucrée à évaporer


Soient A, V et C, les masses respectives de l’alimentation, de l’évaporat et du
concentrat et wA, wV et wC les titres massiques en sucre correspondants.
a- Masse d’eau éliminée
Le bilan-matière s’établit globalement et par rapport au soluté.
Bilan global : A = V + C = 1 000 (9.13)

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444 Principes fondamentaux du génie des procédés et de la technologie chimique

Bilan par rapport au sucre : A wA = V wV + C wC (9.14)


Comme l’évaporat ne contient pas de sucre (wV = 0) et, d’après l’équation 9.14 :
A wA 1 000 × 0,10
C= = = 200 kg.
wC 0,50
D’après l’équation 9.13, V = 1 000 – 200 = 800 kg.
La quantité d’eau évaporée est donc de 800 kg.

b- Quantité d’énergie fournie


Le bilan thermique se traduit par l’égalité entre la somme des quantités de
chaleur entrantes et la somme des quantités de chaleur sortantes.
HA + Happ = HV + HC
Si l’on prend 20 °C pour origine des températures, l’enthalpie apportée par la
solution sucrée influente est nulle (H A = 0).
La quantité de chaleur apportée pendant l’opération (Happ), va servir à :
––porter l’alimentation de 20 à 100 °C et cette enthalpie sensible est égale à :
H C = A C p (TC - TA ) = 1 000 × 3,85 × (100 – 20) ⇒ HC = 308 000 kJ ;
––vaporiser l’eau à 100 °C. Cette enthalpie est déduite de la formule donnée :
Hv = V lv avec lv = 2 529 – 2,72 t = 2 529 – 2,72 × 100 = 2 257 kJ.kg–1.
Donc :
HV = 800 × 2 257 = 1 805 600 kJ.
La quantité de chaleur totale apportée est donc égale à : Happ = 308 000 +
1 805 600 = 2 113 600 kJ.

c- Quantité de vapeur de chauffage consommée


2 113 600
Une quantité de 1 kg de vapeur fournit 2 740 kJ. Donc, il faut utiliser
2 740
= 771,4 kg de vapeur de chauffage pour réaliser l’opération.

2. Bilans thermiques dans les productions


chimiques
■■Exercice n° 9.14
On neutralise 4 kg d’hydroxyde de sodium dissous dans 50 kg d’eau par une
solution aqueuse d’acide chlorhydrique à 20 % (titre massique). Calculer :
––l’élévation de température du milieu réactionnel ;
––la quantité de chaleur à éliminer par la double enveloppe du réacteur si l’on
veut maintenir la température du milieu à 20 °C et la masse d’eau de refroi-
dissement à faire circuler dans la double enveloppe du réacteur pour main-

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Bilans thermiques 445

tenir une différence de température entre l’entrée des réactifs et la sortie des
produits de 10 °C.
L’enthalpie de neutralisation est de – 56,43 kJ.mol–1 de HCl et les capacités ther-
miques moyennes de la solution de NaCl et d’eau sont respectivement de 3,76 et
4,18 kJ.kg–1.K–1.

■■Corrigé

4 kg de NaOH
50 kg de H2O x kg de HCl à 20 %
T1 = 20 °C
m kg de H2O


m kg de H2O

Solution aqueuse de NaCl


T2 = ?

Figure 9.12. Schéma de la neutralisation de l’hydroxyde de sodium par l’acide chlo-


rhydrique.

• Base de calcul : pour 4 kg d’hydroxyde de sodium neutralisé


• Équation de réaction
H+ + Cl– + Na+ + OH– → Na+ + Cl– + H2O
36,5 40 58,5 18
• Élévation de température
4 000
Une masse de 4 kg de NaOH contient = 100 mol de NaOH pur.
40
D’après l’équation de réaction, il faut utiliser 100 mol de HCl pur (m = 100 ×
36,5 = 3 650 g = 3,65 kg) pour neutraliser cette quantité de matière. Compte tenu
3, 65
de la composition de l’acide utilisé, la masse de HCl 20 % est de = 18,25 kg.
0, 20
Après neutralisation, la masse de la solution aqueuse de NaCl est de : 4 + 50 +
18,25 = 72,25 kg de solution saline.
L’enthalpie libérée pendant la neutralisation est de – 56,43 kJ.mol–1 de HCl, soit
– 56,43 × 100 = – 5 643 kJ.
Dans des conditions adiabatiques, la quantité de chaleur libérée pendant la réac-
tion va augmenter l’enthalpie sensible du milieu : DHs = – DH r = 5 643 kJ =
DH s 5 643
msol cpsol DT ⇒ DT = = = 20,8 °C.
m sol c p 72,25 × 3,76
sol

La température finale est donc de T2 = 20 + 20,8 = 40,8 °C.

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