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2.structures en Acier

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STRUCTURES EN ACIER

Bibliographie

• Calcul des structures métalliques selon l'eurocode 3


J. MOREL
Eyrolles

• Constructions en acier et en bois


LtCol IMM GORIS
Ecole Royale Militaire

• Traité de génie civil - Volume 10 / Construction métallique


M.A. HIRT - R. BEZ
Presses Polytechniques et Universitaires Romandes

• Constructions et charpentes métalliques


C. Vanaudenhove
ECAM
ELEMENTS DE CALCUL DES SECTIONS FLECHIES SUIVANT
EUROCODE 3

1. Cours RDM 1ère

◦ Calcul de résistance.
▪ Charges majorées : x 1,5
M max
▪ On imposait (pour une section symétrique) : σ max= ≤σlimite avec
W el
2
σlimite =24 kN /cm pour l'acier de construction S 235.

◦ Calcul de la flèche : pas de majoration des charges.

2. Eurocode 3

a) Charges
Voir Partie « Notions générales ».

b) Classification des sections

▪ Les sections sont classées en 4 classes en fonction de différents critères (tenant


notamment compte des risques d'instabilité), classes allant de la classe 1 (la +
performante) à la classe 4 (la – performante).
▪ Cette classification dépend également de la qualité de l'acier utilisé : un même
profilé peut se trouver classé de façon différente suivant l'acier utilisé.

▪ Profilés marchands :
Les classes sont données dans les catalogues.

▪ Profilés reconstitués soudés (PRS)


• On déterminera la classe de l'aile et la classe de l'âme . La classe du profilé sera
la plus défavorable (celle de chiffre le plus élevé) des 2.
• La qualité de l'acier utilisé intervient dans cette détermination via ε : ε=
f y étant la limite d'élasticité de l'acier utilisé.
235
fy
,

• Pour déterminer la classe de l'aile, il faut connaître t f et c :


c
◦ Si ≤9 ε → classe 1
tf
c
◦ Si 9 ε< ≤10 ε → classe 2
tf
c
◦ Si 10ε< ≤14 ε → classe 3
tf
• Pour déterminer la classe de l'âme, il faut connaître d et t w :
d
◦ Si ≤72 ε → classe 1
tw
d
◦ Si 72 ε< ≤83 ε → classe 2
tw
d
◦ Si 83ε< ≤124 ε → classe 3
tw

c) Contrôle de la résistance

• Moment fléchissant uniquement (M)

En l'absence d'effort tranchant, le moment fléchissant M dans chaque section


transversale, doit rester inférieur ou égal au moment résistant M R .
Il faut M ≤M R avec :
◦ M R =M Rpl =W pl . f y pour les sections de classe 1 ou 2
avec :- W pl = module de flexion plastique = 2 x le moment statique de la
1/2 de la section (pour une section symétrique), donné dans
les catalogues des profilés marchands ou à calculer pour un
PRS.
- f y : limite d'élasticité de l'acier utilisé.
◦ M R =M Rel=W el . f y pour les sections de classe 3
avec :- W el = module de flexion élastique.
- f y :limite d'élasticité de l'acier utilisé.

• Effort tranchant (V)

L'effort tranchant V dans chaque section transversale doit rester inférieur ou égal
à l'effort tranchant résistant V pl .
Il faut V ≤V pl =0,58 f y Avz
avec:- Avz = A−2bt f +(t w +2r) t f pour les profilés marchands (donné dans
les catalogues.
- Avz =(h−2t f )t w pour les PRS.

• Moment fléchissant + effort tranchant (M+V)

Le moment résistant plastique M Rpl d'une section transversale est réduit par la
présence de cisaillement.
Si l'effort tranchant est faible ( V ≤0,5V pl ), cette réduction est négligeable et
on impose comme précédemment : M ≤M Rpl .
Si par contre, l'effort tranchant est important ( V >0,5V pl ), il y a lieu d'en tenir
ρ A2v
compte et on impose : M ≤M V =(W pl − )fy
4t w
2
2V
avec :- ρ=( −1)
V pl
- Av =ht w

d) Calcul de la flèche

Inchangé
POUTRES D'EGALE RESISTANCE A LA FLEXION
PRINCIPE DE CALCUL (MODE ELASTIQUE)

1. Introduction

◦ Généralement, le moment fléchissant varie d'un point à l'autre d'une pièce fléchie. Si l'on
maintient partout la même section conditionnée par la valeur maximum du moment
fléchissant, le matériau est sous-utilisé sauf là où précisément, le moment fléchissant est
maximum. En fait, σ max=Mv/ I (et σ ' max =Mv ' / I ) sera égal à σlimite ( σ ' limite )
uniquement dans la section où M est maximum. Cela conduit bien évidemment à un
gaspillage de matériau particulièrement important lorsque les poutres ont une grande
portée.
◦ Si l'on veut maintenir σ max ( σ ' max ) constant et égal à σlimite ( σ ' limite ), il faut
faire varier le module de flexion W (W') avec la valeur de M. En fait, il faudra le
diminuer quand M diminue, de manière à avoir idéalement dans chaque section :
σ max=σlimite (et σ ' max =σ ' limite )
◦ Pour atteindre cet objectif, on fera varier la section de la poutre en faisant varier sa
hauteur, sa largeur, la largeur et/ou l'épaisseur des ailes. Dans le cas de profilés
métalliques, on peut également envisager de souder des plats sur les ailes.

2. Variation de la hauteur de construction

a. Poutre reposant sur 2 appuis d'extrémité, de section rectangulaire, sollicitée par une
charge uniformément répartie

On va faire varier la hauteur y en fonction de l'abscisse x et considérer que y = h là


où M est max.
Et :
Poutre d'égale résistance à la flexion = poutre telle qu'en chaque section :
σ max=σlimite .

On a :
2 2
plx px plx− px
◦ M= − =
2 2 2
M (x) by
2
3p(lx−x 2)
Or : σ max ( x)= et : W = → σ max ( x)=
W 6 by 2
pl 2
2
pl 8 3pl2
◦ M max =M c = et σ max (C )= 2 = =σ limite
8 bh 4bh2
6
◦ Et puisque on doit avoir partout : σ max=σlimite =σmax (C ) , il vient :
3p(lx−x 2 ) 3pl 2 2h
= → y= √ lx−x 2
by 2 4bh 2 l

b. Poutre reposant sur 2 appuis , de section rectangulaire, sollicitée par une charge
ponctuelle centrée F

▪ En suivant un raisonnement analogue à celui développé au point précédent , il vient

que : y=h
2x
l√ .

3. Poutre en I avec plats soudés sur les ailes

◦ Données :
▪ poutre de 10 m de long
▪ charge (majorée, poids propre inclus) de 8 kN/m
▪ on impose : σlimite = 20 kN/cm2
▪ profilé HEA 180
▪ plats de 1 cm d'épaisseur et de 16 cm de large
◦ On demande de composer la poutre la + économique.

2
pl 8. 10
2
M max 10000
◦ M max = = =100 kNm → W ≥ σ = =500 cm3
8 8 limite 20
→Il faudra renforcer le profilé car son module de flexion est insuffisant :
3 3
W HEA180 =296,3 cm <500 cm requis.

◦ Voyons si en soudant un plat de 16 cm de large et 1 cm d'épaisseur sur chaque aile, le


module de flexion est suffisant.
W ( HEA180+2plats )=537 cm3>500 cm3 →ce sera OK

◦ Longueur de renforcement
Tant que M max≤M (résistant HEA180) →HEA180 OK
Dés que M max >M (résistant HEA180) , le profilé doit être renforcé
M (résistant HEA180) =W HEA180 . σlimite =293,6 . 20=5872 kNcm=58,72 kNm
Il faudra renforcer le profilé si : M ( x )≥M (admissible HEA180 ) → Or M(x) = 40x – 4x2 → On
doit résoudre l'inéquation : 40 x−4x 2≥58,72
◦ On trouve : 1,78≤x≤8,22 →il faut donc renforcer le profilé entre 1,78 et 8,22 m .

◦ Voir également résolution avec RDM 6 flexion


RESISTANCE A UN EFFORT NORMAL

Af
• N max = γ Ry

avec :
◦ A : section d'acier
◦ fy : limite d'élasticité
◦ γR =1,1

• Remarque : si l'effort normal est un effort de compression, il faut encore bien entendu
contrôler le flambement.

• Assemblage métallique déforcé par des trous :

Anet
N max =0,9 f u
1,25

avec :
◦ Anet = section nette (section – les trous)
◦ fu : contrainte de rupture
LES ASSEMBLAGES – GENERALITES

1. Rôle des assemblages

◦ Un assemblage est un dispositif permettant de réunir et de solidariser plusieurs pièces


entre elles, en assurant la transmission et la répartition des diverses sollicitations entre
les pièces.

◦ On notera d'emblée qu'étant donné les particularités géométriques des pièces à


assembler, des pièces intermédiaires (goussets, cornières, platines, ...) sont souvent
requises et que l'on doit également avoir parfois recours à des modes d'assemblage
différents pour assembler des pièces.

◦ La figure ci-dessus représente un exemple d'assemblage rigide (encastrement) d'une


poutre IPE sur un poteau HEB.
Sont utilisés pour réaliser cet assemblage :
▪ 2 modes d'assemblage : la soudure pour la fixation de la poutre à la platine, des
boulons pour la fixation de la platine au poteau,
▪ des pièces intermédiaires : la platine et les raidisseurs qui renforcent le poteau au
niveau de l'assemblage réalisé.

2. Classification en fonction de la nature des éléments assemblés

◦ On distingue 3 grandes familles d'assemblages en fonction de la nature des éléments


assemblés :
▪ les assemblages de type A → assemblages de pièces qui ne jouent pas le même rôle
constructif (cas par exemple d'une poutre avec un poteau),
▪ les assemblages de type B → assemblages de pièces qui jouent le même rôle
constructif, ce sont des assemblages de continuité, de prolongation dune mêmme
pièce,
▪ les assemblages de type C → assemblages avec les appuis.

3. Classification en fonction de la rigidité

◦ On distingue :
▪ les assemblages articulés qui transmettent uniquement les efforts normaux et
tranchants mais qui sont incapables de transmettre un moment,
▪ les assemblages rigides qui outre les efforts normaux et tranchants transmettent les
moments fléchissants → fonctionnent comme des encastrements,
▪ les assemblages semi-rigides.

◦ Différents diagrammes des moments fléchissants pour une poutre fixée à 2 poteaux
suivant la rigidité de l'assemblage

▪ On voit assez clairement sur ces diagrammes l'intérêt des assemblages semi-rigides
(moment en travée = moments sur appuis → bonne utilisation de l'acier de la poutre).

( Extrait de «Calcul des structures métalliques selon Eurocode 3 _ J. MOREL)

◦ Un assemblage sera considéré comme articulé, rigide ou semi-rigide suivant la façon


dont les éléments sont assemblés.
4. Classification en fonction des moyens d'assemblage

◦ Les principaux moyens d'assemblage sont :


▪ le rivetage (actuellement principalement utilisé pour la fixation de tôles minces
comme les bardages de façade),
▪ le boulonnage par boulons ordinaires,
▪ le boulonnage par boulons précontraints (boulons HR),
▪ le soudage,
▪ le collage .

◦ Le choix d'une de ces techniques d'assemblage dépend souvent de l'endroit où il faut


réaliser l'assemblage :
▪ En atelier, on accorde la préférence aux assemblages soudés parce que la section
n'est pas affaiblie par la présence de trous et parce que le soudage peut être effectué
dans de bonnes conditions.
▪ Sur chantier, on accorde en revanche la préférence aux assemblages boulonnés (par
boulons HR ou non) parce qu'il n'est pas facile de souder sous toutes les conditions
climatiques et parce que l'emploi de boulons permet un petit jeu de montage : les
trous qui sont réalisés d'avance en atelier, ne doivent pas nécessairement être ronds,
ils peuvent être oblongs.

5. Classification en fonction du mécanisme de fonctionnement

◦ Il n'existe que 2 mécanismes de fonctionnement pour les assemblages :


▪ le fonctionnement par obstacle : c'est le cas des assemblages par boulons ordinaires
dont les tiges font « obstacle » et empêchent toute séparation des éléments
assemblés ; ces tiges fonctionnent en cisaillement éventuellement accompagnés de
traction,
▪ le fonctionnement par adhérence : ce mode de fonctionnement concerne les
assemblages soudés et les assemblages réalisés par boulons HR ; la transmission des
efforts s'effectue par adhérence des surfaces des pièces en contact,
▪ le fonctionnement mixte : ce mode ce fonctionnement concerne les assemblages
boulonnés par boulons HR, dans lesquels les boulons assurent la transmission des
efforts par adhérence des pièces jusqu'à une certaine limite, qui lorsqu'elle est
dépassée fait fonctionner les boulons par obstacle et non par adhérence.

6. Remarque importante concernant les assemblages

Un assemblage constitue un point faible d'une structure. C'est pourquoi il est souvent
conseillé de surdimensionner les assemblages plutôt que les éléments de poutre . Si un
élément de poutre n'est pas assez résistant, ce fait sera constaté à temps par des déformations
excessives. En revanche, si c'est l'assemblage qui est trop faible, celui-ci se rompra sans
avertissement avec tous les risques que cela implique.
LES ASSEMBLAGES BOULONNES (PAR BOULONS ORDINAIRES)

1. Description des boulons ordinaires

◦ Les boulons utilisés en construction en acier sont désignés par la lettre M, suivie du
diamètre d en mm et, éventuellement de la longueur l b de la tige en mm . Dés que le
diamètre nominal est fixé, les autres caractéristiques sont connues. Voir tableau ci-
dessous.

◦ La qualité d'acier des boulons ordinaires est désignée par 2 chiffres : le premier chiffre
est égal au 1/100 de la contrainte de rupture en traction f ub , et la limite d'élasticité
f y est égale à 10 fois le produit des 2 chiffres (unité : MPa).

◦ Les 2 dernières lignes du tableau indiquent quels boulons il est conseillé d'utiliser en
fonction de l'épaisseur de la plus mince des tôles ou de la longueur des ailes des
cornières.

◦ La qualité d'acier la plus utilisée est la qualité 4.6 (tout au moins pour les boulons
ordinaires).

◦ Notons encore que dans le cas des boulons ordinaires, il n'y a aucun contrôle de l'effort
de serrage : les boulons ne sont soumis qu'à un serrage initial correspondant à l'effort
d'un homme appliquant sa pleine force sur une clé de serrage ordinaire.

2. Positionnement des boulons

◦ Pour les assemblages boulonnés ordinaires, l'EC 3 impose des prescriptions relatives au
positionnement des boulons qui sont totalement indépendantes des contrôles de
résistance.
◦ Il semble notamment évident que les trous de forage ne peuvent pas se trouver trop près
des bords des tôles, mais ils ne peuvent pas non plus en être trop éloignés, pour éviter
que de l'eau ou de la poussière ne s'infiltre.
◦ Les exigences de l'EC 3 sont résumées dans le tableau ci-dessous :

3. Dimensionnement

◦ Coefficients partiels de sécurité

▪ Résistance des boulons au cisaillement : γ Mb=1,25


▪ Résistance des boulons à la traction : γ Mb=1,5

◦ Assemblages sollicités en cisaillement

▪ Il faut vérifier :
• la résistance au cisaillement des boulons,
• la résistance à la pression diamétrale des pièces (si l'effort de cisaillement exercé
par un boulon sur les tôles est trop important, il peut déchirer les tôles
assemblées).
▪ Résistance des boulons au cisaillement par plan de cisaillement

A
• Pour les qualités 4.6, 5.6 et8.8 : F V =0,6. f ub . γ
Mb

A
• Pour les qualités 4.8, 5.8, 6.8 et 10.9 : F V =0,5. f ub . γ
Mb

avec: A= Ab (aire partie lisse) si plan de cisaillement dans la partie lisse


A= As (aire partie filetée) si plan de cisaillement dans la partie filetée
γ Mb=1,25
• Remarque : si on a 2 plans de cisaillement, F V doit évidemment être multilpié
par 2.

▪ Résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées

t
F B =2,5. α . f u . d . γ
Mb
e 1 p 1 1 f ub
avec : α = Min{ ; − ; ;1 }
3d0 3d 0 4 f u
– les 2 premières valeurs dépendent du positionnement des
boulons
– fu : contrainte de rupture de l'acier constitutif des pièces
assemblées ( f u=360 MPa pour l'acier S235, 430 MPa
pour l'acier S275, 510 MPa pour l'acier S355)
– t : épaisseur de la plus mince pièce assemblée.
F
On devra contrôler que F B≥F (repris par un boulon)=
nombre de boulons

◦ Assemblages sollicités à la traction

A
La résistance en traction d'un boulon vaut : F T =0,9. f ub . γ s (avec γ Mb=1,5 )
Mb

◦ Assemblages sollicités à la fois au cisaillement et à la traction

▪ Il faut faire le contrôle en traction comme indiqué au point précédent et avec la


combinaison « cisaillement + traction »
▪ Un boulon soumis à des efforts combinés de cisaillement V et de traction T doit
V T
satisfaire à la condition suivante : + ≤1
F V 1,4 F T
LES ASSEMBLAGES BOULONNES PAR BOULONS PRECONTRAINTS

1. Principe

◦ Dans le cas d'un assemblage avec boulons précontraints, c'est le frottement entre les
pièces assemblées qui empêche le déplacement, le glissement des pièces en question.

◦ Le comportement des assemblages avec des boulons précontraints est donc conditionné
par le frottement entre les pièces assemblées. Les pièces dans une première phase ne
peuvent glisser les unes par rapport aux autres et ne viennent donc pas en contact avec la
tige des boulons. Il est bien évident que le frottement entre les pièces est proportionnel à
la force de précontrainte des boulons et dépend également de l'état de surface des pièces
assemblées.

◦ Enfin, dans une deuxième phase, si l'on augmente l'effort tendant à séparer les pièces,
elles vont finir par glisser les unes par rapport aux autres et par se mettre en contact avec
les tiges des boulons. A partir de ce moment, l'assemblage fonctionne comme un
assemblage boulonné classique. Notons néanmoins que les boulons précontraints ne sont
pas conçus pour fonctionner de la sorte, c'est-à-dire pour fonctionner en « obstacle » en
cisaillement.

F p : effort de précontrainte axiale dans le boulon → effort qui pince les pièces entre
elles de manière à ce que l'assemblage se réalise par frottement ; c'est aussi en
vertu du principe de l'action et de la réaction l'effort de traction qui se développe
dans la tige du boulon.
F s : effort de cisaillement transmis par l'assemblage
μ :coefficient de frottement des pièces assemblées
→Il faut : F s≤μ F p (formule complète : V.P.L.)

2. Précautions constructives

◦ La tête des boulons ne doit pas poinçonner les pièces assemblées (d'où interposition
d'une rondelle).

◦ La force de précontrainte doit bien être appliquée à sa valeur de calcul (d'où l'importance
du couple de serrage et la nécessité d'employer des clés dynamométriques ou
pneumatiques - V.P.L.).
◦ Le coefficient de frottement μ doit correspondre à sa valeur de calcul. Cela nécessite
une préparation des surfaces qui sont classées comme suit :

3. Caractéristiques des boulons précontraints

◦ D'un point de vue géométrique, il y a peu de différence entre un boulon précontraint et


un boulon ordinaire.

◦ Différences par rapport aux boulons ordinaires


▪ La forme du filet est plus arrondie : cela est dû au fait que la tige d'un boulon
précontraint est en permanence sollicitée en traction. Grâce à un meilleur dessin du
filet, on réduit la concentration des contraintes.
▪ Comme il est nécessaire d'introduire une forte précontrainte et que celle-ci est
proportionnelle à la contrainte de rupture f ub de l'acier des boulons, il y a
évidemment intérêt à ce que cette dernière soit la plus élevée possible, c'est pourquoi
seuls les boulons de classes 8.8 et 10.9 sont autorisés pour les assemblages par
boulons précontraints (d'où également la dénomination « boulons à haute résistance
ou boulons HR » donnée aux boulons précontraints).
▪ Du fait que les boulons précontraints ne travaillent en principe pas comme obstacle,
les trous de forage peuvent être plus grands que pour les boulons ordinaires, ce qui
permet un plus grand jeu au montage.

◦ Force de précontrainte
L'effort de précontrainte autorisé dans les boulons vaut : F p=0,7 f ub . As
• A s : section résistante du boulon
• f ub : contrainte de rupture de l'acier du boulon (800 MPa pour les boulons de
classe 8.8, 1000 MPa pour les boulons de classe 10.9).

4. Serrage des boulons

◦ Il existe une relation entre l'effort de précontrainte et le couple de serrage à appliquer :


C=0,9 K.d.F p
avec :
▪ K : coefficient de frottement vis écrou au niveau du filet (= 0,2 : valeur moyenne),
▪ d : diamètre du boulon,
▪ Fp : effort de précontrainte.

◦ Pour effectuer le serrage, on utilise une clé dynamométrique manuelle ou pneumatique.

◦ Notons encore que dans un assemblage réalisé avec des boulons précontraints, le serrage
doit être effectué progressivement et dans un ordre préétabli.

5. Dimensionnement

◦ Assemblage sollicité au cisaillement - Résistance au glissement d'un boulon


précontraint ou boulon HR
k s. m.μ . F p
▪ La résistance au glissement F s d'un boulon HR vaut : F s= γ Ms avec :
• k s : coefficient dépendant de la dimension des trous de perçage
◦ = 1 :pour les trous à tolérances normales (1mm pour les boulons de
diamètres 12 et 14 mm, 2 mm pour les boulons de diamètres 16 à 24 mm,
3 mm pour les boulons de diamètres 27 mm et plus),
◦ = 0,85 : pour les trous surdimensionnés et oblongs courts
◦ = 0,7 : pour les trous oblongs longs.
• m : nombre de surfaces d'adhérence (surfaces en contact)
• μ : coefficient de frottement des surfaces en contact
• F p : effort de précontrainte appliqué au boulon
• γ Ms : coefficient de sécurité (valeur à l'ELU)
◦ = 1,25 : pour les trous à tolérances normales ainsi que pour les trous oblongs
dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort,
◦ = 1,4 : pour les trous surdimensionnés ainsi que pour les trous oblongs dont
le grand axe est parallèle à l'axe de l'effort.

◦ Assemblage sollicité simultanément au cisaillement et à la traction - Résistance au


glissement d'un boulon précontraint ou boulon HR

▪ si l'assemblage est sollicité à la fois au glissement et à la traction (soit F T l'effort


de traction), on a une diminution de la précontrainte estimée à 80% de l'effort de
traction F T ) et la résistance au glissement d'un boulon HR vaudra alors :
k s. m.μ .( F p−0,8 F T )
F s= γ Ms
LES ASSEMBLAGES SOUDES

1. Description – Généralités

◦ Un cordon de soudure est destiné à créer une continuité entre 2 pièces d'acier par un
apport d'acier en fusion qui est mélangé à du matériau de base localement fondu par
échauffement.

◦ Le soudage implique donc :


▪ L'existence d'une source de chaleur : les procédés à l'arc électrique sont les plus
couramment utilisés en construction métallique, les électrodes pouvant être fusible
ou non.
▪ Une aptitude du matériau à être soudé, appelée soudabilité.

◦ Différents paramètres limitatifs tels que :


▪ apparition de déformations géométriques dues aux effets de dilatation et de retrait,
▪ naissance de contraintes internes liées au phénomène susmentionné,
nécessitent des précautions particulières (V.P.L.).

◦ Le soudage présente par rapport au boulonnage, plusieurs avantages :


▪ Il assure la continuité de la matière et de ce fait, il garantit une bonne transmission
des sollicitations.
▪ Il dispense de devoir recourir à des pièces intermédiaires (platines, goussets,...).
▪ Il est plus esthétique et moins encombrant que le boulonnage.
▪ Il ne réduit pas la résistance des pièces assemblées par la présence de trous de
forage.
▪ Il permet la réalisation d'assemblages étanches.

◦ Il présente cependant différents inconvénients :


▪ Le métal de base doit être soudable.
▪ Le contrôle des soudures est nécessaire et coûteux.
▪ Le contrôle des soudeurs est aléatoire.
▪ Le soudage exige un matériel spécifique et du personnel qualifié.

◦ Notons encore que la soudure est le procédé d'assemblage le plus utilisé pour la
fabrication en atelier. Son emploi sur chantier est cependant moins répandu à cause des
conditions climatiques qui peuvent être parfois défavorables.

2. Techniques de soudage

◦ Voir site ffc.constructiv.be manuel F014CE.

3. Types de soudures et précautions recommandées

◦ Soudures bout-à-bout

▪ Pour faciliter la réalisation des cordons de soudure, il est recommandé de chanfreiner


les bords des tôles à assembler.
▪ Le choix de la forme et les dimensions des chanfreins dépendent de l'épaisseur des
tôles à assembler, de la possibilité de souder des deux côtés de la pièce et de la
nécessité de réduire la déformation angulaire (par exemple, soudure en double V à la
place d'une soudure en V afin de répartir l'échauffement sur les deux faces de la
pièce).

( Extrait de «Calcul des structures métalliques selon Eurocode 3 _ J. MOREL)

◦ Soudures d'angle

( Extrait de «Calcul des structures métalliques selon Eurocode 3 _ J. MOREL)

◦ Assemblages en T

( Extrait de «Calcul des structures métalliques selon Eurocode 3 _ J. MOREL)

4. Précautions constructives

◦ La fusion locale et le réchauffement du matériau de base lors du soudage vont provoquer


la dilatation locale des pièces. Au cours du refroidissement, le matériau réchauffé se
contractera dans toutes les directions provoquant une tendance du cordon de soudure à
rétrécir tant en longueur qu'en épaisseur, ce qui provoquera des déformations des pièces
de l'assemblage.
◦ En revanche, si la masse de matière froide autour de la soudure empêche celle-ci de se
contracter, il apparaîtra dans la soudure et les pièces assemblées des contraintes internes
appelées contraintes résiduelles de soudage.
◦ Il existe différentes méthodes permettant de limiter les effets néfastes du soudage :
• éviter d'assembler des pièces de trop grande différence d'épaisseur ;
• préchauffer les pièces pour réduire leur vitesse de refroidissement ;
• post-chauffer les pièces ;
• donner aux pièces des déformations contraires à celles qui seront produites par le
soudage, ..

5. Calcul des cordons de soudure

◦ Soudures bout-à-bout à pleine pénétration

La résistance du métal d'apport déposé lors du soudage étant supérieure ou égale à celle
du matériau des pièces assemblées, il n'est pas utile de contrôler la résistance de ces
cordons (les tôles rompront avant les cordons de soudure).

◦ Soudures d'angle et soudures à pénétration partielle

N √3
Il faut que : a Σ l≥β w γ Mw avec :
fu
▪ a :épaisseur de gorge du cordon,

Elle dépend de l'épaisseur des pièces à assembler

▪ l : longueur utile du cordon,


▪ N : effort pondéré appliqué à chaque cordon, supposé centré au milieu du cordon,
▪ βw et γMw : coefficients dépendant de la nuance de l'acier.
f y (MPa) f u (MPa) βw γ Mw
235 360 1
275 430 1,1
355 510 1,2

◦ Assemblages de pièces fléchies (cordons entre âme et semelles d'une poutre


reconstituée)

tw
Il faut que : a Σ l≥β w γ Mw (tw : épaisseur de l'âme)
2
COMPLEMENTS SUR LES ASSEMBLAGES

Voir Doc CM 1 et Doc CM 2


PANNES DE TOITURE – CALCUL EN ELASTICITE

1. Introduction

◦ La structure porteuse d'une toiture usuelle est constituée de pannes reposant sur les
traverses de cadres ou sur les fermes.
◦ Le rôle principal des pannes est de supporter la couverture et les charges appliquées à
celle-ci (neige, vent) et de les transmettre aux cadres ou aux fermes.
◦ Les pannes sont disposées dans le plan des versants, parallèlement à la ligne de faîtage.
◦ En plus de reporter les charges de la couverture, elles contribuent à assurer le
contreventement de la toiture (elles contribuent à assurer la stabilité transversale des
fermes et portiques).

2. Entraxe et portée des pannes

◦ L'entraxe des pannes (distance entre 2 pannes voisines), le plus souvent constant est
déterminé par la portée admissible des éléments de la couverture (donnée ainsi que le
poids propre dans les catalogues des fabricants), pratiquement de 1 m (plaques ondulées
en fibrociment) à 4 m (tôles profilées de couverture).
◦ De plus, lorsque les pannes reposent sur des fermes en treillis, elles doivent passer par
les noeuds supérieurs de ceux-ci.
◦ La portée des pannes correspond à l'entraxe des portiques ou fermes (de 5 m à 15 m).

3. Disposition et constitution des pannes

◦ Lorsque la toiture est plate, les pannes dont l'âme est verticale, sont fléchies suivant leur
axe fort. On utilise alors des profilés IPE qui conviennent bien à ce type de sollicitation.
◦ Lorsque la toiture est inclinée, on les dispose le plus souvent perpendiculairement au
versant et il en résulte qu'elles sont alors sollicitées en flexion oblique (flexion suivant
l'axe fort + flexion suivant l'axe faible). Les profilés HEA sont alors couramment
utilisés.
◦ Il est encore fait usage de profilés minces (tôles pliées à froid) de section en Z, U ou Σ.

4. Fixation des pannes aux fermes ou portiques

◦ Les pannes sont posées sur les fermes ou montants de cadre et assemblées par
boulonnage.
◦ Lorsque la toiture est inclinée, elles sont assemblées aux fermes par l'intermédiaire de
pièces en équerre appelées échantignoles, le but de ces pièces étant d'éviter le glissement
ou le basculement des pannes lors du montage.
5. Systèmes statiques

◦ On considère les appuis des pannes sur les fermes ou montants de cadre comme des
appuis simples.
◦ Le système statique des pannes peut être de plusieurs types : poutre simple (poutre sur 2
appuis d'extrémité), poutre cantilever ou poutre continue.

◦ La poutre simple présente les inconvénients d'une relative mauvaise utilisation de la


matière, mais aussi et surtout de flèches importantes.
◦ La poutre cantilever, fort utilisé dans le passé, est encore d'usage pour les pannes en
bois.
◦ La poutre continue est la solution la plus répandue. Les pannes peuvent être continues
sur toute la longueur d'une construction ou seulement sur 2 ou 3 travées en fonction de la
longueur de livraison des profilés (12 à 15 m).
◦ En cas de pannes continues sur 2 ou 3 travées, on veillera à ne pas disposer tous les
appuis d'extrémité au droit du même cadre, le but étant d'équilibrer les charges qui
agissent sur les différents cadres ou fermes. En cas de pannes continues, les premiers
cadres intermédiaires seront en effet plus chargés que les autres. On peut aussi pour
palier à cet inconvénient réduire l'entraxe des cadres extrêmes.

6. Liernes

◦ Afin de palier la flexion s'exerçant suivant l'axe faible des pannes (et tenant compte de la
faible inertie transversale des profils de pannes), on peut réduire leur portée en les reliant
entre elles par des liernes, situées à mi-portée ou au tiers de la portée.

7. Calcul

◦ Utilisation logiciel RDM 6 Flexion.


◦ Il faut :
▪ σ max (calculé avec charges majrées)≤ f y
portée
▪ f max ( calculé avec charges non majorées)≤ (exigence souvent la plus
200
déterminante dans le dimensionnement des pannes, car plus défavorable que la
condition de résistance).
◦ Charges à prendre en considération :
▪ Poids propre des éléments :
• poids propre panne : 6 daN /m2 en première estimation,
• poids propre couverture : dépend de la nature de la couverture (donnée fabricant,
± 18 daN/m² pour une couverture en amiante ciment, ± 10 daN/m² pour une
couverture en bac acier nervuré).
▪ Action du vent .
▪ Action de la neige : voir norme.
◦ L'entraxe des pannes dépend de la nature de la couverture et de la charge qu'elle
supporte.
PORTIQUES ET STRUCTURES POTEAUX – POUTRE

1. Portique

◦ Les bâtiments à portiques sont en général des structures de faible hauteur, comprenant
des poteaux et des traverses horizontales inclinées, liés par des assemblages résistants
aux moments (assemblages rigides).
◦ Les portiques à pieds de poteaux articulés sont en général préférés aux portiques à pieds
de poteaux encastrés.
◦ Calcul des efforts : utilisation logiciel RDM 6 Ossatures
◦ Table de pré-dimensionnement : voir Doc CM 3 Page 19.

2. Structures poteaux-poutre à pieds de poteaux articulés

◦ Les assemblages ne transmettent pas les moments fléchissants. Par suite, les poteaux
sont sollicités principalement exclusivement en compression, ce qui permet l'utilisation
de poteaux de plus faibles dimensions. Par contre, la poutre aura des dimensions plus
importantes (moment plus importants).
◦ Calcul des efforts : utilisation logiciel RDM 6 Ossatures
◦ Table de pré-dimensionnement : voir Doc CM 3 Page 22.

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