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Mali - Code Du Travail

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ACTES DE LA REPUBLIQUE DU MALI

LOIS
LOI N° 92 - 020 / PORTANT CODE DU TRAVAIL EN REPUBLIQUE DU MALI

L’Assemblée Nationale a délibéré et adopté en sa séance du 18 Août 1992

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE L.1 : La présente loi régit les relations de travail entre les travailleurs et les
employeurs exerçant leur activité professionnelle sur l’étendue de la République du Mali.
Est considéré comme travailleur, quels que soient son sexe et sa nationalité, toute personne
qui s’est engagée à mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération, sous la
direction et l’autorité d’une autre personne, physique ou morale, publique ou privée, laïque ou
religieuse, appelée employeur.
Pour la détermination de la qualité de travailleur, il ne sera pas tenu compte du statut
juridique de l’employeur ou du travailleur.
Les fonctionnaires, les magistrats, les membres des forces armées sont formellement exclus
de l’application des présentes dispositions.

ARTICLE L.2 : Les dispositions de la présente loi sont de plein droit applicables aux
contrats individuels en cours. Elles ne peuvent être une cause de rupture du contrat ni
entraîner la réduction des avantages de toute nature, individuels ou collectifs, acquis par les
travailleurs en service à la date de leur publication.

ARTICLE L.3 : Au sens du présent code on entend par entreprise une organisation de forme
juridique déterminée, propriété individuelle ou collective, employant des travailleurs sous
l’autorité d’un organe investi du pouvoir de direction et ayant pour objet une activité
commune d’ordre généralement économique, destinée à la production ou la vente de biens ou
à la prestation de services déterminés.

- L’entreprise peut comprendre un ou plusieurs établissements.

- Chaque établissement constitue une unité technique composée d’un groupe de personnes
travaillant en commun en un lieu déterminé sous une même autorité directrice.

- Un établissement unique et indépendant constitue à la fois une entreprise et un


établissement.

- L’établissement peut ne comporter qu’un seul travailleur.

ARTICLE L.4 : Le droit au travail et à la formation est reconnu à chaque citoyen.


ARTICLE L.5 : Dans les entreprises les travailleurs bénéficient d’un droit à l’expression sur
le contenu, les conditions d’exercice et l’organisation du travail à travers les institutions
représentatives des travailleurs.

ARTICLE L.6 : Le travail forcé ou obligatoire est interdit de façon absolue.


Le terme “travail forcé ou obligatoire” désigne tout travail ou service exigé d’un individu
sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de
plein gré.

Toutefois, le terme “travail” ou “obligatoire” ne comprend pas :

1 - Tout travail ou service exigé en vertu des lois sur le service militaire obligatoire et
effectué dans un cadre exclusivement militaire ;

2 - Tout travail d’intérêt public exigé en vertu des dispositions législatives portant
organisation de la défense, création d’un service national, ou participation au développement ;

3 - Tout travail, service ou secours exigé dans les cas de force majeure, c’est-à-dire en cas de
guerres, sinistres ou menaces de sinistres tels qu’incendies, inondations, tremblement de terre,
cyclones, épidémies, épizooties, famines, invasions d’animaux, d’insectes ou de parasites
nuisibles et en général, toute circonstance mettant en danger ou risquant de mettre en danger,
la vie ou les conditions normales d’existence de l’ensemble ou d’une partie de la population ;

4 - Tous travaux décidés par une collectivité locale dans son ensemble visant à des tâches
d’intérêt direct pour cette collectivité et pouvant être considérés comme des obligations
civiques normales incombant aux membres de la collectivité à condition que la population
elle même ou ses représentants directs se soient prononcés sur le bien fondé de ces travaux ;

5 - Tout travail ou service exigé d’un individu comme conséquence d’une condamnation
prononcée par une décision judiciaire, à condition que ce travail ou service soit exécuté sous
la surveillance des autorités publiques, qu’il soit destiné à des réalisation d’intérêt public et
que ledit individu ne soit pas mis à la disposition de particuliers ou compagnies ou personnes
morales privées

TITRE II : DES RELATIONS DE TRAVAIL

CHAPITRE I : DE L’APPRENTISSAGE ET DE LA FORMATION

SECTION I : DU CONTRAT D’APPRENTISSAGE

ARTICLE L.7 : Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail de type particulier par
lequel un employeur s’engage, outre le versement d’une allocation d’apprentissage, à assurer
une formation professionnelle méthodique et complète, dispensée dans l’entreprise et
éventuellement dans un centre de formation d’apprentis, à un jeune travailleur qui s’oblige,
en retour, à travailler pour cet employeur pendant la durée du contrat.
Le contrat d’apprentissage doit être constaté par écrit et un des exemplaires déposé à
l’inspection du travail dans le ressort de laquelle se trouve le lieu de l’apprentissage.
A défaut du respect de ces deux règles de forme le contrat est considéré comme un contrat de
travail à durée indéterminée.
Les autres conditions de forme et de fond, les effets du contrat d’apprentissage, les cas et les
conséquences de sa résiliation, les mesures de contrôle de son exécution, les allègements de
charges sociales pour les employeurs ainsi que les catégories d’entreprises dans lesquelles
sera imposé un pourcentage d’apprentis par rapport au nombre total de travailleurs, sont fixés
par décret.

ARTICLE L-8 : L’employeur délivre, à la fin de l’apprentissage, un certificat constatant


l’exécution du contrat.
L’apprenti, dont le temps d’apprentissage est terminé passe un examen devant l’organisme
désigné après arrêté conjoint du Ministre chargé du travail et de celui chargé de la formation
professionnelle.
Il est délivré à l’apprenti, qui a subi l’examen avec succès, un certificat d’aptitude
professionnelle.

SECTION II : DE LA FORMATION ET DES STAGES

ARTICLE L.9 : Le contrat de travail, ou ultérieurement un avenant à ce contrat, peut prévoir


une formation professionnelle en alternance ou en formation continue ou un stage. Les
objectifs et la durée de la formation ou du stage ainsi que la rémunération doivent être
expressément indiqués.
A l’échéance du terme de la formation le contrat de travail se poursuit, sauf si cette formation
n’a pas été concluante.
Dans le cadre des stages les jeunes diplômés sans emploi peuvent se voir proposer un contrat
de travail de type particulier appelé “contrat qualification”. Tous les contrats ou avenants
susvisés doivent être constatés par écrit. Un décret fixera les modalités d’application du
présent article.

ARTICLE L.10 : Des congés non rémunérés d’éducation ou de formation syndicale peuvent
être accordés aux travailleurs sur leur demande. Ces périodes de congé sont assimilées à des
périodes de travail effectif pour le calcul des congés payés, le droit aux prestations familiales
et le calcul de l’ancienneté du travailleur dans l’entreprise.

ARTICLE L.11 : Des congés de formation sont accordés aux travailleurs désignés pour
suivre des stages de formation ou de perfectionnement compris dans le plan de formation de
l’entreprise dans laquelle ils exercent leur activité. La durée de ces congés ne peut être
imputée sur la durée du congé annuel et est assimilée à une période de travail pour la
détermination des droits des intéressés en matière de congé annuel. Elle est également prise
en considération pour le calcul de l’ancienneté du travailleur dans l’entreprise.
Sous réserve de dispositions contractuelles ou conventionnelles plus favorables et des
dispositions réglementaires fixant les conditions de rémunération des stages à l’étranger, les
salariés bénéficient, pendant la durée du stage du maintien, à la charge de l’employeur, de
leur rémunération antérieure et des avantages qui y sont attachés.

ARTICLE L.12 : Lorsque le travailleur bénéficie d’une formation ou d’un perfectionnement


professionnel entraînant des charges supportées par l’employeur, il peut être stipulé que le
travailleur sera tenu de rester au service de l’employeur pendant un temps minimum en
rapport avec le coût de la formation ou du perfectionnement professionnels, mais qui ne peut,
en aucun cas, excéder quatre ans. Cette convention sera constatée par écrit et sera
immédiatement déposée à l’inspection du travail. Le travailleur qui n’aura pas respecté cette
obligation sera tenu au remboursement des frais engagés par l’employeur pour sa formation et
son perfectionnement, en proportion de la période non travaillée par rapport à la totalité du
temps minimum de service souscrit dans la convention.

CHAPITRE II : DU CONTRAT DU TRAVAIL

SECTION I : GENERALITES

ARTICLE L.13 : Le contrat individuel de travail est la convention en vertu de laquelle une
personne s’engage à mettre son activité professionnelle moyennant rémunération sous la
direction et l’autorité d’une autre personne appelée employeur.

ARTICLE L.14 : Les contrats sont passés librement.


Toutefois :

1 - Un contrat de travail conclu avec un mineur n’est valable que si son engagement a été
autorisé par écrit par son père, ou, à défaut, la personne détenant la puissance paternelle et s’il
n’est pas soumis à l’obligation scolaire,

2 - Un décret pourra en fonction des nécessités économiques, démographiques, sociales ou


sanitaires, interdire ou limiter les possibilités d’embauche des entreprises ou organiser des
compensations en main d’œuvre entre les régions.

ARTICLE L.15 : Quels que soient le lieu de la conclusion du contrat et la résidence de l’une
ou l’autre partie, tout contrat de travail conclu pour être exécuté en République du Mali, est
soumis aux dispositions de la présente loi. Son existence est constatée, sous réserve des
stipulations de l’ARTICLE L.26, dans les formes qu’il convient aux parties contractantes
d’adopter. La preuve peut être rapportée par tous moyens.
Le contrat écrit est exempt de tous droits de timbre et d’enregistrement.

ARTICLE L.16 : Le travailleur doit toute son activité professionnelle à l’entreprise, sauf
dérogation stipulée au contrat.
Toutefois, il lui est loisible, sauf convention contraire, d’exercer en dehors de son temps de
travail, toute activité à caractère professionnel, non susceptible de concurrencer l’entreprise
ou de nuire à la bonne exécution des services convenus.

ARTICLE L.17 : Est nulle toute clause d’un contrat portant interdiction pour le travailleur
d’exercer une activité quelconque à l’expiration du contrat.
Toutefois, il peut être stipulé d’accord parties qu’en cas de rupture du contrat de son fait, ou
de licenciement pour faute lourde, le travailleur ne pourra, pendant une durée de six mois
maximum et dans un rayon de 15 kilomètres autour du lieu d’emploi, exercer une activité de
nature à concurrencer l’employeur en s’inspirant de méthodes ou en utilisant toute
information acquise dans l’établissement.

SECTION II : DE LA NATURE, DE LA CONCLUSION ET DE L’EXECUTION DU CONTRAT


SOUS SECTION I : DE LA NATURE DU CONTRAT

ARTICLE L.18 : Le contrat de travail à durée déterminée est un contrat dont la durée est
précisée à l’avance suivant la volonté des parties.
Un contrat de travail passé pour l’exécution d’un ouvrage déterminé ou la réalisation d’une
entreprise dont la durée ne peut être préalablement évaluée avec précision, est assimilé à un
contrat à durée déterminée. Un contrat dont le terme est subordonné à un événement futur et
certain, dont la date n’est pas exactement connue, est également assimilé à un contrat à durée
déterminée.

ARTICLE L.19 : Tout contrat de travail qui ne répond pas aux définitions du contrat à durée
déterminée, du contrat d’apprentissage, du contrat qualification ou du contrat d’engagement à
l’essai doit être considéré comme un contrat à durée indéterminée.

SOUS SECTION II : DU CONTRAT A DUREE DETERMINEE

ARTICLE L.20 : Le travailleur ne peut renouveler plus de deux fois un contrat à durée
déterminée avec la même entreprise. La continuation des services en dehors du cas prévu à
l’alinéa précédent constitue de plein droit l’exécution d’un contrat de travail à durée
indéterminée. Les dispositions ci-dessus ne s’appliquent pas :

1) au travailleur engagé à l’heure ou à la journée pour une occupation de courte durée


n’excédant pas une journée ;

2) au travailleur saisonnier engagé pour la durée d’une campagne agricole, commerciale,


industrielle ou artisanale ;

3) au travailleur engagé en complément d’effectif pour exécuter des travaux nés d’un surcroît
d’activité de l’entreprise ;

4) au travailleur engagé pour assurer le remplacement provisoire d’un travailleur de


l’entreprise en suspension légale de contrat de travail ;

5) au travailleur des entreprises relevant d’un secteur d’activité dans lequel il est d’usage de
ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée par
le travailleur et du caractère par nature temporaire de cet emploi. La liste de ces secteurs
d’activité ou de ces emplois est fixée par arrêté.

Les conditions d’emploi des travailleurs susmentionnés et les modalités d’application du


présent article sont fixées par décret.

ARTICLE L.21 : Le contrat de travail à durée déterminée doit être constaté par écrit. A
défaut d’écrit il est présumé conclu pour une durée indéterminée. Le contrat à durée
déterminée ne peut être conclu pour une durée supérieure à deux ans. Le contrat à durée
déterminée conclu pour la réalisation d’un ouvrage déterminé n’est pas soumis à la limite
maximale précitée mais, dans ce cas, il ne peut être renouvelé.
Le contrat à durée déterminée de plus de trois mois doit être déposé par l’employeur à
l’inspection du travail du ressort avant tout commencement d’exécution du contrat.
ARTICLE L.22 : Le contrat de travail à durée déterminée ne peut avoir pour objet de
pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise.

ARTICLE L.23 : Il est interdit de recourir à un contrat à durée déterminée dans les six mois
qui suivent un licenciement pour motif économique en ce qui concerne les postes supprimés à
la suite de ce licenciement, sauf si la durée du contrat, non susceptible de renouvellement
n’excède pas trois mois.

ARTICLE L.24 : Lorsque les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas à


l’issue d’un contrat de travail à durée déterminée le travailleur a droit, à titre de complément
de salaire, à une indemnité destinée à compenser la précarité de sa situation. Le taux de cette
indemnité, calculée sur la base du montant de la rémunération totale brute due au travailleur
pendant la durée du contrat, est fixé par voie de convention ou accord collectif de travail à
défaut le taux minimum est fixé par décret.
Cette indemnité n’est pas due :

a) dans les cas visés aux alinéas numérotés 1,2,4 et 5 de l’article L.20 ;

b) en cas de refus par le travailleur d’accepter la conclusion d’un contrat de travail à durée
indéterminée pour occuper le même emploi similaire assorti d’un salaire au moins égal ;

c) en cas de rupture anticipée du contrat due à l’initiative du travailleur ou à sa faute lourde.

ARTICLE L.25 : Il ne peut être mis fin avant terme à un contrat à durée déterminée qu’en
cas de faute lourde, d’accord des parties constaté par écrit ou de force majeure.

La méconnaissance par l’employeur des dispositions de l’alinéa précédent ouvre droit, pour le
travailleur, à des dommages intérêts d’un montant égal aux rémunérations qu’il aurait perçues
jusqu’au terme du contrat.

SOUS SECTION III : DU VISA DU CONTRAT DE TRAVAIL

ARTICLE L.26 : Tout contrat de travail nécessitant, du fait de l’employeur, l’installation des
travailleurs hors de la localité où ils résident au moment de la conclusion du contrat doit être,
après visite médicale de ceux-ci, constaté par écrit devant l’inspection régionale du travail du
ressort.
Les contrats des travailleurs étrangers seront, dans tous les cas, constatés par écrit et soumis
au visa de la direction nationale du travail.

ARTICLE L.27 : Les contrats mentionnés à l’article L.26 doivent être rédigés en langue
française, établis en quatre exemplaires et comporter les mentions suivantes :

- les nom, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, filiation, résidence, profession et
nationalité du travailleur,

- les nom, prénoms, ou raison sociale et adresse de l’employeur.


Lorsque le lieu d’emploi est distinct du lieu de la résidence du travailleur :

a) le lieu de provenance d’où le travailleur se rend, aux frais de l’employeur, au lieu d’emploi,
b) le lieu où le travailleur a le droit de se rendre en congé réglementaire et d’être rapatrié en
fin de contrat aux frais de l’employeur ;

- la nature et la durée du contrat,

- le ou les emplois que le travailleur sera appelé à tenir, ainsi que le ou les lieux où il sera
appelé à servir,

- le classement du travailleur dans la hiérarchie professionnelle, son salaire et ses accessoires


de salaire,

- la référence à la convention collective applicable aux parties ou, à défaut de convention


collective, la référence au texte réglementaire régissant la profession,

- les modalités d’application des dispositions légales concernant les voyages et les transports
lorsque la convention collective applicable aux parties ne contient aucune disposition à ce
sujet.

Lorsque le travailleur est logé par l’employeur :

- les dispositions relatives au logement, lequel devra répondre aux normes et conditions
fixées par voie réglementaire,

- la durée des congés payés et le mode de détermination de l’allocation afférente,


- les clauses particulières éventuelles convenues entre les deux parties.

ARTICLE L.28 : L’autorité compétente vise le contrat après avoir notamment :

- constaté la conformité du contrat aux dispositions légales, réglementaires et


conventionnelles,

- donné aux parties, éventuellement, lecture ou traduction du contrat,

- obtenu les signatures des deux parties contractantes ou, à défaut leur accord en présence et
certifiée par deux témoins.

ARTICLE L.29 : La demande de visa incombe à l’employeur. Le visa devra être obtenu
avant tout commencement d’exécution du contrat.
Si le visa est refusé, le contrat est nul de plein droit.
Si l’employeur omet, soit d’établir le contrat par écrit, soit de le soumettre au visa de
l’autorité, le travailleur aura le droit de faire constater la nullité dudit contrat et réclamer s’il y
a lieu, des dommages-intérêts.
Le rapatriement, dans les cas précisés ci-dessus, est supporté par l’employeur.
Si l’autorité compétente pour accorder le visa n’a pas fait connaître sa décision dans les
quinze jours qui suivent la réception de la demande, le visa sera réputé avoir été accordé.
Le refus de visa doit être motivé.

SOUS SECTION IV : DE L’ENGAGEMENT A L’ESSAI


ARTICLE L.30 : L’engagement à l’essai doit être expressément stipulé par écrit. Cet
engagement comporte :
- l’emploi et la catégorie professionnelle du travailleur

- la durée de l’essai qui, en principe, est égale à la durée du préavis, mais peut cependant être
plus longue dans la limite, renouvellement compris, d’un maximum de six mois :

a) pour tenir compte de la technique et des usages de la profession

b) pour les travailleurs débutants dans l’exercice de leur métier, l’engagement à l’essai est à
terme fixe, calculé de quantième à quantième. Les délais de route ne sont pas compris, le cas
échéant, dans la durée maximum de l’essai.
En cas de résiliation du contrat pendant la période d’essai ou à l’expiration de celle-ci, le
voyage retour du travailleur déplacé par l’employeur est supporté par celui-ci.

ARTICLE L.31 : Le travail exécuté pendant la période d’essai doit être payé au taux de la
catégorie professionnelle correspondant à l’emploi pour lequel le travailleur a été engagé.

ARTICLE L.32 : En cas d’engagement définitif, la période d’essai, renouvellement compris,


entre en compte pour la détermination des droits attachés à la durée des services dans
l’entreprise.

ARTICLE L.33 : Les dispositions des articles L.39 à L.59 inclus ne s’appliquent pas, sauf
convention contraire, aux contrats d’engagement à l’essai, qui peuvent être résiliés sans
préavis et sans que l’une ou l’autre des parties puisse prétendre à indemnité.

SECTION III : DE LA SUSPENSION DU CONTRAT

ARTICLE L.34 : Le contrat de travail est notamment suspendu :

1 - en cas d’obligations militaires ou de services civiques de l’employeur entraînant la


fermeture de son établissement,

2 - pendant la durée légale des obligations militaires ou civiques du travailleur,

3 - pendant la durée de l’absence du travailleur pour cause de maladie ou d’accident non


professionnel constaté par certificat médical. Cette durée est limitée à six mois, mais est
prorogée jusqu’à la date de remplacement du travailleur,

4 - pendant la période d’indisponibilité résultant d’un accident de travail ou d’une maladie


professionnelle,

5 - pendant la durée de la garde à vue ou de la détention du travailleur à condition que celle-ci


n’excède pas 6 mois,

6 - pendant la durée du chômage technique dans les conditions fixées à l’article L.35,
7 - pendant la grève et le ‘‘look out’’ si ceux-ci sont déclenchés dans le respect de la
procédure de règlement des différends collectifs,
8 - pendant la période de mise à pied,
9 - pendant la durée des congés payés et d’éducation ouvrière,

10 - pendant la durée du mandat électif au niveau local ou national ou de l’exercice d’une


fonction politique par le travailleur,

11 - pendant la durée du congé de maternité,


12 - pendant la période dite de veuvage pour la femme salariée dont le mari vient de décéder,

Cette suspension doit être demandée par écrit et être accompagnée d’une copie du certificat
de décès du défunt et d’une copie du certificat de mariage.
Elle ne peut excéder 4 mois et 10 jours.

13 - pendant la période de pélerinage aux lieux saints,


14 - pendant la durée des autorisations d’absence du travailleur requis pour les manifestations
culturelles et sportives organisées par l’Etat.

ARTICLE L.35 : Lorsque pour des raisons d’ordre économique, commandées par des
nécessités de l’entreprise ou résultant d’événements imprévisibles présentant le caractère de
force majeure, l’employeur décide de mettre en chômage temporaire tout ou partie de son
personnel, l’inspecteur du travail doit, au préalable, en être informé.
La durée de la suspension ne peut excéder trois mois.
Au delà de trois mois ou en cas de non acceptation par le travailleur des conditions de
suspension proposées, la rupture éventuelle du contrat est imputable à l’employeur.

ARTICLE L.36 : Dans les cas visés à l’article L.34 (1 et 2) l’employeur est tenu de verser au
travailleur, une indemnité assurant à celui-ci le montant de la rémunération qu’il aurait perçue
s’il avait travaillé et ce, dans la limite du préavis.

ARTICLE L.37 : Dans le cas visé à l’article L.34 (3), l’employeur doit indemniser le
travailleur selon les modalités suivantes :

a) pendant la première année de présence :

- indemnité égale au montant de sa rémunération pendant une période égale à celle du


préavis,

b) au delà de la première année de présence :

- indemnité égale à la moitié du montant de sa rémunération pendant la période d’un mois


suivant celle d’indemnisation à plein salaire.

ARTICLE L.38 : Dans les cas visés à l’article L.34, alinéas 5, 6, 7, 8, 10, 12, 13 et 14, la
suspension du contrat de travail est accordée sans paiement de salaire.

SECTION IV : DE LA RESILIATION DU CONTRAT

SOUS SECTION I : GENERALITES


ARTICLE L.39 : Le contrat de travail à durée déterminée ne peut cesser avant terme par la
volonté d’une seule des parties que dans les cas prévus au contrat, ou dans celui de faute
lourde laissée à l’appréciation de la juridiction compétente.
La rupture injustifiée du contrat par l’une des parties ouvre droit aux dommages-intérêts pour
l’autre partie.

ARTICLE L.40 : Le contrat de travail à durée indéterminée peut toujours cesser par la
volonté de l’une des parties. Cette résiliation est subordonnée à un préavis donné par la partie
qui prend l’initiative de la rupture.
Tout employeur qui désire licencier un travailleur engagé depuis plus de trois mois est tenu
d’informer l’inspecteur du travail du ressort par lettre recommandée comprenant les
indications relatives au travailleur et à l’employeur et le motif du licenciement.
L’inspecteur du travail dispose d’un délai de quinze jours pour émettre un avis.
En cas de contestation du ou des motif (s) du licenciement le travailleur peut se pourvoir
devant le tribunal du travail.
Le recours devant le tribunal du travail est suspensif de la décision de l’employeur.

SOUS SECTION II : DU PREAVIS

ARTICLE L.41 : En l’absence de conventions collectives ou de décrets en tenant lieu, la


durée du préavis est :

- de 8 jours pour le personnel payé à la journée ou à la semaine ;


- de 1 mois pour le travailleur dont le salaire est payé au mois ;
- de 2 mois pour les agents de maîtrise et assimilés ;
- de 3 mois pour les cadres et le personnel de direction.

Le contrat peut être rompu sans préavis en cas de faute lourde et sous réserve de
l’appréciation de la juridiction compétente.

ARTICLE L.42 : Pendant la durée du préavis, l’employeur et le travailleur sont tenus au


respect de toutes les obligations réciproques qui leur incombent.
L’inobservation du délai de préavis crée l’obligation pour la partie responsable de verser à
l’autre partie, une indemnité égale à la rémunération et aux avantages de toute nature dont
aurait bénéficié le travailleur durant le délai de préavis qui n’aura pas été effectivement
respecté.

ARTICLE L.43 : La partie qui prend l’initiative de rompre le contrat doit être en mesure de
prouver que le préavis a été notifié par écrit. Le préavis commence à courir à compter de la
date de cette notification. S’il s’agit d’un licenciement, la lettre de préavis doit en mentionner
le motif.
Les travailleurs chargés de responsabilités ne peuvent quitter leur emploi avant d’avoir rendu
leurs comptes.

ARTICLE L.44 : Pendant la période de préavis, qu’il s’agisse d’un licenciement ou d’une
démission, le travailleur est autorisé, après en avoir avisé son employeur, à s’absenter un jour
par semaine, pris globalement ou heure par heure, pour rechercher un nouvel emploi.
Ces jours d’absence, qui sont pris au gré du travailleur et qui, sur sa demande pourront être
bloqués à la fin de la période de préavis, n’entraîneront aucune réduction de sa rémunération.
En cas de licenciement, et, lorsque la moitié du préavis aura été exécutée, le travailleur qui
aura trouvé un nouvel emploi pourra, après en avoir avisé son employeur, quitter
l’établissement avant l’expiration du préavis sans avoir à payer l’indemnité pour
inobservation de ce délai.

ARTICLE L.45 : La partie à l’égard de laquelle l’une des obligations mentionnées aux
articles L.42 et 44 ne serait pas respectée ne pourra se voir imposer aucun délai de préavis,
sans préjudice des dommages - intérêts qu’elle jugerait bon de demander.

SOUS SECTION III : DU LICENCIEMENT POUR MOTIF ECONOMIQUE

ARTICLE L.46 : Tout licenciement individuel ou collectif effectué par un employeur, pour
un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du travailleur et résultant d’une
suppression ou transformation d’emploi ou d’une modification substantielle du contrat de
travail consécutive à des difficultés économiques ou à des mutations technologiques,
constitue un licenciement pour motif économique.

ARTICLE L.47 : Pour tenter d’éviter un licenciement pour motif économique l’employeur,
qui envisage un tel licenciement, doit réunir les délégués du personnel et rechercher avec eux
toutes les autres possibilités telles que la réduction des heures de travail, le travail par
roulement, le chômage partiel. Le procès verbal de cette réunion, dûment signé par les deux
parties, doit être immédiatement communiqué par l’employeur à l’inspecteur du travail lequel
dispose d’un délai de quinze jours, à dater de cette communication, pour exercer,
éventuellement, ses bons offices.

ARTICLE L.48 : Si, après l’échéance de ce délai de quinze jours, certains licenciements
pour motif économique étaient nécessaires, ceux - ci sont soumis aux règles suivantes :

1) L’employeur établit l’ordre des licenciements. Cet ordre tient compte, en premier lieu, des
travailleurs présentant des aptitudes professionnelles moindres pour les emplois maintenus.
En cas d’égalité d’aptitude professionnelle les travailleurs les plus anciens seront conservés.
L’ancienneté dans l’entreprise est majorée, pour établir cet ordre des licenciements, d’un an
pour le travailleur marié et d’un an pour chaque enfant à charge au sens de la législation sur
les prestations familiales.

2) L’employeur doit communiquer, par écrit, aux délégués du personnel, s’il en existe, la liste
des travailleurs qu’il se propose de licencier en précisant les critères qu’il a retenus.
Il convoque, dans les huit jours de la communication de cette liste, les délégués du personnel
pour recueillir leurs suggestions, lesquelles sont consignées dans le procès verbal de la
réunion.

3) Si l’employeur envisage de licencier pour motif économique un délégué du personnel, il


devra respecter la procédure spécifique à ces travailleurs.

4) Pour les autres travailleurs l’employeur peut, après la réunion des délégués du personnel
visée à l’alinéa 2, procéder au licenciement. Dans tous les cas la liste des travailleurs licenciés
et le procès verbal de la réunion susvisée sont immédiatement communiqués à l’inspecteur du
travail pour information.

5) Le travailleur licencié bénéficie, en dehors du préavis et de l’éventuelle indemnité de


licenciement, d’une indemnité spéciale, non imposable, payée par l’employeur et égal à un
mois de son salaire brut. Il bénéficie également, dans son ancienne entreprise et pendant deux
ans, d’une priorité d’embauche dans la même catégorie.

6) En cas de litige la charge de la preuve du motif économique et du respect de l’ordre des


licenciements incombe à l’employeur.
Les différends individuels du travail concernant la rupture du contrat de travail pour motif
économique doivent être examinés prioritairement par les juridictions du travail.

Un arrêté du Ministre chargé du travail fixe les modalités d’application du présent article.

ARTICLE L.49 : Si un plan de redressement est envisagé lors d’une procédure collective de
liquidation, le syndic ou l’administrateur pourra procéder à un licenciement pour motif
économique en respectant, à l’exception du premier alinéa de l’article précédent, les
paragraphes numérotés 1 à 5 de cet article.

ARTICLE L.50 : Les procédures des articles L.48 et 49 sont écartées en cas de protocole
amiable de départ librement et loyalement négocié entre l’employeur et le ou les travailleur (s).
L’employeur informe l’inspecteur du travail du protocole intervenu.

SOUS SECTION IV : DE LA RUPTURE ABUSIVE ET DU NON RESPECT DES FORMES DU


LICENCIEMENT

ARTICLE L.51 : La rupture abusive du contrat peut donner lieu à dommages-intérêts. La


juridiction compétente constate l’abus par une enquête sur les causes et les circonstances de la
rupture.
En cas de contestation l’employeur doit apporter la preuve de l’existence d’un motif légitime
de licenciement.
La rupture du contrat est notamment abusive dans les cas suivants :

- lorsque le licenciement est effectué sans motif légitime ou lorsque la motivation est inexacte

- lorsque le licenciement est motivé par les opinions du travailleur, son activité syndicale, son
appartenance ou non à un syndicat déterminé. Le montant des dommages-intérêts est fixé
compte tenu de tous les éléments qui peuvent justifier l’existence et déterminer l’étendue du
préjudice causé et notamment :

a) lorsque la responsabilité incombe au travailleur, du préjudice subi par l’employeur en


raison de l’inexécution du contrat,
b) lorsque la responsabilité incombe à l’employeur, des usages, de la nature des services
engagés, de l’ancienneté des services, de l’âge du travailleur et des droits acquis à quelque
titre que ce soit. Ces dommages-intérêts ne se confondent ni avec l’indemnité pour
inobservation de préavis, ni avec l’indemnité de licenciement auxquelles le travailleur peut
éventuellement prétendre.
ARTICLE L.52 : Si le licenciement d’un travailleur est légitime quant au fond mais survient
sans observation de la formalité de la notification écrite de la rupture ou de l’indication de son
motif, le tribunal doit accorder au travailleur, pour sanctionner l’inobservation des règles de
forme, une indemnité qui ne peut être supérieure à un mois du salaire brut du travailleur.

SOUS SECTION V : DE L’INDEMNITE DE LICENCIEMENT ET DE SERVICES RENDUS

ARTICLE L.53 : En cas de licenciement et de rupture de contrat pour cas de force majeure,
le travailleur ayant accompli dans l’entreprise une durée de service continue au moins égale à
un an, a droit à une indemnité distincte du préavis.
Cette indemnité est calculée en prenant la moyenne mensuelle de la rémunération perçue au
cours des douze derniers mois qui ont précédé le licenciement et, en appliquant à cette
rémunération moyenne les pourcentages suivants :

- 20% pour chacune des cinq premières années de travail


- 25% pour chaque année de la 6ème à la 10ème incluse,
- 30% pour chaque année au delà de la 10ème.

La rémunération à prendre en compte pour le calcul de cette indemnité englobe toutes les
prestations constituants une contrepartie du travail, à l’exclusion de celles représentant un
caractère de remboursement de frais. Dans le décompte effectué sur les bases indiquées ci-
dessus, il doit être tenu compte des fractions d’année. Cette indemnité n’est pas due si le
licenciement est motivé par une faute lourde du travailleur.

ARTICLE L.54 : En cas de démission, le travailleur qui compte au moins dix années de
services continus dans l’entreprise, aura droit à une indemnité de “services rendus”, calculée
sur les mêmes bases et dans les mêmes conditions que l’indemnité visée à l’article L.53.

ARTICLE L.55 : Les indemnités visées aux articles L.53 et 54 ne sont pas dues lorsque le
travailleur cesse définitivement son activité pour entrer en jouissance de sa pension de
retraite, ou de l’allocation de solidarité. Le travailleur perçoit, en ce cas, une indemnité de
départ à la retraite calculée sur les mêmes bases et dans les mêmes conditions que l’indemnité
visée à l’article L.53.

SOUS SECTION VI : DU DEBAUCHAGE ABUSIF

ARTICLE L.56 : Lorsqu’un travailleur ayant rompu abusivement un contrat de travail,


engage à nouveau ses services, le nouvel employeur est solidairement responsable du
dommage causé à l’employeur précédent dans les trois cas suivants :

1 - quand il est démontré qu’il est intervenu dans le débauchage,


2 - quand il a embauché un travailleur qu’il savait déjà lié par un contrat de travail,

3 - quand il a continué à occuper un travailleur après avoir appris que ce travailleur était
encore lié à un autre employeur par un contrat de travail.

Dans ce troisième cas, la responsabilité du nouvel employeur cesse d’exister si, au moment
où il a été averti, le contrat de travail abusivement rompu par le travailleur était venu à
expiration soit, s’il s’agit de contrat à durée indéterminée, par l’expiration du préavis, ou si un
délai de quinze jours s’était écoulé depuis la rupture dudit contrat.

SOUS SECTION VII : DE LA MODIFICATION DE LA SITUATION JURIDIQUE DE L’EMPLOYEUR

ARTICLE L.57 : S’il survient une modification dans la situation juridique de l’employeur,
notamment par succession, vente, fusion, transformation de fonds, mise en société, tous les
contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel entrepreneur
et le personnel de l’entreprise. Leur résiliation ne peut intervenir que dans les formes et aux
conditions prévues par la présente section.
La cessation de l’entreprise, notamment en cas de faillite ou de liquidation judiciaire, ne
dispense pas l’employeur d’observer les règles établies en matière de licenciement aux
articles L.40, 41, 42 et 53 ci-dessus. Les parties ne peuvent renoncer à l’avance au droit
éventuel de demander des dommages-intérêts en vertu des dispositions ci-dessus.

SOUS SECTION VIII : DE LA MODIFICATION DU CONTRAT

ARTICLE L.58 : L’employeur et le travailleur peuvent, au cours de l’exécution du contrat de


travail, en proposer la modification.
Si la proposition de modification du contrat présentée par le travailleur est substantielle et
qu’elle est refusée par l’employeur, le travailleur peut rompre le contrat de travail, mais cette
rupture lui est imputable.

Si la proposition de modification du contrat présentée par l’employeur est substantielle et


qu’elle est refusée par le travailleur, l’employeur peut rompre le contrat de travail mais cette
rupture lui est imputable et doit être opérée dans le respect des règles de procédure du
licenciement. Le licenciement, à la suite du refus de l’offre de modification n’est abusif que si
cette offre procède de l’intention de nuire ou d’une légèreté blâmable.
Si le travailleur accepte la modification celle-ci ne peut devenir effective qu’à l’issue d’une
période équivalente à la durée du préavis, dans la limite maximum d’un mois.

SOUS SECTION IX : DE LA DISPONIBILITE

ARTICLE L.59 : Le travailleur peut, sur sa demande, bénéficier d’une mise en disponibilité.
La mise en disponibilité est la position du travailleur qui, pour convenances personnelles, et
après y avoir été autorisé, cesse momentanément son service chez l’employeur.
Pendant cette période le travailleur ne bénéficie pas de son salaire et de ses accessoires, de ses
droits à l’avancement, à l’ancienneté, à la retraite et, d’une façon générale, des dispositions du
présent code. La mise en disponibilité revêt un caractère exceptionnel laissé à la seule
appréciation de l’employeur.

SOUS SECTION X : DE LA RETRAITE

ARTICLE L.60 : L’âge de la retraite est fixé à cinquante cinq ans. Les relations de travail
pourront néanmoins se poursuivre, d’accord parties, pendant une période qui ne pourra
excéder l’âge de soixante ans du travailleur.
Le départ à la retraite à partir de cinquante cinq ans, à l’initiative de l’une ou l’autre des
parties, ne constitue ni une démission ni un licenciement.

SOUS SECTION XI : DU CERTIFICAT DE TRAVAIL

ARTICLE L.61 : A l’expiration du contrat, l’employeur doit, sous peine de dommages-


intérêts, remettre au travailleur, au moment de son départ définitif de l’entreprise ou de
l’établissement, un certificat indiquant exclusivement la date de son entrée, celle de sa sortie,
la nature et les dates des emplois successivement occupés, la catégorie professionnelle de
classement de la convention collective dont le travailleur relève.
Si la remise du certificat de travail au travailleur n’est pas possible du fait du travailleur, le
certificat de travail est tenu à sa disposition par l’employeur. Ce certificat est exempt de tous
droits de timbre et d’enregistrement, même s’il contient la formule “libre de tout engagement”
ou toute autre formule ne constituant ni obligation ni quittance.
A peine de dommages-intérêts : l’employeur ne peut fournir des renseignements tendancieux
ou erronés sur le compte du travailleur.

CHAPITRE III : DU REGLEMENT INTERIEUR

ARTICLE L.62 : Un règlement intérieur est obligatoire dans toute entreprise industrielle,
commerciale et agricole employant au moins dix (10) salariés.

ARTICLE L.63 : Dans les entreprises comportant plusieurs établissements, il pourra être
établi, pour chaque établissement ou partie d’établissement un règlement annexe comportant
les dispositions particulières.

ARTICLE L.64 : Le règlement intérieur est établi par le chef d’entreprise. Son contenu est
limité exclusivement aux règles relatives à l’organisation technique du travail, à la discipline,
aux prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité et aux modalités de paiement de salaires.

ARTICLE L.65 : Le chef d’entreprise doit communiquer le projet de règlement intérieur aux
délégués du personnel, s’il en existe. Cette communication s’effectue sous forme de remise
aux délégués du personnel d’une copie du projet de règlement intérieur par tout procédé
permettant de certifier la communication et de lui donner date certaine.
Dans les quinze jours qui suivent la date de la réception de la copie du projet de règlement
intérieur, les délégués du personnel adressent, par écrit, leurs observations au chef
d’entreprise. L’absence de réponse dans le délai prescrit vaut acquiescement.

ARTICLE L.66 : A l’expiration du délai prévu à l’article L.65, le chef d’entreprise doit
adresser à l’inspecteur du travail, du ressort :

- le projet de règlement intérieur établi en double exemplaire, avec mention qu’une copie en a
été remise aux délégués du personnel et l’indication de la date de réception de cette copie par
les délégués du personnel,
- l’original, dûment signé par les délégués du personnel, des observations qu’ils ont
présentées et une copie desdites observations, certifiée conforme par l’employeur,
- un exposé, en double exemplaire, des considérations qui ont pu motiver le rejet par
l’employeur de tout ou partie de ces observations.
Dans le délai d’un mois, l’inspecteur du travail vise ou communique son avis au chef
d’entreprise en requérant, s’il y a lieu, le retrait ou la modification des dispositions contraires
aux lois, aux règlements et aux conventions collectives en vigueur.

ARTICLE L.67 : Le règlement intérieur, après visa, est communiqué aux délégués du
personnel qui en portent la teneur à la connaissance des travailleurs de l’entreprise. Il est
affiché dans les locaux d’embauche et sur les lieux de travail, à une place convenable,
aisément accessible, il doit être tenu constamment en bon état de lisibilité.

ARTICLE L.68 : Le règlement intérieur entre en vigueur vingt jours après le visa de
l’inspecteur du travail, la date et le cachet de l’inspection apposé sur l’original du règlement
faisant foi.

ARTICLE L.69 : Il est interdit à l’employeur d’infliger des amendes.

CHAPITRE IV : DE LA CONVENTION COLLECTIVE DE TRAVAIL ET DES


ACCORDS COLLECTIFS DE TRAVAIL

SECTION I : DE LA NATURE ET DE LA VALIDITE

ARTICLE L.70 : La convention collective de travail est un accord relatif aux conditions de
travail conclu entre d’une part, les représentants d’un ou plusieurs syndicats des travailleurs
et, d’autre part, d’une ou plusieurs organisations syndicales d’employeurs, ou tout autre
groupement d’employeurs ou un ou plusieurs employeurs pris individuellement.

La convention peut mentionner des dispositions plus favorables aux travailleurs que celles des
lois et règlements en vigueur. Elle ne peut déroger aux dispositions d’ordre public définies par
ces lois et règlements. Les conventions collectives déterminent leur champ d’application.

ARTICLE L.71 : Les représentants des organisations syndicales ou de tout autre groupement
professionnel visés à l’article précédent peuvent contracter au nom de l’organisation qu’ils
représentent en vertu :

- soit des stipulations statuaires de cette organisation,


- soit d’une délibération spéciale de cette organisation,
- soit de mandats spéciaux et écrits qui leur sont donnés individuellement par tous les
adhérents de cette organisation.

A défaut, pour être valable, la convention collective doit être ratifiée par une délibération
spéciale de ce groupement. Les groupements déterminent eux-mêmes leur mode de
délibération.

ARTICLE L.72 : La convention collective est applicable pendant une durée déterminée ou
pour une durée indéterminée. Quand la convention est conclue pour une durée déterminée, sa
durée ne peut être supérieure à cinq ans.
A défaut de stipulations contraires, la convention à durée déterminée qui arrive à expiration
continue à produire des effets comme une convention à durée indéterminée.
La convention collective à durée indéterminée peut cesser par la volonté de l’une des parties.
La convention collective doit prévoir dans quelles formes et à quelle époque elle pourra être
dénoncée, renouvelée ou révisée. La convention collective doit prévoir notamment la durée du
préavis qui doit précéder la dénonciation.

ARTICLE L.73 : La convention collective doit être écrite en langue française à peine de
nullité. Elle est établie sur papier libre et signée par chacune des parties contractantes.
Elle est soumise au visa du Ministre chargé du travail qui exigera le retrait des dispositions
contraires à la législation et à la réglementation en vigueur.

ARTICLE L.74 : La convention collective est, après visa, déposée contre récépissé au greffe
du tribunal du travail territorialement compétent. Elle est applicable à partir du jour qui suit
son dépôt, sauf stipulation contraire. Le dépôt est effectué en triple exemplaire et sans frais,
aux soins de la parties la plus diligente. Deux exemplaires de la convention collective sont
adressés immédiatement par le greffier du tribunal du travail au Ministre chargé du travail.
Les modifications apportées à la convention initiale doivent être établies, déposées et notifiées
dans les mêmes conditions.

ARTICLE L.75 : Les parties qui adhèrent à une convention collective en vigueur doivent
notifier par écrit cette adhésion au greffe du tribunal ou le dépôt de la convention collective a
été effectué.
La démission de tout groupement, membre ou adhérent, ainsi que la dénonciation de la
convention s’effectuent dans les mêmes conditions. La faculté de dénoncer la convention est
toutefois réservée aux seules parties signataires.

ARTICLE L.76 : Toute adhésion et toute modification à une convention, toute démission et
toute dénonciation d’une convention sont portées à la connaissance du Ministre chargé du
travail par les soins du greffier du tribunal du travail compétent.

ARTICLE L.77 : Sont soumises aux obligations de la convention collective toutes les
personnes qui l’ont signée ou qui sont membres des organisations signataires. La convention
lie également les organisations qui lui donnent leur adhésion, ainsi que tous ceux qui, à un
moment quelconque, deviennent membres de ces organisations.
Lorsque l’employeur est lié par une convention collective, les clauses de cette convention
s’appliquent aux contrats de travail conclus par lui.
Dans tout établissement compris dans le champ d’application d’une convention collective, les
dispositions de cette convention s’imposent sauf disposition moins favorable pour les
travailleurs, aux rapports nés des contrats individuels.

SECTION II : DES CONVENTIONS COLLECTIVES SUSCEPTIBLES D’ETRE ETENDUES ET DE LA


PROCEDURE D’EXTENSION

ARTICLE L.78 : A la demande de l’une des organisations syndicales, les plus


représentatives d’employeurs ou de travailleurs intéressés ou, de sa propre initiative, le
Ministre chargé du travail provoque la réunion d’une commission mixte en vue de la
conclusion d’une convention collective de travail ayant pour objet de régler les rapports des
employeurs et travailleurs d’une ou plusieurs branches d’activité déterminée.
Un arrêté du Ministre chargé du travail détermine la composition de cette commission mixte,
qui comprendra, sous la présidence de l’inspecteur du travail, un nombre égal, d’une part, des
représentants des organisations syndicales les plus représentatives des travailleurs, d’autre
part, des représentants des organisations syndicales les plus représentatives d’employeurs, ou,
à défaut de celles-ci, des employeurs.
Des conventions annexes pourront être conclues, soit, pour chacune des principales catégories
professionnelles, soit en cas de convention commune à plusieurs branches d’activité pour
chacune de ces branches. Elles contiendront les conditions de travail particulières à ces
catégories ou à ces branches d’activité et seront discutées par les organisations syndicales les
plus représentatives des catégories ou branches intéressées.
Le caractère représentatif d’un syndicat est déterminé par le Ministre chargé du travail.
Les éléments d’appréciation comprendront notamment :

1 - le nombre de voix et sièges remportés par ses adhérents aux élections des délégués du
personnel,

2 - l’expérience du syndicat, l’étendue et la nature de son activité.

ARTICLE L.79 : Les conventions collectives visées par la présente section comprennent
obligatoirement des dispositions concernant :

1) - le libre exercice du droit syndical et la liberté d’opinion,


2) - la détermination des classifications des catégories professionnelles,
3) - les salaires applicables par catégorie professionnelle et éventuellement par région,
4) - les modalités d’exécution et les taux des heures supplémentaires,
5) - les modalités d’application du principe : “à travail égal salaire égal”, pour les femmes et
les enfants.

6) - les primes d’ancienneté et les indemnités de déplacement,


7) - les conditions d’embauchage et de licenciement et notamment la durée de la période
d’essai et celle du préavis

8) - les délégués du personnel,


9) - les conditions particulières du travail des femmes et des enfants,

10) - les modalités d’organisation et de fonctionnement de la formation dans l’entreprise, dans


le cadre de la branche d’activité considérée,

11) - l’organisation et le fonctionnement des commissions paritaires de classement,


12) - la procédure de révision, modification et dénonciation de tout ou partie de la convention
collective.

Elles peuvent également contenir toute autre disposition non contraire à la législation en
vigueur.

ARTICLE L.80 : Des dispositions nouvelles pourront, par décret, être rendues obligatoires
au même titre que celles énumérées à l’article précédent.
ARTICLE L.81 : Dans le cas où une convention collective a été conclue sur le plan national
ou régional, les conventions collectives conclues sur le plan inférieur, régional ou local,
adaptent cette convention aux conditions de travail existant sur le plan inférieur.
Elles peuvent prévoir des dispositions nouvelles et des clauses plus favorables aux
travailleurs.

ARTICLE L.82 : A la demande de l’une des organisations syndicales les plus


représentatives, ou sur proposition du Ministre chargé du travail, un décret peut rendre
obligatoire, pour tous les employeurs et travailleurs situés dans son champ d’application, les
dispositions d’une convention collective répondant aux conditions déterminées par la présente
section.

Cette extension des effets et sanctions de la convention collective se fera pour la durée et aux
conditions prévues par ladite convention.
Peuvent être exclues de la convention, les clauses qui ne répondraient pas à la situation de la
branche d’activité ou du groupe de branches d’activité dans le champ d’application considéré.

ARTICLE L.83 : A la demande de l’une des organisations syndicales les plus


représentatives, ou sur proposition du Ministre chargé du travail tout décret d’extension peut
être rapporté en totalité ou en partie lorsqu’il apparaît que la convention, ou certaines de ces
dispositions ne répondent plus à la situation de la branche d’activité ou du groupe de branches
d’activité dans le champ d’application considéré.

ARTICLE L.84 : Tout projet d’extension d’une convention collective fait l’objet d’un avis
qui est communiqué aux organisations professionnelles intéressées et publié ainsi que le texte
in extenso de la convention au journal officiel.
Les organisations professionnelles et toutes les personnes intéressées, adressent
éventuellement leurs remarques et suggestions au Ministre chargé du travail dans un délai
maximum de trente jours à compter de la date de réception, au tribunal du travail du ressort
du journal officiel contenant cet avis. Le retrait d’extension est soumis aux mêmes formalités
que celles ayant précédé l’extension.

ARTICLE L.85 : Les décisions des commissions paritaires, instituées par les conventions
collectives, sont applicables à l’ensemble des employeurs et des travailleurs compris dans le
champ d’application desdites conventions, pour compter de la date de prise d’effet des
décisions. Elles ne sont toutefois applicables au secteur public qu’en vertu d’un arrêté du
Ministre chargé du travail.

ARTICLE L.86 : Un décret peut, à défaut, ou en attendant l’établissement d’une convention


collective, réglementer les conditions de travail pour une profession ou pour une ou plusieurs
branches d’activité.

SECTION III : DES CONVENTIONS COLLECTIVES DANS LES SERVICES ET ENTREPRISES


PUBLICS

ARTICLE L.87 : Lorsqu’une convention collective fait l’objet d’un décret d’extension, elle
est, en l’absence de dispositions contraires, applicable aux services techniques, entreprises et
établissements publics compris dans son champ d’application.
SECTION IV : DES ACCORDS COLLECTIFS D’ENTREPRISE OU D’ETABLISSEMENT

ARTICLE L.88 : Des accords, concernant une entreprise, un ou plusieurs établissements


déterminés, peuvent être conclus entre, d’une part, un employeur ou plusieurs employeurs, et,
d’autre part, les délégués du personnel et les représentants des syndicats les plus représentatifs
du personnel de l’entreprise, du ou des établissements intéressés et y étant effectivement
employés. Ces accords ont pour objet d’adapter, aux conditions particulières de l’entreprise,
de l’établissement ou des établissements considérés, les dispositions des conventions
collectives interprofessionnelles, des conventions collectives nationales, régionales ou locales
et des arrêtés prévus à l’articles L.86 et, notamment, les conditions d’attribution et le mode de
calcul de la rémunération au rendement, des primes à la production individuelle et collective
et des primes à la productivité.
Les clauses salariales de ces accords collectifs peuvent prévoir des modalités particulières
d’application des majorations de salaires décidées par les conventions de branches d’activité
ou interprofessionnelles applicables dans l’entreprise ou l’établissement à condition que
l’augmentation de la masse salariale totale soit au moins égale à l’augmentation qui résulterait
de l’application des majorations accordées par les conventions précitées pour les travailleurs
concernés. Ces accords peuvent prévoir des dispositions nouvelles et des clauses plus
favorables aux travailleurs, notamment une participation aux fruits de l’entreprise ou de
l’établissement.
A défaut de conventions collectives ou des arrêtés prévus à l’article L.86 des accords
d’entreprise ou d’établissements peuvent être conclus selon les modalités précitées.
Les dispositions des articles L.72, 73 et 77 s’appliquent aux accords prévus au présent article.

SECTION V : DE L’EXECUTION DE LA CONVENTION

ARTICLE L.89 : Les personnes liées par une convention collective ou un accord
d’établissement peuvent intenter une action en dommages-intérêts aux autres personnes ou
aux groupements liés par la convention qui violeraient à leur égard les engagements
contractés.

ARTICLE L.90 : Lorsqu’une action née de la convention collective ou de l’accord


d’établissement est intentée soit par une personne, soit par un groupement capable d’ester en
justice, dont les membres sont liés par la convention ou l’accord, peut toujours intervenir à
l’instance engagée à raison de l’intérêt collectif que la solution du litige peut présenter pour
ses membres.

CHAPITRE V : DU TACHERONNAT

ARTICLE L.91 : Le tâcheron est un sous - entrepreneur recrutant lui-même la main d’oeuvre
nécessaire, qui passe avec un entrepreneur un contrat ou l’exécution d’un certain travail ou la
fourniture de certains services moyennant un prix forfaitaire.
Ce contrat est obligatoirement constaté par écrit.
L’entrepreneur est tenu d’en expédier sans délai deux exemplaires à l’inspection du travail
régionalement compétente, en indiquant l’emplacement des lieux de travail utilisés.

ARTICLE L.92 : Quand les travaux sont exécutés dans les ateliers, magasins ou chantiers de
l’entrepreneur, ce dernier est, en cas d’insolvabilité du tâcheron, substitué à celui-ci en ce qui
concerne ses obligations à l’égard des travailleurs. Quand les travaux sont exécutés dans un
lieu autre que les ateliers, magasins ou chantiers de l’entrepreneur, ce dernier est, en cas
d’insolvabilité du tâcheron, responsable du paiement des salaires dus aux travailleurs.
Le travailleur lésé aura, dans ce cas, une action directe contre l’entrepreneur.

ARTICLE L.93 : Le tâcheron est tenu d’indiquer sa qualité de tâcheron, le nom, l’adresse et
la profession de l’entrepreneur, par voie d’affiche à apposer de façon permanente dans chacun
des ateliers, magasins ou chantiers utilisés.

ARTICLE L.94 : Le tâcheron qui n’appliquerait pas les dispositions législatives


réglementaires ou conventionnelles, pourra, à la demande du Ministre chargé du travail, se
voir retirer son certificat d’agrément à titre temporaire ou définitif.

TITRE III : DES CONDITIONS GENERALES DE TRAVAIL

CHAPITRE I : DU SALAIRE

SECTION I : DE LA DETERMINATION DU SALAIRE

ARTICLE L.95 : A conditions égales de travail, de qualification professionnelle et de


rendement, le salaire est égal pour tous les travailleurs, quels que soient leur origine, leur
sexe, leur âge et leur statut dans les conditions prévues au présent chapitre.

ARTICLE L.96 : Des décrets fixent :

1 - Les zones de salaires et les salaires minima interprofessionnels garantis,


2 - Les cas dans lesquels, l’employeur est tenu d’assurer le logement et une ration journalière
de vivres, les conditions d’attribution de ces prestations, leur composition et leur valeur
maxima de remboursement,

3 - Les cas dans lesquels d’autres prestations en nature doivent être fournies et les modalités
de leur attribution,

4 - A défaut de convention collective ou d’accord collectif d’entreprise ou d’établissement, les


salaires minima par catégorie professionnelle.

ARTICLE L.97 : Tout travailleur bénéficie d’une prime d’ancienneté lorsqu’il compte au
moins trois ans de présence continue dans la même entreprise. Toutefois, les périodes de
services accomplies à différentes reprises seront prises en considération pour l’octroi de cette
prime sous réserve qu’elles n’aient pas donné lieu au paiement d’une indemnité de
licenciement ou de services rendus. Ne peuvent être déduites du temps de présence prise en
considération pour l’attribution de la prime, les absences visées dans les cas suivants :
- absences pour raisons personnelles dans la limite d’un mois,
- congés payés et, dans la limite de dix jours par an, permissions exceptionnelles visées aux
articles L.146 et 147 :

- congés de maternité,
- maladies dans la limite de six mois,
- période d’indisponibilité résultant d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle,
- congé d’éducation ouvrière et stages de formation.

La prime d’ancienneté est calculée en pourcentage sur le salaire minimum de la catégorie de


classement du travailleur.

Ce pourcentage est fixé ainsi :

-3% après trois ans d’ancienneté,


-5% après cinq ans d’ancienneté,
-plus 1% par année d’ancienneté en sus, dans la limite maximum de 15%.

ARTICLE L.98 : La rémunération d’un travail à la tâche ou aux pièces, doit être calculée de
telle sorte qu’elle procure au travailleur de capacité moyenne, et travaillant normalement, un
salaire au moins égal à celui du travailleur rémunéré au temps, effectuant un travail analogue.
Il est interdit de pratiquer ce mode de rémunération lorsque la convention collective n’en
prévoit pas la faculté pour l’employeur.

ARTICLE L.99 : Les taux minima de salaire, ainsi que les conditions de rémunération de
travail à la tache ou aux pièces sont affichés au bureau des employeurs et sur les lieux de paye
du personnel.

ARTICLE L.100 : Lorsque la rémunération des services est constituée en totalité ou en partie
des commissions ou des primes et prestations diverses ou des indemnités représentatives de
ces prestations dans la mesure où celles-ci ne constituent pas un remboursement de frais, il en
est tenu compte pour le calcul des indemnités de préavis, des dommages-intérêts.
Le montant à prendre en considération à ce titre est la moyenne mensuelle des éléments visés
ci-dessus, établis sur la base des douze derniers mois de travail.

ARTICLE L.101 : Aucun salaire n’est dû en cas d’absence en dehors des cas prévus par la
réglementation ou par convention.

SECTION II : DU MODE DE PAIEMENT DU SALAIRE

ARTICLE L.102 : Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal nonobstant toute
disposition contraire.
Le paiement de tout ou partie du salaire en nature est interdit, sous réserve des dispositions de
la section première du présent chapitre.
La paye est faite, sauf cas de force majeure, sur le lieu de travail ou au bureau de l’employeur
lorsqu’il est voisin du lieu de travail. Elle ne peut être faite, ni dans un débit de boissons ou
dans un magasin de vente, sauf pour les travailleurs qui y sont normalement occupés, ni le
jour où le travailleur a droit au repos.

ARTICLE L.103 : Le salaire doit être payé à intervalle régulier ne pouvant excéder :

- quinze jours pour les travailleurs engagés à la journée ou à la semaine, cette périodicité peut
être portée exceptionnellement à un mois après autorisation écrite de l’inspecteur du travail,
en raison notamment des conditions particulières d’exploitation de certains établissements,

- un mois pour les travailleurs engagés à la quinzaine ou au mois. Les services administratifs
et établissements publics sont autorisés, dans tous les cas, à procéder au paiement mensuel
des salaires des travailleurs.

Les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard huit jours après la fin du mois de
travail qui donne droit au salaire. Pour tout travail aux pièces ou au rendement dont
l’exécution doit durer plus d’une quinzaine, les dates de paiement peuvent être fixées de gré à
gré, mais le travailleur doit recevoir chaque quinzaine des acomptes correspondant au moins à
90% du salaire et être intégralement payé dans la quinzaine qui suit la livraison de l’ouvrage.
Les commissions acquises au cours des trimestres doivent être payées dans les quarante cinq
jours suivant la fin du trimestre.
Les participations aux bénéfices réalisés durant un exercice, doivent être payées dans l’année
suivante au plus tard avant six mois. En cas de cessation ou de rupture de contrat, le salaire et
les indemnités doivent être payés dès que prend fin la prestation de service. Toutefois, en cas
de litige, l’employeur peut obtenir du président du tribunal du travail, le dépôt au secrétariat
du tribunal de tout ou partie de la fraction saisissable des sommes dues.
Les travailleurs absents le jour de la paye peuvent retirer leur salaire aux heures normales
d’ouverture de la caisse et conformément au règlement intérieur de l’entreprise.

SECTION III : DES PIECES JUSTIFICATIVES DU PAIEMENT

ARTICLE L.104 : L’employeur est tenu de délivrer au travailleur, au moment du paiement,


un bulletin individuel de paye dont les mentions doivent être reproduites sur une registre dit
“registre des paiements”.

ARTICLE L.105 : Le bulletin de paye porte :

- le nom et l’adresse de l’employeur, ou le timbre de l’entreprise,


- le nom, l’adresse et le numéro d’ordre du travailleur au registre d’employeur,
- la date de paiement et la période correspondante,
- l’emploi et la catégorie professionnelle,

- la rémunération brute avec tous les éléments qui la composent, notamment salaire de base,
primes, indemnités, heures supplémentaires, avantages en nature,

- les retenues individualisées, telles que les saisies-arrêts, les cessions souscrites dans les
formes légales, les remboursements d’acomptes, les impôts et taxes, les cotisations de retraite,
- la rémunération nette.

Quand le salaire est payé à l’heure, il convient de mentionner le nombre d’heures de travail
effectuées.

ARTICLE L.106 : Le bulletin de paye est rédigé à l’encre ou à l’aide d’un procédé
permettant d’obtenir une écriture indélébile.
Aucune formalité de signature ou d’émargement n’est obligatoire.

ARTICLE L.107 : Les mentions portées sur le bulletin de paye délivré à chaque travailleur
sont reproduites à l’occasion de chaque paiement sur le registre de paiement.
Ce registre contient également une comptabilité des absences ventilées selon leur cause
(maladies ou accidents de travail, absences autorisées ou non).

ARTICLE L.108 : Le registre de paiement est constitué d’un ensemble de feuilles fixes
portant une numérotation continue sous reliure cartonnée. Il est tenu par ordre de dates, sans
blancs, lacunes, ni surcharges ; les ratures doivent être approuvées par le travailleur.
Il est conservé pendant un délai de cinq ans suivant la dernière mention et tenu à la
disposition des inspecteurs du travail.

ARTICLE L.109 : Un arrêté du ministre chargé du travail fixe la contexture de ces


documents et les dérogations à leur tenue.

ARTICLE L.110 : L’acceptation, sans protestation ni réserve par le travailleur d’un bulletin
de paye, l’apposition de sa signature ainsi que la mention pour solde de tout compte sur le
registre des paiements ou les documents habilités à la recevoir, ne peut valoir renonciation de
sa part au paiement de tout ou partie de rémunération.

ARTICLE L.111 : La mention “pour solde de tout compte” ou toute autre mention
équivalente souscrite par un travailleur après l’arrivée à terme ou à la résiliation de son
contrat de travail, par laquelle il renonce à tout ou partie des droits qu’il tient de son contrat
de travail, ne peut lui être opposable.

SECTION IV : DES PRIVILEGES ET GARANTIES DE LA CREANCE DU SALAIRE

ARTICLE L.112 : Les sommes dues aux entrepreneurs de tous les travaux ayant le caractère
de travaux publics, ne peuvent être frappées de saisie-arrêt, ni d’opposition au préjudice des
ouvriers auxquels les salaires sont dus.
Les sommes dues aux ouvriers pour salaires sont payées de préférence à celles dues aux
fournisseurs.

ARTICLE L.113 : La créance de salaire est privilégiée sur les meubles et les immeubles du
débiteur pour les salaires des douze derniers mois.

ARTICLE L.114 : En ce qui concerne les allocations de congés payés, le privilège porte sur
les deux années suivant la date où le droit à ces congés a été acquis.
ARTICLE L.115 : Les créances des salaires, primes, commissions, prestations diverses,
indemnités de toute nature et, éventuellement dommages-intérêts priment toutes autres
créances privilégiées y compris celle du Trésor public.

ARTICLE L.116 : Outre les privilèges ci-dessus :

- les maçons, charpentiers et autres ouvriers qui ont été employés pour édifier, reconstruire ou
réparer les bâtiments, canaux ou autres ouvrages quelconques ont une action contre celui pour
lequel les ouvrages ont été faits jusqu’à concurrence des sommes dont il se trouve débiteur
envers l’entrepreneur au moment où leur action est intentée ;

- les ouvriers qui ont travaillé soit à la récolte, soit à la fabrication ou à la réparation des
ustensiles agricoles, soit à la conservation de la chose, ont un privilège qui prime tous autres
privilèges spéciaux mobiliers, soit sur les fruits de la récolte, soit sur la chose qu’ils ont
contribué à conserver.

ARTICLE L.117 : L’ouvrier détenteur de l’objet par lui ouvré, peut exercer un droit de
rétention dans les conditions prévues par le code civil.
Les objets mobiliers confiés à un ouvrier pour être travaillés, façonnés, réparés ou nettoyés et
qui n’auront pas été retirés dans le délai d’un an pourront être vendus dans les conditions et
formes qui seront fixées par décret.

SECTION V : DE LA PRESCRIPTION DE L’ACTION EN PAIEMENT DU SALAIRE

ARTICLE L.118 : L’action en paiement du salaire se prescrit par trois ans.

ARTICLE L.119 : La prescription ci-dessus, extinctive et libératoire, commence à courir à la


date à laquelle les salaires sont dus. Le dernier jour du délai est celui qui porte le même
quantième que le jour du point de départ de la prescription.

ARTICLE L.120 : La prescription a lieu quoiqu’il y ait eu continuation de services ou


travaux.
Elle est seulement interrompue par :

- une attestation de l’inspecteur du travail mentionnant la date à laquelle il a été saisi d’un
différend individuel, ainsi que l’objet de ce différend,

- la citation en justice non périmée.

SECTION VI : DES RETENUES SUR SALAIRES

ARTICLE L.121 : Aucune retenue ne peut être faite sur la rémunération du travailleur en
dehors de celles prévues à la présente section.
ARTICLE L.122 : Sont de droit, les retenues ayant pour objet des prélèvements obligatoires
d’origine fiscale et sociale, des remboursements en vertu de l’article L.96 paragraphes 2 et 3,
des versements prévus par les contrats en application des conventions collectives.

On entend :
- par prélèvement d’origine fiscale, les impôts sur les traitements et salaires retenus à la
source,

- par prélèvement d’origine sociale, les cotisations au régime légal de retraite et autres
avantages sociaux.

ARTICLE L.123 : Sont possibles dans certaines limites, les retenues nées de saisie-arrêt ou
de cession volontaire souscrite dans les formes définies par la réglementation.

ARTICLE L.124 : Le remboursement des avances s’effectue par les moyens de droit de la
cession volontaire ou de la saisie-arrêt.

ARTICLE L.125 : Les acomptes pour un travail en cours sont considérés comme un
paiement partiel de la rémunération, ils n’entrent pas dans le champ d’application de la
présente section.

CHAPITRE II : DU CAUTIONNEMENT

ARTICLE L.126 : Dans le cas où un employeur exige un cautionnement d’un travailleur, le


montant du cautionnement sans limitation, est mis en dépôt à la caisse d’épargne qui délivre à
cet effet un livret spécial, distinct de celui que le travailleur pourrait posséder déjà ou acquérir
ultérieurement.
Les sommes ainsi déposées portent intérêt au taux normal de la caisse d’épargne.

ARTICLE L.127 : Ce livret spécial porte l’empreinte d’un timbre particulier : “Livret de
cautionnement (code du travail art. L.127)”.
L’ouverture du livret s’effectue à la demande conjointe de l’employeur et du travailleur.
Le dépôt des fonds est effectué directement par le travailleur qui, après avoir retiré le livret, le
dépose obligatoirement entre les mains de l’employeur. Celui-ci délivre au travailleur un
certificat de dépôt et fait mention du cautionnement avec référence au numéro du livret, sur le
registre d’employeur.

ARTICLE L.128 : Le retrait de tout ou partie du dépôt ne peut être effectué que sous le
double consentement de l’employeur et du travailleur, ou sous celui de l’un d’eux habilité à
cet effet par une décision de la juridiction civile compétente.

ARTICLE L.129 : L’affectation du livret au cautionnement de l’intéressé entraîne privilège


sur les sommes déposées au profit de l’employeur et à l’égard des tiers qui formeraient des
saisies-arrêts aux mains de ce dernier.
Toute saisie-arrêt formée entre les mains de l’administration de la caisse publique est nulle de
plein droit.

CHAPITRE III : DU REGISTRE D’EMPLOYEUR

ARTICLE L.130 : L’employeur doit tenir constamment à jour, dans les mêmes conditions
que celles fixées à propos du registre des paiements, un registre dit “registre d’employeur”,
dont le modèle est fixé par arrêté du Ministre chargé du travail. Ce registre comprend trois
fascicules :
- le premier comprend les renseignements concernant les personnes et les contrats de tous les
travailleurs occupés dans l’entreprise ;

- le deuxième, toutes les indications concernant le travail effectué, la rémunération et les


congés ;

- le troisième est réservé aux visas, mises en demeure et observations apposées par
l’inspecteur du travail ou son délégué.
Les entreprises qui utilisent les fiches individuelles comportant toutes les indications devant
être mentionnées sur le fascicule n°2 sont dispensées de tenir ledit fascicule, à condition que
chaque fiche soit paraphée par le travailleur intéressé ou, lorsque celui-ci est illettré, par son
représentant lettré.

Le registre d’employeur doit être tenu à la disposition de l’inspecteur du travail.


Il doit être conservé pendant un délai de cinq ans suivant la dernière mention qui y a été
portée. Il en va de même en ce qui concerne les fiches individuelles tenant lieu de fascicule n°2.

CHAPITRE IV : DE LA DUREE DU TRAVAIL

SECTION I : GENERALITES

ARTICLE L.131 : Dans tous les établissements visés à l’article L.3 la durée légale du travail
ne peut, en principe, excéder 40 heures par semaine.
Toutefois dans les exploitations agricoles, les heures de travail sont fixées à 2352 heures par
an. Dans cette limite un arrêté du Ministre chargé du travail fixera la durée légale
hebdomadaire selon les saisons.
Des arrêtés du Ministre chargé du travail déterminent les modalités d’application des alinéas
précédents pour l’ensemble des branches d’activité ou des professions ou pour une branche ou
une profession particulière. Les arrêtés fixent notamment l’aménagement et la répartition des
horaires de travail dans un cycle donné, les dérogations permanentes ou temporaires
applicables dans certains cas et pour certains emplois, les modalités de récupération des
heures de travail perdues et les mesures de contrôle.
Des accords relatifs à l’aménagement et à la répartition des horaires de travail à l’intérieur de
la semaine peuvent être conclus au sein de l’entreprise ou de l’établissement.

ARTICLE L.132 : Dans les établissements visés à l’article L.3, et pour répondre aux
demandes de certains travailleurs, les employeurs sont autorisés à déroger à la règle de
l’horaire collectif de travail et à pratiquer des horaires individualisés sous réserve de
l’information préalable de l’inspecteur du travail compétent. Les horaires individualisés
peuvent entraîner, dans la limite d’un nombre d’heures fixé par arrêté, des reports d’heures
d’une semaine à une autre sans que ces heures n’entraînent le paiement d’heures
supplémentaires.
ARTICLE L.133 : Dans les établissements visés à l’article L.3 des horaires de travail à
temps partiel peuvent être pratiqués. Sont considérés comme horaires à temps partiel les
horaires inférieurs d’au moins un cinquième à la durée légale du travail ou à la durée fixée
conventionnellement pour la branche ou l’établissement. Les horaires de travail à temps
partiel peuvent être pratiqués après avis des délégués du personnel et information de
l’inspecteur du travail. Compte tenu de la durée de leur travail et de leur ancienneté dans
l’établissement, le salaire des travailleurs à temps partiel est proportionnel à celui du
travailleur qui, à qualification égale, occupe à temps complet un emploi équivalent dans
l’établissement. Le contrat de travail des travailleurs à temps partiel doit être constaté par
écrit.
Un arrêté du Ministre chargé du travail détermine les modalités d’application du travail à
temps partiel.

SECTION II : DE LA RECUPERATION

ARTICLE L.134 : En cas d’interruption collective du travail résultant de causes


accidentelles ou de force majeure (accidents survenus au matériel, interruption de force
motrice, pénurie de matières premières, des moyens de transport, sinistres, intempéries) à
l’exception toutefois des heures perdues par suite de grève ou de lock-out, une prolongation
de la journée du travail pourra être pratiquée à titre de récupération des heures ainsi perdues.
Les modalités de récupération seront déterminées pour chaque branche d’activité par arrêté du
Ministre chargé du travail. Les heures de récupération effectuées seront rémunérés au tarif
normal.

SECTION III : DES PROLONGATIONS

ARTICLE L.135 : La durée du travail effectif journalier pourra être prolongée au-delà des
limites assignées au travail normal de l’établissement pour les travaux qui le nécessitent,
travaux préparatoires ou complémentaires, ainsi que les opérations qui, techniquement ne
peuvent être terminées dans les délais réglementaires par suite de leur nature ou de
circonstances exceptionnelles.
Ces travaux, leur détail par branche d’activité, et leur durée maximum journalière seront fixés
par arrêté du Ministre chargé du travail.
Les heures accomplies au titre de ces dérogations sont rémunérées au tarif normal.

SECTION IV : DES EQUIVALENCES

ARTICLE L.136 : Une durée de présence supérieure à la durée légale du travail équivalente
à celle-ci est admise pour les préposés à certains travaux, en raison soit de la nature de ceux-
ci, soit de leur caractère intermittent.
Les cas d’équivalence sont fixés par arrêté du Ministre chargé du travail.
Le salaire hebdomadaire dû pour les heures de présence ainsi admise est celui qui correspond
à quarante heures de travail effectif.

SECTION V : DES HEURES SUPPLEMENTAIRES

ARTICLE L.137 : Toute heure effectuée au delà de la durée légale du travail donnera lieu, à
défaut de convention collective ou d’accord d’entreprise ou d’établissement, à une majoration
de salaire dans les conditions et selon les taux minimum suivants :

a) - jours ouvrables :

- 10% du salaire réel global se rapportant à l’exécution du travail, lorsqu’elle se situe de jour
de la 4ème heure à la 48ème heure incluse,
- 25% lorsqu’elle est effectuée de jour au delà de la 48ème heure,
- 50% lorsqu’elle se situe de nuit.

b) - jours non ouvrables :


- 50% lorsqu’elle est effectuée de jour,
- 100% lorsqu’elle se situe de nuit.

ARTICLE L.138 : Dans toutes les entreprises agricoles, la durée légale de travail ne peut
excéder quarante huit heures par semaine.
Les heures accomplies au-delà de cette durée hebdomadaire donneront lieu à défaut de
convention collective ou d’accord d’entreprise ou d’établissement aux majorations minima
suivantes : 10% pendant les heures supplémentaires de travail de jour effectuées au delà de 48
heures,
50% pendant les heures supplémentaires de nuit.
Les heures supplémentaires effectuées les jours de repos hebdomadaire ou les jours fériés
donneront lieu à une majoration de 50% pour les heures de jour et de 100% pour les heures de
nuit.

ARTICLE L.139 : Le règlement forfaitaire des heures supplémentaires ne peut avoir d’effet
que s’il assure aux travailleurs une rémunération au moins égale à celle légalement due.

ARTICLE L.140 : Un arrêté du Ministre chargé du travail fixera les conditions dans
lesquelles les heures supplémentaires pour travaux urgents, exceptionnels ou pour accroître la
production pourront être autorisées et effectuées ainsi que, par branche d’activité et par
catégorie professionnelle s’il y a lieu, les modalités d’application de la durée du travail et des
dérogations.

CHAPITRE V : DU TRAVAIL DE NUIT

ARTICLE L.141 : Est considéré comme travail de nuit, le travail effectué entre vingt et une
heures et cinq heures.

CHAPITRE VI : DU REPOS HEBDOMADAIRE ET DES JOURS FERIES

ARTICLE L.142 : Le repos hebdomadaire est obligatoire. Il est de vingt quatre heures
consécutives. Il a lieu, en principe, le dimanche. Il ne peut, en aucun cas, être remplacé par
une indemnité compensatrice.

ARTICLE L.143 : Sont admis à donner le repos hebdomadaire par roulement, un autre jour
que le dimanche, les établissements dont l’activité ne peut cesser sans inconvénients graves
pour la vie collective.

ARTICLE L.144 : Un arrêté du Ministre chargé du travail fixera la liste de ces


établissements ou d’une partie de ces établissements ainsi que les dispositions de contrôle
dans les cas de dérogation au repos dominical.
ARTICLE L.145 : Les jours fériés sont ceux fixés par la loi. Un décret précisera les
modalités pratiques de rémunération des travailleurs au regard de la législation sur les jours
fériés.

CHAPITRE VII : DES CONGES

SECTION I : DES CONGES SPECIAUX

ARTICLE L.146 : Dans une limite de dix jours, ne peuvent être déduites de la durée du
congé acquis, les permissions exceptionnelles qui auraient été accordées au travailleur à
l’occasion d’événements familiaux touchant directement son propre foyer. Par contre, les
congés spéciaux accordés en sus des jours fériés pourront être déduits s’ils n’ont pas fait
l’objet d’une compensation ou récupération des journées ainsi accordées.

ARTICLE L.147 : Les congés accordés à l’occasion des naissances donnent lieu au
versement d’une allocation dans les conditions fixées par le code de prévoyance sociale.

SECTION II : DU CONGE ANNUEL

ARTICLE L.148 : Le travailleur acquiert droit à congé après une période de travail de douze
mois de service. L’appréciation des droits à congé du travailleur se fait sur une période de
référence qui s’étend de la date de son embauche ou de son retour du précédent congé, au
dernier jour qui précède celui de son départ pour le nouveau congé.
Pour la détermination de la durée du congé, sont assimilées à un mois de service effectif, les
périodes qui équivalent à quatre semaines ou 24 jours de travail.

ARTICLE L.149 : Pour la détermination de la durée du congé acquis sont considérées


comme période de travail :

- les périodes d’indisponibilité pour accident du travail ou maladie professionnelle,


- dans la limite de six mois, les absences pour maladies médicalement constatées,
- les périodes de repos des femmes en couches,
- les absences pour les congés spéciaux prévus à la section première du présent chapitre.

ARTICLE L.150 : Dans la mesure où la bonne marche de l’entreprise l’exige, la jouissance


du congé peut être retardée ou anticipée d’une période qui, sauf accord du travailleur
intéressé, ne peut excéder trois mois.
A la demande du travailleur, le droit à congé prévu à l’article L.148 peut être reporté sur une
période plus longue, qui ne pourra toutefois excéder deux années de service. Dans ce cas, un
congé minimum de huit jours, y compris les jours non ouvrables devra être obligatoirement
pris par le travailleur la première année.

ARTICLE L.151 : La durée du congé est déterminée à raison de deux jours et demi par mois
de travail accompli au cours de la période de référence, soit trente jours par an, jours non
ouvrables compris.

ARTICLE L.152 : Les jeunes travailleurs et apprentis de moins de 18 ans au premier jour du
mois de leur départ en congé, quelle que soit la durée de leurs services dans l’établissement,
ont droit, sur leur demande, à un congé minimum de 24 jours, y compris les jours non
ouvrables. Le montant de l’allocation de congé acquis en fonction du temps réel de service ne
sera pas majoré pour autant.

ARTICLE L.153 : Les jeunes travailleurs et apprentis âgés de 18 à 21 ans avant le premier
jour du mois de leur départ en congé ont droit sur leur demande, à un minimum de 21 jours, y
compris les jours non ouvrables même si la durée de leurs services ouvrant droit à congé est
inférieure à douze mois. Le congé supplémentaire ainsi accordé ne donnera pas lieu à
rémunération.

ARTICLE L.154 : La durée du congé, fixée à l’article L.151 est augmentée de :


- 2 jours ouvrables après 15 ans de services continus ou non dans l’entreprise,
- 4 jours ouvrables après 20 ans de services continus ou non dans l’entreprise,
- 6 jours ouvrables après 25 ans de services continus ou non dans l’entreprise.

ARTICLE L.155 : Les mères de famille ont droit à un jour ouvrable de congé
supplémentaire par année de service ouvrant droit à congé pour chaque enfant enregistré à
l’état civil et qui n’a pas atteint l’âge de 15 ans à l’expiration de la période de référence.

ARTICLE L.156 : Le congé payé ne dépassant pas quinze jours doit être continu. Le congé
d’une durée supérieure à quinze jours y compris les jours non ouvrables, peut être fractionné
d’accord parties.
En ce cas, une fraction doit être au moins de quinze jours continus.

ARTICLE L.157 : L’allocation afférente au congé prévu aux articles l.151 et 152 est égale au
pourcentage de la rémunération totale en espèces et en nature, perçue au cours de la période
de référence, à l’exclusion des indemnités ayant le caractère de remboursement de frais, des
gratifications et primes annuelles, ainsi que des avantages en nature dont le salarié
continuerait à bénéficier durant le congé.
Les retenues éventuellement opérées sur le salaire au titre des prestations en nature sont prises
en considération dans le calcul de l’allocation de congé.
Le pourcentage de rémunération prévu à l’alinéa 1 du présent article est de :

- 1/12 de la rémunération totale perçue par le travailleur.


L’allocation de congé pour la fraction de congé minimum de 8 jours que le travailleur est tenu
de prendre en vertu des dispositions de l’article L.150, est égale au salaire d’activité calculé
sur la base de l’horaire de l’établissement au moment du départ en congé.
Pour le congé pris à échéance de la période réelle de référence, le travailleur percevra une
allocation de congé calculée conformément aux dispositions du présent article déduction faite
de l’allocation de congé perçue pendant la durée minimum de congé obligatoire de 8 jours
visé à l’article L.150.
Les périodes assimilées à un temps de travail en application de l’article L.149 doivent être
considérées comme ayant donné lieu à rémunération en fonction de l’horaire du travail
pratiqué dans l’établissement pendant lesdites périodes.

ARTICLE L.158 : Dans les professions où, d’après les stipulations du contrat de travail, la
rémunération du personnel est constituée en totalité ou en partie, des sommes versées par la
clientèle, au titre du service, la rémunération à prendre en considération pour la détermination
de l’allocation de congé, est la rémunération évaluée forfaitairement par la convention
collective ou, à défaut, par arrêté du Ministre chargé du travail, compte tenu de la catégorie de
classement de chaque travailleur dans la hiérarchie professionnelle.

ARTICLE L.159 : Chaque jour de congé supplémentaire, accordé conformément aux


dispositions des articles L.154 et 155, donne lieu à l’attribution d’une allocation égale au
quotient de l’allocation afférente au congé principal par le nombre de jours ouvrables compris
dans ce congé.

ARTICLE L.160 : Les conventions collectives ou à défaut, des arrêtés du Ministre chargé du
travail, fixent la valeur minimum des prestations en nature, dont le salarié ne continuerait pas
à jouir pendant la durée du congé et dont il doit être tenu compte pour le calcul de
l’allocation.

ARTICLE L.161 : Le paiement de l’allocation de congé s’effectue au plus tard le dernier


jour précédent la date de départ en congé.

ARTICLE L.162 : Est nulle toute convention prévoyant l’octroi d’une indemnité
compensatrice aux lieu et place du congé.
Toutefois, en cas de rupture ou d’expiration du contrat avant que le travailleur ait acquis droit
de jouissance au congé, une indemnité, calculée sur la base des droits acquis d’après l’article
L.157 doit être accordée en place du congé. Elle est payée immédiatement lors de la rupture.

ARTICLE L.163 : Le travailleur est libre de prendre son congé dans la localité de son choix.
Lorsque le travailleur a été recruté dans une localité autre que le lieu d’emploi, la durée du
congé est augmentée des délais de route.
A défaut de convention contraire, les délais de route ne peuvent être supérieurs au temps
nécessaire au travailleur pour se rendre en congé au lieu de sa résidence habituelle et en
revenir, le cas échéant.

CHAPITRE VIII : DES VOYAGES ET DES TRANSPORTS

ARTICLE L.164 : Sous réserve des dispositions prévues à l’article L.169, sont à la charge de
l’employeur les frais de voyage du travailleur, de son conjoint et des enfants mineurs vivant
habituellement avec lui ainsi que les frais de transport de leurs bagages, dans les circonstances
suivantes

- du lieu de recrutement au lieu d’emploi


- du lieu d’emploi au lieu où il résidait lors du recrutement dans les cas ci-après :

a) expiration du contrat à durée déterminée,


b) résiliation du contrat par le travailleur après deux années de travail effectif continu,
c) rupture du contrat en cas de force majeure,
d) rupture du contrat du fait de l’employeur ou à la suite de faute de celui-ci,
e) rupture du contrat pendant la période d’essai ou à l’expiration de celle-ci,
f) inaptitude définitive du travailleur aux fonctions pour lesquelles il était embauché,

- du lieu d’emploi au lieu de recrutement initial et vice-versa à l’occasion des congés payés
acquis après deux années de services continus, conformément à la possibilité de cumul prévue
par l’article L.150. Le retour sur le lieu d’emploi n’est dû que si le travailleur, à cette date, est
en état de reprendre son service.
Toutefois, le contrat de travail ou la convention collective pourra prévoir une durée minima
de séjour ou de déplacement en deçà de laquelle le transport des familles ne sera pas à la
charge de l’employeur. Cette durée n’excédera pas six mois.

ARTICLE L.165 : Lorsqu’un contrat est résilié pour des causes autres que celles visées à
l’article précédent, ou par suite d’une faute lourde du travailleur, le montant des frais de
transport aller et retour incombant à l’entreprise est proportionné au temps de service du
travailleur.

ARTICLE L.166 : La classe de passage et le poids des bagages sont déterminés par l’emploi
tenu par le travailleur dans l’entreprise, suivant la stipulation de la convention collective ou, à
défaut, suivant les règles adoptées par l’employeur, à l’égard de son personnel ou suivant les
usages locaux.
Il sera tenu compte dans tous les cas des charges de famille pour le calcul du poids des
bagages.

ARTICLE L.167 : Les voyages et les transports sont effectués par les moyens normaux
laissés au choix de l’employeur.
Le travailleur qui use d’une voie ou de moyens de transports plus coûteux que ceux choisis
par l’employeur n’est défrayé par l’entreprise qu’à concurrence des frais occasionnés par la
voie ou les moyens régulièrement choisis, sauf prescription médicale contraire.
S’il use d’une voie ou de moyens de transports plus économiques, il ne peut prétendre qu’au
remboursement des frais effectivement engagés.
Les délais de transport ne sont pas compris dans la durée maxima du contrat.

ARTICLE L.168 : Le travailleur qui utilise une voie ou des moyens de transport moins
rapides que ceux régulièrement choisis par l’employeur ne peut prétendre de ce fait à des
délais de route plus longs que ceux prévus par la voie et les moyens normaux.

ARTICLE L.169 : Le travailleur qui a cessé son service peut exiger la délivrance de ses titres
de voyage et de transport, auprès de son ancien employeur dans un délai maximum de deux
ans à compter de la cessation du travail chez ledit employeur.
Toutefois, les titres de voyages et des transports ne seront délivrés par l’employeur qu’en cas
de déplacement effectif du travailleur.
Le ou les employeurs successifs qui auront utilisé les services du travailleur seront tenus à la
demande de l’employeur qui a délivré le titre de transport, de participer au paiement du
passage dans la limite des droits en la matière acquis chez eux par le travailleur.

TITRE IV : HYGIENE ET SECURITE

CHAPITRE I : GENERALITES

ARTICLE L.170 : Sont soumis aux dispositions du présent chapitre et des décrets et arrêtés
pris pour son application, les établissements de toute nature où sont employés des travailleurs
au sens de l’article L.1.
ARTICLE L.171 : Des décrets déterminent notamment :

1) les mesures générales et spécifiques de protection, de prévention et de salubrité applicables


à tous les établissements et emplois mentionnés à l’article précédent ;

2) les mesures relatives à l’organisation et au fonctionnement des organismes ayant pour


mission d’aider à l’observation des prescriptions d’hygiène et de sécurité, et de contribuer à
l’amélioration des conditions de travail et à la protection de la santé des travailleurs ;

3) les mesures relatives à l’exposition, à la vente ou à la cession, à quelque titre que ce soit,
des machines, appareils et installations diverses présentant des dangers pour les travailleurs ;

4) les mesures relatives à la distribution et à l’emploi de substances ou de préparations à usage


industriel, présentant des dangers pour les travailleurs.

Un décret peut fixer les prescriptions particulières à certaines professions ou à certains types
de matériels, de substances d’agents, de procédés de travail ou d’installations, ou à certaines
catégories de travailleurs.

ARTICLE L.172 : L’employeur est responsable de l’application des mesures prescrites par
les dispositions du présent chapitre et par les textes pris pour leur application.

ARTICLE L.173 : L’inspecteur du travail contrôle le respect par l’employeur des


dispositions en matière d’hygiène et de sécurité.

ARTICLE L.174 : Avant la constatation des infractions aux dispositions du présent chapitre
par procès-verbal, la procédure de la mise en demeure est obligatoirement appliquée.
Cette mise en demeure doit être faite par écrit soit sur le 3 ème fascicule du registre
d’employeur, soit par lettre recommandée avec accusé de réception. Elle est datée et signée,
elle précise les infractions relevées ou les dangers constatés et fixe les délais d’exécution à
l’expiration desquels ils devront avoir disparu.
Les délais minimum d’exécution de la mise en demeure, les possibilités de recours et
l’autorité qui a qualité pour statuer sont fixés pour chaque branche d’activité par un arrêté du
ministre chargé du travail.

ARTICLE L.175 : Lorsqu’il existe des conditions de travail dangereuses pour la santé ou la
sécurité des travailleurs non visés par les textes prévus à l’article L.171 l’employeur est mis
en demeure par l’inspecteur du travail d’y remédier par les formes et conditions prévues à
l’article précédent.
L’inspecteur peut, notamment, dans les cas d’urgence, ordonner l’arrêt immédiat du travail
jusqu’à ce que les mesures de prévention adéquates aient été prises par l’employeur.
Les heures chômées de ce fait donneront lieu à une rémunération au même titre que des
heures de travail effectif.
L’employeur qui conteste le bien fondé des mesures prises par l’inspecteur du travail a la
possibilité d’effectuer un recours administratif auprès du Ministre chargé du travail.
ARTICLE L.176 : L’employeur est tenu d’aviser l’inspecteur du travail dans un délai de
quarante - huit heures de tout accident du travail survenu ou de toute maladie professionnelle
constatée dans l’entreprise.
Cette déclaration se fait conformément aux prescriptions fixées en la matière par le code de
prévoyance sociale.

ARTICLE L.177 : Toute entreprise ou tout établissement est tenu d’assurer un service
médical ou sanitaire à ses travailleurs.
Le code de prévoyance sociale détermine les modalités d’exécution de cette obligation.

CHAPITRE II : DU TRAVAIL DES FEMMES ET DES ENFANTS

ARTICLE L.178 : Toute femme enceinte dont l’état a été constaté médicalement peut
rompre son contrat après avoir informé son employeur vingt-quatre heures à l’avance, sauf cas
de force majeure, et sans avoir à payer une indemnité compensatrice de préavis.

ARTICLE L.179 : Toute femme enceinte a droit à un congé de maternité de 14 semaines. Ce


congé commence six semaines avant la date présumée de l’accouchement et se termine huit
semaine après l’accouchement. Lorsque l’accouchement a lieu avant la date présumée, la
période de repos est prolongée jusqu’à expiration des 14 semaines de congé.

ARTICLE L.180 : L’intéressé ne peut être employée pendant une période consécutive de
sept semaines dont trois semaines avant la date présumée de l’accouchement.

ARTICLE L.181 : En cas de maladie attestée par un certificat médical et résultant de la


grossesse ou des couches, la femme peut prétendre à une prolongation de congé de trois
semaines.

ARTICLE L.182 : Pendant le congé de maternité visé à l’article L.179 l’intéressée a droit
aux soins gratuits et à la rémunération qu’elle percevait au moment de la suspension du
travail, dans les conditions fixées par le code de prévoyance sociale. Elle conserve en outre le
droit aux prestations en nature.

ARTICLE L.183 : Lorsque la femme ne peut, par suite de maladie, reprendre son travail à
l’expiration de son congé de maternité la suspension du contrat de travail prend effet pour
compter du premier jour suivant l’expiration dudit congé.
Dans ce cas, l’employeur est tenu dès le premier jour suivant la prolongation prévue à l’article
précédent de l’indemniser dans les conditions fixées à l’article L.37 du présent code.
Pendant toute la période de suspension, l’employeur ne peut résilier le contrat de travail.

ARTICLE L.184 : Pendant une période de quinze mois à compter de la naissance de l’enfant,
la mère a droit à ses repos pour allaitement sur le lieu du travail.
La durée totale de ces repos ne peut dépasser une heure par journée de travail.
Ces arrêts de travail ne peuvent entraîner une diminution des rémunérations.
La mère peut, pendant cette période, rompre son contrat de travail dans les mêmes conditions
que celles visées à l’article L.178.
ARTICLE L.185 : Il est interdit d’employer les femmes, les femmes enceintes et les enfants
à des travaux excédant leurs forces, présentant des causes de danger ou qui, par leur nature et
par les conditions dans lesquelles ils sont effectués, sont susceptibles de blesser leur moralité.

ARTICLE L.186 : Le repos des femmes et des enfants doit avoir une durée de douze heures
consécutives au minimum.
Le travail de nuit des femmes et des enfants dans l’industrie est interdit.

ARTICLE L.187 : Les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise même
comme apprentis, avant l’âge de quatorze ans, sauf dérogation écrite édictée par arrêté du
ministre chargé du travail, compte tenu des circonstances locales et des tâches qui peuvent
leur être demandées.

ARTICLE L.188 : L’inspecteur du travail peut requérir l’examen des femmes et des enfants
par un médecin, en vue de vérifier si le travail dont ils sont chargés n’excède pas leurs forces.
Cette réquisition est de droit à la demande des intéressés.
Le femme ou l’enfant ne peut être maintenu dans un emploi ainsi reconnu au-dessus de ses
forces et doit être affecté à un emploi convenable. Si cela n’est pas possible, le contrat est
résilié du fait de l’employeur.

ARTICLE L.189 : Des décrets fixeront d’une part les conditions de travail des femmes et des
femmes enceintes et notamment la nature des travaux qui leur sont interdits d’autre part la
nature des travaux et les catégories d’entreprises interdits aux jeunes gens et l’âge limite
auquel s’applique l’interdiction.

TITRE V : DES DIFFERENDS DU TRAVAIL

CHAPITRE I : DU DIFFEREND INDIVIDUEL

SECTION I : DE LA CONCILIATION DE L’INSPECTEUR DU TRAVAIL ET DE LA SAISINE DU


TRIBUNAL

ARTICLE L.190 : Tout travailleur ou tout employeur pourra demander à l’inspecteur du


travail, à son délégué ou à son suppléant de régler le différend à l’amiable.
Cette demande suspend, à sa date de réception par l’inspecteur du travail, le délai de
prescription. Cette suspension court jusqu’à la date du procès-verbal qui clôt la tentative de
conciliation à l’inspection du travail.
Les parties sont tenues de se présenter à l’inspection au jour et à l’heure fixés par la
convocation, sous peine d’une amende.
Un arrêté du Ministre chargé du travail fixe le montant de cette amende.

ARTICLE L.191 : En cas de règlement amiable du différend, la formule exécutoire est


apposée sur le procès-verbal de conciliation par ordonnance du président du tribunal du
travail prise à la requête de la partie la plus diligente.
En cas d’échec total ou partiel de ce règlement amiable constaté par un procès-verbal de non
conciliation, l’action peut être introduite par déclaration orale ou écrite faite au greffier du
tribunal du travail, inscription en est faite sur un registre tenu spécialement à cet effet, un
extrait de cette inscription est délivré à la partie ayant introduit l’action.
SECTION II : DE LA COMPETENCE

ARTICLE L.192 : Les tribunaux du travail connaissent des différends individuels pouvant
s’élever à l’occasion du travail entre les travailleurs et leurs employeurs.
Ces tribunaux ont qualité pour se prononcer sur tous les différends individuels relatifs aux
conventions collectives ou aux décrets en tenant lieu et au contrat d’apprentissage.
Leur compétence s’étend également :

- aux différends nés entre les travailleurs ou employeurs à l’occasion du travail ;


- aux litiges relatifs à l’application des dispositions du code de prévoyance sociale.

ARTICLE L.193 : Le tribunal compétent est celui du lieu d’exécution du contrat de travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat, le travailleur dont la résidence au
moment de la signature du contrat est dans un lieu autre que celui du lieu d’emploi, aura le
choix entre le tribunal de cette résidence et celui du lieu d’emploi. Les travailleurs dont la
résidence est hors du Mali auront le choix entre le tribunal du lieu d’exécution du contrat et
celui de Bamako.

SECTION III : DE LA COMPOSITION

ARTICLE L.194 : Les tribunaux du travail sont créés par décret sur proposition du Ministre
de la justice, après avis du ministre du travail. Ces décrets fixent pour chaque tribunal son
siège et sa compétence territoriale.

ARTICLE L.195 : Les tribunaux du travail dépendent administrativement du Ministre de la


justice.

ARTICLE L.196 : Le tribunal est composé d’un magistrat, président, d’un assesseur
employeur et d’un assesseur travailleur, d’un greffier.
Le tribunal du travail est subdivisé en sections professionnelles fixées par arrêté du Ministre
de la justice après avis du Ministre chargé du travail.
Plusieurs sections peuvent être réunies et il peut être créé une seule section
interprofessionnelle lorsque la situation du marché du travail le nécessite.
En cas de vacance d’assesseurs dans une section professionnelle déterminée, le président du
tribunal peut pendant une période ne pouvant excéder trente jours faire appel aux assesseurs
d’une autre section.

ARTICLE L.197 : Chaque tribunal du travail comporte une formation de référé commune à
toutes les éventuelles sections. La formation de référé est composée du président du tribunal
du travail et d’un greffier. Elle est saisie par simple requête adressée au président du tribunal
du travail.

ARTICLE L.198 : Le président du tribunal du travail est nommé par décret sur proposition
du Ministre de la justice.
Ces fonctions ne sont pas exclusives de toute autre pouvant être confiée à ce magistrat au sein
de l’organisation judiciaire.
ARTICLE L.199 : Les assesseurs sont désignés par les organisations syndicales les plus
représentatives et nommés par arrêté conjoint des Ministres chargés du travail et de la justice.
En cas d’absence ou de carence des organisations syndicales, les assesseurs sont nommés par
arrêté conjoint des Ministres chargés du travail et de la justice.
Le nombre des assesseurs est triple des postes à pourvoir. Les assesseurs siègent dans l’ordre
de préférence indiqué par l’arrêté de nomination.
Les assesseurs, dont le mandat est venu à expiration, continuent à siéger jusqu’à la date
d’effet du nouvel arrêté de nomination.
Les assesseurs doivent justifier de la possession de leurs droits civiques et n’avoir subi aucune
des condamnations prévues par les lois électorales en vigueur.
Sont déchus de leur mandat les assesseurs qui ne remplissent pas ces conditions.

ARTICLE L.200 : Tout assesseur contre lequel la déchéance a été prononcée ne peut être
désigné à nouveau aux mêmes fonctions, sauf en cas de réhabilitation ou d’amnistie.

ARTICLE L.201 : Pour compenser les frais de sujétion qu’entraîne l’exercice de leurs
fonctions, il sera alloué aux assesseurs une indemnité par vacation dont le montant sera fixé
par arrêté du Ministre chargé du travail après avis du Ministre de la justice.

SECTION IV : DE LA PROCEDURE

ARTICLE L.202 : La procédure devant les tribunaux du travail est gratuite. En outre, pour
l’exécution des jugements rendus à leur profit, les travailleurs bénéficient de l’assistance
judiciaire.

ARTICLE L.203 : Dans les deux jours à dater de la réception de la demande, dimanches et
jours fériés non compris, le président cite les parties à comparaître dans un délai qui ne peut
excéder douze jours, majorés, s’il y a lieu, des délais de distance qui seront fixés par décret.
La citation doit contenir le nom et profession ou raison sociale du demandeur, l’indication de
l’objet de la demande, l’heure et le jour de la comparution.
La citation est faite à personne ou à domicile par un huissier ou un huissier adhoc. Elle peut
valablement être faite par lettre recommandée avec accusé de réception.
En cas d’urgence, elle peut être faite par voie télégraphique.

ARTICLE L.204 : Les parties sont tenues de se rendre au jour et à l’heure fixés devant le
tribunal. Elles peuvent se faire assister ou représenter soit par un travailleur ou un employeur
appartenant à la même branche d’activité, soit par un avocat régulièrement inscrit au barreau,
soit encore par un représentant des organisations syndicales auxquelles elles sont affiliées. Les
employeurs peuvent, en outre, être représentés par un directeur ou un employé de l’entreprise
ou de l’établissement.
Sauf en ce qui concerne les avocats, le mandataire des parties doit être constitué par écrit.

ARTICLE L.205 : Si, au jour fixé par la convocation, le demandeur ne comparaît pas et ne
justifie pas d’un cas de force majeure, la cause est rayée du rôle ; elle ne peut être reprise
qu’une seule fois, et selon les formes imparties pour la demande primitive, à peine de
déchéance.
Si le défendeur ne comparaît pas et ne justifie pas d’un cas de force majeure, ou s’il n’a pas
présenté ses moyens sous forme de mémoire, défaut est donné contre lui et le tribunal statue
sur le mérite de la demande.
Si le défendeur, après avoir comparu, ne comparaît plus par la suite la décision rendue à son
encontre est réputée contradictoire mais doit lui être signifiée, par le greffier du tribunal ou
par un agent administratif commis spécialement à cet effet, pour faire courir le délai d’appel.

ARTICLE L.206 : L’audience est publique, sauf au stade de la conciliation.


Le président dirige les débats, interroge et confronte les parties, fait comparaître les témoins
cités à la diligence des parties ou par lui-même, dans les formes indiquées à l’article L.203. Il
procède à l’audition de toute autre personne dont il juge la déposition utile au règlement du
différend ; il peut procéder ou faire procéder à tous constats ou expertises.
Les dispositions relatives à la police de l’audience devant les tribunaux civils sont
applicables.

ARTICLE L.207 : Les assesseurs du tribunal du travail peuvent être récusés :

1 - quand ils ont un intérêt personnel à la contestation ;


2 - quand ils sont parents ou alliés de l’une des parties jusqu’au sixième degré ;

3 - si, dans l’année qui a précédé la récusation, il y a eu procès pénal ou civil entre eux et
l’une des parties ou son conjoint ou allié en ligne directe ;

4 - s’ils ont donné un avis écrit sur la contestation ;


5 - s’ils sont employeurs, ou travailleurs de l’une des parties en cause.

La récusation est formée avant tout débat, le président statue immédiatement. Si la demande
est rejetée, il est passé outre débat, si elle est admise, l’affaire est renvoyée à la prochaine
audience où doivent siéger le ou les assesseurs suppléants.

ARTICLE L.208 : Lorsque les parties comparaissent devant le tribunal du travail, il est
procédé à une tentative de conciliation.
En cas d’accord un procès-verbal rédigé séance tenante sur le registre des délibérations du
tribunal consacre le règlement à l’amiable du litige.
Un extrait du procès-verbal de conciliation signé du président et du greffier vaut titre
exécutoire.
En cas de conciliation partielle, un extrait du procès -verbal signé du président et du greffier
vaut titre exécutoire pour les parties sur lesquelles un accord est intervenu et procès-verbal de
non conciliation pour le surplus de la demande.
En cas de non conciliation ou pour la partie contestée de la demande, le tribunal doit retenir
l’affaire, il procède immédiatement à son examen, aucun renvoi ne peut être prononcé, sauf
accord des parties, mais le tribunal peut toujours par jugement motivé, prescrire toutes
enquêtes, descentes sur les lieux et toutes mesures d’information quelconque.

SECTION V : DU JUGEMENT

ARTICLE L.209 : Les débats clos, le tribunal délibère immédiatement en secret. Sauf mise
en délibéré, lequel ne peut excéder la date de la prochaine audience de la même section, le
jugement qui doit être motivé est rédigé sur l’heure et l’audience reprise pour sa lecture.
ARTICLE L.210 : Les minutes du jugement sont signées par le président et le greffier. La
minute du jugement est transcrite sur le registre des délibérations.
Copie en est remise aux parties sur leur demande.
Une copie de chaque jugement est adressée par le greffier à la direction du travail et à
l’inspection du travail territorialement compétente.

ARTICLE L.211 : Le jugement peut ordonner l’exécution immédiate jusqu’à concurrence


d’un taux de 50% des sommes portant sur les réclamations des salaires et accessoires,
indemnités diverses, droits et avantages à l’exclusion des dommages-intérêts nonobstant appel
et par provision avec dispense de caution.

ARTICLE L.212 : En cas de jugement par défaut, signification du jugement est faite, dans
les formes fixées par l’article L.203, sans frais, à la partie défaillante, par le greffier du
tribunal ou par un agent administratif commis spécialement à cet effet par le président.
Si, dans un délai de dix jours, après signification plus les délais de distance, le défaillant ne
fait pas opposition dans les formes prescrites à l’article L.191, paragraphe 2, le jugement est
exécutoire,. Sur opposition, le président convoque à nouveau les parties, comme il est dit à
l’article L.203, le nouveau jugement, nonobstant tout défaut ou appel, est exécutoire.

ARTICLE L.213 : Les jugements du tribunal sont définitifs et sans appel, sauf du chef de la
compétence, lorsque le chiffre de la demande n’excède pas 12 fois le montant du salaire
minimum interprofessionnel garanti.
Au dessus de ce montant, les jugements sont susceptibles d’appel devant la chambre sociale
de la cour d’appel.

ARTICLE L.214 : Le tribunal du travail connaît de toutes demandes reconventionnelles, ou


en compensation qui, par leur nature, entrent dans sa compétence.

ARTICLE L.215 : Lorsque chacune des demandes principales reconventionnelles ou en


compensation sera dans les limites de sa compétence en dernier ressort, le tribunal du travail
se prononcera sans qu’il y ait lieu à l’appel.

Si l’une de ces demandes n’est susceptible d’être jugée qu’à charge d’appel, le tribunal du
travail ne se prononcera sur toutes qu’à charge d’appel, il statuera en dernier ressort si seule la
demande reconventionnelle en dommages-intérêts fondée exclusivement sur la demande
principale, dépasse sa compétence en dernier ressort. il statue également sans appel en cas de
défaut du défendeur si seules les demandes reconventionnelles formées par celui-ci dépassent
le taux de sa compétence en dernier ressort, quels que soient la nature et le montant de cette
demande.
Si une demande reconventionnelle est reconnue non fondée et formée uniquement en vue de
rendre le jugement susceptible d’appel, l’auteur de cette demande peut être condamné à des
dommages-intérêts envers l’autre partie, même au cas où, en appel, le jugement en premier
ressort n’a été confirmé que partiellement.
SECTION VI : DES VOIES DE RECOURS

ARTICLE L.216 : L’appel doit être interjeté dans les 15 jours délai légal du prononcé du
jugement et dans les formes prévues à l’article L.191 paragraphe 2.
En ce qui concerne les jugements rendus par défaut ce délai prend effet du jour de la
signification.
L’appel est transmis dans la huitaine de la déclaration d’appel à la cour d’appel avec une
expédition du jugement et des lettres, mémoires et documents déposés par les parties.
L’appel est jugé sur pièces.
Toutefois, les parties peuvent demander à être entendues ; en ce cas la représentation des
parties obéit aux règles fixées par l’article L.204.

ARTICLE L.217 : La cour suprême connaît des recours en cassation contre les jugements
rendus en dernier ressort et les arrêts de la cour d’appel.
Le pourvoi est introduit et jugé dans les formes et conditions prévues par les lois relatives à
l’organisation et à la procédure de la Cour Suprême.

CHAPITRE II : DU DIFFEREND COLLECTIF

SECTION I : DE LA CONCILIATION

ARTICLE L.218 : Est réputé différend collectif du travail, tout conflit caractérisé à la fois par :

1 - l’intervention d’un groupe de travailleurs ;


2 - la nature collective de l’intérêt en jeu.

ARTICLE L.219 : Tout différend collectif doit être immédiatement notifié par les parties :

1 - à l’inspecteur régional du travail du ressort lorsque le conflit est limité au territoire d’une
inspection régionale du travail ;

2 - au directeur du travail lorsque le conflit s’étend sur le territoire de plusieurs inspections


régionales.

L’inspecteur régional du travail et le directeur du travail, suivant le cas procèdent sans délai à
la tentative de conciliation.

ARTICLE L.220 : Les parties peuvent se faire assister ou représenter par une personne
dûment mandatée.
Lorsqu’une partie ne comparaît pas ou ne se fait pas représenter valablement, l’inspecteur du
travail convoque à nouveau dans un délai qui ne peut excéder 48 heures sans préjudice de la
condamnation à l’amende civile prévue à l’article L.190.

ARTICLE L.221 : Dans les six jours francs, suivant la date à laquelle il a été saisi, le
conciliateur est tenu de dresser un procès-verbal constatant l’accord intervenu ou l’échec de la
conciliation.
ARTICLE L.222 : L’accord de conciliation, signé par les parties, daté et visé par l’inspecteur
du travail, est immédiatement exécutoire.
Un exemplaire de cet accord est adressé par l’inspecteur du travail au secrétaire du tribunal du
travail de ressort.
En cas de différend inter-régional, l’accord est déposé par le directeur du travail auprès des
juridictions du travail compétentes.

ARTICLE L.223 : Tout accord de conciliation est susceptible d’être étendu conformément
aux dispositions des articles L.78 et suivants du présent code.

ARTICLE L.224 : En l’absence d’accord, le conciliateur rédige un rapport sur l’état du


différend et l’adresse accompagné des documents et renseignements recueillis par ses soins au
ministre chargé du travail.
Une copie du rapport est remise sans délai à chacune des parties avec mention de la date à
laquelle ce document a été envoyée au ministre chargé du travail.

SECTION II : DE L’ARBITRAGE

ARTICLE L.225 : Dès réception du rapport de non conciliation, le Ministre chargé du travail
saisit le conseil d’arbitrage du différend.

ARTICLE L.226 : Le conseil d’arbitrage est composé :


- d’un magistrat de la cour d’appel, président ;
- de quatre assesseurs dont deux assesseurs employeurs et deux assesseurs travailleurs choisis
en son sein par le conseil supérieur du travail.
Un greffier désigné par le Ministre de la justice assure le secrétariat. Dans le cas où le
différend concerne exclusivement les services publics, les deux assesseurs employeurs sont
remplacés par deux représentants désignés par le Ministre chargé de la fonction publique.

ARTICLE L.227 : Le conseil d’arbitrage a les plus larges pouvoirs pour s’informer de la
situation économique des entreprises et de la situation sociale des travailleurs intéressés par le
différend.
Dans ce but, ces membres peuvent enquêter auprès des entreprises et des syndicats, réclamer
aux parties tous documents ou renseignements d’ordre comptable et financier susceptibles
d’être utiles à l’examen du différend. Ces enquêtes peuvent être confiées par le conseil
d’arbitrage à toutes personnes qualifiées, notamment aux experts comptables agréés.
Le conseil d’arbitrage juge sur pièces, mais il peut entendre les parties, s’il l’estime
nécessaire.

ARTICLE L.228 : Le conseil d’arbitrage se prononce en droit sur les conflits relatifs à
l’interprétation des lois, règlements, conventions collectives ou accords collectifs en vigueur.
Il se prononce en équité sur les autres conflits, notamment lorsque le différend porte sur les
salaires ou sur les conditions de travail qui ne sont pas fixées par les dispositions des lois,
règlements, conventions collectives ou accords collectifs en vigueur et sur les conflits relatifs
à la conclusion et à la révision des clauses des conventions collectives et accords collectifs.
ARTICLE L.229 : La décision du conseil d’arbitrage est immédiatement notifiée et
commentée aux parties par le président du conseil d’arbitrage.
Si dans les 8 jours francs suivant cette notification aux parties, aucune de celles-ci n’a
manifesté son opposition, la décision acquiert force exécutoire.
Pour les conflits intéressant les services essentiels dont l’interruption risquerait de mettre en
danger la vie, la sécurité ou la santé des personnes, de compromettre le déroulement normal
de l’économie nationale, ou intéressant un secteur vital des professions, le Ministre chargé du
travail en cas de désaccord de l’une ou des deux parties, porte le conflit devant le conseil des
Ministres qui peut rendre exécutoire la décision du conseil d’arbitrage.

ARTICLE L.230 : Les frais occasionnés par la procédure notamment les frais de
déplacement des membres du conseil d’arbitrage et des experts, les pertes de salaires ou
traitements, les frais d’expertise, sont supportés par le budget du Ministère de la Justice qui
comprend obligatoirement un chapitre consacré au conseil d’arbitrage.

ARTICLE L.231 : La grève ne rompt pas le contrat de travail sauf faute lourde des
travailleurs. Le lock-out et la grève sont illicites pendant la procédure de conciliation et dès
qu’une décision arbitrale a acquis force exécutoire.
Le lock-out ou la grève pratiquée en violation des dispositions de l’alinéa précédent entraînent
:

a) - pour les employeurs :


- le paiement aux travailleurs des journées de salaires perdues de ce fait,
- l’inéligibilité pour trois ans aux fonctions de membres des chambres de commerce,

- l’interdiction de faire partie du conseil supérieur du travail et de participer sous une forme
quelconque à une entreprise de travaux ou un marché de fournitures pour le compte de l’Etat
ou d’une collectivité publique.

b) - pour les travailleurs :


- la rupture du contrat pour compter du jour de la cessation du travail, sans autres droits que le
salaire et l’indemnité de congés payés acquis à cette date.

TITRE VI : DES INSTITUTIONS PROFESSIONNELLES

CHAPITRE I : DES SYNDICATS PROFESSIONNELS

SECTION I : DE L’OBJET DES SYNDICATS PROFESSIONNELS

ARTICLE L.232 : Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l’étude et la
défense des intérêts économiques, sociaux et moraux des travailleurs.

ARTICLE L.233 : Les personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou des
professions connexes concourant à l’établissement de produits ou services déterminés,
peuvent constituer librement un syndicat professionnel.
ARTICLE L.234 : Les fondateurs de tout syndicat professionnel doivent déposer les statuts
et les noms de ceux qui, à un titre quelconque, sont chargés de son administration ou de sa
direction.
Ce dépôt a lieu au siège de la circonscription administrative où le syndicat est établi. Copie
des statues est adressée à l’inspecteur du travail et au procureur de la République qui en
vérifie la légalité et informe de ses conclusions le syndicat intéressé, le chef de la
circonscription administrative et l’inspecteur du travail.
Les modifications apportées aux statuts et les changements survenus dans la composition de
la direction ou de l’administration du syndicat, doivent être portés, dans les mêmes formes, à
la connaissance des mêmes autorités et appréciés dans les conditions.

ARTICLE L.235 : Les membres chargés de l’administration de la direction d’un syndicat


doivent être domiciliés en République du Mali, jouir de leurs droits civiques et n’avoir
encouru aucune des condamnations qui, aux termes des lois électorales en vigueur, entraînent
la suppression du droit de vote.

ARTICLE L.236 : Les femmes mariées exerçant une profession ou un métier peuvent, sans
autorisation de leur mari, adhérer aux syndicats professionnels et participer à leur
administration ou à leur direction dans les conditions fixées à l’article précédent.
Les mineurs âgés de plus de seize ans peuvent adhérer aux syndicats, sauf opposition de leur
père, mère ou tuteur.

ARTICLE L.237 : Peuvent continuer à faire partie d’un syndicat professionnel les personnes
qui ont quitté l’exercice de leur fonction ou de leur profession, sous réserve d’avoir exercé
celle - ci au moins un an.

ARTICLE L.238 : Tout membre d’un syndicat professionnel peut s’en retirer à tout instant
nonobstant toute clause contraire sans préjudice du droit, pour le syndicat, de réclamer la
cotisation afférente aux six mois qui suivent le retrait d’adhésion.

ARTICLE L.239 : En cas de dissolution volontaire ou prononcée judiciairement, les biens du


syndicat sont dévolus conformément aux statuts ou, à défaut de dispositions statutaires,
suivant les règles déterminées par l’assemblée générale.
En aucun cas, ils ne peuvent être répartis entre les membres adhérents. Les litiges relatifs à la
constitution, aux statuts et à la dissolution d’un syndicat relèvent des juridictions civiles.

SECTION II : DE LA CAPACITE CIVILE DES SYNDICATS PROFESSIONNELS

ARTICLE L.240 : Les syndicats professionnels jouissent de la personnalité civile.


Ils ont le droit d’ester en justice et d’acquérir sans autorisation, à titre gratuit ou à titre
onéreux, des biens meubles ou immeubles.

ARTICLE L.241 : Ils peuvent, devant toutes les juridictions, exercer tous les droits réservés
à la partie civile, relativement aux faits portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt
collectif de la profession qu’ils représentent.
ARTICLE L.242 : Ils peuvent créer, administrer ou subventionner des œuvres
professionnelles telles que : institutions de prévoyance, caisses de solidarité, laboratoires,
champs d’expérience, œuvre d’éducation scientifique, agricole ou sociale, cours, publications
intéressant la profession.
Les immeubles et objets mobiliers nécessaires à leurs réunions, à leurs bibliothèques et à leurs
cours d’instruction professionnelle sont insaisissables.
Ils peuvent affecter une partie de leurs ressources à la création de logements de travailleurs, à
l’acquisition de terrains de culture ou de terrains d’éducation physique à l’usage de leurs
membres.

ARTICLE L.243 : Ils peuvent subventionner des sociétés coopératives de production ou de


consommation.

ARTICLE L.244 : Ils peuvent passer des contrats ou conventions avec tous autres syndicats,
sociétés d’entreprises ou personnes.

ARTICLE L.245 : S’ils y sont autorisés par leurs statuts, et à condition de ne pas distribuer
de bénéfices, même sous forme de ristournes, à leurs membres, les syndicats peuvent :

1 - acheter pour le louer, prêter ou répartir entre leurs membres tout ce qui est nécessaire à
l’exercice de leur profession, notamment matières premières, outils, instruments, machines,
engrais, semences, plantes, animaux et matières alimentaires pour le bétail ;

2 - prêter leur entremise gratuite pour la vente des produits provenant exclusivement du
travail personnel ou des exploitations des syndiqués ; faciliter cette vente par exposition,
annonces, publications, groupements de commandes et d’expédition, sans pouvoir l’opérer
sous leur nom et sous leur responsabilité.

ARTICLE L.246 : Ils peuvent être consultés sur tous les différends et toutes les questions se
rattachant à leur spécialité.
Dans les affaires contentieuses, les avis du syndicat sont tenus à la disposition des parties qui
peuvent en prendre communication et copie.

SECTION III : DES MARQUES SYNDICALES

ARTICLE L.247 : Les syndicats peuvent déposer dans les conditions déterminées par décret
leurs marques, ou labels. Ils peuvent, dès lors, en revendiquer la propriété exclusive dans les
conditions dudit décret. Ces marques ou labels peuvent être apposés sur tout produit ou objet
de commerce pour en certifier l’origine et les conditions de fabrication. Ils peuvent être
utilisés par tous les individus ou entreprises mettant en vente ces produits.
Est nulle et de nul effet, toute clause de contrat collectif, accord ou entente aux termes de
laquelle l’usage de la marque syndicale par un employeur sera subordonné à l’obligation pour
ledit employeur de ne conserver ou de ne prendre à son service que les adhérents du syndicat
propriétaire de la marque.
SECTION IV : DES CAISSES SPECIALES DE SECOURS MUTUELS ET DES RETRAITES

ARTICLE L.248 : Les syndicats peuvent, en se conformant aux dispositions des lois en
vigueur, constituer entre leurs membres, des caisses spéciales de secours mutuels et de
retraites.
Les fonds de ces caisses sont insaisissables dans les limites déterminées par la législation
concernant les sociétés de secours mutuels.

ARTICLE L.249 : Toute personne qui se retire d’un syndicat conserve le droit d’être
membre de sociétés de secours mutuels et de retraites pour la vieillesse à l’actif desquelles
elle a contribué par des cotisations ou versements de fonds.

SECTION V : DES UNIONS DE SYNDICATS

ARTICLE L.250 : Les syndicats professionnels régulièrement constitués d’après les


prescriptions de la présente loi peuvent librement se concerter pour l’étude et la défense de
leurs intérêts économiques, sociaux et moraux.
Ils peuvent se constituer en union sous quelque forme que ce soit.
Les dispositions des articles L.234, 235, 236 sont applicables aux unions de syndicats qui
doivent, d’autre part faire connaître, dans les conditions prévues à l’article L.234 le nom et le
siège social des syndicats qui les composent. Leurs statuts doivent déterminer les règles selon
lesquelles les syndicats à l’union sont représentés dans le conseil d’administration et dans les
assemblées générales.

ARTICLE L.251 : Ces unions jouissent de tous les droits conférés aux syndicats
professionnels par les sections II, III et IV du présent chapitre.

ARTICLE L.252 : Des locaux seront mis sur leur demande à la disposition des unions de
syndicats, pour l’exercice de leur activité, par décret.

SECTION VI : DES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES

ARTICLE L.253 : Les associations professionnelles reconnues par arrêté du Ministre chargé
du travail sont assimilées aux syndicats professionnels et jouissent des mêmes droits.

SECTION VII : DES ABSENCES POUR ACTIVITES SYNDICALES

ARTICLE L.254 : Pour faciliter la présence des travailleurs ayant des responsabilités
syndicales aux congrès statuaires de leurs organisations syndicales, des autorisations
d’absence seront accordées sur présentation d’une convocation écrite et nominative de
l’organisation syndicale intéressée.
Ces absences seront payées et ne viendront pas en déduction des congés annuels.

ARTICLE L.255 : Tout travailleur, régulièrement désigné par son organisation syndicale
pour suivre un stage de formation, est autorisé à quitter l’entreprise, sans que cette absence
puisse être considérée comme une cause de rupture du contrat de travail.
Tout travailleur régulièrement élu à des fonctions permanentes d’administration ou de
direction d’un syndicat ou d’une union de syndicats est autorisé, sur la demande de son
organisation syndicale, à cesser ses activités professionnelles, sans que son absence puisse
être, dans la limite d’un an, considérée comme une cause de rupture de son contrat.

SECTION VIII : DE LA LIBERTE SYNDICALE

ARTICLE L.256 : Tout travailleur ou employeur peut adhérer librement à un syndicat de son
choix dans le cadre de sa profession.

ARTICLE L.257 : Il est interdit à tout employeur de prendre en considération les opinions,
l’appartenance à un syndicat ou l’exercice d’une activité syndicale pour arrêter ses décisions
en ce qui concerne notamment l’embauchage, la conduite et la répartition du travail, la
formation professionnelle, l’avancement, la rémunération et l’octroi d’avantages sociaux, les
mesures de discipline et de congédiement.
Le chef d’entreprise ou ses représentants ne devront employer aucun moyen de pression en
faveur ou à l’encontre d’une organisation syndicale quelconque.
Toute mesure prise par l’employeur contrairement aux dispositions des alinéas précédents,
sera considérée comme abusive et donnera lieu à des dommages-intérêts.

SECTION IX : DES COMITES SYNDICAUX

ARTICLE L.258 : Un comité syndical peut être constitué par tout syndicat représentatif dans
chaque entreprise ou établissement employant habituellement 11 salariés.
Pour la détermination de l’effectif de l’entreprise, il est tenu compte non seulement du
personnel permanent, mais aussi des apprentis, des travailleurs engagés à l’essai et des
travailleurs ccasionnels ou saisonniers effectuant une période moyenne de 6 mois de travail
dans l’année.
La constitution d’un comité syndical n’est soumise à aucune condition de forme ou de
publicité. Toutefois il doit être notifié à l’employeur le nom des membres du comité syndical
dès leur désignation.

ARTICLE L.259 : Le comité syndicale représente les intérêts professionnels de ses membres
selon les dispositions applicables aux syndicats professionnels.

ARTICLE L.260 : Le nombre des délégués syndicaux, de 5 à 26 en fonction de l’effectif de


l’établissement, sera déterminé par un arrêté du Ministre chargé du travail.

ARTICLE L.261 : Les délégués syndicaux représentent le syndicat auprès du chef


d’entreprise. Ils doivent faire partie de l’entreprise depuis un an.
Les fonctions de délégué syndical peuvent se cumuler avec celles de délégué du personnel.
Les délégués syndicaux représentent l’organisation syndicale au sein du comité de gestion.

ARTICLE L.262 : Le comité syndical jouit des prérogatives suivantes :

- liberté d’affichage et de distribution de communication à caractère professionnel,


- réunion des délégués syndicaux une fois par mois en dehors des heures de travail dans un
local mis à leur disposition par le chef d’entreprise,

- réception sur leur demande par le chef d’entreprise.

ARTICLE L.263 : Le délégué syndical bénéficie pour l’exercice de ses fonctions du même
temps et de la protection accordée par l’article L.277.

ARTICLE L.264 : Pour faciliter la présence des travailleurs aux congrès statuaires et
conférences des organisations syndicales, des autorisations d’absence pourront leur être
accordées.
Ces absences sont payées et ne viennent pas en déduction du congé annuel.

CHAPITRE II : DES DELEGUES DU PERSONNEL

SECTION I : DES ELECTIONS DES DELEGUES DU PERSONNEL

ARTICLE L.265 : Des délégués du personnel sont élus dans chaque établissement
comprenant plus de dix travailleurs. La durée de leur mandat est d’un an. Ils peuvent être
réélus.
Lorsque plusieurs établissements sont situés dans une même localité ou dans un rayon de 20
kilomètres et qu’ils ne comportent pas séparément le nombre minimum de travailleurs, les
effectifs de ces établissements sont groupés en vue de la constitution d’un collège électoral.

ARTICLE L.266 : Le nombre des délégués du personnel est fixé comme suit :
- de 11 à 25 travailleurs : 1 délégué titulaire et 1 suppléant ;
- de 26 à 50 travailleurs : 2 délégués titulaires et 2 suppléants ;
- de 51 à 100 travailleurs : 3 délégués titulaires et 3 suppléants ;
- de 100 à 250 travailleurs : 5 délégués titulaires et 5 suppléants ;
- de 251 à 500 travailleurs : 7 délégués titulaires et 7 suppléants ;
- de 501 à 1000 travailleurs : 9 délégués titulaires et 9 suppléants ;
- plus un délégué titulaire et un suppléant par tranche supplémentaire de 500 travailleurs.

ARTICLE L.267 : Les modalités de l’élection des délégués du personnel seront fixées par un
arrêté du Ministre chargé du travail.

ARTICLE L.268 : Le chef d’établissement ou son représentant est responsable de


l’organisation et du déroulement régulier des élections.
Il préside le bureau de vote où il est assisté d’un représentant non candidat de chacune des
listes en présence.
Ces représentants des listes assistent au vote et au dépouillement du scrutin et signent le
procès-verbal des électeurs avec l’employeur. Celui-ci est tenu d’établir ce procès-verbal en
triple exemplaires et d’en adresser deux exemplaires à l’inspecteur du travail du ressort, dans
les trois jours francs, par lettre recommandée avec accusé de réception. Le troisième
exemplaire est conservé aux archives de l’établissement.

ARTICLE L.269 : Les contestations relatives à l’électorat, à l’éligibilité ainsi qu’à la


régularité des opérations électorales sont de la compétence du président du tribunal du travail
qui statue d’urgence et en dernier ressort.
ARTICLE L.270 : Chaque délégué a un suppléant élu dans les mêmes conditions qui le
remplace en cas d’absence motivée, de décès, de démission, révocation, changement de
catégorie professionnelle, résiliation de contrat de travail, perte des conditions requises pour
l’éligibilité.

SECTION II : DU STATUT DES DELEGUES DU PERSONNEL

ARTICLE L.271 : Le chef d’établissement est tenu de laisser aux délégués du personnel,
dans les limites d’une durée qui, sauf circonstances exceptionnelles ne peut excéder 15 heures
par mois, le temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions. Ce temps est considéré comme
temps de travail et rémunéré comme tel. Il doit être utilisé exclusivement aux tâches
afférentes à l’activité du personnel telles qu’elles sont définies à la section III ci-après.

ARTICLE L.272 : Le chef d’établissement est tenu de mettre à la disposition des délégués
du personnel le local et le mobilier nécessaires pour leur permettre de remplir leur mission et
notamment de se réunir.

ARTICLE L.273 : Les délégués du personnel peuvent faire afficher, à l’exclusion de tout
document de quelque sorte que ce soit, les renseignements qu’ils ont pour rôle de porter à la
connaissance du personnel dans le cadre de leur mission.
L’affichage doit être effectivement assuré aux portes d’entrée des lieux de travail et également
sur des emplacements obligatoirement prévus et destinés aux communications syndicales.
Les entreprises doivent choisir ces emplacements dans un endroit apparent et de préférence
sur les lieux de passage du personnel.

ARTICLE L.274 : Les délégués sont reçus collectivement par le chef d’établissement ou son
représentant au moins une fois par mois. Ils sont, en outre, reçus en cas d’urgence sur leur
demande.

ARTICLE L.275 : Les modalités de la réception des délégués du personnel par l’employeur
sont fixées par arrêté du Ministre chargé du travail.

ARTICLE L.276 : Tout délégué du personnel peut être révoqué en cours de mandat sur
proposition de l’organisation syndicale qui l’a présenté, approuvée au scrutin secret par la
majorité du collège électoral auquel il appartient.
S’il n’a pas été présenté par une organisation syndicale, il peut être révoqué en cours de
mandat sur pétition écrite signée de la majorité du collège électoral auquel il appartient et
confirmée au scrutin secret par la majorité de ce collège.

ARTICLE L.277 : L’autorisation de l’inspecteur du travail est requise, avant tout


licenciement d’un délégué du personnel, titulaire ou suppléant, envisagé par l’employeur ou
son représentant.
L’autorisation du licenciement, ou le refus de cette autorisation, doit être notifié à l’employeur
et au délégué du personnel concerné.
Le défaut de réponse de l’inspecteur du travail dans les quinze jours du dépôt de la demande
vaut autorisation de licenciement.
Tout licenciement intervenu en violation de la procédure prévue à l’alinéa précédent est nul
de plein droit et le délégué sera rétabli dans ses droits et réintégré dans l’entreprise.
Toutefois, en cas de faute lourde, l’employeur peut prononcer immédiatement la mise à pied
provisoire de l’intéressé en attendant la décision définitive.
En cas de refus d’autorisation de licenciement, la mise à pied est privée de tout effet.
Les dispositions ci-dessus sont applicables aux travailleurs candidats aux fonctions de
délégués pendant la période comprise entre la date d’affichage des listes et celle du scrutin,
ainsi qu’aux délégués élus jusqu’à la date des nouvelles élections et pendant une période de 6
mois consécutive à l’expiration du mandat du délégué.

SECTION III : DES ATTRIBUTIONS DES DELEGUES DU PERSONNEL

ARTICLE L.278 : Les délégués du personnel ont pour mission :

- de présenter aux employeurs toutes les réclamations individuelles ou collectives concernant


les conditions de travail et la protection des travailleurs, l’application des conventions
collectives, des classifications professionnelles et des taux de salaires réglementaires ou
conventionnels

- de saisir l’inspecteur du travail de toutes plaintes ou réclamations concernant l’application


des prescriptions légales et réglementaires dont elle est chargée d’assurer le contrôle ;

- de veiller à l’application des prescriptions relatives à l’hygiène et à la sécurité des


travailleurs et à la prévoyance sociale et de proposer toutes mesures utiles à ce sujet ;

- de communiquer à l’employeur toutes suggestions utiles tendant à l’amélioration de


l’organisation et du rendement de l’entreprise.

ARTICLE L.279 : Nonobstant les dispositions ci-dessus, les travailleurs ont la faculté de
présenter eux-mêmes leurs réclamations et suggestions à l’employeur.

CHAPITRE III : DES COMITES D’HYGIENE ET DE SECURITE

ARTICLE L.280 : Il est crée un comité d’hygiène et de sécurité dans les établissements
appartenant à l’une des catégories suivantes :

- établissements industriels occupant d’une façon habituelle 50 salariés au moins,


- établissements autres qu’industriels et, quelle que soit leur nature, occupant d’une façon
habituelle 100 travailleurs au moins.
Toutefois, l’inspecteur du travailleur peut imposer la création d’un comité d’hygiène et de
sécurité dans les établissements ne comptant pas les effectifs requis, mais qui effectuent des
travaux présentant une insécurité particulière du point de vue des accidents du travail ou des
maladies professionnelles.
Dans ce cas, le délai d’exécution de la mise en demeure est fixé à un mois.

ARTICLE L.281 : Les représentants du personnel au comité bénéficient de la même


protection et du même crédit d’heures que les délégués du personnel.

ARTICLE L.282 : Les modalités d’organisation et de fonctionnement des comités d’hygiène


et de sécurité sont fixées par voie réglementaire.
TITRE VII : DES ORGANISMES PUBLICS ET DES MOYENS D’EXECUTION

CHAPITRE I : DU CONSEIL SUPERIEUR DU TRAVAIL

ARTICLE L.283 : Un conseil supérieur du travail est institué auprès du Ministre chargé du
travail.
Il est présidé par le Ministre ou son représentant. Il comprend :

- six représentants des travailleurs et six représentants des employeurs, ayant voix délibérative

- deux membres de l’assemblée nationale


- le directeur national du travail, les directeurs de l’office national de la main-d’œuvre et de
l’emploi et de l’institut de prévoyance sociale, ainsi que des représentants des Ministres
intéressés, avec voix consultative.
Un fonctionnaire, nommé par le Ministre chargé du travail, assure les fonctions de secrétaire
du conseil. Les membres du conseil supérieur du travail sont nommés pour deux ans par
décret. Leur mandat est renouvelable indéfiniment. Les représentants des travailleurs et des
employeurs sont désignés par les organisations syndicales les plus représentatives de la
profession. Ils doivent posséder leurs droits civiques et n’avoir subi aucune condamnation
entraînant la radiation des listes électorales.
Il est désigné dans les mêmes conditions, simultanément, autant de membres suppléants que
de membres titulaires.
A défaut d’organisation pouvant être considérée comme la plus représentative, la désignation
des membres au conseil est faite directement par le Ministre chargé du travail. Il peut être mis
fin au mandat d’un membre par le ministre chargé du travail sur la demande de l’organisation
qui l’a désigné.
A la demande du président ou de la majorité du conseil, peuvent être convoqués des experts et
des techniciens, qui participent aux débats avec voix consultative.

ARTICLE L.284 : L’avis du conseil supérieur du travail est obligatoirement requis dans tous
les cas où les règlements doivent être pris en application des dispositions de la présente loi.
Il a pour mission permanente :

- d’étudier les problèmes concernant le travail, la main-d’œuvre, la sécurité sociale, l’hygiène


et la sécurité dans les entreprises ;

- d’émettre des avis et de formuler des propositions et résolutions sur la législation et la


réglementation à intervenir en ces matières.

Il peut notamment :

- examiner toute difficulté née à l’occasion de la négociation des conventions collectives ;


- se prononcer sur toutes les questions relatives à la conclusion et à l’application des
conventions collectives et spécialement sur leurs incidences économiques.

Il est chargé également d’étudier les éléments pouvant servir de base à la détermination du
salaire minimum : étude du minimum vital, étude des conditions économiques et leur
incidence sur les moyens d’existence des travailleurs.
Il peut demander aux administrations compétentes tous documents utiles à l’accomplissement
de sa mission.

ARTICLE L.285 : Le conseil supérieur du travail siège sous la présidence du Ministre


chargé du travail ou de son représentant.
La convocation indique l’ordre du jour de la séance. Elle est accompagnée d’une
documentation préparatoire. Le conseil peut également se réunir à la demande de la majorité
de ses membres.

ARTICLE L.286 : Le conseil supérieur du travail comprend :

- une assemblée plénière ;


- une commission permanente.

La commission permanente est présidée par le Ministre chargé du travail ou son représentant.
Elle comprend deux membres employeurs et deux membres travailleurs élus respectivement
par le groupe des employeurs et le groupe des travailleurs du conseil.

Relèvent de la commission permanente :

1 - les compétences qui lui ont été dévolues par l’assemblée plénière ;
2 - les questions qui lui sont soumises par décision du Ministre du travail.

Le conseil supérieur du travail et sa commission permanente ne peuvent valablement émettre


d’avis que lorsque la moitié plus un au moins de leurs membres sont présents et les
représentants des employeurs sont en nombre égal avec les représentants des travailleurs.

ARTICLE L.287 : Il est tenu un registre des avis émis par le conseil supérieur du travail. Ce
registre est déposé à la direction nationale du travail et tenu à la disposition du public.

ARTICLE L.288 : Pour compenser les frais de sujétion qu’entraîne l’exercice de leurs
fonctions, il sera alloué aux membres du conseil supérieur du travail, outre, le cas échéant, les
frais de déplacement, une indemnité par jour de session dont le montant sera fixé par arrêté du
Ministre chargé du travail.
Les frais de fonctionnement du conseil supérieur du travail sont supportés par le budget
national.

ARTICLE L.289 : Les membres travailleurs du conseil supérieur du travail bénéficient de la


même protection, durant les mêmes délais, que celle accordée aux délégués du personnel à
l’ARTICLE L.277.

CHAPITRE II : DES ORGANISMES ADMINISTRATIFS

ARTICLE L.290 : Il est créé un service public central dénommé direction nationale de
l’emploi, du travail, et de la sécurité sociale en abrégé : D.N.E.T.S.S.

ARTICLE L.291 : Un décret fixe l’organisation et les modalités de fonctionnement de la


direction nationale de l’emploi, du travail et de la sécurité sociale.
ARTICLE L.292 : Le statut des fonctionnaires du cadre du travail et de la sécurité sociale est
fixé dans les mêmes conditions que les autres statuts particuliers des fonctionnaires.
Ces fonctionnaires peuvent être appelés à exercer des fonctions d’inspecteur du travail et de la
sécurité sociale par arrêté du Ministre chargé du travail.

ARTICLE L.293 : Les inspecteurs et les contrôleurs du travail prêtent serment de bien et
fidèlement remplir leur charge et de ne pas révéler, même après avoir quitté leur service, les
secrets de fabrication et en général, les procédés d’exploitation dont ils pourront prendre
connaissance dans l’exercice de leurs fonctions.
Ce serment est prêté devant la cour d’appel pour les inspecteurs, devant le tribunal de
première instance pour les contrôleurs.
Toute violation de ce serment est punie conformément aux dispositions du code pénal.
Ils doivent tenir pour confidentielle toute plainte leur signalant un défaut dans l’installation ou
une infraction aux dispositions légales ou réglementaires.

ARTICLE L.294 : les inspecteurs du travail ne pourront pas avoir un intérêt quelconque,
direct ou indirect, dans les entreprises placées sous leur contrôle.

ARTICLE L.295 : Les inspecteurs du travail peuvent constater par procès-verbal faisant foi
jusqu’à inscription de faux, les infractions aux dispositions de la législation et de la
réglementation du travail.
Ils sont habilités à saisir directement les autorités judiciaires compétentes.
Tout procès-verbal devra être notifié immédiatement par la remise d’une copie certifiée
conforme à la partie intéressée ou à son représentant et ce à peine de nullité absolue des
poursuites à intervenir.
Un exemplaire du procès-verbal est déposé au parquet, un second envoyé au directeur
national du travail, un troisième transmis à la partie intéressée ou à son représentant, un
quatrième classé aux archives.

ARTICLE L.296 : les inspecteurs du travail ont le pouvoir de :

a) - pénétrer librement à toute heure du jour et de la nuit, dans les établissements assujettis au
contrôle de l’inspection, où ils peuvent avoir un motif raisonnable de supposer que sont
occupées des personnes jouissant de la protection légale, et de les inspecter. A l’occasion de
leur visite, ils doivent informer de leur présence l’employeur ou son représentant à moins
qu’ils n’estiment qu’un tel avis risque de porter préjudice à l’efficacité du contrôle.
Le chef d’entreprise ou d’établissement ou son suppléant peuvent accompagner l’inspecteur
au cours de sa visite,

b) - pénétrer dans les locaux où ils ont tout lieu de supposer qu’il est effectué un travail
collectif,

c) - requérir, si besoin est, les avis et les consultations de médecins et techniciens, notamment
en ce qui concerne les prescriptions d’hygiène et de sécurité. Les médecins et techniciens sont
tenus au secret professionnel dans les mêmes conditions et sous les mêmes sanctions que les
inspecteurs du travail,
d) - se faire accompagner, dans leurs visites, d’interprètes assermentés et des délégués du
personnel de l’entreprise visitée ainsi que des médecins et techniciens visés au paragraphe ci-
dessus,

e) - procéder à tous les examens, contrôles ou enquêtes jugés nécessaires pour s’assurer que
les dispositions applicables sont effectivement observées et notamment :

- interroger, avec ou sans témoins, l’employeur ou le personnel de l’entreprise, contrôler leur


activité, demander des renseignements à toute autre personne dont le témoignage peut sembler
nécessaire,

- requérir la production de tout registre ou document dont la tenue est prescrite par la présente
loi et par les textes pris pour son application,

- prélever et emporter aux fins d’analyse, en présence du chef d’entreprise ou du chef


d’établissement ou de son suppléant et contre reçu, des échantillons des matières et
substances utilisées ou manipulées.
Les frais résultant de ces expertises et enquêtes seront supportés par le budget de l’Etat.
Les inspecteurs du travail ont l’initiative de leurs tournées et visites ;

f) - procéder en matière de simple police à la perception directe des amendes. En cas


d’opposition du contrevenant les dispositions des articles 435 à 458 du code de procédure
pénale sont applicables.
Un arrêté fixe les taux forfaitaires et les modalités de perception afférentes aux différentes
contraventions.

ARTICLE L.297 : Les médecins inspecteurs du travail peuvent être nommés dans les
services de l’inspection du travail.
Leurs attributions et les conditions de nomination et rémunération sont déterminées par
décret.

ARTICLE L.298 : Dans les mines, minières et carrières, ainsi que dans les établissements et
chantiers où les travaux sont soumis au contrôle d’un service technique, les fonctionnaires
chargés de ce contrôle veillent à ce que les installations relevant de leur contrôle technique
soient aménagées en vue de garantir la sécurité des travailleurs. Ils assurent l’application des
règlements spéciaux qui peuvent être pris dans ce domaine et disposent, à cet effet et dans
cette limite, des pouvoirs des inspecteurs du travail. Ils portent à la connaissance de
l’inspecteur du travail les mesures qu’ils ont prescrites et, le cas échéant, les mises en
demeure qui sont signifiées.
L’inspecteur du travail peut, à tout moment, demander et effectuer avec les fonctionnaires
visés au paragraphe précédent, les visites des mines, minières, carrières, établissements et
chantiers soumis à un contrôle technique.
Dans les parties d’établissements ou établissements militaires employant de la main-d’œuvre
civile dans lesquels l’intérêt de la défense nationale s’oppose à l’introduction d’agents
étrangers au service, le contrôle des dispositions applicables en matière de travail est assuré
par les fonctionnaires ou officiers désignés à cet effet. Cette désignation est faite sur
proposition de l’autorité militaire compétente, elle est soumise à l’approbation du chef du
gouvernement.
La nomenclature de ces parties d’établissements ou établissements est dressée par décret pris
sur proposition de l’autorité militaire.

ARTICLE L.299 : Le chef de la circonscription administrative est, dans le ressort de celle-ci


le suppléant légal de l’inspecteur du travail lorsque ce dernier est absent ou empêché.

ARTICLE L.300 : Les dispositions des articles L.293, 295 et 296 du présent chapitre ne
dérogent pas aux règles de droit commun quant à la constatation et à la poursuite des
infractions par les officiers de police judiciaire.

CHAPITRE III : DU PLACEMENT

ARTICLE L.301 : Le placement est assuré par l’office national de la main-d’œuvre et de


l’emploi et des bureaux de placement payant.

SECTION I : DE L’OFFICE NATIONAL DE LA MAIN-D’ŒUVRE ET DE L’EMPLOI

ARTICLE L.302 : Le service public du placement est assuré par l’office national de la main-
d’œuvre et de l’emploi.
Le placement effectué par l’office national de la main-d’œuvre et de l’emploi est gratuit.

SECTION II : DES BUREAUX DE PLACEMENT PAYANT

ARTICLE L.303 : Toute personne physique ou morale peut être autorisée à effectuer des
opérations de placement payant dans les bureaux ouverts à cet effet.
Les conditions d’ouverture des bureaux de placement payant sont déterminées par décret.

ARTICLE L.304 : Les frais de placement perçus par les bureaux de placement payant sont
entièrement supportés par les employeurs sans qu’aucune rétribution puisse être perçue des
travailleurs.

ARTICLE L.305 : Il est interdit aux gérants de bureaux de placement payant et à leurs
préposés de percevoir ou d’accepter à l’occasion des opérations faites par eux, des dépôts de
cautionnement de quelque nature que ce soit.
Les bureaux de placement payant exercent leurs activités sous le contrôle de la direction
nationale du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale.
Les bureaux de placement payant sont tenus de communiquer à l’office national de la main-
d’œuvre et de l’emploi les informations relatives aux placements effectués, et ainsi qu’un
exemplaire de déclaration d’ouverture d’établissement ou de chantier.
Les autres règles auxquelles les bureaux de placement payant sont tenus sont fixées par
décret.
Le refus de communiquer à l’office les informations contenues dans le présent article est puni
des peines sanctionnant le refus de répondre aux enquêtes statistiques.

SECTION III : DES REGLES DE PLACEMENT

ARTICLE L.306 : Toute personne recherchant un emploi peut requérir son inscription
auprès de l’office national de la main-d’œuvre et de l’emploi ou d’un bureau de placement
payant.
Toute personne qui ouvre un établissement ou un chantier de quelque nature que ce soit, doit
en faire la déclaration à l’office, ou à un bureau de placement payant.

ARTICLE L.307 : Les offres et demandes d’emploi ne peuvent pas se faire par voie
d’affiche ou par tout autre moyen de publicité que dans les locaux des organismes de
placement.
Toutefois, les insertions d’offres et de demandes d’emploi dans la presse sont autorisées.
Tout employeur qui fait insérer dans un journal, revue ou écrit périodique une offre d’emploi
est tenu de faire connaître son nom ou raison sociale et son adresse.
La publication de l’offre dans les journaux, revues ou écrits périodiques doit être faite dans
des conditions telles que celles-ci restent valables le jour de leur parution.

ARTICLE L.308 : Les personnes à la recherche d’un emploi sont inscrites par l’organisme
de placement, auquel elles s’adressent, sur une liste de demandeur d’emploi.

ARTICLE L.309 : Toute embauche fait l’objet dans les quinze jours, d’une déclaration
établie par l’employeur et adressée par lui à l’organisme qui a procédé au placement.
Cette déclaration mentionne le nom et l’adresse de l’employeur, la nature de l’entreprise, tous
les renseignements sur l’état civil et l’identité du travailleur, son numéro d’inscription, sa
profession, le cas échéant, le nom et l’adresse de son précédent employeur, éventuellement le
lieu de sa résidence d’origine et la date d’entrée au Mali, la date d’embauche.

ARTICLE L.310 : Lorsque la déclaration visée à l’article précédent est faite à un bureau de
placement payant, celui-ci est tenu de la communiquer à l’office dans un délai d’un mois.

ARTICLE L.311 : En cas de lock-out ou de grève, en violation des dispositions de l’article


L.231, les opérations de placement sont immédiatement interrompues pour les entreprises
concernées.

ARTICLE L.312 : La constatation des infractions a lieu dans les mêmes formes et conditions
fixées par l’article L.295.

SECTION IV : DU PLACEMENT TEMPORAIRE

ARTICLE L.313 : Si une main d’œuvre provisoire doit être employée dans une entreprise
par le truchement d’une entreprise de travail temporaire, le contrat est passé entre l’utilisateur
et l’entreprise de travail temporaire, laquelle doit être agréée par le Ministre chargé du travail.
Le contrat de travail est conclu par écrit entre l’entrepreneur de travail temporaire et le
travailleur mis à la disposition de l’utilisateur.
L’entreprise de travail temporaire est réputée employeur et investie des droits et obligations
attachés à cette qualité.
Le travailleur n’a à verser aucune rétribution pour ce placement.
Un décret fixera le régime des entreprises de travail temporaire.
Les bureaux de placement payant peuvent exercer cumulativement avec leurs autres
attributions le rôle d’entreprise de travail temporaire. Ils doivent alors appliquer les
dispositions du présent article et de ses textes d’application.

CHAPITRE IV : DES PENALITES


SECTION I : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE I

ARTICLE L.314 : Seront punis d’une amende de 20 000 à 100 000 F et d’un
emprisonnement de 15 jours à 6 mois ou de l’une de ces deux peines seulement, les auteurs
d’infractions aux dispositions de l’ARTICLE L.6.
En cas de récidive, l’amende sera de 40 000 à 200 000 F et l’emprisonnement de 1 à 12 mois.

SECTION II : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE II

ARTICLE L.315 : Seront punis d’une amende de 5 000 à 15 000 F et en cas de récidive,
d’une amende de 10 000 à 50 000 F les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.7 et 9.

ARTICLE L.316 : Seront punis d’une amende de 10 000 à 50 000 F en cas de récidive,
d’une amende de 20 000 à 100 000 F les auteurs d’infractions aux dispositions des articles
L.20, 21, 22, 23, 26, 27, 29, 31, 32, 40, 42, Par. 2,53, 77 Par. 2 et 3.

ARTICLE L.317 : Seront punis d’une amende de 5 000 à 15 000 F et, en cas de récidive,
d’une amende de 10 000 à 100 000 F, les auteurs d’infractions aux dispositions des articles
L.81 et 91.

ARTICLE L.318 : Seront punis d’une amende de 50 000 à 200 000 F les auteurs
d’infractions aux dispositions des articles L.36, 37, 39, 42, 48, 51, 61, 62, 63, 65 et 93.
En cas de récidive, l’amende sera de 100 000 à 400 000 F.
Seront punis d’une amende de 20 000 à 100 000 F et, en cas de récidive, d’une amende de 40
000 à 200 000 et d’un emprisonnement de 15 jours à 3 mois ou d’une de ces deux peines
seulement, les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.69.
Seront punis d’une amende de 50 000 à 300 000 F et d’un emprisonnement de 1 à 6 mois ou
de l’une de ces deux peines seulement :

a) - les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.14. Par. 1,


b) - toute personne qui par violence, menace, tromperie, vols ou promesses aura contraint ou
tenté de contraindre un travailleur à l’embaucher contre son gré ou qui, par les mêmes moyens
aura tenté de l’empêcher ou l’aura empêché de s’embaucher ou de remplir les obligations
imposées par son contrat,

c) - toute personne qui, en faisant usage d’un contrat fictif ou d’un carnet de travailleur
contenant des indications inexactes, se sera fait embaucher ou se sera substitué
volontairement à un autre travailleur,

d) - tout employeur, fondé de pouvoir ou préposé qui aura porté sciemment sur le carnet du
travailleur, ou tout autre document, des attestations mensongères relatives à la durée et aux
conditions du travail accompli par le travailleur, ainsi que tout travailleur qui aura sciemment
fait usage de ces attestations,

e) - tout employeur, fondé de pouvoir, qui aura sciemment engagé, tenté d’engager ou
conservé à son service un travailleur encore lié par un contrat d’apprentissage ou un stagiaire
en cours de formation dans un centre de formation professionnelle, indépendamment du droit
à dommages-intérêts qui pourra être reconnu à la partie lésée.
En cas de récidive, l’amende pourra être portée à 500 000 F et l’emprisonnement de 15 jours à
6 mois.

SECTION III : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE III

ARTICLE L.319 : Seront punis d’une amende de 20 000 à 50 000 F et de 15 jours à 3 mois,
d’emprisonnement ou de l’une de ces deux peines seulement, les auteurs d’infractions aux
dispositions des articles L.95, 98, 99, 102, 103, 104, et 130.
Pour les infractions aux dispositions de l’articleL.130, l’amende sera appliquée autant de fois
qu’il y aura d’inscriptions omises ou erronées.

ARTICLE L.320 : Seront punis d’une amende de 5 000 à 18 000 F et, en cas de récidive,
d’une amende de 20 000 à 50 000 les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.97.

ARTICLE L.321 : Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 F et, en cas de récidive,
d’une amende de 20 000 à 50 000 et d’un emprisonnement de 6 jours à 10 jours, ou de l’une
de ces deux peines seulement :

- les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.121 ;


- les auteurs d’infractions aux dispositions des décrets prévus à l’article L.96.

ARTICLE L.322 : Sera punie d’une amende de 50 000 à 500 000 F et, d’un emprisonnement
de 1 à 4 mois ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui aura exigé ou
accepté du travailleur une rémunération quelconque à titre d’intermédiaire dans le règlement
ou le paiement des salaires, indemnités, allocations et frais de toute nature.

ARTICLE L.323 : Seront punis d’une amende de 5 000 à 15 000 F et, en cas de récidive, d’une
amende pouvant aller jusqu’à 100 000 F, les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.146.

ARTICLE L.324 : Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 F et, en cas de récidive,
d’une amende de 100 000 F :

- les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.142, 148, 149, 150, 151, 152, 153,
154, 155, 156, 157, 158, 159, 161, 163, 164.

- les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.143, 144.

ARTICLE L.325 : Seront punis d’une amende de 5 000 à 18 000 F et, en cas de récidive, de
15 000 à 50 000 F, les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.131, 132, 133,
134, 135, 136, 137, 138.

SECTION IV : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE IV

ARTICLE L.326 : Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 F et, en cas de récidive
d’une amende de 20 000 à 50 000 F, les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article
L.184.
Seront punis d’une amende de 20 000 à 50 000 F et, en cas de récidive, d’une amende de
50 000 à 200 000 F, les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.176, 178, 179,
180, 183, 185 186, 187, 188, 189.
Seront punies d’une amende de 20 000 à 100 000 F et, en cas de récidive, d’une amende de
100 000 F à 200 000 F et d’un emprisonnement de 6 à 12 mois les auteurs d’infractions aux
dispositions des décrets d’application de l’article L.171.
Seront punies d’une amende de 20 000 à 100 000 F et d’un emprisonnement de 3 à 12 mois
ou de l’une de ces deux peines seulement, les personnes qui auront fait sciemment une fausse
déclaration d’accident du travail ou de maladie professionnelle.

SECTION V : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE V

ARTICLE L.327 : Sera puni d’une amende de 5 000 F tout assesseur du tribunal du travail
qui ne se sera pas rendu à son poste sur la citation qui lui aura été notifiée.
En cas de récidive, l’amende sera portée de 5 000 à 10 000 F et le Ministre de la Justice
pourra, en outre, le déclarer incapable d’exercer à l’avenir les fonctions d’assesseurs du
tribunal du travail.
Le jugement sera imprimé et affiché à ses frais.
Les amendes seront prononcées par le tribunal.

SECTION VI : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE VI

ARTICLE L.328 : Les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.232 à 235 inclus,
245 et 250 Par. 3, seront poursuivis et punis d’une amende de 5 000 à 15 000 F.
En cas de fausse déclaration relative aux statuts et aux noms et qualités des administrateurs,
l’amende pourra être portée à 180 000 F.

ARTICLE L.329 : Seront punis d’une amende de 50 000 à 250 000 F et d’un
emprisonnement de 1 à 4 mois ou de l’une des ces deux peines seulement, et en cas de
récidive, d’une amende de 500 000 à 1 000 000 F et d’un emprisonnement de 8 mois, les
auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.257.

ARTICLE L.330 : Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 F et, en cas de récidive,
d’une amende de 100 000 F les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.265.

ARTICLE L.331 : Sera puni d’une amende de 100 000 à 500 000 F et d’un emprisonnement
d’un mois à un an, ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque aura porté ou tenté de
porter atteinte, soit à la libre désignation des délégués du personnel, soit à l’exercice régulier
de leurs fonctions.
En cas de récidive, l’emprisonnement sera toujours prononcé. Les infractions pourront être
constatées par l’inspecteur du travail, à défaut, par les officiers de police judiciaire.

SECTION VII : DES INFRACTIONS AUX DISPOSITIONS DU TITRE VII

ARTICLE L.332 : Seront punis d’une amende de 20 000 à 50 000 F et, en cas de récidive, de
50 000 à 250 000 F les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.308 par 1 et 2,
304, 308, 309, 312, 313.

ARTICLE L.333 : Toute personne qui aura employé un travailleur de nationalité étrangère
démuni du carnet prévu à l’article à l’article L.305 du présent code, sera punie d’une amende
de 5 000 à 18 000 F et, en cas de récidive, d’une amende de 100 000 F.
ARTICLE L.334 : Sera punie d’une amende de 20 000 à 120 000 F et d’un emprisonnement
de 15 jours à 3 mois ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui s’est
opposée ou a tenté de s’opposer à l’exécution des obligations ou à l’exercice des pouvoirs qui
incombent aux inspecteurs, aux contrôleurs du travail et aux chefs de circonscriptions
administratives agissant comme suppléants de l’inspecteur du travail.
En cas de récidive, l’amende est de 120 000 à 250 000 F et l’emprisonnement est
obligatoirement prononcé.
Les dispositions du code pénal qui prévoient et répriment les actes de résistance, les outrages
et les violences contre les officiers de police judiciaire sont, en outre, applicables à ceux qui
se rendent coupables des faits de même nature à l’égard des inspecteurs, des contrôleurs du
travail ou leurs suppléants.

ARTICLE L.335 : Les lois sur les circonstances atténuantes et le sursis sont applicables à
toutes les infractions prévues et réprimées au présent titre.
Lorsqu’une amende est prononcée en vertu du présent titre, elle est encourue autant de fois
qu’il y a eu d’infractions sans que, cependant, le montant total des amendes infligées puisse
excéder cinquante fois les taux maxima prévus ci-dessus.
Cette règle s’applique notamment au cas où plusieurs travailleurs auraient été employés dans
des conditions contraires à la présente loi.

ARTICLE L.336 : Pour l’application des articles L.315, 316, 317, 319, 320, 321, 323, 324,
325, 326, 327, 328, 329, 333, il y a récidive lorsque, dans les douze mois antérieurs au fait
poursuivi, le contrevenant à déjà subi une condamnation pour un fait identique.

ARTICLE L.337 : Les chefs d’entreprises sont civilement responsables des condamnations
prononcées contre leurs fondés de pouvoir ou préposés.

TITRE VIII : DISPOSITIONS FINALES

ARTICLE L.338 : La présente loi est applicable aux travailleurs étrangers.


Toutefois des accords internationaux pourront déterminer les conditions particulières
d’introduction, d’emploi et de rapatriement de cette catégorie de travailleurs.

ARTICLE L.339 : En l’attente de la signature de ces accords, la législation, la


réglementation et les conventions antérieures au présent code resteront en vigueur dans celles
de leurs dispositions qui visent les travailleurs venus d’autres pays pour exécuter un contrat de
travail.

ARTICLE L.340 : Toute clause d’un contrat en cours qui ne serait pas conforme aux
dispositions de la présente loi ou d’un décret ou arrêté pris pour son application sera modifiée
dans un délai de six mois, à compter de la publication de la présente loi ou du décret ou arrêté
en cause. Au cas de refus de l’une des parties, la juridiction compétente pourra ordonner, sous
peine d’astreinte, de procéder aux modifications qui seront jugées nécessaires.

ARTICLE L.341 :Les conventions collectives antérieures à la présente loi resteront en


vigueur en celles de leurs dispositions qui ne lui sont pas contraires. Ces conventions sont
susceptibles de faire l’objet d’arrêtés d’extension dans les conditions prévues au chapitre des
conventions collectives.
ARTICLE L.342 : Les institutions et procédures existant en application de règlements
antérieurement en vigueur en matière de travail, continueront à être valables jusqu’au moment
où seront effectivement mises en place les institutions et procédures découlant de la présente
loi et des actes subséquents.

ARTICLE L.343 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la présente.

BAMAKO, LE 23 SEPTEMBRE 1992


LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

ALPHA OUMAR KONARE


TABLES DES MATIERES

TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES DE TRAVAIL (L.1 à L.6)

TITRE II - DES RELATIONS DE TRAVAIL (L.7 à L.94)

CHAPITRE I - DE l’APPRENTISSAGE, DE LA FORMATION ET DES STAGES (L.7 à 12)

Section I : De l’apprentissage (L.7-8)

Section II : De la formation et des stages (L.9 à 12)

CHAPITRE II - DU CONTRAT DE TRAVAIL (L.13 à 61)

Section I : Généralités (L.13 à 17)

Section II : De la nature, de la conclusion et de l’exercice du contrat de travail (L.18 à 33)

Sous section I : De la nature du contrat (L.18 - 19)

Sous section II : Du contrat à durée déterminée (L.20 à 25)

Sous section III : Du visa du contrat (L.26 à 29)

Sous section IV : De l’engagement à l’essai (L.30 à 33)

Section III : De la suspension du contrat (L.34 à 38)

Section IV : De la résiliation du contrat (L.39 - 61)

Sous section I : Généralités (L.33 - 40)

Sous section II : Du préavis (L.41 à 45)

Sous section III : Du licenciement pour motif économique (L.46 à 50)

Sous section IV : De la rupture abusive et du non respect des formes du licenciement (L.51 à 52)

Sous section V : De l’indemnité de licenciement de services rendus et de départ à la retraite (L.53 à 55)

Sous section VI : Du débauchage abusif (L.56)

Sous section VII : De la modification de la situation juridique de l’employeur (L.57)

Sous section VIII : De la modification du contrat (L.58)

Sous section IX : de la disponibilité (L.59)

Sous section X : De la retraite (L.60)


Sous section XI : Du certificat de travail (L.61)

CHAPITRE III - DU REGLEMENT INTERIEUR (L.62 à 69)

CHAPITRE IV - DE LA CONVENTION COLLECTIVE ET DES ACCORDS COLLECTIFS DE TRAVAIL


(L.70 à 90)

Section I : De la nature et de la validité (L.70 à 77)

Section II : Des conventions collectives susceptibles d’être étendues et de la procédure


d’extension (L.78 à 86)

Section III : Des conventions collectives dans les services et établissements publics (L.87)

Section IV : Des accords collectifs d’établissement (L.88)

Section V : De l’exécution de la convention (L.89 à 90)

CHAPITRE V : DU TACHERONNAT (L.91 à 94)

TITRE III : - DES CONDITIONS GENERALES DU TRAVAIL (L.95 à 169)

CHAPITRE I : DU SALAIRE (L.95 à 125)

Section I : De la détermination du salaire (L.95 à 101)

Section II : Du mode de paiement du salaire (L.102 à 103)

Section III : Des pièces justificatives du paiement (L.104 à 111)

Section IV : Des privilèges et garanties de la créance de salaire (L.112 à 117)

Section V : De la prescription de l’action en paiement du salaire (L.118 à 120)

Section VI : Des retenues sur salaire (L.121 à 125)

CHAPITRE II : DU CAUTIONNEMENT (L.126 à 129)

CHAPITRE III : DU REGISTRE D’EMPLOYEUR (L.130)

CHAPITRE IV : DE LA DUREE DU TRAVAIL (L.131 à 140)

Section I : Généralités (L.131 à 133)

Section II : De la récupération (L.134)

Section III : Des prolongations (L.135)


Section IV : Des équivalences (L.136)
Section V : Des heures supplémentaires (L.137 à 140)

CHAPITRE VI : DU REPOS HEBDOMADAIRE ET DES JOURS FERIES (L.142 à 145)

CHAPITRE VII : DES CONGES (L.146 à 163)

Section I : Des congés spéciaux (L.146 - 147)

Section II : Du congé annuel (L.148 - 163)

CHAPITRE VIII : DES VOYAGES ET DES TRANSPORTS (L.164 à 169)

TITRE IV - HYGIENE ET SECURITE (L.170 à 189)

CHAPITRE I : GENERALITE (L.170 à 177)

CHAPITRE II : DU TRAVAIL DES FEMMES ET DES ENFANTS (L.178 à 189)

TITRE V : DES DIFFERENDS DU TRAVAIL (L.190 à 231)

CHAPITRE I : DU DIFFEREND INDIVIDUEL (L.190 à 217)

Section I : De la conciliation de l’inspecteur du travail et de la saisine du tribunal (L.190 à


191)

Section II : De la compétence du tribunal (L.192 à 193)

Section III : De la composition du tribunal (L.194 à 201)

Section IV : De la procédure (L.202 à 208)

Section V : Du jugement (L.209 à 215)

Section VI : Des voies de recours (L.216 - 217)

CHAPITRE II : DU DIFFEREND COLLECTIF (L.218 à 231)

Section I : De la conciliation (L.218 à 224)

Section II : De l’arbitrage (L.225 à 231)

Titre VI : DES INSTITUTIONS PROFESSIONNELLES (L.232 à 282)

CHAPITRE I : DES SYNDICATS PROFESSIONNELS (L.232 à 264)

Section I : De l’objet des syndicats (L.232 à 239)

Section II : De la capacité civile (L.240 à 246)


Section III : Des marques syndicales (L.247)

Section IV : Des caisses spéciales de secours mutuels et de retraites (L.248 - 249)

Section V : Des unions de syndicats (L.250 à 252)

Section VI : Des associations professionnelles (L.253)

Sections VII : Des absences pour activités syndicales (L.254 à 255)

Section VIII : De la liberté syndicale (L.256 à 257)

Section IX : Des comités syndicaux (L.258 à 264)

CHAPITRE II : DES DELEGUES DU PERSONNEL (L.265 à 279)

Section I : Les élections (L.265 à 270)

Section II : Du statut des délégués (L.271 à 277)

Section III : Des attributions des délégués (L.278 à 279)

CHAPITRE III : DES COMITES D’HYGIENE ET DE SECURITE (L.280 à 282)

TITRE VII - DES ORGANISMES PUBLICS ET DES MOYENS D’EXECUTION (L.283 à 340)

CHAPITRE I : DU CONSEIL SUPERIEUR DU TRAVAIL (L.283 à 289)

CHAPITRE II : DES ORGANISMES ADMINISTRATIFS (L.290 à 300)

CHAPITRE III : DU PLACEMENT (L.301 à 315)

Section I : De l’office de la main d’oeuvre (L.302)

Section II : Des bureaux payants (L.303 à 305)

Section III : Des règles de placement (L.306 à 312)

Section IV : Du placement temporaire (L.313)

CHAPITRE IV : DES PENALITES (L.314 à 337)

Section I : Des infractions au titre I (314)

Section II : Des infractions au titre II (L.315 à 318)

Section III : Des infractions au titre III (L.319 à 325)

Section IV : Des infractions au titre IV (L.326)


Section V : Des infractions au titre V (L.327)

Section VI : Des infractions au titre VI (L.328 à 331)

Section VII : Des infractions au titre VII (L.332 à 337)

TITRE VIII - DISPOSITIONS SPECIALES (L.338 à 343).


PRIMATURE REPUBLIQUE DU MALI
---------- UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI
SECRETARIAT GENERAL
DU GOUVERNEMENT

DECRET N°96 - 178 / P - RM

PORTANT APPLICATION DE DIVERSES DISPOSITIONS


DE LA LOI N°92 - 020 DU 23 SEPTEMBRE 1992 PORTANT
CODE DU TRAVAIL EN REPUBLIQUE DU MALI

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Vu la constitution ;

Vu la loi N°92-020 du 23 septembre 1992 portant Code du Travail en République du Mali ;

Vu le Décret N°94-065/P-RM du 04 février 1994 portant nomination d’un Premier


Ministre ;

Vu le Décret N°94-333/P-RM du 25 Octobre 1994 portant nomination des membres du


gouvernement modifié par e décret N°95-097/P-RM du 27 février 1995 ;

Vu l’avis du Conseil Supérieur du Travail en sa séance du 27 février 1995 ;

Statuant en Conseil des Ministres

DECRETE :

ARTICLE 1ER : Le présent décret fixe les modalités d’application de diverses dispositions de
la loi N°92-020 du 23 septembre 1992 portant Code du Travail en République du Mali

DE L’APPRENTISSAGE
(Application de l’article L.7)

ARTICLE D.7.1: Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail de type particulier par
lequel un employeur s’engage, outre le versement d’une allocation d’apprentissage, à assurer
une formation professionnelle méthodique et complète, dispensée dans l’entreprise et
éventuellement dans un centre de formation d’apprentis, à un jeune travailleur qui s’oblige, en
retour, à travailler pour cet employeur pendant la durée du contrat.
ARTICLE D.7.2 : Le contrat d’apprentissage est régi par les lois et les textes réglementaires
et conventionnels applicables aux relations de travail entre employeurs et travailleurs dans la
branche ou l’entreprise considérée dans la mesure où ces lois et textes ne sont pas contraires
aux dispositions du code du travail et des textes pris pour leur application.

ARTICLE D.7.3 : Le pourcentage minimum et maximum d’apprentis par rapport au nombre


total des travailleurs est le suivant :

Pour les entreprises de bâtiments et travaux publics : entre 1% et 3%.


Pour les entreprises minières, industries de transformation et manufactures : entre 1% et 4%.
Pour les autres entreprises : entre 1% et 5%.

Ce pourcentage est établi par rapport à l’effectif moyen mensuel des travailleurs employés
dans l’entreprise dans les douze mois précédant l’année de référence.

ARTICLE D.7.4 : Les entreprises doivent fournir à l’inspection du travail, avant le 31 janvier
de chaque année, un état donnant au 31 décembre de l’année précédente:

- le nombre moyen mensuel de travailleurs servant d’assiette au pourcentage ;


- le nombre réel des apprentis.

En cas d’insuffisance du nombre des apprentis, au sens du présent décret, les conditions et
délais dans lesquels cet effectif sera complété.
A cet effet, un formulaire établi par l’Office National de la Main-d’Oeuvre et de l’Emploi sera
mis à la disposition de l’employeur. Il devra le remplir en double exemplaire qu’il fera
parvenir à l’inspecteur du travail de son ressort.

ARTICLE D.7.5 : Nul ne peut être engagé en qualité d’apprenti s’il n’est âgé de 14 ans au
moins et de 21 ans au plus au début de l’apprentissage. Toutefois les jeunes âgés d’au moins
13 ans peuvent souscrire un contrat d’apprentissage s’ils justifient avoir effectué la scolarité
du premier cycle de l’enseignement fondamental.
Nul ne peut recevoir des apprentis s’il n’est majeur ou émancipé.

ARTICLE D.7.6 : L’employeur s’engage à enseigner à l’apprenti méthodiquement,


progressivement et complètement l’art, le métier ou la profession qui fait l’objet du contrat. Il
ne doit employer l’apprenti qu’aux travaux et services se rattachant à cet objet.

L’employeur est tenu d’inscrire l’apprenti dans un centre de formation d’apprentis assurant
l’enseignement correspondant à la formation prévue au contrat, dans la mesure où il existe un
tel centre dans la localité du lieu du travail de l’apprenti. Il doit, dans ce cas, s’engager à faire
suivre à l’apprenti tous les enseignements et activités organisés par le centre où il l’aura
inscrit. Le temps consacré par l’apprenti aux enseignements du centre est compris dans
l’horaire de travail.

ARTICLE D.7.7 : Le contrat d’apprentissage doit, sous peine de nullité, faire l’objet d’un
acte écrit établi en 4 exemplaires. Chacun de ces exemplaires doit être revêtu des signatures
de l’employeur, de l’apprenti, ou de son représentant légal s’il est mineur. Un des exemplaires
doit être remis à l’apprenti, un autre doit être adressé, dès sa signature, à l’inspection du
travail, dans le ressort de laquelle se trouve le lieu d’apprentissage. Il est enregistré sur un
registre spécial dénommé “registre des contrats d’apprentissage”.

Il est annexé au contrat un certificat médical attestant que l’apprenti est physiquement apte à
remplir les obligations relatives à la nature et au lieu de travail stipulés au contrat.

Sil le contrat d’apprentissage n’a pas fait l’objet d’un écrit ou si, ayant fait l’objet d’un écrit, il
n’a pas été soumis à l ‘enregistrement précité il est considéré comme un contrat à durée
indéterminée de droit commun.
Le contrat d’apprentissage fait obligatoirement mention :

- Des nom, prénoms, âge, domicile et profession de l’employeur.


- Des nom, prénoms, âge et domicile de l’apprenti ;
- Des nom, prénoms, profession et domicile des père et mère de l’apprenti ou de son tuteur ;
- De la date et de la durée du contrat qui ne peut excéder trois ans ;
- Des conditions de rémunération et, éventuellement de nourriture et de logement ;
- L’indication de la profession qui sera enseignée à l’apprenti ;

- L’indication, éventuellement, des cours professionnels que l’employeur s’engage à faire


suivre à l’apprenti.

ARTICLE D.7.8 : L’apprenti a droit à une allocation d’apprentissage. Cette allocation


mensuelle est égale à un pourcentage du salaire minimum interprofessionnel garanti. Ce
pourcentage est

- de 25% au moins du S.M.I.G. pendant la première année ;


- de 50% du S.M.I.G. pendant la deuxième année ;
- le S.M.I.G. à la troisième année.

ARTICLE D.7.9 : L’employeur est tenu de prévenir les parents ou leurs représentants légaux
en cas de maladie ou d’absence de l’apprenti mineur ou de tout autre fait de nature à motiver
leur intervention.

ARTICLE D.7.10 : Il peut être prévu au contrat d’apprentissage que l’apprenti s’engage, vis
à vis de son employeur, et après achèvement de l’apprentissage à continuer à exercer chez cet
employeur son activité professionnelle pendant une période qui ne peut excéder deux ans. Le
non-respect de cet engagement peut entraîner le versement à l’employeur d’un
dédommagement.

ARTICLE D.7.11 : L’employeur est tenu d’inscrire l’apprenti, à la fin de l’apprentissage, à


l’examen organisé pour délivrer, éventuellement, le certificat d’aptitude professionnelle.

ARTICLE D.7.12 : Le contrat d’apprentissage peut être résilié sans indemnités par l’une ou
l’autre des parties durant les deux premiers mois de l’apprentissage. Cette résiliation doit être
constatée par écrit. Passé ce délai, la résiliation du contrat ne peut intervenir que sur accord
exprès et bilatéral des cosignataires ou sur résolution judiciaire prononcée par le tribunal du
travail à la demande de l’une ou l’autre des parties.
ARTICLE D.7.13 : Les cotisations sociales d’origine légale et conventionnelle dues au titre
des salaires sont calculées de façon forfaitaire sur le montant du salaire légal de base.
L’Etat prend en charge, selon un taux fixé par arrêté du Ministre chargé du travail et de la
prévoyance sociale, les cotisations sociales patronales et salariales d’origine légale ou
réglementaire.

DE LA FORMATION ET DES STAGES


(Application de l’article L.9)

ARTICLE D.9.1 : La formation professionnelle comporte une formation initiale et des


formations ultérieures destinées aux adultes et aux jeunes déjà engagés dans la vie active ou
qui s’y engagent. Ces formations ultérieures constituent la formation professionnelle continue.

La formation professionnelle continue fait partie de l’éducation permanente. Elle a pour objet
de permettre l’adaptation des travailleurs au changement des techniques et des conditions de
travail, de favoriser leur promotion sociale par l’accès aux différents niveaux de la culture et
de la qualification professionnelle et leur contribution au développement culturel, économique
et social. Elle peut être dispensée à des salariés titulaires d’un contrat de travail prévoyant une
formation en alternance.

ARTICLE D. 9.2 : Les types d’actions de formation qui entrent dans le champ d’application
des dispositions relatives à la formation professionnelle continue, sont les suivants :

1) les actions de préformation et de préparation à la vie professionnelle. Elles ont pour objet
de permettre à toute personne, sans qualification professionnelle et sans contrat de travail,
d’atteindre le niveau nécessaire pour suivre un stage de formation professionnelle proprement
dit ou pour entrer directement dans la vie professionnelle,

2) les actions d’adaptation. Elles ont pour objet de faciliter l’accès de travailleurs titulaires
d’un contrat de travail à un premier emploi ou à un nouvel emploi,

3) les actions de promotion. Elles ont pour objet de permettre à des travailleurs d’acquérir une
qualification plus élevée,

4) les actions de prévention. Elles ont pour objet de réduire les risques d’inadaptation de
qualification à l’évolution des techniques et des structures des entreprises, en préparant les
travailleurs dont l’emploi est menacé à une mutation d’activité, soit dans le cadre, soit en
dehors de leur entreprise,

5) les actions de conversion. Elles ont pour objet de permettre à des travailleurs salariés dont
le contrat de travail est rompu d’accéder à des emplois exigeant une qualification différente
ou à des travailleurs non-salariés d’accéder à de nouvelles activités professionnelles.

ARTICLE D.9.3 : Les actions de formation professionnelle et de promotion sociale


mentionnées à l’article D.9 - 1 ci-dessus peuvent faire l’objet de convention. Ces conventions
sont bilatérales ou multilatérales.
Elles déterminent notamment :

- la nature, l’objet, la durée et les effectifs des stages qu’elles prévoient,


- les moyens pédagogiques et techniques mis en œuvre,

- les conditions de prise en charge des frais de formation pédagogique des éducateurs et leur
rémunération,

- lorsqu’elles concernent des travailleurs, les facilités accordées, le cas échéant, à ces derniers,
pour poursuivre les stages qu’elles prévoient, notamment les congés, aménagements ou
réductions d’horaires dont ils bénéficient, en application de dispositions législatives,
réglementaires ou contractuelles,

- les modalités de contrôle des connaissances et la nature de la sanction de la formation


dispensée,
- les modalités de règlement amiable des difficultés auxquelles peut donner lieu l’exécution
de la convention.

ARTICLE D.9.4 : Les entreprises, groupes d’entreprises, associations, établissements et


organismes privés, organisations professionnelles, syndicales ou familiales, les collectivités
locales, les établissements publics, interviennent à ces conventions, soit en tant que
demandeurs de formation, soit en vue d’apporter leur concours, technique ou financier, à la
réalisation des programmes, soit en tant que dispensateurs de formation.

ARTICLE D.9.5 : Tout jeune de seize à vingt cinq ans peut compléter sa formation initiale
dans le cadre de formations alternées.

Elles ont pour objectif de permettre aux jeunes d’acquérir une qualification professionnelle,
de s’adapter à un emploi ou à un type d’emploi ou de faciliter l’insertion ou l’orientation
professionnelle.

Elles associent des enseignements généraux professionnels et technologiques dispensés


pendant le temps de travail, dans des organismes publics ou privés de formation , et
l’acquisition d’un savoir-faire par l’exercice en entreprise d’une ou plusieurs activités
professionnelles en relation avec les enseignements reçus.

Elles sont organisées dans le cadre :

- de contrats de travail de type particulier,


- de périodes de formation prévues dans un contrat de travail ordinaire,
- de différents stages de formation professionnelle.

ARTICLE D.9.6 : Les formations ayant pour objet l’acquisition d’une qualification
professionnelle sont dispensées dans le cadre d’un contrat de travail dénommé “contrat de
qualification”. Sa durée est comprise entre six mois et deux ans.
Il doit être passé par écrit. Il fait l’objet d’un dépôt auprès de la direction régionale du travail.
L’employeur s’engage, pour la durée prévue, à fournir un emploi au jeune et à lui assurer une
formation qui lui permettra d’acquérir une qualification professionnelle reconnue dans les
classifications d’une convention collective de branche ou figurant sur une liste établie par le
Ministre chargé du travail.
Sous réserve de dispositions contractuelles plus favorables, les travailleurs titulaires des
contrats de qualification, perçoivent une rémunération déterminée en fonction du salaire
minimum garanti annuellement par arrêté et dont le montant est fixé et peut varier en fonction
de l’âge du bénéficiaire.

ARTICLE D.9.7 : Le conseil supérieur du travail

1 - donne son avis sur les orientations de la politique de formation professionnelle et de


promotion sociale en fonction des besoins de l’économie et des perspectives de l’emploi,

2 - examine et suggère les mesures propres à assurer une meilleure coopération entre les
administrations et les organisations professionnelles et syndicales afin d’assurer la pleine
utilisation des moyens publics ou privés de formation professionnelle et de promotion sociale,

3 - formule toute proposition utile en vue d’une meilleure adaptation des programmes et des
méthodes aux besoins des différentes catégories appelées à bénéficier de la formation
professionnelle et de la promotion sociale.

ARTICLE D.9.8 : Les autres modalités de la formation sont définies par les conventions ou
accords collectifs, ou à défaut, d’accord parties.

DU CONTRAT A DUREE DETERMINEE


(Application de l’article L.20 et L.24)

ARTICLE D.20.1 : Le contrat de travail conclu en application de l’article L.20 doit


comporter, outre la définition précise de son objet tel qu’il est prévu à cet article, les
indications suivantes :
lorsqu’il est conclu pour remplacer provisoirement un travailleur de l’entreprise en suspension
légale du contrat de travail, le nom et la qualification du travailleur remplacé.
Lorsqu’il comporte un terme précis, la date d’échéance du terme et, le cas échéant, une clause
prévoyant le report du terme.
lorsqu’il ne comporte pas de terme précis, la durée minimale pour laquelle il est conclu.
La désignation du poste de travail ou de l’emploi occupé.
La durée de la période d’essai éventuellement prévue.

ARTICLE D.24.1 : A défaut de fixation par voie de convention ou d’accord collectif,


l’indemnité minimale de fin de contrat prévue dans les conditions fixées par l’article L.24 est
égale à 2,5% du montant de la rémunération totale brute due au travailleur pendant la durée
du contrat et s’ajoute à celle-ci.

DES CONDITIONS GENERALES D’EMPLOI ET DE REMUNERATION DU


PERSONNEL DE MAISON
(Application de l’article L.86)

ARTICLE D.86.1: Est considéré comme personnel de maison tout travailleur employé au
domicile privé de l’employeur pour y effectuer tout ou partie de tâches de caractère familial et
ménager.
Le personnel employé de maison jouit de la liberté d’opinion et du plein exercice du droit
syndical conformément aux dispositions du code du travail.
ARTICLE D.86.2 : Le personnel de maison journalier est celui embauché pour une
occupation de courte durée, à l’heure ou à la semaine et dont le salaire est effectivement versé
en fin de travail ou de journée et accompagné d’un bulletin de paye.

L’engagement est soumis aux dispositions réglementant les contrats à durée déterminée.

Le personnel de maison journalier dont l’emploi se poursuit au delà de la période déterminée


est considéré comme embauché pour une durée indéterminée.

ARTICLE D.86.3 : Le personnel permanent de maison est celui embauché au foyer de


l’employeur pour exercer de façon habituelle son activité soit à temps plein, soit à temps
partiel.

ARTICLE D.86.4 : Tout engagement de personnel de maison, à l’exception d’un employé


journalier ou occasionnel, fait l’objet d’une déclaration établie par l’employeur dans les 15
jours et adressée en triple exemplaire à l’organisme qui a procédé au placement dans les
conditions prévues à l’article L.309 du code du travail.
Le contrat peut être conclu, conformément aux dispositions légales, pour une durée
déterminée ou indéterminée.

ARTICLE D.86.5 : Le contrat à durée déterminée fait obligatoirement l’objet d’un écrit
établi en trois exemplaires. Si sa durée est supérieure à trois mois, l’un des exemplaires du
contrat est déposé à l’inspection du travail.
Lorsque les parties poursuivent, sans opposition de l’une ou de l’autre, l’exécution du contrat
au delà du terme prévu, le contrat devient un contrat à durée indéterminée. Après deux
renouvellements, sous réserve des exceptions prévues à l’article L.20 le contrat est considéré
comme ayant une durée totale indéterminée. Sa résiliation, à l’expiration de l’une des
périodes déterminées, ne peut survenir qu’en respectant les règles relatives à la rupture du
contrat à durée indéterminée.

ARTICLE D.86.6 : Lorsque le contrat est conclu pour une durée indéterminée, l’employeur
remet au travailleur, au moment de l’engagement ou au plus tard, à l’expiration de la période
d’essai, une lettre d’embauche précisant les conditions particulières de l’emploi, notamment
celles relatives à l’horaire de travail, au repos hebdomadaire, à la rémunération et, le cas
échéant, aux avantages en nature.

Cette lettre d’embauche est établie en triple exemplaire et signée par l’employeur qui garde
l’original. Un exemplaire est remis au travailleur et le troisième à l’inspecteur du travail du
ressort.

ARTICLE D.86.7 : L’employeur fait procéder à l’examen médical du travailleur avant


l’engagement définitif et le soumet aux visites périodiques de médecine du travail.

ARTICLE D.86.8 : Tout employé de maison peut être soumis à une période d’essai dont la
durée est fixée à un mois renouvelable une seule fois.
La durée de la période d’essai doit être fixée par écrit au moment de l’engagement.
Le renouvellement de la période d’essai doit également faire l’objet d’un écrit.

Lorsqu’à l’expiration de la période d’essai le travailleur continue à effectuer son service sans
opposition de l’employeur, l’engagement est réputé définitif et la rupture du contrat ne peut
intervenir qu’en respectant les dispositions légales en matière de licenciement.

ARTICLE D.86.9 : Le personnel de maison est classé comme suit :

Catégorie I : employé ne possédant aucune qualification professionnelle particulière chargé


de certains travaux d’entretien ou de surveillance (manœuvre d’entretien, manœuvre de
jardin, gardien de maison d’habitation, garde d’enfants).

Catégorie II : employé de maison chargé de l’ensemble des travaux courants d’intérieur


pouvant justifier de deux ans de pratique
- aide cuisinier
- jardinier de maison.

Catégorie III : employé de maison chargé d’exécuter l’ensemble des travaux courants
d’intérieur et justifiant de plus de deux ans de pratique
- cuisinier sachant préparer la cuisine courante.

Catégorie IV : employé de maison assurant l’ensemble des travaux d’intérieur y compris la


cuisine courante ou cuisinier qualifié de maison chargé de l’établissement des menus, de la
préparation des mets et des desserts, y compris la pâtisserie.

Catégorie V : cuisinier qualifié répondant à la définition de la 4ème catégorie, chargé en


outre de l’ensemble des travaux d’intérieur.

Catégorie VI : chef cuisinier ayant des personnes sous ses ordres.


Catégorie VII : maître d’hôtel avec référence.

ARTICLE D.86.10 : L’employeur et le travailleur ne peuvent convenir, pour l’emploi exercé,


d’un salaire inférieur aux taux ci-après correspondant aux catégories définies à l’article
précédent :

CATEGORIES TAUX MENSUEL (1)


Catégorie I 21 936
Catégorie II 23 338
Catégorie III 25 641
Catégorie IV 28 947
Catégorie V 32 346
Catégorie VI 33 646
Catégorie VII 35 049

(1) indemnités spéciales, de cherté de vie et majorations légales incluses.

Les salaires des travailleurs à temps partiel et des travailleurs journaliers sont calculés,
compte tenu de leur catégorie de classement, en fonction du temps de travail accompli dans le
cadre de l’horaire prévu au contrat.
ARTICLE D.86.11 : Une prime d’ancienneté calculée sur le salaire de base de la catégorie du
travailleur est payée au personnel de maison dans les conditions prévus à l’ARTICLE L.97
du code du travail.

L’employé est également admis au bénéfice de la prime d’ancienneté lorsqu’à la suite de


plusieurs embauches successives chez le même employeur, il a atteint la durée de présence
nécessaire à son attribution, à condition qu’il n’ait pas perçu l’indemnité de licenciement lors
de la cessation antérieure de ces activités.

Ne sont pas interruptives de l’ancienneté les périodes de suspension du contrat, assimilées à


des périodes de travail effectif.

ARTICLE D.86.12 : Lorsque le logement et la nourriture sont habituellement accordés en


nature à l’employé de maison, le contrat ou la lettre d’engagement doivent spécifier la gratuité
ou non de ces avantages.

S’ils sont fournis à titre onéreux, l’employeur ne peut effectuer, sur la rémunération du
travailleur, une retenue supérieur à une somme équivalente à :

- 2 heures et 1/2 du salaire minimum interprofessionnel garanti par journée de travail pour la
nourriture,
-1/2 heure de ce même salaire par journée de travail pour le logement.

A moins que l’employé ne continue à bénéficier des avantages en nature pendant la durée de
son congé payé, leur valeur est prise en considération pour le calcul de l’allocation de congé.
Elle entre éventuellement en compte pour le calcul des indemnités de préavis et de
licenciement.

ARTICLE D.86.13 : En cas de déplacement occasionnel du travailleur à titre professionnel


hors du lieu habituel d’emploi, il lui est alloué une indemnité de déplacement calculée comme
suit :

- 3 fois le taux horaire du salaire minimum interprofessionnel garanti, lorsque le déplacement


entraîne la prise de deux repas principaux en dehors du lieu d’emploi,

- 6 fois le taux horaire du salaire minimum interprofessionnel garanti, lorsque le déplacement


entraîne la prise d’un repas principal en dehors du lieu d’emploi,

- 9 fois le taux horaire du salaire minimum interprofessionnel garanti, lorsque le déplacement


entraîne la prise de deux repas principaux et le couchage en dehors du lieu d’emploi.

L’indemnité de déplacement n’est pas exigible lorsque ces prestations sont fournies en nature
par l’employeur.

ARTICLE D.86.14 : Excepté les employés journaliers ou occasionnels rémunérés en fin de


travail ou de journée, les employés de maison sont rétribués chaque mois, à date fixe,
généralement le dernier jour du mois. Toutefois, à la demande de l’employé, le salaire peut
être payé chaque quinzaine. Des acomptes sur salaire peuvent être consentis à l’employé.
Dans ce cas, l’employeur est autorisé à retenir le montant de ces acomptes sur le salaire du
mois au cours duquel ils ont été versés.

ARTICLE D.86.15 : Un bulletin de paie détaché d’un carnet à souches doit être
obligatoirement délivré à tout personnel de maison à l’occasion du paiement du salaire.
Ce bulletin contient des mentions énumérées à l’article L.105 du Code du travail.
La période et le nombre d’heures de travail doivent être indiqués en mentionnant, s’il y a lieu,
les heures au taux normal et les heures supplémentaires.
Les doubles des bulletins de paie, émargés par l’employé, doivent être conservés par
l’employeur pendant un délai de cinq ans

ARTICLE D.86.16 : L’horaire de travail est précisé et défini par le contrat de travail,
conformément aux dispositions du Code du travail. En principe les heures de travail sont
reparties entre 7 heures et 21 heures.

Compte tenu des arrêts et des temps morts inhérents à la profession d’employé de maison, la
durée des services de ces travailleurs est fixée, par application du principe des équivalences et
conformément aux dispositions de l’article L.136 du Code du travail, à 260 heures maximum
par mois correspondant à un travail effectif mensuel de 173 heures 33.

ARTICLE D.86.17 : Lorsque la durée hebdomadaire de présence du personnel de maison est


inférieure à 40 heures par semaine, notamment en cas d’engagement à temps partiel, les
heures de présence sont assimilées à des heures de travail effectif et rémunérées comme telles.

ARTICLE D.86.18 : Le gardien permanent de maison d’habitation au service d’un particulier


logé dans la maison d’habitation ou à proximité, est astreint à une présence continue sous
réserve d’un repos de 24 heures par semaine et d’un congé annuel de 15 jours calendaires en
sus du congé légal.

ARTICLE D.86.19 : Pour les travailleurs à temps plein, le décompte des heures
supplémentaires est en principe, déterminé dans le cadre de la semaine de travail. Toute heure
effectuée au delà de la 60ème heure dans la semaine, en application du principe défini à
l’article D.86.16 alinéa 2 ci-dessus, est réputée supplémentaire et donne droit à la
rémunération suivante :

a) jours ouvrables :
- de la 61ème à la 68ème heure : 1/173,33 du salaire mensuel, majoré de 25% pour chaque
heure,
- au delà de la 68ème heure :1/173,33 du salaire mensuel majoré de 40%
- de 50% lorsqu’elle se situe de nuit.
Est considéré comme travail de nuit, celui effectué entre 21 heures et 5 heures du matin.

b) jours non ouvrables :


- 50% lorsqu’elle est effectuée de jour,
- 100% lorsqu’elle se situe de nuit.
Pour les travailleurs à temps partiel et les travailleurs journaliers ou occasionnels, qui ne sont
pas soumis au principe des équivalences, le nombre d’heures supplémentaires est déterminé
dans le cadre de la journée de travail. Toute heure effectuée au delà de la durée journalière,
c’est- à- dire au delà de 6 heures 40 minutes de travail donne lieu aux majorations suivantes :

- 25% pour les deux premières heures ainsi accomplies


- 50% pour les heures suivantes.

Des assouplissements peuvent être apportés aux règles précitées dans le cadre des articles
L.131 à L.140 et de leurs textes d’application.

ARTICLE D.86.20 : Le repos hebdomadaire a lieu, en principe, le dimanche. Mais d’accord


parties, il peut être fixé à un autre jour ou donné à raison de 2 demi-journées dans la semaine.

ARTICLE D.86.21 : Les fêtes légales chômées par le personnel de maison n’entraînent
aucune réduction de salaire. Les heures de travail accomplies pendant les fêtes légales avec
l’accord du travailleur sont rémunérées sous forme d’une indemnité égale au salaire
correspondant au nombre d’heures de travail effectuées à cette occasion ou donnent lieu, à la
demande de l’employé, à un repos compensateur équivalent, obligatoirement pris dans la
semaine ou les deux semaines suivantes, conformément à l’accord intervenu entre les parties.

Les heures supplémentaires effectuées à l’occasion d’une fête légale, en sus de l’horaire
hebdomadaire, sont rémunérées comme il est indiqué à l’article 86-19 ci dessus.

ARTICLE D.86.22 : Le personnel de maison à temps plein a droit aux congés payés dans les
conditions fixées aux articles L.148 et suivants du code du travail, à raison de 2 jours et 1/2 de
congé par mois de travail effectif au cours de la période de référence.
L’indemnité de congé est égale au 12ème de la rémunération totale perçue durant cette
période.

Toute prolongation de la durée des congés légaux imposée par l’employeur doit être notifiée
au travailleur au moins 15 jours à l’avance et donne lieu au paiement d’une indemnité
proportionnelle au temps d’absence de l’employeur, y compris le cas échéant, les avantages en
nature.

Si l’employé de maison tombe malade au cours de son congé annuel et ne peut reprendre son
travail à la date prévue, il avise au plus tôt l’employeur de sa maladie en lui indiquant,
certificat médical à l’appui, la durée probable de son indisposition.

En cas de rupture ou d’expiration de contrat, avant que le travailleur ait acquis droit de
jouissance au congé, une indemnité proportionnelle au temps de service est accordée à la
place du congé.

En dehors de ce cas, le congé ne peut être remplacé par une indemnité compensatrice.

ARTICLE D.86.23 : La durée du congé est augmentée de :

- 2 jours ouvrables après 15 ans de services continus ou non chez le même employeur,
- 4 jours ouvrables après 20 ans de services continus ou non chez le même employeur,
- 6 jours ouvrables après 25 ans de services continus ou non chez le même employeur.

ARTICLE D.86.24 : Le personnel de maison ne peut s’absenter sans autorisation ou


justification.

Les absences non autorisées doivent être justifiées dans les 3 jours, sauf cas de force majeure.

Deux absences non autorisées, non justifiées au cours du même mois sont considérées comme
un abandon de travail légitimant la rupture du contrat sans indemnité de licenciement ni de
préavis.

ARTICLE D.86-25 : Des permissions exceptionnelles non déductibles de la durée du congé


n’entraînant aucune retenue du salaire sont accordées au personnel de maison dans la limite
de 10 jours par an, à l’occasion des événements familiaux ci-après :

- mariage du travailleur : 3 jours


- mariage d’un de ses enfants, d’un frère ou d’une sœur : 1 jour,
- décès du conjoint ou d’un descendant directe : 3 jours,
- décès d’un ascendant ; 25 jours
- décès d’un beau - père ou d’une belle - mère, d’un frère ou d’une sœur : 2 jours,
- naissance d’un enfant : 3 jours.

Le travailleur informe l’employeur de l’événement au plus tard dans les 24 heures suivant la
cessation du travail, sauf cas de force majeure.

Le document attestant de l’événement peut être exigé par l’employeur, dans un délai de huit
jours après l’événement.

Si l’événement se produit hors du lieu d’emploi et nécessite le déplacement du travailleur, les


délais ci-dessus peuvent être prolongés d’accord parties. Cette prolongation n’est pas
rémunérée .

ARTICLE D.86.26 : La maladie ou l’accident non professionnel de l’employé de maison


entraîne la suspension du contrat dans les conditions prévues à l’article L.34 du code du
travail.

En cas de maladie, l’employé doit prévenir son employeur dans les 48 heures, sauf cas de
force majeure. Un certificat médical établi par un médecin agréé peut être exigé après 3 jours
d’absence.

Pendant l’arrêt de travail consécutif à la maladie ou à l’accident, l’employeur indemnise le


travailleur selon les modalités prévues L.37 du code du travail. Il lui verse, le cas échéant,
l’indemnité correspondant à la valeur des prestations en nature.

ARTICLE D.86.27 : Le contrat de travail est également suspendu pendant l’indisponibilité


du travailleur résultant d’un accident de travail et pendant le repos de la salariée bénéficiaire
d’un congé de maternité dans les conditions prévues par la législation en vigueur.
ARTICLE D.86.28 : Le contrat à durée déterminée peut être rompu en cas de faute lourde,
de force majeure, ou d’accord parties.
Lorsque l’exécution du contrat à durée déterminée se poursuit au delà du terme prévu sans
opposition de l’une ou de l’autre des parties, un contrat à durée indéterminée est substitué au
précédent contrat : il ne peut être rompu qu’en respectant les obligations relatives aux contrats
à durée indéterminée.

ARTICLE D.86.29 : Lorsque l’engagement est conclu pour une durée indéterminée, chacune
des parties peut y mettre fin en notifiant sa décision par écrit à l’autre partie.

Cette notification doit être faite soit par lettre recommandée, soit par la remise directe de la
lettre au destinataire contre récépissé.

ARTICLE D.86.30 : La date de la présentation de la lettre fixe le point de départ du préavis.

En cas de licenciement la lettre de préavis doit indiquer clairement le motif de la rupture.


La durée minimum de préavis est fixée à :

- 1 semaine pour les employés justifiant chez le même employeur d’une ancienneté de service
inférieur ou égale à 6 mois.

- 15 jours pour les employés justifiant chez le même employeur d’une ancienneté de service
au delà de 6 mois.

Pendant la durée du préavis, les parties sont tenues à leurs obligations réciproques. Toutefois,
l’employé de maison, qu’il soit licencié ou démissionnaire, est autorisé à s’absenter chaque
jour pendant 2 heures pour lui faciliter la recherche d’un nouvel emploi. L’utilisation par
l’employé de ces heures de liberté n’entraîne aucune diminution de son salaire. Leur
répartition dans le cadre de l’horaire de travail, est fixée d’un commun accord, en dehors des
heures de repos. A défaut d’accord, elles seront prises alternativement un jour au choix de
l’employeur, un jour au choix de l’employé. Ces heures d’absence peuvent être bloquées à la
fin de la période de préavis, sur la demande du travailleur.

ARTICLE D.86.31: La dispense par l’employeur d’exécution du travail durant le préavis


n’entraîne, jusqu’à l’expiration de ce délai, aucune diminution des salaires et autres avantages
dont le salarié aurait bénéficié pendant cette période.

Le délai de préavis ne peut être interrompu ou prolongé même pour cas de force majeure, sauf
d’accord parties.

ARTICLE D.86.32 : Toutefois, lorsque le préavis est signifié avant le départ en congé du
travailleur, le délai se trouve suspendu pendant la durée du congé payé pour reprendre à
l’expiration dudit congé.

Lorsque le préavis est notifié au cours de la période des congés, le point de départ du préavis
se trouve reporté à l’expiration desdits congés.
ARTICLE D.86.33 : En cas d’inobservation du préavis, la partie responsable de la rupture
doit verser à l’autre partie, une indemnité égale au montant des appointements en espèces et
en nature correspondant à la durée de ce préavis.

L’employé de maison licencié qui a trouvé un nouvel emploi peut, après avoir avisé son
employeur, quitter son service dès que la moitié du préavis a été exécutée et ce, sans avoir à
payer l’indemnité pour inobservation du délai.

La faute lourde entraîne déchéance du droit de préavis sous réserve de l’appréciation de la


juridiction compétente en ce qui concerne la gravité de la faute.

ARTICLE D.86.34 : Lorsque la maladie dépasse 6 mois, l’employeur qui se trouve dans la
nécessité de remplacer définitivement le travailleur peut prendre acte de la rupture du contrat
résultant de l’absence prolongée de l’employé de maison en respectant la procédure légale. Il
doit en aviser le travailleur par lettre recommandée, lui verser une indemnité compensatrice
de congés payés et si les conditions d’ancienneté de services sont remplies, l’indemnité de
licenciement dont il aurait bénéficié en cas de licenciement.

ARTICLE D.86.35 : Le personnel de maison, après une période de service d’une année, a
droit à une indemnité de licenciement, calculée sur le salaire brut moyen des 12 derniers mois
accomplis avant la fin du service dans les conditions précises aux articles L.53 à 55 du code
du travail.

On entend par période de service, celle qui s’écoule entre la date d’entrée du travailleur au
service de l’employeur et la date de la cessation du travail, y compris de suspension du
contrat, considérées comme période de travail.

Est également admis au bénéfice de l’indemnité de licenciement, quelle que soit la nature du
contrat qui le lie à son employeur, l’employé licencié qui réunit, à la suite de plusieurs
engagements successifs au service du même employeur, les conditions nécessaires à
attribution.

La faute lourde justifiant la rupture immédiate du contrat dispense l’employeur de verser


l’indemnité de licenciement et le préavis à l’employé de maison.

ARTICLE D.86-36 : En cas de décès du travailleur, le salaire de présence, les accessoires et


les indemnités acquis à la date du décès reviennent de plein droit à ses ayants - droit.

Si cet employé comptait, au jour du décès, une année au moins de service, l’employeur est
tenu de verser aux ayants-droit, une indemnité d’un montant équivalent à celui de l’indemnité
de licenciement qui serait revenue au travailleur en cas de rupture de contrat du fait de
l’employeur.

ARTICLE D.86.37 : A l’expiration de son contrat de travail, l’employeur délivre au


travailleur un certificat de travail qui mentionne les dates d’embauche, et de départ, la nature
de l’emploi ou des emplois successivement occupés, la catégorie de classement ainsi que les
périodes pendant lesquelles les emplois ont été tenus. Il n’ y est porté aucune mention
défavorable au travailleur.

ARTICLE D.86.38 Les dispositions afférentes aux voyages des travailleurs et des membres
de leur famille, ainsi qu’au transport de leurs bagages sont celles prévues aux articles L.157 et
suivants du code du travail.
Pour le transport des bagages de l’employé et de sa famille effectué lors du premier voyage du
lieu d’emploi au lieu de résidence habituelle, ainsi que dans le cas de mutation d’un lieu
d’emploi à un autre, l’employeur prendra en charge les frais de transport de ses bagages
jusqu’à concurrence de :

- 200 kg en sus de la franchise concédée par le transporteur pour lui-même,


- 200 kg en sus de la franchise pour son ou ses conjoints,
- 100 kg en sus de la franchise pour chacun de ses enfants mineurs légalement à sa charge et
vivant habituellement avec lui.

ARTICLE D.86.39 : Les différends survenus à l’occasion de l’exécution ou de la rupture du


contrat de travail peuvent être soumis, soit aux inspecteurs du travail en vue d’un règlement
amiable, soit au tribunal du travail compétent.

ARTICLE D.86.40 : Pour tous les cas qui ne sont pas expressément prévus par les articles
D.86-1 à D.86-39 il est fait application des dispositions du code du travail, du code de
prévoyance sociale et des textes réglementaires en vigueur.

DES CONDITIONS GENERALES DE TRAVAIL


(Application de l’article L.96)

ARTICLE D.96.2.1 : D’une manière générale, les locaux affectés au logement du travailleur
doivent être construits en matériaux durables et répondre aux conditions définies à l’article
D.96.2.3 suivant.

ARTICLE D.96.2.2 : Les locaux affectés au logement du personnel doivent :

1) avoir des toitures et des murs extérieurs mettant les occupants à l’abri des intempéries,
2) être munis de fenêtres ou autres ouvertures à châssis mobiles donnant directement sur
l’extérieur et en nombre suffisant pour réaliser un éclairage et une ventilation convenables,

3) présenter un cubage d’air de 14 mètres cubes par personne,


4) être éclairés la nuit selon les usages communément pratiqués dans les locaux d’habitation
de la région,

5) être munis de cuisines,


6) être tenus en bon état d’habitation.

ARTICLE D.96.2.3 : Les dortoirs ne doivent être affectés qu’à six (6) personnes du même
sexe au maximum. Les dortoirs des personnes de sexe différent doivent être situés dans des
bâtiments séparés.
Chaque travailleur dispose, pour son usage personnel, d’un lit séparé d’au moins 80
centimètres de celui de son voisin.
Chaque ménage dispose d’un logement séparé. Une séparation complète doit être assurée
entre deux logements de ménage.

ARTICLE D.96.2.4 : Le personnel doit avoir à sa disposition de l’eau à raison de 20 litres


par jour et par personne et les récipients nécessaires pour les soins de propreté.

Lorsque les travailleurs sont logés en dortoir, un local de propreté distinct doit être mis à leur
disposition pour leur toilette sommaire et le lavage de leur linge.
Un système d’évacuation des eaux usées doit être assuré.

ARTICLE D.96.2.5 : Des cabinets d’aisance sont mis à la disposition des travailleurs et
doivent répondre aux conditions générales d’hygiène nécessaires. Ils seront désinfectés une
fois par jour.

L’évacuation des ordures ménagères et des détritus doit être assurée par incinération ou par
enfouis.

ARTICLE D.96.2.6 : L’eau d’alimentation fournie par l’employeur doit être potable. Elle
doit provenir, en principe, de puits préservés de la contamination par le ruissellement ou
l’infiltration ou du réseau de distribution publique des eaux.

S’il n’est pas possible d’utiliser l’eau de puits, ou celle du réseau de distribution publique,
l’eau de boisson prise dans un cours d’eau doit être javellisée, dans les proportions
convenables, ou stérilisée chimiquement, le matériel nécessaire à la préparation et à la
distribution de l’eau potable est fourni par l’employeur.

ARTICLE D.96.2.7 : Dans les établissements et entreprises à activité itinérante, les locaux
d’habitation doivent remplir les conditions générales ci-dessus. Ils sont construits en
matériaux du pays.

Le camp des travailleurs doit être construit sur un terrain sain, débroussaillé dans un rayon de
100 mètres sur la périphérie. L’emplacement du camp doit être agréé, préalablement à toute
construction, par l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale du ressort, ou à défaut par son
suppléant légal, après avis du représentant local de la santé publique. Le camp ne doit pas être
installé à plus de 10 kilomètres du lieu de travail.

Les maisons d’habitation constituant un camp sont séparées de 10 mètres au moins les unes
des autres. L’éloignement des eaux fluviales ou de ruissellement est assuré par des caniveaux.
Des cuisines sont mises à la disposition des travailleurs, elles sont largement aérées, mais
parfaitement abritées de la pluie. Elles sont distantes de 25 mètres au moins des maisons
d’habitation du camp.

Des fouillées sont établies à 100 mètres au moins du camp des travailleurs et à l’abri des
regards. Elles sont désinfectées une fois par jour et déplacées autant que besoin est.

ARTICLE D.96.2.8 : Lorsque le logement est fourni dans le cadre des dispositions du
présent décret, il ne peut être retenu par journée de travail sur le salaire des travailleurs, au
titre du remboursement de cet avantage en nature, que la somme équivalente au salaire
minimum interprofessionnel garanti correspondant à une demi-heure de travail effectif.

ARTICLE D.96.2.9 : Les présentes dispositions ne font pas obstacles à la détermination de


conditions meilleures de fourniture de logement ou de mobilier par contrat individuel ou par
les conventions collectives de travail qui en fixeront la valeur de remboursement.

ARTICLE D.96.2.10 : Dans les exploitations, chantiers ou industries qui ne sont pas installés
dans un centre pourvu d’un marché régulier de denrées alimentaires de première nécessité ou
à proximité immédiate de ce centre, dans des régions qui connaissent des difficultés de
ravitaillement régulier, la fourniture d’une ration de vivres à tous les travailleurs est
obligatoire.

Dans les régions déshéritées, l’employeur est tenu d’assurer la provision en eau potable de
tous les travailleurs.

ARTICLE D.96.2.11 : La ration journalière de vivres doit comprendre au moins les éléments
suivants :

1) une ration de glucides composée de l’un des éléments ci-après (ou aliments d’origine
végétale) :

- riz 0 kg 500
- maïs 1 kg
- mil 1 kg
- manioc 2 kg
- haricot 150 g
- farine de manioc 1 kg 250
- patates 2 kg 250
- blé 1 kg
- igname 2 kg 850
- fonio 1 kg
- sucre 50 g

2) une ration d’albuminoïdes composée de l’un des éléments ci-après (ou aliments d’origine
animale) :

- viande fraîche 250 g


- poisson frais 400 g
- poisson sec ou fumé 300 g
- 1 boîte de lait concentré sucré 250 g par semaine
- œufs frais 02 unités

3) une ration de matière grasse composée de l’un des éléments ci-après :


- huile d’arachide 50 g
- huile de palme 50 g
- arachides décortiquées sèches 100 g
4) une ration de 20 grammes de sel et de 10 grammes de pigments ou 20 grammes de
condiments similaires.
Les éléments de la ration doivent être sains, de bonne qualité, adaptés aux habitudes
alimentaires des travailleurs.
Les denrées de substitution ayant une valeur alimentaire équivalente peuvent être fournies aux
travailleurs en cas de besoin.

ARTICLE D.96.2.12 : Lorsque la ration journalière de vivres est fournie dans le cadre des
dispositions du présent texte, il ne peut être retenu par journée de travail sur le salaire des
travailleurs au titre de remboursement ou avantage que la somme équivalent au maximum à
deux fois et demi (2 fois 1/2) le taux horaire du salaire minimum interprofessionnel (ou
agricole pour les entreprises agricoles et assimilées) garanti (S.M.I.G. ou S.M.A.G.).

ARTICLE D.96.1.13 : Sauf accord préalable des parties, la fourniture de la ration journalière
de vivres n’est pas obligatoire pour l’employeur quand le salaire lui-même n’est pas dû ou que
ne sont pas dues les indemnités prévues par la législation en vigueur dans les cas de
suspension du contrat énumérés à l’article L.34 du code du travail.

ARTICLE D.96.2.14. : Quand la ration est fournie à titre onéreux, le travailleur a toujours la
possibilité d’y renoncer, à condition de prévenir son employeur par écrit au moins un mois à
l’avance.

ARTICLE D.96.3.1 : En application de l’article L.96 alinéa 3 du code de travail, les


travailleurs dont les conditions normales de vie et les habitudes alimentaires nécessitent des
denrées alimentaires de première nécessité, autres que celles prévues à la rubrique ration
obligatoire et qu’ils ne pourront se procurer ces denrées par leurs propres moyens, ils en
obtiendront la fourniture par l’employeur.

Dans ces conditions, sont appelés au bénéfice de la fourniture de denrées alimentaires de


première nécessité les travailleurs de toutes catégories et, lorsque les clauses du contrat
prévoient que les travailleurs soient accompagnés de leur famille, la famille de ceux-ci.

ARTICLE D.96.3.2 : Sont toutefois dispensées de l’obligation prévue à l’article précédent,


les employeurs qui mettent à la disposition de leurs travailleurs, des moyens propres à leur
permettre d’assurer un ravitaillement régulier.

ARTICLE D.96.3.3. : La nature et la valeur maximum de remboursement des denrées


alimentaires de première nécessité visées à l’article D.96 (3). I sont fixées d’accord parties ou,
à défaut, par décision de l’inspecteur du travail du ressort.

ARTICLE D.96.3.4 : Dans toute exploitation agricole où les superficies disponibles le


permettent, l’employeur doit, sur la demande des travailleurs, mettre à leur disposition, des
terrains de culture qui sont repartis par ses soins dans la proportion d’un are au minimum par
travailleur.
Il est également tenu de fournir à chacun les semences et les instruments nécessaires à la
culture du terrain.
Le travailleur a l’obligation de mettre en valeur le terrain qui lui est affecté, sous peine de
retrait de tous les avantages qui ont été consentis à cet effet sous réserve que l’employeur en
avise l’inspecteur de travail du ressort.

DES PRIVILEGES ET GARANTIES DE LA CREANCE DE SALAIRE


(Application de l’article L.117)

ARTICLE D.117.1 : L’ouvrier détenteur de l’objet par lui ouvré peut, aux termes de l’article
L.117 du code du travail, exercer le droit de rétention dans les formes et conditions définies
ci-après.

ARTICLE D.117.2 : Les objets confiés à un ouvrier pour être travaillés, façonnés, réparés ou
nettoyés et qui n’auront pas été retirés dans le délai d’un an, pourront être vendus pourvu que
soient observées les formes et conditions déterminées au présent article. l’ouvrier est tenu
d’adresser sous pli recommandé ou par cahier de transmission, une mise en demeure de
paiement datée et signée au donneur de l’ouvrage.

Si, dans un délai de 8 jours, le cachet de la poste ou la date de transmission faisant foi, le
donneur d’ouvrage n’a pas effectué le paiement des sommes dues, le professionnel qui voudra
user de la faculté de vendre l’objet ouvré, présentera au tribunal de son domicile, une requête
qui énoncera les faits et donnera pour chacun des objets la date de réception, la désignation, le
prix de façon réclamé, le nom du propriétaire et le lieu où l’objet aura été confié.

L’ordonnance du juge, mise au bas de la requête et rendu après que le propriétaire aura été
entendu ou appelé, s’il n’est autrement ordonné, fixera le jour, l’heure et lieu de la vente,
commettra l’officier public qui doit y procéder et contiendra, s’il y a lieu, l’évaluation de la
créance du requérant.

ARTICLE D.117.3 : Le droit de rétention ne porte que sur l’objet même que l’ouvrier vient
d’ouvrer et pour un salaire dû à raison de l’ouvrage.
Un ouvrier ne peut, en aucune façon, retenir les objets travaillés par lui pour se faire solder le
prix des travaux antérieurs effectués sur d’autres objets.

ARTICLE D. 117.4 : Le droit de rétention ne peut être exercé que par des professionnels à
façon. Les professionnels qui travaillent dans les établissements publics ou privés, les
chantiers, les usines, les sociétés d’Etat, ne peuvent prétendre retenir des objets sur lesquels
ils ont travaillé.

DES RETENUES SUR SALAIRE


(Application de l’article L.123)

ARTICLE D.123.1 : Les salaires des travailleurs au sens de l’article L.1 du code du travail
sont saisissables ou cessibles jusqu’à concurrence des sommes indiquées à l’article D.123.2.
ci-dessous.
Ces sommes comprennent le salaire et ses accessoires à l’exception des indemnités
insaisissables, des sommes allouées à titre de remboursement de frais exposés par le
travailleur et des allocations ou indemnités pour charges de famille.
ARTICLE D.123.2 : Les salaires sont cessibles ou saisissables, sur la base du salaire mensuel
jusqu’à concurrence :

1) du 1/4 pour les salaires de 20 960 F à 62 880 F


2) du 1/3 pour les salaires de 62 881 F à 125 760 F
3) de la 1/2 pour les salaires de 125 761 F à 251 520 F
4) des 3/4 pour les salaires supérieurs à 251.521 F.

Lorsque les sommes consenties par les banques ou autres établissements financiers l’ont été,
pour aider à la construction ou à l’amélioration d’immeubles destinés à l’habitation, les
quotités cessibles ou saisissables prévues au paragraphe précédent pourront, en vue du
remboursement des dettes contractées à cet effet, portées au 1/3 pour les salaires inférieurs à
62 880 F et à la moitié pour les salaires inférieurs à 125 760 F.

Pour le calcul de la retenue, il doit être tenu compte non seulement du salaire proprement dit,
mais aussi de tous les accessoires de salaire, à l’exception toutefois des allocations
supplémentaires de solde et primes à caractère familial de toutes indemnités déclarés
insaisissables par la réglementation en vigueur, des sommes allouées à titre de remboursement
de frais afférents à des déplacements ou hospitalisations.

DE L’HYGIENE ET DE LA SECURITE
(Application de l’article L.170)

ARTICLE D.170 .1 : Les locaux affectés au travail du personnel sont tenus en état constant
de propreté.
Le sol sera nettoyé complètement au moins une fois par jour. Dans les établissements ou
parties d’établissements où le travail n’est pas organisé d’une façon ininterrompue de jour et
de nuit, ce nettoyage sera effectué avant l’ouverture ou après la clôture du travail, mais jamais
pendant le travail.
Le nettoyage sera fait par aspiration, soit par tout autre procédé ne soulevant pas de poussière,
tels que le lavage, l’usage de brosse ou linges humides.
Les murs et les plafonds feront l’objet de fréquents nettoyages.
Les murs des locaux seront recouverts soit d’enduit ou de peinture, d’un ton clair, soit d’un
badigeon au lait de chaux qui sera refait aussi souvent que nécessaire.

ARTICLE D.170.2 : Dans tous les locaux où l’on traite des matières organiques, altérables,
ainsi que dans ceux où l’on manipule et où l’on trie des chiffons, le sol sera rendu
imperméable et nivelé ; les murs seront recouverts d’un enduit permettant un lavage efficace.
Les murs et le sol seront lavés aussi souvent qu’il sera nécessaire et lessivés au moins une fois
par an avec une solution désinfectante.

Les résidus putrescibles ne devront pas demeurer dans les locaux, affectés au travail et seront
enlevés au fur et à mesure à moins qu’ils ne soient déposés dans des récipients métalliques
hermétiquement clos, vidés et lavés au moins une fois par jour.

ARTICLE D.170.3 : L’atmosphère des ateliers et de tous autres locaux affectés au travail
sera constamment protégée contre les émanations provenant d’égouts, fosses d’aisance ou de
tout autre source d’infection. En particulier, les conduits d’évacuation des eaux résiduaires ou
de lavage, les conduites de vidange des cabinets d’aisance traversant les locaux de travail
seront étanches.
Dans les établissements qui déversent les eaux résiduaires ou de lavage dans un égout public
ou privé, toute communication entre l’égout et l’établissement sera munie d’un intercepteur
hydraulique (système à siphon).
Cet intercepteur hydraulique sera fréquemment nettoyé et abondamment lavé au moins une
fois par jour.
Les éviers seront construits en matériaux imperméables et bien joints, ils présenteront une
pente dans la direction du tuyau d’écoulement et seront aménagées de façon à ne dégager
aucune odeur.
Les travaux dans les puits, conduites, fosses d’aisance, cuves ou appareils quelconques
pouvant contenir des gaz délétères, ne seront entrepris qu’après que l’atmosphère aura été
assainie par une ventilation efficace.

ARTICLE D.170.4 : Les poussières et les gaz incommodes, insalubres ou toxiques seront
évacués directement au dehors des locaux de travail au fur et à mesure de leur production.
Pour les poussières provoquées par les meules, les batteuses et les broyeurs et tous autres
appareils mécaniques, il sera installé un dispositif efficace d’élimination des poussières.
Pour les gaz lourds, tels que les vapeurs de mercure, sulfure de carbone, la ventilation aura
lieu par descente ; les tables ou appareils de travail seront mis en communication directe avec
le ventilateur.
La pulvérisation des matières irritantes et toxiques ou autres opérations telles que le tamisage
et l’embarillage de ces matières, se feront mécaniquement en appareils clos.
Dans les cas exceptionnels où l’évacuation des mesures de protection contre les poussières,
vapeurs ou gaz irritantes ou toxiques, prescrites ci-dessus, serait reconnu impossible par
l’inspecteur du travail du ressort, des masques et dispositifs de protection appropriés devront
être mis à la disposition des travailleurs.
Le chef d’entreprise devra prendre toutes mesures utiles pour que ces masques et dispositifs
soient maintenus en bon état de fonctionnement et désinfectés avant d’être attribués à un
nouveau titulaire.

ARTICLE D.170.5 : Dans les locaux fermés affectés au travail, le cube d’air par personne
employée ne pourra être inférieur à 7 mètres cubes.
Le cube d’air sera de dix mètres au moins par personne employée dans les laboratoires,
cuisines, chais, il en sera de même dans les magasins, boutiques et bureaux ouverts au public.

ARTICLE D.170.6 : Les locaux fermés affectés au travail seront aérés. Ils seront munis de
fenêtre ou autres ouvertures à châssis mobiles donnant directement sur le dehors et assurant
une aération suffisante pour empêcher une élévation exagérée de la température.

Dans les locaux situés en sous-sol, des mesures seront prises pour introduire de l’air neuf à
raison de 30 mètres cubes au moins par heure et par personne occupée et pour que le volume
de l’air ainsi introduit ne soit en aucun cas inférieur par heure à deux fois le volume du local.
Ces mesures devront être telles que l’air introduit dans le sous-sol soit, si besoin est,
préalable- ment épuré par filtration ou tout autre moyen efficace. L’air usé et vicié ne sera pas
évacué par les passages et escaliers.

Pour l’application de ces dispositions, est considéré comme local situé en sous-sol, tout local
dont le plancher est situé à un niveau inférieur à celui du sol environnant, lorsqu’il n’est pas
muni de fenêtres ou autres ouvertures à châssis mobiles ouvrant directement sur le dehors et
permettant de renouveler l’air en quantité suffisante et de le maintenir dans l’état de pureté
nécessaire pour assurer la santé du personnel.

ARTICLE D.170.7 : Pendant les interruptions de travail, l’air des locaux sera entièrement
renouvelé.

ARTICLE D.170.8 : Les locaux fermés affectés au travail, leurs dépendances et notamment
les passages et escaliers seront éclairés.

L’éclairage sera suffisant pour assurer la sécurité du travail et de la circulation.

ARTICLE D.170.9 : Il est interdit de laisser les ouvriers et les employés prendre leur repas
dans les locaux affectés au travail.

ARTICLE D.170.10 : Des mesures seront prises par le chef d’établissement pour que les
travailleurs disposent en quantité suffisante d’eau de bonne qualité pour la boisson.

Si cette eau ne provient pas d’une distribution publique qui la garantit potable, l’inspecteur du
travail pourra mettre l’employeur en demeure de faire effectuer à ses frais l’analyse de cette
eau.

ARTICLE D.170.11 : Les chefs d’établissement mettront des lavabos et, lorsqu’il y aura lieu,
des vestiaires à la disposition de leur personnel.
Les lavabos devront être installés dans les locaux spéciaux isolés des locaux de travail, mais
placés à leur proximité de préférence sur le passage de la sortie des travailleurs. L’installation
des vestiaires sera soumise aux mêmes prescriptions dans les établissements occupant au
moins dix travailleurs.

Les lavabos seront à eau courante, à raison d’un robinet ou orifice pour quinze personnes.
Du savon et des serviettes propres seront mis à la disposition des travailleurs.
Le sol et les parois de ces locaux spéciaux seront en matériaux imperméables.

Ces locaux seront aérés et éclairés. Ils devront être tenus en état constant de propreté et
nettoyés au moins une fois par jour.
Dans les établissements occupant un personnel mixte, les installations pour le personnel
masculin et celles pour le personnel féminin seront séparées.

ARTICLE D.170.12 : L’obligation pour le chef d’établissement de mettre des vestiaires à la


disposition de son personnel existe lorsque tout ou partie de celui-ci est, notamment, amené à
modifier son habillement pour l’exécution de son travail.

Les vestiaires seront pourvus d’un nombre suffisant de sièges et d’armoires individuelles
fermant à clé ou à cadenas. Ces armoires seront munies d’une tringle porte-cintre et d’un
nombre suffisant de cintres.

Lorsque des vêtements de travail souillés de matières salissantes, malodorantes,


pulvérulentes, explosives ou inflammables devront être rangés de façon habituelle dans un
vestiaire, les armoires de celui-ci devront présenter un compartiment réservé à ces vêtements,
munis de patères.

Les armoires seront complètement nettoyées au moins une fois par semaine par les
travailleurs auxquels elles sont affectées. L’employeur assurera un nettoyage complet à
chaque changement de titulaire.

ARTICLE D.170.13 : Les travailleurs, quel qu’en soit le nombre, devront disposer de
cabinets d’aisance. Ces installations ne devront pas communiquer directement avec les locaux
fermés où le personnel est appelé à séjourner. Elles seront aménagées et ventilées de manière
à ne dégager aucune odeur. Un intercepteur hydraulique sera toujours installé entre le cabinet
et la fosse d’égout. Les cabinets d’aisance seront convenablement éclairés.

Le sol et les parois seront en matériaux imperméables. Il y aura au moins un cabinet et un


urinoir pour vingt cinq hommes, un cabinet pour vingt cinq femmes.
Dans les établissements occupant plus de cinquante femmes, des cabinets à sièges seront
installés pour être mis à la disposition des femmes en état de grossesse.

Le cabinet d’aisance et les urinoirs seront complètement nettoyés aussi souvent que nécessaire
au moins une fois par jour.

ARTICLE D.170.14 : Un siège approprié sera mis à la disposition de chaque ouvrière ou


employée à son poste de travail ou à proximité, dans tous les cas où la nature du travail est
compatible avec la station assise continue ou intermittente. Ces sièges seront distincts de ceux
qui pourront être mis à la disposition du public.

ARTICLE D.170.15 : Les gardiens de chantiers devront disposer d’un abri.

ARTICLE D.170.16 : Dans le cas où tout ou partie des dispositions du présent décret
relatives aux vestiaires, lavabos, douches et cabinets d’aisance ne pourraient être appliquées,
l’inspecteur du travail pourra autoriser l’employeur à remplacer certaines des mesures prévues
par des dispositions assurant au personnel des conditions d’hygiène suffisantes.

ARTICLE D.170.17 : Pour l’application des dispositions de la présente section, les matières
inflammables sont classées en trois groupes :

- le premier groupe comprend les matières émettant des vapeurs inflammables, les matières
susceptibles de brûler sans apport d’oxygène, les matières dans un état physique de grande
division susceptibles de former avec l’air un mélange explosif.

- le deuxième groupe comprend les autres matières susceptibles de prendre feu presque
immédiatement au contact d’une flamme ou d’une étincelle et de propager rapidement
l’incendie.

- le troisième groupe comprend les matières combustibles moins inflammables que les
précédentes. Un arrêté du Ministre du travail fixera la nomenclature des produits considérés.
ARTICLE D.170.18 : Les locaux où sont entreposées ou manipulées des matières
inflammables du premier groupe ne pourront être éclairés que par des lampes extérieures
derrière un verre dormant.
Ils ne devront contenir aucun foyer, aucune flamme, aucun appareil pouvant donner lieu à la
production extérieure d’étincelles ou présentant des parties susceptibles d’être portées à
incandescence.

Ils devront être parfaitement ventilés.

Il est interdit d’y fumer ; un avis en caractères très apparents ou un symbole rappelant cette
interdiction devra y être affiché.

ARTICLE D.170.19 : Dans les locaux où sont entreposées ou manipulées les matières
inflammables appartenant au premier ou au second groupe, aucun poste habituel de travail ne
devra se trouver à plus de dix mètres d’une issue.
Les fenêtres de ces locaux devront pouvoir s’ouvrir sans difficulté de l’intérieur vers
l’extérieur.
Il est interdit de déposer et de laisser séjourner des matières inflammables du premier ou du
deuxième groupe dans les escaliers, passages et couloirs ou sous les escaliers ainsi qu’à
proximité des issues des locaux et bâtiments.
Les récipients mobiles de plus de deux litres contenant les liquides inflammables du premier
ou du deuxième groupe devront être étanches, s’ils sont en verre, ils seront munis d’une
enveloppe métallique également étanche.
Les chiffons, cotons, papiers, imprégnés de liquides inflammables ou de matières grasses
devront être, après usage, enfermés dans des récipients métalliques clos et étanches.

ARTICLE D.170.20 : Il est interdit d’employer pour l’éclairage et le chauffage tout liquide
émettant au-dessus de 35' centigrades des vapeurs inflammables si l’appareil utilisé pour
l’emploi de ce liquide n’est pas disposé de manière à empêcher le personnel d’entrer en
contact avec lui et si la partie de cet appareil contenant le liquide n’est pas parfaitement
étanche.

Aux heures de présence du personnel, le remplissage des appareils de chauffage à


combustible liquide et des appareils d’éclairage soit dans les locaux de travail, soit dans les
passages ou escaliers servant à la circulation, ne pourra être fait qu’à la lumière du jour et
qu’à la condition qu’aucun foyer ne s’y trouve allumé.

Les canalisations amenant les liquides ou gaz combustibles aux appareils fixes d’éclairage et
de chauffage devront être entièrement métalliques.

Les flammes des appareils de chauffage ou des appareils d’éclairage portatifs devront être
distants de toute partie combustible de la construction, du mobilier ou des marchandises en
dépôt d’au moins un mètre verticalement et 0,30 m latéralement ; ces distances peuvent être
réduites si un écran incombustible ne touchant pas la paroi à protéger est placé entre celle-ci
et la flamme.
ARTICLE D.170.21 : Les appareils d’éclairage portatifs autres que les appareils d’éclairage
électriques devront avoir un support stable et solide.
Les appareils d’éclairage fixes ou portatifs devront être pourvus d’un verre, d’un globe, d’un
réseau de toile métallique ou de tout autre dispositif destiné à empêcher la flamme d’entrer en
contact avec des matières inflammables.

Les appareils d’éclairage situés dans les passages ne devront pas faire saillie sur les parois ou
devront être à deux mètres du sol au moins.

Les poêles, appareils à feux nus, tuyaux et cheminées seront installés de façon à ne pouvoir
communiquer le feu ni à la construction, ni aux matières et objets placés à proximité, ni aux
vêtements du personnel.

ARTICLE D.170.22 : Les établissements devront posséder des issues et dégagements


judicieusement répartis afin de permettre en cas d’incendie une évacuation rapide du
personnel et de la clientèle.

Les issues des locaux ou bâtiments ne pourront être et notamment n’être jamais encombrés de
marchandises ou d’objets quelconques.

Les issues des locaux ou bâtiments ne pourront être en nombre inférieur à deux lorsqu’elles
doivent donner passage à plus de cent personnes, appartenant ou non au personnel de
l’établissement. Ce nombre sera augmenté d’une unité par cinq cents personnes ou fraction de
cinq cents premières.

La largeur des issues ne sera jamais inférieure à 80 centimètres.

La largeur de l’ensemble des issues ne sera pas inférieure à 1 mètre 50 pour un nombre de
personnes à évacuer compris entre vingt et un et cent,
2 mètres pour un nombre de personnes compris entre cent un et trois cents,
2 mètres 50 pour un nombre de personnes compris entre trois cent un et cinq cents, plus
cinquante centimètres par cent personnes ou fraction de cent personnes en plus des cinq cents
premières.

ARTICLE D.170.23 : Les portes susceptibles d’être utilisées pour l’évacuation de plus de
vingt personnes et, dans tous les cas, les portes de locaux où sont entreposées des matières
inflammables du premier ou du deuxième groupe, ainsi que celles des magasins de vente,
devront s’ouvrir dans le sens de la sortie.
Les portes à coulisses et les portes tournantes à tambour ne peuvent entrer en ligne de compte
dans le calcul du nombre et de la largeur totale des issues.
Lorsque l’importance d’un établissement ou la disposition des locaux l’exigera, des
inscriptions bien visibles devront indiquer le chemin vers la sortie la plus rapprochée.
Une mention inscrite en caractère bien lisible signalera “les sorties de secours”. Les établis-
sements devront disposer d’un éclairage de sécurité pouvant fonctionner en cas d’interruption
accidentelle de l’éclairage normal.

ARTICLE D.170.24 : Les locaux de travail situés aux étages ou en sous-sol devront toujours
être desservis par des escaliers. L’existence d’ascenseurs, de monte-charge, chemin ou tapis
roulants ne pourra justifier une diminution du nombre de la largeur des escaliers.
Les escaliers seront munis de deux côtés de rampes ou de mains courantes.
La largeur des escaliers ne sera jamais inférieure à 80 centimètres.

La largeur totale des escaliers ne sera pas inférieure à ;


- 1,50 m pour un nombre de personnes à évacuer entre vingt et un et cent,
- 2 m pour un nombre de personnes compris entre cent et trois cents,
- 2,50 m pour un nombre de personnes compris entre trois cent et cinq cents.
Plus de 50 cm par cent personnes ou fraction de cent personnes en plus des cinq cents
premières.

ARTICLE D.170.25 : Les chefs d’établissement doivent prendre les mesures nécessaires
pour que tout commencement d’incendie puisse être rapidement et effectivement combattu.

Chaque établissement devra posséder un nombre suffisant d’extincteurs en bon état de


fonctionnement d’une puissance suffisante et utilisant un produit approprié au risque.

Il y aura au moins un extincteur par étage, par magasin ou entrepôt distinct.


Il sera procédé au moins une fois par an à l’essai et à la vérification des extincteurs par une
personne qualifiée. Le nom et la qualité de cette personne, la date de l’essai et de la
vérification et les observations auxquelles ceux-ci auront donné lieu seront inscrits sur une
fiche suspendue à chaque appareil.

ARTICLE D.170.26 : Dans les établissements où peuvent se trouver occupées ou réunies


normalement plus de cinquante personnes, ainsi que dans ceux, quelle qu’en soit
l’importance, où sont manipulées ou mises en œuvre des matières inflammables appartenant
au premier groupe, une affiche contenant les consignes à observer en cas d’incendie sera
placée en évidence dans chaque local de travail.

Cette affiche devra indiquer notamment :

1 - le matériel d’extinction et de sauvetage se trouvant dans le local ou ses abords,


2 - le personnel chargé de mettre en action ce matériel,

3 - les personnes chargées pour chaque local de diriger l’évacuation du personnel et,
éventuellement, du public,

4 - les personnes chargées d’aviser les pompiers dès le début de l’incendie,


5 - en très gros caractères, l’adresse et le numéro d’appel téléphonique de service des
pompiers.

Elle rappellera que toute personne apercevant un début d’incendie doit donner l’alarme.

Des exercices de secours et essais périodiques du matériel devront avoir lieu au moins tous les
trois mois. La date de leur exécution et les observations auxquelles ils pourront avoir donné
lieu seront consignées sur un registre tenu à la disposition de l’inspecteur du travail.
ARTICLE D.170.27 : Les échafaudages, passerelles, planchers en encorbellement, plates-
formes en surélévation, ainsi que leur moyen d’accès doivent être munis de fortes balustrades
rigides placées à 90 centimètres de hauteur.

Les ponts volants ou passerelles utilisées pour le chargement ou le déchargement des bateaux
devront former un tout rigide et être munis des deux côtés de garde-corps rigides de 90
centimètres de haut.

ARTICLE D.170.28 : Les puits, trappes, cuves, bassins, réservoirs, fosses et ouvertures de
descente devront être construits, installés ou protégés dans des conditions assurant la sécurité
des travailleurs.

Des mesures appropriées devront garantir les travailleurs contre les risques de débordement
ou d’éclaboussures, ainsi que contre les risques de déversement par des parois des cuves,
bassins, réservoirs, touries ou bonbonnes contenant des produits susceptibles de provoquer
des brûlures d’origine thermique.

ARTICLE D.170.29 : Les échelles de service devront être disposées ou fixées de façon à ne
pouvoir glisser du bas, ni basculer. Leurs échelons devront être rigides, équidistants et
encastrés dans les montants. Seules pourront être utilisées des échelles suffisamment
résistantes, compte tenu du poids à supporter et munies de tous les échelons. L’emploi des
échelles sera interdit pour le transport des fardeaux pesant plus de 50 kg. Les montants des
échelles doubles devront, pendant l’emploi de celle-ci, être immobilisées ou reliées par un
dispositif rigide.

ARTICLE D.170.30 : Les ouvriers appelés à travailler dans les puits, conduites, fosses
d’aisance, cuves ou appareils quelconques pouvant contenir des gaz délétères devront être
attachés par une ceinture de sécurité.

ARTICLE D.170.31 : Les appareils élévateurs, tels que les ascenseurs et les monte-charges,
dont la cabine ou la plate-forme se déplace entre des glissières ou guides verticaux ou
sensiblement verticaux seront installés et aménagés de manière que les travailleurs ne soient
pas exposés à tomber dans le vide, à être heurtés par un objet fixe ou non, ou en cas de chute
d’un objet à être atteints par celui-ci.

ARTICLE D.170.32 : Les contrepoids des appareils élévateurs devront être installés de façon
que tout risque de collision avec la cabine ou de chute sur celle-ci soit exclu.

ARTICLE D.170.33 : Le chef d’établissement sera tenu, sous sa responsabilité, de faire


examiner journellement l’état des dispositifs de sécurité et le bon fonctionnement des
appareils élévateurs.

Il sera également tenu de faire procéder à l’entretien et au graissage régulier des appareils, de
faire vérifier les câbles et chaînes de levage tous les six mois et les organes de sécurité une
fois l’an.
Le nom et la qualité des personnes chargées de cet entretien, les dates de vérification et les
observations auxquelles elles auront donné lieu, seront consignés sur un registre tenu à la
disposition de l’inspecteur du travail.
ARTICLE D.170.34 : Tous les appareils élévateurs devront visiblement porter l’indication
donnée par le constructeur du maximum de poids ou d’usagers que l’appareil peut soulever.

ARTICLE D.170.35 : Toute machine dont une défectuosité serait susceptible d’occasionner
un accident, devra faire l’objet d’une visite de contrôle au moins une fois par trimestre.

Les visites seront effectuées par un personnel spécialisé, désigné à cet effet par le chef
d’établissement et sous la responsabilité de celui-ci.

Le résultat des visites sera consigné sur un registre dit “registre de sécurité” ouvert par le chef
d’établissement et tenu constamment à la disposition de l’inspecteur du travail.

ARTICLE D.170.36 : Les salles des machines génératrices et des machines motrices ne
devront être accessibles qu’aux ouvriers affectés à la conduite et à l’entretien de ces machines.
Dans les cas où celles-ci ne seraient pas disposées dans un local distinct, elles devront être
isolées par des cloisons ou barrières de protection rigides d’une hauteur minimum de 90 cm.

ARTICLE D.170.37 : La mise en train et l’arrêt collectif des machines actionnées par une
même commande devront toujours être précédés d’un signal convenu.

ARTICLE D.170.38 : L’appareil d’arrêt des machines motrices devra toujours être placé en
dehors de la zone dangereuse et de telle façon que les conducteurs qui dirigent ces machines
puissent l’actionner facilement et immédiatement.

Les conducteurs des machines-outils, métiers, les contremaîtres ou chefs d’atelier devront
avoir à leur portée les moyens de provoquer ou de demander l’arrêt des moteurs.

Chaque machine-outil, métier, devra, en outre, être installée et entretenue de manière à


pouvoir être isolée par son conducteur de la commande qui l’actionne par un système
approprié.

ARTICLE D.170.39 : Il est interdit de procéder au nettoyage et au graissage des


transmissions et mécanismes en marche.

Toutefois, lorsqu’il sera absolument indispensable d’y procéder, les dispositifs de sécurité
nécessaires devront être installés à cet effet.
En cas de réparation d’un organe mécanique quelconque, son arrêt devra être effectué par le
calage de l’embrayage ou du volant.

ARTICLE D.170.40 : Il est interdit d’admettre des ouvriers et des ouvrières à se tenir près
des machines s’ils ne portent des vêtements ajustés et non flottants.

Les passages entre les machines auront une largeur d’au moins quatre-vingts centimètres. Le
sol des intervalles sera nivelé.

ARTICLE D.170.41 : Tous appareils, machines ou éléments de machines reconnus


dangereux devront être disposés ou protégés de manière à empêcher la personne d’entrer
involontairement en contact avec eux.
Sont notamment reconnus comme dangereux :
- les éléments de machines comportant des organes de commande et de transmission tels que
billes, volants, roues, arbres, engrenages, cônes ou cylindres des frictions, chaînes, cammes,
coulisseaux,
les éléments de machines destinés à l’accomplissement avec une autre machine ou à la
réception de l’énergie mécanique, les courroies ou câbles de transmissions,

- les éléments de machine comportant des pièces accessibles faisant saillie sur les parties en
mouvement de ces machines telles que vis d’arrêt, boulons, clavettes, bossages, nervures,
tous autres éléments susceptibles d’occasionner un accident au personnel de machines telles
que les machines à battre, broyer, calandrer, découper, écraser, hacher, laminer, malaxer,
mélanger, meuler, pétrir, presser, triturer, scier.

ARTICLE D.170.42 : Pour les machines outils à instruments tranchants, tournant à grande
vitesse telles que les machines à scier, fraiser, raboter, découper, hacher les cisailles, coupe-
chiffons et autres engins semblables, la partie non travaillant des instruments tranchants devra
être protégée.
Ces machines devront en outre être disposées et protégées de telle façon que les ouvriers ne
puissent de leur poste de travail, toucher, même involontairement, la partie travaillante des
instruments tranchants.

ARTICLE D.170.43 : Les machines à travailler le bois dites “dégauchisseuses” devront être
pourvues d’un arbre porte-lames à section circulaire. Les scies à tronçonner devront être
munies d’un dispositif évitant la rotation et le rejet de la pièce en cours de sciage. Les scies
circulaires à table devront être munies d’un couteau diviseur réglable fixé immédiatement en
arrière de la scie et dans le plan de celle-ci.

ARTICLE D.170.44 : Aucun ouvrier ne devra être habituellement occupé à un travail


quelconque dans le plan de rotation ou aux abords immédiats d’un volant, d’une meule ou
d’un engin pesant et tournant à grande vitesse.

Toute meule tournant à grande vitesse devra être enveloppée de telle sorte qu’en cas de
rupture, ces fragments soient retenus par l’enveloppe. Une inscription très apparente indiquera
le nombre de tours par minute qui ne devra pas être dépassé.

ARTICLE D.170.45 : Les presses à mouvement alternatif de tous systèmes, mues


mécaniquement et utilisées à des travaux automatiques, devront être disposées, protégées et
commandées de façon telle que les opérateurs puissent, de leur poste atteindre, même
involontairement, les organes de travail en mouvement.

ARTICLE D.170.46 : Il est interdit aux employeurs, d’installer des appareils, machines ou
éléments de machines dangereux, pour lesquels il existe des dispositifs de protection d’une
efficacité reconnue, sans que ces machines soient munies d’un tel dispositif.

ARTICLE D.170.47 : L’efficacité des appareils et dispositifs de protection doit être


officiellement reconnue. Les dispositifs de protection homologués dans un pays étranger
peuvent être mis en vente et utilisés au Mali sans formalités préalables. Pour les dispositifs
non homologués, l’efficacité de la protection devra être reconnue par un arrêté du Ministre du
travail.
La demande d’homologation doit être adressée au Ministre, accompagnée d’un plan de la
machine et du dispositif de protection et d’une notice descriptive et explicative de
fonctionnement de ce dispositif.

ARTICLE D.170.48 : Les plans relatifs à des établissements nouveaux, à des installations
nouvelles ou à des procédés nouveaux de fabrication, seront soumis pour avis, avant leur mise
en œuvre, aux services de l’inspection du travail, à l’effet de vérifier s’ils permettent une
application correcte de la législation concernant l’hygiène et la sécurité des travailleurs. Dans
le cas contraire, la réalisation de ces plans sera subordonnée à l’exécution des modifications
ordonnées par lesdits services.

DU TRAVAIL DES FEMMES ET DES ENFANTS


(Application de l’article L.189)

ARTICLE D.189.1 : Dans les établissements industriels et commerciaux, les femmes ne


peuvent être employées à un travail effectif de plus de dix heures par jour, coupées par un ou
plusieurs repos dont la durée ne peut être inférieure à une heure.

ARTICLE D.189.2 : Dans les usines, manufactures, mines, minières et carrières, chantiers,
notamment de routes et de bâtiments et ateliers et leurs dépendances, les femmes ne peuvent
être employées à aucun travail de nuit.

ARTICLE D.189.3 : Dans les industries où le travail s’applique à des matières qui seraient
susceptibles d’altération très rapide, il peut être dérogé temporairement aux dispositions de
l’article D.189.2 ci dessus en prévenant l’inspecteur du travail du ressort.

L’avis sera donné par l’envoi, avant le commencement du travail exceptionnel, d’un
télégramme ou d’une lettre avec accusé de réception.

Il ne pourra pas être fait usage de cette dérogation plus de quinze nuits par an, sans
l’autorisation préalable spéciale de l’inspecteur du travail.

Dans tous les cas, les femmes devront alors bénéficier d’un repos compensateur, de même
durée que le travail effectué en vertu de la dérogation.

ARTICLE D.189.4 : Dans les usines, manufactures, mines, minières et carrières, chantiers et
ateliers, et leurs dépendances, les femmes ne peuvent être employées les jours de fêtes
reconnues ou légales, même pour rangement d’ateliers.

Il est toutefois dérogé aux dispositions du paragraphe précédent dans les usines à feu continu.

Les femmes devront alors bénéficier d’un repos compensateur de même durée que le travail
effectué en vertu de la dérogation.

ARTICLE D.189.5 : Dans tous les établissements visés à l’article D.189.1, il ne peut être
imposé aux femmes de porter, traîner ou pousser, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du lieu
habituel du travail, des charges d’un poids supérieur aux suivants :

1) port des fardeaux : 25 kg,


2) transport par wagonnets circulant sur voie ferrée : 600 kg, véhicule compris,
3) transport sur brouette : 40 kg, véhicule compris,
4) transport sur véhicules à 3 ou 4 roues : 60 kg, véhicule compris,
5) transport sur charrettes à bras à 2 roues : 130 kg, véhicule compris.

ARTICLE D.189.6 : Il est interdit d’employer les femmes aux travaux souterrains des mines
et carrières.

Il est interdit d’employer les femmes à la visite, au graissage, au nettoyage ou à la réparation


des machines ou mécanismes en marche, ou dans les locaux où se trouvent des machines
actionnées à la main ou par un moteur mécanique dont les parties dangereuses ne sont pas
recouvertes d’un dispositif protecteur approprié.

Il est interdit d’employer des femmes au transport sur tricycles-porteurs à pédales et au


transport sur diables ou cabrouets.

ARTICLE D.189.7 : Dans les établissements où s’effectuent les travaux dénommés au


tableau A, annexé au présent décret, l’accès des locaux affectés à ces opérations est interdit
aux femmes.

ARTICLE D.189.8 : Le travail des femmes n’est autorisé dans les locaux dénommés au
tableau B, annexé au présent décret, que sous les conditions spécifiées audit tableau.

ARTICLE D.189.9 : Les tableaux A et B, figurant en annexe au présent décret, pourront être
complétés au fur et à mesure des nécessités constatées, par arrêtés du Ministre chargé du
travail.

ARTICLE D.189.10 : Il est interdit d’employer les femmes à la confection, à la manutention


et à la vente d’écrits, imprimés, affiches, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images et
autres objets dont la vente, l’offre, l’exposition, l’affichage ou la distribution, sont réprimés
par les lois pénales, comme contraires aux bonnes mœurs.

Il est également interdit d’employer les femmes à aucun genre de travail dans les locaux où
s’exécutent les travaux énumérés à l’alinéa précédent.

ARTICLE D.189.11 : La durée totale du repos accordé aux mères allaitant leurs enfants est
fixée à une heure par jour durant les heures de travail.

Cette heure est indépendante du repos prévu à l’article D.189.2. Elle est répartie en deux
périodes de trente minutes chacune, l’une pendant le travail du matin, l’autre pendant l’après-
midi.

Ces repos d’une demi-heure pourront être pris par les mères aux heures fixées d’accord
parties, entre elles et l’employeur. A défaut d’accord, ces repos sont pris au milieu de la demi-
journée de travail.

La mère pourra toujours allaiter son enfant dans l’établissement.


Une chambre spéciale d’allaitement devra, sur mise en demeure de l’inspecteur du travail, être
aménagée à cet effet dans tous les établissements ou à proximité de tout établissement
employant plus de vingt-cinq femmes

ARTICLE D.189.12 : Les femmes ne peuvent être employées pendant une période de huit
semaines au total avant et après leur accouchement.

Il est notamment interdit d’employer les femmes en couches dans les six semaines qui suivent
leur délivrance.

L’interdiction visant la période qui précède l’accouchement s’applique lorsque la femme ou le


service médical de l’établissement aura notifié au chef d’établissement l’état de grossesse et la
date présumée de l’accouchement.

ARTICLE D.189.13 : Il est interdit de faire porter, pousser ou traîner, une charge quelconque
par les femmes, dans les trois semaines qui suivent la reprise normale du travail, après leurs
couches.

La même interdiction s’applique pour les femmes enceintes, sous réserve de la notification de
leur état à l’employeur, soit par les intéressés, soit par le service médical.

ARTICLE D.189.14 : Dans les établissements de quelque nature qu’ils soient, agricoles,
commerciaux ou industriels, publics ou privés, laïcs ou religieux, même lorsque ces
établissements ont un caractère d’enseignement professionnel ou de bienfaisance, y compris
les entreprises familiales ou chez les particuliers, il est interdit d’employer les enfants de l’un
ou l’autre sexe âgés de moins de 18 ans à des travaux excédant leurs forces, présentant des
causes de danger ou qui, par leur nature et par les conditions dans lesquelles ils sont effectués,
sont susceptibles de blesser leur moralité.

ARTICLE D.189.15 : En aucun cas, les enfants ne peuvent être employés à un travail effectif
de plus de huit heures par jour.

Dans les mines, galeries souterraines, minières et carrières ne sont pas compris dans la durée
fixée au paragraphe précédant, le temps de la remonte et de la descente, ni des repas.

ARTICLE D.189.16 : Les enfants âgés de moins de dix-huit ans employés, ouvriers et
apprentis, ne peuvent être employés à aucun travail de nuit, entre 21 heures et 5 heurs du
matin, dans tous les établissements industriels et notamment dans :

a) les mines, carrières et industries extractives de toute nature,


b) les industries dans lesquelles les produits sont manufacturés, modifiés, nettoyés, réparés,
décorés, achevés, préparés pour la vente ou dans lesquelles les matières subissent une
transformation ; y compris la construction des navires, les entreprises de démolition de matériel,
ainsi que la production, la transformation et la transmission de la force motrice en général et de
l’électricité,

c) la construction, la reconstitution, l’entretien, la réparation, la modification ou la démolition


de tous bâtiments et édifices ; chemin de fer, tramways, ports docks, jetées, canaux,
installations pour la navigation intérieure, routes, tunnels, ponts, viaducs, égouts ordinaires,
puits, installations électriques, usines à gaz, distribution d’eau, ou autres travaux de
construction, ainsi que les travaux de préparation et de fondation précédant les travaux ci-
dessus ;

d) le transport de personnes ou de marchandises dans les docks, les quais, wharfs et entrepôts
ainsi que les entreprises de chargement ou de déchargement.
La même interdiction s’applique aux établissements commerciaux, aux professions libérales,
aux offices publics ou ministériels, aux sociétés civiles, aux syndicats professionnels et aux
associations de quelque nature que ce soit.

ARTICLE D.189.17 : Dans les industries dans lesquelles le travail s’applique à des matières
qui seraient susceptibles d’altération très rapide, lorsqu’un cas de force majeure ne pouvant
être prévu ou empêché et ne présentant pas un caractère périodique, met obstacle au
fonctionnement normal de l’établissement, il peut être dérogé temporairement aux
dispositions de l’article D.189.17 ci- dessus pour les enfants de sexe masculin âgé de plus de
seize ans, en vue de prévenir des accidents imminents ou de réparer des accidents survenus.
Les chefs d’établissement devront toutefois prévenir l’inspecteur du travail avant de faire
usage de la dérogation prévue ci-dessus.

ARTICLE D.189.18 : Dans les industries énumérées ci-après, il peut être dérogé, sur
autorisation spéciale délivrée par l’inspecteur du travail, aux dispositions de l’article D.
189.17, en ce qui concerne les enfants de sexe masculin âgés de plus de seize ans qui sont
employés aux travaux indispensables désignés ci-dessous et devant, en raison de leur nature,
nécessairement être continués jour et nuit :

a) usines de fer et d’acier : travaux où l’on fait emploi des fours à réverbères ou à régénération
et galvanisation de la tôle et du fil de fer (excepté les ateliers de décapage), pour aider aux
travaux accessoires d’affinage, de laminage, de martelage et de tréfilage, de préparation des
moules pour objets de fonte moulée en première fusion,

b) verrerie : pour présenter les outils, aider au soufflage et au moulage, porter dans les fours à
recuire, en retirer les objets, sous réserve de l’observation des prescriptions et interdictions
prévues aux articles D.189.28, D.189.32 et aux tableaux A et B annexés,

c) papeteries : pour aider les surveillants de machines, couper, trier, et apprêter le papier sous
réserve de l’observation des prescriptions et interdictions prévues à l’article D.189.32 et aux
tableaux A et B annexés,

d) sucrerie où l’on traite le sucre brut : pour laver, trier les plantes à sucre, manœuvrer les
robinets à jus ou à eau, surveiller les filtres, aider aux batteries de diffusion, coudre des toiles,
laver des appareils et des ateliers.

ARTICLE D.189.19 : Dans les usines, manufactures, mines, minières et carrières, chantiers
et leurs dépendances, les enfants ne peuvent être employés les jours de fêtes reconnues
légales, même pour rangement d’atelier.
Il est toutefois dérogé aux dispositions de l’alinéa précédent dans les usines à feu continu, en
ce qui concerne les enfants de sexe masculin qui devront bénéficier d’un jour de repos
compensateur.
ARTICLE D.189.20 : Les enfants des deux sexes placés en apprentissage ne peuvent être
tenus, les dimanches, à aucun travail de leur profession.
Ils peuvent toutefois être tenus, par suite de conventions ou conformément à l’usage, de
participer, le dimanche, aux travaux de rangement d’atelier ; ce travail ne peut néanmoins se
prolonger au-delà de 10 heures du matin.

ARTICLE D.189.21 : Il est interdit d’employer des enfants à la confection, à la manutention


et à la vente d’écrits, d’imprimés, affiches, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou
autres objets dont la vente, l’offre, l’exposition, l’affichage, ou la distribution sont de nature à
blesser leur moralité ou à exercer sur eux une influence fâcheuse.
Il est également interdit d’employer les enfants à aucun genre de travail dans les locaux où
s’exécutent les travaux énumérés à l’alinéa précédent.

ARTICLE D.189.22 : Les chefs d’établissement dans lesquels sont employés des enfants
doivent veiller au maintien des bonnes mœurs et à l’observation de la décence publique.

ARTICLE D.189.23 : Les enfants ne peuvent porter, traîner, ou pousser, tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur du lieu habituel du travail, des charges d’un poids supérieur aux suivants :

1) port des fardeaux :

garçons de 14 à 16 ans : 15 kg
garçons de 16 à 18 ans : 20 kg

filles de 14 à 16 ans : 8 kg
filles de 16 à 18 ans : 10 kg

2) transports par wagonnets circulant sur voie ferrée :

garçons de 14, 15, 16 ou 17 ans : 500 kg, véhicule compris ;

filles au dessous de 16 ans : 150 kg, véhicule compris ;


filles de 16 ou 17 ans : 300 kg, véhicule compris ;

3) transports sur brouettes :

garçons de 14, 15, 16 ou 17 ans : 40 kg, véhicule compris ;

4) transports sur véhicules de 3 à 4 roues :

garçons de 14, 15, 16 ou 17 ans : 60 kg, véhicule compris ;

filles au dessous de 16 ans : 35 kg, véhicule compris ;


filles de 17 ou 18 ans : 60 kg véhicule compris ;

5) transports sur charrettes à bras :


garçons de 14, 15, 16 ou 17 ans : 130 kg, véhicule compris ;
6) transports sur tricycles-porteurs :
garçons de 14 ou 15 ans : 50 kg, véhicule compris ;
garçons de 16 ou 17 ans : 75 kg, véhicule compris.

Les modes de transport énoncés sous les N°3, 5 et 6 sont interdits aux enfants de sexe
féminin.
Le transport sur diables ou cabrouets est interdit aux enfants des deux sexes.

ARTICLE D.189.24 : Les enfants de sexe masculin de moins de seize ans ne peuvent être
employés dans les galeries souterraines des mines, minières et carrières.

Les enfants âgés de 16 à 18 ans ne peuvent être occupés aux travaux proprement dits du
mineur qu’à titre d’aides ou d’apprentis.

ARTICLE D.189.25 : Il est interdit d’employer les enfants comme soutiers ou comme
chauffeurs à bord des navires.

ARTICLE D.189.26 : Il est interdit d’employer les enfants au graissage, au nettoyage, à la


visite ou à la réparation des machines ou mécanismes en marche.
Il est interdit d’employer les enfants dans les locaux où se trouvent des machines actionnées à
la main ou par un moteur dont les parties dangereuses ne comportent pas de dispositifs de
protection appropriée.
Les enfants ne peuvent être employées au travail des cisailles et autres lames tranchantes
mécaniques, ainsi qu’à celui des presses de toute nature, autres que celles mues à la main.

Toutefois, il pourra être dérogé aux dispositions du paragraphe précédent, sur autorisation
écrite délivrée, après enquête et à titre révocable, par l’inspecteur du travail :
pour les enfants âgés de plus de 15 ans, qui pourront être admis à travailler aux scies à ruban,
pour les enfants âgés de plus de 16 ans, qui pourront être admis à travailler aux scies
circulaires.

ARTICLE D.189.27 : Dans les fabriques de verres à vitre ou autres verreries, les enfants âgés
de moins de 18 ans ne peuvent être employés à cueillir, souffler et étirer le verre.
Toutefois, des dérogations peuvent être accordées par l’inspecteur du travail, à titre révocable
et après enquête, portant sur les conditions d’hygiène, de protection et de santé des enfants.

ARTICLE D.189.28 : Il est interdit d’employer des enfants à l’utilisation et à la manipulation


d’explosifs.

ARTICLE D.189.29 : Les enfants âgés de moins de 16 ans ne peuvent être employés à
tourner des roues verticales, des treuils ou des poulies.

Il est interdit de préposer des enfants âgés de moins de 16 ans au service des robinets à
vapeur.

Il est interdit d’employer des enfants âgés de moins de 16 ans en qualité de doubleurs, dans
les ateliers où s’opèrent le laminage et l’étirage de la verge de tréfilerie.
Toutefois, cette disposition n’est pas applicable aux ateliers dans lesquels le travail des
doubleurs est garanti par des appareils protecteurs.
Il est interdit d’employer des enfants âgés de moins de 16 ans aux travaux exécutés à l’aide
d’échafaudages volants.

ARTICLE D.189.30 : Il est interdit d’employer les enfants âgés de moins de 16 ans dans les
représentations publiques données dans les théâtres, salles de cinématographie, cafés, concerts
ou cirques, pour l’exécution de tours de force périlleux ou d’exercice de dislocation.
Il est interdit d’employer les enfants de sexe féminin âgés de moins de 16 ans au travail des
machines à coudre mues par pédales. Il est interdit d’employer aux étalages extérieurs de
magasins et boutiques des jeunes filles de moins de 16 ans.
Les jeunes filles de 16 à 18 ans ne peuvent y être employées pendant plus de six heures par
jour. Elles doivent l’être par poste de deux heures au plus, séparés par des intervalles d’une
heure au moins.

ARTICLE D.189.31 : Dans les établissements où s’effectuent les travaux énumérés au


tableau A annexé au présent chapitre, l’accès des locaux affectés à ces opérations est interdit
aux enfants.
Le travail des enfants n’est, en outre, autorisé dans les locaux énumérés au tableau B, annexé
au présent chapitre, que sous les conditions spécifiées audit tableau.

ARTICLE D.189.32 : Les enfants, avant leur engagement, devront être soumis, à la diligence
de l’employeur, à une visite médicale devant le médecin de l’entreprise ou, à défaut, devant
un médecin agréé.

ARTICLE D.189.33 : Tout enfant nouvellement embauché fait l’objet, obligatoirement dans
un délai de 15 jours à compter de la date de son embauchage, d’une déclaration de
l’employeur à l’Office National de la Main d’Oeuvre chargé de la transmettre à l’inspecteur
du travail.
Cette déclaration mentionne le nom et l’adresse de l’employeur, tous les renseignements
utiles sur l’état civil et l’identité de l’enfant, les noms, prénoms et adresse de ses père et mère,
ou s’il y a lieu, de son tuteur, ou du représentant de ceux-ci, la profession de l’enfant et,
éventuellement, les emplois qu’il a précédemment occupés.
Une déclaration identique sera faite dans les mêmes conditions pour toute modification dans
la situation du jeune travailleur relative à son adresse, sa famille, sa profession, son
classement hiérarchique et la cessation de travail lorsque l’intéressé quitte l’établissement.
A la déclaration d’embauchage sont joints un extrait de l’acte de naissance de l’enfant, ou de
tout autre document en tenant lieu, le certificat médical prévu à l’article D.189.33 et des
photographies de l’intéressé.
A la réception de la déclaration d’embauchage, l’Office de la Main d’Oeuvre ouvre le dossier
du jeune travailleur, dans lequel seront classés tous les documents et renseignements parvenus
à l’Office au nom de l’enfant.
Il est délivré à l’enfant par l’Office de la Main d’Oeuvre, une carte de travail reprenant le
numéro d’enregistrement de son dossier, qui, établie d’après les renseignements de son
dossier, doit mentionner l’état civil de l’enfant, les noms et adresse de ses parents, tuteur ou
des représentants de ceux-ci et sa profession. La carte de travail, où la photographie de
l’intéressé est apposée, portera la mention apparente de “jeune travailleur”. Un double de la
carte de travail est remis à l’employeur qui est tenu de le conserver.
ARTICLE D.189.34 : Les employeurs doivent être en mesure de présenter à toute réquisition
de l’inspecteur du travail, pour chacun des jeunes travailleurs de l’un ou l’autre sexe qu’ils
emploient, outre le double de la carte de travail qu’ils détiennent, un extrait de l’acte de
naissance ou du document en tenant lieu.

ARTICLE D.189.35 : Sous les conditions définies par le présent chapitre, il est dérogé aux
dispositions relatives à l’âge d’admission à l’emploi, en ce qui concerne les enfants de l’un ou
l’autre sexe, âgés de douze ans révolus, pour les travaux domestiques et les travaux légers
d’un caractère saisonnier, tels que les travaux de cueillette et de triage effectués dans les
plantations.
Aucune dérogation ne pourra être accordée qui serait de nature à porter atteinte aux
prescriptions en vigueur en matière d’obligation scolaire.
Dans les centres où est normalement dispensé l’enseignement scolaire, l’âge minimum
d’admission à l’emploi demeure fixé à quatorze ans, sauf autorisation individuelle accordée à
titre personnel et révocable par l’inspecteur du travail, sur la demande de l’employeur.

Aucun enfant âgé de douze à quatorze ans ne peut, en outre, être employé sans l’autorisation
expresse de ses parents ou de son tuteur, sauf s’il travaille dans le même établissement que
ceux-ci et à leur coté.

ARTICLE D.189.36 : L’autorisation individuelle accordée conformément aux dispositions


du 3ème alinéa de l’article D.189.35, en faveur des enfants fréquentant l’école ne peut avoir
pour effet de porter à plus de deux heures par jour, aussi bien les jours de classe que les jours
de vacances, la durée des travaux visés à l’article D.189.35 et à plus de sept heures le nombre
quotidien des heures consacrées à l’école et à ces travaux.

Sous réserve de l’observation des prescriptions du 2ème alinéa de l’article D.189.35, l’emploi
des enfants de 12 à 14 ans ne peut excéder quatre heures et demie par jour.
Dans tous les cas d’emploi des enfants de 12 à 14 ans, les travaux visés à l’article D.189.35
alinéa 1, sont prohibés les dimanches et jours de fêtes légales. Ces mêmes travaux sont
également interdits la nuit pendant un intervalle d’au moins douze heures consécutives
compris obligatoirement entre 20 heures et 8 heures.

ARTICLE D.189.37 : L’inspecteur du travail a qualité pour retirer l’autorisation d’emploi


accordée en vertu des dispositions du présent chapitre, pour tout établissement où il sera
prouvé que les enfants de moins de quatorze ans employés dans l’établissement sont affectés à
des travaux non proportionnés à leurs forces.

Le retrait d’autorisation peut être total ou partiel ; il devra être porté à la connaissance du chef
de l’établissement intéressé par lettre recommandée avec accusé de réception.

DES DIFFERENDS DU TRAVAIL


(application de l’article L.203)

ARTICLE D.203.1 : Lorsqu’en raison de la distance, il y aura lieu à augmentation du délai


ordinaire pour l’exécution des actes de procédure des tribunaux du travail, les délais prescrits
pour tous les actes faits à personne ou à domicile seront augmentés de délais égaux à ceux
prévus ci-après.
ARTICLE D.203.2 : Le délai sera :

1) de six jours, si la localité où demeure la partie intéressée est reliée au siège du tribunal par
la voie ferrée ou par une ligne aérienne de transport,

2) de dix jours, si la circonscription administrative dans laquelle demeure la partie intéressée


est celle du siège du tribunal ou si elle est reliée au siège du tribunal par la voie ferrée ou par
une ligne aérienne de transport,

3) de vingt jours si la partie intéressée demeure dans une circonscription administrative


différente de celle du siège du tribunal, mais non reliée à ce siège par la voie ferrée ou par la
voie aérienne,

4) d’un mois dans les autres cas.

ARTICLE D.203.3 : Il n’y aura pas de délai de distance si la partie intéressée demeure :

1) sur le territoire de la localité où siège le tribunal du travail,


2) dans une localité située dans un rayon de quarante kilomètres dudit siège.

ARTICLE D.203.4 : Dans les cas urgents ou lorsque la partie intéressée se trouvera au siège
du tribunal saisi, le président pourra, sur requête, abréger les délais ci-dessus, sauf au tribunal
à prolonger les délais s’il y a lieu.

ARTICLE D.203.5 : Les délais fixés par jour se comptent de jour à jour et ceux fixés par
mois de quantième à quantième. Ils sont prorogés au lendemain lorsque le dernier jour est
férié, au surlendemain si deux jours fériés se suivent.

DES COMITES D’HYGIENE ET DE SECURITE


(application de l’article L.282)

ARTICLE D.282.1 : Le comité d’hygiène et de sécurité institué dans chaque établissement


doit comprendre :

a) le chef d’établissement ou son représentant,

b) le chef du service ou l’agent chargé des questions de sécurité ; à défaut le chef du service
compétent dans le domaine social ou un ingénieur qualifié désigné par l’employeur,

c) le médecin de l’établissement si celui-ci possède un service médical interentreprises ou un


médecin inspecteur du travail nommé par décret conformément aux dispositions du code du
travail,

d) trois représentants du personnel dont un du personnel de maîtrise dans les établissements


occupant jusqu’à 500 salariés.

Ce chiffre est porté à 6 représentants du personnel dont 2 du personnel de maîtrise pour les
établissements groupant plus de 500 salariés.
Le comité pourra faire appel à la collaboration de toute autre personne qualifiée qu’il jugera
utile d’appeler au sein du comité pour résoudre un cas spécial déterminé.

ARTICLE D.282.2 : Les représentants du personnel au comité sont élus tous les trois ans
dans les mêmes conditions que les délégués du personnel en tenant compte des connaissances
techniques ou des aptitudes nécessaires en matière d’hygiène ou de sécurité du travail. Leur
mandat est renouvelable. Les représentants du personnel du comité bénéficient de la
protection légale instituée par l’article L.277 du code du travail en faveur des délégués du
personnel.

ARTICLE D.282.3 : Les membres du comité d’hygiène de sécurité sont astreints au secret
professionnel en ce qui concerne les faits dont ils ont connaissance en raison de leur mission
tant en ce qui a trait aux renseignements d’ordre médical ou autre concernant la victime que
pour les secrets de fabrique.

ARTICLE D.282.4 : Le comité est présidé par le chef d’entreprise ou son représentant. Les
fonctions de secrétaire du comité seront remplies par l’agent chargé des questions de sécurité
ou le chef de service compétent dans le domaine social ou l’ingénieur désigné par l’employeur
pour faire partie du comité.

ARTICLE D.282.5 : Le comité d’hygiène et de sécurité doit être réuni au moins une fois par
trimestre, sauf dérogation accordée par l’inspecteur du travail et en outre, obligatoirement à la
suite de tout accident qui aura entraîné ou aurait pu entraîner des conséquences graves.

L’initiative de ces réunions appartient au chef d’établissement.

Les réunions ont lieu dans l’établissement et chaque fois que possible, pendant les heures de
travail ; le temps de présence aux réunions ainsi que celui consacré à des missions
individuelles confiées par le comité, sont rémunérées comme temps de travail.

Dans le cas où les travailleurs membres du comité d’hygiène exercent également dans
l’établissement des fonctions de délégué du personnel, le temps passé aux réunions et aux
missions confiées par le comité ne peut être déduit des heures dont ils disposent en qualité de
délégué du personnel, en vertu de l’article L.271 du code du travail.

Après réunion, il sera établi un procès verbal de séance, lui-même transcrit sur un registre
spécial qui devra être constamment tenu à la disposition des inspecteurs et des contrôleurs du
travail, ainsi que des contrôleurs de sécurité de l’institut national de prévoyance sociale.

Les décisions revêtant une portée éducative du personnel pourront faire l’objet d’information
par voie d’affiche ou tous autres moyens.

ARTICLE D.282.6 : Le comité d’hygiène et de sécurité a pour mission :

a) de procéder lui-même ou faire procéder par l’un de ses membres, à une enquête à
l’occasion de tout accident et de toute maladie professionnelle grave, c’est- à- dire ayant
entraîné la mort ou paraissant devoir entraîner une incapacité permanente ou qui aura révélé
l’existence d’un danger grave.
Il peut requérir à cet effet la collaboration de personnes qualifiées. L’enquête doit avoir
essentiellement pour objet de déterminer les causes de l’accident ou de la maladie, afin de
rechercher les moyens qui permettront d’éviter tout retour.
Les résultats de cette enquête sont consignés sur le registre du comité ;

b) de s’assurer avant toute implantation de matériel ou de machine que ceux-ci présentent les
dispositifs de sécurité conformes aux normes et à la réglementation en la matière ;

c) de procéder à de fréquentes inspections de l’établissement en vue de s’assurer de


l’application des prescriptions législatives, réglementaires et des consignes concernant
l’hygiène et la sécurité, ainsi que du bon entretien des dispositifs de protection.
Le résultat des ces inspections doit faire l’objet d’un rapport qui est consigné sur le registre du
comité et doit être mentionné sur le rapport annuel prévu à l’article D.282.8 ;

d) de donner son avis sur toute mesure se rapportant à l’objet de sa mission, notamment sur
les règlements et consignes de sécurité de l’établissement lorsqu’un représentant en avise
immédiatement le chef du service chargé des questions de sécurité, qui consigne cet avis sur
le registre du comité ;

e) d’organiser l’instruction des équipes chargées des services d’incendie et de sauvetage et de


veiller à l’observation des consignes de ces services ;

f) de s’efforcer de développer par tous les moyens efficaces de sécurité (conférences, tracts,
affiches, méthodes audiovisuelles) les notions de sécurité, d’hygiène et de santé.

ARTICLE D.282.7 : Le comité d’hygiène et de sécurité à l’obligation :

1) de remplir une fiche de renseignements à l’occasion de tout accident grave entraînant la


mort ou une incapacité permanente, ou qui aura révélé l’existence d’un danger grave, même si
les conséquences ont pu être évitées. Cette fiche dûment signée par les membres du comité
qui ont procédé à l’enquête, sera établie en quatre exemplaires.
L’un de ces exemplaires devra être adressé, dans les quinze jours suivant l’accident, à
l’Institut National de Prévoyance Sociale. Deux autres exemplaires sont envoyés, dans le
même délai à l’inspecteur régional du travail du ressort, le quatrième exemplaire est conservé
par l’entreprise

2) d’établir, en quatre exemplaires, un rapport annuel sur l’activité du comité et de transmettre


deux exemplaires de ce rapport à la Direction Nationale du Travail, un troisième exemplaire à
l’Institut National de Prévoyance Sociale.
Ce rapport, approuvé par les membres du comité, devra être envoyé au plus tard, le 30 janvier
de chaque année, et comporter, notamment, des informations statistiques sur les accidents du
travail dans l’entreprise, pendant la période de référence.

ARTICLE D.282.8 : Les renseignements demandés à l’article D.282.8 seront fournis


conformément aux modèles ci-annexés.

ARTICLE D.282.9 : Les infractions aux dispositions des articles D.282. sont passibles des
peines prévues à l’article L.328 alinéa 1 du code du travail.
DES BUREAUX DE PLACEMENT PAYANT
(Application des Articles L.303 et L.305)

ARTICLE D.303.1 : L’autorisation d’ouverture d’un bureau de placement payant est délivrée
par les autorités administratives suivantes :

- le Directeur Régional du Travail et de la Sécurité Social lorsque l’activité du bureau ou de


l’office s’exerce sur l’ensemble du territoire national ou sur plusieurs régions ;

- le Directeur Régional du Travail et de la Sécurité Social lorsque l’activité du bureau ou de


l’office ne s’exerce que tout ou partie d’une région.
La zone d’activité est précisée dans l’acte d’agrément.

ARTICLE D.303.2 : Toute personne physique ou morale désireuse d’obtenir l’autorisation


visée à l’article précédent doit adresser à cet effet à l’autorité administrative compétente une
demande indiquant la zone d’activité du bureau accompagnée des pièces suivantes :

- un extrait d’acte de naissance ou une copie des statuts s’il s’agit d’une personne morale ;
- un certificat de nationalité malienne ;
- un extrait du casier judiciaire ;
- un certificat de bonne vie et mœurs ;
- une copie certifiée conforme du diplôme exigé ;
- le reçu du versement de cautionnement.

ARTICLE D.303.3 : L’autorité administrative est tenue de faire connaître sa décision au


postulant dans les 15 jours suivant la date du dépôt de la demande.

A défaut, ou lorsque l’autorisation est refusée, le postulant peut adresser un recours


hiérarchique, selon le cas, au Directeur Régional du Travail et de la Sécurité Social ou au
Ministre chargé du travail.

L’autorité administrative devant laquelle est porté le recours hiérarchique est tenu de faire
connaître sa décision dans un délai de 15 jours.

Le silence gardé au delà, vaut décision de rejet.

ARTICLE D.303.4 : L’autorisation d’ouvrir un bureau de placement payant est délivré aux
personnes remplissant les conditions suivantes :

1) pour les personnes physiques :


- être âgé d’au moins 21 ans ;
- être de nationalité malienne ou ressortissant d’un pays accordant la réciprocité aux Maliens ;
- être de bonne moralité ;
- être titulaire au moins d’un diplôme d’enseignement secondaire.

2) pour les personnes morales :


- avoir parmi le personnel de Direction, au moins une personne possédant un diplôme
d’enseignement supérieur ;
- avoir son siège social au Mali.
3) toute personne doit :
- disposer d’un local et d’un équipement appropriés ;
- verser le cautionnement exigé.

ARTICLE D.305.1 : Toute personne physique ou morale ayant obtenu l’autorisation d’ouvrir
un bureau de placement payant est tenue au respect des dispositions législatives et
réglementaires régissant la matière et aux obligations suivantes :

- être immatriculée au registre du commerce ;


- être titulaire d’une patente ;
- être immatriculée au service de la statistique ;
- être immatriculée à l’Institut National de Prévoyance Sociale.

ARTICLE 305.2 : L’agrément peut être retiré après mise en demeure lorsque l’une
quelconque des conditions fixées ci-dessus n’est pas satisfaite.

DU PLACEMENT TEMPORAIRE
(Application de l’article L.313 du code)

ARTICLE D.313.1 : Est un entrepreneur de travail temporaire toute personne physique ou


morale dont l’activité est de mettre à la disposition provisoire d’utilisateurs, des travailleurs
qu’elle embauche et rémunère en fonction d’une qualification convenue.

ARTICLE D.313.2 : Un utilisateur peut faire appel aux travailleurs des entreprises de travail
temporaire pour l’exécution d’une tâche non durable dénommée “mission”.

ARTICLE D.313.3 : La mission doit comporter un terme fixé avec précision dès la
conclusion du contrat de mise à disposition sauf dans les cas prévus à l’article L.20 du code
travail.

ARTICLE D.313.4 : La durée totale du contrat, compte tenu, le cas échéant, des
renouvellements, ne peut excéder vingt quatre mois.

ARTICLE D.313.5 : Lorsqu’un entrepreneur de travail temporaire met à la disposition d’un


utilisateur un travailleur, le contrat de mise à disposition, liant l’utilisateur à l’entreprise de
travail temporaire, doit être conclu par écrit au plus tard dans les deux jours ouvrables suivant
la mise à disposition.

Ce contrat, établi pour chaque travailleur, doit :


- mentionner le motif pour lequel il est fait appel au travailleur temporaire,
- fixer le terme de la mission ou la mention d’un des cas visés à l’article L.20 du code du
travail.

Toute clause tendant à interdire l’embauche par l’utilisateur du travailleur temporaire à l’issue
de sa mission est réputée non écrite.
ARTICLE D.313.6 : Le contrat, liant l’entreprise de travail temporaire à chaque travailleur
mis à la disposition d’un utilisateur, doit être établi par écrit et adressé au travailleur dans les
deux jours ouvrables suivant sa mise à disposition.

Il doit comporter, outre les mentions prévues à l’article précédent :


- la qualification du travailleur,

- la rémunération laquelle ne peut être inférieure à celle perçue dans l’entreprise utilisatrice
par un travailleur de qualification égale occupant le même poste de travail,

- la période d’essai éventuelle,


- la mention que l’embauche du travailleur par l’utilisateur à l’issue de la mission n’est pas
interdite.

ARTICLE D.313.7 : Le travailleur lié par un contrat de travail temporaire a droit à une
indemnité de précarité d’emploi qui constitue un complément de salaire et qui est égale à celle
prévue par l’article L.24 du code du travail.
Cette indemnité n’est pas due si le contrat est rompu à l’initiative du travailleur ou par sa
faute lourde.

ARTICLE D.313.8 : Si l’utilisateur continue à faire travailler, après la fin de sa mission, un


travailleur temporaire sans avoir conclu avec lui un contrat de travail ou sans nouveau contrat
de mise à disposition, ce travailleur est réputé lié à l’utilisateur par un contrat de travail à
durée indéterminée.

ARTICLE D.313.9 : 1) Tout entrepreneur de travail temporaire est tenu de justifier auprès de
l’inspection du travail d’une garantie financière assurant, en cas de défaillance de sa part, le
paiement :

- des salaires et de leurs accessoires,


- des cotisations obligatoires dues aux institutions sociales.

2) Cette garantie ne peut résulter que d’un engagement de caution unique pris par un
organisme de garantie collective, une compagnie d’assurances, une banque ou un
établissement financier habilité à donner caution.

3) La garantie financière est calculée en pourcentage du chiffre d’affaires annuel hors taxes,
certifié par un expert comptable, de l’entreprise considérée.
Le montant de la garantie, qui peut être révisé à tout moment doit faire l’objet d’un réexamen
chaque année et ne doit pas être inférieur à 8% du chiffre d’affaires ni, en tous cas, à un
minimum fixé chaque année par arrêté du Ministre chargé du travail.

4) L’engagement de caution doit faire l’objet d’un contrat écrit précisant les conditions et le
montant de la garantie accordée ainsi que les modalités du contrôle comptable que le garant
peut exercer sur l’entreprise de travail temporaire.
Ce contrat doit stipuler la renonciation du garant, en cas de défaillance de l’entreprise
temporaire, au bénéfice de discussion.
5) L’entrepreneur de travail temporaire est considéré comme défaillant lorsqu’à l’expiration
d’un délai de quinze jours suivant la réception d’une mise en demeure il n’a pas payé tout ou
partie des dettes énumérées au 1') du présent article ou lorsqu’il fait l’objet d’une procédure
de liquidation judiciaire.
La mise en demeure peut émaner du travailleur ou d’une institution sociale. Elle est faite par
lettre recommandée avec accusé de réception à l’entrepreneur de travail temporaire et au
garant.

6) Les entrepreneurs de travail temporaire sont tenus de faire figurer sur tous documents
concernant leur entreprise, et notamment sur les contrats de mise à disposition de l’utilisateur
d’un travailleur et les contrats les liant à chacun des travailleurs mis à disposition de
l’utilisateur, le nom et l’adresse de leur garant ainsi que la référence du présent article.

ARTICLE D.313.10 : Sous réserve des dispositions qui précèdent, il n’est pas dérogé au
droit commun en ce qui concerne les rapports nés du contrat de travail unissant l’entrepreneur
de travail temporaire à des travailleurs.

ARTICLE D.313.11 : L’activité d’entrepreneur de travail temporaire ne peut être exercée


qu’après déclaration faite en trois exemplaires au Ministre chargé du travail et obtention de la
garantie financière prévue à l’article D.313.9.

Les entrepreneurs de travail temporaires exerçant leur activité à la date d’entrée en vigueur du
présent décret sont tenus aux obligations définies à l’alinéa précédent.

ARTICLE D.313.12 : La déclaration susvisée doit mentionner :


- le nom, le siège et le caractère juridique de l’entreprise et, le cas échéant, la localisation de la
succursale ou de l’agence ou du bureau annexe,

- la date d’effet de l’opération envisagée,


- les nom, prénoms, domicile et nationalité du ou des dirigeants de l’entreprise ou de la
succursale, agence ou bureau,

- les domaines géographiques et professionnels dans lesquels l’entreprise entend mettre les
travailleurs temporaires à la disposition d’utilisateurs,

- le nombre de travailleurs permanents que l’entreprise emploie ou envisage d’employer pour


assurer le fonctionnement de ses services.

ARTICLE D.313.13 : Le Ministre chargé du travail, après s’être assuré de la conformité de la


déclaration avec les prescriptions légales et réglementaires, en retourne un exemplaire, revêtu
de son visa, à l’expéditeur dans la quinzaine de la réception et un autre exemplaire à
l’inspection du travail compétente sur le plan géographique. L’entrée en activité de
l’entreprise, de la succursale, de l’agence, ou du bureau annexe ne peut précéder la réception
du document mentionné à l’alinéa ci-dessus ou l’expiration du délai prévu par cet alinéa.

ARTICLE D.313.14 : Toute entreprise de travail temporaire cessant ses activités est tenu
d’en faire déclaration au Ministre chargé du travail.
ARTICLE D.313.15 : Lorsqu’un entrepreneur de travail temporaire exerce son activité sans
avoir fait la déclaration prévue à l’article D.313.11 ci-dessus ou sans avoir obtenu la garantie
financière, le ministre chargé du travail, après une mise en demeure restée infructueuse, peut
prescrire la fermeture de l’entreprise.

ARTICLE 2 : Le présent décret abroge toutes dispositions antérieures contraires.

ARTICLE 3 : Le ministre de l’emploi, de la fonction publique et du travail, le ministre de la


santé, de la solidarité et des personnes âgées et le ministre de la justice garde des sceaux sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera enregistré et
publié au journal officiel.

Bamako, le 1995

Le Premier Ministre Le Président de la République

IBRAHIM BOUBACAR KEITA ALPHA OUMAR KONARE

Le Ministre de l’Emploi, de la Le Ministre de la Santé, de la


Fonction Publique et du Travail Solidarité et des Personnes Agées

BOUBACAR GAOUSSOU DIARRA MODIBO SIDIBE

Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux

Cheickna Detteba KAMISSOKO


ANNEXE AU DECRET N°96-178 / P -RM DU 13 JUIN 1996 PORTANT
APPLICATION DE DIVERSES DISPOSITIONS DE LA LOI N° 92-020 DU 20
SEPTEMBRE 1992 PORTANT CODE DU TRAVAIL EN REPUBLIQUE DU MALI

TABLEAU A : TRAVAUX INTERDITS AUX FEMMES

NATURE DES TRAVAUX RAISONS DE L’INTERDICTION


Céruse ou blanc de plomb (fabrication de la) Maladies spéciales dues aux émanations
Céruse sulfate de plomb et produits contenant ces pigments Maladies spéciales dues aux émanations
(travaux de peinture à base de)
Chairs, débris et issues (dépôt de) provenant de l’abattage Emanations nuisibles, danger d’infection
des animaux.
Chlorure alcalins, eaux de javel (fabrication des) Emanations nuisibles
Désinsectisation des fruits au trichlorure d’azote (travaux Emanations nuisibles, danger d’incendie et
effectués dans le local d’entreposage des bouteilles de chlore d’explosion
liquide et de production de trichlorure d’azote et travaux
effectués dans les chambres de désinsectisation)
Déverdisation des fruits par l’acétylène ou l’éthylène Expositions nuisibles, danger d’incendie et
(travaux de) d’explosion
Efniochage et déchiquétage des chiffons Poussières nuisibles
Engrais (dépôts et fabriques d’) au moyen de matières Emanations nuisibles
animales
Equarissage des animaux (atelier d’) Emanations nuisibles
Etamage des glaces par le mercure (ateliers d’) Maladies spéciales dues aux émanations
TRAVAUX INTERDITS AUX FEMMES RAISONS DE L’INTERDICTION
Fonte et laminage du plomb Emanations nuisibles
Glaces (étamage des) (v. Etamage) Emanations nuisibles
Grillage des minerais sulfureux (sauf le cas prévu au tableau Maladies spéciales dues aux émanations
B)
Huile et autres corps gras extraits des débris de matières Maladies spéciales dues aux émanations
animales
Litharge (fabrication de la)
Massicot (fabrication du) Poussières dangereuses
Métaux (aiguisage et polissage des) Poussières dangereuses
Meulières et meules (extraction et fabrication des) Maladies spéciales dues aux émanations
Minium (fabrication du)
Pulvérisation de peinture ou de vernis enfermant des
mélanges toxiques ou inflammables, sauf lorsqu’ils sont
effectués dans les conditions qui seront fixées par l’arrêté Mélanges toxiques ou inflammables
relatif aux mesures de vernissage par pulvérisation (travaux
d’application par)
Traitement des minerais de plomb et cuivre pour l’obtention Emanations nuisibles
des métaux bruts
TABLEAU <<B>> : ETABLISSEMENTS DANS LESQUELS L’EMPLOI DES
FEMMES EST AUTORISE SOUS CERTAINES CONDITIONS

ETABLISSEMENT TRAVAUX MOTIFS


Les femmes ne seront employées

Acide sulfurique (fabrication de) dans les ateliers où se dégagent des Dangers d’accidents
vapeurs et où l’on manipule les acides
Blanchiment (toile, paille, papier) dans les ateliers où se dégagent le Vapeurs nuisibles
chlorure et l’acide sulfureux danger d’affection
pulmonaires
Boyauderies au soufflage
Caoutchouc (application des dans les ateliers où se dégagent des Vapeurs nuisibles
enduits du). vapeurs de sulfure de carbone et de
benzine
Caoutchouc (travail du) avec dans les ateliers où se dégagent des Vapeurs nuisibles
emploi d’huiles essentiels ou du vapeurs de sulfure de carbone
sulfure de carbone ......
Chiffons (traitement des) par la dans les ateliers où se dégagent les Vapeurs nuisibles
vapeur de l’acide chlorhydrique acides
Cuivre (dérochage du) par les dans les ateliers où se dégagent les Vapeurs nuisibles
acides vapeurs d’acides
Dorure et argenture dans les ateliers où se produisent des Emanations nuisibles
vapeurs acides ou mercurielles
eaux grasses (extraction pour la dans les ateliers où l’on emploie le Emanations nuisibles
fabrication des savons et autres sulfure de carbone.
usages des huiles contenues dans
les)...
Fer (décrochage du) dans les ateliers où se dégagent des Vapeurs nuisibles
vapeurs et où l’on manipule des acides
Fer (galvanisation du) dans les ateliers où se dégagent des Vapeurs nuisibles
vapeurs et où l’on manipule des acides

TABLEAU C : TRAVAUX INTERDITS AUX ENFANTS

Grillage des minerais sulfureux Les enfants ne seront pas employés Emanations nuisibles
quand les gaz sont condensés et dans les ateliers où l’on produit le
que le minerais ne renferme pas grillage
d’arsenic
Régisserie à l’épilation des peaux Danger d’empoisonnement
Superphosphates de chaux et de dans les ateliers où se dégagent des Emanations nuisibles
potasse (fabrication des) vapeurs acides et des poussières
Teintureries des matières dans les ateliers où l’on emploie des Danger d’empoisonnement
matières toxiques
TABLEAU D : TRAVAUX INTERDITS AUX ENFANTS DE MOINS DE 18 ANS

TRAVAUX Raisons de l’interdiction


Accumulateurs électriques (fusion de plomb et manipulation des Danger de saturnisme
oxydes de plomb dans la fabrication et la réparation des)
Acide arsénique (fabrication de l’) au moyen de l’acide arséniure et Danger d’empoisonnement
de l’acide azotique
Acide fluorhydrique (fabrication de l’) Vapeurs délétères
Acide nitrique (fabrication de l’) Vapeurs délétères
Acide oxalique (fabrication de l’) Danger d’empoisonnement
Acide picrique (fabrication de l’) Danger d’empoisonnement
Acide salicylique (fabrication de l’) au moyen de l’acide phénique Emanations nuisibles
Air comprimé (travaux dans l’) Travaux dangereux
Alliages et soudures contenant plus de 10 pour cent de plomb Maladies spéciales dues aux émanations
(fabrication des)
Aniline (avoir nitrobenzine)
Arachides (décorticage d’) poussières et sons nuisibles
Erséniate de potasse (fabrication de l’) au moyen du salpêtre
Benzine (dérivé de la) (voir nitrobenzine)
Blanc de plomb (voir céruse)
Bleu de prusse (fabrication du) (voir cyanure de potassium)
Celluloïd et produist nutrés et analogues (fabrication de) Nécessité d’un travail prudent et attentif
Cendres d’orfèvre (traitement des) par le plomb Maladies spéciales dues aux émanations
nuisibles
Césure ou blanc de plomb (fabrication de la) Maladies spéciales dues aux émanations nuisibles
Emanations nuisibles, danger d’infection
Chairs, débris et issues (dépôt de) provenant de l’abattage des Danger de morsure
animaux
Chiens (infirmerie de) Poussières nuisibles
Chromolithographie céramique (poudrage à sec et époussetage des Emanations nuisibles
couleurs)
Chlore (fabrication du) Emanations nuisibles
Chlorure de chaux (fabrication du) Emanations nuisibles
Chlorures alcalins, eau de javel (fabrication des) Emanations nuisibles
Chlorure de plomb (fonderie de)
Chlorures de soufre (fabrication des) Emanations nuisibles
Coton (Egrainage du) Poussières nuisibles
Chromate de potasse (fabrication du) Maladies spéciales dues aux émanations
Cristalleries et émailleries (démolition des fours et nettoyage des Poussières dangereuses
matériaux qui en proviennent dans les)
Cristaux (polissage à sec des)
Chrysalides (extraction des parties soyeuses des) Emanations nuisibles
Cyanure de potassium et bleu de prusse (fabrication de) Danger d’empoisonnement
Cyanure rouge de potassium ou prussiate rouge de potasse
(fabrication de)
Débris d’animaux (dépôt de) (voir chairs, etc)
Dentelles (blanchissage à la céruse des) Poussières dangereuses
Désargentage du plomb Emanations nuisibles
Eau de javel (fabrication d’) (voir chlorures alcalins) Poussières nuisibles
Eau forte (voir acide nitrique)
Effilochage et déchiquetage des chiffons Poussières nuisibles
Emaux plombeux (fabrication des) Maladies spéciales dues aux émanations
Engrais (dépôt et fabrication d’) au moyen de matières animales Emanations nuisibles
Equarrissage des animaux (ateliers d’) Emanations nuisibles
Etamage des glaces par le mercure (ateliers d’) Maladies spéciales dues aux émanations
Fonte et laminage du plomb Maladies spéciales dues aux émanations
Fusion des vieux zincs Emanations nuisibles
Glaces (étamage des) (voir étamage)
Grattage et ponçage des peintures à la céruse et au sulfate de plomb Emanations nuisibles
Danger de saturnisme
Grillage des minerais sulfureux Emanations nuisibles
Huile et autres corps gras extraits des débris de matières animales Emanations nuisibles
Kapock (triage et traitement du) Risques de byssinose imputables aux
poussières de fibres végétales
Etharge (fabrication de l’) Maladies spéciales dues aux émanations
Manipulation, traitement ou réduction des cendres contenant du plomb Maladies spéciales dues aux émanations
Massicot (fabrication du) Maladies spéciales dues aux émanations
Matières colorantes (fabrication) au moyen de laniline et de la Emanations nuisibles
nitrobenzine
Matières explosives (fabrication et manipulation des) Nécessité d’un travail prudent et attentif
Matières explosives (manipulation des engins, artifices ou objets Nécessité d’un travail prudent et attentif
divers contenant des)
Métaux (aiguisage et polissage des) Poussières dangereuses
Meulières et meules (extraction et fabrication des Poussières dangereuses
Linium (fabrication du) Maladies spéciales dues aux émanations
Nitrate de méthyle (fabrication du) Vapeurs délétères
Nitrobenzine, aniline et matières dérivant de la benzine (fabrication Vapeurs nuisibles
de)
Oxydes de plomb (fabrication des) Maladies spéciales dues aux émanations
Peaux de lièvre et de lapin (voir secrétage)
Peinture de toute nature comportant l’emploi de la céruse, du Danger de saturnisme
sulfate de plomb et de tous les produits contenant ces pigments
Phosphore (fabrication du) Maladies spéciales dues aux émanations
Plomb (fonte et laminage du) (voir fonte)
Poils de lièvres et de lapin (voir secrétage)
Prussiate de potasse (voir cyanure de potassium)
Réduction des minerais de zinc et de plomb, (travail au four où Emanations nuisibles
s’opère la)
Rouge de prusse et d’angleterre (fabrication du) Vapeurs délétères
Secrétage des peaux et poils de lièvre ou de lapin Poussières nuisibles ou venimeuses
Sulfate de mercure (fabrication du)
Sulfate de plomb (fabrication du) Maladies spéciales dues aux émanations
Sulfate d’arsenic (fabrication du) Maladies spéciales dues aux émanations
Sulfate de sodium (fabrication du) Danger d’empoisonnement
Traitement des minerais de cuivre pour l’obtention des métaux Gaz délétères
bruts
Verreries (démolition des fours des) Emanations nuisibles
Verre (décoration à l’enlevé du) Poussières nuisibles
Verre (polissage à sec du) Poussières nuisibles
Verre et cristal (gravure et dépolissage à l’acide chlorhydrique du) Dégagement des vapeurs dangereuses et
nécessités d’un travail prudent et attentif
Verre (égrésillage du) Poussières nuisibles dangereuses.
ETABLISSEMENTS DANS LESQUELS L’EMPLOI DES ENFANTS AGES DE
MOINS DU 18 ANS EST AUTORISE SOUS CERTAINES CONDITIONS

ETABLISSEMENTS CONDITIONS MOTIFS


Abattoirs publics et abattoirs privés Les enfants âgés de moins de 17 ans ne Dangers d’accidents et e
(tueries particulières d’animaux de peuvent être employés aux opérations blessures
boucherie et de charcuterie) d’abattage des animaux
Acide chlorhydrique (production 1% Les enfants de moins de 14 ans ne Danger de saturnisme
par la décomposition des chlorures de peuvent être employés aux autres
magnésium, d’aluminium et autres. travaux de ces établissements.
Acide muriatique (voir acide Les enfants âgés de moins de 18 ans ne
chlorhydrique) seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des vapeurs et ou l’on
manipule des acides
Acide sulfurique (fabrication de l’) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Dangers d’accidents
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des vapeurs et où l’on
manipule des acides
Affinage de l’or et de l’argent par les Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
acides seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
Albâtre (sciage à sec de l’) dans les ateliers
Allumettes chimiques (dépôts d’) Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Dangers d’incendie
seront pas employés dans les magasins
Allumettes chimiques (fabrication des) Les enfants âgés de moins de 18 ans se Maladies spéciales dues à des
seront pas employés à la fusion des émanations
pâtes et au trempage
Argenture sur métaux (voir dorure et
argenture)
Battage, cardage et épuration des Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
laines, crins et plumes seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des poussières
Battage des tapis en grand Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des poussières
Battoir à écorces dans les villes Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des poussières
Benzine (fabrication et dépôt de) (voir Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
huile de pétrole, de schiste, etc) seront pas employés dans les ateliers
de combustion et condensation
Blanc de zinc (fabrication de) par la Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
combustion de métal seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent le chlore et l’acide
sulfureux
Blanchiment (toile, paille, papier) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Dangers de maladies
seront pas employés dans les ateliers contagieuses
où l’on manipule du linge sale non
désinfecté ou non lessivé
Blanchisseries de linge Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Gaz délétères
Boîtes de conserves (soudures des) seront pas employés à la soudure des
boîtes
Boutonniers et autres aboutisseurs de Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
métaux par moyens mécaniques seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des poussières
Boyauderies Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger d’infection
seront pas employés au soufflage pulmonaire
Caoutchouc (application des enduits Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
du) seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des vapeurs de sulfure
de carbone et de benzine
Caoutchouc (travail du) avec l’emploi Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
d’huile essentielle ou de sulfure de seront pas employés dans les ateliers
carbone où se dégagent des vapeurs de sulfure
de carbone
Cardage des laines (voir battage)
Chanvre (teillage du) en grand (voir
teillage)
Chanvre imperméable (voir feutre
goudronné)
Chapeaux de soie ou autres préparés Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
au moyen d’un vernis (fabrication de) seront pas employés dans les ateliers
où l’on fabrique et applique le vernis
Chapeaux de feutre Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégagent librement dans
les ateliers
Chaux (fours à) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les poussières
Chiffons (dépôts de) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés au triage et à la
manipulation des chiffons
chiffons (traitement des) par la vapeur Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
de l’acide chlorhydrique seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les acides
Chromolithographie Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Vapeurs nuisibles
seront pas employés au bronzage à la
machine
Ciment (fours à) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les poussières
Collodion (fabrication du) Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Danger d’incendie
seront pas occupés dans les ateliers où
l’on manipule les matières premières et
les dissolvants
Cotons et cotons gras (blanchisseries Les enfants âgés de moins dix-huit ans Vapeurs nuisibles
des déchets de) ne seront pas employés dans les
ateliers où l’on manipule le sulfure de
carbone
Cordes d’instruments en boyaux (voir Les enfants âgés de moins de 18 ans ne
boyauderies) seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Crins (teintures des) (voir teintureries) Vapeurs nuisibles
Crins et soies de porcs (voir soies et
porcs)
Cuir verni (fabrication de) (voir feutre
et visières vernies)
Cuivre (trituration des composés du) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où les poussières se dégagent
librement.
Cuivre (dérochage du) par les acides Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides
Déchets de laine (dégraissage des)
(voir peaux, étoffes)
Déchets de soie (cardage des) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où les poussières se dégagent
librement
Dorure et argenture Les enfants âgés de moins de 18 ans ne
seront pas employés dans les ateliers
où se produisent les vapeurs acides ou
mercurielles
Eaux grasses (extraction pour la Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
fabrication des savons et autres usages seront pas employés dans les ateliers
des huiles connues dans les) où l’on emploie le sulfure de carbone
Ecorces (battoir à) (voir battoir)
Email (application de l’) sur les Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
métaux seront pas employés dans les ateliers
où l’on broie et blute les matières
Epaillage des laines et draps par la Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
voie humide seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides
Etoupes (transformation en) des Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
cordages hors de service goudronnés seront pas employés lorsque les
ou non poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Faïence (fabrique de) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où l’on pratique le broyage, le bluyage
Fer (décrochage du) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des vapeurs et où l’on
manipule des acides
Fer (galvanisation du) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent des vapeurs et où l’on
manipule des acides
Feuilles d’étain Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Vapeurs nuisibles
seront pas employés au bronzage à la
main des feuilles
Feutre goudronné (fabrication du) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Dangers d’incendies et
seront pas employés à la préparation et nuisibles
à l’emploi des vernis
Filature de lin Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Humidité nuisible
seront pas employés lorsque
l’écoulement des eaux ne sera pas
assuré
Fonderies en 2 ème fusion de fer de Les enfants âgés de moins de 16 ans ne
zinc et de cuivre seront pas employés à la coulée du
métal
Fourneaux (hauts) Danger de brûlure
Fours à plâtre et fours à chaux (voir
plâtre, chaux)
Grillage et gazage des tissus Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers où l’on produit le
grillage
Hauts fourneaux (voir fourneaux) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
seront pas employés lorsque les
produits de combustion se dégageront
librement dans les ateliers
huiles de pétrole, de schiste, de Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Emanations nuisibles
goudron, essences et autres seront pas employés dans les ateliers
hydrocarbures employés pour de distribution et dans les magasins
l’éclairage, le chauffage, la fabrication
des couleurs et vernis, le dégraissage
des étoffes et autres usages
(fabrication, distillation, travail et
grand d’)
Huiles essentielles ou essences de
térébenthine, d’aspic et autres (voir
huiles de pétrole, de schiste, etc.
Huiles extraites des schistes
bitumineux (voir huiles de pétrole, de
schiste, etc...)
Jute (teillage du) (voir teillage)
Liège (usine pour la trituration du)
Liquides pour l’éclairage (dépôt de) au
moyen de l’alcool et des huiles
essentielles
Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Danger d’incendie
seront pas employés dans les magasins
Marbres (sciage ou polissage à sec Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
des) seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Matières minérales (broyage à sec des) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Mégisseries Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger d’empoisonnement
seront pas employés à l’épilage des
peaux
Ménageries Les enfants âgés de moins de 18 ans ne
seront pas employés quand la
ménagerie renferme des bêtes féroces
ou venimeuses
Moulins à broyer le plâtre, la chaux, Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger d’accidents
les cailloux et les pouzzolanes seront pas employés quand les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs et où se
manipulent les acides Vapeurs nuisibles

Noir minéral (fabrication du) par le


broyage des résidus de la distillation
des schistes bitumineux
Nitrates métalliques obtenus par
l’action directe des acides (fabrication
des)
Olives (tourteaux d’‘) voir tourteaux)
Ouates (fabrication des) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégagent dans les ateliers
Papiers peints (voir toiles peintes
Papier (fabrication du) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés au triage et à la
préparation des chiffons
Peaux, étoffes et déchets de laine Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
(dégraissage des) par les huiles de seront pas employés dans les ateliers
pétrole et autres hydrocarbures où l’on traite par les dissolvants où Danger d’incendie
l’on trie, coupe et manipule les déchets
Peaux (lustrage et apprêtage des) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Peaux de lapin ou de lièvre (éjarrage et Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
coupage des poils) seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Peaux (lustrage et apprêtage des)
Pétrole (voir huiles de pétrole etc)
Pierre (sciage et polissage de la) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Pileries mécaniques de drogues Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Pipes à fumer (fabrication des) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Plâtres (fours à) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Poêliers, formalistes, poêles et Poussières nuisibles
fourneaux en faïence et terre cuite
(voir faïence)
Porcelaine (fabrication de la) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Poteries de terre (fabrication de) avec Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
fours non fumivores seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Pouzzolane artificielle (fours à) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Réfrigération (appareils de) l’acide Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
sulfureux seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides
Sel de soude (fabrication du) avec le Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
sulfate de soude seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides
Sinapismes (fabrication des) à l’aide Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
des hydrocarbures seront pas employés dans les ateliers
où se manipulent les dissolvants
Soies de porc (préparation des) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement Danger d’incendie
dans les ateliers
Soude (voir sulfate de) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
souffre (pulvérisation et blutage du) seront pas employés lorsque les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Sulfate de peroxyde de fer (fabrication Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
du) par le sulfate de protoxyde de fer seront pas employés dans les ateliers
et acide nitrique (nitrosulfate de fer) où se dégagent les vapeurs acides
Sulfate de protoxyde de fer ou coupe- Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
rose verte par l’action de l’acide seront pas employés dans les ateliers
sulfurique sur la ferraille (fabrication où se dégagent les vapeurs acides
du)
Sulfate de soude (fabrication du) par la Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs nuisibles
décomposition du sel marin par l’acide seront pas employés dans les ateliers
sulfurique où se dégagent les vapeurs acides
Sulfure de carbone (manufactures dans Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs délétères
lesquelles on emploie en grand le) seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides

Sulfure de carbone (dépôt de) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Vapeurs délétères
seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides
Superphosphate de chaux et de potasse Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
(fabrication de) seront pas employés dans les ateliers
où se dégagent les vapeurs acides et
des poussières
Tabacs (manufactures de) Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Emanations nuisibles
seront pas employés dans les ateliers
où l’on démolit les masses
Taffetas et toiles vernies ou cirées Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Danger d’incendie
(fabrication des) seront pas employés dans les ateliers
où l’on prépare et applique les vernis
Tan (moulins à) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés quand les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Tanneries Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
seront pas employés quand les
poussières se dégageront librement
dans les ateliers
Tapis (battage en grand des) voir
battage)
Teillage du lin, du chanvre et du jute Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
en grand seront pas employés quand les
poussières se dégageront librement
Teintureries Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger d’empoisonnement
seront pas employés dans les ateliers
où l’on emploie des matières toxiques
Térébenthine (distillation et travail en
grand de la) (voir huiles de pétrole de
schiste)
Toiles cirées (voir taffetas et toiles
vernies)
Toiles peintes (fabrication de) Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger d’empoisonnement
seront pas employés dans les ateliers
où l’on emploie des matières toxiques
Toiles vernies (fabrication de ) (voir
taffetas et toiles vernies)
Tôles et métaux vernis Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger d’empoisonnement
seront pas employés dans les ateliers
où l’on emploie des matières toxiques
Tourteaux d’olives (traitement des) par Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Emanations nuisibles
le sulfure de carbone seront pas employés dans les ateliers
où l’on manipule les sulfures de
carbone
Tueries particulières (voir abattoirs)
Vernis (ateliers où l’on applique le) sur
les cuirs, feutres, taffetas, toiles,
chapeaux (voir ces mots)
Vernis à l’esprit de vin (fabrique de) Les enfants âgés de moins de 16 ans ne Danger d’incendie
seront pas employés dans les ateliers
où l’on prépare et manipule les vernis
Verreries, cristalleries et manufactures Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Poussières nuisibles
de glaces seront pas employés dans les ateliers
où les poussières se dégagent
librement et où il est fait usage des
matières toxiques
Vessies nettoyées et débarrassées de Les enfants âgés de moins de 18 ans ne Danger affections
toutes substances membraneuses seront pas employés au travail de pulmonaires
(atelier pour le gonflement et le soufflage
séchage de)
Visières vernis (fabrique de ) (voir
feutres et visières)
Des femmes ne seront pas employées
Acide sulfurique (fabrication de) Dans les ateliers où se dégagent les Danger d’accidents
vapeurs et où l’on manipule les acides
Blanchissement (toile, paille, papier) Dans les ateliers où se dégagent le Vapeurs nuisibles
chlorure et l’acide sulfureux Danger affections
pulmonaires
Boyauderies au soufflage Vapeurs nuisibles
Caoutchouc (application des enduits Dans les ateliers où se dégagent des Vapeurs nuisibles
du) vapeurs de sulfure de carbone et de
benzine
Caoutchouc (travail du) avec l’emploi Dans les ateliers où se dégagent les Vapeurs nuisibles
d’huile essentielle ou de sulfure de vapeurs de sulfure de carbone
carbone
Chiffons ( traitement des) par la vapeur Dans les ateliers où se dégagent les Vapeurs nuisibles
de l’acide chlorhydrique acides
Cuivre (décrochage du) par les acides Dans les ateliers où se dégagent les Emanations nuisibles
vapeurs acides
Dorure et argenture Dans les ateliers où se produisent les Emanations nuisibles
vapeurs acides ou mercurielles
Eaux grasses (extraction pour la Dans les ateliers où l’on emploi les Vapeurs nuisibles
fabrication des savons et autres usages sulfures de carbone
des huiles contenues dans les)
Fer (dérochage du) Dans les ateliers où se dégagent des
vapeurs et où l’on manipule des acides
Fer (galvanisation du) Dans les ateliers où se dégagent des
vapeurs et où l’on manipule des acides.

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