Ma Bohême, Rimbeau
Ma Bohême, Rimbeau
Ma Bohême, Rimbeau
I. « Ma Bohème » (Fantaisie)
Notes:
1. Son paletot (son manteau) n'est plus qu'une « idée » tant il est usé.
2. Au Moyen Âge, chevalier dévoué à son seigneur.
3. À la belle étoile.
Travail de préparation
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Rimbaud: « Ma Bohème », Lecture analytique
Objectif:
I - Découverte du poème
• Un sonnet
• Le registre, du poème
- Pour quelle raison, à première lecture, peut-on faire figurer ce poème dans l'objet d'étude
« Le biographique »?
(Parce que Rimbaud y évoque ses souvenirs, d'errance adolescente. Il s'agit donc du récit
d'une période de son existence.)
- Quelle impression générale de cette période la lecture de ce poème donne-t-elle?
(On a l'impression que cette période a été heureuse pour Rimbaud.)
- À quel registre semble donc appartenir ce poème?
(Au registre lyrique: souvenirs et sentiments personnels; évocation de la nature.)
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II - Le récit d'un vagabondage heureux
Noms Verbes
bohème m'en allais ; j'allais course
auberge
bord des routes
• Les déplacements du narrateur ont-ils l'air d'avoir un but? Comment s'exprime cette absence
de but précis dans l'emploi des deux verbes relevés?
(Les deux verbes sont employés sans complément de lieu indiquant la destination)
- Qu'est-ce qui est ainsi mis en valeur?
(C'est le déplacement lui-même, l'errance.)
- Quelle est la valeur de l'imparfait dans ce poème?
(Il s'agit essentiellement de l'imparfait d'habitude. Le narrateur raconte plusieurs de ces
errances, marquées par les mêmes éléments).
- Les lieux évoqués sont-ils précis? Pourquoi Rimbaud choisit-il ces lieux en particulier?
(Il s'agit de lieux vagues: l'auberge, le bord des routes. Ce sont des images traditionnellement
liées au voyage. Elles insistent sur le caractère itinérant du voyage)
Un poète-vagabond
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- À quels moments du poème Rimbaud réalise-t-il également cette transformation?
(Aux vers 3, 6-7-8, 11,12,13-14).
- Quelle a donc été la principale vertu de la poésie pour Rimbaud durant ses errances?
(Elle lui a rendu le monde plus beau, en donnant libre cours à son imagination, à ses
fantaisies. Elle a transformé les conditions matérielles réelles — et difficiles — de son errance
en autant d'objet poétiques, sources d'étonnement et de joie.)
- Quel vers exprime particulièrement cette euphorie et cet enthousiasme?
(Le vers 4, jusque dans sa formulation naïve et enfantine.)
-Que pouvez-donc déduire de cela sur le contenu de l'expérience rapportée par Rimbaud dans
ce sonnet ?
(Rimbaud idéalise cette période d'errance. Il la transfigure pour ne lui garder que les aspects
les plus agréables. L'écriture poétique transforme l'expérience, elle lui donne une intensité
extraordinaire.Le récit autobiographique transforme la réalité effectivement vécue.)
Introduction
« Ma Bohème » est un sonnet qui évoque les errances de Rimbaud, en 1870, sur les routes des
Ardennes et en Belgique. Son titre comme son contenu en font un poème du vagabondage.
Mais il contient aussi plusieurs allusions à la poésie, puisque le narrateur s'y présente comme
un poète. Les deux thèmes sont étroitement liés. La poésie et le vagabondage offrent au jeune
Rimbaud la possibilité de s'évader d'une réalité trop contraignante et d'un univers trop
conformiste.
1- L'évocation du vagabondage
1) Le titre
Le titre est évocateur d'une errance sans but, de voyage sans itinéraire précis, selon le hasard
et la fantaisie. Il évoque le vagabondage d'un marginal, mais aussi le mode de vie des
bohémiens, c’est à dire le nomadisme.
Noms Verbes
bohème m'en allais ; j'allais
course
auberge
bord des routes
• Plusieurs expressions révèlent que le vagabondage du narrateur est une expérience agréable
« Oh là ! là ... rêvées » ; « Petit-Poucet rêveur » ; « doux frou-frou » ; « bons soirs de septem-
bre » « comme un vin de vigueur ».
Le narrateur se présente comme un vagabond démuni, sans vêtement décent et sans gîte, mais
il ne souffre pas de cet état. Au contraire, il apparaît insouciant et libre (absence de
contraintes, nuit à la belle étoile, possibilité de s'adonner à ses rêveries
• La présence d'une nature simple et agréable rend cette rêverie très plaisante. L'adolescent est
en communion délicieuse avec la nature , comme le montre l'évocation de ses nombreuses
sensations. La comparaison: « De rosée à mon front, comme un vin de vigueur » traduit la
force, la vie. Le terme « vigueur » révèle la jeunesse de Rimbaud, la vigueur de l'adolescence
et l'élan de vie qui pousse le jeune homme à l'errance à travers des territoires nouveaux.
II - L'errance et la poésie
1) Un vagabond-poète
• La bohème désigne un mode de vie des artistes, démunis et insouciants. Ce mode de vie,
s'oppose au confort bourgeois. Il concerne le plus souvent des poètes, musiciens, peintres
jeunes et pas encore reconnus. Rimbaud l'emploie avec le déterminant possessif « ma »: le
mot désigne la vie qu'il a menée durant ces fugues. Ce terme le présente d'emblée comme un
poète en marge de la société, jeune et épris de liberté et d'indépendance.
Le sous-titre est en écho avec le titre : la « fantaisie » est le privilège donné à l'imagination,
à la création. Mais aussi à une manière d'agir et de vivre selon sa propre, guise, en privilégiant
la rêverie et l'insouciance.
• Pendant ses errances, la poésie a permis à Rimbaud de rendre le monde qui l'entourait plus
beau, en donnant libre cours à son imacination, à ses fantaisies. Elle a transformé les
conditions matérielles réelles — et difficiles — de son errance en autant d'objet poétiques,
sources d'étonnement et de joie. Le vers 4, jusque dans sa formulation naïve et enfantine,
exprime particulièrement cette euphorie et cet enthousiasme.
Rimbaud idéalise cette période d'errance. Il la transfigure pour ne lui garder que les aspects
les plus agréables. L'écriture poétique transforme l'expérience, elle lui donne une intensité
extraordinaire. Le récit autobiographique transforme la réalité effectivement vécue en une
période de vie extraordinaire.
1. Sorte de peuplier
2. Statue représentant une prêtresse gauloise.
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« Après trois ans »: Lecture analytique
I - Découverte du poème
Le sujet du poème
II - Un sonnet régulier
Le sonnet
Ce type sonnet est une forme classique, héritée de la tradition poétique depuis l'apparition du
sonnet en France, dans le premiers tiers du XVIème siècle)
Note: il existe une autre forme de sonnet régulier dit « sonnet italien » : abba, abba, ccd, eed.
- Comment appelle-t-on le type de disposition des rimes dans les deux quatrains? Dans les
terrcets?
(Les deux quatrains ont des rimes embrassées; les deux tercets se composent d'un distique à
rimes plates et de quatre vers à rimes croisées)
- Qu'est-ce qui est mis en valeur par la composition des strophes et la disposition des rimes?
(On constate que ce type de poème est très équilibré. Par ailleurs, la disposition des rimes
montre que le sonnet comporte deux mouvements distincts, avec une solidarité entre les deux
quatrains et entre les deux tercets. La disposition des rimes dans les deux tercets révèle en
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effet qu'il s'agit en fait d'un sizain scindé en deux moitiés.)
Le type de vers
II - L'énonciation
• La présence du locuteur
- Relevez les marques directes de la présence du locuteur dans chaque strophe. Quelle est leur
nature? Que constatez-vous 9
(Il s'agit de prnoms personnels de la première personne: « Je » et « j' » ; « me » et « m' ». Le
locuteur est présent dans chaque strophe.)
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- Quelles expressions soulignent que le jardin est resté identique à l'image qu'en a gardée le
poète?
(« Rien n'a changé » ; « J'ai tout revu » ; « toujours » ; « comme avant » ; « j'ai retrouvé ».)
• Le mouvement du poème
- En quoi peut-on dire, que le mouvement du poème rappelle la progression du poète dans le
jardin?
(Le premier vers évoque le moment précis où le poète entre dans le jardin. Le vers suivant
présente à la fois le cadre général: « le petit jardin » et l'action accomplie par le poète, dont les
différentes étapes vont être racontées dans les strophes suivantes: « je me suis promené ». Les
deux vers suivants précisent le moment de la journée: « le soleil du matin ».
Les deux strophes centrales énumèrent les différents éléments retrouvés par le poète, en
soulignant chaque fois une caractéristique particulière de chacun de ces éléments. Cette
énumération —annoncée par le groupe verbal « j'ai tout revu » — suit donc la progression de
sa redécouverte du jardin.
Enfin, la dernière strophe indique une étape particulière, indiquée par l'emploi de l'adverbe
« même », mis en valeur au début du vers. De fait, trois vers sont consacrés à la satue, alors
que jusqu'à présent, chaque évocation n'occupait pas plus d'un vers. On comprend donc que le
poète a fait une pause devant cette statue et même que c'est sans doute la dernière chose qu'il a
regardée ou du moins celle dont la découverte l'a le plus marqué.)
• La caractérisation du décor
- Pourquoi peut-on dire que les éléments du décor évoqués dans les strophes suivantes
contribuent à rendre ce jardin agréable?
(Pistes: végétation aménagée pour le confort des occupants (« humble tonnelle/ De vigne folle
»), invitation au repos et à la détente (« les chaises de rotin »), présence d'eau, d'arbres, de
fleurs et d’oiseaux, légère brise, statue qui décore, alliance heureuse entre la nature libre et la
nature domestiquée: tonnelle, chaise de rotin, jet d'eau.)
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- Quelles figures de style reconnaissez-vous dans les strophes 2 et 3? Qu'apportent ces
personifications?
(Pistes: les éléments du décor sont animés; le jardin est peuplé d'éléments naturels vivants, qui
l'égaient. On remarque le mouvement enjoué, comme enfantin, de la vigne, le son agréable et
ténu produit par le jet d'eau, le mouvement délicat des roses, la splendeur et la prestance des
lys, le mouvement vit des alouettes.)
IV - Un poème mélancolique
- N'y-a-t-il pas quelque chose de surprenant dans cette évocation par rapport à ce qui précède
Quels sentiments peut-elle faire naître? Que peut suggérer Verlaine à travers ces deux
notations?
(Les connotations de cette évocation sont assez négatives. L'« écaillement » du « plâtre. »
suggère l'usure, de la statue, donc sa vieillesse. Le sentiment du temps qui a passé,
responsable de l'altération de la statue, surgit soudain dans cette évocation où tout semblait
pourtant dire que justement le temps n'avait pas eu de prise sur ce jardin et n'y avait pas
exercé son action destructrice. De plus, l'adjectif « grêle » révèle la fragilité de cette statue)
- Par quels procédés Verlaine met-il en valeur l'adjectif « grêle »? Quel est l'effet de cette mise
en valeur?
(Adjectif séparé du reste de la strophe par un tiret, mis en apposition et placé rejet. Le mot est
triplement mis en valeur, pour insister sur la fragilité de la statue.)