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Chap3 Redondance STP RSTP

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UNIVERSITE MENTOURI DE CONSTANTINE

Faculté des Sciences de la Technologie


Département d'Électronique
Master 1, Réseaux et Télécommunications
Module : Routage IP

CHAPIRE III :
Redondances sur les liens commutés

I. Introcuction « redondance dans un reseau commuté »


Les entreprises actuelles reposent de plus en plus sur leur réseau pour mener à bien leurs activités
quotidiennes. Le temps d’arrêt du réseau se traduit parfois par des pertes catastrophiques en termes
d’activités et de revenus, et peut même saper la confiance des clients.
Une panne sur une liaison unique du réseau, un périphérique spécifique ou un port critique sur un
commutateur peut interrompre le fonctionnement du réseau. Afin de maintenir un niveau élevé de
fiabilité et d’éliminer tous les points d’échec, la redondance est requise dans la conception d’un
réseau. La redondance s’obtient en installant des équipements et des liaisons de réseau en double
dans les zones critiques.
La mise en place d’une redondance complète de tous les périphériques et liaisons d’un réseau peut
parfois s’avérer très coûteuse. Les ingénieurs réseau sont souvent obligés de trouver un compromis
entre le coût de la redondance et le besoin de disponibilité du réseau.
La redondance désigne la présence de deux voies d’accès différentes vers une destination
spécifique. Les situations qui suivent sont des exemples de redondance dans des environnements
non tributaires d’un réseau : deux routes dans une ville, deux ponts pour une rivière ou deux portes
de sortie d’un bâtiment. Si une voie est bloquée, l’autre est toujours disponible.
Pour obtenir une redondance de commutateurs, il suffit de les connecter au moyen de liaisons
multiples. Les liaisons redondantes d’un réseau commuté permettent :
• la réduction de l’encombrement ;
• la garantie d'une disponibilité élevée ;
• l’équilibrage de charge.

Le raccordement de commutateurs entre eux peut cependant poser des problèmes. Par
exemple, la nature de diffusion du trafic Ethernet crée des boucles de commutation. Les trames de
diffusion circulent dans toutes les directions, provoquant ainsi une tempête de diffusion. Les
tempêtes de diffusion utilisent toute la bande passante disponible et peuvent empêcher
l’établissement de connexions réseau ou entraîner l’interruption de connexions réseau existantes.
Les tempêtes de diffusion ne sont pas le seul problème dû à la présence de liaisons redondantes
dans un réseau commuté. Les trames de monodiffusion sont parfois à l’origine de problèmes, tels
que la transmission de trames multiples et l’instabilité de la base de données MAC.

Transmissions de trames multiples


Si un hôte envoie une trame de monodiffusion vers un hôte de destination et que l’adresse MAC de
destination n’est incluse dans aucune des tables MAC des commutateurs connectés, la trame inonde
tous les ports de chaque commutateur. Dans un réseau en boucle, la trame peut être renvoyée au
commutateur initial. Le processus est répété, créant ainsi des copies multiples de la trame sur le
réseau.
Enfin, l’hôte de destination reçoit plusieurs copies de la trame, ce qui provoque trois problèmes :
consommation inutile de la bande passante et du temps processeur, et duplication éventuelle du
trafic de transaction.
Instabilité de la base d'@ MAC
Il est possible pour les commutateurs d’un réseau redondant d’apprendre des informations erronées
sur l’emplacement d’un hôte. En présence d’une boucle, un commutateur peut associer l’adresse
MAC de destination à deux ports distincts, ce qui peut rendre le transfert de trames confus et
inefficace.

II. Protocole STP


Le protocole STP (Spanning Tree Protocol) ce qui peut se traduire en français par protocole de
l'arbre recouvrant, fournit un mécanisme permettant de désactiver des liaisons redondantes sur
un réseau commuté. Il offre en effet la redondance requise pour assurer la fiabilité du réseau, sans
créer de boucles de commutation.
STP est un protocole standard ouvert, utilisé dans un environnement commuté pour créer une
topologie logique sans boucle.
Ce protocole est relativement autonome et requiert une configuration limitée. Lorsque le
protocole STP est activé, à la première mise sous tension des commutateurs, ces derniers
vérifient si le réseau commuté ne présente pas de boucles. S’ils détectent une boucle
potentielle, les commutateurs bloquent certains ports de connexion et laissent d’autres ports
actifs pour assurer le transfert des trames.
Le protocole STP définit une arborescence qui s’étend sur tous les commutateurs dans un réseau
commuté en étoile étendue. Les commutateurs vérifient constamment que le réseau ne présente
aucune boucle et que tous les ports fonctionnent correctement.
Pour empêcher les boucles de commutation, le protocole STP effectue les opérations suivantes :
• force certaines interfaces à passer en état de veille ou de blocage ;
• laisse d’autres interfaces en état de transmission ;
• reconfigure le réseau en activant le chemin de veille approprié, si le chemin de transmission
se libère.

Dans la terminologie STP, le terme « pont » est souvent utilisé pour désigner un commutateur. Par
exemple, le pont racine est le commutateur principal et le point central de la topologie STP. Le
pont racine communique avec les autres commutateurs à l’aide d’unités BPDU (Bridge Protocol
Data Unit). Les BPDU sont des trames qui envoient une multidiffusion à tous les autres
commutateurs, toutes les 2 secondes. Elles contiennent les informations suivantes :
• identité du commutateur source ;
• identité du port source ;
• coût du port source ;
• valeur des compteurs d’obsolescence ;
• valeur du minuteur Hello.
Dès qu’un commutateur est mis sous tension, chaque port passe successivement par les quatre états
suivants : blocage, écoute, apprentissage et transmission. Un cinquième état, désactivé, indique
que l’administrateur a éteint le port du commutateur.
Au cours de ce cycle, les LED du commutateur passent successivement du mode orange clignotant
au mode vert continu. Le cycle complet sur le port peut durer jusqu’à 50 secondes, au terme duquel
le port est prêt à transférer des trames.
Lorsqu’un commutateur est mis sous tension, il adopte d’abord l’état de blocage afin d’empêcher
immédiatement la formation d’une boucle. Il passe ensuite en mode d’écoute, afin de recevoir des
BPDU provenant de commutateurs voisins. Après avoir traité ces informations, le commutateur
détermine quels ports peuvent transférer des trames sans créer de boucle. Si un port peut transférer
des trames, il passe en mode d’apprentissage, puis en mode de transmission.
Les ports d’accès ne créent pas de boucles dans un réseau commuté et passent toujours en mode de
transmission si un hôte est relié à ces ports. Les ports agrégés peuvent éventuellement créer un
réseau en boucle et passer en mode de transmission ou de blocage « voir chap. 4 ».

Ponts racines « Root Bridge »


Pour que le protocole STP fonctionne, les commutateurs du réseau doivent désigner un
commutateur comme point central de ce réseau. Le protocole STP utilise ce point central, appelé
pont racine ou commutateur racine, pour déterminer quels ports doivent être bloqués et quels ports
doivent passer en mode de transmission. Le pont racine envoie à tous les autres commutateurs des
BPDU contenant des informations sur la topologie du réseau. Ces informations permettent au
réseau d’être automatiquement reconfiguré en cas de panne.
Chaque réseau comporte un seul pont racine, qui est choisi en fonction de l’ID de pont (BID).
La valeur de priorité du pont à laquelle est ajoutée l’adresse MAC constitue le BID.
La valeur par défaut de la priorité du pont est 32768. Si l’adresse MAC d’un commutateur est
AA-11-BB-22-CC-33, le BID de ce commutateur sera : 32768: AA-11-BB-22-CC-33.
Le pont racine est basé sur la valeur de BID la plus petite. Étant donné que les commutateurs
utilisent généralement la même valeur de priorité par défaut, le commutateur présentant la plus
petite adresse MAC devient le pont racine.
Lorsqu’un commutateur est activé, il pense être le pont racine et par conséquent, envoie des BPDU
comprenant son BID.
Exemple :
Si S2 annonce un ID racine inférieur à S1, S1 cesse d’annoncer son ID racine et accepte l’ID racine
de S2. S2 devient alors le pont racine.
Le protocole STP désigne trois types de ports : les ports racine, les ports désignés et les ports
bloqués.

• Port racine ou Rp (Root port)


Le port qui fournit le chemin au coût le plus bas vers le pont racine devient le port racine. Pour
calculer le chemin au coût le plus bas, les commutateurs prennent en compte le coût de la bande
passante de chaque liaison requise pour atteindre le pont racine.
• Port désigné ou Dp (Designated port)
Un port désigné transfère du trafic vers le pont racine sans se connecter au chemin au coût le plus
bas.
• Port bloqué
Un port bloqué ne transfère pas de trafic.

Remarque :
Avant de configurer le protocole STP, le technicien réseau doit planifier et évaluer le réseau afin de
désigner le meilleur commutateur comme racine du Spanning Tree. Si le commutateur racine est
celui qui présente l’adresse MAC la plus petite, le transfert ne sera peut-être pas « pas forcément »
optimal.
Idéalement, le pont racine doit être un commutateur situé à un point central.
Avec un port bloqué situé à l’extrême périphérie du réseau, le trafic empruntera un chemin plus
long pour atteindre la destination que si le commutateur était central.
Pour spécifier le pont racine, la priorité du BID du commutateur désigné est configurée sur la valeur
la plus petite qui soit. La commande de priorité de pont est utilisée pour configurer la priorité de
pont. La plage de priorité s’étend de 0 à 65 535, par incréments de 4 096. La valeur par défaut est
32 768.
Pour définir la priorité :
S3(config)#bridge priority 4096
Pour restaurer la priorité par défaut :
S3(config)#no bridge priority
Après avoir établi le pont racine, les ports racine, les ports désignés et les ports bloqués, le protocole
STP envoie des BPDU via le réseau commuté, toutes les 2 secondes. Il continue d’écouter ces
BPDU afin de s’assurer qu’aucune liaison n’est interrompue et qu’aucune boucle ne se forme.
En cas d’interruption de liaison, le protocole STP effectue le recalcul de la façon suivante :
• en transformant certains ports bloqué en ports de transmission ;
• en transformant certains ports de transmission en ports bloqués ;
• en formant une nouvelle arborescence STP afin de garantir qu’aucune boucle ne se forme
sur le réseau.
Le protocole STP n’est pas instantané. Lorsqu’une liaison est rompue, le protocole STP détecte la
panne et recalcule les meilleurs chemins sur tout le réseau. Ce calcul ainsi que la période de
transition dure entre 30 à 50 secondes pour chaque commutateur. Au cours du recalcul, aucune
donnée d’utilisateur ne transite dans les ports de recalcul.
Certaines applications d’utilisateur s’éteignent lors de la période de recalcul, ce qui peut entraîner
une perte de productivité et de revenus. Des recalculs fréquents de protocole STP ont un impact
négatif sur le temps de fonctionnement.

Mode rapide ou PortFast


Le mode rapide STP « PortFast » entraîne le passage immédiat d’un port d’accès en mode de
transmission, sans passer auparavant par les états d’écoute et d’apprentissage. L’utilisation du
mode rapide sur des ports d’accès connectés à une station de travail ou un serveur unique permet à
ces périphériques de se connecter immédiatement au réseau, sans attendre la convergence du
protocole STP.

Liaison montante rapide ou UplinkFast


Le mode liaison montante rapide STP « UplinkFast » accélère la désignation d’un nouveau port
racine lorsqu’une liaison ou un commutateur tombe en panne ou lorsque le STP est
automatiquement reconfiguré. Le port racine passe immédiatement à l’état de transmission sans
adopter les états d’écoute et d’apprentissage, comme cela serait le cas lors de procédures STP
normales.

Réseau fédérateur rapide ou BackboneFast


Le mode réseau fédérateur rapide « BackboneFast » fournit une convergence rapide après
qu’un changement s’est produit sur la topologie du Spanning Tree. Il permet de restaurer
rapidement la connectivité du réseau fédérateur. Ce mode est utilisé sur les couches de distribution
et cœur de réseau, où se connectent de multiples commutateurs.
PortFast, UplinkFast et BackboneFast sont des technologies propriétaires de Cisco et ne
peuvent donc pas être utilisées si le réseau intègre des commutateurs de fournisseurs tiers. Par
ailleurs, toutes ces fonctionnalités requièrent une configuration spécifique.

III. Protocole RSTP ou spanning tree rapide

Lorsque le groupe IEEE a développé le protocole original STP « IEEE 802.1D », un temps de
reprise de 1 à 2 minutes était acceptable. Aujourd’hui, la commutation de couche 3 et des protocoles
avancés de routage fournissent un chemin alternatif plus rapide jusqu’à la destination. Pour pouvoir
acheminer du trafic sensible au temps, notamment des signaux vocaux et vidéo, les réseaux
commutés doivent converger rapidement pour satisfaire les nouvelles technologies.
Le protocole Spanning Tree rapide (RSTP), défini dans la norme IEEE 802.1w, augmente
sensiblement les vitesses de recalcul du Spanning Tree. Contrairement aux technologies Port Fast,
UplinkFast et BackboneFast, le protocole RSTP n’est pas propriétaire.
Le protocole RSTP requiert une connexion en mode bidirectionnel simultané et point à point
entre les commutateurs pour obtenir des vitesses de reconfiguration optimales. La reconfiguration
du Spanning Tree par le protocole RSTP prend moins d’1 seconde (comparativement aux
50 secondes nécessaires dans STP).
Le protocole RSTP élimine la nécessité d’utiliser des technologies telles que Port Fast et
UplinkFast. Il est possible de revenir au protocole RSTP pour garantir des services pour les
équipements traditionnels.
Pour accélérer la vitesse de recalcul, le protocole RSTP limite à trois le nombre d’états des ports :
élimination, apprentissage et transmission. L’état élimination est équivalent à trois des états STP
d’origine : blocage, écoute et désactivé.
Le protocole RSTP introduit également le concept de topologie active. Tous les ports qui ne sont
pas abandonnés, ou bloqués, sont considérés comme des éléments de la topologie active et passent
immédiatement en mode de transmission.

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