Chap3 Redondance STP RSTP
Chap3 Redondance STP RSTP
Chap3 Redondance STP RSTP
CHAPIRE III :
Redondances sur les liens commutés
Le raccordement de commutateurs entre eux peut cependant poser des problèmes. Par
exemple, la nature de diffusion du trafic Ethernet crée des boucles de commutation. Les trames de
diffusion circulent dans toutes les directions, provoquant ainsi une tempête de diffusion. Les
tempêtes de diffusion utilisent toute la bande passante disponible et peuvent empêcher
l’établissement de connexions réseau ou entraîner l’interruption de connexions réseau existantes.
Les tempêtes de diffusion ne sont pas le seul problème dû à la présence de liaisons redondantes
dans un réseau commuté. Les trames de monodiffusion sont parfois à l’origine de problèmes, tels
que la transmission de trames multiples et l’instabilité de la base de données MAC.
Dans la terminologie STP, le terme « pont » est souvent utilisé pour désigner un commutateur. Par
exemple, le pont racine est le commutateur principal et le point central de la topologie STP. Le
pont racine communique avec les autres commutateurs à l’aide d’unités BPDU (Bridge Protocol
Data Unit). Les BPDU sont des trames qui envoient une multidiffusion à tous les autres
commutateurs, toutes les 2 secondes. Elles contiennent les informations suivantes :
• identité du commutateur source ;
• identité du port source ;
• coût du port source ;
• valeur des compteurs d’obsolescence ;
• valeur du minuteur Hello.
Dès qu’un commutateur est mis sous tension, chaque port passe successivement par les quatre états
suivants : blocage, écoute, apprentissage et transmission. Un cinquième état, désactivé, indique
que l’administrateur a éteint le port du commutateur.
Au cours de ce cycle, les LED du commutateur passent successivement du mode orange clignotant
au mode vert continu. Le cycle complet sur le port peut durer jusqu’à 50 secondes, au terme duquel
le port est prêt à transférer des trames.
Lorsqu’un commutateur est mis sous tension, il adopte d’abord l’état de blocage afin d’empêcher
immédiatement la formation d’une boucle. Il passe ensuite en mode d’écoute, afin de recevoir des
BPDU provenant de commutateurs voisins. Après avoir traité ces informations, le commutateur
détermine quels ports peuvent transférer des trames sans créer de boucle. Si un port peut transférer
des trames, il passe en mode d’apprentissage, puis en mode de transmission.
Les ports d’accès ne créent pas de boucles dans un réseau commuté et passent toujours en mode de
transmission si un hôte est relié à ces ports. Les ports agrégés peuvent éventuellement créer un
réseau en boucle et passer en mode de transmission ou de blocage « voir chap. 4 ».
Remarque :
Avant de configurer le protocole STP, le technicien réseau doit planifier et évaluer le réseau afin de
désigner le meilleur commutateur comme racine du Spanning Tree. Si le commutateur racine est
celui qui présente l’adresse MAC la plus petite, le transfert ne sera peut-être pas « pas forcément »
optimal.
Idéalement, le pont racine doit être un commutateur situé à un point central.
Avec un port bloqué situé à l’extrême périphérie du réseau, le trafic empruntera un chemin plus
long pour atteindre la destination que si le commutateur était central.
Pour spécifier le pont racine, la priorité du BID du commutateur désigné est configurée sur la valeur
la plus petite qui soit. La commande de priorité de pont est utilisée pour configurer la priorité de
pont. La plage de priorité s’étend de 0 à 65 535, par incréments de 4 096. La valeur par défaut est
32 768.
Pour définir la priorité :
S3(config)#bridge priority 4096
Pour restaurer la priorité par défaut :
S3(config)#no bridge priority
Après avoir établi le pont racine, les ports racine, les ports désignés et les ports bloqués, le protocole
STP envoie des BPDU via le réseau commuté, toutes les 2 secondes. Il continue d’écouter ces
BPDU afin de s’assurer qu’aucune liaison n’est interrompue et qu’aucune boucle ne se forme.
En cas d’interruption de liaison, le protocole STP effectue le recalcul de la façon suivante :
• en transformant certains ports bloqué en ports de transmission ;
• en transformant certains ports de transmission en ports bloqués ;
• en formant une nouvelle arborescence STP afin de garantir qu’aucune boucle ne se forme
sur le réseau.
Le protocole STP n’est pas instantané. Lorsqu’une liaison est rompue, le protocole STP détecte la
panne et recalcule les meilleurs chemins sur tout le réseau. Ce calcul ainsi que la période de
transition dure entre 30 à 50 secondes pour chaque commutateur. Au cours du recalcul, aucune
donnée d’utilisateur ne transite dans les ports de recalcul.
Certaines applications d’utilisateur s’éteignent lors de la période de recalcul, ce qui peut entraîner
une perte de productivité et de revenus. Des recalculs fréquents de protocole STP ont un impact
négatif sur le temps de fonctionnement.
Lorsque le groupe IEEE a développé le protocole original STP « IEEE 802.1D », un temps de
reprise de 1 à 2 minutes était acceptable. Aujourd’hui, la commutation de couche 3 et des protocoles
avancés de routage fournissent un chemin alternatif plus rapide jusqu’à la destination. Pour pouvoir
acheminer du trafic sensible au temps, notamment des signaux vocaux et vidéo, les réseaux
commutés doivent converger rapidement pour satisfaire les nouvelles technologies.
Le protocole Spanning Tree rapide (RSTP), défini dans la norme IEEE 802.1w, augmente
sensiblement les vitesses de recalcul du Spanning Tree. Contrairement aux technologies Port Fast,
UplinkFast et BackboneFast, le protocole RSTP n’est pas propriétaire.
Le protocole RSTP requiert une connexion en mode bidirectionnel simultané et point à point
entre les commutateurs pour obtenir des vitesses de reconfiguration optimales. La reconfiguration
du Spanning Tree par le protocole RSTP prend moins d’1 seconde (comparativement aux
50 secondes nécessaires dans STP).
Le protocole RSTP élimine la nécessité d’utiliser des technologies telles que Port Fast et
UplinkFast. Il est possible de revenir au protocole RSTP pour garantir des services pour les
équipements traditionnels.
Pour accélérer la vitesse de recalcul, le protocole RSTP limite à trois le nombre d’états des ports :
élimination, apprentissage et transmission. L’état élimination est équivalent à trois des états STP
d’origine : blocage, écoute et désactivé.
Le protocole RSTP introduit également le concept de topologie active. Tous les ports qui ne sont
pas abandonnés, ou bloqués, sont considérés comme des éléments de la topologie active et passent
immédiatement en mode de transmission.