Etude de Cas :Atelier+Logement ENTROPIE
Etude de Cas :Atelier+Logement ENTROPIE
Etude de Cas :Atelier+Logement ENTROPIE
Etudiants
Max PERRAULT – Phuc NGUYEN – Johan MARIN-MONTOYA
Localisation
Plan RDC
Plan Etage
Max PERRAULT – Phuc NGUYEN – Johan MARIN-MONTOYA 3
Façade Sud
Façade Nord
Façade Est
Façade Ouest
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Terrassement et fondations
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Processus de Construction
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Introduction
La réflexion du métier de l’architecte aujourd’hui demande une révision obligée de son rôle
dans la société contemporaine. L’évolution continue de modes de production et la
technologie, créent de plus en plus des cadres spécifiques dans toutes les disciplines.
L’architecture contemporaine s’associe avec différents domaines qui épaulent une ouverture
vers la complexité de la pratique. Les approches de développement technique, les études de
matériaux, les méthodes de fabrication de l’habitat, la simulation spatiale, la paramétrisation
de phénomènes physiques, la transition énergétique, la participation sociale dans la
production de la ville, entre autres, évoquent la multiplicité d’axes qui aborde la profession.
Voilà pourquoi il semble important les études de cas qui peuvent être démonstratif d’une
diversification de la pratique de l’architecture. Dans ce sens le projet Atelier+Logement
Entropie peut être envisagé comme un objet [un modèle] démonstratif des alternatives vers
la diversification de la pratique de l’architecture.
À l’origine les besoins du projet sont liés aux valeurs de l’association Entropie, un espace pour
accueillir les machines de l'association et disposer d'un hébergement sur place pour les
stagiaires des formations à l'auto-construction.
Entropie est créée en 2008 par l’initiative de Christophe André, ingénieur en génie mécanique
qui à partir de son expérience de formation et dans la vie professionnelle, prend en regard
critique face à la production d’objets avec un principe d’obsolescence en favorisant la
consommation.
En contre parti il propose d’aller « du consommateur au prosommateur » où les gens peuvent
se procurer les objets desquels ils ont besoin, en privilégiant le travail à taille humaine et les
savoirs-faires. Cette idée est abordée et mis en pratique à partir de l’autoproduction et le
« design libre » principe fondant de l’association Entropie.
Ainsi l’association propose des ateliers ouverts à tout public pour concevoir, fabriquer et
produire ses propres objets, notamment des mobiliers en bois. Cette démarche avec
l’engagement pour une démocratisation du savoir-faire et les partage des connaissances
comme opposition au modèle de consommation contemporain.
L’association ressemble différents domaines entre salariées, bénévoles et jeunes en service
civique, dont ingénieurs de design, architectes, diplômées en sciences sociales y participent.
Pour l’année 2014 se fait évident la nécessité d’une espace d’accueil pour les bénévoles et un
atelier de travail, d’où émerge le projet de la construction du projet Atelier +Logement à Mens.
Depuis le début ce projet se voulait démonstratif et expérimentale de l’application des
principes d’Entropie à l’échelle d’un bâtiment. Ce défi est porté sur l’engagement pour
construire autrement avec principes écologiques, dans la basse du participatif et l’auto-
construction.
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Le parti pris architectural a été de penser les deux entités du bâtiment (habitation / atelier)
sous un toit commun tout en ayant un traitement des ouvertures et des bardages identiques
afin de créer une unité. Pour profiter des apports solaires, le bâtiment a été orienté de manière
à avoir sa façade principale (mur gouttereau) ainsi que sa toiture au Sud. Cette façade est
fortement vitrée, la dépassé de toiture permet de s'abriter confortablement. Le bâtiment
présente un bardage bois vertical ainsi que des menuiseries et des volets en bois. Le toit a été
réalisé en tuile rouge vieillie avec des gouttières en zinc. La pente de la toiture de 70%, les
dépassés de : 50cm en pignon Ouest, 85cm en pignon Est afin de pouvoir couvrir l'escalier
extérieur, 50cm en mur gouttereau Nord et 170cm au Sud pour la coursive.
l’élaboration de plan d’exécution ont été accompagné pour les professionnelles qui ont adhéré
le projet fur et à mesure.
D’ailleurs le budget étant très serré, la piste de l'autoconstruction a rapidement été avancée.
Les membres de l'association avaient également le souhait d'acquérir des compétences dans
les métiers du bâtiment et d'en faire l'expérience en participant au chantier.
C’est dans cet esprit de démarche que les différents acteurs du projet étaient sélectionnés, en
attendant au moins des professionnelles ouvertes à ces possibilités. Pour ce but Il a été
nécessaire d’étudier les étapes du chantier où pourrait être abordée le participatif, car les
exigences normatives restreignent cette possibilité et demandent une expertise qui assure la
performance du bâtiment.
Le début de chantier avec les ouvres de terrassement et soubassement ont été menée par des
professionnels BTP Balcon Est a réalisé le terrassement et Pilot Construction a réalisé la
maçonnerie. Une décision établie pour avoir accès à la garantie décennale et à la qualité
optimal des grosses œuvres.
D’autre part mais en parallèle une démarche logistique devait être suivi pour la mise en
marche du chantier participatif. Ce travail regroupait différentes tâches : rechercher des
bénévoles à travers de la plateforme Twiza, préparation du terrain pour accueillir 15 personnes
(WC, Ombre, Eau, une cuisine, une caravane pour y entreposer des objets de moyenne valeur),
préparation du lieu d'hébergement de ces personnes. En outre, des outils pédagogiques sur le
chantier pour permettre une bonne compréhension du projet : maquette, poster, fiches
techniques.
Cette expérience du projet l’architecte la décrit comme une liberté et une richesse car la
collaboration des autres acteurs lui a permis d’enrichir le savoir technique qu’elle ne pas eu
pendant sa formation. Une besoin manifeste pour d’autres architectes au moment de finir ses
études et se trouvent dans une pratique conventionnel limité à la conception et représentation
graphique du projet.
il passerait par plus de professionnels pour réduire le temps de la réalisation qui pour lui a été
assez éprouvant.
Un artisan « maïeuticien »
L’autre acteur majeur identifié, à la bonne marche du projet de construction, fût le
charpentier Christophe Robert retenu après une mise en concurrence que se soit en termes
de devis le mieux disant ou de compétences en conception et exécution de structures à
ossature bois afin de gérer un groupe de bénévoles selon la volonté du maître d’ouvrage, le
participatif étant à la base du fonctionnement de l’atelier Entropie, il a accompagné
l’architecte dans le dessin des plans d'exécutions et ainsi définir les aspects techniques du
modéle constructif le plus simple et l’ adapter à la mise en oeuvre par des personnes qui
souvent ne connaissent rien ou ayant quelques notions mais soucieux d’apprendre et de
participer à leur aventure.Il a également encadré le chantier participatif pour le montage de
l'ossature, l'isolation et la couverture pour faire le hors d’eau en quatres semaines, ce qui a
été rendu possible grace à une trés bonne préparation en amont .
A la question, comment définiriez-vous votre métier aujourdh’ui, Christophe Robert est un:
« Un Maïeuticien de la construction, ça m'irait bien », selon ses propres mots, « un
maïeuticien, c'est l'accoucheur en fait, c'est le nom savant de sage-femme…. Bon c'est pas les
sages femme qui accouchent mais qui aident à accoucher ».
Comme il le précise sur son site : faire ensemble pour instaurer une autre relation.
La dimension humaine doit y être intégrée, et il faut dés le départ être transparent sur, qui
construit ? Dans quelles conditions ? et pour qui ? De définir les règles et méthodes pour
pouvoir partager ses compétences mais aussi ses interrogations avec d'autres professionnels,
échanger du temps et mutualiser des services ou des moyens, c'est ce que je pratique au sein
de la coopérative Cabestan.
« En charpente, couverture, isolation... la plupart des tâches peuvent être réalisées avec l'aide
d'une ou plusieurs personnes non qualifiées. Ce fonctionnement nécessite cependant une
grande rigueur dans sa manière de travailler (mise en sécurité, explication du fonctionnement
des outils...), dans ses choix techniques (explication des techniques et de matériaux choisis, du
niveau d'exigence de mise en œuvre...), dans son suivi de chantier (calcul du temps économisé
grâce à l'aide du client). Enfin, en travaillant avec son client, on ne peut pas tricher, une grande
transparence est indispensable à tous les niveaux : financier, technique, compétences... »
(Stéphane Robert)
Toute la partie technique de programmation et le système constructif ayant été élaborés dans
les moindres détails, lors de deux ou trois réunions, entre l’architecte et le maître d’ouvrage,
pour à la fois être au plus proche des coûts et à leur mise en place au moment du chantier.
L’implication de Stéphane Robert va au delà de la simple exécution c’est une philosophie de
vie de partage mutuel :
« C'est pourquoi, convaincu de l'urgence de bâtir sain et économe en énergie mais avec des
matériaux socialement et environnementalement respectueux, je mets mes compétences à
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votre disposition pour formaliser un projet globalement cohérent et vous aider à faire les
meilleurs compromis. » (Stéphane Robert)
Conclusion
A partir de différentes rencontres des acteurs principales du projet on a pu avoir une vision
globale de la complexité dans la pratique architecturale, notamment le bâtir. Tel complexité
va de soit dans le sens où matérialiser une idée implique une diversité d’acteurs et de
domaines que dans le processus du bâtir ils se rapprochent, voire s’amalgame
significativement.
La communication et les savoir- faire deviennent essentielles pour un tel démarche, mais aussi
il faut faire face aux facteurs externes. La régulation de la ville, le développement
technologique, la production de nouveaux matériaux et l’impact environnementale arrivent
au même niveau d’importance que la production de l’objet bâti. Voilà pourquoi la pratique de
l’architecture et le rôle de l’architecte asservissent une mutation. Ce phénomène ne doit pas
être perçu en tant que crise mais plutôt comme évolution du métier qui demande certains
éléments de requalification.
Si on parle plutôt d’une « recomposition » comme le signale Robert Prost1, ça pose aux
nouveaux professionnels un défi au choix à faire. Le travail collaboratif, l’égalité de genre,
l’accessibilité, construire dans le construit, Zéro déchets, la sobriété, entre autres sont les
sujets que de plus en plus s’installent comme obligées dans la pratique du métier. Aussi au
niveau de la formation ce phénomène oblige à pousser les traditions pédagogiques en
architecture dont c’est important à le dire, il n’est pas négligeable les parcours alternatifs qui
commencent à émerger dans les écoles d’architecture de l’Europe.
Par ailleurs, au niveau des structures organisationnelles ce nouveau contexte, demande une
ouverture des frontières du savoir-faire dans le sens où l’évolution de l’architecte demande
une connaissance plus importante du processus de la production architecturale. Comme on
l’a vue dans notre étude de cas l’Atelier+Logement Entropie l’architecte doit acquérir les plus
possible de connaissance pratique pour le permettre avoir un langage commun avec les
différents agents de différents disciplines, artisans, programmistes, professionnels des bureau
d’études, les habitants, etc
Ainsi l’engagement et l’énergie déployés montrent bien les relations et les enjeux suivi,
traduction de cette mutation des différents métiers qui passent nécessairement par « une
culture commune » (Marie Blanckaert, 2015, Patrick Bouchain, 2013)
Un autre élément qui peut sembler remarquable pour contribuer à une recomposition du
métier de l’architecture est la production collaborative, et l’intérêt pour diffuser des pratiques
alternatives de la production architecturale. C’est ce que nous avons pu constater dans la
rigueur pour élaborer et anticiper dans les moindres détails l’ensemble du projet.
1
PROST, Robert. 1999, « Les pratiques architecturales en mutation », En : Les cahiers de la recherche
architecturale et urbaine/ Métiers n° 2 – 3, Editions du patrimoine, Pages 85 -94
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Sur le site internet, toutes les étapes, de la conception à la réalisation, ont été référencés de
manières méthodique pour à la fois grader une trace de l’aventure mais surtout envisagé
comme un outil de suivi pédagogique du projet.
De cette façon on voie plusieurs éléments qui émergent dans un tel sujet où les
transformations cause toujours de réticences et créent d’autres cadres que parfois poussent
les cadres conventionnels vers d’autres frontières inattendus. Un Sujet toujours d’actualité.
Pas anodin à ce qu’on assiste aujourd’hui : la reconstruction de la charpente de Notre Dame,
à l’identique ou de manière contemporaine? Tradition Vs Modernité, le Sacré et le profane.
C’est un vrai questionnement, doit-on reconstruire à l’identique ou rénover de manière à
traduire une volonté de créer un nouveau récit en phase avec notre époque? Et qu’est- ce
que cela implique?
La réflexion a été abordé avec le charpentier concernant le métier inscrit dans la pratique
traditionnelle concernant la charpente de la halle de Crémieux qui se voulant être reconstruite
à l’identique, subit aujourd’hui les ravages d’une mauvaise utilisation et méconnaissance des
assemblages originels qui supportaient une couverture en lauze (pierre). Le poids des
nouvelles pierres utilisées n’ayant pas été pris en comptes lors de la rénovation.
Et aussi la question de disponibilité des matériaux et de leurs coûts parfois astronomiques au
vue de la valeur patrimoniale.
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BIBLIOGRAPHIE
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patrimoine, Pages 65- 74.
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sociologie d’une profession à la sociologie du travail professionnel », Les Cahiers de la
recherche architecturale et urbaine [En ligne], 30/31 | 2014, mis en ligne le 14 septembre
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avril 2015, ENSAG, Ajoutée le 26 oct. 2017 https://www.youtube.com/watch?v=YvQtRofAUxU