Cours PGS Licence
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Niveau : licence
Objectifs Pédagogique:
Contenu du cours
1. RAPPELS
1.1. L'entreprise
1.2. Classifications des types de décisions et d'objectifs
1.3. Le rapport entre les compétences requises et le niveau,
hiérarchique dans la gestion
2. LA POLITIQUE D'ENTREPRISE
3. LA PLANIFICATION D'ENTREPRISE
3.1. Planification stratégique
3.2. Planification opérationnelle
3.3. Procédure de la planification
4. LA STRATEGIE D'ENTREPRISE
5. L'ANALYSE STRATEGIQUE
5.1. Le modèle L.C.A.G. (FFMO, MOFF, SWOT)
5.2. Les 5 étapes de l'analyse stratégique
1. INTRODUCTION
1. RAPPELS
1.1. L'entreprise
C'est un ensemble d'éléments :
- des hommes,
- du matériel, des machines, des locaux, des terrains,
- des moyens financiers, etc.
Organisés en :
- fonctions, activités, services, etc.
Dans un but :
- vendre, dégager un profit, assurer la pérennité et la croissance de
l'entreprise.
N.B : L'entreprise cherche à satisfaire un marché, sans quoi elle n'a ni la possibilité
d'exister ni celle de survivre et de se développer.
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Décision stratégique : elle détermine la situation de l'entreprise dans son
environnement ou la modifie, détermine les ressources ou ce qu'elles devraient être
(choix des activités et marchés) ;
2. LA POLITIQUE D'ENTREPRISE
La politique d'entreprise est l'une des plus jeunes sciences du management.
Son objet est l'entreprise en tant qu'acteur de la vie économique et sociale. Elle vise
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à connaître les déterminants, endogènes et exogènes, de cet acteur, afin d'expliquer
ses comportements passés, de prévoir, et surtout d'orienter ses comportements
futurs. Ses finalités en font ainsi la discipline la plus directement liée à la direction
générale d'entreprise, la plus utile à l'exercice du métier de dirigeant (Strategor,
1997).
Toute entreprise est plus ou moins orientée par une politique générale, explicite
ou implicite, du groupe dirigeant. Fruit de leurs motivations, de leur formation, de leur
culture, mais aussi des pouvoirs qu'ils ont et auxquels ils sont confrontés, cette
politique générale peut être définie comme l'ensemble des principes directeurs et des
grandes règles et normes qui orientent en permanence l'action de l'entreprise (A. Ch.
Martinet, 1983).
La politique générale se traduit généralement par un choix des objectifs
généraux que l'entreprise entend poursuivre, et des stratégies qu'elle développe à
cette fin.
La politique générale :
· constitue à la fois une façon de voir l'entreprise et son environnement
et un style de gouvernement ;
· joue le rôle de cadre de référence aux différentes décisions qui seront
prises ;
· permet à l'entreprise et ses dirigeants d'éviter le risque d'évoluer d'une
manière aléatoire au seul gré des événements.
3. LA PLANIFICATION D'ENTREPRISE
Planifier consiste à explorer les futurs possibles pour tenter de construire le
futur voulu.
Planifier consiste à rechercher et à vouloir maîtriser l'évolution de l'entreprise en
s'assurant que les actions et les décisions ne sont pas erratiques (au coup par coup)
mais s'inscrivent dans un cadre cohérent compte tenu des possibilités, des
événements nouveaux mais aussi des volontés.
La planification d'entreprise est une procédure formalisée de prise de décision
par laquelle une entreprise élabore une représentation voulue de son état futur et les
modalités de sa mise en œ uvre.
On peut distinguer la planification stratégique et la planification opérationnelle.
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3.1. Planification stratégique
Procédure formalisée de décision par laquelle une entreprise fixe les grandes
orientations de son développement, en particulier la nature des domaines d'activité
dans lesquels elle s'engage et l'intensitéde son engagement.
4. LA STRATEGIE D'ENTREPRISE
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La stratégie désigne un choix de critères de décisions dites stratégiques parce
qu'elles visent à orienter de façon déterminante et pour le long terme les activités et
structures de l'entreprise (Tabatoni et Jarniou, 1975).
Elaborer la stratégie de l'entreprise, c'est choisir les domaines d'activité dans
lesquels l'entreprise entend être présente et allouer des ressources de façon à ce
qu'elle s'y maintienne et s'y développe (Strategor, 1997).
On peut distinguer deux niveaux de stratégie :
• la stratégie de groupe (ou corporate strategy) détermine les domaines
d'activitéde l'entreprise ;
• la stratégie concurrentielle (ou business strategy) mise en œ uvre
dans chacun de ces domaines d'activité.
Selon H. Mintzberg (1994), l'objet de la stratégie est d'assurer l'adéquation du
profil de l'entreprise aux exigences de son environnement.
Ce sont les choix d'allocation de ressources, investissements et
désinvestissements notamment, qui, davantage que les discours des dirigeants, font
la stratégie.
5. L'ANALYSE STRATEGIQUE
L'analyse stratégique réserve une place quasi exclusive à l'étude du système
concurrentiel, c'est-à-dire des liaisons entreprises-marchés-concurrents.
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5.2. Les 5 étapes de l'analyse stratégique
Comme nous l'avons indiqué ci-dessus, la réflexion stratégique a été inaugurée
par un premier modèle, celui de L.C.A.G., et "conclue" - tout au moins apparemment
- par un modèle de synthèse, celui de Porter.
M. Porter (1980 et 85) propose de mener une analyse de la dynamique
sectorielle, puis de choisir une stratégie générique propre au secteur et enfin de se
décider sur les mouvements stratégiques intersectoriels.
Si nous essayons de résumer la logique de la démarche de l'analyse
stratégique nous pouvons distinguer classiquement cinq étapes majeures :
1. la segmentation stratégique (identification des différents segments
stratégiques sur lesquels est présente l’entreprise),
2. le diagnostic stratégique d’un segment stratégique (compréhension
des déterminants de la concurrence, repérage des facteurs clés de succès,
évaluation des compétences de l’entreprise...),
3. le choix d'une stratégie générique pour l'entreprise sur chacun de
ses segments,
4. le diagnostic du portefeuille des activités actuelles de l’entreprise,
5. le choix d’une voie de développement stratégique.
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Chapitre 2 :
LA SEGMENTATION STRATEGIQUE
1. INTRODUCTION
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Segmentation marketing Segmentation stratégique
Remarque :
Nous utiliserons les termes segmentation pour signifier segmentation stratégique, et
segment pour évoquer un segment stratégique, une unitéstratégique homogène
(USH) ou un domaine d'activitéstratégique (DAS).
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Les critères de la segmentation stratégique
Critères Demande Offre
Frontières géographiques
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3.2. Segmentation par regroupement
Le regroupement, quant à lui, consiste à considérer les produits de l'entreprise
pour les regrouper en segments stratégiques.
Le regroupement s'appuie sur les analogies en se basant sur deux critères :
•la substituabilité : deux produits sont directement substituables sur le
marché (similitude concernant la clientèle, la fonction d'usage et leur mode de
distribution). Exemple : eau plate et eau gazeuse.
• le partage de ressources : en particulier la structure des coûts
(compétences particulières et sources de synergie).
La synergie provient de la combinaison de deux activités qui, exercées en
commun, sont mises en œ uvre plus efficacement que lorsqu'elles sont exercées
séparément.
3.3. Le marchépertinent
Qu'il s'agisse de découpage ou de regroupement, il ne faut pas ignorer, lors
de la segmentation stratégique, un autre critère, celui du marchépertinent.
Chaque segment stratégique a ses propres frontières géographiques qui sont
soit locales, régionales, nationales ou internationales.
Cette délimitation géographique permet aux entreprises de mieux identifier
leurs concurrents et de spécifier leurs parts de marchésur chaque segment.
Remarques :
Chaque segment stratégique possède ses propres critères et sa propre
frontière à un moment donné, mais ces derniers peuvent changer avec le temps.
Ces modifications peuvent provenir d'un changement de l'un ou de plusieurs
facteurs clés de succès, notamment de ceux liés à la technologie, qui peuvent parfois
entraîner des changements radicaux.
La segmentation stratégique doit donc être révisée périodiquement suivant les
évolutions de l'environnement concurrentiel.
Note :
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Notes de cours
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Chapitre 3 :
LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE D’UNE ACTIVITE
1. INTRODUCTION
Une fois la segmentation stratégique conduite et les segments identifiés, la
démarche de l’analyse stratégique passe à sa deuxième étape, que certains
appellent le diagnostic stratégique.
Cette étape qui a été introduite dans le modèle de L.C.A.G., est centrée sur la
confrontation des forces et des faiblesses de l'entreprise (analyse interne) aux
opportunités et menaces de l'environnement concurrentiel (analyse externe).
Le diagnostic stratégique d'un segment comporte donc :
· un premier volet qualifié d'analyse concurrentielle, qui consiste en
l'identification des déterminants de la concurrence (en particulier des
facteurs clés de succès), et
· un second baptisé caractérisation du profil concurrentiel de l'entreprise
sur ce segment.
L'ensemble de ces deux volets doit permettre de retenir ensuite la stratégie
générique la plus adaptée.
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2. L'ANALYSE CONCURRENTIELLE (ANALYSE EXTERNE)
L'analyse concurrentielle, dite aussi analyse externe, permet principalement
d'identifier les exigences et les contraintes de l'environnement, c'est-à-dire de mettre
en évidence les pressions concurrentielles subies sur le segment et les facteurs clés
de succès correspondants.
Pour cette analyse, les concepts, les modèles et les méthodes ont été
développés progressivement suivant les nécessités des conjonctures économiques
des différentes époques.
•Au début des années soixante et jusqu'aux années soixante-dix, les
stratèges accordaient sans doute moins d'importance aux phénomènes
externes de l'entreprise.
•Avec l'internationalisation des économies et les crises économiques
ainsi que la montée des contre-pouvoirs, il est devenu évident que l'entreprise
devait prendre conscience du rôle de l'environnement au sein duquel elle
évolue.
• Le champ de la réflexion stratégique s'est ainsi élargi et a rendu
nécessaire le développement ou l'enrichissement des concepts et des
modèles de l'analyse stratégique pour que soit mieux pris en compte
l'environnement de l'entreprise.
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segment mais aussi les pressions exercées par les fournisseurs et les clients, ainsi
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2.1.1. Intensitéde la rivalitéentre les concurrents existants
Quelques facteurs permettant d'évaluer l'intensitéde la rivalitéinterne :
• la structure concurrentielle : nombre et taille relative des concurrents... ;
•le taux de croissance de l'activité : sa faiblesse pousse les concurrents à
s'arracher des parts de marchéfaute de demande nouvelle... ;
• la différenciation des produits : l'absence de sources de différenciation
intensifie la concurrence par les prix... ;
• l'importance des charges fixes contraint les entreprises à baisser les prix dès
que la demande fléchit... ;
•l'innovation technologique peut autoriser des baisses importantes de coûts
de production... ;
• les barrières à la sortie : les coûts fixes de sortie, les restrictions ou les
pressions sociales... ;
Remarques :
• Le concept de barrières à l'entrée dans un segment tient, dans ce contexte,
un rôle très important.
• L'impact de chacune de ces forces est fonction de la structure concurrentielle
du segment stratégique, des règles qui y dominent, ainsi que de ses caractéristiques
économiques et techniques.
• La résultante de ces cinq forces détermine le potentiel d'une entreprise pour
atteindre un niveau de rentabilité de ses investissements supérieur à la rentabilité
moyenne du marché.
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2.3. La matrice des systèmes concurrentiels du Boston Consulting Group
(BCG, 1981)
Cette matrice, connue pour son instrumentalité, permet de préciser les
caractéristiques dominantes de la concurrence sur un segment à partir de deux
critères d'évaluation :
– le nombre de sources de différenciation concurrentielle concevables, et
– l'importance de l'avantage concurrentiel qu'il est possible de construire dans
le segment.
Forte
Possibilité
de différenciation
Faible
Fragmentation Spécialisation
Faible Fort
ImpasseAvantage concurrentiel
Volume
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• Fragmentation : Ce sont des systèmes concurrentiels dans les quelles la taille
n'a non seulement aucun effet positif mais en gendre au contraire une perte de
compétitivité. C'est l'adaptation rapide au marchéqui est ici le principal FCS.
Chaque système concurrentiel a des facteurs clés de succès et des distributions
de rentabilité différents, ce qui donne une caractérisation du contexte concurrentiel
du domaine d'activitéet une idée sur son attrait.
La matrice B.C.G. permet alors d'identifier le système concurrentiel dominant sur
un segment stratégique.
Les caractéristiques de chaque système concurrentiel et la stratégie, dans un
sens large, qu'il conviendrait d'y adopter :
SYSTEME CONCURRENTIEL STRATEGIE
VOLUME −Croître plus vite que les concurrents pour
−Nombre de concurrents faibles. améliorer sa position de coût.
−Leader très rentable. −Attention àla stabilitédu système.
−Concurrents marginaux bénéficiaires
seulement en conjoncture haute.
SPECIALISATION −Focaliser l'effort sur les niches défendables.
−Plusieurs entreprises très rentables −Maximiser l'avantage sur les coûts
(qui dominent les niches). spécifiques en étant leader de la niche.
−Partie centrale de chaque niche arbitrée, − Minimiser la pénalité sur les coûts partagés
frontières évolutives et concurrence sévère. en poussant les coûts spécifiques le plus loin
−Suiveurs non rentables. possible.
FRAGMENTATION Pour une grande entreprise :
−Beaucoup de petits concurrents entrant et −soit isoler l'activitéet la gérer comme une
sortant continuellement. P.M.E. (difficile) ;
−Marges diverses et instables. −soit transformer l'activitéen une activitéde
−Une grosse entreprise est désavantagée par volume ou de spécialisation si c'est possible.
rapport àune petite.
IMPASSE Concentration et entente sous l'égide des
−Aucun concurrent n'a de part de marché pouvoirs publics, ou :
absolue élevée. −contrôler un marchélocal (zone
−Si personne ne réduit sa production, tout le géographique ou clientèle particulière) ;
monde perd de l'argent. − localiser l'investissement làoùles coûts de
−Les plus modernes sont les plus endettés et facteurs sont les plus favorables ;
les plus obsolètes les plus solides −développer sa propre technologie et la
financièrement. défendre.
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2.4. La valeur et l'attrait d'un domaine d'activité
Qu'est-ce qui pousse une entreprise à entrer dans tel ou tel domaine d'activité,
d'y rester ou de s'en retirer ?
En effet, tout domaine d'activité a un certain attrait, dont l'évaluation permet à
l'entreprise de décider d'y entrer ou non. Toutefois, cet attrait évolue dans le temps et
surtout en fonction du cycle de vie de l'activité.
Le concept de cycle de vie ou de maturité d'une activité est calqué sur l'idée
de cycle de vie d'un produit.
– Habituellement, on distingue quatre phases constituant le cycle de vie d'une
activité: démarrage, expansion, maturitéet déclin.
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Notes de cours
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Chapitre 4 :
LE CHOIX D'UNE STRATEGIE GÉNÉRIQUE
Cible large
par les coûts
Champ concurrentiel
Concentration Concentration
fondée sur des
Domination fondée sur la
Différenciation
coûts réduits différenciation
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Cible étroite
Un avantage concurrentiel provient soit de coûts moins élevés, soit d'une
différenciation.
D'où le concept ou l'approche des "stratégies génériques" ou des "stratégies
concurrentielles".
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Exemple : Courbe d'expérience dans la construction aéronautique civile à
l'échelle logarithmique (Strategor, 1997)
Une courbe d'expérience donnée n'est pas propre à une entreprise, mais
caractéristique d'un certain domaine d'activité : elle s'impose à l'ensemble des
entreprises en concurrence sur ce secteur.
Pour avoir l'expérience la plus forte, les entreprises chercheront à avoir la
production la plus grande et donc la part de marchéla plus importante.
Coût unitaire
Prix du marché
Coût
expérience
Production cumulée
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Les causes de l'effet d'expérience
• Les économies d'échelle (étalement des frais fixes)
• Effet de taille (pouvoir de négociation)
• Effet d'apprentissage (temps écoulé+ volume de production cumulé)
• Innovation (l'expérience peut entraîner l'amélioration du produit et/ou du
processus).
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Notes de cours
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Chapitre 5 :
LE DIAGNOSTIC D’UN PORTEFEUILLE DES ACTIVITES
D’UNE ENTREPRISE
1. INTRODUCTION
Au-delà des choix stratégiques, il convient de tester la faisabilité d'ensemble
des différentes stratégies génériques a priori retenues pour chacun des segments, et
ce procédant à l'inévitable exercice de consolidation du portefeuille des activités de
l'entreprise.
La stratégie est en effet, dans son volet analytique et rationnel, un processus
d'allocation de ressources rares.
La simple sommation des besoins en ressources, découlant des diverses
stratégies envisagées sur la totalité des segments sur lesquels opère l'entreprise,
débouche, généralement, sur un ordre de grandeur dépassant largement les
capacités de l'organisation. Des arbitrages s'imposent.
En effet, pour gérer son portefeuille toute entreprise a besoin de comparer,
selon des méthodes homogènes, des domaines d'activités différents.
Classiquement, une entreprise possédant un portefeuille d'activités donné
doit, dans un premier temps, mener une analyse de son portefeuille tant sur le degré
de maturitéque sur les ressources absorbées ou générées.
3. LA MATRICE DU B.C.G.
Le B.C.G. part du principe que l'un des objectifs essentiels de la stratégie est
de permettre une allocation optimale des ressources dont dispose l'entreprise, entre
différents segments stratégiques, pour acquérir une meilleure position concurrentielle
globale.
Vedettes Dilemmes
–Rentabilitéforte –Rentabilitéfaible
–Besoins financiers forts –Besoins financiers forts
! Flux de fond = 0 ! Flux de fond très -
Vaches àlait Poids morts
–Rentabilitéélevée –Rentabilitéfaible
–Besoins financiers faibles –Besoins financiers faibles
! Flux de fond très + ! Flux de fond = 0
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Les dilemmes sont des segments d'activité
• à croissance élevée
• peu rentable
•qui exigent des investissements importants pour suivre l'évolution du
marché
• déficitaires en termes de flux financier
• nécessitent l'acquisition d'une bonne position concurrentielle pour éviter
les poids morts.
Les vedettes sont des segments d'activité
• en croissance rapide
• s'autofinancent
• risqués à cause de sa jeunesse et de sa croissance
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4. LA STRUCTURE DE LA MATRICE ARTHUR D. LITTLE (ADL)
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5. LA STRUCTURE DE LA MATRICE MCKINSEY
6. CONCLUSION
L'entreprise doit veiller en permanence à posséder un portefeuille équilibré et
en croissance (chiffre d'affaires et liquidités).
Cela consiste à déterminer le niveau de maturité de chacune des activités et,
par conséquent, du portefeuille global.
• L'entreprise peut chercher à posséder des activités en forte croissance,
qui remplaceront dans le temps les activités en déclin.
• Elle peut également viser à maintenir des activités en démarrage à fort
potentiel, qui seront-elles aussi les activités en forte croissance de
demain.
Il est donc nécessaire que les entreprises investissent dans des activités
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nouvelles, malheureusement génératrices de risques et consommatrices de
ressources.
Aussi l'entreprise doit-elle, pour équilibrer ces activités nouvelles, veiller à
conserver des activités mûres se caractérisant par un faible niveau de risque et par
des flux de liquidités conséquents.
En d'autres termes, la gestion stratégique d'un portefeuille se traduit par un
renouvellement ainsi que par un équilibre des activités qui le composent, tant en
termes de potentiel de croissance qu'en termes de ressources associées.
La stratégie globale consiste à gérer un système équilibréde liquidités.
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Notes de cours
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Chapitre 6 :
LE CHOIX D’UNE VOIE DE DEVELOPPEMENT
STRATÉGIQUE
1. INTRODUCTION
Cette dernière étape de l'analyse stratégique repose sur l'idée que l'entreprise,
suivant sa position concurrentielle et ses capacités managériales, technologiques et
financières, peut être amenée à se développer dans le temps.
Généralement, elle cherche soit à concentrer ses efforts de développement
sur un seul domaine d'activité par la voie de la spécialisation, soit à entrer dans de
nouveaux domaines d'activités par la voie de la diversification.
La mise en œ uvre des ces deux voies de développement peut être opérée par
l'un des trois modes de développement (croissance interne, externe ou conjointe).
Les deux modes de développement (croissance externe et conjointe) peuvent
être effectués par l'une des manœ uvres stratégiques (acquisition, fusion, alliance,
…)
Pour son développement, l'entreprise peut choisir de se développer sur
d'autres pays en adoptant l'une des trois approches stratégiques de
l'internationalisation (globalisation, localisation, et glocalisation) tout en
s'appuyant sur différentes modalités de pénétration des marchés étrangers.
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Les voies de développement stratégique Contexte
Strategor (1993) Martinet (1983) Strategor (1993) Martinet
(1983) Stratégique
La spécialisation par Expansion dans les marchés
expansion (ou retranchement) oùpourrait être développée
géographique -- l'activitéactuelle de
l'entreprise
La spécialisation par la Diversification de Activités similaires sous une
diversification (ou renforcement horizontal identiténouvelle
retranchement) marketing
La spécialisation par la Diversification de proximité: Nouveaux produits dans les
diversification (ou produits marchés actuels
retranchement) marketing
La spécialisation par la Diversification de proximité: Nouveaux marchés pour les
diversification (ou marchés produits actuels
retranchement) marketing
La diversification Diversification internationale Recherche de pays où
géographique pourrait être développée
l'activitéactuelle de
l'entreprise
Diversification ou intégration Diversification de Intégration vers l'amont ou
verticale renforcement verticale vers l'aval
Diversification horizontale ou Diversification totale Nouveaux produits dans un
conglomérale marchénon connu de
l'entreprise
2.1. La spécialisation
"La spécialisation s'inscrit dans le cadre exclusif d'un domaine d'activité
particulier, sur lequel l'entreprise concentre tous ses efforts et se donne comme
objectif d'atteindre dans cette activité le meilleur niveau de compétence possible et
d'en faire un avantage concurrentiel décisif" (Strategor, 1997).
Elle impose aux entreprises de se concentrer sur leur domaine d'activité et de
choisir d'ignorer leur potentiel de diversification.
L'entreprise cherchera ainsi à accroître son expérience globale sur chacun
des facteurs clés de succès qui définissent son segment stratégique.
Une entreprise qui se développe par la spécialisation peut adopter trois
démarches différentes : la spécialisation par l'expansion, la spécialisation
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géographique ou la spécialisation marketing.
• La spécialisation par l'expansion, qui se base sur les produits et les
clients existants, vise l'augmentation de la part de marchéde l'entreprise.
•La spécialisation géographique, qui se base sur les produits et les
clients existants, consiste à élargir l'étendue géographique du marché
pertinent au domaine d'activité.
• La spécialisation marketing qui se base sur les produits ou les clients
existants, consiste à choisir des produits nouveaux pour les clients
actuels ou des clients nouveaux pour les produits actuels. Dans ce cas,
les produits nouveaux peuvent être commercialisés sous la même
marque ou sous une nouvelle identité.
Ces trois variantes de la spécialisation imposent que les facteurs clés de
succès restent les mêmes au sein du domaine d'activité et ne nécessitent pas la
mise en œ uvre de nouvelles compétences stratégiques pour l'entreprise.
2.2. La diversification
Contrairement à la spécialisation qui, comme nous l'avons déjà précisé,
repose sur la mise en œ uvre d'un ensemble unique de savoir-faire, la diversification
nécessite l'utilisation d'un nouvel ensemble de savoir-faire propre au nouvel
environnement concurrentiel de l'activitédans laquelle l'entreprise pénètre.
Autrement dit, la diversification correspond aux mouvements stratégiques qui
se concrétisent par un changement de segment stratégique, c'est-à-dire par la prise
en compte d'un nouvel ensemble de facteurs clés de succès.
Une entreprise qui se développe par la diversification peut adopter trois
démarches distinctes : la diversification géographique, la diversification verticale ou
la diversification horizontale.
•La diversification géographique : l'entreprise cherche à s'attaquer à
une nouvelle zone géographique dans laquelle les facteurs clés de
succès sont différents de ceux de son marchépertinent.
•La diversification (ou intégration) verticale : l'entreprise cherche à
suivre une intégration vers l'amont (activité du fournisseur) ou vers l'aval
(activitédu client).
• La diversification horizontale ou totale : l'entreprise cherche à entrer
dans un domaine d'activité différent de son activité principale, mais sur
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lequel elle possède un minimum de savoir-faire. Ainsi, ce mouvement de
diversification stratégique n'est pas toujours radical, d'où l'existence de la
diversification liée (concentrique) et de la diversification non liée
(conglomérale) :
! La diversification liée implique que l'entreprise s'intéresse à un
domaine d'activité dont elle possède des compétences managériales
ou fonctionnelles (des canaux de distribution, des technologies, des
opportunités ou des actifs) communes.
! Dans le cas de la diversification non liée, l'entreprise pénètre des
domaines d'activités différents de son activité principale en pratiquant
une politique de conglomérat et en s'appuyant sur un savoir-faire
commun, lié généralement à ses compétences en matière de gestion
et d'organisation.
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Il existe trois principaux types d'alliances :
• Les alliances complémentaires associent des entreprises dont les
compétences et les contributions sont de nature différente. L'une exploite le
réseau de distribution de l'autre pour la commercialisation de son nouveau
produit (différent de celui de l'allié). Exemple : Matra Automobile et Renault
pour la distribution de l'Espace.
• Les alliances de Co-intégration qui unissent des firmes qui s'associent pour
réaliser des économies d'échelle sur un composant ou un stade du processus
de production isolé. Cet élément commun est ensuite incorporé à des produits
qui restent spécifiques à chaque entreprise et qui se font concurrence sur le
marché. Exemple : le moteur V6-PRV de Peugeot, Renault et Volvo utilisé
dans les modèles haut de gamme respectifs.
• Les alliances de pseudo-concentration associent des entreprises qui
développent, produisent et commercialisent un produit commun. Les
entreprises mettent en commun des compétences et des ressources similaires
sans procéder à des fusions ou acquisitions. Exemple : la Concorde est le fruit
de British Aircraft Corporation et de Sud Avion.
Le tableau suivant résume les objectifs poursuivis et les effets sur la
concurrence de ces trois types d'alliances :
Alliance Alliance de co- Alliance de pseudo-
complémentaire intégration concentration
Objectifs Valorisation de la Effet de taille sur un Effet de taille sur le
complémentaritédes stade isolédu produit complet
contributions processus de production
Effet de taille sur le
produit
Effets sur la La concurrence directe La concurrence peut La concurrence est
concurrence est évitée par la rester frontale neutralisée et se
différenciation transforme en rivalités
internes
5. LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL
Plusieurs entreprises sont amenées à dépasser le cadre national pour assurer
le développement de leurs activités.
Les observateurs et les firmes elles-mêmes ont longtemps parlé
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d'exportation, d'internationalisation, puis de multinationalisation des marchés et des
activités, voire de mondialisation.
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5.5. La grille d'orientation du développement international
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Notes de cours
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Annexe 1 : Les effets d’expériences
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Annexe 2 : Matrice BCG et Choix stratégique
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Annexe 4 : La démarche
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Annexe 4 : Check list pour définir une stratégie
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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