Aquaponie Rapport Final PDF
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Aquaponie Rapport Final PDF
INSTITUT INSPIRE
MARSEILLE
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Résumé du document
I / Contexte et enjeux
I / A. Population urbaine et espace
I / B. Les ressources halieutiques
I / C. L’eau
Remarques
Charge de travail nécessaire pour l’exploitation
Réglementation
Fournisseurs Recensés
Alevins
Nourriture pour poissons
Composants du système
Références de composants :
Business plan
Dépenses sur un an
Scénario industriel, et matériel accessible en Europe
Scénario de pilote démonstrateur, et matériel accessible en Europe
Conclusion
Sources
Annexes
Résumé du document
La demande mondiale de produits issus de la pêche est désormais confrontée aux limites
écologiques. L’aquaculture est une des solutions adoptées par certains pays pour faire face à la
raréfaction des ressources halieutiques, mais elle est fortement critiquée par les organisations
environnementales pour sa forte consommation en eau et la pollution engendrée. Dans le
même temps, une forte pression démographique et une urbanisation croissante entrainent un
étalement urbain empiétant sur les espaces ruraux, notamment ceux dédiés à la production
maraîchère.
Dans ce contexte, l’aquaponie, méthode consistant à combiner plusieurs productions agricoles
complémentaires, offre une solution limitant la consommation d’espace, d’intrants et d’eau.
L’association, dans un système intégré de l’aquaculture (élevage de poissons) et de
l’hydroponie (culture de plantes hors-sol), permet d’économiser 90% d’eau par rapport aux deux
systèmes utilisés séparément. En mimant le fonctionnement des écosystèmes, ce principe de
culture où poissons, bactéries et plantes coopèrent relève du biomimétisme et de l’économie
circulaire. Une serre aquaponique pouvant être installée n’importe où, la production peut se
faire à proximité des lieux de consommation, ce qui limite les émissions de CO2 dues au
transport. Certains prérequis sont nécessaires : il faut disposer d’un emplacement approprié
pour l’installation (friches urbaines ou péri urbaines par exemple), ainsi que des compétences
nécessaires en aquaculture et en hydroponie. Il est également préférable de bénéficier d’une
bonne exposition, afin de ne pas avoir besoin d’un éclairage artificiel.
Plusieurs scénarios ont été envisagés dans notre étude, notamment la mise en place d’un pilote
démonstrateur de petite dimension, de systèmes agri-aquacoles d’urgence (conception d’un kit
d’agriculture d’urgence à destination de zones sinistrées), de fermes urbaines, de filières non
alimentaires (afin de ne pas être impacté par la règlementation inhérente à toute production
destinée à l’alimentation humaine). Pour finir, il a été envisagé une production industrielle à
grande échelle. Selon le scénario, les locaux iraient donc de la serre agricole, jusqu’à des
locaux industriels.
Le poisson choisi est le « Nile Tilapia ». Particulièrement adapté à un fonctionnement en
aquaponie, il est aujourd’hui en deuxième position sur le marché mondial de l’aquaculture. Des
calculs et hypothèses ont été établis pour définir la surface nécessaire, la quantité de poisson
produite selon cette surface, le besoin de nourriture des poissons, la forme et le
dimensionnement des bacs. De même, le type de plantes à cultiver, la récolte possible, le
nombre de plantes ont été définies selon différents critères. Afin d’économiser l’espace et
l’énergie, des superpositions des différents éléments (bacs, etc.) ont été étudiés, des panneaux
photovoltaïques permettant un fonctionnement à partir d’énergie renouvelable. Le
renouvellement d’eau pourra être lui réalisé par récupération d’eau de pluie. Enfin, différents
scénarios pour la diffusion des produits ont été envisagés, préparés ou non, à destination des
professionnels ou des particuliers. L’aquaponie est un concept modulable, capable de s’adapter
au contexte de sa mise en place.
Introduction
L’aquaponie est un concept peu connu dans notre pays, alors qu’elle est pratiquée, à
différentes échelles, de manière plus ou moins empirique ou scientifique, en bien
d’autres régions du monde.
Peut-être que ce « retard » tient, pour partie, au fait que nous disposons encore de sols
favorables à une agriculture de qualité et de proximité, et que nos ressources
halieutiques côtières sont moins affectées que la moyenne des ressources mondiales.
Habitants d’un pays moins densément peuplé que nos voisins européens, disposant
d’un linéaire de côte particulièrement long favorable à la pêche côtière, de nombreux
lacs, rivières et fleuves pour l’approvisionnement en poissons d’eau douce, d’un climat
et de sols favorables à une agriculture diversifiée, nous bénéficions d’une situation
privilégiée, ce qui fait que dans ce contexte d’abondance relative nous ne voyons pas
encore ce que l’aquaponie pourrait nous apporter.
L’étalement urbain - cause d’un mitage croissant des terres agricoles, notamment de la
disparition progressive des zones maraîchères qui naguère ceinturaient nos grandes
villes, l’accroissement des distances physiques et la diminution des liens humains entre
producteurs et consommateurs, la nécessité de préserver les ressources halieutiques
tout en diversifiant les ressources alimentaires des habitants des villes : tout cela plaide
pour un développement de l’agriculture urbaine, conformément aux recommandations
de la FAO. Ceci sans même parler de l’opportunité de créer des emplois de qualité, de
proximité, et non délocalisables car situés à proximité des lieux de consommation.
I / Contexte et enjeux
I / A. Population urbaine et espace
Depuis 2006, plus de la moitié de la population mondiale vit en milieu urbain. En
2010, cette valeur a même atteint 57% en moyenne dans le monde. Sur la carte
suivante, les pays en jaune sont ceux qui avaient plus de 75% de population urbaine en
2008. En France, ce chiffre s’élève aux alentours de 78%.
L’empreinte écologique des villes est forte. Les villes sont le siège de micro-
climats radicalement modifiés qui donnent lieu à des perturbations dans le cycle de
l’eau, et la pollution engendrée affecte directement la végétation de régions entières.
L’eau, les sols, l’environnement sonore et l’environnement lumineux sont affectés par
les activités urbaines. Les villes consomment énormément de ressources naturelles,
fossiles ou renouvelables, et produisent des volumes de déchets importants.
De plus, avec l’étalement urbain, les distances parcourues par les ressources
(eau, nourriture) pour atteindre les consommateurs sont de plus en plus importantes. Il
en va de même pour les déplacements des habitants de ces zones urbaines. Moins la
ville est dense, plus les déplacements des habitants sont importants. En outre, les
habitants des villes denses ont plus tendance à utiliser les transports en commun que
les habitants des banlieues, moins desservies.
Il arrive aussi que la réglementation relative aux conditions de vie des poissons
d’aquaculture ne soit pas respectée, notamment en ce qui concerne la concentration de
poissons dans les bassins d’élevage. De trop grandes concentrations permettent aux
des parasites de se développer et de proliférer et augmentent les rejets.
Enfin, les ONG ont aussi protesté contre le fait que les poissons d’élevage soient
nourris en partie par des farines d’autres poissons. Il est effectivement paradoxal de
nourrir des poissons d’élevage avec des farines de poissons issus de la pêche alors
que l’aquaculture est sensée contribuer à résoudre les problématiques liées à la
diminution des stocks de poissons sauvages.
I / C. L’eau
Il est estimé que d’ici à 2050 1, nous ferons face à une pénurie d’eau
potable. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord est la zone où la disponibilité en
eau est la plus faible, et 85% de cette eau est utilisée dans l’irrigation. La gestion de
l’eau constitue donc dès aujourd’hui un enjeu extrêmement important. Il est
particulièrement pertinent de s’intéresser à l’utilisation de l’eau dans la production de
nourriture pour l’homme. En effet, 95% de la demande en eau mondiale est destinée à
l’agriculture, les 5% restants allant à l’industrie et aux réseaux d’eau potable. Il faut
donc trouver d’autres solutions que les techniques actuelles, qui sont trop gourmandes
en eau en regard des ressources disponibles. En effet, la demande en nourriture va
augmenter avec la population mondiale, et les régimes de précipitations risquent d’être
impactés, au moins pour certaines zones, avec le changement climatique.
Alors qu’en 2012, un humain sur sept n’a pas accès à une eau potable de
qualité, il est impensable de gaspiller l’eau par des systèmes non optimisés.
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http://www.actualites-news-environnement.com/17951-manque-eau.html
Agathe Colmant, Emmanuel Delannoy – pour l’institut INSPIRE Page 7 sur 43
II. A / Définition
L’aquaponie est l’association, dans un système intégré, de l’aquaculture (élevage
de poissons) et de l’hydroponie (culture de pantes hors-sol). Prises séparément, ces
deux méthodes de culture ont un certain nombre de désavantages que l’aquaponie
transforme en atouts. Il s’agit d’une approche durable et écosystémique de la
production de nourriture.
Enfin, une serre aquaponique pouvant être installée n’importe où, la production
peut se faire à proximité des lieux de consommation, ce qui limite les émissions de CO 2
dues au transport.
En outre une telle exploitation ne permet pas d’utiliser des pesticides pour les
plantes ou des antibiotiques pour les poissons, car ces produits pourraient contaminer
la partie du système non visée. Nous n’avons alors pas de flux sortant d’eau
comportant toutes sortes de produits chimiques, comme cela peut être le cas pour
d’autres types de cultures. Les produits sont donc exempts de toute substance
chimique. Nous obtenons ainsi des produits « bio », même s’ils ne sont pas éligibles à
ce label.
Etant donné que les systèmes aquaponiques peuvent être adaptés à tous types
d’environnement, il est théoriquement possible d’en installer partout, notamment à
proximité des zones de distribution (marchés, unité de préparation des poissons…).
Cette adaptabilité réduit les émissions dues au transport de marchandises, et permet au
consommateur d’avoir des produits très frais. Il est également possible d’installer un
montage en zone urbaine, pour produire de la nourriture en utilisant le moins de
ressources (eau, énergie, espace) possible. Cela permettrait de répondre au manque
d’espace urbain, ainsi qu’à l’augmentation de la demande en nourriture due à
l’augmentation de la densité de population urbaine.
II. C / Pré-requis
Pour un individu, une entreprise ou une collectivité souhaitant se lancer dans
l’aquaponie, certains prérequis sont à valider.
Il s’agit notamment de s’assurer que l’on dispose bien d’un endroit où placer
l’installation. Nous pensons par exemple que l’installation de systèmes aquaponiques
pourrait permettre de réhabiliter une friche urbaine ou périurbaine. Cependant, selon le
type de projet, l’espace occupé par le système peut être très restreint pour répondre
aux problématiques liées à la concentration des populations en milieu urbain, et au
manque d’espace disponible. Les systèmes peuvent être par ailleurs conçus pour être
aisément intégrés dans des bâtiments existants.
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http://www.aquaponics.org.uk/
Agathe Colmant, Emmanuel Delannoy – pour l’institut INSPIRE Page 11 sur 43
Cette structure est clairement adaptée à des projets plus ambitieux, de type
industriel ou semi industriel, ou en complément d’une production maraîchère classique
sous la même serre.
Paramètres du système
Afin de dimensionner le système, nous avons commencé par prendre en compte
différents paramètres et nous avons élaboré plusieurs scénarios en les faisant varier
tout à tour, tout en gardant constants les ratios trouvés dans la littérature.
Une femelle Tilapia est mature au bout de 3 à 4 mois de croissance. Elle peut
ensuite pondre une centaine d’œufs toutes les 3 à 4 semaines. Il est intéressant d’avoir,
dans l’aquarium de reproduction, deux mâles pour une femelle, afin d’optimiser le
rendement de la reproduction. La reproduction des Tilapias nécessite une technique
relativement complexe, qui pourrait s’avérer très peu fructueuse sans des
connaissances approfondies en aquaculture tropicale. Des compétences pointues sont
donc nécessaires pour maîtriser la reproduction, mais il est aussi possible de
s’approvisionner en alevins auprès de société spécialisées (voir plus loin).
Dimensionnement
A partir de cette hypothèse et de données trouvées dans différentes publications,
voilà le détail d’un calcul de dimensionnement de la structure.
Nous sommes partis de l’idée nous voulions produire une grande quantité de
poissons. Nous avons donc commencé par faire varier la quantité de poissons que
nous souhaiterions obtenir par « récolte », et la fréquence de ces récoltes. Cette
fréquence détermine le nombre d’aquariums nécessaires, car il est plus intéressant
financièrement de récolter tous les mois, donc d’avoir un aquarium pour chaque
génération de poissons. Avoir un aquarium par génération présente également un
intérêt technique : cela permet d’avoir une eau en sortie des bassins ayant une
composition nutritive assez constante tout au long de l’année. Avec une seule grosse
récolte toutes les 36 semaines, la quantité de nutriments disponibles pour les plantes
varie énormément pendant ces 36 semaines.
A partir de la littérature, nous pensons qu’un bon ratio entre le volume d’eau du
système et le volume de substrat dans lequel poussent les plantes est de 1 pour 2.
Nous devrons donc avoir 22,5*2 = 45m3 de substrat. Puisque nous connaissons déjà la
surface de substrat optimale, nous pouvons en déduire la hauteur de substrat que nous
allons utiliser : 45 / 100,91 = 0,45m. Nous déduirons la longueur, la largeur et le nombre
de bacs en fonction du dimensionnement des aquariums pour poissons. Nous pourrons
ainsi « empiler » les bacs et gagner non seulement de la place pour le montage, mais
aussi de l’énergie, car nous pourrons utiliser la gravité pour faire circuler l’eau des bacs
hydroponiques aux aquariums à poissons.
Afin d’avoir un bon flux aquatique dans les aquariums, nous avons trouvé que
ces bacs doivent avoir les proportions suivantes : 30:3:1, s’ils sont rectangulaires. Nous
avons donc calculé les dimensions des bacs que nous devrons utiliser, connaissant le
volume de chaque bac. Nous obtenons les dimensions suivantes : 9,09m*0,91*0,30m.
En prenant la même longueur et la même largeur pour les bacs hydroponiques
(9,09m*0,91m), nous trouvons qu’il faut entre 12 et 13 bacs de ces dimensions dédiés
aux plantes pour couvrir la surface nécessaire.
La surface totale utilisée est alors de 191,72m 2. Comme cela a déjà été évoqué,
cette surface peut être réduite en superposant des bacs dans la mesure du possible.
Avec ce matériel, nous adaptons les dimensions des bacs hydroponiques. Nous
avons pensé prendre des bacs carrés, à disposer au dessus des aquariums. Nous
prenons donc un côté pour les bacs de 1,78 m (même longueur que le diamètre des
aquariums). En considérant la surface nécessaire de substrat pour les plantes calculée
précédemment (100,91 m2), nous trouvons un nombre de bacs égal à 32. Etant donné
que nous n’avons que 9 aquariums, nous pensons qu’il faudra disposer 1 voire 2 bacs
hydroponiques au dessus de chacun de ces aquariums (donc système à 2 ou 3 étages)
et disposer les autres de manière judicieuse, pour économiser de la place et de
l’énergie de pompage.
Agathe Colmant, Emmanuel Delannoy – pour l’institut INSPIRE Page 17 sur 43
Enfin, nous avons pensé que pour optimiser les dépenses d’énergie liées au
chauffage de l’eau pour les Tilapias, nous pourrions diversifier l’élevage, en produisant
du Tilapia en été, et de la truite en hiver. Le Tilapia vit dans une eau aux alentours de
28°C et la truite plutôt aux alentours de 12°C. Varier de type de poissons permettrait
d’éliminer la contrainte du chauffage de l’eau, mais en rajouterait d’autres. En effet,
l’élevage des truites est bien plus contraignant que celui des Tilapias, elles sont plus
fragiles et résistent moins bien à des écarts aux conditions d’élevage optimales.
Il faut ajouter que ce calcul ne représente pas la réalité de ce que nous espérons
obtenir, car nous voudrions respecter une certaine biodiversité dans la mesure du
possible. Cela nous permettra d’une part d’éventuellement obtenir de meilleurs
résultats, et surtout, en cas de pathologie spécifique à une espèce, nous ne perdrions
pas toutes nos récoltes soudainement.
Lors de l’installation des boutures dans le circuit, il faudra faire attention à l’ordre
dans lequel les plantes sont disposées. En effet, s’il n’y a qu’un seul point d’arrivée de
l’eau dans les bacs hydroponiques, les plantes les plus proches de l’arrivée d’eau
auront davantage de nutriments disponibles que celles proches de la sortie. De plus, les
bacs en début de circuit, les plus proches des bassins, bénéficieront d’un apport plus
grand en nutriments que les bacs les plus éloignés. Ainsi, diversifier les espèces de
culture permettra de remédier à cela en plaçant les espèces les moins gourmandes en
nutriments à la fin du circuit et celles qui consomment le plus à l’entrée. De même, au
sein d’une même espèce, il faudra mettre les plants les plus jeunes le plus près
possible de l’entrée, car ils ont besoin de davantage de nutriments. Une autre solution
serait d’installer plusieurs entrées, à des endroits stratégiques du bac, ou même
d’utiliser un goutte-à-goutte. Le système de goutte-à-goutte ne serait cependant pas
vraiment idéal, car il vaut mieux utiliser des tuyaux avec un grand diamètre, afin d’éviter
qu’ils ne se bouchent. Les tuyaux trop fins sont très souvent sujets à l’obturation, à
cause des bactéries qui se développent avec la matière organique dissoute. Il serait
donc intéressant d’installer plusieurs points d’entrée de l’eau dans un même bac, mais il
faut également considérer la possibilité d’avoir un circuit qui apporte de l’eau provenant
directement du bassin de nivelage à chaque bac hydroponique. Cela permettrait d’avoir
un apport de nutriments à peu près équivalent dans tous les bacs.
Il est important de noter que les plantes nécessitent une certaine quantité de
lumière pour bien pousser, et que cette lumière ne doit pas être uniquement artificielle.
Nous pourrons donc utiliser des lampes pour faciliter la croissance des plantes, mais
seulement en complément de la lumière naturelle. De plus, la lumière artificielle ne sera
pas forcément nécessaire, dans le cas où le système serait installé dans un endroit bien
ensoleillé et dans une serre laissant passer la lumière naturelle en quantité suffisante.
Le Dr W. Lennard nous a appris que les systèmes qu’il a conçus ne nécessitent pas
d’éclairage supplémentaire, ce qui permet de faire des économies d’énergie.
Il serait peut-être un peu difficile d’installer ces panneaux sur une serre, car il faut
que la surface qui les supporte soit plane. Ils sont fixés à cette surface par
l’intermédiaire d’un système d’intégration. De plus, il faut compter environ 25 kg par
panneau à vide, il faut donc rajouter environ 3,5 kg pour le poids rempli. Une solution
proposée par Solaire 2G est d’ériger une structure en bois proche de la serre afin
d’élever les panneaux, éviter les ombrages, choisir l’inclinaison…
Les panneaux ont été conçus pour fonctionner avec deux circuits de fluide
distincts. Le fluide qui refroidit les cellules photovoltaïques est de l’eau glycolée (antigel)
en circuit fermé, et le deuxième circuit est ouvert et fait circuler l’eau qui doit être
réchauffée. La transmission de chaleur pourrait se faire entre les deux circuits avec un
échangeur dans le bassin de nivelage de l’eau par exemple. Le débit d’eau glycolée
dans le circuit primaire fermé est ajusté par les installateurs en fonction des conditions
environnantes, afin d’obtenir une différence de température entre l’entrée et la sortie de
10°C. Ce débit est aux alentours de 200 L/h pour un string circulant sous 6 panneaux,
ainsi reliés en série. Il est intéressant d’avoir un débit similaire pour le circuit d’eau du
système aquaponique, dans le but d’avoir une meilleure transmission de chaleur entre
les deux fluides. En conséquence, il faudrait avoir plusieurs strings de 6 panneaux pour
répondre à notre demande en eau chaude.
Ce genre de panneaux nous permettrait d’avoir une eau à 28°C pour les
poissons toute l’année. Le système est muni d’un régulateur permettant d’ajuster le
débit de fluide dans le circuit primaire fermé contenant l’eau glycolée pour s’adapter aux
conditions extérieures. Dans le cas d’un hiver vraiment très rigoureux, un petit
chauffage d’appoint permettrait de compenser la baisse de productivité thermique du
panneau.
Dans tous les cas, il faudra réfléchir à la façon dont les poissons seront préparés.
En effet, la réglementation est plus souple pour des fermes aquacoles dont les produits
sont vivants. Si nous décidons de vendre les poissons sous forme de filets, ou entiers
mais vidés, il faudra réfléchir à la façon dont nous allons les récolter, et au matériel dont
nous aurons besoin pour ce faire.
Comme nous l’avons déjà évoqué, nous pourrions travailler en partenariat avec
ZOEBIOTECH, qui élève des Black Soldier Flies, destinées à devenir de la nourriture
pour des animaux de compagnie de type lézards, ou iguanes. Utiliser les Black Soldier
Flies comme source de protéines nous permettrait de ne pas utiliser de farines de
poissons issus de la pêche.
Au-delà de l’idée de nourrir les poissons avec des farines d’insectes comme
apport de protéines, nous avons pensé à la possibilité d’utiliser le potentiel des larves
de Black Soldier Fly pour d’autres applications.
Il est intéressant de noter que les Black Soldier Flies ne sont pas les seuls
insectes à pouvoir être utilisés dans la valorisation des déchets solides d’une
exploitation s’apparentant à un système aquaponique. En effet, de simples vers de terre
peuvent également être utilisés, avec de très bons résultats.
Nous avons pu noter que les granulés disponibles dans le commerce comportent
déjà une partie de protéines, bien souvent issues de farines de poissons de pêche. Afin
d’éviter de participer à la surexploitation des fonds marins, nous avons pensé qu’il
pourrait être intéressant de produire nous même des granulés pour nos poissons. Nous
serions alors sûrs de ce qu’ils contiennent. Cette pratique est déjà connue dans certains
pays d’Afrique. Cette piste n’a pas été développée par manque de temps, mais elle
mérite d’être approfondie. Les déchets de l’exploitation seront-ils suffisants pour nourrir
tous nos poissons ? Acheter des ingrédients spécialement pour ces granulés serait-il
rentable ? Serait-ce compatible avec l’élevage de Black Soldier Flies ?
Un autre axe d’amélioration qui doit être étudié concerne la nourriture à donner
aux poissons, aux différents stades de leur développement. Cette nourriture doit
contenir des nutriments différents et dans des proportions différentes, et il faut
également qu’elle soit présentée sous une forme différente (taille des granulés, etc).
Agathe Colmant, Emmanuel Delannoy – pour l’institut INSPIRE Page 22 sur 43
Remarques
Nous avons contacté plusieurs personnes expérimentées dans le domaine de
l’aquaponie, et nous avons eu des réponses qui concordaient sur plusieurs points. Nous
avons en effet été mis en garde sur le fait que le concept fonctionne, mais qu’il est
difficilement transférable d’un contexte à un autre. Le fonctionnement d’un système est
extrêmement dépendant des paramètres choisis ou de ceux imposés par
l’environnement. Il est alors très compliqué de dimensionner une structure sur la simple
base des données d’autres montages en fonctionnement, et d’avoir un montage
fonctionnel du premier coup. Des connaissances et compétences en agronomie,
maraîchage et aquaculture sont plus que souhaitable pour se lancer dans un projet
d’aquaponie à moyenne ou grande échelle. Aquaponics UK va proposer des formations
pour donner des bases d’agronomie, afin de se lancer dans l’aquaponie. Ces
formations ne débuteront pas avant septembre ou octobre 2013. De plus, il semblerait
que l’aquaponie à grande échelle, telle qu’elle est pratiquée en Chine, nécessite des
intrants chimiques pour avoir de bons résultats, ce qui ne correspond pas à notre
objectif. C’est pourquoi il nous semble approprié de nous concentrer sur des
installations à dimensions réduites.
Le Dr Wilson Lennard nous a affirmé que tous les systèmes qu’il conçoit sont
pensés pour être gérés par une seule personne, et pas nécessairement à temps plein. Il
nous a appris qu’un système de 100 m 2 devait pouvoir être géré par une seule
personne à hauteur de 20 heures par semaine.
Réglementation
Actuellement il n’existe pas d’élevage industriel de Tilapias en France. Un tel
élevage serait soumis à la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection
de l’Environnement). D’après le Livre V, Titre I, art. L 511-1 du Code de
l’environnement, une installation classée pour la protection de l’environnement est une
installation fixe dont l’exploitation présente des risques pour l’environnement.
Le texte précise : « Sont soumis aux dispositions du présent titre les usines,
ateliers, dépôts, chantiers et, d'une manière générale, les installations exploitées ou
détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent
présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit
pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la
protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation
rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que
des éléments du patrimoine archéologique. »
Cette réglementation comporte des seuils, qui mènent à une obligation de
déclaration ou d’autorisation, selon le type d’installation.
Le CIRAD possède une expertise en matière de mise en conformité des
exploitations aquacoles avec divers référentiels sanitaires ou de qualité normatifs ou
légaux. Nous avons donc contacté M. Patrick Bisson dans le but d’obtenir davantage
d’informations à ce sujet, sans réponse.
On nous a conseillé d’aller sur le site de France Agrimer pour obtenir des
informations à ce sujet. France Agrimer est l’établissement national des produits de
l’agriculture et de la mer. Ce site a une section Réglementation contenant de nombreux
documents à propos de la réglementation européenne et française relative à
l’agriculture.
D’après la « NOTE DE SERVICE DGAL/SDSSA/N2012-8135 » du ministère de
l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt du 28 juin 2012, les activités de
production primaire ne nécessitent pas d'agrément.
Dans les fermes aquacoles, seuls le transport et le stockage de produits vivants
sont autorisés après la récolte. Un produit d'aquaculture primaire est obligatoirement
vivant. L'abattage des produits d'aquaculture sort notamment du cadre strict de la
production primaire et doit être couvert par un agrément, sauf dans le cas d'une activité
de remise directe par le producteur sur le site de production pour sa propre production.
L'activité de production primaire comprend également le transport (livraison) des
produits primaires depuis le lieu de production (navires de pêche ou fermes aquacoles)
jusqu'à un établissement de destination.
Fournisseurs recensés
Alevins
Bien que le marché des Tilapias soit à ce jour quasi inexistant en France, nous
pourrions nous fournir en alevins de Tilapias auprès du CIRAD, en quantités limitées
toutefois, ce qui reste pertinent dans le cadre d’un pilote scientifique. Nous sommes
également en contact avec Tom Bowers, qui effectue une Analyse du Cycle de Vie
d’une installation au Royaume-Uni. Ce système a été fourni en alevins par l’université
de Sterling.
La société « Til-Aqua », entreprise hollandaise, a mis au point une technique par
laquelle ils produisent des « super mâles », qui sont leurs reproducteurs. Cette
technique ne fait pas appel à une manipulation génétique, mais simplement à un
contrôle de la température des bassins à un moment précis du développement
embryonnaire des alevins, ce qui permet de déterminer leur sexe. Grâce à ces
poissons, ils peuvent fournir des alevins en quasi totalité mâles, destinés au
grossissement. Leur utilisation pour produire de la nourriture destinée aux humains est
autorisée en Europe. Pour importer des alevins, il suffit d’avoir un document TRACES,
que la société nous fournit. Le système TRACES est un outil de gestion des
mouvements d’animaux et de produits d’origine animale tant en provenance de
l’extérieur de l’Union européenne que sur son territoire.
Les poissons reproducteurs utilisés par l’entreprise sont des « super-mâles ».
Contrairement à leurs congénères, ils ont deux chromosomes Y. Les femelles ont deux
chromosomes X, et les mâles « normaux » ont un chromosome X et un chromosome Y.
Ainsi, la reproduction d’une femelle et d’un « super-mâle » mène forcément à une
portée d’alevins exclusivement mâles (XY). Produire uniquement des mâles permet
d’optimiser le rendement du système. En effet, cela évite les comportements de
reproduction naturelle non contrôlée. De plus, les mâles peuvent atteindre une taille
plus importante que les femelles dans le même temps et dans les mêmes conditions. Ils
ont une croissance plus homogène que les femelles : ils sont tous à peu près de la
même taille. La commande minimale (négociable) est d’une boîte de 10 000 alevins, au
stade de développement de « swim-up fry » (négociable aussi). Le prix d’une boîte est
de 630 euros. Il est éventuellement possible de livrer ces alevins par la voie aérienne.
Composants du système
Différents fournisseurs peuvent être cpnsultés pour les nombreux composants du
montage. Par exemple, l’entreprise Aquaponics UK a prouvé qu’elle avait été
fournisseur pour de nombreux projets d’aquaponie. L’entreprise a notamment fourni
une grande partie du matériel de départ du montage pour lequel Tom Bowers a réalisé
une analyse de cycle de vie. Nous pouvons de même citer Backyard Aquaponics
(Australie), qui est également un fournisseur de premier plan dans ce domaine.
Cependant, les frais de livraison pourraient s’avérer rédhibitoires dans notre cas. Nous
avons cherché à estimer le coût d’une installation, en se basant sur les prix du marché.
Ces prix sont ceux appliqués aux utilisateurs finaux, mais en cas d’acquisition en
nombre, une négociation est possible. Par ailleurs certains éléments pourront être
obtenus dans le cadre de partenariats scientifiques, ce qui permettra de réduire les
coûts initiaux. Pour rester dans une optique d’éco-conception, nous essayerons
d’utiliser du matériel de récupération, ou recyclé.
Nous avons contacté de nombreuses personnes pour obtenir des informations
concernant leurs fournisseurs, avec hélas des réponses souvent inexistantes ou peu
précises. Nous avons tout de même eu une réponse nous conseillant d’aller sur les
sites de COFA (Coopérative Française de l’Aquaculture) et AQUALOR. Ces sites sont
très complets, et proposent une gamme large de composants pour l’aquaculture. Pour
le matériel proposé par la COFA, les prix sont relativement élevés. Pour AQUALOR, il
faut demander un devis pour avoir les prix des articles, ce que nous avons fait. Par
rapport à nos besoins, nous pensons qu’il peut être intéressant d’acheter des bassins
pour poissons, circulaires, de 2,6 m3 (1212,80 euros HT à l’unité).
Références de composants :
Bassin pour poissons : Aqualor
Propagateur, Substrat pour propagation, Bacs pour les plantes, Substrat pour les
plantes, Monitoring de l’eau, Aérateurs : Aquaponics UK
Laitues : http://www.fermedesaintemarthe.com/A-1426-laitue-batavia-la-brillante-ab.aspx
Nourriture pour poissons : http://aquaallotments.com/#/fish-food-for-aquaponics/4546171154
Préparation des poissons : http://www.agk-kronawitter.de/shop/en/Fish-processing/
Chauffe-eau : http://www.theaquaponicstore.com/SearchResults.asp?Search=heater
Pompe : http://www.leroymerlin.fr/v3/p/produits/pompe-d-evacuation-eaux-claires-vc350ecl-sterwins-
8000-l-h-e37764 ou http://aquaponics.myshopify.com/collections/water-pumps/products/haileaimmersible-
external-waterpumps
Bassin de nivellage de l’eau : http://www.cofa.fr/produit.php?pro_id=291
Thermomètres :
http://www.zooplus.fr/shop/poissons/materiel_technique_aquarium/thermometre_aquarium/16294
Récupération d’eau de pluie : http://www.oogarden.com/prod-11963-Recuperateur-a-eau-
BELLIJARDIN-rond-vert-500-litres.html
Filtre : http://www.leroymerlin.fr/v3/p/produits/kit-filtre-filtramax-plus-set-12500-e136981
Business plan
En 2005, le filet frais de Tilapia se vendait à 7,70 USD le kilogramme, soit 15%
de moins qu’en 2004.
Nous avons appris grâce à une « breaking news » de CNN, datant de mars 2011
que le Tilapia commence à se vendre dans les grandes surfaces au Royaume-Uni. Ils
sont vendus entiers, une fois qu’ils ont atteint le poids d’environ 450 grammes. Dans
l’exemple de la vidéo, le poisson est vendu à 10 pounds le kilogramme, soit environ
12,60 euros.
Pour ce qui est des salades, le 26 juillet 2012, la douzaine se vend en moyenne
5,5 euros au marché de Rungis. Ce prix est hors taxe, au stade grossiste détaillant.
Cette partie sera développée plus complètement par Jeroen Bogers, bénévole
pour INSPIRE et spécialiste en gestion financière.
Dépenses sur un an
Scénario industriel, et matériel accessible en Europe
Conclusion
Alphonse Allais voulait « mettre les villes à la campagne ». Aujourd’hui, la FAO nous
suggère le plus sérieusement du monde que nous aurions tout intérêt à développer
l’agriculture urbaine, autrement dit, à mettre un peu de campagne dans nos villes.
Les vertus de la coopération, illustrées dans l’aquaponie par les synergies entre plantes
(producteurs primaires), poissons (consommateurs) et bactéries (recycleurs)
s’appliquent aussi pour les entrepreneurs et les pionniers de l’aquaponie. Elles seront,
dans ce contexte d’émergence, mais aussi d’incertitude, votre meilleur atout pour
réussir.
Sources
Bibliographie
« Le Tilapia » de Jérôme Lazard
« Recirculating Aquaculture Tank Production Systems: Aquaponics—Integrating Fish
andPlant Culture » de James E. Rakocy, Michael P. Masser and Thomas M. Losordo
“Tank Culture of Tilapia” de James E. Rakocy
“Barrel ponics” de Travis W. Hughey
“Possible uses for Aquaculture Sludge from an Indoor Intensive Recirculating Tilapia
Production Facility” Lori Marsh, Greg Evanylo, Greg Eaton, Greg Boardman, Zach Gay,
Scott Subblers
“Ten guidelines for aquaponic systems”, Aquaponics Journal, Dr James Rakocy
« Une alimentation saine pour les poissons », VarMag’ n°182, p.25
Webographie
http://www.aquaponics.org.uk/
http://www.aquaponics.org.uk/#http://www.aquaponics.org.uk/learn/info-at-the-foundation/
http://www.zoebiotech.com/
http://gardenaquaponics.wordpress.com/what-is-aquaponics/
http://www.aquaticcommunity.com/tilapia/tankculture.php
http://en.wikipedia.org/wiki/Tilapia#Nutrition
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tilapia
http://www.fao.org/
http://www.til-aqua.com/images/stories/Til-Aqua_Breeding_Program_-_YY_Technology.pdf
http://www.poleecodesign.com/files/atelierdansmaserrelight.pdf
http://edition.cnn.com/video/?/video/international/2011/03/24/ef.genetic.modification.bk.b.cnn
http://www.arcat-sante.org/actus/1509/Rapport_de_l_Academie_de_medecine_sur_la_Vitamine_D
http://www.statistiques-mondiales.com/population_urbaine.htm
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/FRA/fr/SP.URB.TOTL.IN.ZS.html
http://www.actualites-news-environnement.com/17951-manque-eau.html
http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/01/20/01008-20120120ARTFIG00755-l-humanite-va-t-elle-manquer-
d-eau.php
http://europa.eu/legislation_summaries/food_safety/veterinary_checks_and_food_hygiene/f84009_fr.htm
http://www.cirad.fr/var/cirad/storage/original/application/3d22ec06191c91d29b161590cb1d1cc1.pdf
http://www.actu-
environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/installations_classees_pour_la_protection_
de_l_environnement_icpe.php4
http://ext-jur.franceagrimer.fr/Juridique/note-dgal-2012-8135-commercialisation.pdf
http://www.goodplanet.info/Societe/Villes/L-empreinte-ecologique-des-villes/(theme)/1407
http://www.fao.org/docrep/field/003/AC424F/AC424F00.htm#ch2.2.3
http://aquatrop.cirad.fr/encyclopedie/especes_d_interet_aquacole/tilapia/l_alimentation_du_tilapia_du_nil
http://www.cultures-aquaponiques.com/index_fr.htm
Entretiens
Yannick Le Guiner : Proposition d’un local pour reconnecter des activités, par exemple
avec une partie bureau et une partie serre aquaponique. Il s’agit d’une structure de type serre,
modulable en taille, et qui nécessite moins de démarches qu’un bâtiment pour obtenir un
permis de construire.
Axel Tarrisse : Idée d’intégrer à notre projet le concept de lombricompost / vermiponie pour
traiter nos déchets et éviter un arrêt complet de la production si un problème survient dans une
partie du système. Discussion concernant la possibilité d’une collaboration : peut-être dans le
cadre d’un projet d’écosystème agricole, basé dans des serres photovoltaïques à St Martin de
Crau ; possibilité de tester les larves de Black Soldier Fly de ZOE BIOTECH sur les poissons
d’un montage aquaponique, sur leur site.
Catherine Lejolivet : Mise en garde sur le fait que l’aquaponie est difficilement transférable,
donc que copier un système existant ne donnera probablement pas de bons résultats. Elle fait
partie du projet d’aquaponie au lycée technique de La Canourgue. Leur pilote, qui fonctionne
depuis un an et demi ne donne pas de bons résultats pour l’instant. Ils sont ouverts à toute
collaboration mais dans la réciprocité. Ils pourront nous accompagner dans la mise en œuvre
de notre projet, et nous deviendrions un pilote supplémentaire pour leur étude.
Jean-Noël Consales : connaît toutes les friches de Marseille, et pourrait nous trouver un
endroit où mettre les bureaux d’Inspire dans la serre de Yannick Le Guiner
E-mails
Louis Elbel : L'énergie électrique produite à partir du photovltaïque n'est pas rentable
économiquement, il y a un intérêt parce qu'un particulier peut vendre l'électricité à EDF quatre
fois le prix auquel il l'achète. Le panneau photovaltaïque est monté sur un échangeur thermique
dans lequel circule un fluide avec un débit adapté pour avoir un différence de 10°C entre
l’entrée et la sortie. La version du panneau qui sera commercialisée en janvier est encore en
phase de test. Le prix d'un panneau dépend beaucoup du prix de l'installation (fixation sur un
toit, etc..), mais en gros, pour l'investissement de départ (sans compter les coûts de
Agathe Colmant, Emmanuel Delannoy – pour l’institut INSPIRE Page 37 sur 43
maintenance), il faut compter entre 1,50€/W et 2€/W. La puissance prise en compte étant la
puissance de l'installation. Classiquement, pour un projet sur une maison (12 panneaux), ça fait
8kW.
Augustin Doury : Un panneau à vide pèse 25kg et se fixe sur une surface plane
uniquement. Ce n’est pas l’eau du circuit aquaponique qui circule dans l’échangeur thermique
du panneau. L’échangeur présent dans le panneau solaire contient un liquide antigel, qui circule
ensuite dans le ballon d’eau chaude d’une maison par exemple, pour réchauffer l’eau qui s’y
trouve. Sur Marseille, l’eau chauffée est à une température entre 30 et 40°C selon les périodes.
Le débit d’antigel dans l’échangeur de chaleur est aux alentours de 200L/h, et il serait
intéressant d’avoir un débit similaire pour le circuit aquaponique pour avoir une meilleure
transmission de chaleur. Ce débit peut être ajusté en fonction des conditions
environnementales pour avoir la température voulue. Les panneaux sont disposés en
« strings » de 6/7 panneaux en série. Il est possible d’avoir plusieurs strings en parallèle, mais
mettre davantage de panneaux en série ne sert à rien car l’antigel atteint une température
maximale avec cette organisation, puis sature.
Tom Bowers : Il effectue un ACV d’un système qui fonctionne depuis 2 ans au Royaume-
Uni. Ils ont été fournis en matériel de départ par Aquaponics UK, et en alevins par l’université
de Sterling. Ils n’ont pas encore d’autorisation pour vendre le poisson qu’ils produisent, mais ils
ont l’intention de le cuisiner sur place, ou de le vendre entier à des marchés locaux. Ils visent
une production de poissons de 500g, qu’ils pensent élever en 6 mois. Ils n’ont pas atteint cette
performance pour l’instant notamment à cause de la température de l’eau dans laquelle ils les
élèvent. Ils envisagent de varier d’espèce de poissons élevés selon les saisons : tilapias en été
et truites en hiver, afin de faire des économies d’énergie. Cette structure comporte deux
bassins contenant chacun 40 poissons, et 6 bacs hydroponiques, avec chacun 18 plantes. Elle
est gérable par une seule personne. Ils ont de l’éclairage artificiel, destiné aux plantes
uniquement.
Agnès Joly : Elle est sur un projet de pilote en région parisienne, qui a pris du retard à cause
du financement. Le proejt devrait aboutir fin 2012. Il y a plusieurs mois d’équilibrage avant de
pouvoir produire à pleine capacité. Voir « Cultivons nos toits » qui va lancer une ferme
pédagogique avec un système d’aquaponie.
Florent Aubourg : De Cultivons nos toits. Projet à Vif (Isère) de serre aquaponique de
40m2. La construction est prévue pour Juillet 2012.
Marc Laberge : De M.L. Aquaponics Inc., au Canada. Trop débordé pour répondre à nos
questions.
Simon Delvaux : De Aquaponics UK. Attention, l’aquaponie n’est pas simple à maitriser
sans des connaissances dans le domaine agro-alimentaire. Renvoie vers leur site et les
documents qui s’y trouvent, et ajoute qu’ils vont proposer des formations, mais pas avant
septembre ou octobre 2012. Il faut utiliser le moins de pompes possible, et renouveler l’eau du
système une fois par heure. On peut élever des tilapias à des concentrations de l’ordre de 20 à
50g / L selon le stade de croissance. La reproduction est compliquée et demande un module
supplémentaire souvent hors circuit. Pour le ratio plantes/poissons, une technique est de faire
la relation directe entre l’azote apporté par la nourriture des poissons et l’azote transformé par
ceux-ci et les bactéries.
Eric Bink : Les alevins « super-mâles » proposés par la société Til-Aqua ne sont pas vendus
en Europe. Cependant, ils fournissent des alevins de Tilapias mâles qui servent à la production
de nourriture pour la consommation humaine en Europe. Le Tilapia se vend en France à Rungis
depuis plusieurs années. Pour importer des alevins, il faut seulement un document TRACES
que la société nous fournit. Le système TRACES est un outil de gestion des mouvements
d’animaux et de produits d’origine animale tant en provenance de l’extérieur de l’Union
européenne que sur son territoire.
http://europa.eu/legislation_summaries/food_safety/veterinary_checks_and_food_hygiene/f840
09_fr.htm
La commande minimale (négociable) est d’une boîte de 10 000 alevins, au stade de
développement de « swim-up fry » (négociable). Le prix d’une boîte est de 630 euros. Il est
éventuellement possible de livrer ces alevins par la voie aérienne.