Cours Micro S1
Cours Micro S1
Cours Micro S1
Introduction :
I. Qu’est-ce que l’économie ?
Economie = science qui s’intéresse à la création et à la répartition des richesses et / ou des ressources
rares. Grec « oikos » qui signifie « tenir la maison (au sens large) »
L’économie analyse des comportements de choix dans une situation de rareté. S’il n’y aurait pas
de rareté, on ne devrait pas faire de choix !
Origines de l’économie :
Pourquoi la science économique n’a‐t‐elle émergé qu’à cette période tardive de l’histoire ?
La hiérarchie (l’autorité)
La tradition
Le marché (le système de prix)
Avant le marché, l’allocation des activités était décidée soit par tradition soit de façon dictatoriale (le
prince, le monarque).
Il n’y avait ainsi pas vraiment de question intéressante à se poser sur la production et la répartition
des richesses.
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Logique que l’émergence de l’économie comme science coïncide avec l’apparition d’une véritable
économie de marché au début du XIXème.
Microéconomie : Etude des comportements individuels et des interactions entre les individus sur un
marché (décisions des entreprises, des ménages, mécanismes de marché).
Macroéconomie : Etude du comportement de l’économie dans son ensemble (les agrégats économiques
tels que chômage, inflation, PIB ou consommation d’un pays).
Qu’est-ce qui caractérise une science ? (Physique, biologie, économie, …) en économie , on ne sera
jamais capable d’être une science exacte, mais une science humaine et sociale !
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Les économistes utilisent énormément l’analyse graphique. Un graphique permet d’illustrer visuellement
une idée qu’il serait plus difficile d’exprimer sous forme littéraire ou mathématique.
« L’économie est la seule science où deux prix Nobel peuvent avoir des théories totalement opposées ».
Distinction de 2 économies :
Economie normative = étudie comment devrait être le monde (établit des normes).
1) L’économie est une science jeune et complexe : il reste encore beaucoup de choses à expliquer
de manière positive.
2) Importance des jugements de valeur (côté normatif). Deux chercheurs peuvent avoir la même
vision positive du monde mais diverger dans leur position normative.
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Chapitre 1 : Les bénéfices de l’échange.
Les échanges sont omniprésents dans nos vies interdépendance économique. Pourquoi ?
Echanges guidés par le principe de l’avantage comparatif, c.-à-d. qu’un individu a intérêt a acheté des
biens même s’il peut les produire lui-même moins chère.
Productivité (moyenne) du travail = quantité d’un bien produite par une unité de travail (lorsque l’unité
de mesure est l’heure de travail on parle de productivité horaire)
Avantage absolu = avantage pour un individu, une entreprise ou un pays provenant d’une meilleure
productivité dans la fabrication d’un bien.
Ex : Lorsque deux individus, entreprises, ou pays ont chacun un avantage absolu dans la production d’un
bien, ils ont toujours intérêt à échanger Cf. Robinson et Vendredi.
Autarcie = Situation sans aucun échange. Chaque individu vit uniquement de ce qu’il produit ; individu est
complètement replié sur lui-même
Hypothèse sur les préférences individuelles = Chaque individu désire consommer autant d’unités de blé
que de poisson (biens complémentaires).
Sans échange il est impossible pour Robinson de faire mieux que 6,66 et il est impossible pour Vendredi
pour faire mieux que 4 !!
L’échange reste là encore profitable et l’individu a intérêt à se spécialiser dans les productions de biens
pour lesquels ils ont un avantage comparatif même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.
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Il faut se spécialiser là où on est le meilleur, le plus productif et échanger le reste lui permettant de gagner
de temps pour se spécialiser là où on produit plus.
Coût d’opportunité d’un bien ou d’une action = ce à quoi il faut renoncer pour s’offrir le bien ou réaliser
l’action en quantité (coût du rendement ou sacrifice).
Cette notion est fortement liée au fait que les ressources (notamment le temps) sont limitées (et donc
chaque choix implique également un renoncement).
Ex : Aller à l’université nous fais perdre le salaire qu’on aurait pu gagner en travaillant durent le tps qu’on
passe à la fac.
Blés Poisson
Robinson ½ 2
Vendredi 1 1
Vendredi va donc se spécialiser dans la production de poisson car coût d’opportunité plus faible.
Robinson : ne pas perdre du temps pour faire du poisson, mais faire beaucoup de blé ! plus
productif se spécialiser
Impossible que le cout d’opportunité soit faible dans tous les domaines !
Avantage comparatif = Avantage pour un individu, une entreprise ou un pays, provenant d'un coût
d'opportunité inférieur à un autre individu, entreprise ou pays, pour la production d'un bien.
Ex : Chaque individu, entreprise ou pays a intérêt à se spécialiser dans la production du (ou des) bien(s)
pour lequel il a un avantage comparatif et à échanger avec les autres.
/!\ Il est impossible qu’un même individu ait un avantage comparatif sur tous les biens, car le coût
d’opportunité d’un bien est l’inverse du coût d’opportunité de l’autre bien ; seul cas particulier: lorsque le
coût d’opportunité est le même pour chaque agent.
L’échange : permet d’accroître l’ensemble des possibilités de production (donc de consommation) même
lorsqu’un individu détient tous les avantages absolus et permet la spécialisation.
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Cette spécialisation permet d’augmenter la production totale de blé et de poisson, et grâce à l’échange les
2 agents se partagent les bénéfices de cette augmentation de production. L’échange augmente donc
l’espace de production d’un individu.
Individu consacre tout son temps à la production d’un seul bien spé totale.
Individu ne consacre pas tout son temps à produire un bien mais produit quand même plus qu’en autarcie
spé partielle.
Comme pour les individus, les pays ont intérêt à commercer avec d’autres pays qui pourtant ont une
productivité inférieure dans tous les biens avantages du libre-échange dans le commerce
international.
Les pays développés qui sont plus productifs dans la production de la plupart des biens (ont une
technologie plus avancée) ont quand même intérêt à acheter des biens aux pays les moins
avancés.
Cela leur permet de se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils sont le plus
productifs.
Au final, selon la théorie des avantages comparatifs, l’ensemble des pays doivent bénéficier de
l’échange (être en meilleure situation qu’en autarcie).
Elle considère que productivités individuelles sont exogène (fixes) : (les pays sont dotés d’une
certaine productivité qui n’évolue pas).
Or, souvent les productivités sont endogènes : elles se construisent dans le temps, ce qui
peut justifier une certaine forme de protectionnisme temporaire C’est la théorie des «
industries naissantes ». Elle ne dit rien sur les ajustements microéconomiques au sein des
pays.
Ex : Un pays peut très bien bénéficier de se spécialiser dans un secteur mais, au sein de ce
pays, certains secteurs et individus peuvent y perdre. D’où l’importance des politiques
d’accompagnement de la mondialisation.
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Chapitre 2 : les forces du marché : Offre, demande et élasticité.
« Le marché organise les activités économiques »
Quel est le principe qui dicte la production et la répartition des richesses ? L’échange
marchand.
Comment toutes les activités individuelles se coordonnent elles dans une économie de marché ?
On va analyser le rôle de l’offre et la demande.
I- Marché et concurrence
Définition = marché parfaitement concurrentiel (ou marché de concurrence pure t parfaite) est un marché
qui satisfait les conditions suivantes :
Homogénéité du produit : tous les biens échangés sont identiques
Atomicité des agents : les acheteurs et les vendeurs sont infiniment nombreux, donc leur
influence individuelle est négligeable
Transparence : absence d’incertitude, et information parfaite (notamment celle relative aux prix
pratiqués)
Libre entrée et sortie des agents garantie fluidité des entrées et des sorties
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Remarque : s’ajoutent d’autres hypothèses sur la nature des biens (biens privés), sur l’absence
d’externalités, …
Si CPP, enfer pour entreprises profits et prix sont les plus bas
Sur ce marché les agents sont « pricetakers » (« preneurs de prix ») n’ont aucune influence sur
le marché
Concurrence parfaite ou concurrence totale ? Plutôt concurrence totale car concurrence pas
forcément souhaitable
Pourquoi hypothèses restrictives ? Modéliser c’est simplifier pour modéliser on commence par
étudier les mécanismes de marché dans le cas le plus simple.
II- La demande.
Demande de marché = Quantité d’un bien (ou d’un service) que les l’ensemble des acheteurs sont prêt à
acheter et capables d’acheter.
La demande de marché pour un bien ou un service est la somme des demandes individuelles (quantité
demandée par un consommateur donné).
Déterminants de la demande :
Le prix du bien : quantité demandé est toujours une fonction décroissante du prix du bien.
La loi de la demande = Lorsque le prix d’un bien augmente, sa demande diminue (TCEPA).
Seul exception : les biens de GIFFEN catégorie extrême de biens inférieurs (biens de 1er
nécessités) effet revenu (+) surpasse effet de substitution (-).
Ex : pomme de terre prix augmente mais consommateurs achètent + car bien de 1 er
nécessité
Revenu des consommateurs : quantité demandée augmente quand revenu augmente
(TCEPA). Mais il existe aussi des catégories de biens pour lesquels la demande décroît avec le
revenu.
D’où les définitions suivantes :
Bien normal : bien dont la quantité demandée augmente quand le revenu de l’acheteur augmente.
Bien inférieur : bien dont la quantité demandée diminue quand le revenu de l’acheteur augmente.
Préférence des consommateurs :
Les goûts de chacun sont différents
Anticipations des consommateurs :
Peut affecter la demande
Existence de biens comparables :
Biens substituables : deux biens sont substituables si l’augmentation du prix de l’un conduit à une
augmentation de la demande de l’autre.
Ex : Le riz et les pâtes sont des biens substituables pour de nombreux individus
Biens complémentaires : deux biens sont complémentaires si l’augmentation du prix de l’un
conduit à une diminution de la demande de l’autre.
Ex : Les pâtes et la sauce tomate sont des biens complémentaires pour de nombreux
individus.
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Courbe de demande du marché (ou agrégée) :
/!\ Attention aux conventions graphiques propres à l’économie : les axes sont inversés. La quantité
demandée (image de la fonction) est sur l’axe horizontal, la variable prix sur l’axe vertical.
Prix maximum qu'un demandeur est prêt à payer pour la quantité qu’il désire acheter à la «
Disponibilité à payer »
Courbe de demande = taille de marché pour une entreprise. L’analyse de marché revient à cherche la
courbe de demande. La courbe de demande indique la relation entre la demande d’un bien et son prix,
TCEPA.
Cette courbe indique, par exemple, que lorsque le prix des CD est de 20 euros, la demande est de
15 millions d’unités
Supposons maintenant que les sites de téléchargement légal de musique sur Internet se
généralisent et proposent des prix très compétitifs
Cela va affecter négativement la demande de CD (la musique téléchargée se substitue aux CD)
Ainsi pour un prix de 20 euros, la demande totale serait inférieure à 15 millions de CD
Conclusion : la courbe de demande se déplace vers la gauche (vers l’origine)
L’élasticité-prix de la demande :
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La loi de la demande apporte une réponse uniquement qualitative (concernant le sens du changement,
pas son ampleur).
Il est cependant important d’apporter aussi une réponse quantitative, c.-à-d. de mesurer la sensibilité de
la demande à un changement de prix. D’où la notion d’élasticité.
Elasticité = Mesure la variation (en %) d’une quantité y en réaction à une variation (en %) de l’un de ses
déterminants x :
∑ y* x = ∂f(x) / ∂x * x / f(x).
Avec ∂ = dérivée.
Le concept d’élasticité est un concept général qui s’applique à toutes les fonctions continues et
dérivables, en particulier, il s’applique donc à la fonction de demande
L’élasticité-prix de la demande exprime la variation relative de la quantité demandée (en %) suite à une
variation relative du prix (en %). L’élasticité‐prix de la demande exprime la sensibilité de la demande
par rapport au prix.
Elasticité-prix de la demande :
∆ Q/Q / ∆ P/P
Exemple : soit une demande caractérisée par la fonction suivante : D (p)=100‐5p. Si p=10, la quantité
demandée est égale à 50. Si p=12 (augmentation de 20%), la quantité demandée passe à 40 (baisse de
20%). On dira ainsi qu’au point p=10 l’élasticité‐prix de la demande est égale à 1 (une augmentation d’1%
du prix entraîne une baisse d’1% de la demande).
Remarque sur la notation : L’élasticité‐prix de la demande est généralement négative du fait de la loi de la
demande. Par commodité nous utiliserons sa valeur absolue.
Définitions :
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Demande élastique = la demande est dite élastique lorsque son élasticité‐prix est supérieure à 1, en
valeur absolue.
Demande inélastique (ou rigide) = la demande est dite inélastique (ou rigide) lorsque son élasticité‐prix
est inférieure à 1, en valeur absolue. Demande évolue moins vite que le prix
Demande à élasticité unitaire = la demande est dite à élasticité unitaire lorsque son élasticité‐prix vaut 1,
en valeur absolue.
Le fait que la demande soit rigide ou élastique au prix dépend de plusieurs paramètres :
o Biens de première nécessité versus bien de luxe : Les premiers ont souvent une demande
rigide tandis que les seconds ont une demande plus élastique (TCEPA).
o Présence de substituts : Les biens pour lesquels il existe des substituts proches ont une
demande plus élastique que ceux n’ayant aucun substitut.
o Horizon temporel : L’élasticité‐prix de la demande est d’autant plus forte qu’on la mesure sur
un horizon de temps important (temps d’adaptation).
III- L’offre.
Offre de marché = Quantité d’un bien (ou d’un service) que les vendeurs sont prêts à vendre et capables
de vendre c’est la somme des offres individuelles (quantité offerte par une entreprise donnée).
Déterminants de l’offre :
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L’offre de marché est influencée par les mêmes facteurs que les offres individuelles, soient :
o Le prix. La « loi de l’offre » énonce que lorsque le prix d’un produit s’accroît, la quantité
offerte augmente également.
o Le prix des facteurs de production.
o La technologie (progrès technique).
o Les anticipations (prix, innovations, etc.).
En plus de ces facteurs individuels, l’offre de marché dépend également :
o Nombre de vendeurs du bien en question.
Courbe d’offre de marché (ou agrégée) = représentation graphique du B entre prix et quantité offerte.
Elle indique l’évolution de la quantité offerte quand le prix du bien varie, tous les autres facteurs étant
supposés constants (TCEPA).
Elasticité-prix de l’offre = exprime la sensibilité de l’offre par rapport à la variation du prix et la variation
de la quantité offerte d’un bien (%) suite à une variation de son prix (%).
Autrement dit, elle exprime la sensibilité de l’offre par rapport à des variations de prix. Du fait de la loi de
l’offre ‘élasticité prix de l’offre est toujours positive.
Définitions :
Offre élastique : Offre qui a son élasticité‐prix > 1 (elle augmente proportionnellement plus que le prix).
Offre inélastique ou rigide : Offre qui a son élasticité‐prix < 1 (elle augmente proportionnellement moins
que le prix).
Offre à élasticité unitaire : Offre qui a son élasticité-prix = 1 (l’offre augmente proportionnellement
comme le prix).
C’est la confrontation de l’offre et la demande d’un bien sur le marché qui détermine son prix, ainsi que la
quantité effectivement produite et achetée.
Définitions :
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Equilibre de marché = situation où l’offre et la demande de marché se compensent parfaitement. (En
physique, l’équilibre signifie que plusieurs forces annulent leurs effets respectifs)
Prix d’équilibre = prix qui assure l’égalité entre les quantités offerte et demandée d’un bien. C’est le prix
qui rend compatibles les plans de tous les agents présents sur le marché.
Quantité d’équilibre = quantité de bien offerte et demandée au prix d’équilibre du marché. Assure
l’égalité de l’offre et de la demande.
La loi de l’offre et de la demande = sur un marché, le prix d’un bien s’ajuste de façon à assurer l’équilibre
entre l’offre et la demande de ce bien.
Cette « loi » revient à faire l’hypothèse que le marché converge toujours vers son équilibre.
Les acteurs simultanées, individuelles et autonomes des acheteurs et des vendeurs conduisent le marché
à l’équilibre.
Une fois celui-ci atteint, les forces de la demande et de l’offre s’annulent, le prix ne subit plus de pression,
i.e. On reste en ce point.
2 cas possibles :
Offre excédentaire : Tant que le prix > prix d’équilibre excès d’offre. Les vendeurs doivent
baisser le prix pour écouler leur surplus de production, et ce jusqu’à le ramener au prix
d’équilibre
Demande excédentaire : Si le prix < prix d’équilibre excès de demande (pénurie). Les vendeurs
peuvent alors augmenter leur prix sans perdre de clients. Et ce jusqu’à atteindre l’équilibre de
marché.
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V- Statistique comparative = changement d’équilibre.
Que devient l’équilibre du marché lorsque des chocs exogènes modifient la demande ou l’offre ?
(Variation de l’offre et de la demande).
Prix Quantité
Demande Choc +
Choc -
Offre Choc +
Choc -
Cas d’un choc - de demande : Suite à une réduction de la demande, le prix d’équilibre ainsi que la
quantité d’équilibre vont diminuer. Le processus de convergence vers le nouvel équilibre t1 fait en deux
étapes : Tout d’abord, la diminution de la demande crée une situation d’excédent. A l’ancien prix
d’équilibre l’offre excède la demande. Cette situation entraîne ensuite des pressions sur les prix (à la
baisse) jusqu’à atteindre le nouvel équilibre.
Cas d’un choc + d’offre : Suite à un choc qui entraine une augmentation de l’offre, le prix d’équilibre
diminue tandis que la quantité d’équilibre augmente. Le processus de convergence vers le nouvel
équilibre t1 se fait en deux étapes : tout d’abord, l’augmentation d’offre crée une situation d’excèdent. A
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l’ancien prix d’équilibre l’offre excède la demande. Cette situation entraine ensuite des pressions sur les
prix (à la baisse) jusqu'à atteindre le nouvel équilibre.
L’importance de la variation du prix et des quantités d’équilibre suite à un choc d’offre et/ou de demande
dépend de l’élasticité des fonctions d’offre et de demande :
Plus l’offre et/ou la demande sont rigides et moins l’ajustement suite à un choc se fait par les
quantités, i.e. ce sont les prix qui varient fortement.
Inversement, plus l’offre et/ou la demande sont élastiques et plus l’ajustement se fait par les
quantités.
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Conclusion : le marché et l’allocation des ressources.
On comprend un peu mieux maintenant comment fonctionne une économie de marché idéale :
les prix guident les décisions décentralisées des acteurs économiques.
Chaque individu observe les prix de marché et en déduit les quantités à acheter et/ou à offrir.
Au final, la loi de l’offre et de la demande détermine le niveau de prix de chaque bien. Ex : en cas
d’excès d’offre d’un bien, les producteurs n’arrivent pas à écouler leur production et le prix va
décroître.
Le système des prix représente un mécanisme puissant qui coordonne les activités économiques
et permet d’éviter le chaos.
« Les prix disent tout ce que nous savons et même ce que nous ne savons pas » (Hayek).
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Chapitre 3 : L’efficacité de marché
Résultat du chapitre 2: « le marché coordonne les activités économiques » ( équilibre de marché)
Mais cet équilibre est-il une bonne chose ? Est-il efficient ? Optimal ?
On aborde ici l’économie normative : qui cherche à savoir ce qui devrait être, ce qui est optimal.
Idée phare du chapitre : sous conditions « idéales », le marché est efficient : l’équilibre de marché
coïncide alors avec un optimum social (il maximise le surplus social).
Pour faire de l’économie normative (dire ce qui devait être, ce qui est optimal) il faut disposer d’un
critère normatif. On adopte ici un critère utilitariste :
On suppose que l’on peut mesurer le bien-être (l’utilité, la satisfaction) de chaque individu.
On définit alors le bien‐être total de la société (le surplus social) comme la somme du bien‐être de tous
les individus de l’économie.
On suppose ensuite que la situation optimale est celle qui maximise le surplus social.
Critère de maximisation du surplus social ou d’efficience (= est efficient une situation dans laquelle il
n’y a pas de gaspillage).
Allocation efficiente des ressources = Une allocation est dite efficiente lorsqu’elle maximise la somme du
bien‐être des agents de l’économie (le surplus social).
Remarque : Une allocation efficiente implique que tous les gains potentiels de l’échange ont été réalisés.
Dans le cas contraire (allocation inefficiente) il y a « gaspillage ».
Ex allocation inefficiente :
Si l’acheteur qui accorde la plus grande valeur à un bien ne parvient pas à se le procurer
Si le vendeur avec le coût le plus faible ne parvient pas à écouler sa marchandise.
Les vendeurs (ou producteurs) qui génèrent un surplus des producteurs (SP).
Les consommateurs qui génèrent un surplus des consommateurs (SC).
Le surplus social est ensuite égal à la somme du surplus de ces deux catégories :
SS = SP + SC
La situation qui sera considérée comme optimale est celle qui maximise le SS.
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Remarque : Cette conception dite « utilitariste » du bien‐être (due à Bentham), suppose que l’on peut
mesurer et additionner le bien‐être (ou la satisfaction) d’individus différents (utilité est cardinale).
De plus, cette conception de l’optimum est basée uniquement sur l’efficience (est optimal ce qui
maximise la somme des richesses produites). Elle ne prend pas en compte les questions de justice et
d’équité.
D’autres critères normatifs (plus sophistiqués) existent et seront abordés plus loin dans le cursus
économie-gestion.
Pour calculer le bien‐être, la satisfaction des consommateurs suite à un échange, il faut disposer d’une
mesure de la valeur qu’ils accordent aux différents biens !
Prix de réserve = prix maximum qu’un individu est prêt à payer pour un bien (ou un service).
Consentement de l’individu la valeur que l’individu estime pour ce bien/service
En quelque sorte ce prix mesure la disposition à payer de ce consommateur pour le bien et donc la valeur
qu’il lui accorde (et par suite sa satisfaction ou son utilité s’il le consomme).
Surplus du consommateur = différence entre la somme qu’un acheteur i est prêt à consacrer à un achat
(son prix de réserve Pri ) et la somme qu’il paie effectivement pour cet achat Di
SCi = Pri ‐ Di
Surplus des consommateurs = somme des surplus individuels de tous les consommateurs présents sur le
marché.
Biens discrets = bien qu’un individu n’achète qu’une seule fois au cours d’une période (voiture, maison).
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Surplus des consommateurs et courbe de demande :
Graphiquement, le surplus des consommateurs est représenté par la surface située entre la courbe de
demande et la droite horizontale correspondant au prix du marché.
Ex : La courbe de demande a une forme en escalier. Le SC est alors la surface située entre la courbe de
demande et la droite horizontale matérialisant le niveau du prix.
Proposition : Le SC est décroissant avec le niveau de prix : lorsque le prix augmente, le SC diminue et
inversement, lorsque le prix diminue le SC augmente.
Ex diapo : Cas d’une baisse du prix de marché La hausse du surplus suite à la baisse du prix de marché
de P0 à P1 provient:
‐ D’une part, de nouveaux consommateurs qui ne pouvaient pas acheter à l’ancien prix
‐ D’autre part, des anciens consommateurs qui continuent à consommer et qui bénéficient du bien
à un prix moins cher.
Surplus du producteur = différence entre recette (le montant) perçu par un producteur j lors de la vente
d’un bien (recette Rj) et les coûts (variables) correspondant au bien vendu (Cj).
SPj = Rj ‐ Cj
Surplus des producteurs = somme des surplus individuels pour tous les producteurs présents sur le
marché d’un bien (ou service).
Remarque : Comme il ne tient pas compte des coûts fixes, le SP est différent (toujours >) du profit (même
si les deux notions sont très similaires).
Notion de coût (rappel) :
Par « coût » il faut entendre « coût d’opportunité » (coût de production et coût implicite).
Même si le vendeur n’est pas producteur et ne supporte pas véritablement un coût de
production, il y a un coût d’opportunité à la vente : c’est le renoncement au gain qui pourrait
être obtenu si l’objet en question était utilisé à d’autres fins.
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Surplus des producteurs et courbe d’offre :
Graphiquement, le surplus des producteurs est représenté par la surface située entre la courbe d’offre du
marché et la droite horizontale correspondant au prix du marché.
Prix du marché
Proposition : Le SP est croissant avec le niveau des prix. Lorsque le prix augmente, le SP s’accroît et
inversement, lorsque le prix diminue le SP diminue également. Si les prix augmentent le surplus du
producteur augmente également et inversement.
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IV- L’efficacité de marché.
Surplus social = gain total réalisé par l’ensemble des membres de l’économie suite à une transaction.
C’est la somme du surplus des consommateurs et des producteurs : SS = SC + SP.
Graphiquement, pour une quantité échangée donnée, le surplus social est la surface située entre les
courbes d’offre et de demande :
SS
1) Les marchés libres dirigent les biens offerts vers les acheteurs qui leur accordent la
valeur la plus élevée.
2) Les marchés libres dirigent la demande vers les producteurs qui produisent de la
manière la plus efficace (à moindre coût).
3) Les marchés libres produisent la quantité de bien qui maximise le surplus social.
L’équilibre de marché coïncide avec l’optimum social (il maximise le surplus social).
Voir graphique SS à l’équilibre ci-dessus.
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Consommateur marginal = pour un prix donné c’est le consommateur qui n’achète pas le bien, mais qui
l’achèterait si le prix baissait très légèrement (marginalement) consommateur frontière (situé entre
ceux qui achètent et ceux qui n’achètent pas).
Vendeur marginal = pour un prix donné c’est le vendeur qui ne vend pas le bien, mais qui le vendrait si le
prix augmentait très légèrement.
L’allocation réalisée à l’équilibre du marché est la seule efficiente : elle maximise le surplus social.
C’est pourquoi les économistes considèrent souvent que le marché est la meilleure manière possible
d’allouer les ressources rares : « Alors même que les acheteurs et les vendeurs ne sont préoccupés que par
leur propre intérêt, une main invisible les pousse vers un équilibre qui maximise le bien‐être de tous » A.
Smith (1776)
C’est à l’équilibre de marché que le SS est le + fort l’équilibre de marché maximise le SS.
L’équilibre de monopole ne maximise pas le SS.
Remarque : Ce résultat remarquable, un des plus intéressants de l’économie, se doit toutefois être
tempéré. Il ne valide que sous les hypothèses restrictives sous lesquelles il a été obtenu. C’est-à-dire que
les marchés doivent être concurrence (cf. notamment celles vues au chapitre 2)
Exemples de défaillance :
En économie on utilise un critère + large que maximisation du SS. Or cette conception utilitariste du bien
être, dû à Bentham au XVII ème siècle, suppose que l’on puisse mesurer et additionner le bien être des
individus !
Pareto efficience = allocation est efficiente au sens de Pareto (ou Pareto optimale) s’il est impossible
d’améliorer la situation d’un individu sans dégrader celle d’un autre.
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Critère de Pareto est une généralisation du critère de maximisation du SS. L’allocation qui
maximise le surplus social est toujours un optimum de Pareto mais il existe des optimums de
Pareto qui ne maximisent pas le surplus social.
L’équité et la justice :
Le raisonnement dans ce chapitre ne sont basés que sur des considérations d’efficience. La question de
savoir si l’allocation efficiente est « équitable » ou « juste » est complètement négligée
Pour juger du bien‐être de la société, il peut alors être nécessaire d’introduire un critère d’équité :
Allocation équitable des ressources = allocation est dite équitable lorsqu’elle répartit de manière juste le
bien‐être entre les membres de l’économie.
Egalité ≠ équité. (Égalité étant plus facile à mesurer que l’équité, elle est souvent utilisée comme critère
de justice)
Critère du Maximin d’Amartya SEN (tient compte de l’égalité entre individus) : la « meilleure » allocation
(l’optimum) est celle qui maximise le SS de l’individu qui est le moins bien doté (maximisation du
minimum) mélange l’égalité et l’efficience les + défavorisés ont ma meilleure situation possible.
Equilibre de marché aboutit à optimum de Pareto. Il existe d’autres critères qui ne s’intéressent pas
forcément à l’efficience et ont d’autres résultats.
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Chapitre 4 : L’intervention publique dans une économie de marché :
contrôle des prix et taxation
Introduction :
Résultat du chapitre 3 : les forces du marché (concurrentiel) aboutissent à un optimum (situation
efficiente).
– Absence d’équité : lorsque le marché produit des résultats socialement inacceptables. L’état peut
être amené à opérer une redistribution des ressources.
– Lisser les fluctuations macroéconomiques : contrôler des cycles économiques, inflation, etc.
– Absence d’efficacité : dans certaines circonstances (externalités, pouvoir de marché) le marché
est défaillant et conduit à une allocation non optimale.
Les conséquences d’une intervention publique peuvent être illustrées à l’aide de l’analyse de l’offre et de
la demande.
On va examiner 2 types d’interventions dans ce chapitre : contrôle des prix et taxation.
Dans une situation parfaitement concurrentielle (aucune défaillance de marché), l’intervention publique a
un coût : elle réduit le surplus social. On parle de charge morte (ou de perte sèche).
Les conséquences de l’intervention publique dépendent de l’élasticité prix de l’offre et de la demande.
La perte sèche (ou charge morte) = correspond à une réduction du SS par rapport à la solution optimale
(optimum de marché de concurrence pure et parfaite, le « first best »). En particulier, on parle de perte
sèche de monopole, de la taxe ou encore du contrôle des prix.
Dans ce chapitre nous montrons que l’intervention publique dans une économie de marché idéale à un
coût ! (Elle réduit le surplus social).
Mais, cela ne signifie pas que les gouvernements ne doivent pas intervenir dans une économie de
marché !!
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Ils peuvent le faire lorsque Le marché n’est pas parfait
S’ils veulent satisfaire d’autres objectifs que l’efficience (plus d’égalité ou
de justice sociale)
Mais dans tous les cas, l’intérêt de ce chapitre est de mettre en avant un coût caché important de
l’intervention publique (la perte de surplus).
– maintenir des prix bas (prix max) pour aider les consommateurs.
– préserver des prix élevés (prix min) pour soutenir les producteurs
Prix plafond = Prix au dessus duquel il n’est pas possible de monter (prix maximum).
Le prix plafond est dit effectif (si le prix plafond est très élevé et donc au-dessus du point d’équilibre, il n’y
a pas de prix plafond effectif il n’empêche pas d’atteindre le prix d’équilibre il ne sert donc à rien) s’il
est situé sous le prix d’équilibre du marché, ne peut donc plus être en équilibre.
Ex : dans l’immobilier
Prix plancher = Prix en dessous duquel il n’est pas possible de descendre (prix minimum).
Le prix plancher est dit effectif (si on fixe un prix plancher trop bas, il n’est donc pas effectif, il faut donc
que le prix plancher soit effectif élevé) s’il est situé au-dessus du prix d’équilibre du marché.
Ex : contrôle des loyers (prix plafond), contrôle des prix des matières premières dans le cadre de la PAC
(prix plancher)
Conséquence de ces mesures interfère avec les mécanismes régulateurs du marché et perturbe
l’équilibre de marché.
Proposition :
25
1) Prix planchers effectifs
Au niveau du prix plancher, la quantité demandée est largement inférieure à la quantité offerte, ce qui
génère des excédents de production. Pour gérer le problème des excédents le gouvernement peut : (1)
les racheter ; (2) instaurer des quotas ; (3) accroitre la demande
Ex : le cas de la PAC
De même, La fixation de prix plancher risque de décourager certaines entreprises à investir en R&D pour
diminuer leur coût.
La mise en place du prix plancher réduit la quantité échangée. Certains échangés mutuellement
avantageux (ceux entre la quantité demandée au prix plancher et la quantité d’équilibre) ne sont plus
réalises.
Cela se traduit ainsi par une réduction du surplus social. On parle de perte sèche (ou charge morte) du
contrôle des prix.
26
2) Prix plafonds effectifs
Au niveau du prix plafond, la quantité demandée est largement supérieure à la quantité offerte, ce qui
génère une situation de pénurie.
Les pénuries peuvent inciter à l’émergence de marché noir. Pour les gérer, les gouvernements peuvent
mettre en place un système de ticket de rationnement.
27
La mise en place du prix plafond réduit la quantité échangée. Certains échanges mutuellement
avantageux (ceux entre la quantité offerte au prix plafond et la quantité d’équilibre) ne sont plus réalisés.
Cela se traduit ainsi par une réduction du surplus social. On parle de perte sèche (ou charge morte) du
contrôle des prix.
II- La taxation
On distingue les impôts ou taxes forfaitaires et les impôts ou taxes sur la consommation les seconds
ne sont dus que si l’agent participe à un échange marchand. Ils se décomposent eux-mêmes en taxe sur la
valeur et taxe unitaire.
Taxe forfaitaire = taxe fixe prélevée par l’Etat qui ne dépend pas du comportement d’achat ou de
vente des agents.
Ex : haut ou bas revenu les impôts sont fixes et les mêmes pour tout le monde.
Taxe sur la valeur = montant total sur la transaction prélevée par l’Etat qui est calculé par rapport
au prix du bien. Assiette fiscale = prix.
Ex : TVA.
Taxe unitaire = l’Etat prélève un certain montant pour chaque unité de bien échangée sur le
marché et qui ne dépend pas des prix mais du nombre de transactions réalisées. Assiette fiscale =
quantité.
Ex : Taxe Intérieur sur les Produits Pétrolier (= TIPP).
1) L’incidence fiscale.
Quand l’Etat lève une taxe sur un produit, qui la paie réellement ? Les acheteurs ou les vendeurs ? Sur
qui repose le poids de la taxe ?
Incidence fiscale = Étude sur la question de qui, des consommateurs ou des vendeurs, supporte l’impôt ?
28
Quels sont les déterminants de l’incidence fiscale ? En particulier, est-ce que les gouvernements
peuvent décider sur qui, des acheteurs ou des vendeurs, va reposer un impôt ?
Proposition :
L’Etat ne peut pas décider de l’incidence fiscale c.-à-d. ne peut pas décider sur qui (des acheteurs
ou des vendeurs) va reposer l’essentiel de la charge fiscale.
Quand on introduit la taxe consommation paient plus chère et fait baisser la demande, et
entreprise reçoivent moins et le coût de production augmente, tout ne va pas dans la poche des
consommateurs, mais aussi vers les entreprises.
La quantité d’équilibre hors taxe > quantité d’équilibre avec taxe.
29
Conclusion : peu importe qui, des vendeurs ou des acheteurs, reverse la taxe. L’effet de la taxe sur la
situation d’équilibre est le même.
Ce sont les forces du marché qui « décident » de l’incidence fiscale. En particulier, la différence entre
l’élasticité relative de l’offre et de la demande détermine la répartition de la charge fiscale.
La charge fiscale est supportée par le côté du marché qui présente la plus faible élasticité-prix.
«Trop d’impôts, tue l’impôt» trop d’impôt plus de marché plus de marché plus d’impôt.
L’incidence fiscale ne dépend pas du volontarisme politique ça n’est pas le gouvernement qui décide
qui va payer la taxe.
30
La charge fiscale (poids de la taxe) va finalement être supportée par le coté du marché qui a l’élasticité-
prix la plus faible (la plus rigide). Elasticité reflète la sensibilité (plus ou moins forte) de l’offre et la
demande par rapport à une variation du prix.
Graph demande rigide/ offre élastique. On suppose ici que vendeurs paient la taxe. Courbe d’O se déplace.
Nouvel équilibre apparait équilibre avec taxe. Mais prix va beaucoup + augmenter pour les acheteurs
donc c’est eux qui vont finalement payer la taxe. D rigide = acheteur prêt à accepter la variation des prix.
Graph demande élastique/offre rigide. Inversement, ce sont plutôt les vendeurs qui vont finalement
supporter le poids de la taxe. Offre rigide = vendeurs prêts à accepter et supporter la variation des prix.
2) La charge morte
Dans le cas d’une taxe : SS = SC (qui va baisser avec taxe) + SP (qui va baisser aussi) + recette fiscales (qui
augmente, en général).
Recettes fiscales (dans le cas d’une taxe unitaire) = ce sont les recettes perçues par le gouvernement du
fait de la mise en place d’une taxe. Elles correspondent à la taille de la taxe (T) multipliée par la quantité
échangée sur le marché (Q), soit :
Si on veut maximiser RF il faut taxer les produits sur marché dont offre et demande sont rigides plus la
demande et/ou l’offre est élastiques, plus les RF sont faibles (TCEPA) car quantités échangées sont plus
faibles dans le cas d’une demande rigide.
31
Lors d’introduction taxe sur marché on génère de l’inefficience baisse du SS perte sèche.
SS = SC + SP + RF
L’introduction d’une taxe génère des RF, ce qui accroît le SS, mais elle réduit toujours le SC et le SP (car
elle réduit les quantités échangées, le prix perçu par les vendeurs et augmente celui payé par les
acheteurs). En présence d’externalités les marchés ne fonctionnent pas bien.
La perte sèche de la taxe : la réduction du SC et du SP induite par la taxe est toujours supérieure à la RF
il en résulte une perte sèche de bien-être pour la société = la charge morte de la taxe.
Remarque : cette proposition n’est plus forcément vrai dans le cas ou la taxe vise à corriger une
défaillance de marché, une externalité par exemple (chapitre 5)
Ainsi la variation de bien être total est négative : les pertes supportées par les acheteurs et les vendeurs
sont supérieures aux recettes de l’Etat. La baisse de surplus, matérialisée par la surface SC1 + SP1,
représente la charge morte de la taxe.
32
3) Déterminants de la charge morte de la taxe.
Proposition : Plus l’élasticité de l’offre et/ou de la demande sont élevées, plus la charge morte générée
par la taxe sera importante (TCEPA).
(Intuition : La taxe réduit le prix perçu par les vendeurs et augmente celui payé par les acheteurs, d’où
une baisse de la taille du marché par rapport à l’optimum (sans taxe). Comme les élasticités mesurent la
réponse des agents à une variation de prix, elles déterminent l’importance de la réduction de la taille du
marché dû à la taxe. Plus les élasticités de l’offre et/ou de la demande sont élevées, plus les quantités
échangées diminuent).
33
La taille de la taxe et la courbe de demande sont identiques dans les 2 cas. Seule l’élasticité‐prix de l’offre
diffère. On observe que la charge morte est plus importante dans le cas 2, lorsque l’offre est plus
élastique.
La taille de la taxe et la courbe d'offre sont identiques dans les 2 cas. Seule l’élasticité́‐prix de la demande
diffère. On observe que la charge morte est plus importante lorsque la demande est plus élastique.
La charge morte croît plus vite que la taxe. Quant à la recette fiscale, elle commence par augmenter avec
la taxe. Mais à partir d’un certain seuil, elle se met à diminuer, du fait de la réduction de la taille du
marché. A la limite, une taxe énorme ne rapporte rien.
L’influence de la taille de la taxe sur la perte sèche et les recettes fiscales : Une représentation graphique
alternative :
34
La courbe de Laffer :
Courbe qui exprime relation entre montant de la taxe et montant des RF.
Ex : Baisse des impôts fait augmenter les RF.
Hausse des impôts fait baisser les RF car réduit la taille de marché.
« trop d‘impôts tue l’impôt » trop de taxes tue le marché.
Quand taxe augment quantité échangé diminue.
Petite niveau de taxation effet + taxe emporte sur effet moins des quantités. Mais trop de taxe
effet moins quantités l’emporte sur effet plus de la taxe.
Il existe un niveau maxi d’impôt qui tue le marché courbe de Laffer.
Problème de cette courbe : mauvaise interprétation des É-U et de la pluparts des pays
aujourd’hui car ils étaient encore dans la phase ascendante.
Résumé du chapitre :
L’introduction d’un prix plancher ou d’un prix plafond réduit les quantités échangées et le
surplus social. On parle de perte sèche (ou de charge morte) du contrôle des prix.
De même, imposer une taxe sur un produit réduit la quantité échangée et le surplus social :
c'est la perte sèche (ou charge morte) de la taxe.
A l'équilibre avec taxe, les acheteurs paient plus et les vendeurs obtiennent moins : les uns
et les autres partagent le fardeau fiscal.
Quel que soit le mode de collecte de la taxe (auprès des vendeurs ou des acheteurs) l'impact
sur l'équilibre et l'incidence fiscale sont identiques.
L’incidence fiscale dépend des élasticités‐prix de l’offre et de la demande. La charge fiscale
tend à être supportée surtout par le groupe d’agents présentant la plus faible élasticité‐prix.
La charge morte est d’autant plus grande que la demande et / ou l’offre sont élastiques
(TCEPA).
o La charge morte croît plus vite que la taxe (TCEPA).
o La recette fiscale commence par croître avec la taxe. Mais si cette dernière
augmente trop, la recette fiscale finit par baisser.
35
Chapitre 5 : les défaillances de marché : externalités, biens
publics et biens communs
« Externalités, biens publics et biens communs sont des causes d’inefficience du marché, que l’intervention
publique peut parfois corriger »
Le marché est efficient dans certaines conditions : absence d’externalités, bien privé, concurrence pure et
parfaite.
Dans ce cas, l’intervention de l’Etat sur les marchés libres se traduit par une perte d’efficience (perte
sèche, voir chapitre 4)
Biens publics
Biens communs
Externalités
Dans chaque cas nous montrons en quoi les marchés sont inefficients et comment l’Etat peut
éventuellement résorber cette inefficience.
I- Les externalités
Externalités nés au début du XXe siècle avec les travaux de Marshall et Pigou.
Externalité = (effet externe du marché) toute interaction entre agents économiques qui ne passe pas par
le marché et qui n’est donc pas régulé par les mécanismes des prix, ni par les mécanismes d’offre et de
demande.
En d’autres termes on est en présence d’externalités lorsque l’action d’un agent affecte d’autres agents
sans passer par le mécanisme des prix.
Ex : entreprise qui pollue une rivière : cela affecte aussi la population sans qu’elle le veuille. Ou encore
fumer une cigarette, écouter fort de la musique la nuit, construire un aéroport, produire des
connaissances, décorer la façade de sa maison, etc.
Quelques remarques :
1) Une transaction régulée par le marché est entièrement contrôlée par les agents concernés : ils
choisissent librement de procéder ou non à la transaction. Par contraste, une externalité est une
« transaction » hors du contrôle d'au moins un des acteurs concernés (émetteur ou récepteur).
2) Le terme anglais, spillovers (« effets de débordement ») illustre bien cette absence de contrôle :
l’action d’un individu « déborde » / affecte sur les autres.
3) Le concept d’externalité n’a de sens que dans l’économie. En effet, il ne peut se définir que par
rapport au marché. Sans la notion de transaction marchande, la notion d’externalité n’a pas de
sens.
36
Une définition alternative :
Sur un marché prix sert de mécanismes d’incitation. Sans les prix il n’y a pas d’incitations.
Ex : l’entreprise qui pollue n’a pas de prix (taxe) qui l’incite à moins polluer problème d’externalités.
Externalités à la production = Impact non régulé par un marché de l’action d’un producteur
(respectivement consommateur) sur d’autres agents (entreprise produit en polluant ce qui
affecte négativement d’autres acteurs.)
Externalités positives = Impact positif (respectivement négatif) non régulé par un marché de
l’action d’un consommateur ou d’un producteur sur d’autres agents.
Ex : activité de vaccination affecte individus mais en créant une barrière à la maladie. Mais pas
assez incitation à se faire vacciner dans l‘économie donc l’Etat intervient en rendant obligatoire
certains vaccins.
Rappel du chapitre 3 : les marchés allouent les ressources rares de manière efficiente, ils fixent les prix de
manière à maximiser le surplus social.
Quand externalités positives les entreprises ne produisent pas assez, et inversement quand externalité
négatives entreprises produisent trop.
37
Lorsqu’il y a des externalités, le marché n’est plus efficient.
Considérons le marché des voitures illustré sur le graphique ci‐dessous, en tenant compte des
effets externes (pollution) :
Rappel chapitre 3 : à l'équilibre de marché Qe, l’offre égale la demande, et le surplus social est maximisé.
Cette analyse ne considère que le coût privé de production des voitures ainsi que la valeur privée de la
consommation de voitures. Elle ne considère que le coût privé de production des voitures ainsi que la
valeur privée de la consommation des voitures. Cependant, l’usage de voitures a également un coût pour
la société : pollution atmosphérique, nuisances sonores, embouteillages, etc.
Cout social d’une action (CNS) = ensemble des couts engendrés par une action sur tous les acteurs de la
société :
Or, le coût social, dans le cas des voitures la pollution, doit être pris en compte pour déterminer la
quantité optimale de voitures pour la société.
Proposition :
En présence d’externalité négative, la quantité optimale du point de vue de la société (la quantité qui
maximise le surplus social), Qo, correspond à l’intersection entre la courbe de demande et la courbe de
coût marginal social.
Illustration :
38
Exemple 2 : Externalités positives à la production (Idem pour les externalités positives à la
consommation).
Ces entreprises font face à une certaine demande pour leurs innovations et subissent un coût de
recherche et développement (R&D).
En investissant en R&D, les entreprises génèrent donc des externalités positives. En effet, une fois
produite, la connaissance profite automatiquement à d’autres agents de l’économie qui vont
pouvoir, soit imiter l’innovateur, soit réutiliser la connaissance à d’autres fins.
La production d’innovations est ainsi source d’externalités positives. La valeur sociale est
supérieure à la valeur privée.
Valeur sociale d’une action = c’est l’ensemble des bénéfices engendrés par une action sur tous les acteurs
de la société :
Proposition :
En présence d’externalité positive, la quantité optimale de produit ou service innovant du point de vue de
la société (la quantité qui maximise le surplus social) correspond à l’intersection entre la courbe d'offre et
la courbe de valeur sociale marginale.
Illustration :
39
Il y a trop d’externalités négatives et pas assez d’externalités positives car pas d’incitations par les prix.
Conclusions :
En présence d’externalités le marché ne conduit pas à une situation socialement optimale (l’équilibre de
marché n’est pas un optimum de Pareto).
Le surplus social est maximum au point où la courbe de valeur sociale marginale coupe la courbe de
coût social marginal.
L’Etat peut intervenir afin de corriger la défaillance provoquée par les externalités.
Internaliser une externalité = créer des incitations ou des mécanismes pour que les agents
(consommateurs ou producteurs) prennent en compte tous les effets possibles de leurs actions.
Ex : Pour externalités négatives : Taxe pour limiter la pollution d’une entreprise. Prix pollution = t.
Ex : Pour externalités positives : mises-en place de licences et brevets qui vont obliger les entreprises à
payer pour la Recherche et Développement. Prix R&D = l et b.
Solution autoritaire : Imposer solution optimale. On ne laisse pas le choix aux acteurs d’externalités.
Remarque : Il existe un niveau optimal de pollution. L’objectif n’est pas de supprimer la pollution car il y a
des avantages à polluer car en polluant on produit des choses. Si on supprime entièrement la pollution, on
supprime aussi entièrement la production. Il faut donc trouver le bon équilibre entre pollution et
production. Problème : cela suppose que le gouvernement connaisse la solution optimale (Etat
omniscient), et ce n’est pas toujours le cas…
Corriger le marché (notamment par des taxes) afin de lui faire atteindre l’optimum social.
L’intervention publique n’est pas toujours nécessaire pour internaliser les effets externes. Parfois les
acteurs économiques parviennent à une solution par eux‐mêmes, en négociant « négociations
coasiennes » en référence aux travaux de Ronald Coase.
Remarque :
L’intervention publique n’est pas toujours nécessaire pour internaliser les effets externes. Parfois les
acteurs économiques parviennent à une solution par eux-mêmes, en négociant. On parle alors de
« Négociations coasiennes » en référence aux travaux de Ronald Coase.
Ex : Usine chimique et Volvo en Suède
40
Remarques :
1. Du point de vue de la société globale, l’optimum passe rarement par la suppression pure et
simple de l'action qui crée l'externalité négative. Il existe par exemple un niveau optimal de
pollution pour la société et ce niveau est rarement 0.
2. Pour l'Etat il ne s’agit donc pas d’interdire la consommation de tabac ou les activités de
production polluantes mais juste de les réduire à leur niveau socialement optimal
3. Or cela est très difficile. En effet, imposer une solution de manière autoritaire suppose que l'Etat
connaisse la meilleure solution (Etat omniscient). Ce qui est rarement le cas...
(Taxe pigouvienne du nom d'Arthur Pigou, le 1er économiste à avoir proposé cette solution).
Solution autoritaire pas trop flexible car on ne laisse pas le choix aux entreprises. Or, il est préférable de
leur laisser le choix et de mettre en place des instruments plus flexibles comme les taxes et subventions.
Taxe va augmenter le cout de production des entreprises donc produisent et polluent moins. La taxe
pigouvienne revient à définir un prix pour le droit de polluer. Plus la pollution est coûteuse pour la société
plus le prix devra être élevé.
Proposition :
Dans l’idéal le montant de la taxe (montant optimal d’une taxe) visant à internaliser une externalité
devrait être égal au cout marginal de l’externalité :
t = CmE.
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Seul un montant t=CmE permet de déplacer la courbe d’offre telle qu’elle soit alors confondue avec la
courbe de coût marginal social, et donc telle que l’équilibre de marché avec taxe coïncide avec l’optimum
social
La solution autoritaire n’est rien d’autre qu’un cas particulier de l’utilisation de taxe, de l’introduction d’un
prix.
Rappel chapitre 4 : L’introduction d’une taxe sur le marché génère une perte sèche. Mais on voulait ici
une économie parfaite, que l’équilibre coïncide avec l’optimum.
Or dans ce chapitre 5 la taxe permet l’optimum social car ici on a une externalité négative donc pas
d’optimum. Il faut donc introduire une taxe pour tenter de rapprocher au mieux l’équilibre de cet
optimum. L’intérêt de la taxe pigovienne par rapport à la solution autoritaire est qu’elle laisse les acteurs
économiques décider librement. Ceux qui accordent le plus de valeur à leur action pourront choisir
d’émettre plus d’externalités que ceux qui lui en accordent moins
Proposition :
Les taxes sont un instrument plus flexible que la solution autoritaire. Elles permettent d’arriver au même
résultat à un coût moindre pour la société.
Remarque :
Le cas des externalités positives est absolument symétrique à celui des externalités négatives. Pour inciter
les agents à accroître le niveau des activités émettant des externalités positives, l'Etat peut les obliger ou
les subventionner (c’est‐à‐dire verser une taxe négative).
Le montant optimal d’une subvention pour internaliser une externalité positive est tel que
S = BmE
Ex : l’Etat verse ainsi des subventions aux entreprises innovantes (productrices de nouvelles
connaissances)
Au lieu de taxer les agents sources d'externalités négatives, le gouvernement peut aussi attribuer
des droits de polluer négociables. Les entreprises pourront ensuite échanger ces droits entre elles
sur un marché.
L'Etat crée ainsi un marché des droits à polluer échangeables.
Les entreprises pour qui il est facile et peu cher de réduire leurs émissions de pollution vendront
leurs droits (OFFRE) à celles pour qui il revient très cher de réduire la pollution (DEMANDE).
Globalement, la quantité totale de pollution émise reste la même que dans le cas de la taxe
pigouvienne.
Taxes pigouviennes et droits de polluer et sont des solutions très proches. Dans le 1 er cas l'Etat
fixe le prix de la pollution, tandis que dans le second il fixe la quantité totale de pollution tolérée.
42
II- Biens publics et biens communs
1) Définitions
Il est possible de distinguer les différents types de biens selon 2 caractéristiques : rivalité et
appropriabilité.
Bien rival (ou exclusif) = c'est un bien dont la consommation par un individu réduit ou empêche la
consommation par d’autres individus. (Ex : une chaise, une tarte)
Bien non rival = c'est un bien dont la consommation par un individu n’empêche pas la consommation par
d’autres individus. Un bien non‐rival peut donc être consommé par plusieurs personnes à la fois. (Ex : la
dissuasion militaire, le savoir.)
Bien appropriable (ou confiscable) = c'est un bien dont le propriétaire peut empêcher la consommation
par un tiers. (Ex : une baguette, une voiture)
Bien non appropriable = c'est un bien dont il n’est pas possible d’empêcher la consommation par un
individu, même si ce dernier ne paie pas pour ce bien. Ex : la lumière du soleil, l’air
Remarque : la non appropriabilité d'un bien est une des causes fondamentales de l'existence
d'externalités.
Attention : ne pas confondre un bien public tel que défini ici, et un bien détenu par l’Etat (qui n’a pas
forcément une dimension de bien public). (Ex : une voiture de police.). Les autres types de biens peuvent
générer une inefficience des marchés, et entraîner l'intervention de l'Etat. Nous allons examiner deux
types des problèmes qui se posent dans le cas de deux de ces types de biens (bien public et bien commun)
: celui de passager clandestin et celui de tragédie des communs.
43
2) Le problème du passager clandestin
Une question fondamentale dans le cas des biens publics est celle de leur financement.
Ce sont en effet des biens non appropriables, c’est‐à‐dire qui peuvent être consommés sans payer. Ce
problème est dit de « passager clandestin ». Il se pose dans le cas de bien public, mais aussi de bien
commun.
Passager clandestin (free rider) = personne qui consomme un bien sans l’avoir payé.
Problème de passager clandestin = situation où un bien peut être consommé sans être payé (risque de
susciter un comportement de passager clandestin).
Du fait du problème de passager clandestin, les mécanismes de marché ne sont pas efficaces pour assurer
la production de biens non appropriables.
Aucune entreprise n’a intérêt à se lancer dans la production et le commerce d’un bien qui ne peut être
approprié (qui peut être consommé sans être payé) : elle risque de ne pas en retirer suffisamment de
revenu.
Ce problème se pose en particulier dans le cas des biens publics, et il est renforcé par la caractéristique de
non rivalité.
Proposition :
Parce qu’ils ne sont pas appropriables, les biens publics sont une cause d’inefficience des marchés. Les
marchés libres, en l’absence d’intervention publique, conduisent à un sous‐investissement dans la
production des biens publics. En général l’Etat doit prendre en charge le financement (mais pas
forcément la production) des biens publics.
Remarque :
La présence de biens publics ne signifie pas toujours que l’Etat doit intervenir.
44
Deux raisons à cela :
– Parfois, une solution privée peut assurer une production efficace du bien public, car les
opérateurs privés parviennent à contourner le problème de passager clandestin pour se financer.
(Ex : les phares maritimes (Coase, 1960).
– A l’instar des défaillances de marché il existe des « défaillances du public » (= défaillances de
l'intervention publique).
L’Etat doit le plus souvent intervenir dans la production de biens publics : la défense, la recherche (CNRS),
les infrastructures essentielles, etc. Cependant, l’intervention de l’Etat n’est pas toujours efficace. Les
autorités publiques doivent en effet savoir quels biens produire et en quelle quantité, précisément. Elles
doivent disposer d’une information parfaite sur la situation de l’économie. De fait, les décisions de
production de biens publics exigent des analyses coûts‐bénéfices très complexes.
Analyse coût‐bénéfice = Analyse consistant à calculer et à comparer les coûts et les bénéfices d’une
activité, ici la production d’un bien public.
Dans le cas d’un investissement public, l’Etat doit ainsi mettre en balance tous les coûts et bénéfices,
directs et indirects, monétaires et non monétaires (dans une économie de marché, le système de prix fait
cela. Or l’hypothèse d’un planificateur public omniscient et bienveillant est une hypothèse souvent trop
forte (les Etats commettent de nombreuses erreurs).
L’analyse coût‐bénéfice nécessaire pour décider d’une intervention publique se heurte notamment à deux
problèmes majeurs :
L’Etat ne dispose jamais d’une information parfaite sur la situation (critique de Hayek).
Pour comparer les coûts et les bénéfices, il faut les mettre sur une échelle commune.
Cependant, comment fixer un prix à l’environnement ou à la vie d’un individu ?
En conclusion, les défaillances du public doivent être comparées aux défaillances du marché. Un marché
défaillant ne signifie pas forcément que le public doit intervenir !
A l’instar des biens publics, les biens communs (non appropriables mais rivaux), lorsqu’ils sont gérés par
les marchés, peuvent également occasionner des problèmes importants.
Ce point a été illustré par Garrett Hardin (1968) qui parle de « tragédie des communs ».
Tragédie des communs = Métaphore signifiant que, en l’absence de droits de propriété privée sur un
bien, les individus n’ont pas d’incitation à préserver et entretenir ce bien, mais ont intérêt à le
consommer. Ainsi les biens communs, partagés et accessibles à tous mais rivaux, sont voués à la
disparition car ils ont tendance à être utilisés au‐delà de leur capacité auto‐régénératrice.
La tragédie des communs avait déjà été mise en avant par Aristote : «On fait moins attention à ce qui est
commun à tous, car l’homme s’intéresse plus à ce qui lui est propre qu’à ce qu’il partage avec d’autres ».
Exemples de tragédie des communs : Espaces communaux (champs) ; Gestion des forêts ; Réserves de
poissons en eaux internationale ; etc.
45
Ex : Considérons un terrain communal sur lequel tous les agriculteurs de la commune peuvent aller
gratuitement faire paître leurs vaches. Ce terrain est clairement un bien commun (non appropriable mais
rival). Ni l’espace ni la quantité d’herbe ne sont illimités : lorsqu’un agriculteur ajoute une vache il réduit la
quantité de la ressource commune disponible pour les autres. Cependant, comme le bien est commun,
aucun agriculteur ne se soucie vraiment de sa préservation. Il en résulte une surconsommation de ce bien
et, au final, sa dégradation.
L’intervention publique :
La tragédie des communs justifie une certaine forme de contrôle du bien commun, soit directement par
l’Etat, soit à travers la privatisation.
– L’Etat peut réguler l’utilisation du bien, en imposant des quotas par exemple (ex : quotas de
pêche‐chasse imposés par l’UE).
– L’Etat peut choisir de privatiser le bien pour réguler son utilisation (ex : concessions de chasse).
(C’est le système des « enclosures » en Angleterre au XVIIème siècle, qui a abouti à la création de droits
de propriétés privées en lieu et place des terres communales).
Pour comprendre les choix des consommateurs, nous supposons que ces derniers sont rationnels Pour
comprendre les choix des consommateurs, nous supposons que ces derniers sont rationnels. Le
consommateur -> son objectif est de maximiser son utilité. Le consommateur a une fonction d’utilité.
L’utilité d’un consommateur I va dépendre d’un certain nombre de consommation. Le consommateur doit
combiner la consommation de différents biens, l’objectif est de trouver la combinaison de chaque bien
qui va me permettre de maximiser mon utilité.
Un individu rationnel : un individu qui prend des décisions qui sont en cohérence avec ces objectifs.
L’application mathématique, c’est un individu qui va maximiser son utilité.
. Les consommateurs maximisent leur utilité (ou leur bien-être) sous la contrainte de leur revenu. Avant
de prendre une décision ils comparent les bénéfices et les coûts de cette décision avec l’ensemble des
alternatives.
Au final, le consommateur rationnel prend la décision de consommation qui lui procure le plus grand «
bénéfice » (la plus grande satisfaction) étant donné sa contrainte de budget.
46
I- La théorie de l’utilité marginale
Les consommateurs acquièrent des biens et services parce qu’ils rapportent une certaine satisfaction. Les
économistes appellent cette satisfaction : utilité (qui est mesurable).
Utilité totale (notée U(x)) = la satisfaction totale procurée par la consommation d’une quantité x de bien
X.
Utilité marginale (notée Um(x)) = la satisfaction additionnelle (en plus) provenant de la consommation
d’une unité supplémentaire de bien X (la consommation de X passe de x à x+1). Qui provient de
l’augmentation de l’une unité
En deçà d’un certain point (« seuil de satiété ») l’utilité totale est toujours croissante avec les quantités
consommées. Plus on consomme d’unités d’un bien, plu on est satisfait
Cependant, chaque unité supplémentaire entraîne une augmentation de satisfaction moindre que la
précédente. En d’autres termes, si l’utilité totale d’un individu est croissante, l’utilité marginale diminue
lorsque la consommation augmente (TCPA). C’est le principe de décroissance de l’utilité marginale.
Principe de décroissance : c’est un principe qui dit que pour tout bien de consommation, l’utilité
marginale est toujours décroissante. La première unité de consommation nous apporte une unité
importante. L’utilité va continuer à augmenter, mais de moins en moins vite. On a un principe qui est
relativement intuitive. Courbe de demande toujours décroissante -> d’où utilité marginale aussi
EXEMPLE : Lorsque vous augmenter votre consommation de X, l’utilité va augmenter mais de moins en
moins vite. Si on passe de 0 à 1, l’utilité va augmenter, de 1 à 2 de moins en moins vite. 3 à 4
augmentation qui est moindre. 5 à 6 augmente presque plus. 6 maximisation de l’utilité. 6 à 7 va diminuer
Utilité marginale est décroissante. Le courbe est une courbe pour laquelle la dérivée première
est positive. Courbe qui est concave, donc la dérivée seconde est négative.
47
Un principe fondamental : utilité marginale est décroissante
Comme pour toute grandeur marginale, l’utilité marginale s’obtient en prenant la dérivée première de
l’utilité totale (lorsque l’utilité totale est une fonction continue et dérivable).
Um = dU / dQ
Supposons que la fonction d’utilité pour un consommateur ait la forme suivante : U = 60Q – 4Q2
Dans ce cas, l’utilité marginale est : Um = dU / dQ = 60 – 8Q
On constate bien que l’Um est décroissante par rapport à Q.
L’utilité n’est rien d’autre que la dérivée première de l’utilité totale. Tant que l’utilité totale est croissante,
l’utilité marginale est positive. Tant que l’utilité totale est décroissante, l’utilité marginale est négative.
Autrement dit, le surplus du consommateur pour une consommation d’une quantité Q est égal à l’utilité
totale procurée par cette consommation moins son coût d’acquisition.
Remarque : Um(Q) = Pr, le prix maximum que le consommateur est prêt à payer pour acquérir Q.
Sur le graphique, l’utilité totale d’une consommation Q1 est égale aux surfaces 1+2, la dépense pour
acquérir Q1 est égale à la surface 1, donc le surplus du consommateur est égal à la surface 2.
Prix de réserve, prix maximum qu’un consommateur est prêt à payer pour un bien
Rien d’autre que l’utilité marginale, car utilité additionnelle provenant d’une unité de bien
en plus) toujours égale à l’utilité marginale
Comme le prix de réserve est toujours égale à l’utilité marginale, courbe de demande=prix
de réserve= Um
48
Pour un prix donné, quelle quantité de bien du consommateur rationnel choisit- il de consommer ?
Le consommateur rationnel choisit de consommer la quantité Q qui maximise son surplus, i.e. telle que
Um(Q) = p (où p est le prix du bien).
Prenons le cas d’un individu qui désire consommer de l’essence. L’Um est telle que décrite sur la figure. Si
le prix de l’essence est de 80cts le litre, l’individu rationnel consommera 900 litres (P = Um). Au-delà de
900 litres, P > Um : il réduit son surplus en consommant plus. En deçà, P < Um : il peut augmenter son
surplus en consommant plus.
Le consommateur sur le marché observe un prix. Supposons que le prix est égal à P=0. Quel est la
quantité de bien q que je dois consommer pour un prix de p=0 ?
Pour un prix de p=0, mon consommateur doit consommer une quantité q=0.
Si vous consommez Q1, le surplus du consommateur a augmenté. Lorsque le prix est égal à p=0, le surplus
n’est pas maximum
La courbe de demande individuelle pour un bien coïncide donc avec la courbe d’utilité marginale. On voit
clairement :
49
Des points sont sur la courbe de demande. Courbe de demande qui donne la quantité qui doit
être consommée. Derrière une courbe de demande, il n’y a rien d’autres que les besoins
exprimés des consommateurs, donc l’utilité marginale
SC=U(Q)-P(Q)
Max SC(Q) aSC (Q) / aQ = 0 Um=P
Les courbes d’utilité marginale et les courbes de demande sont égales.
Qu’est-ce qui détermine la valeur marchande (ou la valeur d’échange) d’un bien ?
Si c’est l’utilité, comment expliquer que l’eau qui a une utilité importante n’ait pas un prix élevé alors que
le diamant, dont l’utilité est discutable, a un prix très élevé (Smith 1760) ?
La réponse de la révolution marginaliste : la valeur marchande d’un bien dépend de son utilité marginale
et non pas de son utilité totale (Jevons, Walras, Menger – 1870). L’eau a une unité élevée mais une utilité
marginale faible (elle est abondante). Le diamant a une utilité faible mais une utilité marginale élevée (il
est rare). Autrement dit, la valeur marchande d’un bien provient de l’offre et de la demande ainsi que de
leur confrontation (Cm = P = Um).
Concept le plus fondamentale de l’économie révolution marginaliste. Ils (les trois auteurs) ont compris
que derrière courbe d’offre et courbe de demande : coût marginale et utilité marginale
L’utilité marginale est pratique pour un seul bien mais peu adopté pour plusieurs biens. Or la demande
d’un bien dépend également des autres biens, substituables et complémentaires. Suppose de considérer
une mesure absolue de l’utilité (ou une mesure relative entre deux biens). Mais mesurer l’utilité, même
de manière relative est difficilement faisable. D’où l’intérêt d’une approche alternative : « l’analyse par
l’indifférence ». Elle ne demande pas de connaître l’utilité marginale ou relative entre les biens mais
seulement de pouvoir les classer selon un ordre de préférence : l’analyse ordinaire et non pas l’analyse
cardinale. Elle repose sur les courbes d’indifférence et les droites représentant les contraintes de budget.
Courbe d’indifférence = toutes les combinaisons entre deux biens qui offrent une satisfaction (utilité)
identique à un consommateur : il est indifférent entre toutes les combinaisons de biens situées sur la
même courbe.
La figure de droite représente la courbe d’indifférence entre les combinaisons de poires et d’oranges pour
un consommateur.
50
On a deux catégories de biens -> poires et oranges. On peut ordonner nos préférences sans être
capable de les calculer, chiffrer. Courbe d’indifférence avec deux biens. On pourrait faire des
calculs. On se limite à deux dimensions. C’est une courbe qui va représenter l’ensemble des couples
de points qui vous procure exactement la même satisfaction. On doit faire des comparaisons on
arrive à tracer des courbes d’indifférence, pour laquelle l’individu est complètement indifférent entre
consommer les différents points sur la courbe. U (x1 ; y1) = U (x2 ; y2) les points qui se trouvent
sur la courbe d’indifférence procurent le même niveau d’utilité. L’individu va préférer consommer
x1,x2 plutôt que x3,y3.
Les courbes d’indifférences sont toujours décroissantes. En général, les courbes d’indifférence ne sont pas
des droites. Elles sont convexes, i.e. leur pente est de plus en plus faible. Pour comprendre il faut
introduire la notion de taux marginal de substitution entre deux biens.
Taux marginal de substitution = taux auquel le consommateur est prêt à échanger une unité de bien pour
l’autre, tout en préservant un même niveau de satisfaction.
Proposition : la pente d’une courbe d’indifférence (en valeur absolue) est égale au taux marginal de
substitution (TMS) entre deux biens.
Sur la figure précédente, pour passer de a à b, l’individu échange 6 poires contre 1 orange. Le TMS est
donc égal à 6, et est égal à la valeur absolue de la pente de la courbe d’indifférence en a.
La baisse du TMS (et la forme convexe des courbes d’indifférence) est une application directe du principe
de décroissance de l’Um. Aussi, l’lorsqu’un individu consomme beaucoup d’un bien et peu de l’autre, il est
prêt à céder une grande quantité du bien qu’il consomme en grande quantité contre une plus petite
quantité de l’autre.
Sur la figure précédente, lorsque l’individu consomme beaucoup de poires et peu d’oranges (point a), son
TMS est égal à 6, i.e. il est prêt à céder 6 poires contre 1 orange. L’Um des poires est faible, alors que l’Um
des oranges est élevée. Mais lorsqu’il consomme une quantité semblable de poires et d’oranges, son TMS
est égal à 1, i.e. il est prêt à échanger 2 poires contre 2 oranges. L’Um des poires est identique à l’Um des
oranges.
Le TMS c’est le taux auquel un individu est prêt à substituer du bien x pour le bien y sans qu’il y ait une
perte d’utilité. Pour l’individu, passer d’A à B, ça ne change rien. Il est prêt à substituer 6 poires pour avoir
une orange. (Voir graphique)
51
Les courbes d’indifférences sont toujours convexes. Le TMS va aussi être égale à : TMS= UMx / UMy
Proposition : si x indique l’axe des abscisses et y l’axe des ordonnées alors on a :
Sur la figure précédente, au point a, l’individu est prêt à céder 6 poires pour 1 orange. Autrement dit : la
perte de 6 poires est compensée par 1 orange. Ou encours, l’utilité marginale des oranges est 6 fois plus
importante que celle des poires : Um0 = 6 x Ump et Um0 / Ump = 6.
Si je passe d’A à B, j’échange 6 poires (y) contre une Orange (x). Il est indifférent entre échanger 6 y contre
1 x. X rapporte 6 fois plus que y. UM(x) est 6 fois plus importante que UM(y).
UMx/UMy = 6 = TMS
Chaque courbe d’indifférence correspond à une utilité donnée. Deux courbes d’indifférence différentes
correspondent à deux niveaux d’utilité différents. Plus la courbe d’indifférence est éloignée de l’origine,
plus elle représente un niveau d’utilité élevé (utilité de l 1 inférieur à celle de l2, etc.). Deux courbes
d’indifférence ne peuvent jamais se couper.
L’individu rationnel dépend de la contrainte de budget. L’utilité est donnée par les cartes des courbes
d’indifférences. Ce que je sais c’est que sur une même courbe d’indifférence, l’individu est parfaitement
indifférent. Plus je suis proche de l’origine, plus l’utilité est faible. Plus je suis éloigné de l’origine, plus
l’utilité est importante. L’objectif pour un individu : c’est de consommer des points qui sont les plus
éloigné possible de l’origine.
La contrainte de budget
La contrainte de budget est le second élément qui permet de comprendre les choix du consommateur
rationnel. Les courbes d’indifférence indiquent les préférences de consommateurs (ce qu’ils souhaitent
52
consommer). La contrainte de budget indique ce que leur revenu permet de consommer. L’individu
rationnel consomme des combinaisons de biens représentés par des couples de points situés
exactement sur sa contrainte de budget. Les couples situés au-delà de la contrainte de budget ne sont
pas atteignables étant donné le budget de l’individu. Les couples situés en-deçà ne sont pas optimaux car
l’individu gaspille (n’utilise pas) une partie de son revenu (inefficience).
Si x est la quantité consommée de bien X, y celle de bien Y, P x et Py les prix des biens X et Y, et R le revenu
de l’individu, alors la contrainte de budget a l’équation suivante :
Dans un plan où le bien y figure sur l’axe des ordonnées et le bien x sur celui des abscisses, la pente de la
contrainte de budget est ainsi égale à Px / Py Équation : y = R / Py – (Px / Py) x
Comment réagit la contrainte de budget suite à une variation de revenu ? des prix ?
53
Comment bougent les contraintes de budget si le revenu ou le prix changent ?
L’optimum de consommation (x* ; y*) correspond au point de tangence entre la contrainte de budget et
la courbe d’indifférence la plus élevée. A cet optimum les pentes de la contrainte de budget et de la
courbe d’indifférence sont égales : Px / Py = Umx / Umy (= TMS)
Ce point est le seul où l’utilité ne peut pas être augmentée. Les points A et D ne sont pas des optimums
car l’utilité peut être augmentée avec ce budget. Les points B et C ne peuvent pas être atteints avec ce
budget.
L’objectif de l’individu est de se positionner sur la courbe d’indifférence la plus éloignée possible de
l’origine. L’individu est contraint par sa contrainte de budget.
Optimum : le point E’ est le point de tangence entre la contrainte de budget et la courbe d’indifférence.
Qui rapporte l’utilité maximum. A l’optimum, UMx/UMy = Px/Py
54
Effet d’une baisse du prix du bien X :
La contrainte de budget « pivote » vers la droite. L’optimum de A, à B puis C. B et C sont les points de
tangence entre les courbes d’indifférence et les nouvelles contraintes de budget. En passant de A à B et
de B à C, l’utilité augmente.
En ordonnée : l’ensemble des dépenses pour tous les autres biens (cf. TCPA).
En faisant diminuer le prix du bien X la contrainte de budget passe de B1 à B2, B3 puis B4. L’optimum de
consommation passe alors de a en b, c puis d.
Lorsque le prix d’un bien augmente, sa demande varie pour deux raisons :
Effet substitution = (à revenu équivalent) le bien devient relativement plus cher par rapport aux autres
biens et les consommateurs tendent à se tourner vers les substituts.
Effet revenu = l’augmentation du prix entraîne une réduction du revenu réel de l’individu.
L’effet total d’une augmentation du prix d’un bien sur sa demande correspond à la somme de ces deux
effets : Effet total = effet revenu + effet substitution
55
L’effet substitution est toujours négatif, i.e. lorsque le prix d’un bien augmente (respectivement diminue)
l’effet substitution tend à réduire (respectivement accroître) sa demande. L’effet revenu peut être soit
négatif, soit positif selon le type de bien considéré : dans le cas d’un bien normal, l’effet revenu d’une
augmentation de prix est négatif. L’effet total est forcément négatif (loi de la demande). Dans le cas d’un
bien inférieur, l’effet revenu d’une augmentation de prix est positif. L’effet total peut donc être positif,
nul ou négatif. Les biens de Giffen sont des cas particuliers de biens inférieurs pour lesquels l’effet revenu
(+) surpasse l’effet substitution (-) : la consommation augmente quand le prix augmente.
Cas d’un bien normal : dans ce cas l’effet revenu et l’effet substitution sont négatifs.
- Effet total = de x1 à x3
- Effet substitution = de x1 à x2
- Effet revenu = de x2 à x3
Pour identifier les deux effets séparément, il convient de tracer une troisième courbe de budget, B’ 2,
parallèle à B2 et tangente à l1. Cette nouvelle courbe de budget permet de « neutraliser » l’effet revenu et
don de mettre en avant l’effet substitution pur, dû uniquement à une variation relative des prix.
Cas d’un bien inférieur : dans ce cas l’effet substitution est négatif mais l’effet revenu est positif.
- Effet total = de x1 à x3
56
- Effet substitution = de x1 à x2
- Effet revenu = de x2 à x3
L’augmentation de prix a contribué à réduire le revenu réel de l’individu. Comme le bien est un bien
inférieur, la réduction du revenu entraîne une augmentation de la consommation qui compense en
partie (mais pas entièrement) l’effet négatif de substitution.
Cas d’un bien de Giffen : dans ce cas l’effet substitution est négatif mais l’effet revenu est positif.
- Effet total = de x1 à x3
- Effet substitution = de x1 à x2
- Effet revenu = de x2 à x3
L’augmentation de prix a contribué à réduire le revenu réel de l’individu. Comme le bien est un bien
inférieur, la réduction du revenu entraîne une augmentation de la consommation qui fait plus que
compenser l’effet négatif de substitution.
Résumé du chapitre
- L’utilité marginale des individus diminue lorsque les quantités consommées augmentent. C’est le
principe de décroissance de l’utilité marginale.
- Les comportements rationnels essaient de maximiser leur surplus, ce qui est le cas lorsque l’Um =
p.
- Dans le cas d’un seul bien la courbe de demande individuelle est confondue avec a courbe d’Um.
- Une courbe d’indifférence indique l’ensemble des combinaisons de consommations qui procurent
une satisfaction identique au consommateur.
- Les courbes d’indifférence ont généralement une forme convexe, du fait de la décroissance de
l’Um.
57
- Pour deux biens X et Y, l’optimum de consommation est atteint lorsque P x / Py = Umx / Umy, c.-à-d.
au point de tangence entre courbe d’indifférence et droite de budget.
- L’effet d’une variation du prix d’un bien sur sa demande se décompose en un effet revenu (positif
ou négatif) et un effet substitution (toujours négatif).
- L’approche par l’utilité marginale suppose que les utilités peuvent être mesurées (analyse
cardinale), l’analyse d’indifférence suppose seulement qu’elles peuvent être classées (analyse
ordinale).
Jusque là nous nous sommes intéressés au rôle de l’offre en tant que force de marché, c.-à-d. en tant que
facteur déterminant les prix et quantités d’équilibre. Dans les chapitres 7 et suivant nous allons examiner
le comportement individuel des offreurs. C’est le domaine de l’économie industrielle.
« Qu’est-ce qui motive les choix d’une entreprise ? Quel est l’impact de ces choix sur les forces du
marché ? »
Une hypothèse de base en économie est que le but de toute entreprise est de réaliser un profit. Or le
profit dépend des coûts de production de l’entreprise i.e. comprendre la structure de coût des entreprises
est une étape nécessaire pour comprendre leur comportement.
L’objectif de l’entreprise
L’objectif de l’entreprise est de réaliser les meilleurs bénéfices possibles, c.-à-d. de maximiser son profit.
Profit = c.-à-d. la différence entre le chiffre d’affaires (les recettes) réalisé par l’entreprise et l’ensemble
des coûts engagés pour générer ce chiffre d’affaires.
Les économistes cherchent à prendre en compte tous les coûts pertinents pour analyser les décisions. Ils
raisonnent en termes de coûts d’opportunité.
Ex : dans le cas d’un artisan indépendant, le coût d’opportunité englobe le loyer du local commercial, les
heures de travail des apprentis, la consommation d’électricité, les matières premières, mais également le
salaire que l’artisan pourrait générer s’il travaillait ailleurs.
Les économistes et les comptables ne mesurent pas les coûts de la même façon (le calcul purement
comptable néglige les coûts implicites). Par conséquent ils mesurent pas non plus le profit de la même
façon :
58
- Profit comptable = recettes – coûts explicites
Au final, le profit comptable est toujours supérieur au profit économique, car il ne tient pas compte des
coûts implicites.
Afin de produire un bien donné, appelé produit ou output (ce qui sort du processus de production),
l’entreprise consomme des facteurs de production, encore appelés inputs (éléments qui entrent dans le
processus de production). On a ainsi une fonction de production qui illustre la relation entre l’output Y et
les différents inputs (C, W, etc.)
Hypothèse généralement faite en économie : Pour produire une quantité donnée d’output, les inputs sont
utilisés de la meilleure façon possible, c.-à-d. sans gaspillage et au coût le plus bas (nous devrons garder
cette hypothèse en tête pour toutes les définitions des coûts qui vont suivre).
Coût total (CT) = montant total engagé par une entreprise pour se procurer et utiliser les facteurs
nécessaires à la production d’une quantité donnée de produit.
Le coût total dépend du volume de production, en général, il est d’autant plus élevé que la quantité
d’output est grande. La fonction de coût total décrit cette relation entre quantité produite et coût total.
59
Le coût total augmente avec la quantité produite. Mais cette augmentation de coût ne se fait pas à taux
constant : la pente commence par décroître (jusque Q = 3), puis elle augmente. Pour des unités de
production la courbe CT est concave puis, pour des unités de production plus importantes, elle devient
convexe.
On va voir que cette forme de la fonction du coût total est tout à fait classique. Pour cela, nous devons
d’abord décomposer le coût total en ses 2 éléments constitutifs : les coûts fixes et les coûts variables.
Le coût total d’une entreprise se décompose en une composante fixe et une composante variable :
CT = CF + CV
Coûts fixes (CF) = coûts indépendants de la quantité produite par l’entreprise (dû même si la production
est nulle).
Ex : toujours dans le cas des coûts pour un artisan à son compte, le loyer est un coût fixe (à court terme),
mais les matières premières sont liées à la quantité d’output produites et génèrent ainsi des coûts
variables. Concernant le salaire, il est souvent considéré comme un coût fixe, au moins à court terme.
60
Coût moyen et coût marginal
Pour décider de la quantité à produire, toute entreprise doit prendre en compte la manière dont les coûts
évoluent avec le niveau de production. Se posent alors inévitablement des questions du type : « Combien
coûte en moyenne la production d’une unité ? », « Combien coûte la fabrication d’une unité
supplémentaire ? ». Pour y répondre, il faut introduire les notions de coût moyen et coût marginal.
Coût moyen (CM) = coût total divisé par la quantité produite : CM = CT / Q (on parle aussi parfois de Coût
Unitaire)
Coût fixe moyen (CFM) = coût fixe divisé par la quantité produite : CFM = CF / Q
Coût variable moyen (CVM) = coût variable divisé par la quantité produite : CVM = CV / Q
Coût marginal (Cm) = l’augmentation du coût total induite par la production d’une unité supplémentaire :
Cm= ∆CT / ∆Q = ∆CV / ∆Q
61
On observe que le coût marginal décroît, puis devient croissant (la courbe de Cm a une forme en U).
Cette forme en U de la courbe de coût marginal est classique et concerne de nombreuses entreprises.
Le coût moyen CM a également une forme en U. là encore, il s’agit d’une forme classique en
microéconomie.
Enfin, on observe que la courbe de coût marginal passe par le minimum du coût moyen (ainsi que le
minimum du CVM).
Analogie avec l’âge moyen d’un groupe d’individus ou avec les notes de contrôle de connaissances.
Pour résumer :
Le coût moyen d’une entreprise définit son seuil de profitabilité. Dès lors que le prix est supérieur au CM
l’entreprise réalise des profits. A l’inverse, lorsque le prix est inférieur au CM, l’entreprise réalise des
pertes.
62
III- Les coûts de production à court terme et à long terme
Le fait que certaines coûts soient fixes ou variables dépend de l’horizon temporel considéré. Certains
coûts sont fixes car le producteur n’a « pas le temps » de les ajuster. Aussi, plus l’horizon temporel
considéré est long et plus le producteur peut ajuster ses décisions et réduire ses coûts fixes. A la limite,
tous les coûts deviennent variables à long terme. Par exemple, le salaire est considéré comme un coût
fixe seulement durant le temps nécessaire pour licencier.
Résumé du chapitre
Dans ce chapitre nous examinons le comportement d’une entreprise en situation de concurrence pure et
parfaite.
- Homogénéité du produit
- Atomicité des agents
- Transparence (information parfaite)
- Libre entrée et sortie des agents
Une conséquence très importante pour la suite est que les agents sur un marché de concurrence pure et
parfaite sont preneurs de prix : à titre individuel, aucun ne jouit d’un pouvoir de marché lui permettant
d’influencer le prix de marché.
Recette moyenne (RM) = c’est le chiffre d’affaires divisé par la quantité vendue : RM = RT / Q.
63
Recette marginale (Rm) = c’est le chiffre d’affaires supplémentaire généré par une unité vendue
additionnelle : Rm = ∆RT / ∆Q.
Pour toute entreprise (concurrentielle ou non), la recette moyenne est égale au prix du produit vendu :
RM = P.
Pour une entreprise concurrentielle, la recette marginale est égale au prix du produit vendu : Rm = P.
RM = RT / Q = P x Q / Q = P
Par contre, la recette marginale n’est égale au prix que pour une entreprise concurrentielle. Cette
dernière est preneuse de prix et le prix du marché est indépendant de la quantité qu’elle vend.
Prenons le cas d’un producteur de sucre dont la taille est infime par rapport à la taille du marché. La
quantité offerte par ce producteur n’a aucun impact sur le prix du marché mondial. Ainsi le prix du sucre
est dicté par les conditions du marché.
Supposons qu’il se monte à 100euro le quintal. Si le producteur double sa production, le prix restant
identique, son chiffre d’affaire (la RT) sera multiplié par deux. De même, s’il accroît sa production d’une
seule unité, la recette supplémentaire (la Rm) est exactement égale au prix du quintal de sucre additionnel
vendu (soit 100euro).
« Quelle est la quantité que des entreprises qui maximisent leur profit vont décider de produire ? »
- La quantité d’output qui maximise le profit de toute entreprise, concurrentielle ou non, est telle
que : Cm = Rm.
- La quantité d’output qui maximise le profit de l’entreprise concurrentielle est telle que :
Cm = P.
Le raisonnement à la marge
« Combien coûte la production d’une unité supplémentaire ? (Le coût marginal). Combien rapporte la
production d’une unité supplémentaire ? (La recette marginale = prix pour l’entreprise en CPP). »
tant que le coût d’une unité supplémentaire (Cm) est inférieur à ce que cette unité rapporte (la Rm), il est
optimal pour l’entreprise d’augmenter sa production. Inversement, tant que le coût marginal est
supérieur à la Rm, il est optimal pour l’entreprise de décroître sa production. A L’optimum de production
on doit donc obligatoirement avoir : Recette marginale = coût marginal.
Considérons la situation d’une entreprise sucrière telle que décrite dans le tableau (p = 100). On observe
que le profit est maximal pour une quantité produite de 5 ou 6 quintaux c.-à-d. lorsque le prix est égal au
coût marginal. Jusqu’au seuil de 5 à 6 quintaux de sucre, l’unité d’output supplémentaire rapporte
64
davantage qu’elle ne coûte. A partir de 6 quintaux, tout quintal de sucre supplémentaire fait baisser le
profit.
Graphiquement, le profit d’une entreprise (généralement noté π) est matérialisé par l’aire du rectangle
gris. En effet :
π = RT – CT
= P x Q* - CT
= P x Q* - CM* x Q*
65
En résumé, la courbe de coût marginal de l’entreprise concurrentielle permet de déterminer la quantité
offerte par cette entreprise. La relation p = Cm donne, pour chaque niveau de prix possible, la quantité
optimale offerte (i.e. qui maximise le profit). Ainsi, dans le cas de la firme concurrentielle, la courbe
d’offre individuelle est en partie confondue avec celle du coût marginal. Pourquoi seulement en partie ?
Parce qu’il peut arriver que le profit maximal ne soit pas positif : c’est le cas lorsque le prix du marché est
à un niveau trop bas pour que les recettes couvrent tous les coûts. L’entreprise a-t-elle intérêt à produire
dans ce cas ?
Tout dépend de l’existence de coûts fixes qui sont à supporter même si l’entreprise ne produit rien ! il
faut donc distinguer entre court terme et long terme :
- Court terme : il existe des coûts fixes, aucune nouvelle firme ne rentre sur le marché
- Long terme : les coûts fixes sont nuls (= tous les coûts deviennent variables), entrée possible pour
de nouvelles firmes.
Comme l’entreprise concurrentielle produit toujours tel que p = Cm. Comme la courbe Cm passe toujours
par le minimum de la courbe de CM et de la courbe de CVM. On peut définir les seuils de fermeture et de
profitabilité de l’entreprise concurrentielle.
Le seuil de fermeture de l’entreprise concurrentielle est tel que p = min CVM (à court terme) et p=
min CM (à long terme).
A court terme, il existe des coûts fixes. Les seuils de fermeture et de profitabilité sont distincts (car CVM ≠
CM). L’entreprise concurrentielle continue de produire tant que le prix du marché est supérieur à son coût
variable moyen : P > CVM. L’offre individuelle correspond à la courbe de coût marginal à part du seuil de
fermeture (différent du seuil de rentabilité).
On a ici une asymétrie entre une firme déjà sur le marché et une entreprise qui se poserait la question
d’entrer sur ce marché. La firme déjà présente supporte d´jà les CF et est donc prête à produire pour un
prix de marché plus faible.
66
Le seuil de fermeture de l’entreprise à court terme
L’entreprise déjà en activité choisit donc de s’arrêter si la recette ne couvre pas les coûts variables, c.-à-d.
si et seulement si le prix est inférieur au coût variable moyen.
Ici, P est inférieur au minimum du coût moyen (seuil de rentabilité) mais supérieur au minimum du coût
variable moyen CVM (seuil de fermeture). L’entreprise a donc intérêt à produire à perte.
Dans le graphique, l’entreprise a intérêt à produire Q*, car les recettes permettent de couvrir la totalité
des coûts variables et au-delà. Elles permettent donc de couvrir aussi une partie des coûts fixes. En
produisant Q* l’entreprise minimise ses pertes. En revanche, l’entreprise choisira d’arrêter sa production
si P est inférieur au seuil de fermeture (P ne permet même pas de couvrir les coûts variables).
Remarque : ce résultat peut expliquer pourquoi des entreprises continuent de produire alors même
qu’elles réalisent des profits négatifs (exemples de certaines compagnies aériennes qui maintiennent un
certain temps une offre de lignes aériennes non rentables).
Nous sommes maintenant en mesure de représenter la courbe d’offre à court terme de l’entreprise
concurrentielle.
La courbe d’offre à court terme de l’entreprise concurrentielle est la partie de la courbe de coût marginal
située au dessus de la courbe de coût variable moyen (à partir du seuil de fermeture).
67
2) La courbe d’offre de marché
A court terme, le terme d’entreprises est fixe. L’offre du marché est la somme des offres individuelles. A
court terme, les entreprises sur un marché de CPP peuvent donc réaliser des profits si le prix du marché
est supérieur au CM.
Le prix de marché est supérieur au CM. L’entreprise réalise donc un profit positif.
A long terme, les coûts fixes sont nuls (= tous les coûts deviennent variables). Les seuils de fermeture et
de profitabilité coïncident. L’entreprise concurrentielle produit tant que le prix du marché est supérieur à
son coût moyen, qui est égal à son coût variable moyen : P > CM = CVM. L’offre individuelle correspond À
la courbe de coût marginal à part du seuil de fermeture, qui correspond au seuil de profitabilité.
L’entreprise choisit donc de s’arrêter si et seulement si la recette ne couvre pas les coûts totaux, c.-à-d. si
et seulement si le prix est inférieur au coût total moyen.
A long terme, si P < CM, l’entreprise concurrentielle a ainsi intérêt à cesser définitivement son activité.
68
2) La courbe d’offre de marché
A long terme le nombre d’entreprises est variable. Le nombre d’entreprises dépend des conditions du
marché, et notamment de la profitabilité des firmes installées. Si celles-ci réalisent un profit positif,
comme l’entrée et la sortie sont libres (sur un marché en CPP), alors d’autres firmes seront attirées sur le
marché. L’offre de long terme augmentera, faisant baisser les prix et les profits, et cela jusqu’à ce que les
perspectives de profit soient nulles pour tout nouvel arrivant.
A long terme l’entreprise concurrentielle produit une quantité telle que P = Cm = min du CM. C’est une
condition d’efficience des marchés. A long terme, l’offre de marché est proposée par des entreprises
concurrentielles qui réalisent des profits nuls ! (P = Cm = min CM).
Au prix P0 et à la quantité optimale Q0 correspondante, les profits positifs entraînent l’entrée de nouvelles
firmes sur le marché. L’offre de marché augmente (choc positif), et le prix diminue, jusqu’à ce que chaque
entreprise réalise des profits nuls (à Q*).
Résumé du chapitre
69
- Pour maximiser son profit toute entreprise produit une quantité telle que son coût marginal est
égal à sa recette marginale Cm = Rm.
- Pour maximiser son profit l’entreprise concurrentielle produit une quantité telle que son coût
marginal est égal au prix (qu’elle prend comme donné) P = Cm.
- A court terme l’entreprise concurrentielle arrête son activité lorsque le prix du marché est
inférieur à son coût variable moyen : Seuil de fermeture à Court Terme tel que P < CVM
- La courbe d’offre individuelle de court terme correspond à la partie de la courbe de Cm située au
dessus de la courbe de CVM.
- La courbe d’offre individuelle de long terme correspond à la partie de la courbe de Cm située au
dessus de la courbe de CM.
- A long terme chaque entreprise sur un marché de CPP produit une quantité telle que p = min CM
et réalise des profits (économiques) nuls.
Monopole = situation où une entreprise est seule à vendre son produit et où ce produit n’a aucun
substitut proche.
Le monopoleur possède un pouvoir de marché dans le sens où il peut influencer le prix (il n’est pas
preneur de pris). Le monopoleur peut choisir le prix auquel il écoule sa production ou la quantité qu’il
vend mais il ne peut pas déterminer les deux exemples. Le monopoleur est toujours contraint dans ses
choix par les forces de la demande.
Peu de situations réelles correspondent exactement au monopole étudié en théorie. Il est de plus en plus
rare aujourd’hui qu’une entreprise offre un produit sans aucun substitut. Les situations réelles
correspondent plutôt à la concurrence monopolistique ou à l’oligopole. Dans ces deux cas les entreprises
ont un certain pouvoir de marché. Mais l’étude de la CPP et du monopole sont importantes car elles
permettent de faire ressortie les traits essentiels des comportements des entreprises.
Le monopoleur tend à utiliser son pouvoir de marché en augmentent ses prix. Dans une situation de
monopole, les marchés ne sont plus efficients (tous les avantages de l’échange ne sont pas exploités). Il y
a ainsi une possibilité d’intervention de l’état afin d’accroître le surplus social en mettant en place des
politiques antitrust.
Le monopole provient de barrières à l’entrée, l’existence d’une asymétrie entre l’entreprise présente sur
le marché (le monopoleur) et les entrants potentiels. Le monopoleur est seul le marché car les autres
firmes n’ont pas les moyens ou la volonté de pénétrer le marché.
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- Le monopole de fait
- Le monopole naturel
- Le monopole stratégique
Le monopole de fait :
Ces circonstances résultent, par exemple de la répartition des matières premières (dans le cas de
ressources rares), et des décisions politiques (dans le cas des monopoles d’Etat).
Le monopole naturel :
Monopole naturel = situation monopolistique due au fait que, pour des raisons d’efficacité, les conditions
du marché ne permettent la présence que d’une seule firme sur ce marché. (le monopole est naturel au
sens économique du terme).
1. Coûts élevés d’infrastructure (coûts fixes élevés), engendrant d’importantes économies d’échelle
2. Une demande faible
Exemple :
Cas où une firme peut fournir le bien pour un coût CM inférieur à celui résultant de la fourniture par 2
firmes.
L’entrée réduit la production de chaque entreprise et augmente leur CM. Dans ce cas, une entrant
potentiel risque de faire des pertes car son CM < P.
Le monopole stratégique :
Monopole stratégique = situation où le monopoleur met en place des stratégies délibérées de barrières à
l’entrée afin de défendre sa position. Ex : prix limite, prix prédateur, capacité excédentaire, menace
crédible, brevet d’invention, …
L’étude des modèles de monopole stratégique est le domaine de l’économie industrielle et de la théorie
des jeux.
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Monopole et cartel :
Une situation de monopole peut parfois survenir même lorsque plusieurs firmes sont actives sur le
marché. On parlera dans ce cas de cartels (ou de collusion).
Cartel = lorsque les entreprises sur un marché parviennent à s’entendre et à maximiser leur profit joint)
en fixant des quotas individuels de production) de sorte qu’elles se comportent comme si elles ne
formaient qu’une seule entité.
La collusion peut être implicite ou explicite. Dans le second cas elle peut être formelle (Ex : OPEP) ou
informelle et secrète. La collusion est généralement illégale et donc doit implicite soit informelle.
Remarque : un des problèmes des cartels est d’assurer leur stabilité. Les partenaires n’ont pas forcément
intérêt à respecter leurs engagements (quotas de production) mais peuvent plutôt être incités À jouer le
passager clandestin. Sachant que les autres partenaires produisent moins, chaque entreprise a intérêt à
produire davantage. Cet effet est de surcroît accru par le fait que les cartels sont le plus souvent illégaux
et ne peuvent donc pas être appuyés par des contrats légaux.
Le monopoleur doit effectuer un arbitrage entre quantité et prix : pour vendre plus, il doit accepter de
vendre moins cher et réciproquement, pour vendre plus cher, il doit accepter de vendre moins.
Il lui faut donc trouver le couple (prix ; quantité) qui maximise son profit. Pour cela, à nouveau, on
adopte un raisonnement à la marge.
Remarque importante : la courbe de resette marginale est toujours située sous la courbe de demande. De
plus, ces deux courbes se coupent lorsque l’entreprise ne produit rien (Q = 0).
Analytiquement :
RT(Q) = P(Q) x Q
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Rm = P(Q) (demande) + P’(Q) <0 x Q
L’optimum du monopoleur :
Lorsqu’il maximise son profit le monopoleur offre une quantité telle que sa recette marginale égalise son
coût marginale : Cm = Rm
Si Cm < Rm, le monopoleur à intérêt à accroître son offre car chaque unité supplémentaire lui rapporte
plus qu’elle ne lui coûte. Inversement, il a intérêt À réduire son offre si Cm > Rm.
Le profit du monopoleur :
Le monopoleur réalise un profit plus élevé qu’une entreprise concurrentielle. Le pouvoir de marché dont il
dispose lui permet d’afficher un prix plus élevé que son coût moyen et que son coût marginal. Le profit du
monopoleur est inversement proportionnel à l’élasticité prix de la demande.
Exemple :
Le cas des médicaments brevetés et génériques illustre parfaitement la différence de tarification entre
entreprises concurrentielles et monopoleur. Pour calculer le pouvoir de marché d’un monopole on utilise
l’indice de Lerner (L) qui donne le taux de marge du monopoleur :
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L = (P – Cm) / P = 1 /ℇD / P
Par rapport À une situation de CPP les vendeurs (le monopoleur) y gagnant car le prix a augmenter (le SP
augmente). Par contre, toujours du fait de l’augmentation de prix les consommateurs y perdent (le SC
diminue). « Cette perte des consommateurs est-elle compensée par le gain additionnel réalisé par le
vendeur ? »
Non ! la situation du monopole entraîne une perte de bien-1etre au niveau global (le SS diminue).
Proposition :
En situation de monopole le marché n’est pas efficient (le SS n’est plus maximum). Le monopoleur choisit
ainsi une quantité trop faible et affiche un prix trop élevé pour maximiser le surplus social. On parle de
perte sèche de monopole. Tous les gains de l’échange ne sont pas réalisés.
Intuition de la proposition :
La quantité qui maximise le surplus social (efficient) se situe à l’intersection de la courbe de demande
(demande ou RM) et du Cm. La courbe de demande reflète la volonté de payer des consommateurs. Le
monopole n’est donc pas une situation efficiente. A l’équilibre de monopole des consommateurs seraient
prêts à payer le bien plus cher que ce qu’il en coûterait au monopoleur de le produire. Tous les gains de
l’échange ne sont donc pas réalisés. Certains échanges mutuellement avantageux n’ont pas lieu) perte
sèche de monopole). Le monopoleur préfère se limiter au segment du marché qui désire le plus le bien
afin d’accroître le prix et son profit.
IV- L’intervention
publique
Le monopoleur est source
d’inefficience. C’est là un des
résultats standard de la
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théorie économique classique. Ce résultat est à la base d’une très grande partie des politiques de la
concurrence mises en œuvre aussi bien en Europe qu’aux USA. Les réponses possibles que le
gouvernement peut apporter pour corriger les défaillances du monopole sont au nombre de trois :
- Démanteler le monopole
- Réguler le monopole
- Nationaliser le monopole
Démanteler le monopole :
De façon plus courantes, les Etats choisissent également de ne pas autoriser les fusions qui aboutiraient à
un pouvoir de marché trop important. Egalement, un rôle central des autorités de la concurrence consiste
à identifier et démanteler les cartels (pas évident car secrets).
Réguler le monopole :
De manière moins abrupte que la destruction pure et simple du monopole, le gouvernement peut
également réglementer le comportement du monopoleur en imposant des prix plafonds, des quotas, des
taux de profit maximum, etc. Ex : le monopole naturel (le téléphone au XXe siècle), la tarification des
médicaments en France.
Idéalement, le gouvernement devrait imposer au monopole une tarification égale au coût marginal : p =
Cm. Il est possible qu’au tarif régulé (p = Cm) le monopoleur réalise des pertes (p < Cm). Il faut alors le
subventionner (ou se rabattre sur un « second best », de type p = Cm donc profit = 0).
Nationaliser le monopoleur :
La troisième solution pour le gouvernement, la plus radicale, consiste à nationaliser le monopole afin de
pouvoir appliquer la tarification au coût marginal et faire décroître les prix. Ex : situation (autrefois)
classique en Europe pour les chemins de fer, l’électricité, l’eau, la poste, etc. situation moins fréquente aux
USA.
L’argument de Schumpeter :
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Les lois antitrust sont controversées. Les monopoleurs se défendent en argumentant que leur position
dominante permet d’innover et est ainsi source d’accroissement de bien-être pour les générations
futures. Schumpeter est le premier économiste à avoir fait cette remarque en faisant le lien entre
monopole et dynamique économique. Efficience statique versus efficience dynamique. Ex : les brevets
sur les médicaments, Microsoft.
V- Le monopole discriminant
Jusqu’à présent, nous avons supposé que le monopoleur faisait payer le même prix à tous ses clients.
Pourtant il n’est pas rare que les entreprises essaient de discriminer les clients afin de leur faire payer des
prix différents. Des prix plus élevés pour les consommateurs qui ont un prix de réserve important et des
prix moins élevés pour les autres. Bien entendu la discrimination suppose que l’entreprise soit (1) faiseuse
de prix et (2) qu’elle puisse différencier ses clients et reconnaître ceux qui ont un prix de réserve plus
élevé (condition de segmentation du marché). Cette condition est rarement satisfaite. Elle suppose aussi
que la revente entre clients soit impossible. La discrimination tarifaire est impossible dans une situation
de CPP car les entreprises sont preneuses de prix.
Discrimination du premier ordre = lorsque l’entreprise fait payer à chaque consommateur son prix de
réserve (on parle également de discrimination parfaite).
Discrimination de second ordre = lorsque les prix sont fonction de la quantité achetée par chaque
consommateur.
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Discrimination de troisième ordre = lorsque les prix dépendent de la catégorie des consommateurs
(seniors, étudiants, etc.).
1. La discrimination de premier ordre accroît le profit du monopoleur. Elle lui permet de faire payer
à chaque acheteur un prix égal à la valeur maximum que celui-ci accorde au bien.
2. La discrimination de premier ordre accroît le bien-être de la société en éliminant la perte sèche
de monopole.
3. La totalité du surplus va au monopoleur (le SC est nul).
Résumé du chapitre :
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