L'activité Des Sociétés Émettrices de Chèques de Services: Identification Des Risques Liés À L'activité Et Proposition D'une Démarche D'audit
L'activité Des Sociétés Émettrices de Chèques de Services: Identification Des Risques Liés À L'activité Et Proposition D'une Démarche D'audit
L'activité Des Sociétés Émettrices de Chèques de Services: Identification Des Risques Liés À L'activité Et Proposition D'une Démarche D'audit
PREMIERE PARTIE :
DEUXIEME PARTIE :
Bibliographie…………………………………………………………..……………... 139
Annexe…………………………………………………………………..…………….. 145
REMERCIEMENTS
J’adresse mes sincères remerciements à Mr Foued AMIRI pour ses directives, ses efforts et
pour les précieux conseils qu‟il m‟a prodigués pour l‟accomplissement de ce travail.
Je tiens également à remercier tous les membres du jury pour l‟honneur qu‟ils m‟ont fait en
acceptant de juger ce travail.
Mes remerciements s‟adressent également à tous les membres de ma famille qui ont
toujours su m‟apporter les encouragements appropriés.
DEDICACE
A ma chère femme
Je dédie ce mémoire.
Introduction générale
Introduction générale
L
‟activité d‟émission de chèques de services connait aujourd‟hui un véritable
succès. Elle trouve son origine dans le développement considérable des chèques
restaurant vers la fin des années soixante suite à des innovations subtiles qui
répondent à de nouveaux comportements économiques.
En Tunisie, les premiers « tickets » restaurant ont vu le jour en 1992 répondant à une
demande de plus en plus croissante de la part aussi bien des entreprises du secteur privé que
public.
Cette évolution s‟explique principalement aussi bien par la croissance économique via la
création des emplois et l‟accès de la femme au marché de travail favorisant l‟émergence
croissante de la restauration hors foyer mais aussi à la simplicité et la flexibilité de la
solution qu‟offrent les sociétés émettrices de chèques de services aux différents
bénéficiaires de chèques.
Le succès observé du chèque « restaurant » a fait que des entreprises ont pensé à faire de
leur activité principale l‟émission de chèques et surtout de penser à diversifier leurs services
en se positionnant comme des partenaires stratégiques et incontournables des entreprises
« clientes » afin d‟améliorer la qualité de vie des bénéficiaires du chèque et de créer des
solutions aux différents problèmes dus à l‟évolution des habitudes et comportements des
individus ainsi qu‟à la croissance et la complexité des aléas économiques. C‟est ainsi que de
nouveaux types de chèques ont vu le jour : Le chèque cadeau, chèque loisirs, chèque
mobilité.
Quel que soit le type de chèque, le principe de fonctionnement est simple : Il s‟agit d‟un
titre vendu par l‟entreprise émettrice de chèques de services à des entreprises (on parle
d‟entreprises clientes) qui les distribuent à leur employés « bénéficiaires ». Ce titre est
consommé par ces derniers dans « un réseau d‟affiliés ».
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Introduction générale
L‟émission de chèques de services engendre deux types de flux monétaires pour l‟entreprise
émettrice :
La spécificité du secteur fait que ces entreprises émettrices sont régies par des particularités
comptables se rapportant principalement aux écritures des émissions et livraisons des
chèques ainsi que le remboursement. Les différents intervenants du circuit des chèques
bénéficient d‟un régime fiscal et social qui leur octroie des avantages très intéressants ce qui
a encouragé les sociétés d‟émission de chèques de services de se développer davantage.
Toutefois, bien que ce secteur connait une forte croissance, le législateur Tunisien ne s‟est
pas encore prononcé sur une loi bien spécifique régissant l‟activité malgré l‟observation
d‟une parfaite réglementation dans divers autres pays. Seulement un projet de loi a été
proposé.
Ainsi, les spécificités d‟une telle activité accompagnées de l‟absence d‟un cadre légal fixant
les règles d‟organisation et de fonctionnement de ces sociétés exposent le marché et les
différents intervenants à des risques de plus en plus élevés.
Dans ce contexte, la mise en place d‟un organe de contrôle efficace permettra d‟assurer une
transparence des opérations et donnera confiance aux investisseurs de ce secteur.
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Introduction générale
C‟est pour cette raison, la définition d‟une démarche d‟audit essentiellement fondée sur le
contrôle des procédures de contrôle interne et les procédures du système d‟information
constitue une étape très importante de la certification des comptes.
Ainsi, la question à laquelle tente de répondre ce mémoire peut être formulée comme suit :
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Introduction générale
Avertir le législateur tunisien des enjeux du métier et mettre l‟accent sur l‟importance
de la promulgation d‟une loi qui réglemente ce secteur d‟activité ;
Alerter les sociétés émettrices de chèques de services des risques liés à l‟activité et
les convaincre de mettre en place un système de contrôle interne adéquat qui
constitue l‟un des éléments clés de succès ;
Doter les dirigeants et les commissaires aux comptes d‟un référentiel leur permettant
d‟identifier et de maitriser les risques des sociétés émettrices de chèques de services
et d‟adapter une démarche d‟audit adéquate afin de réduire le risque professionnel du
métier.
Première partie
Deuxième partie
La seconde partie aura pour but de proposer une démarche d‟audit des entreprises émettrices
de chèques de services. Nous mettrons en exergue dans un premier chapitre, les risques
associés à l‟activité qui doivent être pris en compte par le commissaire aux comptes lors de
la planification de sa mission d‟audit. Nous proposerons, dans un deuxième chapitre les
points clefs de la démarche d‟audit.
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Introduction générale
Le premier chapitre sera divisé en trois sections, la première section présentera les
risques éventuels en l‟absence de cadre légal. Les risques inhérents liés à l‟activité
feront l‟objet de la deuxième section. La troisième section présentera les risques liés
au contrôle interne et au système d‟information ;
Le deuxième chapitre évoquera les éléments clés à prendre en compte par le
commissaire aux comptes lors de l‟audit d‟une société émettrice de chèques de
services. L‟auditeur aura, dans un premier temps, à évaluer les procédures du
système de contrôle interne et les procédures du système d‟information qu‟il a
identifié lors de la prise de connaissance de l‟activité, ensuite, il procédera au
contrôle des émissions et des remboursements pour fonder une opinion sur les
chèques en circulation. Enfin, nous présenterons des tests d‟examen analytique
applicables aux indicateurs spécifiques de l‟activité.
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PREMIERE PARTIE
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Première partie : Présentation de l’activité d’émission de chèques de services
L
‟émission de chèques de services est devenue une activité qui prend de plus
en plus d‟ampleur vu le nombre des usagers qui ne cesse de s‟accroitre
durant ces dix dernières années. Pourtant, les raisons de développement et
les spécificités de cette activité sont méconnues par les différents
intervenants dans le circuit des chèques de services surtout avec la multiplicité, la diversité
et la complexité des chèques en circulation.
Généralement, ces chèques constituent pour les bénéficiaires des avantages en complément
de leurs rémunérations et pour les commanditaires, il s‟agit d‟un moyen permettant
l‟amélioration de la productivité et de la rentabilité par leurs employés. Pour les sociétés
émettrices, il s‟agit d‟un outil contribuant à la motivation des individus, d‟autant plus le
secteur génère considérablement de la liquidité. Toutefois, bien que ce secteur d‟activité
prend de l‟ampleur dans le tissu économique de notre pays, le législateur tunisien n‟a pas
encore promulgué une loi spécifique à ce secteur.
La promulgation d‟un projet de loi spécifique à l‟activité est devenue l'une des
préoccupations majeures de tous les intervenants surtout avec l‟apparition des cas de
fraudes, de contrefaçon et des disparitions causées par la faillite des sociétés émettrices.
Cette question, est à ce jour, d‟actualité et devrait être traitée le plus rapidement possible.
Dans cette première partie, nous allons essayer dans un premier temps de comprendre
l‟historique des différents types de services couverts par les chèques ainsi que les raisons de
leur développement. Dans un deuxième temps, nous allons présenter le mode de
fonctionnement de ces chèques ainsi que leurs circuits physique et financier (Chapitre I).
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Les chèques de services sont apparus la première fois sous la forme de bons alimentaires qui
représentent l‟une des solutions fondamentales de la volonté de répondre à un besoin social
bien identifié lequel est : « la restauration du personnel pendant la journée de travail ».
Ensuite, le bon alimentaire a évolué en chèque repas qui s‟inscrit parfaitement dans une
vision d‟une politique sociale juste, équilibrée, solidaire et équitable, qui permet à tous les
employés qui en bénéficient de prendre un « vrai » repas et constitue un complément de
salaire avantageux. Simple et modulable, il constitue pour l‟employeur un procédé
économique de prise en charge de la restauration de son personnel.
Depuis, les chèques de services n‟arrêtent pas de faire apparition sur le marché pour
répondre à des besoins de plus en plus réclamés par les entités et les bénéficiaires. Cette
diversité (chèques repas, alimentaire, cadeaux, loisir, formation …) est la conséquence du
succès rapide et du développement du chèque repas ainsi qu‟à la volonté des sociétés
émettrices de chèques de services de répondre aux besoins de leur clientèle et aux exigences
du contexte économique.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
personnel de l‟hôpital qu‟il dirigeait puisse manger un repas convenable par jour. Ainsi, il
concocta et en accord avec des commerçants locaux, un système de titre de paiement
alimentaire.
Cette initiative sera reprise par l‟entrepreneur John Hack qui l‟a relayée et l‟a déployée à
grande échelle lorsqu‟il a vu l‟intérêt du système qui permet aux employés des sociétés
d‟avoir le choix de choisir leur lieu de déjeuner avec les restaurateurs avec lesquels des
accords ont été passés, contre la remise d‟un coupon en papier, lequel sera ensuite remit aux
entreprises qui règlent la contrepartie de ces coupons aux restaurateurs.
Cette idée a pris son essor en 1949, lorsque le principe de la prise en charge par l‟employeur
d‟une participation aux coûts du déjeuner de ses employés en franchise de taxes fiscales et
sociales s‟est instauré. Cette disposition a incité l‟entrepreneur« Hack » à créer la société
« Luncheon Vouchers » en 1954 ayant pour objet la prise en charge de l‟ensemble du
service et de sa logistique pour le compte des entreprises qui souhaitent adopter cette
solution sans pour autant devoir gérer un restaurant d‟entreprise, moyennant une
commission perçue auprès de ces dernières.
Ainsi, l‟idée se répand surtout sur le continent européen en France où le chèque repas voit le
jour dès le début des années 60, par l‟intermédiaire d‟un banquier, qui lance la société
« Chèque restaurant » en 1962, puis du groupe Jacques Borel opérant dans la restauration
collective et l‟hôtellerie qui crée « Ticket Restaurant » en 1968, et enfin la société Chèque
Coopératif Restaurant qui crée « Chèque déjeuner ».
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Toutefois, cette expansion des tickets restaurants est nécessairement due au développement
des sociétés émettrices de chèques de services qui ont veillé à ce que cette activité connaît
son véritable essor. Nous nous attarderons dans ce qui suit sur les principales entreprises
leaders dans ce domaine d‟activité.
Les acteurs majeurs de ce secteur vont demeurer français. Principalement, nous citons :
C‟est le leader mondial de cette activité avec son produit phare « tickets restaurants ». Ce
groupe a déjà conquis 8 pays dès 1982 sous le nom de Novotel devenu Accor depuis 1983,
20 pays en 1994 et 40 pays en 2007 moyennant 430.000 entreprises « client » et 1.000.000
d‟affiliés.
Le groupe a développé plusieurs services adressés aux entreprises afin de fidéliser, motiver
et assurer le bien être de leurs employés. Parmi ces services, le service „clean way‟ qui
apporte aux entreprises une solution de gestion pour l‟entretien des tenues de travail via une
carte à puce rechargeable. Ce service offre aux salariés une fréquence déterminée de
nettoyage de leur tenue professionnelle chez les professionnels de nettoyage. « Accor » a
créé aussi le service « bien être assistance » en collaboration avec Europ assistance qui est
une plate forme ayant pour objectif l‟assistance domestique aux employés.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Sodexo
C‟est dans les années 80 que cet acteur a vu le jour en rachetant la société « Chèques
Restaurant ». Il est présent dans 27 pays et parmi eux la Tunisie. Son activité principale est
dédiée aux chèques restaurants représentant 88% de l‟activité de Sodexo dans le monde.
Cette entreprise développe aussi des services liés à la motivation des employés en créant des
concours entre employés et surtout en gérant la création et la distribution des récompenses
et notamment les chèques cadeaux (en Belgique, en Pologne….).
En Tunisie, l‟apparition des chèques de services était, initialement, soutenue par le secteur
bancaire qui était le premier à avoir reconnu la flexibilité de cette solution ainsi que les
avantages qu‟elle apporte.
Le concept a vu le jour sous la forme de chèque alimentaire dans les zones d‟intérieur et de
chèque restaurant depuis les années 90 et ce en l‟absence de tout cadre réglementaire
régissant l‟activité. Les chèques qui cartonnent à ce jour, restent le chèque repas et le chèque
cadeau. D‟autres types de services sont apparus, mais ils n‟y ont pas de succès jusqu‟à ce
jour (c‟est le cas de la carte restaurant, chèque formation…).
Selon une analyse externe faite par l‟un des émetteurs au titre de l‟année 2009, le marché
peut couvrir 549 709 bénéficiaires alors que seulement 50.000 sont bénéficiaires des
chèques repas. L‟activité se caractérise par un taux de pénétration de 1.75% de la population
active. En 2009, seulement 11 700 bénéficiaires ont profité du chèque cadeau.
Ces entreprises sont nées durant les années 90 avec la création de la société « OK
RESTAURANT » en 1994 poursuivie par la société « SAMARA CHECK SERVICE » en
1996 rachetée en 1997 par le groupe international « SODEXO ». Ces sociétés demeurent
leader du marché malgré l‟absence d‟avantages fiscaux ou sociaux au titre des chèques
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
repas. A cette date, il n‟y avait que des chèques utilisés auprès des restaurateurs et pour
l‟achat des aliments et sont devenus par la suite exclusivement destinés à la restauration.
Ces deux acteurs du marché tunisien ont opéré en l‟absence de toute réglementation de
l‟activité et ce n‟est qu‟en mai 1999 qu‟il y a eu l‟avantage de l‟exonération des charges
sociales des frais de restauration, dispositions qui ont boosté le marché malgré les deux
limitations imposées par le décret 99-10111.
La volonté des sociétés émettrices de chèques de services de créer des occasions pour les
entreprises de distribuer leurs chèques à leurs employés, mais aussi à leurs partenaires et à
leurs clients a engendré la naissance d‟une panoplie des chèques de services de plus en plus
vaste.
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Décret 99-1011 fixant la liste des avantages exclus de l'assiette de cotisation au titre du régime de sécurité sociale
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Cette volonté a été soutenue et encouragée par le grand succès qu‟a connu le chèque
restaurant mais aussi aux différentes solutions et avantages que les nouvelles formes de
chèques de services peuvent apporter aux différents utilisateurs de chèques.
Ainsi, et après avoir présenté la genèse des chèques de services à l‟échelle internationale et
nationale dans la première section, nous allons présenter les différents types de chèques de
services en circulation ainsi que les principales raisons de leur développement.
Ces types de chèques sont utilisés le jour au jour. Ce sont des services de « vie
quotidienne » qui permettent aux salariés de couvrir des besoins essentiels de leur vie en
assurant leur « bien être ». Ces services sont attribués à l‟ensemble des salariés et participent
aux avantages qui leur sont accordés ainsi qu‟à leur fidélisation.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Néanmoins, il existe d‟autres types de chèques de services et qui sont utilisés comme outil
de motivation. Le produit standard de la motivation reste le chèque cadeau mais celui-ci,
afin d‟augmenter son attractivité a été segmenté, ce qui donne naissance à de nombreux
sous-produits et notamment : chèque loisirs (sport, SPA, vacances et voyages…), chèque
formation, le chèque multiservice :
D‟autres types de chèques peuvent être classés parmi les services « motivation ». A titre
d‟exemple : en Belgique, les entreprises peuvent contribuer, en franchise de charges
sociales, aux coûts de connexion internet personnelle de leurs employés (chèque internet).
En Hongrie, les entreprises peuvent attribuer le chèque rentré scolaire pour aider les parents
à couvrir les coûts des livres et des fournitures scolaires.
Ces chèques peuvent être remis à titre de récompenses et peuvent être distribués :
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Tous ces exemples montrent que le système de chèque peut s‟adapter pour couvrir de
nombreux types de services.
En outre, si le chèque restaurant a véritablement décollé à la fin des années soixante, c‟est
qu‟il a répondu aux attentes de l‟Etat, des entreprises, premières clientes du chèque
restaurant, des bénéficiaires et des affiliés et ceci via les avantages que ce service leur
apporte.
D‟où l‟intérêt de voir les principaux avantages que les chèques restaurants ont apporté à ces
différents intervenants.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Parmi les avantages apportés à l‟Etat nous citons les avantages suivants :
Les chèques de services présentent aux entreprises ayant opté pour cette solution, les
avantages suivants :
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Les chèques de services sont plus que jamais pour les employés un véritable avantage social
car ils disposent ainsi d‟un moyen de paiement très intéressant.
Les chèques de services offrent aux bénéficiaires une utilisation dans un réseau d‟affiliés
très large (Restaurants ou tout autre commerce).
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
C‟est en raison de ses nombreuses implications positives qu‟un grand nombre de pays ont
introduit les chèques de services comme avantage social mis à la disposition des entreprises
et des administrations.
Ainsi, le chèque de services se présente comme un dispositif simple, moderne et efficace qui
rapporte beaucoup aux salariés, aux entreprises et aux commerces, sans alourdir le budget
de l‟Etat. Ses innombrables effets induits sur la société et l‟économie confèrent une place de
choix en tant qu‟instrument de politique sociale visant le progrès et l‟amélioration du bien
être individuel et collectif.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Après avoir exposé les différents types de chèques de services, il est nécessaire de
comprendre le mode de fonctionnement de ces chèques entre les différents intervenants dans
le circuit ainsi que le flux physique et le flux monétaire associé.
Dans un premier paragraphe, nous allons présenter les différents intervenants dans le circuit
des chèques ensuite le circuit physique et enfin le flux financier.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Les différents intervenants dans le circuit de circulation des chèques sont les suivants :
Les émetteurs sont des sociétés spécialisées dans l‟émission de chèques de services. Ils
vendent aux employeurs des titres de différentes valeurs et s‟occupent du remboursement
des titres présentés par les différents affiliés.
Le client désigne l‟entité (généralement une entreprise) qui achète des chèques pour le
compte des ses salariés ou de ses partenaires. Ces derniers sont appelés des « bénéficiaires »
et utilisent ces chèques dans un réseau d‟affiliés.
Les employeurs remettent ces chèques à leurs salariés pour leur valeur ou en contrepartie
d‟une somme inférieure à leur montant (la différence correspond à la participation patronale
qui bénéficie d‟exonérations sociales pour le cas des chèques repas et des chèques cadeaux
en fonction des circonstances sous réserve de certaines limites).
Les bénéficiaires : ce sont les salariés de l‟entreprise cliente. Ils utilisent les chèques de
services pour régler un achat auprès des affiliés.
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Le circuit du chèque est généralement le même pour les différents services. On présentera
donc le circuit standard et classique qui peut être schématisé comme suit :
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
en fonction du grade et des temps de présence. Les chèques peuvent être triés
dans des enveloppes ou en petits carnets.
2. Le client distribue les chèques aux différents bénéficiaires. A ce stade, il est assez
fréquent pour les clients qui utilisent les modes de livraison « vrac » ou la simple
personnalisation du nom de l‟entreprise, de constituer des stocks de chèques afin
d‟être certains de pouvoir fournir le nombre de chèques adéquat aux salariés tous
les mois. Comme ces stocks doivent être valorisés lors des clôtures des comptes,
on comprend alors que certaines entreprises préfèrent des commandes mensuelles
sans stock afin d‟éviter un travail administratif important (flux entrant, flux
sortant, contrôle du stock, sécurité physique des chèques).
3. Le bénéficiaire utilise ses chèques dans le réseau d‟affiliés. Cette utilisation est
souvent réglementée. En fonction des pays, les contraintes réglementaires sont les
suivantes :
Utilisation d‟un nombre maximum de chèques par transaction ;
Utilisation dans un périmètre bien déterminé, à une heure précise et
uniquement les jours ouvrables ;
Utilisation uniquement par les bénéficiaires des chèques ;
Interdiction de rendre la monnaie sur les chèques.
L‟utilisation des chèques doit se faire durant leur période de validité. En effet,
dans la plupart des pays, les chèques ne sont valables que sur une durée limitée,
souvent annuelle (millésime). Les affiliés sont donc en droit de refuser les
chèques périmés. Leur remboursement étant refusé par les émetteurs.
4. L‟affilié présente ses chèques au remboursement, souvent via des bordereaux de
remise propres à chaque émetteur. Dans certains pays, les émetteurs se sont
regroupés au sein de sociétés de type Groupement d‟Intérêt Economique (GIE)
d‟une part afin d‟organiser un remboursement commun pour faciliter le travail
des affiliés, qui n‟ont plus à trier les chèques reçus par émetteur, et d‟autre part
afin de réaliser des économies d‟échelle sur les coûts de remboursement (CRT en
France et FASTPOINT en Italie).
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
Les chèques sont alors lus par les émetteurs. Les montants correspondants à leur
valeur faciale, diminuée de la commission « affiliée », sont alors remboursés aux
affiliés.
Certaines solutions peuvent diverger un peu de ce schéma classique telles que l‟auto-
émission ou encore la catégorie de service pour le contrôle des allocations et/ou ressources
des organismes ou l‟Etat qui se caractérise par l‟absence de la phase de remboursement des
affiliés directement assuré par le client. Dans ce cas, l‟émetteur n‟est rémunéré que sur la
base d‟une commission versée par le client en contrepartie de la gestion des flux physiques
des chèques et, éventuellement, des flux d‟informations.
Le flux physique du chèque est donc caractérisé par l‟intervention de quatre acteurs :
Emetteur, client, bénéficiaire et affilié. Ceci engendre des contraintes et des risques à
chaque étape pour l‟industrie des chèques de services, mais aussi des sources de revenus.
Si nous reprenons le flux physique du chèque nous distinguons deux flux monétaires :
Le premier correspond au paiement par le client de la valeur faciale des chèques ainsi
que de la commission rémunérant la prestation fournie par l‟émetteur. Généralement,
le règlement par le client est effectué avant la livraison effective des chèques parce
que les émetteurs n‟acceptent aucun crédit. Les modalités de règlement sont motivées
d‟une part par le fait que le chèque est représentatif d‟un moyen de paiement (quasi-
monnaie) et d‟autre part les émetteurs interviennent souvent sur des marchés à risque
et travaillent sur des marges réduites ce qui motive aussi une position stricte sur le
sujet ;
Le second flux monétaire correspond au remboursement de la valeur faciale aux
affiliés, moins la commission correspondante débattue en fonction des affiliés. Ce
remboursement intervient généralement rapidement après la transmission des
chèques pour le remboursement.
Nous comprenons ainsi pourquoi l‟activité d‟émetteur de chèques de services génère une
trésorerie abondante. En effet, si les chèques sont payés rapidement par les clients et sont
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Chapitre I : Origine, typologie et fonctionnement des chèques de services
remboursés après une certaine période aux affiliés, il existe un décalage important entre le
moment où les chèques sont livrés au client et le moment où l‟affilié en demande le
remboursement. En effet, le chèque doit être distribué par le client aux bénéficiaires (temps
de traitement et stockage éventuel) puis utilisé par le bénéficiaire, généralement au fil de
l‟eau en ce qui concerne le chèque restaurant, puis finalement demandé au remboursement
par l‟affilié qui attend souvent d‟accumuler un certain nombre de chèques avant de les
présenter à l‟émetteur.
Ce cycle génère donc une trésorerie abondante qui permet, avec la commission client et la
commission affilié de générer la troisième source significative de revenus. Cette trésorerie
abondante fait l‟objet d‟un placement financier et génère des intérêts formant la
commission financière.
La trésorerie provenant de l‟activité est assez stable dans l‟année en ce qui concerne les
services classiques (chèque restaurant et chèque alimentation), ce qui permet aux émetteurs
d‟utiliser ces fonds sur des périodes assez longues (placement financiers à moyen/long
terme), voir d‟utiliser cet argent pour financer d‟autres activités plus gourmandes en
capitaux comme cela est le cas de l‟activité hôtellerie d‟Accor ou de la restauration
collective de Sodexo.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Après avoir présenté un aperçu sur les chèques de services, de leur apparition ainsi que leur
mode de fonctionnement dans un premier chapitre, nous allons présenter dans un deuxième
chapitre les aspects comptables, fiscaux, sociaux et juridiques que le commissaire aux
comptes doit prendre en considération lors de son audit et surtout lors de la phase de prise
de connaissance de l‟environnement de l‟entreprise pour l‟identification et l‟évaluation des
risques d‟anomalies significatives.
L‟activité d‟émission de chèques de services est caractérisée par des traitements comptables
très particuliers vu la spécificité de l‟ensemble des transactions et opérations applicables à
ce secteur d‟activité. Nous présenterons dans ce qui suit les différents traitements
comptables.
Selon le mode de fonctionnement des chèques de services (Chapitre I, section 3), les
émissions représentent la somme de la valeur faciale des chèques émis par les émetteurs
pour le compte de leurs réseaux d‟affiliés et qui sont ensuite remboursées à ces affiliés lors
de la remise des chèques. L‟entreprise émettrice de chèques de services n‟est qu‟un
intermédiaire entre client et affilié. De ce fait, la valeur faciale des chèques livrés ne
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Ainsi, les conditions fondamentales relatives à la comptabilisation d‟un revenu ne sont pas
satisfaites. Les émissions ne peuvent pas être considérées comme un chiffre d‟affaires (ou
des revenus) de ces sociétés.
En conclusion, seules les commissions perçues auprès des clients (lors de la vente des
chèques) et les commissions perçues auprès des affiliés (lors du remboursement de ces
chèques) sont considérées comme un chiffre d‟affaires (ou des revenus).
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Ainsi, il faut examiner les conditions dans lesquelles s'effectue l'opération pour déterminer
le moment où une entreprise transfère les principaux risques et les avantages inhérents à la
propriété. Généralement, ce transfert coïncide avec le transfert du droit de propriété ou avec
l'entrée en possession par l'acheteur.
De ce fait, les émissions qui ne sont pas encore livrées ne doivent pas donner lieu à la
comptabilisation des revenus y afférents. Dans ce cas, le commissaire aux comptes doit
s‟assurer que le système de production n‟intègre dans la comptabilité que les productions –
émissions effectivement livrées et que les commandes ainsi que le stock des chèques de
services figurent parmi les stocks de la société et non pas parmi les émissions de l‟exercice.
Nous présenterons dans ce qui suit les écritures comptables de la livraison des chèques, des
émissions avec commission positive et des émissions avec remise.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
(iii) Ecriture comptable de l’émission avec facturation moyennant une remise (ou
commission négative)
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Bien que ne rentrant pas dans le champ d‟intervention de ce mémoire, il est intéressant de
voir le traitement comptable des émissions chez les entreprises qui, à titre d‟activité
secondaire, émettent des chèques utilisables uniquement dans leurs enseignes afin de mieux
appréhender les spécificités du traitement comptable des sociétés émettrices de chèques de
services.
Il s‟agit, essentiellement des chèques émis et utilisables dans les enseignes des entreprises
émettrices. Les chèques émis constituent des produits constatés d‟avance et sont
comptabilisés en contrepartie d‟un compte de trésorerie. Les chèques ne sont comptabilisés
en chiffre d‟affaires que lors de leur échange par le bénéficiaire final contre les biens et
services auxquels ils donnent droit. Dans ce contexte, aucune commission n‟est enregistrée
puisqu‟elle n‟existe pas. Dans de nombreux cas cependant, les enseignes accordent des
ristournes à leurs clients sur la valeur faciale du chèque (commission négative). Ces
ristournes sont différentes clients par clients. Si tel est le cas, il convient, lors de la vente, de
comptabiliser séparément un produit constaté d‟avance, correspondant à la valeur faciale du
chèque, et une charge constatée d‟avance correspondant à la réduction accordée
(commission négative). Cette double opération doit être suivie extra comptablement chèque
par chèque car chacun des chèques dispose d‟une valeur faciale et des conditions de
ristourne différentes relatives à chaque client.
La procédure de remboursement constitue une étape simple mais en même temps doit
intégrer un dispositif de sécurité très important pour éviter tout risque lié au détournement
des chèques remis pour remboursement.
Le commissaire aux comptes doit prendre connaissance des procédures applicables lors du
remboursement et vérifier l‟efficacité des systèmes de contrôle interne.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Lors de la présentation des chèques pour remboursement par les affiliés, les écritures
comptables sont les suivantes :
En reprenant la définition des perdus et périmés, ils correspondent aux chèques qui ne sont
jamais représentés au remboursement (perdus) ou qui sont présentés à l‟issue de leur date de
validité et donc refusés par l‟émetteur au remboursement (périmés).
Les émetteurs procèdent à l‟émission des titres qui comporte une certaine durée de validité
(généralement 1 an) et accordent un délai pour la remise des chèques dont leur délai de
validité arrivera ou est arrivé à échéance : Généralement, les sociétés émettrices procèdent à
des émissions par millésime. Chaque millésime commence à courir à partir du mois de
septembre pour s‟achever au 31 décembre de l‟année prochaine.
Les perdus et périmés, en fonction de la législation, peuvent être considérés comme des
gains acquis à la société ou peuvent faire l‟objet de changement auprès des clients. Dans le
cas où la législation prévoit que ces biens constituent des droits à la société, ils pourront
constituer une source significative de revenu et seront enregistrés à la fin de chaque
millésime.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Eu égard aux normes internationales, c‟est le principe de la prudence qui est retenu. Les
sociétés ont tendance à ne constater les produits des perdus et périmés que lors de leur
réalisation en dépassant la date de validité des chèques.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Le problème ne se posera plus si un texte de loi régissant l‟activité prévoit que les chèques
dont le millésime s‟est expiré doivent faire l‟objet d‟un remboursement auprès de leurs
clients ou bénéficiaires.
Le risque est plus important lorsqu‟on est en présence d‟un nouveau service qui fait son
apparition. Il est tout à fait logique qu‟avec l‟apparition d‟un nouvel outil, les bénéficiaires
ne portent pas généralement d‟attention particulière et le taux des perdus et périmés peut
s‟avérer très important et qui a tendance à se réduire d‟une année à l‟autre au fur et à mesure
que le chèque sera reconnu par les bénéficiaires. Dans ce cas, la revue de l‟historique de la
société tiendra compte de cette particularité.
Les revenus provenant des perdus et périmés posent aussi le problème de présentation au
sein des états financiers. Etant donné que ce sont des revenus directement générés par
l‟activité principale, ils ne peuvent pas être considérés comme autres gains exceptionnels ou
extraordinaires vu leur caractère constant qui pourra être mesuré par des taux
statistiques. Dans ce cas, faut- il les considérer comme des revenus d‟exploitation? Un tel
traitement permettrait de manipuler la présentation des états financiers.
L‟ensemble de ces spécificités comptables et les quelques marges de manœuvre laissées aux
émetteurs, permettent d‟adopter une stratégie comptable et fiscale plus ou moins agressive
sur laquelle le commissaire aux comptes devra être attentif.
L‟activité des sociétés émettrices de chèques de services est une activité caractérisée par un
Besoin en Fonds de Roulement (BFR) négatif, vu que l'activité génère un flux de trésorerie
32
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
positif du fait que le délai de remboursement des chèques en circulation est généralement
plus long que le délai de règlement des clients. En effet, le temps que les employeurs
distribuent les chèques à leurs employés et que ceux-ci les utilisent chez le réseau d‟affiliés
et que ces derniers les remettent aux émetteurs pour se faire rembourser fait que ce délai est
généralement plus long que les délais de règlement des clients.
Ainsi, les emplois d'exploitation de l'entreprise sont inférieurs aux ressources d'exploitation.
L'entreprise n'a donc pas des besoins d'exploitation à financer puisque le passif circulant
excède les besoins de financement de son actif d'exploitation. L'entreprise n'a pas à utiliser
ses excédents de ressources à long terme (fonds de roulement) pour financer d'éventuels
besoins à court terme.
Pour le cas du service « chèque restaurant », cette trésorerie est globalement constante tout
au long de l‟année. Pour d‟autres cas comme le chèque cadeau, cette trésorerie peut être
permanente, vu leur vente et utilisation pour des fêtes et/ou des occasions exceptionnelles.
Dans tous les cas, le BFR restera toujours négatif.
Cette abondance de trésorerie va être optimisée et fera l‟objet de placement à moyen et long
terme pour répondre à l‟un des besoins suivants :
33
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Quant aux chèques à rembourser, la contrepartie de la trésorerie, ils représentent des passifs
courants à court terme.
Cette situation déséquilibre le bilan de manière un peu artificielle mais va surtout avoir des
conséquences sur le tableau des flux de trésorerie. Les variations des investissements à long
terme apparaissent dans les flux nets liés aux opérations d‟investissement et les variations
des chèques à rembourser apparaissent dans les flux nets de trésorerie liés à l‟activité
(variation du BFR).
Pour éviter cette situation, le commissaire aux comptes pourra exiger que les passifs
courants soient représentés par des actifs courants liquides et disponibles et ainsi diminuer
le risque de fausser la réalité économique de la société.
34
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Les sociétés émettrices de chèques de services génèrent cinq catégories de flux financiers :
Nous allons examiner le régime fiscal applicable aux trois premières catégories de revenus
vu que le régime fiscal des deux dernières sources de revenus parait simple et ne pose pas
de difficultés particulières.
La question qui se pose est le sort fiscal de la valeur faciale du chèque : est-elle considérée
comme un chiffre d‟affaires soumis à la TVA ou non ? De même pour les chèques perdus et
périmés : est ce que les perdus et périmés comptabilisées en tant que gains sont assujettis à
la TVA ou non ?
Nous avons vu que d‟un point de vue comptable, la valeur faciale ne peut être considérée
comme un chiffre d‟affaires. Néanmoins, d‟un point de vue fiscal, et en l‟absence d‟un
cadre légal spécifique, la valeur faciale émise pourra être considérée comme un chiffre
d‟affaires soumis à la TVA.
Face à cette interprétation, il y aura un risque d‟une double imposition expliqué comme
suit :
1. Une première imposition des chèques de services entre les mains des clients
acquéreurs sans que cette imposition ne soit imputable sur le salaire de leurs
salariés.
35
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
2. Une deuxième imposition lors de la vente par les affiliés en contrepartie d‟un
paiement par chèques de services. Les prix de vente sont, généralement, des prix
en toutes taxes comprises : d‟où la double imposition.
Eviter cette double imposition rejoint le principe de comptabilisation retenu dans la section1
de ce chapitre relative au traitement comptable des émissions en retenant que la valeur
faciale ne sera pas considérée comme un chiffre d‟affaires et ne sera pas soumise à la TVA.
Cette pratique pose, par contre, le problème suivant : s‟agit-il d‟opérations exonérées de la
TVA c'est-à-dire d‟opérations qui se trouvent dans le champ d‟application de la TVA mais
tout simplement exonérées et dans ce cas les sociétés émettrices de chèques de services
seront partiellement assujetties à la TVA ou s‟agit-il d‟opérations qui se trouvent hors
champs d‟application de la TVA ?
En l‟absence de cadre légal et réglementaire de l‟activité, les émetteurs pourront adapter des
solutions différentes : c'est-à-dire ils considèrent l‟opération soit hors champ, soit elle est
dans le champ d‟application mais exonérée.
En matière d‟impôt sur les sociétés, et même dans l‟hypothèse où la valeur faciale sera
considérée comme chiffre d‟affaires, l‟impact sera le même vu que les sociétés émettrices
vendent et remboursent donc achètent la même valeur. D‟un point de vue fiscal, ce
traitement n‟aura aucune incidence sur l‟impôt sur les bénéfices. Toutefois, et vu le
traitement comptable préconisé à la valeur faciale, la considération de cette valeur comme
revenu imposable lors de l‟émission et comme charges déductibles lors du remboursement
ne peut pas être retenue.
Ces commissions sont ainsi soumises au taux normal de 18% qui sont facturées directement
aux commanditaires lors de la remise à ceux-ci des chèques de services.
36
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Le fait générateur des prestataires de service est constitué par la réalisation du service ou par
l‟encaissement du prix ou des acomptes lorsqu‟il intervient antérieurement à la réalisation
du service : vu la réalisation du service n‟est pas instantanée lors de la livraison(le service
consiste à accorder aux bénéficiaires un droit de créance sur les affiliés), l‟exigibilité de la
TVA pourra se produire lors de l‟encaissement de ces montants et par conséquent, les
clients ne pourront déduire cette TVA que lors de règlement de cette commission.
En matière d‟impôt sur les bénéfices, ces revenus constituent des produits imposables au
taux normal de 35%.
Toutefois, lorsqu‟on est en présence d‟une commission positive le régime fiscal parait
simple mais qu‟en est-il en cas de présence d‟une remise accordée aux clients (commission
négative) ?
Ces commissions peuvent être considérées comme des remises ou des avoirs mais sur quel
chiffre d‟affaires déjà ? Une telle pratique ne pourra être tolérée mais vue l‟absence de cadre
réglementaire il n‟y aura aucune interdiction : les sociétés émettrices de chèques de services
considèrent que ces remises contribuent à la réalisation des commissions affiliés et
permettent ainsi de générer de la rentabilité. Ces commissions sont considérées comme des
charges d‟exploitation déductibles de l‟assiette imposable à l‟impôt. De telles commissions
peuvent être accordées sur facture ou sous forme de chèques gratuits.
Les commissions sur les affiliés ne sont comptabilisées que lorsqu‟elles sont certaines et ce
lorsque les chèques sont remis par le réseau d‟affiliés pour remboursement.
Comme pour les commissions clients, les commissions affiliés sont assujetties à la TVA au
taux normal de 18%.
Quant au fait générateur, il est réalisé par l‟encaissement de la commission qui coïncide
avec la date de remboursement des chèques remis par les affiliés. En effet, les commissions
sont directement imputées sur le montant du règlement des chèques de services fait aux
affiliés.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
En matière d‟impôt sur les bénéfices, les commissions affiliés constituent des produits
imposables au taux de 35%.
D‟un point de vue social, les sociétés émettrices de chèques de services ne sont redevables
d‟aucune cotisation sociale à raison des chèques qu‟elles émettent à leurs clients.
En utilisant ces chèques en tant que solution de motivation, ils sont généralement accordés
aux salariés, et dans ce cas, le montant des chèques de services constituent des charges
déductibles pour la société sous réserve du respect des conditions suivantes :
En matière de retenue à la source, les chèques de services accordés aux salariés de la société
sont considérés comme des avantages en nature soumis à l‟impôt sur le revenu des
personnes physiques et doivent faire l‟objet d‟une retenue à la source conformément au
barème de calcul de l‟IRPP.
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Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
D‟un point de vue social, les chèques de services « restaurants » et « cadeaux » sont
totalement exonérés des charges sociales dans les limites prévues par le décret 2003-1098
du 19 mai 2003.
Tous les chèques de services accordés qui ne figurent pas dans la dite liste sont soumis à la
cotisation sociale et doivent être mentionnés dans le bulletin de paie pour leur montant brut.
Lorsque ces chèques sont utilisés comme une solution de motivation et accordés
directement aux salariés des employeurs, le régime fiscal et social parait simple à
déterminer, mais il n‟est pas évident lorsqu‟il s‟agit de chèques accordés à des tierces
personnes pour stimuler une relation professionnelle ou commerciale : quel serait le régime
39
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
fiscal et social applicable à ces personnes ainsi que les obligations des commanditaires ? La
charge supportée constitue-t-elle une charge déductible du bénéfice imposable ou non ?
Il s‟agit des chèques de services qui sont remis pour des raisons purement commerciales et
de stimulation de tierces personnes considérées comme des commerciaux externes à la
société.
Ce cas de figure est caractérisé par l‟absence d‟un contrat de travail entre les deux parties et
même de l‟absence de lien de subordination entre eux (aucune autorité, ni contrôle ou
sanction…)
Il s‟agit en fait d‟avantages incitatives accordés à des personnes qui dans le cadre de leurs
fonctions habituelles accomplissent des taches moyennant un contrat de travail établi avec
une tierce entreprise et non pas avec l‟entreprise « cliente ».
Ces avantages peuvent donc échapper à l‟obligation de les déclarer par les sociétés
commanditaires et seront de ce fait non soumis ni à la CNSS ni à la l‟IRPP. Ils sont inscrits
parmi les charges d‟exploitation déductibles du revenu imposable de l‟entreprise « cliente ».
Néanmoins, les chèques de services peuvent être servis dans le cadre d‟une action
publicitaire ou marketing :
Dans le cas d‟action publicitaire : il suffit que ces charges répondent aux conditions
de déductibilité des charges pour qu‟elles soient admises en déduction.
Dans le cas des cadeaux d‟affaires : la valeur des chèques ainsi offerte est déductible
de la base imposable dans la limite de 1% du chiffre d‟affaires en TTC sans dépasser
la limite de 20.000 dinars par an.
En ce qui concerne les commissions « clients » facturées par les sociétés émettrices, elles
ouvrent droit à la déduction de la TVA et à la déduction du bénéfice imposable.
40
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Toutefois, lors du règlement, le débiteur doit opérer une retenue à la source sur le montant
de la commission en TTC.
Pour le bénéficiaire des chèques de services qui reçoit ces avantages dans le cadre de son
contrat de travail, il sera soumis à la cotisation sociale et à l‟impôt sur le revenu au titre de
la valeur brute de ces chèques sous réserves des exonérations citées dans le paragraphe 2.2.1
relatif au régime fiscal et social applicable aux clients « Employeurs » utilisant les chèques
de services comme solution de motivation.
En dehors de ces cas, et s‟il s‟agit d‟avantages reçus d‟une tierce personne autre que son
employeur, le bénéficiaire sera présumé réaliser une activité accessoire à son activité
salariale habituelle. Ces avantages seront donc imposables dans la catégorie fiscale des
« Bénéfices Non Commerciaux » et le commanditaire devrait opérer une retenue à la source
au taux de 15% au titre de ces avantages.
Le total de la valeur faciale sera considéré comme un chiffre d‟affaire soumis à la TVA et la
commission sera considérée comme charge déductible du bénéfice imposable. Les retenues
à la source opérées sur les commissions doivent être portées sur les déclarations mensuelles.
41
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
d‟activité souffre jusqu‟à ce jour d‟un vide juridique vu l‟absence d‟un texte de loi
spécifique à l‟activité.
Les parties prenantes dans ce secteur d‟activité, conscientes des enjeux de l‟absence d‟un
cadre légal et surtout des avantages de la promulgation d‟une loi régissant ce secteur, ont
alerté les autorités de la gravité et des risques inhérents de la situation face à ce vide
juridique mais aussi du rôle important que cette loi pourrait avoir pour promouvoir ce
secteur d‟activité en conférant à certaines catégories de chèques des incitations fiscales et
sociales plus encourageantes.
En 2008, un projet de loi visant la réglementation du secteur des titres de services, a été
présenté pour approbation du gouvernement. Ce projet a fait l‟objet d‟une profonde
réflexion au sein du ministère du commerce en présence des ministères des finances, des
affaires sociales, de l‟intérieur, de la justice, de la banque centrale, de la chambre patronale
des restaurateurs et de la chambre patronale des émetteurs de titres de services.
Le projet de loi qui a été pré-finalisé (juin 2008) vise la promulgation d‟une loi portant
organisation de l‟émission et l‟utilisation des titres de services, et ce, quelque soit leur
vocation.
Le projet de loi visant la réglementation du secteur des titres de services traite les quatre
mesures suivantes :
Les conditions d‟émission des chèques de services ;
Les conditions d‟utilisation des chèques de services ;
Le fonctionnement et contrôle des sociétés émettrices de chèques de services ; et
Les sanctions
42
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
La première mesure de cette loi s‟intéresse aux conditions d‟émissions des titres de services.
Selon cette mesure les sociétés émettrices doivent être sous la forme d‟une société anonyme
et par conséquent, un capital minimum de 5000 dinars.
En outre, chaque type de titre de services fera l‟objet d‟un cahier des charges d‟activité qui,
notamment, aura pour objectif de définir la vocation du titre de services concerné ainsi que
le réseau de commerce autorisé qui lui est rattaché.
Les conditions sont applicables à toutes personnes qui procèdent à l‟émission de n‟importe
quel titre de services d‟une façon ponctuelle ou à titre d‟activité secondaire.
Les clients doivent réglés les émetteurs pour la contre valeur faciale figurant sur les titres
livrés. Des commissions peuvent être appliquées en cas de nécessité.
Les titres doivent répondre à des règles de sécurité évitant la contrefaçon comme le code à
barre, hologrammes…
Les différents services doivent faire l‟objet d‟un titre personnalisé et différent des autres
services. En aucun cas, l‟émetteur ne pourra rembourser des titres émanant des personnes
qui ne sont pas ses affiliés contractuels pour le service concerné.
Les émetteurs doivent ouvrir des comptes bancaires ou postaux pour chaque service qui
seront distinct les uns des autres. Aucun retrait ne peut être opéré à part le remboursement
des chèques du service concerné.
Les émetteurs doivent présenter une caution bancaire fixe pour garantir ses engagements
vis-à-vis des affiliés. Le montant de cette caution doit être arrêté par chacun du ministre de
commerce et le ministre des finances.
Les chèques de services doivent dans tous les cas comporter, à l'encre et en caractères très
apparents, les mentions suivantes :
Le service concerné ;
Nom et adresse de l'émetteur ;
43
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
La valeur d‟un chèque ne doit en aucun cas être minorée par l‟affilié lors de son utilisation.
A ce jour et à défaut de contrôle, certains commerces acceptent les chèques remis par les
bénéficiaires sans qu‟ils soient contractuellement liés avec l‟émetteur et font une décote sur
la valeur du titre laquelle sera déduite par les affiliés qui vont remettre ces chèques pour
remboursement. Nous avons remarqué que cette décote est de l‟ordre de 10% pouvant aller
jusqu‟à 15% alors que la commission moyenne opérée par les émetteurs est de l‟ordre de
7%. Ce constat conduit forcément à la dévalorisation des chèques et a un effet sur le taux
d‟inflation.
Les chèques qui n‟ont pas été utilisés durant la période de validité inscrite peuvent être
retournés à l‟émetteur, par le client lui-même, dans un délai de deux mois à la suite de
l‟expiration de la date de validité. L‟émetteur pourra ainsi remplacer ces chèques par
d‟autres pour la même valeur et pour le nouveau millésime et en cas de nécessité
rembourser leur valeur après déduction des frais d‟émission dans un délai de 15 jours.
Les chèques dont la date de validité est terminée et qui n‟ont pas été présentés pour
remboursement dans les deux mois qui suivent cette date sont considérés comme des
chèques perdus et périmés et ne feront l‟objet d‟aucun remboursement ou retour pour
changement.
L‟affilié doit afficher sur les lieux de son établissement le signe distinctif de son affiliation.
Il est tenu d‟être conventionné à l‟émetteur par un contrat signé entre les deux parties
mentionnant ses obligations et ses droits.
4
Cette mention doit être apposée par l‟affilié au moment de la réception du chèque. Elle constitue une condition
obligatoire pour le remboursement des chèques auprès des émetteurs.
44
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Dans ce contexte, le projet de loi impose au commissaire aux comptes une diligence
spécifique à ce secteur d‟activité par la vérification les encaissements des clients ont été
déposés dans des comptes spéciaux destinés aux services concernés et que les retraits de ces
comptes correspondent aux règlements des chèques relatifs au service concerné et aux
affiliés en prenant en compte les dispositions du code des sociétés commerciales ainsi que
de la loi n° 2004-5 du 3 février 2004, relative à la sécurité informatique.
Le client doit procéder au règlement de la contre valeur des chèques dans un délai de 15
jours à partir de la date de livraison. A défaut de règlement, il est interdit à l‟émetteur de
procéder à de nouvelles livraisons.
Tout émetteur peut ouvrir un ou plusieurs comptes bancaires ou postaux réservés aux
chèques de services et il pourra éventuellement faire des virements d‟un compte à l‟autre et
procéder à des placements temporaires sous son entière responsabilité. Dans tous les cas, il
doit avoir la représentation des chèques mis en circulation.
Les affiliés doivent remettre les chèques de services pour remboursement dans les 15 jours
qui suivent leurs dates de remise par les bénéficiaires. Leur remboursement se fait ainsi
séance tenante après déduction de la commission qui a déjà fait l‟objet d‟accord commun
entre les deux parties (émetteur et affilié).
Une amende entre 1.000 dinars et 5.000 dinars en cas d‟infraction des dispositions
régissant l‟utilisation du chèque (mentions sur le chèque, minoration de la valeur du
chèque, monnaie rendue sur les chèques et délai de règlement des clients de 15
jours) ;
45
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Une amende de 5.000 dinars à 10.000 dinars en cas d‟infraction par les sociétés
émettrices de chèques de services des conditions de sécurité liés aux chèques et la
facturation du montant indiqué sur la valeur faciale des chèques livrés.
Une amende de 10.000 dinars à 20.000 dinars en cas de non respect des conditions
nécessaires à l‟exercice de l‟activité d‟émetteur de chèques de services : forme de la
société, respect d‟un cahier de charge pour chaque service, utilisation des fonds
générés par l‟activité, présentation de la caution bancaire requise, placement des
fonds générés par l‟activité et enfin les conditions de remboursement.
Nous allons présenter ainsi, les différentes dispositions qui réglementent le chèque repas,
ensuite le chèque cadeau et enfin un aperçu des autres chèques qui circulent en France en
faisant référence à leur cadre juridique.
Comme il a été présenté dans la première partie, le titre restaurant constitue l‟un des
premiers chèques à avoir vu le jour en France depuis les années 60. Ces chèques ont été
soutenus par l‟ordonnance n°67-830 du 27 septembre 1967 qui a initié la définition d‟un
cadre juridique qui réglemente l‟activité d‟émetteurs de chèques « restaurant » (ou « titres
restaurant »).
Dès l‟institution du système des titres-restaurant, les pouvoirs publics ont souhaité que les
différentes parties associées à son fonctionnement - employeurs, salariés, professionnels de
la restauration, sociétés émettrices de titres - soient représentées au sein d‟une instance
46
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Ensuite, et plus précisément en 1972, les trois sociétés opérant sur le marché du titre-
restaurant (Chèque Déjeuner, Chèque Restaurant et Ticket Restaurant) créent une
association commune - la Centrale de Règlement des Titres (CRT) - qui assure le
remboursement des titres émis par ces sociétés et remis par les restaurateurs.
Les principales divergences entre le projet de loi et la loi Française peuvent être résumé
comme suit :
47
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Ainsi, le projet de loi ne s‟éloigne pas trop des dispositions réglementaires prévues par le
droit français. Quant à la constitution d‟une institution de contrôle de l‟activité comme la
CNTR, elle reste l‟une des préoccupations majeures à en tenir compte.
A ce titre, il est important de connaitre les missions de la Commission Nationale des Titres-
Restaurant qui est peuvent être résumées en :
48
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Ce contrôle consiste en :
Un contrôle du fonctionnement des comptes de titres-restaurant ouverts par
les entreprises émettrices. La Commission contrôle ainsi les mouvements tant
physiques que financiers liés aux opérations d‟émission et de remboursement
de titres effectuées par ces sociétés. La Commission s‟est vue reconnaître un
droit d‟information permanent auprès des sociétés émettrices de titres. Ces
sociétés sont de plus tenues de lui communiquer un état mensuel récapitulant
le nombre de titres émis et remboursés au cours de la période mensuelle
concernée, et chaque année un rapport annuel établi par un expert-comptable
rendant compte de leur activité ;
La constatation des cas où les restaurateurs ou les personnes, entreprises ou
organismes assimilés ont cessé leur activité ou ne satisfont plus aux
conditions réglementaires ouvrant droit au remboursement des titres
restaurant.
Le chèque cadeau se trouve lui aussi non encore réglementé en France mais il fait l‟objet
d‟un suivi par la Banque de France qui surveille de près ce secteur à la frontière de
l‟émission de monnaie, au titre de l‟article L.511-7-II du Code monétaire et financier.
5
Selon l‟ouvrage « Du bon usage du chèque cadeau » aux éditions Strass
49
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
remis en nature : par exemple un objet de décoration, un billet de spectacle ») et aux bons de
réductions (« avantage lié à l‟achat d‟un produit bien déterminé »).
En matière sociale, les chèques cadeau ne sont pas soumis aux cotisations sociales, sous
certaines conditions de plafonds et d‟occasions :
Les chèques de vacances ont été créés par l‟ordonnance du 26 mars 1982 réformée par la loi
n°2009-888 du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services
touristiques.
C‟est ainsi que les émetteurs de chèques loisirs sont devenus expressément visés par le code
du tourisme et doivent respecter certaines conditions applicables aux agences de voyage :
Les émetteurs de chèques loisirs doivent en conséquence procéder à leur
immatriculation auprès de « Atout France »6 ;
Justifier d'une garantie financière suffisante spécialement affectée au remboursement
des fonds reçus au titre des forfaits touristiques ;
Justifier d'une assurance garantissant les conséquences pécuniaires de la
responsabilité civile professionnelle ; et
Répondre à des conditions d'aptitude professionnelle.
L'émetteur reste, au même titre que les agences de voyage, responsable de plein droit de la
bonne exécution des obligations résultant du contrat.
Parmi les autres formes de chèques les plus répondues en France on trouve :
6
ATOUT FRANCE est l‟opérateur unique de l‟Etat en matière de tourisme chargé d‟assurer le développement de ce
secteur et de l‟ensemble de ses acteurs
50
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Chèque emploi service universel (CESU) régie par la loi n° 2005-841 du 26 juillet
2005 ;
Chèque restaurant bénévole régie par la loi 2006-586 du 23 mai 2006 ;
Chèque restaurant volontaire régie par la loi 2006-586 du 23 mai 2006.
D‟un point de vue juridique, la notion d‟absence de cadre juridique pour une situation bien
déterminée qui implique le vide juridique est une notion qui n‟existe pas : on peut se trouver
face à une situation à laquelle des normes précises peuvent ne pas exister mais il y aura de
manière systématique une législation au cas d‟espèce c‟est ce qu‟on appelle « la hiérarchie
des normes ». En effet, et en matière de droit, toutes les normes sont classées par degré de
supériorité avec une observation de conformité aux normes supérieures. De plus, les
magistrats ont le devoir d‟apporter des solutions à chaque problème posé.
7
Cette hiérarchie des normes est démontrée dans l‟exemple suivant qui pose la
problématique de la réglementation des chèques cadeau en France, comme mentionné
précédemment, se trouve non réglementée et à laquelle il a fallu attendre que le problème de
la définition soit soumis à l‟arbitrage des juges : c‟est donc la jurisprudence qui a fournit
une définition précise du statut juridique du chèque cadeau.
7
Cahier doit des affaires (Note Dr Martin, le Dalloz N°7 du 14 février 2002)
51
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
Le litige opposait la Société TIR GROUPE, et certains de ses salariés, aux Sociétés
CONFORAMA, FNAC, FRANCE PRINTEMPS, LA REDOUTE FRANCE et FINAREF.
TIR GROUPE achetait aux dites sociétés des chèques cadeaux, elle émettait ensuite pour ses
clients, qui les revendaient, ou les donnaient à leurs adhérents, ainsi qu'un catalogue des
produits achetables avec ces chèques cadeaux (produits FNAC, PRINTEMPS,
CONFORAMA, LA REDOUTE), lorsque l'un des clients de TIR GROUPE avait choisi sur le
catalogue le produit de son choix, il devait alors échanger auprès de la Société TIR
GROUPE son "chèque cadeau Tir Groupe" contre un chèque cadeau du distributeur
concerné (FNAC, par exemple, pour un livre), ce qui lui permettait alors d'aller acquérir le
produit choisi.
En juin 1998, la FINAREP, établissement financier émettant les chèques cadeaux des
enseignes FNAC, LA REDOUTE, LE PRINTEMPS ET CONFORAMA, prétendit que TIR
GROUPE était un intermédiaire financier devant satisfaire aux obligations prévues par la loi
bancaire du 24 janvier 1984, et, sur le refus de TIR GROUPE de se considérer comme un tel
intermédiaire, refusa de livrer les chèques cadeaux commandés par TIR GROUPE en août
1998 pour une valeur de 500.000 frs. Le Tribunal de commerce de Nanterre fut alors saisi
par FINAREP, CONFORAMA, LA FNAC, LA REDOUTE et LE PRINTEMPS d'une
demande d'annulation, et subsidiairement, de résolution, des accords passés avec TIR
GROUPE, alors que conventionnellement TIR GROUPE demandait l'exécution forcée de la
livraison des chèques cadeaux commandés et des dommages et intérêts.
La Cour estime tout d'abord que les chèques cadeaux émis par TIR GROUPE ne sont que
des "bons d'échange" et "ne font que refléter la nature des chèques cadeaux qu'ils permettent
d'obtenir par échange"; dès lors, "il suffit d'examiner la forme et le contenu des chèques
cadeaux utilisables par les consommateurs et donc émis par les sociétés distributrices".
Poursuivant son analyse, la Cour estime que les chèques cadeaux émis par les sociétés
distributrices (chèques "multienseignes") ne sont "en rien assimilables à un "chèque" qui
52
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
représente quant à lui une institution juridique définie et réglementée et que ces bons de
réduction, bons d'achat ou reçus ne ressemblent pas à un "chèque" et même s‟ils ont le
même but commercial ceci ne les rapprochent en rien de l'institution juridique qu'ils
cherchent à imiter".
Sur ce point, la Cour confirme l'analyse du tribunal qui avait estimé que certaines des
mentions obligatoires prévues par la loi sur le chèque manquaient sur les chèques cadeaux
incriminés.
La Cour ayant écarté la qualification de "chèque", elle se demande ensuite si ces chèques
cadeaux peuvent constituer un moyen de paiement, car, dans l'affirmative, leur utilisation
par TIR GROUPE rendrait cette dernière intermédiaire financier au sens de la loi bancaire
du 24 janvier 1984.
La Cour s'appuie alors sur cinq constatations pour estimer que ces chèques cadeaux ne sont
pas des moyens de paiement:
La Cour en conclut au bien fondé de l'argumentation de TIR GROUPE quant au fait que
n'étant pas intermédiaire financier, elle n'avait pas à répondre aux conditions posées par la
loi bancaire du 24 janvier 1984, elle estime donc que les Société appelantes ont eu tort de
rompre unilatéralement, et sans préavis, leurs relations commerciales avec TIR GROUPE,
en violation de l'article 36, 5° de l'ordonnance du 1 décembre 1986, et les condamne de ce
chef à des dommages et intérêts.
53
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
De cet arrêt extrêmement bien motivé, nous pouvons retenir que le chèque cadeau, n'étant ni
un "chèque" au sens juridique du terme, ni un moyen de paiement. "C‟est un procédé
commercial sans aucun contenu juridique défini et dont les modalités sont laissées au libre
choix de la société émettrice", comme l'écrit la Cour. Le régime juridique du chèque cadeau
est donc laissé à la liberté contractuelle.
54
Chapitre II : Aspects réglementaires relatifs aux chèques de services
susceptibles de remettre en cause l'image fidèle que reflètent les comptes sur la situation de
l‟entreprise.
Si le commissaire aux comptes considère que la direction ne lui a pas fourni suffisamment
d‟arguments juridiques justifiant certaines opérations n‟ayant pas un cadre juridique
spécifique, il peut revoir la situation en présence des avocats de la société et/ou il peut
consulter d'autres spécialistes du droit, afin de connaître leur position au regard des
conséquences juridiques possibles et, le cas échéant, des dispositions qu'il conviendrait de
prendre.
Lorsqu'il est impossible de réunir des informations suffisantes sur le non-respect supposé
d'un fondement juridique, le commissaire aux comptes considère l'incidence de l'absence
d'éléments probants sur l'expression de son opinion.
Il analyse ces répercussions sur d'autres aspects de sa mission, notamment sur la fiabilité des
déclarations de la direction faites dans d'autres domaines. Dans cette optique, le
commissaire aux comptes procède à une nouvelle évaluation du risque et réexamine la
validité des déclarations de la direction, en cas d‟un non-respect non détecté par les
contrôles internes ou non mentionné dans les déclarations de la direction qui lui ont été
présentées.
55
DEUXIEME PARTIE :
56
Deuxième partie : proposition d’une démarche d’audit
A
près avoir présenté l‟activité d‟émission de chèques de services ainsi que ces
spécificités réglementaires en matière comptable, fiscale, sociale et
juridique, il importe de s‟interroger sur les risques spécifiques liés à cette
activité.
Le commissaire aux comptes désigné pour l‟audit de ces sociétés doit définir sa démarche
conformément aux règles et normes professionnelles en vigueur pour fonder son opinion sur
les états financiers des sociétés émettrices de chèques de services. Vu le nombre
volumineux des transactions et leurs faibles valeur, la plupart des tests substantifs seront peu
probants et les échantillons seront trop faibles. Ainsi, le commissaire aux comptes devra
adopter une approche basée sur les risques afin de minimiser les risques liés au contrôle.
Pour cela, nous identifierons, dans un premier chapitre les principaux risques inhérents liés
à l‟activité d‟émission de chèques de services.
Dans un deuxième chapitre, nous présenterons les étapes clés qui devront être prises en
compte lors de la mise en œuvre de la démarche d‟audit. Il s‟agit des procédures de contrôle
interne, des procédures d‟efficacité du système d‟information et des procédures de contrôle
des chèques en circulation mises en place par l‟émetteur. Ces éléments représentent les
éléments clés de succès de l‟activité en elle-même.
Dans une dernière section du deuxième chapitre, nous examinerons la technique d‟examen
analytique appliquée sur les indicateurs spécifiques à l‟activité permettant au commissaire
aux comptes de corroborer ses conclusions et de fonder son opinion.
57
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Les trois premiers aspects, développés dans la première partie, vont permettre
l‟identification des risques inhérents liés à l‟activité et le dernier point va permettre
l‟appréciation des procédures de contrôle interne mises en place par l‟émetteur.
Ainsi dans ce chapitre, nous allons présenter les risques inhérents et les risques liés au
contrôle interne et au système d‟information spécifique à l‟activité des sociétés émettrices
de chèques de services. Nous allons exposer les risques suivants :
Le risque juridique est défini comme un type de risque lié au droit à son éventuel conception
et à la difficulté de son interprétation ou encore lié aux dispositions qui ne sont pas claires.
58
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Le risque juridique fait aussi référence à la survenance de tout événement lié à l‟activité
normale de l‟entreprise pouvant entrainer des conséquences pécuniaires et / ou pénales
mettant en jeu aussi bien la responsabilité des dirigeants que celle de l‟entreprise et peuvent
se révéler très lourdes d‟un point de vu financier mais aussi en terme d‟image. Ces risques
peuvent causer des difficultés pour les entreprises et peuvent même entrainer leur
défaillance.
En effet, en l‟absence de cadre légal spécifique à l‟activité, ces sociétés font face à plusieurs
risques pouvant échapper à tout contrôle : une concurrence déloyale de la part des sociétés
d‟émission de chèques, insolvabilité des clients, détournement …. .
Parmi les risques dus à l‟absence de cadre légal, nous pouvons citer :
59
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Face à ces risques, le commissaire aux comptes devra examiner les points suivants :
Ainsi, le commissaire aux comptes pourra être amené à élargir l‟étendue de ses travaux ou
même soulever des fraudes ou des irrégularités à signaler pouvant aller jusqu‟à la remise en
cause de l‟hypothèse de continuité d‟exploitation.
Le non respect des dispositions fiscales peut être lourd de conséquences pour l‟entreprise ou
même la méconnaissance d‟une disposition fiscale peut générer un manque à gagner ou
compromettre la pérennité de l‟entreprise.
Le risque fiscal majeur se rapporte aux mauvaises interprétations en cas de contrôle fiscal
sur les aspects spécifiques de l‟activité surtout avec l‟absence d‟un cadre réglementaire
spécifique à l‟activité. Dans ce contexte, le commissaire aux comptes doit vérifier que
l‟entreprise est suffisamment préparée à un contrôle fiscal et documentée pour présenter les
60
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
A titre d‟exemple, nous citons les opérations suivantes qui peuvent constituer des risques
fiscaux significatifs :
61
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
lorsque l‟entité a préparé des prévisions de trésorerie et que l‟analyse de celles-ci est
un facteur important dans la prise en considération de l‟aboutissement futur
d‟événements ou de situations aux fins de l‟évaluation des plans d‟action de la
direction :
i. à évaluer la fiabilité des données sous-jacentes générées pour
établir les prévisions,
ii. à déterminer s‟il existe une justification adéquate des hypothèses
sur lesquelles reposent les prévisions,
à examiner si des faits ou éléments nouveaux sont apparus depuis la date à laquelle la
direction a procédé à son évaluation;
à demander des déclarations écrites de la direction au sujet de leurs plans d‟action
pour l‟avenir et de la faisabilité de ces plans.
Les risques inhérents liés au circuit des chèques sont des risques rattachés aussi bien à la
sécurité proprement dite des chèques, au circuit physique de la production des chèques
(stockage des fonds de chèque, production, facturation et livraison) et au circuit physique de
remboursement (collecte, lecture) et au stockage.
Les risques inhérents majeurs des sociétés émettrices de chèques de services sont la
contrefaçon et le vol des chèques. En effet, l‟arrivée massive de contrefaçon peut
rapidement bloquer le système et mettre en péril la continuité d‟exploitation.
Dans ce cadre, le commissaire aux comptes doit vérifier les contrats conclus avec les affiliés
qui comportent une clause indiquant que l‟affilié doit s‟assurer des chèques qui lui sont
remis et vérifier leur conformité avec les modèles de l‟émetteur correspondant. Ainsi, et en
présence de chèques contrefaits mais de mauvaise qualité, l‟émetteur peut faire supporter le
coût de la fraude à l‟affilié. Par contre, et en présence de contrefaçon de bonne qualité,
62
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
l‟émetteur sera contraint de rembourser ces chèques et il y aura un risque considérable sur la
rentabilité surtout lorsqu‟on est en présence d‟une contrefaçon massive.
Pour se prémunir contre ce risque, les émetteurs doivent mettre en place un dispositif de
sécurité permettant d‟atteindre les deux objectifs suivants :
Pour atteindre le premier objectif, les sociétés émettrices de chèques de services peuvent
recourir à l‟une des techniques suivantes :
8
Un hologramme représente une image en trois dimensions apparaissant comme « suspendue en l'air ».
63
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Pour atteindre le deuxième objectif, l‟élément utilisé par les émetteurs concerne la
numérotation des chèques. Premièrement, tout chèque se présentant au remboursement et
dont le numéro n‟existe pas dans la base de production ou qui a déjà été remboursé, est
rejeté. Les émetteurs utilisent également des algorithmes qui font correspondre, à chaque
numéro de chèque, un autre numéro. Cette séquence permet d‟identifier les chèques
falsifiés.
Le commissaire aux comptes devra évaluer la politique de sécurité des chèques mise en
place par l‟émetteur afin de protéger les chèques contre la survenance de l‟éventualité d‟un
vol ou de contrefaçon massive.
64
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
ne soient plus acceptés. Cette procédure s‟avère peu efficace car les affiliés n‟ont souvent
pas le temps de vérifier les numéros des chèques qu‟ils acceptent.
La dernière technique utilisée, très efficace même si elle est plus répressive que préventive,
concerne les statistiques de chèques présentés au remboursement. En cas de vol ou de
contrefaçon, les auteurs de ces actes doivent écouler les chèques. Si le volume est important,
cela n‟est possible qu‟avec la complicité d‟affiliés qui vont présenter les chèques au
remboursement. L‟émetteur connaît parfaitement les numéros des chèques volés et sait
aussi, grâce aux algorithmes, identifier les chèques contrefaits même de « bonne » qualité.
Lorsque ce complice présente les chèques aux remboursements, le nombre de chèques volés
ou falsifiés va être très important sur la remise concerné. Ce complice est alors aisément
repéré et des sanctions sont prises contre lui, preuves à l‟appui.
L‟existence de ces risques n‟empêche pas qu‟il soit absolument nécessaire pour les
émetteurs de disposer d‟une assurance solide couvrant les risques de contrefaçon de bonne
qualité. Ce point devra être validé par le commissaire aux comptes dès le début de sa
mission.
Face à ces risques de contrefaçon et de vol, les émetteurs doivent veiller à bien sécuriser
leurs chèques ainsi que leurs circuits de production et de distribution à travers la mise en
place de bonnes procédures de contrôle interne permettant de réduire ce risque de manière
significative.
Les risques inhérents liés au processus de production sont essentiellement des risques liés à
l‟exhaustivité des chèques en circulation, que ces chèques soient volés, contrefaits ou que
les contrôles mis en place ne permettent pas de tracer l‟information de manière adéquate.
Ces risques peuvent être liés à :
65
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
La production des fonds de chèques est sous-traitée à des imprimeurs. Le commissaire aux
comptes devra vérifier qu‟un dispositif de sécurité a été mis en place aussi bien par
l‟émetteur que par l‟imprimeur afin d‟assurer la sécurité des points suivants :
Tous ces risques se rapportent à l‟exhaustivité des chèques en circulation. L‟émetteur peut
être amené à rembourser des chèques qu‟il n‟a pas produit ni vendu et qui ne figurent donc
pas en dettes.
Il faut s‟assurer que toutes les opérations de transport des fonds de chèques sont assurées
contre tout risque de vol.
Une fois les fonds de chèques sont disponibles chez l‟émetteur, de strictes conditions de
stockage doivent être respectées (droit d‟accès à ce stock et protection contre le vol). De
même, une procédure de suivi des stocks de fonds de chèques ainsi qu‟une procédure
d‟inventaire doivent être mises en place afin d‟en contrôler l‟utilisation.
66
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Les risques liés à cette étape se rattachent à la dissociation entre l‟impression des chèques et
à leur facturation, c‟est à dire entre ce qui est physiquement imprimé et ce qui va être
comptabilisé. Ces risques peuvent être résumés comme suit :
Il est à noter que dans un souci de traçabilité, tout incident (une impression partielle par
exemple) devra être conservé dans les systèmes d‟information. Ainsi, il sera possible, à
posteriori, de remonter le flux de production et de déterminer si un chèque a pu être produit
plusieurs fois, au cas où il se présente plusieurs fois au remboursement. La création d‟une
nouvelle commande se fait sur la base de numéros de chèques identiques afin de s‟assurer
qu‟une commande ne correspond qu‟à une série de numéros de chèques, générée à l‟origine
de la commande et dont l‟incrémentation peut être contrôlée. Les règles de réimpression
d‟une commande et d‟unicité des numéros de chèque par commande devront être
scrupuleusement respectées.
67
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Pour chaque étape, l‟émetteur devra s‟assurer de la sécurité physique des chèques afin de
s‟éviter tout risque de malfaçons entrainant la reprise de tout le processus de production.
Nous allons voir dans ce qui suit que l‟attention portée à la qualité de la base de données des
chèques émis est un pilier de la maîtrise de ce métier compte tenu de la volumétrie gérée. Le
commissaire aux comptes devra veiller à ce que les procédures gérant ces phases existent et
soient correctement appliquées. Il devra aussi effectuer des tests (tests informatiques de
préférence) pour garantir l‟efficacité des procédures.
2.2.3 Les risques liés à la livraison des chèques aux clients et aux bénéficiaires
Les risques liés à la livraison des chèques s‟apparentent au risque de réalité du chiffre
d‟affaires et à l‟exhaustivité des chèques à rembourser.
En effet, dans le cas de livraison directe, l‟émetteur devra s‟assurer que les clients ou les
bénéficiaires ont reçu les chèques à leur nom. Dans le cas contraire (vol, détournement,
perte), les chèques sont bien représentatifs de valeurs à rembourser puisqu‟ils circulent au
sein du réseau d‟affiliés et vont se présenter au remboursement, sans que la prestation vis-à-
vis du client n‟ait été réalisée. Ce dernier ne dispose pas des chèques.
Des systèmes d‟accusé de réception devront être mis en place afin de s‟assurer de la réalité
de la prestation. Cet accusé de réception pourra servir de déclencheur à la prise en compte
du revenu (Voir Chapitre I section1 « traitements comptables des chèques de services »).
Ces accusés de réception sont de nature différente selon le type de distribution choisi
(généralement plusieurs pour le même service en fonction de la taille des commandes) qui
peut être :
68
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
responsabilité aux transporteurs qui, en cas de besoin, leur fournissent les preuves
nécessaires. Le commissaire aux comptes devra dans ce cas s‟assurer qu‟une telle procédure
est contractuellement prévue avec le transporteur.
Dans cette dernière phase du processus d‟émission des chèques, les risques sont toujours
liés :
Le risque majeur de cette phase consiste à ce qu‟un chèque soit lu et soit remboursé
plusieurs fois. Généralement, des procédures sont mises en place afin que les affiliés
« invalident » les chèques lorsqu‟ils les reçoivent. L‟invalidation, comme elle a été définie
précédemment, consiste à rendre les chèques inutilisables chez un autre affilié tout en
conservant leur visibilité pour la lecture chez l‟émetteur. Cette procédure peut prendre
plusieurs formes :
69
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Au cas où cette invalidation n‟est pas effectuée ou n‟est pas exhaustive, l‟émetteur doit
invalider ces chèques avant toute autre manipulation de ces derniers afin de réduire le risque
de vol au sein de son organisation.
Le second risque lié à la lecture des chèques tient à la déclaration de l‟affilié du montant des
chèques à rembourser. Dans la plupart des pays, l‟affilié doit remplir un bordereau dans
lequel il déclare sa remise. Cette dernière apparaît souvent erronée et l‟émetteur doit mettre
en place des contrôles et procédures strictes :
Ce risque de déclaration inexacte est partiellement couvert par l‟invalidation initiale des
chèques. En effet, si l‟affilié déclare souvent plus de chèques qu‟il n‟en remet vraiment,
l‟inverse se produit aussi fréquemment. La tentation, pour des employés peu scrupuleux
consiste à dérober les chèques non déclarés par l‟affilié dans sa remise, car l‟affilié en
question ne risque pas de se plaindre.
Le dernier risque inhérent lié à cette phase concerne la lecture proprement dite des chèques.
Le système d‟information doit permettre en temps réel de déterminer si les chèques lus ont
bien été produits et si ces derniers ne l‟ont pas déjà été. Cette procédure est appelée
vérification croisée ou « cross-checking » et sollicite directement l‟efficacité de la base de
données du système de production (qui sera développée dans la section 3 du présent chapitre
relative aux risques liés au système d‟information).
70
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Lorsque les chèques sont remboursés alors qu‟ils sont falsifiés. Ce cas reste
théorique, sauf dans le cadre de fraude massive et de bonne qualité. En effet, le
système d‟information permet de s‟assurer chèque par chèque que la lecture
correspond à des chèques émis via la procédure de recoupement. Si le système
d‟information est efficace, tous les chèques n‟ayant pas été produits vont être
rejetés ;
Lorsque les chèques sont remboursés alors qu‟ils ont déjà fait l‟objet d‟une
lecture et d‟un remboursement ou d‟un avoir. Dans ce cas, le système
d‟information doit prémunir l‟émetteur de ces situations qui arrivent fréquemment
(vols par les salariés notamment). En effet, le système traque les chèques émis
mais aussi les chèques déjà remboursés ;
Lorsque les chèques sont remboursés à un mauvais affilié ou à un affilié fictif.
Dans ces cas, l‟émetteur doit être vigilant car il arrive souvent que des chèques
parviennent au remboursement sans indication de l‟affilié à rembourser. Certains
sont alors tentés de lire les chèques et de les faire rembourser via un affilié fictif,
créé dans le but de se faire rembourser ces chèques sans propriétaire. L‟émetteur
dispose de peu de moyens pour s‟apercevoir effectivement de ce type de
détournement. Cependant, certains éléments peuvent attirer son attention telles
que des réclamations de plus en plus nombreuses d‟affiliés sollicitent des
remboursements sur la base de remise dont l‟entreprise n‟a pas de trace ou
l‟absence au sein du département « remboursement » de remises en attente de
lecture du fait de coordonnés erronées ou manquantes.
Le second risque majeur lié à cette phase est celui d‟une erreur de manipulation lors du
paiement de l‟affilié ou encore le paiement d‟un même lot deux fois. Ce risque est réel mais
s‟avère théorique dans le cadre de l‟utilisation de système d‟information intégré ou
simplement si le système de production et de remboursement génère aussi les factures
71
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
affiliés. Finalement, ce risque sera aussi couvert par la procédure de contrôle de l‟émission
détaillé dans le deuxième chapitre de la deuxième partie.
Le risque lié à la phase de stockage des chèques remis et lus est la conséquence de
l‟obligation pour l‟émetteur, de devoir justifier de la lecture des chèques des
remboursements correspondants. Cette obligation pourrait être imposée par la loi en
accordant à l‟affilié un droit de contrôle sur les remises effectuées.
L‟émetteur est dans l‟obligation de conserver les chèques retournés par les affiliés pour une
période déterminée. L‟émetteur doit gérer le stockage et les risques de sécurité physique qui
en découlent.
Toutefois, si l‟organisation de l‟émetteur est adéquate, le risque sur cette phase est limité à
ce que :
L‟émetteur aura pris soin d‟invalider les chèques avant même la lecture (massicotage
notamment), ce qui rend la valeur des ces chèques nulle auprès du réseau d‟affiliés ;
Les chèques ont déjà été lus et seront rejetés s‟ils sont à nouveau présentés à la
lecture.
L‟invalidation des chèques paraît une technique qui réduit au maximum les risques liés au
circuit des chèques à tous les niveaux. Conjuguée avec d‟autres contrôles, cette technique
devra être analysée avec prudence par le commissaire aux comptes lors de sa mission
d‟audit.
72
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Ainsi, le commissaire aux comptes devra adopter une approche basée sur les risques en
s‟appuyant sur les procédures de contrôle interne mis en place pour minimiser au maximum
les risques liés au contrôle. Dans le cas contraire, l‟étendue de ces travaux sera très large et
les défaillances de contrôle interne peuvent faire l‟objet d‟un paragraphe d‟observation,
d‟une réserve dans son rapport ou même aller jusqu‟au refus de certification.
Nous décrirons dans cette section le cadre général d‟un système de contrôle interne
(définition et composantes du contrôle interne) et analyserons ensuite l‟impact des
spécificités du chèque de services en se basant sur trois facteurs clés du contrôle interne à
savoir : l‟organisation de l‟entreprise, le contrôle de l‟émission et le système d‟information.
Le contrôle interne est défini par la norme ISA 315 « Connaissance de l’entité et de son
environnement et évaluation du risque d’anomalies significatives », comme étant « le
processus conçu et mis en place par les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise, la direction et d’autres membres du personnel, pour fournir une assurance
raisonnable quant à la réalisation des objectifs de l’entité en ce qui concerne la fiabilité de
l’information financière, l’efficacité et l’efficience des opérations, ainsi que leur conformité
avec les textes législatifs et réglementaires applicables ».
En effet, le contrôle interne aide les entreprises à réaliser leurs objectifs relatifs aux
performances, à la rentabilité et à la protection des ressources. Il peut également contribuer
73
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
L‟auditeur doit acquérir une compréhension des aspects du contrôle interne pertinents pour
l‟audit. Pour ce faire, il doit prendre connaissance des cinq composantes qui sont détaillées
comme suit :
74
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
5-Le pilotage :Les systèmes de contrôle interne doivent, eux mêmes, être contrôlés afin
qu'en soient évaluées, dans le temps, les performances qualitatives. Pour cela, il convient
de mettre en place un système de suivi permanent ou de procéder à des évaluations
périodiques, ou encore de combiner les deux méthodes. Le suivi permanent s'inscrit dans
le cadre des activités courantes et comprend des contrôles réguliers effectués par le
management et le personnel d'encadrement, ainsi que d'autres techniques appliquées par
le personnel à l'occasion de ses travaux. L'étendue et la fréquence des évaluations
périodiques dépendront essentiellement de l'évaluation des risques et de l'efficacité du
processus de surveillance permanente. Les faiblesses de contrôle interne doivent être
75
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
portées à l'attention de la hiérarchie. Les lacunes les plus graves devant être signalées
aux dirigeants et au Conseil d'Administration (ou autre organe d‟administration).
Cette séparation des tâches suppose une structure adéquate. Sachant que la quasi-totalité des
sociétés émettrices de chèques de services sont des petites et moyennes entreprises, il est
particulièrement difficile de déterminer en quoi consiste un contrôle interne efficace dans ce
type de sociétés. Il est donc intéressant d‟étudier les risques qui peuvent résulter de la
difficulté de la mise en place de cette structure.
La séparation des tâches constitue l‟un des éléments clés des politiques de contrôle interne
et de réduction des risques au sein d‟une organisation. Le commissaire aux comptes,
conscient de l‟importance du contrôle interne particulièrement dans les sociétés génératrices
d‟une volumétrie importante de transactions, doit faire une analyse fine de l‟ensemble du
processus de production et donc de l‟ensemble des flux afin de déterminer quelles sont les
tâches compatibles entre elles et surtout quelles sont celles qui ne le sont pas.
Rappelons que dans les petites et moyennes structures, il incombe aux membres de la
direction et les autres employés de multiples rôles. Ils s'acquittent d'activités qui se
recoupent. Dans de telles situations, la séparation des tâches est plutôt limitée. Ainsi, le
risque consiste à ce qu‟un élément clé du contrôle interne pourrait ne pas être atteint dans la
mesure qu'on le souhaiterait.
76
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
L‟objectif de ce paragraphe est de dresser les points majeurs à tenir en compte par le
commissaire aux comptes relatifs à la séparation des tâches.
Les principales tâches liés au cycle du chèque peuvent être regroupées en quatre flux :
émission, encaissement, lecture et remboursement.
L‟organisation parfaite va assurer la séparation des quatre flux en définissant les fonctions
suivantes : un responsable de la production, un responsable du remboursement et un
responsable financier. Le point le plus important est de séparer les flux physiques (émission
et lecture) des flux monétaires (encaissement et remboursement). De ce fait, une
organisation qui exercerait les fonctions d‟émission et d‟encaissement (ou remboursement et
lecture) au sein du même service cumulerait des tâches incompatibles.
En parlant de flux physique, la séparation les tâches de production des tâches de lecture
permettrait d‟éviter le risque que des commandes fictives puissent être directement remises
au remboursement. Ainsi, il est recommandé de scinder les rôles de ces deux tâches. Au sein
même de la production, une séparation entre la gestion des commandes, la possibilité de
recréer une commande dans le système et le travail d‟impression permettrait d‟éviter
l‟impression des commandes en double. Ainsi, il est recommandé de prévoir que seul le
responsable de la production doit être en mesure de recréer une commande dans le système.
Au sein de la procédure de remboursement, il est crucial de séparer la réception des chèques
de la lecture proprement dite des chèques. Lors de la réception des chèques, le responsable
doit effectuer les tâches suivantes :
Lors de la transmission des chèques, ces derniers deviennent invalides et les opérateurs de
lecture n‟arrivent plus à comparer la déclaration de l‟affilié avec la remise exacte afin
77
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
d‟éliminer le risque de vol des chèques remis et non déclarés par l‟affilié. Le système
d‟information devra permettre l‟édition des états faisant la comparaison entre les écarts de
ce qui a été déclaré et ce qui a été lu et remboursé.
En effet, le service comptable peut être responsable de la base client (création de nouveaux
comptes, suppression et modification des caractéristiques) afin de :
Par ailleurs, le service comptable pourra assumer la responsabilité de la base des affiliés et
notamment vérifier l‟existence de ces derniers (Matricule fiscal, registre de commerce) et la
cohérence des conditions de leur contrat et la pratique de la société.
78
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Les rubriques les plus importantes dans les états financiers des sociétés émettrices de
chèques de services sont principalement les « chèques en circulation » et les liquidités et
équivalents de liquidités (c'est-à-dire les investissements financiers et la trésorerie). Vu le
nombre important des transactions enregistrées dans les comptes liés aux « chèques en
circulation » (émission, remboursement, perdus et périmés, avoirs, erreurs, retours…), la
société doit mettre en place tout un dispositif de procédure de contrôle interne permettant de
s‟assurer de l’exactitude et de l’exhaustivité des chèques en circulation. Ces deux points
constituent les risques majeurs des sociétés opérant dans ce secteur d‟activité.
Une procédure est développée par les acteurs mondiaux et permet d‟atteindre ces deux
objectifs. On parle du « contrôle de l’émission » ou encore « vouchers flows controls ».
Cette procédure constitue le contrôle clé permettant de s‟assurer de l‟exhaustivité et de
l‟exactitude des chèques en circulation en appliquant le rapprochement des informations
issues de sources différentes pour valider les équations suivantes :
Cette procédure permet le calcul des perdus et périmés en fin d‟année et encore permet la
détection de toutes les manipulations dans les différents départements.
79
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Rappelons que cette dépendance pourra avoir un impact, bien évidemment sur les états
financiers, mais aussi sur la continuité d‟exploitation.
9
David.G.H et Olson.M.H “Management Information System, conceptual foundations , Structure and development”.
80
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Dans les entreprises émettrices de chèques de services comme toute autre société, un
système d‟information efficace assure un contrôle interne de qualité. Il permet à l‟entité de :
Dans cet environnement informatisé, et conformément à la norme ISA 315, l‟auditeur doit
acquérir une compréhension du système d‟information (y compris les processus
opérationnels connexes) pertinent pour l‟information financière, en ce qui concerne
notamment :
les catégories d‟opérations conclues dans le cadre des activités de l‟entité qui sont
importantes par rapport aux états financiers;
les procédures suivies, tant dans les systèmes informatisés que dans les systèmes
manuels, pour le déclenchement, l‟enregistrement, le traitement, la correction au
besoin, le report au grand livre général et la communication de ces opérations
dans les états financiers;
les documents comptables, les informations justificatives et les comptes
spécifiques contenus dans les états financiers qui concernent ces opérations et
sont utilisés pour leur déclenchement, leur enregistrement, leur traitement et leur
communication, ce qui comprend la correction des informations erronées et la
81
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
manière dont les informations sont reportées au grand livre général. Les
documents peuvent être tenus manuellement ou électroniquement;
la façon dont le système d‟information saisit les événements et les situations,
autres que les opérations, qui ont de l‟importance pour les états financiers;
le processus d‟information financière utilisé pour préparer les états financiers de
l‟entité, y compris les estimations comptables importantes et les informations
importantes à fournir;
les contrôles afférents aux écritures de journal, y compris les écritures non
courantes servant à constater les opérations ou ajustements non récurrents ou
inhabituels.
Dans ces circonstances, la direction a tout intérêt de veiller à mettre en place des systèmes
d‟information adéquats et des procédures de contrôle interne qui veillent au respect de ces
directives lesquelles doivent faire l‟objet d‟une revue et évaluation par le commissaire aux
comptes.
Le commissaire aux compte doit aussi s‟assurer de la sécurité informatique qui consiste à
garantir que les ressources matérielles ou logicielles d'une organisation sont uniquement
utilisées dans le cadre prévu.
L'intégrité, c'est-à-dire garantir que les données sont bien celles que l'on croit être ;
La confidentialité, consistant à s‟assurer que seules les personnes autorisées aient
accès aux ressources échangées ;
82
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Ainsi, le commissaire aux comptes devra ainsi porter une attention particulière aux risques
suivants :
Le commissaire aux comptes devra s‟assurer de la séparation des tâches entres les différents
services. Généralement, il n‟existe pas de sociétés émettrices de chèques de services qui
disposent d‟un système d‟information qui gère les différents processus : émission,
remboursement, comptabilité générale et analytique, recouvrement…
Dans ce contexte, le commissaire aux comptes doit vérifier s‟il y a des travaux de
rapprochement entre les informations du système de production et du système comptable et
qu‟il y a une revue régulière pour valider la cohérence entre les deux systèmes. Ce
rapprochement devrait permettre de retracer l‟ensemble des informations du système de
83
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Le commissaire aux comptes devra vérifier que le système comptable permet d‟avoir la
même traçabilité des informations qui se trouve dans le système de production par le
rapprochement entre les deux systèmes et la vérification que tout flux généré dans le
système de production est reflété dans la comptabilité : le « contrôle de l‟émission » est
l‟une des procédures qui permet l‟atteinte de cet objectif qui va être profondément étudié
dans la deuxième section du deuxième chapitre.
La seule différence entre les deux systèmes se trouvera dans la granularité de l‟information :
Le système de production devra gérer jusqu‟au chèque alors que le système comptable, pour
des questions de lourdeur de traitement, ne gérera que des factures.
Par exemple, le système comptable peut ne pas gérer la phase de passation des commandes,
mais il pourra permettre à partir de la facture de vente de déterminer le numéro de la
commande.
Dans la pratique, les émetteurs de chèques de services considèrent que le revenu est généré
à l‟émission de la facture, c'est-à-dire concomitamment à l‟impression des chèques. Le
commissaire aux comptes devra dans ce cadre apprécier l‟impact de cette pratique sur les
états financiers et exiger, le cas échéant, une modification des systèmes ou la mise en place
d‟une procédure particulière de comptage lors des clôtures annuelles, comme la
comptabilisation des écritures annulant une partie des revenus et des chèques en circulation
non encore livrés.
84
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
analyses se baseront sur les contrôles effectués par les concepteurs eux-mêmes et devront
être complétées par des interrogations de fichiers directement effectuées par le commissaire
aux comptes.
Une fois cette analyse effectuée, le commissaire aux comptes devra s‟assurer qu‟il existe
des procédures de maintenance pour assurer la performance du système. Il doit revoir s‟il
existe une revue régulière de l‟adéquation entre la taille des données à gérer et la capacité
des systèmes (serveurs de production, stockage des données) et identifier s‟il existe des
analyses et tests d‟impact de toute modification de la programmation et des fonctionnalités
du système d‟information. Pour cela, l‟entreprise doit disposer des ressources internes
compétentes pour maintenir ce système et le faire évoluer au gré des besoins de l‟entreprise
en prenant en considération les contraintes extérieures (évolution technologique
informatique, l‟environnement réglementaire…). Le commissaire aux comptes pourra, en
fonction de l‟importance des évolutions réalisées, effectuer des contrôles complémentaires
sur ce système.
Le commissaire aux comptes doit vérifier l‟existence d‟une bonne procédure d‟exécution
des traitements et même s‟il peut avoir confiance dans les systèmes ou les programmes, il
doit tenir compte du risque qu‟ils ne traitent pas correctement les données et/ou qu‟ils
traitent des données inexactes. Il doit en plus, s‟assurer de l‟existence d‟un paramétrage de
qualité qui est mis sous contrôle et qui conserve un historique, tout en tenant compte du
risque qu‟une erreur de paramétrage pourrait avoir une incidence significative sur les états
financiers.
En outre, le commissaire aux comptes doit s‟assurer que l‟émetteur devra aussi imaginer et
mettre en place des plans d‟urgence ou de sauvegarde (« Disaster Recovery Plan »ou DRP)
afin de prévoir toute éventualité. Ces DRP comprendront notamment :
85
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
3.4.4 Les risques liés à la sécurité de la base de données et aux risques liés à la
sécurité physique
La perte de la base de données constitue l‟une des prérogatives que cette activité pourra
craindre le plus vu les répercussions qui peuvent y avoir lieu sur la continuité d‟exploitation
de l‟émetteur. Supposons que ce dernier perd sa base de données (mauvaise manipulation,
destruction, virus…), l‟une des premières conséquences toucherait les chèques en
circulation. En effet, l‟émetteur ne pourra pas connaitre le montant de sa dette vis-à-vis des
affiliés et s‟exposera au risque de se voir rembourser des chèques qui ont déjà été
remboursés ou n‟ont pas été émis par lui. Ces situations toucheront considérablement les
états financiers et le commissaire aux comptes sera dans l‟obligation d‟émettre un refus de
certification. De même, ce genre de situation peut nuire à la société et peut la mener jusqu‟à
la faillite.
86
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
accès non autorisé aux données pouvant aboutir à des destructions ou modifications
inappropriées de données, y compris l‟enregistrement d‟opérations non autorisées ou
inexistantes ou l‟enregistrement incorrect d‟opérations. L‟accès de multiples
utilisateurs à une base de données commune peut poser des risques particuliers ;
possibilité que le personnel du service informatique obtient des privilèges d‟accès
supérieurs à ceux qui sont nécessaires pour l‟exercice de leurs fonctions, et que la
séparation des tâches se trouve ainsi compromise;
modifications non autorisées des données dans les fichiers maîtres;
modifications non autorisées des systèmes ou programmes;
non-réalisation des modifications nécessaires des systèmes ou programmes;
interventions manuelles inappropriées;
perte possible de données ou incapacité d‟accéder aux données requises.
Ainsi, la commissaire aux comptes devra vérifier si la société est assez consciente de ces
risques et a prévu certains dispositifs de sécurité qui peuvent consister en :
La sensibilisation du personnel qui est l‟une des choses les plus importantes au sein
de l‟entreprise vu que les principales erreurs sont souvent d‟origines humaines ;
Des formations adaptées permettent aux administrateurs de réduire considérablement
les problèmes de sécurité ;
L‟installation des mises à jour proposées par les éditeurs sans attendre qu'un
problème arrive ;
La mise en œuvre d‟une sécurité logique qui permet de contrôler les risques d‟accès
aux données par des personnes non autorisées ainsi que les risques d‟altération des
données (ou encore interrogation, consultation, modification et copies des données).
Le commissaire aux comptes doit vérifier l‟invulnérabilité du système d‟information
au titre des agressions externes (internet ou autres réseaux). Pour se faire, il contrôle
s‟il existe une gestion des habilitations qui définit les données auxquelles a accès
chaque utilisateur selon son poste et sa fonction. Il doit vérifier aussi l‟existence des
87
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
Finalement, la sécurité des données apparaît comme élément clé dans la protection des actifs
de l‟entreprise et notamment de son portefeuille client. Une entreprise qui n‟assure pas
pleinement la confidentialité de sa base clients (coordonnées complètes et conditions
tarifaires notamment) s‟expose à des déconvenues significatives issues de ses concurrents.
Les cas où des directeurs commerciaux fondant une entreprise de chèques de services après
avoir démissionné sont malheureusement très nombreux.
Vu la diversité des risques inhérents et des risques liés au contrôle interne et au système
d‟information présentés, il nous parait utile de proposer à l‟attention du commissaire aux
comptes un questionnaire de contrôle interne qui lui servira de support pour l‟identification
et l‟évaluation des contrôles internes existants.
88
Chapitre I : L’identification des risques liés à l’activité d’émission de chèques de services
89
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Après avoir présenté les risques inhérents liés à l‟activité d‟émission de chèques de services
et les risques liés au contrôle interne et au système d‟information, nous nous intéresserons
dans ce deuxième chapitre à étudier la particularité de la démarche d‟audit dans ce type de
sociétés.
L‟objectif de l‟audit des sociétés est toujours la certification des comptes avec la façon la
plus rationnelle possible et avec le maximum d‟efficacité.
Toute démarche d‟audit passe par une analyse préliminaire d‟une part des principales
composantes organisationnelles de l‟entité telles que présentées dans la première partie de
ce mémoire et d‟autres part, des risques inhérents soulevés et examinés dans le premier
chapitre de la deuxième partie.
Le commissaire aux comptes doit pouvoir s‟appuyer sur la qualité des contrôles internes
existants pour que sa démarche repose sur une approche sélective et non exhaustive. Il doit
nécessairement analyser les procédures de contrôle interne existantes qui devraient conduire
à une traduction comptable correcte.
D‟autant plus, l‟activité d‟émetteur de chèques de services est caractérisée par une
importante volumétrie dégagée par l‟activité rendant la plupart des tests substantifs peu
probants. Les échantillons sont trop faibles pour permettre de dresser des conclusions,
qu‟elles soient positives ou négatives.
90
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
le commissaire aux comptes peut s‟appuyer sur la qualité de ces procédures (identifiées
comme les points forts de contrôle) ou au contraire mettre en œuvre des contrôles
substantifs plus approfondis.
A l‟issue de l‟identification des risques inhérents liés à l‟activité des sociétés émettrices de
chèques de services, le commissaire aux comptes va définir sa démarche d‟audit afin de
pouvoir exprimer une opinion sur les états financiers pris dans leur ensemble qui dépendra
du risque d‟audit qui devrait être suffisamment faible pour qu‟il soit acceptable.
91
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Ainsi, le commissaire aux comptes doit évaluer l‟impact des risques identifiés sur les
comptes annuels. Cette évaluation est évolutive tout le long de la mission d‟audit.
Vu les risques présentés dans le premier chapitre de cette partie, les particularités suivantes
paraissent présenter des risques jugés comme élevés, il s‟agit de :
L‟impact des risques identifiés devrait être déterminé par rapport au seuil de signification
calculé tout en tenant compte de la structure particulière du bilan où « les chèques en
circulation » présentés au passif et « les investissements financiers » ainsi que les soldes
bancaires présentés à l‟actif représentent généralement plus de 80% du total bilan.
Le commissaire aux comptes ne doit pas se limiter à la revue de ces rubriques uniquement.
En effet, en cas d‟erreur grossière sur d‟autres postes du bilan, et même si l‟impact sur le
total du bilan n‟est pas significatif, l‟erreur peut tromper le lecteur sur des points importants
de la structure de l‟entreprise. Ainsi, des erreurs significatives sur les immobilisations
corporelles devront être corrigées afin de ne pas donner une image erronée de l‟état actuel
du matériel de production.
92
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Une fois le commissaire aux comptes a défini sa démarche d‟audit et a tenu compte de
l‟intérêt à ce que sa stratégie repose sur les contrôles internes, il pourra procéder à leur
évaluation ainsi que celle du système d‟information.
Cette description se fait par cycle et qui peut être réalisée à travers :
93
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
A partir de ces travaux, le commissaire aux comptes est amené à réaliser une description
précise et pratique des procédures relatives aux cycles examinés. Afin de visualiser
celles-ci, le commissaire aux comptes utilise un diagramme ou flow-charts du flux physique
et du flux comptable et monétaire du chèque auxquels sont annexés les principaux
documents utilisés et établis.
Une fois ce diagramme terminé, le commissaire aux comptes relève les forces et les
faiblesses constatées du contrôle interne. A cette étape de la démarche d‟audit, les faiblesses
correspondent généralement à l‟absence de contrôles sur des points à risques majeurs
(comme séparation des tâches incompatibles) et les forces seront les points de contrôle
interne sur lesquels le commissaire aux comptes basera sa confiance.
Le commissaire aux comptes devra porter une attention toute particulière aux procédures :
Liées à la sécurité physique des chèques (la sécurité des locaux, du stockage, du
transport) et aux contrôles des accès ;
Décrivant les tâches assignées à chacun (contrôle de la séparation des fonctions) et
les organigrammes ;
Des exceptions et notamment la réimpression ou la modification des commandes, la
destruction de chèques non envoyés au client, l‟envoi de chèques avant règlement, le
remboursement sans lecture, le remboursement des perdus et périmés, l‟analyse des
écarts significatifs entre déclaration de l‟affilié et lecture par l‟émetteur ;
Informatiques ;
De contrôle de l‟émission.
Le commissaire aux comptes pourra s‟assurer durant cette phase des relations contractuelles
de l‟émetteur avec ses fournisseurs clés ainsi que de l‟étendue des assurances souscrites par
l‟émetteur (Il existe souvent un double mécanisme d‟assurance : une police d‟assurance
locale limitée et une police mondiale plus étendue mais disposant d‟une franchise
significative).
94
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
L‟identification et la validation des points forts du contrôle interne se fait par des tests de
conformité.
En effet, les points forts décrits peuvent l‟être en théorie mais lors de leur application ils
peuvent comporter des faiblesses. A cette étape de la démarche d‟audit, les points forts
correspondent aux contrôles appliqués qui couvrent de manière satisfaisante un risque
potentiel tandis que les points faibles, en plus des contrôles qui n‟existent pas,
correspondent aux procédures qui ne sont pas correctement appliquées.
Les points forts sont vérifiés par des tests de conformité qui permettent au commissaire aux
comptes de s‟assurer que sa compréhension des procédures de contrôle interne en place est
juste.
Les tests de cheminement qui lui permettent de dérouler une procédure complète (par
exemple : de la commande par le client jusqu‟à l‟impression des chèques) à partir de
quelques opérations sélectionnées de façon aléatoire sur l‟exercice audité. Pour
chaque opération sélectionnée, le commissaire aux comptes s‟assure que les contrôles
attendus par les procédures et surtout leur documentation sont correctement
appliqués, et en déduit les points forts et les points faibles ;
Les tests de cut-off qui lui permettent de vérifier que le principe de séparation des
exercices est respecté. Par exemple, les émissions de fin d‟année et qui ne sont pas
encore livrées ne doivent pas figurées parmi les « chèques en circulation » ;
Contrôle des procédures exceptionnelles : il est important d‟analyser les conditions
dans lesquelles les procédures inhabituelles sont utilisées. Généralement, le recours à
celles-ci traduit l‟impossibilité de régler un cas particulier par les procédures
habituelles. Il faut s‟assurer que l‟ensemble des transactions sont réalisées et validées
par des personnes dûment habilitées. Par exemple, le remboursement des chèques
illisibles se fait par un remboursement sur déclaration.
95
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
A titre d‟exemple, le commissaire aux comptes pourra vérifier les points suivants relatifs à
la procédure de réimpression :
A la fin, le commissaire aux comptes devra être en mesure de répondre aux questions
suivantes :
Peut-il se fier aux contrôles internes identifiés et limiter l‟étendue de ces travaux ?
Au contraire, tenir compte des faiblesses pour étendre ses travaux lors de l‟audit des
comptes à la fin de l‟exercice ;
Conclure que les faiblesses, compte tenu de la spécificité de l‟activité, sont d‟une
telle importance et ne pouvant être suffisamment palliées même en intensifiant les
travaux de contrôles sur les comptes et envisager de ne pas émettre une opinion sur
les comptes.
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Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Le commissaire aux comptes va dans un premier temps établir un descriptif des flux
entrants et sortants dans le système d‟information (via une cartographie des applications)
ainsi que la séquence des traitements et de l‟ensemble des résultats effectués par le système.
Dans un deuxième temps, il va examiner les procédures mises en place par l‟émetteur quant
à la sécurité logique et physique du système d‟information, la sauvegarde des données ainsi
que les plans de secours prévus. Enfin, le commissaire aux comptes testera la conformité
des procédures décrites avec les traitements effectivement réalisés par le système
d‟information.
Le questionnaire formulé dans la section 3 du premier chapitre de cette partie, pourra être
utilisé comme support au commissaire aux comptes pour la revue et l‟évaluation du système
d‟information.
Comme lors de l‟évaluation du contrôle interne, le commissaire aux comptes sera amené à
réaliser des tests de fonctionnement pour évaluer les points forts et identifier les zones de
risques.
Le commissaire aux comptes pourra mettre en place un certain nombre de tests spécifiques,
sur la base d‟interrogation des fichiers, afin de détecter des corruptions de la base de
données ou de détecter des anomalies dans les contrôles automatiques. Cette phase est
importante car elle permet de valider, en aval des contrôles du système, que les informations
sont cohérentes entre elles et de bonne qualité.
Voici quelques exemples de tests à mettre en œuvre sur la base des données du système de
production :
97
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Si les tests sont satisfaisants, le commissaire aux comptes aura une assurance raisonnable
quant à la qualité des informations contenues dans le système d‟information ainsi que sur
l‟efficacité des contrôles automatiques du système et des procédures. L‟analyse du contrôle
de l‟émission aura pour objectif de le rassurer quant à l‟exhaustivité et l‟exactitude des
chèques en circulation.
Le contrôle de l‟émission est une procédure permettant d'assurer la fiabilité des informations
opérationnelles et financières concernant les émissions et les remboursements des chèques
de services en quantité et en valeur faciale. Il permet de donner une valeur exacte des
chèques en circulation en comptabilité et au sein du système d‟information.
98
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
L'objectif de cette procédure est de définir des exigences obligatoires et minimales afin
d‟assurer un bon système de contrôle interne.
Dans un premier temps, le contrôle portera sur les émissions allant du déclenchement de
l‟émission des chèques jusqu‟à leur traitement comptable. Dans un deuxième temps, il
portera sur les remboursements allant de la remise des chèques à rembourser jusqu‟à leur
destruction.
Toutefois, il est impératif de présenter certaines règles de base pour la mise en place de la
procédure de contrôle de l‟émission.
Le contrôle de l‟émission est une procédure qui doit être réalisée mensuellement et ce :
Il est à noter que le contrôle sera le même, quelle que soit la longueur du millésime (12
mois, un mois ...).
La réconciliation des flux de trésorerie ne fera pas partie de cette procédure qui se fait
d‟une manière régulière, en l‟occurrence, mensuelle lors des rapprochements bancaires qui
ne représentent aucune particularité spécifique par rapport aux sociétés classiques.
La définition des chèques en circulation est très importante puisqu‟ils représentent les dettes
envers les tiers. L‟objectif étant de contrôler et de sécuriser le calcul des « chèques en
circulation ».
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Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
La valeur des chèques en circulation est égale à la somme de la valeur totale des
chèques déjà facturés aux clients et non encore lus à la suite d‟une remise par les affiliés.
Il est important que l‟émission de chaque chèque soit impérativement précédée par une
commande et fera ensuite l‟objet d‟une facture.
Les flux physiques des chèques correspondent à la gestion et le suivi du stock des fonds de
chèques ainsi que des chèques émis.
Les fonds de chèques correspondent au stock de papiers blancs qui ne comportent ni le code
à barre, ni le numéro et ni la valeur faciale.
Le contrôle des fonds de chèques est la première étape du contrôle de l‟émission en ce qui
concerne les flux physiques. Il consiste à s‟assurer à travers des inventaires physiques
réguliers du stock des fonds de chèques.
L‟inventaire du stock doit être effectué à chaque lieu de stockage et pour chaque
catégorie de service séparément.
100
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Risque :
Le risque majeur est le vol des fonds de chèques conduisant à une consommation
anormale et à l‟apparition de chèques falsifiés de bonne qualité.
Recommandations :
Etablissement d‟un rapport mensuel de suivi du stock des fonds de chèques qui sera
revu et validé par le responsable de la production ;
Réalisation d‟inventaires mensuels par une personne indépendante de la personne
responsable de la gestion du stock des fonds de chèques ;
Etablissement d‟un rapport hebdomadaire relatif à la production rejetée par une
personne différente du personnel de la production et revue par le responsable de la
production.
Etablissement d‟un rapport de destruction de la production rejetée.
Le rapport de suivi du stock des fonds de chèques doit au moins détailler les informations
relatives au stock initial, aux entrées, aux transferts des fonds de chèques d‟un lieu de
stockage à un autre et du stock final.
Un exemple de tableau qui permet le suivi des fonds de chèques peut être établit comme
suit :
Tableau du suivi des fonds de chèques
Millésime : 20XX Service : Mois :
Etapes Opérations Locaux de la société Autres Locaux Total
1 Inventaire initial -
2 Entrées -
3 Transferts -
4 Chèques imprimés et validés -
5 Production rejetée -
Stock final
6 A B -
6 = 1+2-3-4-5
101
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Contrôler quoi ?
La séparation des tâches : le comptage doit être signé par la personne qui l‟a fait
ensuite revu et signé par son supérieur hiérarchique ;
Le stock initial doit être conforme au stock final du mois précédent ;
Les transferts envoyés et reçus doivent concorder et leur somme doit être nulle. Ces
transferts doivent être justifiés par les documents les autorisant;
Mensuellement, vérifier que l‟inventaire physique coïncide avec le rapport mensuel
de suivi du stock théorique des fonds de chèques.
Les chèques émis correspondent aux chèques imprimés comportant une valeur faciale, un
code à barre et éventuellement le nom du bénéficiaire.
Les sociétés émettrices de chèques de services gardent en stock des chèques pour l‟une des
deux raisons suivantes : la première, est que les chèques sont en attente de livraison, et la
deuxième, est que la société procède à la vente de chèques standards (vente sur stock).
Risque :
Recommandations :
Etablissement d‟un rapport journalier sur les chèques émis (imprimés) signé par la
personne en charge de l‟impression et son supérieur hiérarchique;
Etablissement d‟un rapport journalier des chèques à livrer signé par la personne en
charge des livraisons et son supérieur hiérarchique ;
Réalisation d‟un inventaire physique mensuel par une personne différente de celle
chargée du suivi des chèques émis (en attente de livraison et chèques standards en
stock).
Mensuellement, un rapport consolidé fera l‟objet d‟une revue aussi bien par le responsable
de la production que par le responsable financier.
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Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Un exemple du modèle de suivi des chèques émis peut être établi comme suit :
Tableau de suivi des chèques émis
Période : Type de chèque : En nombre de chèques
1 Stock initial (=stock final mois précédent)
2 Entrées du mois (=production)
3 Chèque émis et livrés
Stock final des chèques émis
4 A
4=1+2-3
Contrôler quoi ?
Le respect des procédures décrites ci-dessous feront en sorte que le commissaire aux
comptes sera en mesure de se prononcer (en quantité et en valeur) sur les fonds de chèques
en stock ainsi que ceux utilisés pour l‟émission des chèques et livrés (vendus).
L‟objectif de cette étape est la réconciliation des données émanant des différentes sources, il
s‟agit :
Des informations relatives aux flux physiques provenant des différents inventaires de
stocks ;
Des informations provenant du système d'information ; et
Des informations comptables intégrées dans le système comptable.
103
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Après le contrôle des flux physiques liés aux chèques, on s‟intéressera au fait générateur de
l‟émission (commande client), ensuite au traitement de cette commande (production des
chèques) et enfin à son interprétation comptable.
La première opération qui déclenche le processus de production chez les sociétés émettrices
de chèques de services est la commande client qui doit être saisie, obligatoirement, sur le
système d‟information.
Risques :
Recommandations :
Des informations de toutes les commandes créées au cours du mois (en attente de
production, produites non encore facturées et livrées, produites et facturées, annulées
avant et après la production et retournées par les clients ;
Des commandes produites avec les numéros de factures associées.
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Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
L‟analyse doit être effectuée par la personne en charge du contrôle de l‟émission sur la base
de rapports provenant du système d‟information et doivent être validés par le responsable de
la production ou par le responsable du service client.
Un exemple du modèle de suivi des commandes peut être établi comme suit :
Tableau de suivi des commandes
En nombre de
Mois : Millésime : Service : chèques En valeur faciale
1 Commandes à produire
2 Commandes produites, facturées et non
livrées
3 Commandes produites, facturées et livrées
4 Commandes retournées par les clients
Total des commandes
5 A B
5=1+2+3+4
Commandes annulées
6 Commandes annulées avant la production
105
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Après la validation d‟une commande, un fichier d'impression est généré et les chèques sont
alors créés avec leur numéro de série, leur valeur faciale ainsi que les informations relatives
aux millésimes. A ce stade, les chèques peuvent être considérés comme « chèques en
circulation » au sein du système d'information mais au niveau du système comptable, ils ne
sont pas encore considérés comme en circulation.
Risques :
Les contrôles sur le module de production permettent d'atténuer les risques suivants :
Recommandations :
Le système d‟information doit permettre l‟extraction mensuelle de ces rapports qui doivent
être exprimés en nombre de chèques et en valeur faciale. Cette analyse est effectuée par
la personne en charge du contrôle de l‟émission et la validation doit être faite par le
responsable de la production.
106
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Risques :
Recommandations :
Le système devra permettre l‟établissement d'un rapport permettant le suivi des factures
générées par le biais de l‟interface entre le module de production et le module de
facturation. Ce rapport doit être examiné par la personne en charge du contrôle de
l‟émission et validé par le responsable de la production.
107
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Un exemple du modèle de suivi des factures peut être établi comme suit :
Tableau de suivi de la facturation
Mois de : Millésime : Service : En valeur faciale
1 Factures des chèques émis de la période
2 Factures des chèques émis des périodes précédentes
3 Factures des chèques non encore émis
4 Factures d‟avoirs
5 Total des facturations clients
5=1+2+3-4
Il est à signaler que toutes les transactions liées aux chèques et qui sont
directement saisies dans le système comptable (c'est à dire ne provenant pas du système
d'information via l'interface) doivent faire l‟objet d‟un suivi à part puisqu‟ils vont générer
des écarts entre les chèques en circulation figurant sur le système d‟information et ceux
dégagés par le système comptable.
Risques :
108
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Recommandations :
Un exemple du modèle de contrôle des informations comptables peut être établi comme
suit :
Tableau du contrôle des flux liés au système comptable
Mois de : Millésime : Service : En valeur faciale
Factures clients générées automatiquement
5 Factures d’avoirs
C
Annulation commande, échange millésime…
6 Total facturation clients
D
6 = 1 + 4 +5
109
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Généralement, cette phase est assurée par le système d‟information, ainsi la procédure de
remboursement devra être automatisée.
110
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
La confrontation entre la déclaration des affiliés et les résultats de la lecture des lots ;
La facturation des lots après validation des lectures ;
Identification des anomalies ; et
Enregistrement comptable de ces transactions.
La première étape du processus de remboursement est la collecte des remises des affiliés
et ensuite, l'enregistrement de leurs déclarations dans le système. Il s‟agit essentiellement
des informations suivantes:
Le code de l‟affilié ;
Le nombre des chèques présentés;
Le total de la valeur faciale des chèques à rembourser.
Après la saisie de la déclaration, il y aura la lecture physique des chèques pour calculer les
sommes à rembourser tout en contrôlant les chèques remis. Cette lecture alimentera la base
de données et permettra ainsi de disposer d‟informations qui sont beaucoup plus statistiques,
comme :
Une analyse des erreurs de lecture (par exemple mélange de deux remises) ;
Le traitement des réclamations des affiliés ;
L‟identification d'un éventuel problème avec les numéros d'affiliation (absence
de numéro, mauvais numéro ...).
111
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Généralement, cette étape est assurée par des machines dédiées spécialement à la lecture des
chèques remis et qui permettent de faire essentiellement les deux contrôles suivants :
Risques :
Recommandations :
Etablissement d‟un rapport sur l‟ensemble des chèques lus (en quantité et en valeur
faciale) détaillé par affilié (chèques remis) et par client (chèques retournés).
Etablissement d‟un rapport sur les chèques lus et à rembourser (en quantité et en
valeur faciale) ;
Etablissement d‟un rapport sur les chèques à rembourser et pour lesquels la société
ne peut pas identifier l‟affilié (en quantité et en valeur faciale) ;
Etablissement d‟un rapport sur les déclarations et remises faites par les affiliés et
pour lesquelles il n'y a eu aucune lecture physique (en quantité et en valeur
nominale) ;
112
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Etablissement d‟un rapport sur tous les chèques rejetés suite à la vérification croisée,
et ce, par catégorie de rejet (en quantité et en valeur faciale).
Un exemple du modèle de suivi de la lecture des chèques peut être établi comme suit :
Tableau de suivi de la lecture des chèques
En nombre de En valeur
Mois de : Millésime : Service :
chèques faciale
Chèques lus et validés (après la vérification
1
croisée)
3 Chèques illisibles
4 Autres
6 Chèques perdus
7 Chèques volés
8 Chèques falsifiés
9 Chèques annulés
113
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Contrôler quoi ?
Suivi de tous les cas des chèques rejetés par la vérification croisée;
Séparation des tâches pour le traitement des anomalies ;
Procédures appliquées aux anomalies et exceptions
Après la saisie des remises des affiliés et l‟exécution des différents contrôles lors de la
lecture, il y aura une validation des chèques à rembourser qui seront intégrés dans le module
remboursement pour qu‟ils fassent l‟objet d‟une facturation.
Exceptionnellement, il peut exister des facturations manuelles lorsque l‟un des cas suivants
se présente:
Perte d‟un lot relatif à une déclaration d‟un affilié, et pour des raisons relationnelles
et/ou commerciales le remboursement est accordé ;
Ecart significatif entre la déclaration de l‟affilié et le résultat de la lecture, et pour des
raisons relationnelles et/ou commerciales le remboursement est accordé ;
Remboursements sur déclaration à la suite d‟événements exceptionnels (panne
système, encombrement…) ;
D‟une façon générale, les ajustements et/ou corrections que le système ne permet pas
de faire.
114
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Des décisions de remboursement non validées par le système. Ces décisions doivent
être prises au plus haut niveau ;
Des droits d'accès pour la création des factures manuelles dans le système
d'information devraient être limités et contrôlés ;
Des remboursements dont les chèques n‟ont pas été retournés. Les chèques
correspondants doivent toujours figurer parmi les chèques en circulation étant donné
qu‟ils se rapportent toujours à des dettes envers les affiliés.
Le système d'information doit prévoir une interface avec le système comptable permettant la
traduction des flux physiques liés au remboursement dans les informations financières et
comptables.
115
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Il est à signaler que toutes les transactions liées aux chèques et qui sont
directement saisies dans le système comptable (c'est à dire ne provenant pas du système
d'information via l'interface) doivent faire l‟objet d‟un suivi à part puisqu‟elles vont générer
des écarts entre les chèques en circulation figurant sur le système d‟information et ceux
dégagés par le système comptable.
Risques :
Recommandations :
116
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
Contrôler quoi ?
117
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
118
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche de l’audit
119
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
PERSONNES EN
CONTROLES OBJECTIFS RISQUES COUVERTS RAPPORT & FREQUENCE VALIDATION
CHARGE
Mensuellement : suivi du stock Employés de la production Responsable de la production
Contrôle des fonds
Risque de vol et de Personne différente du
Fonds de chèques de chèques en
falsification Mensuellement : Inventaire physique responsable de l'inventaire Responsable de la production
stock
des fonds de chèques
Journalier + consolidation mensuelle des
rapports:
- sur les chèques pré-imprimés (émis) Employés de la production Responsable de la production
Contrôle du stock
des chèques émis - sur les chèques à livrer Responsable des livraisons
Chèques émis Risque de vol
Evaluation du
Personne différente du
stock
responsable qui établit le
Mensuellement : Inventaire physique Responsable de la production
rapport sur les chèques
émis
120
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
PERSONNE EN
CONTROLES OBJECTIFS RISQUES COUVERTS RAPPORT & FREQUENCE VALIDATION
CHARGE
Mensuellement, un suivi des commandes
et de leurs statuts:
- En attente de production,
Erreurs menant à une - Produites, Rapport automatique
incohérence des fonds de - Annulées avant leur production Analyse par le responsable Responsable de la production
Suivi des chèques consommés - Annulées après leur production du contrôle de l'émission
Suivi de l'émission
commandes Incohérence entre - Livrées,
commande, production, et
facturation - Retournées par les clients.
EMISSION - MODULE PRODUCTION
121
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
PERSONNE EN
CONTROLES OBJECTIFS RISQUES COUVERTS RAPPORT & FREQUENCE VALIDATION
CHARGE
SYSTÈME COMPTABLE
122
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
PERSONNE EN
CONTROLES OBJECTIFS RISQUES COUVERTS RAPPORT & FREQUENCE VALIDATION
CHARGE
Informations
statistiques pour
REMBOURSEMENT - MODULE PRODUCTION
Déclarations des
analyser les
affiliés
réclamations
affiliés
Rapport journalier + Réconciliation
mensuelle:
- les chèques lus (Quantité et valeur
Remboursements de
faciale) par affiliés et par clients,
chèques inexistants dans
- Les chèques lus à rembourser (Quantité
Lecture des chèques la base de données Rapport automatique
Suivi des et valeur faciale),
- Vérifications Remboursements de Analyse par le responsable Responsable de la production
remboursements - Les chèques à rembourser sans identité
croisées chèques non émis du contrôle de l'émission
des affiliés,
Remboursement de
- Les déclarations et remises des affiliés
chèques périmés
non encore lues,
- Les chèques rejetés par la vérification
croisée
Dysfonctionnement de Rapport journalier + Réconciliation Responsable du contrôle de
Lecture des chèques Rapport automatique
Suivi des l'interface entre la lecture mensuelle des factures automatiques l'émission
- Facturations
remboursements des chèques et leurs Rapport journalier + Réconciliation Responsable du contrôle de
affiliés Rapport automatique
facturations mensuelle des factures manuelles l'émission
REMBOURSEMENT
123
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
PERSONNE EN
CONTROLES OBJECTIFS RISQUES COUVERTS RAPPORT & FREQUENCE VALIDATION
CHARGE
- Suivi des émissions et
des factures clients,
CONTRÔLE DE
L'EMISSION
- Suivi des
Synthèse du remboursements et des
Responsable du contrôle de
contrôle de Synthèse règlements des affiliés, Mensuellement Directeur Financier
l'émission
l'émission - Suivi des chèques en
circulation,
- Calcul des perdus et
périmés.
124
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Nombreuses sont les techniques utilisées par le commissaire aux comptes dans le but de
contrôler la régularité des états financiers et de s‟assurer du respect des exigences
réglementaires, pour formuler une opinion objective et sincère. Vu la volumétrie de
l‟activité d‟émetteur de chèques de services qui rend peu probants les tests substantifs, à
l‟exception des tests spécifiques, le commissaire aux comptes va donc baser son audit sur la
revue du contrôle interne et du système d‟information ainsi que sur la revue analytique qui
n‟est pas affectée par cette grande volumétrie.
Cette revue constitue l‟une des techniques qui est régulièrement utilisée en raison de son
importance et de sa présence dans toutes les étapes de la mission d‟audit. Elle permet au
commissaire aux comptes d‟analyser les diverses variations des comptes, en comparaison
avec des données internes et externes à l‟entreprise, en vue de vérifier la fiabilité de son
système comptable.
Cette technique permet d‟identifier les risques potentiels qui pourraient avoir un impact sur
le résultat de l‟entreprise et son évolution au sein de son environnement et son secteur
d‟activité. Elle fournit aussi les données qui permettront au commissaire aux comptes de
contrôler l‟exhaustivité et la fiabilité des éléments du système comptable. Par conséquent,
les conclusions générales tirées de la revue analytique donneront une vue d‟ensemble sur les
états financiers de l‟entreprise.
Dans ce cadre, nous allons présenter certaines techniques spécifiques à ce secteur d‟activité
indispensables à toute mission d‟audit, qui permettent de donner les informations
nécessaires sur l‟état de santé financière de l‟entreprise.
L‟activité des sociétés émettrices de chèques de services fait appel à la notion du volume
d‟émission lequel correspond à l‟indicateur le plus important et sur lequel le commissaire
aux comptes pourra baser la revue analytique d‟autant plus les rubriques importantes des
états financiers sont des conséquences directes de cet indicateur. Dans le cas d‟une
entreprise classique, généralement, le chiffre d‟affaires constitue l‟indicateur de base pour le
125
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
calcul de différents ratios. Pour une entreprise émettrice de chèques de services, nous
pouvons classer les principaux indicateurs par ordre de priorité comme suit :
Volume d‟émission ;
Le nombre de bénéficiaires;
Volume de remboursement ;
Revenus affiliés (commissions affiliés) ;
Revenus clients (commissions clients) ;
Revenus financiers ; et
Les perdus et périmés.
Les trois premiers indicateurs n‟apparaissent pas directement dans la comptabilité. Une
analyse préliminaire peut être établie comme suit :
Evolution
Année n-1 Année n en
pourcentage
Volume d‟émission (VE) %
Nombre de bénéficiaires %
Volume de remboursement %
Total des revenus %
Coût de production %
Pourcentage (Coût de production / Volume d’émission) % %
Résultat brut d‟exploitation %
Pourcentage (Résultat brut d’exploitation / Volume d’émission) % %
Pourcentage (Revenus / Volume d’émission) % %
Comme nous l‟avons énoncé dans les sections précédentes, les revenus des sociétés
émettrices de chèques de services sont constitués des commissions clients et affiliés, des
perdus et périmés (lorsque la loi le permet) et des produits financiers.
126
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Toutefois, 80% des coûts sont considérés comme fixes, les charges variables ne sont
composées que des fonds de chèques, de l‟encre et des salaires dans le cas où une partie du
processus de production et du remboursement est établie manuellement.
Le commissaire aux comptes est appelé à vérifier les taux moyens des principales sources
de revenus et de revoir les conditions minimales pour atteindre le point mort. Dans la
pratique, ce point mort est exprimé en nombre de bénéficiaires théorique. Il est calculé de la
manière suivante :
Cette analyse ainsi que le calcul du point mort dépend, principalement, du niveau des
commissions clients, affiliés, financières et des perdus et périmés, ainsi que du montant de
la valeur faciale des chèques, par rapport au niveau de vie du pays.
Les commissions clients et affiliés varient de manière significative d‟un pays à l‟autre. En
ce qui concerne la commission client, elle varie notamment en fonction de la taille des
clients, de la structure de la concurrence (nombre d‟intervenants), de l‟importance du
système de chèque dans la rémunération des salariés ou du type de service. Ainsi, certains
pays connaissent même des commissions négatives, c‟est le cas de la Tunisie où les clients
ont mis en place des systèmes d‟appels d‟offre focalisés sur le prix.
Le niveau de commissions affiliés est lui plus étroitement lié à la capacité de négociation
des opérateurs vis-à-vis des affiliés. Ainsi, lorsque le poids des hypermarchés est important
au sein du réseau d‟affiliation, les commissions sont très rarement au dessus de 2% du
volume remboursé (en Tunisie, le taux moyen de commissions appliqué pour les grandes
surfaces s‟élève à 3%), alors que les restaurateurs peuvent payer jusqu‟à 7.5% de
commission.
127
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Finalement, la dernière source de revenus est constituée des perdus et périmés, c'est-à-dire
des chèques émis et qui ne se sont jamais présentés au remboursement et des chèques remis
après l‟expiration de leur date de validité. Cette source de revenu est parfois retournée au
client, conformément à la réglementation (le cas de la France). Elle dépend beaucoup du
type de service et surtout de l‟importance que représentent les chèques dans le budget des
salariés.
De même, il conviendra d‟analyser l‟évolution des commissions affiliés qui peuvent être
influencées par :
128
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Ces calculs peuvent faire l‟objet d‟une comparaison des niveaux moyens de commissions
par pays :
Quelles que soient les volumes d‟émission, l‟activité est difficilement rentable lorsque la
commission totale est inférieure à 3%.
L‟Organic Growth Mangement consiste à mener une étude approfondie sur les principaux
indicateurs de l‟activité afin de :
Mesurer de manière fiable et dans des délais rapides, les principaux facteurs de la
croissance organique de l‟activité ; et
Fournir une analyse pertinente des principales variations.
129
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Par service
Cette analyse permettra, sur la base d‟un graphique, de donner une explication sur la
variation du volume d‟émission en mettant l‟accent sur les éléments suivants :
Les nouveaux clients (clients développés) : Pour combien mes clients nouvellement
acquis cette année contribuent à la croissance du volume d‟émission ? ;
Les clients perdus (clients ayant résiliés leurs contrats) : Quel est l‟impact sur le
volume d‟émission du aux clients perdus cette année ? ;
La variation de la valeur faciale moyenne : quel est l'impact de la croissance de la
valeur faciale moyenne sur la croissance du volume d‟émission ? ;
Impact des clients nouveaux de l‟année dernière : Quel est l'impact sur le volume
d‟émission du aux clients acquis l'année dernière ? ;
Impact des clients perdus l‟année dernière : Quel est l‟impact sur le volume
d‟émission du aux clients perdus l'année dernière ? ;
Croissance du portefeuille : Comment mes clients récurrents évoluent d'une année à
l'autre ? ;
Développement des ventes croisées : Quel est l‟impact des actions des ventes
croisées entre les différents services ?
130
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Une analyse fine de ces agrégats est réalisée dans des graphiques. Le schéma suivant illustre
un exemple de graphique.
VE (n-1) FPI of LY Dev FPI of LY Lost AFV Growth Portfolio Growth Cross-Selling Development Lost Clients VE (n)
4 000,0
300,0
2 800,0 -600,0
2 500,0 200,0
-900,0
36 300,0
+29,6%
28 000,0
VE (n-1) : Volume d’émission de l’année passée Cross-Selling : Développement des ventes croisées
FPI of LY Dev : Impact des clients nouveaux de l’année dernière Development : Les nouveaux clients
AFV Growth : Variation de la valeur faciale moyenne Lost Clients : Les clients perdus
Portfolio Growth : Croissance du portefeuille VE (n) : Volume d’émission de l’année
131
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
2 731,0
2 000,0
+36,6%
Revenus (n-1) : Chiffre d’affaires de l’année passée Financial commission : Produits financiers
BV Growth : Impact du à la croissance du volume d’émission L&V : Les perdus et périmés
Client commission : Commissions clients Other revenues : Autres revenus
Affiliate commission : Commissions affiliés Revenus (n) : Chiffre d’affaires de l’année
En ce qui concerne la commission client, il pourra être attentif aux techniques suivantes qui
sont utilisées afin de maximiser les revenus :
L‟absence de cadre réglementaire de l‟activité entraine une concurrence acharnée entre les
différents acteurs opérant sur le marché. Le délai de règlement est l‟un des éléments sur
lequel les émetteurs ont la latitude de manipulation pour attirer la clientèle.
Le commissaire aux comptes doit être très attentif sur l‟analyse de ce ratio. Il doit faire la
comparaison avec le délai de remboursement des affiliés. En effet, le caractère excessif de la
durée des délais de règlement aggravés des retards constatés dans le règlement des factures
constitue des pratiques ayant pour effet d‟alourdir la gestion financière, d‟affecter la
rentabilité et même, dans certains cas, de menacer la survie des entreprises qui en font usage
ou en sont les victimes.
Le commissaire aux comptes doit distinguer entre le cycle propre du chèque, des conditions
de paiement des clients et des affiliés sur lesquelles l‟entreprise peut intervenir.
Par définition, le délai moyen de règlement des comptes fournisseurs est déterminé par le
ratio suivant :
(jours dans l'exercice * solde moyen des comptes fournisseurs)/ Achats TTC
Il mesure le nombre moyen de jours qu'il faut à l'entreprise pour payer ses fournisseurs.
Quant, au délai moyen de règlement des comptes clients, il est calculé par le ratio suivant :
(jours dans l'exercice * solde moyen des comptes clients) / Chiffre d‟Affaires TTC
133
Chapitre II : Les étapes clefs de la démarche d’audit
Dans le cas des sociétés émettrices de chèques de services, l‟analyse des délais de règlement
doit être menée de manière plus analytique. L‟utilisation de ratios classiques n‟a aucun
intérêt. Par conséquent, cette analyse s‟effectuera en nombre de jours du volume d‟émission.
(jours dans l'exercice * solde moyen des chèques en circulation) / Volume d‟émission
L‟analyse de ces ratios devra être effectuée, à nouveau, service par service, étant donné que
chacun des services possède un cycle de chèque propre.
134
Conclusion générale
Conclusion générale
L‟activité d‟émetteur de chèques de services parait comme une activité simple et facile à
appréhender se limitant au « chèque repas » avec un réseau d‟affiliés composé de
restaurateurs uniquement, alors que dans la réalité, il y a toute une structure composée de
processus complexes avec un réseau très diversifié et des risques spécifiques élevés.
En Tunisie, l‟approbation d‟un texte de loi régissant l‟activité est le point de départ de la
mise en place d‟une organisation adéquate à ce secteur d‟activité qui va conditionner le
développement et la pérennité de ce marché. Cette adoption permettrait à ce qu‟il n‟y aura
que des sociétés ayant la capacité d‟émettre des chèques de services à titre d‟activité
principale avec une définition claire du service concerné, du réseau et des conditions
d‟utilisation des chèques. Dans l‟attente de son adoption, le projet de loi tel que présenté
pourrait constituer pour le commissaire aux comptes une référence de contrôle des sociétés
ayant pour activité principale l‟émission de chèques de services. En France, ce contrôle est
assuré par un expert-comptable en plus du commissaire aux comptes.
Quelle que soit la nomination du commissaire aux comptes, que ce soit par application des
dispositions de la loi lors de son approbation ou par respect des dispositions du code des
sociétés commerciales, il aura la responsabilité de certifier la régularité et la sincérité des
comptes annuels et également de vérifier l‟efficacité du système de contrôle interne.
Dans ce contexte, le commissaire aux comptes doit adapter sa démarche d‟audit aux
particularités de ce secteur, qui en fonction du nombre important des transactions ainsi que
de leur faible valeur, doit adopter une démarche d‟audit fondée sur la revue des procédures
de contrôle interne et du système d‟information qui apparait comme la plus pertinente afin
d‟émettre une opinion sincère et régulière sur les états financiers.
135
Conclusion générale
Après une prise de connaissance de l‟activité, le commissaire aux comptes doit identifier et
évaluer les risques inhérents liés à ce secteur ainsi que les risques liés au contrôle interne et
au système d‟information pour l‟élaboration de sa démarche d‟audit.
La nature même de cette activité fait qu‟elle encourt des risques inhérents très élevés. Ces
risques émanent principalement de :
Absence de cadre légal : les sociétés peuvent avoir tendance à accorder des délais de
règlement client plus long, mais aussi à accorder des remises en pourcentage du
volume d‟émission…
Le vol et la contrefaçon : les cas de vol important ou l‟arrivée de contrefaçon massive
peut engendrer la mise en péril de la société et entrainer sa disparition ;
Les conditions de stockage : en cas de recours à des imprimeurs, il peut y avoir des
cas d‟impression frauduleuse ou même l‟impression de la gâche… ;
Le lancement des commandes : la gestion des réimpressions des commandes, la
procédure de préparation des commandes en terme de découpage et mise en
carnet… ;
La livraison des chèques aux clients : vu le nombre important des commandes, la
gestion des livraisons et des accusés de réception peut paraitre lourde ;
Le remboursement des chèques : cette phase se caractérise par un traitement chèque
par chèque avec la contrainte de ne rembourser que les chèques qui ont été produits
et livrés par la société. Nous pouvons assister à : des chèques remis en circulation
après leur remboursement, absence d‟invalidation des chèques par les affiliés,
confrontation entre les déclarations des affiliés et de l‟émetteur.
Plusieurs procédures devraient exister pour se prémunir contre ces risques. Nous citons : les
outils et techniques de sécurité qui doivent figurer sur les chèques pour éviter la
contrefaçon, les polices d‟assurance à contracter pour se prémunir contre les risques de vols,
les exigences en terme de système d‟information pour le verrouillage des commandes ainsi
que d‟autres techniques pour les procédures de remboursement comme l‟invalidation des
chèques et la séparation des opérations de saisie des déclarations des affiliés de la lecture
des chèques.
136
Conclusion générale
Le commissaire aux comptes devra ensuite revoir les procédures de contrôle interne et
analyser l‟environnement informatique et le système d‟information afin de déterminer la
fiabilité des procédures, des processus et des contrôles contribuant à la fiabilité des
données « chèques », « chèques émis », « chèques en circulation » et « chèques
remboursés ».
C‟est à ce stade que le commissaire aux comptes procédera à l‟évaluation des risques liés au
contrôle interne et au système d‟information. Il évaluera les risques se rattachant à
l‟organisation de l‟entreprise et identifiera si le principe de séparation des tâches entre le
flux physique et le flux comptable a été respecté.
137
Conclusion générale
système du fait que parmi les objectifs de son audit est l‟identification et la mesure des
risques liés aux systèmes d‟information ce qui exige une analyse technique très fine.
Une fois les risques identifiés et évalués dans leur ensemble, le commissaire aux comptes
fait recours à des techniques qui généralement sont des techniques classiques afin de se
prononcer sur les états financiers. L‟examen analytique est l‟une des techniques utilisée. Cet
examen se basera sur des indicateurs propres à ce secteur d‟activité, il s‟agit essentiellement
du volume d‟émission.
D‟autres techniques ont été développées par ces sociétés comme l‟analyse de la croissance
organique appelé l‟ « Organic Growth Management » ou OGM permettant de mesurer les
principaux facteurs de croissance organique et de fournir une analyse fine des principales
évolutions.
Toutes ces techniques constituent des clignotants pour le commissaire aux comptes lui
permettant d‟affiner son analyse.
Ainsi, ce travail de recherche constitue une base de réflexion pour que cette activité
continue à se développer tout en offrant le maximum de garanties à tous les intervenants. Ce
travail permet la maitrise des risques clés de l‟activité et met en exergue l‟importance d‟une
organisation interne sans faille pour garantir la survie de l‟entreprise. Il met à la disposition
des professionnels un support leur permettant de définir une démarche d‟audit adaptée aux
spécificités de l‟activité d‟émission de chèques de services.
Les travaux de recherche futurs pourront s‟appuyer sur des investigations sur le terrain
auprès des différents intervenants du circuit des chèques de services ou pourront s‟orienter
vers l‟étude des nouvelles formes de chèques de services comme les cartes magnétiques à
titre d‟exemple.
138
BIBLIOGRAPHIE
139
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REVUES ET OUVRAGES
AUGRAS.M (2005) « Amélioration de l‟alimentation, de la santé et de
l‟environnement des travailleurs » Rapport spécial Avril 2005.
140
FRIKHA.S (2005) « Complexité des procédures, risques juridiques et leurs effets sur
le recouvrement des créances » L‟Expert, supplément Juillet 2005.
LARRY.F.K (2002) « Auditing a risk analysis approach» South Western 5ème édition.
141
ISMAIL.R (2001) « L‟audit des systèmes d‟information et de leur sécurité »
mémoire d‟expertise comptable, Institut des Hautes Etudes Commerciales (2001).
Code de commerce.
Code de l‟impôt sur le revenu des personnes physiques et de l‟impôt sur les sociétés.
Décret 2003-1098du 19 mai 2003, fixant la liste des avantages exclus de l‟assiette de
cotisation au titre des régimes de sécurité sociale.
142
Loi 60-30 du 14 décembre 1960 relative à l‟organisation des régimes de sécurité
sociale.
NORMES
Norme ISA 330 « Procédures à mettre en œuvre par l‟auditeur en fonction de son
évaluation des risques ».
IFAC Handbook.
ARTICLES DE PRESSE
La libre Belgique du 25/10/2005 « Les chèques repas très présents en Belgique ».
SITES INTERNET
Centre de documentation des experts comptables commissaires aux comptes :
www.bibliotique.com
144
ANNEXE
145
LES PROCEDURES OUI NON N/A COMMENTAIRES
1. Commandes clients
146
Sont-elles journalièrement transmises à
la direction ?
Les commandes présentant des
différences notables avec l‟historique
du client sont-elles mises en évidence
par le système ?
Une procédure spéciale est-elle alors
prévue ?
Existe-t-il un lien entre la comptabilité
et le gestionnaire du compte client afin
de connaitre la position de son compte ?
Existe-t-il un procédé des commandes
en cas d‟impayés du client ?
Le déverrouillage de la sécurité ressort-
il de la compétence d‟une personne
clairement définie ?
Les dossiers de commande sont-ils
revus selon une certaine périodicité ?
Y a-t-il une personne habilitée à faire ce
type de contrôle ?
Les contrôles sont-ils matérialisés ?
Existe-t-il des périodes de fortes
demandes ?
Font-ils l‟objet de contrôles
complémentaires ?
Les contrôles sont-ils matérialisés ?
5. Système d’information
Existe-t-il un outil informatique dédié
aux chèques de services ?
Si non, les chèques sont-ils suivis sur
tableur ?
Existe-t-il un contrôle de cohérence
systématique entre le volume
d‟émission déversé dans l‟outil
149
informatique et le montant des chèques
facturés aux clients ?
Existe-t-il ce même contrôle pour les
remboursements aux affiliés ?
La cohérence des chèques en circulation
est-elle périodiquement vérifiée avec la
comptabilité ?
Y a-t-il une personne habilitée à faire ce
rapprochement ?
Afin de permettre une imputation
comptable différente, l‟outil
informatique permet-il de connaitre le
volume des chèques remboursés ?
Volés ?
Lus comme étant présentés deux
fois ?
Existe-t-il une traçabilité des forçages
de remboursement des chèques
invalidés lors de la lecture informatique
au moment du remboursement ?
Si oui, y a-t-il une personne habilitée à
effectuer ce type de forçage ?
Existe-t-il des procédures pour la
sécurité logique ?
Existe-t-il des procédures pour la
sécurité physique ?
Existe-t-il des procédures de sauvegarde
des données ?
Existe-t-il des plans de secours ou
d‟urgence ? Si oui, quel est ce plan ?
Existe-t-il des procédures de
maintenance des applications ?
Est-ce que l‟entreprise a prévu des
stages de formation pour son
personnel quant à l‟utilisation des
différentes applications du système?
Existe-il une gestion des habilitations ?
Est-ce que la direction informatique a
mis en place des anti-virus et des pare-
feu pour sécuriser les accès aux
réseaux ?
Citer les procédures de sécurité mises
en place pour protéger ses locaux et ses
serveurs contre tout incident (vol,
incendie.. .?
150
6. Le stock des fonds de chèques
151