KENYA MANUAL FRENCH jb-08022012 PDF
KENYA MANUAL FRENCH jb-08022012 PDF
KENYA MANUAL FRENCH jb-08022012 PDF
Charles C. Ngugi
Department of Fisheries and Aquatic Sciences, Moi University
James R. Bowman
Department Fisheries and Wildlife, Oregon State University
Bethuel O. Omolo
Fisheries Department, Ministry of Livestock and Fisheries
Development, Government of Kenya
Institutions Américaines:
Oregon State University
Institutions Kenyanes:
Department of Fisheries and Aquatic Sciences,
Moi University
Fisheries Department, Ministry of Livestock and
Fisheries, Government of Kenya
ISBN 978-0-9798658-0-0
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Chapitre 1: Plannification de L’aquaculture
Un exploitant qui envisage de s’engager dans l’Aquaculture doit tenir
compte d’un certain nombre de facteurs qui peuvent affecter le succès
et la rentabilité de l’entreprise. Les études sur des sites appropriés ou
des sites spécifiques doivent d’abord identifier les forces et les faiblesses
des caractéristiques physiques telles que la convenance du sol, la
topographie de la terre, et la disponibilité de l’eau de bonne qualité. Les
études doivent également tenir compte de la demande sur le marché,
la proximité des marchés, et la disponibilité des intrants nécessaires
comme les fertilisants et la nourriture. En outre, toutes les utilisations
existantes et prévues du bassin de captation doivent être étudiées
pour déterminer comment elles pourraient contribuer à l’entreprise ou
l’influencer.
Ce chapitre traite des questions liées au choix des sites appropriés pour
un étang (Section 1.1), l’intégration de l’aquaculture dans la ferme
en général (Section 1.2), et la commercialisation du poisson produit
(Section 1.3).
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1.1: Choix l’un Bon Site pour l’Etang
Introduction
En matière d’Aquaculture sur terre, les unités de culture les plus
généralement utilisées sont les étangs en terre. En évaluant et en
choisissant les sites des étangs en terre, les principaux facteurs
physiques à prendre en compte sont la zone de la terre, l’alimentation
en eau et le sol. Les points suivants doivent faire l’objet d’attention:
La Zone de la terre
• S’assurer que la terre est relativement bien nivelée. Les terres
en pente inclinée ne sont généralement pas appropriées pour
la contruction d’étangs. Une pente d’environ 1% est considérée
comme idéale.
• Déterminer que la superficie est grande pour vos plans actuels et
pour toute extension à l’avenir.
• La zone ne doit pas être exposée à l’inondation. Etudier les donnes
météorologiques de la zone, interroger les résidents locaux au sujet
des inondations au cours des dernières années, et rechercher les
preuves réelles des inondations.
• La zone ne doit pas être sujet à la pollution issue du ruissellement
des terres adjacentes. Déterminer les propriétaires des terres
adjacentes et ascendantes, le mode d’utilisation des terres, et les
produits chimiques (engrais et pesticides) utilises.
• Si possible, la terre doit être située légèrement en dessous de la
source d’eau, de sorte que les étangs puissent être remplis par
gravitation plutôt que par pompage. L’alimentation en eau par
système de gravitation réduit considérablement la consommation
d’énergie et les couts d’exploitation.
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• Dans la plupart des cas plus la superficie est grande (avec une
légère pente), plus c’est mieux. C’est seulement vrai si la terre et
l’eau ne sont pas chères.
• Tenir compte des plans d’aménagement des zones voisines et
évaluer les causes des éventuelles sources d’inquiétudes.
Alimentation en eau
Les sources d’eau les plus courantes utilisées dans la pisciculture sont les
eaux de surface (les marres, les ruisseaux et les lacs) et les eaux souterraines
(puits, couches aquifères). Parmi celles-ci, les puits et les ruisseaux sont
généralement préférables compte tenu de la régularité de la bonne qualité
de leurs eaux.
• La quantité et la qualité de l’eau doivent être proportionnées pour
soutenir la production pendant les fluctuations saisonnières.
• Déterminer que la qualité de la source d’eau prévue est assez bonne
pour le développement des poissons.
ww Une bonne source d’eau sera relativement salée, sans insectes
aquatiques, sans autres éventuels prédateurs, et sans substances
toxiques, et elle aura une forte concentration d’oxygène dissous.
ww Si les poissons vivent déjà dans l’eau (par exemple un fleuve ou
un lac) et s’y reproduisent, ceci indique généralement que l’eau
est de bonne qualité.
ww Vérifier que la qualité reste constante tout au long de l’année
ou s’il y a des changements saisonniers qui entrainent une
dégradation de la qualité à certaines périodes.
Photo 1.1-2. Une bonne source d’eau est celle qui fournit
une eau de bonne qualité en quantité suffisante tout
l’année. L’alimentation des étangs en eau par système de
gravitation est préférable. .
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• Faire le choix final de site selon la qualité et la quantité de l’eau
disponible.
• La quantité d’eau exigée dépend de l’espèce et des procédures de
gestion prévues, par exemple si les étangs seront des étangs statiques
(aucun écoulement d’eau) ou des systèmes avec écoulement d’eau.
ww Les espèces d’eau douce comme la truite ont besoin de beaucoup
d’eau parce qu’elles préfèrent une alimentation régulière en eau
potable avec des fortes concentrations en oxygène dissout (au
moins 9 mg/L).
ww Les espèces d’eau chaude comme le tilapia peut tolérer les eaux
avec des niveaux d’oxygène dissous inferieurs. Ainsi, la culture
du tilapia est souvent pratiquée dans les eaux statiques, c.-à-d.,
sans ruissellement d’eau dans les étangs. Cependant, la meilleure
situation est d’avoir beaucoup d’eau “gratuitement”, c’est-à-dire
assure une alimentation en eau par écoulement à l’aide d’un
système de gravitation, même on ne s’en sert pas régulièrement.
• Pour les étangs en terre, la source d’eau devrait pouvoir fournir
au moins 1m3 d’eau (1 000 litres) par minute pour chaque hectare
d’étangs devant être aménage. Cette quantité sera suffisante pour
remplir rapidement les étangs et maintenir les niveaux d’eau
pendant toute la période de la culture.
• Si les sols du site retenu sont relativement pauvres (c.-à-d., sols
contenant trop de sable), la source devrait pouvoir fournir deux
à trois fois plus d’eau (2 ou 3 m3 par minute par hectare). Cette
quantité d’eau sera suffisante pour maintenir les niveaux d’eau et
compenser les pertes susceptibles d’être causées par l’infiltration.
Le Sol
• Le sol de la zone doit être de bonne qualité, avec peu ou pas de
gravier ou de roches sur la surface ou mélangé. Les zones ayant des
sols renfermant des rochers des cailloux et ou du sable ne sont pas
appropriées pour la construction d’étangs.
• Le sol doit être profond et se situer à au moins un mètre en dessous
de la surface. Il ne doit pas y avoir de couches de roches à côté de la
surface.
• Les sols des zones où les étangs seront construits doivent avoir
des couches d’argile quelque part au-dessous de la surface pour
empêcher l’infiltration de haut en bas.
• Les sols qui serviront à construire les digues doivent contenir
au moins 20% d’argile afin que l’étang fini puisse retenir l’eau
pendant la durée de la culture.
• Certains sols avec une plus grande teneur en argile — de préférence
entre 30 et 40% — doivent être disponibles autour du site. Ils
serviront à compacter les couches des digues.
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• Le site bénéficie-t-il d’une couverture téléphonique et d’un réseau
électrique?
ww Si un système de production intensif est nécessaire à cause des
contraintes liées à l’espace ou à l’eau, l’accès à un réseau électrique
est une exigence. Le courant électrique est environ deux fois
moins cher l’énergie diesel au Kenya (prix 2006).
ww Le service de téléphonie peut être nécessaire pour passer les
commandes de fournitures, organiser les ventes ou demander
l’assistance technique.
4. Personnel
• Recruter le personnel qualifié pour travailler dans la ferme. La
pisciculture fait appel à des connaissances spécifiques acquises
seulement à travers la formation. Cependant, la formation n’est
pas le seul critère qui guide le choix des travailleurs: chercher des
employés qui comprennent la pisciculture et qui sont engagés pour
la réussite de l’opération réussie.
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• Si la demande de poissons est forte, une collaboration avec les
producteurs voisins de poissons pour commercialiser le poisson
pourrait être une option. La présence de plusieurs pisciculteurs dans
la zone pourrait faciliter l’accès aux intrants à faible coût en formant
des coopératives ou groupements d’achats groupés.
Suite…
Si votre site est approprié pour la construction d’étangs en ce qui
concerne la terre, sol, et l’eau, et si vous été estimez que les autres critères
de sélection ont été remplis, vous pouvez continuer la planification.
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1.2: Integration de l’Aquaculture dans votre Ferme
Introduction
L’Aquaculture a d’autres avantages en plus de la production du
poisson pour l’alimentation et la commercialisation. L’intégration
de l’Aquaculture à d’autres entreprises de la ferme peut rendre vos
opérations globalement plus efficaces et plus profitables. Ceci entraine
un partage d’espace, d’intrants, de sous-produits, et des travaux liés
d’autres cultures, et particulièrement par l’utilisation et la réutilisation
des matériaux disponibles dans la ferme.
Photo 1.2-1. Plusieurs intrants, produits, et sous-produits d’une ferme peuvent être
partagés pour faire rendre la gestion globalement plus économique.
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Méthodes
Dès que vous aurez la conviction que le site est approprié pour la
construction d’un étang et que l’Aquaculture sera une entreprise
profitable, voici quelques pistes pour l’intégration de l’Aquaculture
dans les activités globales de la ferme pour une plus grande efficacité et
une plus grande rentabilité:
• Planifier la disposition de la ferme de telle manière que le travail et
les matériaux se suivent d’une façon logique et douce. Par exemple,
essayer de disposer les parcelles destinées à l’agriculture, l’élevage et
la pisciculture de telle manière que les sous-produits d’une parcelle
puissent être facilement transférés dans l’autre (une disposition
possible est montrée sur le schéma 1.2-2). En outre, si des étangs
sont aménagés en hauteur des parcelles agricoles, les eaux fertilisées
des étangs pourraient servir à irriguer les autres cultures à l’aide du
système de gravitation.
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• Dans les fermes où l’aviculture est pratiquée, on peut envisager
l’aménagement des poulaillers au dessus des étangs. Ainsi les
crottes des poulets et les aliments non consommés qui tombent
directement dans l’étang peuvent servir de fertilisants et d’aliments.
Environ un poulet pour une superficie de 2m2 d’étang donne
généralement de bons résultats.
• De même, les installations avec des porcs pourraient construire des
porcheries près des étangs de sorte que les engrais qui y sont issus
sont facilement déversés dans l’étang pour le fertiliser. Dans ce cas,
s’assurer que l’on peut contrôler la quantité déversée dans l’étang
pour éviter qu’il ne soit fertilisé à l’excès. Utiliser environ un porc
pour 166 m2 de superficie d’étang.
• D’autres animaux intégrés à l’aquaculture sont les ovins et caprins:
chèvres, moutons, canards, oies, et lapins entre autres.
• Il est possible d’intégrer la pisciculture à la riziculture. Dans ce cas, il
faudrait aménager la parcelle de riz un peu plus différemment que
d’habitude. Ceci peut conduire à une récolte supplémentaire (poisson)
sans réduire la production de riz. Consultez votre agent technique de
vulgarisation qui vous donnera les conseils appropriés à cet effet.
Photo 1.2-3. Les poulaillers aménagés au dessus des étangs les fertilisent
directement et réduisent le coût de la fertilisation.
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• Planifiez les activités quotidiennes afin de réaliser autant de tâches
que possible lors de chaque déplacement. Ne faites jamais de
déplacement les ‘’mains vides’’.
• Caque fois que cela est possible, faites un tour au marché ou dans
le magasin d’approvisionnement de la ferme (par exemple, pour
acheter des engrais ou des aliments) afin que les achats et la livraison
des approvisionnements de la ferme se fassent lors d’un seul voyage,
plutôt que de faire plusieurs voyages.
• Soyez créatifs en essayant de trouver les moyens pour
que l’aquaculture et les autres activités de la ferme soient
complémentaires et permettent à la ferme d’être efficace et rentable
au maximum.
Suite…
L’intégration de l’aquaculture dans votre ferme doit être minutieusement
examinée avant d’y investir de l’argent et de construire des étangs. Un
autre facteur critique à prendre en compte est la commercialisation
des poisson après la récolte. Quelques principes et astuces sur la
commercialisation sont abordés dans la section suivante.
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1.3: Commercialisation du Poisson
Introduction
Actuellement, la plupart des poissons produits dans des exploitations de
subsistance (généralement moins que 50 kilogrammes par récolte) sont
vendus sur le site même de l’étang. Les familles productrices subviennent
ainsi à leurs besoins et vendent l’excédent aux voisins. Pour les récoltes
de plus de 50 kilogrammes, pour l’exemple dans les exploitations semi
intensives, des arrangements peuvent être faits avec un acheteur. La
récolte doit être régulière pour satisfaire aux besoins du client, même si la
quantité achetée par mois ou par semaine est très petite. Ceci s’appelle une
‘’niche’’, c.-à-d., un marché où le vendeur est assuré d’un débouché, petit
mais régulier, pour son produit. Le poisson peut être également vendu
aux restaurants ou aux institutions comme les écoles ou les hôpitaux. Il est
recommandé que les petits producteurs forment des groupements de vente
qui les garantiront un marché régulier.
Études du marché
Avant de s’engager dans l’aquaculture, le fermier doit procéder à une
étude du marché afin de déterminer:
• Le type et la taille de poissons préférés par les consommateurs
(alevins, poisson entier, filets, etc…)
• La quantité de poissons demandée sur le marché.
• La meilleure saison pour la vente du poisson.
• Les autres producteurs qui fournissent le poisson.
• Les prix auxquels des poissons sont vendus.
Les fermiers doivent avoir présent à l’esprit que toute activité de vente
vise essentiellement à satisfaire le consommateur.
• Chaque fois qu’un consommateur achète du poisson frais, en
grande ou en petite quantité, ce qu’il vous dit est que vous devez
continuer à produire et à vendre du poisson frais. Dans le cas des
vendeurs de poissons, les consommateurs donnent un signal au
fermier, lui disant ‘’produisez plus parce que je suis prêt à acheter
votre produit.’’
• Si le consommateur cesse d’acheter, le commerçant ralentira
également l’achat de poissons. Si c’est le cas, ils pourraient échanger
des informations sur le prix de votre produit, la forme de votre
produit (frais, congelé, ou autre), ou la qualité de votre produit.
• Un système de commercialisation incitant les consommateurs
ou les commerçants à acheter plus de poissons avec vous est le
meilleur.
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• Fiabilité ou assurance que le produit sera disponible quand il le
faudra.
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Photo 1.3-1. Les marchés des grandes villes peuvent prendre des grandes quantités de poissons
de plusieurs espèces.
Suite…
Ce chapitre a traité de trois importantes questions qu’il faut étudier
avant d’investir son temps et son argent dans une entreprise aquacole—
le choix d’un site approprié pour la construction de l’étang, l’intégration
de la pisciculture dans les activités de la ferme, et la commercialisation
des produits après la récolte. Le chapitre suivant traite de la conception
d’un bon étang et de la construction même de l’étang.
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Chapitre 2: Conception et Construction d’un Etang
Les étangs et les systèmes des étangs doivent être convenablement
conçus et construits pour qu’un pisciculteur prétende à la réussite. Les
étangs qui sont mal conçus ou construits peuvent entraîner un certain
nombre de problèmes pour les pisciculteurs. Il s’agit notamment
d’étangs qui ne sont pas étanches, d’étangs qui ne peuvent pas être
vidés complètement (entraînant une récolte partielle et une faible
production lors des campagnes suivantes), d’étangs qui ne peuvent pas
être remplis ou vidés par gravitation, et digues qui ont lâché. D’autre
part, l’entretien et la gestion des étangs bien conçus et bien construits
sont faciles, car les temps d’arrêt liés aux défaillances sont peu longs et
le fonctionnement et la production sont plus efficaces.
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2.1: Plan et Presentation de l’Etang
Introduction
Avant de commencer la construction d’un nouvel étang, étudier
soigneusement le plan et la conception. Un étang bien conçu et
construit sera facile à gérer et durera plus longtemps, exigera des
travaux supplémentaires et sera plus rentable. Quelques considérations
spécifiques en matière de conception sont entre autres:
1. La source d’eau pour remplir l’étang
2. L’alimentation de l’étang en eau
3. Le type de sol disponible pour la construction de l’étang
4. La taille, la forme, et la profondeur de l’étang
5. La pente du fond de l’étang
6. La taille, la largeur, et la pente des digues
7. Le type de canalisation qui sera utilisé
8. La disposition des étangs utilisée pour différentes tailles de
poissons
Considérations générales
• Les étangs doivent être conçus en fonction du type de sol disponible
et des pratiques prévues en matière de culture.
• La source d’eau doit pouvoir remplir l’étang pendant toute la
durée de la culture.
• Les étangs relativement peu profonds sont productifs, mais la
profondeur doit être d’au moins de 0,5 m pour éviter l’invasion par
les mauvaises herbes.
• Il est toujours souhaitable de placer des écrans aux entrées et aux
sorties de l’étang pour le protéger contre les prédateurs, les insectes,
et les poissons indésirables, et pour garder les poissons cultivés.
• Chaque étang doit pouvoir être vidé.
• Chaque étang doit avoir une entrée et une sortie indépendantes
contrôlées.
• Le creusement d’un fossé principal doit être fait là où les sols sont
moins adaptés.
• Le périmètre et les routes d’alimentation et d’accès sont exigés pour
permettre le mouvement des machines pendant la construction et
la récolte.
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• Si vous envisager d’emprunter les digues, les construire au moins
trois mètres de large et plus à la base.
• Le sol utilisé pour construire les digues doit être toujours compacté
en plusieurs couches.
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• Pour déterminer la quantité d’eau disponible à partir d’une source
spécifique, utiliser le procédé simple de seau:
a. Mesurer la capacité d’un seau et mesurer le temps qu’il faut pour
remplir un seau avec de l’eau: par exemple, un seau de 10 litres se
remplit en 45 secondes. A partir de là, calculer le nombre de litres
qui sera livré par minute. Ceci est estimé comme (10 x 60)/45 =
13,3 litres/minute.
b. Maintenant, calculer le temps qu’il faut pour remplir un étang de
100 m2 (c’est à dire, 10 m X 10 m). Si l’étang avait une profondeur
uniforme d’un mètre, il prendrait 100 m3 d’eau. Dans la réalité,
l’étang ne prend cependant pas 100 m3 d’eau. Par exemple, si l’étang
a une profondeur de 50 centimètres à l’extrémité peu profonde
et 90 cm de profondeur à l’extrémité profonde, sa profondeur
moyenne est de 70 cm ou 0,7 m (50 + 90)/2 = 70 cm) et le volume
d’eau nécessaire pour le remplir est de 70 m3 ou 70 000 litres (100
m2 x 0,7 m = 70 m3).
c. c. Nous savons également qu’un m 3 = 1000 litres. Puisque nous
savons que notre source d’alimentation en eau fournit l’eau à un
taux de 13,3 litres par minute, nous pouvons évaluer le temps
qu’il faut pour remplir l’étang. Le calcul se fait comme suit: 70
000 litres/13,3 par minute = 5 263 minutes ou 87,7 heures. Pour
remplir cet étang, il faudra environ trois jours et demi.
• Retenir qu’avec des bonnes stratégies de gestion, on peut
faire pisciculture en étang avec succès avec des sources
d’approvisionnement en eau peu régulières, peu fiables ou
saisonnières.
• Les étangs perdent l’eau à cause de l’infiltration et de l’évaporation.
ww la quantité de d’eau perdue par évaporation dépend des facteurs
tels que la température, le vent, la végétation, la surface de l’eau,
et l’humidité. L’évaporation varie entre deux et sept millimètres
par jour. En tablant sur évaporation de quatre millimètres par
jour, pour un étang de 100 m2, la perte d’eau par évaporation
serait de l’ordre de 0,004 m/100 m2 = 0,4 m3 ou 400 litres en jour.
Il faut donc être sûr de disposer d’assez d’eau pour remplacer
l’eau perdue par évaporation.
ww l’eau perdue par infiltration dépend du sol et des facteurs de
construction comme l’existence d’une couche appropriée d’argile
au fond de l’étang, que des bonnes couches d’argile aient été ou
non placées sous les digues pendant la construction, et la qualité
du sol utilisée pour construire les digues.
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2. Alimentation de l’étang en eau
Ecoulement par gravité
• S’assurer que le niveau du canal de drainage est au-dessous du
niveau du fond de l’étang et au moins 1,5 m au-dessous du niveau
du canal de la prise d’eau.
• Le niveau du canal de prise d’eau doit permettre à une pente de
1:1000 pour permettre un niveau raisonnable d’écoulement d’eau;
la pente de 1:1000 doit fonctionner en harmonie avec le niveau de
la prise d’eau.
• Les pentes du canal varient généralement entre 0,25 et 1%, mais
pour de grands étangs elles devraient être d’environ 0,5%.
Pompage
• Eviter de pomper l’eau au où il y aurait une source d’alimentation
moins chère.
• Employer la source d’eau la plus économique.
Autres
• Envisager d’installer un nœud de 10 centimètres du tuyau de prise
d’eau vers le niveau d’eau de l’étang pour empêcher les poissons
de sortir de l’étang. Mieux, utiliser un écran pour empêcher les
poissons d’entrer dans le tuyau.
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• La composition des minéraux des sols peut variée: soit du sable;
soit de l’argile. Ces extrêmes ne sont généralement pas appropriés
pour la construction d’étangs piscicoles. Les sols sablonneux sont
trop poreux pour retenir l’eau, alors que les sols argileux sont
trop compacts et absorbants, privant l’eau d’éléments nutritifs
essentiels, en particulier le phosphore.
• Les sols contenant 20-35% d’argile sont les meilleurs pour la
construction d’étangs.
• Les fonds des étangs peuvent être classés selon trois types généraux:
ww les fonds inorganiques avec du gravier, du sable ou de l’argile qui
sont très pauvres mais pouvant être améliorés par l’application
d’engrais ou de cambouis.
ww les fonds tourbeux formés par l’accumulation de débris végétaux
non décomposés et qui peuvent être corrigés en utilisant des
doses fortes de la chaux pour accélérer la décomposition.
ww les fonds en terre qui constituent les types les plus productifs.
Forme
• Il est généralement plus facile de construire et d’entretenir les
étangs rectangulaires. Cependant, les étangs doivent parfois être
construits avec des formes irrégulières en fonction de la topographie
et de la forme de l’espace disponible.
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Profondeur
• La meilleure profondeur de l’étang dépend de l’espèce et de la
taille des poissons ainsi que du système de production devant être
employé.
• La profondeur idéale pour la plupart des étangs varie de 0,75 à 1,2
mètres.
• Pour l’extrémité peu profonde, la profondeur peut varier de 40 à 70
centimètres. Le strict minimum est de 40 centimètres. Cependant,
une profondeur de 50 à 60 est encore mieux. Problèmes courants au
niveau des étangs peu profonds comprennent entre autres la présence
de prédateurs, les mauvaises herbes et la faible production.
Schéma 2.1-2. Un étang bien conçu tient compte d’une profondeur de l’eau
environ de 1 le mètre et a des remblais (digues) avec les pentes intérieures de
2 à de 1 ou de plus grand, selon le type de sol.
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• Le point le plus profond doit être à la sortie.
• La hauteur totale des digues d’un tel étang sera de 80 centimètres à
l’extrémité peu profonde et 105 centimètres à la sortie.
• Se rappeler que la lumière du soleil peut pénétrer jusqu’à un mètre
dans les eaux claires, par exemple dans les étangs non fertilisés.
Dans les étangs piscicoles fertilisés, la pénétration de l’eau au delà
de 60 centimètres au-dessous de la surface de l’eau est minimale.
100 cm 98 cm
2 cm
10 m
Schéma 2.1-3. Un étang bien conçu s’incline légèrement de l’extrémité peu profonde à
l’extrémité profonde, avec une pente d’environ deux centimètres pour chaque 10 mètres
de longueur.
Largeur
• La largeur de la digue à son extrémité doit être égale à sa hauteur,
mais jamais moins qu’un mètre large.
• La largeur doit être assez grande pour permettre le transport des
matériaux, du poisson, et des équipements de la ferme.
Pente
• Les pentes qui sont trop raides entraînent des problèmes telles que
l’érosion et la subsidence des digues.
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• Les pentes fines sont mieux en raison de la pression de l’eau qui est
plus forte au fond de l’étang. Cependant, les pentes qui sont trop
fines favorisent la présence de mauvaises herbes dans l’étang.
• La pente de la digue dépend du type de sol:
ww la pente intérieure doit être de 2:1 pour permettre la dispersion de la
pression de l’eau. La pente doit être augmentée jusqu’à 2,5:1 si le sol
est de mauvaise qualité.
ww La pente extérieure peut être de 1:1.
• La largeur de la base sur les sols fermes doit être trois à quatre fois
la hauteur du mur. Elle doit être cinq fois la hauteur du mur sur les
sols mous et avec un sommet de pas moins de 1,2 à 1,5 mètre.
Schéma 2.1-4. Coupe transversale d’une digue et d’un drain avec tuyau. La profondeur
maximale de l’eau est obtenue quand le tuyau est en position verticale; la profondeur de
l’eau peut être réduite en tournant le tuyau vers le fond de l’étang.
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Moines
• Le moine fait partie du système de drainage. Il est construit devant la
digue (à l’intérieur de l’étang) et se compose de deux murs latéraux
parallèles et un mur arrière. Il peut être fait de briques ou de béton.
Des planches sont placées dans les fentes des murs latéraux pour
retenir l’eau à une profondeur désirée.
• Le moine assure la régulation du niveau d’eau dans l’étang, empêche
la fuite des poissons, et permet de vider progressivement l’étang
pendant la récolte.
• Les moines peuvent s’avérer peu économique et inutile dans les
petits étangs. Dans de tels étangs, il est plus économique de creuser
des canaux à travers les digues pour remplir, vider, ou maintenir
une entrée et une sortie consistante de l’eau.
Photo 2.1-5. Dessin d’un moine. Des planches sont insérées dans les fentes pour
retenir l’eau l’étang. Un joint serré est obtenu en bourrant d’argile l’espace entre
les deux planches.
Suite…
Avec ces principes de conception d’un bon étang
présents à l’esprit, vous êtes maintenant prêts
à passer à l’étape suivante—la construction de
vos étangs.
Schéma 2.1-6. Une disposition logique de l’étang
permet de transférer facilement les poissons
d’une phase d’élevage (étang) à l’autre.
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2.2: Construction de l’Etang
Introduction
Une fois que vous avez conçu votre étang, il y a un ordre logique
d’étapes que vous devez suivre pour construire votre étang. Celles-ci
sont:
1. Etude du sol
2. Nettoyage du site
3. Enlèvement des couches de terre du site
4. Déterminer l’élévation de l’étang, des tuyaux de drainage et
d’alimentation
5. Creuser l’étang, y compris les fosses principales, les digues
6. Creuser les tranchées et rassembler les bonnes terres
7. Fouille du site de l’étang
8. Construction des digues
9. Installation de la canalisation
10. Installation du système d’alimentation en eau
2. Déblayage du site
• La végétation ne doit pas être incluse dans le sol utilisé pour
construire les digues de l’étang. En conséquence, le site doit être
déblayé avant de commencer la fouille.
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3. Enlever la couche de terre à la surface du site
• La couche de terre recouvrant le sol n’est pas une bonne matière et
ne doit pas être utilisée pour la construction de la digue. Il faudra
donc l’enlever avant les travaux d’excavation de l’étang.
• Cette couche peut être mise de côté et dispersée sur les digues
après la construction. Au cas contraire, elle peut être transportée
pour servir à d’autres fins dans votre ferme, par exemple dans
votre jardin potager.
• Se rappeler que les altitudes des prises et des sorties des canaux de
drainage déterminent l’altitude à laquelle le drain de l’étang peut être
placé. Par conséquent, la différence dans les altitudes de la prise et de la
sortie détermine la profondeur de votre étang.
• Se rappeler de prévoir la planche ‘’freeboard’’.
• Les pentes des canaux varient généralement entre 0,25% à 1%.
• Vérifier que vos niveaux correspondent au TBM pour ne pas
fausser la hauteur de la digue.
• Vous pouvez également vérifier diagonalement la largeur et la
longueur de votre étang.
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• Placer les chevilles aux sur les pieds intérieurs, y compris les quatre
coins inférieurs. Le ‘’pieds’’ est le point où la pente de la digue
rencontre le fond de l’étang. A cet effet, multiplier la pente désirée
de la digue par la profondeur désirée de l’étang. Par exemple, à
l’extrémité profonde, les pieds intérieurs seront fixés à 80 centimètres
x 2 = 160 centimètres, alors qu’à l’extrémité peu profonde, les pieds
intérieurs seront fixés à 75 centimètres x 2 = 150 centimètres.
Schéma 2.2-4. Cette coupe montre les liens entres la digue, les pieds intérieurs et externes,
la fosse principale et le niveau initial de la terre et la couche d’argile sous le fond de l’étang
28
• Prévoir le site de collecte et de déchargement de la terre. Moins
la terre est manipulée, plus le projet est efficace et moins cher.
Une mauvaise organisation du transport de la terre augmente le
coût de la main-d’oeuvre et a également comme conséquence une
mauvaise forme de l’étang.
• Une civière pour deux personnes fonctionne mieux dans le sol noir
qu’une brouette. Mais une personne à l’aide d’une brouette peut
déplacer la même quantité de sol que deux personnes en utilisant
une civière.
• La terre noire (sol argileux lourd et noir fréquent dans les bas-fonds)
a un grand potentiel d’expansion et de contraction, de grandes
fissures se développer fréquemment dans le sol. Cette terre ne doit
être trop humide pendant la construction — l’arroser uniquement
pour la rendre plus compact.
Pente 1m 5m 10 m 100 m
1% 0.01 m 0.05 m 0.1 m 1m
0.5% 0.005 m 0.025 m 0.05 m 0.5 m
0.25% 0.0025 m 0.0125 m 0.025 m 0.25 m
Tableau 2.2-1. Ce tableau montre les profondeurs approximatives des fouilles nécessaires
à des distances différentes d’un point de référence sur des terrains de différentes pentes
29
8. Construction des digues (levées)
• Les murs (également appelés ‘’digues’’, ‘’levées’’, ou ‘’remblais’’)
constituent la partie la plus importante d’un étang.
• Utilisé la terre issue de la fouille pour construire les digues.
• Construire les digues progressivement, en couches d’environ 20
centimètres d’épaisseur ensemble.
• Compacter chaque couche avant de mettre la prochaine couche.
30
Photo 2.2-8. Bien que la construction des moines soit plus chère, ils sont parfois
utilisés en lieu et place des tuyaux. Sur cette image, certaines des planches
supérieures ont été enlevées pour réduire le niveau d’eau dans l’étang.
31
• Vous pouvez également siphonner l’eau d’un étang à une plus
haute altitude vers un autre à une altitude inférieure.
• L’eau introduite dans l’étang doit passée par un système de
vérification afin de la débarrasser des insectes et d’autres
prédateurs.
Exemple 2
Si huit personnes construisent un étang de 300 m2, elles devront
travailler pendant 26,25 jours à un taux moyen de huit heures par
jour. Le coût sera de 8 X 26,25 x 127 Kshs = 26 670. Le canal de prise
d’eau, le canal de sortie, le ciment, le sable, et les tuyaux coûteront
en plus 5 000 Kshs. Le coût total de l’étang sera 31 670 Kshs. Il faudra
prévoir des frais supplémentaires, particulièrement en raison de la
saison, qui peut entraîner des surcoûts de l’ordre de 3 750 Kshs. Par
conséquent, le coût total de la construction d’un étang de 300 de m2
sera d’environ 35 420 Kshs (479 dollars).
Sol mobile
Pour un étang de 100 de m2 dont la profondeur moyenne est de 70
centimètres il faudra 10 x 10 x 0,7 m = 70 m3 de sol à déplacer ou excaver.
Il faudra huit personnes pendant environ huit jours si chacune d’elle
creuse 1 m3 de sol, le transporte sur le site de la digue et le transforme
en compact. Idéalement, la quantité de sol creusée sur le site de l’étang
sera presque égale à la quantité de sol nécessaire pour construire les
digues. Ceci peut se produire si la terre a une pente douce, permettant
que la quantité du sol enlevée du site de l’étang soit suffisante pour
soulever les digues au niveau exigé. Généralement, cependant, le
volume du sol sur la digue (la superficie totale de la digue est de 100
m2) est d’environ 120 m3; soit plus que le volume devant être creusé
sur le site de l’étang. Il faudra donc transporter sur le site des quantités
supplémentaires de terre.
32
Suite…
Maintenant que vous avez conçu et construit votre nouvel étang, vous
êtes prêt à procéder à l’empoissonnement pour votre toute première
récolte de poissons. Le chapitre suivant passe en revue les principales
espèces qui conviennent à la pisciculture au Kenya.
33
Chapitre 3: Especes Appropriees pour la Pisciculture au
Kenya
Les systèmes de pisciculture courants au Kenya sont la pisciculture
semi intensive de la carpe (Tilapia) du Nil (Oreochromis niloticus)
et du silure (Clarias gariepinus), pratiquée par les petits exploitants
dans les étangs statiques, et la pisciculture intensive de truites dans
les caniveaux. Les espèces utilisées sur les sites sont principalement
endémiques à la région et plus ou moins appropriée à la zone agro
climatique. Par exemple, le tilapia est un poisson d’eau chaude et est
principalement cultivé dans un environnement d’eau douce. L’élevage
du clarias se fait dans la même zone agro climatique que le Tilapia, mais
la truite, un poisson introduit dans l’eau douce, se développe mieux les
régions en altitude où l’eau est plus fraîche. L’inconvénient principal
de l’élevage du Tilapia dans les étangs est le risque de reproduction
non contrôlée. Le défi lié à l’élevage du Clarias est le taux élevé de
mortalité des alevins, en particulier pendant les 14 premiers jours après
l’éclosion des oeufs. La production de truite est actuellement limité à
cause manque d’alevins et d’aliments de qualité charge le pays.
34
3.1: Tilapia du Nil (Carpe)
Introduction
Le Tilapia se développe mieux dans les eaux avec une température
ambiante de 20-35°C. Il peut atteindre jusqu’à 500 g en huit mois si
la multiplication est contrôlée et si l’alimentation est appropriée. Les
jeunes Tilapia se nourrissent de phytoplancton, de zooplancton, et
de détritus, mais les adultes se nourrissent presque exclusivement de
phytoplancton. Le Tilapia peut atteindre la maturité sexuelle dès l’âge
de deux mois ou en atteignant une longueur de 10 centimètres ou moins.
Par conséquent, l’inconvénient principal lié à la culture du Tilapia est
sa tendance à se reproduire abusivement, toute chose qui peut avoir
comme conséquence une surpopulation de poissons malnutris (trop
petits). Certaines caractéristiques du Tilapia sont décrites ici, avec des
informations sur des techniques d’élevage.
Tolérances à la température
• Les contraintes liées au Tilapia du Nil diffèrent selon leur
tolérance au froid, mais à la croissance est généralement limitée
aux températures au-dessous de 16ºC et la plupart des contraintes
s’accentuent sévèrement à partir de 13ºC.
• La mort survient à 12ºC, avec peu de poissons survivant à des
températures inférieures à 10ºC à toute période.
• Le Tilapia du Nil ne s’alimente pas ou ne se développe pas à des
températures de l’eau au-dessous de 15ºC et ne se reproduisent
pas à des températures au-dessous de 20ºC.
• La température normale de l’eau doit être de 20 à 30ºC, de
préférence environ 28ºC, considérée comme température idéale
pour la bonne santé et la croissance. A des températures plus
élevées, leur taux de métabolisme est élevé, ce qui conduit dans
des cas extrêmes, à la mort.
• Une mise en condition progressive permettra au Tilapia de vivre
dans une température de 8 à 40ºC.
35
Tolérance des faibles concentrations en oxygène dissous (OD)
• Le Tilapia peut survivre à des niveaux d’oxygène dissous (OD) en
dessous de 2,3 mg/l aussi longtemps que la température et le pH
demeurent favorables.
• Dans les étangs fertilisés, une fleur d’algues peut ramener les
niveaux d’oxygène à 0,3 mg/l sans mortalité chez les Tilapias.
• Il est de notoriété que les plus gros poissons sont moins tolérants
que les alevins en raison d’une demande métabolique.
Maturation
• Il a été observé que dans des conditions normales sous le Tilapia
arrive à maturité à une plus grande taille et à un âge plus tardif que
s’il est élevé en étang. Ceci peut prendre deux à trois ans.
• L’âge et la taille auxquels la maturité est atteinte également
dépendent des conditions de l’eau.
• Le Tilapia élevé en étang arrive parfois à maturité deux mois plus
tôt, mais généralement au bout de quatre à six mois.
Habitudes alimentaires
• Le Tilapia du Nil est omnivore, et s’alimente sur la chaîne
alimentaire constituée de phytoplancton, de zooplancton, d’insectes
aquatiques, et de macrocytes.
36
• Les alevins de Tilapia commencent à sortir de la bouche de la
femelles pour s’alimenter, mais y retournent au moindre signe de
danger. Une fois que les alevins sont trop grands pour la bouche de
la femelle, ils deviennent totalement indépendants et se déplacent
vers une zone d’eau tel que le coin de l’étang.
• Les oeufs de Tilapia sont relativement gros et libèrent des alevins
de grande taille.
• Le fait d’extraire prématurément les oeufs ou les alevin d’une
femelle augmente la fréquence à laquelle la femelle pondra.
• Les oeufs sont stimulés pour se libérer dès que la série précédente
de progéniture est libérée. Ainsi, une femelle reprendra la ponte
après une période de rétablissement de quatre semaines ou moins.
• Le volume typique d’un’ couvée est 100-500 alevins ; les plus
grandes femelles ont une plus grande couvée.
Techniques d’élevage
• Les étangs en terre sont préparés pour l’empoissonnement selon le
modèle classique de la culture semi intensive des poissons d’eau
chaude (voir la section 4.1 du manuel).
• Les alevins de 10-20 g sont stockés et gardés pour un cycle entier de
production (cinq à six mois avec la fertilisation et l’alimentation).
• Les taux d’empoissonnement varient entre deux à six alevins/m2,
selon le niveau de gestion.
• Il est de notoriété que le Tilapia mâle se développe presque deux fois
plus rapidement que la femelle. Il est donc préférable de garder les
mâles seulement (culture mono sexuée) pour réaliser une croissance
la plus rapide et atteindre des dimensions commercialisables
dans un délai plus court possible, toute chose qui produit plus de
protéine et génère plus de profit pour le pisciculteur.
• Quand les poissons auront atteint une dimension commercialisable,
les étangs sont partiellement vidangés et des seines sont utilisées
pour enlever les poissons. Les derniers poissons sont enlevés en
vidangeant entièrement l’étang.
37
de sexe, d’autre part, exige une formation spéciale pour préparer des
aliments contenant des hormones et administrer ces aliments selon un
programme précis pendant les premières semaines suivant l’éclosion.
Les informations supplémentaires au sujet de ces deux méthodes
figurent dans la Section 5.2, intitulée ‘’Production d’alevins de Tilapia.’’
38
voie manuelle, l’utilisation des hormones d’inversion de sexe pour produire
uniquement des individus mâles, et l’utilisation des prédateurs. Le succès
de ces méthodes dépendra de la maîtrise de ces techniques par les paysans.
Suite…
Cette section a présenté certaines des caractéristiques du Tilapia du Nil
ainsi que quelques informations de base sur son élevage. Dans la la
section suivante, on se penchera sur les caractéristiques et la culture du
Clarias (Silure).
39
3.2: Le Claria (Silure)
Introduction
La demande de Clarias (Clarias gariepinus) pour l’alimentation et
comme appât dans la pêche de capture, a augmenté sensiblement
au Kenya au cours des dernières années. Selon les estimations du
Département de la pêche, pour les activités d’aquiculture, il y a la
demande se chiffre à environ 10 millions d’alevins de Clarias par an,
alors que la demande pour la pêche de capture dans le Lac Victoria
est d’environ 18 millions d’alevins par an, soit une demande totale
d’environ 28 millions d’alevins de Clarias par an.
Tolérances de la température
• La température est la variable la plus importante affectant la
croissance des larves et jeunes sujets.
• La température optimale pour la croissance semble être de
30°C. Cependant, les températures variant entre 26 et 33° C sont
considérées comme acceptables pour une bonne croissance.
• A des températures inférieures à celles-ci, les taux de croissance
diminuent mais le taux de survie est encore bon. Cependant, 28°C
est la température optimale pour absorption des sacs de jaune et un
taux de croissance optimale.
40
• Les températures élevées peuvent encourager la croissance des
bactéries nocives et des mycètes.
Tolérance à la salinité
• Un taux de salinité de 0 à 2,5 particules par mille (ppt) semble être
optimal pour les jeunes Clarias.
• La croissance des larves est acceptable dans une salinité de l’ordre de
5 ppt, et le taux de survie est bon jusqu’à 7,5 ppt.
Lumière (Photopériode)
• Une survie optimale est réalisée quand des larves sont élevées dans
l’obscurité continue, et la croissance des larves de avec de plus
longues périodes de lumière.
• Les embryons flottants (éclosion) fuient la lumière et sont considérés
comme photophobiques. Ils se regroupent au fond de la cuve
d’incubation.
• Compte tenu de leur comportement photophobique, il est possible
de les regrouper dans un coin de la cuve et d’enlever les alevins
déformés et faibles à l’aide d’un siphon.
Nutrition et croissance
• Les Clarias sont omnivores ou prédateurs, se nourrissent essentiellement
d’insectes aquatiques, poissons, crustacés, vers, mollusques, plantes
aquatiques, et algues.
41
• Ils trouvent la nourriture en sondant la boue sur le fond des étangs.
• Leurs exigences alimentaires dans les étangs piscicoles (en particulier
pour la protéine et les lipides) sont variables, et sont influencées par
des facteurs comme les pratiques en matière de gestion, les densités
de peuplement, la disponibilité d’aliments naturels, la température, la
taille des poissons, le ration quotidienne d’aliments, et la fréquence de
l’alimentation.
• Le zooplancton devient plus important comme élément du régime avec
l’augmentation de la taille du poisson et prédomine dans les régimes des
plus gros poissons.
• A l’éclosion, les larves de Clarias mesurent 5 à 7 millimètres de long et
pèsent entre 1,2 et 3 grammes.
• Les larves commencent à s’alimenter deux à quatre jours après l’éclosion,
selon sur la température, avant que le sac de jaune soit complètement
absorbé, et elles doivent être alimentées à cette époque.
• La nourriture donnée aux larves de Clarias doit être composée de 50% de
protéine et 10 à 15% de lipide.
• L’estomac est pleinement fonctionnel après cinq jours d’alimentation, ce
qui marque la fin de la période larvaire.
2. Niveaux d’empoissonnement
• En procédant à l’empoissonnement d’étang de pré grossissement
à l’aide d’alevins issus d’écloserie, le faire à un taux de 100-450
alevins par m3.
42
• En stockant les alevins dans des happas dans les étangs, le faire à
un taux de 100 alevins par m3.
• En stockant le Clarias dans des étangs conçus pour les Tilapia
comme moyen de contrôle de la reproduction non désirée de Tilapia,
stocker environ 10% du nombre de Tilapia, c.-à-d., pour chaque 100
Tilapia, ajouter environ 10 Clarias. Noter que la différence entre les
tailles du Tilapia et celles du Clarias est très importante. Se référer
à la Section 4.2 pour plus de détails.
• En stockant des alevins de Clarias pour la commercialisation,
augmenter le taux d’empoissonnement d’environ 2 à 10
par m2. Pour une période de croissance de six à neuf mois,
ces taux produiront des poissons d’environ 500 g et 200
à 250 g, respectivement, selon les températures de l’eau.
Suite…
Ce chapitre a fourni des informations de base sur les caractéristiques et
la culture en étang des deux espèces poissons les courantes au Kenya, le
Tilapia du Nil et le Clarias. Le chapitre suivant présente étape par étape
les méthodes de gestion nécessaires pour une production efficace de ces
deux espèces dans les étangs en terre.
43
Chapitre 4: Gestion de l’Etang
Dans les entreprises piscicoles, on ne peut parvenir à un fonctionnement
efficace et réaliser une production optimale que si les étangs font
l’objet d’une gestion rigoureuse. Les activités de gestion commencent
par la préparation de l’étang en prélude à l’empoissonnement,
l’empoissonnement proprement dit et l’alimentation des poissons
en veillant à ce que la qualité de l’eau reste bonne tout au long de la
période de culture, en prenant des mesures pour empêcher l’invasion
par des prédateurs, les maladies, et enfin la récolte des poissons. Une
importante procédure de gestion qui ne doit jamais être négligée est
la documentation des états des dépenses et des revenus ainsi que de
toutes les activités et événements liés à l’étang ou à la ferme afin de se
servir de ces informations pour améliorer les futures interventions.
44
4.1: Preparation de l’Etang pour l’Empoissonnement
Introduction
Avant de procéder à l’empoissonnement de votre étang, qu’il soit
nouvellement construit ou qu’il s’agisse d’un étang dont vous venez
de procéder à la récolte, il y une série d’actes à poser pour préparer
l’étang en vue de la prochaine récolte. Les étapes ci-dessous doivent
être suivies scrupuleusement pur préparer convenablement votre étang
en vue de l’empoissonnement.
Photo 4.1-1. Le fait de laisser le fond de l’étang sécher permet de tuer les
organismes potentiellement nocifs dans le sol et accélère la décomposition
des matières organiques (un processus bénéfique) qui persiste après les
précédentes récoltes de poissons.
45
• Si l’étang est situé dans une zone
aride, c.-à-d., avec une faible
pluviométrie (<500 millimètres
par an), il pourrait être inutile
d’appliquer la chaux.
• Disperser la poudre sur le fond de
l’étang et sur les pentes des digues.
Ceci peut être fait à l’aide d’une
pelle. Porter toujours des gants en
travaillant avec la chaux.
• Au besoin, vous pouvez également
appliquer la chaux en la dispersant
à la surface de l’eau après avoir Photo 4.1.2 : Application de la chaux
rempli l’étang. sur le fond et sur les berges de l’étang
Tableau 4.1-1. Le fait de laisser le fond de l’étang sécher permet de tuer les organismes
potentiellement nocifs dans le sol et accélère la décomposition des matières organiques (un
processus bénéfique) qui persiste après les précédentes récoltes de poissons.
46
Photo 4.1.3 : Placer le compost dans des
huches ou des sacs est une technique de
fertilisation des étangs.
Schéma 4.1-5. Les fumiers inorganiques peuvent être placés sur une petite plateforme ou dans un
petit sac ayant des trous suspendu à un bâton (le bâton est fixé au fond de l’étang). Dans l’un ou
l’autre cas, le fertilisant doit être placé près de la surface de l’eau pour éviter qu’il ne se mélange
avec le sol de l’étang.
Suite…
Dès que vous aurez franchi les étapes ci-dessus, votre étang sera prêt
à accueillir les alevins. Se référer à la section suivante pour les taux
appropriés d’empoissonnement ainsi qu’aux instructions pour le transfert
sûr des alevins dans votre étang.
49
4.2: Empoissonnement de Votre Etang
Introduction
Pour avoir une bonne récolte de poissons ayant une dimension
commercialisable, il est nécessaire d’empoissonner votre étang avec le
nombre adéquat d’alevins. L’empoissonnement avec trop peu d’alevins
favorise une croissance rapide et le développement de poissons de
grande taille. Cette approche ne constitue pas cependant une utilisation
économique de l’étang. Toutefois, stocker trop de poissons entraîne une
croissance lente et un nombre élevé de poissons de très petite taille.
Clarias
• Si vous élevez des alevins de Clarias jusqu’au stade de la
commercialisation, faire l’empoissonnement à une densité de 2
à 5 par m2. L’empoissonnement avec un nombre inférieur (2/m2)
produira des poissons de l’ordre de 500 g chacun au terme 6 à 9
mois. L’empoissonnement à une densité plus élevée produira de
plus petits poissons sur la même période, avec des poissons de 200
à 250 g selon les températures de l’eau et le degré d’entretien de
l’étang.
ww Pour l’élevage au stade d’alevins, garder les œufs de Clarias
dans des cuves ou des aquariums au taux de 50-150 oeufs/L.
Ils doivent être gardés dans les aquariums ou dans les cuves
pendant au moins 14 jours et les transférer dans les étangs ou
dans les happas, et les garder à une densité de 100 oeufs/m2
pendant encore 35 à 40 jours.
51
• En mettant les poissons dans un étang, prendre un certain temps
pour stabiliser la température de l’eau dans le matériel de transfert
(sachet en plastique, seau, baquet, etc…) avec celle de l’eau de
l’étang. On peut le faire en faisant flotter le dispositif de transfert
dans l’eau de l’étang pendant environ 15 minutes avant de lâcher
les poissons.
• On peut également progressivement mélanger l’eau de l’étang avec
celle du dispositif de transfert. L’avantage de ce procédé est qu’il
permet non seulement de stabiliser les températures de l’eau mais
aussi d’autres différences chimiques de l’eau pouvant exister.
• Autant que possible, pulvériser ou asperger doucement d’eau
propre et fraîche les poissons entasser pendant la manipulation.
• Nettoyer proprement tous vos appareils de manutention de
poissons après chaque utilisation. Cela peut se faire en rinçant
avec de l’eau propre, en enlevant tous les débris, poissons, ou
autres matériaux hors usage, et en les faisant sécher au soleil. Ceci
permet de conserver vos équipements et réduit au minimum la
propagation des maladies de poissons.
Suite…
Maintenant que vous avez convenablement aménagé et empoissonné
votre étang, vous êtes prêt à vous engager dans la pisciculture au
quotidien, le suivi régulier, l’alimentation, la fertilisation, la gestion
de la qualité de l’eau, la lutte contre les prédateurs, le prélèvement
d’échantillon de poissons, etc…, jusqu’à la période de récolte.
52
4.3: l’Alimentation des Poissons
Introduction
Vous pouvez augmenter la productivité de votre étang et accélérer
la croissance de vos poissons en leur fournissant des suppléments
alimentaires, c.-à-d., les aliments préparés qu’ils peuvent consommer en
plus des aliments naturels qu’ils trouvent dans l’étang. C’est une façon
d’intensifier votre système de production de poissons. Se référer à la
Section 4.8 au cas où d’autres techniques d’intensification de la production
vous intéressent.
53
La fabrication d’aliments passe généralement par certaines étapes,
y compris le broyage, le mélange, le revêtement avec des matières
grasses, le séchage/refroidissement, la transformation en granulés, et
l’ensachage. En Afrique de l’Est, la plupart des aliments sont produits
dans la ferme en petite quantité à l’aide de machines manuelles ou
mécaniques improvisées avec des capacités ne dépassant pas cinq sacs
de 90 kg par jour.
Photo 4.3-2. Un mélangeur/mixeur manuel est utilisé pour mélanger les ingrédients
d’aliments au Centre piscicole de Sagana.
54
Stockage des aliments
Pour assurer une bonne qualité et un bon goût aux aliments de poissons,
ceux-ci doivent être gardés dans un endroit frais et sec. Eviter d’acheter
des excédents d’aliments qui peuvent expirer avant d’être utilisés.
Tableau 4.3.1 : Rations alimentaires journalières (par poisson) déterminées selon soit
depuis la période d’empoissonnement ou selon la taille actuelle des poissons. La quantité
d’aliments montrée doit être multipliée par le nombre de poissons présents dans l’étang.
* Utilisation de suppléments alimentaire au Centre de Sagana, par exemple, son et un régime de 26%
de protéine
55
Vous devez être disposé à réduire la quantité de nourriture par jour
dans l’un ou plusieurs des cas suivants:
• Les poissons ne consomment pas clairement leurs rations normales
• Les températures de l’eau sont sensiblement plus élevée que la
normale à une période donnée de l’année
• Les niveaux d’oxygène dissous sont bas
Suite…
Que l’alimentation fasse ou non partie de votre programme de gestion
de l’étang, vous devez veiller scrupuleusement et quotidiennement sur
les conditions de votre étang, en accordant une attention particulière
à la qualité de l’eau et au comportement des poissons. La section
suivante pressente certains des défis majeurs en matière qualité de l’eau
auxquels les exploitants d’étangs font face ainsi que des suggestions sur
la prévention des problèmes.
57
4.4: Gestion de la Qualite de l’Eau et du Sol des Etangs
Introduction
If faut maintenir une bonne qualité de l’eau pour que les poissons
restent en bonne santé, se développent bien, et donnent une bonne
récolte dans un délai raisonnable. Pour maintenir une bonne qualité de
l’eau, les fermiers doivent veiller quotidiennement sur l’état de l’étang
en observant les anomalies et les inhabituels des poissons. Certaines
caractéristiques de la qualité de l’eau et du sol sources d’inquiétudes
et les méthodes appropriées pour assurer un bon état de l’étang sont
énumérées ci-dessous.
58
en prenant les mesures idoines avant que les problèmes surgissent:
• En cas de faible visibilité, enlever physiquement l’excèdent de
plancton.
• Si la visibilité est élevée, appliquer davantage de fertilisant.
Alcalinité et dureté
Il est souhaitable de maintenir l’alcalinité et la dureté à 40-70mg
CaCO3/l Ceci peut être fait en:
• Là où l’eau est “fraîche” ou acidifère et les sols sont acides,
appliquer la chaux (chaux agricole) au sol de l’étang selon les taux
recommandés avant le remplissage de l’étang (voir la Section 4.1).
• La chaux est généralement appliquée au sol avant de remplir
l’étang. Cependant, elle peut être ajoutée après le remplissage en
l’aspergeant uniformément à la surface de l’eau.
• Dans les zones où les sols sont alcalins et la dureté et l’alcalinité
sont élevées, il n’est pas nécessaire d’appliquer la chaux.
• Noter que ces méthodes sont identiques à celles utilisées pour la
gestion du pH de l’eau. En effet, une bonne gestion de la dureté et
de l’alcalinité éliminent généralement les soucis liés au pH.
pH
Le pH des eaux de l’étang doit être maintenu entre le niveau limites
pour des poissons, c.-à-d., entre 6,5 et 9,0. Ceci peut être fait en:
• Maintenant l’alcalinité ou au-dessus 40 mg de CaCO3/L de sorte
que le pH ne se disperse pas largement.
• Appliquant la chaux (chaux agricole) au sol de l’étang selon les
taux recommandés dans les zones où l’eau et les sols sont acides.
Noter que dans les zones où les sols sont alcalins et où la dureté et
l’alcalinité sont élevées, il n’est pas nécessaire d’appliquer la chaux.
Ammoniaque
Les concentrations d’ammoniaque no ionisée (NH3) dans l’eau de
l’étang doit être maintenu en dessous de 0,5 mg/l. Les concentrations
de cette forme d’ammoniaque, qui est toxique pour les poissons, sont
influencées par le OD, le pH, et l’alcalinité. Il est donc important de
gérer ces paramètres tel qu’expliqué ci-dessus, notamment en:
• Maintenant le pH à hauteur du neutre, et au moins en-dessous de
9,0.
• Maintenant les concentrations de OD à un niveau élevé.
• Maintenant l’alcalinité de l’eau à un niveau 40 mg de CaCO3/L ou
plus.
Fertilité de l’étang
Les étangs doivent être fertilisés avec les quantités appropriées de
fertilisants indispensables pour les organismes vivant dans l’étang
pour assurer une bonne santé, une bonne reproduction, et une
59
croissance rapide des poissons. Ceci peut être fait en:
• Appliquant la chaux et en fertilisant l’étang selon les taux
appropriés tel que décrit ci-dessus dans de la Section 4.1.
• Contrôlant la densité de phytoplancton à l’aide d’un disque Secchi
ou de votre main et en ajustant la fertilisation en conséquence.
Turbidité de l’argile
La turbidité de l’argile dans l’eau de l’étang (eau boueuse) peut être
nocive aux poissons et limiter la productivité de l’étang de limite.
Réduire au minimum la turbidité de l’argile dans les eaux de l’étang en:
• Utilisant un canal de déviation pour détourner l’eau boueuse
autour de l’étang.
• Traitant les étangs troubles à l’aide d’engrais organiques selon le
taux de 2,4 T/ha toutes les trois semaines.
• Traitant les étangs troubles avec la chaux (chaux agricole) selon les
taux recommandés pour améliorer le pH du sol et l’alcalinité de
l’eau.
• Evitant les espèces remuent la boue au fond de l’étang.
Matières toxiques
Les pisciculteurs en étang doivent s’assurer que des substances toxiques
pour les poissons et d’autres organismes (herbicides, insecticides, et
d’autres produits chimiques) sont gardées loin de l’étang. Certaines
méthodes permettant de protéger l’étang contre les substances toxiques
comprennent entre autres:
• Eviter d’utiliser les insecticides, les herbicides, ou d’autres produits
chimiques (sauf les fertilisants inorganiques recommandés) dans
ou au près de votre étang.
• Ne pas permettre le ruissellement des eaux des champs agricoles
voisins vers l’étang.
• Eviter de pulvériser les cultures agricoles à côté des étangs
piscicoles les jours où le vent souffle.
Température de l’eau
Autant que possible, les températures de l’eau doivent être maintenues
dans les limites maximales pour les espèces en culture. Bien qu’il soit
généralement difficile de contrôler les températures de l’eau des étangs,
certaines techniques consistant à maintenir les températures à des
niveaux convenables pour les espèces de poissons comprennent entre
autre:
• Garder des espèces dont les températures optimales correspondent
à la température de l’eau disponible de votre zone.
• Si les sources d’eau avec différentes températures sont disponibles,
ajuster les températures de l’eau de l’étang en ajoutant de l’eau
plus fraîche pour faire baisser la température.
60
pH et Acidité du sol
S’assurer que le pH et l’acidité du sol se situent dans les limites
acceptables est indispensable à la gestion de l’alcalinité, de la dureté, et
du pH du l’eau qui ont été discutées ci-dessus. Il s’agit de garder le pH
du sol à 6,5 ou plus. Ceci permet de maintenir généralement le pH de
l’eau, la dureté, et l’alcalinité aux niveaux souhaitables. Le pH du sol
peut être maintenu au niveau convenable en:
• Séchant l’étang pendant au moins deux semaines après chaque
récolte avant le remplissage et un nouveau empoissonnement.
• Appliquant la chaux (chaux agricole de préférence) à l’étang après
chaque récolte. Normalement, la chaux doit être appliquée au
fond de l’étang avant le remplissage, mais au besoin, elle peut être
appliquée à la surface de l’eau après avoir rempli l’étang. Seuls la
chaux et les taux d’application recommandés doivent être utilisés
(se référer à la Section 3.1).
61
Suite…
En plus du suivi et du maintien d’une bonne qualité de l’eau de
votre étang, il faudra veiller à ce que les maladies et les prédateurs
ne constituent pas un problème. La section suivante décrit quelques
problèmes éventuels ainsi que les techniques de prévention.
62
4.5: Prevention des Maladies et Lutte contre les
Predateurs
Introduction
Afrique de l’Est, les maladies des poissons ne sont pas fréquentes en
raison du faible taux d’empoissonnement et la robustesse relative de
poissons qui sont généralement en culture, par exemple, le Tilapia et
le Clarias. Le terme ‘’maladie’’ désigne toute ‘’maladie’’ des poissons
qui se manifestent par des changements dans leur aspect et/ou
comportement et peut-être par la mort. Comme chez les êtres humains,
les maladies des poissons résultent généralement de l’exposition à un
stress excessif dans l’environnement qui réduit leur résistance aux
organismes vecteurs des maladies. Les sources courantes de stress
comprennent entre autres:
• La malnutrition
• Une mauvaise hygiène et des mauvaises conditions
environnementales
• Le surpeuplement dans les étangs
• Une manipulation des poissons sans grand soin par les travailleurs
de la ferme.
• Présence des vecteurs des maladie et sites intermédiaires
63
• Perte d’appétit des poissons
• De poissons nageant sans ordre et séparément des autres
• Des poissons de coloration inhabituelle — souvent très foncée
• Des poissons nageant en cercles (‘’tourbillonnant’’)
• Retard de croissance
• Dilatation de l’estomac
Schéma 4.5-2. Des parasites externes apparaissant entre les écailles d’un
poisson.
Des symptômes telles que l’anémie, l’anorexie, les déformations des os,
et les cataractes ou les tâches sombres (dans les yeux) peuvent parfois
apparaître, mais ceux-ci traduisent généralement des insuffisances
alimentaires plutôt que des maladies réelles ou des infestations de
parasites.
Mesures préventives
Prendre les mesures suivantes afin de réduire le stress et d’éviter le
développement des parasites et des maladies dans votre étang:
64
• Sécher votre étang après chaque cycle de culture.
• Appliquer de la chaux dans votre étang comme mesure préventive,
même s’il ne le faut pas pour contrôler le pH du sol ou l’alcalinité
de l’eau.
• Enlever les mauvaises herbes dans et autour de votre étang.
• Eviter les oiseaux, les reptiles, les escargots, les grenouilles, et les
poissons sauvages autour de votre étang.
• Empoissonner l’étang uniquement avec des poissons sains obtenus
à partir d’une source bien connue — vérifier les poissons achetés et
destinés à l’empoissonnement avant toute livraison.
• Mettre en quarantaine tous les poissons ayant un comportement
étrange ou peu ordinaire.
• Tenir toujours les poissons avec précaution et seulement quand
c’est nécessaire.
• Ne jamais mettre dans l’étang plus que le nombre de poissons
recommandé.
• Respecter un temps régulier en donnant à manger aux poissons
et aussi éviter le gaspillage de la nourriture (en les nourrissant de
trop).
• Maintenir votre étang propre et sain.
• Eviter de nourrir vos poissons avec des aliments moisis et avariés.
• Enlever et examiner tous les poissons déjà morts immédiatement.
65
Schéma 4-5-3. Des petites barrières
peuvent être érigées au tour des
étangs pour les protéger contre les
prédateurs.
Schéma 4.5-4. Les étangs peuvent être couverts de filets afin d’empêcher les
prédateurs d’y entrer.
Suite…
. n contrôle régulier de votre étang et de vos poissons vous aidera à
U
identifier tôt d’éventuels problèmes et empêchera le développement
généralisé de maladies ou de parasites. En évitant de tels problèmes,
vous avez toutes les chances de faire une bonne récolte de poissons
sains au moment de la récolte.
66
4.6: Recolte de Poissons
Introduction
Les bonnes pratiques piscicoles comprennent une récolte régulière
pour assurer au pisciculteur un revenu. La fréquence des récoltes,
les quantités et les bénéfices réalisés sont les indicateurs clés de la
rentabilité économique de l’entreprise. Avec une bonne gestion comme
décrite dans les sections précédentes, la récolte de vos poissons devrait
être prête dans un délai de six à neuf mois après leur stockage. En ce
moment, les Tilapia auraient atteint un poids approximativement
250 à 300 g et les Clarias 250 à 500 g, selon leur taille au moment de
l’empoissonnement, la densité au moment de l’empoissonnement, et la
température des eaux pendant la période de croissante.
Préparation à la récolte
• Mettre en place un plan de commercialisation bien avant la date de
la récolte.
• Faire la récolte de vos poissons tôt le matin ou tard dans la soirée.
• Arrêter la fertilisation de l’étang une à deux semaines avant la
récolte.
• Arrêter d’alimenter les poissons deux jours avant la moisson.
• Mobiliser les engins de récolte et tous les moyens de transport à
l’avance.
• Contacter le personnel du service de la pêche en cas de besoin afin
d’avoir les équipements appropriés pour la récolte.
• Chercher les travailleurs (main d’oeuvre.)
• Vider partiellement l’étang très tôt le matin le jour de la récolte.
67
Schéma 4.6-2 La récolte de poissons à l’aide d’une seine.
La Recolt:
La plupart des récoltes des étangs se fait à l’aide d’une seine.
• Placer la seine très tôt le matin pendant qu’il fait encore frais.
• Commencer par placer la seine dans l’extrémité peu profonde de
l’étang et tirer vers l’extrémité profonde.
• Travailler soigneusement pour déranger le fond de l’étang le moins
possible.
• Si possible, finir le transport de la seine près d’une source d’eau à
l’extrémité peu profonde.
• Défaire la seine légèrement pour éviter d’entasser trop les poissons
pendant la manipulation.
• Des perches longues et fourchues peuvent être utilisées pour
soulever la seine.
• Si possible, asperger les poissons d’eau fraîche quand ils sont pris
et au moment de leur manipulation.
• Diminuer progressivement le niveau de l’eau à la fin de la récolte.
• A l’aide d’un filet, transférer les poissons de la seine vers des seaux
installés au bord de l’étang.
• Utiliser des filets éperviers, des filets ascenseurs, des filets en cercle,
ou des filets maillants pour récolter si les étangs sont trop profonds
68
ou si les eaux ne peuvent pas être évacuées ou si on ne dispose pas
de seine.
• Les poissons peuvent être vendus morts ou vivants sur le marché.
Traiter les poissons vivants avec beaucoup de soins, en les stressant
le moins possible.
ww Garder les poissons dans de l’eau douce à tout moment.
ww Enlever les poissons des réservoirs restreints aussitôt que
possible.
ww Transporter les poissons au marché après la moisson aussitôt
que possible.
ww Si possible, fournir de l’aération aux poissons vivants pendant
le transport.
Suite…
Quand aurez terminé la récolte, alors commencent pour vous les
préparatifs pour une autre campagne. Referez-vous à la première
section de ce chapitre pour comprendre les étapes nécessaires.
69
4.7: Intensification de la Production de vos Etangs
Introduction
Vous pouvez intensifier votre système de production en apportant des
intrants supplémentaires à votre étang et en faisant preuve davantage
de rigueur dans votre gestion. Ainsi, vous pouvez augmenter la
capacité, la productivité, et le rendement des étangs. Il y a plusieurs
méthodes disponibles à cet effet.
70
Schéma 4.7-3. La polyculture du Tilapias et du Clarias permet de produire
une importante quantité de poissons commercialisables pour les deux espèces
plutôt que d’une u l’autre.
71
dépenses.
5. Aérer votre étang.
• Avec un nombre très élevé de poissons et l’addition d’aliments, la
demande en oxygène de votre étang augmentera. Dans ce cas, il
vous faudra un système d’aération mécanique pour compenser la
hausse de la demande.
Suite…
Prendre des mesures pour intensifier votre système de production
seulement si vous êtes disposé et capable de vous y mettre et de
soutenir l’effort supplémentaire demandé. Votre étang ne produira plus
72
4.8: Documentation des Donnees de la Ferme
Introduction
En pratiquant la pisciculture à des fins commerciales, votre objectif
principal est de gagner de l’argent en vendant les poissons avec
bénéfice. Pour comprendre pourquoi vous avez de bons ou de mauvais
résultats et — plus important encore — si vous faites de bénéfices
ou pas, il devez documenter entièrement et de façon fiable toutes les
activités de votre ferme.
L’importance de la documentation:
Une bonne documentation facilite entre autres:
• Le suivi des activités de votre entreprise
• Le suivi des dépenses de l’entreprise
• Le suivi de la performance de l’entreprise
• L’évaluation de la performance et du fonctionnement de l’entreprise
• La prise des décisions afin d’améliorer des opérations
• La conservation d’une mémoire institutionnelle de l’entreprise
73
Schéma 4.8-1. Contrôler tous les étangs et les
autres installations de la ferme au moins une fois
par jour afin de s’assurer que tout marche bien
74
• Documents des importantes activités de la ferme, y compris:
ww Les visites effectuées par les agents des services de vulgarisation
et leurs recommandations
ww Temps inhabituel qui peut affecter la productivité de l’étang ou
les opérations de la ferme.
75
Les types de documents/archives que vous devez tenir
comprennent:
• Les quantités d’intrants (chaux, engrais, alimentation,) utilisées
dans chaque étang.
• L’inventaire des magasins et les fiches, entrées ou sorties.
• Coûts des intrants (alevins, engrais, fertilisants, main d’œuvre)
pour chaque étang.
• Détails de l’empoissonnement pour chaque étang (nombres
d’espèces, et poids)
• Observations quotidiennes: informations sur le temps, la couleur
de l’eau, la visibilité et les poissons morts.
• Des détails sur les récoltes pour chaque étang (nombre d’espèces,
et poids)
• Production de poissons dans chaque étang, total et par espèce.
• Bénéfice réalisé après la vente des poissons de chaque étang, par
espèces et taille du groupe.
• Production intégrée, par exemple poulets, canards, porcs, mouton
etc.
• Recettes totales la de la ferme, c’est-à-dire les dépenses et le revenu.
Exemples de formulaires:
Chaque fermier doit développer un type de formulaire qu’il ou qu’elle
pourra utiliser pour saisir les informations sur la ferme et l’étang. Les
tableaux suivants sont des exemples de formulaires qui doivent être
utilisés pour la saisie des informations:
Tableau 4.8-1: qui sert enregistrer des données sur la vente des poissons
destinés à la vente, comporte trois principales sections:
1. Section destinée à saisir les données (de la colonne 1 à la colonne
6) comprend la date, les espèces, le nombre de poissons, leur
poids total (en kilogramme), leur poids moyen (en g). L’origine
des poissons, leur prix, leur état, etc., peuvent être notés sous la
rubrique Remarques. Le poids total du stock (biomasse initiale)
apparaît au bas de la colonne 4.
2. La colonne destinée aux données sur la récolte (de la colonne
7 à la colonne 11) comprend la date, les espèces, le nombre de
poissons, leur poids total (en kilogramme) et leur poids moyen
individuel (en g). A partir de ces derniers, les paramètres suivants
sont calculés pour la section de la production:
3. Données sur la production:
• Production de poissons (en kilogramme, colonne 12) pour
chaque espèce et classe de poids. Elle est égale au rendement
moins le poids du stock, par exemple 368,9 kilogrammes
de gros Tilapias récoltés de l’étang B-1 le 30 octobre. Leur
production est égale à 993,5 kilogrammes – 122,5 kilogramme
= 871 kilogrammes.
• Durée du cycle de production (en jours, colonne 13).
76
• Le taux moyen de la production (en kg/100 m2/ année, colonne
14) est estimés pour chaque espèce et classe de poids comme
(production totale en kg x 365)/ (l’étang en 100m2 x nombre
de jours)
• Le taux de croissance moyen des poissons (en g/jour, colonne
15) sont considérés comme (poids moyen à la récolte – poids
moyen le jour de stock)/nombre de jours) par exemple pour le
Tilapia c’à dire ((122.7 g – 20 g)/166 jours) = 0,62 g/jours.
• Le taux de survie (en pourcentage, colonne 16) est obtenu
en comparant pour chaque espèce, le nombre de poissons
stockés (NS) au nombre de poissons récoltés (NH), c’est à dire
((NH/100) x NS)
• Sous la section Remarques (colonne 17) noter d’autres
informations tels que le prix de vente des poissons, leur
destination après la récolte, leur conditionnement, etc…
Tableau 4.8-2: est utilisé pour enregistrer les données sur l’échantillonnage
périodique d’une récolte de poissons:
Ce formulaire prévoit un espace pour l’enregistrement de la date, des
espèces, du nombre dans l’échantillon, des poids total et moyen, des
jours, de la croissance totale et moyenne des poissons, d’une récolte
permanente estimée, de la survie (nombre et pourcentage), et de la
biomasse totale pendant la période du prélèvement (colonnes 18 à 30).
77
• Nombre de jours d’alimentation (colonne 37). Comme les
poissons ne sont pas habituellement alimentés tous les jours
de la semaine, la fin de la période indique le nombre de jours
pendant lesquels l’alimentation était distribuée dans l’étang.
• Poids total d’aliments distribué pendant la période (en
kilogramme, colonne 38) = ration quotidienne (colonne 36) par
le nombre de jours d’alimentation (37).
• Le ratio de conversion d’aliments (FCR) ou le poids d’aliments
distribués par le kilogramme de poissons produit = poids
total d’aliments donnés/la production de poisson pendant la
période (par exemple, pour la période 5/7 - 20/7, FCR = 372
kg/64 kg = 5,8. Au bas du formulaire, vous aurez le total du
FCR pour le cycle de production d’une manière semblable,
après avoir ajouté les colonnes 37 et 38).
• Sous la rubrique Remarques (colonne 40), ajouter toutes les
informations utiles à l’interprétation des résultats tels que la
qualité des aliments, le type de mélange, le coût des aliments,
le comportement des poissons et la qualité de l’eau, etc…
2. L’application de la chaux et la fertilisation (colonnes 41 à 44)
comprend:
• La date à laquelle l’étang est fertilisé (41).
• La fertilisation, le type et la quantité total appliquée (en
kilogramme) (42).
• Sous la rubrique Remarques, noter d’autres informations telles
que la méthode d’application, la qualité du fertilisant, le prix,
etc… (42 - 43).
• Si vous avez un étang, que ça soit avant ou après le remplissage,
enregistrer les informations dans une colonne supplémentaire
ou dans la colonne 43.
• Toutes les remarques sont saisies dans la colonne 44.
Enfin, un formulaire pour le suivi des activités dans chaque étang est
nécessaire. Cet exemple de formulaire de suivi de l’étang comporte une
section pour les types d’informations suivantes:
• Saisie des données
• Les données sur la récolte
• Les données sur la gestion de l’étang: Intrants (aliments et/ou
fertilisants)
• Visites des agents de vulgarisation
• Remarques générales
Suite…
La tenue d’une bonne documentation sur les activités de la ferme
contribue directement à comprendre les aspects économiques — plus
particulièrement l’équilibre entre les coûts et les bénéfices — de votre
opération, qui détermine la marge bénéficiaire. La section suivante
décrit deux principaux outils économiques que vous pouvez utiliser
pour le suivi et l’évaluation votre entreprise.
78
Table 4.8-1. Fish stocking, harvesting, and production. Pond B-1 . Size: 1,321 m2. Type of production: Food fish.
79
80
Table 4.8-2. Periodic fish sampling.
Date Sp. No. Weight Days Fish growth Est. standing crop Production Remarks
sample Total-kg Avg-g Total-g Avg-g/d Surv (%) Total No. Biomass-kg (kg)
18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
1/6 TN - - 20.0 0 - - - 6125 122.5 - 1st stocking (tilapia)
20/6 TN 164 4705 28.7 19 8.7 0.46 90 5512 158 35.5 1st sampling by seining
5/7 TN 145 7150 39.7 15 11 0.73 95 5236 208 50 Reproduction has started
20/7 TN 172 11000 54.7 15 15 1.00 95 4974 272 64 Cast net plus seining
- TN 29 0.133 4.6 - - - - - - - 1st fry in sample
20/7 CG - - - 0 - - - 234 27.3 - Second stocking (catfish)
3/8 TN 126 9575 66.7 14 12 0.866 90 4476 298 26 2 cormorants seen feeding
- TN 43 0.267 6.2 - - - - - - -
18/8 CG 11 1925 175.0 15 58 3.87 98 229 40 12.7
Table 4.8-3. Feed distribution and liming/fertilization in a 3,121 m2 pond.
FEED DISTRIBUTION LIMING AND FERTILIZATION
Feeding Biomass Feed DFR Ration Feed Total FCR Remarks Date Organic Inorganic Remarks
Period (kg) type %/day Kg/day days feed kg (kg) (kg)
From-to Days
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44
1/6-20/6 19 122.5 BW 33 40 14 560 15.8 Fresh BW; transport Horse
cost only manure
20/6-5/7 15 158 BW 33 52 10 520 10.4 Avg dose
30g/m2
5/7-20/7 15 208 RC+ 15 31 12 372 5.8 Mix 2:1 (rice bran : Chicken
CC cotton seed cake) manure
20/7-3/8 14 338 BW 20 67 9 603 15.6 BW slightly Manure
fermenting, low DO diluted &
distributed
Total 166 - - - - 143 6008 13.3 Total 3937 SP 97
81
POND RECORD FORM
Stocking Records
DATE SPECIES NUMBER SIZE TOTAL WEIGHT SOURCE
(SUPPLIER)
Harvesting Records
Date Total or Species Number Average Total Total Production
partial Weight weight sales Kg/ha
82
Pond Management Records: Inputs (Feeds and /or Fertilizers)
Date Type of Amount Frequency Cost Sampling or Fish Mortality
input Date Number Size or Wt No. dead
General Remarks
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
83
Chapitre 5: Gestion de l’Ecloserie
Pour les fermiers qui ont les ressources nécessaires et qui ont assez
d’expérience et de compétence en pisciculture, la production des
alevins pour le stockage ou pour la vente est un autre aspect de la
pisciculture qui doit être d’une importance capitale. Beaucoup de
pisciculteurs au Kenya se rendent probablement compte que l’offre
d’alevins est souvent insuffisante pour faire face à la demande, ce qui
veut dire qu’un fermier qui peut produire suffisamment d’alevins doit
être capable d’avoir des bénéfices en les vendant. La spécialisation
en production d’alevins exige des activités tel que le maintien d’un
stock de géniteurs (broodfish) pour la reproduction, l’aménagement
des zones de reproduction (étangs, cuves ou hapas), la mise condition
des poissons pour la reproduction, l’incubation des œufs et l’entretien
des alevins jusqu’à ce qu’ils soient assez grands et assez forts pour
survivre dans un étang ouvert. Pour cela, il faut généralement plus
d’espace et d’autres équipements dont l’ensemble est désigné sous le
nom d’écloserie. La production des alevins avec succès, qu’il s’agisse
de Tilapia ou de Clarias, exigera l’utilisation des bonnes pratiques en
matière de gestion d’écloserie telles que décrites dans les deux sections
suivantes.
84
5.1: Considerations Generales en Matiere d’Ecloserie
Introduction
Les écloseries servent à produire les alevins afin d’approvisionner
les étangs. Une écloseries peut également servir comme centre de
reproduction pour l’amélioration des espèces de poissons. Beaucoup
de producteurs de Tilapias et de Clarias destinés à la consommation se
rendent comptent que l’offre d’alevins n’est pas toujours suffisante. Tant
que la demande en alevins existe, la bonne gestion d’une écloserie peut
être une activité lucrative. Les fermiers sont donc encouragés à aménager
leurs propres écloseries afin de produire des alevins soient pour eux-
mêmes ou pour la vente. Comme l’industrie s’élargit, l’importance
d’avoir des alevins de bonne qualité deviendra plus évidente.
85
la solution de sel, les thermomètres, des verres ou des cuvettes
plastiques (divers dimensions), et des brosses.
Suite…
En gardant ces considérations générales présentes à l’esprit, vous
êtes maintenant prêt à vous tourner vers les pratiques de production
d’alevins de Tilapia et de Clarias qui seront abordées dans les deux
sections suivantes.
86
5.2: Production d’Alevins de Tilapia
Introduction
Bien que les Tilapia se reproduisent et se développent fréquemment
dans des étangs sans contrôle, le petit nombre d’alevins qu’ils produisent
démontre que les fermiers doivent investir dans les systèmes de
production d’alevins. Les systèmes utilisés sont les étangs, les clôtures à
l’aide des filets (hapas) et les cuves. Les systèmes de l’élevage dépendent
du comportement naturel des poissons. Trois méthodes de production
d’alevins de Tilapia sont couramment pratiquées.
La méthode de “hapa”
Un hapa est une clôture rectangulaire ou carrée de filets employée pour
tenir des poissons pour différents buts. Les hapas sont habituellement
faits en nylon fin, en plastique, en moustiquaire transparente ou en
maille de coton. Les hapas sont très faciles à gérer parce que les larves
ne peuvent pas s’échapper et la capture est beaucoup plus facile. Un
hapa mesurant 3 m de long, 3 m de large, et 1,5 m de profondeur est
la dimension la plus courante. Les hapas sont généralement installés
dans les étangs, les lacs, ou aux bords du long du fleuve avec un courant
d’eau un peu plus lent.
87
• Les géniteurs sont généralement stockés au taux de 4 à 5 géniteurs/
m2.
• Vérifier quotidiennement le hapa pour s’assurer de la présence des
larves. Deux semaines après le stockage des géniteurs, utiliser un
filet à maille fine pour vider les larves et les transférer dans une
cuve, dans d’autres hapas ou dans un autre étang.
• Les taux de production se situent entre 150 larves/m2/mois ou
50 larves/femelle/mois à plus de 880 larves/m2/mois ou 300-400
larves/femelle/mois.
2. L’alimentation
• Vous devez alimenter quotidiennement les larves élevées dans un
hapa.
• Mettre les larves sur un régime sous forme de poudre au taux de
5-10 pour cent du poids total du corps par jour.
• Diviser la ration alimentaire quotidienne en quatre séances par
jour jusqu’à ce que les larves atteignent la taille désirée (5g).
La méthode de réservoir/cuve
Les écloserie de genre réservoir/cuve sont faciles à gérer mais sont
relativement plus chers au niveau de la construction. Les directives
suivantes s’appliquent à la méthode de réservoir:
• Utiliser les réservoirs/cuves circulaires de 1-6 m diamètre qui ont
une capacité de 0,5-0,7 m d’eau.
88
• Stocker le géniteur de100-200 g au taux de 3-5 par m2 à une
proportion de sexe d’un mâle pour 2-7 femelles.
• Alimenter selon un régime de 30-40% de protéine brute à un taux
de 1-2% du poids du corps/jour.
• Ramasser les oeufs tous les 5 jours ou ramasser les oeufs et les
larves tous les 10-14 jours; les rendements en alevins s’élevant de
400-3.000 larves/m2/mois ou de 200-1.500 larves/femelle/mois
peuvent être atteints par cette méthode.
Un avantage de la méthode de réservoir/cuve est que les réservoirs
sont très faciles à contrôler. D’autre part, l’achat ou la construction des
réservoirs coûte souvent relativement cher.
La méthode manuelle
• Les caractéristiques sexuelles distinguant des mâles des femelles
sont claires quand les poissons sont matures, ce qui arrive chez le
Tilapia dès qu’il atteint environ 10 centimètres.
• Les mâles ont deux orifices situés au niveau de la lamelle ventrale
(anal). L’un est l’ouverture urogénitale et l’autre est l’anus. Les
femelles ont trois orifices, l’ouverture génitale, l’anus, et un orifice
urinaire qui est difficile à voir à l’oeil nu.
• La méthode manuelle de détermination du sexe à main exige
une écloserie avec des soins extensifs pour élever les larves afin
de produire des bons alevins dont peut jouer sur le sexe quand ils
auront environ 20 g. C’est un moyen relativement inefficace dans la
production de sujet de sexe exclusivement male.
• La séparation des mâles et des femelles peut être facilitée par
l’application de colorant (encre, bleu paisible, ou indigo) sur
la pupille à l’aide d’une brosse douce ou d’un tampon de coton
pour délimiter les ouvertures des organes mâles et femelles. Les
travailleurs qualifiés dans l’incubation peuvent réaliser un taux de
réussite de plus de 95% pour la détermination de sexes mâles sur
des sujets de 5 à 7 centimètres.
• La méthode manuelle doit être pratiquée tôt le matin avant que
les poissons ne soient stressés à cause des températures élevées de
l’eau.
• Les femelles sélectionnées peuvent être utilisées comme génitrices,
être consommées, vendue, séchées, salées ou fumées.
89
Inversion sexuelle hormonale
• Une écloserie de genre réservoir ou hapa (une petite cage de filet)
est nécessaire pour récupérer les larves au stade de sacs de jaunes
ou de la première alimentation, pas moins d’une semaine après
avoir été libérées par la femelle.
• Les larves saines de taille uniforme sont transférées dans le
réservoir ou dans le hapa où elles sont mises sur régime à base
d’hormones pendant une période de 21-28 jours.
• La méthode de préparation de l’alimentation pour l’inversion de
sexe est comme suit:
• Mélanger 30-70 mg d’hormones (méthyle ou testostérone d’éthane)
dans 700 ml d’éthanol à 95%.
• Ajouter 700 ml de solution d’hormone à chaque kilogramme
d’aliments finement moulu.
• Bien mélanger et sécher.
• Ajouter tous les suppléments.
• Frigorifier (si l’alimentation ne doit pas être utilisée immédiatement).
• Alimenter à un taux de 10-30% au poids du corps par jour, au
moins quatre fois par jour, pendant 21-28 jours.
• Les larves doivent consommer les aliments contenant l’hormone
d’inversion sexuelle et aucun aliment naturel.
Suite…
Cette section a présenté des techniques de production d’alevins de Tilapia.
La section suivante présentera les techniques de production d’alevins de
Clarias.
90
5.3: Production d’Alevins de Clarias
Introduction
Selon les conditions de l’étang, les Clarias deviennent atteignent
la maturité au bout de 7-10 mois et pèsent environ 200 à 500g. La
reproduction ne se fait pas normalement dans des étangs contrôlés parce
que la stimulation finale liée au niveau élevé de l’eau et de l’inondation
des zones marginales ne se produit pas. Cependant, le Clarias peut être
incité à la reproduction à l’aide d’un traitement hormonal utilisant les
glandes pituitaires des géniteurs. Les Clarias élevés à partir des œufs
jusqu’à la maturité dans une écloserie demeurent matures durant toute
l’année et la régression des gonades ne se produit pas. Ce qui veut dire
qu’on peut assurer une offre adéquate d’alevins toute l’année.
Fécondation
1. Choix et manipulation des géniteurs
• Capturer et transporter les poissons tôt le matin ou tard le soir
quand il fait frais. On peut utiliser la glace pour réduire les
changements soudains de température de l’eau. Des anesthésiques
sont également utilisés pour réduire le stress pendant le transport
et le transfert dans les réservoirs.
• Tenir votre géniteur aussi doucement que possible afin d’éviter le
stress. Tout dommage de la couche (mucus) peut provoquer des
infections.
• Utiliser une seine pour capturer doucement beaucoup de poissons
afin de pouvoir choisir assez de mâles et de femelles pour la
fécondation.
• Après la sélection des poissons de l’étang de conditionnement,
désinfecter les dans une bain de formalin pour empêcher le transfert
de microbes pathogènes des poissons aux oeufs et aux larves.
91
• Le choix implique la séparation des mâles des femelles et la
vérification de leur maturité. Faites ceci en pressant doucement
l’abdomen avec le pouce; les femelles fécondées libèrent des
oeufs verdâtres brillants. Les mâles matures ne peuvent pas être
dépouillés et peuvent seulement être choisis en fonction leur taille.
• Choisir les femelles d’environ 0,5 à 1.0 kilogramme. Les femelles de
cette taille ont une quantité importante d’oeufs et sont plus faciles à
manipuler que les plus gros poissons.
• Pour chaque femelle, utiliser au moins deux mâles du même poids
total.
Schéma 5.3-1. Le mâle adulte et la femelle de Clarias (Clarias gariepinus) peuvent être
distingués par des traits dans la partie urogénitale. Remarquer que la papille génitale du
mâle (image de droite) est beaucoup plus visible que celle de la femelle (image de gauche).
92
une solution de sel physiologique 2 ml (sel de 9g dans un litre d’eau).
• Ecraser le pituitaire en le mélangeant bien avec la solution saline.
• Autrement, le pituitaire peut être gardé pendant des mois en acétone
de un ml dans un endroit frais et sec pour être utilisé plus tard.
• A l’aide d’une seringue munie d’une aiguille de 2,5 à 3,0 centimètres de
long et d’un diamètre de 0,7 millimètres, tirer la suspension pituitaire
et préparer vous pour injecter les poissons.
• Couvrir la tête avec une serviette de main et introduire l’aiguille sous
un angle de 45 degrés dans le muscle dorsal. Injecter et frotter du doigt
la zone intramusculaire pour distribuer la suspension de façon égale.
• Replacer le poisson dans le récipient et attendre environ 12 heures
jusqu’à ce que les oeufs arrivent à maturation (voir le tableau 5.3-1).
93
3. Extraction des œufs de la femelle et fécondation
• Extraire doucement les oeufs de la femelle dans une cuvette sèche
et estimer le nombre d’oeufs (un gramme contient environ 600-700
oeufs).
• Les gonades masculines peuvent être enlevées et écrasées et la
laitance mélangée avec les œufs au moment de l’extraction de la
femelle.
• Presser les testicules fraîchement disséqués et repartir les
gouttelettes de laitance également.
• Ajouter immédiatement de l’eau propre à la cuvette et mélanger les
oeufs avec le sperme en remuant doucement la cuvette.
• A l’aide d’une plume d’oiseau, mélanger les oeufs et la laitance.
Tableau 5.3.1 Chronométrer l’intervalle (heures) entre
l’injection et l’extraction (temps de latence) de la femelle et
temps d’incubation en relation avec la température de l’eau.
20 21 57
21 18 46
22 15.5 38
23 13.5 33
24 12 29
25 11 27
26 10 25
27 9.0 23
28 8.0 22
29 7.5 21
30 7.0 20
94
• Les larves issues des œufs eclos doivent être séparées des coquilles
d’oeufs pour éviter des infections qui peuvent conduire à la
mortalité. A ce stade de développement, le taux de l’éclosion sera
environ 50 à 80%.
• Les larves qu’on a fait éclore sont de 5 à 7 millimètres de longueur
et pèsent environ 1,2 à 3.0 mg. Elles ressemblent à des aiguilles
minuscules avec un globe vert, le sac de jaune.
• En raison du poids du sac de jaune, les larves tomberont au fond du
récipient. Elles se grouperont ensemble dans les endroits sombres
dans la cuve et devront être couvertes et bénéficier d’une bonne
aération.
• Au bout de trois jours, les sacs de jaunes seront absorbés et
les larves commenceront à flotter sur l’eau à la recherche de
nourriture. Avec une bonne gestion, 90-95% des larves survivront
et se développeront.
• Transférer les larves dans des étangs de pré grossissement à l’aide
de seaux.
Élevage de larves
Plusieurs facteurs de grande importance sont à considérer en cultivant
des larves de Clarias:
• Les garder dans un environnement d’incubation protégé (plutôt
que de les stocker directement dans des étangs) pour augmenter
les taux de survie.
• Les stocker à une densité appropriée (environ 100 larves par litre)
afin d’obtenir une meilleures croissance et survie.
• Les nourrir avec de grandes quantités de zooplancton (par exemple,
rotifères ou artemia) comme premiers aliments les 10-14 premiers
jours permet d’augmenter le taux de croissance et de survie.
• Transférer les larves dans les hapas (les nourrir bien avec des
aliments artificiels ou des matières vivantes) ou dans un étang
de pré grossissement bien aménagé (riche en zooplancton) pour
augmenter la survie.
1. Culture en écloserie
• Après avoir enlevé les oeufs morts des plateaux ou des tamis de
l’écloserie, transférer les larves vivantes des sacs de jaunes dans des
réservoirs ou dans des aquariums pour la suite l’élevage.
• Élever les alevins dans l’écloserie pendant 7 à 14 jours (selon la
température de l’eau) pour obtenir un taux optimal de survie
quand ils sont transférés plus tard dans les autres étangs.
• Stocker les larves à une densité d’environ 100 larves par litre d’eau.
• Maintenir la température de l’eau à environ 28°C.
• Alimenter les larves tant qu’elles mangent pendant 15 minutes
toutes les deux heures (vingt-quatre heures sur vingt-quatre)
pendant la phase d’incubation (environ 14 jours).
• Avec cette gestion, vous pouvez vous attendre à un taux de
croissance fortement acceptable et à un taux de survie de 80% ou
plus à un coût bas.
95
Schéma 5.3-3. Des aquariums peuvent être
utilisés pour élever les larves de Clarias dans
une écloserie.
96
• L’alimentation au artemia nauplii ou rotifère est arrêtée le deuxième
ou troisième jour après le début de l’alimentation à base exogène,
quand les larves sont assez grandes pour ingérer des particules
d’aliments inertes ou les zooplanctons inertes (généralement le
Daphnie).
• Les larves se développent très rapidement après le début de
l’alimentation (environ 100% du poids du corps/jour).
97
Les facteurs contribuant à la croissance et à la survie des larves
de Clarias
Les facteurs qui influencent la croissance et la survie des larves de
Clarias comprennent:
• La densité de stockage: Les densités élevées de stockage peuvent
entraîner un faible taux de croissance et de survie. De faibles
densités de stockage favorisent la croissance et la survie et sont
moins économiques.
• La couverture ou l’ombre: La couverture et l’ombre augmentent la
croissance et la survie, alors que l’exposition à la lumière abaisse
les taux de croissance et augmente la mortalité en contribuant à
l’augmentation du cannibalisme et du stress.
• Période de production: La plupart des cas de mortalité se
produisent pendant la phase de la campagne. Les 30-45 premiers
jours sont critiques; par la suite la survie est souvent près de 100%.
• Le cannibalisme: Les pertes causées par le cannibalisme peuvent
être réduites en couvrant l’étang (ombre) et en donnant des
quantités adéquates d’aliments de haute qualité.
• La prédation: La prédation par des têtards réduit de manière
significative la survie.
• Alimentation: La disponibilité des matières vivantes servant
d’aliments réduit considérablement la mortalité.
Suite…
Cette section conclut les aspects techniques de ce manuel tels que le
choix du site, la conception et la construction d’étang, et la gestion des
écloseries. Le chapitre suivant aborde les aspects économiques de la
pisciculture, notamment les outils comme le budget de l’entreprise,
l’analyses des recettes, qui permet au fermier de faire l’évaluation de
entreprise piscicole, qu’il s’agisse d’une entreprise déjà en activité ou
d’un éventuel toujours à l’étude.
98
Chapitre 6: Le Cote Economiques de la Pisciculture
Définition des sciences économiques
Les sciences économiques sont l’étude de la production et de la
répartition des biens et services économiques, en tenant compte du fait
que les ressources nécessaires (terre, eau, argent, intrants, etc…) sont
toujours limitées. Les fermiers doivent donc faire les choix l’utilisation
optimale de ressources disponibles dans leur intérêt.
Gestion de la ferme
Dans un cadre commercial, le pisciculteur doit comprendre que les
poissons sont généralement élevés pour des raisons économiques. Le
responsable de la ferme doit prendre beaucoup de décisions en matière
d’organisation et fonctionnement. Les principales, parmi tant d’autres,
sont:
• Quelles espèces de poissons produire?
• Quelle quantité des espèces choisies produire?
• Quels types de ressources et de technologies employer?
• Quand et où vendre ou acheter?
• Comment financer l’opération?
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• Prestation de services d’appui pour l’aquiculture (récolte,
traitement d’eau)
• Transformation/traitement des poissons élevés pour la vente
• Fabrication des aliments de poissons
• Consultation et formation pour l’industrie aquacole.
100
6.1: Budgets de l’Entreprise
Introduction
Un budget de l’entreprise est un outil que vous pouvez utiliser pour
estimer tous les coûts prévus et les revenus pour votre entreprise pendant
une période définie, par exemple, votre opération de production de
poissons pendant une campagne ou un an. La préparation d’un budget
pour l’entreprise de poissons vous permet d’envisager si l’entreprise
sera rentable ou pas.
Coûts Variables
La seconde étape est d’estimer les coûts variables. Les coûts variables
sont les dépenses en espèces directement liées à la production. Ces coûts
varient selon l’échelle de la production ou la dimension de la ferme.
Coûts Fixes
Les coûts fixes sont contractés même si la production a lieu ou pas.
Certains articles qui peuvent survivre plus d’une période de production
doivent être achetés. Seules les dépenses liées à la terre et à l’équipement
qui doivent être considérées (bail de terre, dépréciation annuelle des
machines, taux d’intérêt) parce qu’il est supposé que les étangs sont
déjà construits. Le salaire pour le personnel permanent doit également
pris en compte.
101
Coûts Totaux
C’est la somme des coûts variables et fixes.
Bénéfices Nets
C’est la différence entre les recettes brutes et les coûts totaux.
Calcul de rentabilité
“Un prix équilibré” peut être calculé et utilisé pour mesurer si vos coûts
opérationnels sont couverts par vos revenus. Le prix équilibré est le prix
auquel les dépenses par kilogramme et revenu par kilogramme sont
tout juste égaux. Il est exprimé en KShs par poids d’unité (kilogramme).
Prix Équilibré
Il peut être calculé pour couvrir:
a) Les dépenses variables:
Les dépenses variables totales (KShs)/de poissons produits (kg)
b) Les dépenses totales:
Dépenses totales (KSH)/de poissons produits (kg)
Rendement Équilibré
a) Le rendement équilibré (BEY) sur coût total (CT) est défini comme
étant la production où les recettes brutes sont égales aux coûts totaux.
Il est calculé comme suit:
BEY sut CT = coûts/prix total par unité
b) Le rendement (BEY) sur coût variable total (TVC) est défini comme
étant la production où les recettes brutes totales sont égales aux coûts
variables totaux. Il est calculé comme suit:
BEY sur TVC = coûts totaux/prix variable par unité
Suite…
Comme nous avons vu, un budget d’entreprise permet au fermier
d’évaluer les opérations dans sa ferme en estimant tous les coûts et
dépenses pendant une période donnée. Dans la section suivante nous
verrons comment les analyses de recettes permettent de visualiser les
mouvements financiers de chaque mois, aidant ainsi le pisciculteur à
se planifier pendant les périodes de faibles recettes et/ou pendant les
périodes de dépenses élevées.
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Tableau 6.1-1. Exemple de budget d’entreprise pour une ferme de production de cinq
hectares.
Price Value
Variable costs Unit (KSh) ($US) Quantity (KSh) ($US)
First phase: no feed
Urea kg 19 $0.27 2700 51,300 $733
D.A.P. kg 23 $0.33 2000 46,000 $657
T.S.P. to satisfy soil phosphorus demand kg 25 $0.36 3125 78,125 $1,116
Tilapia fingerlings piece 3 $0.04 112500 337,500 $4,821
Clarias fingerlings piece 5 $0.07 12500 62,500 $893
Field labor: stock, feed, fertilize, harvest man-day 120 $1.71 400 48,000 $686
Security personnel night 150 $2.14 416 62,400 $891
Fixed costs
Amortization of ponds, equipment, 15 yrs ponds 2000000 $28,571 0.067 133,333 $1,914
Interest on investment, ponds only 16% p.a. 2000000 28,571 0.16 320,000 $4,571
TOTAL FIXED COSTS FOR 1 YEAR 453,333 $6,486
Gross receipts
Tilapia sold kg 100 $1.43 30453 3,045,313 $43,504
Clarias sold kg 100 $1.43 4693 469,281 $6,704
TOTAL REVENUE 3,514,594 $50,209
Hypothèses
• Les alevins sont achetés en dehors de la ferme.
• Le prix du Tilapia et Clarias est de KShs 100/kg
• Les alevins sont stockés à un poids moyen de 15 g et à une densité de 25 000
par hectare
• La première phase est de 140 jours ; la deuxième phase est de 200 jours.
• Taux de change: 70 KShs à 1 USD (cours de change de janvier 2007)
103
6.2: Analyse Financiere
Introduction
En plus du d l’entreprise, il est important pour un fermier ou une
agence de financement de mesurer quotidiennement les recettes et les
dépenses enregistrées par une ferme afin de déterminer sa rentabilité.
L’analyse financière traite l’utilisation des liquidités par les systèmes de
production au niveau de la ferme. L’argent doit être toujours disponible
pour acheter des intrants destinés à la ferme, payer la main d’œuvre
et d’autres frais, ou régler les engagements à long terme pendant
la période de production, soit à partir des ventes de la ferme, des
épargnes, ou de crédits bancaires (à court terme).
Les recettes
Ceci inclut toutes les sources de revenu de l’entreprise..
Les Dépenses
Ceci inclut toutes les sommes d’argent comptant utilisées pour les
dépenses variables et fixes (ferme, achats d’intrants, salaires, etc.).
104
le fermier peut soit emprunter à partir des autres fermes telles que la
volaille ou la laiterie, ou chercher un découvert auprès de la banque.
C’est une analyse simple par laquelle il faut commencer. Pour les plus
grandes fermes, à coût élevé, d’autres éléments peuvent être ajoutés
pour justifier les recettes et les dépenses supplémentaires. Votre agent
de vulgarisation peut vous montrer des exemples plus détaillés afin
de vous aider à comprendre les principes fondamentaux de l’analyse
financière de votre entreprise.
105
106
Tableau 5.2-1 Marge brute d’autofinancement pour une ferme de carpe avec deux
étangs mesurant 800 m2 chacun.
JAN FEB MAR APR MAY JUN JUL AUG SEP OCT NOV DEC JAN
Beginning
1.0 cash 50,000 32,400 21,200 12,400 8,700 7,000 -1,900 -11,200 -22,500 -28,700 11,500 38,300 51,800
2.0 Cash Inflow
2.1 Sales of fingerlings 0 0 2,400 6,000 8,000 2,400 2,000 0 3,600 5,000 6,600 12,000 500
2.2 Sale of food fish 0 0 0 0 0 0 0 0 0 45,000 30,000 10,000 4,000
2.3 Sale of feed bags 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 500 0
2.4 Total Inflow 50,000 32,400 23,600 18,400 16,700 9,400 100 -11,200 -18,900 21,300 48,100 60,800 56,300
3.0 Cash Outflow
3.1 Fish seed 6,400 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3.2 Fertilizer 3,000 3,000 3,000 1,500 1,500 1,500 1,500 1,500 0 0 0 0 0
3.3 Wheat bran 0 0 0 0 0 1,600 1,600 1,600 1,600 1,600 1,600 800 800
3.4 Labour 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200 3,200
3.5 Home Expenses 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000 5,000
3.6 Payment of loan 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3.7 Total Outflow 17,600 11,200 11,200 9,700 9,700 11,300 11,300 11,300 9,800 9,800 9,800 9,000 9,000
4.0 Net cash 32,400 21,200 12,400 8,700 7,000 -1,900 -11,200 -22,500 -28,700 11,500 38,300 51,800 47,300