Questions
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L’enseignant peut préparer à l’avance une liste de questions, facile à consulter, qui sauront relancer la
discussion et permettre aux étudiants de proposer, d’argumenter, de justifier et de discuter de leurs
hypothèses et solutions. Il peut également partager cette liste avec l’animateur de chaque équipe afin de
mieux les outiller. Ce qui est important dans l’utilisation de questions, c’est de respecter une dynamique de
questions/questions, plutôt que de s’en tenir à la manière de faire plus traditionnelle question/réponse. Le
professeur ne doit pas répondre, mais plutôt refiler la question aux étudiants.
Les questions ouvertes (beaucoup plus profitables que les questions fermées)* :
Comment?
Pourquoi?
De quelle(s) manière(s)?
Qu’est-ce que cela veut dire?
Qu’est-ce que tu entends par cela?
Qu’est-ce qui t’a amené à penser à cela?
*Elles doivent respecter un aspect de neutralité et ne pas suggérer la réponse que l’on attend.
Source : Tremblay, M. B. (2009). La pédagogie par problèmes, une clé en enseignement postsecondaire. Montréal: Guérin universitaire.
Wragg et Brown (op. cit., p. 27-39) énumèrent de leur côté sept « tactiques clefs » pour bien questionner.
Premièrement, la structuration : lorsque la maître rappelle brièvement les conclusions de la précédente leçon,
et qu’il focalise l’attention des élèves au moyens de nouvelles questions. Deuxièmement, l’ajustement :
lorsque le maître interroge la classe, et qu’il cherche le bon niveau d’interpellation, ni trop ni trop peu
déstabilisant. Troisièmement : la direction et la distribution : lorsqu’il faut non seulement impliquer un
maximum de participants, mais aussi éviter les ruptures de rythme, le manque d’attention et la perte de
contrôle. Quatrièmement, le rythme et les pauses : lorsqu’il faut laisser le temps de répondre aux questions,
et même entretenir l’incertitude en les posant d’une leçon à l’autre. Cinquièmement, l’approfondissement :
lorsqu’il faut encourager la réflexion des élèves en les questionnant de plus en plus finement, sans qu’ils se
sentent acculés ou humiliés. Sixièmement, l’écoute des réponses : parce qu’il faut aller au-delà des mots pour
comprendre les représentations et les hésitations des enfants. Et septièmement, les réponses du maître : qui
doivent montrer son intérêt pour les idées de chacun, en confrontant par exemple différentes hypothèses,
ou en les intégrant dans la suite de l’exposé.
1Maulini, O. (2005). Questionner pour enseigner & pour apprendre. Paris : ESF éditeur (p. 70).
L’ouvrage auquel l’auteur réfère est Wragg, E.C., & Brown, G. (2001). Questionning in the Primary School. London :
Routledge/Falmer.
Par contre, les questions fermées laissent peu de liberté et commandent une réponse brève. Au niveau des
études supérieures, les questions qui suscitent la réflexion et le développement des idées sont en général
préférables. Cependant, les questions fermées ont leur utilité lorsque l’accompagnant désire l’attention des
apprenants et connaître leurs savoirs sur un sujet précis. Les « qui, quoi, quand, où, combien » entraînent des
réponses précises, ce qui est parfois nécessaire.
Les questions lancées à la cantonade sont utiles pour créer un climat de travail au sein du groupe ou de
l’équipe. Les questions à la cantonade ont aussi pour but d’animer les échanges ou de s’assurer de
l’assentiment général. Ces questions s’adressent à l’ensemble quitte à y adjoindre un destinataire précis si on
désire vérifier l’accord.
De même, les questions à relais sont d’abord des questions destinées à une personne, mais orientées
successivement par la suite vers un ou plusieurs autres membres du groupe. Ceci permet de maintenir
l’attention, de s’assurer que les connaissances sont partagées, d’élargir la conception que certains ont du
sujet, éventuellement de provoquer un conflit sociocognitif en cas de contradictions et de divergences de
vues.
Les apprenants profitent parfois des compétences de l’accompagnant pour faire l’économie de la réflexion
ou de la recherche des informations en lui posant des questions. Les questions miroir sont alors très utiles
lorsque ce dernier souhaite connaître le fond de leur pensée ou les encourager à trouver leurs propres
réponses.
D’autres questions servent plus directement à vérifier la compréhension. Mais la question traditionnelle
« Avez-vous compris? » lancée à la cantonade élicite rarement une réponse autre qu’un hochement de tête
ou une timide affirmation. Elle est très peu efficace pour vérifier véritablement la compréhension des
étudiants. Un autre type de formulation, plus précis, est préférable : « Quels sont les points importants à
surveiller? Que devons-nous retenir? Que pouvons-nous dégager de ce que nous venons de voir? Etc. »
Les connaissances déclaratives se définissent comme un ensemble de savoirs de faits, de règles, de lois, de
principes, de théories. Bien que ces connaissances soient importantes, elles ne mènent pas à l’action mais
plutôt à la saisie d’une portion de réalité.
Les questions ayant trait à ce type de connaissances portent sur le « Quoi », comme : « Que savez-vous à
propos de tel principe, de telle notion? » ; « Pouvez-vous me donner un exemple? »; « Quels liens peut-on
faire entre tel et tel concept? » ; etc. Pour guider le processus d’organisation des connaissances en mémoire,
d’autres questions moins factuelles et plus globales s’avèrent utiles; « Quelles sont les ressemblances et les
différences entre tel et tel phénoméne ? »; « Quelles sont les idées principales et secondaires? »; « Quel
schéma en représenterait mieux les liens ? »; etc.
Les connaissances conditionnelles sont un ensemble de savoirs référant aux conditions contextuelles,
temporelles et spatiales de l’utilisation pertinente de connaissances déclaratives et procédurales. « Ce sont
des connaissances appliquées qui assurent le transfert de connaissances déclaratives et procédurales dans
divers contextes. » (Bertrand et Arzour, 2000, p. 89). Ces connaissances conditionnelles sont en lien avec les
processus de généralisation et de discrimination. Les questions ayant trait à ce type de connaissances sont
de l’ordre du « Quand », du « Où » et du « Pourquoi », par exemple : « Dans quelles circonstances ce type
d’intervention est-il recommandé? » ; « Quelle procédure appliquer dans cette situation-ci? »; « Quelle
justification donnez-vous à la solution que vous proposez? »; etc.