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3 ALM Théories

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ALM:

différentes positions théoriques


sur l acquisition du langage
question traitée dans Gaonac h 2006 chap. 2,
Gaonac h 1991 (tout le livre)
Le débat “inné” vs. “acquis”

Questions préalables:

ü  Est-il nécessaire de postuler des capacités innées pour le


développement du langage?

ü  Qu est-ce qui peut-être inné et qu est-ce qui doit être acquis?

ü  En quoi les langues humaines se différencient-elles du langage


animal?

ü  A quoi sert une langue? Pourquoi on l acquiert? Quelles sont ses


fonctions?
La position empiriste:
Skinner et le behaviourisme

ü  Skinner fait appel le moins possible à des déterminants innés


Bien que la capacité d apprentissage soit innée, sa mise en œuvre
dépend de déterminants externes, l environnement,
qui façonne les comportements acquis

ü  théorie du conditionnement:
- le langage est un comportement comme les autres
(cf. Skinner 1957 Verbal Behaviour)

- tout comportement s’acquiert par le mécanisme:


stimulus – réponse – renforcement

l association stimulus – réponse (situation – comportement),


si renforcée par l environnement, donne lieu à l apprentissage
d un comportement stable
La position empiriste:
Skinner et le behaviourisme
ü  ALM:
- production de sons (cris, babillage), par imitation ou spontanés
renforcés ou non par l environnement (parents)
- imitations progressivement plus précises
(vers modèle présent dans l environnement)
- chaque type d énoncé fait l objet d un renforcement positif ou nég.
- disparition des productions spontanées non renforcées

ü  Conséquences pour acquisition L2


il faut se défaire des habitudes / comportements acquis en L1
Ex. méthode audio-orale, basée sur l imitation / répétition:
- décomposer les contenus à enseigner en petites unités
à écouter / imiter / répéter jusqu au surapprentissage
(= nouvelles structures doivent devenir des mécanismes)
- corriger immédiatement les erreurs
(= éviter l installation de mauvaises habitudes )
La critique de Chomsky à Skinner
(1959 A Review of B.F. Skinner’s Verbal Behaviour)

ü Trop d importance donnée à l imitation


présence d’une « créativité langagière »
- toute langue présente un nombre fini d éléments de base,
qui permettent de produire un nombre infini d énoncés.
- L enfant ne se limite pas à répéter ce qu il entend (cf. erreurs …)
(mais confusion entre structures et énoncés tout faits)

ü  Minimisation de l effet de l input (et donc de l environnement)


- l adulte ne parle pas à l enfant pour être imité,
- ses énoncés ne sont pas toujours corrects
(mais études récentes sur le rôle de l input)
- stabilité dans l ordre d acquisition des éléments de la langue,
malgré différents types d environnement

ü  Vitesse d acquisition
- Développement très rapide, pour Chomsky trop rapide
pour qu’il soit justifié par le mécanisme de renforcement
La position rationaliste:
Chomsky et l’explication innéiste
ü  postule la présence du DAL inné (ou LAD: language acquisition device)
= dispositif inné et spécifique d acquisition du langage
l enfant n a besoin que d une exposition minimale à l input
pour mettre en place une grammaire générative

ü  plus récemment: Grammaire Universelle (théorie Principes & Paramètres)


GU = PRINCIPES généraux UNIVERSELS des langues et innés
(contraintes qui s imposent dans toute L)
Ex. structure hiérarchique: phrases SN + SV (sujet + prédicat),
relations SVO, subordination (PP + PS)…
+ PARAMÈTRES (options) fixés à travers l exposition à l input

Ex. paramètre du sujet nul (pro-drop) + morphologie verbale riche (= espagnol, italien)
vs. sujet pron. obligatoire + morphologie verbale pauvre (= anglais)
Chaque paramètre implique un ensemble de propriétés linguistiques :
- ordre des mots : Fr. Paul a appelé vs. It. ha chiamato Paolo
- sujet explétif: Fr. il pleut vs. It. piove
La position rationaliste:
Chomsky et l’explication innéiste
ü  Langue: primauté de la SYNTAXE sur d autres aspects de la langue
(Chomsky soutient la dissociation syntaxe/sémantique
du fait qu on juge correctes des phrases sémantiquement
impossibles) ex. colorless green ideas sleep furiously

ü ALM: intérêt réduit à syntaxe


GU innée + environnement déclencheur
les règles de grammaire seraient trop compliquées pour
pouvoir être acquises à partir de l input
(mais des études plus récentes, cf. Tomasello et usage-based
grammar, montrent l inverse)

ü  ALE: - accès à GU? Refixer les paramètres?


- période critique?
pas de véritables conséquences pour l enseignement
Approches théoriques de l’acquisition du langage
Impact des travaux de Chomsky,
Conceptions nativistes
fondateur de la grammaire générative

Existence d’une faculté de langage innée, spécifique de


l’espèce humaine, sans relation avec d’autres capacités
cognitives, elle ne fait pas partie de l’apprentissage

constructivisme Travaux de Piaget

Existence d’une relation étroite entre développement cognitif


et développement linguistique. Ainsi, l’acquisition du langage
utilise les structures opératoires générales de l’intelligence,
et n’est pas isolée du reste du développement intellectuel.
Débat Chomsky / Piaget
(cf. Piatelli-Palmarini 1979
« Théories du langage, théories de l’apprentissage ». Ed. du
Seuil)

La divergence entre Chomsky et Piaget tient à la conception non de la


fonction des structures de connaissances, mais de leur nature. Il
existe, pour Chomsky, des structures spécifiques aux acquisitions
linguistique, et leur innéité est liée au caractère unique du langage
humain. Pour Piaget, les structures des connaissances sont générales:
elles trouvent leur fondement dans des structures biologiques, mais il
n’existe pas, de manière innée, de structure spécialisée pour
l’acquisition de la fonction spécifiquement humaine qu’est le langage.

(Gaonac’h 1991, p. 121)


PIAGET et le constructivisme
ü  Epistémologie génétique = Théorie de la connaissance
(et non pas de l acquisition linguistique)
la pensée humaine se construit progressivement
lorsque le sujet interagit avec le milieu
ü  Mécanismes d apprentissage:
Restructurations conceptuelles à travers les expériences
(= action du sujet sur le milieu).
Elaboration de nouvelles structures mentales en cas de conflit entre celles-ci et la
réalité.La conceptualisation d un fait nouveau provoque un déséquilibre dans les
schèmes cognitifs du sujet:
- assimilation du fait nouveau aux schèmes mentaux (= de l inconnu au connu)
- accommodation = modification des schèmes initiaux

Il ne s agit donc pas d accumulation


de connaissances
mais de restructurations progressives
PIAGET et le constructivisme
STADES ALM
ü Sensori-moteur (0-2 ans)
maîtrise des OBJETS concrets
= construction par perceptions et mouvements
(ex. permanence de l objet bien qu il soit caché)
ü  Intelligence pré-opératoire (2-7 ans)
maîtrise des SYMBOLES (représentation objets absents= f. symbolique)
langage, imagination, rêve, jeux (faire comme si), dessin
ü Opérations concrètes (7-12)
raisonner sur les catégories, relations, NOMBRES
(ex. même liquide dans récipients différents)
ü  Opérations formelles ( à partir de 12 ans)
maîtrise de la pensée ABSTRAITE
réfléchir sur son raisonnement et celui des autres

Apprentissage progressif, par paliers :


construction d un stade à partir des acquis du stade précédent
PIAGET et le constructivisme

ü  Langage: un aspect de la fonction sémiotique


(= représentation)

ü  lien entre développement Cognitif et Linguistique


ALM: demande des pré-requis « cognitifs »:
- achèvement st. sensori-moteur pour apparition premiers mots
- accès aux opérations cognitives formelles pour acquisition de
structures syntaxiques complexes
(= la pensée structure le langage)

ü Inné: non pas des principes linguistiques


mais un équipement fonctionnel, des principes cognitifs
responsables du développement de l intelligence humaine
Les approches fonctionnelles (à partir des années ’70-’80)

ü  Langue = outil de représentation mais surtout de communication


étudier l interaction entre niveaux d organisation linguistique
(phon., lexical, morphosyntax.) et contexte d emploi

2 caractéristiques:
- plurifonctionnalité (même forme = plusieurs fonctions)
(même fonction = plusieurs formes)
- dépendance du contexte d énonciation (déixis / anaphore)

ü  L enfant doit découvrir des correspondances « formes / fonctions »


dans l input qui sont encodées différemment selon les langues:
ex. fonction sujet: ordre des mots (syntaxe) vs. cas nominatif (morphologie)

ü  Intérêt pour les comparaisons interlangues à parité d âge


pour départager l impact:
- facteurs COGNITIFS (dév. cognitif) pareils pour tout enfant
- facteurs LINGUISTIQUES, spécificités de la langue à apprendre
(p.ex. encodage ± transparent des fonctions)
Les approches fonctionnelles:
SLOBIN, BATES & Mc WHINNEY, Hickmann…

ü  Langue = correspondances formes / fonctions


encodées différemment selon les langues

ü  ALM: prise en compte des capacités limitées du système cognitif


(perception, attention, mémoire) pour le traitement du langage

ü  Comparaisons interlangues:
par ex. pour la fonction sujet (flexion nominale vs. ordre des mots)
= traitement des flexions > ordre des mots (stable > variable)
l application des mêmes principes opératoires (p.ex. faire attention à la
fin des mots) donne lieu à l acquisition précoce ou tardive d une
fonction selon son encodage ± transparent dans la LCible

ü Inné: non pas des universaux linguistiques


mais des universaux psycholinguistiques pour traiter le langage
La position interactionniste: BRUNER

ü  Langage = souligne la fonction communicative


- nécessaire pour agir sur l environnement
(cf. notion d actes de langage)
- permet de réaliser des actions communes
outil d interaction sociale, avant la comm. linguistique

Lorsqu on dit qu un enfant acquiert le langage on peut donner au


moins 3 interprétations à cette assertion:

(a) syntaxique: énoncer qu.chose en conformité avec règles


grammaticales (progression = énoncés corrects)
(b) sémantique: interpréter / donner un sens aux énoncés
(progression= se référer à qu.chose, signifier qu.chose)
(c) pragmatique: agir sur / avec les autres avec les mots
(progression = efficacité par rapport à l intention communicative)

(Bruner 1983, Savoir faire, savoir dire)


La position interactionniste: BRUNER

ü  Accent sur la communication Pré-linguistique


- l enfant sait communiquer avant l acquisition de mots
- formats interactifs où l adulte aide l enfant et devient au fur et à mesure
plus exigeant (cf. Zone proximale de développement, cf. Vygotsky)

Ex. pointage vers un objet = attirer l’attention de l’autre sur un référent


pour pouvoir ensuite exprimer la requête, la surprise, etc.

ü  C’est le langage aide à structurer la pensée


(cf. encore Vygotsky: langage externe vs. interne)

ü  LASS (language acquisition support system) au lieu du LAD


inné: capacités à interagir avec les autres
(ex. attention partagée enfant / adulte sur un référent externe,
visible déjà avec le pointage)

ü  En DDL, bases du socio-constructivisme qui préconise l apprentissage par


en réalisation des tâches en groupes
Capacité linguistique

ü  inné vs. Acquis


- équipement linguistique (GU) + input déclencheur
- équipement fonctionnel + interaction avec le milieu
- équipement interactif + interaction avec personnes

ü  langue : à quoi sert une langue? Quelle fonction en premier?


- fonction représentative
- fonction communicative / pragmatique

ü pensée et langage
- développement cognitif
- développement linguistique
- développement social

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