Note de Cours Tep PDF
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HOUARI BOUMEDIENE
NOTES DE COURS
TRAITEMENT - EPURATION
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Chapitre 1 : CONSIDERATION D’ENSEMBLE SUR LES EAUX NATURELLES
1.1.1. Origine
La porosité et la structure du terrain déterminent le type de nappe et le mode de circulation
souterraine.
Une nappe peut être libre. Elle est alors alimentée directement par l'infiltration des eaux de ruissellement Le
niveau de cette nappe fluctue en fonction de la quantité d'eau retenue.
Une nappe peut être captive. Elle est alors séparée de la surface du sol par une couche imperméable. Elle est
généralement plus profonde.
Un cas particulier est représenté par les nappes alluviales: ce sont les nappes situées dans les terrains
alluvionnaires sur lesquels circule un cours d'eau. La qualité de ces eaux est alors directement influencée par
la qualité de l'eau de la rivière.
Le stockage et la circulation de l'eau de nappe peuvent se situer dans la totalité de la couche
géologique considérée: c'est le cas des terrains poreux tels que sables, grès, alluvions. Ils peuvent s'établir
dans des fissures ou fractures de roches compactes. Les roches compactes à fissures étroites sont
représentées par la plupart des roches éruptives ou métamorphiques. Ces roches ne sont pas intrinsèquement
perméables. L'eau pénètre les roches et y circule grâce aux fissures localisées et dispersées.
Les roches compactes à fissures larges ou à cavernes sont typiquement représentées par les terrains
calcaires: les fissures originelles sont progressivement élargies par dissolution dans l'eau chargée de gaz
carbonique qui y circule; on aboutit à des cavernes importantes, avec parfois formation de vrais cours d'eau
souterrains; c'est le relief karstique. On peut aussi trouver rarement des marnes et exceptionnellement du
grès.
1.1.2. Caractéristiques générales
La nature géologique du terrain a une influence déterminante sur la composition chimique de l'eau
retenue. A tout instant, l'eau est en contact avec le sol dans lequel elle stagne ou circule: il s'établit un
équilibre entre la composition du terrain et celle de l'eau. Les eaux circulant dans un sous-sol sablonneux ou
granitique sont acides et peu minéralisées. Les eaux circulant dans des sols calcaires sont bicarbonatées
calciques.
Le tableau 1 donne les caractéristiques des eaux souterraines selon les principaux paramètres analytiques.
Parmi les caractéristiques de ces eaux, il faut retenir une faible turbidité, une température et une composition
chimique constantes, l'absence presque générale d'oxygène. Dans le cas des nappes en milieu fermé,
principalement en circulation de type karstique, on peut cependant relever des variations brutales dans la
composition de l'eau, avec apparition de turbidité et de pollution diverses. Ces variations sont liées à celles
du débit de la nappe engendrées par les précipitations. En outre, les eaux souterraines sont souvent d'une
grande pureté bactériologique.
1.1.3. Potabilité
Les eaux souterraines ont, pendant longtemps, été synonymes "d'eaux propres" et répondant
naturellement aux normes de potabilité. Ces eaux sont en effet moins sensibles aux pollutions accidentelles.
Une nappe libre, étant alimentée par toute la surface du sol située au-dessus d'elle, est plus sensible qu'une
nappe captive. Les nappes alluviales sont aussi menacées sur toute leur surface et par l'ensemble des
affluents de la rivière. Lorsqu'une nappe souterraine a été polluée, il est très difficile de récupérer sa pureté
originelle: les polluants ayant contaminé la nappe sont en effet non seulement présents dans l'eau, mais
également fixés et adsorbés sur les roches et minéraux du sous-sol.
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Les eaux souterraines peuvent aussi contenir des éléments à des concentrations dépassant largement
les normes de potabilité. Ceci est dû à la composition du terrain de stockage. On peut citer Fe, Mn, H2S, F...
Les eaux souterraines doivent être traitées avant distribution toutes les fois que la concentration d'un ou
plusieurs éléments dépasse la valeur autorisée par les règlements en vigueur.
1.1.4. Eaux minérales et eaux de source
Les eaux minérales sont des eaux profondes qui peuvent contenir certains éléments en concentration
supérieure à la concentration autorisée pour les eaux potables et qui sont douées de propriétés thérapeutiques
reconnues. Elles sont distribuées en bouteille, avec parfois certains traitements bien définis comme
décantation naturelle, déferrisation par simple aération, élimination et/ou réincorporation du C02 originel.
Les eaux de source sont des eaux qui, contrairement aux eaux minérales, doivent répondre, à
l'émergence, aux critères de potabilité, et ne peuvent subir aucun traitement.
A ces deux types d'eaux, on peut opposer le terme "eaux de table" qui correspond à des eaux embouteillées
dont le seul critère est de répondre aux normes de potabilité, tout traitement préalable étant autorisé.
1.2. LES EAUX DE SURFACE
Ce terme englobe toutes les eaux circulant ou stockées à la surface des continents.
1.2.1. Origine
Elles ont pour origine, soit des nappes profondes dont l'émergence constitue une source de ruisseau,
de rivière, soit les eaux de ruissellement. Ces eaux se rassemblent en cours d'eau, caractérisés par une
surface de contact eau-atmosphère toujours en mouvement et une vitesse de circulation appréciable. Elles
peuvent se trouver stockées en réserves naturelles (lacs) ou artificielles (retenues, barrages) caractérisées par
une surface d'échange eau atmosphère quasiment immobile, une profondeur qui peut être importante et un
temps de séjour appréciable.
1.2.2. Caractéristiques générales
La composition chimique des eaux de surface dépend de la nature des terrains traversés par l'eau
durant son parcours dans l'ensemble des bassins versants. Au cours de son cheminement, l'eau dissout les
différents éléments constitutifs des terrains. Par échange à la surface eau-atmosphère, ces eaux se chargent
en gaz dissous (oxygène, azote, gaz carbonique).
Le tableau 1 donne les éléments caractéristiques des eaux de surface par rapport aux eaux
souterraines. Il faut noter
- présence quasi-générale de gaz dissous, en particulier l'oxygène,
- concentration importante en matières en suspension, tout au moins pour les eaux courantes. Ces matières
en suspension sont très diverses, allant des particules colloïdales aux éléments figurés entraînés par les
rivières en cas d'augmentation importante du débit. Dans le cas des eaux de barrage, le temps de séjour
provoque une décantation naturelle des éléments les plus grossiers: la turbidité résiduelle est alors colloïdale,
- présence de matières organiques d'origine naturelle provenant de la décomposition des organismes
végétaux ou animaux vivant à la surface du bassin versant ou dans la rivière et qui se décomposent après
leur mort (végétaux, animaux...),
- présence de plancton: les eaux de surface sont le siège d'un développement important de phytoplancton
(algues...) et de zooplancton. Dans certaines conditions, une vie aquatique intense peut se développer:
développement de végétaux macrophytes, de poissons.
- variations journalières (différence de température, d'ensoleillement) ou saisonnières: variations
climatiques (température, fonte des neiges), de végétation (chute des feuilles). Elles peuvent être aléatoires:
pluies soudaines, orages, pollutions accidentelles. Dans les retenues d'eau de surface, la qualité de l'eau varie
de la surface de l'eau jusqu'au fond de la retenue (O2, Fe, Mn, oxydabilité, plancton). Le profil de chacun de
ces paramètres varie lui-même en fonction des périodes de l'année,
- pollution organique conduisant souvent à l'eutrophisation des eaux.
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Tableau 1 : Principales différences entre eaux de surface et eaux souterraines.
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1.2.3. Potabilité des eaux de surface
Les eaux de surface sont rarement potables sans aucun traitement. Outre les éléments signalés en
1.2.2., les eaux de surface sont généralement polluées bactériologiquement. De plus, elles peuvent présenter
plusieurs pollutions :
- d'origine urbaine: les rejets provenant de la collecte des ERU (métabolisme de l'homme, confort
domestique), après leur traitement en station d'épuration,
- d'origine industrielle: polluants et micropolluants organiques (hydrocarbures, solvants, produits de
synthèse, phénols) ou inorganiques (métaux lourds, ammoniaque, produits toxiques),
- d'origine agricole: engrais et produits pesticides ou herbicides entraînés par les eaux de pluie et le
ruissellement. Également rejets organiques dus à la présence d'élevages importants.
1.3. EAUX DE MER ET EAUX SAUMATRES
Le tableau 2 donne la composition d'une eau de mer "standard" (type ASTM). Ces eaux sont
caractérisées par une salinité importante, qui peut varier selon les origines :
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Chapitre 2 : TRAITEMENT DES EAUX POTABLES
2.1. QUANTITÉS NÉCESSAIRES
On admet que l'homme consomme, en moyenne, 2 litres d'eau par jour pour la boisson et la cuisson
des aliments. Cette quantité dépend des conditions climatiques et peut aller jusqu'à 3 ou 4 litres en pays
chaud, mais reste faible par rapport à la consommation domestique de l'eau.
Celle-ci peut varier de quelques litres par jour dans les pays sans adduction publique et à faible
confort ménager, jusqu'à plusieurs centaines de litres dans les pays très développés.
Quel que soit l'usage qu'en fera le consommateur, l'eau arrivant au robinet de ce consommateur doit donc
être "potable".
Il est nécessaire de traiter l'eau chaque fois que l'un des paramètres analytiques est supérieur aux
normes en vigueur dans le pays considéré. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) établit pour chaque
paramètre, des recommandations qui doivent être adaptées dans chaque pays, en fonction de l'état sanitaire
et des considérations économiques de ce pays, pour aboutir aux normes réglementaires nationales.
- la quantité: la "source" doit être capable de fournir, en toute circonstance, la quantité d'eau nécessaire.
Dans les pays à précipitations très variables, il peut être nécessaire de prévoir un barrage pour retenir
pendant les périodes de pluies la quantité dont on aura besoin en période sèche,
- la qualité: la qualité de l'eau brute dont on dispose doit être compatible avec la législation en vigueur dans
certains pays. Il faut déterminer le procédé de traitement le mieux adapté pour potabiliser cette eau. Ce
procédé doit être évalué en tenant compte de la variabilité de la qualité de l'eau au cours des années
précédentes (variations journalières, saisonnières, climatiques) et des variations potentielles que l'on peut
supposer pour le futur (construction d'un barrage par exemple). Il faut, en outre, se rappeler que, eau
souterraine n'est pas synonyme d'eau pure de nombreuses nappes sont en effet polluées soit
bactériologiquement, soit par des nitrates, des produits phytosanitaires, des solvants chlorés ou des
hydrocarbures.
- l'économie: il faut ensuite comparer les coûts d'investissement et de fonctionnement relatifs à chacune des
ressources disponibles, pour assurer à la fois la quantité et la qualité de l'eau à distribuer stockage et
transport de l'eau brute, traitement de l'eau, stockage et transport de l'eau traitée.
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2.4.2. Micro-organismes divers phytoplancton et zooplancton
Les eaux de surface contiennent de nombreux organismes constituant le phytoplancton et le
zooplancton. Plusieurs de ces organismes, dont certains Actinomycètes et certaines Cyanophycées, sécrètent
des composés (comme la géosmine) donnant à l'eau un goût et une odeur désagréable. D'autres sont
pathogènes pour l'homme (amibes).
La présence d'algues et de macro-organismes dans le réseau (Asellus, Copépodes, Nématodes) est
désagréable pour le consommateur, et leur développement peut aboutir à des désordres importants
(prolifération, dépôts, apparition de conditions anaérobies).
De plus, pendant leur développement ou au moment de leur mort, certains microorganismes
(Cyanophycées par exemple) émettent des métabolites toxiques pour les animaux supérieurs.
· La turbidité :
C'est, avec la couleur, le premier paramètre perçu directement par le consommateur. Toutes les eaux
sont turbides, mais une turbidité trop importante provoque un rejet de la part de l'utilisateur. La turbidité doit
aussi être éliminée pour d'autres raisons :
· La couleur :
La couleur peut être due à certaines impuretés minérales (fer...) mais également à certaines matières
organiques (acides humiques, fulviques). Elle doit être éliminée pour rendre l'eau agréable à boire.
L'élimination de la couleur s'accompagne également de l'élimination de certaines matières organiques
indésirables (précurseurs de composés haloformes...).
La minéralisation :
L'alcalinité et la dureté participent à l'équilibre calcocarbonique de l'eau conjointement avec le pH et
l'acide carbonique dissous. On cherche à distribuer une eau à l'équilibre pour éviter l'entartrage ou la
corrosion des réseaux. Une quantité trop importante de sulfates a un effet sur le goût de l'eau et peut la
rendre laxative. Une quantité trop importante de chlorures affecte aussi le goût de l'eau et la rend corrosive.
· L'ammonium NH4+ :
Il n'a pas d'effet appréciable sur la santé du consommateur, mais sa présence dans les eaux est un
indicateur de pollution. Dans les eaux profondes, la présence de NH, peut également être due aux conditions
réductrices régnant dans une nappe. L'ammonium doit être éliminé dans les eaux de consommation, car c'est
un aliment qui peut permettre à certaines bactéries de proliférer dans les réseaux de distribution.
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2.7. TRAITEMENT DES EAUX DE CONSOMMATION
Une installation de traitement d'eau destinée à la consommation doit produire, en toutes
circonstances, une eau répondant aux normes (fixées dans chaque pays) alors que l'eau brute peut avoir,
avant traitement, des caractéristiques variables, tout particulièrement si cette eau est une eau de surface.
Pour faire face à ces variations, la conception de installation peut faire appel à plusieurs procédés
qu’il faut rechercher leur combinaison la plus judicieuse, tant au point de vue technique qu'au point de vue
économique (investissement et tout de fonctionnement).
La figure 1 schématise les principales chaînes de traitement qu’on peut rencontrer, et qui doivent être
complétées par des traitements spécifiques éventuellement rendus nécessaires par la présence d'un composé
bien déterminé et indésirable (fluor, nitrate, calcium...).
La ligne n° 1 concerne une eau claire et sans pollution, dont le seul traitement peut être une
désinfection destinée à assurer la qualité microbiologique. La ligne n° 2 concerne une eau dont les seules
impuretés sont des MES. Une simple filtration avant désinfection est suffisante. Lorsque l'eau contient une
faible quantité de colloïdes, ou présente une couleur plus importante, une coagulation sur filtre permet de
résoudre le problème (ligne n° 3). Si la quantité de coagulant nécessaire à l'élimination des colloïdes ou de la
couleur devient trop élevée le volume de flot formé devient très important, ce qui provoquerait un colmatage
rapide du filtre et des lavages trop fréquents; il est indispensable de prévoir un étage de séparation du flot
formé (décantation ou flottation) avant filtration (ligne n° 4). Le flot formé après (addition de coagulant
permet de bien clarifier l'eau. Ce flot a également des propriétés adsorbantes et certains polluants dissous
peuvent s'adsorber à sa surface. Mais si la concentration en MO polluantes est trop importante, il peut être
indispensable de mettre en place des traitements complémentaires: oxydation (ligne n° 6) ou adsorption
(ligne n° 5) qui peuvent se combiner avec l'un ou l’autre des traitements de clarification.
Certaines de ces étapes de traitement micro-organismes dont l'effet peut être ont un effet biologique
(ligne n° 7) : dès bénéfique pour l'eau traitée; c'est le cas qu'un procédé de traitement met en des étages de
filtration (sur sable et sur œuvre une interface solide liquide, cette CAG) et, pour une faible part, du lit de
interface favorise le développement de boue des appareils de décantation.
Dont le champ de grille est généralement incliné de 80” sur l’horizontale et qui sont conçues avec
différents dispositifs de nettoyage tels que :
Râteau alternatif à commande par crémaillère pour hauteur moyenne de relèvement des détritus,
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- râteau ou à grappin alternatif, à commande par câbles, permettant d‘obtenir une grande hauteur de
relèvement des détritus,
- brosses montées sur chaînes sans fin, pour dégrillage fin.
Ces différents types permettent de couvrir une gamme de débits de 100 à 40 000 m3/heure.
C. Grilles mécaniques à nettoyage par l’aval
Equipées de râteaux peignes montés sur chaînes sans fin, elles peuvent traiter des eaux
particulièrement chargées dans une gamme de débit de 500 à 30 000 m3/h. Le champ de grille, vertical ou
incliné (60 à 80” sur l’horizontale), est nécessairement prolongé jusqu’au point de déversement des déchets :
la nécessité de lui donner une rigidité suffisante limite la profondeur d‘installation.
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Figure 04 : Grille mécanique droite.
II est souhaitable de prévoir un canal de “by-pass” de la grille mécanique, équipé d’une grille
manuelle de secours, permettant une mise hors-service pour remise en état, et faisant également office de
trop-plein de sécurité en cas de colmatage accidentel.
2.8.2 TAMISAGE
Le tamisage assure un dégrillage poussé par filtration des eaux brutes sur toile, treillis ou tôle
perforée, à mailles plus ou moins fines. La quantité de matières solides retenue sur le tamis étant très
supérieure à celle retenue par les grilles, il y a lieu de procéder automatiquement à leur nettoyage. Suivant la
dimension des orifices de passage du support, c’est-à-dire la finesse de la filtration, on distingue deux
variantes :
-le macro-tamisage (mailles supérieures à 0,3 mm) est destiné à retenir certaines matières en suspension,
flottantes ou semi-flottantes, débris végétaux ou animaux, insectes, brindilles, algues, herbes, etc. de
dimensions comprises entre 0,2 mm et quelques millimètres,
-le micro-tamisage (mailles inférieures à 100 microns) réalise les séparations des matières en suspension de
très petites dimensions et peut être considéré suivant les cas, comme un traitement partiel ou total.
La technique de macro-tamisage est la seule utilisée de façon courante en station d’épuration.
Les appareils de macro-tamisage utilisables en prétraitement peuvent être classés en :
-appareils installés au fil de l’eau, à faible perte de charge : macro-tamis rotatifs, tamis fixes raclés et grilles
continues à chaîne filtrante auto-nettoyante,
- appareils nécessairement alimentés par pompage : tamis auto-nettoyants statiques ou rotatifs, filtres
mécaniques.
On peut aussi considérer le dispositif de nettoyage et d’extraction des déchets en distinguant les tamis à
lavage par eau sous pression et les tamis à évacuation mécanique des déchets.
2.8.2.1 Macro-tamis rotatifs
Ces appareils, utilisables sur effluents peu chargés, peuvent traiter des débits de quelques centaines
de litres par seconde à plus de 10 m/seconde (fig. 5).
Installé dans un canal construit en béton, l’appareil se présente, soit sous forme d’un tambour cylindrique à
axe horizontal, de plusieurs mètres de diamètre, lorsque le niveau liquide varie relativement peu ; soit sous
la forme d’une bande rotative sur chaîne sans fin, lorsque le niveau liquide varie beaucoup (de plusieurs
mètres, par exemple). Le tamisage se fait sur des panneaux filtrants équipés d’un treillis généralement
métallique, présentant un vide de maille compris entre 0,3 et 3 mm.
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La commande automatique du nettoyage à l’eau sous pression permet de limiter la perte de charge à
20 cm environ en marche normale. L’eau de lavage véhiculant les déchets retenus, de l’ordre de 0,5 à 1% du
débit traité, peut atteindre une concentration en matières solides de l’ordre de 10 g/litre et doit faire l’objet
d’un traitement séparé.
Comportent une grille cylindrique à axe horizontal, en barrettes d’acier inox de section trapézoïdale, qui
tourne lentement. Les matières retenues sur la grille sont récupérées par un racleur fixe et évacuées.
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Figure 07
0 : Tamis statique type Hydrasieve.
Tamis statiques et tamis rotatifs permettent de traiter des débits de l’ordre de 10 à l000 m3/h suivant le
type et la finesse de tamisage désirée. Il est nécessaire de tenir compte d’une pertee de charge de l’ordre de 2
m de colonne d’eau et du fait que les déchets extraits sont collectés au pied de l’appareil.
Comme les tamis fixes raclés, ces appareils peuvent être sensibles au colmatage par des graisses figées.
2.8.2.4 Filtres mécaniques
Différents constructeurs industriels proposent des filtres alimentés par pompage dans une gamme de
débits de quelques m3/h jusqu’à 5 000 m3/h
C’est le cas en particulier :
* des filtres cyclones à entrée tangentielle supérieure, avec tamis filtrant cylindrique en acier inox, à maille
comprise entre quelques dixièmes de mm et plusieurs mm,
* et des filtres rotatifs à nettoyage continu, avec corps filtrants démontables, en porcelaine ou en treillis inox
(orifices ou mailles de 0,l à 1,6 ,6 mm) fixés
f sur un dispositif tournant, avec nettoyage par passage des corps
filtrants devant une lumière isolée délivrant l’eau et les déchets à l’extérieur par contre courant.
2.8. 3. COAGULATION – FLOCULATION
2.8.3.1.
.1. Matières en suspension et colloïdes
L'eau contient de nombreux composés qui peuvent se regrouper en trois catégories :
· Matières en suspension
Ces produits peuvent être d'origine minérale (sables, limons, argiles, ...) ou organique (produits de la
décomposition des matières végétales ou animales,
animale acides humiques ou fulviques par exemple). A ces
composés s'ajoutent les micro-organismes
organismes tels que bactéries, plancton, algues et virus.
Ces substances sont responsables, en particulier, de la turbidité et de la couleur.
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· Matières dissoutes (moins de quelques nanomètres)
Ce sont généralement des cations ou des anions. Une partie de la matière organique est également sous
forme dissoute. On trouve aussi des gaz (O2, CO2, H2S, ...)
2.8.3.2. Rôle de la coagulation - floculation
Les procédés de coagulation et de floculation facilitent l'élimination des MES et colloïdales. Celle
Celle-ci
est réalisée dans une étape ultérieure de séparation solide liquide: décantation, flottation ou filtration.
L'élimination des substances dissoutes nécessite pour chaque espèce un traitement spécifique, précédé ou
non d'une coagulation -floculation,
floculation, voire d'une séparation solide -liquide.
2.8.3.3. Les suspensions colloïdales
A. Stabilité des suspensions colloïdales - Nécessité de la coagulation.
Ce tableau indique également que plus la particule est petite, plus sa surface spécifique est grande.
Les colloïdes sont donc des particules impossibles à décanter naturellement
naturellement, et pour lesquelles les
phénomènes de surface sont primordiaux. Ces phénomènes régissent la stabilité des suspensions
colloïdales. En effet, les colloïdes sont soumis à deux grands types de forces :
Les colloïdes présents dans l'eau brute sont très généralement chargés négativement (imperfections
du réseau cristallin, ionisation des groupements chimiques périphériques, ...). Afin de neutraliser cette
charge négative de surface, des ions positifs, présents dans l'eau brute ou ajoutés, viennent former une
couche autour du colloïde. Diverses
erses théories ont été avancées (figure 09)
Le colloïde se déplace avec une partie de sa double couche. Cette couche, liée au colloïde,
correspond à la couche fixe de la théorie de Stem. Le colloïde se caractérise par deux potentiels (figure 09)
- E : Potentiel à la surface du colloïde ou potentiel thermodynamique (Nernst).
- Z : Potentiel à la surface du plan de cisaillement ou potentiel électrocinétique.
Les énergies de liaisons covalentes étant de 20 à 50 fois supérieures aux énergies électrostatiques,
une "théorie chimique" a été également introduite pour interpréter la déstabilisation des suspensions
colloïdales.
Ce modèle considère que la charge primaire d'une particule colloïdale est due à l'ionisation directe
des groupements chimiques présents à sa surface (hydroxyles, carboxyles, phosphates, sulfates, ...). La
déstabilisation se réalise par réaction covalente entre ces groupes et les ions métalliques polyvalents des
coagulants.
Cette théorie montre que la précipitation simultanée d'hydroxydes métalliques et le pontage inter-
particulaire sont des phénomènes importants dans la coagulation.
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Les étapes de l'agrégation
1. Présentation
Diverses phases successives ou simultanées interviennent dans l'agrégation des particules (tableau 02).
La coagulation est la déstabilisation des particules colloïdales par addition d'un réactif chimique, le
coagulant
La floculation est l'agglomération de ces particules "déchargées" en microfloc, puis en flocons volumineux
et décantables, le floc.. Cette floculation peut être améliorée par l'ajout d'un autre réactif: le floculant ou
adjuvant de floculation.
Cette floculation n'intervient que pour de petites particules dont la taille est inférieure à 1 micron. Elle
favorise la formation du micro-floc.
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· La floculation orthocinétique est liée à l'énergie dissipée. L'efficacité de cette floculation qui permet
d'obtenir le floc volumineux séparable est donnée par :
Le gradient de vitesse G° n'est définissable qu'en régime laminaire, comme la différence de vitesse
entre deux veines liquides adjacentes dans le plan orthogonal à leur déplacement :
Cette définition de G est applicable par extension à tout type de régime hydraulique. G dépend en particulier
de la température :
Le gradient de vitesse est l'un des paramètres importants agissant sur la probabilité de rencontre des
particules. Il n'est pas possible de l'augmenter exagérément. En effet, pour des valeurs trop élevées de G, le
floc formé subit un cisaillement mécanique entraînant sa destruction. Les valeurs généralement admises pour
G sont :
- en coagulation: jusqu'àà 400, voire 1000 s-1
- en floculation: de l'ordre de 100 s-1.
3. Les coagulants
· Cations trivalents
La neutralisation de la charge superficielle négative du colloïde est réalisée par l'ajout de cations dans
le cas de coagulants minéraux. La coagulation est d'autant plus efficace que la valence du cation est élevée
(théorie de Schulze Hardy: un ion trivalent est dix fois plus efficace qu'un ion divalent).
Le choix du coagulant doit tenir compte de l'innocuité du produit choisi et de son coût.
Ainsi, les sels de fer ou d'aluminium trivalents ont été, et continuent d'être, largement utilisés dans
tous les traitements de coagulation d'eau.
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· Influence du Ph
Les coagulants minéraux, par suite de leur hydrolyse, modifient les caractéristiques physico-
chimiques de l'eau à traiter (pH, conductivité) :
Le pH optimal constitue un compromis entre le pH nécessaire pour la coagulation (lié à la nature des
colloïdes) et le pH nécessaire à la floculation (lié à la croissance du floc d'hydroxyde de fer ou d'aluminium).
Il correspond en général au minimum de solubilité de l'hydroxyde considéré (optimisation de la phase
floculation). Ce pH et la solubilité minimale sont fortement influencés cés par la force ionique et la présence de
composés organiques tels que les acides humiques.
Des polymères minéraux (silice activée) et des polymères naturels (amidon, alginate) ont d'abord
été utilisés. Mais, l'apparition de polymères de synthèse très diversifiés a fait évoluer considérablement les
performances de la floculation.
Le taux de traitement à mettre en œuvre est donné, comme pour le coagulant, parun essai de
floculation. Le temps à respecter entre les ajouts du coagulant et du floculant est primordial. En effet, un
floculant n'est en général efficace que lorsque la phase de coagulation est achevée. La durée de cette dernière
dépend de la nature des colloïdes,
olloïdes, mais aussi de la température de l'eau brute. Les paramètres principaux à
considérer sont la taille, la cohésion du floc et sa vitesse de décantation.
L'emploi de floculants de synthèse conduit souvent à un volume de boue très inférieur. Combiné à
des méthodes modernes de séparation, il peut permettre de produire des boues très épaisses, traitables
directement par une unité de déshydratation.
déshydratation
· Alginates
Les alginates de sodium sont obtenus à partir de l'acide alginique, lui-
même extrait d'algues marines. Les constituants essentiels de cette structure
polymérique sont l'acide mannuronique et l'acide guluronique. La masse molaire est de l'ordre de 104 à
2.105.
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Ce sont des produits particulièrement efficaces comme adjuvants de floculation avec les sels
ferriques. Ils peuvent donner également de bons résultats avec les sels d'aluminium. Les taux de traitement
sont de 0,5 à 2 mg.l-1.
· Amidons
Les amidons sont obtenus à partir de pommes de terre, de tapioca ou d'extraits de graines végétales.
Ce sont des polymères de glucopyranose ramifiés et non linéaires parfois partiellement dégradés (OH-) ou
dérivés (carboxy - éthyl-dextrone). Ils sont appliqués entre 1 et 10 mg 1-1, de préférence avec des sels
d'aluminium.
Amidons et alginates sont des produits solides qui doivent être préparés à une concentration de 5 à 10
g.l-1. Leur dégradation en milieu aqueux peut être rapide quand la température extérieure est élevée (plus de
20 °C). Les cuves de préparation doivent être régulièrement nettoyées (risques de fermentation).
2.8. 4. DÉCANTATION
La décantation est la méthode de séparation la plus fréquente des MES et des colloïdes.
2.8. 4. 1. DIFFÉRENTS TYPES DE DÉCANTATION
C'est le cas le plus simple, le seul facilement décrit par des équations.
A.1. Théorie
Lorsqu'une particule grenue est laissée dans un liquide au repos, elle est soumise à une force motrice
FM (pesanteur) et à une force résistante FT (traînée du fluide) résultante des forces de viscosité et d'inertie
(rassemblés sous forme de floc après une étape de coagulation-floculation).
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A.2. Régime hydraulique
La valeur de C, coefficient de traînée,
traînée est définie par la perturbation, elle
elle-même fonction de la
vitesse de chute. Cette perturbation est caractérisée par le nombre de Reynolds de grain défini par :
Re = Adimensionnel, avec
ŋ = viscosité dynamique.
Si Re est petit, les forces de viscosité sont bien supérieures aux forces d'inertie.
Si Re est grand, les forces de viscosité sont négligeables.
Le tableau ci-contre
contre donne les différentes valeurs de a, n et C en fonction du nombre de Reynolds (abaques
également disponibles).
Ces formules sont à la base du calcul du mouvement des grains dans un fluide et sont utilisées en
décantation (solides grenus dans un liquide, gouttes d'eau dans l'air), en ascension (bulles d'air dans l'eau,
gouttes d'huile dans l'eau), en centrifugation, en fluidisation.
Toutes les particules ayant des vitesses de sédimentation supérieures à VH seront théoriquement
éliminées. Toutefois, si l'alimentation en eau est répartie sur toute sa hauteur, une partie des particules ayant
une vitesse de décantation V inférieure à la vitesse de Hazen sera aussi retenue dans le rapport V/VH. Dans
un décanteur à flux vertical, ces particules ne seraient pas retenues.
Théoriquement, à surface horizontale égale, un décanteur à flux horizontal permet donc la séparation
d'un plus grand nombre de particules (figure
(figur 11). Dans la pratique, cette différence est atténuée, voire
inversée, pour les raisons suivantes liées à la décantation à flux horizontal
- difficulté de répartition hydraulique sur un plan vertical aussi bien à l'entrée qu'à la sortie de l'ouvrage,
- accumulation et collecte des boues,
24
- dans un décanteur circulaire à flux horizontal, la composante horizontale de la vitesse de la particule (V1)
diminue du centre vers la périphérie et sa trajectoire devient curviligne.
25
B. Décantation en piston des particules floculées
Dès que la concentration en particules (loculées devient importante, les interactions entre pa
particules
ne sont plus négligeables. La décantation
tion est freinée.
Les particules adhèrent entre elles et la masse décante en piston avec formation d'une interface nette
entre les flocs et le liquide surnageant.
Ce phénomène est caractéristique des boues activées et des suspensions chimiques floculées quand
leur concentration est supérieure à environ 500 mg.l-1.
Figure 13 : Influence du temps de séjour et de la hauteur du décanteur sur l’élimination des particules
floculées en décantation diffuse.
2.8. 4. 2. CALCUL DES DÉCANTEURS
La surface d'un décanteur est déterminée à l'aide de deux critères :
- la charge hydraulique superficielle caractérisant le volume d'effluent à traiter par unité de surface et de
temps (m3/m2.h),
- le flux massique caractérisant la quantité de MES à décanter par unité de surface et de temps (kg/m2.h).
26
2.8.. 4.3. STRUCTURE DES DECANTEURS
En pratique, il n'y a pas de décanteur idéal: des tourbillons se produisent au sein du liquide, le vent
peut créer des vagues à sa surface; des courants de convexion liés aux différences locales de température
(ensoleillement) et de densité affectent le rendement de décantation. Il faut s'efforcer d'obtenir autant que
possible une circulation laminaire et stable caractérisée par des valeurs appropriées du nombre de Reynolds
Reynolds.
Par ailleurs, le nombre de Froude permet d'apprécier la stabilité d'un processus circulatoire lorsque
l'écoulement est influencé principalement par la force de gravité et les forces d'inertie.
Plus la circulation est stable, plus la distribution des vitesses est uniforme sur toute la section du
bassin. Des circulations stables se caractérisent par des nombres de Froude élevés.
En pratique, on peut ut définir les rapports H/L ou H/R, H étant la hauteur mouillée des décanteurs
rectangulaires de longueur L ou circulaires de rayon R. En se fixant un temps de séjour de deux heures,
Schmidt-Bregas donne :
- Décanteurs circulaires:
Où
V : vitesse de filtration,
K : perméabilité de la couche filtrante,
ΔP : perte de charge à travers la couche filtrante,
ΔH: hauteur de couche considérée,
ŋ : viscosité dynamique de l'eau,
R : résistance à la filtration de la couche filtrante.
Le filtre est colmaté lorsqu'il a atteint la perte de charge maximale prévue par construction. Il importe
de le ramener à son état initial par un lavage efficace et économique dont le mode est lié au type de filtre et à
la nature des éléments retenus.
28
2.8. 5.6. Choix du mode de filtration
Le choix entre les divers types de filtration sur support et la filtration sur lit filtrant dépend de plusieurs
critères
- caractéristiques du liquide à filtrer, de ses impuretés
retés et de leur évolution dans le temps,
- qualité du filtrat à obtenir et tolérances admises,
- qualité de l'agglomérat des matières retenues lorsque le but est de les récupérer,
- conditions d'installation,
- possibilités et moyens disponibles pour le lavage.
La possibilité d'un lavage aisé, efficace et économique est aussi importante dans le choix du filtre que
l'obtention de la meilleure qualité de filtration, étant donné que cette dernière ne se conserve dans le temps
que si le lavage permet de maintenir
enir toujours intact le matériau filtrant.
2.8. 5.7. Types de filtres
Cette latitude théorique dans le choix des caractéristiques d’un filtre est tempérée par l’expérience.
En fait, les eaux admises sur les filtres, qu’elles soient brutes et légèrement coagulées ou au contraire
prétraitées par coagulation et sédimentation, restent peu chargées en matières en suspension et, au fil du
temps, deux types de filtres ouverts se sont trouvés définis :
29
Les filtres fermés avec une alimentation sous pression sont moins tributaires des pertes de charge
et offrent une latitude d’optimisation plus étendue. Ils sont cependant plus onéreux que les filtres ouverts et
ne sont utilisés que lorsque les conditions locales en rendent l’emploi particulièrement intéressant,
notamment lorsqu’il s’agit de clarifier une eau peu chargée à l’aval d’une station de pompage (figure 16).
Ces techniques utilisent l'oxygène de l'air et suivent les lois de l'échange gaz - liquide. Il faut
rappeler que l'oxygénation d'une eau par aération peut entraîner une modification importante, et non
souhaitée, du caractère incrustant ou agressif de l'eau: le stripage
strip du CO, tend à rendre l'eau incrustante et
peut conduire à une précipitation du carbonate de calcium.
On peut classer leses procédés d'oxydation par le mode de mise en contact des phases liquide et gazeuse:
- ruissellement,
- pulvérisation dans l'air,
- injection d'air dans la masse liquide.
A. Sources de chlore
On utilise le plus souvent soit le chlore, soit les hypochlorites.
. Chlore gazeux
Il est stocké et livré sous forme liquide dans des récipients sous pression.
30
. Hypochlorite de sodium
Les solutions sont caractérisées par leur teneur en chlore actif, qui s'évalue en degrés chlorométriques.
1 degré chlorométrique = 3,17 g de Cl2 par litre de solution.
La solution commerciale technique, appelée extrait de javel, titre 47 à 50 °
B. Domaines d'emploi
Les installations de stockage de chlore liquide sont soumises à déclaration ou autorisation suivant
la quantité de produit stocké et, de ce fait, doivent respecter les prescriptions imposées aux installations
classées. Il faut, dans tous les cas, se reporter à la réglementation du pays considéré.
C. Mise en contact
Le chlore et ses dérivés sont employés pour les eaux de consommation et de piscine, dans les
circuits de refroidissement et également pour le traitement tertiaire des effluents urbains.
Le temps de contact nécessaire est essentiellement lié au but visé. A fin de désinfection, il peut
atteindre jusqu'à deux heures. Pour des oxydations chimiques, il peut être limité à quelques minutes. Il est
important que le mélange de la solution chlorée avec l'eau à traiter soit parfaitement et rapidement obtenu.
2.8. 6. 3 OXYDATION ET DÉSINFECTION PAR LE DIOXYDE DE CHLORE
Le dioxyde de chlore est un gaz de couleur jaune et d'odeur piquante. Il est à 10 % en volume dans l'air.
A. Mode de préparation
Le dioxyde de chlore est toujours produit "in situ", par réaction d'une solution de chlore ou d'acide
chlorydrique sur le chlorite de sodium. Le choix entre les deux procédés est surtout dicté par la possibilité ou
non d'un stockage de chlore gazeux. Les deux procédés nécessitent des préparations et des dispositions
spéciales pour en assurer la sécurité. Utilisé en désinfection, l'obtention d'un résiduel de ClO2 en fin de
réseau nécessite parfois l'emploi de doses élevées de cet oxydant, du fait de la réduction du C102 par les MO
de l'eau; on constate alors dans l'eau traitée un goût désagréable dû à l'ion ClO2-, par ailleurs indésirable du
fait de sa toxicité. De nombreux pays ont limité le taux deClO2 utilisable en désinfection (0,5 ou 1 mgl-1 par
exemple).
Le ClO2 a parfois été utilisé en préoxydation, mais il faut alors vérifier que le ClO2- produit par
l'oxydoréduction des MO contenues dans l'eau brute, est bien éliminé au long de la chaîne de traitement
mise en œuvre.
B. Domaine d'emploi
Le dioxyde de chlore est un agent très oxydant, à haut pouvoir décolorant et désodorisant. Son
action désinfectante vis-à-vis des micro-organismes est plus rapide que celle du chlore, son effet rémanent
est également plus marqué. Il doit être utilisé de préférence au chlore lorsque l'eau à traiter contient des
traces de phénols susceptibles de se combiner avec le chlore et de donner à l'eau un goût désagréable de
chlorophénols. Il oxyde rapidement les sels de fer qui peuvent ensuite précipiter sous forme d'hydroxyde
ferrique insoluble. De la même façon, utilisé en excès, à des doses variables avec le pH de l'eau, il oxyde les
sels de manganèse sous forme de dioxyde de manganèse.
C. Mise en œuvre
Les mêmes précautions que pour le chlore doivent être prises pour obtenir un bon mélange et
éviter les courts-circuits.
2.8. 6. 4 OXYDATION ET DÉSINFECTION PAR L'OZONE
31
B. Domaines d'utilisation
L'action de l'ozone peut être recherchée pour:
Eaux de consommation
- l'amélioration des qualités organoleptiques (couleur, seuil de dégustation),
- l'action bactéricide et virulicide,
- l'oxydation des matières organiques,
- l'oxydation de micropolluants,
- l'oxydation de métaux en solution (déferrisation - démanganisation),
- et l'amélioration de la biodégradabilité avant charbon actif en grains, ...
Piscines
- l'amélioration des qualités visuelles,
- la mise en place d'une barrière virulicide dans le circuit de régénération,
- la dégradation de certaines substances aminées.
Eaux industrielles
- l'oxydation sous toutes ses formes,
- la détoxication,
- la décoloration,
- la désodorisation,
- l'amélioration éventuelle de la biodégradabilité
biodégrad avant traitement biologique.
Eaux usées urbaines
- la désinfection d'eaux usées préalablement épurées, en particulier associée à un traitement par boues
activées à l'oxygène pur,
- la désodorisation, en particulier du traitement des boues.
2.8. 7. TRAITEMENTS SPECIFIQUES
2.8. 7.1.
1. DEFFERISATION (ÉLIMINATION DU FER)
D’où :
En présence d'H2S la solubilité est plus faible (à cause de la faible valeur du produit de solubilité
du sulfure ferreux qui, de ce fait, précipite).
· Le fer complexé. Il s'agit de complexes faisant intervenir Fe2+ ou Fe3+
- minéraux: silicates, phosphates ou polyphosphates, sulfates, cyanures...
- organiques: il pourra s'agir, en réalité, de phénomènes de complexation proprement dite, de chélation ou
peptisation, en particulier avec les acides humiques, fulviques, tanniques...
Pour le manganèse, les pH de précipitation sont voisins de 9,2 pour le carbonate et de 11,5 pour
l'hydroxyde, respectivement. Une décarbonatation partielle, à pH voisin de 8, peut donc entraider une
déferrisation complète. Dans certains cas, en particulier dans les appareils à décarbonatation catalytique, le
33
même pH permet une démanganisation satisfaisante, alors que théoriquement elle devrait être associée à une
décarbonatation totale à pH 9,5 ou 10.
2.8. 7.2. DEMANGANISATION (ÉLIMINATION DU MANGANÈSE)
A. État naturel
Le manganèse
ganèse est un élément très souvent présent dans les sols. On peut rencontrer de nombreux
minerais de manganèse, généralement des oxydes et quelquefois des carbonates.
Dans les eaux naturelles, le manganèse est généralement présent sous forme soluble ionisée Mn2+ et
MnOH+. Il peut former des complexes avec les bicarbonates, les sulfates et silicates présents en même
temps, ainsi qu'avec certaines MO.. Le manganèse est souvent présent dans les eaux naturelles en association
avec le fer et l'ammonium. Maiss il existe aussi des cas où le manganèse est présent seul.
B. Oxydation par l'oxygène
Le manganèse Mn2+ est très lentement oxydable par l'oxygène. MORGAN propose la relation :
L'oxydation par l'oxygène n'atteint une vitesse appréciable que pour un pH supérieur à 9,5.
L'oxydation de Mn2+ par l'oxygène dépend de la température: elle est cinq fois plus rapide quand on passe de
11 °C à 22 °C; mais aux pH habituels, les temps de contact restent difficilement compatibles avec une
exploitation industrielle.
La présence de dioxyde de manganèse "catalyse" la réaction. C'est ce qui est observé sur certaines
installations, après un certain temps de fonctionnement avec d'autres oxydants ayant conduit à la
"manganisation" du sable filtrant.
En réalité, il y aurait adsorption de Mn2+ sur MnO2 et l'oxydation lente du Mn2+ en MnO2 peut alors
se poursuivre in situ selon la suite de réactions :
34
La proportion théorique est de 1,9 g de KMnO4 pour 1g de Mn, mais en pratique elle varie avec le
pH et la composition de l'eau. En effet, une partie du permanganate participe à l'oxydation de certaines MO
réductrices présentes dans l'eau. En outre, il est indispensable
pensable de bien contrôler la dose introduite: un excès
de KMnO4 donne à l'eau une couleur rose, virant ensuite au jaune dans le réseau de distribution.
Si le manganèse n'est pas complexé, le pH optimal se situe vers 7,2-7,3 7,3 pour un temps de contact
inférieur à 5 min. Lorsque le manganèse
mangan est complexé à des MO, le temps de réaction peut monter jusqu'à
20 min. Il est possible, dans ce cas, de régler le pH au dessus de 8,5 pour accélérer la réaction.
Sur des eaux de surface douces, colorées, contenant une quantité importante de M0, et nécessitant
une clarification totale par coagulation-floculation
coagulation avec décantation (eaux de régions granitiques des massifs
primaires, par ex.), la chaîne de traitement à mettre en œuvre est alors la suivante (figure 18).
35
Chapitre 3 : EPURATION DES EAUX USEES URBAINES
3.1. LES EAUX USEES URBAINE
3.1.1 PARAMETRES DE LA POLLUTION
Les eaux usées sont des milieux extrêmement complexes, aussi se réfère-t-on à quelques paramètres pour
les caractériser. Ils sont généralement exprimés en mg/L.
Les matières en suspension (MES) : c’est la fraction non dissoute de la pollution. Les arrêtés
ministériels de 1994 et 1995 relatifs aux conditions de détermination de la qualité minimale d’un rejet
d’effluents urbains précisent : « Les matières en suspension, et particulièrement la fraction décantable
de celles-ci, peuvent constituer, à l’aval du rejet, des dépôts qui empêchent la vie d’une faune et d’une
flore benthiques normales et qui dégradent la qualité de l’eau sous-jacente par le produit des
fermentations. Les MES contribuent aussi à déséquilibrer le milieu aquatique en accroissant la
turbidité et peuvent avoir un effet néfaste direct sur l’appareil respiratoire des poissons. »
La demande biologique en oxygène (DBO) est un paramètre global qui exprime la quantité
d’oxygène qu’une biomasse épuratrice va consommer pour décomposer les matières organiques
contenues dans l’effluent. Elle est donc représentative de la somme des matières organiques
biodégradables. Elle est généralement mesurée en 5 jours (DBO5).
La demande chimique en oxygène (DCO) est, elle, représentative de la quantité de matières
organiques oxydables par voie chimique.
Le rapport entre ces deux paramètres peut donner une idée de la biodégradabilité de l’effluent. La
circulaire déjà citée rappelle : « La DBO et la DCO sont deux moyens d’apprécier la teneur en matières
organiques oxydables. La dégradation de celles-ci dans le milieu naturel s’accompagne d’une consommation
d’oxygène et peut entraîner un abaissement excessif de la concentration d‘oxygène dissous. »
L’azote peut se trouver sous forme minérale (ammoniacal, nitrate) ou organique. La présence d’azote
organique ou ammoniacal se traduit par une consommation d’oxygène dans le milieu naturel et par
une entrave à la vie des poissons.
Le phosphore peut également se trouver sous forme minérale (en provenance des lessives ou des
rejets industriels) ou organique. Élément indispensable à la vie des algues, la présence de phosphore
entraîne un risque d’eutrophisation du cours d’eau ou du lac, c’est-à-dire que celui-ci peut se voir
envahi par un développement excessif de la population algale.
3.1.3.1 PRETRAITEMENT
Tout traitement de dépollution doit comporter ce qu’il est convenu d’appeler un « prétraitement » qui
consiste en un certain nombre d’opérations mécaniques ou physiques destinées à extraire le maximum
d’éléments dont la nature et la dimension constitueraient une gêne ultérieurement. Ces opérations sont : le
dégrillage, le dessablage et le déshuilage.
3.1.3.1.1 Dégrillage
L’eau brute passe à travers des grilles composées de barreaux placés verticalement ou inclinés de 60
à 80° sur l’horizontale. L’espacement des barreaux varie de 6 à 100 mm. La vitesse moyenne de passage
entre
ntre les barreaux est comprise entre 0,6 et 1 m/s. (voir Chapitre 1).
37
3.1.3.1.2 Dessablage
Le dessablage s’effectue sur des particules de dimensions supérieures à 200 mm. La vitesse de
sédimentation se calcule par la loi de Stokes (chute libre). On calcule
calcule la section du dessableur de manière
que la vitesse de l’eau ne descende pas au-dessous
au de 0,30 à 0,20 m/s ; on évite ainsi que les matières
organiques se déposent en même temps que les sables.
Les ouvrages à prévoir pour obtenir une vitesse d’écoulement de 0,30 m/s sont, par ordre
d’importance :
— les dessableurs couloirs (à écoulement rectiligne), dont la vitesse d’écoulement est variable ou constante ;
— les dessableurs circulaires, à alimentation tangentielle ou à brassage mécanique ou à insufflation dd’air
(pour éviter le dépôt de matières organiques, en heures creuses, avec faible débit) ;
— les dessableurs rectangulaires à insufflation d’air. On insuffle de l’air qui provoque une rotation de
liquide et crée ainsi une vitesse constante de balayage du fond,
fond, perpendiculaire à la vitesse du transit
transit,
laquelle, beaucoup plus faible, peut alors être variable sans inconvénient. Le sable est extrait soit
mécaniquement par raclage vers un poste de réception, puis repris par pompage, soit directement par pompe
suceuse montée sur pont roulant.
Le sable séparé contient malgré tout des matières organiques et plusieurs dispositifs sont appliqués
pour améliorer sa qualité : lavage par hydrocyclone, extraction des fosses de stockage par des moyens
mécaniques qui font, enn même temps, office de laveur de sable (vis d’Archimède en auge inclinée,
classification à mouvement alternatif...). Le volume de sable extrait par habitant et par an est de l’ordre de 5
à 12 dm3.
3.1.3.1.3 Déshuilage-Dégraissage
Le déshuilage-dégraissage se rapporte à l’extraction de toutes les matières flottantes d’une densité
inférieure à celle de l’eau. Ces matières
matièr sont de natures très diverses et leur quantité s’estime par la mesure
des « matières extractibles par solvants ». La teneur des eaux usées en matières extractibles est de l’ordre de
30 à 75 mg/L. Néanmoins, certains rejets industriels (abattoirs, laiteries...) peuvent élever ces valeurs à 300-
350 mg/L. Les huiles et graisses, lorsqu’elles ne sont pas émulsionnées, sont séparées sous forme de boues
flottantes dans des ouvrages comportant une zone d’aération où les bulles d’air augmentent la vitesse de
montée des particules grasses et une zone de tranquillisation où s’effectue la récupération.
Le temps de séjour dans ce type d’ouvrage est de 5 à 12 min. Le débit d’air insufflé est de l’ordre de
0,2 m3 par mètre cube d’eau et par heure.
Le plus souvent, les fonctions de dessablage et de déshuilage sont combinées dans un même ouvrage
qui met en œuvre les principes de fonctionnement cités précédemment
précédemm (figure 01). ).
Pour avoir une bonne qualité d’eau décantée, une sédimentation efficace et un épaississement correct
des boues, différentes zones horizontales de l’ouvrage sont déterminées : zone d’eau claire, zone de
sédimentation
entation et zone d’épaississement. La zone d’eau claire est comprise entre 0,5 et 1 m de haut, la zone
de sédimentation entre 1,5 et 2,5 m et enfin la zone d’épaississement entre 0,5 et 1,5 m. Il existe de
nombreux types de décanteurs classiques qui se distinguent,
dis d’une part d’après le sens d’écoulement des
eaux et, d’autre part, d’après les dispositions adoptées pour l’évacuation des boues :
— décanteur horizontal avec raclage des boues (figure
( 02) ;
— décanteur cylindro-conique
conique ordinaire (figure 03) ;
— décanteur circulaire avec raclage des boues (figure 04).
Le raclage s’effectue au moyen d’un pont racleur qui entraîne une ou plusieurs lames poussant les boues
vers une ou plusieurs trémies.
B. Décantation lamellaire
De conception plus moderne, ces ouvrages reposent sur le fait que la seule grandeur fondamentale est
la surface horizontale Sh de l’ouvrage. En effet, la capture d’une particule s’effectue si sa vitesse de
décantation est supérieure à la vitesse de Hazen (ou charge hydraulique superficielle) :
La rétention d’une particule est donc théoriquement indépendante de laa hauteur de l’ouvrage. Le
principe de la décantation lamellaire consiste donc à utiliser des plaques proches les unes des autres pour
39
accroître la surface de décantation disponible par volume d’ouvrage. Afin d’assurer l’évacuation des boues,
les plaques sont
ont inclinées d’un angle a par rapport à l’horizontale.
La surface disponible pour la décantation correspond alors à la surface totale projetée STP sur
l’horizontale de l’ensemble des plaques :
Avec :
n nombre de plaques,
Sp (m2) surface unitaire de chaque plaque,
α angle d’inclinaison des plaques par rapport à l’horizontale ; selon le modèle des lamelles, α est de 55° ou
60°.
Vh est de la forme :
Les vitesses de Hazen utilisées pour les eaux usées urbaines sont comprises entre 0,8 et 1,2 m/h sur
la pointe de débit de temps sec. Différents procédés sont appliqués qui se distinguent par le sens de
circulation de l’eau et de la boue. Le procédé le plus commun est à « contre-courant
courant » où la boue et l’eau
circulent en sens inverse (figure 05).
Une épuration biologique des eaux domestiques est très efficace ; permet d’éliminer la majeure partie
des matières polluantes organique biodégradable, dissoutes ou dispersées dans l’eau à épurer.
On distingue deux types de traitement :
3.1.3.3.1 ÉPURATION PAR VOIE ANAEROBIE
Ce type de traitement appelé aussi "digestion anaérobie ", elle est utilisée pour les effluents très
concentrés en pollution carbonée de type industriel : sucrerie, conserverie, etc.
Les réactions s'effectuent en absence de l'oxygène, et les matières organiques biodégradables se retrouvent
après la biodégradation sous forme de méthane (CH4) et (CO2).
3.1.3.3.2 EPURATION PAR VOIE AEROBIE
C'est le procédé le plus souvent utilisé dans l’épuration biologique des eaux usées domestiques, il
consiste à dégrader les matières organiques grâce à l'action d'une biomasse épuratrice, à laquelle doit être
fourni de l'oxygène nécessaire pour son développement.
La biomasse épuratrice est constituée de micro-organismes vivants, elle peut être soit libre (mêlée au
milieu aqueux à épurer : boues activées), soit fixée (accrochée sur un support solide à la surface du quelle
percole l’eau à traiter ((Lits bactériens, disques biologiques)).
Parmi les précédés d’épuration aérobies on distingue :
A. Les procédés extensifs
Dans les quels la concentration en micro-organismes épurateurs est assez faible.
Ces procédés ont l'inconvénient d'avoir un temps de séjour assez long d'une part, et la nécessité de grands
terrains d'autre part, on peut citer :
A.1 L'épandage
Est classé parmi les méthodes d'épuration les plus anciennes, dans laquelle les effluents sont amenés
vers des prairies ou terrains de culture, dont le but est d'épurer ces eaux en processus biologiques qui
s'opèrent naturellement dans le sol et d'engraisser le sol en parallèle.
L'épuration dans le sol s'effectue en deux stades :
fixation des matières à épurer sur les particules de terre.
dégradation de la pollution sous l'action des micro-organismes du sol.
A.2 Le lagunage
C'est un procédé d’épuration des eaux usées domestiques, rustique et très simple, les effluents sont
dirigés vers des bassins étanches appelés lagunes.
Une autre caractéristique importante est son grand pouvoir tampon face aux variations de charges
organiques ou hydrauliques, en raison du temps de rétention hydraulique qui est beaucoup plus élevé que
dans les autres procédés, on distingue :
41
A.2.1 Les lagunes naturelles
L’épuration par lagunage naturel repose sur la présence équilibrée de bactéries aérobies en cultures
libres et d’algues, L’oxygène nécessaire à la respiration bactérienne est produit uniquement grâce aux
mécanismes photosynthétiques des végétaux en présence de rayonnements lumineux, les lagunes naturelles
sont aussi connues sous le nom d'étangs de stabilisation.
Le créneau privilégié d’application de ce procédé rustique peut être défini comme suit :
Petites collectivités : 250 à 1500 EH (conseillé) voire 100 à 2000 EH (possible).
Eaux résiduaires domestiques seules et peu concentrées (DBO5 < 300 mgO2/l).
Les réseaux strictement séparatifs sans eaux parasites sont à éviter.
Nature du sol peu perméable (ou emploi de géo-membranes)
Grande disponibilité en terrain.
Supporter des contraintes d’exploitation lourdes ; curage, etc.
Bonne élimination des germes pathogènes en été.
Adaptation aux variations de charges hydrauliques (réseau unitaire).
A.2.2 Les lagunes aérées
Les lagunes aérées sont des bassins traversés par l'effluent à épurer, dont l'oxygène nécessaire à
maintenir les boues activées en suspension est fourni par des aérateurs à turbine.
Suivant l'intensité du mélange eau-boues assurée par l'aération, les lagunes aérées sont classées en aérobies
ou mixtes « aérobies-anaérobies » :
Lagunes aérobies :
Elles sont assimilables à des réacteurs à boues activées, l'oxygène fourni par le diffuseur d'air permet
la biodégradation de la matière organique par les bactéries aérobies, les boues restent en suspension et elles
sont évacuées en même temps que les eaux traitées, donc il faut prévoir un décanteur disposé au bout de la
chaîne.
Lagunes mixtes (facultatives): aérobies-anaérobies
Les étangs aérés facultatifs sont constitués de bassins dans lesquels l’oxygénation est réalisée au
moyen de diffuseurs d’air installés au fond des bassins ou d’aérateurs de surface.
Les étangs sont en condition de mélange partiel, c’est-à-dire que l’énergie de brassage est insuffisante pour
éviter des dépôts. Seule une partie des matières solides est maintenue en suspension. Une partie des matières
en suspension décantent au fond des bassins, où elles constituent les boues qui entrent en digestion
anaérobie. Les charges organiques appliquées et les matières organiques solubles provenant de la digestion
des boues sont oxydées dans les zones supérieures aérobies.
Pour obtenir un effluent clarifié, il est nécessaire de prévoir une zone sans apport d’air à la fin du dernier
étang ou un dernier étang non aéré (un décanteur).
B. Les procédés intensifs
Ces procédés permettent la diminution des terrains d'installation et le temps de séjour, en intensifiant
l'élimination des matières organiques, et on distingue deux types de procédés :
Procédés à culture fixe
Procédés à culture libre
B.1 Les procédés à cultures fixes
Ce procédé regroupe tous les procédées, où la biomasse épuratrice est accrochée sur un support
solide à travers lequel on percole l'eau à traiter, on trouve :
B.1.1 Les lits bactériens
Appelés les filtres bactériens ou aussi filtres percolateurs ; sont constitués de masses de matériaux de
grande surface spécifique, servant de support aux micro-organismes épurateurs qui y forment un feutrage
plus ou moins épais, dont l'eau à traiter est percoler, préalablement décanté sur cette masse.
La dispersion de l'eau à épurer en surface du lit, est réalisée par un dispositif tournant.
42
Une aération est pratiquée quelquefois pour apporter l'oxygène nécessaire au maintien en aérobiose de la
microflore.
La pollution contenue dans l'eau, est diffusée à travers un film biologique qui comporte des bactéries,
et par conséquence dégradée pour donner des métabolites.
Pour augmenter la surface spécifique, il y a intérêt de choisir des matériaux de faibles dimensions et
maintenir les vides de 4 à 8 cm pour le passage de l'eau et de l'air.
Selon la nature de matériau on distingue :
les lits bactériens traditionnels : on utilise comme remplissage minéral (la pouzzolane, du coke et des
cailloux siliceux)
les lits bactériens modernes : à remplissage organiques dits plastique (anneaux de rachi, PVC,
polystyrène…) qui sont utilisés en modèle ou en vrac.
Les lits bactériens composés : à remplissage ne dépassent jamais les 5 m de hauteur.
A cause de ces garnissages, les lits bactériens peuvent atteindre une hauteur de 12 à 15m.
Selon la charge de l'effluent on a :
Les lits bactériens à faibles charges.
Les lits bactériens à hautes charges.
La biomasse se trouve alternativement en contact avec l’eau à traiter et avec l’oxygène de l’air
ambiant, et lors de l'immersion les microorganismes absorbent les matières organiques en se saturant
d'oxygène atmosphérique, et forment un film (une culture) biologique riche en bactéries aérobies épuratrices
à la surface des disques semi immergés.
Les boues déposées étant circulées en tête de la station, et représentent 1 à 1.3 l/hab/j, c'est à dire 0.8
à 1kgMES/ kgDBO5 éliminée,
B.1.3 Les bio-filtres
Les bio-filtres permettent selon leur configuration d’éliminer la pollution carbonée ou azotée
par Nitrification-Dénitrification.
Cette technologie vise à réaliser simultanément, dans le même ouvrage la réaction biologique
de dégradation aérobie de la pollution et la clarification par filtration.
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Principe de fonctionnement :
Une cellule de bio filtration est constituée d’un bassin garni d’un matériau filtrant, de faible
granulométrie, immergé et aéré ou non selon le type de réacteur (biomasse).
Le matériau filtrant doit être microporeux, de grande surface spécifique, résistant à l’abrasion et doit
permettre une rétention des matières en suspension, il doit aussi avoir un diamètre compris entre 1 et 4 mm
et une masse volumique située entre 1,4 et 1,8 g/cm3.
La filtration s’effectue dans la masse ce qui limite les risques de lessivage.
L’alimentation en eau résiduaire peut être réalisée par le haut (flux descendant) ou par le bas (flux
ascendant).
La transformation de la matière organique ou l’oxydation des composés azotés contenus dans l’eau
usée est effectuée par des micro-organismes adhérant au support granulaire.
Le milieu doit rester en aérobiose (sauf pour la dénitrification) pour satisfaire le besoin en oxygène des
microorganismes.
Le massif filtrant se colmate progressivement par développement du bio-film et rétention des matières en
suspension, il faut alors retirer l’excès de biomasse pour maintenir les capacités hydrauliques et épuratoires
du bio-filtre.
Le lavage s’effectue par injection ascendante d’eau épurée et d’air puis d’eau seule pour le rinçage.
Les cycles de lavages en flux nécessitent l’interruption du traitement des effluents. Les eaux de lavages et
les boues excédentaires sont, en général, renvoyées en tête de station.
Ceci provoque une augmentation de la charge volumique qui a peu d’incidence sur la qualité d’eau sortant
des bio-filtres.
Un lavage journalier de chaque filtre est à prévoir, le redémarrage d’un filtre après lavage est rapide, la
biomasse active étant toujours présente dans les pores du milieu granulaire.
Dans un seul ouvrage, deux (02) fonctions épuratrices sont combinées :
•La rétention des matières en suspension par simple passage de l’eau usée dans la masse filtrante.
•La transformation biologique de la pollution organique dissoute par la biomasse fixée.
•Les bio-filtres sont donc, en général, utilisés en traitement secondaire ou tertiaire, les traitements réalisés à
l’amont restent cependant indispensables tels que dégrillage, dessablage, dégraissage et décantation
primaire.
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B.2 Les procédés à cultures libres : boues activées
Une épuration biologique des eaux domestiques très efficace, permet d’éliminer la majeure partie
des matières polluantes organique biodégradable, dissoutes ou dispersées dans l’eau à épurer, le procède
utilisé dans les réacteurs biologiques est une intensification du processus que l’on retrouve dans la nature
sous le nom d’auto- épuration.
C’est dans les bassins d’aération qu’a lieu le traitement biologique proprement dit.
Une quantité contrôlable d’oxygène de l’air y est apportée, grâce à elles, les bactéries aérobies (micro-
organisme naturelle ou la biomasse) ont la faculté de métaboliser de nombreux composés organiques et
minéraux (H2S, NO3-, NO2-), et même il existe des bactéries qui peuvent assimiler des composés toxiques tel
que, les phénols, le formaldéhyde, les cyanures etc.
Les micro-organismes regroupées en formations floculeuses, entraînées par les eaux, parviennent dans les
bassins de décantation secondaires où ils se déposent sous forme de boues, afin de précipiter- d’activer le
procédé, d’où le nom de processus des boues- activées, ces boues composées de microorganismes vivants,
sont recyclées en tête du bassin d’aération où une certaine quantité de microorganismes peut être maintenue.
Les deux paramètres essentiels d’un bon fonctionnement d’un traitement biologique sont :
Un apport suffisant en oxygène qui va oxyder la matière dégradable.
Une quantité suffisante en boues composée,
Ces paramètres une fois adaptés aux conditions particulières de l’effluent traité permettant alors le
traitement biologique le plus approprie.
Quelque soit la manière de mise en contact entre la pollution et la biomasse, à bactérie fixées (lit
bactérienne-le disque biologique-le bio-filtre), ou à bactéries non fixe (boues activées) toute en aérant, la
dégradation de la pollution suive les mêmes étapes c'est-à-dire :
Augmentation de la biomasse et diminution en exponentielle de la DBO jusqu’à 80℅.
o La charge massique : Cm
Elle caractérise l’équilibre biologique du traitement.
Elle représente le rapport : Nourriture/ biomasse
45
Définition: la quantité de substrat polluant (DBO5) mis à la disposition d'un micro-organisme (ou d'une
unité de masse de micro-organismes) par unité de temps.
Elle est exprimée en kgDBO5 / kg de matière sèche par jour.
Q × S
C୫ =
V × X୲
Avec :
Q : le débit de l'effluent à traiter [m3/j],
So : la concentration en substrat, en [kgDBO5/m3],
Xt : la concentration en biomasse dans le bassin, en [kgMS/m3 ou kgMVS/m3],
V : le volume du bassin en [m3].
o Charge volumique : Cv
C’est la masse de pollution entrant journellement par unité de volume du réacteur.
Elle s’exprime en Kg de DBO5 / m3 / J.
Q ∗ S
C୴ =
V
o Age des boues : Ab
L'état physiologique de la biomasse est mesuré par l'âge moyen de la boue (le temps de séjour moyen
des boues dans le bassin d’aération).
Il se définit comme étant le rapport entre la quantité de boue dans le bassin et celle extraite quotidiennement.
[MES] × V
Aୠ =
[MES] × Q
o Indice de MOHLMAN : Im
L'efficacité d'un procédé de boues activées est liée à la décantabilité de la boue formée par la bio-
floculation dans le bassin d'aération, cette décantabilité est mesurée par l'indice de MOHALMAN:
Il défini le volume occupé par une unité de masse de boue activée après 30 minutes de décantation en
éprouvette d'un échantillon d'un litre, par rapport à la masse de résidus sec de cette boue.
܄
۷= ܕ
ۻ
V30 : volume de boue obtenu après 30 mn de décantation d’un litre de boue activée.
M : masse des matières en suspension dans le bassin de boue activée.
IM est sous l'influence d'un certain nombre de paramètres qui définissent les conditions de formation du floc
dans le réacteur biologique :
•Intensité d’agitation
•Etat physiologique de la biomasse
•Les conditions du milieu : Équilibre du substrat, PH, Température, etc
•Les charges de fonctionnement
3.1.3.4 TRAITEMENT TERTIAIRE (COMPLEMENTAIRE)
Le traitement tertiaire, est un procéder spécifique d’affinage, intervient quand on constat que l’eau
qui sort du clarificateur ne répond pas aux normes de rejet ((contient des éléments porter atteindre le milieu
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naturelle)), ou pour adapter ces eaux à l’usage direct (industrie ou agriculture), et indirecte quand le rejet se
fait en amont d’une source d’AEP, d’où l’élimination des nutriments (N, P) et les germes pathogènes.
3.1.3.4 1 ELIMINATION DE LA POLLUTION AZOTEE
L’azote est un éliment que l’on trouve partout, dans les eaux de surface (azote ammoniacal NH3), et
dans les eaux sous terraines (nitrate NO3 - , nitrite NO2-), et dans les eaux usées urbaines ; dont l’azote
provient généralement soit des excréments de l’homme, soit des produits commerciaux pour l’entretient des
ménages des locaux, et se présente essentiellement sous forme d’azote organique (urées, protéines) et
ଶ
d’azote ammoniacal NH4+ ; il est rejeté 13 à 15 g d’azote par habitant et par jour, les ଷ sous forme
ଵ
ammoniacale et ଷ sous forme organique (urée)
Tableau 03: Distribution de la pollution P et N selon leurs origines
La pollution N(%) P(%)
Matière fécale 15 40
urines 85 60
Le principe d’élimination biologique de l’azote se fait en trois étapes indispensables suivant le cycle
biologique de l’azote.
L’ammonification.
Assimilation.
Nitrification « Nitritation – Nitratation » et la dénitrification.
L’ammonification :
C’est la première étape de la transformation de l’azote organique en azote ammoniacal, réalisée par les
bactéries, autant en milieu anoxique qu’aérobie, suivant la réaction, dont la vitesse d’ammonification dépend
essentiellement de la concentration en azote ammoniacal.
N. organique NH4+ + OH- + produits carbonés.
L’assimilation :
C’est l’utilisation d’une partie de l’azote ammoniacal et éventuellement organique pour la synthèse
bactérienne.
L’assimilation peut jouer un rôle important dans l’élimination de l’azote dans certaines eaux résiduaires
industrielles, mais dans biens des cas et en particulier en eaux résiduaires urbaines, ne suffit pas à elle seul a
éliminer l’azote, car les quantités présentes dans les effluents à traiter sont bien supérieurs a ce qui peut être
assimilé pour la synthèse.
La nitrification :
Elle permet la transformation de l’ammoniac en nitrates, lors de la phase aérée de la biomasse contient des
bactéries autotrophes du genre : Nitrosomonas et Nitrobacter.
Cette transformation se fait en deux étapes successives :
+ -
La conversion de l’ammonium NH4 en nitrites NO2 , qui s’appelle la Nitritation.
- -
La conversion des nitrites NO2 en nitrates NO 3, qui s’appelle la Nitratation, dont le dosage est de
4.5 g d’O2 pour nitrifier 1g d’azote.
La Nitritation:
La réaction d’oxydation est la suivante :
NH4+ + O2 + H2O NO2- + 2H3O+
NH4+ + 4 H2O NH2OH + 3 H3O++2e-
NO2- NO2 + e-
NO2 + 3H2O NO3- + 2 H3O+ + e- NO2- + O2 NO3-
1/2 O2 + 2H3O+ + 2e- 3H2O
La dénitrification :
C’est un processus anaérobique, consiste à réduire la teneur globale d’azote nitrifié NO3- par certaines
bactéries hétérotrophes très actives en milieu pauvre en oxygène qui vont le rendre sous forme gazeuse.
Cette réduction d’azote nitrique se produit à travers différentes réaction que l’on peut schématiser comme
suit :
NO3- NO2- NO N2O N2
la vitesse de dénitrification :
Est commandée par quatre paramètres essentiels
La temperature : la dénitrification augmente proportionnellement avec la température.
L’oxygène dissous : La présence d’oxygène inhibe la réaction de dénitrification.
Le PH : Le PH optimal se situe entre 7 et 8.2.
Source de substrat carboné : Le substrat carboné influe par sa nature et sa concentration.
La dénitrification par utilisation du carbone organique contenu dans un effluent urbain conduit a des
cinétiques très acceptables comparées à celles obtenues avec des produits facilement biodégradables.
La dénitrification permet une restitution d’alcalinité égale à la moitié de la consommation nécessaire à la
nitrification.
Mécanisme réactionnels de la dégradation de la pollution azotée par Nitrification-Dénitrification :
Assimilation
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On peut cependant, enrichir les boues de façon à obtenir des boues de 6 à 8% de phosphore. Pour
cela, il est nécessaire que les boues passent, lors de leur cycle dans la station, à travers une zone d’anaérobie.
Ces boues enrichies en phosphore permettent donc d’éliminer le phosphore de l’eau.
En résumé, cette technique conduit à un transfert du phosphore, de la phase liquide ((effluent brut)) vers la
phase solide ((boues activées)).
3.1.3.4.3. LA DESINFECTION
Les boues extraites du décanteur ont une teneur en eau avoisine de 99 %, on l’exprime généralement
en siccité (1 %).
Les traitements appliqués aux boues « brutes » visent, selon la dévolution finale des boues, à réduire
leurs volumes, leur pouvoir de fermentation liée à leur teneur en matières organique, C'est-à-dire en élimine
les bactéries et les parasites présents.
Ces traitements permettent de limiter les nuisances olfactives liées aux fermentations, et les risques
sanitaires lors de la réalisation des opérations d’épandage, mais aussi faciliter leur stockage, avant leur
élimination ou leur valorisation.
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