Stres Oxydatif Et MND
Stres Oxydatif Et MND
Stres Oxydatif Et MND
Stress
1 oxydatifs et
Maladies neurodégénératives
Forman, M. S., Trojanowski, J. Q., & Lee, V. M. (2004), adapté par Thibaut Burg
Protéines agrégées dans les
maladies neurodégénératives
Forman, M. S., Trojanowski, J. Q., &
Commentaire de la figure précédente
a) Plaque séniles dans le cortex d’un patient Alzheimer
(b) Agrégats de protéines Tau dans l’hippocampe d’un patient atteint de
dégénérescence fronto-temporale
(c) Corps de Lewy dans la substance noire d’un patient parkinsonien
(d) Inclusion intranucléaire de polyglutamine dans le cortex d’un patient atteint de la
chorée de Huntington
(e) Inclusion d’ubiquitine dans la moelle épinière d’un patient atteint de la sclérose
latérale amyotrophique
(f) Protéine PrP dans le cervelet d’un patient atteint de la maladie de Creutzfeld-Jakob.
Il a été largement démontré que la présence de ces agrégats de protéines mal
repliées est corrélée avec la progression des MND
Cependant, les mécanismes par lesquels leur toxicité est véhiculée restent
encore obscurs [10]. Trois hypothèses peuvent expliquer cette toxicité :
L’hypothèse de la perte de fonction : la mort neuronale serait causée par la perte de
l’activité des protéines mal repliées et agrégées
L’hypothèse du gain de fonction : les protéines mal repliées et agrégées gagnent une
fonction neurotoxique. Par exemple, leur accumulation extracellulaire pourrait
engendrer l’interaction avec des récepteurs et provoquer une mort cellulaire
programmée
L’hypothèse de l’inflammation : l’agrégation des protéines provoquerait une réaction
inflammatoire au sein du système nerveux qui serait, à la longue, délétère pour les
neurones.
Cependant ces mécanismes cellulaires n’expliquent ni la sélectivité des
neurones touchés, ni la sélectivité des zones du système nerveux
endommagées.
Augmentation de l’apoptose
L’apoptose est un type de mort cellulaire programmée
C’est un processus biologique déclenché par des signaux spécifiques qui
conduisent à l’autodestruction de la cellule
C’est un mécanisme génétiquement programmé et qui intervient dans des
conditions physiologiques normales pour limiter la prolifération cellulaire, notamment
lors du développement de l’organisme où les cellules sont souvent produites en
surnombre
Ainsi, le corps peut spécifiquement détruire des cellules inutiles ou incompétentes à
un moment et un endroit précis
C’est notamment un moyen de prévention des cancers
Un mécanisme de mort cellulaire
programmée : l’apoptose
Majdouline Abou-Ghali et Johnny
Stiban (2015), Saudi Journal of
Biological Science
Il semblerait que dans les MND, les agrégats extracellulaires pourraient servir
de signal pour déclencher l’apoptose des neurones
Mais d’autres signaux existent sûrement dans ces maladies et ne sont pas
encore connus
L’hypothèse de l’apoptose est renforcée par le fait que ce mécanisme est très
sensible aux changements génétiques et aux facteurs environnementaux, qui
pour certains corrèlent avec le déclenchement et la progression de MND
De plus, il existe une balance entre des facteurs pro-apoptotiques et des
facteurs anti-apoptotiques. Ainsi, le déclenchement de certaines maladies
pourrait être le reflet du dérèglement de cette balance apoptotique.
Pour l’instant les résultats des études montrent seulement que la mort des
neurones dans les MND se fait par apoptose, sans que l’on sache si une
dérégulation de l’apoptose est à l’origine des maladies, ou si l’apoptose n’est
qu’une conséquence d’autres facteurs qui la déclenchent
Augmentation du stress oxydant
Le dioxygène est nécessaire à la vie de toute cellule de l’organisme
Cependant, les produits du métabolisme du dioxygène, appelés espèces réactives
oxygénées (ROS en anglais), sont très toxiques pour la cellule
Ils incluent des radicaux libres comme l’O2•–(ion superoxyde), l'ion peroxynitrite ONOO–,
le radical hydroxyle HO• et d’autres espèces moléculaires comme le peroxyde
d’hydrogène H2O2
Ces composés ont un potentiel redox très important et peuvent donc très facilement
oxyder les molécules avoisinantes comme les protéines, les lipides ou l’ADN, ce qui peut
être délétère
C’est tout l’équilibre de la cellule qui est alors perturbé. Cependant il existe normalement
un système de protection qui permet d’éliminer ces composés toxiques.
Mécanismes provoquant un stress oxydant au sein d’une
cellule, Thibaut Burg
Les neurones sont, par nature, particulièrement sensibles au stress oxydant à
cause de leur grande consommation en énergie, d’une exposition supérieure
au dioxygène, d’un enrichissement en ions métalliques, de leur composition
plus riche en acide gras polyinsaturés sensibles à l’oxydation et enfin de leur
faible contenance en molécules antioxydantes
Dans les MND, le système de protection est débordé et n’arrive plus à contrer
la production de ROS qui s’accumulent dans les neurones et les conduisent
lentement vers leur mort, notamment par le mécanisme d’apoptose
Plusieurs marqueurs du stress oxydant ont notamment été retrouvés dans
certaines MND
Mais, on ne sait pas si ce mécanisme peut être classé comme une
cause ou une conséquence de la maladie
Le stress oxydant pourrait être une cause de l’agrégation des
protéines, puisqu’en modifiant les protéines par oxydation ces
dernières ne peuvent pas se replier correctement et auront donc
tendance à s’agréger
Ce stress oxydant pourrait lui-même n’être qu’une conséquence de
facteurs environnementaux ; les métaux lourds pourraient en effet
favoriser la production de ROS
Petit Résumé
Equilibre physiologique :
R.L produits en permanence
Systèmes de défense: antioxydants
Le « Stress Oxydant », rupture d’équilibre en faveur des antioxydants
déficit en antioxydants
surproduction de radicaux libres
les deux
Les espèces
Les différents radicaux :
oxygénées activées Anion superoxyde (O2°-)
Origines variées : Radical hydroxyle (OH°)
R.L: dérivés de l'oxygène Monoxyde d'azote (NO°)
ou de l'azote Radical peroxyle (ROO°)
EOA: requiert la présence Radical alkoxyle (RO°)
de métaux de transition
(RL primaires)
Dérivés oxygénés non
radicalaires :
Oxygène singulet (1O2)
Toxicité importante
Peroxyde d'hydrogène
(H2O2)
Nitroperoxyde (ONOOH)
Peroxynitrite (ONOO-)
Dysfonctionnement du système
ubiquitine-protéasome
Une des voies de dégradation des protéines dans une cellule
est le système ubiquitine-protéasome
Les protéines qui doivent être dégradées sont marquées par
une protéine, l’ubiquitine, qui permet de les diriger vers le
protéasome
Ce dernier est un complexe enzymatique qui va permettre de
couper les protéines en peptides de 7 à 9 acides aminés qui
seront ensuite hydrolysés puis recyclés hors du protéasome
Système de dégradation des protéines : ubiquitine-protéasome, Forman,
M. S., Trojanowski, J. Q., & Lee, V. M. (2004), adapté par Thibaut Burg,
Nature Medicine
L’ubiquitine a été retrouvée sur des protéines présentes dans des agrégats de
certaines MND, une preuve du dysfonctionnement du protéasome qui n’arrive plus à
dégrader correctement les protéines marquées à l’ubiquitine
Cependant, les altérations du protéasome ne sont pas encore comprises et il n’a
pas été démontré si ce système est un facteur clé initiateur ou juste un facteur
aggravant
Dans leur ensemble, les quatre mécanismes décrits ici pourraient être
interdépendants
L’activation de l’un de ces mécanismes entraînerait alors les autres
Dans cette hypothèse, l’activation de l’apoptose semble être une conséquence
finale et définitive conduisant à la mort des neurones
Il existe encore d’autres mécanismes pouvant expliquer la mort des neurones, ils
sont soit spécifiques à des MND, soit encore très peu connus et largement débattus.
Traitements
il n’existe aucun traitement curatif pour soigner les MND
Les traitements donnés aux patients soignent les
symptômes ou tentent de ralentir la progression de la
maladie mais les causes réelles ne sont pas traitées
De plus, les médicaments actuels ont souvent des
effets secondaires indésirables, qu’il faut également
prendre en compte
Les causes des échecs des
traitements
Quelles sont les raisons de cet échec ?
Le délai important entre le déclenchement de la
maladie au sein du système nerveux et l’apparition
Les causes exactes des MND ne sont pas des premiers symptômes visibles est souvent
encore connues, il est donc très difficile de préjudiciable pour les patients. Le diagnostic est
développer un traitement efficace qui soigne alors tardif, à ce stade les neurones sont déjà
la maladie le plus en amont possible. fortement affectés ou sont morts ; Pas de bio-
marqueurs permettant un diagnostic précoce.
La nature même des MND ; en effet, elles ont
des origines et des mécanismes
Il est difficile de sélectionner de bonnes cohortes
multifactoriels. La plupart des traitements de patients pour réaliser des études cliniques
actuels ne traitent qu’un mécanisme
L’établissement de bons modèles animaux pour
les MND reste encore difficile
Les MND s’attaquent au système nerveux, un
ensemble complexe et finalement encore peu
Les technologies permettant l’étude du système
nerveux sont encore récentes et les mécanismes
compris
de morts des neurones n’ont été mis en évidence
Le cerveau est quasiment inaccessible et les que depuis une dizaine d’année pour les MND.
interventions chirurgicales sont très lourdes
Référence Bibliographiques
https://www.nature.com/articles/nm1113 , consulté le
30/10/2019 à 22:30
https://drive.google.com/file/d/14YRpzKSZeBv1uLIaVezpQ
Wt10ygpZc0h/view
Les données du cours sont essentiellement tirées de
Thibaut Burg, Les maladies neurodégénératives, Planet-
Vie, Mardi 25 avril 2017,
https://planet-vie.ens.fr/article/2383/maladies-neurodegene
ratives