Astigmatisme
Astigmatisme
Astigmatisme
ŒIL ASTIGMATE
1. Définition:
Il y a stigmatisme pour un système optique lorsqu’un point objet A de l’axe optique lui
correspond à travers ce système une image A' également ponctuelle.
Une surface réfringente stigmatique est une surface de révolution, c.à.d. qu’elle présente un
rayon de courbure identique dans toutes les directions.
Si le rayon de la surface réfringente n’est pas constant autour de son axe de révolution,
l’image d’un point de l’objet ne sera pas semblable à l’objet : il y a donc astigmatisme.
Le plus souvent cette surface astigmate, dite régulière, présentera deux positions pour
lesquelles les rayons R α et R α+90° sont respectivement maximal et minimal.
Ces deux positions particulières, α et α+90°, sont appelés méridiens principaux de la surface
astigmate, qui sont des plans de symétrie et se coupent à angle droit, et sont caractérisées par
une puissance respectivement minimale et maximale.
L’œil astigmate régulier est un œil dont la puissance varie régulièrement selon les méridiens
qui sont perpendiculaires entre eux :
- Le méridien de plus faible puissance de l’œil ;
- et le méridien de plus forte puissance.
Les méridiens principaux sont repérés selon le schéma TABO*.
La grandeur de l’astigmatisme est chiffrée par la différence de puissance dans chaque
méridien principal de l’œil.
Si D α est min et D α+90° est max, on note :
Schéma TABO
Considérons pour un œil astigmate, représenté par ses pupilles, deux méridiens principaux
horizontal et vertical, tel que la distance focale image dans le plan horizontal soit plus grande
que celle du plan vertical.
Cet œil observe un point éloigné sur l’axe optique :
Pupille
de
sortie E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7
F′V F′H
E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7
Ellipse à Ellipse à axe Droite focale Cercle de Ellipse à Droite focale Ellipse à
grand axe horizontal horizontal moindre grand axe verticale grand axe
horizontal diffusion vertical vertical
allongé (CMD)
2. Classification et Origines:
Remarques importantes :
On considère dans notre étude que l’astigmatisme est régulier, c.à.d. que la variation du rayon
de courbure est progressive entre les deux méridiens principaux.
L’astigmatisme irrégulier concerne la face antérieure de la cornée et est caractérisé par une
variation irrégulière de la courbure selon les différentes directions.
L’astigmatisme cornéen :
Il concerne la face avant de la cornée, il est appelé astigmatisme objectif et est mesuré à l’aide
d’un kératomètre. La pression des paupières dans le plan vertical provoque un astigmatisme
cornéen physiologique de 0,5δ à 0,75δ, la différence des rayons correspondante, appelée
toricité cornéen, est de 0,10mm à 0,15mm.
L’astigmatisme interne :
Lorsque le méridien le plus vertical est plus puissant que le méridien le plus horizontal, on
parle d’astigmatisme direct.
Focale
Focale
horizontale
verticale
L’astigmatisme direct est statiquement le plus rencontré : de l’ordre de 70% des cas.
Lorsque le méridien le plus horizontal est plus puissant que le méridien le plus vertical, on
parle d’astigmatisme inverse.
F'H F'V
H H'
Focale
Focale
verticale
horizontale
2.4. Classification d’après la position des foyers des méridiens par rapport à la rétine
Hypéropique simple H H' F'V R' F'H H H' F'H R' F'V
Hypéropique composé H H' R' F'V F'H H H' R' F'H F'V
Considérons, par exemple, un astigmatisme direct myopique et composé. Les deux foyers
sont à l'intérieur de l'œil, et F' 90° est plus proche de la pupille de sortie et du plan principal
image que F' 0° .
Supposons que le méridien horizontal soit myope de 1 δ et le méridien vertical de 3 δ. Si la
proximité rétinienne est de 60 δ (soit H ' R' = 22,27 mm ), les puissances de l'œil sont alors
D 0° = 61 δ et D 90° = 63δ et la position des foyers est H ' F '0° = 21,90 mm et
H ' F '90° = 21,21 mm
n' 1
Sachant que: − = R '– R = D; on déterminera la puissance et les éléments cardinaux
H ' R' HR
pour chaque méridien.
- Selon le méridien horizontal :
∞
Pe Ps F'H R'
Focale
∞ verticale
Tache
∞ F'V rétinienne
Pe Ps R'
Focale
horizontale
∞
Vision d’un point éloigné par un astigmate myopique composé direct
(méridiens à 0° et 90°)
5
L’œil astigmate myopique composé direct perçoit donc un point éloigné sous la forme d’une
ellipse à grand axe vertical. Le grand axe de l’ellipse a le même sens que la focale la plus
proche de la rétine. Cet œil ne devrait pas accommoder, ce qui ne ferait que dégrader sa
vision.
Comme pour l’exemple précédent, chaque point de l’objet va donner sur la rétine une tache
elliptique de grand axe vertical.
Exemples :
La vision de la croix se déduit de la vision du point ; elle est perçue floue, la branche verticale
est moins floue que la branche horizontale.
Ainsi un œil astigmate non compensé, à qui l’on présente un test formé de lignes, voit plus
nettement la direction parallèle à la focale la plus proche de la rétine.
Chaque point du cercle objet étant perçu comme une ellipse à grand axe verticale, il est donc
perçu flou. Le flou est moins important pour les parties parallèles à la direction de la focale la
plus proche de la rétine.
Croix Cercle
R'
T Pe Ps T'0°
1δ
3δ
Le point rapproché est perçu en ellipse de grand axe horizontal, ce qui correspond à la
direction de la focale la plus proche de la rétine.
L’œil peut accommoder pour améliorer la qualité de la vision, prenons les cas suivants.
- Pour A=1δ, T’ 90° est sur la rétine, la focale horizontale est ramené sur la rétine :
R'
T Pe Ps T'0°
Tache rétinienne:
- Selon le méridien vertical : focale horizontale
A=1δ 0°
R'
T Pe Ps T'90°
2δ
1δ
Tache rétinienne:
- Selon le méridien vertical : cercle de moindre
diffusion
A=2δ
R'
T Pe Ps T'90°
1δ
- Pour A=3δ, T’ 0° , et donc la focale verticale, est alors ramenée sur la rétine :
Tache rétinienne:
- Selon le méridien vertical : focale verticale
A=3δ
R'
T Pe Ps T'90°
2δ
Les schémas précédents de la vision d’un point rapproché nous permettent de déduire la
vision de la croix à branches égales et celle du cercle.
0° 0° 0°
Remarque :
L’œil astigmate non compensé a une vision floue, quel que soit l’objet observé. Afin que sa
perception soit la meilleure possible, la mise au point se fait sur une tache optimale de
diffusion, cette tache correspond au flou rétinien qui donnera la meilleur confort visuel.
4. Accommodation de l’astigmate :
Cas de l’accommodation stigmique :
L’accommodation est stigmique quand le cristallin, en accommodant, augmente sa puissance
d’une quantité égale dans tous les méridiens de l’œil.
f0°
f90°
CMD
∞
- Selon le méridien à 0° :
f0°
f90°
CMD
∞
Remarque :
Le cercle de diffusion de centre C ne se situe pas exactement en O, milieu des foyers. On peut
démontrer que la position C du CMD est donnée par :
2 1 1
= +
Ps C Ps F '0° Ps F '90°
4.1.2. Pupilles :
L’astigmatisme est dans la majorité des cas induit par la face avant de la cornée. Si l’on
considère le cristallin comme sphérique approximativement, la pupille de sortie est la même pour
les deux méridiens. Par contre il y a une pupille d’entrée pour chacun des deux méridiens, la
différence de puissance provient essentiellement de la cornée.
4.2. Images rétiniennes de l’œil astigmate non compensé :
Les formules établies pour les amétropies sphériques restent valables et sont à appliquer pour
chacun des deux méridiens principaux.
Considérons comme objet la croix à branches égales orientées à 0° et 90°. Le calcule par les
pupilles des images rétiniennes donne pour chaque méridien :
u u
y '0° = × Ps R' ; y '90° = × Ps R'
n'×γ pup 0° n'×γ pup 90°
Les grandissements aux pupilles sont différents puisque les pupilles d’entrée ne sont pas
confondues dans les deux méridiens, et y’ 0° ≠ y’ 90° . Les branches de la croix observée auront
alors deux dimensions différentes.
Remarque :
Les calculs montrent que la différence des grandeurs des images rétiniennes reste très faible,
même dans les cas d’astigmatisme s cornéens très élevés (> 4δ) et donc très rares.
L’interprétation cérébrale de l’astigmatisme permet sans difficulté de rétablir l’égalité de
dimension, et le sujet astigmate percevra les objets sans déformation.