4.4.2. Hémoglobine Et Myoglobine 2014
4.4.2. Hémoglobine Et Myoglobine 2014
4.4.2. Hémoglobine Et Myoglobine 2014
Introduction
Etudes de la myoglobine
Structure tridimensionnelle
Liaison à l’oxygène
Gène(s) de la myoglobine
Etude de l’hémoglobine
Caractéristiques structurales
Liaison à l’oxygène
Pathologies et exploration
Drépanocytose
Thalassémies
Conclusion
Introduction
L’oxygène moléculaire peut être fixé réversiblement aux protéines en faisant intervenir une structure non
protéique (groupement prosthétique) appelé hème.
1) structure de l’hème
- L’atome de fer ferreux (2+) est fixé au centre de la molécule par l’intermédiaire de 4 liaisons
datives (de coordination) fournies par les 4 sommets azotés des pyrroles.
- Ces 4 liaisons sont coplanaires avec le tétra pyrrole, mais en absence d’oxygène l’atome du fer
sort du plan de 0.04 nm
- La fixation de l’O2 le fer entraine un glissement du fer vers le plan de l’anneau tétrapyrrolique :
ce mouvement a des conséquences cruciales sur la fonction de transport de l’oxygène par l’hémoglobine
- En outre, le fer contient aussi deux cases quantiques vides « lacunes », qui vont servir à 2 autres
liaisons de coordination perpendiculaire au plan tétrapyrrolique.
.
Liaison de l’hème à la chaîne globinique :
La partie globinique : une structure compacte constituée de 8 hélices, désignée de A à H, connectées par
de courtes boucles.
Ces hélices sont disposées de façon à former une zone interne tapissée par de résidus hydrophobes :
loge de l’hème (poche à hème).
L’hème est maintenu par des contacts covalents et non covalents avec la globine :
- le fer établit par sa 5ème coordination une liaison avec l’atome de l’azote, imidazolique d’une
Histidine en position 8 dans l’hélice F (dite histidine proximal).
- d’autre part, l’hème est disposé de manière à ce que ses parties apolaires soient au contact des
résidus hydrophobes et ses 2 propionates établissent des liaisons salines avec deux groupements basiques
de lysine ou arginine.
c’est à dire réduit , car s’il est oxydé en fer ferrique (3+) , la 6ème coordination qui normalement lie la
molécule d’oxygène , sera occupée par l’atome d’oxygène d’une molécule d’eau (H2O) et dont l’un des
protons se lie par liaison hydrogène à l’azote imidazolique d’une autre histidine occupant la position 7
dans l’hélice E (histidine distale) : cet état donnant le nom de metmyoglobine et methémoglobine :un
état désoxy stable où le fer ferrique hexacoordonné ne peut plus jouer le rôle de fixateur de l’oxygène.
- La liaison de la molécule O=O fait un angle de 120° avec le plan de l’hème favorable à la
fixation de l’O2.
- La liaison de la molécule de CO à l’hème isolé (en solution) diffère de sa liaison à l’hème logé
- en l’absence de la globine les atomes O, C, et Fe sont perpendiculaire à l’hème (aligné) et cet
alignement confère une affinité de l’hème pour le CO 25000 fois celle pour l’O2.
- Par contre, en présence de la globine, l’histidine distale crée un encombrement stérique qui
impose l’inclinaison de la liaison CO ce qui ramène l’affinité de l’hème pour le CO à 200 fois celle de
l’O2.
- Dans ces conditions le large excès de l’O2 sur CO favorise sa liaison
-NB : Il existe néanmoins une fraction physiologique de la Mb et Hb combinée avec CO, carboxyMb et
carboxyHb respectivement.
Etude de la myoglobine
- C’est une hémoprotéine monomérique formée d’une seule chaîne globinique de 153 acides
aminés.
- Localisation : cytoplasme des cellules des muscles striés (muscles squelettique et
cardiomyocytes) où
- elle sert au transport local et la mise en réserve de l’O2.
2) Liaison à l’oxygène
Chaque molécule de myoglobine peut fixer réversiblement une molécule d’O2 pour donner une
oxymyoglobine ; cette liaison se traduit par une simple réaction d’équilibre :
Mb + O2 => Mb-O2 K = Mb * O2 / Mb-O2
On définit la saturation partielle en O2 par la fraction des sites de liaison à l’O2 occupée :
Y = Mb-O2 / Mb + Mb-O2 = O2 / K + O2
L’oxygène étant un gaz, ses concentrations peuvent être exprimées en pressions partielles (PO2), Y
devient : Y = (PO2) / K + (PO2)
Si on met Y = 0,5 on aura (PO2) = K et on la désigne par P50
3) Génétique
Le gène responsable de la synthèse de la myoglobine se trouve sur les chromosomes 22 .
C’est une hémoprotéine tétramérique possède 4 chaînes polypeptidiques constitutives identiques 2 a2 :
2 chaines alpha (141 acides aminés)
2 chaines non alpha (146 acides aminés)
L’hémoglobine prédominante chez l’adulte est dite Hb A et composée de 2 chaînes α et deux chaînes β.
Mais un type mineur, appelé Hb A2 est présent chez l’adulte et composé de 2 chaines α et 2 chaines δ.
L’Hb du fœtus est différente, c’est l’Hb F (2 chaînes α et 2 chaînes γ).
NB : L’Hb A1 est un dérivé de l’Hb A résultant de la fixation non enzymatique de molécules
aldéhydiques sur certaines fonctions amines des chaines polypeptiques.
Il ne s’agit pas d’une variant génétique de l’Hb A.
- Peu avant la naissance : Les chaines gamma sont remplacée progressivement par la chaine béta
qui en s’associant aux chaines alpha donnent l’hémoglobine adulte (α2 β2).
c) Gènes de globines
Tous les gènes des globines (y compris la myoglobine) sont constitués de 3 exons et 2 introns.
- Le complexe alpha : comprend un gène zéta et deux gènes α (qui ne diffèrent qu’au niveau du
ème
2 intron : donc code la même chaine polypeptique).
- Le complexe béta :comprend un gène epsilon, gamma (G) et gamma (A) (qui ne diffèrent que
par leur résidu 136 : glycine ou alanine respectivement) et enfin les gènes béta et delta.
d) Structure quaternaire
- C’est une courbe sigmoïdale : la quantité d’oxygène lié à l’Hb change significativement (pas
progressivement) en fonction de la PO2 dans le sang.
- Une différence de saturation entre pressions veineuses et pressions artérielle témoigne du rôle
oxyphorique (fixation puis libération de l’O2) de l’Hb.
- Une courbe sigmoïdale indique une interaction coopérative entre les sites de liaisons de la
protéine pour un ligand.
- C’est une régulation allostérique particulière où l’effecteur est le substrat et l’interaction est
dite homotropique.
- NB : La myoglobine conserve l’oxygène dans les conditions (pressions) où l’Hb le libère donc
ces deux protéines constitue un système sophistiqué qui distribue l’O2 des poumons aux muscle en
activité intense
b) modélisation de l’interaction allostérique
Fondé sur l’équilibre entre la forme (T) et la forme (R) où ces deux conformations coexistent même en
absence de ligand telle que la forme (T) est plus favorable et la conformation (R) a plus d’affinité .
Les molécules de ligand se fixent de préférence sur la forme (R) ce qui déplace l’équilibre vers l’état R.
Fondé sur la notion qu’une protéine est suffisamment flexible pour que la liaison d’un ligand au niveau
d’un site modifie directement la conformation et l’affinité d’un autre site de la protéine
- L’Hb purifié a une affinité nettement plus grande qu’elle en a dans le sang
- La raison e : la présence dans le sang d’une substance, produite au cours de la voie de la
glycolyse intra érythrocytaire, capable de réduire l’affinité pour l’oxygène en stabilisant l’état (T) du
tétramère : c’est le 2,3 BPG.
- La liaison du 2,3 BPG à la désoxy Hb (mais pas à l’Oxy Hb) se fait
une poche présente uniquement dans la forme T : le BPG étant anionique il
entre en interaction avec 3 résidus chargés positivement de chaque chaine
béta : His 2 , Lys 82 ,et His 143 ,
- Lors de l’oxygénation la cavité se contracte et le BPG est expulsé
- Dans le sang artériel la pO2 est élevé de sorte que le BPG ne peut se lier ,
- mais au niveau veineux la diminution de la PO2 permet la fixation de BPG qui diminue à son
tour l’affinité et accélère la libération de l’oxygène.
- Dans la cavité de la désoxy Hb F, dans la chaine gamma une serine remplace l’His 143 et donc il
ya deux charges positives de moins.
- De ce fait le BPG se lie moins fortement à l’Hb F qui par conséquent a plus d’affinité pour
l’oxygène que l’Hb A.
3. Effet Bohr transport du dioxyde de carbone
a) Effet Bohr
L’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène diminue lorsque le PH s’abaisse en dessous de 7,4 ; de même
en présence d’une pression élevée du CO2 : ce phénomène est appelé effet Bohr.
Les ions H+ et le CO2 sont des effecteurs hétérotropiques dont le mécanisme d’action est le suivant :
A PH acide (forte teneur en H+) la chaine latérale de l’His 146 se protone et établit un pont
salin avec l’Asp 94, ce qui stabilise la forme désoxy et la tendance à libérer l’oxygène augmente.
Pour le CO2, il stabilise aussi la forme désoxy en réagissant avec les groupes N-terminaux pour
former des groupes carbamate chargés négativement qui forment ponts salins au niveau de l’interface des
dimères :ce qui stabilise la forme (T)
b) transport du CO2
Le CO2 circule sous trois formes : 80% sous forme de HCO3- ; 10% lié à l’hémoglobine et 10% solubilisé
physiquement dans le plasma
La forme bicarbonate :
1- Le CO2 sortant des cellules pénètre dans les érythrocytes (sans fixation à l’hémoglobine) là où il
est transformé en acide carbonique H2CO3 grâce à l’anhydrase carbonique érythrocytaire
2- L’acide carbonique est spontanément dissocié en H+ et HCO3- qui quitte le globule rouge en
échange d’un ion chlorure (Cl-) pour préserver la neutralité (effet humberguer
3- Ces bicarbonates, en arrivant aux poumons suivent le chemin inverse : pénètrent le globule rouge
en échange d’un Cl-, où il est transformé en en CO2 sous l’action de la même enzyme (anhydrase
carbonique) et après avoir quitté le globule rouge, le CO2 est expulsé avec l’air expiré.
la forme liée à l’hémoglobine :
Le CO2 se lie d’une façon covalente aux groupent N-terminaux des chaines protéiques pour former de la
carbamyl-Hb avec formation de protons.
la forme dissoute :
Est entrainée directement avec le plasma vers les poumons.
c) capacités tampon
- Des protons sont produits constamment au sein de l’érythrocyte (formation des bicarbonates,
liaison du CO2 à l’hémoglobine, au voisinage d’un tissu métaboliquement actif…),
- il faut en permanence capter les protons parl’hémoglobine qui, de par ses groupements
imidazoles des histidines, elle prend en charge l’excès de protons même issus d’autres voies métaboliques
(la membrane du GR étant perméable aux ions H+).
- Dans sa forme désoxy, l’Hb capte volontiers les H+ (au niveau des capillaires) qui seront libérés
lorsque la protéine est oxygénée (au niveau des poumons).
- Et en cas d’un déficit du milieu en H+, l’hémoglobine libérr des protons et le PH plasmatique
demeure ainsi constant ;
- Ainsi, l’hémoglobine est un tampon plasmatique très efficace.
3) pathologies et explorations :
Les thalassémies
Les thalassémies sont définies par un déficit total ou partiel de synthèse de chaînes de l’hémoglobine.
a) Les β-thalassémies
La béta thalassémie est causée par des mutations d’un ou des deux gènes codant pour la globine béta.
b) Les -thalassémies
L’alpha thalassémie est dû à la délétion ou à la mutation d’une ou plusieurs des 4 copies du gène de
globine alpha. .